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1 RÉSUMÉ DU PROJET DE RECHERCHE: LOGOS, POUVOIR ET VÉRITÉ DANS LE “CRATYLE1 Damián Baccino Noviembre, 2010 Ce projet propose l'analyse, depuis une lecture externe du Cratyle, du rapport 2 discours-vérité qui s’en suit du questionnement platonicien de la tradition onomastique 3 . Ce questionnement se traduit par deux oppositions: vérité-mythe et vérité-logos. Dans le Cratyle de Platon, nous trouvons la critique de l'onomastique comme un ensemble complexe tissé de luttes, tout aussi traversé par des visées stratégiques et des rapports de pouvoir, qui se cachent derrière la discussion à propos de la valeur épistémique de l'onoma. Suite à la lecture qui s’engage depuis notre présent, le Cratyle est saisi par des interprétations qui s’éloignent encore un fois de la tradition, notamment comme conséquence des découvertes archéologiques 4 qui ont changé à plusieurs égards la perspective de la recherche 5 . 1 Ce projet est dirigé par Stéphane Douailler de la section: Arts, Philosophie et Critiques contemporaines de la Culture, de l'Université ParísVIII. St-Denis. 2 On suit tout particulièrement la lecture déconstructive de Patricio Peñalver Gómez: Márgenes de Platón. La estructura dialéctica del diálogo y la idea de exterioridad, Sección publicaciones de la Universidad de Murcia, 1985, Cap. V, pp. 147-189. 3 Nous comprenons par onomastique le discours qui traverse la compréhension du monde dans les cultures archaïques, et qui base ses fondements théoriques sur une relation mystique entre le nom (ònoma) et l'ontologie. Dans le Cratyle, Platon présente cette relation comme une sorte de mimesis, où l'onoma est mimesis de l'ontos. 4 F., Casadesús: “Nueva interpretación del Crátilo platónico a partir de las aportaciones del Papiro de Dervení”, Emerita 68, 2000, pp. 53-71; Sur Platon et l'orphisme: Megino Rodríguez, C., “Platón corno lector de obras órficas: ¿qué clase de literatura órfica pudo conocer Platón?”, EClás 44 nº 121, 2002, pp. 163-171; Aussi: F., Casadesús: “Orfeo y orfismo en Platón”, Taula, quaderns de pensament (UIB) 27-28 (1997b) 61-73; aussi: Ricciardelli A., G. “Le teogonie orfiche nelí’ ambito delle teogonie greche”, en: A. Masaracchia (ed.), 1993, pp. 27-51; Hussey, E., “The enigmas of Derveni”, Oxford studies in ancient philosophy 17 (1999), pp. 303-324.0 5 1) Papyrus de Derveni (Découvert durant l'année 1962, en Derveni, à 10 kilomètres au nord de Thessalonique, dans du siècle IV a. c. Ce papyrus, d'auteur anonyme, est un commentaire d'une teogonie orphique. Jusqu'à présent on disposé seulement d'une transcription provisoire. Voir: Der orphische

LOGOS, POUVOIR ET VÉRITÉ DANS LE “CRATYLE”

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Onomástica, Poder, Discurso, Verdad, filosofía del siglo XXI

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RÉSUMÉ DU PROJET DE RECHERCHE:

LOGOS, POUVOIR ET VÉRITÉ DANS LE “ CRATYLE” 1

Damián Baccino

Noviembre, 2010

Ce projet propose l'analyse, depuis une lecture externe du Cratyle, du rapport2

discours-vérité qui s’en suit du questionnement platonicien de la tradition onomastique3.

Ce questionnement se traduit par deux oppositions: vérité-mythe et vérité-logos. Dans le

Cratyle de Platon, nous trouvons la critique de l'onomastique comme un ensemble

complexe tissé de luttes, tout aussi traversé par des visées stratégiques et des rapports de

pouvoir, qui se cachent derrière la discussion à propos de la valeur épistémique de

l'onoma.

Suite à la lecture qui s’engage depuis notre présent, le Cratyle est saisi par des

interprétations qui s’éloignent encore un fois de la tradition, notamment comme

conséquence des découvertes archéologiques4 qui ont changé à plusieurs égards la

perspective de la recherche5.

1 Ce projet est dirigé par Stéphane Douailler de la section: Arts, Philosophie et Critiques

contemporaines de la Culture, de l'Université ParísVIII. St-Denis. 2 On suit tout particulièrement la lecture déconstructive de Patricio Peñalver Gómez: Márgenes

de Platón. La estructura dialéctica del diálogo y la idea de exterioridad, Sección publicaciones de la Universidad de Murcia, 1985, Cap. V, pp. 147-189.

3 Nous comprenons par onomastique le discours qui traverse la compréhension du monde dans les cultures archaïques, et qui base ses fondements théoriques sur une relation mystique entre le nom (ònoma) et l'ontologie. Dans le Cratyle, Platon présente cette relation comme une sorte de mimesis, où l'onoma est mimesis de l'ontos.

