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Lettre Jacques Cœur n°6
Mars 2016
L’Europe en 2016,
un îlot de stabilité dans un monde incertain
2
Lettre Jacques Cœur déjà parues
Lettre Jacques Cœur n°1 octobre 2015
La Chine, comment « naviguer en bravant les vagues » ?
Lettre Jacques Cœur n°2 novembre 2015
La fin des BRICS ? Focus sur l’Inde
Lettre Jacques Cœur n°3 décembre 2015
L’actualité du Moyen-Orient, entre belles éclaircies et temps incertains; perspectives géo – économiques en
Iran et en Turquie
Lettre Jacques Cœur n°4 janvier 2016
L’année 2016, entre grands rendez-vous programmés et incertitudes géopolitiques inéluctables
Lettre Jacques Cœur n°5 février 2016
Pétrole et gaz le retour du grand jeu géopolitique
Lettre Jacques Cœur n°6 mars 2016
L’Europe en 2016, un îlot de stabilité dans un monde incertain
Lettre Jacques Cœur à paraître
Lettre Jacques cœur n°7 avril 2016
Le Maghreb, une région qui comptera
3
FRANCOIS-XAVIER BOUIS PRESIDENT CIE FINANCIERE JACQUES COEUR
Dans sa stratégie « Cap sur l’Europe », Compagnie Financière
Jacques Cœur propose une réflexion sur l’Europe en 2016, un îlot de
stabilité dans un monde incertain.
MICHEL FOUCHER ANCIEN AMBASSADEUR, SENIOR ADVISOR CIE FINANCIERE JACQUES CŒUR
PATRICK ALLARD ECONOMISTE, SENIOR ADVISOR CIE FINANCIERE
JACQUES CŒUR
I. Enjeux politiques et géopolitiques: des défis maîtrisables
A. Espagne : suite des élections aux Cortès
Pedro Sanchez (PSOE) ayant échoué à devenir le 7ème Président du gouvernement de la démocratie, des
consultations sont en cours entre trois formations (PSOE90 sièges et 22% des voix ; Ciudadanos 40 sièges et 14% des
voix et Podemos 69 sièges et 21% des voix), le parti arrivé en tête (PP, 123 sièges et 28% des voix) étant exclu de la
négociation. En l’absence d’accord avant le 2 mai, de nouvelles élections seront convoquées en juin.
Les désaccords portent sur la Catalogne, la politique d’austérité et les inégalités, alors que le PP, Parti Populaire de
Mariano Rajoy paie le prix politique de ses réformes : taux de croissance de 3,2% en 2015, de 3% en 2016, chômage
en recul, déficit public réduit.
Comme dans d’autres pays (Irlande, Italie, France ?), le bipartisme s’épuise, le paysage politique se fragmente et la
social-démocratie s’affaiblit.
B. Le Royaume-Uni
La question posée lors du referendum du 23 juin 2016 est formulée ainsi: Should the United Kingdom remain a
member of the European Union or leave the European Union?
Le Premier Ministre, qui est entré en campagne, estime que « Brexit is not the right answer » (David
Cameron, 10/01/2016).
Les sondages sont incertains: février YouGov non à l’UE 45% oui 36%; Ipsos-MORI oui 54% non 36%; fin
février (après accord de Bruxelles) YouGov 37% 37% 25% indécis; whatukthinks 53% oui 47% non (moyenne en
février). L’enjeu est la présence de 15 à 20% d’indécis qui rend la campagne cruciale.
4
Rappel des décisions du Conseil européen (18-19/2) : compétitivité; prise en compte des intérêts des non-membres
de l’eurozone sans veto; souveraineté (« union sans cesse plus étroite » ne conduit pas à plus d’intégration et ne
s’impose pas à Londres; « carton rouge » de 55% des Parlements nationaux pour bloquer une directive; frein
d’urgence sur l’octroi de droits sociaux = des changements réels mais limités.
Positions des leaders d’opinion
Pour le maintien: Labour, LibDem et Ecossais + une majorité du cabinet (sauf 5); la City et les grandes entreprises, FT
The Guardian et Mark Carney, gouverneur de la Banque d’Angleterre.
Pour le retrait: UKIP (Leave.UE) et Vote Leave (Tory); des PME ; les tabloïds.
