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21 rue Béranger 75003 Paris - www.snpden.net - Téléphone 01 49 96 66 66 - Fax 01 49 96 66 69 Juillet/Août 2002 – 3,8 Direction Démocratiser les CPGE Dossier : Mutations 2002 numéro 100 Syndicat National des Personnels de Direction de l’Éducation Nationale Direction

numéro100 Direction - SNDPEN · 21 rue Béranger 75003 Paris - - Téléphone 01 49 96 66 66 - Fax 01 49 96 66 69 Juillet/Août 2002 – 3,8 € Direction • Démocratiser les CPGE

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  • 2 1 r u e B é r a n g e r 7 5 0 0 3 P a r i s - w w w. s n p d e n . n e t - T é l é p h o n e 0 1 4 9 9 6 6 6 6 6 - F a x 0 1 4 9 9 6 6 6 6 9

    Juillet/Août 2002 – 3,8 €

    D i r e c t i o n

    • Démocratiser les CPGE• Dossier :

    Mutations 2002

    numéro100

    Syndicat National desPersonnels de Direction de l’Éducation Nationale

    D i r e c t i o n

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    l ÉditorialAgenda 3Décisions BN

    Actualités6 RencontresCPGE 16

    Commissions21 paritairesEurope del’éducation 27

    Chronique30 juridiqueQuestions réponses

    Expressiond’artiste 34Encart : mutations 2002

    SNPDEN : 21 rue Béranger, 75003 Paris

    Téléphone : 01 49 96 66 66 Fax : 01 49 96 66 69Mél : [email protected]

    Directeur de la Publication : Philippe GUITTETRédacteur en chef : Annie Prévost

    Rédacteur en chef adjoint : Marcel JacquemardSecrétaire de rédaction : Joëlle Torres

    Conception : CIE/Lawrence Bitterly, Paris, Johannes MüllerRéalisation : Johannes Müller

    Publicité : Espace M • 04 92 38 15 55Chef de Publicité : Fabrice Mauro

    Impression : Imprimerie SIC, 5/7 rue Claude Chappe 77 400Lagny – Tel : 01 64 12 17 17

    Direction – ISSN 6-5 294Commission paritaire de publications

    et agence de presse1 798 D 73 S du 11 mars 1993

    Direction n° 100Mis sous presse le 28 juin 2002

    Abonnements : 35 € (10 numéros)Prix du numéro : 3,8 €

    L’année 2001/2002 a été, pournotre profession, celle du nouveau statutdes personnels de direction obtenu aprèsde longues et âpres négociations que leSNPDEN a menées seul, puisque seulnotre syndicat avait signé le protocole d’ac-cord avec les ministres en novembre 2000.Ce statut du 11 décembre 2001 institue un corps unique à trois classes,où la hors classe va passer en quatre ans de 2 à 8 % du corps et la pre-mière classe de 40 à 45 %. Sur notre action et celle de notre fédération,l’UNSA-Éducation, le butoir indiciaire qui s’applique à la retraite a étéporté de l’indice sommital des agrégés (INM 962) à celui des inspecteursd’académie (aujourd’hui INM 1 057). C’est une avancée considérable versun corps unique des personnels d’encadrement. Même notre syndicatconcurrent, « l’Amicale », aujourd’hui absorbé dans une nébuleuse, n’ycroyait pas puisqu’il n’a jamais véritablement porté cette revendicationlors des négociations. D’ores et déjà nous savons que ce statut devra évo-luer. Le SNPDEN devra se donner comme objectif la recherche de plusd’équité entre adjoints et chefs, entre collèges et lycées.

    Cette année a été également celle de la mise en place du proto-cole. L’enjeu du diagnostic et de la lettre de mission, au delà de notrepropre évaluation, est celui de rompre avec les injonctions quotidiennesde la hiérarchie, pour que chefs et adjoints assurent, dans le cadre d’unservice public déconcentré, un rôle plus affirmé de premiers responsables,constituant la direction de l’EPLE. Bien sûr il reste beaucoup à faire pouren arriver là et pour que notre métier soit celui défini par notre référen-tiel. S’il est vrai que chacun, dans son établissement, devra faire évoluerses pratiques professionnelles, pour ne plus effectuer des missions qui nerelèvent pas de ses compétences, notre métier ne pourra réellement évo-luer que si le gouvernement et les ministres de l’Éducation nationaleprennent la mesure des priorités.

    Nous devrons avoir autour de nous les collaborateurs proches néces-saires pour nous recentrer sur les tâches de direction. Il est urgent de mettreen place les instances indispensables au bon accomplissement de nos mis-sions : bureau et conseil pédagogique. Il faut engager sans délai la négocia-tion sur l’ARTT des personnels de direction. Notre formation initiale etcontinue doit enfin répondre aux exigences de nos missions et à celles duprotocole. Il faudra rénover le service public d’Éducation en créant lesmétiers nécessaires à son bon fonctionnement, dans le domaine notam-ment des nouvelles technologies et de la sécurité. Le SNPDEN, parce qu’ilest le seul à défendre une conception du métier de personnels de direction,parce qu’il a une représentativité quasi unique dans le syndicalisme fran-çais est le mieux à même de porter ces revendications. Ce sera notre tâcheprincipale dès la rentrée.

    En attendant, bonnes vacances à tous.

    Philippe GUITTET

    Un statut,un métier

    Index des annonceursINCB 2

    ORANGINA 35

    ALISE 36

    3DIRECTION N° 100 JUILLET/AOÛT 2002

    ÉDITORIAL ▼SOMMAIRE

  • AGENDA ▼DÉCISIONS BN

    4 DIRECTION N° 100 JUILLET/AOÛT 2002

    AgendaLe bureau national s’est réuni à Nantesle 17 mai avant l’ouverture de la dernièrejournée de congrès pour choisir la villed’accueil du prochain congrès. Trois aca-démies ont présenté des dossiers :

    Martinique, Nice et Strasbourg. Les pro-positions ont été étudiées avec la plusgrande attention, le vote qui a suivi aretenu l’académie de Nice qui proposeToulon pour accueillir le congrès en 2004.

    Le point politiquePh. Guittet analyse le contenu de

    la conférence de presse des ministresdu 23 mai. L. Ferry et X. Darcos onteu un discours commun et présenté4 objectifs principaux (lire Directionn° 99 p. 6). On ne voit pas encorequelles responsabilités seront prisespar chacun des deux ministres. Pasde réponse sur l’enseignement pro-fessionnel, rien sur le lycée malgré lerapport Belloubet-Frier ni sur le ser-vice public (place des ATOSS), sim-plement la continuité des réformespédagogiques engagées par J. Lang.

    Les audiences accordées auSNPDEN par A. Boissinot (directeurde cabinet de L. Ferry) le 3 juin et parX. Darcos le 6 juin devraient permettred’y voir plus clair.

    La réunion du HCééPh. Guittet présente les prérapports

    du Haut Comité pour l’Évaluation del’école (Hcéé) qui traitent particulièrementde l’évaluation des enseignants et Ph.Tournier fait le compte rendu de la réuniondu 31 mai.

    Ces prérapports seront transmis auxcommissions pour étude.

    Préparation desaudiences des 3 et 6 juin

    Compte tenu du flou concernant larépartition des compétences des deuxministres, le BN décide :- d’envoyer la même délégation ;- de construire les interventions avec

    les mêmes contenus ;- d’exiger de connaître les interlocu-

    teurs du SNPDEN dans les cabinetsdes ministres.

    Le conseil fédéral nationalde l’UNSA-Éducation

    P. Raffestin fait le compte rendu de ladernière réunion qui a été consacréenotamment à l’analyse de la situation poli-tique actuelle, au départ du Secrétairegénéral, J.-P. Roux, à la situation finan-cière difficile de la fédération et à l’ave-nir de l’UNSA. Le BN désigneJ.-M. Bordes et M. Jacquemard pourreprésenter le SNPDEN à la rencontreprévue les 19 et 20 juin sur le plan fédé-ral de formation.

    Rencontre avec la FSUSuite à la présence de G. Aschieri lors

    du congrès de Nantes, le Secrétairegénéral informe le BN qu’une rencontreSNPDEN/FSU aura lieu le mercredi12 juin. Avant les vacances d’été, leSNPDEN sollicitera également des ren-contres avec le SNES et le SE-UNSA.

    Préparation des électionsprofessionnelles dedécembre 2002 et du BNélargi aux SA du 21 juin

    J.-M.. Bordes présente au BN lesdocuments préparés (projets de chartesdes commissaires paritaires académiqueset nationaux) et les thèmes à aborderavec les SA du BN élargi du 21 juin :- accueil des nouveaux syndiqués,- la formation syndicale,- la communication,- la préparation des listes de candidats

    et des professions de foi et d’undocument pour les nouveaux élus auxCAPA et CAPN.

    - le déroulement de la campagne.

    Vendredi 21 juin

    Bureau national élargi aux SA (matin)

    BN et coordonnateurs descommissaires paritaires académiques

    Samedi 22 juin

    Bureau national

    Vendredi 28 juin

    Audience DESCO (M. Ganier) :classement des établissements

    Lundi 1er juillet

    Bureau national

    Mardi 9 juillet

    Cellule juridique

    Vendredi 19 juillet

    Fermeture du siège

    Congrès 2004

    Bureau national du 1er juin 2002au lycée Louis Armand

  • 5DIRECTION N° 100 JUILLET/AOÛT 2002

    Le BN du 21 juin abordera les problèmesde nominations des lauréats concours auplan académique et celui des non titularisa-tions éventuelles.

    Désignation à diversorganismes

    Le BN complète la répartition des respon-sabilités abordée lors du congrès de Nantes :- liaison avec les associations de parents :

    A. Prévot, C. Dauny- relations avec les DOM : Ph. Marie- relations avec les personnels de l’étran-

    ger : J.-M. Bordes, H. Szymkiewicz- préparation du salon de l’éducation :

    A. Berger, permanents- lauréats concours, détachés, faisant

    fonction : J.-M. Bordes, A. Puchois- secteur Europe : D. Pointereau- cellule juridique : P. Bolloré, J.-D. Roque,

    B. Vieilledent, H. Rabaté, J-Cl. Lafay, Ph.Vincent

    - FGR/FP : M. Rougerie- réponses aux courriers des retraités :

    F. Charillon, M. Rougerie- observatoire de la sécurité scolaire : Ph.

    Marie, F. Charillon, P. Laporte (un renou-vellement est à prévoir pour remplacerPh. Marie)

    - CNAECEP : (T) C. Petitot, P. Raffestin (S)- CLEMI : Ph. Tournier- CPGE : J-Cl. Lafay- expert au CSFP : P. Falconnier- Hcéé : (T) Ph. Tournier, J-Cl. Lafay (S)

    Questions diverses➽ Décharges syndicales : le Secrétairegénéral présente au BN les principes d’at-tribution des décharges nationales

    ➽ Congrès du SNICS-FSU : Ph. Guittetreprésentera le SNPDEN et H. Rabaté par-ticipera à la table ronde « signaux d’alerted’une jeunesse en mutation et rôle del’école».

