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Les compulsions alimentaires Les connaître pour mieux les comprendre Association Fort en sport Diététicienne Ludivine Paget Psychologue Lise Rosier

Livret compulsions alimentaires

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Page 1: Livret compulsions alimentaires

Les compulsions alimentaires

Les connaître

pour mieux

les comprendre

Association Fort en sport

Diététicienne Ludivine Paget

Psychologue Lise Rosier

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Lexique

La Satiété :

Lorsque l’on a plus l’envie de manger

Le Rassasiement :

Lorsque l’on n’a pas faim

La Faim :

Lorsque l’estomac est vide et que notre corps a besoin d’énergie (ventre qui gargouille, légère fatigue, une baisse de l’attention...)

L’Appétit :

Lorsque l’on a envie de manger

Un Repas :

C’est une prise alimentaire composée de plusieurs plats (entrée, plat chaud, dessert)

Le Grignotage :

Lorsque l’on mange de petites quantités de manière très découpées, entre deux repas, sans grande conscience, souvent très vite, sans vraiment s’installer

Une Collation :

C’est une prise alimentaire composéed’ un ou plusieurs produit(s) entre deux repas principaux, parce que l’on a faim, en prenant le temps de s’installer pour apprécier

Une Compulsion :

Lorsque l’envie de manger est incontrôlable et sans un réel besoin physiologique, de manières très rapide, sans conscience ni même vrai choix des aliments, souvent

suivi d’un sentiment de culpabilité

Un Comportement alimentaire :

Manière de se comporter vis-à-vis de l’alimentation, en relation avec les humeurs

Une conduite alimentaire :

C’est la façon de se nourrir, en tenant compte des horaires, du temps du repas, de la cuisson, des conditions du repas.

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Lorsqu’une compulsion alimentaire arrive

Respirez tranquillement et ralentissez

Que ressentez-vous ? (Colère, fatigue, ennui,

déprime ou même joie...)

De quoi avez-vous vraiment envie ? De quoi avez-vous

besoin ? (Réconfort, détente, partage,

discussion, se défouler)

Manger Lire un livre,

Voir des amis, Prendre un bain, Faire du sport,

Choisissez l’aliment qui vous fait vraiment envie

Installer vous confortablement

Prenez le temps d’apprécier ce que vous

mangez.

Moment agréable qui vous a fait du bien.

La ROC Attitude

Respirer

Observer Choisir..

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Stress et alimentation: le trouble du réconfort Docteur Jean-Philippe ZERMATI, médecin nutritionniste

Comment se comporte-t-on habituellement face à un stresseur ?

Certains événements, les stresseurs, génèrent chez l’individu la production d’anxiété ou d’autres émotions négatives dont il cherchera naturellement à se libérer. Pour y parvenir il recourra à diverses stratégies. Certaines permettront de résoudre spécifiquement le problème initial. Elles permettront de se débarrasser du stresseur tout en faisant disparaître les émotions négatives. La mise en œuvre de ces réponses nécessite de faire appel aux compétences propres de l’individu à faire face aux difficultés qui l’entourent. Il s’agit là de ses compétences intrapersonnelles : sa vision du monde et la place qu’il y occupe, et de ses compétences interpersonnelles : sa manière d’aborder ses relations avec l’autre.

Malgré tout son talent à régler ses difficultés, l’individu peut se trouver face à des problèmes qui ne possèdent pas de solutions immédiates et nécessitent une attente avant d’obtenir un règlement. Dans ce cas, l’individu peut être tenté de recourir à des solutions " palliatives ". Il s’agit là de réponses non spécifiques qui ne permettront pas de faire disparaître le stresseur ni de se libérer définitivement des émotions négatives. Bien qu’elles laissent le problème en l’état, elles pourront néanmoins apporter une certain soulagement et atténuer l’anxiété en produisant un réconfort attendu. A cet effet, chaque individu possède un répertoire de stratégies réconfortantes dans lesquelles il peut puiser : boire, manger, fumer, faire l’amour, ouvrir sa collection de timbres, dépenser de l’argent, partir en week-end, etc.

