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L’Escole des Filles ou la Philosophie des dames est un livre érotique écrit par un auteur inconnu et paru pour la première fois à Paris en 1655. Dans cet ouvrage considéré comme le premier roman sur le libertinage1 en France, deux cousines discutent de thèmes sexuels.Millot n'est certainement pas l'auteur de cet ouvrage.
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L'escole des filles :réimpression complètedu texte original sur la
contrefaçon hollandaisede 1668 / de Mililot
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque d'Alençon
Millot, Michel (pseud. Mililot). L'escole des filles : réimpression complète du texte original sur la contrefaçon hollandaise de 1668 / de Mililot. 1790-1800.
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LESCOLE DES FILLES.
Tiré à 130 exemplaires sur papier vergé et 8 sur
chine, paraphés et numérotés.
N° '-"'
L'ESCOLE
r IL L ESMIL1LOT
REIMPRESSION COMPLETE DU TEXTE ORIGINAL
Sur la contrefaçon hollandaise de 16C8.
BRUXELLES
AUX DEPENS
DES DAMES DE LA RUE DES CAILLES.
:,: :../iV://i.!;BÎBtaioi™APHiB^3:i-i=-.-":.ï--';-"-
BIBLIOGRAPHIE, „. ,^,J V
; L-Escole des.Filles ou la, Philosophie-desDames, divisée en deuxdialogues.AGEREETPATT-Corrigé^et:'àtt'gmënté d'uri;com&at du
.;.. ët'du/..', d'uneïsicVdialogue.entre le ...
etPerrettej^e^une, ips.t,r.iigtion,des curip-sitez-dont la .mettode,.de trouver est .mar-
qué î(ste) ;par' lès nombres-,-suivant' 1les
-tablés.j Imprime 1'à'; Frifroitrg,'cheîz'RtfgèrBon Temps,'i'àn'Ï668.'l:
"'"'' !i ' "'
In-12 de 224 p. pour le texte et de 32 p. pour
l'Epistre, l'Argument des deux Dialogues, la Table et
trois autres pièces liminaires, dont un madrigal à
Monsieur Mililot sur son Escolé des Filles; mauvais
frontispice gravé sur . cuivre, représentant deux
femmes assises1; l'une montre à sa compagne Iè livre
de l'Escoléidés Filles, grand ouvert et appuyé" par le
bas sur une table]; au premier plan un petit panier à
TEMOIGNAGES.
ouvrage, au fond un lit à colonnes et un petit miroir.— Contrefaçon hollandaise d'iuu livre, imprimé pourla première fois à Paris en 1665, qui fut brûlé et son
auteur pendu en effigie; l'édition originale, introuva-
ble, avait un frontispice dessiné et gravé par François
Chauveau, lequel a sans doute servi de .modèle à l'es-
tampe que nous venons de décrire. Guy Patin et Char-
pentier parlent du livre et de l'auteur en défigurant le
nom de ce dernier qu'ils appelent l'un Helot, l'autre
Milot.
Voir dans la Bibliographie des ouvrages relatifs à
l'Amour, aux femmes et au Mariage, qui résume à
ce sujetSIurr et Êbert, la nomenclature des contrefaçonset traductions hpHandaisesj toutes, rarissimés,del7Escoredes Filles, au, dixyseptième .siècle.. Ce petit^plume a
été réimprimé plusieurs fois, au dix-liuitième et même
àti dix-neûyièmé ; s'épârémënt mï dans des recueils",mais[ avec de 'nombreux' 'changeménîts- et retranche-
ments. On aurait dû y'regarder à deux fois avant de
toucher ainsi au premier livre déterminément obscène
écrit dans une langue illustrée depuis par tant de pro-
ductions que la pudeur défend, de citer.
''''-.;" /"TÉMOIGNAGES:';,;:,''
i::..;;
« Monet est. lepremier homme que nous» aïons ppur, exceller,...dans les portraits» en miniatures. 1J'ai !sçù de;lùi une' parti-
TEMOIGNAGES. III
» 'cûlarité assezcurieuse; au sujet de l'Escole» des Fite,queiron vient)d'imprimer en» iHollande; Monet; apprenoit à dessiner à» Chauveau ^lorsqu'un'nommé Helotyfils»; d'un lieutenant des cent Puisses du roy,»>vint prier Chauveau de lui graver un» petit sujet; ce qu'il• exécuta selon l'idée»] que l'autre lui :en donna y'et tel'qu'on le»<voit >au'devant de l'Escole: des'Filles,/dont» Helot est'l'àluteur. Celutciidonna: son» manuscrit à un libraire duiPalais,: qui le» fit imprimer; il le vendit sous le manteau,» mais la justice aïant pris connaissance» d'un livre si scandaleux^ elle ,fit faire des» perquisitions pour découvrir l'auteur,» qui en aïant eu vent, sortit de France.» Le1libraire-aiànt décliné le nom de celui» 'qui lui àvoit 1Ternis] le: manuscrit,' Helot»; ifut'pëndiren' effigie, tous les exemplaires» de son livre furent brûlez au pied de la» potence, et le libraire condamné à une» peine afflictive. Chauveau, qui ignoroit» l'usage que l'on vouloit faire du sujet» qu'il avoit gravé pour Helot, ne laissa» pas d'être inquiété. Le bailli du Palais» vint le prendre chez lui, mais comme il
TEMOIGNAGES.
» n'ayoit pasieuKCpHimJMiicatmn:MV.Escoh» deSiFillesiàl è» fut quittei.pour.vofr casser
» laplaniehâ qu'il-aypit gravée, avlecxléféhse
» ;àrlui: d'en .graver une seconde,^ quelque». imprimeuCi :1aiui jdemandoit; <Il Is'en
"faut
» ibien/iqiueil'èstàmpequiést aiiiéevànt'de
» l'EsQOle desEilles,($iv,l'on yientadîimpri-.»' mer;,.eïii Hojlafl.dei) soit •;aussi::; correcte
» qu'itoitlcelle de Chauveau., Peu/id'éip-er-» sonnes; lent>de icéllesi qui furentibrûléës à
» Paris;'&.yecTle'livré.'» !! :::J .'. ::•;;-::?
:'::.: "U'- ''< î:!*.!i:; . ! li'i'i :i ; I ;.'.w^i'îs U-' î!: .,;Larpentermna, ou remarques d histoire, 'de morale,
'. '. J ;;itféi fcYiliquéyd1érudition étboris:'mois de.'ïfl.^Ghar-
,. ; \pentièx;,'de l'Académie françoise, innl?i Paris,'1724^:
'J"'p.379-8i;' <'
;'''''::"'' ' ,,;
';' ;';1.',:1 ;-
:.,«..On a, iÇji .pendu, en effigie.un nommé
» Milot,riayéré.,auteur-id'un;infame jljvre
», intitulé VEsçolfi deç F.illes, que;Fpn,ditêtre» :tiré;de l'Arétinv» !::•,.;. -:;ï\ :.>. :.'.-. .
'''•'Guy Patin-à Charles :Sj)bn,'a là daté du 2o juillet loBS,
... j ; i édit.; des.ieifres jle 1718, t. % $.,125.; ',
L'ESCOLE
DES
FILLESon
LA PHILOSOPHIE
DES
DAMESDIVISE! EH
DEUX DIALOGUES
AGEXE ET PATI
Corrigé et augmenté d'un combat
du Vit et du Con, d'un dialogueentre le Fouteur et Perretie ; et
une instruction des Curiositez,dont la méthode de trouver est
marquée par leurs nombres sui-
vant les tables:
IMPRIMÉ A FRIB0URG
CHEZ ROGER BON TEMPS
L'AN 1668
EPJ ST &£ M y,I.J AT.O I F^E,
-AUXJÏLLES,;
' BMês^et'euri^ûse^dkmmsdles'iWàic§ $E&
eole de'wotresagesse^et leireciïeiïdes prin+
èipaleschoses<que ydùs'- dvvèx'sçqvdir ip'onr^
eontïhterxvos'maris qtmnd'<voiès .eh\auret)
c'est'lé, secret mfaiMible.ipoiir\Wi£s.,.fair.eai*mer dés'hommes, quand- wpusy ne, series.pas
helles,etle moyeu ayséde bouler en douceurs
et' ert •plaisirs ïbut *fatemps 'de wvostre \jeu-,
ne«teiV,uV\ :;\\\ y'\\ ",\V> \'A\r,\<,y <' ;u>n; ".'. \V\'.\
G'tes£:\tfree foible raiso'n, mes dames, quecelle de vos mères, pour vous .défendrez de
sçavoiriés .eKôsèsqui vous doivent'servir^un
joùr;vde dire qiAelles\tqnt;peur^que-mous en,usiéi inconsidérément;- etvilvaiidroifrmieiiix;à'mon àdvï^qu'eMès^ùousenddnnassentmne
pleïpe licence;,'afin qu',en\choièiss^nt\vov.^
EPISTHE 1NVITAT01RE.
mêmes ce qui est bon, elles fissent esclater
davantage par ce chj)ix votre honestetê.
Aussi je veux croire, mes belles, qu'enceste Esçole vous prendrez seulement les
choses qui vous' sent propres,* et que' celles
d'entre vous qui auront, envie d'estre mariées
auparavant n'useront point de ces préceptes
que quand il en sera temps, là où les autres
qui auront plus de haste et qui prendront des
amis par avance pour en essayer, le ferontavèA tant, d'adresse et de retenue', devUnt, le
monde, .'qu'elles \ne témoigneront Amejn qui
puisse choquer tant soit peu la bienséance et
l'honestetê. <G'est une belle, chose-,que l'hon-
neur:,: dont il faut qu'une ;f,lh \soit. jalousecomme; de sa\ propre vie; elle, ne doibt non
plus estre sans cet ornement \que sans robe,et certainement elle n'a .'pas l'honneur et l'es-
prit du monde quand elle n'a pas l'industrie,
etf adressé de .cachet ce qu'i\ ne faut pas
qu'onsçacfte. ,"\ -\--^.\ ;--:\:-AA -,-A-\-À-, v-V.-i
wJévaus invité:donc, mes belles, à>lire soi?.
gneusementAces,préceptes;'et à bien éstudien^
lesenseignementsSqUe SUSANNEdonne À FAN*
caw,,.ils sont d'autant plus'exquis et consi-\
dérables qu'ils pkrtent d'une plume tout à fait,
EPISTKE INVITATOIRE.
spirituelle, et d'un homme de ce temps qui a
esté aussi recommandable à la cour par son
belesprit que par sa naissance. Toute la grâcequ'il vous demande pour les instructions gra-tuites qu'il vous donne, et toutes les prières
qu'il vous fait, c'est d'en faire le récit à vos
compagnes, et si vous n'en avez point le temps,de les envoyer à l'Eschole.
./ï ,,,,ARGUMENT,^,,, -,
DES DEUX piALC-tîijËS
Soubs le règne de Louis treisiesme,d'heureuse mémoire, Robinet, fils d'unmarchand de Paris, bien fait de sa personneet qui pour ses grandes richesses avoit
quitté le trafic de son père, se mettant àhanter les bonnes compagnies, devint amou-reux d'une jeune fille nomméeFANCHON,belle
par excellence, mais un peu trop simple,pour avoir toujours esté nourrie soubsl'aisle desa mère, qui estoitune bonne bour-
geoise et dans la maison de laquelle il avoitliberté de la voir quand il vouloit. Ayantlong temps caché la passion qu'il avoit pourelle, et voyant qu'il ne la pouvoit gagnerà soy, pour sa trop grande simplicité, il
s'avisa de pratiquer une autre fille de son. !
ARGUMENT :: DES; aMSKS li DI AlOfrUES 1. 7-
qtatiefyi nommée oSBISANNÉ;.plusiiexipéri-mentéeqiie l'autre^ etiqui poûriestre<iin<peu!moins ibelle,;ih'ën .estait;ipais!m'oinsi sçavanfeôtispifilUel-le îerl artiouftietlfyuiiavbitiiiïestaôiipour.pltls;de èommodLtéàyson desseim,'quel*que rapport déiparenitejiayec i;elfo;:'il'faitdonesiibreri qu'il'jlaingagrièàiforeeidèjpré^sensupdlir tayipersiuadep de imeltreil'amouri
àilaiitestepde-sa•eouslne'i, eit iestantj partie là
cest^.effeet^iayiant. ;preiniièremen'ti instituitRobinet; de icei qu'il "devfôft'ifaif«v;.èllÈuvemripaume -ail'bien il'espritidéila ijeune iFandhôns,:
par.ses!discpiÉfs ;.cdmme!de ffihenifesgûille,;eWiuksçait'isi.'bieriir&présenlierr les^douceursde l'amour, dont elle jouissait d'une bonne:
partie, avec des instructions et des naïve-lez si plaisantes, qu'elle lui en fait venirl'eau à la bouche, et l'oblige enfin à con-sentir que Robinet vienne en cachette luifaire sentir les douceurs de l'amour. Ilarrive à point nommé comme leur discours
finissoit, et Susanne aussitost s'étant retirée
pour les laisser seuls, il trouve son esco-lière sur le lict, qui l'attendoit, dont il
jouit à son souhait, et la dépucelle. Voilà le
sujet du premier dialogue, r
8 ARGUMENT : DES DEUX DIALOGUES;
i Au second, Susanne estant revenue; queli-
quesiijours- aprèsj pour* sçavoiri de sa cou-^sine comment elle setrouvoit'de.sés amourset de sari :dépûcellàge; i!elle lui en ifàit iren-dre un comp't©>exâct,i iet ices>deux-filles en:Suiteis'estânt engagées'enfde's discours qui>leur plàisoierit, elles s'arrestent à s?enquériret examiner tout ce qui appartient à l'amouret à sorj jeu^i et lie font avec. des' questionssi rares et: chatouillantes ..et-plaisantes; si
nouvelles,, si i subtiles 1eti si ; convaincantes,'
qu'elles inspirent 'l'amour en;les'lisant, et
je im'asseure! que lesiiplus ^dégoustées de;ces dames y trouveront, de iqùoy: se satïs->faire^i •.liii'li :; .>-'::A,[ .![. !:,!.!• /HT..';- •'! :.
: ,\ il -.'il'. '<) ?(\<>\l-i: '!' ('i >!' ':'-,; . \-
TABLE; Ml$'TÉÔOË ET ÀLLÉGOftlftiCE'
SELON LE SENS 'MOaiL ET iilTTETÏA £
DE L'ECOLE DES FILLES. :
, DIALÔÇOE PREMIER, .
1.: Remarque de.lfâge plus propre à marier
les filles. i !
2, Premiers tesmoignag.es d'amour des gar-
çons enversîles filles. - :'.:
3. Rigueurs des mères et sottises des filles
qui.refusent les garçons et leurs caresses..
. 4. Filles ignorantes pour ne pas prester l'o-
reilleaux paroles des hommes;.; ,..;i.;
5. Excellence, du plaisir, d'amour. • ;
6. Simplicité d'une fille qui ne sçaitee.quec'est d'amour ny à quoy il est propre.
7. Préparation aux filles; poiur l'instruction
du plaisir d'amour. >,. :
8. Age propre à commencer l'amour aux
garçons et aux filles. .(>:
9. Petite description par parenthèse :ét: né-.
10 TABLE MISTIQUÉ
cessaire en ce lieu, d'un homme qui pisse et
d'un vit quand il ne bande point.
10.,..Généralité. ,du,.plaisjrd;anioiir,,i et du
grand nombre de personnes qui's'en mèslent,avec une, diyision |à-de^sus. ,.. : ... , ,.,.,..
11. Des garçons et des filles, et comme ils yont plus de plaisir.ri.Kî X.iu;;:-.i\-î 'Ail
12. Les noms propres des choses qui serventà plus au plaisir d'amour, et premièrement une
reprise sur le vit.13. Discours des.coudions. _14. Premiers apprêts d'un garçon pour don-
ner les plaisirs d'amour à une fille qu'il aime ;et comme cette doctrine est fort importante à
sçavoir, elle sera >répétég diversement en plu-sieurs endroits de ce livre,.pour choisir laquelleest.la meilleure. ,: C'.-.À.A ,.-:.. ..;-w:-.'','. .r.
18..Reprise deuxième surde vit,jOU'dèscriiprtion du vit; quand: iLenlre là.où.il.doitiëntÈer.'
16. Comme le vit:n'eritre pas tout d'un, côùp^et comme cela: dûnnenbieni de la peine i au
garçon., ii/; • 'in \>,:: -,'Aïi •>.;,;.!)'.i/iii.,..;','. .0
17. Comment; s'appelle lfengin deda,filles >' >
,,18<:Comment :fait les;garçon :pour pousser le
vit dans le con, et du plaisir i que lai fiitei eh-
reçoit,.::; ;::,'! ",>:»:,:!;;:::,'i i; >»[<•.'.[ -^1. ..'i
19. Comme le garçon a dùl plaisir à:cela?aussiJbien: que la fille. ; : . : i tirl ..;
ËtfOALUS&ORÏÔBE. H
20. Reprise troisièmeipètPdesGrJptlènfplus
particulière du vit qu'atipajravawfr'j-anatômieintérieure du con, dont'H'b'fest rién'Si'diffièile
à esplucher; avec le commencement,'la fin et
la dorée duplaigir'd'ambiiri.' ''> n)i! ..'; . :r.
21. De la liqueur d'amour^qai 1vient'à^ppo-
p'bs ëw cèt:endroitï i> -itioîîsiî'l» ;V;TIH :"-\ .i~
"!.82l 'Repi'iseiquatri'è)Enfe^ic"(*mïnéile(vit!seire-tire après la fonction du pfeisi^d'anio'llty'etcomme ;lai fille fëi ipeuf ifèire :rèveniP roîdecavec
lS'lWâïh'i;» ')hk;in:,ib -£: ï i >>->- >{ lu r'.r.si-ji-i',:;.'.>'!>
i àS^-Ofawdfesietaifférent'ës ivertus delà' main
des filles pour donner du pMsifiaùx'VgârèôriS;là) bji ili es» inséré "quelque» chose 'dtii baiser"- de
la langue.' .'.'.ni:)',; il! .
•>:•.24i''iPfeï«iè're:iv!èftaiii;i'!i'i'>';'j uj-.-iiîî.î'r .:-
-«^fiSecOfidÇ^eftiJf.-'.'o joil lin rm-.'ïiiuri ri-ihi
-U86.1! Dili Itetfnïë igéflèràl ûë''-tfoevàacbter) 'et ila
différence du plaisir^dteniodriiquaxid! la "fille
ch'fetaùfcKéUé ga'r'fcoiî,: et^dU«qU^]'âYeçMa!ma-HlêBe qii^Me'ïiën't pôur^ela^"^"' ' ''» - >>'-}
27. Remède possible et'ïïôtïvead'ate: filles à
qttKI'é'ëbrfidèmïmgé'ÏSafë de>'vit>p:bupiy mettre,
èh^é'frô'itatttià'vëclë'abigt'. ')o:>-ir,i;io-i ;>;;» i,
28. Conseil aux filles pour prendre-uft'aïny^
avec'téYper'fëè'tiôhïs'qu'ildoibt' avôfifU''••. • I'?
l!''2k'l(RaiSônsi^rfii'emfiëScherJti'lesl'filliés de se
diviertir^ët:'lès;i-é:fUtatit)ns!d'iedlléS.:'>'î''!'•><!'
12 . TABLE ):MJSTIQC.E:
;-iii3p.n.Pii!e^ièreiraiiSQni,'n'')i: jii-i! <>-i-:,p;ï ."2
;iii5l;i,Deuxième Faisan.^" ÎW ;i! v.-'tUni'.v;:-':iii52y!Tt,oisiènie:raisBn<i(1!)-.;io-) n'> vmv'-'irm
;•) 53;.''Quatrième:raissn* y! ,;/-. -.-i>:)-.:ù .-34. HonneurdeSifill.eSjCe.qùeic'est eticom-
ment:'.onien,dQi.btuser, ;. -;.r-u:pi; m >:; .;;.38. Du secret d'amour et comment il est né-
cessairej-aveales (avantages!du* monde,, et A!une
fille.qui se;div;eïtjt( •!> noionn: ni O;;;;; -,,,:•::•36. !Irrésolutions, idîurie, ifilje qui] [manqued'expérience, elle secours charitable qu'On.luyoffre là-dessus ; Jà où est contenu une propriété
dUiplaisir/d'aUIOUri.j w!) T>:i.io'> -iii'i.'j -)]',[[ M\,-I 3,7. Plaisirs d'amour^' accompagnés i dieiplu- 1
sieurs autres. .'iinin,! ,-|38. Tableau exemplairejpouij apprendre: à;se
bien gouverner au lict ou .aux-premiers :appro-chements^et. caresses id?.Un'gar,ç.on;qui;ya.!CQU-cher avecauneifilleJainjiicti, ;,,[,. !;;i .,-ti•,;";;;;,. 39,! Qu'/esMe: qne poutre.,, etIes; diverses fa-
çons de chevaucher, ,etj de celtes ,qu'en peut
s'ioiagirjeri;davantage^, 0;,:;..^...j .-',.,,;;...! .-..>.;.40, .Friandise; des, amoureux ipourij.nia/ige.r,
et une remarque SUEal'ijmpati.eriçendu plaisird'amouy..,.,! i:.,.,,., _ -,,,. ;.,:;; /n; i;.;:;i;.;; /..-
41. Autres, prQpr.iétés^du plaisir/d'amour.,42. Gqipbien;il se retire 4e fois, ou combien
on peut chevaucher de coups <en-uneseule nuict.
ETJ 'ALLEGORIQUE. 13
ii )"43'.>IGrande; description.d'une nuict: amou-
reuse, péurJnstruiré leS)fil;les, et;autres. circon-
stances mécessaires à sçavoir; .::.::: 1 11 W'y, 44. i Comparaison (jolie du brnict quefaitiunvit au. pon quand! il entre; et,qu'il; isortj: et ;lacontin.uation!deioette!niUict.: : i 1,1 •;':•);- ;:48 ; :Apprentissage; nécessaire aux, iftlleS,pourbien remuer les fesses. .-,..,;
-'46.1 De il'éjaKulation de la ljqueuD dîampuret comment'elle, se:fait. V) •.;; .-,i »j ;: .>{{ n
47. Mesnage qu'il faut faire,de-, la:;dernière
fav;eur d'amour, :avec >une briefvè: descriptionet divisiondéitous; lés plaisirs qui :doivent pré-céder et accompagner, tant en pensées et, en
paroles qu'en oeuVres< :: ;!. /.- MI/ .:•}: .48;I Heureux état d'une, fille qui jouit,de
tous ces plaisirs, et de la difficulté et de l'art
de.lesapprendre..i :;:;,:.; ; : :. ; .,:49. Exempléideidescription en un amy,
SECOND DIALOGUE.
il. Remarque dés premières lumières d'espritd'une fille qui se divertit; sa joye et sa dispo^sitiou à bien faire. ,*•,..:;, ; ;
2.. Commentil'esprit s'ouvre en chevauchant.3. Accoutumance des filles avec les garçons.4;[(Méthode jolie et spirituelle; pour trousser
2
14 TABLE' MISTIQUE
finement :ls'cotte a unè'lfilte àansLqnîëlleîS'enaperçoive 4s;oui ies'i pilemiènès ;approches. d?un
garçon pour chevaùoher uhe:fiIle,'Comme:si.deriéri :iï'estoi8j'"aveè dèsdëpprtementsidé
1la'fille
qui coiisenfij'leitout déclaré Bieniau long.;8. Petite descriplion'duloonj'enpassarïtyiet
la'prépàràtioïi d'un homme assïfeiipour.chevau-cher. :i->-ivi\ vA •i'ji.w:::/i ;. ii;
l'6i:iDfesc'iiipl!iônjolie1dfunè-fîlleïqù'ott dépu-
celle, et toutes les cérémonies.requises.de la
filïè'et'dui.gar'çonJ;;î ::.T.':Si': ^ :.:.:-jj' :u1i7. 1;iAdvértisfsemdnty;inonr::moin8 ifébilenquë
nécessaire1,1Jioux'ceuxi^uidépucéllént'lés Jeunesfillefe! :'-'J-V'll')<l 11') JiiiiJ t-!')iiji;ij:::c->;;; io ;)',.>>
8. AutreadvertissementmécessBireiptre'miarf
qilabiécèur^é snjjièt,''etide la tf ispesition' dti vitètuiu*ôril'ùh'idan'sil'autré. !•->:-"ii*ii;iij *>. -•.;<•;
9. Dernier effort, ou les abois du pucellage.10.:.OPlaisirqui sùitjedépucellàge; J.'A '.:.
11. Posture commode et plaisante pour che-vaucher en leytriej(,\le çQn(çl,errièr.e.
12. Grand plaisir que reçoit une fille qui n'a
jamais 'chevauché^ à la-preniièreidescharge.quise'fâltj M- ')';;"!, •'•
"ilî;-; . :b 'v ,;:;
'.I ''.:ii,'
13. Estât de l'homme et de lai femme après
léridhiBVau'eherj.êt|les'idevis amodreuxiiqu'îils ^e
foiiitl.'.,li'3 '"ji :>>':i ^'J'!ii ;.')ii •nin\ni!.)\uu:y.): ...
114:'Cbm'plàisàbée'remarquableèiex'ehiplaire
ST!, ALLEGORIQUE. 18
d'Un ;garçon qui ;n'a :pas;envie de ;chevaucherenvers une fille qu'il ayme^etilaurétributiDn
réciproquedèlaifiileienverstluiy. ;;i;i :,' .'.^.cl8; Petiticommérce;jojy^ux; desiamantsiiquiont chevauché, et les plaisantes badineriesqu'ilsse font pour se mettre en humeur. . -,;..-i-i:n\\\
16;r ;Fne: jôliëi façon de chevau'ohèrVét. bien
circonstanciée pouc le.ragoustiqu'ôn'yiitnouve.:17. Le ichevaueher: plus:doux let plaisant
après:le dépucellage. .'' :iiili;;'i-,'.ii ;. y-AV-, A
18. Un grand raisonnement:; sur. le plaisird'amour commencé! et non; achevé,; ;èt comme
l'expérience vaut mieux que le discours. .;. ;
19. Postures plus plaisantes lesmnes que les
autres et pourquoy; avec une;façon commune
de ichevaucher qui: s'appelle jambes auÀeoLk
20. Plusieurs fecherches:curieusë's:efcspécu-latives sur les idifféreiites façons dé parler des
amants quand ils sont-entre éux,; et quelquesraisons là-dessus, avec une explication: fine et
spirituelle des mots ; enfiler, enconner, beso-
gner, fouïre,chènaucfièr^'èt semblables.- .
21. -Pointde prérogative QUpetite annotation
légère qui s'est glissée icy en passant, au-desçeude l'autheur,'et qui hfen! mériteras moins sa
place; comme le mot de besogner emporte, le
prix sur tous les autres, etde; «a merveilleuseet grande signification'. ;; ; ;;; > ;; i^ "
16 TABLE M1ST1QUE
î22ïj Enquels termes lesihommesiparlentidèsfilles en; leur absence. ; '>'IÎ|> '.'iiii OIIH - -a •
23. Douces libertés d?ambûri; qu'i font»rougirles ifilles de honte après, avoir fai t, >et;poil rquoyles hommes les agencent en tant de posturesdifférentes. -:!.-:..ir." .. j-;i.. : ...•:;•:
24. Méthode curieuse et excellente à une fille
pour aprendre à !chevaucher;juste en un .quart
d'heure;, faisant'trois choses,:avecla manière
asseurée et infaillible de .chevaucher siir un
coffré quand on est pressé; .
28. Préparation; pour cette méthode curieuse.
26. .Exécutionj .. .-; : - : :
27.; De la;circonstance plusimportante à sa-
voir de cette méthode.., --
28. Conclusions d'icelle-àvec quelques in-
structions là-dessus. •..'. :v. :::
29. Plusieurs, recherches sur les divers tem-f
péraments des hommes,'et premièrement de
ceux qui crient en chevauchant, avec lès raisons
pourquoy.30. Comment, ils; font pour crier si haut, et
les inconvénients;qui en peuvent arriver, avec
les moyens de s'en (garantir. , ,'-.[,31.' De,ceux que:l'on';fesse pour;faire ban-r
der. • ' . .:' •.;'. ;.. -, •); ••. ,:;; -, ; .-.;
32. Des chastrez.; . A'A<< ,i\q33. Étrange humeur de ceux qui ne,disent
ET ALLEGORIQUE. 17
rien, en chevauchant; et au contraire deVceux
qui s'entretiennent doucement,34; Petite récapitulation'du plaisir d'amour.38. Instruction'méthodique et plus spiri-
tuelle que lés.autrès pour s'entretenir douce-ment en chevauchant, le plaisir qui en provient,et les autres privilèges d'icélle.
' . ;
36. Faute de jeunes gens qui manquent de
prévoiance en amour et ne chevauchent pas
quand ils.veulent. : . . -, . .. .
37. Misères, infortunes et, perplexités des
amants qui manquent de commodités pùur che-
vaucher, et les consolations qu'ils reçoivent.38. Suite des incommodités que l'on a à
chevaucher quand on est espiéj avec un joly
expédient aux filles de chevaucher devant le
monde.sans qu'on s'en appérçoive, et du cotil-
lon percé par où on passe le vit du garçon dans
le con de la fille.
39. Grande circonspection qu'il faut avoir
dans le monde en chevauchant,etiles;mauxquiarrivent faute d'icélle, ; ; , :
40. Diverses questions d'amour traitées à
fond jusques à la fin du premier dialogue, et le
lecteur sera adverty qu'elles sont plus spiri-tuelles que les précédentes et partant plus dignesde son attention ; cela soit dit en passant»
41. Distinction des vits en trois différentes
2.
