Upload
others
View
3
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
I
CYCLE DE SPECIALISATION EN SANTE PUBLIQUE ET EN MANAGEMENT DE LA SANTE
FILIERE : Management Hospitalier
PROMOTION (2015-2017)
Mémoire de fin d’études
-ELABORE PAR : Mr Ibrahim DiniAllewo
- ENCADRE PAR : Pr Idrissi Fahkreddine Moulay
& Dr Mohamed Mahyoub Hatem
اململكةاملغربیة وزارة الصحة
املعهد الوطين لإلدارة الصحیة
ROYAUME DU MAROC
Ministère de la Santé
Ecole Nationale de Santé Publique
Etat de lieu du Système d’information Hospitalier (SIH)
de l’Hôpital Général Peltier
ENSP( ex:INAS), Rue Lamfadel Cherkaoui, Madinat Al Irfane, Rabat Tél. : 05.37.68.31.62 - Fax 05.37.68.31.61 - BP : 6329 R abat -
http://ensp.sante.gov.ma
II
DEDICACE
Je dédie ce travail :
A ma mère, Nasro Hatem à laquelle aucune dédicace au monde aussi éloquent
soit-elle ne saura rendre toutes les sacrifices qu’elle a consentis pour moi depuis
ma naissance à ce jour. Je t’aime Maman tu es mon ange gardien à travers tes
bénédictions et je te dois tout.
A mon père, DiniAllewo, ce travail est le fruit de tes sacrifices, rien au monde
ne vaut les efforts que tu as fournis des jours comme des nuits pour mon
éducation et mon bien être. Je t’adore papa tu es le papa le plus formidable au
monde.
A ma très chère épouse, Hasna, mon âme sœur sans tes soutiens morale, ta
patience, et ton amour sans égale je n’aurais jamais le courage de venir à bout
de ces deux années d’études. C’est une bénédiction de t’avoir et de te savoir à
mes côtés. A mes poussins, mes enfants ma raison d’être et mon source
d’énergie.
A mes cher(es) Frères et Sœurs qui m’ont si affectueusement exprimé leurs
soutiens et qui ont répondu présent à chacune de mes sollicitations.
Aussi je dédie ce mémoire à mon défunt frère Ali, qui nous a quitté dans la fleur
de l’âge, puisse ALLAH avoir pitié de son âme et lui allège les épreuves de la
tombe et l’inscrire dans son paradis éternel.
Enfin je ne saurais oublier ma grand-mère, lalimama et mes oncles maternels qui
sont tout pour moi et qui ne m’ont jamais fait manquer de rien, ils sont la source
de mon énergie , ma forteresse.
III
REMERCIEMENT
En premier lieu je tiens à remercier infiniment tous les responsables de l’hôpital général
Peltier, l’établissement qui a servi de cadre à mes travaux de fin d’étude à savoir, les travaux
de stages et le présent projet de mémoire. Tout particulièrement mes obligeances distinguées
vont à l’endroit de Monsieur Houssein Directeur général de l’HGP, instigateur de ce projet
qui m’a grand ouvert les portes de son établissement en me facilitant tout durant ces travaux.
C’est aussi avec un réel plaisir et un grand honneur que je remercie, l’honorable Docteur
Mohamed Mahyoub Hatem mon encadrant local, tuteur de ce projet qui n’a ménagé aucun
effort pour mes prodiguer ses prestigieux conseils, son dévouement, sa diligence et son
accompagnement toute au long de ce projet de mémoire.
Je n’oserais oublier d’exprimer mes vifs remerciements à tout le corps professoral de l’Ecole
National de Santé publique de Rabat pour la qualité de leurs enseignements et encadrements
ainsi que leurs efforts déployés durant ces deux années d’études pour nous transmettre les
compétences inestimables.
De même je ne saurais omettre de citer et remercier, les distingués Professeur Idrissi
Fakhreddine Moulay mon encadrant de l’ENSP qui a su répondre à chacune de mes
sollicitations au cours de l’élaboration de ce projet depuis le Maroc et a continué à me
soutenir jusqu’à la fin de ce projet. Je remercie également Dr Ait buhut pour son orientation.
Aussi qu’il me soit permis de manifester toute ma gratitude à l’endroit des responsables de ce
prestigieux établissement qu’est l’ENSP, en le directeur et ses collaborateurs pour l’accueil
chaleureux, l’attention et le travail énorme qu’ils abattent pour nous créer les conditions les
plus favorables pour le déroulement de nos études.
Egalement je profite de l’occasion pour gratifier tous mes collègues de la promotion pour
leur esprit d’équipe fraternelle sans pareille avec lesquels ils ont su maintenir une ambiance
conviviale au sein du collectif durant ces deux années mémorables.
Enfin je tiens à témoigner mes sincères remerciements à toutes les personnes qui ont
contribués de près ou de loin au bon déroulement de mon stage de fin d’étude et à
l’élaboration de ce modeste travail.
IV
Table des matières I. INTRODUCTION 1
II. Revue de littérature 7
1 Etat de l’art du SIH 7
2. Les SIH dans les pays d’Afriques francophones et en RDD en particulier. 9
3. Enjeux et composition de système d’information hospitalier 13
III. METHODE 15
1 Milieu de l’étude: Présentation de l’Hôpital Général Peltier 15
2 Population cible 17
3 Echantillonnage 17
4 Collecte de données et techniques 18
5 Considérations éthiques 19
IV. LES RESULTATS 20
1 Résultats des questionnaires 20
1.1 Résultats d’enquête auprès des agents collecteurs. 20
1.1.5 Finalités des données SIS 26
1.2 Résultats d’enquête auprès des utilisateurs du système 27
2 Résultats des observations et revues documentaires 29
3 Les résultats des entretiens 32
V. DISCUSSION 35
VI Conclusion 42
1 Recommandations 43
1.1 Les solutions à court terme : 43
1.2 Les solutions à moyen terme. 46
2 Limite et perspective 48
3 BIBLIOGRAPHIE 49
V
Liste des figures
Figure 1: Les sous systèmes d’informations…………………… ……………………………18
Figure 2: Avis des agents collecteurs sur de la retro information ……………………………29
Figure 3: Avis des utilisateurs concernant la fiabilité de données issues du SIS ..................... 33
Figure 4: Pourcentage des effectifs selon leurs avis sur la retro-information ………………33
Liste des tableaux
Tableau 1: Repartition des enquétés selon leur qualification ................................................... 17
Tableau 2: Repartition des enquétés selon leur qualification..…25Erreur ! Signet non défini.
Tableau 3: Repartitions des enquêtés selon leur ancienneté .................................................... 26
Tableau 4: Répartitions des enquêtés selon qu’ils occupent des tâches................................... 26
Tableau 5 : Répartitions des enquêtés selon qu’ils sont formés ou pas au SIS........................ 27
Tableau 6 . Répartitions des enquêtés selon leurs avis sur les supports SIS............................ 28
Tableau 7: Récapitulatif de décès de l'hôpital par service........................................................ 35
Tableau 8: Extrait du récapitulatif des consultations externes ................................................. 35
Liste des annexes Annexe 1: Questionnaire pour aux utilisateurs du SIS ........................................................... 57
Annexe 2: Questionnaire aux collecteurs de données SIS ..................................................... 58
Annexe 3: Grille d’observation ................................................................................................ 60
Annexe4: Grille d’entretien aux informateurs clés du système…………………………….61
Annexe5: Curriculum Vitae…………………………………………………………………..63
Annexe6: Fiche de consentement…………………………………………………………..63
VI
Abréviations AMU : Assurance maladie universelle
CHR : Centre Hospitalier Régional
CMH : Centre Medico-Hospitalier
CPPN : Consultation pré postnatale
CSC : Centre de santé communautaire
DAF : Direction Administrative et Financière
DESIS : Direction de l'épidémiologie et de l'information sanitaire DMS : Durée moyenne de séjours
DMSI Direction médicale et de soins infirmiers
ENSP : Ecole national de santé publique
GAVI: Global Alliancefor Vaccines and Immunization
HGP : Hôpital Général Peltier
NTIC : Nouvelle technologie de l’information et de la communication O MD : Objectif du millénaire pour le développement
O MS : Organisation mondiale de la santé
PBF : Financement basé sur la performance
PCA : Paquet complémentaire d’activité
PMA : Paquet minimum d’activité
PNDS : Plan national de développement sanitaire
PS : Poste de santé
RAM : Rapport d'activité mensuel
SGBD : Système de gestion de base de données
SGBDR: Système de gestion de base de données relationnelle SIGH Système d'information de gestion hospitalière
SIH : Système d'information hospitalier
SIM : Service d'information médicale
SNIS: Système national d’information sanitaire
SIS : Système d’information sanitaire
TB : Tuberculose
TIC : Technologie de l’information et de la communication TO L : Taux d'occupation de lits
TO M : Taux d'occupation moyen
USAID : L'Agence des États-Unis pour le développement international VIH : Virus de l’Immunodéficience Humaine
VII
Résumé Objectif :Ainsi l’objectif général de ce travail qui est une suite logique de notre rapport de
stage réalisé au sein de cette formation sanitaire (l’HGP), consiste à faire un état de lieu
approfondi de son système d’information sanitaire pour vérifier l’hypothèse soulevée par le
résultat dudit diagnostic et proposer des solutions adéquates pour y remédier ou l’atténuer.
Méthodes : L’approche utilisée dans ce travail, analyse le système d’information de
l’hôpital Peltier à travers trois aspects : les ressources utilisées, le processus, (les procédures
de collecte et de traitement), et les résultats de ce système qui sont constitués par les différents
rapports d’activités (output). Concernant la collecte de données, le volet quantitatif à été
exploré par deux questionnaires adressés aux acteurs du système (collecteurs de données et
utilisateurs). Quant ‘au volet qualitatif il a été prospecté à travers une grille d’observation,
appuyée par des revues documentaires ainsi que des entretiens avec les informateurs clés.
Résultats :Selon 90% des enquêtés les systèmes d’informations sanitaires nécessitent des
améliorations sous tous ses aspects. Pour 95% des enquêtés la collecte de données est jugée
laborieuse, le système n’est pas informatisé, aucune base de données n’est implanté au niveau
de l’hôpital et .Pour 80% des acteurs du système il n’y a pas de retro information sur les
rapports transmis au niveau supérieur. De même 80% des répondants affirment que les
activités relatives au SIS n’ont jamais fait l’objet de supervision ni des réunions. Pour 70%
des utilisateurs du système les données produites par le système d’information de l’hôpital
sont inaccessibles. Enfin la majorité de personnel médical sont cubain soit 63 % sur
l’ensemble de l’effectif total de l’HGP d’où la barrière culturelle (langue) vient se greffer à
tous ce qui précèdent.
Conclusion : L’état de lieu du système d’information sanitaire de l’HGP a permis de faire
ressortir un certain nombre des problèmes qui affectent le SIS de cette formation sanitaire.
Ainsi à la lumière de la revue de littérature et compte tenu du contexte propre à l’HGP des
solutions ont été proposées à court et moyen terme pour remédier à ce dysfonctionnement.
VIII
Summary Objective: Thus, the general objective of this work, which is a logical continuation of our
internship report carried out within this health facility (the HGP), consists in making a
detailed report on its health information system to verify The hypothesis raised by the result
of the said diagnosis and propose appropriate solutions to remedy or mitigate it.
Methods: The approach used in this work analyzes the Peltier hospital information system
through three aspects: the resources used, the process (collection and treatment procedures),
and the results of this system which are constituted by the different activity reports (output).
Concerning the data collection, the quantitative part was explored by two questionnaires sent
to the players of the system (collectors of data and users). As for the qualitative aspect, it was
prospected through an observation grid, supported by documentary reviews as well as
interviews with key informants.
Results: According to 90% of respondents, health information systems require improvements
in all aspects. For 95% of respondents the data collection is considered laborious, the system
is not computerized, no database is implanted at the hospital level. For 80% of the players in
the system there is no feedback on the reports transmitted to the higher level. Similarly, 80%
of respondents say that health information systems activities have never been the subject of
supervision or meetings. For 70% of users of the system the data produced by the hospital's
information system are inaccessible and are not used for decision-making. The HGP
Information Systems sub-systems remain fragmented. There is no entity that manages and
synthesizes all the data in the integrated system of the HGP. Finally, the majority of medical
personnel are Cuban, ie 63% of the total population of the HGP, from which the cultural
barrier (language) is added to all the above.
Conclusion: The state of the HGP health information system has highlighted a number of the
problems affecting the HIS of this health facility. Thus, in the light of the review of the
literature and taking into account the context specific to the HGP some solutions have been
proposed in the short and medium term to remedy this dysfunction.
Keywords: System, Information, Health Information System, Hospital information system,
integrated system
IX
ملخص
وهكذا ، الهدف العام لهذا العمل الذي هو استمرار من تقرير التدرج فـي مؤسـسة : هـدفهو بحث عميق على نظام المعلومات المستشفى لكي تحقق الفرضـية التـي ) HGP(صحية
.أثارت النتائج التقييم واقتراح سبل مناسبة لحلها أو تخفيفها" بلتي"ربة التي استخدمت في هذا العمل هو تحليل نظام المعلومات المستشفى المقا : المنهجية
والنتـائج هـذا ) أي اإلجراءات جمع وعالج (الموارد مستخدمة ، عملية : عبر ثالثة جوانب النظام الذي أنشأ التقارير العمل المختلفة ، بخصوص جمع المعلومات ، ُأكتشف العنصر الكمي
وزعت إلى أهم األشخاص، أما النوعي استخدمت من شبكة التقييم مع دعم عبر استبيانين التي النظام المعلومات يتطالـب : مشاركين%90بالنسبة ومقابالت مع المخبرين وثاقياستعراض
صيغة الجمع المعطيات الضعيفة والنظام الـذي %95وفقا إلى . إلى تحسينات من كل جانب مـن % 80أية قاعة معطيات في المستـشفى ، ولــ وضع منظومة الكمبيوتر ، وال يوجد
الـذين أجـابوا % 80المشاركين أي تابع لتقارير التي أصدرت من المستوى العالي وكـذلك مستخدمين لنظام المعلومات يؤكدون أن المعلومات % 70يؤكدون عدم المراقبة والجلسات و
ين وهناك اإلشكالية ثقافية خاصة ال يمكن الوصول إليها ، وأخيرا أغلب عمال من جنسية كوبي .اللغة
برزت حالة نظام المعلومات الصحية في برنامج الصحة العامة عددا من المشاكل أ : االستنتاج وهكذا، في ضوء استعراض .التي تؤثر على نظام المعلومات الصحية في هذا المرفق الصحي
الصحية العامة، تم اقتـراح بعـض األدبيات ومع األخذ بعين االعتبار السياق الخاص بالحلول .لمعالجة هذا الخللالحلول على المدى القصير والمتوسط
كلمات البحث : نظام، معلومات، نظام المعلومات الصحية، نظام معلومات المستشفى، ونظام متكام
1
I. INTRODUCTION L’hôpital public est par sa composition une entité hétérogène où les
professionnels sont des corporations différents, avec des niveaux de formation
contrastés, des affinités opposés qui travaillent dans des services cloisonnés et
dont l’esprit d’entreprise reliant les individus y est plutôt faible [3,6]. Dans les
hôpitaux publics des pays d’Afrique francophone, les soins dispensés ne
répondent pas aux critères de qualité attendus, que ce soit dans le domaine médical
ou dans celui de l’accueil [27]. En effet cela tient entre autre à la mauvaise gestion de
ressources qui trouve son origine dans la faiblesse d’un système d’information
hospitalier resté au stade primaire et traditionnel, c’'est-à-dire à l’usage des supports
papiers fastidieux et difficile à exploiter comme dans beaucoup des pays du continent
[14,15]. Les hôpitaux des pays les moins avancés (PMA) en générale et ceux de
Djibouti en particulier se trouvent aujourd’hui dans une impasse qui découle des
résultats de leurs difficultés à assurer leur dépenses de fonctionnement [25].
