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BIL en TêTe françois pauly

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Mai 2012 | économie & finance

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édito

À force de décisions à première vue illogiques, accompagnées de surcroît par une communication fragmentaire, on est à se demander si ce gouvernement fonctionne encore en tant qu’organe collégial et s’il coordonne encore ses actions.

Les discussions autour de l’augmentation de l’indice de base des rémunérations dans la fonction publique en sont un exemple type.

Dans un premier temps, lors de son discours sur l’état de la Nation il y a deux ans, le Premier ministre avait, en personne, exhorté les partis politiques à le suivre lorsqu’il avait déclaré, devant les députés, qu’une revalorisation des traitements dans la fonction publique ne serait pas à l’ordre du jour lors de cette législature.

Ensuite, le gouvernement, par le biais des deux négociateurs désignés – François Biltgen et Octavie Modert, respectivement ministre et ministre déléguée de la Fonction publique et de la Réforme administrative – a ouvert la boîte de Pandore en juillet 2011 en acceptant de lier la revalori­sation des traitements à la réforme du statut du fonctionnaire. Pour, fina­lement, annoncer fin mars une augmentation indiciaire des traitements de 2,2 % et le paiement d’une prime de 0,9 %.

Cette annonce s’est faite quelques jours après que le ministre des Finances, Luc Frieden, ait alerté l’opinion sur la gravité du déficit public, alors que le gouvernement lançait simultanément un emprunt, qui a rapporté un milliard d’euros, pour garantir les « dépenses courantes de l’État », donc en premier lieu les salaires et pensions de la fonction publique.

L’incohérence entre les annonces faites et les actions entreprises par des membres du gouvernement appartenant tous au même parti politique – le CSV – laisse pantois. Soit il s’agit d’un jeu politicien machiavélique de la part du parti chrétien social – garder la confiance de la fonction publique qui est largement majoritaire parmi la population possédant le droit de vote –, soit le gouvernement manque sérieusement de coordination.

Mais, pour une fois, ce ne fut pas la seule opposition qui allait crier scandale et vilipender l’accord signé entre le ministre Biltgen et le syndi­cat des fonctionnaires. Probablement mue par une réaction populaire très forte et inattendue, la contestation de l’accord s’est prolongée dans les groupes parlementaires des partis coalitionnaires, d’habitude en ligne avec « leur » gouvernement. Du coup, le ministre Biltgen devra reprendre, à l’heure où nous clôturons cette édition, les discussions autour de l’accord.

Pour le gouvernement, cette situation est indéniablement un constat d’échec, car pour ne pas devoir casser sa tirelire, il devra faire des concessions et probablement faire une croix sur la réforme tant annoncée – et nécessaire – de la fonction publique.

Mais il ne s’agit pas du seul exemple d’incohérence de la part du gouver­nement. La réforme du système des pensions, pour laquelle le ministre de la Sécurité sociale table sur une évolution du PIB bien au­delà des prévi­sions des instances gouvernementales, ou celle de l’enseignement, pour laquelle la ministre de l’Éducation se trouve seule au front, sans véritable soutien de ses pairs devant la levée de boucliers du corps enseignant, en sont deux autres. Lors de son discours sur l’état de la Nation, l’année dernière, le Premier ministre Jean­Claude Juncker avait vivement critiqué les corporatismes et les « égoïsmes de groupe » qui fragilisent la cohésion au sein du pays. Or, à quelques jours de son discours 2012 (ce sera le 8 mai), et de l’annonce des mesures devant réduire le déficit public, il semble que ces mêmes corporatismes et égoïsmes aient entretemps gangréné le gouvernement...

électoralismeMarc Gerges, directeur des rédactions Maison Moderne

Soit il s’agit d’un jeu politicien machiavélique, soit le

gouvernement manque sérieusement de coordination

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sommairepaperjam | Mai 2012 | économIe & fInance

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sUr Le FiL Retrouvez, au fil du temps et de leur publication sur www.paperjam.lu, les principales informations économi-ques et financières du Luxembourgentre le 15.03.2012 et le 18.04.2012

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Politique

Le gouvernement bat en retraiteLes avertissements se multiplient à l’adresse des dirigeants politiques pour qu’ils prennent en considération le mur des pensions qui se profile à l’horizon. Mais ils optent pour une réformette, simple gain de temps.

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Agriculture biologique

Le prix à payerPour les militants de l’agriculture biologique, la polémique sur les prix élevés des produits bio est un faux débat : le coût social du maintien de l’agriculture conventionnelle serait bien plus élevé encore…

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Finances

matelas oublié, bas de laine consignéEntre errance et déshérence, des avoirs peuvent dormir sur des comptes, en attendant leurs ayants droit. Les banques cherchent, amassent ou se débarrassent. Comme une loi manque, l’ABBL prône la déontologie.

Genii Group

ne pas laisser

les gens fantasmer

En l’espace de quelques semaines, le groupe d’investissements Genii a davantage communiqué sur ses développements et sa restructuration qu’au cours des trois

dernières années. Explications de ses fondateurs, Éric Lux et Gerard Lopez.

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À bientôt 40 ans, l’actuel secrétaire général de la Société Electrique de l’Our prendra, le 2 mai prochain, la présidence du comité de direction de l’Entreprise des P&T. Sa première tâche : se faire accepter là où personne ne l’attendait. Interview.

Les CRP Henri Tudor et Gabriel Lippmann, unis vers l’Uni, font en pas en avant. Leur regroupement se veut prélude à un grand pôle de recherche et d’innovation, lié au destin du pays

Construction

chantiers en cours Le futur d’un secteur chahuté se joue façon « tripartite ». Le bâtiment veut rester sain. Le travail doit rester bien fait et rémunéré correctement, sans dumping social ni pression sur les prix.

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Claude Strasser

« À moi de convaincre »

RechercheLa fusion des cerveaux «

»

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Coverstory

le traitd'union

Intronisé à la Banque internationale de Luxembourg (BIL) en juillet 2011 par Dexia, François Pauly, le charismatique administrateur délégué, est serein. Il ne se sent pas plus inquiet pour son avenir

personnel, que pour celui de la banque qu’il dirige depuis l’arrivée, annoncée depuis octobre et non encore clôturée, des nouveaux actionnaires qataris. La BIL, entre tradition et nouveaux horizons,

tente de redéfinir sa stratégie.

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Fonction publique

réformes : accord en disharmonie

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Face à face

Les dix vérités de michel Wurth et de patrick Dury

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« 5 vir 12 »

opinions tranchées

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TEDxLuxembourgCity

retour en images sur un premier succès

Place financière

Lifemark au bord du gouffreLa licence de la société de titrisation luxembourgeoise au portefeuille d’un milliard d’euros d’actifs a été retirée par la CSSF. La voie vers la liquidation est ouverte. Des dizaines de milliers d’investisseurs sont concernés.

Olivier Raulot (iNUI Studio)

« Une première mondiale »La nouvelle BCEE du centre commercial Belle Étoile est la toute première agence bancaire équipée de la technologie NUI (Natural User Interface). Explications du concepteur, lauréat du Cyel 2011.

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sommaire

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Are you ready to navigate the

AIFMD challenges and opportunities?

The AIFM Directive’s impacts go well beyond compliance, and will lead to restructuring in the alternatives sector, in Europe and internationally. The Directive will impact EU and non-EU domicilied Alternative Investment Funds, service providers to these funds and their investors. Find out more at ey.com/lu/aifm.

Michael Ferguson Hedge FundsErnst & Young, [email protected]

Alain Kinsch Private EquityErnst & Young, [email protected]

Michael HornsbyReal EstateErnst & Young, [email protected]

Financial Services | Alternative Investment Funds

Dossier : fonDs D’investissement

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management - leaDership - entrepreneurship

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guillaume prouvost

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Daniel meketyn

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Dominique schmit

communication - marketing

luc schloesser

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carlo schneiDer

management - leaDership - entrepreneurship

patrick browne

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sommaire

diversiFicationDes fonds presque comme les autres Les fonds souverains n’ont pas toujours eu bonne presse. Ils sont aujourd’hui mieux perçus et le Luxembourg se place comme plate-forme internationale de distribution pour les servir

start-Upfaire sa place au soleilHelioSmart, basée à l’Écoparc de Windhof, offre aux entreprises et aux collectivités publiques des solutions innovantes pour dépenser moins et mieux dans l’énergie. Un développement à l’international est d’ores et déjà prévu pour la société à peine âgée de cinq mois.

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1New Media Lux en difficulté

Article lu 2.536 fois

2Faillite officielle de New Media Lux

Article lu 1.852 fois

3P&T : Claude Strasser succède à GrossArticle lu 1.626 fois

4Exilés : « Taxation inapplicable »Article lu 1.581 fois

5Cargolux restructure et Wildgen rempileArticle lu 1.539 fois

Dans le cahier « Management » de cette édition, retrouvez des sujets de réflexion dans les domaines du management, du business administration, des ressources humaines, de l'IT et du marketing-communication. En dossier central: Fonds d’investissement

paperjam managemenT

Articles les plus lus sur www.paperjam.lu entre le 15 marset le 18 avril 2012

Jean-Pierre Vernier

Le yachting en eaux fiscalement agitéesL’Economist Club se veut espace de débats. Un de ses membres prête sa plume à l’analyse d’une thématique ciblée

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actualitéactualité12

Jean-Michel Gaudron (interview), Luc Mullenberger (photos)

Messieurs, jusqu’à présent, les activités de Genii étaient plutôt discrètes. Mais vous avez, ces dernières semaines, beaucoup communi-qué, notamment sur la restructuration du groupe sous la bannière Genii Group. Pour-quoi ce changement de stratégie ? Éric Lux : « Notre volonté première est de mieux gérer notre communication. Nous souhaitons présenter nous-mêmes nos activités, et ne pas laisser les autres le faire à notre place.

Gerard Lopez : « Nous restons un groupe privé. Une de nos valeurs est la confidentialité. Nous sommes actifs dans plusieurs domaines qui génèrent, en eux-mêmes, beaucoup de communi-cation autour. Je pense par exemple à la Formule 1. Et immanquablement, cette communication dévie vers d’autres sujets qui n’ont rien à voir. Alors sans pour autant abandonner ce principe de confi-dentialité, nous nous présentons un peu plus, pour dire qui nous sommes vraiment, tout simplement, plutôt que de laisser les gens fantasmer.

Cela vous a-t-il demandé un effort particulier d’aller un peu contre votre nature discrète ? G. L. : « L’important est de trouver le juste équilibre dans ce que nous sommes amenés à dire. Le fait que nous communiquons davantage ne veut pas dire non plus que nous allons devenir un groupe super public qui raconte tout ce qu’il fait.

E. L. : « Pas vraiment, dans la mesure où nous avons fait le choix, au départ, que Gerard soit un peu plus mis en avant et moi-même un peu plus en retrait. C’est l’organisation des rôles qui veut ça. Nous formons un duo très complémentaire, qui fonctionne bien. Nous établissons toujours la stra-

Genii Group

ne pas laisser les gens fantasmer »En l’espace de quelques semaines, le groupe d’investissements Genii a davantage communiqué sur ses développements et sa restructuration qu’au cours des trois dernières années. Explications de ses fondateurs Éric Lux et Gerard Lopez.

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tégie ensemble. Même lorsque nous ne sommes pas physiquement au même endroit, nous arri-vons aux mêmes avis dans 99 % des cas.

Et pour le pourcent restant ? C’est pile ou face ? E. L. : « Non. Nous en discutons et nous suivons l’une des directions proposées. Il faut aussi savoir qu’il y a plus que deux personnes. Il y a tout un groupe, avec différentes sociétés de gestion.

Dans le domaine de la communication que vous ne maîtrisiez pas forcément, avez-vous été touchés par votre proximité à la fois per-sonnelle et professionnelle avec Flavio Becca, notamment lorsqu’il y a eu toute cette agita-tion médiatico-judiciaire l’automne dernier ? E. L. : « Non. Je tiens d’abord à dire que devant la justice, une personne est innocente tant qu’il n’a pas été prouvé qu’elle est coupable. Quelques fois, oui, il y a eu des amalgames qui ont été faits. Mais en général, cela ne nous a pas touché. Les relations que nous avons avec Flavio Becca sont connues par les gens. Les affaires ont continué.

G. L. : « Les gens savent faire la part des choses.

Comment s’est créé le groupe Genii ? Et d’abord, pourquoi ce nom ? G. L. : « Le nom vient d’une tierce personne, qui nous l’a proposé. C’est un nom qui est court et punchy, et qui exprime une certaine intelli-gence. Et puis la façon dont nous avons tourné les lettres, c’est pour exprimer une certaine façon de réflé-chir différemment, de penser un peu en dehors des normes. Mais même en tournant pratiquement toutes les lettres dans le mot, on arrive encore à le lire…

E. L. : « Genii Capital a été créée parce que nous avions des structures qui géraient tout ce qui était venture capital dans les technologies et l’immobilier,

Engagements

changer (un peu) le mondeEn mars dernier, Genii Group a annoncé soutenir l’asbl Jonk Entrepreneuren. Un coup de cœur. « Nous savons que la base de la création de l’emploi, ce sont les PME. Alors nous avons décidé de nous impliquer fortement. Pas uni-quement financièrement, mais aussi en investissant du temps pour le faire », indique Éric Lux. Cette démarche s’inscrit dans une approche plus large, presque philanthropique, illustrée aussi au travers de la Fondation Mangrove – qui finance la construction d’écoles dans les pays pauvres et pour laquelle les employés mêmes de la société s’in-vestissent sur leurs temps de vacances – ou un soutien prononcé à l’initiative « Peace One Day » lancée il y a une dizaine d’années par un homme seul, Jeremy Gilley, qui a rallié, depuis, plus de 170 pays y compris des pays en guerre comme l’Afghanistan ou l’Irak. Il y a rendu possible la vaccination de plus de 2 millions d’enfants. « Nous n’avons pas prétention ni la capacité de changer le monde, prévient Gerard Lopez. Mais on a quand même la capa-cité de faire quelque chose, il serait bête et irresponsable de ne pas le faire. Il faut arrêter de dire ‘On ne peut rien faire’. C’est faux. Si chacun à son niveau fai-sant un petit quelque chose, les choses bougeraient vite. » J.-M. G.

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« Nous sommes sans doute durs en affaires, mais avec une âme sociale »

Gerard Lopez, ici à droite avec Éric Lux (Genii Group)

mais entre les deux, il manquait quelque chose. Nous sommes des entrepreneurs, et nous avons des difficultés à nous arrêter dans ce que nous faisons. Nous avons donc créé une structure de gestion. L’idée de base était plutôt une structure de type family office, pour la gestion de nos propres investis-sements. Mais en très peu de temps, cela a pris une autre envergure, avec des mandats et des associés dans les industries dans lesquelles nous sommes actifs.

Comment est structurée la société ? E. L. : « Nous avons trois sociétés de gestion. Aucune d’entre elles ne compte plus de 15-20 personnes. De là, nous dirigeons les autres sociétés…

G. L. : « Tout est détenu par un groupe d’asso-ciés à titre privé. Mais nous sommes actuelle-ment en pleine restructuration du partnership et intégration de différentes sociétés. La création de Genii Group n’a été qu’une première étape. Nous préparons le futur.

E. L. : « Il est normal, après quatre ou cinq années, de se remettre en question et de revoir la structure.

Et sur le plan capitalistique ? E. L. : « Ca, ça fait partie des choses que nous ne communiquons pas…

G. L. : « On revient à la notion de balance que nous } 14

évoquions tout à l’heure. Prenons l’exemple de Man-grove : historiquement, nous n’avons jamais vrai-ment communiqué les montants des investissements, des pourcentages de détention, sauf lorsque ce sont les sociétés cibles qui le communiquaient elles-mêmes. La raison toute simple : la logique même de ce que nous faisons avec Mangrove, c’est d’investir et de désinvestir. Et ce serait une erreur éthique et stra-tégique d’aller crier sur les toits à chaque fois que nous avons vendu à un tel ou à un tel.

Faire une bonne affaire, c’est une affaire qui est bonne à la fois pour le vendeur et pour l’acheteur. Faire une bonne affaire en tant que vendeur et le crier sur les toits, c’est montrer au vendeur qu’il aurait peut-être pu payer moins… c’est pour ça que nous sommes un groupe privé qui ne détient des participations que dans des sociétés privées.

De parler beaucoup de certains domaines, alors que pour d’autres, la confidentialité est de mise, fausserait à nouveau la donne. C’est d’ailleurs pour ça que nous avons ce « problème », de luxe certes, mais problème quand même, que nous avons avec l Formule 1, qui est un secteur qui sur-communique. (lire aussi en page 16, ndlr.)

E. L. : « Aujourd’hui, la marque Genii est assez connue dans beaucoup de pays et auprès de diffé-rentes personnes. Certainement pas auprès de la

masse, mais ce n’est pas l’objectif non plus, mais plutôt auprès des investisseurs et des grandes sociétés.

Parmi les pôles définis pour Genii, il y a l’im-mobilier, qui regroupe notamment les sociétés de développement et de promotion Prodomos et Ikodomos qui connaissent un certain succès. Quelle a été la recette de ces succès ? E. L. : « Tout d’abord, j’estime que dans un portefeuille, l’immobilier est un des secteurs d’investissement qu’il faut avoir. Ensuite, comme dans la technolo-gie ou dans d’autres domaines, à partir du moment où on a décidé de s’y investir, on l’a fait. La recette du succès ? Le travail ! C’est la base. Travailler et bien connaître son domaine.

Il y a plusieurs niveaux de réussite pour un pro-jet. Le niveau financier, que l’on peut facilement mesurer. Et puis il y a la satisfaction et la fierté de la réalisation d’un projet. L’architecte luxembourgeois Bogdan Paczowski m’a demandé un jour pourquoi j’étais autant impliqué dans tous les projets, jusqu’à regarder tous les plans dans les moindres détails y compris pour les toilettes. Peut-être que dans 30 ans mes enfants, en marchant dans la rue, diront ‘ je n’aime pas cette architecture-là ’. Mais je ne veux pas qu’ils disent ‘ papa, tu as fait pire que les autres ’.

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Parmi les investissements « passion » de Genii, le manoir de Ban, en Suisse.

L’ancienne résidence de Charlie Chaplin est destinée à devenir un Musée en l’honneur

de l’acteur. « Il devrait voir le jour avant la fin de l’année », indique Éric Lux, qui évoque

des difficultés administratives pour expliquer le retard pris par le projet.

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Il y a aussi une certaine passion qui vous guide ? E. L. : « Évidemment. Et c’est parce que nous sommes passionnés que nous avons tou-jours envie de créer de nouvelles choses.

G. L. : « On pourrait s’imaginer qu’après toutes ces années, il n’y ait plus cette même passion. Non, c’est toujours au minimum la même qui nous anime depuis 12 ans. Notre plus grand risque, ce n’est pas d’être passionnés, mais de limiter le nombre de pas-sions que l’on peut assouvir en même temps. Les journées ne sont pas infinies. Quand on a un carac-tère un peu curieux, à la Rabelais, du genre ‘ je sais que je ne sais rien ’, on est toujours enclins à faire plus, car intellectuellement, on est sans doute capable de le faire. Mais nous devons gérer la diffé-rence entre tout ce qu’on a envie de faire dans la tête et tout ce que l’on peut faire dans la réalité. Et gérer la capacité à mieux sentir l’énergie et les moyens que nous avons à disposition.

Dans quelle mesure êtes-vous touchés par la crise actuelle ? Cela complique-t-il votre métier de private equity ? G. L. : « Nous sommes telle-ment intégrés d’un point de vue information et flux financiers que les réalités économiques dans la rue ne se retrouvent plus vraiment sur les mar-chés financiers. Aujourd’hui, si je suis une banque dans un pays qui est en bonne santé, mais que le secteur financier est affecté, alors

mon action sera affectée. C’est un peu comme si nous étions tous sur l’océan et que le courant emporte tout le monde, peu importe si la tempête se passe ailleurs.

Quand on est dans le private equity, on est beau-coup moins affectés par ces mouvements qui sont publics. Une bonne société qui n’est pas cotée, elle n’est pas bonne parce que son action l’est, elle est bonne parce qu’elle a des clients et fait des profits. Une bonne société cotée, elle est d’abord bonne parce son action est bonne, et ensuite elle devrait être bonne parce que ses résultats sont bons. Et ce n’est pas toujours le cas. Car on peut avoir des sociétés cotées qui valent moins que le cash qu’elles ont sur le bilan et d’autres qui n’ont rien et dont la valorisation est axée sur un futur intéressant.

Le problème de la finance, c’est qu’elle exagère la réalité quand tout va bien et qu’elle exagère les problèmes quand tout va mal. Tout le monde va où il y a de l’argent à gagner et tout le monde fuit là où il y a de l’argent à perdre.

Et vous arrivez à dormir encore ? E. L. : « Lorsque nous sommes sur un même continent, nous arri-vons à courir entre 21 heures et 23 heures à nous deux. Il y en a un qui se lèvre très tôt et l’autre qui se couche très tard. Mais oui, nous dormons, et ce qui est bien, c’est qu’on dort bien. »

13 { C’est une question de fierté. L’architecture, ça fait partie de la culture, du visuel. On les vit au quoti-dien. On arrive à faire quelque chose de bien avec un même montant que l’on pourrait investir pour faire quelque chose de pas bien.

G. L. : « Le dénominateur commun de base avec d’autres projets dans d’autres domaines, c’est évidemment l’aspect financier. Sauf que nous, nous ne nous arrêtons pas là. Il y a tou-jours cette fierté pour le bébé dont parlait Éric. On le voit ans beaucoup de domaines où un pro-jet va prendre la forme de l’apport intellectuel de celui qui va le porter, et ça peut être n’im-porte qui d’autre qu’Éric et moi dans la société.

E. L. : « Une des recettes est aussi de ne pas être trop dans le court terme. On nous dit souvent ‘ en tant que société de private equity, vous avez une approche in-out ’. Oui, mais tout est relatif et le ‘in-out’ peut aussi s’envisager à 5, 10 ou 15 ans. Ce n’est pas du journalier. Notre point fort est aussi la création d’emploi. Nous en avons créé quelques milliers dans le groupe. Nous ne sommes pas des destructeurs de structures, au contraire.

G. L. : « C’est là un des critères guidant le choix de nos partenaires qui nous apportent des dossiers : nous ne sommes pas des vautours. La meilleure définition, c’est que nous sommes sans doute durs en affaires, mais avec une âme sociale. Nous avons des dossiers qui nous sont apportés directement, sans passer par des appels d’offres, parce que les gens adhèrent aux valeurs qui sont les nôtres.

Bien sûr, nous essayons toujours d’avoir le meil-leur prix à l’achat et le meilleur prix à la vente. Mais entre les deux, nous essayons toujours de faire ce qu’il y a de mieux pour la société et, in fine, d’être pérennes. Si nous étions connus pour avoir racheté une société comptant 2.000 per-sonnes, avant d’en mettre 1.600 sur le carreau puis revendre à profit deux jours après, nous ne serions plus appelés souvent.

E. L. : « Cela se retrouve aussi dans le fait qu’il y a une grande stabilité et très peu de mouvements de personnel chez nous. Idem pour les partenaires avec qui nous travaillons. Dans un bon partena-riat, à terme, il y a plus à tirer que dans un mau-vais qui rapporterait plus sur l’instant.

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La médiatisation du championnat du monde de Formule 1 – 1,8 milliard de téléspectateurs en 2010 – et son rayonnement mondial en font un exceptionnel tremplin pour bon nombre d’activités.

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Genii Business Exchange

Une ambassade plein gazGenii profite de son investissement dans l’écurie de Lotus F1 Team pour développer un réseau d’affaires aux quatre coins du monde. Le succès est au rendez-vous.

(GBE). « C’est elle qui constitue notre partie ‘ambas-sade’ et représente toutes les activités de Genii Group, indique Éric Lux, le compère de Gerard Lopez. Dans ce domaine, le bilan est particulière-ment positif. Le potentiel est extrême et dépasse de très très loin les attentes initiales. »

GBE est une structure entièrement dédiée à l’encadrement des invités VIP du groupe dans le cadre des grands prix. Lors du dernier grand-prix en Chine, par exemple, Genii y a convié trois invi-tés « stratégiques », déjà partenaires ou sur le point de l’être. « Avec cette plate-forme, il y a très peu de gens qui refusent une invitation, note M. Lux. C’est plutôt nous qui devons refuser du monde, car les places sont limitées ! Une invitation, même pour nous, ça se paie. »

« Sans doute la force de Bernie Ecclestone (le pré-sident de la Formula One Administration, en charge de la promotion et du management des épreuves de Formule 1 dans le monde, ndlr.) est d’avoir fait de ces 100 x 30 mètres de paddocks l’endroit le plus exclusif au monde, précise Gerard Lopez. Un club très fermé dont on détient une clé que l’on doit utiliser avec parcimonie. Et on sent que les gens apprécient cela. »

Pour mettre tous les atouts de son côté, Genii a recruté, début 2011, un « ambassadeur » de luxe en la personne de Jackie Stewart, triple champion du monde de F1 au début des années 70. « Il est aujourd’hui bien plus homme d’affaires que trois fois champion du monde et il montre la qualité de gestion d’une marque qui s’appelle Jackie Stewart et qui a une force incroyable, note M. Lux. C’est lui qui raconte la F1 aux invités VIP. Nous, nous expli-quons nos affaires et comment intégrer la F1 dans le business pour en faire un atout. »

Jean-Michel Gaudron

C’est à la fin de l’année 2009 que Genii Capital, en prenant le contrôle de l’écurie française Renault – devenue entretemps Lotus F1 Team –, est entré de plain-pied dans le grand cirque de la Formule 1, sortant, de fait, du discret anonymat qui lui seyait si bien jusqu’alors. Une mise en lumière calculée, certes, mais pas nécessairement maîtrisée à tous les niveaux. « Nous avons commis l’erreur de sous-estimer les liens automatiques que les gens peuvent faire en partant de la Formule 1 vers d’autres choses, reconnaît Gerard Lopez, un des co-fondateurs de Genii, lui-même pilote de course automobile ama-teur. La Formule 1, pour nous, est une société qui est désormais intégrée dans la branche Genii Automo-tive, détenue par Genii Capital, elle-même détenue par Genii Group. Or, aux yeux de beaucoup, elle apparaît comme étant le chapeau, la chose qui défi-nit tout, alors que c’est nous qui définissons ce qui se passe avec la Formule 1 chez nous. »

Clairement, la F1 ne constitue, pour le reste du groupe Genii, « que » une ambassade. Mais quelle ambassade ! La médiatisation du championnat du

monde et son rayonnement mondial en font un exceptionnel tremplin pour bon nombre d’activi-tés. Plus de 20 pays visités, une couverture TV cumulée de plus de 14.000 heures de pro-grammes, dont la moitié en live et une audience globale (en 2010) de 1,8 milliard de téléspectateurs pour une « valeur d’exposition » de près de 5 mil-liards de dollars pour les marques qu’on y voit.

Pour autant, la F1 n’est pas considérée chez Genii ni comme une locomotive, ni comme l’élé-ment le plus important du groupe. « Mais c’est le plus visible. Et, il y a une grosse différence entre visibilité et importance », note M. Lopez.

avec jackie Stewart

De fait, la stratégie imaginée par Genii est lim-pide et comprend trois niveaux. L’écurie en tant que telle, avec 80 personnes qui, à chaque grand-prix, se déplacent pour faire pour faire rouler deux voitures. Ensuite, il y a près de 500 per-sonnes qui restent à l’usine pour le développe-ment. Et puis il y a l’entité Genii Business Exchange

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Claude Strasser

À moi de convaincre les gens » À bientôt 40 ans, l’actuel secrétaire général de la Société Électrique de l’Our prendra, le 2 mai prochain, ses fonctions en tant que président du comité de direction de l’Entreprise des P&T. Avec une première tâche compliquée : se faire accepter à un poste où personne ne l’attendait.

Jean-Michel Gaudron (interview)

Monsieur Strasser, qu’est-ce qui vous a poussé à postuler pour ce poste de directeur général de l’Entreprise des P&T ? « Je tiens d’abord à dire qu’au début du processus, le poste à pourvoir n’était pas celui de directeur général. Il s’agissait d’un membre du comité de direction, sans plus de précision. C’est dans ce contexte-là que j’ai posé ma candidature. Ce n’est qu’après différents entretiens que s’est dégagée pour moi l’opportu-nité d’occuper ce poste de directeur général.

Vous êtes un proche d’Étienne Schneider, avec qui vous avez fait une partie de vos études et qui était le président du conseil d’administra-tion de la Société Électrique de l’Our. Cette proximité a-t-elle pesé dans votre choix ? « J’ai en effet travaillé pendant six ans de façon très étroite avec lui, puisqu’il était également adminis-trateur-délégué de SEO lorsque j’étais moi-même secrétaire général. Et, à ce titre, c’est à moi qu’il déléguait la gestion journalière de la société.

Au moment où le poste était à pourvoir, j’ai dis-cuté avec lui de la façon dont lui-même envisageait cette fonction. Je connaissais l’Entreprise des P&T comme tout un chacun, mais je ne m’y étais alors pas trop intéressé. Après ces premières discussions, nous nous sommes mis d’accord pour que je lui remette ma candidature. Alors oui, cette proximité a contribué dans le déroulement des choses, mais cela n’a en rien été l’élément décisif.

Quels sont les points que vous avez mis en avant dans votre dossier de candidature ? « J’ai surtout insisté sur tout ce que j’ai fait depuis le début de ma carrière, il y a 18 ans. J’ai suivi un fil rouge très clair, le long d’un parcours axé sur la finance. Je suis économiste de formation et j’ai travaillé pen-dant 12 ans dans des domaines financiers. D’abord chez Arthur Andersen, puis dans un groupe indus-triel américain bien implanté au Luxembourg. En rejoignant la SEO, c’était un spectre tout à fait diffé-

«

Claude StrasserEtienne SchienderJoseph GlodMarcel Gross

SEO (société électrique de l’Our)Entreprise des P&TArthur Andersen

rent, plus large et plus varié, qui s’offrait à moi. Il s’agit, de surcroît, d’une société cotée en Bourse, ce qui implique beaucoup de particularités. Il appa-raissait donc comme une suite logique dans ma carrière de pouvoir rejoindre un groupe comme celui des P&T après six années passées à la SEO.

Avec quelles ambitions abordez-vous cette fonction ? « Ce n’est pas évident d’y répondre en quelques mots ! Les ambitions sont multiples. À titre personnel, c’est d’abord de guider ce groupe, qui est un des piliers de l’économie luxembour-geoise, pendant les 5-10 années à venir. Il s’agira d’une période peu évidente et ce, pour diverses raisons. Il est important de faire en sorte de gar-der un peu de cet esprit et de ce que représentent les P&T aujourd’hui au cours de ces prochaines années. Et ce ne sera pas évident.

Avez-vous rencontré les autres membres du comité de direction qui vous entoureront ? « Oui, tout de suite après ma nomination. En pre-mier lieu, j’ai rencontré Joseph Glod (un des deux directeurs généraux adjoints, ndlr.), puis ensuite les autres membres, le tout dans une ambiance que j’ai trouvée très bonne. Ce n’était qu’un pre-mier tour de table, mais nous l’avons fait et je pense que ça a réussi.

Et votre prédécesseur, Marcel Gross ? A-t-il eu l’occasion de vous transmettre quelques consignes ? « Oui. J’ai eu l’occasion de déjeuner avec lui mi-avril. Il y a, il ne faut pas se le cacher, une certaine réticence au début et un grand éton-nement dus au fait de la nomination à ce poste de quelqu’un de l’extérieur aux P&T. Je m’en rends compte et je n’en veux à personne de se poser la question et de se montrer critique. À moi de convaincre les gens qui y sont que le choix qui a été fait avec moi est un bon choix.

Vous sentez-vous déjà à l’aise dans les trois métiers de l’Entreprises des P&T (les services

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« Je suis conscient que l’on me pardonnera peut-être moins

facilement une erreur de ma part » Claude Strasser (futur CEO de l’Entreprise des P&T)

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postaux, les services financiers et les télé-coms) ? Ou bien êtes-vous encore à plancher sur les dossiers ? « Ce serait exagéré de dire que je me sens à l’aise. Je viens d’un métier complè-tement différent. Il est clair que ces trois métiers sont nouveaux pour moi, mais ça ne me fait pas peur. Cela ne me rendra pas les choses plus faciles au départ, mais j’ai ce qu’il faut pour assumer ma tâche.

Avez-vous le sentiment que vous aurez deux fois plus à prouver alors que vous venez de l’exté-rieur ? « Je ne pense pas que ce soit nécessairement plus difficile. Tout le monde sait que je viens de l’extérieur. On ne s’attend donc pas à ce que je puisse répondre à toutes les questions de fond dès le

départ. De mon côté, je pourrais aussi réclamer un certain temps pour que je m’y mette totalement.

Mais je suis conscient que l’on me pardonnera peut-être moins facilement une erreur de ma part.

Vous allez avoir 40 ans. Pensez-vous que cette jeunesse soit un atout au sein d’une entreprise dont les dirigeants ont pendant très longtemps été d’une autre génération ? « C’est intéressant que vous me parliez d’atout. Il y a quelques semaines encore, on me disait toujours que je com-mençais à vieillir et que je n’étais plus très jeune. Ça a radicalement changé depuis ! Par rapport à mon prédécesseur, oui, il y a une vingtaine d’années de différence. Ce n’est pas à négliger. Mais j’ai aussi une longue expérience professionnelle, car j’ai com-

mencé à travailler jeune, à 22 ans. Ce n’est donc pas l’âge qui sera primordial.

Avez-vous hâte d’être au 2 mai ? « Depuis ma nomination (approuvée par le conseil d’adminis-tration des P&T le 21 mars – information révélée par paperJam.lu – et officiellement validée en conseil de gouvernement, deux jours plus tard, ndlr.), j’ai eu deux ou trois semaines au cours des-quelles j’ai été content de ne pas prendre la fonc-tion tout de suite, afin de pouvoir poser un peu les choses. Puis, je suis parti en congés. Mais depuis que je suis rentré, oui, j’attends cette date avec impatience. D’un autre côté, vu que j’ai déjà eu pas mal de réunions avec les gens des P&T, je suis déjà bien dans mon sujet. »

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Le FiLDans un premier temps, les joueurs peuvent parier au siège de la Loterie nationale, ainsi qu’à son shop du centre Belle Étoile. D’autres points de vente verront le jour prochainement. Le résultat de la commercialisation de ce produit, comme celui de tous les produits de la Loterie nationale, sera attribué, au travers de l’Oeuvre nationale de secours Grande-Duchesse Charlotte, aux bonnes causes.

Virus

1 mail sur 63,9…Communiqué par Symantec, le 16.03.2012 12:26

Selon le dernier Intelligence Report mensuel de Symantec, spécialisée dans la sécurisation de l’information numérique, au cours du mois de février, 1 mail sur 63,9 était porteur d’un virus au Luxembourg. Ce score vaut la place de lanterne rouge mondiale pour le Grand-Duché, la moyenne mondiale étant de 1 mail sur 274. Ce n’est pas la première fois que le Luxembourg doit lutter contre des e-mails contenant des virus. En août 2011, il occupait la deuxième place du classement avec 1 mail sur 85 porteur d’un virus.

économique. » Tels sont les mots du gouverneur de la Banque centrale du Luxembourg, Yves Mersch, dans l’éditorial du premier bulletin de l’année publié par ladite institution ce jeudi. M. Mersch, qui se base sur des indicateurs de moyen terme, relève que le PIB luxembourgeois a reculé de 2 % entre 2007 et 2010. Entre le 3e trimestre 2008 et fin 2011, la production industrielle s’est repliée de 18,6 %... alors que celle de la zone euro n’a perdu que 7,5 %. Le gouverneur de la Banque centrale invite à une prise de conscience collective. « Les autorités n’ont pas encore pris la pleine mesure de la dégradation de la situation », signale-t-il en référence notam-ment au projet de loi de réforme des pensions basé sur des hypothèses de taux de croissance surévaluées, selon lui.

Paris hippiques

aussi au luxembourg !Communiqué par la Loterie nationale, le 15.03.2012

La Loterie nationale annonce le lancement des paris hippiques du PMU au Luxembourg. La collaboration entre les deux institutions a été initiée sur un projet pilote mené en janvier 2012.

Assurances

convention collective au point mortPublié le 15.03.2012

Les syndicats ont quitté la table lors des négo ciations pour le renouvellement de la convention collective du secteur des assurances. L’ACA (Association des Compagnies d’Assurances) vient de le faire savoir dans un communiqué. « Les dévelop pements écono miques depuis octobre 2011 et les perspec tives conjon ctu relles à moyen terme ne permettent pas de revoir à la hausse l’enveloppe initiale », expli - que-t-elle. Les syndicats ont répondu dans la foulée, rejetant cet échec sur les représentants du patronat : « L’intransigeance de l’ACA a fait que les syndicats présents à la table de négociation en ont eu ras-le-bol et ont décidé de quitter la réunion non sans inviter l’ACA à revenir sur sa position et de soumettre une nouvelle proposition digne des efforts et de l’engagement quotidien des salariés du secteur. »

Immobilier

les appartements flambentCommuniqué par le Statec, le 15.03.2012

Selon le Statec, les prix des appartements anciens et neufs confondus ont augmenté de 6,5 % au 4e trimestre 2011 par rapport au même trimestre de l’année précédente. Alors que les prix sont restés plutôt stables sur les trois premiers trimestres de l’année, ils progressent de 4,7 % entre le 3e et le 4e trimestre 2011. Aussi bien les appartements anciens (+4,3 %) que les appartements neufs (+5,3 %) se sont donc substantiellement renchéris en fin d’année. En glissement annuel, la hausse est de 7 % pour les appartements anciens et de 5,5 % pour les appartements neufs.

Luxembourg

les inquiétudes d’yves merschPublié le 15.03.2012

« Le Luxembourg n’est nullement épargné par la décélération

Retrouvez, au fil du temps et de leur publication sur www.paperjam.lu, les principales informations économiques

et financières du Luxembourg. Entre le 15.03.2012 & le 18.04.2012

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« Se positionner comme un réseau international à taille humaine » Jean-Claude Lucius (Baker Tilly Luxembourg)

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s)Symantec mentionne notamment une forte augmentation d’e-mails non désirés concernant la Saint-Valentin dans la semaine précédant le 14 février.

PSF de support

mandica élu présidentPublié le 16.03.2012

Charles Mandica, président et co-directeur de Steria PSF Luxembourg est le nouveau président de l’Association des PSF de support (APSFS). Il succède à Nicolas Buck (Vic tor Buck Services) qui occu pait ses fonctions depuis la création de l’association, en 2008, mais qui n’a pas souhaité se représenter cette année, tout en restant membre du conseil. M. Mandica occupait, jus qu’alors, les fonctions de vice-président. Un siège qui, désormais, est occupé par une femme : Stefanie Zutter (Computacenter).

FESF

nouvelles cotations en BourseCommuniqué par la Bourse de Luxembourg, le 16.03.2012

Émetteur de référence de la zone euro, le Fonds

Européen de Stabilité Financière (FESF) a lancé au cours du premier trimestre 2012 quatre émissions obligataires. Elles ont été admises aux négociations sur le marché réglementé de la Bourse de Luxembourg.La première émission (3 milliards d’euros) a été cotée le 12 janvier. La deuxiè me (35 milliards) a été cotée le 7 mars 2012. Les deux dernières, réalisées pour un montant total de 15 milliards d’euros chacune, ont été cotées le 8 mars. Ces émissions ont été lancées dans le cadre de l’échange de la dette souveraine grecque. À ces nouvelles émissions, il convient d’ajouter quatre autres emprunts du FESF déjà cotés à la Bourse de Luxembourg en 2011. Ce qui représente au total huit lignes de cotation et 84 milliards d’euros en termes de montants émis.

Audit

Baker Tilly s’installePublié le 16.03.2012

Le marché luxembourgeois de l’audit et du conseil aux entreprises doit désormais

Pierre Focant (Systemat) : « Plus que la croissance du chiffre d’affaires, c’est celle de notre marge brute de 13 % qui me réjouit. »

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Un an après la reprise de la société IT belgo- luxembourgeoise, les dirigeants de Systemat dévoilent d’excellents résultats, de nouveaux projets et un nouveau branding.

Systemat

Un nouveau souffle

Suite en page 24

Pierre FocantVincent Schaller

Rita Goffin

SystematStig

FieldEurocapital

PwC

Par Sébastien Lambotte, publié le 16.03.2012

Il y a un an, Pierre Focant et Vincent Schaller, aidés par quelques partenaires financiers (Sting, Field et Eurocapital) menaient un MBO (management buy-out) pour reprendre Systemat. Une opération de 16,25 mil-lions d’euros, dont 6 millions constituant le capital de la société apporté par ses actionnaires. Le solde a été obtenu par la création de dettes à moyen terme (2,2 millions), un prêt de la part des cédants (1 million euros) et l’ouverture de lignes de crédit (pour une valeur de 7 millions d’euros).Un an après, Systemat a affiché une bonne santé, avec une croissance du chiffre d’affaires de 6 % à 117,7 millions d’euros. « Au cœur de notre stratégie, toutefois, l’objectif prioritaire n’est plus de faire du volume pour du volume. Plus que la croissance du chiffre d’affaires, c’est celle de notre marge brute de 13 %, qui me réjouit », indique Pierre Focant, qui se réjouit également du bond de 156 % de l’EBIT à 2,5 millions d’euros. « Cela nous permet d’envisager sereinement les possibilités de développement de la société et les investissements à venir. »

Des hommes et des nuages

Systemat, désormais, veut avant tout se positionner comme prestataire de services, et non plus comme simple fournisseur de hardware. Notamment au niveau des PME, pour lesquelles la société mise sur l’externa-lisation des services IT, alors qu’elle consolide sa posi-tion au niveau des grands comptes. La société a aussi peaufiné une offre cloud assurant aussi l’intégration d’applications « non cloud native ». Sur le Luxembourg, Systemat va renforcer ses équipes, en développant une politique de recrutement adaptée au marché de l’emploi luxembourgeois. En s’adjoignant les services de Rita Goffin, qui a pris la tête de Systemat Luxem-bourg, la société IT veut instaurer une nouvelle dyna-mique RH en son sein. Voir arriver une femme, issue du monde RH (ex-PwC), à la tête d’une telle structure, a pu surprendre. « Mais j’ai été séduite par le projet, qui veut avant tout travailler sur la motivation de ses collaborateurs, en plaçant l’humain au centre, assure l’intéressée. Nous avons, au cours des derniers mois, posé les bases d’un ambitieux plan RH visant à créer, au sein de l’entreprise, une dynamique de progrès, d’accompagnement au changement et de gestion de carrière et de la performance. »

compter sur un nouvel acteur : Baker Tilly. Derrière ce nom se cache un réseau composé de 149 membres indépendants présents dans 125 pays, employant 24.000 personnes et affichant un chiffre d’affaires global de 3,2 milliards de dollars US. Au Grand-Duché, IF Group et Interaudit avaient adhéré au réseau Baker Tilly, en tant que membres indépendants, il y a deux ans. Aujourd’hui, une étape supplémentaire a été franchie, avec la création de deux nouvelles entités légales : Baker Tilly Tax & Corporate Services et Baker Tilly Luxembourg Audit. Les quatre sociétés, ensemble, emploient près de 110 per-sonnes : 90 personnes dans le conseil fiscal et l’expertise comptable et une vingtaine d’auditeurs. Ensemble IF Group et Interaudit occupent la 8e place sur le marché de l’audit et du conseil, en termes de chiffre d’affaires et d’effectifs, au Luxembourg. « Au cœur du réseau Baker Tilly, nos sociétés restent indépendantes, même si elles fonctionnent sous le nom du réseau, assure Jean-Claude Lucius, partner. L’enjeu est de se positionner comme un réseau international à taille humaine. »

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Politique

Le gouvernement bat en retraiteAlors que les avertissements sont multipliés à l’adresse des dirigeants politiques pour qu’ils prennent en considération le mur des pensions qui se profile à l’horizon, ces derniers optent pour une réformette, dans le but de gagner du temps.

prennent l’ensemble des dépenses et des flux jusqu’à l’infini, et ramènent tout à aujourd’hui. C’est normal qu’on soit les champions puisque notre système est actuellement l’un des plus géné-reux. » On n’y pense pas moins qu’il faut inverser la tendance.

Ainsi, le ministre de la Sécurité sociale, Mars Di Bartolomeo, a présenté le 2 février 2012 la réforme de l’assurance pension telle qu’adoptée le 20 janvier par le Conseil de gouvernement. Mais elle est basée sur des perspectives de crois-sance jugées surestimées (3 %) par les observa-teurs. Pour se donner un ordre d’idée, le PIB luxembourgeois devrait croître de 1,4 % en 2012.

