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PIDMA Directeur de Publication : Thomas NGUE BISSA Numero 001 Juin 2015 AGRICULTURE COMMERCIALE DURABLE Tous ensemble vers une agriculture commerciale durable agribusiness news Le Trimestriel des chaînes de valeurs du manioc, maïs et sorgho Le Projet d’Investissement et de Développement des Marchés Agricoles (PIDMA) sort des fonts baptismaux

PIDMApidma.cm/.../pidma_agrobusiness_news__magazine_n01.pdféligibles selon les modalités convenues avec les bailleurs de fonds, notamment la Banque mondiale. Pour chaque projet,

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PIDMA Directeur de Publication : Thomas NGUE BISSANumero 001 Juin 2015

AGRICULTURE COMMERCIALE DURABLE

Tous ensemble vers une agriculture commerciale durable

agribusiness newsLe Trimestriel des chaînes de valeurs du manioc, maïs et sorgho

Le Projet d’Investissement et de Développement des

Marchés Agricoles (PIDMA) sort des fonts baptismaux

EDITORIAL

COOPÉRATION

DOSSIER SPÉCIAL: Lancement officiel du PIDMA

LE PIDMA EN BREF

• Une tribune pour l’agriculture commerciale durable

• Un accord pour booster les chaînes de valeurs ciblées par le PIDMA

• Discours de lancement du Ministre de l’Agriculture et du Developpement Rural

• Un outil au service de l’agriculture de seconde génération

• Une performance exceptionnelle de la Coorpération Banque Mondiale - Etat du Cameroun

• Mode opératoire du PIDMA

• Agricultural Investment and Market Development Project (AIMDP) current status

• Concilier l’agriculture commerciale et la préservation de l’environnement, un impératif catégorique au sein du PIDMA

• Le PIDMA, un exemple de partenariat public-privé

P.03

P.4-16

P.17-18

P.19-24

• Discours du Directeur des Opérations de la Banque Mondiale au Cameroun

• Temps forts de la Cérémonie de lancement du PIDMA en images

ContactCoordination Nationale du PIDMA / Immeuble la Sablière, Rue du Rotary, Bastos, à 50m de l’Ambassade de Corée.

Email : [email protected]

Sommaire

PIDMA agribusiness news

LogistiqueNgbwa Jean Patrice Alain, Kele II Albert Brice,Gbetnkom Yves Marcelin,Messi Mendouga Guy MichelMvondo Ateba Barthelemy

Conseil éditorialM. Essimi Menye, MINADER, Président du Comité de Pilotage du PIDMAMme Clementine Ananga Messina, MINDEL/MINADERM. Eko’o Akoafouane, Secrétaire Général MINADER

Directeur de publicationThomas NGUE BISSA

Rédacteur-en-ChefJoseph Célestin Dzokou

Conseillers à la rédactionOdilia Renata Hebga, Mbairanodji André

Ont contribué Mbairanodji André, Ndome Didiba Monique, Joseph Célestin Dzokou, Ndimi Luc, Kouebou Christiant, Nimino Godwill, Abega Raphaël, Leugoue Nougoue Denis, Meka Abessolo Georges, Mb-wangue Jonas, Bourges Marie José, Nkott Yvonne Jacky, Yen Samuel, Yongue Simou Frédéric, Bama Jean-Blaise, Mbatounga Richard,Honorine NGONO,Yannick Ntamak, Leonard Mabaya

Crédit photosOdilia Renata Hebga,Oumarou Pierre Amour, Société Générale Cameroun

Montage et impressionRainbow [email protected]

C’est un agréable plaisir pour moi de vous annoncer la sortie de la première édition de PIDMA AGRIBUSINESS NEWS, le magazine d’information et d’analyse sur les chaînes de valeurs du manioc, maïs et sorgho. A travers

cet outil qui paraîtra tous les trois mois, le Projet d’Investissement et de Développement des Marchés Agricoles, plus connu sous son acronyme « PIDMA », offre une tribune à tous les acteurs intervenant dans le monde de l’agribusiness pour promouvoir les bonnes pratiques susceptibles de contribuer à la transformation de l’agriculture de subsistance caractérisée par une faible productivité en une agriculture commerciale durable. Plus simplement, PIDMA AGRIBUSINESS NEWS se donne pour ambition de rendre visibles les actions à forte valeur ajoutée réalisées par l’ensemble des acteurs impliqués directement ou indirectement dans la chaîne de mise en œuvre du projet.

C’est dire qu’avec ce magazine, les coopératives disposent désormais d’une plateforme pour communiquer sur leur plan d’affaires, les agribusiness d’un baromètre à travers lequel peuvent être captées les opportunités présentes sur les marchés agricoles. Quid des banques commerciales? Avec PIDMA Agribusiness News, c’est une banque de données et de ressources fiables qui seront mises à leur disposition pour leur permettre d’acter avec les coopératives au mieux des intérêts de chacune des parties. La recherche développement n’est pas en reste dans la mesure où les innovations technologiques susceptibles de booster les chaînes de valeurs des filières

ciblées par le PIDMA rencontreront un écho très favorable dans ce journal.

Comme vous le savez, le PIDMA de par sa démarche est no-vateur à plus d’un titre. Il s’agit du tout premier projet agricole en Afrique prévoyant un partenariat public-privé pour appuyer le financement et la réalisation de sous projets productifs portés par les coopératives.

Il y a fort à parier que sa mise en œuvre va induire de bonnes pratiques dont la capitalisation pourrait s’avérer utile pour des initiatives similaires sur le continent. A cet effet, dans ce maga-zine, une attention particulière sera accordée à la valorisation des leçons apprises tout au long du cycle du projet, mais éga-lement à la promotion des “success story” capitalisées dans la mise en œuvre du PIDMA. Le débat et les échanges d’idées sur les thématiques phares liées à l’agriculture commerciale du-rable occuperont une place de choix, afin de partager les sa-voirs et savoirs faire développés au sein notamment du “Centre de connaissance agricole” qui va bientôt voir le jour dans le cadre du projet. PIDMA Agribusiness News accordera un point d’honneur à la promotion de la plateforme de dialogue/concertation gouvernement- secteur privé-société civile créée au sein du projet. A cet égard, en tant que de besoin, de nou-velles rubriques pourront être créées.

D’ores et déjà, afin de permettre au maximum de lecteurs d’ac-céder à cette publication, en plus du format papier, la version électronique du magazine est disponible sur internet via une liste de diffusion. Au fil du temps, des efforts seront déployés pour le rendre accessible au plus grand nombre, en mettant à contribution les progrès qu’offrent les nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Ce projet éditorial ayant été rendu possible grâce à l’onction de la hiérarchie et l’appui du principal partenaire du PIDMA, qu’il me soit permis d’exprimer ma profonde gratitude respectivement au Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural et au Directeur des Opérations de la Banque mondiale.

Bonne lecture.

Editorial

Une tribune pour l’agriculture commerciale durable

PIDMA agribusiness news

LE PIDMA

Le magazine de la chaîne des valeurs du manioc, maïs et sorgho

un outil au service de l’agriculture de seconde génération

Le Projet d’Investissement et de Développement des Marchés Agricoles (PIDMA) est une initiative conjointe de la Banque Mondiale et du Gouvernement Camerounais à travers le MINADER dont l’objectif de développement

est de passer d’une agriculture de subsistance et de faible pro-ductivité des filières maïs, manioc et sorgho à une agriculture commerciale avec des chaînes de valeurs compétitives dans les cinq zones agro-écologiques du pays.

A cet effet, les activités du projet sont axées sur les investisse-ments dans le domaine de la production, de la transformation, de la commercialisation ainsi que des services dérivés des pro-duits des filières concernées. Le PIDMA est conçu comme un modèle inclusif d’agrobusiness qui entend d’une part promou-voir la compétitivité des chaînes de valeur basée sur l’amélio-ration de la productivité et de la qualité des produits et assurer la mise en relation directe des petits producteurs organisés en coopératives avec les acheteurs qui peuvent être des agro-in-dustries ou des grossistes, d’autre part.

