Université Paris-Est Marne la Vallée / Institut Francilien d’Ingénierie des ServicesM2 Tourisme parcours Destination Management

Promotion 2016/2017

L’impact des relations internationales sur le tourisme: le cas de l’Iran.

Article universitaire

Lauric Helfferich

Résumé

Les relations internationales touchent une variété de sujets dans la vie des États. Le tourisme ne fait pas exception et est impacté dans une certaine mesure. L’Iran est un exemple de cette corrélation entre relations internationales et mise en tourisme. Il est possible de mesurer l’impact grâce à plusieurs procédés : l’étude des indicateurs économiques comparés aux dates clés, la bibliométrie et l’étude des journaux comme miroirs d’opinion, ainsi que l’étude des résultats directement reliables à un événement international (nouveaux contrats et produits touristiques en Iran). Quel a été l’impact des relations internationales sur le tourisme en Iran ? C’est à cette question que cet article tente de répondre.

Mots-clés : tourisme, relations internationales, Iran, diplomatie, sanctions, économie.

Abstract

International studies cover a wide variety of subjects of States’ lives. Tourism is not an exception and is impacted in a certain way. Iran is an example of this link between international studies and tourism. It is possible to measure this impact with different methods: the study of economic benchmarks compared with key dates, bibliometrics and the study of online newspapers as reflectors of public opinion, and the study of direct results linked to an international events (new contracts and products in Iran). What was the impact of international studies on Iran’s tourism? This is what this article will try to answer.

Keywords : tourism, international studies, Iran, diplomacy, sanctions, economy.

Introduction générale

Le 14 juillet 2015, le P5+1 (États-Unis, France, Chine, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) et la République Islamique d’Iran ont signé l’accord sur le nucléaire iranien, appelé Joint Comprehensive Plan of Action (JCPOA) ou Accord de Vienne. Cette signature vient clôturer douze ans de vives négociations au gré des circonstances politiques, de l’actualité internationale tels que le Printemps arabe et les guerres en Irak et en Syrie, et des intérêts des différents pays, notamment le “pivot” asiatique de Barack Obama et l’importance stratégique du Moyen-Orient pour la Russie.

Les bénéfices de la signature de cet accord ont encore un peu de mal à être perçus par la population iranienne, pourtant, l’Iran est de nouveau sur le devant de la scène internationale, et pour la première fois depuis 1979, de façon positive. La levée progressive des sanctions permet aux industriels du monde entier de commercer à nouveau avec l’Iran, et les contrats fusent. Il faut souligner que l’ancienne Perse est un marché prometteur : 85 millions d’habitants, quatrièmes ressources pétrolières du monde et premières ressources gazières, tout reste à faire dans ce pays qui fut longtemps fermé aux innovations et au monde occidental.

Si le tourisme est vecteur de richesses et de capitaux, il est également synonyme d’ouverture, de tolérance, de rencontres. Mais peut-il se développer dans un pays fermé sur le monde ? Ne doit-il pas y avoir de préalable à la mise en tourisme d’un territoire, à l’accueil de visiteurs internationaux ? Les relations internationales peuvent-elles influencer le tourisme d’un État ?

Il sera évoqué dans cet article pourquoi et comment les relations internationales peuvent influer sur le tourisme d’un pays. Et pour cela, l’Iran fera figure d’exemple, grâce aux accords récemment signés, sa volonté de s’impliquer sur la scène internationale, et sa volonté d’attirer plus de visiteurs.

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Définitions

Avant de commencer cet article, il est utile de faire un point sur la définition des termes principaux mentionnés. Des relations internationales à la diplomatie en passant par la géopolitique, il est important de comprendre la signification de ces domaines afin de mettre en lumière leurs impacts éventuels sur le tourisme.

Les relations internationales (RI) sont un domaine des sciences politiques qui étudient les questions internationales entre différents acteurs : les États, les organisations internationales, les organisations gouvernementales, non gouvernementales, les entreprises multinationales, mais également des acteurs informels ou non reconnus comme les sociétés civiles, organisations terroristes ou encore les groupes dissidents . Les RI prennent en 1

compte de plus en plus de sujets variés, en raison de la mondialisation : économie, écologie, finance, droits de l’Homme. Des outils sont à dispositions des États et des organisations internationales pour gérer ces RI : la diplomatie, la guerre, les sanctions quelles soient diplomatiques ou économiques.

Les RI sont donc à même d’influencer un ensemble de sujets très variés qui peuvent être perçus directement ou non par les populations des États. Par exemple, la diminution de personnel diplomatique dans une ambassade ne touche pas les individus d’un pays, en revanche des sanctions économiques contre un pays peuvent être ressenties directement par les populations.

Dans le cadre de cet article, il est proposé de constater comment les relations internationales peuvent influer sur le tourisme d’un pays. Il est donc étudié les relations entre deux États, entre un État et des entreprises privées internationales, et entre des organisations internationales.

La diplomatie est multiple, cela peut être « la branche de la science politique qui concerne les relations internationales », « l’action et manière de représenter son pays auprès d’une nation étrangère » ou encore un terme de remplacement pour la politique extérieure. Les 2

relations internationales sont un domaine plus vaste que la diplomatie, celle-ci est un outil au service des relations entre États.

La géopolitique est « la science qui étudie les rapports entre la géographie des États et leur politique » . D’abord domaine connexe à la géographie, à l’histoire, et à la politique, la 3

géopolitique apparaît à la fin du 19e siècle. En Allemagne d’abord, par le théoricien Friedrich Ratzel, sous le nom de géographie politique, puis aux États-Unis sous l’impulsion de l’amiral Alfred Mahan, et enfin au Royaume-Uni grâce au géographe Halford Mackinder. Les théoriciens se succèdent alors au 20e siècle, dont de nombreux en Allemagne. Après la guerre, la géopolitique apparaît comme une discipline nazie et est délaissée, puis réhabilitée par des grands théoriciens américains sur fond de guerre froide (Henry Kissinger et Zbigniew Brzezinski) . La géopolitique est une discipline à part entière des relations internationales, et 4

apporte un élément géographique à l’étude de celles-ci.

La stratégie est « l’art de coordonner des actions, de manœuvrer habilement pour atteindre un but » . La stratégie est un des outils des relations internationales pour la coordination de 5

forces militaires, économiques et politiques.

La politique extérieure est définie par les actions d’un État pour établir et gérer les relations avec d’autres États. Elle englobe la diplomatie.

Djalili, M-R et Kellner, T. (2016). Relations Internationales. Paris, France : Presse Universitaire de France.1

Diplomatie. Dans Dictionnaire Larousse en ligne. http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/diplomatie2

Géopolitique. Dans Dictionnaire Larousse en ligne. http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/géopolitique3

Djalili, M-R et Kellner, T. (2016). Relations Internationales. Paris, France : Presse Universitaire de France.4

Stratégie. Dans Dictionnaire Larousse en ligne. http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/stratégie5

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Enfin, la société civile regroupe l'ensemble des associations à caractère non gouvernemental et à but non lucratif . Il s'agit donc de l'auto-organisation de la société, en 6

dehors de tout cadre institutionnel, au sens politique du terme, administratif ou commercial. L’hypothèse ici formulée est que les relations internationales influencent le tourisme d’un État. Les relations internationales peuvent influer sur la fréquentation touristique d’un État, sur sa capacité à recevoir des touristes, à recevoir des investissements, ou tout simplement sur l’image internationale de celui-ci.

Le cadre légal du tourisme posé par les relations internationales

Le premier levier des RI sur le tourisme est celui de l’autorisation d’un pays à laisser entrer ou non des visiteurs étrangers sur son territoire. C’est l’État qui accueille qui décide des conditions d’entrée de personnes étrangères sur son territoire. Le contrôle de ses frontières est un élément très délicat du pouvoir d’un État. Une fois qu’il est établi que des visiteurs étrangers peuvent se rendre sur le territoire, les conditions d’entrée sont à définir : obtention d’un visa, payant ou non, exemption de visa pour des ressortissants de certains pays. Les conditions d’entrée sur un territoire doivent également être en accord avec le droit international. C’est la première étape d’influence des RI sur le tourisme d’un pays. Souvent, tous les visiteurs ne sont pas égaux devant l’entrée d’un pays : certains États refusent l’entrée aux visiteurs d’un pays, d’autres sont exemptés de visa, c’est le cas des français qui se rendent aux États-Unis par exemple. Enfin, certains visiteurs peuvent même être exemptés de passeport, c’est le cas des ressortissants de l’Union Européenne. Les accords entre États permettent de faciliter l’entrée sur le territoire des citoyens des pays concernés. Souvent les premiers accords bilatéraux se font entre des pays proches géographiquement et/ou culturellement. A contrario, certains États durcissent leurs conditions d’entrée pour certains ressortissants : pays en guerre, pays avec un fort taux de criminalité, frontière pays pauvre / pays riche.

