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LE MOT DU PRÉSIDENT
Chers Amis,
Nos activités reprennent après cette courte trêve du mois d’août.
Nos réunions se tiennent toujours le deuxième lundi du mois et les balades le
samedi qui suit la réunion.
Exposition à la cathédrale de la Major du lundi 5 octobre au lundi 19 octobre
2015 de 10 h 00 à 17 h 30. Cette année, Béa nous propose d’ajouter à
l’exposition de notre association une trentaine de photos (50 x 70 cm) de M.
Yvon Boëlle photographe français né en 1951, près de Saint-Malo. Photographe
de nature et de patrimoine, ses terrains de prédilection sont les pays de l'arc
atlantique et les chemins de Compostelle. Toujours très heureux de vous
rencontrer, je compte sur votre participation à cette manifestation. Attention, la
cathédrale est fermée le mardi.
Notre assemblée générale se déroulera à la salle du CAL, rue du Refuge, le
dimanche 29 novembre 2015, à partir de 9 h 30. Réservez-nous cette date ; nous
vous y attendons nombreux.
L’ensemble des responsables est heureux de vous satisfaire en diversifiant nos
activités. Toujours à votre service, n’hésitez pas à nous contacter. Si vous avez
des idées ou des suggestions sur les actions à mener et les projets futurs que
nous pourrions envisager au sein de notre association, nous sommes à votre
disposition pour en discuter.
Amitiés jacquaires
Denis Michel
N
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SOMMAIRE
Pages 2 & 3
L’ascenseur de la
Vierge
Pages 4 & 5
Etre pèlerin
aujourd’hui
Pages 6 & 7
Les carnets de Béa
Pages 8 & 9
Je le crois parce que
c’est absurde
Page 10
Balade de juin
Page 11
L’Œil et la plume
Béa
Page 12
Informations
Une nouvelle fois, Jean-Claude est heureux de vous faire découvrir Marseille et de partager avec vous un
texte tiré du livre de Jean Contrucci aux éditions Autres temps : Ça s’est passé à Marseille.
Les garçons, brassard immaculé au bras, les filles, ceintes au
front de roses blanches, ne savaient pas dire ce qui les chavirait le
plus : être à jeun pour « monter à la Vierge » ou découvrir
progressivement, le nez collé à la vitre de la cabine, le panorama
superbe de la « ville par-dessus les toits » dans le grincement des
crémaillères et le grondement des roues de fer. Quatre-vingt-quatre
mètres d’altitude et de bonheur. C’était la prime à la Communion
solennelle : un aller-retour dans la cabine de l’Ascenseur de la
Bonne-Mère.
Depuis le 11 septembre 1967, les Marseillais sont privés, au nom
du progrès, d’un bien grand plaisir. La lente montée vers la
lumière et la beauté qu’offrait l’antique engin, jamais une
ascension en voiture ne la donnera à ses passagers.
Le cœur battant, on prenait place dans l’une des deux grandes
cabines du funiculaire qui vous cueillait à l’extrémité de la rue
Dragon pour vous déposer, deux minutes plus tard, 84 mètres plus
haut, sur une passerelle construite par Monsieur Eiffel et vous
mettre au pied de la basilique.
Il n’était pas d’une esthétique mirobolante, ce vieux funiculaire
baptisé ascenseur, avec ses rampes massives sur lesquelles circulaient deux chemins de fer à crémaillère,
mais il était bien pratique et surtout bien astucieux dans sa conception. Quant à sa fiabilité : en 75 ans de
service, on ne le connut jamais en panne et on ne déplora le moindre accident.
Jusqu’en 1892 (la basilique ayant été consacrée en 1864) on n’avait pratiquement que le choix de
« monter à pied », les omnibus à chevaux étant incapables de gravir les pentes du boulevard Vauban
(percé en 1857) et du boulevard Gazzino (aujourd’hui André Aune). On décida de doter la Bonne-Mère
d’un moyen d’accès moderne. Après
avoir envisagé un chemin de fer à
crémaillère empruntant les rues du
quartier, l’existence au bout de la rue
Dragon d’une carrière dicta
l’emplacement et le profil (une pente à
60 % !) du funiculaire.
