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ECOLE DES HAUTES ETUDES EN SCIENCES SOCIALES
UNIVERSITE USPN (PARIS 13)
Mention Savoirs en Sociétés
Parcours Santé, Médecine et Questions Sociales
2021-2022
2
https://masterspps.hypotheses.org/
https://www.ehess.fr/fr/master-santé-médecine-et-questions-sociales
Responsables Pédagogiques :
M. Jean-Paul GAUDILLIERE (EHESS)
M. Boris HAURAY (EHESS)
M. Nicolas HENCKES (EHESS)
M. Carine Vassy (USPN)
Gestion Pédagogique, Administrative & Financière de la Formation :
Mme Marwa FAOUR
EHESS
Bureau A 8-03
54 Bd Raspail – 75006 PARIS
Tél. : (+ 33) 1 49 54 24 36
Email : [email protected]
Accueil des étudiant/e/s :
En présentiel au 54bd Raspail – Bureau A8-03 :
Lundi/mercredi/jeudi : 10h-12h / 14h-16h30
Sur rendez-vous téléphonique :
Mardi et vendredi
3
4
LA MENTION SAVOIRS EN SOCIETES
La mention de master Savoirs en sociétés (SES), propose une formation de master en études sociales des
savoirs dans les champs de la santé, de l’environnement, comme des sciences et des techniques. Notre titre
reflète un double projet intellectuel et pédagogique : d’une part penser les savoirs dans leur diversité, sans
nous limiter à ceux issus des sciences les plus reconnues, mais en prenant aussi en compte les savoirs moins
académiques tels que ceux des sciences du gouvernement ou du travail social, et en prêtant par ailleurs
attention aux savoirs et savoir-faire développés, par exemple, par des patients de la cancérologie, des
agriculteurs, ou des militants environnementaux; d’autre part comprendre la place, le rôle, les effets de ces
savoirs dans les sociétés passées et contemporaines, en nous attachant à en décrire non seulement la création,
mais aussi la diffusion, et leurs usages sociaux et politiques. Cette formation se veut par ailleurs résolument
pluridisciplinaire : nos enseignements mobiliseront les approches de l’anthropologie, de l’histoire, de la
sociologie, de la philosophie, et des sciences politiques, et souvent de façon simultanée. Enfin, c’est une
formation à la recherche par la recherche : tout le cursus conduit les étudiant/e/s à produire leur propre
recherche, leurs analyses originales, à la croisée d’un travail empirique, d’un recours aux théories les plus
diverses en sciences sociales et aux travaux internationaux les plus récents., , , ,
Le cursus des étudiant/e/s du master se déroule au sein de l’un des trois parcours : Études environnementales
(EE), Histoire des sciences, des techniques et des savoirs (HSTS), Santé, médecine et questions sociales
(SMQS). Cette architecture correspond à la volonté de proposer une formation spécifique à l’analyse sociale
de trois champs déterminants dans les sociétés passées et contemporaines. Deux de ces trois parcours (HSTS
et SMQS) reprennent par ailleurs les acquis pédagogiques de deux mentions existant de longue date au sein
de l’Ehess, et le troisième (EE) s’appuie sur un champ d’expertise croissant dans les enseignements et les
recherches de l’Ehess. La mention s’appuie par ailleurs sur des partenariats avec l’Univ. Paris 13, l’ESPCI
Paris, les Mines ParisTech, et l’École Normale Supérieure. Chaque parcours couvre un champ de recherche
dynamique et interdisciplinaire au plan international. La réunion des trois dans une même mention permet
des passerelles fécondes qui la rapproche de certains programmes de master prestigieux existant à l’étranger
depuis quelques années.
5
LE PARCOURS SANTE, MEDECINE ET QUESTIONS
SOCIALES
Les questions sanitaires et sociales sont des préoccupations majeures des Etats et des sociétés
contemporaines. Or elles sont marquées depuis plusieurs décennies par de profonds changements :
transformations de la médecine (prolifération des innovations biomédicales, réorganisation du travail
clinique), développement des savoirs sur la santé et les populations (objectivation et gestion des
risques, santé globale), déplacement des hiérarchies entre public et privé (rôle croissant des marchés
pharmaceutiques, des partenariats et des ONGs), redéfinition des maladies et des conceptions de la
santé physique, de la santé mentale et du handicap, nouvelles transitions épidémiologiques
(juxtaposition de l’infectieux et du chronique), crise de financement des systèmes de protection
sociale, internationalisation des débats et dispositifs d’action.
Pour appréhender ces phénomènes, le parcours SMQS réunit des enseignements pluridisciplinaires
(histoire, anthropologie, sociologie, science politique, démographie), proposant un accès raisonné à
des connaissances relevant de savoirs et de champs divers, et trop fréquemment fragmentés. La
formation s’appuie à la fois sur des enseignements disciplinaires, et sur des séminaires transversaux
qui analysent la construction et l’évolution de différentes questions (la maladie mentale, les
épidémies, les crises humanitaires, le médicament, la pauvreté, l’organisation de la protection sociale,
les problèmes médico-sociaux, etc.).
Attentif aux dimensions à la fois normatives, politiques et scientifiques des problèmes sanitaires et
sociaux, et soucieux de replacer les mutations récentes dans des dynamiques historiques de plus
longue durée, le master porte une attention particulière aux relations entre la diversité des régimes de
savoir, les pratiques effectives (qu’elles soient médicales ou d’intervention sociale) et la définition
des politiques publiques. Les enseignements incluent une forte dimension comparative prenant en
compte non seulement les développements en Europe ou aux Etats-Unis mais aussi les
transformations rapides du champ de la santé en Amérique Latine, Afrique et Asie. Il s’adresse à la
fois aux étudiant/e/s de sciences sociales et aux professionnels du domaine désireux de s’engager dans
une démarche de recherche.
Débouchés professionnels :
Si le master SMQS est une formation à la recherche qui prépare au doctorat, il permet aussi à ses
étudiant/e/s d'acquérir une vaste gamme de compétences, des savoirs faire d'enquête à l'analyse de
données, de la synthèse bibliographique à la rédaction de notes, qui sont susceptibles d'être valorisées
dans les domaines des études et de la recherche, de la santé et des politiques sociales. Parmi les
organisations susceptibles de constituer des débouchés aux étudiant/e/s figurent :
Organismes de recherche santé publique sciences sociales (Inserm, CNRS,…)
Agences nationales de santé publique (Institut de veille sanitaire,…)
Organismes internationaux (OMS, ONG, …)
Etablissements de la santé
Administration de la santé
Associations dans le domaine sanitaire et social
Conseil pédagogique du parcours :
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Yohann AUCANTE, maître de conférences à l’EHESS
Nathalie BAJOS, directrice de recherche à l’INSERM, directrice d’études à l’EHESS(TH)
Luc BERLIVET, chargé de recherche au CNRS
Marc BESSIN, directeur de recherche au CNRS(TH)
Sébastien DALGALARRONDO, chargé de recherche au CNRS
Didier FASSIN, professeur à l’Institute for Advanced Studies et directeur d’études à
l’EHESS(TH)
Tristan FOURNIER, chargé de recherche au CNRS
Jean-Paul GAUDILLIERE, directeur d’études à l’EHESS(TH)
Boris HAURAY, chargé de recherche à l’Inserm
Nicolas HENCKES, chargé de recherche au CNRS
Anne-Charlotte MILLEPIED, ATER à l’EHESS
Bertrand PULMAN, professeur à l’UP13(TH)
Giovanni PRETE, maître de conférences à l’UP13
Anne RASMUSSEN, directrice d’études à l’EHESS
Richard RECHTMAN, directeur d’études à l’EHESS(TH)
Sezin TOPÇU, chargé de recherche au CNRS
Joëlle VAILLY, directrice de recherche au CNRS(TH)
Carine VASSY, maîtresse de conférences à l’UP13(TH)
Isabelle VILLE, directrice d’études à l’EHESS, directrice de recherche à L’Inserm (TH)
Myriam WINANCE, chargée de recherche à l’Inserm(TH)
Deux représentants des étudiant/e/s pour chaque niveau M1 et M2.
7
ORGANISATION GENERALE DU MASTER
Inscription pédagogique
Les inscriptions se font de façon dématérialisée sur le site de l’EHESS :
https://www.ehess.fr/fr/admissions-inscriptions
Dépôt de candidature et sélection
Le conseil pédagogique examine les dossiers, admet ou non les étudiant/e/s et désigne un tuteur
ou une tutrice. Pour la session 2021 les dates d'envoi des dossiers sont les 15 juin et 10
septembre.
Les étudiant/e/s sont informés via le site de candidature de l’EHESS de l’avis du conseil
pédagogique.
Ce master étant co-habilité avec l’Université Sorbonne Paris Nord, les étudiant/e/s peuvent
avoir à s’inscrire à l’Université Sorbonne Paris Nord en fonction du tuteur ou de la tutrice
désignée.
Conditions d’admission
Admission en M1 :
Peuvent s’inscrire au M1 du parcours SMQS les étudiant/e/s titulaires d’une licence de
sciences humaines et sociales française (en particulier, pour l’Université Paris 13, les licences
Santé et sciences sociales, Sociologie politique, Droit, Psychologie) ou d’un diplôme français
ou étranger équivalent. Les candidats disposant d'une formation dans les métiers du sanitaire
et du social pourront être admis sur dossier.
Un tuteur ou une tutrice, acceptant d’encadrer le projet de recherche, est choisi au sein de
l’équipe enseignante avec l’accord du conseil pédagogique. Cette formule permet un suivi
individualisé de qualité des étudiant/e/s pendant les deux années du master.
Les étudiant/e/s titulaires d’une licence avec mention Histoire et Géographie de
l’Université Paris 13 et encadrés par un tuteur ou une tutrice membre de l’équipe pédagogique
de la mention du master SPPS bénéficient d’un accès de droit.
Les dossiers des candidat(e)s comprendront un projet de recherche de trois ou quatre
pages, une lettre de motivation, un C.V. et le relevé de notes de Licence. L’ensemble du
dossier doit être déposé sur le site de candidature de l’EHESS.
Admission en M2 :
Les titulaires du M1 du parcours Santé, Médecine et Questions Sociales sont admis en M2
après avis favorable du conseil pédagogique de la mention, sur la base de la validation des
Unités d’enseignement (UE) de M1.
Les titulaires d’un M1 peuvent être admis en M2 après l’examen de leur dossier par le
conseil pédagogique. Ce dossier doit comporter les relevés des notes de Licence, un exemplaire
du mémoire de Maîtrise ou le relevé de notes de M1, une lettre de motivation, un C.V. et un
projet de recherche de 30.000 signes, soit 10 pages environ. L’ensemble du dossier doit être
déposé sur le site de candidature de l’EHESS.
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Des passerelles pourront s’effectuer avec d’autres mentions disciplinaires (en particulier
anthropologie, sociologie, histoire et droit à l’EHESS ; histoire, territoire et cultures à l’UP 13)
ou thématiques (histoire et politique scientifiques à l’EHESS ; santé et société à l’UP13), dans
l’un ou l’autre sens, sous réserve, dans tous les cas, de l’accord du conseil pédagogique.
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Déroulement de la formation
Le parcours SMQS est une formation à la recherche par la recherche en deux ans qui peuvent
toutefois être aménagés, notamment pour les étudiant/e/s salariés.
La première année est d’abord une année d’enseignements, qui vise à donner aux étudiant/e/s une
série d’outils fondamentaux. Les étudiant/e/s sont invités à suivre deux enseignements obligatoires,
dont l’un est commun avec les parcours Etudes environnementale et Histoire des Sciences et des
Techniques en Société ; trois enseignements de tronc commun ; ainsi qu’un séminaire d’ouverture
dans l’offre de séminaires de l’EHESS. Les étudiant/e/s du parcours SMQS peuvent également
valider comme enseignement de tronc commun des enseignements des parcours Histoire des
Sciences et des Techniques en Société ou Etudes Environnementales.
Parallèlement, les étudiant/e/s sont également formés à la méthodologie notamment au sein de
l’enquête collective réalisée sous la supervision des encadrants du master, sur un thème renouvelé
chaque année – en 2020-2021 sur la crise du Covid ou sur les régimes. Cette enquête vise à mettre
les étudiant/e/s dans le bain d’un collectif de recherche en les initiant à des méthodologies qui ne
seront pas forcément au centre de leur propre travail. Enfin les étudiant/e/s doivent mettre en
chantier le travail de recherche pour leur mémoire. Cette première année est notamment le moment
de redéfinir leur projet de recherche en collaboration avec leur tuteur ou tutrice et de réaliser le
travail bibliographique nécessaire pour le mener à bien. Ce travail est sanctionné par la rédaction
d’un mini-mémoire.
La deuxième année est orientée vers la recherche et l’écriture du mémoire qui validera le master. Ce
travail voit les étudiant/e/s définir leur question de recherche et les moyens méthodologiques pour y
répondre, effectuer les recherches qui leur permettront de nourrir ces réponses, analyser leurs
données et rédiger un mémoire d’une centaine de page. Ce travail doit nécessairement s’appuyer sur
une recherche empirique originale. Il est sanctionné par une soutenance en présence au cours de
laquelle les étudiant/e/s présentent leur démarche de recherche, leurs résultats, les limites de leur
travail et les perspectives qu’il ouvre.
Pour faciliter le travail de recherche, le nombre des enseignements obligatoires est limité au cours
de cette deuxième année : trois séminaires à choisir parmi les enseignements du master, dont celui
du tuteur ou de la tutrice, un séminaire d’ouverture et un séminaire de méthodologie.
Depuis la rentrée 2020 la formation comprend également un enseignement de langue et une
expérience en milieu professionnel obligatoire. Cette dernière peut prendre la forme d’un stage en
association, en entreprise ou dans une administration, ou d’un stage dans un laboratoire de
recherche. Les modalités de ce stage sont à définir avec le tuteur ou la tutrice. Il peut être l’occasion
d’une expérience de recherche ou bien d’une autre expérience professionnelle. Le stage peut être
fait au cours de la première ou de la deuxième année, mais il est validé à l’issue de la formation en
M2.
