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PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

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PARTIE I –PARTIE I –CONSTATCONSTAT

Les conséquences de la Les conséquences de la croissance sur le croissance sur le

développement durabledéveloppement durable

Page 3: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

La croissance économique La croissance économique infinieinfinie fondée sur l’utilisation de ressources fondée sur l’utilisation de ressources finies et épuisablesfinies et épuisables, , n’est pas durablen’est pas durable

La croissance démographique et son La croissance démographique et son accélération récente = un risque accru accélération récente = un risque accru de pression sur l’environnementde pression sur l’environnement

Introduction

Page 4: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

Le changement climatique menace Le changement climatique menace l’humanité toute entière, mais ce sont les l’humanité toute entière, mais ce sont les pauvrespauvres, une catégorie qui n’est pas , une catégorie qui n’est pas responsable de la dette écologique que responsable de la dette écologique que nous accumulons, qui sont confrontés aux nous accumulons, qui sont confrontés aux coûts humains les plus immédiats et les coûts humains les plus immédiats et les plus sévères plus sévères

Le changement climatique érode le Le changement climatique érode le potentiel humainpotentiel humain, les , les libertés libertés et les et les droits droits de l’hommede l’homme

Source : Rapport du PNUD 2007- 2008Source : Rapport du PNUD 2007- 2008

Page 5: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

I – Des conséquences dommageables

II – Surtout pour les pays les plus pauvres

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I- Des conséquences dommageables

A.Le réchauffement climatique

B. L’épuisement des ressources naturelles

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A – Le réchauffement climatique

1 – Une augmentation des températures moyennes

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L’augmentation des L’augmentation des émissions deémissions de CO CO2 2 entraentraîne îne

uneune augmentation d augmentation des concentrations et des es concentrations et des temptempéératuresratures

En 100 ans, la En 100 ans, la terre s’est terre s’est rréchauffée de 0,7échauffée de 0,700CC

Les concentrations Les concentrations atmosphériques de atmosphériques de CO2 croissent de CO2 croissent de 1,9 ppm par an. 1,9 ppm par an. Elles ont atteint Elles ont atteint 379 ppm en 2005379 ppm en 2005

Entre 2000 et Entre 2000 et 2005, en moyenne 2005, en moyenne 26 Gt CO26 Gt CO22 ont été ont été relâchées dans relâchées dans l’atmosphère l’atmosphère chaque annéechaque année

Page 9: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

Réchauffement prévu de l’ordre de 4°CRéchauffement prévu de l’ordre de 4°CSelon les conclusions du dernier rapport des Selon les conclusions du dernier rapport des

experts sur les changements climatiques (IPPC) experts sur les changements climatiques (IPPC) les résultats des modèles restent dispersésles résultats des modèles restent dispersés

A1F1A1BA1TA2B1B2IS92a

7

6

5

4

3

2

1

0

1800 1900 2000 2100

années

Intervalles pour 2100 pour les

différents modèles

Cha

ngem

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en t

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érat

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°C

Source GIEC 2001 © C. Brodhag, ENSM SE, http://www.brodhag.org

Page 10: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

2- LES REPERCUSSIONS DU 2- LES REPERCUSSIONS DU RECHAUFFEMENT RECHAUFFEMENT

CLIMATIQUECLIMATIQUE

Page 11: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

La diminution de la biodiversitéLa diminution de la biodiversité

Indice des espèces forestières, 1970-2000

1,4

1,2

1,0

0,8

0,6

0,4

0,2

1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000

Indice des espèces d’eau douce, 1970-2000

1,4

1,2

1,0

0,8

0,6

0,4

0,2

1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000

Indice des espèces marines, 1970-2000

1,4

1,2

1,0

0,8

0,6

0,4

0,2

1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000

L’indice « Living Planet » du WWF montre que la biodiversité de la planète diminue à un rythme comparable à celui des grandes extinctions de masse du passé.Source WWF : www.panda.org

© C. Brodhag, ENSM SE, http://www.brodhag.org

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3- LE RECHAUFFEMENT 3- LE RECHAUFFEMENT AGGRAVE PAR LE AGGRAVE PAR LE

GASPILLAGE DE L’EAU GASPILLAGE DE L’EAU PAR L’HOMMEPAR L’HOMME

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La disponibilité en eauLa disponibilité en eau

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

4000

4500

Japon France Espagne Chine Inde Turquie Kenya

2000

2050, sans changement climatique

2050, avec changement climatique

m3/personne/an

D’après IPCC, 1998 cit. in Martin Beniston, Directeur de l'unité de géographie (Université de Fribourg - Suisse)© C. Brodhag, ENSM SE, http://www.brodhag.org

Page 14: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

B- VERS UN EPUISEMENTB- VERS UN EPUISEMENT

DES RESSOURCES DES RESSOURCES

NATURELLESNATURELLES ??

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Production primaire totale d'énergie mondiale : 9963 Mtep

1973 : 6040 Mtep 2001 : 9963 MtepOCDE : production primaire totale = 5 317 Mtep

(53 % pour 18,6 % de la population !)

La production d'énergie dans le La production d'énergie dans le monde en 2000monde en 2000

© N. Gondran, ENSM SE

0,1%

24,9%

45%

16,2%

0,9%1,8%

11,1%

pétrole

gaz

nucléaire

hydraulique

combustibles renouvelables déchets 0,5%

23,5%

34,9%

21,1%

6,8%

2,3%

11%

autres

charbon

pétrole

gaz

nucléaire

hydraulique

combustibles renouvelables déchets

autres

charbon

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http://www.peakoil.net/

le gaz naturel et le pétrole conventionnel, le gaz naturel et le pétrole conventionnel, le scénario du pic pétrolierle scénario du pic pétrolier

© C. Brodhag, ENSM SE, http://www.brodhag.org

Page 17: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

Evolution de la consommation d’énergie depuis 1970

Source : Agence interrnationale de l’énergieIE , 2007

Page 18: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable
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II – Qui touche particulièrement les pays pauvres

Page 20: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

Les changement climatique seront Les changement climatique seront dommagedommageables pour l’agriculture des pays en ables pour l’agriculture des pays en

développementdéveloppement

Page 21: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

Risque et vulnRisque et vulnéérabilitrabilitéé

Personne au monde n’est Personne au monde n’est à l’abri du à l’abri du changement climatiquechangement climatique

La vulnLa vulnéérabilitrabilitéé mesure la mesure la capacitcapacité à géré à gérerer les dangers climatiques sans souffrir d’une les dangers climatiques sans souffrir d’une atteinte au atteinte au bien-êtrebien-être potentiellement potentiellement irrirréversibleéversible à long termeà long terme

Le Le niveau de dniveau de dééveloppement humainveloppement humain conditionneconditionne le le processus de transformation processus de transformation des risques en vulndes risques en vulnéérabilitrabilitésés

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Les Les pipièges d’un èges d’un ddééveloppement veloppement humain de faible niveauhumain de faible niveau

Les coûts potentiels du changement Les coûts potentiels du changement climatique ont été sous- estimésclimatique ont été sous- estimés

Les risques climatiques enferment les gens Les risques climatiques enferment les gens dans une spirale descendante de dans une spirale descendante de ddéésavantages qui sape leurs possibilitsavantages qui sape leurs possibilités és d’avenird’avenir

En En ÉÉthiopie, nathiopie, naître pendant une sécheresse ître pendant une sécheresse augmente de augmente de 35 pour cent35 pour cent la probabilit la probabilité des é des enfants d’être mal nourris. Cela se traduit enfants d’être mal nourris. Cela se traduit par près de par près de 2 millions 2 millions d’enfants mal nourris d’enfants mal nourris supplémentaires en 2005.supplémentaires en 2005.

