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PRÉFECTURE DE LA SEINE-ET-MARNE PROJET ADOPTÉ PAR LA COMMISSION DÉPARTEMENTALE PLAN DÉPARTEMENTAL DE GESTION DES DÉCHETS DE CHANTIER DU BÂTIMENT ET DES TRAVAUX PUBLICS Direction départementale de l’équipement de Seine-et-Marne Service études et prospective Pôle environnement Extrait des Dingodossiers Goscinny - Gotlib VERSION DU 7 NOVEMBRE 2002

Plan de Gestion des Déchets de Chantiers du · PDF fileI-4 Le transport par route, le négoce et le courtage des déchets ... Le projet de plan départemental de gestion des déchets

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PRÉFECTURE DE LA SEINE-ET-MARNE

PROJET ADOPTÉ PAR LA COMMISSION DÉPARTEMENTALE

PLAN DÉPARTEMENTAL DE GESTION DES DÉCHETS

DE CHANTIER DU BÂTIMENT ET DES TRAVAUX PUBLICS

Direction départementale de l’équipement de Seine-et-Marne

Service études et prospective Pôle environnement

Extrait des Dingodossiers Goscinny - Gotlib

VERSION DU 7 NOVEMBRE 2002

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SOMMAIRE RESUME …………………….………………………………………………………………..………..………….

4

I - CONTEXTE LÉGISLATIF ET RÉGLEMENTAIRE

I-1 Le cadre général ......................................................................................………….......... 13 I-2 Les responsabilités, obligations et implications des acteurs du secteur du bâtiment

et des travaux publics ...............…………….......................................……......

15 I-3 La classification des déchets ...............................................................…..............…..... 15

I-3-1 Le catalogue européen des déchets ......................................................................…. 15 I-3-2 La classification française des déchets .................................................................…. 15 I-3-3 Les déchets d'emballage ........................................................................................... 16

I-4 Le transport par route, le négoce et le courtage des déchets ...................................... 17 I-5 Les structures d'accueil des déchets de chantier, autres que les décharges ............. 17 I-6 Les différents types de décharges ................................................................................. 19

I-6-1 Les décharges de classe 1 ........................................................................................ 19 I-6-2 Les décharges de classe 2 ........................................................................................ 19 I-6-3 Les décharges d'inertes ou installations de stockage de déchets inertes .................... 19 I-6-4 Le cas particulier des carrières .................................................................................. 20

II - PLANIFICATION DE LA GESTION DES DÉCHETS

DU BÂTIMENT ET DES TRAVAUX PUBLICS

II-1 Le plan ............................................................................................................................ 21 II-2 La procédure d'élaboration du plan .............................................................................. 21

III - CARACTÉRISATION DE LA PRODUCTION DES DÉCHETS

DU BÂTIMENT ET DES TRAVAUX PUBLICS

III-1 Les différentes familles de déchets et leurs filières possibles d'élimination ............ 23 III-2 Le gisement ................................................................................................................... 23

III-2-1 Le gisement national ............................................................................................... 23 III-2-2 Le gisement régional ............................................................................................... 23 III-2-3 Le gisement départemental ..................................................................................... 24

IV - LA GESTION ACTUELLE DES DÉCHETS DU BÂTIMENT ET DES TRAVAUX PUBLICS

IV-1 Les pratiques et les filières d'élimination existantes .................................................. 30 IV-1-1 La gestion des déchets : les pratiques actuelles ...................................................... 30 IV-1-2 Les structures d'accueil (installations de regroupement, tri, traitement, stockage,

déchèteries) .............................................................................................................

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IV-2 L'étude critique de la situation existante et prévisible ............................................... 33

IV-2-1 Les filières .............................................................................................................. 33 IV-2-2 Les déchets des artisans et les déchets dispersés ................................................... 34 IV-2-3 Le bilan de la pratique du tri .................................................................................... 34 IV-2-4 Le bilan de la gestion des ressources en matériaux et du recours aux matériaux

recyclés ...................................................................................................................

35 IV-2-5 Les transports ......................................................................................................... 37

IV-3 Les attentes ................................................................................................................... 39 IV-3-1 Les professionnels .................................................................................................. 39 IV-3-2 Les collectivités ...................................................................................................... 40

V - POUR UNE MEILLEURE GESTION DES DÉCHETS

DU BÂTIMENT ET DES TRAVAUX PUBLICS

V-1 Les orientations du plan ................................................................................................ 41 V-2 Les moyens de mise en œuvre du plan ........................................................................ 41

V-2-1 Les propositions en direction des professionnels du BTP ....................................... 41 V-2-2 Les propositions en direction des collectivités locales et administrations ................ 43 V-2-3 Les propositions en direction des maîtres d'ouvrage et des maîtres d'œuvre .......... 44 V-2-4 Les propositions pour la mise en place de structures d'accueil des déchets de

chantier .................................................................................................................

46 V-2-5 Le rôle des déchèteries .......................................................................................... 52 V-2-6 La réglementation relative aux installations d'élimination des déchets .................... 54 V-2-7 La lutte contre les dépôts sauvages ....................................................................... 55 V-2-8 L'interdiction du brûlage sur les chantiers ............................................................... 55 V-2-9 L'élimination des déchets contenant du plomb ....................................................... 57 V-2-10 L'élimination des déchets contenant de l'amiante ................................................... 57 V-2-11 L'élimination des déchets contenant du plâtre ........................................................ 58 V-2-12 Les recommandations pour la gestion des décharges d'inertes .............................. 59

V-3 Les aspects économiques ............................................................................................. 59 V-3-1 Le principe de compétitivité des matériaux recyclés ……………………………....…... 59 V-3-2 La viabilité économique des plates-formes de regroupement, tri et traitement ……... 59

V-4 La coordination régionale et interdépartementale ....................................................... 60 V-5 La communication pour la mise en œuvre du plan …….....................…...................... 61

V-5-1 Les cibles de la communication ……………….......................................................... 61 V-5-2 Les propositions d'actions de communication.…………............................................. 63

V-6 Le suivi du plan ............................................................................................................. 64 Cartes n°1 à 13

Glossaire

Annexes

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PLAN DÉPARTEMENTAL DE GESTION DES DÉCHETS

DE CHANTIER DU BÂTIMENT ET DES TRAVAUX PUBLICS

RÉSUMÉ

Le projet de plan départemental de gestion des déchets de chantier du bâtiment et des travaux publics de Seine-et-Marne s'inscrit dans la mise en œuvre de la loi du 15 juillet 2002 modifiée, relative à l'élimination des déchets et la récupération des matériaux1 et de l'échéance du 1er juillet 2002 concernant le stockage des déchets ultimes2. Les objectifs de cette démarche de planification ont été précisés dans la circulaire interministérielle du 15 février 2000 (annexée au projet de plan). Ce projet de plan a été élaboré sous l'égide d'une commission départementale composée des services de l'Etat, dont la direction départementale de l'équipement qui a assuré le pilotage de la démarche, des collectivités locales et des organisations professionnelles concernées. La situation particulière du département au sein de la région Ile-de-France fait de celui-ci un exutoire "naturel" des déchets de chantier du BTP des départements de Paris et de la petite couronne. Cependant, il est apparu nécessaire, dans un premier temps, d'élaborer un plan répondant aux seuls besoins du département. Mais il reste entendu que le flux de déchets en provenance principalement des départements 75, 93 et 94, ne peut être ignoré, ni supprimé. Pour être acceptables, ces flux doivent néanmoins être réduits dans la mesure du possible (tri et recyclage sur place, filières locales, etc.) et organisés de manière à favoriser l'usage de la voie d'eau et de la voie ferrée.

1 Code de l'environnement articles L.541-1 à 542-14 2 Code de l'environnement article L.541-24

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1. Les orientations du plan

Réduire à la source les déchets, notamment par la pratique de la déconstruction, du tri et du réemploi sur le chantier ;

Réduire la mise en décharge ;

Lutter contre la constitution de dépôts sauvages et appliquer le principe "pollueur-payeur" ;

Mettre en place un réseau d'installations de regroupement, de traitement, de valorisation et de mise en décharge des déchets ultimes. Organiser les circuits financiers de façon à ce que les coûts soient intégrés et clairement répartis ;

Favoriser l'utilisation de matériaux issus du recyclage dans les chantiers du bâtiment et

des travaux publics, sous réserve des précautions de sécurité environnementale et de santé publique ;

Limiter le transport des déchets par la route ;

Impliquer les maîtres d'ouvrages publics et privés dans la gestion des déchets qui sont générés par la réalisation de leurs commandes.

2. La situation actuelle Le plan fait un rappel de la réglementation tant en matière de déchets que d'installations classées pour la protection de l'environnement, et dresse un bilan de la gestion actuelle des déchets de chantier. 2-1) Le contexte réglementaire Tout d'abord, il faut préciser que tout matériau qui est évacué du chantier, est un déchet au sens de la réglementation. Cette qualification ne préjuge pas des possibilités de recyclage ou de réemploi du dit matériau. Tous les intervenants dans l'acte de construire, sans exception, sont concernés et impliqués dans l'élimination des déchets. Les maîtres d'ouvrage, les maîtres d'œuvre, les entreprises et les industriels font partie d'une chaîne économique et technique. C'est à l'ensemble de cette chaîne que revient la responsabilité de gérer l'élimination des déchets. 2-2) Le gisement de déchets de chantier Le gisement de déchets des chantiers réalisés en Seine-et-Marne a été estimé à partir de chiffres globaux des gisements à l'échelle régionale, disponibles à la date de la rédaction. Le tableau et le graphique suivants détaillent la répartition du gisement départemental par nature de déchets et par domaine d'activité.

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Total des déchets de chantier du BTP produits en Seine-et-Marne

(hors réemploi des déchets inertes en TP)

Par type de déchets (tonnes par an en 1999) DECHETS

INERTES DECHETS

INDUSTRIELS BANALS

DECHETS INDUSTRIELS

SPECIAUX

EMBALLAGES TOTAL

BATIMENT 698 000 312 000 51 000 9 000 1 070 000 40 %

30,7 % 76 %

13,7 % 39 %

2,3 % 100 %

0,4 %

47,1 % TRAVAUX PUBLICS 1 026 000 96 000 80 000 0 1 202 000

60 % 45,2 %

24 % 4,2 %

61 % 3,5 %

0 % 0 %

52,9 %

TOTAL 1 724 000 408 000 131 000 9 000 2 272 000 100 %

75,9 % 100 %

17,9 % 100 %

5,8 % 100 %

0,4 %

100 %

Total des déchets de chantier du BTP produitsen Seine-et-Marne (hors réemploi des inertes en TP)

698 000

312 000

51 0009 000

1 026 000

96 000

0

80 000

0

200 000

400 000

600 000

800 000

1 000 000

1 200 000

Déchets inertes Déchets industriels banals Déchets industrielsspéciaux

Emballages

Bâtiment Travaux publics A l'échelle départementale, la répartition a été faite de la manière suivante :

♦ La densité de la population par canton pour ce qui concerne les déchets du bâtiment

En admettant que l'activité dans le domaine du bâtiment soit proportionnelle à la densité de la population d'un secteur donné, cette dernière devient alors le facteur prépondérant quant aux sources de production de déchets.

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♦ Les investissements pour ce qui concerne les déchets des travaux publics

Il est apparu judicieux d'établir une cartographie des investissements dans ce secteur d’activité, en considérant les projets de l’Etat, du Conseil général, des communes et des différents organismes publics (EPA, SAN, …), sur trois années (1998-2000).

L'examen des cartes de répartition3 montre très logiquement un fort déséquilibre entre la frange Ouest du département proche de Paris et de la petite couronne, et le reste du territoire. Ce même déséquilibre se retrouve, accentué, dans l'implantation des structures d'accueil des déchets de chantier. On constate une concentration importante à proximité de la zone centrale de la région parisienne. Les plates-formes de recyclage de déchets inertes traitent environ 40% de déchets extérieurs au département sur une capacité totale estimée à 430 000 t/an et les décharges d'inertes stockent environ 70% de déchets extérieurs au département sur une capacité totale estimée à 7 Mt/an. Les quantités de DIB provenant de chantiers du BTP et stockées dans les décharges de classe 2 n'ont pas pu être individualisées. La capacité de stockage des carrières ne doit pas être négligée puisqu'elle serait de l'ordre de 1,7 Mt/an (plus de la moitié des déchets acceptés proviennent de chantiers extérieurs au département). Mais cette offre n'est pas de même nature que celle des décharges d'inertes. Dans la majorité des cas, les déchets acceptés proviennent de chantiers préalablement sélectionnés par l'exploitant de la carrière (terres naturelles). De plus, l'offre sur un site est fluctuante dans le temps puisqu'elle est "rythmée" par les phases de réaménagement de la carrière. La politique d'accueil des déchets de chantier dans les déchetteries ouvertes par les EPCI de traitement des déchets ménagers n'est pas homogène sur l'ensemble du département, tant sur les conditions de l'accès que sur l'accès lui-même (80% des déchetteries sont actuellement ouvertes aux artisans, sur les 27 en activité au 1er juillet 2002). 2-3) Critique de la situation actuelle Il y a un extrême déséquilibre de la capacité d'accueil, tous types de structures confondus, entre un grand quart Ouest/Nord-Ouest et le reste du département. Mais il y a globalement une nette insuffisance en plates-formes de regroupement et/ou recyclage tant pour les déchets inertes que pour les DIB, ce qui induit un fort recours au stockage. A contrario en prenant en compte un rayon de chalandise de 20 km, l'offre peut être localement suffisante pour les besoins des chantiers seine-et-marnais, voire très largement excédentaire pour les décharges de déchets inertes. La capacité des décharges de classe 2 pour les DIB provenant des chantiers du BTP deviendra insuffisante à l'horizon 2007, si les projets d'ouverture de nouvelles décharges recensés dans le plan d'élimination des déchets ménagers ne se réalisent pas et plus encore si ne se développe pas un réseau de plates-formes de regroupement et de tri. Et ce d'autant que l'amélioration de la traçabilité des déchets préconisée par le plan doit augmenter le taux de capture des DIB.

3 cartes 1 à 3

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Les artisans du bâtiment regrettent ne pouvoir accéder systématiquement aux déchetteries des EPCI. La part des mâchefers des usines d'incinération d'ordures ménagères (MIOM) et des granulats issus de bétons recyclés dans les consommations de matériaux de construction en Seine-et-Marne est faible (8 %). La voie d'eau est seulement utilisée pour acheminer des déchets en provenance des autres départements franciliens (600 000 t/an de terres pour réaménagement de carrières).

3. Les moyens de mise en œuvre du plan 3-1) Propositions en direction des professionnels du BTP

Les organisations professionnelles sont invitées à :

- assurer la formation des personnels des entreprises sur les pratiques conseillées, pour la

gestion des déchets et notamment en matière de tri à la source ; - porter à la connaissance des entreprises les structures d'accueil et les filières

d'élimination existantes ; - mettre à la disposition des entreprises des bordereaux de suivi pour les DIB et les

déchets inertes.

3-2) Propositions en direction des collectivités et administrations

Les collectivités et les administrations sont invitées à : - intégrer dans la politique départementale d'élimination des déchets ménagers, la

problématique des déchets de chantier ; - prendre en compte la gestion des déchets de chantier dans les schémas de cohérence

territoriale ; - soumettre les autorisations de décharges d'inertes délivrées au titre du code de

l'urbanisme au respect du guide technique relatif aux installations de stockage des déchets inertes ;

- ouvrir les déchetteries aux artisans, au moins dans un premier temps, en fixant toutefois

un certain nombre de conditions à cet accès et notamment l'institution d'une tarification.

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3-3) Propositions en direction des maîtres d'ouvrage et maîtres d'œuvre

Le plan propose une démarche de gestion des déchets, qui consiste à inclure dans les marchés, une pièce spécialement consacrée à la gestion des déchets du chantier, le schéma d'organisation et de suivi de l'évacuation des déchets (SOSED). Cette démarche se déroule en deux étapes :

- il est demandé au candidat de fournir, dès la remise de l'offre, une note technique (pré-

SOSED) dans laquelle il donne des indications aussi précises que possible, à ce stade de la procédure, sur les dispositions qu'il envisage pour la gestion des déchets du futur chantier ; cette note fera partie intégrante de la valeur technique de l'offre ; pour cela le dossier de consultation des entreprises doit comporter une notice, voire un audit en cas de démolition, qui décrit et quantifie les matériaux que l'entreprise va rencontrer sur le chantier ;

- pendant la période de préparation du marché, le titulaire doit rédiger le document

définitif, le SOSED, qui précise les conditions de tri sur le chantier, le mode d'évacuation des déchets et leur destination (plate-forme de regroupement, de recyclage, décharge, etc.) ;

De plus chaque évacuation de déchets doit être accompagnée d'un bordereau de suivi (déchets inertes, DIB ou DIS).

Par ailleurs, le plan recommande aux maîtres d'ouvrage et maîtres d'œuvre de favoriser l'utilisation de matériaux élaborés en tout ou partie à partir de déchets recyclés, ainsi que le réemploi sur le chantier des déblais, lorsque cela est techniquement et économiquement possible.

3-4) Propositions en direction des professionnels du traitement des déchets

Le traitement des déchets de chantier du BTP relevant de l'initiative privée, le plan propose un schéma4 de l'organisation de la gestion des déchets de chantier, comprenant deux niveaux de traitement (regroupement/tri pour le niveau I et tri/traitement pour le niveau II), avec comme objectif une valorisation maximale, le stockage en décharge n'étant qu'un pis-aller.

Les cartes n° 11 à 13 esquissent les besoins du département en structures d'accueil, pour satisfaire aux objectifs de valorisation du plan, à savoir :

- 50 % pour les déchets inertes à l'horizon 2012 ; - 50 % pour les DIB à l'horizon 2007.

Le rayon de chalandise des installations a été pris égal à 20 km.

Le traitement des DIS ressortit au plan régional d'élimination des déchets industriels spéciaux.

Le plan met également l'accent sur le positionnement des structures d'accueil, notamment des plates-formes, qui doit favoriser l'usage de la voie d'eau ou de la voie ferrée, dans la perspective du traitement de déchets en provenance de Paris et de la petite couronne.

4 schéma page 45

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3-5) Divers

Le plan rappelle la réglementation concernant :

- la lutte contre les dépôts sauvages ; - l'interdiction de brûlage des déchets sur le chantier ; - l'élimination des déchets contenant du plomb ; - l'élimination des déchets contenant de l'amiante ; - l'élimination des déchets contenant du plâtre.

4. Les aspects économiques de la gestion des déchets de chantier Pour être compétitifs par rapport à des matériaux neufs (à performances techniques équivalentes), le coût du traitement des déchets nécessaire à l'obtention de nouveaux matériaux ou produits doit le plus souvent être pris en charge au moins en partie par le maître d'ouvrage de l'opération à l'origine des déchets. Autrement dit l'élimination des déchets de chantier dans le respect de la législation (stockage limité aux seuls déchets ultimes) a un coût qui est supporté par le maître d'ouvrage. On peut penser que ce coût va diminuer avec la mise en place de structures d'accueil et de valorisation, de filières techniques de recyclage plus performantes.

Il n'a pas été possible, dans le cadre de l'élaboration du plan, de faire l'étude technico-économique type de l'implantation d'une plate-forme d'accueil de déchets de chantier, tant celle-ci résulte de facteurs éminemment variables (importance du gisement de déchets dans le rayon de chalandise, offre locale de matériaux naturels, demande en matériaux, etc.).

5. La coordination régionale et interdépartementale

En Ile-de-France, l’homogénéité de la situation entre Paris et la petite couronne constituée par les trois départements qui l’entourent, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne, a fait progressivement émerger l’idée d’un plan interdépartemental couvrant ce périmètre.

