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L’exposition Incroyable ! s’inscrit dans le · PDF fileles changements de ton. ... temps de traverser ce quartier ? Les m i LL e Février 1995 ... 80 x 120 cm En scrutant le dessin

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L’ex p o s i t i o n I n c ro y a b l e ! s ’ i n s c r i t d a n s l e c a d re d e l a d i f f u s i o n d u F R A C P ro v e n c e - A l p e s - C ô t e

d ’A z u r e t ra s s e m b l e u n e s é l e c t i o n d ’ œ u v re s d ’a r t i s t e s d e l a c o l l e c t i o n :

G i l l e s B A R B I E R

Y v e s B É L O R G E Y

M i c h e l B L A Z Y

J e a n D I E U Z A I D E

E r i c D U Y C K A E R T S

O l i v i e r G R O S S E T Ê T E

M a r c H E L L E R

C h o u r o u k H R I E C H

R o s a l i n d N A S H A S H I B I

G é r a l d i n e P A S T O R L L O R E T

A l a i n R I V I È R E

/ /

L’art contemporain est l’expression des artistes de notre époque. Que ce soit sous forme de dessin, de peinture, de sculpture, de photographie, de vidéo, d’installation, de performance. Les artistes puisent dans le contexte historique, politique, économique et social des thèmes de travail.

Cependant l’art contemporain suscite souvent des réactions d’incompréhension. Il interroge, il interpelle, il trouble. J’ai voulu, à travers cette exposition, que le public et cet art se rencontrent en toute liberté, qu’il découvre la diversité des expressions contemporaines.

Nous avons travaillé conjointement avec le Fonds Régional d’Art Contemporain, qui a pour mission d’acheter, d’exposer et de diffuser la création contemporaine. Le FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur nous dévoile une infime partie de sa collection, représentative des grandes tendances artistiques des quarante dernières années. Cette exposition « hors les murs », s’accompagne d’actions de médiation et de sensibilisation : visites commentées, rencontres avec les artistes, discussions, etc.

Les œuvres présentées ont été sélectionnées et mises en scène par des élèves de 3e du collège Paul Arène de Sisteron afin que le public puisse s’approprier entièrement cet événement et favoriser ainsi le regard artistique des plus jeunes.

Je vous invite donc à venir découvrir cette exposition Incroyable ! à la rencontre d’artistes talentueux et d’aller au-delà.

Daniel SPAGNOUMaire de Sisteron

Les Fonds Régionaux d’Art Contemporain (FRAC) ont pour mission d’acheter, d’exposer et de diffuser la création contemporaine.

Chaque année, dans le cadre de la diffusion, le FRAC Provence - Alpes - Côte d’Azur présente hors les murs – avec plus d’une centaine de partenaires régionaux – des expositions thématiques réalisées à partir d’œuvres de la collection. L’exposition Incroyable ! s’inscrit dans un projet interdépartemental intitulé « L’autre et l’ailleurs ». En partenariat avec la DRAC, les collectivités territoriales et en cohérence avec la politique d’éducation artistique et culturelle de l’académie d’Aix-Marseille, cette thématique fédératrice est proposée aux écoles et établissements scolaires pour la période 2014-2017 et permet de découvrir une collection publique. C’est une incitation à explorer des pistes de travail et des approches favorables à la transversalité, l’interdisciplinarité, l’inter-degré en collaboration avec les structures culturelles des départements des Alpes de Haute-Provence et des Hautes-Alpes dans le temps libre et dans le temps scolaire.

Ici, c’est un Incroyable ! parcours qui est donné à voir, celui de collégiens qui ont œuvré à mettre en place une exposition de A à Z. Ils ont sélectionné des œuvres de la collection du FRAC, travaillé autour de la notion d’accrochage, de mise en espace, de communication et de rédaction…Ce partenariat amorce une approche de l’art contemporain basé sur la rencontre avec les œuvres. Il favorise le contact direct et leur appropriation par le jeune public. Il s’attache à établir des liens et une proximité entre les lieux éducatifs et les lieux culturels.

Annabelle ArnaudResponsable des projets en milieu scolaire et de la formation FRAC Provence - Alpes - Côte d’Azur

Un grand merci à Mme Villon, aux élèves de 3e 1 et 3e DP6, ainsi qu’au FRAC et à la Mairie de Sisteron. Ce projet Incroyable ! est le fruit d’un énorme travail ayant débuté l’an dernier. Toute la cité scolaire Paul Arène va pouvoir profiter de cette très belle initiative en allant visiter la galerie généreusement prêtée par la municipalité.Les élèves et leur professeur sont à l’origine du choix et de la disposition des œuvres. Cette exposition est ouverte à tous et grâce à eux des dizaines de personnes, petits et grands vont pouvoir la visiter.Je renouvelle tous mes remerciements à toutes les personnes qui ont permis à ce projet d’exister. Venez nombreux.

S.KHENICHEPrincipale adjointe du Collège Paul Arène

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P a r c o u r e z à p i e d e t d u r e g a r d

l a v i l l e e t s e s q u a r t i e r s .

S o y e z à l ’ é c o u t e .

O b s e r v e z s e s é v o l u t i o n s , s e s d é r i v e s .

D e s a r t i s t e s s e s o n t i m m e r g é s

d a n s c e s u n i v e r s u r b a i n s , b i e n r é e l s ,

q u e l ’ o n t r a v e r s e i n d i f f é r e n t .

L e u r s p o i n t s d e v u e d o n n e n t

u n e p r é s e n c e i n é d i t e à l a v i l l e ,

e t n o u s f o n t p a s s e r d e l ’ a t t r a c t i o n

q u ’ e l l e p e u t e x e r c e r , à l ’ é t o n n e m e n t .