Les femmes indiennes nées lors d’une Les femmes indiennes nées lors d’une sécheresse ou d’une inondation pendant les sécheresse ou d’une inondation pendant les années 70 avaient années 70 avaient 19 pour cent 19 pour cent de chance en de chance en moins d’aller à l’école primaire.moins d’aller à l’école primaire.

Page 23: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

Les risques de catastrophes affectent Les risques de catastrophes affectent de manière disproportionnée les pays en de manière disproportionnée les pays en

développementdéveloppement

• 1 personne sur 1 personne sur 19 est affectée 19 est affectée dans les pays en dans les pays en développementdéveloppement

• Dans les pays de Dans les pays de l’OCDE c’est un l’OCDE c’est un personne sur personne sur 1,5001,500

Un différentiel de Un différentiel de risquerisque

de 79de 79

Page 24: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

Le Rapport mondial du PNUD 2007- 2008 sur Le Rapport mondial du PNUD 2007- 2008 sur le le

développement humain souligne que : développement humain souligne que :

• Les pauvres souffrent et souffriront Les pauvres souffrent et souffriront davantage avec le changement climatique. Ils davantage avec le changement climatique. Ils sont les plus menacés de reculs du sont les plus menacés de reculs du développement humain qui conduisent à des développement humain qui conduisent à des pièges de développement humain.pièges de développement humain.

• Le changement climatique est un problème Le changement climatique est un problème urgent. Nous devons agir maintenant.urgent. Nous devons agir maintenant.

• Tant l’atténuation que l’adaptation sont Tant l’atténuation que l’adaptation sont nécessaires pour réellement lutter contre le nécessaires pour réellement lutter contre le changement climatique et contre les menaces changement climatique et contre les menaces qu’il fait peser sur l’humanité.qu’il fait peser sur l’humanité.

Page 25: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

PARTIE II -PARTIE II -L’IMPERIEUSE L’IMPERIEUSE

NECESSITE D’UN NECESSITE D’UN

DEVELOPPEMENT DEVELOPPEMENT DURABLEDURABLE

Page 26: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

I –DEFINITION DU I –DEFINITION DU DEVELOPPEMENT DURABLEDEVELOPPEMENT DURABLE

« un développement qui répond aux besoins du présent « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : notion :

- le concept de "- le concept de "besoinbesoin", et plus particulièrement des ", et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, etd’accorder la plus grande priorité, et

- l’idée des - l’idée des limitationslimitations que l’ que l’état de nos techniques état de nos techniques et de notre organisation socialeet de notre organisation sociale imposent sur la imposent sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. actuels et à venir. » »

Rapport Brundtland : Notre Avenir à Tous, rapport de la Commission Rapport Brundtland : Notre Avenir à Tous, rapport de la Commission Mondiale sur l'Environnement et le Développement, Les Editions du Fleuve, Mondiale sur l'Environnement et le Développement, Les Editions du Fleuve,

1987, p 511987, p 51

Page 27: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

Au moins trois questions majeures Au moins trois questions majeures sont posées par cette questionsont posées par cette question

Les besoins du présent sont les besoins de qui ?Les besoins du présent sont les besoins de qui ?– L’orientation du rapport : vers une meilleure L’orientation du rapport : vers une meilleure

équité entre les être humains quel que soit équité entre les être humains quel que soit leur territoire d’origineleur territoire d’origine

Quel est l’horizon de temps correspondant au Quel est l’horizon de temps correspondant au futur ?futur ?– Pas d’horizon précisPas d’horizon précis

Et surtout : qui se charge de définir les besoins Et surtout : qui se charge de définir les besoins des générations futures ?des générations futures ?– Idée que c’est la génération actuelle qui doit Idée que c’est la génération actuelle qui doit

faire ses meilleurs efforts pour y parvenirfaire ses meilleurs efforts pour y parvenir……

Page 28: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

II - HISTORIQUE DE LA II - HISTORIQUE DE LA NOTION DE NOTION DE

DEVELOPPEMENT DEVELOPPEMENT DURABLEDURABLE

Page 29: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

Le Développement Durable est un concept internationalLe Développement Durable est un concept internationalné au cours des années 1980 :né au cours des années 1980 :

il revisite les enjeux de la démographie et de la croissanceil revisite les enjeux de la démographie et de la croissance

MalthusEssai sur le principede la population

1798 Révolutionindustrielle…

…puis 30 glorieuses

1968

Club de Rome

+ rapportMeadows

(1972)

1972

Conf. ONU sur l’envt

de Stockholm+ création

PNUE

1980 1987 1992 2002

Stratégie de préservation

mondiale(PNUE/UICN/WWF)

Notre futurcommun(rapport

Brundtlandpour l’ONU)

Sommetde Rio(ONU)

Sommetde Jo’burg

Rio+10(ONU)

Stopper la croissance

démographique ! Forte croissance économique

Croissanceéconomique

zéro !

DéveloppementDurable !

Forte croissance démographique

Fortes perturbations sur l’environnement (ressources/pollution)

Page 30: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

III- Les apports de la notion de III- Les apports de la notion de Développement DurableDéveloppement Durable

par rapport au club de Romepar rapport au club de Rome

Ne pas stopper la croissance économique car Ne pas stopper la croissance économique car elle seule permet l’amélioration des conditions elle seule permet l’amélioration des conditions de viede vie– Parvenir une croissance économique élevée Parvenir une croissance économique élevée

dans les pays en développementdans les pays en développement– Découpler la croissance économique de Découpler la croissance économique de

l’utilisation des ressources épuisables dans l’utilisation des ressources épuisables dans les pays développésles pays développés

– Investir les gains issus de l’activité Investir les gains issus de l’activité économique dans l’innovationéconomique dans l’innovation

Page 31: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

La contradiction entre l'environnement et le développement énoncée par le Club de Rome au début des années 70 pourrait être résolue par la recherche d’un nouveau mode de développement pour lequel la croissance économique serait découplée de la pression sur l’environnement. La commission Brundtland propose en 1987 : le développement durable.

Environnement dégradéEconomie développée

Jeu à somme nulle

Environnement dégradéEconomie sous-

développéeJeu à somme négative

Environnement préservéEconomie sous-

développéeJeu à somme nulle

Approches compétitives

Environnement préservéEconomie développéeJeu à somme positive

Approche coopérative

Développement

durable

d’après Aurélien Boutaud, ENSM-SE, RAE

Le développement durable, une coopération Le développement durable, une coopération entre environnement & développemententre environnement & développement

Page 32: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

IV- UNE MESURE DU IV- UNE MESURE DU DEVELOPPEMENT DEVELOPPEMENT

DURABLE :DURABLE :

L’EMPREINTE L’EMPREINTE ECOLOGIQUEECOLOGIQUE

Page 33: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

QU’EST-CE QUE C’EST ?

Une mesure de la surface nécessaire pour produire les ressources et absorber les déchets d ’un groupe humain

Un indicateur de l’impact global de l’homme sur la planète

Elle s’applique à un individu, une ville, un pays, ou à la Terre

Page 34: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

V – Développement durable et croissance sont ils compatibles ?