La grande incertitude qui pèse sur les quantités de déchets de chantier que la Seine-et-Marne serait susceptible d'avoir à accueillir, en provenance de ces départements, ainsi que l'indispensable analyse de niveau régional nécessaire pour définir les conditions de transport les moins nuisantes des déchets, et implanter en conséquence judicieusement les installations nécessaires en Seine-et-Marne, conduit à différer l'étude et la rédaction de la partie du plan seine-et-marnais concernant le réseau de structures nécessaires à l'accueil de ces déchets.

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Le département de Seine-et-Marne doit donc être partie prenante dans les réflexions conduites au niveau régional. En particulier, il doit être vigilant sur les points suivants :

- il est nécessaire que Paris et la petite couronne s'équipent en structures de regroupement, tri et traitement afin de limiter au minimum l'exportation de déchets vers le département de Seine-et-Marne ;

- le transport des déchets en direction du département doit être assuré autant que faire se

peut par la voie d'eau ou la voie ferrée, afin de réduire d'autant le transport par la route.

Il y a donc lieu de privilégier, tant dans Paris et la petite couronne, que dans le département de Seine-et-Marne, l'implantation des structures d'accueil des déchets de chantier en bordure de la voie d'eau ou d'une voire ferrée.

6. La communication pour la mise en œuvre du plan

6-1) Signature d'une charte

Le plan constitue le document de référence en matière de gestion des déchets de chantier dans le département, sans avoir une valeur réglementaire, dans la mesure où aucun texte (loi ou décret) ne prévoit explicitement un tel document. Aussi, l'engagement des différents partenaires de la chaîne de responsabilités évoquée plus haut, sera concrétisé par la signature d'une charte, qui reprendra les principales orientations du plan, ainsi que le programme des actions envisagées.

6-2) Actions ciblées de communication

En complément de la plaquette réalisée par le groupe ENSEMBLE 77 et la Fédération du bâtiment et des travaux publics région Seine-et-Marne "Les déchets de chantier Parlons-en !", chaque catégorie d'acteurs déclinera plus précisément selon son domaine d'activité, les actions à mettre en œuvre.

6-3) Site internet

Ce site accessible aux partenaires de la charte, voire à "tout public", permettrait la recherche d'une structure, à partir d'une carte localisant l'ensemble des installations acceptant des déchets de chantier, à partir de la nature des déchets ou de la commune d'implantation. Ce site donnerait notamment des informations sur les déchets acceptés ou refusés, les conditions particulières d'acceptation, les heures d'ouverture et l'adresse précise (éventuellement des indications complémentaires concernant l'accès)

Ce site serait mis à jour conjointement par la fédération du BTP 77, la CAPEB, la CSTP 77, les syndicats intercommunaux de collecte et de traitement des déchets ménagers, les organisation professionnelles du traitement des déchets, l'ADEME et le Conseil général, après validation par un comité de suivi. Une convention définissant les conditions techniques et financières de cette mise à jour devra alors être signée entre ces différents partenaires.

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7. Le suivi du plan

La commission d'élaboration du plan se réunira au moins une fois par an, pour examiner un rapport relatif à la mise en œuvre des préconisations du plan, préparé par un comité de suivi piloté par la direction départementale de l'équipement.

De plus, un suivi de la mise en place des structures d'accueil des déchets ainsi que de la contribution de ces structures à la valorisation des déchets sera assuré. A ce titre, l'observatoire des matériaux de Seine-et-Marne intégrera dans son champ d'action les matériaux issus en tout ou partie de déchets de chantiers réemployés ou recyclés.

Il sera révisé dès que nécessaire et au plus tard 10 ans après son approbation.

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CHAPITRE I

CONTEXTE LÉGISLATIF ET RÉGLEMENTAIRE I-1) Le cadre général

Les orientations de la politique de gestion des déchets sont définies par deux lois : - La loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 modifiée, relative à l'élimination des déchets et la récupération des matériaux ; - La loi n° 76-663 du 19 juillet 1976 modifiée, relative aux installations classées pour la protection de l'environnement.

Ces deux lois sont codifiées dans le livre V - Prévention des pollutions, des risques et des

nuisances, du code de l'environnement : - Titre Ier - Installations classées pour la protection de l'environnement : articles L. 511-1 à 517-2 ; - Titre IV - Déchets : articles L. 541-1 à L. 542-14. Il y a également lieu de citer la directive européenne 1999/31/CE du conseil du 26 avril 1999,

relative à la mise en décharge des déchets.

Objet de la réglementation relative aux déchets

Article L. 541-1-I du code de l'environnement (article 1 de la loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 modifiée relative à l'élimination des déchets et à la récupération des matériaux) :

1° Prévenir ou réduire la production ou la nocivité des déchets, notamment en agissant sur la fabrication et sur la distribution des produits ; 2° Organiser le transport des déchets et le limiter en distance et en volume ; 3° Valoriser les déchets par réemploi, recyclage ou toute autre action visant à obtenir à partir des déchets des matériaux réutilisables ou de l'énergie ; 4° Assurer l'information du public sur les effets pour l'environnement et la santé publique des opérations de production et d'élimination des déchets, sous réserve des règles de confidentialité prévues par la loi, ainsi que sur les mesures destinées à en prévenir ou à en compenser les effets préjudiciables.

Qu'est-ce qu'un déchet ?

Article premier de la directive du Conseil n° 75/442/CEE du 15 juillet 1975 relative aux déchets (modifié par la directive n° 91/156 du 18 mars 1991) :

On entend par déchet toute substance ou tout objet qui relève des catégories figurant à l'annexe I,

dont le détenteur se défait ou dont il a l'intention ou l'obligation de se défaire.

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Article L. 541-1-II du code de l'environnement (article 1 de la loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 modifiée relative à l'élimination des déchets et à la récupération des matériaux) :

Est un déchet au sens de la présente loi tout résidu d'un processus de production, de

transformation ou d'utilisation, toute substance, matériau, produit ou plus généralement tout bien meuble abandonné ou que son détenteur destine à l'abandon.

La combinaison de ces deux définitions conduit à considérer que toute substance ou

matériau qui résulte de l'exécution des travaux, et qui doit être évacué du chantier, est un déchet.

Les déchets ultimes

Article L. 541-1-III du code de l'environnement (article 1 de la loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 modifiée relative à l'élimination des déchets et à la récupération des matériaux) :

Est ultime au sens de la présente loi un déchet, résultant ou non du traitement d'un déchet, qui n'est plus susceptible d'être traité dans les conditions techniques et économiques du moment, notamment par extraction de la part valorisable ou par réduction de son caractère polluant ou dangereux.

La définition du déchet ultime pose la question de la partie valorisable du déchet. La réponse n'est pas absolue et doit s'interpréter, en premier lieu, comme un effort soutenu de développement de la récupération et du recyclage. Cette solution doit être systématiquement recherchée prioritairement. Mais elle doit aussi s'interpréter en tenant compte des conditions économiques, technologiques et sanitaires.

Les conditions économiques tiennent aux coûts des filières à mettre en place, et à l'existence de débouchés réels de produits et de matériaux recyclés. Les conditions technologiques ont trait à l'existence des techniques de valorisation. Les conditions sanitaires ont trait à l'existence possible de risques pour la santé humaine.

La notion de déchet ultime est également évolutive dans le temps c'est-à-dire qu'elle doit sans cesse s'enrichir des développements technologiques.

L'échéance du 1er juillet 2002

Article L. 541-24 du code de l'environnement (article 2-1 de la loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 modifiée relative à l'élimination des déchets et à la récupération des matériaux) :

A compter du 1er juillet 2002, les installations d'élimination des déchets par stockage ne

seront plus autorisées à accueillir que des déchets ultimes.

Cette prescription s'applique aussi bien aux déchets du bâtiment et des travaux publics qu'à tous types de déchets, et quelle que soit l'installation (décharge de classe 1, de classe 2 ou décharge d'inertes)

Que doit-on faire des déchets ?

Article L. 541-2 du code de l'environnement (article 2 de la loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 modifiée relative à l'élimination des déchets et à la récupération des matériaux) :

Toute personne qui produit ou détient des déchets, dans des conditions de nature à produire des effets nocifs sur le sol, la flore et la faune, à dégrader les sites ou les paysages, à polluer l'air ou les eaux, à engendrer des bruits et des odeurs et, d'une façon générale, à porter atteinte à la santé de l'homme et à l'environnement, est tenue d'en assurer ou d'en faire assurer l'élimination, conformément aux dispositions de la présente loi dans des conditions propres à éviter les dits effets.

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Statut des installations d'élimination des déchets

Article L. 541-25 du code de l'environnement (article 7 de la loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 modifiée relative à l'élimination des déchets et à la récupération des matériaux) :

Les installations d'élimination des déchets sont soumises, quel qu'en soit l'exploitant, aux dispositions du titre 1er du présent livre.

C'est-à-dire que les installations d'élimination des déchets entrant dans une ou plusieurs des rubriques de la nomenclature des installations classées, sont des installations classées pour la protection de l'environnement. Ces installations sont alors soumises à autorisation préfectorale ou à déclaration.

A défaut, les installations d'élimination des déchets restent soumises au règlement sanitaire

départemental, voire à une autorisation au titre du code de l'urbanisme (décharge d'inertes). I-2) Les responsabilités, obligations et implications des acteurs du secteur du bâtiment et des travaux publics

L'article L. 541-2 du code de l'environnement (article 2 de la loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 modifiée relative à l'élimination des déchets et à la récupération des matériaux) dispose que toute personne qui produit ou détient des déchets ... est tenue d'en assurer ou d'en faire assurer l'élimination.

Selon l'article premier de la directive du Conseil n° 75/442/CEE du 15 juillet 1975 relative aux déchets (modifié par la directive n° 91/156 du 18 mars 1991), le détenteur est le producteur des déchets ou la personne physique ou morale qui a les déchets en sa possession.

Tous les intervenants dans l'acte de construire, sans exception, sont concernés et impliqués dans

l'élimination des déchets. Les maîtres d'ouvrage, les maîtres d'œuvre, les entreprises et les industriels font partie d'une chaîne économique et technique. C'est à l'ensemble de cette chaîne que revient la responsabilité de gérer l'élimination des déchets.

Au début de cette chaîne se trouvent les maîtres d'ouvrage, publics et privés. Ils doivent prévoir de donner aux entreprises et artisans du bâtiment et des travaux publics, les moyens, notamment financiers mais également en terme d'organisation et de délai, leur permettant de gérer les déchets en respectant la législation relative à la protection de l'environnement. I-3) La classification des déchets I-3-1) Le catalogue européen des déchets

La décision de la commission européenne n° 2000/532/CE du 3 mai 2000, modifiée par la décision 2001/573/CE du 23 juillet 2001, refond en une seule liste, la liste des déchets établie par la décision 94/3/CE du 20 décembre 1993 et la liste des déchets dangereux établie par la décision 94/904/CE du 22 décembre 1994.

Les déchets de chantier du bâtiment et des travaux publics sont classés principalement sous la

rubrique 17 "Déchets de construction et de démolition (y compris la construction routière)".

I-3-2) La classification française des déchets

La classification générale des déchets est annexée au décret n° 2002-540 du 18 avril 2002.

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Toutefois les déchets rencontrés sur les chantiers de bâtiment et de travaux publics sont habituellement classés en :

- déchets industriels spéciaux (DIS) qui sont des déchets dangereux (déchets présentant certaines propriétés et signalés par un astérisque dans la liste annexée au décret n° 2002-540 du 18 avril 2002 relatif à la classification des déchets) ; - déchets industriels banals (DIB), assimilables par leur nature à des déchets ménagers et produits par les industriels, les entreprises, les artisans, les commerces, les services, dont le traitement peut être effectué dans les mêmes installations que les déchets ménagers ; - déchets inertes, qui au sens de la directive du conseil de l'Union européenne 1999/31/CE du 26 avril 1999, sont les déchets qui ne subissent aucune modification physique, chimique ou biologique importante. Les déchets inertes ne se décomposent pas, ne brûlent pas et ne produisent aucune autre réaction physique ou chimique, ne sont pas biodégradables et ne détériorent pas d'autres matières avec lesquelles ils entrent en contact, d'une manière susceptible d'entraîner une pollution de l'environnement ou de nuire à la santé humaine. La production totale de lixiviats et la teneur des déchets en polluants ainsi que l'écotoxicité des lixiviats doivent être négligeables et, en particulier, ne doivent pas porter atteinte à la qualité des eaux de surface et/ou des eaux souterraines.

Au sens du plan départemental d'élimination des déchets ménagers et assimilés, les déchets industriels banals qui sont collectés dans le cadre du service public, entrent alors dans la catégorie des déchets ménagers et assimilés (DMA).

Par ailleurs, les annexes du décret n° 90-267 du 23 mars 1990 relatif à l'importation, exportation,

transit des déchets générateurs de nuisances (pris pour l'application de l'article L. 541-7 du code de l'environnement - ex article 8 de la loi n° 75-633 du 15 juillet 1975) définissent les déchets générateurs de nuisances.

A noter que le déchet ultime ne constitue pas, quant à lui, une catégorie particulière de déchets (cf.

définition article I-1). Les déchets de chantier du bâtiment et des travaux publics sont classés principalement dans le

chapitre 17 : DÉCHETS DE CONSTRUCTION ET DE DÉMOLITION (Y COMPRIS DÉBLAIS PROVENANT DE SITES CONTAMINÉS)

I-3-3) Les déchets d'emballage

Les déchets d'emballage dont les détenteurs ne sont pas les ménages font l'objet d'une réglementation particulière, édictée par le décret n° 94-609 du 13 juillet 1994.

Ce décret oblige les entreprises à (faire) valoriser leurs déchets d'emballage industriels et commerciaux, sauf s'ils sont souillés par les produits dangereux qu'ils contenaient. Les seuls modes d'élimination autorisés pour ces déchets d'emballage sont la valorisation par réemploi, le recyclage ou toute autre action visant à obtenir des matériaux réutilisables ou de l'énergie.

L'envoi direct en décharge, en incinération sans récupération d'énergie et le brûlage à l'air libre sont donc prohibés.

A cette fin, les détenteurs de ces déchets d'emballage doivent :

- soit procéder eux-mêmes à leur valorisation dans des installations classées pour la protection de l'environnement agréées selon les modalités décrites aux articles 6 et 7 du décret ; - soit les céder par contrat à l'exploitant d'une installation classée pour la protection de l'environnement agréée dans les mêmes conditions ;

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- soit les céder par contrat à un intermédiaire assurant une activité de transport, négoce ou courtage de déchets, régie par le décret n° 98-679 du 30 juillet 1998.

Ces dispositions ne s'appliquent pas aux entreprises et artisans produisant moins de 1100 litres d'emballages par semaine et qui remettent leurs déchets d'emballage aux services de collecte et de traitement des communes. I-4) Le transport par route, le négoce et le courtage des déchets

Le transport par route, le négoce et courtage de déchets sont réglementés par le décret n° 98-679 du 30 juillet 1998.

Depuis le 1er janvier 1999, les entreprises exerçant l'activité de transport par route de déchets doivent déposer une déclaration auprès du préfet du département où se trouve leur siège social. cette déclaration est renouvelée tous les cinq ans. Il en est de même pour les négociants et courtiers de déchets.

La déclaration relative à l'activité de transport est exigible dès lors que :

- l'entreprise transporte une quantité supérieure à 0,1 tonne par chargement de déchets dangereux ; - l'entreprise transporte une quantité supérieure à 0,5 tonne par chargement de déchets autres que dangereux.

Par contre, sont exemptés de déclaration :

- les entreprises qui transportent les déchets qu'elles produisent et qui sont des installations classées pour la protection de l'environnement; - les entreprises effectuant uniquement la collecte d'ordures ménagères pour le compte de collectivités publiques ; - les entreprises qui transportent par route des terres non souillées, des déchets de briques, de béton, de tuiles, de céramique et d'autres déchets de démolition propres et triés, des gravats et des pierres ; - les ramasseurs d'huiles usagées agréés.

I-5) Les structures d'accueil des déchets de chantier, autres que les décharges

La nomenclature des installations classées pour la protection de l'environnement ne comporte pas, à ce jour, de rubriques spécifiques concernant les structures d'accueil des déchets du bâtiment et des travaux publics.

Selon son équipement, ou les matériaux et produits stockés, la structure peut être concernée par une ou plusieurs rubriques de la nomenclature des installations classées pour la protection de l'environnement. Selon les seuils indiqués dans la rubrique, la structure peut alors être dispensée de déclaration (donc non classée), soumise à déclaration ou soumise à autorisation.

Les rubriques de la nomenclature susceptibles d'être concernées sont les suivantes (liste non exhaustive) :

- 98bis Dépôts ou ateliers de triage de matières usagées combustibles à base de caoutchouc, élastomères, polymères ; - 128 Dépôts ou ateliers de triage de chiffons usagés ou souillés ;

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- 286 Stockage et récupération de récupération de déchets de métaux et d'alliages, de résidus métalliques, d'objets en métal ; - 1111 Fabrication ou stockage de substances et préparations très toxiques ; - 1131 Stockage de substances et préparations toxiques ; - 1172 Stockage de substances dangereuses pour l'environnement -A-, très toxiques pour les organismes aquatiques ; - 1173 Stockage de substances dangereuses pour l'environnement -B-, toxiques pour les organismes aquatiques ; - 1530 Dépôts de bois, papier, carton ou matériaux combustibles analogues ; - 2170 Fabrication de supports de culture à partir de matières organiques ; - 2171 Dépôts de supports de culture renfermant des matières organiques et n'étant pas l'annexe d'une exploitation agricole, le dépôt étant supérieur à 200 m3 ; - 2260 Broyage, concassage, criblage, déchiquetage, ensachage, pulvérisation, trituration, nettoyage, tamisage, blutage, mélange, épluchage et décortication des substances végétales et de tous les produits organiques naturels ; - 2515 Broyage, concassage, criblage, ensachage, pulvérisation, nettoyage, tamisage, mélange de pierres, cailloux, minerais et autres produits minéraux naturels ou artificiels ; - 2516 Station de transit de produits pulvérulents non ensachés tels que ciments, plâtres, chaux, sables fillérisés ; - 2517 Station de transit de produits minéraux solides ; - 2521 Centrale d'enrobage au bitume de matériaux routiers ; - 2522 Emploi de matériels vibrant pour la fabrication de matériaux tels que béton, aggloméres, etc ; - 2662 Stockage de polymères (matières plastiques, caoutchouc, élastomères, résines et adhésifs synthétiques) ; - 2663 Stockage de pneumatiques et produits dont 50% au moins de la masse totale unitaire est composée de polymères.

D'autres structures relevant a priori du plan d'élimination des déchets ménagers et assimilés, ou

du plan d'élimination des déchets industriels spéciaux, reçoivent également des déchets de chantier, selon le mode de collecte de ces déchets (identique à celui des ordures ménagères ou des déchets industriels spéciaux) :

- 167-A Station de transit de déchets industriels provenant d'installations classées ; - 167-C Traitement ou incinération de déchets industriels provenant d'installations classées ; - 322-B Traitement d'ordures ménagères et autres résidus urbains :

B-3 : Compostage B-4 : Incinération ;

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- 2710 Déchèterie aménagée pour la collecte des encombrants, matériaux ou produits triés et apportés par le public. Sont classées dans cette rubrique, les déchèteries, qu'elles soient privées ou publiques, que l'utilisateur soit un professionnel ou un particulier.

Dans le cas où une installation soumise à autorisation n'est appelée à fonctionner que pendant une durée de moins d'un an, dans des délais incompatibles avec le déroulement de la procédure normale d'instruction, le préfet peut accorder à la demande de l'exploitant, une autorisation pour une durée de six mois, renouvelable une fois (art. 23 du décret n° 77-1133 du 27 septembre 1977 relatif aux installations classées pour la protection de l'environnement). I-6) Les différents types de décharges

Il est rappelé qu'à compter du 1er juillet 2002, les installations d'élimination des déchets par stockage ne seront plus autorisées à accueillir que des déchets ultimes (article L. 541-24 du code de l'environnement).