S o m m e s - n o u s a c t e u r s

o u p o è t e s d a n s l a v i l l e ?

L a c r é o n s - n o u s o u l a s u b i s s o n s - n o u s ?

Y v e s B É L O R G E Y

L e s M i l l e , 1 9 9 5

C h o u r o u k H R I E C H

U n a i r d e d i s q u e n ° 1 , 2 0 1 0

C h o u r o u k H R I E C H

L e v é e d ’ a n c r e n ° 4 V o i l e s e t

c a r t e s , 2 0 0 9

R o s a l i n d N A S H A S H I B I

E y e b a l l i n g , 2 0 0 5

G é r a l d i n e P A S T O R L L O R E T

R é s i d e n c e d é g é n é r é e , 2 0 0 2

Pour mes élèves Incroyable ! signifie :C’est inimaginable, étonnant, c’est presque impossible, extraordinaire, nouveau, imaginaire, surprenant, impressionnant, bouleversant, fantastique, magique, tragique, génial, féerique ;ça n’arrive pas souvent, c’est exceptionnel, indescriptible, impensable, imprévisible, touchant, choquant, perturbant...

Incroyable c’est ce « qu’on ne peut pas croire » … mais en même temps on y croit !Or croire, c’est approuver quelque chose ou une idée en ayant renoncé à la raison, au jugement.Incroyable est donc plus fort qu’impossible ou impensable.Penser Incroyable ! c’est en même temps dire son doute et son admiration.

En quoi va résider la dimension incroyable dans une œuvre ?S’agit-il de ce qu’elle représente ?Quels sont les rapports au réel et quels sont les écarts qui créent de l’incompréhension, de l’incrédulité?S’agit-il de quelque chose d’inédit, de jamais vu (différent de l’originalité) ?S’agit-il du dispositif choisi pour le présenter?S’agit-il de la technique utilisée, du degré de maîtrise?S’agit-il des matériaux, inattendus, pas académiques ?

Incroyable parce que c’est admirablement réalisé, « Bravo l’artiste ! ».Incroyable, parce qu’on n’aurait jamais cru être étonné par la vision d’une poêle ou d’un HLM.Incroyable, parce que c’est impossible et pourtant c’est là, devant nos yeux.Incroyable, tant c’est beau, alors qu’il s’agit d’un paysage industriel.

On pourra s’interroger au fur et à mesure du parcours de cette exposition, sur la présence, l’intensité, la nécessité de la dimension Incroyable ! dans une œuvre d’art.C’est cela que des élèves de 4e puis de 3e ont cherché à mettre en avant dans leur sélection d’œuvres de la collection du FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur.Pour s’étonner et surprendre à leur tour le visiteur, ils ont conçu un parcours qui commence par des territoires urbains pour s’immiscer dans le domestique puis basculer dans l’intimité de l’imaginaire. Le journal de bord retrace leur cheminement dans l’élaboration de l’exposition.

Incroyable parce qu’on n’y aurait jamais pensé, et l’imagination comme le résultat nous stupéfient ou nous amusent.La dimension humoristique ou provocatrice viendra nous déstabiliser dans nos préjugés, nous emmener où nous ne nous serions pas aventurés.Avec un peu d’effort nous pourrons peut-être passer ailleurs,à la suite de l’artiste, aventurier d’autres territoires de pensée.Incroyable, non ?

Laurence VillonProfesseur d’arts plastiques

I N C R O Y A B L E !

REGARDECETTE

VILLE !

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Ce tableau montre une série de trois immeubles identiques de seize étages, en perspective. Une rangée de peupliers leur fait face, un canal coule entre les deux. On aperçoit un peu de ciel bleu mais nuageux. La façade est éclairée tandis que la végétation est d’un vert sombre. La gamme colorée est réduite à des tons froids (bleus, gris, verts, blanc). À l’opposé, les fenêtres sont ocre.La perspective et le point de vue en contre-plongée rendent les immeubles lourds et écrasants. Ceci est accentué par la répétition des étages et des trois façades.Aucune présence humaine n’est visible alors qu’il fait jour et que des milliers de personnes y habitent.Le tableau est attirant, par ses dimensions, par la figuration réaliste. Quand on s’en rapproche, il surprend. On se sent petit devant lui. Le travail du peintre est visible

par les directions des touches, les changements de ton. On éprouve de l’admiration pour une œuvre aussi imposante et maîtrisée.Que penser de ces architectures « hlm » construites dans les années soixante destinées à un grand nombre d’habitants aux revenus modestes ? Quelle part est réservée à l’humain, au végétal, aux éléments ?La peinture a-t-elle le pouvoir de rendre beau ce qu’on peut mépriser dans la vie réelle ?

YVES BéLORgEY EST Né EN 1960 À SENS. IL VIT ET TRAVAILLE À LYON. L’ARTISTE PARCOURT LE MONDE POUR CHOISIR DES ARCHITECTURES DE TYPE « HLM » QU’IL VA PEINDRE OU DESSINER. IL PRIVILégIE LE FORMAT CARRé ET UNE TECHNIQUE RéALISTE QUI NE « TRICHE » PAS.

Avec la participation d’Alexandra

sujet

ville

peinture

temps

f i g u r at i o n

rapport au réel

interactionhomme /

territoire

dimensions

dessin

On devine un environnement urbain, industriel, au milieu duquel se prélassent des chats. Le construit prédomine, accentué par le noir et blanc qui crée de forts contrastes. Le trait est précis, sans hésitation, chaque surface est clairement délimitée.On reste pris au dépourvu malgré toutes ces pistes identifiables : quel point de vue adopter au dessus de ce dessin de format circulaire ?