Pour ce qui concerne le régime général des retraites, 90 % des pensionnés, l’âge légal de la retraite (65 ans) n’est pas modifié, la pension anticipée à 57 et à 60 ans non plus, et le projet confirme le maintien des régimes de préretraite, ainsi que des périodes complémentaires (éduca-tion, formation, soins). Les pensions du régime spécial pour la fonction publique (État, com-munes, CFL) sont, elles, incidemment abordées et leurs statistiques ostensiblement occultées.

Pour l’instant, le gouvernement ménage sur-tout la chèvre : ses électeurs. Pour le chou, ou plu-tôt les futurs cotisants du régime par répartition, on verra plus tard. Le site du ministère de la Sécu-rité sociale en fait même l’aveu à mots couverts. « Le gouvernement ne veille pas seulement à la viabilité financière, mais aussi à la viabilité sociale et politique du système. » De quoi pousser M. Sulkowski – et il n’est pas le seul – à prédire qu’aucun politicien ne touchera aux pensions du secteur public avant les prochaines élections, pré-vues pour 2014.

Pierre Sorlut

Dans le cadre de l’initiative « 5 vir 12 », forum rassemblant des personnalités du milieu écono-mique luxembourgeois, Alex Sulkowski, consultant indépendant, s’en est pris avec virulence au projet de loi de réforme de l’assurance pension. Selon l’intéressé, « il sanctionne un statu quo » alors que le gouvernement sait que « le système va s’effon-drer dans les 20 prochaines années ».

Le Luxembourg est en effet pris dans une évo-lution démographique européenne consécutive au baby-boom des Trente Glorieuses : le Vieux Continent n’aura jamais aussi bien porté son nom (voir graphique 2) que dans les prochaines décen-nies. En sus, le Grand-Duché a connu ces der-nières années, concomitamment à une croissance forte, un large influx migratoire. Par conséquent, le pays comptera, en 2060, plus de deux fois plus de personnes potentiellement bénéficiaires de l’assurance pension. Les retraites constitueront alors un véritable boulet dans les comptes publics. Le Luxembourg consommera 34,2 % de ses richesses dans les dépenses liées à l’âge, soit 17,7 % de plus qu’aujourd’hui, dont l’essentiel dans les pensions (graphique 3).

Droit dans le mur

Au ministère de la Sécurité sociale, chargé de la réforme depuis 2009, on a conscience du pro-blème. On y indique d’ailleurs que, si le système de l’assurance pension n’est pas adapté, il sera déficitaire vers 2020. La réserve – le fonds de compensation aujourd’hui doté de 11 milliards d’eu-

ros – sera épuisée vers 2035… et les taux de cotisa-tion dépasseraient les 40 % (contre 24 % actuel lement) vers 2045.

Et encore : ceci est une vision optimiste de la situation. Les données rassemblées par la Commission européenne, analysées en décembre 2011 par la fondation allemande Marktwirtschaft, mettent en relief le poids de la dette implicite. Celle-ci n’est pas prise en compte dans les comptes nationaux puisque ces derniers se basent sur une définition de la dette publique res-trictive.

Si celle-ci est bien conforme à la règle euro-péenne comptable en vigueur, elle considère uniquement la valeur nominale de tous les enga-gements bruts en cours à la fin de l’année du sec-teur « administrations publiques ». Autrement dit, elle ne retient que les engagements financiers « explicites », c’est-à-dire l’ensemble des engage-ments financiers que l’État garantit explicitement de payer, de manière contractuelle, comme ses emprunts. Les engagements dits « implicites », comme les retraites futures des fonctionnaires, sont écartés. Or ce point est crucial !

À travers le prisme de la convention statistique de l’UE, la dette luxembourgeoise ne s’élevait en 2010 qu’à 7,673 milliards d’euros, soit 19,1 % du PIB. L’État fait ainsi figure de très bon élève de la zone euro. Mais la dette implicite, celle incluant les dépenses gouvernementales futures non cou-vertes par les taxes et les cotisations sociales, représente quasiment 11 fois le PIB (graphique 1), à tel point que l’institut de recherche allemand fait du Grand-Duché la prochaine Grèce… À l’Ins-pection générale de la sécurité sociale (IGSS), on met en doute la pertinence de ces calculs. « Ils

Alex SulkowskiMars Di Bartolomeo

Stiftung MarktwirtschaftCFLOCDECommission européenneInspection générale de la Sécurité sociale (IGSS)

Allemagne

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Le mur de la dette et des retraites

1. « Luxembourg, la prochaine Grèce »

3. Augmentation des coûts2. Le défi démographiqueAccroissement des dépenses annuelles spécifiques pour les retraites, la santé et les soins de longue durée entre 2010 et 2060 (en pourcentage du PIB).

Quotient de vieillesse, proportion des plus de 65 ans par rapport aux 15-64 ans.

ItalieDurabilité du déficit : 146 %

118 %28 %

GrèceDurabilité du déficit : 1016,9 %

LuxembourgDurabilité du déficit : 1115,6 %

Dette implicite

Retraites2010

Soins de longue durée

Dette explicite

Santé 2060

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109,4 %

AllemagneDurabilité du déficit : 192,6 %

86 %254 %

Euro 12Durabilité du déficit : 340 %

82,3 %

255,2 %

FranceDurabilité du déficit : 337,5 %

GrèceSomme : 23,1 %

Allemagne

Belgique

France

Grèce

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Euro 12

LuxembourgSomme : 17,7 %

BelgiqueSomme : 6,3 %

AllemagneSomme : 6,2 %

Euro 12Somme : 5,6 %

FranceSomme : 2,5 %

96,2 %

329,8 %

BelgiqueDurabilité du déficit : 426 %

144,9 %

872 %19,1 %

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Crédits en ligne

la cssf attentivePublié le 19.03.2012

En réponse à une question parlementaire du député CSV Jean-Paul Schaaf, le ministre des Finances, Luc Frieden, a apporté des éclaircissements sur les irrégularités constatées dans des offres de crédit à la consommation, disponibles en ligne. La question faisait suite à la publication des résultats d’une enquête paneuropéenne : au Luxembourg, l’enquête a révélé que 12 sites sur 20 n’étai ent pas conformes aux exigences de la directive européenne.« La CSSF vient de créer un comité traitant des questions relatives à la protection des consommateurs financiers, avec un fort accent sur l’éducation financière », a notamment commenté le ministre. Sur ces sites qui ne sont « pas entièrement conformes » la CSSF a demandé « de prendre position » par rapport aux man-quements relevés.

Médias

new media lux en faillitePublié le 19.03.2012

paperJam.lu rapportait vendredi que New Media Lux, le groupe de médias et de communication en difficulté, serait proba ble­ment en faillite cette semaine. C’est désormais officiel : le Tribunal de commerce a prononcé sa faillite ce lundi. New Media Lux, qui emploie environ 30 personnes, comprend un groupe de médias et l’agence de communication Advantage. Créé en 2007 sous la direction ambitieuse de Bob

Hochmuth (parti en juillet 2009), le groupe de médias présidé par Charles Ruppert (ex-directeur du groupe Saint-Paul) édite à la fois des magazines comme Made in Luxe (acquis à Farvest fin 2007) ou Business Review et des sites Internet (lesfrontaliers.lu, diegrenzgaenger.lu, news352, un portail en cinq langues). Ces différents supports s’adres­sent avant tout à un lectorat de frontaliers et de résidents non luxembourgeois du Grand-Duché. En juin 2011, le groupe avait cessé la publication du magazine 352Luxmag, hebdomadaire en langue anglaise, et l’avait remplacé par une édition digitale. Nouvel épisode d’un parcours plutôt chaotique également marqué, en 2008, par la fusion avortée avec New Media Group, un concurrent dirigé par Pol Wirtz. Ce dernier, alors éditeur de 352 et Business Review, devait faire faillite quelques mois plus tard.

Rodange & Schifflange

noirs horizonsPublié le 20.03.2012

On attendait des décisions chez ArcelorMittal. Ce mardi, le premier sidérurgiste mondial « a proposé au comité mixte » tenu à Esch-Belval de prolonger l’arrêt du four électrique et de la coulée continue de Schifflange, « pour une durée indéterminée ». Dans un vocabulaire qui prend des pincettes pour exprimer une détermination économique évidente, ArcelorMittal annonce aussi une « activité réduite de production » pour le train C de Rodange et le train à fil de Schifflange. L’objectif du plan de sauvetage se fixait à 626 emplois. C’est une réduction complémentaire de

282 postes qui s’applique désormais. « 220 salariés ont déjà été réaffectés vers d’autres sites luxembourgeois », précise Valérie Massin, responsable des ressources humaines.La fameuse CDR (cellule de reclassement) d’ArcelorMittal compte quelque 540 salariés dans ses rangs aujourd’hui. « L’objectif est d’avoir une CDR réduite à quelque 300 personnes fin 2012 », risque Michel Wurth, qui avoue que « toutes ces décisions sont difficiles à prendre »…

CDCL

elise, le nouveau siègeCommuniqué par CDCL, le 20.03.2012

Le personnel administratif de la société de construction CDCL a quitté son siège historique du quartier de la gare et vient de prendre possession de ses nou-veaux bureaux de travail situés à Leudelange, dans la zone « Am Bann ». Le bâtiment, bap-tisé « Elise », dispose du label Valideo de certification en matière de construction dura-ble. Cet immeuble à basse consommation d’énergie propose 6.500 m2 de bureaux répartis sur 4 niveaux, dont la moitié est occupée par CDCL.

Fret

cargolux restructure et Wildgen rempilePublié le 20.03.2012

Un conseil d’administration de Cargolux s’est réuni ce lundi pour valider les résultats finan-ciers. Il a en outre instauré un comité de restructuration et proposé la reconduction du président du conseil d’admi-nistration, Albert Wildgen qui, initialement, avait annoncé qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat. L’assemblée générale des actionnaires du 28 mars s’exprimera sur ces décisions. (lire l’article page 48)

Interview par Pierre Sorlut, publiée le 19.03.2012

Maître Sagnard, les propositions des deux candidats relatives à la taxation des Français de l’étranger sont-elles réalisables ? « Nicolas Sarkozy propose de contraindre les Français de l’étranger à verser la différence entre les impôts qu’ils payent effectivement dans leur pays d’accueil et les impôts qu’ils auraient payés en France, en se limitant aux ‘exilés fiscaux’ et aux revenus du capital. François Hollande souhaite, lui, taxer sur la fortune les Français installés en Suisse, en Belgique et au Luxembourg.Ces propositions sont non seulement inapplicables en pratique mais également en droit. Nicolas Sarkozy estime qu’il faut lier fiscalité et nationalité. C’est évi-demment discriminatoire : je suis exactement dans la même situation que mon voisin de palier, mais je devrais payer plus d’impôt uniquement en raison de ma nationalité ? De telles mesures portent atteinte à la libre circulation des personnes et des capitaux.

Concrètement, comment la France pourra-t-elle calculer et collecter l’impôt que devraient payer les Français de l’étranger ? « Il est extrêmement difficile de comparer les impôts payés à l’étranger des impôts français, puisque leurs modes de calcul et leurs bases d’imposition peuvent très sensiblement différer. Il est déjà difficile d’évaluer les biens et les revenus en France, ce sera impossible à appliquer à l’étranger. Quant aux traités bilatéraux que François Hollande sou-haite dénoncer, il s’agit de conventions beaucoup plus vastes que la simple fiscalité des personnes physiques. Les dénoncer aurait des conséquences désastreuses notamment au regard de la fiscalité des sociétés (rete-nue à la source, dividendes, établissement stable, etc.).

Comment faire la différence entre un exilé fiscal et un expatrié ? « Pour Nicolas Sarkozy, chacun voit avec bon sens la différence entre l’expatrié et l’exilé. C’est au contraire une question très délicate. Le critère ne peut pas être simplement l’exercice d’une activité profes-sionnelle. Il suffirait de se faire verser par une société étrangère une rémunération plutôt que des revenus du capital. Nicolas Sarkozy a pris pour exemple un joueur de tennis qui part en Suisse et ne dispute plus de match : et si ce joueur a fondé une nouvelle école de tennis ? Les exilés fiscaux participent évidemment à la vie économique de leur pays d’accueil. Les mères au foyer, les retraités et beaucoup de binationaux pour-raient aussi être concernés ! Et qu’en sera-t-il des Français qui ont bâti leur fortune à l’étranger ? »

Arnaud Sagnard

Arnaud Sagnard (Sagnard & Associés) : « Plus que la croissance du chiffre d’affaires, c’est celle de notre marge brute de 13 %, qui me réjouit. »

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Les intentions des deux favoris pour l’élection présidentielle française de taxer les Français de l’étranger font débat. Pour certains, elles sont même inapplicables, tant en pratique qu’en droit.

Trois questions à Arnaud Sagnard

exilés : « Taxation inapplicable »

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Änder SchanckRaymond Aendekerck

Oikopolis GroupeIBLAIFOAM

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Agriculture biologique

Le prix à payerPour les militants de l’agriculture biologique, la polémique sur les prix élevés des produits bio est un faux débat : le coût social du maintien de l’agriculture conventionnelle serait bien plus élevé encore.

« durable », à la fois simpliste et logique, consiste « à ne pas consommer ces tomates hors-saison ». Privilégier les conserves, fabriquer soi-même de la pulpe de tomates lorsque la saison de produc-tion bat son plein… « Même l’agriculture conven-tionnelle et régionale ne produit pas de tomates au printemps ! », explique-t-il.

achats durables

Mais le militant a d’autres arguments à faire valoir, pour justifier de la commercialisation de tels produits dans les rayons des supermarchés et épiceries biologiques : « Les consommateurs de produits biologiques veulent avoir accès à une gamme de produits la plus large possible, toute l’année. Or, cette production reste très limitée au

Frédérique Moser (texte), David Laurent / Wide (photos)

Produit bio, produit bobo ? Avec un surcoût de l’ordre de 20 à 60 %, dans un panier familial clas-sique, les produits issus de l’agriculture biologique ne sont pas mis à l’heure de la justice sociale. À l’apéritif, des tomates cerises bio à 18 euros par kilo peuvent en étrangler pus d’un ! Et si le consom-mateur averti, prêt à mettre la main à la poche pour acheter des légumes qui préservent la pla-nète, constate que ses fameuses tomates hors de prix proviennent du Maroc, un doute le taraude alors : cet achat « écologique » a-t-il encore un sens ? Est-il réellement « durable » ?

Pour Änder Schanck, administrateur délégué d’Oikopolis Groupe (fondateur notamment des magasins Naturata), il y a plusieurs façons de répondre à cette question. La première attitude

Luxembourg, il existe très peu de cultures maraî-chères, très peu d’infrastructures de transformation et c’est pourquoi 80 % des produits bio vendus dans le pays sont issus de l’importation. Mais les ali-ments bio, même s’ils sont importés de pays loin-tains, ont un impact écologique bien moindre que les mêmes aliments produits localement, avec des méthodes de culture traditionnelles. » Le transport n’est en effet que l’un des critères qui pèsent sur le poids écologique d’une denrée. « Il est même assez faible, face à l’impact généré à la fois par l’utilisation des engrais et des pesticides, et par le recours aux énergies fossiles. L’agriculture conven-tionnelle est nettement plus mécanisée que l’agricul-ture bio, explique Raymond Aendekerck, agronome à l’Institut pour l’agriculture biologique (IBLA). » Pour comparer pied à pied produits bio et pro-duits conventionnels, « on entre dans de savants

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« Une production régionale mais non biologique n’est pas durable.

Dans 50 ans, on ne pourra plus travailler ainsi »

Änder Schanck (Oikopolis Groupe), ici avec Raymond Aendekerk (Bio-Label et Demeter)

En chiffres

Bio : un poids plume2,9 % : pourcentage de la surface agricole utile (SAU) consacrée à la production biologique au Luxembourg, soit un peu moins de 4.000 ha en 2011.107 : nombre d’exploitations bio enregistrées à ce jour auprès de l’Administration des services techniques de l’agriculture (Asta), dont 59 exploitants agricoles, 15 apiculteurs (sans terres), 8 producteurs de fruits, 15 producteurs de légumes et 10 viticulteurs.61 : nombre de transformateurs bio en activité en 2011 (boulangeries, laiteries, restaurants, etc.)5 : nombre d’importateurs bio enregistrés auprès de l’Asta. F. M.

calculs », assurent les deux hommes. Calculs néanmoins réalisés par divers instituts agrono-miques luxembourgeois, suisses et européens, qui aboutissent à des résultats parfois surpre-nants : « On peut aller chercher du froment biologique jusqu’à 3.000 kilomètres du Lux embourg, son impact écologique sera toujours moindre que celui de fro-ment produit ici, avec des méthodes conventionnelles, expliquent-ils. Une production régionale mais non biologique n’est d’ailleurs pas durable. Dans 50 ans, on ne pourra plus travailler ainsi, avec des engrais chimiques de synthèse dont la fabrication exige d’énormes quantités d’énergie. »

Dépollution et frais sanitaires

Sur le deuxième volet de la question, le prix, on trouve divers aspects, encore, dans les réponses. Le surcoût est important et, pour l’heure, inévi-table. Selon des associations de consommateurs, qui ont mené des enquêtes dans toute l’Europe, le dépassement « bio », calculé sur un panier familial classique, varie de +20 à… +63 %. L’explication directe réside dans les rendements plus faibles des exploitations biologiques et dans les coûts plus élevés de main-d’œuvre. « Pour l’instant, nous vivons de la conscience des consommateurs », admet Änder Schanck, qui relève également que dans un pays multilingue, l’information et la vul-garisation du grand public nécessitent d’impor-tants efforts logistiques et budgétaires.

Un choix de vie à opérer… qui repose large-ment, dans nos pays occidentaux, sur un change-ment des habitudes alimentaires. L’empreinte écologique des produits laitiers et de la viande, surconsommée sous nos latitudes (30 kg par an et par habitant du Grand-Duché en 1920 et … trois fois plus aujourd’hui), est considérable. En sui-vant les recommandations d’une consommation durable, soit deux repas carnés par semaine, moins de produits transformés et davantage de fruits et légumes dans l’assiette, « le budget ali-mentaire d’une famille qui se nourrirait exclusive-ment de produits biologiques serait inférieur de 7 % au budget d’une famille se nourrissant de façon traditionnelle », assure M. Schanck. Pour l’heure, en attendant la révolution des consciences, le fac-teur prix continue de jouer largement en défaveur de la production biologique. Ses partisans la

voient cependant comme la seule piste d’avenir, pour sauvegarder la biodiversité mondiale. Ils en appellent à la responsabilité politique et à la transparence de l’information. « En matière de coûts, il faut mesurer l’ensemble des postes budgé-taires. Combien coûte à la collectivité le traitement des eaux usées issues de l’agriculture convention-nelle ? Les soins de santé des patients atteints de maladies liées à la pollution ? Etc. Si l’on pouvait répercuter sur les produits de l’agriculture conven-tionnelle l’ensemble des coûts sociaux, on obtien-drait alors des chiffres réels, et l’on pourrait établir de véritables comparaisons avec le coût des pro-duits bio. »

Les exploitants bio ont cependant du mal à faire entendre leur voix, eux qui ne représentent que 4 à 5 % de la population agricole européenne. Leur lobby principal, l’IFOAM, espère insuffler un peu plus de soutien au monde « bio », dans le cadre de la réforme générale de la PAC, en 2014. Et aug-menter dans le même temps l’enveloppe consacrée à la recherche dans ce secteur (seulement 1% du budget agraire de la recherche dans l’UE 27 est consacré aux modes de production biologiques). « Les responsables politiques soutiennent l’agricul-ture conventionnelle, qui dispose elle-même du sou-tien des industriels », explique Änder Schanck.

Pour le responsable d’Oikopolis, l’enjeu est là, immense : « Les agriculteurs conventionnels devien-nent chaque jour davantage les exécutants de l’in-dustrie. Ils ne peuvent même plus produire eux-mêmes leurs semences et doivent les acheter chaque année aux grands groupes industriels. C’est une aberration ! Le changement radical offert par l’agriculture biologique, c’est aussi cela : leur redon-ner la souveraineté perdue sur leurs terres et leurs productions. »

Les agriculteurs bio du Luxembourg, une petite centaine à laquelle se rallie chaque année une poignée de jeunes ou de « convertis », bénéficient de programmes ministériels de soutien, qu’ils saluent mais qui restent encore largement insuf-fisants. Ils continuent d’avancer, convaincus de leur démarche, et encouragés par des indicateurs qui sont tous… au vert. La demande intérieure est en constante augmentation (le groupe Oikopolis affiche un taux de croissance annuel de 10 %) et les Luxembourgeois figurent, avec une dépense annuelle de 103,30 euros par habitant, parmi les trois principaux consommateurs de produits bio-logiques en Europe.

Surface

nourricièreL’agriculture biologique « consomme » plus de surface agricole utile (SAU) que son pendant conventionnel. Les associations luxembourgeoises bio-Label et Demeter ont cherché à déterminer si le territoire luxembourgeois est à même de nourrir sa population avec des méthodes de production exclusivement biologiques. « Sous les prémisses d’une production biologique et d’une consommation modérée – moins de viande et de produits laitiers que le moyenne statistique –, une personne utilise 0,18 ha par an », ont-elles calculé. Au Luxembourg, la SAU disponible est d’environ 126.000 ha et sur la base de 512.000 habitants (au 1er janvier 2011), la surface totale utilisée pour une production alimentaire bio est de 92.160 ha. Pour les asso cia-tions, « il serait donc théoriquement possible de nourrir toute la population d’une façon durable. Il est donc indispen-sable de changer notre alimentation quotidienne, et ce, en faveur de notre santé et de l’environnement ». F. M.

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Frédérique Moser (interview), David Laurent / Wide (photo)

M. Gantenbein, comment s’explique le désé-quilibre entre la demande et l’offre de denrées biologiques au Luxembourg ? « Ce déséquilibre est comparable à celui d’autres pays. Le plan d’ac-tion ministériel pour développer l’agriculture bio-logique a eu de bons succès. Nous sommes à 3 % de la surface agricole utile (SAU) destinée à l’agricul-ture bio, sans doute y a-t-il encore du potentiel de développement, mais cela dépend des productions. Nous sommes dans une situation particulière, au Luxembourg, car nous avons plus de 50 % de prai-ries et pâturages, c’est-à-dire que le territoire est prédestiné à la production animale, de viande et de lait. Or, le marché bio demande surtout des fruits et des légumes, ce que l’on ne produit pas, ici.

Il existe cependant des mesures d’accompa-gnement, des subventions afin d’encourager les conversions… « Certes, mais les producteurs biologiques eux-mêmes disent que ces mesures ne sont pas réellement incitatives. Une étude récente de l’IBLA (Institut fir biologesch Land-wirtschaft an Agrarkultur Luxemburg, ndlr.) indique que les revenus sont presque identiques entre les exploitations bio et les exploitations conventionnelles, pour le lait et la viande. Si c’est

pour ne pas gagner plus qu’avant, on peut com-prendre que les agriculteurs traditionnels n’aient pas envie de changer.

Selon vous, ceux qui franchissent le pas le font donc pour des raisons idéologiques ? « Pour l’instant, le moteur principal est effective-ment celui-là. Le bio et le conventionnel, c’est une ‘guerre des religions’, il y a des irréductibles dans les deux camps, et l’on a beaucoup de mal à ras-sembler tout ce monde autour d’une même table. Quoi qu’il en soit, si l’on veut plus de production biologique, c’est un choix politique à faire. Il faut revoir les subventions et assurer que la produc-tion peut être commercialisée sur le territoire luxembourgeois pour amortir les frais de produc-tion. La Chambre d’Agriculture n’encouragera pas la conversion s’il n’y a pas l’assurance qu’il y ait un marché derrière.

Mais la demande est là… Le risque de ne pas écouler la production n’est donc pas très grand. « Il existe du potentiel pour le lait, le vin, les œufs, et dans une moindre mesure pour la viande, car les consommateurs traditionnels de produits bio ne mangent pas beaucoup de viande, je crois. Donc, on est limités. Pour les fruits et les légumes, notamment, je suis sceptique.

Face aux enjeux du développement durable, estimez-vous souhaitable d’intensifier la pro-duction biologique ? « Pour moi, elle est un mail-lon important de la diversification de l’agriculture luxembourgeoise. Mais il faut toujours assurer un équilibre entre les deux modes de production, car il ne faut pas oublier que le rendement au niveau des exploitations biologiques est réduit de moitié. Elles nécessitent donc plus de surfaces agricoles, or, la SAU est la ressource qui est le plus en dan-ger pour l’instant. Si on parle de durabilité, il faut aussi voir le problème sous cet angle-là. Actuelle-ment, la perte est de 1,3 ha par jour au Luxem-bourg, soit l’équivalent de huit exploitations agri coles (60 ha en moyenne) qui disparaissent chaque année ! Si l’on veut garantir l’entretien de nos paysages, qui sont un patrimoine naturel très important, il nous faut donc des agriculteurs.

Mais si ces agriculteurs sont bio et évitent juste-ment que la SAU se réduise comme peau de cha-grin, avec le soutien des acteurs politiques ? « Ce n’est pas du ressort des politiques de garantir le maintien des surfaces. Pour l’instant, il y a beaucoup de spéculations sur les terrains. Les grands projets d’infrastructures menacent ainsi directement les exploitations. Il ne faut pas oublier que près de 60 % des surfaces agricoles sont sous contrat de bail, avec des propriétaires privés, des communes…

L’avenir n’est donc pas à l’intensification de la production biologique au Luxembourg, selon vous ? « Je doute que l’on dépasse les 6.000 ha pré-vus par le plan d’action ministériel. Les deux modes de production ont leurs atouts et on sait que le consommateur saura faire le bon choix. Nous pen-sons également qu’un bon choix, c’est d’opter pour les produits locaux, conventionnels, plutôt que d’importer des produits bio d’autres pays. »

« L’agriculture biologique est un maillon important

de la diversification » Pol Gantenbein (Chambre d’Agriculture)

Pol Gantenbein (Chambre d’Agriculture)

Une guerre de religions »Pour le secrétaire général de la Chambre d’Agriculture, le « tout bio » ne peut garantir à lui seul l’avenir économique de l’agriculture nationale.

« Pol Gantenbein

Chambre d’AgricultureMinistère de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement ruralIBLALuxexpo

Retrouvez l’intégralitéde cet entretien sur www.paperjam.lu

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Taux d’emploi

en baisseCommuniqué par le Statec, le 20.03.2012

En 2011, 69,8 % des personnes âgées de 20 à 64 ans et rési dant au Grand-Duché ont eu un emploi. Ceci constitue un léger recul par rapport à l’année 2010, où ce taux a été de 70,6 %. La baisse du taux d’emploi commu-niqué par le Statec touche surtout les jeunes de 20 à 29 ans, où il passe de 61,9 % en 2010 à 59,0 % en 2011.

Journée boursière

maquil tourne la pagePublié le 20.03.2012

Bon nombre des personnalités de la Place ont assisté, dans le cadre de la 30e journée boursière, à un exposé de Klaus Regling, CEO du Fonds européen de Stabilité financière, mais surtout aux adieux de Michel Maquil, qui quitte la Bourse de Luxembourg après 38 ans de loyaux services. L’invité d’honneur de cette journée boursière s’est adressé à l’assemblée de manière résolu-ment pédagogique pour revenir sur le travail de stabilisa tion financière effectué suite à la crise des subprimes, en y apposant une certaine note d’optimisme : « Les mesures prises m’incitent à croire que nous voyons le bout du tunnel. Pas demain certes, mais nous allons dans la bonne direction. » (voir le reportage photo en page 77)

Van Lanschot

plan socialPublié le 20.03.2012

Après la brésilienne Banco Itaú, qui avait décidé fin 2011 de centraliser ses activités de gestion de fortune en Suisse, Van Lanschot Bankiers semble prendre le même chemin et quitter le Luxembourg. Selon l’OGBL, la première réunion du plan social a eu lieu ce mardi entre la direction et les syndicats OGBL/SBA, LCGB et Aleba. « Les licenciements surviendront progressivement jusqu’au 31 décembre 2012, date à laquelle la banque

cessera toutes ses activités au Luxembourg », explique le syndicat. La banque emploierait encore 24 personnes après avoir déjà réduit ses effectifs en 2010 et 2011.Aucun commentaire n’a pu être obtenu auprès de l’établissement, d’origine néerlandaise, établi route d’Arlon à Mamer.

Communes

syvicol cherche présidentPublié le 21.03.2012

À défaut de savoir qui sera le prochain président du Syndicat des villes et communes luxem-bourgeoises (Syvicol), on sait déjà qui ne le sera pas. Dan Kersch, l’actuel président, n’a en effet pas été élu dans le nouveau comité qui a été désigné ce mardi. Le bourg mes-tre socialiste de Mondercange, élu en tant que représentant des communes de Bettembourg, Mondercange, Roeser et Schifflange, a été devancé sur cette « circonscription » par Laurent Zeimet, bourgmestre de la commune de Bettembourg et tout nouveau secrétaire général du parti chrétien social.« Il s’agissait de m’évincer de ce poste », a expliqué au Wort Dan Kersch, qui occupe la fonction de président depuis septembre 2009. « J’ai un certain franc-parler qui pose problème. Et j’ai dit des choses qui n’ont pas plu à tout le monde », a-t-il précisé. Laurent Zeimet a d’ores et déjà indiqué qu’il ne briguerait pas la présidence du Syvicol. L’élection du futur président ne se fera pas avant l’issue du vote du dernier groupe de communes (Esch-sur-Alzette /Sanem) reporté à fin avril faute d’un quorum suffisant.

Leasing

leaseplan se met à l’électriqueCommuniqué par LeasePlan, le 21.03.2012

En introduisant une Nissan Leaf dans sa flotte, LeasePlan devient la première société de leasing au Luxembourg à disposer de ce véhicule 100 % électrique. La société avait déjà installé la première borne de recharge pour véhi cules électriques au Luxem bourg en février 2010. Depuis lors, la société a livré quelques véhicules électriques à certains clients. Elle dispose donc désormais de son propre véhi-cule électrique cette année.

Paiement en ligne

yapital à l’assaut de paypalPublié le 21.03.2012

Yapital… C’est le nom d’un nou-veau service de paiement vir tuel, un porte-monnaie élec tronique. Le concept va être lancé en Allemagne, au départ du groupe Otto, géant mondial de la vente par correspondance et des servi-ces financiers. Et c’est à Luxem­bourg qu’il prend racine pour cette activité. La société Yapital Finan-cial AG vient d’être constituée, en date du 1er mars. Yapital permettra une série d’opérations financières en ligne et via les télécom munica-tions mobiles (les smartphones en particulier), sans avoir besoin de code PIN, d’aucune signature, d’aucune unité de logement de la carte chez le commerçant et, bien sûr, sans monnaie sonnante et trébuchante. Yapital, qui se pose en concurrent direct de systèmes comme PayPal, doit être opéra-tion nel l’an prochain et s’appuyer sur un partenariat technico-commercial en cours de montage.

Savoirs partagésFonds européen d’investissementArendt & MedernachErnst & YoungPwCDeloitteKPMGEFALuxembourg Microfinance and Development FundElvinger, Hoss et PrussenpaperJam

Uli GrabenwarterAnne ContrerasMac Flammang

Par Nicolas Raulot, publié le 20.03.2012

La table ronde « La finance responsable, vous vous y retrouvez, vous ? », organisée ce lundi soir à l’Exit 07 par l’association Savoirs Partagés Luxembourg, en collaboration avec paperJam, a permis de faire un état des lieux de la finance responsable et de ses évolu-tions. L’événement a surtout permis de révéler l’exis-tence d’une initiative de place : celle d’une nouvelle société destinée à promouvoir l’impact investing au Luxembourg. « Nous travaillons à la création d’une structure de société opérationnelle. Cette entreprise sociale, appelée ‘société d’impact’, pourra rassembler des investisseurs qui donnent la priorité à l’impact social de leurs placements et ceux qui privilégient l’aspect financier et de rendement, a expliqué Uli Grabenwarter (Fonds Européen d’Investissement). Cette ‘société d’impact’ est de nature à procurer un avantage durable au Luxembourg en matière de développement de la finance responsable. » Jusqu’à présent en effet, les Asbl sociales qui se financent par la philanthropie se heurtent à des obstacles juridiques lorsqu’elles veulent changer d’échelle. Elles doivent notamment adopter un nouveau statut pour franchir un palier et recourir à des investisseurs de type financiers. En optant directement pour ce nouveau statut opéra-tionnel, elles seraient en mesure d’augmenter leur capital et de verser des dividendes quand bon leur semble, tout comme des entreprises traditionnelles. Domiciliée au Luxembourg, cette société pourrait exercer ses activités opérationnelles partout.

Proposition de loi en cours

Un groupe de travail a été constitué à l’initiative de la Banque de Luxembourg, du Fonds européen d’inves-tissement, de Arendt & Medernach et de Ernst & Young. Les quatre pionniers ont été rejoints depuis par PwC, Deloitte, KPMG, EFA, LMFD (Luxembourg Microfinance and Development Fund) et la firme d’avocats Elvinger, Hoss et Prussen. Une proposition de loi est en cours de rédaction et les premiers contacts ont été établis avec les pouvoirs publics. Le texte devrait être prêt dans les semaines qui viennent. Aucun calendrier plus précis n’a encore été dévoilé, mais l’idée est tout de même d’avancer vite. « Ce nouveau type de sociétés répondrait parfaitement au projet de règlement de la Commission européenne sur les fonds d’investissement qui investissent dans des entreprises sociales », a expli-qué Anne Contreras (Arendt & Medernach) qui participe également au groupe de travail. « Parmi tous mes clients, pas un seul ne fait de la philanthropie pour des raisons d’incitation fiscale », a également rappelé Marc Flammang (CBP).

Uli Grabenwarter (FEI) : « Procurer un avantage durable au Luxembourg en matière de développement de la finance responsable. »

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Une « société d’impact » en vueUne nouvelle forme d’entreprise sociale est en train de voir le jour au Grand-Duché. À la clé : un incitant fiscal.

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Michel Maquil quitte la Bourse de Luxembourg après 38 années de loyaux services.

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Claude Strasser (SEO) a été nommé comme nouveau président du comité de direction de l’Entreprise des P&T.

Entreprise des P&T

claude strasser, l’invité surprisePublié le 21.03.2012

Depuis le départ annoncé – et effectif depuis le 1er mars – de Marcel Gross, qui occupait la fonction de directeur général de l’Entreprise des P&T depuis janvier 2002, les pronostics allaient bon train pour la désigna-tion de son successeur. Mais pas grand monde, sans doute, n’aurait misé sur Claude Strasser pour prendre cette fonction hautement complexe. Alors que le grandissime favori semblait être Joseph Glod, le directeur adjoint, c’est pourtant bel et bien le désormais ex-secrétaire général de la Société Électrique de l’Our qui a été choisi au terme du processus de recrutement initié il y a quelques mois.(lire aussi l’interview page 18)

BIL

un nouveau départ jeudiPublié le 21.03.2012

À l’occasion de l’assemblée géné rale extraordinaire de la Banque internationale à Luxem-bourg ce jeudi, les actionnaires doivent entériner la nouvelle déno mination de la banque. François Pauly, président du comité de direction, doit aussi dévoiler le projet d’entreprise en attendant de passer sous pavillon qatari. Protinvest conteste toujours le prix de la transaction de 730 mil-lions d’euros. Aucune fusion avec KBL n’est prévue « pour le moment ». Le nouveau logo, lui, a été élaboré par l’agen ce Dechmann.

Consolidation de patrimoine

Galeo au luxembourg Communiqué par Galeo, le 22.03.2012

Après une année 2011 placée sous le signe du renouveau, Galeo s’agrandit en ouvrant une filiale au Luxembourg, dédiée à la promo tion des solutions de conso lidation de patrimoine de la société genevoise dans le Benelux et en France. La direction de Galeo Luxembourg a été confiée à Thierry Moreau et

François Jacquemart, deux experts en solutions informa-tiques à destination des marchés financiers. Ils auront en charge la vente et le suivi des solutions phares de Galeo que sont Portfo-lioNet et vwd portfolio manager.

Marlière & Gerstlauer Executive Search

expansion into europe Communiqué par Marlière & Gerstlauer Executive Search le 22.03.2012

Luxembourg’s executive search company Marlière & Gerstlauer Executive Search, created in January 2011, have teamed up with Germany’s executive search network Mposition, who are based in Hamburg and have partner offices in Cologne, Stuttgart and Ahlen.

Emploi

15.000 chômeurs, 3.000 postes vacantsPublié le 22.03.2012

Le taux de chômage, commu-niqué par l’Adem, s’établit, en février comme en janvier dernier déjà, à 5,9 %. À données corrigées, ce taux était de 5,5 % en février 2011. Les demandeurs d’emploi résidents, disponibles et non affectés à une mesure pour l’emploi, sont 15.427 (au 29 février). C’est 1,1 % de plus qu’en janvier. Mais c’est 10,1 % de plus qu’il y a un an, 1.411 per sonnes étant venues grossir les rangs. En février, le flux de postes déclarés est quasiment identique à celui de l’an passé à la même époque, à 2.198. Et le nombre de postes vacants toujours non pourvus en fin de mois s’élève à 3.031.

Récompense

l’université à l’honneurCommuniqué par l’Université du Luxembourg, le 22.03.2012

Le professeur Björn Ottersten, directeur de l’Inter-disciplinary Centre for Security, Reliability and Trust (SnT) de l’Université du Luxem bourg, s’est vu attribué le prix Technical Achievement Award par la section « traitement du signal » de l’IEEE, à Tokyo. Le prix de renommée internationale récompense des réalisations d’excel lence dans le domaine des technologies de l’information et de la communication. M. Ottersten a été choisi pour cette récom pense en particulier pour ses travaux dans le traitement du signal de réseau et la commu nication sans fil.

Commission européenne

un classement et deux avisCommuniqué par la Commission

européenne, le 22.03.2012

La Commission européenne a décidé de classer les procédures d’infraction contre la Belgique et le Luxembourg, concernant la con dition de nationalité pour l’accès à la profession de notaire. Ces États membres qui avaient été con dam nés par la Cour de justice dans ses arrêts du 24 mai 2011 ont mis fin à cette discrimi nation en modifiant leur législa tion. Dans le même temps, Bruxelles a adressé un avis motivé, deman dant au Lux embourg d’adopter une législa-tion nationale sur les permis de conduire et un autre concernant la non-commu nicat ion des mesures de transposition de la directive con cernant le respect des obliga-tions en matière de pavillon maritime.

StatecInspection générale des Finances

Trésor public

Luc Frieden

Par Alain Ducat, publié le 22.03.2012

Le comité de prévisions des finances publiques, s’appuyant notamment sur les travaux du Statec, de l’Inspection générale des Finances ou du Trésor public, a tracé ses constats et dessiné des scénarios pour les finances de l’État. Le ministre des Finances, Luc Frieden, n’en tire pas de conclusions très opti-mistes. Pour lui, sans une rigueur renforcée et un chan-gement de cap dans la politique de dépenses, le pays ne passera pas la barre de l’équilibre espéré en 2014. « Chacun devra faire un effort », résume Luc Frieden, qui plaide notamment pour un coup de frein sur les investissements, sur les aides sociales et sur le fonctionnement de l’État.Le Trésor public estime que l’augmentation des recettes ne reviendra pas avant 2013 et ne pourra pas compen-ser le déficit accumulé par l’administration centrale. Un des éléments à suivre dans les différents scénarios, c’est l’évolution des recettes de TVA. Les changements induits par la politique européenne, à l’horizon 2015, laisseront des traces. D’ici à 2014, les recettes induites par le e­commerce pourraient flirter avec le milliard d’euros. Au-delà, lorsque la taxation se fera essentiel-lement au niveau du pays destinataire des services achetés, la baisse des recettes pourrait être de l’ordre de 600 millions d’euros.

Changer les habitudes

En revanche – et c’est une certitude dans ce cas –, les dépenses n’ont cessé d’augmenter, surtout depuis la crise. L’État, face à un solde d’administration défici-taire, va devoir emprunter encore sur les marchés. Un milliard par an, a priori, jusqu’en 2015. La charge de la dette va peser d’autant plus. Et l’État pourrait ainsi se retrouver avec une dette publique de quelque 12,4 milliards dès 2014. Soit près de 24 % du PIB. Soit deux fois plus qu’aujourd’hui… « Il faut une nouvelle culture des dépenses », analyse en substance le ministre Frieden, qui entend agir ferme-ment pour remonter la pente vers un équilibre hypo-thétique : le scénario le plus optimiste pour 2014, avec une élasticité des recettes optimale autour d’un budget entre 20 et 21 milliards, voit une dette publique de 10,4 milliards, juste sous la barre des 20 % du PIB, et encore un déficit budgétaire de quelque 200 mil-lions… L’État va devoir dépenser moins, dépenser mieux. Luc Frieden entend proposer des mesures au gouvernement. « Socialement équitables », ajoute-t-il, précisant qu’il faudra un vrai débat stratégique sur la compétitivité de l’économie et l’assainissement des finances publiques.

Pour Luc Frieden (ministre des Finances), l’État va devoir emprunter.

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Les prévisions pour les finances publiques du Luxembourg entrevoient une lente amélioration. Mais les scénarios politiques devront s’adapter. Le ministre des Finances Luc Frieden évoque une « nouvelle culture des dépenses », un néces-saire changement de cap pour espérer retrouver l’équilibre budgétaire.

Finances publiques

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Zia HossenÉric Collard

LifemarkCommission de surveillance du secteur financier KeydataFinancial Services Authority Financial Services Compensation SchemeKPMGBourse de Luxembourg

Place financière

Lifemark au bord du gouffreLa licence de la société de titrisation luxembourgeoise détenant un portefeuille d’un milliard d’euros d’actifs a été retirée par le régulateur luxembourgeois. La voie vers la liquidation est ouverte. Des dizaines de milliers d’investisseurs sont concernés.

85.000 in ves tisseurs, lorsqu’elle a été placée sous tutelle en juin 2009, par la Financial Ser-vices Authority (FSA) pour cause d’insolvabilité.

Ces dizaines de milliers d’investisseurs sont dorénavant représentés, et compensés, à con-currence de 48.000 livres, par le programme de compensation des services financiers (FSCS pour Financial Services Compensation Scheme). Dans le viseur de cet organisme public, la société luxembourgeoise Lifemark, dont il repré-senterait environ 75 % des obligataires, qui n’ar-rivait plus à verser les dividendes dus.

Le 18 novembre 2009, KPMG, et plus précisé-ment Éric Collard, était nommé comme adminis-trateur provisoire de Lifemark. L’intéressé devait trouver une solution durable au problème de liquidité de la société dont l’émission d’obliga-tions à la Bourse de Luxembourg n’avait été interrompue par la CSSF que le 1er février 2010.

Le régulateur luxembourgeois examinait en même temps une proposition de restructuration de la dette de l’organisme de titrisation. Mais depuis le 3 janvier 2012, le Tribunal de Commerce juge que l’administrateur provisoire, dorénavant Zia Hossen, toujours pour le compte de KPMG, « n’est pas en mesure » de satisfaire au mandat octroyé par la Cour le 27 octobre 2009, à savoir un plan de restructuration durable et complet.

La liquidation du portefeuille d’assurances-vie, sous la supervision d’un liquidateur désigné par la Cour, semble, depuis le début de l’année, être l’alternative la plus réaliste ». Zia Hossen, recon-duit dans son mandat d’administrateur provisoire, doit donc préparer la liquidation judiciaire de Life-mark, dont le préalable formel devait être le retrait de sa licence de société de titrisation. Celui-ci a été notifié le 10 février par la CSSF.

Pierre Sorlut

Depuis 2009, la société de titrisation luxem-bourgeoise Lifemark rencontre de graves pro-blèmes de liquidité. Si le retrait de son agrément au début du mois d’avril rend sa dissolution pos-sible, de nombreuses questions relatives à la pro-tection des investisseurs et aux mécanismes de titrisation restent en suspens. Les multiples contreparties, au Royaume-Uni et aux États-Unis, demandent des comptes et placent le Luxem-bourg dans l’œil du cyclone.

Car une deuxième version de la crise dite des subprimes est en train de se jouer au Grand-Duché. Elle concerne cette fois un véhicule de titrisation d’assurance-vie pour personnes âgées (et fortunées). Ledit securitisation vehicle luxem-bourgeois, Lifemark, avait pour objectif de mutua-liser les flux financiers – irréguliers – générés par des polices d’assurance-vie collectées aux États-Unis pour les transformer en versements réguliers à des créanciers tiers ayant acheté des obligations du fonds.

pavillon luxembourgeois

En théorie, le risque de longévité des preneurs d’assurance devait être contrebalancé, en vertu de la loi des « grands nombres », par une grande quantité de souscripteurs. Ainsi, leur effectif croissant, les caractéristiques statistiques allaient se rapprocher de celles de l’ensemble de la popu-lation, et donc, les événements extraordinaires (comme le prolongement de la durée de vie d’un souscripteur qui retarderait le flux entrant dans la comptabilité de Lifemark) affecteraient moins

la solvabilité et la liquidité du fonds. Le risque était même censé être diversifié par la large variété de porteurs d’assurance, tous notés AA ou mieux.