A l’instar de ces pays à Djibouti aujourd’hui à l’insuffisance des moyens hospitaliers
viennent s’ajouter des problèmes d’ordre organisationnel à la source, c’est-à-dire,
dans la gestion quotidienne des ressources hospitalières. Cette situation à des
répercutions néfastes tant au niveau des structures de soins de santé qu’au niveau
stratégique du système de santé. Le plan de développement de santé (PNDS)
document quinquennal régissant la politique sanitaire du pays constitué de l’apport en
information des différents système d’information sanitaire du pays qui composent le
SNIS (Système national d’information de santé) est très explicite sur ce point.
Il est à noter que l’évaluation à mis parcours de ce plan pour la période (2008-2012)
n’a été possible qu’en recourant aux données d’enquêtes en grande partie [1,2]. Ce qui
prouve que la plupart des informations nécessaires au système de santé sont produites
en dehors du secteur de la santé. Les recensements de la population, les systèmes
d’enregistrements des déclarations d’état civil et les enquêtes auprès des ménages, qui
sont devenus des sources de données incontournables bien qu’organisées et gérées
généralement en dehors du secteur de la santé [1,2]. Tandis que l’information sanitaire
émanant du système de soin de santé à l’échelle de la pyramide sanitaire et
2
particulièrement des hôpitaux reste cloisonnée et informe peu ou pas du tout le
système de santé [2].
Par conséquent la carte sanitaire document de référence pour les acteurs du système
de santé est restée sous utilisée depuis sa mise en place en 2006. Les revues
périodiques du système national d’information de santé (SNIS), accusent des retards
considérables impactant les décisions stratégiques. Ces problèmes n’échappent guère
aux décideurs politiques en particulier aux responsables du ministère de la santé
conscient du fait que la mise en place d’un système national d’information sanitaire
intégré devient une impérieuse nécessité [1-2]. Par ailleurs, l’avènement de
l’assurance maladie universelle (AMU), introduite en janvier 2015, projet phare du
gouvernement Djiboutien en matière de politique de santé, exige une traçabilité des
assurés et une suivie saine des recouvrements des coûts par le biais d’un système
d’information hospitalier performant au niveau de tous les structures hospitaliers.
Aussi, l’introduction graduelle du financement basé sur la performance dans le
système de soins de santé, (PBF) un projet financé par la banque mondiale et qui a
pour but l’amélioration de la qualité des soins et utilisation des services de santé initié
en 2014, nécessite également un système d’information hospitalier efficace pour son
évaluation. De même l’amélioration de la gouvernance hospitalière, par la mise en
œuvre des unités de contrôle de gestion dans les centres hospitaliers nécessite
indéniablement l’implémentation de SIH intégrateur aux niveaux de ces structures.
Pour répondre à ce défi beaucoup des pays africain ont accordée le statut
d'autonomie de gestion à leurs hôpitaux en vue de responsabiliser les managers dans
leur gestion quotidienne de l'hôpital, les encourageants à la créativité et à
l’innovation [25].La République de Djibouti n’est pas en reste de ces initiatives. Et
c’est dans cette optique que la Loi n°63/AN/99/4ème L portant réforme hospitalière,
entrée en vigueur le 03 juillet 1999, et dotant de la personnalité morale ainsi que de
l’autonomie de gestion, les hôpitaux publics Djiboutiens, préconisait la mise en place
d’un système d’information hospitalier efficace répondant aux attentes des acteurs.
Toutefois après plus d’une décennie, force est de constater qu’au sommet de la
pyramide sanitaire les hôpitaux disposent toujours des systèmes d’informations
cloisonnés, archaïques, avec des moyens rudimentaires et des acteurs démotivés,
incapables de renseigner le sommet hiérarchique pour garantir la réalité du service
3
public [2]. De surcroit les résultats de notre diagnostic organisationnel réalisé au sein
de l'HGP, durant la période allant du mois d’octobre 2016 au mois de mars 2017,
vient confirmer cet état de fait.
A la lumière de cet diagnostic, il à été ressorti que le SIH de l'HGP présente des
nombreuses lacunes dans tous ses aspects, les ressources utilisées (input), le processus
les procédures de collecte et traitement, ainsi que les résultats de ce système qui sont
constitués par les différents rapports d’activités.
Ainsi il à été constaté qu’il y’a un manque d’harmonie des supports de collectes,
souvent en rupture et paralysant ainsi tout le système par absence d’intrants (données
de certaines activités essentielles pour le système). L’absence de formation des agents
à l’usage des supports qui affectent la fiabilité, l’exactitude, la complétude de données
dans la production de l’information. Il est à noter également qu’un système de gestion
de base de données (SGBD) indispensable pour le traitement de données SIS fait
défaut pour la gestion de l’information au niveau de l’HGP. Les suivies et les
évaluations des activités du SIS n’existent pas, les saisies fastidieuses via le tableur
Excel de la masse de données collectées périodiquement, exténuent le personnel.
Les données du système d’information de l’hôpital sont stockées à tous les niveaux
sur une base Excel, qui offre des fonctionnalités limitées. Il n’y a pas un local dédié à
l’archivage de l’information sanitaire au niveau de l’hôpital. Outre les fichiers Excel
stockés ça et là sur des disques durs infectés par des virus et prédisposés à disparaitre
à tout moment, il n’y a pas un système de sauvegarde organisé et fiable. Seule la
direction générale et la direction administrative et financière bénéficie d’une
connexion au réseau local et à internet. La direction des affaires médicales et des
soins infirmiers dont fait partie est délocalisée à l’autre extrémité de l’hôpital et
demeure dénuée de TIC (ne dispose d’aucune connexion, ni au réseau local, ni à
l’internet et même pas une ligne téléphonique).
Il est à souligner l’absence d’un réseau reliant tous les services de l’hôpital, l’unité
informatique est disponible, son apport reste limité aux activités des maintenances.
Aussi la gestion physique des archives et le parent pauvre de ce système, personne ne
se soucie de l’archivage, dans tous les services, les supports (registres, dossiers
patients, formulaires de collecte, etc..) jonchent à même le sol.
Au niveau du processus c’est l’absence d’organisation, de la coordination et de la
synergie des sous-systèmes d’informations de l’hôpital accentuée par l’absence de
4
l’informatisation qui vient ajouter une couche des complexités à tout ce qui précédent.
La collecte des données est faite par les responsables des unités sur la base des
relevées des informations contenues dans les supports utilisées au niveau de leurs
services: registres, formulaire, fichier Excel.
Les données médicales collectées sont acheminées vers le service d’information
médical pour alimenter les différents rapports statistiques, périodiques (mensuels).Il
s’agit de données en provenance des services et unités de soins médicaux techniques
(sous système d’information médical) qui une fois compilées et validées par le
directeur médical et de soins infirmiers sont transmises à la direction général en guise
de rapport mensuel d’activité. De même les données issues du sous système
d’information: logistiques (administratif, financière et comptable) sont validées par le
DAF et transmises également à la direction générale de l’hôpital.
Les données ainsi imbriquées séparément accouchent d’un rapport d’activité décousue
qui se prête difficilement à une lecture cohérente du fait de l’absence de la traçabilité
et de la transparence. La remarque qui peut être soulevée ici c’est l’absence d’une
structure responsable de la compilation, analyse et interprétation de toutes les
informations générées par le SIS et qui serait en mesure de mettre à la portée de la
direction générale la synthèse de toutes les données parlant (sous système
d’information de pilotage) de l’hôpital. En d’autres termes un service d’information
sanitaire intégrant tous les sous-systèmes d’information de l’hôpital et capable de
générer un système d’information de gestion de l’hôpital (SIGH).
Par conséquent le résultat du système d’information sanitaire de l’hôpital Peltier n’est
pas en mesure de produire l’information de qualité requis pour la gestion de cet
établissement. Le rapport d’activité trimestriel de l’hôpital qui en résulte, est un
document morcelé ne représentant aucun intérêt aux yeux des acteurs qui n’y voient
qu’une simple formalité administrative de routine. La partie médicale est composée
d’un bilan d’activité des soins, diagnostiques, sous forme des tableaux bruts rarement
commentés et n’offrant un rapprochement qu’avec une seule année antérieure N-1.
D’où l’impossibilité de pouvoir apprécier dans le temps l’évolution des activités,
indispensables pour juger les tendances des résultats de l’établissement.
Néanmoins quelques indicateurs de mesure sont calculés (DMS, TOL, TOM, ) et le
taux de mortalité intra hospitalier, bien qu’elle soit sujette à critique. Quant à la partie
administrative et financière, elle ne présente que l’infime part de ce rapport. Il s’agit
5
notamment des bilans d’activités des bureaux des entrées, recettes et dépenses et les
situations budgétaires, présentées à travers des tableaux Excel bruts sans
commentaires. Alors que les autres aspects des activités de l’hôpital ne font pas
l’objet des suivies sur une base régulière (médicaments, gestion de stock des
matériels, etc.
Il est à noter qu’il n’y a pas de retro-information, ni de diffusion de rapport au niveau
de l’hôpital, encore moins des partages de l’information sanitaire entre services,
(situation qui s’observe à tous les niveaux de l’hôpital). Ce qui démotivent les agents
producteurs de l’information sanitaire qui considèrent le SIS comme une activité
contraignante exécutée sous la contrainte de l’administration de l’hôpital. Ainsi cette
situation peu reluisante du SI de l’HGP a un double impact. En amont elle met en
péril les bons fonctionnements des services et la performance de l’hôpital dont la
raison d’être se trouve affectée par l’absence de données sanitaires fiables, sources
des indicateurs de santé indispensables pour la prise des décisions et planifications.
En aval c'est-à-dire au niveau central elle ne permet pas aux décideurs d’avoir une
appréciation exacte des besoins de l’hôpital pour l’allocation des ressources, impact
les grandes orientations politique en matière de santé, voir même fausse le profile
sanitaire du pays.
Enfin notre étude qui s’accorde parfaitement avec le contexte de la politique de santé
du pays ambitionne un double objectif, déceler les dysfonctionnements qui minent le
système d’information de l'HGP et proposer des solutions adéquates pour contribuer à
la performance et à l’intégration de son système d’information hospitalier au SNIS.
Cette étude d’exploration porte, d’une part, sur le cœur de l’activité, à savoir les soins
hospitaliers, avec l’analyse de toutes les données de routine générées, échangées et
stockées, et d’autre part sur l’aspect organisationnel des composantes du SIH, ses sous
systèmes d’informations, sous système d’information médical et sous-systèmes
logistique (administratif, financier technique). Nous allons utiliser ici le terme
système d’information sanitaire SIS pour désigner le système d’information
hospitalier de l’HGP.
Le SIS de l’HGP englobe donc le sous-système d’information médical et les sous-
systèmes d’information logistique (technique, administratif et financière) dont la
synthèse des résultats est sensée alimenter le sous-système d’information de pilotage,
ici parent pauvre du SIH compte tenue de la faible performance et du caractère
6
disparate de ses pourvoyeurs en informations. C'est-à-dire les sous-systèmes
d’information médicale et les sous-systèmes d’information de logistiques. Nous
cherchons à travers cette étude à mettre en exergue les facteurs à l’origine de la non
performance du système d’information de l’HGP, afin de pouvoir identifier de pistes
de solution et contribuer à l’amélioration de sa performance.
Notre recherche s’articule autour des questions suivantes: Quelles sont les causes à
l’origine des dysfonctionnements qui affectent le système d’information de l'HGP?
Dans quelle mesure peut-on pallier à ces dysfonctionnements à court et moyen termes
pour remédier à cette situation?
Ainsi, l’objectif principal de notre étude est: Identifier les insuffisances et
dysfonctionnements qui minent le SIS de l’HGP.
Cet objectif sera atteint par la poursuite des objectifs spécifiques suivant :
Présenter l’état des lieux du SIS;
Déterminer les problèmes qui affectent le SIS de l’HGP;
Proposer des recommandations d’amélioration.
Le présent travail est structuré de la manière suivante :
La première partie présente un bref état de l’art sur l’état des
connaissances sur le système d’information hospitalier, ses enjeux, ses
composantes et l’importance des acteurs y sont aussi abordés.
La deuxième partie est consacrée à la méthodologie et décrit les stratégies
déployés pour aborder ce travail.
La troisième partie est consacrée aux différents résultats obtenus suite aux
investigations réalisés selon les approches retenus.
La quatrième partie est dédiée à la discussion en confrontant les résultats
obtenus à la revue de littérature
La conclusion suivie d’une recommandation, d’un rappel des limites et d’une
ouverture sur une perspective font l’objet de la cinquième et dernière partie.
7
II. Revue de littérature
1 Etat de l’art du SIH Aux Etats-Unis, l’avènement des premiers systèmes d’information hospitalier
remonte aux années 1970, avec plusieurs expériences pilotes qui étaient
majoritairement des développements internes. Parmi les premiers établissements
hospitaliers pilotes, nous pouvons citer LDS à Salt Lake City, l’hôpital d’El Camino
en Californie et, quelques années après, l’hôpital de Vanderbilt dans le Tennessee.
Depuis 20 ans, la tendance aux USA est plutôt de mettre en place des systèmes
d’information au niveau national [NLM 1986] avec notamment deux projets
ambitieux : National and Regional Health Information Infrastructure (NHII) et
Regional Health Information Organisation (RHIO) [18].
Par ailleurs dans les pays de l’Europe de l’ouest, plus particulièrement en France
l’évolution de l’hôpital s’est déroulée de manière spectaculaire. Il a fallu seulement
20 ans pour passer de la fin de l’hôpital « hospice » en 1941 à « l’hôpital Excellence
». Au point où cette mutation rapide qu’ont connu ses hôpitaux dopés par le rythme
de la modernisation technologique, fût qualifiée ces années « d’hospitalo-
centrisme ». Cette place qu’occupait l’hôpital dans l’après-guerre incluait même
les soins de santé primaire. L’hôpital était devenu à lui seul le cœur du système
de santé. La politique de financement de la santé était basé essentiellement sur le
système d’assurance-hôpital ce qui rendait de facto les hospitalisations, les
consultations externes et tous les examens complémentaires gratuits. Mais cette
aubaine n’allait pas durée longtemps, avec le développement croissant des mentalités
de recours systématique à l’hôpital qui a vues ses capacités très vite dépassées.
Ainsi la nécessité de maîtriser ce boom générateur des coûts imposait de réfléchir
sur un nouveau système permettant de garder un équilibre en rationalisant les
ressources [17,24].
C’est dans ce cadre qu’à partir des années 1982 furent mises en place des mesures
ayant un impact direct sur le Système d’Information en Santé, notamment le projet de
8
médicalisation du système d’information sanitaire (PMSI) [24]. L’objectif du PMSI
était d’évaluer l’activité hospitalière, de financer les hôpitaux sur la base de
leurs activités en se basant sur des critères médicaux (diagnostics et actes
chirurgicaux principalement), le but ultime étant de suivre leur évolution tout en
rendant disponible les informations fiables aussi bien au sein de l’hôpital entité
ouvert au public que pour la tutelle [24]. Faut-il le souligner ce projet s’appuyait sur
l’évolution de la technologie de l’information qui était la clé de voûte du
développement du système d’information. La spécificité du SIH est qu’il évolue et
qu’il a évolué sous la tension de trois phénomènes dominants :Le premier concerne
l’informatisation de l’hôpital qui s’est poursuivi avec des ambitions de
rénovation, tant des processus que des métiers associés. Le second s’est
l’introduction du TIC, c'est-à-dire le traitement en temps réel des informations
échangées entre l’opérationnel et le décisionnel. Et l’élaboration des projets
d’informatisation intégrateurs, de dossier patient, de la gestion des soins, du
circuit du médicament, des processus et supports administratifs qui impliquent
directement les personnels de soins et l’organisation du service rendu au
patient. Enfin, le SIH tourné vers l’extérieur de l’hôpital avec la mise en
œuvre, du dossier médical personnel, de la télémédecine ou encore le développement
de réseaux de santé [23]. L’immersion de l’informatique hospitalière au sein des
hôpitaux français des 1989 et qui a contribué grandement à la transformation de leurs
systèmes d’informations, poursuivait deux objectifs principaux. Premièrement
l’amélioration de la qualité des soins notamment par l’uniformisation des pratiques,
l’aide à la prise de décisions, la réduction de l’iatrogénie médicale et enfin
l’amélioration des résultats (Outcome). Et deuxièmement la maîtrise de coût,
particulièrement par l’optimisation des processus médicaux, la réduction des tâches
administratives, la réduction de la durée des séjours et enfin la mise à disposition
d’outils de pilotage médico-économique [23]. Le SIH a aussi un coût non négligeable,
en France le plan hôpital 2012 a mobilisé pour la période 2008-2012 plus de 10
milliards d’euros, dont 5 milliards injectés par l’Etat, en aides directes de
l’Assurance Maladie. Ce plan est déployé pour améliorer l’efficience de l’offre
hospitalière et la modernisation technique des établissements de santé déjà
engagée avec le plan Hôpital 2007. Ainsi, tout projet d’investissement hospitalier
doit intégrer la recherche de l’efficience par la mobilisation des ressources propres.
