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Pour que les Hommes vivent de la Terre durablement - www.avsf.org N° 112 / 2E TRIMESTRE / JUIN 2014 Habbanae VIE DES PROJETS Le journal des donateurs d´AVSF Mongolie : Maîtriser la Brucellose. Cambodge : Les Garants de la Biosécurité. Mali : Le concept « Une Seule Santé ». LUTTER CONTRE LES ÉPIDÉMIES ANIMALES Photo : Cédric Bussac

Lutter contre Les épidémies animaLes - Association de ... · Pour preuve, le succès des campagnes de déparasitage et de vaccination : ... porcs, bovins, tandis que 340 des 379

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Pour que les Hommes vivent de la Terre durablement - www.avsf.org

n° 112 / 2e TrimesTre / JUin 2014

Habbanae

Vie des ProjeTs

Le journal des donateurs d´AVSF

Mongolie : Maîtriser la Brucellose.Cambodge : Les Garants de la Biosécurité.Mali : Le concept « Une Seule Santé ».

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Lyon : 18 rue de Gerland 69007 LyonNogent : 45 bis avenue de la BelleGabrielle 94736 Nogent sur Marne CedexTél. : 01 43 94 72 36E-mail : [email protected] : www.avsf.org

Directeur de Publication :Alexandre Martin.Rédacteur en chef : Gaëtan Delmar.Ont participé à ce numéro : Barbara Dufour, Hervé Petit, Sabine Mahut, Stefano Mason.

Maquette et réalisation : Randòmika.http://www.randomika.comImpression : Uniservices DéveloppementZ.I de la Prairie - 91140 Villebon sur Yvette

Commission paritaire :0918 H 86626ISSN 1148 - 4357.CCP 6200 M - Lyon

Imprimé sur papier recyclé.

Au Nord Niger, lorsqu’un éleveur Peulhperd son troupeau, les autres éleveurslui offrent chacun une génisse pleine,enéchange de sa parole de restituer à cha-cun, trois ans plus tard, une génissepleine issue de la même lignée: c’estl’Habbanae ou le prêt de l’amitié.

Depuis fin 2012, avec le soutien de la société Merial, un leader mondial en santé animale, AVSF mène un projet de développement des productions ani-males et de prévention des zoonoses dans deux villages cambodgiens de la province de Prey Veng.

Des campagnes de vaccination et de déparasitage encadrées par un vé-térinaire de district et trois agents villageois de santé animale (AVSA), ont permis de vacciner 1 069 poulets contre la maladie de Newcastle, 956 contre le choléra, et 130 porcs contre la peste porcine. Sur une année, les revenus des éleveurs de poulets ont ainsi augmenté de 45%, et celui des éleveurs de porcs de 296%.

L’assemblée générale d’AVSF aura lieu près de Paris à l’école nationale vétérinaire de Maisons-Alfort.

Nous avons souhaité cette année consacrer notre rencontre annuelle au Sahel. Ven-dredi 20 juin, vous pourrez ainsi découvrir les projets d’AVSF au Mali et au Sénégal, et échanger avec des acteurs du terrain, puis suivre une table ronde consacrée au Sahel. L’assemblée générale, réservée aux adhérents, se tiendra le samedi matin et sera l’occasion de faire le point sur l’année écoulée et de choisir les nouveaux ad-ministrateurs (8 postes à pourvoir).

Pour devenir adhérent ou renouveler son adhésion : www.avsf.org/devenir_adherent

Pilier de l’agriculture familiale dans bien des pays en développement, l’élevage joue un rôle majeur dans la nutrition et le revenu des populations vulnérables. Dans les territoires arides et isolés, il constitue souvent la seule activité. L’urbanisation et la hausse générale de la demande en viande font que ce petit élevage représente plus que jamais une opportunité de développement pour les populations rurales.

L’élevage est pourtant souvent le parent pauvre des politiques publiques. Or l’un des principaux freins à son développement est l’absence d’accès aux services de santé animale. Que ce soit à travers la mise en place d’agents villageois de santé animale (Cambodge), de groupements de défense sanitaire (Mongolie), ou de ser-vices mobiles de santé mixte (Mali), l’action d’AVSF a souvent consisté à combler ce vide. Mais soyons optimistes : l’essor actuel du concept de « one health » (une seule santé) marque la reconnaissance du lien fort entre santé animale et santé humaine. La plupart des maladies émergentes récentes sont d’origine animale et sont des zoonoses (elles peuvent se transmettre à l’homme). Les services de santé animale et la surveillance épidémiologique deviennent ainsi des enjeux mondiaux, et les succès de nos expériences de terrain commencent à faire référence.

