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Macadam juin 2014

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MACADAM

Bimestriel (édition mai-juin 2014)

ALTERNATIVE MACADAM

Association loi 1901, sans but lucratif

Président : Claude Malletier

www.macadamjournal.com

SIÈGE NATIONAL

6 place Louis Jouvet, 79000 Niort

T. 05 17 40 07 74

Permanences le lundi de 9 h à 11 h et le

mercredi et vendredi de 8 h à 9 h

[email protected]

AGENCE DE PARIS

22 rue des Vinaigriers 75010 Paris

Permanences le lundi

et le mercredi de 11 h à 12 h 30 le vendredi

de 14 h à 15 h 30

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COORDINATION DES VENTES

06 73 75 63 61

DIRECTEUR DE PUBLICATION,

RÉDACTEUR EN CHEF

François Fillon

RÉDACTION

Philippe Albanel, Marie-Pierre Charneau,

Emmanuel Daniel, Gabriel Gaudillaut,

Michel Hannequart, Vincent Julliard,

Clémence Lambard, Bruno Lapierre,

Sophia Metz, Thierry Quintry-Lamothe,

Mélanie Rembert, Danièle Rudel-Tessier,

Claire Veyriras, Éric Walravens

[email protected]

RÉVISION

Marie-Dominique Bergouignan

COUVERTURE

Elena Schweitzer, Shutterstock

GRAPHISME

Janro

SITE WEB

Véronique Guérin

ÉDITION

Media Compagnie

IMPRESSION

Imprimé dans la communauté européenne

Dépôt légal à parution

ISSN : 1954-166X-

CPPAP : 1209 I 89259

Chers lecteurs,Je suis le nouveau président de l’association qui distribue Macadam et qui prend le nom de « Alternative Macadam ». Moi-même, je vends Macadam depuis de nombreuses années et étais membre du conseil d’administration. Je tiens à remercier tous les membres du nouveau bureaux pour leur détermination et leur disponibilité. Un grand merci à tous les bénévoles qui se sont mobilisés depuis de nombreuses années et aux journalistes qui permettent de réaliser le journal que vous trouvez auprès de votre vendeur préféré. Longue vie à Macadam.

Claude Malletier

W ÉDITO W

DES VENDEURS COLPORTEURS DE PRESSELes vendeurs de Macadam ne tendent

pas la main. Ils sont vendeurs

colporteurs de presse (statut VDI),

fi ers de leur métier et de leur

journal. Acheter « leur » Macadam

dont ils participent au choix des

sujets et des textes est la plus belle

des récompenses et leur donne les

moyens de s’insérer socialement et

économiquement.

UN RÉSEAU INTERNATIONALMacadam est membre – et son

unique représentant en France –

de l’International Network

of Street Papers (INSP), ou Réseau

international des journaux de rue.

Une reconnaissance pour sa qualité

rédactionnelle et son travail auprès

de ses vendeurs. Le réseau, dont le

siège est situé à Glasgow regroupe

110 journaux de rue, répartis dans

40 pays et sur 5 continents. Ces titres

offrent des opportunités de travail à

200 000 personnes et publient 38 millions

de journaux chaque année. Macadam a

reçu le label « Année européenne de lutte

contre l’exclusion sociale ».

COMMENT ÇA MARCHE ?Sur les 3 euros du prix de vente

2 euros minimum, en fonction

des villes et du coût de transport,

va directement au vendeur. Cela

représente son bénéfi ce sur la vente

du journal. 1 euro sert à la fabrication

et à la diffusion du journal.

UNE ÉQUIPE DE PROFESSIONNELSPonctuellement ou de façon régulière,

ils prêtent leur plume et leur temps

pour la réalisation de Macadam.

Ils sont journalistes, dessinateurs,

photographes, directeurs de création

ou maquettistes. Ils rivalisent

d’enthousiasme et de coeur pour cette

belle aventure.

UNE ASSOCIATION SANS BUT LUCRATIFLa diffusion est assurée par

l’association sans but lucratif Les

Alternative Macadam dont le conseil

d’administration est composé à la fois

de professionnels des médias et de

personnes vendant ou ayant vendu

le journal Macadam.

Renseignez-vous : 06 73 75 63 61.

www.macadamjournal.com

Vous voulez aider une personne en diffi culté ?Proposez-lui

de devenir vendeur de Macadam.06 73 75 63 61

Macadam, c’est qui ? C’est quoi ?

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Au sommet d’une colline, un hameau en bois baptisé Habiterre fait face aux vertes montagnes du parc natu-rel du Vercors. C’est ici, sur les hauteurs de Die, dans la Drôme, qu’une dizaine de foyers, des gens qui pour la plupart ne se connaissaient pas, ont décidé de concréti-ser leur envie de vivre autre-ment. Depuis mai 2011, ils sont une trentaine, du retraité au nouveau-né en passant par l’adolescent, à cultiver l’art de vivre ensemble et l’entraide dans ce que l’on appelle un habitat groupé.Cette forme de logements, avec à la fois des parties priva-tives et des parties communes, est très répandue au Canada et en Allemagne et commence

à se développer en France. Et pour cause, les avantages de cette résidence partagée sont nombreux. En plus d’off rir un cadre de vie convivial et d’évi-ter l’isolement, ce lieu favorise la mutualisation des moyens et des idées.