C’est donc dans ce cadre que la nourriture trouve sa place et peut être considérée comme " une réponse alimentaire à un problème non alimentaire ". A cet instant, en se nourrissant, l’individu s’attend à éprouver une sensation agréable qu’il nomme plaisir, apaisement, soulagement, détente, décompression... Ce comportement traduit l’une des fonctions la plus naturelle et la plus heureuse de la nourriture : la production d’un réconfort. Quand la semaine a été désastreuse, que rien ne s’est passé comme il le fallait, Monsieur dit à Madame : " Ce soir, Chérie, nous nous offrons un bon petit restaurant. ". Et pendant trois heures, Madame et Monsieur se réconfortent et oublient tous leurs tracas. Ils mangent une nourriture réconfortante, qu’ils apprécient, dans laquelle ils trouvent du plaisir et qui, aussitôt après et peut-être même plus tard, laissera dans leur mémoire encore une trace... de plaisir. Voilà donc un repas réconfortant qui a produit l’effet que l’on attendait de lui. Les chercheurs ont pu démontrer que la prise alimentaire était une réponse adaptative normale aux états de stress.

Ainsi, on constate que la prise de nourriture permet de faire baisser la concentration sanguine des marqueurs biologiques du stress : adrénaline, cortisol... A une condition cependant.

Encore faudra-t-il que la personne se nourrisse d’un aliment qu’elle affectionne : une glace au chocolat pour Marine, un chèvre bien sec pour Bertrand ou une jolie madeleine pour Marcel... Proust. On sait que le mangeur, en choisissant des nourritures qu’il apprécie, active ce que l’on appelle aujourd’hui ses systèmes récompensant (endorphines, dopamine) qui produisent un effet apaisant. On devine ici que la consommation de fromage ou de chocolat risque de pas aller sans poser de problème à celui qui bataille avec son poids.

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Comment la réponse au stress peut-elle devenir inefficace ?

Il semble cependant que ce schéma comportemental soit parfois inopérant chez certains. Chacune des étapes peut être rendue inefficace par des attitudes dysfonctionnelles décelables cliniquement et ainsi devenir l’objet d’une action thérapeutique.

• La personne peut s’avérer incapable d’identifier le stresseur ou de formuler le problème qui la préoccupe.

• Elle peut également s’avérer incapable de reconnaître les émotions qui la troublent. Plutôt que d’éprouver la colère, la peine, la tristesse, la déception... elle ne ressentirait qu’un mal-être diffus lui rendant encore plus difficile l’identification de ses difficultés.

• Elle peut ne pas disposer des compétences personnelles qui lui permettraient de faire face à son problème.

• Elle peut, face à ses difficultés, se tourner de façon trop systématique vers des réponses palliatives et ne retenir parmi elles qu’une réponse stéréotypée qui serait la prise alimentaire.

• Enfin, et peut-être surtout, la prise alimentaire peut ne pas produire le réconfort escompté et aboutir parfois à une consommation de nourriture exubérante.

Interrogeons-nous sur le déroulement de cette dernière étape. Le sujet s’attend à ce que la prise de nourriture le soulage d’une tension et lui apporte le réconfort attendu. Or cette attente ne se réalise pas. Non seulement le réconfort ne vient pas mais, bien souvent l’acte alimentaire se transforme en une compulsion qui a elle seule vient gâcher toute trace de plaisir qui aurait pu survenir. Plus le réconfort tarde à venir plus le sujet mange. Comme s’il vivait dans l’espoir vain de le trouver dans la bouchée suivante. Mais son attente sera toujours déçue et se soldera encore une fois par le cortège habituel des reproches, de la culpabilité et de la honte. Alors que le sujet " normal " s’arrête de manger dès le réconfort atteint, l’obèse semble incapable de réconfort et ne peut s’arrêter de manger. Il semble atteint d’un trouble du réconfort.

