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Reportage sur des vacances sur l'île de Madère
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1
MADERE
du 2 au 8 avril 2011
MADERE
du 2 au 8
avril 2011
2
Géographie et climat
A l‟est de l‟Océan Atlantique et sur toute la lati-
tude du continent africain du nord s‟étend un
archipel d‟îles appelé la Macaronésie.
Cet archipel comprend les Açores, les îles du Cap-
Vert, les Canaries, mais aussi Madère.
Ce nom de Macaronésie, parfois écrit à
tort Macronésie, provient du grec ancien et
signifie en français « les îles fortunées » (et
non pas les îles en forme de pâtes italiennes!).
Ce terme était utilisé par les an-
ciens géographes grecs pour désigner
des îles situées à l'ouest du détroit de Gibral-
tar.
La Macaronésie est une entité géographique qui
partage une histoire, des
liens culturels (architecture,folklore, artisanat,
etc), et une flore et une faune analogues : forma-
tions sèches à dragonnier, laurisylve,..).
Madère (en portugais : Madeira) est
un archipel du Portugal composé de l'île du même
nom et de plusieurs autres petites îles, situées au
large du Maroc : l‟île de Madère (727 km2), l'île
de Porto Santo et les îlots qui en dépendent
(43 km2) ainsi que deux groupes d'ilots déserts
qui sont des réserves naturelles ( îles Desertas
« désertes » et îles Selvagens « sauvages » ).
Funchal, la capitale de l'archipel, est distante
d'environ 660 kilomètres du continent africain,
980 kilomètres de Lisbonne, 400 kilomètres
de Grande Canarie aux îles Canaries et 880 kilo-
mètres de Santa Maria, l'île la plus proche
des Açores.
Madère est longue de 57 km d‟est en ouest et de
22 km dans sa plus grande dimension nord-sud ;
elle se situe dans l‟Atlantique à peu près à la lati-
tude de Rabat.
Son relief est abrupt, tourmenté, sculpté par
l'érosion, spectaculaire avec des sommets déchi-
quetés culminant à 1861 mètres au Pico Ruivo qui
est la troisième plus haute montagne du Portugal.
Madère rappelle la configuration de l‟île de la Ré-
union, avec des sommets moitié moins hauts mais
des retombées plus rapides sur la mer, peut-être
3
Géographie et climat
Sa surface est de 801 km², pour une population
de 247 400 habitants y compris les îles. 65% de
sa surface a une pente supérieure à 25% et 50%
de sa surface est à une altitude
supérieure à 1000m. Elle est
entaillée de gorges profondes
(les ribeiras) qui découpent
d'impressionnantes falaises cô-
tières. Les ribeiras et les
contreforts montagneux, diffi-
ciles d‟accès, sont restés sauva-
ges.
Son climat subtropical et ses
paysages singuliers en font une destina-
tion touristique appréciée.
En effet, le climat à Madère ne change pas beau-
coup pendant l‟année ; il reste agréable avec des
températures comprises en moyenne entre 22ºC
(maximum) et 15ºC (minimum), mais il présente
des disparités nettes entre sud et nord, entre
altitude et bord de mer. Et c‟est la persistance et
la constance de températures modérées sans ex-
cès qui donnent ce climat subtropical, parfois per-
çu comme plutôt frais par les touristes que nous
sommes.
Ainsi, il peut neiger dans le « massif central » au
nord, sur ce plateau venté où s‟étirent comme des
fuyards les arbustes aux troncs tordus par les
bourrasques fréquentes.
Cette région
témoigne de
l‟humilité et
de la pugna-
cité des pre-
miers habi-
tants, face à
une nature
souvent hos-
tile, bien
éloignée de
l‟image pres-
que paradi-
siaque de l‟île telle qu‟elle est perçue
dans le monde.
Une couverture nuageuse est créée par
les
mon-
tagnes
et les
vents
alizés
qui
souf-
flent
princi-
palement du nord-est. Elle provoque une pluviosité
qui peut atteindre dans certains endroits 3m/an,
surtout sur la côte nord.
Avec parfois des violences dont l‟un des exemples
est la catastrophique tempête de février 2010.
4
Economie
La pluie avait cessé sur l’île touristique de Madère. Elle laisse place à
la désola- tion. Les trombes d’eau qui se sont abattues sur l’archipel
portugais vendredi et samedi ont charrié des tonnes de boue et détruit de
nombreuses constructions. Mais le bilan humain est plus lourd: au moins 42
morts et plus d’une centaine de blessés.
La violence des flots
Funchal, la capitale est particulièrement touchée par la catastrophe. Les
pompiers ont retrouvé 17 cadavres dans la ville, peuplée de quelque 100 000
âmes. Le bilan pourrait être plus important. Un centre commercial notam-
ment a été entièrement détruit et les pompiers redoutent de découvrir des
victimes dans le parking souterrain, encore sous les eaux.
Partout dans les rues, des voitures retournées témoignent de la violence des
flots qui ont envahi la ville en moins d’une heure. Des ponts se sont écrou-
lés et beaucoup de maisons ont été détruites. «C’était horrible et très ef-
frayant. Les rues ressemblaient à de véritables rivières. Nous avons même
vu un cadavre flotter», a confié Neusa Abreu, une habitante.
