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Psychologie de l’ENFANT & de l’ADOLESCENT Peddy CALIARI CAPA-SH 1

Peddy CALIARI CAPA-SHpeddycaliari.com/ : en 1970, Dodson publiait un ouvrage intitulé Tout se joue avant 6 ans, laissant ainsi penser que le développement de l’individu ne pouvait

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Psychologie de

l’ENFANT & de l’ADOLESCENT

Peddy CALIARI

CAPA-SH

1

Objectifs du cours

Cognition de l’enfant/adolescent

Relations sociales

Développement psychoaffectif

Troubles de l’enfance/adolescence

Comprendre

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Qu’appelle-t-on ‘‘psychologie du développement’’ ??

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La psychologie du développement traite du développement de l’individu et souvent plus spécifiquement de celui des enfants et des adolescents.

Cette discipline fait un va-et-vient entre discours théoriques et scientifiques.

Illustration : en 1970, Dodson publiait un ouvrage intitulé Tout se joue avant 6 ans, laissant ainsi penser que le développement de l’individu ne pouvait plus changer par la suite.

Définitions

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En 2006, l’INSERM publiait un rapport intitulé Troubles des conduites chez l’enfant et l’adolescent, soulevant un débat majeur dans l’ensemble de la société française, car il mettait en avant des signes prédictifs de la délinquance et ce, avant l’âge de 3 ans.

Membre du collectif ‘‘Pas de zéro de conduite chez les enfants de 3 ans’’, Delion fait paraître en 2008 l’ouvrage Tout ne se joue pas avant 3 ans, ni même avant ‘’7 ans, le fameux âge de raison’’.

Définitions

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La psychologie du développement correspond à l’étude du psychisme dans sa formation et ses transformations, en insistant sur l’explication des processus de changement.

Parmi les facteurs intervenant dans cette explication, nous trouvons les contextes de vie pluriels que l’individu rencontre.

La présence des psychologues auprès des enfants date d’environ une quarantaine d’années, après que la vision de l’enfant ait évolué, passant d’un ‘‘tube digestif aveugle, sourd et muet’’ à une personne ayant des compétences précoces, capable dès la naissance d’interagir avec le monde qui l’entoure.

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La prise en compte de l’enfant comme un individu à part entière fait suite à la Seconde Guerre Mondiale et au constat de l’O.M.S. d’un certain nombre de carences tant physiques que psychologiques chez les jeunes enfants.

Suite aux travaux de Spitz et Bowlby notamment, l’enfant devient un véritable acteur de son développement au sein de la société.

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Hospitalisme

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René SPITZ (1887-1974)

(A) Des enfants nés de mère en prison, mais s’occupant de leur enfant la journée, avec l’aide d’une soignante expérimentée.

(B) Des enfants nés et placés en orphelinat, recevant des soins, mais privés de toute chaleur humaine.

(1) Phase de pleurs, car l’enfant sait qu’avant, les pleurs faisaient revenir sa mère.

(2) Phase d’arrêt du développement (perte de poids, ralentissements cognitif et moteur).

(3) Phase du retrait et du refus de contact (dépression anaclitique*).

Ces découvertes ont permis de modifier les conditions de vie des nourrissons dans les services hospitaliers, pénitentiaires et autres.

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Dans le milieu scolaire, les travaux réalisés par la commission Langevin-Wallon, oeuvrant pour l’élaboration d’un plan de réforme scolaire démocratique, aboutissent en juin 1947 à la parution d’un rapport fondant la profession de psychologue scolaire.

Ces propositions ont été suivies d’un travail en collaboration entre Henri Wallon et René Zazzo, permettant au fil du temps la présence de ces professionnels dans les établissements scolaires.

Le rapport Langevin-Wallon (1947) poursuit un triple objectif :

Aider à l’adaptation réciproque de l’écolier et de l’école

Assurer le dépistage et l’aide aux enfants handicapés

Étudier les conséquences psychologiques des méthodes et des programmes.

Champs et pratiques de la psychologie du développement

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Du point de vue de la pratique professionnelle, la psychologie du développement mène à la profession de psychologues intervenant auprès d’enfants et d’adolescents.

