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LE PILOTAGE EN IRRIGATION GENERALITES On ne peut déclencher l’arrosages des cultures que lorsqu’un déficit hydrique du sol se fait sentir, c’est à dire lorsque la RFU (réserve facilement utilisable) a été épuisée. La dose et la fréquence qu’il faut apporter aux cultures sont fonction des besoins en eau de ces cultures. QUELLE DOSE ? La dose d’irrigation correspond à la quantité d’eau qu’il faut apporter à chaque passage pour combler le déficit du sol. Donc à chaque fois il faut remplir la RFU . A QUELLE FREQUENCE ? La dose distribuée aux cultures va être consommée dans un temps plus ou moins long. Cette période est appelée fréquence, elle est étroitement liée à la plante, au sol et aux conditions climatiques . 1

Pilotage d'irrigation h

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Page 1: Pilotage  d'irrigation h

LE PILOTAGE EN IRRIGATION

GENERALITES

On ne peut déclencher l’arrosages des cultures que lorsqu’un déficit

hydrique du sol se fait sentir, c’est à dire lorsque la RFU (réserve facilement

util isable) a été épuisée.

La dose et la fréquence qu’il faut apporter aux cultures sont fonction des

besoins en eau de ces cultures.

QUELLE DOSE  ?

La dose d’irrigation correspond à la quantité d’eau qu’il faut apporter à

chaque passage pour combler le déficit du sol. Donc à chaque fois il faut

remplir la RFU .

A QUELLE FREQUENCE  ?

La dose distribuée aux cultures va être consommée dans un temps plus ou

moins long. Cette période est appelée fréquence, elle est étroitement liée à la

plante, au sol et aux conditions climatiques .

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Page 2: Pilotage  d'irrigation h

L’EAU, LA PLANTE ET LE CLIMAT

Pour fabriquer de la matière sèche au moyen de la photosynthèse, les

plantes absorbent du gaz carbonique de l 'air par les stomates des feuilles .

En conditions favorables d'alimentation hydrique, ces stomates sont ouverts.

En condition de stress hydrique, les stomates se ferment (régulation

stomatique). Il y a alors arrêt de l 'absorption de gaz carbonique et donc de la

photosynthèse.

Pour que la plante continue à fonctionner normalement durant la journée

et maintenir ses stomates ouverts, elle doit prélever de l 'eau dans le sol. I l

existe donc pour les plantes une demande en eau qui ne pourra être satisfaite

que si l 'offre du sol le permet .

La demande est fonction des conditions climatiques ; elle est caractérisée

par une évapotranspiration de référence exprimée en mm/J ETref.

Pendant longtemps ETref a été désigné sous le terme d'évapotranspiration

potentielle (ETP) ; le terme d'ETP' prêtant à confusion car i l avait plusieurs

util isations, i l a été proposé de le remplacer par celui, plus explicite, d'ETref.

Pour une culture donnée, i l existe une évapotranspiration maximale

ETM.

ETM est différente de ETref car elle dépend du stade phénologique de la

culture (une culture peu couvrante évapore moins qu'une culture pleinement

développée).

Pour obtenir ETM à partir de ETref, on util ise le coefficient cultural

kc = ETM/ETref.

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Page 3: Pilotage  d'irrigation h

La quantité d'eau perdue par une culture constitue l'évapotranspiration

réelle ETR. Elle varie à la fois avec les conditions météorologiques, le type

de culture, les stades phonologiques et les conditions d'humidité du sol. Selon

que l 'offre sera plus ou moins limitante, ETR sera inférieure ou égale à ETM.

Remarque : Les conditions optimales de production en termes de quantité et de

qualité de récolte ne correspondent pas obligatoirement au maintien d'une

consommation en eau maximale.

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Page 4: Pilotage  d'irrigation h

QUAND IRRIGUER ?

I l est très difficile à vue d’œil de déterminer que la plante a besoin d’eau

ou pas, parce qu’on peut soit donner la dose qu’il faut assez en retard ou trop

en avance. Dans les deux cas la plante peut subir des conséquences néfastes à

son développement.

Sur le schéma qui suit on constate que les plantes vont manquer d’eau et

souffrir au bout d’une semaine environ. L’apport d’eau par irrigation doit

s’effectuer à la fin de cette semaine parce que à ce moment la réserve du sol

en eau est à moitié util isée par les plantes.

Pour bien connaître le moment opportun de déclenchement des irrigation il

faut effectuer un pilotage des irrigations.

Le pilotage ne peut se faire n’importe comment, mais avec le plus de précision

que possible pour éviter que la plante ne souffre du stress hydraulique.

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Page 5: Pilotage  d'irrigation h

SENSIBILITE DE LA PLANTE AU DEFICIT EN EAU

A l 'exception de la production fourragère, la récolte ne concerne qu'une

partie de la plante (productions de grains, fruits, bulbes, tubercules, racines ...

). Dans ce cas, la sensibil ité au déficit en eau varie suivant la période du cycle

cultural.

En règle générale, on distingue :

- des périodes sensibles au cours desquelles la production de matière

sèche est affectée ;

- des périodes critiques centrées sur la phase de reproduction au cours

desquelles tout déficit hydrique peut provoquer des phénomènes

irréversibles (défauts de fécondation, avortements ... ). I l faut être

particulièrement vigilant pendant ces phases.

Il faut y ajouter, dans certains cas, des périodes pour lesquelles la

limitation de l'alimentation hydrique est bénéfique à la production.

Des informations précises ne sont disponibles que pour un nombre limité

de cultures (soja, certaines variétés de pois, luzerne graine, productions

fruitières ... ).

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Page 6: Pilotage  d'irrigation h

Voici sur la figure qui suit comment se comporte une culture lorsqu’on

effectue un bon pilotage des irrigations.

