8
Les musées d'histoire naturelle par H. EN GEL Aux Pays-Bas espagnols d'abord, puis dans les provinces septentrionales, les curiosités que les explorateurs et navigateurs rapportaient de leurs voyages outre- mer suscitèrent de bonne heure le goût des collections- d'histoirc.naturelle ou d'ethnographie chez des amateurs passionnés des merveilles de la création. Érasme, selon la Testaceotheologial de Lesser, possédait un cabinet d'histoire natu- relle qui passa après lui à Boniface Amerbach, puis à la ville de Bâle. Dans le journal de ses voyages aux Pays-Bas (1520-IJZI), Albert Dürer nous apprend.qu'il admirait partout les curiosités naturelles et artistiques et en achetait lorsqu'il le pouvait, pour enrichir ses propres collections. Les souverains furent les premiers à recevoir et à collectionner les objets étranges que rapportaient les navires. Ils furent suivis par les médecins et, au XVIII~ siècle, il n'était guère de marchand hollandais de quelque crédit qui n'eût son cabinet d'histoire naturelle ou une collection d'objets d'art. Les professeurs des universités, les naturalistes et les médecins voyaient dans leurs musées un moyen de servir la science2 (fig. 47). Bientôt cependant, les collections privées firent place aux musées. Des expédi- tions furent organisées pour collecter des spécimens animaux et végétaux; et, peu à peu, le goût des curiosités fit place à une discipline rigoureuse, la systématique, dont l'objet est de classer les espèces des règnes végétal et animal. Le nom de Linné (qui fut conservateur du cabinet Clifford en Hollande de 173 5 à 1738) est inséparable de cet effort de rationalisation de notre connaissance de la nature. Nous connaissons aujourd'hui plus d'un million d'espèces animales et l'on compte parmi elle 800 o00 espèces d'insectes ; mais il en existe vraisemblablement dix fois plus. Les musées d'histoire naturelle ont-jls fait leur temps, comme le pensent certains qui ne voient dans les collections qu'un fatras de vieilleries, et dans les conservateurs que de bizarres spécimens de l'espèce humaine, fossilisés par un goût puéril de l'étrange ? Songeons cependant à toutes les difficultés qu'on rencontre pour identifier une espèce animale ou végétale, dégager les caractères qui la distinguent de ses plus proches parents, élucider les phases successives de son cycle vital; songeons aussi à l'érudition nécessaire pour pouvoir dire si une espèce a ou non déjà été décrite, si elle a déjà resu un nom, et nous nous convaincrons sans peine que nos musées d'histoire naturelle sont aussi nécessaires que jamais à la science. E n effet, ils ne se contentent pas de répertorier les diverses espèces végétales et animales, ils en étudient aussi les conditions d'existence, le cycle vital, l'habitat, la répartition géographique, en un mot l'histoire naturelle. Les collections de ces musées sont la base indispensable de toute recherche. Elles fournissent les données dont on a besoin pour pouvoir assurer la protection d'un oiseau ou lutter contre un animal nuisible, pour déterminer l'âge relatif d'une couche géologique, pour combattre le rat, le paludisme ou la douve du foie, pour dire quels insectes sont indispensables à la fécondation de telle fleur ou pour détruire tel insecte nuisible. C'est ainsi qu'aujourd'hui les agronomes jugent le bourdon indispensable la fructification de certaines plantes cultivées et réclament qu'on en identifie toutes les espèces sans exception. Les nématodes, petits vers qui se rencontrent partout, dans le sol, les plantes et les ~nh"x, semblent d'une importance telle qu'on reprend, pour les étudier et les mettre à jour, les collections qui en avaient été faites autrefois et dont heureusement nos musées ont conservé la plupart. Sans les richesses des musées d'histoire naturelle, en effet, il serait impossible d'étudier la variabilité, les caractères distinctifs et la répartition géographique des plantes et des animaux. Aujourd'hui, le champ d'idvestigation d'un musée d'histoire naturelle s'étend à l'ensemble des règnes végétal et animal de notre planète. Qu'il s'agisse des petits musées consacrés à la seule région ils se trouvent, comme les musées de site naturel, ou des grandes institutions dont les collections sont à l'échelle du monde entier, tous ont un rôle à jouer et ce rôle est non seulement I. Leipzig, 1744 et 1756. 2-11suffira, pour rappeler le que ces col- lections ont joué dans l'asrancement des sciences naturelles, de citer les noms de Carolus Clusius (I 524-1609), Bernardus Paludanus (15 50-1663), Jacob et Jan Sm7"Tm-am (1606-1678 et 1637- 1680), Frederik Ruysch (1638-1731), Levinus Vincent (1658-1727), Albertus Seba (1665-1736), Herman Boerhaave (1668-1738), George Clif- ford (1685-17601, J. F. et L. Th. G~~novius (1690-1760 et 1730-1777), Johannes Burman (1706-1779), Pieter Lyonnet (1706-1789), Job Baster (1709-177>), Leendert Bomme (1727- 178% auxquels il convient d'ajouter ceus des stathouders, c'est-à-dire des princes d'Orange ,et du conservateur de leurs collections, Arnout Vosmaer (I 720-1 799). la croissance et I20

Museums of Natural History

  • Upload
    h-engel

  • View
    212

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Les musées d'histoire naturelle

par H. E N G E L Aux Pays-Bas espagnols d'abord, puis dans les provinces septentrionales, les curiosités que les explorateurs et navigateurs rapportaient de leurs voyages outre- mer suscitèrent de bonne heure le goût des collections- d'histoirc.naturelle ou d'ethnographie chez des amateurs passionnés des merveilles de la création.

