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Université du Québec (UQ) École de technologie supérieure Service des enseignements généraux Local B2500 - 396-8938 Site internet : http://www.seg.etsmtl.ca MAT-265 ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES Notes de cours et exercices Par Luc Soucy Dernière révision mars 2016

Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

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Université du Québec (UQ) École de technologie supérieure

Service des enseignements généraux

Local B2500 - 396-8938

Site internet : http://www.seg.etsmtl.ca

MAT-265

ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES

Notes de cours et exercices

Par

Luc Soucy

Dernière révision mars 2016

Page 2: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

2

Avertissement

J’invite tous ceux qui trouveront des erreurs, des coquilles ou qui ont des remarques et

des suggestions pour l’amélioration de ce texte à me les communiquer directement ou par

courriel. Votre contribution sera très appréciée.

Ces notes de cours pour la MAT-265 (Équations différentielles) comporte deux parties .

La partie 1 porte sur la matière présentée avant l’examen de mi-session et

comporte 4 chapitres et 3 annexes (toutes à la fin du chapitre 4);

La partie 2 porte sur la matière présentée dans la deuxième partie de la session et

comporte également 4 chapitres. On y trouve une table des transformées de

Laplace et une table de séries de Fourier ainsi que la bibliographie.

La version électronique de ces notes de cours se trouvent sur la page « Moodle » du cours

MAT-265 (Équations différentielles) à l’onglet « Documents » sous l’appellation « Notes

de cours de Luc Soucy ». Les versions électroniques des tables (Laplace et Fourier) sont

également disponibles à l’onglet « Documents » pour en faciliter l’impression.

Tous les enseignants, maîtres d’enseignement, chargés de cours ou chargés de TP

peuvent utiliser ces documents comme cela leur convient.

Remerciement

Finalement, je tiens à remercier Stéphane Lafrance pour ses remarques pertinentes et

suggestions qu’il a formulées et les corrections qui en ont découlées.

Je tiens également à remercier les chargès de cours qui ont utilisé ces notes de cours et

qui m’ont généreusement fait part de leur remarques ou qui m’ont indiqué un certain

nombre de coquilles ou erreurs … qu’on finit par ne plus voir.

Luc Soucy

[email protected]

Liste des abréviations

Page 3: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

3

Les abréviations suivantes ont été introduites … pour des fins écologiques, notamment

pour économiser sur les cartouches d’encre, le papier d’impression ... et pour limiter la

poussière de craie en classe.

CI condition(s) initiale(s)

ED équation différentielle

EDO équation différentielle ordinaire (on utilisera ED pour les désigner, car il s’agit

du sujet traité dans ce cours)

EDP équation aux dérivées partielles

EDVS équation différentielle à variables séparables

FI facteur intégrant

FR formule de récurrence

IC intervalle de convergence

MRO Méthode de réduction de l’ordre

MCI Méthode des coefficients indéterminés

MVP Méthode de variation des paramètres

RK algorithme de Runge-Kutta

SF Série de Fourier

Page 4: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

4

Table des matières de la partie 1 (chapitres 1 à 4)

Chapitre 1

Introduction aux équations différentielles

Section Sujet Page

1.1 Introduction …………………………………………………………. 8

1.2 Champ d'application des ED en génie …………………………………….. 8

Applications en dynamique Newtonienne ……………………………. 9

L’analyse des circuits ……………………………………………........ 11

Les phénomènes d'échange de chaleur ………………………………. 11

La déformation des poutres …………………………………………... 12

Autres applications …………………………………………………… 13

1.3 Classification des ED ………………………………………………........ 16

1.4 Solution d’une ED ……………………………………………................ 19

1.4.1 Solution explicite et solution implicite ……………………………… 19

1.4.2 Solution générale et solution particulière …………………………… 20

1.5 Méthode de résolution des ED …………………………………………… 25

1.5.1 Les méthodes analytiques ……………………………………………. 25

1.5.2 Les méthodes « quasi-analytiques » …………………………………..

Technique des polynômes de Taylor……………………..………..

L’algorithme de Picard …………………………………………….

26

28

29

1.5.3 Les méthodes numériques …………………………………………….

L’algorithme d’Euler ……………………………………………..

31

32

1.5.4 Les méthodes qualitatives …………………………………………….. 34

1.6 Résumé du chapitre ………………………………………………………. 35

1.7 Exercices …………………………………………………………………. 37

1.8 Réponses aux exercices …………………………………………………... 39

Page 5: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

5

Chapitre 2

Équations différentielles ordinaires d'ordre 1

2.1 Introduction ……………………………………………………………....

Méthodes de résolution ……………………………………………....

43

43

2.2

2.2.1

2.2.2

Solution analytique des ED d’ordre 1 …………………………………

Les étapes de la résolution des ED d’ordre 1 ……………....................

Forme des solutions …………………………………………………..

45

46

47

2.3 Résolution des ED à variables séparables ………………………………..

48

2.4 Résolution des ED linéaires ……………………………………………

51

2.5

2.5.1

2.5.2

2.5.3

Résolution des ED exactes ……………………………………………….

Identification des ED exactes ………………………………………

Détermination de la solution des ED exactes ………………………

Facteur intégrant ………………………………………………………….

53

55

56

59

2.6

2.6.1

2.6.2

2.6.3

Changement de variable pour la résolution des ED ……………………

Résolution des ED de Bernoulli ………………………………………

Résolution des ED homogènes ……………………………………….

Autres cas (optionnel) ……………………………………………….

62

62

66

71

2.7 Utilisation de la calculatrice …………………………………………….. 72

2.8 Identification des ED d’ordre 1 : quelques trucs utiles ………...……… 75

2.9 Résumé des principaux résultats sur les ED d’ordre 1 ………………….. 76

2.10

2.10.1

Exercices …………………………………………………………………

Réponses aux exercices …………………………………………………..

81

84

Page 6: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

6

Chapitre 3

Applications des ED d’ordre 1

3.1

3.1.1

Dynamique …………………………………………………………………....

Deuxième loi de Newton pour le mouvement de translation …………...

88

88

3.1.2 Principe de conservation de l’énergie en mécanique …………............... 89

L’énergie cinétique ………………………………………………… 89

L’énergie potentielle gravitationnelle …………………………........... 89

L’énergie potentielle d’un système masse-ressort …………………… 90

Énoncé du principe de conservation de l’énergie …………................. 90

3.1.3 Exemples d’applications de mouvement rectiligne …………………….. 91

Application (1) : Le système masse-ressort ………………………… 91

Application (2) : Corps en chute libre avec force résistive

proportionnelle à la vitesse ……………………………………………

95

Application (3) : Corps en chute libre avec force résistive

proportionnelle au carré de la vitesse …………………………………

96

3.1.4 Dynamique de rotation …………………………………………………... 98

3.1.5 Exercices sur la dynamique de translation ……………………………... 102

Réponses aux exercices sur la dynamique de translation …………… 108

3.1.6 Exercices sur la dynamique de rotation ………………………………… 109

Réponses aux exercices sur la dynamique de rotation ……………… 110

3.2 Les circuits électriques ………………………………………………………. 111

3.2.1 Lois de Kirchhoff ………………………………………………………… 111

3.2.2 Tableau du signe des différences de potentiels ………………………….. 113

3.2.3 Puissance et énergie dans les circuits électriques ………………………..

Puissance délivrée par les sources de tensions ………………………

Puissance consommée dans les éléments des circuits ………………

116

117

117

3.2.4 Les circuits R-C séries et R-L séries ……………………………………. 118

Circuits R-C séries ……………………………………………………

Constante de temps et temps de réponse (circuit RC série) ………….

119

120

Circuits R-L séries …………………………………………………… 121

Constante de temps et temps de réponse (circuit RL série) ………… 121

3.2.5 Exercices sur les circuits électriques ……………………………..............

Réponses aux exercices ………………………………………………

123

129

3.3 Phénomènes d’échange de chaleur ………………………………………….. 132

3.3.1 La loi de Newton ………………………………………. ………………. 132

3.3.2 La loi de Stephan ………………………………………………………… 133

3.3.3 Exercices sur les phénomènes d’échange de chaleur …………………..... 135

3.3.4 Réponses aux exercices ……………………………………………… 138

3.4 Applications reliées à la loi de Torricelli ........................................................... 139

Réservoir cylindrique ………………………………………………… 139

Réservoir hémisphérique …………………………………………… 140

Réservoir conique …………………………………………………….. 141

3.4.1 Exercices sur la loi de Torricelli ………………………………………… 143

Réponses aux exercices ……………………………………………… 145

3.4.2 Projet : Mesure du coefficient de Borda ………………………………..... 147

Page 7: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

7

Chapitre 4

Résolution des ED linéaires d’ordre supérieur à 1

4.1 Introduction …………………………………………………….. 152

4.1.1 Forme des ED à résoudre …………………………………… 152

4.1.2 Méthodes de résolution analytiques ……………………….. 155

4.1.3 Utilisation de la calculatrice ………………………………..

155

4.2 Technique de résolution par réduction de l’ordre …………........

157

4.3 Résolution des ED linéaires et homogènes à coefficients

constants d’ordre 2 ……………………………………………..

Démonstrations relatives aux trois cas ……………………..

162

166

4.4 La méthode des coefficients indéterminés …………………….. 170

4.4.1 Forme des ED à résoudre ………………………………….. 170

4.4.2 Principales étapes de la résolution …………………………. 171

4.4.3 Exemples sur la méthode des coefficients indéterminés …... 172

4.4.4 Quelques exemples sur le cas (2) (cas d’exception) ……….. 177

4.4.5 Remarques sur les constantes arbitraires …………………..

182

4.5 La méthode de variation des paramètres ………………………. 183

Forme des ED à résoudre ………………………………….. 183

Principales étapes de la résolution ………………………….

183

4.5.1 Méthode de variation des paramètres avec la calculatrice ………

187

4.6 Exercices sur la technique de réduction de l’ordre …………….. 189

4.6.1 Réponses aux exercices de la section (4.6) …………………

190

4.7 Exercices sur la résolution des ED homogènes à coefficients

constants ……………………………………………………….. .

191

4.7.1 Réponses aux exercices de la section (4.7) …………………

193

4.8 Exercices sur la méthode des coefficients indéterminés ……….. 194

4.8.1 Réponses aux exercices de la section (4.8) …………………

194

4.9 Exercices sur la méthode de variation des paramètres …………. 196

4.9.1 Réponses aux exercices de la section (4.9) …………………

196

4.10

4.11

4.12

4.13

Exercices sur les applications …………………………………..

Annexe 1 : Tableau pour la détermination des candidats ……….

Annexe 2 : Les nombres complexes …………………………….

Annexe 3 : Les fonctions hyperboliques ……………………….

Partie 2 ..........................................

197

198

199

202

203

Page 8: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

8

Chapitre 1

Introduction aux équations différentielles

1.1 Introduction

Définition 1.1 Une équation différentielle (ED) est une équation comportant une ou

des dérivées d'une fonction inconnue (variable dépendante) d'une ou de plusieurs

variables indépendantes.

D'un point de vue mathématique, l'étude des ED a trois objectifs principaux:

la modélisation, c’est-à-dire la détermination de l'ED qui décrit le comportement

d’un système dynamique ou une situation donnée;

la résolution de cette ED, notamment avec la détermination de la technique de

résolution pour la résoudre;

l'analyse et l'interprétation de la solution.

Concernant le premier de ces objectifs, notons qu’en sciences et en génie, les ED

apparaissent naturellement dans le développement des modèles mathématiques pour

l'étude des systèmes dynamiques. Un bon modèle mathématique d'un système physique

donné est nécessairement le fruit d'une analyse juste. Son utilité réside entre autres dans sa

capacité de simuler le comportement du système, donc de contribuer à son analyse.

Le deuxième but, la résolution, réfère aux techniques de résolution. C'est l'objet principal

de ce texte. Les techniques qui seront introduites visent à résoudre les classes d'ED liées

au champ d'application en génie.

Le troisième but vise en premier lieu à valider le modèle mathématique associé à un

système dynamique Si le modèle est satisfaisant, il peut être utilisé pour simuler et

analyser le comportement du système. Dans le cas contraire, il faut généralement le

raffiner, ce qui se traduit généralement par un modèle plus complexe comportant plus de

facteurs explicatifs du système.

1.2 Champ d'application des ED en génie

La modélisation d'une classe importante de systèmes statiques peut se faire par des

systèmes d'équations linéaires qui peuvent êtres résolus par les techniques algébriques

classiques. Il en va autrement des systèmes dynamiques caractérisés par une évolution de

leur état. Dans le cas de ces derniers, les modèles s'expriment généralement par des

équations qui comportent des dérivées de fonctions inconnues associées à des grandeurs

physiques, c'est-à-dire par des ED : cela fait de la théorie des ED l'un des outils principaux

de la modélisation et de l’analyse mathématique des systèmes dynamiques.

Page 9: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

9

La figure (1.1) ci-dessous illustre le processus de modélisation. La nature des liens entre

les diverses étapes illustre notamment comment s'opère le raffinement du modèle (s'il y a

des différences notables entre les résultats théoriques et les observations.

Lois de la physique

Modèle

mathématique

Résultats

théoriques

Résultatsobservés

Approche

expérimentale

Compatibilité ?

Oui(bon modèle)

Non(revoir le modèle)

Systèmes dynamiques

Figure 1.1. Modélisation des systèmes dynamiques

La liste des applications qui suivent n'a pas la prétention d'être exhaustive, mais elle

couvre plusieurs des applications importantes des ED en génie.

Applications en dynamique Newtonienne

La deuxième loi de Newton s'applique de façon générale au corps se déplaçant sous l'effet

d'une ou de plusieurs forces. Cette loi permet de former l’ED (mouvement rectiligne) ou le

système d’ED dont la solution particulière déterminée avec les conditions initiales (CI) sur

la position et la vitesse est l’expression de la trajectoire du corps dans un système de

référence donné. Elle exprime la relation entre la masse d'un corps, son accélération et la

somme des forces agissant sur celui-ci par l'égalité suivante :

i R

i

ma F F (1.1)

L’accélération s’obtient de la vitesse et de la position comme suit :

2

2

dva

d rdta

dr dtv

dt

(1.2)

La somme dans l’égalité (1.1) comporte toutes les forces qui agissent sur le corps. est

la force résultante : elle peut dépendre de la position, de la vitesse, et parfois du temps. On

peut développer l'équation (1.1) en tenant compte de (1.2) suivant les composantes X, Y et

Z de la vitesse, de la position et de la force résultante pour obtenir les systèmes d'équations

différentielles suivants:

a ( )v t ( )r t

RF

Page 10: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

10

2

2

2

2(1) ou (2)

xRX RX

y

RY RY

x xRZ RZ

dv d xm F m F

dt dt

dv d ym F m F

dt dt

dv dvm F m F

dt dt

(1.3)

Avec la vitesse initiale 0 0 0(0) x y zv v i v j v k , la solution du système d'ED (1) en (1.3)

donne l'expression explicite de la vitesse sous la forme vectorielle paramétrique :

(1.4)

Avec la vitesse initiale et la position initiale0 0 0(0)r x i y j z k , on peut résoudre le

système (2) ou intégrer (comme ci-dessous) la vitesse en (1.4) pour obtenir l'équation de la

trajectoire ( )r t de l'objet sous la forme vectorielle paramétrique :

0

0

0

0

0

0

( ) ( )

( ) ( )

( ) ( )

( ) ( ) ( ) ( )

t

x

t

y

t

z

x t x v u du

y t y v u du

z t z v u du

r t x t i y t j z t k

(1.5)

Les corps en chute libre, les projectiles dans le plan ou dans l'espace et les systèmes

masse-ressorts avec ou sans amortissement et avec ou sans force externe sont des

applications dont l'analyse se fait dans le cadre de la deuxième loi de Newton dont le

traitement mathématique se fait dans le cadre de la théorie des ED. Ces applications seront

considérées plus loin.

Dynamique de rotation

On peut également considérer les applications en dynamique des corps en rotation. À titre

d'exemple, le mouvement de rotation d'un objet autour d'un axe fixe peut être déterminé à

l'aide de la deuxième loi de Newton adaptée à ce type de mouvement. On obtient alors

l'ED reliant le produit du moment d'inertie Io de l'objet par rapport à l'axe de rotation et de

l'accélération angulaire à la somme des moments des forces (calculés par rapport à l'axe

de rotation) qui agissent sur le corps. Cela s’exprime par l’égalité suivante

(1.6)

v t( )

( ) ( ) ( ) ( )x y zv t v t i v t j v t k

1

n

o oi

i

I

Page 11: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

11

Or l'accélération angulaire est reliée à la vitesse angulaire et à la position angulaire comme

suit:

2

2

d

ddt

d dt

dt

(1.7)

Il faut donc résoudre les ED suivantes pour déterminer les expressions respectives de la

vitesse angulaire (t) et la position angulaire en fonction du temps.

(1.8)

(1.9)

La forme explicite des expressions de (t) et de peut être déterminée à condition de

connaître les conditions initiales sur la position angulaire et sur la vitesse angulaire,

respectivement.

L'analyse des circuits

Les deux lois de Kirchhoff, la loi des nœuds et la loi des mailles qui seront introduites

dans le chapitre 3) sont à la base de l'analyse des circuits. Dans le cas des circuits à

courants non continus, les relations résultant de l'application des lois de Kirchhoff sont des

ED dont la solution permet d’obtenir les expressions du courant, de la charge ou de la

tension aux bornes de chacun des éléments du circuit.

À titre exemple, dans le cas du circuit simple de la figure (1.2) ci-dessous, l'application de

la deuxième loi de Kirchhoff (qui stipule que « la somme algébrique des différences de

potentiel aux bornes des éléments d'une maille fermée est nulle ») se traduit par une ED (à

droite dans la figure (1.2)) dont la solution donne le courant ( )i t circulant dans le circuit

en fonction du temps. L’analyse de ce type de circuits sera abordée ultérieurement dans le

chapitre sur les applications reliées aux ED d’ordre 1.

Figure 1.2. Circuit RL série et ED associée.

( )t

Id

dtto oi

i

n

1( )

Id

dtto oi

i

n2

21

( )

( )t

( ) ( )0 00 0 et

Résistance R

Inductance LSource i(t) ( )t

+2ièmeloi de

Kirchhoff

L R i t

i t

di

dt

BRS||

T||

( )

( )-

Page 12: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

12

Les phénomènes d'échange de chaleur

La détermination la température en fonction du temps T(t) d'un objet placé dans un milieu

donné dont la température est donnée par M(t) se fait en résolvant les ED associées aux

lois de Newton et de Stefan, selon le contexte.

La loi de Newton s'applique aux cas d'échange de chaleur par convection. Elle prend

la forme de l'ED suivante.

(1.10)

Dans l’ED (1.10), k > 0 est une constante et la température ( )T t s’exprime en degré

Celcius (C).

La loi de Stefan s'applique aux cas d'échange de chaleur par rayonnement et prend la

forme de l'ED

(1.11)

Dans cette égalité, >0 est une constante et les températures T(t) et M(t) s’exprime en

kelvin.

Dans le contexte des applications considérées dans ce texte, l'un des processus est

nettement dominant, de sorte qu'on pourra utiliser l'une ou l'autre des ED ci-dessus, selon

le cas. Finalement, dans un cas comme dans l'autre, la solution des ED donne l'expression

de la température T(t) de l'objet en fonction du temps.

La déformation des poutres

P(x,y)

x

A

B

Y

XR

L

Figure 1.3. La figure représente une poutre de longueur L déformée en sous l’effet des forces

qui s’exercent sur elle. La déformation est mesurée par l’écart y entre l’axe des X et la courbe

élastique représentée par la ligne courbée (segment OPR) passant par le point P(x, y)

Dans le cas des poutres horizontales constituée de matériau homogène, de section

constante et sous l'hypothèse que la déformation est faible, la déformation verticale de la

déformée (ou courbe élastique passant au centre de la section de la poutre sur toute sa

longueur) est donnée par la solution de l'ED suivante :

d T t

dtk M t T t

( )( ( ) ( ))

d T t

dtM t T t

( )( ( ) ( )) 4 4

Page 13: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

13

(1.12)

En (1.12), la constante E est le module d’élasticité du matériau dont la poutre est

constituée; la constante I est le moment de surface calculé par rapport à l’axe horizontal

qui passe par les points P(x, y), A et B (cf. fig. 1.3); elle dépend de la géométrie de la

section des poutres. Finalement, M est la somme calculée en x (0 < x < L) des moments de

force sur la partie de la poutre située à gauche (ou à droite) de la section comprenant le

segment APB dans la figure la figure. Les moments de force sont exprimés par rapport à

un axe horizontal perpendiculaire à la poutre et passant par un point préalablement choisi.

La solution de cette ED permet de calculer la déformation verticale y(x) de la déformée par

rapport à l'horizontale (l’axe des « X » sur la figure 1.3) passant par le centre de la poutre

non déformée. On peut en outre estimer la valeur maximale de cette déformation.

Autres applications

On peut également citer une foule d'exemples qui font également partie des applications

en génie et pour lesquelles la modélisation se fait par des ED ou des équations aux

dérivées partielles, entre autres les applications suivantes :

la désintégration radioactive;

les circuits hydrauliques;

les circuits thermiques ;

la propagation des ondes;

les problèmes liés à la détermination des expressions des champs

électromagnétiques;

Le processus de modélisation s’amorce habituellement par un modèle simple ne prenant

en considération que les facteurs prédominants. Pour être satisfaisant, il faut généralement

le raffiner en procédant à une analyse physique plus poussée qui, généralement, fait

intervenir plus de facteurs explicatifs, comme dans l'exemple qui suit. Toutefois, cela aura

pour effet de compliquer le modèle et son traitement mathématique. L’exemple qui suit

illustre la situation dans le cas de la modélisation pour la détermination du mouvement

d’un corps en chute libre.

EId y

d xM

2

2

Page 14: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

14

_____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 1. Raffinement d’un modèle: le cas des corps en chute libre

Dans ce cas-ci, deux forces doivent être prises en considération: la force gravitationnelle

et la résistance de l'air (voir la figure 1.4 ci dessous).

Figure 1.4. Corps en chute libre (en absence de vent).

Plusieurs cas doivent être considérés, correspondant à autant de situation physique. Dans

chaque cas, on se réfère à la figure pour l’orientation de l’axe des Y.

En première analyse, si l’on néglige la force de résistance de l'air ( ),

l’application de la 2i`me

loi de Newton donne simplement l’égalité suivante.

(1.13)

Cette ED décrit un mouvement vertical, rectiligne et uniformément accéléré pour

lequel l’accélération en y est donnée par g . Ce modèle est satisfaisant pour

décrire le mouvement d'une boule de quille libérée à quelques mètres du sol. Ce ne

serait pas le cas pour décrire le mouvement d’un corps libéré loin de la surface de

la terre et pour lequel on ne peut négliger la force de résistance de l’air.

Si l’on ne peut négliger la résistance de l'air, il faut modifier l'équation (1.13) en

ajoutant une force résistive qui est toujours dans la direction inverse de la

vitesse. Lorsque la vitesse de l’objet est relativement élevée, les modèles font

intervenir une force de résistance de l'air dont la grandeur est proportionnelle au

carré de la vitesse (2

r yF bv ). En se référant à la figure 1.4, l'ED à résoudre pour

déterminer la vitesse de l’objet prend alors la forme suivante:

2

2

0

0

y

y y

y

y y

dvm mg bv si v

dt

dvm mg bv si v

dt

(1.14)

La constante b qui figure dans l'expression de la force de résistance de l'air est

positive ( 0b ); elle est proportionnelle à la densité de l'air qui varie avec la

distance par rapport au sol. Cette variation doit être prise en considération si la

Fr

Fg

Y

Y0

position initiale

X

X0

rF

dvm mg

dt

Fr

Page 15: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

15

hauteur initiale à laquelle l'objet est libéré est grande : la thermodynamique nous

apprend que la densité de l'air varie en fonction de la hauteur y et est donnée par

(1.15)

En (1.15), 0 0 désigne la densité au sol ( 0y ), 0 est une constante et y

désigne la hauteur à partir du sol. L'expression de b en (1.14) est donnée par

(1.16)

L'ED à résoudre pour déterminer l'expression de la vitesse en Y en fonction du

temps dans l’hypothèse du mouvement vertical d'un corps libéré à une grande

hauteur ( 0yv ) prend la forme suivante:

2

0

y y

y

dvm mg k e v

dt

(1.17)

Si l’on s’éloigne de la surface de la terre, non seulement la densité de l’air varie

significativement, mais c’est également le cas de la force gravitationnelle Fg. Cela

implique l’utilisation de l’expression suivante pour la force gravitationnelle :

2 2( )

T Tg

GM GMF m m

r R y

(1.18)

En (1.18), r = R + y désigne la distance entre l'objet et le centre de la terre, y la

hauteur au-dessus du sol et R, le rayon de la terre. Dans ces conditions, si le corps

tombe vers la terre (vy < 0), les ED à résoudre pour déterminer la vitesse en y, c’est-

à-dire vy(t) et la position de l'objet y(t) par rapport au sol en fonction du temps sont

données respectivement par :

2

02( )

y yTy

dv GMm m k e v

dt R y

(1.19)

22

02 2( )

yTM md y dym G k e

dt R y dt

(1.20)

Finalement, dans l’analyse du dernier raffinement ci-dessus, on ne devrait pas

négliger l’effet des forces de Coriolis pour tenir compte de l'effet de la rotation de

la terre dans la détermination de la trajectoire de l'objet dans le cas décrit ci-dessus.

________________________________________________________________________

Comme on le voit, la modélisation a ses exigences. On peut choisir de négliger certains

facteurs, mais souvent, cela aura pour effet de produire un modèle non satisfaisant. Il faut

alors le modifier sur la base d'une analyse plus fine, fondée sur des observations

pertinentes et/ou une argumentation scientifique plus profonde. Cela aura en général pour

effet d’introduire des facteurs qui compliquent le modèle et son analyse mathématique.

0ye

0yb k e

Page 16: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

16

1.3 Classification des ED

Dans son sens large, on classifie les ED selon qu’elles sont ordinaires (EDO) ou des

équations aux dérivées partielles (EDP). Cette classification peut être raffinée en

fonction de l'ordre de l'ED et suivant que celles-ci sont linéaires ou non. Il existe

d'autres caractéristiques de classification servant plus spécifiquement à identifier les ED

et, par suite, la technique de résolution à utiliser pour les résoudre. Il importe de le noter :

classifier les ED est l’étape obligée précèdant celle de la résolution.

________________________________________________________________________

Définition. Une ED est dites ordinaire (EDO) si la fonction inconnue qui y figure

est fonction d’une seule variable indépendante.

________________________________________________________________________

Exemple 2: Dans chacun des 5 cas suivants, les ED sont des EDO. Elles sont toutes

associées à des systèmes physiques dont la modélisation implique des ED ordinaires.

a) L'ED suivante apparaît en appliquant la deuxième loi de Newton à la modélisation

d’un système masse-ressort avec amortisseur soumis à une force extérieure f(t):

(1.21)

b) L'ED suivante apparaît pour décrire l'évolution de la température ( )T t d'un corps

placé dans un milieu de Température ( )M t lorsque le processus d'échange de

chaleur obéit à la loi de Newton sur le refroidissement:

(1.22)

c) L'ED (1.23) ci-dessous apparaît dans l'analyse d'un circuit RLC série relié à une

source de tension E(t). L’inconnue i(t) de cette ED est l’expression du courant

délivré par la source au circuit en fonction du temps.

2

2( )

d i di i dEL R i i t

dt dt C dt (1.23)

d) L'ED suivante apparaît dans la recherche d'une courbe dont la rotation par rapport

à l'axe des X génère une surface qui présente la propriété de faire converger vers

un point unique (le foyer) des ondes électromagnétiques émises par une source

lointaine et dirigées vers cette surface:

(1.24)

_________________________________________________________________________________________________________

Définition. Une ED est une équation aux dérivées partielles (EDP) si la fonction

inconnue qui y figure est fonction de plus d'une variable indépendante.

" ' ( ) ( )m x b x k x f t x x t

( ( ) ) , 0 ( )dT

k M t T k T T tdt

2 2

( )x x ydy

y y xdx y

Page 17: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

17

________________________________________________________________________________________________________

Exemple 3: Les ED en (a), (b) et (c) qui suivent sont des EDP.

a) L'EDP suivante sert à déterminer la "forme" des ondes transversales se

propageant dans une corde

(1.25)

b) Les deux EDP qui suivent réfèrent à la propagation des ondes sur une surface et

dans l'espace respectivement:

(1.26)

c) L'EDP suivante, appelée « équation de chaleur », sert à déterminer la température

en fonction de la position et du temps dans le cas de la propagation

unidimensionnelle de la chaleur (par exemple à travers un mur) :

(1.27)

Les ED en (1.29) servent à décrire la température en fonction de la position et du

temps sur une surface (corps plats) et dans l'espace (un volume) respectivement :

(1.28)

___________________________________________________________________________________________________________

Dans ce cours, seules certaines classes d'ED ordinaires (EDO) sont au programmes,

notamment celles qu'on peut relier à des applications en physique et en génie, avec comme

objectif d'explorer sommairement le champ d'application de la théorie des ED en génie.

Dans ce texte, nous utiliserons ED pour désigner les ED ordinaires. __________________________________________________________________________________________________________

Ordre d’une ED

Définition. L'ordre d'une ED est celui de la dérivée de l’ordre le plus élevé qui y

figure. __________________________________________________________________________________________________________

Les ED en (b) et (e) de l'exemple 2 sont d'ordre 1, les autres sont d'ordre 2.

2 2

2 2 2

1( , )

Y YY Y x t

x c t

2 2 2

2 2 2 2

2 2 2 2

2 2 2 2 2

1( , , )

1( , , , )

y

Y Y YY Y x y t

x c t

Y Y Y YY Y x y z t

x y z c t

2

2( , )

T TT T x t

t x

2 2

2 2

2 2 2

2 2 2

( , , )

( , , , )

T T TT T x y t

t x y

T T T TT T x y z t

t x y z

Page 18: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

18

Remarque: Dans le cas des applications en physique et en génie, les ED ordinaires sont

très généralement d’ordre 1 ou d’ordre 2.

________________________________________________________________________

ED linéaire

Définition. Une ED d'ordre n est linéaire si elle peut s’écrire sous la forme

1

0 1 11( ) ( ) ... ( ) ( ) ( )

n n

n nn n

d y d y dya x a x a x a x y f x

dx dx dx

(1.29)

Dans cette égalité les doivent être des fonctions de x

seulement. __________________________________________________________________________________________________________

En examinant de près la définition ci-dessus, on remarque qu’une ED est linéaire si et

seulement si y et ses dérivées sont à la puissance 1 et que leurs coefficients

ainsi que ( )f x sont des fonctions de x seulement.

Propriété importante de ED linéaires : Si1 2

y et y sont deux solutions distinctes

d’une ED linéaires, alors 1 1 2 2

y C y C y est également solution de l’ED.

Parce qu’elles sont des classes importantes d’ED notamment par leur occurrence dans les

applications, voici la forme respective des ED linéaires d'ordre 1 et 2 :

0 1

2

0 1 22

( ) ( ) ( ) ordre 1

( ) ( ) ( ) ( ) ordre 2

dya x a x y f x

dx

d y dya x a x a x y f x

dx dx

(1.30)

La modélisation des systèmes dynamiques s'exprime souvent par des ED linéaires,

notamment par des ED linéaires à coefficients constants d'ordre 2 de la forme suivante :

(1.31)

En (1.32), a, b et c sont des constantes. Il existe de multiples applications en génie qui font

intervenir des ED de ce type. La résolution des ED de cette forme et les applications qui

s'expriment par des ED de cette classe seront abordées dans les chapitres 4 et 5 de ce

document. __________________________________________________________________________________________________________

Exemple 4. Parmi les ED suivantes, seule l'équation (4) n'est pas linéaire. Dans le cas de

cette dernière, y' est de degré 2.

( ) pour 0 et ( )ia x i n f x

0( ) ... ( )ia x a x

" ' ( )a y b y c y f x

Page 19: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

19

2

2

(1) '' ( 1) ' 4 2 sin(3 )

(2) 2 '' 3 ' 3

(3) '' ' cos( )

(4) '' ( 4) ' 3 0

x

xy x y y x x

y y y x e

m y by ky A t

xy x y y

__________________________________________________________________________________________________________

1.4 Solution d'une ED

Définition. Une solution d'une ED est une fonction ou une relation implicite qui

satisfait l'ED, c'est-à-dire qu’en la substituant dans cette dernière, l’égalité se vérifie.

Remarque. Cette définition introduit implicitement le processus par lequel on vérifie

qu'une fonction ou une relation est solution d'une ED donnée. Au terme du processus de

résolution, on a toujours la possibilité de vérifier par substitution si la fonction ou la

relation obtenue est bel et bien solution de l'ED. __________________________________________________________________________________________________________

Exemple 5 On vérifie que la fonction 2 3

1 2

x xy C e C e avec deux constantes arbitraires

1 2( et )C C est solution de l'ED linéaire à coefficients constants '' 5 ' 6 0y y y comme

suit : la substitution de y et de ses dérivées première (y') et seconde (y") vérifie l’égalité

. En effet :

_______________________________________________________________________

1.4.1 Solution explicite et solution implicite

Les solutions des ED ordinaires (EDO) sont fonctions d'une seule variable indépendante.

Par conséquent, elles peuvent être représentées graphiquement par des courbes dans un

plan. Or de telles courbes peuvent être décrites explicitement ou implicitement, c'est-à-dire

par une relation implicite. Il en est de même pour les solutions des EDO. C'est pour cette

raison qu'il importe d'introduire les distinctions suivantes.

La solution est explicite si elle a la forme ( )y f x .

En effet, l’expression de y est « explicitée », c’est-à-dire que son expression en

fonction de la variable indépendante x est déterminée pour tous les x dans un

intervalle donné I . On dit alors de la solution qu'elle est explicite dans I.

La solution est implicite si elle peut s'exprimer par une relation ( , ) 0F x y .

" 5 ' 6 0y y y

2 31 2

2 31 2

2 31 2

' 2 3

" 4 9

x x

x x

x x

y C e C e

y C e C e

y C e C e

2 3 2 3 2 3

1 2 1 2 1 2(4 9 ) 5(2 3 ) 6( ) 0x x x x x xC e C e C e C e C e C e

Page 20: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

20

En général, une telle relation permet de déterminer au moins une valeur de y pour

tous les x dans un intervalle I donné. La représentation graphique est une

courbe dans le plan XY.

_______________________________________________________________________

Exemple 6. La fonction 22 3x xy e e est solution explicite de l’ED

" 3 ' 2 0y y y

On peut vérifier par substitution que 22 3x xy e e est solution de l’ED :

2

2 2 2 2

2

'

2 3

' 2 6 (2 12 ) 3( 2 6 ) 2 (2 3 ) 0

" 2 12

x x

x x x x x x x x

x x

dans l ED

y e e

y e e e e e e e e

y e e

De plus, elle est explicite puisqu'elle est de la forme y = f (x). ________________________________________________________________________________________________________

Exemple 7: La relation implicite

22 4 0

2

xy est solution implicite de l'ED

2

d y x

d x y

En effet, il suffit d'appliquer les techniques de la dérivation implicite à la relation implicite

tout en considérant que deux fonctions égales ont la même dérivée pour le démontrer.

Dérivant par rapport à x de part et d’autre de l’égalité en considérant que ( )y y x est

fonction de x :

22 0

2 2

d y x d y xy

d x d x y

Cela démontre que la relation engendre l'ED (c'est souvent le cas lorsqu'on vérifie qu'une

solution sous la forme implicite est solution d'une ED). De plus, celle-ci est solution

implicite puisqu'elle a la forme F(x, y) = 0. __________________________________________________________________________________________________________

1.4.2 Solution générale et solution particulière

Certaines solutions comportent des constantes arbitraires (voir l’exemple 5), d'autres pas

(voir les exemples 6 et 7). Sur cette base, on distingue 2 types de solutions: les solutions

générales et les solutions particulières.

Les méthodes directes de résolution des ED d'ordre n produisent des solutions comportant

n constantes arbitraires : elles sont alors générales. D'autre part, si on exige que la solution

Page 21: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

21

générale d'une ED d'ordre n satisfasse précisément n conditions particulières distinctes,

exigences qu'on désigne par conditions initiales (CI), on peut déterminer la valeur

numérique de toutes les constantes arbitraires et obtenir ainsi une solution particulière,

c'est-à-dire sans constante arbitraires. __________________________________________________________________________________________________________

Définition. La solution générale d'une ED d'ordre n est une fonction ou une relation

implicite comportant n constantes arbitraires irréductibles qui satisfait l'ED. ___________________________________________________________________________________________________________

Exemple 8. Résolution des ED directement intégrables.

Considérons la classe des ED directement intégrables : elles se formulent comme suit :

( ) ( )n

n

n

d yy f x

dx (1.32)

Il suffit d’intégrer n fois pour déterminer la solution. Par exemple :

' sin(2 )

cos(2 )sin(2 )

2

y x

xy x dx C C

Ou encore : 2

1 1

2 3 2

1 2 1 2

3 2

1 2

'' 1 ' ( 1)2

( )2 6 2

6 2

xy x y x dx C x C

x x xy x C dx C C x C

x xy C x C

Dans le cas de la classe des ED directement intégrables, la technique de solution fait

intervenir l'intégrale indéfinie. Le nombre de constantes arbitraires apparaissant

dans la solution est déterminé par le nombre d'intégrales à effectuer pour obtenir la

solution y(x) et ce nombre est précisément égal à l'ordre de l'ED. La solution obtenue

est sous la forme explicite. __________________________________________________________________________________

Exemple 9. On peut vérifier par substitution que la fonction2 3

1 2

x xy C e C e est

solution générale de l’ED suivante :

" 5 ' 6 0y y y .

La fonction y est solution générale de l'ED d’ordre 2 au sens de la définition de solution

(vérifié à l'exemple 5) et qu’elle comporte 2 constantes arbitraires irréductibles. ___________________________________________________________________________________

Remarque. Chacune des deux fonctions 1 12xy C e et 2 2

3xy C e est solution de

l’ED. Cependant, aucune des deux n’est solution générale car elles ne comportent qu'une

seule constante arbitraire.

Page 22: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

22

Remarque. La fonction suivante est également solution de l'ED de l’exemple ci-dessus.

2 3x x Cy Ae Be

Cependant, elle comporte trois constantes arbitraires réductibles :

1 22 3 2 3 2 3x x C x C x x xy Ae Be Ae Be e C e C e

Dans cette égalité, on note que 1 2et CC A C Be . _____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 10. Considérons la relation implicite 2 22y x C dans laquelle C est une

constante arbitraire positive. Vérifions qu’elle est solution de l’ED d’ordre 1 qui suit :

2

d y x

d x y

En effet : 2 2(2 ) ( )

4 2 02

d y x d C d y d y xy x

dx dx d x d x y

Si elle est solution, elle est solution générale car l'ED est d'ordre 1 et elle ne comporte

qu’une seule constante arbitraire. Si on veut la solution passant par le point (0, 2), il est

possible de déterminer la constante C et d'obtenir par le fait même une solution

particulière:

2 222

2 2 0 80 et 2

y x CC C

x y

On retrouve ainsi la solution particulière2 22 8y x .

____________________________________________________________________________________________________________

Définition. Une solution particulière d'une ED est une fonction ou une relation

implicite qui est solution de l'ED et qui ne comporte pas de constantes arbitraires. __________________________________________________________________________________________________________

Remarque. On obtient une solution particulière d'une solution générale d'ED d'ordre n

en exigeant que cette dernière satisfasse à n conditions initiales (CI).

D'un point de vue mathématique, celles-ci permettent de constituer un système de n

équations à n inconnues dont la résolution permet de déterminer la valeur

numérique de chacune des n constantes arbitraires.

Dans le cadre des applications, les conditions initiales donnent en général les

informations sur l'état initial des systèmes. L'intégration de ces informations à la

solution générale permet de préciser la solution particulière comme dans l'exemple

Page 23: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

23

de la détermination de la trajectoire du projectile : la position initiale donne

l'information sur le point de départ de la trajectoire, alors que la vitesse initiale

permet de déterminer dans quelle direction et avec quelle vitesse (grandeur) le

projectile amorce sa trajectoire. La deuxième loi de Newton se charge du reste.

_____________________________________________________________________

Exemple 11. Reprenant l'exemple 9, on peut déterminer une solution particulière à l'ED

d'ordre (2) suivante en exigeant que la solution respecte les 2 CI (0) 2 et '(0) 3y y .

" 5 ' 6 0y y y

La solution particulière satisfaisant les conditions initiales est obtenue en déterminant les

constantes arbitraires C1 et C2 figurant dans la solution générale comme suit :

2 31 2 1 2 1

2 31 2 21 2

(0) 2 3

'(0) 3 2 3 1' 2 3

x x

x x

y C e C e y C C C

y C C Cy C e C e

La solution particulière satisfaisant les CI est donc

2 33 x xy e e

D'autres CI, en autant qu'elles sont compatibles avec l'ED, produiront d'autres solutions

particulières. On appelle famille des solutions l'ensemble des solutions particulières

découlant de la solution générale.

______________________________________________________________________

Exemple 12: La figure qui suit illustre un ensemble de solutions particulières de l'ED

d'ordre 1

'y x y

On vérifie facilement que la solution générale de cette ED est donnée par

1xy C e x

Les solutions particulières illustrée sont associées aux conditions initiales suivantes :

( 5) 0, ( 4) 0, ... , (4) 0, (5) 0y y y y

Page 24: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

24

Figure 1.5 Quelques courbes de la famille des solutions de y' = x + y.

Pour terminer cette section, il y a lieu d’apporter des précisions sur les conditions

d'existence d'une solution particulière unique à une ED d'ordre n avec n CI. Cette

question est pertinente, car pour avoir un sens dans le contexte des applications en

sciences et en génie, la solution doit être unique. Par exemple, elle exprimera la

trajectoire d'un objet, le courant dans une résistance en fonction du temps, le niveau de

liquide dans un réservoir ou encore la température d'un corps dans un milieu donné en

fonction du temps, etc. En outre, étant donné qu'on retrouve fréquemment les ED d'ordre

1 et les ED linéaires d'ordre 1 et 2 dans le champ des applications en génie, il est

opportun de présenter les 2 théorèmes qui énoncent les conditions suffisantes à

l'existence d'une solution unique dans le cas de ces 2 classes d'ED.

Théorème d'existence des solutions des ED d'ordre 1

Soit l'ED y' = g (x, y) et (x0, y0) un point de2S , une région du plan . Les deux

conditions suivantes suffisent pour qu’il existe une solution unique associée à la CI

0 0( )y x y .

1. g (x, y) est continue et à valeurs réelles dans la région2S ;

2. ( , )g x y

y

est également continue et à valeurs réelles dans S.

Théorème d'existence des solutions des EDO linéaires d'ordre n

Soit l'ED linéaire d'ordre n 1

0 1 11( ) ( ) ... ( ) ( ) ( )

n n

n nn n

d y d y dya x a x a x a x y F x

dxdx dx

Il suffit que 0( )a x 0 et que les ( )ia x et F(x) soient des fonctions continues sur un

intervalle [a, b] pour qu'il existe une solution unique à cette ED satisfaisant les n

conditions initiales

( 1)0 0 0 1 0 1( ) , '( ) , ... ( )

nny x y y x y y x y

où x0 ] , [a b et 0 1 1, , ... , ny y y sont n constantes numériques données.

Dans le cadre des applications en génie se modélise par des ED et qui seront considérées

dans ce document, les conditions d'existence associées à des solutions uniques sont

généralement satisfaites.

Page 25: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

25

1.5 Méthodes de résolution des ED

On peut considérer que quatre types de méthodes ont été développés pour résoudre les

EDO d'ordre n.

les méthodes analytiques;

les méthodes numériques;

les méthodes "quasi-analytiques";

les méthodes qualitatives.

À ces méthodes, s’ajoutent l’utilisation des outils de calculs. En outre, l’utilisation de la

calculatrice « Nspire » sera introduite tout au long de la session. C’est un outil de calcul

puissant également intégrant des fonctions graphiques très utiles pour les fins de

vérification et de visualisation.

1.5.1 Les méthodes analytiques

Les méthodes analytiques ont toutes pour but la détermination de la solution des ED,

sous la forme explicite ou sous la forme d'une relation implicite. L'avantage principal de

ces techniques est de produire des solutions exactes. _________________________________________________________________________________________________________

Exemple 13. Certaines ED peuvent être résolues analytiquement parce que l’on connait

bien les dérivées :

on « devine » que axy Ce est solution générale de

' 0y ay

En effet, on le vérifie facilement comme suit :

' ' ' 0ax axy Ce a Ce ay y ay

on montre de la même manière que 1 2cos( ) sin( )y C x C x est solution de

l’ED2'' 0y y :

1 2

1 2 2

1 2

2' ( sin( ) cos( ))cos( ) sin( )

'' ( cos( ) sin( ))'' 0

y C x C xy C x C x

y C x C xy y

_________________________________________________________________________________________________________

Exemple 14. Les ED directement intégrables

Les ED directement intégrables sont de la forme exprimée en (1.33) :

( ) ( )ny f x

Elles admettent une solution analytique si l’on peut intégrer n fois f(x), comme indiqué à

l’exemple (8). La solution prend la forme suivante :

1 2

1 2 1...... ( ) ...n n

n n

n fois

y C x C x C x Cf x dx dx

(1.33)

Page 26: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

26

À titre d’exemple : la solution analytique de l’ED 2'' 1y x s’obtient comme suit :

3

2

12

3 4 2

1 1 2

' ( 1)3

'' 1

( )3 12 2

xy x dx x C

y xx x x

y x C dx C x C

________________________________________________________________________________________________________

1.5.2 Les méthodes "quasi-analytiques"

Les méthodes "quasi-analytiques" introduites dans ce document visent à déterminer une

solution polynomiale provenant d'une série de puissances (tronquée) qui converge vers la

solution de l'ED. En pratique, le nombre de termes (et le degré) peut être choisi de sorte

que l’erreur maximale d'estimation soit inférieure à une valeur fixée a priori. Deux

techniques peuvent être considérées dans le cadre de ce cours :

La technique des polynômes de Taylor qui fait naturellement le lien avec les

séries de Taylor introduite dans le cours MAT-145 (calcul différentiel et

intégral) ;

L’algorithme de Picard.

Dans le cas de la technique des polynômes de Taylor, l'appellation quasi-analytique réfère

à ce qu'en pratique, l’expression polynomiale des solutions obtenues coïncide avec les

séries de puissances tronquées (donc des polynômes) utilisées à l’étape « ultime » de

l’évaluation numérique des solutions analytiques. Du point de vue de l'évaluation

numérique, il n'y a pas de différence entre la solution quasi-analytique d'une produite par

lea technique des polynômes de Taylor déterminée autour de 0x x et l'approximation de

sa solution analytique par un polynôme développé autour du même point. ___________________________________________________________________________________

Exemple 15 : Soit l'ED0

' avec (0)y y y y .

La solution analytique de cette équation peut être déterminée sur la base du fait que seulexy C e a la propriété d'être égale à sa dérivée ( 'y y ). La détermination de C se fait

avec la condition initiale: 0

0(0)x

y C e y C e C y

La solution analytique est donc donnée par 0xy y e comme on peut le montrer aisément

par substitution dans l’ED. La solution peut également être obtenue en cherchant plutôt sa

série de Taylor. Avec la condition initiale donnée en0

0x , elle est de la forme 2 3

(3) ( )( ) (0) '(0) "(0) (0) ... (0) ...

2! 3! !

nnx x x

y x y y x y y yn

Page 27: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

27

La condition initiale donne la valeur de y(0) et l'ED permet de déterminer y'(0). Pour les

autres, il suffit de dériver implicitement les 2 membres de l'ED, de part et d'autre de

l'égalité (les deux fonctions égales ( ) et '( )y x y x ont la même dérivée) et d'utiliser la

condition initiale et la valeur numérique des dérivées d'ordre inférieur:

0

0

0

(3) (3)

0

( ) ( 1) ( ) ( 1)

0

(0)

' '(0) (0)

" ' "(0) '(0)

" (0) "(0)

(0) (0)n n n n

y y

y y y y y

y y y y y

y y y y y

y y y y y

2

0 0 0 0( ) ... ...2! !

nx x

y x y y x y yn

2

0 0( ) (1 ... ... ) y2! !

nxx x

y x y x en

On reconnaît entre les parenthèses de la dernière égalité ci-dessus la série de Taylor de xe

développée en0

0x . En outre, et c'est précisément ce que cet exemple voulait illustrer, il

s'agit également de la série de puissance qu'on utilise pour l'évaluation numérique de xe

pour une valeur numérique de x donnée.

___________________________________________________________________________________________________________

ED

Méthode analytique

Solution analytique

Évaluation

Polynôme ou

série de puissances

tronquée

Méthode quasi-analytique ÉvaluationSolution

quasi-analytique

Figure 1.6. L’évaluation de la solution y pour une valeur donnée de x dans le

cas de la solution analytique d’une ED utilise ultimement la même série de

puissances que dans le cas de la solution obtenue par une méthode quasi-

analytique.

Les mêmes techniques s'appliquent également à des EDO pour lesquelles il n'existe pas

d'approche analytique; si les conditions d'application de ces techniques sont réunies, elles

permettent d'obtenir un développement en série de puissances de la solution analytique

(même si cette dernière ne peut être explicitée à l’aide des fonctions connues).

Page 28: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

28

L’utilisation de ces techniques est facilitée par les outils de calculs qui offrent désormais

des possibilités de calculs symboliques étendues.

Remarque. La technique introduite ci-dessous utilise les séries de Taylor. En autant que

les dérivées successives d'une fonction ( )f x sont définies en0

x , la série de Taylor de

cette fonction est donnée par

( )20 0

0 0 0 0 0

( )0

00

"( ) ( )( ) ( ) '( ) ( ) ( ) ... ( ) ...

2! !

ou

( )( ) ( )

!

nn

nn

n

f x f xf x f x f x x x x x x x

n

f xf x x x

n

(1.34)

Si on se restreint aux n+1 premiers termes de la série, on obtient une approximation de

( )f x par le polynôme de degré n. La qualité de l'approximation croit avec le degré du

polynôme comme mentionné ci-dessus. S'il en est ainsi pour l'approximation d'une

fonction ( )f x quelconque, cette approche s'applique en particulier aux solutions des

EDO. Dans le cas des EDO d'ordre 1 ou 2, la technique des polynômes de Taylor est

résumée dans l'encadré qui suit.

Technique des polynômes de Taylor

Soient les ED d’ordre 1 et 2 formulées comme suit :

0 0' ( , ) avec ( )y f x y y x y (1.35)

0 0

0 1

( )'' ( , , ') avec

'( )

y x yy F x y y

y x y

(1.36)

En admettant que chacune des ED admet une solution unique en 0x x et que les n

premières dérivées de ( )y x peuvent être évaluées en 0x x , on peut obtenir une solution

approchée de la solution particulière sous la forme d’un polynôme de degré n comme

suit : ( )

20 00 0 0 0 0

"( ) ( )( ) ( ) '( ) ( ) ( ) ... ( )

2! !

nny x y x

y x y x y x x x x x x xn

(1.37)

Pour obtenir cette solution, on évalue successivement( )

0 0 0( ), '( ), ... ( )ny x y x y x à l’aide

des conditions initiales et de l’ED. Notamment, on obtient les expressions des dérivées

successives d’ordre supérieur à 1 ou 2 (selon que l’ED est d’ordre 1 ou 2) en dérivant

l’ED de part et d’autre de l’égalité sans oublier que y et ses dérivées sont des fonctions de

x (cela implique en général la dérivation implicite) et en utilisant les CI et les valeurs déjà

calculées de y et de ses dérivées en 0x .

Page 29: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

29

Exemple 16 : Détermination de la solution en polynôme de Taylor de l'ED

" ' avec (1) 3 et '(1) 2y y xy y y

On obtient la solution sous la forme d’un polynôme en ( 1x ) étant donné que les

conditions initiales sont données en x = 1. Ce polynôme a la forme suivante :

( )2"(1) (1)

( ) (1) '(1) ( 1) ( 1) ... ( 1)2! !

nny y

y x y y x x xn

En dérivant les termes de droite et de gauche de l'ED par rapport à x et en évaluant ainsi

les dérivées successive de y (sans oublier que y est fonction de x) en utilisant les

conditions initiales:

(4) (4)

" ' "(1) 2 (1)(3) 1

''' '' ' '''(1) 1 3 (1)( 2) 2

''' ' ' '' (1) 1

y y xy y

y y y xy y

y y y y xy y

La solution approximative en polynôme de Taylor comportant les 5 premiers termes non

nuls est la suivante :

2 3 41 1 1( ) 3 2( 1) ( 1) ( 1) ( 1)

2 3 24y x x x x x

________________________________________________________________________

L’algorithme de Picard

Dans le cas des ED linéaires, cet algorithme produit une solution approchée par un

polynôme identique à celui obtenu à l’aide de la technique des polynômes de Taylor

lorsque la fonction ( , )f x y est un polynôme en x et y.

Pour la résolution des ED d’ordre 1 l’algorithme procède comme suit.

Algorithme de Picard

ED linéaire à résoudre : 0 0' ( , ) avec ( )y f x y y x y

Pour i = 0, y0 = y(x0)

Pour i = 1, la première itération s’effectue comme suit :

0

1 0 0( , )

x

x

y y f t y dt (1.38)

Pour 1i , le calcul utilise le résultat de l’itération qui précède selon la formule

suivante :

0

0 1( , ( ))

x

i i

x

y y f t y t dt (1.39)

Page 30: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

30

Exemple 17. Appliquons l’algorithme de Picard à l’ED à

' avec (0) 1y y y

Solution : Ici, x0 = 0 et y0 = 1. Avec la première itération (cf. 1.39), on obtient

1

0

1 1 1

x

y dt x

La deuxième itération utilise la première comme suit : 2

2

0

1 (1 ) 12

xx

y t dt x

La troisième itération utilise la deuxième comme suit : 2 2 3 2 3

3

0

1 (1 ) 1 12 2 6 2 3!

xt x x x x

y t dt x x

En poursuivant le calcul, on obtient

2 3 4

4

2 3

12 3! 4!

1 ...2 3! !

i

i

x x xy x

x x xy x

i

Ce résultat est le même qu’à l’exemple 15 de la page 25 avec la CI 0

(0) 1y y .

______________________________________________________________________

Remarque. En pratique, les algorithmes de Picard et des « polynômes de Taylor »

produisent des polynômes identiques à l’étape ultime de l’évaluation numérique de la

solution y(x). Les deux cas suivants peuvent se présenter :

o Si dans l’ED 0 0' ( , ) avec ( )y f x y y x y , l’expression de ( , )f x y est un

polynôme en x et y, l’algorithme de Picard produira un polynôme de degré n

identique à celui produit par celui des polynômes de Taylor, sauf possiblement le

dernier terme qui sera « corrigé » par l’itération suivante.

o Si dans l’ED 0 0' ( , ) avec ( )y f x y y x y , l’expression de ( , )f x y comporte

une fonction (sinusoïdale, exponentielle ou autre) intégrable dans le cadre de

l’algorithme, on retrouvera après n itérations une expression dont l’évaluation

repose sur le même polynôme qu’avec l’algorithme des polynômes de Taylor lors

de l’étape ultime de l’évaluation numérique pour une valeur donnée de x dans

l’intervalle de converence de la série de Taylor.

Page 31: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

31

1.5.3 Les méthodes numériques

Les méthodes numériques sont généralement utilisées lorsqu'il n'existe pas d'approche

analytique pour obtenir une solution à une ED. Ces méthodes ont été développées étant

donné l’impossibilité de résoudre certaines classes d’ED. Ces techniques se présentent

sous forme d'algorithmes permettant de déterminer une suite de points associés à une

solution approchée d'une ED donnée.

Les algorithmes d’Euler et de Runge-Kutta (RK) seront introduits dans ce texte : celui

d’Euler ci-dessous; l’algorithme de RK au chapitre 7 (son utilisation avec la calculatrice

peut être introduite dans le chapitre (1)).

Pour l’instant, la problématique se résume comme suit : on désire estimer les n valeurs

numériques de ( )i

y x pour x dans l’intervalle [a, b] dans le cas d’une ED de la forme

' ( , )y f x y avec y(a) = y0 (1.40)

On fait l’hypothèse que ( , ( ))f x y x est définie dans l’intervalle [a, b]. En pratique, on

divise l’intervalle en n sous-intervalles de largeur égale h donnée par :

b ah

n

(1.41)

L’objectif de la méthode : estimer la valeur numérique de 1 2( ), ( ), ... , ( )ny x y x y x pour

1 2, 2 , ... , nx a h x a h x a nh b respectivement. Le paramètre h est le pas de

calcul; sa valeur est déterminante dans les erreurs d’estimations introduites par les

algorithmes numériques. On procède comme suit pour estimer les valeurs numériques

successives des y1 :

' ( , ) ( , ) ( , )dy

y f x y f x y dy f x y dxdx

(1.43)

On intègre de part et d’autre de l’égalité comme suit :

1 1

1

1| ( , ) pour 0 ...i i

i

i

i i

y x

y

y i i

y x

dy y y y f x y dx i n

(1.44)

On isole 1iy pour obtenir l’expression suivante :

1

1 ( , )i

i

x

i i

x

y y f x y dx

(1.45)

Ce qui distingue les différents algorithmes numériques, c’est la façon d’évaluer

l’intégrale en (1.45). L’algorithme d’Euler repose sur l’hypothèse que les points 1

eti i

x x

sont rapprochés (le pas de calcul h est petit) pour effectuer les approximations suivantes:

1

1( , ) ( , ) ( ) ( , )( , ) ( , )

i

i

x

i

i i i i i i

i i x

y yf x y dx f x y x x h f x y

f x y f x y

(1.46)

Page 32: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

32

Avec le résultat à droite et avec i = 0, 0x a . Le résultat est donc le suivant :

1 0

1 0 0 0( , )

x x h

y y h f x y

(1.47)

En posant ( , ) ( , )i i

f x y f x y pour le calcul de l’intégrale de1

ài i

x x

, on obtient ceci :

1

( , ) ( , )i

i

x

i i

x

f x y dx h f x y

(1.48)

On obtient la suite des points la solution numérique en itérant comme suit :

1

1

pour 0 ... n 1( , )

i i

i i i i

x x hi

y y h f x y

(1.49)

Remarque : L’algorithme de Runge-Kutta (RK) est beaucoup plus puissant que celui

d’Euler car il procède d’une meilleure estimation de ( , )f x y dans l’intégrale à faire sur

l’intervalle 1,

i ix x

. L’algorithme RK repose sur une approximation polynômiale de la

fonction ( , )f x y dans l’intervalle 1,

i ix x

dont le degré peut être choisi (degré 5 dans le

cas de RK d’ordre 4; dans ce cas, l’erreur d’estimation de iy (par rapport à la valeur

exacte) est proportionnelle à 4h . Dans le cas de l’algorithme d’Euler, on utilise la valeur

iy (constante) obtenue à l’étape précédente pour estimer ( , )f x y par ( , )i i

f x y dans

l’intervalle 1,i ix x et l’erreur d’estimation est proportionnelleà2h .

L’algorithme d’Euler

Résolution de l'ED ordinaire d'ordre 1 ' ( , )y f x y avec 0( )y a y

La suite des points servant à estimer la solution commence par 0 0( , )x y où 0x a .

Les autres sont obtenus en appliquant l'algorithme 1

1 ( , )

i i

i i i i

x x h

y y h f x y

Dans ces deux égalités, h est le pas de calcul. Pour obtenir la valeur numérique de la

solution y en x = b en n étapes de calculs, il faut que

b ah

n

Comme dans le cas de tous les autres algorithmes, la grandeur du pas de calcul (h) est

déterminante sur l'erreur introduite dans la détermination des valeurs estimées ( iy ).

Dans le cas de cet algorithme, l’erreur d’estimation introduite à chacune des étapes de

calcul est proportionnelle à2h , alors que l’erreur cumulée après n étapes de calcul est

proportionnelle à h. On a donc intérêt à choisir un pas de calcul assez petit pour ne pas

propager une erreur trop importante dans les évaluations successives des iy .

Page 33: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

33

Exemple 18. Estimation de y(2) en 5 pas de calcul avec Euler dans le cas de l’ED

' avec (0) 2y x y y

Dans ces conditions, a = 0, b = 2 et n = 5. Le pas de calcul est

2 0 2

5 5

b ah

n

Les calculs à faire pour l’estimation des ix et des iy reposent sur les formules

1

1

0.4

( , )

i i i

i i i i i i

x x h x

y y h f x y x y

0 0

1 1 0 0 0

2 2 1 1 1

3 3 2 2 2

4 4 3 3 3

0 0 2

1 0.4 ( , ) 2 (0.4) (2) 2.8

2 0.8 ( , ) 2.8 (0.4) (0.4 2.8) 4.08

3 1.2 ( , ) 4.08 (0.4) (0.8 4.08) 6.032

4 1.6 ( , ) 6.032 (0.4)

i x a y

i x y y h f x y

i x y y h f x y

i x y y h f x y

i x y y h f x y

5 5 4 4 4

(1.2 6.032) 8.9248

5 2 ( , ) 8.9248 (0.4) (1.6 8.9248) 13.1347i x b y y h f x y

L’algorithme d’Euler produit donc l’estimation suivante : (2) 13.1347y

L’algorithme de Runge-Kutta produit (calculatrice) l’estimation suivante : y(2) = 19.1604

La solution analytique permet d’évaluer la valeur exacte de la solution :

2

2(2) 3 1 3 3 19.1672x

xy e x e

Comme on le constate, L’algorithme de Runge-Kutta produit une estimation

significativement meilleure que celle produite par l’algorithme d’Euler. Avec un pas de

calcul plus petit (1/100 par exemple), on trouve les estimations suivantes :

Euler (2) 18.9481

Runge-Kutta (2) 19.1672

y

y

Avec 4 chiffres significatifs après le point, il n’y a pas de différence entre la valeur de

y(2) obtenue avec la solution analytique et celle obtenue avec Runge-Kutta.

Remarque : On utilise des outils de calcul (calculatrice ou ordinateur) lors de

l’utilisation de ces algorithmes en raison de la quantité de calculs à effectuer.

L’utilisation de la calculatrice sera introduite dans les premières séances de travaux

pratiques du cours.

Page 34: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

34

1.5.4 Les méthodes qualitatives

On utilise les méthodes qualitatives pour visualiser la famille des solutions d’une ED

données. Par exemple, on utilise la méthode des champs de direction dans le cas des ED

d’ordre 1 pour visualiser les valeurs numériques des pente ( 'y ) sur une grille de point

dans le plan XY par de petits segments de droite dont la pente est donnée précisément par

' ( , )y f x y . On utilise également ces méthodes pour se faire une idée ou caractériser les

familles de solutions des ED qui ne peuvent être résolues par des méthodes analytiques.

_______________________________________________________________________

Exemple 19.

Le champ de direction associé à l’ED y’ = x + y pour -3 < x < 3, -1 < y < 5 ainsi que la

courbe associée à la solution particulière de cette ED avec la CI y(0)= 0,5.

Y

X

Figure 1.7. Champ de directions de y’ = x + y solution associée à la condition initiale y(0)= 0,5.

________________________________________________________________________________________________

Finalement, il faut ajouter aux méthodes de résolution l’utilisation des outils de calculs

avec les procédures graphiques qui facilitent l’analyse des solutions. Il y a les logiciels de

calculs Maple, Derive, Mathematica et Matlab ainsi que les calculatrices symboliques

comme la Nspire ou la Voyage 200.

Il est souhaitable d’avoir une connaissance suffisante des mathématiques utilisées dans

les calculs effectués à l’aide de ces outils. Il importe par exemple d’avoir au moins une

idée du résultat qui sera obtenu ou encore de réaliser qu’un résultat est farfelu suite à une

erreur lors de l’utilisation d’une procédure, par exemple.

Page 35: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

35

1.6 Résumé du chapitre

Une équation différentielle (ED) est une équation comportant au moins une

dérivée d'une fonction inconnue qu’on cherche à déterminer avec une technique

de résolution appropriée.

Les ED apparaissent naturellement dans la modélisation des systèmes

dynamiques. La théorie des ED constitue d'ailleurs l'outil principal de

modélisation en sciences et en génie.

Le champ d'application des ED en génie est constitué surtout par les systèmes

dynamiques, c’est-à-dire (et entre autres) les circuits électriques, les circuits

hydrauliques, les circuits thermiques, les systèmes mécaniques, la propagation des

ondes, la déformation des corps, etc.

On classifie généralement les ED suivant qu'elles sont EDO ou EDP. Parmi les

ED, il y a les EDO linéaires et celles qui ne le sont pas. On complète la

classification en considérant l'ordre des ED ainsi que des caractéristiques

particulières permettant notamment d’identifier la technique de résolution.

On distingue 2 types de solutions à une ED d'ordre n: les solutions générales

(comportant n constantes arbitraires) et les solutions particulières (sans constantes

arbitraires). On obtient la solution particulière de la solution générale d'une ED

d'ordre n en déterminant la valeurs de ses n constantes arbitraires à l’aides des n

conditions initiales qu’elle doit satisfaire.

Les solutions des ED s'expriment sous la forme explicite (y = f(x)) ou sous la

forme implicite (F(x, y) = 0).

La représentation graphique des solutions des ED ordinaires sont des courbes dans

le plan.

On distingue quatre approches pour résoudre les ED :

o les méthodes analytiques;

o les méthodes "quasi-analytiques";

o les méthodes numériques;

o les méthodes qualitatives;

L’utilisation des outils de calculs incluant les procédures graphiques facilitent

l’illustration et l’analyse des solutions. L’utilisation de la Nspire sera introduite

dans le cadre de ce cours sur les ED.

Si y(x0) et les n premières dérivées de y(x) existe en x0, on peut obtenir une

solution approchée de la solution particulière sous la forme d’un polynôme

(notamment un polynôme de Taylor) de degré n:

( )20 0

0 0 0 0 0

"( ) ( )( ) ( ) '( ) ( ) ( ) ... ( )

2! !

nny x y x

y x y x y x x x x x x xn

Page 36: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

36

La qualité de l'approximation croit avec le degré du polynôme. Le degré est choisi

de façon à limiter l'erreur d’estimation à une valeur fixée au départ.

L’algorithme de Picard produit également une solution quasi-analytique avec une

approche par intégration. À l’étape ultime de l’évaluation numérique de y(x), le

même polynôme qu’avec la technique des polynômes de Taylor est utilisé.

L’algorithme d’Euler permet d’obtenir une solution numérique à l’ED

0 0' ( , ) ( )y f x y avec y x y

Le pas de calcul h est déterminé par le nombre d’étapes de calculs n et la largeur

(b-a) de l’intervalle sur lequel on veut déterminer la solution numérique et donné

par

b ah

n

La suite des valeurs des ( )i

y x calculées dans l’intervalle [a, b] est obtenues

comme suit :

10

1

pour 0 ... 1, et( , )

i in

i i i i

x x hi n x a x b

y y h f x y

ED ordinaires facile à résoudre.

o ' axy ay y Ce

o 2

1 2'' 0 sin( ) cos( )y y y C x C x

o ED directement intégrable

1

1 1 2

' ( ) ( )

'' ( ) ( ) ( )

y f x y f x dx C

y f x y f x dx C dx f x dx dx C x C

Page 37: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

37

1.7 Exercices

Exercice 1. Répondez par vrai ou faux en justifiant.

a) Si la solution d’une ED est donnée par V(x, y, t), c’est qu’il s’agit de la solution

d’une équation aux dérivées partielles.

b) L’ED 2'' ' 3 sin 5y x y xy x est linéaire d’ordre 3.

c) La fonction y(x) ci-dessous est solution d’une certaine ED . Il s’agit de plus d’une

solution particulière

2( ) 3 e 1 ex xy x x x

d) Une solution numérique à une ED avec conditions initiales en x = x0 introduit une

erreur qui croit avec l’écart |x - x0|.

e) Il faut nécessairement 2 conditions initiales pour déterminer une solution

particulière à une ED d’ordre 2.

f) L’ED 3 2' 1x y x est directement intégrable.

g) L’ED 0dy

bydt

a pour solution généralebty C e .

Exercices 2. Déterminez dans chacun des cas si la fonction ou la relation est une

solution de l’ED et déterminer s’il s’agit d’une solution générale ou particulière.

a) , 1 xdyx y y x C e

dx

b)

5

33 ' 5 0 , ( ) 4

x

y y y x e

c) 4 '' 4 ' 0y y y , 2( ) 2 1

x

y x e x

d) 0

diL Ri V

dt , 0( ) 1

R

LtV

i t eR

e) 2' , 2xy y x x xy C

f) 3 3

' 3 , ( ) 3x x xyy e y x e e

x x x

g) (20 ) , ( ) 20 30 ktdT

k T T t edt

h) 0 0, ( ) 1t

RCdq q

R V q t CV edt C

i) , ( ) ktdQkQ Q t C e

dt

Page 38: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

38

Exercice 3. Montrez que les ED suivantes sont directement intégrables et déterminez la

solution générale. S’il y a des conditions initiales, déterminez la solution particulière.

Utilisez la calculatrice pour les intégrales si nécessaire.

a) ' 3 avec (1) 2xy y b) 2' 1 avec (1) 0xy x y

c) 2'' 1y x d) sin(2 ) avec (0) 1dy

x x ydx

e) 2 2t tdUe e

dt

f) 2

2'

1z

r

Exercice 4. Dans chacun des cas ci-dessous, déterminez la vitesse v(t) et la position x(t)

en fonction du temps d’une particule dont le mouvement rectiligne dans le cas de chacune

des situations. On vous donne l’accélération a(t) en m/sec2, la vitesse initiale v(0) en

m/sec ainsi que la position initiale x(0) en m. Utiliser la calculatrice pour les intégrale s’il

y a lieu.

a) ( ) 20, (0) 5, (0) 10a t v x

b) ( ) 2 , (0) 5, (0) 4a t t v x

c) 1

2

1( ) , (0) 1, (0) 1

( 2)

a t v x

t

d) 3

2( ) , (0) 0, (0) 0

( 1)a t v x

t

Exercice 5. Dans chaque cas, déterminez un polynôme de degré 5 pour approximer la

solution à l’ED donnée avec la (les) condition(s) initiale(s) donnée(s).

a) ' 2 avec (0) 2y y y

b) ' 3 avec (1) 2y x y y

c) ' avec y(0) = 1y x y

d) 2 2' avec (0) 1y x y y

e) '' 2 ' , (0) 12, '(0) 2y y xy y y

f) ' , (1) 2z r z z

Exercice 6. Reprendre les ED de l’exercice 5 (a, b, c, d) en utilisant l’algorithme

d’Euler pour obtenir une solution en x = 2 en utilisant 5 étapes de calcul (n = 5). Les

réponses peuvent être obtenues ou vérifiées simplement à l’aide de la calculatrice.

Exercice 7.

a) Utiliser la calculatrice pour vérifier les réponses obtenues à l’exercice 6.

b) Utiliser la calculatrice pour faire tracer les champs de pentes des ED de

l’exercice 5 (a, b, c, d).

Page 39: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

39

Exercice 8.

Résoudre les ED suivantes. Trouver la solution particulière avec les conditions initiales

(CI).

a) ' 3 0, (0) 2y y y

b) 3 ' 4 0, (0) 4y y y

c) '' 9 0, (0) 2, '(0) 3y y y y

d) 5 '' 15 0, (0) 0, '(0) 4y y y y

1.8 Réponses aux exercices

Exercice 1

a) Vrai b) Faux c) Vrai d) Vrai e) Vrai f) Vrai g) Faux

Exercice 2.

a) oui, générale b) non c) oui, particulière d) oui, particulière

e) oui, générale f) oui, particulière g) oui, particulière

h) oui, particulière i) oui, générale.

Exercice 3

a) 2 3 ln( )y x b)

2 1ln( )

2 2

xy x

c)

2 4

1 22 12

x xy C x C d)

sin(2 ) cos(2 )1

4 2

x x xy

e)

2 2

2

t te eU C

f)

1ln

1

rz C

r

Exercice 4

a) ( ) 5 20v t t , 2( ) 10 5 10x t t t

b)

32( ) 5 , ( ) 4 5

3

tv t t x t t

c) 3

28 2 4

( ) 1 2 2 2 2 , ( ) 1 1 2 2 22 3

v t t x t t t

d)

2

2

1( ) 1 , ( )

11

tv t x t

tt

Page 40: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

40

Exercice 5

a) 2 3 4 58 4 8( ) 2 4 4

3 3 15y x x x x x x

b) 2 3 4 534 99

( ) 5 7 11( 1) 11( 1) ( 1) ( 1)4 20

y x x x x x x

c) 2 4 61 1 1

( ) 12 8 48

y x x x x

d) 2 3 4 5 64 7 6 37

( ) 13 6 5 30

y x x x x x x x

e) 2 3 4 52 1 1( ) 12 2 2

3 6 20y x x x x x x

f) 3 3 4 52 2 1 1

( ) 2 2( 1) ( 1) ( 1) ( 1) ( 1)3 3 6 10

z r r r r r r

Exercice 8

a) 32 xy e

b) 4

34x

y e

c) 2cos(3 ) sin(3 )y x x

d) 4sin 3

3y x

Texte rédigé par Luc Soucy Dernière révision : printemps 2016

Page 41: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

41

Suite page suivante …

Page 42: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

42

Table des matières

Chapitre 2

Équations différentielles ordinaires d'ordre 1

Section Sujet Page

2.1

2.1.1

Introduction ……………………………………………………………....

Méthodes de résolution ……………………………………………....

43

43

2.2

2.2.1

2.2.2

Solution analytique des ED d’ordre 1 …………………………………...

Les étapes de la résolution des ED d’ordre 1 ……………....................

