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Décideurs. Quel est votre objectif en matière d'ancrage régio- nal des entreprises ? Nicolas Dufourcq. La banque est un partenaire des régions depuis sa création. En 2016, nous avons même atteint le milliard d’euros de financements adossés à des fonds régio- naux. Lancé au dernier trimestre 2016 en Île-de-France et en Bretagne, le Prêt croissance TPE, d’un montant de 10 000 à 50 000 euros, sans garantie, renfoncera cette dyna- mique en 2017, en finançant l’investisse- ment immatériel. Tous les secteurs sont concernés, toujours en accord avec les régions partenaires et à condition qu’une banque ou un investisseur intervienne pour un montant au minimum égal. Et tout se fait en ligne pour moins de pape- rasse et plus d’agilité. Ce prêt devrait être déployé dans la quasi-totalité des régions, avec comme objectif 1 000 TPE financées pour trente millions d’euros. Décideurs. Quels sont les segments stratégiques vers lesquels BPIFrance souhaite se tourner pour 2017 ? Nicolas Dufourcq. Nos équipes sont mobilisées pour accom- pagner l’investissement dans des capacités de produc- tion, l’internationalisation, la transformation de l’économie vers l’industrie du futur et la transition écologique et envi- ronnementale. Par ailleurs, même si les trésoreries sont aujourd’hui moins stressées, les besoins de financement restent importants notamment en immatériel. La croissance de 20 % enregistrée en 2016 sur le financement de l’imma- tériel devrait se poursuivre en 2017. 2017 est aussi l’année où les PME et ETI disposeront d’une offre complète et facile d’accès, de solutions à l’international, avec l’intégration de l’assurance export. Décideurs. Quels sont vos objectifs pour cette année 2017 en matière d’investissement ? Nicolas Dufourcq. 2016 a été une année record pour BPIFrance avec 1,6 milliard d’euros apporté en direct à 195 entreprises comme Yposkesi (avec l’AFM Téléthon), OpenClassroom, Devialet mais également 80 nouvelles PME dont la moitié correspond à une primo ouverture de capital. L’année 2017 devrait connaître un niveau d’investis- sement stable avec notamment un milliard d’euros souscrit dans des fonds privés partenaires. Nous poursuivrons par ailleurs nos investissements dans des fonds internationaux, avec un fort tropisme africain. Décideurs. Les prochaines élections prési- dentielles peuvent–elles remettre en cause le rôle de BPIFrance ? Nicolas Dufourcq. BPIFrance est issu d’une longue histoire d’intégrations successives : BDPME, Anvar, FSI … En quatre ans, nous avons su montrer notre capacité à répondre aux attentes de nos actionnaires, l'État et la Caisse des Dépôts, de nos partenaires (les banques, les Régions, etc.) et surtout de nos clients. BPIFrance est aujourd'hui un outil solide, puissant et réactif au service de la croissance. Sa pérennité ne fait aucun doute. « La pérennité de BPIFrance ne fait aucun doute » Nicolas Dufourcq Directeur général, BPIFrance a la une cette semaine N°96 Mercredi 22 février 2017 la sortie de la semaine /// « La coopération sur une base franco-allemande peut vraiment créer un champion industriel » estime Andrea Nahles, la Ministre du travail allemande, au sujet du rapprochement PSA-Opel. Sommaire 2. M&A 3. Private Equity 4. Insider 5. International

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Décideurs. Quel est votre objectif en matière d'ancrage régio-nal des entreprises ?Nicolas Dufourcq. La banque est un partenaire des régions depuis sa création. En 2016, nous avons même atteint le milliard d’euros de financements adossés à des fonds régio-naux. Lancé au dernier trimestre 2016 en Île-de-France et en Bretagne, le Prêt croissance TPE, d’un montant de 10 000 à 50 000 euros, sans garantie, renfoncera cette dyna-mique en 2017, en finançant l’investisse-ment immatériel. Tous les secteurs sont concernés, toujours en accord avec les régions partenaires et à condition qu’une banque ou un investisseur intervienne pour un montant au minimum égal. Et tout se fait en ligne pour moins de pape-rasse et plus d’agilité. Ce prêt devrait être déployé dans la quasi-totalité des régions, avec comme objectif 1 000 TPE financées pour trente millions d’euros.