Les activités du projet sont mises en œuvre à travers trois prin-cipales composantes. La composante « Appui à la production, à la transformation et à la commercialisation agricoles » vise le développement d’un mécanisme de partenariat productif entre les coopératives et les agrobusiness à l’effet d’augmenter la

productivité, la production et améliorer les conditions de vie des bénéficiaires. Elle comprend quatre sous-composantes : (i) Etablissement des partenariats productifs, (ii) Financement des sous-projets des coopératives (iii) Financement des in-frastructures publiques de base et (iv) Appui à l’accès amélioré au financement rural. La composante « Appui au système de production et diffusion des semences, aux services publics clés et au transfert de technologie » contribue à la mise en œuvre de la première composante à travers le renforcement du système semencier et des capacités des services publics clés, la création d’un cadre de coopération entre le Gouverne-ment, les sociétés coopératives agricoles, les agrobusiness, les institutions financières et les autres acteurs impliqués ainsi que la promotion du transfert de technologies agricoles. Cette composante se décline en trois sous-composantes : (i) Amélio-ration du système de production et diffusion des semences, et services publics clés, (ii) Appui à la mise en place d’un cadre de concertation et de partenariat public-privé sur les denrées agri-coles, (iii) Promotion du transfert de technologie et de bonnes pratiques nutritionnelles.

La composante «Coordination et Gestion du projet» permet d’assurer: (a) la Planification stratégique et opérationnelle, la mise en œuvre et le suivi des activités ainsi que la coordina-tion des deux premières composantes, la gestion des inter-

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Le PIDMA en bref4

le PIDMA va booster l’offre et la valeur ajoutée des produits agricoles pour répondre aux besoins des agribusiness

Le magazine de la chaîne des valeurs du manioc, maïs et sorgho

faces entre les partenaires techniques et financiers impliqués; (b) l’évaluation des résultats finaux et impacts du Projet sur les petits producteurs/coopératives ; (c) la communication efficace sur les activités du Projet, les résultats, les bonnes pratiques et les leçons apprises.

Les sociétés coopératives agricoles constituent les bénéfi-ciaires directs du PIDMA. A cet effet, le PIDMA projette d’ap-puyer 300 d’entre elles sur une période de cinq ans. Les ap-puis du projet bénéficieront indirectement aux agribusiness, aux institutions de recherche, aux institutions financières, aux sociétés de leasing, aux prestataires de services ainsi qu’aux services publics clés.

Plusieurs partenaires interagissent dans le cadre du projet:

Les partenaires financiers - La Banque mondiale à travers un crédit de l’Association Inter-nationale de Développement (IDA) d’un montant de 100 millions de dollars US ; soit l’équivalent de 50 milliards de francs CFA ;

- Le Japon à travers le Fonds de Développement des politiques et des Ressources Humaines (PHRD) à travers un Don de 3 millions de dollars pour l’appui aux activités nutritionnelles, soit l’équivalent de 1.5 milliards de francs CFA ;

- L’Etat du Cameroun à travers une contribution d’un montant de 12.4 millions de dollars US, soit l’équivalent de 6.2 milliards de francs CFA ;

- La Société Financière Internationale (SFI). Filiale de la Banque mondiale, apportera un financement parallèle sous forme de garanties de prêt ou d’autres formes d’appuis financiers, des-tiné:

- Aux institutions financières qui consentiront des prêts aux coopératives

- à la prise en charge des services de consultants aux coopé-ratives et aux institutions financières ;

- à la fourniture de l’assurance agricole pour répondre aux be-soins des coopératives impliquées dans le projet.

- Les institutions financières (banques)

Elles participent au cofinancement des projets des coopéra-tives jusqu’à la hauteur de 40% des coûts d’investissement pour un montant d’environ 40.6 millions de dollars US, soit plus de 20 milliards de francs CFA ;

- Les sociétés coopératives agricoles

Elles contribuent au cofinancement de leurs projets productifs à hauteur de 10 % au moins du coût d’investissement. Cette contribution en numéraire attendue des coopératives est esti-mée à 10.9 millions de dollars US, soit l’équivalent de 5.4 mil-liards de francs CFA pendant la durée du projet.

Les autres partenaires du projet sont :- Les agroindustries (Guinness Cameroun S.A, Nestlé S.A, SOCOCHAIR, Syndicat Patronal des Boulangers du Cameroun (SPBC), Société NKAM, Société des Provenderies du Came-roun, etc).

- Les partenaires techniques et de recherche (IITA, IRAD, Chine et autres instituts de recherche

Cofinancement des sous projets productifsLe PIDMA participe aux côtés des banques commerciales au cofinancement des projets productifs des coopératives éligibles selon les modalités convenues avec les bailleurs de fonds, notamment la Banque mondiale. Pour chaque projet, la contribution du PIDMA prend en charge 50% du son coût tel que prévu dans le plan d’affaires, les banques commer-ciales au plus 40 % sous forme de prêt remboursable à des taux compétitifs et la coopérative au moins 10% représentant son apport personnel. L’éligibilité des sociétés coopératives au cofinancement PIDMA/ Banques commerciales est régie par un faisceau de critères dont l’objectif est d’assurer l’atteinte de l’objectif de développement du projet en terme d’amélioration de la productivité et de la compétitivité des chaînes des valeurs du manioc, maïs et sorgho.

Joseph Célestin Dzokou

DISPOSITIONS INSTITUTIONNELLES DU PIDMA

MINEPAT: Représentant de l’Emprunteur

MINADER: Agent Principal d’Exécution du Projet

Comité de Pilotage: Présidé par le Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural et composé de Ministères et

acteurs concernés

Une Unité Nationale de Coordination du Projet

04 Unités de Coordination Régionales

04 Comités Régionaux de sélection des sous-projets

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Le magazine de la chaîne des valeurs du manioc, maïs et sorgho Numero 001 Juin 2015

Le PIDMA en brefPIDMA agribusiness newsPIDMA agribusiness news

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Préparation et mise en vigueur du PIDMAUne performance exceptionnelle de la Coopération Banque mondiale-Cameroun

La modernisation de l’agriculture figure en tête des priorités des politiques publiques du Cameroun pour assurer la relance de l’économie nationale. Les bases de la nouvelle politique agricole ont été officiellement énoncées par le Chef de l’Etat, Son Excellence Paul Biya en janvier 2011, dans son discours d’ouverture du Comice Agropastoral d’Ebolowa en ces termes: “nous devons évoluer vers une agriculture de seconde généra-tion”. Celles-ci s’articulent autour de la construction d’une usine de fabrication des engrais, la réforme foncière, l’accession à la mécanisation de l’agriculture, la création d’une Banque agricole avec extension sur les petites et moyennes entreprises, la réforme de la formation agricole et la réhabilitation des fermes semencières.

En écho à cette volonté affichée du Président de la République, le Gouvernement à travers le Ministère de l’Agriculture et du

Développement Rural s’est doté en 2013 d’un plan d’investissement agri-cole d’un montant de 3550 milliards de FCFA pour la période 2014-2020. Le Projet d’Investissement et de Dévelop-pement des Marchés Agricoles (PIDMA) qui a été officiellement lancé le 28 janvier 2015 répond à un souci de promotion des chaînes de valeurs du manioc, maïs et sorgho et participe à bien des égards de la volonté du Gouvernement de faire entrer le Cameroun dans l’agriculture de seconde génération. De sa phase de préparation enclenchée en mars 2013 à sa mise en vigueur en janvier 2015, les indicateurs créditent cet out-

il de mise en œuvre de l’agriculture de seconde génération d’une performance exceptionnelle dans le portefeuille de la coopération Banque mondiale-Etat du Cameroun. 19 mois. C’est le temps record mis par le Gouvernement du Cameroun et la Banque mondiale pour préparer l’ambitieux et novateur Projet d’Investissement et de Développement des Marchés Agricoles. Sur le temps mis, les experts s’accordent à dire qu’il s’agit de prouesses, car pour des pro-jets de même nature, de l’instruction à la mise en vigueur il s’écoule en moyenne 24 à 36 mois, voire davantage. Mais, pour mieux apprécier la performance dans la préparation de ce projet jusqu’à sa mise en vigueur, il faut questionner sa pertinence, les principaux chantiers engagés et les résultats obtenus lors

de l’instruction, l’intérêt des parties pre-nantes pour l’initiative et leur apprécia-tion, l’impact attendu du PIDMA, le res-pect de différentes échéances.

Pertinence S’inscrivant dans le sillage de la vision du Gouvernement, l’Objectif de Déve-loppement du Projet (ODP) est de pas-ser d’une agriculture de subsistance et de faible productivité des filières maïs, manioc et sorgho à une agriculture com-pétitive et orientée vers le commerce en mettant l’accent sur les petits produc-teurs, les actions en faveur de l’adapta-tion aux changements climatiques et la politique de création d’emplois en zone rurale. La valeur ajoutée et l’originalité du PIDMA résident en ceci qu’il inaugure une ère nouvelle dans la conduite des

Accord parfait et satisfecit entre le Gouvernement et la Banque mondiale

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Le magazine de la chaîne des valeurs du manioc, maïs et sorghoLe magazine de la chaîne des valeurs du manioc, maïs et sorgho

projets agricoles au Cameroun, à sa-voir celle de la promotion des chaînes de valeur des produits agricoles. A cela s’ajoute une démarche particulière qui consacre l’essence même du PIDMA: l’agriculture commerciale durable. A cet effet, le Gouvernement et la Banque mondiale expérimentent à travers le PID-MA, un outil pratiquement nouveau au Cameroun : l’agriculture contractuelle. Le concept est relativement simple : avant de produire, il faut au préalable avoir trouvé un acheteur, avoir négocié les prix et les conditions de livraison du produit. Dans le cadre du PIDMA, le marché a été identifié et des accords signés avec au moins cinq acheteurs: Guinness Cameroun S.A, Nestlé Cameroun S.A, Etablissements Nkam (provenderie) et le Syndicat National des Boulangers du Cameroun.

