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MORPHOLOGIE MATHEMATIQUE Responsable français Responsable roumain Professeur Françoise Preteux Professeur Alexandre Isar

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MORPHOLOGIE MATHEMATIQUE

Responsable français Responsable roumain

Professeur Françoise Preteux Professeur Alexandre Isar

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TABLE DE MATIERES

1.1 Qu'est-ce que la morphologie mathématique ? 11.2 Quelques éléments utiles de la théorie des ensembles 21.3 Quelques éléments utiles d'analyse fonctionnelle 41.4 Quelques éléments utiles de topologie 92 Opérateurs morphologiques de base 192.1 L’érosion 212.1.1. Propriétés mathématiques 272.1.2 Effets sur les images 302.2. La dilatation 312.2.1. Propriétés mathématiques 372.2.2. Effets sur les images 402.2.3. Dilatations et érosions algébriques 413 Opérateurs morphologiques dérivés 453.1 Le gradient morphologique 453.2 Les filt res de contraste 453.3 L'ouverture morphologique 463.4 La fermeture morphologique 493.4.1. Propriétés mathématiques 493.4.2. Effets de l’ouverture et de la fermeture sur les images 513.4.3. Un exemple d’utili sation de l’ouverture morphologique 513.4.4. Ouvertures et fermetures algébriques 533.4.5. Filt res morphologiques 533.4.5.1. Filt res alternés séquentiels 574. Opérateurs morphologiques de segmentation 594.1. Squelettes 594.1.1. Formule de Lantuéjoul 624.1.2. Squelette de l’erodé 654.1.3. Formule de reconstruction 664.1.4. Propriétés mathématiques du squelette 674.2. Squelette par zones d'influence 744.2.1. Le Skiz est un graphe 754.3. Ligne de partage des eaux 764.3.1. Approche par immersion 774.3.2. Ligne de partage des eaux d’une fonction régulière 784.3.3. L’approche métrique 804.3.3.1. La ligne de partage des eaux est un Skiz 815. Digitalisation des opérateurs morphologiques 825.1. Digitalisation des opérateurs 915.1.1. Digitalisation des opérateurs de base 915.1.2. Digitalisation des opérateurs de segmentation 935.1.2.1. Ce que l’on demande d’un algorithme digital de squeletisation 955.1.2.1.1. Amincissements 965.1.2.1.2. Algorithmes à base de files d’attente 985.1.2.2. La digitalisation de SKIZ 995.1.2.2.1. SKIZ et diagramme de Voronoi 995.1.2.3. La digitalisation de la l.p.e. 1005.1.2.3.1. Notion de distance topographique 1005.1.2.3.2. Le problème des plateaux 1025.1.2.3.3. Quelques applications de la l.p.e. discrète 102

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1.1 Qu'est-ce que la morphologie mathématique ?

La morphologie mathématique représente l'ensemble de règles mathématiquesutili sées pour la description des formes.

Le concept de forme est lié étroit du concept d'image. Voilà pourquoi estrecommandé d'utili ser la morphologie mathématique pour le traitement de l'image.L'interprétation d'une image, la reconnaissance de certains objets qui s'y trouventrequièrent généralement deux étapes : la première consiste à repérer sur l'image lesstructures intéressantes et à les isoler. C'est ce que l'on appelle la SEGMENTATION, laseconde à QUANTIFIER ces objets en leur associant des valeurs (nombres ou symboles)en vue de leur classification. Magistral élaboré par le mathématicien français G. Matheron,la morphologie mathématique a à ses fondements la théorie des ensembles, la topologie,l'analyse fonctionnelle et la théorie des probabilit és. Les premiers travaux de Matheron ontanalysé le cas des images binaires (seulement deux niveaux pour chaque élément d'image(pixel), "1" pour blanc et "0" pour noir). Il a introduit quelques opérateurs morphologiquesde base : l'érosion, la dilatation, la fermeture, l'ouverture, et le squelette. Chaque imagebinaire peut être regardée comme une fonction, f, définie sur un sous-ensemble du R2 (lesupport de l'image), X, à valeurs dans l'ensemble {0,1}. Cette fonction associe à chaqueélément d'image la valeur 0 ou la valeur 1. Si on considère la restriction de cette fonction àl'ensemble X1 formée par les éléments d'image ou la valeur de f est égale à 1, alors cettefonction, f1 , décrit l 'ensemble des objets de l'image f. Le complément de l'ensemble X1 parrapport à l'ensemble X représente le fond de l'image X. Par l'application d'un opérateurmorphologique à la fonction f1 on obtient la fonction f2. Celle-ci décrit un ensembled'objets diffèrent. On peut donc aff irmer que par l'application de l'opérateur morphologiqueconsidéré la forme des objets décrits par f1 est modifiée. Donc les opérateursmorphologiques transforment la forme des objets de l'image. On peut observer que lafonction f1 est la fonction indicatrice de l'ensemble X1 :

En conséquence, le formalisme adéqué pour la description des opérateurs morphologiques,pour les images binaires est la théorie des ensembles. Une autre catégorie d'images estcelle d'images a TEINTES DE GRIS ou IMAGES NUMERIQUES. Ceux-ci peuvent êtredécrits par fonctions définies sur des ensembles inclus en R2 à valeurs dans un ensemble :

Les couleurs claires correspondent à des valeurs élevées des niveaux de gris, les couleurssombres à des valeurs faibles. Pour décrire ces images, le cadre de la théorie des ensembles(suff isant pour les images binaires) devient insuff isant. Ce cadre doit être remplacé par lecadre de l'analyse fonctionnelle.

Mais pour toutes les catégories d'images est très important de décrire la relation(géométrique) entre les différents objets qui composent l'image considérée. Cettecaractérisation géométrique ne peut être faite dans le cadre de l'analyse fonctionnelle. On abesoin d'une autre théorie. Il s'agit de la topologie.

Donc pour pouvoir apprendre la morphologie mathématique il faut étudier aucommencement la théorie des ensembles, l'analyse fonctionnelle et la topologie. Voilàpourquoi on présente dans la suite les connaissances nécessaires de ces trois théories pourl'étude de la morphologie mathématique.

1

{ } [ ] P1,k ,1,0n ,n, ... ,n,n kP21 =∈

( ) ( )î ∈

=∈∀ sinon ,0

X xsi ,1xf X, x 1

1

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1.2 Quelques éléments utiles de la théor ie des ensembles

Pour l'étude des objets, éléments d'une certaine image, il faut les ordonner. Pourintroduire une relation d'ordre entre les objets de l'image il faut que le support de celle ciait une structure de treilli s booléen. On définit, dans la suite, cette notion. A ce but oncommence par la définition du treilli s.Au commencement on définit la notion de relation d'ordre.

Définition 1. Une RELATION D'ORDRE, que l'on notera génériquement≤,définie sur un ensemble E, est une relation qui vérifie :

La première est la condition de réflexivité, la seconde est la condition d'antisymetrie et latroisième est la condition de transitivité.Tout ensemble muni d'une relation d'ordre est dit ordonné.Soit X un sous-ensemble du ensemble E. L'élément m du E est appelé MINORANT du Xsi pour chaque x qui appartient à X on a :

L'élément M du E est appelé MAJORANT du X si pour chaque x qui appartient à X on a :

L'élément m est la BORNE INFERIEURE de X s'il est le plus grand des minorants de X.L'élément M est la BORNE SUPERIEURE de X s'il est le plus petit des majorants de X.L'ensemble X possède un élément MINIMUM a si et seulement si :

L'élément a est dit minimal si et seulement si :

Tout élément minimum est donc minimal, la réciproque étant fausse.

Définition 2 Un treilli s, X, est un ensemble ordonné où deux éléments x et y(pour chaque x et y dans X) possèdent en même temps une borne supérieure, notée x∨ y etune borne inférieure notée x∧ y. Chaque élément d'un treilli s a les propriétés suivantes :1.1.

2.

3. Absorption

4. Inégalités de distributivité :

5. L'inégalité des modules :

Si les inégalités (1) deviennent des égalités alors le treilli s X s'appelle treilli s distributif.2

x x.1 ≤( ) y x xyet y x .2 =⇒≤≤( ) z x zyet y x .3 ≤⇒≤≤

xm ≤

Mx ≤

xa : aon X, xpour tout ,Xa ≤∈∈

a xX,xpour tout et ,Xa >∈∈

( ) xxxx x;Xx =∨=∧∈∀

( ) xyyet xx yy x;Xy,x ∨=∨∧=∧∈∀

( ) ( ) ( ) xyxxyx x,Xy,x =∧∨=∨∧∈∀

( ) ( ) ( ) ( )( ) ( ) ( )î

∨∧∨≥∧∨∧∨∧≤∨∧

∈∀zxyxzyx

zxyxyxx ,Xz,y,x

( ) ( ) ( ) zyxzy x z x,z,y,x ∧∨≤∧∨⇒≤∀

( )1

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Définition 3. Le treilli s X est complet si :1. L'ensemble X est ordonné,2. Pour chaque famille (xi) (finie ou pas) en X, il existe :

- un le plus petit majorant ∨ xi , nommé sup et noté U,- un le plus grand minorant ∧ xi, nommé inf et noté Φ.

Définition 4. On appelle complément d'un élément x d'un treilli s X, qui contient Φet U, un élément y de X, tel que :

Définition 5. Le treilli s X sera nommée COMPLEMENTÉ, si tous ses élémentspossèdent un complément.

Définition 6. Un treilli s distributif et complementé est appelé treilli s booléen.

Exemple. L'ensemble de parties d'un ensemble X, Π(X), est un treilli s booléen.La relation d'ordre est dans ce cas la relation d'inclusion. L'élément sup est dans cecas l'ensemble X et l'élément inf est l'ensemble vide. L'opération ∨ est la réuniondes ensembles et l'opération ∧ est l'intersection des ensembles.

On peut parler de la dualité des opérations effectuées sur des ensembles.L'opération Ψ* est nommé duale de l'opération Ψ ± ² ³ ´ ± ³ µ ¶ ³ · ³ ¸ ´ ± ² ¹ * agit (aumême sens que Ψ) sur les complémentaires des ensembles pour lesquels Ψ estdéfinie. Une description formelle de cette définition est:

º » ¼ ½ ¾ ¿ À Á Â Á Ã ¾ Ä Á Å Æ Ç È É Ê Ë Ì Í Î Ï Ð Ñ Ò Ëéunion entre les ensembles A et B.

Alors:

Donc l'opération duale de la réunion est l'intersection.

3

Uyet x yx =∨Φ=∧

CC* ÓÓ Ψ=Ψ

BABABABA

BABA ÔÔÕÕ

===Ψ

=Ψ*

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1.3 Quelques éléments utiles d'analyse fonctionnelle

S'il s'agit d'une image à P niveaux de gris alors celle-ci peut être décrite par unefonction définie sur X (le support de l'image) à valeurs dans un ensemble Y :

Dans le cas d'ensembles de fonctions on peut parler de treilli s aussi. Par exemplel'ensemble :

est ordonné par la relation :

et constitue un treilli s complet ou l'inf et le sup sont donnés par les relations :

On analyse dans la suite le treilli s des fonctions semicontinues supérieur (scs).

Définition 1. La fonction f définie sur Rn à valeurs en R est semicontinuesupérieur au point x si et seulement si pour chaque t de R avec f(x)<t, il y a un voisinage Vde x, tel que, pour chaque y de V, t>f(y).

Exemples

E1. n=1, f(x)=x

4

{ } Yn, ... ,n,n X:f P21 =→

( ) { }YX:fX →=Φ

( ) ( ) ( )xgxf ,Xx gf ≤∈∀⇔≤

( ) ( ){ } ( )( ) ( ){ } ( ) Xx ,xfinfxf ff

Xx ,xfsupxfff

ii

ii

∈∀=⇔∧=∈∀=⇔∨=

u

( )uf

t

x

Vf(x)

Figure 1. Le premier example de fonction semicontinue.

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E2. La fonction présentée dans la figure 2.

Figure 2. Le deuxième exemple de fonction semicontinue supérieure.

On peut donner une définition pareill e pour les fonctions semicontinues inférieur (sci).

Définition 2. La fonction f définie sur Rn à valeurs dans R est sci, dans le point x de Rn, siet seulement si, pour chaque t de R, avec t<f(x), il y a un voisinage V de x en Rn tel quepour chaque y de V, t<f(y).

Exemple

E3. n=2; La fonction présentée dans la figure 3.

Figure 3. Un exemple de fonction semicontinue inférieur.

On dit que f est scs (ou sci) sur Rn si et seulement si elle est scs (ou sci) dans chaque pointde Rn.

5

f(u)

u

t

x

V

f(x)

xt

f(x)

f(u,v)

u

Vx

0

v

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Soit Ö i et Ö s les espaces de fonctions définies sur Rn à valeurs dans R semicontinuesinférieur ou supérieur. Une fonction qui est scs ou sci est appelée × Ø Ù Ú Û Ü Ý Þ Ú Ý ß Ø à á Ü Ú Þ âl'espace de fonctions semicontinues définies sur Rn à valeurs dans R. Dans [Pre.'86] estprouvée la lemme suivante:

Lemme 1. Les espaces â s et â i ont une structure de treilli s.

Donc on a les propriétés:

P11. â s et â i sont ordonnés par la relation ≤ définie par:

P12.

A chaque fonction scs f on peut associer la région située sous le graphe de lafonction. Cette région est appelée sougraphe et est définie par la relation:

Exemple. Soit f la fonction présentée dans la figure 1. On présente dans la figure 4l'ensemble SG(f).

Figure 4. La fonction f et son sougraphe.

On peut démontrer la proposition suivante:

6

( ) ( ) ( )xfxf' ,nRxf'f ≤∈∀⇔≤

( )( ) s if Ii

et s if Ii

sIiif Φ∈∈∨Φ∈

∈∧⇒Φ⊂∈∀

iΦ∈

( ) ( ) ( ){ }txf ,RnRt,xfSG >×∈=

x

f(x)

SG(f)

( )( ) i iIi

ii f f Φ∈∨∧⇒Φ⊂∀∈∈∈ i

IiIi fet

( )( ) ( ) siIi

si f inf f Φ∈⇒Φ⊂∀∈∈ Ii

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L'ensemble SG(f) est fermé si et seulement si la fonction f est scs.

A l'aide du sougraphe on peut introduire une nouvelle relation d'ordre sur le treilli s Φs(Rn):

Cette relation d'ordre induit-elle aussi une structure de treilli s sur l'espace Φs, plus prochede la structure de treilli s booléen. Les éléments sup et inf de ce treilli s sont donnes par lesrelations:

Ainsi le treilli s de fonctions Φs a été réduit à un treilli s d'ensembles.Soit f une fonction définie sur Rn qui prenne des valeurs dans R. On appelle régulariséesupérieure de f la plus petite majorante s.c.s de f:

On appelle regularisée inferieure de f la plus grande minorante s.c.i de f:

Le concept de dualité peut être introduit aussi dans le cadre fonctionnel. L'opérateur dualde l'opérateur ã ä å æ ç être définit comme suit:

Présentons deux exemples.E1. Cherchons par exemple l'opérateur dual de l'opérateur ∧ .

Si:

alors:

et:

Si:

7

( ) ( )gSG fSG gf ⊂⇔≤

( ) ( )èi

ifSG fSG if i

f =⇔∨=

( ) ( )éi

ifSG fSG if i

f =⇔∧=

{ }gf et sg ginff ≤Φ∈=

{ }fget ig g supf ≤Φ∈=

( ) ( ) ( )ff* ,f −Ψ−=ΨΦ∈∀

( ) ( ) ( )( )( ) ( ) ( ){ }( )xg,fminxgfxg*f ,nRx −−−=−∧−−=

∧∈∀

( ) ( )xgxf ≤

( ) ( ) ( ) ( ){ }( ) ( )xgxg,f-min ,xgxf −=−⇒−≥−

( ) ( ){ }( ) ( ) ( ) ( ){ } ( )( )xgfxg ,xf maxxgxg- ,f-min ∨===−

( ) ( )xgxf ≥

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alors:

On a montré ainsi que:

E2.On considère l'opérateur:

Alors:

Donc:

Un tel opérateur s'appelle autodual.Dans [Pre.'86] est démontrée la proposition suivante:

ê ë ì í î ï ð ñ ò ó ô õ ö ÷ ø ô ùéfinit sur ú û à valeurs dans ü ý þ ÿ � � � ÿ �

Alors: � � � � � � � � � � � � � � * est continu,- � � � � � � � � � � � � � � * est s.c.s,- � � � � � � � � � � � � � � � � � * est s.c.i.

8

( ) ( ) ( ) ( ){ }( ) ( ) ( ) ( ){ }( ) ( ) ( ) ( ){ } ( )( )xgfxg ,xfmaxxfxg- ,f-min - ;xfxg- ,f-min ,xgxf ∨===−=⇒−≤−

( ) ∨=∧ *

( ) ff −=Ψ

( )( ) ( )( ) ( )( ) ( )( )xfxfxfxf* Ψ=−=−Ψ−=Ψ

Ψ=Ψ*

( ) ( ) i iet ss Φ⊂ΦΨΦ⊂ΦΨ

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1.4. Quelques éléments utiles de topologie

On présente dans la suite quelques éléments de topologie qui seront utiles àl'introduction des opérateurs de la morphologie mathématique. On commence avec latopologie de Rn et on finit avec la topologie des espaces fonctionnels.

1.4.1. Topologie de la droite R

Définition 1. On dit qu'un sous-ensemble A de R est OUVERT s'il est vide ou si, pourtout x de A il existe un intervalle ouvert contenant x et contenu dans A.

De cette définition résultent les conséquences presque immédiates suivantes:O1. Toute réunion (finie ou non) d'ouverts est ouverte.O2. Toute intersection finie d'ouverts est ouverte;O3. La droite R et l'ensemble vide sont des ouverts.

Définition 2. On dit qu'un sous-ensemble A de R est fermé lorsque son complémentaireCRA est ouvert.

Les conséquences correspondantes sont:F1. Toute intersection de fermés est ferméeF2. Toute réunion finie de fermés est fermée,F3. La droite R et l'ensemble vide sont des ensembles fermés.

Définition 3. Si A est un sous-ensemble de R, un point x0 de R est dit POINTD'ACCUMULATION de A si dans tout voisinage de x0 il existe du moins un point de Aautre que x0.

Définition 4. Un point ISOLÉ d'un ensemble A est un point x de A qui n'est pas pointd'accumulation de A. Autrement dit, c'est un point x de A qui possède un voisinage V telque:

Définition 5. On dit qu'une partie non-vide A de R est bornée si elle est à la fois majoréeet minorée, autrement dit si A est contenu dans un intervalle ferme [a,b].

Définition 6. On appelle RECOUVREMENT OUVERT d'un ensemble A de la droite toutrecouvrement de A par des ensembles ouverts de R.

En utili sant les définitions déjà présentées on peut énoncer à la fin de ce paragraphe deuxthéorèmes très importants de topologie.

Théorème 1 (de Heine-Borel-Lebesgue) De tout recouvrement ouvert d'unintervalle fermé borné [a,b] on peut extraire un sous-recouvrement ouvert fini.

La preuve est présentée dans [Cho.'92].

9

{ }xVA =∩

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Théorème 2 ( de Bolzano-Weierstrass) Pour tout intervalle fermé borné [a,b] toutsous-ensemble infini X a un point d'accumulation sur [a,b].

1.4.2. Topologie de l'espace Rn

Définition 1. Soit � i (i=1,2,…,n) un ouvert de R qui soit, ou bien un intervalle ouvert(ai, bi), ou bien l'ensemble vide. Dans Rn, on appelle PAVÉ OUVERT de bases ?i, le sous- ! " # $ % &

1×&2×…

&n de Rn (il est vide si l 'une des bases est vide); lorsqu'il n'est pas vide,

son centre est le point de cordonnées:

L'intersection de deux pavés ouverts de bases ( &i), (

&i') est le pavé ouvert de base ( &

i ∩ &

i').On définirait de façon analogue les pavés fermés en remplaçant les intervalles &

i ouvertspar des intervalles fermés.

Définition 2. Dans Rn, on dit qu'un ensemble V est voisinage d'un point x s'il contient unensemble ouvert contenant x; on dit qu'un point x est point d'accumulation d'un ensembleA si dans tout voisinage de x il existe au moins un point de A autre que x.

Nous pourrions étudier ici en détail l es conséquences de ces définitions, commenous l'avons fait pour R. Mais dès maintenant il est plus instructif de faire cette étude dansun cadre plus général. Toutefois il sera bon d'avoir toujours présents à l'esprit les casparticuliers plus concrets que constituent la droite réelle R, les espaces Rn et leurs sous-ensembles.

1.4.3. Espaces topologiques

Dans l'étude élémentaire de R et de Rn qu'on vient de faire, presque toutes lesnotions ont été définies à partir des ouverts, et la plupart des propriétés ont été obtenus enn'utili sant que les propriétés fondamentales de ces ouverts. D'où l'idée de fonder latopologie sur la notion d'ensemble ouvert; on va tenter d'exprimer toutes les notionstopologiques classiques, telles que limite et continuité, en termes d'ouverts, et de retrouverle plus possible des théorèmes classiques à partir de quelques hypothèses simples surl'ensemble de ces ouverts.

Définition 1. On appelle ESPACE TOPOLOGIQUE tout couple constitué par unensemble E et un ensemble Π {E} de parties de E appelées ENSEMBLES OUVERTS (ouabrégé OUVERTS) et satisfaisant aux trois propriétés suivantes:

O1. Toute réunion (finie ou non) d'ouverts est ouverte;O2. Toute intersection finie d'ouverts est ouverte;O3. L'ensemble E et l'ensemble vide sont ouverts.