Les plantes ne vont pas souffrir par manque d’eau parce que l’apport

d’eau a été effectué le 5 i ème jour, le 9 i ème jour, etc…

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Page 7: Pilotage  d'irrigation h

CONSEQUENCES POUR LA CONDUITE

DES IRRIGATIONS

Aspects techniques et agronomiques

L'alimentation en eau des cultures à l 'ETM, c'est-à-dire sans restriction

hydrique, est favorable à la croissance et au développement. Cependant, elle

n'assure pas les meilleures performances techniques pour certaines

productions.

Ainsi, i l y a incompatibil ité par exemple entre un trop fort développement

végétatif et la production de graines de nombreuses légumineuses (déséquilibre

du rapport N/C, risque de verse, d'avortement (pois ... » ; de même, le

développement "à bois" non maîtrisé des espèces fruitières augmente les coûts

de production (accroissement des frais de conduite et de récolte, vieil l issement

accéléré ... ).

Enfin, i l existe pour certaines espèces des mécanismes de compensation  :

l 'effet d’un stress précoce sur une composante du rendement peut être

compensé ultérieurement par les autres composantes si la plante est bien

alimentée en eau

(cas des céréales qui talent, par exemple).

Aspects économiques

Les gains de production au-delà de certains seuils ont souvent un coût

marginal élevé.

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Page 8: Pilotage  d'irrigation h

Pour les cultures à produit brut élevé, l ' irrigation est un poste peu important

par rapport aux autres charges, on cherche alors à obtenir le rendement

maximum.

La meilleure performance économique peut, dans certains cas, dépendre

du couple "quantité x qualité" (cas fréquent en arboriculture) ; pour privilégier la

qualité, i l peut être nécessaire d'imposer à la culture des périodes de

rationnement en eau.

En grandes cultures, le coût de l ' irrigation et des intrants est souvent élevé

par rapport au profit attendu. L'agriculteur peut être conduit à retenir un

objectif de production économiquement optimal, inférieur au rendement

potentiel pour chacune des cultures de l 'assolement.

Enfin, au sein de l 'exploitation agricole, l 'uti l isation optimale de l 'eau sur

la sole irrigable peut amener à ne pas satisfaire entièrement les besoins en

eau de certaines cultures et à envisager de apports limités d'irrigation de

complément.

ROLE DU PILOTAGE

Le pilotage des irrigations présente plusieurs objectifs dont on cite  :

- Eviter le stress hydrique sur l ’ensemble du cycle de culture et ceci

lorsque l’eau est disponible et son coût est abordable.

- Maximiser le rendement et la qualité lorsque la conduite requiert des

périodes de restriction hydrique.

- De répartir les irrigations sur l ’ensemble du cycle de culture.

- Imposer à la plante un niveau de consommation en eau réduit , i l est

nécessaire que la RFU soit épuisée (gestion du rationnement).

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Page 9: Pilotage  d'irrigation h

Enfin, au sein de l 'exploitation agricole, l 'uti l isation optimale de l 'eau sur la

sole irrigable peut amener à ne pas satisfaire entièrement les besoins en eau

de certaines cultures et à envisager de apports limités d'irrigation de

complément.

METHODES ET TECHNIQUES UTILISEES EN

PILOTAGE

Plusieurs techniques et méthodes de pilotage sont util isés par

Les agriculteurs pratiquant l ’ irrigation  :

- Le pilotage basé sur l’établissement d’un calendrier

- Le pilotage basé sur l’observation de la culture

- Le pilotage basé sur le bilan hydrique

- Le pilotage basé sur la mesure de l’état hydrique du sol  :

l ’échantil lonnage

la tensiométrie

- Le pilotage basé sur les avertissements

- Le pilotage basé sur le contrôle de l’état hydrique de la plante

le potentiel hydrique foliaire

la température de surface du couvert végétal

microvariation de diamètre d’un organe végétal

état de développement du couvert foliaire

f lux de sève

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Page 10: Pilotage  d'irrigation h

LE PILOTAGE BASÉ SUR L’ETABLISSEMENT D’UN CALENDRIER

Le dessèchement d'un sol cultivé dépend du type de culture, de la

température, de l 'humidité de l 'air, du vent et de l 'ensoleil lement. Les chutes de

pluie éventuelles viennent modifier ces considérations. Ce qui est nécessaire

est un système renseignant en permanence sur les conditions hydriques au

niveau des systèmes racinaires. Il est alors possible d'anticiper et de maîtriser

l ' irrigation.

Détermination du calendrier des irrigations  :

Le tableau suivant nous permet d’établir un calendrier pour les cultures

principales et durant les périodes de pointe. Ce tableau est établis pour trois

types de sol et pour trois climats différents, en prenant en considération les

besoins en eau et la profondeur d’enracinement pour chacune des cultures en

question. Par ail leurs, on suppose que, quelle soit la méthode d’irrigation

util isée, la dose d’arrosage maximum sera de 70 mm.

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Page 11: Pilotage  d'irrigation h

En ce qui concerne les types de sol, on distingue les sols sableux,

l imoneux et argileux qui présentent respectivement une faible, moyenne et forte

teneur en eau. Pour ce qui est du climat, on distingue trois types de climat à

faibles, moyennes et fortes températures.

Selon le type de sol  :

Type de sol Calendrier

Sols peu

profonds

et/ou sol

sableux

Dans ce type de sol la capacité de l’eau est très faible  ; i l faut

que l’apport en eau soit à dose d’arrosage faible et que

l’arrosage soit fréquent.

Sols

limoneux

Dans ce type de sol la capacité de rétention de l’eau est

supérieure aux sols sableux ou peu profonds. La fréquence

des arrosages est plus faible, mais la dose d’arrosage est plus

forte

Sols argileux La capacité de rétention est plus forte, la fréquence d’arrosage

serait la plus faible possible, et la dose d’arrosage la plus forte

possible.