Érasme, selon la Testaceotheologial de Lesser, possédait un cabinet d'histoire natu- relle qui passa après lui à Boniface Amerbach, puis à la ville de Bâle.

Dans le journal de ses voyages aux Pays-Bas (1520-IJZI), Albert Dürer nous apprend. qu'il admirait partout les curiosités naturelles et artistiques et en achetait lorsqu'il le pouvait, pour enrichir ses propres collections.

Les souverains furent les premiers à recevoir et à collectionner les objets étranges que rapportaient les navires. Ils furent suivis par les médecins et, au XVIII~ siècle, il n'était guère de marchand hollandais de quelque crédit qui n'eût son cabinet d'histoire naturelle ou une collection d'objets d'art. Les professeurs des universités, les naturalistes et les médecins voyaient dans leurs musées un moyen de servir la science2 (fig. 47).

Bientôt cependant, les collections privées firent place aux musées. Des expédi- tions furent organisées pour collecter des spécimens animaux et végétaux; et, peu à peu, le goût des curiosités fit place à une discipline rigoureuse, la systématique, dont l'objet est de classer les espèces des règnes végétal et animal. Le nom de Linné (qui fut conservateur du cabinet Clifford en Hollande de 173 5 à 1738) est inséparable de cet effort de rationalisation de notre connaissance de la nature.

Nous connaissons aujourd'hui plus d'un million d'espèces animales et l'on compte parmi elle 800 o00 espèces d'insectes ; mais il en existe vraisemblablement dix fois plus.

Les musées d'histoire naturelle ont-jls fait leur temps, comme le pensent certains qui ne voient dans les collections qu'un fatras de vieilleries, et dans les conservateurs que de bizarres spécimens de l'espèce humaine, fossilisés par un goût puéril de l'étrange ?

Songeons cependant à toutes les difficultés qu'on rencontre pour identifier une espèce animale ou végétale, dégager les caractères qui la distinguent de ses plus proches parents, élucider les phases successives de son cycle vital; songeons aussi à l'érudition nécessaire pour pouvoir dire si une espèce a ou non déjà été décrite, si elle a déjà resu un nom, et nous nous convaincrons sans peine que nos musées d'histoire naturelle sont aussi nécessaires que jamais à la science. En effet, ils ne se contentent pas de répertorier les diverses espèces végétales et animales, ils en étudient aussi les conditions d'existence, le cycle vital, l'habitat, la répartition géographique, en un mot l'histoire naturelle. Les collections de ces musées sont la base indispensable de toute recherche. Elles fournissent les données dont on a besoin pour pouvoir assurer la protection d'un oiseau ou lutter contre un animal nuisible, pour déterminer l'âge relatif d'une couche géologique, pour combattre le rat, le paludisme ou la douve du foie, pour dire quels insectes sont indispensables à la fécondation de telle fleur ou pour détruire tel insecte nuisible. C'est ainsi qu'aujourd'hui les agronomes jugent le bourdon indispensable la fructification de certaines plantes cultivées et réclament qu'on en identifie toutes les espèces sans exception. Les nématodes, petits vers qui se rencontrent partout, dans le sol, les plantes et les ~ n h " x , semblent d'une importance telle qu'on reprend, pour les étudier et les mettre à jour, les collections qui en avaient été faites autrefois et dont heureusement nos musées ont conservé la plupart.

Sans les richesses des musées d'histoire naturelle, en effet, il serait impossible d'étudier la variabilité, les caractères distinctifs et la répartition géographique des plantes et des animaux. Aujourd'hui, le champ d'idvestigation d'un musée d'histoire naturelle s'étend à l'ensemble des règnes végétal et animal de notre planète. Qu'il s'agisse des petits musées consacrés à la seule région où ils se trouvent, comme les musées de site naturel, ou des grandes institutions dont les collections sont à l'échelle du monde entier, tous ont un rôle à jouer et ce rôle est non seulement

I. Leipzig, 1744 et 1756. 2-11 suffira, pour rappeler le que ces col-

lections ont joué dans l'asrancement des sciences naturelles, de citer les noms de Carolus Clusius (I 524-1609), Bernardus Paludanus (15 50-1663), Jacob et Jan Sm7"Tm-am (1606-1678 et 1637- 1680), Frederik Ruysch (1638-1731), Levinus Vincent (1658-1727), Albertus Seba (1665-1736), Herman Boerhaave (1668-1738), George Clif- ford (1685-17601, J. F. et L. Th. G ~ ~ n o v i u s (1690-1760 et 1730-1777), Johannes Burman (1706-1779), Pieter Lyonnet (1706-1789), Job Baster (1709-177>), Leendert Bomme (1727- 178% auxquels il convient d'ajouter ceus des stathouders, c'est-à-dire des princes d'Orange ,et du conservateur de leurs collections, Arnout Vosmaer (I 720-1 799).

la croissance et

I20

de servir la science mais aussi de mettre le savoir à la portée du grand public. L'une des raisons d'être d'une collection d'histoire naturelle est en effet d'éveiller chez le visiteur d'aujourd'hui le même émerveillement et la même admiration qu'autre- fois chez l'amateur de curiosités et l'ami de la nature, car cet émerveillement et cette admiration susciteront et nourriront de génération en génération le goût de la nature et des sciences naturelles.