Forme des solutions …………………………………………………..

45

46

47

2.3 Résolution des ED à variables séparables ………………………………..

48

2.4 Résolution des ED linéaires ……………………………………………..

51

2.5

2.5.1

2.5.2

2.5.3

Résolution des ED exactes ……………………………………………….

Identification des ED exactes ………………………………………..

Détermination de la solution des ED exactes ………………………..

Facteur intégrant …………………………………………………………

53

55

56

59

2.6

2.6.1

2.6.2

2.6.3

Changement de variable pour la résolution des ED ……………………...

Résolution des ED de Bernoulli ………………………………………

Résolution des ED homogènes ……………………………………….

Autres cas (optionnel) ……………………………………………….

62

62

66

71

2.7 Utilisation de la calculatrice …………………………………………….. 72

2.8 Identification des ED d’ordre 1 : quelques trucs utiles ………... ………. 75

2.9 Résumé des principaux résultats sur les ED d’ordre 1 ………………….. 76

2.10

2.10.1

Exercices …………………………………………………………………

Réponses aux exercices …………………………………………………..

81

84

Page 43: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

43

Chapitre 2

Équations différentielles ordinaires d’ordre 1

2.1 Introduction

Les ED d'ordre 1 peuvent se présenter sous les 2 formes suivantes:

( , ) (forme 1)dy

f x ydx

(2.1)

( , ) ( , ) 0 (forme 2)M x y dx N x y dy (2.2)

La forme (2.1) est dite « forme standard » alors que la forme (2.2) est dite « forme

différentielle ». Elles sont équivalentes : par exemple, on passe de la forme (2.2) à la

forme (2.1) comme suit;

( , ) ( , ) 0 ( , ) ( , ) 0

( , )En isolant , on obtient ( , )

( , )

dyM x y dx N x y dy M x y N x y

dx

dy dy M x yf x y

dx dx N x y

2.1.1 Méthodes de résolution

Pour résoudre les ED d’ordre 1, on utilise les méthodes suivantes (comme indiqué au

chapitre 1) :

les méthodes analytiques;

les méthodes numériques;

les méthodes "quasi-analytiques";

les méthodes qualitatives.

À ces méthodes s’ajoute l’utilisation des outils de calcul : les calculatrices (Nspire,

Voyage 200, etc) et les logiciels (Maple, Derive, Mathematica, etc.) qui offrent la

possibilité de résoudre les ED, d’afficher le graphe des solutions et de faciliter l’analyse

des solutions. Dans le cadre du cours, nous allons introduire et développer l’utilisation de

la calculatrice « Nspire ».

Les méthodes analytiques permettent de résoudre certaines formes d’ED et de

produire une solution exacte. C’est le cas des ED reliées aux applications qui

seront considérées dans ce cours et dans les cours d’ingénierie. Les ED dites à

variables séparables et les ED linéaires apparaissent souvent dans les applications.

Les méthodes numériques introduites dans ce cours sont les algorithmes d’Euler

et de Runge-Kutta. On apprendra à utiliser la calculatrice Nspire pour les

appliquer et obtenir une solution numérique à une ED d’ordre 1. L’algorithme

d’Euler a été présenté dans le chapitre 1. La puissance de l’algorithme de Runge-

Kutta fait de ce dernier un outil essentiel pour résoudre les ED, notamment celles

qui n’admettent pas de solution analytique. Cet algorithme sera présenté en détail

au chapitre 7, dans la deuxième partie de ce document.

Page 44: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

44

Les méthodes « quasi-analytiques » des polynômes de Taylor et l’algorithme de

Picard sont décrites au chapitre 1 : on se rappellera que ces méthodes permettent

d’obtenir des solutions dont la précision peut être ajustée par le nombre

d’itérations. Dans le cas des polynômes de Taylor, les solutions sont d’autant plus

précises que le degré du polynôme est élevé.

La dénomination « quasi-analytique » peut s’expliquer comme suit : si ( )y g x

est solution de l’ED 0 0' ( , ) avec ( )y f x y y x y , alors la technique des

polynômes de Taylor et l’algorithme de Picard implique à l’étape finale de

l’évaluation numérique de y(x) l’utilisation d’un polynôme dont les termes

coïncident avec les premiers termes de la série de Taylor de ( )y g x .

Dans le cas des méthodes qualitatives, il importe d’abord de préciser que sous la

forme ' ( , )y f x y , l'équation donne la valeur numérique de la pente de la

tangente à la courbe solution de l'ED en chaque point du plan où f x y( , ) est

définie. On peut "représenter graphiquement" cette information par un champ de

pente ou champ de direction en traçant un segment de droite de pente ( , )f x y

sur une grille de points (x, y) d'une région du plan S 2 comme dans l’exemple

qui suit.

_________________________________________________________________________________________________________

Exemple 1.

Champ de direction de l'ED y' = x + y dans la région du plan -3 < x < 3 et -3 < y < 3.

3-3

-3

3

Figure 2.1. Champ de pentes de l’ED 'y x y

Le champ de direction permet une analyse qualitative d'une ED donnée, car elle permet

entre autres de visualiser grossièrement ce qui caractérise la famille des solutions qui lui

est associée. C'est ce que l'on constate si on représente sur un même graphique un certain

nombre de courbes associées à des solutions particulières d'une ED et son champ de

direction comme dans l'exemple qui suit.

Page 45: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

45

_________________________________________________________________________________________________________

Exemple 2.

La figure de gauche présente le champ de direction et celle de droite le champ de

direction et quelques solutions de l'ED y' = - x / y pour - 3 < x < 3 et - 3 < y < 3. Elles

illustrent clairement que la famille des solutions de cette ED est l'ensemble des cercles

centrés à l'origine.

Fig. 2.2.1 Champ de pentes Fig. 2.2.2 Champ de pentes et quelques solutions

________________________________________________________________________

Dans le cas des EDO d’ordre 1, la technique des champs de direction constitue l’une des

principales « méthode qualitative ». Comme le suggèrent les figures ci-dessus, cette

méthode permet d’obtenir des informations qualitatives qui peuvent être précieuses,

notamment dans le cas des ED qu’on ne peut résoudre par des méthodes analytiques.

2.2 Solution analytique des ED d’ordre 1

Les ED exprime dans l’égalité qu’elle formule une propriété qui est une alternative à

l’expression des fonctions où des relations implicites qui sont solutions de cette dernière.

Par exemple, considérons la famille des fonctions exponentielles où a est un paramètre

donné et C une constante arbitraire

a xy C e (2.3)

Elles sont les seules fonctions solutions de l'ED 'y a y . En effet, on peut le vérifier

aisément:

'' ( )

a x

a x ax

y C ey a y

y aC e a Ce

(2.4)

De façon analogue, on peut dire de la relation implicite 2 2x y C (C > 0) définissant

la famille des cercles centrés à l'origine qu'elle est la seule à satisfaire l'ED suivante :

'x

yy

(2.5)

Page 46: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

46

En effet, si nous appliquons la dérivation implicite à la relation ci-dessus, on obtient :

2 2( ) ( ) 2 2 0d d dy

x y C x ydx dx dx

Isolant 'dy

ydx

, on retrouve effectivement l’ED formulée en (2.5) : 'x

yy

.

Résoudre analytiquement une ED équivaut à expliciter, c’est-à-dire identifier la fonction

ou la relation implicite qui la satisfait. Ce n’est pas toujours possible : les techniques

quasi-analytiques et numériques sont alors des alternatives d’une grande utilité.

2.2.1 Les étapes de la résolution analytique des ED d’ordre1

La démarche pour la résolution analytique des ED d’ordre 1 comporte les 2 étapes

suivantes:

l’identification de l'ED;

l’application de la technique de résolution associée à l'ED identifiée.

Dans le cas des ED qui peuvent être résolues par des méthodes analytiques, il importe

d'insister sur l'importance de l'étape d’identification. Cette dernière est essentielle, car elle

permet d'identifier la technique de résolution à utiliser. Dans les sections qui viennent

seront abordées les caractéristiques d'identification et la technique de résolution de

chacune des classes d'ED suivantes:

1. les ED directement intégrale d’ordre 1 (la résolution a été vue au chapitre 1);

2. les ED à variables séparables;

3. les ED exactes;

4. les ED linéaires;

5. les ED de Bernoulli;

6. les ED homogènes;

7. certaines classes d'ED qui se ramène à celles qui précèdent avec un changement

de variables.

Avant d’aborder la résolution de ces classes d’ED, il importe de préciser qu’en raison de

la fréquence de leur occurrence dans les applications, les 2 classes les plus importantes

sont les ED linéaires et les ED à variables séparables.

Les ED exactes sont les plus importantes au plan analytique : on peut montrer que toutes

les classes d’ED listées ci-dessus sont exactes ou admettent un facteur intégrant qui en

fait des ED exactes.

Page 47: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

47

2.2.2 Formes des solutions

Conformément aux définitions introduites dans le chapitre 1, la solution générale d'une

ED d'ordre 1 comporte une constante arbitraire. Nous verrons dans les sections qui

suivent que les solutions s'expriment sous la forme explicite ou sous la forme implicite; le

schéma qui suit résume la situation.

résolution ( , ) forme explicite( ( )) solution générale

( , , ) = 0 forme implicite

y f x CED y x

F x y C

Lorsqu’une ED d’ordre 1 comporte une condition initiale, ce qui équivaut à exiger que la

variable dépendante prend une valeur particulière pour une valeur fixée de la variable

indépendante, on peut alors déterminer une solution particulière. Pour la déterminer, la

solution générale (qui formule une égalité) doit satisfaire la condition initiale, ce qui

permet de déterminer la valeur numérique de la constante qui y figure.

Les solutions particulières s'expriment sous les formes explicite ou implicite et se

représentent graphiquement par des courbes dans le plan XY.

èreforme explicite forme explicite

solution particuliforme implicite forme implicite

( , ) ( )

( , , ) = 0 ( , ) = 0

conditioninitialey f x C y f x

F x y C F x y

Exemple 3.

La figure ci-dessous présente le champ de direction, quelques membres de la famille des

solutions. La solution particulière associée à l’ED avec la condition initiale y(1) = 0 est

représentée en trait gras.

'y x y (2.6)

Fig.2.3. La figure présente le champ de direction, un certain nombre de courbes

de la famille des solutions de l’ED 'y x y . La solution particulière associée à

la condition initiale y(1) = 0 est représentée par un trait « gras ».

Page 48: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

48

2.3 Résolution des ED à variables séparables (EDVS)

Identification

Forme standard

( ) ( )dy

f x g ydx

(2.7)

Forme différentielle

1 2 2 1( ) ( ) ( ) ( ) 0f x g y dx f x g y dy (2.8)

Les formes sont équivalentes. Par exemple, pour passer de la forme différentielle (2.8) à

la forme standard (2.7), on procède comme suit:

1 2 2 1( ) ( ) ( ) ( ) 0f x g y dx f x g y dy

1 2 2 1( ) ( ) ( ) ( ) 0dy

f x g y f x g ydx

1 2

2 1

( ) ( )

( ) ( )

dy f x g y

dx f x g y

Cela correspond à la forme standard (2.7) :

( ) ( )dy

f x g ydx

avec

1

2

2

1

( )( )

( )

( )( )

( )

f xf x

f x

g yg y

g y

Détermination de la solution des EDVS

La solution se fait selon les étapes suivantes.

La séparation des variables

Cette étape s’effectue comme suit dans le cas des chacune des formes:

1 11 2 2 1

2 2

( ) ( ) ( ) ( ) 0( ) ( )

ou

( ) ( )( ) ( ) ( ) ( ) 0 0

( ) ( )

dy dy dyf x g y f x dx f x dx

dx g y g y

f x g yf x g y dx f x g y dy dx dy

f x g y

Dans chacune des formes, le résultat de droite correspond à une ED à variables

séparées. L'intégration par rapport à x de part et d’autre de l’égalité donne la solution

générale. C'est la prochaine étape.

Page 49: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

49

L'intégration pour la détermination de la solution générale

La solution générale s'obtient comme suit:

Forme standard

( )( )

dyf x dx C

g y (2.9)

Forme différentielle

1 1

2 2

( ) ( )

( ) ( )

f x g ydx dy C

f x g y (2.10)

Remarque 1. Dans les résultats (2.9) et (2.10), on a regroupé les trois constantes

d’intégration qui apparaissent dans chacune des trois intégrales (incluant celle de la

constante à droite de l’égalité).

Remarque 2. En (2.9) et en (2.10), l'intégration se fait par rapport à la variable

indépendante x. En effet, ( )y y x est fonction de x, de sorte que 'dy y dx . Dans

ces conditions, le résultat formulé en (2.9) pourrait s’écrire comme suit :

'( )

( ( ))

y dxf x dx C

g y x (2.11)

Remarque 3. Les expressions des solutions des EDVS sont généralement de la forme

implicite. Dans le cas par cas, on peut évaluer s’il est possible d’isoler y pour

obtenir la forme explicite de la solution.

Détermination de la solution particulière

Finalement, si l’ED comporte une condition initiale y(x0) = y0, on détermine la

valeur de la constante arbitraire C à l’aide de cette dernière pour obtenir une

solution particulière.

______________________________________________________________________

Exemple 4. Résolution de l'ED y' = 2y + y sin(x) avec y(0) =1

Étape (1): Identification

On peut écrire l'ED sous la forme standard (7) des ED à variables séparables.

( ) 2 sin( )' (2 sin( )) ( )

( )

f x xy x y

g y y

Étape (2): Séparation des variables et intégration

On sépare les variables pour obtenir la forme ( ) 0( )

dyf x dx

g y . On obtient ce qui suit.

(2 sin( )) 0dy

x dxy

Page 50: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

50

Sous cette forme, l'ED peut être intégrée pour obtenir la solution générale sous forme

implicite.

3(2 sin( ))dy

x dx Cy

1 2 32 cos( ) lnx x C y C C

Regroupant les constantes, on obtient la solution suivante ( 3 2 1A C C C ).

2 cos( ) lnx x y A

Avec quelques manipulations, la solution obtenue se met sous la forme explicite comme

suit.

2 cos( )2 cos( )

2 cos( )

ln 2 cos( ) où

B x x

B

B x x

x x

y B x x B A

y e e e

y C e C e

2 cos( )x xy C e

Étape 3. Solution particulière

Avec la condition initiale y(0) = 1, on trouve C = e, de sorte que la solution particulière

(et explicite) est donnée par

(2 cos( )) (2 cos( ) 1)x x x xey e e ________________________________________________________________________________________________________

Exemple 5. Résolution de l’ED 2 2 2( ) 0 avec (1) 1xy dx x x y dy y

Étape 1: Identification

On peut écrire l'ED sous la forme différentielle (8) des ED à variables séparables :

2 2( )( ) (1 ) 0x y dx x y dy

Étape 2: Séparation des variables et intégration

En divisant terme à terme par2 0x y , on obtient une ED à variables séparées :

1( ) 0

dxy dy

x y

On intègre comme indiqué en (10) en regroupant les constantes d’intégration à droite

pour trouver la solution générale :

21ln ln

2

dx yy dy C x y C

x y

Avec la condition initiale y(1) = 1, on trouve facilement 1/ 2C . La solution particulière

est alors donnée par l’expression suivante (vérifiez-le).

2 2 2ln( ) 1x y y

Page 51: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

51

Résolution des ED à variables séparables (EDVS)

Identification

Forme standard

( ) ( )dy

f x g ydx

Forme différentielle

1 2 2 1( ) ( ) ( ) ( ) 0f x g y dx f x g y dy

Étapes de la résolution

La séparation des variables

L'intégration pour la détermination de la solution générale

Forme standard

( )( )

dyf x dx C

g y

Forme différentielle

1 1

2 2

( ) ( )

( ) ( )

f x g ydx dy C

f x g y

2.4 Résolution des ED linéaires

Parmi les ED d’ordre 1, celles de forme linéaire sont sans doute les plus importantes,

notamment par leur occurrence dans applications en sciences et en génie.

Identification

Toutes les ED qui peuvent s’écrire comme suit :

( ) ( )dy

P x y Q xdx

(2.12)

__________________________________________________________________________________

Exemple 6. Les ED suivantes sont linéaires :

a) 2

2

2( )2

' 1 EDlinéaire avec

( ) 1

P xy y x x

xQ x x

Page 52: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

52

b) 3 32 2

' sin(2 ) ED linéaire avec ( ) ( ) sin(2 )y y x x P x et Q x x xx x

c) 3 2' 2 xxy y x e

Dans cet exemple, si l’on divise chacun des termes par 0x , on obtient

2 2

2 2

2( )2

' ED linéaire avec

( )

x

x

P xy y x e x

xQ x x e

__________________________________________________________________________________________________________

Résolution de l’ED linéaire d’ordre 1

La solution est donnée sous la forme explicite par la formule

( ) ( )( )

P x dx P x dxy e Q x e dx C

(2.13)

____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 7. Résolution de l’ED 22

'y y xx

avec4

(1)5

y .

Étape 1. Identification : l’ED est linéaire avec22

( ) et ( )P x Q x xx

.

Étape2. Résolution :

( )

22

( ) 2

12

( ) 2ln( ) ln( )

P x dx

P x dx

exP x dx dx x x

xe x

Utilisant la formule en (13) ci-dessus pour la solution générale en y, on a :

5 3

2 2 4

2 2 2 2

1 1 1

5 5

x x Cy x x dx C x dx C y C

x x x x

Solution particulière : 3

2

4 1(1) 1

5 5

xy C y

x

Résolution des ED linéaires d’ordre 1

Identification

Toutes les ED qui peuvent s’écrire comme suit

( ) ( )dy

P x y Q xdx

Résolution

La solution est donnée sous la forme explicite par la formule

( ) ( )( )

P x dx P x dxy e Q x e dx C

Page 53: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

53

(Optionnel). Démonstration de la formule (2.13).

Multiplions chacun des termes de l’ED par la fonction( )P x dx

e : on obtient l’égalité suivante.

( ) ( ) ( )( ) ( )

P x dx P x dx P x dxdye P x y e Q x e

dx

La partie de gauche de l’égalité n’est en fait rien d’autre que la dérivée du produit( )P x dx

y e .

En effet, si on effectue la dérivée ce produit, on obtient le terme de gauche de l’égalité ci-dessus :

( ) ( ) ( ) ( ) ( )( ) ( ) ( )

P x dx P x dx P x dx P x dx P x dxd dy d dyy e e y e e P x y e

dx dx dx dx

Dans ces conditions, il suffit d’intégrer de part et d’autre de l’égalité suivante par rapport à x pour

résoudre l’ED :

( ) ( )( ) ( )

P x dx P x dxdy e Q x e

dx

( ) ( )( ) ( )

P x dx P x dxdy e dx Q x e dx C

dx

( ) ( )

( )P x dx P x dx

y e Q x e dx C

Le résultat est l’égalité suivante. Si on isole y pour obtenir la forme explicite de la solution de l’ED, on

obtient le résultat formulé ci-dessus en (2.13). Cette démonstration est attribuée au mathématicien Euler.

( ) ( )( )

P x dx P x dxy e Q x e dx C

2.5 Résolution des ED exactes

Avant d’aborder la résolution des ED exactes, il importe de considérer les deux

remarques suivantes pour se rappeler comment s’effectuent les dérivées partielles et les

intégrales partielles. _________________________________________________________________________________________________________

Remarque sur la dérivée partielle. Lorsqu’on dérive partiellement une fonction à

plusieurs variables par rapport à une variable indépendante, les autres variables

indépendantes sont considérées comme des constantes. De plus, toutes les règles de

dérivation connues s’appliquent, sans oublier la phrase qui précède. _________________________________________________________________________________________________________

Exemple 8. Soit la fonction à deux variables2( , ) 2 yF x y x xy xe .

Alors les dérivées partielles suivantes s’obtiennent facilement sur la base du contenu de

la remarque ci-dessus. Il importe de noter la notation utilisée.

2 2

2 2

2 2

22 2

2 2 2 et 2

2 2 2 2 2

yy

y y

y y y y

y

FFx xex y e

yx

F F F Fx y e x xe xe

x x x x y y y x

F F F Fx y e e x xe e

y x y x y x y x y y

Page 54: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

54

On note l’égalité des dérivées secondes mixtes (c’est toujour le cas lorsqu’une fonction à

deux variables est deux fois dérivables) :

2 2

2 yF F F F

x y x y y x y xe

___________________________________________________________________________________________________________

Remarque : Lorsqu’on intègre partiellement une fonction à plusieurs variables par

rapport à l’une des variables indépendantes, on considére les autres comme des

constantes. De plus, toutes les règles d’intégration connues s’appliquent. _________________________________________________________________________________________________________

Exemple 9. Calcul des intégrales partielles de ( , ) 3 yG x y x xy xe . Il importe de

remarquer la particularité de la notation utilisée.

2 2 2

2

( , ) 3 3 ( )2 2 2

( , ) 3 3 ( )2

y y

y y

x x y xG x y x x xy xe x x e k y

xyG x y y x xy xe y y xy xe h x

Les fonctions à une variable ( ) et ( )k y h x sont les « constantes d’intégration » associées

aux intégrales partielles en x et y respectivement. En dérivant partiellement le résultat des

intégrales par rapport à la variable d’intégration, on retrouve G(x,y) dans chaque cas : en

effet, la dérivée partielle par rapport à x de ( )k y est nulle et la dérivée partielle de ( )h x

par rapport à y est également nulle. ________________________________________________________________________________________________________

Pour introduire les ED exactes, il faut rappeler que toute relation implicite de la forme

( , )F x y C définit implicitement y comme fonction de x et que sa représentation

graphique est une courbe dans le plan (il faut attribuer une valeur numérique à C pour la

tracer). Elle peut également être considérée comme la solution d’une équation

différentielle construite sur la base du fait que la différentielle d’une fonction constante

est nulle. C’est le cas de ( , )F x y dans l’égalité ( , )F x y C :

0 ( ) 0F F

dF dx dy d Cx y

(2.14)

0F F

dx dyx y

(2.15)

Remarque. On peut également utiliser la dérivation implicite pour dériver de part et

d’autre l’égalité ( , )F x y C :

( , ( )) ( ) 0d d F F dy

F x y x Cdx dx x y dx

Il suffit de multiplier par dx de part et d’autre de l’égalité à droite ci-dessus l’ED en

(2.15) :

0F F

dx dyx y

Page 55: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

55

2.5.1 Identification des ED exactes

L’ED en (2.15) a la forme suivante :

( , ) ( , ) 0M x y dx N x y dy (2.16)

Lorsque l’ED en (2.16) est élaborée comme en (2.15), c’est-à-dire comme différentielle

exacte d’une fonction à deux variables qui est constante, elle présente les caractéristiques

suivantes :

Il existe une fonction ( , )F x y telle que

( , ) ( , )F F

dx dy M x y dx N x y dyx y

(2.17)

Par identification :

( , ) et N( , )F F

M x y x yx y

(2.18)

La solution de l’ED en (2.16) est donnée par ( , )F x y C

Pour montrer que l’ED en (2.16) est exacte, il faut vérifier qu’elle a été construite comme

indiqué en (2.15). Pour le faire, on utilise le théorème de l’égalité des dérivées secondes

mixtes d’une fonction à deux variables deux fois dérivables qui stipule que

2 2F F

y x x y

(2.19)

S’il est vrai que ( , )F

M x yx

et ( , )F

N x yy

, alors on a le résultat suivant :

2

2

M F F

y y x y x M N

y xN F F

x x y x y

(2.20)

On doit comprendre de ce résultat que l’égalité à droite en (2.20) n’est possible que si

l’ED est élaborée comme indiqué en (2.15), c’est-à-dire que sa forme différentielle est

issue d’une relation implicite de la forme ( , )F x y C . On a donc le résultat suivant.

Proposition. Une ED sous la forme ( , ) ( , ) 0M x y dx N x y dy est exacte si et

seulement si on peut vérifier l’égalité suivante :

M N

y x

(2.21)

Page 56: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

56

Exemple 10. Montrer que l’ED suivante est exacte.

3

2 cos(2 ) 2 03

xx y x dx y dy

Solution. Dans le cas de cette ED, on montre comme suit qu’elle est exacte :

2 2

32

( , ) cos(2 )

( , ) 23

MM x y x y x x

y M N

y xx NN x y y x

x

__________________________________________________________________________________________________________

Exemple 11. Élaboration d’une ED exacte dont la solution est 2 xxy ye C

Solution. Dans ce cas, on a2( , ) xF x y xy ye C .

Selon les résultats présentés ci-dessus, l’ED exacte associée à la relation implicite

( , )F x y C est donnée par :

0F F

dF dx dyx y

Les dérivées partielles sont données par les expressions suivantes :

2( , ) ( ) et ( , ) (2 )x xF FM x y y y e N x y xy e

x x

L’ED exacte cherchée se formule comme suit :

2( ) (2 ) 0x xy ye dx xy e dy

On vérifie facilement qu’elle est exacte :

2 xM Ny e

y x

________________________________________________________________________________________________________

2.5.2 Détermination de la solution des ED exactes

Pour résoudre une ED qui a été identifiée « exacte », il faut utiliser l’intégration partielle

pour retrouver la fonction ( , )F x y . En effet, la relation implicite ( , )F x y C génère

l’ED exacte dont elle est la solution. En pratique on utilise l’égalité suivante :

( , ) ( , ) 0F F

dx dy M x y dx N x y dyx y

(2.22)

Page 57: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

57

On déduit de cette égalité que

( , ) ( , ) ( , ) ( )

( , ) ( , ) ( , ) ( )

FM x y F x y M x y x g y

x

FN x y F x y N x y y h x

y

(2.23)

On remarque que les intégrales sont partielles : si M est la dérivée partielle de F

par rapport à x, alors F est l’intégrale partielle par rapport à x de M (d’où le

symbole x dans l’intégrale). La situation est analogue dans le cas de la deuxième

intégrale : N est la dérivée partielle de F par rapport à y, donc F est l’intégrale

partielle par rapport à y de N (d’où le symbole y dans l’intégrale).

Les fonctions g(y) et h(x) dans les intégrales partielles en x et en y respectivement

sont les « constantes d’intégration ». Cela s’explique comme suit : une dérivée

partielle par rapport à x fait disparaître une fonction g(y) de y seulement alors

considérée comme une constante. Il importe de l’ajouter dans la première

intégrale en (2.23). La situation est analogue pour la dérivée partielle en y de h(x)

dans la deuxième intégrale partielle.

La solution sera donnée par ( , )F x y C . La fonction ( , )F x y que nous cherchons

est constituée de la somme de tous les termes distincts (incluant leur signe) qui

apparaissent explicitement dans les deux intégrales en (2.23), c’est-à-dire les

intégrales qui suivent (excluant les constantes d’intégration) :

( , )

( , )

M x y x

N x y y

(2.24)

_________________________________________________________________________________________________________

Remarque. Les termes explicites en (2.24) sont ceux qui apparaissent par intégration

excluant les fonctions g(y) et h(x) qui jouent le rôle de « constantes d’intégration ».

Remarque. Parce que les intégrales sont toutes deux égales à ( , )F x y , il sera possible

d’identifier les fonctions g(y) et h(x) dans les termes qui apparaissent explicitement dans

les intégrales en comparant les deux termes de l’égalité suivante.

( , ) ( ) ( , ) ( )M x y x g y N x y y h x (2.25)

_________________________________________________________________________________________________________

Exemple 12. Résolution de l'ED avec l’approche développée ci-dessus. 2

2

sec ( ) 2'

2

x x yy

x y

Solution. La forme différentielle de l’ED est donnée par

2 2(2 sec ( )) ( 2 ) 0xy x dx x y dy

Page 58: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

58

Identification. Elle est exacte, car on peut vérifier l’égalité

2 2(2 sec ( )) 2 ( 2 )M N

xy x x x yy y x x

Résolution

La solution est donnée par ( , )F x y C où ( , )F x y comporte tous les termes distincts qui

apparaissent dans les intégrales partielles suivantes :

2 2

2 2 2

( , ) (2 sec ( ) tan( ) ( )

( , ) ( 2 ) ( )

M x y x xy x x x y x g y

N x y y x y y x y y h x

Les termes qui apparaissent explicitement dans les intégrales sont 2x y , tan( )x et 2y .

La fonction ( , )F x y est donnée par la somme de ces termes et la solution est donnée par

( , )F x y C , c’est-à-dire par

2 2tan( )x y x y C

Remarque. On peut identifier g(y) et h(x) en utilisant l’égalité telle que formulée en

(2.23) ci-dessus : les deux expressions de ( , )F x y dans les intégrales sont égales :

2 2 2tan ( ) ( ) ( )x y x g y x y y h x

Pour qu’il y ait égalité, il faut que

2( )

( ) tan( )

g y y

h x x

______________________________________________________________________________________

Exemple 13 : Résolution de l’ED 2 2 2( ) (2 ) 0x y dx xy y dy

Identification : dans le cas de cette ED, on a

2 2

2

( , ) ( )

( , ) (2 )

M x y x y

N x y xy y

L’ED est exacte : 2M N

yy x

.

Résolution : On effectue les deux intégrales

32 2 2

32 2

( , ) ( , ) ( ) ( )3

( , ) ( , ) (2 ) ( )3

xF x y M x y x x y x xy g y

yF x y N x y y xy y y xy h x

Page 59: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

59

La fonction F(x, y) est donnée par la somme de tous les termes apparaissant explicitement

dans les intégrales : 3 3

2( , )3 3

x yF x y xy

La solution est alors donnée par la relation implicite 3 3

2

3 3

x yxy C

Finalement, l’égalité des deux intégrales ci-dessus permet d’identifier g(y) et h(x) :

3 3

( ) et ( )3 3

y xg y h x

Les deux étapes de la résolution d’une ED exacte.

Identification. L’ED ( , ) ( , ) 0M x y dx N x y dy est exacte si et seulement si

on peut vérifier que

M N

y x

Résolution. La solution est ( , )F x y C où ( , )F x y est donnée par la somme de

tous les termes qui apparaissent explicitement dans les intégrales partielles

suivantes :

( , )

( , )

M x y x

N x y y

2.5.3 Facteur intégrant

Les ED d'ordre 1 ne sont pas toutes exactes. Si c'était le cas, on pourrait les résoudre avec

la technique introduite ci-dessus. Considérons les ED à variables séparables sous la forme

différentielle

1 2 2 1( ) ( ) ( ) ( ) 0f x g y dx f x g y dy (2.26)

Elles ne sont généralement pas exactes (à moins d’être à variables séparées). On peut la

rendre exacte en multipliant chacun des termes de l’égalité par l'expression suivante :

2 2

1( , )

( ) ( )x y

f x g y (2.27)

On suppose que 2 2( ) ( ) 0f x g y . Après simplification, on obtient la forme différentielle

d’une ED à variables séparées suivante :

1 1

2 2

( ) ( )0

( ) ( )

f x g yM dx Ndy dx dy

f x g y (2.28)

Page 60: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

60

On vérifie alors que l’ED obtenue est exacte puisque M ne dépend pas de y et N ne

dépend pas de x. Par conséquent, l’ED sous la forme (2.28) ci-dessus est exacte car

0M N

y x

(2.29)

On dit de l'expression ( , )x y donnée ci-dessus en (2.27) qu'elle est un facteur intégrant

(FI) des ED à variables séparables parce qu'elle en fait des ED exactes.

Définition d’un facteur intégrant (FI) d’une ED

L’expression ( , )x y est un FI de l’ED

( , ) ( , ) 0M x y dx N x y dy

si et seulement si l’ED suivante est exacte :

0M dx N dy (2.30)

Remarque 1. Cela équivaut à vérifier l’égalité suivante :

M N

y x

(2.31)

Remarque 2. On peut faire la démonstration que toutes les ED d’ordre 1 qui admettent

une solution analytique sont exactes ou admettent un FI qui en font des ED exactes.

Recherche d’un facteur intégrant

Si l’ED ( , ) ( , ) 0M x y dx N x y dy n’est pas exacte, on peut chercher un facteur

intégrant. Bien qu'il existe plusieurs techniques pour la recherche d'un FI à une ED, il

suffira dans le cadre de ce cours de connaître celles qui consistent à identifier des facteurs

intégrants à une seule variable indépendante ( ( ) où ( )x y ).

Les 2 cas à considérer sont les suivants (il y en a beaucoup d’autres) :

o Cas (1) : ( )1

( ) ( )f x dxM N

f x x eN y x

(2.32)

o Cas (2) : ( )1

( ) ( )g y dyN M

g y y eM x y

(2.33)

Finalement, n’oublions pas que pour résoudre une ED qui admet un FI, il faut multiplier

celle-ci par le FI et vérifier qu'elle est alors exacte. Pour compléter la résolution, on

applique la technique de résolution des ED exactes introduite ci-dessus.

________________________________________________________________________

Page 61: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

61

Exemple 14. Résolution de l’ED 2 2( ) 0x y dx xy dy avec y(1) = 2

Solution.

Identification. 2 2

2( , )

( , )

My

M x y x y y

N x y xy Ny

x

L’ED n’est pas exacte, mais elle admet un facteur de la forme ( )x , le cas (1) en (2.32).

En effet :

1 2 1( )

M N y yf x

N y x xy x

Le FI s’obtient comme indiqué au cas (1) :

1( ) ln( )( )

dxf x dx xxx e e e x

En multipliant chacun des termes de l’ED par x, on obtient l’ED suivante :

3 2 2( ) 0x xy dx x y dy

Elle est exacte car on peut le vérifier :

3 2

2

( , )2

( , )

m x y x xy m nxy

y xn x y x y

Résolution. La solution est donnée par F(x, y) = C où F(x, y) contient la somme de tous

les termes explicites qui apparaissent dans le intégrales ci-dessous.

4 2 2

3 2

2 22

( , ) ( , ) ( ) ( )4 2

( , ) ( , ) ( )2

x x yF x y m x y x x xy x g y

x yF x y n x y y x y y h x

Par conséquent, 4 2 2

( , )4 2

x x yF x y et la solution est

4 2 2

4 2

x x yC

Remarque : Les deux expressions de F(x, y) coïncident si 4

( ) 0

( )4

g y

xh x

________________________________________________________________________

Page 62: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

62

Résolution d’une ED avec un facteur intégrant

Définition d’un facteur intégrant (FI) d’une ED

L’expression ( , )x y est un facteur intégrant de l’ED

( , ) ( , ) 0M x y dx N x y dy

si et seulement si l’ED suivante est exacte :

0M dx N dy (*)

Recherche d’un facteur intégrant (on se limite aux deux cas suivants)

o Cas (1) :( )1

( ) ( ) est un FI de l'EDf x dxM N

f x x eN y x

o Cas (2) :( )1

( ) ( ) est un FI de l'EDg y dyN M

g y y eM x y

Résolution de l’ED avec un FI

On multiplie chacun des termes de l’ED par le FI obtenu pour la rendre exacte et on

utilise la technique introduite pour résoudre les ED exacte.

2.6 Changement de variable dans les ED

Dans cette section, nous allons considérer certaines classes d’ED qui peuvent être

résolues avec un changement de variable approprié. Nous allons considérer les cas

suivants :

Les ED dites de Bernoulli ;

Les ED dites homogènes ;

Quelques cas susceptibles d’apparaître dans certaines applications.

2.6.1 Résolution des ED de Bernoulli

Identification

Pour les fins de l’identification, les ED de Bernoulli peuvent s’écrire sous la forme

suivante :

0( ) ( ) avec

1

n ndyP x y Q x y

ndx

(2.34)

Remarque : Si n =1, l’ED est à variables séparables, car elle peut s’écrire comme suit :

' ( ( ) ( )) ( ) ( )y Q x P x y f x g y (2.35)

On peut également vérifier que si n = 0, l’ED est linéaire.

Page 63: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

63

___________________________________________________________________________________________________________

Exemple 15. Les ED qui suivent sont des ED de Bernoulli.

a) 2 2

2

2( )2

' ( ) ED de Bernoulli avec et 2

( )

P xy y x y nx

xQ x x

b) 2

32

4( )4 ( 1)

' ED de Bernoulli avec et 3

( ) 1

P xxy y nx

x yQ x x

Remarque : Pour ne pas se tromper, il est suggéré d’écrire l’ED selon la forme donnée

en (2.34). Dans le cas (b), on obtient la forme permettant d’identifier P(x), Q(x) et n.

( ) ( ) ndyP x y Q x y

dx

2 34' ( 1)y y x y

x

__________________________________________________________________________________________________________

Détermination de la solution des ED de Bernoulli

Pour déterminer la solution générale de cette classe d’ED, il est suggéré d’isoler Q(x) en

multipliant chacun des termes de l’ED parny. L’ED se présente alors sous la forme

suivante :

1( ) ( )n ndyy P x y Q x

dx

(2.36)

Cette forme fait apparaître le changement de variables à faire pour la résoudre (le facteur

de P(x) en (36)): 1

1(1 )

1

n

n n

v y

dv dy dy dvn y y

dx dx dx n dx

(2.37)

Avec ce changement de variables, l’ED en v(x) prend la forme suivante :

1( ) ( )

1

dvP x v Q x

n dx

(2.38)

Il reste à multiplier l’ED par (1 n ) pour mettre l’ED en v(x) sous la forme d’une ED

linéaire d’ordre1 donnée en (2.12) :

(1 ) ( ) (1 ) ( )dv

n P x v n Q xdx

(2.39)

Page 64: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

64

Il faut résoudre l’ED en (2.39) ci-dessus avec la formule donnée en (2.13) :

( ) ( )1 ( ) (1 ) ( )( ) avec

( ) (1 ) ( )

p x dx p x dxn p x n P xv y e q x e dx C

q x n Q x

(2.40)

La formule suivante peut également être utilisée ou programmée pour résoudre :

(1 ) ( ) (1 ) ( )1 (1 ) ( )n P x dx n P x dxny e n Q x e dx C

(2.41)

________________________________________________________________________________________________________

Exemple 16. Résolution de l’ED 3 2

' avec (1) 22

xy y y

x y

Solution.

Identification. On peut réécrire l’ED sous la forme d’une ED de Bernoulli comme suit :

13' 2

2y y x y

x

Il s’agit donc d’une ED de Bernoulli avec 3

( ) , ( ) 2 et 12

P x Q x x nx

Résolution. Multiplions l’ED par y pour isoler Q(x).

23' 2

2yy y x

x

Le changement de variable à faire pour obtenir une ED linéaire d’ordre 1 (qui sera le

facteur de P(x)) est le suivant :

1 2

'' 2 2 ' '

2

nv y y

dv dy vv y yy yy

dx dx

L’ED en v(x) qui résulte du changement de variable est la suivante :

' 32

2 2

vv x

x

En multipliant par 2 les termes de l’égalité, on obtient une ED linéaire d’ordre 1:

3' 4v v x

x

Page 65: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

65

Avec la formule habituelle, on obtient la solution de cette ED linéaire en v(x) avec

3( ) et ( ) 4p x q x x

x :

( ) ( )2 ( )p x dx p x dx

v y e q x e dx C

2 3

3

2 3

2 3 2

14

4

4

y x x dx Cx

y x Cx

y Cx x

Solution particulière.

En appliquant la condition initiale à la solution, on trouve :

2 3 2(1) 2 (2) (1) 4(1) 8y C C .

La solution particulière est donnée par 2 3 28 4y x x

_________________________________________________________________________________

Résolution des ED de Bernoulli

Identification

L’ED se met sous la forme

0( ) ( ) avec

1

n ndyP x y Q x y

ndx

Résolution (solution générale)

(1 ) ( ) (1 ) ( )1 (1 ) ( )n P x dx n P x dxny e n Q x e dx C

Remarque : Il est suggéré de procéder par étape comme dans l’exemple (16) résolu

ci-dessus.

Solution particulière

S’il y a une condition initiale, on détermine la valeur de la constante arbitraire dans

la solution générale pour trouver la solution particulière.

Page 66: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

66

2.6.2 Résolution des ED homogènes

Identification

Les ED homogènes peuvent s’exprimer selon l’une des deux formes suivantes :

(forme standard)

0 (forme différentielle)

dy yF

dx x

y yf dx g dy

x x

(2.42)

________________________________________________________________________

Exemple 17. Exemples d’ED homogènes.

a) Les quatre ED suivantes sont des ED homogènes sous la forme standard.

12 2

22 3

2

1

' ' 1

1 1 1 1' '

2 2 2 2 2

1 1' '

3 3 3

' '

yx y

xx

x y yy y

x x

x y x y y yy y

xy y x x x

xy y y yy y

x y x x

y e y e

b) Les trois ED suivantes sont des ED homogènes sous la forme différentielle

2

2 2

2 2 2

( ) 3 0 1 3 0

( 3 ) ( 4 ) 0 3 1 4 0

x

x

y yx y dx ydy dx dy

x x

y y yxy y dx x y dy dx dy

x x x

22 0 0x yxy dx y dy dx dy

x

_________________________________________________________________________________________________________

Remarque. Parce que0 1a , toute constante s’interprète comme suit :

0y

k kx

La troisième ED en (b) est donc bien homogène.

Cette même ED est également à variables séparables :

2 0 0yxy dx y dy xdx y dy

Page 67: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

67

Elle admet également 1y comme facteur intégrant (vérifiez-le). Cela montre bien qu’une

même ED peut appartenir à plusieurs classes d’ED et se résoudre avec autant

d’approches distinctes. À cet égard, il importe de développer l’aptitude à identifier les

ED.

Résolution dans le cas de la forme standard dy y

Fdx x

Le changement de variable suivant produit une ED à variables séparables en x et v :

y vx

dy dvv x

dx dx

(2.43)

Après séparation des variables, on obtient :

0( )

dx dv

x v F v

(2.44)

Après intégration (par rapport à x), on obtient la solution suivante en v(x) :

ln( )

dvx C

v F v

(2.45)

Pour obtenir la solution générale (sous forme implicite) en x et y (x), il faut remplacer v

par y/x dans l’expression obtenue en (2.45).

Remarque. Si possible, on cherche à mettre la solution générale sous une forme

satisfaisante, notamment, s’il y a lieu, en éliminant les fonctions logarithmiques. Cette

étape exige une bonne connaissance des propriétés des logarithmes et des exponentielles. _______________________________________________________________________________________________________

Exemple 18. Résolution de l’ED 2 2 2( ) 0x xy y dx x dy

Solution

Identification. Divisons l’ED par2x dx avec 0x et isolons

dy

dx.

On trouve alors une l’ED homogène sous la forme standard suivante: 2

1dy y y

dx x x

Détermination de la solution

Effectuons le changement de variables

y vx

dy dvv x

dx dx

Page 68: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

68

Nous obtenons l’ED suivante qui est à variables séparables :

21dv

v x v vdx

En effet, il suffit de soustraire v de part et d’autre de l’égalité et, ensuite, de diviser par

0x pour obtenir l’ED à variables séparées suivantes :

211 ( ) ( )

dvv f x g v

dx x

La solution de cette dernière ED est donnée par la formule ( )( )

dvf x dx C

g v

2

1 1

1dx dv C

x v

ln arctan( )x v C

Finalement, en remplaçant v par y/x, on trouve la solution générale sous la forme

implicite :

ln( ) arctany

x Cx

La forme explicite suivante peut être déterminée (à vérifier par le lecteur) :

tan(ln )y x x C

Dans cette dernière expression, on peut remplacer – C par K.

__________________________________________________________________________________________________________

Résolution dans le cas de la forme différentielle ( 0y y

f dx g dyx x

)

Dans ce casm, il faut faire le changement de variable suivant pour obtenir une ED à

variables séparables en v et x.

y v x

dy v dx x dv

(2.46)

Après séparation des variables, on obtient

( )0

( ) ( )

g vdxdv

x f v v g v

(2.47)

Après intégration par rapport à x, on obtient

( )ln

( ) ( )

g vx dv C

f v v g v

(2.48)

Page 69: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

69

On obtient la solution (sous forme implicite) en x et y en substituant v = y/x dans

l’égalité ci-dessus en (2.48). Il est parfois possible d’isoler y pour obtenir une solution

explicite sous la forme explicite.

________________________________________________________________________

Exemple 19. Résolution de l’ED 2 2( ) 2 0x y dx xy dy

Identification

L’ED est exacte et pourrait être résolue avec la technique introduite dans la section

(2.5). En effet :

2 2( , )

2( , ) 2

M x y x y M Ny

y xN x y xy

On peut aussi la réécrire selon la forme suivante (vérifiez-le!) :

11'

2 2

xy y y

x

Elle est de la classe des ED de Bernoulli avec1

( ) , ( ) et 12 2

xP x Q x n

x .

De plus, elle est homogène, car en divisant par2x , elle prend la forme suivante :

2

1 2 0y y

dx dyx x

Résolution (comme ED homogène)

Il faut faire la substitution suivante associée aux ED homogènes sous la forme

différentielle pour obtenir une EDVS en v(x) :

y vx

dy v dx x dv

On obtient alors l’ED suivante :

2(1 ) 2 ( ) 0v dx v vdx xdv

Après le regroupement et la séparation des variables, on obtient l’ED à variable séparées

suivante : 2 2(1 3 ) ( )(2 ) ) 0v dx x v dv

2

1 20

1 3

vdx dv

x v

Page 70: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

70

On obtient la solution en v(x) en intégrant de part et d’autre de l’égalité ci-dessus :

2

2

2 3 2

3 2

2 1ln ln(1 3 )

1 3 3

3ln ln(1 3 ) ln ln(1 3 )

ln( ) ln( ) ln( ) ln (1 3 )

dx vdv C x v C

x v

x v B x v B

a b ab x v B

Dans le développement ci-dessus, B = 3C. Utilisant la fonction exponentielle dans la

dernière égalité pour « éliminer » logarithme et, par la suite, en remplaçant v par y/x, on

obtient: 2

3

21 3 où By

x A A ex

On peut également que la solution s’écrit comme suit :

3 23x xy A

Remarque. Ce dernier exemple illustre bien qu’une ED donnée peut appartenir à

plusieurs classes d’ED, et qu’il y a alors plusieurs techniques pour la résoudre.

Finalement la solution peut s’écrire de plus d’une façon, mais équivalente.

Résolution des ED homogène

Identification

(forme standard)

0 (forme différentielle)

dy yF

dx x

y yf dx g dy

x x

Résolution

o Résolution dans le cas de la forme standard :

Il faut faire le changement de variable suivant pour obtenir l’EDVS en x et v :

( )

y vxdv

v x F vdy dvdxv x

dx dx

Page 71: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

71

… puis séparer les variables et intégrer pour obtenir la solution :

0( )

dx dv

x v F v

ln

( )

dvx C

v F v

Pour obtenir la solution générale (sous forme implicite) en x et y (x), il faut

remplacer v par y/x dans l’expression obtenue de la solution en v(x).

o Résolution dans le cas de la forme différentielle

Faire le changement de variable suivant pour obtenir une EDVS en v(x) :

( ) ( ) ( ) 0y v x

f v dx g v v dx x dvdy v dx x dv

Après séparation des variables, on obtient l’ED suivante :

( )0

( ) ( )

g vdxdv

x f v v g v

Après intégration par rapport à x, on obtient

( )ln

( ) ( )

g vx dv C

f v v g v

Pour obtenir la solution générale (sous forme implicite) en x et y (x), il faut

remplacer v par y/x dans l’expression obtenue de la solution en v(x).

2.6.3 Autres cas (Optionnel)

a) ED linéaire en f(y) où y est fonction de x

Identification. Toutes les ED qui peuvent se mettre sous la forme

( ) ( ) ( )df dy

P x f y Q xdy dx

(2.49)

Avec le changement de variable suivant on obtient une ED est linéaire en v(x) :

( )v f y

dv df dy

dx dy dx

(2.50)

En effet, on obtient une ED linéaire en ( ) ( ( ))v x f y x

' ( ) ( )v P x v Q x (2.51)

Page 72: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

72

Elle peut être résolue pour v = f(y) avec la formule obtenue pour résoudre les ED

linéaire d’ordre 1.

Résolution

La solution en x et y est obtenue sous la forme implicite suivante, particulière à

cette ED :

( ) ( )( ) ( )P x dx P x dxf y e Q x e dx C (2.52)

Remarque. Les ED de Bernoulli sont des cas particuliers de ce type d’ED.

b) Toutes les ED de la forme

( )dy

F ax by cdx

(2.53)

Solution

Toutes ces ED peuvent être transformées en EDVS en x et v(x) avec la

transformation

1

v ax by c

dv dy dy dv aa b

dx dx dx b dx b

(2.54)

En effet, on obtient l’EDVS sous la forme suivante :

( )dv

a b F vdx

(2.55)

La solution en x et v est

( )

dvx C

a b F v

(2.56)

On obtient la forme implicite de la solution en substituant v = ax + by + c dans

la solution obtenue en (56).

2.7 Utilisation de la calculatrice

Nous présentons ci-dessous quelques procédures de base pour résoudre les ED avec la

« Nspire »:

Comment obtenir la solution générale d’une ED d’ordre 1;

Comment obtenir la solution particulière d’une ED d’ordre 1 avec une condition

initiale;

Lorsque solution particulière est sous la forme explicite, on peut tracer son graphe

et en faire l’analyse avec tous les outils de calculs de la calculatrice.

Page 73: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

73

Une description plus complète des procédures et outils utiles est disponible sur le site de

support pour la calculatrice « Nspire » accessible sur la page web du cours MAT-265

avec la séquence suivante :

Étape1

La première étape consiste à mettre l’ED sous la forme standard s’il y a lieu.

Étape 2

Dans la forme standard, les ED d’ordre 1 avec une condition initiale se présentent comme

suit :

0 0' ( , ) avec ( )y f x y y x y

o La solution générale s’obtient avec la procédure « desolve » utilisée dans une

feuille de calculs avec la formulation suivante :

desolve( ' ( , ), , )y f x y x y

o La solution particulière s’obtient avec la même procédure avec la formulation

suivante :

0 0desolve( ' ( , ) and ( ) , , )y f x y y x y x y

__________________________________________________________________________________

Exemple 20 : Résolution de l’ED ' avec (0) 2y x y y

Solution.

L’écran de la Nspire ci-dessous illustre l’utilisation de la procédure « deSolve » pour

obtenir la solution générale et la solution particulière de l’ED.

Page 74: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

74

L’écran de gauche (page graphique) ci-dessous présente le graphe de la solution

particulière et la position du minimum de cette dernière. Celui de droite (page de calculs)

présente les calculs relatifs à la valeur minimale de la solution particulière y(x).

L’écran de gauche ci-dessous illustre le calcul de la position et de la valeur minimale de

la fonction dans une page de calculs. L’écran de droite présente le résultat obtenu avec

l’algorithme de Runge-Kutta, disponible dans les pages graphiques avec la séquence

suivante :

Outils (3) Entrée/mod. graph. (7) Éq. Diff (…) méthode de résol. R-K

Il faut ajuster la fenêtre et certains paramètres pour une représentation satisfaisante du

graphe de la solution et du tableau des valeurs numériques de la solution.

_______________________________________________________________________

L’exemple présenté ci-dessus a pour but de susciter l’intérêt de l’analyse des solutions à

l’aide d’un outil de calcul. L’analyse et l’interprétation des résultats se fait après avoir

obtenu la solution et présente un intérêt certain dans le contexte des applications. Les

outils de calculs et les facilités graphiques de la Nspire ou des logiciels comme Maple,

Derive, Matlab ou Mathematica sont d’une grande utilité.

Il importe de noter que la Nspire peut trouver la solution analytique d’une ED d’ordre 1

lorsque cette dernière fait partie des classes d’ED décrites dans les sections précédentes.

Si ce n’est pas le cas on peut toujours utiliser les méthodes numériques.

Finalement, la calculatrice peut et devrait toujours être utilisée pour vérifier les solutions

obtenues à la main. C’est une bonne pratique et une façon simple de vérifier ses calculs.

Page 75: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

75

2.8 Identification des ED d’ordre 1 : quelques trucs utiles

La principale difficulté de la résolution des ED d’ordre 1 est l’identification. Lorsque

cette étape est réussie, la technique de résolution est automatiquement déterminée et

relativement simple à appliquer.

Si l’ED est dans la forme standard, l’identification de l’ED se fait en examinant la

question dans l’ordre suivant : And y(0)

Variables séparables ? Linéaire? Bernoulli? Homogène? Exacte?

Si l’ED est dans la forme différentielle, on procède habituellement à

l’identification dans l’ordre suivant :

Variables séparables? Exacte? Homogène? Linéaire? Bernoulli?

Les observations suivantes peuvent également être utiles.

Une ED donnée peut appartenir à plusieurs classes d’ED différentes. La technique

de résolution la plus simple peut être choisie.

Dans le cas des ED linéaires, il importe d’identifier les fonctions P(x) et Q(x) en

se référant à la forme des ED d’ordre 1 (voir (2.34)). Attention aux signes : P(x)

est le facteur de y et comprend le signe devant son expression.

Dans le cas des ED de Bernoulli, la recommandation est la même que pour les ED

linéaires : il est important d’identifier correctement les fonctions P(x) et Q(x) (en

faisant attention aux signes devant les expressions) et le paramètre n (voir (31)).

Dans le cas des ED exactes, il faut également ne pas oublier les signes. Par

exemple :

o L’ED suivante est exacte : 2 2 3( ) (3 2 ) 0x y dx y xy dy

o Celle-ci ne l’est pas (la différence avec l’ED ci-dessus est dans le

signe négatif devant le facteur de dy)

2 2 3( ) (3 2 ) 0x y dx y xy dy

Pour résoudre une ED d’ordre 1, il faut l’identifier correctement. Il faut donc réaliser

cette étape avec toute l’attention nécessaire.

Page 76: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

76

2.9 Résumé des principaux résultats sur les ED d’ordre 1 _____________________________________________________________________________

Forme des ED Les ED d'ordre 1 peuvent se présenter sous les 2 formes suivantes:

(Forme standard)

(Forme différentielle) _____________________________________________________________________________________________________________________________________________

Méthodes de résolution

Les méthodes analytiques;

les méthodes numériques;

les méthodes "quasi-analytiques";

les méthodes qualitatives.

Utilisation des outils de calculs

_____________________________________________________________________________

Solution analytiques des ED d’ordre 1

Étapes de la résolution

l’identification de l'ED, c’est-à-dire de la classe à laquelle elle appartient;

l’application de la technique de résolution associée à la classe de l'ED identifiée.

Pour l’identification, nous considérons les classes d’ED suivantes :

les ED directement intégrale d’ordre 1 (introduite au chap. 1);

les ED à variables séparables;

les ED exactes;

les ED linéaires;

les ED de Bernoulli;

les ED homogènes;

certaines classes d'ED qui se ramène à celles qui précèdent avec un changement de variables.

o Si l’ED est dans la forme standard, l’identification de l’ED se fait dans l’ordre

suivant.

Variables séparables ? Linéaire? Bernoulli? Homogène? Exacte?

o Si l’ED est dans la forme différentielle, on procède habituellement à l’identification

dans l’ordre suivant.

Variables séparables? Exacte? Homogène? Linéaire? Bernoulli?

Pour chacune de ces classes d’ED, une technique particulière de résolution s’applique.

_____________________________________________________________________________

Résolution des ED directement intégrables

Identification

' ( )y f x

Solution

( )y f x dx C

( , )dy

f x ydx

( , ) ( , ) 0M x y dx N x y dy

Page 77: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

77

________________________________________________________________________

Résolution des ED à variables séparables

Identification

Forme standard

( ) ( )dy

f x g ydx

Forme différentielle

1 2 2 1( ) ( ) ( ) ( ) 0f x g y dx f x g y dy

Solution

Forme standard

( )( )

dyf x dx C

g y

Forme différentielle

1 1

2 2

( ) ( )

( ) ( )

f x g ydx dy C

f x g y

_____________________________________________________________________________

Résolution des ED linéaires

Identification

( ) ( )dy

P x y Q xdx

Solution

( ) ( )( )

P x dx P x dxy e Q x e dx C

_____________________________________________________________________________________________________

Résolution des ED exacte

Identification

( , ) ( , ) 0 avecM N

M x y dx N x y dyy x

Solution

La solution est donnée par

( , )F x y C

La fonction F(x, y) est donnée par la somme de tous les termes distincts qui apparaissent

dans les intégrales suivantes :

( , ) ( )

( , ) ( )

M x y x g y

N x y y h x

Page 78: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

78

Les deux expressions dans l’accolade ci-dessus sont égales, mais complémentaires pour

la détermination de tous les termes explicites de F(x, y). De plus, les fonctions g(y) et h(x)

(les « constantes d’intégration ») peuvent être explicitées en comparant les deux

expressions.

Les deux expressions ci-dessous donnent également la solution générale d’une ED

exactes : elles s’obtiennent chacune en identifiant la fonction g(y) et la fonction h(x)

respectivement.

( , )

( , )

F x y M x N M x y Cy

F x y N y M N y x Cx

_____________________________________________________________________________

Facteur intégrant

Définition d’un facteur intégrant (FI) d’une ED

L’expression ( , )x y est un facteur intégrant de l’ED

( , ) ( , ) 0M x y dx N x y dy

si et seulement si l’ED

0M dx N dy

est exacte, c’est-à-dire que

M N

y x

Toutes les ED d’ordre 1 qui admettent une solution analytiques sont exactes ou admettent

un facteur intégrant qui en fait des ED exacte.

Recherche d’un facteur intégrant

Nous allons restreindre cette recherche aux deux cas suivants :

o Cas (1) :( )1

( ) ( ) est un FI de l'EDf x dxM N

f x x eN y x

o Cas (2) :( )1

( ) ( ) est un FI de l'EDg y dyN M

g y y eM x y

Ces formules peuvent être programmées dans la Nspire.

Solution avec un FI

On multiplie l’ED ( , ) ( , ) 0M x y dx N x y dy par le FI obtenu.

On résout l’ED exacte ( , ) ( , ) 0M x y dx N x y dy avec la technique

introduite ci-dessus pour les résoudre. _____________________________________________________________________________

Page 79: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

79

Résolution des ED de Bernoulli

Identification

0( ) ( ) avec

1

nndy

P x y Q x yndx

Solution

Changement de variables 1

1(1 )

1

n

n ndv dy dy dvn y y

dx dx dx n dx

v y

Ce changement de variable permet d’obtenir l’ED linéaire suivante en v(x)

(1 ) ( ) (1 ) ( )dv

n P x v n Q xdx

Intégration

La solution générale de l’ED en 1( ) ( ( )) nv x y x est donnée par la formule

(1 ) ( ) (1 ) ( )1(1 ) ( )

n P x dx n P x dxny n Q x e dx Ce

_________________________________________________________________________________________________________

Résolution des ED homogènes

Identification

Les ED homogènes sont celles qui peuvent s’exprimer selon l’une des deux formes

suivantes :

(Forme standard)

0 (Forme différentielle)

dy yF

dx x

y yf dx g dy

x x

Solution

Forme standard

o Changement de variable :

y vx

dy dvv x

dx dx

o Solution générale

ln( )

dvx C

v F v

Page 80: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

80

Forme différentielle

o Changement de variable : y v x

dy v dx x dv

o Solution générale

( )ln

( ) ( )

g vx dv C

f v v g v

Dans chacun des cas (forme standard ou différentielle), il reste à remplacer v par y/x pour

obtenir une solution générale sous la forme implicite en y(x).

Page 81: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

81

2.10 Exercices

Dans le cas de tous les exercices, utilisez la calculatrice pour vérifier que vous pouvez

concilier votre réponse avec celle qu’elle produit et pour faire tracer le graphe des

solutions particulières. Vous pouvez également utiliser la calculatrice pour effectuer

certaines intégrales ou vérifier vos calculs.

1. Vérifiez que les ED d’ordre 1 qui suivent sont à variables séparables et

déterminez la solution (s’il y a une condition initiale, déterminez la solution

particulière).

a) 2

5'

xy

y

b) 1

(100 ) avec (0) 20 10

dTT T

dt

c) 2 20 avec (0) 30 10

dv vv

dt

d) 10 12 avec i(0)=0di

idt

e) 2

2où et sont des constantes

dv gRv g R

dr r

f) 00 , (0)di

L Ri i Idt

g) 0, (0)di

L Ri E i Idt

2. Vérifiez que les ED suivantes sont linéaires et déterminez la solution (s’il y a des

conditions initiales, déterminez la solution particulière)

a) 2

1 2cos( ) , 0

dyy x x x

x dx x

b) 620 2 , (0) 40tdQe Q Q

dt

c) 2( 1) , (0) 2dy

x x y x ydx

d) 2 10 4sin(5 ), (0) 0di

i t idt

e) 4 40 2 , (0) 100dv

v vdt

f) 0 , (0) 0dQ Q

R E Qdt C

Page 82: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

82

3. Vérifiez que les ED qui suivent sont exactes et déterminez la solution générale.

a) 2

2

2 1'

2

x yy

x y

b) 2 2 2( 2 sin ) ( cos ) 0u u v du v u v dv

c) 2 2(2 sin(2 )) ( ) 0xy x dx x y dy

d) 2sin( )sin( ) cos( )cos( ) 2 0x y y dy x y x dx

e) ( 2 ) (1 ) 0t te y t dt e dy

f) 1 ln( ) 0t

dy y dty

4. Vérifiez que les ED suivantes admettent un facteur intégrant fonction de x

seulement ou de y seulement, puis intégrez le à l’ED pour déterminer sa solution.

a) 2

2

2 x ydy

dx x x y

b) 2 22 ( 3 ) 0xy dx y x dy

c) 2 22 0y xy dx x dy

d) 3 22 0x x y dx x dy

5. Vérifiez que les ED qui suivent sont homogènes et trouvez la solution générale.

S’il y a une condition initiale, trouvez la solution particulière.

a) 2 22 4 3 0dy

xy x ydx

b) 2 3 3 , (1) 2dq

t q t q qdt

c) 2 2 2( ) 0, (1) 1x y xy x dy y

d) 3 2 22 0y ty dt t y dy

6. Vérifiez que les ED suivantes sont des ED des Bernoulli et trouvez la solution.

S’il y a une condition initiale, trouvez la solution particulière.

a) 3 2

2

dx tx

dt t x

b) 4

3' 6 3xy y xy

c) 10

, (0) 05

dv vv

dy v

d) 2 22 4 0, (1) 2y x dx xy dy y

Page 83: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

83

7. Classifiez et résolvez les ED qui suivent. S’il y a des conditions initiales,

déterminez la solution particulière. Vérifiez que vous pouvez concilier la réponse

« obtenue à la main » avec celle que produit la calculatrice. Les réponses sont

données dans la page qui suit.

a) ' 2 3 sin (5 )y y x b) 2 2' xx y x e x

c) 0, (0)dv

m mg bv v Vdt

d) 2 22 4 0x y dx xy dy , y(3) = 1

e) 2 3 cos( )dr

t r r t tdt

.

f) 2' ( 1) 2 , (1) 1y

y x y yx

g) 2 2' 2 cos(2 ), (0) 1y x y y x y

h) 2 ' 2 cos( ) , ( ) 0x y x y x y

i) 2 2

'2 2

x yy

x y

j) 0( ) , (0)

dPP P P P

dt

k) 2 où , et sont des constantesdv

mv mg bv m g bdy

Page 84: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

84

2.10.1 Réponses aux exercices

Exercice 1

a)

12 33

152

xy x C

b) 10( ) 100 80

t

T t e

c) 20( ) 200 170

t

v t e

d) 106( ) (1 )

5

ti t e

e) 2

2 2gRv C

r

f) 0( )R

tLi t I e

g) 0( )

Rt

LE E

i t I eR R

Exercice 2

a) 2 2sin ( )y x x C x

b) -2t 6Q(t) = 45 e 5 te

c) 1

2 2

11

( 1)

y

x

d) 51( ) sin(5 ) cos(5 )

5

ti t t t e

e) 2( ) 20 120t

v t e

f) 0( ) 1t

RCQ t CE e

Exercice 3

a) 2 2x y x C

b) 3 3 23 sin ( )u v u v C

c) 3

2 cos(2 )

3 2

y xx y C

d) 3

2 sin( )cos( )3

yx x y C

e) e 1 2 1t ty e t C

f) ln( )t y t C

Exercice 4

a) 2

2

1. . , 2

2

y yF I x C

xx

b) 2

4 3

1 1. . ,

xF I C

yy y

c) 2

2

1. . ,

xF I x C

yy d) 2

2

1,

yFI x x C

x x

Page 85: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

85

Exercice 5

a) 2 2 34y x C x b) 3 3 8

3 ln3

q t t

c) arctan ln4

yx

x

d) 2 2( )ty C y t

Exercice 6

a) 2 2 34x t Ct

b) 2 3

1

( )y

x Cx

c)

2

55 2 2y

v e

d) 22 2 1y x x

Exercice 7

a) ED linéaire, 215cos(5 ) 6 sin (5 )

29 29

xx xy C e

b) ED directement intégrable,

2 2

2 4

x xxe ey x C

c) ED linéaire, 0( )

bt

mmg mgv t V e

b b

d) ED exacte ou ED de Bernoulli, 3 26 45x x y

e) ED de Bernoulli

f) ED de Bernoulli, 1

( ln( ) 1 2 )y

x x x x

g) ED à variables séparables, 2 1

sin (2 ) 12

xx

y

h) ED linéaire, 2

sin ( )xy

x

i) ED exacte avec FI, 2 2 4 22x y y y C

j) EDVS où ED de Bernoulli,

0

( )t

P t

eP

k) EDVS de Bernoulli, 2

2

by

mmg

v Ceb

Texte rédigé par Luc Soucy

Dernière révision au printemps 2015

3 3 3 23 sin ( ) 9 cos( ) 18cos( ) 18 sin ( )r t t t t t t t t C

Page 86: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

86

Suite page suivante …

Page 87: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

87

(Chapitre 3)

Applications des ED d’ordre 1

3.1

3.1.1

Dynamique …………………………………………………………………....

Deuxième loi de Newton pour le mouvement de translation …………......

88

88

3.1.2 Principe de conservation de l’énergie en mécanique ………….................. 89

L’énergie cinétique …………………………………………………… 89

L’énergie potentielle gravitationnelle …………………………............ 89

L’énergie potentielle d’un système masse-ressort ……………………. 90

Énoncé du principe de conservation de l’énergie ………….................. 90

3.1.3 Exemples d’applications de mouvement rectiligne ………………………. 91

Application (1) : Le système masse-ressort ………………………….. 91

Application (2) : Corps en chute libre avec force résistive

proportionnelle à la vitesse ……………………………………………

95

Application (3) : Corps en chute libre avec force résistive

proportionnelle au carré de la vitesse …………………………………

96

3.1.4 Dynamique de rotation …………………………………………………... 98

3.1.5 Exercices sur la dynamique de translation ……………………………..... 102

Réponses aux exercices sur la dynamique de translation ……………. 108

3.1.6 Exercices sur la dynamique de rotation ………………………………….. 109

Réponses aux exercices sur la dynamique de rotation ………………… 110

3.2 Les circuits électriques ……………………………………………………….. 111

3.2.1 Lois de Kirchhoff ………………………………………………………… 111

3.2.2 Tableau du signe des différences de potentiels …………………………... 113

3.2.3 Puissance et énergie dans les circuits électriques …………………………

Puissance délivrée par les sources de tension

Puissance consommée dans les éléments des circuits ………………..

116

117

117

3.2.4 Les circuits R-C séries et R-L séries ……………………………………... 118

Circuits R-C séries …………………………………………………….

Constante de temps et temps de réponse (circuit RC série) …………..

119

120

Circuits R-L séries ……………………………………………………. 121

Constante de temps et temps de réponse (circuit RL série) …………. 121

3.2.5 Exercices sur les circuits électriques ……………………………...............

Réponses aux exercices ……………………………………………….

123

129

3.3 Phénomènes d’échange de chaleur …………………………………………… 132

3.3.1 La loi de Newton ………………………………………. ……………….. 132

3.3.2 La loi de Stephan …………………………………………………………. 133

3.3.3 Exercices sur les phénomènes d’échange de chaleur …………………...... 135

Réponses aux exercices ………………………………………………. 138

3.4 Applications reliées à la loi de Torricelli .......................................................... 139

Réservoir cylindrique ………………………………………………… 139

Réservoir hémisphérique …………………………………………….. 140

Réservoir conique ……………………………………………………... 141

3.4.1 Exercices sur la loi de Torricelli …………………………………………. 143

Réponses aux exercices ………………………………………………. 145

3.4.2 Projet : Mesure du coefficient de Borda ………………………………...... 147

Page 88: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

88

Chapitre 3

Applications des ED d’ordre 1

3.1 Dynamique

3.1.1 Deuxième loi de Newton pour le mouvement de translation

La deuxième loi de Newton relie l’accélération d’une masse aux forces qui agissent sur

celle-ci. Elle s’énonce ainsi lorsque la masse est constante :

1

n

i R

i

ma F F

où dv

adt

(3.1)

Dans le cas particulier du mouvement rectiligne les vecteurs ont une seule composante,

ce qui permet d’écrire la deuxième loi de Newton sous la forme suivante :

1

( )n

résolution

i

i

dvm F v t

dt

(3.2)

Dans la somme en (3.2), il faut s’assurer que le signe des iF correspond à la direction de

chacune des forces sur la masse m dans le système d’axes choisi : la force est un vecteur

et le signe exprime la direction ( ou ) de la force selon l’axe choisi. La solution de

l’ED (3.2) est la vitesse v(t) de la masse en fonction du temps.

Si le mouvement se fait selon l’axe des X, on détermine l’expression de la position x(t) en

intégrant l’expression de la vitesse v(t) et en utilisant la condition initiale 0(0)x x sur la

position selon la formule suivante :

intégration

0

0

( ) ( ) ( )

t

x t x v u du x t (3.3)

Dans cette expression v(u) désigne la vitesse de la masse dans laquelle la variable t est

remplacée par la variable u.

Dans le cas du mouvement dans le plan (par exemple le problème du projectile) on

obtient le système d’ED qui suit avec les CI sur les vitesses en X et en Y. Les signes

associés aux composantes des forces doivent être déterminés avec la même attention que

dans le cas du mouvement rectiligne.

1 résolution

1

(0)( )

( )(0)

nx

xi x ox

xi

nyy

yi y oy

i

dvm F avec v v

v tdt

v tdvm F avec v v

dt

(3.4)

Page 89: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

89

En (3.4), xiF et les yiF désignent les composantes X et Y des forces agissant sur la masse.

Si les conditions initiales 0 0(0) et (0)x x y y sont connues, alors on peut trouver

l’équation de la trajectoire sous la forme de deux fonctions paramétriques ( ) et ( )x t y t

qui désignent les positions en fonction du temps en X et Y respectivement comme suit :

0

0 intégration

0

0

( ) ( )( )

( )( ) ( )

t

x

t

y

x t x v u dux t

y ty t y v u du

(3.5)

Il est utile de faire tracer la trajectoire de la masse à l’aide de la calculatrice, ce qui est

possible lorsque les expressions de x(t) et y(t) sont déterminées comme en (3.5) ou si les

ED en x(t) et y(t) sont connues ... et résolues.

3.1.2 Principe de conservation de l’énergie en mécanique

L’énergie cinétique (K)

L’énergie cinétique en Joules (J) d’un corps de masse m se déplaçant à une vitesse

instantanée v est donnée par l’expression suivante :

21( )

2K mv J (3.6)

L’énergie potentielle gravitationnelle

L’énergie potentielle est une fonction de la position elle-même en général fonction

du temps. Si nous désignons par y la position d’une masse m, différentes possibilités

se présentent selon contexte de l’application considérée.

L’énergie potentielle de la masse près de la surface de la terre qui est donnée

par l’expression suivante :

(J)U mgy (3.7)

Dans cette expression, g désigne l’accélération gravitationnelle dans le voisinage

immédiat de la surface de la terre et y la position de la masse par rapport à la

surface de la terre. La position y = 0 est le point de référence pour U = 0.

L’énergie potentielle d’une masse m dans le voisinage de la terre est donnée par

l’expression suivante :

2

( ) (J)mgR

U rr

(3.8)

Page 90: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

90

Dans cette égalité, R est le rayon de la terre et r la distance entre la masse m et le

centre de la terre. On peut utiliser r = R + y pour produire une expression qui fait

intervenir y telle que définie en (3.7). On obtient alors l’expression suivante :

2

( ) (J)mgR

U yR y

(3.9)

L’énergie potentielle d’un système masse-ressort

Rappelons tout d’abord que la force de rappel du ressort (cf. figure 3.1) est donnée par

l’expression suivante :

(N)F ky (3.10)

Dans cette expression, y (m) désigne la position de la masse par rapport au point

d’équilibre et k la constante de rappel du ressort. Tel qu’illustré dans la figure 1, la

position y de la masse varie dans le temps (y = y(t)).

y = 0

m

k

y(t)

Y

Figure 3.1 : Système masse- ressort sans amortisseur.

Dans le cas d’un système constitué d’une masse attachée à un ressort, on définit

l’énergie potentielle comme suit (cf. Figure 3.1) :

21( ) (J)

2U y k y (3.11)

Dans cette expression, y = y(t) désigne l’écart entre la position de la masse et le

point d’équilibre (y = 0). Cet écart peut être positif ou négatif selon que le ressort est

comprimé (y < 0) ou étiré (y > 0, cas de la figure).

Énoncé du principe de conservation de l’énergie

En absence de force résistive, la somme des énergies cinétique et potentielle qui

donne l’énergie mécanique totale est constante. Ainsi, à deux instants distincts

1 2ett t t t , on a l’égalité

1 1 1 2 2 2( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )E t K t U t K t U t E t (3.12)

Page 91: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

91

Remarque. Dans le cas du système masse-ressort sans amortissement de la figure (3.1),

l’énergie totale E est conservée à tout instant de sorte qu’on a l’égalité suivante (dans

laquelle ( ) et ( ) '( )y y t v v t y t ) :

2 21 1

2 2ky mv E (3.13)

3.1.3 Exemples d’applications de mouvement rectiligne

_______________________________________________________________________

Application (1) : Le système masse-ressort.