4 F., Casadesús: “Nueva interpretación del Crátilo platónico a partir de las aportaciones del Papiro de Dervení”, Emerita 68, 2000, pp. 53-71; Sur Platon et l'orphisme: Megino Rodríguez, C., “Platón corno lector de obras órficas: ¿qué clase de literatura órfica pudo conocer Platón?”, EClás 44 nº 121, 2002, pp. 163-171; Aussi: F., Casadesús: “Orfeo y orfismo en Platón”, Taula, quaderns de pensament (UIB) 27-28 (1997b) 61-73; aussi: Ricciardelli A., G. “Le teogonie orfiche nelí’ ambito delle teogonie greche”, en: A. Masaracchia (ed.), 1993, pp. 27-51; Hussey, E., “The enigmas of Derveni”, Oxford studies in ancient philosophy 17 (1999), pp. 303-324.0

5 1) Papyrus de Derveni (Découvert durant l'année 1962, en Derveni, à 10 kilomètres au nord de Thessalonique, dans du siècle IV a. c. Ce papyrus, d'auteur anonyme, est un commentaire d'une teogonie orphique. Jusqu'à présent on disposé seulement d'une transcription provisoire. Voir: Der orphische

2

Il nous semble aquis, par conséquent, que ce dialogue ne doit pas être réduit à la

perspective issue d’une approche propre de la philosophie du langage. A notre avis le

Cratyle suppose un champ de luttes qui dépasse le contexte linguistique, dans la mesure

où des stratégies menés sur le champ du langage traduisent les conflits atissés par une

volonté de savoir à l’oeuvre.

Dans le sens de la démarche choisie on considère l’énoncé en tant

qu’événement, qui est saisi dans son contexte singulier, dont la prise en ligne de compte

demeure nécessaire vis-à-vis de l’espace où prennent place des “relations de formes et

diagrammes de forces”. Depuis cet espace il est question, sur le plan de l’invention,

d’un logos spécifique de celle-ci.

Cette volonté de savoir est marquée par des procédures d’exclusion qui

maîtrisent le discours, aisément réconnaisables par ailleurs d’après le texte platonicien.

Ces procédures ouvrent la voie, à leur tour, à une perspective qui envisage l’intervention

sur la conjoncture théorique entreprise au Cratyle. Les dispositifs auxquels on fait

reference ramènent en premier lieu au cratylisme exposé dans le dialoge; duxièmement

à la tradition théologique, qui fournit tout autant des textes religieux d'origine orientale

-comme c'est le cas des récits mythologiques des origines, repris entre autres par

Papyrus von Dervenin, ZPE 47 (1982). 2) Trois lames d'os, découvertes en Olbia pour l'année 1951, datées du s. V a.c. (West, M. L, The orphics of Olbia, ZPE 45, 1982); 3) Deux lames d'or, découvertes dans une tombe de Peline, de Tesalie, datés du IV a.c., et publiées par: K. Tsansanoglou y G. M. Parássoglou: Two Gold lamellae from Thessaly, Ellhnika 38, p. 3-16; 4) Une lame d'or trouvée en 1969, dans une tombe dans Hiposnion, et datée du siècle V a.c. (G. Pugliese Carratelli: Un Sepolcro di Hipponion e un nuovo testo orfico, Parola del Passato 29 (1974), pp. 9-126. (F., Casadesús: “Metis, el nous, el aire y Zeus en el papiro de Derveni”, Faventia 18, 1996, Notes 1 y 2, pp. 75-76.). Un schéma général sur le Papyrus de Derveni se trouve Dans: A., Bernabé: “La teogonía órfica del Papiro de Derveni”, Arys 2, 1999, pp. 301-338. Sur l'état actuel de la recherche sur l'orphisme, il y a un bon traitement du thème dans: A., Bernabé: “Tendencias recientes en el estudio del orfismo”, Revista de Ciencias de las Religiones 0, 1995, pp. 23-32. Aussi: W. Burkert, Structure and History in Greek Mythology and Ritual, Berkeley,. Sather Classical Lectures, 47, 1979, p. 226.

3

l'Ancien Testament et dans le Sefer Yetzirah, et en troisième lieu l'orphisme, documenté

dans le papyrus de Derveni.

Somme toute, notre étude du rapport logos-aletheia dans le Cratyle ne doit pas

être abordée depuis une perspective logique ou linguistique, à la quelle notre démarche

substitue une approche généalogique, qui se fonde sur l'analyse de l'interdépendance

causale entre pouvor et savoir. Ce choix suppose la poursuite d’une approche

foucaldienne qui s’elève contre l’écart qui opposerait, l’une l’autre, une analytique de la

vérité à une analytique du pouvoir.

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