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Lignes directrices evaluer enfant prescolaire - 2011

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Lignes directricesÉvaluer un enfant qui n’est pas encore admissible à l’éducationpréscolaire et qui présente des indices de retard dedéveloppement dans le but de déterminer des services deréadaptation et d’adaptation répondant à ses besoins.

AUTEUR : Alain HÉBERT, T.S., chargé d’affaires professionnelles,Direction du développement professionnel, OTSTCFQ

MEMBRES DU GROUPE DE TRAVAIL :Jean CHAUSSÉ, T.S., CSSS La Pommeraie, Karine LAMONTAGNE, T.S., CRDI Gabrielle-Major,Geneviève MARTIN, T.S., Institut de réadaptation en déficience physique de Québec, Louise MORRISSETTE, T.S., Hôpital Rivière-des-Prairies et pratique autonome, Jean-Pierre PLOUFFE, T.S., Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, Jeanne D’Arc ROY, T.S., Centre jeunesse de la Montérégie,Andrée-Anne SAMUEL, T.S. Centre jeunesse de la Montérégie

LECTRICESCynthia BROSSEAU, T.S., Hôpital Rivières-des-Prairies,Sylvie FONTAINE, T.S., CSSS des Sources,Roseline OLIVIER-PILON, T.S., Maison de la famille Les Arbrisseaux,Manon ROUILLARD, T.S., CRETCD/CRDI-ME

Merci à tout le personnel de la permanence de l’Ordre, particulièrement aux professionnels de la Direction du développementprofessionnel pour leur soutien et leurs avis éclairés.

GRILLE GRAPHIQUEMISE EN PAGE ET IMPRESSION : Litho SB, Laval

RÉVISION ET PRODUCTION : Direction des communications, OTSTCFQ

DÉPÔT LÉGALISBN 13 978 2 920215 36 8Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2011Bibliothèque et Archives Canada, 2011

Le document Lignes directrices; évaluer un enfant qui n’est pas encore admissible à l’éducation préscolaire et qui présentedes indices de retard de développement dans le but de déterminer des services de réadaptation et d’adaptation répondantà ses besoins a été adopté par les administrateurs de l’OTSTCFQ en mars 2011.

NOTA : dans ce texte, le genre masculin désigne aussi bien les femmes que les hommes. L’utilisation du pluriel comprendle singulier, le cas échéant.

La reproduction en tout ou en partie du contenu de ce document est permise à la condition d’en mentionner clairement lasource.

Ce document est soumis à la politique de réduction d’empreinte écologique de l’Ordre, voulant que tous les documents soient

d’abord et avant tout accessibles sur notre site Internet ( www.otstcfq.org ) et qu’un nombre minimal de copies soit imprimé.

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À l’instar de la Loi 90 (Loi modifiant le Code des professions et d’autres dispositions législatives dansle domaine de la santé), adoptée le 14 juin 2002, la Loi 21 (Loi modifiant le Code des professions etd’autres dispositions dans le domaine de la santé mentale et des relations humaines), adoptée le18 juin 2009, apporte une nouvelle définition des champs d’exercice des travailleurs sociaux et desthérapeutes conjugaux et familiaux. Elle accorde également à certains professionnels la réserve(exclusive ou partagée) de la pratique d’activités à risque de préjudice dans le domaine de la santémentale et des relations humaines, de même qu’elle prévoit l’encadrement de la pratique de la psy-chothérapie.

Pour les travailleurs sociaux, le champ d’exercice consiste à : « évaluer le fonctionnementsocial, déterminer un plan d’intervention et en assurer la mise en œuvre ainsi que soutenir etrétablir le fonctionnement social de la personne en réciprocité avec son milieu dans le butde favoriser le développement optimal de l’être humain en interaction avec son environne-ment ».

Pour les thérapeutes conjugaux et familiaux, le champ d’exercice consiste à : « évaluer ladynamique des systèmes relationnels des couples et des familles, déterminer un plan de trai-tement et d’intervention ainsi que restaurer et améliorer les modes de communication dans lebut de favoriser de meilleures relations conjugales et familiales chez l’être humain en interac-tion avec son environnement».

De plus, tous les professionnels visés par la Loi 21 voient leur champ d’exercice bonifié de laphrase suivante : « L’information, la promotion de la santé et la prévention du suicide, de lamaladie, des accidents et des problèmes sociaux auprès des individus, des familles et descollectivités font également partie de l’exercice de la profession du membre d’un ordre dansla mesure où elles sont reliées à ses activités professionnelles ».

Ces nouvelles définitions des champs d’exercice et l’attribution d’activités réservées ont des impactssur la pratique des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux. Afin de bien établirla marque distinctive de chacune de ces professions et pour souligner leur apport spécifique, l’Ordredes travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec a produit plusieursdocuments dont celui-ci, Évaluer un enfant qui n’est pas encore admissible à l’éducation préscolaireet qui présente des indices de retard de développement dans le but de déterminer des services deréadaptation et d’adaptation répondant à ses besoins, que nous sommes fiers de vous présenter etque nous vous invitons à lire avec attention.

Claude Leblond, T.S., M.S.s. Ghislaine Brosseau, T.S.Président Secrétaire et directrice générale

Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec

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Table des matièresAvant-propos 3

Introduction 5

Évaluer un enfant qui n’est pas encore admissible à l’éducation préscolaireet qui présente des indices de retard de développement dans le butde déterminer des services de réadaptation et d’adaptation répondant à ses besoins 6

1ère partie : Considérations générales 6

1. Précisions au sujet de l’activité réservée 62. L’intérêt pour le développement de l’enfant 73. État des connaissances et questions de terminologie 8

2e partie : L’évaluation 11

4. Finalité, objectifs et principes directeurs 115. Contexte, modalités et amorce du processus 126. Les étapes et les composantes de l’évaluation 127. L’utilisation d’instruments d’évaluation, de mesure et de suivi

du développement 168. La rédaction du rapport de l’évaluation 17

3e partie : Considérations éthiques et déontologiques 18

9. Les connaissances et les compétences requises 1810. Autres responsabilités du travailleur social 1911. Questions d’éthique sociale 19

Conclusion 21

Bibliographie 22

Annexes 25

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IntroductionCe document présente les lignes directrices de l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutesconjugaux et familiaux du Québec (ci-après l’Ordre) relatives à l’évaluation d’un enfant d’âgepréscolaire présentant des indices de retard de développement dans le but de déterminer desservices de réadaptation et d’adaptation répondant à ses besoins. Élaborées par un groupe de travailformé spécialement à cette fin et adoptées par le conseil d’administration de l’Ordre le 24 mars 2011,ces lignes directrices visent à guider la pratique professionnelle des travailleurs sociaux qui exercerontcette activité qui leur est réservée par la Loi 21.

Ce document s’appuie sur le Cadre de référence sur l’évaluation du fonctionnement social de l’Ordre1,qui en constitue le fondement. Il met de l’avant des pratiques recommandées pour l’exercice del’activité sur la base de la recherche et des connaissances actuelles. Il rappelle également l’importancedu jugement professionnel et apporte des éléments d’analyse critique à partir du référent axiologiqueet normatif2 de la profession de travailleur social. Il prend également en compte le fait que l’activitépeut s’exercer dans différents contextes de pratique et selon des organisations de services variées.