Chaque repère est contredit par le suivant. On survole la zone

comme un oiseau ne sachant sur quoi fondre.On peut même éprouver un certain vertige car la profondeur est suggérée mais les repères se dérobent pendant qu’on tourne autour.Les strates du support noires et blanches, parallèles mais de largeurs différentes, évoquent les carottages géologiques ou archéologiques et amènent une dimension temporelle.L’artiste représente-t-elle le temps de l’évolution d’une ville, ou le temps de traverser ce quartier ?

Les miLLe 

Février 1995

Architectes : François-Régis Cottin

et Frank grimal

Construction : 1956-1959

8eme avenue, La Duchère, Lyon 9e

Huile sur toile

240 x 240 x 3,5 cm

Y V E S B É L O R G E Yun air de disque n°12010Dessin marker, acrylique sur bois 63 cm de diamètre, h : 30cm

C H O U R O U K H R I E C H

Levée d’ancre n°4 voiLes et cartes2009 Dessin marker, acrylique sur papier 80 x 120 cm

En scrutant le dessin on découvre

la proue d’un bateau et une petite fille

aux cheveux longs, de dos qui semble

échappée d’une peinture.

Les détails se juxtaposent et se

superposent, en un enchevêtrement

de tensions qui s’équilibrent.

On pense au quartier d’une grande

ville portuaire, en mutation, suspendu

entre ciel et eau.

CHOUROUk HRIECH EST NéE EN 1977. ELLE TRAVAILLE ENTRE MARSEILLE, PARIS, LE MAROC, LA CHINE ET L’ESPAgNE.ELLE N’UTILISE QUE LE NOIR ET BLANC, éLABORE DES SéRIES DE DESSINS APRèS AVOIR ARPENTé L’ESPACE URBAIN ESSENTIELLEMENT. ELLE IMAgINE DES DESSINS MURAUx IN SITU, éPHéMèRES, QUI QUESTIONNENT LE RAPPORT ENTRE LA VILLE, LES TERRITOIRES, LES HOMMES ET LE TEMPS.

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résidence dégénérée2002Technique mixte 62 x 120 x 83 cm

eyebaLLing2005

Vidéo, film 16mm

transféré sur dvd couleur

10 mn

G É R A L D I N E P A S T O R L L O R E T

R O S A L I N D

N A S H A S H I B I

Cette maquette représente une sorte de quartier étrange, au centre duquel se dresse une résidence. Tout autour, d’autres bâtiments se greffent, la plupart construits sur pilotis. Des figurines personnalisées s’activent à des tâches variées : boire, faire du vélo, jouer, revenir de l’école … On remarque aussi une forte présence végétale. L’ensemble est clos et bordé d’une rue où circulent des véhicules et des passants. Hormis le bâtiment principal, maquette d’architecte, les autres sont construits en légos ou sont des jouets.On peut reconnaître d’autres matériaux comme un globe en verre blanc, une grosse branche, des lichens.étrange ... La résidence semble s’être développée au delà de toute logique. Les bâtiments ne communiquent pas, la végétation envahit certaines parties, des personnages s’activent au péril de leur vie, d’autres s’adonnent à de curieuses activités (garder des moutons, sauter nus d’un promontoire, escalader un toit, d’autres suivent un mouton géant…).Il y a un décalage entre le dispositif qui évoque l’enfance et les scènes qui y sont représentées parfois dures, évoquant un monde réel avec sa folie, ou sa violence.Les lieux, les architectures, ont-ils une influence sur le mode de vie des usagers ?Le jeu peut-il se glisser dans le quotidien ? Pourrait-il le métamorphoser ?

géRALDINE PASTOR-LLORET EST NéE EN EN 1971 À gRENOBLE. ELLE ENSEIgNE À L’éCOLE DES BEAUx-ARTS DE BESANçON. L’ARTISTE QUESTIONNE LES NOTIONS DE CULTURE ET D’IDENTITé SOCIALE À TRAVERS LA PRATIQUE DU DESSIN, DE LA FABRICATION D’OBJETS ET DE MAQUETTES. AVEC HUMOUR, L’ARTISTE DéTOURNE DE LEURS FONCTIONS INITIALES DES éLéMENTS ET DES PERSONNAgES QUI DEVIENNENT DES RéDUCTIONS D’UNE RéALITé ExISTANTE OU FICTIVE.

Avec la participationd’Ellyn et de Arianita

folie

vidéo

camérasurveiLLance

prolifération

cadragearchitecture/ h a b i t a n t s

capturedu réeL

fantastique

jeu &réalité

montage

Dans une ville (Manhattan, New York) des plans fixes montrent des façades, des trottoirs, du mobilier urbain évoquant à chaque fois un visage. Les visages s’enchaînent après une durée assez longue sans qu’aucune narration n’apparaisse. Ces images sont ponctuées par des plans fixes de l’entrée d’un commissariat montrant des policiers prenant l’air et discutant. On entend des bruits qui semblent correspondre à l’image filmée : souffle, circulation, sirènes, voix, qui renforcent la présence de la ville.Ces visages formés par des objets ou des architectures s’enchaînent et se renouvellent. Leur présence est insistante et n’est jamais troublée par le passage des habitants. S’agirait-il de « visages monuments » ? On se demande si objets et immeubles sont vivants en train de surveiller la ville... et les policiers eux-mêmes !

Eyeball signifie globe oculaire ; eyeballing veut dire regarder fixement.

