L'intelligence artificielle, par Adrien Lagasse

8/18/2019 L'intelligence artificielle, par Adrien Lagasse

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Intelligence artifcielle :Comment les robots

vont changer le monde Adrien Lagasse



Sommaire

I) L'I.A : entre antasme et réalité

1) Histoire de l'intelligence artifcielle

) !"a"t"il des limites absol#es $ son %rogr&s

II) Les (#estions ondamentales (#e %ose le

dévelo%%ement de l'I.A

1) Les #t#res %ossibilités o#vertes %ar l'I.A

) Comment vont"elle bo#leverser notre conce%tionde la condition h#maine

III) Comment aire d# %rogr&s techni(#e #n

%rogr&s %l#s global

1) Les ris(#es de ces avancées

) Les %ossibilités (#'elles o#vrent vers la

constr#ction d'#ne société meille#re



Introd#ction :

Dans les années 80, on a vu feurir quantité de lms de science-ctiontraitant des gures d'intelligence articielle. On peut bien sûr citer lesgrands classiques !erminator, "lade #unner ainsi que $%ost in t%e &%ell.&i auourd'%ui encore ce genre est ( la mode avec par e)emple le sublime*er, il ne +ascine plus autant les masses. l est vrai que quand l'on voit ceque #etour vers le +utur nous promeait pour 0/, on est tentés dedécrédibiliser tous ces réalisateurs12n e3et, si auourd'%ui le numérique s'insinue de plus en pluspro+ondément dans notre vie quotidienne, il est plut4t per5u comme un

gadget. 6insi les smartp%ones présentent un catalogue immensed'applications mais la plupart ont un intér7t trs limité1

9orsque &tep%en *a:;ing, un des plus grands p%<siciens t%éoriciens de laseconde moitié du ==e sicle, déclare que > 9'intelligence articiellepourrait mere n ( l'%umanité ? d'ici la n du sicle, il provoque doncplus l'%ilarité que la peur. &i *a:;ing n'est pas un spécialiste de l'.6 et

que ses propos paraissent in+ondés ( l'%eure actuelle, ils doivent tout demême nous faire prendre conscience de ce qui se joue aujourd'hui.

$oogle nance ainsi son $oogle = 9ab qui présente di3érents proetsrévolutionnaires en lien avec la robotique et l'.6. @ee année, lelaboratoire a présenté son protot<pe de voiture sans conducteur,quasiment au point. Aais la maorité de ses proets ne sont pas renduspublics et l'on ne sait m7me pas oB est situé le laboratoire de rec%erc%e C &iune entreprise aussi puissante que $oogle s'intéresse ( l'.6 de manireaussi condentielle, il < a de quoi s'inquiéter 16u vu des progrs +ulgurants accomplis ces dernires années, il parat clairque notre société va radicalement c%anger dans les proc%aines décennies.Le citoyen doit donc dès maintenant s'informer des possibilités

qu'oriront les prochaines innovations de l'I.A. 2n e3et, si dsauourd'%ui l'on ne se demande pas quel modle de société on veut voirémerger de ses bouleversements, le risque est +ort de voir des groupes

puissants en décider pour nous1

3



@e dossier se propose donc de renouveler l'intér7t apporté au) progrs del'.6 par le grand public tout en prévenant les +antasmes que ces avancéessuscitent c%eE quelques uns. l s'agit d'apporter une anal<se critique sur lesimpacts des proc%aines innovations. On se demandera ainsi ! en est"

on aujourd'hui e#actement au niveau de l'IA $ %uels sont les projets encours $ &"a"il des limites fondamentales ces pro(rès $ %uels seront les

impacts sur notre modèle de société actuelle $ )t comment pro*ter au

ma#imum de ces avancées $

F L'I.A : entre antasme et réalité

1) Histoire de l'I.A

6vant de s'intéresser au) proc%aines innovations liées au progrs dans ledomaine de l' .6, il convient de rappeler brivement la c%ronologie de sondéveloppement. 6u-del( de la nécessité d'un rappel du conte)te de l'étude,l'%istoire de l'.6 va nous rappeler qu'( c%aque avancée tec%nique est

associée un c%angement de concepts p%ilosop%iques. l est notammentquestion de l'intelligence est-elle propre ( l'%omme G Hne mac%ine peut-elle la simuler par+aitement G

