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Marie Bellando-Mitjans Musée Départemental de l’Arles Antique (Arles, Bouches du Rhône)

Musée Départemental de l’Arles Antique - Gabian Spirit...Le jardin Hortus, inauguré en 2010, est à la fois un espace de vie et d’histoire. Jardin public, il accueille toutes

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1Marie Bellando-Mitjans

Musée Départemental de l’Arles Antique

(Arles, Bouches du Rhône)

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PLAN

HISTOIRE a. Les collections archéologiques d’Arles b. La création du musée c. Vers une cité muséale

COLLECTIONS a. Présentation b. Prêts et Acquisitions c. Conservation et restauration

RECHERCHE ARCHÉOLOGIQUE a. Les fouilles b. Le service recherche

PUBLIC & COMMUNICATION a. Fréquentation b. Politique d’accessibilité c. Expositions temporaires et animations

FONCTIONNEMENT DE L’INSTITUTION a. Conseil général b. Partenariats c. Organigramme

avec mes remerciements à M. Fabrice Denise

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Chapelle Sainte-Anne, ancien lieu d’exposition du « Musée lapidaire d’Arles »

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HISTOIRE

LES COLLECTIONS ARCHÉOLOGIQUES D’ARLES

Arles est consciente de son héritage antique depuis très longtemps. Les premières collections la-pidaires voient le jour dès le XVIème siècle et s’ouvrent au public au XVIIème. Collectées par les consuls de la ville et quelques notables, elles étaient exposées jusqu’à récemment dans des bâtiments municipaux.

Dès 1614, on assiste au premier achat d’une pièce antique — une statue de Jupiter — par le Consul d’Arles. La partie inférieure de cette pièce est toujours conservée au musée, le reste de l’œuvre ayant disparu durant la révolution. Parallèlement aux pouvoirs politiques, les ordres religieux et les particuliers collectent des vestiges, nombreux dans la région, et les exposent à un public plus ou moins large. On peut noter ainsi que le couvent des Sœurs de la Miséricorde, installé en 1666 dans les ruines du théâtre antique laissait libre accès aux vestiges.

La première dynamique muséale, quant à elle, date de 1784 à la signature d’un accord entre les auto-rités politiques de la ville et le couvent des Minimes, installé aux Alyscamps — nécropole romaine. Les deux parties approuvaient la création d’un lieu pu-blic d’antiquités « ouvert librement à ceux qui le sou-haitent ». Après la révolution, la terreur des arlésiens portait la dispersion des collections vers des cités disposant d’une aura plus grande : Marseille, Aix-en-Provence, Paris… Ce drame fut évité par l’enga-gement de M. Pierre Véran, haut fonctionnaire, qui obtint en 1805, par décret impérial, l’ouverture d’un musée dans une église désaffectée mitoyenne de la mairie. Le musée hérite de tous les objets décou-verts dans la région constituant ainsi, très rapide-ment, une collection conséquente. N’oublions pas qu’il s’agit d’une région au passé antique très riche et que chaque chantier de construction met au jour de nombreux vestiges. Dans ce cadre, des missions de sauvetage d’urgence du patrimoine sont organisées dés 1845, pour sauver de la destruction les sarco-

phages des Alyscamps situés sur le tracé ferroviaire du Paris-Lyon-Méditerranée. Au XIXème et XXème siècles de nombreux sites sont mis au jour. Lors du colloque UNESCO de Mexico en 1968, le directeur des musées de France pose l’idée d’un musée construit expressément pour abriter les collections du riche passé arlésien. Les vestiges du cirque romain et la friche attenante, à l’extérieur de la ville moderne, semblent alors un endroit prédestiné à cet établissement.