I1 est vrai que l'homme exerce sa domination "sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toutes les bêtes sauvages et sur toutes choses qui rampent sur la terre"; mais c'est à nos musées qu'il incombe de lui montrer avec quelle circonspection il lui faut exercer ce pouvoir pour ne pas altérer la beauté et l'harmonie de la nature, ni se priver de ses bienfaits. L'action en faveur de la conser- vation et de l'étude de la nature constitue donc une des fonctions principales des musées d'histoire naturelle, grands et petits.

Les Pays-Bas comptent actuellement quarante musées d'histoire naturelle, dont les principaux se trouvent à Amsterdam, Denekamp, Enschede, La Haye, Groningue, den Helder, Holten, Leeuwarden, Leyde, Maestricht, Rotterdam, Schiermonnikoog, Terschelling, Texel, Tilburg, Utrecht, Vlieland et IJmuiden. Trois sont des musées de botanique, sept des musées de géologie et de paléontologie, onze des musées de zoologie (souvent spé- cialisés dans l'ornithologie) dont sept ont des collections de zoologie et de géologie et quatre des collections de zoologie et de botanique. Sept d'entre eux sont rattachés à une université, et sept spécialement conps à l'usage des écoles primaires et secondaires. Quatre sont le siège de sociétés d'histoire natu- relle ; huit autres peuvent abriter les travaux de plusieurs naturalistes, conhr- més ou débutants. Quatorze s'adressent à la population d'une ville ou d'un district, dix sont situés dans des régions d'intérêt touristique ; huit enfin se propo- sent d'éduquer le public en vue de la pro- tection et de la conservation de la nature.

Les travaux scientifiques sont effectués par des universitaires dans dix musées, par des amateurs sous la direction d'un universitaire dans cinq autres, et par des amateurs seulement dans tous les autres. Dix musées publient régulièrement les résultats de leur activité scientifique et quatre font paraître un périodique de vulgarisation.

Trente-six musées présentent une exposition permanente, trois seulement orga- nisent des expositions temporaires et trois autres ont une activité purement scientifique.

I1 est à remarquer que onze musées possèdent un groupe d'habitat (fig. 48), objet de l'ambition de tous les petits musées, malgré le coût élevé de cette recons- titution. Quelques-uns seulement ont adopté les techniques modernes d'exposition, les autres s'en tiennent aux modes de présentation traditionnels.

En I y 54, le ministre de l'éducation, des arts et des sciences a décidé de constituer une commission spécialement chargée de conseiller son département sur l'attitude à adopter vis-à-vis des musées d'histoire naturelle qui sollicitent l'aide financière ou les conseils des pouvoirs publics1. En étudiant la répartition géographique des musées d'histoire naturelle, la commission a constaté que celle-ci était loin de coïncider avec les régions touristiques, et qu'il convenait évidemment de remédier à cette situation. L'expérience a montré que la commission peut utilement s'occuper non seulement des questions financières, mais aussi des techniques d'exposition, et que ses conseils étaient fort appréciés. I1 lui est apparu que, le plus souvent, on avait intérêt à renoncer aux dioramas et groupes d'habitat coûteux.

- L- __ - I

47. Le cabinet d'histoire naturelle de Levinus Vincent (1678-1727), marchand hollandais qui présenta ses collections dans plusieurs villes et les a décrites dans Wondertorteel der Nattire (1706). Si l'effet de perspective est un peu forck, la gravure n'en donne pas moins une juste idte des objets eux-m&mes et de la manière dont ils sont prtparts et montrés au public. 47. The cabinet of Levinus Vincent (1658- 17z7), the Dutch merchant, who showed his collections in various towns and described them in his TVondertoneeZ der Nattre (I 706). Though the perspective may be overdone, the picture gives a good idea of the objects themselves and of the way they are set out and shown to the public.

I. Le Dr A. C. V. van Bemmel, présentement directeur du Zoo de Rotterdam, en est l'actif secrétaire, et l'auteur du prtsent article, le prtsident.

I21

I1 est tout naturel qu'un collectionneur veuille montrer tout ce qu'il juge intéres- sant. Pourtant, l'expérience nous a enseigné qu'il faut savoir limiter le nombre des objets présentés et des thèmes traités, faute de quoi l'exposition risque de prendre des proportions excessives, de lasser l'attention et d'être trop encombrée pour que le visiteur puisse en saisir l'ensemble. Les reconstitutions coûteuses du cadre naturel ne répondent à aucune nécessité réelle, et sont même peu souhaitables. I1 est plus franc d'évoquer que d'imiter la nature, et le résultat est plus aisément acceptable et plus agréable au public. Les petites expositions locales n'ont pas besoin d'être coûteuses ; il suffit que leur présentation soit claire et attrayante.