ROSALIND NASHASHIBI EST UNE VIDéASTE NéE EN 1973. ELLE VIT ET TRAVAILLE À LONDRES.L’ARTISTE S’INTéRESSE MOINS À LA RéALITé OBJECTIVE DES CHOSES ET À LEUR REPRéSENTATION QU’AUx LIEUx ET FAITS DE NOTRE QUOTIDIEN DONT ELLE CAPTE LES NUANCES, L’éNERgIE, LA POéSIE EN SE FOCALISANT SUR DE MENUS DéTAILS. LE RYTHME DE SES VIDéOS N’EST PAS CELUI DE L’ACTION MAIS CELUI D’UN ESPACE-TEMPS QUI SE DéPLOIE DANS CHAQUE IMAgE ; LES PLANS SONT LONgS, FIxES,LA CAMéRA SOUVENT SUR PIED.

Avec la participation d’Alexandra et de Simon

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A p r è s a v o i r r e d é c o u v e r t l a v i l l e , v o i c i l e m o m e n t d e r e n c o n t r e r l e r e g a r d q u e p o r t e n t c e r t a i n s a r t i s t e s s u r l e s o b j e t s d u q u o t i d i e n .L e b a n a l e s t - i l s a n s b e a u t é , s a n s c h a r m e ?C o m m e n t s ’ é m e r v e i l l e r d e p r e s q u e r i e n ?E n t r e l ’ u t i l i s a t i o n d e s o b j e t s e u x - m ê m e s , o u l e s i m a g e s q u ’ i l s e n f o n t , l e s a r t i s t e s c h e r c h e n t à s u r p r e n d r e .A d u l t e s a u r e g a r d d ’ e n f a n t s ? V o n t - i l s r é u s s i r à n o u s … e m b a l l e r ?

G i l l e s B A R B I E RH u m ! , 2 0 0 0

J e a n D I E U Z A I D EP o ê l e m i r o i r , 1 9 7 0

J e a n D I E U Z A I D EF e n ê t r e d e m o n b u r e a u , 1 9 8 1 A l a i n R I V I È R EC o m m e n t j ’ a i f a i t c e r t a i n e s d e m e s e x p o s i t i o n s , 1 9 9 8 - 1 9 9 9

ENTREZ …DANS

LE MONDE INCROYABLE DES OBJETS

J E A N D I E U Z A I D E

gILLES BARBIER EST Né EN 1965 À PORT VILA (îLES DU VANUATU, PACIFIQUE). IL VIT ET TRAVAILLE À MARSEILLE. IL RéALISE DES INSTALLATIONS, DES DESSINS, DES PEINTURES, Où PROLIFèRENT DES OBJETS, DES VégéTAUx ENTREMêLéS DE BULLES ET DE TExTES. LES PENSéES DéBORDENT, ENVAHISSENT UN MONDE CHAOTIQUE Où L’ExCèS DE VIE CôTOIE LA DéCHéANCE ET LA MORT.

Dans cette œuvre des objets parlent. C’est insensé ! On a l’impression d’entrer chez quelqu’un en son absence. Le lampadaire dit « Hum ! » et les objets ont plein de choses à se dire. Ils en avaient marre de ne pouvoir parler. En effet, chaque objet est accompagné d’une bulle où s’inscrivent les bribes d’une conversation.Visuellement, c’est comme si la scène avait été figée.La banalité bascule dans la fiction, l’improbable, l’impossible. Les objets pensent et parlent, communiquent même, s’aiment, se révoltent, à notre insu, dans notre dos !Les bulles des bandes dessinées

apportent une dimension humoristique voire enfantine alors qu’il s’agit d’un environnement d’adultes. Quelle place les objets occupent-ils dans nos vies ? Objets fétiches, objets d’art ou de consommation ?Jetables, à posséder absolument, à collectionner, envahissants, objets souvenir…

Avec la participation de Vincent

JEAN DIEUZAIDE EST Né À gRENOBLE SUR gARONNE EN 1921 ET MORT EN 2003 À TOULOUSE. L’ARTISTE AIMAIT À SOULIgNER L’ENRICHISSEMENT QU’APPORTE LE REgARD DU PHOTOgRAPHE SUR LE MONDE. SON TRAVAIL A QUELQUE CHOSE DE MYSTIQUE, MêME SI LES OBJETS PHOTOgRAPHIéS NE LE SONT PAS. ON RETROUVE TOUJOURS LA MêME éCRITURE, CELLE DE LA LUMIèRE.

Au premier regard, des formes lumineuses et courbes traversent la photographie.On se demande ce que cela représente. On voit les jeux

de lignes et de surfaces, des mouvements de vagues. On dirait que de l’eau coule sur l’image.On repère ensuite le cadre d’une fenêtre et le haut d’un radiateur, devant lesquels tombe un rideau transparent. Derrière la fenêtre on aperçoit une haie et des arbres. Il fait soleil car des ombres franches se projettent sur les rideaux.

Avec la participation d’Alexandra et de Clémentine

Une forme ovale occupe toute l’image. Au centre une surface brillante reflète des formes répétitives, presque carrées et très lumineuses.Le photographe s’est placé au dessus d’une poêle qu’on ne reconnaît qu’après coup. Le volume de l’objet a presque disparu et on ne voit pas le manche.L’artiste nous surprend par sa façon de voir ce qui l’entoure. Son cadrage et son point de vue sont inhabituels.

L’usage du noir et blanc établit déjà un décalage avec le réel et donne une unité à l’ensemble de l’image. Il nous montre la lumière, avec du noir. La surprise et l’émerveillement sont dans notre regard.