On dit encore que l'ensemble Π {E} de parties de E définie sur E une topologie.Voici que l'ensemble de parties de E, Π {E} est en même temps un treilli s booléen (voirl'exemple après la définition 6 du paragraphe 2). Mais, comme nous l'avons déjà dit, lesobjets d'une image peuvent être décrits comme des éléments de l'ensemble de parties du

10

2ibia

ix+

=

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support de l'image. Voilà pourquoi ont peut considérer cette collection d'objets comme untreilli s booléen et en même temps comme une topologie. Le modèle de treilli s booléen estutile quand il s'agit des transformations de l'image basées sur les opérations booléenneseffectuées sur les objets de l'image (réunion, intersection,…). Le modèle topologique estutile quand il s'agit des transformations géométriques de l'image. Les transformations del'image basées sur les opérations booléennes sont décrites à l'aide des opérateurs sur lestreilli s. Il s'agit d'applications définies sur les treilli s. On appelle ces applications desopérateurs parce que les opérations booléennes sur les éléments du treilli s peuvent êtreconsidérées comme des fonctions. Donc l'application est définie sur un espace defonctions. Ces applications transforment les ensembles (éléments du treilli s) en autres' ( ) ' * + , ' ) - . / 0 1 2 3 ( 1 4 ' 0 , , 0 ) 5 / * 6 , ' 1 ' 1 ) / 0 1 7 3 ( / 6 érateur définit sur E. On dit quel'opérateur 7 8 9 : ; < = > 9 9 ? @ : 9 > A

On dit que l'opérateur B C D E C F E C G D H I J K L anti-extensif) si:

On dit que l'opérateur M C D E idempotent si:

N K H E O L G E P C H Q Q H D R K S T Q C E C E D K H E M L G K T U V W X Y Z V [ V \ ] ^ ^ W _ X ^ Z V ` a b \ Z V X \ Z X Y c W d ] e e Y f xi} i∈ I

d'éléments d'E on a:

et:

On dit qu'un ensemble X inclus dans E est fermé pour l'opérateur g \ Z g h i j k l é si :

L'ensemble des opérateurs croissants sur le treilli s E est lui-même un treilli s pour larelation d'ordre:

Le sup est alors donné par:

Sur tout ensemble E on peut définir plusieurs topologies, sauf lorsque E contient auplus un point. L'une d'elle est la topologie discrète; c'est celle pour laquelle ?{ E} est

11

( )( )ix i

i xi

Ψ∨≥

∨Ψ

( )ix i

ixi

Ψ∧≤

∧Ψ

( ) ( ) X x X x ∈Ψ⇒∈∀

( ) ( ) ( )xx ,Ex Ψ≤Φ∈∀⇔Ψ≤Φ

( ) ( ) ( )yxyxEyx Ψ≤Ψ⇒≤∈∀ ,,

( ) ( ) ( )( )xxouxxEx Ψ≥Ψ≤∈∀ ,

( ) ( ) ( )( )xEx ΨΨ=Ψ∈∀ x ,

( )( ) ( )( )xxi

ii

i Φ∨=Φ∨

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l'ensemble de toutes les parties de E. C'est la topologie sur E qui comporte le plus d'ouvertspossible. Une autre est la topologie grossière; c'est celle pour laquelle Π{ E} ne contientque deux éléments: l'ensemble vide et E. C'est la topologie sur E qui comporte le moinsd'ouverts possible.

Mais les topologies intéressantes ne sont en général, ni discrètes, ni grossières. Onremarquera que les propriétés O1 O2 et O3 sont celles que nous avons mises en évidencedans l'étude de la topologie de la droite. Il est remarquable qu'elles suffisent à obtenir desénoncés très riches.

Définition 2. On dit qu'un sous-ensemble A de E est FERMÉ lorsque son complémentaireest ouvert.

Il résulte immédiatement des énoncés O1 O2 et O3 trois énoncés F1 ,F2 ,F3 équivalents auxprécédents par dualité et concernant les fermés de E:

F1 Toute intersection (finie ou non) de fermés est fermée;F2 Toute réunion finie de fermés est fermée;F3 L'ensemble vide et l'ensemble E sont fermés.

Définition 3. On appelle VOISINAGE d'un point x de E tout sous-ensemble de Econtenant un ouvert contenant x.

Voici quelques propriétés essentielles des voisinages:

V1 Tout voisinage de x contient x et tout x a au moins un voisinage.V2 Tout ensemble contenant un voisinage de x est un voisinage de x;V3 L'intersection de deux voisinages de x est un voisinage de x;V4 Si V est un voisinage de x, il existe un sous-voisinage W de x (c'est-à-dire que W⊂ V)tel que V soit un voisinage de chaque point de W.

On désigne par V(x) l'ensemble des voisinages V de x.On appelle VOISINAGE D'UNE PARTIE A DE E tout sous-ensemble de E contenant A.

Définition 4. On dit qu'une partie B de V(x) constitue UNE BASE DE V(x) si tout Vappartenant à V(x) contient un élément W qui appartient à B.Définition 5. Soit A une partie de E et soit x un point de E. On dit que x est ADHERENTà A si tout voisinage de x contient un point de A. On dit que x est POINTD'ACCUMULATION de A si tout voisinage de x contient un point de A autre que x. Ondit que x est POINT ISOLÉ de A s'il appartient à A, mais n'en est pas un pointd'accumulation, autrement dit s'il existe un voisinage de x qui ne contient aucun autre pointde A que x.Définition 6. m n o p p q r r q s t u v t w x u t y q z { | } ~ � � ~ � � � � � � � � � � � � � ~ � � � � � � � � �contenant A.Corollaire.

1. La relation A=� caractérise les ensembles fermés;2. Pour que A soit fermé il fallait et il suff it qu'il contienne ses points

d'accumulation.

12

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La notion duale de celle de fermeture est celle d'intérieur.Définition 7. On appelle INTERIEUR d'un sous-ensemble A de E, la reunion,eventuelement vide, de tous les ouverts contenus dans A. C'est donc le plus grand desouverts contenus dans A; on le note Å.

Il est immédiat que la relation A=Å caractérise les ouverts.On présente dans la suite quelques relations entr � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � �

et les opérations élémentaires.

1. Dualité entre fermeture et intérieur:

1)

Preuve. Soit � i un ouvert contenu dans A. Alors après la définition 7, on peutécrire: ou:

Soit:

On constate que   i est un fermé. Mais:

Donc {   i} i∈ I désigne la famille des fermés contenant C{ A}. Voilà pourquoi conformémentà la définition 6, l'intersection des f i représente la fermeture de C{ A}. Donc la relation (1)est vraie. 2)

Cette formule se déduit de la précédente en y remplacent A par C{ A}. En effet:

d'où:

13

)1(

¡¢Ii

iA

∈ω=

{ }ACAC =

î £

{ }¤¥£

Iii

Morgan De

C ∈∈

=

î= ωω

IiiCAC

{ }ii C ωφ =

{ } { }ACAi ⊃⇒⊂ iC ωω

{ } { }( )¦ACAC =

{ } { }{ } AACCACC ==

î

¦

{ } { }ACACCC =

î

î ¦

{ } { }ACAC =

¦

(2)

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ce qu'il fallait démontrer.

2. Propriétés de la fermeture:

1)

2)

3)

4)

Preuves.Grâce à la propriété F3, l'ensemble vide est un fermé.

La propriété 1 est donc vérifiée.Garce à la définition de la fermeture (définition 6) la fermeture de A contient A.Donc:

La propriété 2 est donc vérifiée. Grâce au corollaire déjà présenté, parque § ¨ © ªun ensemble fermé on peut écrire:

La propriété 3 est vérifié-t-elle aussi.

Pour démontrer la quatrième propriété observons que:

et que BA∪ est un ensemble fermé. Mais, grâce à la définition 6, le plus petit ensemblefermé contenant A∪ B est:

Voilà pourquoi on peut écrire:

Réciproquement, si:

ou Y est un ensemble fermé.Mais le plus petit ensemble fermé qui contient X est:

Donc:

14

AA ⊂

BABA ∪=∪

AA ⊂

AA =

BABA BB

AA ∪⊂∪⇒

⊂⊂ ( )3

BA ∪

φ=φ

φφ =

AA =

BABA ∪⊂∪

YX ⊂⇒⊂ YX

YX ⊂

X

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Soit X l'ensemble A ou l'ensemble B et Y l'ensemble A∪ B. En vertu de la relationprécédente on peut écrire:

et:

d'où:

Les relations (3) et (4) prouvent la propriété 4). Cette propriété importante s'étendévidemment à toute réunion finie. Par contre elle ne s'étend pas aux réunions infinies àcause du fait qu'une réunion quelconque de fermés n'est pas toujours un fermé.On n'a pas non plus de relation analogue pour l'intersection, même finie.

3. Propriétés de l'intérieur Elles sont duales aux propriétés de la fermeture:1)

2)

3)

4)

Ces propriétés peuvent etre démontrées à l'aide des propriétés de la fermeture.Par exemple:

donc:

ce qu'il fallait demontré.

Définition 8. La frontière A* d'un sous-ensemble A de E est l'ensemble des points x donttout voisinage V contient au moins un point de A et un point de C{ A}.

On a donc:

Sur cette formule on voit que la frontière de tout ensemble est fermée et que deuxensembles complémentaires ont même frontière.

Proposition 1. Pour toute partie A de E on a :

15

BA BA ∪⊂∪ ( )4

EE =«

{ }ACAA ∩=∗

«A - AA =∗

BAA ∪⊂

BA ∪⊂B

AA ⊂¬

( )¬¬¬B ∩=∩ ABA

¬¬¬AA=

{ } { }( )

{ } EE

=

Φ⇔Φ=Φ⇒Φ=Φ

¬E

2

EC CC

EE =¬

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Preuve.

(c.q.f.d).

Définition 9. Soit A un sous-ensemble d'un espace E. On dit que A est PARTOUTDENSE sur E, DENSE sur E, ou NON-DENSE sur E suivant que:

Définition 10.On dit que l'espace E est séparable si celui-ci contient un sous-ensembledénombrable partout dense.

Définition 11.On dit qu'un espace E est séparé lorsque deux points distincts quelconquesde E possèdent deux voisinages disjoints.

Les espaces les plus utiles sont toujours sépares; par exemple la droite R estséparée. Dans un espace séparé, l'intersection des voisinages fermés d'un point a est réduiteà ce point. En effet, pour tout b≠a il existe deux ouverts disjoints ­ a et ­ b contenantrespectivement a et b, donc C{ ­ b } est un voisinage fermé de a ne contenant pas b. Enparticulier tout ensemble { a} est ferme puisqu'il est l'intersection de ses voisinages fermés.

Définition 12.On dit qu'un espace E est COMPACT s'il est séparé et si de toutrecouvrement ouvert de E on peut extraire un sous-recouvrement fini.

Il existe de nombreux espaces qui, sans être compacts, se comportent localementcomme un espace compact; c'est le cas de R par exemple. De façon précise:

Definition 13.On appelle espace LOCALEMENT COMPACT tout espace séparé E donttout point possède au moins un voisinage compact.

Exemples.1. Tout espace compact est localement compact.2. Tout espace topologique discret est localement compact (exemple Z).3. La droite R est localement compacte; en effet, d'abord R est séparée; ensuite, pour tout

x appartenant à R il existe a et b appartenant à R tels que a<x<b et [a,b] est unvoisinage compact de x. R n'est pas compacte.

4. Le sous-espace Q de R n'est ni compact, ni localement compact; en effet, supposonspar exemple que O possède dans Q un voisinage compact V; le voisinage V de Ocontient un sous-voisinage de la forme Q∩[-a,a]; comme ce dernier est fermé dans Q,l'ensemble A= Q∩[-a,a] serait alors compact; or ceci est manifestement faux puisque,pour tout irrationnel x dans [-a,a] la suite décroissante des fermés A∩[x-1/n,x+1/n] aune intersection vide.

16

{ }

{ }( )

®®®A AACA*A

AC1

AC Mais

ACA*A

−=

î

∩=⇒

î

=

∩=

vide.interieur son a A non vide,interieur son a A ;EA =

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Définition 14. On dit qu'un espace topologique E est CONNEXE s'il n'existe aucunepartition de E en deux parties fermées non vides.

1.4.4. La topologie en TOUT ou RIEN

Soit E un espace localement compact séparable. Par exemple E peut être Rn. Soit Fl'ensemble de fermés du E et G l 'ensemble des ouverts du E. On partage les éléments du Fen ensembles fermes et compactes FK (on utili se K pour spécifier le caractère compact del'ensemble considéré). Cette partition induit sur F la topologie en tout ou rien.

Définition 1. On appelle TOPOLOGIE EN TOUT OU RIEN sur F, notée Tf, la topologieengendrée par les deux familles FK, K∈ K et G∈ G.

Dans [Pre.'86] est démontrée la proposition suivante:

Proposition 1. L'espace F muni de la topologie Tf est compact séparable.

On peut parler de différentes propriétés différentielles sur les topologies parce qu'on peutdéfinir la convergence dans ce cas.

Définition 2. Une suite d'ensembles (Fn)n converge vers l'ensemble F dans (F,Tf) si etseulement si les deux conditions suivantes sont satisfaites:

1. Si un ouvert G intersecte F, il intersecte tous les Fn , sauf un nombre finid'entre eux;

2. Si un compact K est disjoint de F, il est disjoint de tous les Fn sauf d'unnombre fini d'entre eux.

La condition 1 définie la "convergence inferieure". On utili se la notation:

La condition 2 définie la notion de convergence superieure. On note:

Exemple. Soit, dans F, la suite (Fn)n definie par:

On constate que:

Parce qu'il existe des ouverts G disjoints qui ont des intersections non vides avec lesensembles F2n et des intersections vides avec les ensembles F2n+1. En même temps on peutécrire:

17

Φ= nF lim

( ) 0n F F lim =

( ) F F lim n =

( ) ( ){ } ( ){ } ( ) ( ) y x;y0, ;x,0 ;,0F ,0,F , 12n2n ≠∈∈==∈∀ + EEyxNn

{ }yx, F lim n =

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En effet, soit le compact K tel que:

Aucun point d'abscisse x et d'ordonnée y n'appartient pas à K.Donc:

On peut aff irmer que K est disjoint de n'importe quel élément de la suite Fn, et la valeur dela limite superieure est en effet { (x,y)}.Pour vérifier la convergence d'une certaine suite d'ensembles on peut utili ser le théorèmesuivant:Théorème 1. La suite (Fn)n converge vers F dans (F,Tf) si et seulement si les deuxconditions suivantes sont satisfaites:

1'. Pour chaque x, élément de l'ensemble F, il existe un seuil , nombre naturel, N(x),tel que pour chaque n plus grand que N(x), dans chaque ensemble Fn il existe un élément xn

qui appartient à une suite (xn)n convergent vers x.2'. Pour chaque sous-suite de (Fn)n , (Fnk)k il existe une sous-suite (xnk)k tel que xnk∈

Fnk et la limite de la (xnk)k appartient à F.

Les conditions 1 et 1' (2 et 2') sont équivalentes et correspondent à la définition de la

Maintenant on peut parler de la continuité des fonctions d'ensemble. Soit O unespace séparable et ̄ ° ± ² ³ ´ ´ µ ¶ · ³ ¸ ¶ ¹ ± º ² » ¼ ½ ¾ ¿ F. Les éléments de O sont des ensembles.À Á Â Ã Ä Å Æ Ç È É Å Ê Ë É Ì Ç Í Ë É Î Ï Å É Æ Å Ð Ñ Ò Å Ó Ô Ò Ò Å Ð Å Ç Å É Ì Ë Õ Õ Å Æ Ö Ë É Î × É Ì Å Ì Ø × Ù È Å Å É Æ Å Ð Ñ Ò Å Ú ÛÜ Òément de O avec un autre ensemble Ý Þ Ú ß à á â

ément de F. On présente dans la suite lesconditions pour la semicontinuité de telles applications.

Proposition 2. ã ä å æ ç è é ê æ ç ë ì í é í î è î í í ê ì é í ì ï ð ì ñ ì ç é í ê ò æ ï ó é æ ï é ô õ ì ö ì é ò æ ï ótout suite ( ô n)n ÷ ø ù ú û ü ý û ù þ û ú û ü ÿ � � � ù ÿ � � ø ù � �

Proposition 3. � � � ø ù ÷ þ � ø ù û ÿ þ ÿ ÷ � ÿ � û þ ÿ û � � û û ù þ ÿ � � ø � ü þ ø � þ � � û � û þ � ø � ütout suite ( � n)n ÷ ø ù ú û ü ý û ù þ û ú û ü ÿ � � � ù ÿ � � ø ù � �

ExemplesE1. E=R2 , l'intersection est s.c.s sur (F,Tf).E2. E=R, la complémentation est s.c.i. sur (F,Tf).

Ces fonctions d'ensemble, définies sur des espaces topologiques peuvent être regardées(comme on l'a déjà vu dans le cas de treilli s) comme des opérateurs. Le motif est que� � û ù ÿ û � � û � û � � ü þ � û ÿ � � � ù û ù ÿ û � � û � � � � � � � � � � � être regardé comme une topologie oucomme un treilli s booléen, en même temps. Ici prend fin cette présentation succincte desoutils mathématiques qui se trouvent à la base de l'étude de la morphologie mathématique.

18

( ) ( )ωΨ⊂ωΨ n lim

( ){ } ( ){ } Φ=∩Φ=∩ y0,K ;0,xK

( ).lim lim

( ) ( )n lim ωω Ψ⊂Ψ

( ){ } Φ=∩ y,xK

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2. Opérateurs morphologiques de base

Le cas le plus simple est celui d’ images binaires. Celles-ci sont décrites à l’aidede la théorie des ensembles. On présente, dans la suite, les principaux opérateursmorphologiques utili sés pour le traitement et l’analyse des images binaires. Pour laconstruction de ces opérateurs on utili se des ensembles spécifiques appelés ELEMENTSSTRUCTURANTS. Il y a une famille d’éléments structurants utili sés pour le traitementmorphologique de l’ image. L’effet de l’application d’un certain opérateur morphologiquepour le traitement d’une image donnée dépende de l’élément structurant utili sé pour letraitement. On notera, dans la suite, l’élément structurant avec K. Une opération souventutili sée pour la construction des opérateurs morphologiques est la soustraction deMinkovski.

On appelle le symétrique de l’ensemble K: { }nRxK ∈= et on le note

K� l’ensemble:

{ }Kx RxK n ∈∈−=�

On appelle la différence de Minkovski des ensembles A et K, et on la note avec KA ÷ ,l’ensemble:

{ } { }Kk kxKet AKRxKAxx

n ∈+=⊂∈=÷Exemples

E1. Soit n=1; A=[-a, a]; K=[-ε, ε], avec a<<ε . Les ensembles A et K sont présentésdans la figure 2.1.

Figure 2.1. Les ensembles impliqués dans l’exemple E1.

Si: AK alors ,xa x ⊂+ε−≤− ,

Si: A K alors ,xa x ⊂+ε≥ .

Donc: [ ]εε+−=÷ -a ,aKA

E2. Soit n=2; A=[-a, a]×[-a, a] ; K=[-ε, ε] ×[-ε, ε], ε<<a.

Ces ensembles sont présentés dans la figure 2.2.

19

-a -ε 0 ε a

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Figure 2.2 Les ensembles considérés dans l’exemple E2.Si:

AK alors y- a-

x- ayx, ⊂

î

+ε≤+ε≤−

Si:

î

⊂+ε≥+ε≥

AK alors y a

x ayx,

Donc:{ }ε≤≤ε+ε−≤≤ε+−=÷ -aya- ,axaKA

L’ensemble KA ÷ est présenté dans la figure 2.3.

Figure 2.3. Le résultat de l’opération présentée dans l’exemple 2.

20

y

xεε-ε

a

a

- a

-a

y

x

a-ε

a-ε

-a+ε

-a+ε

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2.1. L’érosion

Le premier opérateur morphologique est celui d’érosion. L’érodé de l’ensemble A parl’élément structurant K est la différence de Minkovski entre A et K� . On note:

{ } { }AKRxKAAE xn

K ⊂∈=÷= � (1)

Si on répète les exemples 1 et 2 pour calculer les érodés on obtient les mêmes résultatsparce que dans ces cas les ensembles K sont symétriques:

KK =�Si on regarde les résultats obtenus dans les exemples 1 et 2 on constate que les ensemblesrésultats sont inclus dans les ensembles A. Voilà pourquoi on appelle cet opérateurérosion. Le résultat de l’érosion dépende de la forme de l’élément structurant. Prenons denouveau l’exemple E2, mais considérons, cette fois ci, l’élément structurant présenté dansla figure 2.4.

Figure 2.4. Le nouvel élément structurant.

La description analytique de cet ensemble est:

{ }ε≤+ε≤= xy ,xK

Donc son symétrique est:

{ }ε≤+ε≤= xy- ,xK�représenté dans la figure 2.5.

Figure 2.5. Le symétrique de l’élément structurant.

21

y

x

ε

ε-ε

K

yx

ε

K�

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L’érodé de l’ensemble A (dans l’exemple E2) à l’aide de l’élément structurant K (dans lafigure 2.4) est calculé dans la suite.

Si:

A K 0y

y- a-x- a

x ⊂⇒

<+ε≤+ε≤− �

Si:

A K 0y

y- a-x a

x ⊂⇒

<+ε≤

+ε≥ �

Si:

A K 0y

x- a-y a

x ⊂⇒

>+ε≤

≥ �

Si:

A K 0y

yax a

x ⊂⇒

>≥

+ε≥ �

Le résultat est présenté dans la figure 2.6.

Figure 2.6. L’érodé d’un rectangle. On a utili sé comme élément structurant un triangle.

Tenant compte de sa définition ensembliste (voir la relation (1)) on peut aff irmer quel’opérateur d’érosion peut être utili sé pour le traitement des images binaires.