Décideurs. Quels sont les segments stratégiques vers lesquels BPIFrance souhaite se tourner pour 2017 ?Nicolas Dufourcq. Nos équipes sont mobilisées pour accom-pagner l’investissement dans des capacités de produc-tion, l’internationalisation, la transformation de l’économie vers l’industrie du futur et la transition écologique et envi-ronnementale. Par ailleurs, même si les trésoreries sont aujourd’hui moins stressées, les besoins de financement restent importants notamment en immatériel. La croissance de 20 % enregistrée en 2016 sur le financement de l’imma-tériel devrait se poursuivre en 2017. 2017 est aussi l’année où les PME et ETI disposeront d’une offre complète et facile d’accès, de solutions à l’international, avec l’intégration de l’assurance export.

Décideurs. Quels sont vos objectifs pour cette année 2017 en matière d’investissement ?Nicolas Dufourcq. 2016 a été une année record pour BPIFrance avec 1,6 milliard d’euros apporté en direct à 195 entreprises comme Yposkesi (avec l’AFM Téléthon), OpenClassroom, Devialet mais également 80 nouvelles PME dont la moitié correspond à une primo ouverture de capital. L’année 2017 devrait connaître un niveau d’investis-sement stable avec notamment un milliard d’euros souscrit dans des fonds privés partenaires. Nous poursuivrons par ailleurs nos investissements dans des fonds internationaux, avec un fort tropisme africain.

Décideurs. Les prochaines élections prési-dentielles peuvent–elles remettre en cause le rôle de BPIFrance ?Nicolas Dufourcq. BPIFrance est issu d’une longue histoire d’intégrations successives : BDPME, Anvar, FSI …

En quatre ans, nous avons su montrer notre capacité à répondre aux attentes de nos actionnaires, l'État et la Caisse des Dépôts, de nos partenaires (les banques, les Régions, etc.) et surtout de nos clients. BPIFrance est aujourd'hui un outil solide, puissant et réactif au service de la croissance. Sa pérennité ne fait aucun doute.

« La pérennité de BPIFrance ne fait

aucun doute »

Nicolas DufourcqDirecteur général, BPIFrance

a la une cette

semaine

N°96

Mercredi 22 février 2017

la sortie de la semaine /// « La coopération sur une base franco-allemande peut vraiment créer un champion industriel »

estime Andrea Nahles, la Ministre du travail allemande, au sujet du rapprochement PSA-Opel.

Sommaire2. M&A

3. Private Equity

4. Insider

5. International

Page 2: Nicolas Dufourcq Directeur général, BPIFranceimages.leadersleague.com/dealmakers/e22d52f35215754cc2598224192c4fef.pdfdepuis sa création. En 2016, nous avons même atteint le milliard

2 3décideurs & dealmakers décideurs & dealmakers

Private EquityM&A

LKSpatialist lève 600 000 euros

Afin de poursuivre son déploiement na-tional, LKSpatialist réalise une levée de fonds de six cent mille euros auprès des capitaux investisseurs régionaux Soridec et Sofilaro.

En ce début d’année 2017, Lahouari Kaddouri, le fondateur de LKSpatialist annonce une levée de fonds de six cents mille euros. Créée en 2015, cette jeune start-up intervient dans le domaine de la prospection foncière. Son application LINA, alimentée 100 % en open data, ca-ractérise et évalue le potentiel parcellaire bâti et non bâti d'un territoire. Destiné aux aménageurs du territoire, promoteurs im-mobiliers acteurs du foncier et aux collec-tivités territoriales, cet outil numérique leur permet d’accélérer la phase de prospec-tion foncière. LKSpatialist poursuivra le dé-ploiement de LINA sur d'autres territoires. En avril 2017, ce sont les professionnels de la métropole lyonnaise mais aussi de deux des douze territoires du Grand Paris soit Grand Orly-Val de Bièvre-Seine-Amont et Paris-Est-Marne qui disposeront de ce service.