La tactique du Vote Leave Campaign est subtile: « vote Brexit for a better EU deal », en se fondant sur une
interprétation de l’article 50 du TUE (négociations de départ pour un effet en 2018 mais que Londres n’est pas obligé
d’activer).
L’article 50 du traité sur l’Union européenne:
1. Tout État membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se retirer de l’Union.
2. L’État membre qui décide de se retirer notifie son intention au Conseil européen. À la lumière des orientations du
Conseil européen, l’Union négocie et conclut avec cet État un accord fixant les modalités de son retrait, en tenant
compte du cadre de ses relations futures avec l’Union. Cet accord est négocié conformément à l’article 218, paragraphe
3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Il est conclu au nom de l’Union par le Conseil, statuant à la
majorité qualifiée, après approbation du Parlement européen.
3. Les traités cessent d’être applicables à l’État concerné à partir de la date d’entrée en vigueur de l’accord de retrait ou, à
défaut, deux ans après la notification visée au paragraphe 2, sauf si le Conseil européen, en accord avec l’État membre
concerné, décide à l’unanimité de proroger ce délai.
5
Weak pound appears the only certainty: au plus bas depuis 2009. Mais un Brexit affecterait également l’euro
ensuite (instabilité générale).
Une étude du Cabinet Office (Fevrier 2016) établit une liste que le Financial Times présente ainsi:
Brexit will bring a daunting To Do list
- Contribution RU au budget : 56Mds£ en brut, 26 en net + dette UE + retraites
- Libre circulation: 3 m de résidents UE au RU et 1,8 m RU en UE
- Droits des entreprises
- Règles: 5896 règles UE et 6399 règles techniques à « nationaliser »
- 15% du droit RU basé sur 978 directives UE et 656 directives techniques
- Commerce: renégocier accords UE avec 50 Etats
- Transport aérien: perte de droits négociés dans 78 accords
- Zone euro et City: enjeu des règles (supervision à 19 ou 28 ? Risque de distorsions de concurrence ? Quid de
la stabilité financière ?)
- De nombreuses agences de l’UE à remplacer (pharmacie, sécurité alimentaire et chimique, agriculture,
commerce, concurrence,..)
Scénarios institutionnels après le référendum du 23 juin
Parmi les options étudiées par Jean-Claude Piris (note de la Fondation Robert Schuman): l’option norvégienne (RU
dans EEE, accès au marché intérieur, 4 libertés, respect de la législation UE sur le marché unique sans droit de regard
sur le contenu, coût car contribution au budget européen 90% de la contribution UK en termes nets per capita), ou
l’option suisse (série d’accords bilatéraux, accès partiel au marché unique, services financiers exclus mais nouvel
accord plus contraignant est en voie de négociation), turque (association avec union douanière : pas accès au
marché intérieur ni services), un Brexit sec ferait de l’OMC le sel cadre de négociations avec l’UE ; un accord ad hoc
(Article 50 du TUE : RU reste membre 2 ans après notification au Conseil européen + accord fixant les modalités du
retrait et cadre des relations avec l’UE) = septembre 2018 au plus tôt.
= risque de négociations (et ratifications) étalées sur une dizaine d’années.
Risque de précédent : Pologne, Danemark, Irlande et Ecosse
Un Brexit ne serait pas neutre pour la France (sort des ressortissants dans les deux pays et leurs entreprises, statut
du nucléaire et du RU au Conseil de sécurité).
6
C. Allemagne: « Meine verdamnte Pflicht »
Sommet UE-Turquie : 7 mars (rapprochement Berlin / Ankara, dans la perspective des élections régionales du 13
mars : Bade-Würtemberg : Verts (30%), Winfried Kretschmann pro-Merkel, ou coalition avec CDU; Rhénanie-
Palatinat : SPD; poussée CDU (Julia Klöckner) ; Saxe-Anhalt (ex-RDA, Dresde) : CDU, die Linke, AfD.
