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Magazine de novembre 2014 d'actulabo
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actulabo
Jean Stéphenne (BioWin)
EISAI EST EMBALLÉ PAR LE ROYAUME-UNI N°9
Janvier 2013
SPÉCIALPharmapack
13-14 février 2013 - Paris
LE MAGde la pharmacie industrielle
N°11Novembre 2014
LE PALMARÈS DES 200 PREMIERS LABOS FRANÇAIS
actulabo
AU CŒUR DES BIOTECHSBOSTON, VOYAGE
Siège de Genzyme à Cambridge (Mass.)
À la Une
Ce numéro magazine est un hors-série d’actulabo, la lettre bimensuelle de la pharmacie industrielle, publiée par MCM Presse,SAS au capital de 160 000 € - RCS Tours B 450 613 591. Adresse : 14 boulevard Heurteloup - BP 92031 - 37020 Tours Cedex 1 - 02 47 70 60 00 - [email protected]. Rédaction : François-Xavier Beuzon (rédacteur en chef) - Jean-Christophe Savattier (rédacteur en chef adjoint) - Aurélie
Vouteau (édition). Ont participé à ce numéro : Jacques Huguenin, Guillaume Mollaret. Maquette : Régis Beaune. Crédits photographiques : DR : 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14,15, 18, 22, 23, 26, 38, 41, 42, 43, 46, 47, 48, 49, 50, 52, 53, 55, 57, 58 - Jean-Christophe Savattier : Une, 16, 17, 21 - François-Xavier Beuzon : 24 - Daiichi Sankyo : 38, 39 - Servier : 40 - Axess Vision : 54 - Crossject : 56 - Publicité : Nadine Gomès : [email protected] et Laura Bizet : [email protected] - 02 47 70 60 00 - Impression : Imprimerie Vincent (Tours) -Abonnement annuel (22 numéros et les hors-séries) : 500€ - Prix de ce numéro : 5 € - Informations légales : CPPAP 1215 I 83960 - ISSN 2108-2030 - Dépôt légal : novembre2014 - Directeur de la publication : François-Xavier Beuzon.
Boston, voyage au cœur des biotechsLa capitale du Massachusetts, adossée à ses célèbres uni-versités (Harvard, MIT), ses hôpitaux prestigieux et sa col-lection impressionnante de plateformes de recherche privéeset académiques dans le domaine des sciences de la vie, faitaujourd’hui figure de modèle inégalé. Le strict secteur desbiotechnologies emploie à lui seul près de 40 000 salariés !Enhardis par le rachat par Sanofi de Genzyme, la perle bos-tonienne des biotechs, par Sanofi, des opérateurs françaisviennent tenter leur chance sur les rives de la Charles River.
pages 12 à 21
Sommaire NOVEMBRE 2014
Les dernières nominations dans la pharma.
pages 57 et 58
Carnet
À Altkirch, Daiichi Sankyo est prêt à relever tous les défisLes dirigeants français de l’usine d’API Daiichi Sankyod’Altkirch (68) estiment que leur site est calibré pourdevenir une plateforme d’excellence. pages 36 et 37
Servier veut accélérer les flux de ses sites orléanaisServier vient d’engager un programme d’investissementde 15 M€ au profit de ses unités industrielles orléanaises.
page 38
Bio-Rad prospère dans son milieu lilloisL’usine de fabrication de tests de diagnostic cliniqueBio-Rad de Steenvoorde (59) fonctionne sur la based’un modèle industriel très intégré. page 39
Blois devient une pièce majeure sur l’échiquier de ChiesiDans un an, les premiers lots commerciaux de l’InnovairNexthaler de l’italien Chiesi, sortiront de l’usine de Blois,agrandie et entièrement reconfigurée pour l’occasion.
page 40
FocusL’actualité pharma en brefLes principaux événements du trimestre écoulé.
pages 4 à 11
Device
actulabo
StratégiesBoston, voyage au cœur des biotechs« This is the place to be ! » En une trentaine d’années,Boston a favorisé la création ou attiré près de 550 bio-pharms de part et d’autre de Kendall Square.
pages 12 à 17
Peter Abair : « Les sciences de la viesont dans le paysage »À Boston, les sciences de la vie doivent leur incroyabledéveloppement à une succession de décisions publiqueset privées prises dans un temps court. page 18
Boston aura été sa gloire mais aussi sa chuteChris Viehbacher, le dg de Sanofi, a été sèchement re-mercié. L’annonce de son déménagement à Boston,cet été, a marqué le début de la fin…
pages 20 et 21
Le big data à la conquête de la pharmaÀ l’instar de nombreuses industries, la pharma se posela question de la structuration des données qu’elle gé-nère afin d’en tirer de la valeur.
pages 22 et 23
Novartis mise sur l’oncologieDe son campus bâlois, Novartis s’attaque au leadershipde son voisin Roche en oncologie : 18 molécules sont endéveloppement avancé. pages 24 et 25
Sandoz le n°1 des biosimilaires Sandoz est aujourd’hui leader mondial sur le segment de marché. page 25
Innovation : entre économie de court terme et long termeLe coût immédiat des nouveaux traitements est sou-vent contrebalancé par de substantielles économies desanté sur le long terme. pages 26 et 27
BiopharmsBernard Daugéras : « Il faut revoir le financement des biothérapies »Le patron d’Auriga Partners propose des pistes de ré-forme du financement de l’innovation dans les sciencesde la vie. pages 50 et 51
Alain Zeitoun : « En Israël, l’État supporte les risques initiaux, le privéprend le relais »CEO de la start-up Chi2Gel, le Dr Alain Zeitoun revientsur les raisons du succès de l’écosystème israélienpharma et biotech.
pages 52 et 53
Campus Grand Parc, le biocluster en devenir de VillejuifUn vaste projet d’aménagement scientifique et urbaindevrait prochainement se déployer au pied de l’InstitutGustave-Roussy de Villejuif. page 42
Le Finistère en pointe dans les sciences de la vieLe Finistère jouit d’un microclimat propice à l’éclosion debelles biotechs liées aux biotopes maritimes.
pages 44 et 45
Les industriels doivent retendre leur supply chainLes différents acteurs de la supply chain du médica-ment doivent impérativement réviser leurs pratiquesqui pèchent souvent par défaut de planification.
pages 46 à 48
Axess Vision à la conquête de l’endoscopie à usage unique La start-up Axess Vision vient de débuter l’industrialisa-tion de son endoscope stérile à usage unique.
page 54
Theraclion réussit une première aux États-Unis Le fabricant français d’équipements d’échothérapie aréalisé cet été aux États-Unis les premiers traitementsnon invasifs de tumeurs bénignes du sein. page 55
Theradiag justifie les tests de théranosticLe laboratoire a chiffré les économies réalisées grâce àses tests de la maladie de Crohn. page 55
Crossject lance la production de ses injecteurs sans aiguilleLa start-up dijonnaise développe un dispositif promet-teur d’injections sans aiguille. page 56
Palmarès
actulabo
En direct des usines
Pour ce premier palmarès des labora-toires et acteurs français de l’industriedu médicament, du diagnostic et dudevice, actulabo et son partenaire el-lisphere ont classé les 200 premièresentreprises, par ordre décroissant dechiffre d’affaires.
pages 28 à 34
4 actulabo - Novembre 2014
Focus
Daiichi Sankyo rachèteAmbit BiosciencesLe japonais Daiichi Sankyo amis la main sur la biopharmaméricaine Ambit Biosciencespour 410 M$ afin de renforcersa présence dans le domainede l’oncologie.
Actavis met la main sur Rhythm HealthL’américain Actavis a acquispour 40 M$ la biopharmRhythm Health, une filiale del’américain Rhythm, qui déve-loppe le relamorelin, un trai-tement de la gastroparésie(trouble lié au diabète).
Strides Arcolab acquiert Shasun PharmaceuticalsL’indien Strides Arcolab a ra-cheté son compatriote ShasunPharmaceuticals, un spécia-liste des API et de la formu-lation basé à Madras etPondichéry (Inde) ainsi qu’àDudley (Royaume-Uni), afin derenforcer son portefeuille deproduits de niche.
Cubist ouvre un siège à ZurichBasé à Lexington, dans leMassachusetts, l’américainCubist Pharmaceutical, lea-der dans la commercialisationd’antibiotiques novateurs, aouvert un siège international àZurich, en Suisse.
PPD achève l’acquisition de X-ChemLa CRO américaine PPD aexercé son option de rachatsur les parts qu’elle ne déte-nait pas de la biotech X-Chem,basée à Waltham (Mass.) et dédiée au développement de composés à haute valeurajoutée.
Chiltern rachète PacificClinical ResearchLa CRO britannique Chilterna racheté sa consœur asia-tique Pacific Clinical Researchafin de renforcer son emprein-te en Asie, notamment dansles domaines de l’oncologie etdes anti-infectieux.
J&J S’OFFRE ALIOS BIOPHARMAPOUR 1,75 M$ EN CASHLe géant américain J&J a passéun accord définitif portant surl’acquisition de la biopharm cali-fornienne Alios BioPharma ; lemontant de la transaction, quisera réglé en cash, devrait s’éle-ver à environ 1,75 Md$. Ce rachatva lui permettre d’étoffer singu-lièrement la partie du pipe dé-diée aux infections virales et des’emparer d’un agent antiviraloral (AL-8176), potentiellementindiqué dans le traitement desinfections respiratoires chez l’en-fant provoquées par le virus res-piratoire syncytial (VRS), l’un desprincipaux propagateurs de labronchiolite.
BOEHRINGER SUPPRIME 1 000 EMPLOIS EN ALLEMAGNEL'allemand Boehringer Ingel-heim va supprimer près de 1 000postes outre-Rhin afin de reve-nir à son effectif de l’été 2013.Les dirigeants estiment que lasociété a beaucoup trop grossices derniers mois en passant de 13 112 salariés en juin 2013 à 14 087 collaborateurs un an plustard. A priori, le site de biopro-
duction de Biberach (Bade-Wur-temberg), ainsi que la plateformede manufacturing d’Ingelheim(Rhénanie-Palatinat) ne seraientpas visés par ces suppressionsde postes.
ARGOS THERAPEUTICSCONSTRUIT UNE USINE À DURHAMLa biopharm américaine ArgosTherapeutics s’agrandit à Durham,en Caroline du Nord, où elle pos-sède son siège. Elle y commencela construction d’une unité quisera dédiée à la production d’im-munothérapies (oncologie et ma-
ladies infectieuses). Le site, quireprésente un investissement de57 M$, devrait employer 236 sa-lariés. Argos a longtemps hésitéentre Orlando (Floride), CollegeStation (Texas) et Québec (Ca-nada).
J&J INVESTIT DANS LA RECHERCHE EN CHINEL’américain J&J a signé un ac-cord avec le Ruijin Hospital de
Shanghai afin de collaborer dansla recherche translationnelle ; uncentre de recherche, situé dansl’hôpital, sera constitué d’environ300 lits. J&J, via sa filiale Jans-sen Pharmaceuticals, fournirason expertise en matière de bio-logie moléculaire et de diagnos-tic et de formation du personnellocal. Le centre de R&D sera dé-dié au développement de traite-ments contre le cancer du pou-mon, les désordres pulmonairesobstructifs chroniques, les ma-ladies sanguines et l’hépatite.
MYLAN ACQUIERT DES GÉNÉRIQUES D’ABBOTTL’américain Mylan a annoncé àla mi-juillet la signature d'un ac-cord pour l’acquisition d’unecentaine de médicaments géné-riques de marques (parmi les-quels l’ibuprofène Brufen) deson compatriote Abbott, vendusen Europe, au Japon, au Canada,en Australie et en Nouvelle-Zé-lande, dans le cadre d’une trans-action de 5,3 Md$ réglée en ac-tions. À l’issue de celle-ci, aupremier trimestre 2015, les ac-tionnaires d’Abbott détiendront105 millions de parts, représen-tant environ 21 % du nouveauMylan.
L’allemand Merck KGaA va reprendre l’américain Sigma-Aldrich, l’un des principaux fournisseurs d’équi-pements et de services pour les laboratoires. Au prix de 140 $ par action, soit une prime de 37 % parrapport au dernier cours du titre au Nasdaq, l’opération va revenir à environ 17 Md$ (13,1 Md€) ; ellereprésente la plus importante acquisition de l’histoire tricentenaire de Merck.
Le rachat va permettre à l’allemand de renforcerson pôle équipements et services pour les labora-toires, qui avait été créé en 2010 grâce au rachatde Millipore pour environ 7,2 Md$. Ce pôle « sciences de la vie », si l’on s’en tient aux chiffresde Merck-Millipore et de Sigma-Aldrich, auraitreprésenté en 2013 un CA pro forma de 6 Md$(4,7 Md€) et un résultat net cumulé de 1,9 Md$(1,5 Md€). La clôture de l’opération est prévuepour la mi-2015.
MERCK KGAA S’EMPARE DE SIGMA-ALDRICHPOUR 17 MD$
actulabo - Novembre 2014 5
ACTAVIS RACHÈTE DURATA THERAPEUTICSL’américain Actavis a mis la mainsur son compatriote Durata The-rapeutics pour 675 M$, au prixde 23 $ par action, soit une primede 66 % par rapport au cours declôture au Nasdaq le vendredi 3 octobre. L’offre d’Actavis pré-voit également des paiementsadditionnels pouvant atteindrejusqu’à 5 $ par action si le Dal-vance (dalbavancine), un antibio-tique contre les infections aiguësde la peau administré en IV, par-vient à certains objectifs commer-ciaux. Le Dalvance a reçu en maidernier une AMM aux États-Uniset l’EMA devrait se prononcer surson sort au 1er semestre 2015.
BOEHRINGER INVESTIT 100 M€ À DORTMUNDLe laboratoire allemand Boehrin-ger Ingelheim va investir plus de100 M€ et créer une centained’emplois sur son site de Dort-mund pour accroître sa capacitéde production de l’inhalateurRespimat : l’unité devrait, à ter-me, produire 44 millions d’unitéspar an. Boehringer Ingelheimavait racheté il y a tout juste dixans la société Steag microPartsGmbH : cette filiale, devenueBoehringer Ingelheim micro-Parts, emploie désormais plus de550 salariés à Dortmund pour lafabrication d’inhalateurs.
RECKITT BENCKISERCRÉE INDIVIORL’américain Reckitt Benckiser fi-nalisera avant la fin de l’année lecantonnement de ses activitéspharmaceutiques dans une spin-off qui prendra le nom d’Indivior.Le portefeuille est principale-
ment composé de traitementsdes addictions, notamment Su-boxone et Subutex. La future so-ciété va également hériter d’unpipe qualifié de robuste, notam-ment composé de la buprénor-phine en injectable et une prisemensuelle, ainsi qu’en compri-més dans le traitement de l’ad-diction aux opioïdes.
NOVO NORDISK INVESTIT À MALOVLe danois Novo Nordisk vientd’annoncer un investissement de130 M$ sur son campus R&D deMalov, situé en banlieue de Co-penhague au Danemark. Bapti-sée Diabetes Research House, lanouvelle unité emploiera environ350 collaborateurs ; elle com-prendra des bureaux, deux labo-
ratoires et un auditorium de 450places. Elle devrait être opéra-tionnelle début 2016.
ENDO RACHÈTERA BIEN AUXILIUMAprès avoir proposé 2,2 M$ pourracheter l’américain Auxilium, l’ir-landais Endo Pharmaceuticals afinalement dû débourser 2,6 Md$pour s’emparer de la biopharm.Endo a offert 33,25 $ par action,soit un premium de 55 % par rap-port à sa précédente offre. Cettetransaction, qui sera bouclée aupremier semestre 2015, permet àl’irlandais de se renforcer dans lasanté masculine. De son côté,Auxilium a finalement abandonnéson projet de fusion avec la bio-pharm QLT, spécialisée dans lestraitements de la rétine.
L’américain BMS a lancé un plan d’investissement d’environ 1Md$ destiné à la construction d’une unité de production d’APIen Irlande, sur son site actuel de Cruiserath, en banlieue de Dublin.Le projet prévoit la construction de 2 800 m² de bâtiments quiabriteront six bioréacteurs, une zone de purification, des labora-toires ainsi que des bureaux. Cette nouvelle unité, qui sera opéra-tionnelle en 2019, devrait employer près de 400 collaborateurs(ingénieurs, opérateurs, scientifiques, spécialistes qualité, etc.). Laconstruction du site devrait employer environ un millier de per-sonnes et booster l’économie locale.Rappelons qu’en mars dernier, BMS avait annoncé la fermeture de cette même unité de Cruiserath, ce qui avait entraîné le licen-ciement de 130 salariés.
BMS DÉVOILE 1 MD$ D’INVESTISSEMENT À DUBLIN
Innerme repris par Omega Pharma...Le spécialiste belge de la mé-dication familiale OmegaPharma a pris possession dela société Innerme, spéciali-sée dans l’alimentation spor-tive biologique. Le laboratoirede Marc Coucke avait déjà misla main cet été sur OceBio,dédiée aux compléments ali-mentaires.
... lui-même racheté par PerrigoL’américano-irlandais Perrigoacquiert Omega Pharma pour4,5 Md$, comprenant 3,1 Md$de rachat d’actions et 1,4 Md$de reprise de dette. MarcCoucke, le patron du labora-toire belge, a préféré ce grou-pe méconnu en Europe àd’autres soupirants pourtantplus prestigieux, comme Sa-nofi, Boehringer Ingelheim ouActavis.
Valeant acquiert une filiale de NicoxL’américain Valeant, toujoursen quête de nouvelles acqui-sitions, vient de racheter pourun total de 20 M$ la filialeaméricaine du niçois Nicox,spécialisée dans les testsdiagnostiques ; le françaisconserve cependant son équi-pe américaine dédiée à l’oph-talmologie.
Lupin met la main sur Labotatoires GrinLe génériqueur indien Lupina bouclé l’acquisition du sous-traitant mexicain LaboratoriesGrin, spécialisé dans les pro-duits ophtalmiques. Le labo-ratoire devient une filiale deLupin.
Qiagen déménage son centre de R&DLe néerlandais Qiagen, quiproduit des kits de biologiemoléculaire, déménage soncentre de R&D de Waltham(Mass.) dans le biohub d’As-traZeneca à quelques enca-blures de là. Ce centre, quiemploie 60 collaborateurs,occupera 10 % (650 m²) deslieux.
6 actulabo - Novembre 2014
Focus
À Lacs, près de La Châtre (36), le labora-toire Fenwal, un ex-site Baxter racheté
par l’allemand Fresenius Kabi en juillet 2012,va connaître une sévère restructuration : cetteusine de 461 salariés, spécialisée dans les dis-positifs médicaux et notamment la fabrica-tion de poches et accessoires de transfusionsanguine, va perdre 338 emplois.Le directeur de l’usine semble pourtant confiant sur le maintien de cette activité endépit de la perte d’un client canadien représentant 10 % des volumes. Le groupea annoncé ce projet aux représentants du personnel « après avoir exploré toutesles options possibles », indiquant qu’il maintiendrait néanmoins 123 emplois grâceà la préservation des produits du laboratoire américain Cerus, un client pour lequelFenwal fabrique des kits à usage unique d’inactivation virale. La fermeture de l’ac-tivité poches de transfusion sanguine sera effective en fin d’année 2015.Le board du groupe a justifié cette décision en invoquant l’impact de la concur-rence mondiale qui a provoqué une baisse régulière des prix et des volumesfabriqués dans l’Indre. En septembre dernier, la direction avait imposé une dizainede jours chômés sur le site tout en assurant qu’aucune réduction d’effectifs n’étaitenvisagée. Fenwal exploite quatre autres usines : trois sont situées aux États-Unis,la quatrième est implantée en Tunisie.
NOVÉAL NUTRAREDÉMARRELe tribunal de commerce d’Angersa accepté la reprise par ses ancienspropriétaires, Olivier Bieder etClaude Dewé, des activités de No-véal Nutra, un fabricant de complé-ments alimentaires de Valanjou(49), en liquidation judiciaire de-puis le 30 juillet. Seuls 6 des 24 sa-lariés du site angevin rejoignentNovéal Pharma à Monts (37), l’au-tre usine de ce groupe de sous-trai-tance rachetée en septembre 2013par les deux dirigeants. L’unité tou-rangelle sera désormais baptiséePharméal Laboratoires.
FAREVA REPRENDL’USINE PFIZERD’AMBOISE
La CMO Unither va supprimer 7postes sur son site de Gannat (03),une unité d’une centaine de sala-riés spécialisée dans la fabricationde formes sèches (comprimés effer-vescents, sticks et poudres). Ladirection indique que 2 reclasse-ments seront proposés.
UNITHER AJUSTE SESEFFECTIFS À GANNAT
La CMO Fareva a pris posses-sion de l’ex-usine Pfizer dePocé-sur-Cisse (37), un site de480 salariés spécialisé dans lesformes sèches et les injectablesstériles. Cette acquisition vapermettre à la CMO de renou-veler ses capacités en formessèches et d’anticiper sur lasaturation de l’usine d’Angers(49), exploitée aujourd’hui sousl’enseigne Farmea.
