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et QUEL ÉTAIT LEUR SECRET ? MAGIX UNLIMITED - STRASBOURG LES VEDETTES DU MYSTÈRE TÉLÉPATHIE AU MUSIC-HALL MISE A JOUR OCTOBRE 2013

Myr & Myroska

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Myr & Myroska

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    QUEL TAIT LEUR SECRET ?

    MAGIX UNLIMITED - STRASBOURG

    LES VEDETTES DU MYSTRE

    TLPATHIE AU MUSIC-HALL MISE A JOUR

    OCTOBRE 2013

  • et

    QUEL TAIT LEUR SECRET ?

    MAGIX UNLIMITED - B. P. 40052 - 67020 STRASBOURG CEDEX

    LES VEDETTES DU MYSTRE

    Jean-Pierre Hornecker et quelques autres...

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    Remerciements :

    Je tiens tout dabord remercier Dan Taylor de mavoir mis, mme involontairement, le pied ltrier.

    Ma reconnaissance va aussi mon ami Jol Ragot (Strasbourg) dont les connaissances historiques mont tonn. Son rudition

    constitua pour moi le terreau sur lequel ce texte a prospr.

    Un grand merci aussi Richard Vollmer pour ses nombreuses comptences dans les domaines de lillusionnisme et de la

    prestidigitation. Nest-il pas auteur, traducteur, correcteur et collectionneur avis ? Son aide amicale me fut prcieuse.

    Cest aussi lui qui a, de son il svre, rabot les asprits de ce manuscrit et traqu impitoyablement les invitables

    coquilles

    Ma gratitude va aussi M. Jean Mars de Lausanne qui a pris la peine de me raconter par le menu ses relations avec le clbre

    couple de tlpathes lorsquil se produisait, il y a bien longtemps, dans les tablissements de sa ville.

    Merci galement M. Jean-Michel Paroche (Sud de la France) qui, lui aussi, a bien voulu mclairer un peu de ses lumires.

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    MYR et MYROSKA Aujourdhui encore le mystre demeure entier !

    Au milieu de lanne 2012, Daniel Destailleur est venu avec sa femme et partenaire Elisabeth me voir Strasbourg. Il avait un livre sur la tlpathie au music-hall en chantier et dsirait avoir quelques informations et conseils sur lcriture et la fabrication dun ouvrage. Je me suis dailleurs ultrieurement un peu impliqu en toute amiti dans la correction et la relecture du livre.

    Le livre de Daniel et Elisabeth deva it traiter de leur mthode de pseudo-transmission de pense par code verbal. Pendant nos discussions, Daniel ma expliqu quil avait eu le dclic en voyant un reportage sur le clbre couple de tlpathes : Myr et Myroska. Une phrase lui avait mis la puce loreille. Il lanalysa et, en la dcomposant, il avait eu le sentiment davoir perc le mystre de leur numro : ctait un code verbal que le couple utilisait et il en avait dcouvert la cl, presque par hasard. Son esprit senflamma. Il se mit phosphorer sur le sujet et en extrapolant partir de ses cert itudes, Daniel mit au point sa propre mthode, celle-l mme qui faisait aujourdhui lobjet de louvrage en prparation.

    Le livre de Daniel parut vers la fin 2012 sous le titre Une autre faon de parler. Il y dcrit sur plus de 250 pages le code verbal dont il se

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    servait (et se sert toujours) pour transmettre sa partenaire (avec une conomie stupfiante de paroles) des mots, des objets, des penses et des nombres. A la fin de notre entretien, nous sommes alls dner dans un estaminet strasbourgeois. Au cours du repas nous avons nouveau voqu la mmoire des glorieux initiateurs des numros de transmission de pense, en particulier Myr et Myroska, qui furent incontestablement les rois du genre au milieu du sicle dernier. Je me souvenais trs bien de ces artistes mythiques qui firent les manchettes des journaux de lpoque. La conversation roula sur ce sujet pendant une bonne partie de la soire. Durant cet entretien jeus le malheur de boire un caf un peu trop fort, ce qui mempcha de trouver le sommeil une fois rentr chez moi. Ne parvenant pas mendormir, je mis ce temps profit pour faire quelques recherches sur Internet. Cest ainsi que je finis par consulter Wikipdia. Lindigence du texte qui figure dans ce dictionnaire communautaire me consterna. Ainsi donc, des artistes visuels qui avaient connu il y a presque 50 ans une gloire sans pareille grce au parfum de mystre qui entourait leur attraction, navaient droit qu quelques malheureuses lignes sur la toile ! Reconnaissons cependant que leurs noms sont toujours cits avec respect sur les sites internet des confrres qui leur ont embot le pas. Tous, sans exception, ont conscience quils leur sont redevables de quelque chose et le reconnaissent avec humilit et franchise.