Fintech : Famoco lève 11 M€

Spécialisée dans les terminaux de transaction sur Android, la jeune pousse parisienne peut compter sur le soutien de nouveaux investisseurs dont Idinvest Partners.

Déjà épaulée par Hi Inov, BPIFrance et Aurinvest, la fintech Famoco lève 11 M€ à l'is-sue d'un troisième tour de table mené par Idinvest Partners. La jeune pousse parisienne spécialisée dans les terminaux de transaction sur Android permet aux professionnels de gérer de manière sécurisée leurs données et leurs paiements. Orange Digital Ven-tures, SNCF Digital Ventures et BNP Paribas Développement arrivent aussi au capital. Elle compte s'ouvrir au monde bancaire et vers l'international.

Soondy : la location de DJ dématérialisé a du bon !LA PLATE-FORME DE RÉSERVATION DE DJ À DISTANCE FINALISE UNE LEVÉE DE FONDS DE 500 000 EUROS AUPRÈS D'AUBÉPAR INDUSTRIES.

C'EST UNE PETITE RÉVOLUTION DANS L'INDUSTRIE DE LA MUSIQUE ET DU DIVERTISSEMENT : SOONDY PROPOSE UNE SOLUTION ONLINE DE RÉSERVATION DE DJ À DISTANCE ET SE VOIT RÉCOMPENSER D'UNE BELLE LEVÉE DE FONDS DE 500 000 EUROS SOUSCRITE PAR LE BELGE AUBÉPAR INDUSTRIES. DANS LES DÉTAILS, LA START-UP TRICOLORE PERMET À L'ORGANI-SATEUR D'UNE SOIRÉE PRIVÉE DE DIFFUSER EN DIRECT LA PERFORMANCE MUSICALE D'UN DJ – QUI N'EST DONC PAS PHYSIQUEMENT PRÉSENT SAUF À UTILISER UNE WEBCAM. L'OR-GANISATEUR N'A PLUS À SE SOUCIER DE LA FATIDIQUE PRÉPARATION DE PLAYLIST. IL RÈGLE TOUS LES DÉTAILS (EXPÉRIENCE DU DJ, GENRES MUSICAUX, HORAIRES...) SUR SOONDY. DEUX HEURES DE « SHOW » DEVRAIENT LUI COÛTER 40 EUROS.

Le pharma tricolore serait prêt à ouvrir son capital aux fonds pour une valorisa-tion de plus de 10 fois son Ebitda (21 M€).

Comme indiqué par nos confrères de Capital Finance, Serb pourrait passer pour la première fois pas la case LBO et ce, sur la base d'une valorisation de plus de 10 fois son Ebitda (21 M€ selon les sources interrogées). L'entreprise pharmaceutique familiale – toujours aux mains de la famille Urbain – affiche une petite centaine de millions d'euros de revenus issus d'un portefeuille de médicaments dans l'endocrinologie et l'ophtalmologie. Serb se positionne aus-si sur les produits dits d'urgence (intoxication alimentaire...), ce qui lui assure des commandes régulières de la part des praticiens d'autant plus qu'ils sont périssables. Au rang des investisseurs potentiels se trouveraient Permira, Char-terhouse, Apax Partners, Montagu PE, IK Investment Partners et Astorg Parters. Ce dernier penserait à rapprocher Serb de HRA Pharma, une autre de ses participations.

Pharma : premier LBO pour Serb ?

Satellites : CLS s'offre l'américain Woods Hole GroupLe français met la main sur près de 10 M€ de re-venus.