Selon le climat  :

Climat ETo

Climat I Pour ce type de climat l ’évapotranspiration de la culture de

référence est de Rto = 4-5 mm/jour

Climat II Eto = 6-7 mm/jour

Climat III Eto = 8-9 mm/jour

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Page 12: Pilotage  d'irrigation h

CALENDRIER D’IRRIGATION POUR LES CULTURES PRINCIPALES

DURANT LA PERIODE DE POINTESols peu profonds-sableux Sols l imoneux Sols arg i leux

Espacement des

ar rosages

( jours)

Dose d ’ar rosage

(mm)

Espacement des

ar rosages ( jours)

Dose d ’ar rosage

(mm)

Espacement des

ar rosages ( jours)

Dose d ’ar rosage

(mm)

Cl imat I I I I I I I I I I I I I I I I I I

Agrumes

Arbres f ru i t i e rs

Bet te rave à sucre

Auberg ines

B lé

Caro t tes

Concombre

Courges

Gazon

Har ico t

La i tue

Len t i l l es

L in

Luzerne

Maïs

Melon

Oignons

Ol iv ie r

Orge / Avo ine

Po is

Pomme de te r re

Rad is

Sorgho

Tabac

Tomates

Tourneso l

v ignob les

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Page 13: Pilotage  d'irrigation h

LE PILOTAGE BASÉ SUR L’OBSERVATION DE LA CULTURE

Les changements dans les Caractéristiques des plantes, tel

que la couleur du feuillage, le recroquevillement des feuilles, ou

bien le flétrissement des plantes des plantes.

Les changements dans les Caractéristiques doivent être observés

sur l ’ensemble des cultures et non sur chaque plante

individuellement.

Pour tirer les meilleurs résultats de la méthode par observation

des plantes, i l faut avoir une expérience solide en irrigation et une

bonne connaissance des conditions locales.

L’inconvénient de la méthode par observation des plantes est

que les symptômes de sécheresse n’apparaissent que suite à un

déficit en eau long et aigu  ; le processus de la baisse de

productivité devient alors pratiquement irréversible.

Si l ’apport d’eau est immédiat, les pertes de productivité sont

inévitables.

Il est donc important de ne pas reporter l ’ irrigation, surtout au début

du cycle cultural, jusqu’à ce que les symptômes de sécheresse

deviennent évidentes

.

13

Page 14: Pilotage  d'irrigation h

LE PILOTAGE BASÉ SUR LE BILAN HYDRIQUE

La connaissance des besoins en eau de la plante aux

différents stades végétatifs et de la situation des réserves en eau

du sol détermine le pilotage de l ' irrigation.

Le bilan hydrique permet de déterminer l’état des réserves en

eau du sol. Il est alors possible d’estimer l’ETR et son évolution.

Calculé à partir de : ..............................................….Valeur en mm

d'eau

La demande en eau due au climat....................................ETP

propre à la culture.......................ETM; ETR

L'offre en eau par la pluie...........................................P

par le sol..............................................R

(réserves du sol, remontées

capillaires)

Les pertes ruissellement, drainage....................D

Pour en déduire

L'irrigation apport d'eau........................................I

I = P + R – ETR* - D**

Bilan = Gains (P+R) – Pertes (ETR+D)

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Page 15: Pilotage  d'irrigation h

Il faut contrôler le bilan ainsi calculé.

* ETR peut être inférieur ou égal à ETM suivant l 'objectif optimal

de production.

** Dans certains cas, la valeur de D peut être négligée. Il est

difficile d'évaluer la pluie efficace compte tenu des pertes par

ruissellement ou par percolation; on se contente le plus souvent

de négliger les faibles pluies et de comptabiliser en pertes les

apports qui excèdent la capacité du réservoir sol.

Les points faibles de cette méthode résident dans

l 'appréciation difficile et imprécise des termes du bilan.

Où TROUVER LES DONNEES ?

Pour obtenir Etef, on peut s’adresser aux services

météorologiques à condition que la station soit située sur un site

représentatif.

Concernant la pluie P qui est variable dans l’espace, i l est

conseillé que tout exploitant pratiquant de l’ irrigation doit avoir un

pluviomètre installé dans la zone à irriguer.

Il est aussi souhaitable de mesurer les apports I par irrigation.

L’estimation du drainage D est faite en admettant que la

réserve est pleine, l ’excédent est drainé vers la nappe.

15

Page 16: Pilotage  d'irrigation h

LES AVANTAGES DU BILAN HYDRIQUE

Le bilan hydrique est une représentation grossière de la réalité

mais il ne demande qu’un nombre limité de données pour son

util isation.

Il constitue un outil efficace pour juger de l’équilibre entre

moyens et objectifs de production  : choix d’assolement avant la

campagne d’irrigation.

Il permet d’élaborer une gestion prévisionnelle de la sole

irriguée, décision d’ordre stratégique :

- choix de mode de conduite plus ou moins restrictifs,

- élaboration de calendrier d’irrigation des différentes

productions

- analyse des différents régimes hydriques.

Constitue un premier garde fou  contre l’usage abusif éventuel

de l’eau.

LE PILOTAGE BASÉ SUR LA MESURE DE L’ETAT HYDRIQUE

DU SOL

L'ETAT HYDRIQUE DU SOL

Deux grandes méthodes sont util isables; la mesure de

teneur et la mesure de tension.

La mesure de teneur en eau du sol s'effectue efficacement à

l 'aide :

- d’un prélèvements d’échantil lons

- ou par des mesures effectuées dans le sol en place

16

Page 17: Pilotage  d'irrigation h

PRELEVEMENT D’ECHANTILLONS DU SOL

C’est une méthode qui consiste à effectuer des prélèvements

d’échantil lons à différentes dates et une analyse ultérieure de la

quantité d’eau qu’ils contiennent

Elle consiste à prélever des échantil lons à l’aide d’une tarière,

les mettre dans des boites, les peser, les faire sécher dans une

étuve pendant 24 heures à une température de 105°C et les peser.

Cette méthode est simple mais présente quelques

inconvénients :

- elle est destructrice (on ne travaille jamais sur le même

échantil lon.