La terminologie en matière de décharges est très variable : centre de stockage, centre d'enfouissement technique (CET), décharge, de classe 1, de classe 2, de "classe 3", décharge d'inertes, etc ...

Au sens de la directive européenne 1999/31/CE du 26 avril 1999, une décharge est un site d'élimination des déchets par dépôt des déchets. En prévision de la transcription en droit français de cette directive, le terme de décharge a été retenu dans le présent plan pour désigner ce type d'installations, destinées au stockage permanent de déchets. I-6-1) Les décharges de classe 1

Elles acceptent les déchets industriels spéciaux ultimes, et sont des installations classées pour la protection de l'environnement soumises à autorisation préfectorale (rubrique 167-B de la nomenclature des installations classées). I-6-2) Les décharges de classe 2

Elles acceptent les déchets ménagers et assimilés, dont la liste est fixée par l'arrêté du 9 décembre 1997. Ce sont également des installations classées pour la protection de l'environnement soumises à autorisation préfectorale (rubrique 322-B-2 de la nomenclature des installations classées). I-6-3) Les décharges d'inertes ou installations de stockage de déchets inertes

A ce jour, les décharges d'inertes couramment appelées décharge de "classe 3" (voire CET de "classe 3") ne sont pas des installations classées pour la protection de l'environnement.

Quand la décharge est située sur le territoire d'une commune dotée d'un plan d'occupation des sols rendu public ou approuvé, celle-ci entre dans la catégorie des "Installations et Travaux Divers" soumis à autorisation au titre de l'article L.442-1 du code de l'urbanisme, et définis à l'article R.442-2-c du même code : affouillements et exhaussements du sol, à la condition que leur superficie soit supérieure à 100 m2 et que leur hauteur, s’il s’agit d’un exhaussement, ou leur profondeur dans le cas d’un affouillement, excède 2 m.

Il ne peut y avoir d'autorisation pour Installations et Travaux Divers dans le cas où les installations ou les travaux prévus sont soumis à autorisation ou à déclaration au titre des installations classées pour la protection de l'environnement (article R. 442-3 du code de l'urbanisme). Par contre l'autorisation au titre des Installations et Travaux Divers ne dispense pas l'autorisation ou de la déclaration prévue aux articles L. 214-1 et suivants du code de l'environnement (article 10 de la loi sur l'eau du 3 janvier 1992), si celle-ci est nécessaire.

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I-6-4) Le cas particulier des carrières

L'exploitation d'une carrière est soumise à une autorisation préfectorale, au titre des installations classées pour la protection de l'environnement (rubrique 2510 de la nomenclature). Dans le cadre de cette autorisation, l'exploitant peut être autorisé à utiliser des matériaux externes au site pour sa remise en état. Ce sont des matériaux inertes dont les caractéristiques sont précisées par l'autorisation. Dans ce cas, il n'y a pas d'autorisation pour une décharge de "classe 3", le site étant exclusivement régi par la réglementation relative aux installations classées pour la protection de l'environnement.

Par contre, si l'exploitation de la carrière est suivie par l'exploitation d'une décharge de classe 1 ou de classe 2, il y a également une autorisation préfectorale pour l'exploitation de la décharge (cf. ci-dessus).

Si une ancienne carrière est utilisée pour exploiter une décharge d'inertes, cette dernière relève de

l'autorisation pour "installations et travaux divers" du code de l'urbanisme (cf. article I-6-3).

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CHAPITRE II

PLANIFICATION DE LA GESTION DES DÉCHETS DU BÂTIMENT ET DES TRAVAUX PUBLICS

II-1) Le plan

Bien que la réglementation ne prévoit pas explicitement une planification pour l'élimination des déchets de chantier, la limitation de la mise en décharge aux seuls déchets ultimes à partir du 1er juillet 2002, impose aux "producteurs et détenteurs" de déchets une politique volontariste. Une planification de la gestion des déchets de chantier du bâtiment et des travaux publics constitue donc la meilleure voie pour s'y préparer.

Les chantiers du bâtiment et des travaux publics génèrent en majorité des déchets inertes, mais également des déchets dangereux et des déchets industriels banals (DIB).

Le plan de gestion des déchets de chantier du bâtiment et des travaux publics a essentiellement vocation à couvrir le champ des déchets industriels banals et des déchets inertes issus de ces activités. Les déchets dangereux et les déchets collectés dans le cadre du service public, par les collectivités territoriales en application de l'article L. 2224-14 du code général des collectivités territoriales sont traités respectivement dans le cadre du plan régional d'élimination des déchets industriels spéciaux (PREDIS) et du plan départemental d'élimination des déchets ménagers et assimilés (PDEDMA).

L'imbrication de l'élimination des déchets de chantier du bâtiment et des travaux publics et de l'élimination des déchets ménagers et assimilés, au regard notamment des DIB ou des déchets en petites quantités, justifie que le présent plan tienne compte des dispositions du plan départemental d'élimination des déchets ménagers et assimilés. II-2) La procédure d'élaboration du plan

Le plan est élaboré par une commission dont la composition est la suivante :

- le secrétaire général de la préfecture, président de la commission - le directeur départemental de l'équipement - le directeur départemental de l'agriculture et de la forêt - le directeur régional de l'industrie, de la recherche et de l'environnement - le directeur départemental des affaires sanitaires et sociales - le directeur régional de l'équipement - le directeur régional de l'environnement - le chef du service des voies navigables de France / service navigation de la Seine - le délégué régional de l'agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) - le président du conseil général de Seine-et-Marne - le président de l'union des maires de Seine-et-Marne - le président de la chambre de commerce et d’industrie de Meaux - le président de la chambre de commerce et d’industrie de Melun - le président de la chambre des métiers de Meaux - le président de la chambre des métiers de Montereau

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- les présidents des EPCI de traitement des déchets ménagers (SIERM de Boissy-aux-Cailles, SIETOM de la région de Tournan, SIETREM de la région de Lagny, SICTRM de la vallée du Loing, SIRMOTOM de la région de Montereau, SITOMAP de Pithiviers, SIVOM du Val d'Yerres et des Sénarts, SMETOM Est, SMITOM Centre-Ouest, SMITOM Nord Seine-et-Marne) - le président de la Chambre syndicale des travaux publics de Seine-et-Marne (CSTP 77) - le président de la Fédération du bâtiment et des travaux publics région Seine-et-Marne (BTP 77) - le président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB Ile-

de-France) - le directeur de l'organisme professionnel de prévention du BTP (OPP-BTP région Ile-de-France) - le président de l'Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction

(UNICEM) / union nationale des exploitants de déchets (UNED) - le président de l’union nationale des entrepreneurs du paysage (UNEP) Région Ile-de-France - le président de la Fédération française de la récupération pour la gestion industrielle de

l’environnement et du recyclage (FEDEREC) - le président de la Fédération nationale des activités du déchet et de l’environnement (FNADE) - le président du conseil régional de l'ordre des architectes d'Île-de-France - le directeur de ÉCORAIL - le président de l'union nationale des constructeurs de maisons individuelles (UNCMI) - la présidente de l'association seine-et-marnaise de sauvegarde de la nature (ASMSN) - le président de l’union fédérale des consommateurs

La commission s'appuie sur un comité technique plus restreint, chargé d'élaborer une méthode de

travail et de formuler des propositions à valider en commission. Sa composition est la suivante : - le directeur départemental de l'équipement, chargé d'animer le comité technique - le directeur des actions interministérielles de la préfecture - le directeur départemental de l'agriculture et de la forêt - le directeur régional de l'industrie, de la recherche et de l'environnement - le directeur régional de l'équipement - le président du conseil général de Seine-et-Marne - le délégué régional de l'ADEME - le président de la Chambre syndicale des travaux publics de Seine-et-Marne - le président de la Fédération du bâtiment et des travaux publics région Seine-et-Marne Trois groupes de travail ont été constitués :

Groupe 1 : Classification des déchets, quantification des gisements, filières d'élimination,

nouvelles structures à mettre en place, rédaction du plan Groupe 2 : Chantiers du bâtiment (construction et déconstruction) Groupe 3 : Communication autour du plan

L'élaboration du présent plan a bénéficié des travaux du Groupe ENSEMBLE77, composé du

conseil général de Seine-et-Marne, de la Chambre syndicale des travaux publics de Seine-et-Marne, de EDF GDF SERVICES SEINE-ET-MARNE, de France Telecom, de la direction départementale de l'agriculture et de la forêt, de la direction départementale de l'équipement et de l'union des maires de Seine-et-Marne, auquel s'est associée la Fédération du bâtiment et des travaux publics région Seine-et-Marne. Ce groupe, né de la volonté des partenaires de "travailler ensemble" sur différents thèmes, et en particulier sur celui des déchets de chantier, a été constitué en 1994. Il est notamment à l'origine de la démarche "SOSED" et des bordereaux de suivi des déchets repris dans le plan. Il a également édité en avril 1999, une note informative sur les structures d'accueil des déchets de chantier en Seine-et-Marne.

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CHAPITRE III

CARACTÉRISATION DE LA PRODUCTION DES DÉCHETS DU BÂTIMENT ET DES TRAVAUX PUBLICS

III-1) Les différentes familles de déchets et leurs filières possibles d'élimination

Le tableau de l'annexe 12 précise, pour chacune des familles de déchets énumérées, la ou les filières d'élimination envisageables ou existantes, en fonction de leur catégorie (DIS, DIB, inertes) et dans le respect de la réglementation actuelle. Les familles regroupent des déchets détaillés dans la nomenclature (cf. art.1-3-1), lorsque leur élimination suppose une même filière.

Pour ce qui concerne le plan de rattachement envisageable, il a été considéré que les déchets de chantier du bâtiment et des travaux publics doivent être pris en charge par le présent plan, au minimum pour la phase de regroupement et sauf en cas de filières particulières.

Toutefois, les déchets dangereux (DIS) seront pris en charge pour leur traitement ou leur stockage, selon les prescriptions du plan régional d'élimination des déchets industriels spéciaux (PREDIS).

De même, les chantiers du bâtiment et des travaux publics produisent des déchets industriels banals (DIB) qui peuvent être traités dans des filières concernant également d'autres DIB produits par les activités commerciales, artisanales ou industrielles. Certaines de ces filières sont d'ailleurs nécessaires à l'élimination des DIB collectés par le service public des déchets, qui fait l'objet du plan départemental d'élimination des déchets ménagers et assimilés (PDEDMA).

Autrement dit, il existe un gisement global de DIB, et les filières à développer ne peuvent pas concerner que les seuls déchets de chantier du bâtiment et des travaux publics. III-2) Le gisement III-2-1) Le gisement national

Les déchets du bâtiment, composés pour 1/3 de déchets de classe 2, représentent 30 millions de tonnes par an. Les déchets des travaux publics représentent quant à eux environ 100 millions de tonnes par an dont près de 95% sont des inertes : près de 50% sont directement réemployées, et seulement 5% sont recyclées ; 2,5% sont des déchets de classe II ; 2,5 % sont des DIS provenant de travaux spéciaux. III-2-2) Le gisement régional

Selon une estimation réalisée en octobre 1999 par la Chambre syndicale des TP de Seine-et-Marne, la Fédération française du bâtiment et la Fédération du bâtiment et des travaux publics région Seine-et-Marne, à partir de l'étude générale du CEBTP et de la société DEMAIN et de l'actualisation faite par l'ADEME en 1999, le gisement de l'ensemble du BTP de la région Ile-de-France s'élève à 32,3 millions de tonnes par an : 9,8 millions de tonnes pour le bâtiment et 22,5 millions de tonnes pour les travaux publics, y compris le réemploi des inertes ; ce qui représente près de 25% du gisement national.

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Cette étude définit en particulier les volumes de déchets théoriquement produits par le secteur du

BTP. Les données sont présentées suivant les types de chantiers, et les grandes familles de déchets (Inertes, DIB, DIS et Emballages). III-2-3) Le gisement départemental III-2-3-1) Le gisement global

Le gisement départemental en Seine-et-Marne est de 3,530 millions de tonnes par an, soit près de 11% du gisement régional, pour l’ensemble du bâtiment et des travaux publics. Ces chiffres sont estimés par extrapolation à partir des chiffres régionaux, sur la base des ratios de population.

Cette évaluation ne représente que la production intrinsèque de la Seine-et-Marne, et ne prend

pas en compte les flux provenant des départements limitrophes. Le flux des déchets produits en Ile-de-France et acheminés vers le département de Seine-et-Marne est en cours d'estimation dans le cadre de l'élaboration du plan Paris-petite couronne (cf. article V-4).

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Déchets du bâtiment produits en Seine-et-Marne

Par type de déchets (tonnes par an en 1999)

DECHETS INERTES DECHETS INDUSTRIELS BANALS

DECHETS INDUSTRIELS

SPECIAUX

EMBALLAGES TOTAL

698 477 (65,3 %)

311 839 (29,1 %)

51 246 (4,8 %)

8 614 (0,8 %)

1 070 176 (100 %)

Types de déchets en bâtiment (y compris réemploi)

(tonnes par an en 1999)

Emballages 0,8 % DIS 4,8 %

DIB 29,1 %

Inertes 65,3 %

Par type de travaux (tonnes par an en 1999) DEMOLITION CONSTRUCTION

NEUVE REHABILITATION

673 399 (62,9 %)

67 056 (6,3 %)

329 721 (30,8 %)

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Déchets des travaux publics produits en Seine-et-Marne

(y compris réemploi des déchets inertes )

Par type de déchets (tonnes par an en 1999) DECHETS INERTES DECHETS

INDUSTRIELS BANALS DECHETS

INDUSTRIELS SPECIAUX

EMBALLAGES TOTAL

2 280 135 (92,8 %)

95 733 (3,9 %)

80 468 (3,3 %)

0 (0 %)

2 456 336 (100 %)

Types de déchets en travaux publics(tonnes par an en 1999)

DIB 3,9%

DIS 3,3% Emballages

0%

Inertes 92,8%

Par type de travaux (tonnes par an en 1999) VOIRIE

COMMUNALE CANALISATIONS

CABLES

CHANTIERS PRIVES

ROUTES NATIONALES DEPARTEMENTALES

AUTOROUTES

GRANDS CHANTIERS

PUBLICS

525 111 (21,4 %)

679 286 (27,6 %)

939 880 (38,3 %)

312 059 (12,7 %)

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Total des déchets de chantier du BTP produits en Seine-et-Marne (y compris réemploi des inertes en TP)

Par type de déchets (tonnes par an en 1999)

DECHETS INERTES DECHETS INDUSTRIELS BANALS

DECHETS INDUSTRIELS

SPECIAUX

EMBALLAGES TOTAL

2 978 612 (84,5 %)

407 572 (11,6 %)

131 714 (3,7 %)

8 614 (0,2 %)

3 526 512 (100 %)

Types de déchets en BTP (y compris réemploi)(tonnes par an en 1999)

DIS 3,7% Emballages

0,2% DIB 11,6%

Inertes 84,5%

Ces chiffres concernent la totalité des déchets au sens de la réglementation, c'est-à-dire toutes les substances ou matériaux qui ne sont pas réemployés sur le chantier mais qui sont exportés du dit chantier.

Mais certains types de déchets (notamment les inertes comme les terres pour remblais par exemple) peuvent trouver un réemploi "immédiat" sur un autre chantier à la faveur d'opportunités (chantiers réalisés par le même maître d'ouvrage ou la même entreprise par exemple). Le pourcentage de déchets des TP trouvant un réemploi en dehors du réseau des structures d'accueil des déchets de chantier est ainsi estimé à 55 % (chiffre TECHNIP 1998).

Ce ratio de 55 % de réemploi doit toutefois être pris avec beaucoup de précaution, puisque

TECHNIP précise que 55 % des inertes des TP sont réutilisés en remblaiement, soit sur le site, soit sur d'autres chantiers ou en remblaiement de carrières. (cf. définition du terme réemploi)

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Sous cette réserve, le gisement seine-et-marnais de déchets du BTP, hors réemploi de déchets

d'inertes en TP, serait le suivant :

Total des déchets de chantier du BTP produits en Seine-et-Marne (hors réemploi des déchets inertes en TP)

Par type de déchets (tonnes par an en 1999)

DECHETS INERTES

DECHETS INDUSTRIELS

BANALS

DECHETS INDUSTRIELS

SPECIAUX

EMBALLAGES TOTAL

BATIMENT 698 000 312 000 51 000 9 000 1 070 000

40 % 30,7 %

76 % 13,7 %

39 % 2,3 %

100 % 0,4 %

47,1 %

TRAVAUX PUBLICS 1 026 000 96 000 80 000 0 1 202 000

60 % 45,2 %

24 % 4,2 %

61 % 3,5 %

0 % 0 %

52,9 %

TOTAL 1 724 000

408 000

131 000

9 000

2 272 000

100 % 75,9 %

100 % 17,9 %

100 % 5,8 %

100 % 0,4 %

100 %

Total des déchets de chantier du BTP produitsen Seine-et-Marne (hors réemploi des inertes en TP)

698 000

312 000

51 0009 000

1 026 000

96 000

0

80 000

0

200 000

400 000

600 000

800 000

1 000 000

1 200 000

Déchets inertes Déchets industriels banals Déchets industrielsspéciaux

Emballages

Bâtiment Travaux publics

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Le cas particulier des déchets verts Selon une estimation de l'Union nationale des entrepreneurs du paysage, la production de déchets

verts provenant des tontes de gazon, de l'élagage des arbres et du dessouchage, ainsi que du ramassage des feuilles, représenterait en Seine-et-Marne environ 150 000 tonnes.

III-2-3-2) La répartition départementale

Pour la répartition sur le territoire départemental du gisement de déchets, deux facteurs ont été pris en compte :

♦ La densité de la population par canton pour ce qui concerne les déchets du bâtiment

En admettant que l'activité dans le domaine du bâtiment soit proportionnelle à la densité de la population d'un secteur donné, cette dernière devient alors le facteur prépondérant quant aux sources de production de déchets. ♦ Les investissements en travaux publics

Il est apparu judicieux d'établir une cartographie des investissements dans ce secteur d’activité, en considérant les projets de l’Etat, du Conseil général, des communes et des différents organismes publics (EPA, SAN, …), sur trois années (1998-2000).

A partir d'une répartition théorique cantonale, le territoire départemental a été découpé en zones

de gisements homogènes. Ce découpage est représenté sur les cartes n°1, n°2 et n°3, respectivement pour les gisements de déchets inertes, de déchets industriels banals et de déchets industriels spéciaux.

La carte n°2bis prend en compte le cumul des gisements de déchets industriels banals des

chantiers de bâtiment et de travaux publics et des gisements de déchets industriels banals des entreprises. Ces derniers sont extraits de l'étude "Les déchets industriels banals en Seine-et-Marne" datée de septembre 2001 et réalisée par le conseil général de Seine-et-Marne.

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CHAPITRE IV

LA GESTION ACTUELLE DES DÉCHETS DU BÂTIMENT ET DES TRAVAUX PUBLICS

IV-1) Les pratiques et les filières d'élimination existantes IV-1-1) La gestion des déchets : les pratiques actuelles

Le bâtiment

La Fédération du bâtiment et des travaux publics région Seine-et-Marne et l'OPP-BTP ont effectué des audits auprès de 10 entreprises du bâtiment de corps d'état différents, durant le dernier semestre 2000.

Ces audits font apparaître que le tri sélectif est encore peu pratiqué sur les chantiers. Les déchets

industriels spéciaux et les déchets industriels banals sont mélangés dans les bennes, ce qui entraîne des surcoûts pour les entreprises.