Un directeur de musée désire évidemment montrer tous les oiseaux ou tous les coquillages d'une même région afìn que l'amateur puisse identifier ceux qu'il a rencontrés dans la nature. Pourtant, personne ne songerait à exposer dans un musée toutes les plantes d'une région, et il serait matériellement impossible d'en présenter tous les insectes à la fois. Pour donner aux amateurs les moyens d'identifier leurs trouvailles, il suffit de mettre des ouvrages illustrés à leur disposition. Bien entendu, il est parfois beaucoup plus facile de procéder par comparaison avec des spécimens d'espèces apparentées, mais ce n'est pas une raison suffisante pour surcharger et, par suite, compromettre l'exposition ; si l'on veut tout montrer d'une faune et d'une flore, l'exposition sera à coup sûr indigeste et fastidieuse. Elle sera de surcroît coûteuse et ne répondra vraiment qu'aux besoins d'un petit nombre d'amateurs avertis (fort estimables d'ailleurs) ; car une collection d'objets presque identiques rebute la plupart des visiteurs. Si l'on dispose de l'espace et des moyens financiers nécessaires, rien n'empêche évidemment d'exposer une série complète de spécimens locaux dans une section spéciale qui ne s'adressera pas au grand public. I1 ne faut pas perdre de vue cependant que les collections de ce genre demandent beaucoup de soin.

La réussite d'une exposition exige non seulement une connaissance approfondie du sujet traité, mais aussi l'expérience des techniques de présentation et un certain talent. Les photographies prises dans les musées des îles de Terschelling et de Schiermonnikoog (fig. 49), dont les expositions ont été montées sous la direction du DI van Bemmel et avec l'aide d'artistes locaux, montrent comment on peut concilier le goût avec les exigences de la clarté. Les effets, favorables ou défavorables, de la présence du lapin sur certaines espèces d'animaux et de plantes sont mis en évidence sur un panneau mural à l'aide de photographies de lapins et de plantes : les parnas- sies prospèrent lorsque, grâce aux lapins, l'herbe reste courte, et d'autres plantes viennent mieux en l'absence de ces animaux, lors d'épidémies de myxomatose par exemple.

La figure 48 montre un groupe d'habitat sans aucune prétention qui, de l'avis de l'auteur, donne une juste idée du charme prenant de ces réalisations traditionnelles.

En revanche, les nouvelles salles du musée d'Enschede fournissent un bon exemple de la manière dont on peut rendre attrayante une exposition sur un sujet classique, comme les invertébrés, et éviter que l'attention du visiteur ne se lasse (fig. JO).

Au Musée zoologique de l'université d'Amsterdam, nous avons la chance d'avoir à la fois un biologiste doué de talents artistiques et un décorateur qui s'intéresse à la technique des expositions. La modernisation des anciennes salles d'exposition, dont la figure 11 montre l'état primitif, a kté consue et dirigée par Dick Elffers, spécialiste d'expositions bien connu; la première salle a été réaménagée dans les derniers mois de 1 9 ~ 2 , et les autres au début de 19j4. Depuis, nous y présentons chaque année une nouvelle exposition ; nous avons successivement pris pour thème : L 'kvolutìon ; L a signijcatìon de la cozdezrr dans le rè&ze atiimal; Forme e t fonctìoiz ; L 'hotmie corztre la nature ; L a piriode gZacìaìre ; Les balehes ; L a fame des Atitilles ; Le gìhìer en Afrique dzr Sz~d, etc. I1 faut beaucoup de temps et de tàtonnements pour arriver à dégager l'essentiel d'un sujet d'une manière concrète et évocatrice, pour adapter les pièces d'exposition à l'espace disponible, pour trouver des fonds qui s'harmo- nisent avec elles, pour donner à l'ensemble de la couleur et de la vie, de manière à soutenir l'attention du visiteur. Les différents Cléments de l'exposition ne doivent pas être trop nettement séparés ; aussi faut-il éviter autant que possible l'usage des vitrines. Le visiteur ne doit pas se sentir tenu à distance; au contraire, il faut qu'il éprouve l'impression d'une agréable et paisible intimité, que rien ne vienne détourner son attention, que tout l'incite à se laisser conduire selon l'enchaìnement prévu.

I l

48. Diorama représentant un &pic dans les, dunes du Gaasterland (côte méridionale de la Frise), imitation de la nature, sans recherche inutile, qui a tout le charme d'une évocation. I1 réunit dans un petit espace tous les animaux et les plantes qui se rencontrent dans ce milieu, et donne en outre une idte de la formation géologique. 48. Diorama of a sandy cliff in Gaasterland (south coast of Friesland), an honest attempt at imitation, which yet has all the charm of an evocation. In a small compass it shows all the animals and plants that may be seen there and in addition gives an idea of the geological formation.

I22

Nous ne disposons que de cinq salles, mais c'est assez pour faire le tour d'un sujet, pour instruire - sans lasser (fig. ~ 2 - 1 4 ) ~ .

On peut donner beaucoup de vie à une exposition en disposant des animaux naturalisés à même le sol au lieu de les présenter dans des vitrines. Ce procédé ne saurait cependant être généralisé, car il exige une surveillance permanente. Chose curieuse, il semble que l'émotion esthétique éveillée chez le visiteur en combatte victorieusement les instincts destructeurs.