La possibilité pour un visiteur d’un pays d’entrer sur le territoire d’un autre pays en tant que touriste est la première étape vers le tourisme, mais ce n’est pas suffisant. Les accords internationaux viennent préciser et ajouter des droits aux visiteurs : reconnaissance du permis de conduire international, possibilité de conduire avec le permis de son pays d’origine, c’est le cas notamment aux États-Unis où les visiteurs français n’ont pas l’obligation d’avoir un permis international en langue anglaise, leur permis français suffit , les 7

conséquences en cas de délit d’un ressortissant, la protection que peut apporter le consulat, la reconnaissance de la monnaie, les normes de paiements (cartes bancaires Visa, Mastercard, systèmes de transferts bancaires SWIFT ou IBAN etc.), les droits du visiteur…

Le cadre légal donné par les relations internationales est la première influence de celles-ci sur le tourisme. En l’absence d’accords internationaux, le tourisme entre les États ne peut pas se développer.

L’influence des événements internationaux sur le tourisme

L’actualité internationale est constamment ponctuée de nouvelles qui influent sur notre jugement, et qui donnent aux individus une perception de la situation d’un pays. S’il est évident que les pays en guerre (Irak, Yémen par exemple) ne reçoivent pas de touristes, les pays très pauvres (Burundi), avec un fort taux de criminalité (Honduras), ou instables (Venezuela, Mali) sont également évités. Ces événements relèvent plus de politique intérieure que d’événements internationaux. Cependant, certains événements internationaux influent sur le tourisme. Les actes terroristes d’organisations internationales (État Islamique en France, en Angleterre en Tunisie ou en Egypte, Al Qaeda aux États-Unis) ont fortement influencé le tourisme. En France, les

Société civile. Dans les ressources de l’ONU. http://www.un.org/fr/sections/resources/civil-society/index.html6

Rubrique Le permis de conduire. Site de l’ambassade de France à Washington. https://fr.franceintheus.org/7

spip.php?article354Page ! sur !4 24

attaques du 13 novembre 2015 et 14 juillet 2016 ont impacté le tourisme (2 à 3% entre 2015 et 2016) , et les attaques contre des sites touristiques (au Louvre en 2017, dans des stations 8

balnéaires à Sousse en 2015 ou à Hurghada en 2017) ont impact direct. Les attentats du 11 septembre 2001 à New York, ont eux, engendré une baisse du tourisme mondial de 1,3% en raison de la baisse du trafic aérien. 9

D’autres événements jouent sur le tourisme. En novembre 2015, un avion russe était abattu à la frontière turque par l’aviation turque. En réponse, les dirigeants russes ont déconseillé à leurs ressortissants de se rendre en Turquie. Celle-ci est la principale destination touristique des russes, ce qui a entraîné une baisse immédiate du tourisme en Turquie. Les scandales liés au Muslim Ban promulgué par Donald Trump ont provoqué un déficit d’image des États-Unis, et il est probable que cela ait une conséquence sur la fréquentation touristique des États-Unis. L’accord sur la fin de l’embargo de Cuba joue en la faveur du développement touristique du pays (augmentation de 16% de visiteurs pour La Havane en janvier 2015, estimation de plus de deux milliards de dollars générés grâce au tourisme sur une année). 10

L’accord de paix entre les FARC et le gouvernement colombien promet de bénéficier grandement au tourisme, et met la Colombie sur le devant de la scène internationale : année France-Colombie en 2017, la Colombie figure en tête des classements annuels Lonely Planet des pays à visiter, augmentation de 1,6 millions de touristes entre 2010 et 2015, ouvertures de nouvelles lignes aériennes etc. 11

Les événements internationaux influent donc également sur la fréquentation touristique d’un pays. Des accords bilatéraux, des levées ou des prises de sanctions sur un État, ou un incident diplomatique ont un impact alors même que la visée première de ces événements n’est pas le tourisme directement.

L’impact des acteurs internationaux sur le tourisme

Au delà des événements internationaux et des politiques intérieures, le tourisme d’un pays est influencé par les acteurs internationaux qui jouent un rôle, parfois indirectement, dans la promotion d’une destination.

Les relations entre États : deux pays dont les relations diplomatiques ne sont pas bonnes auront moins tendance à promouvoir le tourisme vers l’autre (Corée du Sud / Corée du Nord, Japon et Chine, États-Unis et Russie etc.)

Les acteurs privés internationaux : les entreprises internationales jouent un rôle important dans le développement du tourisme. L’ouverture ou la fermeture de lignes aériennes (États-Unis et Cuba, Doha et Auckland, Etihad et Emirates avec le Qatar) permet de développer ou freiner le tourisme entre deux pays. De même, l’installation de groupes hôteliers internationaux dans un pays favorisent le développement du tourisme (Marriott en Israël, au Népal, à Cuba en 2017, Accor en Israël et au Brésil). Enfin, les voyagistes qui proposent de nouvelles destinations ou de nouveaux produits vers des pays influencent également la fréquentation touristique d’un pays (Cuba, le Bhoutan, Haïti, le Monténégro, l’Albanie etc.). L’installation de ces acteurs dans un pays est permise grâce au droit international. Il n’en reste pas moins que les entreprises privées internationales sont des acteurs à part entière des relations internationales.

Radio France International (2017). Le tourisme en petite baisse en France en 2016. http://www.rfi.fr/france/8

20170210-tourisme-baisse-france-2016-attentats-terrorisme-paris-voyage

Radio France International (2002). Tourisme : la reprise est en vue. http://www1.rfi.fr/actufr/articles/027/9

article_13535.asp

Business Insider UK (2015). Tourists are flocking to Cuba « before the Americans come ». http://10

uk.businessinsider.com/tourists-are-flocking-to-cuba-before-the-americans-come-2015-3

Courrier International (2015). Avec la paix , les touristes sont de retour en Colombie. http://11

www.courrierinternational.com/article/2015/01/07/avec-la-paix-les-touristes-sont-de-retour-en-colombiePage ! sur !5 24

Les organisations internationales jouent également un rôle de promotion du tourisme dans certains pays, l’UNESCO, notamment, en appliquant son label Patrimoine Mondial à de nouveaux sites (la vieille ville d’Hébron en Palestine, le Complexe W-Arly-Pendjari au Bénin, Aphrodisias en Turquie etc.). L’inscription au patrimoine mondial de l’humanité fait la promotion des sites, et indirectement des pays.

Enfin, les sociétés civiles participent du rayonnement international de leur pays, et par conséquent peuvent influer sur le tourisme (les habitants en colère contre Airbnb à Barcelone par exemple). 12

Une littérature universitaire peu étendue sur le sujet

La littérature universitaire s’est peu penchée sur les rapports entre les relations internationales et le tourisme. La majeure partie de la recherche est axée sur le rapport entre le tourisme et la géopolitique, c’est le cas de la conférence « Les enjeux géopolitiques du tourisme » organisée par IRIS France en septembre 2012, qui se concentre sur le tourisme 13

comme acteur d’une géopolitique entre États.

C’est également le cas de Sylvie Matelly, qui publie en 2013 dans la Revue Internationale et Stratégique un article « Le tourisme, un objet géopolitique » . Après être revenue sur 14

l’importance du tourisme dans le monde et ses impacts (économique, politique, culturel), elle explique les défis du tourisme en mettant l’accent sur la sécurité et les problèmes climatiques. Dans cet article, elle mentionne les événements internationaux comme vecteurs d’une nouvelle image pour les pays et donc qui augmentent le tourisme et la curiosité des voyageurs vers de nouvelles destinations.