    Je me mis aussitt au travail (les nuits blanches sont longues !) Mais jeus trs vite atteint mes limites. Ecrire sur Myr et Myroska un quart de sicle aprs leur disparition de la scne nest pas facile. Lexercice requiert le concours de tous ceux qui les ont connus. Je suis persuad que plusieurs artistes, mentalistes ou tlpathes, dtiennent chacun une parcelle de leur histoire (souvenir s, anecdotes, photos, articles de presse, etc.). Peut-tre mme certains connaissent-ils la vrit sur leur mthode de transmission de pense.

    Je les invite me contacter, par quelque moyen que ce soit, et me faire part de leurs souvenirs. Je me chargerai volontiers de complter et denrichir la premire mouture qui suit, en citant bien entendu mes sources. Davance, je vous remercie pour votre coopration !

    Contactez Jean-Pierre Hornecker (MAGIX) - B.P. 52 67000 STRASBOURG-CEDEX Tl. 03.88.84.94.21 E-mail : [email protected]

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    Myroska, tes-vous avec moi ?

    Sil ny a pas de truc, cest incroyable, mais avouez que sil y en a

    un, cest encore plus incroyable !

    Cest en ces termes sibyllins quAndr Myr clturait son numro de transmission de pense. En laissant ainsi planer le doute dans lesprit du

    public, chaque spectateur pouvait penser ce quil voulait. Les uns adhraient la thse dune vritable tlpathie, convaincus que les deux partenaires se parlaient par lentremise dondes mentales. En dautres termes ces personnes croyaient une authentique exprience de transmission de pense. Les autres, les cartsiens, ou ceux qui flairaient un truc , taient persuads que les deux artistes utilisaient un langage cod secret quils taient les seuls matriser (mission et rception).

    Les gadgets lectroniques tels qumetteurs et rcepteurs ultra miniaturiss (ou mme les camras microscopiques) nexistaient pas cette poque. Personne nenvisageait srieusement un systme de transfert de donnes aussi sophistiqu. Aujourdhui il en va tout autrement. Souvent les artistes doivent se soumettre, a vant leurs prestations, une fouille en rgle pour rendre leurs numros crdibles et acceptables.

    Cela dit, certains avaient dj envisag en ce temps-l des solutions de ce type. Je crois mme me souvenir que pour prvenir tout soupon de liaison technique du genre radio, Myr et Myroska durent se soumettre devant les camras de tlvision (la France entire avait les yeux rivs sur eux !) une exprience cense les ddouaner sur ce plan-l. Myr tait Bordeaux et Myroska Paris. Lmission se droulait en duplex. Les deux vedettes de la tlpathie sy soumirent de bonne grce. Myr transmit avec son flegme habituel les mots, les dessins et

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    les nombres quon lui prsentait, et Myroska, pourtant plusieurs centaines de kilomtres de l , les captait avec la mme aisance que si elle avait t ses cts. La preuve tait ainsi faite : aucune liaison technique ne les reliait. Seule une connexion mentale pouvait tre luvre entre les deux artistes ou alors ils utilisaient un code secret qui leur permettait de communiquer au nez et la barbe de tous.

    Myr et Myroska connurent cette poque une notorit qui ferait plir denvie beaucoup de vedettes actuelles La France entire connaissait leur numro pour lavoir vu la tlvision dans la Piste aux Etoiles, la fameuse mission mensuelle de varits prsente par Roger Lanzac. Leur ascension vers les cimes de la popularit tait aussi due leur amiti avec Jean Nohain, qui les programmait rgulirement dans ses missions de divertissement, comme Trente-Six Chandelles. Bien sr, le duo de tlpathes courait aussi le cachet en province, dans les endroits les plus reculs de lhexagone. Ils firent ainsi plusieurs fois le tour de la France pour se produire dans dinnombrables galas rgionaux. Lauteur de cet article les a vus durant une prestation au Palais des Ftes de Strasbourg, la salle de spectacles la mode des annes 60 et 70. Ils connurent un succs phnomnal. Ils finirent leur numro par un morceau de bravoure exceptionnel. Myr demanda une personne de lassistance de lui soumettre un mot un peu inhabituel. Il allait tre servi. Nous tions au gala de clture dune association culturelle. Lun des spectateurs, mdecin, exhiba une notice pharmaceutique sur laquelle on pouvait lire un mot du genre : fumarate de staryle sodique. Myr le regarda et demanda brivement Myroska quel tait ce mot. Suspense. La salle entire tait suspendue aux lvres de Myroska qui, est-il besoin de le rappeler, se trouvait sur scne quelques pas de l, les yeux bands.

    La salle entire (prs de 2000 personnes !) se leva comme un seul homme et lui fit une ovation lorsquelle nona sans lombre dune hsitation le nom du composant chimique que Myr lui avait mentalement tlgraphi .

    Le numro se termina par ce fait darmes rest dans la mmoire de tous les spectateurs.

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    Un hasard extraordinaire a fait quun de mes amis, Jol Ragot, magicien et ventriloque professionnel, et tout comme moi fervent admirateur de Myr et Myroska, a conserv prcieusement durant toutes ces annes (plus de 50 ans !) le programme de cette soire au Palais des Ftes de Strasbourg. On y annonait, pompeusement, les grandes vedettes du mystre : Myr et Myroska.