Si nous appliquons la deuxième loi de Newton au système masse-ressort sans

amortissement, nous obtenons les ED qui suivent, la première sur la vitesse v(t) et la

deuxième sur la position y(t) :

0

20

2

(0)avec les CI

(0) '(0)

dvm ky

y ydt

v y vd ym ky

dt

(3.14)

Résolution en y(t)

La deuxième des ED en (3.14) est d’ordre 2 et peut être réécrite comme suit :

20

2

0

(0)0 avec

(0)

v vd y ky

y ydt m

(3.15)

Cette ED a la forme suivante : 2'' 0y y (3.16)

Elle peut être résolue simplement en se rappelant que cos( ) et sin( )t t sont des

solutions particulières de l’ED (3.16) comme démontré au chapitre 1. Dans ces

conditions la solution générale de cette ED d’ordre 2 comportant 2 constantes arbitraires

est donnée par:

2 1 22

2

( ) cos sin

0

k

m k ky t A t A t

m md y ky

dt m

(3.17)

Avec les conditions initiales, on montre que la solution particulière de (3.15) est :

0 0( ) cos sink m k

y t y t v tm k m

(3.18)

Page 92: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

92

Par substitution de y(t) ci-dessus et de ( ) '( )v t y t il est facile de vérifier qu’en absence

d’une force résistive, l’énergie totale du système est constante … et égale à l’énergie

mécanique initiale :

2 2 2 2

0 0

1 1 1 1( '( )) ( ( ))

2 2 2 2m y t k y t mv k y (3.19)

En effet, le terme de droite de cette égalité est l’énergie totale (cinétique plus potentielle)

calculée en t = 0 avec les conditions initiales du système.

Résolution en v(y)

Cherchons la solution en v(y) (vitesse v de la masse en fonction de sa position y) de la

première ED en (3.14). Elle peut être résolue avec la substitution suivante :

dv dv dy

dv dvdt dy dtv

dt dydyv

dt

(3.20)

En substituant le résultat de droite ci-dessus dans la première ED en (3.14), on obtient

alors l’ED à variables séparables suivante :

0 0avec ( )dv

mv ky v y vdy

(3.21)

Cette ED peut s’écrire sous la forme différentielle. Il suffit de multiplier chacun des

termes de l’égalité par dy puis d’additionner kydy de part et d’autre de l’égalité pour

l’obtenir.

0 00 avec ( )ky dy mvdv v y v (3.22)

La solution particulière de cette EDVS est simple à obtenir :

2 2

0 2 2

0 0

0

1 1

2 2

(0) 1 1

(0) 2 2

ky dy mv dv C mv ky C

v vC ky mv

y y

2 2 2 2

0 0

1 1 1 1

2 2 2 2ky mv ky mv (3.23)

Remarque. L’ED (3.22) est exacte (cela se vérifie facilement). Cela peut également se

déduire du fait que l’énergie totale E0 du système masse-ressort sans amortissement est

constante. Cette dernière est donnée par l’expression

Page 93: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

93

2 2

0 0 0

1 1

2 2E ky mv (3.24)

L’énergie totale E (y, v) est constante. Elle est fonction de la position y et de la vitesse v

et donnée par l’expression suivante :

2 2

0

1 1( , )

2 2E y v ky mv E (3.25)

Or d’une fonction constante à deux variables, on obtient une ED exacte car sa

différentielle est nulle et qu’elle satisfait alors automatiquement le critère caractérisant

les ED exactes.

( , ) 0F F

F x y C dF dx dyx y

(3.26)

Appliquant cette technique à l’égalité (3.25), on obtient l’ED comme suit :

0 0E E

dy dv ky dy mv dvy v

(3.27)

Cette ED est précisément celle que l’on a obtenue en (3.22) et dont la solution est donnée

en (3.23) et en (3.25).

En isolant v dans (3.25), on obtient finalement l’expression de |v(y)| (il ne faut pas

oublier que la vitesse change de signe, son expression sinusoïdale de v(t) est donnée dans

l’encadré ci-dessous). 2

0

2| ( ) |

2

kyv y E

m (3.28)

Résumé des résultats pour le système masse-ressort sans amortissement

Modèles :

0 0

2

0 02

, (0) et (0) ( )

( )0, (0) et '(0) (0)

( ) '( )

dvmv ky y y v v v y

dy

y td y ky y y y v v

v t y tdt m

Solutions :

2

0

0 0

0 0

2( )

2

( ) cos sin

( ) sin cos

kyv y E

m

k m ky t y t v t

m k m

k k kv t y t v t

m m m

Page 94: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

94

Application (2) : Corps en chute libre avec force résistive proportionnelle à la vitesse

v

Fr

mg

Y

Figure 3.2 : Corps en chute libre, force résistive proportionnelle à la vitesse.

La force résistive rF associée au déplacement de la masse est toujours dans la direction

inverse de celle de la vitesse. Son expression traduit cette réalité :

ou 0rF bv b (3.29)

L’application de la deuxième loi de Newton formulée en (2) nous donne l’ED en v(t) qui

suit:

0avec (0)dv

m mg bv v vdt

(3.30)

L’ED en (3.30) est linéaire d’ordre 1 et également à variables séparables. Dans cette ED,

la force résistive est donnée par Fr = – bv. On peut vérifier qu’exprimée ainsi, elle est

toujours dans la direction inverse de la vitesse, que cette dernière soit vers le haut (+) ou

vers le bas ( ). La solution de cette ED est v(t).

Dans le cas de ce modèle, l’expression de la vitesse limitelim

v s’obtient en posant que

l’accélération est nulle; la vitesse limite est telle que la force résistive compense alors la

gravité) :

lim0 0

dvmg bv

dt

lim

mgv

b (3.31)

La position de la masse est obtenue comme suit :

0 0

0

( ) ( ) où (0)

t

y t y v u du y y (3.32)

Page 95: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

95

Exemple d’un corps en chute libre avec force résistive proportionnelle à la vitesse

Une masse de 2 kg est projetée vers le haut à une vitesse de 10 m/sec du sommet d’un

édifice de 100 m de hauteur et tombe au sol. On considère que la force résistive qui

s’exerce sur la masse est proportionnelle à la vitesse de l’objet avec une constante de

proportionnalité b = 1/2. On considère que g = 10 m/sec2 pour les calculs.

a) Déterminez l’ED résultant de l’application de la deuxième loi de Newton;

b) Déterminez v(t) et y(t), la vitesse et la position de la masse en fonction du temps;

c) Déterminez la vitesse limite que peut atteindre la masse;

d) Déterminez le temps de vol de la masse depuis le moment où elle est projetée vers le

haut jusqu’au moment où elle touche le sol.

Solution.

a) Système d’axe, diagramme des forces et modèle mathématique (ED).

Sol

Y

100

50

Fr

mg

v

Système d’axe Diagramme des forces (v < 0)

0

Figure 3.3. La figure présente le choix du système d’axe et le diagramme des

forces sur la masse lorsque cette dernière descend vers le sol

Choisissant le système d’axes tel qu’illustré ci-dessus avec l’axe des Y dirigé vers

le haut et y = 0 au sol, on obtient l’ED qui suit en appliquant la deuxième loi de

Newton et le résultat obtenu en (3.30) :

0avec (0)dv

m mg bv v vdt

12 20 avec (0) 10

2

dvv v

dt

b) On détermine v(t) en mettant l’ED obtenue sous la forme linéaire d’ordre (1) qui

suit :

110 avec (0) 10

4

dvv v

dt

(*)

Page 96: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

96

La solution de cette ED linéaire est la vitesse ( )v t en fonction de temps :

4( ) 40 50t

v t e

(**)

Pour obtenir y(t), on utilise simplement l’expression formulée en (3.31) avec v(t)

obtenue ci-dessus et y(0) = 100 :

4

0

( ) 100 ( 40 50 )

t u

y t e du

4( ) 300 40 200t

y t t e

c) Lorsque la somme des forces sur la masse est nulle, la force résistive compense

exactement la force gravitationnelle et l’accélération de la masse est nulle. La

vitesse limite est atteinte. De (*) on obtient le résultat suivant :

limlim0 10 40

4 sec

vdv mv

dt

Sachant qu’il existe une vitesse telle qu’elle compensera tôt ou tard la force

gravitationnelle, on peut également obtenir la vitesse limite en prenant la limite

quand t de l’expression de la vitesse v(t) :

4lim lim( ( )) lim ( 40 50 ) 40

sec

t

t t

mv v t e

d) Le temps de vol s’obtient en déterminant la valeur de t pour laquelle y(t) = 0. On

obtient le résultat en utilisant la calculatrice, parce qu’il faut résoudre

numériquement :

4( ) 300 40 200 0 6.52 sect

voly t t e t

____________________________________________________________________________________________________________

Application (3) : Corps en chute libre avec force résistive proportionnelle au carré

de la vitesse

Dès que la vitesse est « grande » dans un milieu résistif, on considère généralement que

la force résistive est proportionnelle au carré de la vitesse. Comme dans le cas précédent,

elle est toujours dans la direction inverse de la vitesse. L’expression de la force résistive

est la suivante : 2 où 0r vF bv u b (3.33)

Dans cette expression, vu désigne un vecteur unitaire dans la direction de la vitesse :

v

vu

v (3.34)

Page 97: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

97

Il faut également noter que comme v2 est toujours positif, il faut formuler le modèle

mathématique en tenant compte du signe de v, la composante scalaire de la vitesse dans

un système d’axes donné.

Cas 1 : v > 0.

v

Frmg

Y

v > 0

Figure 3.4. La figure sert à illustrer la situation du modèle lorsque la force résistive pointe dans la direction des Y+ et que la vitesse initiale v0 est positive (v(0) = v0 > 0), ce qui veut dire que la masse est projetée vers le haut.

Dans les conditions de la figure (3.4), l’application de la deuxième loi de newton conduit

à l’EDVS suivante :

2

0avec (0) ( )dv

m mg bv v v v tdt

(3.35)

Ce modèle s’applique tant que ( ) 0v t . Dans ce cas, la force résistive est dirigée vers le

bas et doit être exprimée par (2bv ) dont le signe est négatif pour exprimer une force

vers les Y négatifs.

Cas 2 : v < 0.

Lorsque la masse amorce sa descente, sa vitesse doit être déterminée avec le modèle

illustré dans la figure qui suit.

Figure 3.5 : La figure illustre la situation du modèle lorsque la force résistive pointe dans la direction des Y+ et que la vitesse initiale est négative (v(0) = v0 < 0 ou v < 0).

v

Fr

mg

Y

v < 0

Page 98: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

98

Dans les conditions de la figure (3.5), l’application de la deuxième loi de Newton conduit

à l’ED suivante :

2

0avec (0) ( )dv

m mg bv v v v tdt

(3.36)

On remarque que la force résistive qui est dirigée vers le haut est donnée par (2bv ), une

quantité positive exprimant une force vers les Y positifs.

Dans le cas de ce modèle, l’expression de la vitesselimitelim

v s’obtient en posant que

l’accélération est nulle :

2

lim lim0 0

dv mgmg bv v

dt b (3.37)

3.1.4 Dynamique de rotation

Les seules applications considérées dans cette section seront associées à des corps en

rotation autour d’un axe fixe. Dans ces conditions, la deuxième loi de Newton relie

l’accélération angulaire d’un corps dont le moment d’inertie est oI (par rapport à un

axe fixe « o ») en rotation autour de cet axe à la somme des moments de force (toujours

calculés par rapport à l’axe fixe « o ») qui s’exercent sur ce dernier comme suit :

1

n

o oi

i

I

(3.38)

Les unités des termes en (3.37) sont2 2(rad / sec ), ( ) (N m)o oiI kg m et . Dans

l’égalité (3.37), le signe de chacun des moments de force agissant sur le corps en rotation

est déterminé sur la base de la convention suivante :

Le signe « + » est choisi si l’action du moment de force implique une rotation

antihoraire autour de l’axe « o ».

Le signe « » est choisi si l’action du moment de force implique une rotation

horaire autour de l’axe « o ».

Lorsqu’une force résistive se manifeste en dynamique de rotation, elle peut être

associée à un moment de force constant (frottement au niveau de l’axe de rotation

par exemple) ou variable, notamment lorsque la force résistive qui se manifeste

dépend de la vitesse de rotation .

Lorsque le moment de force r associé la force résistive est proportionnelle à la

vitesse angulaire , il est donné par

où 0r (3.39)

Page 99: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

99

Lorsque la force résistive est proportionnelle au carré de la vitesse angulaire, il

faut lui attribuer le bon signe dans le cadre du modèle formulé en (37).

2

2

si 0 (rotation antihoraire)où 0

si 0 (rotation horaire)r

(3.39)

En (3.37), l’accélération angulaire est reliée à la vitesse angulaire et à la position

angulaire selon les égalités suivantes :

2

2

d

dt

d d

dt dt

(3.40)

La vitesse angulaire s’exprime en (rad/sec). Elle est reliée à la position angulaire (rad)

par les formules suivantes.

0

0

( ) ( )

t

d

dt

t u du

(3.41)

Dans ces conditions, les applications considérées conduisent à des modèles qui font

apparaître des ED d’ordre 1 en ( )t . La position angulaire ( )t peut être obtenue en

intégrant l’expression de la vitesse angulaire ( )t . Cela se résume dans les deux

formules suivantes :

résolution

1

intégration

0 0

0

(1) avec (0) ( )

( ) ( )

(2)( ) ( ) (0)

n

o oi o

i

t

dI t

dt

t t

t u du où

(3.42)

_______________________________________________________________________

Exemple en dynamique de rotation

Un certain modèle de ventilateur utilise un moteur qui fait tourner une hélice à une

fréquence de 10 Hz (10 tours à la seconde) en régime permanent, et il faut 2 secondes

pour atteindre une vitesse angulaire correspondant à 5 tours par seconde. On considère

Page 100: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

100

que le moment de force associé à la force résistive sur l’hélice est proportionnel à la

vitesse angulaire de cette dernière avec une constante de proportionnalité égale à 1/5.

a) déterminez l’expression de la vitesse angulaire ( )t de l’hélice en fonction du

temps avec la condition initiale (0) 0 ;

b) calculez la vitesse angulaire 3 secondes après le départ du ventilateur;

c) calculez le nombre de tours effectués par l’hélice après 5 secondes.

Solution

a) Pour le modèle mathématique de la détermination de ( )t : appliquant la

deuxième loi de Newton (3.37), on obtient l’ED qui suit :

1(0) 0

5o m

dI avec

dt

Dans cette expression, les paramètres Io (moment d’inertie de l’hélice) et m (le

moment de force exercé par le moteur) sont inconnus pour l’instant. La solution

de cette ED linéaire est la suivante :

5( ) 5 1 o

t

I

mt e

Comme la vitesse angulaire limite est associée à une fréquence de 10 Hz en

régime permanent ( lim 2 10 20 (rad / sec) ), on peut déterminer :

limlim ( ) 5 20 4 (N m)m mt

t

Dans ces conditions, on a

5( ) 20 (1 )o

t

It e

Pour déterminer la valeur de 0I , il faut utiliser l’observation sur la vitesse de

l’hélice après 2 secondes, 5 tours / seconde, c’est-à-dire 5 2 10 (rad/sec) ).

Une solution numérique est nécessaire 2

5(2) 20 (1 ) 5 2oI

e

20.577 ( )oI kg m

On obtient alors l’expression de :

2.885( ) 20 (1 ) (rad / sec)t

t e

.

b) On peut alors évaluer la vitesse angulaire après 3 secondes :

(3) 40,62 (rad / sec) environ 6, 46 tours par seconde

m

( )t

Page 101: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

101

c) Pour évaluer le nombre de tours après 5 secondes, il faut déterminer ( )t :

2.885

0 0

( ) (0) ( ) 20 (1 )

t t u

t u du e du

200

577577

( ) ( 1) 2010

t

t e t

(5) 164.93 26,25 2 radians 26,25 tours

____________________________________________________________________________________________________________

Pour finir cette section, notons que la résolution d’un problème de dynamique implique

en général les étapes suivantes :

le choix d’un système d’axe(s) et une représentation du diagramme des forces;

l’application de la deuxième loi de Newton pour la détermination du modèle

mathématique, c’est-à-dire la (les) ED(s) à résoudre et l’expression des conditions

initiales pour la détermination de la (des) solution(s) particulière(s) dans le

système de référence choisi;

la détermination d’une méthode de résolution appropriée (méthode analytique,

numérique, en séries de puissances) et d’un outil de calcul pour résoudre les ED,

c’est-à-dire pour déterminer la vitesse et /ou la position de la masse en fonction du

temps et faire l’équivalent en dynamique de rotation;

l’analyse et l’interprétation de la solution, notamment par la représentation

graphique de la vitesse et/ou de la trajectoire;

l’utilisation possible du principe de conservation de l’énergie s’il n’y a pas de

force résistive ou qu’elle est négligeable.

Page 102: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

102

3.1.5 Exercices sur la dynamique de translation

Question 1

D’un hélicoptère au repos à 1000 mètres du sol, on laisse tomber (vitesse initiale nulle)

un objet dont la masse est de 5 kg. Sa trajectoire est verticale. La force due à la

résistance de l’air est proportionnelle à la vitesse de l’objet avec une constante de

proportionnalité égale à 5 (N/sec).

Pour simplifier les expressions dans les calculs, prenez g = 10 m/sec2 pour les calculs et

choisissez l’axe des Y positif vers le haut avec y(0) = 0, c’est-à-dire au sol.

a) Utilisez la deuxième loi de Newton pour déterminer l’équation différentielle dont

la solution est la vitesse en fonction du temps en indiquant les conditions initiales

dans le système d’axes suggéré. (Faites une représentation graphique).

b) Déterminez l’expression de la vitesse de la masse en fonction du temps et trouvez

la vitesse limite atteinte par l’objet.

c) Déterminez l’expression de la position de l’objet en fonction du temps dans le

système de références que vous avez choisi en (a).

d) Avec la réponse obtenue en (c), déterminez le temps de chute de l’objet.

e) Quel est le temps de vol si la grandeur de la force résistive est plutôt de 50v.

Comparez avec la réponse obtenue en (d).

f) Déterminez la solution aux questions (a), (b) et (c) en inversant la direction de

l’axe des Y positifs. N’oubliez pas de modifier les conditions initiales pour tenir

compte du changement apporté à l’axe des Y et déterminez la vitesse limite.

Question 2

Une balle de golf sur un « vert » doit franchir 10 mètres à l’horizontale et en ligne droite

pour tomber dans la coupe. On suppose que la force de résistance entre la balle et le

« vert » est proportionnelle à la vitesse avec une constante de proportionnalité de 0,038

(kg/sec). La masse de la balle est de 0,1 (kg). On désire déterminer la vitesse minimale

initiale qu’il faut donner à la balle pour qu’elle tombe dans la coupe.

a) Faites une figure pour représenter la situation et appliquez la deuxième loi de

Newton pour obtenir l’ED en v(t).

b) Identifiez l’ED obtenue en (a)

c) Résolvez l’ED obtenue en (a).

d) Déterminez l’expression de la position de la balle en fonction du temps

e) Déterminez la vitesse minimale qu’il faut donner à la balle pour que celle-ci

tombe dans la coupe.

Page 103: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

103

Question 3

Un parachutiste dont la masse est de 75 kg saute d’un hélicoptère au repos situé à 4000

mètres du sol. Il ouvre son parachute 60 secondes après avoir sauté de l’hélicoptère.

Répondez aux questions avec les trois considérations suivantes :

la force gravitationnelle est considérée constante ;

prenez g = 10 m/sec2 ;

la force résistive de l’air est proportionnelle à la vitesse avec une constante qui

vaut k1 = 15 (kg/sec) dans la première partie de la chute (avant l’ouverture du

parachute) et k2 = 105 (kg/sec) après l’ouverture de ce dernier.

Dans ces conditions :

a) faites une représentation graphique pour chacune des deux phases du vol. Pour

chacune, appliquez la deuxième loi de Newton pour obtenir l’ED à résoudre avec

les conditions initiales dans chaque cas ;

b) déterminez la position du parachutiste lorsqu’il ouvre son parachute ;

c) Déterminez la vitesse limite de chute dans chacune des deux parties du saut.

d) Calculez le temps de vol du parachutiste.

Question 4

On observe qu’un corps de 5 kg qu’on laisse tomber d’un hélicoptère (vitesse initiale

nulle) atteint une vitesse limite de 20 m/sec. On considère que la force résistive est

proportionnelle au carré de la vitesse. Répondez aux questions suivantes en utilisant g =

10 m /sec2 dans les calculs.

a) Faites une figure en y incluant l’axe des Y et appliquez la deuxième loi de

Newton pour trouver l’ED en v(t).

b) En utilisant la vitesse limite, déterminez la constante de proportionnalité entre la

force résistive et le carré de la vitesse (2v ).

c) Déterminez l’expression de la vitesse en fonction du temps en résolvant l’ED

déterminée en (a).

d) Trouvez la vitesse après 2 secondes.

e) Calculez le temps nécessaire pour atteindre la vitesse de 16 m/sec.

f) Si l’hélicoptère se trouve à 150 mètres au-dessus du sol, calculez le temps de vol

de la masse.

Page 104: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

104

Question 5

Une masse de 2 kg est lancée vers le haut et à la verticale à partir de la surface de la terre

avec une vitesse initiale de 200 m/sec. On considère que la force résistive est

proportionnelle à la vitesse avec une constante de proportionnalité égale à 0,5 (N. sec/m).

a) Déterminez le temps requis pour atteindre le sommet de sa trajectoire.

b) Déterminez la hauteur maximale atteinte par la masse.

c) Calculez le temps requis pour que la masse retombe au sol.

Question 6

Un bateau se déplace à 15 m/sec lorsque son moteur s’arrête. Sa vitesse 10 secondes plus

tard est de 5 m/sec. On considère que la force résistive sur le bateau est proportionnelle à

la vitesse. Calculez la distance totale parcourue par le bateau depuis l’arrêt du moteur

jusqu’à ce qu’il s’immobilise.

Suggestion : Procédez par étapes en vous inspirant des exercices qui précèdent, c’est-à-

dire en décomposant le problème posé.

Question 7

Figure 3.6. La figure illustre une masse m se déplaçant dans une direction radiale dans le voisinage de la terre. L’exercice qui suit vise à déterminer la vitesse initiale

minimale (ou vitesse d’échappement) qu’il faut donner à la masse à la surface de la terre pour qu’elle échappe à l’attraction gravitationnelle.

La grandeur de la force d’attraction gravitationnelle (attractive) entre la terre et un objet

de masse m est donnée par

2g

GM mF

r

Dans cette expression, M désigne la masse de la terre, r désigne la distance entre la

masse et le centre de la terre et G la constante d’attraction gravitationnelle. Cette

expression peut également s’écrire comme suit :

rR

r

Terre

m vFg

Page 105: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

105

Dans cette dernière égalité, R désigne le rayon moyen de la terre et g l’accélération

gravitationnelle à la surface de la terre. En fait, son expression est donnée par

2

GMg

R

a) En supposant un mouvement purement radial avec l’axe des R+ dirigé dans la

direction inverse de celle du centre de la terre, utilisez la deuxième loi de Newton

et négligez la force de résistance de l’air pour montrer que l’ED mettant en

relation la vitesse radiale et la force gravitationnelle est donnée par 2

2

dv Rg

dt r

b) Modifiez l’ED obtenue en (a) avec le changement de variables qui suit pour

obtenir une ED en v(r).

dr dv dv dr dvv v

dt dt dr dt dr

c) Identifiez l’ED obtenue en (b).

d) Trouvez la solution avec la condition initiale 0( )v R V où R désigne le rayon de

la terre.

e) Avec une limite appropriée, déterminez la valeur numérique de la vitesse

d’échappement, c’est-à-dire la vitesse initiale 0V minimale qu’il faut donner à la

masse pour que l’objet quitte le champ gravitationnel de la terre.

Utilisez 6

6,37 10 (m)R et 29.81 (m / sec )g pour les calculs en (e).

Question 8

Si l’accélération due à la gravité à la surface de la lune vaut 1/6 de celle à la surface de la

terre et si le rayon de la lune est de 1738 (km), déterminez la vitesse d’échappement si la

masse est projetée de la surface de cette dernière.

Question 9

a) On donne une vitesse initiale de 10 (m/sec) à une masse de 2 (kg) et le

mouvement résultant est rectiligne et horizontal. La seule force non négligeable

sur la masse est une force résistive proportionnelle à la vitesse avec une constante

égale à 2 (N.sec/m), calculez la distance totale parcourue par la masse avant

qu’elle ne s’immobilise.

2

2g

RF mg

r

Page 106: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

106

b) Faites le même exercice en supposant que la force résistive est proportionnelle au

carré de la vitesse avec une constante de proportionnalité égale à 2 (N.sec

2/m

2).

Aide : Calculez d’abord la distance parcourue en fonction du temps, puis interprétez la

réponse obtenue.

c) Expliquez la différence entre le résultat obtenu en (a) et en (b).

Question 10

Il est proposé de disposer des déchets nucléaires en les disposant dans des barils de 300

kg dont le volume est de 0.25 m3 et en les jetant dans l’océan. La deuxième loi de

Newton appliquée à la situation implique de prendre en considération les trois

forces suivantes: le poids P , la force B associée à la flottabilité du volume équivalent au

poids de 0,25 m3 d’eau de mer (soit environ 260 kg) et une force résistive rF dont la

grandeur est de 1,5 fois la vitesse du baril. La figure (3.7) qui suit illustre les forces sur

un baril dans sa chute vers le fond de l’océan.

Figure 3.7. La figure illustre les trois forces agissant sur le baril dans sa chute vers le fond de

l’océan

a) À l’aide de la deuxième loi de Newton, déterminez l’ED dont la solution donne la

vitesse v(t) du baril en fonction du temps avec le choix de l’axe des Y qui apparait

sur la figure (2).

b) Résolvez l’ED déterminée en (a) avec la condition initiale v(0) = 0 à l’aide de la

calculatrice. Utilisez g = 9.8 m/sec2 pour les calculs.

B

P

Fr

fond de l’océanY

Page 107: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

107

c) Sachant que les barils ne peuvent résister au choc lors du contact avec le fond de

l’océan si la vitesse de ces derniers dépasse 25 m/sec, calculez la profondeur

maximale de l’océan là où on peut jeter les barils sans qu’ils se brisent.

Question 11

On désire étudier un certain type de flèches utilisées pour le tir de précision. Ces flèches

ont une masse de 125 grammes (1/8 kg). La force résistive associée à la résistance de l’air

est proportionnelle à la vitesse avec un coefficient de friction de valeur b (N.sec/m)

inconnue. On effectue un ensemble de tests par une journée sans vent et en terrain plat.

Les flèches sont décochées à 2 m du sol, avec une vitesse de 100 (m/sec) et à un angle de

30 avec l’horizontale. Les tests donnent les résultats suivants : une portée moyenne de

245,58 mètres avec un temps moyen de 7,437 secondes.

Prenez g = 10 m/sec2 pour les calculs.

a) Appliquez la deuxième loi de Newton pour déterminer le système d'ED sur les

vitesses ( ) et ( )x yv t v t en X et Y respectivement.

b) Utilisez la calculatrice pour résoudre les 2 ED déterminées en (a).

c) Déterminez x(t) et y(t) à l'aide des expressions suivantes :

0 0

0 0

( ) ( ) et ( ) ( )

t t

x yx t x v u du y t y v u du

d) Utilisez la donnée sur la portée, pour déterminer la valeur du paramètre b.

e) Déterminez alors les expressions explicites de x(t) et de y(t) avec la valeur

rationnelle approchée de b déterminée en (d).

f) À l’aide des résultats obtenus en (c), utilisez la calculatrice pour faire tracer le

graphe de la trajectoire.

g) Déterminez la hauteur maximale atteinte par la flèche.

Question 12

Un système masse-ressort est constitué d’une masse de 5 (kg) accrochée à un ressort dont

la constante est de 80 (N/m). En raison de la configuration de la masse, la force de

résistance de l’air sur cette dernière est non négligeable : elle est proportionnelle au carré

de la vitesse avec une constante de proportionnalité égale à 10 (N.sec

2/m

2). Initialement,

le ressort est étiré de 0,25 mètre et la vitesse de la masse est nulle. À cet instant, on lâche

la masse.

Page 108: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

108

a) Tracez une représentation graphique du système et appliquez la deuxième loi de

Newton pour obtenir l’ED en v(t).

Aide : Attention au signe de l’expression de la force résistive.

b) Effectuez le changement de variable qui suit pour obtenir une ED en v(y) et

formulez les conditions initiales dans ce contexte.

dv dv dy

dv dvdt dy dtv

dt dydyv

dt

c) Identifiez l’ED déterminée en (b).

d) Déterminez la solution de l’ED obtenue en (b).

e) Calculez la vitesse de la masse lorsqu’elle passe pour la première fois par le point

d’équilibre.

f) Calculez la position de la masse lorsque sa vitesse redevient nulle pour la

première fois.

Réponses aux exercices sur la dynamique de translation

Ex. 1 L’axe des Y+ vers le haut.

b) ( ) 10 10 tv t e c) ( ) 1010 10 10 ty t t e d) 101 secvt

e) 1001secvt

Ex. 2 c) 19

500( )

t

v t V e

d)

19

500

50( ) 1

19

t

x t V e

e) 0 3,8 (m/sec)V

Ex. 3 b) 1 1(60) 1250 si (0) 4000y y c) lim_1 lim_ 250 m/sec etv v - 50/7 m/sec

d) 230,71 secvolt

Ex. 4 b) b=1/8 c) 1

( ) 201

t

t

ev t

e

d) v(2) = - 15,23 m/sec

e) 2,197 sec f) 8,886 sec.

Ex. 5 a) 7,167 sec. b) max 513,3 my c) 23,939 sec.

Ex. 6 Environ 137 m.

Page 109: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

109

Ex. 7 c) EDVS d) 2

2 2

0

22

gRv V gR

r e) V0 = 11179 m/sec

Ex. 8 V0 = 2384 m/sec

Ex. 9 a) 10 m b) distance lim(1 10 )t

t

tend vers l’ .

Explication pour (c)

Lorsque la vitesse tend vers 0, la force résistive proportionnelle à la vitesse est

beaucoup plus grande que celle proportionnelle au carré de la vitesse. Examinez

la limite quand t tend vers 0 du quotient des forces pour vous en convaincre.

Ex. 10 b) 2001308

( ) 15

t

v t e

c) Environ 255 mètres

Ex. 11 d) b = 1/25 e)

8

25

8

25

625 3( ) 1

4

8189 125 8125( )

32 4 32

t

t

x t e

y t t e

g) ymax = 64,94 m

Ex. 12 a) 2(0) 1/ 4

5 80 10 avec(0) 0

ydvy v

vdt

d) 2 (4 1)2 8 4 yv y e e) (0) 0,727 m/secv f) min 0,1484 my

3.1.6 Exercices sur la dynamique de rotation

Question 1

Une roue dont le moment d’inertie est I = 50 (kg.m

2) tourne autour d’un axe fixe sous

l’effet d’un moment de force constant = 625 (N.m) exercé par un moteur. Un moment

de force r (N.m) proportionnel à la vitesse angulaire (rad/sec) s’oppose à la rotation de

la roue (on suppose que = 5On suppose que la vitesse angulaire initiale de la roue

est nulle.

a) À l’aide de la loi de Newton formulée en (36), déterminez l’ED dont la solution

est la vitesse angulaire ( )t en fonction du temps.

b) Déterminez l’expression de ainsi que celle de la vitesse limite de rotation.

c) Quelle serait la vitesse limite de rotation si le moment de force s’opposant à la

rotation était plutôt donné par 1/225r (N

. m) dans les conditions données ci-

dessus?

r

( )t

Page 110: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

110

Question 2

Une roue dont le moment d’inertie est I = 50 (kg.

m2) tourne autour d’un axe fixe sous

l’effet d’un moment de force constant (N.m) exercé par un moteur. Un moment de

force 1/25r (N.

m) proportionnel à la vitesse angulaire (rad/sec) s’oppose à la

rotation de la roueOn arrête le moteur alors que la vitesse est de 225 (rad/sec).

a) Déterminez l’ED sur la vitesse angulaire en fonction du temps à partir du

moment où l’on arrête le moteur.

b) Calculez le temps écoulé depuis le moment où l’on arrête le moteur et celui où

la roue s’arrête de tourner.

Question 3

Une roue dont le moment d’inertie est I = 25 (kg.m

2) tourne autour d’un axe fixe sous

l’effet d’un moment de force constant (N.

m) exercé par un moteur. Un moment de

force 22r (N

. m) proportionnel à la vitesse angulaire (rad/sec) s’oppose à la rotation

de la roueEn régime permanent, la vitesse de la roue est constante à 20 (rad/sec).

a) Déterminez le moment de force du moteur.

b) À un moment donné, on arrête le moteur. Déterminez alors l’ED sur la vitesse

angulaire en fonction du temps à partir de ce moment.

c) Calculez le temps écoulé depuis le moment où l’on arrête le moteur et celui où la

vitesse de la roue est de 1 (rad/sec).

Réponses aux exercices en dynamique de rotation

Ex. 1 b) 10( ) 125 125 (rad/sec)t

t e

, lim 125 (rad/sec)

c) lim 625 (rad/sec)

Ex. 2 a) 1

250 5 , (0) 225 (rad/sec)d

dt

b) 300 secondes

Ex. 3 a) 800 (N m) b) 225 2 , (0) 20

d

dt

c) 11.875 secondes

( )t

( )t

Page 111: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

111

3.2 Les circuits électriques

Les équations de Maxwell permettent notamment de décrire le fonctionnement des

circuits électriques. Cependant, ce sont les deux lois de Kirchhoff qui permettent

d’obtenir les modèles mathématiques pour l’analyse de ces circuits. Ces lois doivent être

correctement interprétées pour comprendre en quoi elles assurent la validité des modèles

mathématiques associés aux circuits électriques.

3.2.1 Lois de Kirchhoff

Loi (1) des nœuds : la somme algébrique des courants en un nœud quelconque

d’un circuit électrique est nulle.

Loi (2) des mailles : la somme algébrique des différences de potentiel aux bornes

d’une maille fermée d’un circuit électrique est nulle.

La loi (1) des nœuds

La loi (1) des nœuds découle de la conservation des charges dans le sens suivant : en un

nœud quelconque d’un circuit électrique, la charge n’est ni créée ni détruite et elle ne

s’accumule pas en ce point.

La convention habituelle permettant d’établir le signe des courants en un nœud

quelconque d’un circuit électrique précise la signification du mot « algébrique » qui

figure dans l’énoncé de la loi (1) :

Si un courant alimente un nœud, son signe est positif (+);

Si un courant vide un nœud, son signe est négatif ( ).

La figure (8) qui suit présente la convention en traitant un exemple. Dans cette figure, le

courant I1 « alimente » le nœud, alors son signe est positif. Dans le cas des courants I2 et

I3, ces derniers « vident » le nœud alors le signe de ces deux derniers est négatif. Dans le

système SI, l’unité du courant est l’ampère (A).

1I

I2

I3

Figure 3.8. La figure présente un nœud impliquant trois courants. Le courant I1

« alimente » le nœud, son signe est positif. Dans le cas des courants I2 et I3 ces derniers

« vident » le nœud : le signe de ces deux derniers est négatif. Dans ces conditions, la

conservation de la charge électrique implique que I1 – I2 – I3 = 0.

Dans ces conditions, l’application de la loi (1) des nœuds se traduit par l’égalité suivante :

1 2 3 0I I I (3.43)

Page 112: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

112

La loi (2) des mailles

Dans le cas de la loi (2) des mailles, elle repose sur la nécessité pour une charge

électrique d’avoir la même énergie potentielle en un point (a) de la maille que lorsqu’elle

repasse par ce même point (a) après avoir parcouru la maille. Dans le cas contraire, il

pourrait y avoir plus d’une valeur possible de l’énergie potentielle de la charge en un

point donné d’un circuit électrique, ce qui n’a pas de sens. Dans ces conditions, même si

l’énergie potentielle d’une charge électrique change en parcourant une maille fermée, la

somme des changements doit être nulle. Cela implique que la somme algébrique des

différences de potentiel aux bornes de tous les éléments d’une maille fermée est nulle,

comme l’illustre la figure (3.9) ci-dessous. Dans cette figure, la maille (abcda) est fermée.

Une charge qui parcourt cette maille selon a b c d a traverse les éléments 1,

2, 3 et 4 dans l’ordre.

Dans ces conditions, la loi (2) des mailles exprime la réalité suivante :

1

2

1 2 3 4

3

4

0

b a

c b

d c

a d

V V V

V V VV V V V

V V V

V V V

(3.44)

1

2

3

4

a b

cd

Figure 3.9. Une charge qui parcourt la maille fermée (abcda) en partant de (a) se

retrouve au même potentiel lorsqu’elle repasse au point (a) après avoir parcouru

la maille.

Pour bien appliquer la loi des mailles, il convient également de calculer correctement les

différences de potentiel iV aux bornes de chacun éléments de la maille fermée. Cela

comporte deux exigences :

Calculer les en respectant le sens du contour choisi ( )

dans le cas de la figure;

Calculer les en tenant compte de la nature physique des éléments qui figurent

dans la maille. Cela se fait en considérant l’encadré qui suit. Ce tableau résume

les cas des éléments des circuits considérés dans ce cours.

Finalement, rappelons que l’unité SI pour les différences de potentiel est le volt (V).

iV a b c d a

iV

Page 113: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

113

3.2.2 Tableau du signe des différences de potentiels

Différences de potentiel aux bornes des éléments

des circuits électriques

Résistance

Dans un circuit électrique, une résistance dissipe de l’énergie potentielle électrique sous

forme de chaleur. L’unité SI pour les résistances est le ohm ( ).

a b

i

R

Figure 3.10. La figure illustre une résistance R traversée par un courant i.

Le calcul de la différence de potentiel aux bornes de la résistance se fait par référence à

la figure (3.10) et aux deux cas suivant :

(1)

(2)

ab b a

ba a b

V V V Ri

V V V Ri

(3.45)

Dans l’application de la deuxième loi de Kirchhoff, il importe de tenir compte si on

traverse la résistance dans le sens du courant (cas (1)) où dans le sens contraire (cas (2)).

De plus abV s’interprète comme a bV , c’est-à-dire la différence de potentiel découlant

du passage de a à b en traversant la résistance dans le sens du courant dans ce cas-ci.

Ainsi, quand une charge traverse la résistance dans le sens du courant (de a à b dans la

figure, elle perd de son énergie potentielle qui se transforme en chaleur par effet Joule,

d’où abV Ri . Cela implique que baV Ri .

___________________________________________

Source de voltage

Dans un circuit électrique, le rôle d’une source est d’alimenter ce dernier en énergie

notamment en donnant de l’énergie potentielle aux porteurs de charge associés au

courant électrique. Dans le cas des sources que nous désignerons par (V), il convient

d’établir sa polarité pour éviter une ambiguïté de signe. Dans les circuits que nous allons

considérer, cette polarité sera généralement déterminée par le point de potentiel nul,

c’est-à-dire le point de « mise à la terre » qui sera relié à la borne négative comme dans

la figure qui suit. L’unité du SI pour l’expression de la différence de potentiel aux

bornes de la source est le volt (V).

Page 114: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

114

Figure 3.11. La figure présente une source de tension délivrant un courant i.

La différence de potentiel entre les points a et b de la figure se détermine comme suit :

(V)

(V)

ab b a

ba a b

V V V

V V V

(3.46)

___________________________________________

Condensateurs

Le rôle premier des condensateurs dans un circuit électrique est de stocker de l’énergie

potentielle électrique dans le champ électrique produit par les charges etq q sur ses

armatures. Contrairement aux résistances, les condensateurs ne dissipent pas d’énergie.

Dans le cas des circuits considérés dans ce cours, la polarité des condensateurs sera

facile à établir. Cela facilitera la détermination des différences de potentiel aux bornes

de ces derniers. L’unité SI pour l’expression de la capacité des condensateurs est le farad

dont le symbole est (F).

+ +_ _

+q

_qC

a

b

i

Figure 3.12. La figure représente un condensateur C chargé portant une charge

+q sur son armature positive et –q sur son armature négative

En se rapportant à la figure, le calcul des différences de potentiel entre les points a et b

(résultant de l’application de la loi des mailles) c’est-à-dire la différence de potentiel aux

bornes du condensateur s’effectue comme suit :

(V)

(V)

ab b a

ba a b

qV V V

C

qV V V

C

(3.47)

Les deux expressions sont nécessaires car dans l’application de la deuxième loi de

Kirchhoff à une maille donnée, il arrive qu’on traverse le condensateur de a à b (dans le

sens du courant) ou dans le sens inverse du courant, c’est-à-dire de b à a.

a

b

i

Page 115: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

115

Les relations qui relient la charge q (en coulomb (C) et le courant i sont les suivantes :

0

( ) (A)

( ) (0) ( ) (C)

t

dqi t

dt

q t q i u du

(3.48)

Dans l’expression de q(t), q(0) est la valeur initiale de la charge sur le condensateur.

Sauf dans le cas des circuits RC séries sans source pour lesquels le condensateur se

décharge dans la résistance. Dans les circuits avec source, il est courant que q(0) = 0.

Finalement, ce qui est observable dans le cas des condensateurs avec un multimètre ou

un oscilloscope, c’est la différence de potentiel CV entre ses bornes. Les formules

suivantes servent à déterminer le courant i(t) en fonction de CV :

( )

( ) (A)C C

C

q tV q CV

dVCi t C

dq dti

dt

(3.49)

La formule à droite en (3.49) obtenue pour le courant sera utilisée plus loin pour

l’analyse des circuits dans lesquels il y a des condensateurs.

___________________________________________

Inductance

Physiquement, les inductances sont constituées par des bobines comportant un grand

nombre de spires d’un bon conducteur, généralement le cuivre. Les inductances ne

dissipent pas d’énergie, elles stockent de l’énergie magnétique dans les champs

magnétiques produits par le courant électrique qui les traverse. L’unité SI pour exprimer

l’inductance d’une bobine est le henry dont le symbole est (H). La figure ci-dessous

résume ce qui intervient dans le calcul des différences de potentiel aux bornes des

inductances.

i(t)

a

b

L

Figure 3.13. La figure présente une inductance traversée par un courant i(t).

En référence avec la figure (3.13), les expressions suivantes expriment les différences de

potentiel aux bornes des inductances.

Page 116: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

116

(V)

(V)

ab b a

ba a b

diV V V L

dt

diV V V L

dt

(3.50)

On remarque que les différences de potentiel sont nulles si le courant i(t) est constant.

Les deux expressions sont nécessaires car dans l’application de la deuxième loi de

Kirchhoff à une maille donnée, il arrive qu’on traverse l’inductance de a à b (dans le

sens du courant) ou dans le sens inverse du courant, c’est-à-dire de b à a.

3.2.3 Puissance et énergie dans les circuits électriques (Optionnel)

Il importe de préciser les relations entre l’énergie U(t) absorbée ou délivrée par un

élément quelconque d’un circuit électrique et la puissance P(t) associée à ce même

élément :

0

( ) (W)

( ) ( ) (J)

t

dUP t

dt

U t P u du

(3.51)

La figure (13) qui suit présente ce qui caractérise les circuits électriques alimentés par

une seule source de tension :

La source de tension ( )t délivre un courant ( )i t , par conséquent de l’énergie au

reste du circuit ;

Le reste du circuit absorbe ou consomme cette énergie;

À chaque instant, la puissance délivrée par la source est égale à la puissance

consommée dans le circuit.

a

+

_

o

bVa

Reste

du circuit

b

i(t)

(t) (t)

Figure 3.14. La figure présente une version simplifiée d’un circuit électrique à une

seule source de voltage, ce qui recouvre un grand nombre d’applications.

Page 117: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

117

L’unité du SI pour exprimer la puissance est le watt (W). Dans le circuit de la figure (13),

la puissance instantanée délivrée par la source au circuit est donnée par la formule

suivante en fonction de la tension ( )t de la source et du courant i(t) :

( ) ( ) ( ) (W)P t t i t (3.52)

La puissance consommée dans le reste du circuit (alimenté par la source) est donnée par

( ) ( ) ( ) (W)ab abP t V t i t (3.53)

Cette puissance est la somme des puissances consommées par tous les éléments du circuit

alimenté par la source. Pour démontrer qu’à tout instant la puissance délivrée par la

source est égale à celle consommée, il suffit d’appliquer la loi des mailles au circuit ci-

dessus (à partir du point (o) dans le sens horaire, celui du courant) :

( ) ( ) 0( ) ( )

( ) ( ) ( ) ( )

ab

ab

ab

t V tP t P t

t i t V t i t

(3.54)

Puissance délivrée par les sources de tension

Dans le cas d’une source constante, une batterie par exemple, le courant i

délivré en régime permanent (lorsque le régime transitoire s’est estompé) est

constant. Dans ces conditions, la puissance délivrée par la source est constante et

donnée par

P = i (W) (3.55)

Dans le cas d’une source sinusoïdale délivrant un courant sinusoïdal (en régime

permanent, la puissance moyenne délivrée par la source se calcule comme suit :

0 0 0

0

( ) sin( )cos( )

( ) sin( ) 2 2

t t iP

i t i t

(W) (3.56)

Dans l’expression de P , le terme cos( ) est le « facteur de puissance du circuit ».

Ce facteur est déterminant pour l’évaluation de l’efficacité du transfert de la

puissance de la source au circuit. Il importe de déterminer les valeurs du

déphasage du courant par rapport à la tension et du facteur de puissance dans le

cas des circuits alimentés par des sources sinusoïdales.

Puissance consommée dans les éléments du circuit (optionnel)

Dans le cas des résistances, la puissance dissipée en chaleur par effet Joule est

donnée par l’expression suivante :

2 (W) où ( )P Ri i i t (3.57)

Dans cette expression, le courant i(t) est celui qui traverse la résistance R.

Page 118: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

118

Dans le cas des condensateurs, il faut d’abord savoir qu’ils ne dissipent pas

d’énergie, mais stockent plutôt cette dernière. Il faut que la source délivre de

l’énergie pour que les condensateurs en stockent. Cela exige une partie de la

puissance délivrée par la source au circuit.

o Énergie en joules (J) stockée dans un condensateur de capacité C avec une

tension instantanée ( )CV t et charge q(t) sur l’armature positive :

2

2

( )( ) (J) où ( ) ( )

2

1( ) ( ) (J)

2

C C

C C

q tU t q t CV t

C

U t CV t

(3.58)

o Puissance absorbée (non dissipée) par un condensateur

( ) ( )avec ( )

( )

avec ( )

CC

CC C

q dq q t i tq t

dU C dt CP t

dVdtCV V t

dt

(3.59)

La puissance s’exprime en watt (W) comme mentionné ci-dessus.

Dans le cas des inductances (comme dans celui des condensateurs), ces éléments

ne dissipent pas d’énergie, elles en stockent. Les expressions suivantes sont les

expressions de l’énergie stockée UL (J) et de la puissance PL (W) associée à ce

stockage dans une inductance L (H) en fonction du courant i(t) (A) qui la

traverse :

21( ) (J)

2où ( )

(W)

L

LL

U t Li

i i tdU di

P Lidt dt

(3.60)

3.2.4 Les circuits RC séries et RL séries

Les seuls circuits qui seront considérés, associés à des ED d’ordre 1 sont les suivants :

Circuits RC série ;

Circuits RL série.

Page 119: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

119

Circuit RC série

S

a

R

C

+

_

i + +_ _

o

Figure 3.15. La figure présente un circuit RC série

Pour l’analyse de ce circuit, on suppose que le commutateur S est placé en position

(a) en t = 0. On suppose également que les conditions initiales sont les suivantes :

00(0) (0)C

Qq Q V

C (3.61)

Deux ED sont associées à ce circuit : l’une en q(t), l’autre en ( )CV t . Ces ED sont

déterminées en appliquant la loi des mailles à ce circuit en parcourant la maille en

partant du point (o) et en parcourant la maille dans le sens horaire, celui du courant

tel que représenté sur la figure :

ED en q(t)

0

0

avec (0)

qRi

dq qCR q Q

dq dt Ci

dt

(3.62)

ED en ( )CV t

0

0

avec (0)CC C C

C

qRi

C

dV QqV RC V V

C dt C

dVi C

dt

(3.63)

Généralement, les conditions initiales « sont nulles », c’est-à-dire que q(0) = 0 et

VC(0) = 0, sauf dans le cas d’un circuit de décharge d’un condensateur dans une

résistance.

Page 120: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

120

Il importe de signaler que les cas les plus courants de circuits RC séries et les plus

importants sont ceux pour lesquels les sources sont les suivantes :

o 0 ( )V (décharge d’un condensateur à travers une résistance comme

dans le cas de la production d’une lumière intense avec un « flash »

d’appareil photo) ;

o 0 ( )E V (le circuit résultant est un circuit de charge d’un condensateur

avec une batterie, c’est-à-dire une source constante);

o 0 0sin ( ) ou cos( )E t E t (cas des sources sinusoïdales).

Plusieurs circuits requièrent des condensateurs pour des raisons multiples : correction

du facteur de puissance d’un circuit inductif (cas des moteurs électriques), rôle de

filtre pour certaines fréquences, atténuation de certaines fréquences dans le cas d’un

appareil radio alimenté par une source sinusoïdale, etc.

Constante de temps et temps de réponse dans le ca des circuits RC séries

Les deux définitions suivantes sont utiles pour les fins de l’interprétation. Elles

permettent notamment de distinguer dans le temps la partie de la solution de l’ED

relative au circuit associée au régime transitoire (qui se manifeste lorsqu’on active le

circuit et dans laquelle on a une exponentielle négative) et le régime permanent qui

persiste dans la dynamique du circuit lorsque le régime transitoire s’estompe.

o La constante de temps du circuit RC série exprimée en secondes:

(sec)RC RC (3.64)

o Le temps de réponse du circuit RC série exprimé en secondes:

5 5 (sec)RCT RC (3.65)

o Le régime permanent prévaut lorsque t > T.

Par exemple, lorsqu’un circuit RC série activé en t = 0 est alimenté par une source

sinusoïdale, on considère que le régime permanent est atteint lorsque

5 ou RCt t T .

Finalement, on peut considérer la valeur de la constante de temps comme l’unité de

temps appropriée pour étudier les circuits RC.

Page 121: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

121

Circuit RL série

S

a

R

+

_

i

o

L

Figure 3.16. La figure présente un circuit constitué d’une source alimentant une

résistance R en série avec une inductance L.

En terme d’interprétation, c’est le circuit simplifié d’un moteur électrique alimenté

par une source de tension qui peut être constante (une batterie par exemple) dans le

cas d’un moteur à courant continu ou par une source sinusoïdale dans le cas d’un

moteur synchrone.

Pour l’analyse du circuit de la figure (3.16), on suppose que le commutateur S est

placé en position (a) en t = 0. On suppose également que la condition initiale sur le

courant est la suivante : 0(0)i I (généralement 0 0I dans les applications

courantes). L’ED associée à ce circuit vise à déterminer l’expression de i(t). La loi

des mailles appliquée à partir du point (o) en parcourant la maille dans le sens du

courant indiqué (sens horaire) donne une ED en i(t) :

0

0

avec (0)

diL Ridi

Ri L dtdt

i I

(3.66)

Dans le cas des circuits RL séries, les cas habituels sont associés aux sources de

voltage suivantes :

o 0 ( )V ;

o 0 ( )E V (alimentation d’un moteur électrique à courant continu);

o 0 0sin ( ) ou cos( )E t E t (cas des sources sinusoïdales) comme

dans le cas de l’alimentation d’un moteur électrique par une source de

tension sinusoïdale.

Constante de temps et temps de réponse dans le cas des circuits RL séries

Comme dans le cas des circuits RC séries, les notions de constantes de temps et de

temps de réponse sont utiles pour les fins de l’interprétation. Elles permettent

Page 122: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

122

notamment de distinguer dans le temps la partie de la solution de l’ED relative au

régime transitoire et au régime permanent du circuit qui persiste lorsque le régime

transitoire s’estompe.

Dans le cas des circuits RL séries, la constante de temps RL et le temps de réponse

T sont donnés par :

(sec)

5 5 (sec)

RL

L

R

LT

R

(3.67)

Lorsqu’un circuit RL série activé en t = 0 est alimenté par une source constante (une

batterie par exemple) ou par une source sinusoïdale, on considère que son

fonctionnement est en régime permanent lorsque .

Finalement, comme dans le cas des circuits RC séries on considère la valeur de la

constante de temps comme l’unité de temps appropriée pour étudier les circuits RL

séries.

5 ou t t T

Page 123: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

123

3.2.5 Exercices sur les circuits électriques

Exercice 1

Un circuit est constitué d’une résistance R () en série avec un condensateur de capacité

C (F) et d’une source constante E0 (V) (voir le circuit de la figure 14). En t = 0, on ferme

le commutateur pour activer le circuit, il n’y a aucune charge sur le circuit à cet instant.

a) Déterminez l’ED dont la solution donne la charge en fonction du temps.

b) Déterminez les expressions de la constante de temps et du temps de réponse de ce

circuit en fonction de R et de C.

c) Déterminez q(t) et ( )CV t , la charge et la différence de potentiel aux bornes du

condensateur en fonction du temps.

d) Déterminez l’expression de la charge maximale que peut stocker le condensateur

ainsi que la tension maximale que l’on peut mesurer à ces bornes dans le contexte

de ce circuit.

e) Déterminez l’expression du courant i(t) dans la résistance en fonction du temps.

f) Montrez qu’à l’instant de l’activation du circuit, la tension aux bornes du

condensateur est nulle en examinant la limite suivante :0

lim ( )Ct

V t

.

g) Montrez en examinant la limite de i(t) quand 0t qu’au moment de l’activation

du circuit, le courant dans la résistance est donné par l’expression suivante :

(0 )iR

(A)

En termes d’interprétation, si la charge est nulle sur le condensateur en t = 0, ce

dernier se comporte comme un conducteur quand 0t , lors de l’activation du

circuit. C’est comme si le circuit équivalent ne comportait que la source et la

résistance à cet instant seulement.

h) Montrez que le courant i(t) tend vers 0 quand t .

En termes d’interprétation, quand le condensateur est chargé, la différence de

potentiel à ses bornes est égale à celle aux bornes de la source de sorte qu’il ne

peut y avoir une différence de potentiel aux bornes de la résistance pour y faire

circuler un courant.

Page 124: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

124

Exercice 2

Un circuit est constitué d’une résistance 5 () en série avec un condensateur de capacité

1/10 (F) et d’une source constante 12 (V) (voir le circuit de la figure 3.15). En t = 0, on

ferme le commutateur pour activer le circuit, il n’y a aucune charge sur le circuit à cet

instant.

a) Calculez la valeur de la constante de temps et du temps de réponse T du circuit.

b) Déterminez les expressions de q(t) et i(t).

c) Utilisez la calculatrice pour faire tracer dans la même fenêtre graphique ( )CV t ,

( )RV t ainsi que ( ) ( )C RV t V t .

d) Déterminez la valeur maximale que peut atteindre la charge sur le condensateur.

e) Calculez la valeur de q(T) où T désigne le temps de réponse du circuit et le

pourcentage de la charge maximale que représente cette valeur.

Interprétation : Dans le cas de ce circuit, le temps de réponse T du circuit

correspond au temps pour lequel on considère que la charge du condensateur est

complète et que le temps nécessaire pour que le courant délivré par la source soit

négligeable. Le régime permanent est alors atteint.

f) Montrez qu’à tout instant, la puissance délivrée par la source au circuit est égale à

la somme de la puissance dissipée dans la résistance et de celle utilisée pour le

stockage de l’énergie dans le condensateur.

Aide : Montrez que ( ) ( ) ( )R CP t P t P t (voir l’encadré sur la puissance)

Exercice 3

Figure 3.17. La figure illustre un ultra-condensateur qui a été chargé sous 2,5 (V). En t = 0, on place le commutateur S en position (a). La résistance R a été choisie de sorte que la durée de la décharge se fasse en 30 minutes.

Un ultra-condensateur C de 300 F initialement chargé sous une tension constante de 2,5

(V) se décharge dans une résistance R de sorte que la décharge dure 30 minutes.

Page 125: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

125

a) Déterminer la valeur de R dans les conditions exprimées dans le texte sous la

figure.

b) Déterminez alors l’expression de q(t).

c) Calculez le temps nécessaire pour que la charge sur le condensateur soit égale à

50% de sa valeur initiale.

Exercice 4 (optionnel)

Figure 3.18. La figure illustre le circuit simplifié d’un flash d’appareil photo. Lorsqu’on

active l’appareil photo, le commutateur est automatiquement en position (a) et le

condensateur se charge. Lorsque le photographe prend une photo faisant intervenir le

flash, le commutateur est à cet instant placé en position (b) et le condensateur libère toute

son énergie dans la lampe en 0,05 seconde.

Le circuit simplifié associé à un « flash » de caméra est présenté dans la figure (3.18) qui

suit. Vous devez d’abord déterminer les valeurs respectives de la résistance R et de la

capacité C du condensateur sachant que :

la puissance P moyenne de la lampe est de 50 W lors d’un flash dont la

durée est de t = 0.05 seconde. Dans ces conditions, l’énergie lumineuse

émise lors d’un flash est donnée par

2,5 (J)lampeU P t

l’on considère que toute l’énergie stockée dans le condensateur est libérée

lors d’un seul « flash ».

la source est une batterie de 3 volts ;

le condensateur C se recharge en 5 seconde lorsque le commutateur S est en

position (a) ;

le condensateur se décharge dans la lampe lorsque le commutateur est placé

dans la position (b), c’est-à-dire au moment de prendre une photo.

a) Déterminez la valeur de C sachant que l’énergie stockée dans ce condensateur que

l’on suppose complètement chargé est égale à celle émise par la lampe.

b) Déterminez la valeur de R sachant que le temps de charge du condensateur est de

5 secondes.

c) Déterminez l’expression de q(t) lorsque le condensateur se charge.

R

a b

S

C Lampe+

_

Page 126: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

126

d) Supposons que la lampe peut être considérée comme une résistance RL. Dans ces

conditions calculez la valeur de cette résistance en considérant que dans ces

conditions, on a un circuit RC série sans source pour lequel la décharge se fait en

0.05 seconde. De plus, utilisez cette valeur pour déterminer les expressions de la

charge sur le condensateur et le courant dans la lampe en fonction du temps.

Déterminez également la valeur du courant maximal dans la lampe.

Aide : La condition initiale sur la charge est connue, étant donné que l’on suppose

que le condensateur est complètement chargé. De plus, on considère que le temps

de décharge est égal au temps de réponse du circuit.

Exercice 5

Un circuit est constitué d’une résistance R () en série avec une bobine dont l’inductance

est de L (H) et d’une source constante E0 (V) (voir le circuit de la figure 3.16). En t = 0,

on ferme le commutateur pour activer le circuit, il n’y a aucune charge sur le circuit à cet

instant.

a) Déterminez l’ED dont la solution donne i(t), le courant délivré par la source en

fonction du temps.

b) Déterminez les expressions de la constante de temps et du temps de réponse de ce

circuit en fonction de R et de L.

c) Déterminez i(t), le courant délivré par la source en fonction du temps. Il s’agit

également du courant qui traverse tous les éléments du circuit.

d) Montrez en examinant la limite de i(t) quand qu’au moment de l’activation

du circuit, le courant est nul.

e) Déterminez l’expression du courant limite maximal délivré par la source au

circuit.

f) Déterminez l’expression de la différence de potentiel aux bornes de la bobine en

fonction du temps.

g) Montrez qu’au moment de l’activation du circuit la différence de potentiel aux

bornes de la bobine est égale à celle aux bornes de la source.

0t

Page 127: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

127

h) Montrez en examinant la limite de i(t) quand t (en pratique, t > T, le temps

de réponse du circuit) le courant dans la résistance est donné par l’expression

suivante :

iR

(A)

En termes d’interprétation, lorsque t > T, le régime permanent est atteint, la

différence de potentiel aux bornes de la bobine est nulle et celle aux bornes de la

résistance est égale à celle aux bornes de la source.

Exercice 6

Un circuit électrique est constitué d'une source constante E = 120 (V) alimentant une

résistance R = 100 en série avec une bobine d'inductance inconnue L (H). Il n'y a

aucun courant qui circule dans le circuit au moment où l'on ferme le commutateur.

a) Déterminez l'ED à résoudre, équation dont la solution est le courant i (t) délivré

par la source au circuit.

b) Résoudre l'équation obtenue en (a) pour déterminer l'expression du courant en

fonction du temps.

c) Déterminez la valeur de l'inductance L de la bobine si le courant est de 0,76 A

lorsque t = 0,01 sec.

d) Déterminez la tension aux bornes de la bobine tout juste au moment où l’on ferme

le commutateur.

e) Déterminez la tension aux bornes de la bobine et aux bornes de la résistance

quand t .

Exercice 7

Une bobine dont l’inductance est de 50 mH est en série avec une résistance de 10 et

une pile de 25 V (voir le circuit de la figure (3.16)). On ferme le commutateur en t = 0

alors que le courant est nul à cet instant.

a) Déterminez l’ED dont la solution est le courant i(t) en fonction du temps et

trouvez l’expression de i(t).

b) Considérant que le courant ip(t) en régime permanent est celui qui reste lorsque

t , déterminez son expression.

c) Calculez le temps requis pour que le courant atteigne 90% de sa valeur maximale.

d) Déterminez les expressions respectives de PR, PL et P, la puissance dissipée dans

la résistance, la puissance utilisée pour le stockage d’énergie dans la bobine et la

puissance délivrée par la source.

e) Montrez que P = PR + PL.

Page 128: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

128

Exercice 8

Un circuit RC série est constitué d’une résistance de 10 , d’un condensateur de 0,01 F

et d’une source sinusoïdale ( ) 24sin (10 )t t . La charge est nulle sur le condensateur

lorsqu’on active le circuit.

a) Déterminez la constante de temps de ce circuit ainsi que le temps de réponse de ce

dernier.

b) Déterminez l’ED dont la solution est q(t), la charge sur le condensateur en

fonction du temps.

c) Déterminez les expressions de q(t), la charge sur le condensateur et i(t), le courant

délivré par la source.

d) Déterminez l’expression du courant en régime permanent ( ( )pi t ).

e) Calculez l’angle de phase entre la tension de la source et le courant délivré par

cette dernière lorsque le circuit est en régime permanent et déduisez le facteur de

puissance du circuit.

f) Calculez l’angle de phase entre la tension et le courant délivré (toujours en

régime permanent) par la source si la fréquence de la source est 10 fois plus

grande.

Exercice 9

Un circuit RL série est constitué d’une résistance de 10 , d’une bobine dont

l’inductance est de 1 H et d’une source sinusoïdale ( ) 24sin (10 )t t . Le courant est

nul dans le circuit lorsqu’on l’active.

a) Déterminez la constante de temps et le temps de réponse du circuit.

b) Déterminez l’ED en i(t), associée à ce circuit.

c) Déterminez i(t), le courant délivré par la source en fonction du temps.

d) Déterminez l’expression du courant en régime transitoire ( ( )ti t ) et en régime

permanent ( ).

e) Calculez l’angle de phase entre la tension de la source et le courant délivré par

cette dernière lorsque le circuit est en régime permanent et déduisez le facteur de

puissance du circuit.

f) Faites les mêmes calculs qu’en (c), (d) et (e) si la fréquence de la source est 10

fois plus grande.

( )pi t

Page 129: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

129

Réponses aux exercices

Ex. 1 a) 0 avec (0) 0dq q

R E qdt C

b) (sec) et 5 (sec)RC T RC

c) 0 0

( )( ) 1 (C) et ( ) 1 (V)

t t

RC RCC

q tq t CE e V t E e

C

d) max 0 max 0lim ( ) Ct

q q t CE et V E

e) 0( ) (A) oùt

Edqi t e RC

dt R

Ex. 2 a) 1 5

(sec) (sec)2 2

et T b)

2

2

6( ) 1 (C)

5

12( ) (A)

5

t

t

q t e

i t e

c) max lim ( ) 1,2 (C)t

q q t

d) ( ) (5 ) 1,1919 (C) 99,33%q T q de maxq

Ex. 3 a) R = 1,2 pour que T = 5 1800 secondes

b) 3606

0 , (0) 750 ( ) 750 (C)5 300

tdq q

q q t edt

c) 249,53 secondes

Ex. 4 a) Chargé sous 3 (V), 21

(3)2

CU C = 5

2,5 (J) (F)9

lampeU C

b) R = 1,8 c) 5

( ) 1 (C)3

tq t e d) 0.018LR

Ex. 5 a) 0 , (0) 0di

L Ri E idt

b) (sec) et 5 5 (sec)L L

TR R

c) 0( ) 1 (A)t

Ei t e

R

e) 0

max lim ( )t

Ei i t

R

f) 0( ) (V)t

L

diV t L E e

dt

g) 0(0 ) lim ( )L L

tV V t E

Ex. 6 a) 100 120 , (0) 0di

L i idt

b)

1006

( ) 1 (A)5

tLi t e

c) L = 1 (H) d) 120 (V)

e) 120 ( ) et 0 quandR LV V V t

Page 130: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

130

Ex. 7 a) 5

10 25 , (0) 0100

dii i

dt b)

5( ) (A)

2pi t c) 0,0115 (sec)

d)

200

22 200

200 200

125( ) ( ) 1 (W)

2

125( ) ( ) 1 (W)

2

125( ) 1 (W)

2

t

t

R

t t

L

P t i t e

P t Ri t e

diP t Li e e

dt

Ex. 8 b) 10 24sin (10 ), (0) 0dq q

t qdt C

c)

10

10

3 3( ) cos (10 ) sin (10 ) (C)

25 25

6 6( ) cos (10 ) sin (10 ) (A)

5 5

t

t

q t e t t

i t e t t

d) 6 6 2

( ) cos(10 ) sin (10 ) sin (10 ) (A)5 5 4

pi t t t t

e)

( ) 24 sin (10 )2

et cos ( ) 0,7076 24 2( ) sin 10

5 4p

t t

i t t

Le courant est en avance de phase de 4

(rad) sur la source.

f) 240 24

( ) sin (100 ) cos(100 )101 101

pi t t t et 0,09967 (rad)

cos ( ) 0,9995

Ex. 9 a) 1 1

(sec) 5 (sec)10 2

Let T

R

b) 10 24 sin (10 ) , (0) 0di

i t idt

c) 106 6( ) sin(10 ) cos(10 ) (A)

5 5

ti t e t t

d)

106( ) (A)

5

6( ) sin(10 ) cos (10 ) (A)

5

t

t

p

i t e

i t t t

Page 131: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

131

e)

( ) 24 sin (10 )2

et cos ( )6 24 2( ) sin 10

5 4p

t t

i t t

Le courant est en retard de phase sur la tension de la source.

f)

1024( ) (A)

101

1( ) 12 sin (100 ) 120 cos (100 ) (A)

505

1,47 (rad)

cos ( ) 0,0995

t

t

p

i t e

i t t t

Page 132: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

132

3.3 Phénomènes d’échange de chaleur

À moins de spécifier le contraire, on supposera dans ce qui suit que le corps placé dans

un milieu donné ne modifie pas la température de ce dernier.

Il existe deux lois permettant de déterminer la température T(t) d’un corps placé dans un

milieu dont la température M(t) peut être variable :

La loi de Newton

La loi de Stephan

3.3.1 La loi de Newton

La loi de Newton associée à l’échange de chaleur suppose que cet échange se fait

uniquement par convection, ce qui implique un échange par contact entre le corps et le

milieu dans lequel il est placé (impossible dans le vide). Elle se formule comme suit : le

taux de variation de la température T(t) d’un corps placé dans un milieu de température

M(t) (qui peut être constante ou variable selon l’application considérée) est proportionnel

à la différence ( ( ) ( ))M t T t entre la température du milieu et celle du corps. L’ED

permettant de déterminer T(t) est la suivante :

0( ( ) ( )) avec (0)dT

k M t T t T Tdt

(3.68)

Dans cette ED, la constante k est positive (k > 0): si la température initiale du corps est

plus petite que la température du milieu, elle va augmenter. Dans ces conditions le taux

de variation de la température doit être positif, ce qui implique que k > 0. Un

raisonnement analogue peut se faire si la température initiale est plus grande que celle du

milieu et la conclusion est la même.

Remarque : L’équation (3.68) n’est pas la forme habituelle de la loi de Newton. De plus,

elle cache des aspects importants de la réalité du problème posé :

o La température du corps correspond à sa température moyenne;

o La forme du corps, sa masse et sa chaleur spécifique (déterminée selon sa capacité

de stocker de l’énergie thermique) sont des facteurs qui ne sont pas explicitement

considérés ;

o Est-ce que la convection est naturelle ou forcée comme avec l’utilisation d’un

ventilateur pour refroidir un corps chaud.

Page 133: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

133

La loi de Newton se formule comme suit : Le taux de variation de l’énergie thermique

d’un corps placé dans un milieu de température M est donné par :

dT

mc hA M Tdt

(3.69)

Dans l’ED en (3.69), m est la masse du corps, c sa chaleur spécifique (lié à la capacité du

corps de stocker de l’énergie thermique), A est la surface extérieure du corps, h est le

coefficient de convection thermique (lié à la forme du corps), M est la température du

milieu dans lequel le corps est placé (on suppose que la présence du corps ne change pas

M) et T désigne la température moyenne du corps. Cette ED peut également s’écrire

comme en (3.68) :

oùdT hA hA

M T k M T kdt mc mc

(3.70)

On retrouve donc le modèle formulé en (3.68). On remarque que le paramètre k est entre

autres proportionnel à A, la surface extérieure du corps placé dans le milieu de

température M.

3.3.2 La loi de Stephan

La loi de Stefan associée à l’échange de chaleur suppose que cet échange se fait

strictement par rayonnement. Dans ces conditions, la loi de Stefan permet de déterminer

la température T(t) d’un corps placé dans un milieu de température M(t) qui peut être

constante ou variable. Elle s’énonce ainsi : le taux de variation de la température d’un

corps est proportionnel à la différence entre la puissance quatrième de la température du

milieu et la puissance quatrième de la température du corps. L’ED associée à cette loi

s’énonce comme suit :

4 4

0( ) ( ) , 0 (0)dT

b M t T t b avec T Tdt

(3.71)

Dans cette ED, la température du corps T(t) et celle du milieu M(t) s’exprime en degré

Kelvin (oK). La relation suivante permet d’exprimer une température donnée en

oC en

degré Kelvin :

o o( K) ( C) + 273T T (3.72)

Remarque

Les deux processus sont généralement présents lors de l’échange de chaleur entre un

corps et son environnement, mais dans le cas de plusieurs applications, l’un des processus

est nettement dominant. À titre d’exemples :

Page 134: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

134

L’évolution de la température d’un corps placé dans un grand réservoir d’eau peut

être déterminée avec précision avec la loi de Newton;

Si le même corps est placé dans une chambre dans laquelle on a produit un vide

poussé (convection négligeable), l’évolution de sa température pourra être

déterminée par la loi de Stefan.

Dans le cas d’une pièce de métal chauffée à haute température et disposée à l’air

libre, l’échange de chaleur se fait selon les deux processus : en s’approchant du

morceau de métal, on pourrait ressentir sur la peau la chaleur par rayonnement; en

mettant la main au-dessus de la pièce, on pourrait ressentir l’air qui s’est réchauffé

(par convection) en passant près de la pièce de métal et qui s’élève au-dessus de

cette dernière.

Lorsque la température T d’un corps ne s’écarte pas beaucoup de M, celle du milieu, la

loi de Stefan s’approxime à une loi de la forme de celle de Newton (voir (3.68)) :

4 4 2 2

2 2 2 3

3

2 2 4

où = 4

dTb M T b M T M T M T

dt

M T b M T M T b M M b M

dTM T b M

dt

(3.73)

Finalement, lorsque la température du milieu est constante, on observe que la température

du corps converge vers celle du milieu, que l’échange de chaleur obéisse à la loi de

Newton où à celle de Stefan.

Page 135: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

135

3.3.3 Exercices sur les phénomènes d’échange de chaleur (loi de Newton)

Les exercices proposés ci-dessous sont élaborés autour de la loi de Newton. Il est

préférable d’utiliser l’unité de temps (seconde, minute ou heure) selon la rapidité du

processus de refroidissement.

Exercices 1

Cet exercice vise à illustrer l’influence des conditions initiales sur la solution dans le

contexte de l’ED (65) associée à la loi de Newton sur le refroidissement. La température

d’un corps placé dans un milieu donné est déterminée par la solution de l’ED suivante :

1

202

dTT

dt

Dans cette équation la variable t s’exprime en minutes et la température T en oC.

a) Résolvez cette ED à l’aide de la calculatrice avec chacune de CI suivantes :

(0) 5, (0) 15, (0) 18, (0) 22, (0) 25 et (0) 30T T T T T T .

b) Faites tracer toutes les solutions sur un intervalle de temps approprié, dans la

même fenêtre graphique, et tirez une conclusion sur ce que vous voyez.

Exercice 2

Cet exercice vise à illustrer l’influence du paramètre k sur la solution dans le contexte de

l’ED (65) associée à la loi de Newton sur le refroidissement. La variable t s’exprime en

minute et la température en oC.

a) À l’aide de la calculatrice, calculez les solutions de chacune des ED suivantes.

120 , (0) 40

5

120 , (0) 40

2

2 20 , (0) 40

5 20 , (0) 40

dTT T

dt

dTT T

dt

dTT T

dt

dTT T

dt

b) Dans la même fenêtre graphique, faites tracer toutes les solutions des ED en (a)

sur un intervalle de temps approprié. Tirez une conclusion sur ce que vous

observez.