On peut +aire remonter l'%istoire de l'.6 usqu'( l'6ntiquité. 2n e3et, les

machines calculer sont apparues ce+e époque. On peut notammentciter la mac%ine d'6ntic<t%re qui permeait de déterminer des positions

astronomiques il < a plus de 000 ans

/

C

,achine

d'Anticythère

I e sicle avant J-@F

4



&i ces mac%ines sont loin de pouvoir 7tre qualiées de robots, lem<t%e d'un 7tre conscient articiel e)iste dé( dans de nombreusescultures. On voit donc qu'il e)istait dé( une volonté des hommes de

créer de tels êtres. @e désir était alors souvent per5u comme malsain

puisqu'il représentait un dé ( Dieu.

*the d# golem +religion ,#ive)

5



Du point de vue tec%nique, on ne peut pas parler de bouleversementsmaeurs durant le Ao<en-6ge, il s'agit simplement d'inventer oud'améliorer les mac%ines ( calculer. 2n revanc%e, c'est durant cee périodeque les p%ilosop%es classique, notamment 9eibniE, vont tenter de montrer

que la pensée humaine peut être comprise comme un simple calcul ,comme une opération entre des s<mboles. Ds lors, l'intelligence ne seraitplus une +aculté propre au) %ommes 1

-ortrait de Leibni +1/00)

6



Aais bien sûr, ce n'est qu'( partir de l'invention de l'ordinateur moderneau) alentours du milieu du ==e sicle que la question de l'intelli(ence

arti*cielle s'est réellement posée.

9a naissance oKcielle de l'.6 est en e3et datée de -/0 , année de la

con+érence au Dartmout% @ollege, oB naquit le terme m7me d'intelligencearticielle. @ee con+érence réunit les +uturs e)perts de la discipline Ains;<, &%annon, Aac @art%<1 ls s'aKc%aient alors comme les %éritiersde la pensée de 9eibniE puisqu'ils déclaraient

> Lotre but est de procéder comme si tout aspect de l'apprentissage ou detoute autre caractéristique de l'intelligence pouvait 7tre décrit d'unemanire suKsamment précise pour 7tre simulé par une mac%ine ?

6 la suite de cee con+érence, on assiste ( un > boom ? des rec%erc%es surl'.6. Des sommes énormes sont investies ( la suite de prédictionsdécrivant une mac%ine ( intelligence égalant celle de l'%omme d'ici unegénération1

Lo(o de la 1A23A 4 1efense Advanced 2esearch 3rojects A(ency

é%artement de recherche de la déense américaine. Ce2e agence a fnancé $ ha#te#r de %l#sie#rs millions de dollars les cherche#rs en I.A dans les années 30"40.

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Aais des diKcultés apparemment insurmontables apparaissent au boutd'une vingtaine d'année et les utopistes se +ont de plus en plus rares. 2n/MN, les gouvernements britannique et américain, leaders mondiau) de ladiscipline, coupent leurs subventions au) c%erc%eurs.

Durant les années 80, suivant l'e)emple de lPQtat aponais, les autresgouvernements et les entreprises reprennent l'investissement mais cela nedure que le temps d'une décennie.

On voit donc que le soutien ( l'intelligence articielle, loin d'7tre constant,alterne périodes de profusion et de dise+e . l +aut touours prendre cetaspect en compte lorsqu'on entend un penseur traitant de l'.6. 2n e3et,celui-ci va avoir tendance ( +aire des prévisions optimistes durant un Rge

d'or et se montrer trs terre-(-terre lors de périodes > creuses ?.

6insi si les +antasmes reprennent depuis quelques années, c'est parce queles tec%niques de > mac%ine learning ? ont permis de dépasser certainsproblmes traités avec l'approc%e logiciste classique.

La ac#lté d'a%%rendre

des machines s#scitea#tant d'es%oir (#e de

crainte.

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2) Existe-t-il des limites fondamentales au progrès de

l'I.A ?