Alexandre Martin, Directeur de Publication

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actuaLitésVaccination au cambodge

20 et 21 juin 2014 : le temps fort de l’année !

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MONGOLIE

Il s’agit non seulement d’améliorer le statut sanitaire ducheptel et d’optimiser sa valorisation, mais aussi de protéger la santé des éleveurs et de leurs familles.Présent depuis 2004 en Mongolie pour soutenir l’élevagenomade, AVSF appuie et encadre depuis 2011 un programme de lutte contre la brucellose au sein de la Fédération des Eleveurs de l’Arkhangai (FEA). Associant 5 groupements d’éleveurs et les services officiels vétérinaires et de reproduction génétique au sein d’une zone pilote, ce programme enregistre depuis 2 ans des résultats encourageants.

D’abord sensibiliser et former

Souvent les éleveurs ne savent pas ce qu’est un vaccin, ni à quoi il sert. Aussi sont-ils réticents à vacciner leurs bêtes, même si les frais sont pris en charge par l’Etat. Pour les sensibiliser à l’utilité de la prévention, le projet met en place plusieurs formations, dont les objectifs sont : compléter les connaissances des éleveurs sur la brucellose et leur expliquer les moyens mis en œuvre pour la maîtriser; faire effectuer la vaccination des animaux bien sûr, mais aussi le dépistage des reproducteurs susceptibles de disséminer la maladie et le contrôle des déplacements des animaux... Une formation d’assistants vétérinaires a également été organisée, au terme de laquelle 15 participants ont été diplômés pour seconder les vétérinaires dans les campagnes de vaccination.

50 000 animaux vaccinés en 10 jours

Pour faciliter la campagne de vaccination 2012, la FEA et AVSF ont également complété certains équipements (couloirs de contention pour faciliter la vaccination du bétail) et matériels vétérinaires (lunettes de protection, compresses et pansements,

gants...), et organisé les familles pour qu’elles amènent leurs animaux en groupes. Cette aide a porté ses fruits : en 10 jours, les trois vétérinaires ont pu vacciner 87% des 60 000 animaux présents dans la zone pilote, alors que cela avait pris plus d’un mois en 2011.

Un meilleur suivi des animaux...

Qui dit contrôle dit aussi suivi. En l’occurrence, le mode de vie nomade et ses mouvements constants compliquent ce suivi. Avec l’appui d’AVSF, la FEA a promu dans la zone pilote un Certificat Officiel. Ce certificat permet aux familles de prouver qu’elles ont fait vacciner et dépister les animaux de leur troupeau, avant d’établir leur camp dans un nouveau « bag » (la plus petite unité administrative en Mongolie).Par ailleurs, la campagne de dépistage des animaux dans la zone pilote a été très efficace. En effet 1061 animaux ont été dépistés en 2013, contre une centaine seulement en 2012, et le nombre d’animaux contrôlés positifs (23) indique une régression de la maladie.

... et aussi des humains

Une campagne de dépistage a également été conduite auprès des familles d’éleveurs. Avec l’appui des médecins locaux, une formation interactive a été proposée sur les risques de la brucellose (fièvre aigüe et risque d’avortement). Le dépistage proprement dit a confirmé l’importance de la contamination humaine : sur 186 participants, 49 se sont révélés positifs. Sur la base de cet échantillon, on peut estimer que 26% des per-sonnes de la zone pilote sont atteintes par la maladie. Avec l’appui d’AVSF, le FEA facilitera l’accès des éleveurs contami-nés au traitement antibiotique adéquat.

Vie Des PrOJeTs

Couloir de contention pour faciliter la vaccination.

maîtriser La bruceLLoseLe mode de vie des éleveurs mongols est menacé par l’épuisement des ressources naturelles, et la difficulté de trouver des débouchés sur un marché mondialisé. Dans ce contexte, la lutte contre la brucellose est une priorité.

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CAMBODGE

Dès 1992, une étude d’AVSF mettait en évidence une morta-lité et une morbidité animales très élevées dans les villages cambodgiens. En cause, une couverture vétérinaire quasi-inexistante (1 vétérinaire en moyenne pour 130 000 familles d’éleveurs) et des pratiques traditionnelles insuffisantes au plan de l’hygiène générale. Pour y remédier, AVSF a promu et formé des Agents Villageois de Santé Animale,chargés de veiller à l’état sanitaire des animaux domestiques et du bétail.