Le projet Phœnix, largement commenté durant l’été, évoquait la vente de trois usines fran-çaises du laboratoire Sanofi. Ce sera bientôt fait pour la première d’entre elles, Quetigny (21), uneancienne unité de production des laboratoires Delalande, rachetés par Synthélabo en 1991. Lecomité central d’entreprise de Sanofi a été informé lundi 8 septembre que le façonnier Delpharmavait conclu un accord pour la reprise de ce site de production diversifié (formes sèches et injec-tables) qui emploie 350 salariés en CDI : ceux-ci seront tous repris par Delpharm qui obtienten contrepartie un contrat de sous-traitance de sept ans.
Les salariés des deux autres usines françaisesconcernées par le projet Phœnix restent dans l’ex-pectative, en dépit de l’assurance donnée par leurdirection qu’elles resteraient dans le giron de Sanofi.Les milieux locaux croient savoir que les négocia-tions ne sont pas rompues pour la cession de l’usinede Compiègne (60) à un façonnier français dontnous n’avons pas réussi à connaître l’identité.
DELPHARM REPREND LE SITE SANOFI DE QUETIGNY, PRÈS DE DIJON
FENWAL SAIGNÉ À BLANC À LA CHÂTRE
actulabo - Novembre 2014 7
SANOFI PASTEURINAUGURE VAL-DE-REUIL
La division vaccins de Sanofi a inau-guré le 12 septembre la nouvelleunité de production de Val-de-Reuil(27) qui lui permettra de doubler lescapacités de production de son vac-cin contre la fièvre jaune, passant de50 à 100 millions de doses annuelles.La nouvelle unité, actuellement enphase d’essais, devrait remplacer en2016 l’existante, qui sera fermée.
L’ usine Lilly de Fegersheim (67), l’unedes plus importantes du groupe
dans le monde – 1 500 collaborateurs –,connaît une nouvelle phase d’expan-sion. Le laboratoire vient d’annoncerqu’il allait engager près de 20 M€ dansune nouvelle ligne d’assemblage de sty-los injecteurs d’insuline qui sera opéra-tionnelle début 2017. Le programme,
qui survient après l’annonce l’an passé d’un investissement de 90 M€, va permettre dedoubler la capacité actuelle pour la porter à 110 millions d’unités par an ce qui corres-pond aux besoins de traitement d’environ 2,5 millions de patients.En novembre 2013, Lilly posait la première pierre de l’extension qui accueillera unenouvelle ligne de production de cartouches d’insuline ; cet agrandissement va requé-rir trois ans de travaux. La plateforme industrielle de Fegersheim a produit 213 mil-lions d’unités en 2013, à 95 % destinées aux marchés export. Le programme nepermettra pas de créer de nouveaux emplois « mais permet de consolider l’acti-vité d’une usine retenue pour la qualité de sa main-d’oeuvre qui se confirmed’année en année », a indiqué Myles O’Neill, vice-président du groupe. Sur la période2014-2016, l’usine alsacienne a bénéficié de 200 M€ d’investissements.
LILLY ENGAGE 20 M€ À FEGERSHEIM CELLECTIS RETIENT LEDIJONNAIS ONCODESIGN
La biopharm parisienne Cellectis, quidéveloppe une nouvelle générationde traitements contre le cancer fon-dée sur des cellules T ingénierées,vient de retenir le dijonnais Onco-design pour conduire certaines étudesprécliniques de candidats médica-ments de sa gamme UCART, des pro-duits allogéniques à base de cellules Tbasés sur la technologie CAR (Récep-teur Antigénique Chimérique).
8 actulabo - Novembre 2014
Focus
La specialty pharma niçoise NiCox adéboursé 5 M€ pour la société pari-sienne Doliage (2,6 M€ de CA), quicommercialise des produits ophtal-miques, des nutraceutiques et desdispositifs médicaux. Elle acquiertégalement pour un maximum de5,3 M€ et 2,65 M€ en actions NiCoxnouvellement émises, l’intégralitédes droits du collyre antiviral del’autrichien Marinomed Biotech-nologie GmbH.
NICOX SIGNE DEUXACQUISITIONS
LA FILIALISATION D’UPSA REPORTÉE
BMS FERME SON SIÈGE EUROPÉENDE RUEIL-MALMAISON
Confrontée à « des éléments nouveaux » et à « des problèmes techniques », la filialisa-tion des laboratoires Upsa, qui devait être effective au 1er janvier 2015, a été retardée.Des oppositions politiques au projet, qui avait été annoncé par Bristol-Myers Squibb enmai dernier, ainsi que des incertitudes sur l’inscription du paracétamol au répertoiredes médicaments génériques – inquiétudes renforcées par le mutisme du cabinet deMarisol Touraine sur ce sujet sensible –, ont probablement entraîné ce report. Afin d’obtenir des explications de la direction, les représentants du personnel des deux usines Upsa d’Agen (1 400 salariés au total) avaient exigé l’organisationd’un comité d’entreprise extra-ordinaire qui ne semble pas avoirrépondu à toutes leurs interroga-tions. Notons que la direction deBMS a estimé que la substitu-tion de ses médicaments phares,Efferalgan et Dafalgan, pourraitconduire à la suppression d’aumoins 550 emplois.
Le laboratoire Ceva Santé Ani-male a créé TI Lab (TechnologyIntelligence Lab for AnimalHealth), un laboratoire de re-cherche qui s’appuiera sur l’ex-pertise du centre d’expertiseVIA Inno de Bordeaux et duCNRS. Ce partenariat a été si-gné pour une durée de troisans. La structure devrait êtreexploitée par une dizaine decollaborateurs issus des deuxentités partenaires.
L a big pharmaaméricaine Bris-
tol-Myers Squibb adécidé de fermer sonsiège européen deRueil-Malmaison (92) :près de 220 salariés,dont 120 pourvusd’un contrat de droitfrançais, sont concer-nés par cette opéra-tion. Cette réorgani-sation va s’accompa-gner d’une redistribu-
tion des fonctions du siège Europe vers différents pays européens, notammentBruxelles et Londres.Par ailleurs, la restructuration va, par ricochet, toucher la filiale française où unesoixantaine de suppressions de postes sont annoncées ; elles seront partiellementcompensées par quelques créations. Il s’agit du huitième plan social en huit ans dugroupe américain en France.
SEPPIC INAUGURESON UNITÉ DE CASTRESLa société Seppic, filiale du groupeAir Liquide, a inauguré le 16 octo-bre sa nouvelle unité de produc-tion d’adjuvants de vaccins etd’injectables dans laquelle elle ainvesti 6 M€. Dans un premiertemps, elle fabriquera les produitsen forte croissance du marché dela santé animale, utilisés notam-ment contre la fièvre aphteuse.
CEVA S’ASSOCIEAVEC DESACADÉMIQUES
actulabo - Novembre 2014 9
L’USINE CRUCELL DEBERNE CÉDÉE À PAXVAX
Le site de fabrication de vaccins deCrucell à Thörishaus, près de Berne(Suisse), a été repris par le califor-nien PaxVax ; ce dernier emploie 80personnes sur le site et il envisaged’embaucher entre 20 et 30 salariésdans les prochaines années.
HEXIM PASSE À LATRAPPE À BLOIS
La société Hexim, qui exploitaitdepuis l’an passé l’ex-usine blésoised’Alkopharm, a été liquidée par letribunal de commerce de Paris le 5 juin dernier. Les salariés de cetteunité de 47 salariés, spécialisée dansles formes injectables et les solides,n’ont pas été surpris par cette déci-sion puisqu’ils n’étaient plus payésdepuis le mois d’avril.
S elon nos informations, lamiddle pharma française
Ipsen aurait engagé un proces-sus d’externalisation de ses acti-vités de R&D des Ulis (91), sonunique plateforme française(environ 200 collaborateurs)dédiée à la fois à la rechercheamont sur les peptides ainsi
qu’à la recherche clinique et à la médecine translationnelle. Le programme ne se traduirait pas par un désengagement définitif mais par l’ac-cueil in situ de laboratoires et de biopharms partenaires, susceptibles de reprendreles programmes de R&D ainsi que les salariés d’Ipsen qui y sont affectés. Interrogée sur le sujet, la direction se borne à préciser « que la R&D est prioritairechez Ipsen. Les investissements ont d’ailleurs encore progressé pour atteindre 21 %du CA ». Pour autant, et « dans le cadre de sa stratégie d’Open Innovation», Ipsenreconnaît « qu’il entend poursuivre sa stratégie de développement de partenariatsprivilégiés. Cela passera par un modèle qui accordera une part plus importantequ’aujourd’hui à la collaboration avec les acteurs externes ».
IPSEN ENVISAGE D’EXTERNALISER LA R&D DES ULIS
10 actulabo - Novembre 2014
Focus
Installée à Grenoble (38), la CDMOPX’Therapeutics (35 salariés), filialedu groupe lyonnais Aguettant, asigné un deal de manufacturing à façon avec la biotech nantaiseEffimune, un spécialiste reconnu del’immunothérapie.
LE WALLON ERC VEUT CONSTRUIRE UNE USINE
THERAMEX FERMERA À MONACO EN 2016
Le laboratoire belge Epitopetic Research Corp., implanté à Gembloux, vient d’être auto-risé par la FDA à poursuivre la phase II d’essais sur un échantillon plus large de patientspour son candidat vaccin ERC-1671, plus connu sous le nom de Gliovac et potentiellementindiqué pour le traitement du glioblastome multiforme, l’une des formes les plus agres-sives des tumeurs malignes du cerveau. La société dirigée par son fondateur, le Dr
Apostolos Stathopoulos, dispose déjà d’une petite unité de production aux Pays-Basmais elle envisage de construire une plateforme de manufacturing en Wallonie à l’issued’un investissement de 12 M€. Le vaccin, qui résulte d’une combinaison de cellules cancéreuses d’un patient receveuret de cellules allogéniques saines, permettrait aujourd’hui de prolonger l’espérance devie des patients de 6 mois à un an.
Spécialisée dans la fabricationde biomédicaments fondés surl’ingénierie cellulaire, la plate-forme de bioproduction AtlanticBio GMB de St-Herblain (44), vaaccroître ses capacités. Cetteunité de 1 350 m² dédiée à lafabrication de vecteurs virauxpour les thérapies géniques desmaladies rares, va bénéficierd’un programme d’investisse-ment de 2,65 M€ qui va notam-ment financer une extension dusite de 800 m², préalable au re-groupement des activités de re-cherche réparties aujourd’huientre Nantes et Angers.
L’ usine monégasque deTheramex, une unité du
groupe Teva spécialisée dans lesproduits de santé féminine, fermerases portes en 2016. La directionn’entend pas revenir sur cette déci-sion en dépit de la forte mobilisa-tion des 60 salariés qui ont toutefoisobtenu une revalorisation de 14 %du régime indemnitaire à l’issue de
la phase de concertation du plan social initiée le 12 juin, et qui s’est achevée dansle courant de l’été. Les activités de R&D se sont arrêtées le 30 septembre dernier, entraînant la suppres-sion de 19 postes ; les activités de développement commercial, la supply chainet le service qualité (soit 30 postes) seront réintégrés au sein du groupe Teva audébut de l’été 2015 et les 10 postes restants, affectés au support, seront supprimésen 2016.Par ailleurs, selon une source proche du dossier, le groupe Teva – qui a récemmentconfirmé qu’il entendait diviser par deux le nombre de ses sites de productiondans le monde – aurait également l’intention de fermer une unité de productiond’API (Teva Pharmaceuticals Fine Chemicals) comptant une trentaine de collabo-rateurs et installée à Settimo, près de Milan (Italie). Enfin, on attend de connaîtreles intentions du laboratoire israélien quant au sort qui sera réservé aux deux sitesfrançais : celui de Sens (89), touché en juin 2013 par une fausse alerte d’erreurs deconditionnement de boîtes de Furosémide, et de Nevers (58).
AMATSIGROUP S’ATTAQUE AUXÉTATS-UNISAmatsigroup (23 M€ de CA), spécia-liste de drug development et desprestations de services associés, sedote d’un site à Terre Haute (India-na), dédié à la santé animale. Cetteunité reproduira à l’identique unepartie des prestations du site tou-lousain et va permettre à la sociétéd’accroître ses capacités et son offredans le domaine des études vétéri-naires à l’attention des clients nord-américains et européens.
ATLANTIC BIO GMPS’ÉTEND À ST-HERBLAIN
PX’THERAPEUTICSPRODUIRA POUREFFIMUNE
actulabo - Novembre 2014 11
MERCK MILLIPOREGRANDIT EN ALSACE
Merck Millipore, la division sciencesde la vie de l’allemand Merck KGaA,va investir 12 M€ au profit de sonunité de Molsheim (67) pour accroî-tre les capacités de production desmilieux « prêts à l’emploi », renfor-cer la sécurité de l’approvisionne-ment pour les clients de la régionet les lignes de fabrication de boîtesde contact et de boîtes indicatrices.Il prévoit également une nouvellesalle blanche et deux lignes de pro-duction supplémentaires. Merck Millipore emploie aujour-d’hui plus de 1000 salariés sur le sitealsacien.
L’ usine Merck Serono deSemoy (45), qui emploie
350 salariés et une cinquantained’intérimaires à la production demédicaments contre le diabète,pourrait bénéficier d’un pro-gramme d’investissement de 30 M€, qui devrait être validéd’ici à la fin de l’année. Le labo-ratoire souhaite anticiper sur lesnouvelles réglementations en
matière de qualité et restructurer l’unité dédiée au conditionnement (mise en placed’une hygrométrie et température contrôlées, etc.). Un atelier dédié à la granulationsera remplacé et une nouvelle ligne de conditionnement installée ; une dizaine decadres seront recrutés et une quinzaine d’intérimaires en production intégrés.Le site de Semoy produit chaque année 5,2 milliards de comprimés de Glucophage(diabète de type 2), dont 95 % sont dédiés à l’export, ainsi que le Cyanokit (traite-ment contre l’intoxication aux vapeurs de cyanure) et le Campral (dépendance àl’alcool).
MERCK SERONO ENVISAGE D’INVESTIR 30 M€ À SEMOY
12 actulabo - Novembre 2014
Boston, voyage au cœur La capitale du Massachusetts, adossée à sescélèbres universités (Harvard, MIT), ses hôpitauxprestigieux et à sa collection impressionnantede plateformes de recherche privées et acadé-miques dans le domaine des sciences de lavie, fait aujourd’hui figure de modèle inégalé. Le strict secteur des biotechnologies emploieà lui seul près de 40 000 salariés ! Enhardis par lerachat de Genzyme, la perle bostonienne desbiotechs, par Sanofi, des opérateurs françaisviennent tenter leur chance sur les rives de laCharles River.
Stratégies
«T his is the place tobe ! ». À Boston,le gratin des scien-
ces de la vie a pignon sur rue ! La capitale du Massachusetts et sesabords immédiats sont parvenus,en une trentaine d’années, à se his-ser dans le haut du panier des clus-ters mondiaux en favorisant la créa-tion ou en attirant près de 550biopharms de part et d’autre deKendall Square, un quartier « my-thique » de Cambridge, une ville del’agglomération bostonienne situéenon loin de la célèbre université deHarvard et du non moins réputéMIT (Massachusetts Institute of
Technology). Depuis plusieursmois, pas une semaine ne s’écoulesans qu’une pointure de la filièrepharmaceutique ou une start-upvedette annonce son arrivée sur lesbords de la CharlesRiver. Dernier endate, le groupe Bax-ter a dévoilé son intention d’implan-ter à Cambridgeune spin-off qui seconsacrera à la R&D dans le do-maine de l’hématologie et de l’im-munologie. Avec, à la clef, la créa-tion de 400 emplois et la prise àbail de 18 500 m2 de locaux. « C’est
très simple, se réjouit Peter Abair, ledirecteur du développement éco-nomique de MassBio (Massachu-setts Biotechnology), l’associationqui gère le cluster, aujourd’hui, le
secteur des sciencesde la vie emploielocalement près de 60 000 collabora-teurs si l’on englobele device. La massesalariale annuelle
dépasse les 7 Md$. Et le bassind’emplois comptabilise sans doutela densité de post-doc au mètrecarré la plus importante aumonde. »
actulabo - Novembre 2014 13
de la vallée des biotechs
La densité de post-doc
au mètre carréla plus importante
au monde
La créativité est si intense qu’endépit du vivier cosmopolite com-posé par les universités d’Harvard,du MIT, mais aussi de la Tufts University, du Koch Institute et de son récent bâtiment (voir ci-dessus), du Boston College ou del’université du Massachusetts,toutes prises d’assaut par des étu-diants étrangers, « près de 1600postes de chercheurs sont vacantsà l’heure où nous parlons », affir-me Peter Abair.De quoi faire rêver – ou pâlir – leschercheurs du monde entier qui,en France y compris, ne trouventpas toujours les moyens de satis-faire leurs ambitions. Avec 60 000postes en 2014 à mettre à l’actif del’industrie de la santé – en incluantles 28 000 postes liés à l’industrie
du device –, la place forte bosto-nienne bat de multiples records :depuis 2004, la croissance de l’em-ploi dans ce domaine précis s’estélevée à 41 %, soit dix fois plus quela croissance moyenne de l’emploiaux États-Unis, tous secteurs d’acti-vités confondus ! « Avec plus de 30 000 emplois en2013 dans le sec-teur des biotechno-logies, le Massachu-setts se situe à lapremière place des États améri-cains, loin devant la Californie(24 000 emplois) et la Pennsylva-nie (10 800 emplois) », indique fiè-rement Peter Abair. La Pennsylva-nie, où siègent notammentAuxilium Pharma, Arista Biologicals
ou Aptagen, connaît d’ailleurs unetrès nette diminution de son nom-bre d’emplois biotechs (-35 % en2013 par rapport à 2012), sansdoute en partie aspirés par l’attrac-tivité bostonienne. La puissance spectaculaire de l’ap-
pareil de R&D aca-démique et privé(Novartis, Pfizer, Sa-nofi, BMS, AstraZe-neca, Merck Se-rono, AbbVie, Am-gen, etc.), la riches-
se des plateaux hospitaliers (Massa-chusetts General Hospital, Bri-gham and Women’s Hospital, TuftsMedical Center, Boston Children’sHospital, Boston Medical Center)qui, pour cinq d’entre eux, figurentdans le top 10 des hôpitaux améri-cains, leur ouverture aux essais cli-niques, ainsi que la proximité desprivate equities et autres venturecapital (Atlas Ventures, Flagship,MPM Capital, Longwwod) font del’écosystème bostonien un vérita-ble paradis pour les biopharms. Unécosystème qui devrait d’ailleursêtre renforcé par l’arrivée immi-nente de deux nouvelles plate-formes de drug discovery ; l’uned’entre elles serait exploitée par legroupe J&J, déjà installé au cœurde la cité des Patriots. « Ici, c’est incontestablement laMecque des sciences de la vie et dela drug discovery », résumeCharles-Henri Dion, le conseillerexport d’Ubifrance pour l’Amé-rique du Nord en charge des bio-techs. « Ce qui est frappant, c’est ledécloisonnement des métiers et
14 actulabo - Novembre 2014
Stratégies
Un succès qui doit
beaucoup àl’accompagnement
des VC
Koch Institute de Boston.
des compétences. Un chercheur-praticien passe sans complexes, etsans difficulté, de la paillasse oude la consultation du patient auconseil d’administration d’unestart-up. C’est dans la culture.Toutes ces expériences se renfor-cent dans un vécu commun », es-time ce chercheur français expa-trié sur les rives de la Charles River. Le parcours du Pr Omid Farokhadfournit l’un des meilleurs exemplesde cette pratique heureuse du che-vauchement de compétences auservice de l’excellence. Ce prati-cien d’origine iranienne dirige eneffet le service de nanomédecine etdes biomatériaux du Brigham andWomen’s Hospital tout en assurantune chaire à l’école de médecinede Harvard ; il est également l’undes cofondateurs de… trois bio-techs : Blend Therapeutics, SelectaBiosciences et Bind Therapeutics,toutes trois spécialisées dans le dé-veloppement de nanomédica-ments. Excusez du peu !Ce succès mondial doit aussi beau-
coup à l’accompagnement des ven-ture capitalists qui ont su drainerles capitaux en temps et en heure,favorisant ainsi des éclosions deprojets souvent spectaculaires. Endépit de la crise financière des an-nées 2008-2010, l’argent n’a jamaisfait défaut aux entrepreneurs ayantjeté leur dévolu sur les sciences dela vie.En 2011, le montant annuel des in-vestissements en fonds propres al-loués aux biotechs a même atteintun plus haut niveau en flirtant avecle 1,2 Md$, avant de retomber à unpeu moins de 1 Md$ en 2012 et en2013, un niveau que bien d’autresclusters santé dans le monde ambi-tionnent d’approcher.Selon les chiffres fournis par leMassBio, le Massachusetts auraitreçu sur les cinq dernières années,à lui seul, plus de 20% du montantde tous les investissements –toutes catégories de fonds confon-dues – engagés aux États-Unis parles VC et les private equities dans lesecteur des biotechnologies.
