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9 P.O LORRAINE FEDER 2007-2013 PARTIE 1 DIAGNOSTIC

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Au seuil de cette nouvelle période de contractualisation et de mise en œuvre des fonds structurels, la Lorraine affiche toujours un bilan en demi-teinte. Une situation démographique en net redressement côtoie des faiblesses structurelles qui perdurent, tandis que plusieurs régions voisines affichent une croissance plus significative.

1.1 - Une nouvelle donne démographique Les mutations économiques des trente dernières années ont pesé lourd sur la situation démographique régionale. Au cours des années 80, l’excédent des départs sur les arrivées atteignait 14 000 personnes par an, majoritairement pris dans les tranches d’âge des jeunes actifs. Toutefois, la situation s’est progressivement redressée et la balance migratoire des dernières années tend vers l’équilibre. Aujourd’hui la Lorraine parvient à mieux garder ses forces vives même si le vide laissé par les tranches d’âge fécond pèse sur les naissances. Au dernier recensement, le niveau de population excède de quelque 30 000 habitants les hypothèses fondées sur les tendances antérieures. Sans qu’on puisse déjà le mesurer avec précision cette situation contribue à repousser le moment où la population active connaîtra une baisse tendancielle. Par le phénomène d’étalement résidentiel, ce mieux démographique initialement concentré sur l’axe mosellan se fait sentir aujourd’hui jusque dans l’ouest meusien.

1.2 - Une situation économique encore fragile La Lorraine est passée d’une économie mono-industrielle à une économie diversifiée. Elle a perdu en trois décennies l’essentiel des emplois qu’elle comptait dans l’activité minière, la sidérurgie et le textile. Le département des Vosges et les bassins industriels du nord lorrain ont été particulièrement touchés. Trois grands secteurs industriels : construction automobile, construction électrique et électronique, plasturgie ont contribué à la reconversion. Ils n’ont cependant que partiellement réussi à compenser la perte des emplois enregistrés dans les industries traditionnelles depuis 1962. Cette diversification a été facilitée par les implantations d’entreprises étrangères (en 2006, 560 entreprises pour 69000 salariés) et la Lorraine reste bien positionnée dans l’accueil de ces investissements.

Cependant, les difficultés économiques persistent. Aux grandes vagues de suppressions d’emplois des trente dernières années succèdent aujourd’hui des fermetures d’entreprises dans les activités aux prises avec la mondialisation, en particulier le textile et la sous-traitance automobile. La filière chaude de la sidérurgie devrait également être touchée à l’horizon 2010. Depuis 1988, le secteur agricole a perdu environ 10 400 exploitations, soit une baisse de 38 % en 12 ans. La réforme de la PAC pourrait pénaliser fortement l’industrie laitière principalement dans le département des Vosges et de la Meuse. En outre, la Lorraine connaît un certain retard en matière d’agriculture biologique. La forêt lorraine couvre le tiers du territoire régional. Elle constitue le support d’une industrie du bois, de l’ameublement et du papier, fragilisée par la tempête de 1999, dont elle subit encore les conséquences.

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Le tertiaire occupe actuellement 71,6 % des emplois salariés lorrains. Cependant, les secteurs des services aux entreprises et des services aux particuliers restent en deçà de la moyenne nationale, la logistique garde cependant un fort potentiel de croissance notamment dans une perspective de développement des transports multimodaux. Il en va également de même pour le secteur du tourisme, qui peut s’appuyer sur des richesses naturelles exceptionnelles, un patrimoine archéologique, militaire, monumental et culturel, mais aussi technique et industriel remarquable. Ces évolutions ont particulièrement affecté le niveau de richesse. Le PIB par habitant, exprimé en tenant compte des niveaux relatifs de pouvoir d’achat (source Eurostat) est sensiblement inférieur à la moyenne communautaire (92 %), situation qui s’est aggravée dans les huit dernières années. Les régions françaises voisines affichent un meilleur score comme la plupart des régions frontalières allemandes de Sarre et de Rhénanie-Palatinat ; la Province du Luxembourg belge se situe en deçà (82,2 %) tandis que le Grand-duché fait montre d’un niveau exceptionnel (233,9 %).

1.3 - Un équilibre précaire de l’emploi Le chômage a repris sa progression. En cinq ans, il a cru de 18 % pour se situer aujourd’hui à 9,8 % de la population active au-dessus du niveau moyen national. Le chômage touche principalement les femmes et les jeunes de moins de 25 ans ; parmi cette population jeune le chômage masculin domine en Lorraine. A l’intérieur même de la région, les divergences sont sensibles. La progression de la demande d’emploi, tend à s’accroître très fortement sur les bassins textiles (Saint-Dié, Remiremont-Gérardmer) et l’est mosellan qui ne bénéficie plus d’une conjoncture allemande favorable. Mesuré par Eurostat, le taux d’emploi des personnes de 60 à 64 ans en Lorraine est le plus bas (58,8 %) (huit points en dessous de l’Alsace) de toutes les régions avoisinantes françaises ou étrangères. A la différence de ces dernières, il a peu progressé. On mesure encore ici les effets des grandes opérations de restructurations industrielles et de leur cortège de mesures d’âge anticipées. Sur l’ensemble des activités, le taux de technicité est en retrait de près de 3 points (13,4 contre 16 %). La différence est plus nette encore dans le cas des services aux entreprises où le taux de technicité (22,2 %) est nettement en retrait de la moyenne des autres régions françaises (30,2 %). Le taux d’activité féminin demeure moins élevé en Lorraine qu’au niveau national (20ème rang des régions françaises) malgré la croissance des emplois tertiaires très féminisés ; la progression du taux d’activité des femmes est un enjeu pour la région en tant que facteur-clé d’une dynamique d’emploi.