Une petite gare d’accès de style
« colonialo-oriental », avec sa coupole
et ses colonnes, fut construite au pied
de la double voie parallèle appuyée
contre la falaise, au long de laquelle
allaient circuler les deux cabines, dont
l’une montait pendant que l’autre
2
Le dernier voyage de l’ascenseur de la Bonne-Mère
11 septembre 1967
descendait, toutes deux suspendues à des
câbles plats passant en boucle autour
d’un axe, dont on voyait tourner les
grosses roues au-dessus de la gare
supérieure.
Il fallut deux années à M. Maslin,
ingénieur en chef aux Forges et
Chantiers de la Méditerranée, à qui la
Société des Ascenseurs de Notre-Dame-
de-la-Garde avait confié la conception de
l’ensemble, pour construire son
funiculaire inauguré le 30 juillet 1892.
La solution choisie pour animer les deux
cabines de 13 tonnes accueillant chacune 50 passagers (plus le conducteur) fut le système dit « à balance
d’eau », aussi simple qu’économique (pour ne pas dire écologique, le mot n’avait pas cours). Les deux
cabines suspendues à leur câble pesant le même poids, il suffisait d’alourdir à un moment donné la cabine
du haut pour qu’elle amorce sa descente, faisant du même coup monter l’autre. Chaque cabine était
équipée sous le plancher d’un réservoir pouvant contenir 12 m3 d’eau. On remplissait celui de la cabine du
haut et, après un coup de sonnette annonciateur du « départ », les deux conducteurs desserraient les freins.
La cabine du haut devenue plus lourde que celle du bas, le mouvement s’amorçait. Arrivé au terme de
l’ascension-descente simultanée, on vidait de son eau la cabine du bas et remplissait celle du haut avec
l’eau remontée par une pompe. On était prêt pour la prochaine navette. Le seul inconvénient du système
était que, si le « voyage » ne durait que deux minutes, il en fallait six pour remplir le réservoir. Aussi, aux
moments d’affluence ça « coinçait » un peu. Ce qui n’empêcha pas cette nouvelle œuvre d’art industrielle
(dixit les gazettes du temps) de transporter
plus de 15 000 personnes le jour du 15 août
1892, premier grand pèlerinage marial après
la construction de la merveille. Car les
Marseillais adoptèrent l’Ascenseur de la
Bonne Mère qui, non seulement épargnait
leurs mollets, mais leur offrait pour rien (40
centimes l’aller-retour à l’époque) deux
minutes de beauté et de joie.
Jusqu’à la Seconde guerre mondiale, bon an
mal an, 600 000 passagers montèrent « à la
Vierge » dans un bruit de tonnerre et des
trépidations qui faisaient partie du plaisir du
pèlerinage. Parfois, il fallait franchir au pas
de course les 100 mètres de la passerelle vertigineuse quand le mistral chantait dans les poutrelles, faisant
voler soutanes et cornettes et troussant les communiantes plus haut qu’il n’est décent.
La déesse automobile a mis bon ordre à ce joyeux folklore. L’exiguïté des abords de la gare, rue
Dragon, ne permettant pas qu’on se garât au pied des cabines, condamna le vieil ascenseur. Le 11
septembre 1967 à 18 h 30, dans la gloire du couchant qui semblait saluer une dernière fois le vieux
serviteur, quelques nostalgiques, héritiers des vingt millions d’usagers qui les avaient précédés,
accomplirent l’ultime voyage (la démolition complète eut lieu en 1974).
Et c’est depuis que les alentours de la Bonne Mère ont pris l’allure d’un parking de supermarché.
3
Nous vous proposons des extraits d’une réflexion de Christiane Giraud.