22

y

x

a

a-ε

-(a-ε)

-(a-ε)

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Comme nous l’avons déjà montré, dans le paragraphe 3 du premier chapitre, pour letraitement des images à plusieurs niveaux de gris on utili se l’analyse fonctionnelle. Parmiles outiles de cette analyse il y a le sous-graph. Soit f et g deux fonctions définies sur Rn,semicontinues. Leurs pseudo-soustraction de Minkovski est notée par gf ÷ et est lafonction:

( ) ( )( ) ( ) ( ){ }nn Ry yxgyfinfxgf ,Rx ∈−−=÷∈∀

On appelle érosion morphologique de la fonction f par élément structurant g, la pseudo-soustraction de Minkovski de f par la fonction g� où:

( ) ( ) ( )xgxg ,Rx n −=∈∀ �Donc:

{ }( ) ( )( ) ( ) ( ){ }ng RyxygyfinfxgfxfE ∈−−=÷= �

Calculons le sous-graph du { }( )xfEg :

{ }( ) ( ) { }( ){ }txfE ,RRt,xfESG gn

g >×∈=Mais la relation:

{ }( ) txfEg >est équivalente à la relation suivante:

( ) ( ){ } t Ry xygyfinf n >∈−−

Donc, pour chaque y de Rn on a: ( ) ( ) txygyf >−−

ou: ( ) ( )xygtyf −+> (2)

Mais, g(y-x) représente la translatée de la fonction g(y) avec la quantité x, et t+g(y-x) estla fonction dont le graphe est obtenu par translation verticale du graphe de la fonctiong(y-x) avec la quantité t. Soit:

( )( ) )xy(gtyg t,x −+=La condition (2) est équivalente à la condition:

( )( ) ( )fSG gSG t,x ⊂Voilà pourquoi on peut écrire:

{ }( ) ( ) ( )( ) ( ){ }fSG gSG ,RRt,xfESG tx,n

g ⊂×∈= (3)

Si on compare les relations (1) et (3) on constate leurs ressemblance formelle.

( )( )( )fSG A

gSG K tx,x

Cette ressemblance formelle justifie la définition de l’érosion morphologique qu’on adonnée. La relation (3) nous donne un outil pour le calcul de l’erodée morphologiqued’une fonction. L’exemple suivant nous présente le mode d’emploi de cet outil .

23

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E3. Pour n=1, soit f(x) la fonction avec la représentation graphique:

Figure 2.7 Le graphe de la fonction à éroder.

et l’élément structurant présenté dans la figure 2.8:

Figure 2.8. L’élément structurant.

Le sous-graph de la fonction f est présenté dans la figure 2.9 a) et le sous-graph de lafonction g(x,t) dans la figure 2.9. b).

24

f(x)

x

g(x)

x

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Figure 2.9 Les sous-graphes des fonctions f a) et g(x,t) b).Pour déterminer le sous-graph de la fonction gf ÷ , il faut préciser l’ensemble des

points (x,t) pour lesquelles le sous-graph de la fonction g(x,t) est inclus dans le sous-graphde la fonction f. A ce but on prend différentes valeurs pour x et pour t et on vérifie lacondition:

( )( ) ( )fSG gSG t,x ⊂Dans la figure suivante on présente les valeurs limites des x et t qui vérifient la condition.

Figure 10. Le calcul du sous-graph de la fonction gf ÷ .

La réunion des points de la forme ( )kk t,x (marqués dans la figure 10) conduit vers lareprésentation de la figure 11.

25

y

f(y)

x0

x1 x2x3

t1t2t0

t3

••

b)

f(y)

SG(f)

a)

y

gx,t(y)

y

x

t

SG(g(x,t))

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Figure 11. Le sous-graph de la fonction gf !÷ .

On peut remarquer que l’aire du SG( gf !÷ ) est plus petite que l’aire du SG(f). C’est à lacause de l’érosion de la fonction f à l’aide de l’élément structurant g. Dans la figure 12sont présentés la fonction f et sa érodée.

Figure 12. La fonction f et sa érodée.

La relation (3) peut être posée dans la forme:

{ }( ) ( ) ( )( ) ( ){ } ( ) ( ) ( ) ( ){ }( ) ( ) ( ) ( ){ } (4) xuguf t,u ,t,x

uftx-ug ,u ,RRtx, fSG gSG ,RRtx, fESG ntx,

ng

−−≤∀=

=≤+∀×∈=⊂×∈=

26

••

f(y)

••

( )( )ygf "÷

x0 x1 x2 x3 y

SG( gf !÷ )

f(y)

y

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Donc, pour chaque u, la borne inferieure de la fonction f(u)-g(u-x) est superieure ou égaleà t. Cette borne inferieure (qui dépend de u) peut être écrite dans la forme:

( ) ( ){ }xuguf u −−∧En utili sant cette notation la relation (4) devient:

{ }( ) ( ) ( ) ( ){ }{ } t xuguf ,tx, fESG ug ≥−−∧=ou, en utili sant la définition du sous-graph:

{ }( ) ( ) ( ){ }{ }xuguf SG fESG ug −−∧= (5)

Voilà pourquoi on peut écrire une nouvelle expression pour l’opérateur d’érosion:{ } ( ) ( ){ }xuguf fE ug −−∧= (6)

Le cas des éléments structurants plans est très important pour le traitement de l’ image.Considérons comme élément structurant une fonction de type Kg , associée à un compactK de R2, et definie par:

( )î

∞∈

=sinon-

K xsi,0xgK

L’erodée de f par l’élément structurant plan Kg est:

{ }( ) ( ) ( ){ }xugufxgf KuK −−∧=÷ #Mais:

( )î

∞∈

=−sinon,-

Kx-u si,0xugK

ou:

( )î

∞∈

=−sinon-

Ku si,0xug x

K

Donc:

( ) ( ) ( )î

∞∈

=−−sinon

Ku si,ufxuguf x

K

et:( ) ( ){ } ( ){ }( )xufxuguf

xKuKu ∈∧=−−∧ (7)

Voilà pourquoi l ’érosion de la fonction f par l’élément structurant Kg peut êtrecalculée par la relation:

{ }( ) ( ){ }( )xufxfExK Kug ∈∧= (7’)

C’est une expression très simple pour l’érosion que l’on utili se en pratique dans lesprogrammes.

2.1.1 Propr iétés mathématiques

On présente quelques propriétés de l’opérateur d’érosion. Ce sont des propriétés

27

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utiles pour sa caractérisation et pour son utili sation dans les applications. Dans [Pre.’86]on trouve la démonstration de la proposition suivante:P1. L’érosion par une fonction sg Φ∈ est une application s.c.s de ss dans ΦΦ et

une application continue de ii dans ΦΦ .Donc le cadre naturel de l’opérateur d’érosion est celui des fonctions semicontinues.

P2. L’érosion est croissante selon f et décroissante selon g, i.e. :

(9) gf'gf g'g

(8) gf' gf 'ff

÷≤÷⇒≤

÷≤÷⇒≤ $ $$

Démonstration

( )( ) ( ) ( ){ }nRyxygyfinfxgf ∈−−=÷$

Si:'ff ≤

alors:

( ) ( ) ( ) ( ) ( )xygy'fxygyf Ry n −−≤−−∈∀donc:

( ) ( ){ } ( ) ( )

î ∈−−≤∈−−

nRyxygy'finfRyxygyfinf n

et la croissance de l’érosion est prouvée.Si:

'gg ≤alors:

( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )( ) ( ){ } ( ) ( ){ }

( )( ) ( )( )x'gfxgf

Ryxy'gyfinfRyxygyfinf

xy'gyfxygyf xy'gxyg

nn$$÷≥÷⇔

⇔∈−−≥∈−−⇒

⇒−−≥−−⇔−−≥−−

et la décroissance de l’érosion selon la fonction g est démontrée.On présente dans la suite quelques propriétés de la soustraction de Minkovski. La

relation entre les opérations d’érosion et l’opération ∨ fait l ’objet de l’énoncé suivant.

P3. ( ) ( ) ( )'gfgf'ggf ÷∧÷=∨÷ (10)

28

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Démonstration

Considérons par exemple que pour le point x on a:( ) ( )x'gxg ≤

Alors:( ) 'gfg'gfet 'g'gg ÷=∨÷=∨ (10.1)

et'gfgf ÷≥÷

grâce à la propriété P2, d’où:( ) ( ) 'gf'gfgf ÷=÷∧÷ (10.2)

Tenant compte des relations (10.1) et (10.2) on observe que la relation (10) est vérifiée.Si:

( ) ( )x'gxg >alors:

g'gg =∨et:

( ) gf'ggf ÷=∨÷ (10.3)Mais:

'gfgf ÷≤÷grâce à la propriété P2, d’où:

( ) ( ) gf'gfgf ÷=÷∧÷ (10.4)Tenant compte des relations (10.3) et (10.4) on constate que la relation (10) est vérifiéedans ce cas aussi. Parce-que l’analyse déjà faite est valable pour chaque x de Rn, on peutaff irmer que la relation (10) est vraie. La propriété suivante présente la relation entre lasoustraction de Minkovski et l’opération ∧ .

P4. ( ) ( ) ( )'gfgf'ggf ÷∨÷≥∧÷ (11)

DémonstrationSoit x un point de Rn. Si:

( ) ( )x'gxg ≤alors:

( ) ( )xgx)'gg( =∧et:

( )( )( ) ( )( )xgfx'ggf ÷=∧÷ (11.3)

29

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En même temps: ( )( ) ( )( )x'gfxgf ÷≥÷ (11.4)

d’où:( ) ( )( )( ) ( )( )xgfx'gfgf ÷=÷∨÷ (11.5)

Tenant compte des relations (11.3),(11.4) et (11.5) on peut écrire:( )( )( ) ( )( ) ( ) ( )( )x'gfgfxgfx'ggf ÷∨÷≤÷=∧÷

Donc dans ce cas la relation (11) est vérifiée, aussi. Parce-que la sélection du point x a étéarbitraire on peut aff irmer que la relation (11) est vérifiée pour chaque x dans Rn.

P5. Anti-extensivité Si { } ( ) 00get gupps0 nR≥∈ , la pseudo-soustraction de

Minkovski est anti-extensive, i.e.:fgf ≤÷

DémonstrationSoit x un point de Rn. Grâce à la relation (7’) on peut écrire:

( )( ) ( ){ }( )xufxgfxKu∈∧=÷

Mais, est évidente que:( ){ }( ) ( )xfxuf

xKu ≤∧ ∈Voilà pourquoi on peut aff irmer que la relation (12) est vérifiée et que l’opérateurd’érosion est anti-extensif lui même.

2.1.2 Effets sur les images

L’érosion par un disque:sépare les objets au niveau de leurs étranglements,élimine les objets trop étroits ne contenant pas le disque, rétrécit les objets d’une taill ecorrespondante au rayon du disque.

Figure 2.1.3. L’ image originale (gauche) et sa érodée (droite) obtenue en utili sant un élément structurantcarré.

30

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2.2. La dilatation

L’opérateur dual de l’opérateur d’érosion est l’opérateur de dilatation. Pour définircet opérateur il faut trouver l’opération duale de la pseudo-soustraction de Minkovski. Ace but on cherche une expression plus simple de la peudo-soustraction de Minkovski.Cette opération est definie par:

{ }A K R x xn ⊂∈=÷ KA

Pour chaque x de KA÷ on a %A ⊂xK& ' %

( ) A k xK,k ∈+∈∀& ' %k-A x ∈( & ) * % + +

,Kk Kk

kk- A A x∈ ∈

=∈

- ) . / ' 0 1 & ) * 2 * 3 4 3 / % 5,Kk

kA KA∈

=÷ 6 7 8 9: / 0 0 / ) & ' ; / < < / / = . 3 / > > 4 & ) 1 / < ? . > / ' 1 & @ > & ' > 0 3 ? * 0 4 & ) 1 / A 4 ) B & ; > B 4 ) & ' >. / 3 C / 0 1 / 0 3 & ' ; / 3 > & ) & . 2 3 ? 0 4 & ) 1 ' ? < / D ) & 0 2 / . ? 3 ⊕ D < E ? 1 1 4 0 4 & ) 1 /A 4 ) B & ; > B 4 F G GH I I

Kk Kkkk

Kk-k A A A KA KA

∈ ∈∈===÷=⊕

( & ) * J K / L . 3 / M M 4 & ) / ) M / N O J 4 M 0 / 1 / J K P 1 1 4 0 4 & ) / M 0 %Q IKk

kA KA∈

=⊕ R S T UV W P X ' / 2 J 2 N / ) 0 P . . P 3 0 / ) P ) 0 à KA ⊕ a la propriété:Q I

KkkAx

∈∈

Il y a donc un certain k, tel que: kAx ∈ , ou A kx ∈− . Voilà pourquoi on peut écrire:

{ }Ak-u K,k u, KA ∈∈∃=⊕ (15)ou:

{ }Aku K,k u, KA ∈+∈∃=⊕ Y (16)ou:

{ }kAu ,Kk u, KA ∈∈∃=⊕ YY (17)La relation (15) nous donne l’expression de l’addition de Minkovski des ensembles A etK. L’érosion du ensemble A par l'élément structurant K est donnée par la pseudo-soustraction de Minkovski des ensembles A et KY . Par dualité, la dilatation du ensemble

31

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A par l'élément structurant K est donnée par l’addition de Minkovski des ensembles A etKZ , présentée dans les relations (16) et (17).Revenant à la relation (16), la condition:

Aku ∈+est équivalente à la condition:

A K u ⊂d’où:

Φ≠∩ A K u

Donc, la relation (16) devient:{ }Φ≠∩=⊕ AK ,uKA uZ

Cette définition de la dilatation est favorable pour le calcul de cette opération.On présente, dans la suite, quelques exemples. On considère les mêmes exemples

pris pour la pseudo-soustraction de Minkovski et pour l’érosion.E1. A=[-a,a]; K=[-e,e], avec e<<a (voir figure 2.1).

Si:ua +ε≤−

alors:Φ≠∩ A K u

Si:ua +ε−≥

alors:Φ≠∩ A K u

Donc:[ ]ε+ε−−=⊕ a ,aKA Z

Parce que dans ce cas on a:KK Z=

on peut dire que l’addition de Minkovski des ensembles A et K est l’ intervalle [-a-e,a+e].L’opération est présentée dans la figure 2.2.1.

Figure 2.2.1. L’addition de Minkovski de l’exemple 1.

32

u0

-e e-a a

-a-e a+e

K

AKA ⊕

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E2. [ ] [ ] [ ] [ ] a , , ,-K ;a,aa,aA <<εεε−×εε=−×−=Si:

î

+ε≤−+ε≤−

ya

xa

alors:

( ) Φ≠∩ AK y,x

Si:

î

+ε−≥+ε−≥

ya

xa

alors:

( ) Φ≠∩ AK y,x

Donc:{ }ε+≤≤εε+≤≤ε=⊕=⊕ ay-a- ,ax-a- KAKA [

Cet ensemble est présenté dans la figure 2.2.2.

Figure 2.2.2 L’addition de Minkovski de l’exemple 2.

Dans les figures 1 et 2 on peut observer deux exemples de dilatation ( parce quedans ces cas KK [= ). Ce sont des exemples de traitement des images binaires. Dans lasuite on présente la dilatation des images à plusieurs teintes de gris. On calcule, pour ledébut, l’opérateur dual de l’opérateur de pseudo-soustraction de Minkovski. On sait que:

( ) ( ){ }nRy yxgyfinf gf ∈−−=÷

33

x

y

-e

e

e-e a-a

a

-a

a+e

-a-e

a+e

-a-e

K

A

KA ⊕

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Mais:

( )( ) ( )( ) ( )( )( ) ( )( ) ( ){ }( ) ( ){ }n

n*

Ry yxgyfsup

Ryyxgyfinfxgfxgfxgf

∈−+=

=∈−−−−=÷−−=÷=⊕

Donc l’addition de Minkovski est donnée par:

( )( ) ( ) ( ){ }nRy yxgyfsupxgf ∈−+=⊕ (19)

L’érosion morphologique est la pseudo-soustraction de Minkovski de la fonction f par g\ .L’opérateur dual de l’érosion, la dilatation, est donc l’addition de Minkovski de lafonction f par g\ :

( ) ( )( ) ( ) ( ){ }ng Ry yxgyfsupxgfx)fD( ∈−+=⊕= \\ (20)

Dans [Sch.,Mat.’94] est énoncée une propriété très intéressante du sous-graph de ladilatation:

( )( )( ) ( ) ( )gSGfSG xfDSG g \⊕= (21)

Celui ci peut être calculé à l’aide de l’addition de Minkovski des sous-graphes desfonctions f et g\ . Donc:

( )( )( ) ( ) ( ){ }Φ≠∩= ug gSG fSG u, xfDSG \ (22)

Calculons, par exemple, la dilatation de la fonction f, avec le sous-graph présenté dans lafigure 2.2.3 a), à l’aide du élément structurant g, avec le sous-graph présenté dans lafigure 2.2.3 b).

34

u

b) Le sous-graph del’element structurant

g(u)

u

v v

u

v

0 0 0t

x

c) Le sous-graph de lafonction g\ .

d) Le sous-graph de la

fonction ( )t,xg\ .

v

u0

f(u) SG(f)

a) Le sous-graph de la fonction f.

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Figure 2.2.3 Le calcul du sous-graph de la dilatation.

L’aire du ( )gfSG ]⊕ est plus grande que l’aire du SG(f). C’est à la cause que gf ]⊕représente la dilatation de la fonction f.

Trouvons une nouvelle expression pour la dilatation d’une fonction donnée. Onutili se à ce but la relation (6) du paragraphe 2.1:

{ }( ) ( ) ( ){ }xugufxfE ug −−∧=et on prends le dual:

{ }( ) { }( ) { }( ) ( ) ( ){ } ( ) ( ){ }xugufxugufxfExfExfD uug*

gg −+∨=−−−∧−=−−==

On a démontré ainsi que:{ }( ) ( ) ( ){ }xugufxfD ug −+∨= (23)

35

•1

••

2

0

3

x0 x1 x3

t1

t2

t3

t0

e) Le calcul du sous-graph de la fonction gf ]⊕ .

••

2

0

3

x0 x1

•1

x3

( )( )ugf ]⊕f(u)

SG(f)

u

v ( )gfSG ]⊕

f) Le sous-graph de la fonction gf ]⊕ et sa representation graphique.

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Dans le cas des éléments structurants plans associés au compact K:

( )î

∉∞=

K xsi -

Ksur 0xgK

on a:

( )î

∞∈

=−sinon -

Kx-u si ,0xugK

ou:

( )î

∞∈

=−sinon -

Ku si ,0xug x

K

On peut donc écrire:

( ) ( ) ( )î

∞∈

=−+sinon -

Ku si ,ufxuguf x

K

et:{ }( ) ( ){ }ufxfD

xKug ∈∨= (24)

Donc, dans le cas des éléments structurants plans, l’expression de la dilatation est trèssimple (voir la dernière relation). Cette expression est utili sée en pratique.

36

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2.2.1. Propr iétés mathématiques

Grâce à la dualité entre l’érosion et la dilatation on peut énoncer des propriétéscorrespondantes aux propriétés présentées dans 2.1.1, pour la dilatation. Dans [Pre.’86]on trouve la démonstration de la propriété suivante:

P1.1. is et ΦΦ sont stables pour la dilatation i.e. :

( ) ( ) ( ) i1si1ss gfet gf ; f ,f ,g Φ∈⊕Φ∈⊕Φ∈∀Φ∈∀Φ∈∀ ^^2. La dilatation est une application continue de ss dans ΦΦ et s.c.i. de i i dansΦΦ .

Une autre propriété de la dilatation est celle de croissance.

P2.g f gf ff 11 ^^ ⊕≤⊕⇒≤ (25)

gf gf gg 11 ^^ ⊕≤⊕⇒≤ (26)

Démonstration

( )( ) ( ) ( ){ } ( ) ( ){ }( )( )xgf

Ry yxgyf sup Ry yxgyf sup- xgf

1

n1

n

^^^^

⊕=

=∈−+≤∈−+=⊕

Donc:( )( ) ( )( )xgf xgf 1 ^^ ⊕≤⊕

ce qu’ il fallait démontrer.

( )( ) ( ) ( ){ } ( ) ( ){ }n1

n Ry yxgyfsup Ry yxgyfsup xgf ∈−+≤∈−+=⊕ ^^^Donc:

( )( ) ( )( )xgf xgf 1^^ ⊕≤⊕(c.q.f.d)

La relation entre la dilatation et l’opérateur ∧ fait l ’objet de la propriété suivante.P4.

( ) ( ) ( )11 gf gf ggf ⊕∧⊕≤∧⊕Démonstration

Soit x un point de Rn. Considérons que:( ) ( )xgxg 1≤

Alors:( )( ) ( ) ( ) gfggfet xg xgg 11 ⊕=∧⊕=∧

37

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Parce que dans ce cas:

1gf gf ⊕≤⊕on a:

( ) gf gfggfet ggg 1111 ⊕≤⊕=∧⊕=∧En même temps:

( ) ( ) 11 gfgfgf ⊕=⊕∧⊕Donc:

( ) ( ) ( )111 gfgfgfggf ⊕∧⊕=⊕=∧⊕et la relation (27) est vérifiée dans ce cas aussi.

Une autre propriété intéressante de la dilatation est celle qui exprime la relation avecl’opération ∨ .

