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Népal Une fontaine pour Rita Sarki 3/2012 Du seconde main de premier choix Boutiques CRS La pensée qui changea l’Histoire Il y a 150 ans, «Un Souvenir de Solférino» Mark Streit sur le gazon pour contrer la violence Mark Streit, ambassadeur de la CRS pour chili

Magazine Humanité 3/2012: Une fontaine pour Rita Sarki

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Magazine de la Croix-Rouge suisse (CRS), Humanité s’adresse à tous ceux qui soutiennent l’organisation et les causes qu’elle défend.

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Page 1: Magazine Humanité 3/2012: Une fontaine pour Rita Sarki

népal

une fontaine pourrita sarki

3/2012

du seconde main de premier choix

boutiques Crs

la pensée qui changea l’Histoire

il y a 150 ans, «Un Souvenir de Solférino»

mark streit sur le gazon pour contrer la violence

mark streit, ambassadeur de la Crs pour chili

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RepoRtage – Népal 4 Une fontaine pour Rita Sarki 8 L‘éboueur sifflera trois fois

12 engagement – Parrainages partager un peu de bonheur

14 RÉaLItÉS – Boutiques CRS Du seconde main de premier choix

16 ConVICtIon – Il y a 150 ans, «Un Souvenir de Solférino» La pensée qui changea l’Histoire

18 RÉaLItÉS – Service Croix-Rouge Des camarades compétentes

22 tÉmoIgnage – Sauvetage en lac de la SSS Sauveteurs à la rescousse

25 RÉaLItÉS – Mark Streit, ambassadeur de la CRS pour chili mark Streit sur le gazon pour contrer la violence

29 pÊLe-mÊLe Beignets «à la Rita» page jeux/caricature

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neutralImprimé

No. 01-12-564250 – www.myclimate.org© myclimate – The Climate Protection Partnership

ImpressumHumanité, 3e édition 2012 août 2012

ISSN 1664-2015

Photo de couverture: Caspar MartigVerso: Federico Orozco

Editeur: Croix-Rouge suisse, Rainmattstrasse 10, Case postale, 3001 BerneTéléphone 031 387 71 11, [email protected] www.redcross.ch

Dons: CP 30-9700-0

Notification de changement d’adresse: par courriel à [email protected] ou par téléphone au 031 387 74 64

Adresse de la rédaction: Croix-Rouge suisse, Rédaction Humanité, Case postale, 3001 Berne, [email protected], www.magazine-humanite.ch

Rédaction: Tanja Pauli (rédactrice en chef), Urs Frieden (Santé et intégration), Martin Hürzeler (Levée de fonds), Isabelle Roos (Corporate Partnerships), Christine Rüfenacht (Santé et intégration), Isabel Rutschmann (Communication), Karl Schuler (Coopération internationale)

Contributions à la présente édition: Philippe Bender, Cécile Eisenring, Carla Graf, Markus Mader, Marco Ratschiller, Beatrix Spring, Julia Zurfluh

Abonnement: l’abonnement coûte 6 CHF par an et est offert aux donateurs de la CRS.Parution: trimestrielleLangues: français et allemandTirage: 119550 exemplairesCopyright sur toutes les photos sans indication: Croix-Rouge suisse

Traduction: Service de traduction CRSGraphisme et impression: Vogt-Schild Druck AG, Derendingen

Prochaine édition: décembre 2012

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Une pensée pour le Népal

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Éditorial

Chère lectrice, cher lecteur,

Vous arrive-t-il aussi en vous promenant de vous perdre dans vos pensées? De percevoir chaque tressaillement de la nature, chacun de vos pas, et pourtant de perdre la notion du temps? Rien de tel pour se détendre. J’aime la randonnée, la découverte de nouveaux itinéraires. A l’inverse, qu’il doit être dur et fastidieux de parcourir plusieurs fois par jour, dans des conditions extrêmes, un même chemin escarpé! Tous les jours sans exception, même les week-ends, et par plus de 30 °C. En portant en montée l’équivalent de plus de deux packs de six grandes bouteilles d’eau. Et le tout avec aux pieds de fines sandales de plastique glissantes au lieu de nos chaussures ultramodernes.

L’histoire de la Népalaise Rita Sarki (page 4) m’a tant marqué qu’elle me revient à l’esprit chaque fois que je suis sur un sentier particulièrement raide. C’est sans un seul mot de plainte que la jeune femme nous raconte le difficile quotidien qui était le sien avant l’aménagement d’un point d’eau par la Croix-Rouge. Au Népal, comme dans beaucoup de régions, la corvée d’eau échoit traditionnellement aux femmes. Une res-ponsabilité très lourde, au sens propre, car il s’agit là d’un vrai travail de force.

La CRS intervient depuis plus de 25 ans au Népal, où elle s’appuie sur une équipe expé-rimentée et engagée. Mais nous pouvons encore faire beaucoup en faveur de la qualité de vie et de l’état de santé des hommes et surtout des femmes de ce pays. Aidez-nous à avancer sur cette voie, pas à pas, et soutenez notre engagement en faisant un don.

Je vous souhaite une belle fin d’été. Avec mes salutations les meilleures,

Markus MaderDirecteur de la Croix-Rouge suisse

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une fontaine pour rita sarki népal

Rita Sarki fait couler l’eau de la fontaine, située à 50 mètres de sa maison (en arrière-plan à droite). La Croix-Rouge suisse (CRS) a aidé les habitants de Diwang, un village tapi dans la montagne, à poser des conduites et à aménager un point d’eau. Elle a ainsi exaucé l’un des vœux les plus chers de la Népalaise, qui, il y a un an encore, devait parcourir de longues distances pour ravitailler sa famille en eau. Désormais protégés des diarrhées, les enfants aussi se portent mieux.

reportage

TExTE: KATHARINA SCHINDLER PHOTOS: CASPAR MARTIG

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reportage

Pour approvisionner la famille, huit à dix navettes par jour étaient nécessaires avec, à chaque retour, un bidon de 20 litres sur le dos. «La seule corvée d’eau me prenait plus de cinq heures par jour. J’étais sou-vent épuisée et souffrais de maux de tête», raconte la jeune femme. Même malade, elle s’exécutait. Qui d’autre serait allé chercher l’eau? Son frère allait encore à l’école, sa mère était morte dix ans plus tôt. Mariées de longue date, ses sœurs aînées avaient quitté la maison. Comme le veut la tradition, Rita, la fille cadette, veille sur son père et son frère.

L’eau qui a tout changéUn an s’est écoulé depuis que la Croix-Rouge a aidé les habitants de Diwang, dans le Centre-Ouest du Népal, à poser une conduite d’une longueur de sept kilo-mètres qui approvisionne neuf fontaines. Rita Sarki a elle aussi manié la pelle et la pioche, 45 jours durant. «Il est impor-tant que les habitants soient associés à la construction des équipements et qu’ils as-surent leur entretien. Plus ils sont solidaires de l’entreprise, plus les coûts peuvent être réduits», explique Raj Kumar Kshetri, res-ponsable des programmes d’accès à l’eau de la Croix-Rouge.

L’air vibre dans la chaleur sèche. Le ter-rain est escarpé et glissant: au moindre

faux pas, c’est la chute assurée. A la dif-férence des Népalaises, j’ai la chance de ne pas être lestée de 20 litres d’eau, mais d’un petit sac à dos. Menées par des enfants, chèvres et vaches cherchent de quoi brouter dans ces reliefs désertiques. On se demande comment elles arrivent à survivre. Ici, le sort de la communauté est lié à la mousson, imminente. Si les précipitations sont trop faibles, la récolte sera maigre et la précarité le lot de tous pendant une année entière. Si elles sont trop abondantes, elles provoqueront des glissements de terrain qui emporteront les semences enfouies dans les sols en pente raide. Pourvu que les pluies soient régu-lières et clémentes, qu’elles fassent pousser céréales et fruits et alimentent les sources! L’eau, c’est la vie: une équation qui s’im-pose dans toute son évidence au fur et à mesure que je me rapproche de la mai-

son de Rita Sarki. Cette Népalaise de 23 ans a accepté de prêter son image à la campagne de la CRS. Elle nous montre sa demeure – et, surtout, la fontaine qui a changé sa vie.Le point d’eau n’est éloigné que de 50 mètres de la maison de glaise. L’eau en jaillit deux fois par jour, pendant trois heures. Des éclats de rire et des bribes de conversation s’élèvent du petit groupe d’enfants réunis dans l’attente de l’ouver-ture du robinet, à 17 heures. Ceux-ci sont rejoints par des femmes qui affluent de

toutes les directions, munies de bidons en métal qu’elles portent sur le dos, telles des hottes. Un an après la fin du chantier, la fontaine reste à leurs yeux quelque chose d’exceptionnel.

