Upload
others
View
2
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
N°8 - 22 Avril 2020
Le clin d’œil météo
« Tel temps à la Saint-Anselme (21 avril), tel temps pendant une semaine. »
1. Météo et travaux en cours
Voici les relevés de précipitations
réalisés par Météo France pour les
deux journées de pluie de la semaine
dernière (vendredi 17 et samedi 18
avril). Si la pluie dans les
départements du nord apporte un
répit, elle fait encore très souvent
défaut dans le sud des Hauts de
France (hors orages localisés), dans
un contexte de quasi absence d’eau
depuis mi-mars.
1ère conséquence, semis petites graines
Il convient d’être très prudent quant aux
semis de légumineuses sous couvert de
céréales (luzerne et trèfle blanc) dans
toutes les situations pour lesquelles il n’y
pas plus de fraicheur à la profondeur de
semis de la graine. Comme nous l’avons évoqué dans le JT précédent, il est préférable
dans ces situations de différer les semis de printemps à la fin de l’été.
Faible valorisation des engrais organiques
A Villotran (60), nous avons mis en place un
essai azote organique sur triticale. Au 17
mars, nous avons apporté différentes formes
d’azote sur la base d’un apport de 60 u. N
(fientes, farines et un nouvel engrais
organique AZOPRIL dont 50 % de l’azote est
ammoniacal). Depuis les apports, la
pluviométrie est de 4 mm. On ne distingue
aucune différence entre le témoin et les
modalités avec farines, fientes ou kiésérite.
Seul l’engrais azoté AZOPRIL se distingue par
son effet sur la végétation. Compte tenu de
son coût élevé (près de 500 €/T), il convient d’être prudent pour un usage sur céréales
biologiques. Techniquement, cet engrais apporte un réel progrès dans les ressources
organiques pour l’AB.
1. Météo et travaux
en cours, le point
désherbage
2. Betteraves
sucrières,
quelques repères
3. Semis de maïs,
sachez attendre !
4. Soja, ne pas se
précipiter
5. Vu en plaine
12.3 mm
26.8 mm
9.5 mm
8.4 mm
7.2 mm
4.6 mm
1.8 mm
Source Météo France
Désherbage des céréales et protéagineux de printemps
Vous n’avez pas hésité et vous avez raison à intervenir dès le stade 2 – 3 feuilles des orges et des blés
ou au stade premières feuilles des protéagineux, même si il faut réduire l’agressivité des outils à ces
stades. Avec les températures actuelles élevées, les cultures se redressent très rapidement et
poursuivent leur croissance. Les adventices partiellement contrôlées également !
Il ne faut pas hésiter à ré intervenir tant que la couverture des sols n’est pas assurée par la céréale.
Désherbage réalisé le 20 avril sur une orge de printemps
semée le 4 avril au stade deux feuilles à Sérifontaine (60) - Photos de P.C Thibaut
Désherbage des pois de conserve
Les premiers semis de pois de conserve ont eu lieux ces derniers jours. Le désherbage se prépare au
semis ! La densité de semis avoisine les 125 à 130 grains/m² pour couvrir les pertes de pieds dues au
désherbage.
De plus, une profondeur de semis à 4 à 5 cm permettra de réaliser un passage à l’aveugle. Attention
de ne pas vous laisser surprendre par la rapidité de la levée. Il faudra surveiller la germination dès le
4ème jour après le semis. Eviter d’intervenir au stade émergent où le germe du pois est
extrêmement cassant !
Pour le passage à l’aveugle, l’outil à utiliser est la herse étrille de préférence. On règlera sur une
agressivité faible et une profondeur d’environ 2 cm en fonction de la distance du germe par rapport à
la surface. La vitesse de travail importe peu !
Dans certains cas, (surface desséchée, pas de fils blanc et/ou pois déjà bien germés) il est préférable
de ne pas réaliser le passage à l’aveugle et attendre que les pois soient sortis de terre. Ensuite, les
désherbages vont se succéder rapidement jusqu’à fermeture des rangs par les vrilles. Sur des plantes
fragiles, quand le temps est doux, on peut passer les outils de désherbage l’après-midi car les plantes
sont plus souples et moins cassantes.
Pois de conserve à Carvin le 10 avril au stade émergent. Prudence, éviter tout passage à ce stade prudence !
Désherbage des pommes de terre
Le premier passage en désherbage mécanique sur pommes de terre peut se faire à l’aveugle.
Il s’agit d’un passage de herse étrille avant l’émergence des pommes de terre, sur buttes définitives
ou sur buttes de plantations. Là encore, attention de ne pas toucher le germe !
Pour un résultat efficace, les adventices doivent être au stade fils blancs ou cotylédons.
Le passage de la herse détruit partiellement les buttes définitives. Un re-buttage est donc nécessaire,
1 à 2 jours après le passage de la herse (situation de vent séchant). Le buttage en fonction du matériel
utilisé permet de travailler les flancs de butte, et de recouvrir les adventices restantes ou repiquées.
L’alternance d’hersage et de buttage jusque-là fermeture des rangs par la végétation est nécessaire
pour une efficacité optimale.
Pour ceux qui possèdent un désherbeur thermique, une autre stratégie est la possibilité de substituer
le désherbage à l’aveugle par un passage de désherbeur thermique sur buttes définitives.
Gilles SALITOT et Mégane GUILLAUME
2. Betteraves sucrières, quelques repères
Vous avez reçu le Guide Préconisations bio 2020 en version numérique. Un article co-rédigé avec
plusieurs partenaires évoque les aspects techniques autour de la betterave sucrière. Pour mémoire,
nous vous rappelons qu’il faut être particulièrement rigoureux lors de l’implantation. Le semis doit se
faire à une profondeur maximale de 2.5 cm tenant compte bien évidemment des conditions
météorologiques. La clé de réussite passe par le désherbage le plus tôt possible.