@omme nous l'avons vu, nous vivons dans une période de > boom ? del'intelligence articielle. Ds lors, notre inclination se porte plut4t vers le+antasme que vers la raison . Aais nous avons aussi compris que l'on nepeut amais se détac%er de notre propre temporalité pour +aire desprévisions. l +aut donc accorder ( celles-ci, m7me si elles émanent degrands spécialistes, une con*ance raisonnée. !oute+ois, prendreconscience de ces biais mentau) qui perturbent la réfe)ion, c'est dé( s'enlibérer un peu. Sar ailleurs, cee premire partie nous rappelle ( quel point

nous devons rester %umbles lorsqu'on nous tentons de penser le +utur etcela vaut aussi bien pour l'écriture de ce S6@2.

J'ai c%oisi de me baser sur un livre pourl'écriture de cee partie :INTELLIGENCE

ARTIFICIELLE. Mythes et limites, de Hubert Dreyfus, 1984. *ubert Dre<+us estun pro+esseur de p%ilosop%ie (l'université de "er;ele< qui a entre autresétudié les limites de l'.6.

J'ai c%oisi cet auteur car ses travau) sontauourd'%ui unanimement reconnus, bienqu'il ait essu<é ( la parution de ce livrede nombreuses critiques de la part dec%erc%eurs du domaine. D'autre part, cetouvrage a été écrit ( la suite de la périoded'éc%ec du développement de l'.6 au)alentours des années /MN0, ce qui estintéressant pour +aire contraste avec nosvisions actuelles.

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5e vais commencer par résumer ma lecture de l'ouvra(e avant de la

me+re en perspective avec les avancées contemporaines.

Dans la premire partie de sa réfe)ion, Dre<+us va anal<ser les rec%erc%es

en .6 de /MN ( /MNN. @omme e l'ai dé( dit, cee période portait beaucoup d'espoir ( ses débuts mais les c%erc%eurs se sont ensuite %eurtés( de nombreu) problmes. Dre<+us critique donc +ortement les prédictionsutopistes de certains c%erc%eurs, notamment Ains;< qui pensait que leproblme de l'.6 serait quasiment résolu en une génération. l obecte queles programmes con5us ( cee époque ne peuvent résoudre que des

problèmes très précis et qu'on est incapables de combiner ces programmespour concevoir une intelligence globale telle que l'intelligence %umaine.

6insi, si des c%erc%eurs développent c%aque année des programmes pourrésoudre tel ou tel problme, cela ne doit pas nous +aire croire que l'on vaarriver ( développer une réelle .6.

9a réfe)ion de Dre<+us est pertinente en ce sens qu'elle s'oppose (l'optimisme des c%erc%eurs de l'époque qui persistaient ( croire que lesobstacles au)quels ils se %eurtaient n'étaient que superciels. @ependant,

Dre<+us prétend que de nombreu) problmes resteront ( amais insolublesavec les mét%odes utilisées par les c%erc%eurs alors que cela a été démenti

seulement quelques décennies plus tard.

6insi pour lui, aucun ordinateur ne pourrait bare un c%ampion d'éc%ec .Sourtant en /MMN $arr< $asparov a été bau par Deep "lue. Aais Dre<+usparle seulement d'une impossibilité ( cause des mét%odes utilisées ( son

époque et de la puissance de calcul, il ne commet donc pas ici d'erreur+ondamentale. Sar contre, il est pour lui totalement impossible d'imaginerun ordinateur pouvant reconnatre précisément des images. 6lorsqu'auourd'%ui Tatson a un tau) d'erreur de seulement N UV dans cedomaine C @e point est plus critique pour la t%se de Dre<+us puisqu'on al( l'e)emple d'une intelligence trs proc%e de celle de l'%omme...

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Je vais résumer trs brivement la deu)ime partie car ce n'est pas la plusoriginale. Dre<+us < critique encore plus +ondamentalement la do)a desc%erc%eurs en .6 en aKrmant que le cerveau %umain n'est pas équivalent ( unemac%ine opérant avec des rgles +ormelles, il se base pour cela sur les plans

biologiques, ps<c%ologiques et épistémologique.