Si vous désirez lire l’intégralité de ce texte, vous pouvez vous adresser à Christiane Giraud. Adresse mail : [email protected]
Nous avons parcouru 1 800 km à vélo du Sud-Est de la France jusqu’au Nord-Ouest du Portugal ;
notre chemin a souvent emprunté ceux du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Nous connaissions son existence et nous avions lu quantité d’ouvrages, techniques, documentaires, romans,
témoignages, et cela nous avait donné une image mitigée des pèlerins d’aujourd’hui, une image brouillée
dans laquelle se superposaient une image religieuse, culturelle, touristique.
Précisons qu’on ne peut pas parler d’un chemin mais des chemins, des « caminos », tant ils sont nombreux,
et nous avons pu noter, au cours de notre périple, qu’il ne cesse de s’en créer, tellement le nombre de
pèlerins augmente. En 2014, le bureau d’Accueil des Pèlerins a recensé 237 886 randonneurs-pèlerins…
Les gîtes sont pleins et des Espagnols, dans certaines villes, nous ont dit leur étonnement qu’en cette année
2014/2015 ils n’avaient pas constaté l’habituelle trêve hivernale.
Mais qui sont-ils ces pèlerins ? Que recherchent-ils ?
Un premier constat : ils sont de nationalités différentes, ils viennent des quatre coins du monde : notre
chemin, s’il a croisé des Français, des Espagnols, a croisé aussi des Belges, des Suisses, des Canadiens, des
Américains, des Australiens, des Brésiliens, un homme de l’Equateur, mais aussi des Japonais, des Coréens,
des Chinois, et précisons que nous n’avons pu demander leur
identité aux voyageurs que lors de brèves rencontres où les
conditions d’un dialogue pouvaient s’établir.
L’idiome du Chemin de Compostelle, l’anglais, confirme le
caractère universel du pèlerinage ; de même, nous avons observé
qu’il n’y a pas un profil type du pèlerin ou de la pèlerine, il s’agit
de Monsieur Tout-le-Monde, de Madame Tout-le-Monde : des
personnes de tous les âges et de toutes conditions physiques. Si
nous croisions de jeunes athlètes bronzés, nous croisions aussi
nombre de personnes à la santé altérée. Je suis émue, à Puente La
Reina, par une jeune femme obèse qui avance péniblement en
s’appuyant sur deux cannes. Un peu plus loin sur le parcours, une
femme âgée, essoufflée, gravit lentement un raidillon qui arrive sur
un grillage dominant une portion d’autoroute. La femme s’arrête et
confectionne une croix avec deux petits morceaux de bois qu’elle
accroche au grillage, et, de fait, le grillage est couvert d’une
multitude de croix construites à la hâte le temps d’une respiration,
le temps d’une prière.
Les pèlerins sont aussi de toutes conditions sociales car les prix de
l’accueil pratiqués sont accessibles à toutes les bourses.
Que ce soit en France mais surtout en Espagne, l’accueil des pèlerins est prévu : des gîtes à participation
libre, soit en contrepartie d’un paiement modique (moyenne de cinq euros), s’offrent tout au long des
chemins. Beaucoup de gîtes sont beaux, dans des bâtiments anciens, voire classés et restaurés. Ils sont
souvent bien équipés, le voyageur peut y dormir, se laver, laver son linge dans la machine à laver, cuire son
repas dans la cuisine. Il peut aussi aller au restaurant où le menu du pèlerin tourne autour de 10 € par
personne.
Parmi les gîtes, certains sont municipaux, d’autres dépendent de l’Eglise, et parfois il s’agit de personnes
privées qui ouvrent leurs portes.
Nous parcourions les routes à vélo, qui plus est avec notre chien Tanka, aussi nous n’utilisions pas les gîtes,
nous plantions notre tente dans les campings, voire les hôtels quand, en l’absence de camping, ils
acceptaient les chiens. Nous avons aussi dormi à la belle étoile…
Dans un relais du Gers nous avons rencontré un couple qui marchait depuis une année, ils avaient suivi le
chemin jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle, puis « dans la foulée » ils s’étaient rendus à Lisbonne, et, là,
ils cheminaient sur le retour !
