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THE INNOVATIVE EXPERIENCE INBOUND MARKETING Quoi ? L’Inbound Marketing est une nouvelle stratégie marketing. Mais contrairement aux techniques traditionnellement utilisées, elle cherche à faire venir le client à soi, à attirer son attention, plutôt que d’aller le chercher via des publicités coûteuses. Quand ? S’il est difficile de dater son apparition de façon précise, nous pouvons tout de même dire que ce sont les américains de HubSpot qui ont popularisé cette nouvelle technique de marketing en 2006. Pourquoi ? Si l’on part du postulat que les techniques traditionnelles de marketing, basées sur la publicité classique, ne fonctionnent plus, sachant qu’elles ont tendance à interrompre la cible dans ses tâches quotidiennes, l’Inbound Marketing, au contraire, fait apparaître l’offre à l’internaute quand il en a besoin. Un exemple ? Imaginez le site d’une agence immobilière s’afficher sur votre écran pile au moment où vous cherchez «un appartement de type F4 », sur Google. WEB2PRINT Quoi ? Le Web2Print est un terme qui désigne le fait de commander un produit imprimé sur Internet. Quand ? La démocratisation du Web2Print remonte au début des années 2000. Ce service s’est vraiment démocratisé avec l’essor de l’impression numérique. Pourquoi ? Grâce à Internet, le Web2Print fluidifie et optimise la communication entre un imprimeur et sa clientèle. Via la commande en ligne ou la livraison à domicile, les particuliers peuvent simplifier leurs achats de produits imprimés. Les entreprises, elles, peuvent rationaliser leur flux d’impression : gain de temps sur la création des documents, simplification du passage de commandes, disparition des stocks… TRANSMÉDIA Quoi ? Le transmédia (ou transmedia storytelling) est une méthode de narration d’une fiction, d’un documentaire ou d’un produit de divertissement, caractérisée par l’utilisation combinée de plusieurs médias pour pénétrer dans un seul et même univers, chaque média employé développant un contenu différent. Quand ? Le premier à évoquer le terme de transmédia est Henry Jenkins, lors d’un atelier chez Electronic Arts. Ce dernier va ensuite populariser le terme dans son ouvrage Convergence Culture, paru en 2006. Pourquoi ? Les éléments qui constituent une stratégie transmédia peuvent être explorés et compris indépendamment les uns des autres, et multiplient ainsi les points d’entrée dans une histoire. Cela permet d’optimiser la participation et l’engagement du public visé. Les nouveaux supports de diffusion de l’information devraient accélérer cette notion : en effet, la démocratisation de la tablette tactile, du smartphone et prochainement du casque de réalité virtuelle, constituent de nombreux points d’entrée dans un univers propre. Attention : il ne faut pas confondre transmédia et cross- média (aussi appelé plurimédia), le fait de décliner un contenu principal sur des médias complémentaires. Quelle place pour le papier dans les médias aujourd’hui ? Quand nous lisons la presse d’aujourd’hui, nous ne savons souvent plus faire la différence entre l’annonceur et le média. L’information est-elle destinée à vendre ou à nous apprendre quelque chose, voire nous informer ? Lisons-nous un message de source sûre, ou est-il payé par un annonceur ? Et tant qu’à faire, une information payée par l’annonceur est-elle forcément fausse ? Objectivité ou subjectivité ? Toutes ces questions se posent évidemment depuis bien longtemps, mais Internet est venu mettre un coup de pied dans la fourmilière et remettre en cause une hiérarchie bien établie. Aujourd’hui, pour s’informer et vibrer, on apprend avec sensualité sur du papier gratuit ou payant, on interagit avec son ordinateur, on explore avec une tablette, on ne se passe plus de son téléphone, on regarde la radio, on glande devant la télé, on partage les web TV sur les réseaux sociaux… Mais qui paie encore son information ? Ces nouveaux modes de consommation questionnent les médias et leurs annonceurs. Parce qu’on ne parle plus de la même manière aux gens. Loin derrière nous « les quenelles Petit Jean, c’est bon, mangez-en ! ». Dans ce numéro spécial de Silex ID Newspaper, l’Imprimerie Léonce Deprez (ILD) a tenu, naturellement, à participer à l’étude sur l’avenir des médias et du papier, au travers d’un atelier à la recherche des nouveaux business models des médias, d’entretiens avec des éditeurs et grâce à l’expérience de ses collaborateurs. Parce qu’à l’heure où la liberté de la presse n’a jamais été autant remise en cause, et parce que les nouveaux modèles émergent petit à petit, il est important que nous, fournisseurs des éditeurs et des annonceurs, à travers notre production de magazines, catalogues et prospectus, proposions un éclairage à nos partenaires et nos collaborateurs. Bonne lecture ! Léonce-Antoine Deprez, DGA de ILD. FRANCK ANNESE Le king de la presse papier « Un bon magazine se vendra toujours. » PAGE 2 NICOLAS GUTHART L’expert en print et street- culture « Le contenu doit être inspirant ! » PAGE 6 LE PAPIER EST-IL éTERNEL ? « Il faut aller là où le lecteur ne nous attend pas. » Vincent Ruellan/So Press PAGE 2 newspaper SILEX ID : UN MÉDIA PRINT & WEB, UN LAB, DES ATELIERS, DES CONFÉRENCES, UNE COMMUNAUTÉ… L 12793 - 3 - F: 1,00 - RD INTERVIEWS-FLASH 3 QUESTIONS À : Le Silex ID Newspaper est le fruit d’ateliers de co-création pour explorer et appréhender l’innovation et le monde de demain SILEXGRAPHIE JOUEZ À FAIRE CIRCULER L’INFORMATION DANS LES MéDIAS DE DEMAIN PAGES 4-5 1. INBOUND MARKETING 2. WEB2PRINT 3. TRANSMÉDIA DÉCRYPTAGE DE TENDANCES L’AVENIR DES MÉDIAS PRINT #03 JANVIER 2016 1 EUR édito 1€ nouveau WWW.SILEX-ID.COM DISPONIBLE CHEZ NOS PARTENAIRES avec la participation de : IMPRIMERIE LÉONCE DEPREZ ILD imprime depuis 1922 des magazines pour la presse kiosque et professionnelle. Plus de 350 références par mois sortent de ses presses. Toutes les compétences d’impression y sont internalisées : conseil personnalisé, prépresse, impression, finition et routage. Le parc machine et l’expérience de l’Imprimerie Léonce Deprez et de ses équipes sont les atouts maîtres dans la conception d’une communication média ou publicitaire. Quelques-unes de nos références sont notamment So Foot, Society, Fricote, I Heart, Fooding, Trax, FisheyeILD remercie Stora Enso France pour son soutien pour ce Newspaper. Ce journal est imprimé sur du Stellapress Hi-Bulk PEFC 80g main de 1.3 de l’usine d’Anjala. PANORAMA DE START-UPS QUELS SONT LES MéDIAS DE DEMAIN ? APRèS AVOIR RéFLéCHI À LA PLACE DU PAPIER DANS LES MéDIAS D’AUJOURD’HUI, NOUS VOUS PRéSENTONS ICI UNE SéLECTION DE START-UPS DANS LE DOMAINE DE L’éDITION, DES MéDIAS AU SENS LARGE, DONC DE LA PRODUCTION ET LA GESTION DE CONTENUS DANS LA CULTURE, L’ART… Texte : Maxime Kgozien JANVIER 2016 NEXT TO BLOW 8 newspaper Silex ID Newspaper est une publication de Silex ID – Directeur de la publication : Matthieu Vetter – Directeur des contenus : Daniel Geiselhart – Création Charte Graphique : Yann Taeger – Directrice Artistique : Charlotte Cosmao – Journaliste : Anaïs Bozino – Partnership Manager & Responsable Silex ID Network : Ygal Sabbah – Community Manager : Olivia Chevallier – Rédacteurs : Léonce-Antoine Deprez, Élodie Doye, Maxime Kgozien, Myriam Roche – Illustrations : Christophe Libberecht – Imprimé en France par Imprimerie Léonce Deprez - Distribution MLP – Textes, illustrations et photos copyright Silex ID, 16, rue Saulnier, 75009 Paris – SAS au capital de 10 157 € – Fondateurs : Léonce Deprez et Matthieu Vetter – Contact : 06 81 83 55 07 [email protected] [email protected][email protected] – Dépôt légal à parution – Commission paritaire : en cours – Abonnement : www.silex-id.com. Nos partenaires Ownpage est la start-up qui trouve des lecteurs à vos contenus ! Grâce à une simple ligne de code placée sur votre site Internet, Ownpage analyse les comportements de lecture de