D’autres articles s’intéressent plutôt à la géopolitique du tourisme, c’est la cas de Béatrice Giblin, qui publie en 2007 un article dans la revue géopolitique Hérodote « Le tourisme : un théâtre géopolitique ? » . Dans cet article, elle aborde le tourisme d’un point de vue 15

géopolitique, c’est-à-dire « l’étude des rivalités de pouvoir ou d’influence sur des territoires et donc sur les populations qui s’y trouvent ». C’est ainsi qu’elle débute l’article par l’étude des représentations que se font les acteurs du tourisme. La représentation qu’un acteur géopolitique a de lui-même, de la situation, et des autres pays, est un facteur déterminant dans l’étude de la géopolitique et des relations internationales. Ce sont les représentations qu’un État se fait d’un autre État qui dictent en partie les actions prises envers l’autre. Malheureusement, cet article n’aborde que peu les relations entre États avec le tourisme.

C’est également le cas de Jean-Michel Hoerner qui publie en 2007, dans la revue Hérodote, un article intitulé « Géopolitique du tourisme » . Cet article se limite malheureusement à 16

l’étude du tourisme des classes moyennes du Nord vers le Sud. Plus loin dans le temps, Pierre Defert publiait en 1955 dans la revue The Tourist Review, un article « Géopolitique et tourisme dans les pays du Proche-Orient ». Dans la lignée de 17

l’école géopolitique française du 20ème siècle, l’auteur analyse l’influence de l’histoire (et des conflits notamment) sur le tourisme au Proche-Orient. C’est ainsi que cet article se rapproche le plus de notre sujet, car il analyse des événements internationaux comme influençant le tourisme dans une région. La différence est que les événements internationaux analysés dans son article remontent à très loin dans l’histoire, pour des effets plus récents.

El Pais (2017). El turismo ya es el principal problema de Barcelona, segun sus vecinos. https://elpais.com/12

ccaa/2017/06/23/catalunya/1498212727_178078.html

Boniface, P (septembre 2012). Les enjeux géopolitiques du tourisme. Enghien-les-Bains.13

Matelly, S (2013). Le tourisme, un objet géopolitique. Revue Internationale et stratégique, n°90, 59-69.14

Giblin, B (2007). Le tourisme, un théâtre géopolitique. Hérodote, n°127, 3-14.15

Hoerner, J-M (2007). Géopolitique du tourisme. Hérodote. n°127, 15-28.16

Defer, P (1955). Géopolitique et tourisme dans les pays du Proche-Orient. The Tourist Review, vol.10 (4), 17

184-190Page ! sur !6 24

C’est ainsi que l’auteur analyse jusqu’à l’influence des croisades sur la mise en tourisme de la région proche orientale.

Enfin, dans son livre « Tourisme : arme de destruction massive », Jean-Paul Loubes fait le lien entre classification au Patrimoine Mondial de l’UNESCO et fréquentation touristique . Il 18

prouve qu’un label délivré par un acteur des relations internationales influe concrètement sur la fréquentation touristique d’un site.

Finalement, peu d’ouvrages s’intéressent à la relation entre les deux sujets, bien qu’elle apparaisse toujours en filigrane dans les différents articles.

Le cas iranien : méthodologie

Afin de pouvoir mesurer l’impact des RI sur le tourisme en Iran, plusieurs éléments de mesure ont été utilisés. Il s’agit ici de comparer différents indicateurs à des périodes différentes, avant et après l’accord sur le nucléaire et la levée des sanctions.

Indicateurs économiques Nous avons choisi de sélectionner les indicateurs suivants pour mesurer l’évolution du tourisme en Iran, à mettre en relation avec les événements internationaux qui touchent l’Iran: Nombre d’arrivées internationales - Nombre de visiteurs internationaux entrants en Iran, et passant plus d’une nuit hors de leur résidence habituelle, en millions de personnes - Recettes des arrivées internationales - Total des revenus générés par les visiteurs internationaux, en milliards de dollars américains - Dépenses des touristes internationaux dans les produits de voyage - Total des dépenses des visiteurs internationaux dans les produits de voyage, ne comptabilise pas les dépenses des transports, en milliards de dollars américains.

Les dates sélectionnées sont les suivantes :

Fig. 1: Chronologie des événements clés de l’Iran depuis 2005. (Souce: compilation de données historiques)

Indicateurs d’image Comptabiliser l’image d’une destination est relativement compliqué. En l’absence de données fiables, et d’enquêtes satisfaisantes sur un panel représentatif de personnes, nous avons choisi de mesurer l’image dans les médias en ligne.

Loubes, J-P (2015). Tourisme : arme de destruction massive. Paris, France : Éditions du Sextant18

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É l e c t i o n d u p o p u l i s t e A h m a d i n e j a d - Discours haineux envers Is raël e t l’occident - Annonce d e r e p r i s e d u nucléaire.

20072005

N o n r e s p e c t d e l ’ u l t i m a t u m d e l’ONU, durcissement des sanctions contre l’Iran.

2009

R é é l e c t i o n d ’A h m a d i n e j a d , m a n i f e s t a t i o n s contre la fraude électorale réprimées durement.

2011

D i s c o u r s d’Ahmadinejad à l’ONU qualifié de “diatribe contre les o c c i d e n t a u x ” , durcissement des sanctions l’année suivante, menace de fermeture du détroit d’Ormuz par l’Iran.

2013

Élection de Rohani, r e p r i s e d e s discussions, premier accord temporaire l i m i t a n t l ’e n r i c h i s s e m e n t d’uranium iranien contre une levée p a r t i e l l e d e s s a n c t i o n s économiques.

2015

Signature du JCPOA entre le P5+1 et l’Iran, réhabilitation de l’Iran s u r l a s c è n e internationale.

Répertoire d’articles ayant comme objet le tourisme en Iran (bibliométrie) - 19

Comptabiliser le nombre d’articles parlant du tourisme en Iran, avant et après l’accord de Vienne. Les médias utilisent souvent ce procédé pour mesurer la popularité d’un candidat politique. Cet outil ne mesure que la popularité du sujet dans les médias, et n’implique pas forcément un lien avec la popularité auprès des individus, mais ils existent des liens entre le nombre de mentions dans les médias d’un sujet et sa popularité. Les médias agissent 20

également comme influenceurs de l’opinion publique. Les sources sélectionnées sont des journaux généralistes reconnus : Le Figaro, Le Monde, L’Express etc., ainsi que des médias en ligne spécialisés dans le tourisme. Il en existe 4 principaux : L’Écho Touristique, Tourmag, TourHebdo et Le Quotidien du Tourisme. Ces sources sont fiables et couvrent un grand nombre de sujets. Les quelques blogs sélectionnés font partie des plus visités

Comptabiliser les offres de voyagistes français vers l’Iran permet de comparer le nombre d’offres avant et après l’accord du JCPOA. Permet de mesurer l’importance du marché iranien pour les voyagistes. A la suite de ces données, seront listés les contrats signés ou en cours de signature avec des industriels étrangers concernant le tourisme, ainsi que les nouveautés touristiques en Iran faisant suite à l’accord sur le nucléaire. État des lieux du tourisme en Iran En 2017, l’Iran est classé 93ème du Travel and Tourism Competitiveness Report du World Economic Forum, derrière le Nicaragua et devant le Laos. Le rapport note notamment l’amélioration de la sécurité dans ce pays. En terme d’environnement économique, l’Iran se classe à la 79ème place. A titre de comparaison, la France est 46ème, l’Espagne 75ème et la Chine seulement 92ème. Le pays accuse un retard en terme d’infrastructures de nouvelles technologies et pointe à la 94ème place, seulement à la 117ème place dans la priorisation du développement du tourisme, et 107ème place dans l’ouverture sur le monde. Il est également plutôt mal classé en termes d’infrastructures portuaires, aéroportuaires, et de services touristiques. En revanche, l’Iran est premier du classement en terme de compétitivité prix, et 38ème en terme de ressources culturelles. Enfin, le pays a reçu 5 millions de touristes internationaux en 2016, et le tourisme ne représente qu’un peu moins de 500000 emplois dans l’économie. 21

En terme d’intérêt touristique pur, l’Iran possède quelques sites remarquables : Chiraz la capitale artistique et culturelle, Ispahan ancienne capitale de l’empire perse qui regorge de monuments islamiques, les ruines antiques de persépolis, Téhéran la capitale moderne, les montagnes de l’Alborz, les bords de la mer Caspienne, l’île de Kish et les bords du golfe persique… L’Iran bénéficie des vestiges de son histoire riche héritée de l’empire perse. Enfin, le tourisme religieux y est développé depuis longtemps, grâce aux sites chiites à Qom et Mashad notamment.