Les secteurs d’emploi peuvent être variés dans les champs éducatif, de la santé ou de la protection maternelle et infantile (PMI), structures d’accueil de la petite enfance (crèches, haltes-garderies), aide sociale à l’enfance (ASE), écoles maternelles et primaires, collèges, lycées, instituts médico-pédagogiques (IMP), instituts médico-professionnels (IMPro), instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques (ITEP), services de soins et d’éducation spécialisée à domicile (SESSAD), centres médico-psycho-pédagogiques (CMP), etc.

L’ensemble de ces secteurs d’emploi relève du secteur public, du privé ou conventionné, ou du libéral (Ricaud-Droisy et al., 2008).

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Quelles sont les méthodes pour étudier le développement de la naissance à l’adolescence ?

?

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Étudier l’enfant de sa naissance à l’adolescence suppose de disposer de méthodes pour recueillir les données nécessaires.

Il faut distinguer le recueil de données directes et indirectes.

Les données directes sont celles recueillies directement par le psychologue ou le chercheur.

Les données indirectes sont celles recueillies par l’intermédiaire d’un tiers (le sujet lui-même, parent...).

L’étude du développement de l’enfant suit toujours un objectif qui correspond à une démarche rigoureuse du psychologue ou du chercheur.

Question de départ, formulation d’hypothèses, construction de la méthodologie de recueil de données, constitution des échantillons et interprétation des données.

Méthodes d’étude

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Martinot (2004, 2005) a travaillé sur les indices physiologiques et comportementaux les plus fréquemment utilisés pour étudier le développement des nourrissons.

Le rythme cardiaque. Il est assez facile d’enregistrer l’activité cardiaque à l’aide d’un électrocardiogramme. On établit au préalable un rythme moyen (avec un minimum et un maximum), puis on observe la réaction à la stimulation.

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L’OBSERVATION?

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L’observation est une méthode d’investigation scientifique consistant à enregistrer par les sens, systématiquement, les caractères et les transformations de l’objet étudié (Richelle, 1991).

Elle consiste en un enregistrement de faits directs ou indirects, sans intervention du chercheur qui pourrait conduire à faire varier systématiquement certains facteurs dans le but de constater les effets de ces variations.

L’observation consiste en psychologie à porter un regard sur un comportement ou une situation, sans intention d’introduire une variation dont on pourrait observer les effets.

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Qu’observe-t-on ??

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Les différents aspects du comportement :

Comportement moteur, verbal, mimiques, postures.

Interactions verbales, physiques, mais également affiliatives, agonistiques, altruistes.

Ces aspects observés du comportement apparaissent le plus fréquemment de manière spontanée, c’est-à-dire sans intervention aucune de l’observateur.

Cependant, dans certains cas, il peut être nécessaire de provoquer certains comportements en plaçant le ou les sujets(s) dans un situation précise.

Méthodes d’étude : l’observation

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Il existe différents types d’observation :

L'observation occasionnelle qui naît de la vie courante et n'obéit à aucune règle. Réalisée sur soi-même ou ceux qui nous entourent. Facile à réaliser, elle n’a cependant pas de portée scientifique.

L’observation naturaliste est l’investigation d’un phénomène naturel ou culturel sans que le chercheur intervienne dans le déroulement du phénomène. On parle d’observation fortuite ou d’observation du comportement spontané.

L’observation systématique est la plus utilisée en psychologie. Elle consiste en une méthode de recherche rigoureuse dans laquelle les conditions d’observation sont clairement définies et répondent aux exigences scientifiques (données vérifiables et communicables).

Méthodes d’étude : l’observation

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Dans le cas de l’observation systématique, il est nécessaire de :

Limiter et définir les observables : notre capacité de traitement de l’information est limitée dans le temps et dans la quantité (tri sélectif).

L’exigence de communicabilité de ces éléments suppose de les définir clairement pour qu’ils puissent être compris par d’autres chercheurs.

Définir strictement les conditions de recueil des données : conditions d’observation, lieu, moment, durée, répétition, les consignes, la posture du chercheur (participante ou non).

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L’observation en laboratoire qui s’effectue dans un lieu spécifique organisé pour l’observation en plaçant généralement les sujets dans des conditions identiques.

L’avantage est de pouvoir comparer les sujets soumis à des conditions expérimentales similaires, mais l’inconvénient est de pouvoir rencontrer des sujets ne se comportant pas, dans une telle situation, comme ils le font d’ordinaire.

L’observation en milieu habituel de vie (observation de terrain). Le sujet est observé en milieu naturel, presque comme si l’observateur était absent.