I1 nous a paru intéressant de comparer les réactions des visiteurs devant une expo- sition de conception moderne et leurs réactions devant un diorama datant de 1925 qui se trouve aussi au musée - c'est un groupe d'habitat intitulé Airprintemps dum Les duties bollutzdaises (fig. 16). Beaucoup admirent l'habile réalisme de ce groupe, mais presque tous admettent que les procédés d'évocation utilisés dans le reste de l'exposition sont bien plus satisfaisants sur les plans artistique et intellectuel. I1 me semble cependant préférable, pour le moment au moins, de conserver le diorama puisqu'il est encore apprécié de nombreux visiteurs2. A ce propos, on ne saurait passer sous silence les groupes d'habitat de différentes grandeurs, mais, pour la plupart, d'une exquise perfection que l'on trouve au Musée d'histoire naturelle de Berne. Cependant, comme le fait lui-même observer le directeur de ce musée, la réussite dépend pour beaucoup de l'habileté et du goût du taxidermiste qui doit donner aux animaux des attitudes et un cadre aussi naturels que possible. Rares sont ceux qui en sont capables, aussi les groupes d'habitat que l'on trouve dans les petits musées ne parviennent-ils souvent ni à restituer ni à évoquer la nature.

Nombre de personnes, dans leur désir de communiquer l'admiration passionnée que leur inspirent les trésors et les beautés de la nature, ne se rendent pas compte des difficultés que comporte la réalisation d'une exposition. Comme les autres formes de l'activité humaine, celle-ci demande une formation spéciale. Ce n'est pas assez d'être un savant biologiste, il faut aussi être artiste et psychologue, montrer toute l'imagination et tout l'esprit d'invention d'un étalagiste moderne. I1 ne suffit pas d'avoir des dispositions naturelles, il faut les cultiver et les mûrir longuement.

I1 semble donc que cette tâche ne puisse être laissée aux seuls directeurs ou conser- vateurs des petits musées. I1 faut un spécialiste qui soit à la disposition de tous, qui aille de l'un à l'autre donner des conseils et établisse une liaison entre les musées, qui sache où trouver ce dont on a besoin, et qui ait à son service une petite équipe de taxidermistes, de sculpteurs ou de dessinateurs. I1 discuterait de chaque projet avec le directeur du musée et avec les artistes qui auraient à tirer le meilleur parti possible des locaux disponibles ; puis il dirigerait le montage de l'exposition, mettant parfois même la main à la pâte.

Nous n'en sommes pas encore là aux Pays-Bas, pour des raisons d'ordre financier; mais les membres de la commission consultative sont souvent intervenus pour

I. Ces figures donnent une idée de ce que la collaboration de notre biologiste, le Dr Hil- lenius, et de notre sculpteur, Arend Soerink, a permis de rtaliser.

2. Voir: N. J. Burns, "Tendances actuelles des musées d'histoire naturelle aux Etats-Unis", RIUSEUM, vol. VI, no 3, 1953 p. 170 et 171.

49. MUSEUM SCIIIERXONNIKOOG, Schiermon- nikoog. Exemple d'une prksentation complkte et tvocatrice qui n'exige pas beaucoup d'espace. A gauche, les principaux oiseaux de l'île; dans la petite vitrine, les insectes les plus remar- quables ; dans la vitrine horizontale, les coquil- lages qui se rencontrent sur ses grèves. Le panneau mural raconte l'histoire du lapin. 49. An esample, from the museum of the island of Schiermonnikoog, of how an inspiring and fully instructive exhibition can be presented in a small room. On the left are shown the most important birds and, in the box, some of the more conspicious insects ; the table showcase contains the shells found on the beach. The wall display gives the story of the rabbit.

conseiller les conservateurs et leur assurer le concours d'artistes locaux qui ont d'ailleurs apporté beaucoup d'enthousiasme à cette forme d'activité si intéressante et si prenante. C'est sur ce point que l'admiration de la beauté et des merveilles de la nature s'allie à l'imagination créatrice. Toutes deux procèdent d'un profond respect des mystères de la vie et de la création et suscitent cette vénération de la nature vivante qui doit être la base véritable et durable de la recherche scientifique et de la préservation de la nature.

[ Tradzlit de I'a~gZaiis]

Museums of Natural History

by H. E N G E L

J O . NATUURHISTORISCH MusEuaf, Enschede. Les invcrtkbrés : exposition de conception moderne dans les nouvelles salles du musée. Ce sont les objets eux-mkmes qui attirent l'atten- tion du visiteur. JO. Modern exhibition of Invertebrates in the new rooms of the museum. The objects them- selves draw the visitor's attention.

I. Leipzig, 1744 and 17~6. 2. Among them we may mention the follow-

ing: Carolus Clusius (1~24-1609), Bernardus Paludanus (1550-1663), Jacob and Jan Swam- merdam (1606-78 and 1637-go), Frederilr Ruysch (I 63 8-1 73 I), Levinus Vincent (I 65 8-1 727), Albertus Seba (1665-1736), Herman Boerhaave (1668-1738), George Clifford (1685-1760), J. F. and L. Th. Gronovius (1690-1760 and 1730-77), Johannes Burman (1706-79), Pieter Lyonnet (1706-89), Job Baster (1709-7~), Leendert Bomme (1727-88), the Stadtholders (Princes of Orange) and the Director of their Cabinets, Arnout Vosmaer (1720-99).