L’archipel de Madère, autrefois fréquenté par Winston Churchill et l’impé-
ratrice Sissi, qui a vu naître Cristiano Ronaldo, très fameux joueur de foot-
ball, n’avait pas connu un tel déluge depuis 1993.
Economie, productions
Le PIB de Madère est de 6,36milliards d‟euros.
C‟est le 2ème site le plus riche du Portugal après
Lisbonne, et son PIB/h est un peu supérieur à la
moyenne européenne (103%).
Mais si la colonisation par l‟homme est intervenue
dès la découverte de l‟île, Madère n‟est jamais
devenue l‟eldorado tant attendu des explorateurs
portugais. Son relief très accidenté, son éloigne-
ment important et une absence de richesses pre-
mières n‟ont jamais permis à ce petit caillou de
devenir une grande terre. La misère a longtemps
régné sur Madère et elle fut, comme les Açores,
un lieu de forte émigration vers les continents
européen et sud-américain dès le début du XIXe
siècle.
Lors de sa découverte par les Portugais,
l'archipel était inhabité : la population actuel-
le résulte de la colonisation, essentiellement
portugaise. La population est donc d'origi-
ne européenne bien que Madère soit plus pro-
che de l'Afrique que de l'Europe.
5
Histoire
Pline mentionne certaines «îles pourpres » qui
pourraient être Madère et Plutarque (75 avant
JC) raconte que Quintus Sertorius, à son retour
de Cadix, rencontra des îles voisines, une petite
(Porto Santo) et une grande (Madère) non loin des
côtes d‟Afrique, et nommées les « îles bénies ».
Il est probable que l'archipel ait été connu
dès l'Antiquité et notamment des Phéniciens.
Comme les Açores, Madère était identifiée sur
certaines cartes de Florence dès le 14ème siècle
(1351) ainsi que sur certaines cartes arabes.
Plus officiellement, deux capitaines envoyés par
Henri
le
Navi-
gateur, Zarco et Vaz sont jetés en 1419 sur l‟île
de Porto Santo par une tempête dont ils réchap-
pent. D‟où le nom de l‟île : Port Saint, petite île
presque plate à quelque 30 km au nord-est de Ma-
dère.
L‟année suivan-
te, ils revien-
nent et décou-
vrent comme
un gros nuage
noir au sud-
ouest : l‟île
principale
(Madère), qu’ils
investissent au
nom du roi du Portugal. Ils l‟abordent par l‟est sur
le site de l‟ancienne capitale appelée Machico.
C‟est probablement la 1ère île découverte par les
portugais dans cette période des grandes conquê-
tes.
Aussitôt découvert, l‟archipel inhabité est coloni-
sé, essentiellement par les portugais.
Il fut un point de relâche important pendant
l'époque des grandes découvertes. Christophe
Colomb y séjourna, il y épousa Felipa Perestrello
Moniz, fille de Bartolomeu Perestrelo. Séjour im-
portant, puisque Felipa a pu faire connaître à Co-
lomb
les car-
tes de
son
père,
qui
l'ont
aidé
dans
ses
décou-
vertes.
Dès l‟arrivée des premiers colons portugais, au
début du XVe siècle, l‟île fut déboisée pour met-
tre en place les premiers champs de céréales, puis
de canne à sucre et autres espèces d‟intérêt com-
mercial. La grande forêt fut petit à petit grigno-
tée et le bois servit à la construction des habita-
tions. L‟histoire dit que Zarco ordonna un brûlis
général de l‟île pour dégager des espaces exploita-
bles : l‟incendie aurait ainsi duré près de sept an-
nées au cours desquelles l‟antique forêt fut prati-
quement réduite à néant.
Les colonisateurs rencontrèrent sur l‟île de gran-
des forêts de laurier sylve, ce qui donne à l‟île son
nom d‟ « île des bois », c‟est-à-dire île de Madeira.
L‟opposition entre nord humide et sud plus sec
incite rapidement les colonisateurs à construire
des canaux d‟irrigation du nord vers le sud , les
fameux « levadas ».
6
Histoire
Outre le poisson, ils se nourrissent de blé, mais un
peu plus tard, climat aidant, ils implantent la can-
ne à sucre, mais aussi la betterave à sucre. C‟est
vers 1455 que ces cultures fournissent le « sel
doux » comme était appelé le sucre en ces temps,
et que se développe cette industrie, en relation
avec le Sicile (fournisseur des plants) et Gênes,
qui finance l‟ensemble de ce commerce. Ainsi 70
navires sont engagés dans le commerce du sucre
dès 1480, et Madère supplante Chypre dans cette
production dès 1490.
Cette industrie draine la main d‟œuvre et le com-
merce d‟esclaves, qui représentent 10% de la po-
pulation de l‟île dès le 17ème siècle
L‟île subit les razzias des pirates arabes, qui cap-
turent ainsi plus de 1200 chrétiens de Porto San-
to en 1617.