Après avoir repris l'américain Horizon Marine (ser-vices pour les plates-formes pétrolières) et l'italien TRE (surveillance géologique), Collecte Locali-sation Satellites (CLS) repasse par la croissance externe avec le rachat de Woods Hole Group. Le groupe français de services satellitaires, notam-ment soutenu par Ardian, met la main sur près de 10 M€ de revenus générés dans le secteur des services scientifiques de mesure et de conseil en-vironnementaux océanographiques.

Ipsen reprend 83 M€ d'actifs à Sanofi

Cette transaction fait partie du plan de cession d'actifs imposé par la Commission euro-péenne à Sanofi après son deal avec Boehringer Ingelheim.

Sanofi cède 83 M€ de médicaments au laboratoire Ipsen, fabricant du célèbre Smecta. Le géant pharmaceutique satisfait ainsi davantage la Commission européenne qui lui avait imposé un plan de cession d'actifs à la suite de son deal avec Boehringer Ingel-heim. Ipsen, par le biais de lignes de crédits existantes, récupère ainsi cinq produits de santé grand public : Prontalgine (analgésique), Buscopan (antispasmodique), Supposi-toria Glycerini (laxatif) et les expectorants Mucothiol et Mucodyne.

Loxam reprend le britannique Lavendon

LE GROUPE FRANÇAIS SPÉCIALISÉ DANS LA LOCATION D'ÉQUIPEMENTS INDUSTRIELS A REMPORTÉ LA BA-TAILLE BOURSIÈRE QUI L'OPPOSAIT AU BELGE TVH.

SOUTENU PAR LES FONDS DE PRI-VATE EQUITY 3I ET PRAGMA CAPITAL, LOXAM CONCLUT LE RACHAT DE SON VOISIN BRITANNIQUE LAVENDON, PRÉSENT DANS LA LOCATION DE PLATES-FORMES ÉLÉVATRICES, POUR 538,8 M€. LE SPÉCIALISTE FRANÇAIS DE LA LOCATION D'ÉQUIPEMENTS INDUSTRIELS RAJOUTERA ENVIRON 250 M€ DE REVENUS À SES PROPRES RÉSULTATS. POUR REPARTIR AVEC L'EMPLETTE, LOXAM AURA DÛ BATAIL-LER FERME FACE AU BELGE TVH QUI CONVOITAIT AUSSI LA CIBLE.

Pour le constructeur automobile français, en verve depuis l'arrivée de Carlos Tavares à son volant, l'heure est à la conclusion d'opportunités industrielles.

PSA est de retour dans le vert et il compte bien le faire savoir : le constructeur automobile français envisagerait de racheter son concurrent allemand Opel pour une somme probablement supérieure à deux milliards d'euros. Aucun ac-cord n'a été trouvé jusqu'ici mais le propriétaire de la marque rhénane, l'améri-cain General Motors, ne serait pas contre la cession de cette filiale qui n'arrive pas à remonter la pente de la croissance et dont les prouesses technologiques sont rares. L'an dernier, Opel a concédé pour la seizième fois d'affilée une perte opérationnelle (257 M€) alors même que ses ventes ont progressé de 5,4 % sur le Vieux continent. La firme au logo portant la foudre est clairement l'un des grands malades du paysage industriel européen. De son côté, la marque au lion, en verve depuis l'arrivée de Carlos Tavares à son volant, a bien récupéré des maux financiers de 2011 qui avaient valu l'arrivée du partenaire chinois Dongfeng au capital. C'est pour entériner son statut d'acteur international de premier plan qu'elle souhaite reprendre Opel/Vauxhall et son million de véhi-cules distribués annuellement. PSA se renforcerait ainsi en Allemagne et en Grande-Bretagne et afficherait environ 16 % de part de marché en Europe.