Chauff age et tondeuse en communAinsi, les habitants ont mis en commun une tondeuse, leur outillage et même une chau-dière à bois qui leur permet, en plus de limiter leur impact sur l’environnement, de ré-duire considérablement leurs dépenses énergétiques. Le ha-meau est composé de 11 loge-ments indépendants, afi n que chacun préserve son intimi-té, mais c’est dans la maison

c INITIATIVES c

AUTREMENT ?

Vivre ensemble en préservant l’intimité de chacun tout en réduisant son impact écologique. Tel est le pari que se sont lancé les membres de l’habitat groupé Habiterre qui a vu le jour en mai 2011 dans la Drôme.

commune, placée au centre du hameau, que bat le cœur d’Habiterre. Les membres peuvent s’y retrouver pour cuisiner, se répartir un de-mi-cochon, prendre l’apéro, faire leur lessive ou profi ter de la bibliothèque commune.C’est également dans cette grande salle, qui a déjà ac-cueilli près de 80 personnes, que sont discutées toutes les deux semaines les décisions à prendre concernant cette grande colocation. À l’occa-sion d’un petit déjeuner, les habitants se mettent d’ac-cord sur la couleur du crépi, la construction d’une dalle pour le garage à vélos ou en-core l’organisation d’activités ouvertes sur l’extérieur (voir encadré). « Nous fonctionnons dans une démocratie qui n’a pas besoin d’être surformali-sée », note Joël, un des cofon-dateurs, qui a quitté le Québec pour cette aventure humaine.Néanmoins, quand un sujet divise, notamment quand il a des conséquences fi-nancières, des assemblées plus formelles sont réunies. Dernièrement, c’est l’instal-lation d’une antenne satellite qui a suscité le débat. « Ça crée une contrainte. On n’a pas la même liberté que si on était

Et si on habitait

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chacun chez soi. Mais les décisions se prennent tous ensemble », plaide cet en-trepreneur social.Diffi cile, donc, de se sentir seul dans ce hameau qui déborde d’activité. « En ma-tière de vie sociale, c’est presque le trop-plein. Il est diffi cile d’aller quelque part sans croiser 3 ou 4 personnes », s’amuse Joël. Il compare le quotidien du hameau à une « vie de village », moins contrai-gnante que la cohabitation au sein d’une communauté : « Chacun est libre de res-ter chez lui et personne n’entre chez les autres sans frapper. »

Plus que de simples voisinsMais Habiterre n’est pas seulement une solution alternative au mode d’habitat dominant dépourvu d’humanité, où, comme le souligne Joël, « les voisins ne se parlent pas » et sont séparés par des murs. C’est aussi un exemple vivant de notre capacité à coopérer. Joël et Marc ont planché sur le montage du projet. Pascale a travaillé sur l’aspect comptable et d’autres se sont occupés du jardin. Les connaissances d’Alain, le bricoleur de l’équipe, ont permis d’accélérer les tra-vaux. Ainsi, les compétences de chacun sont-elles mises au service du collectif. « Quand 10 cerveaux réfléchissent, ça

donne beaucoup de bonnes idées », as-sure Joël. C’est grâce à cette addition de matière grise qu’un four à pain, des bacs en bois pour les fl eurs, ou des toilettes sèches ont émergé sur le site.En eff et, les membres d’Habiterre sont at-tachés à faire les choses eux-mêmes. Gros œuvre mis à part, l’ensemble des habita-tions ont été construites par les habitants eux-mêmes avec une volonté de mini-miser leur impact sur l’environnement. Ouate de cellulose, chanvre, chaux, tuiles en terre cuite… « 90 % des constructions sont faites à partir de matériaux écolo-giques », explique Joël.

Ovni juridiqueCuriosité architecturale, Habiterre est aussi un ovni juridique. Les habitants ne sont pas propriétaires de leur logement mais détenteurs de parts. Afi n d’éviter ce qu’ils considèrent être des écueils du modèle coopératif, ils ont opté pour une société civile immobilière (SCI). Car le problème des coopératives, c’est que « le capital ne peut jamais être valorisé. C’est une bonne chose en général mais pas dans l’immobilier », argue Joël. En eff et, une personne qui voudrait déménager et donc revendre ses parts aurait du mal à acheter un autre logement, la valeur des

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INITIATIVES c

parts n’étant pas corrélée au prix du mar-ché de l’immobilier. Ils ont donc créé un indice qui permet valoriser les parts. Il prend en compte le prix du marché, l’in-fl ation et l’indice des constructions. Un moyen selon eux d’assurer aux membres la possibilité de se reloger en cas de dé-part sans pour autant participer à l’envol des prix du foncier.Néanmoins, la SCI s’est dotée d’une charte coopérative afin de mettre en place une « gouvernance partagée » et pour qu’Habiterre ne devienne pas « une simple copropriété ». Contrairement aux SCI classiques, le nombre de voix en as-semblée générale ne dépend pas de la somme d’argent investie mais du nombre de personnes par foyer, en vertu du prin-cipe « 1 personne = 1 voix ». Le caractère solidaire de cet habitat groupé à égale-ment été entériné par la charte. Ils in-sistent notamment sur la notion d’équité, « chacun en fonction de ce qu’il peut », indique Joël. « Nous ne voulions pas que seules les personnes capables d’acheter une maison puissent nous rejoindre. Au moins deux familles ici n’auraient pas pu obtenir de prêt en banque pour acheter leur part », illustre-t-il.