    ➽ Bulletin « Ravaillac » du lycée Henri IV :le proviseur a été soutenu par le SNPDEN.L’affaire a été portée en TA. Contact est prisavec le rectorat de Paris.

    ➽ Circulaire de rentrée et calendrier sco-laire : une lettre sera adressée à la DESCOcondamnant la suppression des 2 jours depré-rentrée.

    ➽ Ébauche du calendrier syndical : le BNse réunira le 1er juillet. Pour août 2002, lesdates les plus favorables sont le mardi 27 etle mercredi 28.

    BN ▼LIVRES

    PROJECTION DUSYSTÈME ÉDUCATIFÁ DIX ANSDirection de la Programmation

    et du Développement(DPD - Ministère de l’Éducationnationale) – Collection Éduca-

    tion & FormationsN° 63 (Avril/juin 2002)137 pages – 12,20 €

    Dans ce numéro de la revue Édu-cation et Formations, la PD s’est pen-chée sur les évolutions du systèmeéducatif d’ici à 2010, en en dégageantainsi les grandes tendances.

    L’exercice prospectif porte d’abordsur les effectifs d’élèves attendus dansl’enseignement scolaire du premier etdu second degré et sur les effectifsd’étudiants qui seront accueillis dansles principales filières de l’enseigne-ment supérieur ; il porte ensuite sur lapopulation enseignante et les différentspersonnels des établissements : admi-nistratifs, techniques et d’encadrement.

    Les chiffres marquants qui ressor-tent de cette étude confirment d’ailleursles données du numéro précédentconsacré au même sujet et publié enoctobre 2001, à savoir un fort renou-vellement de la population enseignante,qui à 40 % devrait partir à la retraited’ici 2010, ainsi que des départs mas-sifs dans les autres corps des person-nels de l’Éducation nationale et de larecherche.

    Concernant la population scolaire,l’exercice prospectif annonce une pro-gression attendue des effectifs d’élèvesdu 1er degré (6,5 M° en 2010 contre6,28 M° actuellement) et une décrois-sance de ceux du second degré (5,15 M°contre près de 5,4 M° actuellement).

    L’ouvrage consacre également deuxchapitres à deux autres thèmes quisont, d’une part, la qualité de l’école –l’article présente en fait « les raisonspour lesquelles l’interaction entre l’auto-évaluation interne et le contrôle externedes établissements scolaires se révèleêtre l’approche la plus prometteusepour parvenir à la qualité de l’École » -et d’autre part, les différences d’atti-tudes des filles et des garçons face àl’orientation après la classe de 3e.

    RAPPORT 2001 DUMÉDIATEUR DEL’ÉDUCATION NATIONALE

    Ministère de l’ÉducationNationale – La Documentation

    Française120 pages – 11 €

    Conformément à l’article 2 du décretn° 98-1 082 du 1er décembre 1998 ins-tituant des médiateurs à l’éducationnationale, le médiateur de l’éducationnationale, Jacky Simon, qui occupe ceposte depuis sa création, remet chaqueannée au ministre chargé de l’éduca-tion et de l’enseignement supérieur unrapport dans lequel il formule les pro-positions lui paraissant de nature à amé-liorer le fonctionnement du servicepublic de l’Éducation nationale.

    Tel est l’objet de ce 3e rapport.Il dresse en première partie un bilan

    des suites réservées aux recomman-dations formulées pour 1999 et 2000et procède à une analyse de l’activitédes médiateurs académiques et dumédiateur de l’Éducation nationale, uneactivité qui est en hausse et qui semblemieux connue, notamment par les usa-gers du service public qui représententcette année près de 40 % des saisines.Une seconde partie illustre l’activité desmédiateurs en présentant un certainnombre de cas jugés significatifs, sanspour autant être à eux seuls représen-tatifs de l’ensemble de leur activité.

    La 3e partie formule quant à elle uncertain nombre de recommandationsgénérales ou particulières, au nombrede seize cette année, de nature à amé-liorer le fonctionnement du servicepublic.

    « Les médiateurs, tels des artisansde bonne volonté, consacrent leurtemps souvent avec passion à trou-ver pour chacun le juste équilibre entredes points de vue individuels et lesimpératifs de l’institution. S’ils ont sou-vent le sentiment d’être utiles, ils s’es-timent récompensés de leurs effortschaque fois qu’ils constatent que lesresponsables intègrent dans leuraction le souci de traiter chaque casavec sa dimension personnelle, dansun cadre cohérent » - Jacky Simon

    Derniersouvrages reçus…

  • 6 DIRECTION N° 100 JUILLET/AOÛT 2002

    ACTUALITÉS ▼DIVERS

    NOUVEAUPLAN D’ACTIONSCONTREL’ILLETTRISMEPour sa première com-munication en conseildes Ministres, le 19 juindernier, Luc Ferry aretenu comme sujet lalutte contre l’illettrisme,reprenant ainsi une despriorités annoncées àl’occasion de la confé-rence de presse quiavait suivi sa prise defonction.

    Pour traiter le sujet, pasde grandes nouveautés ; lesmesures annoncées s’inscri-vant dans la continuité decelles lancées par son pré-décesseur et venant ainsiconfirmer les points clés desprogrammes du primaire,notamment dans le domainede l’apprentissage de lalangue. Est ainsi prévu unrenforcement de la lecture etde l’écriture, à raison de2 h 30 par jour jusqu’en CE1,puis de 2 heures par jour jus-qu’en CM2, avec obligationpour les enseignants de fairelire et écrire régulièrementtous les élèves dans toutesles disciplines et d’introduirela littérature. Outre la rédac-tion d’un livret à destinationdes maîtres du CP, leur four-nissant une typologie desprincipales difficultés ren-contrées par les élèves et lesactivités permettant d’y remé-dier, Luc Ferry a ajouté à cettesérie de mesures la créationd’un nouveau dispositifd’évaluation des acquis desélèves en CM1, venants’ajouter aux deux existantdéjà en CE1 et 6e.

    Innovation du plan, l’an-nonce d’une expérimentationconduite dés la rentrée pro-chaine dans 100 à 150 écolessur deux ans, pour la prise encharge des élèves de CP engrande difficulté d’apprentis-sage de la lecture.

    Concernant la prise encharge « des difficultés lesplus lourdes », le Ministre s’estpar ailleurs engagé à déve-lopper « une information enligne sur les grandes caracté-ristiques et les traitementssouhaitables des dyslexies etdysphasies » et à améliorerl’information et l’accueil desfamilles des enfants mal-voyants ou malentendants.Une expérimentation devraitégalement être menée sur« les bénéfices potentiels pourles élèves de l’usage des nou-velles technologies, avec lelancement en parallèle d’unappel à candidatures pour lacréation de sites Internetd’aide aux élèves.

    Pour finir, Luc Ferry coif-fant sa double casquette deministre de la Jeunesse et del’Éducation nationale, a indi-qué qu’il comptait dans cedomaine sur l’instauration desynergies avec les dispositifspériscolaires existants tels queles centres de vacances et deloisirs et a précisé qu’un pland’action pour la lecture dansces lieux était à l’étude ainsique la création d’outils péda-gogiques spécifiques à la lec-ture collective pour le publicde ces centres.

    Compte tenu des chiffreséloquents communiqués parle Ministère de l’éducationnationale, à savoir que14,9 % des enfants entranten 6e éprouvent des difficul-tés de lecture, qualifiées delourdes pour 4,3 %, et qu’à17 ans, 11,6 % des jeunestémoignent toujours de diffi-cultés qui se révèlent être degraves difficultés pour 6,5 %d’entre eux (chiffres com-muniqués dans le cadre desjournées d’appel de prépa-ration à la défense), on nedoute aucunement de l’ur-gence du dossier, en espé-rant, comme l’indique leministère, que les mesuresannoncées « permettent àchaque élève d’aborder dansde bonnes conditions l’entréeen 6e et de résoudre ainsil’une des principales difficul-tés du collège ».

    On peut cependant regretterque ce plan ne s’adressequ’au primaire et qu’il ne soitpas étendu au moins à l’en-semble de la scolarité obli-gatoire, notamment aucollège.

    NOUVELLEDÉFAILLANCEDANSL’ORGANISATIONDES CONCOURSÇa arrivait du temps deLang, ça persiste autemps de Ferry !

    Alors que le Ministre de lajeunesse, de l’éducationnationale et de la recherchevient tout juste de charger lesdeux inspections généralesd’une mission visant à établirles causes des défaillancesrépétées lors des concours derecrutement des personnelsde l’éducation nationale, enleur demandant notammentde proposer des mesuresvisant à améliorer et à sécuri-ser les conditions de recrute-ment de ces personnels, unenouvelle épreuve de concoursvient d’être annulée le 13 juindernier, portant ainsi à sept lenombre d’épreuves annulées.

    Après l’annulation derniè-rement de l’épreuve de françaisdu concours de recrutementdes professeurs des écolespour les académies d’Île deFrance (cf. actualités Direction99), c’est au tour de l’épreuvede biologie du concours deprofesseur des écoles de l’aca-démie de Nice de se voir annu-

    lée en raison d’un nombreinsuffisant de sujets, entraînantégalement le report del’épreuve de sciences phy-siques qui se déroulait dans lamême salle. Précisions appor-tées par le journal Libération,pour la petite histoire, l’épreuveaurait été interrompue unedemi-heure durant, le temps defaire des photocopies supplé-mentaires à partir des sujetsdéjà annotés par les candidatsdu premier rang.

    Mais quand s’arrêtera donccette loi des séries ? Toujoursest-il que ce dysfonctionne-ment met une nouvelle fois ledoigt sur le manque de rigueurde l’éducation nationale dansl’organisation et le contrôlepréalable de ses concours etinsiste sur la nécessité pour lesdeux inspections de trouver leremède efficace…

    MÉDIATEUR DEL’ÉDUCATIONNATIONALE : UNEACTIVITÉ ENHAUSSE ET MIEUXRECONNUE

    Tel est un des constats du3e rapport annuel du média-teur de l’Éducation nationalerendu public début juin.

    En introduction à ce rap-port, Jacky Simon, qui occupece poste depuis 1998, indiqueque l’année 2001 a vu lamédiation approcher le capdes 5000 réclamations reçuessur l’ensemble du territoire,soit une augmentation de19 % par rapport à 2000 : des

    ActualitésValérie FAURE

  • 7DIRECTION N° 100 JUILLET/AOÛT 2002

    DIVERS ▼ACTUALITÉS

    réclamations émanant surtoutdes personnels, à 62 %, bienque la part des usagers soiten nette augmentation (38 %au lieu de 31 % en 2000 et27 % en 1999).

    Quant à leur nature, elledemeure identique auxannées précédentes, avec uneaugmentation sensible dunombre de réclamations liéesaux examens et concours, etce indépendamment des évé-nements récents.