PSA compte monter en régime

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4 5décideurs & dealmakers décideurs & dealmakers

InternationalInsider

Décideurs. Vous prônez un accompagnement effectif du client à chaque étape de sa réorganisation. Comment cela se concrétise-t-il ?Angelos Souriadakis. En qualité de conseil de direction générale, nous prenons part à la définition et l’élabora-tion d’une stratégie et d’un business model à moyen ou long terme. Mais, au-delà de ces missions assez clas-siques, encore faut-il concevoir les modifications organi-sationnelles qui en découlent. À cet égard, Ylios dispose d’un vrai savoir-faire pour accompagner les dirigeants dans la transformation de leurs modèles managérial et culturel. C’est la combinaison de nos compétences de hard (concevoir une stratégie) et de soft (adapter leur modèle en conséquence) qui séduit nos clients.

Décideurs. Comment réussis-sez-vous à accompagner de grands comptes dans leurs pro-jets de réorganisation à l’échelle mondiale ?Ange los Sour iadak i s . Nous sommes un cabinet de tai l le moyenne, nous tirons notre légi-timité non pas de campagnes de communication mais du succès de nos missions et de nos compétences tech-niques et sectorielles. Pour parvenir à couvrir tous les champs, comme le font les cabinets globaux, nous nous appuyons sur un écosystème de compétences variées. Nous avons conclu des partenariats avec d’autres cabinets de conseil comme Frontier Economics, dont l’équipe française est co-localisée avec nous à Paris, ou Capgemini. L’objectif est d’associer nos forces en com-binant nos expertises. Nous travaillons également avec

des avocats spécialistes du droit de la concurrence ou des spécialistes sectoriels.

Décideurs. Quelle grande tendance de fond relevez-vous dans le domaine du conseil d’entreprise ?Angelos Souriadakis. Depuis quelques années, la recherche et l’innovation sur le digital a largement été externalisée. Si la recherche fondamentale est confiée aux grands organismes publics (Inria, laboratoires numériques du CNRS et du CEA), l’innovation de rup-ture surgit davantage dans les start-up. Aux grands comptes de s’y adapter. Et nous sommes présents pour les accompagner dans ce changement de paradigme.

Décideurs. Concrètement, com-ment faciliter le rapprochement entre vos clients et les start-up spécialisées dans l’innovation ?Angelos Souriadakis. Quand on ne sait pas d’où va venir l’ennemi, la meilleure solution consiste à s’ouvrir de manière systématique à un cercle où l’innovation est génétique. De

plus en plus d’entreprises investissent dans des fonds de private equity spécialistes des start-up non pas pour en tirer un gain mais pour demeurer au plus proche des avancées de la recherche. Ylios s’inscrit pleinement dans ce mouvement. Nous avons par exemple conseillé Ashoka, incubateur mondial de start-up, dans l’élabo-ration de partenariats avec une quinzaine de groupes. L’objectif ? Faire émerger un écosystème d’entrepre-neurs sociaux dans chacun des secteurs d’activité représentés.

« Le métier de conseil de direction devra intégrer le digital et les start-up »

Angelos SouriadakisCo-fondateur et Senior Partner, Ylios

« S’ouvrir systématiquement à un cercle où l’innovation est

génétique pour gagner les batailles de demain »

Contact : 15, avenue de la Grande-Armée - 75116 Paris Tél. : 01 43 92 93 94 - Fax : 01 43 92 93 95 Direction de publication : Pierre-Étienne Lorenceau Rédaction : Firmin Sylla, Aurélien Florin, Vincent Paes, Alexis ValeroMaquette & Graphisme : Quentin Dupressoir

Partenariats & Publicité : Mathieu MeffreDiffusion : Magdalena CiemielewskaUne publication du groupe Leaders League - n° RCS Paris : B422 584 532

Le groupe anglo-néerlandais, qui a refusé une offre de plus de 140 MD$ de la part du fabricant du célèbre ketchup, devrait rester autonome.