La première partie du document vise à cerner l’activité, à définir quelques notions clés et à faire unbref état de situation sur les connaissances relatives au développement de l’enfant. La deuxièmepartie propose un processus d’évaluation et des recommandations quant à la teneur du rapportd’évaluation. Enfin, les connaissances et les compétences requises pour exercer l’activité sontidentifiées dans la troisième partie, de même que certaines considérations éthiques et déontologiques.

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1 OTSTCFQ (2010). Cadre de référence sur l’évaluation du fonctionnement social, 41 p.

2 Il est fait référence ici aux valeurs, aux principes, aux finalités et aux normes de pratique qui guident la profession du travailleur social. Voir notamment l’annexe 2 et OPTSQ (1993). Les normes de pratique professionnelles des travailleurs sociaux.

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Cette première partie apporte des précisionsau sujet de l’activité réservée qui consiste àévaluer un enfant d’âge préscolaire présentantdes indices de retard de développement dansle but de déterminer des services de réadap-tation et d’adaptation répondant à ses besoinset rappelle l’intérêt historique des travailleurssociaux pour les conditions qui favorisent ledéveloppement optimal des enfants et le bien-être des familles. On y situe l’activité dans lecontexte actuel des connaissances et des ser-vices à l’intention des jeunes enfants ayant unretard de développement. Un certain nombrede termes et de mots clés utilisés pour mieuxcirconscrire l’activité sont également définis.

1. Précisions au sujet de l’activitéréservée

Parmi les activités réservées en vertu de la Loi21 et qui concernent ou s’appliquent spécifi-quement aux enfants, celle qui touche les en-fants présentant des indices de retard dedéveloppement se libelle de la manière suivante :

Évaluer un enfant qui n’est pasencore admissible à l’éducation pré-scolaire et qui présente des indicesde retard de développement dans lebut de déterminer des services deréadaptation et d’adaptation répon-dant à ses besoins3.

Cette activité est réservée aux travailleurssociaux en partage avec les psychologues, lespsychoéducateurs, les orthophonistes, lesergothérapeutes et les infirmières. Elle estréservée lorsqu’elle a pour but de déterminerdes services de réadaptation et d’adaptationappropriés pour un enfant qui n’est pas encoreadmissible à l’éducation préscolaire au sensde la Loi sur l’instruction publique4 et chez quiont été observés des indices de retard dedéveloppement dans une ou plusieurssphères. Cependant, l’appréciation du déve-loppement global d’un enfant d’âgepréscolaire de même que la détection et ledépistage,5 ne constituent pas des activitésréservées au sens de la loi 21.

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LIGNES DIRECTRICESÉvaluer un enfant qui n’est pas encore admissible à l’éducationpréscolaire et qui présente des indices de retard dedéveloppement dans le but de déterminer des services deréadaptation et d’adaptation répondant à ses besoins

1re partieConsidérations générales

3 Réf : Projet de loi 21, article 5 (qui modifie l’article 37.1 du Code des professions) 1.1.1o h).

4 La Loi sur l’instruction publique (article 1) fixe à 5 ans l’âge d’admissibilité à l’éducation préscolaire (maternelle); l’activité réservée concerne donc les enfants depuis la naissance jusqu’à quatre ans.

5 Le repérage fait référence à l’observation d’indices considérés comme étant des « signes d’alerte » tandis que le dépistage consiste à rechercher délibérément la présence d’une affection à l’aide d’outils prévus à cette fin dans le but de vérifier la pertinence de référer à un ou à d’autres professionnels pour une évaluation plus approfondie (Inspiré de COLLECTIF (2008). Handicaps et retards de développement. Prévention et intervention précoce, Montréal, Béliveau éditeur, p. 134-135.)

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L’activité vise de manière générale à préciser,à terme, la nature et l’intensité des difficultésque l’enfant présente afin de lui permettre debénéficier des services de réadaptation etd’adaptation6 répondant à ses besoins. Saréalisation présuppose la mise en commund’évaluations réalisées par les professionnelsd’une équipe interdisciplinaire et la prise encompte de l’organisation des services sur leterritoire concerné. À l’instar des autres pro-fessionnels à qui l’activité est réservée, letravailleur social doit évaluer l’enfant dans lecadre de son champ d’exercice spécifique telque formulé dans la section «  Avant-pro-pos »7. Ce champ d’exercice s’articule autourde la notion de «  fonctionnement social  »,définie en ces termes dans le Cadre de réfé-rence sur l’évaluation du fonctionnementsocial de l’Ordre :

Le fonctionnement social renvoie auxinteractions et aux interinfluencesentre les capacités et les aspirationsd’une personne à assurer son bien-être, à réaliser ses activités de la viequotidienne et ses rôles sociauxpour satisfaire ses besoins avec lesattentes, les ressources, les obsta-cles et les opportunités de sonenvironnement8.

Le fonctionnement social d’un enfant d’âgepréscolaire est pour l’essentiel envisagé dans

ce document sous l’angle de la réponse à sesbesoins, de l’accomplissement des différentestâches reliées à son développement et de saparticipation à divers milieux de vie9. La priseen compte et l’analyse des conditions de vie etdes facteurs de l’environnement sociétal dansl’évaluation du travailleur social font partie dela marque distinctive de la profession.

2. L’intérêt pour le développement de l’enfant

Dès les origines de leur profession, les travail-leurs sociaux se sont préoccupés desconditions qui favorisent le développement del’enfant et le bien-être des familles10. Leur inté-rêt s’est notamment porté sur les conditionssociales et économiques dans lesquelles lesfamilles évoluaient à l’époque de l’essor de lasociété industrielle en Occident. Leurs préoc-cupations à l’égard des jeunes enfants ont étémarquées par le souci de procurer aux famillesles conditions sociosanitaires nécessaires àleur survie. Au fur et à mesure que ces condi-tions se sont améliorées et que le taux demortalité infantile a reculé, s’y sont ajoutées lesconditions concernant le développement opti-mal de l’enfant, reconnu progressivementcomme personne et sujet de droit dans lessociétés occidentales contemporaines commele Québec.

7

6 La Loi sur les services de santé et les services sociaux stipule que les centres de réadaptation ont pour mission d’offrir des services d’adaptation ou de réadaptation sur référence (LSSSS, article 84). L’expression « services de réadaptation et d’adaptation » est utilisée tout au long du document pour respecter le libellé de l’activité réservée dans la Loi 21.

7 Voir page 4 du présent document.

8 OTSTCFQ (2010). Cadre de référence sur l’évaluation du fonctionnement social, p. 6.

9 Ces dimensions du fonctionnement social de l’enfant sont retenues en raison de la nature de l’activité réservée et de l’âge des enfants impliqués. Elles ne se veulent aucunement exclusives ni limitatives de la notion de fonctionnement social qui caractérise le champ d’exercice du travailleur social.

10 Voir MAYER, R. (2002), Évolution des pratiques en service social et BILODEAU, G. (2005) Traité du travail social.

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Une succession d’évènements marquèrentcette évolution, comme l’adoption, par l’As-semblée générale des Nations Unies, de laDéclaration des droits des enfants, en 1959.Au Québec, l’adoption de la Charte des droitset libertés de la personne, en 1976, et l’instau-ration de la Loi sur la protection de la jeunesse,en 1979, représentent des tournants majeursdans la reconnaissance sociale du droit desenfants de bénéficier des conditions propicesà leur sécurité et leur développement, tout enreconnaissant la responsabilité des parents àcet égard. Adopté en 1991, le nouveau Codecivil du Québec consacrait cette double res-ponsabilité sociale et parentale à l’égard dudéveloppement des enfants, tandis que laConvention relative aux droits de l’enfantadoptée par l’ONU l’année précédente pré-sentait l’enfant comme détenant les mêmesdroits et libertés que l’adulte.