« Et après les vaches maigres de2008 et 2009, et un maigre regainen 2010, les biopharms bosto-niennes ont repris goût aux IPO »,nous indique ce financier de laplace. En 2013, Agios, Karyopharm,Bluebirdbio et Foundation Medi-cine ont réussi à lever respective-ment 122 M$, 109 M$, 116 M$ et106 M$ lors de leur introduction auNasdaq.Et ce cash a produit ses effets. Lepipe des biopharms de l’agglomé-ration de Boston, auquel on peutajouter les programmes des plate-
actulabo - Novembre 2014 15
LES CHIFFRES CLÉS DE LA BIOPHARM DANS LE MASSACHUSETTS
Ces cinq dernières années, les entreprises du Massachusetts ont reçu 34,4 % du mon-tant total des financements de type early stage (seed money) accordés aux biotechs parles investisseurs. En 2013, le nombre de salariés employés par l’industrie des sciencesde la vie s’est élevé à 57 642 personnes à l’issue d’une dizaine d’années de croissanceininterrompue des effectifs, ce qui correspond à une masse salariale de 7,2 Md$. Lesalaire moyen annuel dans cette industrie s’établit à 125 056 $.En cumulé, les pipelines des laboratoires qui disposent d’implantations significativesdans le Massachusetts comprennent près de 1 400 produits candidats à différentsstades de développement ; 35 % d’entre eux sont des traitements potentiellement indi-qués en oncologie. Avec 14 IPO enregistrés, le record annuel des introductions enBourse réalisées dans le domaine des sciences de la vie a été largement battu.
Johanne Kaplan, l’une des principales responsables
de la R&D de Genzyme
formes de drug discovery, compre-nait en juillet de cette année 1 384produits candidats en développe-ment, ce qui représente approxi-mativement 12 % du pipeline totalaux États-Unis. Parmi les plus mar-quantes et récentes approbations àmettre à l’actif de l’appareil de drugdiscovery installé dans le Massa-chusetts, on peut notamment ci-ter le Kynamro de Genzyme, indi-qué dans des formes rares decholestérol, le Tecfidera de BiogenIdec dans le traitement de sclé-roses multiples et l’Entyvio de Ta-keda Millenium destiné au traite-ment de la maladie de Crohn.La réputation de la capitale de laNouvelle-Angleter-re (600 000 habi-tants pour la seuleville de Boston, 4,5millions pour sonagglomération) aaus-si pleinement profité de laréussite de Genzyme et de BiogenIdec, deux biopharms vedettes res-pectivement fondées en 1981 et en1978, et qui rivalisent aujourd’huisur le marché des traitements de lasclérose en plaques. Une réputa-tion à laquelle ont égalementcontribué, quoique dans une moin-dre mesure, Vertex et ses traite-ments de nouvelle génération del’hépatite C. « Des success storiesqui se sont déployées dans le sil-lage d’une décision importante dela Cour Suprême, le Bayh-DoleAct, qui a autorisé en 1980 les en-treprises et les centres de R&D àbreveter les formes recombinéesdu vivant », souligne Peter Abair.
Aujourd’hui, Genzyme, qui em-ploie environ 4 400 salariés dans leMassachusetts, et plus particulière-ment à Cambridge, ne se cantonnepas à exploiter un centre de re-cherche préclinique et de drug discovery, ainsi qu’un siège socialfuturiste (voir ci-contre). Le labo-ratoire dédié aux maladies raresest aussi propriétaire de deuxusines respectivement installées àAllston, un quartier de Bostonproche des locaux d’Harvard, et àFramingham.Cette dernière fait d’ailleurs l’objetd’un investissement capacitaire de80 M$. « Ce qui est remarquable,c’est l’ampleur et la variété des
collaborations sus-citées par ces loco-motives », se félicitePeter Abair. Plusd’une quarantainede deals, de parte-
nariats ou d’essaimage ont ainsiété signés ces dernières années en-tre Genzyme et des laboratoiresaméricains, qu’il s’agisse de puresbiotechs ou de CMOs, comme Gal-lus Biopharmaceuticals. Rien d’étonnant, dans un telcontexte, que le rachat en 2011par Sanofi de Genzyme, une desperles locales, ait dans un premiertemps suscité localement un brinde défiance, voire d’hostilité. Heu-reusement vite dissipé par la déter-mination des dirigeants de Sanofi àsanctuariser l’autonomie du pipeet des programmes de développe-ment de la biotech aujourd’hui di-rigée sur place par David Meeker :le transfert d’équipes américaines
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Stratégies
Les success stories se sont déployéesdans le sillage duBayh-Dole Act
de préclinique de Sanofi au profitde la plateforme de discovery deGenzyme sise à Cambridge a d’ail-leurs définitivement réduit les oppositions à cette acquisition.Sanofi, désormais plus américainque français ? La question a agitéles milieux d’affaires et politiquesfrançais suite à la décision prisepar Chris Viehbacher, le CEO ger-mano-canadien de la big pharmatricolore, d’élire domicile à Bos-ton. Officiellement pour des rai-sons familiales. « L’arrivée de Sanofi a aussiconstitué un signal favorablepour les opérateurs et les inves-tisseurs français », se féliciteCharles-Henry Dion. « Certes, ilest encore trop tôt pour évoquerl’imminence d’un puissant cou-rant d’affaires transatlantiquemais les choses bougent » : le spé-cialiste de l’immunothérapie Stal-lergenes s’est installé à Boston afin
de mieux préparer la conquête dumarché américain, Genfit est aus-si présent, Ipsen inaugurera le 1er avril prochain sa plateforme de R&D transférée de Milford(Connecticut) vers Cambridge oùelle occupera 6 000 m2 d’un im-meuble disposant d’une adresseprestigieuse (East Kendall Street). Le breton Hemarina du Dr FranckZal, en passe de révolutionner lespratiques de la transplantation etdu don d’organes grâce à sonsubstitut du sang produit à partird’un ver marin, a aussi ouvert unbureau à Boston. Tout dernière-ment, la biopharm parisienne Na-nobiotix, pionnière de la nanomé-decine, a annoncé son intentionde s’installer au cœur du Massa-chusetts Life Center, une plate-forme reconnue dans le mondeentier pour la profusion de sescentres de recherche académiqueet la variété des bioetchs qui s’y
sont implantées. « Il ne faut pas se méprendre, in-dique toutefois un expatrié fran-çais travaillant pour une start-upaméricaine, beaucoup de sociétésétrangères s’installent à Bostonavec une simple boîte à lettres,mais personne n’est dupe. Il enfaut un peu plus pour convain-cre les investisseurs qui en ont vud’autres… ». À bon entendeur…
Jean-Christophe Savattier, envoyé spécial à Boston
actulabo - Novembre 2014 17
UN EMPLOI SUR CINQ DANS LE MANUFACTURINGL’écosystème bostonien, s’il fait la part belle aux plateformes de R&D et de drug discovery, est aussi un haut lieu dubiomanufacturing. Plusieurs grandes big pharmas et biopharms internationales – c’est notamment le cas de Pfizer,de Biogen Idec, de Genzyme, d’Abbvie et de Shire – exploitent d’importantes capacités industrielles bio dans leMassachusetts. Selon les chiffres fournis par le MassBio, les différents sites de ce territoire exploiteraient une capacité totale de plusde 600 000 litres de culture de cellules de mammifères. L’un des plus récents programmes d’expansion industrielle est à mettre à l’actif de Genzyme, la filiale maladies raresde Sanofi. Cette dernière envisage de multiplier par un facteur de 5 à 10 les capacités de purification de son usinede Framingham, une ville du suburb bostonien. Le projet va se traduire par la construction d'un bâtiment de 6500m2,dont un tiers de la surface sera dédié à des laboratoires GMP. Ce programme, qui pourrait être pleinement opérationnel en 2016 pour produire à pleine capacité deux ans plus tard,va requérir un investissement de 80 M$. Il sera exclusivement dédié à la fabrication du Fabrazyme, le traitement dela maladie de Fabry qui constitue l'une des principales spécialités de la plateforme actuelle, puisque 355 salariéssur 855 de Framingham Biologics lui sont déjà affectés. Le Fabrazyme ėtait auparavant fabriqué au sein de l’usine Genzyme de Boston avant que d'importants problèmes decontamination, mis en exergue par la FDA dès 2009, ne conduisent la biopharm à stopper le process, ce qui avaitd’ailleurs entraîné de sérieux problèmes de disponibilité.
18 actulabo - Novembre 2014
Stratégies
À Boston, lessciences de la viedoivent leur incroyable développement à une succession de décisionspubliques et privéesprises dans un temps court, nousindique le dg de l’association quigère le biocluster.
Actulabo : Qu’est-ce qui explique ce génie bos-
tonien très particulier dans les sciences de la
vie ?
Peter Abair : La principale raison est, je crois, sa ca-
pacité à fédérer les énergies des chercheurs acadé-
miques, des chercheurs privés et des entrepreneurs ;
il s’est déployé en produisant ses effets à grande vi-
tesse, et avec une forte intensité. C’est bien la
concentration de décisions et d’efforts conjugués
sur une période assez ramassée qui explique cette dy-
namique assez incroyable. Quelques dates jalonnent
cette histoire récente, notamment les créations de
Biogen en 1978 et de Genzyme en 1981 avec, entre
ces deux événements, la décision prise en 1980 par
la Cour Suprême d’autoriser les chercheurs à breve-
ter les formes recombinées du vivant (Bayh-Dole
Act). Et puis, d’autres décisions de grands acteurs de
la filière, comme Novartis qui a implanté à Boston en
2002 son QG général de recherche, ou BMS qui a
construit un site industriel de 1 Md$ à Devens, ont
généré une notoriété très forte en faveur du bioclus-
ter. C’est aussi un lieu où les liens entre la recherche
et le manufacturing ont toujours été très puissants.
Actulabo : Les pouvoirs publics ont-ils joué
le jeu ?
Peter Abair : Le biocluster a toujours été soutenu et
de manière constante par les pouvoirs publics et
notamment par l’État du Massachussetts qui a in-
vesti 1 Md$ en dix ans dans le Massachusetts Life
Science Initiative. À Boston, les sciences de la vie
font définitivement partie du paysage et elles appar-
tiennent de façon prégnante à la conscience collec-
tive. Il faut aussi évoquer la très grande proximité
physique des acteurs. On peut, en une seule journée,
échanger avec toutes ses parties prenantes en des-
cendant dans la rue et en changeant de trottoir…
Actulabo : Les investisseurs ont également,
semble-t-il, joué un rôle majeur dans cette
dynamique ?
Peter Abair : Oui, indiscutablement. Boston est une
place forte des VC qui comprennent très bien les
ressorts et les mécanismes de l’innovation dans le do-
maine des sciences de la vie. Il faut également saluer
le rôle éminent joué par les associations et les fonda-
tions à but non lucratif, ainsi que par certains cher-
cheurs-entrepreneurs qui font preuve d’un dyna-
misme inouï. On peut citer le cas du Pr Robert Langer,
un chercheur du MIT, qui est à l’origine de… 24
start-up dont certaines – Bind Biosciences, Blend
Therapeutics, Moderna, Selecta Biosciences, Arsenal
Medical – ont réalisé un joli parcours. Il a d’ailleurs
récemment créé Gecko Bioledical qui s’est spéciali-
sée dans le développement de colles et de panse-
ments adhésifs biodégradables de nouvelle généra-
tion utilisés en chirurgie. Cette entreprise a implanté
son quartier général à Paris, tout en maintenant de so-
lides liens avec l’écosystème bostonien.
Propos recueillis par Jean-Christophe Savattier
PETER ABAIR, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE MASSBIO
« Les sciences de la vie sont dans le paysage »
Actulabo - Novembre 2014 19
B oston, sa gloire et sachute. Christopher Vieh-bacher avait emballé les
marchés et suscité l’admiration deses pairs, au printemps 2011, enbouclant une OPA victorieuse surGenzyme, la biopharm phare deBoston. Trois ans plus tard, l’an-nonce de son déménagementdans la capitale duMassachusetts acertainement con-vaincu le conseild’administration deSanofi qu’il étaittemps de tournerla page de ce diri-geant surdoué, mais décidémenttrop indépendant et irrespectueuxde cette habitude baroque qu’ontles Français de mélanger les af-faires et la haute fonction pu-blique.Car c’est bien pour avoir méses-timé le pouvoir et l’entregent deson président Serge Weinberg,énarque et ancien chef de cabinetde Laurent Fabius au ministère duBudget, en 1981 ( !...) que « smil-ling killer », comme l’avaient sur-nommé ses détracteurs, a chuté.On a raconté sa sortie furieuse dubureau d’Arnaud Montebourg, le 2 juillet 2012, après un entretienhouleux où il venait justifier la sup-pression de 2 600 postes auprèsdu ministre du Redressement pro-ductif. « Un de mes conseillers (Ta-
har Melliti, un ancien cadre duCEA et de PSA, NDLR) est parti envrille et je ne l’ai pas découragé »,rapportait ce dernier quelquestemps après. « Je ne veux plus ja-mais voir ce monsieur. Jamais onne m’avait parlé comme ça »,commentait Chris Viehbacher.Des relations effectivement bien
éloignées de celles,beaucoup plus po-licées, pratiquéesen Nouvelle-Angle-terre. L’ex-patronopérationnel de Sanofi a officielle-ment rejoint sa fa-
mille, cette année, à Boston. Sonfils Alex, qui avait suivi les cours del’American School of Paris, a inté-gré la Northeastern University deBoston à la rentrée 2013, croit sa-voir le quotidien Le Monde. ChrisViehbacher, qui possède la dou-ble nationalité allemande et cana-dienne, vivait lui-même la moitiédu temps aux États-Unis. Mais l’officialisation de son démé-nagement, même sous le couvertde raisons familiales, risquait detransformer définitivement Sanofien multinationale apatride. C’étaittrop en demander aux sages veil-lant sur les destinées de ce groupefondé il y a quarante et un ans parla volonté d’une société à capitauxpublics, Elf Aquitaine, et présidé àl’origine par un autre énarque
passé par la direction du Budget,Jean-René Sautier.Le lien avec Boston ne sera toute-fois pas coupé. Genzyme, son pi-peline et l’écosystème local décritdans les pages qui précèdent parnotre envoyé spécial Jean-Chris-tophe Savattier, représentent au-jourd’hui trop de valeur pour labig pharma française, n° 3 mon-dial de l’industrie pharmaceu-tique. Le 29 octobre, juste après saprise de pouvoir, Serge Weinbergaffirmait au Boston Globe qu’ilétait « tout à fait favorable nonseulement à l’acquisition de Genzyme, mais aussi à la façondont Genzyme a été intégré à lasociété ».D’ailleurs, celui qui a dé-cidé de cumuler pour quelquetemps la présidence et la direc-tion générale de Sanofi se rendaitdans le Massachusetts dès le lundisuivant 3 novembre. Outre son tropisme américain,Chris Viehbacher a certainementpayé ses méthodes de manage-ment musclées et sa direction indépendante des opérations. L’a-bandon du dogme du « pasde petit produit, pas de petiteusine », défendu par Jean-Fran-çois Dehecq, cofondateur et pré-sident du groupe jusqu’à la nomi-nation de Serge Weinberg, lesrestructurations lourdes de laR&D et le bras de fer avec lespouvoirs publics, le fameux pro-
Boston aura été sa gloire mais Le directeur généralde Sanofi a étésèchement remerciépar le conseil d’administration du groupe. Ses méthodes demanagement musclées et les relations difficilesentretenues avecSerge Weinberg, le président de la big pharma française, ont eu raison du dirigeantgermano-canadien.L’annonce de sondéménagement à Boston, cet été,n’a rien arrangé…
20 actulabo - Novembre 2014
Je ne veux plus jamais
voir ce monsieur.Jamais on ne m’avait parlé comme ça.
Stratégies
actulabo - Novembre 2014 21
aussi sa chute jet Phoenix que les membres duconseil d’administration disentavoir appris par la presse, le plande cessions d’usines qui en dé-coulait – après celle de Quetigny,Sanofi avait le projet d’en céder «une par an », nous indiquait undélégué syndical – ont fini parprovoquer une fracture netteavec le conseil d’administration.D’un côté, un clan « français » dé-fendant l’intangibilité du périmè-tre industriel tricolore, de l’autreun clan « anglo-saxon » beaucoupplus décomplexé vis-à-vis dumaintien de capacités en France
et souhaitant même « accélérerla caden-ce », nous confiait unesource interne.Le jour de l’annonce du départ deChris Viehbacher, le titre Sanofiperdait 4,54 % à la Bourse de Pa-ris après avoir lâché 11% la veille.Une descente en pente raide quia fait perdre à la big pharma lerang de plus forte capitalisationboursière de la place de Paris aubénéfice de Total, son ancien ac-tionnaire. Les marchés contre lapuissance de l’État… Un vieuxdébat franco-français.
François-Xavier Beuzon
DANS LE CADRE DE SES ACTIVITÉS, IN ALTUM CONSULTING A ÉTÉ MANDATÉ PAR PLUSIEURS ACTEURS RECONNUS DES LIFE SCIENCES RECHERCHANT :une unité de formes sèches et/ou liquides, localisée en France où l’achat d’AMM peut être envisagé,deux unités d’API :
l’une à taille humaine, idéalement située en France, en Italie ou en Espagne,l’autre plus spécifique (hydrogénation avec des cuves a minima de 8.000 litres), située en Europe ou aux Etats-Unis,
un site industriel pharmaceutique, spécialisé dans le stérile/injectable, localisé en Europe ou aux Etats-Unis,une unité industrielle ayant le statut d’établissement pharmaceutique, localisée en Angleterre (la proximité de Londres serait un plus), enfin, un ou plusieurs produits matures à acquérir.
Dans le cadre de ces projets, la reprise du personnel est bien sûr envisagée.
Vous êtes en charge d’opérations de désengagement susceptibles de répondre à ces besoins ou souhaitez céder votre entreprise ou une partie de vos actifs ?
In Altum Consulting serait heureux d’échanger avec vous, en toute confidentialité. Merci de contacter Pascal Roche par mail à l’adresse suivante :[email protected]
Pour plus d’information concernant In Altum Consulting : www.inaltum-consulting.com
CPhI 2014 - In Altum Consulting et son partenaire américain, PharmaBiosource
In Altum Consulting est un cabinet conseil opérationnel, spécialisé dans les Life Sciences, qui opère à la fois dans les solutions alternatives aux fermetures de sites (recherche de repreneur, réindustrialisation, ...) et dans le développement des CMOs, CROs et Biotechs.
Chris Viehbacher
Q uelque 90% des don-nées générées à ce jourl’ont été au cours de ces
deux dernières années. Aussi im-mense qu’effrayante, cette statis-tique désormais connue nous ren-voie à une réalité : chaque jour,chacun d’entre nous participe à lagénération de 2,5 trillions d’octetsde données. Vertigineux ! À l’instar de nombreuses indus-tries, celle du médicament se posela question de la façon de créer dela valeur autour de ces montagnesde données qu’elle génère àchaque instant. Lors de la conven-tion Data Driven organisée cou-rant octobre à Nashville (Tennes-see) par l’entreprise américaineTeradata, spécialisée dans le bigdata, GSK, l’une des rares bigpharmas à présenter publique-ment ses résultats en la matière, aexpliqué devant ses confrères la
façon dont ses don-nées disponibles
ont étéstructu-
rées afin d’améliorer les perfor-mances de l’entreprise.« Grâce aux outils que nousavons mis en place dans notreData Lab, les analystes peuventrecentrer très vite leurs prioritésde travail, avance Brad Donovan,responsable de l’innovation analy-tique chez GSK.Ces outils permet-tent l’explorationrapide des hypo-thèses d’assembla-ge de moléculesavec une assistan-ce informatique minimale. Cesont des millions qui sont écono-misés par l’entreprise, mais éga-lement beaucoup d’énergie pour les équipes. » Et de donnerquelques exemples parlants : descycles d’analyses d’une durée decent trente heures sont ainsi ré-duits à seulement… cinq heures.Pour certains processus de calculsde six à dix mois, GSK se fixe àprésent un objectif de dix se-maines.Une fois en vente, se pose la ques-tion de l’efficacité du médicament.« Le big data peut clairement ai-der à justifier le prix d’un traite-ment », avance Joy King, consul-tant pharma et sciences de la viechez Teradata. Aux États-Unis, lesmédecins ont la capacité, grâce au« e-prescribing », de diriger direc-
tement le patient vers une offi-cine. Ces données, anonymisées,sont vendues aux laboratoirespharmaceutiques qui, grâce au bigdata, peuvent analyser les pres-criptions des médecins saisies parvoie informatique. « Cela permetde recouper les informations sur
les traitements,mais également deplaider auprès desassureurs la causede médicamentsqu’ils refusent derembourser parce
qu’ils les jugent trop chers, affirmeJoy King qui cite le cas d’un clientpréférant conserver l’anonymat.L’art du laboratoire a été de dé-montrer que, dans le cas de cetinjectable, si le traitement étaitplus cher à l’unité, son efficiencese mesurait sur un temps pluscourt que celui de ses concur-rents… Les assureurs ont été ame-nés à réviser leur jugementpuisqu’au final, le traitements’est révélé d’un meilleur rapportcoût/bénéfice thérapeutique. » Autre possibilité offerte par le bigdata, la prévention des effets se-condaires. Ainsi, HealthCore, unorganisme américain de re-cherche spécialisée en phar-maco-épidémiologie, effectuedes tests de données sur cer-taines catégories de populations,
Partager des données cliniques,prévenir les effetssecondaires d’unmédicament grâceà une exploitationplus rapide des données pharmaco-épidémiologiques ou simplement améliorer ses fluxlogistiques… À l’instar de nombreuses industries, la pharmase pose la questionde la structurationdes données qu’ellegénère afin d’en tirer de la valeur.