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HISTOIRE

LA CRÉATION DU MUSÉE

En 1983, un concours architectural est orga-nisé et remporté par Henri Ciriani. Il voit son projet de musée triangulaire se concrétiser et centraliser les collections jusqu’alors dispersées dans la ville. La structure triangulaire prend en compte les trois as-pects primordiaux du musée : la recherche, la conser-vation et la présentation des collections. Le chantier est achevé en 1995. Le projet de Ciriani s’est dégagé par sa forte identité moderne et méditerranéenne. En effet, la structure de béton et de verre est des plus contem-poraines, laissant une large place à la lumière ca-ractéristique de la région, et le bleu des panneaux d’habillage extérieur est un hommage clair à la fois aux couleurs de la ville (jaune et bleu) et à celle du ciel azuréen. Faire accepter ce bâtiment dans une ville architecturalement très passéiste ne fut pas une mince affaire et a contribué à l’accueil assez froid du public local. Fort heureusement, l’attachement des arlésiens à leur patrimoine antique a fini par avoir raison de leur a priori vis-à-vis du bâtiment.

La structure est entièrement orientée vers la lumière. Constituée de poteaux en béton et dépour-vue de mur porteur, elle offre d’immenses espaces libres permettant aux pièces exposées d’être éclairées par le soleil méditerranéen comme à leur premier jour. Le visiteur peut ainsi déambuler dans un espace libre, structuré uniquement par les panneaux didac-tiques, et donc modulable à volonté. L’omniprésence du béton, brut ou peint en blanc, contraste efficace-ment avec les matières antiques et, par un étrange contrepoint, renforce l’impression de minéralité et d’éternité.

Vu de l’extérieur, l’espace est majoritairement bleu et blanc, cependant certaines surfaces sont rouges ou vertes. Le rouge, très pompéien, renvoie à l’envie et à la vivacité et signale les espaces interdits au public car consacrés à la recherche. Le vert, proche de l’oxydation du cuivre, symbolise le temps passé et avec le blanc, délimite les espaces de conservation, d’archives et d’administration.

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Les vestiges du cirque

romain tel qu’ils sont

aujourd’hui

Le jardin Hortus

et le musée

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HISTOIRE

VERS UNE CITÉ MUSÉALE

Le musée dispose d’un auditorium et d’un jardin « à l’antique ». Ce jardin public attire de nom-breux touristes qui viennent y pique-niquer et poussent souvent la curiosité jusqu’à une visite du musée qu’ils n’avaient pas forcément prévue. Situé en bordure du Rhône, le musée est au plus près de cet immense champ de fouilles subaquatiques qui lui a déjà tant donné. D’autre part, la réhabilitation de l’ancien cirque romain qui le jouxte apportera, à terme, une dimension muséale supplémentaire.

Le jardin Hortus, inauguré en 2010, est à la fois un espace de vie et d’histoire. Jardin public, il accueille toutes sortes de public : enfants jouant au foot, familles, … mais aussi des reconstitutions his-toriques et des manifestations culturelles en liens avec celles de la ville (Rencontres internationales de la Photographie, festival des Suds, …) La réalisation de cet espace est le fruit de véritables recherches historiques. Il est fondé sur un texte de Pline le Jeune décrivant un jardin en forme d’hippodrome et pré-sentant cinquante espèces végétales. Cette forme répond parfaitement au contexte physique et rend un hommage visible au cirque romain. Mais la volonté didactique ne s’arrête pas là. Le musée tient à disposition des kits de jeux antiques pour les visiteurs qui voudraient approfondir l’expé-rience d’un jardin public de l’époque romaine.

Une nouvelle aile récemment adjointe au musée, prolonge celui-ci vers le jardin. Avec ses murs entièrement vitrés, elle agit comme un trait d’union supplémentaire entre espace public et espace muséal. Elle est destinée exclusivement à la présen-tation du chaland romain dernièrement sorti du Rhône. Cette embarcation longue de trente-et-un mètres et bénéficiant d’un état de conservation ad-mirable, fait l’objet d’un classement comme trésor national par le ministère de la Culture. Le musée a profité de l’ouverture de cette aile pour ajouter une thématique à ses collections : le commerce maritime et fluvial.