- Lourde à pratiquer (nombre important de répétitions,

difficulté des sondages quand le sol est sec, très difficile

dans les sols caillouteux)

- Perturbante (par le piétinement du milieu analysé)

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Page 18: Pilotage  d'irrigation h

MESURE DANS LE SOL EN PLACE

- A l’aide d'une sonde à neutrons . Cette technique nécessite un

matériel relativement coûteux et des compétences spécifiques.

Pour réaliser des mesures dans le soi en place, i l existe aussi

plusieurs méthodes. Sous réserve d'un étalonnage, elles

permettent d'obtenir la teneur en eau volumique du soi.

Parmi ces méthodes, l'humidimétrie neutronique de

profondeur (sonde à neutrons") s'est largement développée depuis

un certain temps. D'autres méthodes, telles que les mesures

capacitives ou, plus récemment, la méthode TDR (Time Domain

Reflectrometry), bien que prometteuses, ne se prêtent pas encore à

une util isation pratique, en particulier pour les mesures de

profondeur.

La sonde à neutrons est le seul appareil qui permette des

mesures en routine à la fréquence et aux profondeurs choisies à

partir de tubes préimplantés dans le sol. C'est pour cette raison

que nous ne développerons ici que son util isation sans préjuger des

progrès techniques des autres équipements qui permettraient

ultérieurement une util isation similaire.

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Page 19: Pilotage  d'irrigation h

Principe de mesure

Des neutrons rapides, émis par une source radioactive (scellée

dans une sonde cylindrique), sont ralentis principalement par

collision avec des atomes d'hydrogène, dont la teneur varie avec

celle de l 'eau du sol. Les neutrons ralentis sont détectés par un

compteur placé dans la sonde. La mesure s'effectue dans un

volume dit 'sphère d'influence", dont le rayon, variable selon la

teneur en eau, est de l 'ordre de 1 0 à 20 cm.

La sonde elle-même est déplacée en profondeur dans un tube,

préalablement mis en place, à l 'aide d'un câble qui transfère

également l ' information jusqu'à l 'échelle de comptage.

Avantages

Après avoir été étalonné, l 'humidimètre à neutrons donne une

mesure immédiate, sans perturbation du milieu, et permet de

suivre des évolutions de teneurs en eau.

Employé par un personnel qualifié, un appareil est util isable

sur de nombreux sites de mesures. Il est amortissable sur de

nombreuses années et par conséquent fournit des mesures à coût

modique.

Inconvénients

L'util isation de radioéléments artif iciels doit faire l 'objet de

certaines précautions. La législation française exige l 'obtention

d'une autorisation sur dossier, une formation particulière et un suivi

du personnel (fi lm dosimétrique à contrôle mensuel ... ).

Dans certains pays (Etats-Unis, Australie), les mesures sont

effectuées par des prestataires de service.

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Page 20: Pilotage  d'irrigation h

LA TENSIOMETRIE

La tension : force de liaison de l 'eau avec le sol, se mesure

avec les tensiomètres, appareils peu coûteux dont l 'emploi présente

de multiples limites.

Les tensiomètres

Le tensiomètre sert à :

- détecter les excès d'eau

- insuffisance du drainage,

- apports d'eau trop abondants,

- formation de nappe perchée temporaire,

- développement trop important du volume saturé en irrigation

localisée.

- I ls permettent d'apprécier l 'opportunité

de commencer les arrosages,

de renouveler les arrosages, en contrôlant que l 'apport

précédent a été totalement util isé.

- I ls renseignent sur le devenir de l 'eau d'irrigation dans le sol

en aspersion profondeur atteinte par une dose

d'arrosage,

en gravitaire profondeur atteinte, diffusion latérale de

l 'eau, et homogénéité de sa répartit ion le long des

raies,

en goutte à goutte, diffusion de l 'eau

adaptation ou non de ce système d'irrigation au type

de sol,

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Page 21: Pilotage  d'irrigation h

bases d'ajustement de la fréquence et de la dose pour

maintenir un volume humidifié constant.

Attention !

Le tensiomètre ne mesure pas la teneur en eau mais son état

de liaison avec le sol. La relation entre ces deux paramètres est

complexe; dans la pratique, on s'abstiendra d'interpréter les

mesures tensiométriques en terme de teneur en eau du sol.

La gamme de tension mesurée est l imitée au maximum à la

pression atmosphérique ambiante. Comparativement aux succions

exercées par les racines, cette gamme de tension est faible.

Les mesures sont ponctuelles, ce qui nécessite de multiplier

les points de référence (plusieurs appareils) et de bien les choisir.

Par conséquent : les méthodes d'emploi ont été mises au point

pour s'affranchir des limites décrites ci-dessus; elles sont basées

sur l ' interprétation des mesures et de leur évolution; elles

impliquent une formation préalable des util isateurs.

La tensiométrie constitue un moyen pratique pour évaluer

l 'évolution de l 'état hydrique du sol.

21

Page 22: Pilotage  d'irrigation h

PRINCIPE DE MESURE

L'eau contenue dans le sol est retenue par des forces de

tension superficielle. La succion exercée par les racines permet

d'extraire cette eau.

Les forces de liaison de l 'eau et du soi sont donc caractérisées

par une variable appelée communément tension ou succion,

exprimée en unité de pression.

Remarque : L'unité de pression Système international est à présent

le Pascal. Beaucoup d'appareils donnent l ' information en centibar

(cbar), ce qui est équivalent au kilopascal (kPa)'. Jusqu'à présent,

les constructeurs continuent à fournir des matériels affichant des

cbars, c'est pourquoi nous maintenons encore cette unité dans le

texte qui suit.

Pour mesurer la tension, on util ise des appareils composés

d'un organe de mesure qui traduit la tension de l 'eau dans le sol.

Dans le cas des tensiomètres,

la transmission de la tension jusqu'à l 'organe de mesure

(manomètre à dépression), s'effectue par une colonne d'eau en

équilibre avec l 'eau du sol, par l ' intermédiaire d'une capsule

poreuse.