G I L L E S B A R B I E Rhum!

2002

Installation / Objets et dessin

Dimensions variables,

environ 120 x 190 x 130 cm

fenêtre de mon bureau1981Photographie, noir et blanc, tirée sur papier Agfa RR11140 x 30 cm

La poêLe miroir 1970

Photographie, noir et blanc tirée sur papier Agfa RR119, virage au sélénium 40 x 30 cm

ombre et Lumière

noir et blanc

nature morte

instaLLation

pLace de L’écrit

humour

point de vue

17 18

A L A I N R I V I È R E

M I C H E L B L A Z YNous rentrons dans ce qui semble être

un espace d’exposition. Des évènements

étranges s’y produisent, des objets très

grands se déplacent...

Une main surgit. Elle nous fait signe ou

manipule des éléments.

Le titre suggère que l’artiste, ne

pouvant réaliser ses œuvres en grandeur

réelle, a imaginé une maquette où tout

devient possible : installations les plus

énigmatiques, performances les plus

excentriques.

L’utilisation très libre que l’artiste fait de

sa caméra rend possible l’impossible…

Par exemple, un avion vole doucement

dans la galerie ...

La bande son laisse entendre une musique

dissonante : des bruits d’objets qu’on

manipule, qu’on scie, une voix d’homme

fredonnant, des outils électriques. On est

bien dans l’univers de la fabrication, dans

l’atelier de l’artiste, et non dans l’espace

muséal qu’on croyait !

ALAIN RIVIèRE EST Né EN 1958 À PARIS. IL VIT ET TRAVAILLE

À TAULIgNAN, FRANCE. IL ABORDE LA RELATION DE L’ARTISTE

FACE À L’INSTITUTION QUI SE RéAPPROPRIE SES œUVRES

DANS LE BUT DE LES MONTRER. ICI, LES RôLES SONT

INVERSéS. L’ARTISTE EST MAîTRE DU JEU AU MUSéE ET NE SE

PRIVE PAS DE LAISSER SON IMAgINATION gALOPER À TRAVERS

LA SUCCESSION DE MISES EN SCèNE D’ExPOSITIONS.

MICHEL BLAZY EST Né EN 1966 À MONTE CARLO. IL VIT ET TRAVAILLE À PARIS. IL UTILISE DES MATéRIAUx DE NOTRE QUOTIDIEN. L’ARTISTE RECYCLE DES OBJETS BANALS ET LEUR DONNE UNE NOUVELLE VIE. ILS DEVIENNENT DES SCULPTURES ET DES INSTALLATIONS À CONTEMPLER ET NON PLUS À CONSOMMER.

Voici une sculpture blanche, translucide, composée d’un faisceau de plusieurs éléments obliques irréguliers dressés vers le haut et se terminant par une sphère. On tourne autour de cet objet « non identifié » s’interrogeant sur le matériau, le procédé et la représentation.On pense à une forme végétale, un lichen géant, des champignons inconnus, des lampes… On est loin d’imaginer que ce sont des bouteilles en plastique !Intrigué par le potentiel que recèlent les objets du quotidien, Michel Blazy a mené des expériences avec des bouteilles et a abouti à des formes très différentes.

comment j’ai fait certaines de mes expositions1998-1999Vidéo, sonore, couleur45 mn

sans titre1995Bouteilles plastique thermoformées et colleDimensions variables

Liberté

humour

écheLLe

étrange

pLastique

recyclage

L ’ h o m m e m a n i p u l e l e v i v a n t , i n v e n t e u n e a u t r e n a t u r e .

L a n a t u r e g a r d e - t - e l l e e n c o r e s e s d r o i t s ?L e v i v a n t m a î t r i s é p a r l a s c i e n c e

p e u t - i l i n t é r e s s e r l ’ a r t i s t e ?Q u e l l e s r e l a t i o n s s e t i s s e n t e n t r e l e s d e u x ?

M i c h e l B L A Z Y , S a n s t i t r e , 1 9 9 5

M i c h e l B L A Z Y , P l i n t h e s , 1 9 9 5

M i c h e l B L A Z Y , S p i r a l e , 1 9 9 6

E r i c D U Y C K A E R T S , O n e f o r e a r m h y p o t h e s i s , 1 9 9 4

O l i v i e r G R O S S E T Ê T E , L ’ u n e d e s l i b r a t i o n s , 2 0 0 7

M a r c H E L L E R , S e l 2 4 , 1 9 8 5

M a r c H E L L E R , S e l 3 3 , 1 9 8 5

NATURE ÉTRANGE

22

Des spirales de dimensions variables (selon l’envie des commissaires d’exposition), sont présentées au sol. L’œuvre grandit et moisit au fur et à mesure du temps qui s’écoule.On peut ressentir une impression de fraîcheur devant ce bout de nature qui s’invite dans l’exposition. On a l’impression de mieux respirer. Mais que ressentira-t-on une fois les lentilles fanées ? La spirale évoque le développement du vivant et son cycle d’éternel recommencement. Une certaine nostalgie peut surgir, souvenir de notre enfance où on achetait les sachets de graines pour la Sainte - Barbe.

Les plinthes végétales soulignent la démarcation entre le sol et le mur de la galerie. Ces plinthes ont la particularité d’être constituées de coton et de pousses de lentilles. C’est une œuvre évolutive. Selon les moments, la couleur verte domine, une odeur végétale se répand puis vient le tour du pourrissement. Les Plinthes créent un dialogue entre construit et végétal, entre l’architectural et le vivant.