In the Spanish Netherlands first, and later in the Northern Provinces, the natural and ethnographical curiosities brought back from overseas by discoverers and adventurers did much to encourage collectors to acquire such objects and to show them to like-minded friends who, too, were amateurs, lovers of the wonders of creation.

Erasmus (1467-1 j 3 6), according to Lesser's Te.rtaceothologh,l possessed a natural history cabinet, which was later handed on to Bonifacius Amerbach and from him to the town of Basle.

We know from Albrecht Dürer's diary of his travels in the Low Countries (I fi 20-2 I), that everywhere he admired the curiosities of art and of nature, and when possible, purchased them for his own collections.

The monarchs were the first to receive and collect the strange objects brought in by the ships. Physicians followed. In the 18th century practically every merchant of good standing in Holland had his cabinet of natural curiosities or art of some sort. Professors at the universities, naturalists and medical men considered their museums as a means of furthering the ends of sciencez (fig. 47).

Before long the private collections were superseded by museums. Expeditions were sent out for the special purpose of collecting animals and plants. Thus the old quest for curiosities was gradually transmuted into the more disciplined science of systematics, of relationship in the botanical and animal kingdoms. It is the name of Linnaeus (who from 173 fi to 1738 was curator of Clifford's Cabinet in Holland) that is for ever connected with this systematic knowledge of creation.

At present more than a million animal species have been identified, among which are 800,ooo species of insects. Yet it is estimated that we know no more than one tenth of all existing insect species.

Have the museums served their term in natural history? Some people think they have. They consider museum collections as old-fashioned rubbish, and museum specialists as odd specimens of the human species, fossilized in their childish curiosity for strange objects.

If, however, we consider the difficulties encountered in identifying an animal or plant species, in comparing it with and distinguishing it from its nearest relatives, in determining the succeeding stages of its life cycle, if we consider the wide reading necessary to know whether it has already been described, and named, we are at once convinced of the lasting necessity and the enduring importance of our present natural history museums in their service to science. They not only serve as records of the different forms, it is their task also to study the life of our plants and animals, their life cycle, their occurrence, their distribution, in short, their natural history. Museum collections are necessary as a foundation to any further research. Our museums provide the data necessary to protect a bird or to control a noxious animal, to estimate the relative age of a geological stratum, to combat rats or malaria or liverflukes, to distinguish the insects necessary for the fertilization of flowers or for

.

the destruction of pests. Bumblebees, for example, are now considered so important for the growth and fructification of some crops that the agricultural scientists are appealing for the identification of all the species. Nematodes; small worms that live everywhere in the earth, in plants and in animals, appear to be so important that all the old collections of these small animals are again being studied and revised. Fortun- ately, most of them have been preserved in our museum collections.

Without the rich collections of the natural history museums it would be impossible to study the variability, the specific differentiation, the geographical speciation of plants and animals. The whole wealth of the botanical and animal kingdoms of our earth constitutes the field of investigation of the modern museum of natural history. Be it a small institution that confines its interests to the limited area to which it is devoted as a so-called trailside museum, or one of the larger museums with a world- wide interest, each serves its purpose. Besides its task of scientific investigation, each is entrusted with the duty of causing the light of knowledge to shine for the ‘ public at large. One of the functions of natural history collections is to evoke in the visitor the same wonder and admiration that moved the amateur and the nature- lover of old. For it is by this wonder and admiration that future generations of

J I . ZO~LOGISCII MusEu.hr, Amsterdam. Une salle du musée avant sa modernisation. Les vitrines, qui servent aussi d’armoires de range- ment, dissimulent les objets plutbt qu’elles ne les montrent. La lumière, trop faible l’hiver et excessive l‘tti, nuit à leur bonne conservation. JI. The old exhibition in the museum. The glass cases are more Drominent than the objects - v

nature-lovers and nature-students will be raised and nurtured. Man has indeed “dominion over the fish of the sea, and over the fowl of the air,

and over the cattle and over all the earth and over every creeping thing that creepeth upon the earth”, but it is the task of our museums to show him how carefully he has to exercise this dominion, lest he spoil the beauty and the harmony and the salutary influence of nature. Indeed, propaganda for nature preservation and study are also important responsibilities of natural history museums, both large and small.

In the Netherlands we have at present over forty natural history museums. The most important are found in Amsterdam, Denekamp, Enschede, The Hague, Gro- ningen, den Helder, Holten, Leeuwarden, Leiden, Maastricht, Rotterdam, Schier- monnikoog, Terschelling, Texel, Tilburg, Utrecht, Vlieland, I Jmuiden. Three are special botanical museums, seven geological-palaeontological and eleven ZOOlOgiCal (some especially ornithological), seven of which have zoological and geological and four zoological and botanical collections. Seven are connected with a university, seven are specialized in primary and secondary school service. Four are centres of natural history societies; eight others provide a place of work for groups Of older or younger naturalists. Fourteen serve a certain town or district, ten deal particularly with areas of interest to tourists, eight are specialized in the protection and preservation of nature.