Ces AVSA ont été reconnus par la FAO comme des acteurs clés dans la surveillance des maladies animales, en particulier les zoonoses telles que la grippe aviaire, et leur statut a été officialisé par le Ministère de l’Agriculture. On en compte au-jourd’hui 12 000 au Cambodge, dont plus de 1 500 ont été formés par AVSF.

Des messages-clés...

Elus parmi les villageois et par les villageois eux-mêmes, les AVSA sont formés pour dispenser des services de santé animale de proximité : traitements, vaccinations, déparasitage, conseil et vulgarisation... Mais ils ont également un rôle essentiel de sensibilisation et de relai d’information des villageois sur les zoonoses et les mesures de prévention à adopter. Une de leur principales missions : diffuser et expliquer des messages-clés tels que « ne pas manger les animaux morts de maladie, les enterrer ou les brûler ; aller à l’hôpital en cas de morsure ; élever certains animaux en cage et utiliser des clôtures pour limiter la propagation des maladies ; vacciner bétail et chiens ... »

... pour des résultats éloquents

L’efficacité des AVSA a été exemplaire dans le projet d’AVSF à Speu Ka (2012-2013), dont l’objectif était d’améliorer les conditions de vie par la prévention médicale et vétérinaire dans 2 villages-cibles. Les messages de bio-sécurité sont bien passés auprès des villageois. Pour preuve, le succès des campagnes de déparasitage et de vaccination : 100% des bénéficiaires du projet ont vacciné et déparasité leurs poulets, porcs, bovins, tandis que 340 des 379 familles propriétaires de chiens parti-cipaient à la vaccination contre la rage.

Autre effet remarquable : la progression du niveau de vie des familles. Cumulées aux aides techniques fournies aux éleveurs pour améliorer l’alimentation du bétail, les mesures de bio-sécurité ont eu un effet très positif sur leur revenu qui a aug-menté de plus de 200% en moyenne. Mieux encore : 64% des éleveurs ont amélioré leur production. Avec une conséquence logique : l’amélioration générale du régime alimentaire.

... et un effet « tache d’huile » en prime

Le projet Speu Ka et l’efficacité de l’action des AVSA ont également eu des effets d’entraînement très positifs. Le Vétérinaire de District a volontairement élargi la zone-cible du projet en sensibilisant les villages avoisinants aux zoonoses. Ces villages ont ainsi pu bénéficier de l’affichage et des réunions d’information sur la prévention de la rage.

Vétérinaire d’AVSF avec un guide sur la prévention des maladies d’élevage.

Les garants de La biosécurité Rage, variole aviaire, peste porcine ... les risques de zoonoses au Cambodge sont nombreux. Dans les villages, la présence de 12 000 agents villageois de santé animale - les AVSA – permet d’aider à prévenir ces risques, tout en améliorant la sécurité alimentaire et le revenu des populations rurales.

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MALI

Dépistage de la malnutrition infantile.

RÉSULTATS

Dans la région de Tombouctou, les populations (Touaregs et Maures) vivent de l’élevage transhumant de bovins, ovins, caprins et camélidés, dont elles se nourrissent et tirent leur revenu. La proximité homme-animal favorise des maladies zoonotiques comme le charbon bactérien (anthrax), la tuber-culose ou la brucellose. Par ailleurs, les taux de mortalité in-fantile sont parmi les plus élevés d’Afrique de l’ouest et les populations sont très peu vaccinées. Cette forte interaction homme-animal, conjuguée à la dispersion des habitants sur le territoire (entre 0.5 et 2 habitants/km2), a conduit AVSF à organiser dès 2004 un nouveau type de service sanitaire.

Mobilité, mixité et économies

Le principe ? Une équipe mobile composée d’un médecin, une infirmière, un représentant des communautés et un chauffeur se déplace durant 21 jours par mois sur 9 sites, à la rencontre des campements. Entre deux passages de ces itinérants, une accoucheuse traditionnelle et un auxiliaire d’élevage issus du milieu et formés par le projet, dépistent les cas de malnutri-tion, identifient les populations non vaccinées, suivent les femmes enceintes et assurent le déparasitage du bétail.

Un « jumelage » essentiel

Au-delà de l’absence ou de la rareté des services sanitaires dans cette zone pastorale, le jumelage santé des hommes et santé des animaux répond à une interdépendance plus étroite qu’ailleurs entre les éleveurs et leur cheptel. Les actions de déparasitage, les tests de dépistage de la brucellose et de la tuberculose, l’épidémio-surveillance les concernent en effet à part égale...

