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  République du Sénégal ************* Ministère de l’Education *************** UNIVERSITE DE THIES ******************* Unité de Formation et de Recherche en Sciences Agronomiques et Développement Rural UFR-SADR (ex E.N.S.A) *********** Département Economie et  Sociologie Rurales Mémoire de fin d’études Présenté et soutenu publiquement par  : Modou Marie DIAGNE Pour l’obtention du diplôme d’Ingénieur Agronome Spécialisation : Economie et sociologie rurales  Devant le Jury : Dr Abdoulaye DIENG Directeur de l’UFR-SADR Président Dr Moustapha THIOUNE Chef du Départeme nt Membre M. Idrissa WADE Enseignant à l’UFR-SADR Membre Dr Guillaume DUTEURTRE Agroéconomiste au BAME Membre M. Moussa MBAYE Chef Division Productions animales à la DIREL Membre M. Ousmane LO ITE au Centre National d’Aviculture Membre Février 2008 Analyse de la compétitivité de la filière avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes 

Memoire_DIAGNE

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Rpublique du Sngal ************* Ministre de lEducation *************** UNIVERSITE DE THIES ******************* Unit de Formation et de Recherche en Sciences Agronomiques et Dveloppement Rural UFR-SADR (ex E.N.S.A)

***********Dpartement Economie et Sociologie Rurales

Mmoire de fin dtudes

Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes

Prsent et soutenu publiquement par : Modou Marie DIAGNE Pour lobtention du diplme dIngnieur Agronome Spcialisation : Economie et sociologie rurales Devant le Jury : Dr Abdoulaye DIENG Dr Moustapha THIOUNE M. Idrissa WADE Dr Guillaume DUTEURTRE M. Moussa MBAYE M. Ousmane LO Directeur de lUFR-SADR Chef du Dpartement Enseignant lUFR-SADR Agroconomiste au BAME Chef Division Productions animales la DIREL ITE au Centre National dAviculture Prsident Membre Membre Membre Membre Membre

Fvrier 2008

Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes

DEDICACE Je rends grce ALLAH, LE TOUT PUISSANT, LE TRES MISERICORDIEUX. Je ddie ce travail au vnr Serigne Saliou MBACKE qui a illumin la voie du mouridisme et qui nous a toujours exhort satteler la rcitation du Saint Coran et ladoration du Tout Puissant. Je ddie ce travail mes parents Yoro DIAGNE et Fatou DIOP qui nont mnag aucun effort pour nous inculquer, mes frres et moi, une bonne ducation, de nous avoir soutenus de tout temps dans toutes nos entreprises. Que Le TOUT PUISSANT leur prte longue vie pour quils puissent nous clairer davantage tout au long du chemin chaotique de la vie ! A ma regrette sur Ndye Marime DIAGNE qui nous a quitte trs tt. Jaurai bien aim tavoir mes cots. Que la terre sainte de Touba te soit lgre et le TOUT PUISSANT taccueille dans son Paradis (Amen). A mes frres Boubacar, Serigne Abdou, Ibrahima et Nar Gade dit Al qui, de par leur exprience, mont beaucoup appuy durant tout mon cursus scolaire. A mes cousins et cousines, plus particulirement Mbaye NDIAYE qui a toujours t dun soutien exceptionnel durant tout mon cursus scolaire. Ce travail est ddi galement M. Smou NDIAYE qui tait vacataire lENSA. Il a contribu de faon significative notre formation. Nous aurions bien voulu lavoir notre cot pour parachever ce travail, mais Dieu en a voulu autrement. Que Le Tout Puissant laccueille dans son Paradis et que la terre lui soit lgre (Amen) A la 22me promotion, nous avons pass des moments inoubliables durant 5 ans dans une parfaite atmosphre dentente, de fraternit et de solidarit. Je souhaite que ces relations que nous avons noues durant notre passage lUFR-SADR puissent perdurer aussi longtemps que nous vivrons sur terre. Je ddie particulirement ce travail lensemble des membres du Dahira Nouroul Mahanhidi de lUFR-SADR. Que le Tout Puissant agre toutes les activits menes en guise de reconnaissance envers le Cheikh (THIANT) et que ces dernires perdurent aussi longtemps que possible. Je ddie ce travail Mlle Banna MBAYE qui ma beaucoup soutenu dans ce travail. Enfin, je ddie ce travail tous les Elves ingnieurs de lUFR-SADR pour ces bons moments passs ensemble lcole dans une parfaite atmosphre familiale.II

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REMERCIEMENTJe remercie M. Papa Ibra SAMB, Recteur de lUniversit de This pour tous ses efforts consentis pour la bonne marche de lUFR-SADR Jadresse des remerciements M. Abdoulaye DIENG, Directeur de lUFR-SADR qui a contribu dune manire significative notre formation. Il nous a toujours exhort faire preuve de rigueur, de pragmatisme et de srieux dans le travail. Je tiens remercier M. Moustapha THIOUNE, Chef du Dpartement Economie et Sociologie Rurales de lUFR-SADR pour ses conseils quil na jamais cess de me procurer, la qualit de ses enseignements, sa disponibilit et pour leffort consenti dans ce travail. Je remercie gracieusement M. Pape Nouhine DIEYE, Chef du BAME Il ma marqu par ses pertinentes remarques et sa perspicacit. Il a su me guider durant le stage pour mener bien cette tude. Son pragmatisme et son dynamisme nous ont t dun apport capital. M. Guillaume DUTEURTRE, Agroconomiste du CIRAD. Jadresse des remerciements sans limites son endroit. Il ma marqu par la pertinence de ses ides, la qualit de ses conseils judicieux qui ont t une vritable source de motivation. Il ma toujours encourag faire preuve de pragmatisme et de clairvoyance dans le travail. Il ma mis dans dexcellentes conditions pour que je puisse faire convenablement ce travail. M. Saliou NDIAYE, Directeur des Etudes. Je ne tarirai jamais dloges lendroit de M. NDIAYE qui nous marqu de par sa gnrosit, son entregent, sa disponibilit et ltendue de son exprience quil a toujours voulu partager avec les tudiants. Il a contribu de manire significative notre formation lUFR-SADR en mettant notre disposition dnormes outils de travail qui nous ont t dun apport capital pour la ralisation de ce travail. Je remercie galement M. Abdoulaye DRAME pour la qualit de ses enseignements, sa perspicacit et son sens lev de responsabilit. Il a toujours su ctoyer les tudiants ; ce qui lui a permis de mieux les comprendre. De plus, je remercie M. Idrissa WADE, qui ma beaucoup appuy dans ce travail. Il a su me suivre de trs prs et me donner constamment son apprciation par rapport au document. Je remercie chaleureusement M. Ousmane LO qui a toujours t dun apport capital dans le droulement de ce travail. Il ma a marqu par la pertinence de ses remarques par rapport notre travail. Son exprience dans le domaine de la filire avicole ma beaucoup servi. Je remercie M. Moussa MBAYE davoir accept de faire parti du jury. Son exprience dans le domaine de la production animale me permettra de mieux affiner ce travail. Je remercie M. Amadou Makhourdia DIOP pour la qualit de ses enseignements et ses remarques pertinentes. A travers lui, Je remercie tout le corps professoral de lUFR-SADR. Je remercie Mme DIOUF ne Coumba FAYE, Chef adjoint du CNA et travers elle tout le personnel du CNA pour laccueil chaleureux. Je tiens remercier galement tout le personnel du BAME : particulirement Djiby DIA qui suivi de trs prs ce travail en me faisant part de ses judicieuses remarques, Arfan NGOM, Alioune DIENG, Mme SOME, Lamine DIA, Adama MBAYE, Cheikh Sadibou FALL, Oumar DIOP. Mes remerciements vont galement lendroit de tout le Personnel Administratif, Technique et de Service (PATS) de lUFR-SADR particulirement Laye FALL, Babacar, M. HANNE, El hadji FALL. Je remercie tous les Elves ingnieurs de lUFR-SADR sans exception particulirement Fallou DIENG. III

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RESUMELaviculture semi-industrielle est un secteur trs important dans la mesure o elle constitue une vritable source de produits carns et de protines pour les populations. Elle se caractrise par llevage de sujets cycle court qui permet de satisfaire la demande sans cesse croissante de la population. Mais, la filire a t confronte des contraintes telles que la mise en place du Tarif Extrieur Commun (TEC) dans la zone de lUnion Economique et Montaire Ouest Africaine qui a t lun des facteurs favorisant la pousse des importations de cuisses et de poulets surgels. Ces importations sont lorigine des consquences socio-conomiques dsastreuses pour la filire. Depuis lavnement de la grippe aviaire, la filire commence se relancer grce larrt officiel des importations. Cette tude mene par le Bureau danalyses macro-conomiques (BAME) de lInstitut Sngalais de Recherches Agricoles (ISRA) a pour objectif de sinterroger sur la comptitivit relle des exploitations avicoles. Plus spcifiquement, il sagira de montrer les acteurs de la filire avicole semi-industrielle, dtudier les cots de production des poulets de chair ainsi que ceux des ufs de consommation et cots de commercialisation, dtablir les comptes de rsultats des producteurs et des commerants, dtudier la rentabilit conomique et financire des fermes avicoles. Lanalyse des cots de production montre que laliment constitue le poste de dpense le plus important car reprsentant en moyenne 60% du cot de production dun poulet de chair et 80% de celui de luf de consommation. Ce qui est lorigine de ce renchrissement des prix des produits avicoles consommables. Limportance des cots de production est due au fait que toutes les matires premires entrant dans la composition de laliment, hormis la farine de poisson, sont importes. Ainsi, pour une meilleure comptitivit-prix de la filire, il faudra dvelopper des stratgies de rduction des cots de production en gnral et le cot de laliment en particulier telles que la valorisation des sous produits agricoles locaux riches en nergie et/ou en protines. Lanalyse des marges montre que les producteurs de poulets de chair dgagent plus de 50% de la marge totale. Pour les ufs de consommation, les dtaillants ralisent la marge la plus importante suivant le circuit dapprovisionnement. Certains producteurs prfrent vendre des poulets prts cuire (PAC) pour dgager le plus de marge. En effet, ces producteurs de poulets PAC traitent avec les htels, les restaurants et quelques supermarchs. La construction dun abattoir moderne pourrait amliorer la prsentation des poulets PAC et permettre un traitement beaucoup plus hyginique que celui effectu au niveau des structures de plumage et au niveau des marchs urbains. La filire avicole prsente une comptitivit relle actuellement, mais si la mesure de larrt des importations tait leve, on pourrait imaginer que cette comptitivit soit amoindrie du point de vue du prix et de la qualit. Mots cl : Aviculture, filire, comptitivit, rentabilit, prix, qualit, performance