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Page 23: Pilotage  d'irrigation h

CONSTITUTION D’UN TENSIOMÈTRE

Le tensiomètre est un appareil constitué  : (voir figure )

- d’un réservoir hermétique contenant de l’eau (1)

- d’une bougie poreuse en céramique (2)

- d’un dispositif de mesure de dépression (manomètre à

dépression) (3)

23

Page 24: Pilotage  d'irrigation h

FONCTIONNEMENT DU TENSIOMETRE

Le tensiomètre est disposé dans le sol à une profondeur

« h » à laquelle on veut effectuer une mesure. L’extrémité

poreuse (bougie) est alors en contact intime avec le sol d’une

part, l’eau du réservoir d’autre part.

- Si le sol est gorgé d’eau, on ne constate aucun

phénomène, et l’indicateur de dépression (3) reste à sa

position initiale.

- Si la teneur en eau du sol diminue (évaporation,

transpiration, prélèvement d’eau par les cultures,

infiltration), par effet compensateur, l’eau du

tensiomètre tend à se diffuser au travers de la paroi

poreuse, entraînant une baisse de pression dans le

réservoir, dont la valeur est lue sur le manomètre (3).

L’équilibre traduit un état hydrique du sol (ou plus

exactement l’état de liaison de l’eau avec le sol), résultant

d’une tension d’autant plus important que le sol est pauvre en

eau.

Quand la teneur en eau du sol augmente (pluie, irrigation),

le phénomène inverse se produit  : la tension diminue et la

pression remonte dans le réservoir (il est à retenir que la

pression régnant à l’intérieur du tensiomètre est égale ou

inférieure à la pression atmosphérique).

Beaucoup d'eau = faible tension

Peu d'eau = forte tension

24

Page 25: Pilotage  d'irrigation h

UTILISATION

Le tensiomètre permet de visualiser en permanence l’état

hydrique du sol, et permettra, par exemple, de contrôler

harmonieusement l’irrigation d’une parcelle cultivée.

La bougie est placée dans le sol à la profondeur de

mesure voulue.

Cette bougie restitue de l'eau au sol lorsque celui-ci tend à se

dessécher : dans ce cas, le réservoir étant étanche, il se

Produit, par rapport à' la pression atmosphérique ambiante,

une dépression mesurée par le manomètre.

si le sol est réhumidifié, la dépression provoque un retour de

l'eau dans le tensiomètre et le manomètre indique le nouvel

équilibre obtenu.

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Page 26: Pilotage  d'irrigation h

PRÉPARATION DES APPAREILS

Préparer correctement les tensiomètres : la difficulté

majeure réside dans la nécessité d'obtenir une saturation

complète de tous les pores de la bougie, ainsi que d’éliminer

toutes les bulles de gaz que peut contenir l'eau.

Principe

a) bonne saturation des Pores de

la bougie

b) remplissage de l'appareil avec

de l'eau colorée

c) dégazage maximal de l'eau

(y compris celle du manomètre)

d) fermeture étanche

e) contrôle de la valeur d'origine

f) contrôle souhaitable du

manomètre avec un autre

appareil en dérivation

Chronologie

1) remplir d'eau colorée

2) suspendre hors d'eau

quelques minutes

3) bougie dans l'eau, aspirer 3

mn *

4) fermeture -contrôle

d'origine(bou-

gie seule dans l'eau) - quelques

minutes

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Page 27: Pilotage  d'irrigation h

MISE EN PLACE DES TENSIOMÈTRES

Avec une barre métallique, de même diamètre que le

tensiomètre, sur laquelle on fait un repère de profondeur, on réalise

un avant-trou. Avant de retirer cette tige, on s'assure qu'aucun

élément grossier ne puisse tomber dans l 'orifice.

On introduit ensuite dans l 'avant-trou 2 à 3 cm 3 de boue

épaisse, confectionnée avec des éléments fins du sol en place.

Le tensiomètre est alors placé de force à la profondeur voulue

(un repère ayant été fait sur la tige); ne pas oublier d'ouvrir le

tensiomètre avant de l 'enfoncer dans l 'avant-trou.

Les tensiomètres sont généralement util isés par paire  : l ’un (A)

aux ¾ de la profondeur normale de la zone racinaire. Chaque

installation (deux tensiomètres) est permanente pour une saison de

culture. Les deux tensiomètres procurent une information optimale

des conditions hydriques en sous-sol intéressant la croissance de la

culture, 90% de ses besoins en eau se situant au-dessus des ¾ de

sa zone racinaire, et permettant un contrôle efficace de l’ irrigation.

27

Page 28: Pilotage  d'irrigation h

Le tensiomètre (A) indique une demande en eau. Le

tensiomètre (B) indique le temps et la profondeur de pénétration.

Les tensiomètres permettent d’entretenir l ’optimum des conditions

nutritionnelles en état hydrique du système racinaire de la culture.

Le nombre de tensiomètres nécessaires varie avec le type de

culture, et les caractéristiques du sol. Dans les situations les plus

favorables : surface plane, sol homogène, larges surfaces irriguées,

une installation peut être représentative d’une étendue atteignant 8

hectares. Pour des sols de topographie et de constitutions

irrégulières, i l faudra multiplier les installations.

Dans le cadre de suivi de culture, des visites périodiques aux

installations permettent de relever les indications des deux

tensiomètres (A) et (B).

Le tensiomètre (A) répond en premier l ieu à l’assimilation de

l’eau par les cultures. Dans la gamme de 30 à 60 centibars, i l est

souhaitable d’arroser. Durant et après l’arrosage, la lecture pourra

être de 0 à 15 centibars.

Le tensiomètre (B) renseigne sur la quantité maximale d'eau

que la parcelle peut retenir. Une valeur d'environ 10 centibars

indique la fin de l 'opération de l ' irrigation.

Un essai avec chaque type de sol et de système d'irrigation permet

de déterminer les conditions d'arrosage optimales. Il importe en

effet d'optimiser les conditions hydriques des sols .dans lesquels se

développent les cultures (rendement) sans gaspillage d'eau, ni

entraînement des éléments nutritifs.

28

Page 29: Pilotage  d'irrigation h

COMMENT TRAVAILLER AVEC LE TENSIOMETRE ?