Mais il y a de grandes différences de gestion des déchets suivant les entreprises, leurs marchés et

les possibilités locales. Ainsi ont été constatées les pratiques suivantes : - le tri des déchets dans une entreprise disposant de la place nécessaire pour plusieurs bennes ; - la collecte des cartons dans une ZAC ; - la revente du plomb et du cuivre ; - l'utilisation de bennes communes sur les grands chantiers (compte-prorata) ; - le retour à l'atelier ou au dépôt des déchets des petits chantiers ; - la réutilisation des chutes de bois pour le chauffage dans les menuiseries - un cas de récupération des palettes perdues, par une association ; - l'élimination fréquente de petites quantités de déchets industriels spéciaux (emballages plastiques, tubes de colle, etc.) dans les poubelles des déchets ménagers ; - la limitation des déchets sur le chantier par l'usinage prêt à la pose et/ou la quantification au plus juste des matériaux mis en œuvre. Les audits ont également permis de faire ressortir les problèmes liés au coût d'élimination des

déchets : - le ratio économique t/km ou m3/km, s'il garde toute sa valeur, devrait être enrichi d'un coût horaire de main d'œuvre non négligeable, pour la prise en compte des diverses manipulations ;

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- dans la pratique les frais occasionnés par les dépenses en carburant, le temps nécessaire pour les diverses manipulations de chargement et pour se rendre à la décharge, etc. ont soit été estimés globalement, soit été omis ; - la majorité des chefs d'entreprise ont du procéder à l'estimation du coût de l'élimination des déchets. Celle-ci a été faite mensuellement, mais on peut supposer que ces coûts masqués sont beaucoup plus importants qu'ils ne l'imaginent. Par ailleurs, la majorité des chefs d'entreprises s'estiment insuffisamment informés ou formés en

matière de gestion des déchets de chantiers, concernant la réglementation, les différents types de déchets.

Les travaux publics De part leur activité, les Travaux Publics produisent pour l’essentiel des déchets inertes (évalués à

2,3 millions de tonnes par an pour la Seine-et-Marne), soit environ 93 % de la production totale des déchets de travaux publics. Les déchets sont peu ou pas mélangés, les entreprises ayant depuis longtemps déjà mesuré l’impact que peut avoir la contamination entre déchets sur le coût d’élimination et la restriction des possibilités de réutilisation.

La pratique la plus couramment utilisée est celle de la réutilisation en remblais ou en couche de

forme sur le chantier de production quand cela est possible, ou sur un autre site. Le ratio communément admis de réutilisation des déblais inertes est de 55 %. L'enjeu porte donc en réalité sur environ 1 million de tonnes de déchets inertes.

Depuis plus de 4 ans la Chambre Syndicale des Travaux Publics de Seine-et-Marne (CSTP77),

qui rassemble 98 % des entreprises de travaux publics du département, a mis en oeuvre des démarches de stratégie et d’assurance qualité ainsi qu’un suivi pointu de l’activité économique et un partenariat fort avec les acteurs locaux.

L’ensemble de ces axes de travail, et en particulier les actions menées au sein du groupe

ENSEMBLE77 (regroupant le Conseil Général, la CSTP77, la DDE, la DDAF, EDF GDF SERVICE, France Telecom et l’Union des Maires), ont permis d’aborder, en amont de la parution de la circulaire du 15 février 2000, la problématique de la gestion des déchets de chantier en y impliquant tous les acteurs. La démarche SOSED (Schéma d’Organisation et de Suivi de l’Evacuation des Déchets) a ainsi donné à tous les moyens d’une gestion maîtrisée des déchets produits ainsi qu’une juste répartition des responsabilités et des coûts.

L’évolution des pièces écrites des marchés de travaux publics de l’Etat et du Département dans un

1er temps (cf. annexe 8), l’élaboration d’un SOSED par l’entreprise (équivalent d’un SOPAQ appliqué à la gestion des déchets de chantier), l’utilisation de bordereaux de suivi sont autant d’éléments d’évolution des pratiques déjà fortement engagée en Seine-et-Marne.

IV-1-2) Les structures d'accueil (installations de regroupement, tri, traitement, stockage, déchèteries)

Un premier recensement avait été effectué en 1999, par le groupe ENSEMBLE77, qui avait donné

lieu à l'édition d'une note informative sur les structures d'accueil des déchets de chantier en Seine-et-Marne" (édition avril 1999).

Ce recensement a été mis à jour dans le cadre des travaux d'élaboration du présent plan. Dans les

tableaux joints en annexe 9, les structures ont été classées par catégories : a) Les plates-formes de regroupement, concassage, traitement de déchets inertes (carte n°4) La plupart de ces plates-formes n'accueillent que des déchets inertes valorisables (béton à

concasser, gravats propres, couches de chaussée, croûtes d'enrobés). La capacité d'accueil de ce type d’installation en Seine-et-Marne est actuellement d’environ 430 000 t/an. Un peu moins de la moitié (40 %) des déchets traités proviennent de l’extérieur du département, alors que l’exportation reste faible.

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A noter également 2 plates-formes de regroupement seul (capacité totale : 35 000 t/an) b) Les plates-formes de tri de DIB Il existe actuellement 2 plates-formes d'accueil de DIB à Soignolles-en-Brie et à Emerainville pour

environ 20 000 t/an au total (extension envisagée pour celle de Soignolles-en-Brie). c) Les plates-formes de tri de DIS Seule la plate-forme de Soignolles-en-Brie accueille les DIS (1 500 t/an actuellement). d) Les installations de stockage de déchets inertes (carte n°5) Ce type d'installations est concentré dans la frange Ouest du département entre Dammartin-en-

Goële et Melun. La capacité totale est de l'ordre de 7 millions de tonnes. Environ 5 millions de tonnes proviennent de chantiers extérieurs au département.

Le recensement n'est pas exhaustif car aucun inventaire précis n'a été effectué, compte tenu de la

disparité des installations de ce type. e) Les carrières (carte n°6) La situation des carrières est particulière dans la mesure où leur capacité d'accueil est très

variable, en quantité et en qualité. En particulier, les carrières alluvionnaires ne sont généralement pas restituées dans l'état initial du terrain. Les besoins en matériaux d'apport extérieurs sont alors nuls ou très faibles et dans ce dernier cas, ces apports sont limités à des terres propres, provenant de chantiers préalablement sélectionnés (ces carrières ne sont pas ouvertes "en permanence" aux déchets). La capacité d'accueil est actuellement d'environ 1,7 millions de tonnes. Plus de la moitié des déchets stockés provient de chantiers extérieurs à la Seine-et-Marne.

Les exploitants de carrières font souvent état de problèmes liés aux mélanges de déchets (refus

des chargements), d'ou leur défiance vis à vis des déchets de chantier, notamment envers les déchets provenant des chantiers du bâtiment.

f) Les décharges de classe 1 (carte n°7) Il existe une seule décharge de classe 1, pour le stockage des DIS. Cette installation n'accepte

pas directement les déchets des entreprises. g) Les décharges de classes 2 (carte n°8) Huit décharges de classe 2 sont actuellement en exploitation sur le département, soit une capacité

totale de 1 875 000 t/an. Il n'a pas été possible d'avoir une estimation des tonnages de DIB stockés, issus de chantiers du BTP. On sait seulement que 287 000 t tous "DIB seine-et-marnais" confondus ont été admis dans ces décharges en 2001.

h) Les déchèteries (carte n°9) Les déchèteries exploitées par les syndicats intercommunaux de collecte et de traitement des

ordures ménagères sont accessibles à des degrés divers aux artisans et PME (cf. article V.2.5). i) Les plates-formes de compostage de déchets verts Là encore les plates-formes existantes sont concentrées dans le quart nord-ouest du département,

représentant une capacité de traitement de 20 000 t.

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IV-2) L'étude critique de la situation existante et prévisible IV-2-1) Les filières

a) Les déchets inertes

La carte n°10 qui représente le taux de couverture en capacité de stockage de déchets inertes, découpe le territoire départemental en 4 zones :

Une zone nord-ouest largement excédentaire, qui regroupe toutes les décharges d'inertes

recensées (couverture 700 %).

Deux zones, centre et sud, excédentaires en raison de la présence de carrières (couverture 200 %).

Une zone est, déficitaire (couverture 50 %). Mais, il est important de remarquer que les capacités de stockage des zones centre, est et sud sont constituées par des carrières en cours de réaménagement. C'est-à-dire que généralement, les déchets acceptés ne sont alors que des terres naturelles non polluées issues de chantiers présélectionnés par l'exploitant de la carrière. Dans tous les cas, l'acceptabilité en carrière des déchets inertes suppose un tri à la source rigoureux.

Les plates-formes de traitement (concassage, traitement aux liants hydrauliques) dont la

localisation figure sur la carte n°4, sont là encore dans leur grande majorité concentrées dans une zone nord-nord-ouest du département (capacité de traitement de 430 000 t). Cette capacité est de l'ordre de grandeur du gisement de déchets inertes des chantiers du bâtiment dans la même zone.

Par contre, le reste du territoire départemental en est dépourvu (à l'exception d'une installation de

fabrication de graves traitées aux liants hydrauliques et au bitume à Ecuelles). Les terres propres issues principalement des chantiers de travaux publics ne sont acceptées sur

ces plates-formes qu'en compensation de la reprise des produits fabriqués sur la plate-forme. Si elles ne sont pas réemployées "immédiatement" sur un autre chantier ou en réaménagement de carrières, elles ne sont actuellement pas prises en charge par les plates-formes. Elles n'ont donc à ce jour comme seul exutoire que les décharges d'inertes. Mais on assiste à l'émergence de plates-formes de traitement des limons à la chaux.

b) Les déchets industriels banals La capacité d'accueil de DIB en Seine-et-Marne est extrêmement faible (actuellement de l'ordre de

20 000 t/an) et concerne le centre-ouest et le nord-ouest du département. Encore ne s'agit-il que d'un pré-tri et non d'un véritable tri.

Une part très importante de DIB est donc stockée dans les décharges de classe 2, apportée dans

les déchèteries ou incinérée. Les données disponibles ne permettent toutefois pas d'être plus précis. Selon les informations fournies par les exploitants, 287 000 t de DIB en provenance du département ont été stockées et 3 600 t ont été incinérées dans les installations seine-et-marnaises en 2000. Mais ces tonnages regroupent indifféremment les DIB provenant des chantiers et les DIB provenant des industriels et des commerces, car ces DIB ne sont pas de natures fondamentalement différentes.

Par ailleurs, selon les indications portées dans le plan départemental d'élimination des déchets

ménagers et assimilés : - la capacité de stockage en décharges de classe 2 est actuellement de 1 875 000 t/an, mais

descend à 335 000 t/an en 2007, au vu des autorisations actuellement en vigueur ; toutefois ce plan fixe comme objectif d'atteindre en 2007 une capacité de 1 150 000 t/an par l'extension de décharges existantes ou l'ouverture de nouvelles ;

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- la capacité d'incinération de DIB (BTP et hors BTP) pourrait être comprise entre 60 000 et 70 000 t à l'horizon 2007.

Ces chiffres, rapprochés de l'estimation du gisement (400 000 t/an), mettent en évidence l'extrême

dénuement du département en plates-formes capables de valoriser les DIB, et font entrevoir des difficultés importantes dans les années à venir pour les valoriser dans des conditions satisfaisantes, quelle que leur origine, notamment si les projets actuellement recensés n'aboutissent pas.

Le rôle particulier des déchèteries est exposé à l'article V-2-5. c) Les déchets industriels spéciaux Le plan régional d'élimination des déchets industriels spéciaux n'évoque pas les déchets de

chantier du bâtiment et des travaux publics. Toutefois, la capacité d'élimination régionale semble suffisante. La principale difficulté réside dans l'éloignement des centres de traitement et des décharges de classe 1.

d) Les déchets verts La couverture du département est nettement insuffisante, puisque les trois quarts du département

ne disposent pas de plates-formes susceptibles d'accueillir ce type de déchets, mises à part éventuellement, les déchèteries ouvertes par les collectivités. Un certain nombre de projets d'ouverture de plates-formes à gestion privée ont toutefois été recensés dans le plan départemental d'élimination des déchets ménagers et assimilés, sans toutefois être en mesure de satisfaire aux besoins. IV-2-2) Les déchets des artisans et les déchets dispersés Pour les chantiers relativement importants, il existe un certain nombre de récupérateurs (loueurs de bennes, récupérateurs mono-matériau, etc.) qui assurent la collecte des déchets. Par contre, pour les petits chantiers, un service de proximité est primordial. Et actuellement, seules les déchèteries sont en capacité de l'assurer, dans certaines limites toutefois (cf. article V-2-5) IV-2-3) Le bilan de la pratique du tri

Le bâtiment

Les audits (voir plus haut) ont montré que le tri des déchets est encore trop peu pratiqué, bien celui-ci présente un réel intérêt économique.

Selon la F.F.B., le coût de gestion des déchets rapporté au chiffre d'affaire national du bâtiment doit évoluer de la façon suivante : hier 0,15% ; aujourd'hui 0,6% ; demain sans tri 3,9% ; demain avec tri 2%.

L'analyse des coûts (faite par le CSTB) de 4 chantiers tests de construction de logements ayant

mis en oeuvre le pré-tri des déchets sur le chantier met en évidence des économies variant de 25 à 53% par comparaison avec l'hypothèse dans laquelle les déchets non triés, sauf les gravats, auraient été repris par un récupérateur (y compris la location et le transport des bennes). On peut supposer que le développement prévu des filières de valorisation contribuera à augmenter cette économie.

D'autres études ont montré aussi que le coût de location des bennes est une partie importante du coût de gestion des déchets des chantier mettant en oeuvre le pré-tri : 2/3 du coût total (évaluation de la DRE Pays de Loire). D'où l'intérêt du bon dimensionnement des bennes, de l'utilisation de bennes cloisonnées pour plusieurs familles de déchets ou de zones de stockage provisoires pour certains déchets, d'une planification rigoureuse du nombre de bennes selon les phases du chantier et d'une négociation des tarifs avec les professionnels.

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Les travaux publics

Par la nature même de leur activité et des matériaux produits, le tri des déchets de travaux publics est assez facile et couramment pratiqué. Cependant, lorsque les entreprises de travaux publics sont amenées à gérer sur un chantier les déchets de plusieurs entreprises de bâtiment, elles sont alors confrontées à des problèmes logistiques assimilables à ceux des entreprises de bâtiment dans leur activité courante.

Toutefois, si le mode d’organisation des entreprises de travaux publics leur permet de gérer ces

déchets dans les meilleures conditions réglementaires et économiques, le faible nombre de lieux d’accueil pour les déchets de classe 2 est d’ores et déjà préoccupant (rappelons ici que les entreprises de travaux publics ne répondent pas aux critères d’accès aux déchetteries). IV-2-4) Le bilan de la gestion des ressources en matériaux et du recours aux matériaux recyclés

1) Production, consommation et utilisation des matériaux au cours de l'année 2000 L'observatoire des matériaux de Seine-et-Marne qui regroupe la Direction départementale de

l'équipement, le Conseil général (direction des infrastructures routières), l'UNICEM IdF et le laboratoire régional de l'Est parisien, a notamment pour objectif d'accéder à une bonne estimation de la production et de la consommation des matériaux de façon à élaborer en partenariat entre les maîtres d'ouvrage, Etat et Conseil général, et les producteurs de granulats des actions concertées de gestion de la ressource des matériaux.

Compte tenu de la difficulté d'accès à des données statistiques fiables, la synthèse ci-dessous

réalisée pour l'année 2000 comporte quelques incertitudes liées à la non exhaustivité du recensement de la production, notamment des sablons.

Les graphiques ci-après traduisent la production de la Seine-et-Marne, les exportations hors

département, les importations vers la Seine-et-Marne et sa consommation globale. On peut observer que :

- 45 % environ de la production seine-et-marnaise est exportée. - La consommation de matériaux en Seine-et-Marne représente environ 6,5 millions de tonnes correspondant à 5 millions de tonnes produites en Seine-et-Marne et 1,5 millions de tonnes importées. Cette consommation est encore majoritairement d'origine alluvionnaire, mais les roches calcaires représentent cependant près du quart des utilisations. L'emploi de ces matériaux est réparti pour 45 % environ en bétons hydrauliques et pour 55 % pour la réalisation des d'infrastructures (routes, aires de stationnement, de stockage, assainissement, etc.). - La part des MIOM et des granulats issus de bétons recyclés dans la consommation du département est très faible (8 %).

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PRODUCTION en milliers de tonnes (Kt) 9 130 Kt

5 880490

440

1 640680

EXPORTATION HORS SEINE & MARNE 4 140 Kt

290

530 210

2 950

160

IMPORTATION VERS SEINE & MARNE 1 500 Kt

570

400

30

500

CONSOMMATION DE LA SEINE & MARNE 6 490 Kt

3 500

330150

1 510

500500

Alluvionnaires SablonsChailles CalcairesÉruptifs Béton recyclé et MIOM

Extrait de la lettre n°4 de l’observatoire des matériaux de Seine-et-Marne (décembre 2001

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2) Charte pour une gestion durable et une utilisation rationnelle des granulats en Ile-de-France Cette charte a été signée le 11 février 2002 entre le préfet de la région d'Ile-de-France, le président

du conseil régional d'Ile-de-France, les présidents des conseils généraux, l'union régionale des industries de carrières et matériaux de construction d'Ile-de-France (UNICEM) et le Syndicat professionnel régional des industries routières d'Ile-de-France (SPRIR).

La politique de gestion définie par cette charte s'articule autour de 5 axes, le dernier étant

"l'utilisation rationnelle et économe des ressources dans le domaine des granulats". Il comprend lui-même 5 engagements :

5.1- Promouvoir les matériaux régionaux 5.2 - Exclure l'utilisation des matériaux alluvionnaires d'apport dans les remblais 5.3 - Favoriser dans les appels d'offres le recours aux matériaux régionaux 5.4 - Encourager l'utilisation des matériaux en place en technique routière 5.5 - Encourager l'utilisation des matériaux de recyclage (matériaux de démolition, MIOM, etc.)

3) Ouverture des marchés publics aux matériaux issus de déchets recyclés Les membres de l'observatoire des matériaux de Seine-et-Marne ont élaboré un cahier des

charges type (il s'agit d'un document d'aide à la rédaction d'un CCTP adapté au marché considéré) pour la réalisation des couches de fondation et de base des chaussées, en matériaux traités aux liants hydrauliques ou en matériaux non traités.

Ce cahier des charges type a pour objectif d'ouvrir la possibilité d'utiliser des matériaux de

provenance autre qu'alluvionnaire, partout où cela est techniquement et économiquement possible. Ce cahier des charges type offre également des débouchés à certains matériaux issus de déchets recyclés.

Il sera utilisé pour la préparation des marchés de travaux publics à maîtrise d'ouvrage Etat et

Conseil général dès 2002. IV-2-5) Les transports IV-2-5-1) Au niveau national

Les chiffres ci-dessous sont tirés d'une étude réalisée en 1997 par GIRARDIN CONSEIL, pour le compte de l'ADEME et du ministère de l'équipement, des transports et du tourisme.

Tout d'abord seule la partie transport du centre de transfert au lieu d'élimination ou de traitement a pu faire l'objet d'une analyse approfondie, la phase de collecte restant à préciser ultérieurement.

L'étude retient le chiffre de 23,9 millions de tonnes pour les déchets du bâtiment et de 330 millions de tonnes pour les déchets des travaux publics, et estime le kilométrage moyen à 30 km.

A partir de ces chiffres, l'étude estime la part du transport de déchets de chantier du bâtiment et des travaux publics à presque 50% au sein du flux des déchets ménagers, agricoles et industriels (en t.km).

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Dans le flux des déchets de chantier, la répartition modale en t.km est celle-ci :

Route Fer Fluvial

84% 13% 3%

Les consommations énergétiques unitaires sont les suivantes :

mode de transport consommation unitaire en gep/t.km

route 32 fer 10 voie d'eau 15

gep/t.km : gramme d'équivalent pétrole pour une tonne transportée sur 1 km source : ADEME 93

La répartition énergétique entre les modes de transport en tep est la suivante :

Route Fer Fluvial

94% 4% 2%

IV-2-5-2) Au niveau régional

Une étude a été lancée au niveau régional dans le cadre de l'élaboration du plan de gestion des déchets de chantier pour Paris et les départements de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne), concernant les flux de déchets de chantier en Ile-de-France.