2nn, il prétend que l'ordinateur ne pourra amais comprendre le monde danstoute sa ric%esse car il a besoin de décomposer l'in+ormation en atomesindépendant et déterminés, ce qui ne correspond pas ( la réalité.

9a dernire partie est la plus intéressante puisque Dre<+us < donne sa proprevision des c%oses. Sour lui, il n'y a pas de limite fondamentale audéveloppement d'une intelligence articielle. @ependant, les mét%odes utiliséesactuellement ne le permeraient pas. l +audrait en e3et que les ordinateurs serapproc%ent aussi sur le plan p%<sique des %ommes.9es ordinateurs devraient posséder un corps semblable ( ceu) des 7tres%umains et vivre en société an d'acquérir une culture. 6lors seulement, lesrobots pourraient évoluer dans l'environnement ric%e et comple)e que constituele monde réel.

6e+e thèse e#plique sans nul doute pourquoi l'I.A n'est toujours pas au point

mal(ré les espoirs du siècle passé. !oute+ois, selon cee m7me t%se, noussommes auourd'%ui plus proc%es que amais de la naissance de l'.61 2n e3et,on parle auourd'%ui sans cesse de l'internet des obets. 6vec ses m<riadesd'outils dotés de capteurs, communiquant entre eu) et doués de la +acultéd'apprendre, ils semblent 7tre les par+aits candidats pour dépasser les limites denos ordinateurs actuels...

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II) Les (#estions ondamentales (#e %ose

le dévelo%%ement de l'I.A

1) Les #t#res %ossibilités o#vertes %ar l'I.A

Sour certains +uturologues, il est clair que les progrs en intelligencearticielle vont 7tre si importants que notre société va s'en trouver

bouleversée dans les années ( venir. &elon eu), seuls des ordinateursseront en mesure de traiter les énormes volumes de données issusd'internet par e)emple. 6lors une grande partie des travailleurs serontremplacés par des mac%ines intelligentes. Je vais donc montrer brivementl'impact de l'.6 sur notre quotidien avant de m'intéresser au) proc%ainesinnovations.

!erminator $enis<s I0/F

Les robots a# cinéma sont si di5érents de ce#6 de notre vie (#otidienne (#'ilsridic#lisent les %rédictions alarmistes des #t#rolog#es

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L'#tilisation d'o#tils intelligents a#,o#rd'h#i :

6insi, les membres de la génération W, lorsqu'ils c%erc%ent ( savoircomment se rendre c%eE une connaissance éloignée, vont immédiatementpenser ( utiliser $oogle map et ( calculer automatiquement un itinéraire,sans m7me imaginer utiliser une carte12n outre, tout un c%acun peut maintenant s'équiper de son p%one etpasser des commandes vocales grRce ( &iri. &i ce logiciel n'est pas par+ait, ilest clair qu'il est tout ( +ait viable pour une utilisation régulire et sans +aired'e3ort particulier d'articulation.Dans les cas, on a des applications qui sont per7ues comme des (ad(ets

alors qu'elles ont demandé des e3orts prodigieu) au) ingénieurs pour 7tredéveloppées1

Aais on peut donner des e)emples beaucoup plus parlants de l'impact del'.6 sur notre société actuelle. 6insi, on estime que prs des XV destransactions nancires au) 2tats-Hnis sont réalisées auourd'%ui par desordinateurs , c'est ce que l'on appelle le *ig%-Yrequenc< !rading. l

consiste ( réaliser des micro-prots c%aque seconde sur des milliers detransactions. "ien sûr, en s'additionnant on arrive ( des gains monstrueu).&elon certains e)perts du monde de la nance, ils sont en partieresponsables de la crise de 00N et il est problable qu'ils aient encore plusd'impact dans la proc%aine crise1

De nombreu) organismes qui structurent notre société basent donc leurs

activité sur des al(orithmes , par+ois sans m7me que les cito<ens < pr7tentaention. 1'o! la nécessité de s'informer sur les pro(rès venir.

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L'internet des ob,ets et le big data :

On entend constamment parler de ces e)pressions dans les médias, bienque leurs dénitions nous paraissent encore asseE foues 19'internet des obets consiste en la conne)ion de milliers de robots dotés decapteurs.