0 à 10 cbar sol saturé - se produit pendant un jour ou deux suivant

l'irrigation. Une lecture continue dans ce secteur indiquerait un sol

noyé mauvaise aération des racines (formation de pourriture) -

formation de nappe.

10 à 20 cbar sol à sa capacité de rétention (ou capacité au champs).

Cette plage de tension correspond à un sol bien drainé, et en théorie

correctement aéré, donc à une zone où la plante pourra se

développer dans des conditions optimales. L'on gérera de façon

différente l'information donnée par cette plage suivant les modes

d'irrigation (aspersion, gravitaire. goutte à goutte, etc ... ). Pour le

goutte à goutte, les valeurs de 10 à 20 cbar sont relevées à 30 à 45

cm du point d'arrosage (pour sol léger).

30 à 60 cbar   : Début de l'arrosage (exception faite pour le goutte à

goutte). L'aération des racines est alors assurée. Sous des climats

chauds et secs, et pour des sols sableux à structure grossière, le

début d'irrigation a lieu pour les valeurs les plus faibles de cette

gamme. Les valeurs les plus fortes conditionnent l'irrigation sous les

climats humides, froids et pour des sols à fort pouvoir de rétention.

Dans cette gamme de valeurs,

30 à 60 cbar, les réserves en eau du sol compensent les irrégularités

d'arrosage dans le temps ou dans l'espace.

70 cbar, et plus : N'indique pas forcément que toute l'eau présente

dans le sol a été utilisée par les plantations, mais que la disponibilité

en est insuffisante pour une croissance normale.

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Page 30: Pilotage  d'irrigation h

Les avertissements irrigation

Les études sur les besoins en eau des cultures et le

développement des informations météorologiques ont permis

l 'établissement d'une aide à la décision grâce au développement

des avertissements irrigation.

Leur emploi concerne aussi d'autres techniques d'irrigation et

diverses situations (plein champ, serre).

Les avertissements irrigation sont pratiqués dans la plupart

des régions où l ' irrigation s'est développée. Leur "audience" s'est

accrue au cours des années, tant par le nombre des départements

concernés que par les moyens de diffusion mis en œuvre.

Sont rappelés ci-après : les principes, les l imites de validité et

les précautions d'emploi des avertissements-irrigation, sans oublier

les complémentarités avec d'autres méthodes plus ou moins

sophistiquées.

Par définition, les avertissements délivrent une information,

fournie

périodiquement au moyen de divers supports, en vue d'aider les

lrrigants dans leur décision.

Cette information a pour but d'optimiser la production des

cultures, d'améliorer l 'efficacité de l 'eau et des moyens mis en

œuvre, d'éviter le gaspillage de la ressource et de maîtriser les

impacts sur l 'environnement.

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Page 31: Pilotage  d'irrigation h

Ce que recouvre cette définition

Une information

- sur l 'opportunité d'irriguer,

- util isant des données climatiques (notamment

l 'évapotranspiration),

- les rythmes de consommation des cultures, les périodes

critiques,

- accompagnée de conseils agronomiques adaptés à une

zone donnée,

- associée parfois à des prévisions météorologiques.

fournie périodiquement au moyen de divers supports

- journée (répondeur téléphonique, radio ... ),

- semaine, décade (bulletin, presse, télécopie...

- en fonction de circonstances climatiques diverses,

- à la demande de l 'agriculteur (télématique).

avec pour objectif d'aider les irrigants

dont les structures d'exploitation, les sols, les moyens d'irrigation et

les stratégies de production peuvent différer.

dans leur décision

- Quand ? Combien ? et notamment début et fin d'irrigation, -

Avec adaptation par l 'agriculteur (pluie, observations au champ,

contraintes de son équipement).

31

Page 32: Pilotage  d'irrigation h

pour améliorer l'efficacité de l'eau et des moyens mis en

œuvre

En concourant à une meilleure gestion de l 'uti l isation de l 'eau

disponible selon le matériel employé, le tour d'eau, les conditions

climatiques, le niveau des charges, le temps de travail disponible.

pour éviter le gaspillage de la ressource et maîtriser les

impacts

sur l'environnement

- ruissellement, érosion,

- lessivage (nitrates, pesticides).

Suivant le cas, l'avertissement indique :

La demande climatique: ET de référence (ETréf) encore

nommée ETP

L'irrigant doit s'assurer que cette information est obtenue dans

des conditions représentatives de ses propres conditions

d'util isation.

La demande climatique: ETP (ETref) et le coefficient cultural

kcl

L'irrigant calcule ETM = kc.ETP à partir des valeurs de kc

données avec la culture et son stade phénologique.

Pour calculer son bilan, l ' irrigant mesure la plUie2 et prend en

compte l 'état du réservoir sol.

Les éléments du bilan : ETP (ETréf), kcl et pluie

Attention, compte tenu de la variabilité de la pluie dans

l 'espace, on ne peut retenir les valeurs moyennes régionales de

la. pluie. Il faut mesurer la pluie sur l 'exploitation...

Donc, encore dans ce cas, l ' irrigant mesure la pluie et prend

en compte la situation de son réservoir sol pour calculer son

bilan.

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Page 33: Pilotage  d'irrigation h

Le bilan

Le bilan est calculé et donné par culture, par type de sol et par

zone. Cela suppose que les Caractéristiques de la zone soient

très homogènes à tous points de vue et que le bilan type soit

représentatif des conditions de l 'exploitation, ce qui est rare.

Ce type de bilan nécessite d'intégrer des dates et doses

d'irrigation standards. Si l 'agriculteur s'en écarte, i l devra

continuellement s'ajuster.

Date et / ou dose d'irrigation

Certains avertissements vont jusqu'à indiquer, à partir du

calcul du bilan, la date à laquelle il faut irriguer et/ou un exemple

de dose à apporter. I l faut insister sur le caractère strictement

indicatif d'une information aussi élaborée. En effet, cette donnée

doit tenir compte des facteurs au niveau de la parcelle dont seul

l ' irrigant a le contrôle. Ainsi, même dans ce cas, sa participation

est nécessaire.