Scientific work by university men is carried out in ten museums, by amateurs under the direction of a university specialist in five others; the rest are run by amateurs. Ten museums regular- ly publish their scientific results and four publish a popular periodical.

Permanent exhibitions are organized by thirty-six museums, temporary ex- hibitions only are shown in three, and another three serve scientific purposes only.

It is a curious fact that eleven mu- seums are in the possession of the ex- pensive ideal of every smaller museum, a habitat group (fig. 48). Only a few have adopted modern display techniques in their exhibitions, the others still use traditional mountings.

In 1954, the Minister of Education, Arts and Sciences, decided to set up a special commission to advise his Depart- ment on its policy towards museums of natural history which had applied for

themselves. T.hey are used partly for storage. The light is bad in winter, excessive in summer and damaging to the

J 2 . ZodLoG,,cw MUsEUbf, Amsterdam. sition sur la fonction de la couleur chez les ani- maux. Le panneau de gauche explique que les effets colorés proviennent, soit d’une pigmen- tation, soit d‘une irisation. Le panneau central montre que la disposition des couleurs sur la tète et l’arrière-train des animaux peut &re com- parée aux peintures faciales des “sauvages”, et que leur queue blanche a un r61e similaire celui de l’&mail blanc du garde-boue arrière d‘une bicyclette. 12. Exhibition on the function of C O ~ O U ~ in animals. The panel on the left shows how colour

are produced-by pigmentation or by iridescence. The central panel sho\vs hosv the face colours and patterns of the aninds a n be compared with the painted face of a “savage”, and how white tails Serve a that of the white-painted mudguard of a bicycle.

similar

jj. ZO~LOGISCH MusEuhr, Amsterdam. Expo- sition sur la fonction des couleurs chez les animaux. Les guillemots et les pingouins sont prksentés sur des blocs de bois peints en blanc qui tvoquent les rochers et la glace. Les tons verts et bleuâtres du panneau du fond rappellent ceux des mers froides. jj. Exhibition on the function of colours of animals. The penguins and auks are shown on white wooden blocks suggesting rocks and ice. The screen gives the greenish and bluish colours of the cold seas.

I. The chairman of the commission is Dr. H. Engel, author of the present article, and the honorary secretary, Dr. A. C. V. van Bemmel, the present director of the Rotterdam zoo.

j 4 . ZO~LOGISCH MUSEUM, Amsterdam. Expo- sition sur l’âge glaciaire. Animaux qui vivaient dans le nord-ouest de l’Europe avant l’âge glaciaire. j4. Exhibition on the Ice Age : animals that in- habited north-western Europe in warmer times, before the Ice Age.

I 26

governmental financial help or advice.1 A survey of natural history museums in relation to centres of tourist attraction showed some discrepancies in organization and the obvious desirability of co-ordination. Experience thus demonstrated that the commission’s opinion was of value not only with regard to financial matters ; in fact, its advice on the actual arrangement of exhibitions was often highly appreciated. For example, it was shown that frequently it was not economically profitable to construct expensive dioramas or habitat groups.

Every collector has the perfectly natural desire to show everything he considers of interest. Experience, however, has taught us that some limitation on the number of both objects and subjects is necessary if the whole exhibition is not to be too tiring nor too large and too crowded. Expensive imitations of nature are really unnecessary, even undesirable. Honesty in showing the whole as an evocation, not an imitation, of nature renders it much more acceptable and agreeable to the public. It is not necessary to make the smaller local exhibits very expensive; all that is required is that they should be clear and aesthetically displayed.

Of course a museum director may want to show all the birds or all the shells found in a certain region, in order to permit the amateur to identify some bird or shell he has seen in the field. Nobody, however, would consider the possibility of exhibiting in a museum all the plants of a district and it would just be impossible to show all the insects. To meet the demand of amateurs for identification of objects they have seen, putting the necessary illustrated books at their disposal has proved to be quite sufficient and satisfactory. Of course it may be of much more help to compare preserved objects of related species, but it is undesirable to crowd and there- by to spoil the whole exhibition for this reason: completeness in the faunal and floral survey is inimical to the digestibility of the exhibition and tiresome for the visitor. Such a survey is expensive and serves only a few (though highly esteemed !) visitors. It is a nuisance to the ordinary visitor, who does not want to be bothered with series of nearly identical objects. Of course, if accommodation and finances permit, complete series of original local specimens may be shown in a special section not meant for the general public. It must be borne in mind, however, that such collections require very careful supervision.

A really good exhibition demands not only expert knowledge of the particular subject to be dealt with, but also experience and ability in the technique of showing things to the public. If we consider, for example, the pictures of the exhibits in the museums on the islands of Terschelling and Schiermonnikoog (fig. 49) which were prepared under supervision of Dr. van Bemmel and with the help of local artists, we can see that the subjects are shown aesthetically and in a way that is easy to comprehend. The role the rabbit plays in the deterioration or improvement of natural conditions for certain species of animals and plants is demonstrated by a wall panel with pictures of rabbits and with photographs of the plants (e.g. Parnassia) which thrive when the vegetation is kept short by the rabbits, and of those that do better when the animals have died of myxomatosis.