De tels robots présents dans un +o<er pourront ainsi réglerautomatiquement le c%au3age, l'ouverture des volets... pour permere uneeKcacité énergétique et un con+ort ma)imau). Aais ils collecteront aussides données qui seront transmises ( tous leurs pairs.

@e volume de donnée s'aoutera ( celui de l'internet .0 pour agrandirencore le big data.

@elui-ci désigne un ensemble de données qui dépasse les tailles%abituellement traitées. l suscite ds lors de nombreu) +antasmes l'%omme devrait s'appu<er sur des algorit%mes nouveau) pour permeredes prévisions e#trêmement performantes dans le cadre de l'économie, du

climat, de la politique etc...

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Sing#larité et 7ransh#manisme :

Je sou%aite enn introduire ces concepts qui sont étroitement liés. Je n'aipas sou%aité les développer davantage pour deu) raisons. D'une part, ilsrelvent presque de la spéculation pure Isurtout pour la singularitéF.D'autre part, les eneu) qui en découlent sont si importants qu'ilsmériteraient un S6@2 ( eu) seuls.

Je me contente donc d'apporter une dénition claire de ces deu) termesqu'on voit en ce moment un peu partout dans les médias.

9a sin(ularité technolo(ique est un concept, selon lequel la civilisation

%umaine pourrait connatre une croissance tec%nologique e)ponentiellegrRce ( l'utilisation d'intelligences articielles qui s'amélioreraient elles-m7mes. #a<mond ZurE:eil, directeur de l'ingénierie c%eE $oogle, l'aendd'ici seulement 0 ans C

9e transhumanisme est quant ( lui déni comme la promotion del'amélioration de la condition %umaine ( travers des tec%niques

d'amélioration de la vie, comme l'élimination du vieillissement etl'au(mentation des capacités intellectuelles , p%<siques oups<c%ologiques. 6insi, selon certains +uturologues, on pourrait connecterle cerveau d'un %omme ( un ordinateur. @e dernier e3ectuerait pourl'utilisateur de nombreu) calculs. @'est en grande partie la singularité quipermerait ce bond tec%nologique.

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) Comment ces innovations vont changer la

condition h#maine

Hn tel c%angement de notre quotidien va bien sûr avoir un impact sur laperception de la condition de l'%omme.

9a révolution qui va avoir lieu peut ( mon sens se comparer ( cellesdéclenc%ées par les théories de 6opernic et 1ar8in. [oir des robots quisont en mesure d'e3ectuer des tRc%es > comple)es ? comme conduire unevoiture en plein centre ville va mere un nouveau coup ( notre erté. 2ne3et, nous meons notre intelligence en avant lorsqu'il s'agit de nousdistinguer des animau) et de la matire en général. Aais plus les robots sedévelopperont et plus cee limite sera foue 1

l +aut toute+ois tempérer l'impact du déploiement des robots dans notrequotidien. @omme on l'a vu, ceu)-ci seront en mesure de nous remplacerpour de nombreu) métiers. Aais cela est possible seulement car la plupartdes métiers actuels sont répétiti+s, peu créati+s et demandent peu

d'empat%ie. l restera donc touours des métiers qui nécessitent une grande> %umanité ?.

La (#estion d# travail :Hne grande partie de la population n'aura plus besoin de travailler. Hnesociété basée sur l'oisiveté nous parat pourtant inconcevable dans notremodle économique actuel C 2n e3et, un c%4meur < est considéré comme

une personne inutile et +eignante 1 On a donc tendance ( imaginer que lestravailleurs qui vont 7tre remplacés par des robots vont passer leur temps( se divertir, ( s'abrutir voire ( s'animaliser car nous considérons que letravail caractérise l'%omme, qu'il le distingue des autres animau).Sourtant, on qualie volontiers le travail de tele-mar;eteur de machinal1l pourrait alors utiliser son temps libre pour s'adonner ( des occupationsplus > profondes ? telles que s'intéresser ( l'art, ( la politique etc.