Bibliométrie. Dans Le dictionnaire Larousse en ligne. http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/bibliométrie19

Le JDD (2017). Et le candidat le plus cité dans les journaux est… 20

http://www.lejdd.fr/politique/et-le-candidat-le-plus-cite-dans-les-journaux-est-3307466

World Economic Forum. (2017). Travel and Tourism Competitiveness Report 21

http://www3.weforum.org/docs/WEF_TTCR_2017_web_0401.pdfPage ! sur !8 24

Le cas iranien : résultats

Indicateurs économiques Nous constatons, grâce au tableau ci-dessous, que le nombre de visiteurs internationaux en Iran est en constante croissance : +3,4 millions de voyageurs en 10 ans, cela représente une augmentation de 189% du nombre de visiteurs. Le nombre de visiteurs augmente peu entre 2005 et 2009, puis entre 2009 et 2015 le pays connaît un réel bond, +2,6 millions de voyageurs. Les recettes des arrivées internationales ne cessent de croître depuis 2005, passant de 1 à 3,7 milliards de dollars en dix ans, ce qui correspond à une augmentation de +270% ! Entre 2011 et 2015 l’augmentation se fait plus forte (+1,3 milliards de dollars). Une fois encore, l’augmentation des recettes des produits de voyages est très forte entre 2005 et 2015 (+386%) . 22

Fig. 2: Tableau comparatif des indicateurs économiques selon les dates clés de l’Iran. (Source: The World Bank IBRD-IDA)

Ces résultats montrent que le tourisme en Iran se développe de façon très importante. Malgré les sanctions, l’image négative du pays, et la situation sécuritaire de la région, le tourisme ne cesse de croître en Iran.

Les objectifs du gouvernement sont de 20 millions de touristes en 2025. Le gouvernement compte sur la levée des sanctions pour cela, ce qui lui permet de signer des nouveaux contrats avec des compagnies européennes et américaines notamment.

L’intérêt pour l’Iran se traduit également dans les produits touristiques des voyagistes, qui proposent, depuis 2015 majoritairement, des nouveaux séjours à destinations de la Perse. Enfin, ce changement d’image se traduit par la multiplication des articles en faveur du tourisme en Iran, comme le montre la prochaine partie.

Les évolutions mentionnées font référence aux tableaux en annexe 122

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AnnéesRecettes arrivées internationales

(milliards $)

Arrivées internationales

(millions)

Recettes produits de voyages (millards $)

2005 1 1,8 0,7

Ère Ahmadinejad2007 1,9 2,2 1,62009 2,2 2,1 22011 2,4 3,3 2,32013 3,2 4,7 3

Ère Rohani2015 3,7 5,2 3,4

Indicateurs d’image

Les graphiques ci-après montrent tout d’abord que le nombre d’articles sur l’Iran a explosé 23

depuis 2015. En effet, entre 2003 et 2014, seulement 10 articles mentionnent le tourisme en Iran (dont 4 en 2013 et 4 en 2014). En 2015, année de signature de l’accord, 13 articles ont été publiés avec comme sujet le tourisme en Iran.

En 2016, l’Iran fait son entrée dans les classements des destinations à visiter, des contrats sont signés, les médias s’intéressent de plus près au phénomène et 27 articles sont publiés sur le tourisme iranien. Enfin, entre janvier et août 2017, déjà 19 articles ont été mis en ligne sur le tourisme en Iran, et il est fort probable que le nombre d’articles sur l’Iran continue de croître.

Fig. 3: Tableau montrant l’évolution du nombre d’articles sur le tourisme en Iran.(Source: données référencées en annexe 2)

Le deuxième graphique montre que c’est bel et bien la presse généraliste qui publie le plus sur l’Iran. Cela montre un changement dans la perception du pays. Bien sur, le nombre d’articles sur les sanctions, sur les relations Iran - États-Unis, ou sur les différents événements de l’actualité sont beaucoup plus nombreux que ceux sur le tourisme, mais il est significatif de noter qu’aucun article sur le tourisme n’a été publié entre 2003 et 2009, et que très peu ont été publiés avant l’élection d’Hassan Rohani et le retour des discussions sur le nucléaire. Le tourisme en Iran n’était même pas un sujet avant 2013, c’était un sujet très confidentiel avant 2015, aujourd’hui l’Iran fait partie de tous les classements et discussions sur les destinations émergentes (au même titre que Cuba, la Birmanie, l’Albanie etc.).

Fig. 4: Graphique représentant la répartition des médias publiant des articles sur le tourisme en Iran.(Source: données référencées en annexe 2)

Graphiques crées à partir des données du tableau en annexe 223

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0

8

15

23

30

Avant 2013 2014 2015 2016 2017

Nombre d’articles ayant comme sujet le tourisme en Iran

Nombre de circuits en Iran chez les tour operators français 24

Fig. 5: Tableau montrant le nombre de circuits en Iran par TO français.(Source: étude des sites internet des TO)

Lignes aériennes ouvertes entre l’occident et l’Iran Les arrivées en Iran augmentent en 2017 grâce aux nouvelles liaisons aériennes et à l’augmentation de la fréquence des vols : 25

Ces deux tableaux nous montrent que les plus grands tour operators français (TO) ont tous des produits touristiques à destination de l’Iran. La plupart de ces offres datent d’avant la signature de l’accord, mais ont été mises en ligne en prévision de cet accord et de la demande croissante du public pour la destination. Les lignes aériennes ont pu être ouvertes, rouvertes, ou leur fréquence augmentée grâce à l’amélioration de la situation diplomatique avec l’Iran, et l’amélioration de l’image du pays.

L’Express (2015). La destination Iran fait son grand retour chez les voyagistes français. 24

http://www.lexpress.fr/actualites/1/societe/la-destination-iran-fait-son-grand-retour-chez-les-voyagistes-francais_1720434.html

FTN News (2017). Iran Tourism’s Double-digit growth continue. 25

https://ftnnews.com/tours/31476-iran-tourism-s-double-digit-growth-continues.htmlPage ! sur !11 24

0

5

9

14

18

Evaneos

Voyageurs du Monde

Terre d'Aventures

Marco Vasco

Secret Planet

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Nombre de circuits Iran

Compagnie Année d'ouverture

Ukraine International Airlines 2012

Aegean Airlines 2015

Austrian Airlines 2015

Eurowings 2015

Air France 2016

Nouveaux contrats et innovation La signature de l’accord et la levée des sanctions a permis aux entreprises étrangères de s’engouffrer sur le marché iranien; qui représente un potentiel de croissance et de bénéfices non négligeables. C’est ainsi qu’en 2016, Hassan Rohani invitait les entreprises américaines à venir investir en Iran. 26

Le gouvernement iranien a mis en place une exonération d’impôts de 100% pendant 5 à 13 ans pour toutes les entreprises souhaitant investir dans le tourisme. Les offres sont principalement européennes selon le vice-ministre iranien de l’économie. Après Boeing et 27

un contrat de 16 milliards de dollars, c’est au tour des entreprises françaises d’investir en Iran : Renault signe un accord de 660 millions d’euros, suivi par PSA, puis Total pour un contrat gazier de 2 milliards de dollars… La compagnie Iran Air prévoit de commander une 28

centaine d’Airbus, et les autorités iraniennes sont en discussion avec Aéroports de Paris pour améliorer leurs installations aéroportuaires, et faire de Téhéran un hub international. Des discussions sont également en cours avec Bouygues et Vinci pour la construction d’aéroports.

