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Neuchâtel en bref... 50 Educateur 06.10 Syndicat autonome des enseignants neuchâtelois John Vuillaume – Rue Louis-Favre 62 – 2017 Boudry – Tél. +41 (0)32 753 42 65 Courriel: [email protected][email protected] – Site: www.saen.ch Mais on va où, là? «L’école, selon le Conseil fédéral, devrait devenir un lieu de délation pour retrou- ver et dénoncer les familles sans permis et les expulser. […] Cette mauvaise nouvelle arrive alors que l’on s’apprê- tait à fêter cette année les vingt ans du respect du droit à l’éducation en Suisse. Un droit conquis de haute lutte, une victoire qui a changé la vie de beaucoup d’enfants et de familles. Sou- venez-vous! Il a fallu près de dix ans de lutte dans les années 70 et 80 pour que les cantons suisses se réap- proprient la tâche qui leur est confiée par la Constitu- tion helvétique, à savoir la scolarisation de tous les enfants. […] En 1989, […] le président de la CDIP de l’époque, le conseiller d’Etat neuchâtelois libéral Jean Cavadini, refusait de se plier aux ordres du conseiller fédé- ral Arnold Kohler, pour le bien des enfants et l’honneur du pays. 1 » Un Neuchâtelois de droite qui prend une décision coura- geuse visant le bien commun, ça s’est eu vu! (Mais il y a longtemps…) (sl) 1 Christiane Perregaux dans Le Temps du 18 jan- vier 2011. Pour un service public d’aide aux élèves en difficultés Un assistant d’inspection fraîchement retiré de son activité professionnelle (mais manifestement pas de la réflexion sur son ancien ter- rain) redoute que dans la future école neuchâteloise (au sortir de la période actuelle de dé-re-construc- tion), les élèves en difficultés et leurs familles ne bénéfi- cient plus des services de professionnels pédagogues, mais qu’ils soient directe- ment mis en lien avec des thérapeutes ou d’autres spé- cialistes peu au fait de la vie scolaire, de ses péripéties et de ses enjeux. De plus, la régionalisation ne permet- tant pas selon lui de garantir l’équité, il a écrit son inquié- tude aux présidents des par- tis pour leur demander d’amender le projet de loi «portant adoption des nou- velles structures de la scola- rité obligatoire» en générali- sant à tout le canton un modèle de suivi «pédago- éducatif» qu’il détaille avec force arguments dans l’envoi mentionné 2 . Il relève que cer- taines communes ont déjà pris de l’avance sur la réforme «bien avant que le législatif cantonal en ait dis- cuté», notamment à La Chaux-de-Fonds qui s’est déjà organisée «dans le sens de la régionalisation, et il semble que ce soit une réus- site uniquement pour les cadres et les autorités.» En conclusion, il se demande «pourquoi l’on régionalise sur le plan cantonal alors que l’on harmonise en Suisse et en Romandie.» Mais la ques- tion ne se pose pas, il y a trop de vent 3 (sl) 2 Documents disponibles sur www.saen.ch 3 Boris Vian. Eléments de langage Si l’introduction de processus et de méthodes d’évaluation des pratiques enseignantes semble inéluctable et le «rendre compte» de l’activité des professionnels (dans quelque secteur qu’ils exer- cent) légitime, nous devons observer que le «contrôle de la qualité de l’enseigne- ment», comme le conçoivent certains responsables admi- nistratifs de l’enseignement obligatoire, ne laisse pas d’inquiéter… En effet, le groupe HarmoS n°7 a pris connaissance récemment d’un «cadre de référence pour l’évaluation et l’enca- drement des enseignants». Un cadre qui permet d’éva- luer et d’encadrer, c’est déjà pas mal… Mais l’affaire se corse quand on lit la présentation du document. On nous annonce qu’«en regard des trois piliers du système scolaire que sont les «entrées», le «processus» et les «résultats», le cadre de référence est un élément du processus». Que les objectifs s’articulent autour de trois dimensions, chaque dimen- sion mettant en perspective un… objectif (sic!), des com- posantes et des indicateurs proposant des «éléments observables qui témoignent de la qualité des compé- tences 4 ». Vous pouvez dépla- cer les mots pour recomposer de nouvelles phrases, ça marche très bien et ça ne vou- dra rien dire non plus… Coup de sac! (sl) 4 Document complet sur www.saen.ch © Gianni Ghiringhelli © Philippe Martin

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Neuchâtel en bref...

