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FEWS NET Niger Niamey Tel: 00 227 20 31 71 33 [email protected]
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Le Réseau de Systèmes d’Alerte Précoce Contre la Famine est une activité financée par l’USAID. Les idées et opinions que ce document exprime ne sont pas forcement ceux d’USAID ni du Gouvernement des États Unis
www.fews.net/niger
NIGER Mise à jour de la Sécurité Alimentaire Novembre 2009 • Suite aux multiples séquences sèches et à l’arrêt des
précipitations pendant les stades les plus vulnérables des cultures, les résultats de la campagne agricole et agro‐pastorale 2009/10 sont en baisse par rapport à ceux d’une année normale et de 2008. Dans plus de 50 pour cent des villages agricoles, les disponibilités céréalières sont généralement insuffisantes pour couvrir les besoins de consommation de trois mois. Les cultures les plus déficitaires sont celles du mil et de niébé dont dépendent fortement les populations pour non seulement assurer leur alimentation mais aussi augmenter leur revenu. La situation alimentaire courante est caractérisée par une insécurité alimentaire globalement modérée.
• Le ministère de l’élevage et industries animales vient de publier leur analyse du déficit fourrager qui est de 16.137.329 tonnes de matière sèche globalement, soit 67 pour cent des besoins du cheptel national en Unité de Bétail Tropical (UBT). Cependant, le déficit plus réaliste sera moindre, car le taux de croissance des troupeaux était plus bas que d’habitude, et la majorité des animaux transhumants (dont les besoins sont inclus dans ce déficit) ont déjà quitté le pays. Aussi, l’effectif du cheptel en 2009 est au moins deux fois plus élevé que celui de 2004/05, ce qui démontre une capacité de réponse des pastoralistes à travers le déstockage assez élevée.
• Les perturbations du commerce transfrontalier entre le Niger et le Nigeria du 5‐16 novembre ont ralenti l’approvisionnement en céréales, tubercules, et légumes de Maradi, Tahoua, et Niamey, et augmenté le coût des importations. Le coût de l’exportation de bétail au Nigeria a augmenté aussi. Quoique la frontière soit maintenant ouverte normalement, cet événement encouragera l’intensification de spéculation des commerçants et pourra amener à une hausse des prix des denrées alimentaires à partir de novembre au lieu de janvier comme anticipé.
Calendrier saisonnier et événements significatifs
Source: FEWS NET
Situation alimentaire courante Après un démarrage tardif et des périodes précoces de sécheresse, la saison 2009 de cultures pluviales s’est prématurément terminée au cours de la phase critique de développement des plants. L'estimation de production du Ministère de l’Agriculture validé par CILSS a supposé que les plants en épiaison évalués en début de septembre, lorsque les
Figure 1 : Estimation des conditions de la sécurité alimentaire, Novembre 2009
Source: FEWS NET
Niger : Mise à jour de la sécurité alimentaire Novembre 2009
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précipitations étaient bonnes, ont atteint la maturité, alors qu'en fait, l'arrêt précoce des pluies a fait que les cultures, dans bon nombre de cas, ont mal produit. Cependant, l’atelier de concertation technique de la Mission d’Evaluation de la Campagne Agricole et de la Sécurité Alimentaire (CFSAM) menée conjointement par le CILSS, FEWS NET, la FAO, le PAM et le Gouvernement du Niger, ayant regroupé des experts gouvernementaux et partenaires à Niamey du 13 au 14 octobre 2009, a estimé des rendements de mil et sorgho en dessous de la moyenne dans tous les 36 départements du pays sauf quatre. Les baisses de rendements sont estimées à 50‐60 pour cent dans les zones agropastorales et 10‐30 pour cent dans les zones agricoles normalement excédentaires de Maradi, Tahoua et Zinder. Globalement, la concertation technique attend des rendements par hectare inférieurs d’au moins 24 pour cent par rapport à la moyenne, c'est‐à‐dire un rendement moyen de 365 kg par hectare pour le mil. Cependant, le déficit de production totale sera même plus élevé cette année car les emblavures sont