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OIV Focus 2015 Le marché des vins rosés
Contenu Ce focus sur les vins rosés est réalisé par l’Organisation Internationale de la Vigne et
du Vin (OIV) et par le Conseil Interprofessionnel des Vins de Provence (CIVP).
Les tendances de production, de consommation et les flux de vins rosés dans le
monde depuis 2002 sont analysées.
1
2
OIV Focus 2015
Le marché des vins rosés
Résumé Ce focus sur les vins rosés est réalisé par l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin
(OIV) et par le Conseil Interprofessionnel des Vins de Provence (CIVP). Il s’appuie
notamment sur le travail de l’Observatoire économique des marchés internationaux des vins
rosés (CIVP et FranceAgriMer). Ce rapport analyse les tendances de production, de
consommation et les flux de vins rosés dans le monde depuis 2002.
Pour les vins rosés, l’information économique est plus ou moins difficile à obtenir ou à
reconstituer. Ces vins souffrent d’une absence de définition unique et partagée. Ainsi, les
vins rosés et les vins rouges sont souvent mélangés dans les données économiques. Un
recueil de l’information au niveau le plus fin et le croisement entre différentes sources sont
nécessaires pour réaliser des estimations fiables des données sur les vins rosés.
L’analyse des données sur les vins rosés a permis d’estimer une production mondiale en
2014 à 24,3 millions d’hectolitres, soit 9,6 % de la production mondiale de vins hors
effervescents1. La production de vins rosés s’est développée ces dernières années sous
l’impulsion d’une augmentation de la consommation. Quatre pays représentent 80% de la
production : la France (7,6 Mhl en 2014), l’Espagne (5,5 Mhl) les Etats-Unis (3,5 Mhl) et
l’Italie (2,5 Mhl).
La consommation mondiale de vins rosés atteint en 2014 22,7 Mhl, soit une augmentation
de 20 % depuis 2002. La France et les Etats-Unis sont les principaux consommateurs de vins
rosés, avec respectivement 8,1 et 3,2 millions d’hectolitres consommés en 2014. Peu de pays
voient leurs consommation de rosé baisser, ce sont des pays historiquement importants dans
la consommation de vin et de vins rosés : Italie, Espagne, Portugal. La consommation de
rosé se mondialise et nombre de nouveaux pays se font jour, notamment d’Europe du nord
dont le Royaume Uni (+250% depuis 2002), la Suède (+750%), mais aussi le Canada
(+120%) ou Hong-Kong (+250%). La France enregistre la plus forte hausse dans les
dernières années : + 2,5 Mhl entre 2002 et 2014. Les vins rosés représentent actuellement
30% de la consommation totale de vins tranquilles, contre 16% en 2002.
Depuis 2002, les exportations mondiales de vins rosés (9,8 millions d’hectolitres en 2014)
ont connu une croissance soutenue, stimulée par une forte demande provenant de grands
pays consommateurs, notamment les pays non producteurs comme le Royaume-Uni, les
Pays-Bas, la Belgique. Ce marché est dorénavant au même niveau d’échanges que le marché
global. Le développement de la consommation est porté par des tranches de populations
jeunes.
1 Production totale provisoire OIV 2014 270,2 Mhl dont 17,6 Mhl d’effervescents soit 252,6 Mhl de
production mondiale de vins tranquilles.
3
I. Introduction ..................................................................................................................... 4
II. Méthodologies ............................................................................................................. 5
III. Le marché du vin rosé ................................................................................................. 7
La production ............................................................................................................... 7
La consommation ....................................................................................................... 10
Les échanges ............................................................................................................... 14
Sources - bibliographie ........................................................................................................ 17
4
I. Introduction
La production et la consommation de vins rosés ont enregistré dans les dix dernières années
une augmentation respectivement de 16% et 20%. En 2014, les vins rosés ont représenté une
part de marché de 10% des vins tranquilles.