Figure 48 is an example of a perfectly straightforward habitat group, which in the author’s opinion shows the real charm of these traditional exhibits.

The new wing of the museum in Enschede is a good example of how in a modern- ized exhibition the classical survey of the invertebrates may be presented in an attractive and less tiring way (fig. JO).

We in the Zoological Museum of Amsterdam University are happy to have at our disposal both a biologist with artistic ability and an artist interested in exhibition technique. The first modernization of the old exhibition rooms (shown in their original state in fig. JI) was planned and executed under the supervision of Dick Elffers, the well-known expert in exhibition design; the first room was done at the end of 19j2 and the others in the beginning of 1954. Since then we have been changing the exhibition yearly, showing new topics, such as : Euolzttion, The Alean- ìng of Colour in the Anìmal Kingdom, Form and Fztnctìon, Man agaìnst Nature, The Glacìal Period, Whales, West hidìafi Fama, Sonth Afrìcan Game, etc. It takes a lot of time and experimenting to express in a concrete, inspiring form the gist of the subject, adapting the objects to the available space and providing suitable backgrounds, rendering the whole colourful and lively, though not tiring to the visitor. The different items must not be separated too distinctly. Thus the use of glass cases

.

should be avoided wherever possible. The visitor should be drawn into the whole exhibition. Moreover he should have the feeling of finding himself in comfortable surroundings which do not disturb his peace of mind but which, at the same time, stimulate his interest and induce him to follow the unfolding of the theme. Five rooms only are at our disposal for the purpose, but these prove to be sufficient for a survey of a certain

theme, a survey not too long and not -

too tiring (fig. j z - j j ) . l

Mounted animals placed on the floor without glass cases render an exhibition very lively. It would not be feasible to make a general practice of this every- where for such exhibits require perma-

however, the aesthetic feelings evoked by the exhibition seem to inhibit destructive tendencies among the public.

It is interesting to compare visitor’s reactions to the modern type of exhibition with their reactions to a diorama dating back to 1925- habitat group entitled S’ring in the Datch Dtmes-which also is part of our museum (fig. J I ) . Many people admire the skilful imitation shown in the habitat group, but on the other hand, nearly everybody admits that, artistically and intellectudy, the evocational type of exhibit is much more satisfying. Yet for the present, it seems to me wiser not to dispose of the habitat imitation, since it is still appreciated by very many people.2 I cannot forego to mention in this connexion the beautiful habitat groups in the Naturhistorisches Museum in Bern. There one finds larger and smaller groups, most of them of exquisite perfection. But, as the director of the museum pointed out, much depends on the skill and the taste of the taxidermist, whose task it is to mount the animals in natural attitudes and in natural surroundings. Such people are scarce, and we need not be surprised to find that most habitat groups in smaller museums are unsuccessful, as they are often neither imitations nor evocations.

A good exhibit is not easy to make. Many people, however, in their eagerness to impart their enthusiasm for nature’s riches and beauties to others, fail to realize this. As in other departments of human activity, people should be specially trained for this work. It is not enough to be an expert biologist, one should be an artist and a psychologist as well, and have the imagination and inventiveness of a modern window-display designer. This requires a natural ability, thoroughly trained and sufficiently matured. It seems to me, therefore, that such a task cannot simply be

nent supervision. Curiously enough, L

J!: ZO~LOGISCH MUSEU~I, Amsterdam. Expo- sition sur les baleines. Dans les vitrines, des embryons et des yeux de Les baleines reprtsentées en relief sur la paroi sont à l’tchelle d’un dixikme. J J . Exhibition on hal les. In glass cases are shown embryos and eyes of xi-hales. The models on the ad are one-tenth natural size.

-

entrusted to any director or curator of a smaller museum. What is needed is an expert available to all, who travels about and advises the local directors, establishes con- nexions between the different museums, knows where to get hold of the special requisites and has one or more taxidermists, sculptors and draughtsmen on his staff. He could discuss the themes of exhibitions with the director of the museum and with the artists whose work it would be to adapt the designs to the rooms available. He might also have to supervise or even work with the team to construct the whole exhibition.

In the Netherlands, we have not yet got as far as that, for financial reasons, but in many cases we of the advisory committee have managed to give advice and to pro- cure the help of local artists who have enthusiastically devoted themselves to this very interesting kind of work.

Here admiration for the beauty and wonders of nature meets with the creative mind. Both are based on a deep reverence for the wonders of life and creation, and both seek to evoke that reverence for living nature which is the true and lasting found- ation on which both scientific research and nature preservation should be built.

l“ I

j6 . ZO~LOGISCH hfusm.nr, Amsterdam. Au prit1 temps datu les dmes hollandaises (diorama datant de 1925): goélands argentts couvant, huîtriers-pies, spatules blanches dans une mare d’eau douce, sterne en vol, etc. 16. Spriig itr fhe Dritch Dmes Diorama (1925): herring gulls nesting, oyster catchers, a fresh water lake with spoonbills, a flying tern, etc.

I . These illustrations give an idea of what has been achieved by the co-operation of our biologist Dr. Hillenius and our sculptor Arend Soerink.

2. See N. J. Burns, “Modern Trends in the Natural History Museums of the United States of America”. MUSEUM, Vol. VI, No. 3, 1953, p. 1Gy-166.