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l +aut tout d'abord avoir ( l'esprit que des progrs sont accomplis ( unevitesse prodigieuse dans le domaine de l'intelligence articielle. De ce +ait,de nombreuses tec%nologies sont d'ores et déj disponibles mais elles ne+ont pas encore partie de notre quotidien car elles nécessitent le

déploiement d'in+rastructures etXou de c%anger la législation.Sar e)emple, on a beaucoup entendu parler de la voiture sans conducteurdéveloppée par $oogle cee année. 9e protot<pe est en p%ase de test maisil est quasiment abouti. Dans quelques années, un protot<pe de niveaucommercial devrait voir le our. @ependant, on se doute qu'il +audra encoredu temps pour que la législation suive le mouvement et permee sondéploiement. \uant ( l'2urope, le SD$ de #enault-Lissan, sûrementoptimiste, a toute+ois annoncé que >les vé%icules autonomes pourront 7tre

commercialisés ( partir de 00?] .

l en sera de m7me pour de nombreuses +acultés que l'on pensait propres (l'%omme. @e ne seront donc pas seulement les c%au3eurs de ta)is et lescamionneurs qui seront remplacés par des robots.Durant le ==e sicle, ce sont les travailleurs manuels qui ont été remplacés.9e ==e verra le remplacement d'une gamme beaucoup plus large de

métiers, < compris ceu) nécessitant une interaction sociale. Deu)c%erc%eurs d'O)+ord estiment ainsi que ce sont 9: ; des métiers qui

pourront être automatisés d'ici <= ansN. 2t le pourcentage monte m7me (N0 U d'ici la n du sicle C

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!Rc%ons d'anal<ser plus nement la situation quels secteurs seront les

plus touchés $ Je vais me baser pour cela sur un grap%ique publié dans!%e 2conomist basé sur les rec%erc%es de ces m7mes c%erc%eurs8.

2)aminons les cas les plus parlants

9es > télémar;eteurs ? seront selon les c%erc%eurs quasiment sûrs d'7tres

remplacés par des robots d'ici 0 ans. &i l'on con5oit que ce ob est peudemandant intellectuellement, il demande toute+ois une interaction oraledirecte avec le client, ce qui parat diKcile pour un robot... Aais selon lesc%erc%eurs, ces derniers seront en mesure d'anal<ser sur un large panel depersonnes appelées quels sont les p%rases d'accroc%e les plusper+ormantes. ls seront donc plus eKcaces que des travailleurs %umains.

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9es économistes ont presque une c%ance sur deu) de se voir remplacerdans le m7me laps de temps. @ee +ois-ci, on a clairement a3aire ( untravail d'intellectuel. @ependant, l'économiste est une des pro+essions quise base le plus sur des statistiques Icours de la bourse, tau) de c%4mage

1F. 6lors le développement du "ig Data touc%era de plein +ouet ceepro+ession.Yinalement, les emplois les moins touc%és seront ceu) qui demandent leplus de créativité Ic%erc%eurs, artistes 1F ou une interaction sociale

poussée Ips<c%ologue et médecins en généralF.

@e qu'il +aut bien comprendre, c'est que même les emplois qui ne seront

pas automatisés vont être transformés. 6insi, les médecins pourront

déléguer les questions administratives et de nombreuses opérations ( desrobots. ls pourront ainsi allouer plus de temps pour +aire leur diagnosticet ( l'aspect relationnel de leur travail.9a capacité de travail sera donc augmentée grRce au) robots.

La (#estion de la dé%endance :

On l'a vu, les robots nous accompagneront dans quelques décenniespartout. 6u travail, ils augmenteront la productivité. Dans notre +o<er, lec%au3age, l'éclairage, le ménage seront automatisés. l est sou%aitable queles t>ches répétitives soient conées ( des robots. @ela pourrait encore une+ois permere ( l'%omme de s'intéresser ( des questions plus importantes.!oute+ois, cela nous rend aussi plus dépendants de la tec%nologie.D'autant plus que l'e)tr7me comple)ité des robots nous interdira de

comprendre leur fonctionnement1

Aais gardons ( l'esprit que ce genre d'espoir et de crainte sont le lot detout nouvel outil.