Page 136: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

136

Exercice 3

Supposons que la température d’un corps peut être déterminée à l’aide de la solution de

l’ED suivante (t s’exprime en minutes) :

1

20 , (0) 302

dTT T

dt

a) Calculez la valeur numérique de la température du corps lorsque t = 8 minutes à

l’aide de la solution analytique (vous pouvez utiliser la calculatrice pour chacune

des étapes de cet exercice).

b) En supposant que la valeur obtenue en (a) est exacte, comparez celle-ci avec les

réponses obtenues

à l’aide de l’algorithme d’Euler avec 8 étapes de calcul;

à l’aide de l’algorithme de Runge-Kutta en 8 étapes de calcul;

avec un polynôme de Taylor de degré 10 développé autour de T(0) = 30.

Déterminez laquelle des trois dernières approches donne la réponse la plus

précise. Utilisez la calculatrice pour les calculs.

Exercice 4

Le thermomètre intégré d’un four ne fonctionne pas. Pour déterminer la température du

four, on décide d’y mettre un thermomètre qui indique 20 oC à cet instant. Après une

minute, ce dernier indique 155,6 oC. Après deux minutes, il indique 210.7

oC. Dans ces

conditions, répondez aux questions suivantes en supposant que l’échange de chaleur entre

le thermomètre et le four se fait uniquement par convection, c’est-à-dire selon la loi de

Newton.

a) Déterminez la température du four.

b) Si le thermomètre ne peut supporter plus de 230 oC, combien de minutes au total

peut-on le laisser dans le four.

Exercice 5

Un refroidisseur à vin est constitué d’un réservoir cylindrique dans lequel un liquide est

maintenu à une certaine température qui peut être ajustée à l’aide d’un dispositif prévu à

cet effet. L’appareil intègre également un petit moteur qui fait tourner le liquide pour

faciliter l’échange de chaleur (convection forcée) avec les bouteilles de vin pour les

refroidir.

Page 137: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

137

Le refroidisseur doit avoir la propriété d’amener à 13 oC en 6 minutes la température

d’une bouteille de vin à 20 oC prise sur une tablette d’une succursale de la SAQ.

L’objectif de l’exercice est de déterminer la température M du liquide permettant de

réaliser cet objectif, considérant que l’échange de chaleur entre le liquide et la bouteille

se fait par convection et obéit à la loi de Newton. Une expérience révèle que la

température moyenne d’un échantillon de bouteilles est de 17,1 oC après 3 minutes

lorsque le liquide est placé à 9 oC. Dans ces conditions :

a) Déterminez la valeur de la constante k dans le modèle de Newton.

b) Déterminez la température M à laquelle il faut placer le liquide pour satisfaire la

contrainte, c’est-à-dire : (6) 13 si (0) 20.T T

Exercice 6

On considère que la température en fonction du temps T(t) d’un corps placé dans un

milieu à la température M où il est exposé au vent est donnée par

( ) ( )dT

k v M Tdt

(*)

Dans cette égalité où t s’exprime en minutes, M est la température du milieu et v désigne

la vitesse du vent qui, avec les constantes k et déterminent le paramètre d’échange de

chaleur en lui associant un effet éolien.

a) Résolvez l’ED (*) avec la condition initiale T(0) = T0.

b) L’expérience montre que la température d’un litre d’eau placé à une température

initiale de 30 C dans un milieu sans vent dont la température est de o20 C chute à

13.5 C en 10 minutes. Dans les mêmes conditions, lorsque le vent est de 5 m/sec, la

température chute à 6,1 C après 10 minutes. À l’aide de ces informations et de la

réponse obtenue en (a), déterminez les constantes k et du modèle proposé.

c) Déterminez alors la température du litre d’eau après 5 minutes si les conditions sont

les mêmes, mais que le vent est de 15 m/sec.

d) Combien de minutes faut-il pour que la température du litre d’eau chute à 0 C si les

conditions sont exactement les mêmes qu’en (c).

Exercice 7

À 12h, le détective Untel arrive sur une scène de crime. Un cadavre y a été découvert. Le

sergent Laprise a interrogé plusieurs suspects et prétend pouvoir déterminer le coupable

si l’on peut déterminer l’heure du crime. Le détective Untel sort un thermomètre et

mesure la température du cadavre : 34,5 oC. Il dit au sergent qu’après l’heure du lunch, à

13 h, il serait en mesure de déterminer l’heure du crime. Au retour du lunch, le détective

mesure à nouveau la température du cadavre : 33.7 oC. Il avait également eu le temps de

vérifier que la température avait été à peu près stable à 16 oC pendant toute l’avant-midi.

Page 138: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

138

Sachant que la température normale du corps est de 37 oC, déterminez l’heure du meurtre.

Pour cet exercice, il est préférable d’exprimer le temps en heure.

3.3.4 Réponse aux exercices

Ex.1 a) 2( ) 20 ( 20)t

oT t T e

b)

Ex.2 a) ( ) 20 20 ktT t e

b) Le changement de température se fait d’autant plus rapidement que la valeur

de k est grande.

Ex. 3 a) 20,1832 oC

b) Euler 20,0391 oC Runge-Kutta 20,1445

oC et Taylor 20,9672

oC

Runge-Kutta produit la meilleure approximation de la réponse.

Ex. 4 a) 248,4 oC b) Le thermomètre doit être retiré avant 2 minutes et 48 secondes.

Ex. 5 a) k = 0,102 b) Le liquide doit être à 4,7 oC.

Ex. 6 a) ( )( ) k v t

oT t M T M e b) k = 1/25 et = 5/1000 c) 8,13 oC

d) Un peu moins de 6 minutes

Ex. 7 Le meurtre a eu lieu à 9 h 08.

Page 139: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

139

3.4 Applications reliées à la loi de Torricelli

Les applications considérées ci-dessous sont toutes liées à la vidange des réservoirs. Ce

qui les distingue se résume à la forme des réservoirs et, s’il y a ou non un apport de

liquide dans ces derniers.

Réservoir cylindrique

La figure illustre un réservoir cylindrique de section A (m2) contenant un liquide qui

s’écoule par un jet de section a (m2). Nous supposerons que la section du jet est égale à

l’aire de l’orifice de sortie, ce qui n’est pas tout à fait le cas. La figure (3.19) illustre la

situation.

y (t)

y = 0

vs

Y R

d

Figure 3.19. Écoulement d’un liquide par un orifice situé à la base d’un réservoir

cylindrique. L’objectif est de déterminer un modèle pour le calcul du niveau de liquide

y(t) dans le réservoir en fonction du temps.

La loi de Torricelli stipule que la vitesse vs à laquelle le liquide sort de l’orifice est

fonction de la hauteur y de liquide dans le réservoir. Elle est donnée par l’expression

suivante:

2 (m/ sec)sv gy (3.74)

Dans cette égalité, g est la constante d’attraction gravitationnelle à la surface de la terre

et y la hauteur du liquide au-dessus de l’orifice (y = y(t)).

Le volume dV de liquide s’écoulant dans l’intervalle de temps dt est donné par

sdV Ady av dt (3.75)

Le signe négatif devant le terme de droite en (71) s’explique par le fait que le volume de

liquide dans le réservoir diminue, c’est-à-dire que dy < 0.

Page 140: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

140

En substituant A = 2 2

aR et a r (où ra = d /2 désigne le rayon de l’orifice par lequel le

liquide s’écoule) et l’expression de sv en (3.74) dans (3.75), on obtient une ED en y(t), la

hauteur du liquide dans le réservoir en fonction du temps :

2 2 2aR dy r gy dt

2 2

02 , (0)a

dyR r gy y Y

dt (3.76)

L’ED (3.76) obtenue est valable pour un réservoir cylindrique dont l’axe est vertical. Sa

solution permet de déterminer la hauteur du liquide y(t) en fonction du temps au-dessus

de l’orifice et, notamment, de déduire le temps pour que le réservoir se vide si l’orifice

est situé à sa base. L’ED obtenue est à variables séparables.

Dans le cas d’un réservoir de forme quelconque, il faut d’abord déterminer l’expression

A(y) de la section du réservoir en fonction de la hauteur y du liquide au-dessus de l’orifice

de sortie de section a =2

ar . C’est ainsi qu’on obtient les différents modèles sous forme

de l’ED qui suit :

2

0( ) 2 , (0)a

dyA y r gy y Y

dt (3.77)

Réservoir hémisphérique

Dans le cas du réservoir hémisphérique de rayon R de la figure ci-dessous, on démontre

d’abord que A(y) est donné par :

2( ) 2A y yR y (3.78)

vs

y = 0

R

y

y(t)

A(y)

r

Figure 3.20. La figure illustre un réservoir hémisphérique de rayon R se vidant

par un orifice de section a (m2) situé à sa base. A(y) désigne l’aire à la surface du

liquide lorsque la hauteur du liquide est y dans le réservoir.

Page 141: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

141

Dans ces conditions, l’ED en y(t) avec la condition initiale y(0) = Y0 est la suivante :

2 2

02 2 , (0)a

dyyR y r gy y Y

dt (3.79)

Cette ED est à variables séparables. Sa solution permet de calculer la hauteur du liquide

y(t) en fonction du temps.

Réservoir conique

La figure illustre le cas d’un réservoir conique d’angle . Dans les conditions de la

figure, on a l’expression suivante pour A(y) :

y

vs

y = 0

y(t)

r

Figure 3.21. La figure présente le cas d’un réservoir cylindrique d’angle . Le

liquide s’écoule par un orifice de rayon ra situé à la base du réservoir.

Dans le cas du réservoir de la figure, l’expression de l’aire A(y) de la surface du liquide

est donné par l’expression suivante :

2

2 2( )( ) tan ( )

tan ( )

A y rA y y

r y

(3.80)

Dans ces conditions, l’ED en y(t) est donnée par

2 2 2

0tan ( ) 2 , (0)a

dyy r gy y Y

dt (3.81)

Cette ED est à variables séparables. Y0 désigne ici la hauteur initiale du liquide dans le

réservoir.

Page 142: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

142

Remarque. Si chacun des réservoirs décrit ci-dessus est alimenté à raison de V0 (m3) de

liquide par seconde, alors, pour tenir compte de cet apport, les ED doivent être modifiées

comme suit:

Réservoir cylindrique (axe vertical) :

2 2

0 02 , (0)a

dyR r gy V y Y

dt (3.82)

Réservoir hémisphérique :

2 2

0 02 2 , (0)a

dyyR y r gy V y Y

dt (3.83)

Réservoir conique :

2 2 2

0 0tan ( ) 2 , (0)a

dyy r gy V y Y

dt (3.84)

Dans le contexte de cette remarque, l’une des questions à laquelle on cherche une réponse

est la détermination de la hauteur finale du liquide dans les réservoirs. Cette question est

laissée en exercice.

Page 143: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

143

3.4.1 Exercices sur la loi de Torricelli

L’utilisation de la calculatrice est souhaitable pour les exercices qui suivent.

Exercice 1

Un réservoir d’eau cylindrique de 50 cm de diamètre et de 2 mètres de hauteur se vide

par un orifice de 1 cm de diamètre situé à sa base.

a) Sachant qu’initialement, le réservoir est plein, déterminez la hauteur y(t) du

liquide dans ce réservoir en fonction du temps.

b) Calculez le temps nécessaire pour que le réservoir se vide complètement.

c) Faites tracer le graphe de y(t) à l’aide de la calculatrice pendant l’intervalle de

temps nécessaire pour qu’il se vide.

d) Déterminez le débit V0 (m3) d’un apport constant d’eau dans le réservoir si l’on

veut que le niveau ne soit pas inférieur à 1 m.

e) Utilisez l’algorithme de Runge-Kutta pour faire tracer le graphe de la solution

numérique en y(t) à l’aide de la calculatrice en intégrant l’apport d’eau déterminé

en (d) et déterminez à quel instant y = 1,5 m.

Exercice 2

Un réservoir d’eau hémisphérique contient exactement la même quantité d’eau que le

réservoir de l’exercice (1) lorsqu’il est plein. Il se vide par un orifice de 5 cm de diamètre

situé à sa base comme dans le cas de l’exercice 1.

a) Déterminez le rayon du réservoir.

b) Sachant qu’initialement, le réservoir est plein, déterminez la hauteur y(t) de

liquide dans ce réservoir en fonction du temps.

c) Calculez le temps nécessaire pour que le réservoir se vide complètement.

d) Comparez la réponse obtenue en (c) avec celle obtenue en (1-c).

e) Faites tracer le graphe de y(t) à l’aide de la calculatrice pendant l’intervalle de

temps nécessaire pour qu’il se vide.

f) Déterminez le débit V0 (m3) d’un apport constant d’eau dans le réservoir si l’on

veut que la quantité d’eau dans le réservoir ne soit pas inférieure à la moitié de ce

qu’il peut contenir.

g) Utilisez l’algorithme de Runge-Kutta pour faire tracer le graphe de la solution en

y(t) à l’aide de la calculatrice en intégrant l’apport d’eau déterminé en (e).

Page 144: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

144

Exercice 3

La figure (3.22) illustre un réservoir semi-cylindrique de rayon R (m) dont l’axe est

horizontal. Les dimensions sont indiquées sur la figure à l’exception du rayon r (m) de

l’orifice de sortie.

L

y(t)R

Y

Figure 3.22. La figure représente un réservoir de forme semi-cylindrique disposé

à l’horizontale. Ce réservoir a un rayon de R (m) et sa longueur est de L (m). Il se

vide par un orifice de rayon r (m) situé à sa base.

a) Déterminez l’expression de la surface A(y) de liquide dans le réservoir en fonction

des paramètres géométriques et de y, la hauteur du liquide dans ce dernier.

b) Déterminez l’ED dont la solution exprime la hauteur du liquide y(t) dans le

réservoir en fonction du temps.

c) Avec R = 0,25 (m), L = 1 (m), r = 0,025 (m) et si le réservoir est plein

initialement, utilisez la calculatrice avec l’algorithme de Runge-Kutta pour faire

tracer la solution numérique de l’ED obtenue en (b) et obtenir le tableau des

valeurs numériques associées à la solution numérique.

d) Estimez le temps requis pour que la hauteur de liquide dans le réservoir soit égale

à la moitié de la hauteur du réservoir.

e) Estimez le temps requis pour que le réservoir se vide.

Exercice 4

Déterminez la hauteur finale du liquide dans le cas de chacun des trois réservoirs traités

en (3.82), (3.83) et (3.84), c’est-à-dire lorsque ces derniers reçoivent V0 (m3) de liquide

par seconde tout en se vidant par un orifice de même rayon … et montrez que la hauteur

finale de liquide est la même dans chaque cas et ne dépend pas de la forme du réservoir.

Tentez une explication.

Page 145: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

145

3.4.2 Réponse aux exercices

Ex. 1 a) 2( ) 2 0,06264 0,00049y t t t b) 63,85 secondes

c)

d) 3 3

0 8,697 10 (m / sec)V , ou encore 8697 (cm3/sec)

e) y = 1,5 quand t = 184,17 secondes.

Ex. 2 a) R = 57 cm b) Sol. implicite : 3

2320 608 2166

10 5707 7 625

yt y

c) 82,75 secondes

d) La vidange est plus rapide avec le réservoir cylindrique … qui est plus haut.

e)

f) Le niveau doit se stabiliser à y = 0,4 m. Alors, V0 = 0,005512 (m3/sec) ou 5512

(cm3/sec).

Page 146: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

146

Ex. 3 a) 2( ) 2 2A y L Ry y b) 2 2

02 2 2 , (0)dy

L Ry y r gy y Ydt

c)

d) Un peu plus que 16 secondes e) Un peu plus que 35 secondes

Ex.4 2

0

2 40

2 a

Vdyy

dt g r

La vitesse de sortie du liquide par l’orifice dépend de la hauteur de liquide dans

le réservoir, pas de sa forme.

Page 147: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

147

3.4.3 Projet : Mesure du coefficient de contraction de Borda

Projet d’expérience en MAT-265 élaboré par Luc Soucy (2012)

Projet 1 (… pour un devoir)

Problématique

Les modèles utilisés pour prédire le niveau de liquide dans des réservoirs de différentes

géométries font intervenir la section du jet plutôt que la section de l’orifice par lequel

s’écoule le liquide. C’est logique d’autant plus que c’est fondé sur l’observation illustrée

dans la figure.

Figure 23. La figure de gauche illustre le montage utilisé. Le cylindre comporte une graduation

permettant de déterminer la hauteur du l’eau au-dessus du milieu de l’orifice (y = 0) La figure de droite

illustre ce qu’on observe en y regardant de plus près : la section du jet est plus petite que celle de

l’orifice de sortie. Le jet semble se contracter. Le coefficient de contraction de Borda est donné par le

rapport de la section du jet sur la section de l’orifice de sortie du liquide.

La figure (20) illustre ce qu’on observe à l’orifice de sortie du jet : le diamètre dj du jet

(difficile à mesurer) est plus petit que le diamètre do de l’orifice de sortie du jet. Le

coefficient de Borda b est donné par le rapport de la section du jet sur la section de

l’orifice : 2

2

2 2

4

4

j

j

o o

dd

bd d

Dans les conditions du montage, la hauteur du liquide est petite, de sorte que la pression à

la sortie du jet n’est pas trop grande; on observe effectivement une contraction du jet,

c’est-à-dire que b < 1.

Page 148: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

148

Matériel requis pour l’expérience

Un réservoir cylindrique avec une échelle graduée en cm pour y lire la hauteur du

liquide à partir du centre de l’orifice ;

Un bassin pour recevoir l’eau qui s’écoule de l’orifice;

Une petite plaque pour y disposer le réservoir cylindrique sur les bords du bassin;

Une règle pour la mesure du diamètre du réservoir;

Un micromètre pour la mesure du diamètre de l’orifice par lequel s’écoule l’eau;

Deux chronomètres.

Protocole

1. Mettre de l’eau dans le cylindre à au moins 18 cm au-dessus de l’orifice (fermé à

ce moment).

2. On ouvre l’orifice.

3. Les deux chronomètres sont activés en t = 0 lorsque le niveau du liquide dans le

cylindre est à 16 cm (peu après l’ouverture de l’orifice).

4. L’un des chronomètres est stoppé lorsque le niveau de l’eau passe à 10 cm.

5. L’autre chronomètre est stoppé lorsque le niveau de liquide atteint 4 cm.

6. Les étapes (2), (3) et (4) sont reprises deux fois pour faire une moyenne des

mesures en (4) ainsi qu’en (5).

Analyse des données

Étape 1

Montrez que l’ED à résoudre est de la forme suivante

0avec (0)dy

k y y Ydt

Étape 2

Montrez que la solution y(t) pour un réservoir cylindrique est de la forme suivante :

2

0 1 2( )y t a a t a t

Étape 3

Déterminez la forme de la solution empirique yemp(t) en utilisant les mesures

expérimentales.

Aide : Par trois points non-alignés, on peut faire passer une parabole dont les coefficients

sont solutions du système d’équations linéaires qui suit :

Page 149: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

149

2

1 1 0 1 1 2 1

2

2 2 0 1 2 2 2

2

3 3 0 1 3 2 3

( )

( )

( )

y t y a a t a t

y t y a a t a t

y t y a a t a t

Étape 4

Résoudre l’ED associée au réservoir cylindrique du montage en utilisant le diamètre de

l’orifice ainsi que celui du cylindre du montage, c’est-à-dire l’ED suivante :

2 2

2 , (0) 0,164 4

cyl oD ddy

gy ydt

Suggestion : Trouvez la solution avec tous les paramètres et y en mètres et en secondes,

puis multiplier la réponse obtenue par 100 pour que y(t) s’exprime en centimètres, ou

encore, exprimez tous les paramètres en centimètres et en seconde.

Étape 5

Déterminez la valeur numérique du coefficient de contraction b de Borda en calculant le

rapport de la vitesse (dy/dt) à laquelle le niveau de liquide diminue dans le réservoir avec

la solution empirique yemp(t) obtenue à l’étape (2) et la même vitesse calculée avec la

solution obtenue à l’étape (3) pour 3 différentes valeurs de y. Si les réponses obtenues à

l’étape (2) et (3) sont bonnes, ce rapport est à peut près constant et permet d’estimer b.

Étape 6

Pour vérifiez que la valeur de b obtenue est la bonne, résolvez l’ED suivante :

2 2

2 , (0) 0,164 4

cyl oD ddy

b gy ydt

Comparez alors la réponse y(t) obtenue avec yemp(t), la solution empirique obtenue

avec les mesures effectuées.

Faites tracer les deux solutions avec la calculatrice dans la même fenêtre

graphique.

Étape 7

Estimez la section effective du jet.

Page 150: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

150

Suite page suivante …

Page 151: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

151

Chapitre 4

Résolution des ED linéaires d’ordre supérieur à 1

4.1 Introduction …………………………………………………….. 152

4.1.1 Forme des ED à résoudre …………………………………… 152

4.1.2 Méthodes de résolution analytiques ……………………….. 155

4.1.3 Utilisation de la calculatrice ………………………………..

155

4.2 Méthode de résolution par réduction de l’ordre (MRO) ...…........

157

4.3 Résolution des ED linéaires et homogènes à coefficients

constants d’ordre 2 ……………………………………………...

Démonstrations relatives aux trois cas ……………………..

162

166

4.4 La méthode des coefficients indéterminés …………………….. 170

4.4.1 Forme des ED à résoudre ………………………………….. 170

4.4.2 Principales étapes de la résolution …………………………. 171

4.4.3 Exemples sur la méthode des coefficients indéterminés …... 172

4.4.4 Quelques exemples sur le cas (2) (cas d’exception) ……….. 177

4.4.5 Remarques sur les constantes arbitraires …………………...

182

4.5 La méthode de variation des paramètres ………………………. 183

Forme des ED à résoudre ………………………………….. 183

Principales étapes de la résolution ………………………….

183

4.5.1 Méthode de variation des paramètres avec la calculatrice ………

187

4.6 Exercices sur la technique de réduction de l’ordre …………….. 189

4.6.1 Réponses aux exercices de la section (4.6) …………………

190

4.7 Exercices sur la résolution des ED homogènes à coefficients

constants ………………………………………………………..

191

4.7.1 Réponses aux exercices de la section (4.7) …………………

193

4.8 Exercices sur la méthode des coefficients indéterminés ……….. 194

4.8.1 Réponses aux exercices de la section (4.8) …………………

194

4.9 Exercices sur la méthode de variation des paramètres …………. 196

4.9.1 Réponses aux exercices de la section (4.9) …………………

196

4.10

4.11

4.12

4.13

Exercices sur les applications …………………………………..

Annexe 1 : Tableau pour la détermination des candidats ……….

Annexe 2 : Les nombres complexes …………………………….

Annexe 3 : Les fonctions hyperboliques ……………………….

197

198

199

202

Page 152: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

152

Chapitre 4

Résolution des ED linéaires d’ordre supérieur à 1

4.1 Introduction

Dans ce chapitre sera abordée la résolution des ED linéaires d’ordre supérieur à 1. Parce

que les applications des ED en sciences et en génie ne font qu’exceptionnellement

intervenir des ED d’ordre supérieur à 2, nous allons essentiellement considérer la

résolution des ED d’ordre 2.

4.1.1 Forme des ED à résoudre

Définition 1. Les ED linéaires d’ordre n sont de la forme suivante :

( ) ( 1)

0 1 1( ) ( ) ... ( ) ' ( ) ( )n n

n na x y a x y a x y a x y f x

(4.1)

Dans cette égalité, les ( ) pour 0ia x i n ainsi que f(x) sont fonctions de x

seulement.

_________________________________________________________________________________________________________

Remarques sur la définition 1

(1) Si ( ) 0f x , l’ED (4.1) est dites linéaire et homogène.

(2) Parmi les ED linéaires, nous allons considérer tout particulièrement la résolution

des ED à coefficients constants d’ordre 2. Cela se justifie par les applications

considérées dans la suite de ce texte. Ces ED sont de la forme suivante :

0 0

0 1

( )'' ' ( ) , avec

'( )

y x Ya y b y c y f x

y x Y

(4.2)

(3) Lorsque ( ) 0f x , l’ED (4.2) est dites linéaire et homogène à coefficients constants

d’ordre 2. C’est un cas particulier des ED de la forme (4.2). ____________________________________________________________________________________________________________

À titre d’exemples d’applications, il y a les systèmes masse-ressort avec amortisseur

soumis à une force extérieure ou encore les circuits électriques constitués d’une

résistance, d’une bobine (inductance) et d’un condensateur en série, alimentés par une

source de tension (force électromotrice).

Les diverses techniques de résolution considérées dans ce chapitre visent précisément à

résoudre les ED de la forme (4.2). Elles peuvent être adaptées pour des ED à coefficients

constants d’ordre supérieur à 2. Cependant, les remarques suivantes sont nécessaires.

La résolution analytique des ED linéaires à coefficients non constants sera

abordée ultérieurement, dans le chapitre 7.

Page 153: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

153

La technique des transformées de Laplace permet de simplifier la résolution de la

classe des ED de la forme (4.2) pour lesquelles les fonctions ( )f x continues par

morceaux. Les transformées de Laplace seront introduites au chapitre 5 avec

comme but principal de traiter ces cas.

La technique « quasi-analytique » de résolution en « séries de puissances » sera

introduite dans le chapitre 7. Cette technique raffine celle des polynômes de

Taylor introduite au chapitre 1. Elle permettra de résoudre certaines classes d’ED

linéaires à coefficients non constants d’ordre 1 ou 2.

Les techniques numériques, notamment l’algorithme de Runge-Kutta seront

adaptées (chapitre 7) pour la résolution de ED linéaires d’ordre 2. ____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 1. Le système masse-ressort avec amortisseur

k b

m

f(t)Y

y = 0y(t) (point d’équilibre)

Figure 4.1 La figure illustre une masse sur laquelle agit une force extérieure

f(t). La masse est reliée à un ressort de constante de rappel k et à un

amortisseur de constante b (N. sec/m) comme illustré.

Modèle mathématique associé au système de la figure

L’application de la deuxième loi de Newton pour la détermination du mouvement de

la masse de la figure conduit à l’ED suivante :

2

2

( )

( )

dvm ky bv f t

d y dydtm b ky f t

dy dt dtv

dt

(4.3)

Les CI sur la position initiale et la vitesse initiale sont les suivantes :

0 0(0) et (0) '(0)y Y v y V (4.4)

Ces CI permettent de calculer l’énergie mécanique initiale (cinétique plus

potentielle) de la masse. Elles permettent de déterminer la solution particulière sur le

mouvement ( )y t de la masse (il faut deux CI pour l’ED d’ordre 2 en (4.3) ____________________________________________________________________________________________________________

Page 154: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

154

Exemple 2. Le Circuit RLC série.

R L

C++ ++

- - - -

ia

S

t

+

-

Figure 4.2. La figure présente un circuit RLC-série. Le circuit est

activé en t =0 en plaçant le commutateur S en position (a).

Modèles mathématiques associés aux circuits.

L’application de la deuxième loi de Kirchhoff (la somme des tensions (en volt (V))

aux bornes des éléments d’une maille fermée est nulle) permet de formuler le modèle

mathématique permettant de décrire l’évolution des observables dynamiques du

circuit :

0R L CV V V V

( ) 0di q

t Ri Ldt C

où dq

idt

Dans la deuxième égalité ci-dessus, i = i(t) désigne le courant délivré par la source en

fonction du temps en ampères (A). On obtient alors l’ED d’ordre 2 à coefficients

constants qui suit en q(t), la charge sur le condensateur en fonction du temps :

20

2

0

(0)1( ) avec

'(0) (0)

q Qd q dqL R q t

q i idt dt C

(4.5)

Si nous utilisons ( )cv t comme « observable », alors, avec quelques substitutions,

l’ED (4.5) se met sous la forme d’une ED linéaire d’ordre 2 à coefficients constants

en ( )cv t :

2

22

2

( )c c

c cc

c c

qv q Cv

d v dvCLC RC v t

dt dtdv d vdq dii C C

dt dt dt dt

(4.6)

Les CI de l’ED en (4.6) sont les suivantes :

0 0(0)(0) et '(0)c c

Q iqv v

C C C (4.7)

______________________________________________________________________

Page 155: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

155

4.1.2 Méthodes de résolution analytiques

Les techniques analytiques introduites dans ce chapitre pour résoudre les ED d’ordre 2 à

coefficients constants formulées en (4.2) sont les suivantes :

o la méthode de réduction de l’ordre (MRO) de réduction de l’ordre;

o la méthode des coefficients indéterminés (MCI);

o la méthode de variation des paramètres (MVP).

4.1.3 Utilisation de la calculatrice

Avant de poursuivre, il est opportun d’introduire l’utilisation de la calculatrice pour la

vérification des calculs. La procédure « desolve » permet de résoudre les ED linéaires à

coefficient constant d’ordre 2 avec la syntaxe de l’encadré ci-dessous.

Résolution des ED linéaire à coefficients constants d’ordre 2

ED à résoudre :

Pour obtenir la solution générale, on utilise la procédure « desolve » comme suit :

desolve ( '' ' ( )a y b y c y f x , x, y)

Pour obtenir la solution de l’ED homogène associée '' ' 0a y b y c y :

desolve ( '' ' 0a y b y c y , x, y)

Pour obtenir la solution particulière de l’ED à résoudre :

desolve ( and 0 0( )y x Y and 0 1'( )y x Y , x, y)

Remarque. L’exemple qui suit illustre sommairement le travail à faire pour concilier les

solutions obtenues avec la calculatrice et celles obtenue « à la main ». La méthode de

variations des paramètres utilisées par la calculatrice fait parfois apparaître une constante

numérique « supplémentaire ».

_________________________________________________________________________________________________________

0 0

0 1

( )'' ' ( ) , avec

'( )

y x Ya y b y c y f x

y x Y

'' ' ( )a y b y c y f x

Page 156: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

156

Exemple 3. Résolution avec la calculatrice de l’ED

(0) 32 '' 3 ' 2 avec

'(0) 2

xy

y y y xey

Solution

En référence avec l’encadré ci-dessus, les trois solutions qui seront utiles dans la

suite de ce cours sont obtenues dans l’ordre.

Les trois solutions se rattachant au problème proposé sont les suivantes :

1 1 221 2

2 2

23 4

1

2

22

8( 4 ) sol. générale

solution de l'ED homogène 2 '' 3 ' 0

7(0) 3CI

10'(0) 2

7 10 ( 4 ) sol. particulière avec les CI

x

x x

x

x

c

x

x x

C Ky K e K e x x e

C K

y C e C e y y y

Ky

Ky

y e e x x e

___________________________________________________________________________________________________________

Page 157: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

157

4.2 Méthode de résolution par réduction de l’ordre (MRO)

Pour résoudre la classe des ED formulée en (4.2), les ED linéaires à coefficients constants

d’ordre 2, introduisons l’opérateur D défini ci-dessous.

Définition 2. Les opérateurs linéaires 2, et nD D D se définissent comme suit :

2 22 2

2 2

n nn n

n n

d dyD Dy

dx dx

d d yD D y

dx dx

d d yD D y

dx dx

(4.8)

Avec cette définition, l’ED en (2) peut se formuler comme suit :

2'' ' ( ) ( )ay by cy f x aD y bD y cy f x

2( ) ( )aD bD c y f x

2 ( )( ) ( )

b c f xD D y F x

a a a (4.9)

Les polynômes de degré 2 admettent deux racines (2 racines réelles distinctes, une racine

réelle double ou deux racines complexes). On peut donc factoriser le polynôme en D en

(4.9) pour obtenir l’égalité suivante :

2

1 2( )( ) ( )b c

D D y D m D m y F xa a

(4.10)

On se rappellera que les racines de ce même polynôme sont données par

2

1,2

4

2 2

b b acm

a a

(4.11)

La MRO s’effectue selon les étapes suivantes.

1) Introduction et détermination de la fonction intermédiaire 2( )v D m y .

Avec v définie comme ci-dessus, l’ED dans la forme factorisée en (4.10) peut

s’écrire comme suit :

1 1( ) ( ) ' ( )D m v F x v m v F x (4.12)

Page 158: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

158

Cette ED linéaire d’ordre 1 en v(x) peut-être résolue avec la formule obtenue au

chapitre 2 pour résoudre les ED linéaires d’ordre 1, c’est-à-dire comme suit :

1

( ) ( )

( ) ( )( )

où( ) ( )

( )P x dx P x dx

dvP x v Q x

P x mdx

Q x F xv e Q x e dx C

(4.13)

1 1( ) ( )( )

m dx m dxv e F x e dx C

(4.14)

2) Il faut ensuite substituer l’expression de v(x) dans 2( )v D m y , ce qui équivaut

à expliciter l’ED avec l’expression de v(x) obtenue à l’étape précédente. On obtient

l’ED linéaire d’ordre 1 en y(x) qui suit:

2 2( ) ( ) ' ( )D m y v x y m y v x (4.15)

On obtient finalement y(x) avec la même approche qu’en (4.13).

3) S’il y a des conditions initiales (CI), on détermine la solution particulière.

Remarque. La technique porte le nom de « méthode de réduction » de l’ordre parce que

la résolution de l’ED d’ordre 2 se fait par la résolution de 2 ED d’ordre 1.

________________________________________________________________________

Exemple 4 : Résolution de l’ED 4(0) 1

'' 3 ' 2 3 avec '(0) 2

xy

y y y ey

Solution

Avec l’opérateur D, l’ED se présente comme suit :2 4( 3 2) 3 xD D y e .

Après la factorisation du polynôme en D : 4( 1)( 2) 3 xD D y e

Étape 1

La substitution ( 2)v D y dans l’ED ci-dessus produit une ED d’ordre 1:

4

4

( 1) 3

' 3

x

x

D v Dv v e

v v e

C’est une ED linéaire d’ordre 1 avec ( ) 1P x et4( ) 3 xQ x e . La solution en v(x)

de cette ED est donnée par la formule (13) :

4 31 1

41

3x x x x x

x x

v e e e dx C e e C

v C e e

Page 159: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

159

Étape 2

En substituant v(x) dans ( 2)v D y , on obtient l’ED suivante :

4

1( 2) ( ) ' 2 x xD y v x y y C e e

C’est une autre ED linéaire d’ordre 1. La solution générale en y(x) est obtenue à

l’aide de (4.14) avec 4

1( ) 2 et ( ) x xP x Q x C e e :

42

1 22

xx x e

y C e C e

a) Avec les deux conditions initiales y(0) = 1 et '(0) 2y , on détermine la valeur

des deux constantes arbitraires dans la solution générale pour obtenir la solution

particulière suivante : 2 4

2 2

x xx e e

y e

________________________________________________________________________

Technique de réduction de l’ordre

ED à résoudre : 0 0

0 1

( )'' ' ( ) , avec

'( )

y x Ya y b y c y f x

y x Y

a) Il est préférable de mettre l’ED sous la forme 2 ( )

( ) ( )b c f x

D D y F xa a a

b) Il faut factoriser le polynôme en D et écrire l’ED sous la forme suivante :

1 2( )( ) ( )D m D m y F x

c) Il faut introduire la fonction intermédiaire 2( )v D m y pour obtenir l’ED

linéaire d’ordre 1 qui suit et la résoudre pour trouver v(x).

1 1( ) ( ) ' ( )D m v F x v m v F x

d) Il faut substituer l’expression de v(x) dans 2( )v D m y pour obtenir l’ED

linéaire d’ordre 1 en y(x) dont la solution est la solution générale de l’ED à

résoudre

2 2( ) ( ) ' ( )D m y v x y m y v x

e) Utiliser les CI pour déterminer la valeur numérique des 2 constantes arbitraires

qui apparaissent dans la solution générale.

La factorisation du polynôme en D fait parfois apparaître des nombres complexes. Il

est alors suggéré d’utiliser la technique des « coefficients indéterminés » (section 4) ou

la technique de « variation des paramètres » (section 5) pour résoudre l’ED.

Page 160: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

160

Remarque 1

Dans le cas d’une ED d’ordre 3, la même technique peut être utilisée. Il faut introduire

deux fonctions ou variables dépendantes intermédiaires pour résoudre l’ED. La solution

peut alors être obtenue en résolvant successivement trois ED linéaires d’ordre 1. La

méthode s’étend à une ED à coefficients constants d’ordre supérieur à 3. Toutefois, on se

limitera à des ED linéaires d’ordre 2 à coefficients constants car les applications que

nous allons considérer sont essentiellement associées à ce type d’ED.

Remarque 2

Considérons les ED linéaires et homogènes à coefficients constants d’ordre deux, c’est-

à-dire les ED de la forme suivante :

2'' ' 0 ou ( ) 0a y b y c y aD bD c y (4.16)

La résolution de ces ED peut se faire exactement de la même manière que dans l’exemple

ou comme décrit dans l’encadré ; il suffit de remplacer f(x) par 0 dans (4.9). C’est le

sujet de la prochaine section (la section 3).

Remarque 3

Il importe de distinguer les deux parties de la solution générale des ED linéaires d’ordre

2 à coefficients constants (voir 4.17 ci-dessous), notamment pour les obtenir séparément

'' ' ( )a y b y c y f x (4.17)

La solution générale comporte deux parties et peut s’exprimer ainsi :

c py y y (4.18)

Dans cette égalité, cy est la solution « complémentaire » de l’ED homogène

associée à (4.17), c’est-à-dire l’ED suivante :

'' ' 0a y b y c y (4.19)

Elle comporte 2 constantes arbitraires car il s’agit d’une ED d’ordre 2.

La composante yp est solution particulière de l’ED (4.17), c’est-à-dire sans

constante arbitraire (il y en a déjà 2 dans yc). On verra dans la section 4 que la

forme de la solution particulière yp est étroitement (mais pas seulement)

déterminée par la forme de la fonction ( )f x .

Les conclusions formulées à la remarque (3) ci-dessus peuvent se déduire du fait que

l’ED (4.17) est linéaire. On peut l’écrire comme suit :

'' ' 0 ( )a y b y c y f x (4.20)

Page 161: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

161

On peut résoudre séparément les deux ED qui suivent :

'' ' 0

'' ' ( )

a y b y c y

a y b y c y f x

Parce que l’ED est linéaire, la somme des deux solutions générales de ces ED est aussi

solution générale de l’ED formulée en (4.17) ou (4.20) comme dans l’exemple qui suit. ____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 5. Reprenons la résolution de l’ED de l’exemple 1 :

4'' 3 ' 2 3 xy y y e (*)

Solution

Résolvons séparément les deux ED qui suivent :

4

'' 3 ' 2 0

'' 3 ' 2 3 x

y y y

y y y e

(**)

La solution de la première des ED ci-dessus est facile à obtenir avec la technique

introduite, il suffit en effet de poser ( ) 0f x dans les calculs de l’exemple (3) pour

obtenir (on peut également le vérifier avec la calculatrice) :

2

1 1 2

x xy Ae A e

À l’exemple (3), nous avons déjà obtenu la solution générale à la deuxième des ED en

(**) ci-dessus. La solution a la forme suivante :

42

2 1 22

xx x e

y B e B e

(***)

Il est aisé de montrer que la somme des solutions 1 2y y y est également solution de

l’ED (*). En effet : a la même forme que la solution obtenue à l’exemple (3) :

42 2

1 2 1 2 1 22

xx x x x e

y y y Ae A e B e B e

42

1 2 1 1 2 2

41 1 1 2

1 2

2 2 2

( ) ( )2

( )

( ) 2

xx x

xx x

ey y y A B e A B e

C A B ey C e C e

C A B

On constate que la solution comporte bien deux parties, cy et py telle que décrite à la

remarque (3) : les deux parties de la solution sont les suivantes :

41 1

2

1 2412

2

x x

xc

x x

c px

p

y C e C ee

y y y C e C ey e

1 2y y y

Page 162: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

162

4.3 Résolution des ED linéaires et homogènes d’ordre 2 à coefficients constants

La forme des ED linéaires et homogènes à coefficients constants d’ordre 2 est la suivante:

0

1

(0)'' ' 0 avec

'(0)

y Ya y b y c y

y Y

(4.21)

La solution générale de cette ED peut se faire avec la technique de réduction de l’ordre.

Les trois cas possibles sont déterminés par les racines du polynôme en D associé à l’ED

ci-dessus, c’est-à-dire le suivant :

2 0aD bD c (4.22)

____________________________________________________________________________________________________________

Remarque. Pour démontrer l’idée formulée ci-dessus, il suffit de réaliser que seule les

fonctions de la forme exponentielle formulées comme ci-dessous admettent des dérivées

successives redonnant les mêmes fonctions, mais à une constante près :

2

'

''

mx

mx

mx

y m Cey Ce

y m Ce

Pour cette raison, les fonctions exponentielles sont de bonnes candidates comme solution

à l’ED en (4.21). Si nous substituons les expressions de , ' et ''y y y dans (4.21), on

obtient ce qui suit :

2

2

2

0

( ) 0

0

mx mx mx

mx

am Ce bmCe cCe

am bm c Ce

am bm c

Les seules valeurs possibles de m sont les racines de 2 0am bm c . Or ces racines

sont les mêmes que celle du polynôme en D formulé en (4.22). ___________________________________________________________________________________

Les racines du polynôme de degré 2 en (4.22) sont obtenues avec la formule habituelle :

2 4

2 2

b b acD

a a

(4.23)

Les trois cas suivants peuvent se présenter selon la valeur positive, nulle ou négative de 2 4b ac (la démonstration relative chacun des cas est donnée dans un encadré qui suit la

présentation des trois cas).

Page 163: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

163

Cas 1. (2 4 0b ac ), cas de deux racines réelles distinctes.

Dans ce cas, 2 4 0b ac et le polynôme en D se factorise comme suit :

1 2( )( ) 0D m D m (4.24)

Les deux racines réelles distinctes sont données par les formules habituelles :

2

1

2

2

4

2 2

4

2 2

b b acm

a a

b b acm

a a

(4.25)

La solution générale de l’ED (4.21) est alors donnée par :

1 2

1 2

m x m xy C e C e (4.26)

___________________________________________________________________________________________________________

Exemple 6. Solution de l’ED '' 6 ' 8 0y y y .

Solution

Polynôme en D : 2 6 8 ( 2)( 4) 0D D D D

Racines du polynôme en D : 2 0 2

4 0 4

D D

D D

Solution générale : 2 4

1 2

x xy C e C e

________________________________________________________________________

Cas 2 : (2 4 0b ac ), cas d’une seule racine réelle double.

Dans ce cas,2 4 0b ac : le polynôme en D se factorise alors comme suit :

2( )( ) ( ) 0D m D m D m (4.27)

La racine double m est alors donnée par

2

bm

a (4.28)

La solution générale de l’ED (4.21) est alors donnée par

1 2

mx mxy C e C xe (4.29)

____________________________________________________________________________________________________________

Page 164: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

164

Exemple 7. Solution de l’ED '' 6 ' 9 0y y y

Polynôme en D : 2 26 9 ( 3) 0D D D

Racine du polynôme en D : 2( 3) 0 3 (racine double)D D

Solution générale : 3 3

1 2

x xy C e C xe

________________________________________________________________________

Cas 3. Cas de deux racines complexes (2 4 0b ac ).

Dans ce cas, 2 4 0b ac et le polynôme en D associé à l’ED à résoudre se factorise

comme suit :

2 24 40

2 2 2 2

b b ac b b acD D

a a a a

(4.30)

Comme 2 4 0b ac , on peut exprimer les racines carrées en utilisant le nombre

imaginaire 1i dont le carré est 2 1i . En effet, l’utilisation de cette égalité

permet d’écrire la racine comme suit :

2 2 2 24 (4 ) (4 )b ac ac b i ac b i (4.31)

Dans ces conditions, l’ED se factorise comme suit :

2 24 40

2 2 2 2

b ac b b ac bD i D i

a a a a

(4.32)

La factorisation est de la forme

2

2( ( )) ( ( )) 0

4

2

b

aD i D i

ac b

a

(4.33)

La solution générale est alors donnée par :

1 2sin( ) cos( )x xy C e x C e x (4.34)

Remarque. Développant la factorisation du polynôme en D en (4.33), on trouve

2 2 2 2( ( ))( ( )) 2 0D i D i D D i

Page 165: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

165

Comme 2 1i , on peut réécrire le résultat ci-dessus comme suit :

2 2 2

2 2

2 0

( ) 0

D D

D

(4.35)

Les égalités en (4.35) sont utiles pour comprendre comment élaborer des ED linéaires et

homogènes à coefficients constants d’ordre 2 dont le polynôme en D admet des racines

complexes. Elles permettent aussi de construire des ED dont la solution est de la forme

1 2sin( ) cos( )x xy C e x C e x .

_____________________________________________________________________

Exemple 8. Solution de l’ED '' 6 ' 25 0y y y

Solution.

Polynôme en D : 2 6 25 ( 3 4 )( 3 4 ) 0D D D i D i

Racine du polynôme en D : 3

3 44

D i

Solution générale : 3 3

1 2sin(4 ) cos(4 )x xy C e x C e x

________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Exemple 9. Trouver une ED dont la solution est2 2

1 2cos(5 ) sin(5 )x xy C e x C e x .

Solution.

La solution y nous indique que 2 et 5 . Dans ces conditions, le polynôme

en D est (cf. 2.35) le suivant :

2 2 2 22( 2) ( 2) 5 4 29 0D D D

L’ED dont la solution est y ci-dessus est la suivante :

" 4 ' 29 0y y y .

________________________________________________________________________

Les démonstrations suivantes sont optionnelles. Elles ont pour but de justifier les résultats

formulés dans les trois cas présentés ci-dessus quant à la résolution des ED linéaires et

homogènes d’ordre 2 à coefficients constants de la forme

'' ' 0a y b y c y (4.36)

La MRO est utilisée pour effectuer les démonstrations.

Page 166: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

166

Démonstration dans le cas 1 : 2 4 0b ac

(deux racines réelles et distinctes)

Dans ce cas, nous avons 1 2

( )( ) 0D m D m y

Pour trouver y, il faut d’abord trouver v en résolvant l’ED obtenue en faisant la substitution

2( )D m y v

On doit résoudre l’ED suivante :

1 1( ) 0 ' 0D m v v m v

Il s’agit d’une ED linéaire d’ordre 1 avec 1

( ) et ( ) 0P x m Q x

La solution est alors donnée simplement par

1 1

1 1( ) 0

m x m xv x e dx K K e

Pour trouver y, il suffit de substituer v dans1

2 2 1( ) ou '

m x

KD m y v y m y e . On obtient alors

l’ED linéaire d’ordre 1 suivante (avec 1

2 1( ) et ( )

m xp x m q x K e ) :

1

2 1'

m xy m y K e

La solution de cette ED est obtenue avec la formule habituelle :

2

p dx p dx

y e qe dx K

= 2 1 2

1 2

m x m x m xe K e e dx K

1 2 1

2 21 1

2 2

1 2 1 2

( )m m x m x

m x m xK e K ey e K K e

m m m m

On peut réécrire la solution sous la forme suivante (avec1

1 2 2

1 2

etK

C C Km m

) :

1 2

1 2

m x m xy C e C e (4.37)

__________________________________________________________________________________________________________

Démonstration du cas 2 : 2 4 0b ac

(une racine réelle double)

Dans ce cas, nous avons l’ED suivante à résoudre : 2

( ) ( )( ) 0D m y D m D m y

On substitue ( )v D m y dans l’ED ci-dessus pour obtenir l’ED suivante : ( ) ' 0D m v v mv

La solution est simplement (on peut le démontrer en la substituant dans l’ED).

La substitution de v(x) dans ( )D m y v nous donne l’ED linéaire d’ordre 1 suivante en y(x) :

1'

mxy my C e

La solution de cette ED linéaire d’ordre 1 avec 1

( ) et ( )mx

P x m Q x C e : s’obtient simplement

avec la formule habituelle :

1 2

mx mxy C xe C e (4.38)

_______________________________________________________________________________________________________

1

mxv C e

Page 167: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

167

Démonstration du cas 3 :

(deux racines complexes)

Le polynôme en D associé à l’ED admet la factorisation suivante :

( ( )) ( ( )) 0D i D i (4.39)

Dans l’égalité (*) ci-dessus, les racines s’expriment en fonction de a, b et c selon la formule suivante :

2

2

24

2 2 4

2

b

aac bbi i

a a ac b

a

(4.40)

La démonstration relative à la forme de la solution est analogue à celle du cas 1 parce que les deux

racines sont distinctes en (4.39). Cependant, elles sont complexes : la solution est donnée par

1 2

1 2

1 2

( ) ( )

( )

i x i x

x i x x i x

x i x i x

y A e A e

y A e e A e e

y e A e A e

(4.41)

Pour obtenir la forme réelle de la solution générale telle que donnée en (4.34), il faut introduire les

identités d’Euler pour démontrer que la solution ci-dessus est équivalente à celle formulée en (4.34).

Rappel. La série de Taylor de u

e développée en u = 0 est donnée par

2 3 4 5 6

1 ...2! 3! 4! 5! 6!

u u u u u ue u (4.42)

Avec où 1u i x i ,2 3 2 4 2 2

1, , 1, etc.i i i i i i i i , on obtient l’égalité suivante :

(4.43)

Les parties réelle et imaginaire de cette série peuvent être séparées et interprétées. La partie réelle est la

série de Taylor de cos( )x développée autour de x0 = 0; la partie imaginaire est la série de Taylor de

sin( )x développée autour de x0 = 0 :

2 2 4 4 6 6 3 3 5 5 7 7

1 ... ...2! 4! 6! 3! 5! 7!

cos( ) sin( )

i x

i x

x x x x x xe i x

e x i x

(4.44)

En remplaçant pari x i x , on a (ce qui se démontre également comme ci-dessus) :

cos( ) sin( )i x

e x i x

(4.45)

24 0b ac

2 2 3 3 4 4 5 5 6 6

1 ...2! 3! 4! 5! 6!

i x x x x x xe i x i i

Page 168: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

168

Ce qui importe de noter à ce stade-ci, c’est que la combinaison 1 2

i x i xAe A e

produit la

combinaison1 2cos( ) sin( x)C x C .

Dans ces conditions, on peut remplacer la première par la deuxième en (4.41) :

1 2 1 2

1 2

( ) ( cos( ) sin( ))

cos( ) sin( )

x i x i x x

x x

y e A e A e e C x C x

C e x C e xy

On peut alors vérifier les résultats suivants pour la solution générale de '' ' 0ay by cy lorsque2

4 0b ac , c’est-à-dire lorsque les racines du polynôme en D sont complexes :

Premièrement, 1 2

cos( ) et sin( )x x

y e x y e x

sont toutes deux solutions

particulières de l’ED ;

Deuxièmement, on peut alors vérifier que la solution générale de l’ED lorsque les racines du

polynôme en D sont complexes est donnée par :

1 2sin( ) cos( )

x xy C e x C e x

(4.46)

Remarque. Considérons une ED linéaire et homogène d’ordre n à coefficients constants

et le polynôme en D qui lui est associé :

( ) ( 1)

1 2 1... ' 0n n

n na y a y a y a y

(4.47)

1

1 2 1... 0n n

n na D a D a D a

(4.48)

Le polynôme en D qui lui est associé admet n racines (réelles distinctes, multiple

ou complexes).

Dans tous les cas, la solution générale comportera n fonctions solutions

particulières 1 2, , ... ny y y linéairement indépendantes et distinctes dans leur

forme.

De plus, les règles reliant les racines du polynôme en D aux fonctions solutions

1 2, , ... ny y y sont les mêmes que dans le cas des ED d’ordre 2.

Ces n fonctions sont linéairement indépendantes car on peut montrer que

1 1 2 2 1 1... 0 ... 0n n nc y c y c y c c c (4.49)

La solution générale de l’ED est donnée par

1 1 2 2 ... n ny C y C y C y (4.50)

La calculatrice est utile pour trouver les racines du polynôme en D.

Page 169: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

169

Exemple 10. Résolution de l’ED ''' 9 '' 31 13 0y y y

Solution.

Utilisons la calculatrice (voir l’écran ci-dessous) pour factoriser le polynôme en D et

pour trouver ses racines.

Remarques sur les résultats de l’exemple ci-dessus produits par la calculatrice :

elle ne peut résoudre les ED d’ordre supérieur à 2;

elle ne peut factoriser le polynôme que dans les complexes, car il y a des

racines complexes. C’est la raison de l’utilisation de la procédure

« cFactor » plutôt que la procédure « factor ».

s’il y a des racines complexes, elle peut trouver les racines avec la

procédure « cSolve ». La procédure « solve » ne peut faire le travail dans ce

cas. D’ailleurs, il est suggéré de toujours utiliser « cSolve » dans le contexte

de la recherche des racines du polynôme en D même si les racines sont

réelles.

Le résultat de la factorisation montre qu’il y a une racine réelle 3D ainsi

que deux racines complexes conjuguées 3 2 ( 3, 2)D i . On en

déduit que la solution générale est donnée par

3 3 3

1 2 3sin(2 ) cos(2 )x x xy C e C e x C e x

________________________________________________________________________

Page 170: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

170

4.4 La méthode des coefficients indéterminés

Cette méthode permet de résoudre les ED linéaires et non homogènes à coefficients

constants d’ordre . Nous avons appris à résoudre les ED linéaires d’ordre 1. Nous

allons donc surtout considérer la résolution des ED d’ordre 2 parce que tel que mentionné

précédamment, les applications en sciences et en génie ne font que très rarement

intervenir des ED d’ordre supérieur à 2.

4.4.1 Forme des ED à résoudre :

2

'' ' ( )

ou

( ) ( )

a y b y c y f x

aD bD c y f x

(4.51)

____________________________________________________________________________________________________________

Remarque. La méthode s'applique notamment lorsque f(x) est constituées des fonctions

désignées ci-dessous ainsi que des combinaisons ou des produits finis de ces dernières :

les polynômes;

les fonctions exponentielles du type kxe ;

les fonctions sin( ) et cos( )kx kx .

Voir l’annexe 1 à la section 4.11 de ce chapitre pour les cas habituels.

Remarque importante. La méthode des coefficients indéterminés s'applique si les

dérivées successives de f(x) ne font pas apparaître à chaque fois une (des) nouvelle(s)

fonction(s). Dans le cas contraire, le candidat pour la détermination de la solution

particulière devrait comporter un nombre infini de termes différents : la méthode ne peut

donc pas s'appliquer. ____________________________________________________________________________________________________________

La méthode des coefficients indéterminés aborde la résolution des ED de la forme (4.51)

comme suit :

(1) La solution générale de l’ED sera donnée par

1 1 2 2c p py y y C y C y y (4.52)

(2) Avec cette méthode, il y aura deux parties distinctes à obtenir :

la solutionc

y de l’ED homogène associée ( '' ' 0a y b y c y ) qui comporte

deux constantes arbitraires et donnée par

1 1 2 2cy C y C y (4.53)

1n

Page 171: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

171

la solution particulière sans constante arbitraire yp dont la forme est déterminée

par celle de la fonction f(x) et, à l’occasion, par la forme de la solution yc comme

nous le verrons ci-dessous.

4.4.2 Principales étapes de la solution

Comme indiqué ci-dessus, la solution générale est constituée de deux parties, la solution

yc de l’ED homogène associée à l’ED à résoudre et la solution particulière yp. La solution

aura donc la forme suivante :

c py y y (4.54)

Étape 1. Il faut d’abord déterminer la solution complémentaire cy en résolvant l'ED

homogène associée (49) avec les résultats de la dernière section.

'' ' 0ay by cy (4.55)

Étape 2 : Il faut trouver la solution particulière yp à l'aide d'un "candidat" approprié

dont la forme est d’abord déterminée par f(x). L’annexe (4.1) à la section (4.11) présente

un tableau des cas habituellement traités avec cette technique de résolution. À cette étape,

les deux cas suivants peuvent se présenter.

Cas (1) : Aucune des fonctions de f(x) ou de celles apparaissant dans ses

dérivées successives ne figure dans la solution complémentaire cy .

Dans ces conditions, le candidat prend la forme suivante :

1 1 2 2( ) ( ) ... ( ) ... ( )p i i n ny A f x A f x A f x A f x (4.56)

Dans le candidat yp, les fonctions fi (x) sont les termes de ( )f x ainsi que tous

ceux, distincts, apparaissant dans ses dérivées successives. Les coefficients Ai sont

les coefficients indéterminés dont les valeurs numériques sont obtenues de

l’égalité résultant de la substitution du candidat dans l'ED (4.51) :

'' ' ( )p p pa y b y c y f x (4.57)

Cas (2) : Exceptions à la règle formulée au cas (1)

Il y a exception lorsqu’en déterminant le candidat yp comme dans le cas (1)

on retrouve une ou des fonctions de la solution complémentaire yc.

Il faut alors modifier le candidat comme suit : si la racine du polynôme en D qui

génère la fonction de yc identique à celle du candidat est d'ordre s (s = 1 ou 2 étant

donné la forme des ED à résoudre), alors il faut multiplier par sx (par x ou

2x

dans le cas des ED d’ordre 2) la fonction du candidat yp figurant dans yc ainsi que

Page 172: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

172

celles qui lui sont associées (s’il y a lieu). Il importe alors de s’assurer qu'aucune

fonction dans le candidat yp ne figure dans la solution complémentaire yc.

Lorsque le candidat approprié a été identifié, les valeurs numériques des

coefficients indéterminés qui y figurent sont obtenues en substituant ce dernier

dans l'ED à résoudre et en déterminant la valeur numérique des coefficients

indéterminés de façon à satisfaire l’ED, c’est-à-dire l’égalité formulée en (4.57) :

'' ' ( )p p pa y b y c y f x

On explicite ainsi l’expression de yp.

Étape 3 : Il faut formuler la solution générale de l'ED qui est donnée par c py y y .

Étape 4 : Il faut déterminer la solution particulière de l'ED s'il y a des conditions

initiales, c'est-à-dire calculer la valeur numérique des constantes arbitraires à l'aide des

conditions initiales.

Étape 5 : Il convient d’utiliser la calculatrice pour vérifier les résultats obtenus et

analyser la solution, notamment dans le cas des applications.

4.4.3 Exemples sur la méthode des coefficients indéterminés

________________________________________________________________________

Exemple 11. Considérons le cas de l’ED suivante :

2

12 '' 3 'y y y

x

Nous avons2

1( )f x

x .

Chacune de ses dérivées successives fait apparaître une nouvelle fonction : elles sont

données par :

3 4 5 2

1 2 1 2 3 1 2 3 4 ( 1)!, , , ... , ( 1) , ...n

n

n

x x x x

Dans ces conditions, le candidat comporterait une infinité de termes : on ne pourrait

déterminer la valeur de tous les coefficients indéterminés du candidat ce qui implique

qu’on ne saurait expliciter la solution particulière yp.

On aurait un problème similaire avec les fonctions qui suivent (souvent définies par

un quotient) car chacune des dérivées introduit une nouvelle fonction :

sec( ), ln( ), tan( ), , , etc.( )

ax

n

e aax ax ax

x x b

___________________________________________________________________________________________________________

Page 173: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

173

Exemple 12. Sur le cas (1). Solution générale de l’ED 2'' 5 ' 6 1y y y x

Solution

1) La solution générale est c py y y

2) Détermination de la solution complémentaire cy de l’ED homogène associée

2'' 5 ' 6 0 ( 5 6) 0

( 2)( 3) 0

y y y D D y

D D y

Polynôme en D : 2

( 2)( 3) 03

DD D

D

2 3

1 2

x x

cy C e C e

La solution cy de l’ED homogène dites « complémentaire » comporte les deux

constantes arbitraires de la solution générale de l’ED (ordre 2).

3) Détermination de py

2( ) 1 '( ) 2 ''( ) 2 '''( ) 0f x x f x x f x f x

Le candidat doit comporter les termes2 , et 1x x . Aucun de ces termes ne figure

dans cy (cas (1)). En associant un coefficient indéterminé à chacun des termes, on

a le candidat yp suivant : 2

py Ax Bx C

Ses dérivées première et seconde sont données par :

' 2 '' 2p p

y Ax B y A

La substitution du candidat et ses dérivées dans l’ED produit l’égalité suivante :

2 2

2 2

2 5(2 ) 6( ) 1

(6 ) (10 6 ) (2 5 6 ) (1) (0) (1)1

A Ax B Ax Bx C x

A x A B x A B C x x

Pour que l’égalité soit valide, il faut que

2

1

66 15 1 5 19

10 6 018 6 18 108

2 5 6 119

108

calculatrice

p

A

A

A B B y x x

A B C

C

Page 174: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

174

4) La solution générale est donnée par

2 3 2

1 2

1 5 19

6 18 108

x x

c py y y C e C e x x

On peut vérifier cette réponse avec la calculatrice.

________________________________________________________________________

Exemple 13. Sur le cas (1). Résolution de l’ED 4'' 5 ' 6 2 xy y y e

1) La solution générale est c py y y .

2) La solution complémentaire cy de l’ED homogène associée ( '' 5 ' 6 0y y y )

est la même que dans l’exemple précédent :

2 3

1 2

x x

cy C e C e

3) La détermination de la solution particulière py

Dans le cas de cette ED, on a 4( ) 2 xf x e dont les dérivées successives ne génère

aucune nouvelle fonction. En effet :

4 4 4( ) 2 '( ) 8 ''( ) 32 ...x x xf x e f x e f x e

Dans ces conditions, le candidat est4x

py Ae

Pour trouver la valeur numérique du coefficient indéterminé A, on substitue le

candidat et ses dérivées (première et seconde) dans l’ED :

4

4

4

4 4 4 4

' 4

'' 16

16 5( 4 ) 6 2

x

x

x

x x x x

y Aey Ae

y Ae

Ae Ae Ae e

De cette égalité, on trouve

4 4

4

2 2 1x x

x

p

Ae e A

y e

4) La solution générale de cette ED est donnée par

2 3 4

1 2

x x x

c py y y C e C e e

__________________________________________________________________________________________________________

Page 175: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

175

Exemple 14. Sur le cas (1). Résolution de l’ED

2 4(0) 2

'' 5 ' 6 5 avec'(0) 1

xy

y y y x ey

Solution

1) La solution générale est donnée par

2) La solution complémentaire est (voir l’exemple précédent) :

2 3

1 2

x x

cy C e C e

3) La détermination de la solution particulière .

Dans ce cas, on a2 4( ) 5 xf x x e . Examinons ses dérivées (les termes soulignés

sont ceux de f(x) et les nouveaux apparaissant dans les dérivées :

2 4

4 2 4

4 4 4 2 4

( ) 5

'( ) 10 20

''( ) 10 40 40 80

x

x x

x x x x

f x x e

f x x e x e

f x e xe xe x e

Il est inutile de continuer à dériver, car (vous pouvez le vérifier) aucune autre

fonction que 4 4 2 4, etx x xe xe x e

n’apparaîtra. Comme aucune de ces fonctions

ne figure dans cy , le candidat py sera alors donné par :

2 4 4 4x x x

py Ax e Bxe Ce

On peut déterminer à la main la valeur de chacun des coefficients indéterminés en

substituant le candidat dans l’ED. Utilisons la calculatrice pour obtenir la solution

générale et en déduire la valeur des coefficients :

c py y y

py

Page 176: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

176

On peut déduire du premier résultat de la calculatrice que

2 4 4 4

5 15 35, et

2 2 4

5 15 35

2 2 4

x x x

p

A B C

y x e x e e

4) La solution générale de cette ED est

2 3 2 4 4 4

1 2

5 15 35

2 2 4

x x x x x

c py y y C e C e x e xe e

5) La solution particulière est obtenue en exigeant que la solution générale

rencontre les exigences des deux CI. Les expressions de la solution y et de sa

dérivée 'y sont les suivantes :

2 3 2 4 4 4

1 2

2 3 4 2 4 4 4 4

1 2

5 15 35

2 2 4

15' 2 3 5 10 30 35

2

x x x x x

x x x x x x x

y C e C e x e x e e

y C e C e xe x e e x e e

Avec les conditions initiales, on détermine 1 2etC C et par suite l’expression de la

solution particulière :

1 21

21 2

35252

(0) 2 44

'(0) 1 15131 2 3 35

2

C Cy C

yCC C

2 3 2 4 4 425 5 15 3513

4 2 2 4

x x x x xy e e x e xe e

Le deuxième calcul effectué avec la calculatrice (page précédente) confirme les

calculs effectués ci-dessus.

Les graphes de la solution complémentaire cy , la solution particulière py et de la

solution particulière associée aux conditions initiales c py y y sont représentés

dans l’écran ci-dessous.

Page 177: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

177

_______________________________________________________________________

4.4.4 Quelques exemples sur le cas (2) (cas d’exceptions à la règle du cas (1))

Dans les exemples qui suivent, nous allons développer la solution jusqu’à la

détermination du candidat pour la détermination de la solution particulière à l’aide de la

méthode des coefficients indéterminés. Nous utiliserons la solution donnée par la

calculatrice pour déterminer la valeur numérique des coefficients indéterminés. Les

étapes sont les mêmes que dans les exemples précédents.

____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 15. Sur le cas (2), avec s = 1. Résolution de l’ED 2'' 6 ' 8 5 xy y y xe

Solution

1) La solution générale est

2) La détermination de la solution complémentaire cy . Le polynôme en D pour

déterminer la solution de l’ED homogène est le suivant :

2'' 6 ' 8 0 6 8 ( 2)( 4) 0y y y D D D D

Ses racines sont 2 et 4D D , réelles et distinctes. La solution cy de

l’ED homogène est donc

2 4

1 2

x x

cy C e C e

3) Détermination du candidat pour la solution particulière py .

Dans ce cas, on a 2( ) 5 xf x xe . Avec ses dérivées première et seconde, (inutile

de continuer à dériver), seuls les termes de l’accolade à droite apparaissent :

2

2

2 2

2

2 2 2

( ) 5

'( ) 5 10

''( ) 10 10 20

x

x

x x

x

x x x

f x x ex e

f x e x ee

f x e e xe

c py y y

cy

Page 178: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

178

Dans ces conditions, le candidat est :

2 2x x

py Axe Be

On note que le terme2xe

du candidat figure dans la solution de l’ED

homogène associée à la racine simple D = 2 (cas 2). Il faut alors multiplier ce

terme par x ainsi que celui qui lui est associé, c’est-à-dire 2xAxe ( 2xe apparait

dans la dérivation du terme 2 xxe ). Le bon candidat à utiliser aura alors la forme

suivante : 2 2 2x x

py Ax e Bxe

4) La solution générale de l’ED obtenue à l’aide de la calculatrice confirme le choix

du candidat :

2 4 2 2 2

1 2

5 / 45 5

5 / 44 4

x x x x

c p

Ay y y C e C e x e xe

B

__________________________________________________________________________________________________________

Exemple 16. Sur le cas 2, avec s = 1. Résolution de l’ED

'' 4 3 2sin(2 )y y x x

Solution

1) La solution générale est

2) La détermination de la solution cy de l’ED homogène associée.

Dans ce cas, le polynôme en D pour déterminer la solution de l’ED homogène est

2 4 ( (0 2 )( (0 2 ) 0D D i D i

Les racines du polynôme sont 0 2i . La solution de l’ED homogène est

1 2sin(2 ) cos(2 )cy C x C x

3) La détermination du candidat pour la solution particulière .

Nous avons ( ) 3 2sin(2 )f x x x . Il est préférable de séparer les deux termes

pour la détermination du candidat : cela facilite l’identification des termes

« concernés » lorsque le cas (2) s’applique. Voici les termes qui doivent figurer

dans :

1

1

( ) 3(1)

'( ) 3 1

f x x xAx B

f x

2

2

2

( ) 2sin(2 ) sin(2 )

'( ) 4cos(2 ) cos(2 ) sin(2 ) cos(2 )

''( ) 8sin(2 x) sin(2 x) déjà obtenu

f x x x

f x x x C x D x

f x

c py y y

cy

py

py

Page 179: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

179

Le candidat devrait alors être le suivant :

sin(2 ) cos(2 )py Ax B C x D x

Cependant, il faut noter que sin(2 ) et cos(2 )x x sont dans yc (cas 2), la solution

de l’ED homogène associée à deux racines simples (les racines complexes sont

distinctes, donc nécessairement simples : alors s = 1). Il faut donc multiplier les

termes soulignés dans le candidat ci-dessus par x (ce sont les seuls qui figurent

dans la solution yc et qui sont concernés dans ce cas-ci). Le bon candidat à utiliser

aura alors la forme suivante :

sin(2 ) cos(2 )py Ax B Cx x Dx x

4) La solution générale de l’ED obtenue à l’aide de celle de la calculatrice confirme

le choix du candidat (vérifiez-le) :

1 2

3 1sin(2 ) cos(2 ) cos(2 )

4 2c py y y C x C x x x x

On note que les valeurs numériques des coefficients indéterminés sont

3 1, 0, 0 et

4 2A B C D .

________________________________________________________________________

Exemple 17. Sur le cas 2, s = 1. Résolution de l’ED

'' 4 ' 3 2sin(2 )y y x x

Solution

1) La solution générale est

2) La détermination de la solution de l’ED homogène associée.

Dans ce cas, le polynôme en D pour déterminer la solution de l’ED homogène est

2'' 4 ' 0 4 ( 4) 0y y D D D D

Les racines du polynôme sont 0 et 4D D . La solution de l’ED

homogène s’obtient comme suit :

0

4

1 24

0 1(1)

4

x

x

cx

D ey C C e

D e

3) La détermination du candidat pour la solution particulière

Nous avons . Séparons les deux termes pour la détermination

du candidat de manière à faciliter l’identification des termes « concernés » lorsque

le cas (2) s’applique.

c py y y

cy

cy

py

( ) 3 2sin(2 )f x x x

Page 180: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

180

Voici les termes qui doivent figurer dans py :

1

1

2

2

2 2

( ) 3(1)

'( ) 3 1

( ) 2sin(2 ) sin(2 )

'( ) 4cos(2 ) cos(2 ) sin(2 ) cos(2 )

''( ) 8sin(2 x) sin(2 x) dans ( )

f x x xAx B

f x

f x x x

f x x x C x D x

f x f x

Le candidat devrait être le suivant : (1) sin(2 ) cos(2 )py Ax B C x D x

Cependant, la fonction constante (1) figure dans cy (cas 2), associée à la

racine simple D = 0 (dans ce cas, s = 1). Il faut alors multiplier le terme souligné

dans le candidat ci-dessus par x ainsi que celui qui est aussi « concerné », soit le

terme Ax (qui génère le terme constant via la dérivée de 1( ) 3f x x ). Le bon

candidat à utiliser aura alors la forme suivante :

2 sin(2 ) cos(2 )py Ax Bx C x D x

4) La solution générale de l’ED obtenue avec la calculatrice (voir ci-

dessous) est la suivante (celle que l’on trouverait « à la main ») :

4 2

1 2

3 3 1 1sin(2 ) cos(2 )

8 16 10 5

xy C C e x x x x

Par comparaison avec le candidat, on déduit la valeur des coefficients

indéterminés :

3 3 1 1, , et

8 16 10 5A B C D

On remarque la constante numérique 3/64 dans la réponse de la calculatrice qui ne

figure pas dans la réponse obtenue en (4) ci-dessus. La présence de cette constante

est due à la procédure utilisée par la calculatrice (la variation des paramètres).

c py y y

Page 181: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

181

Pour concilier les deux réponses, il suffit de réécrire celle de la calculatrice en

regroupant les constantes :

4 23 1 1 3 39 10 cos(2 ) sin(2 )

64 5 10 8 16

xy c e c x x x x

24 2

1 2

1

93 3 1 1

sin(2 ) cos(2 )38 16 10 510

64

x

c C

y C C e x x x xc C

Si c10 est arbitraire, il en est de même pour (c10 + 3/64), ce qui justifie le

regroupement des constantes.

________________________________________________________________________

Exemple 18. Sur le cas (2), s = 2. Résolution de l’ED

4'' 8 ' 16 2 3 xy y y x e

Solution

1) La solution générale est

2) La détermination de la solutionc

y . Dans ce cas, le polynôme en D pour

déterminer la solution de l’ED homogène est obtenue comme suit :

2 2

'' 8 ' 16 0

8 16 ( 4) 0

y y y

D D D

On a une racine réelle double 4D . La solution est donnée par :

4 4

1 2

x x

cy C e C xe

3) La détermination de la solution particulière

4

1 2( ) 3 3 ( ) ( )xf x x e f x f x

11 1

4 4 4

22

( ) 3 '( ) 3 ''( ) 0

( ) 3 '( ) 12x x x

f x x f x f x Ax B

f x e f x e Ce

4x

py Ax B Ce

Le terme 4xe

est problématique, car il figure également dans . Si on multiplie

ce terme par x, on obtient4xxe

qui figure également dans . Il faut donc

multiplier le terme 4xe

par 2x (puisque s = 2) pour obtenir

2 4xx equi ne figure

pas dans . Le candidat pour déterminer est donc le suivant :

2 4x

py Ax B Cx e

c py y y

cy

py

cy

cy

cy py

Page 182: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

182

4) La solution générale obtenue à l’aide de la calculatrice est présentée

dans l’écran ci-dessous.

1 4 4 2 4

1 2

2

12 1 1 3

11 8 16 2

x x xc C

y C e C xe x x ec C

Alors, les valeurs numériques des coefficients indéterminés dansp

y sont :

1 1 3, et

8 16 2A B C

______________________________________________________________________________________________________

4.4.5 Remarques sur les constantes arbitraires

Supposons que 1 2 3, , , ...C C C et 1 2 3, ,K K K … sont des constantes arbitraires et que a,

b, c … sont des constantes numériques. Alors, les règles suivantes (et d’autres)

s’appliquent :

1 2C C peut être remplacé par une seule constante arbitraire C ;

Les produits 1 2 1 3 2 3, , ...C C C C C C peuvent être remplacée par les constantes

arbitraires 1 2 3, ,K K K … respectivement ;

1 2 3, , , ...C a C b C c peuvent être remplacée par les constantes arbitraires

1 2 3, ,K K K … respectivement ;

1 2 3, , , ...aC bC cC peuvent être remplacées respectivement par 1 2 3, ,K K K … ;

2

1

CC e peut être remplacé par une seule constante arbitraire C ;

1 2C Ce

peut être remplacé par une seule constante arbitraire C ;

En pratique, ces règles visent à réduire les expressions qui font intervenir plus d’une

constantes arbitraires ou encore une constante arbitraire et une constante numérique

lorsque l’expression est réductible sans perte d’information.

c py y y

Page 183: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

183

4.5 La méthode de variation des paramètres (MVP)

La méthode de variation des paramètres (MVP) permet de déterminer assez simplement

la solution générale des ED linéaires d'ordre n lorsque la solution complémentaire cy est

connue. Dans le cas des ED linéaires à coefficients constants d’ordre n, la solution

complémentaire est facile à obtenir (section 3), ce qui simplifie grandement l’utilisation

de la méthode. Ce n’est pas le cas des ED linéaires à coefficients non constants,

notamment parce qu’il n’est généralement pas simple de résoudre l’ED homogène

associée, étape obligée de l’utilisation de la MVP.