Après le 17è-
me siècle,
c‟est le vin
de Madère
qui prend
essor, la pro-
duction de
sucre étant
concurrencée
par celles de Sao Tomé (question au lecteur : où
se situe Sao Tomé ?? ha! ha!), du Brésil, etc…
Après les guerres napoléoniennes,
l‟île revient aux anglais en 1807
pour une courte période puisqu‟elle
redevient portugaise dès 1814.
Quelques épisodes belliqueux met-
tent en scène des sous-marins al-
lemands contre des bateaux alliés
en 1916 et 1917. Madère accueille
le dernier empereur austro-
hongrois en exil, Charles 1er, qui y
meurt en 1922 dans le village de
Monte, au-dessus de Funchal. Il
avait auparavant essayé de conclu-
re seul et contre l‟avis de son ministre des affai-
res étrangères, une paix séparée avec la France,
sans que son allié allemand ne le sache. Jusqu‟au
moment où ses tractations aient été rendues pu-
bliques par G. Clémenceau. Son attitude lui a valu
cet exil confortable à Madère.
C‟est après la ré-
volution des œil-
lets au Portugal en
1974 que Madère
obtient l‟autonomie
politique le
4/09/1976. Mais
elle avait obtenu
l‟autonomie admi-
nistrative
dès 1895.
Elle dépend
du Portugal,
comme les
Açores, et
appartient
donc à l‟U-
nion Européenne.
7
Formation géologique
L'île de Madère est d'origine volcanique et
présente un profil érodé, comme les autres
îles macaronésiennes.
Le volcanisme de Madère est associé à une
fracture océanique et comporte plusieurs épi-
sodes d'activité éruptive, d'abord sous-
marine explosive (au Miocène supérieur), puis
extérieure (au Pliocène et au Quaternaire).
S'épanchèrent alors d'abondantes laves ba-
saltiques (qui donnent la couleur noir lui-
sant à la roche), et de grandes quanti-
tés de produits py- roclastiques (qui lui
donnent sa cou- leur rouge). Les der-
nières érup- tions ne remontent qu'à
6000 ans.
La géomorphologie de Madère, avec des falai-
ses au Sud et au Nord, est surprenante pour
une telle île volcanique de « point chaud » que
l‟on croyait située sur la même dorsale atlanti-
que que l‟archipel des Açores. En réalité, elle
repose sur un plan profond presque horizontal
du plancher océanique, ce qui explique l‟unifor-
mité de l‟ensemble des falaises et sa stabili-
té. Aucune secousse sismique importante n‟a
été enregistrée depuis sa découverte.
Cependant, l‟église de Monte, au-dessus de
Funchal, a dû être reconstruite après un séis-
me qui l‟a partiellement détruite en décembre
1818.
Les falaises présentent de magnifiques et
parfois sauvages et sombres panoramas. La
plus haute falaise d‟Europe (et 2ème du monde)
faite de roche rouge, se trouve à quelques
kilomètres à l‟ouest de Funchal. Falaises sou-
vent provenant de l‟érosion océanique puissan-
te qui, à force de creuser la paroi sur des mil-
liers d‟années, finit par provoquer l‟énorme
effondrement de pans de montagne, créant
ainsi une nouvelle falaise.
8
Cette topographie laisse peu de place aux plages
sur les
côtes.
Il en
existe
cepen-
dant, si
l‟on
met de
côté
celles
de l‟île
de Por-
to Santo, qui se ni-
chent dans le creux
de certaines petites
baies au pied des
falaises. En général
faites de sable ou de
petits galets noirs
ou rouges, elles sont
fréquentées plus par
les mouettes comme
ici sur le port de
Funchal que par les
baigneurs (on a plu-
tôt vu des gens prenant le soleil),
à la fois à cause de la températu-
re de l‟eau qui reste fraîche, et
parce que l‟océan puissant roule
des vagues lourdes et charrie des
courants vite
dangereux. La
ville a créé à
l‟ouest un en-
semble bal-
néaire en pla-
teforme sur des ro-
chers, dont la grande
attraction est une pisci-
ne et un solarium, pen-
dant que les vagues se
fracassent tout contre.
Formation géologique
9
Caractère et orig
inalités
L‟île garde la marque de son histoire volcanique, en
particulier dans le nord-ouest à Porto Moniz, où la
lave écoulée a créé des piscines naturelles dont
l‟eau tur-
quoise
entourée
d‟écume
blanche
contraste
avec le
bleu pro-
fond de
l‟océan
sur le
bord de
mer.
Il en existe de semblables par exemple sur la
côte nord de Ténérife dans les Canaries.
L‟amoncellement de lave retient l‟eau des ma-
rées sur deux
ou trois ni-
veaux, et for-
me de belles
sculptures natu-
relles au-dessus
de l‟eau limpide.
Ici et là se cachent d‟an-
ciens villages de pêcheurs
aux maisons blanches. Les
églises pimpantes jouent du
contraste avec de beaux
effets entre le crépi blanc
et la pier-
re de lave
noire ou
rougeâtre.
10
Caractère et orig
inalités
Ainsi à Sao Vicente (Saint-
Vincent) un autre joli village
vers lequel on plonge en direc-
tion de la côte nord, depuis un
col d‟arête (le lieu s‟appelle
Encuemada) d‟où l‟on aperçoit
la
mer au sud
et au nord.