1) Voie fluviale Selon des résultats provisoires, 2,2 millions de tonnes de déchets seraient transportées par an par

voie fluviale, essentiellement vers les carrières à remblayer. Ce mode de transport concerne essentiellement des matériaux inertes provenant plutôt des chantiers de travaux publics.

Les déchets proviennent essentiellement de Paris et petite couronne. Ils ont deux grandes

destinations : les carrières à remblayer en Seine-et-Marne (29 %) et les carrières à remblayer de l'Eure et de Seine-Maritime (40 % pour l'ensemble hors Ile-de-France).

2) Voie ferrée Le transfert par rail n'est actuellement utilisé que pour des flux de déchets correspondant à des

grands travaux pour lesquels l'embranchement doit être prévu sur le chantier ainsi que sur le site de destination.

3) Voie routière Globalement on peut donc conclure que l'essentiel des transports de déchets de chantier

empruntent les voies routières, sans qu'il soit possible d'être plus précis à ce stade de l'étude (janvier 2002).

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IV-2-5-3) Au niveau départemental

Actuellement, le flux de déchets de chantier acheminés en Seine-et-Marne par la voie d'eau en provenance des autres départements franciliens est de l'ordre de 600 000 tonnes. Il s'agit principalement de terres pour remblaiement de carrière. Le transport par voie ferrée est inexistant.

Ces modes de transport restent donc marginaux par rapport au transport par la route, tant pour les déchets venant de l'extérieur du département que pour les déchets produits sur le territoire départemental. IV-3) Les attentes IV-3-1) Les professionnels

Le bâtiment Les chefs d'entreprises demandent des informations, pour eux-mêmes et pour leur personnel,

notamment sur : - la distinction entre les différents types de déchets (DIS, DIB, DMA, inertes) ; - la dangerosité des différents déchets ; - le tri des déchets ; - la localisation des différentes déchèteries, plates-formes, etc. avec les types de déchets acceptés et les horaires d'ouverture. Concernant les moyens d'élimination, ils demandent : - un accès aux déchèteries pour les petites quantités ; - des déchèteries disponibles dans un rayon de 25 km ; - des bennes compartimentées (les quantités sont insuffisantes pour remplir les bennes et il manque de la place pour stocker plusieurs bennes) ; - la récupération des palettes perdues ; - des filières de récupération pour les verres (tous types).

Les travaux publics Les entrepreneurs de travaux publics de Seine-et-Marne étant déjà fortement sensibilisés à la

gestion des déchets de chantier, leurs attentes résident essentiellement maintenant dans :

les attentes externes :

- L’application élargie et systématique de la démarche SOSED à l’ensemble des maîtres d’ouvrage tant publics que privés ; - L’implication égale de tous les acteurs (maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre et entreprises) dans la démarche afin d’en assurer l’efficacité et la pérennité ;

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- L’information / formation des maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre (en particulier les bureaux d’études privés) à la démarche SOSED ; - L’incitation, par la maîtrise d’ouvrage, à l’utilisation de matériaux recyclés (ouverture des marchés aux propositions des entreprises) et à l’agrément de nouveaux matériaux de substitution ; - L’implantation de décharges de classe 2 en Seine-et-Marne pour compenser les fermetures des sites existants, notamment à partir de 2007.

les attentes internes :

- L’accès par Internet à l’information concernant les sites d’accueil des déchets de chantier ; - L’ajout, dans les référentiels de compétences, de compétences spécifiques à la gestion des déchets, tant administratives (élaboration de SOSED, gestion des bordereaux de suivi, …) que techniques (pratiques de tri, évaluation des choix techniques et économiques, gestion des transports,…). Ce point est en cours dans les entreprises de travaux publics adhérentes à la CSTP77 qui, depuis 2 ans, ont mis en place une gestion des compétences ainsi qu’un outil informatique d’aide ; - La formation, à l’appui des référentiels de compétences, des salariés et des jeunes embauchés.

IV-3-2) Les collectivités

Les communes sont confrontées aux décharges sauvages et à la régulation de l'accès des déchèteries aux artisans, voire des particuliers qui réalisent des travaux importants. Elles souhaitent, en majorité, une prise en charge des déchets de chantiers par des structures d'initiative privée.

Elles peuvent également éprouver des difficultés dans le traitement des déchets municipaux, qui

ne relèvent pas des déchèteries, et qui pour une certaine part sont en fait des déchets de chantier. Par ailleurs le transfert de déchets depuis les départements voisins et en particulier de Paris et des

départements de la petite couronne (92, 93 et 94) génèrent un important trafic routier. Aussi, l'accueil de ces déchets n'est acceptable que dans la mesure où le transport par la voie d'eau et par la voie ferrée est favorisé, ce qui suppose en Seine-et-Marne des emplacements de plates-formes adéquats et dans la partie centrale de la région parisienne des centres de regroupement et/ou de tri.

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CHAPITRE V

POUR UNE MEILLEURE GESTION DES DÉCHETS DU BÂTIMENT ET DES TRAVAUX PUBLICS

V-1) Les orientations du plan

Réduire à la source les déchets, notamment par la pratique de la déconstruction, du tri et du réemploi sur le chantier ;

Réduire la mise en décharge ;

Lutter contre la constitution de dépôts sauvages et appliquer le principe "pollueur-payeur" ;

Mettre en place un réseau d'installations de regroupement, de traitement, de valorisation et de mise en décharge des déchets ultimes ; Organiser les circuits financiers de façon à ce que les coûts soient intégrés et clairement répartis ;

Favoriser l'utilisation de matériaux issus du recyclage dans les chantiers du bâtiment et des travaux publics, sous réserve des précautions de sécurité environnementale et de santé publique ;

Limiter le transport des déchets par la route ;

Impliquer les maîtres d'ouvrages publics et privés dans la gestion des déchets qui sont générés par la réalisation de leurs commandes. V-2) Les moyens de mise en œuvre du plan V-2-1) Les propositions en direction des professionnels du BTP

Le bâtiment

Il est nécessaire de fournir aux entreprises du bâtiment des informations concrètes sur :

La réglementation concernant les conditions de transport, d'élimination et de valorisation des déchets

Les pratiques interdites : brûlage, rejet dans les réseaux d'assainissement, enfouissement sur

place, dépôts sauvages

Les pratiques conseillées pour :

Réduire les déchets à la source :

- utiliser des emballages consignés ;

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- réfléchir dès la phase de préparation de chantier à une logistique du chantier adaptée dans les différentes phases (stockages et manutentions) pour limiter au minimum la casse et (ou) les dégradations des matériaux avant leur mise en œuvre ; par exemple, laisser la grue en place un certain temps à la fin du gros œuvre pour approvisionner dans les étages les plus grosses quantités de matériaux de second œuvre et évacuer les déchets ;

- motiver le personnel à la réduction des chutes produites ; toutes les opérations de

démonstration dans lesquelles les compagnons ont été motivés à réduire les chutes ont présenté des résultats très significatifs. Cette motivation du personnel a souvent été associée à une réflexion sur l'organisation du travail devant lui faciliter la tâche : progression de la mise en oeuvre du haut vers le bas du bâtiment pour les cloisons ou doublages facilitant la réutilisation des chutes, calepinage (voir ci-après) ;

- réaliser le calepinage des matériaux de grand format pour en limiter les chutes lors de leur

mise en oeuvre ; le calepinage est généralement réalisé par les entreprises devant mettre en oeuvre des revêtements de sol en rouleaux, d'une part pour limiter les chutes et d'autre part pour obtenir l'accord de la maîtrise d'œuvre sur l'emplacement des joints qui restent apparents après la mise en oeuvre ;

Le calepinage a été testé également pour des ouvrages de plâtrerie et en particulier les

doublages isolants des façades de logements individuels. Le ratio des chutes, de l'ordre de 20% habituellement, a été effectivement mesuré à 10% ;

- utiliser des solutions constructives adaptées pour réaliser les réservations ou maintenir au

coulage les aciers en attente ; par exemple, remplacer le polystyrène, habituellement utilisé pour les réservations, par des solutions qui évitent les salissures du voisinage et qui limitent le volume de déchets produits ;

Les chantiers tests ont montré, par comparaison avec des chantiers de référence, qu'il était

possible de réduire de façon très significative le volume des déchets générés. La préparation de chantier est une phase très importante pour la réduction des déchets: certaines entreprises sont très imaginatives. Une prise en compte de cette problématique pendant les études de conception, conduisant à des modifications mineures de certaines dimensions dans le bâtiment, peut aussi permettre de réduire le volume des chutes de matériaux.

Réduire la nocivité des déchets

La nocivité des déchets correspond à la nocivité des matériaux d'origine dont ils proviennent

ou résulte de leur procédé d’élimination. Il s'agit d'un objectif qui relève d'abord de la qualité environnementale de la construction proprement dite.

Il n'existe pas aujourd'hui de normalisation ou de qualification technique permettant

d'évaluer la "performance environnementale" des produits en dehors des produits classés dangereux.

Néanmoins l'utilisation de produits ou matériaux ne générant pas (ou dont la mise en oeuvre ne génère pas) de déchets classés en D.I.S., respecte l'objectif.

Optimiser le tri :

- au minimum, séparer ou ne pas mélanger les déchets inertes, les D.I.B. et les D.I.S ; - en fonction de la place disponible et des filières en aval, pratiquer un tri parmi les D.I.B. et

les D.I.S. Selon la Fédération française du bâtiment, la profession peut à terme économiser 40 % du

prix de l'élimination finale en triant à la source.

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Assurer le suivi des déchets Mise à disposition de bordereaux de suivi pour les déchets inertes, les D.I.B. et les D.I.S.

Faire apparaître le coût et les conditions de prise en charge des déchets dans les devis.

Les filières existantes pour le tri, le recyclage, le traitement ou la mise en décharge des différents déchets, accessibles directement ou par l'intermédiaire de collecteurs.

Les organisations professionnelles sont donc invitées à :

- poursuivre les actions de communication et de formation du personnel des entreprises ;

- mettre à la disposition de leurs adhérents des fiches "déchets de chantier" par corps d'état, listant les déchets inertes, les D.I.B. et les D.I.S., et précisant les risques liés à leur manipulation, ainsi que le recyclage ou le réemploi possible ;

- mettre à la disposition de leurs adhérents des pictogrammes à afficher au dépôt, sur le chantier et sur les bennes ;

- mettre à la disposition de leurs adhérents des bordereaux de suivi des déchets pour tous types de déchets (cf. annexes 5 et 6) ;

- participer au recensement (et la mise à jour régulière) des structures d'accueil accessibles aux professionnels (déchets acceptés, horaires d'ouverture, etc.) et des collecteurs privés ;

- recenser (avec une mise à jour régulière) les fournisseurs qui récupèrent les déchets de leurs produits.

Les organisations professionnelles pourront également examiner avec les différents fournisseurs

et fabricants les pistes de recyclage des déchets (convention avec les fabricants de plâtres ou d'emballages, mise en place d'actions visant à normaliser les palettes, etc.).

Les travaux publics Les organisations professionnelles sont invitées à :

- poursuivre les actions de communication et de formation du personnel des entreprises (compétences spécifiques à la gestion des déchets) ;

- mettre à la disposition de leurs adhérents des bordereaux de suivi des déchets pour tous types de déchets (cf. annexes 5 et 6) ;

- participer au recensement (et la mise à jour régulière) des structures d'accueil accessibles aux professionnels (déchets acceptés, horaires d'ouverture, etc.) et des collecteurs privés.

V-2-2) Les propositions en direction des collectivités locales et administrations

Il est recommandé :

D'intégrer dans la politique départementale de gestion des déchets ménagers et assimilés, la problématique des déchets de chantier du bâtiment et des travaux publics, car les filières mises en place pour les déchets ménagers et assimilés peuvent également être utilisées pour les déchets de chantier : installations pour le tri/traitement des D.I.B. ou déchèteries (cf. articles V-2-4 et V-2-6), décharges de classe 2, etc.

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De prendre en compte la gestion des déchets de chantier dans les schémas de cohérence territoriale et notamment dans le projet d'aménagement et de développement durable (article R.122-2 du code de l'urbanisme) et de prévoir des emplacements pour les structures d'accueil des déchets de chantier dans les plans locaux d'urbanisme, en adaptant le règlement de la ou des zones susceptibles d'accueillir de telles installations (qui peuvent être des installations classées pour la protection de l'environnement), par exemple en zone industrielle desservie par une voie d'eau ou une voie ferrée pour les centres de tri et de traitement.

De soumettre l'autorisation pour une installation de stockage des déchets inertes (décharge de

"classe 3"), actuellement délivrée en application de l'article L.442-1 du code de l'urbanisme, à la prise en compte des prescriptions du guide joint en annexe. V-2-3) Les propositions en direction des maîtres d'ouvrage et des maîtres d'œuvre

Le bâtiment

Les maîtres d'ouvrage et les maîtres d'œuvre devront prendre en compte la "Recommandation n°T2-2000 aux maîtres d'ouvrage relative à la gestion des déchets de chantiers du bâtiment" approuvé par la Commission centrale des marchés le 22 juin 2000.

En particulier les dossiers de consultation des entreprises pour la passation de marchés publics ou

privés, demanderont la fourniture par les candidats, dès la remise de l'offre, d'une notice technique préparatoire au schéma d'organisation et de suivi de l'évacuation des déchets (SOSED), appelée pré-SOSED, explicitant les dispositions d'organisation et de suivi qu'ils prévoient pour assurer le tri, le suivi et la traçabilité des déchets du chantier, en conformité avec l'article L.541-2 du code de l'environnement.

Au dossier de consultation pourra être joint une fiche pratique à l'usage des entreprises pour une

meilleure prise en compte des déchets de chantier (cf. annexe 8). La gestion des déchets du chantier explicitée dans le pré-SOSED susvisé fera partie intégrante de

la valeur technique de l'offre, laquelle doit figurer parmi les critères de sélection pour le choix de l'offre économiquement la plus avantageuse.

Par la suite, le titulaire du marché devra soumettre au visa du maître d'œuvre pendant la période

de préparation du marché le SOSED, qui définit la mise en œuvre du programme d'organisation et de suivi de l'évacuation des déchets du chantier.

Ce programme évalue et classe les quantités de déchets par catégories, par corps d'état ou tous

corps d'état confondus ; l'objectif étant de valoriser au maximum ces déchets, de les évacuer au plus proche et dans les meilleures conditions économiques.

L'entreprise devra donc décrire les différents modes de tri et de sélection au poste de travail, sur

chantier ou sur des plates-formes appropriées, et préciser les filières de recyclage, les centres de stockage, ou les plates-formes de tri et/ou de traitement, vers lesquels seront acheminés les déchets à évacuer.

Les moyens de contrôle, de suivi et de traçabilité des déchets devront être également précisés.

Sur ce dernier point, l'utilisation de bordereaux de suivi avec retour à l'entreprise et au maître d'œuvre sera prévu par le marché (exemples de bordereaux en annexes 5 et 6).

En cas de marchés séparés, chaque entreprise a rédigé une notice technique préparatoire au

SOSED qui est jointe à son offre. Lors de la période de préparation du marché, il y a lieu soit de rédiger un SOSED commun à toutes les entreprises, soit de rédiger des SOSED séparés mais coordonnés, avec comme objectif dans les deux cas d'optimiser les dispositions prises pour la gestion des déchets et donc de réduire les coûts d'élimination.

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Ainsi, plusieurs scénarios seront testés :

SOSED commun Peuvent avoir la charge de faire établir le SOSED commun et de le faire respecter le maître

d'œuvre ou l'entreprise principale.

SOSED par lots Peuvent avoir la charge de coordonner la rédaction des SOSED le maître d'œuvre ou l'entreprise

principale. Toutefois, le coordonnateur sécurité et protection de la santé, ou tout autre prestataire, peuvent

être désignés et rémunérés à cet effet. Pour permettre aux entreprises de faire leur offre en toute connaissance de cause, le dossier de

consultation des entreprises devra indiquer les différentes natures et quantités de déchets susceptibles d'être présents sur le site (en dehors de ceux générés par l'entreprise). En particulier en cas de démolition ou de réhabilitation comportant un poste important de dépose et de démolition, le maître d'ouvrage devra fournir un "diagnostic déchets" de l'ouvrage à démolir.

La prise en compte de la gestion des déchets telle qu'elle est définie ci-dessus devra faire partie

intégrante du marché de maîtrise d'œuvre. Sous trois mois, les maîtres d'ouvrages publics (DDE et Conseil général) identifieront les chantiers

sur lesquels ils s'engagent à tester un des scénarios exposés ci-dessus. Par ailleurs, les marchés ne devront pas contenir de dispositions discriminatoires vis-à-vis des

matériaux comprenant en tout ou partie des déchets recyclés, ou du réemploi de déchets, lorsque cela est techniquement et économiquement possible.

Les travaux publics

Les dossiers de consultation des entreprises pour la passation de marchés publics ou privés, demanderont la fourniture par les candidats, dès la remise de l'offre, d'une notice technique préparatoire au schéma d'organisation et de suivi de l'évacuation des déchets (SOSED), appelée pré-SOSED, explicitant les dispositions d'organisation et de suivi qu'ils prévoient pour assurer le tri, le suivi et la traçabilité des déchets du chantier, en conformité avec l'article L.541-2 du code de l'environnement.

Au dossier de consultation pourra être joint un guide pratique à l'usage des entreprises pour une

meilleure prise en compte des déchets de chantier (cf. annexe 9). La gestion des déchets du chantier explicitée dans le pré-SOSED fera partie intégrante de la

valeur technique de l'offre, laquelle doit figurer parmi les critères de sélection pour le choix de l'offre économiquement la plus avantageuse.

Par la suite, le titulaire du marché devra soumettre au visa du maître d'œuvre pendant la période

de préparation du marché le SOSED, qui définit la mise en œuvre du programme d'organisation et de suivi de l'évacuation des déchets du chantier.

Ce programme évalue et classe les quantités de déchets par catégories ; l'objectif étant de

valoriser au maximum ces déchets, de les évacuer au plus proche et dans les meilleures conditions économiques.

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L'entreprise devra donc décrire les modalités de tri sur le chantier, et préciser les filières de recyclage, les centres de stockage, ou les plates-formes de tri et/ou de traitement, vers lesquels seront acheminés les déchets à évacuer.

Les moyens de contrôle, de suivi et de traçabilité des déchets devront être également précisés.

Sur ce dernier point, l'utilisation de bordereaux de suivi avec retour à l'entreprise et au maître d'œuvre sera prévu par le marché (exemples de bordereaux en annexes 5 et 6).

Pour permettre aux entreprises de faire leur offre en toute connaissance de cause, le dossier de

consultation des entreprises devra indiquer les différentes natures et quantités de déchets susceptibles d'être présents sur le site (en dehors de ceux générés par l'entreprise).

Afin de laisser à l'entreprise la plus grande liberté quant à ses choix exprimés au travers du

SOSED, l'évacuation des déchets ne fera pas l'objet de rémunérations spécifiques au détail estimatif mais son coût sera réputé pris en compte dans l'ensemble des prix du marché.

Par ailleurs, les marchés devront favoriser l'utilisation de matériaux comprenant en tout ou partie

des déchets recyclés, ou le réemploi sur place des déblais, lorsque cela est techniquement et économiquement possible (cf. art. IV-2-4).

Les maîtres d'ouvrage et les maîtres d'œuvre pourront utilement se référer aux guides techniques

pour l'utilisation des matériaux régionaux d'Ile-de-France, édités par la préfecture d'Ile-de-France, le Conseil régional d'Ile-de-France, l'Union régionale des industries de carrières et matériaux de construction d'Ile-de-France et le Syndicat professionnel régional des industries routières d'Ile-de-France.