vos internautes. Ainsi, des articles aux contenus susceptibles de les intéresser peuvent leur être proposés. Cette sélection personnalisée peut ensuite être intégrée dans des newsletters pour satisfaire le lecteur et par conséquent le fidéliser. Bandsquare met en lien artistes et public. Sur le site Internet, chanteurs, groupes musicaux et autres humoristes peuvent découvrir où leurs fans veulent les voir se produire. Les artistes peuvent également garder le contact avec leurs admirateurs en s’adressant directement à eux depuis leur page, mais aussi vendre plus de tickets via une billetterie intégrée. Enfin, Bandsquare permet aux fans de voter pour que leur ville accueille leur artiste préféré. Goodeed ou la générosité incarnée ! Depuis un an cette start-up française propose d’aider les ONG du monde entier… sans dépenser le moindre centime ! Comment ? Il suffit simplement de se rendre sur le site et de regarder une vidéo publicitaire de 20 secondes minimum. Une fois cette B.A réalisée, 80 % des revenus générés sont directement reversés aux ONG participantes. Quant aux 20 % restants, ils permettent à la start-up de continuer son aventure solidaire. Guestviews réinvente le livre d’or ! Cette application permet aux visiteurs de musées de laisser un avis, un moment fort, une information, bref… une trace de leur passage. Cela permet ainsi d’enrichir la relation entre les lieux culturels et leur public. Créée en 2013, Guestviews dynamise la communication des établissements tout en accompagnant le visiteur dans sa découverte. Bookweather est le twitter des gros lecteurs ! C’est en juillet 2012 que François Rochet et quatre de ses collègues décident de lancer un réseau social pour livres. L’idée est simple. Via l’application, vous pouvez suivre des lecteurs avisés ayant les mêmes goûts littéraires que les vôtres. Ce guide communautaire vous conseille, à l’aide de vos amis, vos prochaines lectures correspondantes à vos habitudes. Librinova cherche les talents de demain ! Et si c’était vous le prochain auteur d’un best-seller international, un peu à l’image de 50 Shades of Grey ? C’est en voulant faire émerger des pépites et donner la chance à des particuliers de publier leur recueil qu’est né Librinova, une plateforme d’aide à la publication pour les auteurs. Thank you Motion est la solution pour capturer et partager les clips vidéo ! Grâce à cette idée novatrice, les internautes pourront désormais capturer le moment voulu sur une vidéo en ligne, pour ensuite diffuser l’extrait sélectionné sur les réseaux sociaux ou un blog. Avec Thank you Motion, fini d’attendre dix minutes pour voir une chute de deux secondes. Glory4Gamers Avec plus de 250 000 joueurs inscrits, Glory4Gamers est aujourd’hui le leader européen de l’e-sport. Autrement dit, des compétitions sportives sur jeux vidéo. Après s’être inscrits, les joueurs du monde entier peuvent prendre part à des tournois en ligne et ainsi se mesurer aux adeptes de leur jeu vidéo favori. Et ce, de façon totalement gratuite ! FIFA 16, Formula One, NBA 2K15… et bien d’autres jeux encore, attendent tous les férus du joystick. En plus, les meilleurs peuvent même remporter de l’argent. Nomad Print Imprimer un document depuis son smartphone, sa tablette ou le cloud, dans n’importe quel environnement informatique... Voilà ce que propose Nomad Print ! Une solution d’impression mobile qui devrait ravir le grand public, mais aussi le monde professionnel. Gaminho est une start-up qui adore le sport… et les jeux vidéo. Elle a donc allié les deux ! Grâce à son équipe de développeurs et ses partenaires, l’entreprise française propose à tous les inconditionnels du smartphone et des jeux de sport délirants pour tuer le temps. Football, rugby, tennis et même échecs… il y en a vraiment pour tous les goûts ! Dernière idée en date : créer un jeu mobile et social en prévision de l’Euro 2016. Beyable Gagner plus sans travailler plus est désormais chose possible... Du moins, c’est ce qu’affirme Beyable ! Cette start-up aide commerçants et autres entreprises à augmenter leur chiffre d’affaires ! Personnalisation de site Internet, étude destinée à mieux cerner la clientèle, expertise des habitudes de consommation… L’objectif de Beyable : transformer un maximum de curieux en clients fidèles ! Tiltology l’application mobile qui donne vie à vos photos ! À mi-chemin entre la vidéo et le GIF animé, Tiltology vous permet de créer des photos interactives. Pour cela rien de plus simple… Il suffit de prendre son smartphone et de filmer pendant deux secondes maximum, puis de laisser l’application faire son travail. Une fois réalisé, vous pourrez partager votre création. Car oui, Tiltology est également un réseau social. Nunki vous fait vivre l’actualité comme si vous y étiez ! Disponible sur l’Apple Store, Nunki est une application permettant au grand public de suivre l’actualité avec un regard neuf. Contrairement aux médias traditionnels, l’information est ici rapportée par les personnes directement présentes sur place. Comment ? En se basant exclusivement sur les contenus postés par ces derniers sur les réseaux sociaux. Nunki, c’est l’information en temps réel. Madmagz permet à tout le monde de créer son propre magazine. Sur le site Internet, enseignants, adolescents, associations, ou encore chefs d’entreprise trouveront des pages pré-désignées pour éditer leur propre magazine en quelques clics. FlameFy va permettre aux médias de se construire une audience durable ! Grâce à ses nombreux outils et une stratégie élaborée, la start-up offre aux contenus médias l’audience qu’ils méritent. Qu’il s’agisse d’attirer plus de visiteurs sur une plateforme, de mieux comprendre leurs désirs ou tout simplement de les fidéliser, FlameFy sera trouver la solution sur mesure pour vous aider à augmenter votre audience. Addictive Pages vous permet de transposer le modèle des séries télévisées au livre numérique. Cette idée, c’est la société d’édition numérique Addictive Pages qui l’a eue. Un concept qui répond parfaitement aux problématiques actuelles. Un format de lecture court est idéal pour les transports en commun. Une lecture divisée en épisodes puis en saisons maintient l’intrigue et pousse à la consommation. Avec Addictive Pages, vous ne verrez pas passer votre prochain voyage en métro. Quelle Histoire Tout le monde sait que le fait d’apprendre par le jeu permet d’ancrer profondément l’apprentissage. Surtout chez les enfants ! Sachant cela, deux passionnés d’Histoire se sont donné pour mission de transmettre leur savoir aux plus petits. Pour y arriver, ces derniers ont développé des applications ludo-éducatives, disponibles sur tablettes et smartphones. Actialuna Acheter puis lire un Manga, une bande dessinée ou votre Comics préféré depuis votre ordinateur ou sur une application mobile, voilà ce que propose Actialuna. Mais pas seulement ! Car l’interface ne se contente pas de jouer le rôle de bibliothécaire. Actialuna est également devenue un studio de création de livres numériques. L’Homme Volcan, un livre multilingue coédité avec Flammarion, a déjà ravi plus de 120 000 lecteurs dans le monde. Pas mal pour un début, non ? WEAVE Weave est une société de conseil en stratégie, dotée d’un ADN de Start-Up. Nous développons un modèle de conseil fondé sur la co-construction et le design thinking. Au-delà du métier, nous adoptons une démarche exploratrice, en faisant de la créativité une source d’inspiration et d’innovation pour nos clients. Dans un positionnement « Business – Technology », nous accélérons la transformation digitale des entreprises, de l’incubation à l’exécution. Nous aidons nos clients à faire évoluer leur business model, leurs offres/produits/services, leur culture managériale et leurs pratiques, dans une combinaison vertueuse des fonctions métier et IT. Aujourd’hui, 240 consultants pragmatiques & passionnés interviennent auprès de grands comptes.