Derrière
cette bar-
rière mon-
tagnes
dressée qui
paraît me-
naçante et
infranchis-
sable : le sud.
Depuis de hauts belvédè-
res ,on peut contempler les
rades immenses, du côté d‟un village appelé Santa-
na, qui conserve aussi quelques rares maisons ty-
piques, blanches avec des ouvertures carmin, et
d‟épais toits de chaume ; les vieux propriétaires
les font visiter aux touristes moyennant une poi-
gnée
d‟eu-
ros.
11
Caractère et orig
inalités
Au-dessus des hautes falaises jusque vers le som-
mets les plus élevés (en haut à droite tout prés
du plus haut sommet déchiqueté de l‟île) fleurit
une variété particulière de mimosa de couleur
blanche, que l‟on retrouve aussi en altitude à l‟île
de la Réunion.
La majesté des paysages incite à la contempla-
tion, quand un plateau de bord de mer fait face à
cette sévère et sombre chaîne dressée, dont le
pied est battu par l‟océan puissant, ou quand les
terrasses cultivées s‟habillent d‟une variété éton-
nante de tonalités de verts, au surplomb d‟une
baie.
12
Et dans les pentes raides, on peut encore
voir de vieux madéiriens gravir les che-
mins ,chargés d‟un fardeau de branches
sur la tête.
On
peut y
voir
aussi
cet
oiseau
endé-
mique,
mais
peu différenciables de nos oiseaux com-
muns, appelé « bich bich ».
Infrastructures
Avec le soutien de l‟Union Européenne, Madère
est sortie de l‟ère où il fallait des heures pour
franchir patiemment et prudemment quelques
kilomètres en empruntant les routes faites de
lacets innombrables taillés à flanc de falaises
sur des hauteurs vertigineuses dominant la
mer
Aujourd‟hui, et tant que la manne européenne
ne se tarit pas (jusqu‟en 2013 semble-t-il), des
ouvrages de génie civil, tunnels et viaducs
équipent l‟île de partout. Longs tunnels dou-
bles (un
par
sens),
souvent
sinueux, parfois en pente comme si le
profil du tunnel épousait celui de la
montagne sous laquelle il est percé,
longs de quelques centaines de mètres à
plus de 3000 mètres, s‟enchaînant les uns der-
rière les autres, se prolongeant par des ouvra-
ges d‟art, viaducs à double voie en courbes.
L‟impression que l‟on espère fausse est celle
d‟un déchaînement excessif de moyens sans
véritable
ligne di-
rectrice.
Au total
aujourd-
‟hui, 158
tunnels,
sur une
longueur
totale non
mesurée.
13
L’agriculture
Les polos Les cultures en courtes terrasses (appelées
« polos ») que l‟on aperçoit sur de nombreuses
pentes s‟étagent de la mer jusqu‟à 700 mètres
d‟altitude. Créées souvent à partir de terre ame-
née à dos d‟homme, elles illustrent la patience et
l‟humble ténacité des premiers habitants. Au-
jourd‟hui, une partie d‟entre elles est à l‟abandon
(les jeunes cherchent d’autres activités moins in-
grates) mais elles continuent de strier de maniè-
re régulière le flanc des montagnes.
La forêt
De 700 à 1000 mètres, c‟est le domaine de la fo-
rêt primaire (la laurisylve), et au-dessus, un uni-
vers essentiellement minéral de lave et de cendre
volcanique.
Madère détient donc l‟étendue la plus grande
et la mieux conservée au monde de Laurissilva, qui
couvre une surface de près de 15.000 ha dans le
Parc Naturel de Madère. Cette réserve a été
inscrite dans la Liste du Patrimoine Naturel Mon-
dial de l‟UNESCO en décembre 1999.
Le nom vient du latin Laurus
(laurier) et Silva (forêt, bois).
Autrefois, la Laurissilva occupait de vastes éten-
dues du Continent européen, notamment dans tout
le bassin méditerranéen, l‟Europe méridionale et le
Nord de l‟Afrique ; elle a disparu du fait des
glaciations et s‟est déplacée vers le sud.
Les archipels de Macaronésie ont réussi à
maintenir une grande partie de cette végétation
ancestrale grâce à la capacité thermorégula-
trice de l‟océan qui les entoure.
S‟étendant originellement sur la presque totalité
de l‟île, on ne la trouve plus guère aujourd‟hui que
sur son versant nord, dans les vallées profondes
et lointaines de l‟intérieur, s‟étageant entre 300
et 1300 mètres d‟altitude. Elle peut être considé-
rée comme une authentique forêt relique.
Ecosystème botanique très important, cette
forêt est caractérisée par des arbres de grande
envergure, sous la cime desquels des arbustes
abondent, presque tous à feuilles persistantes.
L‟ensemble donne la tonalité verte caractéristique
de l‟île, tout comme la bruyère, le genêt et le cor-
nouiller.