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Cette évolution intervient dans un contexte de fragilité sociale avec 12 % de la population lorraine de moins de 65 ans vivant sous le seuil de pauvreté. Avec une espérance de vie à la naissance en 1999 de 74,4 pour les hommes et de 81,6 ans pour les femmes, la Lorraine se classe au 17ème rang des régions françaises pour l’espérance de vie des hommes et au 19ème rang pour celle des femmes. Les femmes subissent tout particulièrement ce contexte de fragilité. Elles constituent 57,25 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté, 67 % des actifs en contrats aidés et 85 % des actifs à temps partiel.

1.4 - Un fort potentiel de formation supérieure et de recherche à valoriser

• La Lorraine compte quatre Universités (Université Henri Poincaré Nancy I, Université

Nancy II, Université Paul Verlaine à Metz et l’Institut National Polytechnique de Lorraine (INPL) qui comprend sept écoles d’ingénieurs), 2 écoles d’ingénieurs (ENIM et ENSAM), un grand nombre d’IUT, un Institut Universitaire de Formation des Maîtres avec sept centres de formation, une Ecole de Management (l’Institut Commercial de Nancy) et un centre régional de SUPELEC. La région conserve une très forte spécificité en matière de formation d’ingénieurs, avec des coopérations internationales, telles Georgiatech. Entre 2000 et 2005, les effectifs de l’enseignement supérieur en Lorraine ont progressé de 7,4 % mais dans les prochaines années l’impact de l’évolution démographique pourrait entraîner une perte du nombre d’étudiants de l’ordre de 7.000 à l’horizon 2015. Cette perte pourrait être atténuée par l’attractivité des établissements lorrains.

Aussi proposer une offre de formation de qualité dans l’espace européen de l’enseignement supérieur et de la recherche signifie offrir aux étudiants des conditions d’accueil et de vie compétitives avec les autres grands sites universitaires européens. Ainsi, des efforts méritent d’être entrepris dans l’information et l’accueil des étudiants français et étrangers, l’amélioration des conditions d’hébergement et de restauration, les développements de nouvelles technologies au service de la vie étudiante, le développement de la mobilité des étudiants à l’international. Dans cette perspective, la rénovation des bâtiments, l’amélioration des conditions d’hébergement dans les cités universitaires construites dans les années 1970 constituent des priorités. Elles conditionnent le développement du rayonnement international du plateau universitaire lorrain. Si les jeunes filles sont proportionnellement plus nombreuses que les garçons à poursuivre des études supérieures, leur part devient minoritaire en 3ème cycle où elles ne constituent que 46 % des effectifs. De plus, elles sont très insuffisamment représentées dans les écoles d’ingénieurs (où l’on trouve une fille pour deux garçons) et en sciences fondamentales (où l’on trouve une fille pour trois garçons). Agir pour limiter la déperdition relative des effectifs féminins aux différents paliers du cursus universitaire et pour favoriser l’accès des jeunes filles aux filières scientifiques et techniques est un autre moyen de préserver le potentiel de formation supérieur et de recherche. La recherche publique se situe dans la moyenne des régions françaises mais la recherche privée demeure insuffisante. La Lorraine se situe au 14ème rang des régions françaises pour les dépenses totales de Recherche et Développement. Pour la recherche privée, elle se classe au 17ème rang seulement et pour la recherche publique au 10ème rang. La densité de recherche privée, qui exprime les effectifs de chercheurs sur l’emploi total (pour 10 000 personnes), est de seulement 13 emplois ce qui place la Lorraine parmi les régions françaises les plus faibles.

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Au niveau national, 65 % des dépenses de recherche et développement proviennent des entreprises contre seulement 45,7 % en Lorraine ; cette insuffisance a pour origines principales les effets de structure de l’industrie lorraine : part plus forte des biens intermédiaires, beaucoup de sous-traitance, part importante de filiales d’entreprises étrangères se définissant comme de simples lieux de production sans activité de R et D. La Lorraine est caractérisée par une part importante (49,6 %) orientée vers les secteurs de « moyenne faible technologie » et de « faible technologie » des industries manufacturières à comparer avec la moyenne nationale (11,6 %) et les régions limitrophes (Alsace 18 % - Franche-Comté 4,6 %). En Europe (UE 25) les dépenses consacrées à la R&D représentent 1,9 % du PIB. Au sein de la Grande Région, seule la Rhénanie-Palatinat fournit un effort plus important (2 % du PIB) ; la Sarre avec plus de 1 % est en deçà de la Lorraine (1,1 %). Avec 4,4 millions d’euros reçus en 2000, la part de la Lorraine est de 1,2 % en se situant au 12ème rang des régions françaises. Ainsi, la Lorraine est insuffisamment impliquée dans le Programme Communautaire de Recherche et Développement, de même qu’elle a mobilisé trop timidement les crédits des fonds structurels inscrits à cet effet. Cependant, la région participe à d’autres actions soutenues par l’Union européenne pour la création de réseaux d’innovation et de transfert de technologie.

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Le Comité Interministériel d’Aménagement et de Développement du Territoire (CIADT) du 12 juillet 2005 a labellisé deux pôles de compétitivité à vocation nationale pour la Lorraine : le pôle MIPI (Matériaux Innovants Produits Intelligents) et le pôle Fibres Naturelles Grand Est. Le pôle MIPI rassemble 3 000 entreprises, environ 70 000 salariés, 700 chercheurs du secteur privé, 1 100 chercheurs du secteur public et 160 experts du transfert de technologie, il est soutenu par de grands groupes industriels. Le pôle Fibres naturelles Grand Est couvre l’Alsace et la Lorraine en s’appuyant sur la démarche de construction d’un pôle fibres à Epinal, à partir d’une même ressource, la fibre cellulosique naturelle, par le rapprochement des secteurs textile-habillement, bois et papier.