Bien que les pays de l'Union Européenne (UE) soient toujours les leaders dans ce segment
du marché, la consommation et la production de vins rosés, se développent dans le reste du
monde. Par ailleurs, les échanges internationaux s’accroissent. Ce rapport a pour objectif de
fournir une vue d’ensemble du segment des vins rosés tranquilles et de sa place dans le
secteur vitivinicole.
Le vin rosé ne possède pas de définition spécifique. La Nomenclature Combinée (NC)2 et la
règlementation européenne du secteur viticole différencient seulement un vin blanc d’un vin
non blanc.
Cette spécification n’apparait pas au niveau mondial. Par exemple, l’Organisation
Internationale de la Vigne et du Vin (OIV) qui définit le vin comme la boisson résultant de
la fermentation alcoolique complète ou partielle du raisin frais, foulé ou non, ou du moût de
raisin, ne possède pas de normes analytiques spécifiques qui distinguent les vins en fonction
de leur couleur.
Même si une définition précise du vin rosé n'existe pas, il existe cependant, des modes
d’élaboration spécifiques. On compte quatre types de rosés selon la pratique œnologique
utilisée :
1. Le rosé de pressurage direct ou macération très courte (<2h) : Cette technique consiste
à presser directement les grappes entières ou éraflées, juste après la vendange avec une
macération pelliculaire plutôt courte jusqu’à obtenir la teinte rosée claire souhaitée. Le jus,
séparé des pellicules, est ensuite mis en cuve dans laquelle débute le processus de
fermentation.
2. Le rosé de macération pelliculaire d'une durée >2h : Ce type de rosé est élaboré
normalement à partir de raisins noirs mis en cuve directement avec une macération plus ou
moins longue avant la fermentation alcoolique, afin de libérer les constituants de la peau et
de la pulpe pour obtenir une teinte de rosé plus ou moins foncée. Le jus, séparé des
pellicules avec ou sans pressurage, est ensuite mis en cuve dans laquelle débute le processus
de fermentation.
3. Le rosé de saignée : Ce type de rosé est élaboré normalement à partir de raisins noirs
mis en cuve directement avec une macération plus ou moins longue avant la fermentation
alcoolique, afin de libérer les constituants de la peau et de la pulpe jusqu’à obtenir la teinte
rosée souhaitée. Une partie du jus est séparée et transférée dans une autre cuve pour
l’élaboration du vin rosé et le reste de la vendange continue la macération et la fermentation
pour l’élaboration de vin rouge.
4. L’assemblage de moûts ou de vins blanc et rouges (coupage). Cette pratique est soumise
à des règlementations différentes selon les pays. Si au sein de l’UE 3 cette pratique est exclue
pour les vins sans Indication Géographique, elle est encadrée (ou non) par les cahiers des
2 Nomenclature Combinée (NC), codification de 8 chiffres de l’Union Européenne, soit la position à six
chiffres du Système Harmonisé (SH) à laquelle s’ajoutent deux chiffres, qui permettent une identification des
vins blancs. 3 Règlement (CE) 606/2009 de la Commission fixant les modalités d’application du règlement (CE) °
479/2008
Qu'est-ce
qu’un vin
rosé ?
5
charges des vins à Indications Géographique, et est autorisée pour l’élaboration des vins
mousseux, elle est plus couramment utilisée dans le reste du monde. Par ailleurs, on peut
enrichir des vins blancs avec des moûts concentrés colorés et ainsi obtenir un vin rosé. La
pratique œnologique qui définit l’enrichissement par moût s et moût s concentrées, n’indique
pas qu’il soit obligatoire d’utiliser un moût concentré d’une couleur similaire à celle du
moût qui bénéficie de l’enrichissement.
II. Méthodologies
Pour la majorité des produits, l’information économique n’existe pas comme une fin en soi.
Elle est plus ou moins difficile à obtenir ou à reconstituer. Pour les vins rosés, qui souffrent
d’une absence de définition ‘spécifique’, la donnée économique est d’autant plus complexe à
obtenir.