Dans un Hôpital des pérégrinos près de Belorado, nous avons côtoyé des Australiens qui revenaient d’un
pèlerinage militaire sur le front des Dardanelles et désormais ils cheminaient sur les routes de Compostelle,
ils voulaient se rendre au Cap Finisterre.
4
ÊTRE PÈLERIN AUJOURD’HUI
Dans la région de Benavente, près du Rio Negro, un soir où un gîte était surpeuplé, un couple de retraités espagnols
qui avaient tenu un hôtel nous a rouvert celui-ci pour que nous ne passions pas la nuit dehors et ce fut une étape très
belle, très réconfortante dans un environnement géographique difficile.
Mais l’étape qui nous a le plus marqués ce fut celle qui nous donna l’occasion de rencontrer Thérèse, à Miradoux,
pas très loin de Moissac : les fins de journée sont toujours pénibles pour qui a pédalé toute la journée par monts et
par vaux avec des sacoches chargées. Dans un village, on nous a indiqué la petite maison de Thérèse, lieu d’accueil
des pèlerins. Thérèse vit avec les pèlerins depuis 15 ans. Depuis 15 ans elle ouvre sa porte, nourrit et donne un lit.
Chaque jour, entre une et quatre personnes trouvent refuge dans sa petite maison en bordure de rue.
Nous y avons passé la soirée avec une jeune fille française et un jeune allemand qui ne parlait pas notre langue
autour d’une excellente pintade que Thérèse avait cuisinée en discutant de son expérience du pèlerinage et de sa
prochaine retraite. Thérèse a trouvé sa vocation, accueillir les pèlerins, et bien que changeant de ville, de maison,
elle a le désir de poursuivre cette activité.
Thérèse pratique une hospitalité « inconditionnelle » dans une joie communicative…
Elle « accueille l’humanité en marche ».
Cette phrase a agi sur moi comme une révélation, elle m’a introduite au sens du pèlerinage actuel.
Ces pèlerins qui parcourent des chemins qui existent depuis le IXe siècle, et que l’Esprit de la Reconquête
espagnole a parsemés d’édifices religieux, églises, chapelles, basiliques, cathédrales, monastères, couvents… Sont-
ils des Catholiques pratiquants ? Seule une minorité s’inscrit dans l’expression d’une foi et d’une pratique
traditionnelles, mais beaucoup de personnes parmi celles rencontrées sont chrétiennes au sens d’une origine, parfois
très vague. La jeune fille qui a partagé notre repas chez Thérèse révélait, par ses questions, son ignorance de la
tradition chrétienne…
Pour Paul Tillich, la démarche religieuse met en corrélation une préoccupation « ultime » avec un sens
« inconditionné ». La préoccupation ultime a trait au sens de ma vie, c’est une préoccupation existentielle forte qui
me bouleverse, m’ébranle, provoque en moi la recherche d’une réponse. Je cherche, pour me sauver de l’angoisse,
voire du désespoir. Seul un sens inconditionné répond à la préoccupation ultime. Seule la perception de
l’Inconditionné, de l’Infini, apaise et irrigue la totalité de ma vie.
Même si je n’adhère pas aux dogmes chrétiens, même si je ne m’exprime pas dans les discours et les prières
habituelles des Eglises, je ne peux plus me satisfaire de sens techniques, scientifiques, culturels, politiques ; je les
perçois comme des explications limitées, finies, qui ne combleront jamais ma peine, mon désarroi. Rechercher un
sens au-delà des sens positivistes, rechercher un sens infini, inépuisable, représente une démarche religieuse.
Cette philosophie de Paul Tillich nous permet-elle d’appréhender le pèlerinage de Compostelle comme un
phénomène religieux contemporain ?