La salle communeAlors, pour favoriser l’accès à la propriété pour les moins aisés, un système d’en-traide a été mis en place. Les échéances de remboursement sont échelonnées en fonction des moyens fi nanciers de chacun. « Ceux qui peuvent rembourser tout de suite le font, les autres paieront plus tard », explique Joël. De plus, les ha-bitants ont la possibilité de régler une partie de leur part en temps de travail sur la construction du hameau afi n de réduire la facture.Heureux d’avoir réussi à mettre leurs actions en cohérence avec leurs prin-cipes, les initiateurs d’Habiterre, issus du monde de l’économie solidaire, vou-laient également que le projet ait « va-leur d’exemple ». En construisant cet habitat groupé écologique et solidaire, ils voulaient non seulement améliorer leur cadre de vie mais aussi montrer qu’il était possible d’habiter autrement, sans pour autant disposer de millions d’euros en banque. Un pari pour l’instant réussi.

Emmanuel Daniel c

Habiterre, un lieu ouvert sur l’extérieurAfi n de faire de leur lieu de vie

alternatif un hameau ouvert sur

l’extérieur, les résidants d’Habiterre

ont vu grand. Chaque logement

comporte une chambre d’amis et

mariages et fêtes sont régulièrement

organisés. « Il n’y a pas beaucoup

d’endroit où on pourrait se permettre

d’inviter toute notre famille »,

lance Joël, un des initiateurs du

projet. Mais ils ne se contentent

pas de recevoir leurs proches.

La salle commune accueille aussi

des conférences-débats et sert

d’espace de réunion aux associations

locales aussi bien qu’aux conseils

d’administration de banques. La

participation est libre mais l’idée

est que ceux qui ont les moyens

paient pour permettre aux petites

structures de pouvoir disposer

des lieux gratuitement. En outre,

pour fi nancer la construction de

la maison commune, les membres

d’Habiterre ont fait appel à l’épargne

solidaire et plus précisément au

« capital patient », c’est-à-dire à

des investisseurs qui ne sont pas

guidés par le profi t immédiat et

qui sont prêts à attendre avant de

revoir la couleur de leurs euros. Des

chantiers participatifs ont également

contribué à la naissance de ce lieu en

réduisant le prix de la construction.

www.habiterre.org

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c INITIATIVES

Dans les milieux libertaires, l’autogestion est souvent discutée mais trop peu appliquée.

LA BOULANGERIE qui n’avait pas de patron

Pas de chef, des salaires égaux et des décisions prises par tous en assemblée générale, l’équipe de « La conquête du pain » met en pratique depuis trois ans les principes autogestionnaires. Ils voient leur boulangerie comme un expérimentation au service de la transformation sociale. En vitrine, du pain bio, des sandwichs, des viennoiseries et quelques produits

fermiers. Aux yeux du client distrait, « La conquête du pain » ne se distingue pas beaucoup des 35 000 boulangeries françaises. Mais, en jetant un œil au menu, on comprend que la production de baguettes de qualité n’est pas la seule préoccupation de la maison.Leurs sandwichs portent les doux noms de Marx, Bakounine ou Rosa Luxembourg et leurs formules sont

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INITIATIVES c

baptisées « La Commune » ou « Sortie de l’euro ». Si l’engagement des salariés se limitait à ces quelques références historiques, on pourrait croire que l’établissement a parfaitement rodé sa stratégie marketing pour attirer les habitants de Montreuil, ancien fi ef communiste.Mais il va plus loin, beaucoup plus loin. « La conquête du pain » fait partie des entreprises qui tentent de donner corps à l’autogestion, forme d’organisation qui implique que les employés gèrent eux-mêmes leur entreprise et que les revenus soient partagés équitablement.

Concrétiser l’autogestion« L’autogestion est très théorisée dans les milieux libertaires mais rarement mise en pratique. On voulait expérimenter un truc dont on parlait régulièrement, voir les problèmes posés par le système politique de remplacement que je défends et s’en servir comme appui aux luttes », explique Pierre, initiateur du projet. Le système en question n’est autre que le communisme libertaire, théorisé par Pierre Kropotkine, l’auteur de l’ouvrage La Conquête du pain… Le nom de la boulangerie était donc servi sur un plateau.Le caractère politique de cette Scop (société coopérative et participative) n’est pas dissimulé. Il est même inscrit noir sur blanc dans les brochures que l’on trouve dans le magasin : « Communisme, parce que nous voulons “mettre en commun”, partager. Libertaire parce que nous refusons l’idéologie autoritaire et pensons que l’égalité sans la liberté n’est rien. »

Du clavier au fournilUn engagement qui a attiré Thomas, ancien informaticien, passé du clavier au fournil « pour le projet politique ». « J’aurais pu faire de la cordonnerie de la même façon », ironise-t-il. Pour autant, tous ne sont pas des idéologues. Florence, arrivée il y a un an, ne se revendique pas du communisme libertaire. Elle a rejoint l’aventure pour observer comment l’utopie autogestionnaire se confronte au réel.« On parle souvent de l’autogestion comme d’un truc génial, où tout est

rose. Certes, je veux montrer que ce n’est pas seulement un truc de militants et que c’est transposable pour tout un chacun. Mais je voulais voir quelles étaient les diffi cultés sur le long terme », explique-t-elle. Et, depuis son arrivée, elle a été servie. « Déjà, on a plus de travail que dans une entreprise classique, s’amuse-t-elle. Car, au-delà de notre poste, on se répartit les tâches administratives. Ici, personne ne te dit quoi faire, on fait collectivement. »Et, pour régler les questions qui dans les entreprises capitalistes échoient à la direction, les six coopérateurs de la boulangerie se réunissent toutes les deux semaines pour parler de la répartition des tâches, de la gestion de l’approvisionnement ou du lancement de nouveaux produits. Discussions qui se poursuivent pendant la semaine, non sans heurts. Pas facile, en eff et, de tomber d’accord à six. Car, ici, pas de chef – ni même de petits chefs – qui décide pour tout le monde. Les rôles et les responsabilités sont répartis entre tous et les salariés touchent le même salaire, peu importe leur ancienneté.