Page 35: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

développement durable

IDH, niveau moyen

012345678910

Empreinte écologique (ha/hab)

Besoins des générations

futures

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

11Ind

icat

eur

de

dév

elo

pp

emen

t h

um

ain

–ID

H)

Besoins des générations

actuelles

Le développement durable, une coopération environnement Le développement durable, une coopération environnement & développement : proposition de méthode d'évaluation& développement : proposition de méthode d'évaluation

Niveau de durabilité

écologique

Page 36: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

USA, Australie,

Canada

Europe du Nord et de

l'Ouest

Europe du Sud+ "NPI" Pays "émergents"

d'Asie et d'Amérique du Sud (+ Turquie)

Pays "émergents" d'Afrique du Nord, Moyen Orient, Asie

Pays en voie de développement d'Asie et d'Afrique

012345678910

Empreinte écologique (ha/hab)

Besoins des générations

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0

0,1

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H)

Besoins des générations

actuelles

Performance des nations en matière de Performance des nations en matière de développement durable : combien de planètes?développement durable : combien de planètes?

Nombre de planètes nécéssaires en fonction de l’empreinte écologique

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012345678910

Empreinte écologique (ha/hab)

Besoins des générations

futures

0

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1

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elo

pp

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t h

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ain

–ID

H)

Besoins des générations

actuelles

développement durable

Du chemin du développement "classique" aux Du chemin du développement "classique" aux chemins du développement durablechemins du développement durable

: chemin du développement "classique"

: chemins du développement durable

/5 /3

Page 38: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

Source : En 2050, si nous ne faisons rien, l’empreinte écologique sera deux fois supérieure à la capacité mondiale.

2 hectares/habitant

Page 39: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

Mardi 23 septembre, rien n'a changé dans le quotidien des Terriens. Pas de pénurie dans les magasins d'alimentation, pas de coupure d'eau ou d'électricité inhabituelle. Pourtant, selon l'organisation non gouvernementale canadienne Global Footprint Network, le 23 septembre, un événement important a eu lieu. C'était le "Global Overshoot Day", littéralement "le jour du dépassement global". Il signifie que, entre le 1er janvier et le 23 septembre, l'humanité a consommé les ressources que la nature peut produire en un an. A partir du 24 septembre, et jusqu'à la fin de l'année, l'humanité vit en quelque sorte au-dessus de ses moyens. Pour continuer à boire, à manger, à se chauffer, à se déplacer, elle surexploite le milieu naturel et compromet sa capacité de régénération. Elle entame donc son capital.

Le "jour du dépassement", image destinée à frapper les esprits, a été inventé par les créateurs du concept d'empreinte écologique. Dans la foulée du Sommet de la Terre de Rio, en 1992, les universitaires William Rees et Mathis Wackernagel ont mis au point une méthode permettant de mesurer l'impact des activités humaines sur les écosystèmes.

Selon les calculs de Global Footprint Network, les besoins de l'humanité ont commencé à excéder les capacités productives de la Terre en 1986. Depuis, sous l'effet de l'augmentation de la population mondiale, la date à laquelle l'humanité a épuisé les ressources théoriquement produites en un an n'a cessé d'avancer. En 1996, notre consommation dépassait de 15 % la capacité de production du milieu naturel, et le "jour du dépassement" tombait en novembre. En 2007, c'était le 6 octobre.

Source : G.Dupont , Le jour où l’humanité a épuisé le produit global de la Terre , Le Monde ,24/09/2008

Page 40: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

Source :

EMPREINTE ECOLOGIQUE PAR PAYS

Page 41: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

L'outil utilisé par le Global Footprint Network permet de quantifier l'évolution de la consommation de ressources dans le temps et de sensibiliser aux conséquences de leur surexploitation. Il autorise aussi des comparaisons entre régions du monde. Les habitants des Emirats arabes unis ont l'empreinte écologique la plus élevée : chaque habitant consomme chaque année l'équivalent de 12 hectares globaux. Les Américains les suivent de près, avec 9,5 ha. La France se situe au 12e rang mondial, avec un peu moins de 6 ha. Les habitants du Bangladesh, de la Somalie et de l'Afghanistan sont les plus petits consommateurs de ressources au monde, avec moins d'un demi-hectare.

Source : G.Dupont , Le jour où l’humanité a épuisé le produit global de la Terre ,Le Monde , 24/09/2008

Page 42: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

PARTIE III - PARTIE III - QUELLES QUELLES

SOLUTIONSSOLUTIONS ? ?

Page 43: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

I – Croissance et développement durable

ne sont pas incompatibles : la vision optimiste

Page 44: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

A – La transformation de la demande due à la A – La transformation de la demande due à la croissancecroissance

La croissance moderne prend généralement la forme d'une production de services plus importante , comme les loisirs, l'éducation ou la santé . Ce ne sont pas des activités polluantes. La croissance des revenus peut aider l’environnement si elle s’accompagne de la croissance de telles activités. Lier croissance et pollution détourne notre attention des activités qui détruisent l’environnement et qu’on pourrait rendre plus chères ( … )

A :

SOURCE : S.Trouvelot et G.Duval , « Entretien avec Robert Solow » , Alternatives économiques , n° 155, janvier

Page 45: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

L'expérience des pays développés a montré que l'enrichissement des populations s'est accompagné de la demande d'un environnement plus sain, ce qui a conduit à un renforcement des normes et à une amélioration de la qualité de l'environnement dans certains domaines (cas de la pollution de l'air dans les villes, notamment).( …)L'environnement serait un « bien supérieur », c'est-à-dire un bien dont la

demande augmente avec le revenu (à l'instar de la santé ou des loisirs). Il s'agit là d'une hypothèse très plausible : à l'évidence, pour les individus les plus pauvres, la tâche de se nourrir, se loger, se vêtir, ne laisse guère de place à d'autres préoccupations. Ce qui est vrai au niveau individuel l'est aussi au niveau national : toutes les personnalités auditionnées par votre rapporteur ont confirmé que les pays du Sud étaient, dans les enceintes internationales, moins sensibles aux questions environnementales que les pays du Nord. L'élévation du revenu s'accompagnerait donc d'exigences « citoyennes » nouvelles. De plus, la croissance du PIB permet de dégager plus facilement des ressources pour financer les politiques environnementales. Pour les individus comme pour les nations, il est sans doute plus facile de sacrifier une partie de sa consommation pour protéger l'environnement lorsque les revenus sont élevés.

B :

Rapport du Sénat 2008

Page 46: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

B – Le rôle de la régulation marchandeB – Le rôle de la régulation marchande

Le nombre trop élevé de voitures à Paris est un exemple de régulation inefficace. Si on veut augmenter la qualité de l'air, il faut inciter consommateurs et industriels à aller dans ce sens. Dans notre culture, ce seront généralement des incitations financières. Il faut commencer par étudier plus précisément les relations entre les phénomènes :pour diminuer de 1 % la pollution de l'air, il faut diminuer de X% les émissions des véhicules. Les gens pourront alors choisir, par leurs votes ou par leur argent, comment ils veulent atteindre l'équilibre entre la disponibilité des biens et des services et la qualité de l'environnement.

SOURCE : S.Trouvelot et G.Duval , « Entretien avec Robert Solow » , Alternatives économiques , n° 155, janvier 1998

Page 47: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

http://www.dani2989.com/matiere1/oilprice31102004.htm

Evolution du prix du pétrole depuis un siècle

Page 48: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

Evolution du cours du pétrole depuis 2004Evolution du cours du pétrole depuis 2004

http://www.capital.fr/actions/default.asp?sicovam=31.1.XWTI&rep=Max#Periode

Page 49: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

La flambée des cours du pétrole en juin a fait chuter la consommation de carburants en France, notamment celle des ménages qui ont nettement moins acheté d'essence pour leur voiture, selon l'Union française des industries pétrolières (Ufip).La demande de carburants en France a subi une "chute énorme" de 10% en juin par rapport à juin 2007, et un recul "significatif" d'environ 1,5% sur six mois, a affirmé jeudi à l'AFP le président de l'Ufip, Jean-Louis Schilansky.