    Pour les usagers, les troisprincipaux domaines sur les-quels portent les réclamationssont ainsi à 41 % le cursusscolaire et universitaire (ins-criptions, orientation, affecta-tion…), à 28 % les examens etconcours (conditions, délais,fonctionnement du jury, équi-valences…) et à 20 % la viescolaire et universitaire (disci-pline, relations internes etexternes). Du côté des per-sonnels, il s’agit avant tout deproblèmes de carrière et desquestions statutaires, à 30 %,(notation, avancement, reclas-sement, congés,…), pour 22 %des problèmes de mutationset d’affectations et, à 21 %,des questions financières(rémunération, primes, avan-tages en nature…). 10 % desréclamations sont liés à l’envi-ronnement professionnel etaux relations professionnelles(organisation du travail, rela-tions hiérarchiques, problèmesde harcèlement, accès auxdocuments administratifs…)

    L’étude statistique montreégalement que les délais detraitement définitif des dos-siers réglés dans l’année ontété relativement brefs (89 %des cas réglés dans un délaiinférieur ou égal à 3 mois) etles résultats majoritairementfavorables aux réclamantsdans près des 2/3 des cas.

    Parmi les sujets abordésdans le rapport, l’accent a étéparticulièrement mis sur unthème majeur qui est celui de« la gestion de la différence »par les services de l’Éduca-tion Nationale, qui peutprendre de multiples aspects :enfants « précoces », originesociale, scolaire, maladie…

    Le médiateur a notam-ment relevé un écart impor-tant entre les textes etintentions ministérielles affi-chées et la réalité quotidiennevécue par les parents d’en-

    fants handicapés à l’école. Surce point, le rapport préconised’ailleurs de revoir la loi de1975 sur le droit à la scolarisa-tion, et émet même une « pro-position radicale » consistantà inscrire systématiquement àl’école tous les enfants de 6 à16 ans, « sauf cas lourds méri-tant d’être démontrés ».

    Au regard du manque declarté des textes, d’une régle-mentation imprécise voireinexistante, d’un langageadministratif pas toujoursaccessible, du manque detransparence des procéduresou encore du manque d’infor-mations dénoncés par la plu-

    part des requérants, le rapportconsacre un chapitre incon-tournable à l’amélioration dela qualité de l’action adminis-trative ainsi qu’un chapitre surla nécessité et les moyens de« favoriser un meilleur accèsà l’information ».

    Dans certains cas, lemédiateur note d’ailleurs lesdifficultés pour l’administra-tion à reconnaître ses erreurset surtout à les rectifier et lesproblèmes rencontrés dans lagestion et la réintégration despersonnels poursuivis à tortau pénal.

    Le rapport se termine parune série de recommandations.D’une part, « huit recomman-dations générales destinées àaméliorer le fonctionnement dusystème éducatif et parmi les-quelles se trouvent des sug-gestions pour éviter l’inflationdes textes, pour favoriser lascolarisation en milieu ordinairedes enfants atteints d’un han-dicap, ou encore pour amélio-rer la qualité des prestationsfournies aux usagers… ».D’autre part, « huit recomman-dations d’ordre spécifique des-tinées à rendre plussatisfaisantes un certainnombre de procédures parti-

    culières telles que, parmi lesplus urgentes, celle qui pro-pose la réforme du décret de51 fixant les règles de déter-mination de l’ancienneté et dereclassement du personnelnommé dans un corps de fonc-tionnaire de l’enseignement oucelle relative à la révision desrègles de validation des ser-vices auxiliaires pour permettrede prendre en compte lespériodes omises lors d’une pre-mière validation »…

    Pour se procurer le rap-port, lire page 5« Derniers ouvragesreçus ».

    Photo extraite du Site Internet du Médiateur

    Les médiateurs réunis le28 septembre 2001 àParis, parmi lesquelscertains d’entre vousreconnaîtront peut-êtreEdmond Benayoun,ancien secrétaire géné-ral du SNPDEN, actuel-lement médiateuracadémique à Bordeaux.

    DIFFICILERESPECT DELA LOI EVINÀ L’ÉCOLE

    Actualité oblige, chaqueannée pour la journée mon-diale sans tabac, la plupartdes journaux consacrent desarticles au sujet. Et, cetteannée, l’attention s’est parti-culièrement portée sur lesrésultats d’une étude, renduepublique fin mai, réalisée parl’OFDT * (ObservatoireFrançais des Drogues etToxicomanies) pour le comptede la MILDT (MissionInterministérielle de Lutte

    contre la Drogue et laToxicomanie) et du Ministèrede l’Éducation nationale surl’évaluation de l’application dela loi Evin en milieu scolaire.

    L’étude indique qu’auterme de dix années d’appli-cation de cette loi, il s’avèrequ’elle est loin d’être appli-quée correctement : des trans-gressions sont ainsi observéesdans les 3/4 des lycées inter-rogés et dans près d’un col-lège sur deux (40 %). 62 %des proviseurs reconnaissenteffectivement de nombreusesdifficultés d’application, met-tant en avant le manque depersonnel, de locaux ainsi quel’attitude des élèves, 9 %d’entre eux considérant que« l’attitude des personnels »crée de sérieuses difficultéségalement.

    Les résultats de l’étudeconfirment par ailleurs leniveau très élevé d’intoxica-tion des jeunes, même chezles filles. Parmi les collégiens,6 % se déclarent fumeursquotidiens et 8 % fument detemps en temps ; chez leslycéens, ces chiffres s’élèventrespectivement à 32 % et12 %, soit un total de 44 %,qui atteint même les 59 %chez les lycéens de 18 ans.Quant au personnel des col-lèges et lycées, il comporte24 % de fumeurs quotidiens.Parmi les lycéens fumeurs, 8sur 10 disent fumer aussi dansleur établissement et 1 sur 4en dehors des zones prévuesà cet effet, notamment lacour ; parmi les 14 % de col-légiens fumeurs, seul 1 sur 4déclare fumer dans l’établis-sement, notamment dans lestoilettes.

    Extrait Site Internet de la MILDT

    Quant aux zones spécifi-quement réservées auxfumeurs, seuls 7 % des col-lèges en ont mis en place, lereste ayant adopté l’interdic-tion totale de fumer, et 40 %

  • 8 DIRECTION N° 100 JUILLET/AOÛT 2002

    ACTUALITÉS ▼DIVERS

    des lycées, incluant dans 4 %des cas un espace à l’intérieurdes locaux. De plus, lorsqueces zones fumeurs existent,elles sont peu signalées :19 % des collèges et 25 %des lycées ont mis en placeune telle signalisation.

    Mais, il est facile d’accu-ser l’école de mauvais élèveen la matière parce que cer-tains établissements ne par-viennent pas à faire respecterla loi alors que celle-ci est loind’être à l’abri des critiques !En effet, si au collège, sonapplication est plus aisée carla majorité des élèves a moinsde 16 ans, au lycée, l’affaireest toute autre, en raisonnotamment de l’ambiguïté dela loi qui, si elle interdit de« fumer dans les lieux à usagecollectif, notamment scolaire(…)», et dans les lieux noncouverts fréquentés par lesélèves, autorise en fait dansson décret d’application l’in-terdit, à savoir la possibilitépour les personnels et élèvesde plus de 16 ans de fumerdans des espaces spécifiquesmis à leur disposition dans lesétablissements, sauf impossi-bilité. Une « hypocrisie » dutexte qu’avait d’ailleurs déjàtrès justement soulignée leprécédent secrétaire généraldu SNPDEN, Jean-JacquesRoméro, interviewé sur le sujetpar le journal Le Monde enjuin 2000, et qui à l’occasionavait indiqué la nécessité demoyens supplémentaires poursurveiller les élèves !

    * L’étude, conduite de novembre 2001à mars 2002, a porté sur 600 res-ponsables d’établissement, 1 900membres du personnel et 10500 col-légiens et lycéens.

    Pour consulter les résultats :www.drogues.gouv.fr/fr/pdf/savoir_plus/tendances/tendances21.pdf

    CRU 2002 DUBACCALAURÉATÀ l’heure où vous lirezces quelques lignes, lesrésultats de la session2002 seront sans nuldoute connus, lesépreuves de rattrapageprobablement sur lepoint de se terminer et

    le processus de prépara-tion de la prochaine ses-sion déjà sur les rails !

    Cependant, quels quesoient les résultats, il n’enreste pas moins que leschiffres de cette session, quiconcerne 628 875 candidats,chagrinent quelque peu notreministre délégué à l’ensei-gnement scolaire, qui s’estlivré le 6 juin dernier au tradi-tionnel exercice imposé dumoment, à savoir la présen-tation de la session et de sesgrandes caractéristiques.

    Et, ce qui inquiète plusparticulièrement Xavier Darcosc’est la diminution des bache-liers généraux : le bac généralest aujourd’hui décerné à32 % d’une génération contre37 % en 1995.

    La légère diminution de0,40 % du nombre d’inscritsenregistrée cette année est eneffet en partie due à cettebaisse des effectifs du bacgénéral de – 1,07 % (quireprésente 52,21 % des can-didats) mais aussi à celle dubac technologique de –1,45 % (29,32 % des candi-dats), alors que le nombre decandidats au bac profession-nel (18,48 % des candidats) alui progressé de 3,29 %.

    Ces chiffres viennentconfirmer la stagnation dunombre total de bacheliersenregistré depuis plusieursannées à un taux avoisinantles 61 %.

    Fort de ce constat, leMinistre délégué a affirmé quel’objectif fixé par la loi de 89de conduire 80 % d’uneclasse d’âge au baccalauréat,même s’il était souhaitable,n’était plus réaliste et a mêmeajouté que le taux atteintactuellement (61,6 %) n’avaitpu l’être que grâce à la créa-tion des bacs professionnelsqui jouent pour beaucoupdans l’accroissement deseffectifs des bacheliers. Il sou-haite ainsi que la discussionautour de cet objectif des80 % soit réouverte, tout enprécisant qu’il faudrait bientrouver un moyen d’augmen-ter « les contingents de

    bataillons de jeunes diplô-més », notamment dans lesséries scientifiques, pourrépondre aux besoins en ingé-nieurs, cadres et techniciensdont risque de souffrir laFrance dans les années àvenir.

    Coupant court à tous lessoupçons quant à une éven-tuelle réforme de l’examen,Xavier Darcos a affirmé clai-rement son attachement à« son caractère national, avecun jury souverain et anonymeet des sujets comparablesdans les académies ». Il ainsisté sur la spécificité fran-çaise du diplôme marquant« un rite de passage de la findes études secondaires etsurtout le premier diplômed’enseignement supérieur ».Il a cependant laissé entendrequ’il faudrait peut-être modi-fier un peu la notion « trèscompliquée » des TPE, touten se félicitant de leur succès,et a également fait part de sonregret de voir supprimée cetteannée en série littérairel’épreuve de mathématiques,en n’écartant pas la possibi-lité en 2003 de la rétablir,même de façon modeste.

    Pour le plaisir des chiffres,notons pour finir que le bac2002 c’est plus de 4 000sujets élaborés et 4 millionsde copies à corriger pour les137 618 correcteurs et exami-nateurs répartis dans les 3842lycées centres d’examens enFrance.

    Le coût moyen nationalpar candidat est estimé à40,55 € pour le bac général,73,33 € pour le bac technolo-gique et 67,08 € pour le bacprofessionnel.

    QUERELLES DEPHILOSOPHESJe pense…donc je polémique !

    Depuis deux ans aumoins, les programmes dephilosophie font l’objetd’âpres débats et la polé-mique bat aujourd’hui sonplein suite à la décision de LucFerry de maintenir le pro-gramme élaboré sous laconduite d’Alain Renaut, en

    vigueur dans les terminalesgénérales depuis sep-tembre 2001.