Ainsi, les données à la consommation, souvent construites à des fins de marketing, sont les
plus précises et permettent de reconstituer les bilans et la production.
En effet, les vins rosés et les vins rouges ne sont pas toujours séparés dans les données
économiques issues des obligations déclaratives4. La distinction est très rarement réalisée à
l’international, ponctuellement à l’échelle nationale, mais assez couramment à l’échelle
locale dès lors qu’il existe des cahiers des charges d’élaboration du produit (Indications
Géographiques ou marques).
Un recueil de l’information au niveau le plus fin et le croisement entre différentes
sources permettent donc de faire des estimations argumentées sur le marché des vins rosés.
Différentes méthodes ont été utilisées pour élaborer les informations publiées dans le présent
rapport5 :
Pour évaluer la consommation : les panels distributeurs ou consommateurs ; les données
des monopoles de distribution pour les pays qui en disposent (par exemple Suède, Canada,
Norvège, etc.) ; et des enquêtes de consommateurs.
Pour évaluer les données sur la production :
a) Des sources officielles
Les statistiques fiscales, douanières ou nationales, donnent rarement une donnée pour le
rosé. Au niveau local, les organismes (Interprofessions, Organismes régionaux ou
nationaux) réalisent souvent la distinction entre les rosés et les rouges pour les récoltes (en
cas d’Indications Géographiques principalement). Cette information est récupérée
facilement pour certains pays comme la France (pour les AOP), le Brésil, ou l’Afrique du
Sud.
4 Dans la réglementation européenne le vin rosé est tantôt assimilé aux vins rouges (déclaration de récolte,
casier viticole et de stocks), tantôt aux vins blanc (encadrement de l'acidité volatile, de l'anhydride sulfureux,
etc.). 5 L’idée de la matrice entrée/sorties de Wassily Leontief a été reprise afin de compléter et valider l’ensemble
des données. La méthode consiste à estimer les données de quelques pays, pour lesquels l’information est
difficilement disponible, à l’aide de la moyenne pour l’ensemble des pays connus.
6
b) Des données commerciales
Pour certains vins ou dans certaines régions géographiques, la distinction des rosés n’est pas
faite à la production, par contre il existe souvent des données de suivi commercial. Dans ces
cas-là, les estimations sont faites sur la base des transactions les plus souvent en vrac sur les
marchés à la production. Ces sources complétées par des données complémentaires sur la
variation de stock, ou des sources qualitatives sur les niveaux de production, permettent
d’approcher les niveaux de production.
c) Les données des consommations pour reconstituer les productions
La production de rosé, pour les pays ne bénéficiant pas de distinction avec les rouges dans
leurs données de récoltes, a parfois dû être reconstituée à partir des données de
consommation.
Pour expliquer la méthodologie adoptée, nous prendrons l’exemple de l’Allemagne. Le
Panel de distributeurs IRI6 permet de suivre les achats en Grande Distribution et en Hard
Discount en Allemagne. Connaissant le poids majoritaire de ce circuit dans la consommation
de vin en Allemagne, il est possible d’utiliser le pourcentage de rosé vendu dans ce circuit
en Allemagne (10,1% en 2014) pour reconstituer la consommation globale de Rosé du pays.
La possibilité de distinguer les origines des rosés vendus dans la plupart des destinations
permet alors, comme dans le cas précédent, d’approcher le niveau de production allemand
de vins rosés.
Notons que les travaux réalisés précédemment sur les vins effervescents, ainsi que la
précision des données issue des panels de consommateur ou distributeur permettent de
concentrer ce travail sur les vins rosés tranquilles.
Pour évaluer les données sur les échanges :
Dans la majorité des cas, les pays n’ont pas de données douanières disponibles pour le rosé.
Les données liées aux importations et aux exportations ont été reconstituées grâce aux outils
de suivi de la consommation.