Ce recul de la consommation "rejoint la tendance aux Etats-Unis", où la demande d'essence a baissé, et alimente les craintes des marchés d'une baisse de la demande en pétrole.Les prix du pétrole avaient perdu jeudi plus de 20 dollars depuis leur record du 11 juillet, en raison notamment de ces craintes.Dans le sillage de ce recul du brut, les prix des carburants en France ont amorcé une baisse la semaine dernière, qui pourrait se poursuivre la semaine prochaine si les cours du pétrole restent autour de 130 dollars, selon l'Ufip.

Source : AFP , la hausse du prix du pétrole a fait chuter la consommation de carburants en France , 24/08/2008

Page 50: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

C – Le rôle du progrès techniqueC – Le rôle du progrès technique

La population mondiale est bien plus importante aujourd'hui qu'au début du La population mondiale est bien plus importante aujourd'hui qu'au début du siècle, et pour beaucoup le niveau de vie a considérablement progressé. La siècle, et pour beaucoup le niveau de vie a considérablement progressé. La question de savoir si le niveau de vie et la population continueront de croître à question de savoir si le niveau de vie et la population continueront de croître à l'avenir intéresse tout le monde.l'avenir intéresse tout le monde.

Pour de nombreux observateurs, les ressources naturelles constituent une Pour de nombreux observateurs, les ressources naturelles constituent une limite à la croissance des économies. De fait, puisque certaines ressources limite à la croissance des économies. De fait, puisque certaines ressources naturelles sont non renouvelables, on voit mal comment la population, la naturelles sont non renouvelables, on voit mal comment la population, la production et les niveaux de vie pourraient croître à l'infini. Certains gisements production et les niveaux de vie pourraient croître à l'infini. Certains gisements finiront par s'épuiser, ce qui amènera probablement un ralentissement de la finiront par s'épuiser, ce qui amènera probablement un ralentissement de la croissance et peut-être même une réduction des niveaux de vie...croissance et peut-être même une réduction des niveaux de vie...

En fait les économistes sont moins inquiets que cela. En effet, pour eux, le En fait les économistes sont moins inquiets que cela. En effet, pour eux, le progrès technologique fournit souvent les moyens de contourner ces limites. progrès technologique fournit souvent les moyens de contourner ces limites. L'utilisation des ressources naturelles s'est nettement améliorée au cours des L'utilisation des ressources naturelles s'est nettement améliorée au cours des quarante dernières années. Les voitures modernes consomment beaucoup quarante dernières années. Les voitures modernes consomment beaucoup moins d'essence. Les maisons sont mieux isolées...moins d'essence. Les maisons sont mieux isolées...

SOURCE : S.Trouvelot et G.Duval , « Entretien avec Robert Solow » , Alternatives économiques , n° SOURCE : S.Trouvelot et G.Duval , « Entretien avec Robert Solow » , Alternatives économiques , n° 155, janvier 1998155, janvier 1998

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UnUn meilleur rendement du charbon meilleur rendement du charbon pourraitpourrait aider à réduire les émissions de aider à réduire les émissions de

COCO22

Page 54: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

On retrouve dans cette thèse la théorie développée en son temps par Walt W. Rostow qui résume On retrouve dans cette thèse la théorie développée en son temps par Walt W. Rostow qui résume l'histoire des sociétés humaines à cinq stades de développement. Une fois le «décollage» effectué, l'histoire des sociétés humaines à cinq stades de développement. Une fois le «décollage» effectué, celles-ci connaissent une croissance autoentretenue [self-sustaining growth} qui modifie la celles-ci connaissent une croissance autoentretenue [self-sustaining growth} qui modifie la structure de l'économie. A mesure que le progrès technique se diffuse, des industries nouvelles structure de l'économie. A mesure que le progrès technique se diffuse, des industries nouvelles prennent le relais des anciennes et fournissent aux capitaux de nouveaux débouchés. La prennent le relais des anciennes et fournissent aux capitaux de nouveaux débouchés. La démonstration de G. Grossman et A. Krueger est novatrice dans le fait que, contrairement à W.W. démonstration de G. Grossman et A. Krueger est novatrice dans le fait que, contrairement à W.W. Rostow qui, guerre froide oblige, doutait de l'avenir des sociétés avancées de son temps, elle leur Rostow qui, guerre froide oblige, doutait de l'avenir des sociétés avancées de son temps, elle leur confère un destin plus enthousiasmant.Le développement soutenable ne désignerait-il pas, en confère un destin plus enthousiasmant.Le développement soutenable ne désignerait-il pas, en paraphrasant W.W. Rostow, la sixième étape de la croissance?C'est bien ce que semble croire la paraphrasant W.W. Rostow, la sixième étape de la croissance?C'est bien ce que semble croire la Banque mondiale et le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) qui ont repris Banque mondiale et le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) qui ont repris cet argument dans leurs rapports publiés en 1992. cet argument dans leurs rapports publiés en 1992.

Source : F.D.Vivien , Croissance soutenable ou croissance zéro , Sciences humaines , hors-série Source : F.D.Vivien , Croissance soutenable ou croissance zéro , Sciences humaines , hors-série n°49 , août 2005n°49 , août 2005

Certes, il y a des effets d'échelle : plus l'économie d'un pays croît, plus elle pollue. Mais cet effet est Certes, il y a des effets d'échelle : plus l'économie d'un pays croît, plus elle pollue. Mais cet effet est compensé par deux autres. Un « effet de composition » : les services, moins polluants que compensé par deux autres. Un « effet de composition » : les services, moins polluants que l'industrie, prenant une place croissante avec le développement, les économies dégradent de moins l'industrie, prenant une place croissante avec le développement, les économies dégradent de moins en moins l'environnement. Et un « effet technique » : avec l'augmentation du niveau de revenu par en moins l'environnement. Et un « effet technique » : avec l'augmentation du niveau de revenu par habitant, des classes moyennes se développent et demandent une meilleure qualité de vie, ce qui habitant, des classes moyennes se développent et demandent une meilleure qualité de vie, ce qui se traduit par un renforcement des normes de protection de l'environnement et par l'adoption de se traduit par un renforcement des normes de protection de l'environnement et par l'adoption de technologies moins polluantes.technologies moins polluantes.

Ce raisonnement est baptisé courbe environnementale de Kuznets, car il est calqué sur celui Ce raisonnement est baptisé courbe environnementale de Kuznets, car il est calqué sur celui développé dans les années 50 par l'économiste Simon Kuznets sur les inégalités : si elles développé dans les années 50 par l'économiste Simon Kuznets sur les inégalités : si elles s'accroissent au début du développement, elles finissent par se réduire avec l'augmentation des s'accroissent au début du développement, elles finissent par se réduire avec l'augmentation des richesses. Ce phénomène n'a cependant rien d'automatique : il résulte d'actions humaines, et richesses. Ce phénomène n'a cependant rien d'automatique : il résulte d'actions humaines, et notamment de décisions politiques.notamment de décisions politiques.