Cinq heures à ployer sous la chargeRita Sarki se rappelle son quotidien d’avant: «Je me levais avant l’aube pour emprunter le raidillon jusqu’à la source. Là, je devais souvent m’armer de pa-tience: le remplissage des récipients pre-nait une éternité, tant le débit était faible.»

La fontaine, qui alimente toutes les familles des environs immédiats, est un lieu de rendez-vous biquotidien.

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Monika Christofori-Khadka est depuis six ans respon-sable de programme CRS pour le Népal, le Tibet et le Kirghizistan. Auparavant, elle a vécu plusieurs années au Népal et au Bangladesh.

pourquoi la CRS s’engage-t-elle au népal?La décision remonte à plus de 25 ans. La population des villages reculés manquait alors de tout. Aujourd’hui, notre soutien est particulièrement important car le pays se remet d’une longue guerre civile. Il faut beaucoup reconstruire. Nous voulons aider les personnes défavorisées, ce sont elles avant tout qui doivent pouvoir profiter du renouveau.

Comment se fait le choix des régions?Des analyses exhaustives ont montré qu’en termes d’alimentation, d’accès à l’eau, de santé et de prévention des catastrophes, c’est dans la région du Midwest que les besoins sont les plus grands. Nous intervenons là où la dé-tresse est la plus criante.

Le népal a-t-il encore besoin de dons?Oui, il reste encore beaucoup à faire et notre action est très appréciée. Chaque année, de nouveaux respon-sables font appel à nous. Tous les villages sont encore loin d’avoir des conduites d’eau et des latrines. Il faut continuer la sensibilisation aux ques-tions de santé, et nous avons de gros projets en vue, comme la construction d’une clinique ophtalmologique. De nouvelles idées naissent au fur et à mesure. A l’avenir, nous aimerions par exemple faire plus pour les femmes âgées seules et pour la santé mater-nelle. Avec plus de moyens financiers, nous pourrons offrir une vie meilleure à un plus grand nombre d’habitants des régions défavorisées du pays.

trois questionsMais pour Rita Sarki et les autres villa-geoises, le système d’adduction et de distribution d’eau représente un progrès majeur. Les femmes veulent maintenant irriguer leurs potagers afin de pouvoir cultiver des légumes toute l’année et mieux s’alimenter. Une démarche soutenue par la Croix-Rouge à travers la formation.

«L’eau était ici tellement rare que les gens n’ont aucune expérience de l’irrigation et du maraîchage. Pendant la saison sèche, ils étaient sous-alimentés. Le puits ouvre de nouvelles perspectives», explique Kshetri.Les bénévoles de la Croix-Rouge inter-viennent aussi pour initier la population à des mesures garantes d’une meilleure santé telles que le lavage des mains avec du savon, le séchage de la vaisselle au soleil (pour l’éradication des germes) et la construction de latrines. «Autrefois, dans les villages de montagne, trois à cinq enfants en bas âge mouraient chaque année des suites de diarrhées», témoigne Kshetri. Dans les 18 villages que la CRS a dotés d’une adduction d’eau au cours des dernières années, de tels décès sont devenus rares. Rita Sarki se sent aussi en meilleure forme depuis que la quête de l’eau ne l’astreint plus à de longues et pénibles marches. «Me voilà affranchie d’une lourde con-trainte. Mais il me reste un vœu: que mon frère se marie prochainement et qu’il emménage ici avec sa femme. Alors, je pourrai à mon tour fonder une famille et veiller à ce que mes enfants grandissent dans les meilleures conditions possibles.»➥redcross.ch/nepal

«Le débit était si faible que le remplissage des récipients prenait une éternité.»

Pendant la vaisselle aussi, Rita Sarki économise chaque goutte d’eau.

Rita Sarki s’associera prochainement à la campagne de la CRS.

Rita Sarki est soulagée de n’avoir désormais qu’une courte distance à parcourir pour ravitailler sa famille en eau.

Aucune des 60 familles de ce village à l’habitat très dispersé n’est éloignée de plus de dix minutes à pied d’une fontaine. Nous qui sommes habitués à l’eau courante à la maison aurions

certes du mal à composer avec une telle contrainte. Car il ne s’agit pas seulement d’aller chercher l’eau de boisson, mais aussi celle nécessaire à la lessive, à la toilette, à la cuisine et à l’abreuvage des bêtes.

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Un coup de sifflet en dit plus long que bien des mots. A peine celui de Kai-

lash Balmik a-t-il retenti que les portes du quartier de Gharbari, dans la ville de Nepalgunj (ouest du Népal), s’ouvrent de toute part. Les habitants sortent alors leurs déchets et les glissent dans le conteneur de Balmik. «Quand nous avons débuté il y a un an et demi, les gens jetaient tout par terre sans réfléchir. Maintenant, ils trient leurs ordures, et nous pouvons les

éliminer. Ils ont fait de gros progrès», rap-porte avec fierté Balmik, 24 ans, qui ef-fectue tous les matins une ronde à travers

le quartier dans le cadre d’un programme d’hygiène et d’élimination des déchets de la Croix-Rouge suisse (CRS).

Dans cette ville à la croissance exponen-tielle, située à la frontière avec l’Inde, les problèmes d’hygiène et de gestion des dé-chets étaient si graves qu’ils menaçaient la santé publique. Canalisations ouvertes et décharges sauvages puantes consti-tuaient un terreau idéal pour les agents pathogènes et un danger quotidien pour les habitants. La CRS, qui coordonne de-puis Nepalgunj ses programmes de santé et d’accès à l’eau dans les villages de la

TExTE: KATHARINA SCHINDLER PHOTOS: CASPAR MARTIG

Les problèmes d’hygiène et de déchets étaient si graves qu’ils menaçaient la santé publique.

l’éboueur sifflera trois foisnepalgunj

Il y a encore deux ans, le quartier de Gharbari à Nepalgunj était noyé sous les détritus et la saleté. Aujourd’hui, les rues sont nettoyées tous les jours, et les habitants trient leurs déchets. Grâce à un système simple mais astucieux, l’élimination des ordures est une tâche à laquelle nul ne peut échapper.

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région (cf. pages 4–7), a donc décidé de faire bouger les choses. Dans cinq quartiers où la situation est par-ticulièrement précaire, des bénévoles de la Croix-Rouge sensibilisent les habitants au lien étroit entre hygiène et santé. Ils leur expliquent comment réduire la quan-tité de détritus en les triant, en les com-postant, en les recyclant, voire en ven-dant une partie d’entre eux, une routine particulièrement suivie par les femmes. A

l’instar de Kailash Balmik, des éboueurs sont formés et équipés de conteneurs, de gants, de pelles et de sifflets. Pour asseoir la popularité du concept de ville propre, des campagnes de nettoyage sont régu-lièrement menées avec le soutien des écoles. Dans le quartier de Gharbari, tous les habitants ne possèdent pas leurs propres latrines; c’est pourquoi la Croix-Rouge a également assaini les toilettes publiques.

Les portes des maisons s’ouvrent au coup de sifflet de Kailash Balmik.

Chaque jour, les éboueurs font leur ronde à pied pour permettre aux habitants de bien éliminer leurs déchets.

Kailash Balmik est fier de l’amélioration de la propreté dans le quartier.

Il est toujours nécessaire que la Croix-Rouge mène des opérations régulières de nettoyage et de sensibi-lisation.

«Avant, j’étais obligée de trouver un coin discret matin et soir. C’était aussi humi-liant que stressant», raconte Sushma BK, une jeune mère que nous rencontrons près d’une des installations sanitaires publiques du quartier. «Maintenant, je suis contente, je trouve à chaque fois des toilettes propres, et mon fils Bisesh a appris dès le début à utiliser des latrines. C’est un bon départ pour améliorer notre qualité de vie.»