La société Lifemark se targuait d’ailleurs d’opé-rer sous pavillon luxembourgeois. Le cadre juri-dique offre, sur le papier, une meilleure protection de l’investisseur : « Les flux financiers de la société et de l’investisseur sont complètement dissociés et les actifs sont détenus dans une banque déposi-taire » lit-on sur lifermark.lu.

En outre, les investisseurs étaient prévenus. Selon le Memorial des sociétés et en vertu de la clause de non-pétition, « aucun détenteur de titres de dette émis par la société, ni aucun autre créan-cier ne peut saisir un bien de la société, ni instituer contre ou consentir à une procédure de faillite, d’insolvabilité, de gestion contrôlée, de suspension des paiements, de concordat préventif de faillite, de sursis ou toute autre procédure similaire, à moins que la loi (de 1915 sur les sociétés commerciales et de 2004 relative à la titrisation, ndlr.) n’en sti-pule autrement. »

Tout était donc en ordre. Depuis 2006, l’orga-nisme de titrisation était agréé et régulé par la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF). Ses obligations étaient même cotées à la Bourse de Luxembourg. Avec un portefeuille d’ac-tifs de 1,3 milliard de dollars (1 milliard d’euros), Lifemark était le plus gros investisseur indépen-dant dans le rachat d’assurances-vie américaines.

Ses ramifications étaient, par nature, interna-tionales et ses obligations étaient principalement distribuées au Royaume-Uni par l’intermédiaire de Keydata, une société spécialisée dans la vente de produits structurés. Elle gérait 2,8 milliards de livres (3,15 milliards d’euros) d’actifs pour

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Le régulateur luxembourgeois a l’organisme de titrisation Lifemark dans son viseur depuis 2009. Sa liquidation lui a été notifiée en février 2012.

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Aucun appel de cette décision n’ayant été interjeté dans le délai imparti, jusqu’au 10 mars, la voie de la liquidation est par conséquent dégagée. Le tribunal d’arrondissement pourra sous peu se prononcer sur la dissolution de Lifemark.

réaction de la cSSf

Si la CSSF et la FSA, ainsi que les tribunaux luxembourgeois et anglais, travaillent main dans la main à la résolution de ce problème ponctuel, la question de fond demeure. Elle est relative au danger inhérent aux actifs titrisés : le régulateur peut difficilement être bien informé de la qualité

du portefeuille. Et la CSSF rappelle que ce n’est pas de son ressort d’en juger. « Il appartient à l’organisme de titrisation de mettre en place une gestion adéquate, notamment des risques actua-riels et de liquidité. » Ce qui n’a pas été respecté en l’espèce. Et le réviseur d’entreprises a l’obligation légale de signaler les irrégularités et inexacti-tudes qu’il relève.

Comme lors de la crise des subprimes, les socié-tés responsables de la collecte des flux financiers peuvent surestimer leur fiabilité ou celle des souscripteurs pour faciliter leur titrisation, c’est-à-dire leur transformation en titres de dette (ou obligations) permettant, en théorie, le versement d’un dividende à intervalles réguliers et le rem-boursement du capital à échéance.

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Jérôme Grandidier (Telecom Luxembourg)

Concurrence

Telecom luxembourg attaque les p&TPublié le 22.03.2012

Cela faisait un moment que la menace couvait. Elle a finalement été mise à exécution : l’opérateur privé Telecom Luxembourg a déci dé de saisir le tout nouveau Conseil de la concurrence dans le but de déposer une plainte pour abus de position dominante de l’Entreprise des P&T. L’impor-tan ce de l’enjeu est tel que Jérôme Grandidier, le CEO de Telecom Luxembourg, n’exclut pas, par ailleurs, la possibilité de monter jusqu’à Bruxelles pour plai der sa cause devant Nelly Kroes, l’une des vice-présidentes de la Commission européenne, en charge de la société numérique.

Négociations

augmentation pour les fonctionnairesPublié le 23.03.2012

En même temps que le ministre des Finances Luc Frieden demande à tout le monde de faire des efforts (lire en page 38), les fonctionnaires ont obtenu des ministres Octavie Modert et François Biltgen de substantielles concessions salariales : une hausse du point d’indice de 2,2 % et le verse-ment d’une prime unique, équivalant à 0,9 % du salaire annuel. Le coût global de cette réforme serait donc de quelque 65 millions…

Croissance

À qui les bons chiffres ?Publié le 23.03.2012

Dans sa dernière Econews, la Chambre des salariés s’inter-roge sur les différences dans les prévisions de croissances publiées par les uns et les autres. Là où le gouvernement table, pour 2012, sur une diminution du PIB en volume de 0,9 % (mais une croissance en valeur, donc à prix courants, de 0,3 %), la Commission européenne, dans son Interim forecast du 23 février dernier, annonce une croissance réelle du PIB de 0,7 % pour 2012. La Banque centrale (BCL), elle, table sur une progression de 1,1 %. La CSL ne tire pas, dans son communiqué, de conclusion directe de cette observation. Mais souligner les écarts suffit sans doute à montrer sa perplexité quant à la pertinence des analyses et de la prise de décision, dès le moment où les bases ne sont pas les mêmes pour tous.

Clifford Chance

meilleur cabinet pour iflrCommuniqué par Clifford Chance,

le 23.03.2012

L’International Financial Law Review (IFLR), qui décerne annuellement des récompenses aux meilleurs cabinets d’avocats en Europe et à travers le monde, a récompensé la firme Clifford Chance Luxembourg en tant que Best Law Firm 2012 pour le Luxembourg. L’étude, présente depuis plus de 10 ans au Grand-

Duché, compte plus d’une centaine de collaborateurs.

Convention collective

Bâtiment : les syndicats mobilisentPublié le 23.03.2012

Ce jeudi, les syndicats et le patronat ne sont pas parvenus à s’entendre sur les termes du renouvellement de la conven-tion collective du secteur du bâtiment, en souffrance depuis 2009. La proposition des entre-preneurs d’étendre la durée de travail hebdomadaire de 48 heures à 52 ne passe pas du tout chez les syndicats. Selon Jean-Paul Fischer, secrétaire syndical pour le secteur de la construction au LCGB, ce projet d’extension du temps de travail au-delà des 48 heures est tout simplement illégal. Les syndicats envisagent de manifester en mai et n’écartent pas l’éventualité d’une grève si le patronat continue sur la voie de l’augmentation du temps de travail.

Enseignement

5.000 voix contre la réformePublié le 23.03.2012

« Solidaires pour la formation » : c’était le mot d’ordre de la manifestation à laquelle appelaient les syndicats d’enseignants, jeudi en fin de journée. Le succès de la mobilisation s’est matérialisé dans les rues de la capitale : 5.000 personnes qui défilent à Luxembourg pour protester, c’est une rareté... Le projet de réforme du lycée a pourtant été placé, quelques jours avant la manifestation en question, sous une forme de moratoire par la ministre Mady Delvaux-Stehres. Cette dernière avait rappelé sa disposition à prolonger la consultation, initiée depuis 2009, sur les différents éléments du dossier avec l’ensemble des acteurs, enseignants, élèves, parents, chambres professionnelles, etc. Les avis sont attendus pour début avril.

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Interview par Pierre Sorlut, publiée le 23.03.2012

Monsieur Henckes, pouvez-vous expliquer votre nouveau service, Legicenter ? « Il s’agit d’un centre d’affaires dédié aux professions juridiques et fiscales luxembourgeoises. Nous apportons notre griffe en tant qu’éditeur juridique, en privilégiant l’aspect juridique et fiscal. Nous mettons ainsi à disposition une vraie bibliothèque juridique composée de quelque 400 ouvrages et les principales bases de données juridiques (luxembourgeoises, belges ou françaises). C’est un investissement très important qui se chiffre en plusieurs dizaines de milliers d’euros. Pour l’avocat qui vient de se lancer, c’est absolument impossible à financer. En outre, nous mettons à disposition du personnel dans le domaine juridique. Nous sommes aujourd’hui 35, avec six ex-avocats et juristes qui connaissent bien le métier et qui sont capables d’assis-ter les avocats dans leurs tâches quotidiennes. Nous mettrons aussi à disposition plusieurs dactylographes, deux documentalistes juridiques… moyennant rémuné-ration bien entendu.Enfin, nous proposons, en association avec Telindus, une solution informatique hautement sécurisée, prévue pour protéger le secret professionnel des avocats.

Très concrètement, comment ça se passe ? « En louant son bureau (à partir de 605 euros par mois, ndlr.), l’avocat peut aussi s’abonner à l’accès à notre biblio-thèque, selon ses besoins. D’ailleurs, il ne paie pas cet accès les mois durant lesquels il ne travaille pas. Notre bibliothèque est aussi ouverte aux avocats externes, ceux qui ne sont pas forcément résidents chez nous.À partir du 1er mai, nous mettrons à disposition à Bertrange, dans la zone industrielle de Bourmicht, neuf bureaux de 11 m² à 32 m². Ils sont déjà équipés et meublés. Au milieu de ces bureaux se tiendra la biblio-thèque avec des espaces de lecture, le poumon de notre centre d’affaires. Nous visons essentiellement les petits cabinets. Nous nous voyons d’ailleurs un peu comme un incubateur. Nos services conviendront par-faitement aux avocats qui travaillent dans des cabinets et qui souhaitent se lancer, sans perdre le confort des grosses structures en termes de service.

Il s’agit d’un développement majeur pour la société Legitech… « Pour nous, c’est un investissement impor-tant. Cela fait partie de notre stratégie de diversification. Le marché luxembourgeois étant très réduit pour l’édi-tion juridique, cela ne pouvait pas être notre seule source de revenus et dès la création de la société en 2006, nous avions prévu cet axe. Il y en aura d’autres. »

Nicolas Henckes (Legitech) : « Cela fait partie de notre stratégie de diversification. »

La maison d’édition juridique développe un nouvel axe stratégique en ouvrant Legicenter, un centre d’affaires pour les avocats, juristes et fiscalistes « fraîchement émancipés ». Explications de son directeur.

Trois questions à Nicolas Henckes (Legitech)

« Un incubateur »

Nicolas Henckes

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Recherche

La fusion des cerveauxLes CRP Henri Tudor et Gabriel Lippmann, unis vers l’Uni, font un pas en avant. Leur regroupement se veut prélude à un grand pôle de recherche et d’innovation, lié au destin du pays.

Fernand Reinig. Cela se discute régulièrement au sein du 4CU, l’organe de concertation entre les centres et l’Uni.

Si le choix d’un nom, à la fois commun et propre, relève encore de la pure anecdote, la fusion « physique », à Belval, est bien évoquée, sans doute pour 2016. L’agenda du ministre Biltgen a d’abord prévu un texte soumis à la Chambre pour cet été, en vue d’un vote un an plus tard. De quoi être opérationnel pour le 1er janvier 2014.

Faut-il redouter les doublons ? Selon MM. Lemmer et Reinig, la fusion donnera au contraire une meil-leure masse critique – 600 personnes, 350 de Tudor et 250 de Lippmann –, qui pourra enclencher un cercle vertueux. « Nous mettons en place des syner-gies pour nous focaliser sur des priorités straté-giques, en phase avec la politique de diversification économique et de développement de la société de la connaissance. Les équipes ne pourront que gagner en importance, surtout si la dynamique permet d’ouvrir de nouveaux champs, notamment via le monde de l’entreprise et des institutions étrangères. Chacun pourra valoriser ses compétences, dans des missions à nouveau clairement balisées. » La veille technologique et la valorisation de transferts de technologie par des business models, y côtoient l’interface renforcée recherche-université-entre-prise, et l’intérêt général pour des concepts por-teurs, comme les brevets ou la propriété intellectuelle.

Une nouvelle mission devrait aussi être coulée dans la prochaine loi : l’aide à la décision poli-tique. « Nous avons les ressources sur place, pré-cise Fernand Reinig. Le conseil scientifique et la prospective sont indispensables dans quantité de domaines, ne pensons qu’à la politique énergétique ou à l’agriculture. »

Bref, c’est une ère nouvelle. Selon les cer-veaux de la fusion, c’est même « un véritable saut quantique ».

Alain Ducat (texte), Luc Mullenberger (photo)

Ont-ils surpris ? Pas ceux qui suivaient les réu-nions depuis des mois. Peut-être davantage dans leur cousinage institutionnel, voire au sein de leur personnel… En tout cas, les CRP (centres de recherche publics) Gabriel Lippmann et Henri Tudor ont fait une sorte de coming out, pour annon-cer leur regroupement – décidé par chacun des conseils d’administration, le 10 avril dernier –, pré-lude à une fusion des quatre centres publics.

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, François Biltgen, est occupé à dessi-ner les contours d’un nouveau paysage acadé-mique et de la recherche. « La première époque a marqué ces 25 dernières années », résume Marc Lemmer, directeur général du CRP Tudor. Les lois régissant les centres publics remontent en effet à 1987. « L’idée actuelle est une refonte de la base légale, en allant plus loin que le toilettage du texte. Il est important pour tout le monde de redonner une cohérence à l’ensemble, de donner une lisibilité nouvelle à notre recherche, pour tous les acteurs du pays mais aussi à l’international », souligne Fernand Reinig, qui dirige lui le CRP Lippmann. Ainsi, la nouvelle loi sur l’Université est dans un proces-sus avancé. Celle sur le FNR (Fonds National de la

Recherche) aussi. Le nouveau texte sur les CRP (qui incluent Lippmann, Tudor, mais aussi le CRP-Santé et le CEPS / Instead) est en cours. Et « les quatre institutions ont collaboré à sa rédac-tion », insiste-t-on, au ministère comme dans les centres concernés.

Clairement, Tudor et Lippmann ont pris les devants. « Nous avons fait un pas en avant. Les deux autres institutions sont invitées à rejoindre le mouvement à terme », disent les directeurs géné-raux. La fusion des deux premiers CRP se des-sine, selon la logique du RTO (Research & Tech nology Organisation), une terminologie européenne pour un concept d’activités de recherche et innovation com-plémentaires aux universités, comme cela se pra-tique déjà en Allemagne, en Suisse ou en Belgique…

Stratégies synchronisées

La nouvelle entité de recherche adopte la vision 2020, par paliers. Le contrat de performance liant les centres à l’État court jusqu’en 2013. Le regrou-pement pourrait donc être effectif dès 2014, lorsque l’Université du Luxembourg attaquera aussi son plan pluriannuel. « Nous pourrons alors être synchronisés et avancer de concert », souligne

Pour Fernand Reinig (CRP Gabriel Lippmann) et Marc Lemmer (CRP Henri Tudor), il se prépare « un véritable saut quantique pour la recherche luxembourgeoise ».

François BiltgenMarc LemmerFernand Reinig

CRP Henri TudorCRP Gabriel LippmannCRP SantéCeps/InsteadMinistère de l’Enseignement supérieur et de la RechercheUniversité de Luxembourg

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François BiltgenRomain WolffMarc SpautzJean AsselbornFrançois BauschPaul-Henri MeyersLucien LuxFernand Kartheiser

FNCTTFELCGFPUELAPESSOGBLADRDéi LénkCour des Comptes

Fonction publique

accord en disharmonieLe gouvernement et la CGFP avaient trouvé un premier accord partiel pour des réformes statutaires et salariales. La conciliation avait permis de finaliser une nouvelle version. Définitive ? Les partis politiques contestent la hausse des dépenses pour les fonctionnaires.

l’enseignement. Bénéficiant d’une loi taillée à sa mesure, la CGFP tient un vrai monopole en matière de délégués syndicaux, en dépit de la progression d’autres forces telles que l’APESS (Association des professeurs de l’enseignement secondaire et supé-rieur) lors des dernières élections sociales. La réforme de l’enseignement secondaire, vivement chahutée du côté des enseignants, est une occa-sion rêvée pour ces autres organisations – OGBL en tête – de se mettre en évidence. En poussant les enseignants à manifester dans la rue, comme ce

et les branches assimilées. Déplorant que les représentants de ces secteurs aient été exclus de la négociation, il argue, sans autre précision, que la période de stage et l’appréciation des compé-tences y seront « inapplicables ».

Un autre acteur qui dénonce vertement cet accord, c’est l’Union des entreprises luxembour-geoises (UEL). Le patronat n’avait déjà guère goûté l’annonce de la suppression de l’impôt de crise pour 2012, rendue publique en même temps que l’accord initial en juillet 2011. La confirma-tion du versement d’une prime unique de 0,9 % en juillet 2012 et d’une hausse de l’indice de base des rémunérations de 2,2 %, début 2013 dans la fonction publique, reste en travers de la gorge de l’UEL. Elle évalue l’impact à 70 millions d’euros et ce « à un moment où les ressortissants du secteur privé de notre économie se voient confrontés à des politiques de rigueur imposées par un environnement économique difficile ». Là encore, la CGFP se défend en parlant de « tentatives de mettre en péril la cohé-sion sociale du pays et de semer la discorde entre les employés de la fonction publique et du secteur privé ».

La confédération syndicale n’a, de fait, rien à gagner dans une confrontation entre secteurs privé et public. Dans le passé, l’ADR (Alternativ demokra-tesch reformpartei) en avait fait son cheval de bataille lors du débat sur les pensions, ce qui lui avait permis de s’installer de manière durable dans le paysage politique. Depuis l’arrivée de Fernand Kartheiser, qui a endossé la présidence de ce parti lors du congrès national fin mars, le sujet est relé-gué au fin fond des tiroirs et ne risque pas d’en ressortir de sitôt. Le danger ne vient donc plus vrai-ment de ce côté…

La plupart des partis s’étaient déclarés solidaires de l’équipe au pouvoir, il y a deux ans, quand le Premier ministre avait annoncé – dans sa déclara-tion annuelle à la Chambre des députés – que le gouvernement s’opposait à toute hausse des traite-ments dans la fonction publique jusqu’à la fin de la législature… En fait, seul Déi Lénk s’oppose à un gel des rémunérations dans la fonction publique. En d’autres termes, un syndicat à forte tonalité natio-naliste trouve un allié de circonstance dans un parti très à gauche, dont les thèses sont d’habitude radi-calement opposées…

La CGFP doit aussi veiller à ne pas servir de pré-texte à une division du front syndical. Celle-ci ris-querait d’exacerber des rivalités qui se manifestent, depuis un certain temps déjà, dans le domaine de

Laurent Moyse

Le soulagement était perceptible, tant du côté de François Biltgen, ministre chargé de mener les négociations avec la CGFP (Confédération générale de la Fonction publique), que de Romain Wolff, secrétaire général du principal syndicat de la fonc-tion publique. Après des mois de tergiversations et un recours à la procédure de conciliation, les prota-gonistes paraphaient, fin mars, un accord complé-mentaire à celui déjà signé l’été dernier. Entre les deux versions, il y avait eu des rebondissements, une direction de la CGFP débordée par sa base et qui s’était vue contrainte de relancer la négociation avec le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative. L’accord de mars mettait, a priori, un terme à un feuilleton où les acteurs les plus bruyants n’étaient pas toujours ceux qui étaient assis à la table de négociation. Il est vrai que les hausses barémiques octroyées aux fonction-naires font jaser en sens divers dans le pays.

Fin de l’épisode ? Le ministère et la CGFP peuvent se targuer d’avoir sauvegardé l’essentiel. Du côté ministériel, on estime que les objectifs principaux, à savoir la nouvelle structuration des carrières et l’in-troduction d’un système d’appréciation des compé-tences, ont été atteints et que l’accord ne contrevient pas à une réforme dont l’objectif est de moderniser la fonction publique. Du côté syndical, on se félicite d’avoir obtenu une revalorisation des traitements et conditionné l’introduction des réformes envisagées à l’application des mesures salariales. Pourtant, les critiques continuent de fuser çà et là. La CGFP le pressentait d’ailleurs : le ton se voulait cette fois moins triomphant que l’été dernier. Le syndicat laisse même une porte ouverte en soulignant que les organisations sectorielles se réservent le droit de reprendre langue avec les ministres en charge du dossier, avant le dépôt du projet de réforme à la Chambre des députés.

La cgfp sur la défensive

Dans les milieux syndicaux, tout le monde ne partage en effet pas la satisfaction des instances dirigeantes de la CGFP. Le syndicat des chemi-nots FNCTTFEL est le plus virulent en estimant que les implications de cette réforme sont « catas-trophiques et tout à fait inacceptables » pour le sec-teur ferroviaire, les communes, le secteur social

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En poussant les enseignants à manifester dans la rue, des syndicats se positionnent à la fois par rapport à la réforme de la fonction publique et à celle de l’enseignement secondaire, quitte à ce que le mélange des genres ne favorise pas la clarté du débat.

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fut le cas dernièrement, ces dernières n’hésitent pas à se positionner à la fois par rapport à la réforme de la fonction publique et à celle de l’en-seignement secondaire, quitte à ce que le mélange des genres ne favorise pas la clarté du débat. Le compromis que François Biltgen a trouvé avec la CGFP pousse aussi le gouvernement dans ses retranchements. Car l’accord de coalition prévoyait de faire dépendre la politique salariale des agents publics de l’évolution de la situation économique. Or l’accord salarial va quelque peu à l’encontre des

déclarations d’intention. Pire, il jette le doute sur la volonté de maîtriser les dépenses dans un contexte de déficit budgétaire croissant. Dans son avis sur le projet de budget de l’État pour l’exercice cou-rant, la Cour des comptes s’était déjà inquiétée que la « répartition entre réduction des dépenses et hausse des impôts n’est plus respectée » étant donné que « les dépenses de l’administration centrale aug-mentent plus vite que les recettes ».

Le ministre de la Fonction publique s’est ainsi retrouvé sous le feu des critiques de l’opposition,

le député vert François Bausch allant jusqu’à exi-ger sa démission. Le député chrétien-social Paul-Henri Meyers a tenté de voler à son secours en soulignant que l’accord aurait dû contenir une clause restrictive faisant dépendre son applica-tion du vote parlementaire.

Le gouvernement sous pression

Pourtant, le texte mentionne explicitement l’accord de la Chambre des députés, même si les passages en question précisent – de manière quelque peu maladroite – que le « gouvernement prendra les dispositions nécessaires pour faire voter » ces lois par le Parlement. Du côté socia-liste, on adoptait aussi un profil bas, jusqu’à ce que Jean Asselborn hausse le ton lors du congrès national de son parti, pour asséner ses quatre vérités à la CGFP. Celle-ci avait osé critiquer les dépenses allouées au ministère des Affaires étrangères, en vue de promouvoir le Luxembourg aux fins de décrocher un siège de membre non permanent au conseil de sécurité des Nations unies. Le ministre, directement concerné, mena-çait de s’opposer au texte si le syndicat persistait à tenir un tel discours...

Et, alors que le gouvernement s’apprêtait à jeter les bases du projet de budget 2013, le soutien de la majorité parlementaire s’effritait de plus en plus. Marc Spautz, président du groupe CSV à la Chambre, venait plaider publiquement pour une renégociation de l’accord par les parties concer-nées. Son homologue socialiste, Lucien Lux, évo-quait un moratoire… Et l’accord parfait tournait à la cacophonie. A l’heure de mettre sous presse, une réunion était annoncée, pour un nouveau round de négociation.

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Licenciements

faibles indemnitésPublié le 26.03.2012

Avec ou sans préavis, que le dommage causé soit moral ou matériel, les indemnités de licen-ciements prononcées par les juri-dictions en droit du travail sont très faibles au Luxembourg. Telle est la première conclusion d’une étude tout juste publiée par l’édi-teur juridique Legitech et établie sur la base de 4.000 décisions en droit du travail rendues au Luxembourg entre le 1er janvier 2004 et le 31 juillet 2011. Selon cette étude, l’indemnité moyenne pour dommage moral versée aux hommes dans le cas d’un licen-ciement avec préavis se monte à 2.100 euros, celle versée à une femme à 1.768 euros. L’ancien-neté moyenne des femmes concernées atteint 57 mois, celle des hommes 47 mois. Au pas-sage, Nicolas Henckes, directeur de Legitech, met en avant l’iné-galité hommes-femmes, égale-ment présente dans ce domaine. « Nous constatons une fois de plus un déséquilibre assez net en défaveur des femmes qui reçoivent en moyenne 15 % de moins que les hommes, alors qu’elles ont en moyenne une ancienneté supérieure (+21 %). »

Cargolux

les ministres s’expliquentPublié le 26.03.2012

Étienne Schneider et Claude Wiseler ont reçu les représen-tants du personnel de Cargolux ce lundi après-midi pour mettre au clair certaines rumeurs : la division du capital sera mainte-nue en l’état, Albert Wildgen res-tera président du CA un an de plus et la société se donne trois mois pour définir une nouvelle stratégie. (lire aussi page 44)

e-books

Kobo rejoint rakuten au luxembourgPublié le 26.03.2012

Et un acteur numérique de plus basé au Luxembourg ! La société

Kobo Europe est née sous la forme d’une société anonyme de droit luxembourgeois le 3 mars dernier. Elle est domiciliée avenue de la Gare à Luxem-bourg. Et cette société devrait servir de plate-forme d’attaque du marché européen des liseuses et de la librairie numé-rique pour le spécialiste cana-dien du domaine. Kobo rejoint ainsi au Grand-Duché sa maison mère japonaise, Rakuten. Le géant nippon avait racheté Kobo en novembre 2011.Avec 10 % du marché améri-cain, Kobo est comparable à Apple en termes de ventes de e-books. Il a des clients dans quelque 200 pays. Les liseuses Kobo équipent par exemple la Fnac. Et le groupe a développé des applications disponibles sur une série de tablettes et termi-naux mobiles.

Fonds d’investissement

le dépositaire stigmatiséPublié le 26.03.2012

« Nous souhaitons rappeler aux régulateurs et aux politiques que les fonds Ucits sont déjà extrêmement bien réglemen-tés. » Marc Saluzzi n’a visible-ment pas convaincu les fonctionnaires de la Commis-sion européenne par son allocution prononcée lors de la conférence de printemps de l’association luxembour-geoise des fonds d’investisse-ment (Alfi) qu’il préside. Bien au contraire.C’est ce que rapporte le Finan-cial Times qui s’est procuré la première mouture de la pro-position de directive Ucits V dans laquelle les règles luxem-bourgeoises relatives aux inves-tissements transfrontaliers sont dites moins sûres que les règles françaises.La responsabilité du dépositaire est en cause. Au Luxembourg, en cas de problème, l’institution financière conservant les actifs n’est soumise qu’à une obliga-tion de supervision et de moyens : elle n’est pas tenue de restituer ces actifs dans leur intégralité (contrairement à la France), mais de prouver qu’elle a tout engagé pour le faire. Une nuance qui importe en cas d’escroquerie, mais à laquelle

un professionnel des fonds rétorquerait que la France fait du zèle par rapport à la direc-tive européenne. De même, cette règle serait éminemment plus facile à appliquer en France, où les fonds y domici-liés sont soit monétaires, soit investissent nationalement… rendant le contrôle (et donc la restitution) plus aisé que pour des fonds transfrontaliers, comme ceux distribués depuis le Luxembourg.

Brasserie de Luxembourg

retour de la croissancePublié le 27.03.2012

La Brasserie de Luxembourg, membre du géant brassicole mondial AB InBev, affiche une croissance de son chiffre d’af-faires au Luxembourg de 7,8 % et un volume de 210.000 hec-tolitres vendus rien que sur le territoire. Le brasseur n’a toute-fois pas précisé le chiffre d’af-faires réalisé au niveau local et n’a pas voulu non plus détailler la croissance produit par pro-duit (Diekirch, Mousel, Leffe, Hoegaarden). « Nous consoli-dons donc notre place de numéro un en termes de vente de bière, toutes marques confondues, sur le Grand-Duché de Luxembourg, avec 51 % de parts de marché », indique Simon Wuestenberg, directeur commercial de la Brasserie de Luxembourg. Au total, avec les ventes à l’exportation, le volume de bière vendu au cours de l’année passée a atteint 255.000 hecto-litres, soit une solide croissance de 6,1 % par rapport à 2010. »La Brasserie de Luxembourg, dès lors, inverse la tendance. Depuis 2007, en effet, le volume total de bière vendu connaissait une chute significative.

Édition

finance luxembourg dans l’incertitudePublié le 27.03.2012

Le magazine Finance Luxem-bourg va cesser de paraître. Du moins pour l’instant, en attendant que la direction de Makana décide d’une nouvelle

stratégie. « Il est encore trop tôt pour en parler. Des réunions sont encore prévues », explique Éric Busch, éditeur.Selon l’hypothèse la plus vrai-semblable, Finance Luxem-bourg devrait se limiter à une édition électronique, comme cela avait déjà été décidé pour ITnation, l’autre magazine du groupe, à partir du 1er janvier. L’option d’un changement de périodicité du support papier, par exemple une ou deux fois par an, ne semble toutefois pas totalement écartée.« Malgré le bon accueil réservé au magazine par ses lecteurs, le succès commercial n’est pas au rendez-vous. Nous devons réfléchir à un nouveau concept. Il est très difficile de garder en vie un magazine dont la rédac-tion est indépendante et qui ne bénéficie pas de subventions de l’État », poursuit Éric Busch.La semaine dernière, le groupe d’édition privé New Media Lux (Business Review, Made in Luxe) a été placé en faillite. La presse non subventionnée par l’État subit le recul des recettes publicitaires, alors que l’économie luxembourgeoise tourne au ralenti.

Procès Luxair

42 mois pour le commandantPublié le 27.03.2012

C’est l’épilogue judiciaire d’une affaire dramatique. Le procès Luxair a rendu son verdict, près de 10 ans après l’accident du Fokker 50 de Luxair qui avait fait 20 morts le 6 novembre 2002.Principal accusé : le comman-dant de bord, un des deux survivants du drame, a été condamné à 42 mois de prison, avec sursis. Cela correspond

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au réquisitoire du procureur général, prononcé en décembre dernier. Le directeur de Luxair au moment du drame (Christian Heinzmann), son prédécesseur (Jean-Donat Calmes) et l’ancien président Roger Sietzen ont, eux, été acquittés. Trois respon-sables techniques, également cités comme maillons vacillants dans la chaîne des responsabi-lités humaines ayant conduit à l’accident, ont en revanche été condamnés à des peines de 18 mois pour l’un, 24 mois pour les deux autres, tous avec sursis également.

LCGB

un trou de 2 millions dans la caisse VitaPublié le 27.03.2012

Selon RTL Tele Lëtzebuerg, le LCGB accusait, fin décembre dernier, une dette de 2 millions d’euros envers la Vita, la « caisse décès » du syndicat chrétien, permettant de garantir le versement d’une indemnité aux ayants droit à la suite du décès d’un affilié. Ce « trou » serait dû à un important retard de financement. Plus tard dans la journée, le LCGB a apporté quelques pré-cisions, confirmant l’existence d’un endettement de 2,42 mil-lions d’euros en 2010, mais affirmant qu’à aucun moment les prestations pour les membres de la Vita n’étaient et ne seront mises en cause. Le patrimoine de la caisse, dont la majeure partie est constituée par des valeurs immobilières, s’élève à 7,47 millions.

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Nicolas SchmitJean-Luc De Matteis

inspection du Travail et des Mines OGBLLCGB

Convention collective

flexibilité et élasticitéLes syndicats du bâtiment ne manquent pas de chats à fouetter. Et la grogne qui entoure les négociations sur la conven-tion collective de travail n’améliore pas le contexte. Depuis 2009, la flexibilité souhaitée par le patronat hérisse les représentants des travailleurs, qui redoutent une élasticité des horaires et des périodes de travail. Les uns évoquent un besoin de répartir les prestations sur une année, où les intempéries notamment peuvent coûter cher. Les autres redoutent un bond du temps de travail jusqu’à 52 heures par semaine ouvrée, d’avril à octobre. Et, dans le blocage, la pression s’installe. Une action de protestation est d’ailleurs annoncée par les syndicats, le 4 mai prochain, à Bertrange.

Construction

chantiers en coursLe futur d’un secteur chahuté se joue façon « tripartite ». Le bâtiment veut rester sain. Le travail doit être bien fait et rémunéré correctement, sans dumping ni pratiques douteuses.

L’OGBL et le LCGB citent des pistes comme une meilleure planification des projets publics afin que les questions de délai ne deviennent pas pro-blématiquement tentatrices pour les entreprises, une forme de ligne directrice sur les prix, afin d’avoir des modèles de référence pour les cahiers des charges, ou une responsabilisation du maître d’ouvrage, qui aide à briser la cascade des sous-traitants. Il y a plusieurs années déjà, l’ITM avait suggéré d’introduire des autorisations préalables, avec une liste des entreprises admises sur les chantiers, afin d’éviter les « invités surprise »…

Après la première entrevue « tripartite » du 19 avril, les points de vue des acteurs du secteur sem-blaient assez proches. Le ministre Schmit a été très réceptif aux revendications, pour la plupart communes, des acteurs de terrain.

Afin de permettre des contrôles aisés et de mettre une certaine pression sur les entreprises peu scrupuleuses, le ministre propose de généra-liser le port obligatoire d’un badge électronique. « Chaque salarié devrait le porter sur le chantier », souligne Jean-Luc De Matteis. Toutes les entre-prises luxembourgeoises auraient donc l’obliga-tion d’être en règle, avec du personnel dûment

séjour douteux, des contrats d’embauche bidon », confirme une source proche de l’ITM. Les enquê-teurs sont ainsi sur la piste d’entreprises « spéciali-sées » dans le recours aux sous-traitants en cascade ou à la main d’œuvre clandestine. « Une vraie filière »… On s’est notamment retrouvé, sur des sites luxembourgeois, « avec des travailleurs, qui ne sont pas responsables de la situation, témoigne un syndi-caliste, mais qui viennent du Mozambique ou d’An-gola, avec la nationalité portugaise et des papiers peu traçables, qui sont utilisés par des sous-traitants étrangers, et logés dans des baraques en France. »

Tout mettre à plat

Il faut investiguer, prendre le temps de remon-ter les pelotes. Et lutter toute l’année. Or l’inspec-tion manque de moyens, notamment humains. Un trio d’agents affecté au bâtiment – il y a aussi du travail de surveillance et d’enquête dans d’autres secteurs, comme l’Horeca ou l’agriculture –, c’est peu, alors que, dit-on à l’ITM, « il en faudrait quatre fois plus » pour opérer de manière efficace et constante sur l’ensemble du territoire. « Ils ont un inspecteur pour le canton d’Esch, où les chantiers pullulent », observe Jean-Luc De Matteis, secrétaire central de l’OGBL pour le secteur construction.

Heureusement, conscients des enjeux, les syn-dicats aident à faire remonter informations et signalements. Et des entreprises du secteur, qui veulent garder les mains propres et aussi dégager le terrain de quelques encombrants acteurs pour l’image de la profession, ne manquent pas de col-laborer non plus.

Comme le démontre clairement cette « tripar-tite construction » qui ne dit pas son nom, tout le monde a intérêt à briser la spirale négative et à assainir l’horizon.

Il y a, de toute évidence, un poids économique non négligeable qui s’évapore. Même s’il est, par essence, impossible à tracer vraiment, le travail illé-gal pèserait facilement 2 à 3 % du PIB. L’impôt éludé, la TVA égarée, les cotisations non versées, tout cela alourdit la note. Il y a donc lieu de mettre tout à plat : la concurrence et ses distorsions, la crise qui pousse les plus hardis au dumping social, la course aux marchés « à tout prix », le contrôle des marchés publics, la responsabilisation du maître d’ouvrage, le choix d’une offre économiquement responsable plutôt que forcément moins-disante…

Alain Ducat (texte), David Laurent / Wide (photo)

Une tripartite pour la construction, le 19 avril. L’annonce, faite par paperJam.lu le 4 avril dernier, en a surpris plus d’un. Certes, il ne s’agissait pas, au sens le plus strict du terme dans le modèle social luxembourgeois, d’une tripartite tradition-nelle. Mais pour qu’un ministre, en l’occurrence Nicolas Schmit, en charge du Travail et de l’Em-ploi, décide de convoquer tous les acteurs concer-nés, en invitant syndicats, patronat, ministère et administrations, dans une « réunion technique », il faut qu’il y ait une forme d’urgence. Pour la construction, c’est le cas, dans un contexte parti-culier cependant, où les paradoxes économiques croisent les abus divers.

La construction, un pan économique en crise ? Oui et non ! Non, car, pour une fois, syndicats et patronat s’accordent pour dire que, malgré la conjoncture, la santé générale est bonne pour la majorité des acteurs du secteur. Les quelques fail-lites retentissantes – Socimmo, Pedinotti, Mangen – ne seraient que des cas isolés et des dégâts col-latéraux – même s’ils font des centaines de vic-times en pertes d’emploi – imputables à la gestion chaotique d’une poignée de managers.

En tout état de cause, il y a lieu de se pencher sur un secteur qui apparaît malade. Gangréné diront certains. Il y a de fait des pratiques dou-teuses, illégales, voire scandaleuses. Elles ne sont pas neuves, pas toutes liées à la crise donc. Et à l’Inspection du Travail et des Mines (ITM), on les connaît bien, depuis longtemps, pour lutter contre elles, à raison de quelques « opérations coup de poing » par an menées sur le terrain : de gros chantiers, publics ou privés, voient ainsi débouler des agents de l’ITM, des policiers, des agents des douanes, de l’Enregistrement et des Domaines… Et les bizarreries débusquées sont rarement ano-dines : entreprises non immatriculées à la TVA, sous-traitants non prévus ou carrément dépour-vus d’existence légale, sécurité bafouée, main d’œuvre clandestine… Des travailleurs étrangers travaillant à un tarif horaire entre 3 et 7 euros – comme repéré par une récente descente de l’ITM, bien médiatisée dans le pays –, cela marque les esprits. « Il faut appeler un chat, un chat : il y a de véritables négriers dans la construction, et un vrai souk autour des marchés », glisse un surveillant de chantiers, opérant pour un bureau d’ingénieurs conseils. « Il y a des faux documents, des titres de

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La construction est à la croisée des chemins. Il y a des chantiers ouverts et du monde qui se penche dessus, pour dessiner de meilleurs horizons.

accrédité. A priori, la mesure pourrait aussi s’ap-pliquer aux entreprises étrangères œuvrant au Luxembourg, même si certains juristes évoquent une possible confrontation avec des règlements européens. Le patronat, en tout cas, se dit d’ac-cord avec la mesure, qui pourrait être d’applica-tion dès le 1er janvier 2013.Le rôle de l’ITM devrait se voir renforcé. Un exemple a été cité durant la réunion : « Il y a au Luxembourg 6.000 chevaux déclarés et trois contrôleurs pour vérifier leur bonne immatriculation. On doit pouvoir améliorer le staff des inspecteurs pour 20.000 salariés du bâtiment au Luxembourg… » L’ITM souhaite aussi pouvoir s’appuyer sur un arsenal législatif renforcé, pour

être autorisée à distribuer, sur le champ, des amendes dissuasives voire des fermetures de chantier pour faute grave, sans devoir passer par le long processus du référencement d’infractions au parquet.

L’ITm renforcée

Un groupe de travail tripartite va suivre tout cela de près. Les prochains axes seront une nou-velle loi sur le détachement de travailleurs, conforme à la directive européenne. Les syndi-cats insistent sur le blocage des cascades de

sous-traitants. « Dans d’autres pays, cela se fait, commente l’OGBL. Dès le départ, il est clair que le maître d’ouvrage ne peut pas recourir à plus d’un ou deux sous-traitants par exemple. » On devrait aussi, via ce groupe de travail, évoquer une loi pour cadrer les soumissions, faire en sorte que les cahiers des charges soient mieux observés en amont, « pourquoi pas avec un bureau d’études pour vérifier la faisabilité de cer-tains postes sous-évalués, comme la sécurité », analyse M. De Matteis.

Il y a donc des chantiers ouverts et d’autres encore à ouvrir. Mais c’est la première fois que tout était mis, comme ça, sur la table...

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Robert Dennewald (Fedil)

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Sword

siège confirmé à luxembourgPublié le 27.03.2012

Le groupe français Sword a approuvé, en assemblée générale, le déménagement du siège social au Lux em bourg, comme annoncé en janvier der-nier. Ce vote, précise le communi-qué, « conforte la volonté de la direction visant à renforcer l’inté-gration du groupe et à améliorer son organisation et sa compétiti-vité ». Les conditions du transfert précisent que « le conseil d’admi-nistration a décidé le maintien d’un établissement stable en France, au lieu de l’ancien siège social », à Saint-Didier-au-Mont d’Or, près de Lyon. Sword emploie déjà quelque 70 person-nes au Luxembourg (sur un total de 1.280 dans le monde), où la société dispose de bureaux route d’Arlon, et annonce être toujours en phase de recrutement pour une demi-douzaine de postes.

BCE

ça se précise pour yves merschPublié le 27.03.2012

Le directoire de la BCE devrait bientôt compter un membre luxembourgeois. Selon le Finan-cial Times Deutschland, qui cite des sources anonymes, Yves Mersch, 62 ans, devrait être nommé dès cette semaine par les ministres des Finances de la zone euro. Le gouverneur de la Banque centrale luxembourgeoise succè-derait ainsi à l’Espagnol José Manuel Gonzalez Paramo. En « échange », Madrid pourrait obte-nir la présidence du MES, le mécanisme de soutien des pays en difficulté de la zone euro qui doit être effectif en juillet prochain, dont le siège sera établi au Luxembourg. Un poste pour

lequel, actuellement, Klaus Regling (président du Fonds Euro-péen de Stabilité Financière) est favori. Mais l’Allemagne verrait bien, aussi, Wolfgang Schäuble, ministre des Finances, prendre en juin la tête de l’Eurogroupe, à la place du Premier ministre luxem-bourgeois Jean-Claude Juncker...

Fedil

Haro sur l’immobilismePublié le 28.03.2012

À l’occasion de son assemblée générale, la Fedil a encore mus-clé son discours, qualifiant la situation du Luxembourg de « très inquiétante ». Reconduit pour un mandat de trois ans à la tête de la fédération des indus-triels, Robert Dennewald a déploré que « le gouvernement ne semble pas être prêt à prendre ses responsabilités pour engager des réformes profondes ». Il se demande si le gouvernement réalise la gravité de la situation, pour demeurer dans ce qu’il juge être une attitude immobiliste. Le président de la Fedil a demandé au gouvernement de mettre rapidement en œuvre une politique d’assainissement des finances publiques, avec un effort spécifique axé sur les dépenses de fonctionnement de l’État et sur les transferts sociaux, ceci moyennant une plus grande sélectivité en la matière, et non sur les dépenses d’investissement.

Cargolux

administrateurs reconduitsPublié le 28.03.2012

Comme annoncé, Albert Wildgen a été reconduit à la présidence de la compagnie Cargolux pour une année suplémentaire. Selon

nos informations, il a été réélu avec 7 voix en sa faveur. Cinq administrateurs se sont exprimés contre sa reconduction et trois se sont abstenus. L’assemblée générale, qui a également approuvé les comptes 2011 (une perte de 13,7 millions d’euros), a, en outre, voté le pro-longement d’un an du mandat d’administrateur de Marc Hoffmann. (lire l’article page 48)

BGL BNP Paribas

charte pour la diversité signéeCommuniqué par BGL BNP Paribas, le 28.03.2012

La direction de BGL BNP Paribas a signé avec les représentants du personnel la charte en faveur de la diversité et de l’égalité des chances professionnelles élabo-rée par l’Association des Banques et Banquiers, Luxem-bourg (ABBL). « Pour mener à bien nos ambitions en termes de gestion de diversité, la banque a innové au Luxembourg en créant une fonction entièrement consa-crée à cette mission, explique Thierry Schuman, membre du comité de direction en charge des RH. Le diversity officer est chargé de définir et de mettre en œuvre un plan d’actions plurian-nuel en faveur de la diversité des ressources humaines sous tous ses angles et en priorité le genre (homme / femme) et l’âge. »

Conjoncture

la confiance revient un peuPublié le 28.03.2012

L’indice de confiance des consommateurs, mesuré par la Banque centrale du Luxembourg, remonte. Après avoir chuté de -2 à -6 entre janvier et février, il s’est redressé à -4 en mars, après correction des variations saisonnières. Toutes les compo-santes de l’indicateur de confiance ont évolué favorable-ment, à l’exception des anticipa-tions des ménages relatives au chômage, qui se sont une nou-velle fois dégradées et qui sont au plus bas depuis novembre 2011. À noter que l’indice de confiance des consommateurs au Luxem-bourg n’a plus connu de niveau positif depuis août 2011.