Source : C.Chavagneux , Le Sud et le développement durable , Alternatives économiques , HS Source : C.Chavagneux , Le Sud et le développement durable , Alternatives économiques , HS n°63 , 2005n°63 , 2005

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D-LE MARCHE D-LE MARCHE DES DROITS A DES DROITS A

POLLUERPOLLUER

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Nos activités entraînent souvent des nuisances pour nos voisins ou pour la collectivité. Le Nos activités entraînent souvent des nuisances pour nos voisins ou pour la collectivité. Le législateur peut bien sûr intervenir pour limiter ces nuisances, mais (...) les libéraux disent législateur peut bien sûr intervenir pour limiter ces nuisances, mais (...) les libéraux disent que ce n'est pas souhaitable et que le marché est un procédé beaucoup plus commode et que ce n'est pas souhaitable et que le marché est un procédé beaucoup plus commode et efficace.( … )efficace.( … )

Les coûts sociaux, estiment les libéraux, résultent d'une absence ou d'une insuffisance de Les coûts sociaux, estiment les libéraux, résultent d'une absence ou d'une insuffisance de droit de propriété : l'air est pollué parce qu'il n'appartient à personne. Or je suis bien droit de propriété : l'air est pollué parce qu'il n'appartient à personne. Or je suis bien obligé de respirer l'air que les autres me lèguent, même s'ils l'ont rendu irrespirable. En obligé de respirer l'air que les autres me lèguent, même s'ils l'ont rendu irrespirable. En revanche, si l'air m'appartient, les autres ne pourront plus le polluer sauf si je l'accepte, revanche, si l'air m'appartient, les autres ne pourront plus le polluer sauf si je l'accepte, moyennant une indemnisation. moyennant une indemnisation.

Une variante de ce principe consiste à définir, au niveau national ou régional, un seuil Une variante de ce principe consiste à définir, au niveau national ou régional, un seuil maximal acceptable de pollution. La collectivité met alors en vente des "droits à polluer" maximal acceptable de pollution. La collectivité met alors en vente des "droits à polluer" dont le total représente le plafond toléré de pollution. Si ces droits à polluer sont en faible dont le total représente le plafond toléré de pollution. Si ces droits à polluer sont en faible quantité, leur prix va s'élever et cela deviendra trop cher pour certains producteurs qui quantité, leur prix va s'élever et cela deviendra trop cher pour certains producteurs qui cesseront donc leur activité et du même coup leurs nuisances. Quant aux autres, ils cesseront donc leur activité et du même coup leurs nuisances. Quant aux autres, ils seront incités à investir pour trouver et mettre en place des procédés de réduction de leur seront incités à investir pour trouver et mettre en place des procédés de réduction de leur pollution. Là encore, un marché s'instaure : plus les droits à polluer sont coûteux, plus les pollution. Là encore, un marché s'instaure : plus les droits à polluer sont coûteux, plus les acteurs s'efforcent de réduire leurs émissions nocives.acteurs s'efforcent de réduire leurs émissions nocives.

On peut même imaginer que certains producteurs particulièrement performants On peut même imaginer que certains producteurs particulièrement performants n'utilisent pas tous leurs droits à polluer. Ils peuvent alors les revendre, au prix fort, à des n'utilisent pas tous leurs droits à polluer. Ils peuvent alors les revendre, au prix fort, à des firmes qui sont dans la situation inverse. Dans tous les cas, il s'agit d'internaliser disent firmes qui sont dans la situation inverse. Dans tous les cas, il s'agit d'internaliser disent les économistes, c'est-à-dire de rendre le coût de la pollution palpable pour susciter des les économistes, c'est-à-dire de rendre le coût de la pollution palpable pour susciter des recherches et des investissements. Mais c'est l'intérêt qui pousse les acteurs à agir ainsi, recherches et des investissements. Mais c'est l'intérêt qui pousse les acteurs à agir ainsi, non l'obligation administrative. (...)non l'obligation administrative. (...)

Source : Source : SOURCE : D.Clerc , Alternatives Économiques, avril 1992SOURCE : D.Clerc , Alternatives Économiques, avril 1992..

Page 57: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

Quand on évoque le marché des droits à polluer aux Etats-Unis, tous les interlocuteurs Quand on évoque le marché des droits à polluer aux Etats-Unis, tous les interlocuteurs sans exception vantent les vertus de « la main invisible » - qui régule comme par magie sans exception vantent les vertus de « la main invisible » - qui régule comme par magie offre et demande - capable de réduire, au moindre coût, le taux de pollution .Avant la loi, offre et demande - capable de réduire, au moindre coût, le taux de pollution .Avant la loi, régnait le système de la «commande et du contrôle ». Chaque centrale électrique se régnait le système de la «commande et du contrôle ». Chaque centrale électrique se voyait imposer des limites inflexibles d'émissions de SO,. Elle devait installer une voyait imposer des limites inflexibles d'émissions de SO,. Elle devait installer une technologie bien précise d'épuration et était sévèrement contrôlée par les agents de technologie bien précise d'épuration et était sévèrement contrôlée par les agents de l’Environnement Protection Agency (Agence de protection de l'environnement). «Les l’Environnement Protection Agency (Agence de protection de l'environnement). «Les directions des centrales jugeaient cet investissement trop cher, elles allaient plaider leur directions des centrales jugeaient cet investissement trop cher, elles allaient plaider leur cause en justice et tentaient de faire porter le chapeau à d'autres entreprises », explique cause en justice et tentaient de faire porter le chapeau à d'autres entreprises », explique Cariton Bartels, responsable de la société de Bourse Cantor Fitzgerald, très actif sur le Cariton Bartels, responsable de la société de Bourse Cantor Fitzgerald, très actif sur le marché des émissions.marché des émissions.

« Quant aux pouvoirs publics, ils n'avaient ni les moyens ni les informations nécessaires « Quant aux pouvoirs publics, ils n'avaient ni les moyens ni les informations nécessaires pour faire appliquer la loi. » Pendant ce temps, la pollution continuait.pour faire appliquer la loi. » Pendant ce temps, la pollution continuait.

D'où l'idée d'un changement radical. Le gouvernement américain impose en 1990 une D'où l'idée d'un changement radical. Le gouvernement américain impose en 1990 une réduction drastique : les 263 centrales électriques particulièrement polluantes doivent réduction drastique : les 263 centrales électriques particulièrement polluantes doivent alléger l'ensemble de leurs émissions de 10 millions de tonnes par rapport au niveau de alléger l'ensemble de leurs émissions de 10 millions de tonnes par rapport au niveau de 1980. Et, en l'an 2000, la cible s'élargit aux autres centrales, plus petites et plus propres. 1980. Et, en l'an 2000, la cible s'élargit aux autres centrales, plus petites et plus propres. L'astuce c’est de laisser aux industriels le soin de l'exécution du programme. Le L'astuce c’est de laisser aux industriels le soin de l'exécution du programme. Le gouvernement s'en lave les mains. Ses représentants se contentent de distribuer gouvernement s'en lave les mains. Ses représentants se contentent de distribuer gratuitement aux acteurs les droits à polluer. Et arbitrent le jeu : s'ils réduisent plus que gratuitement aux acteurs les droits à polluer. Et arbitrent le jeu : s'ils réduisent plus que prescrit leurs émissions, ils peuvent garder en réserve leurs droits, les transférer sur une prescrit leurs émissions, ils peuvent garder en réserve leurs droits, les transférer sur une unité plus polluante ou les vendre à un concurrent. unité plus polluante ou les vendre à un concurrent.