    Ce programme, qu’il avaitsoutenu lorsqu’il était présidentdu CNP, suscite en effet l’hos-tilité chez une majorité d’en-seignants de philosophie quilui reprochent de « restreindreleur liberté philosophique etpédagogique », en leur impo-sant notamment une nouvelleorganisation des thèmes àl’étude en classe de terminale,et qui lui préfèrent le pro-gramme Fichant, approuvédurant la consultation d’avril.

    Pour mieux comprendre lenouvel épisode du feuilletonqui se déroule aujourd’hui, ilfaut en effet ajouter que JackLang avait par deux fois déjà,en ajournant la mise en œuvredu programme Renaut, donnéacte aux critiques des ensei-gnants, d’une part en accep-tant que la partie controverséedu projet sur les questionsd’approfondissement soitfacultative, et en permettantd’autre part qu’un grouped’experts, conduit par MichelFichant, soumette aux ensei-gnants un nouveau projet.

    Mais, coup de théâtre !Voilà qu’aujourd’hui le nou-veau projet de programme demonsieur Fichant, dont lamajorité des enseignants sou-haite l’entrée en vigueur, vientde recevoir un avis défavo-rable du CNP et du CSE,confortant ainsi Luc Ferry etXavier Darcos dans le main-tien en vigueur de l’actuel pro-gramme Renaut tant décrié,tout en suspendant cepen-dant ses questions d’appro-fondissement et en adressantune nouvelle commande augroupe d’experts présidé parle professeur Fichant, recon-duit dans ses fonctions et quia accepté cette mission, aprèsavoir déchiré la lettre dedémission qu’il avait préparé !Et, bien que la question ne soitpas à l’ordre du jour, lesministres ont pris la décisionde rétablir l’horaire antérieurde 8 heures d’enseignementde la philosophie en classe determinale littéraire, horaire quiavait été réduit d’une heurepar Claude Allègre.

    Alors, Fichant ou Renaut ?Et pourquoi pas Finaut ouRenant tout compte fait !

    A l’heure où nous écrivonsces lignes, des menaces pla-nent toujours sur le bon

  • 9DIRECTION N° 100 JUILLET/AOÛT 2002

    DIVERS ▼ACTUALITÉS

    déroulement de la correctiondes épreuves de philosophie,une partie des enseignants« pro-Fichant » ayant décidéd’entamer un mouvement degrève dès le 27 juin qui devraitnotamment se traduire parune « rétention des notes dubaccalauréat ». Cette situationse révélerait fort contestableet pourrait entraîner, selon lespropos tenus par le ministère,certaines sanctions financièreset disciplinaires, et le caséchéant, l’intervention éven-tuelle de la force publiquepour récupérer des copiesretenues à domicile.

    Face aux polémiquespermanentes dont font l’ob-jet toutes les tentatives deréformes des programmesde philosophie, toujours sol-dées par le retrait des pro-jets, on peut s’interroger surcette incapacité des « philo-sophes » à établir des com-promis sur leurs programmeset surtout à débattre dans lasérénité, alors que l’ensei-gnement de la philosophien’est-il pas, par définition,l’enseignement de la sagesseet de la raison ! Et, à proposde la « liberté philoso-phique », on relira avec inté-rêt la réponse d’un collègueproviseur à une circulaire del’IPR de philo. (cf. Direction74 page 41).

    DES PARENTSTOUJOURSAUSSI INQUIETSPOUR L’AVENIRDE LEURSENFANTS

    La Fédération PEEP arendu publics début mai lesrésultats de sa 14e enquête del’Observatoire des parentsd’élèves* conduite du 9 au15 avril 2002 et qui porte prin-cipalement sur l’orientation etl’information à l’école. Elleconfirme les grandes préoc-cupations des parents quiavaient été dégagées des pré-cédentes enquêtes, notam-ment leur inquiétude face àl’emploi et aux problèmesd’insertion.

    Dans cette dernièreenquête, il ressort ainsi que57 % des parents d’élèvesinterrogés sont défavorablesà une orientation précoce deleurs enfants, soit avant laclasse de 3e, et nombred’entre eux, près des 3/4,considèrent que les moyensd’information mis en œuvreau cours de la scolarité parl’Éducation nationale pouraider à mieux choisir parcoursde formation et futur métiersont insuffisants. Soulignonsau passage que 86 % desparents disent ne pas avoirentendu parler du « lycée desmétiers » !

    Ils sont cependant unegrande majorité (65 %) àconnaître l’existence des CIO,qu’ils jugent assez positive-ment et qui constituent une deleurs principales sources derenseignements, avec lesconseillers d’orientation,même si 13 % d’entre euxpensent que les informationsy sont trop générales et le trai-tement pas assez personna-lisé, 10 % que le personnelmanque de compétences etqu’il existe des problèmesd’organisation et pour 4 %que les CIO orientent mal.

    Les avis sont très parta-gés concernant la nature dela formation qui doit être dis-pensée à l’école : pour unebonne moitié (51 %), leursenfants doivent bénéficieravant tout d’une formationtournée vers l’insertion dansla vie professionnelle, l’autremoitié (à 62 % des cadressupérieurs) optant pour uneformation générale.

    Les parents portent unjugement sévère quant à l’en-seignement universitairepuisque les trois quartsd’entre eux considèrent qu’ilne prépare pas bien à l’inser-tion professionnelle et seule-ment 37 % pensent qu’il yexiste des formations profes-sionnalisantes. Une certitudecependant pour 92 % : il fauty développer davantage lesformations en alternance !

    La quasi-majorité des interro-gés (92 %) souhaite une impli-cation plus grande desentreprises dans l’informationdes jeunes et, parmi les prin-cipaux moyens à développerpour améliorer l’insertion pro-fessionnelle des jeunes, sontcités prioritairement les stages

    en entreprises, à 82 %, le dia-logue avec les professionnelsdans les classes (78 %), lesformations en alternance et lesvisites d’entreprises. Et, seu-lement 1 parent sur 10 estimeque la revalorisation de cer-tains métiers, dont les métiersmanuels, peut être un moyend’améliorer l’insertion dans lavie active.

    Interrogés également surle rôle des régions qu’ilsjugent insuffisant, et qui seloneux doit s’étendre au-delàd’une simple participation à laconstruction des lycées et àleur équipement, les parentspensent à 73 % qu’ellesdevraient notamment avoirdes responsabilités dans lamise en place des projetspédagogiques dans le secon-daire et à 68 % dans la miseen place de formations dansl’enseignement supérieur etdans les dispositifs d’orienta-tion. Certains pensent mêmeque les régions devraient avoirdes responsabilités dans lagestion des personnels ensei-gnants (59 %) et plus de res-ponsabilités également dansla gestion des autres person-nels (51 %).

    Pour finir, 75 % desparents avouent que le risquede chômage pour leursenfants demeure une de leurspréoccupations, une crainteexprimée d’ailleurs par toutesles catégories socioprofes-sionnelles.

    * Cette enquête, réalisée par télé-phone du 9 au 13 avril 2002, aété menée auprès de 813parents d’élèves scolarisés etâgés de 4 à 20 ans, constituantun échantillon représentatif de lapopulation française en termesde région et d’habitat.

    EN BREF…➽ L’INA et le CNED viennentde signer une convention défi-nissant les conditions géné-rales de la coproduction et dela co exploitation de produitsd’enseignement. Les parte-naires ont souhaité s’associernotamment en vue d’identifieret de constituer une sélectionde documents audiovisuels et

    sonores à des fins pédago-giques, à destination desélèves, et répondant auxbesoins des enseignants.

    ➽ Studyrama organise les17 et 18 septembre 2002, àl’Espace Champerret à Paris,la 5e édition de son salon dela rentrée étudiante pouraider les bacheliers et lesétudiants à trouver une for-mation correspondant àleurs attentes. Sur le salon,seront réunis un espaceFormation regroupant tousles organismes de forma-tions supérieures recrutantencore en septembre avecun pôle alternance, un pôleJobs et Stages et un pôle Vieétudiante.Informations visiteursau 01 41 06 59 00www.studyrama.com

    ➽ Les deux « journéescitoyennes » dans les lycéessont fixées au mardi 15 et aujeudi 17 octobre.

    ➽ La Ville de Rennes et laLigue de l’enseignementrenouvellent leur partenariatpour l’organisation de la 3eédition des rencontres natio-nales de l’Éducation qui sedérouleront à Rennes les 2, 3et 4 octobre 2002. Pendantces 3 jours, chercheurs, mili-tants associatifs, élus et fonc-tionnaires des collectivitésterritoriales, enseignants,parents d’élèves, organismespublics vont échanger leurssavoirs, leurs expériences,leurs réflexions autour duthème principal « Projet édu-catif, territoires et habitants ».

    ➽ À l’occasion de son dis-cours de clôture du congrèsnational de la Fédération,Georges Dupon-Lahitte, pré-sident de la FCPE, a annoncél’institution le 6 octobre d’une« journée européenne desparents d’élèves », sousl’égide de l’Association euro-péenne des parents d’élèvesdont la fédération est membrefondateur (Source : AEF du21 mai 2002).

  • 10 DIRECTION N° 100 JUILLET/AOÛT 2002

    ACTUALITÉS ▼RENCONTRES

    Représentants ministère :A. Boissinot, D. Antoine,Th. Bossard, F. PerretP. PolivkaReprésentants SNPDEN :Ph. Guittet, Ph. Marie,Ph. Tournier, A. Berger,H. Rabaté, P. Falconnier,M. Richard, D. Pointereau,M. Jacquemard.

    Après une présentationréciproque par A. Boissinotpour les cabinets et par Ph.Guittet pour le SNPDEN,A. Boissinot a signalé que lesministres n’ont pas souhaités’engager dans une logiquede partage des territoires etdonc traiteront de l’ensemblescolaire avec distributionsopérationnelles.

    Le secrétaire général arappelé le contexte politiquedans lequel le congrès deNantes s’est déroulé : au len-demain d’élections présiden-tielles, qui ont certes élu lecandidat républicain, maisaprès une période où l’émo-tion liée au score du Frontnational du 1er tour, a ébranlé

    la République. Ph. Guittets’est félicité du sursaut répu-blicain des Français et notam-ment des jeunes lycéens etétudiants, mais fait remarquerque les inquiétudes demeu-rent quant au Front national.

    Ensuite, le secrétairegénéral a repris les élémentsprincipaux de la conférencede presse des ministres et enparallèle a indiqué les man-dats du congrès de Nantes,rappelant notre attachementau protocole signé. Il a préciséque notre syndicat était parti-san d’un dialogue fort avec lesministres et le ministère del’éducation nationale, et que,bien qu’appartenant à unefédération, l’UNSA-Éducation,du fait de la place particulièrequi lui revient (nombre de syn-diqués), le SNPDEN reven-dique d’être entendu et reçues qualité, tout en rappelantune volonté de dialogue avecles autres partenaires del’éducation nationale, y com-pris sous l’égide du ministèrede l’éducation nationale.