Chambre des députésArcelorMittal

Etienne Schneider

Par Alain Ducat, publié le 28.03.2012

C’est l’avenir immédiat des sites historiques sidérur-giques luxembourgeois qui s’est joué lors de la tripartite du 28 mars. Et, par extension, le futur du secteur, qui passe par le développement de produits de pointe. L’État avait mis la pression, les jours précédents, par la voix du ministre de l’Économie et du Commetce exté-rieur, Étienne Schneider. Dans une allocution remarquée à la Chambre des députés, il avait clairement souhaité des engagements clairs de la part d’ArcelorMittal, pour l’avenir des sites luxembourgeois.Son idée avait des airs de coup de bluff, mais elle a eu le mérite de poser le débat. Faute d’avancées notables dans le discours du sidérurgiste mondial, il proposait que l’État ne signe pas l’accord Lux-2016, successeur de Lux-2011 qui vivait de prolongations de proche en proche. Cela eut signifié, outre une forme de désenga-gement de l’État vis-à-vis des travailleurs victimes des restructurations menées par ArcelorMittal, une pression financière accrue pour le sidérurgiste, forcé du coup à retomber dans le « droit commun » et donc mis devant ses obligations sociales.

Rodange et Schifflange en audit

Avec tous ces éléments, le débat a été âpre. Mais le consensus, marque de fabrique du dialogue social luxembourgeois, s’est dégagé. Les grandes lignes sont les suivantes : l’accord Lux 2016, finalement signé par toutes les parties, donne un horizon à quatre ans à la sidérurgie du pays. Au-delà, cela dépendra des investis-sements consentis et de la réussite du pari sur les pro-duits ciblés.C’est un véritable deal qui a servi de base à cet accord. L’État s’engage sur la période 2012-2016 à hauteur de quelque 60 millions. Et, en échange, ArcelorMittal s’engage à investir. Les montants cités sont de l’ordre de 150 à 200 millions, pour entretenir et développer les outils de production existants. Le fameux train de Belval est un investissement à part, qui nécessitera à lui seul quelque 200 millions d’euros.C’est là la teneur du plan industriel d’ArcelorMittal, qui devra être détaillé et mis à l’épreuve du terrain. Les par-tenaires de la tripartite ont d’ailleurs convenu de faire le point fin novembre, pour vérifier la bonne fin des enga-gements. Quant à Rodange et Schifflange, si rien ne vient garantir quoi que ce soit pour l’immédiat, voire les tout prochains mois, ArcelorMittal et l’État se sont, cha-cun, engagés à tenir compte d’une étude sur la rentabi-lité potentielle des deux sites.

Les syndicats et le gouvernement veulent que le géant sidérurgique confirme sa volonté de développement au Luxembourg.

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GBL

Le comité tripartite sidérurgique a rendu ses premiers verdicts et assuré la pérennité du secteur jusqu’en 2016… en principe.

Sidérurgie

arcelormittal prié d’investir

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Michel Wurth

UELChambre de CommerceCroix-Rouge luxembourgeoiseArcelorMittal

Résumé en 10 phrases clés de la longue interview, sur paperJam.TV, du membre du comité de direction d’ArcelorMittal, qui est également président de l’Union des entreprises luxembourgeoises et de la Chambre de Commerce, ainsi que vice-président de la Croix-Rouge luxembourgeoise.

Jean-Michel Gaudron (interview)

àFace

Les dix vérités de micheL wurth

Face

8« J’aime le volet spirituel et

intellectuel de l’art et surtout le fait qu’il essaie d’exprimer

ce qui se passe dans la société. L’art est un bon reflet des

contradictions, des difficultés mais aussi de la beauté de la société et des civilisations »

7« Si j’étais jeune et que

ma carrière professionnelle débutait aujourd’hui, j’essaie-

rais peut-être de lancer ma propre entreprise ou de

participer au développement d’une entreprise nouvelle pour

être encore plus créateur »

« La mémoire collective existait beaucoup plus du temps d’Arbed,

car Arbed était identifié à l’économie luxembourgeoise,

alors qu’ArcelorMittal est identifié à la sidérurgie

mondiale »

1

« Monsieur Mittal ne fait pas de cadeaux à ses managers. Pour la question des bonus,

il existe un marché international du travail pour les dirigeants »

2

« Vouloir mettre tous les problèmes à l’ordre du jour

de la Tripartite conduit inévitablement à une situation

de blocage »

3

« Le problème des finances publiques est un problème

qui relève de la responsabilité politique et non pas

de la Tripartite »

4

« Chacun d’entre nous doit avoir au moins une activité

bénévole et qu’il fait pour la seule beauté de la chose »

5

« ArcelorMittal étant un groupe international,

l’importance de la nationalité au sein du comité

de direction ne joue pas »

6

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Retrouvez l’intégralité de cette interview en VOD sur

paperJam.TV

9« Le secteur public

vit un peu à l’écart, entre Luxembourgeois. Il doit se

transformer profondément »

10« Il faut prendre notre destin en mains. Au sein de l’UEL,

mais aussi avec des représen-tants de la société civile, nous sommes en train de réfléchir à des propositions et des direc-

tions vers lesquelles ce pays va devoir évoluer pour éviter une

catastrophe »Phot

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« Il s’agit d’un marché qui a beaucoup d’avantages

et d’une Place qui a envie de se développer »

Thierry Leyne (Assya, compagnie financière)

Pierre Sorlut

Assya, compagnie financière, société française née de la fusion d’Assya Capital et de Global Equi-ties Capital Markets, se sépare de ses départe-ments de capital-investissement, d’assurance et de gestion privée. Un groupe d’investisseurs interna-tionaux réunis au sein d’une société luxembour-geoise en fait l’acquisition pour 23,595 millions d’euros.

À la tête de ce groupe, l’actionnaire principal d’Assya, compagnie financière : Thierry Leyne. S’il reste pour l’heure dans le capital de la société française, l’intéressé reprend les activités desti-nées à la clientèle de détail.

Si le groupe Assya a décidé de se focaliser sur ses clients institutionnels, Thierry Leyne croit, lui, en la pérennité d’une approche globale de ser-vicing financier, a fortiori depuis le Grand-Duché où ses sociétés emploient déjà 25 personnes, dont ses fidèles associés Jean-Christophe Montant et Fabien Zuili. Les trois marques utilisées sont Anatevka pour le projet entrepreneurial global, Assya pour la gestion privée et le capital investis-sement, et Firstcaution pour l’assurance.

« J’ai proposé de racheter les activités non straté-giques d’Assya, compagnie financière », explique-t-

il, pour installer la nouvelle tête de pont sous deux holdings luxembourgeoises, First Partners et Assya Partners, elles-mêmes détenues par Anatevka, dont il est l’unique actionnaire.L’homme d’affaires indique d’ailleurs qu’il « va se passer pas mal de choses au Luxembourg ». « Boursier par nature », il prévoit une cotation, et donc l’ouver-ture du capital, d’une ou plusieurs de ses socié-tés. « Il serait tout à fait normal d’envisager que d’autres investisseurs puissent participer. »

Il souligne d’ailleurs que la Bourse de Luxem-bourg constitue une structure idoine pour cette taille d’entreprise. « Il s’agit d’un marché qui a beaucoup d’avantages et d’une Place qui a envie de se développer. C’est une bonne alternative pour les mid caps. »

Concernant la cession d’une partie des activi-tés du groupe Assya, et puisque le repreneur est l’un de ses actionnaires, la société a pris toutes les mesures nécessaires pour que les autorités de la concurrence ne bloquent pas la transaction. Tout a été communiqué avec une limpide transpa-rence et la valorisation a été effectuée sur la base de la valeur des actifs. 22,9 millions d’euros seront versés en contrepartie des actifs, soit 7,3 % du PNB consolidé d’Assya, compagnie financière, et 695.000 euros au titre de remboursement de

créances. Le pôle capital investissement (Assya Capital Luxembourg) et l’intégralité de ses titres, sont cédés pour un montant de 12,16 millions d’euros. Le pôle assurance, via la société Firstcau-tion basée à Genève, tombe directement dans l’escarcelle luxembourgeoise de First Partners, car elle est détenue à 87,04 % par Assya Capital Luxembourg.

passage par la Bourse

Enfin, le pôle de gestion privée comprenant les sociétés d’asset management implantées en Bel-gique, Israël, Luxembourg, Monaco, Roumanie et Suisse, est vendu au même groupe d’investisseurs pour un montant de transaction global de 10,74 mil-lions d’euros.

Cette opération, indique le groupe Assya, permet de poursuivre la réorganisation engagée depuis le mois de décembre 2011. « Dans ce cadre, Assya, com-pagnie financière respecte, depuis le 31 mars 2012, les ratios de solvabilité européens et les contraintes réglementaires de fonds propres, ce qui permettra donc à la société de se concentrer sur la mise en œuvre de sa stratégie de spécialisation, principale-ment dédiée à une clientèle d’investisseurs institu-tionnels. »

À sa prochaine assemblée générale, Assya, compagnie financière changera de dénomination et deviendra Global Equities Compagnie Finan-cière. La cession de la marque Assya fait en réa-lité partie du protocole. Il devrait donc renaître au Grand-Duché.

Services financiers

assya renaît au LuxembourgLe prestataire de services financiers français cède ses pôles capital investissement, assurance et gestion privée à l’international à un groupe d’investisseurs dont Thierry Leyne a pris la tête. Objectif : servir la clientèle depuis le Luxembourg.

Thierry LeyneJean-Christophe MontantFabien Zuili

Assya, compagnie financièreAssya CapitalGlobal Equities Capital MarketsFirst PartnersAssya PartnersAnatevkaBourse de LuxembourgAssya Capital LuxembourgFirstcautionGlobal Equities Compagnie Financière

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BCEE

186,8 millions d’euros de profitsPublié le 29.03.2012

Alors que le résultat général des banques de la Place s’est inscrit en repli sensible en 2011, la Banque et Caisse d’Épargne de l’État a une fois encore tiré son épingle du jeu, avec un résultat net qui atteint 187 millions d’eu-ros, en hausse de 1 % par rap-port à 2010. La BCEE annonce en outre une progression de 9% de son activité de crédits et de 6% des dépôts clients. Son résultat sur commissions s’établit également en hausse de 7,5 %.

Mipim

Trois prix pour la capitaleCommuniqué par la Ville de Luxembourg, le 29.03.2012

À l’occasion du salon Mipim, le marché international des profes-sionnels de l’immobilier, qui s’est déroulé à la mi-mars à Cannes, la Ville de Luxembourg a reçu le prix de la meilleure ville dans le domaine « potentiel économique » et la deuxième place dans les catégories « qualité de vie » et « busi ness friendliness ». Ces récompenses ont été décernés par fDi Magazine et FT Business, dans le cadre de leur étude European Cities and Regions of the Future 2012/2013, qui a analysé 253 villes et 110 régions européennes selon différents aspects touchant au business et à la qualité de vie.

Ketterthill

l’europe en réseauPublié le 29.03.2012

Le laboratoire Ketterthill poursuit sa mue entrepreneuriale et intègre le réseau français CEL (Cerba European Lab), qui compte 93 laboratoires et 150 centres de prélèvements, en Europe, aux États-Unis, en Aus-tralie, en Afrique du Sud et même en Chine. Il emploie plus de 1.800 personnes. « L’entrée de Ketterthill constitue une étape importante dans notre stratégie de développe-ment paneuropéen », explique Catherine Courboillet, présidente du directoire de CEL. « La diffu-

sion de l’offre de soins au-delà des frontières représente non seulement un défi pour notre sys-tème de soins, mais aussi une réelle opportunité pour le Luxem-bourg », commente pour sa part Jean-Luc Dourson, CEO de Ket-terthill, qui emploie 170 per-sonnes au Grand-Duché et revendique 53 % de part de mar-ché de la biologie médicale ambulatoire privée du pays.

Fonction publique

l’uel dénonce l’accord signéPublié le 29.03.2012

Si la Fedil déplorait ce mercredi que le gouvernement n’entre-prenne pas les réformes qui s’imposent, l’Union des Entre-prises Luxembourgeoises lui emboîte le pas en dénonçant l’accord salarial de la fonction publique, censé couvrir la période 2011-2015. L’UEL demande au gouvernement de renoncer à cet accord, « dont le coût salarial n’est aucunement justifié par des gains de produc-tivité au sein de la fonction publique, dont les effectifs ne cessent d’augmenter ». L’orga-nisation estime que ce relève-ment des salaires est tout à fait incompatible avec la politique de réduction des dépenses.

Appartements

plus chers qu’avant la crisePublié le 29.03.2012

Le Statec vient de sortir une étude qui analyse et compare l’évolution des prix immobiliers, entre 2007 et 2011, dans la zone euro et, en particulier, au Grand-Duché de Luxembourg. Premier

constat : le prix des apparte-ments a augmenté de 9,4 % sur cette période au Luxembourg. « C’est beaucoup en comparai-son avec la zone euro dans son ensemble qui affiche uniquement une progression de 0,9 % sur la même période », observe le Statec. « Au Luxembourg, tout comme en France et en Bel-gique, les prix sont désormais supérieurs de 4 % à 5 % par rap-port à leur niveau d’avant-crise », note l’institut statistiques. À titre de comparaison, en Irlande par exemple, les prix ont chuté de 40 % entre 2008 et la fin 2011.

Table ronde

la génération y souvent mal perçue Publié le 29.03.2012

Intervenante dans la table ronde « L’entreprise vécue par les géné-rations X, Y et boomers. Percep-tions et réalités », organisée dans le cadre du programme Business Mentoring de la Chambre de Commerce, Gaëlle Hameury-Lemoine, formatrice en accom-pagnement et développement personnel, regrette un manque de communication entre les diffé-rentes générations. Selon une étude qu’elle a menée en 2009, seule une entreprise sur deux s’est vraiment penchée sur l’inté-gration des générations Y. « Et seules 16 % nous avaient confié avoir entrepris des actions spéci-fiques, telles des sessions infor-matives de sensibilisation des managers à la thématique, ou la création de groupes de réflexion ayant pour objectif l’adaptation des pratiques de management et des politiques ressources humaines. Mais les mentalités évoluent petit à petit. »

Bertrand Michaud

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Interview par Pierre Sorlut, publiée le 30.03.2012

Monsieur Michaud, vous venez de créer l’Institut luxembourgeois des family offices indépendants (ILFOI), né en quelque sorte d’une scission de l’association luxembourgeoise de familly offices (LAFO)… « Je n’emploierais pas le terme scission. Nous maintenons le contact avec elle. Nous entrete-nons même de bonnes relations et travaillons sur des sujets communs. Les deux associations militent pour que le family office soit un nouveau pilier de la place financière. Deux courants, soit de pensée, soit profes-sionnels, sont apparus. Sans vouloir être péjoratif, disons que les family offices dont le métier principal est le family office ont donc quitté ceux qui font du métier de family office un accessoire à leur cœur de métier.

Quelle est la position de l’ILFOI vis-à-vis du projet de loi visant à réguler le métier de family office ? « Il faut revenir à l’origine de la LAFO. Nous souhaitions que les autorités luxembourgeoises reconnaissent le family office comme un métier à part entière, que les gens qui l’exercent aient un agrément dédié. Or le projet de loi donne l’autorisation d’utiliser l’appellation family office à tout le monde : avocats, notaires, expert-comptable, révi-seurs, domiciliataires, banques… Nous constatons donc qu’il ne s’agit pas d’un métier à part entière si tout le monde peut l’exercer. Par ailleurs pour accéder à ce marché, les contraintes pour les family offices vont s’avérer délicates à gérer. Les coûts de fonctionnement vont être ceux d’un PSF. Enfin, l’organisation interne va devoir être modifiée pour être conforme aux contraintes de la Commission de surveil-lance du secteur financier. Car qui dit PSF, dit CSSF.

Quelle est la solution préconisée par l’ILFOI ? « En fait, nous demandons des contraintes pour faire en sorte que tout le monde ne puisse pas se prétendre family office. Dans la mesure où le family office travaille uniquement avec des opérateurs réglementés, nous espérions un statut light de PSF. Mais a priori ce ne sera pas le cas. Nous avons donc proposé une autorégula-tion. Nous ne voulons pas priver un family office voulant le statut de PSF de le faire. Mais il pourrait aussi être régulé par une institution tierce. C’est d’ailleurs pour cela que l’ILFOI est un institut. Nous le voulions un peu le pendant de l’Institut des réviseurs d’entreprises (IRE). C’est une voie médiane que nous avons suggérée. Par rapport au projet de loi, intégrons simplement la possi-bilité que les family offices s’autorégulent. »

Bertrand Michaud (ILFOI) : « Nous essayons de faire entendre la voix des family offices indépendants. »

L’Institut luxembourgeois des family offices indépendants (ILFOI), fraîchement né, propose, par la voie de son président, une voie médiane pour le projet de loi initié par la LAFO.

Trois questions à Bertrand Michau

« Que les family offices s’autorégulent »

« Une réelle opportunité pour le Luxembourg » Jean-Luc Dourson (Ketterthill)

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Ventos

Touché par la chute des BoursesCommuniqué par Ventos, le 29.03.2012

La société d’investissement Ventos cotée en Bourse à Luxem-bourg a réalisé, en 2011, un résultat global part du groupe négatif de plus de 8 millions d’euros. Un mauvais chiffre influencé par la variation négative de la réserve de réévaluation (les moins-values théoriques non réalisées) de près de 16 millions d’euros. La baisse des marchés boursiers tout au long du second semestre a évidemment été à l’origine du phénomène. La valeur de l’action Ventos, elle, a perdu un peu plus de 5 % en 2011, en clôturant l’année à 108,75 euros.

Aéroport de Luxembourg

Trafic de passager record en 2011Communiqué par Lux-Airport, le 29.03.2012

L’aéroport de Luxembourg a enregistré un trafic record de passagers en 2011. 1,8 million de passagers ont transité par le Findel. C’est une progression de 10 % par rapport à 2010. La quasi-totalité des compagnies aériennes a connu une année en hausse : 5 % de mieux pour Luxair, 15 % pour Swiss ou encore 13 % pour KLM. La plus forte progression est à mettre au compte de British Airways qui a doublé le nombre de ses passa-gers transportés avec un peu plus de 94.000 personnes. L’activité cargo, en revanche, a été plus touchée par la crise, en particulier

au cours du second semestre. Le tonnage traité s’est élevé à 660.000 tonnes, en recul de près de 8 % en un an.

Luxempart

Dividende en hausse de 10 %Communiqué par Luxempart, le 29.03.2012

La société d’investissement Luxempart, cotée en Bourse à Luxembourg, affiche pour 2011 un bénéfice net global consolidé de 32,57 millions d’euros, contre 70 millions en 2010. Mais le résultat net cou-rant consolidé, lui, passe de 13 millions à 43 millions. Une bonne année, donc, qui va se traduire directement pour les actionnaires par une hausse de 10 % du dividende qui sera de 63,8 centimes nets par action.

Learch

un e-Doc awards 2012Communiqué par Learch, le 29.03.2012

La société luxembourgeoise Learch s’est vue honorée à Paris par la remise d’un trophée E-Doc Award, coorganisés par FedISA et Reed Expositions, et qui ont pour vocation à récom-penser une solution innovante dans les domaines de la déma-térialisation et de l’archivage numérique long terme à valeur probante.

Fonds d’investissement

investisseurs plus sélectifsPublié le 30.03.2012

Après avoir investi sur toutes les classes d’actifs en janvier, les investisseurs européens ont été plus sélectifs en février,

selon l’étude mensuelle menée par Morningstar. Les fonds à long terme ont collecté plus de 15 milliards d’euros et la grande majorité de ces sous-criptions est revenue aux fonds obligataires, qui ont connu les entrées de capitaux les impor-tantes depuis janvier 2010. Les fonds d’allocation d’actifs et d’obligations convertibles ont également enregistré des afflux conséquents. Les fonds d’actions ont accusé des rachats nets, un retour vers la tendance à plus long terme de sorties de capitaux sur cette classe d’actifs, et en dépit de marchés actions toujours vigou-reux. Pendant ce temps, les fonds du marché monétaire ont vu s’éloigner plus de 13 mil-liards d’euros.

Fonction publique

accord signéPublié le 30.03.2012

Gouvernement et CGFP ont signé l’accord sur la réforme du statut et des salaires des fonctionnaires ce vendredi matin. Il prévoit notamment un relève-ment de l’indice de base des rémunérations des agents de l’État de 2,2 % au 1er janvier 2013. (voir aussi l’article page 38)

Déménagements

seB et Bsp à HowaldCommuniqué par Prodomos, le 30.03.2012

Premier cabinet d’avocats à se délocaliser de Luxem-bourg-ville, dans le cadre de son expansion, Bonn Steichen & Partners emménage ce week-end à Howald, dans le nouvel immeuble C2 du complexe Cubus, développé par le promoteur luxembourgeois Prodomos. De son côté, le siège luxembourgeois du groupe financier scandinave SEB (Skandinaviska Enskilda Banken) a emménagé dans l’immeuble voisin C3 du même complexe Cubus, le 1er immeuble privé certifié Breeam à Luxembourg.

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Chambre des députés

Luc Frieden

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Luc Frieden a ses pistes, qui ne font pas l’unanimité. Le gouvernement Juncker-Asselborn va devoir trancher.

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Finances

Un exercice d’équilibriste

Par Alain Ducat, publié le 30.03.2012

Les députés ont débattu comme rarement sur l’état des finances publiques. Comme rarement, dans la mesure où, de fait, l’État luxembourgeois n’a guère rencontré au cours des années passées une situation pécuniaire d’urgence. Face au retour incertain de la croissance, et même aux perspectives divergentes sur le taux raisonnable à attendre dans les années à venir, Luc Frieden a redit qu’il fallait changer de cap : freiner les investissements pour maîtriser les dépenses et trou-ver des recettes sans nuire aux entreprises ou aux écarts sociaux. Il parle entre autres d’une hausse de la TVA, dans les trois ans, soit avant d’atteindre l’étape critique de 2015, telle que balisée par l’Union euro-péenne.Même au sein du gouvernement, Luc Frieden n’est pas suivi avec enthousiasme. Le CSV, son propre parti, ne dit pas non à une augmentation des impôts et on sent bien que le retour de l’impôt de crise a le vent en poupe. Mais cela ne suffirait pas, sans un travail de fond sur les dépenses. Le partenaire de coalition, le LSAP, se tourne plus résolument vers une « nouvelle culture des dépenses ». Mais il propose des pistes fis-cales aussi : une hausse du taux plafond d’imposition, de l’impôt de solidarité et une imposition minimale pour les entreprises, afin de créer une meilleure balance fis-cale entre personnes physiques et morales.

Cibles différentes

Dans l’opposition, il y a évidemment plus de virulence : le DP (libéral) refuse qu’on touche à l’impôt sans avoir au préalable attaqué les problèmes structurels du pays. Les Verts se rapprochent de la vision socialiste, en plai-dant pour une réforme fiscale qui touche davantage les entreprises, notamment par rapport à des critères envi-ronnementaux, tout en refusant qu’on ranime l’impôt de crise, jugé socialement injuste. Déi Lénk parle d’une hausse fiscale incontournable, rejoignant le LSAP sur le taux fiscal maximal rehaussé et l’imposition des entre-prises. Quant à l’ADR, il ne veut pas entendre parler d’une hausse de la TVA mais n’est pas contre l’impôt de crise… Indépendamment de l’augmentation des traitements de la fonction publique, qui est loin de faire l’unanimité y compris au sein de la majorité, tous les partis s’ac-cordent à surveiller de très près les investissements futurs. Un point rassembleur, même si les cibles priori-taires d’investissement ne sont évidemment pas les mêmes à gauche qu’à droite. Idem pour la question des transferts sociaux.À l’évidence, rattraper l’équilibre nécessitera bien des talents de funambule. Luc Frieden est déjà sur le fil…

Dépenser mieux, dépenser moins, trouver de nouvelles recettes, qui faire payer ? Les idées ne manquent pas. Leur mise en application sera plus complexe.

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Novabus

Une mobilité beaucoup moins réduiteGeorges Carbon a lancé Novabus il y a six ans. Le véhicule à la demande, réservé aux personnes handicapées, est devenu un vrai service public piloté par le privé.

souvient Georges Carbon. Pour cette période pionnière, il y avait trois chauffeurs, dont le « patron » qui (s’)investissait, et trois minibus, dotés notamment d’une rampe d’accès amovible, de rails avec fixations dans l’habitacle, pour permettre l’utilisation en toute sécurité par des personnes en chaise roulante. Aujourd’hui, il y a une petite vingtaine de personnes dans les installations hébergées sur le site ArcelorMittal de Dommeldange, aux portes de la ville. Et un millier d’utilisateurs, en moyenne mensuelle, ont recours au service.

Depuis le 1er mai 2008 – on va donc fêter officiellement ses cinq ans –, Novabus a intégré le régime général des transports. « Le projet a pris de l’ampleur et permet vraiment d’apporter une autonomie à ces personnes, qui vont faire leurs courses, à la visite médicale, voir des amis ou de la famille, au théâtre… » L’initiative privée qui pilote un projet social, a trouvé toute sa justification. Le Novabus-Carbon a 10 véhicules qui roulent par jour. Et 14 chauffeurs, tous résidents et repré-sentant la diversité culturelle et linguistique du pays, tous recrutés via l’Adem et formés spécia-lement. « Il ne faut pas juste posséder le permis. Il faut être un peu psychologue, avoir le sens de l’écoute, de l’aide à autrui », insiste M. Carbon.

Sept jours sur sept, les minibus assurent le service, en porte à porte, à la demande, pour 8 euros l’aller-retour. Novabus a trouvé son chemin et a permis de limiter le caractère réduit de la mobilité pour plusieurs milliers de personnes.

Alain Ducat (texte), Luc Deflorenne (photo)

Novabus est un système national, subventionné par l’État et assuré par une vingtaine d’entreprises de transports, qui se répartissent la desserte des zones géographiques. Et le succès est au rendez-vous, pour ce service qui rencontre un vrai besoin : véhiculer les personnes à mobilité réduite – en chaise roulante, malvoyantes, détentrices d’une carte d’invalidité B ou C soit un handicap de 50 % au moins – pour leurs activités du quotidien. « Et leur permettre une véritable participation à la vie sociale », insiste Georges Carbon.

L’homme a beaucoup roulé pour ce système, dont il a été précurseur. Sa réflexion est née de son vécu, d’une part de ses contacts privés avec une personne aveugle et avec l’AMVA (association pour malvoyants et aveugles), d’autre part de son autorisation de transports, héritée d’une lignée familiale remontant à 1927. Georges Carbon, après avoir un temps travaillé dans l’entreprise familiale, était parti sur d’autres routes, en tant que commercial.

Mais la fibre entrepreneuriale allait se tisser avec la fibre sociale. « Au milieu des années 2000, je me suis renseigné un peu partout. En fait, le

transport collectif, avec des véhicules adaptés, pour les personnes handicapées, était quelque chose d’inconnu au Luxembourg. » La directive euro pé-enne sur le droit à la mobilité pour tous n’était d’ailleurs pas encore transposée en droit lux em-bourgeois.

M. Carbon, enrichi des expériences similaires observées au-delà des frontières, a proposé le concept Novabus, en 2006, au tandem ministériel Marie-Josée Jacobs, en charge de la Famille et de l’Intégration, et Lucien Lux, alors à la tête des Transports. « J’ai obtenu le feu vert en 2007, pour une phase de projet pilote. »

Un projet social, une embauche locale

De mai 2007 à mai 2008, Novabus a ouvert la route. Le principe était déjà le même : un numéro d’appel gratuit, une demande de prise en charge sur rendez-vous, l’assistance à la personne et, bien entendu, des véhicules spécialement équipés. « Au départ, on a fonctionné à nos frais. Le bureau où je prenais les appels, c’était la stuff à la maison », se

« Le service rencontre un vrai besoin et permet

à ces personnes de participer à la vie sociale »Georges Carbon (Novabus)

Georges CarbonMarie-Josée JacobsLucien Lux

NovabusAssociation des malvoyants et aveugles (AMVA)

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Olivier Raulot (iNUI Studio)

Une première mondiale »La nouvelle agence BCEE (Banque et Caisse d’Épargne de l’État) du centre commercial Belle Étoile à Bertrange est la toute première agence bancaire équipée de la technologie NUI (Natural User Interface). Explications de son concepteur, lauréat du concours Cyel 2011.

Kinect de Microsoft. Nous avons donc développé un moteur qui permet d’interpréter l’image ren-voyée par cette caméra pour la transformer en geste. C’est cela notre savoir-faire.

L’autre aspect, c’est le tactile. C’est un peu à la mode, à l’heure des tablettes et des smartphones, mais nous avons voulu aller au-delà, avec des sys-tèmes tactiles de très grand format, comme des murs ou des tables. L’intérêt du grand format, c’est de pouvoir interagir à plusieurs sur le sup-port. Une application possible est une simulation de prêt au logement.

Les deux systèmes sont complémentaires et n’ont pas le même usage.

Quelles perspectives ce premier contrat vous ouvre-t-il ? « La BCEE est un de nos tout premiers clients, après Deloitte qui a déjà équipé son espace d’accueil. Avec la BCEE, c’est la première fois que nous avons une projection sur une vitrine dans un espace grand public. C’est d’ailleurs une première mondiale d’application dans un cas de business réel. L’idée est de répliquer ce modèle innovant dans l’ensemble de leurs agences, après avoir vu la réaction du public à cette première. Ce projet devrait être mis en œuvre cette année.

Cette première initiative d’agence, pour un budget de 200.000 euros, nous a donc déjà per-mis de faire nos preuves. Le prix Cyel que nous avions reçu l’an dernier nous avait apporté une crédibilité et avait renforcé notre discours. Beau-coup d’établissements souhaitent aujourd’hui nous rencontrer. C’est le cas par exemple d’ING, d’Axa ou de la Banque de Luxembourg. »

Nicolas Raulot (interview), Charles Caratini (photo)

Monsieur Raulot, quelle est l’origine de cette collaboration technologique avec la BCEE ? Nous avions noué des contacts au premier semestre 2011. Nous avions alors expliqué aux respon-sables de la banque ce que nous étions en mesure de faire en termes de communication innovante, avec nos produits. Ils nous ont recontactés fin octobre pour nous demander une présentation plus en détail, discuter de ce qu’on pouvait leur apporter dans le cadre de la création d’une nou-velle agence, celle du Cactus Belle Étoile à Ber-trange.

Nous leur avons présenté notre système de reconnaissance de gestes en expliquant qu’il pouvait prendre la forme d’une projection sur vitre. Cela les a vivement intéressés, pour l’effet visuel, et parce que cette agence a une devanture en vitre amovible.

Qu’avez-vous apporté concrètement ? « Le souci de la BCEE était de pouvoir communiquer, même quand l’agence est fermée le samedi et le dimanche.

40.000 personnes passent le samedi dans cette galerie marchande. Avec notre système, les gens peuvent se voir sous une image infrarouge et interagir avec la vitre sans la toucher, de manière ludique.

En se déplaçant, on fait bouger des éléments : vidéos, présentation des produits, photos. Le client n’est plus un spectateur de l’information, mais un acteur de l’information. Cela permet à l’agence de capter un public différent, avec un accès direct. Le contenu est encore indifférencié aujourd’hui, mais cela peut évoluer. On est déjà capable de reconnaître le sexe ou la taille de la personne qui est devant la vitrine.

Quelles sont les technologies utilisées ? « Ce sont les NUI, les natural user interface, ou inter-faces naturelles, via la reconnaissance de gestes ou le toucher. Une interface naturelle permet au corps humain d’interagir avec la machine sans contrôleur de type manette, clavier ou souris. Pour la reconnaissance de gestes, nous avons mis en place un logiciel qui s’appelle Fly Folder et qui se base sur des caméras infrarouges, comme les

Le système développé par Inui Studio permet à l’agence bancaire de communiquer, même lorsqu’elle est fermée le soir ou les week-ends.

Olivier Raulot

Inui StudioBCEEDeloitteINGAxaBanque de Luxembourg

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Villeroy & Boch

charles-antoine de Theux s’en vaPublié le 02.04.2012

Le groupe Villeroy & Boch a informé ce lundi d’un change-ment au niveau de sa direction au Luxembourg. « Charles-Antoine de Theux, directeur-gérant de Villeroy & Boch, quittera ses fonctions au sein du groupe Villeroy & Boch le 31 mai 2012. La recherche d’un nouveau directeur-gérant a déjà commencé », explique laconi-quement le communiqué.Entré au sein du groupe en 1998, il avait pris ses fonctions de directeur-gérant en 2007. Il a notamment eu à gérer la £fermeture, en juin 2010, du site de production luxembourgeois. Villeroy & Boch employait encore quelque 700 personnes en 2001 au Grand-Duché. Il ne reste plus aujourd’hui que 85 personnes, dans les services commerciaux et de marketing.

BCL

résultat net en recul de 41 %Publié le 02.04.2012

Le rapport annuel de la Banque centrale du Luxembourg (BCL) fait état d’un résultat net de 1,015 million d’euros en 2011, en recul de 41 % par rapport à l’exercice précédent. En 2010, le bénéfice de l’institution avait déjà chuté de 75 %.Ces variations négatives inter-viennent alors que le bilan de la Banque centrale augmente for-tement dans un contexte de crise de la dette souveraine de la zone euro, où la BCE et les banques centrales nationales ont pris des mesures de soutien exceptionnelles au

système bancaire. Fin 2011, le bilan de la BCL se montait à 127,206 milliards d’euros, en augmentation de 60 % par rap-port à 2010. Les engagements envers les établissements de crédit ont augmenté de 431 %, à 51,22 milliards d’euros.

Informations financières

la cssf coopère avec ses pairs qatarisPublié le 02.04.2012

Les liens financiers entre le Qatar et le Luxembourg n’en finissent plus de se nouer. Le dimanche 1er avril, les autori-tés de surveillance des secteurs financiers des deux pays ont signé un memorandum of understanding pour permettre davantage de coopération entre les deux places. Cet événement fait suite à l’acquisition, en cours de finalisation, des banques luxembourgeoises KBL European Private Bankers et BIL (pour 90 %) par la famille royale qatarie.Il sera donc question, à l’avenir, de partager des informations, des ressources et de l’assis-tance pour mieux surveiller les institutions financières des deux pays. Michael Ryan, le CEO du Qatar Financial Centre Regula-tory Authority, s’est félicité d’une telle signature : « L’accord signé avec la Commission de surveil-lance du secteur financier (CSSF) va servir de fondation à une coopération constructive entre les autorités des deux pays. » Il s’agit cependant d’un accord bilatéral parmi d’autres. Depuis le début de l’année, c’est le troisième accord conclu entre la CSSF et des autorités d’un pays non-communautaire (avec ceux passés avec les autorités de l’Île de Man et des Émirats arabes unis), le 24e depuis 1996.

Recrutement

les méthodes traditionnelles ont la coteCommuniqué par Robert Half Luxembourg, le 03.04.2012

Selon une étude menée par Robert Half International auprès de 50 directeurs des ressources humaines au Luxembourg, près de huit DRH sur 10 (78 %) sont

d’avis que les médias sociaux ne constituent pas un outil de recrutement efficace ou ne sont pas convaincus de leur efficacité. En outre, 60 % des managers estiment qu’il est peu probable qu’à l’avenir, un profil sur un site parvienne à détrôner le CV. L’enquête indique en outre que 14 % des DRH ont recourt à certains sites comme LinkedIn pour rechercher des candidats et 4 % les utilisent pour vérifier les références et communiquer avec les candidats. Moins d’un directeur RH sur 10 (8 %) reconnaît consulter les réseaux sociaux pour juger du comporte-ment et / ou de l’adéquation d’un candidat.

Conseil de presse

fernand Weides présidentPublié le 03.04.2012

Fernand Weides, 65 ans, directeur de la radio sociocultu-relle 100,7 et représentant le « groupe » des éditeurs, suc-cède à Joseph Lorant (Wort) à la présidence du Conseil de presse. Il a été désigné pour la période 2012-2014 « par acclamation » d’un bureau exécutif ramené de 20 à 15 membres, pour des raisons de « rationalisation du fonction-nement ». Fernand Weides sera épaulé par deux vice-pré-sidents : Paul Lenert, directeur général du groupe Saint-Paul (qui occupait déjà cette fonction précédemment) et Tom Wenandy, journaliste politique au Tageblatt. Jospeh Lorant, lui, redevient le secrétaire

général qu’il était avant sa précédente élection.Le Luxembourg compte, à ce jour, un total de 510 jour-nalistes officiellement reconnus, dont près de 400 résidant au Grand-Duché. Rapporté au nombre d’habitants, le Luxembourg compte donc environ un journaliste pour 1.000 résidants. En France (37.000 journalistes pour 65 mil-lions d’habitants), ce rapport est de un pour 1.700. Il est de 1 pour 1.900 (5.700 pour 11 millions d’habitants) en Belgique.

Aéroport de Luxembourg

ouverture d’un bureau de changeCommuniqué par Lux-Airport, le 03.04.2012

Depuis le 29 mars, un nouveau bureau de change est ouvert à l’aéroport de Luxembourg, exploité par Banque Safra dans la zone publique au rez-de-chaussée, en face des comp-toirs de check-in.

RBC Dexia

100 % chez rBcPublié le 03.04.2012

Attendue depuis longtemps, la restructuration de RBC Dexia Investor Services est désormais officielle. La Royal Bank of Canada acquiert les 50 % qui lui manquaient dans la société luxembourgeoise, spécialisée dans les activités liées aux fonds d’investissement (banque dépositaire, administration de fonds) à la BIL, ancienne filiale de Dexia. Le prix de la transac-

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tion se monte à 837,5 millions d’euros (qualifié de proche de la valeur comptable), à comparer aux 730 millions d’euros que le Qatar et l’État luxembourgeois payent pour acquérir la BIL.

Fonds d’investissement

patrimoine global en hausseCommuniqué par la CSSF, le 03.04.2012

Au 29 février 2012, selon la Commission de surveillance du secteur financier, le patrimoine global net des OPC et des fonds d’investissement spécialisés s’est élevé à 2.203,159 milliards d’euros, en hausse de 2,14 % en un mois. En glissement annuel, le volume des actifs nets est en diminution de 0,23 %.

Commission européenne

Bruxelles enquête sur la BilPublié le 03.04.2012

La Commission européenne a ouvert une enquête approfondie sur la vente de la BIL au Qatar et à l’État luxembourgeois. Bruxelles se demande si le prix de 730 millions d’euros corres-pond à la réalité du marché.Au ministère des Finances, on multiplie les appels au calme. À en croire ses repré-sentants, cette « enquête appro-fondie » est une procédure de routine. (lire aussi notre coverstory page 96)

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Prix pétroliers

+9 % en un anPublié le 04.04.2012

L’évolution des prix à la consommation tient beaucoup à celle des produits pétroliers. La livraison de mars des statistiques officielles en apporte une nouvelle preuve. « L’évolution mensuelle a avant tout été déterminée par les prix des produits pétroliers. Ces derniers sont en hausse pour le troisième mois consé-cutif, ils gagnent 2,4 % en mars », note le Statec.En un an, la hausse atteint 8,9 %. Une tendance qui doit aussi beaucoup aux aléas du marché des changes : « Le pic de juillet 2008 est ainsi dépassé. Ceci ne résulte pas d’un prix du baril plus élevé aujourd’hui qu’à l’époque mais d’un euro plus faible (1,56 dollar pour 1 euro en juil-let 2008, contre 1,33 en mars 2012) », poursuit le Statec.Malgré tout, le taux d’inflation annuel fléchit et passe de 3,05 % à 2,65 %.

Construction

une « tripartite bâtiment » Publié le 04.04.2012

Information paperJam.lu : une « tripartite bâtiment », consacrée au secteur de la construction et des travaux publics, a été convoquée par le ministre du Travail et de l’Emploi, Nicolas Schmit, pour le 19 avril. L’ambition est de ratisser large parmi les nombreux partenaires concer-nés, car la question est, par nature, devenue politique. Elle est, en effet, aussi écono-mique, sociale, judiciaire, fiscale… et il s’agira de se pencher, entre autres, sur les règlements et contrôles à renforcer, les procédures admi-nistratives à assouplir, les for-mations, les protections sociales, les modalités d’attri-

bution de marchés publics, le suivi des paiements, etc. (lire page 32)

PIB

pronostic positifPublié le 04.04.2012

Le Statec ne prévoit plus de récession en 2012. Selon nos informations, l’unité conjoncture de l’office statis-tique travaille actuellement au relèvement de ses prévisions de croissance pour l’année en cours. Elles seront officialisées le 9 mai dans la prochaine note de conjoncture.Ce rehaussement tient à la stabilisation de la situation internationale et dans la zone euro, ainsi qu’au redressement des marchés financiers depuis le début de l’année, dont l’éco-nomie luxembourgeoise est fortement dépendante.Dans la dernière note datée du 20 mars, l’organisme public dirigé par Serge Allegrezza prévoyait encore un recul du PIB de 0,9 %. Le pronostic est désormais positif, à moins d’un nouveau retournement brutal et imprévu.Concernant 2011, le Statec vient par ailleurs de publier la première estimation du PIB en volume pour l’année 2011, à +1,6 %.

Allocations d’études

les frontaliers empilent les recoursPublié le 04.04.2012

Le groupement européen d’intérêt économique (GEIE) frontaliers européens au Luxembourg continue le com-bat juridique contre la privation d’allocations pour études

supérieures aux non-résidents. Il vient de déposer une nou-velle – et imposante – pile de recours devant le tribunal administratif de Luxembourg. Quelque 130 nouveaux recours ont ainsi été remis.« Chaque année, de nouvelles familles sont touchées par la suppression des allocations familiales, au moment où leurs enfants entament des études supérieures. Afin de faire valoir leurs droits dans le futur, il faut continuer à déposer des recours devant le tribunal compétent », insiste le GEIE.

Contrefaçon

25 millions de fausses cigarettes saisesCommuniqué le 04.04.2012

par le Service Information et Presse du Gouvernement

Une importante saisie de cigarettes soupçonnées contrefaites a eu lieu au Cargocentre de l’aéroport de Luxembourg. L’information, avancée par JTI Tobacco Company, a été confirmée par l’Administration des douanes et accises.La cargaison comprenant 25,31 millions de cigarettes de la marque Palace se trouvait à bord d’un vol charter en provenance de Dubaï et opéré par une compagnie aérienne cargo turque.

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Par Nicolas Raulot, publié le 02.04.2012

Actuellement dixième au classement de la BGL Ligue, le Racing FC Union Lëtzebuerg devrait entamer la sai-son 2012-2013 avec d’autres ambitions. Le club de la capitale, né en 2005 de la fusion de l’Alliance 01, du Spora et de l’Union, vient en effet de signer un parte nariat avec Europe Sports Football Brazil, une société brésilienne de marketing et d’agents de joueurs.« Une nouvelle phase va commencer dans l’histoire du club, en route vers la Champions League et l’UEFA. Nous viserons aussi le podium en championnat », s’enthousiasme Armand Drews, le président du club et conseiller communal de la Ville de Luxembourg.« Ce partenariat comprend notamment un financement d’environ 100.000 euros par an et le transfert d’un à trois joueurs professionnels par saison, explique-t-il. La société, qui versera les salaires des joueurs transfé-rés (brésiliens ou pas, ndlr), s’engage par ailleurs à respecter le travail de notre académie de jeunes, sur laquelle nous avons beaucoup misé ces dernières années. Celle-ci est composée de 473 jeunes de 5 à 18 ans et de 32 éducateurs et entraineurs. »Le budget du club est actuellement compris entre 500.000 et 550.000 euros, dont la moitié est allouée à l’école de football, dirigée par Jacques Muller.

Point d’entrée vers l’Europe

Selon Armand Drews, Europe Sports Group a choisi le Racing pour le vivier de joueurs dont il dispose déjà et parce qu’il s’agit du club de la capitale dont elle entend faire un point d’entrée vers l’Europe. Après avoir placé ses joueurs au Racing, elle espère les transférer vers des clubs plus prestigieux des grands championnats du continent.Europe Sports est dirigée au Luxembourg par Israel Rolim Carmo. Sergio Wagner sert d’intermédiaire entre la société et le club de football. Il avait déjà été à l’ori-gine de partenariats entre des clubs luxembourgeois (Hesperange, Pétange, Steinfort) et d’autres investis-seurs brésiliens. M. Wagner confirme l’ambition de hisser le Racing dans les trois premiers du championnat : « L’objectif de la saison en cours est le maintien. Nous commencerons à travailler à partir de mai. » En revanche, il conteste l’investissement annuel de 100.000 euros dont parle Armand Drews. « Ce montant n’a pas encore été fixé », indique-t-il.

Le Racing a l’ambition de se hisser dans les trois premiers du championnat.