Nous donnerons quelques témoignages, mais nous renvoyons aussi au documentaire filmé Compostelle, chemin de
vie, où le réalisateur a recueilli les confidences de nombreux pèlerins durant trois années.
Dans le journal La Provence du 15 juillet 2015, petit article de présentation d’un livre écrit par une femme, Nicole
Sobczyk, qui a vécu avec un enfant polyhandicapé jusqu’à la mort de celui-ci.
Elle relate son expérience dans un livre : Olivier, tu ne m’auras jamais dit Maman. Lorsque son fils adulte meurt,
elle souffre ; la vie de son fils, la sienne, la maladie, tout cela est absurde, dépourvu de sens. Elle touche à l’abîme,
au néant de son existence. Elle part sur le Chemin de Compostelle et sa marche solitaire lui permet le dépassement
du deuil, elle y découvre la vie comme un don envers et contre tout…
Il semble bien que les pèlerins d’aujourd’hui se mettent en marche comme ceux des siècles passés, sur la base de
leurs inquiétudes existentielles, sur la base de « préoccupations ultimes ».
Sont-ils eux aussi en quête d’une révélation ? Ou pour le dire autrement, découvrent-ils une réponse dans la
marche ? Les symboles religieux chrétiens de ce Chemin de Compostelle les aident-ils dans la découverte de cette
réponse ? Découvrent-ils une vérité qui va éclairer leur existence et leur permettre d’atteindre une nouvelle
réalité ?
Dans le documentaire Compostelle, nombreux sont ceux ou celles qui terminent le pèlerinage sur une découverte
personnelle qui redonne sens à ce qu’ils ont vécu.
En ce qui me concerne, cette humanité en marche m’a donné l’impression que les chemins de Compostelle
formaient des artères vitales qui irriguaient de leur vie tout le pays parcouru
et que c’était le meilleur remède à ce contexte économique de crise mondiale
et européenne, dont l’impact psychologique le plus commun est de nous
rendre, au-delà de nos problématiques personnelles, angoissés, pessimistes,
désorientés.
Etre pèlerin aujourd’hui n’est-ce pas faire acte de foi et d’espérance en
exprimant son questionnement existentiel le long des chemins et à l’aide des
symboles que la Chrétienté nous a laissés en héritage ?
Christiane Giraud
5
Souvenirs du 1er janvier 1983
Depuis 1981, le Président de la République est François
Mitterrand ; c’est un début d’année très froid, la neige
bloque les routes, les hôpitaux sont surpeuplés, pourtant
les restaurants, eux, affichent complet.
Les grandes toques proposent les menus du terroir
accompagnés d’un baume
de Venise. Les fêtes sont animées par les vedettes du
moment, Balavoine, Bashung, Birkin et l’inévitable Johnny.
Les créateurs de BD dessinent à leur guise, Wolinski,
Bretécher, Christian Binet et bien d’autres.
Michel Drucker est aux commandes des variétés télé.
Nous sommes fiers de nos peintres européens, Picasso, Dali,
Picabia.
Souvenirs de ceux qui nous ont quittés, Mémé Guérini, celui
qui régna sur le milieu marseillais ; il avait 75 ans.
Dali perd sa muse Gala, Louis Aragon son Elsa, ce sont plus que
des noms ; pour les anciens, ce sont des souvenirs.
L’homme à découvrir cette année est Gérard Depardieu, qui ne
cessera de nous étonner.
Maintenant, parlons de François
Mitterrand dit « Tonton » ; on l’aime ou
on le hait ; ce sont des réactions qui se
perpétuent.
Georges Bernard Shaw disait : "Si un homme n’est pas socialiste à
20 ans, c’est qu’il n’a pas de cœur ; s’il est encore socialiste à 40,
c’est qu’il n’a pas de tête".
6
Nos carnets sont nos mémoires
Allez, un succès maintenant : le TGV qui relie
Paris à Lyon à une vitesse de 270 km/h.
