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NOTES SCIENTIFIQUES homme et société

Revue fondée depuis 2014.

Editée par la Faculté des Sciences de l’Homme et de la Société,

Université de Lomé (Togo).

Equipe éditoriale

Directeur de publication : Komla ETOU, Maître de Conférences,

Université de Lomé, Togo

Rédacteur en chef : Edinam KOLA, Maître de Conférences,

Université de Lomé, Togo

Rédacteur en chef adjoint : Follygan HETCHELI, Maître de Conférences,

Université de Lomé, Togo

Conseil scientifique :

Professeur Yaovi AKAKPO (Université de Lomé, Togo), Professeur Koffi

Ayéchoro AKIBODE (Université de Lomé, Togo), Professeur N’buéké Adovi

GOEH-AKUE (Université de Lomé, Togo), Professeur Kodjona KADANGA

(Université de Lomé, Togo), Professeur Komi KOSSI-TITRIKOU (Université de

Lomé, Togo), Professeur Thiou TCHAMIE (Université de Lomé, Togo),

Professeur Koffi Badjow TCHAM (Université de Lomé, Togo).

Comité international de lecture :

Professeur Boureima ALPHA GADO (Université Abdou Moumouni, Niger),

Professeur Essè AMOUZOU (Université de Lomé, Togo), Dodji AMOUZOUVI

(Maître de Conférences, Université d’Abomey-Calavi, Bénin), Professeur Paul

ANOH (Université Félix Houphouët Boigny, Côte d’Ivoire), Professeur Serge-

Théophile BALIMA (Université de Ouagadougou, Burkina Faso), Professeur

François BART (Université Bordeaux-Montaigne, France), Professeur Adoté Blim

BLIVI (Université de Lomé, Togo), Professeur Charles Zacharie BOWAO

(Université Marien Ngouabi, Congo), Nicoué BROOHM (Maître de Conférences,

Université de Lomé, Togo), Tamasse DANIOUE (Maître de Conférences,

Université de Lomé, Togo), Professeur Augustin Kouadio DIBI (Université Félix

Houphouët Boigny, Côte d’Ivoire), Professeur Kwami Christophe DIKENOU

(Université de Lomé, Togo), Professeur Yao DJIWONOU (Université de Lomé,

Togo), Professeur Simon-Pierre EKANZA (Université Félix Houphouët Boigny,

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Côte d’Ivoire), Komla ETOU (Maître de Conférences, Université de Lomé, Togo),

Professeur Thierry EZOUA (Université Félix Houphouët Boigny, Côte d’Ivoire),

Professeur Gilles FERREOL (Université de Franche Comté, France), Professeur

Nicoué Lodjou GAYIBOR (Université de Lomé, Togo), Follygan HETCHELI

(Maître de Conférences, Université de Lomé, Togo), Lolowou HETCHELI

(Maître de Conférences, Université de Lomé, Togo), Edinam KOLA (Maître de

Conférences, Université de Lomé, Togo), Professeur Aka KOUAME (Université

Félix Houphouët Boigny, Côte d’Ivoire), Komi KOUVON (Maître de

Conférences, Université de Lomé, Togo), Professeur Hugues MOUCKAGA,

(Université Omar Bongo, Gabon), Vincent OREKAN (Maître de Conférences,

Université d’Abomey-Calavi, Bénin), Professeur Mahamade SAVADOGO

(Université de Ouagadougou, Burkina-Faso), Koudzo SOKEMAWU (Maître de

Conférences, Université de Lomé, Togo), Professeur Boubou SY (Université

Gaston Berger de Saint Louis, Sénégal), Professeur Brice TENTE (Université

d’Abomey-Calavi, Bénin), Koffi Nutefé TSIGBE (Maître de Conférences,

Université de Lomé, Togo), Ibouraïma Fidèle YABI (Maître de Conférences,

Université d’Abomey-Calavi, Bénin), Professeur Tanga Pierre ZOUNGRANA

(Université de Ouagadougou, Burkina-Faso).

Comité de rédaction : Mawusse Kpakpo AKUE ADOTEVI, Tossou

ATCHRIMI, Komla ETOU, Follygan HETCHELI, Edinam KOLA, Komi

KOUVON, Fernand H. HOUNTON, Kokouvi A. KOKOU, Délanyo DZOKA.

Contact : Notes scientifiques, homme et société

Faculté des Sciences de l’Homme et de la Société.

Université de Lomé

01 BP 1515 Lomé 01-Togo

© FSHS, juin 2016

ISSN : 2409-9791

Tous droits réservés

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Sommaire

Editorial…………………………………………………………………………... 3

Instruction aux auteurs……………………………………………………………. 5

Bidonville de Katanga dans la zone portuaire de Lomé (Togo) : quelle approche

pour son développement? Kwassi Komlan AGBOVI……………………………..

9

Comme des champignons ! Dynamiques de création et processus de

dénomination des églises évangéliques dans le 13eme arrondissement de Cotonou,

Dodji AMOUZOUVI……………..………………………………………………...

25

Autonomisation économique de la femme en milieu rural et stratégies genre des

acteurs au sein des ménages agricoles à Wahala au Togo, Yaovi

WAHARE………………………………………………………………………….

41

Le capital social à la police nationale au Bénin : une source d’iniquité virtuelle

dans la promotion professionnelle, Lucien AGBANDJI……………………….......

59

Le pouvoir politique en pays odzukru (sud de la Côte d’Ivoire) : 1897-1957

Nome Rose de Lima ESSOH…………………………………………………………….

77

Le pays lama et nawda dans le circuit de l’esclavage et de la traite négrière :

itinéraires, escales et intégration (XVIIIe au XIXe siècle), Yawouvi MANANI….