Le club de la capitale a signé un contrat de partenariat avec Europe Sports Football Brazil, société de marketing et d’agents de footballeurs professionnels.

Football

Investisseurs brésiliens au racing

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ABBLCommission européenneCaisse de ConsignationDirection du TrésorMinistère des FinancesBig Society Capital (BSC)

Georges Heinrich Alain Ducat (texte), David Laurent / Wide (photo)

Et si feu l’oncle d’Amérique avait en son temps ouvert un compte discret au Luxembourg, pour y faire fructifier son pécule ? Derrière l’anecdote, il y a de multiples possibilités qui peuvent laisser des avoirs « dormants » ou en déshérence. Et, bien qu’on n’en parle guère là où règne le secret ban-caire, ces situations ne sont ni négligeables, ni négligées, au Luxembourg.

Les banques ont évidemment un rôle majeur à jouer. « Elles ont l’habitude et même l’obligation de rechercher consciencieusement l’existence d’ayants droit, explique-t-on à l’ABBL (Association des banques et banquiers Luxembourg). Il va de soi que les demandes d’un héritier, par exemple, doivent être suffisamment documentées et expliquer les rai-sons de penser qu’un compte existe au Luxembourg. Les banques peuvent en effet avoir une attitude réservée lors qu’elles soupçonnent la demande d’être dirigée vers un grand nombre d’établissements pour une recherche systématique d’hypothétiques avoirs au Luxembourg. »

Selon une note de l’ABBL réactualisée début 2012, le compte est dormant quand il n’a fait l’objet, pen-dant une certaine durée, « d’aucun mouvement, ni d’aucune instruction, communication ou déclaration de la part du titulaire, ou des représentants autorisés ». Une certaine durée ? « La détermination du délai à partir duquel un compte est considéré comme dormant est du ressort de chaque établis sement, chacun a des procédures internes dif fé rentes, répond-on à l’ABBL. Deux ans, cinq ans, dix ans, on voit un peu toutes les formules. Cela peut tenir parfois à la nationalité d’ori-gine de l’insti tu tion, à la culture de la maison-mère... »

En revanche, le compte qui dort n’est pas mort, surtout pas financièrement parlant, puisque des opérations, ne relevant pas des mouvements clas-siques à l’initiative du client, peuvent continuer : renouvellements automatiques de dépôts, prise de frais ou commissions, paiement de coupons ou d’intérêts, opérations en gestion discrétionnaire… L’ABBL précise aussi que « lors qu’un client dispose de plusieurs comptes, un contact se rapportant à l’un d’entre eux exclut pour les autres la qualifica-tion de compte dormant. »

Lorsque les tentatives de contact et recherches éventuelles menées par la banque sont restées

sans succès et « conduisent à conclure qu’aucun ayant droit ne s’occupe, ni ne s’occupera, des avoirs figurant sur un compte », ceux-ci sont considérés comme avoirs en déshérence.

Les obligations de la banque demeurent

Il faut le dire d’emblée : la situation des comptes dormants et avoirs en déshérence n’est régie au Luxembourg par aucune loi. D’autres pays l’ont prévu, comme l’Irlande, le Royaume-Uni ou la Bel-gique notamment. Au royaume voisin, on trouve même un site Internet spécifique, mû par le Ser-vice Public Fédéral Finances : comptesdormants.be.

Le Luxembourg n’est quand même pas dans un brouillard opaque. Selon l’article 2258 du Code civil, « la prescription ne court pas contre l’héritier bénéficiaire à l’égard des créances qu’il a contre la succession ». Et, prolonge l’ABBL, « lorsqu’une banque

Finances

matelas oublié, bas de laine consignéEntre errance et déshérence, des avoirs peuvent dormir sur des comptes, en attendant leurs ayants droit. Les banques amassent ou se débarrassent. Comme une loi manque, l’ABBL prône la déontologie.

Commission européenne

Des fonds pour du social ?Au Luxembourg, ce questionnaire, adressé aux États membres par la Commission européenne, est passé inaperçu. Étonnant ? Ce « Questionnaire sur le statut et l’utilisation des fonds dormants dans l’Union européenne » est daté du 13 février dernier. Son objectif ? Apprécier les fonds dormants pour, le cas échéant, en affecter à des projets sociaux… « La Commission pense que le potentiel de croissance du modèle de l’économie sociale n’est pas assez exploité. Un problème particulier vient du fait que l’économie sociale éprouve des difficultés à accéder aux capitaux de départ », énonce le document en préambule. Plusieurs actions se préparent, notamment un cadre de régulation de fonds d’investissement dédiés. Et on évoque un instrument européen d’investis-sement, doté de 90 millions d’euros. Une des pistes pour alimenter cette source est d’utiliser les « fonds dormants ». L’exemple qui inspire la Commission vient du Royaume-Uni, où ces avoirs sont régis par une loi de 2008 (Dormant Accounts Act).

En juillet dernier, le gouvernement anglais a lancé BSC (Big Society Capital), un fonds destiné à investir dans des projets sociaux, doté de 200 millions de Livres venant du secteur bancaire privé, et 400 autres millions issus de fonds dormants dans les institutions financières du pays… Bruxelles caresse l’idée d’une formule similaire. La Commission a donc entrepris de passer en revue l’ampleur, le statut légal et l’utilisation des avoirs dormants. L’État luxem bourgeois a, comme les autres, été invité à répondre à une petite série de questions : quelle définition fait-on des fonds dormants ? Au bout de quel laps de temps un compte est-il considéré comme dormant ? Existe-t-il une législation spécifique ? Quel est l’usage fait de ces fonds par leurs dépositaires ? Et quelles sont les intentions annoncées en la matière, par le gouvernement, les banques ou les deux ? Pas sûr que le Luxembourg ait réponse à tout. Mais autant savoir que l’initiative existe… A. D.

est dépositaire des biens d’un client, elle ne bénéficie jamais, à l’égard de ces biens, d’une prescription acquisitive. Elle reste donc toujours le dépositaire des avoirs du client ou de ses ayants droit, avec à sa charge une obligation de restitution. »

Compte dormant ou pas, les obligations juri-diques de la banque demeurent. « Dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent et le finance-ment du terrorisme, explique-t-on aussi à la CSSF, les établissements de crédit sont soumis à des obligations : une identification du client, l’exercice d’une vigilance constante de la relation d’affaires, une tenue à jour des documents ou informations détenus… Cela implique un contact régulier et entretenu. »

La législation transposant la directive MIFID (sur les marchés d’instruments financiers) prévoit, entre autres obligations de compte-rendu, la mise à dispo-sition d’extraits de compte et de rapports relatifs à la gestion du portefeuille, ce qui peut aider l’établisse-ment à identifier les comptes dormants. Dès lors, dans la pratique quotidienne, les banques ont, à

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l’égard des comptes dormants, des politiques internes qui leur sont propres. « Parfois, le client lui-même donne des instructions pour ne pas être contacté, témoigne un gestionnaire de fortune dans un établissement bancaire de la Place. Nous devons jongler avec l’obligation de ne pas rompre le contact. »

Même si chaque cas est particulier, l’ABBL recommande « d’attirer l’attention du client sur la coresponsabilité, de la banque et du client, pour ce qui concerne le maintien du contact entre eux, et sur les problèmes qui pourraient survenir quant à la gestion des avoirs que la banque conserverait alors qu’elle ne pourrait plus le contacter ».

Il est donc recommandé, lors de l’ouverture de toute nouvelle relation, de s’entendre avec le client sur la démarche à tenir dans différentes cir-constances, comme un changement d’adresse, un décès ou une modification d’ayant droit. « On essaie de convenir d’une procédure, poursuit le gestionnaire. On demande par exemple les coor-

données d’une tierce personne à joindre en cas de décès ou de rupture de contact. »

placer, en attendant

Les banques luxembourgeoises sont donc clai-rement priées (par les termes d’une circulaire IML, comme par les articles 46 à 50 du règlement grand-ducal du 13 juillet 2007 relatif aux exigences organisationnelles et aux règles de conduite dans le secteur financier) d’accorder une attention parti-culière aux comptes dormants. Le code de déonto-logie de l’ABBL précise que les établissements « se dotent de procédures appropriées pour la sur-veillance des comptes dormants et avoirs en déshé-rence ». Ainsi, ces comptes devraient être recensés à temps grâce à un système de contrôle approprié, un marquage informatique (flag) par exemple, per-mettant de les soumettre à surveillance et ainsi de protéger les avoirs contre toute manipulation illégi-

time. « Il est à noter que le fait qu’un compte dormant devienne subitement actif peut constituer un indice de blanchiment ou de fraude », souligne l’ABBL.

En tout état de cause, les établissements sont censés appliquer « les principes de loyauté, bonne foi, diligence et soin dans la gestion des avoirs du client ». Lorsque le compte est dormant, plusieurs options peuvent se présenter. La banque peut simplement conserver les avoirs du client, en les plaçant, jusqu’à ce que le titulaire ou ses ayants droit se manifestent. Cela étant, la banque doit aussi tenter de rétablir le contact avec le client. « L’établissement peut décider, sans toutefois y être tenu, d’effectuer des démarches spécifiques pour retrouver un ayant droit en faisant appel à des pro-fessionnels spécialisés », souligne l’association des banquiers. Tout cela reste confiné dans le respect du secret professionnel et c’est pourquoi des établissements recourent parfois à un avocat, « voire à des sociétés spécialisées en recherches généalogiques. »

Le Luxembourg n’est pas dans le brouillard. Mais l’ABBL n’a que quelques textes pour éclairer le débat, face à l’autonomie et au secret des institutions.

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Les comptes de la Caisse de Consignation sont clairs et nets.

On y trouve, par exemple pour ces trois dernières années, le nombre de consignations, les montants confiés ou les avoirs restitués à leurs ayants

droit. Les sommes ne sont ni négligées, ni négligeables.

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Consignations en dépôt fin d’exerciceConsignations restituées intégralementConsignations déposées

2009 2010 2011

78.398.160 €

(1.554 consignations)

288.786.043 €

(14.144 consignations)291.085.444 €

(15.205 consignations)281.575.545 €

(17.085 consignations)

3.853.664 €

(3.334 consignations)

56.569.481 €

(1.455 consignations)

4.935.366 €

(349 consignations)

30.177.546 €

(2.221 consignations)

4.751.320 €

(309 consignations)

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Et si la banque estime qu’il est impossible de retrouver d’éventuels ayants droit, que les avoirs peuvent être considérés comme en déshérence, elle peut adresser les avoirs figurant sur le compte du client à la Caisse de Consignation. « La loi du 29 avril 1999 sur les consignations auprès de l’État permet en effet de consigner les avoirs dont le banquier ne peut se libérer autrement en toute sécu-rité. Faute d’être revendiqués, les biens tomberont dans le patrimoine de l’État après 30 ans », précise l’ABBL.

« Il faudra encore attendre 18 ans pour connaître le premier montant de ce type », souligne d’entrée de jeu Georges Heinrich, directeur du Trésor, au ministère des Finances dont dépend la Caisse de Consignation. Cette dernière a en effet pris, en 2000, le rôle jusque-là dévolu à l’administration de l’Enregistrement et des Domaines. « La Caisse de Compensation est un service public qui permet de se débarrasser d’actifs en toute sécurité juri-dique », résume M. Heinrich. La loi sur les consi-gnations auprès de l’Etat (avril 1999) précise tous les cas de biens « à consigner en vertu d’une loi, d’un règlement, d’une décision judiciaire ou admi-nistrative ». Il n’y a, bien entendu, pas que des avoirs d’origine bancaire qui peuvent atterrir à la Caisse de Consignation, loin s’en faut. « Quand on parle d’avoirs oubliés, cela peut survenir dans une succession vacante, lors d’un différend, avec consi-gnation en attendant le règlement administratif ou judiciaire du litige, pour protéger un créancier ou encore, par exemple, lors de la dissolution d’un

fonds d’investissement, quand il reste des actifs que les liquidateurs ne peuvent transférer sur les comptes d’ayants droit. »

Les banques, cependant, interviennent à plus d’un titre. D’abord parce que la Caisse de Consi-gnation place auprès d’établissements financiers au Luxembourg tous les biens consignés pour les-quels des comptes de dépôt sont normalement ouverts, en monnaies nationale ou étrangère par exemple. Ensuite parce qu’elles peuvent donc sol-liciter la caisse pour y transférer des avoirs dor-mants. « Nous avons un rôle purement passif. Par rapport à la place financière, on gère selon la loi mais nous n’avons pas de rôle d’investigation », précisent les fonctionnaires responsables de la Caisse de Consignation.

Un trésor de guerre lasse

D’ailleurs, il est arrivé que la caisse, au lieu d’accepter le transfert d’un compte repéré comme dormant, demande par exemple à une institution financière d’investiguer encore. Les garants du Trésor tiennent à s’assurer que tout a été fait, en amont, pour éviter les mauvaises surprises. « Il est peut-être arrivé ce genre de cas deux ou trois fois, depuis ces trois dernières années, commente Georges Heinrich. Le déposant doit certifier qu’il a pris toutes les dispositions et précautions, notam-ment eu égard aux textes législatifs sur la lutte contre le blanchiment ou le terrorisme. » Il s’agit

que tout soit blindé juridiquement, même si un audit, en découvrant un compte oublié aux contours suspects, a conseillé à la banque d’éva-cuer ce fardeau. « En général, les raisons qui font qu’une banque préfère transférer des actifs encom-brants, sont grosso modo les mêmes que celles qui poussent un ayant droit à ne pas se manifester », commente un banquier de back office, qui préfère rester anonyme. En tout cas, la Caisse de Consi-gnation veut éviter « les abus du système, comme dit le directeur du Trésor. On ne veut pas envoyer de mauvais signal. La procédure d’entrée est très stricte. Et, quand il faut restituer à qui de droit, c’est encore plus strict. C’est la moindre des choses pour un service public. »

L’an passé, selon un bilan d’une parfaite trans-parence, la Caisse de Consignation a accueilli environ 30 millions d’euros, en avoirs divers. La valeur comptable des consignations, toutes caté-gories confondues, en dépôt à la fin de l’exercice 2011, s’élevait au coquet total de 281,58 millions d’euros…

La part des éventuels comptes dormants est dif-ficile à estimer. « La banque n’est pas obligée de se manifester. Et si la caisse refuse un transfert, la banque garde ces actifs, fût-ce de guerre lasse », résume-t-on dans les coulisses de l’ABBL. Alors, comment imaginer le poids réel du matelas d’avoirs oubliés ou des bas de laine dormants ? « Mission impossible. On ne peut même pas être sûrs qu’une banque sache l’évaluer elle-même, faute d’outil qui l’y contraigne. »

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BIL

résultat positif malgré toutPublié le 05.04.2012

La Banque internationale à Luxembourg (BIL) a enregistré en 2001, hors éléments excep-tionnels, un résultat opération-nel qu’elle juge « satisfaisant ». Le bénéfice avant impôts s’élève à 151 millions d’euros. La direction se félicite en fait de ce résultat positif, car il a été réalisé dans une conjoncture économique hostile, conjuguée au démantèlement du groupe. Les revenus de la banque de détail et commerciale sont qua-lifiés de « solides », bien qu’en léger repli de 5 millions d’euros.La baisse de 13,8 % des avoirs de la clientèle, par rapport au 31 décembre 2010, a été enrayée par la signature, en décembre 2011, du protocole de vente de la BIL à des inves-tisseurs (royaux) qataris (pour 90 %) et à l’État luxembourgeois (pour le reste). Les flux ont même enregistré une « légère hausse », indique le communi-qué de la BIL. Mais en tenant compte des « éléments excep-tionnels », le résultat net de la BIL est déficitaire de 1,9 milliard d’euros après impôts. Il est impacté, indique la banque, par la prise en compte des ventes de certaines participa-tions. (lire aussi notre covers-tory en page 94)

Goodyear

retour du chômage partielPublié le 05.04.2012

Selon des sources syndicales citées par RTL, la faible demande de pneus pour camions justifie un sérieux coup de frein à la production, à Colmar-Berg, un des sites luxembourgeois de Goodyear. Il y avait déjà eu une semaine de chômage technique en février, et revoici du chômage partiel. Quelque 750 personnes devraient être concernées par cette mesure, temporaire, limi-tée pour l’instant à une semaine. Le service communi-cation de Goodyear au Luxem-bourg, sollicité, n’a pas réagi. Mais les ouvriers de plusieurs chaînes ont été avertis.

Édition

111 bons plans au luxembourgPublié le 05.04.2012

Un thé au pavillon grand-ducal près de la gare, un tête-à-tête romantique au Come Prima, un rendez-vous à l’Urban vers 18 heures après le travail, un brunch jazzy le dimanche matin à l’Abbaye de Neumüns-ter…Voilà quelques exemples

des 111 bons plans présentés dans le tout nouveau City Guide : 111 bons plans au Luxembourg.Édité par Maison Moderne, ce livre pratique révèle 100 bonnes raisons de tomber sous le charme de Luxem-bourg-ville et 11 idées d’excur-sions surprenantes à travers le pays. L’auteur est Hans Fellner, un fin connais-seur du Luxembourg et ancien gérant d’une librairie spéciali-sée en livres d’art.Gastronomie, sorties, visites… chacun y trouvera son compte, que ce soit en célibataire, en couple ou en famille.« Il y avait un certain nombre d’incontournables auxquels nous avons ajouté des coups de cœur. Nous avons voulu sortir des classiques et des clichés, explique l’auteur. J’ai moi-même fait des décou-vertes. Je ne savais pas par exemple qu’il y avait un bar à cigares au Sofitel Kirchberg. »Édité en trois langues (alle-mand, anglais et français), le guide est facile à utiliser. Son prix : 14,90 euros.

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Par Alain Ducat, publié le 03.04.2012

La faillite de Sabena, feue la compagnie aérienne nationale belge, n’a pas fini de créer des trous d’air, 11 ans après sa fin d’activité. Et Axa Assurances Luxembourg fait partie, à son corps défendant, des passagers embarqués dans l’aventure.En Belgique, dans une enquête retentissante avec pour parties civiles quelque 300 anciens salariés de Sabena, le PTB (parti des travailleurs de Belgique, extrême gauche) et quelques ex-petits porteurs d’actions, Axa est, en substance, accusée de fraude sociale voire de complicité de blanchiment.L’assureur luxembourgeois avait conclu des contrats d’assurance­vie individuels, au profit de collaborateurs haut placés dans la compagnie aérienne. Et le paiement des primes passait via la Sabbel, une société créée aux Bermudes, en oubliant ainsi d’acquitter des cotisations sociales et des retenues fiscales à l’État belge.

Assurance impunité

Mais Axa s’était engouffrée dans une récente disposition – encore contestée de différentes parts et donc pas coulée dans le bronze – législative belge, instaurant un système de transaction financière avec le Parquet pour permettre l’abandon de poursuites pénales. Ainsi, en novembre dernier, la chambre du conseil de Bruxelles avait renvoyé devant le tribunal correctionnel six anciens cadres de la Sabena, mais aucun représentant de la filiale luxembourgeoise.Axa Assurances Luxembourg s’en sortait, a priori, avec une amende directe de 400.000 euros et l’aban-don de quelque 1,5 million d’euros, saisis ou à saisir. En clair, pour moins de 2 millions, Axa se payait une assurance impunité et échappait au procès.Cependant, Axa va quand même se retrouver devant la chambre des mises en accusation, en compagnie des six inculpés, qui contestent par ailleurs leur renvoi en correctionnelle. Ce sont nos confrères du quotidien belge Le Soir qui l’annoncent ce mardi matin.En effet, il y a eu appel, interjeté par Me Stein, avocat d’anciens travailleurs de la compagnie aérienne belge : ils estiment que les montants de la transaction en faveur de la justice belge n’ont aucune commune mesure avec le préjudice encouru par l’État belge durant les années où le système d’assurance-vie exotique a fonctionné.Et, avec cet appel, l’ordonnance du parquet sur l’extinction de l’action publique, négociée par Axa, est donc remise en cause…

Axa Assurances Luxembourg pensait s’en sortir avec une amende directe de 400.000 euros et l’abandon de quelque 1,5 million d’euros, saisis ou à saisir.

Axa Luxembourg

Dans le trou d’air SabenaEmberlificotée dans une affaire liée à l’ex-compagnie aérienne Sabena, Axa Assurances Luxembourg va se retrouver devant la justice belge.

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Patrick Dury

LCGB

Le président du LCGB, interviewé sur paperJam .TV, est revenu sur l’actualité mouvementée du syndicat chrétien, mais aussi sur la situation économique et sociale du pays. Résumé en 10 phrases clés.

Jean-Michel Gaudron (interview)

àFace

Les dix vérités de Patrick dury

Face

« Personne au LCGB n’a forcé Robert Weber à démissionner »

1« Au Luxembourg, la politique

est incapable de formuler des réponses durables pour

contrecarrer le chômage »

2« Il faut demander aux

ministres responsables qui ont négocié l’accord avec la

fonction publique si cet accord est à mettre en concordance avec les chiffres du budget

de l’État »

3« Avant, en période de crise,

il y avait solidarité au sein du groupe Arbed, un peu moins,

ensuite, au sein d’Arcelor. Aujourd’hui, on est unique-ment dans une logique de

rendement financier »

4

9« J’aimerais bien

rencontrer les responsables de l’initiative 5 vir 12 pour

me faire expliquer leur agenda »

« Le Luxembourg a connu ces deux ou trois dernières années des réactions popu-

listes qui m’ont un peu effrayé »

87« Le syndicalisme au

Grand-Duché doit s’adapter et prendre davantage en

considération les travailleurs frontaliers »

« Je serais déçu que le Luxem-bourg commette les mêmes fautes que certains pays sur le plan social ces dernières

années »

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Retrouvez l’interview intégrale sur www.paperJam.TV

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Visite de travail

Vers une liaison moscou-luxembourgCommuniqué par le Service Information et Presse du Gouvernement, le 05.04.2012

À l’occasion d’une visite de tra-vail à Moscou, du 2 au 4 avril, le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur Étienne Schneider a rencontré son homologue Elvira Nabioullina, ministre du Développement économique. Il a notamment été question de l’établissement d’une liaison aérienne directe avec la capitale russe. Ce point figurait également à l’ordre du jour de la réunion avec Kyrill Androssov, président du conseil d’administration de la compa-gnie aérienne Aeroflot.

BGL BNP Paribas

résultat net de 297,8 millionsPublié le 06.04.2012

Un résultat net en augmentation dans un environnement difficile. Voilà comment BGL BNP Paribas a présenté ses résultats financiers 2011. Le résultat net du groupe a progressé de 7 % par rapport à 2010, à 297,8 millions d’euros (normes IFRS). Une bonne année donc, qui solde définiti-vement la crise qui avait placé l’ex-Fortis Banque Luxembourg au bord de la faillite à l’automne 2008. « Nous avons réussi à conduire notre plan industriel sans départs forcés. Nos enga-gements ont été tenus », a indi-qué Carlo Thill, coprésident du comité de direction. Au 31 décembre, les effectifs de BGL BNP Paribas se mon-taient à 2.658 collaborateurs.Le produit net bancaire s’inscrit en légère diminution de 1 % à 793 millions d’euros par rapport à l’exercice précédent, plombé notamment par le recul des revenus des activités banque d’investissement. Les résultats de la banque ont également été affectés par une provision à 75 % sur l’exposition à la

dette souveraine grecque, soit 113,8 millions d’euros. Mais ce provisionnement a été en partie compensé par la contribution positive des activités de BNP Paribas Leasing Solutions de 85 millions d’euros.

Résultats

le dividende BGl paye la BilPublié le 06.04.2012

Si l’État luxembourgeois a pris des risques à l’automne 2008 en volant au secours de Fortis Banque Luxembourg, il en est aujourd’hui largement récom-pensé. Le seul dividende reçu au titre de l’exercice 2011 de la part de BGL BNP Paribas va lui permettre de financer l’in-tégralité des 10 % qu’il acquiert au capital de la BIL. « La banque n’a pas besoin de renforcer ses ratios de solvabilité déjà très supérieurs aux normes régle-mentaires, a expliqué Gaston Reinesch, haut fonctionnaire et président du conseil d’admi-nistration de BGL BNP Paribas. Les actionnaires ont pris des risques énormes il y a trois ans, il est normal qu’ils en tirent les bénéfices aujourd’hui. »L’intégralité du bénéfice 2011 (chiffres non consolidés en Lux-Gaap), soit 252,383 mil-lions, est ainsi reversé intégra-lement aux actionnaires de la banque : 125,486 millions d’eu-ros pour BNP Paribas Fortis, 40,058 millions pour BNP Pari-bas, 0,1 million pour les action-naires minoritaires et 85,3 millions pour l’État luxembour-geois actionnaire à 34 %

de la banque. Cette somme est donc supérieure aux 73 millions d’euros que l’État devra verser à Dexia pour s’offrir les 10 % de la BIL…

Fonds d’investissement

orangefieldacquiert TaslPublié le 06.04.2012

La société de services néerlan-daise Orangefield a annoncé l’acquisition de TASL, une société luxembourgeoise active dans la domiciliation, la comp-tabilité, la structuration d’entre-prise et la conformité.La spin-off d’ING Trust basée à Amsterdam explique l’absorp-tion du domiciliataire par une volonté de se trouver « où les choses se passent dans [leur] industrie », celle des fonds. Orangefield comptait déjà six employés avenue Monterey, qui seront donc rejoints par les 15 de TASL, avant d’en accueil-lir très probablement d’autres, comme l’indique Guido Wage-naar, directeur du business development. « Nous avons la ferme intention de grandir », témoigne-t-il. Stéphane Weyders, managing director de la cible luxembourgeoise, compte lui tirer parti du réseau d’Orangefield et de la variété des services qu’elle offre aux sociétés. La firme néerlandaise compte 300 employés, 14 bureaux dans le monde et 10 milliards d’euros d’actifs sous administration.

Par Nicolas Raulot, publié le 05.04.2012

Alors que le Luxembourg cherche à effacer une image de paradis fiscal qui lui colle à la peau, trois articles de la presse internationale présentent le Grand-Duché comme une terre d’évasion qui priverait les grand États de recettes, en pleine crise de la dette.Le premier est paru cette semaine dans le quotidien économique français Les Échos. Intitulé « Sur la piste de l’évasion fiscale », il décrit un mécanisme permettant aux ménages européens d’échapper au fisc, en inves-tissant dans un fonds luxembourgeois à partir d’un compte suisse. « Le Luxembourg ne taxant pas les paie-ments transfrontaliers, un Français avec un portefeuille d’actions au Luxembourg recevra la totalité de ses dividendes dans un compte suisse qui, lui-même, ne sera pas taxé, car les banques suisses ne sont pas dans l’obligation de fournir ces données aux autorités françaises. »Le deuxième article, « The terror », disponible sur le site Internet de l’hebdomadaire britannique The Economist, analyse les conséquences des élections présidentielles françaises sur le business dans l’Hexagone. Le texte souligne que deux entreprises françaises (Eurofins Scientific et Sword) viennent de délocaliser leur siège au Luxembourg pour fuir une fiscalité trop punitive. Enfin, le quotidien britannique The Guardian souligne le fait que le libraire en ligne Amazon a réalisé un chiffre d’affaires de 7,6 milliards de livres sterling au Royaume­Uni au cours des trois dernières années (dont 3,3 mil-liards l’an dernier), sans que l’entreprise ne s’acquitte du moindre impôt sur les sociétés sur le territoire où les ventes ont été réalisées.

Enquête fiscale contre Amazon

Du reste, selon l’article, les autorités fiscales britan-niques auraient ouvert une enquête sur Amazon, alors que la propriété du site Amazon.co.uk a été transférée au Luxembourg en 2006, au sein de l’entité Amazon EU Sàrl. « Les comptes 2010 de Amazon EU sàrl montrent que l’entité luxembourgeoise comptait 134 salariés et réalisait un chiffre d’affaires de 6,5 milliards de livres sterling. Au cours de la même année, l’entité britannique employait 2.265 personnes pour des revenus de seule-ment 147 millions de livres sterling. Tous les versements liés aux livres, DVD et autres biens vont directement au Luxembourg. Les opérations du Royaume-Uni se limitent à de la livraison. »Jusqu’en 2015, les entreprises ayant établi au Luxem-bourg le siège de leur activité de commerce électro-nique peuvent facturer la TVA à un consommateur privé au taux de 15 %, quel que soit le lieu de résidence de ce consommateur dans l’Union européenne.

Selon The Guardian, Amazon réalise au Luxembourg 6,5 milliards de chiffre d’affaires avec 134 salariés…

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Trois articles de médias internationaux présentent le Luxembourg comme un paradis fiscal qui priverait les grands États de précieuses recettes.

Évasion fiscale

La presse se déchaîne

« Nous avons réussi à conduire notre plan industriel sans départs forcés »Carlo Thill (BGL BNP Paribas)

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« Dans les décisions qui sont prises actuellement, on va seulement d’élections en élections. (…) Au Luxembourg, nous avons encore un peu d’argent et nous visons bien. Nous pourrions peut-être accepter de vivre un tout petit peu moins bien et, dans le même temps, réfléchir à d’autres indicateurs que celui de la stricte crois-sance financière pour assurer l’avenir des gens qui vivent dans ce pays. (…) Il faudrait par exemple mettre en place d’autres indicateurs de développement humain et tabler davantage sur la dura-bilité, l’environnement, la responsabi-lité sociétale.(…) Qu’on arrête de penser ‘ fric ’ tout le temps. On a besoin d’argent, c’est clair. Mais ce n’est pas ça qui donne forcément du sens à la vie. Il faut aussi savoir se poser la question du sens du travail dans une vie (…) et aussi avoir une réflexion sociétale concernant la répartition du temps de travail au cours d’une vie. Entre 25 et 40 ans, on doit tout faire en même temps : mener sa carrière, élever ses enfants, construire sa maison, s’établir… Il y a forcément un stress grandissant de faire tout ça. Si l’on pouvait tout diluer et étaler au cours d’une vie de 80 ans, on pourrait certainement mieux s’occuper de ses enfants, profiter de sa famille, s’occu-per de son entreprise…(…) Peut-être cette approche est-elle utopique à court terme. Mais nous allons bientôt arriver à un stade où nous n’aurons plus d’autres choix. Et je pense à toutes ces personnes qui n’auront pas eu d’autres préoccu-pations que d’avoir encore et toujours plus d’argent. Elles souffriront certainement plus que tous ceux qui auront donné un sens à leur vie et qui resteront ‘ heureux ’ malgré tout, car leur vie se sera passée ailleurs et leur essence continuera à vibrer... » Propos recueillis par J.-M. G.

L’interview complète de Béatrice Martin :

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Béatrice Martin (FFCEL)

« arrêter de penser ‘ fric ’ tout le temps »

« 5 vir 12 »

Béatrice MartinAlex Sulkowski

FFCELAlex Sulkowski Retraites : pour une réforme fondamentale« Le système des retraites tel qu’il est

en place nous mènera vers une faillite certaine. Les choses doivent changer, tout le monde le sait. Mais afin de trouver une solution, chacun doit remettre en question ses acquis et faire des sacrifices. Afin d’y arriver, nous avons besoin d’un changement de mentalités.Une réforme insuffisante et tardive, des recettes de l’État central moins élevées dans le futur et une mauvaise analyse de la situation ne sont pas les bons ingré-dients pour réussir une réforme des retraites. Par contre, discuter offensivement et ouvertement des problèmes afin de trouver les meilleures solutions peut éviter l’effondrement du système et sauvegarder la cohésion sociale de notre pays. »

opinionstranchées

Des membres du collectif « 5 vir 12 » se sont exprimés, individuellement, sur un certain nombre de

thématiques clés qui font débat au Luxembourg. Des décideurs ou politiciens leur répondent. Extraits.

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L’interview complète de Tom Wirion :

L’interview complète de Nancy Bastien :

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Tom Wirion (Chambre des Métiers)

« Un manque d’entrain peu compréhensible »

« Il est vrai que les chiffres concernant le développement durable au Luxembourg ne sont pas toujours bons. Les habitudes de consomma-tion y sont assez exacerbées, notamment en ce qui concerne les déchets. Le pays n’est pas un très bon élève. (…) Il existe un plan national de déve-loppement durable du Luxem-bourg qui est bien écrit et qui est ambitieux. Le pays serait vérita-blement un pionnier en la matière s’il le mettait concrètement en application. (…) Au niveau des entreprises, la bonne volonté et la conviction de quelques salariés ne suffisent pas. Il faut que ce soit l’équipe dirigeante ou le conseil d’admi-nistration qui donne l’impulsion et exprime cette volonté de bien faire et l’intègre dans la stratégie globale de l’entreprise. Il faut que la démarche soit vécue au quotidien et non pas subie ou seulement développée pour des seules raisons d’image et de communication. Sur certains aspects, les actions des entre-prises manquent encore de cohé-sion en interne. Il n’existe pas, par exemple, de fonction de respon-sable du Développement durable.(…) Sans doute les générations précédentes ont-elles fonctionné différemment et n’ont pas eu besoin de se poser toutes ces questions. Mais nous, les plus jeunes, nous vivons avec et nous devons agir et rectifier le tir dès maintenant. (…) Aujourd’hui, plus que jamais, on se rend compte qu’il est temps d’agir. Mais l’histoire du pays montre qu’il a toujours su prendre les bonnes décisions au bon moment et s’adapter aux circonstances. » Propos recueillis par J.-M. G.

Nancy Bastien (IMS Luxembourg)

« rectifier le tir, dès maintenant »

« Il est évident qu’il est important que la bureaucratie et les procédures soient aussi simples que possible. C’était d’ailleurs une des priorités du gouvernement et Jean-Claude Juncker, lui-même, avait pris ce dossier en main. Force est de constater qu’il y a aujourd’hui peu de choses qui ont été réalisées en ce sens. C’est clairement un grave souci pour les acteurs écono-miques et pour les citoyens. Et un tel manque d’entrain est diffi-cilement compréhensible.(…) Avec les directives euro-péennes, il y a beaucoup de lois et règlements qui sont souvent très complexes. Il y a aussi un pro-blème de volonté politique, car il y a différents angles de vue qui se confrontent. Il est parfois difficile de concilier les intérêts écono-miques et environnementaux, par exemple. Il y a tout de même eu la réforme de l’autorisation d’établis-sement en fin d’année dernière, qui permet d’obtenir une telle autorisation entre 8 et 10 jours.En revanche, pour un domaine comme la construction, oui, ça reste difficile, car les procédures impliquent plusieurs administra-tions. On attend toujours que soit mis en place le guichet unique « urbanisme » qui avait été proposé et retenu dans la bipartite en 2011. À côté de cela, il y aura aussi des changements législatifs à envisager. Il faut encore voir dans le détail où ça peut coincer et où il est possible de créer des synchronisations et des procédures là où il n’y en a pas. (…) Mais je ne suis pas sûr, par exemple, qu’abandonner systémati-quement le principe des autorisations préalables pour ne prévoir que des contrôles ex-post serait une solution miracle. Ce serait aller un peu trop vite. » Propos recueillis par J.-M. G.

Robert GoeresContre la bureaucratie excessive« Un atout dont le pays s’est toujours vanté est celui des

chemins courts et l’accès facile aux déci-deurs. Cet avantage est contestable et contesté. En effet, les difficultés que rencontrent les citoyens dans les procédures admi-nistratives, notamment dans la procédure d’obtention d’autorisations, ressemblent davantage à une croisade vers une terre hostile qu’à un chemin court et rapide.Si les règles sont trop compliquées, il faut les modifier pour les rendre plus intelligibles. Il faudra se poser la question de savoir s’il ne faut pas tout simplement sortir de la logique de l’autorisation préa-lable et aller vers un système de contrôle ad-hoc. Dans cet esprit, nous arriverons à maintenir une activité économique dynamique dans notre pays, au bénéfice des générations futures. »

Tom WirionRobert Goeres

Françoise FolmerNancy Bastien

Chambre des MétiersIMS Luxembourg

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Françoise FolmerDes punitions pour le gâchis « Nous ne pouvons pas rester immobiles en attendant que l’orage passe.

L’évolution de notre environnement éco-nomique et technique est systémique et nous avons l’impression que la maîtrise du système nous échappe. (…)Un des aspects de cette perte de contrôle est l’immense gâchis qui nous entoure à tous les niveaux de notre société, que ce soit dans nos méthodes de fonctionnement ou dans nos habitudes de consommation. (…) Les responsables politiques et les administrations devront éviter dans toutes leurs décisions de jeter l’argent du contribuable par les fenêtres. (…) Chacun d’entre nous pris individuellement devra réfléchir sur son rôle et sa place dans notre économie et notre société. (…) Sinon, nos enfants seront ceux qui seront punis en subissant les conséquences de notre égoïsme. »

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Marc HostertDan Schneider Robert UrbéJean-Claude Bintz

FuseCaritasArcelorMittal

L’interview complète de Robert Urbé :

L’interview complète de Marc Hoster :

Marc Hostert (FUSE)

« Il n’y a jamais eu d’esprit d’entreprise » « 10 % de la population sont touchés par la pauvreté. Je ne suis pas

d’accord de dire que c’est marginal. Encore faut-il aussi s’entendre sur ce terme de pauvreté. On ne dispose pas vraiment d’indicateur. Au niveau mondial, on parle d’un seuil de 1,25 dollar par jour. Évidemment, cela ne veut rien dire pour le Luxembourg où à peu près tout le monde a un toit ou de quoi se nourrir. (…) L’ex-clusion sociale est également importante. Il ne faut pas se con-tenter de regarder quel argent est à la disposition des gens.(…) Nous remarquons une aggra-vation. De plus en plus de gens sont endettés ou surendettés, de plus en plus de gens demandent des aides dans les épiceries socia-les. Les indicateurs officiels nous disent aussi que les inégalités s’accroissent.(…) Pour y remédier, il faudrait que certains commencent par montrer l’exemple. Monsieur Bintz devrait me montrer où est le ‘ dur labeur ’ qui justifie une somme telle que les bonus accor dés aux dirigeants d’ArcelorMittal, un groupe qui a dû mettre à la porte des milliers de gens. Cela donne en plus aux jeunes qui ne trouvent pas d’emploi une optique frus-trante pendant que quelques-uns se remplissent les poches. (…) Si on veut les emmener sur une trajectoire du futur, il faut leur montrer des exemples positifs. (…) Nous, Luxembourgeois, nous sommes accoutumés à avoir des salaires élevés et des impôts très faibles. Pour se donner plus de moyens, l’État devrait donc relever certains impôts. Pas nécessairement l’impôt de crise, mais plutôt les impôts normaux et l’impôt de solidarité. Il faut ménager ceux qui ont peu de revenus et faire payer ceux qui en ont assez. » Propos recueillis par N. R.

Robert Urbé (Caritas Luxembourg)

« Il faut montrer l’exemple »

« Le pays fonctionne selon une gouvernance qui remonte au 19e siècle et dont on assume l’héritage sans le remettre en cause. Or il faut appré-hender le 21e siècle qui est déjà bien entamé et réagir dans un univers qui est entré dans le 3e millénaire. (…)Le collectif ‘ 5 vir 12 ’ dit qu’il n’y a pas assez d’esprit d’entreprise. Je pense qu’il n’y en a jamais eu. C’est historique, c’est lié aux 60 glorieuses que le pays a traver-sées sans se soucier du lende-main. Toute une génération n’a rien connu d’autres que des salaires élevés, une fonction publique forte, source d’em-bauche quasi automatique pour des milliers de citoyens. Si l’on remonte aux origines de la pros-périté du pays, on retrouve des investisseurs capitalistes étran-gers, surtout flamands ou alle-mands. Les Luxembourgeois ont capitalisé ensuite, en s’appuyant sur le savoir-faire de voisins entreprenants.(…) Il faut planter les graines et les aider à germer. C’est pour ça que la fondation FUSE (Fonda-tion des Universitaires en Sciences Économiques, ndlr.) a lancé l’opération Coup de Pouce il y a quelques mois, pour favori-ser l’émergence de micro-crédits et de prêts d’honneur, afin d’ai-der au démarrage de projets. C’est aussi le message principal de nos séminaires sur la création et la reprise d’entreprises. Nous jouons essentiellement sur les leviers de la représentativité et de la gouver-nance. Le levier de l’enseignement reste à actionner. Il est urgent de le faire. » Propos recueillis par A. D.

Dan SchneiderFavoriser l’entrepre-neuriat« Pour que les entreprises soient performantes et

novatrices, nous avons besoin, à leur tête, d’entrepreneurs performants. (…) Mais au lieu d’être considérés comme un exemple à suivre pour les jeunes, les entrepreneurs se retrouvent décriés, stigmatisés et chahutés. (…) Une culture d’entrepreneuriat saine doit être accompagnée d’une culture qui accepte le droit à l’échec. Dans un processus de création et d’innovation, l’échec est possible et même normal. Nous devons apprendre à accepter l’échec et à le décriminaliser. (…) Afin de promouvoir le rôle de l’entrepre-neuriat, l’appui de la société civile dans son ensemble est essentiel. Pour cela, les syndicats doivent devenir les alliés des entrepreneurs afin que le change-ment des mentalités soit un objectif commun. »

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Jean-Claude BintzLes musées, foyers pour sans-abri ? « Ce titre sert à mettre en avant la manière avec laquelle notre

pays a dépensé ses ressources pendant les années prospères, sans penser à demain et aux années moins fastes à venir. (…)La pauvreté est un phénomène marginal dans notre pays. Il est de notre devoir de l’éradiquer et de faire en sorte qu’il ne réapparaisse jamais. Dans un des pays les plus riches du monde, nous avons l’obligation de protéger les plus faibles de notre société. (…)(…) Nous n’avons plus le luxe de dépenser tous azimuts et d’accepter les revendications de toutes les parties prenantes. Chacun de son côté devra faire des sacrifices et se remettre en question pour nous permettre de trouver des solutions aujourd’hui pour garantir succès et prospérité demain. »

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Jacques LannersNicolas Schmit

Émile HaagChristiane Wickler

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L’interview complète de Nicolas Schmit :

L’interview complète d’Émile Haag :

Nicolas Schmit (ministre du Travail)

« 60 % des chômeurs trop peu qualifiés »

« Cela ne nous intéresse pas d’être en conflit avec le secteur privé. Nous savons fort bien que c’est grâce au travail du secteur privé que l’État peut nous rémunérer. Nos membres comprennent très bien cette inter-dépendance. Nous n’avons aucun intérêt à cultiver des divergences et des antagonismes. D’ailleurs, le secteur public n’attaque jamais le premier. (…)À propos des situations de blo-cage, tout le monde en souffre, pas seulement le secteur privé. Nous sommes des citoyens comme les autres. Je dois rappeler que ce ne sont pas les agents de l’État qui déterminent les procédures, mais bien le législateur. S’il y a des dys-fonctionnements, c’est parce que les lois et les règlements ne sont pas à jour.(…) Un changement de mentalité est en train de s’opérer dans la fonction publique comme dans toute la société. Mais cela ne se décrète pas. Cela serait une erreur de croire, comme l’article le suggère ici et là, que les membres de la fonction publique seraient dans une situation d’immobilisme et d’obstruction. Nous avons tout intérêt à ce que les choses fonc-tionnent bien et s’améliorent. La perception de la fonction publique est souvent erronée et ancienne. (...) Il faudrait organiser des rencontres entre membres du secteur privé et du secteur public. Mais il faudrait que chacun y vienne sans parti pris, ni préjugé. J’ai d’ailleurs déjà eu des rencontres avec des représentants éminents du secteur privé, comme Carlo Thelen (économiste en chef de la Chambre de Commerce) ou Michel Wurth (président de l’Union des entreprises luxembourgeoises). » Propos recueillis par N. R.

Émile Haag (CGFP)

« nous sommes des citoyens comme les autres »

« Toute réflexion hétérodoxe est utile. Encore faut-il se pencher sur la nature du chômage dans notre pays. Je dois rappeler que près de 60 % des demandeurs d’emploi n’ont pas ou peu de qualifications. Près d’un quart des chômeurs sont des travailleurs handicapés ou à capacité de travail réduite. Ils représentent 76,80 % des chômeurs de longue durée. (…) Il faut responsabiliser les demandeurs d’emploi. Il existe un droit au travail et non pas un droit au chômage. L’indemnisation a une contrepartie : l’effort de la part du bénéficiaire de retrouver rapide-ment un emploi, ou du moins de s’en donner les moyens, en accep-tant notamment des formations pour améliorer son employabilité. Nous devons également nous pencher sur l’emploi approprié et les refus de certains d’accepter l’emploi proposé. Pour cela, nous avons besoin d’une Adem effi-cace et disposant des ressources nécessaires pour assurer l’ac-compagnement des demandeurs d’emploi. (…) La ‘ mise au travail ’ des chô-meurs existe déjà. Ce sont les OTI (occupation temporaire indemni-sée) pour les chômeurs ou les AIP (activités d’insertion profession-nelle) pour les bénéficiaires du revenu minimum garanti. Je suis favorable à une extension, encore faut-il les considérer comme des mesures transitoires et ne pas en faire des emplois précaires peu coûteux. Elles peuvent créer des distorsions et retar-der l’insertion sur le premier marché du travail. Et d’une certaine manière les initiatives sociales qui emploient les personnes les plus difficiles à placer sur le premier marché du travail sont assez proches des travaux d’intérêt géné-ral. » Propos recueillis par A. D.