18 TABLE MISTIQTJE
manières eLleurs différentesiiqualiléB, et> pré-rmièrement des petits vits.i: \H-H:I. i:;•!!:'./> ii:v
. ; ,42;i ,Des i grands!. vits jet dé ceux qui mettent
des'ibourëlets.eontre.leûJFivenitrë.,;:;.:al .";:
43.-Dési moyens vits et dedeur-blontéi IÏ'AA,,
;44j::Du.:vit:d'amy';!le'meilieàTi:de:itàuiS:) i i:
48. Autre description dû.!v>it:;; comment il
d'oibtestre fait.: > '-.v ?: :;);. ;;> :'.'.:<.:'•'. .iï'
46..1 Questions excellentes pourquoy iont iisçde paroles libres en chevauchant;
1ladite 1ques-
tion est résolue ailleurs.;••;::: . ; i: ..'- 47.;Le but'dïamour éstle.plaisiridu;corps;iet
pourquoy,:aveè:uTie^joliè explication làrdéssus'.- 48;:(Comparaison(familière dès hommes" et
des bêtes: Sur ce S,UJet,:< >;;";!; •.••.<:-;.i:i;.'-1>h
49. Fin naturellede-l'amoùr, où les;naitùira'T
listes se pourront instruire de la vérité, si bon
leur semble, et quel est l'objet:'d'an amant; qui
soupire. . •: i-'.,i • i: m •>>,
80. Preuve que Pamourse bassèien; chevàu-
chant-et' revient ifaute de:chevaucher^' là 'dite
preuve renouvelée encore pi us'bas.; ! !i; .-:
31. Plaisir du corpsy et de l'origine des:plusbelles pensées de l'amour, et: dé l'erreur:queles fillesse forment là-dessusi ! -'•' n'-:;,;
8^2. Remède d'amour pour éeux'qui; ne peu-vent chevaucher celles qu'ils 'aiment, etide «eux
qui Chevauchent leuridée.• i< . ., ai .ii
ET ALLER ORIQtlE. 19
.-i :S'5i7Buhtîlèiraison, interrompue;cy devant et
repuise.en,cet .endroitjidès ivilaips'mots. efcau-
tres parblés libresid'amour,::qui:!seidisent en
chevauchant.'; AV.A VA; v(ii;;.-,nt„j ;'.>io>.l;,;! .Z;,
84.. Autresi'raisdnsjbien.douces pourquoy lés
amanJiSiàppelleatitoU'tes choses.par leurs noms,et comme itoûte' chose est' permis dè;dirè entre
deux;amants)qui!se!baisent.;' :; ,À •;•,.:' .A..AA :
88. Comméi orijpeut'.aîmer l'esprit pour :1e
corps et le corpspouF'1'espritj'iet Ia;conclusk>n
des recherches sur, les hommes'.;,:•')[>'<-.: I X'ù
86. Curiosités inouïes sur>Iè: sujet ides: filles
et premièrement ;la:erainte;;frivole<qu?;elleSrOnt
pour la grossesse, avec l'entière solution: de ce
do'ubte; qûii ne!laisse: aucune idifficqltéàvuider.87. Inventions diverses qu'elles iiOfrtt .die : se
donner ,du plaisïii sans Icrainte dtengriosser. j
88. Premièrement,destatùesdeifemmesipourles'hoirimesi. -,, ', ,•. '.-, -.:,; .•..!..>•.;i M;
89. Des :godemichis'ou vits: de i ;velquiisy ,de
verre, ou autres instruments pour>sei fourrer aoe
COn.i ••!: • .v;i)..!'.!;. ;• ./U ;;•(,! ;:;:!'.;:.<: • :;:; i.
60. Moyens plus plaisants pour se divertir
avec les hommes avecautantde.sèùretéiqùè^ydevante 'i' . .nu::,': ,i, ,l::i,!,,;i:)(! :,.;:/ .!\
61 .'Circonstance nécessaire pour 'engrosser,
tirée de la plus subtile doctrine des médecins;
facile 1à éviter, ; avec une exhortation aux filles
20 TABLE MIST1QUE
à passer par: dessus et à se bièn::dive"rtir.- 62; 'Autres .particularités pour engrosser, etles remèdes dé contraire ou contre icelles;.
63. Raisons pourquoy on serre. les fesses en
chevauchant, et une explication là-dessùs. :
64.. Autre question: poùrqUoy les[ hommessont plus aises que les, femmes!leur,touchent
l'engin avec la main qu'avec tbuteautre partiedu corps, et •le mérite : particulîenetde. haut
goût attribué à la main de la:femme. ;
68. Problème à quoi sert l'estendué-du vitderrière lesjcoûillons, :.' :
66.,Raison de la.composition :naturelle del'hommeetde la femme.
67. Pourquoy on appelle lé vit et le con des
parties honteuses.;68. Qui prend plus de plaisir à chevaucher
de l'homme ou de la: femme.69. Recherche curieuse et naturelle pour
quoy le plaisir vient sans qu'on y pense, et.pourquoy l'homme :et la femme; sans savoir qu'il yen ait, souhaitent tant de se joindre, et de l'an-
drogénie. .•'. . ,,70. Définition de l'amour.,71. Autre définition de l'amour par idée;72. Pourquoy la liqueur d'amour chatouille
en sortant.. \ ,;•;;•,, '\: A? . u y A\- -.:',;73. Pourquoy,pendantde déchargement, l?on
ET ALLEGORIQUE. 21
nepeut rire,et de l'occupation sériëùsede l'-âmeen cet instant. • ';
74. Pourquoy les hoïnmes se plaisent à des-
charger quelquefois! entre les1cuisses; tétons; etailleurs. ..:•.. > .-.-
78. Du baiser de la langue, et pourquoy'ilest si doux et si suavei ' . ; , i .
76. Pourquoy il est plus doux de chevaucherla femme dessus que dessoubs, et dé la méta-
morphose d'amour. '; - ' ; ;.
77. Souverain et dernier principe d'amour,qu'une moitié veut s'unir à son autre moi-tié. : •::.•!;;-.. -, ,!
78. Sommaircet récapitulation de toutes leschoses qui ont été traittées cy 'devant, et de
plusieurs menues partieularitez assez! impor-tantes à sçavoir. ;! , :;!i ,-i
':• ..
79- Remerciement ;àla louange de cette doc-
trine, avec un aveu des plus grands; privilègesde l'amour, 'i '.'!. .! ' ;;
80. Grand plaisirdel'imaginationdel'hommequi est chevauché par une femme, et l'on, voit
par cette posture répétée,iaùt ide fois que.l'au-teur yprend plaisir 5 avec un'exemple instruc-tif pour méditer là-dessus.
81;, Autre congratulation à l'amour.82. Explication et recherche non moins utile
que plaisante en dernier lieu, ou le tableau de
22 TAB^.EdMIS'SUJDE,!
deux; amants propres : à, sei hien.dpnnertîjdu
plaisir. ..inr.l.-iii ivi ni
_,83., I;ntrqduçtionàila;ipremièïe,rec;herph.e,:oudiscours, ingénieux,jdei I.aipreexcellerçce d^i iViifcet du con à tous les autres membres,, pour ;le
plaisirqui en provient;. ;; --|> vi-ir-i! r.<! .!
84. Commencement de/cettê recherché,iet
premièrement deda beauté-,en général,,'! ,u~- ;88. De la différence des beautés, et cequ'ellesdoivent avoir pour être parfaites.:! • ,, ',:
86,De la beauté particulièrerde.la femme,avec i une inscription méthodique et bien :r'ai-
sonnée des moeurs et bonnes qualités qu'elledoibt avoir tant à l'esprit qu'au corps, et ce cha-
pitre: mérite: d'être, ]eù des filles .qui veulent
apprendre, pour ;son utilité. > : ; >. , ; iii-.i'ii';
87. Appellation figurée et philosophique idu
con!j et des grands privilèges etide là; beauté
Cy dessus;escrite; ;-: ', i en !.;: • '. n; ,'.;i;i ::
88. Description particulière de la beauté de
l'homme : et des 'bonnes i qualités qu'il 'doit
avoir.'-; : .-; ;:;; •.,:;. -.:; . -V!-.;!- ; :.- ! •>:.'i;-89. Paragon de la beauté masle et Viigôureuse
de l'homme à la beauté molle;et ;délicate'.de M
femme, et suite de la dernière description iq i. •
90. Convenances: nécessaires: à 'garder iaux
doux amants sus dits dans le temps de l'accou-
plement pour rendre leur plaisir parfaitjjaveç
ET ALLEGORIQUE. 23
une exhortation pour les suivre, et les filles quivoudront s'instruire prendront ainsy la peinede lire cecy, s'il leur plaist.
91. Réflexion morale et civile sur la malice
e'IAl'ignorance -de ce siècle,, qui 'Côndàmne, les
plaisirs, d'a.mour puyertemenf ,et les approuveen secret, avec' la conclusion finale ,dè cetu>v'..,'\ •» -M\\ 'i'iil-iilii'/'nl i.i., -ri hiiil .m »vi-!oeuvre'par deux ou trois petites questions quinë.soiitpas',hôr^1dé propos;
11'•'•u',; '- * ''•'>''''<
92. Qui sont les personnes les plus habiles à
fraiter l'amour, les hommes ou les filles, et d'oùnaissent les différents appétits des hommes surce sujet.
93. Qu'il fait mauvais se jouer aux filles, et
pourquoy. _,,.,.,,,.„ , . ,,:,94. Conseil pour S'adresser aux femmes ma-
riées. ( (|.. ^Vi L, ^ ^ ,...,., ._,,,..,,,-19B. Dernier conseil aux filles pour se marier,
pour faire 'l'ambUf'plu's' ëom'iîiodémérit, !ët le
pl^sir,qu'il yià\d'avoir,tuniamy êturi rriary tout
ensemble. ,.t AVl,INW . ;;.v.^,,,, ;,,,:U,o, , \96. Résolution du mariage sur ce sujet.
-j'\:-*\v. ii'.iVnii.'v'i ',n\'V;V,\, '-'^ ^::\'';.!^' '.V.,.','
Vi'lM'H M ^-'-."jiN.ilJÉ^L'À 1 TABL'EiV\'1'' ' ',!> '>''> '•'" '
Icy l'auteur'fait'Une excuse irès humble
aux filles de ce qu'il'se sert pitié'gouveht'dés
mots de foutre et chevaucher que de pas un
autre; c'est qu'il dit qu'ils sont,phis en usage.
BULLE ORTHODOXE..
Nostre auguste.pèredePriape fulminé ana-
thème,çpntre, io,us:iqe^içç de, l'unit de^autre
sexe qui'liront ouientendnnt'lire'l'es.prècepr
tes d'amour, expliquez morallemeni'è'n là
célèbre Escole des Filles, sans spermatiser
ou estre stimulés de quelque émotion spiri-
tuelle ou corporelle; comme aussi il concède
indulgence plénière à tous les religieux de
l'ordre de nature, de corps véreux que la
BULLE ORTHODOXE. 28
débilité de l'âge ou l'action fréquente cau-
sera, et béatise en l'autre monde les infor-
tunés pèlerins qui souffriront constamment
en cestui cy les travaux, du périlleux voyage
de furie.
À'iwbNfelEURMiLiLOT'
SUR SON ESCOLE DES PILLES.
MADRIGAL.
Autheur foutu d'un foutu livre,Escrivain foutu de Cypris,
Qui dans tous tes foutus écrits
Fais voir que bien foutre est bien vivre,Cent arguments foutus dont tu fais tes leçons,,
Pour faire foutre en cent façons,N'éterniseront pas ta plume.
Non, ce qui te rendra pour jamais glorieux,C'est que dans ton foutu volume,Par une nouvelle coutume,Ta prose nous fout par les yeux.
L'ESSCÔLEDÈS TILLES:»'.'
•••
LiAi PHILOSOPHIE DES : DAMES;
; DIVISEE EN DEBX: DIALOGUES
. PREMIER, DIALOGUE ,,
•SDttinHE Et ÉAPrCHO.W, personnages.
' '"
Susanne. Ron jour, .Fanchon.;.: A/«Mc/ioM.iHa! bon jour, ma cousine, et vous
soiez la bien venue. Mon Dieu ! que je: suis ravie
de vous voir! et quel bon Vent vous!àmeine
donc icy à cetteheure que ma mère n'y estpas ?
Susannev- Rien du tout ;que .pour, te voir,m'amie, et causer un petit avec tpy, car il m'en-
nuyoit, je t'asseùre; et il y •avoit trop long-
temps que jei ne t'avois point veûe. ..;- ;.:
Fanchon.-Queivous ne,-.m'aviez point veûe?
Vrayement je vous suis bien obligée de tant de
peine. Et ne vousiplaisUl donc pas de vous
35 L'ESCOLE DES FILLE».
asseoir? Vous voiez, il n'y a icy personne quemoy, avec nostre servante.
Susanne. Pauvre fille, que fais-tu là? Tutravaillés.'
'
Fanchon. Ouy.Susanne. Hélas ! je pense que c'est là ton
plus grand affaire, car tu ne sors presque pointde la maison, et les femmes te peuvent bienvenir voir à ta chambre si elles veulent, car
pour les hommes, c'est comme un couvent de
religieuses, et il n'y en entre non plus que s'iln'en estoit point au monde.
Fanchon. Hélas ! je vous laisse dire, ma cou-
sine. Mais aussi, que ferois-je des hommes, àvostre advis, s'il n'y en a point qui pense à
moi? Et puis ma mère dit que je ne suis pasencore assezbonne à marier.
-Susanne. Pas bonne à.marièr(l)! une fillede ;seize;ans, grande et grasse comme tu es!
Voilà bien débuté pour une mère qui devroit
songer à ton plaisir autant comme elle a fait ausien. Et où est l'amour et charité des pères et
mères.envers leurs enfants?Mais ce n'est pointencore cela que je te voulois dire, car; dis-moy;au pis-aller,- es-tû, simple dé croire qu'on ne
puisse avoir compagnie d'homme sans estre
mariée?'
'•
. Fanchon. Nenhy vrayement, vous ne me
t'ESCOLE DES TILLES.
-dites rien de nouveau, et ne sçavez.vous, pas
aussi qu'il en vient icy assez souvent.-. • .-:
Susanne. Qui sont-ils donc, ces hommes-là ?
car je n'en vois point. ;.,;':
Fanchon. Qui ils,sont? ah! il y a première-ment mes deux oncles, mon. parrain,, mon-
sieur dé Beaumont, mon cousin de la!Mothe,!ettant d'autres. .'':...
Susanne. Holà ! c'est bien de ceux-là que
j'entends! ce sont des parens, ceux-là, mais jedis des estrangers, moy. ,
Fanchon. Et bien ! des estrangers,L n!y a-t-il
pointdu Verger, du Moulin, monsieur, de Lorme
et le jeune monsieur "Robinet, que je devois
nommer lé premier, car il y vient assez sou-
vent, luy, et me dit assez de fois qu'il m'aime
et bien d'autres choses où je ne comprends rien.
Mais à quoy me sei-t cela? je n'ai.pasj plus de
plaisir.avec ces hommes-là qu'avec ma mère et
ma tante qui nie font rire;quelquefois,, et
j'ayme mieux qu'il n'en vienne .point du tout,
que de voir ces simagrées qu'ils font (2) ; car
quand je parle à eux, ils sont, toujp.ur;S ay.ec plusde cérémonie et me regardent avec,des yeuxcomme s'ils avoient envie ,de me manger, et au
bout du compte ne médisent point un mot qui
vaille; et quand ils s'en retournent, à leur dire,ils sont aussi peu contents comme quand ils
5.
*50 i'ESCOLE DES .VIOLÉS.
;e8toient'venuB, etvoilà biende qûoy me ;coh-tenter ; poûrmoy je suis lasse de tant' de façons. -
- Susawne. Mais ne te disent>ils pasquelquefoisque tu es belle, et ne tevéulentrilsipàs baiserou toucher en-quelque!endroit ?r ..,. . \: Fanchon. iHod'ouy, bien. >pour-cela, ima cour
sine; mais Dieu! qui est-ce qui ivoUS-l'a doncdit? Je pense que vous devinez ou que vousestiez derrière eux quand ils iméiparloient, car
je vous- àsseure que c'est la plus grande partiede ce qu'ils me content, de dire que je suis, belle,et quelquefois ils 1
approchent leur bouche de la'mienne-pour m'eb'aiséret'mé.veulent'mèttré.l^smâihs's,ur: les ;tétohs!; ilsidisent'ibien qu'ilsprennent plaisir à tbuchercèla;maU pour moyjedïsqùeje n'y en prends pasjn !;J .r-<i .in ,
Susanne. Et les :laisses*tûi fairei;quand; ilsveulent faire cesactions4à? 'un /i > •', '<.>_'
•'(Sji-Faweftoiw.'Vrayèmentinehny^ car ma mèrem'a dit què'Ce,a'estoitiipàs bienifait de,souffrir
• ceS'Ohbstesiilà.'" 1! ' ' ' '•'>''' li'iip /i-'yui 'iiuv-'i'-" Sûsaniiè. Hè"l;que'ttt es 'innocente' quand jet'ècOutë parler, éfc'quei to' es encore ignorante
' ëhïtfflt'ce''queitttî<KSÏ.,,'i '"'i "• "ro-ii:"-:' > -:\\"'- -Fàn'ëhïmV Et'qu'est-ce' donc à dire cela:y;ma'cousine1?'el;y'a-Ml'qdelque'.choseà'Sçavîoiiiiiqdejënë'sçàehepoint?!'" '<>'>' :-l-\;r:r> ',-. ; '.:;< !
''<' ^Susanne. lbJJa tottt^'et tUJïe sais;rien; !;
L'ESCOLE DES FILLES; 31
'-. Fanchon.: Dites-le moy donc,de !gràce;afin
que je l'apprenne. '. ; i,,..
iSMSBMfte^Voilà'cequeic'estd'escouter tou-
jours une :mère et préster jamais i'oreijle,aux
paroles-des hommes; . • .;-,
Fanchon. Et.qu'est-cè que les hommes; nous
apprennent tant,, ceux-là. qu'on dit estre. si
méchants, , , ,
(4) Susanne. Hélas ! je le sçay dépuis peu, ce
qu'ils nous!apprennent, à mon grand plaisir. Ils
ne sont pas si meschants que tu penses, mon
enfant; mais, tu es: aussi esloignée de le, sçavoir
qu'un aveugle de voir, clair, et tant que tu seras
privée de leur compagnie et de leurs conseils,tu seras toujours dans une stupidité et igno-rance qui ne le donnera jamais.aucun iplaiirau inonde. Car, dis-moy, en l'estat où tu es,comme une fille! quiest toujours! avec sa ,mère,
quel plaisir as-tu que tu>me>puisses:dire?:Fanchon. Quel plaisir ? j'en ày plusieurs, ma
cousinei'Je' mange -quand'j'ayfaimv je' bois
quand j'ay soif, je,dors: quand;j'âyisommeil,:je
ris, je chante, je danse, je saule, jeivais;me
promener-'quelquefois aux champs avec; ma
mère»;, .,:, !; U.i-,i::) r, .I:MI; Ji :;-_> -;\ !i ;.!:;/
^'.SWàan»ie.',;IjOu:t;c;ela..èst.bel.et bon,:mais toufle monde h'en:fait-il'pas démême:? ' •
i Fanchon. Et'cpmmenfcidonc; ma. cousinej.y
32 L'ESCOLE DES FILLES:
a-t-il quelque sorte de plaisir que tout le
monde n'a pas?
(5) Susannei. Vrayement ouy, puisqu'il y en
a un que tu n'as pas, lequel vaut mieux quetous les autres ensemble, tout ainsi que le vin
vaut mieux que l'eau de la rivière.
Fanchon. Je demeure maintenant d"accord
que je ne sçais pas tout, ma cousine, et ne sçaisnon plus quel est ce plaisir dont vous me parlez,si vous ne me le montrez autrement.
Susanne. Mais est-il possible que ces hommes
à qui tu parles si souvent, el particulièrementmonsieur Robinet, né t'enayent rien dit?
Fanchon. Non, je vous: asseure, ma cousine;si c'est quelque chose de bon, ils n'ont pas eula charité de me le dire. ;
Susanne. Gomment, si c'est quelque chose
de bon! C'est la: meilleure chose du, monde.Mais'.ce qui.m'estonne plus que le reste, c'est
que monsieur Robinet net'en ayt rien dit, luyqui! t'a toujours montré plus d'affection que les
autres,; il faut que tu luy ayès rendu quelquedesplaisir. .
(6) Fanchon. Hélas! au contraire,:ma cou-
sine; il le sçait bien, et quand il soupire et se
plaint auprès de nioy, bien loin que ce soit moyqui luy cause ce mal, je luy demande toujoursce qu'il a et luy proteste toujours de bon coeur
L'ESCOLE DES :EILLES; 33
que!je:voudrais .pouvoir quelque chose pourson soulagement! : , ;, ,..; , r,
Susannej Ah ! je commence à cette heure à
comprendre votre mal à tous deux. Mais quandil dit qu'il t'aime,,ne luy dis-lu,point que tu
l'aimes aussi?'
, <! j ;Fanchon. iNon, ma cousine, car;à qùoy cela
serviroitrdl ?..Si je croiois que! cela fust bon à
quelque chose, je le luy dirois, mais comme il
n'est bon à rien, je ne me sçaurois contraindre
à luy dire. : ;!(,-.- ; !i : :;! , :
Susanne., Voilà qui ;t'a trompée,pauvre fille,car si tu luy avois dit que lu l'aimes, il .t'auroitinfailliblement monstre le plaisir queje te veux
apprendre, mais il; n'a eu garde, jusques icy,
puisqu'il luy estoit impossible à moins que tu
ne l'aimasses.. ,:;-j ;
Fanchon. Certes, vous, me dites là une chose
estrange, ma cousine, que pour aimer un homme
de la sorte, on doit avoir tant de plaisir; car il
me semble que quand j'aimerois Robinet ,etcent
mille autres avec luy, je n'y en aurois pas da-
vantage qu'en ne les. aimant; point.,, ,Susanne. Cela seroit bon à dire ,. grosse
sotte, si on estoit toujours à se regarder, mais
que penses-tu? dame, on se touche..quelque-fois. ,
Fanchon. Mais jeTay aussi touché plusieurs
54 L?ESC0EE DES FILLES J
fôis-j et bien'd'autres'garçons >aussi<;.màis'je
n'ay point eu pour cela plus déiptaismluti- su--
-- Siuëntàeï-lu ne touchois quëlës habits, mais
falloif toucher 'autre chos'ey:: yu-i •>!iH' ?:' ;:i:<-
uJFunchx>n:\QY\-\ de grâce^ma'cbùisine;; néime
faites plus languir, si vous m'aimëi;'car je n'en-
tèndS'rienà^tOutcelaif dites moy'naïvémerït ce
que je devpis faire ipouri estrej. si' cotitënteiavec (
luyyi..':''"-'^.ii'-iii . : iinili /"i: j ',i -ii. . :i-,'il-î ',;:::!'ii;;i
::'(7)!SMsB^raë;!Pourné te plus tenir en 'sus-1.
pens, tu dois sçavoir qu'un garçon et Une fille
prennent'ensemble le plus grand plaisir dû
inonde,ét-sicëlane leurcousteriendu mbnde;• i'Fanetion: Ha l'ina' cousine;' que j'ay'désjàd'énviéde ie''Sçâvoin Hé !iquJest-cey et1com-
ment lest-kJé?! » ';;di -i'-,:.,! iin;i . :;;:! 1,'iij,.;::
Susanne. Donne toy patience, et je^tediraytout; 1N'às-tu ^jamais'véû
1Un' hônime qui fust
'tOUt^ntkâ? i-i.::i!-.-il)t>ii'*.)U[.: .•.•;=.":-iiji.-'. ,,,ti ,-:.•;i-, •
!' Fanchon-.';Ndnj jamais''en 1'riia vie;ij'ay'bienvu quelquefois-des'petits garçons;-!'
" ' " !
-•<(&)'Suzanne.Toiàt ;efelfl':n'èst"rien;" il''faut
qu'ils soyent«grands',:tOUt;aui moins die l'âgède'dix'et sept!i3HiS,,>eff'qûelk fille èh àyt'quinze.''Fanëfiàh.zQ^À està'nt^l'ndnj'jé-'n'en lay-d'onc
pdiht yen.'' -'n ''' ,j; ' '' r'i;.:;- '.VA- \,VAA-.A\
Susanne. Escoute, ma pauvre cousine;-jet'aime trdp'pour té rien èeler-: n'en as-tu pas
t'ËSdÔLE DÉS 'FILEES.' 35
veulquelqu'un'iqui':pissàt, et'bést affaire avec
qdoy'îîpisse?.,',i(i-)ii') i:«.| ;->'! i. ^m ,!ii-«:i(>v
'rt{9)yFàfichon-.' Oùy, 'bien 'cela',"m'a 'cousine';j'ètPfly 1une 'fois vU'ûtt dariSW rue qui^issôiteohtEë'urie murailleyèi: qui ieiiôîé quelque.îhbs'éen'là main'qtié'je në'pbuvoiSdeviner,èïëohiniéil'[më'Vit'|véniï'du'dbhg'dAï'mu^(il§ëiirfetottiJnaveTS>moy'})iët!'ttè'fit^6'ïr'<eokrhè'ûn BOii'tJdè
bO«din'blâiiciqùi'eStôît àSSéz'lbîfg, d«nt'jè'ni^ës^merveillai que je n'en avois'pôih'Fdè
1pareil!"'"'.
'Si&mnei "Et é*estJfâWtlnîiëUxJ, 'pduvre'igbo-ran'tié1,'qjûe'tUin'en 'âyéS'pôlntj' carcelà- fetfbiYquetû'ii'è pôu^rcfe'recfevbir"fié' 1grand; plàisifyihâisje eè>dirày'ïèW'èoi'é'à-'céstë'hèurë'biëh 'dés'chb'sèsdont'W seiras:iêbct)r'èiplÛS'eStô*inéé. ''' >""''':'>F-àWeM)fe.lMBtcbûSine;' vous m'bbl'igWezj'maisque'Je VoiïS dise' 'encore' Ctedi''àfùjia'favaht : 'n?ya-ti-ÎF qùèi'lès* gàVçôn'SÎ'e'fï'leïî»fill'ës','q-iii''pèUvëntavoir ce'plàisîf?'"/'' '' '' '"• 'ji!''d ''•'ni') i-"> iup- 'Sti/sah'neï;Vr&yémteh't;'nbusTsénihies biëh'loînde compte, il y en a de toutes!lès fàçôné (lôjj'îly'àprëmîèrémëiit'dbnciéS^gârçô'ns etlés fil.es,et il y a les messieurs'et-lês'dàm^ëspqùi'est'imèautrè'tfàçôh; et'de'plus lès fiiaris' èf les femmes,mais» touit?''éeM""S^'ppéllwi;jdoHimûbémèh't» lesimmnïes'éi le's'fèmmèk !'-> -'>''""» tM!;AÏ n.:'!' »Fàn'èhoà. 'N'y a-t^il! pàs'idë'ldifférein'cël'ëHtrëeû!x<pour cestèeh'6se-lâ'? l!'; '' ! '-'"'-' '"'
L'ESCOLE DES FILLES.'
,,Susanne. Le mary et la femme, cela est bon,
vois-tu, mais il n'est pas encore-si, bon que les
autres, .à clause qu'il est plus ordinaire et que
çfesjt;leur,pain, quotidien;;; car ç[est la difficulté
ejtil^rarieié, qui rend çelamn pelitmeilleur, d;où
.yi:çnf,;que.!es,ifeJmmes-,:;ppur prévenir:-,,à .tout,
quand-sfiçs sont mariées,elles,lonjt;toujours .des
messiefirSjqui le.leur font en cachette, à;cause
que le,imary ,ne,le:yeu^:p.as -et: qu'il, en Seroit
jalOUX)S;illft;SÇaK0,itSv,),;; :i!/!£ ,;,,;> |-;;.;'i ;,:;:
_l,ii5awp/i,()M.;.;:E,t..;p.QurqHQyinede veut-il pas?..;.,Sus,an%%;Çl'çs,t)xiniWtve,{ait.,et, n.ousle dirons
tantpst;piourqu,oyj,,.mais,;le/.mary jva bien cher-
cher aussiiafileurs. quand il.est ,dégousté de sa
femme, et tesmoin, ton, [Père,,qui a, donné le
plaisirà Marguerite,, la .seryante que vous ayez
ehassée,,Cfest,pour, cela;que,vous,eustes tant de
bruietdernièrement au logis. Hé bien!.ta mère,
qui est encore belle et qui sçaitçela,,',penses-tu
qu'elle'n'ait pas quelques messieurs, en secret,
.qui lui yieflnentifaire?; .,,, ;;,,, , ;j., ;:.,,;
,FancJio.n.,3p,-ji$,sçais,pas, ma cousine, maisles messieurSiÇtid^meSjiqu.fistTce?! >; , . i ,
r-Susmne\ Geiui-là est bien,plus plaisant queles autries;iLe.S;me^sie.u;rs,c,esont des personnesbien faites, mariez ou d'âge pour l'eslre, quicherchent,à donner;le, plaisjr aux femmes» et
Paris en est tout plein;-et les,dames,sojit,les
L'ESGOLEDES'FILLES. 37
femmes mariées ou veufves qui sont' encore
'belles, et'là plupart degrande condition; à quiles messieurs viennent donner ' le plaisir èhêz
elles.' ':' ' '!''*'! :.;-!; 'V'.' >':•• "'•> • : •' '
Fanchon. Vous me surprenez,'ma'côUsirte'; et
les garçons?
(11) Susannel'JJës' garçons- et lès filles, c'est
le Jpïa's1plaisant de! tout;''parée- qu'ils' sont 'plus
frais et plus jeunes'et que' là'jteunësse èst'bién
plus' propre 'à' cela. Mais, desquels dirons^ùous,;à towavisj pour l'instruire? ' •; i ;
"iFrtMeftoMiMMâ"cbusihe; disbris dés garçons,
qufily a plusdéplàisirv >> «•>' ' ";; ;•!"'
; •Siisanhè, Des garçons, sbit 1.Premièremèht,-ilfaut que tu sçaches que cest engin avëc'qûby'lés
garçons'pissent s'appelle -un vit. • • •
AFanchonXkh !'vous;'jurez, mà'cousinei'i •-"'
'.' iiSusannë. 'Patience, non' fait; 'hé! que.tù es
importune et qu'il'faut 'bien vrayement que tu
ostes- tous ces!'•sértf pulëS j Si tu veux que je te die
quelquechose'dont tu seras tantôst ravie.': <Fanch'p-n.yHé bien!! j'escouteray tout ce quevous'voudrez/ -,' •; '•.•' "''' .;;••..,,
(itylSustinHë. Jedirai» encore cul, con, vit et
eotàillohs.' 'i'À-i i,•:- H /;.:' '•: :.','., '..;'.; M-:. ;
-Fanchon. Hé bien !>il n'importe; "
: Susanne. Cest engin donc avec quoy les gar-çons pissent s'appelle un vit, et quelquefois il
4
58 L'ESGOLE-,DES FILLES.
.s'entendipar Je mentbre,- \çAmaiïa\tey,\e;nexfj le
\dar4 çtilb.latwe-d'amojify et quand un garçon
estioutiinud,; on voit, cela iqui; luipend au bas
du ventre, comme une longue tette de vache,
là :r§ndr,oi t[;où, :ii,ou^, n'avons -qu'un, trou pour
pisser. '; ..j,,,-,
i Ronchon.,Qh!, quelleimeriveifie!'-,, •". ' '
;{|13l),iS««a»?îe..JPe,,pljis,,:il;yi a ^eura ballottes
dessoubs,, qui perdent dans ,une bourse j qui
s'appellent deux -eQUillons,.maisl'il, ne,faut;pa;sles nommer devant le imondé; etiquisontde la
^fqrme.j -;à,;les ;loueher j, ,de; deux; ; grosses-,olives
d'Espagne; et tout celai estBnvjronhé d'uni poil
ifrisptté, de.mesm.e'.qu'^Uxsfillpsy et qui sied bien
:àîle!RPir,à Itentour-i ••:••:'i:i<! -'):ri;-n ;,; ',::'; ';;••'Fanchon. Je comprends! peque -vousjmedites;,
ma cpùsine, 'mais. po,U:rquoy/ësl-ril. fait .comme
:cela aux hommes,; ;efcÀ quo.y.leUr, peut-rilservir ?