faibles par rapport à la moyenne en raison des ré‐semis et le démarrage tardif de la saison. Ainsi, les importations de céréales seront critiques pour combler le déficit que dégage le bilan de la campagne agricole. Plusieurs zones se retrouvent déjà tributaires des flux internes et externes pour disposer de disponibilités alimentaires de proximité et les ménages font recours aux achats pour accéder à l’alimentation. Le riz pluvial qui devrait être un palliatif de la baisse de production du mil a également connu une baisse significative de 67 pour cent par rapport à l’année passée. Dans les régions du fleuve, la récolte du riz irrigué a timidement commencé au début de novembre. Si les bonnes tendances de la campagne du riz irrigué se confirment, la sécurité alimentaire des ménages des dites régions connaîtra une amélioration jusqu’à fin décembre 2009. Les cultures de contre saison n’ont pas encore démarré dans la plupart des régions comme d’habitude en mi‐octobre malgré de bonnes opportunités car les sites de cultures contre saison sont situés dans les champs du sorgho qui ne sont pas encore récoltés. Au titre de la campagne maraîchère, la FAO envisage de mettre à la disposition des paysans 117 tonnes de pomme de terre, 1.200 kg de semences maraîchères (oignon, chou, laitue, tomate et carotte) et 200 tonnes d’engrais NPK 15‐15‐15 dans les départements de Téra, Tillabéri, Ouallam, Filingué, Dosso, Boboye, Tahoua, Dogon Doutchi, Keita, Bouza, Tanout, Mirriah, Gouré, Matameye, Illéla, Tchirozérine. Ce programme qui, comme d’habitude devrait démarrer en cette période attend encore en attendant la libération des champs. Ce retard dans l’installation des cultures de contre saison pourrait avoir pour conséquence une baisse des superficies et la production attendue car la plupart des bras valides pourrait partir en exode. Les conditions de la sécurité alimentaire sont relativement stables en cette fin de récolte dans les zones agricoles. Toutefois la situation alimentaire pourrait brusquement se dégrader dans les zones agro‐pastorales et pastorales affectées par des déficits de production et de pâturages. Aussi, les mauvais résultats des cultures de rente comme le niébé avec le niveau élevé des prix des céréales par rapport à la normale et le retard enregistré dans l’installation des cultures des contre saison sont des facteurs déterminants pour une augmentation probable des ménages en insécurité alimentaire. L’enquête nationale sur la vulnérabilité à l’insécurité alimentaire de PAM/Système d’Alerte Précoce dont les résultats seront attendus en mi‐décembre appuiera l’identification de la population qui sera en insécurité alimentaire en 2010. Le ministère de l’élevage et industries animales vient de publier leur analyse du déficit fourrager qui est de 16.137.329 tonnes de matière sèche globalement, soit 67 pour cent des besoins du cheptel national en Unité de Bétail Tropical (UBT). Ce déficit est deux fois plus sévère que celui du déficit de l’année passée. Cependant, il est important de noter que ces
Figure 2. Carte des zones de moyens d’existence au Niger.
AGADEZ
DIFFA
ZINDER
TAHOUA
TILLABERY
MARADI
DOSSO
CHAD
MALI
LIBYA
NIGERIABURKINA
ALGERIA
1
2
6
3
4
58
7
0 100 200
Kilometers
5a5a 5a
1a
5a
Source: FEWS NET Niger
Desert1 Desert1Sous-zone des Oasis de Bilma: dattes – commerce de caravane- -1a - -1a
22 Zone de culture des montagnes de l'Aïr22
Zone Pastorale33
Zone Agropastorale44
Zone pluvio-agricole55
Sous-zone d’exode massive à la recherche du travail-5a -5aZone de culture irrigué e de rente du sud 66
Zone de culture de rente de la rivière Komadougou et du Lac Tchad -7 -7
Zone de culture irriguée de riz du fleuve Niger88