Pour les aider à s’orienter et à avancer dans leur recherche, chaque étudiant/e se voit attribuer avant
la rentrée en première année un tuteur ou une tutrice qui les accompagnera au cours des deux
années, validera leur parcours de séminaire et encadrera leur mémoire.
10
Accueil -Rentrée
L’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) organise une semaine de rentrée
du 4 au 8 octobre 2021.
Le master SMQS tient sa journée de rentrée le 11 octobre 2021.
Encadrement des étudiant/e/s
L’encadrement des étudiant/es est assuré par l’équipe pédagogique du master dont les membres sont
disponibles sur rendez-vous.
Chaque étudiant/e se voit attribuer en début de M1 un tuteur ou une tutrice chargée de suivre son
travail de recherche, d’encadrer son stage, de le/la conseiller dans le choix de ses séminaires ou de
l’aider pour tout autre problème.
Une permanence est assurée par Anne-Charlotte Millepied (ATER à l’EHESS) pour accompagner
les étudiant/e/s dans la réalisation de leur recherche. Accueil sur rendez-vous à un horaire à préciser.
Choix des séminaires
Les étudiant/e/s doivent compléter à chaque semestre une fiche pour indiquer les séminaires
qu'ils/elles ont choisi de valider. Elle doit être signée par l’étudiant/e et son tuteur ou sa tutrice et
remise au secrétariat avant le 20 novembre 2021. Tous les étudiant/e/s doivent impérativement
remplir cette fiche, y compris les redoublants.
Charte du tutorat
La charte du tutorat doit être signée par l’étudiant/e et son tuteur ou sa tutrice et retournée au
secrétariat de la formation en même temps que la fiche de choix des séminaires du premier semestre.
Modalités de contrôle des connaissances
Elles sont fixées par les enseignant/es de chaque séminaire. Les étudiant/e/s doivent prendre contact
avec ceux-ci pour connaître le travail à réaliser.
L’assiduité aux UE est requise.
L’évaluation repose en tous les cas au moins sur un travail écrit individuel. Ce travail peut consister
en un dossier thématique ou des fiches de lectures croisées selon la demande de l’enseignant/e.
La validation d’une UE nécessite la note de 10/20 au moins. L’obtention du master nécessite la
validation de l’ensemble des UE. Aucune compensation n’est prévue entre UE. En cas de note en
dessous de la moyenne l’organisation d’un rattrapage est de droit sur demande de l’étudiant/e
concerné/e.
Tout plagiat constaté entraîne au minimum l’invalidation de l’examen voire le passage devant la
11
section disciplinaire de l’EHESS.
L’obtention du diplôme nécessite la validation d’un total de 60 ECTS par semestre. Les ECTS sont
répartis selon le barème suivant :
Séminaire de 12h = 3 ECTS.
Séminaire de 24h = 6 ECTS
Séminaire de 48h = 12 ECTS
Les notes sont examinées à l’issue de l’année universitaire par le conseil pédagogique de la mention
réuni en jury qui prononce l’acquisition des unités d’enseignement, décide du passage en M2 et de la
délivrance du diplôme. Il se réserve le droit de modifier certaines notes.
Un premier redoublement en M1 ou M2 est de droit. Un second redoublement peut être obtenu sur
dérogation après avis du conseil pédagogique.
Crise du coronavirus
La crise pandémique pourrait affecter l’organisation des enseignements et les modalités de
contrôle des connaissances. Si des mesures venaient à être prises, elles seront communiquées
sur le site internet de l’EHESS et du master et transmises par le secrétariat de la mention.
12
Année universitaire 2021-2022
Début des enseignements : Octobre 2021
Fin des enseignements : Juin 2022
Interruptions des enseignements :
- Vacances de Noël, du 20 décembre 2021 au 2 janvier 2022
- Vacances de Printemps – Zone C - Paris, du 25 avril au 8 mai 2022
Lieux des enseignements :
- Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS)
* Campus Condorcet - 20 Avenue George Sand, 93210 Saint-Denis
Accès : Métro Front Populaire
* 54 bd Raspail, 75006 Paris
Accès : Métro Sèvres-Babylone ou Rennes ou Saint-Sulpice ou Saint-placide - Tel. 00 33 1 49 54 25 25
* 2 rue de la Charité, 13002 Marseille - Tel. 00 33 4 91 14 07 27
* ENS, 48, Bd. Jourdan, 75014 Paris
- Université Sorbonne Paris Nord,
* Campus de Bobigny, 74, rue Marcel Cachin 93017 Bobigny cedex
Accès :
En voiture : Porte de la Villette : Route du Bourget (N2) jusqu’au Fort d’Aubervilliers, D27direction
Faculté de Médecine
En transports en commun : Métro 5 jusqu’à Bobigny-Pablo Picasso puis prendre le Tramway direction
Saint-Denis, descendre à l’arrêt Drancy-Avenir.
ou Métro 7 direction La Courneuve 8 Mai 1945 jusqu’à l’arrêt Fort d’Aubervilliers puis prendre le
bus 134 ou 234 jusqu’à l’arrêt Les Courtilières.
ou Métro 7 jusqu’au terminus La Courneuve 8 Mai 1945 puis prendre le Tramway direction Noisy-
le-Sec, descendre à l’arrêt Drancy-Avenir.
13
Obligations de scolarité M1
2 Séminaires
obligatoires
6 ECTS chacun
Savoirs en sociétés : processus, problèmes et critiques
Nicolas Henckes, Barbara Glowczewski et Anne Rasmussen
Santé, médecine et questions sociales : enjeux et approches
Boris Hauray
3 Séminaires de
tronc commun à
choisir
6 ECTS chacun
Approches historiques de la médecine et de la santé. Des épidémies
d’Ancien Régime à la santé globale
Luc Berlivet et Maria Pia Donato
De la connaissance à la reconnaissance : les effets sur la santé de
l'industrialisation
Giovanni Prete et Jean-Noël Jouzel
Introduction à la sociologie du handicap
Isabelle Ville
Les mondialisations de la santé : approches historiques et anthropologiques
Jean-Paul Gaudillière et Fanny Chabrol
Les réformes de la protection sociale : comparaisons internationales au
prisme de la pandémie de covid-19
Yohann Aucante
Maladies mentales et société, XIXe-XXIe siècle
Nicolas Henckes et Benoît Majerus
Présences sociales : genre, care et temporalités
Marc Bessin
Sociologie de la santé
Carine Vassy
Séminaire
méthodologique
obligatoire
6 ECTS
Méthodologie de la recherche en sciences sociales
Anne-Charlotte Millepied
Enquête collective
(une au choix)
6 ECTS
Enquête collective SMQS
Anne-Charlotte Millepied
Optimiser son quotidien : Alimentation, corps et santé
Sébastien Dalgalarrondo et Tristan Fournier
Séminaire
d’ouverture
6 ECTS
1 séminaire à choisir à l’EHESS ou à l’USPN
Mini-mémoire
12 ECTS
14
Obligations de scolarité M2
3 Séminaires
d’approfondissement
6 ECTS chacun
- (Dé)Faire l'industrie
- Addictions, drogues et risques : enjeux sociologiques contemporains,
terrains et méthodes
- Analyse des politiques sociales et sanitaires
- Anthropologie de la vie
- Anthropologie et psychanalyse
- Appropriation des savoirs des « sciences affectives » à travers le jeu
- Bien-être et mal-être à l’école : perspectives internationals
- Construire une histoire du handicap et de la surdité au travers des
siècles
- De la philanthropie à la protection sociale. Entre empire et État nation,
démocratie et dictature (Europe de l'Est et du Sud-Est, XIXe-XXe
siècles)
- Éducation, innovation et société
- Frontières
- Génétique, biotechnologies et société
- Gouverner le « progrès » et ses dégâts (1810-2021). Histoire et
sciences sociales
- Héritabilité : problématisation de l’hérédité et naturalisation du social
(XIXe-XXIe siècle)
- Histoire de la médecine, des savoirs sur le corps et de la mort
- Jeunesse en guerre : expériences, engagements, subjectivités
- La Chine contemporaine et ses diasporas : l'apport des sciences
sociales
- La fabrication sociale des inégalités de santé
- La fin du grand partage ? Pandémie, crises, mondialisation de la santé
- L'éducation inclusive dans tous ses états
- Les âges du travail : enquêtes sociologiques et historiques
- Les enjeux de santé en temps de crises : savoirs et gouvernements,
XIXe-XXIe siècle
- Les paradoxes du progrès : sur les transformations contemporaines
des modèles Nordiques
- Médecine et genre. Étudier la construction des savoirs médicaux
- Migrations et santé
15
- Palestine et Palestinien·nes : nouvelles approches et paradigms
- Pauvreté et assistance
- Psychiatrie et santé mentale : histoire, sociologie, philosophie
- Relations de service et rapports sociaux : le cas du travail en milieu
médical
- Sociologie des professions médicales
- Surdité et langue des signes : analyseurs politiques, philosophiques et
sociolinguistiques. 15. Formes de contestation et politiques de
reparation
- Transformations du cancer à l'ère du capitalisme sanitaire et de la
génomique globalisés : innovations, prise en charge, expériences
Séminaire d’ouverture
6 ECTS 1 séminaire à choisir à l’EHESS ou à l’UP 13
Langue
3 ECTS 1 cours à choisir dans l’offre de l’EHESS ou l’Université Paris 13
UE de professionnalisation - Stage
3 ECTS
Mémoire + séminaire d’accompagnement méthodologique
(Atelier de lecture et d’écriture en sciences sociales) 30 ECTS
16
Programme des enseignements
ENSEIGNEMENTS DE M1 (première année)
Enseignements obligatoires
Savoirs en sociétés : processus, problèmes et critiques
• Nicolas Henckes, chargé de recherche au CNRS (CERMES3)
• Barbara Glowczewski, directrice de recherche, CNRS (LAS)
• Anne Rasmussen, directrice d'études de l'EHESS (TH) (CAK)
Cet enseignement obligatoire pour les étudiants de la mention Savoirs en sociétés aborde les grands thèmes
de l’étude sociale des sciences et des techniques, de la santé et de l'environnement. Les séances, qui s'appuient
sur des conférences introductives assurées par des chercheurs reconnus, explorent à la fois les grandes
questions à l'origine de la recherche en sciences sociales sur ces thèmes et les débats que celles-ci suscitent
actuellement. Nous chercherons particulièrement à mettre en évidence les processus et les problèmes qui ont
constitué le rapport de la modernité aux savoirs, autant que les critiques dont cette dernière a été l'objet. Une
bibliographie est distribuée à chaque séance pour permettre aux étudiants d'approfondir les connaissances qui
y sont abordées. Si l’enseignement prend une forme magistrale, il est aussi l’occasion d’interagir avec des
chercheurs de disciplines diverses, et de rassembler l’ensemble des étudiants du master autour de questions
communes.
Santé, médecine et questions sociales : enjeux et approches
• Boris Hauray, chargé de recherche à l'INSERM (IRIS)
Ce séminaire propose une introduction générale aux enjeux que soulèvent pour les sciences sociales les
mondes de la santé et des questions sociales. Si ces enjeux n’appellent pas des approches spécifiques en
sciences sociales, ils ont été à l’origine de questionnements, de développements théoriques et de méthodes
d’enquêtes qui ont profondément marqué nos disciplines. Le séminaire proposera ainsi à la fois une
introduction à une série d’auteurs ou de textes canoniques et une revue des développements contemporains
dans le champ.
Le séminaire s'intéressera à la fois aux savoirs, aux pratiques et aux politiques d'intervention dans le champ
sanitaire et social. Il prendra en compte les apports de l'histoire, de la sociologie et de l'anthropologie. Il sera
organisé en séances thématiques centrées sur la lecture d'un ou deux textes de référence et qui, par exemple,
pourront porter sur : les professions, la médicalisation, les normes, le care, la santé mondiale ou le système de
santé.
Ce séminaire est obligatoire pour les étudiants du parcours Santé, Médecine et Questions Sociales et il est
ouvert aux étudiants d’autres parcours ou mentions souhaitant se spécialiser sur ces questions.
17
Enseignements de tronc commun
3 séminaires de 6 ECTS chacun à choisir sur l’année
Approches historiques de la médecine et de la santé. Des épidémies d’Ancien
Régime à la santé globale
• Luc Berlivet, chargé de recherche au CNRS ( CERMES3, CRH-ÉSOPP )
• Maria Pia Donato, directrice de recherche au CNRS (TH) ( Hors EHESS )
➢ 8 séances
ENS-Ulm
45 rue d'Ulm 75005 Paris
2nd semestre / hebdomadaire, mercredi 16:00-19:00
du 23 février 2022 au 13 avril 2022
Cet enseignement traitera de l’évolution des approches de la maladie et de la santé en Europe occidentale, de
la Renaissance à nos jours. On s’intéressera à l’histoire des modes de production d’un savoir sur la maladie,
autant qu’aux conséquences sociales et politiques des épidémies et des pandémies, au niveau local, national
et transnational. L’essor d’une action publique spécifique, visant l’amélioration de la santé des populations
humaines, sera analysé en détail, en considérant aussi bien l’évolution des logiques qui la sous-tendent, la
diversité des outils scientifiques et institutionnels sur lesquels elle repose et les difficultés de mise en œuvre
qu’elle a rencontrée à différentes périodes.
Les séances seront organisées autour de trois grands thèmes : épidémies, sociétés et médecine ; le regard
changeant sur la maladie et la santé ; les transformations du recours au médecin-expert. Chacun de ces thèmes
sera envisagé dans la longue durée, de manière à pouvoir analyser les évolutions intervenues, au fil des siècles,
dans chacun de ces domaines.