50 Educateur 06.10

Syndicat autonome des enseignants neuchâteloisJohn Vuillaume – Rue Louis-Favre 62 – 2017 Boudry – Tél. +41 (0)32 753 42 65 Courriel: [email protected][email protected] – Site: www.saen.ch

Mais on va où, là?

«L’école, selon le Conseilfédéral, devrait devenir unlieu de délation pour retrou-ver et dénoncer les famillessans permis et les expulser.[…] Cette mauvaise nouvellearrive alors que l’on s’apprê-tait à fêter cette année lesvingt ans du respect du droità l’éducation en Suisse. Un droit conquis de hautelutte, une victoire qui achangé la vie de beaucoupd’enfants et de familles. Sou-venez-vous! Il a fallu près de dix ans de lutte dans lesannées 70 et 80 pour que les cantons suisses se réap-proprient la tâche qui leur est confiée par la Constitu-tion helvétique, à savoir la scolarisation de tous lesenfants. […] En 1989, […] leprésident de la CDIP del’époque, le conseiller d’Etatneuchâtelois libéral JeanCavadini, refusait de se plieraux ordres du conseiller fédé-ral Arnold Kohler, pour le biendes enfants et l’honneur dupays.1»Un Neuchâtelois de droite quiprend une décision coura-

geuse visant le bien commun,ça s’est eu vu! (Mais il y alongtemps…) (sl)1 Christiane Perregaux dans Le Temps du 18 jan-vier 2011.

Pour un service publicd’aide aux élèves en difficultésUn assistant d’inspectionfraîchement retiré de sonactivité professionnelle (maismanifestement pas de laréflexion sur son ancien ter-rain) redoute que dans lafuture école neuchâteloise(au sortir de la périodeactuelle de dé-re-construc-tion), les élèves en difficultéset leurs familles ne bénéfi-cient plus des services deprofessionnels pédagogues,mais qu’ils soient directe-ment mis en lien avec desthérapeutes ou d’autres spé-cialistes peu au fait de la viescolaire, de ses péripéties etde ses enjeux. De plus, larégionalisation ne permet-tant pas selon lui de garantirl’équité, il a écrit son inquié-tude aux présidents des par-tis pour leur demanderd’amender le projet de loi«portant adoption des nou-velles structures de la scola-rité obligatoire» en générali-sant à tout le canton unmodèle de suivi «pédago-éducatif» qu’il détaille avecforce arguments dans l’envoimentionné2. Il relève que cer-

taines communes ont déjàpris de l’avance sur laréforme «bien avant que lelégislatif cantonal en ait dis-cuté», notamment à LaChaux-de-Fonds qui s’estdéjà organisée «dans le sensde la régionalisation, et ilsemble que ce soit une réus-site uniquement pour lescadres et les autorités.» Enconclusion, il se demande«pourquoi l’on régionalisesur le plan cantonal alors quel’on harmonise en Suisse eten Romandie.» Mais la ques-tion ne se pose pas, il y a tropde vent3… (sl)2 Documents disponibles sur www.saen.ch3 Boris Vian.