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chiffres appliquent un taux d’accroît théorique de UBT entre 2008 et 2009 qui n’est pas réalisé suite aux déficits de pâturages et reproductions en dessous de la normale en 2009. Le déficit se basse également sur les besoins des animaux transhumants dont la majorité est déjà parti. Aussi, l’effectif du cheptel en 2009 est au moins deux fois plus élevé que celui de 2004/08, ce qui démontre une capacité de réponse des pastoralistes à ce déficit à travers le déstockage, particulièrement des gros ruminants, actuellement en cours, est plus élevé qu’en ce moment de crise. Pour les ménages pastoraux, la situation alimentaire est caractérisée par une légère amélioration des termes de l’échange des petits ruminants aux céréales à l’approche de la Tabaski. Toutefois, il faut s’attendre à une détérioration des termes de l’échange si la fermeture de la frontière Nigéro‐Nigériane persiste. Mais dans tous les cas et compte tenu des déficits fourragers jamais égalés il ya un risque d’insécurité alimentaire haute dans ces zones et sa probabilité sera plus grande au fur et à mesure qu’on s’approche de la période de soudure. Par ailleurs, ce risque peut être plus précoce et son impact sera plus fort en cas d’entrave au bon fonctionnement des marchés et à la bonne marche du commerce transfrontalier. Au cours du mois d’octobre 2009, la situation nutritionnelle est en hausse par rapport au mois précédent et au même mois de l’année passée. Les formations sanitaires ont rapporté 23.177 nouveaux cas d’admission de malnutris selon la mesure du rapport poids par taille (pourcentage de la différence), dont 12.749 sévères (55 pour cent des admissions totales), contre 18.985 nouveaux cas au mois de septembre. Toutefois, la situation nutritionnelle est beaucoup plus inquiétante en octobre 2009 comparée à la même période de 2008 pendant laquelle 14.604 cas d’admission ont été enregistrés. Cette situation pourrait être liée à un disfonctionnement des moyens de communication, notamment les radios –BLU, qui sont constamment en panne, ou à la reprise de la prise en charge des malnutris dans certaines zones par le gouvernement et/ou les partenaires après des ruptures en 2008. Il sera nécessaire d’avoir un regard attentif sur l’évolution de la situation nutritionnelle. Il faut noter que la situation pourrait être grave dans certaines zones dans lesquelles on assiste actuellement à une admission de plus 100 nouveaux cas de malnutris pour 100.000 habitants notamment à Aguié, Dakoro, Guidan Rouldji, Madarounfa, Magaria, Matameye et Mirriah. Ces zones sont les foyers habituelles de la malnutrition à cause des facteurs socioculturels, quelque soit l’issue de la campagne agricole. Situation des marchés et des échanges Avec la fin des récoltes des cultures pluviales, les marchés sont correctement approvisionnés. Toutefois, les récentes perturbations du commerce transfrontalier observées entre le Niger et le Nigeria du 5‐16 novembre ont ralenti l’approvisionnement en céréales, tubercules, et légumes de Maradi, Tahoua, et Niamey, et augmenté le coût des importations. Le coût de l’exportation de bétail au Nigeria a augmenté aussi. Malgré la normalisation des échanges au niveau des frontières, cet événement encouragera l’intensification de spéculation des commerçants et pourra conduire à une hausse des prix des denrées alimentaires à partir de novembre au lieu de janvier comme prévu. En octobre 2009, le prix le plus élevé du maïs (347 FCFA/kg) est enregistré sur le marché de Tchintabaraden, situé en zone pastorale et le plus bas (150 FCFA/kg) sur le marché de Gaya bien approvisionné à partir de Mallanville (Bénin). Pour le mil, le marché de Mangaizé/Ouallam situé en zone de mauvaise production agricole, affiche le niveau le plus élevé (249 FCFA/kg) et le niveau le plus bas (114 FCFA/kg) est enregistré sur le marché de Chadakori dans la région de Maradi où l’approvisionnement en produits céréaliers est relativement bon. En ce qui concerne le sorgho, le prix est élevé (271 FCFA/kg) sur le marché de Niamey parce que la production nationale et les importations sont faibles et le plus bas (113 FCFA le Kg) à Kanembakaché dans le département de Mayahi (Tableau 1). Contrairement aux prix des céréales, le prix de niébé a augmenté de façon significative de 70 à 239 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Même par rapport à la même période de l’année 2008, les hausses importantes (85 pour cent et plus) sont observées sur les marchés de Diffa, Bakin Birdji, Tounfafi et Sabon Machi.