Le chantier de réhabilitation du cirque ro-main est, quant à lui, un projet de longue haleine. Mordu de toutes parts par des voies routières actuel-lement indispensable à la vie moderne de la com-mune, il dépend, de surcroît, de plusieurs juridic-tions administratives. Dans un proche avenir, le trafic routier devrait être réaménagé et l’excavation des vestiges pourrait ainsi débuter, faisant naître un lieu supplémentaire à l’espace du musée.

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COLLECTIONS

PRÉSENTATION

Les collections sont divisées comme suit, à la fois chronologiquement et thématiquement : • la Préhistoire •laProtohistoire •lacitéromaine •leforum •lethéâtre •lecirque •l’amphithéâtre •l’économie •laviequotidienne •lesdieuxethéros •lesmosaïques •lesritesfunéraires •l’Antiquitétardive Aujourd’hui une nouvelle section vient d’ou-vrir : Le port et le commerce.

Le découpage ainsi effectué permet aux col-lections de s’ancrer dans une dynamique territoriale. Comme vous pouvez le constater les sections forum, théâtre, cirque et amphithéâtre font directement échos à des lieux physiques de la ville, encore visibles. Les maquettes présentées au musée permettent aux visiteurs d’imaginer la configuration originelle des sites aujourd’hui en ruines. Le reste des sections est, lui aussi, clairement territorialisé, même si ce lien n’est pas explicite dans leur dénomination. Les deux premières étapes de la visite décrivent la situation géographique particu-lière d’Arles et sa région. Celle d’un marais en bor-dure d’un fleuve, qui en fit un centre névralgique du commerce antique. « La cité romaine » fait référence à l’enceinte de la ville, aux arcs de triomphe, à l’urbanisation générale. « L’économie », renvoie aux zones d’industrie et d’élevage en Crau et en Camargue, aux voies de communications, aux infrastructures liées à l’eau ; replaçant Arles dans son rôle de carrefour antique,

entre via Aurelia, via Domitia, via Agrippa, le Rhône et de riches plats pays. Le musée prend ici toute sa dimension historique, car nombre de visiteurs dé-couvrent la permanence des traditions d’élevage en Crau, mais aussi l’emplacement de vestiges toujours visibles en campagne. Les mosaïques proviennent des quartiersopulents de la ville antique. Les rites funéraires font évidemment échos à la nécropole des Alyscamps, qui comme nous l’avons vu, fut le berceau du musée. La nouvelle section consacrée au commerce fluvial est bien évidemment liée aux berges du Rhône. Seules la vie quotidienne, les dieux et héros et l’antiquité tardive regroupent des éléments culturels retrouvés indifféremment sur tout le territoire.

Parmi une riche collection de marbres, de bronzes et d’amphores, les pièces phares du musée sont la statue monumentale d’Auguste, la Victoire du Rhône, lesmosaïques du quartier deTrinquetaille,le sarcophage de Phèdre et d’Hippolyte, le buste de César et aujourd’hui la barge romaine.

haut : maquette d’Arles à l’époque romainegauche : chapiteaux du forum

droite : carte des réseaux maritime antique

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COLLECTIONS

PRÊTS ET ACQUISITIONS

Le musée bénéficie des résultats des fouilles du DRASSM (Département des recherches archéo-logiques subaquatiques et sous-marines) dans le Rhône. Ces trésors sauvés des eaux sont propriétés de l’État, conservés par le musée. Des fouilles ter-restres, moins médiatiques, ont également lieux et portent leurs fruits. Les collections s’enrichissent majoritaire-ment par découverte. Cependant, deux politiques d’acquisition systématique sont en œuvre : d’une part, tout ce qui concerne l’atelier monétaire d’Arles du IVème siècle (entre 313 et 476) et d’autre part, tout ce qui concerne la région d’Arles à l’époque ro-maine. Le musée bénéficie, par ailleurs, de dons de particuliers.