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ABSTRACTPoultry industry is a very important sector to the extent that it is a real source of meat products and protein for the population. It is characterized by raising short-cycle topics that can meet the everincreasing demand of the population. But the industry has faced many constraints such as the introduction of the Common External Tariff (CET) in the WAEMU (West African Economic and Monetary Union) region in January 2000, which has been a contributing factor to the surge of poultry meat imports. These imports have had bad socio-economic consequences for the local sector. Since the rise of the bird flu crisis, the sector has started to recover, thanks to the official ban on poultry imports. The study conducted by the Bureau dAnalyses Macro-conomiques (BAME) of the Senegalese Institute of Agricultural Research (ISRA) aims at better understanding factors of competitiveness of the poultry farms in that context. More specifically, the present work analyses the strategies of actors involved in the semi-industrial poultry sub-channel, and studies the cost of production of broilers and eggs as well as marketing and distribution costs, to establish the accountability of producers and traders. The study also tries to deal with the economic viability of poultry farms. The analysis of the production costs shows that the feed is the most important expenses because it represents an average of 60% of the cost production for broiler and 80% of the cost of consumption egg. This explains this rise in the prices of poultry products consumed in Dakar. The importance of production costs is due to the fact that all the raw materials used in the composition of the feed, except fish powder, are imported. Thus, for a better price competitiveness of the sector, it is suggested to develop strategies for reducing production costs in general and the cost of feed in particular, such as the valorization of local agricultural products as energy-rich and / or proteins. Analysis of margins shows that the producers of broilers emit more than 50% of the total margin. For consumption eggs, retailers make a substantial margin, the next largest sub-channel supply. Some producers prefer to sell ready-to-cook chicken (Prt--cuire - PAC) to get a best margin. Indeed, these producers of chickens PAC deal with hotels, restaurants and some supermarkets. The construction of a modern slaughterhouse could improve the presentation of chickens PAC and allow treatment more hygienic than that done at the level of structures plumage and at the level of urban markets. The poultry industry is currently competitive, but if the ban of the imports was suppressed, this competitiveness might be impaired in terms of price and quality. Key words: Poultry, network, competition, profitability, price, quality, performance

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Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes SIGLES ET ACRONYMES AACV AAD AASL AATP AFPA ASCOPA AVIDAK AVISEN AVIPROD BAME CAM CAMAF CEDEAO CIRAD CMV CNA COPAVIS COTAVI DIREL EISMV ENEA FAFA FAPPO GAS GIE GRET IC ISRA LNERV MDA NMA OAC OMC ONG PAC PACD PAPEL PDMAS PRODEC SEDIMA SENAV TCI TEC UEMOA UNAFA UNIA Association des Aviculteurs du Cap-Vert Association des Aviculteurs de Dakar Association des Aviculteurs de Saint-Louis Association des Aviculteurs de Touba Peykouk Association des Femmes Productrices de lAviculture Association des Commerants des Produits Avicoles Association des Avicultrices de Dakar Aviculture du Sngal Aviculture-Production-Distribution Bureau dAnalyse Macroconomiques Complexe Avicole de Mbao Compagnie Africaine de Marachage, dAviculture et dArboriculture Communaut Economique des Etats de lAfrique de lOuest Centre de Coopration Internationale en Recherche Agronomique pour le Dveloppement Complexe minral vitamin Centre National dAviculture Cooprative des Aviculteurs du Sngal Collectif des Techniciens de lAviculture Direction de lElevage Ecole Inter-Etats des Sciences et Mdecine Vtrinaire Ecole Nationale dEconomie Applique Fdration des Acteurs de la Filire Avicole Ferme Agro-pastorale de Pout Groupement des Aviculteurs du Sngal Groupement dIntrt Economique Groupe de recherches et dchanges technologiques Indice de consommation Institut Sngalais de Recherches Agricoles Laboratoire National dElevage et de Recherches Vtrinaires Maison Des Aviculteurs Nouvelle Minoterie Africaine ufs Couver Organisation Mondiale du Commerce Organisation Non Gouvernementale Poulet prt Cuire Promotion dune Agriculture Comptitive et Durable Projet dAppui lElevage Programme Des Marchs Agricoles et agroalimentaires du Sngal Programme de Dveloppement des Espces Cycle court Sngalaise de Distribution de Matriels Avicoles Sngalaise de lAviculture Taxe Commune lImportation Tarif Extrieur Commun Union Economique et Montaire des Etats de lAfrique de louest Union Nationale des Acteurs de la Filire Avicole Union Nationale des Industriels de lAviculture VI

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LISTE DES FIGURESFigure 1 : Rpartition des producteurs de poulets de chair ...................................................... 20 Figure 2 : Rpartition des leveurs de poules pondeuses ......................................................... 22 Figure 3 : Evolution de la production locale dufs de consommation de 1996 2006 ......... 32 Figure 4 : Rpartition des charges de production du groupe I ................................................. 36 Figure 5 : Rpartition des charges de production du groupe II ................................................ 37 Figure 6 : Rpartition des charges de production du groupe III............................................... 38 Figure 7 : Analyse compare des cots de production dun poulet de chair ............................ 39 Figure 8 : Rpartition des charges de production pour le groupe A ........................................ 40 Figure 9 : Rpartition des charges de production pour le groupe B ......................................... 40 Figure 10 : Rpartition des charges de production pour le groupe C ....................................... 41 Figure 11 : Analyse compare des cots de production dun uf de consommation .............. 41 Figure 12 : Comparaison des marges nettes sur un plateau dufs de consommation ............ 48 Figure 13 : Part de laviculture dans le chiffre daffaire agricole des pays de lUEMOA........ iii Figure 14 : Part des socits dans la production daliment de volaille en 2006 ....................... iii Figure 15 : Rpartition de la production de poussins en 2006 au niveau des socits.............. iv Figure 16 : Evolutions des importations de 1999 2007 ............................................................. Figure 17 : Evolution annuelle de la production locale et des importations d'OAC .................... Figure 18 : Evolution du prix dun poussin chair en 2007 selon les couvoirs .................... vi Figure 19 : Evolution du prix dun poussin ponte en 2007 selon les couvoirs ................... vi Figure 24 : Marges des acteurs selon les deux circuits (poulet de chair et poule rforme).... xv Figure 25 : Marges des acteurs pour le circuit du poulet prt cuire (PAC) ........................... xv Figure 26 : Marges des acteurs pour le circuit des ufs de consommation ............................. xv

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LISTE DES TABLEAUXTableau 1 : Statistiques descriptives pour la filire chair ................................................... 20 Tableau 2 : Mesure de prcision de KMO pour les producteurs de poulets de chair ............... 20 Tableau 3 : Statistiques descriptives pour la filire ponte .................................................. 21 Tableau 4 : Mesure de prcision de KMO pour les leveurs de poules pondeuses ................. 22 Tableau 5 : Evolution de la production locale de viande ......................................................... 31 Tableau 6 : Evolution du chiffre daffaires pour les ufs de consommation .......................... 32 Tableau 7 : Saisonnalit du prix dune poulet de chair ............................................................ 42 Tableau 8 : Saisonnalit du prix dune poule rforme ........................................................... 43 Tableau 9 : Saisonnalit du prix du poulet PAC ...................................................................... 43 Tableau 10 : Saisonnalit du prix dun plateau dufs de consommation............................... 43 Tableau 11 : Comptes de rsultat des diffrents producteurs de poulets de chair ................... 44 Tableau 12 : Comptes de rsultat des diffrents leveurs de poules pondeuses ...................... 46 Tableau 13 : Prix dun poulet de chair sur pied selon les diffrents acteurs ............................ 48 Tableau 14 : Prix du poulet PAC selon les diffrents acteurs .................................................. 49 Tableau 15 : Prix dun plateau dufs selon les diffrents acteurs .......................................... 49 Tableau 16 : Comptes de rsultat des acteurs pour le circuit viande ....................................... 50 Tableau 17 : Comptes de rsultat des acteurs pour le circuit poulet PAC ............................... 50 Tableau 18 : Comptes de rsultat des acteurs pour les ufs de consommation....................... 51 Tableau 19 : Les diffrentes souches utilises au Sngal ........................................................ iii Tableau 20 : Niveau du droit de douane au sein de lUEMOA ................................................ iv Tableau 21 : Les droits supplmentaires assujettis aux produits avicoles ................................. v Tableau 22 : Evolution de la production de poussins chair et de poussins pondeuses .. v Tableau 23 : Matrice de corrlation des variables pour lactivit chair .............................. vi Tableau 24 : Matrice de corrlation des variables pour lactivit ponte ............................. vi Tableau 25 : Evolution du prix de laliment pour poulets de chair selon les industriels ......... vii Tableau 26 : Evolution du prix de laliment pour poules pondeuses selon les industriels ...... vii Tableau 27 : Exemple de calendrier de prophylaxie mdical pour poulet de chair ................ viii Tableau 28 : Pour poule pondeuse .......................................................................................... viii Tableau 29 : Dtail des cots de production pour le groupe I................................................... ix Tableau 30 : Dtail des cots de production pour le groupe II .................................................. x Tableau 31 : Dtail des cots de production pour le groupe III ................................................ xi Tableau 32 : Dtail des cots de production pour le groupe A ................................................ xii Tableau 33 : Dtail des cots de production pour le groupe B ............................................... xiii Tableau 34 : Dtail des cots de production pour le groupe C ............................................... xiv