Renforcé par la crise

Depuis 2012, la forte instabilité causée par la présence de groupes armés, puis les opérations de soutien au Mali par l’armée française, accompagnées d’une mauvaise récolte de céréales et d’une rareté accrue des pâturages,ont aggravé la situation des populations pastorales de la région de Tombouctou. Malgré l’insécurité, le service mobile s’est maintenu sur toute la zone et a pallié la désertion des services étatiques. Il a permis de prendre en charge les personnes déplacées par le conflit et à partir d’août 2012 de mener des actions d’urgence : aide alimentaire, campagne massive de déparasitage et de vac-cination du bétail avec gratuité des soins, recapitalisation du cheptel... Pour faire face à l’ampleur de la tâche, le service mobile a été renforcé, passant d’une à trois équipes, plus 6 postes avancés de santé et 4 animateurs.L’efficacité éprouvée de ces systèmes de santé mixte suscite aujourd’hui un fort plaidoyer politique, avec pour objectifs leur extension à l’ensemble du territoire pastoral malien et dans d’autres pays du Sahel.

Des actes préventifs en forte progression (consul-tations pré-natales par exemple), un taux de vacci-nation des populations humaines multiplié par 6, une diminution des coûts de l’ordre de 45% par rapport à ceux de services implantés par secteurs...

Le concept « une seuLe santé »Les garants de La biosécurité Au nord Mali, l’absence de service sanitaire en zones pastorales et la forte interdépendance homme-animal a conduit AVSF à développer un système mobile de santé mixte-humaine et vétérinaire. Dans un contexte de crises climatiques et sécuritaires récurrentes, il s’avère adapté à la mobilité des éleveurs et aux impératifs de prévention des épizooties.

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D’où vient votre implication chez AVSF ?

Pendant les 10 ans qui ont suivi ma sortie de l’école d’Alfort en 1980, j’ai été vétérinaire épidémiologiste à la Fédération Nationale des GDS –une fédération française d’éleveurs à vocation sanitaire. C’est à cette période qu’est né Vétérinaires Sans Frontières. J’ai participé à cette première aventure comme membre du conseil d’administration, puis dans une mission terrain en Palestine. L’objectif –mettre en place une lutte contre la brucellose bovine– m’était déjà très familier en France.

Et entre temps ?

Ma vie professionnelle et personnelle m’a éloignée de l’Associa-tion, mais pas du développement sanitaire. J’ai collaboré avec le CIRAD(1) et conduit plusieurs missions dans les pays du sud; et puis je suis restée membre de VSF, et lectrice assidue d’Habbanae : c’est comme ça que j’ai suivi en « direct » la naissance d’AVSF. Je suis convaincue que santé humaine et santé animale sont très liées, et que l’aspect sanitaire est un moteur essentiel au développement local.

Adepte du « One Health » -une seule santé- alors ?

Oui, mais ce n’est pas original. Juste une question de mots. Le concept de zoonose –maladie transmissible entre homme et animal– existait déjà au 19ème siècle. C’est la récente panzootie(2) de grippe aviaire H5N1 qui l’a remis très fort en scène. Face à la menace de pandémie(3), les organismes internationaux ont créé ce concept « One Health » lors d’une conférence à

New Delhi pour conduire médecins, vétérinaires et écologistes à travailler ensemble.

C’est-à-dire essentiellement intensifier la vaccination ?

Pas seulement. Bien sûr, certaines zoonoses majeures comme la brucellose exigent de multiplier les campagnes de vaccination. Mais la transmission des zoonoses, comme la tuberculose bovine ou certaines salmonelloses, se fait souvent par la consommation de lait contaminé, d’autres comme le charbon par un contact non protégé entre l’éleveur et ses bêtes lors des soins. Il faut donc sensibiliser et éduquer les éleveurs des pays du sud à des règles d’hygiène élémentaires, comme faire bouillir le lait ou porter des gants pour soigner les animaux. Et aussi bien sûr à veiller sur la santé des animaux pour détecter plus tôt une éventuelle infection et prévenir sa propagation de village en village.

Donc généraliser la prévention auprès des familles d’éleveurs?

Oui. Et pour être efficace, il est indispensable comme le fait AVSF, que chaque projet conduit dans les régions d’élevage implique et crée des synergies entre services de santé et vétérinaires. Car seuls la coopération et un discours commun de tous les intervenants sanitaires auprès des populations peuvent permettre une bonne prévention des maladies zoonotiques. 1) Centre de Coopération Internationale en recherche Agronomique pour le Développement. 2) Epidémie internationale chez l’animal. 3) Epidémie internationale chez l’Homme.