P5.( ) ( )g'gf 'ggf ⊕⊕=⊕⊕ (28)

DémonstrationCalculons le sous-graph de la fonction ( ) 'ggf ⊕⊕ :

( )( )( )

( ) ( ) ( ) ( ) ( )'gSGgSGfSG'gSGgfSG 'ggfSG)21(21

⊕⊕=⊕⊕=⊕⊕

Calculons le sous-graph de la fonction ( )'ggf ⊕⊕ :

( )( )( )

( ) ( )( )

( ) ( ) ( )'gSGgSGfSG 'ggSGfSG 'ggfSG2121

⊕⊕=⊕⊕=⊕⊕

Donc:

( )( ) ( )( )'ggfSG'ggfSG ⊕⊕=⊕⊕

Voilà pourquoi on peut dire que la relation (28) est vraie.L’érosion a une propriété semblable:

P6’ .( ) ( )'ggf'ggf ⊕÷=÷÷ (29)

Démonstration

On a montré déjà que:

38

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( )( )gf-- gf ÷=⊕ (29.1)d’où:

( ) ( )gf- gf ⊕=÷−Soit fh −= . On obtient:

( )( )ghgh ⊕−−=÷ (29.2)

Prenons le membre droit de la relation (29). En utili sant une relation du type (29.2) onpeut écrire:

( ) ( ) ( )( ) ( )( )'ggh'ggf'ggf ⊕⊕−=⊕⊕−−=⊕÷

En utili sant la relation (28) on obtient:

( ) ( )( ) ( )( )( )'ggf'ggh'ggf ⊕⊕−−=⊕⊕−=⊕÷ (29.3)

Mais, tenant compte de la relation (29.2):

( ) ( )gfgf ÷−=⊕−

et la relation (29.3) devient:

( ) ( )( )( )'ggf'ggf ⊕÷−−=⊕÷

ou, en utili sant une relation de type (29.2):

( ) ( ) 'ggf'ggf ÷÷=⊕÷

ce qu’ il fallait démontrer.

Les propriétés P5 et P6 nous donnent la possibilit é de décomposer la dilatation. Ainsi onpeut calculer la dilatation d’une fonction à l’aide d’un élément structurant compliqué enutili sant les dilatations de cette fonction calculées avec des éléments structurants plussimples (obtenus par la décomposition de l' élément structurant original).Enfin la dernière propriété intéressante de l’opérateur de dilatation est l’extensivité.

P7.( ) gf f 00g ⊕≤⇔≥ (30)

Démonstration

Prenons le cas d’un élément structurant plan (dans ce cas la fonction g(x) satisfait la

39

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condition ( ) 00g ≥ ). - ) . / ' 0 ' 0 4 J 4 M / 3 J P 3 / J P 0 4 & ) (24):

{ }( ) ( ){ } ( )xg)(f uf xfDxKu

g ⊕=∨=∈ __

Mais est évident que pour chaque x le sup des fonctions f(u) pour chaque u appartenant à

xK̀ est plus grand que la fonction f(x):

( ){ } ( )xf ufxKu

≥∨∈ _

Voilà pourquoi on peut écrire:( ) ( )( )xgfxf ⊕≤

Donc l’opérateur d’addition de Minkovski est extensif. Voilà pourquoi on peut aff irmerque la dilatation est un opérateur extensif.

2.2.2 Effets sur les images

La dilatation par un disque: connecte les objets quand ils sont proches, comble les trousétroits présents dans les objets, élargit les objets d’une taill e correspondant au rayon dudisque. On peut observer un exemple d’ image et sa dilatée dans la figure 2.2.2.1.

40

a) L’ image initiale. b) L’effet de la dilatation.

c) L’ image d’erreure.Figure 2.2.2.1 L’effet de l’operateur de dilatation sur les images.

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2.2.3. Dilatations et érosions algébr iques

Les opérateurs d’érosion et de dilatation peuvent être définis sur les treilli s aussi.On obtient ainsi des généralisations des notions introduits déjà. Voilà pourquoi on appelleces opérateurs érosion et dilatation algébriques.

Dans la suite, ℑ sera un treilli s complet. On appellera opérateur sur un treilli scomplet ℑ toute application de ℑ dans lui-même. Définissons à présent les propriétésalgébriques que peuvent vérifier les opérateurs.

Définition Soit ℑ un treilli s complet, et soit Ψ un opérateur de ℑ .a est CROISSANT si: ( ) ( ) ( )yx y x,y x, Ψ≤Ψ⇒≤ℑ∈∀a est EXTENSIF (resp. ANTI-EXTENSIF) si: ( ) ( ) ( )( )x xresp. x x,x Ψ≥Ψ≤ℑ∈∀a est IDEMPOTENT si: ( ) ( ) ( )( )xx , x ΨΨ=Ψℑ∈∀ .

Soit ℑ un treilli s complet et soit Ψ un opérateur croissant sur ℑ , alors pour toutefamille ( ) Iiix ∈ , ℑ∈ix on a:

( ) ( )ii xx Ψ∨≥∨Ψet:

( ) ( )ii xx Ψ∧≤∧Ψ

On dit qu’un ensemble ℑ⊂A est fermé pour l’opérateur b ou b -FERME, si:

( ) ( ) Ax ,Ax ∈θ∈∀

L’ensemble des opérateurs croissants sur le treilli s ℑ est lui-même un treilli s pour larelation d’ordre:

( ) ( ) ( )xx ,x Ψ≤Φℑ∈∀⇔Ψ≤ΦLe sup est donné alors par:

( )( ) ( )( )x x ii Φ∨=Φ∨Si ℑ est le treilli s booléen usuel c (Rn), notons T le groupe des translations de Rn .

Voici la définition des opérateurs compatibles avec les translations, les d -opérateurs, quiforment une des classes fondamentales que nous étudierons par la suite.

Définition Un opérateur e sur f (E) est dit compatible avec la translation oud -opérateur si:

{ }( ) ( ) { } ( ) ( ) ( ) Ex ,E X ;x X xX ∈∀Π∈∀⊕Ψ=⊕ΨMaintenant on peut introduire les opérateurs d’érosion et dilatation algébriques.

Définition Soit ℑ un treilli s complet. Un opérateur croissant g est unedilatation si et seulement si il existe un opérateur h vérifiant:

41

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( ) ( ) ( ) ℑ∈∀ε≤⇔≤δ y,x ,y x yx (31)L’opérateur i est une érosion donnée par:

( ) ( ){ }xb ,bx ≤δℑ∈∨=ε (32)

De même, soit i un opérateur croissant, alors i est une érosion, si et seulement si il existeun opérateur j vérifiant la relation (31). L’opérateur j est alors une dilatation donnée par:

( ) ( ){ }xb ,bx ≤δℑ∈∧=δ (33)Ainsi, les classes de dilatations et d’érosions sur ℑ forment deux treilli s completsisomorphes qui sont duaux pour la bijection definie par la relation (31).

Démonstration Montrons d’abord que la formule (31) implique l’unicité de i enmontrant que i ne peut valoir que:

( ) ( ){ }xb ,bx* ≤δ∨=δPar hypothèse:

( ) ( ) ( )xb xb ,x ε≤⇔≤δ∀Donc:

( ){ } ( )xxb ,b ε≤≤δ∨On a montré ainsi que:

( ) ( )xx* ε≤δ (33.1)Mais:

( ) ( ) ( )( )

( )( )x x xx ,x31

εδ≥⇒ε≤ε∀

Parce que *δ est un opérateur croissant, on peut écrire:

( ) ( ){ }{ } ( ) ( ){ }{ }xb ,bx x ** εδ≤δ∨=εδδ≥δ

ou, par la croissance de j :

( ) ( ){ } ( )x xb b, x* ε=ε≤∨≥δDonc:

( ) ( )xx* ε≥δ (33.2)Grâce aux relations (33.1) et (33.2) on peut écrire:

( ) ( )xx* ε=δParce que cette relation est valable pour chaque élément x on obtient le résultat:

ε=δ * (33.3)

42

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Donc, l’opérateur k est unique.

Montrons maintenant l’équivalence donnée par la relation (31).Pour le commencement montrons que:

( ) ( ) ( ) ℑ∈∀ε≤⇒≤δ y,x ,y x yx (33.4)Supposons que:

( ) xb ≤δPar sa définition:

( ) ( ){ } b xb ,bx* ≥≤δ∨=δDonc, en utili sant la relation (33.3) on peut écrire:

( ) ( ) ( ) bxx ,xb * ≥δ=ε⇒≤δLa relation (33.4) est prouvée.Maintenant, montrons que:

( ) ( ) yx yx ≤δ⇒ε≤ (33.5)Si:

( ) ( )xxb *δ=ε≤par la croissance de l on peut écrire:

( ) ( )( ) ( ){ }{ }xb ,bxb * ≤δ∨δ=δδ≤δ

Mais grâce à la définition précédente l commute avec sup. Donc:

( ){ }( ) ( ){ }( ) ( ) ( ){ } xxb ,bxb b, xb ,b ≤≤δδ∨=≤δδ∨=≤δ∨δOn a montré ainsi que:

( ) xb ≤δDonc la relation (33.5) est prouvée.Finalement il faut montrer que si l est croissant et vérifie la relation (31) alors lcommute avec le sup.Soit la famille ( )ix . Comme l est croissant on a:

( ) ( )ij x x δ≥∨δpour tout i.Soit i tel que:

( ) ( )ji xx δ∨=δAlors:

( ) ( )jj xx δ∨≥∨δ (33.6)

On peut écrire:

( ) ( ) ( )( ) ( )i ,x x xx ji

)33(

ji ∀δ∨ε≤⇒δ∨≤δ

43

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ou:

( )( )( )( ) ( )ji

33

ji x x x x δ∨≤∨δ⇔δ∨ε≤∨ (33.7)

En utili sant les relations (33.6) et (33.7) on peut donc écrire:( ) ( )jj xx δ∨=∨δ

Donc l’opérateur m commute avec le sup.On dira que m et n sont OPERATEURS ADJOINTS.

Le théorème suivant nous montre le lieu privilégié de l’opérateur d’érosion dans le cadrede la morphologie mathématique.Théorème: Soit o un opérateur. Il est croissant et vérifie ( ) UU =Ψ si et seulement si oest un sup d’érosions et on a ℑ∈ε∨=Ψ b ,b , avec:

( ) ( )î

Φ≥≠Ψ

∈=ε

sinon ,

bet x U xsi ,b

Ux si ,U

xb (34)

La démonstration de ce théorème peut être trouvée dans [Sch., Mat.’94].Ainsi les érosions permettent-elles d’engendrer tous les opérateurs croissants à l’aide dusup. On identifie, dans la suite, le treilli s ℑ au treilli s booléen p (E) où E est égal soit à Rn

soit à Zn. Décrivons les opérateurs de p (E) → p (E) comme des extensions d’applicationsde E → p (E). Un point x de E pris comme un élément de p (E) sera toujours noté par { }x .Théorème. Soit m une dilatation de p (E). L’opérateur m est entièrement déterminé par lesdilatés des ensembles { } E x,x ∈ .

( ) ( ) ( )EX ,xXXx

Π∈δ=δ∈

q(35)

Réciproquement, toute fonction ( )EE: Π→δ s’étend de manière unique dans une

dilatation de ( ) ( )EE Π→Π . Ainsi par abus de notation la lettre m représente soit uneapplication de E dans r (E) qui s’étend dans une dilatation, soit une dilatation algébriquede ( ) ( )EE Π→Π . En morphologie mathématique on appelle FONCTIONSTRUCTURANTE sur E toute application de E sur r (E). Une fonction structurante sur Epeut aussi être considérée comme une APPLICATION MULTIVOQUE de E dans E(appelée parfois CORRESPONDENCE).Théorème. Toute s -dilatation m sur r (E) est de la forme:

( ) AXX ⊕=δpour A fixé, appelé ELEMENT STRUCTURANT. Son érosion adjointe est:

( ) AXX t÷=εEn fait, la classe des dilatations ( ) ( )EE : Π→Πδ invariantes par translation

coïncide avec la classe des fonctions AXX ⊕→ pour ( )EA Π∈ . Les dilatationsmorphologiques sont donc bien des dilatations algébriques.

44

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3. Opérateurs morphologiques dérivés

L’érosion et la dilatation seules ne permettent pas de mettre en évidence descaractéristiques très intéressantes des images. En utili sant ces deux opérateurs on peut obtenirdifférentes combinaisons qui représentent des opérateurs morphologiques dérivés. Prenons pourle commencement deux exemples: le gradient morphologique et les filt res de contraste.

3.1. Le gradient morphologique

Le gradient est un opérateur utili sé souvent pour le traitement de l’ image, surtout pourl’extraction des contours. Cet opérateur est definie à l’aide des dérivées partielles de l’ image. Sonmodule peut être approximé à l’aide des opérateurs morphologiques d’érosion et de dilatation.Soit B(r) la boule de rayon r et ( )rBg l’élément structurant plan associé au compact B(r):

( ) ( )( )î

∞−=

rB\Rsur

rBsur 0rg 3B

Le module du gradient morphologique est definie par:

( ) ( )2r

gf - gflim

rBrB

0r

÷⊕

L’expression ( ) ( )rBrB gf - gf ÷⊕ nous donne une bande d’épaisseur 2r centrée sur les contours de

l’ image f. Voilà pourquoi la définition précédente peut être utili sée pour l’extraction des contoursde l’ image f.

3.2. Les fil tres de contraste

Leur principe est de renforcer le contraste d’une image en faisant basculer des pixels defaçon discontinue. Formellement: soit f une image et ( )21 f,f deux images transformées vérifiant:

21 fff ≤≤Typiquement, 1f sera une érodée et 2f sera une dilatée de f.L’ image transformée sera:

( )( ) ( ) ( ) ( ) ( )( ) ( ) ( ) ( ) ( )( )î

−>−−<−

→ sinon xf

xfxfxfxf si xf

xfxfxfxf si xf

xf 212

211

La valeur des pixels est donc remplacée par la valeur la plus proche selon 1f et 2f . L’érosion etla dilatation sont des transformations duales. Elles ne sont pas inverses. Ceci nous permetd’étudier quelques opérateurs classiques donnant accès à des primitives morphologiques plus

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complexes et ayant de meill eures propriétés, en particulier l’ idempotence. Parmi ceux-ci les plusimportantes deux sont: l’ouverture et la fermeture.

3.3. L’ouverture morphologique

Soit X une image et B un élément structurant. Cette opération morphologique est definiepour les images binaires par:

( ) BBXX B ⊕÷= u (36)Mais:

( ) ( ){ } ( ){ }( ){ }uv

uu

Bet v XB ,v ,u

Bet v BX v,v ,uBBX ,uBBX

uuuuuu

∈⊂∃=

=∈÷∈∃=Φ≠∩÷=⊕÷

Mais: { } vu Bu bvu b-u v b-u B,b Bv ∈⇒+=⇒=⇒∈=∈ u

Donc:( ) ( ){ }

{ } { }vw

uuuu

vv

XB ,BX B ,u

Buet XB ,v ,uBBX

⊂=⊂==∈⊂∃=⊕÷

On a obtenu la relation équivalente:{ }x

uuuB XB ,BX ⊂= (37)

Donc XB représente l’espace balayé par l’élément structurant B, lorsqu’ il est totalement inclusdans X. Prenons un exemple.

E1. Soit n=2, X=[-a,a]×[-a,a] et B=[-e,e]×[-e,e], e<<a.On peut observer que:

BBw

=Le résultat de l’opération BX

w÷ est présenté dans la figure 3.3.1.

Figure 3.3.1. L’érosion de l’ image X en utili sant l’élément structurant B.

46

v

ua-e

-a+e

-a-e a-e

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Le résultat de l’opération:( ) BBX ⊕÷ y

est présenté dans la figure 3.3.2.

Figure 3.3.2. L’ouverture de l’ image X en utili sant l’élément structurant B.

On présente dans la suite quelques propriétés de l’ouverture.

P1. L’ouverture est croissante:

BB Y X YX ⊂⇒⊂ (38)

Démonstration

{ } { }zzu

Buuu

uuB YYB ,BXB ,B X =⊂⊂⊂=

P2. L’ouverture est anti-extensive.

X X B ⊂ (39)

Démonstration

{ }zu

uuB X B ,BX ⊂=

Mais, pour chaque u, XBu ⊂ . Voilà pourquoi on peut écrire:

{ } XXB ,Bu

uu ⊂⊂z

(c.q.f.d)

47

v

u

a

0

-a

-a a

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P3. L’ouverture est idempotente.

( ) BBB X X = (40)

Démonstration

{ } ( ) { }{{v

BvvBBu

uuB XB ,BX ;XB ,BX ⊂=⊂=

Mais grâce à la propriété P2, XX B ⊂ . Voilà pourquoi la dernière relation devient:

( ) { } Bv

vvBB XXB ,BX =⊂= | (41)

Donc la propriété 3 est prouvée.

P4. L’ouverture commute avec les translations:

( ) ( )BxxB XX = (42)

Démonstration

( ) ( )bBb Bb Bb

bbB XBXBBXX | | }~ ~��∈ ∈ ∈

=÷=⊕÷=

( ) { }bBb Bb

bxB xa ,XaX � �~∈ ∈

+∈= (42.1)

D’autre part:

( ) ( ) ( )

{ }� �� � �

~~ ~��

Bb bbBb

Bb Bb bBbxbxxBx

xa ,Xa

XBXBBXXb

∈ ∈

∈ ∈ ∈

+∈=

=

=÷=⊕÷=

(42.2)

Les membres droits des relations (42.1) et (42.2) sont identiques. C’est pourquoi la relation (42)est vérifiée.

Malheureusement il n’y a pas de formule fonctionnelle sympathique pour l’ouverture etl’application de cet opérateur aux images à plusieurs tentes de gris semble diff icile.Heureusement on peut effectuer une ouverture section superieure par section superieure lorsquel’on utili se un élément structurant plan de type Kg . Chaque image à plusieurs tentes de gris peut

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être regardée comme une fonction tridimensionnelle. On peut sectionner le graphique de cettefonction par des plans parallèles correspondant à chaque niveau de gris. Chaque tel plan est enfait une image binaire. Donc on peut appliquer à chaque telle image une ouverture. Les résultatsobtenues peuvent être comme les sections de l’ouverture de l’ image à plusieurs tentes de gris.C’est une méthode de calcul pour le résultat de l’application de n’ importe quel opérateurmorphologique à une image à plusieurs tentes de gris basée sur les calculs des résultats desapplications de l’opérateur binaire correspondent aux images de section. Pour l’ouverture on peutécrire:

( ) ( )Kg ffK λλ

= (43)

où λ est l’ indice de la section (du niveau de gris). La dernière relation signifie que la section λde l’ouverture morphologique de l’ image f est identique à l’ouverture morphologique de l’ imagebinaire λf (la section λ de l’ image f).

L’opérateur dual de l’ouverture morphologique est la fermeture morphologique.

3.4. La fermeture morphologique

Parce que l’opérateur dual de l’érosion est la dilatation et réciproquement on peut calculerla fermeture de l’ensemble X par l’élément structurant B, notée par XB avec la relation:

( ) BBXX B ÷⊕= � (44)

3.4.1. Propr iétés mathématiques

Ce sont des propriétés duales aux propriétés de l’ouverture.

P1. La fermeture est croissante:

BB Y X YX ⊂⇒⊂ (45)

Démonstration

( )( ) ( )( )BB

BB CYCY ; CXCX ==

( ) ( )( )( ) ( )( ) BB

BB

BB

(12)

YX CYCCXC

CYCX CYCX YX

⊂⇔⊂⇒

⇒⊃⇒⊃⇒⊂ (c.q.f.d.)

49

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P2. La fermeture est extensive.

BXX ⊂ (46)Démonstration

( )( )BB CXCX =

L’ouverture est anti-extensive:

( ) ( )( ) ( ) BBB XX XCXCCXC CXCX ⊂⇔=⊃⇔⊂ (c.q.f.d.)

P3. La fermeture est idempotente:

( ) X XBB = (47)

Démonstration

( ) ( )( ) ( )( )( )( )]CX[CCCCXC X BBBBBB ==

L’ouverture est idempotente. Donc:

( )( ) ( ) ( )( )( ) ( )( ) BBBBBBB XCXC CXC CXCX ==⇔=

et:

( )( )( )( )( ) ( )( )( ) BBBB XXCCCXCCC ==

Donc:

( ) BBB XX = (c.q.f.d.)

P4. La fermeture commute avec les translations:

( ) ( )BxxB XX = (48)

Démonstration

( )( )BB CXC X =

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L’ouverture commute avec les translations:

( )( ) ( )( ) ( )( )( ) ( )( )( ) ( ) ( )BxxB

BxxBBxxB XXCXCCXC CXCX =⇔=⇔= (c.q.f.d.)

3.4.2. Effets de l’ouverture et de la fermeture sur les images

L’ouverture par un disque a essentiellement trois effets sur les images binaires:filt rage des contours,élimination des particules trop étroites,séparation en plusieurs composantes des particules présentant un étranglement assez longet étroit,

La fermeture par un disque a sur les images binaires les effets duaux. Dans les figures 3.4.2.1 b)et 3.4.2.1 c) sont présentés des exemples d’ouverture et de fermeture morphologiques.

a) L’ image originale. b) L’ image de l’ouverture de l’ imageoriginale.

c) L’ image de la fermeture de l’ image originale.Figure 3.4.2.1. Les effets sur les images de l’opérateur d’ouverture et de fermeture.

3.4.3. Un exemple d’utili sation de l’ouverture morphologique

Un premier exemple d’utili sation de l’ouverture est dans le cadre de l’opérateur morphologique

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appelé CHAPEAU HAUT-DE-FORME (top hat en anglais). Il s’agit de la transformation

morphologique la plus populaire, permettant d’extraire sur une image les structures contrastées etde faible épaisseur, ceci indépendamment de la valeur absolue de l’éclairage ambiant. Il est donnépar:

gff − (49)

où g peut être tout élément structurant, en particulier gB où B est un cercle. Dans le cas du sous-graphe d’une demi-sphere, on parle plutôt de ROLLING BALL.On présente dans la figure 3.4.3.1 l’effet de l’application de l’opérateur morphologique chapeauhaute-de-forme à une image. On a utili sé un élément structurant carré.

b) L’ image obtenue par l’utili sation de a) L’ image originale. la chapeau haute-de-forme.

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3.4.4. Ouvertures et fermetures algébr iques

Nous nous intéressons à présent à la composition d’opérateurs croissants et aux nouvellespropriétés qu’ ils possèdent.

Définition. Soit ψ un opérateur croissant sur le treilli s booléen ( )EΠ .ψ est une ouverture algébrique si et seulement si ψ est anti-extensif et idempotent.ψ est une fermeture algébrique si et seulement si ψ est extensif et idempotent.