95

Amélioration par la géomatique de l’accès à l’eau potable dans la commune de

Komsilga, Burkina Faso, Lucien OUEDRAOGO et Sebaga GNOUTOU..…………

115

Dynamique de la ville d’Atakpamé et mutations des espaces ruraux

périphériques, Edem Ankou ESSI, Edinam KOLA et Koffi Ayéchoro AKIBODE...

137

Aménagement et gestion des abattoirs dans la ville de Parakou : quels impacts

des infrastructures urbaines sur l’environnement et la sécurité des aliments au

Bénin, Georges Agbachi ALE……………………………………………………

157

Risques sanitaires liés au mode de gestion des riz avariés au port de Cotonou,

Désiré ANAGONOU, Odile DOSSOU, Christophe HOUSSOU…………..…………

177

Agroforesterie à base de Irvingia gabonensis et effets socioéconomiques dans la

Commune d’Aplahoué, Innocent AKPACA, Alix Servais AFOUDA, Antoine

Yves TOHOZIN et Ibouraïma YABI…………………………………………...................

197

Trafic transfrontalier de bois en Casamance : motifs d’implication des

populations dans la destruction de leur patrimoine forestier, Moussa Mamadou

BALDE……………………………………………………………………………

213

Les pratiques de conservation de la terre dans les villages reliques de la ville

d’Abidjan (Côte d’Ivoire) : le cas d’Adjamé-village, Barnabé Cossi HOUEDIN...

235

Pratiques matrimoniales, religions et revenus agricoles de contre-saison dans le

bassin occidental du Mayo-Kebbi au Tchad : des dissemblances

socioéconomiques, Ludovic Baïsserné PALOU……………………………………….

251

La transhumance, source de conflits dans la commune de Labgar (Sénégal),

Mamadou Demba BA, Boubou Aldiouma SY et Oumar DIOP………………………

275

Notes biographiques sur le Capitaine Laurent : présentation et problèmes de

recherche, Blesson Florent SOHI…………………………………………………

301

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3

Editorial

Malgré les difficultés structurelles et de financement qui font

encore obstacle à sa dynamique créatrice et à son expansion, on ne peut

plus dire de la recherche africaine en sciences littéraires, humaines et

sociales qu’elle n’est qu’un « tigre de papier ».

Depuis le 19e siècle, les « études africaines » mobilisaient des

africanistes occidentaux, des instituts coloniaux et des intellectuels

africains de la diaspora. Ceux-là avaient fait un travail important de

pionniers dans le domaine de « la connaissance du monde noir ». La vérité

est que les thématiques, les approches et les résultats qui sont les leurs ont

été au centre des querelles d’approches qui ont lancé et entretenu, en

Afrique postcoloniale, des travaux de littérature, de philosophie,

d’anthropologie, de sociologie, d’histoire, de géographie, de linguistique.

Depuis la période postcoloniale où elle s’opérait à l’intérieur des

grandes écoles, des universités et des centres, la recherche africaine a

certainement évolué et peut s’honorer de résultats certains. Les indicateurs

de cette évolution sont au moins la quantité des travaux publiés, la

progression exponentielle de la courbe des inscriptions des enseignant-

chercheurs et des chercheurs sur les listes de reconnaissance scientifique,

la prolifération des revues scientifiques.

Ces indicateurs de vitalité de la recherche ne doivent pas nous

distraire sur la réalité d’une présence scientifique africaine peu affirmée

dans les espaces de débats scientifiques dominants. Il est normal que la

recherche africaine, acculée de fournir les preuves de ses enjeux dans le

développement national, fasse de son environnement immédiat et ouvert,

son terrain empirique de prédilection. Mais l’impératif de sa

présence/reconnaissance dans un monde, résolument ouvert et hostile à la

faiblesse et à l’amateurisme, l’interpelle à parier davantage sur la qualité

de ses résultats. L’histoire des sciences montre bien que l’appréciation de

la qualité des résultats repose toujours sur un discours de circonstance ; les

travaux de qualité sont ceux qui deviennent dominants à des moments

donnés.

Depuis quelques années, le Comité technique spécialisé Lettres et

sciences humaines du Conseil africain et malgache pour l’enseignement

supérieur (CAMES) a de la peine à suivre l’obligation pour elle d’accorder

plus de crédit aux résultats publiés dans des revues indexées. Nous

pensons modestement qu’une des issues c’est la reconsidération de

l’orientation éditoriale des organes de publication scientifique de l’espace

CAMES et des autres espaces africains de reconnaissance scientifique.

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4

Nous devons nous rendre compte que l’orientation éditoriale des

Annales de faculté, reprise systématiquement par les revues de laboratoire,

orientation qui consiste à réunir des textes disparates, parfois sans enjeux

épistémologiques attestés, dans des publications périodiques, a fait, peut-

être déjà, son temps. L’option éditoriale dont le CAMES a besoin pour les

organes de publication de son espace doit être, nous semble t-il, celle qui

inscrit les résultats africains dans tout espace intellectuel ouvert de

négociation de la preuve.

Cette réorientation éditoriale peut être portée par des revues

spécialisées qui se donnent d’organiser leurs numéros et volumes autour de

thématiques et problématiques réelles, novatrices et ouvertes. Une telle

réorientation de ligne éditoriale doit revenir à installer nos publications

périodiques, et les autres ouvrages, dans la suite continue et/ou discontinue

de réelles controverses scientifiques (thématiques, problématiques,

approches, thèses) d’où se justifient et se reconnaissent, leurs portées

épistémologiques.

Cette option de réorientation éditoriale des publications

périodiques et des ouvrages de l’espace CAMES est celle que cherche à

porter notre faculté en fondant notre revue Notes scientifiques, homme et

société.