Forme des ED à résoudre

Dans ce qui suit, nous allons considérer les ED linéaires à coefficients constants

d'ordre 2, c’est-à-dire les ED de la forme suivante :

(4.58)

La MVP peut également être utilisée pour résoudre des ED linéaires à coefficients

constants d’ordre supérieur à 2. Étant donné la quasi-absence de ces dernières dans

les applications, nous allons ne considérer que les ED de la forme (4.58) ci-dessus.

Dans le contexte de ce cours, l’intérêt particulier de la MVP développée par le

mathématicien Lagrange est de résoudre certaines ED qui ne peuvent être résolue

avec la méthode des coefficients indéterminés.

Principales étapes de la résolution

a) Si 1a en (4.58), il faut diviser par a de part et d’autre de l’égalité pour mettre

l’ED sous la forme suivante :

'' ' ( )y py qy F x (4.59)

Dans cette égalité, on a( )

, et ( )b c f x

p q F xa a a

.

b) Détermination de la solution complémentaire ( cy ) de l’ED homogène associée à

l’ED à résoudre qui est de la forme

1 1 2 2cy C y C y (4.60)

c) Détermination de la solution particulière py qui est de la forme

1 1 2 2py L y L y (4.61)

'' ' ( )a y b y c y f x

Page 184: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

184

Les fonctions1 2

etL L dans (4.61) doivent satisfaire le système d'équations

suivant:

1 1 2 2

1 1 2 2

' '

' '

0

' ' ( )

L y L y

L y L y F x

(4.62)

Pour ce qui suit, définissons le Wronskien W associé aux deux solutions

distinctes 1 2ety y de l’ED homogène :

2 11 2

dy dyW y y

dx dx (4.63)

Cette substitution sera utile pour simplifier les expressions utilisées pour la

détermination de1 2

etL L .

Pour obtenir les expressions de L1 et L2, on détermine d'abord les expressions de

leur dérivée respective en résolvant le système d’équations en (4.62) et l’on

intègre les expressions obtenues. Utilisant l’expression de W en (4.63), on

obtient les expressions suivantes :

2211

1 12 2

'

'

( )( )

( ) ( )

y F xy F x L dxLWW

y F x y F xL L dx

W W

(4.64)

On formule alors l'expression de la solution particulière 1 1 2 2py L y L y .

Remarque : En (4.64), nous avons choisi de ne pas introduire de constante

d'intégration dans les intégrales à droite, de manière à obtenir la partie

« solution particulière » yp de la solution sans constante arbitraire.

d) Formulation de la solution générale :

1 1 2 2 1 1 2 2c py y y C y C y L y L y (4.65)

e) Obtenir la solution particulière en déterminant la valeur numérique de chacune

des constantes arbitraires s'il y a des conditions initiales.

________________________________________________________________________

Exemple 19. Résolution de l’ED suivante avec la méthode de variations des paramètres.

4 2(0) 0

3 '' 12 ' 12 9 avec'(0) 1

xy

y y y x ey

Page 185: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

185

Solution

a) Il faut mettre l’ED sous la forme

Il faut donc diviser l’ED par 3. On obtient l’ED qui suit :

4 2'' 4 ' 4 3 xy y y x e

b) Il faut trouver , la solution de l’ED homogène associée.

Dans ce cas, le polynôme en D, ses racines et sont donnés par

2 2

1 22

'' 4 ' 4 02 (double)

4 4 0

x x

c

y y yD y C e C xe

D D

Les fonctions 1 2ety y sont soulignées (l’ordre n’a pas d’importance).

Pour l’étape suivante, il faut disposer des dérivées de ces fonctions :

2211

2 2 22 2

'

'

2

2

xx

x x x

y ey e

y xe y e xe

c) Il faut trouver la solution 1 1 2 2py L y L y

Dans le cas de l’ED à résoudre : 2 2

1 2

x x

py L e L xe .

Dans , les expressions de 1 2etL L sont solutions du système d’équations

2 2

1 1 2 2 1 2

2 2 4 2

1 1 2 2 1 2

' '

' ' ' '

' ' ' '

0 0 (1)

( ) 2 (1 2 ) 3 (2)

x x

x x x

L y L y L e L xe

L y L y F x L e L x e x e

Pour résoudre le système d’équations à droite ci-dessus, on divise (1) et (2) par 2xe

pour obtenir le système suivant :

*

1 2

4 *

1 2

' '

' '

0 (1 )

2 (1 2 ) 3 (2 )

L xL

L x L x

Si l’on multiplie l’équation (1*) par 2 et qu’on ajoute le résultat à l’équation (2

*),

on obtient :

4 4 5

2 2

' 33 3

5L x L x dx x

Utilisant ce résultat et l’équation (1*), on obtient

'' ' ( )y py qy F x

cy

cy

py

Page 186: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

186

5 5 6

1 2 1

' ' 13 ( 3 )

2L x L x L x dx x

La solution particulière est alors donnée par

2 2 6 2 5 2

1 2

6 2

1 3

2 5

1

10

x x x x

p

x

p

y L e L x e x e x x e

y x e

d) Il faut formuler la solution générale : elle est donnée par c py y y .

2 2 6 2

1 2

1

10

x x xy C e C xe x e

e) Il faut déterminer la solution particulière associée aux CI.

2 2 6 2

1 2

2 2 2 5 2 6 2

1 2 2

1

10

6 2' 2

10 10

x x x

x x x x x

y C e C xe x e

y C e C e C xe x e x e

1 1

1 2 2

0 0(0) 0

2 1 1'(0) 1

C Cy

C C Cy

La solution particulière de l’ED obtenue avec les conditions initiales est alors

donnée par

2 6 21

10

x xy xe x e .

Remarque. Si nous utilisons les formules en (64) avec le Wronskien W, on trouve

les fonctions 1 2etL L et par suite la solution particulière . En effet :

22

11

2 2 2

22

' 2

' 2

xx

x x x

y ey e

y xe y e xe

4

1 22 1' ' xW y y y y e

2 4 25 62

1 14

2 4 2541

22 4

'

'

( ) 3 13

2

3( ) 33

5

x x

x

x x

x

y F x xe x eL x L x

W e

y F x e x eL xL x

W e

py

Page 187: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

187

Les résultats sont les mêmes qu’à l’étape (c), ce qui produira par suite la même

solution particulière. Il est relativement simple de programmer la calculatrice pour

trouver la solution particulière lorsque est connue (et par conséquent 1 2ety y ). ____________________________________________________________________________________________________________

4.5.1 La MVP avec la calculatrice

Pour programmer la calculatrice de manière à obtenir la solution particulière, il faut

disposer des solutions des fonctions 1 2ety y qui sont solutions de l’ED homogène

associée à l’ED à résoudre. Il faut également disposer de la fonction F(x), celle qui est

précisément associée à l’ED à résoudre sous la forme '' ' ( )y py qy F x .

Pour obtenir la solution py , il faut programmer les deux fonctions suivantes :

la fonction Wronskien telle que définie en (63) :

2 11 2

dy dyW y y

dx dx (4.66)

la fonction solution py comme suit :

2 11 2

( ) ( )p

y F x y F xy dx y dx y

W W

(4.67)

L’écran qui suit illustre ce que cela donne dans le cas de l’exemple ci-dessus. Les

fonctions programmées sont données par 1 2 1 2( , ) et ( , , )w y y solyp y y f . Rappelons que la

calculatrice n’utilise pas de lettre majuscule.

L’écran présente également la solution générale de l’ED suivante pour illustrer et vérifier

le bon fonctionnement des fonctions programmées.

4 2'' 4 ' 4 3 xy y y x e

Pour utiliser les fonctions programmées, il faut d’abord résoudre l’ED homogène

associée et identifier les deux fonctions solutions1 2

ety y .

cy

Page 188: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

188

On note que la solution particulière yp obtenue avec la procédure « solyp » coïncide avec

celle obtenue de la procédure « desolve ». Dans les deux cas, on obtient

62

10

xp

xy e

____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 20. Résolution de l’ED 2'' 8 ' 12 5 xy y y xe avec la même approche

La solution peut s’écrire comme suit (la constante c26 +5/64 est arbitraire) :

1

2

2 6 2 2 2

1 2

526

64

25

5 5

8 16

x x x x

c C

c C

y C e C e x e xe

_______________________________________________________________________

Page 189: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

189

4.6 Exercices sur la « méthode de réduction de l’ordre » (MRO)

Exercice 1.

Résolvez chacune des ED qui suivent avec la MRO. S’il y a des CI, déterminez la

solution particulière.

a) 4'' 5 ' 6 3 , (0) 2 '(0) 1xy y y e y et y

b) '' 4 1y y x

c) 4 '' ' 1y y x

d) '' 4 ' 1y y x

e) 4 '' 1y y x

f) 2'' 7 ' 6 2 , (0) 4 '(0) 3tx x x e x et x

g) 2'' 6 ' 8 2 , (0) 1 '(0) 2ty y y e y et y

h) 22 '' 3 ' 2 , (0) 1 '(0) 2rz z z e y et y

i) 56 '' 7 ' 4 , (0) 0 '(0) 2xy y y e y et y

j) 3'' 6 ' 9 3 , (0) 0 '(0) 2xy y y xe y et y

k) 3'' 6 ' 9 3 , (0) 0 '(0) 2xy y y xe y et y

l) 3

3'' 6 ' 9

xey y y

x

m) 2'' 6 ' 9 3 1, (0) 2 '(0) 0y y y x y et y

n) '' 6 ' 9 2sin(3 ), (0) 0 '(0) 2y y y x y et y

o) 2

0'' cos( ), (0) '(0) 0A t

p) '' 4 4cos(2 ), (0) '(0) 0t

q) 2'' ' ( 1)4

tx

x x t e

Exercice 2.

Résolvez les ED de l’exercice 1 avec la procédure « desolve » de la calculatrice et vérifier

que vous pouvez concilier les réponses de la calculatrice avec les réponses à l’exercice

(1) ci-dessous. Faites tracer le graphe de la solution dans une fenêtre appropriée lorsqu’il

y a des conditions initiales.

Exercice 3.

Déterminez l’expression de f(x) dans chacun des cas suivants.

a) La solution générale de l’ED 2 '' 3 ' ( )y y y f x est donnée par

221 2 4

x

x x xy C e C e x e xe

Page 190: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

190

b) La solution générale de l’ED 2 '' 12 ' 10 ( )y y y g x est donnée par

5

1 2

72 6cos(2 ) sin(2 )

145 145

x xy C e C e x x

c) Montrez que vous pouvez trouver f(x) et g(x) en utilisant seulement la solution

particulière en (a) et en (b) respectivement.

4.6.1 Réponses aux exercices de la section 4.6

Exercice 1

a) 2 3 413 3( ) 6

2 4

x x xy x e e e

b) 2 2

1 2

1( )

4 4

x x xy x C e C e

c) 2

41 2( ) 5

2

xx

y x C C e x

d) 2

4

1 2

5( )

8 16

x x xy x C C e

e) 2 21 2( ) 1

x x

y x C e C e x

f) 6 223 1 1( )

5 10 2

t t tx t e e e

g) 2 4 23 1( )

2 2

t t ty t e e te

h) 2210 2

( ) 53 3

r

r rz r e e e

i) 56396 35 2

( )155 15 93

x

x xy x e e e

j) 3 3 31( ) 2

2

x xy x xe x e

k) 3 325 1 1( )

12 36 12 36

x xx xy x e e

l) 3 3 3

1 2

1( )

2

x x xy x C e C xe ex

m) 2

349 5 4 1( )

3 3 3 9 3

xx x xy x e

n) 35 1 cos(3 )( )

2 6 6

xx xy x e

o) 0 0 0

2 2 2( ) cos( )

4 4 2

mt mtA A At e e mt

m m m

p) ( ) sin(2 )4

tt t

q) 3 2

2 2 21 2( )

6 2

t t tt t

x t C e C t e e

Exercice 2.

Vous pouvez dans chaque cas vérifier vos réponses avec celles de la calculatrice.

Exercice 3

a) ( ) 2 xf x xe

b) ( ) 12sin(2 )g x x

Page 191: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

191

4.7 Exercices sur la résolution des ED homogènes à coefficients constants

Exercice 1.

Déterminez « à la main » la solution générale et la solution particulière (s’il y a des

conditions initiales) de chacune des ED linéaires et homogène à coefficients constants

d’ordre 2 ci-dessous. Dans chaque cas, identifiez le type de racine(s) du polynôme en D

(2 racines réelles distinctes, une racine double ou deux racines complexes). Utilisez la

calculatrice pour vérifier vos réponses. Pour les fins du choix des variables

indépendantes, les solutions sont de la forme y(x), x(t), ( )t , et z(r).

a) " 7 ' 6 0, (0) 0 et '(0) 1y y y y y

b) 6 " 7 ' 0 , (0) 0, '(0) 1y y y y y

c) 6 " 7 ' 0y y

d) " 6 0, (0) 0 et '(0) 1

e) 5 " 13 0 , (0) 0, '(0) 4z z z z

f) " ' 0y y y

g) 23 '' 0x x

h) " 10 ' 41 0 , (0) 1, '(0) 2x x x x x

i) 5 " 13 0 , (0) 0, '(0) 4z z z z

j) 1

3 '' ' 7 02

y y y

k) 5 '' 10 ' 23 0y y y

Exercice 2. Déterminez la valeur numérique des paramètres inconnus dans les ED

suivantes selon la solution proposée.

a) 2 4

'' 12 ' 16 0 avec (0) et '(0)

5 2x x

ay y y y k y l

y e e

b) 6 6

'' 12 ' 0 avec (0) et '(0)

2 sin(4 ) 5 cos(4 )x x

y y cy y k y l

y e x e x

c) 2 2

1 2

3 '' ' 12 0x x

y by y

y C e C xe

d) 5 5

1 2

3 '' ' 0

sin(4 ) cos(4 )x x

y by cy

y C e x C e x

e) 2

'' ' 0 avec (0) et '(0)

2 sin4

x

y by cy y k y l

xy e

Page 192: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

192

Exercice 3.

a) Soit m, un entier. Utilisez la calculatrice pour résoudre l’ED suivante :

2'' 2 ' 0y my m y

b) Dans les mêmes conditions, utilisez la calculatrice pour résoudre l’ED suivante :

2 '' 2 ' 0m y my y

c) Comparez la réponse à l’ED en (a) avec celle obtenue en (b).

d) Comparez les solutions des deux ED suivantes : '' 6 ' 9 0

9 '' 6 ' 0

y y y

y y y

Exercice 4

a) Montrez que vous pouvez déduire la solution générale de l’ED '' ' 0cy by y

de celle de l’ED '' ' 0y by cy .

b) À l’aide de la calculatrice, comparer les solutions générales des ED suivantes :

2 '' 5 ' 3 0

3 '' 5 ' 2 0

y y y

y y y

Aide. Toutes les ED de la forme " ' 0ay by cy peuvent également s’écrire

sous la forme

" ' 0b c

y y ya a

On peut utiliser le résultat obtenu en (a) pour montrer que la solution générale de

" ' 0cy by ay se déduit de celle de l’ED " ' 0ay by cy .

Exercices 5

Trouvez une ED pour chacune des solutions générales y(x).

a) 3 4

1 1

x xy C e C e

b) 551 1

x

xy C e C e

c) 5 5

1 1cos(6 ) sin(6 )x xy C e x C e x

d) 3 3

1 1

x xy C e C xe

e) 6 61 1

x x

y C e C xe

f) 2 21 1cos sin

4 4

x xx x

y C e C e

Page 193: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

193

4.7.1 Réponses aux exercices de la section 4.7

Exercice 1

Vous pouvez facilement vérifier vos réponses avec la calculatrice.

Exercice 2

a) a = 2, k = 3 et 2l

b) c = 52, k = 5 et 24l

c) b = 12

d) b = 30 et c = 123

e) b = 1, c = 5/16, k = 0 et l = 1/2

Exercices 3

a) 1 1

mx mxy C e C xe

b) 1 1

x x

m my C e C xe

c) Comparer les exposants …

Exercice 4

a) Si r est une racine du polynôme en D de l’ED '' ' 0y by cy , alors 1/r est

racine du polynôme en D associé à l’ED '' ' 0cy by y .

b) Même conclusion qu’en (a).

Exercices 5

a) '' ' 12 0y y y

b) 26

'' ' 0 ou 5 '' 26 ' 5 05

y y y y y y

c) '' 10 ' 61 0y y y

d) '' 6 ' 9 0y y y

e) 1 1

'' 0 ou 36 '' 12 ' 03 36

y y y y y y

f) 16 '' 16 ' 5 0y y y

Page 194: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

194

4.8 Exercices sur la méthode des coefficients indéterminés

Exercice 1. Soit l’ED " ' ( )ay by cy f x déterminez si, oui ou non, les ED qui

suivent peuvent se résoudre avec la méthode des coefficients indéterminés. Justifiez.

a) ( ) ln( 1)f x x

b) ( ) tan(2 )f x x

c) 2( ) 3sin (2 )f x x

d) 2

( ) 2 xf x e

e) 2

3( )

xef x

x

f) 2( ) ( 1)cos (2 )f x x x

Exercice 2. Pour chacune des ED qui suivent, trouvez la solution complémentaire cy et

déterminez le candidat à utiliser pour trouver la solution particulière py .

a) '' 3 xy y xe

b) '' 3 xy y xe

c) 3 '' 2 ' 3 4y y x

d) 2 28 '' 6 ' 3 1 4x

y y y x e

e) 42 " 8y 3 2sin(2 )xy e x

f) 2 2'' 4 ' 4 3 x xy y y xe e

g) 3 '' 27 6 cos(3 )y y x x

h) 3 412 '' ' y 3 2x x

y y e e

Exercice 3. Résolvez les ED de l’exercice 1 de la section (4.6) à l’aide de la méthode

des coefficients indéterminés. Trouvez la solution particulière s’il y a des conditions

initiales. Si la méthode ne peut s’appliquer, justifiez.

Exercice 4. Complétez la résolution des ED de l’exercice 2 en explicitant le candidat

associé à la solution particulière py .

4.8.1 Réponse aux exercices de la section 4.8

Exercices 1.

a) Non b) Non c) Oui d) Non e) Non f) Oui

Exercice 2.

a) 1 2sin( ) cos( )

Candidat

c

x x

p

y C x C x

y Axe Be

b) 1 2

2Candidat

x x

c

x x

p

y C e C e

y Ax e Bxe

c)

2

31 2

2Candidat

x

c

p

y C C e

y Ax Bx

Page 195: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

195

d) 2 4

1 2

2 2Candidat

x x

c

x

p

y C e C e

y Ax Bx C Dxe

e) 1 2

4

sin(2 ) cos(2 )

Candidat sin(2 ) cos(2 )

c

x

p

y C x C x

y Ae Bx x Cx x

f)

2 2

1 2

3 2 2 2 2Candidat

x x

c

x x x

p

y C e C xe

y Ax e Bx e Ce

g) 1 2

2 2

sin(3 ) cos(3 )

Candidat sin(3 ) cos(3 ) sin(3 ) cos(3 )

c

p

y C x C x

y Ax x Bx x Cx x Dx x

h) 3 4

1 2

3 4Candidat

x x

c

x x

p

y C e C e

y Ae Bxe

Exercice 3

Les réponses sont données à la section (4.7.1), exercice (1).

Seul l’exercice (1-l) ne peut être résolu avec la méthode des coefficients indéterminés, car

les dérivées successives de3

( )xe

f xx

font à chaque fois apparaître une nouvelle

fonction.

Exercice 4

a) 3 3

2 2

x x

py xe e

b) 23 3

4 4

x x

py x e xe

c) 23 17

4 4py x x

d) 2 23 36 169 2x

py x x xe

e) 43cos(2 )

40 4

x

p

xy e x

f) 3 2 21 1

2 16

x x

py x e e

g) 21sin(3 ) cos(3 )

6 18p

xy x x x

h) 3 43

47

x x

p

xy e e

Page 196: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

196

4.9 Exercices sur la méthode de variation des paramètres.

Trouvez la solution générale en utilisant la méthode de variation des paramètres.

a) 1" 2 ' xy y y x e

b) " 4 tan(2 )y y x

c) 32 " 2 ' 4 2 tx x x e

d) 23 " 12 ' 12 12 ln( )xy y y e x

e) 3 39 '' 6 'x

y y y x e

f) 2" 5 ' 6 18y y y t

4.9.1 Réponses aux exercices sur la méthode « variation des paramètres »

a) 1 2 ln( )x x x xy C e C xe xe x xe

b) 1 2

1 sin(2 ) 1sin(2 ) cos(2 ) cos(2 ) ln

4 cos(2 ) cos(2 )

xy C x C x x

x x

c) 2 3

1 2

1

4

t t tx C e C e e

d) 2 2 2 2 2 2

1 2 2 ln( ) 3x x x xy C e C xe x e x x e

e) 3 3 31 2

1

18

x x x

y C e C xe ex

f) 2 3 2

1 2

193 5

6

t ty C e C e t t

Page 197: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

197

4.10 Exercices sur les applications

Exercice 1. Sur les systèmes masse-ressort avec amortisseur

Utilisez le modèle mathématique développé à l’exemple 1 au début du chapitre pour

effectuer les exercices suivants. Utilisez la calculatrice pour résoudre les ED et faire

tracer le graphe des solutions sur la position de la masse en fonction du temps.

a) m = 2(kg), b = 10 (N

.sec/m), k = 8 (N/m), f(t) = 12 (N), y(0) = 0, v(0) = 0 (m/sec)

b) m = 2 (kg), b = 8 (N.sec/m), k = 8 (N/m), f(t) = 2t (N), y(0) = 1, v(0) = -1 (m/sec)

c) m = 30(kg), b = 0 (N.sec/m), k =120 (N/m), f(t) = 30 cos (2t) (N), y(0) = 2, v(0) = 0 (m/sec)

d) m = 2 (kg), b = 0 (N.sec/m), k = 8 (N/m), f(t) = 2 sin (4t) (N), y(0) = 0, v(0) = 0 (m/sec)

e) m = 20 (kg), b = 40 (N.sec/m), k = 20 (N/m), f(t) = 5 sin (3t), y(0) = 2, v(0) = 0 (m/sec)

Exercice 2. Sur les circuits RLC-séries

Utilisez le modèle mathématique développé à l’exemple 2 au début du chapitre pour

effectuer les exercices suivants. Utilisez la calculatrice pour résoudre les ED et faire

tracer le graphe de la tension aux bornes du condensateur en fonction du temps et du

courant délivré par la source en fonction du temps.

a) R = 0,2 ( ), L = 1 (H), C = 0,01 (F), ( ) 12 (V)t , (0) 0, (0) 0'C C

v v

b) R = 0 ( ), L = 1 (H), C = 0,01 (F), ( ) 20 sin (10 ) (V)t t , (0) 0, (0) 0'C C

v v

c) R = 0,2 ( ), L = 1 (H), C = 0,01 (F), ( ) 175 cos (120 t) (V)t , (0) 0, (0) 0'C C

v v

Réponses aux exercices sur les applications

Pour trouver les réponses aux exercices ci-dessus, utiliser la calculatrice.

Pour les graphes, il faut choisir convenablement les réglages de la fenêtre,

Dans le cas des circuits RLC, utiliser 0 10L

tR

.

Page 198: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

198

4.11 Annexe 1 : Tableau pour la détermination des candidats (p

y )

(Avec la méthode des coefficients indéterminés)

ED à résoudre :

2

1 2

'' ' ( )

( ) ( )( )'' '

( )( ) ( )

'' ' ( )

ay by cy f x

D pD q y F xb c f xy y y

a a a D m D m y F x

y py qy F x

Solution de l’ED homogène associée à l’ED à résoudre : 1 1 2 2c

y C y C y

Détermination dep

y

Cas 1 : Aucun des termes de F(x) ou de ceux nouveaux apparaissant dans ses dérivées successives

faisant partie du candidat ne figurent dans la solution complémentairec

y , c’est-à-dire qu’aucun des

termes à la forme de 1

y ou2

y . Le tableau suivant indique comment obtenir le candidat selon les

termes figurant dans f (x) ou F(x).

Termes de F(x) ou f (x) Termes dans le candidat yp

0a

0A

1 1 0( )p x a x a

0 1A A x

2

2 2 1 0( )p x a x a x a 2

0 1 2A A x A x

1

1 1 0( ) ...

n n

n n np x a x a x a x a

1

1 1 0( ) ...

n n

n n nP x A x A x A x A

0

mx

a e 0

mx

A e

1 0 1( ) ( )

mx mx

p x e a a x e 0 1

mx mx

A e A x e

2

2 0 1 2( ) ( )

mx mx

p x e a a x a x e 2

0 1 2

mx mx mx

A e A x e A x e

1

1 1 0( ) ( ... )

mx n n mx

n n np x e a x a x a x a e

1

1 1 0( ) ( ... )

mx n n mx

n n nP x e A x A x A x A e

cos ( )a x 1 2

cos( ) sin( )A x A x

sin( )b x 1 2

cos( ) sin( )B x B x

cos ( )mx

a e x 1 2

cos ( ) sin ( )mx mx

A e x A e x

sin ( )mx

b e x 1 2

cos ( ) sin ( )mx mx

A e x A e x

0 1 0 1( ) cos( ) ( ) sin( )a a x x b b x x

0 1 0 1( ) cos( ) ( ) sin( )A A x x B B x x

( ) cos ( )n

p x x 1

1 1 0

( ) (cos( )) ( ) (sin( ))

où ( ) ...

n n

n n

n n n

P x x Q x x

Q x B x B x B x B

( ) sin ( )n

p x x ( ) cos( ) ( ) sin( )n n

P x x Q x x

Cas 2 : Si l’un des termes du candidat figure dans la solution complémentairec

y , associé à une racine

simple ou des racines complexes, il faut multiplier les termes « concernés » du candidat par x; s’il est

associé à une racine double, il faut multiplier les termes « concernés » par2

x .

Annexe rédigée par Luc Soucy (dernière révision au printemps 2016)

Page 199: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

199

4.12 Annexe 2 : sur les nombres complexes

On ne peut pas toujours factoriser ou déterminer les racines d’un polynôme comme dans le cas de

2

2 0x (et bien d’autres) sans introduire les nombres complexes. On définit le nombre imaginaires i

comme suit :

2 3 2 4 2 2 5 4

1

1, , ( 1) ( 1) 1, , etc

i

i i i i i i i i i i i i

Dans ces conditions, on peut résoudre l’équation 2

2 0x :

2 2 2

2 0 2 2 ( 1) 2

2

x x i

x i

On peut également factoriser le polynôme 2

2x pour en déterminer les racines :

2

2 ( 2 )( 2 ) 0 2x x i x i x i

L’intérêt principal de l’introduction des nombres complexes, notamment dans ce cours, réside dans la

proposition suivante :

Proposition : Soit n, un entier positif et soit le polynôme suivant à coefficients réels 0 1 2, , ...

na a a a :

0 1 2

1 2

1...

n n n

n na x a x a x a x a

Alors on peut montrer que

le polynôme peut toujours se factoriser dans les complexes :

0 1 2 0 1 2

1 2

1... ( ) ( ) ...( )

n n n

n n na x a x a x a x a a x z x z x z

cela implique notamment que l’équation 0 1 2

1 2

1... 0

n n n

n na x a x a x a x a

peut toujours

être résolue dans les complexes : elle admet n racines réelles et/ou complexes1 2, , ... ,

nz z z .

Dans ces conditions, il sera toujours possible de résoudre les ED homogènes à coefficients constants

d’ordre n, car il sera toujours possible de déterminer les racines du polynôme en D qui lui est associé.

Remarque. Si z a bi est une racine complexe d’un polynôme donné, il en est de même pour son

conjugué z a bi : les racines complexes sont toujours en paires.

Définition des nombres complexes

Ce sont tous les nombres de la forme a bi où a et b sont de nombres réels et 1i est le nombre

imaginaire. On appelle respectivement les nombres réels a et b la partie réelle et la partie imaginaire

du nombre complexe a bi .

Les nombres complexes etz a bi z a bi sont dits conjugués. Lorsqu’un polynôme de degré plus

grand ou égal à 2 admet une racine complexe z, alors z est également racine de ce polynôme : de ce point

de vue, les racines complexes sont toujours en paire.

Page 200: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

200

Égalité des nombres complexes

eta bi c di a c b d

Opération sur les nombres complexes

Addition (+) et soustraction ( ) : ( ) ( ) ( ) ( )a bi c di a c b d i

Multiplication : ( ) ( ) ( ) ( )a bi c di ac bd ad bc i

Division : 2 2 2 2

a bi a bi c di ac bd bc adi

c di c di c di c d c d

Notons que les opérations effectuées ci-dessus se font en utilisant les règles habituelles de l’algèbre et en

remplaçant 2

i par 1 .

Représentation graphique et forme polaire d’un nombre complexe

La figure suivante représente le nombre complexe z x iy comme un point (le point P(x,y)) dans le plan

complexe dans lequel l’axe des «X» sert à représenter la partie réelle et l’axe des «Y» la partie imaginaire

des nombres complexes. Notons que dans ce plan, les nombres réels sont situés sur l’axe des «X», et les

nombres purement imaginaires sur l’axe des «Y».

P(x,y)

r

x

y

P(r,)

Y

X

Figure 4.3. La figure illustre la représentation graphique habituelle des nombres

complexes : un point dans le plan complexe. Les coordonnées du point peuvent être

données en coordonnées rectangulaires ou en coordonnées polaires, ce qui permet

de définir et de formuler la forme polaire des nombres complexes.

La figure montre qu’on peut représenter le point P en coordonnées polaires, puisque cos( )x r et

sin( )y r . Dans la forme polaire, on appelle2 2

r x y le module et l’argument du nombre

complexe z. On note que les points ( , ) et ( , 2 )P r P r k désignent le même nombre complexe.

Finalement, le domaine de l’argument est le suivant : . Il importe de situer le nombre

complexe dans le plan complexe pour évaluer correctement son argument.

Multiplication dans la forme polaire

1 2 1 1 1 2 2 2 1 2 1 2 1 2[ (cos( ) sin( )] [ (cos( ) sin( )] [cos( ) sin( )]z z r i r i rr i

Division dans la forme polaire

1 1 1 1

1 2 1 2

2 2 2 2

1

2

[ (cos( ) sin( )][cos( ) sin( )]

[ (cos( ) sin( )]

r i ri

r i r

z

z

Page 201: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

201

Formule De Moivre

Soit p, un nombre réel quelconque. La formule de Moivre affirme que la puissance pième d’un

nombre complexe z s’obtient comme suit dans la forme polaire :

(cos( ) isin( )] (cos( ) sin( ))p p

z r z r p i p

Racines d’un nombre complexe

Si 1/p n où n est un entier positif, la formule de Moivre permer de déterminer les racines

nièmes

d’un nombre complexe comme suit :

1 1 1

2 2[ (cos( ) sin( )] cos sinn

n n k kz r i r i

n n

Dans la formule ci-dessus, k est un entier quelconque. Cependant, on obtient les n racines nièmes

distinctes en posant successivement 0,1, 2,..., 1k n dans la formule ci-dessus.

Forme exponentielle des nombres complexes

Identités d’Euler

À l’aide des séries de Taylor des fonctions , cos( ) et sin( )u

e u u , on peut démontrer les deux

premières égalités qui suivent (voir la fin de la section 4.3 de ce document).

o cos( ) sin( )

cos( ) sin( )

i

i

e i

e i

o

cos( )

sin( )

2

2

i i

i i

e e

e e

i

o

( 2 )

( 2 )

cos( 2 ) sin( 2 ) cos( ) sin( )i k

i k i

e k i k i

e e

Forme exponentielle d’un nombre complexe

(cos( ) sin( ))i

z r i re

Opérations portant sur les nombres complexes sous forme exponentielle

o Produit : 1 2 1 2 1 2

1 2 1 2( )i i iz z re r e rr e

o Quotient : 1 1 2 1 1

2

2 2 22

1

1 2

2

( )

i

i

i

z z z re re

z r e rz

o Formule de Moivre : ( )ip p ip

z re re

o Racines nièmes : 1/ 1/ 1/ ( 2 )/

( )in n n i k n

z re r e

où 0, 1, 2, ... , 1.k n

Logarithme d’un nombre complexe

Si( 2 )

ln( ) ln ( ) 2i i k

z re re z r i k i

où k est un entier.

Annexe rédigé par Luc Soucy à l’automne 2015

Page 202: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

202

4.13 Les fonctions hyperboliques

Les fonctions hyperboliques les plus usuelles sont les suivantes.

5 cosh(u)2

u ue e

et sinh(u)2

u ue e

6 sinh( )

tanh(u)cosh( )

u u

u u

u e e

u e e

et

cosh( )coth(u)

sinh( )

u u

u u

u e e

u e e

Quelques identités associées aux fonctions hyperboliques

2 2

cosh ( ) sinh ( ) 1u u et

2

2

2

2

tanh ( ) 1cosh ( )

coth ( ) 1sinh ( )

1

1

uu

uu

sinh( ) sinh( ) cosh( ) cosh( ) sinh( )

cosh( ) cosh( ) cosh( ) sinh( ) sinh( )

x y x y x y

x y x y x y

2 2 2 2

sinh(2 ) 2sinh( ) cosh( )

cosh(2 ) cosh ( ) sinh ( ) 2 cosh ( ) 1 1 2sinh ( )

x x x

x x x x x

Exemples de fonctions hyperboliques d’argument négatif (cas principaux)

sinh( ) sinh( )

cosh( ) cosh( )

tanh( ) tanh( )

u u

u u

u u

Dérivées et intégrales des fonctions hyperboliques (les constantes d’intégrations sont omises)

(cosh( )) sinh( ) sinh( ) cosh( )d

u u u du udu

(sinh( )) cosh( ) cosh( ) sinh( )d

u u u du udu

tanh( ) ln (cosh ( ))

coth( ) ln (sinh ( ))

u du u

u du u

Identités d’Euler et fonctions hyperboliques

Les égalités suivantes peuvent être démontrées à l’aide des identités d’Euler.

sin( ) sinh( ) et sinh( ) sin( )

cos( ) cosh( ) et cosh( ) cos( )

tan( ) tanh( ) et tanh( ) tan( )

cot( ) coth( ) et coth( ) cot( )

ix i x ix i x

ix x ix x

ix i x ix i x

ix i x ix i x

Annexe rédigée par Luc Soucy à l’automne 2015

Page 203: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

203

Partie 2

(chapitres 5 à 8)

Par

Luc Soucy

Dernière révision au printemps 2016

Page 204: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

204

Suite page suivante …

Page 205: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

205

Table des matières (partie 2, chapitres 5 à 8)

Chapitre 5

Les transformées de Laplace en équations différentielles

5.1 Introduction ………………………………………………………………….

208

5.2 Définition de la transformée de Laplace et de la transformée de Laplace

inverse ………………………………………………………………………

208 5.2.1 Utilisation de la calculatrice (1) ...……………………………...............

212

5.3 Propriétés des transformées de Laplace et des transformées inverses ………. 214 P1 : Propriété de linéarité ……………………………………………. 214 P2 : Propriété de modulation ……………………………………….. 214 P3 : Changement d’échelle …………………………………………. 218 P4 : Différentiation en t …………………………………………… 218 P5 : Différentiation en s …………………………………………… 219 5.3.1 Décomposition d’un quotient de polynôme en fractions partielles ............ 221 P6 : Intégration en t …………………………………………............ 223 P7 : Intégration en s ………………………………………………… 224 P8 : Transformée d’une fonction périodique ……………………… 225 5.4 Application à la résolution des ED ………………………………………… 226 Résolution des ED linéaires à coefficients constants avec

Laplace (résumé) …………………………………………………….

227 5.4.1 Utilisation de la calculatrice (2) ……………………………………………..

229

5.5 Fonction échelon unité ou fonction de Heaviside …………………………. 230 5.5.1 La fonction échelon unité ………………………………………………. 230 5.5.2 Propriétés associées aux fonctions échelon unité ………………………. 233 P9. Propriété de « translation » ……………………………………… 234 P10. Propriété de coupure ………………………………………….. 236 5.5.3 La fonction de Dirac ……………………………………………………..

237

5.6 Convolution …………………………………………………………………. 240 5.6.1 Utilisation de la calculatrice pour la convolution (3) …………………… 241 5.6.2 Propriété reliée à la transformée de Laplace …………………………… 241 5.6.3 Application de la convolution à la résolution des ED ……………………

242

5.7 Techniques de Laplace inverse ……………………………………………..

243

5.8 Résolution des systèmes d’ED avec Laplace ………………………………..

246

5.9 Utilisation de la calculatrice (4) ……………………………………………..

248

5.10 Exercices ……………………………………………………………………. 250 5.10.1 Réponses aux exercices…………………………………………………...

254

5.11 Tables des transformées de Laplace …………………………………………. 257

Page 206: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

206

Chapitre 6

Applications des ED linéaires d’ordre 2

6.1 Introduction ……………………………………………………..........

262

6.2 Applications en dynamique …………………………………………… 262

6.2.1 Exemples sur le mouvement harmonique amorti …………………. 263

Cas particulier : absence d’amortissement ………………........ 264

Mouvement amorti …………………………………………..... 266

Cas du mouvement sur-amorti ………………………………… 266

Cas de l’amortissement critique ………………………………. 267

Cas du sous-amortissement ……................................................ 269

6.2.2 Mouvement forcé …………………………………………………. 271

Régime transitoire et régime permanent ……………………… 271

Conséquences de la linéarité du modèle ……………………… 271

Méthodes de résolution ……………………………………….. 271

6.2.3 Le cas des forces sinusoïdales ……………………………………. 274

6.2.4 Formules de somme des fonctions sinus et cosinus de même

fréquence……………………………………………………………

277

6.3 Exercices en dynamiques ……………………………………………… 280

6.3.1 Réponses aux exercices en dynamique ……………………………

283

6.4 Circuits électriques ……………………………………………………. 286

6.4.1 Circuit RC série ………………………………………………........ 286

6.4.2 Circuit RL série …………………………………………………… 287

6.4.3 Circuit RLC série …………………………………………………. 288

6.4.4 Exemples …………………………………………………………. 290

6.4.5 Analogies entre les systèmes masse-ressort avec amortissement

et les circuits RLC série …………………………………………...

294

6.5 Exercices sur les circuits électriques …………………………………. 301

6.5.1 Réponses aux exercices ………………………………………….. 304

Chapitre 7

Résolution des ED à coefficients non constants

7.1 Introduction ……………………………………………………... 308

7.1.1 ED à résoudre ……………………………………………… 308

7.1.2 Méthodes de résolution ……………………………………...

308

7.2 Méthodes numériques …………………………………………... 309

7.2.1 Algorithme d’Euler (rappel) ………………………………... 309

7.2.2 Algorithme de Runge-Kutta ………………………………… 309

7.2.3 Algorithme de Runge-Kutta pour un système de 2 ED

d’ordre 1 ……………………………………………………..

310

7.2.4 Conversion d’une ED linéaire d’ordre 2 en un système de 2

ED linéaire d’ordre 1 ………………………………………..

311

Page 207: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

207

7.3 Méthode des séries de puissances ………………………………. 313

7.3.1 Supplément sur les sommations …………………………..... 313

7.3.2 Résolution des ED en série de puissances ………………….. 315

7.3.3 Détermination de l’intervalle de convergence des solutions

en série de puissances ……………………………………….

323

7.4 Exercices ……………………………………………………….. 327

7.4.1 Réponses aux exercices …………………………………….. 329

Chapitre 8

Séries de Fourier

8.1 Introduction ……………………………………………………..........

331

8.2 Fonctions périodiques ……………………………………………… 331

8.2.1 Propriétés des fonctions périodiques ……………………………

332

8.3 Parité des fonctions ……………………………………………........... 333

8.3.1 Fonctions paires ………………………………………..................

Propriété importante des fonctions paires ……………………

333

334

8.3.2 Fonctions impaires ………………………………………………..

Propriété importante des fonctions impaires …………………

334

335

8.3.3 Propriétés des combinaisons de fonctions paires et impaires ..........

336

8.4 Séries de Fourier …………………………………………………… 338

8.4.1 Séries de Fourier des fonctions paires et impaires ……………….

341

8.5 Prolongements périodiques ………………………………………… 345

8.5.1 Prolongement ordinaire ………………………………………… 345

8.5.2 Prolongement pair ……………………………………………… 348

8.5.3 Prolongement impair ……………………………………………

350

8.6 Utilisation de la table de séries de Fourier………………………….....

353

8.7 Utilisation des séries de Fourier pour la résolution des ED …………. 358

8.7.1 Méthode de résolution avec les SF ………………………………

359

8.8 Exercices …………………………………………………………… 364

8.8.1 Réponses aux exercices de la section 8.8 ………………………

368

8.9 Table des SF des fonctions périodiques courantes …………………

Bibliographie

372

374

Page 208: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

208

Les transformées de Laplace

en équations différentielles

5.1 Introduction

Dans ce cours, les transformées de Laplace sont introduites pour faciliter la résolution des

ED linéaires à coefficients constants d’ordre 1 ou 2 et des systèmes d’ED linéaires à

coefficients constants. Les ED à résoudre sont de la forme suivante :

0 0' ( ) avec ( )ay by f t y x y (5.1)

0 0 0 1'' ' ( ) avec ( ) '( )ay by cy f t y x y et y x y (5.2)

Nous avons introduit des techniques de résolution pour les ED formulées ci-dessus dans

les chapitres précédents (2 et 4). Ce que rajoute la technique des transformées de Laplace

à la résolution de ces ED tient pour l’essentiel à la nature des fonctions f(t) qui peuvent

être considérées en (5.1) et (5.2) :

la résolution des ED (5.1) et (5.2) est facilitée lorsque ( )f t est une fonction

continue par morceaux, ce qui a beaucoup d’importance dans les applications;

la résolution de ces ED est notamment possible dans le cas des fonctions « échelon

unité » et « impulsions » également très présentes dans les applications (elles seront

introduites dans la section (5.3));

dans le processus de résolution avec les transformée de Laplace, les CI sont

intégrées à la solution des ED. On obtient automatiquement la solution particulière.

Les transformées de Laplace sont utilisées dans les cours qui portent sur la théorie des

signaux. En automatisme et contrôle, elles sont à la base de la notion de « fonction de

transfert », très utilisée pour identifier et caractériser l’action d’un système.

5.2 Définition de la transformée de Laplace et transformée de Laplace inverse

Définition 1. Soit ( )f t , une fonction définie non nulle pour 0t seulement. Si

l’intégrale existe, la transformée de Laplace F(s) de la fonction ( )f t est donnée par

0

( ) ( ( )) ( ) stF s L f t f t e dt

(5.3)

Le domaine de la variable s dans l’intégrale est restreint à l’ensemble des nombres

complexes pour lesquels l’intégrale est convergente.

On peut utiliser la définition pour déterminer les transformées de Laplace des fonctions

élémentaires. Pour les cas plus compliqués, on utilise une approche qui fait intervenir la

définition ci-dessus, les propriétés qui en découlent ainsi qu’une table des transformées

de Laplace des fonctions usuelles. Cette dernière se présente sous forme d’un tableau

comme dans le cas suivant, ci-dessous.

Page 209: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

209

f (t)

F(s)

A A

s

t 1

2s

t n

n

sn

!

1

ea t

1

s a

sin ( ) t

s2 2

cos( ) t

s

s2 2

La table ci-dessus ne comporte que la transformée de Laplace de quelques fonctions

élémentaires. Elle peut être complétée en utilisant les propriétés découlant de la définition

de cette transformée en (5.3). Une table plus complète comportant les transformées des

fonctions usuelles ainsi que les propriétés découlant de sa définition est introduite à la fin

de ce chapitre (voir la section 5.11).

Il importe de noter que la table peut également se lire « de droite à gauche », permettant

ainsi d’introduire la notion de la transformée de Laplace inverse d’une fonction F(s). On

peut ainsi éviter la véritable définition de la transformée de Laplace inverse qui fait

intervenir des notions et des calculs qui dépassent le niveau de ce cours.

____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 1. Calcul de ( ( ))L f t avec la définition pour 3

0 0( )

0t

si tf t

e si t

Avec la table (T4) : 31 1

( ) ( ( ) ( )3

at tL e L f t L es a s

Avec la définition : ( 3)

3 3 ( 3)

00 0

( ( ) ( )3

s tt t st s t e

L f t L e e e dt e dts

Cette intégrale existe (converge) pour toute valeur réelle de 3s car dans ces

conditions, la primitive peut être évaluée à l’infini, le résultat est 0. Finalement, le

résultat de la transformée de Laplace est le suivant :

( 3)

0

1 1( ( )) 0

3 3 3

s teL f t

s s s

_______________________________________________________________________

Page 210: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

210

Remarque. Lorsque la transformée de Laplace d’une fonction est dans la table, il est

inutile d’utiliser la définition, le calcul est déjà fait.

Remarque. Du point de vue de la notation, on utilise les lettres minuscules pour les

fonctions de la variable « t » ( ( ), ( ), ( ), ...f t g t i t ) et la même lettre, majuscule, pour sa

transformée dans le domaine de la variable « s » ( ( ), ( ), ( ), ...F s G s I s ).

Définition 2. Si ( ( )) ( )L f t F s , alors la transformée de Laplace inverse L-1

de F(s)

est définie de sorte que

1 1( ( ( ))) ( ) ( )L L f t L F s f t (5.4)

Remarque : On peut développer cette égalité comme en (5.5) ci-dessous ou encore la

représenter par le schéma de la figure (5.1) ci-dessous :

1

( ( )) ( )

( ( )) ( )

L f t F s

L F s f t

(5.5)

La définition (2) fait du calcul de la transformée de Laplace inverse un problème de

reconnaissance de forme dans lequel l’étape ultime est le recours à une table de

transformée de Laplace. La définition mathématique rigoureuse de la transformée de

Laplace inverse repose sur une intégrale de contour dans le plan complexe.

L’approche découlant de la définition (2) ci-dessus, plus accessible, équivaut en pratique

à développer l’expression de la fonction F(s) de manière à identifier la fonction f(t) dont

la transformée est précisément F(s). Elle suffira pour les besoins de ce cours.

F(s)=L( )f(t)

L

L-1

f(t)

Figure 5.1. L-1(L (f(t))) = f(t)

________________________________________________________________________

Exemple 2.

1 1

2 2 2

1 1 1 3

1 4 4

4sin( ) sin(4 )

16

! 6 3 2 1n

n

L t L ts s

nL t L L t

s s s

_______________________________________________________________________

Page 211: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

211

Comme nous le verrons plus loin dans ce chapitre, pour obtenir la transformée inverse de

F(s), les situations suivantes peuvent se présenter :

la transformée inverse de F(s) est directement dans la table;

il faut procéder à une complétion de carré;

il faut d’abord exprimer ou décomposer F(s) en une somme de termes ou de

fractions partielles dont les transformées inverses sont dans la table;

il faut utiliser la table conjointement avec une ou plusieurs propriétés.

________________________________________________________________________

Exemple 3.

Même si la propriété de linéarité n’a pas été introduite, l’exemple suivant montre

bien que la table ne suffit pas. Voici les étapes de la transformée inverse d’un

quotient de polynômes G(s) qu’on ne trouve pas dans la table.

2

3 2

2

1 1 1

2

1 3

2 10( )

3 4 12

1 2(fractions partielles) ( )

3 4

1 2(Propriété de linéarité) ( ( ))

3 4

(Table) ( ( )) ( ) sin(2 )t

s sG s

s s s

G ss s

L G s L Ls s

L G s g t e t

________________________________________________________________________

Il importe de noter qu’il existe des fonctions F(s) pour lesquelles le calcul de la

transformée inverse nécessite l’utilisation de la « définition mathématique » de la

transformée de Laplace inverse.

Remarque. La définition qui suit vient nuancer le résultat formulé dans la figure (5.1).

Définition 3. Deux fonctions 1 2( ) et ( )f t f t sont égales presque partout dans un

intervalle I si elles ne diffèrent qu'en un nombre fini ou dénombrable de

valeurs de t I.

Cette définition est nécessaire parce que la définition de la transformée de Laplace fait

intervenir une intégrale définie. Or les résultats des intégrales définies sur un intervalle

donné de deux fonctions égales presque partout dans ce dernier sont égaux. Ce résultat

nous amène à formuler les deux propositions suivantes :

(1) Les transformées de Laplace de 2 fonctions égales presque partout sont

identiques.

(2) La transformée de Laplace inverse d'une fonction F(s) peut donner comme

résultat une fonction f(t) qui peut différer de celle dont la transformée donne F(s)

en un nombre fini ou dénombrable de points.

Page 212: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

212

5.2.1 Utilisation de la calculatrice (1)

Dans cette section, on introduit l’utilisation de la calculatrice pour le calcul des

transformées de Laplace et des transformées de Laplace inverse.

Calcul de la transformée de Laplace avec une procédure découlant d’une

interprétation de la définition. Rappelons que la transformée de Laplace est donnée

par

0

( ( )) ( ) ( ) stL f t F s f t e dt

(5.3)

Dans le cas des fonctions f(t) continues habituelles (excluant pour l’instant les

fonctions continues par morceaux), le résultat de la primitive évaluée à l’infini est

nul car il existe des valeurs de « s » pour que l’intégrale converge. Combiné au fait

que la calculatrice n’introduit pas de constante d’intégration dans le cas des

intégrales définies, on peut utiliser ce résultat comme suit :

0

( ( )) lim ( ) st

tL f t f t e dt

(5.6)

________________________________________________________________________

Exemple 4. Transformée de Laplace de 2( ) et de ( ) cos(2 )f t t g t t avec l’approche

introduite ci-dessus en (5.6) : élaboration de la procédure « lap ».

Figure 5.2. Calcul de la transformée de Laplace de 2

t et cos(2 )t avec la

procédure « lap » décrite en (5.6).

Le calcul de 1( ( )) et de ( ( ))L f t L F s s’effectue avec les procédures de la

librairie « ETS_specfunc » qui doit être activée dans les classeurs dans lesquels

ces calculs sont effectués. Si l’on dispose de la librairie, on procède comme dans

les exemples qui suivent. Pour l’obtenir, consultez la section « Documents » du

site « Moodle » du cours MAT-265. Vous aurez directement accès à la librairie.

Page 213: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

213

________________________________________________________________________

Exemple 5. Calcul de la transformée de Laplace et de la transformée de Laplace inverse

à l’aide de la librairie « ETS_specfunc » de la calculatrice.

L(f(t))

La syntaxe est la suivante : laplace (f(t))

L-1

(F(s))

La syntaxe est la suivante : ilaplace (F(s))

La figure (5.3) ci-dessous présente l’écran de la calculatrice (en mode ordinateur)

dans le cas de quelques exemples :

2 1 1

2 2

2 4( ), (cos(2 )),

9 6 25

s sL t L t L et L

s s s

Figure 5.3. Calcul de la transformée de Laplace avec les procédures de la

librairie « ETS_specfunc ».

________________________________________________________________________

Il est à noter que l’utilisation des procédures de la librairie « ETS_specfunc » à pour but

premier de vérifier les calculs effectués à la main, à moins d’indications contraires.

D’autres procédures seront introduites dans la suite de ce chapitre. Dans le cas des

applications, les procédures introduites peuvent être utilisées pour obtenir les résultats.

Page 214: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

214

5.3 Propriétés des transformées de Laplace et des transformées inverses

Il peut être formellement démontré que les propriétés formulées ci-dessous découlent de

la définition de la transformée de Laplace. Celles qui peuvent en pratique servir à

déterminer la transformée de Laplace inverse sont également présentées.

Dans chacune des propriétés qui suivent, ( ( )) ( )L f t F s et ( ( )) ( )L g t G s , a et b sont

des constantes.

P1 : Propriété de linéarité

1

( ( ) ( )) ( ) ( )

( ( ) ( ( )) ( ) ( )

L a f t b g t a F s bG s

L a F s b G s a f t b g t

(5.7)

____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 6. Transformée de Laplace d’une combinaison de fonctions de t.

3 5 3 5

4

1 1 1 3 5

4 4

6 1(2 3 ) 2 ( ) 3 ( ) 2 3

5

6 1 6 12 3 2 3 2 3

5 5

t t

t

L t e L t L ess

L L L t es ss s

___________________________________________________________________________________________________________

La propriété de linéarité de la transformée inverse implique l’utilisation de la « technique

des fractions partielles » comme le montre bien l’exemple suivant. Les règles de

décomposition d’un quotient de polynôme seront introduites un peu plus loin dans ce

chapitre. ___________________________________________________________________________________________________________

Exemple 7. Transformée de Laplace inverse d’une combinaison de fonctions de s.

1 1 1 1

3 2

1 2

3 2

4 3 3 1 5 1 1

3 2 2 2 2 1

4 3 3 5

3 2 2 2

t t

sL L L L

s s s s s s

sL e e

s s s

____________________________________________________________________________________________________________

P2 : Propriété de modulation

1

( ( )) ( )

( ( )) ( )

at

at

L e f t F s a

L F s a e f t

(5.8)

4 s 3

s3 3 s2 2 s

3

2 s

5

2 ( )s 2

1

s 1

Page 215: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

215

Remarque. Pour appliquer la propriété ( ( )) ( )atL e f t F s a , il importe de procéder

selon le schéma ci-dessous ou encore avec les étapes formulées ci-dessous.

Laplace

Laplace inverse

(1) (3)

(2)

( ( ) ) ( )

( ( )) ( ) )

a tL e f t F s a

L f t F s s s a

1

( ) s (1) (3)

1

(2)

( ( ) ) ( )

( ) ( )

s a

a t

L

L F s a e f t

F s f t

Figure 5.4. Schémas descriptifs des étapes de l’utilisation de la propriété de

modulation pour le calcul de la transformée de Laplace (schéma de gauche)

et de la transformée de Laplace inverse (schéma de droite).

Schéma de gauche : ( ( )) ( )atL e f t F s a

Étape 1 : Obtenir l’expression de ( ( ) ( )L f t F s sans considérer l’exponentielle.

Étape 2 : Faire la substitution ( )s s a dans F(s) avec la valeur de a dans ate .

Étape 3 : Formuler la réponse, c’est-à-dire ( ( )) ( )atL e f t F s a .

________________________________________________________________________

Exemple 8. Utilisation de la propriété ( ( )) ( )atL e f t F s a

2

3

2 2

2

( )3

2

3cos(4 )

( 3) (4)

3cos(4 )

6 25

(cos(4 )) 3(4)

t

Lt

sL e t

s

se t

s s

sL t s s

s

On peut également utiliser la table (T9). ____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 9. Utilisation de la propriété ( ( )) ( )atL e f t F s a

2 5

3

2 5

3

2

3

2( )

( 5)

2( )

( 5)

2( ) 5

t

t

L t es

L t es

L t s ss

Page 216: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

216

______________________________________________________________________________________

Exemple 10. Utilisation de la propriété

2 5 2 5

3

2 5

3

2

35

2( ) ( )

( 5)

2( )

( 5)

2( )

t t

t

s s

L t e L t es

L t es

L ts

____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 11. Utilisation de 1( ( )) ( )atL F s a e f t pour 4

6 18( )

( 2)

sG s

s

1

1 2 2 3

3 4

2 3

3 4

4 4 3 4

1 2 2 3( 2) s

6 6(3 )

( 2 ) ( 2 )

6 63

6 18 6( 2) 6 6 6( )

( 2) ( 2) ( 2) ( 2)

( ) (3 )

t

t

L

s

L e t ts s

t ts s

s sG s

s s s s

L G s e t t

Avec (T17) dans la table :

1 1 1 2 2 3 2

4 3 4

6 18 2 63 3

( 2) ( 2) ( 2)

t tsL L L t e t e

s s s

____________________________________________________________________________________________________________

Remarque. La propriété de modulation implique notamment l’utilisation de la

« complétion de carré » dans le calcul de la transformée de Laplace inverse. En effet,

comme illustré dans les exemples suivants, on ne peut utiliser la table que lorsque la

« translation » sur la variable s a été identifiée dans la complétion de carré.

Rappel sur la complétion de carré

Considérons le polynôme de degré 2 suivant :2 2avec 4 0s bs c b c . Dans ces

conditions, ce polynôme ne se factorise pas dans les réels. On peut cependant l’exprimer

comme une somme de carré comme suit :

2 2 22

2

2 22 2

2 2

2 (s )

(s )2 4(s ( )

2 4 4

as a ab b

s bs c cb b ba s bs c bs c

s

( ( )) ( )atL e f t F s a

Page 217: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

217

Exemple 12. Utilisation de avec complétion de carré : calcul

de la transformée de Laplace de2

3 17( )

8 25

sG s

s s

.

Solution. Le dénominateur ne se factorise pas dans les réels ( 28 4 1 25 0 ) : il faut

alors effectuer une complétion de carré.

2 2 2 28 25 ( 8 16) (25 16) ( 4) 3s s s s s

La translation sur « s » (dans 2( 4)s ) doit être reproduite dans leterme s au numérateur :

2 2 2 2 2 2 2

3 17 3( 4) 12 17 4 29 3( ) 3

38 25 ( 4) (3) ( 4) (3) ( 4) (3)

s s sG s

s s s s s

Utilisant la propriété de linéarité (P1) avec la table (T8 et T9) on a le résultat de la

transformée de Laplace inverse de G(s).

-1 -1 -1

2 2 2 2

4 29 3L ( ) 3L L

3( 4) (3) ( 4) (3)

sG s

s s

-1 4 429L ( ) 3 cos(3 ) sin(3 )

3

t tG s e t e t

____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 13. Utilisation de avec complétion de carré : calcul

de 1

2

5 2( ) où ( )

3 12 87

sL H s H s

s s

.

Solution. Le polynôme du second degré en s au dénominateur ne se factorise pas dans les

réels car 2 24 (12) 4 3 87 900 0b ac . Il faut faire une complétion de carré :

2 2 2

2 2 2 2 2 2

2 255 2 55 5( )

3 12 87 3( 4 29) 3 ( 4 4) 25

2 2 12( 2) 2 ( 2)

5 5 55 5 5( )3 ( 2) 5 3 ( 2) 5 3 ( 2) 5

s ss

H ss s s s s s

s s s

H ss s s

On note ci-dessus que la « translation sur s» qui apparaît au dénominateur (s + 2) doit être

reproduite au numérateur comme le suggère la propriété.

2 2 2 2

5 ( 2) 12 5( )

3 ( 2) (5) 25 ( 2) (5)

sH s

s s

2 2 2 2

5 ( 2) 60 5( )

3 ( 2) (5) 75 ( 2) (5)

sH s

s s

1( ( )) ( )atL F s a e f t

1( ( )) ( )atL F s a e f t

Page 218: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

218

Les deux termes dans les parenthèses ci-dessus sont dans la table (T8 et T9). On a

donc :

1 2 25 4( ) ( ( )) cos(5 ) sin (5 )

3 5

t th t L H s e t e t

____________________________________________________________________________________________________________

P3 : Changement d’échelle

1

1( ( )) où 0

( )

sL f at F a

a a

sL F a f at

a

(5.9)

En traitements de signaux, les changements d’échelle sont utilisés, par exemple, pour

faciliter la visualisation à l’oscilloscope d’un signal électrique donné par une fonction

périodique du temps sur une échelle de temps de l’ordre de la micro-seconde. Il faut

savoir relier la fonction mesurée à celle qui est observée à l’oscilloscope, ce qui nécessite

un changement d’échelle.

________________________________________________________________________

Exemple 14. La transformée de cos (4t) est dans la table : 2

(cos(4 ))16

sL t

s

Avec P3 :

22 2

1 4(cos( )) (cos(4 ))1 4 161

4

ss s

L t L ts ss

____________________________________________________________________________________________________________

P4 Différentiation en t

1 2

2

( ) ( 1)

( '( )) ( ) (0 )

( "( )) ( ) (0 ) '(0 )

( ( )) ( ) (0 ) '(0 ) (0 )n n nn n

L f t s F s f

L f t s F s s f f

L f t s F s s f s f f

(5.10)

Remarque. La propriété de dérivation P4 permet d’aborder la résolution des ED et,

comme sa formulation le suggère, d’intégrer directement les conditions initiales à la

solution.

____________________________________________________________________________________________________________

Page 219: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

219

P5 Différentiation en s

Si ( ( )) ( )L f t F s , alors

22

2

( ( ))

( ( ))

( ( )) ( 1)n

n n

n

dFL t f t

ds

d FL t f t

ds

d FL t f t

ds

(5.11)

L(t f (t)) =d F

dsn

L

F(s)

n( 1 )

n_n

Schématiquement, l’application de P5

Cette dernière propriété a été utilisée notamment pour compléter la table des transformées

de Laplace (voir l’exemple 15 ci-dessous). ____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 15. Sur l’utilisation de P5 : calcul de sin( )L t t

22 2 2 2 2 2

2(sin( )) ( sin( ))

d sL t L t t

s ds s s

______________________________________________________________________________________

Remarque. La propriété de dérivation en « t » formulée en P4 permet d’aborder la

résolution des ED et, comme sa formulation le suggère, d’intégrer directement les

conditions initiales à la solution. ____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 16. Résolution de l’ED suivante avec les transformées de Laplace.

' 2 sin(2 ) avec (0) 2y y t y

Solution.

L’ED à comme solution y(t) et elle formule une égalité fonctionnelle entre les termes de

droite et de gauche qui ont donc la même transformée de Laplace. Utilisant la propriété

P4.1 en (5.10) et la table :

2

( ) 2et (sin(2 )

( ') ( ) (0) 2 4

L y YL t

L y sL y y sY s

Page 220: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

220

2

( ' 2 ) (sin(2 ))

2sY 2 2Y

4

L y y L t

s

Dans cette égalité, on peut isoler Y(s), la transformée de Laplace de y(t) :

2 2

2 2 2(s 2)Y 2 ( )

4 (s 2)( 4) 2Y s

s s s

Il reste à obtenir la transformée inverse de Y(s) :

1 1 2

2 2 2

1 2

2

2 12 2

2 2

2 1 1 1 1 2

(s 2)( 4) 4 2 4 4 4 4

2 1 1 1cos(2 ) sin(2 )

(s 2)( 4) 4 4 4

t

t

L L es s

s

s s s s

L e t ts

Utilisant ces résultat avec la propriété de linéarité, la solution est donnée par

1 2

2

2 2 9 1 1( ) cos(2 ) sin(2 )

(s 2)( 4) 2 4 4 4

ty t L e t ts s

____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 17. Résolution de l’ED suivante avec les transformées de Laplace

4(0) 3

'' 5 ' 6 4 avec '(0) 2

ty

y y y ey

Solution en 3 étapes

(1) Laplace de l’ED

4

2 2

4 2

( )4

( ') (0) 3 (4 )4

( '') (0) '(0) 3 2

4( '' 5 ' 6 ) (4 ) 3 2 5( 3 ) 6

4

t

t

L y Y

L y sY y sY et L es

L y s Y sy y s Y s

L y y y L e s Y s sY Ys

2) Détermination de Y(s)

2

2 2

4( 5 6) 3 13

4

4 3 13( )

( 4)( 5 6) ( 5 6)

s s Y ss

sY s

s s s s s

Page 221: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

221

3) Détermination de la solution : 1( ) ( ( ))y t L Y s

2

1 2 3 4

2

2

1 2 3

2

4 2 4 2

( 4)( 5 6) ( 2) ( 3) ( 4)

42 4 2

( 4)( 5 6)

3 13 7 4

( 5 6) ( 2) ( 3)

3 137 4

( 5 6)

t t t

t t

s s s s s s

L e e es s s

s

s s s s

sL e e

s s

La solution y(t) est donnée par

1 1 2 3 4

2 2

4 3 13( ) 9 8 2

( 4)( 5 6) ( 5 6)

t t tsy t L L e e e

s s s s s

2 3 4( ) 9 8 2t t ty t e e e _________________________________________________________________________________________________________

Remarque. La technique des fractions partielles fait implicitement partie de la

résolution des ED avec les transformées de Laplace. En raison de l’importance de cette

technique, elle est présentée dans l’encadré qui suit.

5.3.1 Décomposition d’un quotient de polynômes en fractions partielles

Règles de décomposition d’un quotient de polynôme en fractions partielles

Lorsque le degré du polynôme ( )P s est supérieur ou égal à celui de ( )Q s , il faut d’abord effectuer la

division de par . On obtient alors

( ) ( )( )

( ) ( )

P s R sd s

Q s Q s (5.12)

La décomposition en fractions partielles s’effectue alors sur le quotient( )

( )

R s

Q s.

Toutefois, dans le contexte de la résolution des ED avec les transformées de Laplace, le degré du

polynôme P(s) sera généralement inférieur à celui du polynôme dans l’expression de Y(s). Le

développement en fractions partielles se fera directement sur le(s) quotient(s) de polynômes obtenu dans

l’expression de Y(s), la transformée de Laplace de la solution de l’ED, c’est-à-dire sur le quotient

( )

( )

P s

Q s (5.13)

Les règles suivantes s’appliquent dans la décomposition en fractions partielles. Il faut tout en premier lieu

décomposer Q(s) en facteurs qui seront linéaire(s) ou quadratique(s), ces derniers étant ou non répétés.

Les cas suivants peuvent se présenter (avec un exemple dans chaque cas). D’autres cas sont possibles.

( )P s ( )Q s

( )Q s

Page 222: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

222

1) Si Q(s) est un produit de facteurs linéaires non répétés, on aura la décomposition comme dans le cas

suivant pour lequel ( ) ( )( )( )Q s s s s

( ) ( )

( ) ( )( )( )

P s P s A B C

Q s s s s s s s

(5.14)

____________________________________________________________________________________________

Exemple1. (cas de 2 facteurs non répétés) : 2 5 3 1

( 1)( 2) 1 2 1 2

s A B

s s s s s s

__________________________________________________________________________________________________________________________

2) Si2

( ) ( )( )Q s s s , les facteurs sont linéaires, mais le facteur ( )s est « répété » 2 fois,

comme l’indique son exposant. Alors on aura la décomposition suivante :

2 2

( ) ( )

( ) ( )( ) ( )

P s P s A B C

Q s s s s s s

(5.15)

___________________________________________________________________________________________________________________________

Exemple 2.

2

2 2 2

3 2 3 2

( 1)( 2) 1 2 ( 2) 1 2 ( 2)

s s A B C

s s s s s s s s

____________________________________________________________________________________________

Exemple 3. Le cas d’un facteur linéaire répété 3 fois :

2

3 2 3 2 3

3 1 1 2

( 2) 2 ( 2) ( 2) 2 ( 2) ( 2)

s s A B C

s s s s s s s

____________________________________________________________________________________________

3) Si2 2

( ) ( )( )Q s s s , alors on a un facteur quadratique non répété en plus d’un facteur

linéaire non répété, alors, la décomposition s’effectue comme suit :

2 2 2 2

( ) ( )

( ) ( )( )

P s P s A Bs C

Q s s s s s

(5.16)

____________________________________________________________________________________________

Exemple 4. 2 2 2 2

5 15 2 2 3

( 1)( 9) 1 3 1 9

s A Bs C s

s s s s s s

2 2 2

5 15 2 3

( 1)( 9) 1 9 92

s s

s s s s s

___________________________________________________________________________________________________________________________

4) Dans le cas de deux facteurs quadratiques non répétés :

2 2 2 22 2 2 2

( ) ( )

( ) ( )( )

P s P s As B Cs D

Q s s s s s

(5.17)

___________________________________________________________________________________________________________________________

Exemple 5. 2 2 2 2 2 2

3 1 3 1 3

( 4)( 9) 4 9 5 4 5 9

s As B Cs D s s

s s s s s s

____________________________________________________________________________________________________________________________

Rappelons qu’un facteur quadratique peut aussi être de la forme suivante :

22où ( 4 ) 0as b acbs c

Page 223: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

223

Exemple 6. 2 2 2 2 2 2

2 3 1 1 1 3

( 4 5)( 9) 4 5 9 8 4 5 8 9

s As B Cs D s s

s s s s s s s s s

Il faut faire la complétion de carrés dans le premier terme à droite ci-dessus pour pouvoir utiliser la table :

2 2 2 2

2 2 2

1 1 1 ( 2) 1 1 ( 2) 1 1

8 4 5 8 ( 2) 1 8 ( 2) 1 8 ( 2) 1

1 3 1 1 3

8 9 8 9 8 9

s s s

s s s s s

s s

s s s

___________________________________________________________________________________________

5) Si la factorisation de Q(s) comporte un facteur quadratique répété comme dans le cas suivant, la

décomposition se fait comme suit (on a ajouté un facteur linéaire pour comprendre comment en tenir

compte)

2 2 2 2 2 2 2 2

( ) ( )

( ) ( )( ) ( )

P s P s A Bs C Ds E

Q s s s s s s

(5.18)

___________________________________________________________________________________________

Exemple 7.

2 2 2 2 2 2 2 2

2 1 1 1 1 1

( 2)( 1) 2 1 ( 1 5 2 5 1 ( 1))

s A Bs C Ds E s

s s s s s s s s

_______________________________________________________________________

Exemple 8. 2

2 2 2 2 2 2 2 2

2 3 2 15

( 4 5) 4 5 ( 4 5) 4 5 ( 4 5)

s s As B Cs D s

s s s s s s s s s s

___________________________________________________________________________________________

Finalement, le développement en fractions partielles du quotient de deux polynômes s’effectue

simplement avec la calculatrice : on utilise la fonction « expand(P(s)/Q(s)) ». Le résultat peut « inspirer »

la décomposition en fractions partielles et permet d’obtenir les valeurs numériques des constante

numérique A, B, C … qui figurent dans les termes de la décomposition.

P6. Propriété d’intégration en t : intégration de f(t) par rapport à t

Si ( ( )) ( )L f t F s , alors

0

( )( ( ) )

tF s

L f u dus

(5.19)

___________________________________________________________________________________________________________

Exemple 18. Application de la propriété P5.1 : calcul de 0

sin( )t

L u du

Solution. Si nous appliquons la propriété :

2

1( ) sin( ) ( ) ( ( ))

1f t t F s L f t

s

2

2

1( ) 1( 1)

( 1)

F s s

s s s s

(1)

Page 224: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

224

Évaluons l’intégrale puis la transformée de Laplace du résultat de l’intégrale :

00

sin( ) cos( ) | 1 cos( )t

t

u du u t

2 2

2 2 2

0

1 1 1( ( )d (1 cos( ))

1 ( 1) ( 1)

ts s s

L f u u L ts s s s s s

(2)

Le résultat en (2) est identique à celui obtenu en (1). ____________________________________________________________________________________________________________

P7. Intégration en s

Si ( ( )) ( )L f t F s , alors

( )( )

s

f tL F u du

t

(5.20)

_________________________________________________________________________________________________________

Exemple 19. Utilisation de P7 avec ( ) sin( )f t t

2

sin( ) 1arctan( ) | arctan( )

1 2ss

tL du u s

t u

Cette propriété sera peu utilisée dans le cadre de ce cours.

________________________________________________________________________

Transformée d'une fonction périodique

Définition. Une fonction f(t) est périodique de période P f (t+P) = f(t)

____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 20. Graphe d’une fonction périodique et bornée.

On remarque la répétition du graphe de f(t) définie sur ]0, P] (ce qu’on désigne par le

terme « motif »).

...

P 2P 3P 4P

Figure 5.5. Graphe d’une fonction périodique.

_____________________________________________________________________________________

Page 225: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

225

P8. Transformée de Laplace d'une fonction f(t) périodique de période P :

0

( )

( ( ))1

Pst

P s

f t e dt

L f te

(5.21)

Remarque. La propriété s’applique aux fonctions bornées. Les fonctions périodiques

non bornées n’admettent pas de transformée de Laplace. C’est le cas de la fonction

définie par

tan( ) 0 2( )

( ) ( 2)

t si tg t

g t g t

Dans ce cas, il n’existe pas de valeur de s pour laquelle /2

0

tan( ) stt e dt

converge.

___________________________________________________________________________________________________________

Exemple 21. Application de P6 : transformée de Laplace de si 0 1

( )( ) ( 1)

t tf t

f t f t

Solution.

a) Graphe de f(t)

...

t

f(t)

1 2 3 4

Figure 5.6. Graphe de f(t).

b) Laplace de f(t).

La période de f(t) est P = 1. Alors, appliquant la propriété P8, on obtient ce qui suit :

1

10 0

2 20

( )1 1 ( 1)

( ( )) |1 1 1 (1 )

P

st st

st st s

Ps s s s

f t e dt t e dtte e s e

L f te e e s s s e

______________________________________________________________________________________

Avec l’introduction de nouvelles notions, notamment les fonctions « échelon unité »

(fonction de Heaviside) et les fonctions « impulsion » (Dirac) ainsi que celle de

« convolution », d'autres propriétés s’ajouteront dans les sections qui suivent.

Page 226: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

226

5.4 Application à la résolution des ED

Forme des ED à résoudre: les ED linéaires d'ordre 1 et 2, notamment celle à

coefficients constants de la forme

0 1" ' ( ) avec (0) et '(0)ay b y c y f t y y y y (5.22)

La technique des transformées de Laplace présente l'avantage appréciable de simplifier la

résolution des ED de cette forme lorsque la fonction f(t) est continue par morceaux. De

plus, cette approche permet l’intégration automatique des conditions initiales à la

solution. Dans les applications, il y a une classe importante de systèmes dynamiques pour

lesquels la modélisation s'exprime par des ED de la forme (5.22).