Et tout continue ; Jean-Paul II, en son homélie du
nouvel an devant la foule rassemblée place Saint-
Pierre, lance un appel vibrant pour le désarmement
et la Paix.
Et nous, nous rentrons dans la période rétro : les bijoux à écrire sont les premiers
stylos Mont-Blanc, Parker revoit le look de son stylo à plume qui date de 1910 ; ce fut le
premier modèle à réservoir.
On « déguste » dans les premiers fast-food.
1983, c’est la Mickey mania tous azimuts ; c’est la mode Mickey forever.
On passe aussi par la vogue des feuilletons ;
avant de venir en France, Dallas a attiré aux
Etats-Unis, chaque semaine, cinquante
millions de téléspectateurs.
Au théâtre des Champs-Elysées, le ballet
national de Marseille fait un retour en force,
car, pour Roland Petit, Marseille est sa ville
mascotte. Voilà aussi Les Hauts
de Hurlevent sur un
argument d’Edmonde
Charles-Roux.
Il faut savoir terminer ce
carnet de Janvier 1983 ; il
reste pourtant tellement de
choses à dire…
Merci aux lecteurs.
BEA
7
Notre propos n’est pas de vous convaincre, mais de vous faire
réfléchir sur l’incidence que pourrait avoir sur certains lieux « les forces
telluriques » (champ énergétique fourni par le globe terrestre qui agit et
présente des conséquences sur la vie d'un être vivant. Le noyau de notre
terre dispose de nombreux éléments en perpétuels mouvements qui
produisent des ondes ou des courants pouvant avoir des impacts sur notre
corps).
A ce sujet, il nous paraît nécessaire d’évoquer
le romancier Henri Vincenot et en particulier
son roman mystique Le Pape des Escargots et
ses incessantes références à la Grande
Vouivre, symbole de la force tellurique.
Il faut rappeler également que les anciennes religions païennes, celte,
gauloise, à Chartres par exemple, bien avant la naissance de Marie,
honoraient une Vierge qui mettrait au monde un Sauveur. Les druides
firent sculpter une statue en poirier tenant un enfant sur les genoux et
l’installèrent dans le puits sacré (la crypte) implanté principalement sur
des réseaux tracés par des cours d’eau et des lignes de faille, hauts lieux
naturels chargés. Cette statue devint « La Vierge souterraine ».
La Vierge noire de l’église Saint-Victor à Marseille, quant à elle, était
une statue d’Isis en bois noir ramenée d’Egypte en l’an 416 par le
religieux Jean Cassien. Il installe la statue dans la crypte, la débaptise et
instaure le culte de la Vierge.
Isis est souvent représentée tenant un enfant sur ses genoux. Elle est
noire, symbolise la terre et les mystères. Elle s’est transmise aux Grecs
(Déméter, la terre-mère), puis aux Romains, aux Gaulois (Bélisama), et,
bien sûr, par là même, aux chrétiens.
Le puits est le symbole même du lien tellurique, de ce qui unit le noir, l’indifférencié, le mystère
vital, à la lumière, au visible, au différencié. Lieu initiatique privilégié, la crypte est propice à
l’éveil spirituel. Le passage de la crypte à la lumière du jour est comparable à une seconde
naissance dans une vie spirituelle intense. L’arbre lui-même poursuit le lien qui unit le noir (la
materia prima), le puits, les racines, le tronc, le feuillage au soleil et au ciel.
Ces courants étaient connus et utilisés par les
Celtes depuis les temps les plus anciens.
La construction des cathédrales a pu se faire
sur d’anciens lieux dolméniques.
Certains d’entre vous ressentent ces forces en
entrant dans des églises ou dans des lieux
particuliers : près d’un cours d’eau, de rochers
particulièrement érodés, à l’approche de
marécages ou de pierres levées ou simplement
d’un vieil arbre.