Yaovi AKAKPO

Doyen de la Faculté des sciences de l’homme et société (FSHS)

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5

Instruction aux auteurs

Revue Notes scientifiques, homme et société

La Revue Notes scientifiques, homme et société, éditée par la Faculté des

Sciences de l’Homme et de la Société (FSHS) de l’Université de Lomé, est un

espace de diffusion de travaux originaux qui relèvent du domaine des ssciences de

l’homme et de la société. Elle publie des articles originaux, rédigés en français ou

en anglais, non publiés auparavant et non soumis pour publication dans une autre

revue. Les normes qui suivent ont été révisées pour être conformes aux nouveaux

textes adoptés par le Comité technique spécialisé « Lettres et sciences humaines »

lors de sa 38e session des consultations des CCI, tenue à Bamako du 11 au 20

juillet 2016. Tous les auteurs sont conviés à les respecter scrupuleusement avant

l’envoi du manuscrit final.

1. Les manuscrits

Un projet de texte, soumis à évaluation, doit comporter un titre

(Times New Roman, taille 12, Lettres capitales, Gras), la signature

(Prénom(s) et NOM (s) de l’auteur ou des auteurs, l’institution d’attache),

l’adresse électronique de (des) auteur(s), le résumé en français (250 mots),

les mots-clés (cinq), le résumé en anglais (du même volume), les keywords

(même nombre que les mots-clés). Le résumé doit synthétiser la

problématique, la méthodologie et les principaux résultats.

Le manuscrit doit présenter les éléments structurant un texte

scientifique : introduction ; problématique ; hypothèse ; approche ;

résultats et discussion ; conclusion ; références bibliographiques. Dans ce

contexte, les articles de recherche théorique pourront être présentés en trois

moments : l’introduction, le développement et la conclusion. En revanche,

les articles issus de recherche empirique, à l’instar des recherches

expérimentales, auront une architecture : introduction, matériel et méthode,

résultats et discussion, conclusion.

Les notes infrapaginales, numérotées en chiffres arabes, sont

rédigées en taille 10 (Times New Roman). Réduire au maximum le

nombre de notes infrapaginales. Ecrire les noms scientifiques et les mots

empruntés à d’autres langues que celle de l’article en italique (Adansonia

digitata).

Le volume du projet d’article (texte à rédiger dans le logiciel word,

Times New Roman, taille 12, interligne 1.5) doit être de 30 000 à 40 000

caractères (espaces compris).

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6

Les titres des sections du texte doivent être numérotés de la façon

suivante :

1. Premier niveau, premier titre (Times 12 gras)

1.1. Deuxième niveau (Times 12 gras italique)

1.2.1. Troisième niveau (Times 12 italique sans le gras)

2. Les illustrations

Les tableaux, les cartes, les figures, les graphiques, les schémas et

les photos doivent être numérotés (numérotation continue) en chiffres

arabes selon l’ordre de leur apparition dans le texte. Ils doivent comporter

un titre concis, placé au-dessus de l’élément d’illustration (centré). La

source (centrée) est indiquée au-dessous de l’élément d’illustration (Taille

10). Il est important que ces éléments d’illustration soient d’abord

annoncés, ensuite insérés, et enfin commentés dans le corps du texte.

La présentation des figures, cartes, graphiques, … doit respecter le

miroir de la revue qui est de 16 x 24 cm. Ces documents doivent porter la

mention de la source, de l’année et de l’échelle (pour les cartes).

3. Notes et références

3.1. Les passages cités sont présentés entre guillemets. Lorsque la phrase citant et

la citation dépassent trois lignes, il faut aller à la ligne, pour présenter la citation

(interligne 1) en retrait, en diminuant la taille de police d’un point.

3.2. Les références de citation sont intégrées au texte citant, selon les cas, des

façons suivantes :

- (Initiale (s) du Prénom ou des Prénoms et Nom de l’auteur,

année de publication, pages citées) ;

- Initiale (s) du Prénom ou des Prénoms et Nom de l’Auteur

(année de publication, pages citées).

Exemples : - En effet, le but poursuivi par M. Ascher (1998, p. 223), est

« d’élargir l’histoire des mathématiques de telle sorte qu’elle acquière une

perspective multiculturelle et globale (…), d’accroître le domaine des

mathématiques (…) »

- Pour dire plus amplement ce qu’est cette capacité de la société

civile, qui dans son déploiement effectif, atteste qu’elle peut porter le

développement et l’histoire, S. B. Diagne (1991, p. 2) écrit : Qu’on ne s’y trompe pas : de toute manière, les populations ont toujours su

opposer à la philosophie de l’encadrement et à son volontarisme leurs

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7

propres stratégies de contournements. Celles là, par exemple, sont lisibles

dans le dynamisme, ou à tout le moins, dans la créativité dont sait preuve ce

que l’on désigne sous le nom de secteur informel et à qui il faudra donner

l’appellation positive d’économie populaire.

- Le philosophe ivoirien a raison, dans une certaine mesure, de lire, dans

ce choc déstabilisateur, le processus du sous-développement. Ainsi

qu’il le dit :

le processus du sous-développement résultant de ce choc est vécu

concrètement par les populations concernées comme une crise globale : crise

socio-économique (exploitation brutale, chômage permanent, exode accéléré

et douloureux), mais aussi crise socioculturelle et de civilisation traduisant

une impréparation socio-historique et une inadaptation des cultures et des

comportements humains aux formes de vie imposées par les technologies

étrangères. (S. Diakité, 1985, p. 105).

3.3. Les sources historiques, les références d’informations orales et les notes

explicatives sont numérotées en continue et présentées en bas de page.