Le prix de la libertéMalheureusement, le fonctionnement démocratique d’une entreprise ne suffi t pas à garantir sa réussite commerciale. « Au départ, on ne gagnait pas assez, on a dû bosser énormément pour y arriver, au détriment de nos conditions de travail, se rappelle Pierre. C’est une constante dans l’autogestion : on bosse comme des tarés pour que l’entreprise tienne et puisse embaucher afi n de diminuer le temps de travail. » Mais, là encore, ce choix a impliqué des sacrifi ces : « On a décidé de baisser nos salaires pour pouvoir fi nancer la dernière embauche », indique Florence.Surtout que, autogestion ou pas, les salariés n’ont pas le droit à l’erreur. « Le pain doit être prêt à 8 heures, quoi qu’il arrive », lâche Thomas. « Les clients trouvent le projet sympa, mais si le pain est dégueulasse, ils ne reviendront pas », ajoute Pierre. Les coopérateurs se sont donc concertés pour « trouver la bonne équation entre produits bio, locaux et prix abordables », comme le résume Florence.

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r PORTRAIT r

« Il y a trois jours, mon fi ls était introuvable dans le campement. Nous avons appris que Gina l’était également. Mon fi ls va donc se marier ! Nous ne savions pas s’il respecterait la tradition : chez nous, lorsque deux jeunes désirent s’unir, ils s’éloignent des caravanes pendant quelques jours sans que personne ne se doute de leur lien, goûtent à la vie itinérante à deux, mûrissent leur choix et reviennent pour l’annoncer. C’est lors de ce genre d’événements que nous savourons à nouveau tout le faste et la profondeur de notre culture. Au quotidien, les choses se perdent imperceptiblement, de génération en

génération, sans que nos plus jeunes s’en rendent compte… Je doute que mes petits-enfants puissent jouir du mode de vie que j’ai connu étant jeune. Jusqu’en 2005, notre caravane parcourait les champs et nous n’interrompions son avance incessante que pour nous retrouver entre familles et fêter le chemin parcouru. Ces moments de repos résonnaient de la voix rauque et émue de nos guitares et des violons que nos enfants maniaient déjà avec habileté. Nos soirées étaient léchées par les fl ammes du feu qui nous rassemblait. Cela fait déjà huit ans que j’ai perdu la saveur

d’une telle liberté et d’une telle vie communautaire.Ce sens de la famille et cet insolent besoin de liberté marquent encore nos viscères aujourd’hui, mais mon petit-

Louis Adelle,

le sens de la famille

et un indispensable

besoin de liberté

Louis AdelleOU L’INSOLENT BESOIN DE LIBERTÉ

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r PORTRAIT

fi ls naîtra dans notre aire d’accueil où sont alignées vingt-six caravanes. Il ne connaîtra l’itinérance qu’un mois par an pour ne pas risquer de perdre les quelques mètres carrés que nous louons à la commune de Colombes. Et pourtant je ne peux pas en vouloir à cette mairie : c’est la seule des Hauts-de-Seine qui est aménagée pour nous recevoir. Car, si la loi portée par Louis Besson entre 1990 et 2000 stipule que les communes de plus de 5 000 habitants doivent prévoir une aire d’accueil, 23 % seulement des 2 000 communes concernées en France respectent leur obligation, ce qui cristallise de facto la marginalité des 22 000 foyers sans emplacement.

350 000 citoyens français Si les aires d’accueil avaient fl euri de Louis Besson, nous oserions cultiver notre itinérance, mais le nombre de refus déjà essuyés nous décourage. Les responsables locaux ne peuvent pas être seuls blâmés ; leurs décisions sont politiques : il faut ménager l’électorat, qui perçoit dans notre mode de vie un danger pour sa sécurité. Lors de la construction de notre aire à Colombes, les riverains ont par exemple organisé une manifestation pour ne pas nous recevoir. Mais la maire de l’époque a tenu bon. J’ai toujours fait ce que j’ai pu pour être utile aux communes par lesquelles ma caravane est passée : sur les marchés, au moment des vendanges… Nous sommes plus de 350 000 citoyens français qui prenons part au contrat social. Notre situation est souvent confondue avec celles des Roms. L’itinérance de ce peuple est subie puisqu’ils fuient les persécutions dont ils sont l’objet en Roumanie, en Bulgarie et en ex-Yougoslavie. Ils sont citoyens européens et aspirent à la sédentarité. La nation française doit bien sûr porter attention à leur détresse au nom de la solidarité internationale et de l’asile qu’elle doit à “toute personne devant la persécution”. Mais elle doit également résoudre les problèmes qui subsistent en son sein, notamment au sujet des gens du voyage, au nom de l’égalité et de la fraternité.