Sous les
arbustes
on trouve
enfin des
fougères
souvent
très déve-
loppées en
crosse de
pape, des
mousses,
des lichens,
…
14
Le vin de Madère est célèbre dans le monde en-
tier, grâce à trois atouts principaux : son riche sol
volcanique, un climat propice et une diversité de
cépages importés notamment dès le XIIIème siè-
cle de Venise avec le Crete Candia Malvasia. Veni-
se était le leader du commerce de vin de la Médi-
terranée avec des opérations menées dans toute
l‟Europe.
Mais sa notoriété provient surtout du processus
de maturation du vin, qui fut découvert par ha-
sard.
Au XVIe siècle, pour les plus longs voyages dans
des conditions d‟expédition difficiles, le vin de
Madère était renforcé à 20 % d‟alcool pour sup-
porter les conditions de navigation. Le tangage du
bateau, la brise maritime, les chaleurs tropicales
et le fait de traverser l‟équateur accéléraient le
vieillissement.
A partir de 1794, les Madériens, découvrant ces
effets, commencèrent à rationaliser le processus
et à créer diverses techniques, telles que la mé-
thode où le vin est chauffé pendant 3 mois à 50°
C. L‟autre méthode traditionnelle, appelée Cantei-
ros, vieillit le vin pendant 20 à 100 ans à tempéra-
ture ambiante. Ces méthodes sont toujours utili-
sées à l‟heure actuelle.
De vastes plans de reforestation ont été mis zen
œuvre dès les années 1950 avec l‟introduction
d‟espèces à forte croissance, pour faire retrou-
ver à Madère son faciès forestier. Mais certai-
nes des espèces choisies se sont révélées forte-
ment invasives et ont
au contraire appauvri
la flore indigène sur
des centaines d‟hec-
tares.
Ainsi aujourd‟hui, les
forestiers tentent d‟é-
radiquer les eucalyp-
tus par des plans d’ar-
rachage systématique
de grande envergure.
Ce grand arbre, ci-
contre dans la brume
du nord, peut attein-
dre 65 m de haut. Originaire d‟Australie et de
Tasmanie, il est en fait très proliférant, au détri-
ment
d‟autres
espèces.
Il en est
de même
avec les
Pins syl-
vestres
dont les
aiguilles
en dé-
composition rendent le sol acide, stérile et inapte
à toute
replanta-
tion .
L’agriculture
15
Le tourisme
Les atouts de Madère reposent principalement
sur ses paysages, montagnes d‟origine volcanique
escarpées et souvent spectaculaires, sur son
climat doux toute l‟année et sur sa flore abon-
dante et variée.
L‟attrait du climat tempéré, le pittoresque sauva-
ge des falaises et de la montagne, les fleurs, les
vins de Madère, ses broderies contribuent au
développement intense du tourisme. Ma-
dère est aussi réputée pour son
feu d‟artifice an- nuel, l‟un des
plus grands du monde.
Le tourisme contribue
pour 20 % au PNB, soute-
nant toute l'année les acti-
vités liées au commerce et
aux transports et fournissant
un débouché aux productions
locales. La part des hôtels et
des restaurants dans le PNB (9 %)
témoigne aussi de cette importance.
L'île de Porto Santo, qui jouit d'un cli-
mat ensoleillé et dispose
d'une plage de sable de neuf kilomètres de
long, est entièrement consacrée au tourisme.
Nous n‟y sommes pas allés.
En 2005, Madère a reçu plus de 850 000 visi-
teurs, et ce chiffre a atteint récemment le mil-
lion. Ces derniers viennent majoritairement de
l'Union européenne, notamment du Royaume-Uni,
d'Allemagne, du Portugal et de Scandinavie. La
fréquentation est à son maximum en mars–avril et
de juillet à octobre. Les perspectives de dévelop-
pement prévoient de porter la capacité hôtelière
à 39 000 lits en 2012 contre environ 29 000 en
2005.
L‟aéroport principal de Madère a été allongé à
2 781 mètres en 2000, ce qui permet de recevoir
pratiquement tous les types d'avions avec aussi
l'ouverture d'un nouveau terminal en 2002. Aupa-
ravant, l‟aéroport était connu comme l‟un des
plus dangereux du monde.
16
Les lévadas
Le port de
Funchal peut
accueillir
deux à trois
paquebots de
croisière à la
fois. On en-
tend fré-
quemment la
puissante
corne de
brume qui
ap- pelle les touristes à ren-
trer vers eux avant le
départ.
Face à la statue ma-
jestueuse de Chris-
tophe Colomb, lors
de notre passage il
accueillait aussi
un navire militai-
re français
chargé de radars,
probablement en
relation avec les
événements révolu-
tionnaires d‟Afrique
du Nord en Tunisie,
en Egypte et sur-
tout en Lybie.
L'une des principales
activités touristiques sur l'île de
Madère est la randonnée le long
des levadas, canaux d'irrigation
creusés de- puis le XVIe siècle à l‟initiative de
colonisateurs privés, et qui acheminent l‟eau de-
puis le nord où elle est la plus abondante vers le
sud plus sec.