Dans le treilli s ( )EΠ , la dilatation ( )XX δ→ et son érosion adjointe ( )XX ε→ n’admettent pas

d’ inverse. Il n’y a donc aucun moyen pour déterminer un élément X à partir de ( )Xδ ou de ( )Xε .On a seulement:

( ){ } ( ){ }XXX δε≤≤εδ

En notant I l’application identité de ( )EΠ dans lui même, une autre façon d’exprimer ce résultatest:

εδ≤≤δε I

En revanche on montrera que εδet δεsont des opérateurs idempotents.

Proposition. Soit δ une dilatation et ε son érosion adjointe. Alors δεest une ouverturealgébrique, appelée OUVERTURE MORPHOLOGIQUE et εδest une fermeture algébrique,appelée FERMETURE MORPHOLOGIQUE.

Soit δ une dilatation sur le treilli s booléen usuel. L’ouverture δε=γ s’exprime alors par :

( ) ( ) ( ){ }�Xx

Xx ,xX∈

⊆δδ=γ (50)

On peut observer l’analogie avec la définition ensembliste de l’ouverture.Si ψ est une ouverture algébrique agissant sur un treilli s booléen, son application duale

( ) ( )[ ]CXCX* ψ=ψ est une fermeture.

3.4.5. Fil tres morphologiques

Les filt res morphologiques sont des séquences d’opérateurs morphologiques de base qui ont lapropriété d’ idempotence.

Définition 3.4.5.1. On appelle composition propre l’application qui à tout opérateur ψ associel’opérateur ψψ � , noté ψψ .

53

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La notion d’ idempotence ψ=ψψ peut se décomposer en deux inégalités :

Définition 3.4.5.2. Soit ψ un opérateur croissant.L’opérateur ψ est un sous-filt re si ψ≤ψψ .L’opérateur ψ est un sur-filt re si ψ≥ψψ .L’opérateur ψ est un filt re si ψ est idempotent ψ=ψψ .

Notons qu’ il n’y a aucune raison pour que le sup, l’ inf ou la composition de deux filt res soit unfilt re, cependant :

Théorème 3.4.5.1. (théorème de composition de filt res)

Soit φet ψ deux filt res vérifiant ψ≥φ . Alors

1. ψ≥ψφψ≥ψφ∧φψ≥ψφ∨φψ≥φψφ≥φ2. φψ, ψφ, φψφ et ψφψsont des filt res.3. φψφ est le plus petit filt re supérieur à ψφ∨φψ et ψφψle plus grand inférieur à ψφ∨φψ .

Démonstration

On commence avec 1.

. croissant.est Mais . φψφ≥φφ⇒φψφ≥φ⇔ψφ≥φφ⇒φ=φ

En utili sant de nouveau l’ idempotence deφ on peut écrire: φψφ≥φDonc la première inégalité est montrée.

ψφ≤ψ⇔ψφ≤ψψ⇒φ≤ψ par l’ idempotence de ψ . Donc

( )φ≤φψφ≤φψ⇔

⇔φφ≤φψφ≤φψ⇒φ≤ψφ≤ψ1

On a obtenu ainsi l ’ inégalité (1).Mais:

( )φψφ≤ψφ⇔φψφ≤ψψφ⇒ψφ=ψφ

2

On a obtenu ainsi l ’ inégalité (2). En utili sant les inégalités (1) et (2) on peut écrire:

φψφ≤ψφ∨φψDonc la deuxième inégalité de 1 est prouvée.

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La troisième inégalité est évidente, parce que la borne inférieur doit être plus petite que la bornesuperieure:

ψφ∧φψ≥ψφ∨φψ

Passons à la quatrième inégalité de 1.

( )φψ≥φψφ⇒ψ≥ψφ⇔ψψ≥ψφ⇒ψ≥φ

3

En même temps:

( )ψφ≥φψφ⇔ψφ=ψψφ≥φψφ⇒ψφ=ψφ

4

En utili sant les inégalités (3) et (4) on peut écrire:

φψφ≤ψφ∨φψ

Donc la quatrième inégalité de 1 est prouvée.Passons à la dernière inégalité de 1.

ψ≥ψφψ⇔ψψ≥ψφψ⇒ψ≥φψ⇔ψψ≥φψ⇒ψ=ψ On a finit avec 1. On commence la démonstration de 2.Pour pouvoir aff irmer que φψest un filt re, il faut montrer que cet opérateur est idempotent.

φψ=φφψ≤φψφψ⇒φψ=φφψ≤ψφψ⇒φψ=φψ Donc:

( )φψ≤φψφψ

5

En même temps:

( )φψ≥φψφψ⇒ψ≥ψφψ⇔ψψ≥ψφψ⇒ψ≥φψ⇔ψ=ψψ≥φψ⇒ψ=ψ

6

En utili sant les inégalités (5) et (6) on peut écrire:

φψ=φψφψ

Donc l’opérateur φψest idempotent. Il décrit alors un filt re. On montre maintenant quel’opérateur φψφ décrit aussi un filt re.

55

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( )φψφ≤φψφφψφ⇔φψφ≤φψφψφ⇒φψφ≤ψφψφ⇒φψφ=φψφ

9

( )φψφ≥φψφφψφ⇔φψφ≥φψφψφ⇒ψφ≥ψφψφ⇒ψφ≥φψφ⇒ψφ=ψφ

10

En utili sant les inégalités (9) et (10) on peut écrire:

φψφ=φψφφψφ

φψφ est un opérateur idempotent. Il décrit donc un filt re. En utili sant la même méthode dedémonstration on peut montrer que l’opérateur ψφψ décrit aussi un filt re.

On commence la démonstration de 3.Soit f un filt re supérieur à φψet ψφ. Alors: fff =Mais:

φψφ=φψψφ≥⇒

φψ≥ψφ≥⇒ψφ≥

ff f

fff f

Donc:φψφ≥f

On a montré ainsi que φψφ est le plus petit filt re supérieur à ψφ∨φψ .Soit g un filt re inférieur à φψet ψφ.

ψφψ=ψφφψ≤⇒

ψφ≤

φψ≤=⇒

φψ≤=

g

g

gggg g

ggg

Donc ψφψest le plus grand filt re inférieur à ψφ∨φψ .Si l ’on considère la relation d’ordre habituelle ≤ sur l’ensemble des filt res, la notion de

sup est alors definie par:

Théorème 3.4.5.2. Soit ( )iψ une famille de filt res. Le plus petit filt re supérieur à iψ∨ est le plusgrand élément de la classe des transformations croissantes fermée pour le sup et la compositionpropre engendrée par les ( )iψ .Démonstration

Soit f un filt re et a une transformation croissante. Alors:

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aafafff af ≥≥=⇒≥

Si iaf ≥ pour une famille de transformations croissantes ia on peut écrire:

ii

a f ∨≥

Donc le plus petit filt re majorant iψ∨ majore la classe fermée pour le sup et la composition

propre engendrée par les iψ . Cette classe a un plus grand élément φ, son sup qui est croissant.Donc φ≤φφ . D’autre part cette classe ne contient pas que dessur-filt res. D’où φ=φφ , ce qui prouve que φ est un filt re.

3.4.5.1. Fil tres alternés séquentiels

Leur principe est d’ iterer des ouvertures et des fermetures de taill es croissantes. Soit ( )iγ une

famille d’ouvertures et ( )iφ une famille de fermetures vérifiant:

iij I ji φ≤≤γ≤γ⇒≤

Soit les opérateurs iiii set r,n,m définis comme:

iiiiiiiiiiiiii s ; r ; n ; m γφγ=φγφ=γφ=φγ=

Comme toute ouverture est plus petite que toute fermeture on peut écrire:

ii φ≤γ

Alors, grâce au théorème 3.4.5.1., on peut aff irmer que iiii set r ,m ,n sont des filt res.La proposition suivante montre que l’on ne doit pas iterer n’ importe comment ces filt res:

Proposition 4.4.1. Soit ( )p 1kki = des entiers strictement positi fs tels que p1k iii =≤ . Alors:

p12p i1iii1pii mm mm...mm ==−

p1121pp iiiiii nnnn...nn ==−

Une démonstration pour cette proposition peut être trouvée dans [Sch., Mat.’94].Les filt res alternés séquentiels sont définis par les itérations suivantes:

121iii mm ... mmM −=

121iii nn ... nnN −=

121iii rr ... rrR −=

121iii ss ... ssS −=

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Nous avons en particulier les relations suivantes:

iiiiii NSet MR γ=φ=

Ces filt res jouissent de très nombreuses propriétés. Voici quelques relations concernant leurscompositions. Pour ji ≤ :

ijjjijijij

ijjjijijij

NNNNN SSSSS

RRRRR MMMMM

=≤≤=

=≤≤=

On peut maintenant se demander ce qui se passe si l ’on itere les im en ordre décroissant. Celadéfinit les filt res séquentiels transposés:

i1-i21tii1-i21

ti

i1-i21tii1-i21

ti

ss ... ss S nn ... nn N

rr ... rrR mm ... mmM

==

==

Ils ont des propriétés analogues aux filt res alternés séquentiels. Si l ’on veut qu’un bon nombredes inégalités entre filt res deviennent des égalités, on utili se les filt res alternés séquentielssymétriques:

itiii

tiii

tiii

tii SSS

~ ; NNN

~ ; RRR

~ ; MMM

~ ====Ces quatre filt res ont la propriété:

( )j,isupijji M~

M~

M~

M~

M~ ==

Dans la figure suivante on présente deux exemples d’utili sation des filt res alternés séquentiels.

Dans les deux exemples nous avons utili sé des éléments structurants carrés de dimension 1.

58

a) L’ image originale. b) L’ image obtenue par c) L’ image obtenue par l’utili sation d’un filt re l’utili sation d’un filt re ouverture-fermeture. fermeture-ouverture.

Figure 4.4.1. Deux exemples d’utili sation des filt res sequentiels.

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4. Opérateurs morphologiques de segmentation

La segmentation est l’une des méthodes de traitement de l’ image les plusimportantes. Elle prépare l’ image pour son analyse et pour la reconnaissance desobjets qu’elle contient. La segmentation de l’ image signifie: le partage de l’ imageen zones homogènes selon certains critères. Donc c’est une opérationindispensable pour la reconnaissance des objets qui composent l’ image.

Les critères évoqués plus haut sont toujours très généraux tels que lavariation de luminance à l’ intérieur d’une zone ou le contraste fort aux frontières.

La segmentation morphologique se propose d’aller plus loin dans lareconnaissance en ISOLANT DIRECTEMENT L’OBJET QUE L’ON VEUTETUDIER, en éliminant tout ce qui pourrait gêner la reconnaissance. Lamorphologie mathématique permet de faire ça en termes géométriques, par lechoix de la suite des opérateurs que l’on appliquera et le réglage des paramètresassociés (nombres et éléments structurants).

Parmi les opérateurs de segmentation les opérateurs de squeletisation ontune position privilégiée.

4.1. Squelettes

Avec le squelette nous abordons des transformations morphologiques pluscomplexes, dans le sens où elles sont composées de nombreux opérateurs de base.

Le squelette de l’objet G, parfois appelé AXE MEDIAN, peut être définide nombreuses manières qui d’aill eurs ne conduisent pas toujours au même objet:seules des conditions de régularité des formes feront disparaître les différences.

Soit B(x,r) la boule fermée de centre x et de rayon r et ( )r,xB� la bouleouverte correspondante (l’ intérieur de la boule fermée B(x,r)).

Definition Soit X un ensemble du plan. La boule ouverte ( )r,xB� (resp. ferméeB(x,r)) est maximale dans X si et seulement si:

( ) ( )

( ) ( )r'ret x' x

X'r,'xBr,xB

ouX'r,'xBrx, B

==⇔

⊂⊂

⊂⊂ ��

Definition Le squelette de l’ensemble X est le lieu des centres des boules ouvertsmaximales dans X.

Prenons deux exemples.

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E1. On cherche le squelette d’un carré, comme celui-ci présenté dans la figure4.1.1.

Dans ce cas les boules B(x,r) sont des cercles.Quelques boules maximales sont présentées dans la figure 4.1.2.Le lieu des centres des boules ouverts maximales dans l’ image considérée estprésenté dans la figure 4.1.3.

E2. On cherche le squelette d’un rectangle, comme celui-ci présenté dans la figure 4.1.4.

60

Figure 4.1.1. L’ image à traiter.

Figure 4.1.2. Les centres des cerclesprésentés sont des points qui appartient ausquelette du carré.

Figure 4.1.3. Le squelette de l’ image présentée dans lafigure 4.1.1.

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Quelques boules maximales pour cet exemple sont présentées dans la figure 4.1.5.

La réunion des points présentés dans la figure 5 donne le squelette de l’ensemble X,présenté dans la figure 4.1.6.

En utili sant les résultats obtenus dans ces deux exemples on peut démontrer quel’opérateur squelette n’est pas semicontinue. Considérons à ce but qu’on a deux carrés quitendent l’un vers l’autre comme on peut voir dans la figure 4.1.7 a). Le cas quand lesdeux carrés se tachent est présenté dans la figure 4.1.7 b). Le rectangle obtenu ainsi estprésenté dans la figure 4.1.7 c). Le squelette de deux carrés ne tende pas vers le squelettedu rectangle. Donc le squelette n’est pas un opérateur continu.

61

X

Figure 4.1.4. L’ image à squeletiser dansl’exemple 2.

Figure 4.1.5. Quelques cercles qui ont lescentres sur le squelette du rectangle de la figure4.1.4

Figure 4.1.6. Le squelette de l’ imageprésentée dans la figure 4.1.4

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Figure 4.1.7. Un contre-exemple de la semicontinuitée du squelette; a) deux carrés qui tendent un versl’autre; b) le cas quand les deux carrés se touchent; c) le rectangle obtenu ainsi; d) le squelette de deux

carrés, e) le squelette du rectangle.

Donc le squelette n’est pas un opérateur semicontinue. Pour éviter cesinconvénients il est nécessaire d’utili ser des notions topologiques pour la définition dusquelette.

4.1.1 Formule de Lantuéjoul

Nous allons d’abord étudier une formule décrivant le squelette au moyend’érosions et de dilatations, puis montrer dans quelle mesure il est possible dereconstruire un ensemble à partir de son squelette.

Soit G un sous-ensemble ouvert du plan et notons:

( )rBGGr ÷=et:

( )rBGFr

�÷=

Alors, nous avons les relations:

( ) rF x Gr,xB ∈⇔⊂�

(51)

( ) ( ) rFy,B Gr,yB ⊂ε⇔⊂ε+�

(52)

( ) ( ) ( )ε∈⇔ε+⊂ y,B x r,yBr,xB��

(53)

Démonstration.

( ) ( ) ( ) Gr,xB F x Gr,uB ,urBGF rr ⊂⇔∈⇒

î

⊂=÷=���

et la relation (51) est démontrée.

62

a) b) c) d) e)

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( ) ( ) ( )

î

⊂⊂ε⇔⊂ε Gr,uB ,uy,B F,yB r

Pour chaque y et e les points intérieurs de la sphère de centre y et de rayon,ε, peuvent êtredes centres d’une sphère de rayon r contenue dans G.Prenons le cas présenté dans la figure 4.1.1.1.

Figure 4.1.1.1. Quelques sphères de rayon r aux centres situés sur la sphère de centre y et de rayon r.

Soient les points A, E, C et D les centres des sphères de rayon r inclues dans G,construites aux centres intérieurs à la sphère B(y,e). Alors:

( ) ( ) ( ) ( ) G r,EBr,DBr,CBr,AB ⊂∪∪∪����

Pratiquement la sphère de centre n’ importe quel point de la superficie de la sphère B(y,e)et de rayon r, B(s,r) est inclue dans G. Donc:

( ) G r,sBs

⊂�

Mais la sphère de centre y et rayon r+e est inclue dans ( )�s

r,sB . Donc:

( ) G r,yB ⊂ε+�

(c.q.f.d).La relation (52) est vérifiée.

63

A

E C

D

y

B(y,e)

B(A,r)

B(C,r)

B(D,r)B(E,r)

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Supposons maintenant que:

( ) ( )ε+⊂ r ,yB r,xB ��Prenons le cas présenté dans la figure 4.1.1.2.

Figure 4.1.1.2. Exemple de sphères qui vérifient la condition d’ inclusion ( ) ( )ε+⊂ r,yB r,xB �� .

On constate que la condition d’ inclusion conduit à:

( )ε∈⇔ε≥⇔ε≤− ,yB x -y x xy �et la relation (53) est vérifiée.

Un point x est centre d’une boule maximale de rayon r si et seulement si rFx ∈ et

x n’appartient pas à aucune ouverture de rF réalisée à l’aide d’un élément structurant detype sphérique. En effet:

Parce que x est le centre d’une boule maximale de rayon r, on peut écrire larelation:

( ) Gr,xB ⊂�ou, tenant compte de la relation (51) on peut aff irmer que:

rFx ∈ (54)D’autre part, on présente un exemple dans la figure 4.1.1.3.

Figure 4.1.1.3. Un exemple d’ensembles G et Fr.

64

G

• • •

• •

• •

• •

• •

• •

• • •

Fr

x

B(y,r+e)

• • xy

r e

B(x,r)

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On observe que le point x est sur la frontière de l’ensemble rF . Donc il n’appartient pas à

l’ intérieur de l’ensemble rF .

rFx ∉Mais l’ouverture est un opérateur anti-extensif. Donc pour chaque e positi f on peutécrire:

( ) ( ) ( ) ( ) rBrrBr F F FF �⊂⇔⊂ εεVoilà pourquoi on peut écrire:

( ) ( )ε∉ BrFx

ou:( ) ( )ε∈ Brr F\Fx

On peut aff irmer que:( ) ( )( )�

0Brr F\Fx

>εε∈ (55)

Si on note avec rs l’ensemble des centres de boules maximales de rayon r on peut écrire:

( ) ( ) ( )( )�0

Brrr F\FGs>ε

ε= (56)

Donc, tenant compte de sa définition, le squelette de G, noté Sq(G), vaut:

( ) ( ) ( )( )� �0r 0

Brr F\FGSq> >ε

ε= (57)

Cette formule a été établie par � P ) 0 ' 2 � & ' J 1 P ) M M P thèse 1 / 1 & * 0 & 3 P 0 [Lan.’78]. Ellenous permet de calculer le squelette d’un ensemble à l’aide de l’érosion (pour le calcul duFr) et de la dilatation (pour calculer l’ouverture il faut calculer une érosion et unedilatation).

4.1.2 Squelette de l’erodé

On calcule le squelette de l’erodé d’un ensemble en utili sant le squelette del’ensemble. Pour le commencement on démontre la relation suivante:

( )rBGF aar

�÷=+ (58)

où aG signifie l’erodé de taill e a de l’ensemble G.

Démonstration

( ) ( )

î

⊂+=+÷=+ Gar,uBuarBGF ar

��65

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( )

î

⊂= Ga,uBuGa

( ) ( ) ( ) ( )

î

⊂+=

î

î

⊂⊂=

î

∈=÷ Gar,uBuGa,vBr,uBuGr,uBuBG ara

�����

Donc la relation (58) est démontrée. Voilà pourquoi on peut écrire, en utili sant la relation(56):

( ) ( ) ( )( )�0

Bararar F\FGs>ε

ε++=

En même temps :

( ) ( ) ( )( )�0

Bararar F\FGs>ε

ε+++ =

On a démontre ainsi que:

( ) ( )GsGs arar += (59)

ou, en d’autres termes :

( ) ( ) ( ) ( ) ( )( )� � � �0r 0r 0r 0

Barararara F\FGsGsGSq> > > >ε

ε+++ === (60)

Cette formule s’ interprète en disant que le squelette de l’erodé de taill e a est l’ensembledes centres des disques maximaux de G de taill e au moins a.

Il n’y a aucune formule analogue pour le squelette du dilaté, de l’ouvert ou dufermé.

4.1.3. Formules de reconstruction

Tout point x de G est inclus dans une boule ouverte de rayon non nul, car G estouvert. Il existe donc une boule ouverte maximale qui contient x. Donc:

( ) ( )� �0r

r rBGsG>

⊕= (61)

En d’autres termes, la connaissance du squelette de G et de la taill e des boules maximales

66

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permet de reconstruire G. Cette formule reste à la base d’algorithmes de codage de formesbinaires. Pour la reconstruction de l’erodé d’un ensemble on peut utili ser la formuleanalogue:

( ) ( )� �ar

ra arBGsG>

−⊕= (62)

Comme la dilatation commute avec l’union, on peut aussi reconstruire le dilaté et l’ouvertd’un ensemble en partant de son squelette:

( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )arBGsaBrBGsaBrBGsaBG0r

r0r

r0r

r +⊕

=⊕⊕

=⊕

⊕=⊕

>>>

����� ���

On a démontré que:

( ) ( ) ( )� ��0r

r arBGsaBG>

+⊕=⊕ (63)

( ) ( )( ) ( ) ( )( )

( ) ( )

( ) ( ) ( ) ( )���

���

0rar

0rar

0rar

63

aaB

arBGsarBGs

arBGsaBGaBaBGG

>+

>

>

+⊕=+⊕=

=+⊕=⊕=⊕÷=

En utili sant le changement de variable:arR +=

on peut écrire:

( ) ( ) ( )� �aR

RaB RBGsG>

⊕= (64)

La dernière relation représente la formule de reconstruction du fermeture de l’ensemble Gen utili sant le squelette de l’ensemble G.

Notons cependant que les formules de reconstruction n’ impliquent pas que lesquelette du dilaté ou de l’ouvert se déduise de celui de l’ensemble de départ.

4.1.4. Propr iétés mathématiques du squelette

On présente dans la suite quelques propriétés mathématiques de l’opérateurmorphologique de squeletisation.

67

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P4.1.4.1. (semicontinuitée inférieur)

L’application ( )GSqG → est s.c.i.Démonstration

Soit nG une suite d’ouverts convergente vers G. Montrer la s.c.i. de cette opérationrevient à montrer que:

( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) x x, GSq x ,GSqx GSqGSq inf lim nnnn

→∈∃∈∀⇔⊃

Nous trouverons en fait une suite ( )nn GSqx ∈ convergente vers x.