Groupe de Travail et Principaux extrantsHabituellement, pour les projets com-plexes à l’instar du PIDMA, l’on fait appel aux consultants nationaux et in-ternationaux pour son élaboration. Le Ministre de l’Agriculture et du Dévelop-pement Rural après consultation de la Banque mondiale a mis en place le 5 mars 2013 un Groupe de travail inter-ministériel chargé de l’élaboration du Projet. Cette équipe restreinte a travaillé en étroite collaboration avec le secteur privé, les coopératives, la société civile, les partenaires au développement au travers d’une méthodologie basée sur les réunions en plénière, les ateliers, les descentes sur le terrain, les échanges et les interviews. Au moment où elle remet sa copie en septembre 2014, les princi-paux documents du projet sont élaborés et validés, le personnel clé recruté, l’ad-hésion des partenaires financiers, des agri business, des coopératives, des institutions de recherche et des autres partenaires clés est acquise. L’option de confier la charge de la préparation des documents du projet à un Groupe de travail s’est avérée judicieuse à plus d’un titre : i) des économies substantielles ont été réalisées ; ii) l’expertise nationale au sein de l’administration, le secteur privé, la société civile a été valorisée; iii) les dif-férentes étapes de l’instruction ont été

franchies avec panache. D’où le satis-fecit du Gouvernement et de la Banque mondiale.

Mécanisme intégré de facilitation de l’accès de coopératives à des crédits moyen terme pour des partenariats gagnant-gagnantLe PIDMA a développé une approche intégrée de financement des projets productifs des coopératives agricoles à travers des crédits moyen terme dans laquelle des responsabilités sont clai-rement définies entre les producteurs, les banques et les agri business. Ce mécanisme qui constitue la «marque de fabrique «du Projet fait aujourd’hui bou-ger les lignes. Certains agribusiness qui jadis s’approvisionnaient en matières premières à l’étranger pour faire tourner leurs usines, comptent désormais sur

le mécanisme mis en place au sein du PIDMA pour être ravitaillés localement. Les banques sont également en train de reconsidérer leur perception du fi-nancement des investissements dans le secteur agricole. Elles comprennent à travers le dispositif mis en place par le PIDMA que les projets agricoles peuvent être bancables et forcément rentables.

Engagement des banques com-merciales dans le financement de l’agricultureLors de sa préparation, le PIDMA a réus-si à faire sauter un verrou important, en amenant des banques traditionnellement réticentes à financer l’agriculture parce que secteur à très hauts risques, à s’in-téresser et à s’engager à financer les projets agricoles à forte valeur ajoutée

des coopératives. C’est ainsi qu’entre mars 2013 et décembre 2014, alors que le projet était encore à sa phase de préparation, des conventions ont été si-gnées avec trois banques commerciales notamment, la BICEC, ECOBANK et Afriland First Bank par lesquelles celles-ci se sont engagées à injecter des mil-liards de francs CFA dans le cofinance-ment des sous projets productifs des coopératives. Cette dynamique d’adhé-sion des banques commerciales pour le financement de l’agriculture se pour-suit, car depuis février 2015, le nombre de banques signataires de conventions avec le PIDMA est passé à 4 avec la si-gnature de la convention entre le projet et la Société Générale Cameroun.

Célérité dans la mise en œuvre du calendrier d’instruction

La phase d’instruction du PIDMA a connu une grande célérité. La prépa-ration du projet a été lancée en mars 2013, l’approbation par le Conseil d’Ad-ministration de la Banque mondiale est intervenue le 25 septembre 2014. Lors de ce Conseil, le PIDMA a suscité un très vif intérêt des représentants des pays membres de la Banque mondiale et a été salué pour son caractère nova-teur et la réplication de son concept à d’autres pays africains a été encoura-gée. La signature de l’accord de Crédit a eu lieu le 15 décembre 2014 et la mise en vigueur du Crédit le 29 janvier 2015.

Joseph Célestin Dzokou

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Cap sur la transformation industrielle du manioc

Le magazine de la chaîne des valeurs du manioc, maïs et sorgho

Libellé Dates

Création du Groupe de travail chargé de l’élaboration du PIDMA 05 mars 2013

Création du PIDMA 23 octobre 2013

Organisation du cadre institutionnel du PIDMA 23 octobre 2013

Création Comité de pilotage du PIDMA 23 octobre 2013

Création des Unités de Coordination Nationale et Régio-nale 23 octobre 2013

Approbation du PIDMA par le Conseil d’Administration de la Banque mondiale 25 septembre. 2014

Signature de l’Accord de Crédit 15 décembre 2014

Signature de l’Avis juridique 09 janvier 2015

Signature du décret ordonnant la publication au journal officiel du texte de l’accord de crédit 5534-CM

26 janvier 2015

Mise en vigueur du Crédit 29 janvier 2015

Principales dates historiques du Projet

Quelques indicateurs de la phase de préparation

Numéro Titre

1. Manuel d’exécution du PIDMA

2. Manuel de procédures administratives, financières et comptables du PIDMA

3. Manuel de suivi évaluation du PIDMA

4. Cadre de gestion environnemental et social du PIDMA

5. Plan Cadre de Réinstallation dans le cadre du PIDMA

6. Plan des Peuples Autochtones du PIDMA

7. Situation de Référence des filières ciblées par le PIDMA

8. Plan de Gestion des Pesticides dans le cadre du PIDMA

9. Manuel guide d’opération pour les coopératives éligibles au PIDMA

10.Cahier de Charges de la plate-forme de dialogue/Concertation Gouvernement-Secteur Privé-Société Civile

Liste des principaux documents élaborés par le Groupe de Travail

Lisez et faites lire

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Le magazine de la chaîne des valeurs du manioc, maïs et sorgho

Phase I : Présélection de l’accord de parte-nariat productif/sous-projet

Au départ, la coopérative soumet à l’Unité Régionale de Coordination (UCR) de son ressort territorial un projet d’accord de partenariat productif avec un Ag-ribusiness (Acheteur) incluant un aperçu général du

sous-projet et un projet de plan d’affaires (business plan). S’en-suit une analyse préliminaire du projet d’accord de partenariat productif et de sous-projet par le Comité Régional de Sélection (CRS) de la région concernée d’après les critères suivants :

Critères de sélection des accords de partenariats pro-ductifs : Les éléments ci-après sont analysés : type, quantité et qualité du produit, prix unitaire, termes de paiement, contribution de l’Agrobusiness (Acheteur) /Responsabilité Sociale de l’Entre-prise.

Critères de sélection des sous-projets: A ce niveau, le Plan d’affaires clairement présenté doit ressortir l’analyse financière et économique du sous projet.

Critères d’éligibilité d’un groupement de produc-teurs : (i) être immatriculé comme Société Coopérative Agricole, (ii) avoir accès au foncier, (iii) avoir au moins trois ans d’expérience dans au moins l’une des filières ciblées par le projet (manioc, maïs, sorgho), (iv) avoir une capacité financière et institutionnelle (v) justifier l’existence d’une comptabilité et des documents fi-nanciers, (vi) justifier l’effectivité du fonctionnement, (vii) assurer la coordination et gestion d’au moins une activité collective au profit des membres (assurer la fourniture d’intrants,

Phase II : Proposition finale et approbation

Dès lors que l’éligibilité du Groupement de producteurs est pro-noncée et ses projets de partenariat productif et de sous-projet acceptés par le Comité régional de sélection, le processus se poursuit en neuf étapes :

1. Signature de l’accord de contrat cadre entre le PIDMA et l’Agribusiness.

2. Préparation sur la base du contrat cadre susmentionné, du partenariat productif tripartite entre la Coopérative, l’Agribu-siness et l’institution de financement.

Le cofinancement des sous projets productifs à forte valeur ajoutée des coopératives agricoles constitue l’un des atouts maître du PIDMA. Le processus commence par une campagne d’information et de sensibilisation organisée par le MINADER et l’Unité de Coordination Régionale du Projet, suivie du lancement d’appels à pro-positions de sous-projets relayé par les média (journaux, radios, télévision).Cette phase préliminaire se poursuit en trois étapes: La présélection de l’accord de partenariat productif/sous-projet, la proposition finale et appro-

bation et la mise en œuvre.