newspaper 8 nouveau 1€ - Silex ID · 1. InBoUnD MarKeTInG 2. WeB2prInT 3. TransMÉDIa DÉcrYpTaGe De TenDances L’avenIr Des MÉDIas print #03 janvieR 2016 1 euR édito nouveau

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Page 1: newspaper 8 nouveau 1€ - Silex ID · 1. InBoUnD MarKeTInG 2. WeB2prInT 3. TransMÉDIa DÉcrYpTaGe De TenDances L’avenIr Des MÉDIas print #03 janvieR 2016 1 euR édito nouveau

T h e I n n o v aT I v e e x p e r I e n c e

I n B o U n D M a r K e T I n G Quoi ? L’Inbound Marketing est une nouvelle stratégie marketing. Mais contrairement aux techniques traditionnellement utilisées, elle cherche à faire venir le client à soi, à attirer son attention, plutôt que d’aller le chercher via des publicités coûteuses.

Quand ? S’il est difficile de dater son apparition de façon précise, nous pouvons tout de même dire que ce sont les américains de HubSpot qui ont popularisé cette nouvelle technique de marketing en 2006.

Pourquoi ? Si l’on part du postulat que les techniques traditionnelles de marketing, basées sur la publicité classique, ne fonctionnent plus, sachant qu’elles ont tendance à interrompre la cible dans ses tâches quotidiennes, l’Inbound Marketing, au contraire, fait apparaître l’offre à l’internaute quand il en a besoin. Un exemple ? Imaginez le site d’une agence immobilière s’afficher sur votre écran pile au moment où vous cherchez «un appartement de type F4 », sur Google.

W e B 2 p r I n TQuoi ? Le Web2Print est un terme qui désigne le fait de commander un produit imprimé sur Internet.

Quand ? La démocratisation du Web2Print remonte au début des années 2000. Ce service s’est vraiment démocratisé avec l’essor de l’impression numérique.

Pourquoi ? Grâce à Internet, le Web2Print fluidifie et optimise la communication entre un imprimeur et sa

clientèle. Via la commande en ligne ou la livraison à domicile, les particuliers peuvent simplifier leurs achats de produits imprimés. Les entreprises, elles, peuvent rationaliser leur flux d’impression : gain de temps sur la création des documents, simplification du passage de commandes, disparition des stocks…

T r a n s M É D I aQuoi ? Le transmédia (ou transmedia storytelling) est une méthode de narration d’une fiction, d’un documentaire ou d’un produit de divertissement, caractérisée par l’utilisation combinée de plusieurs médias pour pénétrer dans un seul et même univers, chaque média employé développant un contenu différent.

Quand ? Le premier à évoquer le terme de transmédia est Henry Jenkins, lors d’un atelier chez Electronic Arts. Ce dernier va ensuite populariser le terme dans son ouvrage Convergence Culture, paru en 2006.

Pourquoi ? Les éléments qui constituent une stratégie transmédia peuvent être explorés et compris indépendamment les uns des autres, et multiplient ainsi les points d’entrée dans une histoire. Cela permet d’optimiser la participation et l’engagement du public visé. Les nouveaux supports de diffusion de l’information devraient accélérer cette notion : en effet, la démocratisation de la tablette tactile, du smartphone et prochainement du casque de réalité virtuelle, constituent de nombreux points d’entrée dans un univers propre. Attention : il ne faut pas confondre transmédia et cross-média (aussi appelé plurimédia), le fait de décliner un contenu principal sur des médias complémentaires.

Quelle place pour le papier dans les médias aujourd’hui ?Quand nous lisons la presse d’aujourd’hui, nous ne savons souvent plus faire la différence entre l’annonceur et le média. L’information est-elle destinée à vendre ou à nous apprendre quelque chose, voire nous informer ? Lisons-nous un message de source sûre, ou est-il payé par un annonceur ? Et tant qu’à faire, une information payée par l’annonceur est-elle forcément fausse ? Objectivité ou subjectivité ? Toutes ces questions se posent évidemment depuis bien longtemps, mais Internet est venu mettre un coup de pied dans la fourmilière et remettre en cause une hiérarchie bien établie. Aujourd’hui, pour s’informer et vibrer, on apprend avec sensualité sur du papier gratuit ou payant, on interagit avec son ordinateur, on explore avec une tablette, on ne se passe plus de son téléphone, on regarde la radio, on glande devant la télé, on partage les web TV sur les réseaux sociaux… Mais qui paie encore son information ? Ces nouveaux modes de consommation questionnent les médias et leurs annonceurs. Parce qu’on ne parle plus de la même manière aux gens. Loin derrière nous « les quenelles Petit Jean, c’est bon, mangez-en ! ». Dans ce numéro spécial de Silex ID Newspaper, l’Imprimerie Léonce Deprez (ILD) a tenu, naturellement, à participer à l’étude sur l’avenir des médias et du papier, au travers d’un atelier à la recherche des nouveaux business models des médias, d’entretiens avec des éditeurs et grâce à l’expérience de ses collaborateurs. Parce qu’à l’heure où la liberté de la presse n’a jamais été autant remise en cause, et parce que les nouveaux modèles émergent petit à petit, il est important que nous, fournisseurs des éditeurs et des annonceurs, à travers notre production de magazines, catalogues et prospectus, proposions un éclairage à nos partenaires et nos collaborateurs. Bonne lecture !Léonce-Antoine Deprez, DGA de ILD.

F r a n c K a n n e s e

Le king de la presse papier « Un bon magazine se vendra toujours. » pa G e 2

n I c o L a s G U T h a r T

L’expert en print et street-culture « Le contenu doit être inspirant ! » pa G e 6

LE PAPIEr EST-IL éTErnEL ?

« Il faut aller là où le lecteur ne nous attend pas. »Vincent Ruellan/So Press

pa G e 2

n e w s p a p e r S i l e x i d : u n m é d i a P R i n T & W e B , u n l a B , d e S a T e l i e R S , d e S c o n f é R e n c e S , u n e c o m m u n a u T é …

L 12793 - 3 - F: 1,00 € - RD

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3 Q U e s T I o n s À :

Le Silex ID Newspaper est le fruit d’ateliers de co-création pour explorer et appréhender

l’innovation et le monde de demain

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JOUEZ À FAIrE CIrCULEr L’InFOrMATIOn DAnS LES MéDIAS

DE DEMAInpa G e s 4 - 5

1 . I n B o U n D M a r K e T I n G 2 . W e B 2 p r I n T3 . T r a n s M É D I a

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D I s p o n I B L e c h e z n o s pa r T e n a I r e s

avec la participation de :

I M p r I M e r I e L É o n c e D e p r e zILD imprime depuis 1922 des magazines pour la presse kiosque et professionnelle. Plus de 350 références par mois sortent de ses presses. Toutes les compétences d’impression y sont internalisées : conseil personnalisé, prépresse, impression, finition et routage. Le parc machine et l’expérience de l’Imprimerie Léonce Deprez et de ses équipes sont les atouts maîtres dans la conception d’une communication média ou publicitaire. Quelques-unes de nos références sont notamment So Foot, Society, Fricote, I Heart, Fooding, Trax, Fisheye…

ILD remercie Stora Enso France pour son soutien pour ce newspaper. Ce journal est imprimé sur du Stellapress Hi-Bulk PEFC 80g main de 1.3 de l’usine d’Anjala.

pa n o r a M a D e s Ta r T- U p s

QUELS SOnT LES MéDIAS DE DEMAIn ?APrèS AVOIr réFLéCHI À LA PLACE DU PAPIEr DAnS LES MéDIAS D’AUJOUrD’HUI, nOUS VOUS PréSEnTOnS ICI

UnE SéLECTIOn DE STArT-UPS DAnS LE DOMAInE DE L’éDITIOn, DES MéDIAS AU SEnS LArGE, DOnC DE LA PrODUCTIOn ET LA GESTIOn DE COnTEnUS DAnS LA CULTUrE, L’ArT…

Texte : Maxime Kgozien

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Silex ID Newspaper est une publication de Silex iD – Directeur de la publication : Matthieu vetter – Directeur des contenus : Daniel Geiselhart – Création Charte Graphique : Yann Taeger – Directrice artistique : Charlotte Cosmao – journaliste : anaïs Bozino – Partnership Manager & responsable Silex ID Network : Ygal Sabbah – Community Manager : Olivia Chevallier – rédacteurs : Léonce-antoine Deprez, Élodie Doye, Maxime Kgozien, Myriam roche – illustrations : Christophe Libberecht – imprimé en France par imprimerie Léonce Deprez - Distribution MLP – Textes, illustrations et photos copyright Silex iD, 16, rue Saulnier, 75009 Paris – SaS au capital de 10 157 € – Fondateurs : Léonce Deprez et Matthieu vetter – Contact : 06 81 83 55 07 [email protected][email protected][email protected] – Dépôt légal à parution – Commission paritaire : en cours – abonnement : www.silex-id.com.

N o s p a r t e n a i r e s

Ownpageest la start-up qui trouve des lecteurs à vos contenus ! Grâce à une simple ligne de code placée sur votre site internet, Ownpage analyse les comportements de lecture de vos internautes. ainsi, des articles aux contenus susceptibles de les intéresser peuvent leur être proposés. Cette sélection personnalisée peut ensuite être intégrée dans des newsletters pour satisfaire le lecteur et par conséquent le fidéliser.