;C.e.n';esti;pas seulemèdt,ppMi!ipisser,'!a'Utrementiisn;'en auroientpas|plus!à'fairèrqu.enous^ : i:
Susanne. Ti.en:s-,i.m'amourt)!>c'esti-aveç,:€eIaqu'ils nous donnent-ce plaisir; car, quand, un
garçon aime bien une fille (14), voici,commentil luy fait, quand il la rençpntre seule en7
quelque
part. 11 se meta genoux devant elle et luy,de-
mande, le plus,.gracieusement du .monde :'--
M'aimez-yous bieni^ilma',bonne? car,je vous
aime bien, aussi ;.*—,et tandi&qu'il luy di;t cela,
L'ESCO'LEDES FILLESJ 59
il lâ'rê'gai-de; avec des! yeii'x"mbiirknts',> Comme
s'il avoit envie à se tuer pour elle, et si là fille
luy dit':' -^Ouy,"—a'ibrs'il'se'relevé, et la prendde-forcé de corps; et'là' 'porte 1SUr'lé' liCt, où il là;
couche; à'Ia renvefeè, etpuis'il 'lùy frousse'ia
cQtte'-et la-chemise, et lù'y fait ouvrir les cUissés
bien large, pendantiqu'ildéhouè' Paiguilléttê-dè
son/haut-de-chaussë'p'ôurse .descotivriraussi;
Et quand'il a' fait, iL'së Couche comme'cela sur
le ventre de la 1fille, et'lui fourré,! dans- lé trou
par où elle'pisSe, ce long'engin j'avéc le 'plus
grand plaisir-et délice duîmbnde.!, !-;
Fanchon.-Je suis grandement eStb'nnëéde ce
que vous-me contez là, ma'co'Usinë'.'Màis com-
ment peut-il faire pour entrer là dedans'Cest
engin qui est si 'mollet 'si' flasque?"F-aut donc
qu'il l'enfonce avec les doigts;!' ;-,; . ,i -'. r:
(18) Susanne. Eé ! pauvre idioteliln'est pas
toujours, si mol quand celaiarrive.Au contraire,
quand il le faitvoirà la fille, il esttout'changéet ne paroistplus ce qu'il estoit auparavant; il
est grossi étiiallongé de: moitié,. }|!iest dur et
roide comme .un .'hàston,' etiâjfoFcedeisefoaridercomme je dis, il y,a une!peau versde,bout quis.eretiEe,c,ont're le.venitre et descouvre Une",teste
qui est faite comme un gros bigarreau-irougej
ét,'cela:È8l;plaisa-nt> à toucher au possible.-.. Fanchon. Et quand il bande,, comme;,vous
40 ' L'ESCOLE DES.FILLES.
dites, c'est alors .qu'il le fourre, dans le ..trou'dela filje? .,, .,,..,. ... , ...,'; ,;,,:; :>.•;• ;; .
; (16) Susanne. Vrayement ouy^car il,ne le
pourrait autrement, mais,p'est encore! ua autre
plaisir, de voir ;la peine qu'il se.donne pour, lefaire eptrer.,;,çar ceja-.n'entre pas .tout-d'un coup,comme; tu pourrois imaginer; m'aispetit à petit,et le garçon, est quelquefois lout en;eau..avant
que le tout spit dedans, à cause;que, le trou dela fille n'est pas assez large, e.t c?est là .encoreoù il y a du plaisir, parce .que la fille sent
l'engin du garçon qui Pentr'QUKrft à forceet qui frotte fort contre les bords du con, ce
qui la chatouille doucement et : voluptueuse-ment, .,;., • ,,; -; ;.,.. -, '.'- ; !;: .
Fanchon.J?aurois peur, au! contraire y,quecela ne luy fist du mal. ;.
Susanne.' Point du tout, mon coeur, et cela
luy fait grand bien. Il est bien vray que le pre-mier Coup de vit que l'on luy donne,; en le luymettant dedans,! elle sent une petite! cuisson, àcause qu'elle! n'y! est pas:accpustumée; mais, paraprès, :cela ne fait plus que chatouiller, et exciterle plus grand; plaisir du mondé. : ; .
\^n)Fanchoni Et l'engin de la filleycommentl'appelez-vous?:! i,, Susanne. Je l'appelle un con, et quelquefois
il sîentend par le bas, le chose, le trou mignon,
L'ESCOLE DES FILLES. 41
le trou velu,. etc. Et quand Un garçon fait celaà,une fille; cela Rappelle!»we«re vit au,con, oubien, l'on: dit qu'il la fout, la chevauche, et les
garçons nous apprennentàidire cela, quand,ilsnous tiennent. Mais garde-toi bien d'en parlerdevant,le;;monde; car on dit que ce Sont des
vilains motsiqui font ,rougir les filles quand onlesleur prononce.
(18) Fanchon. 0! je n'ai garde, vrayement,•mais comment fait donc le garçon, ma cousine,pour faire! entrer cèst' engin roide dedansle con? }iA ....-' '): .-'.:.•;. •-, ; ';! :-.: ; :
Susanne. 11'n'a pas plus tôt adjusté dans letrou de la fille,;qu'il le poussé du croupion, et
puis se relire un peu arrière,: !et puis repousseplus iforit avant, et la!fille, pousse' aussi;;de son
cos.téj pour.l!enfiler mieux, tant que le tout soit
dedans, et elle se.nt cependant remuer les fesses
du;garçon qui pstidessus.elle;FanchQn. Il faut doncqu'il remue toujours,
sans,arrestèr aucunement ?Susanne. Vrayement ouy. •::Fanchon. Et comment fait-il:donc pour pou-
voir remuer si à propos en le faisant entrer
petit à petit?:Susanne. Tiens, voilà, comme il, fait; regarde
comme je remue, et tandis qu'elle lé voit ainsi
remuer,, elle l'embrassey elle le baise à la bou-
42 L'ESCOLE DES FILLES;
che, elle: le:touchei à: l'estbmach, tàntost aux
fessesetaux cuisses, l'appelant son coeur et son
âme,' et sent cependant son vit; qui, luy, entre
dans le con avec la plus grande-douceur qu'onse puisse imaginer;
- ;; ; :'::;;,;;':(;
Fanchon. Vrayement,, ma 1cousinei, "il <me
semble que je voudrois bien ësprouver cela de
la façon que vous dites ; je pense pour moy 'que
j'y aurois bien du plaisir, et les filles, certes,doivent bien estre obligées aux garçons qui leur
font de telles choses;: Mais n'y ont-ils pas aussi
du plaisir (19), eux qui se donnent tant-de
peine pour en faire aux autres?'• Susanne. Comment, penses-tu donc ? vraye-
ment ouy',et ils le leur témoignen^assez. Quandils pasment d'aise sur elles en leur faisant, onne leur entend rien dire autre chose sinon : ^
Hé ! mon Coeurj'hé! m'amour, je rire meurs'; et
fais, je n'en puis plus, fais vite; —iet'le plaisirde la fille est bien plus grand; quand elle voit
que celuy qui luy fait est bien aise; que s'il
n'estoit pas ; car si le garçon donne du plaisir à
la fille, il faut bien que la fille en donne aussi
au garçon. , ,
Fanchon. C'est ce qui est bien raisonnable,ma cousine, et celaestantj je pense que les filles
sont bien longtemps à se tenir les garçons des-
susJ car sic'estoit à may, je ne laisserois jamais
L'ESCOLE DES: FILLES. 43
sortir, cest engin qui fait tant de 1bien d'ans(lë
mien!.;';: :;.'•; !i .:' .;.'' ' -> -'' <' >> ''V<-w. -''
, Susanne. "01 que cela'n'est pas :com'mel!tU
penses;:,;H r ;.': "" :';! -'i-^'ii ; ;' ;:.-,..;„i;-. ;,,
; , Fanchon.--Et comment donc?' ,«"' " > '<- '
-,-Susanne. Parce que, l'onnfinit: défaire après
quelque'temps; après on'recommence, o ; .,., ,
-Fanchon. Mais' je; crbïois que cela durbit
tousjours, sans finir, et tant que,Fonvouloit;.et
qu'il ne falloit que'mettre; cet engin là dedans;
,; Susanne. i C'est ce qui.tei trompe, cousine^etil estbieni:miëux:de!la façon que je te'le vais
.dire.--; •;:'.• ., .;-.:ij i ";!: ". ;-• <'- ; .•"•••:
Fanchon. : Expliquez-moi donc cela:, en : un
mbt,:commërtt .'Celàise: fàit;,etpourquoy il finit
et recommence;'et qu'est-ce qui fait que' l'on
ressent ce plaisir, levit«stant dedans: leçon de
là ;fille; puisqu'en y mettant île doigt Ce sëroit
bien quelque choseu:;;, !:::> >! v;,":-; i-i o,:i;.'i; : (20) Susanne;. Premièrement; tu doibs; sçawvoir que cest engin:du;'garçona une peau pardessus j douillette et unie; qui. donne du plaisiràsla fille quand,elle y toucheoaVec -la main. Il
est dur et pleinide nerfs par dedans; !et l'on sent
cela par dessous la peany qui 'est'.maûvante^éhle frottant haut et!bas, fars et excepté devers
la'teste^qui ést'COmposée d'une glandede chair
tendre et délicate;et qui ressemble proprement;
44 L'ESCOXE DES 'FILLES.
comme j?ay; dit,; un gros bigarreau rouge. Pardessous et le long de cet engin, il y a un tuyauqui paroi st enflé comme une grosse veine et
qui aboutit à la teste, là où il y a une petitefente en long, comme d'un coup de.lancette; et
qui ;est tournée de; mesme; sens comme celle du
con. Pour laifillejje,ne,sçâis comment elle est
faite,mais on -dit'qu'elle a Un engin.par dedans,fait comme celui du garçon.,Or voicy ce quiarrive quand la fille reçoltle-vU au. con (c'est le
mot).i..la,>pean.du ,vit;rebouEse,.qui.ne peut en-
trer, etle-membreiCouIe pardèdans;toute la
teste; le garçon cependant pousse lousjours.avëcle cul le.mëmbre, qui est pressé parce qu'ilesttrop gros, dans le conduit de la fille; cela fait
que la peau .qui le couvrait, ebqui.ne luy a des-
couvert-quelaiteSte^ vierit'à; frotter par dessous
contre de tuyau.iquej'ay dit. A mesure qu'il
pousse et retire le cul pourleifaire; entrer, la
fille aussi, qui i résiste';:: senti le, frottement; et
celuy que la peau et; l'engin, du garçonluy font
dansispmconduitj'tqut cela leur améine du,plai-
sir, avec les autres caressesqu'ils se font. Enfin,à force dé frotter et de, remuer! le icùl de part; et
d'autre; il'arrive que; tous deux viennent à;s'ès-
chauffei' d'aise par ,ûne petite démangeaison et
chatouillement qui leur vient le long de: leurs
conduits. Le garçon en avertit fa fille et elle le
L'ESCOLEDES FILLES. 48
garçon;'.cela,les oblige,à frotter.plus; fort et à
remuer plus viste lesifèsSes..Le;chatouillement
cepeijdant'&'augmenité'toujours;cet,. par consé-
quent, le plaïsirylequel enfin devient'si grand
petit à! petit;! :qu'ilis en. soupirent d'aise et ne
peuyent-parlerjqùe par eslans ;..ils clignbttentdes yeux; et Semblent expirer ë'h ;s'embrassant
de plus ,fort en;,plus: fort; Alors.le chatouille-r
ment les saisit de telle sorte que l'on! les voit
pasrtjer;d'aiae et :à .petites secousses (21) à me-
sure qu'ils viennent àdescharger par; les con-
duits ce qui les chatouilloit si fort, qui est une
liqueur blanche fit espaisse- comme bouillie,
qu'ils rendent;.tous deux;l;un dans l'autre, avec
un délice qui ne se peut exprimer. !•:.A Fanchon'-.', Il faut, ma cousine, que ce:plaisirsoit bien :furieux,!:puiSqu'il; les fait tant ou-
blier de ce qu'ils sont.. Mais qu!aïrive-t.il par
après? -.,: :.: ...... . ;
(22) Susanne. .Rien ^davantage. Tous deux
sont.contents, pour ce;coup, et le vit, qui estoit
droit auparavant, sorl du con .lout lasche et
abattu. '.. ; : ;...-.'
Fanchon. Cela estestrange, et ne leur prend-il point envie de recommencer?; ; ,
Susanne. Quelquefois, quand, à. force de
baisers etd'altouchements,'le vit se dresse, ou
que la fille vientàderedresser avec la main, car
46 L'ESCOLE DES,FILLES;
alors,ils Ierpmettent encore une fois dedans et
esprouvent le,même plaisir.'i >'•-.. >; > •: :;;- Fanchon.. Comment;-,s'il estoit abattu,: une
filleleipourraiB-ellebiémredressèr?; ! .u-••;:.
i.-.Susannë.) Quydea, avec là main; en le frotTtant doucement; et si tuisavois;les)vert,us(23):dêla main delà ifille; eticombiën elle à'de pouvoirà donner!du iplais'ir aux.garçons; tuiensërois
esmervèilléé.--.;: :>!•:;' :'.'! '> !!.;.•; .J!;S:;.-,..;- AFanchon. De'grâce donc, inaJcousine, dites-
moy comment :et en quelie^rénco'n'trp cela
arrivé., '\u.- ,., u.'. i;: ;:.,;;': --'- ,:•; -A !',;• -•< ;::..::>
Susanne.i>VoicY comment il' arrive'.'"quel-
quefois que le garçon et la fille !sont seuls
dans une chambre. ou dans -;un jardin'; il
n'importe' point' où ; et s'entretiennent - de
choses' indifférentes,; le: plus souvent! ils ne
pensertt, point à se. faire; bien aises ny àse
donner du plaisir, à cause de quelque autre
soucy qu'ils auroient en tête, et le garçon vou-
droit seulement baiser une fois; la fille avant
de s'en aller, comme par manière .d'acquit;La fille qui est faite à cela, si lost qu'elle sent la
bouche-dû «ga'rçon;;contré la sienne,' vient à
pousser petit à pVetitsa langue en'poïnte dedansjet la fait frétiller contre ses lèvres, avec un si
grand ragoust;, qUe cela. met. en. humeur!rlè
garçon,,qui latrie deirecommencer-., Alors,.la
L^ESCOLE DES: FILLES; 47
fille peut prendre un autre;:plaisir, quivplaist3;ussi encore au garçonnet ayant ^regardé tout
autour d'elles! ipersonne ne;la! voit, elle met la
Jangueiâûssitostidàns;la! bouche, du garçon (24)i.Tandis qu'elle luy, fait cela, elle-le baisé; cou-
lant gamain surdon-engin;;qu'elle,prend'dansJa braguette,',et quand elle :l'a>patiné; quelquetemps, de molqu'iJ estbitj auparavant,; elle 1;
fait devenir.dur; odmmje un,,bas.ton;.!Eti oh ne
.sçauroit; .dire pourtant ,cominei;cèIa-se:fait ny
.par quelle vertu,,, car elle:,le 'frottenseùlement
.deux pu troisufois pardessus la: peau;:,e,t le
garçon qui sent,cela ne sçauroit! sfempescher de
dresser, quand,il voudrnit. Et comme il faut
qup toutse;fasse,par, ordre etidans les règles du
plaisir,- et, que; la, fille- est assezbien. instrui te à
cela,-si; ;tpst, qu'elle l'a fait: ainsi -droit,' elle le
retire hors,de la'ibïague.ttëj et leregardé et,luydpnneiUne.jpetite isecousse poiiri l'achever, et
puis, le laisse ainsi tendu en estât, ;pours'en ser-
vir,en après.;;;,, ; . ',.-;:; r- ; i:!,' .:';:-,-
,--'F-ançhon-'.%Ql ho!, j.e;-,ne pourrois. retenir
tout ,çeja;,i e.t!faut-il,,,ma cousine,, qu'une;fille
sçaçhe,tou;lie^,çesqhpses,? . ,; I,Î ; ;.\-. ;> -
_; Susanne.-. Et'.bien; d'autres, encore ; ce n'est
pas là tout, et quand elle a demeuré quelquesteropÊ;,ain§i,,.ellg essaye:un .au.tr.eplaisir,pourfaire encore augarçon.: •;••.-. , ; ,; i, .-'
48 L'ESCOLE DES FILLES.
; Fanchon., Encore!:; " : ' '' '! " ''-'
(25)Susanne. Ouy, encore ;" elle lui niet la
main.sur!les;ballottes qu'il a au dessous de cest
engin et les soulève mignardèment en les pas-sant et repassant douceriiënt entre les doigts,
et,quand elle a.fait en cest endroit, elle luivient manier les'ifesses et les cuisses, en gra-vbnnant;entre ses;poils-; revient à luy- bran-ler il'enginj en- sorte que la; teste, qui est touten sueur,; s'allonge cet redresse et ressemble
un.qui;ivoudroît'Tomir etiqui^ne peut; 'Maislé 'garçon; né sent aucune 'douleur 'de -cela,au eontrafr.ei'; il<est< si ayse'qu'il ' hé.peut' par-ler'; iil :pousse :Te cul ienavânt^ p'our'qùë lafille luy fasse toujours ; il obêità tout cé'qù'èllèveut et semblèiqu^il-escoute toùt'Ce'qu'elie luyfait, et àiivoiricommeson Visage est attentif à
toutes lescaressès qu'elle ltii"départdë'Sa màiri',il semblé qù'elle'le gratte bien où il'luy dé-
mange et qu'il :n?apoint d'autre'souCy au monde
que celui-là. Mais par après, quand il së'vbitchevauché pàr: elle qu*ïl devroil' chevaucher'lu y
mesme;' ô daffie;'c'ëst alors-qu'il est bien plusayse, et que cela luy est presque âussï dbûx'.!à
supporter que'iComirie' s'il dëschârgébrt conti-
nuellement; • )' :•-..:.• '.::.:-:•; '."-
- (26) Fanchon. Certes; voilà biehdes sortes dé
plaisirs, et je ne sçais si je poûrray biénretenir
L'ESCOLE DES FILLES.' 49
tout; Et'com'nientifaitdonc la fille,;ma;coùsine;
poulrichevaucher/ le;garçon quand il !est;si;aysë2ASwsannë: ;G';estalarsqû'ilse couché; à.laxen-r
verse, et que la fillei,m0nteldessus,et se:remue
dessus luy;::; 'inii ';:•'-;,:) :;;::! ;;:'. ., ',•,;•,,';
'Fanchon: :Hb;!'ho!!.;voilâ encoreiuné ;autre
façon; et lîon fait donc ce!doux jeù-enbien des
postures? .!:;:;,-:.::; ;;'•; <!,, :-.;,?. .,!!,,
\Susanne. De;;plus,de eent,ivoisi-tu, etl'on y
prend!plais'inà;tppfés;:mais tu le sçaurasiplusàloiSir; . ! ':)•::; h ii'i =.-).ll:ilu : H;;;iu ,:;p i" ; .;.:;;':
AvFançhonl -M pbuïxjuoyle igarçonranteil plusde plaisir) quand îl.estJchevauché! de la fille, que
quandûltefievauche?::; !::':•:;;: : .; -:;: i;:;, [ .
" 5Mso««e.'i ©'est;; qu'il i ditqu'il 'luy; estbieh
obligé de-; tànV de;peipp; qu'elle prend ,<etqu'il
juge mieux par là de sa bonne volonté ;ietil dit
qu'il:>se veu't isoùriieltre'àièllè .parihumilité! et
q.uîil;>n.'es,t'pas digne; de'prendre le! dessus;;;et la
fille;!qui estipleiiie'jd.e'reconnaissance:,.ellefàit
un^rànd'effort-sûr son coûrageli o :.'.: :'; .
',.ypàncAo!^iiiAussi;vrayemënt elle le:!doibtrcarvoilà uheigràndétpivïlitéi'du garçon;,:.
Susanne. Et qui est continuée jusqu'à la-fin,car il.' ne i se (remue «h' façon !du TÙIonde et'luylaisse faireàéllêjceiqu'elle/veut•;.qui n'y a.'pasmoins de plaisir, cèpendanitqûelûy., ir: : ,:,
, Fanchon. , Gela :estant,- ima; cousine, il me
3
BO L'ESCOEE.'DES ElLLES*
semble queilapeiné qu'elle prend,luy:doi't estre
bien:a;gr:éab!I:e:,i'Car vous m'avez'mise-itout en
humeur à .vousenténdre'seulemént dire qu'elles©remue ainsi sur le garçon.'::- r.! ;;•) \->.-, --.-,,
Susanne. J'ay bien encore une autre raison
que celle-là;'mais j'altendréylàla dire\ jusqu'à
ce'que'tu: sois mieux instruite des chbses que tu
doibs sçavoir auparavant. V ,.:;
; Fanchon:, -Grand . mercy,; ma-cousine, -vous
aurez;la bonté donc de me l'apprëndrei Cepen-
dant, puisque nous sommes en discours, dités-
mby pourquoy) ; :•la pluspartj:de;s inuicts', jesëns
deS'démarigéaisbnsen Cet:endroit (à;sçaivbirf au
con) qui ne me laissent presque point'dormir.Je, meltournè j ije ;me !virè> d'un côté. et d'autre,
sans que Celaise'puisse appaiçeri.. Qu'est-ce qu'il
rilè faudrbitialorS'2;;:;,;! -;.: -A; ;',: vx :.u :!;:; •:--.,;.
".{'i.l)'\Susànmel. II! te-faudBoitun ibon gros; vit
nerveux;; et :le! fourrer [dedans .ta nature pour y
faire,le: douxinectar.iquiii appaiseroifc ta chaleur!.
Mais, à faute de:j«ela,;> quand :cela'..,teiadvient
dra,. il. faut lèi frotter. aveci;le:doigt quelque
temps; aprèsctui-.sentir'aslleiplàisirr.deila dë'si-
chàrgë;';':;; ,::;.';:•;;!!:.(}! i ; ':;.. .:!! .:;,'. y?. \.
, .Fanchon.- Avec,le,doigt lieat-rii possible?!! -,;;•
;iS'w«a««ej:;OuiyV'avécde.doigtidu';milieu, en'
faisant sur lézard:comme cçla.:, „!;::: i .1
">Fanchon. Certes; je ne; l'oubliéray pas:- Mais,
L'ESCOLEDESFILLES. S5.1:
à propos, ma ,cous.ine;,jne,m'avez-vouS'.pas dit
que vous avez ce plaisir quelquefois ?;, :Susanne- ,'Ouy:dèa,(qnan.drje;veux,,et c'est un
garçon que j'aime bien qui me ledpnne. , ,1 ....- Fanchon. Vrayement,; je Je pense., et il fautbien qu'il soit vray que vous-l'aimiez,, car ;vpus
ditesiqu'i.l ne,$e ipeut autrement; mais-que jesuisesmerveillée! et cela vous fait-il dortchien
ayS'e?-,;;::i:;'.:; ."::ii:;•>'','
/;-.; i i ...; -. -.-'..Susanne. Si âyse:qiue:je;n'en puis-plus.':
,; FiancUon. Et comment ferpis-jep.our.eh avoirun qui m'en.fist autant?,; ,;- ,;: . •.,,
(28) ;Susanne. Il, en r.faut; prendre; un,; quil'aime bien;'qui ;Soit idiscret, et qui,m'en dise
motà,personne,; ,->;.-.,,; ,;: ,,.;:
Fanphon. Et qui; p,qurr;ois-je prendre* à vos.tre
avis, qui fust propre à cela?. Susanne. Vovr moy,,je;ne sç.ay,je n'en con-
noiS:pointde,plus.propre:que le.jeune Rpbi.net,car,,il t'aime b,ieUi.et,de. pl.U;S;il est beau et de
bonne, grâce.: Et je l!a,y,ve,u,une fois, baigner en
la.,rivière, ;0Ù.je fus tout esmerveillée, parcequ'il a une belle,,chair blanche, njtrppgrasse ni
trop maigre; il a .les, cuiss.es grosses :ét^ner-
veuses,et:Ies;r.eins;forts et larges, ayec.un grandet puissant engin par devant, colonne d'un poilfollet, et toutes pes bbU.rç,esq(uaIitez.;CpBtrifaiient
beaucoup au plaisir de la fille. •.;.;; :
82 L'ESCOBE DESDILUES.;
'(29): Fanchon: Mon-coeur, je tremble';;je né
sçay pourquoy,''quand jè'SÙfe'si proche'à me
portera Cela; mais, mâ'çou'Sihe^h'y a-t-il'-pointde mal à le faire ?, ' "'' '''!.>;;": '!
Susanne.'Et quel rtialy aurpit-il ,-sblte?^re-
garde comme je suis." ; : -"'' '' i' ". '-•'• ;
Fanchon. Mais cela' n'ést-il donc paint---id'ê-feWdu^.''!i-': '-i S""' :" A' :-:''!i"-M';::,;-i:-ir^
Susanne. Pourquoy défendu, m'amour?)il ya tant-dé plaisir i! étpùis'i'on n'en sçaura rien,car qui est-ce qttile dïroit? Je !me 'fièbiën à
toy, ne te fieras-tu pas bien à moy?A peste
heure,' Robinet ; n'aura 'gardé de l'aller; dire,
parce' qu'il 'est discret; outre que,s'il l'àvoit dit,il y perdroit autant que toy, car'ïl 'ne le vérroit
plus; et on né feroitplus cpmpte de luy parmyla ville. '•"':' ':_;:?:;:, I'.:': i;:;- ,v. _,
(30) Fanchon.ÀQuel malheur! Mais quand on ,
est marié (quand' j'y}'pehse);!un:mary nefaii-il
pas donc moins! cela à sa femme; et s'il vehbit à
reconnoistré qù'un'autreluy'éust dësjà fait?'
Susanne. Tu n'as que faire de craindre;'car
quand cela t'àrriveroit, je te'dOnnéray un secret
pour qu'il-n'y'parbissë'plUs." :- '- -'-'<:>> ':-''
(51) Faneh'on: Mstisy' a^t-il d'au très Tilles quile fassent aussi ? bar elles' ri'bsefroiëht; et puis si
on'vénbitàde sça'vbir,'bh ne les màrieroit'piuspar après. •''- ' •••; '" • ,'' ',i'; ' s '• !>
L'ÉSCOI.E DÈS 'FILLES.' 33
'Susahne.iOn.nfà gardé;,m'àmie;dedesçavoir,
puisqu'elles le;fonf en cachette, et oh.në leisçaitnbh'plùs:d'elles:que)Ir"on le sçaura de tpy,.ou.demby aussi; Vrayement,ilyia.plus'ide.la moitié
quiile.foht,iet si par.hazar.d.les parents,viennentà le:sçavoir de;quelqu'une; ils.n'en:disent mot à
personne, et; né> laissent; pas cependant de, lamariera quelqu'un'quin'en.sçait rien- :-.;'.,,-i
Fanchon.AEt Dieu qui sçait.tout? ;;".; .:•;,,;. ,: (52): Susanne:, Dieu qui siçaittout ne le vien-,
drapas dire et nedescbuvre rien, aUxiautres. Et
puis, à bien dire, ce n'est qu'une petite, pecca-
lillequela jalousie,des hommes a; introduite,au
monde, à cause qu'ils veulent des femmes quine soyen't qu'à: eux seuls; et croy-mOy d'une
chose^que si .les femmes, gouvernoyent aussibien les églises comme font les hommes, elles,aûroient bien ordonné tout au tehburs.'
(35) Fanchon. Les, hommes pourtant, à,,ce
qu'il me souvient avoir entendu dire à ma mère,ne laissent: pas ,-déi dire, qu'ils font mal comme
nous; et s'ils! avoient eslably cette loy, comme
vous,dites,!ils ne l'auroient point estàblie contreeux-mesmes. : •>'.
Susanne: C'est pour,abuser d'autant,plusqu'ils en ont fait. : Car: s'ils: ne s'estoient ipassoubmis là céste loy: qu'ils ont inventée , ' lesfemines aûroient dit: Ho:!_ho ! et pour ,quoy
5.
84 L'ESCOLEXDES [FILLES.:
feronsrnoùs! mal là où! les hommes <n'en\font
point;? Mais cëpertdahtils n'ont pas laissé dé se
tirer" de'pair par une'autre raison :c'estqu'ilsdisent que devàntDieù. ce péché; estiun :péchécomme les autres ; c'est pourquoy ils font tout
de"mesme;iet sans: crainte diestre! punis;-non
plus' que: s'ils avoientmàngé': des, oeufs en
carême (54).' Mais, pour les femmes, ilsyiontattaché un certain :poirit d'honneur, afin déles
tenir toujours en crainte devant eux, et iune
note d'infamie àcélles qui contreviendrbientaux
loisde cet honneur, laquelle lesiprive (quand on
le sçait) de plusieurs avantagés qui ;sohtparinyelles. ::::' ''! -•:'- ::• ':" .' ' .i"; : • .'. '.. '
• Fanchon-. Quand on ne le sçait pas ?
î Susanne. Elles sont aussi hohnestes que les
autres. ''. !: '.,,. ; -.i .,-
Fanchon. Tellement' donc qu'il n'y à que la
croyance qu'on a de leur honnesteté qui les
rende honnestes? - ;;
Susanne. Non certes, et ilivaudroit mieux
pour elles qu'elles eussent ce plaisir et que l'on
n'ensçeutrien, Car elles seroiént aussi.honnestes
que si elles ne l'estoient point et qu'on vint à
se l'imaginer. Car il faut que tu sçaches encore
qu'il yen a qui sorit'^si malheureuses ;que Ton
croit d'elles ce qui n'est'point, et c'est le pis qui
leur;'peut .arriver que cela. C'est pourquoyi,,si
L'ESCOLE DES FILLES; 38
j'eSitotisidfelles, et quejeivissequ'e je :ne pusse
osleitiçette croyance du monde, je youdrois dumoins la-'rendre véritable en effectetprendreun plaisir: qui ne ime cousteroit' rien.et dont il
ne me sçaiuroit.arriver pire, outre que j'empesr,cherois/que tarifcde monde,par;un,faux et mau-,
vais jugement, fussent damnés,, earil n'y a que
l'opinion qui fait le mal/: -' ,..: ., iFanchon-, 'Vrayement, c'est bien raisonné, et
faire toujours le bien contre le mal. Et cela estant,si j'éstois; une fille comme, vous dites, j.e.n.'enferpjs pas moins pour esteindre la: mesdisance,mais,le meilleur .à..tout cela; comme vous avez
desja dit, c'est de^sé comporter si. bien.que l'on
vienne à n'en sçavoir rien; ,, . > ,.;.:• (38) Susanne. Dame ouy;. et cela n'est point
mal,aysé,quand on aun<amy qui.est,discret et
qui,ne;se-vante de rien, ;et'.quand; .tu auras, un
peuaccoutumée: cette vie,: tu auras un ;plaisir
non'pareil.'Quant au reste des.filles, tu en ver-
ras cent à l'église, dans les rues, dans l.esxom-
pagnies; qui passeront pour honestes, desquellestu te mocqueras impunément, d'autant qu'ellesn'auront garde de: s'aller imaginer cela de toy.Tu passeras devant elles. Selon ta;condition,neparlant que,de choses bonnes et honestes; tu
seras- louée et estimée de, chacun., car la cpn-
noissance intérieure de ce que tu auras expert
S6 L'ESCOLE DES FILLES;
mentéen cachette tedonner.a une certaine»pe-!
tite-joye; >et Suffisance de toy-mesmè! qui le
rendra iplus hardie en compagnie et mieux
disante;'d'où' vient que l'on te ipréféreràjauxautres filles qui sont pour la piuspàrt honteuses
et stupides. Etil ne se peut faire: qufà la.firi,
parmy tous ceux qui t'aimeront (ehvers.lesquèlslu useras toujours d'une, petite sévérilého-
neste), il n'y en ayt quelqu'un-qui donne dans
le panneau pour t'épouser. Cependant tu verras
tori:;ainy indifféremment aux lieux publics et
l'entretiendras sans scrupule;igoùstant;ayec, luyla douce satisfaction de tromper tant de gens, et
le bon de. tout cela est; qu'après que tu aurasbien employé la journée à;causer et discourir;et que'tu te seras! mise en humeur par les conteset bonnes chères qu'on t'aura faites, te moc-
quant en ton âme de la sottise'de tes compagnesqui,emploient si mal la nuict toutes seules, tula viendras passer amoureusement entre les;bras
d'un'amyqui la passera aussi doucement quetoy et fera,tous ses efforts de nature pour: tas-cher de satisfaire-ta passion, i
(56)' Fanchon. Certes, vous estes bien heu-
reuse, ma cousine, à ce que je voy, et il metarde bien désjà que je ii'aye commencé défaireeomme vous.Mais comment est-ce que je m'ydoibs gouverner, car je ne le scay pas 'et j'ay
L'ESCOLE DES FILLES.; 87:
besoin de vostre courtoisie:et conseil, et si! vous;ne m'assistez-, je sens;!bieh'que je ne feray;riende ce que j'ay le plus àxoeur.. -.'
iSùsannè. i Hé 'bien ! volons;: mais pour/qui;
est-cequetu aurois lé plus d'inclination?- ; " !