Ce sont ainsi 2200 km de ces petits canaux (alors
que l‟île est longue de 57 km est-ouest sur 22 km
nord-sud !!) qui ont été creusés à la main, fran-
chissant parfois de longs tunnels, autant de tra-
vaux taillés dans le roc. S‟il y en avait 1000 km au
début du 20ème siècle, le complément a été créé
sur décision du gouvernement pendant ce dernier
siècle.
La période esclavagiste a apporté son lot de
main-d‟oeuvre périssable dans la première pé-
riode de construction extraordinaire de ces
canaux à faible déclivité suspendues aux pen-
tes, surplombant hardiment les précipices
vertigineux, et qui ont fait l‟objet de trésors
de « génie civil » avant même que ce mot exis-
te.
Ici, c‟est une levada à Rabaçal, au nord de l‟île,
vers 1000m d‟altitude, au long de laquelle nous
avons marché sur 11 km, dans la brume, le vent
et un froid relatif.
17
Les lévadas
Ces canaux traversent parfois des tunnels dont
nous apercevions l‟entrée à flanc de montagne ;
nous
avons aus-
si franchi
l‟un de ces
ouvrages
long de
800 m
munis d‟u-
ne lampe
de po-
che ; en-
core un
ouvrage
qui a dû
nécessiter
des travaux
longs et
difficiles,
pour le
confort des
populations
et l‟abon-
dance des
cultures au
sud.
L‟eau ruisselle de partout dans
cette partie nord, et en particu-
lier d‟un lac de plateau qui
délivre une haute cascade .
Là, c‟est Marlène longeant une
levada.
18
C‟est moi
Mais ces parcours que l‟on devine d‟une grande
beauté par beau temps, restent majestueux le
long des
pentes
abruptes
dont les
arbustes
accrochés
à leur
flanc mas-
quent
l‟im-
pression
de verti-
ge.
D‟autres le-
vadas, le so-
leil aidant, se
présentent
sous un as-
pect plus
riant et
moins hosti-
le, quand les
canaux se
dirigent len-
tement vers
les pentes du
sud qui sont
leur destina-
tion finale, au milieu de bosquets sauvages de rho-
dodendrons ; en cette période du début avril com-
mencent à peine à fleu-
rir les agapanthes, qui
tapissent en grand nom-
bre les talus surplom-
bant le canal avant la fin
mai. Nous avons pu l‟ap-
précier dans une
autre petite ran-
donnée dans
le Val
Paraiso (ou
vallée du pa-
radis) un peu
au nord de Funchal
où l‟al-
titude
des- cend à 500 m.
Les mêmes pentes
regorgeaient déjà de
capucines et de per-
venches en fleur.
Les lévadas
19
La vigne utilise les moindres recoins des terras-
ses, ou bien court en petites parcelles le long des
routes de montagnes.
L'isolement géographique et le peuplement tardif
ont favorisé un fort caractère endémique.
Ainsi, environ 10 % des espèces végétales indigè-
nes ne sont observables que sur cette île.
La faune dénombre divers oiseaux endémiques :
roitelet, pétrel, pinson des arbres...de Madère,
pigeon Trocaz, sans compter les nombreuses sous-
espèces locales : bergeronnette des ruisseaux,
moineau soulcie, pipit de Berthelot, faucon créce-
relle ...
Du fait de l'humidité atlantique, son relief acci-
denté, sa latitude subtropicale et l'influence du
Gulf stream, Madère possède une flore d'une
grande richesse.
La grande biodiversité, flore et faune confondues,
et son caractère endémique ont d‟ailleurs inspiré
Darwin dans son livre “Origine des Espèces”, ci-
tant Madère et les Galapagos comme preuves de
sa théorie.
La richesse de la flore est mise à profit dans
deux superbes jardins accrochés à 500m au-
dessus de Funchal, et auxquels on accède par té-
léphérique (l‟accès par une route escarpée est
aussi possible).
Dans cette cabi-
ne ovoïde, mon
inquiétude n‟é-
tait tempérée
que par la
conviction auto-
suggérée de l‟o-
rigine autri-
chienne de la
fabrication
(qualité teuton-
ne). Mais dans
l‟œuf, le petit
poussin Jeannot
serrait le bec.
Pas un mot, at-
tendre que ça
passe...
Evidemment, magnifique panorama du port de Fun-
chal.
Faune et flore
20
Le Jardin botanique
Le Jardin Botanique vaut surtout par la
grande variétés de fleurs et d‟arbres
de toutes sortes, mais aussi par une
terrasse très réputée constituée de
fleurs en massifs géométriques formant
une remarquable harmonie de teintes.
L‟ombre des feuilles en couronne de pal-
miers bien
droits s‟épa-
nouit en para-
sols réguliers,
et des arums
timides et vir-
ginaux
expriment
leur fraî-
cheur
discrète
dans l‟om-
bre.
21
Le Jardin Botanique
Une classe d‟enfants est venue assister à un
cours de botanique en direct.
Et de prétentieuses orchidées font leur mi-
jaurée , trop sûres de leur beauté, ou bien
s‟illuminent mystérieusement dans la pénom-
bre du sous-bois….
Là, un hibiscus dépose une poin-
te écarlate sur l‟éventail d‟une
palme, ailleurs un palmier en
toupet joue à la vigie au-dessus
de la mer.