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La (#estion %oliti(#e :

&i l'on arrive ( un point tel que les robots ont une intelligence au moinségale ( celles des %ommes, ou au moins du point de vue du traitement degigantesques données, ne serait-il pas logique de baser nos actionspolitiques sur leurs anal<ses, voire de leur coner directement des postespolitiques G De cee +a5on, on s'assurerait que le dirigeant n'aurait pas uncomportement partisan ou irrationnel. Aais l'%omme se déposséderait deson pouvoir sur son destin et la politique ne serait plus qu'une suite decalculs 1

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III) Comment aire d# %rogr&s techni(#e

#n %rogr&s %l#s global

!outes ces nouvelles tec%nologies vont avoir un impact énorme sur notresociété. l serait donc présomptueu) d'aKrmer sur un ton péremptoire cequ'il adviendra. 2n vérité, tout dépendra de la réaction des cito<ens +ace (ces avancées. J'ai donc pré+éré montrer les < voies e#trêmes vers lesquellesnous pouvons nous diriger.

1) Les ris(#es de ces avancées

Je vais commencer par un bre+ rappel de l'impact de l'automatisation enYrance au ==e sicle. @ela va nous permere de mieu) cerner l'ampleur dela nouvelle révolution tec%nologique.

2volution du nombre d'acti+s agricoles

I"aEin $., dPaprs données &@22&F

6insi, on est passé d'une société encore asseE rurale dans les années 0 (une société avec une trs +aible part d'agriculteurs qui produisent

beaucoup grRce au) mac%ines. Aais cela a eu un +aible impact sur lec%4mage puisque les anciens agriculteurs se sont dirigés vers le secteur

secondaire voire tertiaire.

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Dans d'autres secteurs on a vu la montée pro(ressive de l'automatisation ,notamment dans l'industrie automobile. !oute+ois, son e3et sur l'emploireste anecdotique , elle a certes remplacé quelques postiers pour trier lesleres mais la montée du c%4mage depuis le milieu des années N0

s'e)plique surtout par des p%énomnes macroéconomiques Inotammentles c%ocs pétroliersF. Depuis cee période, on a par e)emple en Yrance untau) de c%4mage mo<en au# alentours de -= ;.

@'est l'installation durable de ce c%4mage de masse dans les pa<soccidentau) qui e)plique la peur de l'automatisation auourd'%ui. 2tcomme on l'a montré dans la seconde partie, cee peur est ce+e fois

justi*ée car son impact sera massi+. Aais cee peur est en +ait plus large,

c'est la peur de l'impact de la tec%nologie sur le travail.

2n e3et, les nouvelles tec%nologies n'ont +ait qu'empirer les conditions de

travail. 6insi, avec les nouvelles tec%nologies de communication,l'emplo<é n'est amais vraiment libéré de son travail.2t selon le +uturologue britannique #o%it !al:ar, les nouvelles générationssont bien parties pour une vie de labeur

- un en+ant Rgé de // ans pourrait travailler usqu'( /00 ans grRce (l'allongement de la durée de vie- on assistera ( une > uberisation ? de la société, un individu cumulera V0emplois au cours de sa vie, tous en multiactivité- la semaine de travail mo<enne s'allongera de N. ( 0 %eures-les %umains, en concurrence avec les robots, devront s'implanter despuces cérébrales pour doper leurs capacités intellectuelles

2nn, on irait vers une société oB le pouvoir et la ric%esse serait de plus en

plus concentrée. 9es emplo<és seraient ( la merci de leurs emplo<eurs etces derniers s'enric%iraient +ortement grRce au) robots qui travaillent poureu). Sar ailleurs, les multinationales telles que $oogle ou Yaceboo; quiinvestissent dé( massivement dans l'.6 ren+orceraient encore leurpuissance économique et politique immenses. @es dernires seraientalors en mesure de c%oisir le +utur de l'%umanité, au détriment des

principau) concernés1

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Concl#sion :

@ee voie d<stopique ne sera empruntée que si les citoyens se laissent

(uider par les institutions e#istantes. @'est le modle néo-libéral qui nousa dicté que le travail est notre principal mo<en de réalisation dans lasociété, qu'il doit 7tre préservé coûte que coûte. @e paradigme nous a aussi%abitués ( vivre avec des institutions de moins en moins démocratiques etdes conditions sociales de plus en plus précaires, ne serait-il pas venu letemps d'en chan(er G