D'autres repères historico-géologiques
viennent alimenter nos interrogations…
8
« Je le crois parce que c'est absurde. »
(Tertullien : écrivain né entre 150 et 160, décédé vers 220)
Notre-Dame de Confession
Abbaye St -Victor Marseille
Les courants telluriques
Depuis Aristote, on croyait que la terre s’était formée par une série de grandes catastrophes. Les
océans et les continents avaient été dessinés une fois pour toutes ; où l'on retrouve les six jours de la
création.
Alfred Wegener, au début du XXe siècle, conçut l’idée que l’Europe, l’Afrique et l’Amérique
n’avaient été qu’un seul et même bloc (la Pangée) qui se serait fragmenté et dont les morceaux se
seraient éloignés les uns des autres (théorie de "la dérive des continents").
Cette théorie de 1912 a été confirmée en 1960. Ce domaine d'études scientifiques est très récent.
La lithosphère est une croûte légère de 7 à 40 km d’épaisseur et un manteau plus dense en
profondeur jusqu’à 100 km. Cette couche mobile et superficielle de la terre se déplace sur la partie
du manteau terrestre et est à l’origine des tremblements de terre, du volcanisme ; elle influence
aussi le climat. Pourrait-elle avoir quelques effets secondaires ?
Aussi, avec toute l’énergie que renferme notre terre, ne peut-il pas y avoir des « ondes, des
courants » non encore mesurables mais que nous ressentirions ?
Les Chemins de Compostelle suivraient-ils ces courants mystérieux ?
Le cosmos et l’univers
Toujours selon Aristote, "le monde se scinde en deux mondes, fini, hiérarchisé, égocentré.
Le caillou, qui appartient au genre des corps graves, tombe pour rejoindre son lieu naturel, le bas.
L’immobilité apparente de la terre est bien le signe qu'elle est le centre de l’univers".
Copernic, quant à lui, amorce une nouvelle façon de voir l’univers mais ne la comprend pas, ou ne
veut pas la comprendre (grand danger pour l’époque).
Galilée poursuit les travaux de Copernic. Il pose le principe d’une stricte séparation entre une
interprétation métaphysique et religieuse du monde et une interprétation physique indépendante des
jugements de valeur.
Les lois de la nature sont partout les mêmes (il n’y a pas deux mondes, mais un seul). Il fut quelque
peu inquiété !
Les questions que nous nous posons ne datent pas d’hier. Aujourd’hui, les scientifiques ont eu la
réponse à un grand nombre de questions, mais ils nous disent aussi que plus ils ont de réponses,
plus ils ont de questions.
Car l’univers est constitué d'environ 25 % de matière et de 75 % d’énergie noire. La matière se
répartit entre 20 % de matière invisible noire et 5 % de matière ordinaire. L’énergie noire semble
expliquer parfaitement les points obscurs et l’histoire de notre univers. Mais, attention, cette
matière et cette énergie ne sont que spéculation, jamais directement observées et très controversées.
De plus, 95 % de la masse de l’univers semblent invisibles. Quelle serait la nature de cette masse
cachée ? Il est difficile de chercher quelque chose si on ne sait pas vraiment ce qu’on cherche.
Alors, peut-on imaginer des hauts lieux privilégiés, point de jonction entre les forces terrestres et
les forces cosmiques ?
Encore et toujours des questions…
La Coquille (d'escargot) !
Sources : Les dossiers des grands mystères de l’histoire
Internet : La révolution galiléenne - Futura Science - Wikipedia
Chemin faisant – Hauts lieux et France secrète
9
Marcel Pagnol A-t-on tout dit de Marcel Pagnol ?
D’abord, il ne boit pas de pastis, auquel il préfère
le whisky.
Les boules ? Il préfère porter son intérêt sur la
dégradation des atomes.
Il sait écrire, donc il sait parler.
Quand il était pauvre, il ne le savait pas, puisqu’il ne connaissait pas la
richesse.
Le soir, de sa grande écriture longue et calme, il écrit des poèmes, des
comédies, de la prose et toujours deux choses à la fois (par exemple,
Marius et Topaze) ; il a 25 ans.