Le président iranien est venu en France et a rencontré les industriels français par l'intermédiaire du MEDEF, ainsi que 320 chefs d’entreprises, le ministre français de l’économie et le ministre des affaires étrangères de l’époque. La SCNF a ainsi conclu un accord de principe avec son homologue iranien. Les contrats se multiplient : Sephora, Louis Vuitton, Dior, Bulgari … de nombreuses entreprises prévoient d’ouvrir des points de vente dans le pays.

Enfin, l’industrie hôtelière n’est pas en reste : Accor a été le premier pays à investir dans le pays depuis 1979 et souhaite construire une centaine d’hôtels dans le pays, le groupe Steingenberger prévoit la construction de 15 hôtels, le groupe Mélia a annoncé l’ouverture d’un hôtel au bord de la mer Caspienne, et le groupe Rotana Hotel Management Corp de 4 hôtels. Il est important pour les groupes hôteliers occidentaux de ne pas laisser passer ces contrats sous peine de les voir filer chez les groupes chinois, importants concurrents et pays qui entretient de bonnes relations avec l’Iran. En février 2017 a eu lieu une conférence sur le tourisme en Iran : Hotel and Tourism Investment Conference. Enfin, Decathlon pense à 29

s’implanter dans le pays et développer l’offre sportive (sports nautiques, d’aventures, domaines skiables etc.) 30

De plus petites entreprises bénéficient de l’ouverture du pays, c’est ainsi que la région Normandie (Normandy French Tech) a signé un accord de partenariat avec la ville d’Ispahan, une des plus touristiques du pays. Des start-ups normandes pourraient bénéficier de cet accord pour développer le tourisme, notamment dans le milieu digital. L’Iran attire aussi du 31

côté des PME et PMI françaises, notamment à Rennes dans différents secteurs. Des entreprises françaises souhaitent également faciliter le paiement en carte bancaire pour les

Le Figaro (2016). Rohani invite les sociétés US à venir en Iran. http://www.lefigaro.fr/flash-eco/26

2016/02/02/97002-20160202FILWWW00373-rohani-invite-les-societes-us-a-venir-en-iran.php

Le Figaro (2016). L’Iran veut encourager la création d’hôtels. http://www.lefigaro.fr/flash-eco/27

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Portail de l’IE. (2017). Le tourisme en Iran : une opportunité incontournable pour les entreprises françaises. 29

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France24 (2016). L’enseigne française Decathlon lorgne le marché iranien http://www.france24.com/fr/30

20151202-decathlon-equipement-sport-france-implantation-iran-teheran

Ouest France (2016). Ispahan : nouvelle étape pour les normands en Iran. http://www.ouest-france.fr/31

normandie/ispahan-nouvelle-etape-pour-les-normands-en-iran-4614747Page ! sur !12 24

touristes occidentaux se rendant en Iran et concluent des accords avec le gouvernement iranien. 32

Enfin, l’ouverture du pays et le développement du tourisme ont permis aux iraniens d’innover et d’importer des produits touristiques; c’est ainsi qu’en 2017 Téhéran et Ispahan voient l’apparition du premier bus touristique Sightseeing Iran. La société civile, notamment la jeunesse, s’organise pour attirer les touristes, avec la création de groupes internet pour mettre en relation des habitants et des touristes (guides locaux, hébergements …) et l’ouverture de la première auberge de jeunesse dans le pays.

Les freins au développement iranien

Le système politique Système politique complexe à deux niveaux : • Une république classique (un président, un gouvernement, un parlement). • Une branche religieuse : un guide suprême (qui est en réalité le vrai dirigeant), des

organes religieux qui valident les actions du président et du parlement (Conseil des Gardiens de la Révolution, Conseil de Discernement, Assemblée des Experts).

Ainsi, le président et le parlement possèdent une marge de manoeuvre très limitée. Un président réformiste ou conservateur modéré ne suffit pas à modifier en profondeur le pays. Toutefois, il semble qu’Hassan Rohani, figure emblématique et conservateur modéré, arrive à manoeuvrer habilement pour proposer et passer des réformes. Cependant, toutes les lois sont sujettes au contrôle des organes religieux, qui peuvent les rejeter sans justification. Cette complexité du système politique, ainsi que cette dominance du religieux sur le séculier freine l’ouverture du pays au monde. De plus, beaucoup d’entreprises sont nationalisées et la bureaucratie est très lourde, ce qui décourage les investisseurs étrangers (le secteur public représente 80% de l’économie). Enfin, beaucoup d’entreprises appartiennent aux Gardiens de la Révolution, corps paramilitaire dépendant du guide suprême. Certaines entreprises sont la propriété exclusives de ce groupe (ils contrôlent des ports, des aéroports etc.), ce qui freinent également les investisseurs étrangers et le développement de l’économie iranienne. 33

Le conservatisme général du pays L’Iran reste, sur le papier, un pays très conservateur par rapport aux pays occidentaux. De nombreuses problématiques empêchent le pays de se développer et de briller sur la scène internationale. La question des droits de l’Homme est capitale, en particulier la place des femmes dans la société, et les interdictions qu’elles subissent (interdiction de divorcer, de serrer la main d’un homme, d’avoir les cheveux découverts, de regarder du sport etc.). La peine de mort est appliquée en Iran, et le pays fait partie de ceux qui la pratiquent le plus. Les minorités subissent également les interdictions du régime : homosexuels, sunnites, juifs, chrétiens etc. 34

D’autres interdictions s’appliquent à tous : faire de la musique, l’alcool, internet limité (réseaux sociaux notamment), filmer, prendre des photos etc. De manière générale, tous les codes occidentaux sont refoulés par le régime et interdits. La police des mœurs qui dépend du guide suprême veille à l’application de ces interdictions.

Le manque d’infrastructures et de main d’œuvre qualifiée Un des freins au tourisme iranien est causé… par le tourisme. En effet, le nombre de touristes augmente plus vite que la main d’œuvre qualifiée disponible. Le niveau de service s’en ressent, et il faut que le pays mette en place des formations pour pallier à ce problème. Le manque d’infrastructures est également un frein au tourisme en Iran : peu d’hôtels, peu de types d’hôtels, loin des standards européens, les types d’activités proposées sont

Ouest France (2016). L’Iran offre des opportunités aux PME et PMI bretonnes. http://www.ouest-france.fr/32

bretagne/rennes-35000/rennes-l-iran-offre-des-opportunites-aux-pme-et-pmi-bretonnes-4553595

Djalili, M-R et Kellner, T. (2016). L’Iran en 100 questions. Paris, France. Tallandier.33

Nahavandi, F. (2015). Iran. Paris, France. De Boeck Supérieur, collection Monde arabe monde musulman.34

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limitées, les déplacements entre les villes également, manque d’avions etc. L’arrivée de groupes internationaux sur le territoire va peut être permettre de régler ces deux problèmes.

Les blocages extérieurs : les sanctions L’ONU a voté des sanctions contre le régime iranien, relatives au développement de son armement et l’enrichissement nucléaire. Depuis la signature de l’accord de Vienne, les sanctions ont été levées par l’ONU et un strict contrôle s’applique. En cas d’infraction, les sanctions s’appliqueront automatiquement.

Les États-Unis appliquent des sanctions basées sur un supposé soutien au terrorisme (Houthis au Yémen, milices chiites en Irak, soutien du régime syrien, soutien du Hezbollah). Ces sanctions visent à limiter voire empêcher les investissements et le commerce du pétrole, du gaz, des industries pétrochimiques, ainsi que le commerce avec les entreprises détenues par les Gardiens de la Révolution (cela inclut les transactions financières, hébergements de domaines internet, assurances, livraisons etc.) Les États-Unis appliquent les sanctions les plus dures envers l’Iran : quasi total embargo économique, et sanctions envers les entreprises étrangères qui feraient du commerce avec l’Iran. 35

L’Union Européenne applique des sanctions principalement en raison des violations des droits de l’Homme (peine de mort et droits des femmes). 36

D’autres pays (Chine, Japon, Corée du Sud, Australie, Canada etc.) appliquent des sanctions variées : transactions financières, gel des avoirs, gel d’investissements, aides techniques ou services liés à l’armement et à l’enrichissement nucléaire etc. 37

Ces sanctions, même si elles tendent à se réduire au contrôle de l’armement et de l’enrichissement nucléaire, impactent gravement l’économie iranienne. L’accord de Vienne et la levée de certaines sanctions vont mettre du temps à se faire sentir dans l’économie du pays. Ces sanctions freinent fortement le développement du pays, en touchant à la fois l’économie directement, et en empêchant les entreprises étrangères qui le souhaiteraient d’investir en Iran.