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    Myr et Myroska furent des pionniers dans le domaine de la pseudo-transmission de pense. Ils ouvrirent la voie de nombreux tlpathes qui leur firent honneur. Le plus souvent, leurs successeurs connurent des succs et des gloires bien mrits. Mais soyons franc ; aucun duo ne parvint jamais les galer. Aujourdhui encore le cur des gens palpite lorsquon voque le nom de Myr et Myroska. Personne na

    jamais russi les dpasser en notorit, alors mme quaujour-dhui les mdias sont beaucoup plus prolixes. Cest pourquoi Myr et Myroska resteront tout jamais un modle suivre.

    Naissance dun numro Myroska servit Myr avant mme quil ne passe commande, dit la lgende. Lanecdote est en partie vraie. Myr tait chansonnier. Myroska ( cette poque, elle ne savait pas encore quelle sappel-lerait ainsi) tait charcutire dans

    un village de la France profonde. Myr, au cours dune tourne, eut, parat-il, envie dun saucisson. Il vit une boucherie et entra. Ses yeux croisrent ceux de la fille du boucher . Arriva ce qui devait arriver : ce fut le coup de foudre. Daucuns prtendent quAndr essayait de se soustraire au Service du Travail Obligatoire impos par les Allemands la France occupe durant la dernire guerre. Andr Myr se serait ainsi fondu dans la France profonde pour passer au travers des mailles du filet que les occupants avaient tendu sur une grande

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    partie de lhexagone. Transi, moiti mort de faim, il serait entr dans la premire boucherie qui se trouvait sur son chemin. On conna t la suite

    Myroska a-t-elle quitt son tablier de bouchre tout de suite ou un peu plus tard ? Lhistoire ne le dit pas, mais on peut imaginer que les deux amoureux eurent dabord dautres occupations avant de penser aux choses srieuses : trouver du travail dans les tournes (galas, cirques, cabarets, etc.). Cest cette poque, pense-t-on, quest ne dans lesprit de Myr lide de monter un numro de transmission de pense reposant sur lutilisation dun langage cod. Existait-il dj en ce temps-l des attractions similaires ? Nous ne pourrions laffirmer, mais nul doute que les deux artistes, dsormais mari et femme, avaient eu loccasion de croiser au cours de leurs tournes des personnes prsentant de manire plus ou moins convaincante un intermde de tlpathie simule.

    A force de persvrance et de complicit intellectuelle, Myr et Myroska russirent mettre au point un code verbal dune redoutable efficacit. Si on y ajoute les talents de comdien de Myr et son sens de la mise en scne, leur association ne pouvait que mener au succs. Cest ainsi que les deux artistes montrent un numro de transmission de pense qui connut les honneurs des salles les plus prestigieuses dEurope. Le duo se produisit non seulement en France, mais aussi en Allemagne, en Italie, en Angleterre et dans dautres pays encore. Le couple ne parlait sans doute pas couramment toutes ces langues trangres. Lorsquils se produisaient hors de nos frontires, ils passaient dans des cercles hupps o gnralement on comprenait le franais. Nous pensons que Myr et Myroska prsentaient lessentiel de leur numro dans notre langue, mais que pour tre agrables aux populations locales ils y ajoutaient des squences dans les langues vernaculaires avec certainement un langage cod plus rudimentaire. Lessentiel tait de donner limpression que leurs aptitudes paranormales ne connaissaient pas de frontires et pouvaient sadapter toutes les situations.

    Ils terminrent (officiellement) leur carrire avec clat au thtre Princesse Grce de Monaco au milieu des annes 80.

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    Myr et Myroska posant devant laffiche de leur spectacle dans un cabaret

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    Lune des dernires apparitions en public de Myr et Myroska fut lors dun Congrs AFAP Annecy il y a une trentaine dannes (oct. 1983). Dj la retraite et prfrant de toute vidence le calme et la srnit de leur village du Sud-Ouest de la France, ils staient fait prier pour venir. Ils avaient dj plus de 75 ans lpoque. Mais la tentation devait tre trs grande, car ils avaient aussi une petite revanche prendre : jusqualors, ils navaient jamais t pressentis pour participer un congrs de magiciens. Les prestidigitateurs les boudaient -ils ? Ou les avait-on simplement oublis ? Nul ne le sait. Quoi quil en soit les deux partenaires ne laissrent pas passer cette occasion dajouter une mdaille leur palmars. Devant linsistance des organisateurs, et srement moustills lide de se produire devant un public de magiciens, ils ne rsistrent pas longtemps. Les spectateurs, dont lauteur de ces lignes faisait partie, eurent droit leur prestation habituelle. Il faut cependant avouer quelle nous laissa un peu sur notre faim. Ce nest pas quelle ft mdiocre, loin de l ; les deux artistes taient toujours aussi performants, mais le temps avait fait son uvre. Ils manquaient dallant et de charisme. Ils connurent ainsi un succs destime qui dut les remplir dune lgitime fiert. Une salle entire de

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    magiciens au courant de toutes les ficelles et stratagmes dans le domaine de lillusionnisme applaudissant des deux mains tait une exprience quaucun artiste ne raterait pour rien au monde !