Une bibliographie indicative permettra aux étudiant·e·s de commencer à se familiariser, avant chaque séance,
avec le thème abordé. Un article et un bref extrait de document historique (ouvrage ou article médical, rapport
administratif, texte réglementaire, etc.) seront également mis à la disposition des étudiant·e·s à l’avance et
discutés collectivement au cours de chaque séance.
Maladies mentales et société, XIXe-XXIe siècle
• Nicolas Henckes, chargé de recherche au CNRS ( CERMES3 )
• Benoît Majerus, professeur associé à l'Université du Luxembourg ( Hors EHESS )
➢ 12 séances
Campus Condorcet-Centre de colloques
Salle 3.06
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
2nd semestre / hebdomadaire, lundi 10:30-12:30
du 28 février 2022 au 13 juin 2022
Ce cours propose une introduction à l'approche historique des manifestations de la folie, de son traitement et
des expériences des personnes qu’elle a concernées au cours des deux derniers siècles dans les pays du nord
18
et dans les espaces coloniaux et post-coloniaux. Le cours s’attache particulièrement à interroger la pénétration
de la folie dans l’ensemble de la société. Assignée par les discours savants comme par le droit dans une
position d’altérité radicale, la folie soulève cependant en permanence la question de ses limites. D’une part,
une série de manifestations de nature diverse, empruntant au religieux, à l’esthétique ou plus souvent à la
déviance, ont posé tout au long de l’histoire un défi aux classifications savantes et elles ont été l’un des
principaux moteurs à leur évolution. De l’autre, la circulation des idées et des concepts psychiatriques et
l’extension continue de ses catégories ont tendu à coloniser une part de plus en plus large de la société. Enfin
la fin du XXe siècle a vu une explosion des mondes de la santé mentale et de la folie, avec la multiplication
des groupes professionnels et leur rôle croissant dans le gouvernement des sociétés. On reviendra sur ces
différents enjeux pour insister sur le façonnement mutuel de la société et de la folie.
Ce cours se veut par ailleurs une introduction à la nouvelle historiographie de la folie et de la psychiatrie qui
a émergé depuis une vingtaine d’années. Si cette historiographie s’appuie sur l’histoire critique qui a émergé
dans le sillage de l’œuvre de Michel Foucault et de l’histoire sociale dans le courant des années 1970, elle se
caractérise à la fois par un renouvellement des objets et des problématiques qui a contribué à jeter un regard
profondément nouveau sur cette histoire et a permis de dépasser le débat souvent stérile qui opposait histoire
académique et histoire professionnelle. Sans perdre de vue les enjeux du contrôle social et de la normalisation,
l’attention aux cultures matérielles, à la construction des catégories, au façonnement des expériences
subjectives et de l’intime sont autant de questions nouvelles qui seront au centre de cet enseignement.
Présences sociales : genre, care et temporalités
• Marc Bessin, directeur de recherche au CNRS (TH) ( IRIS )
➢ 14 séances
Campus Condorcet-Centre de colloques
Salle 3.06
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
1er semestre / hebdomadaire, vendredi 12:30-14:30
du 15 octobre 2021 au 18 février 2022
Ce séminaire d’enseignement fondamental (tronc commun du parcours « Santé, médecine, question sociale »)
et d’introduction (ouvert à toutes les autres formations) a plusieurs objectifs. Il entend d’abord introduire aux
questions fondamentales du genre et du care, particulièrement saillantes dans le champ du social et de la santé,
mais aussi de l’environnement et du monde académique. Pour ce faire, il montrera que l’approche par les
temporalités est heuristique en ce qu’elle permet de mettre en évidence les rapports sociaux et notamment
l’ordre du genre. Ce séminaire mènera ainsi des investigations sur les temporalités sexuées du care ; il entend
donc étudier les enjeux politiques des interventions pour autrui (médico-sociales et plus largement tout type
d’accompagnement de la personne) et contribuer à une sociologie des présences sociales. Celle-ci consiste en
une description et une analyse des prises en charge et des pratiques d’accompagnement et de soins, ces
activités professionnelles ou profanes, constitutives de supports sociaux, étant observées comme des processus
(attention et écoute, élaboration et coordination, émotions et actions concrètes, réception…) impliquant
humains et non humains (dispositifs administratifs ou techniques, animaux…) et envisagées dans leurs
dimensions à la fois morales et pratiques, dans leur tension entre protection et contrainte, à partir de leurs
enjeux de temporalisation et de sexuation.
Pour concilier des objectifs pédagogiques d’introduction aux questions de genre, de care et des temporalités,
tout en les situant dans une dynamique d’investigation, nous suivrons un fil rouge consistant à les observer à
partir des présences sociales en milieu académique. Car le contexte professionnel de l'Enseignement supérieur
et la recherche est tout comme les autres soumis aux rapports sociaux de domination, engendre souvent de la
souffrance et constitue donc aussi un espace de circulation du care. Nous en verrons différents aspects
permettant d’illustrer en situation particulièrement proche, le travail social à l'Université, l'accueil des
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étudiant-e-s à besoins spécifiques, l'accompagnement des étudiant-e-s, la direction de thèse, etc., pour ce qui
concerne la transmission et la formation. Dans le cadre des laboratoires de recherche, nous pourrons aussi
explorer les pratiques d'entraide, de travail collectif, de supervision et d’analyse de pratiques, pour voir
comment les présences peuvent contribuer à résister à une production des connaissances uniquement conçue
dans une logique de concurrence qui induit des tensions fortes et beaucoup de souffrances.
Le séminaire fonctionne avec lecture préalable de textes, disponibles sur le Moodle, et exposés brièvement
par les participant.es à chaque séance. Quelques séances seront centrées sur l’intervention d’une invitée, dont
les textes ou activités auront été discutés avant. La validation du séminaire consistera à recueillir un matériau
original (observations, entretien, archives…) sur les présences en milieu académique qui sera analysé en
mobilisant et en mettant à l’épreuve les problématiques abordées dans le séminaire. Cette année l’ensemble
des matériaux porteront sur la relation pédagogique de tutorat en master ou de direction de thèse (hors
EHESS).
Les réformes de la protection sociale : perspectives internationales comparées
au prisme de la pandémie
• Yohann Aucante, maître de conférences de l'EHESS ( CESPRA )
➢ 12 séances
Campus Condorcet-Centre de colloques
Salle 3.10
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
1er semestre / hebdomadaire, jeudi 14:30-16:30
du 18 novembre 2021 au 17 février 2022
Cet enseignement prioritairement destiné aux étudiants du parcours Santé, médecine et question
sociale (Master savoirs en société), des masters Études politiques (priorité aux M2) et Institutions,
organisations, économie et sociétés propose une approche comparative des régimes de protection sociale,
focalisée sur la question essentielle des réformes. Celles-ci sont aujourd'hui souvent entendues dans un sens
négatif de contraction des dépenses et de la générosité des systèmes, plutôt que dans une acception également
progressiste de maintien, de développement des droits et prestations sociales, voire d’innovation. Or de ce
point de vue, toutes les régions du monde ne sont pas logées à la même enseigne, la Chine par exemple a
mené, en situation autoritaire et face à un vieillissement accéléré, des politiques très ambitieuses de la santé
ou des retraites, même si la couverture n'est pas universelle. La réforme de l’assurance maladie aux États-Unis
depuis 2010 a aussi permis de couvrir 20 millions de personnes. Par ailleurs, le contexte de la pandémie de
Coronavirus depuis 2020 vient profondément impacter les systèmes à l'échelle mondiale, y compris les pays
où la protection sociale est très développée. Non seulement les institutions de santé et d'accueil des personnes
âgées sont très durement mises à l'épreuve, mais les politiques de confinement et leurs effets
socioéconomiques entraînent une intervention des Etats sans précédent depuis la Deuxième Guerre mondiale,
avec des inégalités considérables à travers le monde. Ceci ouvre des questionnements essentiels pour la
redéfinition de la protection sanitaire et sociale des prochaines décennies. On s’intéressera à différentes
logiques et dynamiques de ces réformes qui ont reformaté la protection sociale dans une perspective comparée
très ouverte et interdisciplinaire. L'objectif est notamment de dépasser les frontières de l'occident et de l'État
providence européen (Amériques, Asie, Afrique et pays en développement) tout en montrant comment de
nouvelles évolutions et situations liées aux crises se dessinent et comment les sciences sociales peuvent les
appréhender. Certaines séances seront animées par des invités spécialistes des différents thèmes/aires que nous
aborderons, dont certaines pourront être en anglais. Les doctorants sont bienvenus sur demande préalable.
Sociologie de la santé
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• Carine Vassy, maître de conférences à l'Université Paris 13 (TH) ( IRIS )
➢ 8 séances
Campus Condorcet (GED/bât. recherche Sud/Nord)
Salle 0.019 (bât. recherche Sud)
Cours des humanités 93300 Aubervilliers
1er semestre / hebdomadaire, jeudi 09:30-12:30
du 4 novembre 2021 au 13 janvier 2022
Ce séminaire présente des approches sociologiques de la santé et de la maladie. Comment la sociologie de la
santé s’est-elle constituée en France comme une discipline scientifique ? Quels sont les principaux thèmes,
traditions de recherche et concepts qui ont été mobilisés pour montrer la dimension sociale de la santé ?
Les séances des séminaires seront consacrées à différents objets de recherche, comme le suicide, la sexualité,
la santé mentale, les inégalités sociales de santé, le médicament etc. On présentera des résultats de recherche
et les approches utilisées pour les produire, en s’appuyant sur des travaux d’auteurs classiques ou
contemporains en langue française ou anglaise. Des concepts seront abordés de manière transversale aux
différentes séances, comme la médicalisation, la construction de problèmes publics ou le genre. Les étudiants
devront lire un texte en préalable à chaque séance.
Introduction à la sociologie du handicap
• Isabelle Ville, directrice d'études de l'EHESS, directrice de recherche à l'INSERM (TH) (CEMS, PHS)
➢ 12 séances
Campus Condorcet-Centre de colloques
Salle 3.10
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
2nd semestre / hebdomadaire, mardi 10:30-12:30
du 22 février 2022 au 7 juin 2022
Le séminaire retrace la constitution du champ du handicap à partir d’une analyse des catégories, des dispositifs
institutionnels et des expériences singulières et collectives qui y ont contribué et qui ont façonné différentes
significations de cet objet depuis un siècle. L’attention sera portée aux conditions de leur production et aux
paradigmes dans lesquels elles s’enracinent : assistance morale puis légale, réparation/réadaptation, non-
discrimination, inclusion, activation, prévention…
Les relations entre handicap et travail, éducation, identités, droits, classifications, prévention à la naissance,
seront étudiées à partir de données empiriques, en cherchant à ancrer les dispositifs, acteurs et objets impliqués
dans leurs contextes politiques, cognitifs et moraux singuliers.
Les mondialisations de la santé : approches historiques et anthropologiques.
• Jean-Paul Gaudillière, directeur d'études de l'EHESS, directeur de recherche à l'INSERM (TH) (
CERMES3 )
• Fanny Chabrol, chargé de recherche à l'IRD ( Hors EHESS )
➢ 12 séances :
Campus Condorcet-Centre de colloques
Salle 3.09
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Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
1er semestre / hebdomadaire, lundi 08:30-10:30
du 18 octobre 2021 au 14 février 2022
Dans les années 1980 et 1990, l’épidémie de HIV/Sida était l’enjeu le plus visible de la santé publique
international et caractérisé comme un phénomène global. Dans ce contexte « global » renvoyait à l’échelle de
l’épidémie et au fait qu’elle concernait la totalité de la planète, au besoin affiché d’une action coordonnée et
basée sur des programmes transnationaux, à la création de nouvelles institutions impliqués dans le financement
ou la standardisation des interventions, aux enjeux spécifiques de la maladie dans les pays du Sud. Depuis le
terme de « santé globale » est devenue monnaie courante. Utilisé par tous les acteurs de l’action sanitaire en
dehors de l’Europe et de l’Amérique du Nord, il est généralement considéré comme l’indice d’un changement
majeur dans l’histoire de la santé et de la mondialisation lequel concerne aussi bien les acteurs, les cibles que
les outils du gouvernement. Aujourd’hui, dans le contexte de la pandémie de Covid-19, cette santé globale
semble à la peine : de la Banque Mondiale à la Fondation Gates ses acteurs pivots ont, contrairement à l’OMS,
peu pesé ; pendant plus d’un an les réponses proposées ont été sanitaires plutôt que biomédicales ; la hiérarchie
classique liant détenteurs de moyens et d’expertise au Nord et bénéficiaires de l’aide au Sud a été remise en
cause par d’autres circulations Sud-Sud ou Sud-Nord.
L’enjeu de ce séminaire est de revenir sur la façon dont l’histoire et l’anthropologie de la santé analysent les
processus de mondialisation. En choisissant des objets (les vaccins, la philanthropie, l’hôpital…), des
moments (la décolonisation et la création de l’OMS, la modernité sanitaire de la Chine, les années 70 et les
soins de santé primaire…) ou des enjeux (la pharmaceuticalisation, la santé communautaire,
l’anthropocène…) le séminaire mobilisera études récentes et plus anciennes pour proposer un retour critique
sur les liens entre local et global, la production et la circulation des savoirs, les politiques et leurs relations aux
pratiques cliniques.