L’attention portée à l’enfant comme personnesujet de droit et le développement desconnaissances relatives au développementdes enfants, auquel les travailleurs sociaux ontcollaboré, entraînèrent la publication de plu-sieurs études et l’élaboration de nombreusespolitiques sociales dans le domaine de la petiteenfance. Ce contexte façonne aujourd’hui lesprogrammes et les milieux de pratique au seindesquels les travailleurs sociaux exercentleurs activités professionnelles. Ces derniersdemeurent toujours résolument déterminés àœuvrer pour que les jeunes enfants bénéficientdes conditions nécessaires et des servicesrequis pour leur développement optimal et le

respect de leurs droits. À cette fin, les travail-leurs sociaux fondent leurs activités d’évaluationsur l’état des connaissances actuelles.

3. État des connaissances et questions de terminologie

Les sciences biomédicales et les scienceshumaines se sont appliquées durant les der-nières décennies à mieux connaître lesprincipes, les contextes et les processus quidéterminent le développement humain dès lespremières années de vie. Ces recherches ontdonné lieu à l’élaboration de plusieurs théoriesdu développement de la personne, en général,et de l’enfant, en particulier11. Si elles divergentquant aux points de vue adoptés sur plusieursaspects importants et qu’en travail social ilest opportun d’en faire une lecture critique12,un certain nombre de considérations fontaujourd’hui l’objet d’un consensus dans lacommunauté scientifique. Il est maintenantbien établi, par exemple, que le développe-ment humain résulte de l’interaction entre desfacteurs organiques et des facteurs environne-mentaux dans le cadre d’un processuscomplexe et dynamique.

Le développement [humain] est le pro-duit d’une interaction extrêmementcomplexe entre les prédispositionsgénétiques de l’individu et l’environne-ment dans lequel il grandit13.

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11 Voir CLOUTIER, R., GOSSELIN, P., TAP, P. (2005). Psychologie de l’enfant, 2e édition, Montréal, Gaëtan Morin éditeur, 559 p. C PAPALIA, D.A., OLDS, S.W., FELDMAN, R.D. (2010). Psychologie du développement humain, 7e édition, adaptation dirigée par Annick Bève et al., Montréal, Chenelière McGraw-Hill, 482 p.

12 Pour une revue des principales théories de développement élaborées dans le champ de la psychologie et une perspective critique de ces théories issue du travail social, se référer à TREVITHICK, P. (2000). Understanding human beings, dans Social Work Skills. A Practice Handbook, Buckingham – Philadelphia, Open University Press, p. 29-49.

13 RYCUS, J.S., HUGHES, R.C. (2005). Guide terrain pour le bien-être des enfants. Tome 3. Développement de l’enfant et services de bien-être de l’enfance. Montréal, Éditions Sciences et culture, p. 499.

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Le processus de développement s’effectueen suivant des lois ou des principes com-muns à tous les enfants. Il est biendocumenté, notamment, que le développe-ment suit un ordre prévisible, allant du plussimple au plus complexe, qu’il présente uncaractère cumulatif et comporte des stadescorrespondant à des périodes chronolo-giques assez bien définies, même s’il ne sedéroule pas de façon linéaire14. Il est ainsipossible de reconnaître l’évolution normaled’un jeune enfant par l’observation de mar-queurs développementaux appartenant àdifférentes sphères en fonction de son âge15.Il est courant à cet effet de distinguer lessphères motrice, cognitive, affective etsociale. Les dimensions du langage et dessens/perceptions peuvent en être distin-guées, mais sont de manière généraleintégrées respectivement à la sphère cogni-tive et la sphère motrice.

Le concept de « normalité » associé au déve-loppement humain constitue une notionsensible qui suscite de nombreuses discus-sions. Il peut en effet y avoir des variationsconsidérables dans le développement d’unenfant à un âge donné et selon le contextesocioculturel dans lequel il se trouve. Lesmarqueurs associés aux stades ou « âges »de développement constituent en fait desrepères qui permettent de situer l’âge moyenpour l’acquisition de diverses habiletés et lamaîtrise de tâches attendues16 chez lesenfants d’une société donnée. Pour unenfant, présenter un écart important à ce

chapitre dans une sphère de développementsera désigné par l’expression «  retard dedéveloppement ». Lorsque le retard s’observedans plusieurs sphères de développement, ilsera plutôt qualifié de « retard global de déve-loppement ».

Le retard de développement réfère donc à undécalage significatif par rapport à la moyenne.En le constatant chez le jeune enfant, onignore s’il sera rattrapé, s’il persistera ou s’ilévoluera vers un retard global de développe-ment ou un trouble de développement. Cesderniers se caractérisent par la présence d’unretard persistant et significatif du développe-ment, lequel est plus lent ou atypique parrapport à la majorité des enfants. Sans consti-tuer un diagnostic au sens propre, il résulted’une évaluation spécialisée réalisée par unmédecin ou un autre professionnel habilité,souvent en collaboration avec une équipeinterdisciplinaire. Les principaux troubles dedéveloppement sont les troubles du langage,les troubles moteurs, les troubles du spectrede l’autisme, les troubles du processus sen-soriel et les troubles de l’attachement.

Il reste encore beaucoup à faire pour acquérirune compréhension précise des causes desretards et des divers troubles de développe-ment, même si l’étiologie de certains est au-jourd’hui mieux connue. Les neurosciencesont mis en évidence au cours des dernièresannées l’interaction entre les facteurs géné-tiques et l’environnement dans le développe-ment du système nerveux central avant, autour

9

14 DONGIER, S. (2001). « Évolution normale chez l’enfant », dans GAGNON, A. et coll. Démystifier les maladies mentales. Les troubles de l’enfance et de l’adolescence, Boucherville, Gaëtan Morin éditeur, p. 24ss.

15 Voir BARKER, R. (2003) qui définit les stades développementaux comme faisant référence aux changements physiques et mentaux apparaissant au fil du temps et qui forment un ensemble de caractéristiques identifiables et prédictives qui tendent à apparaître durant des périodes spécifiques (traduction libre), p. 118.

16 On parle également de « tâches développementales ».

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et après la naissance de l’enfant. Il importedonc de prendre en compte que le dévelop-pement de l’enfant s’effectue dans uncontexte spécifique qui crée des opportunitéset des facteurs de risque et qui en influencela trajectoire17. Ainsi, les retards de dévelop-pement s’expliquent généralement par unecombinaison de facteurs personnels et de fac-teurs environnementaux. Pour certains retards,des facteurs personnels semblent prédomi-nants alors que pour d’autres des facteursenvironnementaux semblent davantage encause, comme par exemple dans le cas de lanégligence ou de la maltraitance.

L’intervention précoce auprès d’un jeuneenfant qui présente des indices de retard

de développement se révèle donc trèsimportante. Durant la petite enfance, le déve-loppement s’opère à un rythme accéléré touten comprenant des périodes critiques18

durant lesquelles l’enfant est plus sensible auxapports extérieurs. Une intervention précocese justifie aussi par le fait que la petite enfancereprésente une période privilégiée au cours delaquelle l’enfant développe des acquis sur les-quels se fondera son développement ultérieur.Pour ces raisons, l’activité d’évaluation d’unenfant qui présente des indices de retard dedéveloppement, par les travailleurs sociaux envue de déterminer des services de réadapta-tion et d’adaptation répondant à ses besoins,revêt un caractère fondamental.