22
Ce jardin est l‟une des destinations les plus pri-
sées depuis Funchal.
Il s‟agit d‟un grand jardin escarpé à vocation plu-
tôt culturelle, qui présente sur 2 étages dans sa
partie supérieure des musées, l‟un pour l‟art afri-
cain, l‟autre pour les minéraux,
dans
un
décor
lumi-
neux
assez
réus-
si.
La partie cen-
trale reproduit
un jardin japo-
nais (ou asiati-
que) dans sa
splendeur et sa
sérénité, avec
quelques repro-
ductions de
guerriers chi-
nois aux cou-
leurs vives.
Les essences
sont très
diverses et
bien agen-
cées, et ici
et là quel-
ques œuvres
modernes
aux couleurs
vives
s „intègrent très bien dans l‟envi-
ronnement tropical.
Le Jardin Tropical
23
Le Jardin Tropical
Plus bas encore, c‟est un petit lac artificiel
alimenté par une haute fausse cascade, d‟un
effet agréable mais un peu appuyé, avec la
mer en
arriè-
re-
plan.
Com-
me
sont
aussi
conve-
nus
certains groupes de bronze qui entourent une
belle demeure ancienne dans l‟enceinte du
jardin.
Les chemins qui ceinturent très joli-
ment le jardin sont décorés de
faïences à la façon des azulejos (voir
le Portu-
gal) et qui
racontent
l‟histoire
de Madère
et celle du
Portugal,
mais re-
produisent
aussi des
œuvres
artistiques
anciennes.
Honnêtement, à qui va votre préférence ci-
dessous?
24
Le jardin est sur-
monté d‟une église
baroque, celle du
village de Monte
(mont en français)
d‟où la vue sur la
capitale et le port
est pano-
ramique.
Cette
église a
été par-
tiellement détruite par un tremblement de terre
en décembre 1818, puis reconstruite grâce à des
fonds délivrés par le Kayser (empereur) Charles
1er d’Autriche. Le village en arrière de l’église ne
manque pas aussi de pittoresque.
Du pied de l‟escalier qui monte à l‟église se tient
une attraction réputée : ce sont des sortes de
luges en osier, les « carros de cestos », sur pa-
tins de bois poli, dans lesquelles embarquent deux
personnes (touristes bien sûr) et qui dévalent une
route bitumée au milieu de la circulation heureu-
sement rare, retenues et guidées par deux madei-
riens. La descente dure 20 mn. Les accompagna-
teurs sont tous vêtus de blanc, coiffés d‟une
sorte de canotier, et portent des bottines de
cuir blanches
et jaunes à
semelle polie,
pour maîtri-
ser les déra-
pages et les
coups de
frein qu‟ils
impriment à
la luge.
Il semble que
c‟était,
dans les
débuts de
la colonisa-
tion, l‟un
des moyens
de trans-
port pour
les person-
nes (à la
descente,
mais à la
montée??)
Le Jardin Tropical
Et... l‟envers vaut l‟en-
droit.
25
Organisation administrativ
e
Madère est rattaché à l'Union européen-
ne par son statut de « région autonome »,
avec un exécutif propre et une assemblée
législative régionale. Le président du gou-
vernement régional actuel est Alberto João
Jardim, en place depuis près de trente ans!!!
Le siège du gouvernement régional est situé
à Funchal (qui signifie « fenouil » en portu-
gais), et qui en est aussi la capitale. Funchal
se situe au sud de l‟île.
Sans compter les jardins qui la dominent, Fun-
chal recèle de belles architectures du 19ème
siècle, mais est surtout équipée de complexes
hôteliers importants qui continuent à se déve-
lopper vers l‟ouest de la ville, où se situait no-
tre hôtel. Le quartier dans lequel il se trouvait
n‟existait pas il y a 15 ans, d‟après ce que nous
disaient un anglais habitué du site.
A l‟est , un ancien fort aux murs crépis de
jaune relevé de bordures de lave scrute l‟hori-
zon, se souvenant de l‟époque où corsaires et
pirates écumaient l‟océan.
26
Funchal, la capita
le
La clarté du ciel et la ri-
chesse des chaudes cou-
leurs confèrent à ce site
un caractère pittoresque
tout à fait typique.
Les bâtiments adminis-
tratifs hérités du passé
ne manquent pas aussi
d‟allure, comme le palais
où siège le représentant
du Portugal.
Les
jé-
suites qui accompagnèrent les
premiers colonisateurs ont
marqué la ville de bâtiments
religieux mariant avec harmo-
nie et originalité le blanc, le
noir et l‟ocre, enserrant de
beaux jardins publics frais et
riches d‟essences diverses
dans
l‟om-
bre
des-
quelles jaillissent des variétés florales
innombrables… ou de petites banane-
raies urbaines enfermées entre de hau-
tes murs, dont le sol est envahi de
capucines mêlées à des pampres de
vigne de Madère, que supportent des
liteaux de bois grossier.