De la connaissance à la reconnaissance : les effets sur la santé de
l'industrialisation
• Jean-Noël Jouzel, chargé de recherche au CNRS ( Hors EHESS )
• Giovanni Prete, maître de conférences à l'Université Paris 13 ( IRIS )
➢ 12 séances
Campus Condorcet (GED/bât. recherche Sud/Nord)
Salle 0.019 (bât. recherche Sud)
Cours des humanités 93300 Aubervilliers
2nd semestre / hebdomadaire, jeudi 12:30-14:30
du 3 mars 2022 au 16 juin 2022
L’industrialisation des activités productives humaines a eu, depuis ses débuts, des effets importants sur la
santé humaine et l'environnement. Ce séminaire est conçu comme une introduction aux principaux travaux de
sciences sociales qui ont étudié la manière dont ces nuisances industrielles ont été encadrées, légitimées et
contestées. Il présentera notamment les travaux qui ont étudié la genèse et le fonctionnement des institutions
de prévention et de réparation des effets sanitaires de l’industrialisation sur les corps des travailleurs, en
soulignant le lien entre ces institutions et certains types de savoirs scientifiques (toxicologie, ergonomie,
épidémiologie). Seront également étudiés les travaux portant sur les formes de contestation sociale dont ces
institutions font l’objet, de la part d’organisations syndicales ou de mobilisations de victimes, sur le terrain du
droit comme dans le champ médiatique. Le séminaire interrogera également la manière dont la gestion et la
contestation des effets sanitaires de l’industrialisation ont contribué à construire la frontière entre travail et
environnement, entre santé des travailleurs et santé des populations, aujourd’hui fortement remise en cause.
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Enseignements de méthodologie
1 séminaire obligatoire et une enquête collective à choisir
Séminaire obligatoire
Méthodologie de la recherche en sciences sociales SMQS
➢ Anne-Charlotte Millepied, ATER à l'EHESS ( IRIS )
➢ 12 séances
Campus Condorcet-Centre de colloques
Salle 3.08
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
1er semestre / hebdomadaire, vendredi 14:30-16:30
du 22 octobre 2021 au 28 janvier 2022
Ce séminaire de méthodologie abordera les spécificités et les enjeux des principales méthodes des sciences
sociales : l'observation, l'entretien, les archives et le questionnaire. Pour chacune de ces méthodes, le séminaire
s'articulera autour de séances théoriques et de séances pratiques relevant de l'enquête collective. Les séances
théoriques aborderont, à travers différents travaux en sciences sociales de la santé, les étapes de l'enquête : la
construction de l'objet de recherche, le choix des terrains et des méthodes, la réflexivité méthodologique du
chercheur, l'analyse du matériau et sa restitution dans une démarche d'écriture scientifique. Les séances
pratiques permettront aux étudiants de se saisir de ces différentes méthodes par des mises en situation :
observations collectives sur le terrain, retours réflexifs sur les entretiens réalisés, dépouillement d'archives,
prise en main de logiciels d’analyses quantitatives. À l'issue de l'enseignement, les étudiants devront être en
mesure d'expliciter et de justifier le dispositif d'enquête de leur recherche de mémoire.
Enquêtes collectives
Enquête collective SMQS
➢ Anne-Charlotte Millepied, ATER à l'EHESS ( IRIS )
➢ 12 séances
Campus Condorcet-Centre de colloques
Salle 3.08
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
2nd semestre / hebdomadaire, vendredi 14:30-16:30
du 25 février 2022 au 3 juin 2022
Ce séminaire s'inscrit dans la continuité du séminaire « Méthodologie de la recherche en sciences sociales »
et propose de consolider les acquis du premier semestre par la réalisation d'une enquête collective. À partir
d'un thème à définir, les étudiants participeront à toutes les étapes qu'implique une recherche en sciences
sociales, de la construction de l'objet de recherche à la valorisation des résultats en passant par l'état des lieux
de la littérature, l'enquête de terrain et l'analyse du matériau. Ce séminaire s'achèvera par une demi-journée
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d'étude publique au cours de laquelle les étudiants proposeront une communication orale de leurs résultats et
de leurs analyses.
Optimiser son quotidien : alimentation, corps et santé
• Sébastien Dalgalarrondo, chargé de recherche au CNRS ( IRIS )
• Tristan Fournier, chargé de recherche au CNRS ( IRIS )
➢ 12 séances
Campus Condorcet-Centre de colloques
Salle 3.07
Centre de colloques, Cours des humanités 93300 Aubervilliers
1er semestre / bimensuel (2e/4e), lundi 14:30-16:30
du 8 novembre 2021 au 23 mai 2022
La notion d’optimisation, longtemps cantonnée à la sphère économique, a colonisé le quotidien. Les individus
sont désormais enjoints d’optimiser leur corps, leur alimentation, leur temps, leur sexualité, leur sommeil,
leurs performances physiologiques et cognitives, leur vie biologique et sociale. Comment expliquer ce
nouveau déploiement de la notion ? Est-ce le produit d’une société saturée de logique concurrentielle qui
renvoie chacun·e d’entre nous à la recherche de performance et de dépassement de soi, et/ou une idéologie du
bien-être et de la santé ? Faut-il voir dans l’adhésion à cette norme une simple conformité sociale, l’adhésion
à une promesse technico-médicale, une nouvelle esthétique de soi ou une forme d’existence qui exprime un
rapport expérimental à la modernité ?
Ce séminaire d'enquête collective a pour ambition de travailler la pluralité des idéologies susceptibles de
s’articuler à cette quête d’optimisation des corps et de ses capacités, et ce notamment lorsqu’elle prend la
forme d’une pratique quotidienne. L’objectif est d’aller au-delà de la normativité de la notion et de mettre en
valeur les ruses, les bricolages, les compromis, les négociations et les résistances opérés par les individus
lorsqu’ils et elles sont confronté·e·s à cette morale de l’optimalité.
L’enquête collective de cette année portera sur une pratique d’appropriation de l’espace urbain, ludique et
parfois de subsistance, que l’on pourrait qualifier « d’ensauvagement » : le street-fishing. Il s’agira ainsi
d’analyser, à travers cette pratique, un assemblage original mêlant divers registres (écologique, politique,
économique, sanitaire, sensoriel) et exprimant des rapports particuliers au temps, à l’environnement, aux
autres et à soi. Pour ce faire, nous proposons de mettre à l’épreuve trois méthodologies complémentaires : 1) la
netnographie, 2) l’(auto)biographie et 3) le focus group. L’ambition du séminaire, au-delà de la mise en
pratique de ces méthodologies, est aussi de produire une recherche de A à Z, en partant d'une problématisation
effectuée en groupes jusqu'à la restitution des résultats au travers d'une journée d'études et/ou d'une publication
collective.
Séminaire d’ouverture
Le séminaire d’ouverture est à choisir dans l’offre de séminaires validables (comptant pour 6 ECTS) de
l’EHESS (consulter la liste de l’intégralité des séminaires dispensés à l’EHESS sur néobab « tous les
enseignements ». / !\ : bien vérifier dans la rubrique « master » que le séminaire est rattaché à un master pour
qu’il soit validable + vérifier le nombre d’ECTS) ou de l’Université Paris 13.
Mini-mémoire de M1
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Ce mémoire d’étape vise à exposer l’avancement du travail de recherche des étudiant/e/s au cours de la
première année du master. Sa forme sera discutée avec le tuteur ou la tutrice. Il pourra s’agir d’un état de l’art,
d’une revue bibliographique, de l’analyse d’un premier terrain exploratoire. Il comportera environ 30 pages
et sera noté par le tuteur ou la tutrice.
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ENSEIGNEMENTS DE M2 (deuxième année)
Enseignements d’approfondissement
Les horaires et lieux des enseignements sont consultables sur le site de l’EHESS :
https://enseignements.ehess.fr/2021-2022/formations/90
Addictions, drogues et risques : enjeux sociologiques contemporains, terrains et
méthodes
• Marie Jauffret-Roustide, chargée de recherche, INSERM / Centre de recherche médecine, sciences,
santé, santé mentale, sociétés (CERMES3)
Le paradigme du risque structure actuellement la question des drogues, à la fois dans la sphère sociale et dans
le champ de la recherche. Les produits psychoactifs se diffusent, les usages sociaux des produits évoluent et
les réponses publiques oscillent entre des logiques de santé publique et de sécurité publique en France. Les
usages de drogues sont le plus souvent appréhendés à partir d'un cadrage sanitaire et juridique et sous l'angle
de leur caractère problématique. Le terme addictions catégorise en effet l'usage de drogues à travers l'approche
sanitaire et permet d'instituer cette question comme un problème biomédical. Le cadrage juridique introduit
une distinction entre produits licites et illicites et institue ainsi ce qui relève de l'usage « normal » ou «
pathologique ». Les usages de drogues constituent un objet de recherche marqué par la complexité, en raison
de la charge émotionnelle liée à cette question et du caractère illégal de la pratique. Une approche
pluridisciplinaire et une diversité des méthodes sont donc indispensables afin d’appréhender les différentes
facettes de cette question de recherche.
Ce séminaire aura pour objectif de présenter les principaux enjeux sociologiques contemporains en cours dans
le champ de l'usage de drogues et des addictions, de sensibiliser à l’apport de l’approche pluridisciplinaire
(sociologie, démographie, épidémiologie, anthropologie et philosophie), et à la diversité des méthodes
quantitatives et qualitatives pour étudier les addictions comme objet de recherche. Différentes recherches
seront présentées, en s’attachant à décrire les référentiels des politiques publiques, le travail de terrain auprès
des usagers de drogues, et les enjeux de la recherche participative et communautaire. Les questions
méthodologiques de représentativité des enquêtes, de qualité du recueil des données et de construction des
catégories sociales autour des figures de l’addiction avec une attention particulière sur la dimension de genre
et l'intersectionnalité seront également interrogées.
Analyse des politiques sociales et sanitaires
• Carine Vassy, maîtresse de conférences, Université Sorbonne Paris Nord / Institut de recherche
interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS)
Ce séminaire présente des concepts de sociologie politique appliqués à l’analyse de l'action publique dans
le domaine sanitaire et social. Il portera principalement sur la France contemporaine. On présentera la théorie
de la construction des problèmes publics par les acteurs sociaux, ainsi que d'autres approches concurrentes.
On exposera comment les notions de bureaucraties et d’instruments de l’action publique permettent d’analyser
les réformes de la fonction publique en France. On présentera des recherches sur le rôle des élites politico-
administratives, ainsi que des groupes d’intérêt, dans l'élaboration des politiques publiques. On s’interrogera
sur le pouvoir des experts dans l’orientation de l’action publique, mais aussi sur l’implication des citoyens
ordinaires, quand ils se mobilisent ou quand ils s’engagent dans des dispositifs participatifs. On exposera enfin
des analyses de l'État Providence en Europe, et les critiques apportées par les perspectives en termes de genre.
Les étudiants devront lire un texte en préalable à chaque séance.
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Anthropologie de la vie
• Perig Pitrou, directeur de recherche, CNRS / Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS)
Après avoir expliqué comment la vie peut être un objet pour l’anthropologie (2015-2016), le séminaire a
examiné pendant plusieurs années les options théoriques et les méthodes avec lesquelles étudier des
phénomènes à l’interface entre le biologique et le social (2017-2021). La confrontation du domaine
des Science and Technologie Studies avec l’ethnologie des sociétés amérindiennes et océaniennes a mieux fait
connaître l’influence des contextes sociotechniques sur les conceptions de la vie – et sur leurs variations, dans
l’espace et dans le temps. Dans la continuité de cette entreprise comparatiste, et de la réflexion
épistémologique qui l’accompagne, le séminaire se penche cette année sur l’abondante littérature
anthropologique produite afin d’appréhender les vies humaines dans leurs singularités. L’enjeu est de
comprendre les liens entre la dimension biographique des existences individuelles et les « formes de vie » où
elles s’insèrent. Dans cette perspective, l’anthropologie de la biopolitique, les travaux sur la vulnérabilité et
les biosocialités, aident à appréhender les dynamiques sociales de construction politique d’espaces de vie en
commun autant que l’émergence de conditions qui mettent en danger les vies, humaines et non humaines. La
manière dont les oeuvres artistiques et littéraires s'inspirent de ces travaux nourrira cette réfléxion
interdisciplinaire sur l'articulation entre le vivant et le vécu.
Anthropologie et psychanalyse
• Bertrand Pulman, professeur des universités, Université Sorbonne Paris Nord / Institut de recherche
interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS)
Il s’agira d’étudier l’articulation entre l’inconscient et la culture à partir d’une lecture du texte freudien et de
certains de ses prolongements anthropologiques. L’enseignement comportera d’abord un rappel relatif à
certaines notions-clés jouant un rôle essentiel dans la théorie freudienne de la culture : refoulement, après-
coup, fantasmes originaires, ambivalence, sublimation, etc. Nous étudierons ensuite le cheminement ayant
conduit Freud à s’intéresser aux fondements du lien social, et nous analyserons la théorie freudienne de la
culture telle qu’elle s’exprime en particulier dans Totem et tabou. Sur cette base, nous explorerons les relations
entre les travaux de Lévi-Strauss sur l’alliance et les considérations de Freud sur « l’horreur de l’inceste ».
Nous nous livrerons enfin à une analyse critique de travaux se situant aux frontières de l’anthropologie et de
la psychanalyse (Malinowski, Jones, Roheim, Mead, etc.), pour problématiser la notion anthropologique de
« terrain » en l’envisageant dans ses dimensions transférentielles.
Appropriation des savoirs des « sciences affectives » à travers le jeu
• Pascale Haag maîtresse de conférences, EHESS / Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux
sociaux (IRIS)
• Stéphanie Dubal, chargée de recherche, CNRS
• Marlène Martin, doctorante, Université de Caen Normandie
Dans le prolongement du séminaire Circulations et appropriations des savoirs des « sciences affectives » dans
l’éducation qui s’est tenu en 2020-2021, nous nous intéresserons cette année à la fonction du jeu dans le
développement des compétences socio-émotionnelles de l’enfant, et en particulier celui de la régulation
émotionnelle. En effet, la capacité à réguler ses émotions est associée à une adaptation sociale et à des résultats
scolaires satisfaisants, ainsi que, plus largement, à un fonctionnement interpersonnel favorable tout au long de
la vie (Taylor, 2017 ; Pacella & López-Pérez, 2018).