La crise des réfugiés a changé la donne : l’AfD s’affirme comme une menace ; la CSU de Bavière ne suit plus la
politique de Merkel ; la CDU elle-même est divisée entre les pro-Merkel et les autres, de plus en plus nombreux ; le
SPD va subir une défaite électorale cinglante et a perdu sa boussole ; enfin, les Verts et Die Linke ont du mal à
exister. AfD (Alternative für Deutschland, entre 9 et 17% des intentions de vote) (critiques de la CSU bavaroise et de
la CDU: politique non compris par l’opinion depuis Cologne) (baisse du soutien à l’UE de 45% en mai à 34% en
novembre) (mais CDU/CSU = 35% des voix) (le SPD décline: parti « perdu »)
Meine verdamnte Pflicht (mon foutu devoir et mon obligation est que cette Europe trouve un chemin ensemble,
ARD 28/2/16) = AM ne changera pas de ligne en Allemagne et sur l’UE.
Elections législatives à l’automne 2017: pour la première fois depuis des années, la réélection d’Angela Merkel ne
semble plus assurée en 2017, ce qui serait un cataclysme pour tout le pays (pas de successeur du même poids:
Wolfgang Schaüble (âgé), Annegret Kramp-Karrenbauer ou Ursula von der Leyen ou Julia Klöckner ?).
D. Union européenne
« Ce n’est pas un hasard si les trois lignes de fractures de l’UE (divergences sur les réfugiés, doute britannique sur
l’UE, désaccords franco-allemands) sont apparues au moment même où elle était confrontée à des défis sans
précédent. Les pressions extérieures révèlent ses faiblesses intérieures. L’Europe peut les surmonter ou y succomber.
Les crises jumelles des réfugiés et de la sécurité sont un moment de vérité » note Jean Pisani-Ferry. Les trois fractures
de l’Europe, La Tribune, 12 décembre 2015
La rhétorique des médias français est alarmiste: « désintégration » (FT, 28/2; Le Monde 27/2), « mort clinique » (Le
Monde, 1/3). Les poussées populistes et eurosceptiques sont réelles, entraînant une instabilité électorale et la
fragmentation des parlements fragmentés.
Les clivages culturels se révèlent: Pologne (Parti Droit et Justice) et bloc de Visegrad, démocraties « illibérales » ;
c’est la Slovaquie qui assurera la présidence du Conseil de l’UE au 1er juillet 2016.
La levée des sanctions contre la Russie en juillet (souhaitées par Paris, Berlin, Rome) ne fait pas l’unanimité.
7
II. La conjoncture économique : une reprise mesurée mais robuste
Dans une économie mondiale qui continue de ralentir, freinée par les émergents producteurs de produits de base,
par une économie chinoise en engluée dans une transition à l’issue incertaine et une économie américaine à l’élan
toujours peu assuré, peut-être en fin de cycle, la zone euro semble enfin retrouver le chemin d’une croissance sans
exubérance mais robuste.
L’économie réelle de la ZE bénéficie à l’horizon conjoncturel de gains de pouvoir d’achat et de profitabilité
conséquents procurés par le contre-choc sur les marchés pétroliers, d’une politique monétaire extrêmement
vigoureuse, qui selon toute vraisemblance devrait le demeurer à court-moyen terme, d’une politique budgétaire
revenue à la neutralité sur les 3 dernières années, accompagnée d’un change ajusté à la baisse.
Le PIB de la zone euro a progressé de 0,3% t/t au dernier trimestre de 2015, comme au précédent. Les facteurs
domestiques (notamment en France et en Allemagne) ont permis à la zone de résister aux vents contraires venus
des émergents. L’Espagne reste un moteur (+0,8%), l’Allemagne, les Pays-Bas et la France sont dans la moyenne
(+0,3%) tandis que le Portugal (+0,2%) et l’Italie (+0,1%) sont en retrait.
Les indicateurs de sentiment des affaires sont compatibles avec une croissance à court-moyen terme aux alentours
de 2% dans la ZE. La Commission européenne prévoit une stabilisation de la croissance de la ZE cette année suivie
d’une accélération modeste en 2017.La croissance devrait se modérer dans les pays les plus dynamiques de la
périphérie (Irlande, Espagne). Elle devrait accélérer légèrement en France, en Belgique et aux Pays Bas et se
consolider en Allemagne.
L’économie de la ZE reste exposée à des risques économiques : fin de l’expansion américaine. En dehors d’une
récession marquée, l’impact sur l’économie européenne ne paraît pas suffisant pour stopper la reprise ;
accentuation du ralentissement en Chine et dans les économies émergentes.
L’exposition commerciale de la ZE au marché domestique chinois contient l’impact d’un ralentissement chinois
même fort (Cf. modèle NIGEM : - 4 point de Pib chinois sur deux ans abaisse le PIB de la ZE de 0.2 points la deuxième
année (-0.3 pour l’Allemagne)1.