    Le secrétaire général aquestionné le directeur decabinet sur un point soulevédans la conférence de pressedes ministres, qui avaitd’ailleurs posé débat aucongrès de Nantes : la répar-tition des compétences et lesmesures de déconcentration,ainsi que la place et la défini-tion du service public : rôle etplace de l’EPLE dans leszones rurales, dans les zonesdifficiles, par rapport à leurtaille, par rapport à la cartescolaire qui doit permettre uneréelle mixité sociale ; néces-sité de repenser les « métiers »dans l’éducation nationale,avec création de nouveauxmétiers notamment dans lesdomaines de l’informatique etde la sécurité, et surtout, pourpermettre aux personnels dedirection de se recentrer surleurs missions, nécessitéd’avoir des collaborateurs,attachés de direction. Lesecrétaire général a indiquéson souhait de voir pérenniserl’existence des groupes per-manents auprès des recteurs.

    A. Boissinot a rappeléqu’un objectif fort était ladéconcentration, dans laquellel’éducation nationale aura sapart à jouer. Il a aussi soulignéque l’encadrement – direction,inspection, administratif - étaitune préoccupation prioritairedes ministres de l’éducationnationale, qu’il fallait rompreavec la logique que tout vientd’en haut. Le SNPDEN a faitremarquer qu’il était favorableà une direction de l’encadre-ment au ministère de l’éduca-tion nationale.

    Le secrétaire général a faitpart d’un certain nombre dequestions concernant l’orga-nisation et l’appellation duministère de l’éducation natio-nale : Ministère de la jeunesseet de l’éducation nationale etde la recherche. A. Boissinota rappelé que c’était unevolonté politique de réunir lajeunesse et l’éducation natio-nale, afin de manifester le lien,voire la complémentarité dansles actions (jeunesse, éduca-tion, éducation populaire, arti-culation plus facile entre lescolaire et le périscolaire,recherche de synergies, ycompris au niveau de l’orien-tation). Ph. Guittet s’estétonné de l’approche faitedans la conférence de pressede la « journée de l’engage-ment », limitée au contactavec le monde associatif. Au-delà d’une journée à thème deplus, l’approche de la citoyen-neté, de la tolérance et de lalaïcité peut certainement sefaire différemment.

    Le SNPDEN s’est félicitéque dans la conférence depresse des ministres, ceux-ciavaient bien spécifié que : « laviolence scolaire n’est pas la

    Le SNPDENrencontre…

    Alain Boissinot, directeur de cabinet du Ministre Luc Ferry le 3 juin 2002

  • 11DIRECTION N° 100 JUILLET/AOÛT 2002

    RENCONTRES ▼ACTUALITÉS

    violence de l’école, et quec’est une violence importéede l’extérieur ». Il n’empêcheque, pour le SNPDEN, si lesnouvelles mesures discipli-naires sont plus cohérentes, ilest nécessaire de réfléchir etrepenser au problème despersonnels nécessaires dansles EPLE pour gérer encoremieux les problèmes des vio-lents (nécessité d’avoir desinfirmières scolaires sur le ter-rain, des assistantes sociales,et de repenser la fonction desurveillants) ; nécessaire ausside repenser le partenariat« école - police - justice ». Ph.Guittet a fait remarquer avecforce que les violents étaientsouvent les mêmes, ayant ététraduits devant plusieursconseils de discipline, etqu’une autre préoccupation àexaminer et à analyser avecattention était celle de l’ab-sentéisme.

    Le secrétaire général s’estensuite attardé sur l’école :➽ attachement réaffirmé denotre syndicat au collège pourtous, nécessité que soit validéun socle obligatoire et com-mun de connaissances.➽ pour les lycées: souhait deplus de fluidité dans les par-cours de formation, que soitrepris le rapport, assez nova-teur, de Mme Belloubet-Frier,que l’éducation nationale soitpartie prenante de la forma-tion professionnelle et conti-

    nue, que les lycées desmétiers ne soient pas remis encause, mais que soient revusles principes de labellisation,que les GRETA perdurent.Notre syndicat s’étonne del’absence d’un ministre délé-gué à la formation profes-sionnelle. A. Boissinot arépondu que ce n’était pasune remise en cause, et quele ministère de l’éducationnationale était partie prenantede la formation profession-nelle. Quant au lycée desmétiers, il est tombé d’accordsur leur utilité, mais reconnaîtun réel problème au niveau dela labellisation. Ph. Guittet faitremarquer qu’il serait souhai-table qu’il y ait un réel débatpolitique autour de l’école auParlement.

    Il a été pris acte de lavolonté des ministres de nepas remettre en cause lesréformes en cours concernantles TPE, avec simplification del’évaluation, et les itinérairesde découvertes en collège,tout en faisant remarquer pources derniers, qu’on ne pouvaittraiter de façon similaire lesélèves de collèges et delycées (même mineurs) auniveau de l’autonomie et de laresponsabilité.

    A. Boissinot fait remarquerque le nouveau projet de cir-culaire de rentrée a été allégé,et exprime le souhait que lescirculaires aillent dans ce

    sens. A ce propos, notresecrétaire général rappellecombien notre syndicat sou-haite le maximum de concer-tation pour la mise en placedes réformes, et que soit évi-tée toute précipitation.

    Ph. Guittet a insisté sur lanécessité de mettre à l’ordredu jour les classes post-bacen lycée qui posent des pro-blèmes dans les domaines dela gratuité, de la cohérencedes formations, du cadragedes missions, de la liaisonavec l’université, du statut desélèves… et a rappelé quenotre congrès avait des man-dats très précis. A. Boissinota manifesté un réel intérêtpour cette question, recon-naissant qu’elle avait été troplongtemps négligée et qu’unchantier devait être ouvert.

    Ph. Guittet a réaffirménotre volonté de voir notreprotocole appliqué dans satotalité et rappelé des pointsauxquels nous sommes toutparticulièrement attachés etque nous défendrons et récla-merons :➽ la mise en place desconseils pédagogiques quidoivent être de véritablesconseils scientifiques d’en-seignants (dossier jugé essen-tiel par A. Boissinot, àreprendre totalement) ; laréflexion autour du bureau duCA est à reprendre.

    ➽ l’évaluation des ensei-gnants dans un regard croiséavec les inspecteurs ; à termeil n’est pas interdit de penserà un corps des personnelsd’encadrement dans lequel ilserait possible de passerd’une mission de direction àune mission d’inspection (etvice versa) ;➽ la formation initiale despersonnels de direction (quidoit être professionnalisanteet individualisée avec un rôleaccru de l’école de Poitiers) ;➽ la volonté de voir aboutirla création d’un DESS dedirection ;➽ la volonté d’avoir des col-laborateurs nous permettantde diriger,➽ la confirmation de la voca-tion généraliste des adjoints ;➽ l’ARTT (la nôtre et celledes autres) en liaison avec lesmissions assignées.

    Le secrétaire général arépété avec force que tout aulong du congrès, les conditionsd’exercice du métier de per-sonnel de direction avaient étéà l’ordre du jour, révélantmalaise et grogne, qu’il étaiturgent au ministère de l’édu-cation nationale d’y réfléchir, s’ilne voulait pas voir les concoursde personnels de direction pri-vés de candidats, rebutés parl’exercice de ce métier.

    Et enfin, il a demandé quele tableau d’assimilation desretraites sorte au plus vite.

    Représentants ministère :X. Darcos, D. Antoine,F. Perret, J. CremadeilsReprésentants SNPDEN :Ph. Guittet, Ph. Marie,Ph. Tournier, A. Berger,H. Rabaté, P. Falconnier,M. Richard,H. Szymkiewicz.

    X. Darcos indique la satis-faction qu’il a de travailler avecnous et présente les membresde son cabinet présents. Ph.Guittet remercie le ministred’avoir accordé au SNPDENune audience très rapidement,il redit le souhait d’être reçues qualité tout en rappelantnotre appartenance à l’UNSA,pour traiter du problème del’éducation nationale, et voire

    (re) nouer le dialogue avec lesautres syndicats (enseignantsnotamment). Il indique quenous sommes bien sûr satis-faits du statut mais que celui-ci peut évoluer : nos syndiquésont un souci d’équité entre lesdifférentes catégories d’éta-blissement mais aussi entreles chefs et les adjoints.

    Ph. Guittet souhaite faireun tour d’horizon par rapportà la conférence de presse desministres et par rapport ànotre protocole, en insistantnotamment sur les dossiersdélégués plus spécifiquementà X. Darcos.

    Le premier point évoquépar notre secrétaire général

    est celui de l’évolution du ser-vice public, tout particulière-ment pour ce qui concerne lesmétiers des ATOS dans l’édu-cation nationale, avec lanécessité de réfléchir à denouveaux métiers liés à l’in-formatique et à la sécurité, etla mise en place pour les per-sonnels de direction de colla-borateurs leur permettant dese recentrer sur leurs missionsde direction ; nécessité égale-ment de repenser les servicespublics de proximité (enmeilleure adéquation avecl’aménagement du territoirerural, et dans les villes par rap-port à la carte scolaire).

    Par rapport au protocolesigné, Ph. Guittet a réaffirmé

    notre volonté de voir mettreen place le conseil pédago-gique, véritable conseil scien-tifique, regroupant desenseignants par disciplines etpar niveaux. Il a réaffirmé notrevolonté de voir évoluer l’éva-luation des enseignants, et arevendiqué pour nous un rôleessentiel avec les IPR danstoute procédure d’évaluation(par regards croisés). Il a indi-qué que la formation initialedes personnels de directionn’était pas satisfaisante. Entant que cadre de l’éducationnationale, nous revendiquonsune formation plus profes-sionnalisante et plus indivi-dualisée avec un rôle accru del’école de Poitiers : souciencore renforcé si on prend en

    Xavier Darcos, Ministre délégué à l’enseignement scolaire le 6 juin 2002

  • 12 DIRECTION N° 100 JUILLET/AOÛT 2002

    ACTUALITÉS ▼RENCONTRES

    compte l’arrivée importantede détachements (en réfé-rence avec le nombre impor-tant d’avis favorables émisdès cette première année).Notre secrétaire général a reditnotre souhait de voir le minis-tère de l’éducation nationalese doter d’une direction del’encadrement.

    X. Darcos a répondu surplusieurs points qui corres-pondent aussi à nos préoc-cupations.

    La préoccupation premièredes ministres, avec un horizonà 5 ans, est le renouvellementdes enseignants, en raisondes départs en retraite mas-sifs à venir, et donc parallèle-ment l’exigence d’un corpsd’encadrement extrêmementperformant, polyvalent, péda-gogue, animateur d’équipe.X. Darcos précise que L. Ferrylui a confié les problèmesd’encadrement et donc qu’ilen fera un chantier prioritaire.Il accorde qu’il est nécessairede reprofessionnaliser lesfonctions de cadres, de revoirle fonctionnement de l’écolede Poitiers en tenant comptede l’élargissement d’originedes personnels de direction etde veiller à recruter des can-didats ayant compétences etmême expérience du mana-gement, nécessité aussi d’unaccompagnement.

    X. Darcos a souligné lavolonté que les IPR soientplus présents sur le terrain (àla fois porteurs des réformes,accompagnants et gestion-naires des carrières des ensei-gnants).