Parallèlement à l’analyse de travaux existants, ce séminaire se propose de contribuer à la réflexion sur le
« contrat sciences-société » (Barré, 2017) en servant de cadre à une une recherche-action participative
associant des chercheurs, des acteurs éducatifs et des élèves. Le jeu Feelings, outil de médiation élaboré par
Vincent Bidault et Jean-Louis Roubira à destination des professionnels de l'éducation et de santé afin de
développer la connaissance des émotions et l’empathie, servira de point de départ à cette démarche.
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Bien-être et mal-être à l’école : perspectives internationales
• Pascale Haag, maîtresse de conférences, EHESS / Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux
sociaux (IRIS)
• Serge Paugam directeur d'études, EHESS - directeur de recherche, CNRS / Centre Maurice-Halbwachs
(CMH)
Dans le prolongement de l’année précédente, le séminaire poursuivra l’enquête sur la manière dont les
questions du bien-être et du mal-être à l’école sont problématisées dans les sciences sociales, en croisant les
apports de la sociologie, de la psychologie et des sciences cognitives.
En effet, pour certains élèves l’école est un bonheur, un lieu d’apprentissage et de socialité, pour d’autres une
souffrance, une expérience quotidienne de contrariétés, d’humiliations, parfois de discriminations.
L’attachement des élèves à l’école se révèle ainsi très contrasté. Comment se fait-il que la même institution,
censée traiter tous les élèves de façon égale, se traduise dans les faits et les expériences vécues par de telles
inégalités d’intégration ?
Depuis les années 2010, les notions de bien-être et de qualité de vie à l’école occupent une place croissante
dans les textes officiels, tout particulièrement depuis la loi de refondation de l’école de 2013. Alors que ces
concepts ont donné lieu à de nombreux travaux dans les champs de la psychologie et des sciences de
l’éducation, elles constituent un angle peu développé en sociologie de l’éducation qui s’est principalement
focalisée sur la réussite et les inégalités scolaires.
Après nous être principalement intéressés, en 2020-2021, au contexte français, c’est à partir d’enquêtes
internationales et en confrontant différentes aires culturelles que nous chercherons à poursuivre notre
exploration des différentes définitions et cadres théoriques mobilisés pour appréhender ces objets, tout en
prenant en compte les contextes et les ruptures sociales, ainsi que leurs effets sur la forme scolaire.
Construire une histoire du handicap et de la surdité au travers des siècles
• Fabrice Bertin, professeur certifié, EHESS / Centre d'étude des mouvements sociaux (CEMS)
• Ninon Dubourg docteure, Université de Paris
• Gildas Bregain chargé de recherche, CNRS
Alors que les synthèses sur l’histoire du handicap et de la surdité à toutes les époques historiques se multiplient
actuellement dans la littérature anglo-saxonne, aucun ouvrage collectif recouvrant ces deux champs d’étude
n’a été publié dans la sphère francophone depuis le début des années 2000. Les essais de rassembler la
communauté scientifique s’intéressant à l’histoire du handicap et de la surdité de l’espace francophone n’ont
pas pu aboutir et les réseaux existant se structurent plutôt autour de thématiques particulières (cécité, surdité)
ou de période historique (comme le XXe siècle). L’histoire du handicap et celle de la surdité à l’époque
contemporaine ont pris des chemins divergents. Du côté de la surdité, l’historiographie a fondé ses approches
sur une conception socio-anthropologique des sourds et de la langue des signes en laissant le concept de surdité
rivé à une histoire médicale de la déficience ou tout au moins, à une histoire de catégories technico-
institutionnelles et à sa critique. Du côté de l’histoire du handicap, une partie de la recherche s’est centrée sur
l’histoire institutionnelle du handicap et sur les politiques publiques de sa prise en charge. Les Deaf History
et les Disability History, ont construit ainsi leurs propres réseaux scientifiques internationaux et leurs propres
épistémologies avec une certaine distanciation, voir parfois de manière hermétique. Si les histoires du
handicap et de la surdité s’entremêlent au cours de l’époque contemporaine : l’origine de l’éducation des
sourds et des aveugles remonte au XVIIIe siècle, les sourds luttent d’ailleurs aux côtés des aveugles pour
conquérir le droit à une éducation gratuite, laïque et obligatoire au cours des années 1930, les historiographies
de l’une comme de l’autre, ne se croisent que rarement.
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Ce séminaire bimensuel a pour objectif de remédier à cette situation, en faisant converger des historien·e·s
que depuis les vingt dernières années, renouvellent les deux champs de recherche par des approches, des
méthodes et des objets nouveaux. Concernant la période médiévale, par exemple, la plupart des ouvrages
publiés jusqu’à présent sont soit des études approfondies centrées sur des cas particuliers, soit des propos assez
généraux sur la société étudiée. De plus, les thématiques centrales divergent selon les époques : les chercheurs
intéressé·e·s par les époques médiévale et moderne prêtent un intérêt considérable au poids de la religion, ce
qui n’est pas le cas pour l’époque contemporaine. La littérature historique sur la période contemporaine a
évolué d’un intérêt pour les politiques publiques, l’action des institutions éducatives, celle des associations ou
la trajectoire biographique ou l’action des grands personnages historiques (médecins, éducateurs), vers des
approches transnationales ou davantage biographiques, ou vers des approches plus intersectorielles, prenant
en compte le genre ou la race. Dans le paradigme intersectionnel, le « handicap » ne constitue que l’une des
multiples caractéristiques identitaires de l’individu. Seuls quelques travaux historiques ont pris en compte ce
mode de pensée interdisciplinaire.
De la philanthropie à la protection sociale. Entre empire et État nation, démocratie et
dictature (Europe de l'Est et du Sud-Est, XIXe-XXe siècles)
• Morgane Labbé, maîtresse de conférences, EHESS / Études sociales et politiques des populations, de
la protection sociale et de la santé (CRH-ESOPP)
L’histoire de la protection sociale dans les pays d’Europe orientale, centrale et du sud-est, reste un thème peu
étudié. Les modèles et typologies établis à partir de l’histoire de l’État providence en France, en Angleterre
ou en Allemagne ne permettent pas de rendre compte de la diversité des formes d’organisation de la protection
qui ont été développées à partir du XIXe siècle dans ces espaces orientaux. Ce séminaire propose une autre
perspective qui sépare la genèse des systèmes de protection sociale de l’avènement des États nationaux
et remonte aux périodes impériales antérieures pour en suivre le devenir accidenté à travers les différents
régimes politiques, entre démocratie et dictature.
À partir d’études sur les empires continentaux européens (Autriche, Russie et Ottoman), on s’intéressera à la
pluralité des modes d’assistance (formes traditionnelles de la charité, philanthropie sociale, premières
assurances sociales), aux modes communautaires de protection et de redistribution dans les sociétés
multinationales et pluriconfessionnelles. Il s’interrogera sur leur héritage dans les systèmes des États
nationaux et sur la manière dont ces expériences façonnèrent leurs politiques sociales.
L’un des objectifs du séminaire est de discuter, à partir de cet espace est-européen, de dimensions encore peu
explorées : le rôle des associations philanthropiques dans la formation d’un régime mixte de la protection
sociale ; le rapport entre citoyenneté, protection et sécurité des populations sous des régimes non libéraux ; la
constitution de savoirs de la protection.
En décentrant l’histoire de la protection sociale sur les périphéries européennes et impériales, l’ambition de
ce séminaire est aussi de construire un cadre conceptuel et des catégories de référence pour une approche
comparée et transnationale de la protection sociale ouverte aux mondes non européens.
Éducation, innovation et société
• Pascale Haag, maîtresse de conférences, EHESS / Institut de recherche interdisciplinaire sur les
enjeux sociaux (IRIS)
• Lou Aisenberg, program manager, Education Endowment Foundation, Royaume Uni
Pédagogies et évaluations : enjeux philosophiques, pratiques et sociétaux
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Pour sa sixième année, le séminaire Éducation, innovation, société du Lab School Network s'intéresse aux
enjeux philosophiques, pratiques et sociétaux à l’intersection des questions pédagogiques et d’évaluation. Il
vise notamment à explorer la question des finalités de l'éducation, en quoi la pédagogie et la didactique peuvent
influer sur la formation de cadres de pensée et de pratiques favorisant l’inclusion et l’égalité des chances.
Quelles sont les approches et interventions éducatives les plus propices à traduire les idéaux démocratiques ?
Quelles en sont les limites ? Que nous disent la recherche et les évaluations existantes à ce sujet ?
Le séminaire sera ainsi l'occasion d'explorer différents types d'évaluations et leurs spécificités
méthodologiques, pour mieux comprendre la raison d'être et l'impact des interventions éducatives. En trame
de fond, il s’agira également de s’interroger sur l’apport des évaluations en éducation pour construire des
politiques et des pratiques fondées sur la recherche, et de se demander en quoi cela nourrit le terreau
démocratique.
Frontières
• Didier Fassin, directeur d'études, EHESS - professeur, Institute for Advanced Study, USA / Institut de
recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS)
La question des frontières s'est imposée comme un enjeu majeur des sociétés contemporaines, suscitant de
nombreux débats dans l'espace public, mais générant également des discussions à la croisée de la géographie
et de l'histoire, de l'anthropologie et de la sociologie, de la philosophie morale et politique. Ce sont ces enjeux
à la fois sociétaux et scientifiques que le séminaire traitera avec des invités sur la base de travaux empiriques
et d'analyses théoriques.
La question des frontières est devenue cruciale dans les sociétés contemporaines, suscitant de nombreux
débats dans l'espace public, mais générant également des discussions à la croisée de la géographie et de
l'histoire, de l'anthropologie et de la sociologie, de la philosophie morale et politique. Ce sont ces enjeux à la
fois sociétaux et scientifiques que le séminaire traitera avec des invités sur la base de travaux empiriques et
d'analyses théoriques. Seront notamment abordés les problèmes de définition et de redéfinition récente des
frontières comme objet, leur déplacement des bords vers l'intérieur des territoires nationaux, le
passé colonial et la dimension raciale pesant sur leur contrôle, les batailles idéologiques livrées autour de leur
administration, les positions éthiques en théorie politique au sujet des migrations et de l'hospitalité, les études
ethnographiques sur les expériences des exilés et sur les pratiques de l'asile. Au fond, il s'agit de prendre les
frontières comme un prisme permettant, au-delà des distinctions disciplinaires, de comprendre certains des
enjeux majeurs du monde contemporain.
Génétique, biotechnologies et société
• Carine Vassy, maîtresse de conférences, Université Sorbonne Paris Nord / Institut de recherche
interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS)
• Joëlle Vailly, directrice de recherche, CNRS / Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux
sociaux (IRIS)
Avec une approche socio-anthropologique, ce séminaire analyse les enjeux sociaux de la génétique et la
génomique. Ces sciences ont renouvelé la représentation de l’hérédité, en mettant l’accent sur le déterminisme
biologique et la maîtrise de la reproduction. Nous examinons comment ces nouvelles connaissances sont
produites et utilisées, et quelle action publique se déploie autour de ces innovations techniques. Elles peuvent
modifier les identités, les liens sociaux et les expériences du quotidien dans divers domaines. Nous abordons
le champ de la médecine et de la santé publique (gestion de risques sanitaires individuels, dépistage
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d’anomalies fœtales…) mais aussi celui des pouvoirs régaliens (bases de données génétiques à des fins
policières), ainsi que les marchés agro-alimentaires (OGM).
Gouverner le « progrès » et ses dégâts (1810-2020). Histoire et sciences sociales
• Anne Rasmussen, directrice d'études, EHESS / Centre Alexandre-Koyré. Histoire des sciences et des
techniques (CAK)
• Sara Aguiton, chargée de recherche, CNRS / Centre Alexandre-Koyré. Histoire des sciences et des
techniques (CAK)
• Sezin Topçu, chargée de recherche, CNRS / Centre d'étude des mouvements sociaux (CEMS)
Les formes de gouvernement des rapports entre technoscience, environnement, industrie, risque et société, à
l’œuvre depuis les deux derniers siècles, font apparaître des tensions majeures. Celles-ci sont de trois ordres.
D’abord entre fait libéral (l'autonomie croissante des individus) et fait politique, phénomènes
d'individualisation et nécessités de solutions collectives. Ensuite, entre fait productif et fait politique, entre
logiques de marchés et logiques de régulation, entre liberté d’entreprendre et d’innover et importance des
contrôles politiques. Enfin entre bénéfices et dégâts du progrès, promesses et conséquences sanitaires,
environnementales et sociétales négatives. En d'autres termes, on observe une triple tension entre sociétés et
individus, économie et politique, innovation et « précaution ».
Le but de ce séminaire est d’aborder ces questions à partir d’objets, de périodes et d’échelles différentes, de
déplier, éclater ou approfondir nos catégories (controverses, risques, progrès, modernité réflexive,
économicisation, co-production, néolibéralisme, résilience…), de considérer autant les espaces nationaux que
les acteurs globaux et leurs modes de gouvernement, autant les savoirs, expertises et dispositifs de
gouvernement mobilisés que les flux de matière, de capitaux, d’énergie, de marchandises, de déchets et
toxiques effectivement déployés. Les séances croiseront en général deux perspectives, l'une historienne, l'autre
sur le contemporain. Nous visons à animer un collectif intellectuel croisant l’histoire des sciences et des
techniques, les études sociales des sciences et STS, l'histoire de la santé et de la biomédecine, les études des
risques et des régulations ainsi que l’histoire environnementale.
Héritabilité : problématisation de l’hérédité et naturalisation du social (XIXe-XXIe
siècle)
• Luc Berlivet, chargé de recherche, CNRS / Études sociales et politiques des populations, de la
protection sociale et de la santé (CRH-ESOPP)
Cette année, l’objectif principal du séminaire sera de mettre au jour les ressorts des débats et controverses
contemporains sur le poids relatif de l’hérédité biologique et de l’environnement (entendu au sens large) dans
la détermination de caractéristiques humaines extrêmement variées, incluant aussi bien l’intelligence que de
multiples traits comportementaux, tels que « l’orientation sexuelle », etc.