La notion de retour sur investissement est clairement énoncée et c’est toute une
9
nouvelle culture économique qui est mise en place au travers du Plan Hôpital
2012[10].
Cependant si le système d’information hospitalier des pays développés ont connu un
développement au pas de la technologie de l’information qu’en est-il des pays envoie
de développement et tout particulièrement des pays de l’Afrique francophone ?
2. Les SIH dans les pays d’Afriques francophones et en RDD en particulier.
En effet dans ces pays le Système d’information hospitalier (SIH) reste la composante
la plus pauvre du système de santé. La modernisation du système de santé n’est pas
essentiellement basée sur une approche de mise en place de ces outils à l’hôpital. A ce
jour, rare sont les hôpitaux qui disposent d’un système d’information hospitalier
informatisé digne de ce nom en Afrique francophone. Ceux qui existent se résument à
quelques initiatives tournés pour la plupart sur la gestion comptable de l’hôpital que
sur la gestion des informations médicales. Une enquête informelle menée dans 15
pays d’Afrique francophone à travers la coordination du Réseau de Télémédecine en
Afrique francophone (RAFT), confirme cette vision de la situation [14,7].
Néanmoins, ils existent des petits logiciels à visée principalement économique et
statistique, tel que « logishop » développé au Bénin avec l’aide de l’agence
française pour le développement. A partir des années 2000 des nouvelles expériences
sont entrée en voguent avec l’implosion de l’open source orienté Web [14].
Il s’agit des logiciels qui offrent une grande souplesse technique tant en adaptabilité,
utilisation, connectivité et aussi accessibilité du point de vue de son coût (gratuité).
Ces produits technologiques sont aujourd’hui une alternative aux ERP, entreprise
ressource planning en anglais ou PGI progiciel de gestion intégré en français qui sont
des systèmes développés par des concepteurs et commercialisés par des grandes
sociétés connus dans le domaine. Les plus utilisés en Afrique francophone est le
Mediboard une version française avec un large panel des paramètres, il y a aussi le
DHIS2, District Health Information Software développé par l’université d’Oslo en
Norvège qui à le vent en poupe et est utilisé dans 101 pays au monde et plus de 47
rien qu’en Afrique. Ces systèmes permettent de faire remonter les informations
par rapport aux séjours hospitaliers du patient, des consultations, des statistiques
10
et sa mise à disposition en temps réel grâce à leurs modules d’exploitations du TIC
[14].
Si dans certains pays la multiplicité des partenaires d’implémentations des premiers
systèmes d’information informatisée a quelque peu biaisé la mise en place d’un bon
cadre organisationnel. Ces pays ont comme même assistés à une implémentation de
plusieurs systèmes d’information fragmentés pour la gestion de leurs structures,
tant au niveau de leurs sous systèmes d’information qu’au niveau de leurs systèmes
national d’information sanitaire [14].
Concernant Djibouti, notre terrain d’étude, où l’absence des partenaires pour
l’implémentation est patent, il n’y a à ce jour aucun système d’information
hospitalier informatisé. Hors mis les quelques expériences internes aux niveaux des
bureaux des entrées, très vite dépassées. La production et la collecte de l’information
se font pour l’essentiel de manière traditionnelle à l’aide des supports papiers. Sur le
plan structurel en dehors du secteur privé il faut noter que Djibouti compte deux
grands hôpitaux publics dits « hôpitaux généraux » et deux centre spécialisés, tous
situés dans la capitale et environnant. Il s’agit de l’Hôpital général Peltier, l’Hôpital
CHeiko , le centre spécialisé Chakib et la Maternité Dar El Hanane qui sont les
derniers recours pour tout le pays. Aussi dans deux des 5 régions administratives du
pays existe un hôpital dit « régional » qui sert d’hôpital de référence pour toute la
région, (Centre hospitalier régional Ali Sabieh, Centre hospitalier régional d’Arta). Il
est à souligner que le système de CHU n’existe pas dans le pays. Néanmoins l’HGP
est le plus grand hôpital du pays en passe de devenir le premier CHU du pays[2].
Par ailleurs le système national d’information sanitaire (SNIS) est géré par la direction
de l’information nouvellement créée (2015). Il comprend le sous-système local
d’information sanitaire (SLIS), le sous-système d’information hospitalier (SIH), le
sous-système d’information administrative (SIA), et le sous-système d’information
enquêtes (SIE). Le sous-système local d’information sanitaire (SLIS) est mis en
œuvre par la Direction SNIS de la Santé en collaboration avec la direction régional.
Le SLIS assure la coordination de la surveillance des maladies transmissibles, des
maladies à potentiel épidémique et des maladies cibles du programme élargi de
vaccination (PEV).
11
Aussi, il assure le suivi, la collecte, l’analyse et le traitement des informations
prioritaires du système de santé (vaccination, morbidité, mortalité,…) en étroite
collaboration avec les programmes prioritaires (Maternité, TB, VIH etc.). Ces
informations sont collectées auprès de l'ensemble des structures sanitaires
périphériques.
Le système d’information hospitalier est mis en œuvre par les établissements publics
hospitaliers. Il assure le suivi, la collecte, l’analyse et le traitement des informations
provenant de ses entités (volume d’activités, morbidité, mortalité, qualité des
soins,…). Le système d’information administrative (SIA) est mis en œuvre par la
Direction administrative et Financière. Il collecte et met à disposition les données sur
les ressources humaines, le matériel et les finances.
Le sous-système d’information enquêtes (SIE) est mis en œuvre par une unité dédiée
à cet effet et qui loge au sein même de la nouvelle direction SNIS. Cette unité est
chargée de la collecte de données sur les enquêtes, les bailleurs de fonds, les ONG et
les associations. De participer aux enquêtes nationaux diligentées par le ministère de
l’intérieur et la direction de la statistique nationale.
Force est de constater que l’ensemble de ces systèmes ne bénéficient pas des énormes
potentialités des Technologies de l’information et de la Communication (TIC),
pourtant plus que jamais nécessaires et indispensable pour espérer une nette
amélioration du système de santé, en particulier le système d’information sanitaire et
hospitalier. Il est à souligner qu’aucune des structures hospitalières, spécialisées, ni
les hôpitaux régionaux, n’ont à ce jour un système d’information hospitalier (SIH)
informatisé permettant de suivre la trajectoire du patient et de fournir des relevés
statistiques fiables. En outre, il n’existe à ce jour aucun moyen de transmission rapide
et sécurisée des statistiques médicales entre les hôpitaux et le niveau central, autorité
de tutelle (Ministère de la santé). Ce qui fait que les rapports trimestriels des hôpitaux
arrivent avec d’énormes retards au niveau de SNIS et avec des risques de pertes de
données inévitables (perte de document papier, usure de disquette...). De ce fait la
publication de l’annuaire de santé accuse un retard de deux ans faute de la
disponibilité des données en temps réel (source SNIS).
C’est d’ailleurs dans ce contexte que l’intégration des hôpitaux et centre des
références au système national d’information sanitaire (SNIS) a émergé et demeure au
12
cœur de tous les débats sur la santé depuis l‘année 2014 [2]. Cette vision rentre dans
le cadre de la mise en place d’un système national d’information sanitaire modernisé
et homogène, par la standardisation de tous les outils de collectes de données
sanitaires de l’ensemble des structures sanitaires publiques, parapubliques et privés à
tous les niveaux de la pyramide sanitaire tel qu’il a été déjà formulé dans le plan
national de développement de santé (PNDS, 2008/2012) et repris par le (PNDS
2013/2017) [2].
Ainsi la République de Djibouti comme beaucoup de pays africain, accuse un retard
conséquent en matière de développement de son système d’information sanitaire en
général, et en particulier de SIH [14-15].
Le SIH de l’hôpital Peltier avec des sous-systèmes fragmentés et l’absence
d’informatisation affiche les mêmes caractéristiques que ceux, de nombre des pays du
Continent. Selon Bagayoko, le contexte culturel, politique, organisationnel des pays
Africains sont les barrières à prendre en compte pour asseoir un système
d’information hospitalier uniforme et dématérialisé dans nos structures [14]. Par
ailleurs le terme SIH renvoyant généralement au système informatisé et à jours pour
ce qui est l’usage du TIC, Chougrani et al, avancent que dans nos contextes il faut
parler des systèmes de données verticaux [3]. Ce terme traduit parfaitement le
contexte du SIH de l’un de plus grand hôpital général de Djibouti, (l'HGP).
L’informatique hospitalière est réduite uniquement à des logiciels des bureaux des
entrées dans les hôpitaux de première référence dans la capitale Djibouti. Ces
logiciels sont programmés sous Accesset ont pour but essentiellement la gestion
comptable des hospitalisations. Il collecte aussi les données médico-
administratives du patient, mais elles ne les exploitent pas du fait des limites imposées
par la faiblesse de leurs modules. La taille de la base et la mémoire disponible sont
telles que le service informatique est dans l’obligation de vider la base tous les mois.
La technologie utilisée est basique, avec un système monoposte sous Access. Cette
situation illustre la sous utilisation des TIC dans le domaine de la santé à Djibouti.
Elle est liée à des questions d’ordre économique, culturel et social [23,14,2].
13
3. Enjeux et composition de système d’information hospitalier
Le système d’information dans un établissement de santé peut être considéré
comme un ensemble des informations, de leurs règles de circulation et de
traitement nécessaires à son fonctionnement quotidien, à ses modes de gestion
et d’évaluation ainsi qu’à son processus de décision stratégique. Le SIH est
multidimensionnel et ses composent des plusieurs sous systèmes d’informations dont
l’objectif ultime demeure la production et la délivrance des soins de qualités à la
population. Le schéma ci –après illustre on ne peut plus claire la composition d’un
SIH [23].
Figure 1: Degoulet [23] sous systèmes d’informations hospitaliers
Les besoins pour les pays de doter leurs structures hospitalières d’un SIH performant
et fiable n’est aujourd’hui plus à démontrer. C’est une nécessité qui s’impose à tous
Système de pilotage -Activité,qualité
- Recherche - Valorisation
Communication
Système d’information
Clinique Identité, Mouvement
Prescrition Rendez-vous
Système d’information
logistique Achat
Gestion du Personnel Finance
14
les pays, quel que soit leur niveau de développement. Il est indéniable que la mise en
place de systèmes d’information hospitaliers centrés sur les processus de soins est
porteuse de qualité des soins, de gestion optimum , rationnelle et éclairée des
ressources rares pour assurer une meilleure productivité [8,23] .
Cependant outre le facteur économique qui renvoie à la capacité financière d’un pays
à se doter d’un SIH à l’image de ceux des pays du Nord, plusieurs autres aspects sont
à prendre compte.
Le SIH est bien évidemment supporté, par les moyens matériels , physiques,
supports papiers ou informatiques, mais il existe, surtout, par les moyens humains
qui le déploient, le surveillent, l’utilisent et l’exploitent. C’est les agents, dans leurs
services, à partir des poste de travail, qui sont les premier acteurs du recueil de
l’information. De ce fait il est évident que de leur capacité à assurer
convenablement les tâches dépend en grande partie la performance globale du
système. En d’autre terme il faudrait veiller à la motivation et la formation des acteurs
qui sont les piliers sur lesquels repose le système d’information. La mise en condition
de l’environnement dans lequel va évoluer le système est donc l’élément premier à
prendre en considération. Au niveau interne de l’hôpital, les acteurs sont les
personnels de soins (médecins, personnels infirmiers, paramédicaux, pharmaciens et
biologistes, ingénieurs biomédicaux, etc.) et les personnels administratifs et
logistiques. Ces acteurs sont issues des horizons différents avec des visions opposées
pour la réalisation d’un même objectif, c'est-à-dire l’offre de soin de qualité à la
population. Il y a aussi les acteurs externes qui interagissent avec les systèmes
notamment les patients, les assureurs, les fournisseurs, les partenaires d’autres
secteurs et enfin les autorités publics. Les patients interviennent comme clients traités
en interne mais également comme groupes de pression externes au travers
d’associations de patients ou des réseaux sociaux [23].
Un système d’information nécessite au niveau de ses inputs des entrants (humains,
matériels, et financiers), au niveau de son processus des méthodes (des politiques
organisationnels, des partages et des communications, l’informatisation, etc.. ),
l’amélioration à ces deux niveaux débouche inéluctablement sur des résultats
satisfaisants pour la prise des décisions [8,23].
15
III. METHODE
Partant de notre question de recherche qui s’inscrit dans un contexte purement
exploratoire, et qui se base sur le constat de notre rapport de stage, ce travail consiste
à analyser le système d’information de l’hôpital général Peltier à travers trois aspects:
les ressources utilisées, le processus (les procédures de collecte et de traitement), et
les résultats de ce système qui sont constitués par les différents rapports d’activités
des routines. Il s’agit d’une étude transversale qui s’est déroulée entre Février et mai
2017, et ayant pour objectif de dresser un état de lieu du système d’information
sanitaire de l’hôpital Peltier (SIS) qui est l’émanation du SNIS (système national
d’information sanitaire) au niveau national.
Le système d’information, étant un concept multidimensionnel, au cœur de tous les
activités de l’hôpital et qui peut prendre plusieurs formes, il est difficiles de
l’appréhender par le seul approche quantitative. Une approche mixte s’est donc avérée
plus adaptée à notre étude, afin de mieux cerner la problématique du SIS de l’HGP, de
confronter les résultats à ceux de la littérature, et de formuler des recommandations.
Ainsi pour le volet quantitatif deux questionnaires ont été utilisés, l’un aux collecteurs
des données et l’autre aux utilisateurs du système d’information. Le volet qualitatif à
été explorer par le biais, d’une grille d’observation, des revues documentaires ainsi
que des entretiens avec les informateurs clés du SIS.
1 Milieu de l’étude: Présentation de l’Hôpital Général Peltier
L’HGP fut baptisé Hôpital Général Peltier en 1955 en hommage à l’un de ses
médecins chefs. Après de multiples transformations, extensions et mutations tant sur
le plan technique qu’infrastructures d’accueil, l’hôpital Général Peltier devient par le
Décret n°2009-0144/PR//MS du 1er juillet 2009 un établissement hospitalier public
doté de la personnalité morale et de l’autonomie administrative et financière. Ainsi
sous son statut actuel, l’HGP assure le diagnostic, le traitement et la surveillance et
l'hébergement des malades, des blessés en tenant compte des aspects psychologiques
16
et socio- économiques des patients. La qualité de la prise en charge des patients
constitue un objectif essentiel de l'Hôpital qui a une mission de service public.
En tant qu’établissement public hospitalier à qui est assigné une mission de service
public, l’HGP est tenu de garantir un accès équitable aux soins pour toute la
population Djiboutienne et résidents sur le territoire national. Il est tenu ainsi
d’accueillir toute personne de jour comme de nuit en urgence si l’état du patient ou du
blessé le justifie.