Bandsquaremet en lien artistes et public. Sur le site internet, chanteurs, groupes musicaux et autres humoristes peuvent découvrir où leurs fans veulent les voir se produire. Les artistes peuvent également garder le contact avec leurs admirateurs en s’adressant directement à eux depuis leur page, mais aussi vendre plus de tickets via une billetterie intégrée. Enfin, Bandsquare permet aux fans de voter pour que leur ville accueille leur artiste préféré.

Goodeedou la générosité incarnée ! Depuis un an cette start-up française propose d’aider les OnG du monde entier… sans dépenser le moindre centime ! Comment ? Il suffit simplement de se rendre sur le site et de regarder une vidéo publicitaire de 20 secondes minimum. Une fois cette B.a réalisée, 80 % des revenus générés sont directement reversés aux OnG participantes. Quant aux 20 % restants, ils permettent à la start-up de continuer son aventure solidaire.

Guestviewsréinvente le livre d’or ! Cette application permet aux visiteurs de musées de laisser un avis, un moment fort, une information, bref… une trace de leur passage. Cela permet ainsi d’enrichir la relation entre les lieux culturels et leur public. Créée en 2013, Guestviews dynamise la communication des établissements tout en accompagnant le visiteur dans sa découverte.

Bookweatherest le twitter des gros lecteurs ! C’est en juillet 2012 que François rochet et quatre de ses collègues décident de lancer un réseau social pour livres. L’idée est simple. via l’application, vous pouvez suivre des lecteurs avisés ayant les mêmes goûts littéraires que les vôtres. Ce guide communautaire vous conseille, à l’aide de vos amis, vos prochaines lectures correspondantes à vos habitudes.

Librinovacherche les talents de demain ! et si c’était vous le prochain auteur d’un best-seller international, un peu à l’image de 50 Shades of Grey ? C’est en voulant faire émerger des pépites et donner la chance à des particuliers de publier leur recueil qu’est né Librinova, une plateforme d’aide à la publication pour les auteurs.

Thank you Motionest la solution pour capturer et partager les clips vidéo ! Grâce à cette idée novatrice, les internautes pourront désormais capturer le moment voulu sur une vidéo en ligne, pour ensuite diffuser l’extrait sélectionné sur les réseaux sociaux ou un blog. Avec Thank you Motion, fini d’attendre dix minutes pour voir une chute de deux secondes.

Glory4Gamersavec plus de 250 000 joueurs inscrits, Glory4Gamers est aujourd’hui le leader européen de l’e-sport. autrement dit, des compétitions sportives sur jeux vidéo. après s’être inscrits, les joueurs du monde entier peuvent prendre part à des tournois en ligne et ainsi se mesurer aux adeptes de leur jeu vidéo favori. et ce, de façon totalement gratuite ! FIFA 16, Formula One, NBA 2K15… et bien d’autres jeux encore, attendent tous les férus du joystick. en plus, les meilleurs peuvent même remporter de l’argent.

nomad Printimprimer un document depuis son smartphone, sa tablette ou le cloud, dans n’importe quel environnement informatique... voilà ce que propose nomad Print ! Une solution d’impression mobile qui devrait ravir le grand public, mais aussi le monde professionnel.

Gaminhoest une start-up qui adore le sport… et les jeux vidéo. elle a donc allié les deux ! Grâce à son équipe de développeurs et ses partenaires, l’entreprise française propose à tous les inconditionnels du smartphone et des jeux de sport délirants pour tuer le temps. Football, rugby, tennis et même échecs… il y en a vraiment pour tous les goûts ! Dernière idée en date : créer un jeu mobile et social en prévision de l’euro 2016.

BeyableGagner plus sans travailler plus est désormais chose possible... Du moins, c’est ce qu’affirme Beyable ! Cette start-up aide commerçants et autres entreprises à augmenter leur chiffre d’affaires ! Personnalisation de site internet, étude destinée à mieux cerner la clientèle, expertise des habitudes de consommation… L’objectif de Beyable : transformer un maximum de curieux en clients fidèles !

Tiltologyl’application mobile qui donne vie à vos photos ! À mi-chemin entre la vidéo et le GiF animé, Tiltology vous permet de créer des photos interactives. Pour cela rien de plus simple… Il suffit de prendre son smartphone et de filmer pendant deux secondes maximum, puis de laisser l’application faire son travail. Une fois réalisé, vous pourrez partager votre création. Car oui, Tiltology est également un réseau social.

nunkivous fait vivre l’actualité comme si vous y étiez ! Disponible sur l’apple Store, nunki est une application permettant au grand public de suivre l’actualité avec un regard neuf. Contrairement aux médias traditionnels, l’information est ici rapportée par les personnes directement présentes sur place. Comment ? en se basant exclusivement sur les contenus postés par ces derniers sur les réseaux sociaux. nunki, c’est l’information en temps réel.

Madmagzpermet à tout le monde de créer son propre magazine. Sur le site internet, enseignants, adolescents, associations, ou encore chefs d’entreprise trouveront des pages pré-désignées pour éditer leur propre magazine en quelques clics.

FlameFyva permettre aux médias de se construire une audience durable ! Grâce à ses nombreux outils et une stratégie élaborée, la start-up offre aux contenus médias l’audience qu’ils méritent. Qu’il s’agisse d’attirer plus de visiteurs sur une plateforme, de mieux comprendre leurs désirs ou tout simplement de les fidéliser, FlameFy sera trouver la solution sur mesure pour vous aider à augmenter votre audience.

addictive Pagesvous permet de transposer le modèle des séries télévisées au livre numérique. Cette idée, c’est la société d’édition numérique addictive Pages qui l’a eue. Un concept qui répond parfaitement aux problématiques actuelles. Un format de lecture court est idéal pour les transports en commun. Une lecture divisée en épisodes puis en saisons maintient l’intrigue et pousse à la consommation. avec addictive Pages, vous ne verrez pas passer votre prochain voyage en métro.

Quelle HistoireTout le monde sait que le fait d’apprendre par le jeu permet d’ancrer profondément l’apprentissage. Surtout chez les enfants ! Sachant cela, deux passionnés d’Histoire se sont donné pour mission de transmettre leur savoir aux plus petits. Pour y arriver, ces derniers ont développé des applications ludo-éducatives, disponibles sur tablettes et smartphones.

actialunaacheter puis lire un Manga, une bande dessinée ou votre Comics préféré depuis votre ordinateur ou sur une application mobile, voilà ce que propose actialuna. Mais pas seulement ! Car l’interface ne se contente pas de jouer le rôle de bibliothécaire. actialuna est également devenue un studio de création de livres numériques. L’Homme Volcan, un livre multilingue coédité avec Flammarion, a déjà ravi plus de 120 000 lecteurs dans le monde. Pas mal pour un début, non ?

W e a v eWeave est une société de conseil en stratégie, dotée d’un ADn de Start-Up. nous développons un modèle de conseil fondé sur la co-construction et le design thinking. Au-delà du métier, nous adoptons une démarche exploratrice, en faisant de la créativité une source d’inspiration et d’innovation pour nos clients. Dans un positionnement « Business – Technology », nous accélérons la transformation digitale des entreprises, de l’incubation à l’exécution. nous aidons nos clients à faire évoluer leur business model, leurs offres/produits/services, leur culture managériale et leurs pratiques, dans une combinaison vertueuse des fonctions métier et IT. Aujourd’hui, 240 consultants pragmatiques & passionnés interviennent auprès de grands comptes.

Page 2: newspaper 8 nouveau 1€ - Silex ID · 1. InBoUnD MarKeTInG 2. WeB2prInT 3. TransMÉDIa DÉcrYpTaGe De TenDances L’avenIr Des MÉDIas print #03 janvieR 2016 1 euR édito nouveau

2 3n e w s p a p e r

3 q u e s t i o n s à … F r a n c k A n n e s e

par Myriam Roche

L a pa s s e r e L L e e n T r e L e n U M É r I Q U e e T L e pa p I e r

v os magazines sont remplis de publici tés ? i l vous semble

aujourd’hui plus faci le de l i re sur internet que de sort ir votre journal ? i l existe une applicat ion qui ne peut que vous faire changer d’avis , onprint . armé

de votre smartphone, toujours près de vous quand vous l isez, i l suff i t de passer le v iseur de votre apparei l photo sur les images pour que ces dernières vous en apprennent d’avantage. « Aujourd’hui , nous avons une campagne avec Kiabi v is ible dans les magazines féminins. Grâce à ONprint vous pouvez vous procurer ces robes de soirées portées par les mannequins » , raconte romain Dutour, directeur adjoint

de Onprint . Plusieurs magazines ont déjà répondu oui à la start-up en développant des jeux ou en proposant des bons d’achat. Un processus proche du Qr code, di fférent tout de même selon romain. « Onprint est le Qr code de luxe. Le QR code tradit ionnel nécessi te un marqueur physique. L’ image est dénaturée et ne se suff i t pas à el le même. » ic i pas de marqueur physique mais un avenir assuré dans les magazines.

c o u p d e c œ u r

par Élodie Doye

journaliste et patron de presse, franck annese est le fondateur de So Press, qui édite entre autres So Foot, So Film et le désormais célèbre Society. il nous livre sa vision de l’avenir des médias.