Source : C.Talbot , Aux Etats-Unis , la méthode a fait ses preuves pour le dioxyde de Source : C.Talbot , Aux Etats-Unis , la méthode a fait ses preuves pour le dioxyde de soufre , 21 mars 2000soufre , 21 mars 2000

Page 58: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

Alors que le protocole de Kyoto entre en vigueur le 16 février, l'Union européenne a choisi un système bien particulier pour atteindre les objectifs de réduction d'émission de gaz à effet de serre: les bourses d'échange de droits à polluer.Pour atteindre ses objectifs, l’Europe a préféré mettre en place un système de « droits à polluer » répartis entre les différentes entreprises de chaque pays. Une mesure moins coûteuse que les autres solutions possibles, selon Cédric Philibert, administrateur de la division de l’Energie et de l’environnement pour l’Agence Internationale de l’Energie. « L’intérêt c’est d’arriver au coût le plus bas possible, explique-t-il à Lexpansion.com. Par rapport à l’instauration de taxes et même de normes, ce système d’échange de permis devrait permettre aux entreprises de diviser par deux le coût des objectifs de réduction d’émission ». Cette solution est d'autant plus acceptable qu'il s'agit de contrôler le CO2, polluant à échelle global. S’il s’était agi d’un polluant local cela aurait été plus difficile. Selon l'expert, le fait d’attribuer gratuitement ces quotas devrait également permettre aux entreprises de préserver leur compétitivité sachant que des entreprises concurrentes, dans d'autres pays, ne sont pas soumises à ces contraintes.   Concrètement en France, Bruxelles a recensé 1140 sites industriels concernés par ces « droits à polluer ». Reste encore à répartir les quotas, mesurés en tonnes de dioxyde de carbone, pour chaque établissement. Dans l’Hexagone, les premières transactions sont prévues le 28 février mais déjà une bourse européenne s’est créée en janvier pour organiser les échanges de permis. Un véritable marché où les entreprises qui n’utiliseront pas entièrement leurs quotas pourront les revendre à d’autres plus polluantes. En cas de dépassement, ces dernières devraient en effet s’acquitter d’une amende de 40 euros pour chaque tonne émise au-delà de leur quota. La pénalité s’élevant même à 100 euros la tonne en 2008. L'intérêt des entreprises est donc de réduire rapidement leurs émissions de gaz. La tonne se négociant aux alentours de 8,5 euros fin 2004, les plus vertueuses pourraient alors même faire des profits. Mais des profits minimes et temporaires car les entreprises ont peu de marge de manoeuvre. « L’attribution de quotas se fait tout de même en relation avec l’émission réelle de gaz rejetés par l’entreprise », tempère ainsi Cédric Philibert.

http://www.lexpansion.com/economie/actualite-economique/kyoto-ouvre-l-ere-des-droits-a-polluer_108181.html

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II-LES LIMITES DE II-LES LIMITES DE CES SOLUTIONS : CES SOLUTIONS :

la vision la vision pessimistepessimiste

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A – LES CRITIQUES DES A – LES CRITIQUES DES SOLUTION LIBERALESSOLUTION LIBERALES

Page 61: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

1 – LA CRITIQUE DE LA 1 – LA CRITIQUE DE LA COURBE COURBE ENVIRONNEMENTALE DE ENVIRONNEMENTALE DE KUZNETSKUZNETS

Page 62: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

A : A : Les premiers travaux sur la courbe environnementale de Kuznets indiquaient que le point Les premiers travaux sur la courbe environnementale de Kuznets indiquaient que le point

de retournement devait se situer autour d'un PIB par habitant de 5 000 dollars. Un niveau de retournement devait se situer autour d'un PIB par habitant de 5 000 dollars. Un niveau atteint par le Mexique (en parité de pouvoir d'achat) dès le milieu des années 80. Depuis, atteint par le Mexique (en parité de pouvoir d'achat) dès le milieu des années 80. Depuis, constate le chercheur américain Kevin P. Gallagher, l'érosion des sols a pourtant constate le chercheur américain Kevin P. Gallagher, l'érosion des sols a pourtant progressé de 89 % dans ce pays, les déchets municipaux de 108 % , la pollution de l'eau progressé de 89 % dans ce pays, les déchets municipaux de 108 % , la pollution de l'eau de 28 % et la pollution de l'air dans les villes de 97% ! Renforçant la conviction de ceux de 28 % et la pollution de l'air dans les villes de 97% ! Renforçant la conviction de ceux qui pensent que les pays émergents cherchent à s'abstraire de toute contrainte qui pensent que les pays émergents cherchent à s'abstraire de toute contrainte réglementaire pour mettre en œuvre des politiques de dumping environnemental réglementaire pour mettre en œuvre des politiques de dumping environnemental destinées à attirer les multinationalesdestinées à attirer les multinationales

Source : C.Chavagneux , Le Sud et le développement durable , Alternatives Source : C.Chavagneux , Le Sud et le développement durable , Alternatives économiques , HS n°63 , 2005économiques , HS n°63 , 2005

B : B : Le problème, comme en conviennent G. Grossman et A. Krueger, est que cette relation en Le problème, comme en conviennent G. Grossman et A. Krueger, est que cette relation en

U inversé ne peut être généralisée. Elle ne vaut que pour certains polluants qui ont des U inversé ne peut être généralisée. Elle ne vaut que pour certains polluants qui ont des impacts locaux à court terme et non, par exemple, pour les rejets de CO2 ou la production impacts locaux à court terme et non, par exemple, pour les rejets de CO2 ou la production des déchets ménagers qui croissent avec le revenu par tête. De plus, quand elle est des déchets ménagers qui croissent avec le revenu par tête. De plus, quand elle est établie, cette relation n'est pas mécanique. C'est parce que des politiques publiques sont établie, cette relation n'est pas mécanique. C'est parce que des politiques publiques sont menées que l'on peut enregistrer des résultats encourageants dans la lutte contre les menées que l'on peut enregistrer des résultats encourageants dans la lutte contre les pollutions. Enfin, il ne faut pas oublier que les réductions d'émissions observées peuvent pollutions. Enfin, il ne faut pas oublier que les réductions d'émissions observées peuvent être compensées par d'autres augmentations, les industries les plus polluantes pouvant être compensées par d'autres augmentations, les industries les plus polluantes pouvant être transférées sous des latitudes où la réglementation est moins contraignante.être transférées sous des latitudes où la réglementation est moins contraignante.

Source : F.D.Vivien , Croissance soutenable ou croissance zéro , Sciences humaines , Source : F.D.Vivien , Croissance soutenable ou croissance zéro , Sciences humaines , hors-série n°49 , août 2005hors-série n°49 , août 2005

Page 63: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

2 – LES LIMITES DU 2 – LES LIMITES DU MARCHE DES DROITS A MARCHE DES DROITS A POLLUERPOLLUER

Page 64: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable
Page 65: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

Emissions from Fossil Fuel + Cement

Data Source: G. Marland, T.A. Boden, R.J. Andres, and J. Gregg at CDIAC

1990 - 1999: 0.9% y-1

2000 - 2007: 3.5% y-1

0

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Fo

ssil

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GtC

/y) Emissions

280

300

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1850 1870 1890 1910 1930 1950 1970 1990 2010

2007 Fossil Fuel: 8.5 Pg C

Emissions increased from 6.2 PgC per year in 1990 to 8.5 PgC in 2007, a 38% increase from the Kyoto reference year 1990. The growth rate of emissions was 3.5% per year for the period of 2000-2007, an almost four fold increase from 0.9% per year in 1990-1999.

Page 66: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

3 – LE ROLE DU PROGRES 3 – LE ROLE DU PROGRES TECHNIQUE EST A TECHNIQUE EST A RELATIVISERRELATIVISER

Page 67: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

Raupach et al 2007, PNAS

0.5

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19800.5

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1980

World

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1980 1985 1990 1995 2000 2005

F (emissions)P (population)g = G/Ph = F/G

Fact

or (r

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199

0)

EmissionsPopulationWealth = per capita GDPCarbon intensity of GDP

Drivers of Anthropogenic Emissions

Page 68: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

Regional Emission Pathways

C emissions

Population

C Intensity

Developed Countries (-)

Developing Countries Least Developed Countries

Wealth per capita

Raupach et al 2007, PNAS

Page 69: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

III - UNE REMISE EN III - UNE REMISE EN CAUSE DE LA NOTION CAUSE DE LA NOTION DE DEVELOPPEMENT DE DEVELOPPEMENT DURABLE : DURABLE :

LA DECROISSANCE ?LA DECROISSANCE ?