Remarque. Dans le cas des ED non linéaires ou celui des ED linéaires à coefficients non

constants, l’utilisation de la technique des transformée de Laplace se traduit par des

difficultés ou des problèmes souvent insolubles. Cela limite l’intérêt de cette approche

dans le cas de ces classes d’ED. L’exemple qui suit illustre la situation dans le cas d’une

ED à coefficients non constants. ____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 22. Résolution de l’ED à coefficient non constants qui suit avec Laplace

2' sin(3 ) avec (0) 1y t y t y

(1) Laplace de l’ED

2

2

22

2

2 2

2

( )

( ') (0) 1( ' ) (sin(3 ))

3( )1

93

(sin(3 ))9

L y Y

L y sY y sYL y t y L t

d Yd YL t y

sYdsds s

L ts

(2) Détermination de ( )Y s

On doit dans ce cas résoudre l’ED suivante qui n’est pas simple. On peut cependant

utiliser la méthode de variation des paramètres pour résoudre l’ED en ( )Y s : 2

2 2

31

9

d YsY

ds s

La solution est non triviale … et on ne trouvera pas la transformée inverse de Y(s)

dans une table. Fin de l’exemple.

____________________________________________________________________________________________________________

Remarque. L’exemple justifie la restriction de l’utilisation de la technique de Laplace à

la résolution des ED linéaires à coefficients constants.

________________________________________________________________________

Page 227: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

227

Résolution des ED linéaires à coefficients constants avec Laplace

(1) Prendre la transformée de Laplace de l'ED. L’ED à résoudre a la forme

(5.23)

Appliquant la transformée de Laplace à l’égalité et en utilisant les propriétés

introduites, on obtient

20 1 0( ( ) ) ( ( ) ) ( ) ( )a s Y s s y y b sY s y cY s F s (5.24)

Il en résulte une égalité comportant la transformée de Laplace Y(s) de la solution.

(2) Déterminer l'expression de la transformée de Laplace Y(s) de la solution.

Dans le cas ci-dessus, il suffit d'isoler Y(s) à l'aide des techniques algébriques

habituelles. On obtient:

0 1 0

2 2

( )( )

a s y a y byF sY s

as bs c as bs c

(5.25)

(3) Calculer la transformée de Laplace inverse de Y(s) pour obtenir la solution.

1( ) ( ( ))y t L Y s (5.26)

Dans le cas ci-dessus, on obtient

1 1 0 1 0

2 2

( )( )

a s y a y byF sy t L L

as bs c as bs c

(5.27)

En général, c'est l’étape qui exige le plus de travail.

(1)

(2) Opérations algébriques

1

(3)

ED( ( )) EA( ( ))

( ) ( ( )) Y(s)

Laplace

Méthodes directes

Laplace inverse

y t Y s

y t L Y s

Figure 5.7. La figure présente schématiquement les trois étapes de

l’utilisation des transformée de Laplace et situe l’approche par

rapport aux méthodes directes.

Remarque. Pour les ED d’ordre l à coefficients constants, il suffit de poser

10 et 0a y dans les expressions ci-dessus.

" ' ( ) avec (0) et '(0)0 1

ay b y c y f t y y y y

Page 228: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

228

Exemple 23. Résolution à l’aide des transformées de Laplace de l’ED suivante :

(0) 22 '' 3 ' 3sin(2 ) avec

'(0) 1

yy y y t

y

1) Laplace de l’ED.

2

2 2

( ) Y6

et (3sin(2 t))( ') (0) 24.1 4

( '') (0) '(0) 2 1

L y

LL y sY y sYP s

L y s Y sy y s Y s

Utilisant la propriété de linéarité P1 en prenant la transformée de Laplace de l’ED, on

obtient ce qui suit :

2

2

2

2

(2 '' 3 ' ) 2 ( '') 3 ( ') ( ) (3sin(2 ))

62( 2 1 ) 3( 2)

4

62 3 1 ( ) 4 4

4

L y y y L y L y L y L t

s Y s sY Ys

s s Y s ss

2) Détermination de Y(s). Il suffit d’isoler Y(s) dans la dernière égalité ci-dessus :

2 2 2

(1) (2)

6 4 4( )

( 4) 2 3 1 2 3 1

sY s

s s s s s

3) Détermination de y(t). Il faut utiliser la technique des fractions partielles sur les

deux quotients de polynôme ci-dessus puis appliquer Laplace inverse.

2

1 2

4 4 4( 1) 1(2) 2

2 3 1 2 1/ 2)( 1 1/ 2

((2)) 2t

s s

s s s s s

L e

2 2 2

2 2

2 2

1 2

6 6(1)

( 4) 2 3 1 2( 4) 1/ 2) ( 1

3(1)

( 4) 1/ 2) ( 1 4 1/ 2 1

18 21 2 24 1 6 1(1)

85 4 85 4 17 1/ 2 5 1

24 6 18 21((1)) cos(2 ) sin(2 )

17 5 85 85

t

t

s s s s s s

As B C D

s s s s s s

s

s s s s

L e e t t

Page 229: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

229

Finalement : 1 1( ) ((1)) ((2))y t L L

258 4 18 21

( ) cos(2 ) sin(2 )17 5 85 85

t

ty t e e t t

________________________________________________________________________

D’autres exemples de résolution d’ED avec Laplace seront introduits plus loin. Mais

avant, il importe d’introduire les fonctions « échelon-unité » pour exprimer les fonctions

continues par morceaux, notamment pour les traiter avec les transformées de Laplace.

5.4.1 Utilisation de la calculatrice (2)

Utilisons le résultat obtenu en (5.27) pour élaborer une procédure simple permettant de

résoudre les ED telles que formulées en (5.23) :

0

1

(0)'' ' ( ) avec

'(0)

y yay by cy f t

y y

L’expression de ( )Y s est donnée en (5.25) :

0 1 0 0 1 0

2 2 2

( )( )( )

a s y a y by F s a s y a y byF sY s

as bs c as bs c as bs c

L’expression de ( )y t est donnée en (5.27) et peut s’écrire comme suit :

1 0 1 0

2

( )( )

F s a s y a y byy t L

as bs c

Voici comment obtenir la solution de l’ED de l’exemple 23 à l’aide de la calculatrice.

(0) 22 '' 3 ' 3sin(2 ) avec

'(0) 1

yy y y t

y

Figure 5.8. Résolution des ED avec la procédure « sol » programmées dans la

Nspire : on obtient la même solution qu’à l’exemple 23 de la page précédente.

Page 230: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

230

5.5 Fonction échelon unité ou fonction de Heaviside

Pour débuter cette section, considérons tout d’abord un exemple de fonction continue par

morceaux pour t > 0. On supposera qu’elle est nulle lorsque 0t pour rester dans le

contexte de la définition de la transformée de Laplace.

________________________________________________________________________

Exemple 24. Soit la fonction f(t) définie ci-dessous et son graphe à la figure (5.9):

si 0 1

( ) 2 si 1 2

0 si 2

t t

f t t t

t

f(t)

t1 2

1

Figure 5.9. Graphe de la fonction f(t)

Dans le cas de cet exemple, la fonction est continue car on peut la tracer « sans lever

le crayon ». La fonction est définie « par morceaux » qui sont chacun continu sur

leur intervalle (t sur ]0, 1], 2 t ]1, 2], etc.).

On peut calculer sa transformée de Laplace avec la définition :

1 2

2

2

0 0 1

1( ( ) ( ) (2 ) 1 2st st st s sL f t f t e dt t e dt t e dt e e

s

On obtient le même résultat en utilisant les fonctions échelon-unités avec les

propriétés des transformées de Laplace découlant de leur utilisation. ____________________________________________________________________________________________________________

5.5.1 La fonction échelon unité

Définition. Soit a > 0, un nombre réel. La fonction échelon unité ( )u t a (ou de

Heaviside) est définie par l’égalité suivante :

0 si( )

1 si

t au t a

t a

(5.28)

____________________________________________________________________________________________________________

Remarque. La fonction de Heaviside peut également se définir comme suit :

0 si ( ) 01 ( )( )

1 si ( ) 02

t asign t au t a

t a

(5.29)

Page 231: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

231

La figure ci-dessous présente les graphes de u(t) et ( )u t a .

u(t) u(t-a)

11

at t

Figure 5.10. Graphe de u(t) et de ( )u t a .

On utilise la fonction échelon unité pour exprimer les fonctions continues par morceaux

de manière à calculer les transformées de Laplace de ces dernières sans utiliser la

définition, mais des propriétés reliées à la fonction échelon-unité.

Les graphes de la figure (5.11) ci-dessous indiquent comment décrire la restriction

relative à l’intervalle a t b d'une fonction continue ( )f t à l'aide de la fonction échelon

unité. f(t) f(t)[u(t - a) - u(t - b)]

t ta ba b

Figure 5.11. Effet de la multiplication de f(t) par [u(t-a) - u(t-b)]

La figure illustre bien que la multiplication de la fonction ( )f t par [ ( ) ( )]u t a u t b

équivaut à multiplier f(t) par 1 si a < t < b et par 0 ailleurs. Ainsi, pour décrire une

fonction continue par morceaux, il suffit de décrire chacune des parties (morceaux) de la

fonction comme le suggère la figure (5.11), puis de simplifier l'expression obtenue (voir

l’exemple qui suit). Nous désignerons par fonction sélecteur la combinaison de fonctions

échelon unité

________________________________________________________________________

Exemple 25. Utilisation de la fonction échelon unité pour décrire une fonction continue

par morceaux.

Soit la fonction

2 si 0 2

2 si 2 3( )

1 si 3

0 ailleurs

t t

t tf t

t

Dans le cas de cette fonction, et selon ce que suggère l’exemple ci-dessus :

( ) (2 )[ ( ) ( 2)] (t 2)[u(t 2) u(t 3)] ( 3)f t t u t u t u t

[ ( ) ( )]u t a u t b

Page 232: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

232

2

1

f(t)

2 31t

Figure 5.12. Graphe de f(t)

Après regroupement des termes autour des mêmes fonctions ( )u t a , on obtient la

forme à utiliser pour le calcul la transformée de Laplace de f(t) :

( ) (2 ) ( ) 2( 2) ( 2) ( 3) ( 3)f t t u t t u t t u t

________________________________________________________________________

Remarque. Pour décrire une fonction continue par morceaux, l’approche suivante est

simple et efficace. Soit g(t) définie comme suit :

1

2

( )

( ) ( )

0 ailleurs

g t si a t b

g t g t si b t c

(5.30)

On peut décrire directement la fonction g(t) à l’aide de la fonction échelon unité en

utilisant l’approche suivante :

1 2 1 2( ) ( ) ( ) ( ( ) g ( )) ( ) ( ) ( )g t g t u t a g t t u t b g t u t c (5.31)

1 2 1 2début de en début de et arrêt de en arrêt de eng t a g g t b g c

On remarque que pour restreindre la fonction 1( )g t à l’intervalle a < t < b, il faut la

« soustraire » à partir de t = b après l’avoir introduite en t = a. Il en est ainsi pour

la fonction 2( )g t qu’il faut « soustraire » en t = c après l’avoir introduite en t = b.

On désigne cette approche par « propriété de soustraction ». Elle permet de

regrouper les termes qui sont facteurs des mêmes fonctions échelon unité, ce qui

présente un avantage par rapport à l’autre approche introduite ci-dessus.

Si l’on décrit la fonction g(t) en (5.30) à l’aide de l’approche « fonctions

sélecteurs », on obtient ce qui suit :

1 2( ) ( )[ ( ) ( )] ( )[ ( ) ( )]g t g t u t a u t b g t u t b u t c (5.32)

Page 233: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

233

Après regroupement, on trouve le même résultat que ci-dessus en (5.31) :

1 2 1 2( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )g t g t u t a g t g t u t b g t u t c (5.33)

________________________________________________________________________

Exemple 26 : Description de la fonction h(t) à l’aide des approches décrites ci-dessus.

21 si 0 1

2 si 1 3( )

4 si 3 4

0 ailleurs

t t

t th t

t t

Graphe de h(t)

-1

1

h(t)

1 2 3 4

Figure 5.13. Graphe de h(t)

Description de h(t) à l’aide des fonctions échelon unité

(1) Avec l’approche de la propriété de « soustraction » :

2 2

2 2

( ) (1 ) ( ) (2 ) ((1 ) ( 1) ( 4) (2 ) ( 3) ( 4) ( 4)

( ) (1 ) ( ) 1 ( 1) 2( 3) ( 3) ( 4) ( 4)

h t t u t t t u t t t u t t u t

h t t u t t t u t t u t t u t

(2) Avec l’approche des « sélecteurs » :

2( ) (1 )[ ( ) ( 1)] (2 )[ ( 1) u(t 3)] ( 4)[ ( 3) ( 4)]h t t u t u t t u t t u t u t

Après le regroupement des termes sous les mêmes fonctions échelon-unités, on trouve le

même résultat (c’est souhaitable …) qu’avec l’approche (1) ci-dessus :

2 2( ) (1 ) ( ) 1 ( 1) 2( 3) ( 3) ( 4) ( 4)h t t u t t t u t t u t t u t

________________________________________________________________________

5.5.2 Propriétés des transformées de Laplace associées aux fonctions échelon unité

Pour calculer la transformée de Laplace d’une fonction continue par morceaux comme

h(t) dans l’exemple ci-dessus, il est commode d'utiliser de nouvelles propriétés qui seront

introduites un peu plus loin, dans la suite de cette section.

Page 234: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

234

Transformée de Laplace de la fonction de Heaviside

0

( ) (1)st as

st st

aa

e eu t a e dt e dt

s s

( )

10 ( ( ))

aseL u t a

s

a L u ts

(5.34)

Propriétés associées à la fonction de Heaviside

________________________________________________________________________

P9. Propriété de «translation» (1)

La figure (5.14) qui suit illustre une fonction f(t) et celle-ci translatée de a unités

vers la droite.

f(t) f(t-a) u(t-a)

at t

Figure 5.14. Graphes de f(t) et de f(t-a)u(t-a)

Si ( ( )) ( )L f t F s , alors on a les résultats suivants :

1

( ( ) ( )) ( )

( ( )) ( ) ( )

a s

a s

L f t a u t a e F s

L e F s f t a u t a

(5.35)

_______________________________________________________________________

Exemple 27. Sur l’utilisation de la propriété ( ( ) ( )) ( )a sL f t a u t a e F s .

1) Calcul de (sin(3( )) ( ))L t u t

2

2

( )

3sin(3( ) ( )

9

3sin(3 )

9

s

Laplace

t t

L t u t es

ts

2

3(sin(3( )) ( ))

9

sL t u t es

Page 235: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

235

2) Calcul de 2(3( 2) ( 2))L t u t

2 2

3

2 2

3

2

3

( 2)

6(3( 2 ) ( 2 )

6(3(t 2) (t 2)

63

s

s

L

t t

L t u t es

L u es

ts

__________________________________________________________________________________________________________

Exemple 28. Cas de la fonction de l'exemple (25) (page 29).

On a obtenu l’expression de f(t) à l'aide de la fonction échelon unité :

( ) (2 ) ( ) 2( 2) ( 2) ( 3) ( 3)f t t u t t u t t u t

2

2 1( ( ) ( )) ( ( )) ((2 ) ( ))L g t u t L g t L t u t

s s

La propriété P9 s'applique au 2ième

et au 3ième

terme. On obtient :

2

2

2 2 23

2

2 3

2(2( 2 ) ( 2 ))

2 1 2 1( ( ))

1(( 3 ) ( 3 ))

s

s

s s

L t u t es

L f t e es s s s

L t u t es

____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 29. Sur l’utilisation de 1( ( )) ( ) ( )a sL e F s f t a u t a selon le schéma

1

( )1

mult. par ( )

( ( ) ) ( ) ( )

( ( ) ( ) ( )

a s

t t a

u t a

L e F s f t a u t a

L F s f t f t a

Calcul de 2

1 1 2

2 2 3 ( 3)( 1)

s

sse sL L e

s s s s

1

2 2

1 2

3 3( ) ( )( 2 )

3( 2) ( 2)

multiplication par ( 2)

3 1 3 1

4 4 4 4

3 1( 2)

( 3)( 1) 4 4

s

t t t tt t

t t

L u t

e e e e

sL e e e u t

s s

1 2 3( 2) ( 2)3 1( 2)

( 3)( 1) 4 4

s t tsL e e e u t

s s

Page 236: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

236

________________________________________________________________________

P10 Propriété de translation ( 2) ou de « de coupure »

f(t) f(t) u(t-a)

at t

Figure 5.15. Graphe de f(t) et de f(t)u(t-a) : la fonction f(t)u(t-a) illustre l’effet de

« coupure » de la multiplication de f(t) par u(t-a)

Si ( ( )) ( )L f t F s , alors :

( ( ) ( )) ( ( ))a sL f t u t a e L f t a (5.36)

Il n’y a pas « d’utilité » associée à la transformée inverse. __________________________________________________________________________________

Remarque. Le schéma ci-dessous illustre comment s’applique la propriété.

( )

( ( ) ( )) ( ( ))

( ) ( )

a s

t t a

L f t u t a e L f t a

f t f t a

________________________________________________________________________

Exemple 30. Quatre applications de P10 : ( ( ) ( )) ( ( ))a sL f t u t a e L f t a .

1) Calcul de ( ( 2))L t u t

2 2

2

( 2)

1 2( ( 2 )) ( 2)

( 2)

s s

t t

L t u t e L t es s

t t

____________________________________________________________________________________________

2) Calcul de 2(2 ( 3))L t u t

2 3 2 3 2

2 2( 3)

(2 ( 3 )) 2( 3) 2( 6 9)

2 2( 3)

s s

t t

L t u t e L t e L t t

t t

Page 237: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

237

Alors, on a :

2 3 2

2 3

3 2

(2 ( 3)) 2 ( ) 12 ( ) (9)

4 12 9(2 ( 3))

s

s

L t u t e L t L t L

L t u t es s s

____________________________________________________________________________________________

3) Calcul de (3 11) ( 4)L t u t

4

( 4)

4 4

4

2

(3 11) ( 4 ) (3 23)

(3 11) 3( 4) 11

(3 11) ( 4) (3 23) 3 ( ) (23)

3 23(3 11) ( 4)

s

t t

s s

s

L t u t e L t

t t

L t u t e L t e L t L

L t u t es s

______________________________________________________________________________________________________

4) Calcul de 2( ( 3))tL e u t

2 3 2( 3 ) 3 6 2 3 6

2 2(t 3 )( 3 )

6

2 3

1( ( 3 )) ( ) ( ) ( )

2

( ( 3))2

t s t s t s

t t t

t s

L e u t e L e e L e e e es

e e

eL e u t e

s

________________________________________________________________________

5.5.3 La fonction de Dirac

Définition. La fonction delta de Dirac ( )t a est caractérisée par les deux

propriétés suivantes :

0( ) (1)

( ) ( ) ( ) (2)

si t at a

si t a

f t t a dt f a

(5.37)

________________________________________________________________________

En (5.37), ( )f t est une fonction définie dans un intervalle incluant le point t = a.

Page 238: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

238

Il est à noter que ( )t a n’est pas une fonction au sens usuel du terme. Il s’agit d’un cas

limite de ce que l’on désigne par le terme de distribution.

Remarque. La remarque suivante a pour but de donner un sens « physique » à la notion d’impulsion. On

peut écrire la deuxième loi de Newton comme suit :

( ) ( )

dvf m

fdt mdv d mv fdt d mvdt

p mv

(5.38)

La quantité p mv qui résulte du produit de la masse m et de sa vitesse v définit ce que l’on

désigne par « quantité de mouvement ».

Dans l’égalité à droite en (5.38), le terme fdt désigne « l’impulsion » associée à l’application de

la force f(t) pendant l’intervalle de temps dt.

L’égalité ( )fdt d mv s’interprète comme suit : l’impulsion « fdt » appliquée à la masse m se

traduit par le changement « ( )d mv » de sa quantité de mouvement. Lorsqu’une force de grande

intensité s’applique à une masse pendant un intervalle de temps t très court, il peut être

difficile, voir impossible d’en déterminer son profil temporel f(t). Il est cependant possible

d’estimer la valeur moyenne de la force pendant l’intervalle t en mesurant le changement de la

quantité de mouvement de la masse en mesurant les vitesses vi et vf avant et après l’application

de la force :

f i

f i

mv mvf t m v mv mv f

t

(5.39)

On peut voir la fonction impulsion comme un cas limite selon l’approche suivante. Considérons

une force de 1 (N) s’appliquant pendant une seconde sur la masse, puis une force de 10 (N)

s’appliquant pendant 1/10 de seconde , puis une force de 1000 (N) pendant 1/1000 de seconde,

puis une force de 1000000 (N) pendant 1/1000000 de seconde, etc. Si nous utilisons l’égalité

f t m v , le changement de la quantité de mouvement sera le même puisque le produit

f t est le même dans chaque cas. Le cas limite implique cependant l’utilisation de la fonction

impulsion ( )t a pour modéliser une force d’une très grande intensité moyenne s’appliquant

pendant un intervalle de temps très court centré sur l’instant t a .

En termes d’interprétation au plan de l’énergie, le résultat de l’action d’une force qui peut être

modélisée par une fonction impulsion équivaut à un transfert instantané d’énergie cinétique à la

masse.

La propriété (2) de la définition ci-dessus permet d’établir une relation entre la fonction

u(t – a) de Heaviside et la fonction ( )t a de Dirac. En effet, selon (5.37) on peut

formuler l’égalité suivante :

-

0( )

1

t si t ax a dx

si t a

= u(t – a) (5.40)

Page 239: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

239

Ce résultat peut également s’exprimer ainsi : +

-

( ) ( )

t

x a dx u t a

(5.41)

Si l’on dérive de part et d’autre de l’égalité par rapport à t, on obtient formellement (c’est

une application du théorème fondamental du calcul):

( ) ( ( ))d

t a u t adt

(5.42)

La fonction ( )t a de Dirac peut donc être décrite comme étant par la dérivée par

rapport à t de la fonction échelon-unité u(t – a).

La transformée de Laplace de la fonction ( )t a de Dirac s’obtient facilement de

la propriété (2) formulée dans sa définition en (5.37) :

0

( ) st st as

t at a e dt e e

( ( ))

0 ( ( )) 1

a sL t a e

a L t

(5.43)

La fonction ( )t a de Dirac est largement utilisée en dynamique des systèmes soumis à

des impulsions : par exemple, pour l’analyse du comportement d’un système mécanique

soumis à un choc « modélisé » par une impulsion. ____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 31. Résolution de l’ED

2 (0) 0" ( ) avec

'(0) 0

yy y t a

y

Solution. Si l’on prend la transformée de Laplace de l’ED, avec les conditions initiales,

on obtient le résultat suivant :

2 22 2

( ( ))

( '( )) (0)

( "( )) (0) '(0)

( ( ))

a s

a s

L y t Y

L y t sY y sYs Y Y e

L y t s Y sy y s Y

L t a e

La transformée de Laplace Y(s) de la solution est obtenue simplement en l’isolant dans

l’égalité de droite ci-dessus :

2 2( )

a seY s

s

On obtient la solution y(t) avec la transformée inverse de ( )Y s :

Page 240: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

240

sin( ( ))( ) ( )

t ay t u t a

Les conditions initiales nulles en y(0) et '(0)y se traduisent par une solution

complémentaire c

y nulle. Seule la solution particulière est non nulle et elle est donnée

par y(t) ci-dessus. Le graphe dans le cas des paramètres 3 et a = 2 est présenté dans

la figure (5.17) ci-dessous et résume bien le résultat prévisible d’une solution nulle avant

t = 2 et l’effet de l’impulsion de en t = 2. L’effet de l’impulsion s’interprète dans le

contexte d’un système masse-ressort (m = 1, k = 9) comme une injection instantanée

d’une certaine quantité d’énergie. Cette question sera abordée dans la suite de ce texte,

notamment au chapitre 6.

Figure 5.17. Graphe de la solution de y" + 9 y = (t-2) avec conditions initiales nulles.

___________________________________________________________________________________________________________

5.6 Convolution

Définition. Soit f(t) et g(t), deux fonctions nulles pour t 0 et continues ou

continues par morceaux sur [0, [. La convolution de ( ) ( )f t et g t , notée par

f g est définie par

0

( * )( ) ( ) ( )

t

f g t f u g t u du (5.44)

________________________________________________________________________

Remarque : La commutativité de la convolution se vérifie en effectuant le changement de

variable suivant :

0

0

0et

0

* ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )

t

t

v t u u t v u v t

dv du u t v

f g t f t v g v dv g v f t v dv

Page 241: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

241

0

( )( ) ( )( ) ( ) ( )t

f g t g f t g u f t u du (5.45)

________________________________________________________________________

Exemple 32. Soit 3 4( ) 2 ( ) 3t tf t e et g t e . Le calcul de ( * )( )f g t s’effectue ainsi :

3

3 4( )

4( )

0

4 4 4

0

0

3 4

( ) 2( ) 2 3

( ) 3

( ) 6 6 ( ) 6 1

( ) 6 6

|

u t

u t u

t u

t

t u t u t t t

t t

f u ef g t e e du

g t u e

f g t e e du e e e e

f g t e e

____________________________________________________________________________________________________________

5.6.1 Utilisation de la calculatrice pour la convolution (3)

On trouve la procédure « fold » dans la librairie « ETS_specfunc » pour effectuer la

convolution ( )f g t de f(t) par g(t) : la syntaxe est la suivante : fold(f(t),g(t)).

Si l’on reprend le cas des deux fonctions de l’exemple précédent, cela se présente comme

suit. Le résultat de la convolution ( )g f t de g(t) par f(t) est également obtenu et donne

le même résultat.

Figure 5.18. Utilisation de la calculatrice pour le calcul de la convolution de f par g

et de g par f.

5.6.2 Propriété reliée à la transformée de Laplace

P11. Si ( ( )) ( ) et ( ( )) ( )L f t F s L g t G s , alors

1

{( * )( )} ( ) ( )

( ( ) ( )) ( * )( )

L f g t F s G s

L F s G s f g t

(5.46)

Page 242: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

242

5.6.3 Application de la convolution à la résolution des ED

Considérons la famille d’ED

(0) 0" ' ( ) avec

'(0) 0

ya y b y c y g t

y

(5.47)

Avec ces conditions initiales, la transformée de Laplace de l'ED donne

2 ( ) ( ) ( ) ( )a s Y s bsY s cY s G s (5.48)

La transformée de Laplace Y(s) de la solution est donnée par

2

1( ) ( )Y s G s

a s b s c

(5.49)

Le terme de droite de ( )Y s en (5.47) a la forme d’un produit. Il est possible d’exprimer la

solution ( )y t à l’aide d’une convolution :

1

2

1

1( )

( ) ( )

L f ta s b s c

L G s g t

(5.50)

0

( ) ( ) ( ) ( ) ( )

t

y t f g t f u g t u du (5.51)

___________________________________________________________________________________________________________

Exemple 33. Résolution de l’ED suivante à l’aide de la formule (5.49).

(0) 0'' 5 ' 6 avec

'(0) 0

yy y y t

y

Solution.

Utilisant le résultat en (5.48) avec

1 1 2 3

2

1 1 1( )

5 6 2 3

( )

t tf t L L e es s s s

g t t

2 3( )

( )

u uf u e e

g t u t u

Page 243: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

243

On obtient la solution y(t) comme suit :

2 3

0

2 3

( ) * ( ) ( ) ( )

1 5( )

4 9 6 36

t

u u

t t

y t f g t e e t u du

e ey t t

_______________________________________________________________________

Théorème 1 : Soit l'ED linéaire à coefficient constants

(0) 0" ' ( ) avec

'(0) 0

ya y b y c y g t

y

(5.52)

Soit

1

2

1( )f t L

a s b s c

(5.53)

Alors, la solution de l’ED est donnée par la convolution de f(t) par g(t) :

0

( ) ( ) ( ) ( ) ( )

t

y t f g t f u g t u du (5.54)

______________________________________________________________________________________

Le théorème 2 qui suit s'applique aux cas des ED avec conditions initiales non nulles.

____________________________________________________________________________________________________________

Théorème 2 : Soit l'ED linéaire à coefficients constants d’ordre 2 suivante :

0

1

(0)" ' ( ) avec

'(0)

y ya y b y c y g t

y y

(5.55)

La solution de cette ED est donnée par

0

( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )

t

c cy t y t f g t y t f u g t u du (5.56)

Dans l’expression de y(t), ( )c

y t est solution particulière de l'ED homogène suivante

avec les conditions initiales se rattachant au problème posé :

0

1

(0)" ' 0 avec

'(0)

y ya y b y c y

y y

(5.57)

____________________________________________________________________________________________________________

Pour démontrer le théorème (2), il suffit de prendre la transformée de l'ED à résoudre. On

obtient ce qui suit :

20 1 0( ( ) ) ( ( ) ) ( ) ( )a s Y s s y y b sY s y cY s G s (5.58)

Page 244: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

244

On isole la transformée de Laplace Y(s) de la solution pour obtenir l’expression suivante :

0 1 0

2 2

( )( )

a s y a y byG sY s

a s b s c a s b s c

(5.59)

Si ( ) 0g t , ( ) 0G s et trouver y(t) équivaut à résoudre l'ED homogène formulée

en (5.55). Dans ce cas précis, la transformée de Laplace ( )Y s de la solution est

donnée par

0 1 0

2( )

a s y a y byY s

a s b s c

(5.60)

On en déduit que la transformée inverse du deuxième terme de ( )Y s ci-dessus en

(5.56) correspond à bien au terme ( )c

y t obtenu comme formulé dans le théorème 2.

L’autre terme de Y(s) en (5.56), formulé ci-dessous, est associé à la solution

particulière et également à la solution de l’ED homogène étant donné le terme au

dénominateur.

2

( )( )

G sY s

a s b s c

(5.61)

___________________________________________________________________________________________________________

Exemple 33. Résolution à l’aide du théorème 2 de l’ED suivante.

(0) 2'' 5 ' 6 avec

'(0) 3

yy y y t

y

Solution

Trouvons d’abord la partiec

y (t), solution de

(0) 2'' 5 ' 6 0 avec

'(0) 3

yy y y

y

On trouve facilement (avec les techniques introduites au chapitre 4 ou avec les

transformées de Laplace) : 2 39 7t t

cy e e

L’autre partie p

y de la solution est obtenue comme à l’exemple précédent :

1 1 2 3

2

1 1 1( )

5 6 2 3

( )

t tf t L L e es s s s

g t t

Page 245: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

245

2 3( )

( )

u uf u e e

g t u t u

2 3

0

2 3

( ) * ( ) ( ) ( )

1 5( )

4 9 6 36

t

u u

p

t t

p

y t f g t e e t u du

e ey t t

La solution générale est donc la somme des deux solutions obtenues :

2 337 64 5( ) ( ) ( )

4 9 6 36

t t

c p

ty t y t y t e e

___________________________________________________________________________________________________________

Remarque. La calculatrice peut être programmée pour utiliser les résultats des deux

théorèmes ci-dessus. Il suffit de programmer le résultat du théorème 2, car les conditions

initiales (0) 0 et '(0) 0y y sont simplement un cas particulier du théorème 1.

________________________________________________________________________

Exemple 34. La figure ci-dessous présente la programmation de la procédure « sconv »

et la résolution de l’ED de l’exemple (33) ainsi que la résolution de l’ED suivante :

2'' 4 ' 4 avec (0) 1 '(0) 1.ty y y e y et y

Figure 5.19. Résolution avec la procédure « sconv » programmée sur la base des

résultats du théorème 2 ci-dessus. L’utilisation de la variable z dans la procédure yc(a,b,c,z0,z1) vise à ne pas « surcharger » y.

________________________________________________________________________________________________

Page 246: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

246

5.7 Techniques de Laplace inverse

Cette section a pour but de rappeler en les résumant les principales techniques utilisées

pour le calcul de la transformée de Laplace inverse d’une fonction F(s) donnée.

1. Utilisation de la table

2. Utilisation de la table conjointement avec une ou des propriétés

Les propriétés souvent utilisées sont les suivantes :

1( ( )) ( )atL F s a e f t

1( ( )) ( ) ( )a sL e F s f t a u t a

1 ( ( ) ( )) ( * )( )L F s G s f g t (cette dernière s’utilise notamment dans le cas de

la résolution des ED)

3. La technique des fractions partielles lorsqu'il faut calculer la transformée inverse

d'un quotient de polynômes.

4. La complétion de carré lorsqu'une transformée de Laplace comporte au

dénominateur un ou des facteur(s) irréductible(s) de la forme 2a s b s c .

5.8 Résolution des systèmes d'ED avec Laplace

Le schéma ci-dessous explique l’essentiel de la démarche à suivre, identique à celle

utilisée pour résoudre une seule ED avec les transformées de Laplace.

(1)

(2) Techniques algébriques

(3)Laplace inverse

Systèmes d'ED { ( ), ( ), ...} Systèmes d'EA { ( ), ( ), ...}

{ ( ) , ( ), ... } { ( ), ( ), ... }

Laplacex t y t X s Y s

x t y t X s Y s

Figure 5.20. Schéma des étapes de la résolution d’un système d’ED linéaires à

coefficients constants.

Remarque. Lorsque le système d’ED ne comporte que deux ou trois inconnues, la règle

de Cramer est la technique algébrique habituellement utilisée pour déterminer « à la

main » les transformées de Laplace X(s), Y(s) … de chacune des inconnues x(t), y(t), ... .

La calculatrice permet également de déterminer les expressions de X(s), Y(s) … ____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 34. Résolution du système d’ED suivant avec les transformée de Laplace

'( ) 2 ( ) 5 ( ) (0) 7avec

'( ) ( ) 2 ( ) (0) 3

x t x t y t x

y t x t y t y

Page 247: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

247

Solution

(1) Laplace du système d’ED

( ) 7 2 ( ) 5Y(s) ( 2) ( ) 5Y(s) 7

( ) 3 ( ) 2 ( ) ( ) ( 2) ( ) 3

sX s X s s X s

sY s x s Y s X s s Y s

(2) Expressions de X(s) et de Y(s)

Ce système peut être résolu simplement pour X(s) et Y(s). Sous forme matricielle,

ce système s’écrit comme suit :

2 5 7

1 2 3

s X

s Y

Utilisant la règle de Cramer ou la calculatrice pour résoudre ce système

d’équations linéaires, on trouve les expressions suivantes en X(s) et Y(s).

2 2

7 5 2 7

3 2 1 37 1 3 1( ) et ( )

2 5 2 51 1

1 2 1 2

s

s s sX s Y s

s ss s

s s

(3) Expressions de 1 1( ) ( ( )) et de ( ) ( ( ))x t L X s y t L Y s

1 1 1

2 2 2

1 1 1

2 2 2

7 1 1( ) 7

1 1 1

3 1 1( ) 3

1 1 1

s sx t L L L

s s s

s sy t L L L

s s s

( ) 7cos( ) sin( )

( ) 3cos( ) sin( )

x t t t

y t t t

Avec la calculatrice, « étape par étape », on obtient le même résultat comme

illustré dans la capture d’écran qui suit (figure 5.21).

Figure 5.21. Résolution de l’exercice à l’aide de la calculatrice : les solutions dans

l’écran de gauche et la représentation graphique des solutions paramétriques dans

le plan XY.

Page 248: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

248

Certaines applications faisant intervenir des systèmes d’ED linéaires à coefficients

constants d’ordre (1) ou (2) seront considérées au chapitre 6.

5.9 Utilisation de la calculatrice (4)

La librairie « ETS_specfunc » comporte la procédure « solved » pour résoudre les ED

linéaires à coefficients constants d’ordre (1) ou (2) avec les transformées de Laplace

même avec les fonctions continues par morceaux, les fonctions échelon unité ( )u t a et

les fonctions impulsion ou de Dirac ( )t a . La procédure « simultd » permet de

résoudre les systèmes d’ED. Les deux exemples suivants (35 et 36) en font l’illustration.

________________________________________________________________________

Exemple 35. Résolution de l’ED

(0) 0'' 3 ' 2 ( 2) avec

'(0) 0

yy y y t u t

y

Avec la procédure « solved » ainsi qu’avec la procédure « sol » introduite à

l’exemple résolu dans la section (5.3.1), à la figure (5.8) page 27.

Figure 5.22. Utilisation de la procédure « solved » de la librairie « ETS_specfunc »

et de la procédure « sol » introduite à la figure (5.8), page 27 : les solutions

produites avec les deux procédures sont identiques.

Il importe de noter la syntaxe particulière introduite pour l’utilisation de la procédure

« solved » : elle a vraisemblablement pour but de faciliter l’analyse syntaxique de

l’expression à traiter pour résoudre à l’aide des transformées de Laplace.

Page 249: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

249

________________________________________________________________________

Exemple 36. Résolution du système d’ED suivant avec la procédure « simultd ».

'( ) 2 ( ) 5 ( ) (0) 7avec

'( ) ( ) 2 ( ) (0) 3

x t x t y t x

y t x t y t y

Figure 5.23. Résolution d’un système d’ED linéaires à coefficients constants

d’ordre (1). Il importe d’entrer le système d’ED (syst1) et les fonctions solutions

x(t) et y(t) avec les conditions initiales en t = 0 (ci1) sous les formats indiqués. Les

solutions obtenues sont les mêmes qu’à l’exemple 34 (voir la figure 5.21).

Page 250: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

250

5.10 Exercices

Question 1

Utilisez la table des transformées de Laplace des fonctions usuelles en indiquant le

numéro de la formule utilisée pour calculer la transformée de Laplace des fonctions

suivantes.

a) 3 4( ) ta t t e b) ( ) sin(6 )b t t t c) 5( ) cos(7( )tc t e t

d) 3 4( ) ( 1) td t t e e) ( ) cos(2 )e t t t

f) 3 31( ) ( )

6

t tf t e e

g) 1

( ) cos(3 ) cos(4 )7

h t t t h) ( ) ( 4)g t u t i) ( ) ( 3)i t t

Question 2

Utilisez strictement la table pour trouver les transformée de Laplace dans chacun des cas

suivants.

a) 23

( )se

A ss

b) 2

8( )

( 16)

sB s

s

c)

2

4( )

( 3)C s

s

d) 2

3( )

( 8)D s

s s

e)

2

2 2

6( )

( 25)

sE s

s

f)

2 2

4( )

( 9) ( 16)

sF s

s s

g) 2

1( )

2 ( 36)G s

s s

h)

2 2

1( )

3 ( 64)h s

s s

i)

5

12( )

( 4)I s

s

Question 3

Utilisez la technique des fractions partielles et les propriétés pour calculer la transformée

de Laplace inverse.

a) 2

3 7( )

5 6

sA s

s s

b)

2

( 1)( )

11 28

ss eB s

s s

c) 2

2

2 11 17( )

( 3)( 2)

s sC s

s s

d)

2

1( )

27 18 3

sD s

s s

e) 2

3 7E( )

( 2)( 8 16)

ss

s s s

f)

4

2

3( )

( 4)( 8 20)

ss eF s

s s s

g) 2

5 27( )

( 4)( 8 97)

sG s

s s s

h)

3 2

4 3 2

3 1( )

2 28 146 336 288

s s sH s

s s s s

i) 3 3( 5 )

( )( 4)( 3)( 2)

ss s eI s

s s s

j)

2

17 47( )

(34 6 1)

sJ s

s s

Page 251: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

251

Question 4

Utiliser la complétion de carré, la table et la technique des fractions partielles (s’il y a

lieu) pour obtenir la transformée de Laplace inverse des expressions suivantes.

a) 2

2 1( )

2 5

sA s

s s

b)

2

10 15B( )

5 2 1

ss

s s

c) 2

3 11( )

6 34

sC s

s s

d)

2

5 17( )

( 8 32)(2 6)

sD s

s s s

e) 2

6 7( )

3 1

sE s

s s

f)

2

20 25( )

25 8 1

sF s

s s

Question 5

Faites tracer les graphes et calculez la transformée de Laplace des fonctions périodiques

suivantes.

a) 1 0 1

( )( ) ( 1)

t si tp t

p t p t

b)

1 0 1

( ) 1 1 2

( ) ( 2)

si t

q t si t

q t q t

c)

sin si 0

( ) 0 si 2

( ) ( 2 )

at t a

r t a t a

r t r t a

d) , 0 1

( ) et ( ) ( 2)1, 1 2

te tf t f t f t

t

Question 6

Utiliser la fonction échelon unité pour exprimer les fonctions continues par morceaux qui

suivent et calculer leur transformée de Laplace.

a)

1 si 0 2

5 si 2 5( )

2 si 5

0 ailleurs

t t

t tf t

t

b)

sin(2 ) si 0 < <

si

0 ailleurs

( )

t t

t tg t

c)

t

h(t)

1 2 3

1

d)

k(t)

t1 2 3

1

Page 252: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

252

Question 7

Résolvez les ED qui suivent à l’aide des transformée de Laplace et utiliser la calculatrice

pour faire tracer la solution.

a) ' avec (0) 1ty y e y

b) (0) 1

'' ' 12 0 avec'(0) 0

yy y y

y

c) (0) 0

'' ' 12 0 avec'(0) 1

yy y y

y

d) (0) 0

'' ' 12 1 avec'(0) 0

yy y y

y

e) (0) 1

'' 4 avec'(0) 0

ty

y y ey

Question 8

Résolvez les ED qui suivent à l’aide des transformée de Laplace.

a) (0) 0

'' 6 ' 8 ( 1) ( 2) ,'(0) 0

yy y y u t u t

y

b) (0) 0

'' 6 ' 8 ( 1) ( 2) ,'(0) 0

yy y y t t

y

c) (0) 0

4 '' 4 ' 10 ( ) ,'(0) 0

yy y y t u t

y

(cet exercice est long … et difficile)

d) (0) 5

3 '' 75 sin(5 ) ( ) ,'(0) 0

yy y t u t

y

Question 9

Utilisez la propriété de convolution pour obtenir la transformée de Laplace inverse de

a) 3

2

3 15( )

25

s sF s e

s

b)

2 2

3( )

( 4) ( 9)

sY s

s s

Page 253: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

253

Question 10

Résolvez les systèmes d’ED suivants et utilisez la calculatrice pour vérifier vos calculs.

a) ' 3 2 (0) 3

avec' 2 2 (0) 1/ 2

x x y x

y x y y

b)

5 3'

(0) 24 4avec

3 5 (0) 1'

4 4

x x yx

yy x y

c) ' 2 (0) 1

avec' 3 4 (0) 2

x x y x

y x y y

d)

' 2 (0) 3avec

' 2 (0) 4

x y x

y x y

e)

1' 2

(0) 22avec

1 (0) 2' 2

2

x x yx

yy x y

f) 2 (0) 1, '(0) 0'' 2 ' 3

,(0) 1, '(0) 0'' 2 ' 0

t x xx x y e

y yy y x

Page 254: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

254

5.10.1 Réponses aux exercices

Question 1

a) T17 : 4

6( )

( 4)A s

s

b) T10 :

2

2

12( )

36

sB s

s

c) 2 2

5( )

( 5) (7)

sC s

s

d)

4 3 2

6 6 3 1( )

( 4) ( 4) ( 4) 4D s

s s s s

e)

2

22

4( )

4

sE s

s

f)

2

1( )

9F s

s

g) 2 2

( )( 9)( 16)

sH s

s s

h)

4

( )se

G ss

i) 3( ) sI s e

Question 2

a) ( ) 3 ( 2)a t u t b) ( ) 8cos(4 )b t t

c) 3( ) 4 tc t t e d) 3( ) 1 cos(2 2

8d t t

e) 3

( ) sin(5 ) 3 cos(5 )5

e t t t t f) 4

( ) cos(3 ) cos(4 )7

f t t t

g) 1

( ) 1 cos(6 )72

g t t h) 1 1

( ) sin(8 )192 1536

h t t t

i) 4 41( )

2

ti t t e

Question 3

a) 2 3( ) 2t ta t e e

b) 4( 1) 7( 1)( ) ( 2 ) ( 1)t tb t e e u t

c) 3 2( ) 2 3t tc t e t e

d) 3 31 2

( )27 81

t t

d t e te

e) 2 41 5 1( )

4 2 4

t tte t e e

f) 2( 4) 4( 4) 10( 4)1 1 1( ) ( 4)

12 12 12

t t tf t e e e u t

g) 4 4 47 5 7( ) sin(9 ) cos(9 )

81 9 81

t t tg t e e t e t

Page 255: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

255

h) 3 413 3( ) ( 2)

2 2

t th t t e t e

i) 2( 3) 3( 3) 4( 3)( ) ( 3) 12 22 ( 3)t t ti t t e e e u t

j) 3 3

34 341 5 97 5

( ) cos sin2 34 10 34

t tt tj t e e

Question 4

a) sin(2 )

( ) 2cos(2 )2

t ta t e t

b) 52 17 2

( ) 2cos sin5 2 5

tt t

b t e

c) 3( ) 3cos(5 ) 4sin(5 )

tc t e t t

d)

4 316 117 16( ) cos(4 ) sin(4 )

17 136 17

t td t e t t e

e) 611 16 11

6 611( ) 2cos sin

tt t

e t e

f)

4

253 47 3

( ) cos sin25 5 25

4

5

tt t

f t e

Question 5

a)

2

1( )

1

s

s

s eP s

s e

b)

2

2

2( )

1

s s

s

e eQ s

s e

c)

2 2 2 2

1( )

1

as

as

a eR s

a s e

d)

1 2

2

1 1( )

1 1

s s s

s

e e eF s

e s s

Question 6

a) 2 5 5

2 2 2 2

1 1 2 2( )

s s se e eF s

s s s s s

b) 2 2

1 1( ) 1 2

1

sG s es s

c) 2 3

2

1( ) 1 s s sH s e e e

s

d) 2 3

2 2 2

1 2( )

s s se e eK s

s s s s

Question 7

a) ( ) ( 1) ty t t e

b) 4 33 4( )

7 7

t ty t e e

c) 3 41 1( )

7 7

t ty t e e

d) 4 31 1 1( )

28 21 12

t ty t e e

e) 4 1 1

( ) cos(2 ) sin(2 )5 10 5

ty t t t e

Page 256: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

256

Question 8

a) 2( 1) 4( 1) 2( 2) 4( 2)1 1

( ) ( 1) ( 2)8 4 8 8 4 8

t t t te e e ey t u t u t

b) 2( 1) 4( 1) 4( 2) 2( 2)

( ) ( 1) ( 2)2 2 2 2

t t t te e e ey t u t u t

c) 21 3 1 3 1

( ) sin cos ( )10 25 2 30 75 2 10 25

tt t ty t e u t

d) 1

( ) 5cos(5 ) sin(5 ) 5( )cos(5 ) ( )150

y t t t t t u t

Question 9

a) ( ) 3cos(5( 3) 3sin(5( 3) ( 3)f t t t u t

b) 3

( ) cos(2 ) cos(3 )5

y t t t

Question 10

a) 2 211 2 11 4( ) et ( )

3 3 6 3

t t t tx t e e y t e e

b) 2 22 23 1 3 1

( ) et ( )2 2 2 2

t t

t tx t e e y t e e

c) 2 2( ) 6 7 et ( ) 9 7t t t tx t e e y t e e

d) ( ) 3cos(2 ) 4sin(2 ) et ( ) 4cos(2 ) 3sin(2 )x t t t y t t t

e) 2 2 2 2( ) 2 cos(2 ) 2 sin(2 ) et ( ) 2 cos(2 ) 2 sin(2 )t t t t

x t e t e t y t e t e t

f)

2

2

3 7 19 1 2( ) cos( ) sin( )

4 4 10 5 5

1 7 19 1 1( ) cos( ) sin( )

4 12 10 5 15

t t t

t t t

x t e e t t e

y t e e t t e

Page 257: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

257

5.11 Table des transformées de Laplace

(1) Fonctions usuelles

T0 f(t)

0

( ) ( ) stF s f t e dt

T1 A

A

s

T2 t

2

1

s

T3 , entier et 0 nt n n

1

!n

n

s

T4 ate

1

s a

T5 att e

2

1

( )s a

T6 sin( )t

2 2s

T7 cos( )t

2 2

s

s

T8 sin( )ate t

2 2( )s a

T9 cos( )ate t

2 2( )

s a

s a

T10

sin( )t t

22 2

2 s

s

T11

cos( )t t

2 2

22 2

s

s

T12 , , 1nt n n

1

( 1)n

n

s

T13 ( )u t

1

s

T14 ( )u t a

ase

s

T15 ( )t 1

T16 ( )t a ase

Page 258: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

258

T17 n att e 1

!

( )n

n

s a

T18 1

sin( )t

2 2

1

s

T19 1

sin( )ate t

22

1

( )s a

T20 1

2

at ate ea

2 2

1

s a

T21 1

2

at ate e 2 2

s

s a

T22 1 at bte e

b a

1

( )( )s a s b

T23 1 bt atbe e

b aa

( )( )

s

s a s b

T24 3

1sin( ) cos( )

2t t t

22 2

1

s

T25 1

sin( )2

t t

22 2

s

s

T26 1

sin( ) cos( )2

t t t

2

22 2

s

s

T27 2

11 cos( )t

2 2

1

s s

T28 3

1sin( )t t

2 2 2

1

s s

T29 2 2

1sin( ) sin( )

( )t t

2 2

2 2 2 2

1si

( )s s

T30 2 2

1cos( ) cos( )t t

2 2

2 2 2 2si

( )

s

s s

Remarque. Dans la table ci-dessus, les deux égalités suivantes sont implicites :

( ) ( ) ( )f t f t u t

( ( ) ( )) ( ( ))L f t u t L f t

Page 259: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

259

(2) Propriétés des transformées de Laplace

# Interprétation f(t) F(s)

P1

Linéarité

( ) ( )a f t b g t (s) ( )a F bG s

P2

Modulation

( )ate f t ( )F s a

P3 Changement

d’échelle ( )f at

1 sF

a a

P4.1

Dérivée en t

'( )f t ( ) (0 )s F s f

P4.2

Dérivée seconde en t

''( )f t 2 ( ) (0 ) '(0 )s F s s f f

P4.3 Dérivée nième

en t ( ) ( )nf t ( 1)1( ) (0 ) ... (0 )nn ns F s s f f

P5.1

Dérivée en s

( )t f t dF

ds

P5.2

Dérivée nième

en s

( )nt f t ( 1)n

n

n

d F

ds

P6.1 Intégration en t 0

( )t

f x dx ( )F s

s

P6.2 Intégration en s ( )f t

t ( )

s

F s ds

P7 Fonction périodique

(période P) ( ) ( )f t f t P

0

( )

1

P

st

Ps

f t e

e

dt

P8

Translation (1)

( ) ( )f t a u t a ( )ase F s

P9

Translation (2)

« Coupure »

( ) ( )f t u t a ( ( ))ase L f t a

P10 Convolution 0

(u)g(t u)dut

f ( ) ( )F s G s

Page 260: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

260

Suite page suivante …

Page 261: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

261

Chapitre 6

Applications des ED linéaires d’ordre 2

Table des matières

6.1 Introduction ……………………………………………………..........

262

6.2 Applications en dynamique …………………………………………… 262

6.2.1 Exemples sur le mouvement harmonique amorti …………………. 263

Cas particulier : absence d’amortissement ………………........ 264

Mouvement amorti …………………………………………..... 266

Cas du mouvement sur-amorti ………………………………… 266

Cas de l’amortissement critique ………………………………. 267

Cas du sous-amortissement ……................................................ 269

6.2.2 Mouvement forcé …………………………………………………. 271

Régime transitoire et régime permanent ……………………… 271

Conséquences de la linéarité du modèle ……………………… 271

Méthodes de résolution ……………………………………….. 271

6.2.3 Le cas des forces sinusoïdales ……………………………………. 274

6.2.4 Formules de somme des fonctions sinus et cosinus de même

fréquence……………………………………………………………

277

6.3 Exercices en dynamiques ……………………………………………… 280

6.3.1 Réponses aux exercices en dynamique ……………………………

283

6.4 Circuits électriques ……………………………………………………. 286

6.4.1 Circuit RC série ………………………………………………........ 286

6.4.2 Circuit RL série …………………………………………………… 287

6.4.3 Circuit RLC série …………………………………………………. 288

6.4.4 Exemples …………………………………………………………. 290

6.4.5 Analogies entre les systèmes masse-ressort avec amortissement

et les circuits RLC série …………………………………………...

294

6.5 Exercices sur les circuits électriques …………………………………. 301

6.5.1 Réponses aux exercices ………………………………………….. 304

Page 262: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

262

Chapitre 6

Applications des ED linéaires d’ordre 2

6.1 Introduction

Dans ce chapitre, nous allons considérer un certain nombre d’application dans le but de

faire le pont avec les cours plus techniques. Les applications qui seront considérées sont

les suivantes :

Applications en dynamiques;

Applications sur les circuits électriques;

Applications faisant intervenir des systèmes d’ED.

Pour faire le pont avec les cours techniques, il importe d’introduire des informations

supplémentaires permettant d’interpréter les résultats de l’analyse mathématique des

systèmes dynamiques qui seront considérés. Pour l’essentiel, ce sera des notions

d’énergie et de puissance. Il suffira de quelques notions simples faire le lien avec les

cours de technologie qui vont approfondir les mêmes applications.

6.2 Applications en dynamique

Nous allons essentiellement considérer les applications reliées au système masse-ressort,

avec ou sans amortisseur et avec ou sans force externe. Ce système est particulièrement

important par la richesse des interprétations physiques s’y rattachant.

Système masse-ressort avec amortisseur

Figure 6.1 La figure illustre une masse sur laquelle agit une force

extérieure f(t). La masse est reliée à un ressort de constante de rappel k

(N/m) et à un amortisseur de constante b ( N sec/m ) comme illustré.

Modèle mathématique associé au système de la figure

L’application de la deuxième loi de Newton pour la détermination du centre de masse de

la masse de la figure conduit à l’ED suivante :

k b

m

f(t)Y

y = 0y(t) (point d’équilibre)

Page 263: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

263

( ) oùdv dy

m ky bv f t vdt dt

2

2( )

d y dym b ky f t

dt dt (6.1)

Les conditions initiales sont données selon la position initiale et la vitesse initiale de la

masse :

(6.2)

Avec ces conditions initiales, la masse a une énergie mécanique initiale donnée par la

somme de ses énergies cinétique et potentielle initiales :

(6.3)

Lorsque ( ) 0f t le mouvement est dit « harmonique amorti » (MHA).

Lorsque la force extérieure est non nulle ( ( ) 0f t ), on dit que le mouvement

de la masse est forcé.

Remarque. Il est toujours possible de diviser par de part et d’autre de l’égalité pour

réécrire l’ED (6.1) comme suit :

1

1'' ' ( ) ( )

b ky y y f t f t

m m m (6.4)

En (6.4), suite à la division par m, le coefficient de ''y est égal à 1. Pour cette raison, il

n’y a pas de perte de généralité à produire des exemples dans lesquels la masse m est de

1 (kg). Par exemple, les deux ED suivantes ont la même solution générale et la même

solution particulière (avec les mêmes conditions initiales) :

500 '' 1000 ' 2500 1000sin(2 )

'' 2 ' 5 2sin(2 )

y y y t

y y y t

6.2.1 Exemples sur le mouvement harmonique amorti

En absence de force extérieure ( ), le mouvement de la masse est déterminé

notamment, mais pas seulement par son énergie mécanique initiale (voir (6.3) ci-dessus) :

le mouvement ( )y t est non nul si au moins une condition initiale sur la position (énergie

potentielle) ou la vitesse (énergie cinétique) est non-nulle.

0 0(0) et (0) '(0)y Y v y V

2 22 2

0 00 0 0

( (0)) ( (0))

2 2 2 2

mV k Ym v k yE K U

( ) 0f t

Page 264: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

264

Avec , le mouvement de la masse est décrit par la solution ( )y t de l’ED linéaire

et homogène d’ordre 2 à coefficients constants suivante :

0 0'' ' 0 avec (0) et (0) '(0)my b y ky y Y v y V (6.5)

Les résultats obtenus à la section (4.3) du chapitre (4) pour les ED linéaires et homogènes

à coefficients constants s’appliquent intégralement.

Cas particulier : absence d’amortissement.

S’il n’y a pas d’amortissement (b = 0 en (6.5)), l’énergie mécanique de la masse est

constante (dans le temps), car il n’y a pas de perte d’énergie du à une force résistive.

Dans ces conditions, le mouvement de la masse sera donné par une fonction sinusoïdale

d’amplitude constante.

L’ED à résoudre a la forme suivante :

0

0

(0)'' 0 avec

'(0)

y ymy ky

y v

(6.6)

Le polynôme en D associé à cette ED admet deux racines purement imaginaires données

park

D im

. La solution générale de cette ED d’ordre 2 est donnée par

1 2( ) cos sink k

y t A t A tm m

(6.7)

Il est facile de vérifier qu’avec les conditions initiales exprimées en (6.6), la solution

particulière de l’ED en (6.6) est la suivante (à vérifier par le lecteur):

0 0( ) cos sink m k

y t y t v tm k m

(6.8)

Avec l’expression de y(t) obtenu en (6.8) et de ( ) '( )v t y t , il est facile de vérifier qu’en

absence de force résistive (b = 0), l’énergie totale du système est constante. En effet :

2 2 2 2

0 0

1 1 1 1( '( )) ( ( ))

2 2 2 2m y t k y t mv k y (6.9)

Le terme de droite en (6.9) est précisément l’énergie initiale totale de la masse. ____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 1. Exemple de mouvement harmonique (b = 0, pas d’amortissement).

Considérons l’exemple suivant : m = 1 kg, b = 0 ( ) et k = 4 (N/m) dans l’ED

(6.5) avec les trois cas de CI suivants associés à la même énergie initiale de 2 (J).

( ) 0f t

N sec/ m

Page 265: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

265

Cas (1) : l’ED à résoudre est la suivante : (0) 1

'' 4 0 sous '(0) 0

yy y

y

Cas (2) : l’ED à résoudre est la suivante : (0) 0

'' 4 0 sous '(0) 2

yy y

y

Cas (3) : l’ED à résoudre est la suivante : (0) 1

'' 4 0 sous '(0) 3

yy y

y

Solution

On note que les racines du polynôme en D sont purement imaginaires (la partie réelle est

nulle) :

2 20

'' 4 0 4 0 4 4 0 22

y y D D i i

Les solutions particulières sont obtenues de la solution générale (6.7) avec les conditions

initiales données ci-dessus :

(1) : cos(2 )

(2) : sin(2 )

3(3) : cos(2 ) sin(2 )

2

cas y t

cas y t

cas y t t

Les solutions particulières associées aux cas (1) et (2) ainsi que les graphes sont obtenus

à l’aide de la calculatrice.

Figure 6.2. Graphes associés aux solutions des trois cas de l’exemple 6.4. On

remarque que l’amplitude du mouvement est la même, ce qui confirme entre

autres que l’énergie initiale est la même dans chacun des cas.

On constate que le mouvement est purement sinusoïdal : l’amplitude du mouvement est

constante. L’énergie mécanique totale de la masse est constante. On peut le vérifier

comme suit dans les deux cas ci-dessus :

(6.10) 2 22 2

0 0( ( )) ( ( ))2 (J)

2 2 2 2

mV k Ym v t k y t

Page 266: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

266

Remarque. En pratique, ce cas n’existe pas car il y a toujours des forces résistives qui se

manifestent de sorte que le mouvement est toujours au minimum très légèrement sous-

amorti.

Mouvement amorti

S’il y a amortissement ( 0b ), le mouvement de la masse se poursuivra jusqu’à ce que

l’énergie mécanique initiale de la masse soit complètement dissipée dans l’amortisseur.

Trois cas peuvent se présenter selon les valeurs relatives des paramètres m, b et k :

o 2( 4 ) 0b km : cas du mouvement sur-amorti ;

o 2( 4 ) 0b km : cas de l’amortissement critique ;

o 2( 4 ) 0b km : cas de sous-amortissement.

Cas du mouvement sur-amorti : 2( 4 ) 0b km

La solution de l’ED (6.5) décrit le mouvement de la masse. Le polynôme en D

associé à l’ED admet deux racines réelles distinctes :

2

1

22

2

4'' ' 02 2

402 2

b b mkmy by ky rm m

b b mkmD bD k rm m

(6.11)

Les deux racines réelles 1 2etr r sont toujours négatives. La solution générale est

donnée par la combinaison de deux exponentielles décroissantes : 1 2

1 2

r t r ty C e C e (6.12)

_______________________________________________________________________

Exemple 2. Considérons l’exemple suivant : m = 1 kg, b = 5 ( N sec/ m ) et k = 4 (N/m)

en (6.11) avec les CI suivantes associées à une énergie initiale de 2 (J) (voir (6.3)):

2 2 2(0) 1 1 1 1

cas(1) ( (0)) ( '(0)) 4 (1) 0 2 (J)'(0) (0) 0 2 2 2

yk y m y

y v

2 2 2(0) 0 1 1 1

cas(2) ( (0)) ( '(0)) 0 1 (2) 2 (J)'(0) (0) 2 2 2 2

yk y m y

y v

Page 267: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

267

Solution

On note que 2 24 5 4 1 4 4 0b km . On a donc sur amortissement.

Cas (1) : l’ED à résoudre est la suivante :

(0) 1'' 5 ' 4 0 sous

'(0) (0) 0

yy y y

y v

Cas (2) : l’ED à résoudre est la suivante :

(0) 0'' 5 ' 4 0 sous

'(0) (0) 2

yy y y

y v

Dans les deux cas, la solution converge rapidement vers y = 0 (voir la figure (6.2) ci-

dessous). L’interprétation physique est la suivante : l’énergie initiale est rapidement

dissipée par l’amortisseur. Les solutions et les graphes associées aux cas (1) et (2) sont

obtenus à l’aide de la calculatrice et présentés dans les « écrans » ci-dessous.

Figure 6.3 L’écran de gauche donne les solutions associées aux deux ensembles

de conditions initiales. Celui de droite donne les graphes des deux solutions obtenues. Il est facile de les distinguer sur la base des valeurs de (0)y et de '(0)y : dans le cas (1), l’énergie de la masse en t = 0 est potentielle ( (0) '(0) 0v y )

alors que dans le cas (2), l’énergie initiale est cinétique ( (0) 0y ). _______________________________________________________________________

Cas de l’amortissement critique : 2( 4 ) 0b km

C’est le cas pour lequel l’énergie initiale est dissipée le plus rapidement, avec

comme conséquence que la masse s’arrêtera plus rapidement que dans tous les

autres cas considéré dans cette section. Du point de vue mathématique, le polynôme

en D associé à l’ED admet une seule racine réelle négative double :

2

2

'' ' 04

2 2 20

my by kyb b mk b

rm m m

mD bD k

(6.13)

La racine r est négative et la solution générale est donnée par

1 1

rt rty C e C t e (6.14)

Page 268: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

268

Exemple 3 Soit m = 1 kg, b = 4 ( ) et k = 4 (N/m) dans l’ED (6.5) avec les deux

cas de CI suivants associés à des énergies initiales égales à 2 (J) comme dans l’exemple

précédent. Cela se traduit par les deux cas suivants :

Cas (1) : l’ED à résoudre est la suivante : (0) 1

'' 4 ' 4 0 sous '(0) 0

yy y y

y

Cas (2) : l’ED à résoudre est la suivante : (0) 0

'' 4 ' 4 0 sous '(0) 2

yy y y

y

Solution

On note qu’avec les valeurs numériques de m, b et k, 2 24 4 4 1 4 0b km : il s’agit

donc d’un cas d’amortissement critique.

Figure 6.4. L’écran de gauche présente les solutions associées aux deux ensembles

de conditions initiales obtenues avec la calculatrice. Une petite procédure

« accélère » l’écriture. L’écran de droite présente les graphes des deux solutions

obtenues. Dans le cas (1), on constate que l’énergie de la masse en t = 0 est toute

potentielle (y’(0) = 0). Dans le cas (2), l’énergie initiale est cinétique (y(0) = 0). _______________________________________________________________________

Remarque. Si l’on compare les graphes des solutions dans les cas (1) des deux derniers

exemples (mouvement sur-amorti et amortissement critique avecles mêmes CI), on

constate que le retour à l’équilibre est plus rapide en amortissement critique : c’est ce

que la figure ci-dessous illustre. Physiquement, l’énergie se dissipe plus rapidement

lorsqu’il y a amortissement critique que dans les autres cas (sous-amortissement ou

suramortissement).

N sec/ m

Page 269: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

269

Figure 6.5 La figure illustre la différence entre le cas de suramortissement et

d’amortissement critique pour lequel la masse s’immobilise plus rapidement, résultat du

fait que l’énergie initiale de la masse se dissipe plus rapidement dans ce dernier cas.

________________________________________________________________________

Cas du sous-amortissement : 2( 4 ) 0b km

Dans ce cas, l’amortissement est faible et l’énergie ne se dissipe pas suffisamment

rapidement, de sorte que le mouvement de la masse se caractérise par une

oscillation d’amplitude décroissante.

Le polynôme en D associé à l’ED admet deux racines complexes dont la partie réelle

est négative. Ces racines sont les suivantes :

2 222 (4 )4

02 2 2 2

mk b ib b mk bmD bD k D

m m m m

(6.15)

2

2

24où

2 2 4

2

b

mb mk bD i D i

m m mk b

m

(6.16)

La solution générale de cette ED est donnée par l’expression suivante :

1 2sin( ) cos( )t ty C e t C e t (6.17)

Notons que la partie réelle de la racine ( ) est négative. Dans ces conditions, la

solution y(t) converge assez rapidement vers 0 sauf lorsque 0b . Dans ce dernier

cas, on observe un mouvement sinusoïdal sans amortissement.

________________________________________________________________________

Exemple 4. Soit m = 1 kg, b = 1 ( ) et k = 4 (N/m) dans l’ED (6.5) et les deux

cas de CI suivants avec des énergies initiales égales à 2 (J) comme dans les exemples

précédents.

N sec/ m

Page 270: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

270

(0) 1 (m) (0) 0 (m)cas (1) et cas (2)

'(0) 0 (m / sec) '(0) 2(m / sec)

y y

y y

Solution

Cas (1) : l’ED à résoudre est la suivante : (0) 1

'' ' 4 0 sous '(0) 0

yy y y

y

Cas (2) : l’ED à résoudre est la suivante : (0) 0

'' ' 4 0 sous '(0) 2

yy y y

y

On note qu’il y a sous-amortissement :

2 24 (1) 4 1 4 15 0b km

Les solutions auront en général la forme suivante :

1 2sin( ) cos( ) sin( ) où 0t t ty C e t C e t Ae t .

Dans cet exemple, les valeurs de et son donnée par

21 4 15et

2 2 2 2

b ac b

a a

La solution générale des ED sont les mêmes. Elles sont données par l’expression

suivante :

1 2

2 215 15

cos2 2

sint t

y C e t C e t

Les solutions particulières et les graphes de ces dernières sont obtenus à l’aide de

la calculatrice : les résultats sont affichés dans les « écrans » ci-dessous.

Figure 6.6. À gauche, les solutions associées aux deux cas de l’exemple. On remarque

la différence dans les solutions attribuable à différentes conditions initiales. À droite,

les graphes des solutions associées aux deux cas de l’exemple : les cas (1) est celui pour

lequel y’(0) = 0 (énergie cinétique initiale nulle) alors que le cas deux est associés à

celui pour lequel y(0) = 0 (énergie potentielle initiale nulle)

_______________________________________________________________________

Page 271: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

271

6.2.2 Mouvement forcé

Dans ce cas, une force extérieure non nulle s’applique sur la masse. Le

modèle mathématique est celui formulé en (6.1) :

20

2

0

(0)( ) avec

'(0) (0)

y Yd y dym b ky f t

y v Vdt dt

(6.18)

Les considérations suivantes apportent certaines précisions nécessaires à la bonne

compréhension de l’analyse mathématiques des applications dans le cas ( ) 0f t .

(1) Régime transitoire et régie permanent

Dans la solution particulière ( )y t de (6.18) déterminée avec les conditions initiales

qui exprime le déplacement de la masse en fonction du temps, il est toujours possible

de distinguer le « régime transitoire » exprimé par la solution c

y de l’ED homogène

associée et le « régime permanent » exprimé par la solution p

y qui est étroitement

associée à l’expression de la force ( )f t s’exerçant sur la masse. L’exemple (5) ci-

dessous illustre la distinction des deux composantes du mouvement dans un cas

concret.

(2) Conséquence de la linéarité du modèle

L’ED (6.18) est linéaire. Dans ces conditions, si la force f(t) est donnée par la somme

de deux forces distinctes, le principe de « superposition » s’applique. Il permet de

distinguer l’action résultante de chacune des forces en présence dans le « régime

permanent » comme suit :

1 2( ) ( ) ( )f t f t f t (6.19)

2

1 12

1 22

2 22

( ) ( )

( ) ( ) ( )

( ) ( )

p

p p p

p

d y dym b ky f t y t

dt dty t y t y t

d y dym b ky f t y t

dt dt

(6.20)

(3) Méthodes de résolution

La détermination de y(t) peut se faire avec la technique de réduction de l’ordre, la

méthode des coefficients indéterminés, la méthode de variation des paramètres et

avec celle des transformées de Laplace. Dans les cas pour lesquels ( )f t est une

fonction continue par morceaux ou comporte une fonction impulsion, il faut utiliser

les transformées de Laplace.

Si elle peut être utilisée (cas des fonctions continues comme dans le cadre dans

le chapitre (4)), la méthode des coefficients indéterminés présente l’avantage

( ) 0f t

Page 272: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

272

d’illustrer le fait que l’expression du mouvement de la masse est étroitement

associée à celle de la force extérieure s’appliquant sur cette dernière.

Les cas les plus importants quant à la nature fonctionnelle de la force f(t) dans

les applications sont les suivants :

o les forces sinusoïdales;

o les forces constantes, celles qui sont linéaires en t et celles qui sont

proportionnelles à 2t (dans le cas des deux dernières, on admettra que leur

action est limitée dans le temps, sinon elles deviennent « irrésistibles »);

o les forces dont l’expression comporte des fonctions « échelon unités » ou

des fonctions « impulsions ». Les transformées de Laplace sont alors

nécessaires pour la résolution des ED (chapitre 5)).

________________________________________________________________________

Exemple 5. Sur les notions de « régime transitoire » et de « régime permanent »

Soit le cas d’un système masse-ressort avec amortisseur caractérisé par les paramètres

suivants : m = 25 kg, b = 50 (N.sec/m) et k = 25 (N/m). Supposons qu’une force

sinusoïdale ( ) 50sin(2 )f t t s’exerce sur la masse et que les conditions initiales sur la

position et la vitesse de la masse sont (0) 1/ 2 (m)y et '(0) 1 (m/ sec)y .

Solution

L’ED à résoudre est la suivante (se référer à l’ED en 6.18):

(0) 1/ 225 '' 50 ' 25 50sin(2 ) avec

'(0) 1

yy y y t

y

Cette ED peut également s’écrire comme suit (après division par 25 de part et d’autre de

l’égalité) :

(0) 1/ 2'' 2 ' 2sin(2 ) avec

'(0) 1

yy y y t

y

La solution c

y de l’ED homogène associée s’obtient facilement :

2 2

1 2

'' 2 ' 0 2 1 0 ( 1) 0t t

c

y y y D D D

y C e C te

La méthode des coefficients indéterminés nous amène à poser un candidat de la

forme suivante :

sin(2 ) cos(2 )p

y A t B t

Page 273: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

273

Avec ces résultats, on peut déterminer la partie de la solution associée au régime

transitoire et celle associée au régime permanent.

Figure 6.7. Solution de l’ED de l’exemple (5) avec la calculatrice.

Compte tenu de l’analyse ci-dessus, il est facile d’identifier dans la solution ci-dessus

produite par la calculatrice les expressions de c

y du « régime transitoire » qui

s’estompe rapidement avec les exponentielles négatives et l’expression de la solution

en régime permanent p

y qui est celle du candidat formulé dans le cadre de la

méthode des coefficients indéterminés :

41 3régime transitoire

50 10

6 8sin(2 ) cos(2 ) régime permanent

25 25

c

p

t ty e te

y t t

La figure qui suit présente les graphes de (t), ( ) et ( )c p

y y t y t .

Figure 6.8. Graphes de yc(t), yp(t) et de y(t). On remarque que la solution yc(t)

associé au régime transitoire s’estompe rapidement. On constate également que la

solution y(t) converge rapidement vers la solution en régime permanent yp(t).

Page 274: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

274

6.2.3 Le cas des forces sinusoïdales

Il s’agit d’un cas très important qui prépare à l’étude des vibrations notamment dans les

systèmes mécaniques et les circuits hydrauliques.

La méthode des coefficients indéterminés peut être utilisée pour l’étude de ce cas,

conjointement avec le principe de superposition. Considérons l’exemple du système

masse-ressort soumis à une force sinusoïdale. Dans ce cas, il importe de rappeler que

l’identité d’Euler permet de formuler l’égalité suivante :

0 0 0cos( ) sin( )i tF e F t iF t (6.21)

Dans ces conditions, si l’on pose 0( ) où 1i tf t F e i est le nombre imaginaire, la

deuxième loi de Newton nous donne le modèle mathématique suivant :

20

02

0

(0)avec

'(0) (0)

i ty Yd y dy

m b ky F ey v Vdt dt

(6.22)

L’intérêt de cette approche est le suivant : la solution particulière py aura la forme

p pr piy y i y (6.23)

Dans cette expression, la partie réelle pry de la solution est associée à la partie réelle de

la force ( 0 cos( )F t ) et la partie imaginaire piy est associée à la partie imaginaire de la

force ( 0 sin( )F t ). Pour déterminer la solution particulière avec la méthode des

« coefficients indéterminés » lorsque 0b , il suffit de prendre comme candidat

2

'

''

i t

pi t

p i t

p

y i Ae

y Aey Ae

(6.24)

Après avoir substitué les expressions du candidat et de ses dérivées dans l’ED et

déterminé yp, on peut vérifier que les parties réelle ypr et imaginaire ypi de son expression

sont respectivement associée à la partie réelle et à la partie imaginaire de la force donnée

en (6.21). Précisément, on obtient les résultats suivants :

Page 275: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

275

00

2 2 2 2

00

2 2 2 2

( ) cos( ) cos( )( )

( ) sin( ) sin( )( )

pr

pi

Ff t F t y t

k m b

Ff t F t y t

k m b

(6.25)

L’amplitude est la même, ce qui est prévisible, car avec la même amplitude, deux

forces sinusoïdales de même fréquence appliquée au même système masse-ressort

avec amortisseur vont produire un mouvement de même amplitude.