Moyens de diffusion de l'information

Presse, radio, répondeur téléphoniques

L'information est brève (ETP,P), générale et concerne une

zone étendue ; elle ne donne que l 'estimation d'une valeur

moyenne prise comme référence pour le calcul des bilans

hydriques.

Bulletins écrits transmis par courrier ou par fax

l is permettent en général une information plus élaborée et des

conseils pour le calcul du bilan hydrique et le suivi de l 'évolution

des réserves en eau du sol et des besoins en irrigation.

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Page 34: Pilotage  d'irrigation h

Télématique

Le développement de la télématique rend possible

l 'amélioration des données climatiques de l 'avertissement fondé sur

le bilan hydrique, en recalant celui-ci avec des données réelles

mesurées sur l 'exploitation (Pluie, RFU, kc ... ).

L'irrigant peut introduire, par télématique, des données

mesurées pour le calcul personnalisé de ses bilans hydriques.

Téléchargement des données météorologiques

Cette évolution est prévisible dans un avenir proche. Dans ce

cas, l 'exploitant pourra exploiter ses données comme il le souhaite.

Les avertissements irrigation ne sont pas assez développés en

Tunisie, mais dans un proche avenir, avec le développement des

techniques de communication (Internet …) tout sera possible.

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Page 35: Pilotage  d'irrigation h

Des capteurs pour demain outils de contrôle de l’état

hydrique du végétal

Le pilotage de l ' irrigation est habituellement réalisé à partir de

contrôles indirects de l 'état hydrique de la culture, tels que des

mesures dans le soi ou le bilan hydrique ; or, comme l'ont montré de

nombreuses études, le végétal est le meilleur indicateur de son

propre état et de ses interactions avec le milieu. Les

développements technologiques récents ont permis la mise au point

de matériels de mesures permettant des contrôles directs sur la

plante ou le couvert végétal. Les outils sont mis en œuvre à

différentes échelles :

-échelle d'espace : l ' indicateur repose sur des mesures plus ou

moins intégratrices, depuis un organe d'une plante jusqu'à une

parcelle entière,

- échelle de temps : l ' indicateur fonctionne sur une période

plus ou moins longue allant du pas journalier (voire horaire ou

inférieur) aux étapes clés du cycle de développement de la

culture. Dans ce dernier cas, i ls peuvent alors être des

indicateurs de déclenchement de l ' irrigation de complément des

cultures peu exigeantes en eau (cultures d'hiver, sorgho,

tournesol) ; à l 'opposé, les mesures avec intervalle de temps

court sont nécessaires pour la micro-irrigation.

Il convient de rappeler que l 'uti l isation de tout indicateur

suppose que soient bien connues la cinétique de celui-ci (sens de

variation par rapport à l 'état hydrique ... ) et ses valeurs

expérimentales seuils. On sous-entend alors, qu'au-delà de ces

seuils, le fonctionnement de la plante et du couvert végétal est

perturbé et pénalisé de manière irréversible pour les objectifs finaux

de production.

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Page 36: Pilotage  d'irrigation h

Sont décrits ci-après, les outils actuellement développés et

fondés sur les indicateurs suivants :

- Potentiel hydrique foliaire.

- Température de surface.

- Microvariation de diamètre d'un organe.

- Etat de développement du couvert foliaire.

- Flux de sève.

POTENTIEL HYDRIQUE FOLIAIRE

Principe

Biologique

La perte en eau des tissus induit une force de liaison

croissante de l 'eau dans la plante. Cette force est caractérisée par

une variable appelée potentiel hydrique, exprimée communément

en terme de dépression.

Le matin avant l 'ouverture des stomates et après quelques

heures sans transpiration importante, on mesure les valeurs de

dépression les plus faibles qui représentent le potentiel hydrique

de base. En l 'absence de déficit en eau, ces valeurs sont en

général comprises entre -2 et -4 bars' chez les plantes annuelles.

Durant la journée sous l 'effet du déséquilibre entre la transpiration

et l 'alimentation hydrique, la dépression s'accroît. En l 'absence de

contraintes marquées, les valeurs atteignent alors -8 à -20 bars'

selon les cultures et les conditions climatiques. Les valeurs

maximales sont observées à partir de midi solaire.

En cas de déficit hydrique d'une journée à l 'autre, la plante ne

peut réhydrater ses tissus pendant la nuit. Le potentiel hydrique

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Page 37: Pilotage  d'irrigation h

de base et le potentiel à midi solaire ne retrouve pas les valeurs ci-

dessus mentionnées. Ce décalage permet alors de diagnostiquer

un stress hydrique de la plante.

Physique

Le potentiel hydrique de base caractérise un état d'équilibre de

l 'eau entre le sol et la plante (au lever du jour).

La méthode de mesure consiste à enfermer une feuille dans

une enceinte étanche et à la soumettre à une pression croissante,

jusqu'à observer un ménisque de sève à l 'extrémité du pétiole .

Cette mesure est habituellement réalisée sur la dernière feuille

apparue et pleinement développée.

Perspectives

Cet indicateur constitue en premier l ieu un appui essentiel au

diagnostic agronomique. Des études en cours laissent entrevoir la

possibil ité d'util iser le potentiel hydrique à midi solaire

(affranchissement par rapport à la contrainte horaire).

Les stratégies de pilotage d'irrigation pourront être

développées pour un certain nombre de cultures particulièrement

pour le déclenchement du premier apport. Elles se heurtent

encore à des contraintes de mise en oeuvre (absence

d'automatisation).

Il est possible de réaliser des chambres spécifiques moins

onéreuses, avec une purge à 1 0 bars.