Les blocages extérieurs : politique de visa L’obtention de visa pour l’Iran rend la visite du pays un peu plus compliqué qu’un voyage en Belgique pour un français. Les démarches peuvent constituer un frein, mais l’impact est supposé minime : d’autres pays possèdent des règles compliquées en matière de visas, et reçoivent pourtant beaucoup de touristes (la Chine, la Russie, et même les États-Unis). En revanche, certaines règles peuvent constituer un frein supplémentaire pour le visiteur qui souhaite se rendre en Iran, comme l’impossibilité de visiter le pays avec un tampon israélien sur son passeport, ou l’obligation de demander un visa (qui peut être refusé) pour entrer aux États-Unis si l’on a un tampon iranien sur son passeport.

La sécurité : terrorisme et guerres En juin 2017, le pays a été frappé pour la première fois par l’État Islamique. Il arrive que la frontière avec le Pakistan et l’Afghanistan soit frappée également par des attentats. Généralement, le pays reste plutôt sûr, mais le risque zéro n’existe pas. L’Iran possédant des frontières avec l’Irak, et étant la première puissance chiite, elle constitue une cible. De plus, la région du Sistan-Balouchistan est en proie à plusieurs problématiques sécuritaires : c’est la région la plus pauvre de l’Iran, et un haut lieu du trafic d’opium venu d’Afghanistan. La région est formellement déconseillée par le ministère des affaires étrangères français.

Sa frontière avec l’Irak, pays en guerre depuis 2003, et celle avec l’Afghanistan constituent des points de tension. Il règne en Irak un chaos que l’Iran ne souhaite pas voir se

US Department of State (2017). Iran Sanctions. https://www.state.gov/e/eb/tfs/spi/iran/index.htm35

Ministère de l’économie et des finances (2017). Rubrique Sanctions financières internationales. Iran 36

https://www.tresor.economie.gouv.fr/Ressources/3745_iran

Gouvernement du Canada (2016). Rubrique Affaires Mondiales. Les sanctions canadiennes liées à l’Iran. http://37

www.international.gc.ca/sanctions/countries-pays/iran.aspx?lang=fraPage ! sur !14 24

propager sur son territoire : groupes militaires, réfugiés, groupes terroristes etc. La frontière avec l’Afghanistan est également très surveillée en raison du trafic d’opium, mais aussi de la situation du pays, avec le retour en force des talibans après des années de guerre.

Le détroit d’Ormuz, qui relie le golfe persique au golf d’Oman, est le point de passage de 30% du trafic pétrolier mondial, ce qui en fait un lieu très convoité, et source de tensions. Des flottes américaines et européennes assurent la sécurité des supertankers. Les provocations et incidents entre navires américains et iraniens sont fréquents (coups de semonces, détentions de marins etc.). Les iraniens menacent régulièrement de fermer le détroit, bien que l’histoire ait montré que la manoeuvre est impossible. Les tensions dans le 38

détroit d’Ormuz affectent toute la région du golfe persique, et sont sources de déstabilisation.

Israël est le premier ennemi de l’Iran. Depuis 1979, l’Iran se présente comme le pays le plus menaçant envers l’État juif. L’Iran ne reconnaît pas Israël et ne traite pas avec le pays. L’époque Ahmadinejad a envenimé la situation après les déclarations du président iranien à l’ONU et dans les médias arabes. En réalité, les menaces de l’Iran envers Israël sont plus 39

une posture qu’une vraie possibilité de nuire à l’État hébreux. L’Iran n’a pas les moyens de s’en prendre à Israël, sa seule source de nuisance étant le soutien au Hezbollah libanais. Il n’empêche que les relations et les menaces entre les deux pays nuisent à la sécurité de la région, d’une part, et au développement de l’Iran, d’autre part; Israël mettant tout en œuvre pour empêcher les autres pays de traiter avec celui-ci.

Les monarchies du Golfe entretiennent des relations variées avec l’Iran, mais elles suivent en général la ligne de conduite de l’Arabie Saoudite, principal puissance de la région. Avant la révolution de 1979, l’Iran était allié aux États-Unis, et ceux-ci avaient fait de lui le “gendarme” du Moyen-Orient. Après 1979, la priorité est donnée à l’Arabie Saoudite, riche monarchie pétrolière qui connaît une croissance fulgurante, et regorge de pétrole à fournir aux américains. Plusieurs facteurs opposent l’Iran et l’Arabie Saoudite : sunnites contre chiites, arabes contre perses, quel pays sera le chef de file du monde musulman, concurrents sur le marché du pétrole etc. En réalité l’opposition entre ces deux pays est surtout une opposition pour la domination régionale. Ces relations conflictuelles peuvent donner lieu à des tensions sécuritaires (« Guerre froide », manifestations violentes dans les grandes villes etc.) Cela freine le développement iranien, notamment dans le monde arabe, car l’Arabie Saoudite, forte de sa puissance pétrolière, incite voire exige que les autres pays arabes cessent leurs relations avec l’Iran.

Les États-Unis sont également un adversaire de l’Iran. Bien que Barack Obama ait permis le rapprochement entre les deux pays, ils n’en restent pas moins opposés. Depuis la révolution islamique en 1979, l’Iran est dans une posture anti occidentale, et en particulier anti-américaine. La prise d’otages du personnel diplomatique de l’ambassade américaine à Téhéran (400 personnes détenues pendant 444 jours) a marqué les relations entre les deux pays. De nombreux politiques américains restent fortement opposés au développement des relations avec l’Iran (notamment les franges conservatrices américaines). Les sanctions continuent d’être votées par les américains envers l’Iran. Avec l’élection de Donald Trump, l’Iran est de nouveau présenté comme un ennemi des États-Unis, et le nouveau président américain a promis pendant sa campagne de revenir sur l’accord sur le nucléaire. De plus, certains lobbies américains font tout pour empêcher les entreprises (où qu’elles soient) d’investir et de commercer en Iran, c’est le cas de l’UANI, qui menacent les entreprises (notamment européennes) de faire des affaires en Iran. 40

La sécurité : risques sanitaires et environnementaux

Razoux, P. (2013). La guerre Iran-Irak. Paris, France. Perrin.38

Le Monde (2011). Les occidentaux boycottent le discours d’Ahmadinejad à l’ONU. http://www.lemonde.fr/39

proche-or ien t /a r t ic le /2011/09/22/ les-occ identaux-boycot tent - le -d iscours-d-ahmadine jad-a- l -onu_1576506_3218.html

Le Point (2016). Iran : l’ONG américain qui menace les entreprises françaises. http://www.lepoint.fr/economie/40

iran-l-ong-americaine-qui-menace-les-entreprises-francaises-04-08-2016-2058993_28.phpPage ! sur !15 24

Selon le ministère des affaires étrangères français, le pays ne présente pas de risque sanitaire grave, en dehors de quelques maladies dont il faut faire attention (grippe aviaire par exemple). En revanche, la pollution des grandes villes pose un réel problème en raison du nombre de voitures qui y circulent sans catalyseur (5 millions de véhicules à Téhéran). Pendant les pics de pollution, des écoles, usines, commerces sont fermés. La pollution due 41

à l’extraction du pétrole est également très importante, ainsi que la pollution des eaux du golfe persique, en raison des rejets industriels. Enfin, la question de l’eau est très importante et constitue un défi gigantesque à relever pour l’Iran (comme pour beaucoup de pays de la région). Le pays est très aride et il n’y pas assez de ressources en eau. Des manifestations ont même éclatées pour cette raison en 2015. L’accueil massif de touristes nécessite de nombreuses ressources en eau et un système de traitement des eaux efficace. Si l’Iran veut pouvoir développer le tourisme, il va devoir relever ce défi. Par ailleurs, le pays est situé dans une région à forte activité sismique, et est donc sujet à des tremblements de terre, qui font parfois plusieurs morts. Sans être un véritable frein au tourisme, il convient néanmoins de noter que le gouvernement doit pouvoir informer les visiteurs de ces risques, et traiter avec les pays concernés en cas de visiteurs touchés.