La répartition par couleur des vins tranquilles achetés dans un pays consommateur en
provenance d’un pays producteur est appliquée à l’ensemble des volumes exportés de ce
pays vers cette destination, en ajustant parfois aussi en fonction d’informations qualitatives
commerciales. Appliqué pour tous les pays où l’information est disponible, et sur l’ensemble
des principaux pays exportateurs, cela permet l’évaluation du marché mondial des vins
rosés.
6 IRI : Information Ressources, Inc.
7
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
France Espagne Etats-Unis Italie Afrique duSud
Allemagne Portugal Argentine AutresPays
Les principaux producteurs de vins rosés en % de la production mondiale de vins rosés
2002 2014
Source : Sources diverses, élaboration OIV-CIVP, 2015
20,9 21,723,9
22,223,9 24,3 24,0 23,9 24,0
22,7 22,7 22,024,2
10
15
20
25
30
35
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Mhl Evolution de la production mondiale de vins rosés
Source : Sources diverses, élaboration OIV-CIVP, 2015
III. Le marché du vin rosé
La production
En 2014 la production mondiale de vins rosés (hors effervescents) est estimée à plus de 24
millions d’hectolitres, une augmentation de 10% par rapport à l’année 2013.
La production de vins rosés s’est développée ces dernières années sous l’impulsion
d’une augmentation de la consommation. La production de vins rosés a connu une
augmentation d’environ 16% depuis 2002. La part des vins rosés dans la production totale
de vin, est quant à elle quasiment stable depuis 2002, oscillant entre 8% et 10% de la
production de vins tranquilles.
8
Ainsi en valeur absolue les évolutions des productions de vins rosés des principaux pays
producteurs sont les suivantes :
Evolution de la production de vins rosés pour les quatre plus gros producteurs
-
1 000
2 000
3 000
4 000
5 000
6 000
7 000
8 000
9 000
mhl France
- 1 000 2 000 3 000 4 000 5 000 6 000 7 000 8 000 9 000
mhl Espagne
-
1 000
2 000
3 000
4 000
5 000
6 000
7 000
8 000
9 000
mhl États-Unis
-
1 000
2 000
3 000
4 000
5 000
6 000
7 000
8 000
9 000
mhl Italie
Source: sources diverses, élaboration OIV-CIVP, 2015
Les trois-quarts de la production de vins rosés sont issus de quatre pays. La France avec 7,6
millions d’hectolitres en 2014 reste le premier producteur mondial de vins rosés. La
production française représente près de 30% des vins rosés produits dans le monde. Entre
2002 et 2014, la production de vins rosés en France a progressé de presque 50%.
L’Espagne avec plus de 5,5 millions d’hectolitres en 2014 est le deuxième producteur soit
plus d’un cinquième des vins rosés produits au niveau mondial. Cette production est
principalement destinée à l’exportation, contrairement à la France où la production ne
satisfait pas complètement la demande intérieure.
Les Etats-Unis atteignent 3,5 millions d’hectolitres et se positionnent au troisième rang
mondial, avec un redressement ces dernières années.
L’Italie, avec une production d’environ 2,5 millions d’hectolitres en 2014 se maintient à
son niveau de 2013 suite à une baisse importante depuis 2010.
Même si la production de ce type de vins reste concentrée en Europe, des nouveaux pays
producteurs de vins rosés prennent de l’importance dans ce segment. L’Afrique du Sud,
9
le Chili et l’Australie ont augmenté progressivement depuis le début des années 2000 leurs
productions (+200% en Afrique du Sud, +400% au Chili et +450% en Australie).
Si l’importance des volumes en valeur absolue est le premier indicateur pour aborder le
marché des vins rosés, le poids relatif de ces vins dans la production totale est aussi un
indicateur important. Cette « intensité » est variable par pays. En effet, il est à souligner que
la production de vins rosés en Tunisie représente près de 60% du volume de sa production
totale de vins tranquilles, et que cette proportion est de 35% en Uruguay.