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Une attente: être en bonnes mains, y compris en ligne.

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en bref

Jeux et loisirs pour des enfants moldaves

aider plutôt qu’entasser

Dix bénévoles de la Croix-Rouge Jeu-nesse ont pris part fin juillet au camp d’été Swisscor. Leur rôle: accompagner les jeunes participants et organiser le programme des activités. Chaque année, la fondation Swisscor permet à des enfants et adolescents ori-ginaires de pays en processus de recons-truction de passer deux semaines en Suisse. L’occasion pour eux de se changer les idées et de bénéficier de soins médicaux. Cet été, ce sont 80 jeunes Moldaves qui ont été invités dans

90% des 39 millions d’aveugles de par le monde vivent dans la pauvreté. La plupart de ces cas de cécité pourraient être évités ou soignés avec plus de res-sources financières. C’est pourquoi la CRS collecte des vieux bijoux et de l’or dentaire. Une seule boucle d’oreille ou deux plombages en or suffisent pour rendre la vue à un aveugle. Dans les zones d’intervention de la CRS en Asie et en Afrique, 50 CHF permettent ainsi à un ophtalmologue d’opérer une cata-

notre pays. Malgré la barrière de la langue, les jeunes de la CRS les ont rapi-dement mis à l’aise et leur ont préparé un programme inoubliable.➥swisscor.ch

racte avec des moyens simples. En don-nant vos bijoux en or ou votre or den-taire, vous aidez la CRS dans ses projets ophtalmologiques. Envoyez-les bien emballés à: CRS, Redonner la vue, Rainmattstrasse 10, 3001 Berne. N’oubliez pas d’indiquer vos coordonnées pour que nous vous con firmions la bonne réception du colis. Pour plus d’informations sur ce pro-gramme:➥redcross.ch/vieilor

La Société Suisse de Sauvetage (SSS) dresse actuellement une carte des dangers poten-tiels dans les eaux suisses. Dans le cadre de ce projet intitulé Aquamap, 80 bénévoles notent des zones populaires de baignade lacustre et fluviale. Après avoir photogra-phié l’endroit, ils lui attribuent un facteur de plaisir et de risque. Markus Obertüfer, secrétaire central de la SSS, explique pour-quoi les nageurs sauveteurs de la SSS sont tout désignés pour cette tâche: «Entre eux, ils disposent d’un réseau relationnel bien rodé. En échangeant leurs expériences, ils peuvent reconnaître et jauger les situations délicates. Les baigneurs et autres adeptes de sports aquatiques reçoivent ainsi des in-formations pertinentes.» Vous trouverez sur Internet une version actualisée de l’Aqua-map. Une application pour smartphones est par ailleurs en cours d’élaboration. ➥aquamap.ch

baignade: cartographie des risques

La Croix-Rouge genevoise a lancé une application gratuite pour iPhone. Celle-ci regroupe les numéros des principaux ser-vices d’urgence du canton de Genève (pompiers, centre antipoison, groupements de médecins disponibles 24h/24, pour ne citer que quelques exemples) ainsi que les coordonnées des pharmacies de garde. En un simple clic, l’utilisateur peut établir une liaison téléphonique avec le service souhaité. L’application permet donc une intervention rapide en cas de situation grave. Elle offre aussi la possibilité de faire un don à la Croix-Rouge genevoise.

les numéros utiles à portée de main

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TExTE: TANJA PAULI PHOTOS: TRES CAMENZIND

partager un peu de bonheur parrainages

Quelle est l’histoire de ceux qui soutiennent la Croix-Rouge suisse (CRS)? Qu’est-ce qui les a poussés à devenir donateurs? Andrea Iten, par exemple, a opté pour un parrainage en faveur des enfants en détresse.

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tique. Et cela ne grève pas du tout notre budget.» La famille Iten encourage aussi de plus petites institutions et organisations de la région, et verse des dons en faveur des victimes de catastrophes naturelles.

Donner un peu de notre bonheurUn gâteau aux fruits tout juste sorti du four nous attend pour le goûter. Les en-fants ont beau interrompre régulièrement notre conversation, rien ne vient pertur-ber le calme d’Andrea Iten. Elle reste zen tout en les rappelant gentiment à l’ordre. Même lorsque Ladina décide que les quelques rayons de soleil qui percent le ciel suffisent pour se promener en maillot de bain. A la question de savoir si, en tant que mère, on est plus sensible à la détresse et à la misère rapportées par les médias, Andrea Iten répond: «Oui, quand une guerre ou une catastrophe vient frapper de plein fouet des familles, on se sent touchés nous aussi à l’idée que ce pourrait être nos propres enfants.»Pendant ce temps, Lukas et Ladina sau-tillent joyeusement et font des roulades sur la pelouse. Si heureux que l’on pour-rait croire que c’est aujourd’hui le début des vacances et non un mardi ordinaire. «L’aînée est consciente de la chance que nous avons ici et réfléchit déjà à la vie

des gens ailleurs. Je peux en parler avec elle», raconte Andrea Iten, qui essaie d’expliquer à ses enfants, avec des mots de leur âge, que tout ne va pas de soi dans la vie. «Faire un don, c’est aussi ex-primer sa gratitude», ajoute-t-elle en don-nant à Joana le sourire lumineux d’une mère fière de sa fille quand celle-ci lui demande si elle peut jouer devant nous du violon avant que je ne m’en aille.

Bonjouuuur!», s’exclame joyeusement une tête blonde derrière la haie de

jardin. Inutile de vérifier si je me trouve au bon endroit, je suis manifestement at-tendue. Quelques secondes plus tard, la porte s’ouvre et trois jeunes sentinelles ac-courent à ma rencontre comme si j’étais leur marraine préférée alors qu’elles ne me connaissent même pas. Plus posée, mais non moins dynamique, leur mère leur emboîte le pas. Elle, par contre, est une vraie marraine, une mar-raine de la CRS qui s’engage pour les enfants en détresse. Andrea Iten m’ac-cueille chaleureusement et me présente ses enfants: Joana, 8 ans, calme et polie, et les deux derniers, curieux et turbulents, Lukas, 6 ans, et Ladina, 4 ans.

Une bonne raison de faire un donCe sont justement leurs propres enfants qui ont incité Andrea Iten et son mari à souscrire au parrainage de la CRS. «Je pense souvent à la chance que nous avons, et espère qu’elle durera le plus longtemps possible», souligne cette mère de 38 ans, qui travaille à temps partiel au Credit Suisse. D’ailleurs, l’établisse-

ment bancaire invite ses collaborateurs, en cas de catastrophe, à faire un don à la CRS et apporte lui-même sa contribu-tion en puisant dans le fonds d’aide qu’il a constitué à cet effet. Après l’appel aux dons pour les victimes du séisme en Haïti, Andrea Iten, en se renseignant en détail sur le site Internet de la CRS, avait appris l’existence des parrainages. Elle n’avait pas la moindre idée auparavant de tout ce que fait l’organisation humanitaire en Suisse comme à l’étranger. Pour elle, il est essentiel que les charges administra-tives d’une œuvre d’entraide ne soient pas trop importantes. Ce qui a fini de la convaincre, c’est que le parrainage CRS ne vient pas en aide à un enfant en parti-culier mais vise à améliorer la vie de nom-breuses familles. «J’ai confiance en la CRS, sinon, je ne serais pas donatrice.» Andrea Iten verse chaque mois 30 CHF en faveur du parrainage, par ordre per-manent. «Je trouve cette solution très pra-

«Faire un don, c’est aussi exprimer sa gratitude.»

Qu’est-ce qu’un parrainage CRS?Les parrains et les marraines versent chaque mois à la CRS un montant de leur choix. Cette forme de don nous permet d’établir un budget et des prévisions ci-blées à long terme. Vous savez que votre montant sera utilisé selon vos souhaits et recevez un rapport de projet deux fois par an. Le parrainage en faveur des en-fants en détresse, par exemple, agit à la base: les familles nécessiteuses béné-ficient d’une alimentation plus saine, de mesures de sensibilisation, d’un accès à l’eau potable et d’une meilleure hygiène. Pour plus d’informations:➥redcross.ch/parrainages

À propos

C’est en faisant des recherches sur Internet qu’Andrea Iten a décidé de devenir marraine de la CRS il y a deux ans.