    Le ministre reconnaît qu’ilest nécessaire de redéfinir lesmétiers des ATOS, devant lamultiplicité des métiersregroupés dans cette caté-gorie et indique qu’uneréflexion est nécessaire avecles collectivités territoriales.Concernant le conseil péda-gogique, X. Darcos ne sou-haite pas une structures’ajoutant à d’autres, multi-pliant ainsi les réunions ; maisplutôt une structure sous uneforme relativement légère,efficace et souhaite l’ouver-ture du chantier sur l’évalua-tion des enseignants. Ilsignale que l’interlocuteurpour ces chantiers estA. Warze. Ph. Guittet, en

    réponse à ces points, faitremarquer que le renouvelle-ment des personnels dedirection est au moins un pro-blème aussi crucial que celuides enseignants, qu’effecti-vement le conseil pédagogique,pour nous indispensable, nedoit pas être source de multi-plication des réunions et doitremplacer la commission per-manente sur des questionspédagogiques ; le conseil d’ad-ministration doit se recentrersur les questions de politiquegénérale et il faut créer unbureau à l’image des commis-sions permanentes des collec-tivités territoriales.

    Enfin, il fait remarquer quel’expérience des « commis-sions Blanchet académiques »était riche et qu’il convient deles pérenniser.

    Le domaine de « la violenceet des violents », pour lequel làaussi X. Darcos a une déléga-tion de L. Ferry, a fait l’objetd’échanges entre le secrétairegénéral et le ministre. Ph.Guittet a souligné qu’on nepouvait occulter tout ce qui aété fait dans ce domaine, maisqu’une réflexion devait êtremise en place, notamment rap-pelant le besoin dans les EPLEd’infirmières scolaires pré-sentes, d’assistantes sociales,et pourquoi pas d’éducateurs.Le ministre a indiqué que pré-cisément son approche pourtraiter les problèmes de vio-lence à l’école passe par lasanté scolaire (préoccupation

    essentielle du Premier ministre,a-t-il tenu à préciser) et par unepolitique d’accompagnement(notamment par l’introductiond’éducateurs à l’école), le toutfaisant partie d’une politiqueéducative dont nous devenonsles noyaux.

    Ph. Guittet, tout en rappe-lant que la refonte des règle-ments intérieurs avait permisd’avancer sur un mode communde pensée dans les établisse-ments, tient à souligner que l’es-sentiel des problèmes consisteà gérer « les microviolents », les« non adaptés », « saboteurs »et qu’il devenait urgent de mieuxgérer le problème de l’absen-téisme. (en nette hausse, aussibien en collège qu’en lycée,avec « sélection » des matières,et demeurant relativementimpuni). Le ministre semble trèssensible à ces remarques, etpense qu’on pourrait tenircompte des absences pour lepassage dans la classe supé-rieure, retenant l’idée d’uncompte d’heures obligatoires. Ilprécise que s’il faut continuer àlutter contre les incivilités etfavoriser l’éducation citoyenneà l’école, la multiplication d’opé-rations ponctuelles, voire spec-taculaires n’est pas le meilleurmoyen pour arriver à ses fins,que les CLV seront sans douteà revoir et qu’il faudrait favori-ser tout partenariat avec les col-lectivités territoriales.

    Dernier grand thème évo-qué par le secrétaire général :

    l’École. Ph. Guittet approuvela formule « un collège pourtous » et l’évaluation en fin decollège d’un socle fondamen-tal commun. Pour ce qui estdes lycées (souci de forma-tion avec plus de fluidité, capi-talisation des acquis…), Ph.Guittet a précisé combien ilétait urgent de s’emparer duproblème des post-bac.F. Perret est en charge de cedossier au ministère.

    Ph. Guittet a souhaité queles réformes actuellementmises en place soient éva-luées et qu’il n’y ait pas deprécipitation par rapport à desdécisions ultérieures. Il a rap-pelé avec force que, pournotre organisation syndicale,il semblait indispensable quela représentation nationales’empare du débat autour del’École. C’est aux élus de trai-ter le problème de l’École. Leministre a reconnu cettenécessité rappelant que c’étaittoujours la loi d’orientation de89 qui prévalait, que sesobjectifs ne correspondaientplus à la réalité actuelle.

    Enfin, le secrétaire géné-ral a réexprimé notre souhaitde rencontrer au plus vite lesdiverses directions afin d’évo-quer ou de relancer les pointsen attente, rappelant que nousavions de nombreux mandatsde congrès et qu’il fallait avan-cer rapidement sur certainschantiers.

  • 13DIRECTION N° 100 JUILLET/AOÛT 2002

    RENCONTRES ▼ACTUALITÉS

    Nous avons profité denotre présence à Nantespour rencontrer les respon-sables du personnel àNantes et échanger avec euxsur différents points dansune ambiance conviviale ettrès sereine !

    PromotionsNous avons redit notre

    désagréable surprise à l’issuede la CAPN où le nombreannoncé par la DPATE étaitloin du nombre des promuseffectivement. Le représentantde la DPATE siégeait pour la1re fois et les chiffres annon-cés étaient très certainementceux de la 29e base (AEFE+ MAE + divers détachés).Nous serons très vigilants l’anprochain, chat échaudé…

    • Il nous a été proposé denous faire connaître laposition du poste ; demême nous feronsconnaître aux collèguesles dates butoirs pour évi-ter que certains ne soientlésés par les « oublis » decertains services culturels.

    • Il nous a été bien rappeléque c’est le poste qui doitproposer, ce n’est pasl’agent qui sollicite. D’autrepart, si l’avis du poste estnécessaire, il n’est passuffisant.

    • Confirmation de la prise encompte de la promotionlors de la prolongation ducontrat (à la fin des 3 ans).

    • Butoir du 962 : si le texteparaît, l’AEFE l’adoptera

    Détachementdes résidentsCette année encore, les

    personnels sollicitaient leurdétachement. A partir de l’anprochain, l’AEFE s’en char-gera. Cas particuliers des ins-tituteurs : ils doivent 6 mois depréavis donc pour eux aussila date butoir est fixée au28 février.

    Les reçus concoursLes personnelsrésidents titulairesPossibilité de suivre le

    stage sur place avec 5semaines de stage en Francesur un établissement choisi.

    Les personnels expatriésIls doivent demander l’ac-

    cord de l’AEFE pour faire lestage sur place. Obligationréglementaire de rentrer enFrance à l’issue du stage.

    Les recrutés locauxLe stage doit s’effectuer

    en France. Ces personnelssont prioritaires si le poste derésident est créé à l’issue deleur stage.

    Les faux résidentsIl nous a été dit qu’à par-

    tir de la prochaine rentrée lacouverture sociale des fauxrésidents serait assurée parFILIA MGEN. Ces personnelsdevront en faire la demandeeux-mêmes et avoir déjà étéaffiliés à la MGEN.

    Les 3 mois des faux rési-dents dans les établissementsen gestion directe sont vali-dables pour la retraite maispas pour l’ancienneté de pro-motion d’échelon.

    Ces 3 mois sont considé-rés comme des services auxi-liaires et ces personnelsdevront racheter leurs pointsdès le mois de décembre pourles « payer » le moins cherpossible (service des pensionsde La Baule).

    Les couples de résidentsrecrutés : un des deux est fauxrésident, l’autre est résidentdès le 1er septembre carréputé suivre son conjoint.

    Le problème des recrutéslocaux des établissements engestion directe qui demandentleur intégration par le biais de laloi Sapin semble dans l’impasse.Ces personnels (353 sur 70 éta-blissements en gestion directe)devront s’inscrire à des concoursmis en place par le MAE etdevront réintégrer la métropole.Le MAE étudie actuellement l’ou-verture de ces concours.

    La réintégrationCela semble être cette

    année un sujet qui fâche !La lettre attribuée par le

    directeur et le conseiller cul-turel peut être obtenue en enfaisant la demande auprès del’AEFE Nantes.

    Pour ce qui est de l’exa-men des demandes, l’AEFEdonne son avis hiérarchiqueauprès de la DPATE et exa-mine conjointement avec elleles demandes. La situationantérieure, notamment géo-graphique, est largement priseen compte. Ainsi, beaucoupde collègues issus d’acadé-mies septentrionales souhai-tent après un séjour àl’étranger obtenir un postedans une académie plus méri-dionale. Il convient de dire quecela n’est pas automatique.

    En tout état de cause, lescollègues réintégrant enverrontun CV au commissaire paritairechargé des réintégrations.

    Quelques conseils : ilconvient de privilégier soit lataille de l’établissement, soitla zone géographique soyeztrès prudents car la réintégra-tion n’obéit pas aux mêmesrègles que la demande demutation. Vous devez réinté-grer alors que vous pouvez nepas obtenir de mutation.

    Les recteurs ayant deplus en plus de poids pourles mutations en France, cer-tains postes peuvent paraîtreà la portée des collègueshors de France alors mêmequ’ils sont déjà bloqués avantle mouvement.

    Vous arrivez de l’étranger,considérés comme des « pri-vilégiés », et pas forcémentattendus avec impatience,soyez en conscients !

    Les nominationsNous avons souhaité que

    les règles soient plus claires.En ce qui concerne l’âge, audelà de 57 ans, l’obtentiond’un poste est toujours pos-sible, même si l’on a moins dechances.

    Il a été également convenuque nous publierions le« vivier » des candidats nonretenus mais susceptibles del’être, et ceci afin de limiter lessuspicions.

    Rendez-vous avecle nouveau directeurLe nouveau directeur sera-

    t-il nommé avant le 27 juin ? sioui nous solliciterons un ren-dez-vous, sinon, nous deman-derons à rencontrer M. Louche,chargé de l’intérim.

    Le 27 juin, nous examine-rons les dernières propositionsde postes, ainsi que lesdemandes de prolongations.

    Journée des partantsNous sommes officielle-

    ment invités à participer àcette journée qui regrouperatous les collègues nommés àl’étranger.

    MadagascarLe congrès de Nantes a

    adressé le message suivant :« le congrès du SNPDEN sou-haite témoigner de tout sonsoutien aux collègues exer-çant à Madagascar et leurfaire part de toute sa sympa-thie dans les moments diffi-ciles qu’ils traversent.

    Qu’ils soient assurés denotre cordiale attention et denotre présence à leurs côtéss’il en était besoin. »

    Rencontre avec le service du personnel de l’AEFEMax PATIES

  • 14 DIRECTION N° 100 JUILLET/AOÛT 2002

    ACTUALITÉS ▼RENCONTRES

    Pour le SNPDEN :Philippe GUITTET,Philippe TOURNIER,Michel RICHARD,Annie PREVOT,Marcel JACQUEMARDPour la FSU :Gérard ASCHIERI,Jean LAFONTAN,Daniel ROBIN,Jean Michel REVON,Michelle HAZARD,Jean FISALA

    Pour Gérard Aschieri, dia-loguer avec le SNPDEN sur lemétier de personnel de direc-tion, dans ses relations avecles personnels de l’EPLE per-mettra d’approfondir la visiondu système éducatif porté parchacun.