Quelle est votre vision de la cohabitation entre le papier et internet ?

internet ne m’inquiète pas du tout. Les deux supports sont complémentaires. Society n’a pas de site réel mais on travaille dessus : fin février nous lancerons le site, qui sera très différent de

ce qu’on fait sur la version papier. il n’y aurait aucun intérêt à dupliquer le magazine sur le net, plus aucune motivation à lire un magazine qu’on trouve gratuitement sur la toile. avec So Foot par exemple, nous avons un rythme quotidien de diffusion sur le net, tandis qu’avec le format papier, nous avons plus de recul. La version papier est rentable depuis très longtemps, alors que le site, nous avons mis neuf ans pour parvenir à un équilibre.

faut-il encore lancer un magazine papier ?

Le risque est toujours existant, bien sûr. Mais faire des magazines est un modèle encore

possible, il faut juste trouver le bon mix, s’adapter à la nouvelle donne : aujourd’hui, on le sait, le vrai danger, ce ne sont pas tant les magazines qui ne se vendent pas – un bon magazine se vendra toujours – mais la fermeture de nombreux points de vente qui provoque l’érosion mécanique des ventes tous les ans.

des projets ? avez-vous encore l’envie de créer d’autres magazines ?

À ce jour, pas encore, ce ne sont pas les idées qui manquent, mais il faut que je dorme. (rires.) Pourquoi ne pas en reparler d’ici environ deux ans.

ous ne pouvons le contester, en 2015, le papier fait partie intégrante de nos vies. Il est présent près de nous tout au long de notre existence : actes administratifs,

éducation, travail, vie à la maison, achats dans tous ses états, journaux, post-it, cahiers d’école, factures, contrats… Mais voilà, on ne peut pas non plus l’ignorer, les chiffres sont là : un million et demi de phablettes, intermédiaires entre smartphones et tablettes, ont été vendues en 2014 en France... soit une phablette toutes les quinze secondes ! Les écrans se multiplient à la maison : 6,4 par foyer au premier trimestre 2015. Aujourd’hui, on tweete, on like, on post, on envoie des newsletters, et de plus en plus, on dématérialise. nous avons commencé avec un premier projet qui était la déclaration d’indépendance des états-Unis, premier fichier de 5 ko, et aujourd’hui, parce que cela devient stratégique, la tendance est au zéro papier. On estime d’ailleurs à 40 milliards d’euros les économies possibles en Europe dans le service public grâce à la dématérialisation. Pour autant, le papier ne reste-t-il pas l’un des canaux de communication privilégiés par les Français ? 3 %, c’est la part des ventes des livres numériques dans le marché de l’édition française. Très loin des 20 % aux états-Unis ou des 12 % du royaume-Uni. En clair, le marché du livre numérique représente 2,53 millions d’euros sur un marché global estimé à 81,76 millions d’euros. Pas de quoi annoncer la mort du papier, pas tout de suite en tout cas ! Adeptes de la slow attitude et fanatiques du Web se livrent un combat… Mais si, finalement, les deux opposés étaient faits pour vivre ensemble ?

L’a v e n I r D U M É D I a p r I n T

LE PAPIEr EST-IL éTErnEL ?

Texte : Élodie Doye

n

quand je reçois mes magazines, la première chose que je vois, ce sont les coquilles, les défauts… L’accouchement pour moi n’est pas tant à la réception des magazines que lorsqu’on envoie nos fichiers à l’imprimeur. Malgré tout, et même après plus de 15 ans à faire des magazines, il y a toujours un petit pincement quand on peut enfin toucher le magazine. Il est vivant. ». De son côté, nicolas Guthart, qui édite Shoes Up et Fricote, nous explique que son objectif est avant tout d’avoir « un bel objet en main. C’est déjà important pour un titre trimestriel ou semestriel, à la différence d’hebdomadaires ou mensuels, mais cela l’est encore plus quand on s’adresse à une population pour qui le contenant est aussi important que le contenu. Et lorsque le contenu doit être inspirant, il doit être sélectif, à la différence de la toile qui est exhaustive. Le lecteur doit donc avoir le sentiment d’avoir un bel objet en main qu’il sera fier de montrer et partager chez lui, ou sur les réseaux sociaux. Si c’est le cas, la boucle est bouclée. »Jean-roch de Logivière, directeur de la publication de la revue Mouvement note l’importance de la notion de temps : « les lecteurs apprécient de sortir du flux incessant de l’actu et de leur newsfeed pour prendre un moment de réflexion, d’analyse… ». Le temps de lire donc, mais aussi d’écrire, parce que le contenu d’une revue comme celle-ci est fait de longues enquêtes, « comme celle que nous avons publié à la rentrée sur le blanchiment d’argent via le marché de l’art, des reportages à l’étranger ou de longues interviews croisées, comme cette discussion sur la photographie avec Michel Houellebecq… » Le temps d’écrire, et le temps de photographier, d’illustrer, de dessiner chaque support papier est aussi un vrai plaisir visuel. Qui n’a pas, voyant les unes des couvertures qui se chevauchent dans les kiosques, eu un jour un coup de cœur pour une brochure, un périodique, un magazine qui s’est démarqué grâce à un joli gaufrage, et là, on parle d’effet 3D, de touché relief, de papier métallisé, satiné, avec un aspect doux – ou même rugueux – qui n’existe pas (du moins pour l’instant) sur nos liseuses ! Et ce sont des objets que l’on gardera, que l’on conservera précieusement, et qu’on consultera avec nostalgie dans quelques années.

eMpLoIs eT ÉconoMIe cIrcULaIre

Derrière ces impressions se cache également toute une chaîne de métiers que le papier relie : agents forestiers, agences de communication, éditeurs, imprimeurs, distributeurs. Tous ces acteurs se regroupent aujourd’hui grâce à lui, et représentent environ 4 500 entreprises en France, soit plus de 62 000 salariés, et si on lui a longtemps reproché de nuire à l’écologie, aujourd’hui, nous pouvons définitivement prouver que le papier tient une place importante dans l’économie et l’écologie du monde. Il a subi les pires critiques, on l’a accusé de participer activement à la déforestation, à la pollution, aujourd’hui il est prouvé qu’au contraire le papier reste un matériau écologique. La réalité est qu’il contribue à gérer nos forêts et à prendre soin de notre nature. Tandis que l’utilisation

moyenne de papier par les Français est estimée à 56 kg par an, la tendance est au recyclage. Qui plus est, il faut savoir que 70 % du bois qui a servi à la fabrication du papier provient ou des déchets de scierie, ou des jeunes arbres qu’il faut couper pour laisser place aux autres. En France, c’est l’industrie papetière qui tient la première place d’industrie de recyclage. En 2015 les méthodes d’impression évoluent, nous utilisons des papiers et des encres végétales qui préservent au mieux l’environnement.