On note également que déphasage ( ) entre la force et la position de la masse en

régime permanent est le même dans les deux cas. Ce déphasage dépend des

paramètres m, b et k du système et de la fréquence de la force sinusoïdale. Son

expression s’obtient de l’égalité:

2tan( )

b

k m

(6.26)

Remarque. L’impact du déphasage entre la force et la vitesse associée au

déplacement en régime permanent a généralement beaucoup d’importance en

dynamique : on désire habituellement éviter que la force s’oppose à la vitesse.

Notons que l’expression de la vitesse en régime permanent est donnée par

( )p

p tdy

vdt

(6.27)

Des considérations analogues s’appliquent aux circuits électriques comme on le

verra dans la section qui suit. Lorsque la vitesse en régime permanent est en phase

avec la force, la puissance transférée à la masse par la force est optimale.

La fréquence m

associée à la plus grande amplitude de ( )p

y t est donnée par

2

20

22 2 2 20 si ( 2 )

2( )m

Fd k bb km

d m mk m b

(6.28)

La connaissance de cette fréquence est importante dans certaines applications en

dynamique lorsque l’amortissement est faible. Une trop grande amplitude dans le

mouvement de la masse peut provoquer des bris mécaniques. Puisque cette fréquence est

déterminée par les paramètres m, b et k du système, c’est-à-dire ses caractéristiques

physiques, il est opportun d’illustrer le résultat formulé en (6.28) par un exemple

numérique. ______________________________________________________________________________________

Exemple 6. Soit le système suivant : 1 ( ), 1 (N sec/m), 25 (N/m)m kg b k . La

figure (6.9) illustre l’amplitude ( )A du mouvement en régime permanent (dep

y ) en

Page 276: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

276

fonction de la fréquence de la force extérieure 0

( ) sin ( )f t F t en supposant

l’amplitude de cette dernière est0

1F . Dans ces conditions, on trouve

2

222 2

1 7( ) 4.95 (Hz)

2 225m

k bA

m m

Le graphe de l’amplitude en fonction de la fréquence de la solution sinusoïdalep

y en

régime permanent est illustré ci-dessous dans la figure (6.9).

Figure 6.9. Graphe de l’amplitude de la solution sinusoïdale en régime permanent

en fonction de la fréquence de la force extérieure

La solutionp

y en régime permanent de l’ED est donnée ci-dessous dans les cas

2 et 5 , avec dans chaque cas une force d’amplitude F0 = 1. Les ED sont les

suivantes :

2 '' ' 25 sin(2 ), (0) 0 et '(0) 0

5 '' ' 25 sin(5 ), (0) 0 et '(0) 0

y y y t y y

y y y t y y

Les solutionsp

y en régime permanent obtenues avec la calculatrice sont les suivantes :

12 sin(2 0,095) A 0,0474

445

15 cos(5 ) A 0,2

5

p

p

y t

y t

Comme on le constate, lorsque la fréquence de la force extérieure est proche (cas 5 )

de ce qu’on désigne par « fréquence de résonnance », l’amplitude du régime permanent

est nettement plus grande que lorsque la fréquence de la force sinusoïdale diffère

sensiblement (cas 2 ) de cette dernière.

Page 277: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

277

6.2.4 Formules de somme des fonctions sinus et cosinus de même fréquence

Les formules suivantes servent à exprimer cos( ) sin( )a t b t sous l’une des deux

formes suivantes :

sin( ) Forme (sinus)cos( ) sin( t)

cos( ) Forme (cosinus)

A ta t b

A t

(6.29)

La relation entre et s’obtient avec les identités trigonométriques comme suit :

cos sin( )2 2

sin cos( )2 2

x x

x x

(6.30)

Les formes proposées ci-dessous apparaissent dans les résultats fournis par la

calculatrice : elles ont pour but de faciliter l’interprétation des résultats.

Forme (sinus)

1)

2 2

arctan 0cos( ) sin( ) sin( )

arctan 0

A a b

asi b

a t b t A t b

asi b

b

(6.31)

2) 1 sign( )

cos( ) sin( ) sin arctan2

b aa t b t A t

b

(6.32)

Forme (cosinus)

3) cos( ) sin( ) cos( )a t b t A t

2 2

arctan , 0

arctan , 0

A a b

ba

a

ba

a

(6.33)

4) 1 sign( )

cos( ) sin( ) cos arctan2

a ba t b t A t

a

(6.34)

Remarque : Pour les fins de l’interprétation physique, l’angle de phase (entre la force et

la vitesse ou entre la tension de la source et le courant doit se situer entre et .

Page 278: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

278

____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 7. Considérons le cas de système masse ressort avec amortisseur avec force

extérieure sinusoïdale caractérisé par les paramètres suivants :

Cas (1) : 1

10 , 50 (N sec/m), 40 (N/m) et ( ) 20sin(3 )m kg b k f t t

Cas (2) : 2

10 , 50 (N sec/m), 40 (N/m) et ( ) 40cos(4 )m kg b k f t t

Supposons que les conditions initiales sont identiques : (0) 1

'(0) (0) 1

y

y v

a) Détermination des ED associées aux deux cas.

b) Détermination des solutions associées aux deux cas.

c) Détermination de la solution transitoire et de la solution en régime permanent

dans les deux cas.

d) Détermination de l’amplitude du régime permanent entre les deux cas.

e) Détermination de l’angle de phase entre la force et la vitesse de la masse

strictement associée à la solution en régime permanent dans les deux cas.

Solution

(a) Les ED sont :

cas (1) 10 '' 50 ' 40 20sin(3 ) (0) 1avec

cas (2) 10 '' 50 ' 40 40sin(4 ) '(0) 1

y y y t y

y y y t y

(b) Les solutions calculées avec la «Nspire» sont les suivantes :

(c) Les solutions transitoires et en régime permanent sont :

1 1

2 1

4

4

6 2 3 1cas (1) cos(3 ) sin(3 )

5 25 25 25

47 1 3 5cas (2) cos(4 ) sin(4 )

51 6 34 34

et

et

c p

c p

t t

t t

y e e t t

y e e t t

y

y

Page 279: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

279

(d) Les amplitudes associées au régime permanent sont

2 2

1

2 2

2

3 1 10

25 25 25

3 5 34

34 25 34

A

A

(e) Utilisant les formules en (6.32) et (6.34) conjointement avec les résultats obtenus

en (c), on trouve :

1

1 1

1

1

10 3 10sin(3t 4,39) cos(3t 4,39)

25 25

3 10Cas (1) cos( ) sin sin 3t 4,39

2 25 2

3 10sin( 2 ) sin( ) sin 3t 0,42

25

p

p p

p

p

dyy v

dt

x x v

x x v

1

1

3 10( ) sin 3t 0,42

25

( ) 20sin(3 )

pv t

f t t

Dans le cas (1), on note un déphasage (0,42 radian) de la vitesse par rapport à la

force.

2

2 2

2

2

34 4 34cos(4 t 4,17) cos(4 t 4,17)

34 34

2 34Cas (2) cos( ) cos( ) cos 4 t 4,17

17

2 34cos( 2 ) cos( ) cos 4 t 1.03

17

p

p p

p

p

dyy v

dt

x x v

x x v

2

2

2 34( ) cos 4 t 1.03

17

( ) 40 cos(4 )

pv t

f t t

Dans le cas (2), on note également un déphasage (1,03 radian) de la vitesse par

rapport à la force.

Page 280: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

280

6.3 Exercices en dynamique

Exercice 1

Pour chacun des MHA suivants, déterminez si le système est sur-amorti, en

amortissement critique ou en sous-amortissement. Déterminez la solution particulière

avec les conditions initiales.

a) (0) 1

10 ( ), 40 (N sec/ m), 30 (N/ sec) et'(0) 2

ym kg b k

y

b) (0) 2

10 ( ), 50 (N sec/ m), 40 (N/ sec) et'(0) 1

ym kg b k

y

c) (0) 1

1 ( ), 17 (N sec/ m), 16 (N/ sec) et'(0) 1

ym kg b k

y

d) (0) 1

1 ( ), 12 (N sec/ m), 16 (N/ sec) et'(0) 1

ym kg b k

y

e) (0) 3

1 ( ), 10 (N sec/ m), 16 (N/ sec) et'(0) 2

ym kg b k

y

f) (0) 1

2 ( ), 12 (N sec/ m), 18 (N/ sec) et'(0) 20

ym kg b k

y

g) (0) 2

1 ( ), 4 (N sec/ m), 16 (N/ sec) et'(0) 3

ym kg b k

y

h) (0) 2

1 ( ), 2 (N sec/ m), 16 (N/ sec) et'(0) 4

ym kg b k

y

Exercice 2

a) Faites tracer les solutions des exercices 1c, 1f et 1h ci-dessus. Pour chacun de ces

exercices, la masse m et la constante de rappel du ressort k ont des valeurs

identiques : seul le paramètre constante d’amortissement b varie.

b) Dans chaque cas, utiliser la calculatrice pour calculer le plus grand déplacement de la

masse par rapport au point d’équilibre ainsi que sa plus grande vitesse.

Exercice 3.

a) Dans le cas des exercices 1g et 1h, réécrivez la solution sous la forme

( ) ( )sin ( )y t A t t en utilisant les formules données en (6.29) à (6.34).

b) Faites tracer la solution et l’enveloppe de la solution A(t) dans les deux cas.

Page 281: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

281

Exercice 4 Un système masse-ressort avec amortisseur est caractérisé par les paramètres suivants :

2 ( ), 12 (N sec/ m), 18 (N/ m)m kg b k

a) Si nous supposons qu’aucune force extérieure ne s’exerce sur la masse et que les

conditions initiales sont non-nulles sur la position et la vitesse, déterminez si le

système est un cas de sur amortissement, d’amortissement critique ou de sous

amortissement.

Pour les questions b, c, d et e, supposons maintenant que la force extérieur qui s’exerce

sur la masse est donnée par ( ) 12cos(3 )f t t et que les conditions initiales sont les

suivantes :

(0) 2

'(0) (0) 7

y

y v

b) Déterminez l’ED sur la position y(t) de la masse en fonction du temps.

c) Déterminez y(t).

d) Déterminez la solution transitoire ( )c

y t .

e) Déterminer l’amplitude et l’angle de phase entre la force f(t) et la solution en

régime permanent sous la forme ( ) cos( )y t A t .

Exercice 5 Un système masse-ressort avec amortisseur est caractérisé par les paramètres suivants :

4 ( ), 8 (N sec/ m), 68 (N/ m)m kg b k

a) Si nous supposons qu’aucune force extérieure ne s’exerce sur la masse et que les

conditions initiales sont non-nulles sur la position et la vitesse, déterminer si le

système est un cas de sur amortissement, d’amortissement critique ou de sous

amortissement.

Pour les questions b, c, d, e et f, supposons que la force extérieur qui s’exerce sur la

masse est donnée par ( ) 30sin (3 )f t t et que les conditions initiales sont les suivantes :

(0) 0

'(0) (0) 0

y

y v

b) Déterminez l’ED sur la position y(t) de la masse en fonction du temps.

c) Déterminez y(t).

d) Déterminez la solution transitoire ( )c

y t .

e) Déterminer l’amplitude et l’angle de phase entre la force f(t) et la solution en

régime permanent sous la forme ( ) sin( )y t A t .

f) Quelle serait la fréquence de la force f(t) pour que l’amplitude du régime

permanent soit maximale

Page 282: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

282

Exercice 6

Un système masse-ressort avec amortisseur est caractérisé par les paramètres suivants :

1 ( ), 4 (N sec/ m), 40 (N/ m)m kg b k

a) Si nous supposons qu’aucune force extérieure ne s’exerce sur la masse et que les

conditions initiales sont non-nulles sur la position et la vitesse, déterminer si le

système est un cas de sur amortissement, d’amortissement critique ou de sous

amortissement.

Pour les sous questions qui suivent, supposons que la force extérieur qui s’exerce sur la

masse est donnée par ( ) ( )f t t et que les conditions initiales sont les suivantes :

(0) 0

'(0) (0) 1

y

y v

b) Déterminez l’ED sur la position y(t) de la masse en fonction du temps.

c) Déterminez ( )y t

d) Faites tracer le graphe de la solution dans une fenêtre appropriée et déterminer à

quels instants se produisent les deux maximums de la solution et la valeur de ces

maximums.

Exercice 7

Un système masse-ressort avec amortisseur est caractérisé par les paramètres suivants :

1 ( ), 5 (N sec/ m), 4 (N/ m)m kg b k

a) Si nous supposons qu’aucune force extérieure ne s’exerce sur la masse et que les

conditions initiales sont non-nulles sur la position et la vitesse, déterminer si le

système est un cas de sur amortissement, d’amortissement critique ou de sous

amortissement.

Pour les sous-questions suivantes, supposons que la force extérieure qui s’exerce sur la

masse est donnée par

2 0 1( )

0 ailleurs

t si tf t

Supposons également que les conditions initiales sont les suivantes :

(0) 0

'(0) (0) 0

y

y v

b) Déterminez l’ED sur la position y(t) de la masse en fonction du temps.

c) Déterminez ( )y t .

d) Faites tracer le graphe de la solution ( )y t dans une fenêtre appropriée.

Page 283: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

283

Exercice 8

Un système masse-ressort avec amortisseur est constitué d’une masse de 400 kg fixée à

un ressort dont la constante de rappel est de 2000 (N/m) et à un amortisseur caractérisé

par une constante d’amortissement 800 (Nsec/m).

a) Supposons qu’aucune force externe ne s’exerce sur la masse et que les conditions

initiales sur la position et la vitesse ne sont pas nulles. Déterminez si le mouvement

de la masse du système décrit ci-dessus est un cas de sous-amortissement,

d’amortissement critique ou de sur amortissement.

b) Si les conditions initiales sont nulles, c’est-à-dire que la masse est au point

d’équilibre et que sa vitesse est nulle en 0t , et si une force externe

800 2f t t (N) s’exerce sur la masse, déterminez l’expression de la position

y t de la masse en fonction du temps.

c) Que vaut y(1) selon la solution obtenue en (b) ?

d) À l’aide de la calculatrice, esquissez le graphe de la solution obtenue en (b) et

estimez l’écart maximal de la position de la masse par rapport au point d’équilibre.

e) Si la force externe est donnée par 800sin 2f t t et que les conditions initiales

sont nulles, c’est-à-dire 0 0y et 0 0y , trouvez la période et l’amplitude de la

solution en régime permanent.

6.3.1 Réponses aux exercices en dynamique.

Exercice 1

a) Cas de sur amortissement 33 5

( )2 2

t ty t e e

b) Cas de sur amortissement 41 7

( )3 3

t ty t e e

c) Cas de sur amortissement ( ) ty t e

d) Cas de sur amortissement

(2 5 6) (2 5 6)5 2 5 5 2 5

( )10 10

t ty t e e

e) Cas de sur amortissement 2 811 2

( )3 3

t ty t e e

f) Cas d’amortissement critique 4 4( ) 16t ty t e t e

g) Cas de sous amortissement 2 23( ) sin(2 3 ) 2 cos(2 3 )

6

t ty t e t e t

h) Cas de sous amortissement 1

( ) sin( 15 ) 2 cos( 15 )15

t ty t e t e t

Page 284: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

284

Exercice 2

Les calculs se font simplement avec la calculatrice.

Exercice 3

Cas(1g) : 2 2147 147( ) sin 2 3 1.43 ( )

6 6

t ty t e t A t e

Cas (1h) : 2 2915 915

( ) sin(2 3 1,44) ( )15 15

t ty t e t A t e

Exercice 4

Solution générale (c) :3 3 1

( ) 2 12 sin(3 )3

t ty t e t e t

Exercice 5

Solution générale (c):27 9 9 3

( ) sin(4 ) cos(4 ) cos(3 ) sin(3 )80 20 20 5

t ty t e t e t t t

Exercice 6

Solution générale : 2 2( )1 1( ) sin(6 ) sin(6( ) ( )

6 6

t ty t e t e t u t

Exercice 7

(c) Sol. gén. : 4 ( 1 4( 1)3 4 13 2 5 4 13( ) ( 1)

16 16 3 48 16

t t t tt ty t e e e e u t

Page 285: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

285

Exercice 8

(a) Mouvement sous-amorti.

(b)

On a donc ( 2)( ) sin(2( 2)) ( 2)ty t e t u t

(c) y(1) = 0

(d)

(e) Avec la calculatrice

On a donc 8 2 2

( ) cos(2 ) sin(2 ) sin (2 1,33)17 17 17

py t t t t

Page 286: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

286

6.4 Circuits électriques

Dans cette section, nous allons considérer les circuits à une maille suivants : les circuits

RC-séries et RL-séries (traités au chapitre 3), ainsi que les circuits RLC-séries, avec ou

sans source de tension.

6.4.1 Circuit R-C série

S

a

R

C

+

_

i + +_ _

o

Figure 6.10. La figure présente un circuit RC série avec source ( ).

Pour l’analyse de ce circuit, on suppose que le commutateur S est placé en position (a) en

t = 0. On suppose également que les conditions initiales sont les suivantes :

00(0) (0)C

Qq Q V

C (6.35)

Deux ED sont associées à ce circuit : l’une en q(t), l’autre en ( )CV t . Elles sont

déterminées en appliquant la loi des mailles à ce circuit, en parcourant la maille en

partant du point (o) dans le sens horaire, celui du courant tel que représenté sur la figure :

ED en q(t)

0

0

avec (0)

qRi

dq qCR q Q

dq dt Ci

dt

(6.36)

ED en ( )CV t

0

0

avec (0)CC C C

C

qRi

C

dV QqV RC V V

C dt C

dVi C

dt

(6.37)

Les conditions initiales sont habituellement nulles (q(0) = 0 et VC (0) = 0), sauf dans le

cas d’un circuit de décharge d’un condensateur dans une résistance.

Page 287: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

287

Remarque. La constante de temps des circuits RC est donnée par (sec)RC

RC . Pour

faire tracer un graphe sur un intervalle approprié de manière à illustrer à la fois le

régime transitoire et le régime permanent, il faut que cet intervalle soit au minimum de

10RC , c’est-à-dire

0 010

RCt t t . On considère que le régime transitoire s’estompe

après 5RC

T .

6.4.2 Circuit RL série

Figure 6.11. La figure présente un circuit constitué d’une source

alimentant une résistance R en série avec une inductance L.

En terme d’interprétation, c’est le circuit simplifié d’un moteur électrique alimenté par

une source de tension qui peut être constante (une batterie par exemple) dans le cas d’un

moteur à courant continu ou par une source sinusoïdale.

Pour l’analyse du circuit de la figure (6.11), on suppose que le commutateur S est placé

en position (a) en t = 0. On suppose également que la condition initiale sur le courant est

la suivante : 0(0)i I (généralement 0 0I dans les applications courantes). L’ED

associée à ce circuit vise à déterminer l’expression de i(t). La loi des mailles appliquée à

partir du point (o) en parcourant la maille dans le sens du courant indiqué (sens horaire)

donne une ED en i(t) :

0

0

avec (0)

diL Ridi

Ri L dtdt

i I

(6.38)

Remarque. La constante de temps des circuits RL est donnée par / R (sec)RL

L . Un

intervalle approprié pour illustrer à la fois le régime transitoire et le régime permanent

doit avoir au minimum de 10RL , c’est-à-dire

0 010

RLt t t .

Sa

R

+

_

i

o

L

Page 288: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

288

6.4.3 Circuit RLC série

Figure 6.12. La figure présente un circuit RLC-série. Le circuit est activé en t =0

en plaçant le commutateur S en position (a).

L’application de la deuxième loi de Kirchhoff (loi des mailles) permet de formuler le

modèle mathématique permettant de décrire le comportement de ce circuit comme suit :

(6.39)

( ) 0di q

t Ri Ldt C

où dq

idt

(6.40)

On obtient alors l’ED qui suit en ( )q t , la charge sur le condensateur en fonction du

temps : 2

2

1( )

d q dqL R q t

dt dt C

(6.41)

L’ED en ( )q t est linéaire du deuxième ordre à coefficients constants. Les conditions

initiales sont les suivantes :

0

0

(0)

'(0) (0)

q Q

q i i

Il faut ici noter que les conditions initiales sont habituellement nulles (q(0) = 0 et i(0)=0)

à moins qu’on ne mentionne le contraire ou que l’on désire analyser le cas des circuits

sans source ( ( )t =0) avec des conditions initiales non-nulles, ce qui signifie qu’il y a de

l’énergie dans le circuit en 0t . Cette situation est analogue à celles des systèmes

masse-ressort avec amortissement, sans force extérieure, mais avec conditions initiales

non-nulles.

Lorsque la solution particulière ( )q t a été obtenue, on peut déterminer les expressions du

courant ( )i t . On peut par suite obtenir les expressions de ( ), de ( ) et de ( )C L R

V t V t V t du

voltage aux bornes des éléments dans le circuit, c’est-à-dire la valeur absolue de la

différence de potentiel à leurs bornes avec les expressions suivantes :

R L

C++ ++

-- --(t)

+

-

i

s

a

0R L CV V V V

Page 289: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

289

2

2

( )( )

( )

( ) ( )

C

L

R

q tV t

C

di d qV t L L

dt dt

dqV t Ri t R

dt

(6.42)

____________________________________________________________________________________________________________

Remarque sur la notion de puissance (optionnel).

La puissance instantanée délivrée par une source ou absorbée par un élément dans un

circuit est toujours calculée par le produit de la différence de potentiel à ses bornes et le

courant qui l’alimente. Ainsi, la puissance ( )P t délivrée par la source au circuit de la

figure (6.7) exprimée en watts (W) est donnée par l’expression suivante :

( ) ( ) ( ) ( )dq

P t t i t tdt

(6.43)

La source « alimente » les autres éléments du circuit : elle délivre une puissance à

chacun de ces derniers. Dans le cas de chacun des éléments, cette puissance absorbée est

le résultat du produit du voltage aux bornes de l’élément et du courant qui l’alimente. On

a donc :

2

(W)

(W)

( ) (W)

L

C

R

diP L i

dt

qP i

C

P Ri i Ri

(6.44)

Le signe négatif signifie que cette puissance est « absorbée » par ces éléments. On

montre facilement l’égalité de la « puissance instantanée délivrée par la source » et de

la « puissance instantanée absorbée par les autres éléments du circuit» : ce résultat

découle de l’égalité (6.40). En effet :

( ) 0 ( )di q di q

t Ri L L Ri tdt C dt C

(6.45)

di qL i Ri i i

dt Ci

L R CP P P P

(6.46)

________________________________________________________________________

Page 290: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

290

Dans le cas des trois circuits présentés ci-dessus (RC séries et RL séries et RLC-séries),

les sources de voltage habituelles sont les suivantes :

0 ( )V (circuits en décharge);

0 ( )E V (alimentation d’un moteur électrique à courant continu, ou charge

d’un condensateur);

0 0sin ( ) ou cos( )E t E t (cas des sources sinusoïdales) comme dans

le cas de l’alimentation d’un moteur électrique par une source de tension

sinusoïdale.

Les sources périodiques non-sinusoïdales

Les sources définies par des fonctions échelon unité;

Les sources définies par des fonctions impulsions.

L’utilisation des transformée de Laplace est souhaitable sinon nécessaire dans les trois

derniers cas pour la résolution des ED associées aux circuits.

6.4.4 Exemples

Cette section présente quelques exemples sur les circuits électriques présentés ci-dessus.

_______________________________________________________________________

Exemple 8. Circuit RC série et source sinusoïdale

Un circuit RC série est constitué d’une résistance R de 10 ( ) en série avec un

condensateur C de 0,01 (F). Ce circuit est alimenté par une source de tension sinusoïdale

( ) 10sin(5 ) (V)t t . Si le condensateur ne porte aucune charge en t = 0, déterminer

a) l’expression de la charge et de la tension aux bornes du condensateur;

b) l’expression du courant délivré par la source;

c) le déphasage entre le courant et la tension de la source en régime permanent;

d) l’expression de la charge et de la tension sur le condensateur si la tension de la

source est activée en / 2 (sec)t , de sorte que ( ) 10sin(5 ) ( / 2)t t u t .

Solution

(a) Modèle mathématique. L’ED associée à ce circuit est la suivante :

0

10 10sin(5 ) avec (0) 01/100

' 10 sin(5 ) avec (0) 0

qRi

dq qCt q

dq dti

dt

q q t q

Page 291: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

291

L’ED obtenue ci-dessus est linéaire d’ordre 1. Utilisons la calculatrice pour

déterminer la solution de l’ED et pour répondre aux questions. Rappelons les

relations suivantes que nous devrons utiliser.

( )

( )( )

C

dqi t

dt

q tv t

C

On a donc les expressions demandées en (a) et (b) :

10

10

10

1 1 2( ) cos(5 ) sin(5 )

25 25 25

( )( ) 4 4cos(5 ) 8sin(5 )

2 2 1( ) cos(5 ) sin(5 )

5 5 5

t

t

C

t

q t e t t

q tv t e t t

C

dqi t e t t

dt

(c) Pour répondre à (c), il faut d’abord déterminer le courant en régime permanent et

le mettre sous la forme ( ) sin ( )p

i t A t :

2 1( ) cos(5 ) sin(5 )

5 5p

i t t t

Utilisant les expressions données à la section 6.2.4, on trouve la forme cherchée :

2 2

2 1 1

15 5 5( ) sin(5 1.11)

52 / 5arctan 1.11

1/ 5

p

A

i t t

Comme ( ) 10sin(5 ) (V)t t , il faut conclure que le courant est « en avance de

phase » de 1,11 radian sur la tension. C’est généralement le cas des « circuits

capacitifs ».

Page 292: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

292

(d) Pour répondre à (d), il faut utiliser les transformée de Laplace, car l’expression de

la source comporte une fonction « échelon unité ». L’ED à résoudre est la

suivante :

10 10sin(5 ) ( / 2) avec (0) 01/100

' 10 sin(5 ) ( / 2) avec (0) 0

dq qt u t q

dt

q q t u t q

Avec la calculatrice, il faut utiliser la procédure « solved » de la librairie

« ETS_specfunc » pour obtenir l’expression de q(t).

On a donc le résultat suivant :

1024 2 4

( ) cos(5 ) sin(5 )5 5 5 2

t

q t e t t u t

Cette solution en q(t) est la même qu’en (a), sauf qu’elle survient / 2 secondes

plus tard en raison du « retard » de la source.

________________________________________________________________________

Page 293: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

293

Exemple 9. Circuit RL série et source sinusoïdale

Un circuit RL série est constitué d’une résistance R de 10 ( ) en série avec une bobine

dont l’inductance est de 1 H. Ce circuit est alimenté par une source de tension sinusoïdale

( ) 10sin(5 ) (V)t t . Si le courant est nul dans le circuit initialement, déterminer

a) l’expression du courant dans le circuit en fonction du temps (il s’agit du courant

délivré par la source);

b) le déphasage entre le courant et la tension de la source en régime permanent.

Solution

(a) Le modèle mathématique associé à ce circuit est le suivant :

0( ) , (0) 10 10sin(5 ), (0) 0di di

L Ri t i i i t idt dt

La solution de cette ED est102 2 4

( ) cos(5 ) sin(5 )5 5 5

ti t e t t .

(b) La solution en régime permanent est la suivante:

2 4 2( ) cos(5 ) sin(5 ) ( ) sin(5 0,46)

5 5 5p pi t t t i t t

Dans ces conditions, on a :

( ) 10sin(5 )

2( ) sin(5 0,46)

5p

t t

i t t

On en déduit que le courant est en retard sur la tension ( 0,46 (rad) ).

C’est le cas des circuits « inductifs » caractérisé par la présence d’une bobine

manifeste son « inertie » au passage du courant.

___________________________________________________________________________________________________________

Remarques sur les derniers exemples lorsque la source est sinusoïdale (optionnel)

Les deux derniers exemples illustrent la différence entre un « circuit capacitif », le circuit

RC série et un « circuit inductif », le circuit RL série. On observe la différence de l’effet

physique du condensateur et celui de la bobine : le condensateur introduit une avance de

phase du courant sur la tension de la source alors que l’inductance produit l’effet

contraire, c’est-à-dire un retard de phase du courant sur la tension. Dans un circuit

RLC série c’est l’effet combiné du condensateur et de la bobine qui détermine si le circuit

est « inductif » (le courant présente un retard de phase sur la tension) ou « capacitif »

(le courant présente une avance de phase sur la tension).

Page 294: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

294

Le « facteur de puissance » d’un circuit est donné par le cosinus de l’angle de

phase entre la tension et le courant délivré par la source, donc par cos( ) .

De plus, 0 cos( ) 12 2

;

En pratique, on vise à réaliser des circuits pour lesquels le courant est en phase

avec la tension. Étant donné qu’un condensateur de capacité convenablement

choisie introduit une avance de phase qui peut compenser exactement le retard de

phase dû à l’inductance (par exemple d’un moteur synchrone alimenté par une

source de tension sinusoïdale), on peut réaliser des circuits pour lesquels le

courant est en phase avec la tension. Cela permet de maximiser la puissance

transférée par la source au circuit (il faut que le facteur de puissance cos( ) soit

égal à 1). On désigne par « correction du facteur de puissance » l’intervention

visant à annuler la phase entre le courant et la tension. À titre d’exemple, dans le

cas de l’alimentation des moteurs électriques dont l’inductance est importante, on

ajoute des condensateurs pour annuler le retard de phase. Cela nous amène à

considérer les circuits RLC séries.

6.4.5 Analogies entre les systèmes masse-ressort avec amortissement et les circuits

RLC séries

La comparaison des modèles mathématiques associés aux systèmes masse-ressort avec

amortisseur et ceux associés aux circuits RLC série permet d’établir le tableau des

analogies ci-dessous. On peut par exemple utiliser le tableau pour « traduire » les

résultats obtenus dans le système masse-ressort avec amortisseur en ceux des circuits

RLC séries (les résultats en 6.47 ci-dessous sont déduits de ceux formulés en 6.25)

Tableau des analogies

Système masse-ressort avec

amortisseur Circuit RLC série

'' ' ( )my by ky f t 1

'' ' ( )Lq Rq q tC

Déplacement de la masse y(t) Charge sur le condensateur q(t)

Vitesse '( )y t Courant délivré par la source '( )q t

Masse m Inductance L

Constante d’amortissement b Résistance R

Constante de rappel du ressort k L’inverse de la capacité 1

C

Force extérieure f(t) Source de tension ( )t

Tableau 6.1. Analogies des systèmes masse-ressort avec amortisseur avec les circuits RLC séries.

Page 295: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

295

Il importe de terminer la comparaison entre ces deux systèmes dynamiques en

considérant le cas des sources de tensions sinusoïdales tout en faisant référence aux

résultats formulés en (6.25). Il suffit d’utiliser les analogies du tableau ci-dessus

pour déterminer les expressions de la charge sur le condensateur en régime

permanent.

00

2 2 2 2

00

2 2 2 2

( ) cos( ) cos( )( )

( ) sin( ) sin( )( )

p

p

Ff t F t y t

k m b

Ff t F t y t

k m b

(6.25)

00

2

2 2 2

00

2

2 2 2

( ) cos( ) cos( )

1

( ) sin( ) sin( )1

p

p

t t q t

L RC

t t q t

L RC

(6.47)

Angle de phase entre le courant et la tension et facteur de puissance dans les

circuits RLC séries lorsque la tension est sinusoïdale

Utilisant la relation entre la charge sur le condensateur en régime permanent et

le courant délivré par la source (en régime permanent également), on obtient les

expressions suivantes (en utilisant les formules de la section 6.2.4) et la relation

suivante entre le courant et la charge en régime permanent :

( )p

p

dqi t

dt (6.48)

00

22

00

22

( ) sin( ) ( ) sin( )

1

( ) cos( ) ( ) cos( )

1

p

p

t t i t t

R LC

t t i t t

R LC

(6.49)

On peut montrer que l’angle de déphasage entre la tension de la source et le

courant en régime permanent est donné par

1

tan( )

LC

R

(6.50)

Page 296: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

296

Pour que le facteur de puissance cos( ) soit maximal, c’est-à-dire égal à 1. Il

faut donc que

10 tan( ) 0 0L

C

(6.51)

Ce résultat a une grande importance en pratique, car il exprime les conditions

permettant de maximiser le facteur de puissance, notamment dans le cas de

l’alimentation des gros moteurs électriques, ce qui est très courant. Dans ce cas

particulier, la fréquence de la tension sinusoïdale est fixée : elle est donnée par

2 f où f = 60 (Hz) , ce qui ne laisse que le choix d’un condensateur dont la

capacité est donnée par l’expression suivante pour maximiser le facteur de

puissance :

2 2

1 1

(120 )C

L L

(6.52)

Facteurs de puissance dans les systèmes masse-ressort avec amortissement

alimenté par une force sinusoïdale

Les résultats sont analogues : le facteur de puissance est maximal lorsque la

force sinusoïdale est en phase avec la vitesse en régime permanent (également

sinusoïdale). C’est physiquement logique : la force ne doit pas « s’opposer » au

mouvement de la masse, elle doit donc être en phase avec la vitesse. Utilisant le

tableau des analogues, la condition à réaliser est la suivante : 2k m . Cela

laisse plusieurs possibilités selon la solution souhaitable : ajuster la masse m ou

la constante k ou la fréquence de la force.

________________________________________________________________________

Exemple 10. Circuit RLC série avec source sinusoïdale.

Considérons un circuit RLC série avec une bobine dont l’inductance est de 1 (H) avec

une résistance de 20 et un condensateur de 1/100 (F) alimenté par une source de

tension dont l’expression est ( ) 20sin(5 )t t . Au moment d’activer le circuit, il n’y a

aucune charge sur le condensateur et le courant est nul dans le circuit. Dans ces

conditions :

a) Déterminez le modèle mathématique associé au circuit permettant de calculer la

charge sur le condensateur en fonction du temps.

b) Déterminez les expressions de la charge et de la tension aux bornes du

condensateur en fonction du temps.

c) Déterminez l’expression du courant délivré par la source en fonction du temps.

d) Déterminez l’expression du courant en régime permanent délivré par la source en

fonction du temps et mettez cette expression sous la forme 0( ) sin( )i t I t .

e) Déterminez si le courant est en avance ou en retard de phase par rapport à la

tension de la source et déduisez la nature capacitive ou inductive du circuit.

Page 297: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

297

Solution

(a) L’ED sur q(t) (cf. 6.41) est la suivante :

20

2

0

(0)1( ) avec

(0) '(0)

(0) 0'' 20 ' 100 20sin(5 ) avec

(0) '(0) 0

q qd q dqL R q t

i q idt dt C

qq q q t

i q

(b) Cette ED peut être résolue par les technique introduite au chapitre 4, par les

transformées de Laplace ou avec la calculatrice :

La réponse obtenue à l’aide de la calculatrice peut se mettre sous la forme

suivante :

10 1016 4 16 12( ) cos(5 ) sin(5 )

125 5 125 125

t tq t e te t t

(c) On déduit l’expression du courant délivré par la source en dérivant par rapport à t

l’expression de la charge q(t) :

10 1032 12 16( ) 8 cos(5 ) sin(5 )

25 25 25

t ti t e te t t

(d) L’expression de ( )pi t est donnée par la partie sinusoïdale. Cette dernière peut se

mettre sous la forme permettant de déterminer le déphasage (avec (6.31)) :

12 16 4( ) cos(5 ) sin(5 ) sin(5 0,64)

25 25 5pi t t t t

(e) Puisque ( ) 20sin(5 )t t , on déduit de l’expression du courant en régime

permanent ci-dessus qu’il est en avance de phase sur la tension ( 0,64 0 ).

Dans ces conditions, il faut conclure que le circuit est inductif.

________________________________________________________________________

Page 298: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

298

Exemple 11. Circuit RLC série

Considérons un circuit RLC série avec une bobine dont l’inductance est de 1 (H) avec

une résistance de 12 et un condensateur de 1/100 (F). Ces éléments sont alimentés par

une source dont l’expression en volts (V) est donnée par

20 si 3( )

0 ailleurs

tt

Au moment d’activer le circuit, il n’y a aucune charge sur le condensateur et le courant

est nul dans le circuit. Dans ces conditions :

a) Déterminez le modèle mathématique associé au circuit permettant de calculer la

charge sur le condensateur en fonction du temps.

b) Déterminez l’expression de la charge sur le condensateur en fonction du temps.

c) Faites tracer le graphe de la charge sur le condensateur sur un intervalle de temps

approprié.

d) Déterminez l’expression de la charge ( )q t sur le condensateur en fonction du

temps si le circuit est soumis à un « choc » approximé par la fonction impulsion

suivante :

( ) 20 ( )t t

Faites également tracer le graphe de ( )q t .

Solution

(a) L’expression de la tension suggère l’emploi des transformée de Laplace. En effet :

20 si 3

( ) ( ) 20 ( ) ( 3 )0 ailleurs

tt t u t u t

L’ED associée au circuit est la suivante :

(0) 0

'' 12 ' 100 20 ( ) ( 3 ) avec'(0) (0) 0

qq q q u t u t

q i

(b) On peut résoudre l’ED obtenue en (a) avec la calculatrice pour obtenir

l’expression de q(t) : il faut utiliser la procédure « solved » dans la librairie

« ETS_specfunc » :

Page 299: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

299

Les expressions de la fonction échelon unité eu(x) et de q1(x) sont introduites

pour faire tracer le graphe de la charge en fonction du temps. La fonction

« échelon unité » a été introduite pour les fins du graphe également.

(c) Graphe de la charge ( )q t sur le condensateur en fonction du temps.

(d) Pour déterminer l’expression de la charge, il faut utiliser la procédure « solved »

dans la librairie « ETS_specfunc » en raison de la présence de la fonction

impulsion dans l’ED à résoudre :

(e)

(0) 0'' 12 ' 100 20 ( ) avec

'(0) (0) 0

qq q q t

q i

Page 300: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

300

L’expression de la charge ( )q t sur le condensateur en fonction du temps est

6( )5( ) sin(8 ) ( )

2

tq t e t u t

Et le graphe de q(t) est le suivant :

Page 301: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

301

6.5 Exercices sur les circuits électriques

Exercice 1

Un circuit LC série est constitué d’une inductance de 0,1 (H) en série avec un

condensateur de 0,1 (F). Ce circuit est alimenté par une source de tension dont

l’expression est ( ) 6 cos(8 ) (V)t t . On suppose qu’initialement, il n’y a aucune charge

sur le condensateur et aucun courant dans le circuit.

a) Adapter le modèle formulé en (6.41) pour déterminer l’ED dont la solution est la

charge q(t) sur le condensateur en fonction du temps.

b) Utiliser la calculatrice pour déterminer la solution en q(t) de l’ED formulée en (a).

c) Utiliser la calculatrice pour faire tracer la solution obtenue en (b).

d) Montrer que la solution peut s’écrire sous la forme ( ) sin( )sin(5 )q t A t t .

Aide : cos( ) cos( ) 2sin sin2 2

y x x yx y

Exercice 2

Un circuit RL série est constitué d’une résistance R de 5 ( ) en série avec une bobine

dont l’inductance est de 0,25 H. Ce circuit est alimenté par une source de tension dont

l’expression en volts (V) est ( ) 2 ( 1) 2 ( 2)t t t . Le courant est nul dans le

circuit initialement. Dans ces conditions :

a) Déterminer l’ED dont la solution est le courant dans le circuit en fonction du

temps.

b) Déterminez l’expression du courant dans le circuit en fonction du temps);

c) À l’aide la calculatrice, faites tracer le graphe du courant en fonction du temps et

déterminer la première valeur maximale de ce dernier.

Exercice 3

Un circuit RC série est constitué d’une résistance R de 20 ( ) en série avec un

condensateur C de 0,05 (F). Ce circuit est alimenté par une source de tension dont

l’expression est ( ) 10 ( 2) 10 ( 8)t t t . Le condensateur ne porte aucune charge

en t = 0. Dans ces conditions :

a) déterminez la valeur numérique de la constante de temps de ce circuit RC;

b) déterminez l’ED dont la solution est la tension aux bornes du condensateur en

fonction du temps;

c) déterminez l’expression de la tension aux bornes du condensateur;

d) déterminez la valeur numérique de la charge lorsque t = 1.

Page 302: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

302

e) Utilisez la calculatrice pour faire tracer le graphe de la charge sur le condensateur

en fonction du temps sur un intervalle approprié.

Exercice 4

Considérons un circuit RLC série avec une bobine dont l’inductance est de 2 (H) avec

une résistance de 20 et un condensateur de 1/100 (F). Ces éléments sont alimentés par

une source de tension dont l’expression en volts (V) est

0 si 5( )

100 si 5

tt

t

Au moment d’activer le circuit, il y a une charge de 1 (C) sur le condensateur et le

courant est nul dans le circuit. Dans ces conditions :

a) Déterminez le modèle mathématique associé au circuit permettant de calculer la

charge sur le condensateur en fonction du temps.

b) Déterminez l’expression de la charge et la tension aux bornes du condensateur en

fonction du temps.

c) Utilisez la calculatrice pour faire tracer le graphe de la tension aux bornes du

condensateur sur un intervalle de temps approprié.

Exercice 5

a) Un circuit RLC série avec une bobine dont l’inductance est de 0,25 (H) avec une

résistance de 4 et un condensateur de 0,0625 (F). Ces éléments sont alimentés par

une source de tension dont l’expression en volts (V) est ( ) ( )t t . Au moment

d’activer le circuit, il n’y a aucune charge sur le condensateur et le courant est nul

dans le circuit. Utilisez la résolution des ED par les transformées de Laplace pour

déterminer l’expression de la charge et la tension aux bornes du condensateur en

fonction du temps.

b) Faites le même exercice, mais en supposant que les éléments du circuit sont

alimentés par une source de tension dont l’expression en volts (V) est ( ) ( )t u t .

c) Utilisez la calculatrice pour faire tracer le graphe des expressions déterminées en (a)

et (b) de la charge sur le condensateur en fonction du temps sur un intervalle de

temps approprié.

d) Montrez que l’intégrale de la solution en (a) donne la réponse obtenue en (b), c’est-à-

dire que l’intégrale de la réponse « impulsionnelle » du circuit en (obtenue en (a))

donne la réponse « indicielle » en q(t) du même circuit (obtenue en (b)). Cela

signifie que l’on peut vérifier l’égalité suivante :

0

( ) ( )t

uy t y u du

Page 303: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

303

Exercice 6

Considérez le circuit de la figure. Un condensateur est disposé en parallèle d’une

résistance en série avec une bobine. Ce circuit pourrait représenter un condensateur

disposé en parallèle d’un moteur électrique pour corriger le facteur de puissance. La

source alimentant ce circuit est sinusoïdale : 0( ) sin( ) (V)t t pour t > 0. Utilisez la

calculatrice pour les calculs.

R

LC(t)

a b

cd

e

f

i

i2i

1

a) Appliquer la loi deuxième loi de Kirchhoff à la maille (abcda) pour trouver

l’expression de la charge sur le condensateur en fonction du temps.

b) Déduisez l’expression du courant 1( )i t de celle de la charge déterminée en (a)

c) Appliquer la loi deuxième loi de Kirchhoff à la maille (abefcda) pour trouver

l’expression du courant 2( )i t en fonction du temps.

d) Identifiez l’expression du courant 2 ( )pi t en régime permanent dans le résultat

obtenu en (c).

e) Utilisez les résultats en (b) et (d) pour trouvez l’expression du courant délivré par

la source en régime permanent.

f) (Optionnel) Exprimez le résultat en (e) sous la forme suivante :

( ) sin( )i t I t

g) (Optionnel) Trouvez l’expression de C en fonction des autres composantes du

circuit pour que l’angle de phase s’annule (le facteur de puissance est alors

maximal, c’est-à dire égal à 1).

Page 304: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

304

6.5.1 Réponses aux exercices

Exercice 1

(a) L’ED est la suivante : (0) 0

'' 100 18cos(8 t) avec'(0) (0) 0

qq q

q i

(b) Avec la calculatrice ou autrement : 5

( ) cos(8 ) cos(10 )3

q t t t

(c) Avec la calculatrice. Le graphe de q(t) est une sinusoïde (celle de fréquence 9) avec

une « enveloppe » sinusoïdale (amplitude variable) de fréquence 1 donnée par

10sin( )

3t

(d) Avec l’identité trigonométrique, on trouve 10

( ) sin( ) sin(9 )3

q t t t

Exercice 2

(a) L’ED est 1

' 5 2 ( 1) 2 ( 2) avec (0) 04

i i t t i

(b) La solution s’obtient avec la calculatrice en utilisant la procédure « solved » de la

librairie « ETS_specfunc ».

On obtient 20( 1) 20( 2)( ) 8 ( 1) 8 ( 2)t ti t e u t e u t

(c) Graphe de i(t).

Page 305: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

305

Exercice 3

(a) 1 (sec)R C

(b) ( ) ' 10 ( 2) 10 ( 8) avec (0) 0C

C

C CC

dvRC v t v v t t v

dt

(c) La solution en ( )C

v t est la suivante :

2( 2) 2( 8)

2( 2)

2( 2) 2( 8)

( ) 10 ( 2) 10 ( 8)

0 2

( ) 10 2 8

10 10 8

t t

C

t

C

t t

v t e u t e u t

si t

v t e si t

e e si t

(d) (0) 1q

(e) Graphe de ( )C

v t .

Exercice 4

(a) (0) 1

2 '' 20 ' 100 100 ( 5) avec'(0) (0) 0

qq q q u t

q i

(b)

5 5 ( 5 )

5 5 ( 5 )

( ) cos(5 ) sin(5 ) cos(5( 5) sin(5( 5 ( 5) ( 5)

( ) 100 cos(5 ) sin(5 ) 100 cos(5( 5) sin(5( 5 ( 5) 100 ( 5)

t t

t t

C

q t e t t e t t u t u t

v t e t t e t t u t u t

(c) Graphe de ( )C

v t .

Page 306: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

306

Exercice 5

(a) 8

2

4( ) ( ) 4

( 8)

tQ s q t t es

(b) 8

2

4 1 8 1( ) ( )

s ( 8) 16 16

t

u u

tQ s q t e

s

(c) On remarque que Propriété P6

0

( )( ) ( ) ( )

t

Laplace

u u

Q sQ s q t q x dx

s

En effet, on vérifie que

8 8

0

1 8 14

16 16

t

x ttx e dx e

Exercice 6

(a) 0( ) sin( )q t C t

(b) 0 1 0( ) sin( ) ( ) cos( )dq

q t C t i t C tdt

(c) Il s’agit d’un circuit RL série alimenté par une source sinusoïdale. En résolvant

l’ED découlant de l’application de la deuxième loi de Kirchhoff, on trouve

l’expression de 2( )i t :

0 0

2 2 2 2 2 2 2( ) sin( ) cos( ) sin( )

Rt

LL

i t e t L t R tR L R L

(d)

02 2 2 2( ) cos( ) sin( )pi t L t R t

R L

(e) L’expression de ( )pi t s’obtient en appliquant la première loi de Kirchhoff au

nœud situé en (b) dans le circuit électrique :

0 0

0 2 2 2 2 2 2( ) cos( ) sin( )p

L Ri t C t t

R L R L

(f) Utilisez (6.31)

(g) Le facteur de puissance est maximal lorsque ( 0 ou cos( ) 1 ). Dans ces

conditions, utilisant encore (6.31), on montre qu’il faut que

2 2 2

LC

R L

Page 307: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

307

Chapitre 7

Résolution des ED à coefficients non constants

Table des matières

Section Sujet

Page

7.1 Introduction ……………………………………………………... 308

7.1.1 ED à résoudre ……………………………………………… 308

7.1.2 Méthodes de résolution ……………………………………...

308

7.2 Méthodes numériques …………………………………………... 309

7.2.1 Algorithme d’Euler (rappel) ………………………………... 309

7.2.2 Algorithme de Runge-Kutta ………………………………… 309

7.2.3 Algorithme de Runge-Kutta pour un système de 2 ED

d’ordre 1 ……………………………………………………..

310

7.2.4 Conversion d’une ED linéaire d’ordre 2 en un système de 2

ED linéaire d’ordre 1 ………………………………………..

311

7.3 Méthode des séries de puissances ………………………………. 313

7.3.1 Supplément sur les sommations …………………………..... 313

7.3.2 Résolution des ED en série de puissances ………………….. 315

7.3.3 Détermination de l’intervalle de convergence des solutions

en série de puissances ……………………………………….

323

7.4 Exercices ……………………………………………………….. 327

7.4.1 Réponses aux exercices …………………………………….. 329

Page 308: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

308

Chapitre 7

Résolution des ED à coefficients non constants

7.1 Introduction

Dans ce chapitre, nous abordons la résolution des ED linéaires à coefficients non

constants, homogènes et certains cas particuliers d’ED non-homogènes. Nous allons

introduire la méthode « quasi-analytique » des séries de puissances. Nous allons

également présenter l’algorithme de Runge-Kutta et développer une démarche pour

résoudre numériquement les ED à coefficients non-constants d’ordre 2.

7.1.1 ED à résoudre

Les ED à résoudre sont les ED homogènes à coefficients non constants de la forme

0 0

0 1

( )( ) '' ( ) ' ( ) 0 avec

'( )

y x ap x y q x y r x y

y x a

(7.1)

Dans l’ED ci-dessus, ( ), ( ) et ( )p x q x r x sont des polynômes.

Les méthodes introduites ci-dessous s’appliquent si 0( ) 0p x . Elles s’appliquent

également aux cas particuliers suivants :

( ) 0p x (ED d’ordre 1);

( ), ( ) et ( )p x q x r x peuvent être des constantes. Notamment, les méthodes

s’appliquent aux ED résolues au chapitre (4), c’est-à-dire les ED linéaires à

coefficients constants.

Les méthodes s’appliquent également aux ED de la forme suivante si la fonction f(x) est

un polynôme ou admet un développement en série de puissances (notamment en série de

Taylor) :

0 0

0 1

( )( ) '' ( ) ' ( ) ( ) avec

'( )

y x ap x y q x y r x y f x

y x a

(7.2)

7.1.2 Méthodes de résolution

Les méthodes de résolutions suivantes seront développées :

Méthodes numériques

o Algorithme d’Euler

o Algorithme de Runge-Kutta

Méthodes des séries de puissances avec 0( ) 0p x . La méthode introduite dans

ce cours ne s’applique pas dans le cas contraire.

Page 309: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

309

7.2 Méthode numériques

Dans cette section, sont introduits les algorithmes d’Euler pour les ED d’ordre 1 (en

rappel) et de Runge-Kutta. Ce dernier sera adapté pour résoudre les ED d’ordre 2.

7.2.1 Algorithme d’Euler (rappel)

Résolution de l'ED ordinaire d'ordre 1 suivante :

' ( , )y f x y avec 0( )y a y (7.3)

La suite des points servant à estimer la solution commence par 0 0( , )x y où 0x a . Les

autres sont obtenus successivement en appliquant l'algorithme suivant :

1

1 ( , )

i i

i i i i

x x h

y y h f x y

(7.4)

Dans ces deux égalités, h est le pas de calcul. Pour obtenir la valeur numérique de la

solution y en ( )x b b a en n étapes de calculs, il faut que

b ah

n

(7.5)

Remarque. La grandeur du pas de calcul (h) est déterminante sur l'erreur introduite

dans la détermination de la suite des valeurs estimées ( iy ). Dans le cas de cet

algorithme, on peut montrer que l’erreur locale El d’estimation introduite à chacune des

étapes de calcul est proportionnelle à2h , d’où l’intérêt de choisir un pas de calcul assez

petit pour ne pas propager une erreur trop importante dans les évaluations successives

des iy . L’erreur cumulée Ec (dans le calcul de y(b) par exemple) est proportionnelle au

pas de calcul h.

Remarque. L’algorithme permet d’estimer ( ) siy b b a . Cela se vérifie avec la

calculatrice et équivaut à itérer « à gauche » de 0

x x avec des valeurs négatives de

l’indice d’itération i (par exemple :1 0 2 1

,x x h x x h etc.).

7.2.2 Algorithme de Runge-Kutta

Considérons d’abord le cas de la résolution de l'ED ordinaire d'ordre 1 suivante, comme

dans le cas de l’algorithme d’Euler :

' ( , )y f x y , 0( )y a y (7.6)

Page 310: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

310

La suite des points pour estimer la solution commence par 0 0( , )x y où 0x a . Les autres

sont obtenus successivement en appliquant l'algorithme suivant :

1

1 1 2 3 4

1( 2 2 )

6

i i

i i

x x h

y y k k k k

(7.7)

Dans l’égalité en 1iy , les valeurs des ik se calculent comme suit :

1

12

23

4 3

( , )

( , )2 2

( , )2 2

( , )

i i

i i

i i

i i

k h f x y

khk h f x y

khk h f x y

k h f x h y k

(7.8)

Dans les égalités en (7.7) et (7.8), h est le pas de calcul tel que donné en (7.5). La valeur

numérique de la solution y pour x b s’obtient en n étapes de calculs.

Dans le cas de cet algorithme, l’erreur locale El introduite à chacune des étapes de calcul

est proportionnelle à h5. L’erreur cumulée (après n étapes de calculs) Ec est

proportionnelle à h4. La puissance de cet algorithme explique sa grande utilisation … et

sa popularité.

L’utilisation de la calculatrice ou d’un ordinateur … s’impose dans le cas de l’utilisation

de cet algorithme : il y a beaucoup de calcul à effectuer.

7.2.3 Algorithme de Runge-Kutta pour un système de 2 ED d’ordre 1

Considérons le système d’ED suivant :

'1 0 01 1 1 2

'2 0 12 2 1 2

( )( , , ), :

( )( , , )

y x ay f x y yCI

y x ay f x y y

(7.9)

Dans ces conditions, l’algorithme se décline comme suit :

1

1,1 ,1 1,1 2,1 3,1 4,1

1,2 ,2 1,2 2,2 3,2 4,2

1( 2 2 )

6

1( 2 2 )

6

i i

i i

i i

x x h

y y k k k k

y y k k k k

(7.10)

Page 311: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

311

Pour le calcul des iy , on utilise les expressions suivantes pour les ,i jk :

1, ,1 ,2

1,1 1,22, ,1 ,2

2,1 2,23, ,1 ,2

4, ,1 3,1 ,2 3,2

( , , )

( , , )2 2 2

1,2

( , , )2 2 2

( , , )

i i i i i

i i i i i

i i i i i

i i i i i

k h f x y y

k khk h f x y y

ik kh

k h f x y y

k h f x h y k y k

(7.11)

Remarque. L’algorithme décrit en (7.10) et (7.11) s’adapte également à un système de

m ED linéaires d’ordre 1.

7.2.4 Conversion d’une ED linéaire d’ordre 2 en un système de deux ED linéaires

d’ordre 1

Il suffit d’introduire les variables suivantes :

1 1 2

2 2

'

' ' ''

y y y y

y y y y

(7.12)

Avec ces nouvelles variables, les ED en (7.1) et (7.2) se transforment comme suit :

1 2

1 0 0

2 12 0 12

'( )

( ( ) 0) avec( ) ( )( )'

( )

y yy x a

f x q x y r x yy x ay

p x

(7.13)

1 2

1 0 0

2 12 0 12

'( )

( ( ) 0) avec( ) ( ) ( )( )'

( )

y yy x a

f x f x q x y r x yy x ay

p x

(7.14)

Utilisation de la calculatrice

Les deux systèmes d’ED (7.13 et 7.14) peuvent être résolus avec la calculatrice

avec l’algorithme de Runge–Kutta. Il ne faut pas oublier que la solution

1( ) ( )y x y x dans le tableau des valeurs calculées.

Page 312: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

312

____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 1. Résolution de l’ED suivante à l’aide de l’algorithme de Runge-Kutta et

estimation de (0,9)y avec un pas de 0,1 pour le graphe pour la table.

(0) 1( 1) '' ' 4 0 avec

'(0) 1

yx y xy y

y

Solution

(1) Le système d’ED d’ordre (1) associé à cette ED est le suivant :

1 2

1

2 1

22

'(0) 1

avec( 4 )(0) 1'

1

y yy

xy yyy

x

(2) Utilisation de la calculatrice avec le choix imposé de l’algorithme de R-K et un

pas de tracé de 0,1. Le réglage de la table a été effectué en fixant l’incrément de

la table à 0,1 à partir de 0 pour que l’affichage des valeurs calculées passe par

l’estimation demandée ( (0,9)y )

(3) Estimation de (0,9)y .

(0,9) 1,24529y

____________________________________________________________________________________________________________

Page 313: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

313

7.3 Méthode des séries de puissances

Les deux cas suivants seront considérés :

Cas (1) : ED avec CI en 0x

2 30 1 2 3

0

...nn

n

y a x a a x a x a x

; (7.15)

Cas (2) : ED avec CI en 0x x

2 30 0 1 0 2 0 3 0

0

( ) ( ) ( ) ( ) ...nn

n

y a x x a a x x a x x a x x

(7.16)

Remarque importante. Dans les sommations: 00 dans et ( )

0 0

n n

n

n x x x

n a

La solution devra comporter les éléments suivants :

Une formule de récurrence (FR) pour le calcul des coefficients n

a ;

Un développement limité de n termes (habituellement 4 ou 5 termes non nuls) de

la solution en série de puissances;

L’intervalle de convergence de la série-solution, c’est-à-dire l’intervalle des

valeurs de x pour lesquelles la solution en série de puissances est converge et

permet d’approximer la solution y(x).

7.3.1 Supplément sur les sommations

Pour résoudre les ED (7.1) et (7.2), les propriétés suivantes s’appliquant à des séries

convergentes sont nécessaires.

(1) 0 0 0

( )n n nn n n n

n n n

a x b x a b x

(7.17)

(2) 0 0 0 0

et ( 0)n n m n n mn n n n

n n n n

k a x ka x x a x a x m

(7.18)

(3) Dérivation des séries de puissance

2 30 1 2 3

0

...nn

n

y a x a a x a x a x

2 3 11 2 3 4

1

' 2 3 4 ... nn

n

y a a x a x a x na x

(7.19)

2 3 22 3 4 4

2

'' 1 2 2 3 3 4 4 5 ... ( 1) nn

n

y a a x a x a x n na x

(7.20)

Page 314: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

314

(4) «Translation des indices »

Dans les calculs pour la résolution des ED à l’aide des séries de puissance, des sommes

de séries de puissances apparaissent dans les calculs. Il importe de pouvoir déterminer le

coefficient de nx dans chacune des séries de puissance pour obtenir la « formule de

récurrence » qui permettra d’évaluer les coefficients de la série de puissance qui est

solution de l’ED. Les cas suivants (et d’autres) se présentent :

2 3 4

0 1 2 3 4

0

1 2

1 1 2 3

1 0

2

2 2 3

2 0

( 1)

( 2)

...

' ( 1) 2 3 ...

'' ( 1) ( 1) ( 2) 1 2 2 3 ...

n

n

n n

n n

n n

n n

n n

n n

n n

n n

y a x a a x a x a x a x

y na x n a x a a x a x

y n na x n n a x a a x

(7.21)

Remarque : Omission des indices sur le symbole de sommation.

Avec les contraintes sur l’exposant de x ou de 0( )x x dans les sommations (cet

exposant ne peut être négatif dans la technique de résolution que nous introduisons) et

sur l’indice des ( 0 0)n n

a a si n , on peut omettre les indices sur le symbole de

notation sans introduire d’erreur d’interprétation dans les sommations.

Remarque. En pratique, cela nous autorise à étendre les indices de sommations de

à . Dans ces conditions, on peut s’en passer. Par exemple :

on ne peut pas mettre n < 0 dans l’expression de y qui suit sans avoir des

coefficients d’indice négatif et des exposants négatifs sur x;

2 3 4

0 1 2 3 4...n

ny a x a a x a x a x a x

Utiliser 0n dans l’expression de 'y ne se fait pas sans avoir des exposants

négatifs sur x et/ou des coefficients d’indice négatif ;

1 2

1 2 3' 2 3 ...n

ny na x a a x a x

On ne peut pas mettre 1n dans l’expression de ''y suivante sans avoir des

coefficients d’indice négatif et des exposants négatifs sur x.

2'' ( 1) n

ny n na x 2

2 3 41 2 2 3 3 4 ...a a x a x

L’omission des indices sur la sommation n’entraîne donc pas d’erreur d’interprétation

sur les termes de la sommation développée ou explicitée.

Page 315: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

315

7.3.2 Résolution des ED en série de puissances

Dans les exemples (2) et (3) ci-dessous, nous allons utiliser ce qui précède pour

déterminer la solution en séries de puissance dans les deux cas suivant :

Cas (1) : ED avec CI en 0x

Cas (2) : ED avec CI en 0x x

La solution sera élaborée comme suit :

Détermination de la formule de récurrence (FR);

Obtention d’un développement limité à quatre terme non nuls sera obtenu avec la

formule de récurrence;

Utilisation de la calculatrice pour obtenir un développement limité de la solution

avec beaucoup plus de termes. Le graphe de ce développement limité pour

l’approximation de la solution pourra être tracé dès que l’on saura déterminer

l’intervalle de convergence de la solution en série de puissances de l’ED.

Remarque. Le problème de la détermination de l’intervalle de convergence de la

solution en série de puissances sera considéré et résolu dans la prochaine section. ________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Résolution du cas (1) : ED avec CI en 0x introduite en (7.1), c’est-à-dire :

0

1

(0)( ) '' ( ) ' ( ) 0 avec

'(0)

y ap x y q x y r x y

y a

(7.22)

Dans ces conditions, la solution est donnée par

(7.23)

Remarque. Avec 0x dans y, on obtient 0(0)y a . Avec 0x dans la dérivée de y,

c’est-à-dire2 3

1 2 3 4' 2 3 4 ...y a a x a x a x , on trouve 1'(0)y a . Les conditions

initiales donnent la valeur numérique des deux premiers coefficients de la solution

en série de puissances. L’exemple suivant montre comment obtenir les autres.

________________________________________________________________________

Exemple 2. (Cas 1) Résolution de l’ED suivante : (0) 1

(1 ) '' 0 avec'(0) 2

yx y y

y

(1) Forme de la solution

2 30 1 2 3

0

...nn

n

y a x a a x a x a x

2 30 1 2 3

0

...nn

n

y a x a a x a x a x

Page 316: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

316

(2) Détermination de la formule de récurrence

Substituons , ', '' et ''y y y xy tel que donné ci-dessous dans l’ED

n

ny a x

1' n

ny na x

2 1'' ( 1) '' ( 1)n n

n ny n na x xy n na x

On obtient ce qui suit :

2 1( 1) ( 1) 0n n n

n n nn na x n na x a x

Avec la translation sur les indices pour obtenir des sommations avecnx , on

obtient ce qui suit :

2 1( 1)( 2) ( )( 1) 0n n n

n n nn n a x n n a x a x

On utilise l’égalité nécessaire du coefficient de de part et d’autre de l’égalité (il

est nul à droite) et on isole le coefficient dont l’indice est le plus élevé pour

obtenir la FR :

2 1

1

2

( 1)( 2) ( )( 1) 0

( )( 1)FR

( 1)( 2)

n n n

n n

n

n n a n n a a

n n a aa

n n

(3) Développement limité à 5 termes non nuls de la solution

On veut 2 3 4

0 1 2 3 4...y a a x a x a x a x

0(0) 1y a

1'(0) 2y a

0

2

2 1

3

3 2

4

0 10 dans FR

1 2 2

(1)(2) 1 2 3 11 dans FR

2 3 2 3 6 2

13

(2)(3) 522 dans FR3 4 2 3 24

an a

a an a

a an a

2 3 41 1 51 2 ...

2 2 24y x x x x

nx

Page 317: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

317

(4) Utilisation de la calculatrice pour obtenir un développement limité de la

solution

Il faut construire la fonction ai(n) pour calculer comme suit :

0

1

, 0

, 1 ( )

expression de ( ), n 1

sto

a n

a n ai n

ai n

Dans l’accolade ci-dessus, l’expression ai(n) s’obtient de l’expression de 2n

a

donnée par la FR en procédant comme suit. Dans l’exemple ci-dessus, il faut

d’abord effectuer une translation d’indice ( ( 2)n n ) dans l’expression de la

FR. On obtient alors ce qui suit :

1 2( 2)( 1)

( 1)( )

n n

n

n n a aa

n n

On remplacera i dans ai(n) par un entier pour ne pas « surcharger » a(n) en

utilisant plusieurs fois la calculatrice pour résoudre ce type de problèmes.

L’expression de ai(n) à utiliser dans l’accolade est la suivante en raison de la

notation fonctionnelle utilisée :

( 2) ( 1) ( 1) ( 2)

( 1) ( )

n n ai n ai n

n n

On obtiendra un développement limité à k termes (8,10 ou 15, k pas trop grand!)

de la solution avec la syntaxe suivante :

0

( )k

n

n

y ai n x

On pourrait faire tracer le graphe du développement limité, mais en dehors de

l’intervalle de convergence de la solution complète (dont la détermination sera

abordée plus loin dans ce chapitre), ce graphe n’a pas de sens. ____________________________________________________________________________________________________________

Page 318: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

318

La méthode introduite ci-dessus s’applique à des ED non-homogènes telle que formulées

en (7.2), c’est-à-dire de la forme suivante :

(7.24)

Il faut cependant que la fonction f(x) puisse s’exprimer en série de puissances, notamment

en série de Taylor développée autour de0

x x , c’est-à-dire que

( )

20 0

0 0 0 0 0

0

''( ) ( )( ) ( ) '( )( ) ( ) ... ( )

2! n!

n

n

n

f x f xf x f x f x x x x x x x

(7.25)

La question de l’intervalle de convergence de la solution-série associée à ce cas sera

considérée dans la prochaine section. ____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 3. (Cas 1) Résolution de l’ED non-homogène suivante :

(0) 1(1 ) '' avec

'(0) 2

xy

x y y ey

(1) Forme de la solution

(2) Détermination de la formule de récurrence

Substituons , ', '' et ''y y y xy tel que donné ci-dessous dans l’ED

2 1'' ( 1) '' ( 1)n n

n ny n na x xy n na x

Il faut également remplacer xe par sa série de Taylor développée en 0x ,

précisément où sont formulée les conditions initiales :

2 3 11 ...

2! 3! !

x nx xe x x

n

On obtient ce qui suit :

2 1 1( 1) ( 1)

!

n n n n

n n nn na x n na x a x x

n

Avec la translation sur les indices pour obtenir des sommations avec , on

obtient ce qui suit :

2 1

1( 1)( 2) ( )( 1)

!

n n n n

n n nn n a x n n a x a x x

n

0 0

0 1

( )( ) '' ( ) ' ( ) ( ) avec

'( )

y x ap x y q x y r x y f x

y x a

2 30 1 2 3

0

...nn

n

y a x a a x a x a x

n

ny a x

1' n

ny na x

nx

Page 319: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

319

Pour obtenir la formule de récurrence, on utilise l’égalité nécessaire du coefficient

de de part et d’autre de l’égalité (il est nul à droite) et on isole le coefficient

dont l’indice est le plus élevé :

2 1

1

2

1( 1)( 2) ( )( 1)

!

( )( 1) 1FR

( 1)( 2) ( 1)( 2) !

n n n

n n

n

n n a n n a an

n n a aa

n n n n n

Comme (n+1)(n+2)n! = (n+2)!, la FR peut s’écrire comme suit :

1

2

( )( 1) 1

( 1)( 2) ( 2)!

n n

n

n n a aa

n n n

(3) Développement limité à 4 termes non nuls de la solution

On veut 2 3 4

0 1 2 3 4...y a a x a x a x a x

0(0) 1y a

1'(0) 2y a

0

2

2 1

3

3 2

4

3 4

0 1 1 10 dans FR 0

1 2 2! 2 1 2

(1)(2) 1 2 1 11 dans FR

2 3 3! 2 3 1 2 3 6

(2)(3) 1 1 1 12 dans FR

3 4 4! 12 24 24

1 11 2 ...

6 24

an a

a an a

a an a

y x x x

(4) Utilisation de la calculatrice pour obtenir un développement limité à 10

termes de la solution en série de puissances

Il faut d’abord effectuer une translation d’indice ( 2n n ) dans la FR obtenue

ci-dessus pour obtenir la fonction a2(n) à introduire dans la calculatrice :

nx

Page 320: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

320

1, 0

2 , 1 2( )

( 2) ( 1) 2( 1) 2( 2) 1, 1

( 1) ( ) !

sto

n

n a n

n n a n a nn

n n n

________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Résolution du cas (2) : ED avec CI en 0x x

(7.26)

Rappelons que dans ce cas, la solution a la forme suivante :

2 30 0 1 0 2 0 3 0

0

( ) ( ) ( ) ( ) ...nn

n

y a x x a a x x a x x a x x

(7.27)

Pour obtenir la solution de cette ED, il faut faire un changement de variable et

modifier l’ED pour en tenir compte.

Il faut d’abord effectuer le changement de variable suivant :

0 0

0

n

n

n

v x x x v x

y a v

(7.28)

Et il faut réécrire l’ED en utilisant la variable v. Dans ces conditions, on ramène

la résolution de l’ED à un problème avec CI en v = 0. De plus, ce changement

n’affecte pas y et ses dérivées. En effet :

2 2

2 2

1' '

dy dy dv dy

dv dx dv dx dv

dx d y dy dy dv d y

dx dx dv dx dv

(7.29)

0 0

0 1

( )( ) '' ( ) ' ( ) 0 avec

'( )

y x ap x y q x y r x y

y x a

Page 321: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

321

____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 4. (Cas 2, ED avec CI en 0x x ). Résolution de l’ED suivante :

2(1) 2

( 1) '' ' 3 0 avec'(1) 1

yx y xy y

y

(1) Changement de variable dans l’ED

1 1v x x v

Avec ce changement, l’ED en y(v) s’écrit comme suit :

2

2

( 1) 1 '' ( 1) ' 3 0

(0) 2( 2 2) '' ( 1) ' 3 0 avec

'(0) 1

v y v y y

yv v y v y y

y

(2) Forme de la solution

2 3 4

0 1 2 3 4

0

...n

n

n

y a v y a a v a v a v a v

Remarque. Il ne faut pas oublier qu’à la fin, il nous faut formuler y(x), c’est-à-

dire remplacer v par ( 1)x . On aura précisément la solution sous la forme

suivante :

2 30 1 2 3

0

( 1) ( 1) ( 1) ( 1) ...nn

n

y a x a a x a x a x

(3) Détermination de la FR

L’ED obtenue à l’étape (1) est la suivante :

2(0) 2

'' 2 '' 2 '' ' ' 3 0 avec'(0) 1

yv y vy y vy y y

y

Effectuons les substitutions suivantes pour obtenir la FR :

1

2

2 1

2

3 3

' '

'' ( 1) n

'' ( 1) n 2 '' 2( 1) n

2 '' 2( 1) n

n n

n n

n n

n n

n

n

n n

n n

n

n

y a v y a v

y na v vy na v

v y n a v

y n a v vy n a v

y n a v

On obtient alors l’égalité suivante :

1 2 1( 1) n 2( 1) 2( 1) 3 0

n n n n n n

n n n n n nn a v n na v n na v na v na v a v

Page 322: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

322

Avec la translation sur les indices pour avoir nv dans chacune des sommes, on

obtient l’égalité suivante

1 2 1( 1)n 2 ( 1) 2( 1)( 2) ( 1) 3 0n

n n n n n nn a n n a n n a na n a a v

Comme dans les exemples précédents, les coefficients de sont égaux de part et

d’autre de l’égalité de sorte que :

1 2 1( 1)n 2 ( 1) 2( 1)( 2) ( 1) 3 0

n n n n n nn a n n a n n a na n a a

On obtient la FR en isolant le coefficient dont l’indice est le plus élevé dans la

dernière égalité et en regroupant les termes au numérateur à droite, on obtient :

2

1

2

(2 1)(n 1) ( 2 3)FR

2( 1)( 2)

n n

n

n a n n aa

n n

(4) Développement limité à 5 termes non nuls de la solution en série

Utilisons la calculatrice pour l’obtenir (il faut d’abord effectuer la translation

d’indice ( 2n n ) pour obtenir 1 2en fonction de etn n na a a ).

Avec le calcul des coefficients « à la main », on obtient le développement limité

suivant :

2 3 47 11 32 ( 1) ( 1) ( 1) ( 1)

4 24 64y x x x x

La réponse de la calculatrice est la même que celle obtenue ci-dessus (vous

pouvez le vérifier) sauf que dans sa programmation, on a choisi de développer les

puissances de ( 1x ) et de regrouper les coefficients des mêmes puissances de x.