Trouver des solutions Mon engagement à la Fnasat [Fédération nationale des associations solidaires d’action avec les Tsiganes et les gens du voyage] me permet d’être un intermédiaire entre les responsables politiques et les gens du voyage : la police est souvent plus réactive que les maires. Je milite ainsi pour que la répression ne supplante pas le dialogue dans un pays démocratique. Il serait dommage d’en arriver là à cause de droits encore non respectés. Je veux simplement pouvoir trouver, en accord avec les maires et préfets français, des solutions dont toutes les parties puissent bénéfi cier. J’essaie également, dans cette association, de mieux faire connaître notre envie d’intégration autant que les traditions et valeurs auxquelles nous tenons. Nous choisissons le risque, la liberté et la non-accumulation de biens pour savoir accueillir et être accueillis, donner et accepter de recevoir. C’est notre interdépendance volontaire, à l’opposé de l’autosuffi sance et de l’individualisme, qui nous permet d’être solidaires. Nous aimerions pouvoir proposer ces valeurs à la nation à laquelle nous appartenons afi n de permettre à mes petits-enfants et à ceux des autres Français d’apprécier la diversité et d’apprendre de chaque mode de vie. Si notre culture se délite et si l’on enracine nos caravanes, le patrimoine français ne pourra plus être enrichi des expressions évoquées par le pinceau de Torino Zigler, ni battre la mesure au rythme de nouveaux Django Reinhardt. »

Philippe Albanel, Servane Thibaud r

L’association Inspiring Through Initiative,

à l’origine de cet article, est une association

collaborative destinée à faire découvrir

des initiatives porteuses d’espoir

et des histoires sources d’inspiration,

en France comme à l’international.

www.asso-iti.comwww.facebook.com/InspiringThroughInitiative

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Malgré la défaite du président Wade en 2012, les raisons de s’indigner restent nombreuses, explique Fadel Barro, l’un de ses fondateurs.Au départ, un désespoir. Un désespoir que nous avons voulu transformer en une action utile. Un rêve. Le rêve de bâ-tir un citoyen modèle capable de porter les changements que nous estimons in-dispensables pour l’émergence d’un Etat démocratique, d’une nation développée plus juste et plus libre. Nous fondions ainsi le 18 janvier 2011 le mouvement Y en a marre pour engager notre généra-tion à se déprendre des idoles politiques à qui nous avons confi é nos destins depuis plus de cinquante ans et qui ne nous ont pas sortis du sous-développement.

On ne va pas trop s’épancher sur les causes de ce ras-le-bol généralisé. Il est juste impor-tant de rappeler de quoi on discutait, mes amis et moi, la nuit de la création du mou-vement Y en a marre. Nous

parlions « des nuits passées dans le noir et des journées de travail perdues, des en-fants qui rendent l’âme dans les hôpitaux, dans les salles d’opération, des cadavres qui se décomposent dans les morgues à cause des coupures d’électricité ». Nous constations l’échec des politiques agri-coles et le monde rural abandonné à lui-même. Les scandales fi nanciers avec ces milliards détournés, la corruption érigée en système de gouvernance. Et nous, on en avait marre de voir toutes ces frus-trations accumulées et refoulées à lon-gueur de journée. Ces maux que nous avons tant décriés constituent, en réalité, le quotidien de bon nombre d’Africains, pour eux l’avenir n’existe plus. Que faire ? Continuer à se morfondre dans l’opium de la fatalité et laisser les

En janvier 2011, un collectif de rappeurs, d’étudiants et de journalistes lançait le mouvement « Y’en a marre ».

“Y EN A MARRE”Génération

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politiques pérenniser ce même système ? Se contenter de dénoncer, comme on sait si bien le faire avec les journaux ou la musique ? Non. « Il n’y a pas de destin forclos, il n’y a que des responsabilités dé-sertées », avons-nous dit pour affi rmer que notre situation n’est pas une fatalité, qu’elle est le résultat de notre inertie.

« Y’en a marre » un slogan bien sénégalais Nous avons dit « Y’en a marre » pour susciter un mouvement populaire, une convergence des forces de la jeunesse sé-négalaise, une synergie de réfl exions et d’actions précises et ciblées, pour amener les autorités à faire des préoccupations du peuple leurs urgences et à arrêter d’ériger des futilités au rang de priorités. Nous avons dit « Y’en a marre » pas juste par un mouvement d’humeur, comme l’expression peut le laisser croire, mais pour forger un état d’esprit. Nous avons dit « Y’en a marre » pour rompre avec les statuts tutélaires, et ne compter que sur nous-mêmes afi n d’exiger le respect de notre peuple, de notre existence et de nos aspirations légitimes de démocratie et de liberté, seul gage d’un développement. Nous avons dit « Y’en a marre » pour en-terrer les icônes honteuses de l’Afrique, ses soi-disant pères de l’indépendance pour que défi nitivement renaissent en nous les Africains de valeur. Nous avons dit « Y’en a marre » pour susciter l’émer-gence d’un nouveau type de Sénégalais, d’un nouveau type d’Africains porteurs des valeurs du changement. Enfin, bâtir le « y-en-a-marrisme » comme une philosophie d’action fondée sur une citoyenneté active et construc-tive. Par l’abnégation et la « positive at-titude », se positionner comme une sen-tinelle de la démocratie et un acteur du développement. Bref, il nous faut décon-struire et rompre avec toutes ces tares qui nous empêchent de décoller. Ressusciter et revaloriser toutes nos valeurs et nos eff orts longtemps étouff és et brimés par les forces qui nous prennent en otages depuis des siècles. Nous avons estimé qu’il y a des Sénégalais comme nous qui n’ont pas épuisé leur capacité d’indignation et nous avons fait appel à eux et particulièrement à la jeunesse, qui constitue plus de 60 % de la population, pour tenter de bâtir un