Les prêts aux musées extérieurs sont accor-dés par commission siégeant mensuellement. Celle-ci étudie la légitimité et la fiabilité des demandes et des demandeurs (sauf s’il s’agit d’une institution par-tenaire), mais aussi et surtout l’état de l’œuvre de-mandée et sa possibilité de déplacement. Certaines œuvres phares sont exclues de prêt car elles repré-sentent une trop grande partie des attentes du pu-blic, c’est le cas du buste de César. Le musée prète également énormément de fonds audio-visuel : do-cumentaires, photographies ou vidéos de fouilles, … Le musée sollicite lui aussi des prêts, dans le cadre d’expositions temporaires, soit aux partenaires conventionnels, soit à d’autres musées, notamment des musées d’antiquités de l’espace méditerranéen.

de droite à gauche et de haut en bas : Buste de César, Victoire du Rhône,

détail d’une mosaïque de Trinquetaille, le chaland Arles-Rhône 3,

tête monumentale d’Auguste

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Atelier de restauration des mosaïques, réserves

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COLLECTIONS

CONSERVATION ET RESTAURATION

Le musée dispose d’un atelier de restauration et d’un large panel de prestataires extérieurs spécia-lisés. Il développe également la numérisation et le catalogagedesescollections,grâceaulogicielTMS*. Les réserves du musées sont divisées en trois : premièrement celle des petits objets et objets fragiles (bois, os, bijoux, …), deuxièmement celle des lapidaires et troisièmement celle des dépôts de fouilles (caisses de tessons, de fragments divers, …). Bien entendu, la conservation est une mis-sion essentielle du musée . En effet, il est impensable qu’une pièce qui a survécu depuis l’an -58 ne soit pas transmise aux générations futures dans le meilleur état possible. Ce processus de conservation ne se joue pas uniquement à Arles et dans ses environs, des partenariats nationaux existent, avec le Louvre, le CNRS et l’INRAP pour conserver et restaurer au mieux les trésors antiques.

L’expertise du département conservation d’Arles s’exporte à l’international, particulièrement autour de la Méditerranée dans les anciens territoires de la romanité (Albanie, Égypte, Lybie, Palestine, Serbie, Tunisie, Turquie, …)mais aussi aux États-Unis. Des professionnels étrangers viennent éga-lement se former à Arles, particulièrement dans le domainedelarestaurationdesmosaïques.

Comme nous l’avons vu dans l’histoire des collections, les vestiges romains sont partout dans la région. Cet état de fait conduit aujourd’hui à de nombreuses interventions d’urgences. Les campagnes de fouilles planifiées révèlent elles aussi leur dose de défi. À sa sortie du fleuve le bois de la barge « Arles-Rhône 3 » était tellement gor-gé d’eau qu’il était complètement mou. L’embarcation fut alors envoyée à Grenoble où des chercheurs, par un procédé de bains chimiques et de congélation al-ternés, purent en extraire toute l’eau, la remplaçant par du polyéthylène glycol.

Pour autant, tous les problèmes de conser-vation n’étaient pas écartés. Le spectre des clous en fer plane sur la barge — les clous en vieillissant dégagent du sulfure de fer qui attaque le bois — qui en compte mille-sept-cent… Cette réaction chimique désastreuse à failli avoir le dernier mot sur l’épave suédoise du Vasa, connaissant ce précédant, les cher-cheurs ont procédé à l’abrasion du bois déjà infecté et ont retiré les clous, les remplaçant par des copies en résine.