    A lissue du Congrs AFAP dAnnecy en 1983, photo souvenir de Myr et Myroska avec quelques-uns de leur admirateurs.

    Je ne suis pas sr quils se soient produits ultrieurement. Ils avaient atteint un ge respectable. Aprs avoir bourlingu sur toutes les routes de France et dEurope, ils aspiraient au repos. Ils coulrent donc des jours heureux dans leur pittoresque village de Castets-en-Dorthe, une dizaine de kilomtres de Langon, en Gironde. Ils vivaient dans une belle maison agrmente dun jardin fleuri que le matre des lieux entretenait lui-mme. Andr Myr est mort en 1995. Myroska est all le rejoindre dans lau-del quelques annes plus tard. Elle rendit lme en 1998 (son petit-fils, Franck Simiot, laisse entendre que son dcs est survenu en 2001. Cette date est confirme par Jean Mars de Lausanne, qui la tient de source sre).

    Dommage que le couple ne mt pas sa retraite profit pour se consacrer la rdaction dun livre dvoilant leurs secrets. Nul doute que le succs dun tel ouvrage et t immdiat.

    Alors, on sinterroge. Pourquoi avoir gard le silence ? Dsintrt, paresse, ou volont assume de laisser planer tout jamais le mystre

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    sur la mthode quils avaient peaufine jusqu la perfection pendant prs dun demi-sicle ?

    Myr et Myroska ont prfr emporter leur secret dans la tombe. Il ne nous appartient pas de les juger.

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    ADDITIFS Aprs avoir rdig larticle qui prcde, un certain nombre de renseignements complmentaires ont t collects. Quelques rflexions personnelles se sont aussi fait jour. Les voici en vrac. Peut-tre pourrez-vous, vous aussi, les complter

    Code ou pas code ? Myr et Myroska utilisaient-ils un code verbal pour communiquer entre eux ? La rponse est videmment : oui ! Nous autres magiciens savons que la tlpathie ou la transmission de pense relle nexiste pas. Un cerveau ne peut se brancher directement sur un autre. Ce nest pas possible et en tous cas na jamais t scientifiquement dmontr. Les Amricains, semble-t-il, ont fait maintes recherches dans ce domaine. On connat surtout les expriences menes par le Dr Joseph Banks Rhine (1896-1980) dans le laboratoire de parapsychologie de lUniversit de Duke en Caroline du Nord (U.S.A.) avec les 5 signes ESP (Extra Sensory Perception) labors son intention par son collgue, le Dr Karl Zener. Une personne, dans une pice, se concentrait sur un signe et essayait de le transmettre, mentalement, une deuxime personne, assise dans une autre pice. On essaya mme une exprience de ce type avec un sous-marin en plonge. Aucun rsultat probant ne fut jamais enregistr et le projet fut abandonn. Seule chose tangible rchappe de ce naufrage (qui eut lieu entre les deux guerres) : les fameux signes ESP que les prestidigitateurs, surtout les mentalistes de toutes disciplines, sapproprirent pour les utiliser dans leurs expriences de mentalisme simul.

    Jamais personne au monde na t capable dmettre un signal mental quune personne hors de sa vue ait russi capter. Certes, parfois, il arrivait que quelquun devint le signal mis. Les croyants jubilaient alors. Mais il devint tout de suite vident quil fallait mettre ce succs sur le compte du hasard et de la probabilit mathmatique. Aprs tout, mme une poule aveugle finit toujours par trouver un grain, dit le dicton.

    Ce qui contribue grandement au mythe entourant Myr et Myroska, cest que jamais aucun des deux partenaires na avou ou mme laiss

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    entendre srieusement quun code verbal tait luvre dans leur numro. Motus et bouche cousue jusqu la fin. Nous en sommes donc rduits nous perdre en conjectures, non sur lexistence dun code mais sur sa nature ou sa structure.

    Jean-Michel Paroche me dit quil est certain davoir perc le mystre du code des deux tlpathes. Il en veut pour preuve sa correspondance avec Myr. Il lui aurait envoy le prnom de son fils en langage cod. La rponse fut aussi laconique qudifiante : Bravo !

    Mais si tel est le cas pourquoi diable Jean -Michel nclaire-t-il pas notre lanterne ? Aurait-il des scrupules dvoiler le procd si longuement gard secret, des doutes srieux lincitent-ils la prudence ? Ou, plus prosaquement, cherche-t-il, lui aussi, nous tenir en haleine ?