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Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes Table des matires DEDICACE ................................................................................................................................II REMERCIEMENT ................................................................................................................III RESUME .................................................................................................................................III ABSTRACT ............................................................................................................................ IV SIGLES ET ACRONYMES .................................................................................................. VI LISTE DES FIGURES......................................................................................................... VII LISTE DES TABLEAUX ................................................................................................... VIII INTRODUCTION .................................................................................................................... 1 CHAPITRE I : CONTEXTE DE L'ETUDE..2 1. Sous-secteur de llevage ....................................................................................................... 2 2. Cadre institutionnel ................................................................................................................ 3 2.1. Promotion dune Agriculture plus Comptitive et Durable (PACD) ........................ 3 2.2. Bureau danalyses macro-conomiques (BAME) ..................................................... 4 CHAPITRE II: PRESENTATION DE L'ETUDE5 1. Problmatique......................................................................................................................... 5 2. Objectif ................................................................................................................................... 5 3. Concepts et dfinitions ........................................................................................................... 6 4. Matriels et Mthodes ............................................................................................................ 8 4.1 La revue bibliographique et la collecte de donnes statistiques................................. 8 4.2 Les entretiens ouverts ................................................................................................. 9 4.3. Enqutes auprs des producteurs............................................................................... 9 4.3.1. Echantillonnage .............................................................................................. 9 4.3.2. Collecte de donnes auprs des producteurs .................................................. 9 4.3.3. Traitements des donnes .............................................................................. 10 4.4. Enqutes auprs des commerants .......................................................................... 10 4.5. Etude de la comptabilit des fermes-tmoins dans chaque groupe de producteurs 10 4.5.1. Etude des cots de production ...................................................................... 10 4.5.2. Analyse des comptes .................................................................................... 11 5. Caractristiques de la zone dtude (Zone des Niayes)........................................................ 12 5.1. Localisation et caractristiques physiques .............................................................. 12 5.2. Conditions climatiques ............................................................................................ 12 5.3. Sols, vgtation et espaces de production agricole ................................................. 12 5.4. Ressources en eau.................................................................................................... 13 5.5. Dynamique dmographique .................................................................................... 13 CHAPITRE III : PRESENTATION DE LA FILIERE AVICOLE..14 1. La filire avicole au Sngal ................................................................................................ 14 1.1. Aviculture traditionnelle ou familiale ..................................................................... 14 1.2. Aviculture semi-industrielle dite moderne .............................................................. 14 1.2.1. Historique de laviculture semi-industrielle ................................................. 15 1.2.2. Les diffrentes souches utilises .................................................................. 16 1.2.3. Importance socio-conomique ..................................................................... 16 1.2.4. Contraintes sanitaires ................................................................................... 16 2. Les acteurs de la filire avicole semi-industrielle ................................................................ 17 2.1. Les acteurs de la fourniture dintrants ..................................................................... 17 2.1.1. Les fournisseurs dintrants ........................................................................... 17 2.1.2. Provendiers ................................................................................................... 18 2.1.3. Accouveurs ................................................................................................... 18 2.1.4. Vendeurs de matriels .................................................................................. 18 2.2. Les acteurs de la production .................................................................................... 19 2.2.1. Les stratgies des producteurs ...................................................................... 19 IX

Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes 2.2.2. Typologie des producteurs ........................................................................... 19 2.3. Les abatteurs ............................................................................................................ 23 2.4. Les transformateurs ................................................................................................ 23 2.5. Les acteurs de la commercialisation et leurs stratgies ........................................... 23 2.5.1. Les Banabanas .............................................................................................. 23 2.5.2. Les Grossistes ............................................................................................... 24 2.5.3. Les Dtaillants .............................................................................................. 24 2.5.4. Les types de marchs.................................................................................... 24 2.6. Les acteurs de lappui-conseil, du service et de lencadrement .............................. 25 2.6.1. Le Centre National dAviculture .................................................................. 25 2.6.1. Les vtrinaires et les techniciens ................................................................ 25 2.6.2. Organisations professionnelles ..................................................................... 25 3. Influence des politiques commerciales sur la filire avicole semi-industrielle .................... 26 3.1. Linstauration du Tarif Extrieur Commun (TEC) ................................................. 26 3.2. Impact du TEC sur les flux des importations .......................................................... 26 3.3. Impact de la grippe aviaire sur la filire avicole ..................................................... 26 4. Performances de production de la filire.............................................................................. 27 4.1. Production de poussins un jour............................................................................. 27 4.1.1. Poussins chair ......................................................................................... 27 4.1.2. Poussins ponte ........................................................................................ 27 4.1.3. Contraintes lies la production de poussin un jour ................................. 27 4.2. Les ufs couver (OAC)........................................................................................ 28 4.2.1. Production locale dufs couver (OAC) ................................................... 28 4.2.2. Importation dOAC ...................................................................................... 28 4.3 Exportations de poussins un jour ........................................................................... 29 4.4. Production daliment ............................................................................................... 29 4.4.1. Les matires premires dorigine vgtale ................................................... 29 4.4.2. Les matires premires dorigine animale : la farine de poisson ................. 30 4.4.3. Les minraux ................................................................................................ 30 4.5. Offre en viandes de volaille ................................................................................... 30 4.5.1 Production de viande ..................................................................................... 30 4.5.2 Demande nationale en viande de volaille ...................................................... 31 4.6. Production dufs de consommation ...................................................................... 31 CHAPITRE IV : ANALYSE ECONOMIQUE ET FINANCIERE DE LA FILIERE 1. Etude des charges dexploitation.......................................................................................... 33 1.1. Les charges fixes ..................................................................................................... 33 1.1.1. Les amortissements ...................................................................................... 33 1.1.2. Loyer ............................................................................................................ 33 1.2. Les charges variables .............................................................................................. 34 1.2.1. Les poussins ................................................................................................. 34 1.2.2. Laliment ...................................................................................................... 34 1.2.3. Frais vtrinaires .......................................................................................... 35 1.2.4. Main-duvre ............................................................................................... 35 1.2.5. Leau............................................................................................................. 35 1.2.6. Lclairage et le chauffage ........................................................................... 35 1.2.7. Litire ........................................................................................................... 36 2. Etude du cot de production................................................................................................. 36 2.1. Etude des cots de production pour la filire "chair" 2.1.1. Producteur du groupe I ................................................................................. 36 2.1.2. Producteur du groupe II................................................................................ 37 2.1.3. Producteur du groupe III .............................................................................. 37 X

Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes 2.1.4. Analyse compare des cots de production des diffrents producteurs ....... 38 2.2. Etude des cots de production pour la filire ponte .......................................... 39 2.2.1. Producteur du groupe A ............................................................................... 39 2.2.2. Producteur du groupe B................................................................................ 40 2.2.3. Producteur du groupe C................................................................................ 40 2.2.4. Analyse compare des cots de production des diffrents producteurs ....... 41 3. Analyse de la variation des prix des diffrents produits avicoles au niveau des fermes...... 42 3.1. Viande de volaille.................................................................................................... 42 3.1.1. Poulets de chair et poules pondeuses rformes .......................................... 42 3.1.2. Poulet prt cuire (PAC) ............................................................................. 43 3.1.3. ufs de consommation ............................................................................... 43 4. Analyse de la rentabilit des fermes ..................................................................................... 44 4.1. Comptes de rsultat des diffrents producteurs de poulets de chair ....................... 44 4.1.1. Rentabilit dexploitation des fermes ........................................................... 44 4.1.2. Rentabilit conomique des fermes.............................................................. 45 4.1.3. Rentabilit financire des fermes avicoles ................................................... 45 4.2. Comptes de rsultat des diffrents leveurs de poules pondeuses .......................... 46 4.2.1. Rentabilit conomique et financire ........................................................... 47 4.2.2. Analyse des marges nettes des producteurs dufs de consommation ........ 47 5. Formation des prix selon les diffrents circuits de commercialisation ................................ 48 5.1. Circuits des poulets de chair et des poules pondeuses rformes ........................... 48 5.2. Circuits des ufs de consommation ........................................................................ 49 6. Comptes de rsultats des diffrents acteurs.......................................................................... 49 6.1. Circuit du poulet de chair et dune poule rforme vendus sur pied ....................... 49 6.2. Circuit poulet PAC .................................................................................................. 50 6.3. Circuit des ufs de consommation ......................................................................... 51 CHAPITRE V : PERSPECTIVES POUR LA FILIERE 1. Les dterminants de la comptitivit de la filire ................................................................ 52 1.2. Dterminant prix ............................................................................................... 52 1.2. Dterminant qualit ........................................................................................... 53 2. Les contraintes extrieures la filire avicole semi-industrielle ......................................... 55 CONCLUSION ........................................................................................................................ 56 BIBLIOGRAPHIE58 ANNEXE..60