10
0%
10%
20%
30%
40%
France Etats-Unis Allemagne Royaume-Uni Italie Espagne Belgique Pays-Bas Autres Pays
Les principaux consommateurs de vins rosés en % de la consommation mondiale de vins rosés
2002 2014
Source : Sources diverses, élaboration OIV-CIVP, 2015
18,9 18,8 19,3 20,121,2 21,9 22,2 22,1 21,8 22,5 22,6 22,7 22,7
10
15
20
25
30
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Evolution de la consommation mondiale de vins rosés
Source : Sources diverses, élaboration OIV-CIVP, 2015
Mhl
La consommation
La consommation de vins rosés (22,7 millions d’hectolitres en 2014) s’est stabilisée
récemment en volume en parallèle à l’évolution générale de la consommation tous vins. En
revanche, elle continue à progresser en parts de la consommation de vins tranquilles à
10,3%.
Si la consommation totale tranquille est globalement stable en valeur absolue depuis 20027,
les vins rosés ont enregistré une hausse de 20% (depuis 2002), passent de 18,9 Mhl à 22,7
Mhl.
7 Consommation totale tous vins OIV provisoire 2014 : 237 Mhl dont 17,5 Mhl de consommation de vins
effervescents, soit 219,5 Mhl de consommation mondiale de vins tranquilles en 2014.
11
Evolution de la consommation de vins rosés pour les six plus gros producteurs
0
1500
3000
4500
6000
7500
9000
Francemhl
0
1500
3000
4500
6000
7500
9000
États-Unismhl
0
1500
3000
4500
6000
7500
9000
Allemagnemhl
0
1500
3000
4500
6000
7500
9000
Royaume-Unimhl
0
1500
3000
4500
6000
7500
9000
Italiemhl
0
1500
3000
4500
6000
7500
9000
Espagnemhl
Source: sources diverses, élaboration OIV-CIVP, 2015
Ainsi en valeur absolue les évolutions des consommations de vins rosés des principaux pays
consommateurs sont les suivantes :
La consommation mondiale de vins rosés est surtout tirée par la progression de la
consommation de ces vins en France mais également par l’émergence de nouveaux pays
consommateurs.
La France et les Etats-Unis sont les principaux consommateurs de vins rosés, avec
respectivement 8,1 et 3,2 millions d’hectolitres consommés en 2014, ils consomment près
de la moitié des volumes de vins rosés dans le monde. La consommation de vins rosés en
France est en forte hausse depuis 2002 (+43%). La part qu’occupent les vins rosés dans la
consommation de vins tranquilles en France est ainsi passée de 16 % en 2002 à plus de 30 %
en 2014. A l’inverse, les autres principaux consommateurs de vins rosés enregistrent une
12
Qui sont les
consommateurs
de vin rosé ?
consommation stagnante (Allemagne) voire décroissante dans les dernières années
(notamment Espagne, Italie, Portugal).
Dans le reste du monde, des pays commencent à consommer de plus en plus de vins
rosés avec des hausses significatives, comme c’est le cas pour la majorité des pays,
notamment d’Europe du nord dont le Royaume Uni (+250%), la Suède (+750%), mais aussi
le Canada (+120%) ou Hong-Kong (+250%)
Les évolutions en « intensité » sont un indicateur supplémentaire : en effet, l’intensité des
vins rosés peut progresser plus vite que le volume (cas de la France, car la consommation de
vin rouge baisse), ou bien être stable ou baisser car la consommation de vin rouge et blanc
progresse plus vite (cas de l’Allemagne ou des États-Unis par exemple).
Notons qu’en Tunisie et Uruguay, les vins rosés représentent approximativement la moitié
de la consommation de vins tranquilles.
Un moyen complémentaire d’aborder la consommation de vins rosés est de réaliser des
enquêtes de consommateurs représentatifs de la population d’un pays (selon âge, sexe,
géographies, etc.). Ces données sont déclaratives et peuvent contenir des biais. Cette
méthode permet cependant de constituer un indicateur pour les pays sans autre information,
ou cela donne une source complémentaire à un panel sur un pays. De plus, ces données
apportent la possibilité d’analyser les populations concernées, et sont comparables dans le
temps.