3.4. Les divers éléments d’une référence bibliographique sont présentés comme

suit :

NOM et Prénom (s) de l’auteur, Année de publication, Titre, Lieu de publication,

Editeur, pages (p.) pour les articles et les chapitres d’ouvrage uniquement.

Le titre d’un article est présenté entre guillemets, celui d’un ouvrage, d’un

mémoire ou d’une thèse, d’un rapport, d’une revue ou d’un journal est présenté en

italique. Dans la zone Editeur, on indique la Maison d’édition (pour un ouvrage),

le Nom et le numéro/volume de la revue (pour un article). Au cas où un ouvrage

est une traduction et/ou une réédition, il faut préciser après le titre le nom du

traducteur et/ou l’édition (ex : 2nde

éd.).

3.5. Les références bibliographiques sont présentées par ordre alphabétique des

noms d’auteur.

Par exemple :

Références bibliographiques

AKIBODE Ayéchoro Koffi, 1987, Colonisation agraire et essor socio-

économique dans le Bassin de la Kara, Lomé, Mission Française de

Coopération, Presses de l’Université du Bénin.

AMIN Samir, 1996, Les défis de la mondialisation, Paris, L’Harmattan.

AUDARD Cathérine, 2009, Qu’est-ce que le libéralisme ? Ethique, politique,

société, Paris, Gallimard.

BERGER Gaston, 1967, L’homme moderne et son éducation, Paris, PUF.

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8

CAMILLE Michael, 2000, « Before the Gaze. The Internal Senses and Late

Medieval Practices of Seeing », in R. Nelson (dir.), Visuality Before and

Beyond the Renaissance. Seeing as Others Saw, Cambridge, Cambridge

University Press, p. 197-223.

DIAGNE Souleymane Bachir, 2003, « Islam et philosophie. Leçons d’une

rencontre », Diogène, 202, p. 145-151.

DIAKITE Sidiki, 1985, Violence technologique et développement. La question

africaine du développement, Paris, L’Harmattan.

DI MEO Guy, 2000, Géographie sociale et territoires, Paris, Nathan.

DELORD Jacques, 1961, « Notes et commentaires du texte de Léo Frobenius sur

les Kabrè », in Le Monde Non-chrétien, nouvelle série, n°59-60, p. 101-172.

KOLA Edinam, 2007, « Stratégies d’adaptation à la crise et revenus paysans dans

une économie de plantation en crise : l’exemple de l’Ouest de la Région

des Plateaux au Togo », Annales de l’Université de Lomé, série Lettres et

Sciences Humaines, Tome XXVII-2, Lomé, Presses de l’Université de

Lomé, p. 77-89.

Pour les travaux en ligne ajouter l’adresse électronique (URL).

Par exemple :

PIERRE Véronique, 2006, Règles typographiques de base, disponible en ligne sur

http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/20/fr/ (consulté le 02 janvier

2016).

NB : Les manuscrits corrigés doivent être envoyés à la rédaction à

l’adresse suivante : [email protected] avec copie à

[email protected].

La rédaction

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9

BIDONVILLE DE KATANGA DANS LA ZONE PORTUAIRE DE

LOME (TOGO) : QUELLE APPROCHE POUR SON

DEVELOPPEMENT LOCAL ?

Kwassi Komlan AGBOVI

Université de Lomé

Résumé : Le présent article a pour objectif d’analyser les différentes formes de

participation de la population du bidonville de Katagan à la réalisation des

ouvrages d’hygiène et de salubrité publique. Les données sont collectées auprès

des différents acteurs sur le site à travers les questionnaires et le guide d’entretien.

L’analyse a montré que les habitants de Katagan, grâce à la mise en place du

Comité de Développement Local (CDL), ont participé aux travaux de rénovation

des latrines publiques et des kiosques d’eau et à la mise en place du dispositif de

ramassage des ordures. Leur participation a pris différentes formes telles que

l’identification des besoins prioritaires, la contribution en main–d’œuvre, la

gestion des ouvrages et l’entretien des équipements.

Mots clés : bidonville, développement local, participation communautaire, latrines

publiques, kiosques d’eau.

Abstract: This article seeks to assess the various types by which the people of

Katanga ghetto contributed in building public toilet facilities. Data were collected

on field with various stakeholders through questionnaires and interview guide.

Analysis showed that by setting up a Local Development Committee (LDC), the

people of Katanga, contributed in renewing public toilets and water stations and

set up a system for household waste removal. Their contribution took various

forms including priority needs identification, contribution in labour, building and

equipments management. However, access to these facilities remains a challenge

for some people as access fees seem to be high.

Keywords: ghetto, local development, community contribution, public toilets,

water station.

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10

Introduction

L’une des démarches qui cadrent avec le développement

communautaire, en ces dernières décennies, est l’approche participative.

Elle est utilisée aussi bien par les acteurs externes à la communauté (Etat,

OSC) que par les populations elles-mêmes. En effet, les populations des

bidonvilles, parce que souvent marginalisées et exclues, (A. Durand-

Lasserve, 1986), font usage de cette approche pour conduire le processus

de développement de leur site.

Les habitants des bidonvilles conçoivent et mettent eux-mêmes en

exécution le plan de développement local de leurs zones avec l’appui de

certaines organisations de la société civile (OSC) et partenaires en

développement. C’est le cas du bidonville de Katanga dans la zone

portuaire de Lomé au Togo, « qui n’est l’objet d’aucune opération de

planification urbaine » selon A. Spire (2009, p. 82). Le développement de

ce quartier se base sur des structures locales mises en place pour inciter les

populations à mener les activités communautaires.