Guides intéressant la valorisation des déchets édités ou en cours d'étude à ce jour :

- Les bétons et produits de démolition recyclés (décembre 1996) - en cours de révision - Les limons (décembre 1996) - Les mâchefers d'incinération d'ordures ménagères (novembre 1998) - Valorisation des excédents de déblais de chantier (à paraître)

V-2-4) Les propositions pour la mise en place de structures d'accueil des déchets de chantier

Le présent plan a pour objectif de promouvoir et favoriser l'initiative privée pour la construction et l'exploitation de plates-formes de regroupement, de tri et de valorisation des déchets de chantier du bâtiment et des travaux publics. Il ne fixe pas de façon précise le nombre de ces installations et leurs localisations, mais se limite à réguler sur les points essentiels de tels projets (notamment en prescrivant des conditions minimales pour leur desserte par les modes de transport - rail, voie navigable - alternatifs au transport routier). En effet, de telles installations doivent s'inscrire dans une logique économique de marché et dans une chaîne de production et de commercialisation de matériaux recyclés. V-2-4-1) Types de structures à mettre en place

Aujourd'hui, en Seine-et-Marne, un système d'initiative privée mettant à une distance de l'ordre de 20 km de tout chantier, une plate-forme acceptant les déchets de toutes natures issus du chantier, et équipée pour assurer une valorisation de ces déchets avec les techniques actuellement disponibles, n'est économiquement pas concevable.

Une analyse des différentes fonctions nécessaires à l'élimination des déchets de chantier apparaît donc nécessaire, pour avoir une approche plus fine, par fonction et non par site, bien que dans la pratique plusieurs fonctions seront réunies sur certains des sites. Il s'agit alors de concilier les besoins en termes de fonctions et la rentabilité économique des investissements correspondants.

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Il est important de remarquer que les gisements de déchets industriels banals issus des commerces et des entreprises autres que celles du bâtiment et des travaux publics, peuvent également contribuer à rentabiliser ces investissements.

Ces fonctions "élémentaires" peuvent être caractérisées par deux critères : 1 - les types de déchets de chantier admis, triés ou en mélange

inertes

déchets industriels banals

déchets industriels spéciaux 2 - le niveau de traitement de ces déchets

niveau I : regroupement et pré-tri (transit) Pré-tri possible sur le chantier ou sur le site (par exemple) :

• fer • bois • bois traité • palettes

• carton/papier • amiante-ciment • plastiques divers • béton à concasser

⇒ niveau II, filières de valorisation, refus (décharges de classes 1, 2 ou d'inertes, incinération)

niveau II : tri et traitement

Traitement possible sur le site (par exemple) :

• traitement en vue d'obtenir un matériau réutilisable (exemple : traitement des inertes pour la fabrication de graves utilisées en technique routière, bétons concassés pour la fabrication de granulats, etc.) ; • conditionnement en vue de l'insertion dans les filières suivantes :

recyclage (exemple : enrobés bitumineux) réutilisation réemploi valorisation énergétique

⇒ valorisation et commercialisation sur le site, filières de valorisation, refus (décharges de classes 1, 2 ou d'inertes, incinération)

La typologie ci-après, résultat du croisement des fonctions "élémentaires", concerne l'activité des

structures relative aux déchets de chantier et ne tient pas compte de toute autre activité pouvant exister sur le même site (maturation des mâchefers d'usines d'incinération, etc.).

Dans la pratique, plusieurs de ces structures types, qui correspondent à différentes fonctionnalités,

peuvent être regroupés sur le même site.

PF type 1 (niveau I) = centre d'apport des déchets professionnels • accueil des déchets inertes non mélangés avec les DIB et les DIS • accueil des DIB (pré-triés ou non sur le chantier) non mélangés avec les inertes et les DIS • accueil des DIS (pré-triés sur le chantier) non mélangés avec les inertes et les DIB

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PF type 1bis (niveau I)

• déchèterie (déchets apportés par le public)

PF type 2 (niveau II)

• accueil, tri et traitement des déchets inertes, des DIB et des DIS • accueil, tri et traitement des déchets en mélange sauf DIS

PF type 3 (niveau II) = centre de concassage et/ou de traitement de terres propres

• accueil, tri et traitement des déchets inertes

PF type 4 (niveau II)

• accueil, tri et traitement des DIB

PF type 5 (niveau II)

• accueil, tri et traitement des DIS

PF type 6 (niveau I)

• réception des déchets verts

PF type 7 (niveau II)

• réception et compostage des déchets verts

Il y a lieu de noter que ces structures d'accueil sont des "portes d'entrée" vers la valorisation ou le stockage et donc que n'y figurent pas :

- les décharges de classe 1, 2 ou d'inertes - les récupérateurs spécialisés - les carrières, pour lesquelles l'apport des matériaux extérieurs nécessaires au réaménagement,

lorsqu'il est prévu, est strictement réglementé par l'arrêté préfectoral d'autorisation d'exploiter.

V-2-4-2) Scénario possible pour un réseau de structures d'accueil des déchets de chantier

Suivant l'importance des gisements et les territoires considérés, il pourra être mis en place des plates-formes de niveau II (intégrant le niveau I), et fonctionnant individuellement (en secteur fortement urbanisé par exemple), et/ou des plates-formes de niveau I satellites de plates-formes de niveau II, chacune de ces plates-formes ayant un rayon de chalandise de l'ordre de 20 km.

Le manque d'information concernant les tonnages de déchets traités ou stockés dans le

département, en provenance de la partie centrale de l'agglomération parisienne, a conduit la commission à élaborer dans un premier temps, un plan répondant aux seuls besoins du département.

Le schéma de l'organisation de la gestion des déchets de chantier ci-après représente le

cheminement des déchets qui doit conduire à la valorisation optimale, sachant qu'il est toujours préférable d'éviter le mélange des types de déchets sur le chantier,

Par valorisation, il faut entendre la valorisation au sens strict du terme (cf. définitions) mais aussi la

valorisation "économique" qui permet de diminuer le coût d'élimination des déchets. Il en est par exemple ainsi lorsque le tri des DIB permet d'en extraire la part d'inertes admissibles dans une installation de stockage de déchets inertes.

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Sur les cartes n°11, n°12 et n°13 sont délimitées des zones d'implantation de structures d'accueil des déchets de chantier nécessaires au département de Seine-et-Marne.

Ces cartes ont été élaborées à partir de l'étude critique de la situation existante (cf. article IV-2) et

en considérant pour chaque structure un rayon d'attraction de 20 km. Cette distance est considérée comme une distance moyenne au-delà de laquelle le coût de transport deviendrait dissuasif, mais qui peut néanmoins être nécessaire pour assurer à la structure le gisement nécessaire à sa rentabilité économique. De plus, rappelons que l'augmentation des distances de transport par la route augmente également les nuisances de tous ordres.

a) Les déchets inertes (cartes n° 11 et 12) La carte n° 11 relative aux plates-formes de regroupement, tri ou traitement des déchets inertes

fait apparaître les besoins du département en structures de type PF1 ou PF3, déduction faite des 55 % de déchets inertes des travaux publics réemployés "directement". Elle montre notamment qu'il y a lieu de rééquilibrer l'offre de plates-formes de "concassage" au profit de l'est et du sud du département.

Par contre il faut développer complètement le réseau de plates-formes de valorisation des

excédents de déblais de terrassement (cf. guide d'utilisation en préparation). L'objectif à 10 ans est de valoriser 50 % des déchets sur l'ensemble du gisement de déchets

inertes des chantiers seine-et-marnais. Parallèlement la carte n° 12 relative en installations de stockage de déchets inertes fait apparaître

une diminution des besoins (de l'ordre de 800 000 tonnes de capacité annuelle pour les besoins seine-et-marnais), en rappelant que le stockage en tant que tel n'est pas une opération de valorisation.

Par ailleurs, les carrières restent des lieux d'accueil possible pour les déchets inertes, mais les

possibilités de stockage offertes par les réaménagements sont d'une part localement très fluctuantes en fonction des phases du réaménagement, et d'autre part très ciblées puisqu'elles ne concernent que les terres naturelles non polluées. Recevant une partie des 55 % de déchets inertes des travaux publics qui sont réemployés "directement" sans transiter par des structures spécifiques de gestion des déchets de chantier, elles ne figurent pas dans le scénario proposé par les cartes n° 11 et 12.

b) Les déchets industriels banals (carte n° 13) La carte n° 13 relative aux plates-formes de regroupement, tri ou traitement des déchets industriels

banals fait également apparaître les besoins du département en structures de type PF1, PF2 ou PF4. L'objectif de valorisation est fixé à 50 %, à l'échéance de 2007, en liaison avec le plan

départemental d'élimination des déchets ménagers et assimilés, qui détermine les capacités à prévoir en décharges de classe 2 à cet horizon.

Sur un gisement de 400 000 t/an, la commission chargée de l'élaboration du présent plan estime

que 40 % de ces déchets sont actuellement éliminés dans des conditions non conformes à la réglementation. Avec un taux de valorisation de 50 %, le tonnage supplémentaire (par rapport aux pratiques actuelles) dans les décharges de classe 2, pour les DIB provenant des chantiers du BTP, est ainsi de 80 000 t/an.

De plus, le plan départemental d'élimination des déchets ménagers et assimilés "réserve"

également en 2007 une capacité de 200 000 t/an pour les déchets industriels banals toutes origines confondues de Seine-et-Marne (chiffre à rapprocher des 287 000 t/an stockés en 2000 - cf. article IV-2-1).

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c) Les déchets industriels spéciaux Lors de la révision du plan régional d'élimination des déchets industriels spéciaux, il est

souhaitable que les déchets de chantier soient pris en compte. Dans le présent plan, les déchets industriels spéciaux sont regroupés et pré-triés sur les plates-formes de type PF1 ou PF2, ainsi dans les déchèteries qui acceptent les déchets de chantier.

d) Les déchets verts Malgré les projets d'ouverture ou d'extension de plates-formes de compostage (cf. annexe 10), la

capacité de valorisation des déchets verts restera nettement insuffisante. Le manque d'informations plus précises concernant la répartition du gisement de déchets verts ne permet pas d'établir une carte du scénario souhaitable.

V-2-4-3) Desserte des plates-formes

La diminution du transport de déchets par la route est une des orientations du présent plan (cf. art. V-1). L'usage du rail et de la voie navigable n'est généralement pas économiquement envisageable pour les flux de déchets internes au département, compte tenu de la situation du département par rapport à l'orientation générale de ces voies de communication et des ruptures de charges. Par contre, ces modes de transports alternatifs à la route doivent être favorisés pour les flux entrant ou sortant du département puisqu'ils sont plus économes en énergie et moins générateurs de nuisances (cf. art. IV-2-5).

Les plates-formes (à l'exception des déchèteries) devront donc être prioritairement localisées sur des sites accessibles à la navigation fluviale ou au trafic ferroviaire. L'autorisation d'exploiter pourra alors prescrire une répartition des modes de transport pour la desserte de la plate-forme, en fonction des types de déchets acceptés et des traitements envisagés.

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SCHÉMA DE L’ORGANISATION DE LA GESTION

DES DÉCHETS DE CHANTIER

GRANDS CHANTIERS

Inertes, DIB, Dangereux

PETITS CHANTIERS

Inertes, DIB, Dangereux

Pré-tri sur le

chantier

Pré-tri sur le

chantier

PF types

2, 3, 4, 5, 7

Récupérateurs

PF types 1, 1bis, 6

VALORISATION

Élimination en décharges d’inertes, de classe 2 ou de classe 1

Nota : Ce schéma ne concerne pas les déchets inertes des chantiers de TP qui sont réemployés sans transiter par une structure de regroupement, tri ou traitement (cf. article III-2-3)

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V-2-5) Le rôle des déchèteries V-2-5-1) Etat des lieux

Par définition, les déchèteries sont des équipements aménagés pour l'accueil des encombrants, matériaux ou produits et triés apportés par le public. Etant réalisées par des structures intercommunales, dans le cadre du service public d'élimination des déchets, elles visent donc les déchets des ménages, autres que les "ordures ménagères", qui font l'objet d'une collecte particulière.

Les collectivités assurent également l'élimination des déchets d'origine commerciale ou artisanale,

qui eu égard à leurs caractéristiques et aux quantités produites, peuvent être collectés et traités sans sujétions particulières dans les mêmes conditions que les déchets des ménages (article L. 2224-14 du code général des collectivités territoriales et article 7 du décret n° 77-151 du 7 février 1977, codifié R.2224-28 dans ce même code).

Dans ce cas les collectivités doivent, soit avoir institué une redevance (générale) pour l'enlèvement des ordures ménagères calculée en fonction du service rendu (qui remplace alors la taxe d'enlèvement des ordures ménagères de l'article 1520 du code général des impôts), soit créer une redevance spéciale pour l'enlèvement des déchets ne provenant pas des ménages, calculée en fonction de l'importance du service rendu et notamment de la quantité des déchets éliminés (les ménages restant sous le régime de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères, ainsi que les entreprises commerciales, artisanales ou industrielles, si celles-ci ne sont pas exemptées de la dite taxe - article L. 2333-78 du code général des collectivités territoriales).

Actuellement, l'accès aux déchèteries est gratuit pour les particuliers résidant dans le secteur délimité par le syndicat de collecte et traitement des ordures ménagères. Par contre pour les collectivités et les artisans, les conditions d'accès ne sont pas uniformes sur le département : pour les collectivités l'accès peut être interdit, gratuit ou payant ; de même les déchets des artisans peuvent être interdits ou admis à certaines conditions (accès payant, quantités limitées).

Administrativement la déchèterie n'est pas un moyen de collecte. La redevance spéciale ne peut

donc pas être appliquée aux usagers non-ménagers utilisant les déchèteries. Par contre les collectivités gardent le droit d'accueillir des utilisateurs non-ménagers et de faire payer le service rendu indépendamment de la redevance spéciale.

D'une façon générale, la fréquentation de la vingtaine de déchèteries actuellement en service en

Seine-et-Marne, est en constante augmentation, et démontre l'intérêt de ces équipements. Mais le SMITOM Nord Seine-et-Marne qui dispose à ce jour du plus grand nombre de déchèteries et de la plus longue expérience dans l'accueil des déchets de chantier des artisans, constate également une augmentation inquiétante des charges financières, du fait de la difficulté de fixer des tarifs d'entrée adaptés, et de contrôler strictement l'accès à la déchèterie. Toutefois, l'accueil des déchets de chantier dans les déchèteries du SMETOM Est Seine-et-Marne pose moins de problèmes, du fait d'une moindre pression et de coûts d'accès calculés en fonction du prix de revient réel des filières d'élimination.

Ainsi pour les déchèteries situées en zones fortement urbanisées, les difficultés évoquées ci-

dessus conduisent les syndicats à avoir une attitude très prudente vis à vis de l'admission des déchets de chantier des artisans, voire des collectivités, même si ceux-ci sont conscients des enjeux que représente l'acceptation des déchets non-ménagers en déchèteries.

Par ailleurs, la conception des déchèteries, prévues pour l'accueil des particuliers, restreint dans la

pratique l'accueil des entreprises et des collectivités : - la voirie est dimensionnée pour des véhicules de poids total < 3,5 tonnes ; - les dimensions retenues par les syndicats (superficie < 2 500 m2) limitent le nombre de bennes

(en général 6 à 7) ;

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- les dimensions limitent également les possibilités de manœuvre des fourgons, petits camions ou véhicules avec attelage. Généralement les déchets ne peuvent être bennés directement, mais doivent être déposés manuellement.

V-2-5-2) Propositions

Ainsi qu'il est précisé à l'article précédent, la constitution d'un réseau de structures d'accueil des

déchets de chantier des entreprises du bâtiment et des travaux publics, doit reposer sur l'initiative privée.

Toutefois aujourd'hui, le réseau de déchèteries développé par les collectivités pour l'élimination

des déchets ménagers et assimilés, représente localement les seules structures d'accueil des déchets de chantier (en petites quantités) qui ne soient pas à une distance rédhibitoire.

De plus, pour l'Est et le Sud du département, qui sont des secteurs peut-être peu attractifs pour

l'initiative privée compte tenu de la faible densité du gisement de déchets, l'acceptation par les déchèteries de ce type de déchets pourrait même apparaître, à l'avenir, comme une solution assurant le service de proximité attendu par les petites entreprises.

Pour ces raisons, et au moins dans un premier temps, il est souhaitable que les déchèteries soient

ouvertes aux déchets de chantier des artisans et des collectivités. Mais il y a alors lieu de prendre les dispositions minimales suivantes :

Limiter strictement la nature des déchets acceptés.

Ainsi pourraient être acceptés :

- les gravats et produits de démolition sauf produits toxiques (amiante) ; - les emballages (carton, bois, acier et aluminium) ; - les ferrailles tout venant hors électroménager ; - les résidus de peinture exclusivement diluables à l'eau ; - les bois, agglomérés, tissus incinérables séparés de leur part non incinérable.

Par contre seraient refusés :

- tous les produits toxiques ; - les produits de démolition faisant l'objet d'une filière de traitement spécifique (amiante, vitres, glaces, etc.) ; - les emballages plastiques et polystyrènes ; - les emballages acier et aluminium ayant contenu des produits toxiques ; - les huiles tant minérales que végétales - les peintures à base de solvants telles que les peintures glycérophtaliques ; - les ferrailles d'électroménager ; - les pneus et autres caoutchoucs.

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Mettre en place une tarification détaillée par catégories de déchets, afin de répercuter les charges effectivement supportées par la collectivité pour l'élimination de chacune des catégories de déchets, sur les prix d'accueil ; cette tarification doit également encourager la valorisation matière et être adaptée aux caractéristiques des apports de déchets (nombre et fréquence des visites). Elle prend en compte, produit par produit, les coûts suivants :

- gestion de la déchèterie ; - transport des déchets ; - élimination des déchets dans une filière agréée.

Adopter une facturation différée ou un mode de paiement par avance, pour éviter une

trésorerie sur le site.

Mettre en place les moyens techniques et les procédures permettant d'appliquer cette tarification.

Adopter un mode de gestion qui permette l'intervention de la collectivité dans le choix des filières d'élimination des déchets déposés à la déchèterie, de façon à minimiser les coûts.

Assurer la traçabilité des déchets déposés à la déchèterie par le biais des bordereaux de suivi préconisés par le présent plan.

Réserver l'accès aux entreprises artisanales de moins de 5 salariés tous personnels confondus, et limiter les volumes et les quantités (par exemple un volume maximal de 2 m3 et un tonnage maximal de 0,75 tonne par semaine).

Limiter l'accès aux véhicules < 3,5 tonnes. Afin de favoriser l'installation de structures privées de niveau II (tri-traitement), les déchets de

chantier accueillis sur les déchèteries, que ce soit ceux des particuliers ou ceux des artisans, devront être réorientés vers ces structures, lorsqu'elles existent. Les tarifs d'accès aux déchèteries devront être réévalués, si nécessaire, pour traduire financièrement le coût réel du service rendu, c'est-à-dire pour ne pas faire supporter une partie des charges financières relatives à l'accueil de ces déchets non-ménagers par le service public d'élimination des déchets ménagers (principe du pollueur-payeur).

Par ailleurs, il est indispensable de rechercher une harmonisation des pratiques d'accès aux

déchèteries. Cette concertation entre les syndicats de collecte et de traitement des ordures, y compris le cas échéant avec les syndicats concernés des départements limitrophes, pourrait être animée par le Conseil général / Direction de l'eau et de l'environnement.

Enfin, la révision du présent plan sera l'occasion de dresser un nouveau bilan de la gestion des

déchets de chantier, et éventuellement de définir de nouvelles orientations pour ce qui concerne l'accueil de ces déchets dans les déchèteries.