10

17 VIOLATO, C. (1996). Child development. Readings for Teachers, Second Edition, Calgary, Detselig

18 Appelées aussi « fenêtres ».

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2e partie L’évaluation du travailleur social

Cette section porte sur l’activité d’évaluation dutravailleur social. On précise d’abord la finalité,les objectifs et les principes directeurs propresau travail social pour la conduite de l’évaluation,avant d’aborder le processus de l’évaluationainsi que des repères relatifs à l’usage d’instru-ments de mesure du développement et à larédaction du rapport d’évaluation.

4. Finalité, objectifs et principes directeurs

L’évaluation du travailleur social a comme fina-lité de déterminer les services de réadaptationou d’adaptation répondant aux besoins d’unenfant qui présente des indices de retard dedéveloppement. C’est dans cette perspectiveet en lien avec son champ d’exercice ques’inscrivent les objectifs poursuivis :

1) décrire et documenter les manifestations du retard de développement constatées chez l’enfant et les sphères touchées;

2) préciser l’impact du retard de développement sur le fonctionnement social de l’enfant et sur le fonctionnement familial;

3) formuler des hypothèses quant aux facteurs personnels et environnementauxqui contribuent à la présence du retard de développement;

4) développer une opinion professionnelle relative à la situation de l’enfant qui présente des indices de retard de développement;

5) recommander aux parents des interventions visant à permettre un rattrapage du retard de développement de l’enfant et, le cas échéant, les services de réadaptationet d’adaptation nécessaires pour répondre à ses besoins et les y référer.

Le travailleur social fonde toutes ses activitésprofessionnelles sur les principes et les valeursqui guident la profession19. La mention desprincipes directeurs énoncés ci-dessous viseà l’inspirer dans la réalisation plus spécifiquede l’évaluation d’un enfant qui présente desindices de retard de développement:

• considérer la petite enfance commeune période clé du développement humain;

• placer l’intérêt et les besoins de l’enfant au centre de l’évaluation;

• obtenir l’information pertinente dans une attitude respectueuse;

• observer l’enfant directement, fréquemment et dans différents contextes;

• recourir aux expertises complémentaires jugées utiles et pertinentes;

• s’inscrire dans une approche de pouvoir d’agir20 auprès des parents;

• prendre en compte le potentiel de l’enfant d’évoluer et de se développer;

• procéder avec diligence et de manière rigoureuse;

• considérer la famille comme un système de l’environnement sociétal;

• promouvoir l’accès aux ressources et services requis pour l’enfant et sa famille.

19 OPTSQ (1993). Les normes de pratique professionnelle des travailleurs sociaux, Norme 1. Voir en annexe.

20 Ce concept réfère à celui d’empowerment.

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En harmonie avec les valeurs de la profession,l’évaluation du travailleur social vise à traduirela réalité dynamique de la situation socialedans laquelle évolue l’enfant en interactionavec son environnement. Elle se concentre surles interrelations de celui-ci avec son environ-nement et reflète ses forces et ses ressourcesainsi que celles de son milieu, tout en analy-sant ses conditions de vie, en portant uneattention particulière aux questions d’oppres-sion, de discrimination, d’exclusion, destigmatisation ainsi que d’inégalités sociales etéconomiques.21

5. Contexte, modalités et amorce du processus

L’évaluation peut s’amorcer selon diverscontextes d’intervention et milieux de pratique.Le travailleur social peut être amené, premiè-rement, à observer lui-même qu’un enfantprésente des indices de retard de développe-ment22. Il peut également recevoir uneréférence de la part d’un autre professionnelde la santé et des services sociaux ou encored’un intervenant du milieu23 parce que desindices de retard de développement auraientdéjà été observés ou pour une autre raison. Ilest possible, enfin, que le parent sollicite direc-tement les services du travailleur social parcequ’il se questionne sur le développement deson enfant.

Avant de débuter, le travailleur social s’assurede posséder les connaissances et les com-pétences requises pour effectuer l’évaluationou, à défaut, il prend les moyens appropriéspour obtenir l’assistance nécessaire24. Ilprend soin de clarifier avec le parent le cadrede l’évaluation. Il l’informe des objectifs pour-suivis et du processus anticipé de même qu’ils’assure d’obtenir son consentement pourl’effectuer25. L’évaluation se réalise par desrencontres avec les parents et dans lesmilieux de vie de l’enfant ainsi que, possible-ment, sur la base d’informations ou derapports provenant d’autres professionnelset intervenants. Il est indispensable qu’uneobservation directe de l’enfant dans diffé-rents contextes soit effectuée de manièrefréquente par le travailleur social duranttout le processus d’évaluation. De surcroît,l’observation de l’enfant en présence desparents ou de ses figures de sécurité estessentielle puisqu’elle permet de mieux iden-tifier ses forces. Dans un contexteinterdisciplinaire, le travailleur social collaboreavec d’autres professionnels afin de procé-der aux observations nécessaires.

6. Les étapes et les composantes de l’évaluation

Le travailleur social consigne et confirme enpremier lieu et de manière systématique sesobservations préliminaires ou celles qu’onlui a transmises à l’effet qu’il y a présence

12

21 OTSTCFQ (2010). Cadre de référence sur l’évaluation du fonctionnement social, p.6.

22 SHEAFOR, B.W. et HOREJSI, C.R. (2006 : 310) notent que les travailleurs sociaux œuvrant auprès des enfants et des familles occupent une position stratégique pour identifier les enfants qui présentent des indices de retard de développement.

23 Il peut par exemple s’agir d’une éducatrice en services de garde.

24 OPTSQ. Code de déontologie des travailleurs sociaux, article 3.01.Voir aussi la section 9 de ce document.

25 OPTSQ. Code de déontologie des travailleurs sociaux, article 3.02.02.

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d’un retard de développement  chez l’en-fant, sur la base de ses connaissances dudéveloppement de l’enfant, et à l’aide d’unegrille normative ou d’une échelle de dévelop-pement26.

La situation actuelle

Le travailleur social documente ensuite lasituation de l’enfant en se référant à ses obser-vations et aux informations obtenues desparents, des proches, des professionnels oudes intervenants pertinents. Il cherche àrépondre aux questions suivantes :

• Quelles sont les manifestations du retard,dans quelles sphères de développement apparaissent-elles, quand sont-elles apparues?

• Qu’est-ce que ces manifestations entraînent comme impacts chez l’enfant, sur ses rapports avec les autres dans lesdivers milieux de vie fréquentés?

• Quelle est la compréhension des parents, des proches et des personnes significatives au sujet de la situation?

• Quels sont les stratégies ou les moyens pris par les parents, les proches ou les intervenants pour composer avec la situation?

La réponse aux besoins de l’enfant

Dans une deuxième étape, le travailleur socialévalue comment s’accomplit la réponse auxbesoins de l’enfant par les parents, les autresmembres de la famille et les proches. Il jaugedans quelle mesure ces besoins sont satisfaits :complètement, en partie ou aucunement. Lesbesoins représentent ce qui est nécessairepour le bien-être, la sécurité et le développe-ment de la personne. Ils diffèrent en fonction del’âge, des attentes, des exigences, des valeurset des croyances et évoluent notamment enfonction des caractéristiques et du stade dedéveloppement de la personne27. On peut lesentendre comme étant ce qui est requis auplan physique, psychologique, économique,culturel et social pour assurer la survie, le bien-être et l’accomplissement et se déclinent enbesoins normatifs, besoins exprimés et besoinsrelatifs28. Plusieurs nomenclatures des besoinsdes jeunes enfants existent29. Il est proposé icide se référer à une typologie comprenant sixcatégories de besoins30 : physiologiques, deliens affectifs stables, d’encadrement, cognitifs,sociaux et spécifiques pour les jeunes enfants(0-24 mois).