MICHEL BLAZY EST Né EN 1966 À MONTE CARLO. IL VIT ET TRAVAILLE À PARIS. L’ARTISTE PRIVILégIE L’USAgE DE MATéRIAUx COMESTIBLES DANS DES INSTALLATIONS éPHéMèRES QUI SE TRANSFORMENT, EN FAISANT SURgIR FORMES ET COULEURS INATTENDUES, éMERVEILLEMENT ET DégOûT DEVANT LES POSSIBILITéS DU VIVANT.

Ce que je vois :- des formes presque géométriques- des formes parallèles au cadre- des courbes régulières- des surfaces de couleur

Dans Sel 24, c’est le blanc, strié qui domine. On peut croire qu’il s’agit des pages d’un livre. Dans Sel 33, le jaune s’impose avec des bandes de tons ocre, bruns et beiges. C’est abstrait, pense-t-on. Aucun point de repère ne laisse suggérer une échelle de grandeur.Approchez-vous de plus près ! On devine des paysages transformés par le travail de l’Homme. On remarque des traces du passage de véhicules. Il s’agit en réalité de montagnes de sel. L’Homme au travail est-il un artiste sans le savoir ?Le regard de l’artiste transforme t-il notre perception du monde ?

Avec la participation d’Aude et de Vincent

MARC HELLER EST Né EN 1946 À MARSEILLE. C’EST UN PHOTOgRAPHE QUI VIT ET TRAVAILLE À AIx-EN-PROVENCE. IL PREND SES PHOTOS À BORD D’UN AVION. IL SCRUTE LE MONDE DU CIEL AVEC UNE ATTENTION DE RAPACE. SES PAYSAgES PHOTOgRAPHIQUES SE SITUENT AUx LIMITES DE L’ABSTRACTION.

pLinthes1995Installation, Lentilles et coton Dimensions variables

M I C H E L B L A Z Y

spiraLe1996

Installation

Lentilles et coton

Dimensions variables

seL 331985Photographie couleur40,5 x 30,5 cm

M A R C H E L L E R

seL 24

1985Photographie couleur

40,5 x 30,5 cm

matériauxvivants

in situ

éphémère

point de vue

photographie

abstraction

paysage

In situ : expression latine décrivant une œuvre réalisée “sur place” en fonction du lieu qui l’accueille et qui prend son sens par rapport à son environnement.

23 24

E R I C D U Y C K A E R T S

O L I V I E R G R O S S E T Ê T E

La vidéo présente une femme donnant l’impression de soulever la lune. Cela se passe à la campagne, en fin d’après-midi, jusqu’au moment du lever de la lune. On voit la femme de dos. Elle « soulève » la lune avec lenteur dans un mouvement fluide en arc de cercle. La bande son fait entendre le bruit du vent, et de quelques oiseaux.À la fin, elle « projette » la lune pour la laisser finir seule sa course. On se demande pourquoi elle fait cela ? À quoi pense-t-elle ? On peut croire qu’elle emprisonne la lune puis la relâche vers la liberté. On dirait qu’elle dirige la lune, qu’elle l’a sous son emprise. Pourquoi avoir choisi une femme pour cette performance ?Quel est donc le pouvoir de l’homme ou de la femme sur les forces de la nature ? Subit-on l’influence des astres ou est-ce le contraire ?

Avec la participation d’Aude

OLIVIER gROSSETêTE EST Né EN 1973 À PARIS. IL VIT ET TRAVAILLE À MARSEILLE. IL EST CONNU POUR SES INSTALLATIONS PARTICIPATIVES EN CARTON ET SES COLLAgES. UNE DE SES œUVRES EST VISIBLE AU MUSéE gASSENDI DE DIgNE.

Un squelette en plastique grandeur nature croise ses bras qui se réunissent en un avant bras unique, avec une main à six doigts, dont deux pouces.Dans la vidéo à côté du squelette, on voit un homme qui donne des explications très longues. Il marche de long en large, sort du champ de la caméra, réapparaît sans jamais s’arrêter de parler. Puis il nous montre des dessins qu’il commente, et des pages entières de recherches. Il termine ses explications au bout d’une heure, cinq minutes et treize secondes. Sa théorie semble possible et en même temps impossible car on n’a jamais parlé d’être humain ayant possédé une main à deux pouces.Tout est fait pour nous convaincre : la preuve en « os » de l’hypothèse,

la vidéo avec ce discours « scientifique » fleuve, arguments paléontologiques, neurologiques, où tout s’enchaîne sans une hésitation ni une pause, étayé de « preuves » écrites et dessinées.Le « scientifique », joué par l’artiste, s’emballe parfois. Il arpente exagérément l’espace et le doute s’installe. La dimension humoristique surgit.Sommes-nous devant une performance artistique ou dans un colloque scientifique ?Faut-il croire aux discours, aux mises en scène ?Sommes-nous manipulés ? Comment le savoir ?Et si notre esprit critique était endormi ?