V-2-6) Le réglementation relative aux installations d'élimination des déchets

Loi du 19 juillet 1976 relative aux installations classées pour la protection de l'environnement (Livre V - Titre 1er du code de l'environnement)

Outre les décharges de classes 1 et 2, les plates-formes de niveau I ou II peuvent être soumises à déclaration ou à autorisation, en application de la loi sur les installations classées pour la protection de l'environnement (cf. chapitre relatif au contexte législatif et réglementaire).

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La plupart des rubriques de la nomenclature applicables à ces installations sont mentionnées à l'article 1-5 du présent plan, sans prétendre toutefois à l'exhaustivité.

Loi du 3 janvier 1992 sur l'eau (Livre II - Titre 1er du code de l'environnement)

Par ailleurs, à défaut d'être une installation classée pour la protection de l'environnement, une installation d'élimination des déchets de chantier peut être soumise à déclaration ou à autorisation en application des articles L. 214-1 à 214-11 du code de l'environnement (article 10 de la loi du 3 janvier 1992 sur l'eau), en raison de la qualité et/ou de la quantité des rejets dans le milieu naturel, d'un remblai en zone humide, etc. V-2-7) La lutte contre les dépôts sauvages

La lutte contre les dépôts sauvages figure parmi les orientations du présent plan. La mise en place d'un réseau de structures d'accueil des déchets de chantier, qui constitue également une des orientations du plan, doit y contribuer efficacement.

Aussi la résorption des dépôts sauvages doit être intensifiée. Ceux-ci sont constitués au gré des abandons de déchets divers. Ces dépôts sauvages portent atteinte aux paysages et sont des sources potentielles de pollution.

Ces dépôts sont interdits en application de l'article L. 541-2 du code de l'environnement. L'article L. 541-3 de ce même code de l'environnement permet à l'autorité titulaire du pouvoir de police (maire ou préfet) d'assurer d'office l'élimination des déchets aux frais du responsable, au cas où des déchets sont abandonnés, déposés ou traités contrairement aux prescriptions de la réglementation.

La circulaire n° 85-02 du 4 janvier 1985 (cf. annexe n° 2) décrit la procédure à suivre :

- mise en demeure du maire adressée au responsable du dépôt sauvage, ou à défaut au propriétaire du terrain, visant à faire procéder à l'enlèvement du dépôt, sur les fondements de l'article L. 1311-4 du code de la santé publique, et des articles L. 2212-2-5°, L. 2212-4 et L. 2213-27 du code général des collectivités locales ; - exécution d'office aux frais du responsable ; - action pénale lorsque l'auteur du dépôt est identifié, en application des articles R. 610-5, R. 632-1, R. 635-8 ou R. 644-2 du code pénal.

Si le dépôt est régulièrement approvisionné et fait l'objet d'une exploitation de fait, il s'agit plutôt

d'une décharge illégale, exploitée sans l'autorisation requise (selon la nature des déchets, autorisation en tant qu'installation classée pour la protection de l'environnement ou autorisation en tant qu'installation et travaux divers du code de l'urbanisme). Cette exploitation illégale est alors sanctionnée par l'autorité compétente pour délivrée la dite autorisation.

Par ailleurs l'article L. 541-46.-I.4° du code de l'environnement sanctionne l'abandon ou le dépôt

des déchets appartenant aux catégories visées à l'article L. 541-7 et énumérées dans son texte d'application (annexes du décret n° 90-267 du 23 mars 1990 relatif à l'importation, exportation, transit des déchets générateurs de nuisances qui définissent les déchets générateurs de nuisances). V-2-8) L'interdiction du brûlage sur les chantiers

Code de l'environnement

L'article L. 541-1-I. du code de l'environnement précise que les dispositions du chapitre "Elimination des déchets et récupération des matériaux" ont notamment pour objet de "valoriser les déchets par réemploi, recyclage ou toute autre action visant à obtenir à partir des déchets des matériaux réutilisables ou de l'énergie". Le brûlage sauvage est donc une pratique contraire à la priorité accordée par la loi, à la valorisation des déchets. Cette priorité a d'ailleurs été plus particulièrement traduite dans la réglementation concernant l'élimination des emballages et des huiles usagées.

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Ensuite l'article L. 541-2 du même code stipule que : "Toute personne qui produit ou détient des déchets, dans des conditions de nature à produire des

effets nocifs sur le sol, la flore et la faune, à dégrader les sites ou les paysages, à polluer l'air ou les eaux, à engendrer des bruits et des odeurs et, d'une façon générale, à porter atteinte à la santé de l'homme et à l'environnement, est tenue d'en assurer ou d'en faire assurer l'élimination, conformément aux dispositions du présent chapitre dans des conditions propres à éviter les dits effets.

L'élimination des déchets comporte les opérations de collecte, transport, stockage, tri et traitement

nécessaires à la récupération des éléments et matériaux réutilisables ou de l'énergie, ainsi qu'au dépôt ou au rejet dans le milieu naturel de tous autres produits dans des conditions propres à éviter les nuisances mentionnées à l'alinéa précédent."

Pratiqué sur des produits souvent hétérogènes (bois traité ou non, papiers, mais aussi, plastiques, caoutchouc, peintures, etc.), un tel brûlage peut occasionner des nuisances importantes (fumées, odeurs), des risques d'accidents (intoxications, rideau de fumée pour la circulation automobile) et une pollution pour l'environnement.

Ainsi, le brûlage sauvage constitue également une infraction à l'article L. 541-25 du code, qui exige que les installations d'élimination des déchets soient soumises à la réglementation concernant les installations classées pour la protection de l'environnement.

Règlement sanitaire départemental

Le règlement sanitaire départemental stipule en son article 84 - Elimination des déchets, que "le

brûlage à l'air libre des ordures ménagères et de tout autre déchet polluant, est interdit".

Au vu de ces textes, le brûlage des déchets sur les chantiers constitue donc : - une infraction à la réglementation concernant les installations classées pour la protection de

l'environnement (cf. article L. 541-25 du code de l'environnement) ; - une infraction au règlement sanitaire départemental, réprimée par l'article 3 du décret n° 73-502

du 21 mai 1973, pour les déchets autres que les déchets verts. Ces infractions peuvent être notamment constatées par les maires dans le cadre de leur pouvoir

de police municipale (articles L. 2212-1 et L. 2212-2 du code général des collectivités territoriales). L'interdiction de brûlage des déchets sur le chantier devra figurer, à titre de rappel, dans les

marchés publics et privés.

Le cas particulier des bois de construction contaminés par les termites Cette interdiction ne s'applique pas aux bois et matériaux contaminés par les termites, puisque la

loi n° 99-471 du 8 juin 1999 tendant à protéger les acquéreurs et propriétaires d'immeubles contre les termites et autres insectes xylophages stipule en son article 3 que ces bois et matériaux contaminés doivent être incinérés sur place ou traités avant tout transport, si leur destruction par incinération sur place est impossible.

Les zones dans lesquelles cette pratique est obligatoire sont délimitées par arrêté préfectoral. A la

date de rédaction du présent plan, aucun arrêté n'a été pris à cet effet en Seine-et-Marne.

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V-2-9) L'élimination des déchets contenant du plomb

La loi 98-657 du 29 juillet 1998 d'orientation relative à la lutte contre les exclusions a mis l’accent sur les dangers dus au plomb (codifiée aux articles L.1334-1 à L.1334-5 du code de la santé publique). Pour ce qui concerne les peintures au plomb, des travaux dits palliatifs, en cas d'urgence, ou dits définitifs, peuvent être nécessaires, et dans ce dernier cas, la suppression des peintures peut être envisagée.

Les matériaux contenant des peintures au plomb sont à classer dans la catégorie des DIS, mais dans un chantier de démolition, il est difficile de les distinguer des autres déchets. Un diagnostic au préalable est recommandé pour isoler et extraire ces peintures au plomb de leur surface d’origine (diminution de la quantité totale de DIS). V-2-10) L'élimination des déchets contenant de l'amiante

A) On distingue principalement deux types de produits :

A-1) Les déchets générés lors des travaux relatifs aux flocages et aux calorifugeages contenant de l'amiante dans le bâtiment

Ces travaux comportent des opérations d'encoffrement, de fixation (revêtement de surface ou imprégnation) et d'enlèvement (déflocage, décalorifugeage). Ces déchets sont dangereux et classés déchets industriels spéciaux (DIS). Ils doivent être éliminés en installation de classe I ou être vitrifiés (circulaire n° 96-60 du 19 juillet 1996 modifiée).

Le conditionnement et le transport de ces déchets dangereux est strictement réglementé (cf. circulaire n° 96-60 du 19 juillet 1996 modifiée). Quel que soit le conditionnement étanche choisi, il devra faire figurer l'étiquetage "amiante". Ils doivent également être accompagnés d’un bordereau de suivi (celui en vigueur pour les déchets générateurs de nuisances, prévu par l’arrêté du 4 janvier 1985, auquel il est recommandé d'adjoindre le bordereau de suivi des déchets d'amiante joint à la circulaire du 9 janvier 1997).

A-2) Les déchets d’amiante-ciment générés lors des travaux de réhabilitation et de démolition du bâtiment et des travaux publics

La circulaire n° 97-15 du 9 janvier 1997 relative à l’élimination des déchets d’amiante-ciment générés lors de travaux de réhabilitation et de démolition du bâtiment et des travaux publics, définit les conditions relatives à l'évacuation, au conditionnement et au transport de ces déchets, suivant la catégorie de déchets :

a) Déchets de matériaux : plaques ondulées, plaques supports de tuiles, ardoises en amiante-ciment, produits plans. Cette catégorie regroupe :

- les éléments palettisables (plaques, ardoises et produits plans) ou pouvant être conditionnés en racks (tuyaux et canalisations) ; - les autres éléments contenant de l'amiante-ciment en vrac (autres que ceux présents et dispersés dans des gravats issus de travaux de démolition et de réhabilitation et autres que les débris et poussières).

b) Déchets de matériels et d’équipements : équipements de protection individuelles jetables, filtres dépoussiéreurs ... c) Déchets issus du nettoyage : débris et poussières ...

A noter que les deux dernières catégories sont conditionnées comme les déchets issus des

travaux relatifs aux flocages et aux calorifugeages dans le bâtiment.

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Le chargement doit être accompagné du bordereau de suivi joint à la circulaire du 9 janvier 1997, afin d'assurer sa traçabilité.

Les déchets peuvent être stockés dans des décharges de classe 1 ou 2, ou encore dans des décharges d'inertes, mais sous certaines conditions rappelées dans la circulaire du 9 janvier 1997. Notamment, les déchets seront stockés dans des alvéoles identifiées (stockage de type F du guide technique relatif aux installations de stockage de déchets inertes - édition avril 2001).

Toutefois la réglementation devrait évoluer à l'occasion de la transposition dans le droit français de la directive européenne 1999/31/CE du 26 avril 1999, dite directive "décharges", et suite au classement de l'amiante-ciment en déchet dangereux.

B) Les autres types de déchets amiantés :

Les filières d'élimination des déchets contenant de l'amiante autres que ceux qui ont fait l'objet des

deux circulaires précitées peuvent être déterminées par analogie aux prescriptions de ces deux circulaires :

a) Les matériaux friables, c'est-à-dire les matériaux susceptibles d'émettre des fibres sous l'effet de chocs, de vibrations ou de mouvements d'air, sont assimilables aux flocages et aux calorifugeages. Ils devront alors être éliminés dans des installations de stockage des déchets industriels spéciaux ou dans l'unité de vitrification ; b) Pour les déchets contenant de l'amiante liée, trois cas sont envisageables :

- si les déchets sont composés d'amiante associée uniquement avec des matériaux inertes, ceux-ci pourront être éliminés conformément à la circulaire du 9 janvier 1997 relative à l'élimination des déchets d'amiante-ciment ; - si l'amiante est associée avec des matériaux, qui, lorsqu'ils deviennent des déchets, sont classés déchets ménagers et assimilés, c'est par exemple le cas des dalles vinyl-amiante, ils pourront être éliminés dans des installations de stockage de déchets ménagers et assimilés ; - si l'amiante est associée avec des matériaux, qui, lorsqu'ils deviennent des déchets, sont classés déchets industriels spéciaux, ils devront être éliminés soit dans des installations de stockage de déchets industriels spéciaux soit dans l'unité de vitrification.

Dans tous les cas, l'entreprise devra fournir les éléments permettant de caractériser les déchets

afin de déterminer les filières d'élimination adaptées. V-2-11) L'élimination des déchets contenant du plâtre

Le problème essentiel posé par ce matériau est sa solubilité dans l’eau et le relargage de sulfates dans les nappes phréatiques, par lessivage du déchet. Lorsque le taux de sulfates dépasse 250 mg/l, l’eau devient impropre à la consommation humaine.

Il n’existe pas de réglementation particulière pour le plâtre, celui-ci n’étant pas classé dans les déchets dangereux. Cependant, des précautions doivent être prises pour éviter les risques de pollution de l’eau.

Deux possibilités :

Le recyclage

Si les déchets de plâtre sont propres, c’est-à-dire composés uniquement de plâtre, ces déchets peuvent être recyclés avec le gypse. Les ateliers de recyclage dans les usines des productions de plâtre, permettent de recycler 10% de déchets de plâtre par rapport au gypse.

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Cependant, cette voie d’élimination suppose une gestion rigoureuse des déchets sur les chantiers avec la mise en place d’un système de tri.

Le stockage

L’élimination des déchets de plâtre en décharge d'inertes est possible et sera retenue à chaque fois que la nature des déchets le permettra (stockage de type F du guide technique relatif aux installations de stockage de déchets inertes - édition avril 2001). V-2-12) Les recommandations pour la gestion des décharges d'inertes

Le guide technique relatif aux installations de stockage de déchets inertes (version d'avril 2001) joint en annexe servira de référence pour l'ouverture et la gestion des futures installations.

Toutefois la réglementation devrait évoluer à l'occasion de la transposition dans le droit français de

la directive européenne 1999/31/CE du 26 avril 1999, dite directive "décharges", notamment en ce qui concerne le stockage de l'amiante-ciment.

V-3) Les aspects économiques

V-3-1) Le principe de compétitivité des matériaux recyclés Pour être compétitifs par rapport à des matériaux neufs (à performances techniques équivalentes),

le coût du traitement des déchets nécessaire à l'obtention de nouveaux matériaux ou produits doit le plus souvent être pris en charge au moins en partie par le maître d'ouvrage de l'opération à l'origine des déchets. Autrement dit l'élimination des déchets de chantier dans le respect de la législation (stockage limité aux seuls déchets ultimes) a un coût qui est supporté par le maître d'ouvrage. On peut penser que ce coût va diminuer avec la mise en place de structures d'accueil et de valorisation, de filières techniques de recyclage plus performantes.

V-3-2) La viabilité économique des plates-formes de regroupement, tri ou traitement

Le choix entre les différents types de plates-formes est subordonné à l'importance du gisement local de déchets et à la justification technico-économique d'une installation dont les tarifs d'accueil doivent rester concurrentiels par rapport à l'élimination directe en décharges de classe 1 et 2, ainsi qu'en décharge d'inertes.

Le guide de conception et de mise en place des plates-formes de regroupement, de tri et de pré-

traitement des déchets de chantier réalisée par le CEBTP en 1997, pour le compte de l'ADEME et de la Fédération française du bâtiment, comporte un volet économique concernant le type et le lieu d'implantation d'une plate-forme.

Cette étude examine les divers paramètres (rayon d'action, capacité de l'installation) qui

déterminent la distance minimale de la décharge de classe 2 la plus proche du chantier, pour que le coût de l'acheminement sur la plate-forme de regroupement des déchets triés ou de tri pour les déchets non triés reste inférieur à celui de l'acheminement vers une décharge. On en déduit en particulier que pour un coût de transport inférieur ou égal à 3 F/tonne/km, le passage par un centre de tri est rentable quelle que soit la distance de la décharge de classe 2 la plus proche.

Selon une autre étude menée par TECHNIP en 1998 pour le compte de l'Agence francilienne du

bâtiment et des travaux publics, le prix d'accueil sur une plate-forme de tri pour être à l'équilibre avec le prix de revient serait de :

- 64 F HT/tonne pour les inertes (9,76 € HT/t) ; - 184 F HT/tonne pour les DIB (28,05 € HT/t) ; - 2 556 F HT/tonne pour les DIS (389,66 € HT/t).

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La même étude indique comme prix d'enfouissement moyens :

- enfouissement des inertes : 10/30 F HT/tonne (1,52/4,57 € HT/t) ; - enfouissement des DIB mélangés : 340/440 F HT/tonne (51,83/67,08 € HT/t).

En pratique les prix d'accueil sont très variables, certaines plates-formes de concassage pouvant prendre les bétons gratuitement (selon l'offre locale en granulats naturels et recyclés et la demande).

Enfin selon une analyse de Monsieur BASUYAU directeur général d'YPREMA, les matériaux

recyclés ne sont compétitifs par rapport aux matériaux naturels que si les déchets sont recyclés dans l'aire urbaine regroupant les lieux de production des déchets et les lieux de consommation des matériaux recyclés (cas d'une plate-forme d'une capacité de traitement de 200 00 t/an et d'une carrière située à 70 km de l'agglomération).

Ces quelques données montrent que l'implantation d'une plate-forme suppose en fait une étude

technico-économique spécifique, qui dépasse le cadre du présent plan.

V-4) La coordination régionale et interdépartementale En Ile-de-France, l’homogénéité de la situation entre Paris et la "Petite couronne" constituée par

les trois départements qui l’entourent, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne, a fait progressivement émerger l’idée d’un plan interdépartemental couvrant ce périmètre.

L’élaboration de ce plan a été confiée à la Commission technique du plan interdépartemental de

gestion des déchets de chantier du BTP, pilotée par la Direction régionale de l’Equipement, division de l’eau et des réseaux urbains.

Cette commission a envisagé la création de sept groupes de travail thématiques, dont quatre

groupes à l’échelle régionale, pour lesquels la participation de membres des commissions départementales des départements de la Grande couronne est sollicitée.

Les groupes de travail spécifiques à Paris et la Petite couronne sont les suivants :

- Groupe n°1 : Gisement

- Groupe n°2 : Collecte et filières de traitement

- Groupe n°3 : Communication Les groupes de travail régionaux sont les suivants :

- Groupe n°4 : Transports

- Groupe n°5 : Clauses de marché de bâtiment

- Groupe n°6 : Clauses de marché de travaux publics

- Groupe n°7 : Valorisation

A noter que le groupe n°4 est également chargé de piloter une étude qui doit préciser les flux et les modes de transport des déchets entre départements, notamment de Paris-Petite couronne vers les départements de la Grande couronne.

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La grande incertitude qui pèse au total sur les quantités de déchets de chantier que la Seine-et-Marne serait susceptible d'avoir à accueillir, ainsi que l'indispensable analyse de niveau régional nécessaire pour définir les conditions de transport des déchets les moins nuisantes, et implanter en conséquence judicieusement les installations nécessaires en Seine-et-Marne, ont conduit la commission à différer l'étude et la rédaction de la partie du plan seine-et-marnais concernant le réseau de structures nécessaires à l'accueil de ces déchets.

En tout état de cause, les considérations économiques de l'article V-3 ci-dessus montrent qu'il y a

une réflexion à conduire pour Paris et la petite couronne, afin d'y implanter des installations de collecte et de recyclage des déchets, ce qui conduirait à réduire la quantité de déchets exportés (ainsi qu'à réduire les nuisances liées à leur transport).

V-5) La communication pour la mise en œuvre du plan V-5-1) Les cibles de la communication

La communication pour la mise en œuvre du plan doit viser différentes cibles, par des messages adaptés, en utilisant le ou les vecteurs appropriés.