Situé à moins de 5KM du centre-ville de Djibouti, capitale la plus dense au monde
avec près de 80% de la population totale du pays. L’HGP est de loin le Pionnier du
système national de soins de santé. Il est un établissement public de référence pour
l’ensemble des formations sanitaires du pays appelé à devenir à terme un CHU. Sa
capacité d’accueil d’hospitalisation, son plateau technique ainsi que la diversité de
l’offre des soins et son équipe médicale pluridisciplinaire en font, un établissement de
premier recours. Il assure 70% de couverture sanitaire du pays pour une capacité
théorique de 350 lits avec 4000 consultations et plus de 800 hospitalisations en
moyenne par mois. Doté d’un service d’urgence qui accueille un flux important des
patients en provenance de toutes les formations sanitaires du pays tout secteur
confondu 24h/24. L’HGP dispose également d’un laboratoire national de référence
équipé par des matériels des pointes et des personnels qualifiés en nombre suffisant
(plus de 30 laborantins avec à leur tête un biologiste), ainsi que d’une pharmacie
hospitalière juxtaposée à la CAMME (Central d’achat des médicaments et des
matériaux essentiels).
L’hôpital est composé des services médicaux et chirurgicaux, des services médicaux-
techniques d’aide aux diagnostiques ainsi que des unités administratives et
logistiques. Ses activités reposent essentiellement sur deux directions, la direction des
affaires médicaux-techniques et des soins infirmiers et la direction administrative et
financière. Ces deux directions sont placées sous l’autorité d’un directeur général de
l’établissement. En plus de ces directions le directeur général est appuyé par une
division comptabilité placée sous la supervision directe d’un comptable public chargé
de la régularité, de la fiabilité et de la sincérité des écritures comptables.
17
En outre au sommet hiérarchique le directeur général est assisté par un conseil
d’administration qui a pour rôle essentiel d’accompagner l'HGP dans le processus
d’autonomisation effective. En effet les autres organes consultatifs pour la gestion,
suivie et coordination des missions de l’hôpital sont: le comité médical
d’établissement, le comité technique d’hygiène et de sécurité, et la commission des
soins. Les ressources financières de l’HGP proviennent essentiellement du paiement
direct des patients des forfaits, du recouvrement auprès des organismes émetteurs de
prise en charge suite aux activités médico-chirurgicales et les prestations des actes
complémentaires d’une part et d’autre part par la subvention de l’état par année dans
le cadre du budget national.
2 Population cible
La population de l’étude se compose des tous les acteurs intervenants dans la chaîne
de production, collecte, traitement et diffusion de l’information sanitaire de l’hôpital à
divers échelon de responsabilité ainsi que des utilisateurs du système d’information
sanitaire soumis à l’enquête de validation. Les entrevues concernent outre les
responsables au niveau de l’hôpital (responsable du SIM, le chef de service de soin
infirmier et le directeur général, un responsable du SNIS).
3 Echantillonnage
Pour la sélection des sujets de l’enquête nous avons considéré comme principe que
tous les acteurs du SIS présent sur le lieu au moment de l’enquête sont éligibles pour
faire partie de l’étude. Ainsi 34 répondants ont été identifiés avec 23 agents
collecteurs et 11 utilisateurs du système d’information. Quant ‘à la partie qualitative
la grille d’observation a concerné qui ont accepté de nous recevoir. L’observation
s’est déroulée, les postes de travail qui ont accepté de nous recevoir. Sur un total de
32 postes visités, seuls 20 nous ont donné leur accord. Il s’agit des 10 unités internes
aux services d’hospitalisations de long et moyen séjours et de 10 unités des services
de soins ambulatoires. Les responsables de 12 autres postes restants nous ont affirmé
qu’ils n’étaient pas en mesure de nous recevoir sans nous avancer les motifs de leurs
refus. Les entretiens ont intéressé au niveau de l'HGP 3 informateurs clés, 1 au
18
niveau de la SIM, un autre au niveau des soins infirmiers et enfin un dernier au niveau
de la direction de l’hôpital. Sans oublier notre quatrième informateur clé au niveau
central plus précisément au SNIS.
Le choix des sujets avec lesquels nous nous sommes entretenues se fait aussi sur une
base raisonnée. Au niveau de l’hôpital nous avons opté pour les acteurs directement
impliqués, il s’agit des deux informateurs clés au niveau opérationnel et qui ont la
charge de la collecte, d’analyse, interprétation, archivage et transmission de données
de routine à l’échelon supérieur. Ce choix est pertinent dans la mesure où ces derniers
sont placés au cœur du processus du système. Quant au choix des sujets au niveau
stratégique tant au niveau de l’HGP qu’au niveau central, elle s’impose d’elle-même
et nous a permis d’avoir une vision globale sur la situation.
4 Collecte de données et techniques
La collecte de données découle des approches et outils retenues dans le cadre de nos
investigations. A savoir :
La re vue documentaire : qui consistait à explorer tous les outputs du système
(rapports d’activités mensuel, trimestriel, annuel) et c’est rétrospectivement,
pour ressortir d’éventuelles erreurs.
La re vue de littérature : consistait à passer en revue les études similaires et
écrits en rapport avec le thème de l’étude en le rapprochant à nos résultats.
Afin d’appréhender la nature des problèmes à l’origine des
dysfonctionnements du système d’information sanitaire et surtout de savoir
quelles solutions ont fait leur preuves pour atténuer les conséquences de la
défaillance à travers les différents écrits.
Les entretiens visaient à recueillir un maximum d’information par prise des
notes auprès des acteurs au cœur du système, chaque entretiens a duré au
moins 30 minutes.
Les questionnaires: composés essentiellement des questions fermées et
clôturés chacune par une seule question ouvert, elles ont fait l’objet de
validation par notre personnel ressource locale avant d’être auto-administrés
aux sujets.
19
Le premier questionnaire est porté à l’intention du personnel en charge des activités
du système d’information sanitaire et comporte 26 questions, dont 6 portes sur les
caractéristiques des sujets et les 20 autres investiguent l’organisation du système, le
niveau de connaissance du personnel, les procédures des transmissions de
l’information, les problèmes qui se posent dans la production de l’information, et les
perceptions du sujet sur le fonctionnement du système.
Le second questionnaire à l’adresse des utilisateurs du système comporte 12 questions
en rapport avec leur profile et leur niveau d’information sur le SIS, l’accessibilité du
système, la fréquence d’utilisation de données du SIS, et l’usage fait des outputs du
SIS. Mesure également, la conformité des informations du système avec les attentes,
les besoins des usagers et les éventuelles remarques et suggestions de ces derniers sur
le système.
La grille d’observation s’intéresse, au processus de production de l’information
sanitaire au niveau opérationnel c'est-à-dire au poste de travail. Elle prend en compte
les critères tels que la disponibilité des outils de collectes, l’existence d’un système
d’archivage et l’aptitude des agents au poste de travail. Notamment par l’observation
des producteurs de l’information à l’œuvre afin de décrire les activités de productions
de l’information de la manière la plus succincte possible.
Enfin les données issues de ces investigations ont fait l’objet d’analyse et de
traitements.
Les données qualitatives ont fait l’objet d’une analyse des contenues et les données
quantitatives ont été traitées avec le tableur Excel. Faut-il le préciser ces outils que
nous avons adaptés à notre contexte, s’inspirent des modèles utilisés dans les travaux
de (Eli, 2006), (Camara, 2002) et (Dr.Marcellin, 2012), qui ont tous abordé le même
thématique sous divers angles mais pour un seul et même objectif, contribuer à
l’amélioration du système d’information sanitaire.
5 Considérations éthiques
Le consentement éclairé a été obtenu des sujets à l’étude. Le consentement étant libre
et verbal, lors de cette étude, les données ont été collectées de façon anonyme. Eu
égard au caractère confidentiel du sujet traité le respect de règle institutionnel et la
sauvegarde du secret professionnel ont été le principe de base incontournable tout au
long de cette étude.
20
IV. LES RESULTATS
1 Résultats des questionnaires
Ces questionnaires à l ’adresse de 23 agents collecteurs des données du système
d’information et 11 utilisateurs du système comprenaient respectivement 26
questions et 12 questions . La proportion des répondants est de 87 % chez les
collecteurs et 90 % chez les utilisateurs .
1.1 Résultats d’enquête auprès des agents collecteurs.
1.1.1 Caractéristiques des agents collecteurs de données SIS.
Tableau 2: Répartition des enquêtés selon leur qualification.
Profession Effectif PourcentagInfirmier D.E 16 80%
Laborantin D.E 1 5% Administrateur 1 5%
Médecin généraliste 2 10% Total 20 100%
Dans tous les services visités 80 % des collecteurs de données sont des infirmiers, en
général tous les collecteurs des données SIS sont des paramédicaux. Cependant lors
de nos visites sur les lieux d’enquêtes des médecins étaient bien présents mais
seulement 10% ont daigné répondre à nos questions soit deux médecins seulement
nous ont donné leur consentement. Cette réticence des médecins nous prouve qu’il y a
désintéressement manifeste de cette catégorie des prestataires de soins concernant le
système d’information sanitaire. Soit parce qu’ils ignorent l’intérêt du SIS soit ils se
sentent non impliqués par la direction.
Dans le même sens notre enquête a révélé que 80 % des répondants ont une
ancienneté d’au moins deux années au poste et seulement 15% d’entre eux ont une
21
ancienneté variant de trois à cinq ans. Donc il s’avère qu’il y a une forte mobilité
interservices au sein de l’HGP.
Tableau 3:Répartitions des enquêtés selon leur ancienneté dans l’unité
ou service.
Tableau 4: Répartitions des enquêtés selon qu’ils occupent des tâches
autres que celui du collecteur de données SIS , ou non dans l’unité ou
service.
Plusieurs taches en plus de
la collecte de données SIS. Effectif Pourcentag
e Oui 20 100% Non 0 0%
Concernant les tâches occupés par nos répondants (Tableau 4), l’enquête a montré
que 100 % des enquêtés (N=20) ont affirmé avoir plusieurs tâches parallèlement à la
collecte de données. Il s'agit essentiellement des infirmiers Majors et chefs d’unité qui
ont la charge des collectes de données dans tous les services médicaux techniques de
l'HGP.
Concernant la compétence des agents (Tableau 5) le résultat de l’enquête confirme le
point de vue soulevé par notre hypothèse, la majorité des enquêtés soit 80% n’ont
bénéficié d’aucune formation à l’usage des supports SIS. Cela compromet de facto la
qualité de données. L’hôpital ne dispose pas d’un service de formation continue.
Néanmoins une unité chargée de ce volet existe au sein de service de soins infirmiers
mais elle est plutôt portée sur les actes et rappel de protocole de soins.
Ancienneté Effectif Pourcentage
Moins de 2ans 1 5% 2 ans 16 80%
2 à 5 ans 3 15% Total 20 100%
22
Tableau 5: Répartitions des enquêtés selon qu’ils sont formés ou pas
aux activités SIS .
Formés au SIS Effectif Pourcentage
oui 4 20% non 16 80%
Total 20 100%
Quant’à la disponibilité des supports ( tableau 6), 80% des enquêtés affirment qu’ils
connaissent des ruptures intempestives, surtout concernant les fiches. Ce qui nuit à
la continuité d’une bonne collecte des données. Quant à leur qualité, seulement 55%
des agents collecteurs enquêtés affirment que les supports SNIS répondent à leurs
besoins, contre 45 % qui avancent le fait que les supports demandent trop
d’informations complexes et parfois même des données inutiles qui alourdissent la
collecte ( Tableau6). De ce fait leur intégration dans le système d’information
sanitaire de l’hôpital reste faible (55%). Généralement les supports confectionnés
par le SIM qui mettent essentiellement l’accent sur l’aspect quantitatif des
informations sont toujours d’usages dans la majorité des services.
De l’avis du responsable de l’information médicale les supports (registres) SNIS
connaissent une meilleure intégration par rapport au RAM (Rapport Mensuel
d’Activité) qui est la synthèse des informations que les agents sont sensés renseigner
périodiquement. Interrogés sur les causes de la non intégration ou appropriation du
(RAM), le chef de service de service de soins infirmiers accuse l’absence des
complétudes des données des reports (contenu du registre). Quant au responsable du
SIM, il souligne le manque de formations des agents collecteurs au remplissage des
RAM, la résistance au changement, sans omettre de préciser que son service n’a pas
toujours le moyen nécessaire pour la duplication de ces supports.
23
Tableau 6: Répartitions des enquêtés selon leurs avis sur les supports
SIS .
Oui Non Avis des agents
collecteurs Effectif Pourcentage Effectif Pourcentage
Effectif
total
Les supports
connaissent des
ruptures
18 80% 2 20% 20
Répondent aux
besoins
11 55% 9 45% 20
1.1.2Collecte de données relatives au SIS
Selon 95% des enquêtés la collecte de données est jugée laborieuse. Concernant la
complétude de données seulement 55% des agents affirment que les données
recueillies affichent une bonne complétude. Interrogés sur les modes de collectes de
données 100 % des agents affirment que la collecte se fait manuellement (les
données sont inscrits directement sur les supports). La majorité des répondants
(18/20) trouvent qu’elle exige beaucoup de temps. Ces derniers justifient leur
jugement d’une part en accusant les supports de collectes qui demandent une
multitude des renseignements. D’autres part la surcharge de travail en affirmant que
les tâches liées à leurs responsabilités (soins, surveillance, tâches administratives)
qu’ils exercent parallèlement à l’activité du SIS ne leur laisse pas beaucoup de
temps. Au point qu’ils se trouvent souvent amenés à sacrifier à la collecte de
données de leur temps en dehors des heures de travail sans aucune contrepartie et
exigent qu’il serait judicieux de les rémunérés pour ce travail laborieux.
1.1.3 Circulation de l’information
Le résultat de nos investigations nous montre également que malgré l’existence d’un
circuit de transmission de l’information sanitaire au sein de l’hôpital, ce circuit n’est
24
généralement pas respecté. Notamment du fait de l’interférence des programmes qui
viennent collecter l’information directement au niveau des unités et services. 70% des
enquêtés confirment ce fait. Or ce dysfonctionnement entraîne la surcharge de travail
pour les agents qui sont déjà submergés par les tâches quotidiennes.
De ce fait la majorité ( 80% ) des enquêtés demandent l’allégement des tâches pour
assurer une bonne complétude et promptitude des rapports. Par ailleurs dans la
majorité de poste notre observation directe effectuée sur 15 de 20 postes visités nous a
permis de constater que le plus souvent, c’est dans le souci d’assurer une bonne
complétude que les rapports ne remontent pas à temps dans la chaîne de production de
l’information occasionnant du coup des retards qui se répercutent sur la collecte. Par
exemple si tel agent a omis d’informer correctement tel support durant une certaine
période pour diverses raisons, (utilisation des supports à leur convenance, absence,
congé) au moment de la collecte ce dysfonctionnement impacte la collecte des
données, voir même à l’échelon supérieur la compilation et l’interprétation, comme il
a été démontré à travers notre analyse rétrospective de certains extrait de rapports.
Quant à la retro information, pour 70% des enquêtés le feedback au niveau de
l’hôpital est quasi inexistant, autrement dit l’information monte et ne redescend
jamais vers la base productrice. Les 30% des enquêtés qui disent recevoir la retro
information sont les chefs de services qui reçoivent rarement et tardivement une copie
des rapports trimestriels et souvent suite à leur demande répétitive. Ainsi les systèmes
ne communiquent pas à tous les étapes du traitement de l’information. Or la faiblesse
des retro informations ou des partages sont parmi les premières causes de la
démotivation des agents à différents niveaux du système.
Fig.2 Avis des agents collecteurs sur la retro information
25
1.1.4 Suivies, évaluations et supervisions des activités SIS
Il est à déplorer que les activités de SIS ne fassent que très rarement l’ordre des jours
des réunions au sein de l’hôpital. (80%) des enquêtés confirment ce manque d’intérêt
à l’égard du système d’information sanitaire. Aussi la même fréquence des répondants
(80%) affirment que les activités relatives au SIS n’ont jamais fait l’objet de
supervision aussi bien par les responsables de l’hôpital à différents échelon des
responsabilités que par les acteurs du SNIS central. Pour seulement 20% des enquêtés
les supervisions ne se font pas sur une baserégulière, elles interviennent
occasionnellement dans le cadre des rares supervisions intégrées.