26 Pour des exemples, se référer notamment à FERLAND, F. (2004). Le développement de l’enfant au quotidien. Du berceau à l’école primaire, Montréal, Éditions de l’Hôpital Sainte-Justine et SHEAFOR, B.W., HOREJSI, C.R. (2006). Techniques and Guidelines for Social Work Practice, 7e édition, Pearson, p. 310-312.

27 OTSTCFQ (2010). Cadre de référence sur l’évaluation du fonctionnement social, p. 17-18.

28 BARKER, R. (2003). The Social Work Dictionnary, 5th Revised édition, NASW Press (National Association of Social Workers), p. 291.

29 Voir par exemple CHAMBERLAND, C., LÉVEILLÉ, S., TROCMÉ, N. (sous la direction de, 2007). Enfants à protéger. Parents à aider. Des univers à rapprocher, Presses de l’Université du Québec, p. XXXVI-XL. Voir également LACHARITÉ, C., ÉTHIER, L.S., NOLIN, P., « Vers une théorie écosystémique de la négligence envers les enfants », dans Bulletin de psychologie 59(4), p. 381-394.; ces auteurs évoquent la notion de « besoins fondamentaux » pour mettre en évidence le caractère incontournable ou irréductible de certains besoins pour le développement des enfants.

30 ROY, Jeanne D’Arc (2010). Document du participant. Formation « Indices de retard de développement chez le nourrisson et le jeune enfant. Prévention, dépistage, intervention », Montréal, Ordre des travailleurssociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec.

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Dans l’analyse de la réponse aux besoins del’enfant par les parents, il est important deprendre en considération les compétencesparentales, les ressources de la famille et lesfacteurs socioéconomiques sous-jacents. Ilimporte également de prendre en compte lesconditions de santé et les situations psycho-sociales pouvant affecter un ou les deuxparents dans l’exercice de leur rôle parental,par exemple la présence d’un trouble mental,d’une déficience intellectuelle, d’un handicap,de problèmes de santé physique, de dépen-dances ou de violence conjugale31.

Dans une troisième étape, le travailleur socialcherche à connaître les caractéristiques lesplus pertinentes à la situation de l’enfant et deson environnement immédiat et sociétal32 :

Les caractéristiques de l’enfant

• statut légal (filiation naturelle, adoption, parrainage);

• éléments pertinents de l’histoire sociale et développementale : circonstances médicales et sociales entourant la conception, grossesse et naissance, si connues, évolution des caractères morphologiques tels que le poids, la tailleet l’apparence;

• réactions à divers stimuli et habitudes de vie en termes d’alimentation et de sommeil;

• tempérament, attitudes, forces, habiletés, compétences;

• relations avec les parents, la fratrie et autres enfants ou adultes significatifs;

• évènements marquants, moments de transitions importants;

• parcours dans divers milieux de vie : services de garde, membres de la familleélargie, famille d’accueil;

• antécédents familiaux, caractéristiques de l’identité socioculturelle et religieuse d’appartenance;

• statut d’immigration et trajectoire migratoire.

Les caractéristiques des parents et desautres composantes de l’environnement

• parcours scolaire et cheminement d’emploi ou occupationnel;

• forces, habiletés, compétences et habitudes de vie;

• présence de problèmes divers de santé physique ou mentale;

• relations avec l’enfant et avec la fratrie (lecas échéant);

• relations conjugales et avec les membressignificatifs de la famille élargie;

• situation socio-économique, conditions de vie, de travail;

• caractéristiques du milieu de vie (habitation, voisinage, quartier, etc.);

• soutien social offert dans l’entourage de la famille;

• accès au matériel nécessaire pour l’enfant (vêtements, jouets, etc.);

• ressources communautaires et autres ressources d’aide;

• mesures socio-économiques, politiques sociales et économiques.

De façon plus spécifique, le travailleur socialévalue le milieu physique de l’enfant, la nature

14

31 CHAMBERLAND, C., LÉVEILLÉ, S., TROCMÉ, N. (sous la direction de, 2007). Ibid. et BOILY, M., St Onge, M., TOUTANT, M.-T. (2006). Au-delà des troubles mentaux, la vie familiale. Regard sur la parentalité, Éditions du CHU Sainte-Justine, p. 119-180. Voir également CÔTÉ, I., DALLAIRE, L.-F., VÉZINA, J.-F. (2011). Tempête dans la famille. Les enfants et la violence conjugale, 2e édition, Montréal, Éditions du CHU Sainte-Justine, 195 p. MORISSETTE, P., DEVAULT, A., BOURQUE, S. (2009). « La paternité dans un contexte de consommation maternelle abusive d’alcool et de drogues », dans Enfances, Familles, Générations, no 11, p. 1-24.

32 OTSTCFQ (2010). Cadre de référence sur l’évaluation du fonctionnement social, p. 18ss.

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des relations interpersonnelles et la qualité dusoutien affectif et matériel qui lui sont offerts, lestypes et la qualité des stimulations, des expéri-mentations et des renforcements dont ilbénéficie ainsi que le système de valeurs quipréside à sa socialisation (Roy, 2010).

Analyse et synthèse

Dans une quatrième étape, le travailleur socialformule la compréhension qu’il a de la situa-tion de l’enfant en dégageant les éléments quilui apparaissent les plus significatifs. Il émetdes hypothèses sur les facteurs personnels etenvironnementaux susceptibles de contribuerà son retard de développement33. Il indiqueégalement dans quelle mesure une interven-tion ciblant des facteurs psychosociauxcomporte des chances de succès pour per-mettre à l’enfant de rattraper le retard. Il estpossible que de telles interventions permet-tent à l’enfant de rattraper son retard dedéveloppement et que la détermination deservices de réadaptation et d’adaptationofferts par un centre spécialisé ne soit alorsplus requise.

Il est possible, par contre, que des causesorganiques semblent prédominer ou encoreque le retard apparaisse assez important pourindiquer la possibilité d’un trouble de dévelop-pement, d’une déficience ou d’un retardglobal de développement. Il devient de ce faitplausible que des services spécifiques de réa-daptation ou d’adaptation soient requis. Lebas âge de l’enfant, la présence d’un retardimportant et le fait qu’il touche plusieurssphères de développement constituent descritères déterminants pour une référence envue d’une évaluation approfondie par d’autres

professionnels et vers des services de réadap-tation et d’adaptation. En fonction del’organisation de services qui caractérise sonmilieu de pratique et de ses compétences,deux options s’offrent au travailleur socialdevant une telle situation  : soit, il précisedavantage lui-même les sphères touchées etle niveau du retard en mesurant le développe-ment de l’enfant à l’aide d’un instrumentapproprié; soit, il se réfère à un autre profes-sionnel en vertu de l’organisation des servicesqui caractérise son milieu de pratique. À ceteffet, une réflexion s’impose quant aux motifsmenant à l’usage de tels instruments et lesconditions dans lesquelles ils seront adminis-trés ou complétés. En outre, une discussionen équipe interdisciplinaire aurait avantage àêtre menée pour déterminer le ou les profes-sionnels les plus appropriés dans de tellescirconstances34.