Cet article a pour objectif d’analyser l’importance de l’approche

participative dans le développement communautaire du bidonville de

Katanga. Il s’inscrit dans la théorie du changement social centré sur

l’approche participative, facilitée par des organisations à base

communautaire, structures motrices du développement dans ledit

bidonville. Pour cela, il s’agit dans un premier temps d’expliciter les

contraintes du développement dans le bidonville de Katanga et d’analyser

ensuite l’approche participative facilitée par l’organisation sociale pour le

développement communautaire.

Contraintes du développement dans le bidonville de Katanga

Les bidonvilles sont souvent caractérisés par (i) le manque des

services de base plus principalement l'accès à l'eau potable et

l'assainissement (toilettes et latrines), mais aussi l’électricité, et la gestion

des déchets; (ii) la non-conformité des habitations aux normes municipales

et nationales de construction (mauvais matériaux de construction) ; (iii)

plusieurs personnes partagent la même pièce pour dormir, manger, voire

travailler; (iv) l'absence d'assainissement ; (v) la précarité du logement ;

(vi) la pauvreté et l’exclusion sociale. (Davis, 2006 ; UN-Habitat, 2003).

Selon S. Houiller (2013, p. 54), les bidonvilles sont « des structures

officiellement illégales puisqu’ils ont été construits sans autorisation sur

des terrains privés ou appartenant à l’Etat et sans aucun plan d’urbanisme

défini ». En effet, les sites d’installation des bidonvilles ne sont pas

viabilisés, c’est-à-dire ne disposent pas d’infrastructures caractéristiques

du milieu urbain ».

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11

La littérature sur les bidonvilles prouve que les habitants de ces sites

ne disposent pas de moyens appropriés pour intégrer les structures de la

ville ; pour cela, ils portent leur préférence sur la périphérie marginalisée

avec très peu de structures de développement (D. Kalifa, 2013 ; L. Favreau

et L. Fréchette 2002 ; H. Laroussi 2009).

Comment se présente alors l’état du bidonville de Kantaga dans la

zone portuaire de Lomé ? Situé dans le canton de Baguida, sur le rivage de

la mer dans la zone portuaire, Katanga présente une situation similaire aux

caractéristiques des bidonvilles citées plus haut. Il couvre un périmètre de

2,90 km et s’étend sur une superficie de 18,1 ha. La figure 1 présente la

situation géographique de Kataga.

Figure 1 : Situation géographique de Kataga

Sources : Municipalité de Lomé et relevés de terrain (2008). Conception et réalisation A.

Spire, 2009.

Sa population varie selon les saisons ; les pêcheurs venus

majoritairement du Ghana repartent dans leurs localités à la fin des

activités halieutiques pour ne revenir plus tard qu’à la prochaine saison. Ce

qui rend instable la démographie. Le recensement effectué par l’ONG

Union Chrétienne des Jeunes Gens (UCJG) estime la population de Kataga

à 5649 habitants dont 46% d’hommes et 54% de femmes répartis dans

1060 ménages. Et la population jeune représente 50% de la population

totale.

Il est communément appelé «village des pêcheurs » du fait de

l’activité halieutique qui y est densément développée par les gens venus du

Ghana. Selon A. Spire (2009, p. 82),

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12

La spécialisation des Anlo dans la pêche artisanale à l’aide de pirogue est à

l’origine d’une migration du groupe tout le long du littoral du Golfe de Guinée

qui joue un rôle crucial dans l’économie de la sous-région, soutenant les

migrations entre États et les liens entre ethnies (…) Les pêcheurs ghanéens

émigrés, piroguiers et artisans, se trouvent tout le long de la côte d’Afrique de

l’Ouest jusqu’au Congo.

Le quartier de Katanga est une zone insalubre dont les habitations,

non conformes aux normes municipales et nationales, sont construites avec

des matériaux usagés et de récupération (ferrailles, cartons et

contreplaqués, tôles rouillées, claies…). Il y est observé une insuffisance

chronique des services sociaux de base, principalement l'eau potable, les

latrines et l’électricité. Il manque aussi des structures visant à améliorer la

situation sanitaire globale de l'environnement dans ses différents

composants (collecte, traitement et évacuation des déchets liquides et

solides) entrainant la création des dépotoirs sauvages aux alentours des

concessions avec un grand risque de propagation de maladies. Sur les

photos 2, 3 et 4, on observe les tas d’ordures déposées dans les rues, à la

plage et au long de la clôture délimitant la zone portuaire.

Photo 2 : Ordures dans la rue Photo 3 : Dépotoir créé au long de

la clôture de la zone portuaire

Source : Clichés de l’ONG UCJG, Novembre, 2012.

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Photo 4 : Dépotoir à la plage

Sources : Clichés de l’ONG UCJG, Novembre, 2012.

Les dépotoirs sauvages sont créés dans toutes les artères du quartier

et la plage sert de lieu de défécation pour les habitants. Les ordures sont

jetées à ces milieux vacants à cause de l’absence des infrastructures. Dans

ces conditions, les plastiques, les papiers d’emballages et les résidus de

cuisine jetés sur ces dépotoirs sont traînés par le vent dans les sources

d’approvisionnement d’eau (les puits et citernes) creusées à même le sol.

C’est également sur ces dépotoirs que certains habitants défèquent ou

jettent leurs excréments emballés dans des plastiques.

Par ailleurs, Katanga est un quartier plus ou moins enclavé parce

qu’aucune route goudronnée ne le traverse. Comme le constate A. Spire,

les taxis qui font le transport en commun à Lomé ne rentrent pas dans le

quartier qui est par ailleurs invisible depuis la route littorale très fréquentée

reliant Lomé à Aného. Ainsi, « pour rejoindre le centre-ville depuis

Katanga, il faut marcher à travers les rues de sable du quartier puis

parcourir les routes goudronnées de la zone industrialo-portuaire avant de

se placer sur la route principale à des arrêts de taxis improvisés » (A.