Fanchon. Pour. Robinet', n'en faut pointmentir;;-.: ,:; . ; >;,;.;;.;!-, ; .:,-. A r -,. AA-\
. Susanne. Il faut'dbnc s'arrester -à:luy etle
prendre;!! ,a toùleS.' lesiqualitez d'un'boneste
homme. ..': A AI .,:• :-.'; ,;., ... ...-;:!. i'; .', --..,
.. Fanchon: Màisicbmrrient.fairecela? je,n'ai
pas.la.hardiessede le luy demander;.:; ,1
Susanne. Hé bien! je luy diray pour toy ce
qu'il faudra'; tu:-n'auras qu'à, le laisser, faire.
Mais sur tout, quand vous serez ensemble une
fois, avisez bien.aux moiens.de. vous revoir sou-
vent,, car ce: plaisir est si.;attachanti de sby que
depuis qu'on en a gousté on ne. s'en pourroit
plus passer par après.,; ! :..: ' .,-, .',.
Fanchon.. J'entends ,bien:; et;quand est-ce
que nous commencerons? .' ... : ;
Sùsdnnë. Le plus itost que, faire se. pourra.Robinet. ne viendrart-ril point, te voir. aujour-
d'huy.?.: !..;,-: ..:..:• .1 ;:.,..-• -Fanchon. ;Je l'attends,; ma cousine,; et voicy
tantost son heure. ;., , ','; i'
Susanne. Sans différer davantage, il faut! le
prendre enarrivant.iTu nésçaurois trouver une
88' L'ESCOLE DES FILLES.,
plus- belle .occasion que cellcrlà-.i Ta nièrécest;
aux champs:etne'.rpviendra^quiâ,ce,,'sbir'; et il
n'y a que la servante au lojds.i Pour elle, :;on>
trouvera.bien moyenide l'employer.àv.quelque
chose,\et;quand Robinet yiëndraje luy-parleray
de!toy ce qu'il faut'et puis jemïen'irây, et, si
quelqu'un te viendra demander, tu feras dire
qUe-itu nryes pas;'Voilà uni :Iict! qui est tout
propre ..à,vostre bésoigne, et, si; l'on letrouvoit
gaslé, tu diras que tu t'es couchée dessus.:.Tu
né meptïràspas,car; si: tost: qu'il sera venu, il
ne manquera pas; de -t'y adjûstèr- d'une; façon -ou
d'autre;;" -- : •[ '. !! AV. y"
'.jFaMc/iOM;.'..Mbn:Vcoeur;;je tremble;:!Et quand-
j'y seray, le laisseray-je, faire;-ma cousine? A.A
Sùsdnne: Vrayément-ouy^illé Ifautlaisser
faire; il témettra: Sou engin, dans, le tien .et. te
fera bien ayse. -,-<;r.o •' i, . i-, ; ; ;:,';';' ':;.;":Fanchon. Et cependant ,n'y aura-t-il; plus
rien à faire après cela;'ét ce plaisir, me viendra-
t-il comme à VOUS? ' : c'.:"!'.;: i .-'j ;-,.•.': _'-Susanne. Ne'tc l'ay-je :pa,s desjà dit? tu
n'auras à faire que;ce qu'il t'enseignera. i.iin.M
Fanchon. Je vous demande pardon, nVacoùt
sine, c'est que je:suis ighorantè.'Mais en atten-
dant qu'il viendra, dites-moyun'peru; je-<vous
prie!,'comme, Vostre: amy vous fait quand: vous
estes couchés ensemble, afin,quejenne, sots.pas
L';ESGOLE DES; FILLES; 39
siyin'pvicei'quaridiilè' mien'me voûdra'.faire'de
.mésme,::i viui '^i-'\y >' A,<:-. !i J;,,,!: : ;;;)!: .-i ,n
11 (57) iSKsraAwelvVolontiërs'pèHiricefa'i'Tu'doîssavoir que le plaisir de mettre'lès vit au con est
accompagné de'jcenti.caresses;'et assaisonne-
ments en amour qui le; font trouver meilleur.
-Une, fois; énfre> autres-, ; mon amy ;m'en fit es-
prouver >en:une nuict.Ia.plus> grande-partie; jene le vis jamais tant en.humeurqur'ilesloit-cestemuit-là.,! :;;: f,::;:,! :;; i ,.,i -,.,. .-/i!::;-,:,; ;':., -:;J
-'.vFanchon-Màis'i quand H vous approche, com-
ment, vous dit-ilycemmentivous faitrril?:;i -, ;:,;,
i;-.(:58) Susanne. Voicyà peu prèsJafaçon;qu'ilesit accpus'tumëdienuseD.'Preriiièrémentyil me
vient voinlai ntoict, quahdiitouÉileimonde :es>t
coqchéiji'jpar;.ttnrpetiti-iescalieriidèsrpbé,ieb me
trouve jle plus: [souvent-ah licb, :que -je suis cou-
chée et quelquefois endormie- iLors^ sans perdre
de;tempsyil!)se;dëshaibiil,leieti:mef la chandelle
allumée ! au :ehévet du lict; eti .cela >fait,' il se
couche toiit'de;son;long:à'costé;demoy. Quand
i|iia(,estéiUn;)peu,,de temps;.à;'sei'réchauffer.; il
s'avise çttcommencë à ime dire;: DormezWouS,m'àmie?.;i4-£tn allongeant lune: mai ni sûr, mon
estiomach ; r-niJeisuis: slifatigiué'd'aujo'ardhuy
quel je irié 'iméMsaurois *rémûeri Et >tout"disant
cela!'il;ip.éi;Gonte.sa dbul:eurl,jet:,meimet:lai main
suri le seihyek'en me maniant Ies>létonsià;gogo,
60 L-ESCOLE- DES; FILLES.
me conte;tput ;ce qu'il à.fait;Ië longidedacjour-née. Cependant il manie toujours mes mamelles,ejii'quatidrilrja ifaità l'uneiil" vient à l'autre et
puisa, toutes deux,;et mè dit'iquelquefoisi; *-
Que;je! suis beureux,i;-m'amie,';:d'àvQir;;un>-:telordinaire. Lors.je le,sëns qui ssitounne sur lecôté et qu'il; prend la fantaisie;; et-.je lui dis quel-quefois :î!—*!Mon; coeur,i;rnDn amy; :je idormirois
bien, ; laissë-rmoy., Et lui, ,sans faire ;se!mblantde m'entendre, me met la main sur le.ventre,
et;quandil trouve:1a chemise,illàlève.ètm'ap-
puye"la'.'main, sur lai mottecqu'Ilipînc&'ieti frise
quelque temps'avec lesi'dpigts'. Après, il met sabouche; sur la, mienne.et me coule la langue de-
dans; et puis! il: vient à me toucher les! fesses etles; cuisseà;';et:de'.là-,il'iretourneau.,Vientrè, et
tantostme'sucçe.uriè des mamelles. Etipour sedotonerauicoeur. !joye;ipa'rce qu'il;est bien aysedevoir,; il lésloignë ,1eidràp !et; laxoùverture, et
quand.ma chemise l'erilpesche il me la; fait osteret me regarde partout avec la chandelle. Après,il me. fait empoigner, son chose,;qu?il â roide,etiquelq.u.efoisme:iprend à force.de corps-et mefait rouler: sur luy ftantQStdèssuS; tantost dés*
seusi,';et,me fait toucher son engin, flres:;entre
les .cuisses,!orés entre: les fesses-,et de là, reyien t
à me. baiserilaifooucheietlés yeux;;;m'appèlant:son;coeur et'.son; àmé:::Ensuitedé cela; il! me
L'ESCO.LE DES. FILLES. .61
monte; dessus,:et en mefaisant entrer sonigrosvit bandé au: con;;il me chevauché jusqu'à,ce
que;son foutre me coule au fond de laànatrice.
A Fanchon. Comment dites-vous l'autre mot
quechèvauCher? il né m'ènisbuvientplus.Susanne. G'eit àidireiqu'ilime foiit; ;; !.;!...•: Fahohon.) Vous emestes donc bien aysë ? :
A,\fi2i).Susanne).;Je tèilaisse à!penser ! Or, il y adiversesy.mariier.esde mettre cest éngin;-là, dans
l'autre, ainsi que je l'ay 'esprouvé avec luy, cartàntostiil: me; fait desso.ubs,.tantbst dessus, tan-tost de costé,;:tantos!to!e.travers;' tantost à'ge-noux par devant,:'et par derrière:çommesi jeprènois'un lavement; tantost,debout,,tantostassise; Quelquefois,: quand il .est ;pressé,;il me
jette' suri uhèforme, sur ;uh!e:schaise, ,sûr, un
imatelasioû au:premier;endroit qu'il: rencontre.
Et;à!toutes les.sorles'dte-façons il ;y,a! un,plaisir
différent;;car Sonichose-entre plus ou:moinset
estidi'spbsé autrement dans le. mien selon les
postures qu'il me, fait tenir. La peine n'est pasaussi toujours mal plaisante à -,cela, et .c'est ce
quiinotts.donneçlus d'envie à faire- Quelquefoisque nous nous Ivoyorts dejour :et que! nous
sommes seuls, il, méfait baisser là tête sur, une
forme avec les mains,, et/me retrousse,ma robe
•par derrière, jusques.parides^us matête.Eni cest
estât;'ila;toutIoi!sir de voir efnconsidérer, et dé
6
L'ESCOLE DES' iFILLES'.
peun que nous ne;sbyons; surpris ; il n'abaisse
point son. haut de chausse, mais tire son-enginpar.la. braguette,: qu'il me vient montrer, et
puis va: esCouter.touti doucement à la porte s'il
n'y a.personne;,et cela; fait, il me fait signe,dudoigt que je, ne bouge et puis il s'en vient à moyet m'enconné brusquement par dessbubs les
fessës.-:Ehbien!:ilm'aijûrë cent fois qtfil avoit
plus déplaisir de mêlé faire ainsi à la desrobbée
qu'autrement.. >; ] -;' J;'; : :;> i ' ,-::':.-:"A,Fanchon. iCerteS, il' faut qu'il y ait bien du
plaisir:,''ma, cousine, puistquîil y <a)tant de
façons, icarje m-'imagine désjà biemtoutes celles
que •vou$:;m'e :venez de dire;; et, 'puisque,- c'estseulement chercher !àme.ttreuhvit dans unconen diverses manières pour le; plaisir que l'on y
trouve;:il;riiesemble que j'en aurois ibién tost
imaginé: d'autres que;celles que vous avez dites,
puisqu'il'n'y; a personne qui. n'en puisse ima-
gineride nouvelles en la fantaisie. Mais il n'est
pas iqûestioii'à céste heure de cela.' Je voudrois
seulementsçàvoircomment vouspassaslescestenuict avec'votréamy; dans laquelle vouseustesavec luy:tant de sortes de'plaisirs.' '-"--' "'Y-Susanne: Ah!-ce fût;hier:que -m'arriva'ceste
bonne-fortune,'et tu'vàs entendreimille folas-
treries d'amour et<quine se pratiquent qu'entrelés'personnes'qui) steiment beaucoup.!• Tu' as
LVESCpLE DES FILLES.; 63;
donc à sçavotr qu'il y avoit deux nuicts quemon a'myn'estoit venu pour me voir; et je,
m'impatientois.qu'une partie de la, troisième,f'ust desjà esçoulépsans en avoir des nouvelles,lorsque je le vis entrer dans la.chambre,;ayec,une petite lanterne sourde qu'il a tousjourscoutume, de porter pour s'éclairer, et qu'il te-noit soubs son manteau (40),quelques douceurs,et confitures , pour nous mettre en bonne
bouçhe.;;Fanchon. Il ne faut pas demander si vous
fustps bien ayse.alors.; ; •
Susanne:...Or,-i;l sedeschargea premièrementde son paquet,, et,me trouvant en cotte,, que jen'est ois pas encore couchée, il la troussa incon-
tinent, et,sans parler,, me renversa là sur le
lipt, me lefitlàsur le champ et me, fit taslerson .gros,nerf, qui estoit; extrêmement dur? et,en moins de six coups,de cul, je me vis arro,uzée
largement delà liqueur amoureuse.A Fanchon. Mai& on n'est donc jamais plus ayse
que,quand çeste liqueur vient à sortir, et.on.ne
prend jamais tant de peine pour se remuer
qu'afin de la.mettredehors,?: Susanne.,Non certes, Et quand il eut fai.t(41),jeme mets aussi tost ,au Jist, pendant qu'if se
deshabilloit, là; où-je n'avois pas si tpst com-
mencé à fermer les yeux (car il faut que tu
64 L'ESCOLE DES FILLES;
sçaches encore qu'il n'y a!rien qui fasse si bien
dormir-que cela), quand je le sentis à mon
costé qui m'embrassoit amoureusement et me
mettolt le vit à Jla main. Je perdis aussitôt
l'envie de dormir. ' , '.
Fanchon. Mais combien est donc cet en-
gin (42)de temps à Se redresser depuis -qu'il-est
abattu, et combien le met-on bien dedans le
con en une seule nuict?
Susanne. Foin, si tu m'interromps toujours.C'est selon les personnes qu'il y a, -vois-tu, et
comme ils sont plus esmeus à certains temps
qu'à d'au très; car quelquefois il y a des hommes
qui feront deux coups sans descbn'n'er, etcelà
fait grand bien à la fille; d'autres feront leur
descharge Sept ou huict coups, dix ou douze;mais; cela'n'est pas croyable,'et cinq
1ou six
coups raisonnables suffisent pour la contenter.
Il y en a qui ne peuvent faire que deux ou trois
coups, et sont prompts ou longs à descharger.11 faut remarquer que ceux qui en font le moins
rendent plus de liqueur que les autres etdonr
nent ël reçoivent plus dé'plaisir,- mais quoy
qu'il puisse en estre vray desurts et des autres,la'fille trouve toujours' en si peu qu'il y eh a
matière 'd'une très-grande satisfaction. La
beauté de la fille contribue' aussi- beaucoup à
cela et fait faire un coup ou deux davantage;
L'ESÇOLEDES FILLES. 63,
mais il yala epustume qui gaste tout et lasse,le
garçon quand; il faut faire cela tous les jours, etalors ce n'est pas mal aller que de le faire tous.les soirsunefois etune autre tous;les matins.
Voilà ce que je t'a.voisàdirelà dessus. Quandtu m'as interrompue, je np.sçai où j'en étois.
Fanchon. C'est alors,qu'il vous prit endormieet,qu'il yous mM,son engin roide en la main. .... ,(45) S-us,anne._Ah j jl mi'pnsouyient à, ceste.heure, ,J.p ne l'eus pas. plustps.t senty roidecomme il:.estoit, que je ne songeai plus À m'en-
dormir,,.mais respondant à sescaresses, m'ap-pelantspn coeur et son âme, nous roulasmes
longtemps l!un ,sur l'autre, entrelassez de braset de ; jambes, et np,us, démarames tant quenostre couverture etf cheutàbas; néanmoins,cpmme. il ne, faisoit pas froid, nous ne ,spnr;geames pas.àlaramasserj.mais .nouseschauffant
-,de;pl!us,en:plus;, ilme-ifitpster ma chemise en
ostantila;sienn,e,)et;fit;cen^ bpndssur le lic,ten
ime^mpfls.trant spn^vit-qui!.estoit; roide. Puis
,,m'ayant|de,ma:ndp,. permission de fplastrer en
Jpus, lipux,,et li.b.erté5;;i( :r,épandit ,pt,spma parilerre peut boutons de roses, et me les fit aller
rca,masjser;tpul^,nue,,au, beau milieu de,,1aplace.,
,,metQurfl|iiYd'un,cp§té çt d'autre, et çpusidér.a,U)tà labeur dp;fpu,e,t déjà,chandelle qui,estoit,en. divers e,ndr,oits de la.chambre, les, diverse^
66 L'ÉSCOLE DES FILLES!
postures '-que'je:-faisais en nie baissant'et' mehaussant après. Il me frotta! avec due essence'de
jasmin; par tout le 'corps ; "et luy s'en frotta
pareillement ;:et nous estant remis' surie licl,nous'fismes vingtctilbutes pburi.nous ësgàyer."En suitedèquoy, me tenant'â'geno'uillée'devant
lûy, il me' considëroit -partout,' les yeux ravisen extase. 11exaltoit tantost mon ventre; puismes cuisses, puis mes tétons, et tantost i'en-flure'de ma molle qu'il,trouvbit'fertrie él'roii-
delette, y portant-'quelquefois' la mairt!,!"et"jene dis point que toutes ces-petites fantaisies rie
me plaisent infiniment.' Et puis me tournant par
derrière, 'il conlemploit tantost'mes. épaules',
puis m'esdeux fessés, et puis-me faisant, baisser
les- mains sûr 'le"lièt, Il moHtbit'à cheval sUr
mon dos et'me-faisbit aller';'et quand il éul ainsi
demeuré quelque 'temps, il! descendit dé son
chévàl,' non pasdè cost'é/mais-à reculons (car il
ne craighbit'paSj'disoït^il^que-je l'uyrUasSé des
coups de' pied), et1'àïnsi''lotit' d'"uïi' 'temps,;)lëndescendant" son 'membre pai" é'nttié''niëS deux
fesses, il me le fichoit dans mon boa'. "Au com-
mencement','je më vô'ulbis''lever" et ' fâisôis';':fa
rétive,' 'mais 1luy'më'lpWbit,!.i'm'è:'cdrijùroit;'se
désësperbit; si bien que j'en'àvois p'iiiè \' je'ïrïe
rèmèttbis, et Itty pre'rioit' sb'n"'pl£iisirl;â mè! le
fourrer dedans et le'retirer tout d'un coup,''se
L'ESCOLE DES FILLES. 67
délectant à le v,oir entrer et sortir, et (44) pelataisoit un; bruipt;, cousine, comme les boulan-
gers qui,enfoncent.leur poing dedansla paste etle retirent soudain, ou ;çomme les;petits,enfants
qui retirent leur baston de leur canonnière où
ils.ontdesjà mis. un,tampon de papier. ,;,,. ,,,•,.,Fanchon.. Quel dévergondage, ô Dieu! de
part et d'autre. Et.avie;È-vous du. plaisir àcela
aussi, vous? ; , ; . -,.. Susanne. Pourquoy non? Quand on,.s'aime
b.iefl,ce sont de peti.tes.çoyonneries.qui plaisenttoujours et,qui ne laissent pas de chatouiller u;n
peu, et,cela fait passer autant de temps.agréa^
blement, Pûlre.que l'on le; trouve meilleur par
après.,.,,. ;; ;.,, ; .;-;:; -,-, .-.-, -,. .A ..i',•Fanchon. :Q,bien.-donc,,poursuivez, si MOUS
le trouvez bon- !.. ,, ::.A'-Sfisanne. Enfin;, quand il fut las,de me cha-
touillerde,la-sorte;, nous allasmes, aussi nuds
que; nous estions,, auprès du feu„ où; il ,me fit
asse.oiridans;une,chaise auprès de luy, et aussi
tost<a,lla.prendre; dans, un coin de la chambre
une bouteille .d'hyppcras avec certaines confi-tures' dont il me fit 1
manger, et je me :sentis
merveilleusement rpstauçée..;;Ori cppendantiquenousimàngions, il s'estoit remis auprès, de moy
enposture humble et suppliante, et;me cajolloit-comme s'il ne.m'avait jamais; vue;, me entant
68 L'ESCOLE DES FILLES;
son martyre et qu'il se mouroit pour'l'amourde moy,'avec les plus douées paroles du
monde. Si bien que, feignant d'en avoir pitié,
je lui ouvrais mes cuisses-,'ainsi 'mise- que
j'estais, et luy, tenant Son engin au poing, setralnoit à genoux entre deux, disant qu'il le
voulolt seulement mettre à couvert. Et ayantaussi tost pourveu à-cela, me tenant enfilée sansmouvoir davantage, ainsi en mangeant toujoursnous raisonnions doucement de chaque chose,et quand il ësto'ità moitié mangé nous le ren-
voyions de bouche en bouche. Tant qu'estanslassés de. ceste posture nous en recommen-
çasmes une autre; et .-tantost une autre,: et ainsià l'infiny, me considérant partout, et il semblait
qu'il ne l'avoit encore jamais fait et qu'il-nes'en deust jamais soûler. Ensuite de quby il seravisa et prit un verre Sur la table,- qu'il remplitd'hypocras,-et voulût que je-béûsse la première.Je le'vuidày entièrement; et 'l'ayant à'ussitôst
remply pour luy ''il en fit Jauiant.qué''moy;Nous continuasmes deux ou trois fois, en sorte
que les yeux nous pétilloient d'ardeur'et ne
respiroient que le combat naturel. Nous fismesdonc trêve dé bbhne chère, et retournant à me
caresser; me prist soubs les bras et me fitlever;et quand je fus debout il fit mine de me chevau-cher ainsy,' et se trémoussa vers moy en se;baisi
L'ESCOILE ftEa. FJLLESi 69
sapt et moy vers,luy en me haussant; les culs
nous aboient à tous deux comme s'il eust desja
Je vit.au, pan, et voyant.qu'il ne pouvoit rien
faire entrer à .pause de l'incommodité d'estre
debout,,,il m'apprit au,moins que ce qu'il en
faisoit estoit pour m'enseigner à remuer les
fesses (48) de mesure pour quand nous serions
accouplez, et que le remuement de deux fesses
bien accordées, qui s'approchent et se retirent
quand il est. temps, est un grand assaisonne-
ment àla vqlupté- Il m'apprit ensuite plusieursautres choses à faire; qu'il trouvoit agréablesdevant et pendant le déduit. Que diray-je da-
vantage?, il ne npus manqup.it qu'un miroir
ppur mieux contempler nos postures, à faute de
qupyilme monstroit tous ses membres qu'ilavoif les;mie,ux faits^ét'vouloi-t que je les ma-
niasse, prenant autant de,plaisir d'estre touchéde moy qu'il; en, avoit à. me toucher. Bref il
n'avoit jamais.miS; tant, d'apprêts à; me. chevau-
cher, comme il fit, cpste fois là, et luy en ayantteçmoignè .ma.peusép, je le priay.d.ë mettre linà toutes choses, Il estoit las de baiser, manier,fpuiller.et farfp.uiller, c'est pourquoy il m'es-
côuta,-,et,nostre plaisir.(i)e: put souffrir, un,plus
Jong.dçlay,. Je l'emppignay par le manche,et le
meqay au pied du Jict, où je me couchay à la
renverse, l'attirant dessus moy; je m'ençonnay
70 L'ESCOLE DES FILLES.
moi-même son vit dans mon con jiïsqùe's ;âùx
gardes; il faisoit craqueter le 1ici; en1poussant;et je luy repoussbis- de toutes 'mes"fbrc'és.JBref;tout estoit en agitation parmy-nous,'etn'è pou-vions'plus'rien faire'entrer par le'remuementdes fesses; je Sentois les'couillu'ns 'd'àysè'qUibattoiënt la càdénce CPrilre lés miennes. Enfin,il eslance de plaisir contre moy'et-me dit'qu'ilalloit faire un grand coup, 'dont je serois tbû'teravie, je luy dis qu'il se despeschât Visteriiènt,et nous nouS dismes en suite plus de vingt foisl'un à l'autre ': Et tost, m'ahiour; mon coeur;'etquand feras-lu? lors il commença à faire la des-
charge et m'en donna le signal en me baisant et
nie poussant- de force toute Sa langue dans'la
bouche. Il me semble'(46) encore qûë' j'y suis,
quand il eslançà par'plus de six fois la liqueuramoureuse en moy, et cela'se fâi'Soit à petites
secousses,et chaque-secousse me- fàisbit mbùrirautant de fois. Je fis' aussi m'a 'dëSchâtge- aveé
luy, et pour bien exprimer' quel estoit'hbStrë
plaisir,'tiens, mà'icoùsihe; tu aurbis esté'ravieen extase en voyant seulement ebminë il to'ùs-
sbitët'Se tourmëntoit sur mb'y dàns'-lé1temps
quel hous àch'éViohisdé fournir'nôtre carrière.'; ' '
Fanchon. Non sëulèmèhtje lé crois, inà cou-sine , niais'je sensuhè éhibtibn 1
toùtë''pâWèilledans la"description'' que vous m'en' faites; et
L'ESCPLE DES:;FILLES.: 71
poiu>r|vous dire franchement mon advis, j?aime-i-oisimieux :les conclusions'en ces >sortes-d'af-faires que de im'amuser à tant de sortes d'ap-
-prêts que vous: m'avez là racontés.; ;
>->(4ïï)Susanne.C'est au contraire de ce que tu
dis. ' La' conclusion ne peut manquer, et cela
es'tant,il' faut éstré'plus'm'ësnagère de ce plaisir,
qui autrement 1s.eroi.tde'>courte'durée sans la
préparation qu'on lui apporte.'Or si je 'croyoisassez avoir •de'tempS'avant que'Robinet fust
venu','je, te ferois un petit discours<qui te servi-rPitëncore bien d'instruction là-dessUs; '
r'I Fanchon. Hé ! dé grâce, ma cousine; puisque
nbùS'y sommés, achevez , et'faîtes que je vous
ëye'l'obligation entière.• -Siisdnnë. Apprèns donc qu'il y à'cent mille
délices''ëh-amour"qui précèdent là conclusion,et1lesquelles oh né pëù't autrement gouster quedanS'léUr temps, avec' loisir et attention, car
autrè'Chose est'lè baiser que l'attouchement, etle regard queda-jouissance parfaite. Chacun de
Ces'qUattre a-Ses différences ou'divisions parti-culières. -Ily a'premièreihent le baiser du seinet de la'bouche et-desyeUx, bref de tout le vi-
sage»;il y a "le bàï'sër nïbrd&ht, qui-se fait parl'àttoUChement et impression des dents dedansla chair';'le baiser de la langue, qui est le plussuave, et le baiser des autres parties du corps,
72 L'ESCOIE DES FILLES.' -
selon-,que! la fantaisjeamotireuêe, qui n?a-pointde,bOrnes,-;est:capab)eid'emp.orter,!la-raison;: et
chacunode, ces baisers a.;ses.goûtS;différents:etqui sont capables d'amuser longtemps ;par la-
nouveautéietrdbu.ceur,qui s'y rencontrent: Pour
l'attouchement-) il ;est,diviséoSelon la) divisiondes membres et ses,plaisirs 'Soptausçidifférents.Le téton ferme.et rebondi remplit agréablementla main et ifai:t;aussitost: dresser le vj t par ima-
gination d!autres, délices; du,:téton-;lîon vientaux cuisses,,; et l'on, gouste un an;tr§: plaisir ;àsentir deux colonnes d'albâtre, vives ;et phar-
nueS;;quand.,l,atUiainiSepourmerne autQuri Bref,la,main va agissant, par, tout.:.tantpst sur leventre plein et arrondy,.tantpst.sur la motte
velue,.qu'elle, empeigne,et tire par, les poils,fouiUa;nt,,et farfouillant des doigts àl'entréeducon, en; faisant entr'ouyrir lesdeux-lèvresidenature,avec des émotions.,viyes et ardentes, etde là faisant, Ie; tour par les hanches,.';elle est
emportée sur les ;f^sses, qui' sont d'aimant^ppurelle et qui l'attirent aveç-tant de,vertu que l'onvoit le membre amoureux; se,,tendre;rpidementvers lecentre veluiqui l'attire. Ce membre aussi
ases [plaisirs,particuliers d'attouchement et se
plaît d'estre, logé tantost: dans la main de la
dame^tantost.entre les cuisses,, taptost -entrelesfesses.et tantost entre, les,mamelles.; Si' tu, s.cavois
L'ESCPLE DES FILLES; 73
-quel plaisir que 'C'est, quand un corps "nud! se
vautre sur un autre et que les bras, les jambes,les cuisses sont entrelacés les ; uns parmy les
autres d'.une douce estrainte, à la façon des an-
guilles; tuncvoudrbisjamaisifaire autre chose.
Pourries regards amoureux,-il n'y a rien si
plaisant à considérer qu'un beau; corps en la
personne aymée, la structure)de! ses membres,
sesrpostures et ses dispositions lascives!; il.n'y; a
.rieni'.qui,excite; davantage au plaisir, autant à
.voir qu'à-éstre veu; toutes lés: passions s:';ex>-
priment parla; et Pâme se donne entièrement à
connoistre, en furetant; tes'liéux qui luy isont
plus plaisants àiv.oii'; A ;ceste.heure; la joye est
si grande de regarder aux yeux', de la personne
aymée! et de luy faire cependant quelque lasei-
veté'au corps, don telle soit honteuse'-ouesmue
de quelque; autre passion; qu'il! n'y a langue-humaine qui de puisse dignement - exprimer.
Quelle joye aussi de se montrernud aux yeuxde ce qu'on ;ayme; et de; plus, luy causer ainsi
d'abord del'estonnement et de la confusion parun spectacle qui ne luy doit :donrteripar après
que du ravissement; La jouissance'vient ensuite
dans son rang; comme la dernière, et elle doibt
dohnerlie'u'ettempsque'cespremièresse'soyent
passées; auparavant, car après elle les autres
n'ont presque plus de goust ny de pointe; et
7 .