Ces secteurs représentent plus de 50 000 salariés. Les deux pôles de compétitivité lorrains sont de véritables « clusters » créant une nouvelle dynamique pour le développement économique régional et le renforcement de l’emploi à long terme. Il convient également de mentionner d’autres domaines qui depuis plusieurs années s’efforcent de mettre en synergie les compétences industrielles (l’ameublement-bois, l’aérospatial, les technologies de la santé ou la plasturgie).

En matière de haut débit, la Lorraine se situe au cinquième rang pour la couverture par au moins une technologie de haut débit, avec un certain écart entre départements. Des réseaux existent déjà en matière de santé et d’éducation. La Lorraine est équipée du réseau Lothaire (réseau lorrain de télécommunications à haut débit pour les applications informatiques de la recherche et de l’enseignement). A l’échelle transfrontalière, les villes de Metz, Luxembourg, Sarrebruck et Trèves ont fondé le réseau à haut débit QuattroNet dans le cadre du « Quattro-Pôle », qui facilite le transfert d’informations entre les entreprises de cet espace transfrontalier. Le département de la Moselle fait figure de pionnier dans ce domaine en développant le « RHD 57 », un réseau haut débit de plus de 1 100 km en fibre optique qui traversera plus de 300 communes avec 900 points de raccordement prévus. Des initiatives semblables seront initiées par les autres départements lorrains avec l’élaboration de schémas de développement du haut débit pour leurs territoires. Il reste que, d’après les indications de l’Observatoire ORTEL, la Lorraine demeure en retard pour les applications TIC en faveur des PME-PMI.

1.5 - Des infrastructures de transports à adapter aux enjeux En matière d’infrastructure routière, les difficultés concernent essentiellement le sillon lorrain. Les prévisions de trafics futurs montrent que la saturation atteindra des niveaux intolérables à l’horizon 2010 voire 2020. Cette situation pose le problème de la capacité des infrastructures notamment dans une perspective de séparation des trafics locaux et internationaux. Dans le département des Vosges, des efforts importants ont porté depuis 15 ans sur l’amélioration du réseau afin de désenclaver le département et lui conférer ainsi un meilleur accès vers les régions voisines.

Avec l’arrivée du TGV en 2007, les villes de Metz et de Nancy seront situées à une 1h30 de Paris, Luxembourg à 2h15, Sarrebruck à 1h50. Des stratégies de valorisation sont actuellement mises en œuvre à Nancy et Metz. Elles concernent toute la restructuration des quartiers avec la création d’immeubles de bureaux et d’habitations. Le projet de centre des congrès à Nancy participe de cette démarche. Le volet culturel a vocation à se développer notamment sur Metz avec l’implantation du centre Pompidou. Les professionnels de l’immobilier enregistrent d’ores et déjà un regain d’intérêt pour la région. Pour tirer parti de cette nouvelle infrastructure, de même que pour tenir compte de la saturation progressive de l’A31, le développement d’une offre de transports collectifs modernisée et cadencée et la mise en œuvre de solutions intermodales sont de plus en plus considérés comme indispensables.

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C’est ce qu’a déjà entrepris le Conseil Régional au titre de ses compétences TER mais ces avancées ne trouveront leur pleine efficacité qu’avec des dispositifs d’intermodalité dans la proximité des gares. TGV et TER vont induire une forte augmentation des circulations voyageurs, souvent privilégiées au détriment du fret. L’utilité de développer un axe dédié au fret à l’ouest du sillon lorrain s’en trouve renforcée. Le transport de marchandises constitue un enjeu fort sur la Moselle à grand gabarit. Compte tenu de la vétusté des équipements (notamment les écluses), des problèmes de gabarit des ponts peuvent apparaître sur la Moselle avec la progression du trafic.

1.6 - Une région confrontée aux enjeux du développement durable

Dans les bassins houillers et ferrifères, l’exploitation du minerai de fer a été à l’origine d’affaissements de terrains pouvant intervenir des décennies après la fin de l’exploitation minière et contraignant les règles de constructibilité. C’est pourquoi un effort important a été consenti pour organiser un pôle d’expertise, maîtriser les risques et les travaux de sécurité liés à l’Après-Mines, mieux indemniser les dégâts et éventuellement assurer le relogement des personnes. La Directive Territoriale d’Aménagement des bassins nord-lorrains (DTA) et l’accélération des Plans de Protection des Risques Miniers (PPRM) doivent permettre d’organiser le redéveloppement en proportionnant les contraintes d’urbanisme au niveau des risques identifiés. Plus de 130 communes sont concernées. Les risques d’effondrements concernent également le bassin salifère. Cette situation bouleverse la gestion de l’eau. L’ennoyage des galeries qui fait suite à l’arrêt de l’exploitation minière et du pompage des eaux se produit progressivement en quelques années. Cet ennoyage a pour conséquence de rendre l’eau qui envahit les galeries impropres à la consommation et nécessite de définir un schéma alternatif d’approvisionnement en eau potable et industrielle. Parallèlement l’ennoyage bouleverse profondément les cours d’eau provoquant des risques d’inondations ou d’assèchement des cours d’eau. Ces bassins concentrent une part importante des friches industrielles. En effet, la Lorraine est confrontée au problème des espaces dégradés laissés en friches par le départ des activités industrielles fréquemment au cœur du tissu urbain (près de 6 000 ha de sites industriels sont recensés). S’ils constituent un réservoir foncier intéressant pour le redéveloppement de nouvelles activités, ils nécessitent un traitement préalable en terme de démolition, remise en état et, quelquefois, dépollution. De plus, la Lorraine compte sur son territoire 70 % des friches militaires françaises. Il s’agit donc d’un enjeu fort en terme d’aménagement tant paysager qu’économique. Un volet spécifique «sites et sols pollués» ayant été inscrit au IVe Contrat de Plan Etat-Région (2000-2006), cofinancé par l’Etat, la Région et l’EPF Lorraine, avec l’appui des fonds européens. Au-delà du traitement des sols qui est loin d’être terminé, la reconversion des friches consiste en des opérations de requalification urbaine visant à changer l’image négative de territoires localisés dans les bassins miniers ou sidérurgiques.