Spire, 2009, p.83)

Les sources de revenu des habitants de Kataga sont essentiellement

liées aux activités de pêche. Le processus consiste à ce que les

responsables des pirogues et des filets recrutent les habitants afin qu’ils

mènent des activités de pêche pour eux. A chaque pause et retrait de filet

pour capture des poissons les ouvriers sont payés en moyenne 15 000 à

20 000 FCFA. Mais, le caractère irrégulier et saisonnier de cette activité ne

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permet pas aux jeunes ouvriers de faire face aux dépenses quotidiennes et

de constituer de l’épargne pour des éventuels événements pouvant

nécessiter des dépenses; d’où leur vulnérabilité économique.

Face à cette situation de précarité des conditions d’existence, des

approches de solution ont été initiées : la rénovation des latrines publiques,

la construction des kiosques d’eau et le ramassage des ordures à l’aide des

tricycles. Quels sont les facteurs pouvant expliquer ces initiatives

communautaires ? Ces solutions aux problèmes d’hygiène et

assainissement du quartier ont-elles été possibles grâce à la participation

des habitants de Kataga ? Pour apporter des éléments de solution à ces

interrogations, nous partons du présupposé selon lequel la réalisation de

ces infrastructures socio sanitaires dans le quartier Kataga s’explique par la

participation de la population rendue possible grâce à la mise en place des

structures locales chargées d’organiser les actions de développement

communautaire.

Cette étude a pour objectif d’analyser le niveau de participation des

habitants de Kataga dans la réalisation des ouvrages d’hygiène et de

salubrité publique dans leur quartier grâce à l’appui financier et technique

des partenaires.

Cadre de référence théorique et approche méthodologique

2.1- Cadre théorique

La réflexion sur l’approche du développement du quartier de

Katanga nécessite d’aborder la question sous l’angle du changement social

et de la participation communautaire. Selon H. Mendras et M. Forsé,

(1983, p.45), le changement social est : « Toute transformation observable

dans le temps, qui affecte, d'une manière qui ne soit pas que provisoire ou

éphémère, la structure ou le fonctionnement de l'organisation sociale d'une

collectivité donnée et modifie le cours de son histoire ».

C’est dans cette logique que la population de Katanga inscrit sa

stratégie de développement : participer à changer le fonctionnement de

l’organisation sociale par le truchement de leurs propres structures

installées dans la communauté. D’où l’approche participative dans le

processus du développement communautaire.

L’expérience de l’approche participative est, comme le dit M.

Ameur, (2000), le produit d’une rencontre entre le leadership populaire

issu des communautés locales et d’organisations non gouvernementales

(ONG) qui assurent, par leurs compétences, un soutien professionnel

nécessaire au développement. Cette démarche est « interactive et basée sur

l’instauration d’un dialogue permanent entre services techniques et

populations » (Z. E. Guéhi, Y. A. Grouhé, I. Koné, 2015; p. 567).

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Cela voudrait signifier que le travail d'organisation communautaire

s'articule autour d'un processus qui permet à des communautés locales de

commencer par répondre à des besoins de base en matière de santé,

d'éducation, d'hygiène et d’assainissement, d'emploi… (L. Favreau et L.

Fréchette, 1991; F. Navez-Bouchanine, 2003). En d’autres termes, le

développement participatif désigne un ensemble d’approches et de

techniques qui ont en commun de valoriser l’implication des populations et

partenaires dans la définition et/ou la mise en œuvre des interventions, en

opposition à des formes d’intervention externes (J-P. Chauveau et P.

Lavigne- Delville, 2013; J. Cohen et N. Uphoff, 1980).

Ainsi, l’implication de la population de Katanga dans la réalisation

des ouvrages de développement a permis d’augmenter l’efficacité des

interventions par un meilleur ciblage de leurs réels besoins et la gestion au

quotidien des infrastructures ; ce qui a créé une dynamique et des capacités

nécessaires au développement au sein de la communauté. Dans ce cas de

Katanga, le cadre théorique s’est concentré sur l’analyse de la

participation communautaire à travers les activités de salubrité publique.

2.2- Méthodologie

La recherche est menée à travers une revue documentaire sur le

bidonville d’une part et une approche mixte (quantitative et qualitative) de

collecte des données sur le terrain d’autre part. Au niveau quantitatif, les

critères d’inclusion dans l’échantillon sont les suivants : avoir 18 ans et

plus et être résident à Katanga pendant au moins un an. Sur ces critères et

partant de la population totale de Katanga, on dénombre 2145 habitants qui

ont 18 ans et plus. Ne pouvant pas interroger toute cette population-cible,

nous avons décidé de prendre de façon aléatoire 6,7% du total, soit 143

habitants pour constituer l’échantillon auquel les questionnaires ont été

administrés. En ce qui concerne la démarche qualitative, 13 entretiens ont

été organisés dont 10 entretiens individuels semi-structurés avec les

membres de la communauté et 3 focus group (avec un groupe de jeunes,

un groupe de femmes et un groupe d’hommes) de toutes les couches

sociales confondues. Les outils conçus pour la collecte des données (le

questionnaire et les guides d’entretien) ont porté sur l’organisation sociale,

les formations des habitants, le niveau d’implication et de participation

des habitants aux activités communautaires de développement. Les

données collectées sont présentées et analysées dans la rubrique suivante.