74 L'ESCOLE DES FILLES.
elles luy doivent toujours; servir d'àvantcou-
reurs. Or cette jouissance dernière comprend et
surpasse tous les autres plaisirs, et a ses façons-particulières de mettre le vit au con, qui sontde plusieurs,sortes: dans le glissement d'un vitdans un con large ou estroit (et; il est toujours
plus plaisant qu'il soit trop estroit que trop
large), dans la considération du temps et des
lieux, dans le mouvement prompt ou tardif,dans les delays qu'on prend pour descharger,dans la quantité de la liqueur que l'on répand,dans les accolades et. embràsseménts. Etparmytout cela, depuis le premier, moment qu'on a
commencé à.baiser, regarder, toucher et encon-
ner, jusques à l'entier accomplissement de l'oeu-
vre, il faut donner place et entremesler cent
mille mignardises: et agréments : jalousies et
petits mots, lascivetés, pudeurs, frétillements,
douceurs, violences douces, querelles ; de-
mandes, r'esponses, remuements de fesses,coupsde main, langueurs, plaintes, soupirs, fureurs,
--action, passion, gesticulation, souplesse de
Corps et instruction d'amour, Commandements,
-.prières; obéissance, refus, et une Infinité d'au-
tres douceurs qui ne peuvent pas être pratiquéesen un moment (48). Voilà ce que je t'avois à
dire là dessus, ma cousine ; or regarde donc main-
tenant si toutes ces sortes de douceurs et ca-*
L'ESCOLE DES FILLES.' 73
resses né sont pas douces à 'supporter^ etsi je
n'ay pas occasion de me' louer de,ma'bonne
fortune qui m'a procuré un amy qui en sçait sibien user dans le temps et qui est si raisonnable
d'ailleurs. ••''';
Fanchon. Certainement je reConnois que C'estun art bien difficile à apprendre que celui-là,ma cousine, et il y auroit bien encore plus de
choses à dire, ce me semble, si l'on demahdoit
les raisons particulières de Chaque point.~
• Susanne. Vrayement H né'fout- pas'que tudoutes qu'on n'y puisse'adjoustër, et quand jete reverray, j'espère bien de t'en raconter da-
vantage;: Mais parlons encore dé mon amy; à
propos, que t'en semble; encore une fois?Fanchon. Je vous, dis -que Vous -estes bien
heureuse, ma cousine, et que vostre mérite aussivous rend digne en partie du bien qu'il vous fait
reoevoir. -
(49) Susanne. Point dû tout, mon coëùr, carmon mérite ne le rend point sage comme il est.Tu ne sçaurois croire au reste la discrétion qu'ila pour moy : quand nous sommes devant le
monde, il n'oseroit presque me regarder, parrespect, et il semble qu'il n'auroit pas la har-diesse de baiser le bas de ma robe, tant il a peurde m'offenser, et cependant, il faut advouer
qu'il sçait si bien bannir le respect quand il est
76 t'SSCOLE DES,, FILLES.
temps,, qu'il n'y a ;sorte de mignardises et delascivetés qu'il ne commette et; ne fasse;com-;
mettre,,pour, me ,dbnner, dû,plaisir et à, tb.usdeux du contentement.,
Fanchon. Eh ! paix !Susanne. Qu'y a-th-il donc ?Fanchon. Ah ! ma cousine, le coeur me bat, et
j'entends Robinet qui vient icy. . ... .,-, ,
Susanne.Eh ! tant mieux ! réjouis-toi; de quoyas-tu peur? Que je, porte desjà d'envie à ton
bonheur et au plaisir que tu vas,recevoir. Ce-
pendant rasseure-toy, toujours un petit et te
dispose à luy faire bonne chère de tes; faveurs ;je m'en vais au devant de luy pour le recevoir.
Tandis que tu l'attendras sur le lict, feignant de
travailler à ton ouvrage, je lui cpnteray com-
ment il se doibt comporter, afin que, tu ne sois
pas surprise. Adieu. !Fanchon. Adieu, ma chère cousine, je me re-
commande bien à vous.
FIN DU PREMIER DIALOGUE.
ADYERTISSEMjENT
"AUX DAMÉS''':'
Mes belles dames, il y aura encore quelquechose à profiter icy pour vous,-et après avoir
contenté lès plus pressées dans le précédentdisùours', vous verrez que ce dialogue icy ne
mérite pas moins de porter le titre, sur là-
fin, de h Philosophie, des Dames, pour les
belles et rares difficultés qui. y sont expli-
quées, que celuy qu'il continue déporter, de
l'Escole des Filles. Je ne doute'point, mes
dames, que vous ne soyez assez bien instruitesà toutes les mignardises et délicatesses de
l'amour, et.que vous ne sçachiez mettre en
pratique, encore mieux quel'on ne sçauroitdire,, tout ce que l'art et la natureont inventé
de,plus ingénieux pour les rendre plus dési-r
7."
78 ADVERTISSEMENT AUX DAMES.
'râbles. Mais il y en a toujours quelques unes
entre vous qui font déshonneur à leur sexe,et c'est une honte de les voir ainsi belles,
grandes et bien formées qu'elles sont, néan-
moins, pour avoir esté mal instruites, après
plusieurs années d'escole et d'apprentissage,se tenir immobiles au lict comme des souches
aux plus vifs attouchements, ne respondreque
froidement aux plus chaudes caresses quileur sont faites, et n'avoir pas l'esprit dédire
seulement ce qu'elles sentent. La faute vient
sans doute de ce qu'elles n'ont pas eu'la théo-
rie avant la practiqwe, et elles méritent pourcela d'estre renvoyées à l'Escole, pour y
apprendre les commencements avec les filles.Pour vous, mesdames, qui estes montées jus-
ques à la première classe et qui estes-passéesmaistresses dans cesteEscole, et quisçavez les
moyens, quand il vous plaist, pour enyvrerun amant de vos moindres faveurs et luy fairesentir mille morts délicieuses avant qu'il soit
venujusqiles à là dernière, c'est à vous que jedédie ces hauts 'raisonnements, tirés de la
plus subtile doctrine de l'amour. Us ne sont
pas indignes de vostre attention, et vous ytrouverez infailliblement des nouveautés qui
ADVERTISSEMENT AUX DAMES. 79
occuperont vostre esprit à les lire et à les
examiner, pour peu que vous incliniez aux
belles choses. J'ose mesme croire, mes dames,
que vous en ferez vostre profit, comme j'ay
dit, et que dans vos esbats particuliers, ayant
l'imagination remplie de ces agréables idées,ceux qui auront l'honneur de vous posséder
prenant part à vos pensées, vous unirez vos
corps par de plus douces estraintes et ferezdes embrassements plus mois et plus volup-
tueux, à vostre grande satisfaction.
^'ESÇOLE DES FILLES
LA PHILOSOPHIE DES. DAMES
SECOND DIALOGUE
: SUSANNE Et FANCHON, personnages.' , ': '.
Susanne. .Aceste heure que nousvoylà seules,
çonte-mpy comment il va depuis le temps que
je ne t'ay point vue. ..,.,..,
(1) Fanchon. Eort bien, ma cousine, dont jevous rends grâces, et en dépit de ma bonne bi-
gotte de mère qui m'avoit tant de fois preschéede fuir les.garçons, disant qu'ils ne valpientrien et qu'ils trompoient, les filles, car je vous
asseure que celuy que j'ay ne m'a pas encore
trompée.-...-,Susanne. Uo,\ , hq!; yrayement, il : n'auroit
82 L'ESCOLE DES FILLES.
guère de coeur et il faudroit qu'il fust bien mal-
heureux pour en user de la sorte. Mais tu n'es
pas faschée de luy avoir permis ce que tu sçais,à ce que je me puis imaginer ?
Fanchon. Non, aussi vray, ma cousine, tant
s'en faut ; et si c'estoit à recommencer, je le fe-
rois de bon coeur, sçachant ce que je sçay, car
je vous asseure que c'est un grand soulagementd'estre aimée, et je trouve, pour moy, que jem'en trouve mieux de la moitié depuis que jeme suis appliqué la peau d'un garçon dessus.
Susanne. Tu en es seulement plus gaillardeà te voir comme tu es, et tu me portes la mine
d'estre un jour bien fine et rusée à ce jeu.Fanchon. Ma cousine, ce n'est rien que cela,
et j'apprends tous }es jours. On est un peu hon-
teuse au commencement, parce qu'on n'a pasaccoutumé de lé faire, mais, à la fiiij je mettraysoubs pieds toute honte, car mon'amy m'ap-
prend peu à peu à n'en point avoir. Il dit qu'ilme veut rendre une des plus habiles filles quisoient capables de donner du contentement aux
hommes.
Susanne. 0 bien ! il faut espérer cela de son
amitié et de ton bon naturel. Or, pour t'y por-ter encore plus, il faut considérer l'avantageque tu as sur les autres filles, d'avoir un si
grand plaisir qu'elles n'ont point, et t'ouvrir
L'ESCOLE DES FILLES. 85
d'ores en avant l'esprit, pour en faire un petitcommerce et considérer les raisons qu'il y a
d'en user ainsi.
(2) Fanchon. Ma cousine, cela est estrange :
depuisqué Robinet a couché avec,moy et quej'ay veu etsenty les choses, en examinant les
raisons, tout ce que m'a dit par cy. devant mamère ne me paroist plus que sottises et des con-tes pour.amuser les petits enfants. Comment, il
semble que; l'on ne soit garçon et fille que pourcela, et l'on ne commence de vivre au monde
que depuis que l'on! sçait ce que .c'est el quel'on en a gousté, et loutce que les garçons et
filles font, tout ce qu'ils pensent, tout ce qu'ils
disent, il semble qu'il né doive aboutir que là,quelle hypocrisie donc et;quelle rigueur à ceux
.qui le veulent empescher!;; Je n'estois bonne
auparavant qu'à filer et me taire, et à présentje suis bonne à tout ce que l'on voudra. Quandje parle maintenant avec ma mère, je me fonde
en raisons et je discours comme si c'estoit une
autre; au lieu; qu'autrefois je n'osois desserrer
les dents. Pour .ce qui est de cela, l'esprit com-mence à me venir, et je mets mon nez dans lesaffaires où à,peine aurois-je pu rien connoistre
auparavant, et quand ma mère y trouve à re-
dire, je luy responds bravement et luy fais voirson bec jaune; enfin, elle est tout estonnée de
84 L'ESCPLE DES' FILLES.
me veoir et conçoit de là une meilleure opinionde moy. '' >'•''' l '" '''' - ";;-';':
Susanne. Et cependant elle n'a'riendescûu*-
vert de vos affaires ? '
Fanchon: Non, point dû tout. 0 iqu'eileii'a
garde; vrayement; j'y donné trop bon ordre. \
Susanne. Mais en quel état sont-elles à pré-sent? '1 ' ' '--» "' '-''"'
Fanchon. Très-bien; ma cousine, exceptéseulement que Robinet rie me vient pas veoir si
souvent queje le'voudrois bien; \ "'
Susanne. Tu es-donc bien accoutumée avec
luy, à ce queje vois?' '! >" ' ';- •
Fanchon: '•0 ! qu'ouy vrayement, nous som-
mes en là meilleure intelligence du m'onde; '
Susanne. Et n'as-tu pas'éu'un peu de peine
auparavant, et n'as-tu pas trouvé êstrangë ducommencement de sesfaçons défaire? 'i
Fanchon. Vous allez tout sçavoir, et vràyé-^
ment, si vous m'avez fait autrefois des contesde plaisir et de chatouillement, j'en ay bien
d'autres tout prêts à vous faire'à Cèste heure;j'ai de quoy vpus payer eh là rtiesme monnoie
que vous nfâvëz' fait.' ;.;':'
Susanne- Dis'dohe vilè;'''maj corinaUde, celane pëutëstre mauvais 1,;dë là fàçort queje me le
ligûre',"et''quand' tû'auras dit, par après iiousverronSsi tu as affaire'à un habile homme.
L^ESCOLE DES FILLES. 80
'\($)Farichoh'. Pour commencer dohc,la pre-
mière fois qu'il me fit cela, j'estois sur le lictassise où vonsm'aviez laissée,comme vous sça-
vez^qui faisois semblant' de' coudre à mon ou-
vrage. Quand il entra dans la chambre, il me
salua' d'abord et 'me demanda:comment je me
portais, et luyayant respondù.civilement, après
quelques cérémonies faites pour s'asseoir, il se
mit enfin auprès de moy, me regardant fixe-nient au visage. Je crois qu'il regardoit si je, ne
mè'doutois'de; rien,-et: après s?estre enquislàoùestoit ma mère et à quel ouvrage je travail-
lois, il me dit, en tremblant, qu'il vous avoitrencontrée sur le degré; là où vous lui aviez biendit deschoses de>moy; sijelvous;en avbisdonné
charge. Je ne luy resporidis r,ien,. en souriant,et cela lui faisoit peut-être penser qu'il enestoit quelque chose ; au moyen! de quoy, luyvoyant.que je;demeurbis muette et quasi comme
interdite, il prit: un; peu-plus de hardiesse et
s'efforça de me baiser. Je le; làissay faire sans
beaucoup luy résister, m'estant préparée à toutce que vous m'aviez dit. Et s'estant retiré
après pour me considérer^ il,vit que j'estois derYehué toute rouge de!honte et que je n'osois le
regarder, Ce qui fust cause qu'enis'approchantaussi tost il me dit : — Tu rougis, m'amour;baise-moy;en,cpre un coup;.;Et ce disant il me
8
86 L'ESCOLE DES FILLES.
baisa, mais il demeura,un peu plus longtempsà ce baiser-qu'à,l'autre) parce qu'il avoit mis sa
langue dans ma-bouche, et; je ne vous menti-
ray point,' ceste façon de baiser me plaist extrê-^mement. Si bien que voyant que c'estoit uneaffaire qu'il fautj et qu'à toutes choses il y a
commencement, je'pris une ferme résolutionde complaire à tout ce qu'il me fér.Oit.;
Susanne, Fort bien. :Fanchon. Aie reçus donc sa .langue sous la
mienne, où il la fit frétiller longtemps, et de-
meuray ainsi collée avec luy, goustant, sans pen-ser à autre chose, le premier plaisir, tandis
qu'il glissa sa main soubs mon mouchoir de
col, où il me prit les tétons, qu'il mania l'un
après l'autre, et puis la coula dans le sein le
plus avant qu'il put.Susanne. Voilà un bon commencement.Fanchon. Et la fin n'en sera pas pire; car
voyantqu'il ne me pouvoitatteindre plus avant,il la tira dehors et la posa sur mes genoux, et
toujours en me baisant (4), il leva petite petitma jupe avec les doigts, et me venoit à toucher
enfin le dessus de-la cuisse.Susanne. Cela s'appelle, comme il faisoit,
toujours gaguer pays. Je pense que le coeur luibatloit bien.
Fanchon. Vous allez veoir qu'il n'y a guère
L'ESCOLE DES FILLES. 87
de filles, à ce qu'on m?a dit, qui ayent de plus
belles cuisses que moy) je: puis me vanter de
cela, et qui soient mieux faites que les mien-
nes, car je les ay blanches, grosses et douil-
lettes.'- Susanne. Je. le sçay bien, pour les avoir
veues et touchées. ;
Fanchon. C'est pourquoi il tressaillit d'ayse
en les louchant, et s'estant serré plus fort con-
tre moy en les pressant (S), pour me dire qu'il
n'avoit jamais senty de chair si douce, son cha-
peau, qu'il avoit mis sur son genou, tomba à
terre, et ayant aussi tost porté les yeux en cest
endroit, par; curiosité, je vis, le long de sa
brayette, une longue enfleure qui poussoit et
taschoit à sortir dehors. :
Susanne. Ha! carogne, hé bien?
Fanchon. le songeay aussi tost à cest engin
roide que portent les. hommes pour pisser,
comme vous m'aviez dit, et avec lequel il de-
voit me: donner du plaisir, et, je me souvins
qu'en entrant dans la >chambre je ne l'avois
point veu comme cela.
Susanne. C'est qu'il ne bandoit pas alors.' Fanchon. Tellement que je me doubtay bien
alors, que nous passerions plus outre et que
nous ferions quelque chose, ce qui fut. Cause
queje me levay pour aller fermer la porte, de
88 L-'ESCOLEDES FILLES.
peur que' par'hazard nous ne dussions surpris
parla'servante, qui estoit'enbas; :(6):M'ayàntdemandé où j'ail ois, et ayant eu peine à ihe lais-ser aller; je vis qu'il rajustoit cela par dedans,et quand je fus retournée (mesme je descendis
pour donner de l'occupation à la servante; afin
que pour quelque bruit elle, ne vînt; à,inter-
rompre nostre plaisir), ainsiassëurée que je fus,
je m'en allày droit à luy, qui me sauta au coldès aussitostqu'ilmp vit et ne mev.oulutpointlaisser, asseoir sûr le ilict comme auparavant,mais me tira debout entré ses;jambes et m'es^
traignit de toute sa force; et: croiois d'abord
qu'il me vo'uloit estouffer, ètjeluyidis m'apen-sée, mais il ;me dit i..^- C'est, que je,t'aime,mon coeur. Et ainsi disant, il fourra-là main
derrière par la fente de ma juj)e;;ettirant peuà peu là chemisé, il fit tant qu'il me vint à tou-cher les'fesses, lesquelles il; trouva fermés et
rebondies, et de;l'autre main qu'il lavoit libreyil me prit la mienne et s'aventura, en me re-
gardant,de la mettre, comme sans,y penser,sur sa brayette. ,- ! ';-.
Susanne. O1! que tu!fais durer.cela long-temps! ,; "" •'!. '"':; :•:.:•;:: '-'V .". -. .-. .
Fanchon. Dame, il estoit pourtantiainsii,' etaussi long comme je vous le dis-, maicousine (7).Je sentis donc cela qui estait dur 'et'qui se
L;ESCOEE>. DES-FILLES*
poussoit en avant, contre-,ma main, et voyant
que jeiin'entpsmoignois aucun semblanjt^il.sedéboutonna, par là. Fpur.rant.m?; m?JP dedans,il médit :,— Touche; .m'ambur;. touche, mon
cpeui;. Je vis qu'il estait bien ayse que jeluy
touchasse; je fis donc: cp .qu'il, voulut, et me
laissaydpucement forcer, àlui complaire,; et il
se.mblpit; qu'ilid.eust monrir,d'ayse à chaque;31-1teinte que je lui donnois, car lantost.il mejdi-,
soit, en conduisant ma main : — Touche ,icy,
tpùche,,là,;et.p,lus,;bas,) aux.çoùillpns, m?amie;sens-tu les peilS;?! reviens içy, empoigne .et
frotte haut et;bas;., ; .., ; . ,, ;.,,:,,.,,Susanne. Il me semblé que j'y suis.
: (8),Ffmçhon. Après qu.oy, il, dit :.— Je vçux
que tu le voyes. Et tout disant cela, il melpifittirer -hors dei la brayette,don.t je. fus. est.pnnéede la forme et grosseur qu'il avoit,,car il est fait
tout autrement quand il .est dur, ,que:,q,ua,nd,ilest mol.; Il, s'aperçeut de.mon.estonnement, et
me dit; A--.Tu, ne sçais pas, Am'amour,, ou il
faut que celaentre, et (Cependant, tu as, unpn-;
droit.sur toypropreà le recevoir. Lors, s.'ém.an-
cipant tout d'un coup, il me troussa la, chemise
tout autour et me desppuyrit Jeventre et les,fes-
ses, se plaisant à,les patiner, et puis tantostil
me. touçhpit du, v,it les,puisses, tantost les han7
ches,, tantost revenoit aux fesses et au.vpntr,e,8.
90 L'ESCOLE DES FILLES;
après'entre les'poilsd'é ma rouge motte, et puisincontinent après il-vint au trou mignon'.:.'
Susanne. Eh!:là'dôhc,jen;att'éndbiSqué Cela.
'iFfa«6ftb«'.'ir nié prit; dis-jë,-par le:cb'n,'bù il
s'arrèsta quelque temps, me pressant lés deux
babinesi'une contre l'autre et quelquefois pas-santes doigts entre lés poils qui sont dessus la
motte, laquelle il empoigna aussi, faisant parce moyen entr'ouvrir la fente de ma naturel
Après) il me fit'rebuter un peu en arrière, et
passa ies genoux entre les miens,'et soulevantun peu le cul, dévala son haut de chausse, et
ayant rangé sa chemise, il prit son affairé dans
sa main et me fit approcher. '
Susanne.- Or c'est icy qu'il faut bien prendregarde. - '
Fanchon. Je. sentis cela roidè'contre la
motte, et'je cdgnus-qu'il le vôûloit mettre de-dans,' Il m'ouvrit'prémièrement les deux babi-nes avec ' les deux mains, et poussa deux outrois coupS'assez-fort et m'eslargitbeaucoup,mais il ne pût entrer davantage, pârcëqu'il mefil mal, et'fut obligé de-s'arrester un peu, à la
prière que je luy erifis. Et s'estaht'un peu mieux
rajusté que devant; il me fit plus ouvrir lescuisses et poussa son' affaire un peu plus avant,mais je le forçay encore de s'arrêsler. Il me di-
soit'bién queje priiissë'patience, que ce ïi'estoit
L'ESCOLE DES FILLES. 91
qu'un; petit mal, et que quand cela auroit Une
fois trouvé passage, il n'auroit plus de peine à
entrer par après; que cela luy faisoit bien mal
aussi comme à moy, mais qu'il se contraignoit
pour l'amour de moy. Je nie contraignis donc
aussi pour Pamour deluy,etilenfitentrerdeuxou trois doigts à bonne mesure, sans luy résis-
ter; et me tenant ainsi enconnée,il me conju-roit assez de souffrir le reste. Voyant que je ne
voulois pas, il voulut:essaier une aulre posture.Il se lève donc et me renverse sur le lict et (9)se couche sur moy, mais je le sentis trop pe-sant. Il soulève mes deux cuisses sur ses deux
bras, et.ainsi me soulageoit un peu, se tenant
debout; contre les bords du lict, car il n'ap-
puyoit pas tant, mais je trouvay toujours une
telle rudesse à me sentir ouvrir par son gros
engin, que je ne le pus souffrir. Dans ceste in-
quiétude,; il se retira tout de dédit, et moy jeme vis tout entr'ouverte au bas du ventre.
Susanne. Quel plaisir, cousine, et que n'ay-
je un tel vit! De bon coeur, je ne m'en plain-drois point.
Fanchon. Patience donc, je ne m'en plaignis
pas tpusjours aussi (10). Pour conclusion, il re-
vient et me baise, il manie mon con, il met le
doigt dedans pour veoir ce qu'il a opéré, et ne
sçachant plus que faire, se met à sepromener par
L'ESCOLE DES FILLES.'
la eham.brie^jurant^maugréant, tandis; que je
m^s.tois,recouverte;.;; r, :i .:iv;.-- :-; 'V'ini'ii -.
Smantië.vhe pauvre >enfant,'il r.ayoitrdonc
bien-de:1a;peine!?;';! A AA- ,'•(' A,;:i;:;iur.)'i:-.M,..
; Fanchon. A la fin, il manie piteusement son
affaire devant :mOy,)et il advise uni pot dé po-màde qui. estoit.sûr la.cheminée;;il~- le 'prendauSsitostet dit :•—Bon,'voylà qui nous servira
bien. A mesme temps,il en mit dans sa main
et en frptta le manche haut et bas:j pour le ren-
dre plus coulant; -,)-. •:.••'. -1-,.1
Susanne. 11 ne faut que cracher dessus et
frotter avec la main. - . -,.;. '.! '-.';;
Fanchon.--Enfin, il s'advisa de cela etne-son-
gea peut-être pas à l'autre. Il; më -fit; aussitôt
mettre: eh posture dans une chaise et se mit à
genoux devant 'moy; et lapomade le fit entrer
plus avant ; après!qùoy, voyant qu'il ne poùvoitencore rien faire, !il me fit lever et mettre (11)à quatre pattes sur le lict, et s'estant derechef
frotté de pomadë, il m'attaqua par derrière.
.Susanne, Que ,de, façons pour: un dépuce-lage! Vrayement mon amy n'en employa pastant pour moy,il put fait en moins de rien et si
je né me plaignis pas tant; ; ;. • - ; >•..:.: Fanchon: Quoy que .c'en, soit, l'affaire se
passacommeje vous le dis. Ma robe estoit donctroussée sur le dos, etme. faisant roidir l'échiné,
L'ESCOLE DES FILLES.I 93;
je luy;présentay assez,be,au. 'Ce.no.uye.au-visage,l'çsmeut si fpr.t,.qu'il,.pe,,m'psc.outa pl,!us; il;
poussa .et.im'en.tc'puyjrit avec :plus de; facilité
que devant, et;fit tant à,la tinsse ;remuant decul et de teste, qu'il força la barricade. -.. -\
Sifsqnne, /Dieu, soit ,lo,Ué du tout, m.a cou-
sine ; je;;suis rayipdeite ypir.eschappée de tous,ces petits accidpnts,-venons au,reste.,
Fanchon.. Je, ne.,me,plaignis pas. tant- alors
que j'avois fait, .et je sentis,quelque plaisir,;voyant son .membre^logé -si à l'estroit dans
moy. D'autre part, il;estoit;tout glorieux de l'ef-,
fort ;qu'il avpi t ;fait,;e,t; n'ayant plus de difficulté,à vaincre, il m'appelpitson. coeur et s'amie., et,
me:dit!qu'il m'alloit ;faire bien,ayse;; je-seutis
pour cela l'opération, naturelle.du corps, et sonmembre allant etvenant, avec, le, plaisir, qu'il,
avoit, me causa la démangeaison. . .Susanne. Bon. •:;.-•
.Fanchon. Il me demanda si j'estois. bien.ayse;
je luy disqu'ouy; ilme dit qu'il l'estoit; pa-
reillement,,.Alors.* me serrant ;de, plu?; en.plus
fort,jmetenant;embrassée,sur les, hanches, se
tenant- appuyé ; sur.,ma! croupe,, il,me, .touchai t
quelquefois d'une main les mamelles .et'de:l'au^
tre les fesses,0u; la muthe*. ; ,
-Susanne.. C'estoit,pour. luy donner courage.••; ;(12) Fanchon- Moniplaisirmpurantà mesure;
94 L'ESCOLE DES FILLES.:
qu'il remuoit, et ne me pouvant plus tenir surles mains pour l'ayse que 'j!âvois', lès bras mefaillirent et je tambay le nèz Sûr le lict. '
Susanne.'Tu ne te cassaspoint le nëz contrela plume? ' . :
Fanchon. Non,attendez. Il médit: —Prends
garde, sans s'arrêter; et à'l'a fin il fondit d'aysesur moy, en disant- : — Mon coeur, je fous !
SUsanhe. Et comment te trouvas-tu alorsavec luy ? Ne fis-tu pas aussi ?
(13) Fanchon. Belle demande ! et quel moyende s'empëscher quand cela vient? Je perdistoute connaissance et fus'ravie en pasmoison. Il
n'y à point de'sucre ny de confitures qui soyeritsi doux à la bouche que cela est au con; le cha-
touillement se rendit universel par tous mes
membres et fus comme esvanouiè. '
Susanne. Tu'ne croiois pas ^cependant-qu'ildeust estre si grand ?
Fanchon. Non, je n'eusse eu garde, ne l'ayantpoint esprouvé. A là fin, s'estant relire, je mesentis' un' peu mouillée en cest endroit et je
m'essuay avec ma chemise, et je vis aussi queson affaire n'estait pas si droit qu'auparavant et
qu'il baissoit la tête peu à peu en se retirant.Susanne. 11n'y a point de double. ;:,;:
Fanchon. Cela fait, je me troùvay'bien re-
faite et ne souhaitay rien plus. Après>, il'me
L'ESCOLE DES FILLES. 95
baisa et me parla du plaisir qu'il avoit.eu. Je lui
parlay du mien, dont il me tesmoigna estre plusaise que du sien propre. Nous contasmes long-
temps (14) pour sçavoir lequel avoit esté le plus
grand, chacun disant sesraisons, le plus raison-
nablement du monde, pour mpnstrer le grand
ayse qu'il sentait et qu'il en avoit eu plus que
l'autre. A la fin; nous conclusmes sans nous
accorder que chacun avoit sentyle sien; mais
il me dit qu'il avoit esté plus ayse du mien et
qu'ilen avoit reçeu à me veoir faire, et.mpy je
luy dis pareillement.Susanne. Cela n'est pas sans exemple ce que
tu dis ; car quand on ayme bien on est plus aysedu plaisir d'autruy que du sien propre. D'où
vient que si le garçon veut faire cela à, la fille
quelquefois qu'elle n'est pas d'humeur, néan-
moins, à cause qu'elle ayme ]e garçon seule-
ment, elle consent qu'il;le luy;fasse, non pas
pour l'amour d'elle, mais pour l'amour de luy,
qujfaitqu'elle luy dit, en sedescouvrant sur le
lict : — Sus, mon coeur, prenez de moy vostre
bon plaisir et faites à vostre volonté. Et quandc'est le garçon qui n'est pas d'humeur et quec'est la fille qui,en a envie, il se soumet,à son
vouloir et a la mesme complaisance qu'elle a
eue,pour luy une autre fois.
j Fanchon. Je suis bien ayse de sçavoir encore
196 L'ESCOLE- DES:FILLES.
'cela; j?ën'fèr&y souvenir :B.bbinét]quelquefoisqu'il-ne'sëra'pas d'humeuri"' " '" ' - !'
- Susanne':''¥ott bienA'
-'(1W)' Fdnchôn. Cependant, de peur qu'il neVînt' quelqu'un; il àvbit remis ''son haut-de-'chaûSsë'ét's'ëstPi't 'assis-auprès de' riiby et me
contait'il'bbliga lion'^qu'il! vbus''avoit,-qùandilvbUs rencontra'stiriè dëg'ré,"disànt''que: sansvous :il' seroit mbrt d'àhgbis'së pour nér pouvoirplus'àt'te'hdrë, et qu'il y avoit long'tèmps'qùilëstait'espris' de ma beauté et qu'il àvbit enviede me faire cela, pour la grande affection qu'ilmë portait',' mais que jamais il ii'avoit osé me
ie'dire qu'à Peste heure qu'il en avoit'essayé.'Il ne 'pouvoit/
1assez louer les bonnes qualités
qui 'estaient' en- moy; et qu'il en àvoit encore
-plus reconnu'depuis! sa jouissance qu'il h'avoit
-fait auparavant'. C'est pourquoy il voulut lier
avec moy une amitié indissoluble qui fus t aussi
-IbrigUe qUê Sa'vie 1;ensuite de qUpy il me'fit'cent profëstatibns d'amour et de service' etihe
Cbhjû'rà'dë ràim'ër'tbUjbûrs etdeluy' éstre tou-
jours fidèle,-nie promettant la réciproquei Et
ppur donner'lieu que cette amitié'fust acconr-
'pagriée 'des mesmeS'plaisirs que, nous venions
'de'prêndre, afin quë'je n'eusse de regret, il më
promit de me renouVéller tous'-les jours deux
fois'ce mesme piaisir'l'un portant l'autre'; dont
.L'ESCOLE DES FILLES. 97
•je'"l'e|remëreiay;'et pbur'cést éffeetneus nous'àviSafemes'à-nous'cohdu'irë'"Si!SëcreMeffiënt que
-personne' ne pèUSts'âjpérCevoir de'hPstrepra-1tique: Ce qû'ëstartt 'résolu', nous Ipàrlasmes*d'autre'chCse;'et fduillant dans Sa pochette',- il-en: tira quelques pistaces et mirobolànsi dont il
"m'en" fit' màngèr')'disânt' qu'il n'y avoit rien
meilleur pour/réparer' les forces perdues au
jeu 1'd'amour.-' Tandis que jé''>mangeoïs;' je• le
:-priay que je pusse aller'en bas'pour veoir; où eu•estait là''servante;' et 'cependant il; ;se mit : à
•'chanter! pOUr oster Wùt soUpçbn.'Jë fus quelque•'temps àréVëhir,'m'estùdiant derechef»l'occu-
'per; jelûy'dis'qûe cejëûnë'Robinetm'impor--tunoit'beaucoup et 'qué"j'eusse bien' voulu en
!;est)rèdêspetréeJ''-'":"!' "I :-'"i> J:;'» - -'': i-,
'Ai&ùsanrieV'ABwVla:'bonne bête!, m- ! ; ; i ;.,,•;'!' J?B!»cftion.viEt|quàndije:fus remontéejëirefer-
l'mày la'iporte'isuinmoy etim^ên'allaj"àiluy"qùi-s'èétoit"remis isur!le licluet qbi>!regardoitson
engin; qÛJ<il<avdit'presquedr'oità [la' main. Si: tostiqtf'ibme'viit; il le laissa là et m'embrassa,
>se-plaignantiquëij^avois' trop fardé. Il mêle fit
—toucher encore; parceiqii'il,n'estait passasses
l'dteyiéténi.moiiris de rien* il s'endurcit soubs unes
doigts. . " :
ni:Susann'év-Gela (SÎàppellë; comme il estait,bandera vit mollet.