Pour ce faire, on s’intéressera – dans une perspective historique et sociologique – aux différents modes de
problématisation de l’hérédité humaine apparus depuis la seconde moitié du XIXe siècle, en analysant
simultanément les schèmes de pensée scientifiques mobilisés et leurs usages sociaux autant que politiques.
On détaillera ainsi comment, dans un contexte marqué par l’essor du mouvement eugéniste, l’hérédité et
l’environnement ont pu être envisagés comme deux influences antinomiques. L’enquête visera en particulier
à clarifier les circonstances ayant permis l’émergence du concept d’héritabilité et le développement d’outils
statistiques censés permettre de calculer avec précision le rôle respectif de l’hérédité et de l’environnement.
Enfin, on s’efforcera de comprendre comment un concept scientifique élaboré dans une perspective
explicitement eugéniste et résolument héréditariste a pu être remobilisé pratiquement sans discontinuités,
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jusqu’à nos jours, dans différentes disciplines scientifiques – psychologie, génétique, génomique, etc. – en
dépit des critiques récurrentes dont il a fait l’objet.
Histoire de la médecine, des savoirs sur le corps et de la mort
• Rafael Mandressi, chargé de recherche, CNRS / Centre Alexandre-Koyré. Histoire des sciences et des
techniques (CAK)
• Anne Carol, professeure des universités, Aix-Marseille Université
L'histoire de la médecine peut être envisagée sous des aspects très variés, que ce séminaire a pour vocation
d’intégrer : des doctrines aux institutions, des textes aux objets, de la formation des savoirs à leurs multiples
usages, de l’enseignement de la médecine aux enjeux de l’expertise, de l’identité professionnelle des médecins
aux pratiques de santé. Aussi vise-t-on une histoire intellectuelle et sociale des cultures médicales. Cela engage
la saisie historique des modes des opérations d’investissement du corps en tant qu’objet de science, ainsi que
la place de la médecine dans le système des savoirs, quelle que soit l’époque considérée.
Tout comme les années précédentes, on consacrera plus spécifiquement une partie de nos travaux à la question
du corps mort, sa gestion sociale et le rôle qu’y jouent la médecine et les médecins. C’est en effet par le biais
de l’objet cadavre que l’histoire de la mort s’est renouvelée depuis une quinzaine d’années, après les grandes
synthèses de Philippe Ariès et Michel Vovelle, et dans un contexte de mutation rapide des attitudes
contemporaines face à la mort pointée par les sociologues et les anthropologues.
Jeunesse en guerre : expériences, engagements, subjectivités
• Richard Rechtman, directeur d'études, EHESS - médecin-psychiatre, Association de santé mentale
Paris 13e / Centre d'études sociologiques et politiques Raymond-Aron (CESPRA)
• Manon Pignot, maîtresse de conférences, Université de Picardie Jules-Verne
Le séminaire propose d'interroger la confrontation des jeunes (enfants, adolescents) au phénomène guerrier à
l’époque contemporaine, qu’il s’agisse des guerres mondiales, des conflits intra-étatiques, des génocides ou
des engagements réputés terroristes. Plus précisément, nous tenterons de réfléchir de manière
transdisciplinaire aux questions de l’engagement juvénile, de ses causes, de ses modalités, de ses perceptions
intimes et subjectives, ainsi que celle du rapport à la violence et à ses effets. Y a-t-il des spécificités juvéniles
à ces pratiques d’engagement, de violence, de combat ? Comment les imaginaires collectifs façonnent-ils les
registres subjectifs qui les rendent soudainement possible ? Quels éclairages nouveaux peut apporter le
dialogue entre histoire, sociologie, anthropologie et psychanalyse ? Des jeunes soldats de l’an II aux apprentis
djihadistes des années 2010, l’enjeu est bien de penser l’engagement juvénile, sa pratique autant que ses mises
en récit, sur le temps long, dans ses particularités historiques comme dans ses permanences.
La Chine contemporaine et ses diasporas : l'apport des sciences sociales
• Simeng Wang, chargée de recherche, CNRS / Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé
mentale, sociétés (CERMES3)
La multiplication des enquêtes de terrain, l'ouverture progressive de certaines archives, la croissance de
l'apprentissage du mandarin et le renouvellement scientifique générationnel, entre autres, ont contribué à
changer notre connaissance de la Chine contemporaine. Tout du moins, il n'est plus possible d'en traiter au
singulier, derrière une façade culturelle réifiée, ou de nourrir le postulat de différences indépassables. Dans un
contexte géopolitique marqué par l’émergence de la Chine à l’échelle mondiale, la société chinoise connaît de
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son intérieur des évolutions remarquables, mettant au défi toutes les théories de la transition constatée à partir
des pays du bloc soviétique.
En parallèle, l'histoire de la Chine est également marquée par les flux d'émigration, plus ou moins importants
en fonction des périodes. En 2018, plus de 60 millions de Chinois d’outre-mer vivent dans 198 pays et régions
du monde, et ces derniers entretiennent des liens peu ou prou étroits avec leur pays d’origine dans les domaines
économique, culturel, politique et scientifique (Chen, 2018). Ceci nous offre ainsi une autre façon
d'appréhender les évolutions de la société chinoise contemporaine, celle depuis l’extérieur de ses frontières, à
travers les analyses des diverses formes des « présences chinoises » hors du pays, notamment celles des
diasporas chinoises.
Les travaux précédents montrent en effet la pertinence de la notion de « diaspora » : bien que ces Chinois
soient dispersés dans différentes régions du monde, ils ont une cohésion réelle ou virtuelle grâce à des réseaux
transnationaux dynamiques qui se connectent les uns aux autres (Ma Mung, 2000 ; Dufoix, 2008 ; Li, 2010).
En outre, depuis l’initiative « La Nouvelle route de la soie » énoncée en 2013, les rôles des diasporas chinoises
ont été rediscutés et repensés : plus que jamais, les Chinois d'outre-mer sont considérés comme relais ou
ressources « mobilisables » par l’État chinois.
Inscrit dans ce double-contexte renouvelé que la Chine a connu de son intérieur et de son extérieur, ce
séminaire puisera dans les thématiques et méthodes diverses des sciences sociales (histoire, sociologie,
anthropologie, science politique, ethnologie) appliquées à l'analyse du monde chinois : la Chine et ses
diasporas. Il apportera des éclairages thématiques – théoriques ainsi que méthodologiques – sur des
phénomènes contemporains en mobilisant les recherches les plus récentes. Chaque séance recourra à une
intervention de chercheurs invités suivie d'une discussion.
La fabrication sociale des inégalités de santé
• Nathalie Bajos, directrice d'études, EHESS / Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux
sociaux (IRIS)
Ce séminaire propose d'interroger les processus de construction sociale des inégalités de santé, en croisant les
études de genre et la sociologie de la santé et en convoquant une perspective intersectionnelle.
Si les recherches qui interrogent les inégalités sociales de santé selon l’appartenance de classe, le plus souvent
appréhendée par la profession, sont nombreuses, rares sont celles qui interrogent le caractère genré de ces
inégalités. En outre, la plupart de ces recherches restent très descriptives, le « genre » n’étant pas problématisé,
le plus souvent simplement réduit à une différence statistique entre les hommes et les femmes renvoyée de
surcroît à des facteurs biologiques.
Les inégalités liées à l’appartenance ethno-raciale sont le plus souvent attribuées uniquement à des spécificités
culturelles et plus rarement pensées en termes d’effets des processus de racialisation qui participent à induire
des conditions de vie précaires, des expositions particulières aux facteurs de risque et des difficultés d’accès
au système de soins.
Ce séminaire propose d’articuler une perspective dynamique des rapports sociaux avec une approche de
trajectoire de santé, l'état de santé se construisant – ou se dégradant – tout au long de la vie, au gré des
expositions aux différents facteurs de risque et des conditions de prise en charge et de traitement.
Cette problématique sera mise à l'épreuve des faits, en s'appyant sur des recherches en cours, qui portent
notamment sur les sexualités et la santé sexuelle, sur la pandémie de Covid-19 et sur les maladies cardio-
vasculaires.
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La fin du grand partage ? Crises, mondialisation, systèmes de santé et politique des
besoins
• Jean-Paul Gaudillière, directeur d'études, EHESS - directeur de recherche, INSERM / Centre de
recherche médecine, sciences, santé, santé mentale, sociétés (CERMES3)
Ce séminaire de recherche portera sur les transformations récentes qui affectent depuis une vingtaine d’années
les systèmes de santé au Nord et au Sud. Les questions de financement, d'accès aux soins, d'organisation de la
protection sanitaire autrement dit les questions du tri des besoins et de la priorisation des politiques ont acquis
une nouvelle visibilité dans les pays les plus développés depuis la crise économique et financière de 2008 et
plus encore depuis le début de la pandémie de Covid-19.
Cette dernière a en particulier montré comment l’événement sanitaire entrait en résonance avec d’autres
facteurs de crise de la réorganisation managériale des systèmes de santé à la montée des inégalités en passant
par la déstabilisation des écosystèmes et la multiplication des zoonoses. Partant de ce constat, le séminaire
s’intéressera aux origines et aux modalités par lesquelles les hiérarchies classiques de la santé mondialisée se
trouvent bouleversées et remettent en cause le « grand partage » qui voulait qu'au Nord la politique des besoins
de santé soit un problème d'accès à l'abondance et au Sud qu’il s’agisse d’une question de pénurie et de triage.
Les séances seront donc consacrées à la présentation de travaux de sciences sociales éclairant les nouvelles
formes de circulations et de convergence entre Nord et Sud d’une part, l’articulation des crises (sanitaire,
économique, politique, environnementale) d’autre part. Elles porteront, par exemple, sur : la longue durée de
l’hygiénisme, les stratégies dites des soins de santé primaire et/ou communautaire, la montée des maladies
chroniques au Nord et au Sud, les nouveaux marchés du médicament et des vaccins, l'évaluation médico-
économique, la mondialisation de la santé environnementale.
L'éducation inclusive dans tous ses états
• Isabelle Ville, directrice d'études, EHESS - directrice de recherche, INSERM / Centre d'étude des
mouvements sociaux (CEMS)
• Hugo Dupont, maître de conférences, Université de Poitiers
• Godefroy Lansade, maître de conférences, Université Paul-Valéry Montpellier 3
Depuis les années 1990, l’ancrage supranational des politiques du handicap dans le répertoire de la lutte contre
les discriminations se traduit par la mise en place de dispositifs locaux visant l’inclusion des personnes en
milieu ordinaire. Partant du cas de l’éducation, le séminaire propose d’examiner les transformations et tensions
ainsi induites. Une première partie retracera l’histoire de l’éducation spéciale en France et le rôle joué par
divers acteurs (professionnels de l’éducation et de la santé, associations de familles). Une seconde présentera
des travaux empiriques récents qui saisissent le problème à travers différents angles : inégalités sociales,
médicalisation de l’échec scolaire, travail de qualification des troubles, rôle des associations, recours et non-
recours au droit…
Les âges du travail : enquêtes sociologiques et historiques
Juliette Rennes, directrice d'études (en cours de nomination), EHESS / Centre d'étude des mouvements sociaux
(CEMS)
Ce séminaire de recherche porte sur les rapports d’âge et de génération appréhendés à partir du travail et des
carrières professionnelles. Il s’articule autour de trois axes :
1/ Les normes définissant les âges du travail. Qu’il s’agisse de l’interdiction du travail des enfants ou de la
mise en place (et de la mise en cause) des systèmes de retraites, des seuils et des limites d’âge dans tel ou tel
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domaine professionnel ou de la contestation de ces barrières d’âge, on s’intéresse aux normes juridiques,
articulées à des normes de genre et d’autres normes sociales qui façonnent les âges d’entrée et de sortie du
travail ainsi qu’à l’évolution et la contestation de ces normes.
2/Jeunesse et vieillissement dans les trajectoires professionnelles. Dans certaines carrières, la jeunesse
constitue un capital quand d’autres valorisent au contraire «l’expérience», voire l’avancée en âge. Dans
certaines activités, il est possible de bien vieillir quand d’autres abiment précocement les corps. On interrogera
les inégalités sociales et genrées que révèlent ces métiers de jeunesse et ces professions du vieillissement.
3/L’écart d’âge et les rapports intergénérationnels au travail. Des grands écarts d’âge et de génération
organisent certains métiers liés à l’éducation et au care (quand le personnel des crèches et écoles primaires
est beaucoup plus âgé que le public enfantin avec lequel il travaille, à l’inverse le personnel des maisons de
retraite ou les aides à domicile sont bien plus jeunes que ceux et celles dont ils prennent soin). Dans quelle
mesure ces différences d’âge façonnent-elles les relations qui structurent ces institutions ? Des pédagogies
critiques aux maisons de retraite autogérées, quelles sont les stratégies pour repenser à la fois les relations
d’autorité et les rapports d’âge dans ces métiers ? Par-delà ces professions spécifiques, comment se
manifestent les différences d’âge et de génération entre collègues au sein de métiers divers ?
Toutes ces questions seront abordées tant à partir d’enquêtes classiques que de recherches en cours et de
travaux des participant·es du séminaire.
Les enjeux de santé en temps de crises : savoirs et gouvernements, XIXe-XXIe siècle
• Anne Rasmussen, directrice d'études, EHESS / Centre Alexandre-Koyré. Histoire des sciences et des
techniques (CAK)
• Soraya Boudia, professeure des universités, Université de Paris
La pandémie de Covid-19, comme les crises sanitaires et environnementales majeures auxquelles nos sociétés
contemporaines sont confrontées, placent les enjeux de santé, à quelque échelle qu’on les saisisse, du local au
global, au centre de l’espace public. Dans la gestion de ces crises sanitaires d’envergure, sont mobilisés les
représentations et répertoires d’action des crises passées, autant que les préfigurations, modélisations et
anticipations de leur devenir. Ces crises sont à la fois un miroir grossissant de ce que sont nos sociétés à un
moment donné et un important vecteur de leur transformation. Elles mettent en valeur l’acuité de l’enjeu des
temporalités, que traduisent les processus dynamiques percutant la gestion de l’événement en situation
d’incertitude, et l’impact des transformations qui affectent, dans la longue durée, la construction des problèmes
de santé publique.