Maidu 3 au 18 mai

Quinzaine du Commerce EquitablePour trouver les évènements organisés

près de chez vous, rendez-vous sur

www.quinzaine-commerce-equitable.fr

du 31 mai au 1er juinFestival We Love GreenLa musique se met au vert !

Rendez-vous au parc de Bagatelle, concerts,

art en plein air, restaurants bio, locaux et autres

surprises home made au programme !

Prenez vos billets sur www.welovegreen.fr

Juin1er juin

Journée Internationale des Enfants

4, 5, 6 juinAteliers de la Terre Conférence internationale qui réunit annuellement

les décideurs engagés du développement durable.

Près de 900 acteurs de 65 pays y articipent chaque

année. Infos pratiques : www.futur-en-seine.fr

12, 13, 14 juinSalon des Solidarités.Le rendez-vous incontournable

des acteurs de la solidarité internationale,

des professionnels et du grand public.

Infos pratiques sur : www.salondessolidarites.org

22 juinCourse des Héros de ParisLe principe est simple : chaque Héros, pour pouvoir

courir, marcher ou voler 6 km, doit relever

le défi de collecter auprès de son entourage

(amis, famille, collègue,…) un minimum de 250 €

de dons pour l’association qu’il a choisi de soutenir.

Rejoignez la communauté des Héros

www.coursedesheros.com

27, 28, 29 juinSolidaysFestival. Solidarité Sida vous donne rendez-vous

sur les pelouses de Longchamp pour faire reculer

la maladie. Toutes les informations

sur : www.solidays.org

CALENDRIER

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16 • MACADAM #113

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LA CRÉPIDULE fait la nique

à la moule bretonne

Indéniablement, la crépidule copule. Qui eût cru que la vie sexuelle débridée d’un gastéropode mettrait un jour les Bretons en émoi ? Entre Côtes-d’Armor et Ille-et-Vilaine, Crepidula fornicata, dans le nom de laquelle se lit la magistrale capacité de reproduction, commence pourtant à leur chauff er les gonades. D’abord, ils n’avaient rien demandé. Alors que, sur nos côtes, on ramassait benoîtement des coques à pied les jours de grandes marées, Crepidula fornicata traversa d’abord l’Atlantique, à la faveur d’un transfert d’huîtres, et s’installa dans la luxure de l’autre côté de la Manche. Puis, en 1944, il fallut bien que les Alliés débarquent. Et la perfi de Crepidula en profi ta, cramponnée à la coque des navires qui circulaient entre l’Angleterre et les ports français libérés, pour pénétrer en Normandie. Arrivée comme un morbac à Cherbourg (Manche), elle n’eut plus qu’à se laisser porter par les courants pour proliférer. Sans compter que nous lui donnâmes un généreux coup de main. À force que l’homme

0 PLANÈTE 0

De Saint-Brieuc à Cancale, ce gastéropode

se reproduit à la vitesse de l’éclair.

Petit mais glouton, il cause des sueurs froides

aux conchyliculteurs. Un entrepreneur a donc

eu l’idée d’ouvrir une usine transformant

la bête lubrique en mets de choix.

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18 • MACADAM #113

Joseph Farrell est un footballeur talentueux qui a représenté l’Irlande à la Coupe du monde des sans-abri. Une enfance instable, l’abus d’alcool, la toxicomanie et une vie de délinquance pour soutenir sa dépendance le conduisirent fi nalement à devenir sans-abri.

Joe

rencontre

le président

de l’Irlande

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LA PAGE DES VENDEURS

De la rue

À LA GLOIREOIREde la Coupe du Monde

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MACADAM #113 • 19

Nous ne devrions pas sous-estimer l’engagement de nos joueurs pour la Coupe du monde des sans-abri chaque année. Nous ne devrions pas non plus sous-estimer les parcours personnels très importants qu’ils eff ectuent lors de leur lutte contre l’itinérance, la toxicomanie ou le chômage de longue durée pour représenter l’Irlande sur la scène internationale avec fi erté. Pour certains de ces hommes, ce parcours de réintégration dans la société « conventionnelle » sera la chose la plus diffi cile qu’ils aient jamais eff ectuée.