MODE OPÉRATOIRE DU PIDMA

sensibilisation de la coopérative Agorah à l’Ouest Cameroun

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3. Montage par la Coopérative d’une proposition de sous-projet/business plan détaillée décrivant son organisation et incluant l’effectif des membres désa-grégé par sexe, les activités y compris celles liées à la nutrition, l’investissement à financer, l’Agribusiness partenaire dans l’accord productif, les sources de financement (IDA/PIDMA, ressources propres, crédit, Agribusiness), l’analyse économique et financière, les politiques de sauvegarde environnementale et les risques sociaux.

Critères d’aprobation du sous-projetplan d’affaire complet, viabilité écono-mique et financière claire avec des im-prévus réalistes, disponibilité en numé-raire de la contribution de la Coopérative et de celle de la banque sous forme de crédit.4. Transmission du plan d’affaires à l’Uni-té de Coordination Régionale qui l’ache-mine au Comité Régional de Sélection.

5. Analyse rigoureuse du plan d’affaires par le Panel ad hoc Indépendant d’Ana-lyse du CRS et la Société Financière In-ternationale ;

6. Transmission du Procès-verbal d’ana-lyse du plan d’affaires au CRS.

7. Approbation du plan d’affaires par le CRS s’il est bancable. (Rejet avec men-tion des motifs de rejet au cas où il ne l’est pas).

8. Négociations entre la Coopérative, l’Agribusiness et l’Institution financière pour la signature du partenariat productif et du contrat tripartite incluant : un plan de remboursement, un plan de passa-tion des marchés, un cadre simplifié de résultats et un plan d’implémentation et de suivi du sous-projet.

9. Signature du partenariat productif et du contrat tripartite.

Phase III : Mise en œuvre, Suivi et Evaluation

1. Ouverture d’un compte par la Coopé-rative, dans les livres de l’Institution finan-cière signataire du contrat.

2. Approbation par l’Institution financière de la requête de crédit de la Coopéra-tive.

3. Décaissement de la contribution du PIDMA/IDA pour le co-financement du sous-projet. Les contributions finan-cières des acteurs impliqués dans le matching-grant se présentent ainsi : PID-MA (50% du montant total du business plan comme subvention de l’Etat) ; Coo-pérative (au moins 10% du montant total du business plan sous forme d’apport personnel) et Institution Financière (au plus 40% du montant total du business plan sous forme de crédit)

4. Mise en œuvre du sous-projet par les prestataires locaux de services et autres prestataires sélectionnés par la Coopé-rative en cohérence avec les procédures de passation des marchés de l’IDA/Banque mondiale.

5. Auto-évaluation du sous-projet par les membres de la Coopérative. La fré-quence de l’auto-évaluation sera fixée par la Coopérative.

André MBAIRANODJI

Critères d’éligibilité des Sociétés Coopératives Agricoles (SCA) au Co-financement PIDMA / Banques Commerciales

� Immatriculation comme Coopérative ;

�Accès au foncier ;

�Au moins trois ans d’expérience dans au moins l’une des filières ciblées par le projet (manioc, maïs, sorgho);

�Capacité financière et institutionnelle ;

�Existence d’une comptabilité et des documents financiers ;

�Effectivité du fonctionnement de la coopérative ;

�Coordination et gestion d’au moins une activité collective au profit des membres:

� fourniture d’intrants, commercialisation, labour et transformation etc.

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Le magazine de la chaîne des valeurs du manioc, maïs et sorgho

Issues

Prior to its approval by the Board of Directors of the World Bank, a project preparation team had proceeded with the elaboration of basic project manuals (project exe-cution, procedural, monitoring and evaluation manuals,

etc.) and the realization of basic studies such as the project baseline study.

The recruitment of key personnel and the identification of pro-ject offices (office of the National Coordination and 04 Regio-nal Coordination Units) unfolded until November 01, 2014. The elaboration of the Annual Work Plan and Budget for 2015 constitutes one of the primary realizations of the project team alongside the elaboration and validation of terms of reference of a public-private-civil society partnership dialogue platform.

Major realizations relative to project activities as at January 22, 2015 include the identification and diagnosis of five pilot coope-ratives, the signing of pilot framework agreements and the ela-boration of terms of references for field activities which fall within activities of the first semester of 2015. Identified and diagnosed pilot cooperatives include CROPSEC and SOCOCCEN for the supply of cleaned sorghum grains and; AGORAH, COCE-NOUN and COOPAFERLOS for the supply of maize grains. Pilot framework agreements have been signed between the project National Coordination Unit (NCU) and; GUINESS Cameroon SA for the purchase of washed sorghum grains and maize gritz, NESTLE Cameroon for the purchase of cassava food starch, SOCOCHAIR and Nkam for the purchase of maize, NELLY’S foods for the supply of frozen cassava roots, and Cameroon Bakers’ Union for the purchase of cassava flour. At the level

On the 23rd of October 2013, the Agricultural Investment and Market Development Project (AIMDP) was na-med, its institutional framework specified and steering committee designated. Prior to its naming, a joint task force consisting of representatives from the World Bank and the Government of Cameroon (GoC) was consti-tuted for its preparation on March 05, 2013. Soon after, the National Coordinator of the project was nominated on November 15, 2013. For the credit to be made available to the GoC by the International Development Asso-ciation (IDA), the Board of Directors (BoD) of the World Bank approved the credit proposal in favour of the GoC on September 25, 2014. Two months later, the Minister of Economy, Planning and Regional Development on behalf of the state, approved the credit agreement on December 15, 2014. For the funds to go operational, a legal notice was signed by the Secretary of State at the Prime Minister’s office ratifying the credit agreement on January 09, 2015 pending its enforcement by the World Bank office in Cameroon.

Current status, issues and challenges

Agricultural Investment and Market Development Project (AIMDP)

cooperatives have to make efforts to meet the requirements of AIMDP

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Research institutes are expected to contribute for the improvement of seeds and planting materials

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of financial institutions, pilot framework agreements have been signed between the PIDMA and; BICEC, AFRILAND

FIRST BANK and ECOBANK to support access to agricultural credit and finance. More framework agreements have been

signed with research institutes including IRAD and IITA for the supply of improved seeds and planting materials.

Challenges

Present and future challenges of the Agricultural Investment and Market Development Project (AIMDP), reside around governance issues at different institutional levels, insufficient experience in contract agriculture and value chain management.

According to the project document, beneficiary cooperatives must be lega-lized according to the OHADA uniform act relative to the rights of cooperative societies. Looking at the landscape of producer organizations in Cameroon and based on diagnostic studies carried out at the level of the project, very few cooperatives which produce the target

speculations (maize, sorghum, cassava) respect the stipulated Act in Cameroon. This therefore imposes the need for a thorough screening, re-structuring and capacity building of potential beneficia-ry cooperatives within the framework of AIMDP. Challenges associated to the few and very poorly structured coopera-tives are further aggravated by the lack of experience in managing projects that finance the entire value chain. In support to this, is the fact that very few (if any) projects exists in the domain of agricul-ture which are market-driven and lay em-phasis on value chain financing, particu-larly projects piloted by MINADER. The AIMDP being first of its kind is therefore

an opportunity for project stakeholders to build capacity and experience in the execution of market-driven projects and value chain financing in Cameroon. More so, the establishment of Productive Partnership (PP) agreements between main actors constitutes an important sub-component in the project in which actors possess little or no experience. This equally entails proper monitoring and capacity building to the advantage of project actors in order for partnership agreements to be respected.

NIMINO Godwil

Eligibility criteria of agricultural cooperative societiesfor joint-financing by AIMDP /Commercial Banks / agricultural cooperative societies

� Be a registered cooperative society;

� Have access to land;

� Have at least three years experience in at least one of the sub-sectors tar-geted by the project (cassava, maize, sorghum);

� Financial and institutional capacity;

� Availability of accounts and financial records;

� Effective functioning of the cooperative society;

� Coordination and management of at least one group activity for the benefit of members

� Input supply, marketing, labour, processing, etc.