    Y a-t-il eu des fuites ? Difficile dire. Mais il semble que des bribes de rvlations aient suint au fil du temps. Lentourage professionnel des deux artistes avait fini par noter quelques faits et gestes pouvant contribuer un dbut dexplication. Ainsi Gatan Bloom raconte quil tient de source sre que Myr et Myroska ne se faisaient scrupules davoir recours ce que lon appelle aujourdhui le pre-show work.

    Myroska se postait un endroit stratgique pour recueillir des confidences ou des renseignements prcieux susceptibles dtre exploits durant leur prestation. Par exemple, lorsque le couple travaillait dans un cirque ou dans un thtre, Myroska reprait discrtement lendroit o les personnes prenaient place (elle disposait dun plan de la salle et se dissimulait prs de la caisse lentre de ltablissement). L , elle coutait subrepticement des confidences dont elle se servait plus tard pour enrichir ses rvlations. Par exemple, une spectatrice raconte lamie qui laccompagne quelle a achet hier un nouveau foulard en soie jaune avec un liser rouge dans telle ou telle boutique du coin. Ou encore, que la semaine dernire elle a assist au mariage de sa cousine... Imaginez la stupeur des gens dans la salle lorsque de tels dtails taient rvls durant leur numro.

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    Comment se droulait leur numro ? On les annonait comme tant les matres du mystre et les champions de la transmission de pense. Myr tait dans la sa lle au milieu du public et Myroska se tenait debout sur scne, derrire le micro, les yeux recouverts par un loup noir.

    Myr posait les questions et Myroska y rpondait. Exemple : comment sappelle ce monsieur ? Myroska dclinait aussitt ses nom et prnom et parfois mme donnait en prime ladresse et le numro de tlphone. Autre exemple : cette dame a rcemment pass des vacances, pouvez-vous nous dire o, Myroska ? La rponse fusait : madame a pass une semaine en Corse o elle a fait une chute vlo. Lincident se produisit un lundi matin devant son htel. Le public tait abasourdi par la quantit et la richesse des dtails.

    Parfois les deux compres incluaient dans leur numro un tour de cartes (gantes) quils faisaient passer pour une exprience de tlpathie. Laffabulation et la mise en scne quils utilisaient cadraient avec ce thme. Tout ce quils dmontraient sur scne semblait ainsi relever de leurs facults paranormales.

    Myroska, on la vu, avait les yeux bands. Myr prtendait que le loup avait t fait sur mesure par un grand couturier, ce qui impressionnait toujours le public cette poque. Mais est -on sr aujourdhui, avec le recul, que ce bandeau ntait pas truqu ? Myroska ne pouvait-elle pas voir au travers, du moins en partie ? Ne serait-ce que pour localiser lendroit o se trouvait Myr et reprer ainsi les personnes dont elle avait surpris les confidences durant le pre-show work. On ne peut lexclure.

    Errare humanum est La lgende sculpte parfois des habits de lumire aux artistes. On les prsente sous leurs meilleurs atours et lchec ne semble jamais entraver leur marche vers la gloire. Myr et Myroska eurent aussi leurs moments de faiblesse. Il leur arrivait dchouer dans leurs tentatives de transmission mentale des donnes. Le magicien Jean Mars, de Lausanne, en fut le tmoin. Il raconte.

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    Lausanne. Anne 78. Le Tabaris. Ctait le cabaret-music-hall haut de gamme o ne se produisaient que des artistes internationaux de grande qualit. Madame et Monsieur Pache, les patrons, taient alors les rois des nuits lausannoises. Et, bien sr, Myr et Myroska faisaient partie des artistes vedettes rgulirement invits en ce lieu magique. Pendant un mois, chaque soir, jai assist leur prestation en scrutant les moindres faits et gestes de leur numro. Cest ainsi que jai dcel quelques lments de codage dans les questions de Myr... Plus tard jai compris quils nutilisaient pas un code unique, mais deux. Ils pouvaient en changer en cours de numro si cela tait ncessaire. Ceux qui avaient commenc chafauder quelques hypothses en taient alors pour leurs frais.

    Un soir javais demand un ami de soumettre le mode d emploi dun pantographe (systme permettant de copier un dessin en modifiant sa taille) Myr. Celui-ci ne parvint pas le transmettre malgr plusieurs tentatives. On a donc gagn la bouteille de champagne offerte par la direction du cabaret en cas dchec. Plus tard Myr ma expliqu, en apart, que ctait lui qui avait commis une erreur de transmission .

    Nous avons souvent bavard ensemble aprs le show... Il tait trs disert sur sa vie priv mais esquivait les questions sensibles comme une anguille. Noyer le poisson dans leau tait le talent cach de Myr ! Il ne lchait jamais rien quant son secret

    Pardi, le secret tait son fonds de commerce !