    Quant à Philippe Guittet,la rencontre est celle de syn-dicats qui se sont construitsautour d’un métier ; il défendplus particulièrement pour lecorps des personnels dedirection l’importance face auministère d’un syndicat majo-ritaire : « le large rassemble-ment est un élément de forcepour porter des idées dansnos relations avec l’État ».

    La question est posée : Yaura-t-il un syndicat FSU depersonnels de direction ?La FSU ne s’interdit aucunchamp de syndicalisation,c’est, pour l’instant, une ques-tion ouverte, sans plus et

    l’évolution semble dépendrede la nature de nos relations.

    Une discussion très libreavec quelques thèmes fortsdont le métier de personnelsde direction va constituerl’axe. Comment va s’exprimerdans un établissement ladémocratie locale au regarddes missions du chef d’éta-blissement qui d’une part sesitue dans une chaîne hiérar-chique et d’autre part doit sus-citer l’adhésion de lacommunauté éducative àlaquelle il appartient ? Les per-sonnels de direction sont por-teurs de missions de servicepublic et des initiatives de labase ce qui d’ailleurs en géné-ral n’est pas contradictoire,l’ensemble des personnels parleur travail et leurs interven-tions sur le terrain étant aussiporteurs du service public.

    Pour la FSU la conceptionmanagériale du ministère n’estpas adaptée au service publicd’éducation, celle-ci consis-tant, pour un responsableayant pouvoir sur ses salariés,à gérer une enveloppe demoyens dans un systèmecontractualisé, la contractua-lisation ne s’accompagnantpas d’une consultation démo-cratique des usagers. PhilippeTournier précise les revendi-cations du SNPDEN sur l’at-tribution des moyens : trois

    parts, une sur la structure, unemarge de liberté identiquepour tous, au moins 10 % etune part académique contrac-tualisée. Philippe Guittet déve-loppe notre position sur leconseil pédagogique, conseilscientifique pour lequel laposition de la FSU sembleouverte.

    La discussion se poursuitavec le SNASUB sur la « ter-ritorialisation des ATOS ».Pour Ph. Guittet, le SNPDENne s’opposera pas à des évo-lutions statutaires. La vraiequestion est plutôt de savoircomment le service public doitremplir sa mission, et uneréflexion sur les métiers estabsolument nécessaire.

    L’UNATOS qui s’inquièteaussi de la « territorialisation »(trop de diversité nuirait àl’unicité du service) souhaitedébattre avec nous de la créa-tion d’un véritable encadre-ment de type technique etouvrier.

    Les discussions se pour-suivront début juillet avec laFSU, le SNES et le SNASUB,les thèmes retenus étant leservice public de proximité, ladécentralisation, la décon-centration, l’organisation ter-ritoriale du service public, lesréformes pédagogiques et lesclasses post bac.

    Une volonté commune : dialoguerRencontre avec la FSU

    Brève…NOUVEAUTÉ :UN PROGRAMMED’APPAREILLAGESÉLECTRIQUESANTI-VANDALISME

    Dans certains lieuxpublics, le matériel d’ins-tallations électriques habi-tuel (interrupteurs, prises decourant…), ne résiste paslongtemps aux mauvaistraitements et actes de van-dalisme en tous genres telsque chocs, feu, produitschimiques, dégradationsvolontaires… qu’on lui faitsubir quotidiennement.

    Et, malheureusement,ce constat est aussi le lotde certains de nos établis-sements scolaires.

    Pour remédier à cettesituation, la Société MATI-LEC, distributeur exclusifde matériel électrique sur leterritoire français depuisplus de 25 ans, proposeaujourd’hui une gammecomplète d’appareillagesélectriques anti-vandalismeconçus pour tous les sitespublics dont les conditionsd’environnement sont par-fois difficiles.

    Ce programme d’appa-reillages incassables, indé-montables et résistantsoffre ainsi une solution nou-velle, aussi bien en termede solidité et d’esthétique,et donc d’efficacité.

    Pour tout renseignementcomplémentaire,contacter la Société Matilec(Patrick Bessière) au :Tél. : 01 64 09 88 88 Fax : 01 64 09 97 78Mèl : [email protected]

  • 15DIRECTION N° 100 JUILLET/AOÛT 2002

    SNICS ▼ACTUALITÉS

    Nous avons mené etcontinuons à mener un com-bat commun, celui de la placede l’infirmier, de l’infirmière,dans l’EPLE, celui, comme l’adit Brigitte à notre congrès,d’un « référent santé desélèves et conseiller du chefd’établissement en matière deprévention, d’éducation à lasanté, d’hygiène et de sécu-rité ». C’est pourquoi nousnous étions réjouis lors d’uncommuniqué commun en jan-vier 2001, avec l’intersyndi-cale infirmière, de la nouvelleorientation de la politique desanté en faveur des élèves etde votre circulaire spécifiqueinfirmier/infirmière.

    Lors des rencontres quenous avons eues le 3 juin avecAlain Boissinot et les deuxcabinets des ministres et le6 juin avec Xavier Darcos nousavons redit toute la place quedevaient occuper les infir-miers/infirmières en indiquantqu’il fallait recentrer leurs mis-sions sur les établissements,et notamment les collèges etles lycées. Les dépistagessystématiques de certainestranches d’âge et de certainescatégories d’élèves ne doiventpas relever de vos missions.Les médecins scolaires etpourquoi pas les dispensairesdoivent accomplir ces mis-sions de service public.

    Les choix des académiespour lesquels nous nesommes pas assez consultésvont souvent à l’encontre deces priorités. L’essentiel de lapolitique de santé doit sesituer dans l’établissement :les chefs d’établissement enconcertation prioritaire avecles infirmiers/infirmières, maisaussi les autres personnelsd’éducation et d’enseigne-ments et les usagers, notam-ment les élèves, doivent fixer

    des objectifs de la politique desanté de l’établissement quiseront intégrés dans le projetd’établissement.

    Dans ce cadre, le rôle desinfirmiers/infirmières est irrem-plaçable, auprès des élèvesnon seulement pour soigner,mais aussi à leur écoute, pourqu’ils soient bien dans leur vieet sachent prendre en chargeleur santé. Ils/Elles ont un rôleirremplaçable dans les comi-tés d’éducation à la santé età la citoyenneté (CESC). C’estpourquoi les infirmiers/infir-mières doivent être à pleintemps dans les établisse-ments ; aucun travail de fondne pourra être fait si ils/ellesn’y sont que de passage.

    Nous serons à vos côtés auniveau national, comme auniveau académique pour faireprévaloir ce point de vue. Ouinous souhaitons maintenir lespostes à temps complet là oùils existent et surtout nous sou-haitons définir les priorités avecvous en concertation avec lesautorités académiques.

    Nous serons à vos côtéspour vous soutenir dans votredemande de revalorisation,car il est évident que sans uneréelle revalorisation des infir-miers/infirmières, le servicepublic ne pourra pas recruterles emplois nécessaires.

    Je voudrais revenir surl’ARTT.

    Le SNPDEN, pour tous lespersonnels, a adopté uneposition claire : nous nous féli-citons des avancées obtenuespour les personnels et nousne les dénonçons jamaisdevant les autorités.

    En revanche, nous sou-haitons que le service publicne se dégrade pas, et c’est

    pourquoi nous souhaitonsqu’à chaque fois que s’en-gage une négociation surl’ARTT, les missions soientévoquées, et s’il le faut, desemplois soient créés. Celavaut bien sûr aussi pour lesinfirmières d’internat.

    Je ne voudrais pas termi-ner sans évoquer quelquespoints.

    Nous sommes aujourd’huià l’UNSA-Éducation, maisvous savez que durant unelongue période, tout en sou-haitant rester fédérés, nousavons tenter de construire unsyndicalisme original permet-tant la double appartenance.Cela n’a pas été possible fon-damentalement parce quel’ex-FEN et la FSU se sontéloignées sur leur mode deconstruction syndicale, maisaussi parce que trop rarementla FSU a fait les démarchesnécessaires pour discuter avecnous.

    Alors aujourd’hui notrechoix est irréversible même sile monde syndical trop fon-damentalement séparé enFrance va évoluer, en particu-lier cela paraît une évidenceau moment où la majorité desconfédérations sont membresde la confédération syndicaleeuropéenne.

    Mais nous ne souhaitonspas couper les ponts avec laFSU et ses syndicats. Nousavons toujours mené descombats communs et été trèsproches de votre syndicat leSNICS.

    Cet après-midi nous ren-controns la FSU notammentpour évoquer la place de l’en-cadrement dans l’éducationnationale, et nous souhaitonsrenouer des relations plusrégulières avec le SNES.

    Vous avez un rôle essen-tiel à jouer, pour que votrefédération ne donne pas unelégitimité à un syndicat sansréelle assise de personnels dedirection, qui diviserait demanière inutile notre profes-sion alors que nous avons su,comme vous, avec nos syn-diqués et la grande majoritédes personnels de direction,construire un métier, validé parun protocole et un référentielsignés avec les ministres JackLang et Jean-Luc Mélenchonet un statut de corps unique.

    Vous avez un rôle essen-tiel à jouer dans votre fédéra-tion pour valoriser le rôle despersonnels de direction. Nousavons voulu construire avecvous une véritable politique desanté dans les établissements,au service des élèves.

    Nous souhaitons de lamême manière avec les ensei-gnants construire une véritablepolitique pédagogique, dansles établissements, au servicedes élèves.

    Pour cela, il faudra mettreen place cet instrument indis-pensable que sera le conseilpédagogique ou conseilscientifique, pour la libertépédagogique des enseignantsau service de la réussite desélèves.

    Nous espérons que vousserez un relais dans votrefédération, la FSU, et auprèsdu SNES.

    Ce serait, je crois, lacondition d’une nouvelle étapevers un mouvement syndicalplus fort, si les syndicatsmajoritaires dans chacun desmétiers de l’éducation natio-nale avancent vers un projetmieux partagé.

    Recentrer les missions desinfirmier(e)s sur les établissements

    Intervention de Philippe GUITTET, au 4e congrès du SNICS

  • 16 DIRECTION N° 100 JUILLET/AOÛT 2002

    PÉDAGOGIE ▼CPGE

    En juin 2001, le numéro 89 de Directionpubliait le premier rapport d’étape dugroupe de réflexion sur les CPGE, validépar le CSN de Valence. Nous y faisionspart des principes arrêtés pour guider notreréflexion : volonté de démocratiser l’accèsaux classes préparatoires, nécessité d’uneréforme pédagogique liée à une définitionclaire des objectifs, réflexion sur le statutde l’étudiant en lycée (CPGE et TS) et rela-tion avec les universités.

    En 2001-2002, quand notre groupe n’apas été occupé à traiter d’une actualitéimmédiate et embarrassante (gratuité,organisation des concours), il a pu orga-niser diverses rencontres qui ont permisde faire connaître nos grandes idées à l’as-sociation des proviseurs de CPGE, l’uniondes professeurs de spéciales et l’inspec-tion générale. Globalement nos proposi-tions ont été favorablement accueillies, dumoins dans leurs principes. Reste à lesexprimer sous forme plus précise (et sansdoute moins consensuelle). On trouveraci-dessous nos propositions dans les troisdomaines étudiés cette année : l’élargis-sement du recrutement ; la réforme péda-gogique et les relations avec l’université ;le statut des étudiants en lycée.