Les supervisions existent au niveau de l’hôpital mais sont généralement orientées sur
la forme et non pas sur le fond des activités du SIS. C'est-à-dire uniquement sur le
recouvrement des rapports (aspect quantitatif) nombre de rapport transmis et non sur
le contenu (aspect qualitatif). Cela tient surtout à la faible capacité et à la
désorganisation interne de la SIM qui devait en principe s’atteler à cette tâche;
notamment en élaborant des grilles de supervisions spécifiques et planifier des
activités pour investiguer l’utilisation des supports et le rendement de chaque service
et unité en matière des productions de l’information sanitaire. Actuellement les
activités de ce service qui est censé être le pivot du SIS au sein de l’hôpital est réduit
au seul tâche des compilations et transmission systématique de données à l’échelon
supérieur. Or cette situation impacte la motivation des producteurs de l’information
qui ne voient pas l’importance et l’utilité de masses informationnelles de routine
qu’ils sont amenés à collecter à longueur des journées.Selon 90% des enquêtés les
systèmes d’informations sanitaires nécessitent des améliorations. Beaucoup estiment
que le système n’intègre pas les données des postes occupés par les médecins cubains.
La présence d’un nombre important des médecins cubains à l’HGP impact la
complétude et l’exactitude de données, étant donné que ces derniers remplissent les
supports en espagnole. Pour cause il n’est pas évident pour ces médecins qui parlent
peu ou pas du tout le français de renseigner correctement les supports.
26
Toutes fois ce problème n’est pas de moindre au vue de l’effectif que représente
ces médecins (49) toutes catégories confondues, sur les 77 médecins que compte
l’hôpital soit 63 % sur l’ensemble de l’effectif médical. Interrogés sur l’importance
d’une bonne collecte de données afin de mesurer leurs degrés de compréhensions
concernant le SIS, on a constaté que seulement 55 % des enquêtés connaissent la
définition, la raison d’être et les objectifs d’un système d’information sanitaire, par
contre 45% n’ont qu’une vision parcellaire limitée du système d’information
sanitaire.
1.1.5 Finalités des données SIS
Selon 40% des enquêtés les rapports des activités issues du SIS servent
essentiellement à la surveillance épidémiologique, 15% avancent des avis diverses
(formation 5% , Evaluation 5%, Recherche 5%) , tandis que la majorité (45%) n’ont
pas donné suite à notre question. Cela montre que la majorité des agents ont soit une
vision quelque peu confuse du système d’information sanitaire soit ne savent pas
pourquoi ils collectent les données.
Pour ce qui est des suggestions des collecteurs de données impliqués au niveau
opérationnel concernant l’amélioration des systèmes d’information sanitaire chaque
répondant a donné un avis personnel.
1.1.6 Solutions suggérées par les agents collecteurs
Les agents collecteurs suggèrent tous une amélioration du SIS actuel. En premier lieu
la disponibilité des supports en quantité et qualité suffisante (simplification des items)
doit être assurée selon la majorité soit 40% des avis (fig 2). Cela sous-entend aussi la
duplication des supports qui prendrait en compte les médecins cubains par la
traduction de chaque item des supports existant en espagnol .En deuxième lieu c’est
l’informatisation des outils qui est suggérée par (35% de répondants). Disposition qui
pourrait se traduire notamment par la mise en place d’un système de gestion de base
de données SGBD, une connexion à l’internet et au réseau local pour les partages de
l’information, etc. Enfin 25% des agents collecteurs demandent une prime de
compensation. A défaut, de celle-ci, ces acteurs souhaitent à ce qu’un gestionnaire
exclusivement chargé de la collecte et archivage de données soit affecté au niveau de
chaque service pour l’allégement de la charge de travail occasionnée par les activités
SIS.
27
1.2 Résultats d’enquête auprès des utilisateurs du système
L’échantillon est composé pour 60 % d’administrateur économiste, pour 24% du
personnel soignant et pour 16% des techniciens. Il est à noter que tous ces sujets
utilisateurs ont une responsabilité au sein de l’hôpital. Pour leur majorité (9) ils sont
âgés de 35 ans ou plus.La majorité des utilisateurs 60% interrogés accusent tous plus
de 5 ans d’expériences à leur poste de travail. Tous les enquêtés 100% savent
l’existence d’un système national d’information sanitaire. Les avis de ces derniers
sont donc déterminants pour nous donner une idée sur la qualité des outputs du SIS de
l’HGP.
1.2.1 Avis des utilisateurs sur la fiabilité de données SIS
Pour seulement 50% des utilisateurs interrogés les données produits par le système
d’information de l’hôpital sont fiables. 30% estiment que les données SIS sont peu
fiables tandis que 20 % avancent qu’elles ne sont pas du tout fiables. Ces derniers,
pour justifier leurs réponses, nous ont affirmé que les indicateurs calculés à partir de
ces données ne reflètent en rien la réalité observée. Par exemple le taux d’occupations
des lits relativement faible qui ne dépassent pas le 60% selon le rapport du SIM ne
colle pas avec la réalité qui s’observe dans les services d’hospitalisations ou les
malades manquent des lits et sont admis à même le sol
. fig.3 Avis des utilisateurs concernant la fiabilité de données issues du SIS
28
Concernant la fréquence d’usage de ces données la majorité des utilisateurs 90%
disent avoir recours rarement à ces données. Interrogés sur la source de données qu’ils
utilisent dans l’exercice de leur responsabilités, 100% des enquêtés nous ont affirmé
qu’ils utilisent les données produits par les soins de leur propre unités ou services
1.2.2 Accessibilité de données SIS.
Concernant l’accessibilité de données SIS beaucoup estiment qu’elles sont
inaccessible (70%) contre seulement 30% qui affirment le contraire. Sur ce 30%
seulement 20 % confirme l’accessibilité de données SIS. Tandis que 10% d’entre eux
avancent que ces données sont moyennement accessibles.
Fig.4 Avis des utilisateurs quant’à l’accessibilité des données SIS
1.2.3 Solutions suggérées par les agents utilisateurs
Interrogés sur leurs attentes concernant l’amélioration du SIS, la majorité des
répondants (40%) demandent à ce que les systèmes d’information sanitaire soient
informatisés. Pour 20% d’utilisateurs son output doit être suffisamment bien
interprété. Enfin 34% mettent en cause sa disponibilité et l’absence des partages de
l’information.
29
2 Résultats des observations et revues documentaires
La disponibilité et l’existence des supports (registres, fiches et formulaires) au poste
de travail s’observent seulement dans 6/20 postes visités. Il s’agit des postes tenus par
des infirmières. Dans tous les restes de postes 14/20 ils manquent au moins un ou
plusieurs supports. Les informations sont inscrites correctement sur les supports, avec
toutes les caractéristiques renseignées (statut, provenance) dans seulement 8/20
postes, dans 5 postes quelques items n’étaient pas renseignés mais par contre dans les
7 postes tenus par des médecins seulement les noms, date, et diagnostic sont
renseignés.
Les informations collectées font l’objet d’un dénombrement à la fin de chaque journée
de travail dans seulement 2/20 postes visités. L’archivage ordonné et bien organisé, de
tous les rapports transmis ainsi que des supports, est le dernier souci des agents dans
tous les postes visités 20/20. Il existe seulement les archives de dossiers malades et les
registres bien que mal tenus dans 14/20 postes mais seulement pour les deux dernières
années. Le système d’archivage est le parent pauvre du SIS de l’hôpital.
Les dossiers malades ne sont pas complets et correctement renseignés dans 20/20
postes visités. Il y’a un sérieux manque des suivies, concernant ces supports. En
l’absence d’un système des suivies des malades depuis son admission jusqu’à sa
sortie, c’est l’anarchie totale. A chaque admission d’un nouveau malade l’on est
contraint de créer un nouveau dossier d’où il y a redondance.
La revue documentaire a fait ressortir plusieurs anomalies affectant les rapports
d’activités (Mensuelle) de routine transmis au niveau de la SIM pour compilation,
nous avons jugé utile de porter les projecteurs sur certains de ces erreurs qui affectent
la qualité et la fiabilité des rapports trimestriels élaborés par ce service. Le tableau ci-
après (tableau 6) démontre que l’indicateur mesurant le décès intra hospitalier ne
prend pas en compte un service essentiel de l’hôpital (Service des Urgences).
30
Tableau 7: Récapitulatif de décès de l'hôpital par service
Décès Service
Nombres % SMIT 04 3,6
Médecine Polyvalente 02 2,3
Cardiologie 00 -
Psychiatrie 00 -
Pédiatrie 03 1,8
Réanimation 17 21,8
Orthopédie 01 -
Viscéral 00 -
Néphrologie 08 7,0
Spécialités 00 -
Service des Brulés 01 -
Total 36 -
Source SIM/
Le tableau ci-dessus illustre le récapitulatif de décès par service hospitalier de
l’hôpital au mois de septembre 2016. Seuls les décès enregistrés au service d’urgence
ne figure pas, la raison réside dans la difficulté de différencier entre le décès survenu
au service d’urgence et l’arrivé mort de la personne et ainsi par la suite de calculer le
taux de décès de l'unité médicale. Aussi lors de la revue rétrospective des rapports
d’activités de la SIM, il nous a été donnés l’occasion de voir plusieurs champs de
certains tableaux renseignés comme "non parvenu ou Congé", sans aucune autre
explication plausible. Exemplaire (Tableau 7).
Tableau 8 Extrait du récapitulatif des consultations externes
Urologie Non parvenu
Pédiatrie Non parvenu
Rhumatologie Congé
Stomatologie Non parvenu
Source : Rapport d’activité mensuel SIM
31
Pout tout justification de cette anomalie les agents chargés de la compilation à ce
niveau nous ont fait savoir que faute de données en provenance de certains services ils
sont contraints à renseigner les tableaux comme cela. Or ceci prouve qu’il n’y a
aucune mesure corrective entreprise à ce niveau bien que la désorganisation source de
dysfonctionnement est palpable.
Par ailleurs on a également constaté que même lorsque les différents tableaux sont
correctement renseignés, leurs interprétations laissent à désirer et ne permet pas aux
lecteurs d’en saisir les sens. Ainsi un exemple d’interprétation de tableau (voir annexe)
donne ce qui suit: « Au total, 26 patients ont séjourné dans le service de cardiologie au
mois d’août, Les journées d’hospitalisation (nombres de nuitées) sont de 242 jours avec une DMS de 6,8 jours et un taux d’occupation de 33,3%».
L’interprétation ci-dessus, occulte plusieurs informations et n’offre qu’une lecture
partielle du tableau (voir annexe). Pour cause il n’est mentionné nulle part s’il s’agit tous
des nouveaux patients ou s’il y’avait déjà des cas hospitalisés, d’autant plus que cela est
en contradiction avec le DMS de 6,8 jours. Aussi le TOM de 33.3% mérite une
explication plausible pour une lecture intelligible pour savoir pourquoi ce service reste
sous utilisé?
Enfin la fréquence des motifs d’hospitalisation selon les diagnostiques n’est pas
mentionnée.
Bref ces constats corroborent avec les résultats des questionnaires adressés aux
utilisateurs très critiques à l’égard des rapports SIS et réclamant une meilleure
interprétation de ses résultats.
32
3 Les résultats des entretiens
Au niveau du service d’information médicale, le responsable se plaint de peu de
moyen dont dispose le service tant sur le plan équipement qu’infrastructure que sur le
plan de l’effectif . Il décrit son service en ce terme « le SIM est un service qui reste isolé du reste de l’hôpital et partage le peu de ressource avec le service des soins
infirmiers ». Quant aux réalisations du service, il évoque l’introduction des dossiers
patients standardisés au niveau des services dont il déplore les remplissages de la part
des médecins et infirmiers qui renseignent peu ou pas du tout ces supports.
Concernant son informatisation bien que nécessaire et indispensable, elle n’est figure
pas pour l’instant parmi les priorités du top management. Nonobstant que la mise en
application de ces outils (dossier patient, registres, ect.) incombe aux responsables à
chaque niveau de services de soins.
En l’état actuel, le chef de service du SIM déplore le fait que les responsables de ces
unités et services accordent peu d’importance à la qualité de production des données
et pensent faussement que cette tâche est l’exclusivité du système d’information
médical. Or ce manque de contrôle d’exhaustivité et de la qualité des données au
niveau des unités et services se répercute sur la charge de travail au niveau du SIM,
où l’on doit normalement procéder à la compilation, analyse et interprétation des
données au lieu de perdre un temps considérable à effectuer les opérations correctives
Ce dernier (responsable du SIM) a également mis en cause la compétence des agents
quant ‘à l’usage et renseignement des supports, ses propos corroborent avec le résultat
de notre questionnaire qui a ressorti le manque de formation continue des agents. Le
chef de service de soins infirmiers quant à lui nous a expliqué que la demande de
formation doit provenir des agents. Or aucune demande en matière de formation sur
les supports n’a été adressée à l’unité. De l’avis du responsable de service
d’information médical les agents n’expriment jamais leur souhait d’être formés sur les
supports par peur de se sentir rabaissés.
De ce fait la plupart des agents se sont formés sur le tas et n’ont jamais demandé à
être formés sur les supports. Ceux qui sont formés sur les supports sont généralement
des agents qui ont été formés par les formateurs du niveau central (SNIS) avant leur
33
affectation à l'HGP. Notamment au niveau des CMH et postes de santé ou centres de
santé.
Interrogé sur le problème prioritaire que rencontre le service, le responsable du SIM a
mis l’accent sur l’absence des équipements informatiques adéquats et surtout d’une
application de base des données pour la gestion et exploitation de données qui font
cruellement défaut. Actuellement le tableur Excel qui offre des avantages limités est
d’usage pour les traitements, l’analyse et l’archivage de données. Il a également
évoqué la nécessité de dupliquer des supports avec des items traduits en espagnole
compte tenu de l’arrivée d’un nombre important des médecins cubains. Il est à noter
que ce problème n’est pas de moindre au vue de l’effectif que représente ces médecins
(49) toutes catégories confondues sur les 77 médecins que compte l’hôpital soit 63 %
sur l’ensemble de l’effectif médical
Pour sa part le chef de service de soins infirmier, affirme « En dehors des courriers
de relance aux services retardataires, le service d’information médical n’assure pas la retro information vers les unités de soins qui produisent l’information ». Ceci
confirme l’absence des retro informations ressorties par notre enquête.
Quant au responsable du SIM qui avance la même reproche vis-à-vis de la Direction
Générale, il se défend face au propos du chef de service de soins infirmiers en
rétorquant « Nous ne disposons pas des moyens nécessaires pour la reproduction
d’autant des rapports’ ». Interrogé sur les problèmes de complétude ce dernier a
répondu en ce terme « Concernant les données médicales Il est vrai que nous rencontrons des problèmes de complétude pour cause d’absence prolongée ou
congé des médecins par moment mais le plus grave ce lorsqu’on se retrouve avec
des registres de médecins à moitié vide ». L’explication de ce dernier vient renforcer
les résultats des questionnaires et observations qui dénotent un désintéressement
manifeste de personnel médical vis-à-vis du SIS.
Aussi il est à noter que chacune de deux directions (Direction des Affaires Médical et
des Soins Infirmiers et Direction des Affaires Administratives et financières)
appuyant la Direction Générale confectionnent leur rapports d’activités séparément.
En d’autres termes nous avons là deux sous système d’informations fragmentés dont
les outputs sont pourtant indissociables pour une lecture intelligible. D’où il y a
34
absence d’interopérabilité entre les deux organes principaux (DAF et DMSI) appuyant
la Direction Générale ce qui concorde encore avec la remarque de cloisonnement
entre sous-système évoquée par notre hypothèse.
.
L’entrevue réalisée avec le Directeur Général de l’hôpital est de loin significative et
parlante. Ce dernier décrit la situation en ce terme « il est vrai que le système
d’information sanitaire de l'HGP brille par ses dysfonctionnements et il est au
centre de mes préoccupations,mais nous discutons actuellement avec le Conseil
d’Administration des voies et moyens pour y remédier ». Ainsi les propos du
nouveau DG, en exercice depuis juste une année rejoint notre point de vue quant ‘à la
nécessité d’améliorer le système d’information de l'HGP.