Le magazine de la chaîne des valeurs du manioc, maïs et sorgho

De nos jours, l’agriculture parce que consommatrice d’espace, de lumière, d’eau ; parce que utilisatrice de pesticides et d’in-

trants dont beaucoup ont démontré leur nocivité à l’égard de l’environnement, est pointée du doigt comme particulière-ment coupable de la dégradation ac-célérée de l’environnement sous tous les cieux. Pourtant, l’agriculture malgré ces effets potentiellement dommageables à l’environnement, apporte des solutions très importantes aux besoins nutrition-nels d’une population mondiale en con-stante augmentation et à la lutte contre la pauvreté dans un contexte de change-ment climatique. C’est d’ailleurs le seul moyen de lutte contre la pauvreté dont dispose la population rurale pauvre d’un pays en développement tel que le Cam-eroun. Pour se sortir du cercle vicieux de la pauvreté, les femmes et les jeunes,

pour diverses raisons, recourent à l’agri-culture de subsistance notamment celle du manioc, maïs et du sorgho.

L’agriculture de subsistance du manioc, du maïs et du sorgho caractérisée par une grande pénibilité des travaux réalisés avec des instruments rudimentaires, une faible productivité des intrants utilisés est en soi une agriculture non durable qui maintient les populations rurales dans l’extrême pauvreté et le mal-être malgré un réel potentiel de l’environnement et l’existence de nombreuses opportunités.

Apporter à cette agriculture des se-mences améliorées, des outils de travail modernes, du financement, la formation aux meilleures pratiques culturales, des outils de transformation et des partena-riats productifs est une réponse sûre à son besoin de durabilité. C’est ce qui

constitue l’objectif de développement du PIDMA qui, loin de viser seulement l’augmentation du revenu des produc-teurs grâce à un accroissement de la production et la maîtrise du marché, se préoccupe avant tout et surtout de la manière de produire tout en préservant à la nature sa capacité de production.

Pour y parvenir le PIDMA agit dans le respect strict du cadre règlementaire régissant l’environnement et le social au Cameroun et est parfaitement aligné sur les politiques opérationnelles de sauve-garde environnementale et sociale de la Banque Mondiale. Ainsi, toutes les interventions du PIDMA sont encadrées par un Cadre de Gestion Environnemen-tale et Sociale, une Politique Cadre de Réinstallation, un Plan de Gestion des Pesticides et un Plan des Peuples Au-tochtones.

Le développement durable trouve son fondement dans la satisfaction des besoins des générations présentes sans compromettre la possibilité des générations futures de satisfaire les leurs. Il promeut donc l’équité inter et intra générationnelle dans la gestion de toutes les ressources qui servent au développement des générations. La conception du PIDMA a-t-il pris en compte ces exigences ?

Un impératif catégorique au sein du PIDMA

Concilier l’agriculture commerciale et la préservation de l’environnement

promouvoir la production, la transformation et la commercialisation sans détruire l’environnement

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Le Cadre de Gestion Environnementale et Sociale conditionne la réalisation de tout sous projet à une évaluation en-vironnementale préalable pour éviter d’apporter des appuis aux sous projets particulièrement dommageables à l’en-vironnement. Par exemple, le PIDMA ne finance pas des sous projets dans le do-maine forestier permanent (Forêts doma-niales, parcs et réserves) en revanche, il appuie des projets d’agroforesterie.

La Politique Cadre de Réinstallation rentre dans la promotion de l’équité so-ciale du projet. Elle définit les conditions dans lesquelles les populations dont les biens et propriétés seraient affectés par des sous projets candidats au finance-

ment PIDMA, doivent être restaurées dans leurs droits avec une amélioration substantielle de leurs conditions de vie par rapport à la situation antérieure. Mais à vrai dire, les sous projets financés par le PIDMA doivent autant que faire ce peut limiter leur impact sur les biens et les propriétés des riverains.

Le Plan Peuples Autochtones est éga-lement promoteur de l’équité sociale. Il s’adresse aux Pygmées et répond au souci du projet de faire bénéficier des avantages du PIDMA autant aux popu-lations les plus avancées culturellement qu’à celles vulnérables et marginales que constituent les groupes pygmées dans ses zones d’intervention.

Le Plan de Gestion des Pesticides quant à lui se préoccupe à la fois de la santé des cultures, des producteurs et même de la nature autour des exploitations agricoles. Il propose des mesures visant à ce que les produits de lutte phytosa-nitaire auxquels les bénéficiaires des sous projets appuyés par le PIDMA au-ront recours, soient conformes avec la réglementation camerounaise et interna-tionale en la matière, et préconise donc une utilisation savante et judicieuse des pesticides ou au mieux la lutte antipara-sitaire intégrée.

Raphael ABEGA

Régions Zones Filières

CENTRE, SUD et EST

LEKIE, MBAM et INOUBOU, MBAM et KIM, MEFOU et AFAM-BA, NYONG et MFOUMOU, Haute SANAGA ; NYONG et KELLE, NYONG et SO, DJA et LOBO, MVILA, Vallée du NTEM ; Haut NYONG, KADEY et LOM et DJEREM

manioc

LITTORAL et SUD-OUESTSANAGA MARITIME, MOUNGO /NKAM, FAKO, MEME

manioc

CENTRE et ESTLEKIE, Haute-SANAGA, MBAM et INOUBOU, MBAM et KIM, ME-FOU et AFAMBA, KADEY, Haut NYONG et LOM et DJEREM Maïs

LITTORAL et SUD-OUESTMOUNGO, FAKO, MEME

Maïs

OUEST et NORD-OUESTMENOUA, NOUN, BAMBOUTOS, NDE, NGO-KETOUNDJA, ME-ZAM, BUI Maïs

ADAMAOUAVINA, MBERE, DJEREM, MAYO-BANYO

Maïs

EXTREME-NORD MAYO-TSANAGA, LOGONE et CHARI Maïs

NORD BENOUE Maïs et Sorgho

EXTREME-NORD et NORD DIAMARE, MAYO-TSANAGA, BENOUE Sorgho

Régions et zones ciblées

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Le partenariat productif à établir entre la Société Coopérative Agricole (SCA) et l’Agribusiness (AB) ainsi que le contrat tripartite

devant mettre en relation la SCA, l’AB et les Institutions financières dès approba-tion du plan d’affaires de la coopérative par le Comité Régional de Sélection des sous-projets, doit être en harmonie avec le contenu des accords-cadres de par-tenariat signés par le PIDMA.

Le dispositif institutionnel de coordina-tion et de suivi de la mise en œuvre du Projet comprend entre autres organes clés, une Plateforme de dialogue et de concertation entre Gouvernement (mi-nistères sectoriels clés) – Secteur Privé (Agro-business, Institutions de finance-ment, etc.)- Société civile (les organisa-

tions de producteurs (OP) faîtières, les ONG) autour des filières maïs, manioc et sorgho pour discuter/fournir des in-formations sur les prix, les marchés, les produits et services financiers, prévenir et gérer les conflits entre partenaires.

Il importe de relever que la plateforme de dialogue dans le cadre du PIDMA ne se substitue pas aux plateformes existantes dans le domaine agricole, encore moins à la plateforme de dialogue public-privé mise en place par le Gouvernement dans le cadre du renforcement du partenariat public-privé pour la poursuite des objec-tifs de développement du Cameroun. La plateforme apparaît plutôt comme un mécanisme spécifique destiné à tous les acteurs plus ou moins impliqués dans la réalisation des sous-projets, afin de

communiquer et échanger des idées, des connaissances, des expériences et des pratiques permettant de travail-ler de manière plus coordonnée, tout en consolidant les connaissances mu-tuelles. La nécessité de voir émerger des partenariats dont on ne peut totalement circonscrire le nombre, la nature ou les niveaux pendant la préparation du projet s’avère nécessaire. Ceci, afin de saisir et de mettre en cohérence, les visions du Gouvernement, de la société civile, des acteurs financiers, des coopératives dans le traitement des questions liées à la productivité, la sécurité, la qualité, l’environnement, les emplois décents, l’innovation, la réalisation des infrastruc-tures, et parvenir ainsi à des solutions de développement proportionnelles aux coûts de transaction les plus faibles.

Le Projet d’Investissement et de Développement des Marchés Agricoles de par son concept qui intègre l’éta-blissement d’un lien direct entre la Société Coopérative Agricole (SCA) et l’Agribusiness (Acheteur) et une agri-culture orientée vers la demande/marché « Market-driven approach », accorde une place de choix au partenariat public-privé. A travers sa sous-composante A1, le PIDMA compte à date cinq accords-cadres de partenariat avec l’Agrobusiness privé, quatre avec les banques commerciales, et trois avec des institutions de recherche dont deux basées au Cameroun et une en Italie.

Le PIDMA, un exemple de partenariatpublic-privé

signature de convention entre le PIDMA et la Société Générale Cameroun

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Conventions et accords signés dans le cadre du PIDMA

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La plate-forme de concertation pu-blic-privé disposera d’un Centre de Connaissances Agricoles (CCA) qui est un système d’information en ligne sur les marchés, les prix, les services et pro-duits financiers, la technologie agricole etc. A ce titre, le CCA est également un outil d’orientation des acteurs de la plateforme qui, grâce aux informations et données produites par l’ensemble des

parties prenantes à l’issue de leur col-lecte et des études, aidera à la prise de décision lors des rencontres des acteurs ou des fora de la plateforme.