Les travaux portants sur le stress et la prise alimentaire montrent que les personnes qui mangent sous le coup d’une anxiété se sentent généralement moins anxieuses après cette consommation. Mais l’obèse, au contraire, n’éprouve, lui, aucunement moins d’anxiété. Manger ne le soulage de rien. Manger ne fait que l’alourdir !

D’où lui vient donc cette incapacité ? Pourquoi sombre-t-il dans cet engrenage alimentaire sans rapport avec ses besoins physiques et psychologiques ? Plusieurs explications sont sans doute possibles mais l’une d’entre elles mérite toute notre attention, car elle offre des possibilités d’interventions thérapeutiques immédiates. Il s’agit de l’état de restriction cognitive, décrit dans l’article sur le modèle biopsychosensoriel, et dans lequel se trouve habituellement les obèses ou tout simplement ceux en difficulté avec leur poids.

Comment, en effet, le sujet au prise avec une croyance aliments interdits-aliments autorisés pourrait-il parvenir au moindre réconfort lorsqu’il mange des aliments dont il est convaincu qu’ils le rendent obèse ? Que peut-il bien penser en mangeant un gâteau au chocolat ? " Non seulement, j’ai des tas d’emmerdements mais en plus je suis en train de grossir comme une baleine " ou " Ce que je mange est délicieux mais m’empoisonne ". Qu’y a-t-il de réconfortant dans cette manière de manger ?

Malheureusement ses ennuis ne s’arrêteront pas là. Convaincu qu’il transgresse sa ligne de conduite, qu’il commet une faute, il se promet bien qu’on ne l’y reprendra plus. Demain sera un sans faute, après-demain aussi et, si possible, pourquoi pas, toute la semaine prochaine. Alors même qu’il se tient ce discours, il se tient également devant cet aliment qu’il aime tant. Quel être sensé ne serait pas tenté d’en faire quelques provisions avant d’entamer

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une si longue pénurie ? Et il mange tout son chocolat comme si c’était le dernier. Il anticipe une pénurie qu’il a lui-même auto-programmé.

Soulignons, encore, un autre effet de la restriction cognitive. Herman et Polivy ont montré que les sujets restreints, en perdant le contact avec leurs sensations alimentaires, devenaient de mauvais régulateurs. Ils ne parviennent plus à compenser leurs excès alimentaires en réduisant spontanément leurs apports caloriques ultérieurs de manière adéquate. Un peu comme si manger ne les nourrissait plus. Et par conséquent, s’exposent à la prise de poids. Certaines croyances alimentaires y contribuent davantage encore. La personne qui, pour se soulager d’une tension, a trop mangé dans l’après-midi s’astreindra malgré tout à prendre le soir un repas " équilibré ", si elle est convaincue que pour maigrir elle ne doit en aucun cas sauter un repas.

C’est ainsi que le sujet en restriction cognitive, après avoir perdu le contact avec ses sensations alimentaires, non seulement ne parvient plus à se réconforter, absorbe de trop grandes quantités de nourriture et devient incapable de les réguler. Comment rendre plus efficace la réponse au stress ?

Retrouver une perception plus juste des sensations alimentaires et leur redonner la place centrale qu’elles occupent normalement dans la régulation des apports caloriques. Identifier les facteurs qui empêchent la prise en compte des sensations alimentaires. Faire disparaître la notion d’aliments interdits-aliments autorisés. Traiter le trouble du réconfort en renforçant le pouvoir réconfortant de l’aliment par un travail sur le goût. Car l’aliment réconfortant est plus rassasiant que tout autre. Les effets de la croyance aliments interdits-aliments autorisés

Il entraîne le plus souvent des surconsommations d’aliments autorisés qualifiés de " non grossissants ". Ces surconsommations ne sont généralement pas repérées par le mangeur qui se félicite plutôt d’avoir manger dans le sens de ses croyances et pense ainsi trouver le moyen de ne pas céder à ses envies de manger les aliments interdits. La consommation de ces derniers se fait le plus souvent sur un mode culpabilisant et peut parfois prendre la forme d’une perte de contrôle. La personne se comportant comme si elle les mangeait pour la dernière fois.