22 actulabo - Novembre 2014
Le big data peut clairementaider à justifier
le prix d’un traitement
Stratégies
Le big data à la conquête
actulabo - Novembre 2014 23
de la pharmarecrutées notamment sur des cri-tères ethniques, ce qui est possi-ble aux États-Unis. Rose Cintron-Allen, consultante industrie santéde Teradata, est certaine que si cetype de calcul avait été possiblevoilà une dizaine d’années, « onaurait pu se rendre compte,beaucoup plus tôt, que l’anti-in-flammatoire Vioxx pouvait pro-voquer des infarctus du myo-carde. » Côté rapidité, Joy Kingajoute qu’une requête croiséesur l’ensemble de la base de « e-prescribing » pour deux médica-ments permet une réponse dansun laps de temps de « 3 minutescontre 45 heures auparavant. »Sur le plan industriel, la pharmaest confrontée à la surveillan-ce de ses approvisionnements.« Quand on fabrique des médi-caments sur différents sites avecdifférentes sources d’approvi-
sionnement, il est essentiel pournous d’identifier au plus vited’où vient le potentiel défaut dequalité, explique un représen-tant d’un laboratoire présent àNashville. Le big data peut nousaider à résoudre ce genre deproblème. Il implique cependantune remise en question de notresystème. C’est un choix lourd qui n’est pas sans conséquence,c’est pourquoi nous n’avons pas arrêté notre choix sur la stra-tégie. »Un attentisme finalement assezproche de celui que l’on observeauprès des professionnels d’au-tres secteurs. Selon une étudedu Boston Consulting Group,l’utilisation des données se ré-vèle une priorité pour 60 % desentreprises, mais 80 % des socié-tés interrogées reconnaissentmanquer de compétences dans
le domaine. À l’heure où 26 %des personnes interrogées décla-rent avoir déjà adopté de nou-veaux outils d’analyse de don-nées, 54 % affirment qu’elles leferont dans les trois années à venir.
Guillaume Mollaret, à Nashville (États-Unis)
Molécule d’ADN
LE PIONNIER DU BIG DATA SAS COOPÈRE AVEC GSKDe toutes les entreprises spécialisées dans l’analyse de données, le véritable pionnier est l’américain SAS, dont lesiège est à Cary, en Caroline du Nord. Cette société, fondée dans les années soixante-dix par des universitaires, aentamé une collaboration avec GSK mais souhaite rapidement engager des discussions avec d’autres laboratoirespour leur permettre de rejoindre un système de cloud regroupant l’ensemble des informations sur les essais cli-niques menés à l’échelle mondiale.« Nous sommes en discussion avec d'autres organisations de l'industrie pharmaceutique qui prévoient également depublier leurs données pour que les chercheurs soient en mesure d'accéder aux informations provenant des essais cliniquesmenés par plusieurs laboratoires », souligne Graham Hughes, un médecin en charge du centre SAS pour l’analyse desdonnées de santé. « En partageant nos données avec des chercheurs du monde entier, nous espérons faire avancer larecherche scientifique et améliorer la compréhension de nos médicaments. Notre conviction est que c’est la bonne choseà faire pour notre industrie et la société », confirme le vice-président de la science et de l'innovation de GSK.
D’ ici à 2018, Novartiscompte aller auterme du dévelop-
pement de 32 nouvelles molécules,soumettre 29 nouvelles indicationspour des molécules approuvées ouen cours de développement et 1 nouvelle formulation, une versiondu Signifor (pasiréotide) à libéra-tion prolongée pour la maladie deCushing. Cette nouvelle séquenced’innovation qui succède à une pré-cédente (2009-2013), où le labora-toire bâlois a fait approuver 14 mo-lécules auprès de l’EMA (versus 8pour Pfizer, J&J, BMS ou Sanofi), 6par la FDA (seulement dépassé parGSK et J&J, 7 chacun), 12 par laPMDA japonaise (en tête, ex-æquoavec Pfizer et GSK) et 9 par la SFDAchinoise (1er devant Pfizer).S’il est aujourd’hui le n°2 mondial
de l’oncologie avec des ventes(2013) de 12 Md$ – auxquels vas’ajouter 1,66 Md$ supplémentaireavec l’intégration prochaine de lafranchise GSK –, il ne veut pas selaisser distancer surce marché straté-gique par son voi-sin Roche (25,3 Md$dans le traitementdu cancer en2013), d’autant quece dernier multi-plie les accordspour renforcer son pipe (Seragon,Bind Therapeutics, Orizon Geno-mics…).Au total, chez Novartis, 18 molé-cules innovantes sont en dévelop-pement clinique avancé dans lesdeux approches anticancéreuses :les thérapies ciblées, qui combi-
nent de plus en plus les médica-ments, et l’immunothérapie. Pourla première catégorie, les essaisde nouveaux traitements explo-rent plusieurs indications : ainsi,
BKM120/BYL719,un inhibiteur de la kinase PI3K, faitl’objet d’étudesdans le cancer dusein, de la tête etdu cou et des lym-phomes, LEE011,un inhibiteur des
kinases 4/6 (CDK 4/6), dans le can-cer du sein (phase III), de la pros-tate et certains lymphomes, etMEK162, un inhibiteur des kinases1 et 2 (MEK 1/2), dans les méla-nomes présentant une mutationdu gène BRAD ou les cancers del’ovaire. Afinitor (évérolimus), quia déjà reçu l’agrément de la FDAen 2012 pour le traitement du can-cer du sein avancé, est en coursd’études pour plusieurs autres in-dications : Novartis a ainsi publiéles résultats d’un essai clinique dephase III qui prouve l’allongementde la survie de patients atteints detumeurs neuroendrocrines dupancréas. En outre, Novartis pos-sède 16 molécules en essais cli-niques de phases I ou II : 10 ontpassé la preuve du concept/ proofof concept (POC) et 6 sont en at-tente de la franchir.En immunothérapie, Novartis dé-
De son campusbâlois, Novartis s’attaque au leadership de son voisin Roche en oncologie : 18 molécules innovantes sont endéveloppementavancé, 16 endébut de phase clinique.
24 actulabo - Novembre 2014
Stratégies
Novartis mise sur l’oncologie
18 moléculesinnovantessont en
développementclinique avancédans les deuxapproches
anticancéreuses
L’immeuble construit pour Novartis par le cabinet d’architectes californien Gehry Partners, chef-d’œuvre du « déconstructivisme », sur le campus de la Fabrikstrasse, à Bâle.
veloppe un traitement individua-lisé baptisé CART (Chimeric Anti-gen Receptor Technology) qui« reprogramme » les lymphocytesT du patient afin d’exprimer à leursurface des récepteurs qui recon-naissent les protéines spécifiquesdes cellules tumorales. Le méca-nisme est complexe : les lympho-cytes T sont extraits du sang dupatient par leucaphérèse, puis ex-
pédiés dans une unité de produc-tion. Des gènes codés pour recon-naître les cellules cancéreusessont alors transférés dans les lymphocytes T par l’intermédiaired’un virus inactivé. Ceux-ci, unefois reprogrammés, sont repro-duits dans un bioréacteur avantd’être réinjectés dans le corps dupatient pour détruire les cellulestumorales. C’est de cette façon
que le composé expérimentalCTL019 reprogramme les cellulesT pour « chasser » la protéineCD19, impliquée dans des leucé-mies lymphoïdes chroniques oudes maladies auto-immunes.Le focus oncologique comprendaussi une attention toute particu-lière portée aux biosimilaires, do-maine réservé de la filiale Sandoz.
François-Xavier Beuzon
S andoz a été, en 2006, le pre-mier laboratoire à obtenir en
Europe une autorisation pour unbiosimilaire de la somatropine(Omnitrope) : il est aujourd’hui lea-der mondial sur ce segment demarché. En huit ans, Sandoz a misà la disposition du corps médicaltrois biosimilaires (un en endocri-nologie et deux en oncohématolo-gie) et mène à ce jour six études cli-niques de phase III, dont uneversion du rituximab (Rituxan/ Mab-Thera de Roche) dans le traitementdu lymphome folliculaire. Parmi lesautres programmes, les bioéquiva-lents du Neulasta et du Neupogend’Amgen, tous deux indiqués dansle traitement des neutropénies, etl’époétine alpha (Procrit de Jans-sen) : tous ces produits biologiquessont ou seront fabriqués par San-doz dans ses usines autrichien-
nes de Kundl et de Schaftenau.Les dirigeants de la filiale de Novar-tis font remarquer que le marchédes biosimilaires « va nécessaire-ment connaître une importanteaccélération au cours des troisprochaines années ». L’expiration,d’ici à 2020, des brevets protégeantl’insuline glargine Lantus de Sanofi,les anticancéreux Herceptin (trastu-zumab) et l’Avastin (bevacizumab)de Roche, des traitements de la PARHumira (adalimumab) d’AbbVie etEnbrel (étanercept) de Pfizer et Am-gen devrait alimenter le marché. Pour autant, les économies engen-drées par les biosimilaires ne se-ront pas de même ampleur quecelles obtenues grâce aux copiesde molécules chimiques. Les bais-ses de prix ne peuvent guère dé-passer les 30 % – contre parfoisplus de 70 % pour les génériques –,
compte tenu des frais de dévelop-pement et du coût des plans degestion de risque associés. Pour au-tant, l’arrivée d’un biosimilaire« provoque quasi automatique-ment une baisse de 10 % du pro-duit princeps ». Rapportée auxseules ventes annuelles du Lan-tus, d’Humira et d’Enbrel en Fran-ce (respectivement 170, 270 et200 M€), l’introduction de bioé-quivalents générerait immédiate-ment une économie pour l’Assu-rance Maladie de… 54 M€.« L’intérêt des biosimilaires est plu-tôt d’accélérer l’accès aux soins enfavorisant la concurrence, notam-ment à l’hôpital, et en permettantaux patients de profiter d’une pa-lette plus importante de produits »,indique Vas Narsimhan, présidentde Sandoz Biopharmaceuticals.
JCS
Sandoz le n°1 des biosimilaires
Les dates clésde Sandoz1886 • Fondation de The ChemicalKern & Sandoz, à Bâle1895 • Première substancepharmaceutique, un antipyrétique1939 • Adoption du nom de Sandoz1996 • Ciba et Sandoz fusionnentpour devenir Novartis2003 • Novartis rassemble sesbusiness génériques sous lamarque Sandoz2014 • Sandoz, n°2 mondial desgénériques avec 9,2 Md$ de CA.
EN B
REF
actulabo - Novembre 2014 25
P rès de 56 000 € pour dou-ze semaines d’un traite-ment qui guérit, sans effets
secondaires, plus de 90 % des pa-tients atteints de l’hépatite C (soitenviron 200 000 personnes enFrance) : c’est le coût de Sovaldi(sofosbuvir), médicament contro-versé à l’efficacité pourtant indis-cutable du laboratoire GileadSciences. Ce dernier, qui a mis ceproduit miracle sur le marché l’andernier aux États-Unis et cette an-née en Europe, devrait engranger15 Md$ en 2014 avec Sovaldi.En France, la Sécurité sociale peut-elle, dans sa situation financière, sepermettre de dépenser… 1 Md€
par an pour mettre le traitement àla disposition de toutes les per-sonnes atteintes ? Cette question,qui fait débat depuis plusieursmois, pose le problème de l’avenir
du financement de l’innovationthérapeutique. Elle a conduit legouvernement à imaginer dans ledernier PLFSS un mécanisme derétrocompensation pour freinerles dérives de prix. Les produits in-novants sont dansle viseur…Pour l’économistede la santé ClaudeLe Pen, il n’y a pasmatière à s’inquié-ter : « Je ne croispas que l’accès àl’innovation soit définitivementcompromis. Ces nouveaux pro-duits sont coûteux, mais, in fine,leur prix est inférieur à celui an-noncé, les laboratoires ayant l’ha-bitude de consentir des remises.De surcroît, les prix élevés sontsouvent temporaires et ils bais-sent lorsque la concurrence se
développe. N’ou-blions pas que la dépense phar-maceutique a globalement ten-
dance à diminuer, notammentgrâce à l’arrivée des biosimilairesqui vont contribuer à faire bais-ser la facture de traitements oné-reux délivrés à l’hôpital, notam-ment en oncologie. ».
Heureusement, etce sera d’ailleursl’une des contribu-tions majeures desétudes observation-nelles dans « la vraievie », ces traitementsinnovants se révè-
lent sources d’économies sur lelong terme. « Lorsque l’on com-pare le coût d’innovations théra-peutiques comme le Sovaldi etleurs effets bénéfiques, la balanceest finalement favorable et leurutilisation assez rentable, assureClaude Le Pen. Elles évitent delourdes dépenses de santé ou
d’hospitalisationet des complica-tions graves. » Enl’occurrence, s’a-gissant de l’hépa-tite C, des cir-rhoses, des can-cers du foie oudes greffes. « Mais on ne sait
pas bien capitaliserces effets favorables à moyen oulong termes, indique l’économistede la santé. Les économies s’éta-lent dans le temps et bénéficient
Jusqu’où l’AssuranceMaladie pourra-t-elle rembourser les innovations thérapeutiques ? La polémique autourdu prix du Sovaldi,médicament « miracle » contrel’hépatite C, a placéle sujet au cœur dudébat. Mais le coûtimmédiat des nouveaux traitements est souvent contrebalancé parde substantielleséconomies de santésur le long terme.
Stratégies
Innovation : entre économie de
Les innovations évitent de lourdes
dépensesde santé et descomplications
graves
26 actulabo - Novembre 2014
actulabo - Novembre 2014 27
court terme et de long terme d’abord à l’hôpital qui est en ca-pacité de décider d’affecter les en-veloppes à d’autres postes, ce quirend peu visibles les baisses de dé-penses. » Conclusion, « il y a à peuprès autant de risques pour les ré-gimes d’assurance maladie à fi-nancer ces médicaments qu’à dé-cider ne pas les utiliser pourtraiter les patients », conclutClaude Le Pen. Les réserves sont plus nettes chezd’autres acteurs du monde de lasanté. Philippe Lamoureux, direc-teur général du Leem, se montrebeaucoup plus réservé sur l’avenirde l’innovation thérapeutique enFrance : « Les pouvoirs publics cè-dent à la facilité en faisant porterl’essentiel de l’effort de régulationdes dépenses de santé sur les dé-penses pharmaceutiques. Nousconservons des positions fortes enoncologie, en maladies infec-tieuses et en maladies rares, maissommes en net recul sur les mala-
dies métaboliques. Cette questionde l’innovation sera centraledans la renégociation de l’ac-cord-cadre que nous allons enga-ger avec les pouvoirs publics. ».Pour les industriels, le Gouverne-ment va se trouver confronté à unealternative. Ou bien il prendconscience que l’innovation phar-maceutique est avant tout un in-vestissement qui génère des éco-nomies et, dans ce cas, il conduitdes réformes structurelles ; parexemple en développant les soinsambulatoires et la HAD ou en ré-examinant la question de la distri-bution des soins entre l’hôpital etla ville. Ou bien, il considère quel’innovation doit être financée àenveloppe constante, sans ré-formes structurelles, et dans ce casil y a effectivement danger pour leprogrès thérapeutique. « Il faut sortir de l’évaluation del’innovation en silo, estimait ré-cemment Patrick Desbiens, le pré-
sident de GSK France. Il est tempsd’adopter une vision élargie dusystème de santé et de faire la ba-lance entre le coût d’un traite-ment innovant et toutes les écono-mies qu’il diffuse par ailleurs. »Ce qui requiert probablement unetout autre pratique de l’évaluationmédico-économique.Les industriels veulent éviterl’amalgame entre les produits etles domaines thérapeutiques. « Lecas Sovaldi est très particulierpuisqu’il s’agit d’un traitementtrès coûteux qui s’applique à ungrand nombre de patients, sou-ligne le patron de GSK pour laFrance. Il serait dommageableque les évaluateurs adoptent uneligne dure en terme de fixationde prix pour des produits, parexemple en oncologie, qui s’ap-pliquent à un nombre plus réduitde patients et qui sont introduitsprogressivement. »
Jacques Huguenin
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Palmarès des
LabosP our ce premier palmarès des laboratoires et ac-
teurs français de l’industrie du médicament, dudiagnostic et du device, actulabo et son partenai-
re ellisphere ont sélectionné les 200 premières entreprises,par ordre décroissant de chiffre d’affaires. Nous avonsretenu celles classées dans la nomenclature d’activitésfrançaise (NAF) de l’Insee sous les numéros suivants :2120Z, 2110Z, 2014Z, 4646Z, 7211Z, ainsi que cellesrelevant du secteur de la santé dans la classe 7219Z.Seules les sociétés ayant publié leurs comptes durantl’année 2013 à l’un des greffes des tribunaux de com-merce français ont été prises en compte. Les chiffres
d’affaires consolidés de groupes dont le siège social esten France, lorsqu’ils publient ces données dans leursrapports annuels (Sanofi, Pierre Fabre, Ipsen, BioMérieuxentre autres …), ont été ajoutés.Certaines absences peuvent s’expliquer par des publi-cations de comptes tardives, ou un défaut pur et simplede dépôt. Nous voulons souligner que cet exercice diffi-cile demande un important travail de vérification et deparamétrage. Nous réclamons l’indulgence de nos lec-teurs pour les erreurs et oublis qui auraient pu s’y glisser.Nous serons, bien entendu, attentifs à vos remarques à[email protected]
COMMENT LIRE LE PALMARÈS ?“CA en €(2013)
siège social
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Palmarès
75008 PARIS 08
92160 ANTONY
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Rang Raison sociale Domaine d’activité Code postal et ville CA en € (2013)
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
GROUPE SANOFI
SANOFI WINTHROP INDUSTRIE
OCP RÉPARTITION
ALLIANCE HEALTHCARE REPARTITION
GROUPE SERVIER
actulabo
75008 PARIS 08
92160 ANTONY
93400 ST-OUEN
92230 GENNEVILLIERS
92200 NEUILLY-SUR-SEINE
76000 ROUEN
92200 NEUILLY-SUR-SEINE
75014 PARIS 14
81100 CASTRES
69002 LYON
90000 BELFORT
92150 SURESNES
92500 RUEIL-MALMAISON
69007 LYON 07
92400 COURBEVOIE
69280 MARCY-L'ÉTOILE
94000 CRÉTEIL
75014 PARIS 14
91380 CHILLY-MAZARIN
92100 BOULOGNE-BILLANCOURT
94250 GENTILLY
75008 PARIS
92100 BOULOGNE-BILLANCOURT
78160 MARLY-LE-ROI
59640 DUNKERQUE
92500 RUEIL-MALMAISON
92500 RUEIL-MALMAISON
92100 BOULOGNE-BILLANCOURT
69800 ST-PRIEST
92130 ISSY-LES-MOULINEAUX
92100 BOULOGNE-BILLANCOURT
69007 LYON 07
92700 COLOMBES
92400 COURBEVOIE
69007 LYON 07
22000 ST-BRIEUC
92200 NEUILLY-SUR-SEINE
59120 LOOS
21300 CHENÔVE
92100 BOULOGNE-BILLANCOURT
32 951 000 000
11 683 000 000
6 098 582 387
4 220 486 609
4 200 000 000
3 388 955 838
2 882 018 068
2 069 000 000
2 008 000 000
2 000 000 000
1 937 056 620
1 890 488 258
1 770 567 044
1 686 000 000
1 647 822 402
1 588 000 000
1 536 518 530
1 417 844 684
1 406 000 000
1 362 619 144
1 255 000 000
1 236 000 000
1 224 800 000
1 213 569 710
1 024 434 988
1 005 503 143
1 000 718 980
938 102 653
935 662 828
906 057 962
849 953 125
812 205 000
749 804 006
746 851 878
701 883 068
615 297 843
567 656 919
567 070 461
536 000 000
493 078 369
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Rang Raison sociale Domaine d’activité Code postal et ville CA en € (2013)
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
MÉDICAMENTS ET DE PRODUITS DERMO-COSMÉTIQUES
DIAGNOSTICS BIOLOGIQUES, IMMUNOTHÉRAPIE
COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE PRODUITS VACCINAUX
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
DIAGNOSTICS BIOLOGIQUES
COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
RECHERCHE-DÉVELOPPEMENT PHARMACEUTIQUE
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE PRINCIPES ACTIFS PHARMACEUTIQUES
FABRIC. EN SOUS-TRAITANCE DE MÉDICAMENTS ET COSMÉT.