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Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes INTRODUCTION Llevage avicole occupe une place de choix dans lconomie sngalaise. Il offre des opportunits demploi et permet de satisfaire les besoins de la population en protines animales en constante augmentation (TRAORE, 2006). La production familiale et semi-industrielle de viande de volailles au Sngal reprsente 26% de la production totale de viande en 2006 avec un tonnage de prs de 32.000 tonnes (DIREL, 2006). Au Sngal, leffectif des volailles familiales reprsentent plus de 80% du cheptel total (DIREL, 2006). Bien que souvent requrant trs peu d'intrants, l'aviculture familiale contribue significativement la scurit alimentaire, la lutte contre la pauvret et la malnutrition en milieu rural, au chmage des jeunes et la promotion des femmes. Toutefois, laviculture familiale na pas connu daugmentation significative au cours des dernires annes (GUEYE, 2002). En comparaison, laviculture commerciale (ou moderne ou semi-industrielle ) sest considrablement dveloppe au cours des deux dernires dcennies, principalement en priphrie des grands centres urbains. Cet essor de laviculture dite moderne sillustre par la progression du nombre de poussins mis en levage. En 2006, par exemple, elle a connu une augmentation remarquable de 23,5% par rapport 2005 (DIREL, 2006). Ceci a t favoris par les opportunits de march offertes la production locale suite linterdiction en dcembre 2005 des importations de produits avicoles pour cause de grippe aviaire. Pourtant, la filire avicole est confronte des contraintes telles que le manque dorganisation de la profession et les difficults de commercialisation (DUTEURTRE et al., 2005). La production de poulet de chair souffre notamment de labsence dabattoir moderne. Plus gnralement, le secteur de l'aviculture noccupe pas une place importante dans la politique du Gouvernement en matire d'levage (GAYE, 2004). Ainsi, il savre tre opportun davoir un aperu clair de la comptitivit relle de la filire avicole semi-industrielle afin dappuyer les dcisions politiques. Cest lobjet du prsent travail qui sarticule autour de cinq chapitres. Le premier chapitre expose le contexte de ltude. Au niveau du deuxime chapitre nous allons faire un prsentation de ltude en montrant les objectifs dune part, et dautre part de prciser la mthodologie adopte pour mener bien cette ltude. Le troisime chapitre donne un aperu gnral de la filire avicole et de son organisation. Le quatrime chapitre traite des performances conomiques et financires de la filire avicole semi-industrielle. Enfin, le dernier chapitre dgage des perspectives stratgiques pour les services de lEtat et les organisations professionnelles.

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Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes CHAPITRE I : CONTEXTE DE LETUDE 1. Sous-secteur de llevage Lagriculture demeure encore lun des secteurs essentiels de lconomie du pays. Mais sa contribution au PIB national reste faible ; elle se situe moins de 10% durant les quatre dernires annes (DSRP II, 2006). Llevage occupe une place importante dans lconomie nationale, car il reprsente environ 35% de la valeur ajoute du secteur agricole (TRAORE, 2006). Cette position de llevage semble se renforcer danne en anne. Les productions animales touchent une part importante de la population rurale (30%) pour lesquelles elles assurent la scurit alimentaire, lpargne, la force de travail et la fertilisation des champs. En 2006, la production nationale de viande est estime 122.000 tonnes soit une progression de 7% par rapport 2005 (DIREL, 2006). Cette production se rpartit en viande rouge pour prs de 80.000 tonnes (66%) et viande blanche pour 42.000 tonnes (34%). Les importations de viandes en 2006 ont accus une rgression par rapport 2005, passant de 19.700 tonnes 12.000 tonnes. Elles reprsentent 8% du disponible en viande (DIREL, 2006). En dpit de son potentiel et du rle important quil joue sur le plan socio-conomique, le soussecteur de llevage natteint pas encore les niveaux de performances attendus. Llevage doit faire face de nombreux obstacles tels que : linscurit alimentaire du cheptel lie au mode dlevage extensif bas sur les pturages naturels et soumis aux alas climatiques, lexistence de maladies transfrontalires mergentes, le sous-quipement et le faible niveau de technicit des producteurs, le faible niveau dencadrement et de formation des leveurs, lexistence de nombreux intermdiaires dans les circuits de commercialisation du btail, entranant le renchrissement des prix de la viande la consommation, la non matrise des statistiques de llevage, linexistence dun tissu industriel adquat pour la transformation des produits dlevage, labsence dune scurit foncire pour les activits pastorales (DSRP II, 2006). Il ressort de cette situation plusieurs difficults telles que : une faible productivit du cheptel, des revenus faibles et peu diversifis pour lleveur. De plus, lessentiel de la production nationale en viande provient du systme extensif. Or, depuis plusieurs annes, ce dernier subit les effets de la scheresse, de la dgradation des systmes pastoraux et agropastoraux et dun accs des terres de pturage. Ce qui illustre ces niveaux de productions insuffisants qui se traduisent par une consommation per capita de 11kg de viande (DSRP II, 2006). Cest pourquoi, loffre en produits animaux ne permet plus de couvrir le taux daugmentation de la demande du fait de la dmographie citadine sans cesse croissante (TRAORE, 2006).Modou Marie DIAGNE Mmoire de fin dtude A lUFR-SADR / 2008

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Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes Ainsi, pour une plus grande contribution du sous-secteur lobjectif global de lutte contre la pauvret, lEtat sest fix un certain nombre dobjectifs stratgiques qui visent : assainir lenvironnement de la production, scuriser llevage pastoral et agropastoral, accrotre la productivit du sous-secteur en vue de garantir la scurit alimentaire, amliorer les conditions de mise en march des produits animaux en veillant assurer lquit dans les rapports de prix, les termes de lchange villes-campagnes et renforcer le systme dinformation et de gestion du soussecteur. 2. Cadre institutionnel 2.1. Le projet Promotion dune Agriculture plus Comptitive et Durable (PACD) Lagriculture sngalaise est actuellement confronte une transformation en profondeur lie un double processus de libralisation externe (rglementations et accords multilatraux) et interne (dsengagement de lEtat, privatisation) qui la contraint se moderniser pour souvrir sur lextrieur et sintgrer davantage au march mondial, mais qui entrane aussi dans le court terme une dsorganisation des principales filires et des services agricoles. Le prsent projet se propose dappuyer les diffrents acteurs du monde rural confronts cette priode de transition, en renforant leurs capacits simpliquer dans les choix de stratgies de dveloppement et dans les ngociations commerciales internationales et remplir leurs nouvelles fonctions dans le cadre dun paysage institutionnel recompos, en mettant laccent notamment sur ladaptation aux marchs la formation des producteurs et le renforcement des organisations professionnelles et

interprofessionnelles. La dmarche du projet sinscrit dans une perspective de dveloppement durable, travers la promotion dune agriculture respectueuse de lenvironnement et des consommateurs, et la constitution de partenariats viables et de dispositifs prennes de formation de conseil et de concertation impliquant lensemble des acteurs du monde rural, tant publics que privs. La finalit du projet est de renforcer le bien-tre conomique des populations rurales tout en contribuant rduire la pauvret. Lobjectif principal du projet est damliorer et rendre durable les performances et la comptitivit de lagriculture sngalaise. Les actions du projet sarticulent sur deux composantes : Composante 1 : renforcement des capacits nationales sadapter aux marchs ; Composante 2 : renforcement des capacits des acteurs du monde rural . La premire composante est subdivise en trois sous-composantes : les ngociations commerciales internationales, la promotion des exportations et lappui aux recherches sur les filires agricoles. La troisime sous-composante est sous la tutelle de lInstitut sngalais de recherches agricoles (ISRA). Elle est constitue de quatre activits mises en uvre par 3 centres de lISRA. Le Bureau dAnalyses Macroconomiques (BAME) de lISRA est charg de piloter lune de ces activits qui 3 Modou Marie DIAGNE Bureau dAnalysesMmoire de fin dtude A lUFR-SADR / 2008 Macroconomiques de lISRA

Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes est la Professionnalisation des filires agricoles . Cette activit renferme plusieurs thmes tels que Politiques, institutions et comptitivit de la filire avicole sngalaise . Cest dans ce contexte que sinscrit notre tude sur lAnalyse de la comptitivit de la filire avicole semiindustrielle dans la zone des Niayes. 2.2. Bureau danalyses macro-conomiques (BAME) Le BAME est une unit de recherche en conomie et en sciences sociales de lISRA cre pour mieux comprendre les transformations du monde rural sngalais. Le BAME a pour mission de crer les conditions pour une meilleure prise en compte des sciences sociales dans les questions de recherches agricoles, de contribuer la gnration de connaissances pour aider les dcideurs publics la formulation et au suivi/valuation des politiques agricoles, dappuyer les oprateurs conomiques offrir leurs stratgies.