27
Funchal, la capita
le
La ville se pare aussi de sculptures modernes quel-
quefois réussies (ici sur fond d‟une file de taxis
jau-
nes),
Les
falai-
ses qui
la flan-
quent
aussi
bien à
l‟est
qu‟à
l‟ouest ne sont que le prolongement de la montagne
à laquelle elle est adossée comme à un large am-
phithéâtre. Les
plus lointaines à
l‟est renvoient sur
l‟horizon, au cor-
don des autres îles in-
habitées de l‟archipel
(île Sauvages et île Dé-
serte).
La ville s‟étire entre
littoral avec en son cen-
tre le port, et montagne ; elle est coupée par
deux lits de rivières sans attrait taillés dans le
roc au milieu de la ville, qui coulent avec parcimo-
nie, mais qui doivent se remplir furieusement par
fortes pluies.
La prépondérance de l‟activité
touristique est partout pré-
sente, avec le casino dont l‟en-
trée est balisée
d‟un statue de bron-
ze en pied de l‟impé-
ratrice Sissi (pour
vieux touristes
compassés et rin-
gards), par l‟exten-
sion vers l‟ouest des
complexes touristiques où
se trouvait notre hôtel, par
la présence permanente
dans le port de 2 ou 3 pa-
quebots de croisière. Il rè-
gne une atmosphère d‟acti-
vité besogneuse que marque
un trafic ininterrompu de
voitures aux heures d‟ou-
verture des bureaux, le
long des routes qui épou-
sent allègrement le profil
des pentes de piémont.
Le littoral le long du port est agréablement amé-
nagé en une longue promenade qui n‟est pas déna-
turée, comme par exemple à Ténérife (plage des
Amériques) aux Canaries, par la densité étouffan-
te des boutiques pour touristes.
Et le pigeon hésite à
s‟envoler, pris du verti-
ge de la mer (l‟amer?)...
28
Une grande halle abrite le
« mercado dos lavrado-
res » (marché des labou-
reurs) où chaque matin se
tient un
superbe
marché de fruits, de fleurs et de légu-
mes, d‟articles pour touristes crédu-
les, mais aussi de poissons frais, thon,
dorades, …
Le clou est l‟espada -sabre
noir en français-, poisson
très long et laid à grandes
dents, mais dont la chair
est savoureuse. Ce poisson
des profondeurs (1000 m)
est caractéristique de
cette région de l‟océan.
Les murs sont décorés de grands azulejos repro-
duisant
des scè-
nes de la
vie agri-
cole an-
cienne.
On y trouve bien sûr des fleurs,
mais aussi des fruits exotiques
typiques comme l‟anana-banane
ou l‟anone, ainsi que de drôles
de chapeaux chéchia colorés…
qui me donnent l‟air très très
très intelli-
gent… et qui
vont beaucoup mieux à Marlène et aux marchan-
des de fleurs.
Funchal, la capita
le
29
Funchal, la capita
le
Notre déambulation dans
la partie ancienne qui re-
monte au-dessus de la
falaise, ou dans le centre,
permet de croiser divers
quartiers et maisons pit-
toresques, avec parfois
des toits à quatre pans en
courbe qui rappellent ceux
des vielles maisons de Fa-
ro en Algarve au sud du
Portugal (même époque
certainement), mais
aussi une harmonie de
chaudes couleurs des
façades anciennes., et
la mauve tonalité des
jacarandas en fleurs.
Ailleurs, c‟est la hardiesse d‟architecture où la
façade
de
mai-
sons
ancien-
nes a
été
inté-
grée
dans
la fa-
çade miroitée d‟un grand
immeuble moderne.
Et au centre de la ville, un
bâtiment d‟u-
ne éclatante
beauté orné
d‟azulejos
lumineux,
probablement
un ancien hô-
tel (appelé ici
« quinta » ;
notre hôtel
s‟appelais ain-
si la Quinta de
Casa Branca, c‟est-à-dire l‟hôtel de la case
blanche). Ou bien l‟escalier d‟une parfaite
élégance grâce encore aux azulejos. Ou
bien enfin
le charme
que dégage
ce contras-
te entre
une petite
maison an-
cienne à l‟a-
bandon mas-
quée par un
grand bou-
gainvilliée et
sa voisine
moderne à la délicate couleur
fraise.
30
Funchal, la capita
le
Vers l‟ouest enfin, outre la masse imposante de la
plus grande falaise d‟Europe, la mer, sans être
déchaînée, vient se fracasser contre un ancien et
sombre
aména-
gement
portuai-
re dont
ne res-
tent
plus que
quel-
ques
mo-
teurs
ou ca-
bestans
rouillés qui forment une sorte de sculpture sur un
haut quai.
Un peu plus loin, après la statue en bronze de ce
couillon de Zarco, l‟un des découvreurs, figé dans
l‟attitude de celui qui réalise trop tard avec dé-
sespoir ce qu‟est
devenue son île
600 ans après,
se trouve, un
ancien petit
port de pê-
cheurs dont les
esca-
liers
sont
taillés
dans le
roc
noir.
Une
mi-
nuscule barque de pêche part en campagne,
enveloppée d‟un vol de mouettes voleuses, à
l‟affût
de nour-
riture.
J‟y ai
même
ma caba-
ne, la
« barraca de Janota ». Pendant que Marlène tente
de lire dans la main du destin...