Avec la participation d’Arianita

ERIC DUYCkAERTS EST Né EN 1953 À LIègE (BELgIQUE). IL VIT ET TRAVAILLE À BIARRITZ.IL éLABORE DEPUIS LE MILIEU DES ANNéES 1980 UNE œUVRE OU SE MêLENT DES PERFORMANCES ET DES VIDéOS. ELLES METTENT EN SCèNE UN PERSONNAgE QUI NAVIgUE ENTRE LE PROFESSEUR ET LE SAVANT FOU. SON TRAVAIL ASSOCIE AVEC HUMOUR LES ARTS PLASTIQUES, LES SAVOIRS SCIENTIFIQUES OU DES CONNAISSANCES LIéES AU DROIT OU AUx MATHéMATIQUES.

one forearm hypothesis1994InstallationPlastique, acier, cuivre, bois Vidéo couleur et son 200 x 150 x 40 cm

L’une des Librations

2007Vidéo couleur, sonore

23mn 47s

manipuLation

discours

mise en scène

“ Les librations sont l’ensemble des forces s’exerçant sur la lune et lui conférant ses mouvements apparemment libres. Cette vidéo nous dévoile l’une d’entre elles : celle d’une femme qui, à la tombée de la nuit, met toutes ses forces pour arracher la lune à la terre afin de la projeter lentement dans le ciel pour qu’elle suive sa propre course... Véritable performance physique dans sa lenteur, cette vidéo contemplative dégage un étrange suspens, le temps d’un lever de lune. ”Olivier Grossetête

poésie

superposition des plans

performance

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VOYAGE EN ENFANCE

« Chaque en f an t e s t un a r t i s t e .

L e p r ob l ème , c ’ e s t d e r e s t e r un

a r t i s t e l o r squ ’ on g r and i t . »Pa b l o P i c a s s oL ’ en f an t a l ’ imag i na i r e , l ’ a du l t e a l e s moyens .

L e s a r t i s t e s f ou i l l e n t p a r f o i s

d ans l a ma l l e d e l e u r s s ou ven i r s

d ’ en f an t , ma i s e s t - i l p o s s i b l e d e r éun i r c e s d eux un i v e r s ?

E s t - c e i n t é r e s san t ?

Ce l a en v au t - i l l a p e i n e ?

Su i v ons l a p r opos i t i o n d e M i che l

B l a z y v e r s un v o y age déconce r t an t

pu i s c e l l e d e O l i v i e r g r o s se t ê t e à

b o r d d ’ un ba t eau en pap i e r .M i c h e l B L A Z Y

V o y a g e a u c e n t r e , 2 0 0 2O l i v i e r G R O S S E T Ê T E

U n B a t e a u i v r e I , 2 0 0 1

27 28

M I C H E L B L A Z Y

voyage au centre

2002Vidéo, son stéréo, couleur

11 mn 43 s

un bateau ivre i2001Vidéo, noir et blanc, sonore15 mn 11 s

L’œuvre est une vidéo. On voit un paysage étrange qui change de couleur et de formes, des rochers ou des bulles, un sol marron qui rappelle la roche et le sable. La bande son est étrange, on entend des bruits plus ou moins différents : un environnement de science - fiction. La caméra joue sur le cadrage (des plans rapprochés et fixes). Un lent mouvement comme un travelling visite ce territoire. Le paysage semble fantastique. L’artiste a créé ce paysage avec des aliments : de la farine, du riz, un poivron... On se croirait dans un monde étranger. On peut considérer l’œuvre comme un organisme pouvant être approché de manière microscopique. La caméra joue sur des rapports d’échelle différents, si bien que l’on se croirait dans un monde inconnu et très grand alors que quelques secondes plus tard l’échelle diminue considérablement avec l’apparition d’une mouche, qui nous fait réaliser à quel point le paysage est petit.Au début de la vidéo aucun signe de vie humaine. C’est le paysage qui est en activité, reçoit des fluides, palpite, se recouvre de moisissures et de mousses, jusqu’à être habité par une faune

étrange (on devine un escargot géant avec l’apparition d’une antenne, puis des insectes). Ainsi sous nos yeux, grâce au montage, se déroule l’évolution d’un monde au départ inerte.Le choix de l’artiste de projeter son film dans des conditions proches de celles d’une salle de cinéma renforce le dépaysement et nous immerge dans ce voyage dont le titre rappelle celui que Jules Vernes avait imaginé à la fin du xIxe siècle avec ses crevasses, ses gouffres, ses coulées de lave et ses inondations, ses créatures infernales. Entre réalisme documentaire et univers illusionniste les films de Michel Blazy ne tranchent pas.

Avec la participation de Solène

Cette vidéo raconte l’histoire de deux enfants en fuite, d’un bateau en papier devenu géant et de sa navigation au fil de l’eau. À plusieurs reprises on s’interroge sur la logique du scénario : les enfants vêtus à l’ancienne sortent d’une pièce équipée d’une imprimante, ils parlent en anglais. Plus tard deux jeunes adultes d’aujourd’hui, au volant de vieilles voitures se poursuivent et la bande son est d’une autre époque.La bande son surprend elle aussi, la plupart du temps en anglais, d’autres fois en français, elle ne semble pas correspondre à l’image filmée, mais plutôt extraite de différents films comme La nuit du chasseur de Charles Laughton. L’artiste fait référence à des films ayant marqué son enfance ou à des objets évoquant l’enfance, comme le bateau en papier ou le poème d’Arthur Rimbaud, Le bateau ivre, qui évoque la dérive d’un bateau et son naufrage.Il réalise le rêve de voguer sur un bateau en papier.

L’image en noir et blanc, avec des bords frangés, des rayures, ajoutent au trouble et rappellent une époque plus ancienne. Celle de l’enfance ? Des rêves perdus ou à réaliser ?

Avec la participation de Solène

O L I V I E R G R O S S E T Ê T E

vidéo

échelle

temps

références

échelle

narration

matériauxpauvres

enfance

vivant

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J O U R N A L

D E B O R D

Découverte de la galerie et prise de mesures

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Visite de l’exposition

Foodau MUCEM

//

Visite des expositions et des réserves du FRAC

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Rencontre avec l’artiste Chourouk Hriech

//élaboration de la mise en espace au collège

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Réalisationsplastiques des élèves sur la thématiqueIncroyable !