'.!:.::; ;!,
9
;98 L'ESCOLEDES FILLES.
Fanchon. Je luy estraignis quelque<temps,
plus hardie qu'auparavant, et pris mon plaisir
àjuy tenir, mesurant la longueur et la, gros-seur, et pensant à part moy la vertu que cela
ayoif de donner tant de plaisir, et il prenoitaussi plaisir d'en mesurer la grosseur et lon-
,gueur. Luy aussi tost m'estendit sur le, liçt.à larenverse,et me troussa mes robes jusques au
nombril, se plaisant à me considérer. Je ne
m'opposay point à. son dessein. Il me portad'abord la main au con et me prit.par;les,poils,et après il me tourna sur le ventre. pour, me
-considérer les; fesses; et non content de cela, il
me tournaet retourna dessus ,et dessoubs,, me
battant et me mouvant, et me fichant quelque-fois les dents dans la chair, et me faisant centfolastreries avec les doigts. :Pendant ce tempslà, il ; m'apprit: autant ,de :particularitez de
l'amour^et me.dit,les rais.ons paruquoy il enusoit ainsi. Je l'escoutbis,attentivement ),dési-reuse d'apprendre, et cependant Cela) il,'avoitredevàlé son haut de chaussé et me.rofettoitsonoutil entre.les: fesses; ores éntreilea.cuisses, se
remuant quelquefois, ,po:ur, veoir, ;et m'.ensei-
gnantde faire pour; quand il iconjoindroitià
moy. .;:.:,','...: Susanne. Le paillard !il y prenoit donc biendu plaisir?
L'ESCOLE DES FILLES. ; 99
Fanchon.. Que,vous diray-je davantage? if mefit, agencer de xént postures,;: m'enconhant à:
chacune, et me montrant comment il se fallait
tenir p.our!(16) mieux engaigner le vit, .et.n'en!
acheva pas une. J'appris tout).fort aisément,'résolue de:le bien-retenir. Elim'estant disposée'à son vouloir pour en achever quelqu'une,,
après, il s'estendit sur le lict, la lance droite à
la!renverse, et me tira sur son ventre. Je me lé
fouFray de moy-mesme dedans le con.et me
forçay à remuer, disant queje besoignois. Il se
faisoit faire ainsi, me considérant, et tantostme disoit que je poussasse fort, me baisant, la
langue à la-bouche,'et tantostm'appelant'(17)sa vie et son âme, et tantost; empoignant;mes
fesses, connaut, ma fouteusé, et autres injuresà quoy il prenoit plaisir. Sur la fin qu'il connut
que la douceur venoit, il ne se put empéscherde remuer vers moy et moy vers luy ; tant qu'à,la fin elle vint encore à sortir et nous finismes
la carrière avec autant de contentement que la
première fois.
Susanne. Et deux.
Fanchon. Je reconnus alors pour vray ce quevous m'aviez dit touchant les propriétés de Ceste
liqueur, et raisonnant dessus, je disois quec'estoit un grand (18) bien au monde-qued'avoir trouvé ceste invention pour se divertir;
100 L'ESCOLE DES F1LLES.1
Je Iu!y!demandayiquî-estbit le; premier qui Pavoitinventée.: Il ne, m'en sçeut ;rjen 'dire, pour ce
qu'il, in'estbit: pas 'assez- sçavanty mâisiicela
l'ayant remis en humeur) plus; bèfie; |luy,:meidit:
quïil:aymoit mieUsx ime temontreri d'effectque.de paroles et: qûed'expériencei vàûthiieu-X'îque.'
le,discpùrsjiEnsuitèdeiquoy;!!; rneibaisai;:des';baisersil vintauix.âttôuchemehtset dès:àttbu-r,
chements à :me mettre le: vit au con; et me de
fitencorë-uné fois: en lévrier, le-con-derrière.''• Sûmhne.-Et trois: >> ): . :!> -'. :; ,-'i s'; <;.v.'';:'i; Fanchon. Et cèste.façonna son dire;;idyiplai-,
soit de; mièux'et plus que les autres; attendu;
qUeJcîestoiÇ; ainsi :qu'il lavoiti eu 'mon: pucelage!et qu'il, :enfonçoit
' son affaire ; plus' iavanti /Et
quelque temps après; il më! le fil encore: une (>19)i
fois,:.avant;que: de, s'en-!allér,i ayant; ihaiiace-.
tournéq vers; : la; sienne .et mes i deux:, jambes*levées sur: ses:épaules^:. ;-, i',.: -.-,! i ; .::;;;::- Susanne: AEt; quàtres Comme'itu,;les>ienfilesi!i
et celaka-t-il toujours'de même?,,; -, ; !i -v-r.-, i
Fanchon. C'estoit un premier abord,, etiitne,;pouvoit moins faire, disojt-il,; pour ,me -don-
ner; des 'marques sùffisantes-de -spm,amour\et
amitié-!; --.YA-A.-:•>;.-Ai il,,;;!:>n,,l 'Ai x-ii ;;;',;: -A,'A,:
Susanne. -,Gertës.,;Ce sont les imeilleu-rpSiiEt!
combien fustesrVQus.- ide ;temps, i-,à.; un i tel :ou-,
yrage?;;, -.-,, ,,;.,;; :i->ij,,.,,;;.; -,i:--y>iwm:-:i -iU>-irAU
L-'ES<SOlLE:.jD.ES!,iFILLgS;. 3.01
li .Fawèhonl'- Jusqu'à ;da;anûict ) ; que,; ma; mère
n'estoit)pasencbnp)venue.i; -.>> oih ;,j -m)) iv-i
SusafiriBï, G^eStiià"dJîrpitrpiS)heures-,idu ienvi->
r,bflwiGentps, jO'iestiplus- dfun; coupipar heure,, et
i!1aypjtdpncje.fpu,.afllcul.,,,.:i, ,,(I r-i-nvA\,-.An.,Fanchon. Quoy que c'en spjt^je^netrquypjs
iPPint,q,u.e')C'es,tbJt,triop,,1e.t1ce fut-qien le.nipyen
deii'estçi^reViBju depuis,,,nous a^ons .continue
ita.ntiquel'occasipn pp.ps ft [est^.faypriahlejjet; quenous n'y avons reçeu aucun empeschemeiU,Voylà,,ma,cousine,, pommelés choses se .sont
:p.asséeft depuis le,.temps,que je ne vous ay, vpue
.St,:çe.1queij,',a,v1ojs àyp.us, direjppur ce,qt(eKypu,s
m'^vez.jdemandéjiQr;, ditesrmoy un,peiijvostre
rqvis,làdessus.;.i,,,;',,,,;,.,!., ,.,•',„,-• e•,.-..,;,,...,!!Susanne. Certes, je vois.bien à ceste.,heure
jq.ueitUjes^assée.maistr^sseijen pe.me^tier] [20),:et,qup;f,u n'as,,plus-.affaire .d^ipiersppnj3,]pqu.r
-t'a^prpndrp,parler,pertinemmSOf deSjCJbjpi^e^.;^ ,;^a»p/ionj.;,Et;PP,prqiqoyi,cela,,ma cousine? (IA, •FxPnpfyofi.n Gomment,?. .£u,;.d£5.,aussi bien^en
ipaiiijan,t,; uniP.util,, un epgip,, up jpiembrpj un
-<thpi>e),.UinftiaiffairejUntrou,-^.!! liçu. des ronts de
iyiitifit)|c,Qf}iquji,sppt,lpurs,,Yép;itabIes nqins. .,,,,;,,
uiFanfihfin,., Ma j epusine^ çpla, ne, m 'a, pas j jtjintcousté à apprendre comme vous diriez ..bien»
;Quafld;UOUS!SO,mro'esi(SÇulsj.Rpbinetet mpy, il
jV,pu,tjiqup; Je 4i§-, vit, et, con ;, ;et qua.nd,, nous, jp£
9
103 L'ESCOXE'DES'FILLES:
faisons que;discouririsaris .'faire,a'utre chose, ilveut que je die ces motslà qui, sont plus douxet plus honestes! et qui plaisent davantage;
' Susahkel Tu dis aussi" enfiler) enconher',
engaigner, besoigner,''faire cela, au lieu'defoutre et chevaucher. ' "'-' ^
Fanchon. C'est une mesnîe bien séance qu'ilveut que je' gàrdè'devânt et'après qu'il?à' fait,voulant garder ces gros mots pour quand il est
en humeur. '"' "'
"Susanne. Ho! ho ! vrayement,Temîeri 'n'est
pas' si' cérémoiiiéux, et quand HPU9'Sommesseuls il n'a point de paroles si retenues."Mais
sçais-tu bien aussi qu'autre Chose 'est dire
besoigner, foutre, chevaucher, qu'encPnner,enfiler et engaigner ?
(21) Frfnchon. Bësoigher, c'est mettre le Vit
au con j'' se remuer et des'chàrgèr, et CèlUy seul
dit plus que tous les autres'; foutre est seule-ment mettre le vit au cbri'ët'deschargër, sans
qu'il signifie remuer; chevaucher, C'est aussimettre le vit au con et se remuer, sans qu'ilsignifié dëschàrgér; enfiler) éhCohher) engai-gner; c'est une niêmë' chose, et simplementmettre lé vit au con, sans qu'il signifie lés deuxautres. ' ' ' " .'
Susanne. il y a encore d'autres''mots'quisont plusdèùk àprbnpncerq'u'e'èes premiérs'ét
I'ESCOLE -DESFILLES. 103
qlii sonnent mieux à l'oreille, afin que tu;riet'étonnes pas,en,compagnie quand tu,entendras
dire, comme baiser; jouir, :embrasser; pos-'séder et tant d'autres,-au lieu de foutre et che-
vaucher y et ceux là, sont bons: à dire devant le
monde,;par; honeslèté,. ou à des.amoureux àleurs maistresses,'quand ils ne les ont pas encore
instruites, par praclique. Mais je; reviens.à la
première explication: que tu as dite, qui estcertes aussi fine que j'en a.y:ouy,dire de.ma vie,et quand ce seroit moy, je n'en pourrbis;pointinventer uneiplûsijolie. ! -,
Fanchon. Passe pbur Cela, ma cousine, jevous remercie de tant de faveur';.-comme vous
pouvez voir, je niy. entends point de finesse)mais je m'estohne qu'il y-a tant de fard parmydes choses qu'bnles nomme de cent façons. :
Susanne. C'est pour les faire trouver meil-
leures, vqis^tu. Car, par exemple),le mot besoin
gner, c'est qu'effectivement lès hommes tra-vaillent en nous quand ils nous; fonlicela, et
qu'à les veoir remuer et se tourmenter commeils font^itsembleiqii'ilsprennentUn oeuvre àtâche- et qu'il y ayt; beaucoup,à gagner poureux; enfiler, è'est qu'ils nous enfilent comme
perles; engaigner, c'est que nous avons la
guaine et eux le couteau, et ainsi des autres quisont plus doux et ont aussi leurs significations
104 L'ESCOLE BESi FILLES:
plus:douçes:éfc.spirituelles'. Mais^avec touteélây
pen'sesritu que: quandles hommes, sont entr'eux
ilsiiusent- de ;tant. d'e<cérémonies?! ,0> nennii,.
vrayement;;"ieS' mêmes.- liberïésinquei -nous,
avons ,à:;nous dire .les choses: comme, elles
sont, ils ;;s'en::servent- (22) de! mesme dansleurs entretiens! privé»';-tellement que s'ils
voyent! passer.quelqu'une dont |ils;ayent desjà
jouy, ils ne disent pas simplement : J'ay' baisé
une telle; mais>bien : J'ay foutu une telle;,je l'ay
chevauchéeyipaifoi, e|le<y.prenait plaisir; non
(si ce n'est la langue dans'( la-bouche) : Je l'ay
possédée;-j'ay -pris 'lesuderniéres faveurs; ou
bien : Elle, 'n'estait : point dégoustée,:!elIeyre-muoitle cul; commeil fautjielle avoit le/con
large pu estroit ;.eti se pasmoit dïaiseen' lp fai*
sant. Quand tu les vois cinq o'uisix d'une bande
sûr le pas dé leur porte, qui se tournent etretaurnentde tous costés pour voir-' passerrlesfilles et quiis'e rient au ;nez.quand ils en ivoyent
quelqu'une>qui leur' plaist,'c'est comme èela
qu'ils parlent entre eux-et quilsse disentlibre-
ment ce qu'ils vourlrpiehtibieriiiluy faire::Bref)ils,'s'entretienhentiide;;'nbus'i;dans; les mesmes
termes, comme nous le ;Ferions' d'eux si 1,'occa'-sion sîen;présentait. '•>> .i-;;.i "!, :';:;,;Fanchon. iEt comment, ma cousine, ils;sedi-
sentdoncilesunsiaUxautEes.ce;qu'ils nous;font?
L.'ESGOLE KES FIISIIES..! liOSÏ
-VSusannë: iPourquoiys /non? iqùand-«tqu'tiile!.mohde'ile sçait ;j, car»ilsi;ne!:palrlent:;pbint')-deicelles;doritili n'est.'p:oihtiide[bruict), icbmmei'dei
toyibu dé moyV)> -IA,,\ i;'!i:'ii>': r,1 i; ;-A-\--?c
'#aMcAo»iJAh:!Hboh; dohc, mais pourtant je né'
mei'sçaurois; résoudre,, quand;.j^y pense;:ique
l'bnsçeutdè moy:ceique 'Robinet (23) m'aiàit
faire ,;ny "qu'il l'allastidlrei, car il menait
agencer en tant de'sortes de ;p'osturés que j'ensuis'ihontèuse et ne'puis-m'empescher,de rou-
gir par après quand je le regarde. V . - i , '
ASùsanne:\ Mais ;ses caresses 'pour tout cela
ne'.sont4elles,pas bien dpuces? 1- ••[ .1 ;;:,,'
Fanchon. Ouy, je l'avoue;;•:.<:ii -;-)-. ,;:;: .•-, •
Susanne: lEhbiehdonc! que :a-t-il d'avan-
tage a tout;ceIa!?,,Cei8ont dés/ragôusts que'leshommes pr£nnept-,i<et!il leùir-faùtlaïsserifairé;!S'ils ne inodsiitroùvoientipas belles et;s'ils;ne
nous aymoiéht pas); ils; ne mettroiehti pas nos
corps;;en 'tant Irie" sortes; idé: ipostures; ;pt,i pour,
ainSidire;!àlaicapilotàd:ei w\ : ;! -.;> '-;; :
; :Fanchon. 1II; ;est, way ;;; ;ma. •cousine y/iqué ;jereconhois if&r: italique ifeobinet m?ayme;l car ce
qu'il) t me! fait, fai'rè'-est))aecPmpagné rdèi'fartt
d'app'restièt ^d'in'ventïopside sa'part,; que quoy
que(j.?èn--a'ye')dè>laiihon,'tiei:enilejfai'sa!nti, je'n'en'
ay>pourtant pbiritj?dè^ régietiet j'en reçois (24)>une;;satisfaction: incroyable'. Jïntr'aufresi; ces
106' L'ESCOLEDES FILLES'.;
joursipass'és) iimè 'fitivoir une certaine gentil-lesse d'esprit dont j'auiray à jamais mémoire;
parce qu'elle 'est'judicieuse et plaisante au
possible ; il la fortifia par des instructions
d'amour si plaisantes et qui-sont! Si judicieusesà mon gré, quèjè crois que c'est là le meilleur
moyen qu'on puisse trouver à une fille: pour «la
rendre sçavante, tout d'un Coup, à donner, bien
ducontentementaux hommes. "'
Susanne. Et n'y a^t-il pas moyen de sçavoirce que c'est? ':-, ,. , ;,
Fanchon. Ma cousine, vous en rirez en l'ap-
prenant, et je me trompe fort si; vous ne vous
servez de son invention; :
--Susanne. Ht quelle est-elle donc?
Fanchon. La voicy, sans aller plus loing.Dimanche dernier, il y a! trois jours, il vint me
veoir sur les trois heures après midy, pendant
que ma mère estoit sortie, pour aller aux ves-
pres et.qu'elle m'àyoitlaissée seule;à la maison.
Je ne vous diray pas qu'il me fit Cela-une! fois
sûr le coffré, à son arrivée,: estant pressé, nytoutes les autres caressés qu'il me fit et devant
et après, dontje fusicontentei à lfordinaire; Je
vous diray seulemeht: qu'après' avoir folastré
quelque temps .enlneinous de diverses choses,et ri une bonne fois de la simplicité de ma mère
qui ne s'appercévoit pas de. nos folies, nous
L'ESCOLE DES FILLES. 107
revinsriies:!aux baisers, :et de làaûx'ëmbrasse-;ments. (,2b) Et m'ayant montré sa; lance, qui-estait droite, il me prit à force de corps et me
-coucha à'la renverse sUr le lict, où il me troussa
lacptte, etm'ayant fait escarquiller les jambes,ilrègarda si j'estois bien et me mit encore unoreiller-soubs le cul) pour m'agencer mieux.
'Après:, il me dit de ne point remuer, et ayantpris un petit toupet de bourre: .qu'il -avoit
apporté exprès,, il me le mit sous la fesse droite ;il: en prit un de: laine, )qu'il me! mit sous la
-gauche, et un autre de coton, qu'il me fourrasoubs le croupion. Après,;il s'ajusta entre: mes
jambes et.approcha: son vit en. regardant, mêle
mit aux ;bords de la. fente et me:dit que je•prisse bien garde' à ce qu'il feroit, pour lui.obéir en tout ce qu'il m'ordonrterpit.
>iSusanne.. Voilà qui est bien préparé. ,,. -Fanchon. Encore)mieux,;exécuté.: :,,'; ,.-,': ,(^&\ Susanne. -Voyons.' . ,•'•Fanchon. Il médit : Bourre, en ppussànt, etme fit remuer la.fesse droite ; il me dit'-: Laine,et il me fit remuer là gauche ; il me dit : Coton,et me fit remuer leicroupion. :!.
Susanne. Bon. . > , ;
'•'•''Fanchon:-'Et \ d'èffect,-'il'n'estoit -nus tant"mauvais. Nous reiterasmes deux ou trois foissans changer l'ordre ny la mesure, pour me fa-
\108 .L!ESCOLE:!DES,IFILI;ËS.
-çonneir:.toujours davantage, ensuite idequoyi nous diviersifiàsmes lemouvement,ëtj'avois:du
plaisir à,l'entendre;di;re:::Laine^ bourre, coton,
bourre, coton) laiiie,'coton, (bourre,!laine):co-
, tony à'qupy j'PbéissoiS) fort exactement. Et pour; un simpleimouvemenbiqu-'îliobs.ervoitiqufiesr-toitiile mQu.vementi;d:rpitiet du cb.ton,:il!m'en
faisoit-rex-ercer':trois!) à sçavoir. (27), un droit; et
deux obliques ou de e'ostière.-Quelquefois nous
né,nous pressions pas si fort; pour; faire durer
i le plaisir plus;Iong'temps,! eti;quand:je imani-
quois à quelque chose, il me, repcenoit douce-
ment, .m'enseighant, commeil ifalloitfairei.et
disant que je remuois tantost la ibqurre pourrla
laine; et tantost le coton pour la bourre et la
; laine ;•' ;au mojien! de* quoy: je' lui; disois que:lecoton me; plàisoit'iplus que lesideux,autres,dont il me tesmoigiioit me sçàivoir.bon grê. (eten effectj'avbisraison.);éts'efforçbit deimeibaîser.
Susanne. C'est quele/colonifaisoit entier la
: cheville'plus ;qwe les'deuixiautres eb pa-rrcobsé-
, qûen'tdbnnoit'plusideiplaisir.i-.' T>:-I:;>'< ii! -n-i
,AA'Ftimchôn. Eti par 'conséquent, ma cousine,vous sçaviez donc bien ce,que; c'est et je n'avois
que faire de vous le dire. .no!! .--V<WY->V!:
j 1111Susanne : i -Achève,. il : '-n'importe ;•il-> y ,'aura
; pëutiestre quelque >chosei ai sçavoir qUe je ne
-S;ÇajfiipaS.,,j .-,.'; -,;;; ;:l 7(1 'nli-iu'lrr ii-.il-. -ii::<
L'ESÇOLE DES FILLES. 109
-,Fanchon.',Quesvous, diray-je davantage?Quand il, cessoit- déparier je ne (28) bougeoiset.il le vouloit ainsi, et quand il disoit : Coton,ou les 'autres,: mqy de remuer aussi tost autantde fois qu'il lui plaisoit de l'ordonner. Nous
continuasses ainsi jusqu'à la fin, et parce quece coup lui sembla plus long que les autres et
queje fus preste, par deux fois, de.faire aupa-ravant luy, tout autant de fois.il me retint et
il m'apprit ainsi icomment il faut faire pour re-
tarder le plaisir quand il avançoit trop et pourl'avancer quand il retardoit. Et quand il fust
prest de descharger, il poussa sa voix plus fort
que devant, disant : Bourre, coton, laine, co-
ton, — et lousjours plustost coton que les deux
autres. Je fus contrainte, à la fin, luy dire qu'ilne criast pas si fort, crainte que l'on ne nous
entendist d'en bas, et que je remuèrois bien
sans cela ; et nous; nous disions tant seulement
tout bas l'un à l'autre, en l'ardeur du plaisir :Et tost, mon coeur, ma vie, ma pensée, m'a-
mour, mon corniaud; et pousse'donc, et coton,et serre l... et puis je ne sais plus ce que tout de-
vint, .,;..•.:
(29) Susanne. Que je hais ces brailleurs-là
qui font tant de bruict et qui n'ont nulle consi-
dération. Car il y en a.qu'on ne sçauroit faire
taire, et qui,-quand ils ejaculent, en mesrne
10
Î10 L'ESCALE DES FILLES.
temps 'hé peuvent s'empéschér^ dé cfïér,' et
quand1on leur demande pourquôy ils' ériént, ils
disent que c'est-le plaisir: ::-''
Fàrichon. Commerit^c'est le plaisir? Esl-cè
qu'ils- prerinent plaisir à crier pdurs'yesbattrè,ou bien si c'est que le>plaisir qu'ils ont les'con^
traigne à cela? : ' i!
Susarine. Il est encore bon delà façon quetu le dis. Je .crois, que c'est lai force dû plaisir
qui les y contraint, et Comme il y a des gens quicrient de douleur quand on les escorche, il y en
a aussi qui crient de plaisir quand on les cha-
touille amoureusement. -,..,;•).. :-.,Fanchon. Et comment font-ils pour crier si
fort? .; ; • ;
(30) Susanne. Ils sont ^montés sur les filles
comme.des saint-George,et tenant le vit au con
avec un visage effaré^ quand ils sentent le foutre
couler, ils s'escrient à haute voix:EhMa^la, la,la ! donne donc,' m'amie, «n'aiiio'ur, mon coeur,ta langue ! allonge ! et presse fort, eh ! ;poùs'sedonc ! eh ! tu ne pousses pas !... Et quelquefois lesvoisins qui entendent cela, ou les personnes, du
logis, qui n'y sont pas accoustumez, viennent ausecours avec du vin et du yinaygre,croyant qu'ilsse meurent de douleur, el>les trouvent après la
besôigne,.qui semeurent de-plaisir. Or, regardela belle veuë que c'est de les trouver.ainsi.
L'ESCOLE DES: FILLES. 111
Fanchon.. Etal n'y auroit pas moins'de plai-sir à la-fille pour cela,.s'ils né menoient pastant de hruict (à. voir toutes. îles simagrées
qu'ils font). El cela estant qu'ils ne s'en peuventempescher, comme Vous dites, je ne voudrois
non plus avoir affaire à ces gens là qu'à des clor
ches, et je tascherois mesme d'éviter leur ren-
contre comme la peste, tant j'aurois peur qu'ilsne criassent,.seulement à me voir, comme s'ils
estaient ;apr.ès. Carenfin,:!! ne tiendrojtidoncainsi qu'à scandaliser les pauvres Jilles, veu
qu'ils ne sçàuroient faire rien que tout le mondene sçache, et qu'ils n'ont point de honte de. tantfaire le fou. Certes, il est: bien: permis de se'.di-vertir autant que l'on peut et de, prendre du
plaisir sans scandale, mais, non pas de,crierainsi comme des perdus, à;gorge déployée-, :
iSusanne. Les: filles aussi,; pour ne pas men-
tir, y,sonfc;subjettes quelquefois aussi bien queles hommes,,et tandis qu'elles font bien leurdevoir de, remuer,du ,çroupion et de.pressurer
la,grappe,soigneusepient pour faire que le, jusen. sorte, :: eHeg.,,cornent ;,continuellement ,à
l'oreille de ,c.e|uy.qui:,est, dessus, emportées, du
plaisir qu'elles ont : .EhJ hau! hau' ;mqn11fi|s,,monmigno:n,;poussé le;donc et metsry tout ! etdisent quasi toutes les mesmes choses que lephommes. Mais pour, ceux cy, ils ne sont pas si
113 LESCOLE DES FILLES.
à craindre comme les autres sortes d'insensi-bles et ladres d'amour, que l'on fesse pour met-tre en humeur, et c'est bien là une autre extré-
mité de malheur que d'avoir affaire à ces genslà (31); car, pour les premiers, On les peut cor-
riger un peu, à force de;remonstrances, ou s'ilssont incorrigibles, on les peut mener à la cave,au grenier, dans les bois, à la campagne et dansdes lieux esloignés où ils auront beau faire dubruit avant que l'on les entende, mais pourceux cy, ils ne se peuvent amender en façonquelconque et n'y a point de remède pour les
guérir.Fanchon. Quel malheur! et qui sont donc
ces ladres là ?
Susanne. Ce sont des gens qu'il faut fesser
pour mettre en humeur. Ils se despouillent toutnuds en pleine place, et les filles prennent des
verges et leur en donnent sur le ventre et par-tout et tant qu'elles voient que leur affairevient à dresser, et quand l'ont fait dresser et
venir en bon point, elles jettent là les verges,comme si de rien n'estoit, pour se la fourrer
après ainsi dans le bas du ventre, et s'en don-nent du plaisir par après.
Fanchon. Mais ne deschargent-ils pas aussi,eux?
Susanne. Yrayement ouy et plus que les
L'ESCOI.E DES FILLES. 113
autres ; on ne les sçauroit tenir par après.Fanchon. N'importe, oh! la peute chose
quand une fille est assez malheureuse pour estre
obligée de fouetter son amy pour le faire ban-
der ! -
-'(32) Susanne. Ceux laque tu voulois dire
qui ne deschargent point, sont les chastrez, à
qui on a coupé les deux boulletles, et ne sont
bons à rien qu'à bander quelquefois, mais en
ce'pays ci les dames n'en veulent point du tout
et on n'entend pas dire qu'elles leur ayent ja-mais fait caresse ; si ce n'est qu'au temps passéles dames grecques et romaines s'en servoient,faute dé mieux,; pour se faire-chatouiller par le
frottement du membre-qui estoit roide, et à
cause aussi que cela avoit quelque ressemblance
à la vérité. Et encore de présent, en' Turquie,elles ne laissent pas de !s?en-servir aussi quandelles en trouvent^ d'où vient qu'ort' s'est avisé
depuis péti, pour empescher cela, de les faire
pour eunuques^ de leur couper les trois piècesrasibus.
Fanchon. Fi, fi\ de ces gens là, ma cousine,n'en parlons point. Disons plustost de ceux là
qui sont bien fournis d'instruments à fouterie
et qui sont propres à donner Un plaisir partout.
(.53) Susanne. Il y en a.d'autres qui ne disent
10.
114 L'ESGOLE DES, FILLES;
motet qui né font que soupirer d'ayse, mais; il
y a unetroisième espèce d'amoureux qui sont
bien à désirer, qui ayment s'entretenir: bassetceux là plaisent bien davantage à,la fille„ét se
dorlotent aussi bien mieux dans le plaisir.' .;>
Fanchon; Eh là donc ! voilà.comme je Içs de-
mande.- Mais aussi les filles n?ont-elles ,rien> à
tesmoigner.de leur costé ,pend,ànt queiJesgar-
çons leur font tant de caresses!? • i. . ,
Susanne. Donne-toy patience ; c'est là où jevoulois ivenirj mais il estoit bon auparavant de
te remettre SUT ce,.que nous-avions,dit: Nous
avons donc. dit jusques (34) à cette-heure com-ment on mettoitjle vit au cpn et comme, on, res-
sentait lé plaisir en ladesçhaEge,,et.les autres
satisfactions quise tiçen.t du baiser, du toucher,du parler.et .du regarder:, mais nous n'ayons
pas encore fait;d'application ^particulièf-e aux
lieux où.il s'en, falloit servir, quand,et;CO,mmentil le falloit faire,«t c'est ce qu'il faut que tu
apprennes;ce.jourdhuy|.!ico,mme estant la qbosela plus nécessaire et comme estant la seule en
quoy principalement est compris l'arLd'aymer,souverainement aux ;homm.es.;., ; -i ,.-. -v.
Fanchon. Ma cousinerGecy doibt estre. beau,,sans doute, et cest aussi ce q.uej'avois ià vous
demander. , . ,.,; : Susanne. Or.sus,, posons'le cas que tu,,sois
.L'ESp,QlE I)ES FILLES. $$.$
aux .prises, avec ton:iamy et que tu ne sçachescomment teporter, à l'escarmouche, : (5S),ii faut
que tu usese,nverS|Iu}[ de,petites afféteries, de la
voix, qu-i;sont les; vraies délices en aiuqur. Par
exemple,,.tandis,qu!i.l remuera sur tqy, dis-lui
quelques, paroles, de, douceur et sans contrainte
,etqui partent de.l'essence, du plaisir, ,et,de 1'armour que tu auras ; ^appelle-le ton coeur, tonâme et ita vie,; dis-luy que tu es bien ayse et
applique tout.ton esprit à la pensée de,vostre
besoigne. Il y a des eertains,hé|as ! ou ah! quisont,;faits si à propos .et qui percent l'âme de
douceur à ceux qui nous les causent; car.npi^sfaisons ;<;e,qy, penses-tu ,i)qn; pas comme, les
bçstes, par, brutalité^et,parvnécessité, niais p^rampur-et par,connpissance de causé. Ef- fais
quelque,petit grattement., de mains ou, petit
remuement de cçoupion qui. le comble dejpy.einlin;ie;.si|tu as quelque.chose à.Iu,y demander,il ;le .faut faire en ce,temps-là où il .ne le refu-
sera pa,s,car il n'y.a.r.içn, qui ouvre, tant le coeur
et la, condescendance et confidence et à se
déclarer, mutuellement ses pensées, comme les
actions secrettes d,ela fouterie, et.il s'est trouvételle fille, qu'on n'aurpit pas;,regardée aupara-vant» à| qui un.simple remuement de fessera.valu, l'honnefir d'espouser un grand seigneur.