13
La part de vins rosés dans la consommation totale de vins tranquilles ‘déclarée’ est
mesurée en augmentation depuis 2007 dans de nombreux pays8. Les consommateurs
déclarent en effet favoriser de plus en plus les vins rosés dans leur consommation de vin.
Cette croissance est principalement portée par une partie de la population. C’est chez les
plus jeunes en âge de consommer de l’alcool que la consommation de vins rosés déclarée est
la plus élevée en intensité (volume par habitant en âge de consommer de l’alcool). La part
des vins rosés dans la consommation totale de vins tranquilles est en moyenne 10% plus
élevée dans cette tranche d’âge. Ce phénomène est visible dans la plupart des pays pris en
compte dans l’étude (Allemagne, Australie, Belgique, Canada, Etats-Unis, Finlande, Japon,
Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède, Russie, Brésil et Chine). En France, ce
phénomène existe, mais moins marqué, on parle alors de consommation de vins rosés trans-
générationnelle.
Dans la majorité des pays, les femmes déclarent consommer plus de vins rosés (en
proportion de leur consommation totale de vin tranquille) que les hommes. En Allemagne et
aux Pays-Bas, la différence atteint jusqu’à 6%.
Certains pays font toutefois exception. Aux États-Unis, en Russie ou encore en Australie, les
hommes déclarent accorder la même part aux vins rosés que les femmes. Au Brésil, la
proportion de vins rosés consommés est même supérieure pour les hommes de 4%.
8 CIVP-WINE INTELLIGENCE, Vinitrac®, 2014
14
Quand
consomme-t-
on du Rosé ?
La consommation de Rosé est souvent saisonnière : en France, 35% des rosés sont vendus
en Grande Distribution en été contre 15% en hiver9. La météo peut influer à court terme :
température, ensoleillement, etc. Le vin rosé fait ainsi partie des consommations
« météosensibles ».
Si la saisonnalité est marquée en France, elle l’est moins par exemple au Royaume-Uni.
Dans ce pays, on note notamment que le rose, couleur de l’amour, entraîne un pic de
consommation de vins rosés pour la Saint-Valentin autour du 14 février10.
Les échanges
Depuis 2002, les exportations mondiales de vins rosés tranquilles ont augmenté,
stimulées par une forte demande provenant de grands pays consommateurs, notamment les
pays non producteurs comme le Royaume-Uni, les Pays-Bas, ou la Belgique. Les volumes
de vins rosés échangés ont crû depuis 2002 de 2,7 Mhl, pour atteindre les 9,8 millions
d’hectolitres en 2014 (+37%).
9 CIVP d’après panel distributeur IRI : Information Ressources, Inc. Stp 10 Idem.
15
Les
exportations
0%5%
10%15%20%25%30%35%40%45%50%
Espagne France Afr. du Sud Australie Autres pays
Principaux exportateurs de vins rosésen % du volume total mondial de vin rosé exporté
2002 2014
Source : Sources diverses, élaboration OIV-CIVP, 2015
7,27,2
8,5
7,48,5
8,7
9,1
8,6
9,1
8,5
9,1
8,5
9,8
4
5
6
7
8
9
10
11
12
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Evolution des exportations de vins rosésMhl
Source : Sources diverses, élaboration OIV-CIVP, 2015
Les principaux pays exportateurs de vins rosés sont l’Espagne avec 46,3% des volumes,
suivie par l’Italie, les Etats-Unis et la France avec des volumes comparables (compris
entre 1,1 et 1,5 Mhl exportés en 2014). Ces quatre pays exportent, en volume, plus de 80 %
des vins rosés dans le monde.
Les parts de marché des plus gros exportateurs ont évolué au cours des dix dernières années,
les Etas-Unis et l’Afrique du Sud notamment prennent de plus en plus de place dans les flux
mondiaux.