L’économie de la ZE est exposée à des risques financiers endogènes (défaut d’une ou plusieurs banques de la zone
euro, notamment en Italie (où les prêts non performants représentent près de 20% des prêts et près de 100 % du
capital et des réserves des banques): 201Mds€ de créances irrécouvrables; 350 Mds de créances douteuses; réforme
des banques populaires (SA); accord de Bruxelles (27/1/16)pour une garantie de l’Etat octroyée à prix de marché aux
cessions des créances douteuses titrisées des banques (70Mds). Baisse de l’indice boursier début 2016 de 37%) ;
exogènes (défauts en chaîne dans les pays émergents, liés à l’endettement excessif des entreprises, Chine
1 Deutsche Bundesbank, “Slowdown in growth in the emerging market economies”, Monthly Report, juillet 2015
8
notamment) et exogènes/endogènes (exposition des grandes banques au secteur énergétique et aux commodités
(banques françaises, néerlandaises…) 2
Selon Reuters, la capitalisation cumulée des banques européennes a fondu de près de 400 milliards de dollars (354
milliards d'euros) entre la fin de l'année dernière et la mi-février3.
L’économie de la ZE bénéficie d’une gouvernance nettement renforcée.
i. La mise en place du FESF/MSE et des instruments de stabilisation à la disposition de la BCE (OMT,
Quantitative Easing, a conjuré le risque de crises spéculatives sur les dettes des pays en difficulté, de la zone
euro, comme en 2011-2012
ii. Dans le cadre de l’Union bancaire, mise en place
- du Mécanisme de surveillance unique (MSU), confié à la BCE;
- du Mécanisme de résolution unique (MRU), s’appuyant sur un Conseil de résolution unique (CRU) et un
Fonds de résolution unique (FRU).
L’Union bancaire est en cours d’implémentation : premier stress-test mené par la BCE cette année, entrée en vigueur
progressive du FRU. Elle est inachevée : absence de garantie unifiée des dépôts au niveau de la ZE.
Fonds européen de stabilité financière / Mécanisme européen de stabilité
2 Morgan Stanley, cité in, Raul Ruparel, « Bank Rout Resumes In Europe -- Here's What's Behind It”, Forbes, 11 février 2016
(http://www.forbes.com/sites/raoulruparel/2016/02/11/bank-rout-resumes-in-europe-what-is-behind-it/#53d6ce637e0a) ; “Tyler Durden, “What's Dragging Down European Banks: Oil And Commodity Exposure As High As 160% Of Tangible Book”, ZeroHedge, 9 février 2016 (http://www.zerohedge.com/news/2016-02-09/whats-dragging-down-european-banks-oil-and-commodity-exposure-high-160-tangible-book ). 3 Les banques européennes rechutent, au plus bas depuis 2012, 11 février 2016
(http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRL8N15Q42Z?pageNumber=2&virtualBrandChannel=0&sp=true)
9
Plusieurs initiatives importantes sont en cours
L’Union des marchés de capitaux (UMC). La Commission européenne a rendu public, le 30 septembre 2015, un plan
d’action de 20 mesures destinées à réaliser un marché unique pour les capitaux en Europe. Le plan d’action s’articule
autour de trois grands principes : mobiliser des capitaux pour les acheminer vers les projets d’infrastructure et les
entreprises (y compris les PME) ; offrir aux ménages de meilleures solutions pour préparer leur retraite ; élargir
l'éventail des sources de financement et accroître les investissements à long terme, pour faire en sorte que les
citoyens et les entreprises de l’UE ne soient plus aussi vulnérables aux chocs financiers que durant la crise ; favoriser
le partage transfrontière des risques et la liquidité des marchés. A court terme, les actions annoncées portent sur la
titrisation, le traitement à réserver aux projets d’infrastructure dans le cadre de Solvabilité, le capital-risque
(consultation), les obligations garanties (consultation), les effets cumulés de la réglementation financière (appel à
contribution).