L’avantage est de pouvoir s’appuyer sur un comportement spontané dans un milieu connu, mais l’inconvénient peut être parfois la difficulté de généralisation des résultats obtenus, car les conditions d’observation ne sont pas forcément strictement identiques pour tous les sujets.

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Expérience de MilgramStanley Milgram (psychologue américain)

Évaluer le degré de désobéissance d’un individu face à une autorité qu’il juge légitime.

Vise à analyser le processus de soumission à l’autorité, notamment lorsqu’elle induit des actions qui posent des problèmes de conscience et de morale au sujet.

expérimentateur

enseignant* (réellement évalué)

élève(acteur)

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62 %450 volts !

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C’est l’objet d’étude qui va orienter l’observation vers le laboratoire ou vers le terrain; dans les deux cas, l’observation systématique est présente.

L’observation des comportements passent par l’élaboration de grilles d’analyse (éthogrammes).

Ces répertoires comportementaux rendent compte de l’ensemble des praxèmes (unités de comportement définies par un verbe d’action) observés.

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Une grille d’observation est utile, car elle permet de faire une analyse approfondie des comportements des élèves.

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Avantages

Pour concevoir la grille d’observation, il faut identifier ce que l’on veut observer et choisir une façon pratique et visuelle de le représenter sur une grille.

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Inconvénients

Les informations qu’il est possible de recueillir à l’aide d’une grille permettent seulement de constater que des élèves sont démotivés, par exemple.

Elles n’indiquent pas les perceptions des élèves à l’origine de leur démotivation.

Même si elle aide l’enseignant à poser des jugements plus objectifs sur ses élèves, la grille d’observation demeure un instrument subjectif, car elle permet seulement d’interpréter certains comportements.

Or, toute interprétation est subjective et induit une lecture de la réalité qui n’est pas nécessairement juste.

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Semaine :Groupe :Semaine :Groupe :Semaine :Groupe :Semaine :Groupe :Semaine :Groupe :Semaine :Groupe :Semaine :Groupe :

COMPORTEMENTS D’ÉVITEMENTCOMPORTEMENTS D’ÉVITEMENTCOMPORTEMENTS D’ÉVITEMENTCOMPORTEMENTS D’ÉVITEMENTCOMPORTEMENTS D’ÉVITEMENTCOMPORTEMENTS D’ÉVITEMENTCOMPORTEMENTS D’ÉVITEMENT

L’élève retarde le moment de se mettre au travail

L ’ é l è v e f a i t s e m b l a n t d e travailler

L’élève demande de quitter la classe

L’élève pose des questions inutiles

L’élève dérange les autres Total*

Julien

lundimardijeudi

vendredi

xx-

xxxxxxxx

xx-

xxxxxx

xxxxxxxxxx

xxxxx

xxxx-

xxxxx

xxxxxxxxx

xxxxx

148

1419

Total 10 8 15 9 14 11,2

Myriam

lundimardijeudi

vendredi

xxxx

xxxxxxxx

xxxxxxxxxxx

xxxxx

xx-

xxxx

xx-

xxx-

xx-

xxxxxxx

126

1416

Total 12 16 6 5 9 9,6

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L’exemple précédent permet de compiler les stratégies d’évitement au jour le jour, et ce, pendant une semaine.

Si l’on désire plutôt savoir dans quelles situations ces stratégies se produisent (e.g., activités collectives, lorsque l’élève est seul, lors des évaluations), il suffit d’inscrire ces situations dans la colonne de gauche, à la place des journées.

MODE D’ANALYSE

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Il faut examiner les totaux obtenus dans la colonne de droite.

S’ils sont élevés, c’est que l’élève a recours à de nombreuses stratégies d’évitement.

Pour juger de la fréquence d’apparition d’une stratégie en particulier, il faut se reporter au total indiqué au bas de la colonne s’y rapportant.

MODE D’ANALYSE

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En examinant le cas de Myriam, on se rend compte que sa stratégie d’évitement la plus fréquente consiste à faire semblant de travailler.

Avec une telle grille, l’enseignant peut également mieux voir les journées durant lesquelles l’élève est le plus démotivé.

Dans le cas de Julien, on constate l’utilisation de stratégies d’évitement plus fréquente le lundi (retour de week-end) et en fin de semaine (veille de week-end).

MODE D’ANALYSE

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