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Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes CHAPITRE II : PRESENTATION DE LETUDE 1. Problmatique La filire avicole semi-industrielle sest beaucoup dveloppe dans les annes 60-70. Elle est en pleine transformation depuis la fin des annes 80 ; ce qui a incit les privs augmenter de manire exceptionnelle leurs investissements dans ce sous-secteur de llevage. Mais cet essor grandissant de la filire avicole semi-industrielle a t brutalement frein par la pousse des importations de viande congele. Cette augmentation des importations est conscutive linstauration du Tarif Extrieur Commun (TEC) au niveau de la zone de lUnion Economique et Montaire Ouest Africaine. Dans le contexte de rduction et dharmonisation des droits de douane dans les pays membres de lUEMOA, les taxes limportation pour les viandes avicoles sont passes de 30% en avril 1998 25% en 1999 et finalement 20 % en janvier 2000 avec lavnement du TEC (DIEYE and al., 2007). En 2005, avec lavnement de linfluenza aviaire (grippe aviaire), il y a eu la suspension des importations de produits avicoles en provenance des pays o svit cette pandmie. Cette situation va permettre du coup la filire poulet de chair le redmarrage de cet levage observ actuellement (NDIAYE, 2006). Ainsi, lvolution de la filire semble tre conditionne par les mesures de politiques commerciales. Cette situation met en exergue le problme de la comptitivit de la filire avicole semiindustrielle. Ainsi, il sagira de faire une mise niveau des connaissances sur la filire travers les points suivants : Quels sont les acteurs impliqus ? Quelle est linfluence des principales mesures politiques sur la filire ? Quelles sont les performances de la filire en termes de production ? Quels sont les cots de production des fermes avicoles ? Quels sont les cots de commercialisation ? Quels sont les niveaux de revenus dgags par les acteurs de la filire ? Et enfin quelles sont les stratgies adopter en vue de rduire ces cots de production ? 2. Objectif Cette prsente recherche propose dtudier la comptitivit relle de la filire avicole semiindustrielle. Pour ce faire, elle ambitionne dune manire plus spcifique de : faire une mise niveau des connaissances sur la filire avicole ; tudier les systmes de production avicoles au niveau de la zone des Niayes ; tablir les diffrents circuits de commercialisation des diffrents produits (poulets de chair, poule pondeuse et ufs de consommation) ; tudier la comptabilit des fermes avicoles et des acteurs avals de la filire (cots de production, niveaux de revenus, rentabilit des fermes avicoles) ;Modou Marie DIAGNE Mmoire de fin dtude A lUFR-SADR / 2008

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Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes faire des recommandations en vue de permettre la filire dtre comptitive

3. Concepts et dfinitions Approche filire Pour mener bien cette tude, nous allons considrer comme cadre de rflexion, lapproche filire. Lapproche filire est une mthode danalyse technique et conomique des circuits commerciaux. Cette dmarche rserve une place importante aux donnes de terrain (DUTEURTRE et al., 2000). Cest une analyse trs prcise de tout un systme gnr par un produit. Elle constitue une tude exhaustive de tous ceux qui interviennent dans la filire, de leur environnement, des actions qui sont menes et des mcanismes qui ont abouti de telles actions (TERPEND, 1997). Elle consiste identifier les agents, les logiques qui les animent, les fonctions productrices et commerciales, leur poids dans lensemble des changes, leurs performances en terme de cots et de revenus et les stratgies quils dveloppent pour renforcer leurs positions, les mcanismes de structuration des prix. Cette approche permet galement didentifier et de caractriser les contraintes au commerce dun produit, afin de concevoir des actions pour lever ces contraintes. Ces nouvelles problmatiques ne sont pas prises en charge directement et totalement par les approches sectorielles qui par leur nature, ne considrent pas les relations dinterdpendances dans toute leur complexit. En effet, lanalyse en termes de secteurs et/ou branches est insuffisante lorsquil sagit danalyser les phnomnes alimentaires qui concernent plusieurs secteurs fonctionnels. C'est ainsi que cette vision a laiss peu peu place une autre pour laquelle la notion de filire se justifie par les diffrentes activits qui la composent et le besoin de coordination entre ces dernires. La filire n'est plus dfinie comme une "branche" d'une conomie mais comme un "systme" (GOLBERG cit par WADE, 2003). Le dcoupage vertical propos par lapproche filire vise justement apprhender simultanment toutes les activits qui concourent la vie conomique dun produit, en mettant laccent sur les relations intersectorielles pour comprendre le fonctionnement et la cohrence de lensemble. Le champ dinvestigation dlimit par la filire est donc un cadre privilgi pour lanalyse des phnomnes dinterdpendance et dintgration qui caractrisent lappareil agro-alimentaire aussi bien au niveau macro-conomique quau niveau micro-conomique. Au niveau macro-conomique, lapproche filire nous renseigne sur les mcanismes de la formation de la valeur marchande finale des produits alimentaires, mais aussi sur le niveau de transformation, sur les voies dacheminement de ces biens vers le consommateur final, sur limportance relative des diffrents secteurs, sur lvolution des structures de production, etc. (PADILLA, 2001). 6

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Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes Au niveau micro-conomique, lapproche filire a t utilise lors de la constitution dun espace privilgi pour lanalyse stratgique. Tous les acteurs dune filire doivent avoir une bonne connaissance de leur environnement, et cela pour concevoir et mettre en uvre des stratgies oprationnelles efficaces. Au niveau de la recherche, elle est devenue une voie privilgie pour tudier les comportements et les politiques des diffrents agents conomiques grce une vision intgre et une dmarche cohrente. Ds 1938, E. Masson prsente au Congrs annuel de lAmerican Economic Association, un rapport portant sur Les politiques de prix et de production des grandes firmes dans lequel il propose une premire dfinition de lconomie industrielle : elle est essentiellement ltude de la structure et du fonctionnement des marchs et de ltude de la structure et du comportement des firmes . A partir de ce cadre conceptuel, E. Masson a effectu une synthse des diffrentes approches pour mieux expliquer les relations qui stablissement, dans une conomie donne, entre les structures des marchs et les stratgies des firmes (PADILLA, 2001). Toutes ces rflexions dboucheront sur la dmarche rsume de F. M. SCHERER qui caractrise la chane de raisonnement de lconomie industrielle : conditions de base, structures, comportement et performances. Les conditions de base ainsi que les structures constituent la composante contexte dcisionnel et le comportement des acteurs reprsente les stratgies (PADILLA, 2001). Cest ainsi que lapproche filire en sappuyant sur lanalyse des systmes a permis des progrs importants en matire danalyse et de formulation des stratgies dans le domaine agro-alimentaire. Ainsi, lapproche filire semble particulirement indique pour proposer des actions destines favoriser laugmentation des productions. Elle prtend, par ce biais, participer la lutte contre la pauvret et la recherche de la scurit alimentaire. Notion de comptitivit La comptitivit des filires agricoles est la capacit des acteurs de la filire avoir une stratgie leur permettant de conqurir et de maintenir sur le long terme des parts de march aussi bien sur le plan national qu ltranger (FRAVAL, 2000). Puisquune filire est dfinie par la transformation dun mme produit, on parlera de comptitivit dun produit. Parler de comptitivit dune filire revient juger de la capacit dun produit originaire de telle rgion accrotre ses parts de march. Il vise tablir une hirarchie entre produits et pays dans un rfrentiel commun qui est le march international (FRAVAL, 2000). Cest une notion qui renvoie celle davantage comparatif et qui peut servir de justification, dans un cadre libral, une apprciation sur lallocation des ressources productives et donc sur son efficacit. Pour une meilleure comptitivit de la filire, deux dterminants devront tre levs : le prix et la qualit des produits avicoles commercialiss. Sil nest pas question de nier limportance du facteur 7 Modou Marie DIAGNE Bureau dAnalysesMmoire de fin dtude A lUFR-SADR / 2008 Macroconomiques de lISRA

Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes prix pour expliquer la comptitivit des filires agricoles, il faut aussi tre conscient que dans un univers de concurrence imparfaite o jouent les asymtries dinformation et/ou les marchs sont segments, la concurrence se fait autant par les normes, par la qualit, par les exigences diverses des acheteurs laval, que par le seul jeu des prix (FRAVAL, 2000). En dfinitive, la mesure de la comptitivit offre une vision du potentiel des entreprises rsister une libralisation du march. Elle renseigne sur l'intrt de la collectivit nationale la poursuite d'une activit productive donne. Elle est fonde sur les cots d'opportunit des facteurs de production utiliss et sur les prix internationaux qui servent d'talon de rfrence pour des comparaisons (DUPAIGRE et al., 2004). Mais elle prend aussi en compte des dterminants horsprix tels que la qualit de produits. La comptitivit donne donc une apprciation positive dune politique conomique nationale qui privilgie lachat lextrieur de produits relativement peu chers et la production nationale de produits fortement valoriss par le march international. Rentabilit La rentabilit des entreprises mesure la capacit du pays maintenir une activit productive cratrice de richesse compte tenu des imperfections du march concurrentiel et des politiques de protection et d'incitation. Cette mesure est principalement fonde sur les comptes dexploitation des entreprises. La rentabilit doit tre envisage en trois temps : la rentabilit dexploitation, la rentabilit conomique et la rentabilit financire (KEISER, 2007). La rentabilit dexploitation permet dapprcier limportance des produits et des charges concourant la formation du rsultat. La rentabilit conomique mesure les rsultats dgags par les capitaux engags pour assurer une activit. Enfin, la rentabilit financire mesure la capacit de lentreprise de rmunrer les capitaux propres risqus par des associs. 4. Matriels et Mthodes La mthodologie adopte pour mener cette tude consiste collecter des donnes en vue de pouvoir faire les analyses. La collecte des donnes sest base sur la revue de la bibliographie. Ensuite, nous avons procd des entretiens ouverts avec les acteurs de la filire et dautres personnes ressources. Puis, nous avons men des enqutes de terrain au niveau des fermes avicoles de la zone agro-cologique des Niayes et au niveau des marchs urbains. Enfin, des tudes de cas ont t ralises au niveau de fermes-tmoin pour analyser les performances conomiques et financires. 4.1 La revue bibliographique et la collecte de donnes statistiques Elle a t effectue au niveau des centres de documentation de lUFR-SADR (ex ENSA), de lISRA, du Centre Nationale dAviculture (CNA), de lEcole Inter-Etats des Sciences et Mdecine Vtrinaire (EISMV), les sites Internet, auprs des personnes ressources et travers toutes autres 8 Modou Marie DIAGNE Bureau dAnalysesMmoire de fin dtude A lUFR-SADR / 2008 Macroconomiques de lISRA

Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes sources dinformations disponibles notamment : lAgence Nationale de la Dmographie et de la Statistique (ANDS), la Direction de la Douane, la Direction de lElevage (DIREL) et les Services sanitaires du Port et de lAroport. 4.2 Les entretiens ouverts Nous avons procds, la suite de la revue de la bibliographie, des entretiens ouverts auprs des acteurs. Ils ont t raliss travers des visites auprs de personnes-ressources diffrents niveaux de la filire : les vendeurs de poulets de chair et dufs de consommation dans les diffrents marchs : Kermel, Dalifort, Tilne, Thiaroye, Sandaga, march central de This ; les abatteurs et les transformateurs de la zone des Niayes et des marchs urbains ; les organisations de producteurs, les vtrinaires, les accouveurs et les provendiers ; les chercheurs du Laboratoire National de lElevage et de Recherches Vtrinaires Les informations recueillies auprs de ces personnes ressources ont t exploites lors de la rdaction finale du document. Ces entretiens ouverts nous ont aussi permis dtre en mesure dlaborer les questionnaires pour les enqutes systmatiques. 4.3. Enqutes auprs des producteurs 4.3.1. Echantillonnage Au niveau de la filire avicole semi-industrielle, il nexiste aucune base de sondage partir de laquelle nous pouvons tabler pour choisir un chantillon daviculteurs enquter. En fait, aucun recensement na t effectu dans le pass pour avoir le nombre exact des aviculteurs engags dans lactivit. Nous avons utilis une technique non probabiliste pour construire les chantillons en tablant sur les typologies disponibles (TRAORE, 2006 ; Sen Agro Concult, 2004). Ainsi, dans le cadre de cette tude, nous avons utilis 100 questionnaires rpartis comme suit : 50 questionnaires pour les producteurs de poulets de chair et 50 questionnaires pour les leveurs de poules pondeuses. Au total, 75 exploitations ont t visites en raison de la double activit de 25 dentre elles. 4.3.2. Collecte de donnes auprs des producteurs Les enqutes ont t menes sur la base de questionnaires conus cet effet : un questionnaire pour les producteurs de poulets de chair, un questionnaire pour les leveurs de poules pondeuses et un questionnaire pour les commerants. Les enqutes, conduites auprs des producteurs de poulets de chair, ont t effectues dans le but de rechercher des informations par rapport aux cots de production travers les investissements de base, le niveau de lactivit par le nombre de rotations 9

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Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes effectu durant lanne et lensemble des charges dlevage. Chez les leveurs de poules pondeuses, les questions ont concern les investissements de base consentis au niveau de la ferme, le niveau de lactivit travers le nombre de poules en ponte. 4.3.3. Traitements des donnes Nous avons procd des tudes de cas pour les producteurs de poulets de chair dune part, et dautre part pour les producteurs dufs de consommation au niveau de la zone des Niayes. Les typologies effectues sur la base des donnes de lenqute nous ont permis de dceler des groupes de producteurs selon des critres de diffrenciation. Le logiciel SPSS a t utilis pour faire la typologie des diffrents producteurs et davoir les analyses statistiques descriptives et les corrlations entre les variables choisies. 4.4. Enqutes auprs des commerants Au niveau des marchs, 30 commerants ont t enquts en tenant compte du type de produits vendus. Ce choix a t ralis sur la base des diffrents acteurs de la commercialisation qui existent actuellement. Les enqutes auprs des commerants ont t conduites dans loptique didentifier les diffrents circuits de commercialisation des produits avicoles dune part, et dautre part de dterminer les marges de ces acteurs. Ces donnes ont t traites et nous ont permis de dterminer le compte de rsultat pour chaque acteur en tenant compte de lensemble des charges supportes et du prix de cession du produit. 4.5. Etude de la comptabilit des fermes tmoins dans chaque groupe de producteurs Pour mener dans les dtails lanalyse comptable des exploitations, une ferme tmoin a t slectionne au hasard dans chacun des groupes et sert de rfrence pour les discussions sur les performances conomiques et financires. Ces tudes de cas nous ont permis dviter de raisonner sur la base de moyennes de cots de production. Les informations obtenues travers les enqutes nous ont permis de dterminer les cots de production dune part et dautre part de dterminer les marges bnficiaires des producteurs et des commerants. 4.5.1. Etude des cots de production Les poulets de chair Pour effectuer le calcul des cots de production dun poulet de chair, nous allons considrer les amortissements des btiments et des matriels avicoles qui vont constituer les charges fixes et les charges dlevage comme tant les charges variables. La connaissance du nombre de bandes durant une anne et leffectif de ces dernires (constant ou variable) permettra de connatre lamortissement de chaque poulet qui, additionn au cot du poulet calcul partir des charges dlevages va donner le cot de production dun poulet de chair. 10

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Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes Les ufs de consommation Dans un premier temps nous allons chercher le nombre de bandes mises en levages durant une anne, les dates de dmarrage de chaque bande, le dbut de ponte, la quantit dufs pondus durant la priode considre. Ensuite nous faisons le cumul de lensemble des ufs pondus par chaque bande durant lanne considre ; et ce cumul va supporter lensemble des amortissements. Les charges dlevage seront calcules pour une bande et elles seront supportes par la totalit des ufs produits par cette mme bande. Ainsi, en posant le rapport charges dlevage sur le total des ufs produits, nous aurons le cot sans amortissement dun uf. En additionnant ce cot les amortissements calculs prcdemment, nous obtiendrons le cot de production dun uf. 4.5.2. Analyse des comptes Lanalyse conomique et financire des fermes nous permet de porter un jugement sur leur situation financire. Loutil de travail utilis est le compte de rsultat qui nous a permis dvaluer le rsultat gnr par lexploitation. Llaboration des comptes de rsultats sest faite sur la base des donnes issues de ltude des cots de production. Pour lanalyse de la rentabilit, nous avons utilis des ratios qui mesurent les rsultats par rapport lactivit (rentabilit dexploitation), aux moyens conomiques (rentabilit conomique) ou financiers (rentabilit financire). Rentabilit dexploitation La rentabilit dexploitation a t tudie sur la base dune analyse des ratios de mesure : le taux dexcdent brut dexploitation et le taux de rsultat dexploitation. Le taux dexcdent brut dexploitation traduit le niveau de productivit de lexploitation. Le taux de rsultat dexploitation analyse la structure des produits et des charges dexploitation. Rentabilit conomique Lanalyse de la rentabilit conomique des fermes sest fait en utilisant la relation suivante propose par Anne-Marie KEISER (2007) et dnomme Du Pont Chart :

Le taux de marge (Rsultat / Ventes) est le rapport entre le bnfice ou marge ralise et la valeur des ventes ou chiffre daffaires. Le taux de rotation (Ventes / Actif) met en rapport le chiffre daffaires avec le total de lactif cest--dire lensemble des moyens mis en uvre. La rentabilit financire La rentabilit financire des fermes est fonction de la rentabilit conomique, de lincidence de lendettement sur le rsultat et du levier financier selon la relation suivante :

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Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes 5. Caractristiques de la zone dtude (Zone des Niayes) 5.1. Localisation et caractristiques physiques La zone des Niayes est une rgion naturelle situe au Nord-Ouest du Sngal. Elle couvre la frange ctire et son arrire-pays qui stend de Dakar Saint-Louis sur une longueur de 180km avec une bande ctire de 30km (FALL et al., 2001 cit par TOURE et al., 2005). Elle offre un paysage particulier caractris par des dpressions et des dunes reposant sur une nappe peu profonde. Cela explique le nombre important de puits trouvs au niveau des exploitations. Sa position en bordure de mer et ses conditions cologiques particulires en ont fait une zone de forte attraction pour les populations. 5.2. Conditions climatiques Le climat de la zone est de type sahlien marqu par une longue saison sche dOctobre Juin et une courte saison pluvieuse de trois mois stendant de Juillet Octobre. Les prcipitations moyennes annuelles sont peu abondantes et diminuent de Dakar Saint-Louis. La caractristique majeure de la zone des Niayes est de bnficier dun microclimat, grce linfluence de laliz maritime. Les tempratures moyennes mensuelles les plus leves oscillent entre 27,5C et 28,1C et surviennent pendant la saison des pluies. 5.3. Sols, vgtation et espaces de production agricole La zone est caractrise par des formations dunaires spares par des couloirs inter-dunaires et entrecoupes de cuvettes et de dpressions o affleure la nappe et dont les sols sont plus ou moins argileux. Le long de la cte stirent les dunes blanches caractrises par des plages de sables coquilliers. En arrire des dunes littorales se dveloppent les dunes jaunes ou semi-fixes. Lintrieur des Niayes est occup par les dunes rouges continentales. Les dunes vives se caractrisent par des sols essentiellement sableux, presque dpourvus de matires organiques. Les dunes rouges sont constitues de sols ferrugineux tropicaux non lessivs. Ces sols pauvres en matire organique couvrent plus des deux tiers de la zone des Niayes. Aujourdhui, cette partie des Niayes se caractrise par la prsence de moyennes et de grandes exploitations horticoles qui incluent souvent une ferme avicole ou dlevage laitier. La zone des Niayes comporte de nombreux lacs et valles dans les rgions de Dakar et This, aujourdhui asschs et tmoignant dun rseau hydrographique autrefois important. La vgtation est caractristique du domaine guinen avec une dominance du palmier huile ou Elaeis guineensis. Dautres espces telles que Anacardium occidentalis y sont rencontres. Cependant, on y note la prsence dessences caractristiques de la zone soudanienne Acacia albida, Acacia tortilis, Balanites aegyptiaca, Prosopis africana. 12

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Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes 5.4. Ressources en eau La zone des Niayes est dpourvue deau de surface permanente. Les ressources en eau de la zone sont constitues essentiellement des eaux souterraines. Cette nappe qui joue un rle primordial dans lalimentation en eau pour lensemble des besoins subit une forte pression qui saccrot du Nord au Sud. 5.5. Dynamique dmographique La zone se caractrise par une forte concentration dmographique et des disparits intra-rgionales marques. De plus en plus, lextension des villes phagocyte lespace rural, tandis que la concentration dmographique et lintensification croissante de lagriculture lie aux opportunits offertes par les marchs urbains engendrent une pression forte et continue sur les ressources naturelles des Niayes.