L’image du pays En raison de tous ces facteurs cités plus haut, mais également en raison de l’histoire, de méconnaissance et de manque d’information, l’Iran souffre de son image. Il passe pour un pays fermé, anti occidental, extrémiste, difficile d’accès et peu développé. Un pays peu sécuritaire, et qui supporte des conflits armés et des groupes terroristes. Les richesses du pays sont peu connues, et les rares fois où l’Iran est mentionné dans les médias généralistes, c’est souvent pour parler de tensions, de guerres etc. Vraie ou pas, cette image est perçue par les occidentaux, et constitue un réel frein au tourisme en Iran. Ses provocations régulières (discours anti américain, tirs de missiles balistiques, ambiguïté sur le nucléaire) n’arrangent pas son image extérieure.

France TV Info (2015). Iran : la capitale Téhéran paralysée par la pollution. http://www.francetvinfo.fr/monde/41

environnement/iran-la-capitale-teheran-paralysee-par-la-pollution_1234683.htmlPage ! sur !16 24

Conclusion Les éléments cités plus haut démontrent plusieurs choses. Tout d’abord, les relations internationales ont un impact sur le tourisme d’un pays, et ce, à plusieurs niveaux : que ce soit sur la fréquentation touristique, sur la facilité d’accès du pays, ou sur la réputation. Les sanctions prises à l’encontre d’un pays peuvent jouer sur la mise en tourisme de celui-ci, en jouant sur l’économie directement : impossibilité de conclure des contrats, ralentissement de l’économie, mise au ban de la communauté internationale. Tous ces facteurs influencent de façon directe et indirecte le tourisme d’un pays.

Olivier Jager, PDG de ForwardKeys, agence de marketing sur le tourisme, fait le lien entre les changements en Iran et le tourisme de celui-ci : « Our findings support the conclusion that political change in Iran is making the country more approachable – an attractive place to visit and potentially do business. The image of Iran around the world is changing. Its many tourist attractions, historic, religious and spectacular, are once again being emphasised. I expect visitor numbers to increase, so long as Iran’s airport capacity can keep pace. » 42

Les relations internationales permettent d’offrir un cadre légal international au tourisme, grâce à la mise en place d’accords, d’échanges, de normes. Elles permettent également de modifier la perception qu’ont les gens d’un pays, et les changements ont été nombreux ces dernières années : Cuba ou l’Iran de façon positive, mais aussi la Turquie, l’Ouzbékistan, voire les États-Unis de façon plus négative.

Depuis la signature de l’accord sur le nucléaire, la perception de l’Iran par les occidentaux commence à changer, les procédures pour entrer dans le pays sont facilitées, des contrats sont signées, des lignes aériennes ouvertes et le nombre de touristes ne cesse de croître. Mais la simple signature de l’accord n’est pas un facteur suffisant pour expliquer cette croissance : de réels changements s’opèrent en Iran, la société civile s’organise, l’ouverture des mentalités se fait peu à peu, les changements politiques se font lentement, la situation s’améliore petit à petit.

Il faut, pour que le tourisme se développe, que les infrastructures permettent d’accueillir un nombre croissant de visiteurs : hébergement, activités, qualité du service, transport… Il faut également repenser certains domaines comme la gestion de l’eau, le traitement des déchets, la cohabitation avec les habitants etc. Le plus grand défi de l’Iran, maintenant que sa mise en tourisme est lancée, est de pouvoir assumer ses objectifs en matière de tourisme (20 millions de visiteurs en 2025). Cela passe par la construction d’infrastructures et la formation de personnel.

De plus, les relations internationales influencent le tourisme d’un pays, comme démontré plus haut, mais elles touchent également énormément de sujets : commerce, relations diplomatiques, normes internationales etc. L’exemple le plus parlant est celui de l’Union Européenne qui impose des normes qui touchent tous les niveaux de la vie des habitants (panneaux routiers, agriculture, ventes de produits, taxes, armées, répartition du budget etc.).

Le fait est qu’aujourd’hui aucun pays ne peut être totalement fermé. La mondialisation est partout, la Corée du Nord et l’Érythrée, pays les plus fermés au monde, ont des relations, même minimes, avec d’autres pays. La mondialisation force les pays à entretenir des relations et à participer à la vie internationale. Le processus d’ouverture se fait-il donc simplement par la force des choses, à savoir la progression de la mondialisation ?

FTN News (2017). Iran Tourism’s Double-digit growth continue. 42

https://ftnnews.com/tours/31476-iran-tourism-s-double-digit-growth-continues.htmlPage ! sur !17 24

Bibliographie Références dans le texte

Articles de journaux

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Courrier International (2015). Avec la paix , les touristes sont de retour en Colombie. http://www.courrierinternational.com/article/2015/01/07/avec-la-paix-les-touristes-sont-de-retour-en-colombie

El Pais (2017). El turismo ya es el principal problema de Barcelona, segun sus vecinos. https://elpais.com/ccaa/2017/06/23/catalunya/1498212727_178078.html

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L’Express (2015). La destination Iran fait son grand retour chez les voyagistes français. http://www.lexpress.fr/actualites/1/societe/la-destination-iran-fait-son-grand-retour-chez-les-voyagistes-francais_1720434.html

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Hoerner, J-M (2007). Géopolitique du tourisme. Hérodote. n°127, 15-28.

Loubes, J-P (2015). Tourisme : arme de destruction massive. Paris, France : Éditions du Sextant

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Ouvrages

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Autres

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Rubrique Le permis de conduire. Site de l’ambassade de France à Washington. https://fr.franceintheus.org/spip.php?article354

Société civile. Dans les ressources de l’ONU. http://www.un.org/fr/sections/resources/civil-society/index.html

Stratégie. Dans Dictionnaire Larousse en ligne. http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/stratégie

US Department of State (2017). Iran Sanctions. https://www.state.gov/e/eb/tfs/spi/iran/index.htm Page ! sur !19 24

Références générales

Djalili, M-R et Kellner, T. (octobre 2016). Où va l’Iran ? Asia Focus, n°2, 1-9.

Djalili, M-R et Kellner, T. (2010). Histoire de l’Iran contemporain. Paris, France : La Découverte.

AIEA. Dans Les relations multilatérales hors Europe. Autorité de sûreté nucléaire. https://www.asn.fr/L-ASN/International/Les-relations-multilaterales-hors-Europe/L-Agence-internationale-de-l-energie-atomique-AIEA

Arms Control Association (2015). P5+1 Nations and Iran Reach Historic Nuclear Deal. https://www.armscontrol.org/pressroom/press-release/2015-07-14/P5-Plus-1-Nations-and-Iran-Reach-Historic-Nuclear-Deal

France Diplomatie (2015). Que dit l’accord sur le nucléaire iranien ? http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/iran/la-question-nucleaire/article/que-dit-l-accord-sur-le-nucleaire-iranien

Iris France (2016). A six mois des élections présidentielles, ou en est l’Iran. http://www.iris-france.org/84783-a-six-mois-des-elections-presidentielles-ou-en-est-liran/ Iris France (2017). Et l’Iran et l’Arabie saoudite se trouvèrent un nouveau champ de bataille, l’économie. http://www.iris-france.org/86898-et-liran-et-larabie-saoudite-se-trouverent-un-nouveau-champ-de-bataille-leconomie/ Le plan d’action global et les mesures restrictives. Dans Mesures restrictives de l’UE. Conseil de l’union européenne. http://www.consilium.europa.eu/fr/policies/sanctions/iran/jcpoa-restrictive-measures/

Les clés du Moyen-Orient (2016). Conséquences régionales de l’accord sur le nucléaire iranien. http://www.lesclesdumoyenorient.com/Consequences-regionales-de-l-accord-sur-le-nucleaire-iranien-Premiere-Partie.html