Le passage de la herse étrille à l’aveugle (post-semis/prélevée) est possible mais délicat. Il faut veiller
à ne pas travailler trop en profondeur et surveiller l’émergence de l’hypocotyle.
En post levée, avec une herse à câble, il est possible d’intervenir au stade 2 feuilles vraies des
betteraves. La houe rotative peut quant à elle s’utiliser du stade 2-4 feuilles jusqu’au stade 8 -10
feuilles de la culture.
Si vous mettez en place de la betterave sucrière ce printemps, appelez-nous, nous pourrions suivre
ensemble l’évolution de votre parcelle.
Gilles SALITOT
3. Semis de maïs sachez attendre encore un peu !
Il est temps de songer aux semis de maïs. Cependant, pas de précipitation car les températures
annoncées par la météo pour la semaine prochaine seront plus fraîches pour garantir une levée
rapide et homogène du maïs. Pour rappel le zéro de végétation est de 6°C et les prévisions de
températures à 10 jours annoncent du 5°C la nuit !
Adventices au stade « fil blanc »
découvertes suite au passage de la dent,
sur le haut de butte
P. Brucelle (02) - Photo 2019
Cela fait souvent sourire quand on en parle mais mieux vaut avoir en point de mire les Saints de Glaces
(11-12-13 mai) comme période de semis sécure. Sachez attendre et profitez du retour attendu des
pluies pour faire un ou deux faux semis, en remontant la profondeur de l’outil pour ne pas remonter
de mauvaises graines. Il y a également un intérêt évident à retarder le semis pour la propreté des
parcelles.
Garantir une levée rapide
Le maïs devra être semé dans des conditions de sol réchauffé pour qu’il lève en 5 à 7 jours.
La graine sera placée à 5-6 cm de profondeur pour plusieurs raisons :
1. Rester dans l’humidité du sol afin de germer en cas d’épisode sec,
2. Lever rapidement pour éviter les attaques de taupin,
3. Etre à l’abri des oiseaux, notamment corbeaux (ne pas laisser de graines en surface),
4. Permettre le désherbage à l’aveugle en post-semis prélevée.
Densité de semis
Type variétal Plage de densité optimale (plantes à la
récolte) à majorer des pertes à la levée*
Très précoces Cornés-dentés 100 000 - 110 000
Précoces Cornés-dentés 95 000 - 105 000
Précoces Dentés 85 000 - 100 000
1/2 précoces C1 Dentés 85 000 - 95 000
* pourcentage de germination (96 à 98% en maïs), qualité de préparation du lit de
semences, date de semis et pertes au désherbage mécanique (5 à 10%)
Alain LECAT
4. Semis de soja, ne pas se précipiter !
Le soja est une plante de chaleur, ayant un zéro de végétation de 6°C,
tout comme le maïs. Seuls les variétés appartenant au groupe 000,
dont les très très précoce (TTP) doivent être utilisées sous nos climats.
Nous pouvons retenir comme références pour les Hauts de France,
les sommes de températures pour les variétés 000 :
- 1680°C jours base 6 entre le semis et la récolte (soit une récolte aux
environs du 01/10 dans les secteurs intermédiaire)
- 130°C jours base 6 entre le semis et la levée.
Ci-contre : Variétés 000, dates de récolte 8 années sur 10
(Source Terres Inovia – 2015)
Il est donc impératif de semer dans un sol suffisamment réchauffé, afin que la culture démarre
rapidement. En effet, le soja est appétant pour beaucoup de ravageurs, tels les corvidés, pigeons et
lièvres une fois levée. La 1ère décade de mai est donc la période la plus propice aux semis de soja.
Quelques principes à respecter pour l’implantation d’un soja :
-Proscrire le soja dans les parcelles dont le sol présente a priori un stock important de graines de
morelle, chénopode, renouée, amarante ou datura
-Pratiquer les faux-semis, de façon superficiel en cette période afin de ne pas assécher le lit de
semence, ni remonter de nouvelles graines.
-Utiliser de préférence un semoir mono graine qui assure une levée plus homogène et permet de
biner la culture
-Inoculation de la semence indispensable, semez de préférence le jour même
-Densité de semis 70 grains/m2,
-Semer à environ 4 cm de profondeur pour permettre un passage de herse étrille à l’aveugle, tant
que le germe de soja se situe à au moins 2 cm de la surface.
Comme pour la betterave sucrière, vous trouvez plus d’informations sur le Guide de préconisations
2020, La culture du soja dans les Hauts de France : utopie ou réalité ? Nous sommes également
intéressés pour suivre vos parcelles !
Pierre DURAND
5. Vue en plaine
Maintenir les auxiliaires des cultures grâce aux bandes fleuries.
On en parle beaucoup mais peu les pratiques, pourtant les bandes fleuries permettent de maintenir
précocement les auxiliaires aux champs afin de contenir au plus vite les ravageurs des cultures. Semée
en septembre 2019, voici l’évolution en photo d’une bande Fleuries depuis la mi-mars jusqu’à ce jours.
6
Il ne vous aura pas échappé de voir des poteaux plantés pour accueillir les rapaces nocturnes et diurnes
qui seront là pour réguler les mulots. Pour les fleurs bleues il s’agit de Bourrache qui attire les bourdons
favorables à la pollinisation des féveroles de printemps de la parcelle contiguë !
Merci à Benoît Boutin (Buire le Sec 62) pour ses photos et cette belle réalisation.
Photo prise le 30 mars
Photo prise le 20 avril