Opinion professionnelle etrecommandations

Le travailleur social formule ensuite son opinionprofessionnelle. Il y résume les difficultés ren-contrées par l’enfant en fonction des sphèresde développement touchées, de leur impactsur son fonctionnement social ainsi que sur lefonctionnement familial. Il privilégie une ouquelques hypothèses sur les facteurs psycho-sociaux reliés à la situation de l’enfant et ilstatue sur la trajectoire de services à proposer,le cas échéant. À la lumière des besoins del’enfant et pour favoriser son développementoptimal, il précise la nature des interventionsou les services de réadaptation et d’adaptationrequis et les mentionne à titre de recomman-dation. Plusieurs mesures simultanées peuventêtre recommandées par le travailleur social sur

33 Pour l’analyse de la situation et la formulation de l’opinion professionnelle, des travailleurs sociaux recourent par exemple au Système de Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé (OMS, 2001) dont fait mention le Cadre de référence sur l’évaluation du fonctionnement social de l’Ordre (p. 21).

34 Voir sur ces questions OTSTCFQ (2010). Cadre de référence sur l’évaluation du fonctionnement social, p. 25-26. (Voir également la section 6).

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la base de son jugement professionnel. Ilpeut s’agir par exemple de mesures ou deprogrammes visant le renforcement descompétences parentales, la mise en placed’activités de stimulation ou destinées àrenforcer les interactions avec l’enfant. Selonles interventions proposées, son mandat etson champ de compétence, il pourrait lesactualiser lui-même ou référer les parents àd’autres professionnels et organismes qui lesdispensent.

Au cours et au terme du processus de l’éva-luation, le travailleur social partage sesobservations et ses conclusions avec lesparents ainsi qu’avec l’équipe interdisciplinaire.Selon les milieux de pratique, l’accord d’ungestionnaire ou d’une personne mandatée parl’établissement pourrait être requis pour effec-tuer la référence des parents versl’établissement en mesure de dispenser lesservices.

7. L’utilisation d’instruments d’évaluation, de mesure et de suividu développement

L’utilisation d’outils validés peut s’avérernécessaire pour évaluer, mesurer ou suivre ledéveloppement de l’enfant. Quelques-uns desprincipaux instruments en usage au Québec àcette fin ont été répertoriés et analysés récem-ment par l’Institut national de santé publiquedu Québec en fonction d’un certain nombrede critères35.Le répertoire propose une des-cription des instruments et de leurs objectifs,une appréciation de chacun en fonction decertains paramètres, de même que la forma-tion requise ou recommandée ainsi que les

coûts inhérents. Les instruments suivants fontl’objet de l’étude :

• la Grille d’observation du développementde l’enfant (Ballon);

• l’Inventaire du développement de l’enfantentre 0 et 7 ans (Brigance);

• la Grille d’évaluation du développement de l’enfant (GED);

• le Questionnaire de dépistage du district de Nipissing;

• les Questionnaires sur les étapes du développement (ASQ).

Il est recommandé que le travailleur social quidécide de l’utilisation d’un tel instrument dansle cadre de ses activités cliniques prenne encompte un certain nombre de considérations.Au départ, il convient de s’interroger sur lebesoin, la nécessité ou la pertinence d’yrecourir dans le cadre de son évaluation oude celle, plus globale, de l’équipe interdisci-plinaire dans laquelle il œuvre. Advenant uneréponse positive, le travailleur social doits’assurer de posséder les compétencesrequises s’il procède lui-même à leur utilisa-tion et, au préalable, d’avoir suivi la formationrecommandée ou exigée. L’usage d’instru-ments présuppose aussi la prise en comptenon seulement de leur apport potentiel pourl’évaluation, mais également de leurs limites.Le recours à de tels instruments exige unegrande prudence dans l’interprétation desrésultats, demande de conserver une dis-tance critique quant à leur utilisation et,surtout, ne dispense pas le travailleur socialde réaliser une observation fréquente de lasituation de l’enfant dans plusieurscontextes. Les objectifs de l’utilisation de telsinstruments doivent enfin être précisés et dis-cutés avec les parents de l’enfant évalué.

1635 INSPQ (2010). Avis scientifique sur le choix d’un outil de mesure du développement des enfants de 0 à 5

ans dans le cadre des Services intégrés en périnatalité et pour la petite enfance, Québec, 78 p.

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8. La rédactiondu rapport d’évaluation

Au terme du processus d’évaluation, le travail-leur social rédige son rapport d’évaluation. Auniveau du contenu, les rubriques suivantesdevraient s’y retrouver :36

• les données sociodémographiques;

• les activités réalisées pour compléter l’évaluation;

• des rubriques correspondant aux dimensions évaluées;

• d’autres éléments d’information, au besoin, selon les demandes de l’organisme qui dispense les services de réadaptation et d’adaptation;

• une section pour l’analyse et la synthèse des données;

• une section pour l’opinion professionnelleet les recommandations.

Au niveau des qualités requises pour larédaction des rapports, il est précisé dans leGuide de normes pour la tenue des dossierset des cabinets de consultation (OPTSQ,2005 : 33-34) que le rapport doit être conciset pertinent, complet et exact, objectif, clair etlisible, organisé et accessible et, enfin, daté etsigné. De plus, les règles usuelles reliées à larédaction d’un rapport d’évaluation encontexte d’interdisciplinarité s’appliquent, lecas échéant.

1736 Voir OTSTCFQ (2010). Cadre de référence sur l’évaluation du fonctionnement social, chapitre 3, où l’on

trouve la dénomination des rubriques recommandées pour la rédaction du rapport.

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Cette section propose quelques réflexions surdes enjeux professionnels et sociaux en lienavec l’évaluation d’un enfant qui présente desindices de retard de développement. Onaborde des connaissances et des compé-tences requises pour exercer cette activité,certaines responsabilités du travailleur socialnon directement reliées à l’activité d’évaluation,ainsi que quelques enjeux d’éthique sociale.

9. Les connaissances et les compétences requises

Il est de la responsabilité du travailleur sociald’assurer son développement professionnel37.Il se doit par conséquent d’acquérir, de main-tenir et de développer les connaissances et lescompétences requises pour l’exercice desactivités professionnelles dans lesquelles ils’investit. Pour ce qui est de l’activité d’éva-luation d’un enfant d’âge préscolaire quiprésente des indices de retard de développe-ment, le travailleur social prendra les moyensnécessaires pour s’assurer de détenir desconnaissances sur :

• les principales théories du développement de l’enfant;

• la théorie de l’attachement et de ses applications38;

• les différents retards de développement, leur étiologie et les signes cliniques associés;

• les grilles normatives du développement et les instruments pour la mesure du développement de l’enfant, leur apport potentiel et leurs limites;

• les différents services de réadaptation et d’adaptation et les trajectoires de services à l’intention des enfants présentant un retard de développement, les modalités de référence, les responsabilités et mandats des dispensateurs de services;

• l’organisation des services du milieu de pratique;

• les législations, les politiques, les programmes et les mesures socioéconomiques disponibles selon les besoins spéciaux de l’enfant;

• les orientations gouvernementales en matière de services et d’intervention auprès des enfants et personnes handicapées.

Il doit également détenir:

• les connaissances et compétences pour l’administration et l’interprétation des instruments incluant le fait de suivre les formations préalables recommandées;

• les compétences pour réaliser une évaluation des compétences parentales destinées à assurer la satisfaction des besoins des enfants;

• les compétences pour la collaboration interprofessionnelle et avec les organismes pertinents de la communauté.