Ce séminaire entend questionner les enjeux et les transformations des mondes de la santé, à l’épreuve de crises
qui, depuis le XIXe siècle, occupent l’espace savant de la production et de la circulation des savoirs, l’espace
politique du gouvernement des corps et des populations, l’espace médiatique des controverses et l’espace
public des mobilisations collectives. Dans la perspective de l’histoire et des sciences sociales, il prend pour
objet les enjeux cognitifs, scientifiques, politiques et économiques ainsi que les dynamiques sociales à l’œuvre
dans l’élaboration de savoirs, de dispositifs et de pratiques de gouvernement des crises sanitaires, dont les
mutations sont étudiées selon différents cadrages spatiaux et temporels durant deux siècles. Il s’intéresse à
l’élaboration des catégories d’analyse qui les rendent intelligibles et aux débats qui les traversent.
Les séances du séminaire seront consacrées à des études de cas empiriques saisies à différentes échelles et
dans différents espaces, auxquelles sera associée une dimension historiographique. Les moments critiques
étudiés privilégieront les crises pandémiques et les crises sanitaires environnementales.
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Les paradoxes du progrès : sur les transformations contemporaines des modèles
nordiques
• Yohann Aucante, maître de conférences, EHESS / Centre d'études sociologiques et politiques
Raymond-Aron (CESPRA)
La région scandinave de l’Europe du Nord exhibe une particularité qu’aucune autre occupe dans l’histoire
moderne et contemporaine : celle de représentations très largement formées sous le signe d’un progrès
constant et de nature exemplaire, aux plans économique, social, politique et même culturel. Ces systèmes de
représentation, co-construits entre les pays de la région et l’étranger qui les observait, ont été fondés sur des
processus complexes de sélection et d’interprétation d’éléments objectivables dans la trajectoire de ces pays,
tout en laissant de côté d’autres dimensions souvent moins immédiatement positives. Ils ont aussi tendu à
agréger les multiples voies nationales dans un certain mépris de leur diversification parfois très importante.
Ceci aboutit à une distorsion de la réalité et à ces « paradoxes du progrès » qui interrogent ouvertement la
conception linéaire voire téléologique du développement de ces nations. Les correspondants de presse et les
médias, l’histoire et les sciences sociales, les organisations internationales et institutions d’expertise et de
classement international ainsi que d’autres opérateurs internes aux pays en question ont participé à
l’orchestration d’un discours laudateur, la critique étant rare et reléguée au second plan. Le séminaire
s’intéressera cette année à différents terrains dans lesquels les pays nordiques sont considérés au travers
d’expérimentations dans des domaines aussi divers, mais reliés, de l’égalité de genre, les réformes de l’emploi,
du suivi des chômeurs ou des retraites, la protection de l’environnement ou les politiques migratoires. Ces
expérimentations ont suscité des controverses et interprétations variables qu’il nous faudra comprendre. On
s’attachera à étudier les différenciations nationales à l’intérieur de ce qui est envisagé comme un « modèle
nordique » et à analyser également le grand retournement qui a permis de considérer ces « modèles nordiques
» dans une forte continuité au cours du dernier demi-siècle, voire au-delà, alors même que s’opéraient des
changements majeurs dans ces pays, que ce soit en termes de choix politiques ou de transformations socio-
économiques. On réfléchira enfin plus largement aux motivations et facteurs qui fondent ces systèmes de
représentation associés à une certaine vision du progrès.
Médecine et genre. Étudier la construction des savoirs médicaux
• Lucia Aschauer, maîtresse de langue / Centre Georg-Simmel (CGS)
• Margaux Nève de Mévergnies, doctorante, EHESS / Laboratoire d’anthropologie critique
interdisciplinaire (IIAC-LACI)
Pour la troisième année consécutive, notre séminaire se propose d’explorer la formation des savoirs médicaux
au prisme du genre. En partant de nos propres travaux de recherche – l’établissement de l’obstétrique
masculine au XVIIIe siècle et l’émergence de l’endométriose comme problème de santé publique au XXIe
siècle – nous étudierons les constructions d’expertises médicales.
Que considère-t-on comme relevant de la connaissance médicale dans différents contextes historiques,
culturels et sociaux ? Quels sont les principes et moyens de légitimation des savoirs médicaux ? Comment
opèrent les mécanismes de délimitation entre savoirs experts et savoirs profanes ? Pourquoi et comment
certains domaines de la médecine restent des impensés alors que d’autres sont au contraire surinvestis ? Plus
généralement, nous étudierons comment le genre et la sexualité interviennent dans la genèse des savoirs
médicaux et, inversement, comment la médecine intervient dans la construction du genre et de la sexualité.
Tout au long de ce séminaire, les participant.e.s seront invité.e.s à réfléchir à leurs propres sujets d’étude.
Plusieurs séances seront consacrées à des questions méthodologiques, notamment à l’analyse textuelle du
discours médical et à l'apport des épistémologies féministes. Le séminaire se déroulera en français, la lecture
des textes se fera en français et en anglais. La bibliographie et le programme détaillé seront indiqués en début
de semestre.
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Migrations et santé
• Simeng Wang, chargée de recherche, CNRS / Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé
mentale, sociétés (CERMES3)
Ce séminaire a pour objectif d’introduire les étudiants aux travaux classiques et notions clefs dans les études
sociales de la santé et des migrations. Dans un monde où s’intensifient les migrations de différentes durées et
de profils variés – allant de la migration clandestine à celle hautement qualifiée – ainsi que les flux
transnationaux de savoirs, de pratiques, de produits et de virus, nous nous intéresserons dans le cadre de cet
enseignement, d’un côté aux questions d’accès aux soins de migrants et de systèmes de prise en charge dans
les pays d’accueil ; et de l’autre côté aux diverses formes de circulations transnationales en matière de santé :
mobilités et formations des professionnels migrants, pratiques de téléconsultation, tourisme médical, etc.
La pandémie du Covid-19 et ses impacts sur la société sont au cœur de nos réflexions : quels accompagnements
et prises en charge des migrants dans l'épidémie ? Quels rôles jouent-ils les professionnels de santé migrants
dans la lutte contre le Covid-19 ? Quid de la réorganisation mondiale du système de santé et du travail de soin,
en tenant compte non seulement des chaînes de production et d’approvisionnement des technologies et des
produits de santé, mais également des flux migratoires dans le secteur de la santé ?
En plus de l’enseignement et les discussions sur les articles choisis, certaines séances contiennent les
interventions de chercheurs invités.
Palestine et Palestinien·nes : nouvelles approches et paradigmes
• Véronique Bontemps, chargée de recherche, CNRS / Institut de recherche interdisciplinaire sur les
enjeux sociaux (IRIS)
• Marion Slitine contrat postdoctoral, EHESS / Centre Norbert-Elias (CNE)
• Baptiste Sellier doctorant, EHESS / Centre Maurice-Halbwachs (CMH)
Cette dernière décennie a vu l’essor de travaux de recherche qui renouvellent la façon d’appréhender la
Palestine et les Palestinien·nes. Ces approches et paradigmes rendent compte, notamment, de l’impasse dans
laquelle se trouve le projet national palestinien, de la poursuite de la colonisation israélienne, des crises et
conflits intervenus aux niveaux régional et global ou encore de l’évolution des cadres et outils théoriques des
sciences humaines et sociales. Le séminaire poursuivra sa présentation des derniers travaux en date sur la
Palestine et les Palestinien·nes tout en engageant une réflexion sur l’évolution des outils théoriques et
méthodologiques employés pour les approcher.
Pauvreté et assistance :
• Corinne Lanzarini, maitresse de conférences en sociologie, Université Sorbonne Paris Nord
Le cours se déroule les lundis de 9h à 11h sur le Campus Condorcet, salle 0.019 (rez de chaussé du bâtiment
de recherche sud)
Dates des cours : du lundi 21 février au lundi 30 mai 2022
On s’intéressera, à travers la lecture et les exposés d’articles sociologiques, aux différentes formes et
conceptions de la pauvreté, à l’évolution du traitement social des populations désignées.
On portera également attention aux différent.es intervenant.es en charge de la mise en œuvre des politiques
d’aide sociale, allant des professionnel.les diplomé.es aux « faisant-fonction » et aux bénévoles présent.es
dans les différentes institutions d’aide sociale.
Enfin, on abordera l’analyse des relations entre les bénéficiaires de l’aide sociale et les professionnel.les, en
portant une attention particulière à la place du genre dans la pauvreté et sa prise en charge par l’aide sociale.
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Psychiatrie et santé mentale : histoire, sociologie, philosophie
• Nicolas Henckes, chargé de recherche, CNRS / Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé
mentale, sociétés (CERMES3)
• Alain Ehrenberg, directeur de recherche, CNRS (retraité·e) / Centre de recherche médecine, sciences,
santé, santé mentale, sociétés (CERMES3)
Les questions de santé mentale se sont imposées comme des enjeux majeurs dans les champs du travail, de
l’éducation, de la justice, de la famille, ou encore de l’économie. Elles sont ainsi clairement devenues
clairement transversales.
Ce séminaire interdisciplinaire entend les explorer en les rattachant plus précisément aux questions «
émotionnelles » et de « comportement » dans les sociétés contemporaines. Dans une perspective historique,
sociologique et philosophique, il s’intéresse aux liens entre l’évolution des représentations collectives de
l’homme en société et les symptômes ou les troubles présentés par les individus. Nous explorerons les tensions
qui traversent ce domaine en matière de diagnostic et de prise en charge ainsi que les préoccupations
croissantes pour le bien-être dans les politiques publiques. Enfin, nous interrogerons tant les savoirs que les
pratiques scientifiques, la transformation des concepts et des techniques. Le recul historique, la comparaison
des sociétés et l’analyse conceptuelle seront les outils privilégiés.
Le séminaire fait alterner présentations de travaux en cours et interventions de chercheurs invités.
Ce séminaire de recherche est ouvert aux chercheurs, étudiants mais aussi aux professionnels intéressés par
les questions soulevées par la psychiatrie et la santé mentale aujourd'hui.
Relations de service et rapports sociaux : le cas du travail en milieu médical • Christelle Avril, maîtresse de conférences, EHESS / Centre Maurice-Halbwachs (CMH)
Tout en poursuivant la réflexion entamée depuis trois ans, ce séminaire de recherche adopte un tout nouveau
fil rouge : sortir de l’hôpital et des questions classiques sur les inégalités sociales de santé en adoptant le point
de vue de la sociologie du travail. Il s’agit de se munir des outils conceptuels et des résultats empiriques de la
sociologie du travail de service pour renouveler le questionnement sur les inégalités sociales de santé. Quel
est le rôle des conditions de travail dans les inégalités devant la mort et la maladie ? Comment les scènes
professionnelles périphériques à l’hôpital – la justice, l’école, le monde militant, l’industrie pharmaceutique
– interviennent-elles dans la fabrique des inégalités de santé ? Lorsque les « soignant·es » catégorisent leur
public, est-ce une pratique discriminatoire ou la mise en œuvre d’une compétence professionnelle ? Comment
les pratiques des « soignant·es » varient-elles selon les propriétés sociales du public ? Quels outils nous donne
la sociologie du travail pour interroger la catégorie homogénéisante de « soignants » mises à l’honneur par les
médias au temps fort de la pandémie ? Plutôt centré les années précédentes sur le renouvellement de la
sociologie de la santé des années 1970 aux années 2010, le séminaire fera la part belle cette année aux
nombreuses publications récentes.
Public concerné
Le séminaire s’adresse à toutes les personnes intéressées par la sociologie du travail et la sociologie de la
santé, en particulier dans une perspective intersectionnelle. Il fournit des outils aussi bien pour les enquêtes
portant sur le champ de la santé que pour des enquêtes portant sur des mondes professionnels divers. Il est
ouvert à tout public quel que soit le niveau scolaire, dans le cadre ou non d’une validation. Pour y accéder, il
faut s’inscrire et remplir tous les champs du questionnaire dont le lien se trouve dans l’onglet « planning » de
ce cours. La seule condition d’accès concerne la lecture assidue des textes pour chacune des séances.
Toutes les personnes en inscription première (Mention Sociologie, Genre, etc.) ou seconde à l’EHESS (master
Sciences sociales ENS-EHESS, master Migrations, Paris 1-EHESS, etc.), doivent faire les démarches pour
obtenir un compte mail @ehess.fr ; seules les personnes extérieures à l’EHESS en sont dispensées et seront
intégrées au Moodle du séminaire par une procédure spécifique.
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Format du cours
Le cours est organisé en 12 séances de 2 heures et alterne entre des séances de type magistral et des séances
de discussion des textes à lire. Ces dernières comporteront aussi un temps « magistral » pour faire le poins sur
les connaissances en lien avec le texte discuté.
Modalités de contrôle des connaissances
Pour les étudiant·es en Master : contrôle continu sur la base de trois devoirs écrits à rendre à date fixe (cf.
programme ci-dessous). Chaque devoir fait l’objet d’une correction individuelle et d’une correction collective
en séminaire. Les trois écrits comptent pour 80% de la note, les 20% restants tiennent compte de la
participation aux discussions autour des textes en séance. La note et la validation finale sont remises à la
dernière séance du séminaire (le 28 janvier 2022).
Pour les étudiant·es en Doctorat souhaitant valider l’UE dans le cadre d’un parcours doctoral : lecture et
animation de la discussion avec Aude Béliard, à propos de son livre Des familles bouleversées par la maladie
d’Alzheimer. Variations sociales, Toulouse, Erès, 2019, le 14 janvier 2022.