    Transmission par ondes radios ? Je dois avouer que cette ide mavait aussi travers lesprit lpoque. Javais cependant tout de suite cart la possibilit dune telle transmission : trop compliqu et surtout en ce temps-l trop volumineux. Impossible de cacher un tel appareillage sur soi ! Et puis comment le couple aurait-il pu se parler et sentendre au vu et au su de tous ? Un petit malin (jai lu cela quelque part !) avait imagin, lui aussi, cette possibilit saugrenue en pensant que Myr tait non seulement tlpathe mais de plus ventriloque. Javais, moi, tout de suite dlaiss ce genre de possibilits vu leur complexit technique et leur difficult de mise en uvre. Plus tard me vint l esprit lide dune transmission en langage morse capt tactilement par Myroska par impulsions lectriques (en clair , de petites dcharges lectriques codes en morse). Cette solution me semblait plus raliste car elle liminait dj le problme dune oreillette ! Mais cela aurait demand

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    un temps fou pour la transmission des donnes. Javais donc aussi cart cette hypothse.

    Le lecteur me pardonnera ces errements ; javais une quinzaine dannes en ce temps-l et aucune exprience en la matire. Et puis lpoque de mes dbuts en magie, je ne savais pas encore que dans le domaine de lillusionnisme les mthodes les plus simples sont souvent les plus convaincantes.

    Jai uniquement voqu ici ces moyens pour montrer que ce genre de thories fumeuses ou dexplications farfelues a d germer dans lesprit de bon nombre de spectateurs lpoque. Le public cherchait dsesprment une solution cet incomprhensible phnomne : une personne communiquant apparemment avec une autre par ondes mentales.

    Annecy, premier et dernier congrs ? Ils navaient encore jamais ts invits par un organisateur de congrs magique en France. A cette poque, semble-t-il, les disciplines de la tlpathie et du mentalisme navaient pas encore acquis leurs lettres de noblesse dans le milieu magique. Ctaient un peu les parents pauvres de la profession. Aujourdhui ces branches de la magie simule font partie intgrante de lillusionnisme et ont mme meilleure presse auprs du public. Pourquoi un tel glissement dintrt ? Peut-tre parce que les spectateurs sont moins enclins, de nos jours, se laisser rouler dans la farine que dans le temps. Les gens ont conscience que les prestidigitateurs utilisent un truc pour produire leurs effets magiques : une bote truque, un jeu de cartes spciales, etc Lemploi de ce matriel qui pue le truc tue le mystre. Sil y a un truc, tout sexplique ! Et si tout sexplique, il ny a plus rien de merveilleux, ainsi pourrait-on rsumer la situation.

    En mentalisme ou en transmission de pense la situation est diffrente. L il ny a pas de matriel : pas de bote truque, pas dappareil. Tout se passe dans la tte. Tous les effets sont le produit de lesprit. La pense ne peut pas faire lobjet dun truquage ou dune manipulation, pense le public. Celui-ci imagine facilement quil se pourrait bien que des forces paranormales soient luvre dans les phnomnes auxquels ils assistent. Ce parfum de mystre rend ce genre

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    dexpriences infiniment plus crdible quun vulgaire tour de passe-passe.

    Myr et Myroska avaient dj compr is cela il y a un plus dun demi-sicle maintenant. Ils enfonaient mme le clou par la clbre phrase qui clturait leur spectacle : sil ny a pas de truc cest incroyable, mais sil y en a un, cest encore plus incroyable !

    Myr et Myroska avant Myr et Myroska Andr Myr (ctait son vrai nom), avant de devenir le tlpathe que lon sait, fut chansonnier. Avant de devenir chansonnier, il exera plusieurs mtiers manuels pour gagner sa vie. Il fut, entre autres, magasinier Paris : pendant la journe il emballait et expdiait des colis et le soir il passait des auditions dans les cabarets et les tablissements de nuit de la capitale.

    On pense aussi que Myr fut journaliste dans un petit quotidien rgional du Sud-Est pendant un certain temps. Ce nest pas impossible. On sait quAndr Myr maniait bien la plume. Il est lauteur des textes de nombreuses chansons franaises (plus de 1.000 dit-on !). Il crivait des pomes, il a mme publi un recueil compte dauteur durant sa retraite. Il travailla aussi des oprettes et faisait mme lacteur loccasion. Bref le bougre avait indniablement la fibre artistique !

    Myroska, de son vrai nom Marie-Charlotte Baron, tait charcutire. Comme nous lavons vu, ses parents tenaient une boucherie Castets-en-Dorthe. Ils faisaient aussi les marchs locaux avec laide de leur fille. Un moment mme Myroska travailla dans une chocolaterie de Bordeaux dont elle faillit devenir la directrice, tant son ardeur au travail lui avait fait gravir rapidement les chelons de la hirarchie.

    Ces renseignements sont extraits de deux articles parus dans les numros davril et doctobre 1991 de la Revue de la Prestidigitation. Curieusement, ces textes ne sont pas signs. Leur auteur y raconte qu loccasion dun voyage dans le Sud-Ouest il rencontra Myr et Myroska leur domicile. Le compte-rendu de son interview stale sur plusieurs pages. On y apprend quantit de choses sans importance sur la vie prive des deux artistes (leur rencontre, leurs habitudes et

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    mme leurs chiens !). Mais pas un mot sur le numro qui les a rendus clbres. Visiblement Myr cherchait noyer le poisson. Ce matre du dtournement de lattention fut extrmement prolixe sur sa vie personnelle. Il abreuva lauteur des articles dinnombrables dtails insignifiants et resta muet comme une carpe sur la seule question dont nous aurions aim connatre la rponse : comment faisaient-ils pour communiquer entre eux ? Lauteur est rest sur sa faim nous aussi !