Pour structurer les relations entre les membres de la plateforme en clari-fiant leurs différentes responsabilités et fonctions ainsi que les niveaux de leur intervention et déterminer les modalités

de fonctionnement des différents or-ganes de la plateforme, une charte de la plate-forme de concertation Gouver-nement-Secteur privé – Société civile a été élaborée par le PIDMA et validée par l’ensemble des acteurs clés impliqués.

André MBAIRANODJI

NUMÉRO CONVENTION / CADRE DE PARTENARIAT DATE DE SIGNA-TURE

1

Accord de partage des risques entre la BICEC et Inter-national Finance Corporation dans le cadre du finan-cement des coopératives éligibles aux sous projets productifs

31 Mars 2015

2 Convention cadre de partenariat entre le MINADER et l’Université de Florence en Italie 26 Mars 2015

3 Convention cadre de partenariat entre le PIDMA et So-ciété Générale Cameroun 20 Février 2015

4 Convention de partenariat entre le PIDMA et la Société des Provenderies du Cameroun (SPC) 28 Janvier 2015

5Convention cadre de partenariat entre le PIDMA et la Banque International du Cameroun pour l’Epargne et le Crédit (BICEC)

20 Novembre 2014

6 Convention cadre de partenariat entre le PIDMA et AFRLAND FIRST BANK 22 Octobre 2014

7 Accord de partenariat entre le PIDMA et l’Institut de Recherche Agricole pour le Developpement (IRAD) 26 Août 2014

8 Accord de partenariat entre le PIDMA et International Institute of Tropical Agriculture (IITA) 04 Mars 2014

9Accord de partenariat entre le PIDMA et la Société Coopérative des producteurs de poulets de Chairs de l’Ouest Cameroun (SOCOCHAIR)

04 Mars 2014

10 Accord de partenariat entre le PIDMA et la Société NKAM 04 Mars 2014

11 Accord de partenariat entre le PIDMA et le Syndicat Patronal des Boulangers du Cameroun (SPBC) 04 Mars 2014

12 Accord de partenariat entre le PIDMA et NESTLE Ca-meroun S.A (NCSA) 04 Mars 2014

13 Convention cadre de partenariat entre le PIDMA et ECOBANK Cameroun S.A 04 Mars 2014

14 Accord cadre de partenariat entre le PIDMA et GUINNESS Cameroun S.A (GCSA) 17 Décembre 2013

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Quatre temps forts ont ponctué cette mission :

Visite du pôle scientifique et technique du Départe-

ment des Sciences des Produc-tions Agroalimentaires et de l’En-vironnement de l’Université de Florence (DISPAA-UNIFI)Celle-ci a permis de confirmer que le Département des Sciences des Pro-ductions Agroalimentaires et de l’Envi-ronnement de l’Université de Florence constitue une référence en matière de recherche et développement dans l’in-dustrie agro-alimentaire en Italie et en Europe.

Séance de travail avec l’Universi-té de Florence (UNIFI)La séance de travail préparatoire à la si-gnature de l’accord cadre de partenariat

a eu lieu à l’Université de Florence et a débuté par un entretien entre le Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural et le Recteur de l’Université, sui-vi d’une présentation des exposés de motifs du partenariat dans la salle de conférences de l’UNIFI coprésidée par le Ministre et le Recteur.

Séance du travail technico-éco-nomique avec le Département des Sciences des Productions Agroalimentaires et de l’Environ-nementLa phase technico-économique de la mission a été marquée par la visite de deux modèles d’unités de transforma-tion agro-alimentaire de taille moyenne. La première PME confectionne et com-mercialise les pâtes alimentaires. A partir d’un échantillon de farine de manioc (200 kg) envoyé par le PIDMA sous la supervi-

sion du Département des Sciences des Productions Agroalimentaires et de l’En-vironnement, des pâtes à base de blé et manioc ont été élaborées au sein de cette PME. Deux formulations (50% blé/manioc et 100% de manioc) ont été ex-périmentées et conditionnées dans des emballages de 500 g. Ces produits ont été appréciés par la mission et dégus-tés dans un restaurant de Bologne par les représentants des parties came-rounaise et italienne. Des échantillons ont été ramenés au Cameroun et seront présentés aux coopératives éligibles au PIDMA. La seconde PME visitée produit de l’amidon alimentaire et dispose d’une capacité journalière de 30 tonnes de ma-tières premières avec un rendement de 20 tonnes de produit fini. Elle comprend une aire de réception et stockage de la matière première, un atelier de transfor-mation et séchage/conditionnement, un

Dans le cadre de la négociation d’un accord cadre de partenariat avec l’Université de Florence relativement au transfert de technologie sur les chaînes de valeurs des cultures ciblées par le PIDMA et notamment celle du manioc, Monsieur ESSIMI MENYE, Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural a conduit une déléga-tion du 19 au 28 mars 2015 en Italie. Outre le MINADER, M. Thomas NGUE BISSA, Coordonnateur National du PIDMA assisté de deux experts et M. Gatien BILOA, Coordonnateur National du PDVRTP (Programme de Développement et de Valorisation des Racines, des Tubercules et du Plantain) faisaient partie de la mission.

Un accord pour booster les chaînes de valeurs ciblées par le PIDMA

Le MINADER lors de la séance de travail à l’Université de Florence ( Italie)

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laboratoire d’analyse et contrôle de qua-lité et un système de traitement des eaux usées.

Echanges sur les actions priori-taires de l’Accord cadre de par-tenariatLes parties camerounaise et italienne ont par la suite échangé sur les actions prioritaires devant être réalisées dans le cadre d’un accord de partenariat et un consensus s’est dégagé sur les princi-paux axes ci-après :

• réalisation d’une étude sur les procé-dés de transformation du manioc en fa-rine, amidon et manioc surgelé ;

• la mise en place d’une unité de biofer-tilisation assortie de test d’expérimenta-tion (champs écoles de manioc) ;

• le développement des modèles d’uni-tés de transformation du manioc et le transfert de technologies ;

• la formation des vulgarisateurs agri-coles sur les techniques de biofertilisa-tion ;

• la formation des techniciens et ingé-nieurs agro-alimentaires sur les procé-dés de transformation, de gestion et de maintenance des équipements au sein des unités de transformation.

Au terme de cette mission, le MINADER et l’Université de Florence se sont en-gagés à collaborer notamment dans la mise en œuvre des actions prioritaires suivantes :

• la réalisation d’une étude sur les pro-cèdes de transformation du manioc,

• la mise en place d’une unité de biofer-tilisation,

• le développement des modèles d’uni-tés de transformation du manioc et le transfert des technologies,

• la formation des vulgarisateurs aux techniques de biofertilisation,

• la formation des techniciens et ingé-nieurs en vue de la maîtrise des équipe-ments et des procédés de transforma-tion et,

• la conduite d’une expérimentation sur les potentialités des dérivés du manioc en faveur des personnes possédant une santé fragile

• l’accompagnement des coopératives éligibles au PIDMA dans le processus de certification Bio en vue d’accéder aux marchés de niche (soit environ 50 000 tonnes) que représentent les dérivés du manioc ayant un fort potentiel diététique

et nutritionnel aux plans national et inter-national.

Signature de l’accord de partenariat

La cérémonie officielle de signature de l’accord cadre de partenariat entre le MINADER et l’Université de Florence a clôturé la mission. Elle a été coprési-dée par Mr ESSIMI MENYE, Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural et le Professeur Paolo NANNIPIERI, Di-recteur du Département des Sciences des Productions Agroalimentaires et de l’Environnement de l’Université de Flo-rence (DISPAA-UNIFI), en présence de Son Excellence Monsieur Dominique AWANA ESSAMA, Ambassadeur du Cameroun en Italie et de l’Administra-teur du Cameroun auprès de la FAO. Quatre temps forts ont marqué cette cé-rémonie: (i) le mot introductif du Profes-seur Vincenzo VECCHIO, Responsable Technique et Scientifique du DISPAA, (ii) le discours du Ministre suivie de l’al-locution du Directeur du DISPAA, (iii) la signature effective de l’Accord cadre de partenariat MINADER-UNIFI, (iv) le mot de remerciement et d’encouragement de Son Excellence l’Ambassadeur du Cameroun en Italie. Au total, près d’une cinquantaine de personnalités et officiels ont pris part à cette cérémonie.