Les certifications se multiplient ; les imprimeurs sensibles à l’impact de leur activité sur l’environnement peuvent aujourd’hui s’engager sur une certification Imprim’vert, et utiliser des papiers certifiés PEFC ou FSC qui garantissent un respect de la gestion durable de nos forêts. Finalement, le média papier utilise la seule matière qui peut être à la fois renouvelable, recyclée et recyclable, il fait donc bien partie d’une industrie circulaire. S’il est l’ancêtre du Web, le papier prouve qu’il est toujours vivant, en ayant pourtant traversé toutes les époques, tous les pays. Il ne nous a pas quitté depuis l’an 105 après J.C. Ce n’est pas l’invention de la télévision en 1926, pourtant premier canal audio et visuel, qui va stopper son développement ! Et en 2016, on continue à le faire vivre, avec des déclinaisons de plus en plus originales. Il faut dire qu’il est essentiel pour le lecteur d’accentuer l’expérience tactile et visuelle. Chacun y va de son talent, apporte son

Le MYThe DU prInT

Contrairement aux idées reçues, la symbolique du papier n’est pas prête d’être anéantie. Le livre, le magazine et tous les produits faits en papier transportent avec eux ce même « mythe ». La lecture d’un support papier est vivante, nous l’aimons pour l’objet qu’il représente, pour l’âme qu’il dégage… nos magazines, nous pouvons les feuilleter, les plier, les poser, les reprendre, les annoter, les donner, les ranger, les maltraiter même… Souvent, les vieux livres et magazines représentent une multitude de souvenirs, ce sont les témoins d’instants précis dans nos vies, il

suffit de les feuilleter pour faire ressurgir une émotion. Pour preuve, 81 % des Français expriment leur attachement au support papier. Et avant tout, ne l’oublions pas, le livre représente l’apprentissage. Difficile d’imaginer nos petits écoliers sans papier, non ? Il est d’ailleurs prouvé que la concentration sur un bon vieux support papier est meilleure que devant un écran. En effet, pour l’instant, il semblerait que l’on ait plus de mal à se concentrer pour lire sur une tablette. Si le temps estimé pour chacun des deux types de lecture est quasiment identique, il a été prouvé que nos regards s’attardent plus longuement sur le papier : 275 ms contre 231ms sur l’iPad. Lors d’une étude menée par Miratech, seulement 70 % des participants se rappelaient d’un article sur iPad, contre 90 % pour le support

papier ! Yann Crabé, éditeur de Vivre Paris, My Rock ou encore Plugged, pense que les deux supports sont faits pour s’entendre : « pour moi on vient chercher la réactivité sur le web, les prix, la comparaison d’offres et la presse reste un moyen de rêver, de prendre le temps de rentrer dans le détail. ».Cependant, les atouts du support digital sont denses. Le premier avantage que nous pouvons lui concéder est de nous donner l’accès illimité à toutes les informations possibles et inimaginables sur tous types de sujets, et ce bien sûr en un temps record. Impossible évidemment pour nos amis éditeurs print de suivre cette flexibilité. De plus, point essentiel et économique, le papier demande un budget important dans la communication. Outre le coût du papier, il faut compter celui de la création des fichiers, de l’impression, de la finition du produit, sans oublier la livraison et la distribution. Et avec tout ça, le papier reste cependant bien loin des possibilités inouïes d’Internet : avec un simple post sur la Toile, nous pouvons informer un panel précis d’internautes, voire des millions de personnes si on le souhaite.

De BeaUx proDUITs

Mais voilà ; les faits sont là, nous avons tous, plus ou moins, cet attachement au papier, à l’objet. C’est aussi la raison pour laquelle les magazines qui ont créé l’événement ces derniers mois sont avant tout de « beaux produits ». Les éditeurs des titres en question, qui, malgré la crise ont le vent en poupe, partagent évidemment cet amour du print, de l’objet papier. Pour Franck Annese, patron de So Press et éditeur entre autres de So Foot et Society, c’est presque un rituel quand ses magazines arrivent de l’imprimerie : « c’est toujours un peu compliqué pour moi, je connais mes numéros par cœur, alors

amélioration, gaufrage, dorure, pantone et autres subtilités qui nous font de l’œil. rien n’est fait au hasard, et les lecteurs y sont sensibles. Mouvement, titre dédié à la création contemporaine, notamment aux arts visuels, contient par exemple « un cahier de portfolio, imprimé sur un très beau papier, sur lequel des photographes et artistes proposent des œuvres originales. C’est un réel plus qu’offre le papier et que le web ne pourra jamais offrir. Sur 16 pages, le magazine se transforme en espace d’exposition, en catalogue » comme l’explique Jean-roch de Logivière. Quant à Franck Annese, le papier lui rappelle « l’exemple du vinyle : il y a eu une grosse crise, mais aujourd’hui il a beau y avoir le MP3, il y a toujours du vinyle, le marché s’est simplement concentré, c’est donc une autre logique de coûts qu’il faut savoir maîtriser. Même si ce n’est pas toujours facile, surtout pour nous qui sommes très exigeants dans le travail de conception éditoriale, ce qui coûte toujours très cher. Souvent des éditeurs nous demandent notre avis sur les lancements de magazines, ils ont souvent des prévisions farfelues avec 100 000 ventes en vitesse de croisière, ce qui n’existe quasi plus… ».

Et il y a aussi la possibilité de s’aider du Web, voire de s’en inspirer ouvertement. Pour Alexandre Pelletier de l’agence Scoop Communication, « les principaux journaux ont apporté des changements considérables pour lutter contre la diminution de l’intérêt du lecteur en raccourcissant les articles, en ajoutant des commentaires, et en utilisant les médias sociaux à leur avantage. La gestion des contenus est une des clefs de l’avenir du papier. Le journaliste doit

devenir flexible, avec la volonté d’expérimenter de nouvelles méthodes et d’incorporer la technologie dans sa démarche : production d’une vidéo associée à l’article, photos supplémentaires en exclusivité sur le Web... ».Mais, dans une société où le pouvoir d’achat est en baisse, et où une partie de l’information est disponible gratuitement sur Internet (évidemment pas le contenu premium et qualitatif), comment continuer à séduire le lectorat du print ? Vincent ruellan de So Press pense qu’il faut créer l’événement « avec plusieurs couvertures, des surprises et des réinventions permanentes de la maquette pour ne pas lasser le lecteur. Cela évite les nouvelles formules en permanence comme a pu le faire Libé, et perdre le lecteur. Il ne faut pas hésiter à aller là où le lecteur ne nous attend pas. Nous ne faisons pas un sujet pour faire plaisir au lecteur mais nous le faisons parce qu’il nous plaît et nous intéresse, en espérant que le lecteur nous suivra. Pour ce faire, il faut avoir des directeurs artistiques formidables qui s’arrachent à se réinventer, encore et toujours pour stimuler autant qu’avancer à côté de la rédaction. Et ça c’est rare… ». Et il y a, bien sûr, le papier de demain : le papier connecté, qui permet de visualiser du contenu additionnel sans avoir besoin d’installer une application destinée à lire les Qr codes. Il est également prévu de créer du papier avec des composants électroniques, qui permettra d’écouter des contenus audio ou vidéo. Au fond, le papier devrait avoir l’avenir serein : non il n’est pas mort, il est et restera chaleureux, mais il est en mutation, il changera avec le temps – comme le reste de la société – et deviendra sans aucun doute interactif dans les années à venir. Pour imiter encore un peu plus le Web ?

MALGré LA DIGITALISATIOn CrOISSAnTE DE nOTrE SOCIéTé, ET LA MULTIPLICATIOn HOrS-nOrME DU nOMBrE DE SMArTPHOnES En CIrCULATIOn DAnS LE MOnDE,

LE PAPIEr rESTE L’Un DES SUPPOrTS PrIVILéGIéS PAr LES MéDIAS POUr nOUS InFOrMEr ET nOUS DIVErTIr. AInSI, DIx MILLIOnS DE TOnnES DE PAPIEr SOnT

PrODUITES CHAQUE AnnéE POUr DES USAGES TrèS DIVErS (MAGAZInES, CATALOGUES, JOUrnAUx, CArTES…). En 2015, LES MéDIAS SUr SUPPOrT PAPIEr SOnT TOUJOUrS

BIEn PréSEnTS DAnS nOS VIES, MAIS VOnT-T-IL LE rESTEr ? OU LES AnnéES À VEnIr VOnT-ELLES MArQUEr LA DISPArITIOn DE L’UnE DES PrInCIPALES InnOVATIOnS

QUI A MArQUé L’éVOLUTIOn HUMAInE ?

« Nous avons besoin d’outils à la pointe de la technologie qui

soient adaptés aux médias. Nous ne les avons pas trouvés, alors nous les

créons nous-mêmes »

Gregory Franczyk, Software Engineering Director - Washington Post

« Les gens sont prêts à payer pour s’abonner à leur journal sur leur

tablette. Les tablettes influenceront toujours plus notre vie quotidienne. Bientôt, chaque foyer en possédera plus d’une. Ce sera normal. Et ces tendances rendront la presse plus

forte. »

Jeff Bezos, CEO d’Amazon

« Une chose est sûre, dans les journaux du monde entier, on ne veut

pas être remplacés par des robots. Un journal est fait par des

journalistes. »

Michel Lefebvre, journaliste & responsable Hors-Séries - Le Monde

« Dans les prochaines décennies et partout dans le monde,

la télévision sur Internet remplacera la télévision linéaire, et

les applications remplaceront les chaînes. Les télécommandes

disparaîtront et les écrans proliféreront. »

Reed Hastings, fondateur de netflix

« Les médias d’avenir seront des médias de proximité. L’information locale y aura tout à fait sa place, et

elle sera disponible partout et au besoin. »

Loïc Le Meur, serial-entrepreneur

I l s o n t d i t

Penguin Books a lancé Tweet For a read, un marque-pages connecté qui tweete dès que votre livre n’a pas été ouvert depuis longtemps !