    Comment est n le nom Myroska ? Andr Myr tait la recherche dun nom de scne pour Marie-Charlotte. Il stait bien creus la cervelle plusieurs reprises mais sans succs. Il lui fallait un nom qui sonne bien, un nom que lon retient, bref il lui fallait trouver un nom digne des artistes clbres quils avaient lintention de devenir. Cest alors quAndr apprit quune voyante du coin sappelait Oska. Ce nom fit tilt. Myr et Myroska ! Voil qui sonnait diablement bien, se dit -il non sans raison.

    Myr et Myroska au soir de leur vie.

    Sur la mme longueur dondes Dans les diffrents domaines de lactivit humaine le hasard produit quelque fois des rencontres improbables mais hautement productives. Les crivains Erckmann et Chatrian, les cartoonistes Uderzo et Goscinny, ou encore Marie et Pierre Curie pour les sciences en sont de beaux exemples. Chacun ntait rien sans lautre. Andr Myr et Marie-

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    Charlotte Baron taient de toute vidence aussi faits du mme limon. Le talent de lun et les dispositions particulires de lautre se compltaient merveille.

    A leur connivence intellectuelle inne, il suffisait dajouter un peu de technique et de savoir-faire (code, jeu de scne, etc.) pour obtenir un total largement suprieur laddition purement mathmatique de leurs talents respectifs. Avec eux, 2 et 2 ne faisaient pas 4, mais infiniment plus. Ces deux-l taient branchs sur la mme longueur dondes. Ils se comprenaient demi-mots, lisaient entre les lignes ou plutt, faudrait-il dire dans leur cas, entendaient entre les mots.

    Peut-tre tait-ce l leur vritable secret ?

    Le calepin bleu Dans un mail que lon peut consulter sur Internet, Franck Simiot, le petit-fils de Myr et Myroska affirme avoir hrit dun calepin bleu rempli de codes. Il ne prcise cependant pas de quel genre de code il sagit. Nous en sommes donc rduits aux conjectures. Mais enfin, le lire, on est tent de croire quil sagit bien dun code verbal. Lhomme suggre mme quaprs consultation et tude de ce calepin, il est au courant du systme de transmission utilis par ses grands-parents. Il affirme de plus, qui veut lentendre, que si quelquun trouve par extraordinaire la bonne rponse, il est prt confirmer son hypothse. Le problme cest que ladresse du mail que Franck Simiot indique est caduque. Il ny a plus personne au bout du fil si lon peut dire. Nous voici nouveau dans une impasse !

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    Le dmon de la scne Jean Mars a assist lune des dernires reprsentations du clbre duo de tlpathes dans sa ville. Je lui redonne la parole.

    Il y avait Lausanne, prs de la gare, une discothque la mode. Un jour durant les annes 80 je dcouvre avec stupfaction que Myr et Myroska vont sy produire. Je nen crois pas mes yeux. Ils ont plus de 75 ans et sont la retraite dans leur petit village de Castets -en-Dorthe. Ils staient fait prier pour participer au congrs de lAFAP Annecy. Et l ils viennent de leur plein gr. Ah ! lorsque le dmon de la scne vous tient, il ne vous lche pas de sitt !!!

    Le soir venu, la discothque est bonde. Les gens prsents ont une moyenne dge de 25 40 ans. Moi je me sens dj trs vieux... Il y en a encore quelques autres admirateurs de la profession qui ont fait le dplacement. Monsieur Myr entre en piste dans son smoking qui en a vu d autres. Il rsume ce qui va se produire. Le discours na pas chang dun iota. Et il annonce Mademoiselle Myroska. Celle-ci entre, un peu boudine dans sa robe de soire trop moulante, un peu anachronique dans cet endroit la mode. Il y a une lgre vague de rire contenu dans lassemble. Il suffirait dun rien pour que le public se moque deux. Le show commence. Les premires divinations s enchanent, le courant passe et lectrise lauditoire. Les sourires se figent. Je vois une foule scotche, des tincelles plein les yeux, sidre par ces deux petites personnes hors du temps, presque des extraterrestres, qui viennent de les embarquer dans leur dlire mental. Standing ovation. Myr et Myroska saluent avec dignit avant de regagner la nuit et ses mystres.

    Quelle performance ! Ils navaient plus dge. Juste du talent. Ce n tait peut-tre pas gnial Annecy. Se produire devant un parterre de magiciens est une gageure dtestable, il faut le reconnatre. Mais ce soir -l, Lausanne, devant un vrai public, ignorant tout de ce quil allait arriver, ils se sont surpasss et la magie a fait son uvre.