,T.o,utes,pe?mignardises.donç,,ajpsi:pr,acti,qué,e.s,
116 L'ÉSCOLE DES FILLES.
rempliront ton amy d'une douce rage, et comme
il fera son possible pour té contenter, il t'appel-lera son âme, sa déesse, son connaud, son ange,ses yeux. Il inventera dés caressés pourte faire
et souhaitera d'estre tout vit pour se couler touten toy, et quand son plaisir sera venu au point
qu'il le désire, il ne manquera point.de t'en
donner connoissance par ses soupirs et quel-ques paroles qu'il ne tranchera qu?à demy, endisant : Je vais faire !... Alors, prends garde soi-
gneusement comme je te diray.Fanchon. Ainsi feray-je, ma cousine; mais en
quelle posture vous mettrez-voùs ?Susanne. A l'ordinaire; tu serreras visté-
ment les deux fesses vers luy, et lui mettantun bras~au col, tu le baiseras et tascheras'à luilancer la langue dans la bouche, comme un
dard, et qu'elle vienne à frayer le dessous de la
sienne; tandis que tu coigneras du cul brus-
quement devers luy, et retirant ta langue et la
repoussant vivement entre ses dents, eh cent
façons de mignardises, tantost mince et tântost
espaisse, tu t'enlaceras autour de luy et dé bras
et de jambes ; et appuiànt ta mainsur sesfesses,tu avanceras les doigts jusques à sesballottés, ettrémoussant tousjoursdu croupion, tutàscherasà lé faire entrer le plus avant que 'tu pourras. Lerestédela besbigne, tu le'fèras aussi bien que
L'ESCOLE DES FILLES; 117
moy, etje t'advise seulement qu'en usant envers
luy de ces préparatifs pour le plaisir; il-ne
sçaura quelles caresses te faire par après, et
quand il tedonnéroit tout son bien, il te do'nné-rôit encore son âme avec, et s'estimeroil, plusque tout cela, estre encore ton redevable.
Fanchon. Ma cousine, je vous remercie detant de bontés; et je m'enserviray quand jeséray enlpouvoi'r dé le faire. Mais, pour le pré-^sent, il faut un peu laisser couler le mauvais
temps qui ne nous donne pas tant de loisir pos-sible pour jouir de nos amours et auquel je luy
puisse donner toutes les marques de mon affec-tion.
Susanne. 0 bien ! arrive, quand il pourra,mais sçache que cïest la faute ordinaire des
jeunes gens qui ne songent rien qu'au tempsprésent et ne pensent pas à faire durer leurs
plaisirs long temps (36) en se pourvoyant pourcela de moyens Utiles et nécessaires. Mais quoyenfin, ne.vois-tu pas Robinet quand tu veux ?
Fanchon. Neriny, ma cousine, et depuis
quinze jours en ça que ma mère a fait portermon lict en sa chambre, pour raccommoder la
mienne, je ne l'ay veu quasi qu'en sa présence.Susanne.' Et comment as-tu donc fait pour
avoir sa compagnie? T'en es-tu bien peu passer
jusques icy ? .
118 L'ESCOLE DES FILLES;
-(57).Fanchon. Nenny dà, maïs je ne;l'ay eue
que fort rarement, et que si vous saviez les incom-modités que nous avons eues,pendant ce tempslà, et que nous allons encore avoir pendant septà huitjours pendantque ma chambre doibt estre
raccommodée, vous en seriez tout estonnée-Susanne, Je seray biçn aise de les entendre,
et selon que tu me .diras je seray encore,icapa-;ble (petit estre. de te donner; du conseil pour l'a-venir;.,;. :'. ;
~; -: •;. ::.-... .'•:;. :i .,:.-.-
Fanchon^ Il y eut hier quinze jours justementque ma, mère, me fit aller cqucher; dedans sa
chambre,,et depuis n'eu ay pas desemparé.: Jele dis dès le lendemain à Robinet et luy fis veoirles incommodités que nous aurions à nous trou-ver seulsjià.quoy il me demanda,s'il.n'y aypit
point de: moyen à ^mevenir veoir la nuiçt,,en fai-sant.faire:;une.fausse clef à la.porte du .petit jar-din, mais je. luy,dis que non, d'autant que niamère sort encore,moins delà chambre.la uujct
que le jour et qu'elle m'entendroit;j>,i,.je ypulqis,sortir. Il me dit que je ferois. semblant d'aller àla gardé-robe, et que là, sur ,)e siège, nousferions, nostre affaire, mais je luy dis que ,celane se pouvoit point, d'autant que pour aller àla gardefro.be il ne; faut pas sortir de nostre
chambre, à cause qu'il y en a une au bout, de.la galerie, où ma mère veut que j'aille de nuict,.
L'ESCOLE: DES FILLES. 119
de peniv.de faire du bruicbenoby'rantles portes..Cesraisons-lérehdirent'estonnéj tellement qu'ilidit qu'il >nousfalLoit.prendre patience et l'occa-
sion aux ;cheyeux quand sellé se présenteroit, et
cependant nous visiter tous les jours.'- Susanne. C'est à;dire que vous;avez esté àuTtanl.avàncés qu'auparavant. Hé biea! qu'arriva-t«il.?. -.. .. , !l0i>", -,-.', •:;.
.Fanchon. Sur ceste résolution, il me vint.véoirle lendemain,mais nous.espiasmesen vain
l'occasion,, sans la pouvoir rencontrer. Le jour^iprès; nous fustnesi.plus heureux, car .estant
arrivé; que la servante estait sortie, je luy allayouvrir la porte par le .commandement de ma
mère, et;me';trouyaht aussi-ardente à cela quejamais^ depeur de perdre lé temps, èt.què quandnous serionsjenihaut,nous n'aurions pas trouvéla: commodité, il me poussa, contre lemùr ;-ètm?eslàrgisisant:les ,cuisses,: me ;troussa, la cotte
qu'il:mè fit tenir ;avec-les .deux mains, et;ayantaproché sonvit -roide, ense baissant; ilme le mitdedans le con le mieux qu'il put et s'efforça de
pousser en la plus grande haste du monde. Je le
trouyay boncômme cela,;parce qu'il y;avoit longtemps queje;iie l'avoisfaiE,; mais- il eut plustostl'ait que moy;,.et comme il vpulut.seretirer, je leretins et le pria.y. d'attendre que j'eusse faitaussi. Il en eut ja; patience, et.quand:nous
120 L'ESCOLE DES; FILLES.
eusmes.achevé, incontinent nous morilasmes en
haut, sans que ma mère se doubtast -de rien,sinon que; pour là ;forme, je luy, dis;; qu'ilm'avoit demandé si une certaine personne n'es^toit point, au- logis, parce qu'il ne la.vouloit
pointveoir. D'autres fois, nous fismes plus com-
modément, selon que l'occasion s'en présentait,et quelquefois que ma mère estait dehors, nous
avions beau nous divertir, mais quand elle
estait au logis ou, qu'il y avoit compagnie,c'estait tout ce qu'il pouvoit faire de m'encon-
ner une petite fois, pendant qu'elle alloit recon-
duire quelqu'un, tantôst sur une chaise, tantost
sur un coffre, et en cest estât npus nous pressionsfort, et imaginez-vous si je -me' faisois bien
prier d'ouvrir; les cuisses et de me mettreen la
posture qu'il voulait pour, avoir plustost fait.Mais il n'importe, quoy;que nous'fussions en
crainte, nous ne; laissions pas-d'avoir bien<du
plaisir ; encore ; estions -nous bien. heureux
quand cela arrivoit, car quelquefois que nous
estions eh train ; dé; remuer. lés: fesses^ nous
entendions du bruict qui nous faisoit déconner,et pensez quelle rage cela nous donnoit. Quel-quefois aussi; c'estoit une fausse alarme; nous
nous-remettions et quelquefois nous achevions,quelquefois nqus; n'achevions'pas, parcequequelque; autre! nous intêrrompoit. D'autres fois,
L'ESCOLE DES FILLES; 121
la .présence de ceux, qui nous regardoient estaitsi importune qu'il estait assez heureux quandil me pouvoit toucher la cuisse en un jour ou,tout au plus, me mettre l'engin dans la main ;c'estoit encore beaucoup quand nous le pou-vions faire toucher au mien-et,les faire baiser
ensemble.. Quelquefois que nous estions assissans nous toucher; et que personne ne nous re-
gardoit, il mettait son.manteau audevant et melé faisoit veoir en bon point, se complaignantavec les yeux, de qùoy j'avois si grand pitié que
je ne me pouvois saouler de le regarder. Cela
m'obligeoit quelquefois à m'approcher de luy,et tenant ma chemise levée par dessoubs ma
jupe, il coûtait la main par la fente de derrière
et me touchoitla chair depuis les fesses.jusquesaux hanches et tout autour du ventre, et se
consoloit de cela. Or j'avois plus souvent (pré-voyant son dessein) ma robe de; dessus à demi
troussée, comme ont la plupart des filles quandelles sont» Ta maison, ef celafaisoit qu'il lui
estait plus facile de me passer ainsi la main,
parcequé ma robe ,,qui couvroit .tout, faisoit
penser, quand on le voioit, que c'estoit pardessus la jupe qu'il m'embrassoit, tellement
qu'il luy estait quelquefois; aysé de la faire
arriver jusqu'au; con dans les attouchements.Il me chatouilloit avec le doigt; j'avais beau
11
122 L'ESCOLE DES: FILLES.
luy faire -signe et luy dire à l'breillequïil s'ari-
'restâ'st^il'n'en:faisoit rien,et pour peu que ma
mère'eust;le!do's tourné ou qu'elle.fistun pas à
^férieSfire^il me faisoit descharger. Cependant,quand je^pouvbis, je lu;y prenois l'engin sous le
manfeany et regardant:toujours ma mère, pour
peu-qu'elleeust destourné, je luy branloisià luy
-pendant qu'il: me, branloit à moy>et qu'il me'faisoit 1aussi: descharger., Enfin,; sanSy;penser,et à forceid?imagihàtion;. nous trouvasmeis iune
invention (58) pour chevaucher'devant le mondesans qu'on s'en aperçoive. i .-.>;:
Susanne.. Et comment faites^vous:ceIâ?i; : ,
Fanchon. Une fois que ;j'empesoiSj deboutsur laplatine, etqùeona.mère estait descendue
en,bas, il s'approcha-aussi -tost de moy, ettroussant ma chemise par.la,fente de nia jupe,tout en discourent de diverses choses et de lacruauté de nostr'e destinée', il me mit le mancheroidé entre: les; fesses, s'efforçant.de le fairealler jusquesiâuxon. iJe sentis .qu'ilr.remuoit ,là
auprès es demeuray;attentive à ce;qu'il; faisoit,'sans songera ce que j'avois sur :1aplatine, quiestait un cotillon dé fustaine blanche que jerepassois parce qu'il n'estait pasi assez sec.
Toyant qu'il'n'y pouvoit arriver, il me'mitlairiain sur lecul et Ime dit que je me baissasse, et
qu'il prendiroit bien garde s'ifverioit quelqu'un,
L'ESCOLE DESSILLES,; 123
mais en me baissant Hafenfe de ma jupe n'estait
pas assez longue et lijy fit sortir, l'engin par; laraie du cul, si bien qu'il; me fit:redresser, maur?dissantson aventurent se contenta de me.des-
charger promptement entre les fesses. .
Susanne. Quel dommage !. ,Fanchon. Son ardeur estant appaisée, il remit
son engin,dans sa brayette, et je. nrapperçusaussi tost que.le feu aV.oit prisiauçptilIqn quiestait sur la platine. ;Je,;fis.un,cry.en l'ostant
promptement de dessus, et ma méfie arriva surces entrefaites; quime.querellaibien fort-de ma
négligence et me.ditiftu-elle ne m'çndpnnerpit
point d'autre. Mais Robinet mit leihplà le mieux
qu'il put, disant que 6'estait une: flammèche quiestait sautée,dessus,pendant:.qMe;j|'avois regardéà la fenêtre, et queiç'aivpitl,e.sté,la;(aute de luy,qui n'y avoit: pas pris asse^igaijde,; Et ,yp,i|àcomme l[affaire se!passa(,;.;, ; ,, ,,,. .-.,.. .
Susanne- ;Mais où ; est. idpnç, cette ;in ventipn
que tu dis ? .. .,: ; ,,,;, ;.,i; ;,.,; .-; ,•i^awefto». Entende^rm.oyj.laivojpy. JJsuxjo,urs
après-,: Robinet vint le:.spir;:aM logis ,çt trouva
qu'on danç.oit-; C'estoit;Unç petite compagnie ou
réjouissance qui se fa:isoi(,ppur lejourdela fes,tedema mère.:Il avoit,trinqué.ce s.oir là.plusqu:à
l'ordinaire,, et faisan t ; semblant :qu'fl ; vpulpitdormirpendant que.j;ou.t le monde dançpil, il
124 L'ESCOLE DES FILLES.
se mit dans une chaise ou fauteuil bas, et trou-
vant à point nommé qùeg'èstois si lassée que je
n'enlipouvois plus, il me tira par derrière
et me fit asseoir sur luy pour l'entretenir.
Je faisois semblant, en l'escoutant, de re-
garder les autres, et cependant il me coula
la (39) main par la fente du cotillon et fit tant
qu'il vint à me toucher le con. Je sentis aussi-tastson affaire roide qui poussoit dessous moyetcëla me miten-humeur de ne luy rien refu-
ser. Il-eù'st'bïen VPulU la passer par la fente ducotillon et me le dit bas à l'oreille, mais il ne
pouvoit détrousser le cotillon et n'y avoit pas
d'apparence dëvânttant de gens. Enfin, en me-
surant avec:Iâ main combien il s'en, falloitiquetesté fénté du cotillon n'estait pas assez longue
pour parvenir au coh, il .trouva justement à
l'endroit qu'il falloit le trou que le feu avoit faitau cotillon, quand ma mère,me querella si fort;il mêle dit incontinent tout- bas, et sans perdrede temps, rangeant ma chemise, 'poussa: sonaffaire dans. le! trou, et coula tout entre mescuisses. Je m'accommoday dessus le mieux queje pus et.fis tant qu'il en entra bien, la moitié.Nous fùsmes ..longtemps' de la sorte sans rien
opérer, car il n'osoif,branler fort ; néanmoins,s'aydant le mieux qu'il pouvoit, et tousjours
appuyant doucement du croupion, la compa-
L'ÈSCOLE' DES FILLES. 12ij
gnie ne s'aperçeut point qu'il me:avoit rien
fait.. Pour moy, je me tins ferme sur Iepivot et
fis bonne mine jusques à la fin que j'eus assez
de peine à dissimuler le plaisir que je sentais.
Il me le fit encore, un coup, une héùrè après,dans la même posture, et du depuis elle nous a
bien servy et j'ai béni cent fois le cotillon percé
pour m'avoir causé tant déplaisir. . ;
Susanne. Cela estait pourtant bien dangereuxde la sorte, car comment faïsois^tu, quand le fou-
tre coûtait dans ton con, pour empeschef qu'on•ne reconnust que ton plaisir, venoit.
Fanchon. Ma cousine, je me çontraignoisfurieusement et grinçois des dents en regardantcontre terre.
-Susanne. Vrayement, .C'estoit là un beau
moyen ! Il ne falloit que mettre les mains,comme cela, sur le visage et faire semblant
d'avoir mal à la teste.
Fanchon. C'est bien dit, ma cousine, mais,
que voulez-vous,;on n'a point tout savoir. Je
n'ayreçeu jusques à ce.jour d'instruction quede votre part, car pour Robinet, hélas! nous
n'avons pas eu loisir de cela ;; c'est pourquoyvous, sçavez, bien taut ce .que vous me pouvezavpir appris.: ! (40) Susanne. Eh bien! demande ce que tu
voudras. Qu'est-ce qui t'empesche? Tu sais bieu
11.
,126 • L'ESCOIE DES-ÏILLES.
aussi si'j'e t'ayjamajs rien refusé;'car comment
veux'-tuque je te devine si tube proposes rien.
Fancho.n.' Ma cousine; 1de tout ce que-' nous
avonsidit'desi plaisirSj'j'aylrecbeitlyiquei'^este
partie de l'hommeqw'onlappellerie vit éstieeilè
qui donne le plus ide satisfaction à lai femme;
(41) jeivbudrois biehimaihtèriàntique médisiez
quelles sortes idéivits. Sont les meilleurs et; les
plus-divertissants:. ;:<.; - ! vV.
Susanne; Je suisbîeh ayse que tu me proposesainsi la :chose:par: ordre; ettnous éni viendrons
à bout facilement. Tù doibs sçaypir première-
mentqu'ily adesyitsde toutes les façons, mais
tous généralement seiréduisent à trois^ qui sont
petits, grands et moyens. :,-.:.
Punehon. 0 bon!, les; petits comment- stfnt-
ilS?..!i : :-.: •:• .- ;. ! '''•"
Susanne.."=I]s sont delquatre à six poulces de
longueur et gros à l'advenant, niais ils ne sont
pas,de, mise quand, ils sont'si pélils,Car outre
qu'ils ne remplissent guère, le con, n'estant pas
assez.gros,, c'est que si la dame a le; ventre un
peuigrosiôU la mothë un peu;trop.grossètte,ce
qui: estvune- imperfection ; en elle, ou le» trou
placé un;peu trop;bas, cequiest'un'défaut!pa-
reillement, ils ne sçauroient entrerque deux>ou
trois doigts en profondeur dans le col de la.nature de la femme. : >:-
L'-ESCOLE DBS BILLES., 127|
Fanc'honi'Eties:grands?.• : -. '• .:>.
Susanne.. Lesgrands escartentetentr'ouvrent
trop la dame, par leur grosseur, et luy font mal,-
quand mesme elle neserôit pas;pucellej.èt pourla Iongueur:(42) ils atteignent; trop.avant dansla matrice, d'où vient qu'il,y a des hommes quisont;contraints de mettre des bpurrelets contrele ventre,;pu bien la damey met la main en les
recevant, pour les marquer selon,la .longueur
qu'elle,en, veut, et empescher que le:,restei;ne
passe, et ceux là sontde dix.à;douze;pou|çes, ;
(45) Fanchon. Et les moyens ?i ;Susanne. Les .moyens sont de six, à neuf
poulces et remplissent justement le conduit dela dame et. la chatouillent doucement.. Néan-:
moins, il.y, a des femmes; qui sont.plus ouvertesou ont de plus grands cons.lesunesque;Iesautres,et à celles là il leur faut unpuissant engin, Jbieo
dur, long, gros e.t bandé, et qui soit bien pro-portionné (44) à len.r,fente naturelle, Mais<aprèstout, ma cpusine,,sojt grands, soit; petits,,.c'estla vérité qu'il n'y a rien, de sisaypureux et.desi bpn que ;(e vit d'aroy, et quand un homme
que l?pn ayme .bien n'en auroit.,pas plus, grosque Je petit, doigt,. iP.n;le;tr.ouveroit meilleur
que le,plus grand d'un ;autre qu'on n'aimeroit
pas tant. Cependant (45), pour l'avoir bien fait
comme il faut, il doibt eslrc gros et renforcé sur
128 L'ESCOLE DES FILLES.-
la culasse, et venir en diminuant vers la-teste.
(46) Fanchon. Une autre difficulté me sur-
vient.^ '.,.,.-.;;;• , ; .,.-,, ;\ ..
Susanne. Et quelle? -, ? -.:;, : ..
Fanchon. D'où vient que les hommes, quand
ils. nous foutent; nous disent quelquefois des
injures et des villaines paroles, au lieu de nous
en dire de plus honestes, car je ne sçaurois con-
cevoir que l'amour leur fasse dire cela ; c'est
enfin toute douceur que l'amour, et qui ne peutrien faire'dire qui ne soit de luy.
Susanne. Il èstvray, m'amie, et c'est eri cela
que tu ne le conçois pas. Tout ce qu'ils nous
disent d'injurieux et de. sale, c'est par amour,et je nren vais te (47) monslrer comment; Tu
doîbs sçavoirque là principale cause de l'amour
c'est 1lé- plaisir du corps, et sans cela' il n'yauroit point d'amour.
Fanchon. Ha! je nie cela, nia cousine. Je
sais bien tout ce que vous me direz, qu'il y a
des amours brutales; il est vray, mais ily en a
qui ne le sont point aussi,' et la différence de
les connôislre, c'est que'les dernières durent
longtemps là où que lés autres ce rt'est'què feu
de pailles; elles sont passagères avec lé plaisir.' 'Susanne. Elles sonHoutès brutales, m'amie,
si tù le prends là, et je te;le proùveray sur le
champ, mais doriiie-moy lé temps pour parler.
L'ESCOLE DESSILLES. 129
Fanchon. Tant que vous voudrezj ma cou'->
sine^je nevous interrompiray point.-Susanne. Le-.plaisir!passe,- mon enfant, il,est
vray, mais le désir en revient, et c'est ce quinourrit l'amour. liai! parlons tout; de bon et
sans feintise,: aymerois-tu bien Robinet s'il
estait Chastré, et l'aurois-tu vPulu prendre,
ppur beau et bien fait qu'il puisse estrë, si l'on
t'avoit ditqu'il fust impuissant? responds.Fanchon. Non, asseurément. ,i
Susanne. Ergo, ce qui est vray à ton esgardne le doibt-il pas estre aussi véritable quant au
sien ? tellement qùesii tu n'avois point eu d'en-
gin où loger le sien,; ;si; tu .n'avais point eu de
beauté! pour le- faire bander ou qu'il t'eust
trouvée difforme à; son'gré, serois-tusi simple
que de t'imaginer qu'il t'eust ayméé? et pour
qui au reste? pour tés beaux yeux? si tu n'en
avois point? Non, non, cousine, il; faut que tu
te détrompes : les hommes n'ayment que pourleur plaisir, et quoy qu'ils nous tesmoignent le
contraire quand ils nous recherchent^ ils ont
tousjoùrs leurs désirs ifichez entre nosscuisses,de mesme que nous à les baiser.et accpller, parhonte de demander le reste. As^tu jamais, veu
les besles parmy les champs,,combien amoureu-
sement le maslé grimpe'Sur la femelle, le, tau-
reau sur la.genisse, le cheval sur la cavale (48) ?
130 L.'ESC0LE DES :.FILLES.:
e'esti ainsi qu'il en: prendi des'!amours des
hommes, et quelques, simagrées que' fasse'un
amant devant nous,; quelques larmes, qu'il ré-
pande; et- quelques: protestations d*honneur,d'amit'é et de respect qu'il'nous fassej si lecas
y eschet : et que-ii'ous en soyons touchées, tout
cela :ne ya; qu'à nous renverser sur leilict;gai-
giiérIle-dessus et npùs trousser insolemment la
cotte,-nous saisir d'abord au poil qui nous croist
au bas du ventre sur la-mothe, se couler parforce entré 'nos cuisses, :et en nous empoignantà belles,mains;pariles fesses, nous tirer à eux,
malgré que; «pusle;vouli6ns bien: Etpoui1 tout
service qu'ils inou'srertdent,. il nous mettent à la
main un baston de chair (49)r grosv long, et
estendù, dont toute l'ardeur et l'affection ne va
qu'à engàigner au bas du ventre; dans uri trou
faitexprèspour cela,; tandis1que nature prompte
en npusieslré obéissante, 'malgré nos refus iest
tousjours preste à; le recevoir. Voylà où se ter-
minent (50) tant de soùspirs; tant deplaih.tes et
tant de désirs; qui est de s'eritrefretijlerles uns
les aùtres,'iet' quand ils-ont frétillé'qu'ils ;n?en
peuvent* plus; on voit que -ce grandamour se
passe et: s'esteint, et ne réprend;saforce elivi-
gueur qu'à mesure que l!envieleur<reviewé de
recommencer.:!Il' arrive: de; là 1i que 'rieùcc -qui
àynientile;plus, comméces amoureux transis;
I/ESCOLE DES. FILLES. 131
sont ceux qui-.chevauchent lé .moins,'et ceux
qui trouvent.où!chevauchent quand ils.veulent
n?épousént guère d'affections particulières pourles filles; ou s'ils.;onfc.attachement pour quèU
qu'une, leur amour n'a de la, violence qu'à pro-portion de .la difficulté qu'ils rencontrent à lachevaucher... Celai est estrange; que les -filles,
pourla.pluspart; quiayment si constârhmentet
qui font deî'amour! un fondementà la v.ertu,:ense:chimérisant mille, délicieuses pensées,; ne
sçavent pas ipourquoy elles ayment, et. cest
amour qu'elles ont reçu^ par .une, subversion
de raison qu'on leur imprimede jeunesse (51), les
séduitsiûnementqu'ellesjureroientbien que ce
n'est,pas pour chevaucher,,;ét >que leurs désirs
ont une plus noble .fin: et plus honeste. Mais
cependant,. ;quand .ce vient au fâit,;elles, es-^
prouvent le contraire, et,quand elles ont es-
prouvé ce que c'est, aU;plus,loin de leur, pensée,et-,connu la corne; ;âvec qupy les hommes
choquent, il est force qu'elles prennentdessentiments; plus modérez; et. recennoissent
alors que.cest accouplement charnel et grossierest;le feu qui. les anime,et qu'il est la source; et
la fin de toutes ;,cesbelles pensées et:imagina-tions d'amour spirituelles et;eslevéeSj, qu'elles
croypient, provenir d'ailleurs que.de la; ma-trice. ;,, , .:; ,;•• , ;, ,', •'
132 L'ESCOLE DES FILLES.
Fanchon.-CeTlës, jè.'ne m'éstdnne.plus,macousine, que vous Soyezsi habile dans-les plai-sirs d'amour, puisque'voùs en sçavez si bien les
raisons, et je m'estonne comment et où vous les
pouvez avoir aprises.; (52) Susanne. C'est mon amy qui a>prins
plaisir à m'instruire; pour son grand plaisir, et
s'il m'a bien, dit de plus que devant !qu'il eustcouché avec'rhoy, lors qu'il sentait que monamour lepressoit trop, il s'en:alloit, contre 1son
gré, !veoir quelque fille pour se divertir, etestant là s'efforçoit si fort dessus elle qu'il enestait allégé ; trouvant par une fin contraire à
ses désirs celle de son amour, car, comme j'aydit, l'amour acela-de'fin 'et de merveilleux
qu'il né fait-pas penser' à chevaucher, et
cependant c'est sa seule fin, où de soy il aspire,et qui seule peut guérir son ardeur; Voilà donc
qui est résolu sur ce point.Fanchon.' Fortbien, il ne se peut pas davan-
tage/ . : -' 's' ""' '': " -!' ' (55) Susanne''. Or, : la ' râifon ''que tù m'asdémandée peurquoy les hommes ,''en faisant
cela, disoient des grps mets et villaines paroles,c'est qu'ils- prennent plaisir à rious nommer
par» les choses qui participent à leur plaisirdavantage'et qu'ils 1âyment lé plus, et commeen l'action de la foulerie ils ont toutes-leurs
L'ESCOLE DES FILLES. 133
pensées attachées au bas de nostre ventre, de là
vient qu'ils ne peuvent s'exprimer qu'en di-
sant : Hé ! ma connaude, hé! ma couillaude,
avec telles-autres appellations qu'ils nous don-
nent selon la pensée qui les anime; et la langue,
qui pourrai t dire autrement, en est souvent
empeschée parla,trop grande attention de l'es-
prit, qui la fait fourcher .et luy fait prendre un
mot pour l'autre. En quoy se vpit alors la vive
peinture à l'esprit de l'objet aymé,. et l'âme se
réjouissant dahs.;ceste comioissancé, redouble
les estreintes et les embrassements et fait enten-r
dre ces mots en baisant, dans le murmure et la
douce union de deux langues qui se cha-
touillent, de : Ma bonne! c'est qu'ils admirent
la bonté; que. npus avpns à leur départir inoS
faveurs ; s'ils disent: Ma 1colombe! c'est qu'ils
pensent à; quelque ressemblance que nos ca-
resses ont à celles des> colombes ; s'ils disent :
M'amouri! mon coeur! c'est- qu'ils aymentleur
dame de passion et qu'ils luy voudraient couler
lé membre .jusqu'au: coeur. Tous les mots dont
ils se. servent ,sont autant de impts hiérogli-
phiquesdont chacun d'eux porte une,sentence
entière, car, s'ils disent : Ma connaude!;c'est
qu'elle est: bien pourvue de cestè partie en
laquelle toute idée d'amour se converti^ Pu
qu'ils reçoivent ungrand plaisir dé cet endroit-
12
154 L'ESCOLE DES FILLES.:
là;, s'ils l'appellent : Ma côuillaudé! c'est qu'ilsla trouvent; forte et vigoureuse- et qui trousse
un cpùillon en maslè, ou qu'ils, croyént luy.enavoir appliqué deux quand.sils -la?joignent paren bas, et ainsi durrestè-. Déiplusyil-y a deuxraisons bien, douces et; gentilles pourquoy îles
hommes, quand ils sont aux; prises avec npus,
appellent toute.chose par leurnom.Fanchon. Sçavoir."> .-! : ; ; -c ;'
- Susanne.. La première, que nous possédanten, toute liberté, ils-s'égayent à nous direles
mots qui, nous font le plus de honte (54), pourrendre leur victoire plus célèbre ; la seconde;c'est que leur imagination estant, toute confite
en délices et; dans la .contemplation de!leur
jouissance, ils n'ont pas; la; parole libre * et
suivant la promptitude de; leurs idésirs, ils
s'expliquent par monosyllabes; d'où vient quece qu'ils appelleraient» en un temps : Paradis
d'amour, le centre dès délices .ou des désirs
amoureux, lé trou mignon, ils .l'appellent sim-
plement un con , et ce mot dèçon', outre qu'ilest bref ;et qu'il nous donné à>leurs yeuxde la
confusion et de. la honte ;(ce qu'ils, sont bien
ayses! de veoir); c'est qu'il renferme' en-soy la
représentation ides plus; dpuces', conceptionsd'airïpUn./Il. en esf.ainside l'engin de l'hnmme!,
qu'ilsappelle'nt simplement: un vit, car autre-
LESCPLE DES .FILLES.; 15'5
mental faudrait dire:; ce qui n'a point de, nom,un .membre viril, le membre génital,; et .autres
telles explications sottes et longues, que laftt-
reur d'amour ne donne point le-temps de pro-noncer. Tellement qu?au lieu de proféreravec
trop de;langueur : Allons, ma chère amie,
prenez-moy le membre génital ou nerf qui me
pend au'bas du ventre; et l'adressez au centre
dès délices de l'amour ! c'est plustost dit,>dans,l'ardeur .de la passion : Sus, m'amour,mets-
moy. le vit au con! ou,bien :Fais que je te foute,
que je te chevauche ! L'amour excuse tout, et
i|-n'y ;'apoint de paroles sales à dire entre deux
amants quise baisent estant à-chevauchér l'un
sur l'autre;- au contraire^ taules celles là, ce
sont,des douceurs.. ;! -.:
Fanchon. Du moins; quand il ne seroitpas
vray, ma cousine, vous le persuaderiez bien; à
vous, ouyr, et, vous en feriez bien venir l'eau à la
bouche, tan t vous en sçavez discourir.habilement
et avec mignardise. Mais quoy enfin, après tout
ce que vous m'avez dit, voudrez vous inférer
que Robinet ne m'aymeroit que pour le corps?Susanne. Je ne dis pas cela absolument (55) :
il y a de la modération: partout; l'esprit,saitbien aussi iaymen, quelquefois autant que le
corps, de mesme que; le corps l'esprit, et je t'ap^
prendray ce que mon amy m'a confessé!là des-
136 I.'ESCOLE DES FILLES.
sus; Comme il: croit que j-'ay dé l'esprit, et du
plus fin, il m'a dit que quelquefois, quand il
m'àvoit entendu discourir sur des matières rele-
vées et honestes, lorsqu'il me pouvoit: tirer à
l'escart, il estait si animé à me chevaucher sur
le champ, qu'il ne pouvoit :plus commander à
son vitjroide, et ce pour la beauté de mon âme ;
qu'il luy sembloit qu'il me chevauchoit l'espriten me chatouillant le corps, tant il prenoit plai-sir àf chercher ceste âme par le dedans. :
(66). Fanchon. Je suis contente de cela, ma
cousine, et me voylà suffisamment instruite es
amours et coustumes des hommes; mais à l'es-
gard des filles,'sur qui l'amour n'a!pas moins
de pouvoir, d'où vient qu'il y en a qui sont si
scrupuleuses de les baiser, quand mesme on
n'en sçauroit rien, et que le bon Dieu, comme
vous dites, n'y serait point offencé ?