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE PRINCIPES ACTIFS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE PRODUITS VACCINAUX
COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE PRODUITS BIOPHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
FABRICATION DE PRODUITS DE SANTÉ FAMILIALE ET D'ANTISEPSIE
FABRICATION DE PRODUITS BIOPHARMACEUTIQUES
GROUPE SANOFI
SANOFI WINTHROP INDUSTRIE
OCP RÉPARTITION
ALLIANCE HEALTHCARE RÉPARTITION
GROUPE SERVIER
CERP ROUEN (GROUPE ASTERA)
LILLY FRANCE
SANOFI-AVENTIS FRANCE
GROUPE PIERRE FABRE
INSTITUT MÉRIEUX
CERP RHIN RHÔNE MÉDITERRANÉE
LES LABORATOIRES SERVIER
NOVARTIS PHARMA
SANOFI PASTEUR
MSD FRANCE
BIOMÉRIEUX
PHOENIX PHARMA
PFIZER
SANOFI-AVENTIS RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT
ROCHE
SANOFI CHIMIE
GROUPE FAREVA
GROUPE IPSEN
LABORATOIRE GLAXOSMITHKLINE
ASTRAZENECA DUNKERQUE PRODUCTION
ASTRAZENECA
BRISTOL-MYERS SQUIBB
IPSEN PHARMA
MYLAN
JANSSEN-CILAG
PIERRE FABRE MÉDICAMENT
MERIAL
BIOGARAN
TEVA SANTÉ
SANOFI PASTEUR MSD
CERP BRETAGNE ATLANTIQUE
AMGEN
BAYER HEALTHCARE
VIVA SANTÉ
GILEAD SCIENCES
actulabo - Novembre 2014 29
95500 GONESSE
75013 PARIS 13
94150 RUNGIS
69510 MESSIMY
91940 LES ULIS
75013 PARIS 13
69008 LYON 08
92130 ISSY-LES-MOULINEAUX
69008 LYON 08
78310 MAUREPAS
92400 COURBEVOIE
78960 VOISINS-LE-BRETONNEUX
38240 MEYLAN
92100 BOULOGNE-BILLANCOURT
92130 ISSY-LES-MOULINEAUX
22100 TADEN
92300 LEVALLOIS-PERRET
92100 BOULOGNE-BILLANCOURT
92430 MARNES-LA-COQUETTE
76120 LE GRAND-QUEVILLY
76120 LE GRAND-QUEVILLY
92500 RUEIL-MALMAISON
92130 ISSY-LES-MOULINEAUX
93420 VILLEPINTE
78160 MARLY-LE-ROI
92130 ISSY-LES-MOULINEAUX
94150 RUNGIS
93420 VILLEPINTE
33500 LIBOURNE
92400 COURBEVOIE
92600 ASNIÈRES-SUR-SEINE
67730 CHÂTENOIS
60210 GRANDVILLIERS
76210 BOLBEC
92310 SÈVRES
92800 PUTEAUX
6510 CARROS
78100 ST-GERMAIN-EN-LAYE
92160 ANTONY
93110 ROSNY-SOUS-BOIS
491 434 441
490 186 377
469 547 389
455 860 000
453 445 942
453 185 937
441 201 746
432 517 135
414 507 189
400 431 276
398 324 543
397 401 337
397 094 588
381 820 601
381 152 213
377 900 691
374 155 145
373 094 403
370 028 770
344 117 675
337 875 193
334 922 388
315 000 000
313 167 550
312 327 399
302 603 074
292 218 938
292 045 000
288 546 000
284 302 133
267 383 130
265 505 164
252 869 754
250 095 037
245 165 136
232 990 922
232 796 000
228 880 590
225 727 000
218 221 171
Rang Raison sociale Domaine d’activité Code postal et ville CA en € (2013)
COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE PRODUITS D'HOMÉOPATHIE
FABRICATION DE PRODUITS BIOPHARMACEUTIQUES
CENTRALE D'ACHAT ET DE DISTRIB. DE PRODUITS VÉTÉRINAIRES
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
COMMERCE DE DISPOSITIFS MÉDICAUX
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMM. DE PRODUITS PHARMAC. ET DE DISPOSITIFS MÉDICAUX
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
COMMERCE DE PRODUITS DE DIAGNOSTIC MÉDICAL
COMMERCE DE DISPOSITIFS MÉDICAUX
COMMERCE DE DISPOSITIFS MÉDICAUX
CENTRALE D'ACHAT ET DE DISTRIB. DE PRODUITS VÉTÉRINAIRES
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
COMMERCE DE PRODUITS DE DIAGNOSTIC MÉDICAL
COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE PRODUITS D'OPHTALMOLOGIE
FABRICATION EN SOUS-TRAITANCE DE MÉDICAMENTS
COMMERCE DE DISPOSITIFS MÉDICAUX
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE PRODUITS DE CONTRASTE POUR LA RADIOLOGIE
FABRICATION DE MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES
COMMERCE DE DISPOSITIFS MÉDICAUX
COMMERCE DE PRODUITS DE DIAGNOSTIC MÉDICAL
PRODUITS DE CICATRISATION ET DE SOINS DES PLAIES
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE PRINCIPES ACTIFS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE DISPOSITIFS MÉDICAUX
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES
FABRICATION DE PRODUITS BIOPHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE TRAITEMENTS DES ALLERGIES
SOINS DES STOMIES, DE LA CONTINENCE ET DES PLAIES
MOVIANTO FRANCE
BOEHRINGER INGELHEIM FRANCE
ABBVIE
BOIRON
LFB BIOMÉDICAMENTS
ALCYON FRANCE
MERCK SANTÉ
LIFESCAN
MERCK SERONO
BAXTER
NOVO NORDISK
LABORATOIRES LEO
ROCHE DIAGNOSTICS FRANCE
MEDTRONIC FRANCE
ETHICON
CENTRAVET
SANDOZ
PIERRE FABRE MÉDICAMENT PRODUCTION
BIO-RAD
PLANETPHARMA
CONTINENTAL PHARMACEUTIQUE (GROUPE EURAPHARMA)
LABORATOIRES ALCON
GROUPE DELPHARM
BECKMAN COULTER FRANCE
GLAXO WELLCOME PRODUCTION
LUNDBECK
ABBOTT FRANCE
GUERBET
CEVA SANTÉ ANIMALE
COVIDIEN FRANCE
DIAGNOSTICA STAGO
LABORATOIRE PAUL HARTMANN
COOPÉRATIVE GIPHAR
ORIL INDUSTRIE (GROUPE SERVIER)
FRESENIUS KABI FRANCE
TAKEDA FRANCE
VIRBAC
GENZYME
STALLERGENES
LABORATOIRES COLOPLAST
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54
55
56
57
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59
60
61
62
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64
65
66
67
68
69
70
71
72
73
74
75
76
77
78
79
80
30 actulabo - Novembre 2014
Palmarès
92400 COURBEVOIE
75007 PARIS 07
92320 CHÂTILLON
92150 SURESNES
92300 LEVALLOIS-PERRET
92150 SURESNES
77000 MELUN
92800 PUTEAUX
94140 ALFORTVILLE
92100 BOULOGNE-BILLANCOURT
21300 CHENÔVE
76120 LE-GRAND-QUEVILLY
78160 MARLY-LE-ROI
69007 LYON 07
92400 COURBEVOIE
92700 COLOMBES
75116 PARIS 16
63100 CLERMONT-FERRAND
78960 VOISINS-LE-BRETONNEUX
6510 CARROS
92400 COURBEVOIE
59290 WASQUEHAL
92150 SURESNES
34000 MONTPELLIER
95440 ÉCOUEN
91320 WISSOUS
83870 SIGNES
78160 MARLY-LE-ROI
49070 BEAUCOUZÉ
92210 ST-CLOUD
92500 RUEIL-MALMAISON
74370 PRINGY
75015 PARIS 15
78400 CHATOU
92150 SURESNES
59230 ST-AMAND-LES-EAUX
92400 COURBEVOIE
69007 LYON 07
22000 ST-BRIEUC
45100 ORLÉANS
214 549 198
206 077 782
204 656 349
204 641 691
201 612 085
198 856 178
198 709 204
196 687 697
193 015 880
190 463 499
188 000 000
185 584 060
182 038 542
177 259 850
175 661 352
168 399 977
166 776 146
165 848 174
164 966 627
161 512 051
158 150 223
154 226 122
153 530 000
153 429 427
152 503 147
149 191 347
146 677 009
146 262 453
145 260 770
142 895 264
139 888 032
139 139 669
136 640 907
136 523 193
131 348 156
129 982 183
128 915 975
127 153 869
126 571 867
126 103 571
Rang Raison sociale Domaine d’activité Code postal et ville CA en € (2013)
FABRICATION DE MÉDICAMENTS DE SPÉCIALITÉS
FABRICATION DE PRINCIPES ACTIFS PHARMA ET COSMÉTIQUES
FABRICATION DE PRODUITS DE SANTÉ FAMILIALE
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
RECHERCHE-DÉVELOPPEMENT PHARMACEUTIQUE
COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
COMMERCE DE FOURNITURES DENTAIRES
RECHERCHE-DÉVELOPPEMENT PHARMACEUTIQUE
PRODUITS DE CICATRISATION ET DE SOINS DES PLAIES
COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE PRODUITS DE SANTÉ FAMILIALE
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE PRODUITS D'OPHTALMOLOGIE
FABRICATION DE DISPOSITIFS MÉDICAUX
FABRICATION DE PRODUITS DE SANTÉ FAMILIALE
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE DISPOSITIFS MÉDICAUX
RECHERCHE-DÉVELOPPEMENT PHARMACEUTIQUE
FABRICATION DE PRODUITS D'OPHTALMOLOGIE
COMMERCE DE DISPOSITIFS MÉDICAUX
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES
FORMULATION DE MÉDICAMENTS
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
FABRICATION DE PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE PRODUITS BIOPHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
FABRICATION DE PRODUITS VACCINAUX
FABRICATION DE TRAITEMENTS DERMATOLOGIQUES
FABRICATION DE PRODUITS BIOPHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION EN SOUS-TRAITANCE DE MÉDICAMENTS
LABORATOIRES EXPANSCIENCE
SEPPIC
LABORATOIRES OMEGA PHARMA FRANCE
ABBOTT PRODUCTS
ASTELLAS PHARMA
IRIS (GROUPE SERVIER)
COOPER
LABORATOIRES BOUCHARA-RECORDATI
HENRY SCHEIN FRANCE
INSTITUT DE RECHERCHE PIERRE FABRE
URGO MÉDICAL
E.P.DIS
GLAXOSMITHKLINE SANTÉ GRAND PUBLIC
ARROW GENERIQUES
LABORATOIRES MERCK SHARP & DOHME CHIBRET
UCB PHARMA
MEDA PHARMA
LABORATOIRES THEA
BOSTON SCIENTIFIC
LABORATOIRES ARKOPHARMA
ALLERGAN FRANCE
MOLNLYCKE HEALTH CARE
INSTITUT DE RECHERCHES SERVIER
LABORATOIRE CHAUVIN
VYGON
MENARINI FRANCE
IPSEN PHARMA BIOTECH
VIIV HEALTHCARE
INTERVET
ETHYPHARM
DAIICHI SANKYO FRANCE
ALLERGAN INDUSTRIE
CSL BEHRING
LABORATOIRES MAYOLY SPINDLER
ABBOTT HEALTHCARE
GLAXOSMITHKLINE BIOLOGICALS
GALDERMA INTERNATIONAL
GENZYME POLYCLONALS
MEDICAL EXPORT (MEX)
FAMAR ORLÉANS
81
82
83
84
85
86
87
88
89
90
91
92
93
94
95
96
97
98
99
100
101
102
103
104
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106
107
108
109
110
111
112
113
114
115
116
117
118
119
120
actulabo - Novembre 2014 31
75008 PARIS 08
45520 GIDY
92100 BOULOGNE-BILLANCOURT
91300 MASSY
92000 NANTERRE
28100 DREUX
92400 COURBEVOIE
92400 COURBEVOIE
94250 GENTILLY
6600 ANTIBES
33700 MÉRIGNAC
69008 LYON 08
69330 MEYZIEU
14200 HÉROUVILLE-ST-CLAIR
92230 GENNEVILLIERS
70200 MAGNY-VERNOIS
94260 FRESNES
91160 LONGJUMEAU
92140 CLAMART
94110 ARCUEIL
60390 AUNEUIL
69800 ST-PRIEST
92150 SURESNES
80080 AMIENS
92100 BOULOGNE-BILLANCOURT
28000 CHARTRES
38660 LA TERRASSE
91940 LES ULIS
6410 BIOT
91090 LISSES
75001 PARIS 01
94120 FONTENAY-SOUS-BOIS
69007 LYON 07
37530 POCÉ-SUR-CISSE
49124 ST-BARTHÉLÉMY-D’ANJOU
35133 LUITRE
94100 ST-MAUR-DES-FOSSÉS
69210 ST-GERMAIN-SUR-L'ARBRESLE
92500 RUEIL-MALMAISON
69009 LYON 09
125 944 000
121 485 255
120 522 833
120 241 570
119 115 841
118 769 198
118 437 667
117 692 712
117 345 188
116 595 421
116 096 150
115 560 706
114 715 880
113 536 496
113 316 585
113 093 000
112 155 896
111 864 000
110 154 821
109 830 136
109 310 209
108 353 630
106 786 776
106 222 208
106 213 271
104 299 816
102 979 328
101 299 992
101 073 626
100 280 318
96 453 032
95 755 982
95 195 163
94 987 963
94 665 643
93 691 918
90 688 700
89 644 104
88 658 532
87 263 907
Rang Raison sociale Domaine d’activité Code postal et ville CA en € (2013)
FABRICATION DE PRINCIPES ACTIFS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE DISPOSITIFS MÉDICAUX
FABRICATION DE PRODUITS DE SANTÉ FAMILIALE ET D'ANTISEPSIE
COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES
FABRICATION DE DISPOSITIFS MÉDICAUX
FABRICATION DE PRINCIPES ACTIFS PHARMA ET COSMÉTIQUES
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE DISPOSITIFS MÉDICAUX
RECHERCHE-DÉVELOPPEMENT PHARMACEUTIQUE
FABRICATION EN SOUS-TRAITANCE DE MÉDICAMENTS
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
RECHERCHE-DÉVELOPPEMENT PHARMACEUTIQUE
RECHERCHE-DÉVELOPPEMENT PHARMACEUTIQUE
DIAGNOSTICS BIOLOGIQUES
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION EN SOUS-TRAITANCE DE MÉDICAMENTS
FABRICATION DE MÉDICAMENTS INJECTABLES
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE MÉDICAMENTS INJECTABLES
FABRICATION DE PRODUITS POUR LA CHIRURGIE DENTAIRE
SERVICES AUX INDUSTRIES PHARMA ET BIOPHARMA
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE PRINCIPES ACTIFS PHARMACEUTIQUES
FRANCOPIA (GROUPE SANOFI)
LES LABORATOIRES SERVIER INDUSTRIE
EG LABO - LABORAT. EUROGENERICS (GROUPE STADA)
RECKITT BENCKISER HEALTHCARE FRANCE
LABORATOIRES GRUNENTHAL
BEAUFOUR-IPSEN INDUSTRIE
CHIESI
SCHERING-PLOUGH
FERRING
LABORATOIRES GENEVRIER
MEDA MANUFACTURING
MERCK MÉDICATION FAMILIALE
HOSPAL
LABORATOIRES GILBERT
SEREX
VÉTOQUINOL
FRESENIUS MEDICAL CARE FRANCE
PCAS
SORIN GROUP FRANCE
INNOTECH INTERNATIONAL (GROUPE INNOTHERA)
EVOLUPHARM
RESMED
ADIR (GROUPE SERVIER)
LABORATOIRE UNITHER
SHIRE FRANCE
NOVO NORDISK PRODUCTION
RBP PHARMA
IPSEN INNOVATION
GALDERMA RESEARCH & DEVELOPMENT
SEBIA
ACTELION PHARMACEUTICALS FRANCE
CENEXI
LABORATOIRE AGUETTANT
PFIZER PGM (DEVENU FAREVA)
PHICTAL
PANPHARMA
SEPTODONT
CHARLES RIVER LABORATOIRIES FRANCE
OTSUKA PHARMACEUTICAL FRANCE
NOVACYL
121
122
123
124
125
126
127
128
129
130
131
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155
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157
158
159
160
32 actulabo - Novembre 2014
Palmarès
Actulabo - Novembre 2014 39
78280 GUYANCOURT
75116 PARIS 16
14000 CAEN
92100 BOULOGNE-BILLANCOURT
75002 PARIS 02
74540 ALBY-SUR-CHÉRAN
78280 GUYANCOURT
6510 CARROS
91710 VERT-LE-PETIT
55270 VARENNES-EN-ARGONNE
92800 PUTEAUX
92600 ASNIÈRES-SUR-SEINE
72100 LE MANS
92500 RUEIL-MALMAISON
51100 REIMS
92500 RUEIL-MALMAISON
75015 PARIS 15
91940 LES ULIS
74240 GAILLARD
92160 ANTONY
27460 IGOVILLE
94250 GENTILLY
76000 ROUEN
92160 ANTONY
75015 PARIS 15
92250 LA GARENNE-COLOMBES
59223 RONCQ
31750 ESCALQUENS
69760 LIMONEST
83400 HYÈRES
92130 ISSY-LES-MOULINEAUX
34000 MONTPELLIER
45100 ORLÉANS
78960 VOISINS-LE-BRETONNEUX
64990 MOUGUERRE
69330 JONAGE
38670 CHASSE-SUR-RHONE
53000 LAVAL
45000 ORLÉANS
92800 PUTEAUX
85 329 320
83 886 435
83 457 881
82 250 275
78 330 919
76 152 249
75 536 020
75 532 645
75 234 195
74 953 379
73 887 254
73 557 326
73 168 433
72 760 546
72 737 535
72 388 172
71 651 429
71 467 827
70 927 207
69 859 545
69 310 839
69 295 395
68 505 948
68 426 518
68 138 094
68 099 600
67 969 510
65 463 513
65 417 362
65 093 702
64 895 154
64 185 824
64 079 368
63 665 636
63 075 001
63 073 739
62 769 854
62 698 188
62 250 000
61 290 321
Rang Raison sociale Domaine d’activité Code postal et ville CA en € (2013)
FABRICATION DE DISPOSITIFS MÉDICAUX
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
CENTRALE D'ACHATS ET DE DISTRIB. DE PRODUITS VÉTÉRINAIRES
FABRICATION DE TRAITEMENTS DERMATOLOGIQUES
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
FABRICATION DE TRAITEMENTS DERMATOLOGIQUES
FABRICATION DE DISPOSITIFS MÉDICAUX
FABRICATION DE MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES
FABRICATION DE PRINCIPES ACTIFS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE TRAITEMENTS DES ALLERGIES
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
PRODUITS DE SOINS DES PLAIES ET DE CONTENTION
FABRICATION DE MÉDICAMENTS
FABRICATION EN SOUS-TRAITANCE DE MÉDICAMENTS
FABRICATION DE PRODUITS DE SANTÉ FAMILIALE
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION EN SOUS-TRAITANCE DE MÉDICAMENTS
FABRICATION DE DISPOSITIFS MÉDICAUX POUR L'HÔPITAL
FABRICATION DE MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES
FABRICATION DE DISPOSITIFS MÉDICAUX POUR LA HAD
COMMERCE DE DISPOSITIFS MÉDICAUX POUR LA HAD ET LE MAD
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
PRODUITS DE SOINS DES PLAIES ET DE STOMIE
FABRICATION DE DISPOSITIFS MÉDICAUX POUR LA HAD
COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
COMMERCE DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE PRODUITS D'OPHTALMOLOGIE
FABRICATION EN SOUS-TRAITANCE DE MÉDICAMENTS
FABRICATION DE DISPOSITIFS MÉDICAUX
COMMERCE DE PRODUITS ORTHOPÉDIQUES
COMMERCE DE GROS DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE PRINCIPES ACTIFS PHARMACEUTIQUES
FABRICATION DE MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES
RECHERCHE-DÉVELOPPEMENT PHARMACEUTIQUE
RECHERCHE-DÉVELOPPEMENT DE MÉDICAMENTS ORPHELINS
EDWARDS LIFESCIENCES
ALEXION PHARMA FRANCE
HIPPOCAMPE CAEN
PIERRE FABRE DERMATOLOGIE
BIOPROJET PHARMA
LABORATOIRES GALDERMA
LABORATOIRES TERUMO FRANCE
VIRBAC FRANCE
ISOCHEM
ALK ABELLO
CHUGAI PHARMA FRANCE
PROCTER & GAMBLE PHARMACEUTICALS FRANCE
BSN-RADIANTE
NORGINE PHARMA
DELPHARM REIMS
NOVARTIS SANTÉ FAMILIALE
MUNDIPHARMA
PIEX
DELPHARM GAILLARD
DRÄGER MEDICAL
INTERVET PRODUCTIONS
AIR LIQUIDE EUROPEAN HOMECARE OPERAT. SERVICES
OXYPHARM
CHUGAI SANOFI-AVENTIS
ALMIRALL
LABORATOIRES CONVATEC (GROUPE BMS)
ARJOHUNTLEIGH (GROUPE GETINGE)
TRIDEM DISTRI
EUSA PHARMA
INTERMED EXPORTATION
ZAMBON FRANCE
BAUSCH ET LOMB FRANCE
FAMAR FRANCE
BARD FRANCE
DJO FRANCE
DISTRINEP
FINORGA
SOGEVAL
TECHNOLOGIE SERVIER
ORPHAN EUROPE (GROUPE RECORDATI)
34 actulabo - Novembre 2014
161
162
163
164
165
166
167
168
169
170
171
172
173
174
175
176
177
178
179
180
181
182
183
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186
187
188
189
190
191
192
193
194
195
196
197
198
199
200
Palmarès
Actulabo - Novembre 2014 41
Q uelle meilleure occasionque la célébration d’un40e anniversaire pour
plaider la cause d’un site industrield’excellence auprès des dirigeantsde sa maison mère ? Convaincus dela validité de leur projet, les respon-sables de l’usine de fabricationd’API du japonais Daiichi Sankyod’Altkirch (68), l’une des trois plate-formes mondiales de productionde principes actifs d’une big phar-ma classée à la 21e place des la-boratoires mondiaux l’an passé(8,3Md€ de CA), n’ont pas hésité.Ils ont rappelé en octobre dernier,lors d’une cérémonie très officielle,que cette usine déployée sur42000m2 – et située au cœur del’industrieuse Alsace méridionale,à quelques dizaines de kilomètresde l’impressionnante pharma val-ley bâloise – « était prête à accueil-lir la fabrication des prochainesmolécules du pipe, notamment les
molécules d’origine biologique etles anticorps, qu’il s’agisse de lotsdestinés à la clinique ou des lotscommerciaux ». L’appel du pied, s’il n’a pas ébranléla retenue proverbiale des diri-geants japonais présents, a toute-fois été commenté ; il est vrai qu’ila été lancé lors d’un colloque dé-dié… à l’attractivité des territoireset aux besoins desindustriels de la fi-lière pharma. De lathéorie à la prati-que !Le site – une ex-usine du laboratoireallemand Luitpold-Werk entrée dans le giron du japo-nais en 1990 –, n’est pas dénuéd’atouts. Employant une quaran-taine de collaborateurs, il a fondéson développement sur l’extractionet la purification à des stades diversd’une seule molécule : la chondroï-tine sulfate, produite à partir d’unephase initiale de broyage, de dé-graissage et de séchage de carti-lages d’origine animale et notam-ment de trachées de bœuf (environ300 tonnes de matière premièretraitées annuellement). Après cette première opérationd’extraction, il s’ensuit, dans un dé-roulé d’interventions qui s’enchaî-nent dans trois ateliers, une longueséquence de fabrication ponctuéepar plusieurs phases d’extraction,
de précipitation, de séchage-lyophi-lisation. Puis, enfin, de purificationet d’atomisation. Le cycle de fabrica-tion s’étend sur une durée de deuxans. Originalité de l’usine alsacienne, quibénéficie des principaux agrémentsinternationaux (FDA et Anvisa pourle marché brésilien), ce qui lui per-met d’exporter près de 90 % de sa
production, ses APIsont aussi bien des-tinés aux marchésde la santé humainequ’à ceux de lasanté animale. Ainsi,les mucopolysac-charides (MPS) pu-
rifiés au cœur de l’atelier 4 sontprincipalement livrés au généri-queur Stada qui incorpore cettematière première dans une pom-made formulée et conditionnée àPfaffenhoffen, en Allemagne surl’un des plus importants sites deproduction mondiaux de DaiichiSankyo. Le produit, indiqué dansle traitement de l’arthrose et descontusions, est commercialisé dans123 pays – sauf en France – sous lenom de marque Mobilate. Il béné-ficie d’un contrat de fournitured’une durée… de vingt-cinq ans.À l’issue de nouvelles et dernièresphases de purification et d’atomisa-tion, le principe actif obtenu – cettefois du polysulfate glycoaminogly-can, d’aspect plus cotonneux – est
À Altkirch, Daiichi Sankyo est Les dirigeants français de l’usined’API Daiichi Sankyod’Altkirch (68) estiment que leursite, aujourd’hui cantonné à la purification d’uneseule molécule, estcalibré pour devenirla plateforme d’excellence de la pharma nippone.