Par ailleurs de l’entretien réalisé auprès de notre informateur clé au niveau de la
direction de l’information sanitaire il ressort que les rapports émanant des hôpitaux
accusent des retards considérables qui se répercutent sur les éditions des annuaires,
malgré les multiples injonctions (lettre de relance, voir annexe) auprès des directions
des hôpitaux. Notre interlocuteur explique la situation en ce terme « Si nous avons
réussi à parvenir quelque peu à l’intégration des programmes et des établissements
de santé de base, les hôpitaux et particulièrement le HGP bénéficiant d’une autonomie de gestion nous donnent du fil à retordre ».
Par ailleurs ce dernier confirme que malgré les acquis au cours de ces dernières
années, le SNIS reste un service qui fonctionne au gré des injections de budget de
partenaire au développement tel que l’USAID, GAVI etc..
Néanmoins érigée en une direction à part entière qui bénéficiera à terme d’un budget
de fonctionnement et d’un renforcement en ressources humaines et matériels, la
nouvelle donne augure une configuration qui aura certainement un impact positif sur
la mission de cette direction.
Selon les éléments d’informations qui découlent de notre entrevue avec le nouveau
responsable, « il s’agit dans un premier temps de consolider les acquis des années
antérieures qui se retrouvent en état de régression à tous les niveaux pour relancer les activités sur des nouvelles bases et projeter un nouveau système d’organisation
plus que jamais axé sur les résultats ».
35
V. DISCUSSION Les résultats de nos investigations rejoignent sur plusieurs points les constats de notre
diagnostique organisationnel qui est le point de départ de ce travail. De surcroit Les
informations qui résultent de ces outils (Questionnaires, Grille d’observation, et Grille
d’entretien) sont complémentaires. Les résultats de l’enquête auprès des acteurs
(agents collecteurs, utilisateurs, informateurs clés), confirment le dysfonctionnement
du système d’information. Les acteurs sont tous convaincu de la nécessité d’améliorer
le SI de l’HGP.
Ainsi si la majorité des acteurs connaissent la définition, la raison d’être et les
objectifs d’un système d’information sanitaire et souhaite son amélioration, ils
ignorent tous, les rôles qu’ils doivent jouer et leur apport au SIS et pense qu’il s’agit
là des responsabilités de la direction de l’hôpital. Beaucoup (45%) n’ont qu’une vision
parcellaire limitée du système d’information sanitaire. Certains assimilent le SIS à la
surveillance des MDO et confondent le sous-système d’information de surveillance
épidémiologique avec le SNIS dans sa globalité. Mieux encore la plupart des
médecins et infirmiers que nous avons rencontrés en marge de notre enquête ignorent
même jusqu’à l’existence d’un SNIS au niveau central.
La collecte de données est jugée laborieuse, sa complétude et promptitude laisse à
désirer. La véracité de ces résultats qui met en doute ces aspects de données est
renforcée par notre observation faite dans une dizaine de 20 postes de travail visités
ou nous avons pu constater que certains médecins ne remplissaient jamais les
rubriques (adresse, provenance) sur leur registre des consultations. Informations
pourtant capitales pour la traçabilité et suivie des malades.
Pire encore, il nous a été donné l’occasion de constater dans deux de ces postes que
les registres étaient à moitié vides, cette observation corrobore aussi avec la réponse
de responsable du SIM, qui se plaint de retards dans la transmission des rapports des
agents du niveau opérationnel et des participations effectives des médecins qui ne
remplissent pas les supports. La non interopérabilité entre les sous-systèmes
d’information de l’HGP mise en relief dans notre problématique a été confirmé au
cours de notre entretien avec les informateurs clés du système.
A cela s’ajoute le manque d’informatisation, car la collecte se fait manuellement au
niveau opérationnel (les données sont inscrites directement sur les supports). Cela met
36
en évidence l’absence de l’informatisation des outils de collectes mis en exergues par
notre problématique. Les agents collecteurs au niveau opérationnel n’ont pas
d’ordinateurs, comme tous les sous-systèmes d’informations composants le système
d’informations hospitalier de l'HGP, l’informatisation ou l’automatisation des
données est quasi inexistante. Aucunes applications ou SGBDR (système de gestion
de base des données relationnel) ne sont installés dans l’ensemble des structures
sanitaires. Ce qui limite le partage et l’accessibilité des informations du système.
Tous ces problèmes font que les données issues du SI de l’HGP reste sous utiliser
pour la prise de décision.
Par ailleurs les auteurs consultés pour l’analyse des causes ressortis par nos
investigations s’accordent tous sur plusieurs facteurs susceptibles d’améliorer la
qualité de l’information sanitaire et l’efficacité du système d’information à savoir : la
compétence technique du personnel en charge du système, l’organisation du système,
l’existence de procédure et des normes de productions de l’information en adéquation
avec les attentes des utilisateurs. Qui sont des préalables incontournables avant
l’informatisation du système qui est essentiel et indispensable pour tout système
d’information digne de ce nom.
En effet pour Ndongo et Zongo, qui ont analysé le SIS camerounais à travers l’outil
de HMN au niveau national [16]. Trois causes essentielles sont à l’origine des
problématiques qui assaillent le système d’information sanitaire (les causes
systémiques, organisationnelles et celles liées aux individus). Si l’on procède par
analogie cela reflète la situation du SIS qui prévaut à l’HGP et dans une plus large
mesure à l’échelle du pays [2].
Les causes systémiques, tiennent aux manques des ressources et contexte du pays et
aux conséquences de la défaillance des politiques stratégiques en matière de santé
[16]. Au niveau de l’hôpital cela découle de la faible capacité financière, d’allocation
des ressources et manque d’une politique stratégique telle que l’existence d’un PEH.
Les causes organisationnelles du cadre d’élaboration du SIS,dans notre cas l'HGP
n’offre pas un cadre organique définissant les mécanismes d’interactions entre ses
sous système d’informations cloisonnés avec un accès limité à la TIC. L’absence de
37
l’informatisation des services, des ressources humaines et matérielles pour la collecte,
l’analyse et la dissémination ne couvrent pas les besoins existants [16].
Les causes liées aux individus: il s’agit entre-autres du manque de compétence des
personnels affectés aux tâches de collecte des données ainsi que pour l’analyse et la
génération des informations pertinentes pour la prise de décision. L’absence des
mesures d’incitation extrinsèques (mesure de compensation pécuniaire) ou
intrinsèques, (considération de travail fait), notamment par la retro information et
suivie de la part des responsables quel que soit le niveau hiérarchique où ils opèrent.
Procédé qui est souvent vue comme source de motivation des agents producteurs de
l’information [4,9 ,16].
En parlant des causes liées aux individus, il convient de souligner que le résultat de
notre travail à fait également ressortir un problème bien spécifique au contexte de
l’HGP. Notamment la barrière de langue, du fait de la présence d’un contingent des
médecins cubains qui ne parlent, ni n’écrivent le français. Or pour A. Tabouri, « une
information bien comprise limite les diagnostics erronés et permet d’économiser des analyses médicales superflues ou encore de réduire des journées et des nuits
d’hospitalisation. Elle permet donc de faire des économies »[20].
Ainsi selon cet auteur, il est évident qu’en situation de soins, les enjeux d’une bonne
communication sont importants (améliore la qualité de l’information) voire même
vitaux (sauve des vies) et nécessitent la présence des interprètes professionnels du
milieu [20]. C’est pourquoi il apparaît opportun de réfléchir à la question de
l’interprétariat à l’hôpital Peltier et, plus généralement, dans toutes les structures de
santé, du pays. Eu égard au fait que ces médecins cubains sont présent dans
l’ensemble des structures de santé Djiboutien. L’apport de cette main d’œuvre
étrangère découle, faut-il le rappeler de la politique stratégique de santé au niveau
national qui tend à répondre à la pénurie des médecins spécialistes auquel le pays est
confronté [2]. Néanmoins Graz et al, relativisent le caractère indispensable des
interprètes qualifiés sans pour autant nier l’importance de leurs apports [11]. Graz et
ses collaborateurs démontrent à travers leur recherche que les diversités des
circonstances de consultation (urgence, cas complexe..) déterminent le choix entre le
recours à des interprètes qualifiés ou autre moyen d’aide à la traduction [11].Toutes
fois dans le cas de l’HGP, la présence des médecins et paramédicaux nationaux
38
hispanophone, (Formés à Cuba), bien qu’au nombre limité est une opportunité dont
les responsables peuvent se saisir à bon escient pour améliorer la qualité de
l’information sanitaire.
Par ailleurs Massé,Dussert et al, cités dans, Camara [26], pointent la responsabilité
des agents en charge de SIS, quant à la qualité des données. Ces auteurs avancent que
l’exactitude de l’information récoltée reste tributaire de la motivation des agents
collecteurs. Ainsi il faudrait motiver ces agents pour les impliquer de manière
effective. De l’avis de ces auteurs la circulation de l’information ne doit pas se faire
dans un seul sens, de la base vers le sommet. Le Feed-back régulier et dans le délai
vers la base productrice est indispensable pour motiver les agents. Ces derniers
rajoutent une remarque pertinente, en affirmant que les outputs du système ne doivent
en aucun cas faire l’objet d’un instrument de contrôle des personnes, faisant allusion
aux supervisions qui parfois prennent des allures de contrôle. Pour ne pas provoquer
une rétention ou arrangement des rapports, on retient ici que si les supervisions sont
nécessaires, elles doivent être menées dans un esprit de correction des erreurs et non
pour infliger des sanctions c'est à dire des supervisions formatives.
En outre de l’avis de Massé, il faut mettre également l’accent sur la qualité des
supports. Notamment concernant l’agencement des outils de collectes, la clarté des
guides, la simplicité des items à renseigner et enfin la méthode et l’organisation dans
le remplissage. Selon cet auteur les supports doivent être accompagnés des guides
clairement renseignés et doivent être accessibles, bien rangés en ordre, faciles à
remplir. Et enfin il faudrait une certaine méthode et organisation que doivent
s’approprier les collecteurs, comme les remplissages au fur et à mesure du
déroulement de l’activité ou les reporting en fin de journée. Or nos résultats
d’observation réalisés dans plusieurs postes sont antipodes de ce que préconise cet
auteur.Pour Chougrani et al, la non-interopérabilité entre sous-systèmes rend la
communication inintelligible et la continuité de service de soins, en particulier,
presque nulle, avec un risque élevé pour les patients et les professionnels [3]. Le
constat de ces auteurs traduit parfaitement la dichotomie observée entre les sous-
systèmes d’informations (médical, administratif, financier et logistique) de l’HGP
contribuant au renseignement du système d’information sanitaire en ordre dispersé.
39
Selon ces mêmes auteurs pour créer une certaine harmonie entre les sous-systèmes du
SIH au sein d’un environnement aussi complexe qu’est l’hôpital, il faudrait que les
acteurs issus des corporations très différentes (médecins, infirmiers, administrateurs..)
puissent partager un but commun. Selon ces derniers cette cohésion pourrait prendre
naissance autour d’un projet en commun. Tel le PEH (projet d’établissement
hospitalier) fruit d’un processus consensuel à travers lequel tous les acteurs se
reconnaitraient [3]. Or il à été ressorti par notre diagnostic organisationnel de l'HGP,
l’absence d’un tel projet de consensus qui pourrait inciter les acteurs à voir sous un
autre angle le système d’information sanitaire. De même pour Makhloufi, et al, [6]
l’organisation interne des acteurs au sein d’un établissement hospitalier est
déterminante eu égard à sa prédisposition au cloisonnement. Ainsi Makhloufi et ses
collaborateurs qui ont analysé l’organisation de l’hôpital Cheik Zeid de Rabat au
Maroc, à travers le modèle de Mintzberg, avancent qu’une organisation orientée
métier (Médical, Paramédical, Financier, Administratif, Technique, etc.) conduit à
l’adoption d’un système d’information cloisonné, résultant des conflits d’intérêts
entre les acteurs [6].
En France l’Etat s’est préoccupé très tôt de la mise en place d’un système
d’information sanitaire capable de doter les managers d’un outil servant de base pour
la prise de décisions dans le contexte hospitalier et qui a évolué dans le temps. Le plan
de médicalisation de l’information sanitaire (PMSI), avec à sa tête un médecin comme
responsable en est l’illustration qui a fait ses preuves J . Chaperon et al, Lenay et
Moidson, [24]. Chaperon et ses collaborateurs décrivent on ne peut plus claire la
complexité de l’environnement hospitalier comme un lieu des confrontations des
pouvoirs de parties prenantes à travers ce qu’ils nomment la logique des acteurs. Pour
Lenay et Moidson,« L’objectif du PMSI est de mesurer la production de l’hôpital en se rapprochant de l’activité médicale tout en confrontant cette activité à la
consommation de ressources ». C’est ce modèle dont il serait bénéfique de s’inspirer
pour doter les hôpitaux Djiboutiens en général et l'HGP en particulier d’un SI éfficace
pour améliorer la performance de ces établissements.
Selon J . Chaperon et al, tout recueil d’information sanitaire doit être piloté par les
médecins détenteurs des principales informations à caractère technique. Or dans notre
contexte les médecins sont loin d’être impliqués dans la gestion de l’information
40
sanitaire. Néanmoins la les résultats de nos investigations et le diagnostic de l’HGP,
accusent la pénurie des médecins qui prévaut à l’échelle nationale [2] et plus
particulièrement celle des spécialistes formés en santé publique.
Pour Holcman, [19] c’est la surabondance des supports écrits qui décourage les
personnels de santé plus enclin à l’oral. Pour cet auteur qui ne se focalise pas sur une
catégorie particulière (médecin, infirmier, etc..) , les personnels de santé prestataires
de soins ressentent l’écrit trop souvent comme une obligation médico-légale ou
encore comme une charge de travail de plus, nécessitant archivage et autre tracas. Ces
derniers ont tendance à croire que cela consiste uniquement à contribuer à la
satisfaction de l’administration centrale et non comme un vecteur de transmission de
l’information. Le point de vue de cet auteur renforce le propos du responsable de
service d’information médical pointant la négligence et manque d’intérêt des agents
pour les activités du SIS. De même l’auteur pointe le manque d’organisation et
d’agencement des tâches concernant la surcharge de travail que brandissent souvent
les personnels de santé, médecins comme infirmiers, qui réclament plus d’effectif. Or
pour Holcman c’est l’incertitude résultant du manque d’organisation des médecins et
des infirmiers qui est à l’origine de leur réaction infondée. Mieux encore l’auteur
soutient que l’apport d’un sureffectif sur simple réclamation de ces derniers produirait
l’effet inverse et ne contribuerait nullement au rendement de ces agents [19].
Par ailleurs l’informatisation du système d’information sanitaire s’avère une solution
susceptible d’atténuer les difficultés relatives à la gestion de l’information sanitaire
[14]. Notamment par l’emploi du TIC. Selon Basque Josiane, cité dans M’Barka et
al,[21] "Les Technologies de l’Information et de la Communication renvoient à un
ensemble de technologies fondées sur l’informatique, la microélectronique, les
télécommunications (notamment les réseaux), le multimédia et l’audiovisuel, qui,
lorsqu’elles sont combinées et interconnectées, permettent de rechercher, de
stocker, de traiter et de transmettre des informations, sous forme de données de
divers types (texte, son, images fixes, images vidéo)".
M’Barka et ses collaborateurs concluent que l’apport du TIC est convaincant pour
l’amélioration de la qualité de prestation de soins et qu’il demeure en perpétuel
évolution et que les acteurs du domaine sanitaire sont appelés à s’approprier. De
même Bagayoko, [14] présente l’expérience des logiciels "open source" comme "une
41
alternative s’offrant aux pays en voie de développement ne pouvant se permettre
l’acquisition des logiciels propriétaires ou commerciaux extrêmement couteux.
Seulement faut-il encore disposer d’une ressource humaine compétente et des
moyens nécessaires au vu de notre contexte" [2] pour emboiter les pas aux
hôpitaux maliens. D’autant plus que tout projet informatique nécessite, rigueur,
moyen et accompagnement [21].