*TMSest l’acronymede«TheMuseumSystem». Ils’agitd’unlogiciel facilitant la création d’une base de données flexible et complète. Les fiches comprennent : photos de la pièce, infor-mations générales (date, lieux de découvertes, côtes, …), histo-rique de prêt et de restauration, situation dans les réserves, … Mais aussi adjoindre à la pièce des documents nécessaires à sa compréhension : rapports de fouilles, notices, …

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RECHERCHE ARCHÉOLOGIQUE

LES FOUILLES LE SERVICE RECHERCHE

« Un musée dédié à la recherche et à la diffu-sion archéologique » voilà la définition du Musée par son directeur, Claude Sintes. Ces fouilles se doivent de communiquer avec le public. Elles le font par une forte médiatisation, au travers des émissions Des Racines et des ailes de France 3 et d’ouvrages, notamment Arles-Rhône 3 qui retrace l’aventure de la campagne de fouille ayant abouti à l’extraction du chaland.

Il ne faut cependant pas occulter les fouilles terrestres qui, elles aussi, révèlent des trésors. On a ainsi trouvé à Arles des thermes sous une espla-nade, une cour à portique sous un cimetière, des mosaïquesconservéesaumuséeouin situ au jardin d’hiver, à l’office de tourisme mais aussi au siège du Crédit Agricole. Pour l’aider dans ces fouilles le musée dis-pose de convention avec le CNRS, le DRASSM, l’école du Louvre, l’INRAP, le centre de recherche Camille Jullian de l’université d’Aix-Marseille, etc.

Ces fouilles sont elles aussi un moyen de communication avec le public. Le musée organise des sorties archéologiques pour les scolaires et des visites des chantiers de fouilles en cours pour tout public, en parallèle des traditionnels comptes rendus de fouilles et publications diverses, notamment une série de mini-reportages consultables sur internet (www.arles-antique.CG13.fr).

La découverte du chaland Arles-Rhône 3 fait entrer le musée dans le club très fermé des institu-tions conservant des bateaux en état de préservation remarquable : le Vasa de Stockholm, le Mary Rose de Portsmouth, le Nanhai 1 de Canton et le Longskip de Roskilde. Ce sont 11 tonnes de bois fragile et 450 objets qui sont sortis de l’eau et pour lesquelles il a fallu trouver des moyens de conservation innovants.

Le musée est profondément ancré dans une politique de recherche archéologique. Il se considère comme une interface entre collections, recherches et public. Pour ce faire, il organise par le biais de col-loques, de documentaires, de livres, ... des activités de médiation et de présentation des recherches au public. Il est aussi le garant scientifique du festival gallo-romain « Arelate ».

Les collections exposées comptabilisent envi-ron deux milles objets, mais plus de vingt milles se trouvent dans les réserves, à des fins de recherche et de conservation patrimoniale. L’étude des collections à déjà permis de créer trois ouvrages thématiques : Les Lampes à huiles, Les Sarcophages païens et La Verrerie. Et beaucoup d’autres sont en préparation.

Le service participe, évidemment à la créa-tion des expositions temporaires, assure le contenu scientifique et informatif des cartels, des fiches ex-plicatives, des ateliers de découvertes, … À un niveau géographiquement plus large, il est également en-gagé dans l’aide à la découverte et à la conservation du patrimoine romain autour de la Méditerranée (Tunisie,Lybie,ItalieduSud…)

Le centre de documentation du musée com-prend sept milles ouvrages, huit milles périodiques, plus de trois milles tirés à part et de la documentation spécifique à ses collections. Ces fonds traitent d’art, d’histoire et d’archéologie sur une période allant de la Préhistoire au Moyen-Âge. Les documents pro-viennent de dons de particuliers, de chercheurs, … mais également d’achats ou d’échanges avec d’autres institutions.

de droite à gauche et de haut en bas :sortie du Chaland Arles-Rhône 3, panneau de

l’exposition didactique, nettoyage du bois

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PUBLIC & COMMUNICATION

FRÉQUENTATION

La fréquentation du musée varie grande-ment selon les expositions temporaires présentées. Cependant, une hausse constante du nombre de visiteurs, par paliers, existe depuis l’ouverture en 1995. On comptait alors soixante-cinq milles visi-teurs, aujourd’hui le musée compte une moyenne de deux-cent-cinquante milles visiteurs par an, avec un énorme pic en 2010, lors de la présentation du buste de Jules César à quatre-cent milles visiteurs.