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David Beyeler, depuis que je suis en votre compagnie ici à la trouvaille de Liebefeld, je lis dans vos yeux une certaine fierté…Oui, et elle est légitime je crois. Nous qualifions nos filiales de grands maga-sins de seconde main, du fait de leur taille et de la variété de l’assortiment. Celle-ci par exemple a plus de 30 000 clients payants par an. Et la tendance est à la hausse: l’emplacement est pas-

du seconde main de premier choixboutiques Crs

La Croix-Rouge suisse (CRS) gère 22 boutiques de seconde main à travers le pays. David Beyeler, directeur de la trouvaille, à Berne, nous explique pourquoi ses quatre filiales n’ont rien du fouillis qui caractérise souvent les brocantes et comment il réalise des bénéfices au profit de la CRS grâce à un projet de réinsertion des sans-emplois.

INTERVIEw: URS FRIEDEN PHOTOS: SANDRO HUBER

sant, la marchandise présentée de façon séduisante, et nous avons une super équipe. Mais au-delà de notre résultat,

j’ai surtout envie de voir s’en sortir les demandeurs d’emploi qui travaillent chez nous.

Ce qui signifie, concrètement?Nos quatre filiales bernoises font travail-ler une quarantaine de stagiaires, des personnes en recherche d’emploi qui ne touchent plus d’indemnités journalières et sont orientées vers nous par le centre de compétences pour le travail de la ville. 63% d’entre elles trouvent un poste après 6 à 9 mois chez nous. C’est très positif quand on sait qu’auparavant, elles avaient cherché en vain pendant plus de deux ans.

rÉalitÉs

«J’ai envie de voir s’en sortir les demandeurs d’emploi qui travaillent chez nous.»

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rÉalitÉs

Ce stage a-t-il une influence à long terme sur leur nouveau travail?Oui, et c’est très encourageant. Un son-dage a montré qu’au bout de 18 mois, 73% des ex-stagiaires occupent toujours leur nouveau poste. C’est un taux assez élevé, comme nous l’a confirmé le centre de compétences.

Ce système profite-t-il à d’autres personnes?A nos clients d’abord, qui achètent à très bon prix des produits de qualité qu’ils ne pourraient sinon pas s’offrir. Par exemple, en ce moment, nous proposons des t-shirts de sport quasi neufs 90% moins chers que dans le magasin de sport à deux pas d’ici. Mais il ne faut pas non plus oublier la CRS, nos bénéfices contribuant à finan-cer ses prestations dans la région, comme «Infodraht», qui permet aux proches soi-gnants d’obtenir des conseils gratuits dans les situations difficiles.

L’environnement est-il lui aussi gagnant?

David Beyeler dans la boutique de seconde main de Liebefeld, près de Berne

Silvia Zingg, responsable de la filiale, aide une nouvelle stagiaire à la caisse.

Les boutiques seconde main de la CRSLa CRS gère 22 boutiques réparties dans 9 cantons. La liste complète, avec adresses et heures d’ouverture, est disponible sur Internet. ➥redcross.ch/secondhand

À proposBien sûr, puisque meubles et vêtements évitent la déchetterie et ont droit à une deuxième vie.

Quelle est votre philosophie?On trouve des brocantes en Suisse, no-tamment à Berne, depuis 1895. C’est une belle tradition, mais l’objectif a aussi toujours été de gagner de l’argent. Pour cela, nous avons voulu éviter que nos

points de vente ressemblent aux débarras que l’on voit souvent: ils ont tout de bou-tiques classiques, ils sont propres, clairs, le personnel est agréable, les vêtements sont bien rangés, les cintres tous iden-tiques.

Les clients en tout cas ont l’air satis-faits. Quels articles proposez-vous?Livres, CD, meubles ou encore articles ménagers. Mais 65% de notre chiffre d’affaires vient de la vente de vêtements, dont 80% pour femmes, notre clientèle étant essentiellement féminine.

Comment vous procurez-vous une marchandise de qualité?Les gens nous apportent ce dont ils n’ont plus besoin mais qu’ils trouvent dommage de jeter. De plus, des conteneurs pour vête-ments Croix-Rouge ont été disposés dans les cinq déchetteries de Berne. Nous avons aussi beaucoup de succès avec notre ser-vice de ramassage, surtout pour ce qui est trop gros pour une voiture normale, comme les meubles. Quand nous pensons qu’un

article va se vendre, nous l’emportons gratuitement. Sinon, nous proposons de le transporter à la déchetterie à bon prix.

De quels dons avez-vous le plus besoin?La concurrence est très rude, notamment pour les habits. De plus en plus de sacs de collecte sont distribués, et des sociétés comme H&M reprennent des vêtements en échange d’un bon d’achat. C’est pour-quoi j’en appelle à vos lecteurs: si vous voulez soutenir des projets sociaux, direc-tement ou indirectement, faites don à la CRS de vos habits ou d’autres biens. Et rendez-nous visite dans l’un de nos maga-sins! Vous ne serez pas déçus.➥la-trouvaille-bern.ch

david beyeler, 37 ansAprès un apprentissage de dessina-teur en chauffage, David Beyeler a suivi une formation en gestion d’entreprise à la HES Suisse du NO. Il travaille dans le secteur des articles de seconde main depuis 11 ans, dont 2 à la CRS comme directeur de la trouvaille.

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la pensée qui changea l’Histoire

il y a 150 ans, «Un Souvenir de Solférino»

C’est par un livre, publié voilà 150 ans, que commence l’histoire du Mouvement de la Croix-Rouge. Les descriptions et réflexions d’Henry Dunant avaient alors sorti de leur passivité les personnalités les plus influentes de l’époque. Un livre peut-il à lui seul changer le cours de l’Histoire?

TExTE: PHILIPPE BENDER

A l’automne 1862 sortait de presse «Un Souvenir de Solférino» publié

à compte d’auteur par un Genevois peu connu: Henry Dunant. Son maître ouvrage, Dunant l’a porté plus de trois ans dans sa tête. Dans sa tête et dans son cœur, car ses lignes vont émouvoir le monde. Que de pensées agitées depuis ce 24 juin 1859, dans l’Italie du Nord, à Solférino et à Cas-tiglione, où le jeune banquier, oubliant ses

ConviCtion

intérêts immédiats, se voue corps et âme au soin des soldats blessés, abandonnés par leurs propres services de santé.

L’ouvrage a mûri trois ans. Même s’il s’en défend dans ses «Mémoires», où il dit

sa plume comme «animée d’un souffle venant de Dieu», et sa prose «écrite sans prétention, d’une manière toute sponta-née et bien imparfaite», que de fois n’a-t-il réécrit tel ou tel passage. Surtout ceux qui décrivaient le mouvement des armées et les actes héroïques des combattants. Car Dunant n’est pas contre la guerre. Son antimilitarisme naîtra plus tard, sous d’autres influences. Pour l’instant,

«La bataille de Solférino» par Carlo Bossoli, 1859

Henry Dunant avait payé de sa poche l’impression de la première édition.

16 Humanité 3/2012

Page 17: Magazine Humanité 3/2012: Une fontaine pour Rita Sarki

ConviCtion

La bataille de SolférinoLe 24 juin 1859, 150000 soldats fran-çais et sardes, sous le commandement de Napoléon III, affrontent l’armée autri-chienne de l’empereur François-Joseph, presque aussi nombreuse. Ce jour-là, 6000 hommes perdent la vie et 40000 sont blessés, dont la plupart succombe-ront à leurs blessures. Aidé des femmes de Castiglione, Henry Dunant porte secours aux blessés des deux camps. «Un Souvenir de Solférino» d’Henry Dunant, conçu comme un journal, est disponible en librairie.