La rédaction

Le MINADER entouré des responsables de l’Université de Florence et des membres de sa délégation

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La cérémonie de lancement officiel du Projet d’Investissement et de Développement des Marchés Ag-ricoles (PIDMA) a eu lieu le 28 jan-

vier 2015 à Yaoundé sous la présidence effective de Monsieur ESSIMI MENYE, Ministre de l’Agriculture et du Dével-oppement Rural, en présence du Di-recteur des Opérations de la Banque mondiale, Monsieur Gregor Binkert. Une cérémonie très courue qui a connu la participation de plusieurs membres du Gouvernement au rang desquels :

• M. Patrice Amba Salla, Ministre des Travaux Publics,

• M. Laurent Serge Etoundi Ngoa, Mi-nistre des Petites et Moyennes En-treprises, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat,

• Dr Taïga, Ministre de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales,

• M.Alamine Ousmane Mey, Ministre des Finances

• Mme Koung A Bessike, Ministre des Domaines et des Affaires Foncières,

• M. Grégoire Owona, Ministre du Tra-vail et de la Sécurité Sociale,

• M. Yaouba Abdoulaye, Ministre Délé-gué auprès du Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménage-ment du Territoire.

• Mme Ananga Messina, Ministre délé-gué auprès du MINADER

Outre les membres du Gouvernement, plusieurs Chefs de Mission diplomatique et de nombreux partenaires au dévelop-pement ont répondu présent, donnant ainsi à cette cérémonie un cachet tout particulier.

Cette cérémonie a connu plusieurs temps forts, notamment la présentation

du PIDMA par son Coordonnateur Na-tional, Monsieur Thomas NGUE BISSA, le discours du Directeur des Opérations de la Banque mondiale Monsieur Gre-gor Binkert, le discours de lancement de Monsieur Essimi Menye, Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural. La photo de famille est venue immorta-liser la cérémonie et avant de prendre congé des invités, le Ministre de l’Agri-culture et du Développement Rural et le Directeur des Opérations de la Banque mondiale se sont retrouvés face à la presse nationale et internationale.

PIDMA AGRIBUSINESS NEWS vous offre dans leur intégralité les discours prononcés par les deux personnalités et un mur d’images sur les temps forts de cette cérémonie.

La rédaction

Lancement officiel du PIDMA

vue des participants lors de la cérémonie

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Dossier Spécial19

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M. Essimi Menye

Discours de lancement du Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural

� Mesdames et Messieurs les Ministres, � Excellences, Mesdames/Messieurs les Ambassadeurs et les représentants des

Organisations Internationales, � Mesdames/Messieurs les Directeurs Généraux, � Monsieur le Directeur des Opérations de la Banque mondiale, � Mesdames/Messieurs les Partenaires techniques et financiers, � Distingués Invités, � Mesdames et Messieurs.

C’est un réel plaisir et un privilège pour moi de pré-sider, juste une semaine après la présentation des vœux et comme je l’avais bien annoncé, la cérémo-nie officielle de lancement du Projet d’Investissement

et de Développement des Marchés Agricoles (PIDMA).

Permettez-moi tout d’abord de profiter de cette occasion pour souhaiter à tous nos partenaires, nos meilleurs vœux pour l’année 2015.

Le PIDMA est le premier projet d’envergure que mon dé-partement ministériel vient de mettre en place pour assu-rer la transformation de l’Agriculture de subsistance à faible productivité en une agriculture commerciale, contractuelle ; notamment par l’amélioration des chaînes de valeurs com-pétitives des filières manioc, maïs et sorgho, dans les cinq zones agro-écologiques du pays.

Permettez-moi également de rappeler que c’est le 5 Mars 2013, que nous avons commencé à développer cette vision de mettre en place un projet qui, par sa conception, est une innovation aussi bien pour le Gouvernement du Cameroun que pour notre principal partenaire : la Banque Mondiale.

L’exercice n’a pas été facile ; en moins de deux ans, nous avons réussi à boucler le processus qui généralement prend au minimum trois ans. Aujourd’hui le processus est totalement terminé, ouvrant à la mise en vigueur effective du prêt du groupe de la Banque Mondiale pour 100 millions de dollars américains (soit environ cinquante milliards (50) de Fcfa) pour un financement global du projet estimé à 170 mil-lions de dollars américains (soit environ 85 milliards de Fcfa).

Du fait de sa vision fortement innovante orientée vers la de-mande et le marché, « Market-driven approach », le PIDMA a, bien avant la signature de l’Accord de crédit, suscité l’ad-hésion de plusieurs Agrobusiness, Institutions financières,

Sociétés Coopératives Agricoles et autres partenaires finan-ciers et techniques, adhésion matérialisée par la signature de conventions-cadres de partenariat.

Mesdames, MessieursEn ce jour solennel, qu’il me soit permis d’exprimer la gra-titude du Gouvernement camerounais à tous ceux qui, de prêt ou de loin, ont contribué à la naissance de ce nouveau Projet.

Dans cette lancée, nos remerciements vont vers :• Le groupe de la Banque Mondiale par l’International

Development Association (IDA) pour l’ accord de finan-cement No 5534 – CM d’ un montant de 100 millions de dollars américains et la participation de la Société Financière Internationale (SFI) pour une garantie de 50% des crédits des banques financières aux coopératives agricoles partenaires du PIDMA,

• Le gouvernement du Japon pour le don de trois millions de dollars américains dans le cadre du PHRD (Policy and Human Resource Development),

• Les Agrobusiness qui, dans une option d’entreprises ci-toyennes, prennent des engagements pour la valorisation des ressources de matières premières locales et la pro-motion de la valeur partagée de leur croissance avec les populations rurales,

• Les Institutions financières, notamment les banques commerciales qui ont déjà signé des conventions de partenariat,

• Les Sociétés Coopératives Agricoles,• Tous les autres acteurs clés.

Relativement aux potentiels partenaires qui hier hésitaient encore à s’impliquer, je voudrais les inviter à prendre le train de l’Agriculture commerciale durable en marche, car nous avons besoin de tous, pour atteindre l’Objectif de Dévelop-pement du Projet.

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Dossier spécial20

Le magazine de la chaîne des valeurs du manioc, maïs et sorgho Numero 001 Juin 2015

Je voudrais saisir cette occasion pour féliciter le groupe de travail mis en place, pour les efforts et le sérieux qui ont conduit aux résultats actuels.

Pour la mise en œuvre, qui est sans nul doute une autre étape cruciale, j’invite le Coordonnateur National, ainsi que l’ensemble de son équipe, à s’approprier le PIDMA à l’effet d’assurer sa mise en œuvre harmonieuse dans l’esprit de l’Accord de Crédit, pour l’atteinte, au bout des cinq (5) an-nées de durée du projet, des principaux résultats suivants :

• L’augmentation des rendements des spéculations ci-blées : manioc, maïs et sorgho,

• L’amélioration de la qualité des produits vendus par les Coopératives bénéficiaires, leur permettant ainsi de commercialiser au prix premium,

• L’offre d’emplois permanents et saisonniers dans tous les segments de la chaîne de valeur des spéculations ciblées, ainsi qu’au niveau des Unités de Coordination nationale et régionales du Projet,

• L’amélioration des conditions de vie des populations cibles,

• La réduction de la pauvreté,• Le développement du tissu industriel du Cameroun et,

par là, l’obtention des produits compétitifs (manioc surge-lé, amidon et farine de manioc de haute qualité, grits de maïs et de sorgho, maïs grains calibrés et nettoyés, etc.) produits exportables à moyen terme pour générer des de-vises dans le cadre des Accords de Partenariats Econo-miques ratifiés par l’Etat du Cameroun.

Mesdames et MessieursLa réussite du PIDMA repose également sur les principaux bénéficiaires, en l’occurrence, les Sociétés Coopératives Agricoles éligibles au Projet à travers son mécanisme de cofinancement. L’orientation du projet vers l’agriculture contractuelle durable ne vient pas créer de rupture des stocks de produits alimentaires de base, au contraire : grâce à l’intensification des systèmes de production, la prise en compte des aspects sociaux-environnementaux, nutrition-nels, de Gouvernance et de Genre, le PIDMA va améliorer la productivité et la compétitivité des chaînes de valeurs du manioc, maïs et sorgho afin d’assurer d’une part, la sécu-rité alimentaire et d’autre part, faciliter la transformation, les activités de post-récolte et la commercialisation des surplus de production.