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La Lorraine est en position moyenne pour la lutte contre les pollutions domestiques. En matière de déchets ménagers, le mode majoritaire de traitement, en 2004, demeure l’enfouissement et l’incinération. Malgré l’augmentation des quantités par habitant, il n’y a pas de risque réel de pénurie de stockage, sauf pour le département des Vosges où la disponibilité réduite en centres d’enfouissements se conjugue à une faiblesse particulière de la part valorisée des déchets. S’agissant des déchets industriels, leur valorisation est très majoritairement assurée par les filières. Des problèmes subsistent toutefois pour les déchets toxiques et la gestion des déchets hospitaliers. L’augmentation des prix du baril de pétrole a beaucoup contribué à un intérêt renouvelé pour le développement des énergies renouvelables. Des projets ont vu le jour sur la base d’un potentiel intéressant (18 % du territoire lorrain propice au développement de l’éolien). Les économies d’énergies et le développement des énergies renouvelables constituent un enjeu majeur dans la mesure où leurs effets sont bénéfiques notamment en terme de développement local d’activités de proximité.

La Lorraine présente une variété de paysages exceptionnels, un massif forestier important, un ensemble de zones humides dont le maintien constitue un enjeu prioritaire du réseau NATURA 2000 ; il en est de même des pelouses calcaires d’un grand intérêt écologique qu’il convient de sauvegarder. En revanche, les anciens bassins industriels se caractérisent souvent par une faible qualité paysagère et environnementale des entrées et centres-villes, des espaces publics et par le mauvais état de voiries et réseaux divers de certaines cités.

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La Lorraine bénéficie de ressources en eaux souterraines abondantes, notamment une nappe de près de 530 milliards de m3 d’une eau de très bonne qualité. Cette nappe, surexploitée depuis 30 ans, voit ses niveaux d’eau baisser et des infiltrations d’eau salée sont à craindre. De plus, la région dispose d’un réseau hydrographique très dense irriguant les pays voisins. Cette abondance de l’eau en Lorraine a favorisé le développement d’activités fortement consommatrices. La prépondérance de l’influence hydrique du Massif vosgien sur ce réseau (notamment pour la Moselle et la Sarre) nécessite une vigilance particulière sur la qualité de ces cours d’eau. Or, même si des améliorations en la matière sont perceptibles depuis 1997, la situation reste préoccupante notamment pour les matières phosphorées. La gestion des cours d’eau s’effectue dans le cadre des Commissions Internationales de rivières, Moselle et Sarre d’une part, Meuse d’autre part.

1.7 - Un développement territorial inégal La Lorraine est souvent décrite comme une mosaïque territoriale avec des territoires centraux dynamiques, constitués majoritairement des espaces à dominante urbaine, et des marges en difficulté qui concernent principalement les espaces à dominante rurale et leurs centres urbains.

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Dans son étude de 2003, intitulée « La Lorraine face à son avenir », l’INSEE résume ainsi les dynamiques infrarégionales : « Le territoire lorrain » se présente comme un noyau allongé, qui concentre l’essentiel de la croissance de la population et de l’emploi, centré sur Nancy-Metz, enchâssé dans une demi-couronne de dépression qui s’étend de la Meuse du Nord jusqu’à la zone de Château-Salins, en passant par les Vosges de l’ouest ». Aussi, le développement harmonieux de la Lorraine passe-t-il notamment par une meilleure organisation du Sillon lorrain, la reconversion des bassins miniers et la valorisation de sa position frontalière. 1.7.1 - Les espaces à dominante urbaine La population lorraine est à 42 % regroupée dans les sept plus grandes agglomérations (Nancy, Metz, Thionville, Hagondange-Briey, Forbach, Epinal et Longwy) lesquelles concentrent à la fois l’essentiel de l’emploi, des services et des équipements. Le dynamisme démographique et économique est particulièrement bien affirmé sur les territoires centraux du « Sillon lorrain », véritable colonne vertébrale de la région s’étirant sur 160 km de Thionville à Epinal. La notion de métropolisation est utilisée pour décrire cette logique de polarisation autour des grands centres urbains. C’est ce qui a conduit ces territoires à répondre à l’appel à coopération métropolitaine lancé par la DATAR en 2004, afin de renforcer leurs fonctions métropolitaines et aspirer à un plus grand rayonnement au niveau européen. De ce fait, l’organisation urbaine en Lorraine répond de moins en moins au schéma classique, hiérarchisé, emboîté, où les métropoles ont des relais à travers un réseau de villes moyennes qui elles-mêmes structurent un réseau de petites villes et bourgs-centres animant l’espace rural. Les quatre principales agglomérations du Sillon lorrain ont généré de vastes aires urbaines mais de taille très inégale, séparées par des zones intermédiaires plus faibles, en particulier entre Metz et Nancy à la hauteur de la petite aire urbaine de Pont-à-Mousson (« l’espace central ») et entre Nancy et Epinal, à la limite des départements de Meurthe-et-Moselle et des Vosges autour de Charmes. Dans ce continuum urbanisé sur 160 km, ces zones interstitielles, qui offrent d’importantes disponibilités foncières pourraient devenir des territoires à enjeux pour l’avenir du Sillon, et en premier « l’espace central » qui est en quelque sorte au centre de gravité du Sillon et de l’espace régional. L’aire urbaine de Metz (237 communes et 430 000 habitants en 1999) est la plus étendue après l’absorption de l’aire d’Hagondange-Briey, illustrant l’intégration du bassin de Briey et de la vallée de l’Orne dans la zone d’attraction de Metz (192 300 actifs en 1999). Vers le nord, l’aire de Metz rejoint l’aire urbaine de Thionville (156 000 habitants) qui aurait plutôt tendance à se rétracter sous le double effet de l’attractivité messine et, du développement exponentiel des déplacements domicile-travail vers le Luxembourg. L’aire urbaine de Nancy (225 communes ; 410 500 habitants et 183 500 actifs en 1999) s’est aussi sensiblement agrandie jusqu’aux portes de Toul, Pont-à-Mousson et Lunéville et jusqu’au département des Vosges, mais son pouvoir d’attraction dépasse déjà ces petits pôles d’emploi. Au sud elle ne rejoint pas encore l’aire urbaine d’Epinal (63 communes – 90 000 habitants), qui reste encore quelque peu isolée. Ces aires urbaines tendent progressivement à s’étendre sur les espaces ruraux périphériques. Alors que la première couronne péri-urbaine au contact même des agglomérations tend souvent à s’essouffler (vieillissement démographique, vacance des logements, faiblesse des services…).