16
En 2014, les importations mondiales de vins rosés tranquilles sont évaluées à 9,6 Mhl, en
progression de 1,2 Mhl par rapport à 2013.
Les quatre premiers importateurs mondiaux, représentent 65% des importations totales de vins rosés, après la France à 28%, le Royaume-Uni et l’Allemagne importent
chacun 15 % du total et les États-Unis 8%.
Plus de 80% des importations mondiales de vins rosés sont réalisées par des pays européens
non producteurs à l’exception de la France. La France est en effet un gros pays producteur,
exportateur mais aussi le premier importateur.
La Suisse a importé des volumes stables de vins rosés depuis dix ans, il s’agit du seul
marché d’importance où les importations ne se sont pas développées.
Les flux commerciaux en volume en 2014 Présentations des 4 exportateurs/producteurs et des 4 importateurs/consommateurs les plus importants
Source: sources diverses, élaboration OIV-CIVP, 2015
Les flux de vins rosés sont soit de gros volumes à bas prix souvent en vrac (notamment
origine Espagne, Afrique du Sud ; destination France, entre autres pour usages de BABV,
Boissons Apéritifs à Base de Vin), soit des produits valorisés (notamment origine France,
destination Etats-Unis, Royaume-Uni).
Une partie des flux « premier prix » est très variable d’une année sur l’autre en termes
d’origine. La répartition selon la couleur de ces vins entre vin rosé d’une part, et vin blanc
qui pourra être coloré par la suite, d’autre part (notamment pour les fabrications de BABV)
est également variable.
Les
importations
17
Sources - bibliographie
Les données publiées dans le présent rapport proviennent de l’Observatoire Mondial du
Rosé en Provence, la base de l’Observatoire économique des marchés internationaux des
vins rosés a notamment été complétée par les questionnaires soumis aux Etas membres de
l’OIV.
Les Focus de l’OIV : Le marché des vins effervescents, 2014
Règlement (CE) 606/2009 de la Commission fixant modalités d’application du règlement
(CE) ° 479/2008
CIVP - WINE INTELLIGENCE, Vinitrac® (2014). n>700 consommation de vin tranquille
sur tous les marchés
Organisation Internationale de la Vigne et du Vin
L'Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV) est un organisme
intergouvernemental à caractère scientifique et technique de compétence reconnue dans le
domaine de la vigne, du vin, des boissons à base de vin, des raisins de table, des raisins secs
et des autres produits issus de la vigne. L'OIV compte 46 pays Membres à travers le monde.
Observatoire Mondial du Rosé en Provence
Crée par le Conseil Interprofessionnel des Vins de Provence, au sein de son service
Economie, l’Observatoire Mondial du Rosé offre une vue d’ensemble de l’économie du
marché des rosés : analyse des chiffres de la production, de la consommation et des flux
mondiaux de Rosé ; typologie des produits ; typologie des consommateurs ; étude des
circuits ; étude du prix ; analyse des packagings... Cet Observatoire a été mis en place en
Provence, région leader des Rosés de qualité AOP dans le monde, et spécialisée à plus de
80% dans les vins Rosés. Il s’appuie en partie sur le travail de l’Observatoire économique
des marchés internationaux des vins rosés, étude menée et cofinancée par le CIVP et
FranceAgriMer, avec pour prestataire Agrex Consulting (2010-2013) puis AbsoConseil
(depuis 2014), qui recueille et analyse les données rosé dans 42 pays, notamment à partir des
panels, statistiques douanières et études cofinancés par le CNIV (Comité National des
Interprofessions Viticoles) et France AgriMer.
Les professionnels de Provence sont donc légitimes pour porter un tel Observatoire. En plus
d’usages stratégiques internes, il contribue aux partages de connaissances avec notamment
ce focus sur le rosé OIV-CIVP.
Pour plus d’information contactez Barbara Iasiello [email protected]