3. Présentation et discussion des résultats

Le constat sur lequel les experts en aménagement urbain sont

unanimes est que dans les bidonvilles, les habitants luttent pour leur survie,

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innovent en mobilisant des ressources, créent leurs propres emplois et

transforment leur environnement. Selon P-N. Denieuil et H. Laroussi,

(2005), les déshérités ne sont pas des victimes passives, ils réagissent aux

situations qui se présentent à eux. C’est ainsi qu’avec l’appui de l’Union

Chrétienne des Jeunes Gens (UCJG), une organisation de la société civile,

la population de Katanga a acquis une expérience dans la gestion des

projets et le processus de son développement par l’entremise des structures

locales.

3.1. Mise en place du CDL et mobilisation communautaire

Cette partie présente les conditions d’acquisition des compétences

en matière de mobilisation communautaire à travers la création du Comité

de Développement Local (CDL). A partir du décret n° 2012-005/PR relatif

aux comités de développement à la base (CDB), la population de Katanga

a mis en place un Comité de Développement Local (CDL) ayant pour

vocation de: (i) susciter chez les populations locales, l’esprit de

participation au développement de leur quartier dans une perspective de

lutte contre la pauvreté et l’exclusion ; (ii) mobiliser les ressources locales

pour la résolution collective des problèmes de développement de la

communauté; (iii) aider à identifier les problèmes touchant au

développement du quartier; (iv) aider à la conception et à la réalisation des

projets locaux ; (v) canaliser et soutenir les initiatives locales de

développement économique, social et culturel axées essentiellement sur

une auto- assistance.

Le CDL est composé de 7 membres émanant des structures de

décision et d’animation de la vie de Katanga. Il s’agit des représentants de

la chefferie et du CVD de Baguida, des représentants des pêcheurs, les

femmes transformatrices de poisson et conservatrices. C’est une

organisation représentative de toutes les couches de la population

concernée avec les cinq (5) commissions suivantes : (i) la commission de

surveillance, (ii) la commission de gestion des latrines, (iii) la commission

de gestion des kiosques à eau, (iv) la commission de gestion de l’école

primaire (COGEP) et (v) la commission de gestion de la santé (COGES).

Dans la logique de rendre la population acteur de son propre

développement, le CDL a organisé des sessions de formation sur des

différentes thématiques :

25,7% de l’ensemble des enquêtés ont déclaré avoir bénéficié de la

formation des pairs éducateurs;

30% de l’échantillon ont bénéficié de la formation sur le plaidoyer

et la mobilisation sociale.

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Suite aux formations reçues, les pairs-éducateurs et les chargés de

mobilisation communautaire ont organisé des séances de sensibilisation

d’une part sur l’hygiène, la gestion des dépotoirs sauvages et l’arrêt de la

défécation dans les espaces vacants, et d’autre part sur la participation de

la communauté aux activités de développement.

3.2. Contribution de la communauté à la réalisation des infrastructures

Il est démontré qu’en matière de développement, la pérennisation

d’un ouvrage communautaire ne peut être garantie que lorsque la

population bénéficiaire participe à sa réalisation. A ce niveau, le rôle de la

population est d’identifier ses besoins et proposer des solutions, de

participer à l’exécution, à la gestion, au suivi et à l’entretien des activités.

Il s’agit ici d’analyser le niveau de contribution des habitants de

Katanga dans la construction des infrastructures en l’occurrence les

latrines publiques et les kiosques d’eau d’une part et dans le dispositif du

ramassage des ordures d’autre part.

Dans le cadre du développement de Katanga, le CDL a procédé à la

mobilisation communautaire pour l’identification de leurs besoins

prioritaires et la recherche des solutions avec l’accompagnement des

partenaires en développement tels que l’Organisation Internationale de la

Francophonie (OIF), l’Agence Française de Développement (AFD),

l’Union Chrétienne des Jeunes Gens (UCJG). C’est cette collaboration qui

a finalement abouti à la réalisation des infrastructures socio sanitaires

telles que les latrines publiques, les kiosques d’eau et les mécanismes de

salubrité publique. En effet, le CDL, avec l’appui technique et financier de

l’OIF a pu rénover sept (7) latrines publiques et sept (7) points d’eau

dans la communauté, il a aussi mis en place un dispositif du ramassage des

ordures grâce à l’accompagnement de l’ONG UCJG. L’analyse des

données collectées révèle que les habitants de Katanga ont réellement

contribué à la mise en place de ces ouvrages dans leur quartier. Le tableau

ci-après présente le type de participation utilisée par la communauté.

Tableau 1 : Répartition des enquêtés selon le type de

participation

Formes de participation Effectif % Contribution financière 2 1,4 Contribution matérielle 00 00 Contribution en main d’œuvre 141 98,6 Total 143 100

Source : Données de terrain, mai 2016.

Il ressort des données que les habitants de Katanga ont été les

ouvriers de la réhabilitation des infrastructures : 98,6% des personnes

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enquêtées ont confirmé que c’est à travers la main d’œuvre que la

communauté a participé à la réalisation des ouvrages. Les maçons, les

menuisiers, les ferrailleurs et les plombiers qui ont travaillé sur les

chantiers proviennent directement de la communauté. La photo suivante

montre les latrines publiques construites avec la participation des habitants

de Kataga.

Photo 5 : Latrines publiques S

Sources : Photo prise le 25 Novembre 2016 par K. K. Agbovi.

En dehors de la participation à la réalisation des ouvrages à travers

la main-d’œuvre, il revient au CDL d’organiser leur gestion au quotidien.

En effet, dès les débuts de la gestion, il a été demandé à chaque usager de

payer une somme de 25 F CFA pour la satisfaction des besoins. Par la

suite, le montant a connu une augmentation de 100% sans explication

préalable à la population et sans aucune sensibilisation.