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Ainsi, le phénomène de « rurbanisation » affecte depuis de nombreuses années les territoires périphériques des grandes agglomérations. Il s’étend en « tâche d’huile » et s’accélère notamment le long des axes routiers ; cela modifie profondément le paysage, le mode de vie et la vie économique et sociale de ces territoires essentiellement ruraux. Par ailleurs, un nouvel axe de développement apparaît sur un barreau ouest-est en direction du Bassin Houiller et de Sarreguemines, ces territoires de l’est mosellan aspirant eux aussi à devenir une « métropole » dans le cadre d’une association transfrontalière avec l’agglomération de Sarrebruck. Dans une vision régionale élargie, on constate que l’armature urbaine régionale compte aussi deux autres « métropoles » (Luxembourg et Sarrebruck) qui exercent une réelle puissance de polarisation sur le nord lorrain et influent très fortement sur la cohésion du territoire régional. 1.7.2 - Les quartiers sensibles Ces territoires présentent aujourd’hui d’importants écarts de développement par rapport à leur environnement urbain d’un point de vue économique et social (chômage, pauvreté, échec scolaire, problèmes de santé, etc.). 7,3 % de la population lorraine (environ 168 000 habitants) habitent les « zones urbaines sensibles » (ZUS) réparties sur 38 sites. Depuis 2000, de nombreuses actions ont été menées dans le cadre de 13 contrats de ville (13 agglomérations regroupant 127 communes), d’opérations de renouvellement urbain (dont 2 grands projets de ville à Metz et Nancy), de zones franches urbaines (Metz-Borny). Toutes les principales agglomérations de Lorraine sont concernées et tout particulièrement celles qui ont été profondément marquées par leur passé industriel et minier (Bassin houiller, Bassin sidérurgique et ferrifère et Bassin textile). Aujourd’hui ces quartiers sont les plus touchés par les difficultés économiques : le taux de chômage y est le double de la moyenne régionale surtout chez les jeunes, les cas de pauvreté et précarité sont très fréquents, les équipements et services publics souvent insuffisants, les logements et l’habitat fréquemment dégradés, etc. 1.7.3 - La problématique du logement La dynamique du sillon lorrain et la situation frontalière de la Lorraine avec des régions créatrices d’emploi, contribuent à renforcer la pression foncière et immobilière dans ces secteurs, créant de ce fait un besoin non satisfait de logements à des prix abordables pour la population locale. Cette situation est encore accentuée dans les communes soumises aux aléas des affaissements miniers, pour lesquelles les conséquences sont importantes en terme d’offre foncière et de revitalisation économique. Enfin, sans que ce soit une particularité lorraine, le vieillissement de la population, le nombre croissant de personnes isolées et de ménages aux ressources faibles accroissent la nécessité d’une diversification de l’offre de logements, tant en ce qui concerne l’adaptation des logements eux-mêmes que leur implantation sur l’ensemble du territoire lorrain. En outre, la question du logement constitue une dimension importante de l’attractivité. Au-delà du fonds de minoration foncière déjà mis en œuvre, des formules innovantes sont à rechercher pour aider les collectivités et les bailleurs sociaux dans leur recherche de terrains et d’immeubles en milieu urbain.