Le TTIP (Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement) est en cours de négociation entre l‘UE et
les EU. Les négociations portent, classiquement, sur les droits de douane, les services (sauf les services audiovisuels),
les investissements. Mais l’essentiel est la convergence réglementaire, les parties annonçaient vouloir accepter
mutuellement leurs normes et procédures et travailler sur la compatibilité de leur réglementation dans des secteurs
spécifiques (chimie, automobile, pharmaceutiques et appareils médicaux). Les négociations incluent également un
chapitre sur la propriété intellectuelle et un chapitre sur les aspects sociaux et environnementaux du commerce et
du développement durable. Après deux ans de négociations, les deux parties disent qu'un accord pourrait être
bouclé cette année avant la fin du mandat du Président Obama.
Data. Le cadre régissant les transferts de données des Européens vers les Etats-Unis a été invalidé par la CUJE. La
Commission européenne et les États-Unis se sont accordés sur un nouveau cadre pour les transferts transatlantiques
de données, le « bouclier vie privée UE-États-Unis » (Privacy shield), devant être finalisé les prochains mois. Le
nouveau dispositif, soumis à examen annuel conjoint, oblige les entreprises américaines à mieux protéger les
données à caractère personnel des citoyens européens et prévoit un renforcement du contrôle exercé par le
ministère américain du commerce et la Federal Trade Commission (FTC), par une coopération accrue avec les
autorités européennes. Les États-Unis s’engagent à ce que l'accès des autorités publiques aux données à caractère
personnel transmises soit subordonné à des conditions, des limites et une supervision bien définies, empêchant un
accès généralisé (le commerce transatlantique en services numériques pèse 260 Mds$/an)
L’UE, la Chine et le statut d’économie de marché (SEM)4. L’enjeu porte sur les modalités de calcul des prix des
produits importés de Chine dans les procédures anti-dumping (AD) au sein de l’OMC. Pékin a constamment insisté
sur le caractère automatique du passage à l’économie de marché à la fin de l’année 2016 de sorte que les prix
chinois devront être utilisés par juger du bien-fondé des mesures AD. La question de la reconnaissance du statut de
SEM fait débat au sein de l’UE (UK, PB, Pays nordiques, pour, Allemagne aussi mais sous conditions de mesures de
sauvegarde pour les secteurs sensibles). La Commission5 écarte l’hypothèse du statu quo (risque légal vis-à-vis de
4 European Parliamentary Research Service, Granting of Market Economy Status to China, novembre 2015.
5 EUCOM, Change in the methodology for anti-dumping investigations concerning China, 3 février 2016 (doclib/docs/2016/february/tradoc_154241.pdf)
10
l’OMC) de même la reconnaissance pure et simple du SEM (qu’elle estime coûteuse en emplois). Elle a lancé une
consultation avant une décision au second semestre6.
Pays ayant accordé le SEM à la Chine 1
Membres de l'OMC ayant accordé le SEM à la Chine.
Fiscalité. Le 28 janvier 2016, la Commission européenne a présenté un paquet de mesures contre l’évasion fiscale
comprenant notamment une proposition de directive sur la lutte contre l’évasion fiscale, une recommandation
concernant les conventions fiscales, une proposition de directive révisée sur la coopération administrative. La
proposition de directive sur la lutte contre l’évasion fiscale prévoit « des mesures juridiquement contraignantes pour
contrer les méthodes les plus couramment utilisées par les entreprises pour éluder l’impôt », à savoir : la
déductibilité des intérêts, l’imposition à la sortie, une clause de passage de l’exonération au crédit d’impôt, une
clause anti-abus générale, des règles relatives aux sociétés étrangères contrôlées, et un cadre pour lutter contre les
dispositifs hybrides. La proposition de directive révisée sur la coopération administrative met quant à elle en place
« un échange automatique et obligatoire d’informations concernant les déclarations pays par pays ».