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« La gestion des contenus est une des clefs de l’avenir du papier. »

« Il faut aller là où le lecteur ne nous attend pas. »

De cette manière, internet et le papier se réunissent et deviennent complémentaires grâce aux smartphones, « le 1er média personnel » de demain.

« La lecture d’un support papier est vivante, nous l’aimons pour l’objet qu’il représente»

Page 3: newspaper 8 nouveau 1€ - Silex ID · 1. InBoUnD MarKeTInG 2. WeB2prInT 3. TransMÉDIa DÉcrYpTaGe De TenDances L’avenIr Des MÉDIas print #03 janvieR 2016 1 euR édito nouveau

Les pièces sont imprimées en 3D

Il fabrique la ma-chine à voyager dans

le temps

Un méchant scientifique developpe les plans

Vous la jouez au théâtre !!

Pas le temps Vite à la maison

Qu’est ce que c’est ?

Wahou, des plans de la machine à voyager

dans le temps !

DONNE LES PLANS !!

Heureusement, vous avez fait 10 ans de karaté

Allez salut, j’ai les plans

Votre cerveau est branché sur un ordi pour pirater les plans dans votre mémoire

Vous vous êtes fait tabasser…

Soigné & guéri

Vous êtes mort,

mais...

Les plans sont analysés dans la Presse

Vous donnez les plans à Anonymous

La machine est fabriquée !!

Les gens voyagent dans le temps pour apprendre, découvrir et jouer

Vous écrivez votre histoire

en roman

Les plans sont décryptés et imprimables

Les plans sont diffusés au sein de la communauté

Vous cachez les plans dans des posters

Par conséquent, ils sont heureux et c’est tant mieux !!

Et au cinéma !!

Que vous affichez partout dans la ville

Les plans sont diffusés sur le Web

Les plans sont en-cryptés sur le Dark Web

Mais il réalise qu’il faut donner cette invention à tous

Il livre la machine à M. Moustache qui le paie

M. Moustache l’utilise pour s’enrichir ....M. Moustache veut exploiter les plans

M. Moustache vous rachète les droits

Vous mettez vos droits en open source

FIN.

FIN.

Voilà mon grand ! 10 MILLIONS ?M. Moustache !

Les plans sont envoyés par emails cryptés

départ

FIN.

n e w s p a p e r4 5

LE JEU DOnT VOUS êTES LE HérOS

Illustrations: Christophe Libberecht

Choisissez votre chemin parmi les différentes possibilités. Découvrez les aventures et les conséquences liées aux plans

de la machine à voyager dans le temps.

Page 4: newspaper 8 nouveau 1€ - Silex ID · 1. InBoUnD MarKeTInG 2. WeB2prInT 3. TransMÉDIa DÉcrYpTaGe De TenDances L’avenIr Des MÉDIas print #03 janvieR 2016 1 euR édito nouveau

a presse traversant une crise importante, nous avons décidé d’entamer une réflexion de fond pour comprendre comment fonctionne

le business model d’un média d’aujourd’hui, quels sont les business models des médias du futur, et comment ces derniers peuvent (re)devenir « scalables ». Pour ce faire, nous avons convié différents acteurs clés de la presse de demain, dont l’Imprimerie Léonce Deprez, spécialisée dans l’impression de magazines (SoFoot, Society, Entreprendre…), représentée par Léonce-Antoine Deprez, selon lequel « il y a un vrai problème dans les médias papier aujourd’hui, et beaucoup d’imprimeries ont une volonté de se réorienter dans les catalogues et les prospectus. Il faut prendre conscience qu’Internet apporte du papier au final, et qu’il ne le détruit pas… ». Se trouvent également présents pour notre session : David Gufflet, directeur financier de l’imprimerie, Olivia Chevallier, chargée de communication pour l’imprimerie, romain Denis, responsable des ventes, romain Dutour de OnPrint, éric Pellegrin et rémy reboullet de la société de production et de réalisation Bridges, ainsi que la team Silex ID. Sans oublier Sébastien Bonnefoy, Directeur Associé des navigauteurs, qui possède à la fois la casquette d’entrepreneur, et d’ancien consultant dans le secteur des

médias. Selon lui, « dans le B2B aussi, il y a beaucoup de changements. Il y a une véritable réflexion autour de la digitalisation, des offres pour les internautes, quel que soit le média ».

r e D e s I G n Y o U r b u s i n e s s m o d e l

QUELS MODèLES éCOnOMIQUES POUr

LES MéDIAS DE DEMAIn ? Texte : Anaïs Bozino

L

par Élodie Doye

expert en street-culture et en trend urbain, nicolas Guthart est le directeur de publication des titres Shoes Up et Fricote.

Le support papier est-il efficace en termes de marketing ?

Toutes les grandes marques qui ont besoin d’enrichir sans cesse leur environnement de marque créent aujourd’hui leur MOOK, magazine book, comme soutien aux prises de parole sur les nouveaux produits ou initiatives.

Pourquoi est-ce important ?

C’est bien la preuve que, face à l’exhaustivité du net, elles ont besoin d’éditer ce qui est important, ce qui doit faire référence pour la marque et inspirer les collaborateurs, partenaires, clients et consommateurs.

le message est-il plus fort grâce au papier ?

Toute marque de l’univers mode, design ou art de vivre en général est aujourd’hui un éditeur. Éditeur de produits d’abord, et bien sûr pour le design, mais éditeur de papier également. La belle image, le beau graphisme, la nouvelle

typo dans une maquette rafraîchissante permet à chaque marque de se placer dans un nouveau contexte. Plutôt que de vendre des annonces de publicité classiques à nos clients nous leur proposons de créer du contenu. et la première forme est sur papier. elle permet de faire une sélection dans toutes les histoires disponibles ou à créer. C’est ensuite une source de base qui sera développée sur tous les supports papiers, digitaux et évènementiels.

3 q u e s t i o n s à … N i c o l a s G u t h a r t

6 7

travail de fond et de qualité. La relation avec le client est par ailleurs basée sur la confiance et à un côté statutaire puisque les lecteurs veulent se démarquer socialement et veulent montrer qu’ils sont prêts à payer pour avoir une information particulière.

À l’opposé, le modèle du tout-gratuit avec des titres comme 20 minutes, Direct Matin, BuzzFeed, MyLittleParis… Autant de médias qui vous proposent de l’information gratuitement. La proposition de valeur de ce modèle vient du fait que l’information est très grand public et touche une large audience, même s’il existe certains médias ayant une ligne éditoriale un peu plus précise, comme pour MyLittleParis par exemple, qui vise les Parisiens ou ceux qui veulent s’y référer. Dans ce modèle, il ne faut cependant pas perdre de vue que le client final n’est pas le lecteur, mais bien l’annonceur. Pages publicitaires, publireportages, liens, affiliations, encarts ciblés sont leur principale source de revenus, même si, la plupart du temps, des offres de services payants sont développés en parallèle, comme par exemple la formation à l’écriture web de Rue89… Ce qu’il faut en retenir : les médias doivent répondre à une problématique d’audience en maintenant le nombre de lecteurs élevé. Ils doivent également la qualifier au maximum. Par ailleurs, les usages sont différents : généralement, ce sont des usages mobiles, le lecteur est plus volatile, on parle de « snackers ». Les contenus sont courts, le ton neutre, les articles faciles à lire. Le but est de pouvoir accéder à l’information rapidement et facilement.

Entre ces deux modèles, le freemium. Qu’est-ce que c’est ? C’est un modèle qui propose une partie de son contenu gratuitement, l’autre partie étant payante, comme le fait le journal Le Monde par exemple. La proposition de valeur vient de l’expertise et du point de vue du média, qui est bien défini. Les clients sont des lecteurs avertis et la publicité et l’abonnement ou l’achat de contenu sont ses principales sources de revenus. La cible étant bien identifiée et qualifiée, des ventes de services complémentaires sont possibles. Ce qu’il faut en retenir : ce modèle joue sur la frustration de son lecteur, en lui donnant les cinq premières lignes de l’article gratuitement, ce

qui lui donne envie de lire l’article en entier, mais pour y accéder, il faut payer : on parle d’upselling. Par exemple, Les Échos propose cinq articles gratuitement, puis il faut payer pour accéder à plus d’articles. On constate qu’en grande majorité, les lecteurs sont des lecteurs avertis, et fidèles.