36 actulabo - Novembre 2014
En direct des usines
Frédéric Boisivon, directeur de l’usine.
Le site a fondéson développement
sur l’extractionet la purificationd’une molécule : la chondroïtine
sulfate
actulabo - Novembre 2014 37
prêt à relever tous les défis
formulé par Luitpold Pharmaceuti-cals, désormais basé à New York etdevenu en 1990 une entité de Daii-chi Sankyo. Il est destiné à être ad-ministré sous forme injectable pourtraiter l’arthrose du chien et du che-val. Le contrat de fourniture avecLuitpold Pharmaceuticals venaitd’être reconduit pour une dizained’années. « Nous avons tout pouraller beaucoup plus loin et devenirle site API de référence de DaiichiSankyo », a martelé Frédéric Boisi-von, le directeur d’une usine quidevrait bénéficier de 5 M€ d’inves-tissements au cours des cinq pro-chaines années, sans préjuger d’unéventuel programme capacitaire !«Nous avons le savoir-faire fondésur un turn-over minimal, deséquipements industriels et des uti-lities de qualité exceptionnelleainsi qu’une très grande maîtrisede procédés qui se situent au car-refour de la chimie traditionnelleet des biotechnologies. »Naturellement, les dirigeants, qui
se positionnent sur le long terme etdans la durée, espèrent tirer profitdes programmes de R&D que leurmaison mère a engagé en solo ouen collaboration avec des bio-pharms comme l’allemand U3Pharma, l’américain Plexxikon ouune biotech récemment acquise,Ambit Biosciences, spécialisée dansle développement d’inhibiteurs dekinase.« Les Japonais sont très respec-tueux des traditions, rappelleFranck Telmon, le président de
Daiichi Sankyo France. Les parti-cularités françaises qui suscitentparfois dans les boards interna-tionaux de l’irritation, voire del’aversion, sont vécues commeune sorte d’exception culturelle àlaquelle ils sont tenus de s’adap-ter. Mais naturellement, cela nedoit pas nous exonérer d’une ac-tion puissante sur l’améliorationde notre attractivité. »
Jean-Christophe Savattier, envoyé spécial à Altkirch
DAIICHI SANKYO FRANCE AFFRONTE LE PÉRIL GÉNÉRIQUE
Daiichi Sankyo France, qui réalise environ 75 % de ses quelque 120 M€ de CA (140 M€
à fin mars 2013, suivant les données tirées de notre palmarès, NDLR) avec trois pro-duits de la gamme olmésartan, devra affronter dès 2017 « une forte exposition à la géné-rification de deux d’entre eux », nous indique Franck Telmon, le président de la filiale. Ilnous confirme que le laboratoire a anticipé cette perte de brevets puisqu’une impor-tante réorganisation de la visite médicale a été accomplie en 2014 ; elle s’est traduitepar la suppression de 150 postes qui a été menée sur la base de départs volontaires.Aujourd’hui Daiichi Sankyo France emploie 340 salariés auxquels s’ajoute la quaran-taine de collaborateurs du site d’Altkirch (68).La filiale française fonde beaucoup d’espoirs sur la mise à disposition de l’édoxaban, unanticoagulant oral autorisé au Japon aujourd’hui en cours d’évaluation par l’EMA.Notons que la France a été le principal pays recruteur de patients de l’essai cliniquemondial Hokusai de phase III qui portait sur ce traitement.
L’usine de Daiichi Sankyoà Altkirch.
38 actulabo - Novembre 2014
En direct des usines
A fin de mieux répondre à lademande de clients qui pri-
vilégient de plus en plus des taillesde lots plus modestes – en septans, le gabarit moyen des lots au-rait ainsi baissé de 30 % –, Serviera engagé la réorganisation d’unepartie de l’ensemble des fonctionsréparties sur le flux produit.Il a décidé, dans cette perspective,d’investir environ 15 M€ sur la pé-riode 2013-2016 au profit de sesunités industrielles orléanaises deGidy et de Fleury-les-Aubrais, quiemploient au total un bon millierde collaborateurs.
Le programme, baptisé Safran2015, essentiellement focalisé surl’amélioration de l’organisation in-dustrielle, vise principalement « àaccélérer les flux » explique Pa-trice Martin, le directeur des deuxétablissements : spécialisés à Gidydans les formes sèches (compri-més, sachets, gélules) et à Fleurydans les formes liquides (sirops etsprays), ils produisent annuelle-ment 184 millions de boîtes. Ils’agit essentiellement de traite-ments des maladies du SNC, decardiologie, diabétologie et du sys-tème veineux.Safran 2015 prévoit de réduire enmoyenne de 20 % le temps de cy-cle s’écoulant entre la phase d’ap-provisionnement des matièrespremières et le conditionnementdes produits finis, qui s’élève au-jourd’hui à 60 jours. Conçu à l’issue d’une période d’élabora-tion de trois ans qui a mobilisé220 salariés répartis dans 22groupes de travail, Safran2015 a été déployé dansles usines début octobre
– dans le cadre d’une bas-cule one shot – mais n’attein-dra sa vitesse de croisière qu’enfin 2015.« L’idée principale, c’est que cha-que protagoniste du process soitconcerné par le flux. Il faut queles opérateurs aient une vision
transversale du processus de fa-brication afin qu’ils apprécientmieux l’impact d’une décision oud’une action individuelle surl’ensemble du dispositif », pour-suit Patrice Martin. Une sorte dedéclinaison industrielle de l’effetpapillon !Le dirigeant insiste sur le carac-tère interne de cette réorganisa-tion : « Nous avons sollicité l’ac-compagnement du cabinet con-seil Chorege dans les phasesconceptuelles, mais ce sont bienles salariés qui ont élaboré le pro-jet. Plus de 80 % de leurs proposi-tions ont ainsi été validées. ».Plus grande responsabilisation, ca-pacité à se rendre disponible auservice du collectif : tels sont lesconcepts clés du programme qui aamené, par exemple, la direction à renforcer les équipes qualité. « Dans l’ancienne organisation, leservice qualité effectuait une libé-ration des lots toutes les 24 heures.Désormais, il procède à des libé-rations… toutes les 2 heures, expli-que Patrice Martin, ce qui nous aconduits à le faire fonctionner enen 3x8. »Une petite révolution !Notons que ce programme d’in-vestissement comprendra un voletacquisition d’équipements indus-triels qui représentera 30 % dumontant total.
Jean-Christophe Savattier
Servier veut accélérer les flux de ses sites orléanais
Servier vient d’engager un programme d’investissement de 15 M€ au profitde ses unités industrielles orléanaises.L’objectif est deréduire de 20 % le temps de cycle en production.
actulabo - Novembre 2014 39
C’est à Steenvoorde, dansla région lilloise, à quel-ques kilomètres de la Belgique,que le californien Bio-Rad ex-ploite l’un de ses plus importantssites européens. Développée sur19 000 m2, cette usine de 300 sa-lariés aura bénéficié en 2014 d’unprogramme d’investissement de5 à 7 M€. Fabriquant principale-ment des tests de diagnostic clini-que in vitro, elle est entrée dansle périmètre du groupe suite àl’acquisition de Sanofi Diagnos-tics Pasteur.Les équipes de Bio-Rad ont re-pris le flambeau en faisant deSteenvoorde – 85 % des volumessont exportés – une unité de pre-mier plan au sein de l’appareil in-dustriel du groupe. Très diversi-fiée, elle se consacre à la fabrica-tion « de tests bactériologiques,de milieux de culture, de testsPCR, ainsi qu’à la production detests immuno-enzymatiques fon-dés sur la technologie Elisa (en-
zyme-linked immuosorbent as-say) », indique Isabelle Combes,la directrice du site. Ces produitssont commercialisés auprès deslaboratoires médicaux privés ain-si que des laboratoires hospita-liers de biologie et des centres dedépistage dans des applicationsvariées (toxoplasmose, VIH 1 et 2,hépatites, santéféminine, ménin-gite, dengue). « Nous sommesaussi reconnuspour la qualitéde nos tests diagnostics du prionimpliqué dans l’ESB (encéphalo-pathie spongiforme bovine) »,souligne Yves Quinchard, direc-teur général de Bio-Rad et par ail-leurs président du Sidiv (Syndicatde l’industrie du diagnostic in vi-tro). Pour autant, après avoirconnu son apogée au moment dela crise de la vache folle, cette ac-tivité connaît aujourd’hui un re-cul provoqué par la réorganisa-tion de la filière viande euro-péenne. Le modèle industriel de l’usinede Steenvoorde est très intégré :le site exploite un module biolo-gique dédié à la culture cellulairequi produit la matière première,les anticorps et antigènes utilisésdans les tests diagnostics. Cetteplateforme de 1 000 m2 abrite
150m2 de laboratoires classés P3où l’on cultive soigneusementdes virus de la rage, du VIH ainsique des prions. Plus loin, les équipes de Bio-Radbichonnent dans des laboratoiresP2 le virus de la vaccine afin deproduire chaque année… 11grammes de GP16, une protéine
recombinanteemployée dansle diagnostic duVIH. « Cette ins-tallation n’a pasbeaucoup d’é-
quivalent à l’international », in-dique Hélène Debrauwere, res-ponsable de production.À l’autre bout du process, lesopérateurs et les techniciens del’usine remplissent, assemblentet conditionnent les tests qui sontdélivrés dans des présentationstrès variées (disques antibio-tiques, boîtes de Pétri, combos etcartes destinés à être lus sur desautomates). Les produits finissont expédiés sur le centre logis-tique français de Bio-Rad installéà Mitry-Mory (77). L’investisse-ment annoncé devrait permettred’accompagner l’approbation parla FDA d’un test de diagnostic ra-pide et de déployer une nouvellegénération de tests fondés sur latechnologie Elisa.
Jean-Christophe Savattier
Bio-Rad prospère dans son milieu lillois
L’usine de fabrication de testsde diagnostic clinique Bio-Rad de Steenvoorde (59)fonctionne sur labase d’un modèleindustriel très intégré,de la productiond’anticorps et d’antigènes jusqu’auconditionnement.
Cette installation n’a pas beaucoup
d’équivalent à l’international
40 actulabo - Novembre 2014
En direct des usines
«C’ est beau, une usineneuve ! » : c’est avec
ces mots empreints de ravissementqu’Arnaud Montebourg, alors mi-nistre du Redressement productif,débutait son discours lors de la pré-sentation du programme d’exten-sion de l’usine blésoise de Chiesi,le 29 novembre 2013.La middle pharma italienne, quiemploie près de 4 000 personnesdans le monde pour un CA de quel-que 1Md€, privilégie deux domai-nes thérapeutiques, les maladiesrespiratoires et cardiovasculaires.Son board a décidé de confier ausite de La Chaussée-St-Victor, prèsde Blois (41), le soin d’industriali-ser l’Innovair Nexthaler, un aéro-sol très innovant dédié au traite-ment de l’asthme. Ce projet correspond à un investis-sement de 23 M€ qui devrait setraduire par la création d’une qua-
rantaine d’emplois d’ici à la fin2016, de quoi mettre, en effet, dubaume au cœur de ceux que déses-père le déclin du socle industrielnational !Réceptionnée pour la visite du mi-nistre, l’extension de 3 600 m2 decette usine de 62 salariés, qui sedéploie désormais sur 4 500 m2, aaussitôt laissé place aux phasesd’installation et de qualification deséquipements, finalisées depuis plu-sieurs semaines. L’exploitationcommerciale « n’est pas attendueavant le second semestre 2015 »,précise Franck Vilijn, le directeurde l’usine blésoise qui se réjouitdu changement de statut du site,choisi à l’issue d’une très sévèrecompétition interne... Les locaux abriteront une centralede pesée, une ligne ultra-automati-sée de près de 60 m de long et unatelier de formulation de poudre ;
celui-ci réalisera aussi les délicatesopérations d’agrégation du glucoseet des principes actifs. L’Innovair Nexthaler, déjà commer-cialisé dans plusieurs pays euro-péens, a été autorisé cette annéeen France. «Notre nouvelle lignesera dotée d’une capacité an-nuelle de 6 à 7 millions d’unités »,souligne Franck Vilijn, ce qui cor-respond à un doublement des ca-pacités déjà installées. « À terme, lesite de La Chaussée-St-Victor ferajeu égal, voire dépassera les ca-pacités de notre usine historiquede Parme, berceau du groupe », aindiqué Alberto Chiesi, le présidentdu groupe transalpin. La France constitue décidémentune destination privilégiée par lafamille Chiesi. Éric Fatalot, le prési-dent de la filiale française, nousconfiait en marge de la manifesta-tion que le groupe compte égale-ment affecter d’importantes res-sources au centre de recherche cli-nique de Courbevoie (92), qui em-ploie une quinzaine de collabora-teurs. « Cette expansion est liée à un pro-jet de développement d’un traite-ment de l’asthme conjuguant troisprincipes actifs », a indiqué le diri-geant en précisant qu’une partieimportante de ce programme cli-nique serait confiée à des CRO.
JCS
Blois devient une pièce majeuresur l’échiquier de Chiesi
Dans un an, les premiers lotscommerciaux del’Innovair Nexthaler,un traitementde l’asthmedu laboratoireitalien Chiesi,sortiront de l’usinede Blois, agrandieet entièrementreconfigurée pourl’occasion.
Franck Vilijn et Arnaud Montebourg.
actulabo - Novembre 2014 41
actulabo
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B U L L E T I N E S S A I G R A T U I T
En direct des usines
C’est indiscutablement leplus important projetd’aménagement urbain
français, associé au développementd’une plateforme de R&D dans ledomaine de l’oncologie et plus gé-néralement des sciences de la vie.Le conseil de la communauté d’ag-glomération du Val de Bièvre, qui re-groupe sept communes du Val-de-Marne représentant plus de 200 000habitants, devrait se prononcer d’icià quelques semaines sur le docu-ment de programmation du projetCampus Grand Parc dont les 80 hase déploieront essentiellement surle territoire de la commune adhé-rente de Villejuif, dans la zone d’in-fluence de l’Institut Gustave-Roussy(IGR), la véritable cheville ouvriè-re de ce projet. L’affaire est d’en-vergure puisqu’il s’agit de construi-re un pôle scientifique et tertiaire de350 000 à 450 000 m2 à terme, dou-blé d’un pôle d’enseignement et deformation aux métiers de la san-té, ainsi que 200 000 à 400 000 m2
d’équipements, de services et de
commerces divers et 200 000 à 250 000 m2 de logements. « Le programme qui a démarré il ya quelques années sous l’appella-tion Cancer Campus a changé dedimension lorsqu’il a été décidéqu’une gare connectée aux futureslignes 15 – dès 2020 – et 14 du métroallait être construite aux pieds del’IGR », explique Gilbert Lenoir, le di-recteur de la prospective à l’InstitutGustave-Roussy. Le projet de trans-fert sur le site de la première an-née de médecine et de pharmacie(PACES) de l’université Paris-Sud etde ses 3 000 étudiants – a priori qua-siment acquis – a également contri-bué à donner un nouveau relief à ceprojet de biocluster qui s’appuieranaturellement sur le Villejuif Bio Park,une pépinière d’entreprises et unhôtel d’activités ouverts en 2011. « Nous accueillons déjà sur nos 5340 m2 d’espaces locatifs une quin-zaine de biopharms dont certaines,comme Theravectys – qui développeune nouvelle génération de vaccinsthérapeutiques fondés sur la techno-
logie des vecteurs lentiviraux (NDLR) –ont fait leur place au soleil », nous in-dique Arnoul Charoy, le secrétaire gé-néral de l’association Cancer Campusqui assure le pilotage scientifique duprogramme. Un nombre significatif dedemandes d’implantations auraitdéjàété reçu par les promoteurs de Cam-pus Grand Parc qui piaffent d’impa-tience dans l’attente de la déclara-tion d’utilité publique (DUP) de laZAC ; celle-ci devrait être promul-guée par le préfet avant la fin du pre-mier trimestre 2015. Les dirigeantsde l’IGR seraient déjà en discussionavec plusieurs investisseurs – dont lesuisse Orox – pour étendre le BioPark de 5 000 à 6 000 m2. « Nous allons phaser ce projet. Pourautant, nous souhaitons qu’unepremière tranche soit livrée dès2017-2018 », précise Arnoul Charoyqui estime que les utilisateurs desfuturs mètres carrés vont se manifes-ter très rapidement afin d’anticiper lahausse des prix qui découlera inévi-tablement de la mise en service de lagare. Jean-Christophe Savattier
Campus Grand Parc, le biocluster en devenir de Villejuif
Un vaste projetd’aménagementscientifique et urbain devrait prochainement se déployer au pied de l’InstitutGustave-Roussy de Villejuif. Il prévoit,notamment, uneimportante extension des capacités d’accueildu Villejuif Bio Park.
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P remier département mari-time français, le Finistèrebénéficie d’un écosystème
scientifique de premier plan, com-posé notamment de la station debiologie marine du Muséum natio-nal d’histoire naturelle à Concar-neau, de l’Ifremer à Brest, et sur-tout de la station biologiquemarine de Roscoff.C’est d’ail-leurs
à Roscoff que les professeurs Lau-rent Meijer et Hervé Galons ontcréé en 2007 la start-up ManRosTherapeutics ; celle-ci travaille àdes programmes visant d’une partà traiter la mucoviscidose et la po-lykystose rénale et d’autre part àdévelopper une molécule d’originemarine potentiellement indiquéepour le traitement du syndromede Down (trisomie 21) et de la ma-ladie d’Alzheimer. ManRos doitbeaucoup à « notre intérêt névro-tique pour les inhibiteurs de ki-nase », plaisante Laurent Meijer quia collaboré avec trois prix Nobelde médecine (1992, 2000 et 2001). La molécule candidate de ManRoscontre la mucoviscidose (roscovi-tine) devrait entrer en phase I/IIen janvier, avec le concours duCHU de Brest. « La voie d’action
est très originale puisqu’ellevise à faire croître des
macrophages quivont venir pha-gocyter lesbactéries etdonc l’in-flamma-tion pul-monai -re », dé-taille Lau-rent Meijer.