Le public est très hétérogène. Il est compo-sé à part plutôt égales d’individuels et de groupes. Ces groupes sont en majorité des scolaires, le musée bénéficie sur ce point de l’aide financière du conseil général aux collégiens, notamment aux classes de sixième dont le programme d’histoire couvre l’aire du musée. Les individuels sont très largement fran-cophone (à peine 10% de non-francophones). Les visiteurs viennent notamment de la région proche, puis d’Île-de-France, puis d’autres départements et loin derrière, de pays étrangers.

Les visiteurs sont extrêmement fidèles. Le musée est très fier de ses cinq cent abonnés et note une tendance des locaux à visiter toutes les exposi-tions temporaires, même sans abonnement. Ceci étant dû principalement aux conditions tarifaires préférentielles.

Page 20: Musée Départemental de l’Arles Antique - Gabian Spirit...Le jardin Hortus, inauguré en 2010, est à la fois un espace de vie et d’histoire. Jardin public, il accueille toutes

haut : visite guidée de l’exposition « Rodin et l’antique » organisée par le CCAS.gauche : panneaux explicatifs.droite : maquette explicant les fouilles sub-aquatiques du Rhône.

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PUBLIC & COMMUNICATION

POLITIQUE D’ACCESSIBILITÉ

Le musée se veut accessible à tous et met un point d’honneur à abolir toutes formes de discrimi-nation possible, dans un réel souci de service public et de démocratisation de la culture.

Le bâtiment, très récent, est parfaitement accessible aux personnes en fauteuils roulants. De petits tabourets pliants sont disponibles à l’entrée pour aider les personnes à qui la station debout se-rait pénible. Des visites guidées en langues des signes sont régulièrement organisées et des politiques tari-faires pour les personnes précaires (y compris pour le transport jusqu’au musée) existent, … Dans un futur proche le musée souhaite dé-velopper l’accès aux visiteurs souffrant d’handicap visuel, avec pour but d’obtenir le label tourisme et handicap*en2015,ilestdéjàcertifiéAFAQ-AFNORpourl’accueiltéléphoniqueetphysique**. En ce qui concerne l’accessibilité « intellec-tuelle » aux collections, le musée est en pleine réé-criture des cartels et fiches explicatives, très peu compréhensibles, à ce jour, pour les non spécialistes. Cependant, le musée bénéficie depuis l’ouverture d’un grand nombre de maquettes, qui remettent en situation antique les divers monuments de la ville. L’extension abritant la barge bénéficie déjà de cette nouvelle politique rédactionnelle et les visi-teurs en sont ravis.

Une attention particulière est portée au jeune public. Deux programmes pour les très jeunes sont à noter : une initiation à l’archéologie par tapis d’éveil dès trois ans et des visites jeux autour de la mytholo-gie romaine dès six ans. Bien sur, le musée met à dis-position des enseignants du matériel pédagogique pour tous âges, notamment pour des collégiens de 6ème dont le programme d’histoire couvre l’époque romaine.

Après plusieurs années d’une politique dyna-mique en matière d’exposition temporaire, le musée souhaite se recentrer sur ses collections permanentes pour 2014. L’ambition de cette période sera de reva-loriser les richesses en créant des audio-guides, des panneaux plurilingues, des cartels en braille, des œuvres à toucher et en réaménageant les secteurs thématiques afin de les rendre plus lisibles...