Page 70: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

Dès lors que l’on identifie les efforts à entreprendre , il est assez tentant d’y opposer l’idée que les Dès lors que l’on identifie les efforts à entreprendre , il est assez tentant d’y opposer l’idée que les progrès de la technologie permettront de régler le problème « ailleurs » et «  plus tard » sans qu’il soit progrès de la technologie permettront de régler le problème « ailleurs » et «  plus tard » sans qu’il soit nécessaire de faire ici et maintenant des efforts coûteux . ( … ) . nécessaire de faire ici et maintenant des efforts coûteux . ( … ) .

Economiser l’énergie à service rendu équivalent représente donc une marge de manœuvre Economiser l’énergie à service rendu équivalent représente donc une marge de manœuvre significative , une opportunité réelle pour nos entreprises .Les technologies mises en œuvre pourraient significative , une opportunité réelle pour nos entreprises .Les technologies mises en œuvre pourraient aussi favoriser une évolution des pays émergents mieux adaptés à la préservation de aussi favoriser une évolution des pays émergents mieux adaptés à la préservation de l’environnement . Mais gagner un facteur 2 est à la fois considérable et... insuffisant pour stabiliser la l’environnement . Mais gagner un facteur 2 est à la fois considérable et... insuffisant pour stabiliser la perturbation climatique. Croire que l'on peut tout miser sur le progrès technologique en négligeant ce perturbation climatique. Croire que l'on peut tout miser sur le progrès technologique en négligeant ce qui a trait à notre organisation sociale, à notre mode de vie et aux aspirations qu'ils matérialisent qui a trait à notre organisation sociale, à notre mode de vie et aux aspirations qu'ils matérialisent relève de l'utopie. Aller au-delà exige que nous développions une société « sobre » en réduisant notre relève de l'utopie. Aller au-delà exige que nous développions une société « sobre » en réduisant notre consommation matérielle. En outre, les améliorations techniques sont relativement longues à mettre consommation matérielle. En outre, les améliorations techniques sont relativement longues à mettre en œuvre . ( … )en œuvre . ( … )

Continuer à jauger la santé d'une nation à la vigueur de la croissance de sa production industrielle ou Continuer à jauger la santé d'une nation à la vigueur de la croissance de sa production industrielle ou de la consommation des ménages en produits manufacturés ; développer les infrastructures routières de la consommation des ménages en produits manufacturés ; développer les infrastructures routières ou aéroportuaires ,et plus généralement favoriser l'augmentation de la mobilité; subventionner ou aéroportuaires ,et plus généralement favoriser l'augmentation de la mobilité; subventionner l'agriculture sur la base des volumes (alors qu'il faudrait privilégier les consommations locales et la l'agriculture sur la base des volumes (alors qu'il faudrait privilégier les consommations locales et la qualité plutôt que la quantité) ; raisonner de manière sectorielle, c'est-à-dire gérer séparément qualité plutôt que la quantité) ; raisonner de manière sectorielle, c'est-à-dire gérer séparément agriculture, transports, urbanisme ou toute activité économique et sociale. Enfin, nous pourrions agriculture, transports, urbanisme ou toute activité économique et sociale. Enfin, nous pourrions ajouter : ignorer l'ampleur réelle du problème. (… )ajouter : ignorer l'ampleur réelle du problème. (… )

Le PNB, le taux de croissance de l'économie, les chiffres d'affaires et profits des entreprises, etc., sont Le PNB, le taux de croissance de l'économie, les chiffres d'affaires et profits des entreprises, etc., sont le résultat de règles conventionnelles qui varient au cours du temps : les mesures économiques sont le résultat de règles conventionnelles qui varient au cours du temps : les mesures économiques sont une représentation indispensable, mais partielle et simplifiée, du monde réel, utile au quotidien, mais une représentation indispensable, mais partielle et simplifiée, du monde réel, utile au quotidien, mais insuffisante pour arbitrer des enjeux de très long terme. Dans ce strict cadre, de nombreuses questions insuffisante pour arbitrer des enjeux de très long terme. Dans ce strict cadre, de nombreuses questions n'ont pas de réponse objective : quel prix attribuer à la vie humaine ? Doit-il être le même en France et n'ont pas de réponse objective : quel prix attribuer à la vie humaine ? Doit-il être le même en France et au Bangladesh ? Quel prix accorder à la disparition d'une espèce animale, des glaciers alpins ou de au Bangladesh ? Quel prix accorder à la disparition d'une espèce animale, des glaciers alpins ou de paysages chers ?paysages chers ?

En conclusion, il n'est pas souhaitable de se fonder sur ces seuls critères pour juger de la nécessité En conclusion, il n'est pas souhaitable de se fonder sur ces seuls critères pour juger de la nécessité d'une rupture aussi importante que celle qu'impliquerait une forte réduction des émissions. Car, au d'une rupture aussi importante que celle qu'impliquerait une forte réduction des émissions. Car, au bout du compte, savoir si nous entendons privilégier la prudence ou la prise de risques ne relève pas bout du compte, savoir si nous entendons privilégier la prudence ou la prise de risques ne relève pas d'un choix économique, mais d'un choix de société.d'un choix économique, mais d'un choix de société.

SOURCE : H Le Treut et JM Jancovici, l’effet de serre, dominos, Flammarion,2001 SOURCE : H Le Treut et JM Jancovici, l’effet de serre, dominos, Flammarion,2001

Page 71: PARTIE I – CONSTAT Les conséquences de la croissance sur le développement durable

On appelle oxymore (ou antinomie) une figure de rhétorique consistant à juxtaposer deux mots contradictoires, comme «l'obscure clarté». Ce procédé inventé par les poètes pour exprimer l'inexprimable est de plus en plus utilisé par les technocrates pour faire croire à l'impossible. Ainsi, une guerre propre, une mondialisation à visage humain, une économie solidaire ou saine, etc. Le développement durable est une telle antinomie.Il y a donc dès le départ une divergence manifeste sur la signification du soutenable/durable. Pour les uns, le développement soutenable/durable, c'est un développement respectueux de l'environnement. L'accent est alors mis sur la préservation des écosystèmes. Le développement signifie, dans ce cas, bien-être et qualité de vie satisfaisants, et on ne s'interroge pas trop sur la compatibilité des deux objectifs, développement et environnement. Cette attitude est assez bien représentée chez les militants d'ONG et chez les intellectuels humanistes. La prise en compte des grands équilibres écologiques, doit aller jusqu'à la remise en cause de certains aspects de notre modèle économique de croissance, voire même de notre mode de vie. Cela peut entraîner la nécessité d'inventer un autre paradigme de développement (encore un ! mais lequel ? On n'en sait rien)7. Pour les autres, l'important est que le développement tel qu'il est puisse durer indéfiniment8. Cette position est celle des industriels, de la plupart des politiques et de la quasi-totalité des économistes. A Maurice Strong déclarant le 4 avril 1992 : Notre modèle de développement, qui conduit à la destruction des ressources naturelles,n'est pas viable. Nous devons en changer, font écho les propos de Georges Bush (senior) : Notre niveau de vie n'est pas négociable9.. Cette ambiguïté est déjà présente en permanence même dans le rapport Brundtland. On lit, en effet, à la page l0 du rapport : Pour que le développement durable puisse advenir dans le monde entier, les nantis doivent adopter un mode de vie qui respecte les limites écologiques de la planète. Toutefois, neuf pages plus loin, il est écrit: Étant donné les taux de croissance démographique, la production manufacturière devra augmenter de cinq à dix fois uniquement pour quela consommation é manufacturés dans les pays en développement puisse rattraper celle des pays développés. Comme le remarque non sans humour Marie-Dominique Perrot : Le Rapport dans son ensemble montre que l'objectif poursuivi ne vise pas tant à limiter l'opulence économique et le gaspillage des puissants (au Nord comme au Sud) qu'à proposer une sorte de saut périlleux fantasmatique qui permette de garantir le beurre (la croissance), l'argent du beurre (l'environnement) ainsi que le surplus du beurre (la satisfaction des besoins fondamentaux) etmême l'argent du surplus (les aspirations de tous aujourd'hui et à l'avenir).On ne peut que reprendre sa conclusion désabusée : «Qu'est-ce donc que le développement durable, sinon l'éternité assurée à une extension universelle dudéveloppement?Source S Latouche, l’imposture du développement durable, in monde en développement, vol 31