Soit ( )r,xB� une boule maximale dans G. Notons:

−=

n

1r,xBBn �

On a:GBn ⊂

Donc, il existe un nombre nN , tel que:

npn Nppour ,GB ≥⊂Notons:

1nnnp NpNpour BD +<≤=Alors:

pp GD ⊂

Soit pM une boule maximale dans pG qui contienne pD :

ppp GMD ⊂⊂

En passant à la limite pour une sous-suite pM qui converge vers M, on peut écrire:

( ) GMr,xB ⊂⊂�Mais la suite pM n’a pas qu’une seule valeur d’adhérence, donc pM converge vers

( )r,xB� . Donc M est maximale dans G et vaut ( )r,xB� . On en déduit que px , le centre du

pM , converge vers x, ce qui achève la démonstration.

Il y a une relation très intéressante entre le squelette et la fonction distance.

68

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Definition On appelle fonction distance sur G la fonction:

( ) ( )( ) ( ) ( ){ }GCy ,y,xdminGC,xdxG ∈==ρ

Cette fonction représente donc la plus petite distance entre le point x et un point y (d(x,y))qui se trouve dans l’ensemble G.

Definition On appelle fonction d’étanchéité la restriction de Gρ à ( )GSq , que l’on notera

encore Gρ par abus de notation.

On présente un exemple dans la figure 4.1.4.1.

Figure 4.1.4.1. Un exemple où la fonction de distance et la fonction d’étanchéité se confonde.

Definition Pour tout point Gx ∈ , on définit:l’amont de x: ( ) ( ) ( ) ( ){ }y,xdxyyxAm GG +ρ=ρ=

l’aval de x: ( ) ( ) ( ) ( ){ }y,xdxyyxAv GG −ρ=ρ=l’arête de x: ( ) ( ) ( )xAmxAvxAr ∪=

Dans la figure suivante on donne des exemples pour les notions introduites dans ladernière définition.

Figure 4.1.4.2. Eléments des ensembles Am(x), Av(x) et Ar(x).

69

• •

GSq(G)

( )xr Gρ=

x

• • • y2 x y1

( )xAmy1 ∈

( )xAvy2 ∈

G

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Ces objets sont des segments ou unions de segments dont quelques propriétés serontprésentées dans la suite.Proposition 4.1.4.2 Soit Gx ∈ .

L’amont de x est un unique segment, éventuellement réduit au point x.L’aval de x est composé de un ou plusieurs segments dont l’une des extrémités estx. Soit xP l’ensemble des points de C(G) qui réalisent la distance de x à C(G)

(pour tout ( ) ( )xyx,d ,Py Gx ρ=∈ ). Alors l’aval de x est: ( )�xPy

y,x∈

.

Démonstration

Soit y un élément de l’ensemble Am(x). Alors:( ) ( ) ( )y,xdxy GG +ρ=ρ

où :( ){ }( )GCu

G uy,d min)y(∈

=ρ et ( )( )

( ){ }ux,d minxGCu

G∈

On peut donc écrire:( ) ( ) ( ) ( ){ } ( ) ( ) ( )y,xdu,xdy,xdGCu ,ux,d miny,xdx 0G +=+∈=+ρ

Si les points x,y et u0 sont disposés comme on peut voir dans la figure 4.1.4.3 onpeut écrire:

( ) ( ) ( )00 u,ydy,xdu,xd =+pour chaque y situé sur la droite qui passe par les points x et u0.

Figure 4.1.4.3. Un exemple.

Donc, la relation:( ) ( ) ( )y,xdxy GG +ρ=ρ

est satisfaite.En conséquence on peut aff irmer que l’ensemble Am(x) est le segment quicommence en x et qui s’étend dans la direction opposée du point u0 sur la droite

70

u0

C(G)

G

x

y

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qui passe par les points u0 et x. Donc la proposition est vraie. On peut raisonnerd’une manière similaire pour l’aff irmation liée de l’aval.

La proposition suivante montre comment on peut définir le squelette aumoyen de l’amont.

Proposition 4.1.4.3. L’amont d’un point Gx ∈ est un segment [x,y] tel que:1. ( )GSqy ∈2. Sq(G) est l’ensemble des points dont l’amont est réduit à un point.

Démonstration

Soit Gx ∈ et Am(x)=[x,y], yx ≠ . Les deux boules ouvertes ( )( ) ( )( )y,yBet x,xB GG ρρ ��sont tangentes, car:

( ) ( ) ( )y,xdxy GG +ρ=ρ

Leur point de contact appartient à C(G). Donc toute boule B(z) contenant ( )( )y,yB Gρ� ,

inclue en G, et tangente au même point, a la propriété:

( ) ( ) ( ) ( ) ( )y,xdzx,d avec ,z,xdxz GG >+ρ=ρPour que:

( )xAmz ∈il est nécessaire que:

z=y

Donc la boule ( )( )y,yB Gρ� est maximale dans G. Ainsi ( )GSqy ∈ et la propriété 1 est

démontrée.Si l ’amont d’un point est réduit à ce point, il est un point du squelette. A l’ inverse,l’amont du centre d’une boule maximale ne peut être que réduit à un point, ce qui prouvela deuxième partie de la proposition.

En résumé: Deux arrêts non identiques sont disjoint ou se coupent en un point xdu squelette qui est leur commune extrémité amont. En ce qui concerne l’aval les chosessont moins simples.

Definition On appelle point simple, un point dont l’aval est réduit à un seul segment. Lespoints multiples sont les points dont l’aval possède plusieurs segments. L’ensemble depoints multiples est noté D(G). On a :

( ) ( )GSqGD ⊂ (65)

71

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car si (y,x] est un segment maximal de l’aval de x , alors ( )GCy ∈ .

Si l ’aval de x est constitué de plusieurs segments, le minimum de la distance àC(G) est atteint en plusieurs points, ce qui implique que l’amont de x est réduit à unpoint, donc x est un point du squelette. Donc, chaque point multiple est un point dusquelette, et la dernière relation est prouvée. Malheureusement, tout point du squeletten’est pas multiple, comme le montre le cas de l’extrémité du squelette d’une elli pse,présenté dans la figure 4.1.4.4. L’aval de point x se réduit à ce point. Donc x est un pointsimple. Voilà pourquoi l ’ensemble D(G) n’est pas identique au squelette Sq(G). On peutcependant montrer que les points simples du squelette sont rares, parce que:

( ) ( )GSqGD =

Figure 4.1.4.4. Un exemple de point dont l’aval est réduit à un seul point.

Dans la figure 4.1.4.5. sont présentées différents points représentatifs d’un squelette.

Figure 4.1.4.5. Amont, aval, arête d’un point ainsi que differents points remarquables du squelette.

72

• • •

G

Sq(G)

x

Point simple

• •

• •

• G

Sq(G)

• xy

u0Point triple( )( )

( ) ]y,u[xAr

]y,x[xAm

]u,x[xAv

0

0

==

=

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Jusqu’ ici on a étudié seulement des propriétés géométriques du squelette. Onprésente dans la suite, sans preuve, quelques propriétés topologiques.

Proposition 4.1.4.4. En tout point de l’ouvert ( )GSq\G , la fonction distance sur G estdifferetiable et son gradient est le vecteur unité orienté selon l’amont de x.

Proposition 4.1.4.5. La fonction distance sur G n’est pas differentiable sur D(G),ensemble des points multiples de Sq(G).

Théorème 4.1.4.6. L’adhérence du squelette est le complémentaire du plus grand ouvertde G où Gρ est differentiable.

En regardant les squelettes de différents ensembles on peut observer leur ressemblanceavec des graphes. Voilà pourquoi dans la suite, on étudie cette ressemblance.

Definition Un graphe est une union de courbes simples qui ne peuvent pas s’ interrsecterqu’en leurs extrémités. Les courbes simples sont appelées arêtes et leurs extrémitéssommets.Definition. Un graphe est de type fini si:

1. Le nombre d’arêtes incidents à un sommet est fini;2. L’ensemble des sommets est isolé.

On rappelle que:Un ensemble A est isolé si pour tout compact K, AK ∩ est composé d’un nombre fini depoints.Si l ’on ne fait pas d’hypothèses supplémentaires, le squelette n’a pas de structure degraphe. Dans la figure suivante on présente l’effet de la squeletisation sur une image.

Figure 4.1.4.6. Un exemple de squeletisation. L’ image originale est celle de gauche. Son squelette estprésenté dans l’ image de droite.

73

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4.2. Squelette par zones d’ influence

Considérons iX des ensembles compacts en nombre localement fini. Ca veut dire

que tout domaine borné ne coupe qu’un nombre fini des iX . Soit �i

iXX = . Le squelette

de l’ensemble C(X) motive une nouvelle notion.Définition Soit X une population d’objets compacts disjoints deux à deux. La zoned’ influence ( )iXiz associée à iX , est l’ensemble des points plus proches de iX que desautres objets:

( ) ( ) ( ){ }iii X\X,xdX,xdxXiz <= (66)

Le squelette par zones d’ influence, Skiz, est l’ensemble des points qui n’appartient àaucune zone d’ influence:

( ) ( )( ) ( ) ( )�i

iXizXIZ avec XIZCXSkiz == (67)

En d’autres termes la boule de centre ( )XSkizz ∈ et de rayon ( )iX,zd est maximale dansC(X).

DémonstrationSoit:

( )izi X,zdd =Pour le commencement on prouve que ( ) ( )XCd,zB zi ∈

( ) ( )( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )( ) ( )�

iiiiii i,XCX,zdX,zdi ,X\X,zdX,zdXizz

XIZzXSkizz

∀∩>⇔∀>⇔∉⇔⇔∉⇒∈

Supposons que iXz ∈ . Alors ( ) 0X,zd i = et la dernière relation devienne:

( )( ) 0XCX,zd i <∩C’est absurde, parce que la distance est une quantité positive. On a montré ainsi que lepoint z, du Skiz(X) ne peut pas être inclus dans iX pour aucun i. Donc les points duSkiz(X) n’appartiennent pas à l’ensemble X. Donc:

( )XCzXz ∈⇔∉La distance entre le point z et l’ensemble X vaut:

( ) ( ){ } { }zii

ii

dminX,zdminX,zd ==

Donc les points de la boule de centre z et de rayon { }zii

dmin sont à l’ intérieur de

l’ensemble C(X). On a montré ainsi que toutes les boules de centre z et de rayon ( )iX,zdsont dans C(X). Si on prend une boule de centre z et de rayon r tel que:

{ }zii

dminr >

alors:( ) Φ≠∩ Xr,zB

74

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Donc la boule { }

zii

dmin,zB est maximale dans C(X).

Nous sommes donc en présence d’un sous-ensemble du squelette de C(X), qui estgénéralement strictement plus petit: En effet, les boules maximales qui ne touchentqu’une seule composante iX sont dans le squelette de C(X) et non pas dans le Skiz (voirfigure 4.2.1).

Figure 4.2.1. Différence entre le Skiz et le squelette du complémentaire. a) Le squelette de C(X),b) Le Skiz de X.

Dans le cas où les iX sont des points, le Skiz est appelé DIAGRAME DE VORONOI.

4.2.1. Le Skiz est un graphe

Le Skiz est un graphe sous des hypothèses bien plus générales que celles pourlesquelles le squelette en est un.

Théorème 4.2.1. Dans le plan, soit �i

iXX = une union localement finie de

compacts deux à deux disjoints. Alors le Skiz de X est un graphe de type fini.

Démonstration. Considérons l’ensemble Y dont le complémentaire est:

( ) ( )( ) ( )� �

î

∈ρ= XSkiz x,,xBYC XC (68)

75

3X

2X1X

Sq(C(X))

a)

2X1X

3X

Skiz(X)

b)

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où ( )XCρ est la fonction distance sur C(X), donc la distance des points de C(X) à X. Cet

ensemble est un ouvert C(Y), éventuellement plus petit que C(X). Son complémentaire Yest encore une union localement finie de compacts, chacun contenant un iX . Ainsi leSkiz de Y est égal à celui de X. Dans [Sch.,Mat.’94] est montré que Sq(Y) est un graphede type fini.On éloigne de ce graphe les arêtes correspondant à des boules maximales touchant un seul

iX . Nous obtenons le Skiz de X, sous-graphe de Sq(Y), qui reste un graphe de type fini.

Enfin, l’une des différences majeurs avec le squelette est que le Skiz ne peut pasavoir des points terminaux. En effet, un point terminal correspondrait à une boulemaximale qui ne toucherait qu’un seul des iX , ce qui par définition du Skiz estimpossible.

On présente dans la figure 4.2.1.1. l’effet de l’opérateur Skiz sur une image.

4.3. Ligne de par tage des eaux

L’une des idées pour segmenter les images est de déterminer les lignes le longdesquelles les niveaux de gris varient rapidement. Ces lignes représentent les contours desobjets. On peut donc les modéliser par les lignes de crête du module du gradient del’ image. Géographiquement, la notion de ligne de crête ne semble poser aucun problème:une ligne de crête est une ligne joignant les points les plus élevés d’un terrain. C’est laligne de partage des eaux.Cependant, lorsque l’on veut traduire en termes mathématiques le concept de ligne decrête, on se rend compte qu’ il y a plusieurs manières de le faire: maxima locaux dumodule du gradient dans la direction du gradient, zéros du Laplacian, attracteurs desminima, pour n’en citer que quelques unes. Chacune de ces définitions donne naissance àdes objets qui sont, bien sur, différents. La morphologie mathématique est partie de lanotion d’attracteur des minima, c’est à dire qu’à tout minimum sera associé la zonegéographique d’où une goutte d’eau, suivant la ligne de plus grande pente, arrivera dansce minimum. Le complémentaire des attracteurs est donc bien une ligne de par tage deseaux ou lpe.

76

a) b)

Figure 4.2.1.1. Traitement par Skiz. a) L’ image originale; b) L’effetde la transformation.

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4.3.1. Approche par immersion

Cette approche suppose que l’ image que nous étudions est une fonction en

escalier: NR:f n → . Nous verrons alors comment passer à la limite et calculer la lignede partage des eaux d’une fonction assez régulière.

Nous appellerons plateaux de f l’ensemble des points au voisinage desquels f estconstante. Rendre alors mathématique la notion d’une goutte d’eau qui descend selon laligne de plus grande pente jusqu’à un minimum régional est délicat sur les fonctions enescalier: sur un plateau, la pente est nulle. Le moyen le plus simple pour contourner cettediff iculté est de procéder en immergeant progressivement dans l’eau la fonction f par lebas. Pour que l’eau monte partout de manière régulière, on supposera que les minimarégionaux sont “percés” comme la montre la figure 4.3.1.1. Passant par les ouvertures quel’on a créées, l’eau progresse alors dans les bassins correspondant à chaque minimum(fig. 4.3.1.1. a)). Lorsque deux eaux en provenance de minima différents se rencontrent,on place un barrage, de telle sorte que deux eaux différents ne se mélangent pas(fig.4.3.1.1.b)). La ligne de partage des eaux est constituée par l’ensemble de cesbarrages. Elle partage l’ image en différentes zones, que l’on peut considérer comme leszones d’ influence ou d’attraction des minima régionaux. On appelle ces zones les bassinsversants de l’ image.

Figure 4.3.1.1. Construction de ligne de partage des eaux pour une fonction monodimensionelle.

En dimension un, le lieu des barrages se calcule naturellement. Ils sont localiséssur les maxima locaux de l’ image. En dimension deux, il est beaucoup plus délicat decaractériser ces barrages directement. Comme les barrages sont les frontières des bassinsversants, ce sont des lignes. Ces lignes contiennent bien plus que les maxima locaux.

77

BV1 BV4 BV1 BV4

Barrage

a) Altitude h. b) Altitude h+�

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Travaill ant sur une fonction en escalier, le contact entre deux eaux provenant de deuxbassins différents s’effectue sur un plateau. On suppose alors que cette rencontre a lieu aumilieu de ces plateaux. Pour calculer le milieu sur les plateaux, on utili sera le squelettepar zones d’ influence. Nous avons maintenant toutes les idées pour poser de manièreformelle:

Définition. Soit NR:f n → une fonction en escalier que nous supposeronsbornée. Notons:

1. ( )( ) ( )( ),xfsuphet xfinfh maxmin ==

2. hf la section inferieure de f au niveau ( ){ },hxf ,xf:h h ≤=3. ( )fMin_Reg k l’ensemble des bassins versants de f et l’ensemble

maxhX obtenu après la récurrence suivante:

(i) ,fX minmin

hh =

(ii ) ( ) ( ) ( ) [ ]1h ,hh ,XIZfMin_RegX maxminkf1h1h 1h −∈∀∪= +++

où ( )BIZA est l’union des zones d’ influence de B dans A. La ligne de partage des eaux

de f est alors le complémentaire de maxX (figure 4.3.1.2).

Figure 4.3.1.2. Illustration du processus d’ immersion.

4.3.2. Ligne de par tage des eaux d’une fonction régulière

Supposons que l’ image f (fonction bidimenssionelle cette fois-ci) est

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1Min_Reg 2Min_Reg X1

X2 X3

niveau 1 niveau 2 niveau 3

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suff isamment régulière (de classe C2) pour permettre l’application d’opérateursdifférentiels. Nous allons chercher une caractérisation de la ligne de partage des eaux de f,en faisant tendre vers 0 la distance entre deux sections inférieures de f et en passant à lalimite dans l’algorithme de la définition précédente. Le gradient f∇ est le vecteur plandes dérivées premiers de f et le Hessien Hf est la matrice symétrique des dérivés secondesde f. Un point singulier est un point en lequel le gradient de f s’annule ( 0f =∇ ).

Nous étudions d’abord les lignes intégrales du gradient. Ce sont les lignes de plusgrande pente.

Définition 4.3.2.1. Un chemin ( ) 2R ,: →∞∞−γ , de classe 1C est appelé ligneintégrale maximale du gradient ou simplement ligne maximale du gradient si:

( ) ( ) ( )( ) 0ds

dlim

ds

dlimet 0sfs

ds

d ,Rs

ss=γ=γ≠γ±∇=γ∈∀

∞→−∞→ (69)

Nous disons que la ligne maximale est descendante (resp. ascendante) si

( ) ( )( )sfsds

d γ−∇=γ (resp. ( ) ( )( )sfs

ds

d γ∇=γ).

D’après les hypothèses de régularité faites sur f, par tout point x tel que ( ) 0xf ≠ , il passeune et seulement une ligne maximale descendante. Ces lignes maximales relient deuxpoints critiques de f et n’ont aucun point critique en leur intérieur.Malheureusement, une ligne descendante n’aboutit pas toujours à un minimum régional.Il est donc nécessaire de recoller ces lignes pour aboutir effectivement à un minimumrégional. Pour cela, nous allons munir l’ensemble des points singuliers de f d’une relationd’ordre partiel:

Définition 4.3.2.2. Soient a et b deux points singuliers de f. Nous dirons que b estau-dessus d'a s’ il existe une ligne maximale ascendante du gradient d'a vers b. Cetterelation étant antisymétrique, en prenant la fermeture transitive de cette relation, nousobtenons la relation d’ordre “au-dessous” .Cette relation d’ordre permet de distinguer trois sortes de points singuliers:

les minima régionaux,les points au-dessus d’un seul minimum,les points au-dessus de plusieurs minima.

Ces derniers devraient clairement appartenir à une définition de la ligne de partage deseaux d’une image continue (décrite par une fonction continue et non par une fonction enescalier).

Définition 4.3.2.3 Nous noterons P(f) le sous-ensemble des points singuliers ade f qui sont au-dessus de plusieurs minima régionaux.

Nous obtenons alors le théorème de convergence suivant, qui aurait pu être ladéfinition directe de la ligne de partage des eaux d’une fonction régulière:Théorème 4.3.2.1 Soit f une fonction C2 . Nous supposerons de plus que f n’a

que des points singuliers isolés, et que, en ces points singuliers, le Hessien a deux valeurspropres non nulles. Approximons f par la suite de fonctions en escalier

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( ) ( )( )n

n

n2

xf2Exf = où E(.) est la partie entière.

La limite au sens de la topologie en tout ou rien des lignes de partage des eaux de

nf , est l’ensemble des lignes maximales du gradient reliant deux points de P(f).Sous les hypothèses du théorème, la ligne de partage des eaux est donc un graphe

de type fini. Les arêtes de ce graphe sont des lignes intégrales du gradient reliant soit deuxpoints selles (point où le Hessien a deux valeurs propres de signe contraire) soit un pointselle à un maximum local. En particulier, par tout point de la ligne de partage des eaux(sauf pour les points singuliers) passe une seule ligne maximale descendante, qui sedivise au niveau du point selle et non pas deux qui aboutissent à deux minima régionauxdistincts.

Notons que pour définir P(f) il suff it de supposer que f a ses points critiquesisolés. Cependant, la convergence de l’algorithme discret vers les lignes du gradientjoignant les points de P(f) nécessite un Hessien sans valeurs propres nulles. Le grapheligne de partage des eaux ne peut pas avoir de points terminaux. Ceci est du au fait quenous avons supposé que le Hessien ait deux valeurs propres non nulles. Sans cettehypothèse, la ligne de partage des eaux peut présenter des points terminaux. De même, lespoints triples ne peuvent être que des maxima régionaux. Là encore si on ne suppose pasles deux valeurs propres du Hessien différentes, les points multiples sont des pointscritiques, puisque par un point non critique passe une seule ligne maximale descendantedu gradient.

Le théorème montre que la ligne de partage des eaux est une notion profondémentglobale. En effet, par tout point non critique passe une seule ligne maximale du gradient.Le seul moyen de distinguer une ligne maximale faisant partie de la ligne de partage deseaux d’une n’en faisant pas partie est d’examiner ses extrémités. Il est même ill usoire detrouver un critère local, comme le montre la proposition suivante:

Proposition 4.3.2.1. Soit a un point du support de f tel que: ( ) 0af ≠∇ . Soit aνun voisinage d'a ne contenant pas de point singulier. Soit � la restriction à aν de la ligne

intégrale maximale du gradient passant par a. Il existe une fonction 0f , égale à f sur aν ,

telle que � soit dans la ligne de partage des eaux de 0f .