Remarque. Comme illustré dans l’écran rapporté ci-dessus, on peut obtenir la forme

« recherchée » du développement limité (telle que formulée à l’étape (2) ci-dessus) avec

la calculatrice si on utilise la procédure Taylor avec la syntaxe suivante :

0 0

0

taylor ( ) ( ) , , ,k

n

n

ai n x x x k x

____________________________________________________________________________________________________________

nv

Page 323: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

323

7.3.3 Détermination de l’intervalle de convergence de la solution en série des ED

L’exigence 0( ) 0p x est directement reliée à la détermination de l’intervalle de

convergence des solutions en séries de puissances obtenues avec la technique introduite

ci-dessus. Pour déterminer cet intervalle, nous allons ne considérer que les deux ED

suivante :

(7.30)

Dans ces ED, ( ), ( ) et ( )p x q x r x sont des polynômes et, dans le cas de (2), nous

supposerons que la fonction f(x) admet un développement en série de Taylor (autour du

point où les ED ont des CI) qui converge pour tous les x ou, minimalement, pour

tous les x dans l’IC de la solution de l’ED homogène associée.

Définition. Le point x b est un point singulier ou singularité de chacune des ED

(7.1) et (7.2) si et seulement si ( ) 0p b .

________________________________________________________________________

Exemple 5. L’ED (1 ) '' 2 ' 0x y y xy a un point singulier en x = 1. En effet, dans le

cas de cette ED, on a ( ) 1p x x s’annule en x = 1.

____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 6. Considérons les ED suivantes.

2 2

2 2

( 4) '' 3 ' 0 ( ) 4(1)

points singuliers en 2 et 2 car (2) ( 2) 0

( 1) '' 3 ' 0 ( ) 1 ( ) ( ) 0(2)

points singuliers en où 1

'' 3 ' 0 ( ) 1(3)

pas de points

x y xy y p x x

x x p p

x y xy y p x x p i p i

x i et x i i

y y x y p x

singuliers

Remarque. Les points singuliers peuvent être des nombres complexes dont la position

dans le plan complexe doit être considérée lors de la détermination de l’intervalle de

convergence des solutions en séries de puissances.

________________________________________________________________________

(1) ( ) '' ( ) ' ( ) 0

(2) ( ) '' ( ) ' ( ) ( )

p x y q x y r x y

p x y q x y r x y f x

Page 324: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

324

Exemple 7. Considérons maintenant l’ED suivante (cas 2) :

(0) 2( 1) '' 2 ' 3 sin( ) avec

'(0) 3

yx y xy y x

y

Dans ce cas, il importe de rappeler que la fonction sin(x) admet un développement en

série de Taylor qui converge pour tous x :

3 5 7 2 1

1

0

sin( ) ... ( 1)3! 5! 7! (2 1)!

n

n

n

x x x xx x

n

Cette ED a un point singulier en 1 car ( 1) 0x p . ____________________________________________________________________________________________________________

Théorème 1. Considérons les ED de la forme suivante dans lesquelles

sont des polynômes :

( ) '' ( ) ' ( ) 0p x y q x y r x y

Soit0

x x un point non singulier de l’ED (0

( ) 0p x ). Alors, on a les résultats

suivants :

1) La solution générale de l’ED est donnée par

2) La solution générale et la solution particulière obtenue avec les conditions

initiales 0 0 0 1

( ) '( )y x a et y x a

converge dans l’intervalle ou R est la

distance calculée dans le plan complexe entre le point 0x x et la singularité la

plus rapprochée de ce point situé sur l’axe des réels dans le plan complexe.

diverge si 0

x x R

la convergence de la solution en série doit être vérifiée si 0x x R

________________________________________________________________________

Remarque. Si la fonction f(x) admet un développement en série de Taylor développée en

0x x qui est convergente dans un intervalle qui contient celui déterminé dans le cas de

l’ED homogène comme formulé dans le théorème ci-dessus, alors l’intervalle de

convergence de la solution en série de puissances est le même dans le cas de l’ED

suivante :

( ) '' ( ) ' ( ) ( )p x y q x y r x y f x

( ), ( ) et ( )p x q x r x

2 30 0 1 0 2 0 3 0

0

( ) ( ) ( ) ( ) ...nn

n

y a x x a a x x a x x a x x

0 0 0oux R x x R x x R

Page 325: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

325

______________________________________________________________________________________

Exemple 8. Détermination des intervalles de convergence (IC) des ED suivantes.

a) (0) 1 ( ) 1 0

(1 ) '' 0 avec'(0) 2 1 singularité

y p x xx y y

y x

0 0

00

1 11

IC x R x x R

xIC x

R

b) (0) 1

(1 ) '' avec'(0) 2

xy

x y y ey

L’intervalle est le même qu’en (a) car xe admet un développement en série de

Taylor qui converge pour tous les x .

c) Soit l’ED suivante :

2 2(1) 3

( 4) '' ' 2 0 avec ( ) 4'(1) 4

(1) 3 0

2( ) 0

2

yx y xy y p x x

y

p

xp x

x

On a donc deux singularités, en 2 et 2x x et les CI sont données en 0

1x .

La singularité la plus proche du point 0

1x est 2x . On en déduit la valeur de R

et l’intervalle de convergence :

1 1 1 12 1 1

0 2

xR IC

x

d) Soit l’ED suivante : 2

2(1) 3 ( ) 4

( 4) '' ' 2 0 avec'(1) 4 (1) 5 0

2( ) 0

2

y p x xx y xy y

y p

x ip x

x i

On a donc deux singularités, en 2 et 2x i x i et les CI sont données en 0

1x .

Les singularités sont à distance égale du point 0

1x sur l’axe des réels comme

illustré dans la figure ci-dessous.

Page 326: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

326

+2i

-2i

R

Im

Re1

R

On en déduit la valeur de R et l’intervalle de convergence :

0 02 2(1) (2) 51 5 1 5

x R x x RR IC

x

Page 327: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

327

7.4 Exercices

Exercice 1

a) Utilisez la méthode des séries de puissances pour résoudre l’ED suivante. Votre

solution doit comporter la FR, un développement limité à 5 termes non nuls et

l’intervalle de convergence de la solution série.

(0) 2'' ' 0 avec

'(0) 1

yy xy y

y

b) Utilisez la calculatrice pour obtenir l’estimation numérique de (1,5)y avec un

développement limité à 15 termes non nuls.

c) Utilisez l’algorithme de RK avec un pas d’itération de 0,05 pour estimer (1,5)y .

d) Faites tracer dans une même fenêtre graphique les graphes du développement

limité obtenu en (b) et de la solution numérique obtenue en (c) en ajustant la

fenêtre pour afficher la solution dans l’intervalle 3 3x .

Exercice 2

Faites exactement le même exercice qu’à la question 1, mais avec les conditions initiales

en 0 1x .

Exercice 3

a) Utiliser la méthode des séries de puissances pour résoudre l’ED suivante. Votre

solution doit comporter la FR, un développement limité à 5 termes non nuls et

l’intervalle de convergence de la solution série.

(0) 1(1 ) '' 0 avec

'(0) 3

yx y y

y

b) Peut-on estimer (1,5)y avec la solution obtenue en (a)

c) Utiliser la calculatrice pour obtenir l’estimation numérique de (0,9)y avec un

développement limité à 10 termes non nuls.

d) Utiliser l’algorithme de RK avec un pas d’itération de 0,1 pour estimer (0,9)y .

e) Peut-on résoudre l’ED en (a) avec des conditions initiales en 0 1x .

Exercice 4

a) Utiliser la méthode des séries de puissances pour résoudre l’ED suivante. Votre

solution doit comporter la FR, un développement limité à 5 termes non nuls et

l’intervalle de convergence de la solution série.

2 (0) 2(1 ) '' 4 ' 6 0 avec

'(0) 1

yx y xy y

y

b) Peut-on estimer ( 1,1)y avec la solution obtenue en (a).

c) Utiliser la calculatrice pour obtenir l’estimation numérique de (0,6)y avec un

développement limité à 12 termes non nuls.

d) Utiliser l’algorithme de RK avec un pas d’itération de 0,1 pour estimer (0,6)y .

Page 328: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

328

Exercice 5

a) Utiliser la méthode des séries de puissances pour résoudre la même ED qu’à la

question (4), mais avec les conditions initiales spécifiées ci-dessous.

2 (2) 3(1 ) '' 4 ' 6 0 avec

'(2) 1

yx y xy y

y

b) Peut-on estimer ( 1,6)y avec la solution obtenue en (a)

c) Utiliser la calculatrice pour obtenir l’estimation numérique de (0,6)y avec un

développement limité à 12 termes non nuls.

d) Utiliser l’algorithme de RK avec un pas d’itération de 0,1 pour estimer (0,6)y .

Exercice 6

a) Utiliser la méthode des séries de puissances pour résoudre l’ED d’Airy formulée

ci-dessous. Votre solution doit comporter la FR, un développement limité à 5

termes non nuls et l’intervalle de convergence de la solution série.

(0) 2'' 0 avec

'(0) 1

yy xy

y

b) Utiliser la calculatrice pour obtenir l’estimation numérique de ( 1,5)y avec un

développement limité à 15 termes non nuls.

c) Utiliser l’algorithme de RK avec un pas d’itération de 0,05 pour estimer la valeur

de x la plus proche de 0 pour laquelle la solution s’annule.

Exercice 7

Faites exactement ce qui est demandé à la question 6, notamment avec la même ED, mais

avec les conditions initiales suivantes :

(1) 2

'(1) 1

y

y

Page 329: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

329

7.4.1 Réponses aux exercices

Exercice 1. Réponse partielle : FR 22

nn

aa

n

et IC x

Exercice 2. Réponse partielle : FR 12

2

n nn

a aa

n

, même IC qu’en (1)

Exercice 3. Réponse partielle : FR 12

( 1)

( 1)( 2)

n nn

n n a aa

n n

et 1 1IC x

Exercice 4. Réponse partielle : FR 2

( 2)( 3)

( 1)( 2)

nn

n n aa

n n

et 1 1IC x

Exercice 5. Réponse partielle : FR 12

( 2)( 3) 4( 2)( 1)

5( 1)( 2)

n nn

n n a n n aa

n n

et 2 5 2 5IC x

Exercice 6. Réponse partielle : FR 12

( 1)( 2)

nn

aa

n n

et IC x

Exercice 7. Réponse partielle : FR 12

( 1)( 2)

n nn

a aa

n n

et même IC qu’en (6)

Page 330: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

330

Chapitre 8

Séries de Fourier

Section Sujet

Page

8.1 Introduction ……………………………………………………..........

331

8.2 Fonctions périodiques ……………………………………………….. 331

8.2.1 Propriétés des fonctions périodiques …………………………….

332

8.3 Parité des fonctions …………………………………………….......... 333

8.3.1 Fonctions paires ……………………………………….................

Propriété importante des fonctions paires ……………………

333

334

8.3.2 Fonctions impaires ……………………………………………….

Propriété importante des fonctions impaires …………………

334

335

8.3.3 Propriétés des combinaisons de fonctions paires et impaires .........

336

8.4 Séries de Fourier …………………………………………………….. 338

8.4.1 Séries de Fourier des fonctions paires et impaires ……………….

341

8.5 Prolongements périodiques ………………………………………….. 345

8.5.1 Prolongement ordinaire ………………………………………….. 345

8.5.2 Prolongement pair ……………………………………………….. 348

8.5.3 Prolongement impair ……………………………………………..

350

8.6 Utilisation de la table de séries de Fourier………………………….....

353

8.7 Utilisation des séries de Fourier pour la résolution des ED ………….. 358

8.7.1 Méthode de résolution avec les SF ……………………………….

359

8.8 Exercices ……………………………………………………………… 364

8.8.1 Réponses aux exercices de la section 8.8 ………………………….

368

8.9 Table des SF des fonctions périodiques courantes …………………….

Bibliographie ………………………………………………………….

372

374

Page 331: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

331

Chapitre 8

Séries de Fourier

8.1 Introduction

Dans ce chapitre, nous introduisons les séries de Fourier pour le traitement mathématique

des fonctions périodiques. Les sujets suivants seront brièvement abordés :

La définition de série de Fourier (SF);

l’utilisation de la définition de série de Fourier (SF) pour exprimer une fonction

périodique bornée f(x) de période P par une série trigonométrique ( )T

S x , c’est-à-

dire par une série convergente de la forme suivante :

0

1

2 2( ) cos sin

2T n n

n

a n nS x a x b x

P P

(8.1)

l’expression de la SF d’une fonction selon sa parité, c’est-à-dire selon que la

fonction est paire ou impaire;

La prolongation analytique d’une fonction non périodique de sorte qu’elle soit

périodique paire ou impaire pour l’exprimer par une série trigonométrique;

l’utilisation d’une table de SF;

l’utilisation des SF pour la résolution des ED;

Avant d’aborder les divers sujets évoqués ci-dessus, introduisons les notions préalables

nécessaires à leur traitement, notamment celles de « fonctions périodiques » et de

« parité » des fonctions.

8.2 Fonctions périodiques

Définition 8.1. Une fonction ( )f x est périodique de période P si et seulement si

l’égalité suivante est satisfaite :

( ) ( )f x f x P (8.2)

Cette définition a un sens graphique illustré dans la figure (8.1) ci-dessous : la

représentation graphique illustre un « motif » défini sur une période P qui se répète.

f(x)

x......

P 2P 3P-P-2P-3Px x+P x+2Px-Px-2Px-3P

Figure 8.1. La figure illustre une fonction périodique de période P. Le « motif »

représenté par la partie de la fonction pour 0 < x < P se répète, et la figure illustre

l’égalité ( ) ( ) ( )f x f x P f x nP .

Page 332: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

332

Remarque 1. Les fonctions suivantes sont périodiques.

Les fonctions sin( ) et cos( )kx kx sont périodiques et bornées de période2

Pk

.

Les fonctions trigonométriques tan( ), cotan( ), sec( ) et cosec( )kx kx kx kx sont des

fonctions périodiques non bornées.

8.2.1 Propriétés des fonctions périodiques

Proposition 1.

Les fonctions périodiques satisfont les propriétés suivantes.

(a) Si ( ) ( )f x f x P , alors ( ) ( )f x f x nP (Voir la figure (8.1).

(b) Si , si ( ) ( )g x g x P et si a et b sont des nombres réels,

alors la combinaison linéaire ( ) ( )af x bg x est périodique de période P :

( ) ( ) ( ) ( )af x bg x af x P bg x P (8.3)

(c) Si ( ) ( ) pour 1n n

x x P n sont des fonctions périodiques (de période P)

bornées, et si les pour 1n

c n m sont des nombres réels, alors la combinaison

suivante est périodique de période P.

1 1

( ) ( ) ( ) ( )m m

n n n n

n n

f x c x c x P f x P

(8.4)

(d) Dans les mêmes conditions qu’en (c) avecn

c réel pour 1n , si la somme

converge vers une fonction f(x) bornée, alors elle est également périodique de

période P :

1 1

( ) ( ) ( ) ( )n n n n

n n

f x c x c x P f x P

(8.5)

____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 1. On peut vérifier que la série trigonométrique définie en (8.1) est périodique

de période P en utilisant les identités trigonométriques. En effet, sachant que

cos(2 ) 1 et sin(2 ) 0n n , on peut vérifier les égalités suivantes :

2 2 2 2cos ( ) cos 2 cos cos( 2 ) sin sin( 2 )

(1)2 2

cos ( ) cos

n n n nx P x n x n x n

P P P P

n nx P x

P P

2 2 2 2sin ( ) sin 2 sin cos( 2 ) cos sin( 2 )

(2)2 2

sin ( ) sin

n n n nx P x n x n x n

P P P P

n nx P x

P P

( ) ( )f x f x P

Page 333: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

333

La série trigonométrique définie en (8.1) satisfait les conditions de la proposition (1-d),

considérant que toute constante est périodique de période P, indépendamment de la

valeur de P. Dans ces conditions, la série trigonométrique donnée par l’expression (8.1)

et reprise ci-dessous est périodique de période P.

0

1

2 2( ) cos sin

2T n n

n

a n nS x a x b x

P P

(8.6)

________________________________________________________________________

Proposition 2.

Si ( ) ( )f x f x P est une fonction périodique de période P, alors l’intégrale

définie de f(x) sur tout intervalle de largeur P donne le même résultat.

2

0

2

( ) ( ) ( )

P

P c P

P c

f x dx f x dx f x dx

(8.7)

____________________________________________________________________________________________________________

8.3 Parité des fonctions

Les fonctions périodiques que nous allons considérer dans les sections suivantes seront

paires, impaires ou bien ni paires ni impaires. Lorsque ces fonctions périodiques sont

paires ou impaires, ces caractéristiques de « parité » vont déterminer les calculs à faire et

se refléter dans l’expression de leur série trigonométrique.

8.3.1 Fonctions paires

Définition 8.2. Une fonction f(x) est paire si l’égalité suivante se vérifie :

( ) ( )f x f x (8.8)

La figure 8.2 qui suit illustre l’interprétation graphique d’une fonction paire, notamment

de l’égalité formulée en (8.8). On constate la symétrie de part et d’autre de l’axe des

« Y ». Si on fait tourner la partie d’une fonction paire définie pour 0 < x < a de 180o

autour de l’axe des « Y » on obtient la partie située à gauche de l’axe des « Y » de cette

même fonction paire associée à l’intervalle – a < x < 0.

-a a

f(x)

x

Figure 8.2. Graphe d’une fonction paire sur un intervalle symétrique.

( ) ( )T T

S x S x P

Page 334: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

334

Les fonctions suivantes sont paires :

(1) Toutes les puissances paires de x : 2 4 6

4 2

1 1... , , 1, , , , ...x x x

x x

(2) Les fonctions cos( )kx ainsi que ses puissances entières cos ( ), entier.n kx n

(3) La fonction cosh( )2

kx kxe ekx

ainsi que ses puissances entières.

(4) Les sommes, les produits, les quotients et les combinaisons linéaires des fonctions

paires sont également paires.

________________________________________________________________________

Exemple 2. La fonction2( ) ( 1)cos(3 )f x x x est paire car elle vérifie la définition

(8.8). En effet, l’égalité formulée en (8.8) se vérifie.

2 2( ) (( ) 1)cos(3 ( )) ( 1)cos(3 ) ( )f x x x x x f x

________________________________________________________________________

Propriété importante des fonctions paires

______________________________________________________________________________________

Proposition 3.

Si f(x) est paire, alors l’intégrale de cette fonction sur un intervalle symétrique est

égale à deux fois l’intégrale sur la partie positive de l’intervalle :

0

( ) 2 ( )a a

a

f x dx f x dx

(8.9)

________________________________________________________________________

8.3.2 Fonctions impaires

Définition 8.3. Une fonction f(x) est impaire si l’égalité suivante se vérifie :

( ) ( )f x f x (8.10)

La figure (8.2) ci-dessous illustre l’interprétation graphique de l’égalité formulée en

(8.10). Si l’on effectue une rotation de 180o autour de l’axe des « Y » de la partie d’une

fonction impaire associée à l’intervalle 0 < x < a suivie d’une rotation de 180o du résultat

de la rotation précédente autour de l’axe des « X », on trouve la partie de la fonction

associée aux valeurs négatives de x, c’est-à-dire sur la partie 0.a x On peut

effectuer les rotations dans l’ordre inverse (rotation autour de l’axe des « X » d’abord

suivi de la rotation autour de l’axe des « Y ») pour obtenir le même résultat.

Page 335: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

335

Figure 8.2. Graphe d’une fonction paire sur un intervalle symétrique. Les effets

successifs des rotations sont identifiés. Les rotations peuvent se faire dans l’ordre

inverse avec le même résultat final.

Les fonctions suivantes sont impaires :

(1) Toutes les puissances paires de x : 3 5

5 3

1 1 1... , , , , , , ...x x x

x x x

(2) Les fonctions sin( )kx et ses puissances n impaires et entières sin ( )n kx .

(3) La fonction sinh( )2

kx kxe ekx

et ses puissances impaires.

(4) Les sommes et les combinaisons linéaires des fonctions impaires sont également

impaires. Ce n’est pas le cas des produits et des quotients de fonctions impaires. ________________________________________________________________________________________________

Exemple 3. La fonction 3

1( )f x x

x est impaire. En effet, l’égalité (8.10) se vérifie :

3 3 3 3

1 1 1 1( ) ( ) ( )

( )f x x x x x f x

x x x x

____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 4. Les fonctions 3

5

1( ) et ( )g x x h x

x sont impaires.

Les produit et quotients de ces fonctions ne le sont pas (on obtient des fonctions paires,

car on obtient des puissances paires de x) :

8

2 8

1 ( ) ( ) 1( ) ( ) , et

( ) ( )

g x h xg x h x x

x h x g x x

____________________________________________________________________________________________________________

Propriété importante des fonctions impaires ______________________________________________________________________________________

Proposition 4.

Si f(x) est impaire, l’intégrale de cette fonction sur un intervalle symétrique est nulle.

( ) 0a

a

f x dx

(8.11)

____________________________________________________________________________________________________________

-a

a

f(x)

x

1

2

Page 336: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

336

La figure (8.2) ci-dessus illustre bien cette propriété : la surface sous l’axe des « X » sur

l’intervalle 0a x est négative et elle est égale en grandeur à la surface (positive)

au-dessus de l’axe des « X » sur l’intervalle 0 < x < a.

8.3.3. Propriétés des combinaisons de fonctions paires et impaires

________________________________________________________________________

Proposition 5.

Soit ( ) et ( )f x g x , deux fonctions paires, soit ( ) et ( )h x k x , deux fonctions impaires

et soit a et b, des nombres réels. Alors :

(1) Les combinaisons de fonctions paires sont paires : ( ) ( )af x bg x est paire.

(2) Les combinaisons de fonctions impaires sont impaires : ( ) ( )ah x bk x est

impaire

(3) Les combinaisons de fonctions paires et impaires sont ni paires ni impaires

comme dans le cas des combinaisons suivantes :

( ) ( ), ( ) ( ), ( ) ( ), ( ) ( )af x bh x af x bk x ag x bh x ag x bk x

(4) Le produit de 2 fonctions paires donne une fonction paire. C’est le cas de

( ) ( )f x g x ( ) ( ) ( )

(5) Le produit de deux fonctions impaires donne une fonction paire. C’est le cas de

( ) ( )h x k x

(6) Les produits d’une fonction paire et d’une fonction impaire donne une fonction

impaire. C’est les cas des produits suivants :

( ) ( )f x h x ( ) ( ) ( )

( ) ( )f x k x ( ) ( ) ( )

( ) ( )g x h x

( ) ( )g x k x

____________________________________________________________________________________________________________

Remarque 2. L’association signe-parité est commode pour les produits et les quotients.

En attribuant le signe (+) aux fonctions paires et le signe ( ) aux fonctions impaires, on

détermine simplement la parité du produit de deux fonctions en utilisant la règle des

signes.

________________________________________________________________________

( ) ( ) ( )

( ) ( ) ( )

( ) ( ) ( )

Page 337: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

337

Proposition 6.

Si sont des fonctions périodiques bornées et paires, et

si , 1n

c n m sont des nombres réels, alors la combinaison suivante désignée par

f(x) est paire et périodique de période P.

1 1

( ) ( ) ( ) ( )m m

n n n n

n n

f x c x c x P f x P

(8.12)

Si la somme de n = 1 jusqu’à mest convergente, la sommation en (8.12) est

paire.

________________________________________________________________________

Proposition 7.

Si sont des fonctions périodiques bornées et

impaires, et si , 1n

c n m sont des nombres réels, alors la combinaison suivante

désignée par g(x) est impaire et périodique de période P.

(8.13)

Si la sommes de n = 1 jusqu’à m est convergente, la sommation en (8.13) est

impaire. ____________________________________________________________________________________________________________

Proposition 8.

Si les séries trigonométriques périodiques de période P suivantes sont convergentes,

alors :

(a) 0

1

2( ) cos ( ) ( ) est paire

2Tp n Tp Tp

n

a nS x a x S x S x

P

.

(b) 1

2( ) sin ( ) ( ) est impaire

Ti n Ti Ti

n

nS x b x S x S x

P

.

____________________________________________________________________________________________________________

Remarque 2.

La proposition 8 reprend essentiellement le contenu des propositions (6) et (7) dans les

cas particuliers suivants :

2( ) cos paire et périodique de période

2( ) sin impaire et périodique de période

n

n

x n x PP

x n x PP

( ) ( ) pour 1n n

x x P n

( ) ( ) pour 1n n

x x P n

1 1

( ) ( ) ( ) ( )m m

n n

n n

g x x x P g x P

Page 338: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

338

8.4 Séries de Fourier (SF)

La définition suivante permet de déterminer la série trigonométrique associée à une

fonction bornée ( )f x périodique de période P. ____________________________________________________________________________________________________________

Définition 8.4. Série de Fourier (SF)

Soit ( )f x continue ou continue par morceaux et bornée dans l’intervalle ( , )c c P .

Alors, la série de Fourier (SF) de f(x) est donnée par la série trigonométrique

( )TS x suivante :

0

1

2 2( ) ( ) cos sin ( )

2T n n T

n

af x S x a n x b n x S x P

P P

(8.14)

à condition que les coefficients 0, n na a et b soient calculés comme suit :

0

2( )

2 2( )cos

2 2( )sin

c P

c

c P

n

c

c P

n

c

a f x dxP

a f x n x dxP P

b f x n x dxP P

(8.15)

____________________________________________________________________________________________________________

Remarque 3. Le symbole ( ) utilisé en (8.14) signifie que la série trigonométrique ne

converge pas toujours vers la fonction ( )f x . Sans entrer dans les détails, Dirichlet a

démontré l’égalité suivante pour tout les x dans l’intervalle (c, c+P) :

0

1

2 2 1cos sin ( ) ( )

2 2n n

n

aa n x b n x f x f x

P P

(8.16)

Dans cette égalité, la quantité 0 . Dans ces conditions, elle s’interprète comme suit :

en tout point de continuité de ( )f x , on a l’égalité :

0

1

2 2( ) ( ) cos sin

2T n n

n

af x S x a n x b n x

P P

(8.17)

si la fonction admet une continuité de type saut en 0x x , alors on a l’égalité

0 0 0

1( ) ( ) ( )

2TS x f x f x (8.18)

Page 339: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

339

En (8.18), 0 et l’égalité signifie que la série trigonométrique converge vers la

valeur située « à mi-chemin » entre celle de 0( )f x et celle de 0( )f x .

De plus, l’égalité formulée en (8.18) s’applique aux extrémités de l’intervalle

(comme aux discontinuités, si c’est le cas). Par exemple, en x c , on a

1

( ) ( ) ( )2

TS c f c f c (8.19)

____________________________________________________________________________________________________________

Proposition 9.

La SF d’une fonction continue ou continue par morceaux, bornée et périodique de

période P converge presque partout vers f(x), c’est-à-dire que

en tout point de continuité de f(x), on a l’égalité

0

1

2 2( ) ( ) cos sin

2T n n

n

af x S x a n x b n x

P P

(8.20)

en tout point de discontinuité 0x x , on a l’égalité

0 0 0

1( ) ( ) ( )

2TS x f x f x (8.21)

________________________________________________________________________

La figure (8.3) ci dessous illustre la proposition dans le cas de la fonction ( )f x de

période 2P suivante :

1, 0( )

1, 0

xf x

x

1

ST

x

Figure 8.3. La figure illustre la convergence de la SF de f(x), notamment aux points

de discontinuité pour lesquels la valeur est celle située à mi-chemin entre les

valeurs de part et d’autre de chacune des discontinuités.

Page 340: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

340

Remarque importante. Comme la SF d’une fonction f(x) périodique et bornée

converge presque partout vers la fonction f(x), nous utiliserons le symbole « égalité »

entre la fonction et sa SF :

0

1

2 2( ) cos sin

2n n

n

af x a n x b n x

P P

(8.22)

____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 5. Série de Fourier de la fonction de la figure (8.3)

1, 0( ) , ( ) ( 2 )

1, 0

xf x f x f x

x

Solution.

(1) Graphe de la fonction

Le graphe de la fonction f(x) est celui de la figure (8.3) ci-dessus sauf aux points

de discontinuité (la série de Fourier converge vers les valeurs représentées par les

points noirs sur le graphe). Le graphe montre bien que la fonction est impaire.

(2) Calcul des coefficients

Le calcul des coefficients se fait comme formulé dans la définition (4). Utilisant la

calculatrice pour effectuer les intégrales, on trouve les résultats suivants :

0

0

0

0

0

0

0

2( 1) (1) 0

2

2( 1)cos( ) (1)cos( ) 0

2

2 2( 1)sin( ) (1)sin( ) 1 ( 1)

2

n

nn

a dx dx

a nx dx nx dx

b nx dx nx dxn

(3) Série de Fourier de f(x)

1

2( ) 1 ( 1) sin( )n

n

f x nxn

Page 341: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

341

(4) Représentation graphique de la fonction et des sommes restreinte aux 4

premiers et aux 40 premiers termes de sa SF.

Figure 8.4. Graphe de f(x) et de la somme partielle des 4 et des 40 premiers

termes de la SF. On remarque le phénomène de Gibbs, c’est-à-dire les

oscillations avec des dépassements plus accentués dans le voisinage des

discontinuités.

Remarque 4. La fonction de l’exemple (5) ci-dessus est impaire : ce n’est pas par hasard

que sa série de Fourier ne comporte que les fonctions impaires de la forme sin( )nx .

8.4.1 Séries de Fourier des fonctions paires et impaires

La proposition (10) formulée ci-dessous relie la série de Fourier d’une fonction à sa

parité. Cette proposition formule notamment le contenu des remarques des exemples ci-

dessus concernant la relation entre la parité d’une fonction et sa série de Fourier.

______________________________________________________________________________________

Proposition 10

(a) Soit ( )f x une fonction paire et périodique de période P. Alors :

0

1

0

2( ) cos

2

n

n

n

b

af x a n x

P

(8.23)

(b) Soit ( )f x une fonction impaire et périodique de période P. Alors :

0

1

0

0

2( ) sin

n

n

n

a

a

f x b n xP

(8.24)

Page 342: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

342

Puisque le terme constant des séries SF 0( / 2)a donne la valeur numérique de la

valeur moyenne d’une fonction périodique, on peut formuler le résultat suivant :

(c) Si 0( )2

af x est une fonction impaire et périodique de période P. Alors :

0

1

0

2( ) sin

2

n

n

n

a

af x b n x

P

(8.25)

Remarque 5. On dit de f(x) dans la proposition (10, c) ci-dessus qu’elle est impaire par

translation en « Y » (par soustraction de sa valeur moyenne). On se rappellera que le

terme constant de la SF d’une fonction périodique donne précisément sa valeur moyenne

calculée sur une période.

________________________________________________________________________

Exemple 6. SF d’une fonction paire.

Calcul de la série de Fourier de la fonction suivante :

2 1 1 1( )

( ) ( 2)

x si xf x

f x f x

(1) Graphe de f(x). Le graphe est donné dans la figure (8.6) donnée ci-dessous.

(2) Calcul des coefficients de la SF avec la calculatrice.

Figure 8.5. Calcul des coefficients de Fourier dans le cas de l’exemple (8.6). Il

ne faut pas oublier de déclarer n entier (n = @n1)

La fonction est paire, 0n

b et

12

0

1

12

2 2

1

2 4( 1)

2 3

2 4( 1)( 1) cos( )

2

n

n

a x dx

a x n x dxn

Page 343: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

343

(3) Série de Fourier de f(x)

2 21

2 4( 1)( ) cos( )

3

n

n

f x n xn

(4) Graphe de la somme des 21 premiers termes de la série de Fourier de f(x).

Figure 8.6. La figure illustre le graphe de la somme des 21 premiers termes de

la SF de la fonction de l’exemple (8.6). Comme la fonction est continue, son

graphe se superpose à celui de la somme des 21 premiers termes.

__________________________________________________________________________________________________________

Exemple 8.7. Série de Fourier d’une fonction impaire.

Calcul de la SF de 2 1 si 0 2

( ) , 42 1 si 2 0

x xg x P

x x

(1) Graphe de g(x). Le graphe de g(x) donné dans la figure (8.8) ci-dessous (en noir)

illustre bien qu’elle est impaire.

(2) Calcul des coefficients de la SF avec la calculatrice.

Les coefficients 0

etn

a a sont nuls et n

b s’obtient comme suit :

Figure 8.7. Calcul des coefficients de Fourier avec la calculatrice dans le cas de

l’exemple (8.6). Il ne faut pas oublier de déclarer n entier (n = @n1). Les deux

expressions obtenues donnent des valeurs identiques pour « bn » (voir la

remarque 6 ci-dessous).

Page 344: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

344

0 2

2 0

2 (2 10( 1)(2 -1) cos (2 1)cos

4 2 2

n

n

n x n xb x dx x dx

n

Remarque 6. Le coefficient n

b peut être calculé en utilisant la proposition (3) :

le produit de deux fonctions impaires ( ( ) sin( )g x kx ) est une fonction paire dont

l’intégrale sur un intervalle symétrique est égal à deux fois l’intégrale sur la

partie positive de l’intervalle (voir le deuxième calcul de l’écran à la figure (8.7)

ci-dessus).

(3) SF de g(x)

1

(2 10( 1) )g( ) sin

2

n

n

n xx

n

(4) Graphe de g(x) et de la somme des 21 premiers termes de la SF de f(x).

Figure 8.8. La figure illustre le graphe de la fonction impaire g(x) et celui de la

somme des 11 premiers termes de sa SF. _________________________________________________________________________________________________

Exemple 8. Série de Fourier d’une fonction « impaire par translation » en « Y ».

Considérons la fonction h(x) définie à l’aide de la fonction g(x) de l’exemple précédent :

2 1 si 0 2( ) ( ) 2 avec ( ) , de période 4

2 1 si 2 0

x xh x g x g x P

x x

On a automatiquement les résultats suivants :

( ) 2 ( )h x g x est une fonction impaire parce que g(x) est impaire;

La SF est donnée par 1

(2 10( 1) )( ) 2 sin 2 ( )

2

n

n

n xh x g x

n

Les coefficients n

a de la SF de h(x) sont nuls comme prévu dans la proposition

(10-c) à la page 13.

Page 345: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

345

8.5 Prolongement périodiques

Soit ( )f x une fonction continue ou continue par morceaux définie sur l’intervalle (a, b).

Cette fonction peut être « prolongée » pour en faire une fonction périodique o ( )f x dont

la période est donnée par la largeur de l’intervalle sur lequel elle est définie : P b a .

La figure ci-dessous illustre cette idée. Les fonctions coïncident dans l’intervalle (a, b),

la SF de o ( )f x coïncide avec ( )f x sur cet intervalle comme illustré dans la figure (8.9)

ci-dessous.

a b

a b

f(x)

f (x)

x

x

Figure 8.9. Prolongement périodique d’une fonction f(x) en une fonction

périodique f0 de période P = b – a.

Dans le cadre de cette section, nous allons considérer les trois cas suivants associés à trois

types de prolongement d’une même fonction ( )f x définie sur l’intervalle (0, T) :

le « prolongement ordinaire »;

le prolongement « pair »;

le prolongement « impair ».

8.5.1 Le « prolongement ordinaire »

Le « prolongement ordinaire » d’une fonction ( )f x définie pour 0 x T en une

fonction o ( )f x périodique dont la période est P = T se formule comme suit :

oo o

( ) 0( )

( ) ( )

f x si x Tf x

f x f x T

(8.26)

Le sens graphique de ce prolongement est présenté ci-dessous à la figure (8.10).

Page 346: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

346

T 2T-T-2T

f (x)

x

f(x)

xT

Figure 8.10. La figure illustre le prolongement ordinaire d’une fonction f(x) définie

sur (0, T) en une fonction périodique fo(x) de période P = T.

La fonction obtenue ne sera en général ni paire ni pair ni impaire. Sa SF sera donnée par

l’expression suivante :

0

1

2 2( ) cos sin

2n n

n

af x a n x b n x

T T

(8.27)

Le calcul des coefficients se fait comme précédemment, selon les intégrales données en

(8.15), avec P = T.

________________________________________________________________________

Exemple 8. Sur le prolongement « ordinaire »

Calcul de la SF du prolongement ordinaire de période P = 2 de la fonction suivante :

( ) 2 1 si 0 2f x x x

(0) Prolongement ordinaire de f(x).

2 1 0 2( )

( ) ( 2)o

o o

x si xf x

f x f x

(1) Graphe de ( )of x à la figure (8.12) ci-dessous.

(2) SF de ( )of x

Le graphe de la fonction ( )of x montre qu’elle est impaire par translation. Dans

ces conditions, 0n

a . Cela se vérifie :

2

0

0

2(2 1) 6

2a x dx

et

2

0

2(2 1) cos( ) 0

2n

a x n x dx

2

0

2(2 1) sin( )

2

4n

b x n x dxn

Page 347: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

347

Figure 8.11. Écran de la calculatrice pour le calcul des coefficients de la SF et

la définition des fonctions permettant de faire tracer le graphe de fo(x) (voir la

figure (8.11) ci-dessous).

(3) SF de ( )of x .

Pour obtenir l’affichage de ( )of x désignée par fo(x) (pas d’indice dans la

Nspire), il faut d’abord définir la fonction échelon unité et l’utiliser avec la

syntaxe suivante pour l’affichage de son sur 4 période pour obtenir la figure à

droite ci-dessous :

0, 0( )

1, 0

(2 1) ( ( ) ( 2)) ( )

sto

sto

xeu x

x

x u x u x fo x

Puis l’utilisation de ( )of x pour obtenir la fonction sur 4 périodes avec la

syntaxe suivante dans l’écran graphique :

( ) ( 4) ( 2) ( ) ( 2)fn x fo x fo x fo x fo x

On remplace « n » dans fn(x) par un entier pour ne pas surcharger f(x).

Pour cet exemple, il ne faut pas oublier de limiter la fenêtre à 4 4x pour

l’affichage du graphe de la fonction. Pour la SF, cela ne change rien au graphe.

Figure 8.12. Écran de la calculatrice pour les graphes de fo(x) et des 11 premiers

termes de la SF de cette fonction. ____________________________________________________________________________________________________________

Page 348: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

348

8.5.2 Le « prolongement pair »

Le « prolongement pair » périodique d’une fonction ( )f x définie pour 0 x T en une

fonction périodique et paire ( )pf x de période P = 2T définie sur l’intervalle ] ,T T [ se

formule comme suit :

( ), 0( ) , ( ) ( 2 )

( ), 0p p p

f x x Tf x f x f x T

f x T x

(8.28)

La figure (8.13) ci-dessous illustre le résultat du prolongement pair.

f(x)

xT T

P = 2T

-T

f (x)p

3T

x

Figure 8.13. Prolongement pair fp (x) de période 2T d’une fonction f(x) définie sur

l’intervalle (0, T).

Pour le calcul de la SF de ( )Pf x , on procède comme ci-dessous.

o Comme la fonction est paire, 0nb

o Le calcul des coefficients 0 et na a se fait comme précédemment, selon les intégrales

données en (8.15), avec P = 2T. On peut également intégrer sur la partie paire de

l’intervalle car la fonction à intégrer est paire :

0

0

0

2 1( ) 2 ( )

2

2 2 1( )cos 2 ( )cos

2 2

T T

p

T

T T

n p

T

a f x dx f x dxT T

n xa f x n x dx f x dx

T T T T

(8.29)

La SF de la fonction paire ( )pf x est donnée par :

0

1

( ) cos2

n

n

a n xf x a

T

(8.30)

Remarque. La procédure suivante permet de calculer avec la calculatrice les coefficients

a0 et an du prolongement périodique pair lorsque la fonction de départ f(x) est définie sur

l’intervalle (0, T).

0

2( ) cos | @ 1 ( ( ), , )

Tston x

f x dx n nT T

anp f x T n

(8.31)

Page 349: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

349

____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 9. Sur le prolongement «pair»

Calcul de la SF du prolongement pair de période P = 4 de la fonction suivante :

( ) 2 1 si 0 2f x x x

(1) Prolongement pair de f(x) de période P = 4.

Dans ce cas : 2 et ( ) 2 1 ( ) 2( ) 1 1 2T f x x f x x x

( ) si 0 2 1 0 2( ) ( )

( ) si 0 2 1 2 0p p

f x x T x si xf x f x

f x T x x si x

(2) Graphe de f(x) à la figure (8.12) ci-dessous.

(3) SF de ( )p

f x .

La fonction ( )p

f x est paire, ce qui signifie que 0n

b et qu’il faut calculer les

coefficients 0 n

a et a :

0 2 2

0

2 0 0

2 2(1 2 ) (2 1) 2 (2 1) 6

4 4a x dx x dx x dx

0 2

2 0

2 2

82(1 2 ) cos (2 1) cos

4 2 2

( 1) 1

n

nn x n x

x dx x dxan

0 2

2 0

2(1 2 ) sin (2 1) sin 0

4 2 2n

n x n xb x dx x dx

(4) Graphe de ( )p

f x et de sa SF.

Pour obtenir l’affichage de fp(x) il faut d’abord définir la fonction échelon unité et

l’utiliser avec la syntaxe suivante pour l’affichage de son sur 4 période pour

obtenir la figure à droite ci-dessous :

0, 0( )

1, 0

(1 2 ) ( ( 2) ( )) (2 1) ( ( ) ( 2)) ( )

sto

sto

xeu x

x

x eu x eu x x u x u x fp x

Puis l’utilisation de ( )fp x pour obtenir la fonction ( )fn x sur 3 périodes avec la

syntaxe suivante dans l’écran graphique :

Page 350: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

350

( ) ( 4) ( ) ( 4)fn x fp x fp x fp x

Pour véritablement comparer la fonction et sa SF, il ne faut pas oublier de limiter

la fenêtre à 6 6x (trois périodes)

Figure 8.14. Écran de la calculatrice pour les graphes de fp(x) et des 11 premiers

termes de la SF de cette fonction. Comme la fonction est continue, la convergence

est rapide et l’on constate que les deux graphes sont presque confondus. ________________________________________________________________________

8.5.3 Le « prolongement impair »

Le «prolongement périodique impair» d’une fonction ( )f x définie dans l’intervalle

0 x T en une fonction périodique et impaire ( )if x de période P = 2T définie sur

l’intervalle ( ,T T ) se formule comme suit :

( ), 0( ) , ( ) ( 2 )

( ), 0i i i

f x x Tf x f x f x T

f x T x

(8.32)

La figure (8.15) ci-dessous illustre le résultat d’un prolongement impair tel que formulé

en (8.31). f(x)

xT T

f (x)i

x3T

-T

P = 2T

-3T

Figure 8.15. Prolongement impair fi (x) de période 2T d’une fonction f(x) définie

sur l’intervalle (0, T).

Pour le calcul de la SF, on procède comme ci-dessous.

Page 351: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

351

o Comme la fonction « prolongée » est impaire, 0 et 0na a .

o Le calcul du coefficient bn se fait comme précédemment, selon l’intégrale donnée en

(8.15), avec P = 2T. Le calcul de bn se fait comme en (8.33) ci-desous:

0

2 2 1( )sin 2 ( )sin

2 2

T T

n i

T

n xb f x n x dx f x dx

T T T T

(8.33)

L’intégrale à droite en (8.33) utilise le fait que le produit de deux fonction impaires

(fi(x) et sinn x

T

est une fonction paire) :

o La SF de la fonction impaire ( )if x est donnée par :

1

( ) sini n

n

n xf x b

T

(8.34)

Remarque. La procédure suivante permet de calculer avec la calculatrice le coefficient

nib dans le cas du prolongement périodique impair lorsque la fonction de départ f(x) est

définie sur l’intervalle (0, T).

0

2sin | @ 1 ( , )

Tston x

f dx n nT T

bni f T

(8.35)

____________________________________________________________________________________________________________

Exemple 8.10. Sur le prolongement «impair»

Calcul de la SF du prolongement impair ( )i

f x de période P = 4 de la fonction suivante :

( ) 2 1 si 0 2f x x x

(1) Prolongement impair de f(x) de période P = 4.

Dans ce cas : 2 et ( ) 2 1 ( ) (2( ) 1) 2 1T f x x f x x x

( ) si 0 2 1 si 0 2( ) ( )

( ) si 0 2 1 si 2 0i i

f x x T x xf x f x

f x T x x x

(2) Graphe de f(x) à la figure (8.16) ci-dessous.

Page 352: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

352

(3) SF de ( )i

f x

La fonction ( )i

f x est impaire, ce qui signifie que0

0 0n

a et a et qu’il faut

calculer le coefficient n

b :

0 2

2 0

2 (2 10( 1) )(2 1)sin (2 1)sin

4 2 2

n

n

n x n xb x dx x dx

n

(4) Graphe de ( )i

f x et de la somme des 30 premiers termes de sa SF.

Pour obtenir l’affichage de ( )i

f x , il faut d’abord définir la fonction échelon unité et

l’utiliser avec la syntaxe suivante pour l’affichage de son graphe sur 3 périodes:

0, 0( )

1, 0

(2 1) ( ( 2) ( )) (2 1) ( ( ) ( 2)) ( )

sto

sto

xeu x

x

x eu x eu x x u x u x fi x

Pour obtenir son graphe sur 3 périodes, nous introduisons ( )fn x avec la syntaxe

suivante dans l’écran graphique (il faut introduire l’entier n qu’on change à chaque

exemple pour éviter de surcharger f(x)) :

( ) ( 4) ( ) ( 4)fn x fi x fi x fi x

Il ne faut pas oublier de limiter la fenêtre à 6 6x .

Figure 8.16. Écran de la calculatrice pour les graphes de fi(x) et des 11 premiers

termes de la SF de cette fonction. Le phénomène de Gibbs se manifeste car la

fonction est discontinue.

____________________________________________________________________

Page 353: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

353

8.6 Utilisation d’une table de séries de Fourier

La table que nous utiliserons est donnée à la section (8.9). La proposition suivante est à la

base de la démarche de l’utilisation d’une table de SF. Nous allons d’abord définir la

fréquence fondamentale associée à une fonction périodique de période P :

2

P

(8.36)

Si la fonction est bornée, elle admet un développement en SF s’exprimant comme

suit avec l’introduction de :

0

1

2 2( ) cos sin

2n n

n

af x a n x b n x

P P

0

1

( ) cos sin2

n n

n

af x a n x b n x

(8.37)

________________________________________________________________________

Proposition

Soit ( )f x , une fonction bornée et périodique de période P dont SFest donnée par

0

1

( ) cos sin2

n n

n

af x a n x b n x

On peut déterminer la série de Fourier de la fonction f(x) sous les modifications

suivantes :

(1) Translation en Y ( ( ) ( ) yf x f x T )

0

1

( ) cos sin2

y y n n

n

af x T T a n x b n x

(8.38)

(2) Changement de fréquence ( ( ) ( )P

f x f kx k Pk

)

La fonction ( )f kx est périodique de période P/k et sa SF est donnée par

0

1

( ) cos ( ) sin ( )2

n n

n

af kx a n k x b n k x

(8.39)

(3) Changement « d’amplitude » ( ( ) ( )f x A f x )

0

1

( ) ( )cos ( )sin2

n n

n

aA f x A A a n x A b n x

(8.40)

(4) Translation en x ( ( ) ( )f x f x t )

Page 354: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

354

0

1

( ) cos ( ) sin ( )2

n n

n

af x a n x t b n x t

(8.41)

________________________________________________________________________

Avant d’utiliser la table, il importe de définir l’amplitude et la valeur moyenne d’une

fonction périodique ( )f x par les expressions suivantes, calculées sur un intervalle d’une

période de la fonction ( )f x :

max( ) min( )

1( )

f

c P

moy

c

A f f

f f x dxP

(8.42)

L’utilisation d’une table de série de Fourier pour obtenir la série de Fourier d’une

fonction périodique implique les étapes suivantes.

(1) Tracer le graphe de g(x) pour faciliter le choix d’une fonction f(x) semblable à g(x)

dans la table.

(2) Caractériser la fonction g(x), c’est-à-dire déterminer son amplitude gA , sa période

gP et identifier sa valeur moyenne mg sur une période :

( )

g

g

moy

A

g x P

g

(3) Identifier la série de Fourier d’une fonction périodique ( )f x « semblable » à g(x)

dans la table (il faut identifier le choix par un numéro dans la table) et caractériser

celle-ci comme dans le cas de g(x), c’est-à-dire comme suit :

( )

f

f

moy

A

f x P

f

Il faut également disposer de la formule de la série de Fourier de ( )f x qui sera

utilisée à l’étape (4), après les modifications formulées à l’étape ci-dessous.

(4) Dans ces conditions, l’expression de g(x) est donnée en fonction de f(x) par l’égalité

suivante :

( ) ( )g f

yf g

A Pg x f x T

A P

(8.43)

Page 355: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

355

Dans l’égalité ci-dessus, les « corrections » apportées à ( )f x pour exprimer g(x) sont

les suivantes :

o À l’aide du graphe de ( )f x , il faut identifier le bon signe (+ ou ) selon qu’il

faut ou non changer le signe de cette dernière pour « ressembler » à g(x),

notamment dans l’expression de sa série de Fourier;

o corriger l’amplitude de l’expression de ( )f x en multipliant sa série de Fourier

par le rapport des amplitudes qui suit pour que l’amplitude de la série

résultante coïncide avec celle de g(x) :

Multiplication par g

f

A

A

o Ajuster la période de f(x) de manière à coïncider avec celle de g(x) en

effectuant le changement de variable suivant :

( )f f

g

P Px x f x f x

Pg P

o Ajouter, s’il y a lieu, un facteur de translation pour que la valeur moyenne de

la série de Fourier résultant des modifications apportées ci-dessus soit égale à

celle de la fonction g(x) :

yT

o Formuler la série de Fourier de g(x) à partir de celle de f(x) en utilisant

l’expression de g(x) obtenue en (8.43).

____________________________________________________________________

Exemple 8.11. Utilisation de la table

Considérons le cas de la fonction suivante : 2 4 1 1

( )( ) ( 2)

x si xg x

g x g x

(1) Graphe et paramètres de g(x) et de la somme des 20 premiers termes de sa SF.

Figure 8.17. Graphe de g(x) et de sa SF obtenue avec la table.

Page 356: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

356

On déduit du graphe ci-dessus que

6 2 4

2

4

g

g

moy

A

P

g

(2) Choix dans la table de f(x) « semblable » à g(x).

Compte tenu du graphe de g(x), le choix de f(x) est (SF3). L’expression de la SF

de f(x) est la suivante :

1

1

22( 1)

( ) sin( ) avec les paramètres 2

0

fn

f

n

moy

A

f x nx Pn

f

(3) Expression de g(x) en fonction de f(x).

4 2( ) ( ) ( ) 4

2 2

g fy

f g

A Pg x f x T g x f

A P

(4) SF de g(x).

1

1

1

1

4 2 2 2( 1)( ) 4 sin 4

2 2

4( 1)( ) 4 sin

n

n

n

n

g x f n xn

g x n xn

On remarque que le paramètre de translation en « Y » est donné par 4y

T . Ce

qui permet d’ajuster la valeur moyenne à celle de g(x).

____________________________________________________________________

Exemple 8.12. . Utilisation de la table

Considérons le cas de la fonction suivante :

1 3 si 0 2( ) , ( ) ( 4)

3 1 2 0

x xh x h x h x

x si x

(1) Graphe et paramètres de h(x).

Page 357: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

357

Figure 8.18. Graphe de h(x) et de sa SF obtenue avec la table à l’étape 4 ci-dessous.

On déduit du graphe ci-dessus que

1 ( 5) 6

4

2

h

h

moy

A

P

h

(2) Choix de f(x) dans la table « semblable » à h(x).

Compte tenu du graphe de g(x), le choix de ( )f x est (SF2) avec lequel il faudra

introduire un changement de signe. L’expression de la SF de ( )f x est la

suivante :

2

1

4 1( ) cos (2 1) avec les paramètres 2

2 (2 1)

2

f

f

moy

n

A

f x n x Pn

f

(3) Expression de h(x) en fonction de f(x).

6( ) ( ) ( ) 1

2

fhy

f h

PAh x f x T h x f x

A P

(4) SF de h(x).

21

2 21

6 6 4 1h( ) 1 cos (2 1) 1

2 2 2(2 1)

24 1( ) 2 cos (2 1)

2(2 1)

n

n

xx f x n

n

xh x n

n

On remarque que le paramètre de translation en « Y » est donné par 1y

T . Ce

qui permet d’ajuster la valeur moyenne à celle de h(x).

Page 358: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

358

La figure (8.19) ci-dessous illustre le graphe d’un développement limité à 10

termes de la SF sur trois périodes.

Figure 8.19. Graphe et de la SF de h(x) obtenue avec la table à l’étape 4 ci-dessus. On

note que le graphe de la série semble identique à celui de la fonction h(x).

________________________________________________________________________

8.7 Utilisation des séries de Fourier pour la résolution des ED

Dans cette section, nous allons aborder sommairement la résolution des ED à l’aide des

SF. Il importe d’abord de préciser la forme des ED qui seront considérées.

ED à résoudre

Les ED à coefficients constants d’ordre 2 de la forme suivante :

'' ' ( )ay by cy f x (8.44)

Dans l’expression ci-dessus, la fonction f(x) est bornée, périodique de période P et

admet un développement en SF de la forme habituelle :

0

1

2 2( ) cos sin

2n n

n

af x a n x b n x

P P

(8.45)

o Il faut être attentif aux cas d’exception qui peuvent se présenter si la solution de

l’ED homogène '' ' 0ay by cy comporte les fonctions trigonométriques

sin( ) et cos( )kx kx figurant également dans le développement en SF de la

fonction ( )f x . Cela ne peut se produire si les racines du polynôme en D ne sont

pas purement imaginaires ou encore lorsque 0.b en (8.44).

o La méthode ci-dessous s’applique toujours aux ED d’ordre 1 (cas 0a ).

Page 359: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

359

Dans le contexte des applications, on retrouve des ED qui présentent les caractéristiques

données ci-dessus. On observe également que la solution particulière exprimant le régime

permanent associée à la fonction périodique ( )f x de période P (qui peut entres autres

exprimer une force ou une source de tension) sera généralement périodique avec la même

période que la fonction ( )f x . Dans ces conditions :

on peut déterminer séparément la solution de l’ED homogène associée et la

solution particulière (au sens établi dans la méthode des coefficients

indéterminés);

on peut chercher directement la SF de la solution particulière;

Il faut cependant être vigilant dans la détermination de la SF de la solution particulière :

des cas d’exception peuvent se présenter lorsque la solution de l’ED homogène associée à

l’ED à résoudre comporte les fonctions sin( ) et cos( ).kx kx

8.7.1 Méthode de résolution avec les SF

1) La solution générale est donnée par c py y y

2) La partie cy de la solution est solution de l’ED homogène '' ' 0.ay by cy

Elle est déterminée selon ce qui a été introduit au chapitre 4 sur la base des racines

du polynôme en D associé à l’ED homogène.

3) Comme la fonction f(x), la solution particulière sera périodique de période P. La

solution particulière est alors déterminée en substituant le candidat suivant ainsi

que ses dérivées première et deuxième dans l’ED :

0

1

2 2cos( ) sin( )

2p n n

n

Ay A n x B n x

P P

(8.46)

1

2 22 2' sin( ) cos( )p

n n

n

n A n By n x n x

P P P P

(8.47)

2 2 2 2

2 21

4 42 2'' cos( ) sin( )p

n n

n

n A n By n x n x

P PP P

(8.48)

De l’égalité résultante de '' 'p p pay by cy avec la SF de la fonction f(x), on

détermine les coefficients 0 , n nA A et B , explicitant ainsi la solution particulière

py donnée en (8.46).

4) On formule la solution générale de l’ED à résoudre selon (1) ci-dessus.

Page 360: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

360

5) S’il y a des conditions initiales, on les utilise pour obtenir la solution particulière

sans constante arbitraire de l’ED.

________________________________________________________________________

Exemple 8.13. Résolution de l’ED si

'' ( ) où ( )( ) ( 2 )

x xy y f x f x

f x f x

Solution

Dans le cas de cette ED, on note que la fonction f(x) est impaire et périodique de

période 2 .P Son développement en SF est alors donné par :

1

( ) sin( )n

n

f x b nx

Le coefficient nb s’obtient comme suit : 12 2( 1)

sin( )2

n

nb x nx dxn

La SF de f(x) est alors explicitée :

1

1

2( 1)( ) sin( )

n

n

f x nxn

(*)

Avec ces résultats et la méthode décrite ci-dessus, on détermine la solution de l’ED.

(1) La solution générale est donnée par c py y y .

(2) Détermination de cy .

Le polynôme en D associé à l’ED homogène, ses racines et la solution cy sont

donnés ci dessous :

21 2

11 0

1

x xc

DD y C e C e

D

(3) Détermination de py .

Dans le contexte de l’exemple, les expressions de et ''ppy y sont les suivantes :

0

1

cos( ) sin( )2

p n n

n

Ay A nx B nx

2 2

1

2 2'' cos( ) sin( )P n n

n

y n A n x n B n xP P

Substituant ces expressions et celle de la SF de f(x) en (*)

ci-dessus dans l’ED, on

obtient l’égalité suivante :

2 2 0

1 1 1

2( 1)cos( ) sin( ) cos( ) sin( ) sin( )

2

n

n n n n

n n n

An A nx n B nx A nx B nx nx

n

Page 361: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

361

De cette égalité, on explicite les coefficients de Fourier de la solution particulière

en égalant les coefficients constants ainsi que ceux de cos( )nx et de sin( )nx de

part et d’autre de l’égalité ci-dessus :

0

0

2 2

1 12

2 2

002

( 1) 0 0

2( 1) 2( 1) 2( 1)

( 1) ( 1)

n n n n

n n n

n n n

A

A

n A A n A A

n B B Bn n n n n

On peut alors expliciter la solution particulière :

21

2( 1)sin( )

( 1)

n

p

n

y nxn n

(4) Expression de la solution générale.

21

1 2

1 2

21

2( 1)sin( )

( 1)2( 1)

sin( )( 1)

n

n

x xc

x xnc p

p

n

nxn n

y C e C e

y y y C e C ey nx

n n

(5) Il n’y a pas de condition initiale.

________________________________________________________________________

Exemple 8.13. Résolution de l’ED si

'' ( ) où ( )( ) ( 2 )

x xy y f x f x

f x f x

Solution

La SF de f(x) a été déterminée à l’exemple précédent : 1

2( 1)( ) sin( )

n

n

f x nxn

(*).

Utilisant ce résultat et la méthode ci-dessus, on détermine la solution de l’ED avec la

méthode introduite ci-dessus.

(1) La solution générale est donnée par c py y y

(2) Détermination de cy .

Le polynôme en D associé à l’ED homogène, ses racines et la solution cy sont

donnés ci dessous :

21 21 0 sin( ) cos( )cD D i y C x C x

Page 362: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

362

(3) Détermination de py .

Dans le contexte de cet exemple comme dans le précédent, les expressions de

et ''ppy y sont les suivantes :

0

1

cos( ) sin( )2

p n n

n

Ay A nx B nx

2 2

1

2 2'' cos( ) sin( )P n n

n

y n A n x n B n xP P

Substituant ces expressions et celle de la SF de f(x) en (*)

ci-dessus, on obtient

l’égalité suivante :

2 2 0

1 1 1

2( 1)cos( ) sin( ) cos( ) sin( ) sin( )

2

n

n n n n

n n n

An A nx n B nx A nx B nx nx

n

De cette égalité, on explicite les coefficients de Fourier de la solution particulière

comme dans l’exemple précédent, c’est-à-dire en égalant les coefficients

constants ainsi que ceux de cos( )nx et de sin( )nx de part et d’autre de l’égalité :

00

2 2

2

12 1

2 2

002

0( 1) 0 0 sauf si 1

12( 1)

2( 1) 2( 1)sauf si 1

(1 ) ( 1)

n n n n

nn n

n nn

AA

n A A n A A nn

n B BB nn

n n n n

Étant donné la division par 0 associée à n = 1, il faut résoudre séparément le cas

n = 1, c’est-à-dire déterminer la solution particulière de l’ED suivante :

'' 2sin( )y y x (**)

Il s’agit là de la difficulté introduite par les cas d’exception à la règle de

détermination des candidats avec la méthode des coefficients indéterminés.

Dans le contexte de l’utilisation des SF pour la résolution des ED, on peut

utiliser la calculatrice pour obtenir la solution particulière à l’ED en (**). On

trouve ainsi la solution suivante :

1 2sin( ) cos( ) cos( )y K x K x x x

Les deux premiers termes de cette solution sont ceux de la solution homogène de

l’ED que l’on désire résoudre. Le dernier terme, cos( ),x x est la solution

particulière de l’ED (**). On constate que le coefficient x de cos(x) est variable

et que 1 0B .

Page 363: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

363

La solution particulière est donc donnée par :

22

2( 1)cos( ) sin( )

( 1)

n

p

n

y x x nxn n

(4) Expression de la solution générale

1 2

21

2( 1)cos( ) sin( )

( 1)

x xc

n

p

n

y C e C e

y x x nxn n

21

1 2

2( 1)sin( )

( 1)cos( )

n

n

x xc p nx

n ny y y C e C e x x

Page 364: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

364

8.8 Exercices

Exercice 1

a) Retrouvez les SF de chacunes des fonctions périodiques de la table donnée à la

section (8.9) à l’aide des intégrales pour le calcul des coefficients.

b) Utilisez la calculatrice pour faire tracer la somme des dix premiers termes de

chacune des SF.

Exercice 2

Tracez les graphes et déterminez les expressions des SF de chacune des fonctions

suivantes. Utilisez les intégrales dans la définition des SF pour le calcul des coefficients.

a) 2 1 si 1 1

( )( ) ( 2)

x xg x

g x g x

b) 3 1 si 2 2

( )( ) ( 4)

x xh x

h x h x

c) 2 3 si 1 1

( )( ) ( 2)

x xk x

k x k x

Exercice 3

Utilisez la table pour obtenir les SF des fonctions périodiques de l’exercice 2.

Exercice 4

Utilisez les intégrales pour le calcul des coefficients et déterminez la SF de la fonction

périodiques suivante :

0 0( ) et ( ) ( 2 )

0

si xf x f x f x

x si x

Exercice 5

Soit la fonction périodique de période P = 2 suivante :1 si 1 0

( )1 si 0 1

xf x

x

.

a) Déterminez sa SF.

b) Utilisez le résultat en (a) avec la proposition (11) de la section (8.6) pour obtenir la

SF de la fonction de période P = 2 suivante :

c) Utilisez le résultat en (a) pour obtenir la SF de la fonction de période P = 2 suivante :

0 si 1 0( )

3 si 0 1

xh x

x

2 si 1 0( )

2 si 0 1

xg x

x

Page 365: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

365

Exercice 6

Soit la fonction ( )f x dont l’expression algébrique est si

( )( ) ( 2 )

x xf x

f x f x

a) Tracez le graphe et déterminez la SF de ( ).f x

Utilisez le résultat en (a) pour déterminer la SF de chacune des fonctions périodiques de

période 2P suivantes. Vérifiez vos résultats avec la calculatrice et faites tracer le

graphe de la somme des 10 premiers termes de la SF.

b) Déterminez l’expression algébrique et la SF de ( ) 2f x .

c) Déterminez l’expression algébrique et la SF de 2 ( )f x .

d) Déterminez l’expression algébrique et la SF de 2 ( ) 3f x .

e) Déterminez l’expression algébrique et la SF de 3 ( ) 2f x .

f) Déterminez l’expression algébrique et la SF de ( )m f x k .

Exercice 7

Soit la fonction ( )g x dont l’expression algébrique est si 0 2

( )( ) ( 2 )

x xg x

g x g x

a) Tracez le graphe et déterminez la SF de ( ).g x

Utilisez le résultat en (a) pour déterminer la SF de chacune des fonctions périodiques de

période 2P suivantes. Utilisez la calculatrice pour vérifier vos calculs et faites tracer

le graphe de la somme des 10 premiers termes de la SF.

b) Déterminez l’expression algébrique et la SF de ( ) 2g x .

c) Déterminez l’expression algébrique et la SF de 2 ( )g x .

d) Déterminez l’expression algébrique et la SF de 2 ( ) 3g x .

e) Déterminez l’expression algébrique et la SF de 3 ( ) 2g x .

f) Déterminez l’expression algébrique et la SF de ( )m g x k .

Exercice 8

Soit la fonction ( )h x dont l’expression algébrique est

si 0

( ) si 0

( ) ( 2 )

x x

h x x x

h x h x

a) Tracez le graphe et déterminez la SF de ( ).h x

Page 366: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

366

Utilisez le résultat en (a) pour déterminer la SF de chacune des fonctions périodiques de

période 2P suivantes.

b) Tracez le graphe et déterminez l’expression algébrique et la SF de ( ) 2h x .

c) Tracez le graphe et déterminez l’expression algébrique et la SF de 2 ( )h x .

d) Tracez le graphe et déterminez l’expression algébrique et la SF de 2 ( ) 3h x .

e) Déterminez l’expression algébrique et la SF de 3 ( ) 2h x .

f) Déterminez l’expression algébrique et la SF de ( )m h x k .

Exercices sur les prolongements périodiques

Exercice 9

a) Utilisez les intégrales pour le calcul des coefficients et déterminez la SF du

prolongement ordinaire de période de la fonction suivante :

si 0 / 2( )

si / 2

x xf x

x x

b) Déterminez l’expression algébrique et la SF du prolongement impair ( )if x de

période 2 de la fonction ( )f x définie en (a).

c) À l’aide de la calculatrice, faites tracer la somme des dix premiers termes des SF

obtenues en (a) et (b).

Exercice 10

Soit la fonction définie par ( ) 4 3 pour 0 2.f x x x

a) Soit ( )g x , le prolongement périodique ordinaire de ( )f x de période 2. Tracez le

graphe de ( )g x et calculez sa SF en évaluant les coefficients à l’aide des

intégrales.

b) Soit ( )h x le prolongement périodique pair de la fonction ( )f x de période 4.

Explicitez l’expression algébrique de ( )h x , tracez son graphe et déterminez sa SF

à l’aide de la table.

Page 367: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

367

Exercice 11

Soit la fonction 2( ) 1 pour 0 1g x x x .

a) Déterminez la SF du prolongement pair périodique de période 2 de ( )g x .

b) Utilisez la table pour obtenir la SF de la fonction obtenue en (a).

c) Utilisez la calculatrice pour faire tracer le graphe de la somme des dix premiers

termes de la SF obtenue en (a) pour vérifier votre réponse.

Sur la résolution des ED avec les SF

Exercice 12

Résolvez les ED suivantes à l’aide des séries de Fourier.

a) si 0 2

'' 2 ' ( ) où ( )( ) ( 2 )

x xy y y f x f x

f x f x

b) 2

'' 2 ' 5 ( ) où ( )( ) ( 2 )

x si xy y y g x g x

g x g x

Page 368: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

368

8.8.1 Réponse aux exercices de la section 8.8

Exercice 1

Les réponses sont données dans la table de la section 8.9.

Exercice 2

(a) 1

1

4( 1)( ) 1 sin( )

n

n

g x n xn

(b) 1

1

12( 1)( ) 1 sin

2

n

n

n xh x

n

(c) 1

6( 1)( ) 2 sin( )

n

n

k x n xn

Exercice 3

Soit la fonction f(x) en (SF3) dans la table :1

1

2( 1)( ) sin( )

n

n

f x nxn

.

Les expressions de ( ), ( ) et ( )g x h x k x sont données ci-dessous en fonction de ( )f x .

(a) 2

( ) 1 ( )g x f x

(b) 6

( ) 12

xh x f

(c) 3

( ) 2 ( )k x f x

Toutes les réponses sont données à l’exercice 2.

Exercice 4 1

2 21

( 1) 1 ( 1)( ) cos( ) sin( )

4

n n

n

f x nx nxn n

Exercice 5

(a) 1

2(1 ( 1) )( ) sin( )

n

n

f x n xn

(b) 1

4(1 ( 1) )( ) 2 ( ) sin( )

n

n

g x f x n xn

(c) 1

3 3 3 3(1 ( 1) )( ) ( ) sin( )

2 2 2

n

n

h x f x n xn

Page 369: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

369

Exercice 6

(a) 1

1

2( 1)( ) sin( )

n

n

f x nxn

(b) 1

1

2( 1)( ) 2 2 sin( )

n

n

f x nxn

(c) 1 1

1 1

2( 1) 4( 1)2 ( ) 2 sin( ) sin( )

n n

n n

f x nx nxn n

(d) 1 1

1 1

2( 1) 4( 1)2 ( ) 3 3 2 sin( ) 3 sin( )

n n

n n

f x nx nxn n

(e) 1

1 1

2( 1) 6( 1)3 ( ) 2 2 3 sin( ) 2 sin( )

n n

n n

f x nx nxn n

(f) 1 1

1 1

2( 1) 2 ( 1)( ) sin( ) sin( )

n n

n n

mm f x k k m nx k nx

n n

Exercice 7

(a) 1

2( ) sin( )

n

g x nxn

(b) 1

2( ) 2 (2 ) sin( )

n

g x nxn

(c) 1

42 ( ) 2 sin( )

n

g x nxn

(d) 1

42 ( ) 3 (2 3) sin( )

n

g x nxn

(e) 1

63 ( ) 2 ( 3 2) sin( )

n

g x nxn

Exercice 8

(a)

1

2 ( 1) 1( ) cos( )

2

n

n

h x nxn

(b)

1

2 ( 1) 1( ) 2 2 cos( )

2

n

n

h x nxn

Page 370: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

370

(c)

1 1

2 ( 1) 1 4 ( 1) 12 ( ) 2 cos( ) cos( )

2

n n

n n

h x nx nxn n

(d)

1

4 ( 1) 12 ( ) 3 ( 3) cos( )

n

n

h x nxn

(e)

1

6 ( 1) 133 ( ) 2 2 cos( )

2

n

n

h x nxn

(f)

1

2 ( 1) 1( ) cos( )

2

n

n

mm h x k m k nx

n

Exercice 9

(a) 2

1

( 1) 1( ) cos(2 )

4

n

n

f x nxn

(b)

1

22

2

21

0 si n est pair

4sin

4( 1)2si n est impair

4( 1)( ) sin (2 1)

(2 1)

n

n

n

i

n

nb

n

n

f x n xn

Exercice 10

(a) 1

6( ) 1 sin( )

n

g x n xn

(b) 4 3 si 0 2

( ) , ( ) ( 4)4 3 si 2 0

x xh x h x h x

x x

6( ) 4

2T

xh x f

où ( )Tf x est la fonction en (SF2) dans la table.

2 21

24 1( ) 1 cos (2 1)

2(2 1)n

xh x n

n

Page 371: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

371

Exercice 11

(a) 2 2

1

2 4( 1)( ) cos( )

3

n

n

g x n xn

(b) Avec ( )f x en (SF8) dans la table et 2

1( ) 1 ( )g x f x

Exercice 12

(a) La SF de la fonction ( )f x est dans la table.

1 2

2

2 2 2 21

4 2( 1)cos( ) sin( )

( 1) ( 1)

c p

x xc

p

n

y y y

y C e C xe

ny nx nx

n n n

(b) La SF de la fonction ( )g x est dans la table.

1 1

2 2

2 4 2 4 21

cos(2 ) cos(2 )

4( 1) (1 ) 8( 1)cos( ) sin( )

20 ( 2 5) ( 2 5)

c p

x xc

n n

p

n

y y y

y C e x C e x

ny nx nx

n n n n n n

Page 372: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

372

8.9 Table des séries de Fourier des fonctions périodique courantes

Fonction

Graphe

SF1 1 0

( ) , 21 0

xf x P

x

1

4 sin( ) sin(3 ) sin(5 )( ) ...

1 3 5

4( ) sin (2 1)

(2 1)n

x x xf x

f x n xn

f(x)

0 x

1

SF2 0

( ) , 20

x xf x P

x xx

2

1

2 2 2

4 cos( ) cos(3 ) cos(5 )( ) ...

2 1 3 5

4( ) (2 1)

2 (2 1)cos

n

x x xf x

f x n xn

f(x)

0 x

SF3 ( ) , 2f x x x P

1

1

sin( ) sin(2 ) sin(3 )( ) 2 ...

1 2 3

2( 1)( ) sin( )

n

n

x x xf x

f x nxn

f(x)

0 x

SF4 ( ) 0 2 , 2f x x x P

1

sin( ) sin(2 ) sin(3 )( ) 2 ...

1 2 3

2( ) sin( )

n

x x xf x

f x nxn

f(x)

0 x

SF5 ( ) sin( ) , 2f x x x P

1

(

2 4 cos(2 ) cos(4 ) cos(6 )( ) ...

1 3 3 5 5 7

2 4( ) cos 2 )

(2 1)(2 1)n

x x xf x

f x nxn n

f(x)

x

1

0

Page 373: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

373

SF6 sin( ) 0

( ) , 20 0

x xf x P

x

1

(

1 1 2 cos(2 ) cos(4 ) cos(6 )( ) sin( ) ...

2 1 3 3 5 5 7

1 1 2( ) sin( ) cos 2 )

2 (2 1)(2 1)n

x x xf x x

f x x nxn n

f(x)

x

1

0

SF7 cos( ) 0

( ) , 2cos( ) 0

x xf x P

x x

1

(

8 sin(2 ) sin(4 ) sin(6 )( ) ...

1 3 3 5 5 7

8( ) sin 2 )

(2 1)(2 1)n

x x xf x

f x nxn n

f(x)1

-1

0 x

SF8 2

( ) , 2f x x x P

21

2

2 2 2

2

cos( ) cos(2 ) cos(3 )( ) 4 ...

3 1

4( 1)( ) cos( )

3

2 3

n

n

x x xf x

f x nxn

f(x)

0 x

2

SF9 ( ) ( ) 0 ,f x x x x P

21

2

2 2 2

2

cos(2 ) cos(4 ) cos(6 )( ) ...

6 1 2 3

1( ) cos(2 )

6 n

x x xf x

f x nxn

f(x)

x0

SF10 ( ) ( )( ), , 2f x x x x x P

1

3 3 3

1

3

sin( ) sin(2 ) sin(3 )( ) 12 ...

1 2 3

12( 1)( ) sin( )

n

n

x x xf x

f x nxn

f(x)

0 x

Page 374: Par Luc Soucy - École de technologie supérieure

374

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Document rédigé par Luc Soucy

Dernière révision au printemps 2016.