La seule expérience d’informatisation qu’à connu l'HGP se limite à son logiciel des
bureaux des entrées, installé en 2006 et qui a très vite été dépassé par les flux massifs
d’informations, doublée d’une absence de maintenance. Néanmoins ce projet doit
servir d’expérience dont il faudra apprendre pour ne pas répéter les mêmes erreurs.
Certes comme beaucoup des acteurs (enquêtés) au sein de l’hôpital le suggèrent, il est
grand temps pour l’hôpital de démarrer son projet d’informatisation. Toutefois avant
d’explorer de telles pistes et au vue des dysfonctionnements ressortis par nos
investigations, il faudrait d’abord un travail préalable, implanter ou organiser un
système d’information solide, communiquant, cohérent et uniforme capable d’inscrire
l’HGP dans un démarche qualité.
Comme le confirme Degoulet P et Fagon JY, [23] l’informatisation d’un hôpital
n’est pas une tâche facile à réaliser. Selon ces auteurs « Il s’agit d’une procédure
longue (3 à 10 ans) et difficile car bouleversant les habitudes de travail des utilisateurs. Elle doit se faire par étapes ou phases en suivant les
recommandations des organismes nationaux ou internationaux ».Ces derniers
soulignent que ce projet doit tenir compte du contexte local de départ pour situer à
quel stade d’informatisation se trouve l’Etablissement. Notamment sur les
recommandations du groupement HIMMS aux États-Unis, définissant un état
d’avancement du SI selon des stades (Stade 0 : pas d’informatisation, Stade 1 :
information des plateaux techniques biologie, imagerie, pharmacie sont informatisés;
Stade 2:etc.) Dans notre contexte, il va sans dire que l’HGP se trouve au stade 0.
Toutes fois, une solution telle que la plateforme DHIS2, un logiciel open source
orienté Web qui a fait ses preuves dans beaucoup des pays Africains est plus que
nécessaire en République de Djibouti. Cette plateforme intègre à la fois le niveau
stratégique et opérationnel grâce à ses interfaces multiples et demeure la solution la
plus pertinente qui offre une meilleure exploitation du TIC.
42
VI Conclusion
Au fil de notre état de lieu, explorant le système d’information de l’HGP. Nous avons
pu démontrer la véracité des dysfonctionnements soulevés par notre problématique
qui faisait état d’un constat alarmant du management de l’information sanitaire au
sein de cet établissement. Lequel constat repose faut-il le rappeler sur le diagnostic
organisationnel (fondement de notre étude) réalisé au sein de cet établissement pour la
période de stage (Octobre 2016 - Mars 2017). L’objectif de ce travail visait en tout
point, à identifier les limites de l’existant en matière de l’information sanitaire. Dans
le but d’attirer en premier l’attention des managers de l’HGP et au plus haut niveau
des responsables du ministère de la santé, sur la situation du SI de l’hôpital, toute en
proposant des pistes d’améliorations.
Par ailleurs si le résultat du dernier rapport d’évaluation de la stratégie nationale de
développement de la statistique nationale pour la période 2011-2015 à laquelle ont
pris part les responsables du ministère de la santé, fait état d’une réalisation de 70%
des objectifs fixés concernant l’amélioration et la mise en place d’un système
d’information sanitaire cohérent [1]. Les résultats de notre travail, démontre qu’il n’en
demeure pas moins que des lacunes persistent toujours. Particulièrement au niveau de
l’HGP qui représente à lui tout seul les soins du niveau tertiaire à l’échelle nationale.
Les problèmes ressortis par nos investigations sont d’ordres organisationnels,
structurels, culturels, humains, matériels et financiers. A savoir, l’absence
d’informatisation du système d’information sanitaire, l’absence de feed back , des
suivies et supervisions, manque de formation ainsi que la surcharge de travail
démotivant les agents du niveau opérationnel. Manque des communications et des
synergies entre les sous-systèmes d’information aggravé par l’absence d’un service
qui intègre, compile, synthétise et diffuse à temps tous les données du SIS de
l’hôpital. A tous ce qui précède vient s’ajouter le problème d’ordre culturel du fait de
la présence d’un effectif important des médecins cubains. Ces problèmes affectent le
système dans tous ses trois dimensions qui ont fait l’objet de nos investigations (input,
process et out put).
43
1 Recommandations
A la lumière de l’état de lieu du système d’information sanitaire de l’HGP, nous
recommandons des solutions aux différents problèmes ressortis par les résultats de ce
travail. Les solutions formulées portent sur le court et moyen terme et tiennent compte
de certains critères. Telles que l’urgence, la pertinence, la faisabilité et l’efficience.
1.1 Les solutions à court terme :
Mettre à la disposition des services et unités un stock des supports.
Responsabilisé une personne formée en gestion de stock à la tenue de
gestion des supports dans chaque service.
Mettre à la disposition de cet agent des fiches de stock avec seuil d’alerte et
formulaires de commande.
Constituer une réserve conséquente des supports au niveau des services
d'approvisionnement.
Concernant la barrière culturelle (langue) qui impacte le système d’information, le
recrutement couteux des interprètes professionnels étant un luxe que l’HGP ne peut se
permettre dans le contexte actuel deux solutions sont envisageables.
Dupliquer les supports avec des items en double (espagnol et français)
Ou réorganiser les équipes en procédant à l’affectation des médecins et
paramédicaux nationaux hispanophone (issues des promotions qui ont étudié
à Cuba) dans les postes occupés par les cubains.
Formation des agents , Supervision et gestion de l’information
sanitaire.
Elaboration des grilles de supervisions par le responsable du SIM et son
équipe.
Former les agents du SIM à l’usage des grilles de supervision.
Planifier les supervisions avec les responsables des unités et services.
Rendre compte des résultats des supervisions aux services.
Formuler les recommandations et les remarques d’amélioration aux services.
44
Introduire l’outil tableau de bord dans la gestion de l’information au niveau
SIM.
Familiariser tous les acteurs à l’outil tableau de bord à tous les niveaux.
Définir les indicateurs propres à l’hôpital outre ceux proposés par le SNIS
du niveau central.
Sensibilisation des agents collecteurs de l’information sanitaire
La sensibilisation des agents au remplissage exhaustif des registres SIS est une
mission dévolue à chaque responsable de service ou d’unité qui va sensibiliser ses
subordonnés au poste de travail. Cela doit commencer par la vulgarisation de
l’importance de l’information sanitaire au niveau de l’hôpital. L’objectif visé étant la
mobilisation et l'orientation du collectif vers la réalisation des objectifs du système.
Présenter l’intérêt et les objectifs de l’utilisation des différents indicateurs
Présenter le formule et les données indispensables pour les calculs des
différents indicateurs.
Prévoir des mesures d’incitations financières sur base de résultats de
recouvrement de rapport pour motiver les acteurs.
Améliorer la circulation de l’information et mettre le SIS au cœur
des débats et de préoccupation de tous les acteurs de l’hôpital
Cette disposition consiste à:
Mettre en place un circuit formel et en informer les acteurs
Sensibiliser les acteurs aux niveaux opérationnels du danger d’une collecte
parallèle.
L’édition d’une note de service ou circulaire en ce sens émanant de la
direction est la solution la plus pertinente en vue.
Assurer la retro information régulière vers les unités productrices.
Procéder à l’affichage des rapports et encourager les partages d’informations
entre services et unités pour valoriser les outputs du système d’information
sanitaire.
45
Organiser des sessions de rencontre avec tous les intervenants dans le
système d’information sanitaire pour discuter des résultats de rapport de
chaque service et recueillir les doléances et les besoins des agents.
Premier pas vers l’automatisation de l’information sanitaire à
moindre coût.
Il s’agit ici d’une solution qui consiste en la mise en place des bases de données au
niveau de chaque sous-système d’informations de l’hôpital. L’objectif recherché
étant: organiser, structurer, stocker, rendre accessible rapidement et enfin exploiter les
données relatives à chaque sous-système d’informations de l’hôpital. L’originalité de
cette solution que nous recommandons ici repose sur le fait, qu’elle ne générera pas
des coûts supplémentaires pour l’établissement, car nous avons identifié deux
personnes avec les compétences nécessaires pour le développement des bases de
données au niveau de l'HGP.
Il s’agit du responsable de l’unité informatique et du technicien SIS nouvellement
recruté et affecté au SIM. La plate-forme retenue pour le développement de ces outils
est le système de gestion de base de données, Access livré avec la suite office de
Microsoft, donc accessible facilement et simple d’usage pour toute personne
maîtrisant les rudiments en bureautiques. Ainsi vont être implémentés au niveau de
chaque sous-système d’informations de l’hôpital une ou plusieurs applications "base
de données tournant sous Access" et s’attelant à chaque domaine de gestion de
l’hôpital. On entend ici par sous système d’information, les services ou unités
productrice de l’information des différents domaines d’activités de l’hôpital.
Le sous-système d’information médical, qui récolte toutes les informations
relatives aux soins, au diagnostic, à la morbidité, etc.
Le sous-système d’information logistique : gestion des médicaments et du
stock, restauration, lingerie, etc.
Le sous-système d’information administrative: gestion des effectifs, bureau
des entrées, budget, comptabilité et recouvrement.
En effet le but est d’évoluer dans l’immédiat du tableur Excel, limité, contraignant et
fastidieux vers un système offrant à l’utilisateur une interface conviviale, simple
46
d’utilisation, plus de souplesse, un gain de temps et surtout l’exploitation et analyse
de données de manière instantanée par simple interrogation de la base des données.
Certes la solution que nous proposant ici n’est pas en soi une révolution, et n’équivaut
nullement à l’implémentation d’un système d’information hospitalier homogène.
Mais elle a le mérite de répondre dans l’immédiat aux constats ressortis par notre
résultat de l’étude. Et à même de poser l’ossature d’un futur SIH intégré. Car il est
inconcevable qu’un hôpital tel que l'HGP avec une capacité litière de 300 lits et
produisant une masse importante d’information ne puisse disposer des bases de
données de l’information sanitaire et de les stocker.
1.2 Les solutions à moyen terme.
Création d’un service de gestion de l’information sanitaire
La création d’un service d’information sanitaire consiste à la mise en place d’une
entité responsable de la collecte, analyse, interprétation et diffusion de toutes les
informations contribuant à la performance de l’hôpital. Cependant la création d’un
service nécessitant la mobilisation d’une ressource importante, la stratégie proposée a
été le changement d’appellation du SIM et sa position dans l’organigramme.
Actuellement rattaché à la DMSI, ce service deviendra ainsi le service d’information
sanitaire de l’hôpital, directement rattaché à la Direction Générale de l'HGP.
De ce fait il sera délocalisé vers les locaux de la Direction Générale ou il bénéficiera
d’une connexion au réseau local et à internet. Ainsi ce plan de redéploiement va
contribuer de facto à la création d’un système d’information intégré vers lequel
convergent toutes les informations de l’hôpital. Ainsi la compilation, l’analyse et
l’interprétation de toutes les informations des activités de l’hôpital seront assurés par
ce nouveau service qui sera également l’interface de l’hôpital communicant à la fois
avec l’environnement interne et externe. Cela va contribuer à la résolution des
problèmes récurrents de recouvrement de rapports internes et externes. Les actions
envisagées pour améliorer le moyen de ce service en plus de redéploiement des
ressources actuelles de la SIM sont:
47
Renforcement en infrastructures, ressources humaines et en
équipements.
Pourvoir des locaux adaptés au réez de chaussé du bâtiment de la Direction
générale, avec un local dédié pour l’archivage
Acquérir trois ordinateurs PC et accessoires dernier cri.
Deux imprimantes HP LaserJet 4300dtn, riche en fonctionnalités pour une
impression en masse
Une photocopieuse Multifonctions Canon
Une ligne téléphonique avec connexion au réseau local et internet
Recruter un médecin spécialiste en santé publique
Un agent de maintenance en réseau et matériel informatique
Un ingénieur spécialiste en système d’information et développement du
logiciel.
Ainsi le nouveau service d’information sanitaire composé d’une équipe
pluridisciplinaire et doté des moyens et des équipements nécessaires sera appelé à
remplir un certain nombre des missions visant à mettre à la portée des managers et les
acteurs partenaires de l’hôpital, les informations de qualité en s’acquittant des tâches
suivants:
La collecte, analyse et interprétation de données de différentes unités et
services de l’hôpital.
Assurer les suivies et supervisions des activités de production de
l’information sanitaire selon la norme en vigueur.
Identifier les besoins en formation des acteurs intervenants dans la chaîne de
production de l’information
Assurer la formation du personnel
48
Assurer une bonne coordination avec le SNIS au niveau national
Veillez à la qualité, complétude et promptitude de données de l’hôpital
Veiller aux partages et diffusion de l’information sanitaire à tous les niveaux
de l’établissement.
Participer au séminaire et débat sur l’information sanitaire à l’échelle
nationale
Mettre en place un système de revues médicales périodiques sur la base des
synthèses de la masse d’information de l’hôpital.
Mettre à la disposition des élèves stagiaires de l’Ecole de Médecine et de
l’ISSSun archive exhaustif, cohérent et accessible.
Elaborer une stratégie de communication tournée à la fois vers
l’environnement externe et interne de l’hôpital et mettant les patients au
cœur de tous les préoccupations.
2 Limite et perspective
Il s’agit d’une étude combinant plusieurs approches et qui ambitionne de faire un état
de lieu du système d’information sanitaire sur la base des réponses fournies par des
intervenants dans la chaîne de collecte, de traitement, d’analyse et diffusion de
l’information sanitaire au niveau des unités et services de l’HGP. Il est fort possible
que des facteurs intrinsèques ou extrinsèques puissent influencer les réponses données
aux questions. Notamment du fait que les sujets se sentent le plus souvent évalués ou
contrôlés dès lors qu’il s’agit d’une investigation visant leur poste de travail ou
responsabilité. Aussi la nature du sujet traité (l’information sanitaire) étant sensible
les sujets sont peu enclins à s’ouvrir entièrement à vous, également la quasi absence
d’informations et des suivies au quotidien des sous-systèmes d’informations de la
gestion des médicaments, dossiers patients, gestion des stocks de matériels
biomédicaux, ont fait que ces parties du système n’ont pas été analysé en profondeur.
Toutes fois ce travail a le mérite d’attirer l’attention sur la désuétude du système
d’information de l’HGP, et d’ouvrir un vrai débat de fond en ramenant le curseur sur
l’état alarmant de système d’information de la grande formation sanitaire du pays,
49
d’autant plus que le contexte qui prévaut au niveau du ministère de tutelle y est
propice. Ce travail peut aussi service d’une piste de réflexion pour ce qui auront
l’ambition de pousser l’étude un peu plus en profondeur pour trouver une solution
adéquate aux problèmes.
3 BIBLIOGRAPHIE
1- DISED , Rapport d’évaluation de la Stratégie National de développement de la statique de la République de Djibouti Janvier 2015,
2- Ministère de la santé Projet National de Développement Sanitaire/Djibouti. (2013/2017 PNDS),
3- Chougrani Saada, Ouhadj Salah, Agag Fouzia, « Évaluation du système d'information hospitalier de l'Établissement hospitalier universitaire d'Oran », Santé Publique, 5/2013 (Vol. 25), p. 617-626.
4- OMS. lesystème d'information à l'appui des objectifs du Millénaire pour le développement. Cent dix-huitième sessions du Conseil Exécutif de l’OMS 11 mai 2006
5- OMS. Renforcement des systèmes de santé : quelles perspectives pour les initiatives mondiales pour la santé? Document de travail No. 4, WHO/EIP/ Health Systems/2006.1.OMS, Genève, Suisse, 2007.
6- Makhloufi, Imane, et al. « Analyse organisationnelle de l'hôpital à travers le modèle de Mintzberg : cas de l'Hôpital Universitaire Cheikh Zaid », Santé Publique, vol. vol. 24, no. 6, 2012, pp. 573-585..