) Les %ossibilités (#'elles o#vrent vers la

constr#ction d'#ne société meille#re

On a vu toutes les craintes que suscitaient une nouvelle vagued'automatisation. Sourtant, en /M0 5ohn ,aynard ?eynes , un des plus

grands économistes du ==

e

, était beaucoup plus optimiste. Dans-ers%ectives économi(#es %o#r nos %etits"enants8 il prévo<ait que lesgénérations +utures de sa patrie Il'6ngleterreF vivraient dans un >(e de

loisirs et ne travailleraient que quin@e heures par semaine voire moins.!out cela grRce ( l'automatisation e)ponentielle et ( l'élévation du niveaude vie.&i dans la plupart des pa<s le niveau de vie a augmenté tandis que letemps de travail a reculé, on est encore loin du monde décrit par Ze<nes.

6insi en Yrance il < a un c%4mage de masse mais ce n'est pas pour autantque les travailleurs sont tous ( temps partiel le travail ( temps completreste maoritaire Isurtout c%eE les %ommesF. 9a prédiction de Ze<nesparat alors totalement idyllique.

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Sourtant, sa simplicité devrait nous alerter de robots B " de travail

!oute+ois on se souvient que l'automatisation a plut4t c%angé les secteursde travail maoritaires que supprimé des emplois. 2t bien sûr, il en sera en

partie de m7me cee +ois-ci il < aura besoin de nombreuses personnespour s'occuper de développer des robots, les rendre sûrs, les entretenir 1Aais l'automatisation touc%era tellement de secteurs que cela ne suKrapas ( résorber le c%4mage qu'elle va induire.

l +audra donc se poser la question de la nalité de l'économie, du travail quels besoins humains doivent"ils satisfaire $

&i l'on répond correctement, on est en mesure d'amener un +ormidable

progrs social, ainsi que le suggrent @arl "enedic;t Yre< et Aic%ael 6.Osborne, les deu) c%erc%eurs d'O)+ord dont 'ai utilisé les travau) durantla seconde partie de ce [email protected] e3et, les robots remplaceront d'abord les personnes les moins formées

et les plus pauvres. @es travailleurs seront alors poussés vers des tRc%esqui ne peuvent 7tre e3ectuées par des robots. Or ce sont précisément lesdomaines qui demandent une intelli(ence créative et sociale. 2nn, leur

temps de travail sera sensiblement réduit.

l en sera de m7me pour toute notre vie quotidienne. Lous aurons demoins en moins de tRc%es répétitives ( e3ectuer car elles seront déléguéesau robot. 9e travail ne constituera plus la composante principale de notreidentité sociale.Lous devrons plut4t développer notre créativité et notreinteraction avec d'autres %ommes.

2n d'autres termes, pour +aire +ace au) robots, nous transcenderons notrehumanité.

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Concl#sion d# cha%itre :

9e modle néo-libéral est dé( critiqué auourd'%ui pour les inégalités qu'ilgénre. Aais avec le déploiement de l'intelligence articielle dans notrequotidien, il nous +audra réaliser qu'il est totalement inopérant. 2n e3et, letravail ne devra plus 7tre considéré comme une nécessité économique

mais comme un moyen d'épanouissement de l'être humain. Aais il +autréaliser que cee opportunité ne sera saisie que si les cito<ens lu+ent pourun c%angement pro+ond de paradigme économique.

Concl#sion générale :

J'ai d'abord montré que l'intelligence articielle suscitaitde nombreu) fantasmes avant d'entamer une anal<seplus rationnelle. @elle-ci nous a amenés ( considérerque le progrs des robots va 7tre considérable dans lesprochaines décennies. 9'ampleur et la rapidité de ce

bouleversement de nos conditions matérielles vont nouscontraindre +ortement pour repenser notre culture ainsique notre organisation sociale. Hn c%angement de

paradigme apparat nécessaire si nous voulons ennnous a3ranc%ir du libéralisme pour proter de cesavancées et nous accomplir en tant qu'%umain.

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Documents

L'intelligence artificielle, par Adrien Lagasse