Ce mécanismethérapeutiqueposséderait un
spectre d’action beaucoup pluslarge que l’Ivacaftor du laboratoireaméricain Vertex qui, malheureuse-ment, n’est efficace que pour unepart minime (4 à 5 %) des patients. Autre espoir des sciences bre-tonnes de la vie, le laboratoire Hemarina, fondé par le docteurFranck Zal en 2007 et installé àMorlaix, s’apprête lui aussi à enga-ger un essai clinique qui pourraitbien révolutionner les pratiques dela transplantation et du don d’or-ganes. Les premiers essais surl’homme de son substitut universeldu sang produit à partir d’un vermarin aux extraordinaires proprié-tés (arenicola marina) vont être lancés en fin d’année au CHU deBrest. « La solution permet de re-tarder de 1 à 7 heures le délai d’in-tervention entre la prise du gref-fon sur le donneur et la greffe »,explique Franck Zal. D’autres appli-cations sont envisagées : un projetde pansement universel pour lesdiabétiques pouvant débouchersur un partenariat industriel, pro-bablement avec Urgo, et le déve-loppement d’un analogue uni-versel aux globules rouges quipourrait entrer en préclinique en2015. De plus, Hemarina (36 sala-riés), qui a ouvert un bureau à Bos-ton, a été choisi par l’armée améri-caine afin d’élaborer un produitpermettant de traiter les traumaticbrain injuries. Rien d’étonnant à ce
Le Finistère en pointe dans Les terres bretonnes, en particulier le département duFinistère, jouissentd’un microclimatpropice à l’éclosion de belles biotechs liées aux biotopesmaritimes.
44 actulabo - Novembre 2014
En direct des usines
Le trio de direction de ManRos Therapeuticsavec Laurent Meijer au 1er plan.
actulabo - Novembre 2014 45
les sciences de la vieque la biopharm commence à ai-manter les investisseurs : à l’issuede trois tours de table (15 M€ le-vés), le CIC-CMC et l’industriel nor-diste Maurice Lessaffre sont entrésen capital. Ces concours vont inciter FranckZal à investir. Il nous confirme leprojet de construction d’une usinede 2 000 à 2 500 m2 – une tren-taine d’emplois créés – dont la pro-duction compléterait celle que leLFB assure pour Hemarina sur sonsite d’Alès.
Jean-Christophe Savattier, envoyé spécial à Brest
Le substitut universel du sang produit à partir du
ver marin arenicola marina.
L es industriels de la filièrepharma « ne sont pas trèsen avance » au regard des
indispensables progrès à opérersur le front de la supply chain, si on les compare avec leursconfrères d’autres secteurs. Pour-tant, l’époque est devenue beau-coup plus compliquée pour desopérateurs soumis à de très fortescontraintes tant sur le plan des vo-lumes que sur celui des prix. C’estune évidence, ils ne pourront pass’affranchir très longtemps « d’uneréflexion poussée sur l’optimisa-tion de leur organisation indus-trielle », prévient d’emblée ArnaudHuc, pharmacien industriel etconsultant chez Oxo Pharma. Dans un contexte de marché mar-qué par l’abandon du modèleblockbuster, l’expositionaccrue à la concur-rence des géné-riques et le dur-cissement descontraintes ré-glementaires, lespharmas « se doi-vent, en effet, de révi-ser, parfois sévèrement, leurspratiques et probablement demieux piloter leur logistique in-dustrielle, de la gestion des appro-visionnements jusqu’à la déli-vrance des lots, voire au-delà »,poursuit Arnaud Huc. D’autant que« la demande client a beaucoup
évolué ces dernières années », pro-longe Patrice Martin, le directeurdes usines Servier de Gidy et deFleury-les-Aubrais, en périphérieorléanaise.Celui-ci vient d’engager un pro-gramme ayant né-cessité un lourd investissement de15 M€ pour accélé-rer ses flux indus-triels et raccourcird’au moins 30 % ladurée moyenne du cycle de pro-duction qui s’étale aujourd’hui surenviron 60 jours. «Nous sommesconfrontés à des gabarits de lotsbeaucoup plus petits, sans que lesvolumes annuels globaux aientbaissé. Ceci s’explique par la na-ture des produits qui s’adressent
davantage à des nichesque par le passé,ainsi que par despolitiques de réduction desstocks engagéestout au long de
la chaîne de distri-bution des produits.
Une telle évolution nous imposenaturellement de mettre en œuvrede nouvelles pratiques indus-trielles », estime Patrice Martin.Réactivité, rapidité et agilité sontles vertus cardinales d’une supplychain rénovée qui doit, de surcroît,se conformer à une autre exi-
gence : celle de la sécurisation desapprovisionnements et de la dis-ponibi-lité des produits. Soit un ré-gime d’injonctions parfois con-tradictoires qui soumettent les lo-gisticiens des produits de santé à
un stress intense. « Les ruptures destocks et les défautsd’approvisionne-ment, en Francecomme dans lemonde, augmen-
tent de façon notable, souligneainsi Daniel Miroglio, un consul-tant expert de la supply chain desproduits de santé. Le phénomèneest provoqué par les stratégies deréduction de stocks dans la droiteligne des pratiques issues du LeanManufacturing. Celles-ci pêchentsouvent par défaut de planifica-tion globale. » La logistique desproduits de santé « est très frag-mentée, opérée par une multituded’intervenants qui ne parvien-nent pas toujours à échangerleurs informations avec la fluiditérequise, poursuit Daniel Miroglio.Beaucoup d’intervenants, peu decommunication, une planifica-tion insuffisante, il ne faut pass’étonner que 5 à 15 % des livrai-sons effectuées en officine soientnon conformes ou incomplètes ». Afin de pallier ces difficultés qui pé-nalisent les distributeurs et les pa-tients – dont la satisfaction consti-
Les industriels doivent reten À la fois confrontés à la nécessité deréduire leurs stockset à l’impérieusenécessité d’éviter les ruptures d’approvisionne-ment, les différentsacteurs de la supply chain dumédicament doivent impérativement réviser leurs pratiques quipèchent souvent par défaut de planification.
46 actulabo - Novembre 2014
En direct des usines
Réactivité, rapidité et agilité
sont les vertus cardinales d’une
supply chainrénovée
Arnaud Huc
actulabo - Novembre 2014 47
dre leur supply chain
tue tout de même l’objectif finaldes opérateurs –, les profession-nels s’organisent. Développé àl’instigation de l’Académie natio-nale de pharmacie, un outil pilotede gestion collaborative et parta-gée des stocks (DP Rupture) esttesté en France depuis un an. Ilpermet à près de 300 officines, unedizaine d’industriels, une trentained’hôpitaux ainsi qu’à une dizainede grossistes-répartiteurs de béné-ficier d’une information partagéetout au long du process d’approvi-sionnement. L’application, quipourrait rapidement être étendueaux 22 000 officines françaises, pro-pose des dispositifs d’anticipation,
de signalement et d’alerte des rup-tures de stocks à tous les niveauxde la chaîne. Selon Jean-Pierre Pac-cioni, président du conseil centralde la section B de l’ordre nationaldes pharmaciens, « DP Rupture de-vrait permettre de consolidertoutes les données et d’aider à re-charger le marché en cas de rup-ture longue ».Mais au sein de l’usine elle-mêmeet en dehors des nécessaires lo-giques d’intégration des différentsmaillons de la supply chain, les in-dustriels se doivent d’opérer d’im-portants ajustements. « Aujour-d’hui, le plus souvent, les fabri-cations sont exclusivement com-
mandées par l’urgence et par ladate à laquelle le produit est exigépar le client, explique Arnaud Huc.Du coup, on observe dans les pro-cess une certaine tendance à laprocrastination. C’est le syndromede l’étudiant – le fait d’attendre ledernier moment pour effectuerune tâche importante (ndlr) – quis’impose parfois dans les atelierstout simplement parce que les ou-tils de planification à long termemanquent ou sont défaillants. »Par ailleurs, il est frappant de cons-tater que nombre de process in-dustriels « patinent parce que desgoulets d’étranglement subsistentà des étapes clés et compromettent
la fluidité de l’ensemble. Inutilede généraliser des caden-ces infernales en amont du pro-cess si les produitsviennent s’empiler,par exemple au ni-veau du contrôlequalité », continueArnaud Huc. La ges-tion des stocks in-termédiaires et la mise en éviden-ce d’éventuels « entonnoirs » ou « nœuds coulants » sont incontesta-blement devenues des savoir-fairecritiques. Ainsi, chez Servier, à Gidy et àFleury-les-Aubrais, les responsablesont conclu que l’on ne pouvait plusse contenter d’une seule libérationde lots par 24 heures mais qu’il fal-lait passer à une libération des lotstoutes les 2 heures afin d’accélérerle temps de cycle. « C’est l’une des raisons pour les-quelles les responsables industriels
ne doivent pas se focaliser à unpoint donné sur le TRS (taux derendement synthétique, ndlr)
qui mesure le tauxd’utilisation d’unemachine. Encoreune fois, il ne sert à rien de saturer les capacités d’unéquipement si l’en-
semble du process n’a pas étépréalablement fluidifié. » La dicta-ture du TRS qui oppres-se souvent les res-ponsables d’usinepourrait mêmeparfois s’avérercontre-produc-tive...Mais l’une des ré-ponses aux injonctionsparadoxales du marché quenous évoquions plus haut – réduc-tion des stocks, couplée à unemeilleure disponibilité des pro-
duits – se trouve aussi en aval de lasupply chain du côté des distribu-teurs. « Gérer la réduction desstocks, la disparité de produitsdont le prix s’élève parfois à plusde 10 000 € l’unité, c’est notre sa-voir-faire et notre responsabilité»,estime Stéphane Grenon, le direc-teur général d’Alloga France, unspécialiste du stockage et de la dis-tribution de médicaments et dedispositifs médicaux (2 millions de
commandes traitées paran, 15 millions delignes pour une va-leur de produitsdistribués esti-mée à 4,5Md€).Dans cette pers-
pective, le modèleancien de distribution
qui passait par la livraison parl’industriel d’un point unique dansune exclusive logique de massifi-cation « est un peu caduc ». Sté-phane Grenon considère qu’« ilfaut aujourd’hui massifier les fluxet en même temps être en mesurede quadriller le territoire dansune logique de capillarité ». Et quimieux ou aussi bien outillé qu’unprestataire extérieur dont c’est lemétier « peut assumer cette doublenécessité ».Dans une logique de personnalisa-tion des soins et de développe-ment de la médecine ambulatoire,« l’enjeu sera demain de pouvoirdélivrer le médicament au domi-cile du patient », conclut StéphaneGrenon.
Jean-Christophe Savattier
Les outilsde planification
à long termemanquent ou
sont défaillants
BA SYSTÈMES RÉNOVE LA LOGISTIQUE DE FAREVA À AMBOISE
Dix-sept ans après avoir équipé l’usine Pfizer d’Amboise en chariots de type gerbeursà longerons, le fournisseur BA Systèmes, un spécialiste de l’automatisation des flux deproduction, vient d’être choisi par la CMO Fareva – exploitante depuis le 1er octobre dusite tourangeau – pour rénover l’installation logistique qui nécessitait de se doter desplus récentes évolutions technologiques. BA Systèmes a ainsi déployé une flotte de véhicules automates guidés (AGV) de typegerbeurs à longerons. Pilotée par le logiciel de supervision AGV Manager, cette flottegère l’approvisionnement des unités de production en articles de conditionnement(composants, notices et emballages) et en principes actifs venant du magasin grandehauteur de l’unité logistique. Elle assure aussi le retour des stocks des fins de lotsdepuis l’unité de production vers les zones de stockage. Depuis les débuts pionniers de 1997, le périmètre et le contenu des missions se sontélargis, ce qui a requis l’intégration de fonctions permettant notamment d’améliorer lasouplesse et la fluidité du process : le système mis en place a, par exemple, permis deréduire le temps affecté aux commandes, ce qui a facilité la modulation des ordres defabrication et le réagencement en temps réel.
48 actulabo - Novembre 2014
Stéphane Grenon
En direct des usines
Biopharms
50 actulabo - Novembre 2014
Le principal dirigeant de la société de capital-investissement, qui a accompagnéquelques-unes des plus belles biopharmsfrançaises(BioAlliance Pharma, NicOx,TxCell), propose des pistes deréforme du financement de l’innovation dans les sciences de la vie.
actulabo : Le financement de l’innovation dans
les sciences de la vie est-il moins efficace en
France qu’ailleurs ?
Bernard Daugéras : Si votre point de comparai-
son est les États-Unis, je répondrai par l’affirma-
tive, mais cela n’aurait pas beaucoup de sens.
C’est une question d’échelle. Il est difficile pour
un pays comme la France de rivaliser avec une na-
tion où des business angels disposent couram-
ment d’un trésor de guerre de 20 Md$. Pour au-
tant, si nous savons assez bien, en France, faire
émerger des projets qui s’appuient, il faut quand
même le souligner, sur une recherche publique
de très grande qualité, nous avons en revanche
beaucoup plus de mal à financer l’aval. Les acteurs
sont très segmentés et ils ont déserté certaines
phases de développement. Il n’y a pas, en France,
de fonds multispécialisés capables de financer de
bout en bout le parcours d’une biopharm. Je peux
vous parler savamment du sujet puisque je suis à
l’origine de la création de Novagali Pharma, une
belle start-up spécialisée dans les traitements
ophtalmologiques… que nous avons dû céder au
japonais Santen, faute de munitions ! C’est d’ail-
leurs un regret toujours vif même si je constate
avec gratitude que les Japonais ont tout de même
maintenu l’entreprise sur le site du Genopole.
actulabo : N’est-ce pas aussi la conséquence
d’une méconnaissance du monde de l’entre-
prise par les jeunes chercheurs ?
Bernard Daugéras : Il faut arrêter définitivement
avec cette image d’Épinal. Les jeunes chercheurs
français n’ont pas moins des mentalités d’entre-
preneurs que les autres. Expliquer notre retard
par un déficit culturel est une sottise. Certes,
nous avons parfois du mal à dénicher des mana-
gers de haut vol dotés d’une vision internatio-
nale, mais les choses vont évoluer. Il y a de l’es-
poir car, encore une fois, la qualité des projets
français est assez phénoménale. Des start-up cor-
rectement dotées et assises sur des projets théra-
peutiques innovants doivent attirer les profils les
plus talentueux.
La question, c’est pourquoi n’arrivons-nous pas à
mobiliser plus de capital sur ces projets. Et ce, en
dépit des efforts de Bpifrance qui fait un travail re-
marquable mais ne peut pas être sur tous les
fronts à la fois.
La réponse est d’ordre macroéconomique.
Lorsque la dette publique dépasse les 80 % du
PIB, il se produit nécessairement des effets de
réaffectation des ressources financières qui ne
sont pas en faveur du capital-risque. Par ailleurs,
la fiscalité qui pèse sur ces investissements, tout
de même très exposés, reste alignée sur celle des
placements où les rendements sont garantis.
Comment voulez-vous dans ces conditions que les
investisseurs sautent le pas. Il faut avoir un sacré
tempérament citoyen ou être un peu inconscient,
c’est selon ! C’est une situation évidemment par-
faitement connue par les gouvernements qui se
succèdent et qui, pourtant, persistent à maintenir
des conditions fiscales dissuasives. Savez-vous
qu’il suffirait de flécher entre 1 et 1,5 % des fonds
des particuliers placés sur les contrats d’assu-
rance-vie – ils s’élèvent à environ 1 500 Md€,
NDLR – pour résoudre la question du finan-
cement de l’innovation dans le domaine des
sciences de la vie ?
BERNARD DAUGÉRAS, PRÉSIDENT DU DIRECTOIRE D’AURIGA PARTNERS
« Il faut revoir le financement
actulabo - Novembre 2014 51
des biothérapies »actulabo : Le coût des traitements émanant des
biotechs pourra-t-il être soutenu par les régi-
mes d’assurance maladie ?
Bernard Daugéras : C’est un vrai sujet ! L’innovation
dans le domaine des biothérapies a des caractéris-
tiques tout à fait particulières, très différentes de ce qui
se pratique dans le secteur des technologies de l’infor-
mation. Pour résumer, il faut beaucoup plus d’argent,
c’est beaucoup plus risqué et les temps de maturation
sont beaucoup plus longs. Dans ce contexte, les mul-
tiples réalisés par les investisseurs, lorsqu’ils ont l’op-
portunité de sortir d’une biopharm qui a réussi à pas-
ser les premières étapes et à aller au-delà de la preuve
de concept, doivent nécessairement être très élevés, de
l’ordre de 15 à 20 fois la mise. Ces valorisations permet-
tent d’essuyer les très importantes pertes enregistrées
par la plupart des autres projets d’un portefeuille. Na-
turellement, de telles valorisations, qui peuvent parfois
paraître excessives, ont un impact sur le coût final des
traitements. Aux États-Unis, où les nouveaux traite-
ments sont commercialisés à un prix deux à trois fois
supérieur à ce qui se pratique en Europe, les financeurs
et notamment les HMO (Health Maintenance Organi-
zation) commencent à s’insurger contre cette situation.
C’est une évidence, les régimes sociaux, déjà sous pres-
sion, vont avoir beaucoup de mal à soutenir le finance-
ment de multiples thérapies à 100 000 € par mois par
patient. J’ai, à cet égard, beaucoup d’interrogations
sur le modèle de la médecine personnalisée qui est pré-
senté comme l’avenir de la filière. Nous devons au
préalable réformer en profondeur nos approches.
actulabo : Mais plus concrètement…
Bernard Daugéras : Tout d’abord, il n’y a pas de fata-
lité absolue à ce que les prix de produits innovants
soient insoutenables. Nous l’avons d’ailleurs démontré
récemment avec TxCell, une biopharm que nous sou-
tenons et qui développe des traitements de maladies
rares par immunothérapie cellulaire ; leur plateforme
de production propriétaire est en mesure d’amortir les
coûts. Mais, pour autant, je vous accorde qu’un tel
modèle, très spécifique, n’est pas transposable à tous
les projets. Je pense que nous ne ferons pas l’économie
d’une réflexion sur l’éventuel rallongement de la durée
des brevets. Une durée de vingt ans pour des projets
qui s’étalent sur une quinzaine d’années et qui ne pro-
curent in fine que quelques années d’exclusivité n’est
plus appropriée. Le sujet de la participation des patients
doit sans doute être aussi posé.
Propos recueillis par Jean-Christophe Savattier
Biopharms
Ancien directeur de la business unitMSD Israël, actuelCEO de la start-upChi2Gel, qui développe un dispositif à based'hydrogel pour revitaliser les disquesintervertébraux, le Dr Alain Zeitounrevient pour actu-labo sur les raisonsdu succès de l’écosystème israélien pharma et biotech.
actulabo : Quelles sont les particularités de la
politique israélienne en faveur de la R&D pour
la pharma et les biotechs ?
Alain Zeitoun : D’abord, il y a une recherche fonda-
mentale et une recherche appliquée extrêmement
riches en Israël. Deuxièmement, il y a une structure
gouvernementale de soutien qui permet d’identifier
des projets qui ont un potentiel. Elle les passe par dif-
férents filtres et finance ceux qui ont une vraie perti-
nence. Des capitaux publics sont levés alors que ces
projets n’auraient pas trouvé d’argent auprès du privé
en raison du trop fort risque d’échec qu’ils présen-
taient à l’origine. L’État prend ici les risques initiaux,
et ce n’est qu’une fois la preuve de concept apportée
que le privé prend le relais. On constate alors que
pour un dollar investi par l’État, dix sont investis par
le privé.
actulabo : L’État entre donc au capital des start-
up et revend ses parts au privé ?
Alain Zeitoun : C’était le cas au début. Mais l’Etat a très
vite compris que le privé ne pouvait pas être l’interlo-
cuteur direct de l’acheteur au moment de la cession.
À présent, il se fait verser des royalties ou un pour-
centage de la vente, une fois qu’elle est bouclée. Cela
permet aux investisseurs privés d’acquérir des socié-
tés sans que l’État ne soit impliqué.
actulabo : On connaît le rôle innovant joué par
les universités ?
Alain Zeitoun : Leur rôle est effectivement très impor-
tant. Dans le secteur de la pharma et des biotechs, les
chercheurs universitaires sont fréquemment impli-
qués en tant que fondateurs ou cofondateurs de start-
up. Leurs idées, souvent, ne sont pas assez matures
pour qu’ils puissent les développer seuls. C’est là que
le privé intervient pour investir une somme minimale
afin de faire une première évaluation. C’est seulement
si le potentiel se confirme qu’une société est créée.
actulabo : Israël se targue d’être la « nation
start-up ». N’est-ce pas, à terme, un handicap de
développer des idées qui sont ensuite reven-
dues pour être développées et industrialisées à
l’étranger ?