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Page 38: Pilotage  d'irrigation h

Dispositif de mesure du potentiel foliaire

(modifiée d’après Cibrario,1990)

Effet de l’application d’une pression croissante

(modifiée d’après Cruiziéat et Tyrée,1990)

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Page 39: Pilotage  d'irrigation h

TEMPERATURE DE SURFACE DU COUVERT

Principe

Biologique

Si un déficit hydrique apparaît, les stomates se ferment ; la

transpiration décroît et la température du couvert végétai

augmente jusqu'à ce qu'un nouvel équilibre entre le couvert et

l 'atmosphère soit atteint.

Physique

Comme tous les corps, les végétaux émettent un rayonnement

dont les Caractéristiques varient avec leur température. Aux

températures usuelles des végétaux, le maximum de rayonnement

émis se situe dans l ' infra-rouge thermique que l 'on peut mesurer à

l 'aide d'un radiothermomètre portable. On en déduit la température

de surface du couvert.

Perspectives

Méthode prometteuse sous climat stable, assez bien calée

pour certaines cultures qui couvrent correctement le sol, mais qui

nécessite encore de faire ses preuves à travers la mise en place

d'un réseau d'expérimentation et de référence.

D'autres indices thermiques sont également à l 'étude.

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Page 40: Pilotage  d'irrigation h

MICROVARIATION DE DIAMETRE D’UN ORGANE

Principe

Biologique

Au lever du soleil, la plante commence à transpirer et, si la

journée est claire, cette transpiration sera croissante jusqu'au

moment de plus forte demande climatique, environ une heure après

le passage du soleil au zénith (midisolaire).

Au cours de cette phase, la plante transpire plus d'eau qu'elle

ne peut en absorber par ses racines, même en sol bien humide.

Pour compenser ce déficit provisoire, la plante util ise la capacité

tampon d'une partie de l 'eau de ses tissus : ceux-ci perdent de

l 'eau, leur diamètre diminue (contraction).

Dès que la transpiration cesse d'augmenter, les tissus

récupèrent de l 'eau. Si celle-ci est suffisamment disponible dans le

sol, i ls retrouvent leur turgescence initiale et peuvent exprimer une

croissance : différence entre les diamètres à l 'aube à vingt-quatre

heures d'intervalle (évolution nette EN).

Mais quand l'eau du sol se fait rare et plus difficile à extraire,

les tissus ne peuvent pas récupérer sur les cycles de vingt-quatre

heures, la croissance ne peut pas s'exprimer, la déshydratation

s'installe, et l 'évolution nette (EN) devient nulle ou négative.

Parallèlement, l 'amplitude de contraction diurne (ACD) augmente de

jour en jour , jusqu'à atteindre et franchir ce que l 'on définit comme

un seuil de stress.

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Page 41: Pilotage  d'irrigation h

Physique

Des capteurs de déplacement mesurant au 1/100e de mm près

les microvariations de diamètre sont placés sur des organes, fruits

ou tiges (branches), de plantes de la parcelle. Les données sont

recueill ies sur une centrale d'acquisition et peuvent être analysées

par un logiciel.

Perspectives

Actuellement, les systèmes commercialisés en France avec

plusieurs capteurs, permettent le pilotage automatisé de l ' irrigation ;

ceux comprenant un seul capteur sont des outils de diagnostic et

d'aide à la décision.

La nécessité d'éviter les erreurs d'analyse en cas d'excès

d'eau conduit à développer de nouveaux dispositifs intégrant des

capteurs tensiométriques. Par conséquent, un contrôle associé de

l 'état hydrique du sol (tensiométrie) est recommandé ; ainsi, i l est

prévu que le logiciel du module d'acquisition et de décision puisse

41

Page 42: Pilotage  d'irrigation h

gérer divers capteurs, notamment de type tensiométriques

(Watermark).

Cet indicateur est souvent util isé en expérimentation comme

outil d'information permanente sur le fonctionnement d'une culture.

Système automatisé ; fonctionnant et commercialisé depuis

plusieurs années, ce qui assure une assez grande fiabilité du

matériel.

Facilité de mise en place sur le terrain (notamment avec des

capteurs à montage simplifié) ; autonomie électrique, par pile ou

batterie.

Système orienté vers la régularisation du calibre, en

arboriculture, et permettant également, dans certains cas,

l 'amélioration de la qualité gustative.

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Page 43: Pilotage  d'irrigation h

ÉTAT DE DEVELOPPEMENT DU COUVERT FOLIAIRE

Principe

Biologique

La croissance et/ou la régression des surfaces foliaires de

certaines espèces évolue de façon marquée en fonction de l 'état

hydrique des plantes.

Physique

Dans la phase d'établissement du couvert végétal, i l est

possible d'appréhender le développement foliaire par l 'évolution de

l ' interception de l 'énergie lumineuse ; elle est obtenue par la

différence entre le rayonnement mesuré, dans une bande de

longueur d'onde donnée, par un capteur placé au sommet de la

végétation et un autre au sol, au sein de la culture .

L'efficience d'interception Ei est calculée en faisant le rapport

entre cette différence et l 'énergie incidente au sommet du couvert.

On peut aussi en déduire l ' indice foliaire IF2 , à partir d'un

étalonnage de l 'appareil pour les différentes cultures.

Perspectives

Outil de diagnostic plus que de pronostic.

Mise au point des règles de pilotages et adaptation en cours sur

d'autres cultures.

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Page 44: Pilotage  d'irrigation h

FLUX DE SEVE (espèces ligneuses)

Principe

Biologique

La mesure du débit de sève qui transite depuis les racines

jusqu'aux feuilles permet une évaluation approchée de la

transpiration réelle.

Physique

Sur les espèces ligneuses, on util ise un fluxmètre, appareil

équipé de deux sondes enfoncées à l ' intérieur du tronc en deux

points distants verticalement de quelques centimètres et dont une

est une sonde électrique chauffante. La quantité de chaleur fournie

par cette sonde est évacuée plus ou moins rapidement selon le flux

de sève. La différence de température entre cette sonde chaude et

la sonde de référence placée en aval, sert de base au calcul du flux.

Perspectives

Stratégie à établir.

Automatisation envisageable.

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Page 45: Pilotage  d'irrigation h

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