Eléments de langageSi l’introduction de processuset de méthodes d’évaluationdes pratiques enseignantessemble inéluctable et le«rendre compte» de l’activitédes professionnels (dansquelque secteur qu’ils exer-cent) légitime, nous devonsobserver que le «contrôle dela qualité de l’enseigne-ment», comme le conçoivent

certains responsables admi-nistratifs de l’enseignementobligatoire, ne laisse pasd’inquiéter… En effet, legroupe HarmoS n°7 a prisconnaissance récemmentd’un «cadre de référencepour l’évaluation et l’enca-drement des enseignants».Un cadre qui permet d’éva-luer et d’encadrer, c’est déjàpas mal… Mais l’affaire se corse quandon lit la présentation dudocument. On nous annoncequ’«en regard des trois piliersdu système scolaire que sontles «entrées», le «processus»et les «résultats», le cadre deréférence est un élément duprocessus». Que les objectifss’articulent autour de troisdimensions, chaque dimen-sion mettant en perspectiveun… objectif (sic!), des com-posantes et des indicateursproposant des «élémentsobservables qui témoignentde la qualité des compé-tences4». Vous pouvez dépla-cer les mots pour recomposerde nouvelles phrases, çamarche très bien et ça ne vou-dra rien dire non plus… Coupde sac! (sl)4 Document complet sur www.saen.ch

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Neuchâtel en bref...

50 Educateur 06.10

Syndicat autonome des enseignants neuchâteloisJohn Vuillaume – Rue Louis-Favre 62 – 2017 Boudry – Tél. +41 (0)32 753 42 65 Courriel: [email protected][email protected] – Site: www.saen.ch

Petits soldats

Reprenons nos esprits etdemandons-nous ce qu’iladviendra lorsque nos direc-teurs-trices nous rendrontvisite dans nos classes (s’ilstrouvent le temps de le faire),lestés de ce cadre pour les cadres qui encadrent.Outre les fameux «indica-teurs», ils seront aidés d’uneliste d’«attitudes inadap-tées» dans lesquelles ils pui-seront pour produire descommentaires négatifs, for-cément négatifs…L’enseignant de base étantréputé pour ses facultésd’adaptation, il mémoriserales «attitudes inadaptées» àne pas rendre «observablesen situation» et se confor-mera à la charia… C’est doncle cœur léger qu’il termineral’entretien d’évaluation, sansreconnaissance aucune deses qualités particulières,

mais avec l’assurance qu’iln’est juste pas inadapté…Merci, chef! (sl)

Gouverner par décret,c’est possible, mais…«Le personnel enseignantpeut être tenu par sa direc-tion d’école d’accueillir etd’encadrer un ou plusieursétudiants durant les stagespratiques exigés dans lecadre des formations à l’en-seignement dispensé par laHEP-BEJUNE5.» A chaque pro-blème son arrêté! Quand lepeuple se soulèvera, BenGnaegi fuira la capitale enessayant d’emporter unetonne et demie de caramelsmous… (sl)5 Arrêté concernant l’accueil de stagiaires HEPdans le secondaire II.

Comprendre n’est pas tolérer«Les solutions proposées parune force politique caracté-risée simultanément par un radicalisme de droite

et un «national-populisme»peuvent trouver une doublelégitimation. En effet, l’écarts’est creusé entre les dé-clarations de principe desautorités et les réalisationsconcrètes, car la «réponsenéolibérale», parce que tou-jours inscrite dans un sys-tème corporatiste et rompueà la logique du compromis,ne peut s’affirmer commeune politique cohérente.De plus, l’appel à l’espritd’initiative des entreprises etles efforts pour réduire ladette publique n’apportentpas de remèdes convaincantsà l’augmentation des inégali-tés. Par ailleurs, celles-ci sontconsidérées de plus en pluscomme le prix à payer pourmaintenir la position de laSuisse dans la compétitioninternationale. Une partiesignificative de la population– en l’espèce les «perdants»ou ceux qui ont peur de ledevenir – se sent donc mena-cée et peut devenir très sen-sible aux promesses «sécuri-taires» des forces politiquesqui prétendent leur épargnerde tels sacrifices6.» Traduc-tion: l’UDC est bien partiepour surfer sur la vagueencore un moment… (sl)6 Mazzoleni, O. (2003). Nationalisme et popu-lisme en Suisse. Lausanne: PPUR.