Jamais trop tard pour changer L’histoire de la vie de Joseph Farrell prouve qu’il n’est jamais trop tard pour changer, et comment, avec de la détermination et du soutien, tout peut arriver. Déclaré « homme du match » pour sa performance exceptionnelle lors du premier match de la Coupe du monde des sans-abri, aujourd’hui il est en chemin pour un avenir meilleur, quelque chose qu’il n’aurait pas pu imaginer, piégé dans le cercle vicieux de la dépendance.Né à Ringsend, Joseph était le deuxième de six enfants. Son enfance a été marquée par l’alcoolisme de son père et la violence qui l’accompagnait. « Mon papa entrait et sortait de prison régulièrement, dit Joseph, qui a tout, aujourd’hui, d’un homme de quarante-trois ans, amical et remarquablement sain. Il était alcoolique et il y avait de la violence mais, comme beaucoup de buveurs, quand il n’avait pas bu, il était le plus mec le plus sympathique que vous pouviez rencontrer. »Quand il a sept ans, il voit son existence bouleversée par un déménagement en Angleterre avec le nouveau compagnon de sa mère. Moins d’un an plus tard, ils reviennent, Joseph vivant avec ses grands-parents bien-aimés pendant que sa mère s’installe à Ballymun. « J’étais dans mon école avec mes vieux amis et mes grands-parents. C’était génial, comme à la maison », raconte-t-il en souriant. Six mois plus tard, la mère de Joseph – avec qui il avait une relation diffi cile – a voulu le reprendre. « Mon grand-père m’a dit : “Écoute, tu dois à retourner vivre avec ta momman.” J’ai pleuré tout le long du chemin de Ringsend à Ballymun dans le bus, et quand j’ai vu l’appartement, j’ai été encore plus triste. »Il avoue qu’il « [se] conduisait mal » mais dit qu’il se débrouillait bien à l’école, principalement en raison de son intérêt pour le sport le football gaélique et la course à pied pour l’équipe de l’école. C’est quand il est arrivé au collège qu’il a vraiment « déraillé » : le tabagisme, l’école buissonnière pendant un an, dérobant des fruits

OIRE

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20 • MACADAM #113

dans les vergers et « provoquant » les vaches. Quand il a eu seize ans, expulsé de l’école, son comportement, qui avait été assez innocent, a empiré. « J’ai commencé à fumer du cannabis et à boire, dit-il. J’ai quitté la maison de ma mère, laissant un mot disant que je ne pouvais plus vivre avec elle. » Encore un enfant lui-même, il est cependant devenu père, mais le bébé a été pris en charge par les services sociaux, ce qui l’a considérablement bouleversé. « Ma sœur a essayé de prendre le bébé, mais ils ne l’ont pas permis, se souvient-il. C’était vraiment traumatisant, je devais aller voir ma fi lle dans la Eastern Health Board, avec un travailleur social. C’était vraiment triste. Un moment très diffi cile. »

Des trophées qui aident En jouant au foot avec la ligue de Big Issue, Joseph a également eu un objectif dont il avait besoin. « Quand j’ai commencé à gagner des trophées – surtout à mon âge –, ça m’a beaucoup aidé, dit-il en souriant.

Joe déclaré

homme du match

par l’arbitre

Henry Milas

Cela m’a donné de la motivation et j’avais hâte de rencontrer les gars chaque semaine et de faire une partie. » Le point culminant de tout cela a été de représenter son pays à la Coupe du monde des sans-abri. « Ma sœur m’avait donné un grand drapeau irlandais et, lors de notre match d’ouverture contre la République tchèque, nous l’avons mis sur le terrain, dit-il avec un sourire. Ça a vraiment été un moment fort, debout, là, pour représenter mon pays pendant l’hymne national. »Comment se sent-il quand il regarde dans le miroir maintenant ? « Un de mes ouvriers m’a dit, le jour de mon quarantième anniversaire : “Écoutez, Joe, vous êtes en bonne voie de rétablissement, vous avez quarante ans aujourd’hui et vous allez courir un marathon, n’oubliez pas de vous donner une tape dans le dos pour vous rappeler que vous revenez de loin!” »

Jennifer May, article traduit par Caroline Ferguson

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22 • MACADAM #113

GRAPHIQUE

JOLIE FLEUR

ÉLÉGANT

PIÈCE D'ARTILLERIE

DIVISÉE EN STROPHES

SANS RÉACTION

PREND PARTI DIEU SCANDINAVE

QUI AGIT AVEC FORCE

ACIDITÉ

CRI SOURD

REPORTE AU POUVOIR

FOURREAU

PROJETÉ

EST PERSUADÉ

ACTIONS MÉCHANTES

CHASTE

DRAME NIPPON

IL RONRONNE

MOUVEMENT D'ÉQUIDÉS

NÉCROSE CUTANÉE

RADON

PERDUES

TENUES SECRÈTES

IL EXPLOSE

DENT POINTUE

FRÈRE D'ABEL

ÊTRE SOUMIS

PUITS NATUREL

SERT À DÉSIGNER

DIVIN BREUVAGE

IVAN LE TERRIBLE

UN PEU FOU

FAIRE TOMBER

AIGRES

CIRCULE EN SUÈDE

FÊTE DU VIETNAM

PLANTE LACUSTRE

ILLUSION D'OPTIQUE

ADMINIS-TRER

CONCRET

REPOS APRÈS REPAS

MOTS FLÉCHÉS

V DÉTENTE V

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24 • MACADAM #113

H HOROSCOPE H

Taureau (21 Avril - 21 Mai)

Si vous recherchez un travail, on pourrait

vous proposer un emploi qui collera à vos

attentes. Dans la seconde partie du mois,

vos efforts porteront enfi n leurs fruits.

En couple, vous supporterez diffi cilement

que votre conjoint vous mette la pression.

Célibataire, vous refuserez de vous enga-

ger sur le long terme à de stade de votre

relation. Méfi ez-vous des excès.