À propos

Dunant se veut minutieux dans le récit de la bataille, car il en va de sa crédibilité. Comme le pressent l’historien du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), François Bugnion, Dunant «utilise le lan-gage de l’historiographie militaire de son temps pour mieux dénoncer une double injustice: celle d’un discours officiel qui passe sous silence la souffrance et la mort des soldats sur le champ de bataille, et surtout l’abandon auquel sont livrés les soldats blessés qui ont fait à leur pays le sacrifice de leur vie». N’est-ce pas là une manière habile de capter le lecteur? De l’amener vers l’essentiel, vers ces trois intuitions majeures, ces trois visions pro-phétiques, qui donnent à la Croix-Rouge sa singularité:•la neutralisation de la victime et de

l’aide;•lapermanencedessociétésdesecours

pour préparer l’imprévisible;•lacréationd’unespacededroitdansle

chaos de la guerre.La Croix-Rouge a rapidement conquis l’univers. Faut-il donc croire que les idées mènent le monde? Que la pensée fait l’Histoire? Qu’il en irait du «Souvenir de

Solférino» comme du «Contrat social» de Jean-Jacques Rousseau, dont on fête le tricentenaire de la naissance? Ou de Karl Marx, ou d’Adam Smith? Somme toute, ce seraient les intellectuels, les philosophes qui lancent les révolutions, établissent les gouvernements, fondent le droit, les libertés et la justice!Le sociologue Northcote Parkinson nu-ance le propos en déclarant: «…Ce ne sont point les livres qui influencent les événements politiques. Ce sont les évé-nements qui décident quels livres seront mis au pilon et lesquels seront mis aux programmes scolaires comme obliga-toires…» Si les thèses formulées dans «Un Souvenir de Solférino», si les règles de la Conven-tion de Genève de 1864 ont connu un tel succès, devenant réalité universelle, c’est aussi parce que, selon Philippe Ariès, elles répondaient «aux interrogations de l’époque», aux dangers «des guerres modernes, guerres d’enfer… des grands massacres et des haines folles, où on ne compterait plus désormais les morts par

dizaines de milliers, chiffres dérisoires, mais par millions et même par dizaines de millions».A la fin, ce qui frappe dans l’aventure de la Croix-Rouge, c’est l’influence de si peu d’hommes sur tant d’événe-ments. Une poignée d’individus d’élite, qui convainquent les gouvernements de la justesse de leur cause. Certes, ils œuvraient sur des bases solides, construites par des précurseurs, et le terreau était fécond. N’importe! En ce sens, «Un Souvenir de Solférino» apaise l’esprit, qui montre ce que peut une pen-

sée libre et visionnaire, la réflexion d’un homme. Au fond, l’Histoire n’est pas fa-talité, on peut en modifier le cours. C’est la leçon première de ce petit ouvrage de 115 pages, paru il y a 150 ans, à Genève. Pas la moindre!➥redcross.ch/historique

Chaque année le 24 juin, une marche aux flambeaux a lieu de Solférino à Castiglione, chemin sur lequel les blessés de la bataille avaient été transportés.

Henry Dunant il y a près d’un siècle et demi, à l’âge de 35 ans

A cette époque, l’ouvrage de Dunant avait déjà été traduit en onze langues.

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© IF

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Page 18: Magazine Humanité 3/2012: Une fontaine pour Rita Sarki

rÉalitÉs

TExTE: TANJA PAULI PHOTOS: CLEMENS LAUB

des camarades compétentes service Croix-rouge

Le camp de l’armée pour handicapés est une subtile combinaison d’organisation, de camaraderie et d’humanité. Le Service Croix-Rouge (SCR) et le bataillon hôpital 5 offrent de véritables vacances à des personnes handicapées tributaires de soins quotidiens. Depuis la première édition du camp en 1972, le SCR aide l’armée suisse à prendre en charge les participants.

18 Humanité 3/2012

Page 19: Magazine Humanité 3/2012: Une fontaine pour Rita Sarki

rÉalitÉs

A proximité du village valaisan de Biel, 32 taches de couleur s’agitent

autour des viviers. Ce sont les partici-pants au 40e camp de l’armée pour han-dicapés qui ont choisi de se joindre à une sortie de pêche. Avec leur tenue de camoufl age, leurs accompagnateurs se fondent en revanche dans le paysage. Les femmes du SCR et les soldats du ba-taillon hôpital 5 ont une mission claire: offrir à leurs hôtes dix jours de vacances

divertissantes et leur prodiguer les soins adéquats. Un véritable défi quand on sait que les participants souffrent de handicaps physiques – et parfois men-taux – aussi lourds que variés et qu’ils se retrouvent sans accompagnateurs per-sonnels.Un jeune homme gesticule vivement en direction du poignet d’un soldat qui essaie en vain de comprendre. «Urs adore les montres», traduit Esther Jud, sergent SCR. Quand elle lui demande s’il a faim, il hoche vigoureusement la tête.

Elle explique qu’il est important pour le bien-être des hôtes d’avoir une journée rythmée par des repas à heures régu-lières. Avant de mentionner que dans le camp, tout le monde se tutoie. Aux côtés de quatre militaires du bataillon hôpital 5, Esther Jud, 41 ans, forme l’équipe d’animation du camp pour handicapés («A-Team»). Leur rôle est de concocter 10 jours d’activités inoubliables aux-quelles tous puissent participer, qu’il fasse beau ou mauvais. Une tâche qui implique une planifi cation et une analyse straté-gique dignes d’un état-major. Combien de fauteuils roulants électriques le télé-phérique de Bettmeralp peut-il accueillir? Est-il possible de réserver le cinéma de Viège pour une séance spéciale? Les toi-lettes de l’exploitation piscicole sont-elles accessibles en fauteuil roulant? Selon l’ho-raire, il faut compter près de 30 minutes pour faire entrer les 32 participants à l’excursion dans le bus et y charger leurs fauteuils roulants. Une précision toute militaire imprègne les moindres détails de l’organisation, de la planifi cation à la prise en charge des hôtes en passant par leur dossier médical. Toutefois, nul n’est à l’abri d’un imprévu.

organisation militaireA l’entrée du bâtiment où sont hébergés les participants, un tableau indique qui des 45 hôtes se trouve en excursion, dans sa chambre ou à l’extérieur. Le soldat de garde fait le salut militaire au lieutenant-co-lonel Alessandro Rappazzo, commandant du bataillon hôpital 5, qui a organisé ce camp de vacances pour la dernière fois

Les soldats aident leurs hôtes à retirer immédia-tement les hameçons des poissons (photo de droite).

Esther Jud, sergent SCR, et une participante au camp en sortie dans une exploitation piscicole près de Biel, en Valais (photo de gauche)

Katja Acklin, du SCR, est chargée de la protection solaire.

Une excursion avec des per-sonnes handicapées implique une organisation sans faille.

Humanité 3/2012 19

Page 20: Magazine Humanité 3/2012: Une fontaine pour Rita Sarki

rÉalitÉs

en 2008. D’autres soldats sont mobilisés pour l’occasion, la plupart sans formation professionnelle dans le domaine médical. La responsabilité des soins spécialisés dis-pensés est confiée à Katharina Schmid, ca-pitaine du SCR. Elle et ses troupes donnent des instructions aux soldats encore novices

en matière de soins à des adultes handica-pés (toilette, couchage, etc.). Et, à voir les militaires s’activer au bord du vivier, ces instructions ont fait mouche: ils poussent les fauteuils roulants avec délica-tesse, bavardent volontiers avec les partici-pants et sont toujours disponibles pour un coup de main. Certains des hôtes ont besoin d’aide pour manger. Là encore, les infir-mières du SCR sont de bon conseil pour faire du repas un moment agréable aussi bien pour les personnes handicapées que pour leurs accompagnateurs. A moins qu’il ne le désire, aucun participant n’est laissé seul. Les hommes en treillis aident autant que néces-saire, mais aussi peu que possible. C’est d’ailleurs le cas lors de cette partie de pêche. Katja Acklin, sergent du SCR et infirmière di-plômée, salue l’attitude des troupes: «Ils font

un travail super avec une grande motivation. Parfois, les débutants font les meilleurs infir-miers.» Elle attire notre attention sur un jeune soldat à la coiffure branchée qui applique de la crème solaire à une femme en fauteuil roulant d’un geste vif mais bienveillant. On est loin d’avoir affaire à un amateur!