Que font les enfantsaprès le boulot?

L’album live des enfants duCarambole (accueil parasco-laire à Neuchâtel) est dispo-nible. Dix chansons pourenfants écrites par l’anima-teur Frédéric Meyer, totale-ment inutiles mais rigolotespour chanter avec! Comporteles tubes «Panini pas fini» et«Faut pas manger du choco-lat«. Accompagnés de 3/4 deThe Rambling Wheels et 4/5de Half A Cup Of Superkings,ça donne envie de taper du pied et des mains! Un pro-duit entièrement artisanal,réalisé sans aucune subven-tion ni sponsoring, à com-mander directement au prixde Fr. 20.– seulement: [email protected]

(comm./réd.)

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John Vuillaume

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Ecole publique humaniste contre UDCdarwinienne: un choc idéologique

◗ Amusons-nous à rechercher la base idéologiquede l’UDC à travers ses principaux aspects:sexisme, xénophobie, glorification des riches etdes puissants, contempteurs de toutes les poli-tiques sociales, patriotisme exacerbé virant aunationalisme, repli identitaire; quelle référencehistorique liant tous ces éléments se fait jour?C’est celle du darwinisme social, déformationraciste de la théorie de l’évolution des espèces deDarwin, doctrine dominante des décideurs poli-tiques et militaires européens de la fin du XIXe etdu début du XXe siècles et principale matriceidéologique des deux Guerres mondiales.

L’UDC a lancé l’assaut contre l’école publique et son corps enseignant.Lançons la contre-offensive et remportons la confrontation!

En quoi consiste le darwinisme social enquelques mots? Les divers groupes humains sontcensés posséder des caractéristiques très stablesqui les différencient clairement entre eux: leSuisse est toujours perfectionniste et travailleur,le Français râleur et emporté, par exemple. Lespopulations sont également et naturellement trèshiérarchisées. Seules les plus fortes parmi ellessurvivent, les plus fragiles vouées à disparaître.Même logique au niveau des races nationales: lamise en concurrence des différents peuples faittriompher les plus puissants, les autres sont sou-mis, voire détruits.

Cette idéologie s’applique à toutes les réalités dela vie sociale: le travail, la religion, la culture, lasanté, la famille et, bien sûr, l’école. Seuls lesenfants les plus performants méritent d’être bienformés. Les plus faibles sont à orienter vers dessous-filières les préparant à occuper le bas del’échelle sociale. Tel est en substance le projetUDC pour notre école publique!Rappelons que la mission principale de l’écolepublique d’aujourd’hui est la réussite scolaire dela très grande majorité des enfants qui lui sontconfiés. La sélection à l’école obligatoire estcontre-productive et met en échec scolaire unepartie importante de nos enfants.Le corps enseignant du XXIe siècle croit en l’édu-cabilité de chaque enfant, soit en l’exact contrairedes fondements darwiniens de l’école publiqueversion UDC.L’évolution récente de nos systèmes scolairesvisant une augmentation du nombre d’enfantsréussissant leur scolarité tout en haussant desniveaux d’exigences bientôt harmonisés est àl’opposé des principes darwiniens qui sont ceuxdéveloppés par l’UDC dans sa campagne contrel’école publique et son corps enseignant.Le choc des idées est inévitable, à nous de sortirgagnants de la lutte imposée par nos rivaux.Je suis persuadé qu’une majorité claire de nosconcitoyennes et concitoyens partage nos vueshumanistes et que seule une minorité d’entre euxest prête à monter au créneau pour défendre lavision darwinienne de nos adversaires de l’UDC.Le SAEN, comme les autres organisations profes-sionnelles du corps enseignant, doit activementmobiliser une large frange de l’opinion publiquede notre région contre le projet rétrograde et dis-criminatoire de l’UDC concernant notre écolepublique, bien au-delà des cercles antiracistes etdes appuis traditionnels de notre école.