À défaut de pouvoir compter sur un marché dynamique, les acteurs de l'agroali-mentaire et des produits de grande consommation peuvent toujours lorgner sur des opérations de consolidation bénéfiques à leur croissance. C'est avec cet état d'esprit que l'américain Kraft Heinz a jeté son dévolu sur l'anglo-néerlan-dais Unilever, trois fois plus gros que lui à l'aune des revenus (26,5 MD$ pour le premier contre près de 55 MD$ pour le second). Son offre de 143 MD$ – à la troisième place des acquisitions les plus chères de l'Histoire – a été balayée d'un revers de la main par le groupe présent dans les produits ménagers (Omo, Rexona, Signal...) et la cuisine (Knorr, Amora, Carte d'Or...). Il estime qu'une alliance, à ce prix-là, n'aurait d'avantage ni financier ni stratégique pour les actionnaires d'Unilever. Pour Warren Buffett, l'un des propriétaires du récent fusionné Kraft Heinz (Ketchup Heinz, Macaroni & Cheese) par le biais de son fonds Berkshire Hathaway, une solution devait émerger rapidement. Pourtant, si la complémentarité des activités de l'un et de l'autre groupe fait sens – la cible cotée à Londres et Amsterdam réalise 60 % de son CA dans les pays émer-gents tandis que son homologue reste quasi-exclusivement axé sur les rayons alimentaires nord-américains –, les deux acteurs semblent finalement avoir dé-cidé de jeter l'éponge, faute d'accord sur le prix et de soutiens politiques.

Kraft Heinz-Unilever : la fusion de la décennie à l'eau ?

8i : 27 M$ pour la capture d'hologrammes

La start-up californienne boucle une jolie levée de fonds pour une technologie qui s'annonce au cœur du divertissement et de la réalité virtuelle/augmentée.

8i est le dépositaire d'une solution qui cap-ture les hologrammes de personnes dans la vie réelle afin de les porter vers des pro-grammes de réalité virtuelle et augmen-tée. Cela semble satisfaire aux exigences de monétisation des investisseurs et des groupes de médias puisque la start-up basée en Californie et en Nouvelle-Zé-lande boucle une jolie levée de fonds de 27 M$. Des entreprises aussi renommées que Time Warner et Hearst arrivent à son capital. Verizon, One Ventures et Baidu sont également de la partie. Les applica-tions mobiles et notamment les jeux vidéo pourraient vite succomber à la technologie de 8i.

Commerzbank met en vente son bras ETF

Une introduction en Bourse comme une cession directe sont étudiées.

Pour l'allemand Commerzbank, sous l'influence des normes Bâle III, la question de la conservation de sa filiale ETF (6,4 MD$ d'actifs) ne se pose plus et Ro-thschild a la charge du mandat de vente. L'option d'une introduction en Bourse comme celle d'une cession directe son étudiées. Les Exchange Traded Funds de Commerzbank souffrent néanmoins d'un manque de poids sur le marché (11e acteur européen avec 1,3 % de part) et les acheteurs potentiels pourraient se révéler frileux...

Agroalimentaire : le japonais Kirin quitte le BrésilRéputé pour son commerce de bière, le groupe nippon a cédé sa filiale brésilienne à Heineken pour 700 M$.

Faire des affaires au Brésil en tant qu'étranger n'est pas toujours chose simple et le japo-nais Kirin peut en témoigner : il vient d'y vendre sa filiale locale au néerlandais Heineken pour 700 M$. Arrivé en 2011 sur le troisième plus grand marché de la bière au monde, le brasseur nippon n'aura jamais trouvé la solution comme l'indique la chute de 25 % de ses ventes entre cette date et 2015. Pire, l'an dernier, Kirin a même présenté pour la première fois des pertes opérationnelles dans la région. Il était temps de partir... Kirin envisage de rediriger ses investissements étrangers vers l'Asie du Sud-Est et notamment à Myanmar où il prend de fortes positions.