CamaraderieLes militaires du bataillon hôpital appré-cient grandement les compétences de leurs camarades féminines du SCR. Dans la ca-fétéria militaire, souriant sans mot dire, un soldat dépose à côté de la tasse d’Esther Jud une petite Schtroumpfette, bleue et blanche comme tous les Schtroumpfs, mais tout de même distincte de ses camarades. Le sergent SCR Jud le remercie en riant. Elle n’a eu que de bonnes expériences avec ses homologues masculins. L’uni-forme contribue visiblement à l’esprit de camaraderie. Ce n’est qu’hors des cercles militaires que les femmes du SCR en uni-forme de l’armée suisse attirent parfois les regards. «Mais le brassard Croix-Rouge permet d’évacuer instantanément les éven-tuels préjugés», précise Esther Jud.

HumanitéL’organisation a beau être tactiquement irréprochable, le facteur humain prime

toujours quand il s’agit du bien-être des participants. Trois d’entre eux veulent à tout prix porter l’uniforme militaire qu’ils ont fièrement emmené. On les laisse faire, et tant pis pour le règlement. Ce qui unit toutes les personnes encadrant le camp, ce sont les quelques épisodes délicats vé-cus avec les hôtes. Elles en parlent afin de digérer ces déconvenues. Mais les bons moments finissent toujours par prendre le dessus. Certains participants expriment leur joie avec retenue, d’autres sont plus démonstratifs. Comme cet homme à cas-quette qui, à chaque fois qu’un poisson est pêché, est toujours là pour raconter avec emballement comment il l’a assom-mé séance tenante d’un coup de barre en métal. Lorsqu’il donne une tape ami-cale dans le dos d’Esther Jud, celle-ci fait spontanément de même. D’ailleurs, elle n’a aucune peine à saisir du premier coup son flot de paroles: «Il suffit d’écou-ter attentivement pour bien comprendre ce qu’il dit», suggère-t-elle avant d’accou-rir vers une femme en fauteuil roulant qui se réjouit d’avoir attrapé un poisson. Un événement inoubliable pour cette personne handicapée. Comme il y en aura pour tous les participants durant les 10 jours du camp.➥redcross.ch/servicecroixrouge

Service Croix-Rouge (SCR)Fort de quelque 250 recrues féminines, le SCR soutient le service sanitaire de l’armée. Il est composé de civils exer-çant une profession médicale, paramé-dicale, infirmière ou pharmaceutique. En cas d’urgence ou de catastrophe, les membres du SCR participent si néces-saire aux missions de la CRS en Suisse comme à l’étranger. Le SCR recherche des femmes de 18 à 38 ans justifiant d’une formation dans le domaine médi-cal. Il leur dispense des cours pratiques afin de leur permettre d’apporter une aide efficace en cas de catastrophe. Pour commander de la documentation:➥[email protected] ou

031 324 72 06

À proposLes infirmières du SCR font bénéficier les militaires de leurs connaissances spécialisées.

Katja Acklin, infirmière diplômée, aide Leo Niedermann à préparer un omble chevalier tout juste pêché.

20 Humanité 3/2012

Page 21: Magazine Humanité 3/2012: Une fontaine pour Rita Sarki

en bref

un tournage pour la bonne causeComment inciter les collaborateurs d’une entreprise à s’investir bénévolement dans des engagements sociaux? Les cadres diri-geants peuvent par exemple ouvrir la voie.C’est ce qui s’est passé fin juin à la boutique CRS la trouvaille, à Berne-Lie-befeld. Les membres de la direction du prestataire informatique T-Systems y ont été invités avec pour tâche de rédiger un scénario de spot publicitaire, avant de passer eux-mêmes devant la caméra. Résultat: une courte publicité sur les bou-tiques de seconde main de la CRS, et une journée inoubliable donnant un aperçu de l’action de la CRS en Suisse.Lien Internet vers la vidéo:➥http://youtu.be/2iS64Zj4a_4

quand travail rime avec recul socialEt si l’aide soignante d’origine étrangère qui s’est occupée de vous récemment à l’hôpital était avocate? Et si cet homme de couleur qui tirait le minibar hier dans le train avait un diplôme de médecin? La dernière publication de la collection CRS «Gros plan – Santé, migra-tion, intégration» traite des migrants haute-ment qualifiés obligés d’accepter un travail bien en deçà de leurs compétences pour pou-voir gagner leur vie en Suisse. Un cas de figure pour le moins fréquent. «Déqualifiés!» nous propose les por-traits de treize de ces migrants, pour mieux illustrer la difficile situation qui est la leur. Facile d’accès et in formative, cette bro-chure s’adresse autant aux spécialistes qu’aux personnes concernées

elles-mêmes et au grand public. Vous pouvez la commander auprès de la CRS au prix de 19 CHF ou la téléchar- ger gratuitement sur Internet au format pdf.➥redcross.ch/grosplan

Au Kirghizistan, pays d’Asie centrale, la CRS accompagne la réforme du système de santé. Les comités de santé mis sur pied il y a dix ans sont aujourd’hui présents dans 1200 vil-lages. Ils constituent l’épine dorsale du système sanitaire kirghize. Les quel-que 50 000 bénévoles formés endossent une grande responsabilité dans ces comités. Le programme, financé par la DDC, est soutenu pour les aspects tech-niques par le Dr Tobias Schüth, méde-cin de la CRS, et son équipe. La popu-lation comme les autorités qualifient le modèle kirghize de pionnier. D’ailleurs, l’OMS, lors d’une conférence récente au Kazakhstan, a recommandé de suivre l’exemple de la réforme kirghize pour les autres pays d’Asie centrale et

d’Europe de l’Est. Tobias Schüth, mé-decin CRS: «L’Ukraine a décidé de reprendre la réforme menée au Kirghi-

système de santé au Kirghizistan: une réforme exemplaire

zistan, qui s’appuie sur ces comités de santé villageois.»➥redcross.ch/kirghizistan

Scène fictive

© T

-Sys

tem

s

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Page 22: Magazine Humanité 3/2012: Une fontaine pour Rita Sarki

tÉmoignage

TExTE: ISABEL RUTSCHMANN PHOTOS: TRES CAMENZIND

sauveteurs à la rescousse sauvetage en lac de la sss

Quiconque se retrouve en fâcheuse posture sur le lac de Constance entre le Vieux-Rhin et Steinach peut compter sur l’intervention rapide du service de sauvetage de la SSS section Rorschach. Et ce, 24h/24, 7j/7. Les sauveteurs sont bénévoles. «Parce qu’aider fait plaisir», explique Mauro Montagner, président de la section.

22 Humanité 3/2012

Page 23: Magazine Humanité 3/2012: Une fontaine pour Rita Sarki

leurs la possibilité de recourir à un sou-tien psychologique. «Comme nous avons une bonne cohésion au sein de l’équipe, cela suffit en général si nous rediscutons à fond entre nous de la mission», explique Remo Pfändler. «C’est vrai», confirme Mauro Montagner. Tous deux s’affairent alors à amarrer le Neptun II en bonne et due forme pour qu’il soit prêt à repartir dès que possible si nécessaire. Sans mot dire.➥slrgrorschach.ch

Le Neptun II sillonne à plein régime le lac de Constance, avec à sa barre

Mauro Montagner, 52 ans, président du sauvetage en lac de la Société Suisse de Sauvetage (SSS), section Rorschach. Appuyant un peu plus encore sur l’accé-lérateur, il amorce un grand virage sur la surface lisse comme un miroir. «Atten-tion, ça va secouer un peu», prévient-il, tout sourire. Même si cette virée semble l’amuser, il ne relâche jamais sa vigilance et observe tout ce qui se passe sur l’eau. A ses côtés, Remo Pfändler, 43 ans, chef du service de sauvetage, surveille l’écran radar. Plaisir et concentration, deux qua-lités essentielles pour remplir une mission de sauveteur en lac.