Jacques LannersRécompenser le travail, pas le chômage « Le chômage est un fléau qui pèse lourd sur nos sociétés et

qui entraîne des dommages financiers, mais aussi moraux pour les concernés. (…) Les demandeurs d’emploi sont indemnisés, non pas pour être intégrés sur le marché du travail, mais pour en être exclus. Psychologiquement, cette exclusion porte atteinte à leur confiance et les décourage, plutôt que de les encourager à réintégrer la vie économique du pays. (…) Il faut les responsabiliser en les for-çant à prester quelques heures de travail par jour, que ce soit dans des entreprises, ou dans le secteur public, afin d’être indemnisés. Cette mesure permettrait aux demandeurs d’emploi de conserver une routine et facilitera leur réintégration dans la vie active. »

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Christiane WicklerFonction publique : pour une ouverture d’esprit « Le tissu social

du Luxembourg est arrivé au point de rupture. Il s’est créé un clivage dans notre société entre le secteur public et le secteur privé. (…) Cette évolution néfaste pour la cohé-sion économique et sociale de notre pays doit impérativement s’arrêter. (…) Un changement de mentalité dans la fonction publique facilitera une meilleure collaboration entre toutes les parties de la société. Les intérêts communs sont évidents et peuvent uniquement être réa-lisés ensemble dans un esprit de respect mutuel. (…) En somme, il s’agit de lancer cet appel à la fonction publique : nous, citoyens, avons besoin de vous ! Nous avons les mêmes intérêts, unissons nos forces afin de construire ensemble un avenir meilleur. »

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de visiteurs. « Certains exposants ont clairement l’intention de faire de ce salon leur événement phare de l’année », note avec satisfaction Mme Sagramola. La qualité sera clairement privilégiée à la quantité.

Il faut dire que la richesse du programme condensé sur les deux jours a de quoi en attirer plus d’un. Une bourse de contacts b2fair, un forum spécialement dédié au secteur de l’automobile, des speed demos permettant aux exposants de se présen-ter, des conférences interactives autour d’un plateau TV événementiel, un « village » dédié aux start-up… Entre networking et informations concrètes, il y en aura pour tous les goûts.

Avec, en clôture de la première soirée, la remise des b2fair Business Awards récompensant des joint ventures d’entreprises au sein de la Grande Région – voire au-delà – et, en clôture de la seconde, la pré-sentation du « mariage des entreprises ». Cette initia-tive, réalisée en partenariat avec le réseau Entreprendre en Lorraine Nord (ELN), consacre la mise en œuvre de collaborations soutenues entre entreprises luxembourgeoises et lorraines.

Le tout en présence de trois ministres : Étienne Schneider (Économie et Commerce extérieur) pour l’inauguration du salon et le symposium Grande Région et Claude Wiseler (Développe-ment durable et Infrastructures), et Jean-Marie Halsdorf (Intérieur et Grande Région) dans le cadre de deux tables rondes.

Jean-Michel Gaudron (texte), Charles Caratini (photo)

Aborder de nouvelles façons d’entrer en rela-tions d’affaires n’est pas toujours facile. C’est pourtant l’une des ambitions affichées par la Chambre de Commerce, organisateur des Greater Region Business Days 2012, qui se tiendront les 13 et 14 juin prochains à Luxepo, en partenariat avec Luxexpo et MLG Events.

L’approche même de ces deux jours varie quelque peu de ce que l’on peut traditionnellement trouver dans ce type de manifestation. « Nous ne vendons pas des mètres carrés ou des stands, mais plutôt des services à valeur ajoutée, explique Sabrina Sagramola, head of european affairs à la Chambre de Commerce. En quelque sorte, à une entreprise qui achète de tels services, nous offrons la surface d’exposition. Ce qui n’empêche évidemment pas de proposer des stands au design soigné. »

En l’espace de deux jours, le programme sera pour le moins dense et intense, destiné à faire de ce nouveau salon B2B un événement de référence dédié aux PME et aux start-up de la Grande Région. Pour l’heure, une bonne soixantaine d’en-treprises se sont déjà inscrites en tant qu’expo-sants. Les organisateurs espèrent au final dépasser la centaine. De là découlera en grande partie la fré-quentation même de ce salon, l’idée étant que chacun des exposants ramène un certain nombre

TEDxLuxembourgCity s’est déroulé le 21 mars dernier au Mudam. Seize speakers se sont exprimés sur le thème « Failure?». Retrouvez toutes ces interventions sur le service VOD de paperJam.TV.

Il n’y aura finalement pas de Grand Prix paperJam – RH 2012, la quarantaine de dossiers reçus ayant insuffisamment répondu aux critères de sélection définis (originalité, innovation, mesure des résultats…).La cérémonie du 27 juin est néanmoins maintenue. Elle sera le cadre de la remise du prix spécial Coup de cœur du jury pour distinguer un DRH ayant été particulièrement efficace dans l’élaboration et le pilotage d’un projet spécifique. Lors de la dernière édition, ce prix était revenu à Thierry Schuman de BGL BNP Paribas (photo). La remise de ce coup de cœur aura donc lieu le 27 juin 2012, à l’occasion d’une soirée spéciale : elle verra 10 professionnels de la communauté RH prendre chacun la parole pendant 6 minutes pour parta-ger leur expérience, leur vision et leurs pers pectives.

paperJam.TV

revivez TeDx Luxembourgcity

Grand Prix paperJam – RH 2012

recadrage

Business Days 2012

ouvertures d’espritsLes 13 et 14 juin, Luxexpo accueille un nouveau rendez-vous B2B dédié aux PME et aux start-up, très orienté Grande Région.

Sabrina Sagramola (Chambre de Commerce) : « Certains exposants ont clairement l’intention de faire de ce salon leur événement phare de l’année ».

Sabrina SagramolaÉtienne SchneiderClaude WiselerJean-Marie HalsdorfThierry Schuman

Chambre de CommerceLuxexpoMudamMLG EventsEntreprendre en Lorraine NordBGL BNP Paribas

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février s’est justement produite au Luxembourg. Cette chute dure en fait depuis la moitié de l’année 2011. Difficile de ne pas rapprocher ces évolutions des arrêts de la production d’acier sur les sites de Rodange et Schifflange d’ArcelorMittal, depuis la fin de l’été 2011, cor-roborant ainsi l’augmentation du spread entre la courbe de la production industrielle dans la zone euro et celle du Luxem-bourg. Si la production indus-trielle de la zone euro a bien chuté depuis le déclenchement de la crise dite des subprimes en 2008, celle du Luxembourg se trouve bel et bien en retrait par rapport à la moyenne euro-péenne depuis 2005.

Genii Capital

new office in GenevaCommuniqué par Genii Capital, le 12.04.2012

The international investment management and financial advi-sory firm Genii Capital has launched a new office in Geneva, Switzerland as it conti-nues to expand its global network of business activities. “This opening is in keeping with Genii Capital’s strategy to grow its distinguished global network, whilst maintaining the ability to make quick executive decisions that remains at the core of the firm’s business activities”, the press release said.Genii Capital’s Geneva office will be headed up by Christian Frampton, who has extensive business experience in Switzer-land, having been based there for 20 years, with particular emphasis on private banking, asset management and finan-cial services. (see also the article on page 12)

Conseil ICT

Gartner s’installe au luxembourgPublié le 10.04.2012

Le Luxembourg Trade and Investment Office de New York, antenne délocalisée du minis-tère de l’Économie et du Com-merce extérieur, a annoncé l’ouverture au Grand-Duché d’un bureau (le 86e) du leader mondial du conseil en technolo-gies, Gartner. En fait, celle-ci est effective depuis début avril, mais la société ne sera pleine-ment opérationnelle que « dans un mois et demi ». Sa direction sera assurée par Patrick Van Lishout depuis Bruxelles et il comptera deux employés : James Clonan, senior account manager, et Mohammed Alkass, business development executive. Marc Swartjes, VP Sales de Gartner au Benelux, explique que la société de conseil « entretient beaucoup de relations d’affaires au Luxembourg depuis quelques années ». Elles étaient alors ser-vies depuis Bruxelles. Le leader mondial du conseil en technolo-gies souhaite maintenant « faire partie de la communauté d’affaires luxembourgeoise, un petit pays où tout le monde se connaît et où le networking est important ».

SES

super rTl bientôt sur HD+Communiqué par SES, le 10.04.2012

La plate-forme HD+ de SES en Allemagne continue à se développer. Un treizième télé-diffuseur commercial rejoint le bouquet haute définition de l’opérateur de satellites luxem-bourgeois. Il s’agit de la chaîne Super RTL, qui est également la quatrième chaîne du groupe RTL à rejoindre HD+ après RTL, RTL II et Vox. À terme, HD+ pro-posera un choix de plus de 30 chaînes HD, cryptées et en clair.

Étude

Télétravail : pour 7 % des salariésPublié le 10.04.2012

Le Statec s’est penché sur la flexibilité des horaires de travail

Rapprochement

canon et océ main dans la mainCommuniqué par Canon, le 11.04.2012

Suite à l’annonce mondiale du 22 décembre 2011 de la prise de participation majoritaire de Canon dans le groupe Océ, l’in-tégration entre les deux socié-tés a commencé pour la zone Belux. Philippe Convents a été désigné aujourd’hui pour diriger ce processus qui débutera le 1er juillet 2012. André Verheggen gardera ses responsabilités en tant que managing director pour Canon en Belgique et au Luxembourg durant le proces-sus d’intégration.

Scandale financier

lifemark surveillée de prèsPublié le 11.04.2012

La licence de la société de titri-sation luxembourgeoise Life-mark détenant un portefeuille d’un milliard d’euros d’actifs a été retirée par la CSSF. La voie vers la liquidation est ouverte. Des dizaines de milliers d’inves-tisseurs sont concernés. (lire l’article page 32)

Production industrielle

chute librePublié le 12.04.2012

Les mois se suivent et se res-semblent pour l’industrie luxembourgeoise. Selon les données publiées par Eurostat, sa production a chuté de 14,4 % au mois de février alors que celle de la zone euro stagne. Elle s’établit à 0,5 %. Le bureau européen des statis-tiques signale que la baisse la plus marquée en Europe en

Étienne Schneider, ministre de l’Économie et du Commerce extérieur.

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et le travail à domicile et a publié une étude complète sur le sujet. Il y apparaît qu’un quart des salariés au Luxem-bourg utilise une mesure per-mettant de moduler leur horaire. Et ce sont plus souvent des hommes que des femmes. Quant au télétravail, seuls 7 % y font vraiment appel. Et parmi ceux-ci, ils sont plus nombreux à ne pas avoir d’enfant à charge. Le télétravail se déve-loppe néanmoins doucement : en 2005, plus de 90 % des personnes déclaraient n’avoir jamais travaillé à domicile au cours du mois précédent. Ce pourcentage s’est réduit à moins de 80 % en 2010.

Logistique

Wsa : début des travaux en 2013Publié le 11.04.2012

À la demande du syndicat OGBL, une réunion a eu lieu avec le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur Étienne Schneider au sujet des activités logistiques dans le pays. Il a notamment été question de la fameuse plate-forme de Bettembourg, prévue sur les anciens sites américains de la WSA. Le ministre Schneider a confirmé que le dossier serait bouclé d’ici à la fin de l’année et que les travaux d’aménage-ment commenceraient début 2013. Le ministre a également évoqué l’importance de relier par voie routière et ferroviaire l’ensemble des sites logistiques de Contern, du Findel et de Bettembourg. Le redé-ploiement du site de la WSA pourrait permettre la création de 3.000 à 5.000 emplois, peu ou pas qualifiés.

Bitburg

lamparski hors pistePublié le 11.04.2012

On pouvait s’y attendre, c’est désormais officiel : le pro-jet de réhabilitation de l’ancien aérodrome de l’Otan à Bitburg ne se fera pas avec l’investis-

seur luxembourgeois Frank Lamparski. Depuis la fin de l’année dernière, les responsables du site allemand attendaient de recevoir de la part de M. Lamparski la confirmation d’un premier apport de 30 millions d’euros qui étaient censés être portés par un important investisseur asiatique voulant rester ano-nyme. Le projet global pré-senté par le Luxembourgeois représentait quelque 400 mil-lions de dollars sur une dizaine d’années et vouait le site à une plate-forme internationale pour le trans-port aérien, de fret et de pas-sagers. Au final, jamais la preuve de cet apport n’a été fournie aux propriétaires du site qui ont donc décidé de clôturer définitivement les discussions en cours avec M. Lamparski. Si le projet « luxembourgeois » s’est fina-lement écrasé sans même avoir décollé, cela ne marque pas pour autant la fin des ambitions de redéveloppe-ment du site, qui devrait être remis en vente pour d’autres investissements potentiels, plus modestes mais certainement plus concrets. Il était notamment évoqué des projets dans le domaine des énergies renouvelables.

Telecom Luxembourg

première interconnexion à roostCommuniqué par Telecom Luxembourg, le 11.04.2012

L’opérateur privé Telecom Luxembourg annonce aujourd’hui être le premier opérateur à interconnecter le nouveau datacentre déve-loppé par Luxconnect à Roost, dans le nord du pays. Telecom Luxembourg dispose, dans ce nouveau centre de données, de quelque 325 m2 de surface, extensibles à 650 m2. Vincent Nicolay, le COO de l’opéra-teur, annonce que trois socié-tés clientes ont déjà fait le choix de travailler sur ce site. Ils y seront opérationnels dès le début du mois de mai 2012.

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Adriano Picinati di Torcello

DeloitteSplitart

Clearstream

Caixa Geral de Depositos

3,5 millions détournésPublié le 13.04.2012

Un ancien employé de la succur-sale luxembourgeoise du groupe bancaire portugais, Caixa Geral de Depositos, aurait détourné 3,5 millions d’euros à la fin de l’année 2011. Le dossier est en cours d’investigation. Les médias lusophones, Bomdia puis Point24, ont révélé l’affaire au Luxembourg. Une source interne à la banque confirme que les autorités judiciaires et policières aux niveaux national et interna-tional travaillent sur cette affaire en évoquant, avec des termes excessivement prudents, « une situation anormale ». Point24 révèle que Jean-Paul Frising, procureur d’État, a confirmé que la requête avait bien été enregis-trée en octobre 2011. Le montant précis de la fraude n’a cependant pas été confirmé. La Caixa assure que toutes les mesures ont été prises dans le but de garantir la protection de tous les clients. La maison mère a elle aussi tenu à rassurer tous les clients : « La banque fait tout pour qu’aucun ne soit lésé », indique le porte-parole de la CGD.

Luxair

paul Helminger président !Publié le 13.04.2012

Information paperJam.lu : l’État, en tant qu’actionnaire principal de Luxair, proposera la nomination de Paul Helminger à la présidence du conseil d’ad-ministration de la compagnie aérienne nationale lors de la prochaine assemblée générale du 14 mai. Âgé de 71 ans, Paul Helminger succèdera ainsi à Marc Hoffmann, qui avait annoncé fin janvier son inten-tion d’abandonner son mandat à l’issue de cette AG. En pre-nant la présidence de Luxair, il entre également, de facto, au conseil d’administration de Car-golux (dont Luxair est actionnaire à 43,4 %). Joint par paperJam.lu, M. Helminger a par ailleurs annoncé qu’au terme de l’ac-tuelle session parlementaire, à la mi-juillet, il démissionnera de son poste de député qu’il occupe sans discontinuer depuis 1994, « en raison de très impor-tants conflits d’intérêt poten-tiels », explique-t-il.

Commerce

luxembourg’s shopping map 2012 Communiqué par la CLC, le 13.04.2012

L’équipe du projet « Luxembourg, Pôle de commerce de la Grande Région » de la Confédération luxembourgeoise du commerce, en coopération avec la Fédé ra-tion des Artisans et l’Horesca, vient de publier la quatrième édition de la Shopping Map. Dans un format plus pratique et plus compact, cette carte offre une aide pratique pour tous les consommateurs qui souhaitent s’orienter dans le paysage du shopping luxembourgeois. Cette carte, distribuée gratuite-ment, est diffusée à 150.000 exemplaires.

Luxembourg vu de l’étranger

fantasmes nuancésPublié le 13.04.2012

Alors que les évadés fiscaux font l’objet d’une véritable chasse aux sorcières en France, notamment dans le cadre de la campagne présidentielle, le quotidien éco-nomique Les Échos revient sur certains fantasmes entretenus au sujet de la fiscalité des contrats luxembourgeois. Il démythifie l’exil fiscal au Luxembourg. Un particulier lambda français n’a pas d’intérêt à investir via le Grand-Duché. Au présupposé « je vais payer moins d’impôts », l’auteur de l’ar-ticle répond faux ! Pour les rési-dents français, dit-il, la taxation des contrats d’assurance-vie luxembourgeois est la même que pour les contrats français. « Ils supportent en plus les prélève-ments sociaux », renchérit le jour-

Adriano Picinati di Torcello (Deloitte) : « Il est possible de développer des niches de services pour la clientèle fortunée des banques luxembourgeoises. »

Trois questions à Adriano Picinati di Torcello (Deloitte)

« Quelque chose d’unique au monde »

Interview par Pierre Sorlut, publiée le 12.04.2012

Monsieur Picinati di Torcello, vous organisez diffé-rents séminaires ayant trait à l’art et à la finance tout au long de l’année. Quelle est votre ambition ? « Cela fait suite au succès d’une formation similaire en 2011 et à la concrétisation d’un pan de la stratégie art et finance avec le vote au Parlement sur la création du port franc. Cette fois cinq séminaires d’une heure et demie se tiendront en soirées, les jeudis 26 avril, 24 mai, 20 septembre, 18 octobre et 22 novembre. Ils permettront de familiariser le monde de la finance luxembourgeoise avec le développement de l’activité art et finances et les différentes opportunités offertes par ce marché.

Où en sommes-nous globalement avec cette straté-gie au Luxembourg, notamment au niveau du free-port et de la future Bourse de l’art, Splitart ? « Les choses avancent. Concernant le port franc, l’implanta-tion de l’infrastructure, et plus précisément le choix du site à l’aéroport, est en train d’être finalisée. On espère que tout sera opérationnel pour début 2014. Au niveau de Splitart, dont je ne suis pas le porte-parole, à notre connaissance, les premières rencontres avec le régulateur ont eu lieu en vue de l’obtention d’une licence pour créer un multilateral trading facility dans le domaine de l’art. Ce qui serait une première mondiale. En évaluant toute la value chain luxembourgeoise avec l’émission, la titrisation et le trading à travers Splitart, tout ce qui est post-trading avec Clearstream, ce qui relève du dépôt physique avec le port franc, nous créons quelque chose d’unique au monde.

Ces séminaires s’adressent donc à tous les acteurs gravitant autour de ces activités… « En fonction des sujets proposés, cela s’adresse principalement à la banque, au private banking, aux dépositaires, aux family offices et aux fonds investissant dans l’art et les biens de collection. Mais cela peut aussi intéresser les cabi-nets d’avocats ou les compagnies d’assurance. Ces séminaires ont pour vocation de sensibiliser ces gens à la problématique. Évidemment le port franc et Splitart sont deux aspects importants, mais d’autres initiatives pourraient être intéressantes à développer. Je pense notamment à tout ce qui est art secured len-ding, conseil en art, accompagnement de la clientèle, philanthropie, etc. Il s’agit de niches de services pour la clientèle fortunée des banques luxembourgeoises. Il est aussi envisageable pour ces banques de dévelop-per ici un centre de compétences qu’elles pourront offrir à leurs clients internationaux via le groupe. »

Gros plan sur la stratégie nationale de diversification par l’art et la finance, avec l’un des initiateurs de séminaires sur le thème.

La Shopping Map 2012 est éditée à 150.000 exemplaires.

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naliste. Le journaliste précise que la place financière luxem-bourgeoise est surtout intéres-sante pour les individus fortunés qui cherchent des solutions sur mesure. Et encore, le quotidien français nuance. « Le régulateur luxembourgeois a limité la marge de manœuvre en matière de choix de supports financiers. Les placements autorisés dépendent des sommes inves-ties. » Plus elles sont élevées et plus les solutions se pré-sentent, schématise-t-il. Le nouveau visage de la Place, celui que souhaitent dévoiler les banquiers locaux, commence donc à être reconnu.

Services financiers

luxembourg – casablanca Communiqué par Luxembourg

for Finance, le 13.04.2012

Dans le cadre d’une visite au Maroc menée par Luxembourg for Finance (LFF), un protocole d’accord a été signé avec le Moroccan Financial Board afin de promouvoir les places finan-cières de Luxembourg et de Casablanca. Cette coopération porte notamment sur l’échange d’informations sur les services financiers, le partage d’expé-rience en matière de fonds d’investissement et de banque privée, la formation et, plus lar-gement, la facilitation des rela-tions entre les organismes du secteur. C’est le premier accord du genre signé par Casablanca Finance City, dont la vocation est d’être un hub financier régional vers l’Afrique, avec une place européenne dans le domaine des services finan-ciers. C’est aussi le premier pied posé par LFF en Afrique.

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Inégalités salariales

Quand la pratique ne suit pas la théorieLa législation devant empêcher les discriminations salariales existe. Encore faut-il l’appliquer…

impacté l’application des principes théoriques. Mais celle des textes reste encore défaillante. S’ils consacrent le principe d’égalité de traitement, la pratique est différente. « Et cette forme d’inégalité salariale prend des formes très pernicieuses parfois », témoigne l’avocat. Françoise Folmer confirme. Architecte et fondatrice de sa propre société, l’an-cienne présidente de la FFCEL insiste sur le fait que si la rémunération ne doit pas être comprise comme le seul salaire, la phase de négociation salariale apporte son lot d’enseignements. « Je constate très souvent dans ma vie de cheffe d’entre-prise que le salaire est quand même beaucoup une question de négociation. Et les femmes demandent beaucoup moins à l’embauche. Elles sont manifes-tement moins agressives que les hommes. »

Il s’agirait donc d’un mal plus profond. Muriel de Saint Sauveur, directrice de la Diversité au sein du groupe Mazars France, propose de travail-ler sur l’éducation. C’est là que tout commence selon elle. « Il y a un gros travail à mener sur les stéréotypes. Le monde a été créé par des hommes et pour les hommes. Nous avons fait des progrès, mais il y en a encore énormément à faire. »

Le sempiternel refrain sur les quotas de femmes a ensuite été tout naturellement entonné, par Fran-çoise Folmer notamment. « Il faut plus de femmes dans les fonctions dirigeantes des entreprises et dans la politique. Les femmes ont cette responsabilité dans le sens où elles doivent continuer de militer pour leurs droits. À la politique ensuite d’introduire d’autres mesures comme des quotas. » L’intéressée en est convaincue. « Un monde plus féminisé serait plus équitable, sinon meilleur. »

Pierre Sorlut (texte), Luc Deflorenne (photo)

Une femme européenne doit travailler en moyenne 418 jours pour gagner autant qu’un homme qui lui n’en a travaillé que 365. En outre, dans 12 pays de l’Union européenne, parmi les-quels le Luxembourg, où l’inégalité de traitement entre genres est de 12 % en la défaveur des femmes, on juge que l’inégalité salariale constitue la princi-pale iniquité existante entre hommes et femmes.

C’est sur ces préambules que s’est construite la table ronde « À travail égal, salaire égal » organi-sée fin mars par le Parlement européen et la Fédération des femmes cheffes d’entreprise du Luxembourg (FFCEL), et animée par Jean-Michel Gaudron, rédacteur en chef de paperJam.

Astrid Lulling, doyenne du panel (mais certaine-ment pas la moins énergique), membre du Parle-ment européen et militante au sein d’organisations féminines européennes, a tenu, d’emblée, à bien cerner le débat et envisager les choses au cas par cas. Les moyennes sont dangereuses selon l’intéres-sée. « Ce qui m’importe, c’est que la femme ait le même

salaire que l’homme pour le même travail et qu’elle puisse aller en justice en cas de discrimination. »

Au niveau de la réglementation européenne, le Parlement européen va proposer des recomman-dations à la Commission européenne pour insis-ter sur l’application du principe d’égalité entre travailleurs et travailleuses pour un travail égal. Mais pour la députée européenne, la directive existante est déjà « très bien ».

Une question d’éducation

Seul homme présent autour de la table, Aloyse May, avocat à la Cour, a apporté son retour d’expé-rience juridique et indiqué qu’il est effectivement possible de saisir la justice pour discrimination. « Les textes existent. L’égalité de rémunération est reconnue au Luxembourg depuis 1974. » Il note même une évolution vers le mieux depuis quelques années. « Dans la pratique, l’arrivée des femmes à la magistrature a largement influencé les jurispru-dences en la matière. » Selon l’intéressé, cela a

« Le monde a été créé par des hommes

et pour les hommes » Muriel de Saint Sauveur (Mazars France)

François FolmerAstrid LüllingAloyse MayMuriel de Saint Sauveur

FFCELParlement européen

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Sharon March (March Senior Consult)Ginette Jones (CNFL) Le panel au complet : Muriel de Saint Sauveur, Astrid Lulling, Aloyse May et Françoise Folmer

Conférence

journée boursière Le rendez-vous annuel organisé par la Bourse de Luxembourg a accueilli, le 19 mars, Klaus Regling, CEO du Fonds européen de stabilité financière.

Jessica Theis (photos)

Élodie Deconinck (Kumkuat)

Table ronde

À travail égal, salaire égalLes inégalités salariales étaient au coeur des débats organisés

par le Parlement européen et la FFCEL, le 30 mars.

Luc Deflorenne (photos)

Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu

Miriam Mascherin (présidente de la FFCEL) et Roger Bretnacher (Parlement européen)

Marie-Thérèse Discret (LuxGate)

Étienne Schneider (ministre de l’Économie et du Commerce extérieur)

François Tesch (Foyer)

Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu

Klaus Regling (FESF)

Rolf Tarrach (Université du Luxembourg)

Yves Mersch (BCL), Jacques Poos (ancien ministre des Affaires étrangères) et Jean-Jacques Kasel (Curia)

John Bour (Raiffeisen)

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Retrouvez l’interview surwww.paperjam.TV

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Frédérique Gueth (Business Initiative)

Une plus-value sociale » Le parcours d’affaires 1,2,3 Go a fait des émules. Une initiative similaire, limitée pour l’instant au Grand-Duché, s’adresse désormais aux porteurs de projets « sociaux et solidaires ». Explications avec la manager de Business Initiative, au sein de la Chambre de Commerce.

heureusement, il y en a ! Cela nous rassure et nous encourage. Mais effectivement, ce ne sont pas les mêmes sujets que l’on aborde et il y a une manière différente de voir les choses.

Cette initiative a été présentée en novembre dernier. Les derniers dossiers de candidature devront être déposés fin avril. Quelle sera la suite du parcours ? « Une sélection va être opé-rée dans les dossiers. Nous avons identifié une quinzaine de projets qui vont bénéficier d’un accompagnement. Le tri s’est fait par rapport aux critères de mission sociale et de gouvernance évo-qués plus haut. L’accompagnement sera le plus individualisé possible, pour aboutir au fameux busi-ness plan social, dans les meilleures con ditions.

Plusieurs étapes jalonneront ce parcours, jusqu’à une soirée finale de remise des prix en novembre… « Nous proposons en effet un coa-ching individuel, mais nous organisons aussi régulièrement des événements au cours de l’édi-tion, où les porteurs de projets et les coaches peuvent se rencontrer, challenger leurs projets, nouer des contacts… Le réseautage est très impor-tant. Le prochain événement de ce type aura lieu le 13 juin, à Luxembourg, avec une formation au plan d’affaires social et une session de speed- coaching, pour challenger les projets avec un retour d’expérience direct des coaches.

Vous avez recueilli une trentaine de dossiers au total. Un chiffre conforme à vos attentes ? « C’est la première année que cette initiative est lancée et nous sommes dans une phase de test. C’est un sujet nouveau, pour le Luxembourg. Je dirais donc que je suis plutôt satisfaite. Aussi bien par le nombre de projets que par leur qualité. »

Jean-Michel Gaudron et Frédérique Moser (interview), Julien Becker (photo)

Madame Gueth, pourquoi avoir choisi de dédier un parcours d’affaires à la thématique sociétale ? « Notre mission est de soutenir les entrepreneurs innovants au Luxembourg. Lors-que le département ministériel de l’Économie soli-daire nous a sollicités pour soutenir des acteurs de l’économie solidaire, nous avons immédiatement mis en place ce programme.

Parmi les centaines de sociétés que vous accom-pagnez dans le cadre du parcours 1,2,3 Go, cer-taines sont-elles d’ores et déjà éligibles pour 1,2,3 Go Social ? « Notre thème de base étant l’innovation, nous retrouvons évidemment dans certains projets sociaux des critères innovants. Cette année, parmi les candidats au parcours ‘social’, deux porteurs de projets avaient déjà postulé l’an dernier pour le parcours 1,2,3 Go ‘classique’.

Quel est le profil des entreprises visées par ce parcours ? « Ce sont des entreprises qui se donnent, au cœur même de leur projet, une mis-sion sociale, voire sociétale. Cela revient tout

d’abord à identifier un problème social, auquel l’activité de l’entreprise souhaite répondre, via la création d’un service ou d’un produit. Le deu-xième aspect, c’est la gouvernance participative, que l’on souhaite motiver au sein de l’entreprise, ainsi qu’une lucrativité modérée ; si dividendes il y a, dans l’activité économique de l’entreprise, ils doivent être avant tout dédiés aux hommes et à la mission sociale de l’entreprise.

Le business plan d’une telle entreprise est-il monté différemment de celui d’une entreprise à but lucratif ? « D’une manière générale, on retrouve les mêmes thèmes que pour le business plan ‘classique’ : la définition du produit ou du service, du marché, des concurrents, des clients auxquels il s’adresse. Avec un grand thème en plus : la plus-value sociale apportée par l’entre-prise, qui doit être clairement mesurée.

Les experts et coaches qui accompagnent ce parcours 1,2,3 Go Social ne sont pas forcé-ment les mêmes que ceux du parcours clas-sique… « Non, ce ne sont pas forcément les mêmes. Bien sûr, nous avons essayé de recruter parmi nos experts et nos entrepreneurs des gens qui sont motivés par cette thématique, et fort

« Nous souhaitons motiver la gouvernance participative

au sein de l’entreprise » Frédérique Gueth (Business Initiative)

Frédérique Gueth

1,2,3 Go Social1,2,3 GoChambre de Commerce

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Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu

Didier MougetSaeed AmidiLaurent ProbstAlexandre RheaFrançois BauschJoachim SchemmelXavier BettelAisling McInerney et David Micallef (The Bank of New York Mellon)

Aidan FoleyFrancois BrouxelFrançoise ThomaIstvan von Habsburg-LothringenBanu OzkutanTonika Hirdman

PwC LuxembourgPlug and PlayPwC’s AcceleratorVille de LuxembourgAmbassade d’AllemagneThe Bank of New York Mellon

CentralisWildgen, Partners in LawBCEEDeutsche BankFondation de LuxembourgSchengen Peace Foundation

Entrepreneuriat

Inauguration du pwc’s acceleratorGrosse affluence pour la découverte, le 27 mars, dans l’immeuble Vertigo, de l’accélérateur d’entreprises établi par PwC en partenariat avec la firme américaine Plug and Play.

Blitz (photos)

Françoise Thoma (BCEE)

Vernissage

The art of peaceC’est en prélude au 6e World Peace Forum qu’a été inaugurée,

le 29 mars, l’exposition organisée par la Schengen Peace Foundation et le cabinet d’avocats Wildgen.

David Laurent / Wide (photos)

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Tonika Hirdman (Fondation de Luxembourg)

Aidan Foley (Centralis) et Francois Brouxel (Wildgen)

Istvan von Habsburg-Lothringen (archiduc d’Autriche)

Banu Ozkutan (Deutsche Bank)

Didier Mouget (PwC Luxembourg) Saeed Amidi (Plug and Play)

L’instant fatidique du coupage du ruban…

Laurent Probst et Alexandre Rhea

(PwC’s Accelerator)

François Bausch (Ville de Luxembourg), Joachim Schemmel (Ambassade d’Allemagne) et Xavier Bettel (bourgmestre de la Ville de Luxembourg)

Aisling McInerney et David Micallef (The Bank of New York Mellon)

Des oeuvres de l’artiste américain Matt Lamb.

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Charles-Antoine de Theux (Heliosmart) : « Il est possible d’éviter de débourser quoi que ce soit pour installer les panneaux solaires. »

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Trois questions à Charles-Antoine de Theux (Heliosmart)

« Savoir ce que l’on consomme »

Interview par Pierre Sorlut, publiée le 17.04.2012

Monsieur de Theux, quelle était l’ambition de cette conférence ? « Son but était d’informer correctement les patrons d’entreprises luxembourgeoises, leurs directeurs financiers et leurs directeurs techniques, des possibilités qui s’offrent à eux, tant en ce qui concerne l’économie d’énergie réalisable dans le cadre de leurs activités et de la consommation de leurs bâtiments, qu’au niveau de la production d’énergie renouvelable sur leur toiture par le biais d’une installation photovoltaïque. Par ailleurs, cela a également permis d’apprendre sur la possibilité de recourir à des tiers investisseurs pour effectuer les investissements sous-jacents. Autrement dit, il leur est possible d’éviter de débourser quoi que ce soit pour installer les panneaux solaires.

Est-il possible de chiffrer les économies réalisées par les installations que vous prônez ? « Deux choses peuvent en fait être chiffrées. Les économies faites dans les processus et dans les bâtiments. Ceci est une économie tout à fait mesurable qui exige la mise en place d’un système de monitoring. C’est en fait l’élément fondamental, car tout ce qui n’est pas chiffrable n’est pas pertinent. Il faut savoir exactement ce que l’on consomme et où on le consomme.Une fois que cette information est disponible, on peut alors commencer à travailler sur des benchmarks et des économies d’énergie qui, j’insiste, ne doivent avoir aucun impact sur la productivité en elle-même.Par ailleurs, il est possible de se doter d’une plate-forme en ligne qui permet à toutes les entreprises qui ont recours aux installations photovoltaïques de savoir exactement combien de kilowatt-heures ont été produits. Ces derniers ne sont pas nécessairement consommés dans l’entreprise. Ils peuvent également être réinjectés dans le réseau.

Quelle est la complémentarité entre les trois organi-sateurs de la conférence ? « À mon niveau, j’ai déjà constaté que les entreprises sont relativement sensibili-sées à ce sujet. Au Luxembourg, on est très réceptifs à tout ce qui est économie d’énergie et protection de l’environnement. De plus, les règles internationales exigent maintenant de faire des audits énergétiques, mais beaucoup d’entreprises sont un peu perdues dans l’élaboration des rapports. C’est pourquoi nous présen-terons les différentes solutions mises à leur disposition. Heliosmart cible davantage les techniques, KPMG les avantages fiscaux et économiques, alors que le bureau d’étude Progroup apporte son savoir-faire en termes d’installation et de mise en œuvre. Ils sont en mesure de mettre en place toute la gestion des projets. »

L’administrateur délégué de la start-up Heliosmart revient sur la conférence « Énergie photovoltaïque : produire local et durable », organisée avec Progroup et KPMG.

Artisanat

20.000 emplois en 10 ansPublié le 17.04.2012

À l’heure de présenter le bilan et les perspectives du secteur de l’artisanat, la Chambre des Métiers a insisté sur sa qualité de « facteur stabilisateur de l’éco-nomie ». Selon la Chambre pro-fessionnelle, l’artisanat a créé pas moins de 20.000 emplois en 10 ans et la tendance ne s’est pas démentie lorsque la conjonc-ture était défavorable. Ainsi, au 30 juin 2011 (date des dernières statistiques disponibles), l’artisa-nat occupait quelque 77.000 per-sonnes (soit 3.600 de plus qu’il y a un an) et comptait 5.800 entre-prises (+ 270). « Il est important de revaloriser le secteur artisanal et de mettre fin aux préjugés que la société entretient à l’encontre des métiers soi-disant ‘ non-intel-lectuels ’ », estime le président de la Chambre, Roland Kuhn.

Formation continue

le répertoire 2012 est paruCommuniqué par l’INFPC, le 17.04.2012

L’Institut national pour le développement de la formation professionnelle continue (INFPC) vient de publier la dernière édition de son réper-toire des offreurs de formation. Un guide pratique qui constitue la référence unique en termes de recensement de l’offre de formation au Luxembourg Édité à 5.000 exemplaires, ce répertoire recense dans le détail les 260 organismes de formation agréés.

Annuaire

Tout savoir en chiffres sur le luxembourgPublié le 16.04.2012

L’Annuaire statistique 2011 vient de paraître. En 660 pages, 500 tableaux, 50 cartes et 250.000 données, le document se veut la plus vaste documen-tation chiffrée sur le Luxembourg et un trésor d’informations. « 50 ans après la création du Statec, l’annuaire statistique du Luxem-bourg a préservé son rôle de publication de référence en matière de statistiques au Grand-Duché », présente l’office statistique. Le document est en fait édité depuis 1949, soit avant même la création du Sta-tec en 1962. Quelques exemples chiffrés : le Luxembourg comp-tait 512.000 habitants au 1er jan-vier 2011, dont 255.000 hommes et 257.000 femmes. L’espérance de vie à la naissance en 2010 était de 81 ans (78 ans pour les hommes, 84 pour les femmes).On apprend aussi que 85,7 % de la superficie totale du Luxembourg est occupée par des surfaces agricoles ou sylvi-coles, et seulement 9,3 % par des surfaces bâties (dont 3 % par des surfaces industrielles).

KPMG

première pierre au Kirchberg Communiqué par KPMG, le 16.04.2012

KPMG a célébré, en présence du ministre Claude Wiseler, la pose de la première pierre de son futur siège social au Kirchberg qui doit ouvrir ses portes en 2014. Dans la réalité les travaux d’excavation ont déjà démarré depuis deux mois. La construction de ce nouveau siège social permettra le regroupement des 1.050 membres du personnel au sein d’un unique bâtiment, conçu par le cabinet d’architecture Hermann & Valentiny et construit par Felix Giorgetti.« Au-delà de toutes les difficul-

tés liées au projet de construc-tion, nous pensons que ce nouveau bâtiment va nous per-mettre de créer une nouvelle dynamique positive au sein de nos équipes », estime Karin Riehl, managing partner de KPMG. Voir aussi l’interview de Karin Riehl sur paperJam.TV

Fonction publique

l’accord salarial contestéPublié le 17.04.2012

On peut parler d’une sérieuse remise en cause, voire d’une forme de camouflet. Les deux présidents de fractions parle-mentaires représentant la majo-rité gouvernementale, Marc Spautz pour le CSV et Lucien Lux pour le LSAP, se sont clai-rement positionnés en faveur d’une révision de l’accord conclu, par le gouvernement, avec la fonction publique.Pour Marc Spautz, qui s’est exprimé sur les antennes de RTL, « l’accord salarial entre le gouvernement et la CGFP doit être abandonné et une issue doit être trouvée par de nou-velles discussions ». Selon lui, depuis l’été dernier, lorsque les principes de l’accord avaient été conclus entre le syndicat des fonctionnaires et le ministre Biltgen, les indicateurs écono-miques ont continué à se dégrader. Il n’est donc plus envisageable d’appliquer cet accord intégralement. Même son de cloche pour le LSAP : Lucien Lux se prononce sans ambiguïté pour un « mora-toire » sur ce fameux accord salarial, qui a tendance à faire hurler les milieux économiques du pays. (lire aussi l’article en page 38)

Claude Wiseler (ministre des Infrastructures), Karin Riehl (KPMG) et Marc Giorgetti (Felix Giorgetti) posent la première pierre du futur siège de KPMG au Kirchberg.

Charles-Antoine de Theux

HeliosmartKPMG

Progroup

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Yves Wengler (président du Sigi), Jean-Marie Halsdorf (ministre de l’Intérieur et à la Grande Région), Gilles Roth (bourgmestre de Mamer) et Carlo Gambucci (directeur du Sigi)

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Yves WenglerJean-Marie Halsdorf Gilles Roth Carlo GambucciRaymond FaberStéphane RiesMarc Rosenfeld Pit HentgenHenri KoxGeorges EngelRaymond WeydertRudy HemeleersThéo WeirichMarcel LeyersConny Theobald

SigiCommune de MamerMinistère de l’Économie et du commerce extérieurLuxtrustLuxGSMLaluxCommune de RemichCommune de SanemCommune de NiederanvenAtos OriginCommune de FlaxweilerBILVille de Dudelange

Théo Weirich (bourgmestre de

Flaxweiler)

Henri Kox (bourgmestre

de Remich)

Georges Engel (bourgmestre

de Sanem)

Marcel Leyers (BIL)

Raymond Weydert (bourgmestre de Niederanven)

Marc Rosenfeld (LuxGSM) et Pit Hentgen (Lalux)

Raymond Faber (ministère de l’Économie et du Commerce extérieur) et Stéphane Ries (Luxtrust)

Conny Theobald (Ville de Dudelange)

Rudy Hemeleers (Atos Origin)

Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu

Anniversaire

Les 30 ans du SigiLe Syndicat Intercommunal de Gestion Informatique a célébré son 30e anniversaire au Kinneksbond de Mamer, le 17 mars.

Luc Deflorenne (photos)

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François ThiryMike KoedingerThomas SchoosNicolas HenckesAnne GalowichGeorges ZigrandGeraldine KnudsonMarc BichlerManuel BaldauffPaul HelmingerPatrick ErnzerMarc ElvingerGilles RodBarbara WiesenEnrico LunghiPascale KauffmanEric ChenalPierre Brahms

Polaris ArchitectsMaison ModerneLegitechIntegratedplaceVille de LuxembourgValue AssociatesChambre de CommerceElvinger, Hoss et PrussenCNDSMudamBlitz

Éric Chenal (Blitz) et Pierre Brahms

Georges Zigrand (integratedplace),

Geraldine Knudson (Ville de Luxembourg)

François Thiry (Polaris Architects)

Mike Koedinger et Thomas Schoos (Maison Moderne)

Anne Galowich Barbara Wiesen

Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu

TEDxLuxembourgCity

failure ? no… success !Le premier événement TEDx organisé à Luxembourg, le 21 mars, a été une réussite, de l’avis des quelque 150 personnes qui avaient rempli l’auditorium du Mudam.

David Laurent / Wide (photos)

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Nicolas Henckes (Legitech)

Manuel Baldauff (Value Associates)

Marc Bichler (Emergency.lu)

Patrick Ernzer (Chambre de Commerce)

Malcolm Gladwell en vidéo Cyberpiper

Marc Elvinger (Elvinger, Hoss et Prussen) et Gilles Rod (CNDS)

Enrico Lunghi (Mudam) et Pascale Kauffman

Thorunn

Paul Helminger (député)

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ou encore le business develop-ment. En rassemblant ainsi, le temps d’une après-midi, les experts et décideurs de l’éco-nomie luxembourgeoise, le Salon Index se profile comme l’endroit idéal pour rencontrer et échanger avec les décideurs et experts qui comptent.Infos et inscriptions : http://index.paperjam.lu/salon-index-2012

ING Luxembourg

lancement des solidarity awards Communiqué par ING, le 17.04.2012

La banque ING Luxembourg a lancé les Solidarity Awards, ouvert à toutes les associations locales de type asbl ou fonda-tion. L’objectif de ces awards, qui seront remis en juin, est de récompenser et de soutenir le secteur associatif luxembour-geois à travers un concours en deux volets : un volet « vote online » (www.ing.lu/solidari-tyawards) et un volet « vote du jury pour un projet » dans trois catégories (Aide Humanitaire /Secours ; Santé / Sports / Autre ; Handicap / Intégration sociale /Jeunesse). Les 40 associations qui auront récolté le plus de votes des internautes le 10 juin 2012 toucheront chacune 1.000 euros. Pour chacune des catégories, les deux meilleurs projets désignés par le jury toucheront respectivement 8.000 euros et 4.000 euros.Voir l’interview vidéo de Rik Vandenberghe (ING Luxem-bourg) sur paperJam.TV

Fonction publique

accord salarial : la cGfp prudentePublié le 18.04.2012

Romain Wolff, secrétaire géné-ral de la CGFP (Confédération Générale de la Fonction Publique), réagit avec prudence aux remises en cause de l’ac-cord salarial, conclu le 30 mars dernier avec le gouvernement.« Comme vous le savez, nous avons signé cet accord salarial le 15 juillet 2011. La réforme du statut a été décidée il y a long-temps. Il ne s’agit donc pas d’un accord nouveau », précise-t-il.