Son premier lecteur est son ami Marcel Achard.
Pagnol est l’homme aux doigts d’or ; il ne se déplace jamais sans ses
écrous, ses clés anglaises, etc.
Quand il voit les pièces de ses contemporains, il se dit : "Que je suis c.."
"Comment un c.. rentrerait-il à l’Académie française ?"
Il est et sera toujours le petit garçon de l’instituteur d’Aubagne.
Les livres de Marcel Pagnol nous sont offerts comme une source
lumineuse, comme un matin de juillet sur la garrigue profonde, comme un
puits.
Avec cet auteur, nous retrouvons tous les métiers de la Provence, un
univers rustique et besogneux, celui de ceux qui ont étudié avec les mains :
le boulanger, le menuisier, le puisatier, le fontainier, le rémouleur, le berger
et tant d’autres encore.
Quoique le Maire, le curé, le gendarme fussent aussi totalement intégrés au
cœur de Monsieur Pagnol.
Les femmes aussi ont une grande place : les garces, les fauteuses, les dites
sorcières, sauf Manon.
Allez, il me faut conclure.
Le petit monde de ce grand auteur, partie intégrante de ce contexte
villageois, c’est tout un esprit local, avec une pointe d’humour à l’encontre
des estivants et des estrangers - on dit aussi les estrangers du dehors ; je
fais silence sur les débaucheurs de virginités provençales.
Ainsi ai-je le plaisir de parler encore de cet auteur à qui Aubagne rend
chaque jour hommage.
BEA
11
éa L’Œil et la Plume
CAFÉS JACQUAIRES BALADES PÈLERINES
- Et d’abord, ce n’est pas une chapelle, c’est un système imaginé pour tirer la santé du fond de la terre ! C’est moi le grand druide qui te le dis ! - Au fond du trou brillait une eau transparente et, parmi les gravats, ils trouvèrent une figure grossière de femme assise posant le pied sur un serpent. - Le puits celtique ! râlait la Gazette. Le contact d’eau ! La Dame-de-sous-terre avec son pied sur la Vouivre ! - Non, je ne me suis pas trompé : c’est pour capter la Vouivre que j’avais fait construire cette chapelle sur l ’emplacement de notre Dolmen brisé par Saint Martin, saint Martin l ’iconoclaste ! Extraits du livre d’Henri Vincenot Le pape des escargots
Folio N°1474
12
Ces renseignements sont donnés à titre indicatif. Demander confirmation à : Béa - 06 18 72 29 59
12 octobre 2015
L’hôtel Dieu et St Jacques
Jean-Christophe LEFÈVRE
09 novembre 2015
Héraclès, héros ou pèlerin
Georges COLLINS
14 décembre 2015
Donner un sens à sa vie, le Chemin de St Jacques
Nicole SOBCZYK
RENCONTRE À THÈME A AIX-EN-PROVENCE
3e jeudi de chaque mois.
Tous les autres jeudis, permanence de 16 h 00 à 18 h 00
LA MAISON DE L’ESPAGNE 7ter, rue Mignet
13100 AIX-en-PROVENCE
Tél : 06 86 36 94 35
Réunions mensuelles à 18 h à la Maison de Saint-Jacques
34 rue du Refuge
13002 MARSEILLE
Tél : 06 86 36 94 35
2e lundi de chaque mois
Ces renseignements sont donnés à titre indicatif. Demander confirmation à : Jean-Louis - 06 87 50 87 49
Guy - 06 52 26 53 40
17 octobre 2015
Sur le GR® 2013 à Miramas
14 novembre 2015
Dans les collines de Pagnol
19 décembre 2015
La bergerie du Petit Tuny
Association Provençale des Pèlerins de Compostelle
MAISON de SAINT-JACQUES, 34 rue du Refuge
13002 MARSEILLE
Tél : 06 86 36 94 35 e-mail : [email protected] http://www.marseille-arles-compostelle.com/index.htm
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