L’importance de faire bouillir le lait.

Favoriser La prévention

Barbara Dufour est vétérinaire et enseignant chercheur en maladies contagieuses et épidémiologie à l’Ecole Vétérinaire d’Alfort. Elle est aussi depuis 2 ans membre du Conseil d’Administration d’AVSF.

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au mali au cambodge en mongolie

PLAiDOYer

AVSF a présenté son expérience de mise en place de services mobiles de santé mixte en zone pastorale à la Conférence sous régionale de N’Djamena et à la Conférence de Haut Niveau de Nouakchott. La déclaration issue de N’Djamena a été portée par la Présidence Tchadienne, la seconde a été ratifiée par les chefs d’Etats de 6 pays sahélo-sahariens (Bur-kina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Séné-gal, Tchad).

Au Cambodge, AVSF s’efforce d’améliorer la représentation des auxiliaires de santé animale dans les instances de décisions politiques nationales, et de faire reconnaître leur rôle essentiel de vulgarisation auprès des populations.

Notre objectif est de faire reconnaître le rôle de la FEA (Fédération des éleveurs de l’Arkhangai) en matière de lutte contre une zoonose grave : la brucellose. Cela requiert une participation régulière de cette Fédération aux réunions du Comité national de pilotage du programme brucellose, et une prise en compte de ses recom-mandations pour améliorer le dispositif.

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Face au coût économique des maladies animales à l’échelle mondiale – plus de 100 milliards de dollars selon la FAO – la santé publique vétérinaire a pour triple objectif la prévention en matière de santé animale, la sécurité sanitaire des aliments et la préservation de l’environnement.

Un travail capital ...

De nombreuses maladies animales très contagieuses, à impact économique lourd et potentiel de dissémination élevé persistent encore dans le monde (on peut cependant souligner la réussite de la lutte contre la peste bovine, aujourd’hui éradiquée).Chez l’homme, une nouvelle maladie est apparue en moyenne chaque année au cours des dernières décennies (SRAS, Grippe aviaire H5N1, ESB –maladie de la vache folle–, maladies trans-mises par les tiques comme la maladie de Lyme, …). Or comme l’indique l’OIE (Organisation mondiale de la santé animale), la plupart de ces maladies émergentes sont d’origine animale et potentiellement transmissibles à l’homme (zoonose).

Parmi les voies de transmission possibles, l’ingestion d’aliments contaminés est particulièrement cruciale. En effet, à la différence de la contamination par contact direct, elle concerne toute la population humaine, urbaine autant que rurale. La surveillance de la qualité sanitaire des aliments d’origine animale, «hygiène alimentaire» en langage professionnel, est donc une des missions fondamentales des services de santé publique vétérinaire des Etats.Pour toutes ces raisons, les services vétérinaires sont recon-nus depuis 2001 comme Bien Public International par l’OIE et la Banque Mondiale.

... où AVSF s’investit

Pour donner plus de poids à ses interventions de santé vété-rinaire, AVSF n’hésite pas à conduire des actions de plaidoyer, pour sensibiliser les autorités des pays dans lesquels elle travaille, à l’importance de la santé animale/santé publique vétérinaire.

santé animaLe et santépubLique vétérinaire Hervé Petit, Vétérinaire chez AVSF.

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Mr Vann Phantha, village de Sdao Korng, éleveur de vaches, par-ticipe au projet depuis 3 ans.

« Oui ! J’apprécie le soutien et la formation qu’AVSF nous ap-porte. Par exemple pour faire grossir les vaches rapidement et les vendre plus cher. Ils nous ont appris à produire des céréales plus vitaminées, pour les nourrir.Avant qu’AVSF vienne soutenir notre village, je n’apprenais plus rien sur la culture et l’élevage. Maintenant je progresse. Et tout le village aussi : ça ne change pas très vite, mais on avance pas à pas. »

Mme Chhum Ram, village de Sdao Korng, éleveuse de poulets et de porcs, participe au projet depuis 3 ans.

« Avant de participer au projet, je pensais beaucoup… Je pensais tellement que ça me rendait malade. Depuis que je fais partie du projet, l’élevage s’agrandit, j’ai un peu d’argent et je me sens mieux parce que je me fais moins de souci.AVSF m’a appris à mieux nourrir mes cochons et poulets, et sans y passer trop de temps. Du coup, ils grossissent plus vite. En les vendant, je peux acheter de la nourriture, du tissu pour faire des vêtements, des choses pour tous les jours… »

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