Immobilier de bureaux

property partners joue la prudencePublié le 17.04.2012

L’agence Property Partners a publié aujourd’hui les chiffres relatifs au 1er trimestre pour l’immobilier de bureaux au Luxembourg. La prise en occu-pation a été de 24.000 m2, légè-rement inférieurs aux 26.700 m2 enregistrés au 1er trimestre 2011. Un tiers des opérations ont concerné le secteur centre-ville. « Le premier trimestre stable (…) ne permet pas d’as-seoir des perspectives fiables pour l’année entière, reconnaît Vincent Bechet, managing director de Property Partners. Si le Luxembourg conserve une position privilégiée en Europe, les estimations chiffrées du Sta-tec incitent à conserver une atti-tude prudente pour les mois qui viennent. » Seules deux opéra-tions ont concerné plus de 2.000 m2 de surfaces : l’étude d’avocats Bonn & Steichen qui a pris 2.600 m2 à Howald et la fiduciaire Rapego qui a pris 2.320 m2 dans l’immeuble Stargate au centre. Le taux de vacance global est stable à 6,6 %. Selon Property partners, quelque 70.700 mètres carrés devraient être mis sur le marché dans le courant de cette année 2012.

Sigi

la commune plus proche des citoyensPublié le 17.04.2012

Aujourd’hui, 94 communes sont membres du Syndicat Intercommunal de Gestion Informatique (Sigi), qui fête ses 30 ans. Elles représentent 400.000 habitants. « Le Sigi a su fédérer et innover pour devenir un partenaire des communes et de l’État, en s’attachant à déve-lopper des outils qui facilitent à la fois la vie des élus, des fonctionnaires et des citoyens », a rappellé Yves Wengler, le président du Sigi. Le Sigi a notamment développé la plate-forme macommune.lu, actuellement accessible à plus de 245.000 personnes, pour

effectuer des démarches administratives en ligne.« En 30 ans, nous avons terminé beaucoup de chantiers qui sont aujourd’hui en production. Mais les attentes, émanant des élus et des citoyens, évoluent, commente Carlo Gambucci, directeur du Sigi. Il nous appartient d’adapter les outils aux évolutions réglementaires, mais aussi pour répondre aux attentes des citoyens en fonc-tion de leurs différents rôles au sein de la commune. »Avec un budget annuel de 12 millions d’euros, la structure fonctionne avec une centaine de personnes. Il en coûte aux communes 20 euros par habitant et par an.Voir aussi le reportage photo en page 82.Voir l’interview vidéo de Carlo Gambucci sur paperJam.TV

Salon Index

le rendez-vous B2B du printempsPublié le 17.04.2012

L’édition 2012 d’Index – Luxem-bourg Business Guide est en préparation. Pour accompagner la parution de la 13e édition de ce guide édité par Maison Moderne, le paperJam Busi-ness Club organise, pour la première fois, le Salon Index, qui se déroulera le jeudi 10 mai 2012 au Centre Drosbach, à Luxembourg-Cloche d’Or, à partir de 12 h 30. Lieu de ren-contre incontournable pour les experts de tous les horizons et tous les secteurs d’activités, clients, fournisseurs et déci-deurs se côtoieront à l’occasion de cet événement. Une occa-sion unique pour chacun de nouer de nouveaux contacts et d’identifier des partenaires potentiels. Outre cet important volet « networking », le Salon Index proposera pas moins de 32 workshops spécifiques, don-nant un aperçu des dernières évolutions dans des domaines aussi variés que la communica-tion et le marketing, les res-sources humaines, le manage ment, la finance, l’ICT

La première édition du Salon Index se tiendra au Centre Drosbach, à Luxembourg-Cloche d’Or.

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Selon lui, l’accord du 30 mars, qui a suscité une levée de bou-cliers dans le secteur privé, consistait surtout à effacer un litige qui concernait des points de détail, comme la durée des stages des fonctionnaires et ses conséquences sur la car-rière des agents de l’État. Il estime que le gouvernement a toujours fait un lien entre les deux volets, salaire et réforme de la fonction publique.« Il n’y aura pas de réforme dans la fonction publique sans accord salarial, menace-t-il toutefois. Il n’y a pas de raison de revenir sur une partie sans revenir sur l’autre. Nous atten-dons désormais une réaction du gouvernement. Je ne veux pas en dire plus. »Un retour à la table des négo-ciations ne semble en tout cas pas exclu.(lire en page 38)

Liquidation de Landsbanki

perquisitions au luxembourgPublié le 18.04.2012

Pas moins de 30 personnes ont participé à une perquisition ce mardi dans les locaux de Landsbanki Luxembourg, en liquidation depuis octobre 2008. Six d’entre elles ont été mandatées par le bureau du procureur spécial (OSP) islandais. L’information, que la banque n’a pas souhaité com-menter, émane du site Internet uti.is. Elle a été confirmée à des médias islandais par le procu-reur Olafur Hauksson. Ces per-quisitions ont été menées au bureau de Landsbanki

Luxembourg enregistré au 2-4 rue Beck, ainsi qu’à deux autres adresses. Le tout avec le concours de la police luxembourgeoise. Elles n’au-raient pas donné lieu à des arrestations. Selon le procureur Olafur Hauksson, cette initiative, qui fait suite à des perquisitions déjà conduites en Islande en janvier dernier, serait liée à neuf affaires différentes.

ArcelorMittal

craintes pour DudelangePublié le 18.04.2012

Après Rodange et Schifflange menacés d’une fermeture définitive, les craintes se portent désormais sur le site sidérurgique de Dudelange. Le groupe ArcelorMittal a en effet confirmé en milieu de journée ce que les syndi-cats avaient annoncé le matin même : la ligne d’électrogal-vanisation ELO1 va désormais tourner au ralenti, passant de 4 à 3 équipes, alors que la ligne ELO2 est toujours à l’arrêt et ce depuis février dernier. ArcelorMittal annonce qu’il s’agit là d’une mesure temporaire basée sur une demande en déclin. Les syndicats, eux, ne voient aucune amélioration à l’horizon susceptible de rassurer quant à l’avenir du site. Ils dénoncent au passage un non-respect des décisions récemment entérinées dans le cadre de l’accord tripartite sidérurgique Lux2016 signé fin mars.

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RSE

Des hommes, une structure, des valeurs » La gouvernance d’entreprise est liée, intrinsèquement, à la responsabilité sociale. Comment promouvoir ces enjeux ? Sur la base d’un état des lieux, l’IMS va s’adresser directement aux administrateurs de sociétés.

Frédérique Moser (texte), Jessica Theis (photo)

Les grands scandales permettent, souvent, d’amorcer de grandes réflexions. Et, parfois, d’en-gendrer des changements. Au cours des dernières décennies, les affaires financières Enron, Parmalat, Vivendi ou encore celles éclaboussant les groupes Total ou Nike – qui faisait fabriquer ses ballons de foot par des enfants – ont permis de faire émerger de nouveaux concepts : les principes de gouvernance d’entreprise et celui de la responsabilité sociale des entreprises (RSE). « Les deux concepts sont apparus plus ou moins en parallèle. En ont découlé, dans le milieu économique et financier, les codes de bonnes pratiques des entreprises, par exemple aux États-Unis avec la loi financière Sarbanes-Oxley Act, en 2002 », indique Diane Muller-Kneip, chief human resources and governance officer de Kneip, l’un des membres fondateurs, au Luxembourg, de l’IMS (Institut pour le Mouvement Sociétal).

Les initiatives visant à promouvoir la bonne gouvernance dans les entreprises font florès, qu’elles émanent des États, des institutions ou des entreprises elles-mêmes, par le biais de chartes ou de codes internes. Mais le concept est plus ou moins prégnant, selon les pays et la culture de leurs dirigeants.

L’IMS constate qu’ « alors que de nombreuses entreprises étrangères ont déjà développé une gou-vernance des enjeux sociaux et environnementaux, cette approche reste limitée au Luxembourg. Moins de 10 % de nos membres ont une politique RSE. » Le comité de pilotage de l’association a donc décidé, en février dernier, d’inscrire le projet « Gouver-nance et responsabilité d’entreprise » dans son plan d’action 2012.

« La RSE n’est rien d’autre que la traduction du développement durable à l’entreprise : comment elle gère ses impacts sur ses parties prenantes et sur la société au sens large », explique Julien Chupin, coordinateur développement à l’IMS. « Il y a 20 ans, le discours des dirigeants était de considérer les res-sources comme illimitées, et de se concentrer sur les aspects financiers de leurs sociétés, complète Diane Muller-Kneip. Aujourd’hui, on est davantage con-

scients de l’impact immédiat que l’entreprise peut avoir sur son environnement… et du fait que celui-ci nous le rend ! Les retours ne sont pas aussi loin-tains qu’on le croyait. »

Or, si le principe est plus ou moins connu des dirigeants d’entreprise, trop peu d’entre eux se sentent concernés. « Ce que nous entendons sou-vent dans la bouche des dirigeants, c’est, en simpli-fiant : ‘ Oui, la RSE, c’est intéressant, mais je n’ai pas le temps. Ce n’est pas stratégique. Je suis face à un enjeu qui s’appelle le développement durable, dont je comprends grosso modo les tenants et les aboutissants (raréfaction des res-sources, fragilisation des équilibres sociaux…), mais en même temps, en tant qu’entreprise, on ne voit pas en quoi cela nous concerne ’ », souligne Julien Chupin, qui déplore un défaut de compré-hension du positionnement stratégique de la RSE.

mettre sa maison en ordre

« Or, c’est bien un sujet stratégique, qui va influer à court, moyen et long termes la performance de l’entre-prise. Dans ce cadre-là, cela doit bien rentrer dans l’ADN de fonctionnement de l’entreprise. Qu’est-ce que cet ADN ? C’est la gouvernance !, martèle-t-il. C’est avec la gouvernance que l’on met en place un conseil d’administration qui prend des décisions sur la straté-gie future de l’entreprise. Depuis six ou sept ans, des études soulignent d’ailleurs le rôle clé du board dans les orientations RSE de l’entreprise. » Et M. Chupin de relever que l’an dernier, 20 % du temps des assem-blées générales en France a été consacré à un débat sur le développement durable et la RSE, alors que le nombre des questions sur les risques sociaux et environnementaux augmente considérablement.

« Les entreprises qui ont compris les enjeux liés à la RSE commencent à mettre en place des comités RSE qui ont pour mission de regarder : quels sont les risques RSE ? Quelles sont les opportunités que je peux voir ? Et là-dedans, quels sont les leviers d’inno-vation, de création de valeur ? À l’IMS, nous ne vou-lons pas évangéliser, nous ne sommes pas dans une réflexion utopique, nous sommes simplement en

train de dire qu’il y a un grand enjeu, qui concerne tout le monde, et que chacun doit maintenir son petit pré carré propre et mettre sa maison en ordre. »

Pour le spécialiste RSE, le point essentiel est le lien organique qui lie gouvernance d’entreprise et res ponsabilité sociale. « Il n’y a pas de décisions philan thropiques, sociales et environnementales d’un côté, et économiques de l’autre. Un bon pilotage d’en tre prise, donc une bonne gouvernance, évalue l’as pect économique, social et environne mental. On en revient à la vision de développement durable. Quand on parle de ‘ lien naturel ’, c’est aussi ‘ intégration ’ qu’il faut comprendre. »

Une porte d’entrée pour la RSE concerne égale-ment les risques liés à la réputation d’une entre-prise, c’est-à-dire le fait pour elle de veiller à son image de marque. Aucune ne peut se permettre de voir une catastrophe écologique ou un scan-dale financier entacher durablement sa réputa-tion auprès de ses parties prenantes – employés, clients, fournisseurs ou administrations – ou auprès du grand public.

« Comment réfléchir à tout cela en amont, prévenir les risques ? Ce n’est pas du ressort du middle mana-gement, c’est vraiment le conseil d’administration qui doit fixer les principes, les valeurs, et choisir la façon de décliner cela dans un plan stratégique. Quels contrôles mettre en place ? Quels indicateurs utili-ser ? Or, nos constats nous permettent d’identifier un certain nombre de freins, essentiellement humains, et qui sont souvent liés au manque de formation des dirigeants, notamment les plus anciens. »

Le projet lancé ce printemps par l’IMS vise juste-ment à aiguiller les administrateurs dans cette démarche. Pour ce faire, il s’est adjoint le précieux concours de l’Institut Luxembourgeois des Admi-nistrateurs (ILA), qui aidera à ouvrir certaines portes et établir des contacts, dans le cadre d’une véritable enquête de terrain. « Cette étude conjointe permettra de parler en face à face avec les adminis-trateurs de sociétés, pour savoir ce qu’ils font concrè-tement, indique Mme Muller-Kneip. Nombre d’entre eux siègent d’ailleurs dans plusieurs sociétés ou associations. Il y a souvent une graine de RSE dans leur esprit, et il sera intéressant de voir comment ils

Diane Muller-KneipJulien Chupin

KneipInstitut pour le Mouvement SociétalEnronParmalatVivendi Total NikeILAKPMGPwC

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RSE

Des hommes, une structure, des valeurs » La gouvernance d’entreprise est liée, intrinsèquement, à la responsabilité sociale. Comment promouvoir ces enjeux ? Sur la base d’un état des lieux, l’IMS va s’adresser directement aux administrateurs de sociétés.

discutent de thèmes CSR dans leurs conseils et com-ment ils souhaiteraient en discuter. »

Le but avoué du projet étant tout à la fois de recueillir de bonnes pratiques et d’en faire la pro-motion. « Nous savons que la RSE est représentée dans les organes de gouvernance de certains de nos membres, mais nous aimerions aller un peu plus loin, pour recenser les bonnes pratiques, les mauvaises également, et diffuser par la suite des exemples et des recommandations », explique Mme Muller-Kneip. Le panel des personnes rencontrées comprendra à la fois des administrateurs et des secrétaires géné-raux, des directeurs exécutifs et non-exécutifs, afin d’obtenir des retours d’expériences très divers.

L’étude sera lancée en avril, avec l’appui de deux autres membres au moins de l’IMS, à savoir KPMG et PwC, qui participeront au recueil des données. Une cinquantaine d’entretiens devraient avoir lieu d’ici l’été, plus encore si de nouvelles entreprises décident d’allier leurs forces au projet.

« C’est une forme de recherche-action. On va sur le terrain, relever des pratiques, des hommes, des enjeux, explique Julien Chupin. C’est une approche holistique de la gouvernance de la RSE, mais nous restons très humbles par rapport à ce premier état des lieux… ». Quant à Diane Muller-Kneip, elle se veut rassurante : « On ne veut pas préempter sur ce que nous allons récupérer avec cette étude, pas

« L’étude permettra de recenser les bonnes pratiques dans

les conseils d’administration et de les diffuser au plus grand nombre »

Diane Muller-Kneip (Kneip), ici avec Julien Chupin (IMS)

effrayer non plus ceux qui sont ‘ moins évolués ’ que ceux qui sont ‘ très évolués ’, dans leur démarche RSE ou de gouvernance. Ce qui importe, ce sont les progrès que l’on fait », assure-t-elle.

La synthèse et l’analyse des entretiens, réalisées par l’IMS, seront dévoilées à la fin de l’année, à l’occasion d’un événement où seront présentés un guidelines et des témoignages d’administrateurs. Julien Chupin espère également que cette commu-nication permettra « de dépasser un faux débat, celui qui consiste à voir la RSE comme une démarche volontaire ou non. Par son lien naturel avec la gou-vernance d’entreprise, on est bel et bien dans quelque chose de stratégique. »

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Des fonds presque comme les autresLes fonds souverains n’ont pas toujours eu bonne presse. Ils sont aujourd’hui mieux perçus et le Luxembourg se place comme plate-forme internationale de distribution pour les servir.

Pierre Sorlut

Souvent tapis dans l’ombre pour placer leurs pions, ils intriguent autant qu’ils inquiètent. Les fonds souverains internationaux jouissent d’une superficie financière évaluée à quelque 5.000 milliards de dollars (3.808 milliards d’euros) et leur poids les rend déterminants sur les marchés. Ces derniers pourraient fluctuer en fonction de leurs décisions.

Certains pays craignent également que leurs compagnies nationales ne passent aux mains d’investisseurs originaires de pays rivaux. Enfin, et c’est là le plus grand reproche qui leur est adressé, ces fonds manquent de transparence. Investisseurs et régulateurs éprouvent des difficultés à savoir la provenance des capitaux, la taille des fonds ou leurs états financiers. Samia Rabia, avocate chez Wildgen, défend leur cause au Grand-Duché. Les principes de Santiago, signés en 2008 sous l’égide du Fonds monétaire international, définissent un code de conduite auquel les fonds doivent se plier pour garantir plus de déontologie , souligne-t-elle comme pour les absoudre.

Oui, mais seulement 26 États (sur une grosse cinquantaine possédant un ou des fonds sou-verains) ont signé ces principes, de surcroît non-contraignants. Et traiter avec ces fonds se révèle parfois sensible. En mars 2011, les sept milliards d’euros d’avoirs du fonds souverain libyen (Libyan Investment Authority) placés en Europe étaient gelés suite à un retour en disgrâce – définitif

celui-là – de Mouammar Kadhafi. Au Luxembourg, on avait même pris les devants en bloquant le milliard y domicilié.

Mais cette diligence ne signifie pas que les fonds souverains sont bannis au Grand-Duché. Du fait d’une certaine contingence politique, on y a sim-plement appris à traiter le sujet avec précaution. Un professionnel du secteur financier qui a désiré conserver l’anonymat signale pudiquement : « Cer-tains de ces fonds émanent de pays peu stables pour le moment, je pourrais donc m’imaginer une certaine réticence à en parler. »

Bienvenus en europe

Mais depuis quelques temps, ces investisseurs souverains regagnent les faveurs des « vieux » pays développés à la recherche d’un second souffle et, accessoirement, de fonds propres. En 2008, les fonds souverains de Singapour, du Koweït et de Corée du sud avaient permis de sauver Citigroup et Merrill Lynch, deux banques prises dans la tour-mente des subprimes. Idem, lors de la crise dite de la dette souveraine, les gouvernements en détresse espéraient ardemment l’intervention des sauveurs du nouveau monde ; vainement.

Les fonds souverains sont tout de même sortis du bois, parfois avec éclat. En 2011, le fonds qatari Qatar Investment Authority (QIA) défrayait la chro-nique financière en multipliant les acquisitions de participations dans des sociétés européennes : Har-

rods, Volkswagen, Barclays, LVMH, Lagardère, etc.Plus récemment encore, le 17 avril 2012, il rache-

tait des hôtels de luxe en Sardaigne.Dans cette souveraine effervescence, la place

financière luxembourgeoise a su tirer son épingle du jeu et assumer son statut de deuxième domicile international pour les fonds d’investissement. D’ail-leurs, Samia Rabia aime à rappeler que les fonds souverains sont « presque comme les autres ». Ils uti-lisent, eux aussi, le Luxembourg comme plate-forme pour leurs investissements à l’étranger.

QIA y a installé une holding (aux Pays-Bas égale-ment) en 2008. D’autres fonds souverains avaient alors suivi. « Ceci n’est pas du tout fortuit, pour l’avo-cate, mais le fruit de longues relations bien établies. » Et elle est bien placée pour témoigner puisqu’Albert Wildgen, anciennement associé du cabinet éponyme dans lequel elle exerce, avait lui-même noué les pre-miers contacts avec le Qatar dès les années 1980.

Les fonds souverains sont donc logés à la même enseigne et utilisent des schémas de structuration plutôt classiques. La société de participation finan-cière (Soparfi) est le véhicule privilégié, mais d’autres, plus structurés, comme les sociétés d’in-vestissement à capital risque (Sicar), les fonds d’investissement spécialisés (FIS) ou même des fonds Ucits, sont également utilisés.

L’atout majeur du Luxembourg, encore une fois, est la très grande flexibilité offerte par le cadre légal pour ce qui concerne les acquisitions et les classes d’actifs, ainsi que le rapatriement de revenus et de dividendes. Samia Rabia souligne d’ailleurs que « la plupart des

Wildgen, Partners in LawLibyan Investment AuthorityLynchQatar Investment Authority HarrodsVolkswagenBarclaysLVMHLagardèrePrecision CapitalQatar Airways Sovereign Wealth InstituteKuwait Investment Authority

Samia RabiaJeannot KreckéAlbert Wildgen

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diversiFicationdiversiFicationChaque mois, paperJam analyse les

axes de diversification de la place financière.

Ce mois-ci : Les fonds souverains

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pays ayant établi des fonds souverains ont un traité de non double imposition avec le Luxembourg ».

Il faut aussi aux professionnels du secteur finan-cier luxembourgeois savoir amadouer le client. Pour les fonds souverains comme pour les autres investis-seurs et partenaires d’affaires, les road shows multi-pliés au Moyen-Orient ou en Russie ces derniers mois jouent un rôle essentiel. Ils permettent de faire montre du dynamisme de la Place.

Des recettes potentielles

Les interlocuteurs traditionnels de l’administra-tion du fonds sont les banques et les cabinets d’avo-cats d’affaires disposant d’un réseau international. À leur tour, ils vont se référer à un certain nombre de protagonistes dans les pays par lequel va passer l’investissement. Au Luxembourg, les juristes, les fiscalistes, les banques dépositaires, les auditeurs ou encore les services aux fonds sont concernés.

Parfois même, les fonds souverains montent une société d’administration dotée d’une substance, signale Samia Rabia. « Dépendant de la taille et de la complexité des investissements, ces sociétés peuvent employer quelques personnes. »

Les fonds en question peuvent aussi ne pas utili-ser une structure d’organisme de placement collec-tif, mais plutôt des comptes en custody ou encore donner des mandats de gestion, mais là, l’enjeu est moins profitable et soulève quelques risques. Les fonds souverains sont très courtisés et font marcher

la concurrence au niveau mondial (New York, Londres, Paris ou Honk Kong). Les commissions sont maigres, selon certains observateurs du mar-ché, et les mandats facilement remis en question. Le risque de contrepartie et celui sur la responsabilité indirecte des investissements opérés (dans un cadre non réglementé) peuvent s’avérer difficiles à assu-mer pour la banque dépositaire.

Quoiqu’il en soit, en général, le jeu en vaut la chandelle et le Luxembourg se place pour distri-buer ces investissements, tous azimuts, des rois du pétrole… et du gaz pour ce qui est du Qatar, cet État qui a investi – via Qatar Airways et la Precision Capital – 1,7 milliard d’euros au Grand-Duché en 2011. Si Precision Capital, société d’investissement représentant la famille royale de l’Émirat du Golfe persique n’est pas un fonds souverain, pas plus d’ailleurs que Qatar Airways, voilà qui va asseoir davantage la crédibilité du pays dont le gouverne-ment avait déjà essayé d’évoquer le sujet. C’était en 2008. Jeannot Krecké, alors ministre de l’Écono-mie et du Commerce extérieur, avait organisé une conférence sur les fonds souverains pour en vanter les avantages dans un contexte de besoin de capi-taux. La démarche n’a vraisemblablement pas été suivie formellement, mais il n’est pas trop tard pour la relancer.

Pourquoi pas en privilégiant une approche déon-tologique en utilisant l’indice de transparence construit par deux chercheurs du SWF Institute qui préconisent de considérer comme transparents les fonds ayant atteint la note de huit (voir tableau) ?

* Meilleure estimation possible.** Cela inclut le fonds de stabilisation russe.

classement des fonds souverains par taille

DÉFINITION

Qu’est-ce qu’un fonds souverain?Selon la définition du Sovereign Wealth Fund Institute, référence en matière d’observation du sujet, un fonds souverain est un fonds ou une société d’investissement appartenant à un État. Il est habituellement composé d’excédents de la balance des paiements, d’opérations de change, des gains de privatisations, de transferts de fonds gouvernementaux, de recettes fiscales excédentaires et / ou de gains des exportations. Il n’a cependant pas de définition juridique unanimement reconnue. Le premier fonds souverain est le Kuwait Investment Authority. Il a été institué en 1953 pour placer les revenus du pétrole, avant même que le pays acquiert son indépendance du Royaume-Uni. P. S.

Pays Nom du fonds Actifs Date de Index de transparence (en milliards de $) création Linaburg-Maduell

UAE – Abu Dhabi Abu Dhabi Investment Authority 627 1976 5

Norway Government Pension Fund – Global 611 1990 10

China SAFE Investment Company 567.9* 1997 4

Saudi Arabia SAMA Foreign Holdings 532.8 n/a 4

China China Investment Corporation 439.6 2007 7

Kuwait Kuwait Investment Authority 296 1953 6

China – Hong Kong Hong Kong Monetary Authority Inv. Port. 293.3 1993 8

Singapore Government of Singapore Inv. Corp. 247.5 1981 6

Singapore Temasek Holdings 157.2 1974 10

Russia National Welfare Fund 149.7** 2008 5

China National Social Security Fund 134.5 2000 5

Qatar Qatar Investment Authority 85 2005 5

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Pierre Sorlut (texte), Olivier Minaire (photo)

Dans le cadre du protocole de Kyoto, le gouverne-ment s’est fixé comme objectif d’augmenter subs-tantiellement la part d’énergies renouvelables dans la consommation finale énergétique et de ramener, entre 2008 et 2012, ses émissions de gaz à effet de serre à 72 % de ce qu’elles étaient en 1990.

Pour ce faire, un programme d’aides gouverne-mentales vise à aider les particuliers et les entre-prises à consommer moins d’énergie. Pourtant, alors que pour ces dernières les aides peuvent couvrir jusqu’à 40 %, trop peu y participent. Par exemple, seulement une cinquantaine de PME ont introduit une demande depuis l’instauration de la mesure, en 2005.

L’augmentation du prix des énergies fossiles devrait en principe accélérer les passages au vert. Or, si l’énergie solaire revient bien sur le devant de la scène médiatique, c’est davantage dans la rubrique « dépôts de bilan ». Quatre fabri-cants allemands de capteurs solaires ont en effet suivi la procédure depuis décembre ; parmi eux, Q-Cells, en avril.

Mais la direction d’Heliosmart n’en a cure. Elle croit dur comme fer à son business model. La start-up est née en octobre dernier du rapprochement de trois entreprises complémentaires pour for-mer une offre complète de solution énergétique : Enerdeal, All-in-one Technologies et SolarPower.

La première a pour vocation le développement de grandes installations photovoltaïques pour le monde industriel. Elle a, au cours de ces deux

dernières années, développé son portefeuille clients en Belgique – d’où ses associés sont origi-naires – avec de grands noms comme les supermar-chés Delhaize. Elle apporte l’expertise techn ologique sur la production d’énergie.

All-in-one Technologies amène celle sur la consommation et l’économie d’énergie, au moyen d’outils de supervision suisses. Enfin, SolarPower fournit les solutions de tiers investisseur et d’opé-rateur, se focalisant davantage sur les volets financiers et fiscaux.

Selon François Neu, cofondateur d’Heliosmart, le marché luxembourgeois du renouvelable va bien. Il s’est réveillé en 2011 parallèlement à l’augmentation du coût du pétrole, du gaz et de l’électricité. Pour lui, dans un contexte de globali-sation et d’ouverture des frontières, la probléma-tique de la compétitivité prend de plus en plus de poids. « Je m’étonne de rencontrer, encore aujour-d’hui, des industriels qui n’ont aucune visibilité sur la consommation d’énergie de leur entreprise », dit-il pour dévoiler la brèche dans laquelle il essaie de s’engouffrer. Il précise même que la seule intervention de la société All-in-one, par une meilleure régulation et une récupération de cha-leur, permet d’économiser autour de 25 % sur ses dépenses en matière d’énergie.

Mais Heliosmart ne propose pas seulement aux entreprises de réduire leur facture énergétique, elle leur permet aussi de consommer propre. « Notre leit-motiv, selon le managing partner, est d’aider les grandes entreprises à avoir une démarche énergé-tique stratégique et non opportuniste. Nous offrons

une approche intégrée mêlant production d’énergie verte et économie d’énergie noire. » Selon la logique de la start-up, la marge générée dans la produc-tion d’énergies renouvelables permettra aux entreprises d’investir dans des solutions de moni-toring. Et cela demande un engagement financier assez lourd avec un retour sur investissement assez lointain ; de l’ordre de 6 ans estime M. Neu. « Mais la combinaison de la production d’énergie renouvelable, notamment par le système de compen-sation, et des investissements pour l’économie d’éner-gie vont permettre d’accélérer la rentabilité », dit-il.

rentabilité accélérée

Le Luxembourg octroie en effet un système de compensation, c’est-à-dire de tarif de rachat. L’État garantit que la production électrique sera rachetée pendant 15 ans à un taux bien défini. Ce qui permet aux investisseurs davantage de sécurité et aux banques de prêter plus facilement… si le taux est maintenu.

Dans le cas contraire, les faillites guettent comme en France ou en Allemagne. Nonobstant, le dirigeant de Heliosmart parle de contacts qui apporteraient entre 5 et 10 millions d’euros de capi-tal. Car la jeune entreprise s’est aussi équipée d’un bras de financement avec Heliosmart Invest, une société de tiers investisseur pour les industriels qui, en des temps incertains, ne souhaiteraient pas investir un montant trop important dans la produc-tion et l’économie d’énergie. La start-up propose

faire sa place au soleilLa start-up basée à l’Ecoparc de Windhof offre aux entreprises et aux collectivités publiques des solutions innovantes pour dépenser moins et mieux dans l’énergie. Un développement à l’international est d’ores et déjà prévu pour la société à peine âgée de cinq mois.

Q-CellsHeliosmartEnerdealAll-in-one Technologies SolarPowerHeliosmart InvestGuardianDelhaizeProgroupKPMGLafargeTotalHamonAribaDexia BIL

François Neu

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Chaque mois, paperJam propose un gros plan sur une start-up luxembourgeoise

qui sera peut-être un fleuron de l’économie de demain.

Ce mois-ci : Heliosmart

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start-Upstart-Up

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my SWoTFORCES

FAIBLESSE

OPPORTUNITÉS

MENACES

référence sur la place

CV

Vendeur de vertFrançois Neu, 43 ans, est titulaire d’un diplôme d’ingénieur et d’un MBA. Il a exercé dans des multinationales (Lafarge, Total, Hamon) pour lesquelles il s’est spé-cialisé dans le développement d’affaires et l’énergie. Il a ensuite quitté les FMN (firmes multinationales) pour une start-up, Ariba (rachetée par un groupe américain), puis la banque (chez feu Dexia BIL) et s’est perdu dans la consultance dans le secteur financier, « pas mon monde », confie-t-il. Il a finalement retrouvé son chemin et ses premières amours de l’in-génierie et du développement de projet en cocréant Heliosmart. P. S.

François Neu (HelioSmart) : « Une approche intégrée mêlant production d’énergie verte et économie d’énergie noire. »

preuves. Nous avons pris le parti inverse », explique le managing partner.

Il s’avoue d’ailleurs très confiant sur l’avenir des affaires. Les progrès technologiques et la démo-cratisation du photovoltaïque y participent. Les solutions en termes d’énergies renouvelables deviennent de plus en plus rentables... avec des capteurs essentiellement fabriqués en Asie. « Nous travaillons même sur des projets de production d’élec-tricité sans tarif de rachat qui pourraient s’avérer ren-tables économiquement », confie François Neu.

D’autres projets sont dans les cartons, à com-mencer par des collaborations avec les collectivités locales. Des estimations ont été conduites pour éva-luer le potentiel énergétique de panneaux solaires posés sur des écoles et halls sportifs. Heliosmart essaie de développer des groupements d’intérêt économique.

« Nous avons développé une offre qui pourrait permettre aux propriétaires, publics ou privés, sans dépenser le moindre euro, de produire de l’énergie renouvelable, d’économiser de l’énergie et d’asso-cier les citoyens », détaille-t-il.

Une conférence, prévue le 18 avril à Luxem-bourg, a pu présenter la start-up aux industriels. KPMG et Progroup y étaient associés. La pre-mière cautionnait en quelque sorte l’intérêt financier et fiscal de l’investissement. La deu-xième, bureau d’ingénieurs-conseils spécialisés dans les constructions innovantes, faisait figure d’alibi technique. Et leur seule présence témoi-gnait d’une certaine confiance en l’aventure sous le soleil.

donc une sorte de leasing énergétique. Au terme d’une vingtaine d’années, les entreprises peuvent jouir de l’installation photovoltaïque. Et on parle là déjà de gros sous pour une start-up. Elle est d’ail-leurs capitalisée à hauteur de 250.000 euros et le chiffre d’affaires d’Heliosmart devrait, en 2012, s’élever entre 8 et 10 millions d’euros.

expansion résolue

Mais le tissu industriel luxembourgeois est trop petit pour assurer seul la pérennité de l’entreprise. Si elle compte des clients au Grand-Duché – comme Guardian –, elle doit regarder au-delà des frontières pour parvenir à son objectif de vendre cette année 4 ou 5 mégawatts de capacité de pro-duction. Des contacts sont déjà établis en Belgique, car la dimension naturelle d’Heliosmart, selon ses associés dirigeants, se trouve d’abord en Grande Région, ensuite dans l’Union européenne.

En termes d’effectifs, par le rapprochement des trois sociétés, Heliosmart rassemble aujourd’hui une trentaine de personnes. Avec une majorité d’ingénieurs, mais aussi des profils financiers et des juristes, pour assurer une structuration relati-vement complexe.

L’ambition pour la fin 2013 est d’ouvrir trois filiales à l’étranger et de compter une cinquan-taine d’employés dans le groupe consolidé. Heliosmart commence donc à travailler la com-munication. Elle faisait défaut jusque-là. « Il y a des gens qui vendent avant d’avoir fait leurs

connaissance du marché

communication

recherche d’économie

internationa - lisation

ingérence gouvernementale

lourdeurs administratives

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economist clubeconomist club

Economist ClubCour européenne de Justice

Jean-Pierre Vernier

2012 sera « l’année de tous les risques » en France. En Allemagne, la situation sera aussi plus difficile qu’en 2011 en raison des incertitudes sur la zone euro. En Italie, on appelle à « plus de sacrifices ». En Espagne, on parle de l’urgence des mesures fis-cales à mettre en place. « Pain » aussi au Royaume-Uni, où les choses seraient plus difficiles.

Mesures d’austérité, réduction des dépenses, hausses d’impôts… Mélancolie et incertitude sont de règle. Certains appellent cela du réalisme, d’autre du fatalisme !

Constat de crise certes, mais les choses ne vont pas toujours de mal en pis, surtout quand il s’agit de l’Union européenne et de la TVA concernant le yachting, car l’année 2012 devrait s’inscrire dans la continuité de 2011 en matière de TVA, pour la plaisance et pour le fisc. Avec néanmoins des incertitudes qui risquent de changer fondamenta-lement les habitudes de secteur.

Taxer de nouveau n’est pas en soi une surprise. Il suffit de se retourner vers un passé récent. Conçue en Sardaigne comme une « taxe à l’arrivée » en 2006, puis mise au rebut à peine deux ans après sa mise en place, cette taxe est de retour dans sa forme la plus développée : Stazionamento Imposta, ou « impôt d’accostage » dans toute l’Italie.

Aussi, à partir du 1er mai 2012, tous les yachts de plus de 10 mètres de longueur entrant dans un port italien, devront payer cette taxe quotidienne dont le

montant sera proportionnel à leur longueur. Un yacht de plus de 65 mètres pourrait payer au moins 5.000 euros pour un séjour d’une semaine en Italie, et des amendes allant jusqu’à 300 % de la somme due seraient réclamées pour toute infraction !

La question de l’exonération de la TVA pour les yachts a été remise au goût du jour en 2011. En effet, la Cour européenne de justice à Luxem-bourg (CEJ) a statué dans le cas Bacino (affaire C-116/10-2011), en rappelant qu’il faut interpréter l’article 15.5 dans le sens que l’exonération de taxe sur la valeur ajoutée prévue par cette disposition ne s’applique pas aux prestations de services consis-tant à mettre un bateau, contre rémunération, avec équipage, à la disposition de personnes physiques, à des fins de voyages d’agrément en haute mer.

Une autre décision concernait A. Oy (affaire C-33/11), jugement de la Cour suprême adminis-trative de Finlande au début de l’année 2011, porté devant la CEJ. Ce cas portait sur l’interpré-tation des mêmes dispositions d’exonération fis-cale que dans le cas Bacino, mais cette fois-ci au sujet des aéronefs. Une société aéronautique exploitant des avions à travers le monde, donc éli-gible à l’exemption de TVA, peut-elle louer un appareil à un de ses actionnaires pour une utilisa-tion commerciale et / ou privée ?

Les similitudes avec la plaisance sont réelles car les avions, les navires et tout autre moyen de

L’imposition regroupe l’ensemble des impôts, taxes, redevances, contribu-tions et cotisations sociales soumises aux personnes physiques et morales. La taxe sur la valeur ajoutée ou TVA est un impôt indirect sur la consommation. Impôt, institué en France par une loi du 10 avril 1954, qui se propose d’éliminer les inconvénients de divers impôts sur la consommation et de les remplacer par un impôt plus moderne, à vocation unique. Invention française, elle fait, à l’étranger, rapidement le tour du monde et se trouve adoptée par de nombreux pays notamment au sein de l’Union européenne où chaque État national en fixe le taux.

Par Jean-Pierre Vernier, membre de l’Economist Club

Le yachting en eaux fiscalement agitées

Association sans but lucratif, l’Economist Club Luxembourg se veut un forum d’échanges, un espace de débat entre économistes. Il est également appelé à prendre position et à faire connaître

l’avis de ses membres sur des thèmes économiques d’actualité, en suscitant la discussion, tout en maintenant une certaine rigueur dans la démarche proposée.

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economist cLUb

transport forment une seule et même classe dans la directive TVA.

Ainsi, si une entreprise propriétaire d’un yacht exploité commercialement l’affrète à l’action-naire de la société, pour une utilisation privée ou commerciale payée, cela écarterait-il ce yacht de l’exonération de TVA prévue par la loi, alors que la Cour de justice détermine que la location payante doit être faite uniquement à des tierces parties non liées à la société propriétaire du navire pour obtenir l’exemption de TVA ? Cela engendrera, pour les rares pays qui permettent encore l’utilisation des yachts en exemption de TVA, des changements assez importants.

Enfin, un troisième exemple concerne des déci-sions prises en Grande-Bretagne qui portent sur l’application de la TVA sur l’exploitation des yachts inscrits sur le registre des « petits navires ayant une activité commerciale ». Depuis 2011, la récupération de la TVA ou son exemption n’est plus autorisée si le navire est loué par un résident britannique, que l’utilisation du bateau ait lieu dans les eaux territoriales anglaises ou non.

Une des choses remarquables en 2011 fut la rapi-dité avec laquelle les administrations fiscales ont annulé les incitations fiscales en vigueur de longue date dans l’industrie du yachting. Ces incitations venaient souvent sous la forme de « concessions extra-statutaires ». C’est ainsi que le fisc exerçait son

pouvoir discrétionnaire en faisant des concessions qui s’écartaient de la position stricte de la loi.

Cependant, certaines règles de TVA sont pro-grammées pour prendre fin en 2012, afin de per-mettre des ajustements plus précis et définitifs en 2013. Les sociétés de leasing maritimes devraient faire l’objet de quelques ajustements concernant le lieu d’exploitation et la taxation des contrats B2B ou B2C.

Tous ces changements se préparent alors que les États membres de l’Union connaissent de graves difficultés financières liées aux défail-lances de certaines économies et à la fragilité soudaine du secteur financier européen.

Nécessité impérieuse des états membres de récupérer l’ensemble des taxes dues au fisc en commençant par la perception de la TVA ? Volonté politique d’imposer ces décisions dans le but d’une plus grande solidarité entre tous les contri-buables européens ? Souhait politique d’abolir certaines dispositions privilégiant des secteurs économiques dont les utilisateurs peuvent être considérés comme des nantis ? Prémices d’une uni-formisation fiscale à l’échelon de l’Union euro-péenne dans les domaines du yachting, de l’aviation d’affaires, et plus généralement pour toutes opéra-tions de droit commun ? Peu importent les tenants et les aboutissements : ces décisions fondamentales devraient avoir à terme des répercussions très

importantes sur le secteur du yachting. En effet, on pourrait craindre une désaffection des acteurs et des utilisateurs économiques du secteur yachting, dans le cas où leur désir de ne pas acquitter de TVA, sur l’acquisition ou sur l’exploitation d’un navire, serait définitivement remis en cause.

Des problèmes majeurs pour les chantiers navals, les courtiers, les fournisseurs, les marins pourraient surgir, qui se trouveraient dans l’obli-gation de partir à la recherche de travail dans des eaux moins contraignantes.

Le Luxembourg ne devrait pas échapper à ces changements alors que les yachts, enregistrés pour une utilisation commerciale, bénéficient d’un véri-table statut de navires de marine marchande.

Taxes et impôts sont inévitables et indispen-sables, et structurer des opérations pour en limi-ter leurs effets n’est pas illégal. Aucune décision majeure n’a encore été prise notamment en France ou la majeure partie de l’activité de ces yachts s’effectue. Donc « business as usual », pour l’instant. Dans le cas contraire, une dose d’ingé-nierie juridique et fiscale sera nécessaire pour agrémenter ces décisions.

Ventes de superyachts dans le monde

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Chaque mois, retrouvez dans nos colonnes, «Le Billet de l’Economist Club», sous la plume d’un des membres de l’Economist Club.www.economist.lu

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«Un avenir, hors dexia»

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Coverstory Le trait d’unionIntronisé à la Banque internationale de Luxembourg (BIL) en juillet 2011 par Dexia, François Pauly, le charismatique administrateur délégué, est serein. Il ne se sent pas plus inquiet pour son avenir que pour celui de la banque qu’il dirige depuis l’arrivée, annoncée depuis octobre et non encore officialisée, des nouveaux actionnaires qataris.

François Pauly évoque la transition de la « nouvelle BIL » en faisant preuve d’optimisme dans la mesure.

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«Un avenir, hors dexia»

François Pauly

BILDexia

Precision CapitalKBL

Royal Bank of CanadaRBC-Dexia

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Pierre Sorlut (interview), Andrés Lejona (photos)

Monsieur Pauly, brisons tout de suite la glace. Est-ce que votre nomi-nation à la tête de la BIL a été, d’une manière ou d’une autre, liée à l’arrivée des nouveaux actionnaires, Precision Capital, une société dirigée par des membres de la famille royale du Qatar, pour 90 %, et l’État luxembourgeois pour le reste ? « Non. Au mois de mai 2011, Dexia n’avait pas de vue sur la vente de la banque.

Votre fonction d’administrateur délégué n’a-t-elle donc pas été remise en cause par la vente, par Dexia, de sa filiale luxembourgeoise ? « J’ai eu divers contacts avec les nouveaux actionnaires. L’État luxembourgeois d’abord bien sûr, mais j’ai aussi participé aux négociations initiales avec les Qataris qui dataient du premier week-end d’octobre.

La famille royale qatarie a donc fait le choix d’acquérir la banque très vite (la transaction a été officialisée le 10 octobre)… « Ils avaient envie d’investir à Luxembourg depuis longtemps. Et il vrai que, pour ce cas d’es-pèce, c’est allé très vite.

Puisque la KBL a été rachetée par les mêmes investisseurs, un rap-prochement avec cette banque est-il à l’horizon ? « La KBL et la BIL sont deux acquisitions différentes, avec des actionnariats distincts. D’un côté, vous avez uniquement Precision Capital, et de l’autre il y a Precision Capi-tal et l’État luxembourgeois. Ces deux transactions ont des mérites propres. Elles n’ont pas été faites, à court terme, dans un but de rechercher des synergies immédiates entre les deux banques.

Vous sous-entendez que l’État va s’engager résolument à défendre son point de vue sur la gestion de la BIL ? « L’État sera représenté dans le conseil avec des administrateurs. Il pourra donc prendre part aux déci-sions importantes de la société. Ce n’est pas neutre. } 98

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La BIL entre deux ères. L’avenir en stand alone paraît prometteur à son management.

Conseil d’administration

mode d’emploiLa composition du conseil d’adminis-tration appartient aux futurs actionnaires. Quand la transaction sera clôturée – François Pauly espère cet été – l’assem-blée générale réunie extraordinairement actera la démission des administrateurs de Dexia et l’arrivée des représentants des nouveaux actionnaires, dont cer-tainement des consultants, à l’instar de ce qui s’est produit chez Cargolux. Frank Wagener, président du conseil d’administration, ne se sent, lui, pas inquiété. P. S.

Avant ce closing, il faudra avoir le feu vert de la Commission euro-péenne qui a ouvert une enquête approfondie sur les conditions de vente. Quelle serait la marge de manœuvre si l’exécutif européen décidait que le prix ne correspond pas aux conditions normales de marché ? « C’est une question qu’il faudrait poser aux actionnaires.