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élaboration de la mise en espace sur place à la galerie de la Citadelle

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32

//

Atelier de création autour de la communication graphique de l’exposition avec l’association Jaune Sardine, au FRAC

D ’ a b o r d l a s o i f . . .C e l l e d ’ a m o l l i r l e s c l o i s o n s . E n t r e n o u s , e n t r e l e s œ u v r e s e t e u x – u n e é t r a n g e e n v i e . . .A l l e r t o u c h e r l e b i z a r r e , s e l ’ a p p r o p r i e r e t l ’ i n s t a l l e r .A l o r s o n n ’ y c r o i t p a s , o n r e c h i g n e , o n r â l e , o n r e c u l e . . . P a r q u e l s c h e m i n s p a s s e r ? O n l ’ i g n o r e ! é l è v e , o n d e v i e n t c o m m i s s a i r e d ’ e x p o s i t i o n ! A l o r s , s o u d a i n e m e n t , o n c o m p r e n d : d e n o s r e g a r d s , d e v o s h é s i t a t i o n s , d e v o s d é a m b u l a t i o n s n a î t r o n t d e n o u v e a u x c h e m i n s d ’ e x p l o r a t i o n . é t r a n g e ? ! A l o r s , à v o t r e t o u r . . .J e t e z v o s y e u x a u d e l à d e l ’ h o r i z o n .R a l e n t i s s e z , r e p a s s e z , r é a g i s s e z !

E n f i n v o u s v o u s r é g a l e r e z .

K a r i n e D u r a n d - G r i e u xP ro fe s s e u r d e Fra n ç a i s

IMPRESSIONS

FURTIVES

33 34

La Cité Scolaire Paul Arène

Pendant leur 4e : Céline Beyssier, Loïc Chabre, Sarah Chazal, Célia Coleu, Carla Denis, Fabien et guilhem Ferreira, Laura Flis, Marine galliano, Emil georgescu, Dylan Hernandez, Annabelle Jourdan, Léna koslovic, karen Massin, Laurie Orchen, Léonie Vrain

Pendant leur 3e : Sandra Alphonse, Olivia Boffetti, Clara Capel, Samy Chemini, Alexandra Chevallier, Clémentine Conilh, Aurélien David, Eve Delacroix, Sara Delarue, Louna Durand, Arianita Elshnai, Inès Laksiri, Julien Lorin, Samuel Machado, Nathanaël Mangot, Aude Munier, Estelle Polder, Esteban Torres, Raphaël Tran

Pendant leurs 4e et 3e : Loïc Arnaud, Solène Bayonna, Lorenzo Clément, Simon Cothenet, Maxime Duparchy, Océane gabrielli, Abdel ghani khaouti, Vincent Meyer, Ellyn Perrot Ribouchon, Iris Ruiz

Le buffet du vernissage a été conçu et réalisé par les élèves de 3e DP6 et ceux du Lycée des Métiers de l’Hôtellerie et de la Restauration de Sisteron avec leurs professeurs Mme grange et M. Pistono

Mme Aucomte, ProviseureMme kheniche, Principale adjointeLaurence Villon, Professeur d’Arts Plastiqueskarine Durand grieux, Professeur de FrançaisFabien Lacombe, Agent technique

Le FRAC Provence- Alpes- Côte-d’Azur

Annabelle Arnaud, Responsable des projets en milieu scolaire et de la formationStéphanie Putaggio, Assistante projets en milieu scolaire et formation

La Municipalité de Sisteron

Daniel Spagnou, Maire de SisteronFranck Pérard, Adjoint à la culture à la mairie de SisteronMagali Feyrit, Service culture de la mairie de SisteronLes services techniques de la ville de Sisteron

Jaune SardineConception graphique et collaborative de l’identité visuelle de l’exposition à partir d’un atelier de sensibilisation à la pratique graphique réalisé au FRAC avec les élèves.Julien Ianonne, Coordinateur généralAmbre Simon, Responsable de projet Lucie Martin, Chargée de communication

Nous remercions tout particulièrement pour leurparticipation financière et leur accompagnement :

La DRAC, Direction Régionale des Affaires CulturellesLe Conseil Régional Provence - Alpes - Côte d’AzurLe Conseil général des Alpes de Haute - ProvenceLa Ville de Sisteron, Le FRAC Provence - Alpes - Côte d’Azur La DAAC, Délégation à l’Action Artistique et CulturelleL’Inspection Académique 04 Le Musée de Préhistoire des gorges du Verdon L’Association Jaune Sardine, L’Imprimerie Nouvelle à Sisteron

Un MERCI particulier et reconnaissant à Annabelle Arnaud, chargée de ce projet au FRAC, pour son énergie, sa générosité et son enthousiasme et à Stéphanie Putaggio pour son assistance sans faille.

O N T P A R T I C I P É

Le Livret d’accompagnement de L’exposition a été réaLisé grâce au soutien du conseiL généraL 

des aLpes de haute-provence

pour toutes Les images des Œuvres de La coLLection du frac provence - aLpes - côte d’azur : ©adagp, paris 2015

composition et mise en page : jaune sardine4 rue de La jeunesse - 13005 - marseiLLe

imprimé à imprimerie nouveLLe80 rue de La coste - 04200 - sisteron

Le fonds régionaL d’art contemporain provence-aLpes-côte d’azur est financé par La région provence-aLpes-côte d’azur et Le ministère 

de La cuLture et de La communication / direction régionaLe des affaires cuLtureLLes provence-aLpes-côte d’azur. 

iL est membre de pLatform, regroupement des fonds régionaux d’art contemporain et membre fondateur du réseau marseiLLe expos.