L’amélioration de la source d’eau constitue l’une des priorités des

habitants de Katanga. A cet effet, 7 kiosques d’eau ont été installés dans le

quartier et la photo 6 en est un exemple. C’est un bâtiment construit avec

un réservoir d’eau posé au-dessus de la dalle. Un appareil suppresseur y est

installé pour conduire l’eau dans le réservoir afin de desservir la

population.

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Photo 6: Kiosque d’eau potable

Sources : Photo prise le 25 Novembre 2016 par K. K. Agbovi.

Concernant les kiosques, 82,3% des enquêtés affirment que cette

source d’approvisionnement d’eau utilisée par leur ménage respecte les

normes d'assainissement confirmant ainsi l’amélioration d’usage d’eau

propre par la population. « Auparavant, nous utilisions de l’eau de puits

polluée par les ordures que nous jetions partout dans l’environnement.

Aujourd’hui, grâce à l’appui apporté par les partenaires à notre CDL, nous

disposons d’eau de source protégée.» (Propos d’un chef de ménage ; 52

ans).

Dans l’objectif de pérenniser les ouvrages, le CDL perçoit 25 FCFA

pour un bidon de 50 litres; ce montant perçu est en principe utilisé pour

entretenir les kiosques et motiver les contrôleurs et vendeurs d’eau.

En plus des latrines publiques et des kiosques d’eau, l’une des

activités déterminantes à laquelle les habitants de Katanga ont participé est

le ramassage des ordures dans les artères du quartier et à la plage avec les

tricycles mis à leur disposition par l’UCJG. Ces engins sont pilotés par des

jeunes identifiés dans la communauté et formés pour ramasser de maison

en maison les ordures domestiques. Les ordures ramassées dans le quartier

sont directement acheminées au dépotoir terminal d’Adamavo, un quartier

situé au nord-est de Katanga. La photo 7 montre un tricycle de ramassage

d’ordures à l’effigie de l’UCJG/YMCA.

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Photo 7 : Tricycle de ramassage d’ordures dans le quartier de

Katanga

Source : Cliché de l’UCJG, Mars 2014.

Comme participation à l’entretien des tricycles de ramassage, le

CDL a fixé une somme de 200 FCFA que doit verser mensuellement

chaque bénéficiaire du ramassage des ordures. Le salaire des jeunes

conducteurs et les frais de carburant sont assurés par l’UCJG dans la

logique de l’accompagnement de la communauté dans son processus du

développement.

Dans la pratique du développement à la base, l’entretien comme

forme de participation constitue la condition sine qua non de

l’accompagnement des partenaires. C’est pour cela que ces différentes

contributions sont demandées aux habitants usagers dans le but d’assurer

l’entretien des ouvrages et des équipements. Cependant, il est à noter

qu’une partie de la population éprouve des difficultés à accéder aux

ouvrages avec prétexte que le montant à payer pour avoir accès aux

services de base est élevé. Cette situation a créé des frustrations et des

réticences auprès de la population. Certains ont refusé d’utiliser les latrines

publiques, avec résurgence des habitudes de défécation dans les espaces

vacants.

Les résultats des recherches de L. Favreau et L. Fréchette (2008)

sont similaires au cas de Kataga et démontrent que le travail d'organisation

communautaire dans beaucoup de pays de l’Amérique latine s'articule

autour d'un processus qui permet la participation des communautés pour

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répondre à des besoins de base en matière de santé, de logement,

d’hygiène... Au Pérou, dans le bidonville de Villa el Salvador par l’appui

des ONG, les habitants ont fortement contribué à l’aménagement de leur

site par la reconstruction de leurs habitations et des ouvrages socio

sanitaires. Aussi, l’étude de S. Houiller (2014) sur les bidonvilles en Inde,

avec l’accent mis sur le modèle d’habitat, donne les résultats identiques à

ceux de cette recherche sur Katanga en révélant que les habitants du

bidonville de Chennai ont participé activement au projet de réhabilitation

de leur site avec l’appui du gouvernement par l’identification des besoins

prioritaires et la mise en œuvre du projet. Enfin, le projet Eau et

assainissement, bidonvilles de Rio de Janeiro au Brésil 1988-1996 par la

Banque Brésilienne de Développement montre que les habitants ont

participé par la formation, l’identification des besoins et la conception.

Dans le cas de Katanga, les habitants ont été formés pour la

mobilisation, la gestion et l’entretien des ouvrages.

Conclusion

La présente étude a pour objectif d’expliquer les différentes formes

de participation des habitants de Katanga dans leur processus de

développement. L’analyse des données quantitatives et qualitatives

collectées auprès des différents acteurs révèle que la réalisation des

infrastructures socio sanitaires et la mise en place du dispositif de

ramassage des ordures ont connu la participation des habitants à tous les

niveaux. En effet, à travers le CDL, une partie de la population a été

formée pour sensibiliser et mobiliser la communauté. Ce qui a permis aux

habitants de Katanga d’être impliqués dans la rénovation des ouvrages par

l’identification des besoins prioritaires, la contribution en main-d’œuvre, la

gestion au quotidien et l’entretien des équipements. Il ressort que le

développement local est un processus utilisant les initiatives locales au

niveau des collectivités comme moteur du développement. En effet, la

réussite des transformations sociales intervenues à Katanga s’explique par

la mobilisation communautaire basée sur le paradigme de la concertation

entre les acteurs locaux, la population et les ONG.

La littérature sur le développement local participatif révèle une

certaine similarité entre l’approche de développement mise en œuvre par

les habitants de Katanga et celle adoptée par les populations d’autres

bidonvilles des pays en développement. Il ressort tout simplement que le

développement communautaire a une forte chance de réussir s’il se fonde

sur des structures locales et l’appropriation des techniques de mobilisation

sociale.

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