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Annexe

Annexe 1 : Tableaux des évolutions des indicateurs économiques

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Annexe 2 : Répertoire des articles ayant pour sujet le tourisme en Iran

Répertoire articles qui mentionnent le tourisme en Iran

Date Site / organisme Titre Année Type

18/11/2003 Tourmag Air France reprend ses vols vers l'Iran en juin 2003 Spécialisé

tourisme

24/09/2009 Tourmag L’Iran à Top Résa : "Le dialogue doit se poursuivre 2009 Spécialisé

tourisme

19/11/2010 TourHebdo Parfums d'Orient parie sur l'Iran 2010 Spécialisé tourisme

13/05/2013 Blog Le Monde L’Iran, bombe touristique à retardement 2013 Blog

04/12/2013 TourmagIran : une "pépite" pour certains voyagistes malgré la prudence du Quai d'Orsay

2013 Spécialisé tourisme

27/12/2013 Les Échos Iran : Bam redeviendra un lieu touristique en 2016 2013 Généraliste

31/01/2014 France24 Petit guide des Observateurs à l’intention du touriste en Iran 2014 Généraliste

07/05/2014 RFI Le tourisme en Iran 2014 Généraliste

02/11/2014 L'ExpressL'Iran veut de nouveau attirer les touristes et relancer un secteur moribond

2014 Généraliste

03/11/2014 Geopolis L'Iran se rêve en destination touristique 2014 Généraliste

29/03/2015 Voyages et enfants L'Iran avec enfants 2015 Blog

02/06/2015 Quotidien du Tourisme

Les Seniors du Tourisme à la découverte de l’Iran 2015 Spécialisé

tourisme

14/07/2015 CNN Why your next vacation could be in Iran 2015 Généraliste

14/07/2015 Quotidien du Tourisme

Iran : la destination va-t-elle profiter de l’accord avec le « P5+1 » ?

2015 Spécialisé tourisme

25/07/2015 Le Figaro L'Iran fait son grand retour dans les catalogues de voyages 2015 Généraliste

29/07/2015 Tourmag Les accords sur le nucléaire remettent l'Iran dans la lumière 2015 Spécialisé

tourisme

29/07/2015 Tourmag Et si l'Iran explosait… touristiquement ? 2015 Spécialisé

tourisme

30/07/2015 Le JDD L'Iran, future destination touristique pour les Français? 2015 Généraliste

29/09/2015 L'ExpressLa destination Iran fait son grand retour chez les voyagistes français

2015 Généraliste

01/10/2015 Le Parisien Iran et Haîti, les nouvelles destinations 2015 Généraliste

01/10/2015 L'Écho Touristique Le tourisme perce en IRAN 2015 Spécialisé tourisme

02/10/2015 Le Figaro L'Iran redevient une destination demandée 2015 Généraliste

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12/11/2015 Quotidien du Tourisme

Pour la Maison des Orientalistes, l’Iran est une « bulle d’optimisme » pour le tourisme

2015 Spécialisé tourisme

03/01/2016 Le Monde Où partir en 2016 ? Les destinations phares de l’année 2016 Généraliste

04/01/2016 Hospitality On L'Iran s'ouvre au tourisme haut de gamme 2016 Généraliste

17/01/2016 La TribuneL'accord sur le nucléaire signe le retour de l'Iran sur la scène des nations

2016 Généraliste

18/01/2016 Europe 1 Tourisme : l'Iran, une destination qui séduit de plus en plus 2016 Généraliste

17/04/2016 LCI Cinq questions à se poser avant de partir en vacances en Iran 2016 Généraliste

22/04/2016 L'Écho TouristiqueJean-François Rial : "L’Iran va devenir une destination culturelle majeure comme Cuba"

2016 Spécialisé tourisme

29/04/2016 Le Parisien Cinq destinations estivales à visiter avant l'affluence touristique 2016 Généraliste

22/05/2016 Ouest France Le tourisme persan favorise la contagion des idées en Iran 2016 Généraliste

22/05/2016 Ouest France L'Iran des mollahs s'ouvre au tourisme 2016 Généraliste

12/06/2016 PressTV Iran : Un tsunami de touristes étrangers présagé 2016 Généraliste

17/06/2016 L'Écho TouristiqueListe noire : Air Madagascar et Iran Air de retour dans le ciel européen

2016 Spécialisé tourisme

19/06/2016 Tourmag En passant par l'Iranie avec mes (gros) sabots... 2016 Spécialisé

tourisme

21/06/2016 Quotidien du Tourisme

Iran Air : levée de la plupart des restrictions pour voler en Europe 2016 Spécialisé

tourisme

23/06/2016 L'Express Un printemps en Iran 2016 Généraliste

27/06/2016 TourmagIran : la Perse après les controverses... toujours aussi séduisante

2016 Spécialisé tourisme

01/07/2016 L'Écho Touristique Iran, le printemps perse 2016 Spécialisé tourisme

28/08/2016 WorldWideBrice Voyage à Téhéran en Iran – C’est pas comme tu croyais ! 2016 Blog

29/08/2016 Le Monde Le tourisme apporte une bouffée d’oxygène à l’économie iranienne 2016 Généraliste

18/09/2016 La Croix L’Iran s’ouvre au tourisme 2016 Généraliste

28/09/2016 Le Petit JournalTourisme en Iran - Un secteur en expansion et des défis à surmonter

2016 Généraliste

02/10/2016 Le Figaro L'Iran veut encourager la construction d'hôtels 2016 Généraliste

05/10/2016 Blog Huffington Post Tourisme: Iran ou Iran pas? 2016 Blog

12/10/2016 Le Monde Iran, envoûtant et paradoxal 2016 Généraliste

08/11/2016 New York Times Long Avoided by Tourists, Iran is Suddenly a Hot Destination 2016 Généraliste

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11/11/2016 Europe 1 Boom du tourisme en Iran : longtemps fuie, c’est devenu une destination à la mode

2016 Généraliste

13/11/2016 La Dépêche Kish, petite île d'Iran, joue la décontractée 2016 Généraliste

09/12/2016 Instinct Voyageur Voyager en Iran : mon guide pratique ! 2016 Blog

10/01/2017 L'Écho Touristique L'Iran redevient fréquentable pour les groupes hôteliers 2017 Généraliste

19/01/2017 Portail de l'IELe tourisme en Iran : une opportunité incontournable pour les entreprises françaises

2017 Généraliste

20/01/2017 Le Figaro L'Iran , destination tendance de 2017 2017 Généraliste

24/01/2017 TourHebdo Mahan Air se renforce à Paris 2017 Spécialisé tourisme

09/02/2017 France24 En Iran, le boom du tourisme 2017 Généraliste

21/02/2017 Le Figaro Voyager en Iran : que faut-il savoir avant de partir? 2017 Généraliste

21/02/2017 Le Figaro Quel itinéraire pour un premier voyage en Iran ? 2017 Généraliste

04/03/2017 Vizeo Préparer un voyage en Iran : ce qu’il faut savoir absolument 2017 Blog

16/03/2017 Le Figaro Tourisme : ces destinations qui deviennent à la mode 2017 Généraliste

17/03/2017 Le Figaro ces destinations qui draguent les touristes français 2017 Généraliste

27/03/2017 Tourmag Iran : bientôt la fin de la "galère" pour obtenir le visa ? 2017 Généraliste

29/03/2017 L'Écho Touristique Face à la géopolitique, Aya repousse les frontières 2017 Spécialisé

tourisme

19/05/2017 Le Figaro Les merveilles de l'Iran à ne pas rater 2017 Généraliste

22/05/2017 Geo Iran, le grand rush 2017 Généraliste

09/07/2017 L'Écho Touristique 40 000 passagers entre Paris et Téhéran 2017 Spécialisé

tourisme

10/07/2017 Ouest France Voyager en Iran pour mieux dédiaboliser le pays 2017 Généraliste

13/07/2017 L'Écho Touristique Travel Europe s'ouvre à l'Iran 2017 Spécialisé tourisme

24/07/2017 Tourmag Travel Europe mise sur l'Iran en 2018 2017 Spécialisé

tourisme

07/08/2017 TourHebdoNotre top 5 des destinations tendances : l'Iran, le nouvel eldorado

2017 Spécialisé tourisme

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