    Ce bilan annuel doit fournir au syndi-cat tout entier les éléments d’une large dis-cussion, qui pourra déboucher surl’élaboration d’une doctrine dans ledomaine de « la démocratisation de la for-mation des élites ». Cette question est eneffet au cœur de notre éthique syndicale ;elle est aussi d’actualité, au moment oùMme Figuière-Lamouranne remet auministre un rapport sur « l’ouverture socialedans l’enseignement post-baccalauréat ».

    Élargir le recrutementMieux informer

    En la matière, il est difficile de fairepreuve d’une grande originalité et d’ouvrir

    des voies nouvelles ou inexplorées.L’essentiel est sans doute de mieux faireconnaître la réalité des CPGE, qui est loinde l’image que beaucoup de professeurs,de familles et de lycéens « non initiés » enont encore. Il semble que la meilleure cibledans le domaine de l’information soit lesprofesseurs des lycées qui n’envoient passouvent d’élèves en classe prépa.

    Les arguments ne manquent pas : lesétudiants ont accès dans ces classes àdes études pluridisciplinaires très enca-drées, dans un cadre cohérent qui certesdoit être aménagé mais présente degrands avantages : les lycéens sont lespremiers à affirmer qu’ils souhaitent com-mencer leurs études supérieures dans uneorganisation proche de celle du lycée. Orles classes préparatoires offrent précisé-ment cela : proximité des enseignants etdes autres personnels, structuration dutravail (ces classes offrent l’avantage deniveaux homogènes et de progression maî-trisée), internat, fonctionnement en groupe-classe.

    De plus, pour ce qui est des débou-chés, on peut tenir un langage sans grandenuance :

    ➽ les intégrations aux grandes écoles sefont à l’issue d’un processus de deux ansau cours duquel le dialogue avec les ensei-gnants permet une orientation progressivevers les formations les mieux adaptées. (lanotion de « grandes » et de « petites »écoles doit en effet être nuancée et miseen rapport avec le niveau de l’étudiant).De toute façon et à de rares exceptionsprès, on se situe dans un cas de figure oùl’étudiant est en situation de réussite, soitimmédiate par accès à une école (ensciences et économie) soit différée commele montrent très régulièrement les succèsultérieurs des anciens khâgneux ;

    ➽ l’intégration dans une école permetaussi aux étudiants de pénétrer desréseaux qui constituent un avantage consi-dérable pour les étudiants de milieu

    modeste qui n’ont pas les repères ou lesadresses fournis à d’autres par leurs rela-tions familiales.

    Sans doute ce message serait-il plusfacile à faire passer dans le cadre d’uneinformation systématique, appuyée notam-ment sur les SAIO ou les IA, qu’à traversles actions, parfois désordonnées, d’éta-blissements séparés.

    Mieux recruterCar nos objectifs (ouvrir les CPGE à de

    nouveaux élèves en utilisant au mieux lescapacités existantes) s’accommodentmieux du travail en réseau des établisse-ments que de la concurrence qui sévitencore trop souvent et a sans doute pourrésultat de dissuader certains candidatsplutôt que d’assurer le remplissage opti-mal des structures existantes.

    Il faut dire aussi que l’actuel systèmede recrutement n’est pas satisfaisant. Ilbouscule les secrétariats, ne permet pasun brassage suffisant des candidatures,entraîne des pratiques condamnables de

    Groupe « CPGE » mai 2002

    du SNPDENDémocratiser les classes préparatoires

    Éléments pour l’élaboration d’une doctrine syndicale

  • 17DIRECTION N° 100 JUILLET/AOÛT 2002

    CPGE ▼PÉDAGOGIE

    la part de certains candidats ou de cer-tains lycées, et conduit beaucoup d’éta-blissements à pratiquer un surbooking trèsdifficile à gérer. C’est pourquoi le SNP-DEN soutient les projets ministériels demodernisation du système de recrutementà travers l’informatisation des candida-tures et des affectations, gérées au plannational. Il conviendra bien sûr de s’as-surer que dans la pratique ces moyensinformatiques permettent effectivementde corriger les aberrations de l’actuel sys-tème. Il faut notamment absolumentdéboucher sur une moralisation des affec-tations (plus de double inscription, plusde débauchage d’étudiants, plus de pré-inscriptions plus ou moins déguisées) etsur un remplissage optimal des classesexistantes, par le biais de vœux géogra-phiques, ou simplement d’un plus grandnombre de possibilités d’affectation.

    Reste à savoir si toutes ces mesures,plus techniques que politiques, sont sus-ceptibles de provoquer l’arrivée dans nosclasses préparatoires des meilleurs des« nouveaux lycéens ». Si la discriminationpositive n’est pas dans la culture de notreécole, comme l’a prouvé le tollé soulevépar les initiatives de Sciences - Po, il fau-drait au moins mettre en place, dans de

    larges bassins de recrutement, et peut-être dès la fin du collège, un système derepérage des meilleurs élèves de condi-tion modeste, afin que leur soient effecti-vement proposées les suites d’étudesauxquelles ils n’ont de fait guère accès :classes préparatoires, mais aussi parexemple facultés de médecine ou de droit,comme le note dans son rapportMme Figuière-Lamouranne. Les bourses aumérite peuvent être considérées commeun début dans ce domaine. A défaut de« discrimination positive » au sens strict,l’institution s’honorerait de s’acharner àsortir des élèves méritants de la fatalitésociologique dont ils sont de fait prison-niers, et les personnels de direction sontles mieux placés pour s’en charger.

    Reste ensuite à leur proposer desétudes qui correspondent aux attentesdes jeunes de ce début de siècle. C’estl’objet du point suivant.

    Réformerla pédagogie en CPGE

    En effet, certains étudiants, souventparmi les plus fragiles sociologiquement,se détournent des classes préparatoiresfaute d’y trouver un rythme supportable,avec l’impression – exacte seulement enpartie – qu’ils pourront ailleurs et àmoindres frais arriver aux mêmes résul-tats. Il convient sans doute, surtout sil’on prétend accueillir dans ces classesd’autres étudiants que les « héritiers »,de réfléchir sur 3 points : l’accueil enCPGE et la transition avec le lycée ; lesprogrammes et donc les concours ; laliaison avec l’université qui est capitaledans les classes littéraires, où lesconcours n’offrent pas de débouchéspropres suffisants.

    L’accueil en CPGELa plupart des acteurs s’accordent

    sur le point que le saut est trop grandentre les classes de terminale et lesclasses préparatoires, et les étudiants ysont pris à la gorge autant (et plus)qu’accueillis. Il faut donc réfléchir auxmoyens d’assurer une transition accep-table, et au-delà un suivi des étudiantsles plus fragiles. Deux pistes au moinss’offrent à nous :

    ➽ assurer un trimestre au moins de tran-sition, où certains exercices, notammentles interrogations orales, seraient suppri-més ou consacrés à de la méthodologieet du conseil technique, sans recours àune notation souvent inutilement des-tructrice ; on peut aussi envisager à cetteoccasion de mobiliser, au moins pour nosnouveaux venus, des moyens pédago-

    giques supplémentaires, avec des fami-liers des CPGE (professeurs ou étudiantsde grandes écoles) ; en gros, ce serait uneforme de tutorat. Il semble en effet queles interrogations orales puissent être unlieu d’accompagnement pédagogiquerégulier, au moins pour un temps. Encorefaudrait-il que ces interrogations faitespar des intervenants fort divers donnentlieu à une réflexion commune, ce qui n’estpas le cas actuellement. Or ces interro-gations très nombreuses, (trop nom-breuses ?) pourraient avoir un rôle d’aideet d’encouragement aux élèves, à condi-tion d’être repensées dans leur fonction,dans leur but, dans leur organisation.

    ➽ car cela suppose aussi une organisa-tion du travail mieux contrôlée par les per-sonnels de direction ou mieuxcoordonnée par un professeur respon-sable : si souvent les programmes d’in-terrogation ou de devoir sont faits defaçon rigoureuse et prévoient une répar-tition raisonnable sur le trimestre, ce n’estpas toujours vrai, loin s’en faut ! Il n’estpas rare que la disponibilité des interro-gateurs détermine l’emploi du temps desélèves et il est ahurissant de voir com-ment des étudiants subissent parfois cemanque d’organisation et souffrent d’undésordre dont on peut craindre qu’il fasseaux yeux de certains partie du parcoursd’initiation, et qu’il devienne un mode desélection (ou plutôt d’éviction) comme unautre. S’il s’agit de réfléchir à la meilleuremanière de donner leur chance à ceux quijusqu’à présent en ont eu moins que lesautres, il semble donc que le chantier del’organisation et de la rationalisation dutravail des étudiants vaille la peine d’êtreouvert !

    Bien entendu, tout cela se ferait auprofit des jeunes mais – horreur ! – audétriment de la quantité de connaissancesde toute nature actuellement avalée dansles premiers mois de classe, fût-ce avecquelques aigres régurgitations… A moinsbien sûr que l’on ne se pose égalementla question des programmes et desconcours.

    Les programmeset les concours

    Nous avons déjà dit que la démocra-tisation dans et par les CPGE ne pouvaitse concevoir sans une nouvelle réformed’envergure des programmes (de plus enplus déconnectés des programmes determinale) autant que des méthodes d’en-cadrement dans ces classes. De ce pointde vue, une première précaution noussemble indispensable : refuser tout ajoutde contenu ou de discipline ou d’exer-cice qui ne soit compensé par un sup-pression équivalente. On voit en effetfleurir ici ou là des projets qui relèvent uni-

  • 18 DIRECTION N° 100 JUILLET/AOÛT 2002

    PÉDAGOGIE ▼CPGE

    quement du « toujours plus » : informa-tique pour tous en maths - spé, écono-mie en SCI, TIPE pour toutes les classeséconomiques… Les « conseilleurs » enl’occurrence semblent bien mal connaîtrele préparationnaire « moyen », celui quin’ira ni rue d’Ulm, ni à l’X ni à HEC, brefl’immense majorité de ceux qui sont dansnos classes et ont déjà bien du mal àassurer tout ce qu’on leur demande etqui, n’en déplaise aux tenants du niveauqui baisse, est bien plus lourd que cequ’ils ont connu au temps béni de leurpassage en CPGE.

    Mais cette précaution n’est pas suf-fisante et il faut songer à une réforme enprofondeur des programmes, qui ne sau-rait se limiter à une approximative miseen conformité avec ce qui se fait au lycée.C’est à la masse exagérée des exigencesdans pratiquement toutes les sectionsqu’il faut s’attaquer. Les programmes sontgénéralement trop lourds ou trop ambi-tieux pour la majorité des étudiants, et ilfaut substituer à une logique de quantitéune logique de qualité. On peut sélec-tionner aussi bien et mieux à partird’épreuves raisonnablement calibréesqu’à travers des devoirs si difficiles qu’ilsgomment largement les différences exis-tant entre la majorité des étudiants. Lesexemples abondent dans ce domaine, etpas seulement dans les concours censésêtre les plus relevés.

    Cela ne saurait se faire que dans lecadre d’une réflexion globale sur la natureet les missions des CP