Gémeaux (22 Mai -21 Juin)

Quelque soit votre situation profession-

nelle, n’hésitez pas à solliciter une per-

sonne de confi ance pour vous aider à y

voir plus clair dans un dossier. Mutation

ou formation, une période d’adaptation

s’imposera. En couple, vous devrez mettre

de l’eau dans votre vin. Célibataire, une

rencontre changera positivement votre

vision de l’amour. Accès de nervosité.

Cancer (22 Juin - 22 Juillet)

Vos idées feront mouche et trouveront

un écho favorable auprès de votre pa-

tron qui reconnaîtra votre vraie valeur.

Et si vous en profi tiez pour demander une

augmentation ? En couple ou célibataire,

vos amours seront compliqués. A deux,

quelques anicroches en prévision. Seul,

vous pourriez être déçu par quelqu’un qui

ne tiendra pas ses promesses. Vous serez

plus vulnérable aux microbes.

Lion (23Juillet - 22 Août)

Il vous faudra faire preuve de tact pour faire

passer vos idées auprès de vos partenaires

professionnels. Gardez votre sang-froid en

toutes circonstances pour booster votre

popularité. En couple, vous miserez sur la

douceur et la communication pour protéger

votre relation. Célibataire, n’allez pas trop

vite et laissez du temps à cette histoire pour

évoluer. Soignez votre alimentation.

Vierge (23 Août -22 Septembre)

Vous négocierez avec vos supérieurs

pour décrocher un nouveau projet qui

vous donnera davantage d’envergure. Ne

sautez pas les étapes qui pourraient être

essentielles dans votre évolution profes-

sionnelle. En couple, dissipez les zones

de fl oues. Célibataire, vous profi tez du

moment présent sans vous projeter dans

l’avenir. Le grand air vous ressourcera.

Balance (23 Septembre -22 Octobre)

Votre entourage vous communiquera

l’énergie dont vous aurez besoin pour vous

motiver au travail. Un échange fructueux

avec vos collaborateurs pour permettra

d’avancer sur un dossier compliqué. En

couple, une mise au point sera salutaire

pour votre évolution. Célibataire, ne laissez

pas votre imagination dominer la réalité.

Maux de têtes possibles dus à la digestion.

Scorpion (23 Oct. - 22 Nov.)

Des obstacles et des contretemps pour-

raient gêner votre essor. A moins que

vous n’assistiez à des modifi cations de vos

conditions de travail. A la recherche d’un

emploi, vous devrez être encore patient.

En couple, le romantisme vous va bien au

teint. Célibataire, ouvrez l’œil, la passion

vous guettera. Une cure de vitamine et de

lâcher-prise pour une meilleure forme.

Sagittaire (23 Nov. -21 Déc.)

Vous prendrez le dessus sur les évène-

ments afi n d’avancer concrètement dans

votre vie professionnelle. Vos efforts se-

ront récompensés. On vous accordera des

responsabilités qui conviendront à vos

ambitions. En couple, il y aura du tangage

avec votre partenaire. Célibataire, ne vous

engagez pas, si vous êtes indécis. Votre

sommeil pourrait être perturbé.

Capricorne (22 Déc. - 20 Jan.)

Vous n’aurez pas le temps de souffl er avec

tous ces changements qui se profi leront à

l’horizon. Vous aurez du mal à garder le cap

entre une activité qui se terminera et une

autre qui commencera. Financièrement,

vous marcherez sur des œufs. En couple,

offrez-vous un week-end à deux pour vous

retrouver. Célibataire, la chance vous sou-

rira avec une jolie rencontre. Pratiquez

une activité sportive.

Verseau (21 Janvier - 19 Février)

Vous aurez de la ressource dans votre

travail, pour agir ou saisir une opportunité

qui se présentera, mais aussi pour rencon-

trer du monde et activer vos réseaux. En

couple, ce mois devrait vous permettre

de redonner de jolies couleurs à votre

relation conjugale. Célibataire, vous aurez

tendance à vivre dans l’imaginaire. Petite

baisse de moral.

Poisson (20 Février - 20 Mars)

Vous aurez du pain sur la planche. Vos

activités risqueront de tourner au ralenti

et vous devrez trouver des solutions pour

y remédier. Le tout sera de savoir rebondir

correctement. En couple, le climat Vénusien

ravivera votre désir d’agrandir la famille.

Célibataire, si vous voulez rencontrer

l’amour, tout vous sourira. Prenez des

temps de pauses méditatives.

Bélier (21 Mars - 20 Avril)

Ne vous découragez pas si vos dossiers

prennent du retard. Evitez de bâcler votre

travail pour parer au plus pressé. Des

erreurs d’étourderies pourraient vous être

préjudiciables. En couple, vous ne serez pas

toujours d’accord sur l’éducation de vos

enfants. Célibataire, vous n’aurez aucune

envie d’une aventure sans lendemain. Ne

négligez pas votre sommeil.

Par Marie-Pierre Charneau

www.mariepierrecharneauastrologie.com

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sudoku facile

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sudoku difficileO C O D T I

O R C H I D E E H A N

G A I N E C R O I T

L A N C E V I E R G E

N O R U A D E R N

M I N E T C E L E E S

G S E T H I G U E

C R O C N E C T A R

A B A T T R E R F

A M E R S I S O E T E

M I R A G E R E E L

G E R E R S I E S T E

mots fléchés

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2 4 6 1 9 3 7 5 8

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