Comment jugez-vous les résultats de la BIL après cette année un peu folle ? « D’un côté nous avons un résultat récurrent positif de 151 millions d’euros. Dans un environnement économique difficile et plus particulière-ment au niveau du groupe Dexia, il se place légèrement en baisse par rapport à 2010. Nous le jugeons positif, car il révèle que la banque a dégagé du profit sur ses métiers phares. Pour ce qui est du résultat exceptionnel, nous avons acté dans les livres la cession des participations qui ne feront plus partie du groupe BIL, notamment la cession du portefeuille obligataire, dit legacy. Cette dernière s’est faite au prix du marché. Nous avons considéré toutes les moins-values sur ce portefeuille au 31 décembre 2011, ce qui nous a conduits à un résultat consolidé négatif d’1,9 milliard d’euros.

Mais cela veut dire aussi que le passé, et plus particulièrement le démembrement du groupe, est reflété dans ce résultat. Nous avons donc des bases saines pour le renouveau de la banque.

Comment va-t-il se matérialiser ? « Je crois qu’il s’est déjà matérialisé dans une certaine mesure. Revenons par exemple sur la crise. Nous avions déjà trouvé une solution pour stabiliser la banque dès la première semaine d’octobre. Début novembre, nous avons repris notre marque historique. Cela a été entériné en mars par les actionnaires lorsqu’ils ont voté le chan-gement de dénomination sociale.

Notre stratégie consiste à montrer clairement à notre clientèle et à nos employés qu’il y a un avenir hors du groupe Dexia. Nos métiers restent la banque de détail avec notre réseau d’agences au Luxembourg, la banque privée, la banque des entreprises et l’activité de marchés financiers. Ceci dans une géographie différente selon l’activité : la banque de détail et corporate s’adresse à la Grande Région. Les clients du private banking sont servis depuis le Luxembourg, la Suisse, le Moyen-Orient, Singapour et le Danemark. L’activité de marchés financiers est gérée depuis le Grand-Duché, la Suisse et Singapour.

Quelles sont plus particulièrement les vocations des filiales à Singa-pour et en Suisse ? « Ces filiales nous assurent une présence physique au sein de centres financiers de référence au niveau mondial et elles sont avant tout des centres de compétences dédiés aux clients privés et insti-tutionnels.

Pour la banque privée, la présence en Asie date de 1978 à travers l’ou-verture d’un bureau à Singapour. Depuis 1982, nous y avons une licence bancaire. Nous sommes en Suisse depuis 1984. Nous avons une marque établie sur ces marchés et nous voulons la redévelopper. Malheureuse-ment, on n’a pas pu le faire depuis 2008, puisque la Commission euro-péenne avait interdit au groupe de développer ses activités hors Europe. Aujourd’hui, nous sommes contents de pouvoir les redémarrer ou de les continuer.

L’activité de marchés financiers consiste à, d’un côté, gérer notre bilan et les liquidités dans nos livres. De l’autre, offrir des prestations à nos trois autres métiers. La BIL a toujours gardé une salle de marché opérationnelle qui fait à la fois des devises, des produits taux, des dérivés, ainsi que le cour-tage en actions, obligations et fonds. Il s’agit d’une activité qui, souvent dans des groupes, remonte dans les salles de marché plus importantes, au niveau de la maison mère. Nous avions gardé cela et aujourd’hui nous sommes heu-reux de jouir de cette importante infrastructure.

Comment s’est décidé le choix des activités qui resteraient dans le périmètre de la BIL lors de sa cession par Dexia? « D’abord, un ache-teur vous regarde et considère ce qui l’intéresse et ce qui l’intéresse moins. Des réflexions sont à mener sur une partie du portefeuille d’acti-vités. La BIL, telle qu’elle existait, avait son histoire, mais aussi celle d’un groupe, qu’elle avait suivi dans son développement.

Les droits de préemption ont aussi compté. Nous avions un partenariat 50-50 avec la Royal Bank of Canada pour RBC-Dexia. Lorsque la décision de vendre a été prise, le droit de préemption a été exercé.

Enfin, l’acquéreur a aussi cherché à éviter les doublons et a regardé sur le marché si quelqu’un ne cherche pas à reprendre telle ou telle activité.

Le périmètre de la cession est défini en fonction de tout cela. Pour ce qui concerne le portefeuille legacy, vraiment le problème du groupe Dexia

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« Les Qataris croient en notre business model

et en nos équipes en place »

François Pauly

dans la crise en 2011, il y avait clairement une volonté de l’acquéreur de ne pas continuer avec cette activité, considérée comme surdimensionnée.

Quel rôle avez-vous joué à ces instants ? « Il faut dire qu’en tant que manager je cherchais à développer des activités qui ont un sens pour l’ave-nir. Nous aurions très bien pu garder le métier de banque dépositaire pour des fonds retail. Mais il est impossible de recommencer à zéro sur ce mar-ché aujourd’hui. Il faut avoir une certaine taille. Nous aurons néanmoins quelques solutions spécifiques selon les besoins du client. Nous ferons du sur mesure au niveau des fonds d’investissement spécialisés, des fonds dédiés, des fonds immobiliers… là nous avons toujours l’infrastructure pour le faire. Nous n’allons pas nous lancer dans l’aventure comme nous l’avons fait il y a quelques années avec RBC Dexia.

Vous vous êtes rendu à Doha en janvier. Quels genres de contacts ont été noués sur place ? « Nous y sommes allés dans le cadre d’une mission économique préparée depuis plus d’un an. Il s’agit d’une pure coïncidence. Nous nous rendons dans la région du Golfe sur un rythme bisannuel. Il y avait des représentants de la BIL, mais aussi d’autres banques luxembour-geoises. Il n’y avait aucune négociation de notre côté à ce moment-là au Moyen-Orient.

À nouveau, nous ne sommes pas propriétaires de la banque, ni mainte-nant ni dans le futur. Dans ce genre de négociation, seuls les vendeurs et acquéreurs décident. Notre présence était liée à cette mission pour voir comment peut se développer le business dans la région, mais elle n’était pas en relation avec notre changement d’actionnariat.

C’était quand même l’occasion de discuter avec les futurs action-naires… « Dans une négociation qui à ce stade-là n’était pas bouclée, les conventions de confidentialité entre les parties ne vous autorisent pas à contacter directement le management ou l’inverse. La transaction se passe à travers les banquiers d’affaires et les conseillers, entre l’acheteur et le vendeur. Vous n’allez pas sonner une fois là-bas pour prendre rendez-vous. Ce sont des relations assez institutionnalisées. Ce week-end de fin janvier n’était pas lié à cela. Je suis par exemple personnellement allé à Bahreïn pour voir mes équipes sur place, à Dubaï pour voir les gens du centre

financier (DIFC) et envisager peut être une présence là-bas, mais à Doha, nous étions dans la délégation, dont j’étais l’un des intervenants. Le ministre qui s’y est rendu a lui, en tant qu’acquéreur, peut-être rencontré les autres acquéreurs. Je l’ignore.

Justement, la BIL est souvent mentionnée par le gouvernement comme étant une banque systémique. N’est-ce pas surtout de la rhé-torique politique ? « Ce n’est pas vraiment à nous de le juger, mais depuis 2007 et l’avant-dernière crise, la Banque centrale européenne a identifié dans tous les pays un certain nombre de banques qui font partie de la stabilité de l’infrastructure journalière des paiements. Si une de ces banques n’était plus disponible, le système s’écroulerait. Des difficultés au niveau d’une des banques systémiques entraîneraient donc de lourdes conséquences vu leur importance dans l’économie nationale et les sys-tèmes de paiements quotidiens.

L’année dernière, le Financial Stability Board (FSB) a identifié une tren-taine de banques dans le monde comme systémiques. Dexia était recon-nue comme l’une d’entre elles avec ses présences en Belgique, en France

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et au Luxembourg. Dans la tuyauterie du système financier, si une banque comme la nôtre ne pouvait pas ouvrir le matin, le système pourrait très bien vaciller du mauvais côté.

Ce qui justifie l’intervention étatique… « Un investisseur comme l’État luxembourgeois, conscient que la place financière représente entre 30 et 40 % du produit national brut, doit essayer de stabiliser le système, comme il l’avait fait à l’époque pour la BGL. Pour la BIL, avec des sommes beau-coup moins importantes, le gouvernement a voulu montrer à l’extérieur que les banques luxembourgeoises sont soutenues en cas de problème. Au niveau de la BIL, ce n’était pas si grave, mais avec ces 10 %, il a été montré aux agences de notation, qu’un soutien existe si nécessaire. Même si l’État n’a pas la vocation à devenir actionnaire de toutes les banques luxembour-geoises, cela va de soi.

Doit-on comprendre qu’aucune décision stratégique n’a été prise avec les nouveaux actionnaires sur un horizon temporel à moyen terme ? « Lorsque les deux acquéreurs ont montré leur intérêt, ils avaient une cer-

taine période d’exclusivité pour effectuer une due diligence, soit une analyse en profondeur de la banque. Nous avons rassemblé d’énormes quantités d’informations sur son fonctionnement. Cela représentait des milliers de pages. Ce qui était encore plus important, le 2 novembre, le management a pu présenter sa vue stratégique sur la banque de l’avenir : les quatre métiers, la présence géographique, les clients cibles, un business plan, etc. Cela a été la base de leur réflexion sur leur volonté définitive d’acheter la BIL ou pas.

Ils ne sont pas venus – et c’est là une chance d’avoir un actionnaire comme ceci – en prétendant connaître le marché luxembourgeois parfaitement. C’est un investisseur qui croit en notre business model, en nos équipes en place, qui voit que cette banque a passé un moment difficile dans un groupe qui malheureusement a connu un sort que tout le monde connaît aujourd’hui. Il voit qu’il y a un avenir pour cette banque.

Aucune nouvelle stratégie ne sera annoncée le jour du closing. Elle peut évoluer cela dit. Si une opportunité d’achat se présente, des marchés qui s’ouvrent ou des synergies possibles entre des entités dans notre groupe, alors on va évaluer la chose. Nous préservons une continuité de notre projet d’entreprise.

agenCes de notation

« point crucial »Le rating de la BIL une fois en stand alone déterminera la capacité de la banque à lever des emprunts. François Pauly qualifie la chose comme « cru-ciale ». Des précontacts et préanalyses ont été effectués avec deux agences de notation. « Après le closing, la banque aura une note. Malgré tout ce qu’on peut en dire, c’est un outil important pour les clients internationaux », analyse M. Pauly. P. S.

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Peut-on mesurer d’ores et déjà le degré d’ingérence de vos futurs actionnaires ? « Entre la signature du contrat de vente et la clôture de la transaction, il faut gérer la banque en bon père de famille et ne pas prendre des décisions sans avoir consulté ou sans être sûr que c’est dans l’intérêt de la banque. Aujourd’hui, on ne peut pas acheter une autre banque en Suisse sans avoir obtenu le feu vert de nos actionnaires actuels et futurs.

Nous serons d’ailleurs rachetés par un actionnaire similaire à un family office, qui a donc des structures extrêmement légères. Il s’agit d’un véhi-cule d’investissement d’un groupe de personnes issues d’une famille extrêmement fortunée. Des centaines de banquiers ne vont pas être para-chutés sur Luxembourg pour occuper les principales fonctions de la banque. Ils n’ont a priori ni la volonté, ni les moyens pour le faire, car ils n’ont pas ce genre d’équipes à disposition.

Mais à terme il est clair que les actionnaires et le conseil d’administra-tion continueront de prendre des décisions dans l’intérêt de la banque, mais aussi des clients, et j’espère à long terme. C’est le message qu’ils véhiculent. Ils ne viennent pas pour faire un aller-retour rapide sur leur investissement.

Doit-on s’attendre à des investissements d’envergure pour le plan d’ex-pansion de la BIL ? « La question est : avons-nous la taille critique ? Là, le management est d’avis qu’il faut évaluer certaines opportunités sur des mar-chés bien identifiés et viser une croissance externe comme au Moyen-Orient (quoique nous y voyons plus des équipes envoyées ponctuellement que des entités sur place), en Suisse, en Asie, etc. Au Luxembourg, l’activité d’assu-rance gérée par Dexia Life and Pensions (DLP) est devenue International

Wealth Insurer (IWI) et appartient maintenant à Belfius. Il faut réfléchir à ce que nous allons faire dans ce domaine-là, ce que nous rachetons… Nous sommes toujours actionnaires minoritaires, et cette plate-forme d’assurances vie sur Luxembourg aujourd’hui détenue par l’État belge ne fait pas beau-coup de sens. 90 % des clients viennent de chez nous. Il serait logique que nous reprenions cette activité à des conditions intéressantes. Si tel n’est pas le cas, nous allons la monter nous-mêmes.

Alors quels sont les objectifs pour 2012 ? « Cette année sera, d’un côté, une année de transition pour une banque qui sort d’un groupe dans lequel elle était intégrée depuis 20 ans, avec tout ce que cela veut dire en termes de direction, de mise en place. Ce sera une sortie physique du groupe déjà reflétée dans les résultats 2011. Et ce sera le redémarrage de certaines activités de la banque.

Quand j’ai rejoint la banque en septembre, j’ai dit qu’il y aurait trois phases : la première relève de la stabilisation, la deuxième de la fidélisa-tion et la troisième, la relance. Nous sommes maintenant entre fidélisation et relance. Les gens sont contents de voir une banque dotée d’un projet d’entreprises dans l’intérêt de la clientèle.

Nos deux futurs actionnaires ne sont pas cotés en Bourse, ce qui est en soi un grand avantage. Nous avons intégré à notre logo un petit clin d’œil, la date 1856, pour indiquer que la BIL a traversé d’autres crises. Nous avons connu des moments importants de développement et nous voulons renouer avec notre histoire. S’il ne faut pas toujours forcément regarder derrière, auquel cas nous nous casserions le nez devant, nous allons donc construire sur des bases solides. »

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« Nos deux futurs actionnaires ne sont pas cotés en Bourse, ce qui est en soi un grand avantage » François Pauly

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Une enseigne, des enseignements. Les derniers développements à la BIL sont annonciateurs d’un nouveau paradigme pour l’économie luxembourgeoise.

Pierre Sorlut (texte), Olivier Minaire (photo)

Rachetée à 90 % par des investisseurs qataris en pleine crise de la dette souveraine, la BIL tente aujourd’hui de redéfinir sa stratégie en tenant compte de la redistribution des richesses sur le plan international.

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comme Un symboLe

L’acquisition de 90 % de la Banque Internationale à Luxembourg (BIL) par des investisseurs qataris révèle bien des enjeux actuels de l’économie internationale. Cette prise de participation, aussi minime soit-elle au vu des flux financiers quotidiens, est en fait révélatrice de tendances lourdes : la redéfinition de la géographie des richesses internationales, les besoins européens en capitaux en provenance des pays émergents et l’ouverture de l’économie luxembourgeoise à de nouveaux investisseurs. Passer cette transaction à la loupe permet en quelque sorte d’identifier les multiples ressorts en action.

Au cours des derniers mois, le Luxembourg s’est posé au croisement des flux internationaux de richesse. Victimes de la conjugaison des crises sur une période courte, trois de ses entreprises résidentes les plus impor-tantes ont dû ouvrir leur capital à des investisseurs en quête de diversifi-cation économique, d’abord pour redresser la barre, ensuite pour obtenir un rendement sur le long terme.

Les situations de chacune d’entre elles diffèrent, bien sûr, sensiblement. La cession par l’État et d’autres actionnaires luxembourgeois de 35 % des parts de Cargolux, champion luxembourgeois du fret aérien, permettait de mettre fin à une opération de portage et de, théoriquement, profiter des alliances stratégiques avec l’acquéreur, Qatar Airways, dans un contexte de chute des échanges internationaux. Aux yeux du gouvernement, cette alliance avec la compagnie du Golfe en pleine expansion devait servir de levier à la croissance du leader européen du tout cargo.

La banque KBL European Private Bankers appartient, elle, au groupe belge KBC qui avait subi de plein fouet la crise des subprimes de 2008. Secouru par l’État belge, il avait ensuite été enjoint par la Commission européenne de se restructurer et de vendre, notamment, sa filiale luxem-bourgeoise de banque privée. L’accord de cession devrait être bouclé au cours de ce trimestre pour 1,05 milliard d’euros. La contrepartie est une société d’investissement dorénavant célèbre au Luxembourg, Precision

Fred ReinertzFrançois PaulyFrank WagenerLuc FriedenGrand-Duc héritier Guillaume Sheikh Hamad bin Jassim bin Jabr Al Thani

Banque Internationale à Luxembourg CargoluxQatar AirwaysKBL European private bankers KBCPrecision CapitalDexiaProtinvestDexia Asset Management RBC DexiaLehman BrothersEuropean Fund Administration

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Capital, administrée par les membres de la famille royale du Qatar. La transaction avait été annoncée le 10 octobre.

Le 11, cette même entité était annoncée en négociation pour l’achat de 90 % du capital de la BIL, alors que son actionnaire principal, Dexia, frôlait le naufrage dans la tempête de la dette souveraine. Mais l’administrateur délégué de la filiale luxembourgeoise, François Pauly, refuse de parler de plan de sauvetage. « Nous n’avons pas fermé les agences le vendredi en se demandant si on allait rouvrir le lundi », assène-t-il.

N’en déplaise à l’intéressé, le groupe bancaire, déjà recapitalisé par la Belgique, la France et le Luxembourg en 2008 et surexposé aux dettes italienne, portugaise et grecque, peinait alors à se refinancer et une solu-tion devait être trouvée au plus vite. Le démantèlement était alors choisi par les administrateurs, conjointement avec les États concernés.

Au Luxembourg, la filiale Dexia-BIL faisait face à un retrait des dépôts. Au cours de l’année 2011, les avoirs de la clientèle avaient chuté de 13,8 %. Si 2 ou 3 % sont imputables à des effets de marché, le reste relève d’une fuite des dépôts intervenue à la fin du mois de septembre. François Pauly, l’associe à « des clients non luxembourgeois qui, en ouvrant le journal le matin, lisaient ‘ Dexia, le nouveau Lehman ’. Là, la clientèle ne faisait pas la distinction entre la BIL et le groupe. » Pour éviter toute fuite potentiellement fatale à la banque, il fallait donc rassurer fissa les clients et trouver un repreneur.

Et pour s’épargner un débat rhétorique, nous parlerons donc de solu-tion hâtive trouvée avec la famille royale qatarie et l’État luxembour-geois, qui garantissait parallèlement le portefeuille obligataire de Dexia géré en extinction à hauteur de 3 % de 45 milliards d’euros (soit 1,35 mil-liard).

Le contexte explique alors au moins partiellement le prix de la vente, 730 millions d’euros, qui fait décidément jaser sur la place financière. L’association de protection des investisseurs, Protinvest, s’étonne en effet qu’une société générant en 2011 un résultat récurrent de 151 millions d’euros (qui inclut toutefois les revenus générés par des actifs non compris dans le périmètre de cession comme les intérêts du portefeuille obligataire ou les revenus de Dexia Asset Management et RBC Dexia) ou encore puisse être cédée à un tel prix. Pour le président de l’asbl, Fred Reinertz, le prix de vente théorique devait être de 2,41 milliards d’euros, soit la valeur des fonds propres au 31 décembre 2010.

Le vendeur a néanmoins accepté la seule offre ferme qui lui est parve-nue et recevait en même temps une garantie financière pour son porte-feuille obligataire. L’État luxembourgeois obtenait, lui, un rabais sur le prix d’acquisition. Souvenons-nous que le 11 octobre, le gouvernement pensait investir 100 millions d’euros dans l’acquisition de 10 % de la BIL. Et cette

économie est la bienvenue puisque la perte liée à la cession du porte-feuille obligataire de la BIL, à sa valeur au 31 décembre, participe large-ment à 1,9 milliard d’euros.

De nouvelles bases

Ce montant négatif, acté dans les livres comptables de la BIL pour l’exer-cice 2011, implique que l’État luxembourgeois devra faire une croix sur ses revenus d’impôts des collectivités pendant quelques années. Certains de ses gros moteurs n’en délivreront pas pendant quelque temps. Cargolux, KBL et la BIL ont toutes annoncé des pertes l’année passée. Mais les bilans de ces sociétés sont dorénavant apurés. Ces dernières peuvent repartir sur de nouvelles bases (et une exonération d’impôts) avec aux commandes (au moins partiellement) des actionnaires qataris qui ont, du coup, bénéficié des contingences de la crise en Union européenne et des besoins sous-jacents en liquidité, qu’ils ont en excès.

Ils ont d’ailleurs accepté le projet stratégique présenté début novembre par la direction de la BIL qui ne devrait d’ailleurs, du coup, pas changer. Le président du comité de direction, François Pauly, et celui du conseil d’administration, Frank Wagener, manifestent tous deux une certaine confiance quant à leur avenir proche au sein de la banque luxembourgeoise.

Celui-ci va refléter le virage pris par les établissements financiers luxembourgeois après la crise en double creux qu’elles viennent de traver-ser, en s’orientant résolument vers la clientèle institutionnelle et fortunée. « Et la relance de la banque est la partie la plus intéressante pour le manage-ment », avoue M. Pauly.

Selon lui, les deux dernières crises ont démontré que les banques qui se focalisent sur un métier souffrent davantage que celles qui ont un porte-feuille d’activités bien diversifié. La BIL s’apprête donc à avancer sur le chemin de la diversification en choisissant de privilégier quatre métiers : la banque de détail, la banque des entreprises, le private banking et l’acti-vité de marchés financiers.

Selon l’administrateur délégué, les 2.100 collaborateurs du groupe émancipé ont accueilli l’arrivée des nouveaux actionnaires de manière « très positive. Cela constitue un nouvel élan », dit-il, en prenant en réfé-rences les remontées du comité mixte et des représentants du personnel.

Mais la BIL a perdu certaines de ses compétences dans la cession, à commencer par ses capacités de gestion intellectuelle, la structuration de produits et les fonctions analytiques, logées chez Dexia Asset Manage-ment. Or, ces fonctions sont primordiales pour l’offre de banque privée. } 106

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Luc Frieden, le Grand-Duc héritier Guillaume et Cheikh Hamad bin Jassim bin Jabr Al Thani, premier ministre du Qatar et administrateur de Precision Capital, acquéreur de la BIL et de la KBL.

Ainsi, si une vingtaine de collaborateurs de Dexia ont été repris pour combler en partie ce vide, la direction de la BIL prévoit environ 80 recru-tements complémentaires en 2012. Et l’indépendance de la banque profi-tera sans doute à sa visibilité et à l’afflux de candidatures.

réorientation stratégique

La question des capacités back-office pour les services titres se pose également puisque RBC Dexia ne fait plus partie du giron BIL. L’entité domiciliée à Esch-sur-Alzette appartient dorénavant intégralement à Royal Bank of Canada.

La BIL n’a donc plus dans ses murs de services à l’industrie des fonds, le deuxième métier de la place financière. Or, une banque appartenant au même actionnaire détient la majorité de European Fund Administration (EFA)… Une aubaine, mais faut-il y voir les raisons d’une fusion entre la KBL et la BIL ? D’aucuns jugent la question prématurée. Pour l’instant, les obser-vateurs du dossier parlent « d’une éventuelle collaboration » dans ce domaine… comme pour celui de l’infrastructure informatique, à moyen terme. Pour l’heure, la BIL va chercher à légitimer le « I » de son acronyme. Sa vision stratégique consiste à capter les clients dans les nouvelles zones de

richesse que sont le Moyen-Orient et l’Asie. Les investisseurs du Golfe pourraient par exemple vouloir profiter des produits vendus sur une place comme le Luxembourg ou en Suisse, qui bénéficie de davantage de renom-mée, où la BIL a justement une filiale et où l’on prospecte pour en acquérir une nouvelle. « Des banques intéressantes y sont en vente à des prix beau-coup plus bas qu’auparavant. N’est-ce pas aujourd’hui, tout doucement, le moment de se faire une image de ce marché ? Je pourrai imaginer qu’on va approfondir l’analyse de l’une ou l’autre, » glisse François Pauly, énigma-tique. Les flux entre la péninsule arabique et Singapour, où la BIL a égale-ment une licence bancaire, seront également considérés.

Toute éventuelle acquisition sera bien évidemment soumise à l’appro-bation des actionnaires, présents et futurs. Un détail en effet. Les condi-tions de la vente de la BIL sont pour l’heure toujours soumises à une enquête approfondie de la Commission européenne, qui depuis 2008 fait du zèle dans tout ce qui touche à l’observation de l’établissement finan-cier secouru par certains États membres.

L’histoire de la BIL, débutée en 1856, n’a donc pas fini de s’écrire au gré des décisions microéconomiques. Prises dans un contexte de crise macroéconomique, au sein duquel des blocs régionaux s’affrontent, celles-ci prennent une résonance particulière. Décidément, c’est tout un symbole.

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Pierre Sorlut

À l’évidence, la prise de participation substantielle des Qataris dans l’économie luxembourgeoise en effraie plus d’un. Et à vrai dire, cela n’est pas vraiment étonnant. S’il ne s’agit pas d’une véritable dépossession – outre les 35 % du capital de Cargolux partis dans l’escarcelle de Qatar Airways, les banques vendues à la famille royale de l’Émirat appartenaient déjà à des investisseurs étrangers, européens ceux-là – l’identité, ou plutôt les différences culturelles de l’acquéreur y sont certainement pour quelque chose.

Les Qataris n’ont effectivement pas les mêmes référents politiques et culturels que les Luxembourgeois, loin s’en faut. Le pays est une pétro-monarchie quasi-absolue (il n’y a pas de parti politique) dans laquelle la famille Al Thani truste les plus hautes fonctions politiques et écono-miques depuis le XIXe siècle. Les esprits sarcastiques s’amuseront à railler le peu d’alternance des élites économiques luxembourgeoises, mais les deux pays ne sont quand même pas comparables de ce point de vue.

En revanche, l’oligarchie qatarie n’empêche pas les investisseurs étrangers d’y prospérer. Et préalablement, à la coupe du monde de

football qui y sera organisée en 2022, nombre d’entreprises étran gères participeront à la construction des infrastructures sur place ; à commencer par l’industriel Paul Wurth qui y supervisera le chantier des voies ferro-viaires. 80 personnes de la société luxembourgeoise y seront impliquées. En matière de médias, le pays montre l’exemple dans la région. En 2011, la chaîne Al Jazeera s’est fait l’écho des révolutions arabes.

Selon Raymond Goebbels, président d’Investas, association luxem bour-geoise des actionnaires privés, « les Luxembourgeois croient qu’on est en train de brader le pays ». Mais fallait-il laisser un véritable rouage de l’économie luxembourgeoise tomber avec sa maison mère et abandon- ner la compagnie nationale de fret dans sa dérive déficitaire sans moufeter ?

Ces deux entreprises devaient trouver des repreneurs dans l’urg ence. Seuls les Qataris se sont présentés dans les deux cas. L’État aurait pu se porter garant, mais le contribuable n’y aurait pas gagné à la longue. Les finances publiques non plus. Et dans les deux cas, les actionnaires luxem-bourgeois garderont, en principe, leur mot à dire. Ce n’est donc pas don-ner un chèque en blanc aux Qataris.

Post-scriptum

cheikh en bLanc

Paul WurthRaymond Goebbels

Qatar AirwaysAl JazeeraCargoluxInvestas

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paperjam | Mai 2012 | ÉCONOmIe & FINaNCe

a Alkass Mohammed 74Allegrezza Serge 56Amidi Saeed 80Androssov Kyrill 63Asselborn Jean 38

B Baldauff Manuel 84Bastien Nancy 69Bausch François 38, 80Becca Flavio 12Bechet Vincent 86Bettel Xavier 80Bichler Marc 84Biltgen François 34, 38bin Jassim bin Jabr Al Thani Sheikh Hamad 104Bintz Jean-Claude 70Bour John 77Brahms Pierre 84Bretnacher Roger 77Brouxel Francois 80Buck Nicolas 21Busch Éric 40

c Calmes Jean-Donat 40Carbon Georges 52Chenal Éric 84Chupin Julien 88Clonan James 74Contreras Anne 30Courboillet Catherine 50

D de Saint Sauveur Muriel 76, 77de Theux Charles-Antoine 55, 81Deconinck Élodie 77Degrève Sandrine 36Delvaux-Stehres Mady 34Dennewald Robert 44Di Bartolomeo Mars 22Discret Marie-Thérèse 77Dourson Jean-Luc 50Dury Patrick 64

e Ecclestone Bernie 16Elvinger Marc 84Engel Georges 82Ernzer Patrick 84

f Faber Raymond 82Fellner Hans 66Fischer Jean-Paul 34Flammang Marc 30Focant Pierre 21Foley Aidan 80Folmer François 76Folmer Françoise 69, 77Frampton Christian 74Frieden Luc 24, 31, 34, 51, 104

g Galowich Anne 84Gambucci Carlo 82, 86Gantenbein Pol 28Gerstlauer Matthias 31Gilley Jeremy 12Glod Joseph 18, 31Goeres Robert 69Goffin Rita 21Gonzalez Paramo José Manuel 44Grabenwarter Uli 30Gross Marcel 18, 31Gueth Frédérique 78Guillaume Grand-Duc héritier 104

H Haag Émile 71Halsdorf Jean-Marie 72, 82Hameury-Lemoine Gaëlle 50Heinrich Georges 60Heinzmann Christian 40Helminger Paul 75, 84Hemeleers Rudy 82Henckes Nicolas 34, 40, 84Hentgen Pit 82Hirdman Tonika 80Hochmuth Bob 24Hoffmann Marc 44, 75Hostert Marc 70

j Jacobs Marie-Josée 52Jacquemart François 31Jones Ginette 77Juncker Jean-Claude 44

K Kartheiser Fernand 38Kasel Jean-Jacques 77Kauffman Pascale 84Kersch Dan 30Knudson Geraldine 84Koedinger Mike 84Kox Henri 82Krecké Jeannot 90Kuhn Roland 81

L Lamparski Frank 74Lanners Jacques 71Lenert Paul 55Leyers Marcel 82Leyne Thierry 48Lopez Gerard 12, 16Lorant Joseph 55Lucius Jean-Claude 21Lulling Astrid 76, 77Lunghi Enrico 84Lux Éric 12, 16Lux Lucien 38, 52, 81

m Mandica Charles 21Maquil Michel 30March Sharon 77Marlière Jean-François 31Martin Béatrice 68Mascherin Miriam 77Massin Valérie 24May Aloyse 76, 77McInerney Aisling 80Mersch Yves 20, 44, 77Meyers Paul-Henri 38Micallef David 80Michaud Bertrand 50Modert Octavie 34Montant Jean-Christophe 48 Moreau Thierry 31Mouget Didier 80Muller-Kneip Diane 88

n Nabioullina Elvira 63Neu François 92Nicolay Vincent 74

o Ottersten Björn 31Ozkutan Banu 80

p Paczowski Bogdan 12Pauly François 31, 97, 104Picinati di Torcello Adriano 75Poos Jacques 77Probst Laurent 80

r Rabia Samia 90Raulot Olivier 54Regling Klaus 30, 44, 77Reinertz Fred 104Reinesch Gaston 63Rhea Alexandre 80Ries Stéphane 82Rod Gilles 84Rosenfeld Marc 82Roth Gilles 82Ruppert Charles 24Ryan Michael 55

S Sagnard Arnaud 24Sagramola Sabrina 72Saluzzi Marc 40Schaaf Jean-Paul 24Schaller Vincent 21Schäuble Wolfgang 44Schemmel Joachim 80Schiender Etienne 18Schmit Nicolas 42, 56, 71Schneider Dan 70Schneider Étienne 40, 44, 63, 72, 74, 77Schoos Thomas 84Schuman Thierry 44, 72Sietzen Roger 40Spautz Marc 38, 81Stewart Jackie 16Strasser Claude 18, 31Sulkowski Alex 22, 68

T Tarrach Rolf 77Tesch François 77Theobald Conny 82Thill Carlo 63Thiry François 84Thoma Françoise 80

U Urbé Robert 70

V Van Lishout Patrick 74Vandenberghe Rik 86Verheggen André 74Vernier Jean-Pierre 94von Habsburg- Lothringen Istvan 80

W Wagenaar Guido 63Wagener Frank 104Weides Fernand 55Weirich Théo 82Wenandy Tom 55Wengler Yves 82, 86Weyders Stéphane 63Weydert Raymond 82Wickler Christiane 71Wiesen Barbara 84Wildgen Albert 24, 40, 44, 90Wirion Tom 69Wirtz Pol 24Wiseler Claude 40, 72, 81Wolff Romain 86, 38Wuestenberg Simon 40Wurth Michel 24, 46

Z Zeimet Laurent 30Zigrand Georges 84Zuili Fabien 48Zutter Stefanie 21

194 personnalités ont été citées sur les 116 pages de ce cahier « Économie & Finance ».

InDex DécIDeUrS

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1, 2, 3 1,2,3 Go Social 78352Luxmag 24

a AB InBev 40ABBL 44, 60ACA 20AD Vivre 4, 5Adem 31, 71Administration de l’Enregistre-ment et des Domaines 42Administration des Douanes et Accises 42, 56ADR 38, 51Advantage 24Aeroflot 63AFO 50Aleba 30Alfi 40All-in-one Technologies 92Ambassade d’Allemagne 80Anatevka 16APESS 38ArcelorMittal 24, 44, 46, 70, 74, 86Arendt & Medernach 30Ariba 92Arthur Andersen 18Association des malvoyants et aveugles 52Association des PSF de support 21Assya Capital 48Assya Capital Luxembourg 48Assya Partners 48Assya, compagnie financière 48Atos Origin 82Audiolux 51Autosdiffusion M. Losch 6

B Baker Tilly Luxembourg Audit 21Baker Tilly Tax & Corporate Services 21Banco Itaù 30Banque centrale du Luxembourg 20Banque Safra 55Barclays 90BCEE 50, 80BCL 44, 55, 77BGL BNP Paribas 44, 63, 72, 115Big Society Capital 60BIL 31, 55, 63, 66, 82, 97, 104Blitz 84Bomdia 75Bonn & Steichen 86Bonn Steichen & Partners 51Bourse de Luxembourg 16, 21, 30, 77Brasserie de Luxembourg 40Bulthaup 41Business Review 24, 40

c Caisse de Consignation 60Caixa Geral de Depositos 75Canon 74Cargolux 24, 40, 44, 75, 104Caritas 70Casablanca Finance City 75Caves Bernard Massard 73

CDCL 24Centralis 80Cerba European Lab 50CFL 22CGFP 38, 51, 71, 81, 86Chambre d’Agriculture 28Chambre de Commerce 46, 50, 72, 78, 84Chambre des députés 44, 51Chambre des Métiers 69, 81Chambre du Commerce 67Citroën 116CLC 75Clearstream 75Clifford Chance Luxembourg 34CNDS 84CNFL 77Come Prima 66Commission de surveillance du secteur financier 55Commission européenne 22, 31, 55, 60Commune de Bettembourg 30Commune de Flaxweiler 82Commune de Mamer 82Commune de Mondercange 30Commune de Niederanven 82Commune de Remich 82Commune de Roeser 30Commune de Sanem 30, 82Commune de Schifflange 30Computacenter 21Conseil de presse 55Cour de Justice de l’UE 31Cour des Comptes 38Cour européenne de Justice 94Croix-Rouge luxembourgeoise 46CSSF 24, 55, 74CSV 24, 51, 81CTG 45Curia 77

D Dechmann 31Déi Gréng 51Déi Lénk 38, 51Delhaize 92Deloitte 30, 75Deutsche Bank 80Dexia 55, 97, 104Dexia Asset Management 104Dexia BIL 92diegrenzgaenger.lu 24Dimension Data 79Direction du Trésor 60DP 51

e Economist Club 94EFA 30Elvinger, Hoss et Prussen 30, 84Enerdeal 92Enron 88Entreprendre en Lorraine Nord 72Entreprise des P&T 18, 31Ernst & Young 30Etat luxembourgeois 31, 34État luxembourgeois 55Eurocapital 21European Fund Administration 104Eurostat 74

f Farvest 24fDi Magazine 50Fedil 44, 50Felix Giorgetti 81FESF 77FFCEL 68, 76, 77Field 21Finance Luxembourg 40Financial Times 40Financial Times Deutschland 44First Partners 48Firstcaution 48FNCTTFEL 38Fondation de Luxembourg 80Fonds européen d’investissement 30FESF 21, 30Foyer 77Frontaliers européens au Luxembourg GEIE 56FT Business 50Fuse 70

g Galeo 31Galeo Luxembourg 31Gartner 74Genii Capital 74Global Equities Capital Markets 48Global Equities Compagnie Financière 48Goodyear 66Gouvernement 51Groupe Saint-Paul 24Guardian 92

H Hamon 92Harrods 90Heliosmart 81, 92Heliosmart Invest 92Hermann & Valentiny 81Hone Interiors 37

I IBLA 28IEEE 31IF Group 21IFLR 34IGSS 22ILA 88ILFOI 50IMS Luxembourg 69INFPC 81ING Luxembourg 86Inspection du Travail et des Mines 42Inspection générale des Finances 31Institut pour le Mouvement Sociétal 88Integratedplace 84Interaudit 21ITnation 40

j JTI Tobacco Company 56

K KBC 104KBL 31, 97KBL European private bankers 55, 104Ketterthill 50KLM 51Kneip 88Kobo Europe 40KPMG 81KPMG Luxembourg 30, 36, 81, 88, 92Kumkuat 77Kuwait Investment Authority 90

L Lafarge 92Lagardère 90Lalux 82Landsbanki Luxembourg 86LCGB 30, 34, 40, 42, 64Learch 51LeasePlan 30Legitech 34, 40, 84Lehman Brothers 104Les Echos 75lesfrontaliers.lu 24Libyan Investment Authority 90Lifemark 74Loterie nationale 20LSAP 51, 81Luxair 40, 51, 75Lux-Airport 51Luxconnect 74Luxembourg for Finance 75Luxembourg Microfinance and Development Fund 30Luxembourg School of Finance 53Luxemburger Wort 30Luxempart 51Luxexpo 28, 57, 72LuxGate 77LuxGSM 2, 82Luxinnovation 49Luxtrust 82LVMH 90Lynch 90

m Mac Arthur Glen 41Made in Luxe 24, 40Maison Moderne 58, 59, 66, 84, 86Makana 40Mangen 42March Senior Consult 77Marlière & Gerstlauer Executive Search 31Marsch 10Michel Greco 83Ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural 28Ministère de l’Économie et du Commerce extérieur 74, 82

Ministère des Finances 55, 60Mipim 50MLG Events 72Morningstar 51Moroccan Financial Board 75Mposition 31Mudam 72, 84Munhowen 25

n New Media Group 24New Media Lux 24, 40news352 24Nike 88Nissan 30Novabus 52

o OCDE 22Océ 74Oeuvre nationale de secours Grande-Duchesse Charlotte 20OGBL 38, 42, 74OGBL/SBA 30Orangefield 63

p paperJam 30paperJam.lu 24Parlement européen 76, 77Parmalat 88PayPal 30Pedinotti 42Pequignet 16Plug and Play 80Point24 75Polaris Architects 84Precision Capital 90, 97, 104Prodomos 51Progroup 81, 92Property Partners 86Protinvest 31, 104PwC Luxembourg 21, 30, 80, 88PwC’s Accelerator 80

Q Qatar Airways 90, 104Qatar Investment Authority 90Q-Cells 92

r Radio socioculturelle 100,7 55Raiffeisen 77Rakuten 40Rapego 86RBC Dexia 97, 104RBC Dexia Investor Services 55Robert Half International 55Royal Bank of Canada 55, 97Royaume de Belgique 31RTL 81, 74RTL II 74RTL Radio Lëtzebuerg 34RTL Tele Lëtzebuerg 40Running Nation 87

S Saint Paul Luxembourg 17Savoirs partagés 30Schengen Peace Foundation 80SEO 18SES 74Sigi 82, 86Skandinaviska Enskilda Banken 51SnT 31Société Électrique de l’Our 31Socimmo 42Sofitel Kirchberg 66SolarPower 92Sovereign Wealth Institute 90Splitart 75Statec 20, 30, 31, 50, 56, 74, 81Steria PSF Luxembourg 21Stiftung Marktwirtschaft 22Stig 21Super RTL 74Swiss 51Sword 44Symantec 20Systemat 21Syvicol 30

T Tageblatt 55TASL 63Telecom Luxembourg 35, 74The Bank of New York Mellon 80Total 92, 88Trésor public 31Tribunal de commerce 24UEL 38, 46, 50Université du Luxembourg 31, 77

U Urban 66Utopia 51, 109

V Value Associates 84Van Lanschot Bankiers 30Ventos 51Victor Buck Services 21Ville d’Esch-sur-Alzette 30Ville de Dudelange 82Ville de Luxembourg 50, 80, 84Villeroy & Boch 55Vivendi 88Volkswagen 90Vox 74

W Wildgen, Partners in Law 80, 90Wort 55Wort.lu 34

Y Yapital Financial 30

333 entreprises et organisations ont été citées sur les 116 pages de ce cahier « Économie & Finance ».

InDex enTreprISeS

Page 112: paperJam economie & finances mai 2012

112

paperjam | Mai 2012 | économie & finance

tabLeaU de bordRetrouvez chaque mois quelques indicateurs clés, témoins de la santé de l’économie luxembourgeoise.

tabLeaU de bord112

201220112010

3

2

1

0

Produit intérieur brut

Population

Emploi et inflation

Place financière

Nombre de faillites (tribunal d'arrondissement de Luxembourg)

6

5

4.000 2.250

3.600 2.050

3.700 2.100

3.800 2.150

3.900 2.200

3.500 2.000

50.000

40.000

46.000

44.000

42.000

48.000

Septem

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1

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Févrie

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Mars 20

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1

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Mars 20

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Mars 20

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Avril 20

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Avril 20

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Juin 2

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Juin 2

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Mai 201

1

Mai 201

1

Juille

t 201

1

Juille

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1

Août 2

011

Août 2

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Septem

bre 20

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Septem

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Novembre

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2

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r 201

2

Frontaliers entrants

PoPulation

résidente

76,43%

2 3 , 5 7 %

résidents étrangers

résidents luxembourgeois56,80%

43,20%

62,30%salariés

luxembourgeois

salariés

non-luxembourgeois

26,40%Population résidente 511.800Frontaliers entrants 157.800Population « jours ouvrables » 669.600

Luxembourgeois 290.500Étrangers 221.300Population totale 511.800

Salariés non luxembourgeois 236.453Salariés luxembourgeois 100.104Emploi intérieur total 380.260

8015 mars-15 avril 2011

8915 mars-15 avril 2012

90,3Janvier 2011

81Janvier 2012

101,8Janvier 2011

87,3Janvier 2012

4.410Février 2011

4.543Février 2012

368Décembre 2010

266Décembre 2011

3.891Total 2010

4.323Total 2011

49.881Total 2011

8.192Total 2012

22.683Janvier-décembre 2010

22.973Janvier-décembre 2011

-4.112Janvier-décembre 2010

-5.267Janvier-décembre 2011

222Total au 15 avril 2011

268Total au 15 avril 2012

Autorisations de bâtir (nombre de logements)

Production par jour ouvrable dans la construction (Base 100 en 2005)

Balance des paiements des services (en millions d'euros)

Balance des paiements des biens (en millions d'euros)

Production industrielle par jour ouvrable (Base 100 en 2005)

Nouvelles immatriculations de voitures particulières et voitures à usage mixte

Taux d'inflation Taux de chômage Nombre de demandes d'emploi non satisfaites

Actifs nets des OPC luxembourgeois (en milliards d'euros) Nombre d'OPC luxembourgeois Emploi dans les établissements financiers (banques, PSF, sociétés de gestion)

2,7%

2%1,4%

Sour

ce : S

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2012

Sour

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2012

4,0

2,2

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paperJam Mai 2012Paru le 26 avril 2012

Cahier Économie & Finance » Photos Andrés Lejona

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012

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The AIFM Directive’s impacts go well beyond compliance, and will lead to restructuring in the alternatives sector, in Europe and internationally. The Directive will impact EU and non-EU domicilied Alternative Investment Funds, service providers to these funds and their investors. Find out more at ey.com/lu/aifm.

Michael Ferguson Hedge FundsErnst & Young, [email protected]

Alain Kinsch Private EquityErnst & Young, [email protected]

Michael HornsbyReal EstateErnst & Young, [email protected]

Financial Services | Alternative Investment Funds

Dossier : fonDs D’investissement

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dossierfonds

d’investissement

management - leaDership - entrepreneurship

olivier laurian

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guillaume prouvost

ict & innovation

Daniel meketyn

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management - leaDership - entrepreneurship

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managementMai 2012 

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ksho

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managementJuin 2012

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