En d’autres termes, il n’y a pas de caractérisation locale de la ligne de partage des

eaux. Ceci est du à la régularité 2C de f. Si f est moins régulière, il peut exister descritères locaux. En particulier, si f est la distance à un ensemble composé de plusieurscomposantes, la ligne de partage des eaux de f est incluse dans les points de nondifferentiabilit é de f. Cette remarque suggère une approche métrique de la ligne departage des eaux où celui-ci serait un Skiz au sens d’une distance générale.

4.3.3. L’approche métr ique

Dans le cas continu, sous des hypothèses de régularité convenables (C2, points

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singuliers isolés et Hessien ayant ses deux valeurs propres non nulles), la ligne de partagedes eaux est un graphe composé de lignes intégrales du gradient. Toujours sous cesmêmes hypothèses, nous allons définir une métrique pour laquelle la ligne de partage deseaux est en fait un squelette par zones d’ influence.

Définition. La distance image fd d’une fonction f de classe 1C est definiepar:

( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )( )dssfinfb,ad ,fsuppfsupp ba, abfab

∫β

αγγ∇=×∈∀ (70)

où abγ est un chemin d'a à b, parametré par son abscisse curvili gne.

4.3.3.1. La ligne de par tage des eaux est un Skiz

Sous nos hypothèses, fd est alors une distance. Pour des raisons techniques, noussupposerons que f a tous ses minima au même niveau, que nous prendrons égal à 0 parconvention. Une transformation permettant à f de vérifier cette hypothèse peut êtreeffectuée sans modifier la ligne de partage des eaux de f.

Théorème L’ensemble des points à égale fd -distance de deux minimarégionaux distincts de f est l’ensemble des lignes maximales du gradient reliant deuxpoints de P(f). Il coïncide donc avec la ligne de partage des eaux de f.Dans la figure 4.3.3.1.1. on présente l’effet de l’application de l’opérateur de ligne departage des eaux sur une image.

Figure 4.3.3.1.1 L’effet de l’application de l’opérateur de ligne de partage des eaux à une image.

On peut observer l’effet de sur-segmentation de l’opérateur ligne de partage des eaux.

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a) L’ image originale b) L’ image de la ligne departage des eaux de l’ imageoriginale.

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5. Digitalisation des opérateurs morphologiques

Une catégorie très importante d’ images est celle des images digitales. Ce sont les imagestraitées par les systemes de transmission numérique. On obtient ce genre d’ images parl’échantill onnage des images continues. Les images digitales sont des fonctions définies sur une

trame, sous-ensemble de 2Z muni de relations de voisinage.L’ image analogique est liée au plan associé à un capteur et ce plan est défini comme étant

le plan de projection de la scène observée. Cette projection peut s’effectuer suivant des faisceauxparallèles ou des faisceaux coniques. Le cas le plus courant est celui de l’ image optique fourniedans le plan de focalisation d’une camera ou d’un appareil photographique. Cette image est denature analogique et correspond à une distribution d’ intensités lumineuses ayant pour support un

intervalle de 2R , elle est représentée par une fonction f. La représentation numérique de cetteimage consiste à construire à partir de f une fonction Af définie sur un domaine dénombrable de

2R dans lequel les éléments de représentation sont manipulables aisément par ordinateur. Lafonction Af est definie à partir de f par la relation d’ intégration suivante:

( ) ( )∫∫=PVP

A dxdyy,xf S

1Pf

Cette formulation est issue du modèle de numérisation défini pour un capteur qui intègre en unpoint P l’ information contenue dans un voisinage de P et semble naturelle pour le traitementd’ images en niveaux de gris.

Deux éléments sont indéterminés dans la formulation précédente: d’une part lalocalisation des points P, et d’autre part la spécification de leur voisinage PV . Si on se réfère authéorème d’échantill onnage, la distribution des points P est liée à l’ information variationnelle desvaleurs de l’ image analogique f. Cette distribution se caractérise par un critère de régularité. Paraill eurs, étant donné une distribution de points P, l’ensemble des voisinages PV que l’on veutdéfinir doit former une partition du support de la fonction image analogique f. Si on restreint lenombre de configurations possibles pour les PV et que l’on utili se repetiti vement les mêmes

configurations de base pour recouvrir 2R , on parle de pavage. Il s’agit par conséquent de définirce pavage, c’est à dire l’ensemble des points P et des surfaces élémentaires PV qui leur sontassociés. Si l ’on n’ impose aucune contrainte supplémentaire, les possibilit és de définition despoints P et des voisinages PV sont infinis. Des propriétés concernant les points P et les éléments

de surface PV peuvent être énoncées, caractérisant alors différentes constructions et limitant leurnombre. Elles peuvent porter sur la disposition des points P, sur la forme et la régularité dessurfaces PV , sur les propriétés du pavage résultant. Au premier abord, deux méthodologiesapparaissent pour résoudre ce problème, selon que l’on définira toutd’abord la distribution des points P avant que chacun d’eux ne s’attribue un territoire PV , ou que

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l’on définisse a priori des modèles élémentaires PV à partir desquels on construit une partition duplan. On verra qu’une troisième méthode consiste à générer les frontières du pavage. Dans lecontexte de l’analyse d’ image, les pavages qui sont retenus vérifient des propriétés tels que larepetiti vité à l’ infini du partitionement, les méthodes rejoignent les principes de caractérisation etde construction de mosaïques et de fresques où des tesselles de forme complexe peuvents’emboîter à l’ infini, sur le plan ou sur la surface d’un volume. Dans le cadre de la premièreapproche, on positionne les points P avant de définir leur territoire. Les points P sont considéréscomme les germes de cellules que l’on fait isotropiquement grossir en parallèle. Cette stratégieassure l’unicité du pavage, une fois les germes distribués dans le plan. La propagation est stoppéeen chaque point où il y a rencontre entre deux cellules, ce qui amène ces lieux de rencontre às’étendre progressivement en segments de droite qui définissent les arêtes des tesselles PV ; ces

tesselles sont convexes. Dans le cas où les germes sont positionnés de manière régulière, les PVappartiennent à un ensemble fini des formes élémentaires et on peut obtenir des pavages ditsréguliers.

Définition 5.1. Une trame ( )E,VT = , est définie par la donnée d’un ensemble de pointsV et d’un ensemble de relations de voisinage VVE ×⊂ . Deux points p et q de V sont voisins si( ) Eq,p ∈ .

Définition 5.2. On appellera voisinage d’un point p l’ensemble ( )pNE des voisins de p.Il y a plusieurs types de voisinages, donc plusieurs types de voisins. Pour chaque type on

trouve un type correspondent de trame.Pour éviter certains pathologies, on supposera que E possède les propriétés suivantes:1. ( ) Vppour tout ,Eq,p ∈∉ ,

2. ( ) ( ) Epq, Eq,p ∈⇒∈ .Supposons dans un premier temps que l’on désire utili ser le même polygone pour toute la

partition. Soit n le nombre de cotés de ce polygone, P son centre et k le nombre de polygonescommuns à un sommet S (conformément à la figure 5.1).

Figure 5.1. Caractéristique d’une tesselle.

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P

αβ

α2

S: sommet dek polygons

Polygonerégulier

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L’angle ß en P limité par les deux extrémités d’une même coté du polygone est n

2π=β .

L’angle ( α=θ 2 ) formé entre deux cotés adjacents du polygone en S est tel que:

π=α+β 2d’où :

n

2n −π=θ

k polygones se rencontrent en chaque sommet, donc:

π=θ 2kd’où la relation:

2n

n2k

−=

k et n devant être entiers et strictement supérieurs à 2 (n>2 car il représente le nombre dessommets du polygone, et k>2 car les polygones ne se rencontrent qu’en leurs sommets).

Remarquant que pour 7n ≥ , on a:

32n

n2 <−

l’équation n’admet alors que les trois solutions:n=3, k=6, les tesselles sont des triangles,n=4, k=4, les tesselles sont des carrées,n=6, k=3, les tesselles sont des hexagones.On obtient ainsi les trois partitions courantes du plan, appelées partitions régulières présentéesdans la figure 5.2.

Figure 5.2. Pavages par triangles, carrées et hexagones.

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Les trames correspondantes dans le plan aux pavages par carrés et par hexagones sontprésentées dans la figure 5.3.

Figure 5.3. Exemples de trames.

Ayant obtenu un pavage, on associe un point P à l’ intérieur de chacune des tesselles

PV intervenant dans sa constitution. Les points P peuvent être les centres de gravité des PV (nous

rappellerons que nous avons restreint dans cette approche les PV à être des polygones convexesréguliers) comme est montré dans la figure 5.2. En langage d’ imagerie, les points P sont appeléspixels (picture elements).

On définit ensuite le maill age associé à un pavage:-A tout point P est associé l’ensemble des points Q tels que PV et QV ont une arrête

commune. L’ensemble de tous les segments (P,Q) ainsi définis forme le maill age associé aupavage.

Les segments du maill age forment un nouveau pavage pour lequel les points représentatifsdes tesselles sont les sommets du pavage initial. Ainsi pavage et maill age sont des représentationsduales du partitionnement du plan.

On remarque que le partitionnement défini par le maill age associé au pavage triangulaireest le pavage hexagonal, que celui défini à partir du pavage carré reste carré et que celui-ci définià partir du pavage hexagonal est triangulaire.

Chaque point intérieur de la trame présentée dans la figure 5.3.a) a 4 voisins. Il s’agitdonc, d’une trame carrée 4-connexité. Dans la figure 5.3.b) est présentée une autre trame carrée.Dans ce cas-ci chaque point a 8 voisins. Voilà pourquoi on dit qu’ il s’agit d’une trame carrée 8-connexité. La trame de la figure 5.1 c) est hexagonale. Chaque point a six voisins. Donc c’est unetrame hexagonale 6-connexité.

On rappelle qu’un ensemble est dit connexe s’ il ne peut être formé de l’union de deuxouverts disjoints, au sens de la topologie associée.

L’élément structurant unité de la trame, que nous noterons H est l’ensemble formé del’origine et des voisins de l’origine. Voici les éléments structurants unité pour les trois types detrame.

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Element du maill age

Element du pavage

Element de la trame

a) Trame carrée b) Trame carrée c) Trame hexagonale 4-connexité 8-connexité 6-connexité

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Figure 5.2. Les éléments structurants unités des trois trames couramment utili sées.

L’élément structurant de taill e n sera le dilaté n fois par lui-même de l’élément structurant unité.

Malheureusement il n’est pas possible de définir une topologie convenable dans 2Z pourtous les maill ages. Les problèmes viennent pour la plupart du fait que l’une des premières étapeslors de la traduction de concepts de géométrie discrète est d’exprimer de manière cohérente lethéorème de Jordan. Il est utile de rappeler dès à présent la formulation de ce théorème dansl’espace continu.

Théorème de Jordan dans 2R .Toute courbe fermée simple (c’est-à-dire ne se recoupant par elle-même) sépare le plan en deuxdomaines (ensembles connexes) qui sont le domaine intérieur et le domaine extérieur de la courbe(conformément à la figure 5.4).

Figure 5.4. Illustration du théorème de Jordan dans 2R .

Pour énoncer le théorème de Jordan dans 2Z il faut définir quelques notions comme: chemin ouarc digital. On utili se également pour parler de points voisins les termes de points adjacents oupoints consécutifs.

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a) Trame carrée b) Trame carrée c) Trame hexagonale 4-connexité 8-connexité 6-connexité

intérieur

extérieur

Courbe simple

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On peut caractériser comme points adjacents au point P les points Q tels que PV et QV

ont une arête commune. Ainsi sur le maill age triangulaire P possède trois points adjacents, il enpossède quatre sur le maill age carré et six sur le maill age hexagonal. On peut relier la notion deconsécutivité à la notion de métrique pour obtenir des relations entre points plus larges que cellesdonnées strictement par le maill age. Ces deux notions sont si étroitement liées dans l’espacediscret que l’on peut se demander laquelle apparaît en premier.

Maill age carré Tout point P est caractérisé par ses coordonnées (i,j) sur le maill age; i et jsont des entiers qui permettent aussi l ’adressage de la matr ice de codage de l’ image. Les quatrepoints adjacents et liés à P par le maill age sont également caractérisés comme étant les points àdistance 1 de P, en prenant pour distance la somme des différences des coordonnées des points enabscisse et en ordonné. On définit bien ainsi une métrique, que nous appelons 4d , par:

( ) QPQP4 jjiiQ,Pd −+−=Cette distance est appelée en anglais City Block Distance (ou Square Distance). Les points Qdistincts de P qui vérifient:

( ) 1Q,Pd4 ≤sont appelés points 4-adjacents à P ou points 4-connexes à P.On peut introduire une autre distance, notée 8d :

( ) ( )QPQP8 jj , iimaxQ,Pd −−=

Cette distance est appelée en anglais Chessboard Distance (ou Diamond Distance). Les pointsqui ont la propriété:

( ) 1Q,Pd8 ≤sont le points 8-connexes à P.

Maill age triangulaire Celui-ci associe à chaque point P, trois voisins. Donc on parle de 3-connexité. Le 9-voisinage de P est donné par son 3-voisinage auquel on ajoute les points decoordonnées: (i+1,j-1), (i+1,j+1), (i,j-2), (i-1,j-1), (i-1,j+1) sur le codage matriciel. Les six pointsainsi rajoutés sont centres des tesselles qui ont seulement un sommet commune avec les tessellesassociée à P, et une arête commune avec les tesselles du 3-voisinage de P. Pour le 12-voisinage,on ajoute au 9-voisinage les trois points:

(i-1,j), (i+1,j+2), (i+1, j-2) si i+j est pair,(i+1,j), (i-1,j+2), (i-1,j-2) si i+j est impair.La notion de points adjacents s’étend à la notion de chemin connexe. Dans le cas du

maill age carré, on voit apparaître deux types de chemins, des chemins 4-connexes ou 8-connexes,conformément à la figure 5.5.

Figure 5.5. Chemins 4-connexe (a), et 8-connexe (b) sur le maill age carré.

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x x xxxx x

x

P

Q

x xx

xxx

P

Q

a) b)

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Pour le maill age triangulaire, les chemins pourront être 3-connexes, 9-connexes ou 12-connexes.Pour le maill age hexagonal, il n’y a aucune risque d’ambiguïté, à savoir que les chemins sont 6-connexes. Soit P et Q deux points de l’ image et soit S un sous-ensemble de points contenant P etQ. On dit que P et Q sont connectés dans S si et seulement s'il existe un chemin connexe inclusdans S reliant P et Q. La relation “être connecté dans S” est une relation d’équivalence (réflexive,symétrique et transitive). Les composantes connexes de l’ image sont égales aux classesd’équivalence de cette relation. Sur le maill age carré, en fonction de la notion de chemin connexeutili sée, on définit des composantes 4-connexes ou 8-connexes, conformément à la figure 5.6.

Figure 5.6. Composants 4-connexe (a), et 8-connexe (b).

La reconnaissance des composantes connexes dans une image, c’est-à-dire le mécanismed’association entre les points qui appartient à une même composante connexe est appeléeétiquetage de composantes connexes. Dans la figure 5.7 est présenté un exemple d’étiquetage:

0 0 0 0 0 0 0 00 1 0 0 0 2 0 00 1 1 0 0 2 2 00 1 0 0 0 0 0 00 0 0 3 0 0 0 00 0 0 0 0 0 0 0

Figure 5.7. Un exemple d’étiquetage des composantes 4-connexes.

Soit S un sous-ensemble non vide de points de Σ , S est un arc si et seulement si S estconnexe et si chacun de ses points, exceptés deux d’entre eux, possède exactement deux pointsadjacents dans S. Les deux points d’exception sont appelés les extrémités de l’arc S. Deuxexemples sont présentés dans la figure 5.8.

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x x xx x x

x x

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xxx

xx

x• •

a) b)

x

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Figure 5.8. Arcs 4-connexes (a), et 8-connexes (b).

Soit S un sous-ensemble non vide de points de( ) ( ) ( ){ }q,p..., ,p ,p ,Tinfq,pT 1-n1ff =ΠΠ= , S est une courbe si et seulement si S estconnexe et si chacun de ses points possède exactement deux points adjacents dans S. Dans lafigure 5.9. sont présentées deux exemples de courbes.

Figure 5.9. Courbes 4-connexes (a), et 8-connexes (b).

Le terme de courbe 8-connexe ne peut pas être employé à moins de quatre points et celuide courbe 4-connexe à moins de huit points.

Définition 5.3. Un chemin digital est une suite (ordonnée) de points voisins ( )n 0iip = . Un

arc digital est l’ensemble des points d’un chemin digital (sans notion d’ordre).

En utili sant cette notion on peut faire une classification des trames. On utili se, à ce but, leprincipe de Jordan. L’énoncé de ce principe est:

Un chemin qui ne se croise pas, sépare la trame en deux composantes connexes exactement.

En utili sant la figure 5.10. on peut constater que seulement la trame hexagonale, 6-connexitérespecte le principe de Jordan.

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x x xx x x xx xx x x x x

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xx

x

xx

xx

x

a) b)

xx xxxxx

xx

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xxxx

x x x

x• • • •

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a) b)

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Figure 5.3. Exemples semnificatives de chemins digitaux.

En effet les point intérieurs de la figure a) ne sont pas connexes (en 4-connexité) parce-qu’ iln’existe aucun chemin connexe (en 4-connexité) à l’ intérieur de la courbe. Donc l’ intérieur de lacourbe n’est pas un ensemble connexe et le principe de Jordan n’est pas respecté. En ce quiconcerne l’ image c), l’ensemble intérieur de la courbe n’est pas connexe ( en 8-connexité) parcequ’ il ne contienne qu’un seul point . Donc ni dans le cas de la figure c) le principe de Jordan n’estpas respecté. Seulement dans la figure b) le principe de Jordan est respecté. Parce que les pointsintérieurs sont connexes (en 6-connexité). Voilà pourquoi on préfère la trame hexagonale 6-connexité.

La réunion des ensembles, intérieure à la courbe constituée par le chemin digital etextérieur à cette courbe, représente le complémentaire du chemin digital. En utili sant cetteobservation on peut formuler le principe de Jordan pour l’espace ZZ× :

Etant donné un arc de longueur finie dans le plan, son complémentaire est composé d’uneseule région connexe.

On peut faire s’appliquer le principe de Jordan sur le maill age carré, aussi, si le complémentaired’un arc ou d’une courbe 4-connexe (respectivement 8-connexe) est analyse en 8-connexite(respectivement 4-connexite). Le théorème de Jordan se formule alors de la manière suivant dansl’espace discret:

-Le complémentaire de toute courbe discrète 4-connexe (respectivement 8-connexe) estformé de deux composants 8-connexes (respectivement 4-connexes).L’une de ces composants est l’ intérieur de la courbe discrète, l’autre est l’extérieur.

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• •

• •

• •

• •

a) Trame carrée b) Trame hexagonale c) Trame carrée 4-connexité 6-connexitée 8-connexitée

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5.1. Digitalisation des opérateurs

Généralement, il n’est pas possible de passer simplement de la transformation définie pour

les images continues (fonctions RR2 → ) à un algorithme sur une trame H. Le squelette est unbon exemple. Ce passage du continu au discret, la digitalisation, n’est pas bien résolu. Si nousnotons D l’opérateur de digitalisation qui à partir d’un ensemble F du plan ou de l’espace associeles points de la trame qu’ il contient et P l’opérateur de plongement qui à partir d’un ensemble depoints de la trame fournit un ensemble continu, généralement sous forme polygonale, une

transformation ϕ est digitalisable s’ il existe une transformation *ϕ travaill ant sur les sous-ensembles de la trame et vérifiant :

( ) ( )( )( ) HX ,XPDX* ∈ϕ=ϕLes opérateurs tels que la dilatation ou l’ouverture sont j usticiables de ce procédé.Malheureusement cette approche est inopérante pour le squelette.

5.1.1. Digitalisation des opérateurs de base

On présente, dans la suite, les définitions pour les opérateurs morphologiques digitaux debase. Les images numériques peuvent être binaires ou à plusieurs niveaux de gris. Pour lesimages numériques binaires, l’erodé de l’ensemble discret A par l’élément structurant discret Kest la différence de Minkovski entre A et K� :

{ } { }AKZxKAAE x2

K ⊂∈=÷= �Un exemple est présenté dans la figure 5.1.1.1.

Figure 5.1.1.1. Un exemple d’érosion discrète.Pour les images numériques à plusieurs niveaux de gris, on appelle érosion

morphologique de la fonction Af par élément structurant Ag , la pseudo-soustraction de

Minkovski de Af par la fonction Ag� :

{ }( ) ( )( ) ( ) ( ){ }xygyfZyinfxgfxfE 2AAAgA

−−∈=÷= �91

o • • o oo • • • o o

• • • • oo• • • •

o o• • •

o o

o oo

o o o

o

oooo

• •

o oo

-l’origine du plan

o o o o oo o o o o o

o o • • oo o • • • o

o o o• • o o o o o o

o o o o o

o o o o oo o • o o o

o •

o

o oo o•

• • • o

ooo

oo

oo

oo

oo o o o o

a) L’ensemble A. b) L’ensemble K. c) L’ensemble { }AEK .

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On peut introduire un opérateur d’érosion discret pour la trame carrée (et l’élément structurantcarré) aussi.

Le dilaté de l’ensemble discret A par élément structurant discret K est donné parl’addition de Minkovski des ensembles A et K  :

{ } { }Φ≠∩∈=⊕= AKZuKAAD u2

K ¡En utili sant les mêmes ensembles discrets considérés dans l’exemple antérieur on obtientl’exemple de dilatation présenté dans la figure 5.1.1.2.

Figure 5.1.1.2. Un exemple de dilatation discrète.