    Livres sur la transmission de pense au Music-Hall Outre louvrage dj cit de Dan Taylor et Elisabeth : Une autre faon de parler (250 pages) et dit par Climax, il nexiste plus quun seul livre consacr ce sujet. Il sagit de louvrage de Philippe Warren : Mthode rapide de transmission de pense. Ce livre, paru il y a un quart de sicle dj (100 pages compltes par un cahier dexercices) fait toujours autorit en la matire (il sagit l aussi dun code verbal que lauteur a imagin et dvelopp). Dommage que la prsentation de

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    louvrage ne soit pas la hauteur du contenu (lditeur, semble-t-il, sest content de reproduire lidentique le manuscrit dactylographi !).

    Dans ma jeunesse jeus a ccs deux opuscules traitant de ce sujet. Il sagit de La Voyante, Mthode Expresse de transmission de pense - Pseudo-Magntisme due Dickmann-Minalono, parue en 1948, et dun autre livret dont jai oubli le titre mais dont lauteur tait le Professeur Rex. Et si je me souviens bien, javais achet ce livret Genve aux Editions Sauty.

    Richard Vollmer possde dans sa bibliothque un ouvrage intitul : La Seconde Vue Dvoile, dernier coup port aux Sorciers et aux Sortilges par M.F.A. Gandon, Paris, 1849. Ce livre est clbre parce que le code qui y est expliqu est cens avoir t celui que Robert -Houdin utilisait dans son spectacle du Palais Royal.

    Jean Mars nous signale lexistence dautres ouvrages traitant de la transmission de pense au music-hall et sur le mentalisme. Donnons-lui nouveau la parole.

    Il existe encore un ouvrage remarquable sur le sujet. Son titre : La Transmission de Pense au Music-Hall publi par les ditions Marseille Magie en 1939. Le livre est sign Marcel Vassal alias Sarrazin. Cet auteur avait prcdemment publi La Mmoire au Music-Hall. Lun et lautre de ces livres furent rdits en 1963 par les ditions Sauty de l Acadmie Suisse de Magie Genve, dont le propritaire tait le Professeur Rex.

    Citons aussi le gros volume de Klingsor : Les secrets de la Mnmotechnie et de la Tlpathie publi par ses soins en 1983. Comme toujours son rudition est sans faille et il aborde tous les aspects de cette discipline... en y mettant, bien sr, son grain de sel ! Il y a des rfrences historiques trs intressantes et que lon ne trouve nulle part ailleurs. On peut citer galement, paru chez Georges Proust Paris en 1986, le livre La Tlpathie au Tlphone de Philippe Saint-Laurent. Les deux premires parties de louvrage ne sont ni plus ni moins que des tours de magie classiques recouverts par le manteau du mentalisme. Le troisime chapitre propose, lui, des systmes techniques pour bidouiller des appareils qui sont prsent dpasss par l volution de la tlphonie.

    Je rappellerai enfin le livre de Trborix, LABC de la Mnmotechnie, publi par Mayette en 1938, et qui est un des anctres du genre, mme sil ne touche pas directement la tlpathie proprement dite.

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    Jai appris par plusieurs amis magiciens que le clbre duo de tlpathes, une fois la retraite, avait tent sans succs, de vendre son secret. Mais on savait bien, dans le milieu, quil sagissait dun code verbal et que ce qui faisait leur spcificit tenait leur indniable complicit intellectuelle : Myroska anticipait les questions force dhabitude et aussi parce que les mmes demandes revenaient rgulirement.

    Internet nexistait pas mes dbuts en magie. Cest par le biais des consulats et des ambassades de divers pays que j obtins des adresses de marchands de trucs trangers. Parmi eux, Robert Nelson de Columbus (Ohio), qui tait alors le grand spcialiste de tout ce qui touchait la magie mentale et dont je prsente encore aujourdhui (60 ans plus tard !) certaines expriences qui font toujours encore leur effet ! Il a publi un Master Code rdit en 1983 par Micky Hades au Canada. Nous avons chang une correspondance amicale jusqu son dcs en 1970. Evidemment, le livre est en anglais mais le procd est le mme. Je citerai galement, dans cette lan gue mais avec plein de conseils utiles pour les Franais - Two Persons Mentalism de Len Belcher, publi par Magictrix House of Magic en Angleterre en 1974. Signalons galement un livre plus ancien (1934), The Calostro Mind Reading Act, par Ralph W. Read. Cette brochure aborde trs synthtiquement tous les domaines de la lecture de pense. Enfin, beaucoup plus rcenmment (1991), Person to Person, a book of telephone telepathy par Lewis Jones, publi aussi par Hades.

    Myr nhsitait pas prsenter un tour de cartes comme un effet de mentalisme pour persuader le directeur dun tablissement de spectacles de l engager.

    Cest ainsi quils travaillrent au Cabaret lAmbassy dAvignon un mois chaque anne pendant 10 ans !