J’attends des Sociétés Coopératives Agricoles un change-ment de mentalité afin qu’elles jouent le rôle de véritables Entrepreneurs Agricoles en cohérence avec l’Acte Uniforme

OHADA relatif au Droit des Sociétés Coopératives qui pré-cise les principes coopératifs universellement connus à sa-voir :

‒ L’adhésion volontaire et ouverte à tous ;

‒ Le pouvoir démocratique exercé par les coopérateurs ;

‒ La participation économique des coopérateurs ;

‒ L’autonomie et l’indépendance ;

‒ L’accès à la formation et l’information ;

‒ La coopération entre organisations à caractère coopé-ratif ;

‒ L’engagement volontaire envers la communauté.

Aussi, j’ai donné des orientations à mes Directions compé-tentes pour minimiser les risques de prolifération de Coo-pératives opportunistes tout en accélérant les procédures d’immatriculation de vraies Sociétés Coopératives capables de porter d’importants sous-projets agricoles.

Mesdames et Messieurs,Sénèque Le Jeune disait, je cite : « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas que les choses sont difficiles » fin de citation.

Pour ma part je puis vous rassurer de ma détermination et de celle de mon Département ministériel à œuvrer pour l’at-teinte des objectifs de ce Projet innovant et intégrateur. Je compte également sur l’engagement de tous les partenaires car ce n’est qu’ensemble que nous pourrons contribuer ef-ficacement à l’Emergence du Cameroun en 2035, prônée par le Président de la République, Son Excellence Paul BIYA.

J’invite donc tous ceux qui sont intéressés, à s’approcher de l’Unité de Coordination du Projet basée à Yaoundé ou des Unités de Coordination Régionale de Yaoundé, Douala, Bafoussam et Garoua pour d’amples éclairages sur le projet et sur ses critères d’éligibilité et mécanismes d’accès à ses ressources.

Sur ce, je déclare lancé officiellement, sur l’étendue du Terr-ritoire National, le Projet d’Investissement et de Développe-ment des Marchés Agricoles (PIDMA).

Vive la Coopération Cameroun – Banque Mondiale,Vive le Ministère de l’Agriculture et du DéveloppementRural,Vive le Cameroun.

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Dossier spécial21

Le magazine de la chaîne des valeurs du manioc, maïs et sorgho

M. Gregor BINKERT

Discours du Directeur des Opérations de la Banque Mondiale au Cameroun

� Monsieur le Ministre de l’Agriculture et du Développement rural, � Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement, � Mesdames et Messieurs.

C’est un réel plaisir pour moi de prendre la parole à l’occasion du lancement du Projet d’Investissement et de Développement des Marchés Agricoles (PID-MA).

Ce projet a pour objectif de soutenir la transformation des filières maïs, manioc et sorgho, traditionnellement de sub-sistance et de faible productivité, en cultures commerciales compétitives et orientées vers le marché.

Je suis convaincu que le PIDMA, contribuera de manière considérable au progrès de l’agriculture au Cameroun. En effet, le projet bénéficiera directement à plus de 120.000 agriculteurs hommes et femmes regroupés au sein de coo-pératives, ils verront leurs rendements de maïs, manioc et sorgho tripler, et ils transformeront leurs productions pour créer de la valeur ajoutée. Tout cela afin d’augmenter leurs revenus et leur sécurité alimentaire.

Dans cette optique, le projet appuiera et encouragera les producteurs à investir sur toute la chaîne de valeurs du maïs, du manioc et du sorgho, et particulièrement sur la production, la post-récolte (dont la transformation) et la mise en marché.

Le projet a déjà commencé à mettre en place un méca-nisme nouveau de Partenariat entre les secteurs public et privé qui permettra aux coopératives de petits agriculteurs d’accéder aux investissements nécessaires pour répondre aux besoins des acheteurs agro-business et de vendre leurs produits directement à ces derniers.

Le PIDMA offre de réelles opportunités aux agriculteurs et aux agro-business de faire des affaires ensemble car la de-mande des acheteurs agro-business est très importante : environ 200.000 tonnes pour le maïs, 1.400.000 tonnes de tubercules de manioc (soit environ 30.000 tonnes de farines et d’amidon) et 30.000 tonnes de sorgho.

Monsieur le Ministre Mesdames et MessieursCe projet apportera également aux agriculteurs une assis-tance technique variée et ciblée en mobilisant divers par-

tenaires et prestataires dont les services de recherches (notamment l’Institut International d’Agriculture Tropicale et l’Institut de Recherches Agricoles pour le Développement) qui fourniront aux producteurs des semences de qualité, des variétés améliorées et des technologies agricoles plus performantes.

Pour preuve, le PIDMA a lancé un plan semencier com-prenant de nouvelles variétés de maïs, de manioc et de sorgho. Au-delà des 120.000 bénéficiaires directs que j’ai cités au début de mon intervention, ce plan semencier, permettra aussi à beaucoup d’autres utilisateurs d’accéder au marché de semences de qualité qui sera ainsi créé par le projet. Je signale que ce plan semencier capitalise des résultats du Programme National de Développement des Racines et Tubercules qui a été financé par le Fonds Inter-national pour le Développement Agricole.

Dans le souci de mieux appuyer les coopératives à devenir de vraies entreprises privées, le projet a initié une collabo-ration avec ONU Femmes qui participera au renforcement des capacités institutionnelles de ces organisations qui sont le fer de lance du PIDMA.

Monsieur le Ministre Mesdames et MessieursLe PIDMA est une initiative conjointe entre le Gouverne-ment et deux agences du Groupe de la Banque mondiale à savoir l’Association Internationale pour le Développement ou IDA (qui contribue pour 100 millions de dollars EUA) et la Société Financière Internationale (SFI). permettra : l’ou-verture de lignes de crédit pour les agriculteurs membres de coopératives, l’accès au module formation ‘’Business Edge’’ pour les acteurs privés du projet (banques, agro-bu-siness et coopératives), et la mise en place d’un système d’assurance agricole pour les producteurs membres des coopératives.Je suis confiant que le projet sera exécuté dans les délais parce que des activités majeures ont été déjà exécutées ou lancées :

Le Ministre de l’Agriculture et du Développement Ru-ral a déjà signé des conventions de partenariats avec

Numero 001 Juin 2015

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Dossier spécial22

Le magazine de la chaîne des valeurs du manioc, maïs et sorgho

plusieurs acteurs clés du projet parmi lesquels :

• Des acheteurs agro-business comme Guinness pour l’achat d’environ plus de 9.000 tonnes de sorgho grain par an, Nestlé pour l’achat de plus de 1.500 tonnes d’amidon par an, et de petites et moyennes entreprises locales comme l’Association des boulangers pour des besoins annuels de 50.000 tonnes de farine de manioc, des sociétés de provenderies Nkam pour environ 7.000 tonnes de maïs grain par an et Socochair pour des be-soins annuels de 6.500 tonnes de maïs ;

• Des banques commerciales (Afriland First Bank, Bicec, Ecobank) pour l’octroi de crédits aux coopératives por-teuses de sous-projets pour consolider leurs investis-sements.

Un premier portefeuille de plans d’affaires pour cinq coo-pératives a été préparé et devra démarrer en début 2015. Dans ce cadre, deux projets de contrats tripartite sont en cours de négociations pour signature entre GUINNESS SA CAMEROUN, BICEC et chacune des deux coopératives du Nord du Cameroun (le Conseil Regional des Organisa-tions Paysannes de la partie Septentrionnale du Cameroun (CROPSEC) et la Société Coopérative de Commercialisa-

tion des Céréales du Nord (SOCOCCEN)) engagées dans le PIDMA, pour la production et la livraison de sorgho grains nettoyés/calibrés.

La SFI a déjà approuvé une ligne de garantie d’environ 5 mil-lions de dollars US pour la BICEC qui accordera un crédit à chacune des deux coopératives à hauteur de 40 pour cent du montant de leurs investissements.

Plusieurs marchés ont été lancés dont la réhabilitation des routes rurales dans les bassins de production cibles ainsi que le marché des unités de transformation de sorgho par CROPSEC et SOCOCCEN.

Ce projet est donc en bonne voie et je l’espère apportera une nouvelle dynamique dans le secteur agricole du Came-roun. Et il s’intègre dans la droite ligne de la vision du chef de l’Etat, Paul Biya, d’aller vers une agriculture de seconde génération.

Je vous remercie de votre aimable attention.

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Numero 001 Juin 2015

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Dossier spécial23

TEMPS FORTSDE LA CÉRÉMONIEDE LANCEMENT

EN IMAGES

Le Chargé de Projet de la Banque mondiale satisfait

Photo de famille

Le Coordonnateur National présentant le PIDMA

Les personnalités à la table d’honneur

Discours du Directeur des Opérations

Discours de lancement du MINADER

Le MINADER face à la presse

Le Directeur des Opérations de la Banque mondiale face à la presse

Tous ensemble vers une agriculture commerciale durable

All for sustainable market orientedagriculture