En dernier lieu, le modèle collaboratif, comme par exemple Wikipédia. Une remarque : ce business model peut se mélanger avec les business models précédents. Sa proposition de valeur repose sur le cumul des subjectivités, des points de vues pour obtenir un grand lissage global : on fait appel à l’intelligence collective pour obtenir une objectivité, une vision globale sur un sujet. Les clients sont les lecteurs contributeurs qui souhaitent mettre en avant leur expertise. Le don et la syndication de contenus sont les principales sources de revenus. Ce qu’il faut en retenir : la transparence est clé dans ce modèle, et le lecteur est à la fois client et partenaire. Et enfin, pour ce modèle jouant sur l’esprit collaboratif et la masse d’information, il est absolument nécessaire d’animer et de modérer la communauté.

…poUr consTrUIre ceLUI DU FUTUr !

Le business model du média de demain s’appuie sur trois axes de base, qui sont également des grandes tendances de l’innovation : la data, le collaboratif et le fait de mettre le client au cœur des préoccupations – customer oriented ou user experience (Ux pour les intimes). nous nous dirigeons vers une offre plus globale : la communauté des médias de demain est partout dans le monde, puisqu’Internet permet de toucher la cible où qu’elle soit, et que les lecteurs ont de plus en plus tendance à être mobiles et connectés. Il faut également développer de nouveaux canaux de distribution, tout en étant original par rapport à ses concurrents. Les supports sont de plus en plus nombreux et originaux. L’expérience utilisateur est clé : il faut remettre le client au centre pour lui offrir des expériences différentes de celles qu’il a l’habitude d’avoir. Pour cela, le média peut jouer avec ses sens en conjuguant papier, web et événements par exemple. Dernier axe, l’animation de la communauté : celle-ci ayant de plus en plus un rôle à jouer, il faut lui proposer de produire des contenus, lui permettre de partager pour faire en sorte que la communauté soit actrice. Les data auront un rôle clé dans ce business model, mais seulement si elles sont classées et organisées dans des bases de données qualifiées, et qu’elles regroupent des personnes engagées. Le but pour le média est donc de créer une base fournie et complète, puis d’utiliser cette data pour comprendre ce qui plaît à la communauté puis pour décider. La proposition de valeur vient de l’expertise et du point de vue offerts par le média, qui devient une marque. Les clients sont des lecteurs-acteurs, et la vente d’expérience média ainsi que l’affiliation deviennent des sources de revenus.

Ce qu’il faut en retenir : la notion de réseaux d’experts et de contributeur est clé, ainsi que l’expérience (il faut arriver à jouer sur les cinq sens du lecteur, gamifier et surprendre). Le lecteur devient à la fois un client, et un partenaire dans ce business model. Et enfin, il faut ouvrir les canaux de diffusion au maximum. MIse en praTIQUe

Pour finir, les participants ont été invités à réfléchir à la proposition de valeur du média que vous êtes en train de lire. Si proposer du contenu de qualité, vulgariser l’innovation, « rendre l’innovation consommable, donner du sens, et divertir intelligemment » étaient les principaux axes de proposition de valeur de départ, aujourd’hui, Silex ID développe également une capacité à donner accès à un réseau, à une expertise, lui donnant un rôle de détecteur des signaux dans l’innovation, quels que soient les secteurs. En effet l’écosystème de l’innovation évolue extrêmement rapidement, Silex ID peut donc accompagner et faire vivre l’innovation à ses clients, non seulement grâce au magazine mais aussi grâce à son site Internet et à ses conférences. À l’heure actuelle, il y a une véritable tendance à l’infobésité : pour

créer de la valeur, il faut réussir à donner une information de qualité au bon moment. notre but et envie est également de faire vivre une expérience forte et originale à nos lecteurs en jouant sur la surprise, sur l’émotion et en proposant une expérience continue grâce à la gamification ou la sérendipité. Des activités qui reposent donc sur l’analyse de l’information, la création d’expérience utilisateur et un réseau d’experts, en offrant de la médiatisation, de l’apprentissage, et surtout, en faisant gagner du temps. Chercheurs, start-ups, penseurs, influenceurs, manager, universitaires, étudiants viennent s’ajouter aux partenaires-clés classiques des médias. Et quelles sont les sources de revenus ? L’accès à des experts via des rendez-vous, des conférences, de la création de contenu, mais aussi de la vente d’expérience, de publicité. Ce qu’il faut donc en retenir, c’est que le lecteur de Silex ID est aussi bien client que partenaire dans ce business model et la communauté est actrice : penseurs, chercheurs, start-ups communiquent, et Silex ID met en récit. Le lecteur est au centre des attentions du média, qui souhaite créer des expériences nouvelles pour ses lecteurs. Par ailleurs, Silex ID donne, en plus de ses activités de média, accès à un véritable réseau d’experts à valoriser.

Pour mener la session de créativité, Anthony régent et Ariane Dubedout, consultants chez Weave, cabinet de conseil qui accompagne la transformation digitale des entreprises et amène l’innovation chez les clients. Thomas Papadopoulos, associé chez Weave, réagit sur l’exemple de Silex ID « Le positionnement de Silex ID est intéressant pour plusieurs raisons. Aujourd’hui, il apparaît que le lien entre les start-ups et les entreprises cotées au CAC40 est difficile à organiser. En France, il semble compliqué de lancer un magazine. Cela coûte très cher, mais la production est assez incroyable, et le taux de mortalité des entreprises ahurissant… Avec la transformation digitale, tous les secteurs réinventent leur modèle économique… Pour les médias, il faut imaginer un modèle plus viable ! ». Entrepreneurs, imprimeurs, consultants, journalistes… C’est avec ces profils très variés que la réflexion s’amorce.

coMprenDre Les business models Des MÉDIas acTUeLs…

Aujourd’hui, quatre modèles économiques sont la norme dans le secteur de la presse : le tout-gratuit, le tout-payant, le freemium et le collaboratif. Les participants à la session de créativité se répartissent en groupes de trois pour mener leur réflexion et comprendre les propositions de valeurs, les canaux de distribution, les éléments qui attirent les clients, pendant 20 minutes top chrono ! Finalement, qu’en est-il ressorti ? D’abord, une première conclusion : pour les médias, quels que soient leurs business models, les canaux de distribution sont les mêmes – print, web, mobile… – et les coûts de structure sont quasiment identiques : journalistes, équipes éditoriales, impression, serveurs… Mais quels sont les points différenciants de chacun des business models ?

Commençons par le tout-payant. Les exemples-types de ce modèle sont Mediapart,

The Financial Times, BeIN Sports… Ces médias sont exclusivement payants, même sur Internet. Leur proposition de valeur ? Une information de qualité, très marquée du point de vue éditorial, et surtout indépendante financièrement. En bref, une question se pose pour ce modèle : comment donner accès à une information très compliquée au plus grand nombre, tout en offrant des clés de lecture complémentaires ? Pourquoi les clients sont-ils prêts à payer ? Une relation de confiance est établie entre le média, qui offre un gage d’intégrité et d’objectivité, et ses lecteurs. Les clients, qui sont les lecteurs, marquent leur différence en se tournant vers un média payant et, pour la plupart, il s’agit de personnes militantes, d’experts. Les revenus viennent de la souscription et des abonnements, et si le média recourt à la publicité, il s’agit d’une forme d’affiliation très qualitative ! En effet, il est obligé d’avoir une certaine transparence, d’expliquer pourquoi le lecteur voit cette publicité. L’accès à l’information devant être hyper qualitatif, il faut que le site soit très structuré. Ce qu’il faut en retenir : le média utilisant le business model du tout-payant doit faire appel à des journalistes en propre pour garantir l’indépendance de l’information ainsi qu’un

En PArTEnArIAT AVEC L’IMPrIMErIE LéOnCE DEPrEZ ET LE CABInET DE COnSEIL WEAVE, SILEx ID A OrGAnISé UnE SESSIOn DE BrAInSTOrMInG ET DE CréATIVITé

POUr MEnEr UnE réFLExIOn AUTOUr DE LA THéMATIQUE « LE MéDIA DE DEMAIn, QUELS MODèLES éCOnOMIQUES ? ».

« La production est assez incroyable, et le taux de mortalité des entreprises ahurissant »

« Face à l’infobésité, pour créer de la valeur, il faut réussir à donner une information de qualité au bon moment »

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Les quatre Business Model Canvas (BMC) pour les modèles dits (de haut en bas)du « tout payant », du « tout gratuit », « du freemium » et du « collaboratif ».

Le dernier BMC correspond au media de demain en mettant en avant le consommateur, l’expérience utilisateur, la data et le collaboratif.

LE CéLèBrE BUSInESS MODEL CAnVAS APPLIQUé AU MéDIA DE DEMAIn