7- Bagayoko C O, Mueller H, Geissbuhler A. Assessment of Internet-based
Telemedicine in Africa (the RAFT Project RAFT).Elsevier, Computerized Medical Imaging and Graphics, CMIG, 2006; 30 (6-7) : 407-16
8- Degoulet P, Aimé F, Labrousse M, Cosnea A, Collet G. L’évaluation des Systèmes d’information hospitaliers. Informatique et Santé, 1993(6) : 121-132
9- OMS, cadre et normes pour les systèmes d’information sanitaire dans les pays, deuxième édition. Health Métriques Network, Genève, Suisse,( 2008).
50
10- Cécile Romeyer - Isabelle Bongiovanni, Systeme d’information hospitalier vecteur des changements organisationnel vers l’émergence d’un système d’information traçant l’activité.
.
11- Graz, Bertrand, J.-P. Vader, et M.-F. Raynault. « Réfugiés, migrants, barrière de la langue : opinion des praticiens sur les moyens d'aide à la traduction », Santé Publique, vol. vol. 14, no. 1, 2002, pp. 75-81..
12- CoP PSS / Du système d’information sanitai re à l'intelligence collective, recentrer le district sani taire sur la population grâce aux TICs / Atelier de Cotonou au Benin (n-d)
13- Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida (MSPLS)/ Burundi septembre 2008, Rapport d’évaluation du Système d’Information Sanitaire à l’aide de l’outil HMN,.
14- Bagayoko Cheik, Mise en place d’un Système d’Information Hospitalier en Afrique Francophone :, étude et validation du modèle au Mali/ Thèse Octobre 2010
15- BALIQUE H., Rapport d’étape de la consultation d’appui à la reforme hospitalière au Cameroun, mai, 2003, 132 p.
16- Dr Jean Serge Ndongo, et Dr Pierre Ongolo-Zogo, MD, MSc Chef, Centre pour le Développement des Bonnes Pratiques en Santé Hôpital Central - Yaoundé, Cameroun / Renforcer le Système d’Information Sanitaire pour accélérer la viabilisation du District de Santé -Juin 2010
17- J. M. Villard, F. Riou. L'information médicale enjeu de la gestion hospitalière /Politiques et management public Année 1988 Volume 6 Numéro 2 pp. 35-46.
18- McDonald CJ, Overhage M, Terney andal. The Regenstrief medical record system: a quarter century experience. IJMI, 1999, n° 54, pp.225-253.
19- Robert HOLCMAN « Comment appliquer les 35 heures dans un service hospitalier » Mémoire de l’Ecole Nationale de la Santé Publique (2001)
20- Aziz Tabouri, « L’interprétariat dans le domaine de la santé », Hommes et migrations, 1282 | 2009, 102-106.
51
21- M’BarkaBouhouili, Lamiae Elkahri, Ali Rachidi, Mustapha Amri , (2013) Le rôle des Technologies de l’Information et de la Communication dans l’amélioration des systèmes qualité des services hospitaliers: essai de vérification sur le cas de l’hôpital Hassan II d’Agadir, Maroc/ 2013
22- Elie , KabreL'utilisation de l’information sanitaire comme, un outil managérial des services hospitaliers, cas CHR Lomé République de Togo,DESS, Ecole nationale d'administration Abidjan Côte d'Ivoire (2006).
23- Degoulet P, Fagon JY Stratégies de mise en œuvre des systèmes d’information (2004)
24- cliniques. Gestions Hospitalières. p. 793-800Lenay Olivier, Moisdon Jean-Claude, « Du système d'information médicalisée à la tarification à l'activité. Trajectoire d'un instrument de gestion du système hospitalier », Revue française de gestion, 5/2003 (no 146), p. 131-141.
25- BALIQUE H., Les hôpitaux publics des pays d'Afrique francophone au sud du Sahara et leurs perspectives, vol. 92, n° 5, 1999, pp. 323-328.
26- Dr.Marcellin, , contribution d’amélioration du système d’information en Côte d’Ivoire, Cas du District Yopougan Ouest-Songon, mémoire fin d’étude CESAG (2012)
27- BALIQUE H., L’hôpital public en Afrique Francophone, quels systèmes de santé ? », Médecine tropicale, n° 64, 2004, pp. 545-551
28- Notes et éléments de cours ENSP Système d’information sanitaire, Promotion 2015/2018.
Annexe n°1 Questionnaire à l’intention des utilisateurs de données SIS
Service: Unité:
1. Quelle est votre fonction au sein de l’hôpital ?
Appui Technique ?Medico-sanitaire ?Agent administratif –Econome ou gestionnaire
2. Votre Ancienneté dans le service ?
Moins de 2 ans ?2- à 5 ans ? Plus de 5 ans
3. Votre âge se situe entre :
52
25 – 35 ans ?35- 45 ans ? 4 5 – 5 5 an s
4. Votre Sexe
? M a s c u l i n ?F é m in i n 5. Êtes-vous informés de l’existence d’un système d’information sanitaire au niveau de
votre hôpital?
Oui ?Non
6. Choisir une définition selon votre compréhension de la notion du système d’information sanitaire ?
? Un système de gestion informatique de données sanitaire et d’aide à la décision
?Un système exclusivement dédié à la surveillance de maladie à déclaration obligatoire
? Un système de gestion de données sanitairespermet de guider la prise des décisions stratégiques, d'appuyer la planification et la gestion des programmes, le suivi de la performance quotidienne et de permettre une évaluation périodique des progrès accomplis vers la réalisation des objectifs de santé.
7. Les informations issues du SIS vous sont-elles ?
Accessibles ?Moyennement accessibles ?Pas du tout accessibles
8. Utilisez-vous les informations issues du SIS ?
Régulièrement ? Assezsouvent ?Rarement ? Jamais
9. A quelle fin vous utilisez les informations recueillies? Planification (Activité et budget ) ? Recherches
? Suivie/Evaluation ?Formations
10. Les informations issues du SIS répondent-elles à vos attentes? ? Oui ! ? Non !
11. Quelles sont vos suggestions pour améliorer le SIS? Annexe n°2 Questionnaire à l’intention de collecteurs de données du SIS
Service: Unité:
1. Qualification de l’agent
Médecin ?Agent infirmier ?Agent administratif ? Agent Auxiliaire
53
2. Ancienneté dans le service ?
Moins de 2 ans ?2- à 5 ans ?5 ans ? Plus de 5 ans
3. Age
25 – 35 ans ?35- 45 ans ? 4 5 -5 5 an s ? M a s c u l i n ?
4. Votre Sexe
F é m i n i n ?M a s c u l i n 5. Avez-vous bénéficié d’une formation sur la collecte de données ?
Oui ?Non
6. Exercez-vous d’autres fonction que celle relevant du SIS dans votre service? ?Oui ! ?Non !
7. Quelles sont vos appréciations concernant l’organisation du SIS ?
Satisfaisant ?Moyennement satisfaisant ?Nécessite une amélioration
8. Les activités du SIS font-elles l’objet des réunions ?
Oui ?Non
9. Quelles sont les fréquences des réunions ?
?Souvent ?Parfois ?Rarement
10. les indicateurs définis renseignent ils toutes les activités de l’hôpital?
Oui ?Non
11. Ces indicateurs sont-ils définis de façon consensuelle?
Oui ?Non
12. La collecte de données se fait sur une base régulière et continue ? ? Oui ! ?Non !
13. La collecte de données est-elle laborieuse ? ? Oui ! ?Non !
14. Les données collectées assurent – elles une bonne complétude ? ? Oui ! ?Non !
15. Rencontrez-vous des ruptures des supports des collectes ? ? Oui ! ?Non !
16. Quelle est la fréquence de ces ruptures ?
? Souvent ?Parfois ?Rarement
17. Les supports de collectes et production de données SIS
54
sont appropriés? ?Oui ! ? Non !
18. Les données collectées sont transmis à temps au SIM? ? Oui ! ? Non ! 19. En dehors du SIM, les données collectées sont-elles transmise à des tiers?
? Oui ! ? Non !
20. Si oui qui sont-ils ?………………………………………………….
21. Recevez-vous les retro-informations des rapports que vous transmettez ? ?Oui !?Non !
Si oui a quelle fréquence ?
?Souvent ?Parfois ?Rarement
22. La collecte de données se fait ?
Manuellement ? automatiquement saisie sur ordinateur
23. Vos tâches font-elles l’objet des supervisions ? ?Oui ! ?Non !
24. Si oui à quelle fréquence ?
?Souvent ?Parfois ?Rarement
25. Avez-vous bénéficié d’une formation relative au SIS? ?Oui ! ?Non !
26. Quelles sont vos suggestions pour améliorer l’exécution de vos tâches globalement? …………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………… Merci de nous avoir consacré ces quelques minutes pour remplir ce questionnaire.
55
Annexe n°3
56
Annexe n°4 Grille d’entretien avec les informateurs clés du SIS
Question au responsable du SIM
Oui/Non Commentaires
Les rapports statistiques réguliers sont-ils soumis au Service d’information médical dans le délai imparti ?
Quelle est la périodicité de collecte de données ? Et les procédures des Transmissions ?
En dehors des services et unités du département technique et des soins infirmiers quelles sont les données des autres services qui vous parviennent ?
Quelles sont les difficultés majeures auxquelles votre service est confrontées ? Et quelles sont les réalisations de votre service ?
Quels sont les différents matériels, logiciels et supports utilisés par le système d’information ?
Questions au Chef de service des soins infirmiers
Quelles sont vos attentes du système d’information ?
Selon vous pourquoi les agents collecteurs de l’information sont démotivés ?
Le système d’information s’adresse-t-il aux divers utilisateurs et permet-il de répondre aux attentes de chacun ? Et le RAM sont-ils
adaptés aux collectes ?
Les agents collecteurs bénéficient-ils d’une formation à l’usage des supports ?
Selon vous quel est les problèmes majeur qui entravent une bonne collecte de données ?
Questions au Directeur de l’hôpital
L’hôpital dispose-t-il d’un plan informatique stratégique ou d’un schéma directeur à long terme ?
Une personne qualifiée en gestion de l’information ou/et en technologie de
57
l'information est disponible à plein temps assurant : La maintenance du matériel
informatique et des logiciels et La formation des utilisateurs?
Des rapports statistiques réguliers sont soumis à l’administration et aux services
concernés ?
Il y a un service de l’information et de la gestion informatique, doté de personnel qualifié qui prépare une publication
périodique et tient des réunions régulières pour en discuter le contenu ?
Quelles sont vos projections pour l’amélioration du SIS de L’HGP ?
Questions au Directeur du SNIS du niveau centrale
Des rapports statistiques réguliers vous parviennent-ils de l’HGP ?
Vos services Assurent –ils le feed back vers l’HGP
A votre niveau qu’elle est le problème qui affecte le SIS ?
Actuellement peut-on dire que les Hôpitaux publics en général et l’HGP en particulier
sont intégrés au SNIS ?
Quelles sont vos réalisations ? Et vos projets à venir pour l’amélioration du SNIS en général et du SIH en particulier?
58
Annexe 5 : CV
IBRAHIM DINI ALLEWO
PAYS : Djibouti Ville : Tadjourah Tél fixe domicile : 253.27..54.05-41 - Gsm : 253 77 86 60 37 - Email :
Age, 36 ans marié,
CV – POUR LE MASTER SANTE PUBLIQUE FILIERE ( Management Hospitalière)
FORMATION 2000- 2001 : Obtention du Baccalauréat STT IG au lycée d’ETAT de Djibouti 2002- 2004 : Obtention du Brevet de Technicien Supérieur en Informatique de Gestion 2004-2005 : Validation deux modules certificat Module CISCO, Réseau informatique 2010-2013 : licence MIAGE à distance par le biais Concoure FOAD Méthodes Informatiques Appliquées à la Gestion des Entreprises l'Université de Picardie Jules Verne (Amiens, France) Au pôle Universitaire de Djibouti / actuelle Université de Djibouti - Spécialisation Développement de bases de données sous VBA -Stages dans les services informatiques de différents service Publiques / Privés 2002 PNUD/FNUAP 2003 Stage + un CDD au Chambre de Commerce International de Djibouti EXPERIENCES ACQUIS -Initiation aux Réseaux informatique, Modèle ISO, Modèle TCP/IP -Initiation à la Maintenance du parc informatique - Initiation au langage du Web, HTML, CSS, PHP, MYSQL -Introduction au système d’exploitation linux & Unix -Suivie de 2 modules de formation réseaux CISCO ACCADEMIE NETWORK en ligne. EXPERIENCE EN MILIEU PROFESSIONNELLE 2004 -2014 ( 11 années des services) Juillet 2004 – avril 2005 Ministère de la santé - Vacataire au Centre de
formation de professionnelle de santé de Djibouti CFPS. - Administration du réseau informatique du centre - Maintenance du parc informatique... - Cour d’initiation en bureautique pour les élève infirmiers &sagefemme
59
2006 -2007 Gestionnaire Sanitaires du District D’Obock (Gestion Administratif et Financier du CMH Obock) - Engagement et suivie des budgets du centre - Gestion de personnelle.. - Gestion de système de recouvrement de coût.
- Gestion Stock des Matérielles et vivres - Gestion des Pharmacies Hospitalière & Communautaires Décembre 2008 – Mai 2012 Gestionnaire Sanitaires du District De
Tadjourah (Gestion Administratif et Financier du CMH de Tadjourah) - Engagement et suivie des budgets du centre - Gestion de personnelle.. - Gestion de système de recouvrement de coût.
- Gestion Stock des Matérielles et vivres - Gestion des Pharmacies Hospitalière & Communautaires Mes réalisations depuis mon affectation au CMH de Tadjourah
J’ai participé en tant que membre de l’équipe cadre du district sanitaire des centres médicaux-hospitaliers, à plusieurs formation et séminaires dispensées par nos partenaires ONG ou autres tels que les différents programmes, USAID, PAM, UNICEF, OMS. Cumulativement à mes prérogatives de gestionnaire sanitaire j’avais également en charge au niveau du District sanitaire les activités de l’information sanitaire SIS. A savoir la collecte des données, la saisie et compilation via le programme DJISIS base des données développées et mise en place par notre partenaire de l’USAID, ainsi que la transmission des rapports vers le sommet hiérarchique. Applications développés
- Développement d’une base de données chargée de la gestion des Ressources Humaines sous Access VBA.
- Une base de données gestion des medicaments sous Access VBA. - Mai 2013 – Juillet 2013. Nomination au poste de Directeur Administratif et Financier de L’hôpital Régional d’Arta. LANGUES Français Arabe Anglais : Technique CENTRES D'INTERET Association / je suis Membre active de l’association Mahoubani/ Alfowsa reconnue dans au niveau national pour son œuvre de bienfaisance et culturelle. Sport Planche à voile, randonnée, football
60
FICHE DE CONSENTEMENT POUR LA PARTICIPATION A L’ETAT DE LIEU DU SIH DE L’HGP
Titre de l’étude:
Je soussigné(e) …………………………………………………………(nom et prénom du sujet),
accepte de participer à l’étude …Titre …
Les objectifs et modalités de l’étude m’ont été clairement expliqués par l’auteur.
J’ai lu et compris la fiche d’information qui m’a été remise.
Il m’a été préciser que mon anonymat sera préservé. (Au cas ou des données nominatives ou identifiants de mon poste doit être affichés: ) J’accepte que les données nominatives me concernant recueillies à l’occasion de cette étude puissent faire l’objet d’un traitement automatisé par l’organisateurs de l’etude. Je pourrai exercer mon droit d’accès et de rectification auprès de l’auteur.
J’ai bien compris que ma participation à l’étude est volontaire. Je suis libre d’accepter ou de refuser de participer, et je suis libre d’arrêter à tout moment ma participation en cours d’étude. Cela n’influencera pas la qualité des résultats de l’étude.Mon consentement ne décharge pas l’organisateur de cette étude de ses responsabilités. Je conserve tous mes droits garantis par la loi et règlements en vigueur.
Après en avoir discuté et avoir obtenu la réponse à toutes mes questions, j’accepte librement et volontairement de participer à l’etude qui m’est proposée.
Fait à ………………….,
le …………………
Nom et signature de l’investigateur Signature du sujet