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Neuchâtel

54 Educateur 02.11

◗ Constatant le flou régnant sur l’avenirdes classes terminales, quelquesmembres du Colloque cantonal desditesclasses adressèrent dans les premiersjours de l’année un message auxmembres du GTI1. Leur but? Présenterleur terrain professionnel pour que leGTI puisse prendre en compte les préoc-cupations des signataires dans ses tra-vaux. C’est ainsi qu’ils écrivirent: «(…) ilest probable que les divers dispositifsdéveloppés dans le canton sous l’appel-lation «classe terminale» n’aient pas étéexaminés avec l’attention qu’ils méri-tent, un rapport interne du SEO2 men-tionnant même leur possible suppres-sion.Ainsi, nous nous demandons parexemple si le «problème du curseur» aété sérieusement pris en compte dansles travaux de ce groupe. A quelmoment d’une trajectoire individuelle

souhaite-t-on mesurer la réalité et laqualité de l’intégration? Pour un élèvede classe terminale, l’expérience d’une«mise à l’écart» momentanée durant sascolarité ne signifie pas qu’on ne leretrouvera pas à 20 ou 25 ans insérédans la société de manière tout à faitsatisfaisante tant pour lui que pour lacollectivité. A contrario, ce qu’onappelle parfois «l’intégration à toutprix», peut mener les jeunes à se désin-vestir totalement, notamment par le faitqu’ils sont durablement confrontés àune comparaison sociale défavorable,néfaste pour leur estime de soi etcontre-productive pour leur insertionsocioprofessionnelle.De plus, l’entrée des élèves sur le mar-ché des places d’apprentissage est undossier sur lequel l’Etat a beaucoup dedifficulté à agir efficacement. Il nousparaît donc pertinent, durant les der-

Classes terminales terminées?nières années de la scolarité obligatoire,de faire primer la réussite d’un projetprofessionnel sur un éventuel retourdans l’enseignement «ordinaire».Dans cette perspective, l’orientation enclasse terminale peut même représenterune rupture bénéfique avec un modèlescolaire inopérant pour certains élèves àun certain moment de leur parcours. […]C’est ainsi qu’on peut affirmer qu’uneclasse terminale peut, à certaines condi-tions, représenter un cadre favorable audéveloppement des élèves qui la fré-quentent.A l’opposé d’une centralisation desorganes de décisions et d’une uniformi-sation des pratiques, il devrait y avoirune place pour une politique d’intégra-tion «subtile», favorisant les innovationsau service de l’insertion socio-profes-sionnelle des élèves en rupture avec lesystème scolaire, permettant de surcroîtd’éviter les coûts d’une prise en chargeultérieure par les ORP ou l’aide sociale.Pour cela, il faut accorder aux équipespédagogiques la plus large autonomiepossible pour qu’elles puissent adapterleurs pratiques à leur public et à leur ter-rain (y compris le tissu socio-écono-mique de l’environnement proche), àl’intérieur d’un cadre respectant lesprincipes énoncés dans le Concordat.Entre une application sans nuances deprincipes généraux «intégratifs» et laprise en compte de l’intérêt de chaqueélève, nous souhaitons qu’il y ait uneplace pour des solutions créatives, éla-borées en concertation avec les parte-naires3. […]» A suivre et à débattre! ●

1 Groupe de travail «Intégration». Le mandat de ce groupe peutêtre consulté sur www.saen.ch2 Cité dans le rapport intermédiaire du GTI. Ce document n’est pasconsultable.3 Avenir des classes terminales, décembre 2010. Document com-plet sur www.saen.ch

Stefan Lauper

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