Alain Zeitoun : Oui et non. Oui, dans le sens où cer-
taines entreprises sont peut-être vendues trop tôt
alors que trois ou quatre ans plus tard, elles auraient
pu être valorisées beaucoup plus. Et non, dans le sens
où il y a tellement de technologies qui dorment dans
les placards que la source n’est pas tarie. Ensuite, Israël
n’a pas vraiment de savoir-faire pour développer de
grandes structures. Il y a certes Teva et Perrigo – d’ori-
gine américaine, mais coté au NYSE et à Tel Aviv depuis
le rachat du génériqueur israélien Agis, NDLR –, mais
ce sont des exceptions. Dans la pharma, les besoins en
capitaux sont si importants que seuls les plus grands
du secteur ont les moyens de développer les pro-
duits. On observe en revanche un changement impor-
tant. Il y a dix ans, lorsqu'une entreprise locale était
rachetée, ses activités israéliennes étaient fermées.
Aujourd’hui, de nombreuses entreprises introduisent
des clauses dans les contrats de vente qui obligent à
conserver la R&D en Israël.
actulabo : Quelle est la taille moyenne d’une
start-up ?
Alain Zeitoun : Entre cinq et dix personnes, pas plus.
On a tendance à aller chercher les compétences là où
elles sont et à sous-traiter ce que l’on ne sait pas faire
pour éviter les frais de structure et optimiser les coûts
de développement.
ALAIN ZEITOUN, CEO DE LA BIOTECH ISRAÉLIENNE CHI2GEL
« En Israël, l’État supporte les risques
52 actulabo - Novembre 2014
actulabo - Novembre 2014 53
actulabo : La situation politique, tendue actuel-
lement, a-t-elle une influence sur le secteur?
Alain Zeitoun : Pas vraiment. Quand un produit arrive
sur le marché, il est rare que l’on sache d’où il vient.
Avez-vous déjà vu sur une boîte de médicaments la
mention « créé en Israël » ?
Propos recueillis par Guillaume Mollaret
initiaux, le privé prend le relais »
QUELQUES RACHATS D’ENTREPRISES ISRAÉLIENNES
COMPAGNIE SECTEUR ACQUÉREUR MONTANT (M$) DATE
Ventor Medical Devices Medtronic 325 2009Optomol Ltd Medical Technology Alcon Inc 180 2009Starlims Technology Laboratory Information Management Abbott Laboratories 123 2009Omrix Biotechnology Johnson & Johnson 447 2008MediGuide Medical Devices St. Jude 300 2008AlphaBioTec Dental Nobel BioCare 95 2008Taro Pharmaceuticals Sun Pharma 454 2007Ramon Medical Devices Boston Scientific 80 2007Disc-O-Tech Medical Devices Kyphon 220 2006
Les chiffres clés• 8 millions : le nombre d’habitants en Israël.
• Plus de 1 000 entreprises israéliennes travaillent dans le secteurs des biopharms et des dispositifs médicaux.
• 4e mondial pour les brevets en biopharmacie (source : office des brevets américains).
• Entreprises internationales : Teva, n°10 mondial de la pharmacie, et les spécialistesdu device Given Imaging,InSightec, Medinol...
EN BREF
L a start-up tourangelleAxess Vision, qui a fondéson développement sur la
commercialisation d’endoscopesstériles à usage unique, est enfinentrée en phase d’industrialisa-tion. À St-Pierre-des-Corps, prèsde Tours (37), la société, qui em-ploie une petite vingtaine de colla-borateurs dont trois fraîchementrecrutés, vient de lancer la fabrica-tion du premier modèle de lagamme, destiné aux bronchosco-pies pratiquées notamment dansle cadre de la médecine d’ur-gence. « Nous avons commencé à pro-duire en début d’année pourquelques clients historiques dont
le CHU de Tours, mais nous al-lons entrer dans une phase trèsactive d’industrialisation : 2015sera l’année du décollage », nousindique Régis Olivier, le directeurgénéral d’Axess. Celui-ci vient deprendre ses fonctions – aprèsavoir conduit l’industrialisation duprojet – après la mise sur latouche par les actionnaires d’Oli-ver Fructus. Les fonds d’inves-tissement (Cap Décisif, OTC, Sofi-mac Partners et ACG Manage-ment), qui détiennent plus de 60 % du capital, reprochaient à cedernier d’avoir retardé la com-mercialisation d’un produit qui arequis près de 10M€ en R&D. Etd’avoir été doublé par le danoisAmbu, plus réactif dans le do-maine du « time-to-market ». Mais Axess semble désormais enordre de marche. « Nous allonsproduire sur 2015 plus de 8 000unités », prédit Régis Olivier. Ilpourra s’appuyer sur la salleblanche de 70 m2 que la sociétévient d’installer à St-Pierre-des-Corps à l’issue d’un investisse-ment de 300 000 € . « Pour les an-nées à venir, et compte tenu denos prévisions de sortie d’un produit nouveau par an et d’investissement dans d’autresdomaines thérapeutiques (uro-logie, gastro-entérologie, ORL),
nous devrons rapidement éten-dre nos capacités ou faire appelà un sous-traitant industriel exté-rieur. Ou conjuguer ces deux so-lutions », estime le dirigeant. Axess Vision, qui va prochaine-ment lancer une version pédia-trique de son endoscope dédiéeaux bronchoscopies, s’apprêteégalement à exploiter son mar-quage CE en visant rapidementd’autres pays européens. « Comp-te tenu de la contribution de nosproduits à la lutte contre les ma-ladies nosocomiales, la demandeest très forte et ne se limite pas authéâtre français », poursuit RégisOlivier qui minimise l’impact de l’activité de son concurrent danois : « Contrairement à cellequ’il propose, notre solution nese situe pas du tout dans une lo-gique propriétaire. Nos endo-scopes sont parfaitement inter-opérables avec tous types dematériels (caméras, tablettes). ».Et le marché nord-américain seprofile ! « Nous avons déjà déni-ché un distributeur local qui estprêt à nous soutenir. Mais atten-tion, il s’agit d’une tout autreéchelle. Les volumes prévisiblessont de l’ordre de 300 000 unitéspar an ! »
Jean-Christophe Savattier
À St-Pierre-des-Corps, près de Tours(37), la start-up Axess Vision vient de débuter l’industrialisation de son endoscopestérile à usageunique. Mais déjà,les prévisions devolume incitent les dirigeants à envisager uneexpansion des capacités.
Axess Vision à la conquête de l’endoscopie à usage unique
Device
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actulabo - Novembre 2014 55
L e français Theraclion, unfabricant français d’équi-pements d’échothérapie,
a défrayé la chronique estivale ou-tre-Atlantique. La société, qui em-ploie une vingtaine de collabora-teurs dont les deux tierstotalement dédiés à la R&D et auxessais cliniques, a annoncé cet étéque les premiers traitements del’adénofibrome du sein – une tu-meur bénigne – avaient été réali-sés aux États-Unis en utilisant ledispositif Echopulse mis au pointpar la société française. Il s’agitd’un traitement des tumeurs parultrasons focalisés de haute inten-sité sous guidage échographique. L’essai, qui a été réalisé avec suc-cès à l’université de Virginie suite
à l’obtention d’une IDE (Investiga-tional Device Exemption), consti-tue la première phase de la procé-dure d’autorisation de vente sur lemarché américain. L’étude a étémenée d’abord sur deux patientesavant d’être extrapolée à une ving-taine d’autres. L’Echopulse, déjà commercialiséen Europe dans le traitement desadénofibromes du sein et des nodules thyroïdiens bénins, ouvre« réellement une ère nouvelledans le traitement de ces tu-meurs », expliquent les dirigeantsde l’entreprise. L’ablation est noninvasive et sans cicatrice. L’inter-vention, qui s’effectue dans desservices ambulatoires, « permet deréduire les coûts de prise en
charge et d’optimisation dessoins ».Selon une étude menée aux États-Unis en 2007 par Life Sciences Intelligence, plus de 1300000 adé-nofibromes du sein ont été diag-nostiqués aux États-Unis en 2006(1 490 000 en 2012). Plus de lamoitié d’entre eux ont requis uneexcision thérapeutique.
Jean-Christophe Savattier
Le fabricant français d’équipementsd’échothérapie a réalisé cet été aux États-Unis lespremiers traitementsnon invasifs detumeurs bénignes du sein. Un préalableà une autorisationdéfinitive sur le marché américain.
Theraclion réussit une première aux États-Unis
T heradiag, le spécialiste fran-çais des tests de théranostic,
a participé à une étude phar-maco-économique qui justifiel’usage des tests compagnons.Celle-ci démontre que le monito-ring du dosage des anti-TNF etdes anticorps antimédicamentslors de la prise en charge de lamaladie de Crohn permettait deréaliser en cinq ans, et unique-ment en France, environ 25 %
d’économies sur le coût des trai-tements, soit près de 131 M€
d’économies. Cette étude a étémenée sur une double cohortede patients – de 3 000 à 10 000 –atteints de la maladie de Crohnet traités par anti-TNF. « C’est une publication édi-fiante, a commenté Michel Fi-nance, le directeur général deTheradiag, qui renforce la va-leur de nos tests et notamment
celle de notre offre Lisa Trackerqui est la plus complète du mar-ché puisqu’elle couvre au-jourd’hui les cinq traitementsanti-TNF disponibles sur le mar-ché. » Theradiag, qui a recentré son activité sur cette offre théranos-tique, a réalisé un CA de 6,8 M€
en 2013 et de 3,5 M€ au premiersemestre 2014.
JCS
Le spécialiste français du théranostic a chiffré les économies réaliséesgrâce à ses tests de la maladie de Crohn.
Theradiag justifie les tests de théranostic
Device
L e dijonnais Crossject, qui dé-veloppe le système d’injec-tions de principes actifs sans
aiguille Zeneo, n’est plus qu’àquelques encablures du marché. Pa-trick Alexandre, le pdg fondateur decette société prometteuse, nousconfirme que la première applica-tion de ce dispositif très innovantsera proposée dans un traitementde la polyarthrite rhumatoïde (mé-thotrexate) et commercialisée dès lafin 2015 par le laboratoire parisienBiodim. La start-up n’entend pas se doter decapacités intégrées de fabrication etde conditionnement et elle s’orga-nise donc sur le plan industriel.Crossject a ainsi retenu la CMO Re-cipharm et son site tourangeau deMonts, près de Tours (37), dans lecadre d’un co-investissement de 3 M€. La plateforme prendra encharge le remplissage du Zeneopour des applications à gros vo-lumes utilisant des principes actifsne nécessitant pas de précautionparticulière, comme l’adrénaline oules traitements de la migraine. Cesdeux autres indications seront pro-bablement proposées au marchédès 2015. La seconde CMO retenue est le bor-delais Disposable-lab qui assumerapour sa part des volumes plus mo-destes et des principes actifs high
potent tels que des cytotoxiques ou des hormones ; sur le même mo-dèle que celui initié avec Recipharm,les deux partenaires prévoyaient, àl’heure où nous écrivons ces lignes,de consacrer 1 M€ au projet aqui-tain.« Dans un premier temps, nous en-visageons de produire annuelle-ment entre 3 et 5 millions d’unités,nous indique Patrick Alexandre, maisce chiffre devra bien sûr être réguliè-rement revu à la hausse au gré desmises sur le marché des différentsproduits. » Au total, entre 12 et 15 M€ seront consacrés globalementà l’industrialisation de Zeneo, sur leprincipe de l’entreprise étendue.Ainsi, c’est l’autrichien Hirtenbergerqui fabriquera les actionneurs du dis-positif et assurera son assemblage. «Nous allons aussi engager proba-blement plus de 5 M€ en R&D afinde mettre au point d’autres traite-ments », complète le président de
Crossject qui juge « impressionnant»le potentiel de son device puisquesur 800 molécules injectables, prèsde 600 seraient parfaitement compa-tibles avec Zeneo (dont une centainede produits génériques).Mais le laboratoire dijonnais n’oubliepas, pour autant, de soigner l’immo-bilier de sa base historique. Il vientainsi d’investir près de 4M€ dans laconstruction de 1 500 m2 de labora-toires qui seront dédiés à l’accueild’activités pilotes en appui des pro-grammes de R&D. Ce programmedevrait être réceptionné début 2016. L’ensemble de ce programme d’in-dustrialisation aura principalementété financé sur les fonds prélevant del’introduction en Bourse de févrierdernier qui a permis à Crossject delever 17 M€. Au 30 juin dernier, la so-ciété, qui emploie une vingtaine decollaborateurs, disposait d’une tré-sorerie solide de quelque 14 M€.
Jean-Christophe Savattier
La start-up dijonnaise, qui développe un dispositif prometteurd’injections sansaiguille, va confier le remplissage et le conditionnementà deux CMO installées en France : Recipharmen Touraine etDisposable-lab àcôté de Bordeaux.
Crossject lance la production de ses injecteurs sans aiguille
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actulabo - Novembre 2014 57
Carnet
Suite à l’opération croiséeentre Novartis, GSK et EliLilly, Brian McNamara –actuellement à la tête del’OTC de Novartis – prendrala tête du Consummer Healthde GSK pour l’Amérique etl’Europe. George Gunn pren-dra sa retraite en juin pro-chain et quittera la tête de lasection Santé animale deNovartis. Zubair Ahmed,senior VP de GSK ConsumerHealthcare (GSKCH) en Inde,prendra la tête de la futureJV entre GSKCH et l’OTC deNovartis pour la région del’Asie Pacifique, le Moyen-Orient et l’Afrique en 2015.
Mike McMullen, vice-prési-dent directeur d’AgilentTechnologies et président du groupe CAG, succédera àWilliam Sullivan au poste depdg au 18 mars 2015, suiteau départ en retraite de cedernier. William Sullivanétait pdg depuis 2005.
La CRO Inotek Pharmaceuticals,spécialisée dans l’ophtalmologie,a nommé David P. Southwell président et CEO. Il rejoint égale-ment le comité de direction. DavidSouthwell occupait précédem-ment les postes de VP et CFO chezHuman Genome Sciences.
Eurofins-Cerep annonce la nomi-nation de Damien Séroux auxfonctions de pdg de la société, enremplacement de Thierry Jean.Damien Séroux possède unesolide expérience de la directionde sociétés de services dans diffé-rents domaines.
Le marseillais Innate Pharma anommé Pierre Dodion CMO etmembre du comité de direction.Oncologiste de formation, PierreDodion a 25 ans d’expériencedans l’industrie pharma ; il a tra-vaillé chez Pfizer, Novartis etAventis.
Olivier Danos rejoint Biogen Idecau poste de senior vice-prési-dent, en charge de la thérapiegénique. Il était déjà membre del’équipe de recherche et déve-loppement.
Ipsen a également désigné CynthiaSchwalm pour prendre le poste deprésidente et CEO d’Ipsen pour larégion nord-américaine. Vétérantede l’industrie pharma, elle serasous la direction de Pierre Boulud,EVP des opérations commercialesSpecialty Care.
AbbVie a nommé JérômeBouyer président d’AbbVieFrance. Il a rejoint AbbVieBelgique en 2012 en tant quegeneral manager. Aupara-vant, il a occupé pendant 7ans différents postes chezNovartis qu’il avait rejoint en2005 en qualité de directeurdes projets et planning stra-tégique pour l’Europe.
Actuellement CEO de MerckSerono, Belen Garijo prendla tête du business pharma-ceutique de Merck KGaA, quicomprend les biosimilaireset la santé publique. Elle suc-cède à Stefan Oschmann quidevient CEO adjoint de Merck.
Ceva Santé Animale a nommé le Dr
Steve Chu au comité exécutif où ilsera responsable de toutes les acti-vités de R&D. Steve Chu a rejointCeva en 2011 et dispose d'une forteexpertise dans la recherche vété-rinaire. Il a successivement occupédes postes à responsabilité dans larecherche chez Fort Dodge, Elancoet Pfizer Santé Animale.
Le japonais Takeda a porté JohnBoslego au poste senior vice-pré-sident et responsable de la divi-sion vaccins. Il succédera à RalfClemens au 1er décembre 2014 ; ce dernier était en poste depuis2012.
Ayant passé 20 ans chez GSKet occupé le poste de prési-dente pour l’Amérique duNord de Sanofi depuis 2011,Anne Whitaker a quitté lelaboratoire français pourdevenir CEO de la biopharmaméricaine Synta Pharma-ceuticals.
Sandra E. Poole rejoint la bio-tech ImmunoGen au poste de senior vice-présidente des opérations techniques.Précédemment, elle a pas-sé 15 ans chez Genzyme à divers postes, notamment enBelgique.
Baxter a désigné John Orloffcomme vice-président de laR&D de Baxter BioScience.John Orloff occupait précé-demment un poste à la têtedu développement cliniquechez Merck Serono.
Jim Hindman va remplacerJeff Edwards au poste de CFOd’Allergan, suite au retrait de celui-ci. Jim Hindman arejoint Allergan en 1984 et aoccupé plusieurs positions auservice financier ; il a été vice-président de la trésorerie etdes relations investisseurs.
Henri de Parseval devientdirecteur de la supply chaindu dijonnais Crossject quis’apprête à industrialiser undispositif d’injections sansaiguille. La mise sur le mar-ché est prévue pour la fin2015. Henri de Parseval a 17ans d’expérience dans lemanagement de la supplychain au sein de groupesmondiaux comme Ansaldo(transport ferroviaire et ur-bain) et Michelin.
Membre du comité de ma-nagement de la biopharmfrançaise Transgene, ÉricQuéméneur vient de prendrele poste de vice-présidentexécutif en charge de la R&D.
58 actulabo - Novembre 2014
Carnet
Aymeric Le Chatelier aquitté le gestionnaire deréseaux électriques ErDF,dont il était le directeurfinancier depuis l’an passé,pour rejoindre Ipsen dont ildevient le vice-président encharge des finances. Il suc-cède à Susheel Surpal.
Christopher Bath devientvice-président Global Finan-ce de la specialty pharmaNorgine Pharma, qui possèdeun site industriel à Dreux (28).Précédemment, ChristopherBath était à la tête des fusionset acquisitions chez Shire plc.
Le laboratoire de diagnosticmoléculaire Genomic Vision,basé à Bagneux a nomméHenri Allain directeur busi-ness development, IvanKyrgyzov au poste de direc-teur bio-informatique et ITainsi que Marie Gordien àcelui de directrice des res-sources humaines.
Karl Birthistle devient vice-président en charge desaffaires réglementaires de labiopharm parisienne Abivax(antiviraux et vaccins théra-peutiques) et Daniel Kennyest nommé directeur com-mercial et vice-président encharge du business dévelop-pement.
Philippe Archinard, le présidentde Lyonbiopôle, prend la prési-dence de l’institut de recherchetechnologique (IRT) Bioaster, où ilsuccède à Alain Mérieux. Il assu-rera également des missions opé-rationnelles suite au départ deTom Shepherd qui occupait leposte de directeur général depuisseptembre 2013.
Le français Theraclion, spécialisédans l’équipement médical dédiéà l’échothérapie, a nommé DavidCaumartin directeur général, en remplacement de StefanoVagliani. Anja Kleber prend leposte de vice-présidente marke-ting/market access.
Le conseil d’administration duLeem a coopté Pierre-HenryLongeray, pdg de Merck Serono etMerck Santé, en tant qu’adminis-trateur.
Marie-Paule Richard devient CMOde Tigenix, tandis que MaryCarmen Diez prend le poste device-présidente des affaires médi-cales et de la commercialisationdes nouveaux produits.
Marc Cudelou, jusqu’alors direc-teur industriel d’Innothera àChouzy-sur-Cisse (41), prend la direction de l’établissementaprès le départ de Bruno Bidault,devenu directeur du site Lund-beck (ex-Elaiapharm) de Sophia-Antipolis.
Véronique Heidet-Pianelli aété nommée directrice gé-nérale de Clinact. Elle est encharge de la direction desopérations et de la directioncommerciale. Elle était aupa-ravant directrice des opéra-tions internes depuis 2008.
Perdue Pharma Canada anommé Kelly A. Martin vi-ce-présidente Finances etCFO. Elle a occupé précédem-ment un poste similaire chezJanssen (Canada).
Le belge Cardio3 BioSciences,spécialisé dans les thérapiesrégénératives, a porté le Dr
Warren Sherman au poste de CMO. Il était précédemmenten poste au Columbia Univer-sity Medical Center de New Yorken tant que cardiologue.
Jeffrey W. Ubben, CEO deValueAct Capital, vient d’êtrenommé au comité de direc-tion de Valeant Pharmaceu-ticals, à compter du 1er oc-tobre 2014.
Philip Hampton, le présidentde la Royal Bank of Scotland,rejoindra le board de GSK entant que directeur non exécu-tif en avril 2015. Il succédera àChristopher Gent.
Le suisse Celgene a nomméTuomo Patsi président pourla région Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA). Ilsuccède au Dr Alan Colowick,à la tête de l’entité depuis2012.
Judith Greciet, l’ex-CEO deBioAlliance Pharma, occu-pe désormais le poste CEOd’Onxeo, la nouvelle en-tité née de la fusion deBioAlliance et du danoisTopotarget. Anders Vadsholt,le CEO de Topotarget, a quit-té ses fonctions au 31 juilletdernier suite à la fusion.
Stefan Oschmann, CEO Pharma etmembre du board de Merck, a été élu président de l’IFPMA(International Federation of Phar-maceutical Manufacturers &Associations). Il succède à JohnLechleiter, président et CEO d’EliLilly.
Cary J. Claiborne prend le postede CFO de Reckitt Benckiser etsera en charge des opérationsfinancières globales du labora-toire. Il a occupé précédemmentun poste identique chez SucampoPharmaceuticals.