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1.7.4 - Espaces à dominante rurale En 1999, l’INSEE recensait en Lorraine 983 communes et 392 000 habitants (1990 : 1341 communes et 528 000 habitants), soit 17 % des Lorrains (1990 : 23 %) dans l’espace rural. Ce recul continu, constaté depuis des décennies, semble toutefois être enrayé ces dernières années : les éléments fournis par le recensement partiel en 2005 révèlent en effet une légère progression de la population des communes rurales : + 0,1 % en moyenne annuelle depuis 1999. Cependant cette évolution favorable n’est pas uniforme sur tous les territoires ruraux. Au plan démographique, de nombreux petits villages retrouvent un certain attrait. Ils bénéficient du renchérissement des prix du foncier et de l’immobilier en milieu urbain. En termes économiques, le milieu rural lorrain reste le support d’une activité agricole omniprésente et très dynamique, avec des structures d’exploitation performantes. Sur le plan de l’organisation des territoires : la spirale du déclin dans laquelle bon nombre de territoires ruraux étaient engagés, a provoqué progressivement des réactions en chaîne dans les communautés rurales (élus et habitants). Depuis une vingtaine d’années, des processus de regroupement et d’organisation collective se sont enclenchés, bien soutenus par diverses lois sur l’intercommunalité et sur l’aménagement du territoire, ainsi que par toute sorte de dispositifs mis en place par l’Etat, les collectivités territoriales ou l’Europe. En 2005, la Lorraine comptait 138 établissements publics à fiscalité propre dont 5 communautés d’agglomération et 1 communauté urbaine représentant près de 92 % de la population et 88 % des communes. Une très grande majorité de ces EPCI sont regroupés en « pays » au nombre de 14, qui représentent 44 % de la population (1 million d’habitants) et 70 % des communes. Partagés entre rural et urbain, plusieurs pays chevauchent des espaces à dominante urbaine. Ces nouveaux « territoires de projet » ont entrepris des diagnostics de situation (connaissance de leurs faiblesses et de leurs handicaps, mais aussi de leurs forces et de leurs atouts). Cette dynamique conduit à la construction de projets d’avenir qui porteront leurs fruits sur le long terme. 1.7.5 - Les Parcs Naturels La Lorraine compte trois Parcs Naturels Régionaux : le PNR de Lorraine, le PNR des Vosges du Nord et le PNR des Ballons des Vosges, ces deux derniers étant situés dans le périmètre du Massif vosgien, sont interrégionaux avec l’Alsace, et même avec la Franche-Comté (PNR des Ballons). Depuis plus de 20 ans (30 ans pour le PNR de Lorraine), ces outils, à travers leur charte, sont au service du développement durable de territoires ruraux très étendus mais faiblement peuplés (7 % de la population lorraine) et dont les richesses patrimoniales naturelles et culturelles sont de très grande qualité. Il s’agit surtout de préserver ces territoires des pressions exercées par les grands centres urbains périphériques (Sillon lorrain, plaine d’Alsace, villes allemandes…) et de faire de ces territoires fragiles, des territoires privilégiés d’expérimentation et d’innovation en matière de développement durable. 1.7.6 - Le Massif vosgien Territoire de moyenne montagne s’étirant sur 200 km aux marges Est de la région, le Massif vosgien est un territoire spécifique dont 45 % de sa surface et 40 % de sa population sont situés en Lorraine. Il se caractérise par une grande richesse de ses milieux naturels : eau, forêts, paysages, fondent son identité. Ceux-ci sont le socle d’un développement industriel ancien et de son développement touristique. Leurs qualités remarquables ont nécessité des mesures de protection tout particulièrement avec la création de deux Parcs Naturels Régionaux (Vosges du Nord, Ballons des Vosges).

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Un des enjeux est de concilier le développement des activités industrielles et touristiques avec la préservation des paysages et d’un environnement de qualité.

1.8 - Une dimension transfrontalière de plus en plus présente Dès lors que près d’un actif lorrain sur dix, soit 84.000 personnes, tire son revenu d’une activité en territoire frontalier voisin, la dimension transfrontalière vient s’ancrer progressivement dans les mentalités régionales : le flux du travail frontalier vers le Luxembourg a connu une croissance exponentielle (15.000 en 1990 ; environ 58 000 aujourd’hui) et semble devoir perdurer. Ce phénomène contribue à la stabilité résidentielle de secteurs géographiques fortement touchés par la crise ; il est générateur de revenus élevés (1,5 Md € annuellement) et contribue à la diminution du chômage. Il n’est cependant pas sans effets négatifs sur l’encombrement du trafic routier, la hausse du prix du foncier et des loyers dans la bande frontalière ; par ailleurs, les entreprises voient leur main d’œuvre qualifiée les quitter au profit d’emplois plus rémunérateurs au Grand-Duché.

Pour l’Allemagne, ce sont environ 23 000 personnes qui franchissent la frontière alors que l’on en comptait un peu plus de 15 000 au début des années 1990 ; l’augmentation des dix dernières années est en grande partie due au phénomène de mobilité résidentielle qui a connu son plus fort rythme entre 1993 et 1996.

La densité industrielle et humaine d’espaces contigus a amené les collectivités locales à s’organiser sous la forme d’agglomérations transfrontalières. L’agglomération Sarrebruck/Moselle-Est, forte d’un million d’habitants, doit surmonter collectivement la fin ou la forte régression de l’exploitation charbonnière. Aujourd’hui, le projet de Belval sur la frontière franco-luxembourgeoise est une nouvelle occasion de promouvoir un développement économique et urbain de qualité sur des espaces encore marqués des empreintes de la sidérurgie. En effet, le Grand-Duché de Luxembourg a entrepris un ambitieux projet de mutation économique du sud luxembourgeois vers l’économie du savoir, afin de rééquilibrer son développement trop centré sur l’agglomération

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de Luxembourg-ville. Cette orientation se concrétise, dès maintenant, par la transformation de la friche sidérurgique de Belval en un vaste projet qui prévoit des équipements structurants au plan économique et culturel (des zones d’activité, un centre tertiaire, une grande salle de spectacles, une cité des sciences et de l’innovation pour l’accueil de la nouvelle université du Luxembourg ainsi que des centres de recherche…). Ce projet est destiné à recevoir 23 500 actifs à terme. Un quartier résidentiel est également prévu avec la construction de logements pour environ 5 500 personnes. Les travaux de réalisation des équipements sont en cours de réalisation rapide. Un accord est intervenu avec le Grand-duché prévoyant un échange de terrains et, de façon plus générale, une concertation pour organiser une coopération équilibrée et faire ainsi émerger un pôle de croissance majeur pour le devenir du sud luxembourgeois et du nord lorrain dans une solidarité active. Ce projet constituera pour les années à venir une priorité majeure de la politique de coopération transfrontalière. L’espace de coopération de la Grande Région se caractérise par un certain bilinguisme assez original. Cet héritage est en danger malgré une volonté très forte des pouvoirs publics de mener une politique active de promotion de la langue du voisin. Les notions de coopération transfrontalière, de Grande Région, autrefois très théoriques, gagnent en importance. Aussi, les acteurs lorrains inscrivent-ils de plus en plus leurs actions de coopération dans un cadre plus vaste, qui comprend le Luxembourg, la Sarre, la Rhénanie-Palatinat et la Wallonie. Les dispositifs de coopération ont été aménagés pour tenir compte de cette nouvelle dimension. Cette nouvelle échelle de coopération contribue au développement des réseaux qui dans l’enseignement supérieur et la recherche n’ont cessé de s’affirmer. L’Initiative Communautaire Interreg qui atteint aujourd’hui sa troisième génération a ouvert un véritable esprit de coopération. Sans l’appui des moyens communautaires de grands projets auraient eu peine à émerger (PED Longwy – Athus – Pétange, EUROZONE Sarrebruck-Forbach, parc archéologique de Bliesbruck-Reinheim). Par delà ces projets phares, ce sont aussi une multitude d’opérations moins connues qui ont rassemblé les acteurs de l’économie, du tourisme, de la formation et de la culture. Dans la nouvelle génération de mise en œuvre des fonds structurels, un grand programme de coopération, commun à la Grande Région, a été accepté par tous les partenaires concernés. Tels sont les principaux éléments de diagnostic qu’il convient de prendre en compte afin de définir la stratégie de ce Programme opérationnel. Des informations plus détaillées de diagnostic figurent en annexe 1 (diagnostic long).