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Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes CHAPITRE III : PRESENTATION DE LAVICULTURE AU SENEGAL 1. La filire avicole au Sngal Laviculture au Sngal est caractrise par deux systmes dlevage distincts que sont : laviculture traditionnelle et laviculture semi-industrielle dite moderne (TRAORE, 2006). Les productions avicoles sont encore domines par le systme traditionnel pratiqu travers tout le territoire national. De plus, laviculture sngalaise est surtout domine par llevage du poulet. Les autres espces de volailles (pintade, canard, dindon, oie, pigeon etc.) sont trs marginales et sont surtout leves pour lagrment. Elles sont produites par quelques leveurs et le Centre National dAviculture pour les ftes de Nol et de fin danne. 1.1. Aviculture traditionnelle ou familiale Laviculture traditionnelle est surtout pratique en milieu rural mais aussi en zone priurbaine de Dakar. Cette activit correspond llevage de la poule domestique appel Gallus gallus domesticus de petite taille, trs rustique, vigoureuse la chair bien apprcie qui sest parfaitement adapte aux dures conditions climatiques et environnementales relativement dfavorables de la zone soudano-sahlienne. Au Sngal, on trouve selon les rgions 5 20 poules en moyenne par exploitation (GUEYE, 1997). Ce type daviculture contribue galement une gnration de revenus pour les petits producteurs gnralement dots de peu de ressources, particulirement les femmes (GUEYE, 2002). Il ny a jamais eu de recensement sur lequel on peut sappuyer pour voir lvolution pendant ces cinq dernires annes du cheptel rural. Leffectif est estim hauteur de 21 millions (DIREL, 2006). Laviculture traditionnelle a t longtemps dlaisse par les autorits, mais actuellement nous remarquons un dbut de prise en charge par ces derniers travers des campagnes nationales de vaccination des volailles contre la maladie de Newcastle diligentes par le Projet dappui llevage (PAPEL). Cette pathologie est la plus frquente en milieu rural et est source de beaucoup de mortalit chez les volailles rurales. 1.2 Aviculture semi-industrielle dite moderne Laviculture semi-industrielle a connu un essor considrable partir des annes 80 (OUANTINAM, 2001). Elle est localise surtout dans la priphrie des grandes villes comme Dakar et This. Ce type daviculture se caractrise par llevage des volailles de souches exotiques. Elle est surtout concentre dans la zone agro-cologique ou go-cologique dite des Niayes : la rgion de Dakar abrite plus de 80 % des activits, la rgion de This environ 15 % et la rgion de Saint-Louis 3 % (TRAORE, 2006). Elle enregistre de bonnes performances comparables, chezModou Marie DIAGNE Mmoire de fin dtude A lUFR-SADR / 2008

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Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes certains leveurs, celles obtenues dans les pays dvelopps climat tempr: (i) un poids moyen de 1,5 2 kg en 45 jours dlevage pour les poulets de chair et (ii) une ponte annuelle qui varie entre 260 et 280 ufs par poule et par anne de ponte (RIDAF, 2006). La zone des Niayes prsente, durant certaines priodes de lanne, des conditions climatiques favorables presque identiques aux pays do proviennent les souches. La filire avicole semi-industrielle compte actuellement un effectif de 8 millions compos de poulets de chair et de poules pondeuses rformes (CNA, 2006). 1.2.1. Historique de laviculture semi-industrielle Laviculture semi-industrielle a dmarr dans les annes 60. Pour impulser cette activit, les autorits de lpoque avaient cr le Centre National dAviculture en 1962 mais qui ne sera fonctionnel quen 1964. Ce centre a pour mission de coordonner et de superviser toutes les activits avicoles dans le territoire sngalais. Actuellement le centre ne sintresse qu laviculture priurbaine semi-industrielle qui exploite des souches exotiques. Il y a eu, par la suite, la mise sur pied dorganisations professionnelles par les acteurs plus ou moins isols. Les organisations professionnelles de la filire avicole se confondent presque avec lvolution administrative, financire et institutionnelle du CNA, leur principal lieu de rencontre. Le Groupe des Aviculteurs du Sngal (GAS) a t cr en 1964. La Cooprative des Aviculteurs du Sngal (COPAVIS) prendra le relais du GAS entre 1976 et 1978, pour cder la place lAssociation des Aviculteurs de Cap-Vert (AACV), entre 1981 et 1987 (TRAORE, 2006). Cette organisation qui prend fin avec la privatisation dune partie du CNA, est certainement celle qui aura battu, pour le moment, le record de longvit avec six ans dexistence. Ensuite, il y aura en 1993 la naissance de lphmre Comit Interprofessionnel de lAviculture au Sngal (CIPAS) qui disparat en 1994 avec la mise en place du Programme de Dveloppement des Espces Cycle Court (PRODEC). Le PRODEC est un projet qui a t financ par la Coopration franaise pour apporter un appui efficace aux aviculteurs. Il avait pour mission dorganiser la filire avicole semi-industrielle, de la production des intrants jusqu leur commercialisation en passant par un travail de suivi de la productivit des levages. Dans son volet 1, le PRODEC avait favoris la cration dune nouvelle association dnomme Maison Des Aviculteurs (MDA) qui va durer de 1994 1998. La MDA tait finance par le PRODEC et se chargeait du volet de la formation jusqualors assur par le CNA. Depuis 1998, on assiste plutt la cration dassociations corporatistes, regroupant plus ou moins des acteurs intervenant dans une mme phase de la filire (TRAORE, 2006). Limplosion de la MDA donna naissance aux autres organisations professionnelles : le Collectif des Techniciens de lAviculture (COTAVI) en 1998, lUnion Nationale des Industriels de lAviculture (UNIA) en 1999, lAssociation des Avicultrices de Dakar (AVIDAK) en 1999, lAssociation des Aviculteurs 15 Modou Marie DIAGNE Bureau dAnalysesMmoire de fin dtude A lUFR-SADR / 2008 Macroconomiques de lISRA

Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes de Dakar (AAD) en 2000, lAssociation des Commerants de Produits avicoles (ASCOPA) en 2000, la Fdration des Acteurs de la Filire Avicole (FAFA) en 2000 et lUnion Nationale des Acteurs de la Filire Avicoles (UNAFA) en 2003. 1.2.2. Les diffrentes souches utilises Aujourdhui, grce aux rsultats de la slection avicole, toutes les souches prsentent des performances intressantes. Le dbat doit plutt tre port sur lutilisation qui en est faite par les leveurs. Les poussins livrs aux leveurs ont un potentiel lev de production mais ce dernier ne peut sexprimer que dans un contexte dlevage mieux matris par les leveurs dune part et dautre part dans un contexte environnemental adquat (PRODEC, 1996). Pour le premier point, un travail du suivi de la productivit des levages avait t mis en place dans le cadre du projet PRODEC. Les premiers rsultats avaient montr clairement une insuffisance de matrise de la conduite des souches de pondeuses modernes de la part de bon nombre dleveurs. Par ailleurs, la reproduction des souches pontes est assez bien matrise par les accouveurs. 1.2.3. Importance socio-conomique Au niveau national, laviculture contribue au PIB hauteur de 25 milliards de francs CFA avec un taux de croissance moyen de 8% de 1994 1996 (GAYE, 2004). Laviculture semi-industrielle reprsente actuellement un chiffre daffaires de 30 milliards (RIDAF, 2006). Sur le plan socio-conomique laviculture sngalaise gnrait plus de 10 000 emplois directs et indirects (FAFA, 2002). La pousse des importations va entraner une suppression de prs de la moiti des employs travers la fermeture de plusieurs fermes. Nous assistons actuellement une rouverture des anciennes fermes dune part et dautre part une prolifration de nouvelles fermes dans certaines localits comme la zone priurbaine de This. Au niveau de la sous-rgion, laviculture sngalaise a un poids conomique important dans lagriculture : 9% pour Poulet et 3,1% pour les ufs de consommation (voir Annexe 1). 1.2.4. Contraintes sanitaires Actuellement, il y a une matrise quasi parfaite des pathologies au niveau de ce type daviculture. En effet, il existe plusieurs cabinets vtrinaires privs installs dans les zones haute production pour permettre aux leveurs de pouvoir sapprovisionner en vaccins et de bnficier dun appuiconseil. Lintensification qui accompagne la production nvolue pas sans problmes. En effet, la proximit des levages, la concentration des animaux dans un endroit unique et lutilisation de races exotiques plus productrices mais moins rsistantes et donc plus sensibles ont favoris le dveloppement de nombreuses maladies. Et cet environnement dfavorable influence ngativement sur la rentabilit des levages et la qualit des produits. Les pathologies dominantes sur les poulets 16 Modou Marie DIAGNE Bureau dAnalysesMmoire de fin dtude A lUFR-SADR / 2008 Macroconomiques de lISRA

Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes de chair sont : la maladie de Gumboro, les colibacilloses, les salmonelloses, la maladie de Newcastle et les coccidioses ; chez les poulettes et les pondeuses : la maladie de Marek, la maladie de Gumboro, les colibacilloses, la maladie de Newcastle et les maladies respiratoires chroniques. De plus, il a t diagnostiqu lapparition de certaines maladies notamment lencphalomylite aviaire sur le territoire national ainsi que celle de la bronchite infectieuse vraisemblablement (PRODEC, 1996). En ce qui concerne la maladie de Newcastle cause par un paramyxovirus, elle a pu tre jugule grce aux mesures vigoureuses (vaccin inactiv 1 jour) et lutilisation de souches rsistantes en aviculture semi-industrielle. 2. Les acteurs de la filire avicole semi-industrielle Il existe plusieurs acteurs dans la filire qui concourent la bonne marche de cette dernire. Chacun de ces acteurs joue un rle primordial et assure une fonction spcifique (schma de la filire en Annexe 13). 2.1. Les acteurs de la fourniture dintrants 2.1.1. Les fournisseurs dintrants Les fournisseurs dintrants constituent un maillon extrmement important du fait de leur position stratgique dans la chane. Ils approvisionnent directement les provendiers en matires premires ncessaires pour la fabrication daliments et aux accouveurs en ufs couver (OAC) pour la production de poussins un jour. La SUNEOR (ex SONACOS) fournit le tourteau darachide qui est une vritable source de protines. Mais, une bonne partie de ce tourteau est exporte du fait du prix plus intressant que celui propos par les industriels. Ainsi, la plupart des provendiers de la place importent le tourteau de soja qui est plus riche en protines que celui de larachide. De plus, le tourteau de soja leur revient plus cher que celui de larachide. La farine de poisson est fournie par Afric Azote qui a une capacit de production telle quelle peut approvisionner lensemble des industriels en quantit suffisante et dans les dlais. Les additifs quant eux sont disponibles au niveau des cabinets vtrinaires. Les ufs couver (OAC), qui constituent lintrant indispensable pour la production de poussins, sont imports de la France et du Brsil principalement. En effet, les accouveurs de la place sont approvisionns en OAC pour la production de poussins chair . La quantit dOAC pour poussins futures pondeuses importes nest pas trs importante du fait de la mise en place dun cheptel de reproducteurs par quelques accouveurs. Il ny a pas de donnes disponibles au niveau du CNA pour connatre la quantit dOAC pour chair et pour pondeuse produits localement. 17

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Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes 2.1.2. Provendiers Les provendiers ont une grande importance dans la filire car ils assurent la fourniture de laliment qui est un intrant capital pour une bonne croissance des sujets. Actuellement, la filire compte cinq (5) grands industriels qui sont localiss dans la rgion de Dakar et qui assurent lapprovisionnement en aliment la majeure partie des fermes : ce sont SEDIMA, SENTENAC, NMA Sanders, AVISEN, PRODAS. La SEDIMA est leader dans ce domaine avec 30% de la production en 2006 (Annexe 2a). Cette situation fait que le march de laliment de volaille au Sngal est un oligopole. Ceci aura une rpercussion sur la structure du march de laliment en ce quil induit des comportements conomiques diffrents. Par exemple les prix ne vont tre fixs au mme niveau sur un march oligopolistique comme, de toute vidence, sur un march concurrentiel. Les industriels assurent 84% de la production annuelle daliment (CNA, 2006). Certains producteurs disposent de leur propre mlangeur ; ce qui leur permet de faire de la formulation personnelle. 2.1.3. Accouveurs Ils jouent un rle prpondrant dans la bonne marche de la filire puisquils assurent la fourniture de poussins un jour aux producteurs. Les principaux accouveurs sont essentiellement : SEDIMA, CAMAF, CAM, PRODAS, AVI-PROD, AVIVET, SENAV, SEDPA qui sont les plus connus et les plus rguliers dans la fourniture de poussins (Annexe 2b). Il existe dautres couvoirs qui ne sont pas bien connus tels que le Couvoir de la plage, FAPPO et SOSEPRA. La majeure partie de ces accouveurs importe plus des trois quarts des OAC dont ils ont besoin pour la production de poussins. Ceci monstre jusqu quel point la filire est encore dpendante de ltranger par rapport aux OAC. Pour rduire ainsi cette dpendance, quelques accouveurs tels que SEDIMA, CAMAF, CAM, PRODAS et FAPPO trouvent trs stratgique de mettre en levages des reproducteurs. 2.1.4. Vendeurs de matriels Au dbut, tous les matriels avicoles ncessaires pour la mise en levage taient imports : mangeoires, abreuvoirs, etc. Les industriels taient les principaux fournisseurs de ces matriels imports. Depuis un certain temps, nos artisans locaux proposent un matriel de plus en plus proche de la perfection un prix relativement modeste (GAYE, 2003). La majeure partie de ces artisans se trouvent dans la zone des Niayes. La plupart des leveurs estiment que les mangeoires sont acceptables mais les abreuvoirs ne respectent pas les normes ce qui les incitent continuer acheter les abreuvoirs imports. 18

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Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes 2.2. Les acteurs de la production Les producteurs constituent le maillon le plus important de la filire. En effet, leur importance est notoire dans la dimension de la filire puisquils sont les principaux demandeurs dintrants des industriels. Et dautre part, les producteurs sont les principaux fournisseurs de produits avicoles de consommation aux populations. Dans la zone des Niayes, nous avons remarqu les producteurs de poulets de chair, les producteurs dufs de consommation et certains producteurs qui font les deux activits la fois. Certains industriels font de la production galement. Selon FRAVAL (2000) en situation dincertitude, un fort degr de spcialisation est facteur de vulnrabilit. Ainsi, les industriels surtout les accouveurs, disposent de poulaillers pour faire de la production. 2.2.1. Les stratgies des producteurs La commercialisation dun produit a une influence notoire sur la bonne marche de la filire de ce dernier. Ainsi, le producteur doit dvelopper des stratgies de commercialisation de sa production en vue de pouvoir prenniser son activit. La stratgie constitue un maillon prpondrant de la chane de raisonnement de lconomie industrielle caractrise par le modle de SHERER. Le producteur doit sappesantir sur le contexte dcisionnel du march en vue de tirer des choix stratgiques pertinents mme de lui permettre de garder une bonne position. Au niveau de la zone des Niayes, les producteurs dveloppent des stratgies de comptitivit travers une apprciation du prix de march. En effet, ce dernier connat une variation selon certaines priodes de lanne du fait de la fluctuation de la demande de produits avicoles. 2.2.2. Typologie des producteurs 2.2.2.1. Les producteurs de poulets de chair Les variables choisies Lanalyse factorielle nous a permis de dterminer les variables les plus discriminantes :EFF_BD : effectif de la bande NB_BD_AN : Le nombre de rotation par anne NB_BT : Le nombre de btiments au niveau de la ferme SAL_EMPL : Le montant du salaire mensuel dun employ QT_ALIM : Le nombre de sacs daliment consomms par bande

Le tableau ci-dessous met en exergue les statistiques descriptives permettant de reprer quil ny a pas eu dobservations aberrantes.

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Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des NiayesTableau 1 : Statistiques descriptives pour la filire chair Moyenne Ecart-type n analyse 944,6000 1392,5124 50 EFF_BD 2,1600 1,9625 50 NB_BT 10,3600 9,0074 50 NB_BD_AN 1,4600 1,6807 50 NB_EMPL 24100,0000 16711,5382 50 SAL_EMPL 224,4400 628,3430 50 QT_ALIM Source : Nos calculs

N manquantes 0 0 0 0 0 0

Il existe une forte corrlation entre les variables (voir en Annexe 5a). Nous remarquons quil y a une forte corrlation entre le nombre de bande par anne et le nombre de poulaillers (0,966). Lindice de mesure de prcision Kaiser-Meyer-Olkin (KMO), qui montre limportance des coefficients de corrlation par rapport limportance des corrlations partielles, est de 76,8%. En effet, il est suprieur 50% alors cela montre que lAnalyse en Composantes Principales (ACP) est trs reprsentative voir tableau ci-dessous.Tableau 2 : Mesure de prcision de KMO pour les producteurs de poulets de chair

Mesure de prcision de l'chantillonnage de Kaiser-Meyer-Olkin (KMO) Test de sphricit de BartlettSource : Nos calculs

Khi-deux approch ddl Signification

76,8% 441,022 15 0,000

Dautre par le test de Bartlett qui sert tester lhypothse que la matrice de corrlation est une matrice identit, doit tre faible. Ce test montre que tous les termes de la diagonale sont gaux 1 ; ce qui signifie que les variables sont appropries pour une ACP. Rsultat de la classification hirarchique La typologie a t ralise partir des scores factoriels de lACP. Lanalyse de la classification hirarchique nous a permis dobtenir une diffrenciation des producteurs de poulets de chair en groupes homognes selon certains critres. En effet, lanalyse de larbre hirarchique montre une rpartition des producteurs enquts en trois groupes.

Source : Donnes denqute, Aot 2007 Figure 1 : Rpartition des producteurs de poulets de chair

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Analyse de la comptitivit de la filire avicole semi-industrielle dans la zone des Niayes Description des diffrents groupes Le groupe I reprsente 46% de lchantillon global. Ce groupe est caractris par un effectif de la bande qui varie entre 50 et 350 poussins. Chez ce groupe, le producteur ne dispose en gnral que dun seul poulailler. Les producteurs de ce groupe mettent en levage un nombre rduit de bandes qui varie entre quatre (4) et six (6) par anne. Dans ce groupe, il ny a pas un suivi mdical correct des sujets car les producteurs jugent trs levs les charges dlevages. Le groupe II est caractris par des effectifs variant entre 500 et 2500, et reprsente 50% de lchantillon global. Les producteurs de ce groupe mettent en levage entre onze (11) et bandes

par anne selon le nombre de btiments prsents dans la ferme. Les producteurs de ce groupe nouent des contrats avec les vtrinaires qui viennent faire des prestations rgulires au niveau de la ferme. Enfin le groupe, moins nombreux (4%), se particularise dune part par un effectif important de la bande variant entre 3000 et 8000 et dautre part par une rotation trs importante du fait du nombre important de btiments disponibles au niveau de la ferme. Dans ce groupe, les producteurs engagent un spcialiste en sant animale et/ou un agent de llevage pou