6 EUCOM, China: Consultation strategy linked to the Impact Assessment on possible change in the methodology to establish dumping in trade defence
investigations concerning the People’s Republic of China,10 février 2016 (http://trade.ec.europa.eu/doclib/html/154259.htm)
11
Points à retenir pour les investisseurs :
l’UE, une zone à privilégier, un pari raisonnable Calendrier :
6-7 mars: réunions UE Turquie: ouverture aux seuls réfugiés; réadmission des migrants
économiques en Turquie; patrouilles OTAN contre les passeurs; aide humanitaire à la Grèce
8 mars: sommet France - Italie à Venise (TGV Lyon Turin, Libye et Daech, réforme bancaire)
10 mars: BCE: le QE va continuer, « nous pouvons agir sans limite » (Mario Draghi, 21/01/2016)
13 mars: élections régionales en Allemagne
(17 mars: FED)
20 mars: OPEP à Moscou (Brent à 38$; gel de la production mais pas baisse du fait du retour de
l’Iran et de l’état des stocks)
23 juin: référendum britannique (£ : - 9,6%/euro depuis 11/15), (-15% après le 23 juin en cas de
Brexit selon Mark Carney)
Tendances
Portugal : 11/2 Eurogroupe: nouvelles mesures de réduction du déficit (doutes: rendement de la
dette souveraine de 2,8% à 4% en février)
Italie : reprise depuis 2015 (0,7%); déficit : 2,4%; équilibre en 2018; Jobs Act du 12/12/14 (CDI à
protection croissante; assurance-chômage universelle); référendum à l’automne sur la réforme
de la Constitution (fin du bicaméralisme); secteur bancaire en restructuration (mais incertitudes
pesant sur la croissance).
Italie et France : la Commission Européenne, le 8 mars, pointe les déséquilibres excessifs (dette
et déficit publics)
Grèce : 7 mars: Eurogroupe: différends entre l’UE et le FMI sur l’état de l’économie grecque
(prévisions et objectifs de déficit + réforme des retraites).
Chypre : réunification en 2016 ? (langue turque et « avro » sur les billets en euro)
Synthèse UE
- Une croissance mais une faible hausse des revenus à long terme
- Un état variable et inégal des réformes structurelles
- Une inflation faible, mais l’action de la BCE (rachat de 600Mds € de dette publique
depuis le 9 mars 2015) a permis d’enrayer la déflation.
A suivre : les débuts du Plan Juncker: 126 projets (50Mds€) (R&D des PME et ETI via BPI en France)
12
Fondée en 2003, Compagnie Financière Jacques Cœur est une Entreprise
d’investissement indépendante, multi spécialiste dédiée aux investisseurs
institutionnels européens. Sa connaissance approfondie des opportunités et des
contraintes de placement des institutionnels européens, lui permet de sélectionner
et de distribuer une large gamme de solutions de placement, et ce en toute confidentialité.
Depuis 2003 CFJC a intermédié plus de 3 milliards d’euros en Europe pour le compte de grands gérants de fonds
ouverts, mais aussi pour le compte de gérant de fonds fermés à caractère institutionnel avec des sous-jacents
variés : private equity, dette mezzanine, private debt, immobilier…
Compagnie Financière Jacques Cœur réalise également des levées de fonds pour permettre à des entreprises cotées
et non cotées d’émettre des placements privés obligataires et actions.
EVLI Europe
ISIN : FI0008802046
Fonds actions européennes
2015 : 20.0% - 2014 : 9.2% 2013 : 23.1% - 2012 : 28.3%
EVLI European High Yield
ISIN : FI0008803929
2015 : 3.3% - 2014 : 4.5% 2013 : 9.2% - 2012 : 21.2%
Lannebo Småbolag
ISIN : SE0000740698
Fonds actions de petite et moyenne
entreprise d’Europe du Nord
2015 : 30,7% - 2014 : 22,5% 2013 : 44,0% - 2012 : 9,7%
East Capital
ISIN : LU0212839673
Fonds China Environnemental
Nouvelle stratégie depuis 2016
2015 : 18,4% - 2014 :16,4%
2013 : 5,% - 2012 : 12,6%
Idinvest Partner
Commercialisation en Italie et en
Europe du Nord
IPD IV : Idinvest Private Debt IV
IDS IV : Idinvest Dette Senior IV
ISF III : Idinvest secondary Fund III
CM CIC Private Debt
Fonds Mezzanine 4
Trois fonds mezzanine déjà lancés :
54 opérations d’investissements;
35 désinvestis : TRI de 14%
Réside Etudes février 2016 :
Refinancements d’Euro PP
Rachat d'une fraction de sa souche
obligataire 2019, et de façon
concomitante la société a émis une
nouvelle souche obligataire de 50 M€ à
7 ans, avec un coupon de 4,50%
Compagnie Financière Jacques Cœur entreprise d’investissement agréée par l’ACPR pour les services de :
Conseil en investissements.
Placement à l’émission non garanti d’instruments financiers.