Sociologie des professions médicales
• Marie Jaisson, professeure des universités, Université Sorbonne Paris Nord / Institut de recherche
interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS)
Comment la sociologie, générale ou spécialisée, aborde-t-elle les professions médicales, les occupations, les
métiers, les pratiques, et plus généralement les activités du secteur médical, celles des médecins eux-mêmes
ou des personnels infirmiers par exemple ? Différentes approches issues de la sociologie et de l’histoire de la
médecine seront examinées, en particulier les apports des recherches sur la division sociale du travail médical,
sur la morphologie sociale et la démographie de ces professions ; sur la professionnalisation,
l’institutionnalisation et la spatialisation de ces activités ; sur la formation, l’apprentissage et la spécialisation
; sur l’acquisition des savoir-faire, des routines et des normes morales ; enfin sur la circulation des savoirs
médicaux à l’intérieur de cet univers et à l’extérieur. On commentera notamment les travaux de A. Abbott, H.
S. Becker, L. Boltanski, Carr-Saunders et Wilson, A. V. Cicourel, C. M. Cipolla, E. Durkheim, E. Freidson,
E. Goffman, C. Herzlich, E. C. Hughes, M. Mauss, T. Parsons, P. Starr, M. Weber, D. B. Weiner.
• Introduction: Sociology of / in medicine*
• Maladie et santé comme fait social.
• Aux origines de la « sociologie des professions ».
• L’interprétation fonctionnaliste de Talcott Parsons.
• Les travaux d’Everett Hughes et des sociologues de Chicago.
• La tentative de synthèse d’Eliot Freidson, les travaux ultérieurs.
• Erving Goffman, identités et stigmates.
• L’unification du corps médical. Division sociale du travail médical. Médecine et Etat.
• La montée de la spécialisation médicale : le cas de la cancérologie (1890-1940).
• La structure sociale des spécialités médicales en France (1980-2000).
Surdité et langue des signes : analyseurs politiques, philosophiques et sociolinguistiques.
14. Formes de contestation et politiques de réparation
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• Andrea Benvenuto, maîtresse de conférences, EHESS / Centre d'étude des mouvements sociaux
(CEMS)
• Fabrice Bertin professeur certifié, EHESS / Centre d'étude des mouvements sociaux (CEMS)
• Olivier Schetrit docteur, EHESS
Nous poursuivons notre réflexion sur les usages du concept de réparation dans le champ d’études sur les sourds
et les langues des signes. Si ce concept est communément associé à une pratique médicale visant la correction
du déficit physiologique comme condition de normalité, et contesté, par cette raison, par une partie de la
population sourde concernée, nous observons aussi que l’exigence de réparation au tort subi par ces mêmes
personnes dès lors qu’ils n’ont plus accès aux conditions de vie qu’elles réclament, élargissent en les
questionnant les significations et les usages que les différents acteurs mobilisent autour de la réparation. C’est
ce que nous observons dans certaines pratiques artistiques ou professionnelles visant à redonner d’autres sens
au corps questionné. En partant principalement des trois terrains de recherche : les pratiques artistiques, les
écritures autobiographiques et les dispositifs institutionnels qui placent la langue des signes au cœur de leurs
pratiques, nous continuons l'exploration des multiples formes par lesquelles le concept de réparation fait
irruption dans la vie des sourds que ce soit dans la contestation comme dans des nouvelles formes
d’appropriation. En remettant en question un certain ordre socialement établi (il faut réparer un corps
défaillant), le concept se charge d’une valeur émancipatrice et contribue à des nouvelles lectures du champ
des Deaf Studies et plus largement, des Disability Studies.
Transformations du cancer à l'ère de la génomique globalisée et du capitalisme sanitaire
• Catherine Bourgain, chargée de recherche, INSERM / Centre de recherche médecine, sciences, santé,
santé mentale, sociétés (CERMES3)
• Claire Beaudevin, chargée de recherche, CNRS / Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé
mentale, sociétés (CERMES3)
• Fanny Vincent, contrat postdoctoral, INSERM
Dans les Nords comme dans les Suds, le développement de la médecine dite de précision (immunothérapies
et médecine génomique) a réactivé depuis le début des années 2000 le grand récit de la victoire contre le
cancer. Pour certains acteurs – cliniciens, pouvoirs publics, laboratoires pharmaceutiques, entreprises de santé,
associations de patients –, les progrès jumelés de la génomique et du traitement de données de masse feraient
renaître l’espoir d’une victoire contre cette pathologie, devenue en un siècle une des priorités majeures des
États du Nord. Cette promesse se déploie de concert avec une série d’innovations thérapeutiques arrivant sur
le marché depuis moins de deux décennies. Ces nouveaux traitements consistent à cibler des modifications
génétiques spécifiques des tumeurs (thérapies ciblées) ou à modifier génétiquement des cellules des patients
(thérapies géniques). Ils sont, tout comme les nouveaux modes de dépistage génétique, présentés comme des
« innovations de rupture » pouvant transformer radicalement l’approche clinique et thérapeutique du cancer.
Au delà de cette simple transformation des modes de prise en charge, certains acteurs de l'oncologie
considèrent que les nouveaux traitements et la médecine génomique transforment jusqu'à la maladie elle-
même : nosologiquement, elle relèverait bientôt du champ des maladies rares et cliniquement, elle deviendrait
une maladie traitée à domicile. Par ailleurs, le déploiement de cette médecine « de précision » dans le domaine
du cancer s'accompagne de discours annonçant une nouvelle ère économique pour les thérapeutiques en
oncologie et leurs marchés. Dans de nombreux États du Nord, ces transformations s'inscrivent dans un autre
type de basculement, plus large et tout aussi politique : faire de la santé non pas un fardeau financier pour les
systèmes de santé, mais une source de profit et de « création de valeur ».
Ce sont toutes ces transformations dans le champ de la lutte contre le cancer, dans celui de la génétique et plus
largement dans le champ de la santé que ce séminaire entend étudier. Il s'agit d'appréhender le cancer à deux
niveaux complémentaires : d'une part comme un analyseur, un support et parfois un laboratoire de
changements sociaux, politiques et économiques ; et d'autre part, comme une expérience vécue du capitalisme.
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Pour ce faire, le programme combinera des approches d'histoire, de sociologie, d'anthropologie, d'économie
et de science politique, à propos de travaux portant ou non sur le cancer, mais abordant des thèmes tels que :
les marchés globalisés du médicament et des tests ; les logiques et pratiques de prescription ; les
transformations de l'organisation et des pratiques de soins et de recherche ; les potentielles évolutions des
expériences de la maladie et du soin ; les dynamiques de production et de circulation des savoirs génétiques,
génomiques ou oncologiques entre profanes et professionnels, entre Nords et Suds, etc.
Séminaire d’ouverture
Le séminaire d’ouverture est à choisir dans l’offre de séminaires validables (comptant pour 6 ECTS) de
l’EHESS (consulter la liste de l’intégralité des séminaires dispensés à l’EHESS sur néobab « tous les
enseignements ». / !\ : bien vérifier dans la rubrique « master » que le séminaire est rattaché à un master
pour qu’il soit validable + vérifier le nombre d’ECTS) ou de l’Université Paris 13.
Langues
Les étudiants doivent obligatoirement suivre au cours de leur cursus un enseignement de langue autre que
leur langue maternelle qui comptera pour 3 ECTS. Cet enseignement peut être suivi à n’importe quel
moment du cursus, et éventuellement dès le M1, mais il ne comptera qu’une fois pour l’année de M2. Des
dispenses peuvent être accordées par les enseignants du bureau des langues de l’EHESS.
FRANÇAIS LANGUE ETRANGERE (FLE)
Les cours de français langue étrangère de l’EHESS s’adressent aux étudiant/e/s non francophones de
l’établissement ayant un niveau minimal de français et souhaitant bénéficier d’un accompagnement dans la
pratique académique de la langue – écrite et orale – dans les différentes sciences sociales.
Le travail s’effectue sur la base de supports oraux et écrits issus des sciences sociales ; il s’appuie également,
et autant que possible, sur les productions personnelles des étudiant/e/s, en lien avec des activités proposées en
classe ou avec les travaux dans lesquels les étudiant/e/s sont engagés par ailleurs (séminaires, colloques etc.).
Plusieurs types d’enseignements sont proposés, selon le niveau d’étude, le niveau linguistique et les besoins
des étudiant/e/s.
Pour plus de renseignements, consulter 8 bdl.hypotheses.org
ANGLAIS
L’EHESS offre une formation spécifique d’anglais des sciences humaines et sociales.
Les participants travailleront, en fonction de leur niveau et de leur parcours (M1 et M2, doctorants et post-
doctorants), sur des documents provenant de leur propre domaine et de leurs recherches (propositions de
communication, articles, résumés de leurs travaux, abstracts, etc.) ainsi que sur des sources variées et
pluridisciplinaires (notamment des extraits d’ouvrages ou d’articles de sciences sociales, et des enregistrements
de séminaires ou colloques en anglais).
Le descriptif des enseignements et des niveaux proposés est disponible sur le site du Bureau des langues
(bdl.hypotheses.org) ainsi que sur le site de l'EHESS, dans l'onglet enseignement.
Les étudiant/e/s intéressés sont invités à compléter le formulaire d'inscription accessible sur le site internet du
Bureau des langues.
Ces cours sont ouverts à la validation.
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Pour tout renseignement complémentaire, s’adresser à Yasmine Mohammedi : [email protected]
Stage
Les étudiant/e/s ont l’obligation de faire un stage d’un mois (105h) au cours de leur scolarité dans le master.
Le stage peut être réalisé dans une association, une administration, un établissement public ou privé, une
entreprise ou encore un laboratoire de recherche. Il peut faire partie d’un terrain de recherche ou pas. Le tuteur
ou la tutrice a la responsabilité d’assurer le suivi pédagogique du stage et d’évaluer le mémoire de fin de stage.
Les étudiant/e/s salariés peuvent demander une adaptation de l’obligation de stage ou faire valoir leur
expérience professionnelle. Le stage peut être fait à n’importe quel moment au cours de la scolarité, y compris
dès le M1, mais il ne compte que pour l’année de M2.
Mémoire de M2
Le mémoire de recherche est rédigé à partir d’une recherche originale conçue et réalisée par l’étudiant/e avec
le conseil de son tuteur ou sa tutrice. Il s’appuie en particulier sur des données originales collectées par
l’étudiant/e pour son master. Il comprend une centaine de pages écrites.
Le mémoire est soutenu devant un jury de deux personnes, dont le tuteur ou la tutrice, qui lui attribue une note
comptant pour 50% de la note finale du M2.
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INFORMATIONS DIVERSES
Le programme des enseignements et séminaires et le planning des salles de l’EHESS est
consultable à l’adresse : https://enseignements.ehess.fr/2021-2022
Vie étudiante
La mission vie étudiante de l’EHESS peut être contactée pour toute question ou problème : mission-
Pour toute question liée aux inscriptions administratives, contacter le service de la scolarité :
scolarité@ehess.fr
Si votre demande concerne des difficultés matérielles, contacter l’assistante sociale : pour les étudiant/e/s
salariés de l’ehess : [email protected] ; pour tout étudiant/e : assistante sociale au CROUS :
Permanence de la chargée de mission pour la vie étudiante
Accompagnement des étudiant/e/s en situation de handicap
Le bureau d'accompagnement des étudiant/e/s en situation de handicap propose un dispositif spécifique
d'accueil et d'accompagnement destiné à permettre aux étudiant/e/s concernés de mener leurs études dans les
meilleures conditions possibles.
Les étudiant/e/s qui souhaitent pouvoir bénéficier des aménagements pédagogiques nécessaires, doivent en
faire eux-mêmes la demande formelle. Un ou plusieurs rendez-vous permettrons d'évaluer les besoins au
regard des spécificités du projet et d'organiser les aides ou aménagements pour l'année universitaire.
Il est conseillé de prendre contact le plus tôt possible et de préférence avant le début des séminaires.
Contact
A venir ultérieurement
Mission handicap-Bureau d'accompagnement des étudiant/e/s
Direction des enseignements et de la vie étudiante - Bureau 832 (8e étage), 54 boulevard Raspail, 75006
Paris
(+33) 1 49 54 25 89
www.ehess.fr/fr/mission-handicap
Horaires d'ouverture
Du lundi au vendredi de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 16h00 et sur rendez-vous
Bureau de l’information et de la mobilité internationale étudiante (SIMI)
Bourses, aides et mobilité, programme Erasmus
Service de l'Information et de la Mobilité Internationale étudiante (SIMI)
Bureau 907 (9e étage), 54 Boulevard Raspail, 75006 Paris
Tél. : 01 49 54 26 93
Courriel : [email protected]
http://ehess.fr/fr/etudiant
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Ecole Doctorale
Responsable : France ARTOIS MBAYE
Secrétariat : Natacha GEORGE
Bureau A8-01- au 54 Bd Raspail – 75006 Paris
Tél. : 01 49 54 25 22
Courriel: [email protected]
Services de la scolarité : inscription, cotutelle, codirection, stage
Responsable : Nathalie VOLETTE
Bureaux A834 & A837 (8è étage)
54 boulevard Raspail - 75006 Paris.
Horaires d'ouverture : Du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à16h
Pour tout paiement, veuillez noter que l'Agence Comptable est fermée le vendredi toute la journée.
Tél. : 01 49 54 24 52
Courriel : [email protected]
Réseau des jeunes chercheurs santé société
Ce réseau réunit des jeunes chercheurs, masterants, doctorants, post-docs, intéressés par les questions de
santé en société. Il organise des conférences et journées d’étude sur des thèmes divers et s’intéresse tout
particulièrement aux questions d’insertion professionnelle des jeunes chercheurs. Les étudiant/e/s de Master
peuvent s’inscrire au réseau pour participer à ses activités et recevoir ses publications, annonces et lettres
d’information.
Site internet et contact : http://www.reseau-sante-societe.org/