Quand chaque minute compte…En quelques minutes à peine, le Neptun II atteint la limite de la zone d’intervention, laquelle s’étend sur près de 46 km2 sur la partie saint-galloise du lac de Constance, entre Steinach et l’embouchure du Vieux-Rhin. «Si l’alerte est donnée, nous sommes

opérationnels en moins de dix minutes et atteignons en sept minutes presque tous les points de notre secteur», explique Mauro Montagner. En cas d’accident, chaque minute compte pour sauver une vie.Toute équipe d’intervention se compose au moins d’un conducteur de bateau et de deux sauveteurs. Huit membres en tout sont formés aux opérations de plongée. Si possible, une personne reste toujours à la centrale afin de soutenir au besoin la mission depuis la terre ferme. Pendant la semaine, les 22 membres bénévoles, hommes et femmes, de la section de Rorschach sont toujours joignables et se tiennent prêts à tout laisser tomber d’une seconde à l’autre pour intervenir, c’est-à-dire à quitter leur travail ou la table d’un repas en famille ou à sauter du lit au beau milieu de la nuit. A quoi s’ajoutent six à sept week-ends de permanence par an. Pourquoi les membres de l’équipe sont-ils tous bénévoles? «Pour accomplir

cette mission, il faut être motivé, pas vrai Remo?», répond Mauro Montagner, en faisant un clin d’œil à son coéquipier, Remo Pfändler. «Oui, mais il ne faut pas oublier l’attrait pour cette mission hyper intéressante, où on ne sait jamais à quoi s’attendre. A chaque alerte, c’est la pous-sée d’adrénaline», répond celui-ci. En plus de nerfs solides et de la volonté d’ai-der, les sauveteurs doivent justifier d’un brevet de natation ou de plongée et, bien sûr, avoir le pied marin.

entre joies et peinesSimple récupération d’une planche de surf, crash d’un avion dans le lac ou dis-parition de personnes: les interventions des sauveteurs vont de la broutille à l’ac-cident tragique. «La frontière entre joie et peine est souvent mince chez nous», dit Remo Pfändler. L’an passé, il était l’un des premiers secouristes sur place lorsqu’une femme, après que son par-tenaire fut tombé à l’eau en pleine nuit, avait donné l’alerte depuis un bateau à moteur. «Si elle était très reconnaissante que nous soyons venus à leur secours, elle était aussi complètement désespé-rée», se souvient Remo Pfändler. Le corps de l’homme n’avait pu être retrouvé que quelques jours plus tard. Récupérer un cadavre pour la première fois est l’expé-rience la plus marquante pour tout sau-veteur, ajoute Mauro Montagner. Un dé-briefing est toujours organisé pour aider les membres de l’équipe à surmonter ce genre d’opérations sensibles. Ils ont d’ail-

Les membres du service de sauvetage en lac, tous béné-voles, se tiennent prêts à intervenir à toute heure du jour et de la nuit.

tÉmoignage

Société Suisse de Sauvetage (SSS)La SSS est une organisation de sauve-tage membre de la CRS répartie en sec-tions dans toute la Suisse. Elle peut par-fois être compétente pour le sauvetage en lac sur mandat du canton, comme c’est le cas de la section de Rorschach. La SSS s’engage dans la protection et le sauvetage de vies humaines dans et autour de l’eau. Elle fournit un travail de sensibilisation de la population aux dan-gers aquatiques et aux comportements à adopter. Son offre de cours est très variée: sportifs, jeunes, futurs nageurs sauveteurs, parents, autres personnes chargées de la surveillance – tous trouvent auprès de la SSS la formation qu’il leur faut. ➥sss.ch

À propos

Pendant que Mauro Montagner (photo de gauche) navigue, Remo Pfändler s’occupe du câble de remorquage (photo de droite).

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rÉalitÉs

TExTE: CHRISTINE RÜFENACHT PHOTOS: ROLAND BLATTNER

mark streit sur le gazon pour contrer la violence

mark streit, ambassadeur de la Crs pour chili

Le capitaine de l’équipe suisse de hockey n’est pas de glace. Cet été, Mark Streit, qui soutient le programme de prévention de la violence de la CRS, a foulé le gazon du stade de Lucerne pour montrer à des jeunes comment éviter d’en venir aux mains.

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Page 26: Magazine Humanité 3/2012: Une fontaine pour Rita Sarki

Depuis plus de dix ans, la Croix-Rouge suisse (CRS) initie les jeunes

à la gestion constructive de conflits. Autrement dit: elle leur apprend à ne pas céder à la violence, ne serait-ce que verbale. Son programme de pré-vention, intitulé chili, du nom de l’épice qui pimente nos plats, est tout à fait au goût de Mark Streit, 34 ans. Il en est l’ambassadeur depuis quelques années déjà. Un rôle qui va comme un gant à ce hockeyeur de talent. Non seulement

en raison de son nom, qui signifie «dis-pute», mais aussi parce que les jeunes lui tiennent à cœur. «Pour le bien de nos enfants, on n’a pas le droit de rester les bras croisés face à la violence», dit-il. Mark Streit vit dans la grosse pomme et mouille son maillot pour les New York Islanders, en NHL, la meilleure ligue du monde. En vacances cet été en Suisse, comme chaque année, le Bernois a assisté à un atelier de prévention chili au stade de Lucerne. A l’invitation de la Croix-Rouge locale et du FC Lucerne, 50 adolescents ont envahi le gazon pour s’entraîner à la gestion de conflits. Au menu de la journée: des exercices pra-tiques avec leurs stars préférées, Mark Streit, Florian Stahel, Adrian winter, Daniel Gygax, David Zibung et Murat

Yakin, suivis d’une séquence dialogue. Le tout sous la houlette de l’animateur CRS Fritz Heuscher.

Se serrer les coudesLe défenseur Mark Streit évolue certes dans un sport réputé dur, mais il est néanmoins un excellent exemple pour

nos jeunes. Il a un mental d’acier, a réalisé son rêve d’enfant en travaillant dur. Son credo: «Pour être parmi les ga-gnants, il faut savoir garder son calme.» Un message que les ados réunis à Lu-cerne ont reçu cinq sur cinq. Devant les jeunes, deux classes de secondaire et une équipe de foot féminine, Mark Streit a aussi expliqué que faire preuve de maîtrise de soi demandait un effort. Et d’admettre: «A vingt ans, j’étais certai-nement plus fougueux qu’à 30!» Ramona Häcki, 17 ans, est enchantée de son après-midi. La jeune fille et ses co-pines ont fait la «traversée du marécage»

avec Mark Streit, un exercice qui consiste à montrer de manière ludique qu’il faut collaborer et communiquer pour arriver à un résultat. «Mark est super sympa», lance Ramona. La jeune fille n’en reste pas moins une fan inconditionnelle de David Zibung, le gardien du FCL. C’est elle qui a convaincu sa classe d’Emmen-brücke (LU) de participer à l’atelier chili.

«pour être parmi les gagnants, il faut savoir garder son calme.»

«Il faut se serrer les coudes quand ça devient difficile!»

rÉalitÉs

Les joueurs du FC Lucerne David Zibung, Florian Stahel, Adrian Winter et Daniel Gygax avec la star de hockey Mark Streit – tout à droite, de coach à coach: Murat Yakin et Fritz Heuscher

26 Humanité 3/2012

Page 27: Magazine Humanité 3/2012: Une fontaine pour Rita Sarki

rÉalitÉs

Son enseignant précise que ses élèves ne connaissent aucun problème de violence, mais qu’un tel entraînement ne peut pas faire de mal. Ramona, elle, a en tout cas retenu une bonne leçon: «Il faut se serrer les coudes quand ça devient difficile!»

Des écoles aux CFF6500 enfants et adolescents ont par-ticipé l’an dernier à un atelier de ges-tion de conflits chili, dispensé par les associations cantonales Croix-Rouge (AC CR) en Suisse alémanique. Ce pro-gramme de prévention de la violence s’adresse avant tout aux écoles, dès le cycle initial, mais la méthode peut être adaptée en fonction des besoins. Les AC CR ont par exemple ajusté le concept pour former les chômeurs et les béné-voles du programme RailFair des CFF. Les ateliers chili sont proposés à des prix

Fritz Heuscher Fritz Heuscher, 53 ans, est responsable du programme Croix-Rouge chili dans le canton de Berne. Il anime des ateliers depuis 11 ans et est aussi un professeur d’aïkido passionné.