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3e partie Considérations éthiques et déontologiques

37 OPTSQ (2005). Référentiel de compétences des travailleuses sociales et des travailleurs sociaux, p. 12.

38 La théorie de l’attachement revêt une importance particulière en rapport avec les retards de développement. Il convient cependant de demeurer vigilant sur les applications découlant de cette théorie.Voir à cet effet et en rapport avec la garde partagée GUILMAINE, C. (2009). Vivre une garde partagée. Unehistoire d’engagement parental, Coédition Éditions du CRAM et Éditions CHU Sainte-Justine, p. 124-133.

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10. Autres responsabilités du travailleur social

Tout au long et au terme du processusd’évaluation, le travailleur social peut estimeropportun d’accomplir des rôles complémen-taires à celui d’évaluateur. Il pourrait, parexemple, être amené à offrir du soutien auxparents, à les accompagner dans différentesdémarches, à s’impliquer dans l’organisationdes services ou à jouer un rôle de liaison avecl’équipe interdisciplinaire. Une fois le proces-sus d’évaluation dûment complété, les recom-mandations émises et la référence effectuéeaux services de réadaptation et d’adaptation,il est possible également que le travailleursocial soit appelé à exercer d’autres rôlesauprès de l’enfant et de sa famille, par exem-ple celui d’intervenant pivot. Il lui revient entreautres de jouer un rôle d’advocacy39 pourl’obtention des ressources et services requispour répondre aux besoins de l’enfant.

Bien que cela soit prescrit au plan légal, ledevoir de signaler au Directeur de la protectionde la jeunesse la situation d’un enfant dont lasécurité ou le développement semblent com-promis s’impose au travailleur social qui réalisel’activité d’évaluation. Il est également de sondevoir professionnel, même lorsqu’il n’est pasmandaté spécifiquement pour ce faire, dejouer un rôle social de vigie pour favoriser lesconditions qui assurent le développement desenfants, tant dans le cadre de l’interventionauprès des familles qu’au niveau d’activités dereprésentation.

11. Questions d’éthique sociale

Le travailleur social ayant à évaluer un enfantqui n’est pas encore admissible à l’éducationpréscolaire et qui présente des indices deretard de développement fait face à de nom-breux enjeux éthiques. Il s’agit en effet d’uneactivité à haut risque de préjudice puisque lefait, pour un jeune enfant, de ne pas recevoiren temps opportun les services requis par sasituation risque de compromettre de manièresignificative son développement futur et d’avoirun impact sur l’ensemble de son fonctionne-ment social en tant qu’adulte.

Bien que dans le cadre de cette activité le tra-vailleur social évalue l’enfant dans laperspective de déterminer des services deréadaptation et d’adaptation, il peut s’avérerqu’une telle avenue ne lui apparaisse pasindiquée sur la base de son jugement cli-nique. Dans ce cas, il recommandera plutôtla mise en œuvre d’autres stratégies d’inter-vention prometteuses qui ciblent, parexemple, des facteurs psychosociaux. Il luirevient dès lors d’évaluer rapidement lesrésultats obtenus au moyen de ces interven-tions pour éviter que des délais découlant desa responsabilité pour une référence vers desservices de réadaptation et d’adaptation aientdes conséquences négatives sur le dévelop-pement de l’enfant.

Il convient cependant de se tenir à distancede la thèse déterministe qui conduit à l’adop-tion d’interventions dites « prédictives », à lastigmatisation des enfants et des familles,ainsi qu’à la responsabilisation à outrance desparents sans égard aux conditions et

39 L’advocacy, nommée aussi « intercession sociale » peut être désignée comme étant « …la défense et lapromotion de la cause d’une personne ou d’un groupe de personnes, dans le but d’amener l’environnementsocial (institutions, services sociaux, réseaux de proximité) à répondre aux besoins et aux intérêts despersonnes opprimées et démunies » Bilodeau (2005: 143).

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contextes de vie dans lesquels ils évoluent.Ces contextes sont non seulement façonnéspar les parents et la cellule familiale, mais éga-lement par l’environnement sociétal. Commele souligne à ce propos la Convention interna-tionale des droits de l’enfant  (1989) «  Lespolitiques sociales et économiques détermi-nent en grande partie les chances qu’a unenfant de se développer pleinement et demener une vie épanouie ».

L’exercice de cette activité suppose égalementpour le travailleur social d’établir et de mainte-nir, avec les parents, un lien de confianceempreint d’ouverture, d’empathie et de res-pect. Considérer, pour un parent, que sonenfant puisse être aux prises avec un retard outrouble de développement soulève nécessaire-ment des inquiétudes et représente une chargeémotive très grande, dans un contexte socialoù les personnes vivant avec des incapacitéssont trop souvent stigmatisées et ne disposentpas de toutes les ressources requises pour pal-lier leur handicap de manière à favoriser leurparticipation sociale sur une base égalitaireavec les autres citoyennes et citoyens.

La disponibilité des services de réadaptation etd’adaptation requis pour répondre aux besoinsde l’enfant qui présente des indices de retardde développement constitue un autre enjeu. Ilest possible en effet que ces services fassentl’objet de délais d’attente importants, soientinsuffisants ou encore que l’allocation desressources pour différents programmesapparaisse inéquitable. Le travailleur socialveillera dans ces circonstances à ne pas sesubstituer au manque de ressources pouvantaffecter la distribution des services requis. Detelles situations interpellent par contre unengagement de sa part dans des activitésindividuelles et collectives de représentationpour faire valoir les besoins des enfants et deleurs familles ainsi que les politiques et les

ressources nécessaires à mettre en œuvrepour l’accès à ces services40.

Il importe également pour le travailleur socialde conserver une attitude critique à l’égarddes orientations, des programmes et des ser-vices qui déterminent son contexte de pratiqueet l’exercice de l’activité d’évaluation desenfants qui présentent des indices de retardde développement. Tout en reconnaissantl’importance d’intervenir de manière précoceauprès de ces enfants, il doit réfléchir à lanature et à la portée des interventions réali-sées dans le cadre des programmes deprévention sélective ciblant les familles ensituation de pauvreté. Les valeurs et les prin-cipes qui guident la profession de travailleursocial et la prise en compte des facteurs del’environnement sociétal inhérent qui enconstituent la marque distinctive, conduisentà une analyse de la situation des familles oùla pauvreté est considérée non seulementcomme un déterminant social de la santé etdu bien-être, mais aussi comme la résultanted’inégalités sociales et économiques quirequièrent également des actions structu-relles. Cette analyse l’invite par ailleurs à fairela promotion de politiques familiales etsociales qui contribuent à l’instauration deconditions favorables au développement del’enfant.

En contexte de situations cliniques com-plexes, le travailleur social doit enfin être enmesure de recourir à une méthode de délibé-ration éthique pour soutenir sa réflexion etl’exercice de son jugement professionnel41. Illui est suggéré, à ce propos, de se référernotamment au Guide produit par l’Ordre inti-tulé L’éthique et les travailleurs sociaux  :éléments de réflexion et guide de délibérationet de consulter, au besoin, des collègues enmesure de lui apporter le soutien nécessaire.