Chaque acteur de la gestion des déchets de chantier doit ainsi bénéficier d'une information

générale sur les objectifs du plan et sur les outils disponibles pour sa mise en œuvre. De plus les cibles regroupées ci-après par grandes catégories, parce que confrontées à la

même problématique, doivent bénéficier d’un message particulier. 1) Maîtrise d’ouvrage

Cibles Contenu du message 1-A) Collectivités locales : CG, Syndicats, EPCI,

Communes, etc. 1-B) Promoteurs 1-C) Entreprises privées 1-D) Concessionnaires 1-E) Administrations

Mode opératoire de la gestion des déchets dans les marchés, suivi et contrôle

Accès à la liste des structures d’accueil des déchets, avec trois entrées possibles : recherche par localisation géographique, nature des déchets ou accès direct

2) Maîtrise d’œuvre

Cibles Contenu du message

2-A) Architectes 2-B) Bureaux d’études 2-C) Maîtrise d’œuvre publique : DDAF, DDE,

services techniques des collectivités 2-D) Coordinateurs Sécurité et Protection de la

Santé 2-E) Organismes de formation : Lycées

professionnels, Centres de formation d’apprentis, Ecole d’architecture, etc.

Mode opératoire de la gestion des déchets dans les marchés, suivi et contrôle

Accès à la liste des structures d’accueil des déchets, avec trois entrées possibles : recherche par localisation géographique, nature des déchets ou accès direct

3) Entreprises

Cibles Contenu du message 3-A) Entreprises de bâtiment 3-B) Entreprises de travaux publics

Mode opératoire de la gestion des déchets dans les marchés, suivi et contrôle

Accès à la liste des structures d’accueil des déchets, avec trois entrées possibles : recherche par localisation géographique, nature des déchets ou accès direct

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4) Distribution de matériaux de construction

Cibles Contenu du message 4-A) Grande distribution 4-B) Loueurs 4-C) Fabricants / Négociants

Sensibilisation à la gestion des déchets de chantiers Incitation à informer la clientèle sur la réglementation et à

mettre à sa disposition une offre de récupération de déchets et/ou la liste des structures d'accueil possibles

Rappeler la responsabilité des fabricants en matière de produits "facilement" réemployables ou recyclables et d'information auprès des entreprises

5) Collecteurs / Traiteurs

Cibles Contenu du message 5-A) Syndicats de traitement d’ordures

ménagères 5-B) Entreprises spécialisées

Aspects réglementaires concernant l’ouverture de structures d’accueil de déchets de chantier

information sur le gisement de déchets de chantier Information sur les structures d’accueil existantes Attentes en matière de création de structures spécialisées

6) Transporteurs

Cibles Contenu du message 6-A) Fer 6-B) Eau

Incitation au développement des plates-formes multimodales

7) Administrations et citoyens

Cibles Contenu du message 7-A) Administrations 7-B) Associations agrées de protection de

l’environnement 7-C) Public

Nécessité de trouver des sites d'implantation pour les futures structures d’accueil des déchets de chantier

Les vecteurs susceptibles de véhiculer les différents messages sont (liste non exhaustive) : - les administrations (DDAF, DDE, DIREN, DRIRE, SNS, etc.) ; - l'ADEME ; - les élus (maires, Conseil général, SAN) ; - les notaires ; - les constructeurs (Union nationale des promoteurs constructeurs, Union nationale des constructeurs de maisons individuelles, Sociétés d'HLM) ; - les architectes ; - les concessionnaires (EDF GDF SERVICES, France Telecom) ; - les organisations professionnelles du BTP (CAPEB, CSTP77, BTP77, UNEP) ; - les chambres consulaires (Chambres des métiers, Chambres de commerce et d'industrie) ; - les professionnels du déchet (FEDEREC, FNADE, UNICEM/UNED) ; - les coordonnateurs SPS, l'OPPBTP ;

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- les forces de l'ordre (gendarmerie, police) ; - les enseignants (écoles, collèges) ; - les transporteurs (Ecorail, organisations professionnelles des transporteurs routiers et de la batellerie, etc.) ; - le CAUE 77, l'ARENE, l'Union des consommateurs, l'ASMSN, etc.

V-5-2) Les propositions d'actions de communication

Signature d'une charte Le présent plan constitue le document de référence en matière de gestion des déchets de

chantier dans le département. L'engagement des différents partenaires sera concrétisé par la signature d'une charte, qui en reprendra les principales orientations, ainsi que le programme des actions envisagées.

La signature de cette charte pourrait intervenir lors d'une manifestation regroupant l'ensemble

des acteurs, afin de lui donner une certaine audience. Les acteurs a priori susceptibles de s'engager dans cette démarche sont : - les administrations (DDAF, DDE) ; - le conseil général de Seine-et-Marne ; - les maires ; - les architectes ; - les constructeurs ; - les concessionnaires de réseaux ; - les organisations professionnelles du BTP.

Actions ciblées de communication En complément de la plaquette réalisée par le groupe ENSEMBLE 77 et la Fédération du

bâtiment et des travaux publics région Seine-et-Marne "Les déchets de chantier Parlons-en !" (jointe en annexe 7), chaque catégorie d'acteurs déclinera plus précisément selon son domaine d'activité, les actions à mettre en œuvre (cf. art. V-5-1). Il est souhaitable que ces actions soient élaborées en commun afin d'en assurer la cohérence.

Site internet

L'information sur les structures d'accueil de déchets de chantier existantes doit être facilement

accessible et mise régulièrement à jour. Outre l'édition, dans un premier temps, d'un document "papier" (par exemple sous la forme d'un classeur comportant des mises à jour régulières), un site internet pourrait être créé.

Ce site accessible aux partenaires du système, voire à "tout public", permettrait la recherche

d'une structure, à partir d'une carte localisant l'ensemble des installations acceptant des déchets de chantier, à partir de la nature des déchets ou de la commune d'implantation. Ce site donnerait notamment des informations sur les déchets acceptés ou refusés, les conditions particulières d'acceptation, les heures d'ouverture et l'adresse précise (éventuellement des indications complémentaires concernant l'accès).

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Ce site serait mis à jour conjointement par la Fédération du BTP 77, la CAPEB, la CSTP 77, les syndicats intercommunaux de collecte et de traitement des déchets ménagers, les organisation professionnelles du traitement des déchets, l'ADEME et le Conseil général, après validation par un comité de suivi. Une convention définissant les conditions techniques et financières de cette mise à jour devra alors être signée entre ces différents partenaires.

De même, pourraient être mises en ligne, des fiches comportant par familles de déchets, les

filières d'élimination disponibles (filières de récupération, de recyclage, etc.). Un exemple de fiche figure en annexe 11.

V-6) Le suivi du plan

La commission d'élaboration du présent plan se réunira au moins une fois par an, pour examiner un rapport relatif à la mise en œuvre des préconisations du plan, préparé par un comité de suivi piloté par la direction départementale de l'équipement et composé de la direction départementale de l'agriculture et de la forêt, de la direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement, des organisations professionnelles (CAPEB, CSTP 77, BTP 77, UNICEM/UNED, FNADE), d'un représentant des syndicats intercommunaux de collecte et de traitement des déchets ménagers, d'un représentant du Conseil général, de l'ADEME et de l'ASMSN.

De plus, un suivi de la mise en place des structures d'accueil des déchets ainsi que de la

contribution de ces structures à la valorisation des déchets sera assuré. A ce titre, l'observatoire des matériaux de Seine-et-Marne intégrera dans son champ d'action les matériaux issus en tout ou partie de déchets de chantiers réemployés ou recyclés (cf. art. IV-2-4).

Il sera révisé dès que nécessaire et au plus tard 10 ans après son approbation.

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CARTES N° 1 N°2 N° 2 bis N° 3 N° 4 N° 5 N° 6 N° 7 N° 8 N°9 N° 10 N°11 N° 12 N° 13

Zonage des gisements inertes Zonage des gisements en DIB BTP Zonage des gisements en DIB BTP + industriels Zonage des gisements en DIS Les plates-formes de regroupement, tri ou traitement de déchets inertes Les décharges d’inertes Les carrières Les décharges de classe I Les décharges de classe II et les centres d’incinération Le réseau des déchetteries – situation en juin 2002 Diagnostic déchets inertes – taux de couverture en capacité de stockage Plates-formes de regroupement, tri ou traitement de déchets inertes Installations de stockage de déchets inertes (décharges d’inertes) Plates-formes de regroupement, tri ou traitement de DIB

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GLOSSAIRE Centre de tri

Le centre de tri est un équipement permettant d'extraire les fractions valorisables des déchets (exemple : carton, palettes en bois, ...) et de les diriger ensuite vers les filières adéquates. (SOURCE : ADEME)

Collecteur

On distingue deux familles de collecteurs :

les collecteurs spécialisés de déchets spéciaux (huiles minérales usagées, boues de curage, déchets d'activités de soins à risques, déchets industriels spéciaux, DTQD, etc.) ;

les collecteurs de déchets banals en mélange. Si les petits flux sont enlevés par le service de collecte des ordures ménagères, les flux plus importants sont aujourd'hui enlevés par quelques entreprises régionales qui se sont diversifiées (transporteurs, travaux publics, etc.) et par les grands groupes.

Compostage

Processus biologique contrôle de dégradation de la matière organique fermentescible en présence d'air, c'est-à-dire d'oxygène. Ce terme est souvent utilisé à tort pour désigner un mode de traitement des ordures ménagères reposant effectivement sur des fermentations mais dont le tri est la phase clé.

Décharge

Appellation préférable à centre d'enfouissement technique (CET) ou centre de stockage permanent. On distingue :

- les décharges de classe 1 (ou installation de stockage de déchets de classe 1) ; - les décharges de classe 2 (ou installation de stockage de déchets de classe 2) ; - les décharges de "classe 3" (ou décharges d'inertes ou installations de stockage de déchets inertes).

La directive 1999/31/CE du 26 avril 1999 relative à la mise en décharge des déchets, distingue :

- les décharges pour déchets dangereux ; - les décharges pour déchets non dangereux ; - les décharges pour déchets inertes.

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Déchet assimilé Dans la pratique, il faut considérer, pour la collecte, que les déchets "assimilés" aux déchets ménagers sont les déchets courants des petits commerces, des artisans, des services, qui sont présentés sur le trottoir dans les mêmes récipients que les ordures ménagères, et qu'il est bien souvent impossible de distinguer, lors de la collecte, des déchets ménagers. (SOURCE : Circulaire du 28 avril 1998 relative à la mise en œuvre et à l'évolution des PDEDMA)

Déchet dangereux Déchets présentant certaines propriétés et signalés par un astérisque dans la liste annexée au décret n° 2002-540 du 18 avril 2002 relatif à la classification des déchets.

Déchet industriel banal (DIB)

Déchet non inerte et non dangereux généré par les activités, publiques ou privées, du commerce, de l'artisanat, de l'industrie ou de service (administrations et collectivités comprises). Il s'agit notamment des déchets d'emballages non souillés (cartons, matières plastiques,...), des produits et équipements arrivés en fin de vie (matériel électrique et électronique, équipements automobiles...), des loupés et chutes de fabrication (plastiques, matières organiques...hors matériaux réputés toxiques), des déchets de la cantine, des déchets de bureaux, des résidus de nettoyage, d'entretien. (SOURCE : ADEME)

Déchet industriel spécial (DIS)

Déchets dangereux autres que les déchets d'emballages municipaux mentionnés à la section 15 01 et les déchets municipaux mentionnés au chapitre 20, de l'annexe II du décret n° 2002-540 du 18 avril 2002 relatif à la classification des déchets. (SOURCE : Décret n° 2002-540, article 2.II.)

Déchet inerte

Déchets qui ne subissent aucune modification physique, chimique ou biologique importante. Les déchets inertes ne se décomposent pas, ne brûlent pas et ne produisent aucune autre réaction physique ou chimique, ne sont pas biodégradables et ne détériorent pas d'autres matières avec lesquelles ils entrent en contact, d'une manière susceptible d'entraîner une pollution de l'environnement ou de nuire à la santé humaine. La production totale de lixiviats et la teneur des déchets en polluants ainsi que l'écotoxicité des lixiviats doivent être négligeables et, en particulier, ne doivent pas porter atteinte à la qualité des eaux de surface et/ou des eaux souterraines (SOURCE : Directive 99/31/CE du 26 avril 1999)

Déchets ménagers et assimilés (DMA)

Ce sont les déchets des ménages et les déchets industriels banals collectés par le service public des déchets.

Déchets municipaux

Ensemble des déchets dont l'élimination au sens du titre IV du livre V du code de l'environnement est assurée par les communes Les déchets municipaux comprennent : - les déchets ménagers ;

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- les déchets de nettoiement ; - les déchets des espaces verts publics ; - les déchets de l'assainissement ; - les déchets assimilables aux déchets ménagers provenant des commerces, des industries et des administrations.

Déchet toxique en quantités dispersées (DTQD) Les déchets toxiques en quantités dispersées sont des déchets produits en petites quantités par les industries, des artisans, laboratoires, etc. usuellement évacués avec les ordures ménagères ou les déchets banals. Les DTQD ne comprennent pas les déchets ménagers spéciaux. La limite entre déchet industriel spécial et DTQD est un peu arbitraire, elle est liée à des considérations de collecte (enlèvement en centaines de kg ou en tonnes ⇒ seuil DTQD/DIS). (SOURCE : ADEME)

Déchet ultime

Est ultime un déchet résultant ou non du traitement d'un déchet qui n'est plus susceptible d'être traité dans les conditions techniques et économiques du moment, notamment par extraction de la part valorisable ou par réduction de son caractère polluant ou dangereux. (SOURCE : Code de l'environnement article L.541-1)

Déchets verts

Fraction compostable des déchets de végétaux.

Déchetterie (terme générique : déchèterie)

Espaces aménagés, gardiennés et clôturés, où le particulier (et éventuellement l'artisan et le commerçant) peut apporter et trier ses déchets encombrants, ainsi que d'autres déchets en les répartissant dans des conteneurs spécifiques (ferrailles, monstres, déchets végétaux, gravats, tout-venant, papiers, cartons, huiles usagées, etc.) en vue d'éliminer ou de valoriser au mieux les matériaux qui les constituent. (SOURCE : ADEME marque déposée)

Élimination

Ensemble des opérations de collecte, transport, stockage, tri et traitement nécessaires à la récupération des éléments et matériaux réutilisables ou de l'énergie, ainsi qu'au dépôt ou rejet dans le milieu naturel de tous autres produits dans des conditions propres à éviter les nuisances mentionnées au 1er alinéa de l'article L.541-2 du code de l'environnement. (SOURCE : Code de l'environnement article L.541-2) L'annexe II A de la directive du Conseil de l'Union européenne n° 75/442/CEE du 15 juillet 1975 récapitule les opérations d'élimination telles qu'elles sont effectuées en pratique.

Incinération

Procédé de traitement par combustion de la fraction organique dans des fours spéciaux (fours rotatifs, à ciment, etc.) adaptés aux caractéristiques des déchets.

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Installation classée pour la protection de l'environnement (ICPE)

Installation dont l'exploitation peut être source de dangers ou de pollutions. La liste des installations concernées est fixée par une nomenclature et leur exploitation est réglementée au titre de la loi modifiée du 19 juillet 1976. On distingue celles soumises à déclaration, de celles soumises à autorisation préfectorale après enquête publique. Les installations de valorisation, de traitement et de stockage des déchets font en principe partie de cette dernière catégorie.

Installations et Travaux Divers (ITD)

L'article R.442-2 du code de l'urbanisme dresse une liste d'installations et travaux divers qui sont soumis à autorisation du maire, dans les communes dotées d'un plan d'occupation des sols rendu public ou approuvé. Les décharges de "classe 3" entrent dans cette catégorie : c) affouillements et exhaussements du sol, à la condition que leur superficie soit supérieure à 100 m2 et que leur hauteur, s'il s'agit d'un exhaussement, ou leur profondeur dans le cas d'un affouillement, excède 2 m. (SOURCE : Code de l'urbanisme)

Récupérateur

Prestataire assurant la collecte sélective (généralement mono-matériau) de certaines catégories de déchets pour les orienter ensuite vers des filières de valorisation. Cette prestation comprend bien souvent des opérations de préparation des déchets collectés (vérification et amélioration de la qualité, mise en balles...) pour les rendre admissibles par l'unité de valorisation. (SOURCE : ADEME)

Recyclage

Réintroduction directe d'un matériau dans son propre cycle de production, en remplacement total ou partiel d'une matière première neuve (exemple : fabrication de papier en incorporant des fibres issues de vieux papiers au lieu de pâte vierge). (SOURCE : NORME NF X 30-011)

Réemploi

Nouvel emploi d'un déchet pour un usage analogue à celui de son premier. (SOURCE : NORME NF X 30-011) Dans le domaine des travaux publics, ce terme regroupe les déblais qui sont "directement" réemployés sur un autre chantier ou en réaménagement de carrière, ainsi que les déblais qui sont réemployés sur le chantier même. Mais il faut noter que selon la réglementation ces derniers ne sont pas des déchets.

Régénération

Procédé en général physique ou chimique, ayant pour but de redonner à un déchet les caractéristiques qui permettent de l'utiliser en remplacement d'une matière première neuve. (SOURCE : NORME NF X 30-011)

Regroupement

Le regroupement permet une étape intermédiaire au cours du transport des déchets depuis leur lieu de production jusqu'à leur lieu de prise en charge, justifiée par le mélange et/ou conditionnement des déchets de provenances différentes et l'économie réalisée sur les coûts de

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transport. Au sein de l'entreprise, les déchets peuvent être regroupés de façon à faciliter leur évacuation.

Réutilisation

Nouvel emploi d'un déchet pour un usage différent de celui de son premier emploi. (SOURCE : NORME NF X 30-011)

Traitement

Réduction, dans des conditions contrôlées, du potentiel polluant initial des déchets et/ou du flux des déchets à mettre en décharge. La définition même du traitement exclut clairement la mise en décharge, cette dernière n'assurant qu'une fonction de stockage avec contrôle de la pollution générée par l'évolution "naturelle" des déchets. (SOURCE : ADEME)

Tri

Opération consistant à séparer des déchets par constituants, préparant une certaine homogénéité. (SOURCE : NORME NF X 30-011)

Valorisation

Terme générique recouvrant le réemploi, la réutilisation, le recyclage ou la régénération, la récupération d'énergie des déchets. La valorisation énergétique recouvre l'utilisation du potentiel énergétique du déchet (exemple : combustion en chaudière, gazéification, méthanisation ...). La valorisation matière recouvre le réemploi, la réutilisation, le recyclage, la régénération des déchets. (SOURCE : ADEME) L'annexe II B de la directive du Conseil de l'Union européenne n° 75/442/CEE du 15 juillet 1975 récapitule les opérations de valorisation telles qu'elles sont effectuées en pratique.

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ANNEXES

1 - Circulaire du 15 février 2000 relative à la planification de la gestion des déchets de chantier du bâtiment et des travaux publics 2 - Circulaire n° 85-02 du 4 janvier 1985 relative à l'élimination des dépôts sauvages de déchets par exécution d'office aux frais du responsable 3 - "Recommandation n°T2-2000 aux maîtres d'ouvrage relative à la gestion des déchets de chantiers du bâtiment" approuvé par la Commission centrale des marchés le 22 juin 2000. 4 - Guide technique relatif aux installations de stockage de déchets inertes - Edition avril 2001 5 - Bordereaux de suivi des déchets inertes (bâtiment et TP) 6 - Bordereaux de suivi des déchets industriels banals (bâtiment et TP) 7 - Plaquette "Les déchets de chantier Parlons-en !" 8 - Fiche d'aide SOSED bâtiment 9 - Fiche d'aide SOSED travaux publics 10 - Liste des structures d'accueil des déchets du BTP 11 - Exemple de fiche concernant les filières existantes, par familles de déchets 12 - Tableau de classification des déchets en fonction des filières de valorisation et d'élimination envisageables

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