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Dès les années 1970, les travaux de Nicholas Georgescu-Roegen et de René Passet, Dès les années 1970, les travaux de Nicholas Georgescu-Roegen et de René Passet, notamment, ont montré que la logique de croissance infinie propre au capitalisme était notamment, ont montré que la logique de croissance infinie propre au capitalisme était physiquement insoutenable. (..] Nicholas Georgescu-Roegen montre qu'il ne suffit pas physiquement insoutenable. (..] Nicholas Georgescu-Roegen montre qu'il ne suffit pas de renoncer à la croissance. En effet, le simple maintien de notre niveau de vie actuel de renoncer à la croissance. En effet, le simple maintien de notre niveau de vie actuel pérenniserait des prélèvements considérables dans notre patrimoine, au détriment des pérenniserait des prélèvements considérables dans notre patrimoine, au détriment des perspectives de survie des générations futures : « Chaque fois que nous produisons une perspectives de survie des générations futures : « Chaque fois que nous produisons une voiture, nous le faisons au prix d'une baisse du nombre de vies à venir. » Ainsi, la voiture, nous le faisons au prix d'une baisse du nombre de vies à venir. » Ainsi, la croissance zéro ne ferait que retarder les catastrophes; seule la «décroissance» croissance zéro ne ferait que retarder les catastrophes; seule la «décroissance» permettrait de retrouver un mode de vie soutenable.permettrait de retrouver un mode de vie soutenable.

Une autre excellente raison de prôner la décroissance, au moins dans les pays du Nord, Une autre excellente raison de prôner la décroissance, au moins dans les pays du Nord, réside dans l'impératif de développement des pays du Sud. Dans un monde où les 20% réside dans l'impératif de développement des pays du Sud. Dans un monde où les 20% d'habitants du Nord consomment 80 % des ressources mondiales, l'engagement du Sud d'habitants du Nord consomment 80 % des ressources mondiales, l'engagement du Sud dans un mouvement mondial pour le développement durable est politiquement dans un mouvement mondial pour le développement durable est politiquement insoutenable s'il ne consiste pas à redistribuer la consommation des ressources à son insoutenable s'il ne consiste pas à redistribuer la consommation des ressources à son profit. François Schneider propose un calcul grossier, mais très éclairant sur ce qui est profit. François Schneider propose un calcul grossier, mais très éclairant sur ce qui est ici en jeu. Si, pour rétablir la justice à l'horizon 2050, nous devions offrir une ici en jeu. Si, pour rétablir la justice à l'horizon 2050, nous devions offrir une consommation par habitant partout équivalente à celle qui prévaut aujourd'hui au Nord, consommation par habitant partout équivalente à celle qui prévaut aujourd'hui au Nord, et en supposant que ce dernier se contente du niveau actuel, il nous faudrait disposer et en supposant que ce dernier se contente du niveau actuel, il nous faudrait disposer d'un espace naturel équivalent à douze planètes ! Le seul scénario autorisant l'égalité d'un espace naturel équivalent à douze planètes ! Le seul scénario autorisant l'égalité mondiale à un niveau soutenable impliquerait un doublement de la consommation dans mondiale à un niveau soutenable impliquerait un doublement de la consommation dans les pays du tiers monde et sa décroissance annuelle de 5 % dans les pays industrialisés les pays du tiers monde et sa décroissance annuelle de 5 % dans les pays industrialisés pendant quarante-huit ans!pendant quarante-huit ans!

Source :Jacques Généreux, Alternatives économiques n° 206, septembre 2002.Source :Jacques Généreux, Alternatives économiques n° 206, septembre 2002.

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On peut certes discuter ces estimations, mais cela ne changera rien au problème. On peut certes discuter ces estimations, mais cela ne changera rien au problème. Quand bien même la décroissance nécessaire pour «libérer» les ressources Quand bien même la décroissance nécessaire pour «libérer» les ressources nécessaires au développement du Sud serait de cinq à dix fois inférieure à ce nécessaires au développement du Sud serait de cinq à dix fois inférieure à ce qu'indiquent les chiffres de Schneider, une décroissance serait politiquement qu'indiquent les chiffres de Schneider, une décroissance serait politiquement impossible et socialement inacceptable. Quand on considère les problèmes sociaux impossible et socialement inacceptable. Quand on considère les problèmes sociaux insolubles auxquels nous sommes confrontés dès que la croissance est seulement insolubles auxquels nous sommes confrontés dès que la croissance est seulement ralentie, il est évident qu'un recul annuel permanent de la production de 1 % ou ralentie, il est évident qu'un recul annuel permanent de la production de 1 % ou même de 0,5% engendrerait un véritable chaos social. Seules des dictatures même de 0,5% engendrerait un véritable chaos social. Seules des dictatures effroyables pourraient l'imposer avant de s'orienter rapidement vers une autre effroyables pourraient l'imposer avant de s'orienter rapidement vers une autre solution : le génocide des pauvres. Après tout, s'il nous faut deux ou trois planètes solution : le génocide des pauvres. Après tout, s'il nous faut deux ou trois planètes pour rendre notre mode de vie soutenable, il « suffirait» de diviser la population pour rendre notre mode de vie soutenable, il « suffirait» de diviser la population mlondiale dans les mêmes proportions ! Si l'on estime que notre culture mlondiale dans les mêmes proportions ! Si l'on estime que notre culture relativement démocratique nous interdit d'envisager une telle perspective, il faut se relativement démocratique nous interdit d'envisager une telle perspective, il faut se rendre à l'évidence qu'elle nous interrdit aussi de promouvoir la décroissance que rendre à l'évidence qu'elle nous interrdit aussi de promouvoir la décroissance que l'écologie radicale nous présente comme une nécessité vitale. La seule issue à cette l'écologie radicale nous présente comme une nécessité vitale. La seule issue à cette impasse est de rechercher non pas la décroissance, mais une autre croissance qui impasse est de rechercher non pas la décroissance, mais une autre croissance qui substitue progressivement la consommation substitue progressivement la consommation de services immatériels et de de services immatériels et de manière recyclée aux biens dont la fabrication détruit le patrimoine naturel. manière recyclée aux biens dont la fabrication détruit le patrimoine naturel. Une voiture fabriquée avec les matériaux d'une ancienne voiture et Une voiture fabriquée avec les matériaux d'une ancienne voiture et consommant de l'électricité solaire ou éolienne n'est pas produite « au prix consommant de l'électricité solaire ou éolienne n'est pas produite « au prix d'une baisse du nombre de vie à venir».d'une baisse du nombre de vie à venir».

Source :Jacques Généreux, Alternatives économiques n° 206, septembre Source :Jacques Généreux, Alternatives économiques n° 206, septembre 2002.2002.