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La stratégie de ce Programme opérationnel repose sur une analyse des forces et faiblesses du territoire lorrain.

ATOUTS

FAIBLESSES

OPPORTUNITES

MENACES

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1.9 - TABLEAU AFOM : Atouts – Faiblesses – Opportunités – Menaces

ATOUTS FAIBLESSES OPPORTUNITES MENACES

I - Economie

Une reconversion réussie avec un tissu économique plus diversifié

Une production de richesse insuffisante en Lorraine traduite par la faiblesse du PIB Faiblesse de création de valeur ajoutée dans la plupart des secteurs d’activités

Des secteurs industriels menacés par des délocalisations (textile et sous-traitance automobile)

Une région très attractive pour les investissements étrangers Une région fortement exportatrice Une dynamique dans la création d'entreprises avec des structures d'appui nombreuses et bien réparties sur le territoire

Exportations faibles vers les pays émergents à forte croissance Exportations à faible valeur ajoutée (hors automobile) Une relative faiblesse dans la création d'entreprises innovantes

Un potentiel de croissance lié à la position de la Lorraine Des potentiels d'exportation vers les pays à forte croissance émergents

Des productions agricoles supports d’une industrie agro-alimentaire de qualité Un très fort potentiel forestier

Un potentiel laitier fragilisé par la réforme de la PAC Insuffisance de la reconstitution des forêts Retard en matière d'agriculture biologique

Développement du matériau bois dans la construction Développement du "bois énergie" Projets de "bio carburants"

Modifications des essences forestières suite à un changement climatique

2 pôles de compétitivité labellisés :

- Fibres Naturelles Grand Sont, MIPI (Matériaux Innovants produits intelligents)

- Des pôles de compétences existants : FABELOR, Aériades, CLTS… Une activité logistique bien présente

Un secteur automobile avec des sous-traitants fragilisés Un secteur textile en recul fort et constant Faiblesse des services aux entreprises et aux particuliers

Situation démographique favorable pour développer les emplois dans le domaine

des services à la personne

Saturation des infrastructures de transport défavorable à l'activité logistique

Richesses naturelles et patrimoniales remarquables pour le développement du tourisme

Potentiel touristique insuffisamment exploité et faiblesse de la qualité de l'offre

Progression forte des courts séjours suite à l'arrivée du TGV

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ATOUTS FAIBLESSES OPPORTUNITES MENACES

II - Enseignement supérieur, recherche et Innovation

Un fort potentiel d’enseignement supérieur et de recherche Nombreuses formations d'ingénieurs et de qualité Des technologies clés à valoriser

Part faible de la recherche privée Recherche trop orientée vers les secteurs de « moyenne et de faible technologie ». Une gouvernance de l’innovation marquée par une dispersion des structures impliquées Perspectives démographiques

Montée en puissance des politiques en faveur de la recherche et de l'innovation -Développement des universités

lorraines et des grandes écoles -Implication plus forte de la

recherche privée en synergie de la recherche publique en profitant des pôles de compétitivité

III - Ressources Humaines

Un léger redressement démographique Une baisse attendue de la population active

Une évolution de l’emploi salarié à la traîne des régions françaises

Dépendance de l'économie luxembourgeoise

L'emploi frontalier en forte croissance Une perte d'emplois industriels non compensée, en nombre et en localisation, par l'évolution du tertiaire

Un nombre très important de jeunes sans qualification

Un taux de chômage important et de longue durée, notamment pour les femmes

IV - Infrastructures

Engorgement du sillon mosellan (A31) et d'autres axes routiers (RN 66, RN 59…)

Arrivée du TGV en 2007 Problèmes de capacité ferroviaire des gares de Metz et Nancy à l’horizon 2020 Eurocorridor Nord-Sud Paralysie du réseau

autoroutier Nord-Sud

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ATOUTS FAIBLESSES OPPORTUNITES MENACES

Augmentation des cadences ferroviaires dans le sillon mosellan (voyageurs) Recul du fret ferroviaire Développement du ferroutage

Saturation du réseau ferroviaire dans le sillon mosellan

Progression du trafic fluvial Modernisation du réseau fluvial insuffisante

Couverture en haut débit globalement satisfaisante

Couverture insuffisante de certains territoires ruraux en haut débit

Des marchés porteurs pour les télécommunications

V - Environnement Energie

Tri sélectif des ordures ménagères et valorisation des déchets insuffisants

Une capacité d’élimination des déchets d’activité de soins à risque infectieux insuffisante

Incitation au développement des activités de recyclage de déchets

Globalement bonne qualité de l'air Des situations locales médiocres en matière de qualité de l'air (zone de Carling/Saint-Avold, zones urbaines)

Une région productrice d'énergie Des risques naturels et technologiques (inondations, mouvements de terrain, risques sismiques, installations industrielles à risque)