Pour les images numériques à plusieurs niveaux de gris, la dilatation est définie par la relation:

( )( ) ( )( ) ( ) ( ){ }yxgyfsupxgfxfD AAZy

AAAg2

A−+=⊕=

∈¡¡

� ’ & ' ¢ / 3 0 ' 3 / N & 3 . £ & J & ¤ 4 ¥ ' / 1 / J K & O � / 0 1 4 M * 3 / 0 ¦ ¥ ' 4 § P 4 0 . P 3 0 1 K ' ) / 4 N P ¤ /) ' N 2 3 4 ¥ ' / O 4 ) P 4 3 / à l’aide de l’élément structurant discret K est définie par la relation:{ } ( ) KKAAAO KK ⊕÷== ¡

La fermeture morphologique de l’objet discret A, appartenant à une image numérique discrètebinaire qui utili se l’élément structurant discret K est définie par la relation:

{ } ( ) KKAAAF KK ÷⊕== ¡

En utili sant les mêmes moyens de digitalisation on peut parler de chapeau-haute-de-formediscrète, ou des filt res morphologiques discrets. On présente, dans la suite, les opérateursmorphologiques de segmentation des images numériques.

92

• • • • • • • • •

• • • • • • • • • • • • •

• • • • • • • • • • • • • • • •

• • • • • • • • • • • • •

• • • • • • • • •

L’ensemble { }ADK .

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5.1.2. Digitalisation des opérateurs de segmentation

Une approche digitale directe semble une solution naturelle. Le premier opérateur desegmentation qu’on a étudié est le squelette (l’axe médian). La définition de cet opérateur qu’on adonnée dans le paragraphe 4.1. est: Le squelette de l’ensemble X est le lieu des centres des boulesouvertes maximales dans X. Pour digitaliser cet opérateur il faut trouver la signification de la

notion de boule maximale pour l’espace 2Z .On considère une image comprenant un ensemble O des points objets; les autres points

forment le fond F de l’ image. Tout point d’objet peut être étiqueté par la valeur de sa distance aufond, c’est-à-dire la distance par rapport au point fond qui lui est le plus proche. On utili se unedistance d, de facteur d’échelle a. Autrement dit les points de F forment l’ensemble de points deréférence nécessaires à la construction de l’ image de distance; les points de O qui possèdent un 4-voisin dans F sont affectés à la valeur a. Une boule discrète ( )R,PBd de centre P est de rayon R

est definie par:( ) ( ){ }RQ,PdQR,PBd ≤=

Sur l’ image de distance, puisque chaque point P est porteur de la plus petite distance au fond, laboule discrète ( )Pd R,PB centrée en P, de rayon ( ) aF,PdRP −= , est incluse dans l’ensemble

des points objets O (conformément à la figure 5.1.2.1).

Figure 5.1.2.1. Images de distances au fond (b) et de rayons (c) pour la distance d8, de l’ image initiale (a).Ainsi:

( )¨OP

Pd R,PBO∈

=

parce que toute boule centrée en P contient au moins le point P. Donc l’objet O peut êtrereconstruit à l’aide des boules discrètes associées à la distance considérée.

93

• • • • • • • • • • • •

• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 111111

1222211

12322211

1222111

11111

000000

0111100

01211100

0111000

00000

a)b)

c)

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( ) ( ) ( ) ( )QdPd R,QBR,PB ,OQOAMP ⊄∈∀⇔∈

Autrement dit, tout point retenu est tel que la boule qui lui est associée n’est pas complètementincluse dans une autre boule, ces boules sont alors appelées maximales. Puisque tout point non retenu correspond à une boule non maximale, on a:

( )©)O(AMP

Pd R,PBO∈

=

L’ensemble des centres P des boules retenues, complété des rayons associés PR , forme l’axemédiane AM(O) (le squelette) des objets de l’ image. Le squelette de l’ image de la figure 5.1.2.1a) est présenté dans la figure 5.1.2.2 b). Les boules discrètes associées aux points de AM(O) définissent un recouvrement de l’ensembleO, il est donc évident que l’ensemble AM(O) assure la reconstruction de O.

Figure 5.1.2.2. Un exemple de squelettisation d’une image discrète.

En analysant la figure 5.1.2.2 on constate que le squelette discret n’est pas un ensemble connexe.Le squelette continu est toujours connexe. Donc le squelette discret définit généralement unensemble de points non connexe pour un objet connexe. Un autre problème du squelette discret est son épaisseur. Il y a certains cas d’ imagesdiscrètes qui ont des squelettes d’épaisseur 2 ou plusieurs pixels. Au contraire le squelette d’uneimage analogique a toujours une épaisseur d’un pixel. Finalement, on peut montrer que le squelette discret d’une image numérique n’est pas identiqueavec la digitalisation du squelette de l’ image analogique utili sée pour l’obtention de l’ imagenumérique considérée. Autres questions liées de cette approche discrète du squelette sont présentées dans [Cha.,Mon.’91]. Une autre approche de la digitalisation de l’opérateur squelette est basé sur ladigitalisation de la formule de Lantuéjoul. Cette formule:

( ) ( ) ( )( )© ª0r 0

Brr F\FGSq> >ε

ε=

a été présentée dans le paragraphe 4.1.1. Pour digitaliser cette formule il faut calculer la fonctiondistance au bord de l’objet, rF et on en soustrait l ’ouvert par l’élément structurant élémentaire de

la trame ( ) ( )εBrF . (hexagone ou carré selon la trame utili sée). Le résultat est décevant, car il n’est

pas connexe et ne ressemble pas vraiment à un graphe.

94

−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−

3 2 21

a) L’ image initiale. b) Le squelette de l’objet contenu dans l’ image initiale.

• • • • • • • • • • • •

• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

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5.1.2.1. Ce que l’on demande d’un algor ithme digital de squelett isation

En poussant plus loin le réflexion, les choses sont beaucoup moins claires: si nous avonsune image binaire (un ensemble de pixels) quel ensemble de pixels constitue le squelette ? Si on transforme les pixels en un polygone (carré ou hexagone), par exemple parrecouvrement, un arc de squelette doit partir de chaque sommet convexe, ce qui n’est pasacceptable. Chercher à lisser ce polygone mène à une impasse, car il n’y a pas detechnique universelle de lissage. En partant à l’ inverse d’une forme dans le plan continu et en prenant les pixels de la tramequ’elle contient, il n’y a pas non plus de solution. De nombreuses formes planes donnantnaissance aux mêmes pixels peuvent avoir des squelettes totalement différents, du fait dela semi-continuité inférieure. Quel squelette alors nous digitaliser ? Ceci a poussé certains auteurs à s’engager dans deux voies distinctes: - refaire la théorie du lieu des centres des boules maximales dans un cadre digitalen substituant aux boules des hexagones, - chercher les transformations d’ensembles aboutissant à des graphes et préservantla connexité des objets. La notion d’hexagones maximaux ne suff it pas à fournir un squelettecorrespondant à l’ intuition. En effet, si on prend la trame dont on supprime deux pointsnon adjacents situés sur une même ligne de la trame, l’ensemble des hexagones maximaux(qui contiennent les points supprimés) fournit un ensemble de points alignés etdéconnectés, ne formant pas la médiatrice entière de deux points. Un exemple est présentédans la figure 5.1.2.1.1.

Figure 5.1.2.1.1. Un exemple envisageant les différences entre la médiatrice d’un segment et le lieu descentres des hexagones maximaux qui passent par les extrémités du segment.

On peut observer que les centres des hexagones maximaux ne sont pas connexes. Le principepour obtenir des squelettes connexes consiste à partir de centres d'hexagones maximaux et àremonter le long de la fonction distance selon une ligne de plus grande pente pour les connecter.En utili sant ce principe pour l’ image présentée dans la figure 5.1.2.1.1, on obtient le squeletteprésenté dans la figure 5.1.2.1.2.

95

point extrait

O

• •

O

• Centres d’hexagones maximaux,qui contienent les deux pointsextraits.

Point appartenant à la mediatricede deux points et n’etant pascentre de hexagon maximal.

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Figure 5.1.2.1.2. La construction du squelette connexe de l’ image présentée dans la figure 5.1.2.1.1.

Le squelette obtenu ainsi peut avoir un épaisseur au plus deux pixels, rétraction de laforme et contenant tous les centres des hexagones maximaux inclus dans la forme. Cependant, le passage d’un ensemble d’épaisseur deux pixels à un ensembled’épaisseur un pixel nécessite la notion d’amincissements homotopiques que seraprésentée dans la suite.

5.1.2.1.1. Amincissements

Abandonnons la notion d’hexagone maximal et étudions les transformations quiéliminent tous les points possibles sans briser localement la connexité des objets.Considérons les images digitalisées selon une trame hexagonale. Les configurationslocales qui ne brisent pas la connexité sont à rotation près:

lorsque l’on remplace le pixel central par la valeur 0. signifie que le valeur du pixel n’apas d’ importance.

L’amincissement par L, par exemple, fonctionne ainsi:- Pour tous les pixels de l’ image en parallèle, mettre à 0 tous les pixels qui ontpour voisinage L.

-Tourner L de «60 et recommencer à amincir.

Dans la figure suivante on présente un exemple d’amincissement.

96

• •

• •

• 1 1 0 0 0

L=1

• • 0

11

11

M= •

• 00

01

1

D = • •

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Figure 5.1.2.1.1.1. Un exemple d’amincissement.

Dans l’ image finale, présentée dans la figure 5.1.2.1.1.1. e) on peut observer qu’à l’ intérieur del’objet initial a été obtenue la courbe marquée par une ligne plus grasse. Celle-ci est connexe et aune épaisseur égale à un pixel. Cette courbe peut être considérée comme le squelette de l’objetconsidéré. Cet algorithme, le premier connu et implanté est particulièrement lent: il faut balayer 6fois l’ image pour éliminer les points eliminables de la frontière de l’objet.

Notons que le fait que ces transformations préservent la connexité n’est pas à premièrevue évident, car les pixels sont examinés en parallèle à chaque étape.

97

e) Le contour de l’objet initial et son squelette. Cette image est obtenue en prenant lecomplémentaire de l’ intérieur de l’ image presentée dans la section c).

00000

000000

01000

000000

01110

001110

00000

00000

000000

01000

000000

01110

001110

00000

a) L’ image originale et premier balayage.b) L’ image obtenue après le premierbalayage.

c) L’ image obtenue après le deuxiemebalayage

d) L’ image obtenue après les autresquatres balayages.

000000

000000

011100

011100

001110

001110

000000

00000

000000

00000

000000

01010

001010

00000

00000

000000

01000

000000

01010

001010

00000

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Le squelette utili sé habituellement est calculé à l’aide de L. Celui obtenu par M fournit detrop nombreuses branches ou “barbules” . La configuration D réduit à un point tout objet sans trouet peut donc être utili sée pour marquer de manière homotopique un objet (le transformer en unpoint unique).

5.1.2.1.2. Algor ithmes à base de files d’attente

Le principe de ces algorithmes consiste à éliminer dans un certain ordre les pixels du bordde l’objet. Un pixel sera dit éliminable si sa suppression ne modifie pas la connexité de l’objet.Dans une première étape, les points que l’on veut voir figurer dans le squelette sont déterminés.Ce sont typiquement les maxima locaux de la fonction distance au bord. Ce points sont appelés“points d’ancrage”. L’algorithme consiste alors à mettre sur une fill e d’attente les pixels ducontour des objets, puis à examiner dans l’ordre les pixels de la file, éliminer des objets tous ceuxqui ne sont pas points d’ancrage et qui ne modifie pas la connexité. Quand un pixel est éliminé,tous ses voisins dans l’objet sont alors mis sur la fill e. Quand un pixel n’est pas éliminé, leremettre sur la fill e. Le processus s’arrête lorsque plus aucun pixel ne peut pas être éliminé.

98

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5.1.2.2 La digitalisation de SKIZ

Dans le plan, les points équidistants forment la médiatrice du segment formé par ces deuxpoints. Sur la trame hexagonale, munie de sa distance usuelle (hexagonale), il en va toutautrement: les points équidistants de deux pixels sur une même ligne de la trame s’organisentselon un segment ayant à chacune de ses deux extrémités un cône. Ce n’est donc pas un ensembled’épaisseur unité.

Les algorithmes par files d’attente sont les plus simples pour calculer un SKIZ d’épaisseurunité ayant la bonne connexité. Ils choisissent de manière arbitraire une ligne dans le cône quenous avons décrit. Si l ’on veut une ligne mieux centrée, l’aide d’une fonction distance auxili aireest nécessaire.

5.1.2.2.1. SKIZ et diagramme de Voronoi

Nous avons montre déjà l’équivalence entre le SKIZ et la diagramme de Voronoi. Dans lasuite on présentera la diagramme de Voronoi pour les images numériques. Soit:

{ }n21 P..., ,P ,PS=

un ensemble de n points du plan analogique 2R . On désire générer une partition du plan pourlaquelle chaque élément est le sous-ensemble des points du plan qui sont plus proche d’un pointde S de tous les autres points de S. C’est la région d’ influence du point considéré.

Dans le cas de la métrique euclidienne, les éléments que l’on obtient sont alors despolygones construits à partir des médiatrices des segments de droite qui joignent les couples depoints de S. Pour chaque point P de S, également appelé germe, la région polygonale composéedes points plus proches d’un germe que de tous les autres est appelée polygone de Voronoi etnotée V(P).

Propr iété 1. Dans le cas de la distance euclidienne les polygones de Voronoi sont convexes.

Un exemple est présenté dans le figure 5.1.2.2.1.1.

Figure 5.1.2.2.1.1 Illustration des définitions de polygone de Voronoi et de diagramme de Voronoi.

Définition. Le réseau formé des points équidistants à deux germes constitue la diagramme deVoronoi de S; il est formé de sommets (points adjacents à plus de deux sommets) et d’arêtes(portions de médiatrices).

99

¬ ­® ¯

¬ ° ± ² ³ ´ ² µ ² ¶ · ³ · ¸ · ¹­ ° º · ´ ´ ² » µ ² ¶ · ³ · ¸ · ¹® ° ¼ ³ê

» ² µ ² ¶ · ³ · ¸ · ¹¯ ° ½ · ¾ ¿ ± · ¸ ² µ ² ¶ · ³ · ¸ · ¹

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Propr iété 2. Dans le cas particulier ou il n’existe pas de quadruplait de points de S cocirculaires,tout sommet de Voronoi est centre d’un cercle passant par trois germes et ne contenant aucunautre germe. On parle de cercle de Delaunay. La triangulation obtenue en joignant les triplets desommets est appelée triangulation de Delaunay. La dualité entre diagramme de Voronoi ettriangulation de Delaunay est ill ustrée à la figure 5.1.2.2.1.2.

Figure 5.1.2.2.1.2 Diagramme de Voronoi et triangulation de Delaunay associée, construits à partir de germesponctuels.

Pour la diagramme de Voronoi, on parle de graphe régulier car chaque sommet de la diagrammepossède un nombre constant de sommets voisins, à savoir trois voisins (sauf dans le casparticulier de germes cocirculaires). Tout sommet de la diagramme de Voronoi plus proche dugerme iP dans l’ensemble S appartient à une arête du polygone de Voronoi associé à iP . Lepositionnement des germes dans l’ image dépend, dans la pratique, du type de problème àrésoudre, il peut par exemple figurer des vill es sur une carte. Pour une étude du mécanisme deconstruction du diagramme on peut choisir une répartition aléatoire des germes dans le plan.C’est un sujet de morphologie statistique. A cette fin, on peut utili ser un processus de Poissonhomogène, planer, qui constitue le moyen le plus simple pour générer des points de façonaléatoire. Un processus de Poisson est défini par les deux postulats suivants:

i) le nombre d’événements dans une région planer A, d’aire A , suit une distribution de

Poisson de paramètre Aλ .

ii ) étant donnés n événements xi dans une région A, les xi sont un échantill on de la loiuniforme sur A.

5.1.2.3 La digitalisation de la l.p.e.

Nous supposerons dans cette section que nous travaill ons sur une image discrète. Ce type d’ imageva nous permettre de définir les bassins associés à un minimum régional de manière simple. Nousnoterons par p les points de la trame, par N(p) l’ensemble des voisins de p sur la trame et parl(p,q) la distance élémentaire de deux points voisins p et q. Cette procédure permet d’appréhenderdes distances sur la trame qui s’approchent aussi près que l’on veut de la distance euclidienne,pourvu que N(p) considère des points suff isamment éloignés de p.

5.1.2.3.1. Notion de distance topographique

Définissons à présent les lignes de plus grande pente d’une image digitale f.

100

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Définition. La pente descendante en p, notée Desc(p) est la pente maximale avec laquelle ondescend vers un voisin de p:

( ) ( ) ( ) ( )( ) ( ){ }pNq ,q,pl/qfpfmaxpDesc ∈−=On défini alors un coût de déplacement le long de lignes définies sur l’ image f par:

- Si ( ) ( ) ( ) ( )pDescqp,Cout ,qfpf =>- Si ( ) ( ) ( ) ( )qDescqp,Cout ,qfpf =<

- Si ( ) ( ) ( ) ( ) ( )( )2

qDescpDescqp,Cout ,qfpf

+==

Ainsi, la dénivelée associée à un chemin ( )n10 p,...p,p=Π sera donnée par:

( ) ( ) ( )∑=Π=

−−n

1ii1ii1if p,pCoutp,plT

Définition. La distance topographique Tf entre deux points p et q est la dénivelée minimale deschemins d’extrémités p et q:

( ) ( ) ( ){ }q,p..., ,p ,p ,Tinfq,pT 1-n1ff =ΠΠ=Cette distance topographique est en fait seulement un écart: en effet, elle est positive, symétriqueet vérifie l’ inégalité triangulaire. Cependant ( ) 0q,pTf = n’ implique pas toujours p=q, enparticulier si p et q sont intérieurs à un même plateau. Nous verrons au paragraphe suivantcomment traiter ces plateaux.

Proposition. Pour tout p et q on a:

( ) ( ) ( )pfqfq,pTf −≥

De plus, ( ) ( ) ( )pfqfq,pTf −= si et seulement si il existe un chemin ( )q,p..., ,p,p 1-n1=Π telque:

( ) ( ) ( ) ( )i1ii1i1ii p,pCoutp,plpfpf −−− =−

pour tout i, ni0 ≤< . La définition de la ligne de partage des eaux discrète suit.

Définition. Supposons que f soit minorée. Modifions la valeur de tous les minima régionaux de fen leur imposant la valeur inf(f(x)). Le bassin versant associé à un minimum régional M i estl’ensemble de points x tel que:

( ) ( ) ( ) ( ){ }jfifi M,xTM,xT ,ij ,xMBV <≠∀=

La ligne de partage des eaux discrète est le complémentaire de l’union des bassins versants.

101

À Á ¬ Â

À Á ­ Â

À Á ® Â

À Á ¯ Â

À Á Ã Â

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Notons que par cette définition, la lpe n’est généralement pas un ensemble de points d’épaisseurunité. En particulier, certains bassins versants peuvent se toucher. La mise en place d’algorithmesréels partira de ces bassins versants pour en déduire une ligne d’épaisseur unité (nécessairementarbitraire) qui les séparera.

5.1.2.3.2 Le problème des plateaux

Dans la pratique, les images possèdent souvent des plateaux, points au voisinage desquelsla fonction est constante. Or la distance topographique ne permet pas de les distinguer. Leprincipe consiste à modifier l’ordre des niveaux de gris, que nous supposerons entiers. Cetteprocédure permettra d’ordonner les points du plateau pour Tf , par ajout de niveaux de grisintermédiaires. Le choix classique est l’utili sation de la fonction distance au bord du plateau, soitle bord descendant, soit le bord montant. Le bord descendant(resp. le bord montant) est définicomme l’ensemble des points du plateau qui sont voisins d’un point d’altitude strictementinférieure (resp. strictement supérieure). On peut montrer que la distance au bord descendant necrée pas de nouveaux arcs à la l.p.e. Cette particularité est surtout intéressante si l ’on cherche àconnecter des objets.

5.1.2.3.3. Quelques applications de la l.p.e. discrète

En utili sant la l.p.e on peut séparer les objets se recouvrant. Observons une image, représentantun ensemble d’objets qui se recouvrent partialement. Comment découper les amas des objets,correspondant aux composantes connexes de l’ image originale, pour que chaque composanteconnexe de l’ image résultat corresponde à un seulobjet ? Pour cela nous allons d’abord transformer l’ image binaire en une image numérique ou leslignes de crête sont précisément les séparations désirées. Lorsque l’on érode X progressivementavec l’élément structurant unité H (carré ou hexagone), les différents objets ont tendance à seséparer au niveau des étranglements. L’ image transformée (par les érosions) représente l’ inversede la fonction distance, -d(x, C(X)). Les minima régionaux de cette fonction sont les érodésultimes de X (les composantes connexes de nHX ÷ qui disparaissent par érosion de taill e n+1). Laséparation d’objets est réalisée à l’aide de la ligne de partage des eaux. En effet la ligne de partagedes eaux de la fonction -d(x,C(X)) est une image où toutes les objets de l’ image X sont séparés.

La principale application de la l.p.e. est la segmentation. Dans la suite on présentequelques considérations sur la segmentation numérique.

Le premier principe est de construire l’ image adéquate sur laquelle sera appliquée la l.p.e.Classiquement, elles seront de trois types:

- module de gradient morphologique )HfHf( ÷−⊕ ou autre gradient,- chapeau haut-de-forme Hff − , permettant de mettre en évidence les structures linéairesclaires,- l’ image originale.

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Apres on calcule la l.p.e. Souvent, l’effet de cette procédure est une sur-segmentation (l’ imageobtenue contienne beaucoup sous-regions, elle est trop détaill ée). Il est donc nécessaire de mettreen place des procédures permettant d’éliminer certains minima régionaux. Il y a deux variantes del.p.e. destinées à ce but: la l.p.e. contrainte par des marquers et la l.p.e. contrainte par le contraste.Ces opérateurs sont présentés dans [Sch., Mat.’94].

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Bibliographie

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