Tableau 1. Prix des céréales les plus élevés et plus bas en octobre 2009
Prix plus élevé (FCFA/kg) Prix plus bas
Céréales Marché Prix 2009 Marché Prix 2009 Mil Mangaizé 249 Chadakori 114Sorgho Niamey 271 Kanembakaché 113Mais Tchintabaraden 347 Gaya 150
Riz Chétimari/Diffa 639 Wadata/Niamey 400 Source : SIM
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Sur les marchés du bétail, la commercialisation a été marquée au cours de ce mois par une bonne présentation. En effet, il a été observé une augmentation des présentations de toutes les espèces sont plus élevées que la normale en cette période et sur tous les marchés de 33 pour cent à 73 pour cent. Toutefois, les présentations des gros ruminants sont les plus anormales en cette période suite aux faibles disponibilités fourragères dont les conséquences affectent plus particulièrement cette espèce. A Abalak, un marché fréquenté par les pastoralistes et les agro‐pastoralistes, par exemple, l’augmentation des présentations des bovins est de 50 pour cent par rapport à la même période de l’année passée. Cette stratégie de déstockage des animaux permet non seulement aux ménages pastoraux de reconstituer leur stock alimentaire mais aussi de diminuer le stock des bovins. Le taux de vente, par contre, a accusé une baisse de 4 pour cent à 14 pour cent selon les espèces par rapport au mois passé et au mois d’octobre 2008. Les prix moyens du gros bétail en octobre par rapport au mois précédent demeurent en détérioration de 3 pour cent au niveau de la vache et 4 pour cent au niveau du taureau, du taurillon et de la génisse par rapport au mois précédent. Les prix du gros bétail sont également en dessous de leurs niveaux nominaux d’octobre 2008 par quatre à 38 pour cent, notamment sur les marchés pastoraux de Tchintabaraden et Dakoro où elles sont respectivement de 38 pour cent et 35 pour cent. Ces marchés connaissent des présentations d’animaux supérieures à la normale et sont faiblement fréquentés par les commerçants exportateurs. Pour les termes de l’échange des gros bétails, ils ont chuté de 16 pour cent et 15 pour cent respectivement au niveau des taureaux et des vaches. Ainsi, les déficits agricole et fourrager qu’avaient connus la plupart des régions vont davantage aggraver les termes de l’échange conduisant ainsi les éleveurs pauvres dans une insécurité alimentaire haute. Quant aux prix des petits ruminants, ils restent en amélioration au niveau de la plupart des catégories. Les prix ont évolué à la hausse de 5 à 8 pour cent par rapport au mois passé et de 3 à70 pour cent sur la plupart des marchés par rapport à octobre 2008 au niveau des ovins. Cette amélioration est liée à l’approche de la fête de Tabaski, qui aura lieu en fin novembre, période pendant laquelle ces ruminants sont les plus préférés pour le sacrifice religieux ayant pour corollaire la hausse des termes de l’échange de 18 pour cent.
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ANNEXE: Niger Bulletin Mensuel des Prix Novembre 2009
Les prix mensuels sont fournis par les enquêteurs de FEWS NET, les organismes publics locaux, les systèmes d’information sur les marchés, les agences de l’ONU, les ONG et d’autres partenaires du milieu associatif et du secteur privé.
Le mil, le maïs, le niébé et le riz importé sont les produits alimentaires les plus importants consommés au Niger. Le mil est consommé aussi bien par les ménages ruraux que les ménages pauvres urbains dans l’ensemble du pays. Le maïs et le riz importé sont plus importants pour les ménages urbains, tandis que le niébé est principalement consommé par les ménages pauvres des régions rurales et urbaines en tant que source de protéine. Niamey est le marché national le plus important et un centre du commerce international ; elle approvisionne en outre les ménages urbains. Tillaberi est aussi un centre urbain approvisionnant les localités environnantes. Le marché de Gaya est le principal marché urbain pour le maïs avec des liens transfrontaliers. Maradi, Tounfafi et Diffa sont des marchés de regroupement régionaux et des marchés transfrontaliers pour le Niger et d’autres pays de la région. C'est dans ces marchés que vont régulièrement acheter leur nourriture les ménages et les éleveurs des régions déficitaires en céréales du nord. Agadez et Zinder sont également d’importants marchés nationaux et régionaux. Nguigmi et Abalak se trouvent dans des zones pastorales, où la population dépend largement des marchés céréaliers pour leur approvisionnement alimentaire. Ces deux marchés sont particulièrement importants pendant la saison des pluies, lorsque les éleveurs sont confinés dans la zone pastorale.
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ANNEXE: Niger Bulletin Mensuel des Prix Novembre 2009
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