Qu'enseignez-vous avec chili?Les enfants apprennent à «bien» se disputer, sans violence verbale ou physique. Nous leur donnons des ins-truments simples pour régler de petits conflits et en éviter de graves. Ils ap-prennent aussi à affronter les problèmes du quotidien. chili nous permet enfin de leur transmettre les valeurs défendues par la Croix-Rouge, comme l’humanité.

pourquoi les ateliers chili sont-ils une bonne chose? Le programme est basé sur des exercices pratiques, ce qui le rend très efficace. On suit toujours un fil rouge: on com-mence par travailler sur la confiance en soi et la confiance dans les autres, qui sont essentielles au règlement constructif d’un conflit. Puis on analyse comment les conflits naissent et bien entendu comment les gérer. La communication et la gestion des émotions jouent un rôle primordial dans ce processus. Le fait que chili ait lieu dans les écoles est aussi un atout: les enseignants reçoivent des instruments qui leur permettent d’assurer un suivi.

Vos meilleures expériences?Je vis beaucoup de belles expériences dans ces ateliers. Lorsqu’un enfant vient me raconter qu’il a eu le courage de parler à sa copine et de se rabibocher, cela me réjouit particulièrement. Grâce à chili, les enfants s’ouvrent à de nou-veaux comportements. C’est comme s’ils ne se servaient que d’une cuillère pour manger et qu’ils découvrent la fourchette et le couteau! Ce qui me fait le plus plaisir, c’est d’arriver à la fin d’un atelier avec le sentiment que les jeunes ont appris à mieux gérer leurs problèmes et les conflits.

trois questions

abordables, qui ne couvrent cependant pas les dépenses de la CRS. Les dons permettent de combler en partie cette différence et de poursuivre cette activité.Plus de renseignements: ➥chili-srk.ch

La «traversée du marécage», un exercice qui montre qu’il faut collaborer et communiquer pour parvenir à un résultat.

Mark Streit participe aux exercices pratiques de l’atelier chili.

L’autographe de l’un des meilleurs joueurs de hockey au monde, que demander de plus?

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Ils soutiennent notamment le projet d’intégration de la Croix-Rouge suisse «Viens chez moi», qui permet aux enfants de langue étrangère de se familiariser avec la culture suisse. En 2011, plus de 6000 collaborateurs du Credit Suisse se sont engagés pour la communauté. Découvrez nos activités Corporate Volunteering.

Les collaborateurs du Credit Suisse s’engagent en faveur de projets d’utilité publique.

Ensemble pour une bonne cause.

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Pour 4 personnes

Chutney de tomatePlonger quatre petites tomates dans de l’eau bouillante puis les peler. Mélan-ger un chili, une gousse d’ail, du sel et ½ cuillère à café de garam masala (mélange d’épices indiennes, dispo-nible en grande surface ou dans les épiceries spécialisées). Incorporer les tomates et réduire le tout en purée au moyen d’un mixer ou d’un pilon.

BeignetsMélanger deux tasses de farine, une petite tasse d’eau et ½ cuillère à café de sel. Travailler la masse jusqu’à obte-nir une pâte consistante. Verser la pâte dans une poche à douille (ou dans un sachet de congélation dont vous aurez préalablement coupé un coin). Faire chauffer de l’huile neutre en goût (p. ex. de l’huile d’arachide). Façonner des anneaux de pâte au moyen de la poche à douille, les faire frire rapide-ment et les retirer dès qu’ils sont bien dorés. Garnir de chutney de tomate et, selon vos envies, de miel liquide.

Du riz et des lentilles accompagnés de lé-gumes au curry, tel est le menu qui nous

a été servi une voire deux fois par jour lors de notre voyage au Népal. Un plat certes bon, mais quelque peu monotone: assez inhabituel pour nous autres Européens! Aus-si notre étonnement n’en a-t-il été que plus grand lorsque Rita Sarki nous a proposé un délicieux encas lors de notre visite. Voici comment elle prépare le mets en question dans sa modeste cuisine. Accroupie devant le feu, elle régule la chaleur d’un geste expert en plaçant des branchages enflammés sous

la poêle. Au moyen d’une poche à douille remplie de pâte, elle façonne des beignets en forme d’anneau directement dans l’huile bouillante. Elle pèle l’ail – un ingrédient fondamental du chutney – avec dextérité. Puis, pour retirer plus facilement la peau des tomates, elle les dépose quelques minutes sur des cendres brûlantes, une méthode plus économique que l’ébouillantage que nous connaissons ici. Elle les écrase ensuite dans un mortier avec du chili, de l’ail, du sel et des épices afin d’obtenir une purée qui relè-vera à merveille le goût neutre des beignets. En accompagnement, Rita nous sert du miel sauvage dans une coupelle. Déjà, le soleil se couche derrière les montagnes, et c’est assis devant la maison face au ciel immense que nous dégustons cet encas des plus exquis.Mais le plus remarquable dans ce menu, ce sont les assiettes, tressées par Rita avec des feuilles qu’elle a ramassées dans les bois pour l’occasion. Une fois les assiettes vides, les vaches se font un régal de les manger. Ainsi, la visite des Suisses profite à tout le monde. Sauf à la truie, qui attend vainement des restes. Il n’y en aura pas, car le repas était si délicieux que nous avons tout dévoré.➥magazine-humanite.ch/recettes

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beignets «à la rita»Dans les villages reculés du Népal, on cuisine encore à même le feu, sans potager. A l’instar de Rita Sarki, qui nous présente son quotidien aux pages 4–7. Fascinée par un plat aussi simple que goûteux préparé par la jeune Népalaise, Katharina Schindler nous en a rapporté la recette.

népal

TExTE: KATHARINA SCHINDLER PHOTOS: CASPAR MARTIG

L’encas flatte aussi le palais de nos accompagnateurs.

Rita Sarki manie ses quelques ustensiles comme une cheffe.

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Ils soutiennent notamment le projet d’intégration de la Croix-Rouge suisse «Viens chez moi», qui permet aux enfants de langue étrangère de se familiariser avec la culture suisse. En 2011, plus de 6000 collaborateurs du Credit Suisse se sont engagés pour la communauté. Découvrez nos activités Corporate Volunteering.

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Ensemble pour une bonne cause.

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Karma, alias Marco Ratschiller, est caricaturiste et rédacteur en chef du magazine satirique «Nebelspalter».

labyrintheTracez le chemin qui va de l’entrée à la sortie de ce labyrinthe tortueux. Si vous le faites correctement, une figure apparaîtra.

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HUMANITé 2/2012Solution des derniers mots croi-sés: Sante poUR toUS

Félicitations aux gagnants:Irene Baumann, BuochsHeinz Reber, ButtesElisabeth Röthlisberger, ZollbrückUlrich Stricker, ZizersKatrin wegmann, wangen

Solutions des autres jeux de la dernière édition:

Vous trouverez les solutions du sudoku, des mots cachés et du labyrinthe dans la prochaine édition et sur la page Internet.➥ magazine-humanite.ch

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mots croisés

Parmi toutes les solutions correctes envoyées des mots croisés, nous offrons cinq parapluies CRS munis d’une poignée en bois.

Envoyez-nous la solution correcte et votre adresse par courriel à [email protected] ou par carte postale à:

Croix-Rouge suissemagazine «Humanité»Case postale 3001 Berne

Date limite des envois: 1er octobre 2012

sudoku

Remplissez la grille de sudoku de manière à ce que chaque chiffre de 1 à 9 ne se trouve qu‘une seule fois sur chaque ligne, dans chaque colonne et dans chaque petit carré de trois cases sur trois.

À GAGNER

Commander des articles: ➥ redcross.ch/boutique

mots cachés Découvrez les 20 mots qui se cachent dans cette grille, que ce soit à l’horizontale, à la verticale ou en diagonale. Les lettres peuvent servir à créer plusieurs mots.

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Conditions de participation au concours: Les gagnants seront avisés par écrit. Aucune correspondance ne sera échangée au sujet du concours. Les prix ne peuvent être convertis en espèces. Tout recours juridique est exclu.

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l’eau potable est source de vie. mais tant de familles en sont encore privées.

nous avons besoin de vos dons.Compte postal 30-9700-0