*Lelabelapporteunegarantied’unaccueilefficaceetadaptéauxbesoins indispensables des personnes handicapées (moteur, vi-suel, auditif et mental). Il s’applique aux structures d’accueil et d’hébergement, aux établissements de restauration, aux sites touristiques et de loisir.**LeLabelMarianneestlaréférenceenmatièred’accueiletderelation usagers des services publics. Il valide 19 engagements de service et 5 engagements de moyens, relatifs au pilotage et à l’organisation interne. L’institution s’engage à : des conditions d’accès aux services adaptés à tous les besoins, un accueil at-tentif et courtois, une réponse compréhensible aux demandes dans un délai annoncé, une réponse systématique aux réclama-tions et une écoute du public pour progresser.

Page 22: Musée Départemental de l’Arles Antique - Gabian Spirit...Le jardin Hortus, inauguré en 2010, est à la fois un espace de vie et d’histoire. Jardin public, il accueille toutes

exposition du buste de César à Arles et Paris (Musée du Louvre)

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PUBLIC & COMMUNICATION

EXPOSITIONS TEMPORAIRES ET ANIMATIONS

Le musée a fourni un grand effort de com-municationauprèsdespopulationslocales.Trèsmalaccueillie à l’origine, la construction de ce « machin bleu » n’avait pas été réellement accompagnée d’une politique de médiation. Après de larges campagnes de sensibilisation, avec l’aide de la mairie et du conseil général, le musée est aujourd’hui très cher au cœur des Arlésiens, témoin du passé glorieux de la ville.

Le rayonnement du musée s’est trouvé élargi à l’échelle nationale et internationale par « Marseille Provence 2013 », et avant cela par la grande média-tisation des fouilles du Rhône. Il bénéficie d’une côte de popularité toujours plus forte, reçoit de plus en plus de sollicitation de prêt, et engrange un réel cercle vertueux dans le paysage touristique de la ville. En effet, Arles est le théâtre de nombreuses ac-tivités culturelles : Rencontres internationales de la photographie, festival des Suds, éditions Actes Sud, Fondation Van Gogh, Fondation LUMA, … Le musée s’inscrit dans cette dynamique et apporte lui aussi de nouveaux touristes. Le musée profite de ces événements pour créer des passerelles entre univers culturels, on peut noter par exemple le concert de Patti Smith au musée en 2011 (à droite).

Des découvertes récentes, comme le buste de César ou la barge, jouissent d’une grande popularité médiatique, grâce notamment aux émissions Des Racines et des ailes, et amènent au musée des popula-tions qui n’en ont pas l’habitude. La polémique qui suivit la découverte du buste de César — s’agissait-il ou non de César ? — fut un immense coup publicitaire pour le musée. Pour les uns, il s’agissait bel et bien d’un portrait unique, le plus ancien et peut-être le plus fidèle, de César, pour les autres ce n’était que le simple buste d’un magistrat romain. Le débat fut finalement clôt par le spécialiste des portraits de César, Fleming Johansen, pour lui, il s’agit bel et bien du général romain.

L’institution se refuse à rendre ses exposi-tions temporaires itinérantes. Lorsqu’une exposi-tion est présentée à nouveaux dans un autre musée (comme ce fut le cas pour le buste de César au Louvre ou comme ce sera le cas avec l’exposition « Rodin et l’antique » qui va s’ouvrir au musée Rodin de Paris) il s’agit d’une exposition entièrement repensée, en terme d’espace et de présentation. Le but de cette démarche est à la fois un respect des collections avec l’idée de les présenter au mieux selon l’espace, mais aussi de ne pas inciter les visiteurs à choisir entre se déplacer à Arles ou à Paris, une grande partie du public ferait certainement le choix de la capitale, lais-sant le musée aux « locaux ».

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Jean-Noël Guérini, président du Conseil général posant la première pierre de l’extension

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FONCTIONNEMENT DE L’INSTITUTION

CONSEIL GÉNÉRAL PARTENARIATS

Municipal jusqu’en 2003, le musée est aujourd’hui sous tutelle du Conseil général des Bouches-du-Rhône. Récemment, le conseil général à débloqué six millions d’euros pour la construction de l’extension du musée, en plus des 900 000 € de finan-cement annuel.