Pour modifier cette croyance, nous devons démontrer à Sophie qu’il est possible de maigrir en mangeant toutes sortes d’aliments. Lui permettre de signer la paix avec la nourriture jusqu’au point de croire qu’elle peut maigrir même pendant qu’elle mange son gâteau de semoule. Pour cela, nous devons recourir à des exercices de substitution qui remplacent des aliments autorisés par des quantités équivalentes d’aliments interdits. Ces exercices lui permettront de constater par elle-même qu’il est possible de manger sans grossir des aliments " grossissants " et de réaliser que 100 calories de gâteaux de semoule ne font pas plus grossir que 100 calories de yaourts à 0 %. Augmenter le pouvoir réconfortant de l’aliment

Traiter le trouble du réconfort, augmenter le pouvoir réconfortant de l’aliment ont pour conséquence immédiate d’augmenter son pouvoir rassasiant. En effet, un individu ne se rassasie parfaitement que s’il est satisfait à la fois physiquement et psychologiquement. Plus vite il le sera, plus tôt il cessera sa consommation. Car l’individu ne se nourrit pas seulement de calories mais surtout de sens. " Pour qu’un aliment soit bon à manger, il faut avant tout

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qu’il soit bon à penser ", disait Levi-Strauss. Ou, comme le rappelait le Pr. Vachon-France, pour se rassasier complètement, chaque personne se doit de nourrir à la fois son être de besoin et son être de désir. L’être de besoin, l’organisme, quand il est en hypoglycémie, se nourrit d’un objet concret, le sucre. Toutes formes de sucre en quantité appropriée pourront combler ce besoin : un morceau ce sucre, un carré de chocolat, une timbale de riz, même du glucose en perfusion. Cependant, l’être de désir se nourrit, lui, d’un objet subtil, quelque chose d’indescriptible, d’indéfinissable, qui fait que la personne aura une préférence pour le chocolat plutôt que la perfusion de glucose. Et pour que le mangeur soit correctement rassasié, il faudra que son être de besoin et son être de désir soient tous les deux nourris. Dans le cas contraire, il pourrait se lever de table avec une insatisfaction qui l’inciterait à poursuivre son repas.

Ainsi, pour chaque individu, seule l’alimentation qui possède un sens pour lui parviendra à le rassasier. C’est alors que la fonction de plaisir pourra s’associer harmonieusement à la fonction de besoin.

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Fiche de grignotage

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Livres et adresses

Livre :

• APFELDORFER Gérard. Mangez en paix!. Odile Jacob Ed. Paris, 2008

• APFELDORFER Gérard. Maigrir, c’est dans la tête. Odile Jacob Ed. Paris, 1997, 2000

• APFELDORFER Gérard. Je mange donc je suis. Surpoids et troubles du comportement alimentaire. Éditions Payot, 1991, 2001

• DR DANIEL RIGAUD. 100 idées pour sortir des troubles alimentaires

• Freddy Jackson Brown, Oser vivre sa vie

• Russ Harris, Le piège du Bonheur

• Christophe André, Méditer jour après jour,

• … Site internet :

• www.dieteticiennelyonmontdor.fr

• www.dietetique-sophrologie.com

• www.fairefacealasouffrance.com

• www.mangerbouger.fr/lemag/

• http://www.mangerbouger.fr/lemag/au-menu-cette-semaine.html

• http://www.sophrologie-evolution.fr

• http://www.cttotem.fr • www.gros.org/