Risques liés au changement climatique

Une forte diminution de la consommation d’énergie dans le secteur industriel

Augmentation de la consommation d'énergie du secteur tertiaire et des transports

Un patrimoine naturel riche avec des paysages de qualité, avec une diversité de milieux et une abondance de l’eau

Faiblesse de la production d’énergies renouvelables en particulier de l’éolien et du solaire Des zones humides en régression

Politiques publiques de développement du bois énergie et des bio-carburants

Trois parcs naturels régionaux, sept réserves naturelles…

Des pollutions domestiques menaçant la ressource en eau

Des espaces naturels disponibles dans la Grande Région

La pression foncière sur les espaces naturels

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ATOUTS FAIBLESSES OPPORTUNITES MENACES

VI -Territoires

Un sillon lorrain concentrant les dynamiques lorraines Un axe de développement de Metz à Sarrebruck/Moselle Est Un certain attrait pour les villages ruraux périphériques aux aires urbaines Une réserve d’espaces fonciers de qualité De nombreux territoires de projets La DTA : Orientations de constructibilité et guide pour l’élaboration des Plans des Préventions des Risques Miniers (PPRM) Une coopération transfrontalière de qualité et riche d'expériences La dynamique de développement économique frontalière en soutien du développement du Nord lorrain

Un développement territorial inégal Des espaces urbains avec des quartiers sensibles Une reconversion économique non achevée (bassins miniers) avec la persistance de séquelles: friches, affaissements, problèmes d'eau Affaiblissement des pôles d’emploi de l’espace rural Dans la Grande Région des perspectives démographiques orientées majoritairement à la baisse Part modeste des transports en commun dans les déplacements de personnes frontalièresRecul du bilinguisme Conditions sociales différentes pour les travailleurs frontaliers

Développement du Pôle d'Esch-Belval 2015 Un espace central entre Metz et Nancy : carrefour d’infrastructures de transports et porteur d’opportunités de développement. La Grande Région: facteur de dynamisme pour la Lorraine

Un tableau AFOM spécifique aux territoires lorrains figure ci-après.

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1.10 - TABLEAU AFOM TERRITORIAL Bassins miniers nord-lorrains

ATOUTS FAIBLESSES OPPORTUNITES MENACES

Le phénomène frontalier soutient la démographie du Nord-lorrain

Repli démographique et vieillissement de la population Le pôle de compétitivité MIPI

Des pertes d'emplois à venir dans la sidérurgie avec conséquences sur la sous-traitance

Une reconversion en cours avec une diversification du tissu industriel

Le secteur automobile subit des risques de délocalisation et de pertes d'emplois

Zone d'attraction des agglomérations messine, thionvilloise et du Luxembourg

Risques de trop grands déséquilibres au sein de l'espace transfrontalier

Mise en place d'une DTA avec des orientations de constructibilité et élaboration de PPRM

Un taux de chômage élevé, L'emploi ouvrier très fortement représenté

Développement du projet Esch-Belval

Une coopération transfrontalière de qualité

Une concurrence des salaires luxembourgeois sur les entreprises

Coopération métropolitaine Sarrebruck-Moselle Est

Une dynamique d'emplois au Grand-duché de Luxembourg

Affaissements miniers liés à l'arrêt des exploitations minières

Problèmes de l'eau

Espaces dégradés (friches industrielles, habitat)

Recul du bilinguisme

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Sillon lorrain

ATOUTS FAIBLESSES OPPORTUNITES MENACES Dynamisme démographique Une population jeune nombreuse Un taux d'activité féminin élevé

Saturation des infrastructures de transport en particulier l'A31 Une concentration d'étudiants Risque d'asphyxie de l'infrastructure

autoroutière

Un fort taux d'encadrement Problèmes de capacité ferroviaire des gares de Metz et de Nancy à l'horizon 2020

Valorisation de l'arrivée du TGV dans les gares du Sillon

Un poids économique croissant lié au développement des services et notamment des emplois métropolitains supérieurs

Vétusté du réseau fluvial nécessitant des investissements importants

Les pôles de compétitivité MIPI et Fibres Naturelles Grand Est, facteurs de dynamisme pour la recherche

Un potentiel de croissance pour l'activité logistique

Une attraction forte du Luxembourg sur le nord du Sillon

Un patrimoine culturel très riche Des espaces urbains avec des quartiers sensibles

Une opportunité de développement de l'espace central entre Pont à Mousson, l'aéroport régional et la gare TGV de Cheminot

Concentration du potentiel d'Enseignement Supérieur et de recherche lorrain

Des territoires de rurbanisation contraire aux principes du développement durable

Création d'une gare d'interconnexion à Vandières

Un réseau de très haut débit

Développement de la coopération avec le Luxembourg, en particulier dans le cadre du développement du projet Esch/Belval

Développement de la mobilité et des échanges par accroissement de l'offre de transport multimodale

Renforcement de la coopération métropolitaine

Une dynamique péri-urbaine

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Les territoires ruraux

ATOUTS FAIBLESSES OPPORTUNITES MENACES Arrêt du déclin démographique avec légère progression de la population des communes rurales

Vieillissement de la population Disparités territoriales

Vieillissement de la population : opportunité de nouveaux services à la personne

Risque de partition du territoire lorrain avec des espaces en marge

Activité agricole performante support d'une industrie agro-alimentaire

Affaiblissement des pôles d'emploi de l'espace rural

Développement de bio-carburants, des énergies renouvelables (éolien, bois-énergie…)

Réforme de la PAC menaçant la filière lait

Une ressource forestière importante Une couverture insuffisante en haut débit

Développement des activités touristiques (tourisme vert, activités de montagne…)

Développement du phénomène de péri-urbanisation

Un patrimoine naturel, riche, varié et de qualité, dont trois Parcs Naturels Régionaux et le Massif vosgien

Des territoires de projet organisés