Le musée bénéficie, comme nous l’avons vu, de nombreux partenariats avec des institutions culturelles et archéologiques. Mais aussi avec la CNR (Compagnie Nationale du Rhône), qui lui a apporté, dès 2004, sa connaissance scientifique du fleuve : débit, visibilité moyenne sous l’eau, qualité de l’eau. Les archéologues ont pu en déduire la saison la plus propice aux fouilles (l’Été), les types de dégâts envi-ronnementaux qu’auraient pu subir les pièces à dé-couvrir. La CNR fait également office de mécène : sa contribution de 2,5 millions d’euros à permis l’extraction de la barge, son transport à Grenoble, son rapatriement et son installation dans la nouvelle aile.

La région Provence-Alpes-Côte d’Azur aide aussi le musée, à hauteur moyenne de 1,5 million d’euros par an pour la restauration et la réhabilita-tion des collections. Elle a également participé à l’ex-tension du musée pour un montant 501 672 €. Le musée bénéficie du Fonds Régional d’Acquisition des Musées qui est de 260 000 € par an, pour l’ensemble des musées de la région.

Page 26: Musée Départemental de l’Arles Antique - Gabian Spirit...Le jardin Hortus, inauguré en 2010, est à la fois un espace de vie et d’histoire. Jardin public, il accueille toutes
Page 27: Musée Départemental de l’Arles Antique - Gabian Spirit...Le jardin Hortus, inauguré en 2010, est à la fois un espace de vie et d’histoire. Jardin public, il accueille toutes

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FONCTIONNEMENT DE L’INSTITUTION

ORGANIGRAMME

Direction : Claude Sintès Secrétariat de Direction : Ginette Jomain Communication : Corinne Falaschi, Anne-Céline Bolard, Vanessa Fraquet

SECRÉTARIAT GÉNÉRAL : Secrétaire générale : Marion Castigli Secteur administratif : Audrey Vanhoorde, Carine Caudron, Edith Beynet, Khadija Dernaoui, Sandrine Ferrand Espaces verts : Fabien Babassut Secteur technique : Vincent Castello, Guy Palenzuella

DÉPARTEMENT DES PUBLICS : Chef de département : Fabrice Denise Secteur accueil : Responsable du secteur : Zohra Sayah Pôle accueil / billetterie : Marie-Hélène Benson, Mireille Finiels, Brigitte Gimonet, Patrice Gisonti, Philippe Kert, Joël Mallet, Joëlle Otalora, Stéphanie Piton, Richard Punzano, Noëlle Telle, Julien Tranier, Anne-Laure Verdier Pôle réservations / accueil téléphonique : Annie Facchin, Françoise Jomain Régie Auditorium / huissier : Philippe Kert Secteur médiation : Responsable du secteur : Marie Vachin Médiatrices : Élise Bonnefille, Chantal Clasert, Geneviève Vergos-Rozan

DÉPARTEMENT DES COLLECTIONS : Chef de département / adjoint au Directeur : Alain Charron Secteur conservation : Valérie Clenas, Aurélie Coste, Jessy Ruiz, Soizic Toussaint Secteur restauration : Responsable du secteur : Patrick Blanc Adjointe au responsable : Marie Laure Courboulès Aurélie Martin, Michel Marque, Ali Aliaoui, Gilles Ghiringhelli, Patricia Jouquet, Hafed Rafai Secteur archéologie : Marie-Pierre Rothé (fouilles terrestres / documentation), Alain Genot (fouilles terrestres), David Djaoui (fouilles sous marines / subaquatiques), Sabrina Marlier (responsable de l’opération Arles Rhône 3) Bibliothèque : Lorène Linares-Henry