2040 OPTSQ (2005). Référentiel de compétences des travailleuses sociales et des travailleurs sociaux.

41 OPTSQ (2005). Référentiel de compétences des travailleuses sociales et des travailleurs sociaux.

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CONCLUSION

Ces lignes directrices présentent les orientations de l’Ordre à l’aube de la mise en vigueur de la Loi21 et en fonction des informations disponibles au sujet des conditions nécessaires pour assurer ledéveloppement de l’enfant et de l’organisation des services qui prévalent au Québec. Lesrecommandations et les repères que ces lignes directrices reflètent ont pour objectif d’aider,d’orienter et de soutenir le travailleur social dans l’exercice de cette activité. Loin de vouloir limiterl’exercice du jugement professionnel, elles visent plutôt à le promouvoir et à permettre auxtravailleurs sociaux d’offrir leur expertise et leur soutien aux familles ayant un enfant qui présentedes indices de retard de développement.

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Préambule

Considérant que, dans la Charte, les peuplesdes Nations unies ont proclamé à nouveau leurfoi dans les droits fondamentaux de l’Hommeet dans la dignité et la valeur de la personnehumaine, et qu’ils se sont déclarés résolus àfavoriser le progrès social et à instaurer demeilleures conditions de vie dans une libertéplus grande,

Considérant que, dans la Déclaration univer-selle des droits de l’Homme, les Nations uniesont proclamé que chacun peut se prévaloir detous les droits et de toutes les libertés qui ysont énoncés, sans distinction aucune,notamment de race, de couleur, de sexe, delangue, de religion, d’opinion politique ou detoute autre opinion, d’origine nationale ousociale, de fortune, de naissance ou de touteautre situation,

Considérant que l’enfant, en raison de sonmanque de maturité physique et intellectuelle,a besoin d’une protection spéciale et de soinsspéciaux, notamment d’une protection juri-dique appropriée, avant comme après lanaissance,

Considérant que la nécessité de cette protec-tion spéciale a été énoncée dans laDéclaration de Genève de 1924 sur les droitsde l’enfant et reconnue dans la Déclarationuniverselle des droits de l’Homme ainsi quedans les statuts des institutions spécialisées etdes organisations internationales qui se consa-crent au bien-être de l’enfance,

Considérant que l’humanité se doit de donnerà l’enfant le meilleur d’elle-même,

L’Assemblée générale proclame la pré-sente Déclaration des droits de l’enfant afinqu’il ait une enfance heureuse et bénéficie,dans son intérêt comme dans l’intérêt de lasociété, des droits et libertés qui y sont énon-cés; elle invite les parents, les hommes et lesfemmes à titre individuel, ainsi que les organi-sations bénévoles, les autorités locales et lesgouvernements nationaux à reconnaître cesdroits et à s’efforcer d’en assurer le respectau moyen de mesures législatives et autresadoptées progressivement en application desprincipes suivants :

Principe 1 L’enfant doit jouir de tous les droits énoncésdans la présente Déclaration. Ces droits doi-vent être reconnus à tous les enfants sansexception aucune, et sans distinction ou dis-crimination fondées sur la race, la couleur, lesexe, la langue, la religion, les opinions poli-tiques ou autres, l’origine nationale ou sociale,la fortune, la naissance, ou sur toute autresituation, que celle-ci s’applique à l’enfant lui-même ou à sa famille. 25

Annexes

Annexe 1DÉCLARATION DES DROITS DE L’ENFANT DES NATIONSUNIES (20 novembre 1959)

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Principe 2L’enfant doit bénéficier d’une protection spé-ciale et se voir accordé des possibilités et desfacilités par l’effet de la loi et par d’autresmoyens, afin d’être en mesure de se dévelop-per d’une façon saine et normale sur le planphysique, intellectuel, moral, spirituel et social,dans des conditions de liberté et de dignité.Dans l’adoption de lois à cette fin, l’intérêtsupérieur de l’enfant doit être la considérationdéterminante.

Principe 3L’enfant a droit, dès sa naissance, à un nom età une nationalité.

Principe 4L’enfant doit bénéficier de la sécurité sociale, ildoit pouvoir grandir et se développer d’unefaçon saine; à cette fin, une aide et une pro-tection spéciales doivent lui être assurées ainsiqu’à sa mère, notamment des soins prénatalset postnatals adéquats. L’enfant a droit à unealimentation, à un logement, à des loisirs et àdes soins médicaux adéquats.

Principe 5L’enfant physiquement, mentalement ousocialement désavantagé doit recevoir le trai-tement, l’éducation et les soins spéciaux quenécessite son état ou sa situation.

Principe 6L’enfant, pour l’épanouissement harmonieuxde sa personnalité, a besoin d’amour et decompréhension. Il doit, autant que possible,grandir sous la sauvegarde et sous la respon-sabilité de ses parents et, en tout état decause, dans une atmosphère d’affection et desécurité morale et matérielle; l’enfant en basâge ne doit pas, sauf circonstances excep-tionnelles, être séparé de sa mère. La sociétéet les pouvoirs publics ont le devoir de prendreun soin particulier des enfants sans famille oude ceux qui n’ont pas de moyens d’existencesuffisants. Il est souhaitable que soient accor-dées aux familles nombreuses des allocationsde l’État ou autres pour l’entretien des enfants.

Principe 7L’enfant a droit à une éducation qui doit êtregratuite et obligatoire au moins aux niveauxélémentaires. Il doit bénéficier d’une éducationqui contribue à sa culture générale et lui per-mette, dans des conditions d’égalité dechances, de développer ses facultés, sonjugement personnel et son sens des respon-sabilités morales et sociales, et de devenir unmembre utile de la société. L’intérêt supérieurde l’enfant doit être le guide de ceux qui ont laresponsabilité de son éducation et de sonorientation; cette responsabilité incombe enpriorité à ses parents. L’enfant doit avoir toutespossibilités de se livrer à des jeux et à des acti-vités récréatives, qui doivent être orientés versles fins visées par l’éducation; la société et lespouvoirs publics doivent s’efforcer de favoriserla jouissance de ce droit.

Principe 8L’enfant doit, en toutes circonstances, êtreparmi les premiers à recevoir protection etsecours.

Principe 9L’enfant doit être protégé contre toute formede négligence, de cruauté et d’exploitation, ilne doit pas être soumis à la traite, sousquelque forme que ce soit. L’enfant ne doitpas être admis à l’emploi avant d’avoir atteintun âge minimum approprié; il ne doit en aucuncas être astreint ou autorisé à prendre uneoccupation ou un emploi qui nuise à sa santéou à son éducation, ou qui entrave son déve-loppement physique, mental ou moral.

Principe 10L’enfant doit être protégé contre les pratiquesqui peuvent pousser à la discrimination raciale,à la discrimination religieuse ou à toute autreforme de discrimination. Il doit être élevé dansun esprit de compréhension, de tolérance,d’amitié entre les peuples, de paix et de frater-nité universelle, et dans le sentiment qu’il luiappartient de consacrer son énergie et sestalents au service de ses semblables.

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• Le respect de la dignité de tout être humain;

• La croyance en la capacité humaine d’évoluer et de se développer;

• La reconnaissance de la nécessité de percevoir et de comprendre l’être humainen tant qu’élément de systèmes interdépendants et potentiellement porteurs de changement;

• Le respect des droits des personnes, des groupes et des collectivités;

• Le respect du principe d’autonomie de la personne et du principe d’autodétermination;

• La reconnaissance du droit de tout individu de recevoir assistance et protection selon ses besoins;

• La promotion des principes de justice sociale.

Source : OPTSQ. Référentiel de compétencesdes travailleuses sociales et des travailleurssociaux, adopté par le Bureau, juin 2005.

Annexe 2Énoncé des principes et valeurs qui guident etdéfinissent la profession du travail social

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