Susanne. Ho! ho ! c'est qu'elles ont peur
d'engrosser., .
Fanchon. Et comment, ma cousine, c'est
donc cela qui engrosse? et si j'avois à le deve-
nir par tant-de. foutre que ;Robinet rii'a mis
dedans le con? '!..'
:Susanne t Va, va, n'aye pas peur; j'aurais
trop; de pitié .de!toy, si cela t'arrivoitj et j'aydes'remèdes en ce ;cas qui ne te manqueront
pas. au besoin. . ;
X'ESCOLE DES FILLES. .137
Fanchon. Il faut doric que !vous; m'en'don-
niez, s'il vous plaist; ma'cousine.' ; i i >'••
Susanne; Ouy, 6uy;jé t?en donneray .quandil faudra,; et deplus,.pour t'Oster toute crainte,il y a;ùne chose à.considérer encore : c?eslque
ce malheur n'est pas si extraordinaire, qu'on lé
doibve tant appréhender.! Et combieiilqu'il y,aytdes. filles grosses;dont oh:ne s'aperçoit point,au moyen.deJcertains, busqués: et habillements
faits exprès, dont elles se servent, lesquelles
cependant ne laissent.pas de se donner bien du
bon temps autant qu'elles, peuvent ;avec ceux
qui les ont engrossées. .Aussi, voylà bien de
quoy! pour neuf mois que l'on.passe en délices
et plaisirs, on n'engrosse,qu'une seule fois, et
penses-tu; dame, tous les coups ne portent pas-.
Non, on est quelquefois bien-un an,, voire deux,
quatre, six et le plus souvent jamais sansls'en-
grosser, et c'est.le plus grand hazard du monde
quand celaarrivé ou que l'on,n'a pas d!e moyens
pour s'en empescher. AU pis aller, on a tous-
jours sept ou huit mois; pour se préparer; el
dans:ceste;intervalle ôrifeint des maladies;-,des
promenades,:des pèlerinages, et,quand le.tempsest>venu on.se descbuyréà un'e.sage-fëmme quiest obligée, sur saiCons,cience,de tenir levait
caché! secret. Un amy vous Conseille et assiste
au besoing, on fait des voyages d'un mois ounle
12.
138 L'ESCOLE DES FILLES.
-sixsepmaines,et quand,niesmé'orï serait espiée,il ne faut qu'un jour ou deux pour se d'eschar*
igen; Après;-vous ivdylà1aussi gaye>que Perr'ot :
.on enlève il'entàint, que lîonidqnrie à>une nour-
rice;; etiIput- cela aux despens deiquiilra-fait.Va,.va,.t'Usine:'cannois pas toutes'celles:qui ont
passépar là,)ët.àquiilné paroitppint. i ..'
Fanéhofr. Ma cousine, je m'en doubte.et ne
craindrày plu8> tant.ce malheur,, celmesemble,
carje mè représente encore que c'est une salis-
faction: bien grande d'avoir mis aumondeqnecréature raisonnable^ qu'on: a faite ;avec une
personne qu'on aym'e. : : . ;. ,': :.
Susanne. Ll;est'vray cela; ;; , : "
(57) Fanchon. Mais après tout, ces filles qui
sontisi'itimides'qtjqui ont si peur d'engrosser,
comment'ppuvent^elles donc faire pour se^pas-*ser d?hommes;:quand';l'envie leur en prend; el
léssurmbritesi fort que le cnn estant-tout en
chaleur il -n'y âiaucUfle;;allegeaiice'-de quelle
façon vous le frottiez ?.' .-••:., -i... .> < .< >.•.•.;. Susanne., 3e te. diray;. cousine,:il y^n aqujn'ont- jamais; estéi touchées d'aucun'' et-qui :ne
laissent pas pourtant de se bien donner de bon
;tempsàs'ëxciter à la volupté, sans crainte de cela',Fancfmni. Comment- peuvent-ellesdônc faire ?
Susanne. \3'îi -leu- dans un livre d'histoired'une fille de,rby;qui se servait d'une* plaisante
l'ESCOLE DES: FILLES; 159
invention,: au !défaut de véritable masle. Elle
avoit une statue d'homme de bronze* peinte .en
couleur dechair:,et fournieidfufl.puissantiengind'une:matière;mpips durequele reste.;Cestep;
gin. estai14rait iCt.creuxj il,avoit la teste; rpugeet un petit trou, par ,1e,bout,; avec,deux perdanteen forme de ç,piiil|ons;;Je,taut; imité au naturel.Et quand; la fille avpitlfimaginatipp.esçhaufféede;la présence de ce corps, elles'approchpjt de
cest..engin;qu'elle se. fourrait dedans le con,elle emppignpit les fessesde: ces.testatue et les
trémousspit vers ,elle ; et' quand ce venoit.à des»
charger, elle tournoit- un oerlain ressort qui luysortait derrière les fesses, et la statue jelloitjn*continent par, l'engin i.une icertaine liqueurchaude et espaisse, blanche comme! bouillie;dans le con de;la fille, dont elle estait arrosée
et satisfaite pour Jecoup.; i<;; ;! ,, :,,!
.Fanchon. -De:quelle invention l'amour u'ësU
il point capable, et,quise serait'jamais allé ima*
giner cela de la sorte? ,,
. !(58)- Susanne-.- IL est pourtant vray cela, et il
n'en faut non plus doubter que de ces<hbmmes
qui ontdes stàtuesde belles femmes dans leurs
cabinets, qui leur -servent i.mésmé: dessein; et
les*foutent, quand, ils ont. le vibroide, pan la
fente qu'élles-ontiau bas du ventre; et qui est
profondeià proportion..-" : : :;: .i
140 L'ESCOLEDES FILLES;
Fanchon; Il est aussi, croyable que l'autre;
mais achevez-. ; ; - '
(59)- Susanne. Les filles qui n'ont point le
moyen d;avoir des statues se contentent de:gau;-
démichis Ou de simples engins dé! velours ou
dé verre, formés à la ressemblance d'Un mem-
bre viril naturel,lequel elles emplissent deiaict
chaud et s'en chatouillent comme d?un vérita-
ble vit. Les autres se servent avec des cervelas,
dé grosses chandelles de quatre à la livre, :ou,
faute de cela, mettent le doigtau con tant avant
qu'elles peuvent et se font ainsi descharger.; El
tant de pauvres filles recluses malgré elles, et
toutes les religieuses-qui ne voient le monde
que par un' trou, sontbien contraintes d'en
user ainsi, et ne peuvent chasser les tentations
autrement, car- le.foutre estant naturel comme
le manger et le boire, quand elles ont'passé
quinze ans elles ne sont plus dans l'innocence,et faut ijie'n;qu'elles appaisent leur chaleur na^
tutelle vitale. •-: M ; ;;
Fanchon. Aux autres, nia cousine, cela va
sans dire. > -;:-;,,:. ,.-• .:... ;IM .;,;;. u-, ;
(60).Susanne; Celles qui ont des amis et qui
craignent de;;s'engrPsser, se contentent; de <les
baiser et toucher,; etellessoùffrenl-aussi, d'es^
tre baisées et touchées et mesme;qué leurs amysleur manient les fesses, .lesxuisses; le>cen, les.
L'ESCOEE DES FILLES.! 141
tétons; la mothe, qu'ils:;me'tterit lîenginaaùprèsle leur,:qu;iis les visitent .par tout.amoureuse-
ment, el qu'ils leuirdesehaogeht .entre les;cuis^
ses, entre les; fesses,, entré les Jetons, ou dans, la
main. 'Pour ;porter: dàiis ,1e contée ^engraisser,de; ce foutre taut; le bas du ventre, point', de
nouvelle ; ils les grattent seulement,aveoles
doigts entre les babines).du ;con;>en;les: escar-
quillantétentr'ouvrant-^ tandis, qu'elles, les bai-
sent et .badinentdëimesme avec leur! vit .roide
entre-les :inains. :;i[ ;;;,.::')•:,;:;;!, mn TI /ni; .,-!•
rFanchon:\kpresi?! i'.h •>';..-r;-::: i.;:'),;;;;.;•)!,;,
Susanne; II,y en a,de..plus <hardies iqu.i-.-se
laissentiencohner etfrétil|er, mais d'abordiqu'ilsveulent descharger,;elles sont faites!à cela;et le
connoissent, et leuridonnentiuh coup-de.çulietles jettent dehprs. Ainsi .elles vont croissant ou
diminuant,leurs ;liber'tezj;à mesure qu'elles sont
plus ou moins esprises dés.délieeside liamour,metlarit un<petitlingè;à :1a teste, du vit et ,1e
laissant deschargèr sansidéconner,iparce quelle
linge; reçoit ;Ia-i liqueur diamour;; et) les der'niè-
res,:qui.sont plus ; hardies que toutes, ne crai-
gnent poinl;de,se: laisser descharger.sans.inettrele linge, mais (6;l-))elles;pr,eiin.ent garde, ens'acr
.cordant,>que, ce soit :quelque temps [Seulement
l'un: après; l'autre., .Car] c'est vérité! connue.et
expérimentée de.tous les médecinsj;qu1il;faut
142 L'fESCMiE DESlEILLES.i
q'uenlesi.deuxi deschargés" se passent ensemble
pour.engendreret engrosser; aussi,:ctest. pourcela que le plaisir .en est plus-grand: et.que la
tille en ressent deux à la fois qui luy viennent,
qui sont là liqueur de 1-hommey d'une part, et
la sienne .qu'elle répand avec.iluy,:de>l'autre.D?bù vient qu'il y en a beaucoup parriiy elles
quitse mocquent de toutes^ces précautions, et
qui! aymeht) mieux:recévoir;un plaisir':certainet infaillible et que l'on réitère souvent, que de
s'en priver continuellement par la crainte d'Une
incertaine grossesse. Je dirais encore mille cho-
seslqui font que céste grossesse n'est rien, mais
croy mpy seulement que celles qui on tibienén-
viede se divertir ydonnënt. toujours boniordre,
soitquecelaarrivépuparempëschement qu'el-les ,y donnent,(comme aussi- l'ori voit qu'ilarrive !ràirement,et que de cèntfilles'qui che-
vauchent en secret, iUn'y en apas deux qui eiir
grossent), iouiiquie :si /elles ne ;p:euvent Héviter,
qui: font du moins-qu'pn n'en parle jamais,
«prèsou-devantile ooïh Mais fàisleasorleque•eeste crainte ne te vienne.pas troubler:en4es
plaisirs; au contraire; recherche avec soin le
-mpyen. dé îles.! augmenter, car tu ne -sçaurais
croire;enfin',;quand 'tu Sauras mieux; esprou-vé^combien' il est doux et charmant! et -qui passetous ! les. confentemeng: du !mondé de s'aban-
l'ESCOLE DES FILLESJ 143
donner entièrerrientià une piersonrie quîo'n ay'me,pour enfàire à savplpnté.. ; i. ••.,'.; :;
\FanchonyCertes,; ma coùsiney voué auriezbesoin dé.:reprendrehaleineaprès. avoir! parlésiilonglemps,mais puisque, vous vous en-,ac-
quittez si.bien, nous n'en?demeurerons! pas là,car j'ai encore trois ouqua'bre pejtitesquestionsà'voùs.faire, et ijerfe vousdaisse aller sans quevoUs.nemûy ayiez réppnduj;i|.-' ('•' t.u:-, .!• , ;
!! Susànné.. Tu me! tiens, à cèsté ihëuré; ;et! iln'est possible que je :te.refusé. ; •; >::: "i >i Fanchon;. Ma:cousine, je,vous diraydonc-(62)que je-crains d'estre;devenue grosse, et si.vous
demandez pourquoyj,c'est;que toutes;;lesifois
que npus'avpns chevauché, Robinetetîmoy, ila ;voulu que:nous ayons deschargé .ensemble,pour;y avoir plusde :plaisir, car le combat de
semence contre- semence est entièrement volup-tueux, et je 'vous demande, si vous;inesçavezpoint' quelque; autre,signe que cel'uy là pourmé fairelcroireqùe jene le sois point? . ; .
Susanne. 0-qu'.ôuy;.v.rayemèntc Ce n'estpastout que.descharger':ensemb!e,l;il faut de plusque;,la femmëy dans le point de là dèsçhàrge;:sielle veut que'le:coup porté;: tienne les fessesserrées l'Un'é iconlre'l'autre!et ne se remue; en
l'açon'quèlconquequei toutne soit faitetachevé.
0r,.regarde si lu.enas usé déilasorle; i'!
144 L'ESCOLE DES:FILLES.'
^ _ .
. Fanchon. Pour bien serrer,les fesses, je: lés
ay tousjours serréesrët je pourrais; bien estre
grosse de ce coup là,:mais pour avoir demeuré
immobile comme une :souche, au milieu d'unsi grand-plaisir^ nullement, et c?estce qui m'est
impossiblejiainsiij'ày: tousjours remué avec le
plus grand appétit du monde. :: Susannei'.Wn,bien, cela*seùl est capable dé
l'avoir empesché, parce qu'en se remuant ainsicelafaitallér le foutre de l'homme çà et là, et ilne tombe pas justement au; lieu où! il'devraitdaris celùyrdë la; femme, ce;<quifait (65) qu'onengrosse.) Mais. pour, .serrer.les fesses;tu né t'endoibs pas-estonner parce qu'on ne s'en peut pointëmpescher,; ce!:qul .est-de l'essence du plaisird'amour, dé les faire serrer ainsi; car en avan-
çant le cul eh avant, elles viennent à se presser•l'une/contre, l'autreide nécessité-et aise fairepe-tites, delà forcé qu'elles ont :à,se joindre^ et à
mesuré qu'elles, se.serrent ainsi par derrière, la
nature, qui ne fait rien en vain, fait battailler
davantage! par.devantil'entrée de la matrice, en
approchant Contre l'homme:, à cause delà com-modité; qu'elle y trouve;,et les lèvres du con,pour, engloutir mieux le membre viril et se
;conjjoindrei ainsi; d'autant plus à l'objet aymé ;d'où!vient que chacune des parties qui souhaite
passionnément cette union; diti tousjburs, dans
L'ESCOLE DES FILLES. 145
l'action :• serre,, serre, serre ! qui veut dire !
serre-par derrière et ouvre par devant; et celane manque pas d'arriver ensuite, ainsi que jel'aydit.- Fanchon.. Tousjours en raisonnant avecquevous vous m'apprenez quelque chose , ma; cou-
sine; et me voylà toute censplée àprésent tou-
chant les difficultés de la grossesse, que je n'ap-préhende plus,! tant à cause de ces raisons là
(64) que vous m'avez dites qui la peuvent èm-
pescher, que peur! les remèdes que vous avezcontés. Mais ne me!sçauriez-vous dire d'où vient
que les hommes sont plus ayses que nous leur
touchions le vit avec la main que toute autre
partie, du corps? et mesme quand ils'ont toutmis-'dansla nostre,i!s se délectent encore, en
faisant, à.nous sentir la main qui leur patine
par derrière les ballottés. .; ; ....>
Susafine; Cela n'est pas bien mal aysé à déci-
der; c'est qu'un des plus grands plaisirsrqU'ilsreçoivent est deicognoistre qu'ils nous enfont;comme j'aydesjà dit, et c'est en.cela que con-
siste la, plus grande bonté de !l'amour, qu'ilveut partager èsgalemen ttoùsles biens, en sorte
que l'un, n'en ayt pas plus que l'autre.Or, quelmeilleur ;moyeniavons nous de i leur faire ;co-
gnoistre;qu'ils nous enfont, si;ce,n'est en dési-gnant avec la.main l'instrument dont ils seser-
15
146 L'ESCOLE DES EILIES.
vent,pour nous en Conner.à gpgp? Cela leurfaict penser, quand, neus leur', touchons, quenous né nous rebutons pas, ;et que nousvou-lons comme dire en nous-mesmes, tandisqu'ilsnous-regardeut faire : Je:prends plaisir à tou-cher»cela avec.Ja mainyparce que.c'est tout monbien et mûnb'on-heur-jparceqùfe'je.'l'ayme ainsi
'faict comme -il, est et: q;ue-*c'ësl pàrluy.que jedPibs recevoir mon, plusgrandplaisir.! Cela les
oblige bien sensiblement de.lëur costéjet.l'àtrtouchement de la main est! bien plus exquis et
qui faict mieux examiner à.la.femmequi'tastece que cîest de ces,t':engi:n,par le.soin qu'ëlle:yapporte, que si:elle se sèrvoit dé celuy de:quèl-quei autre!membre. Cest attouchement aussi a
bien'plus.de.suc etdemoùellepour!eux,ët les
pénètre, jusqùfau. fond, «!t jleisimple maniementvolontaire d'une main blanche et délicate quise promène autouride leur; Liaston pastoral estsuffisant; pour leur expliquer tous le» mouve-ments i du: coeur de leur» dame.;l La';main ;quis'applique;! doucement; suii •'
quelque: chose;:est
cômmedesymbole de:l?àmitié>qu'elle' lui porte,comme aussi Iquand elle; stapplique trop; rude-ment, elle, est: .untesmoignagé de,;haine. Noustouchons ordinairement :les ;;choses:;que nous
aymons: avec la main ::deux s;amis !se toUchen tdans la main pour )dire. qu'ils: sfayment, mais
L'BSCOLE DES FILLES; 147
d'un amour purement spirituel et qui ne leUr
permet pas de toucher autre chose ; mais celuyde Phomme et de la femme estant naturel et
plus accomply, en.ce que le corps et' l'esprit ypnt part, ils seitoucheht aussi l'engin dans la
main l'un de l'autre, pour se dire qu'ils s'ay-
ment, et une femme qui faict et souffre cela
réciproquement à un homme, luy tesmoignebien plus sensibjemènt qu'elle l'ay me que si elle
ne le.faisoitqu?à la.main , car nous n'avons rien
de plus, cher que ilescoùillons^ et je dis> bien
plus, que si elle se laissoit baiser, embrasser,chevaucher, foutre,enconner, en un mot,
deschargèr le vit en son con, et qu!elle refusast
néanmoins; dé luy toucher le vit, elle ne luytesmoigneroit point si 'véritablement qu'ellel'ayme que si elle venoit à luy mettre simple-ment la main dessus; par affection, et qu'ellerefusast par crainte dé se laisser faire le reste.Aussi est cela ;le comblé du plaisir amoureux,
quand la femme ne peut plus rien toucher à l'en-
gin de FhPmméqu^ellè a tout dans le sien, elle-tasche'au moins de luy toucher sur lé bord ce
.quiluyen, reste dehorsdans l'union des deux
membres, et faict caresse à sesballottés (66) quisent lés ministres; du plaisir. Il n'y a;point de
plus grandes privautez que celles-qui se fontde la main, et la nature qui a prévu à cela que
148 L'ESCOLE DES FILLES;
l'homme peut recevoir deux plaisirsiàla fois,qui sont celuy. du con et;de la. main , elle luy alaissé une assez grande partie et espace du vit
derrière les coûillons, qui ne peut entrer et quiva rendre jusqu'auprès du cul, afin que la
femme peust luy toucher, mettre la main
dessus, gravonner pendant le temps de la:con-
jonction. Cela monstre bien qu'il n'y a dans la
composition de tous deux (66) rien qui ne soità dessein et dont il n'y ayt des raisons, si on les
vouloit esplucher, et partant c'est bien abuserdes moyens, que la nature nous a donnés pournous contenter que de ne les pas employer tousselon l'usage pour lequel ils ont esté faicts. Jeme suis un peu estendue sur ce discours, parcequ'il me touche à mon esgard et que C'est làaussi un des plus grands contentemens de mon
amy, lorsque nous sommes nud à nud entre
deux draps, lersqu'il voit que, j'ay (67) lesmains bien blanches, que de les appliquer en ce
Heu que l'on appelle improprement honteux,parce qu'il est la cachette du plus grand plaisirdu monde et qu'il nous faict souvent rougir de
honte, par trop d'ayse, quand nous y touchons.Comme aussi je reçois une double joye en moncoeur quand il ne. dédaigne pas de me faire lesmesmes caresses; car je te prie , ma chère cou-
sine, quel plus grand délice de voir un petit
L'ESCOLE DES FILLES. 149
bout de chair flasque pendant au bas du ventre,de son amy, que nous prenons avec nostre mainet qui peu âpeuse dresse, tantque tout à coupil devient si gros qu'à peine le pouvons-nousempoigner avec une main, et la peau en estantsi délicate que l'attouchement de la main seulnous faict pasmer d'ayse, et lorsqu'il est ainsibien roide, enle broyant bien doucement, vousle sentez, enflammé dé chaleur et d'une cou-leur cramoisine qui vous dilecte entièrement la
veuë, tellement qu'à force de le frotter, vousfaictes extasier vostre amy et voyez enfin, quele vit vous crache contre les doigts une liqueurbjanchastre, tout opposée en couleur à celle duvit lors qu'il est ainsi en fureur, qui estant
passéefaict que nous le laissons vistement tom-ber en mesroe façon que: nous l'avons pris,jusques à ce.qu'un peu après nous recommen-cions. ;
(68) Fanchon, Ma cousine, cela va le mieuxdu monde, mais venons au reste : je vous prie,qui est-ce qui a le plus de plaisir, de l'hommeou de la femme,;dans la conjonction naturelle?
Susanne. Cela est bien mal aysé à résoudre,car si on regarde en l!escoUlement de la se-
mence, qui cause le plaisir^ il n'y a point; de
dpubte que la femme n'en ayt davantage quel'hpmme, parce qu'elle sent la sienne, comme
13.
150 -L'ESCOLE DES-FILLES.
j'ay dit, et celle de l'homme en mesme tempsjs'entrerencontrant par un mouvement chaleu-reux et un peu contraire, et qui la chatouillent,au fond de la nature, toutes deux ensemble, là où
l'homme ne reçoit point de plaisir de celle de la
femme, qui ne coule pas en luy. Mais si on re-
garde qu'une partie du plaisir consiste dans la
chaleur et dans le trémoussement que l'on a, et
que celuy! qui agit, s'il se plaist davantagedans son action que celuy qui ne bougé, à pro-portionnée raison ayme celuy Sur lequel il s'a-
gite, on ne pourra résoudre en ce cas lequeldesdeux est plus content et satisfaict.
(69) Fanchon. Et poùrqupy est-ce, ma'-cou-
sine, que le plaisir arrive de la sorte, et que tous
deux, naturellement et sans sçavoir qu'il y en
ayt, souhaictent tant de sejoindre?Susanne. C'est qu'autrefois, remarque bien
cecy, l'homme et la femme n'estoient qu'un, et
ils estaient conjoints ensemble par ces deuxmembres qui estaient enclos l'un dans l'autre,en sorte que, l'homme ne mourait point et se
repraduisoit continuellement en sa partie quiestait sa femme et qu'il empeschoit de meurir.
Et du depuis qu'ils pnt esté séparés l'un de
l'autre, la nature; qui se resouvient de sa désu-
nipn, veut tausjpurs retourner à soyi-mesme,
peur avpir l'ancienne cenjpnctipn, et s'efferce,
•L'ESCOLE DES FILLES, '-lM
quand elle trouve, dé deux corps dé n'en faire
qu'un. D'où vient que, pour signe de réjdUysi-
sance, elle, en plëùfe de joye, et il Semblé en
mesme temps que les deux'corps né s'èdoibvèht
jamais disjpindre, tant ils spnt CPllez l'Un à
l'autre, et qu'ils ont bien repris racine ; ét'peu
aprèsj elle se retiré dé tristesse, vpyartt que Celan'arrive pas.
(70) Fanchon. Ma côusihë, qu'est-ce donc
qUel'attieur?Susanne. C'est le désir d'une moitié pdur
servir oti.:s'Unir à son autre moitié.Fanchon, Expliquez-moy cela plus claire-
ment, s'il vous plàist;'
(71) Susanne. C'est ufi appétit corporel ou un
premier mouvement de la nature, qui monteavec le temps jusques au siège de la raison,avec laquelle il s'habitue et se perfectionné enidée spirituelle; d'où Vient que ceStë raisonexamine avec plus de cognbissàncë les bellesConvenances qu'il y auroit que cèste moitié fustUhié à sort autre moitié. Et quand la nature estarrivée'à sa fin, caste idée où vâpetir spirituelleVient à Se résoudre peu à peu efl Une pîùyèblanche Comme laîct, et S'êScoUle, le long dé
Fëspine du dos, dâris les conduits, et elle dé-'vient lé plaisir de la chose dont elle h'eStoîi
auparavant que l'idée. '
152 L'ESCOLE DES. FILLES.
Fanchon. Et pourqupy est-ce que ceste idéechatouille si fort en passant ?
(.72)Susanne. C'est qu'elle se resjouit sur le
point qu'elle est proche de se communiquer, àla chose aymée.
(75) Fanchon. Cela est certes bien délicat et
amoureux, et pourquoy donc ceux qui sont encest estât ne peuvent-ils rire, veu qu'ils sont si
ayses,,sur tout dans le moment que le fputre
s'escoule, et qu'il semble que' toutes choses les
y convient?Susanne. C'est qu'ils n'ont pas le plaisir
dans la teste, et que toute leur joye est au culou bien entre con et coûillons.
Fanchon. Ha, ha, ha, ha !Susanne. Mais il sepeut imaginer encore au-
trement.Fanchon. Comme quoy?Susanne. C'est que l'âme est tirée en bas par
la force du plaisir et comme arrachée de son
siège par,la grande attention: qu'elle porte àceste union si désirée des deux corps, qui: se
faict en cest endrpit ; d'où vien t qu'elle ne songeplus à ,sby et laisse vuides et desgarnies de sa
présence les fonctions de la raison. Or, là où
elle ne,raisonne plus, là aussir elle n'est pluslibre, et par conséquent elle ne peut rire, car
c'est une propriété de la raison et effeçt de la
L'ESCOLE DES FILLES. 153
liberté. Pour preuve de cela, c'est que, au com-
mencement que ceste idée passe, l'on esprouVeune certaine langueur et assoupissement dessens par toute la teste, qui est une marque de la
privation de l'âme qui n'y exerce plus son pou-
voir, tellement qu'il en arrive comme à ceux
que la rencontre d'un cas merveilleux tient
suspendus entre l'admiration et la joye, et quisont tellement saisis et resserrez par ceste der-
nière, qu'ils n'ont plus la liberté de s'estèndreet ne peuvent se.pâr-tagerpour en rire.
(74) Fanchon, Ma cousine, Celaest trop délicat
pour moy du premier coup, et il mérite bien
que nous y fassions reflexion une autre fois.
Mais pourquoy est-ce que les hommes, quandils ne nous peuventmeltre le vit dans le con, ilsse plaisent au moins de le mettre entre nos
cuisses, entre nos fesses, entre nos tétons, dansnostre main, et quelquefois nous en saluer le
visage et autour du menton ? Car certainementil y a là une espèced'amour aveugle, quoy qu'iln'y ayt point de vray sentiment, dont je ne sçau-rois m'imaginer.la cause.
Susanne. C'est bien dit, aveugle, et souviens-
toy de ce que nous avons dit auparavant de
l'idée, c'est que ces membres là dé la femmesont aussi bien partie de l'homme que les au-
tres; car l'amour, qui est aveugle et qui ne
154 L'ESCOLE DES, FILLES;
sçait eù se faict.la conjonction, nese soucie paspourveu qu'il communique son plaisir en quel-que endroit de la femme, ne demandant que la
conjonction de deux parties. D'où vient quequand il sent cela il s'agite et remue contre
elle, et trompe la raison, parce que l'idée leveut ainsi, à cause de quelque ressemblance
que ceste dite conjonction a avec la véritable
naturelle; d'où vient qu'il est ravy quand ilsent quelque chose en la personne aymée quiluy presse et qui luy frotte Fengin pour l'abuserd'autant plus, soit quand il le pousse de forceentre sesgepoux pu soitquand il luy faict serrerles deux mamelles, à l'entour, tandis qu'il faictl'action de se remuer.
(75) Fanchon. Ma cousine, c'est assez, etnous n'avons rien dit du baiser de la langue,qui semble,aussi estre une fantaisie.
Susanne., Le baiser de la langue, c'est une
autre tromperie de l'amour qui cherche la con-
jpnctipn en toute chose et en toute, sorte de
manières; c'est une image et représentation duvit qui entre dans un con,,pour s'unir; à! sa
moitié, et,la langue qui glisSe enlamesme guisesoubs une autre langue, estant pressée à l'en-
tour, par les deux lèvres ennemies ;. l'âme est
trompée par la ressemblance de cest bbject. D'où
vient qu'elle veut aussi quelquefois plus de
L'ESCOLE DES FILLES. 155
résistance; par l'opposition des dents y ''pour'
mieux: imiter ceste douce force que lé Vit ren-contre par en bas pour s'unir parfâictement aucon. C'est pourquoyil semble alors que lé coeurs'exhale par la bouche en souffrant les caresses
qui luy sont faictes, et quand l'àmànt peut ima-
giner cela de. soy, que son vit irait démesmedans le cohdé la personne qu'il baise, laquelle,de son costê,!coupe aussi la mesme pensée, et
qu'un plaisir est bien plus délicieux que l'autre,il s'exprime par là auss'itost un doux air quiest comme un tesmoignage de ce que-lès deuxmoitiés qui cognoissent le symbole de cesteunion de langues: souhaicteroient davantage,d'où vient qu'elles se picottérit çà et là et pres-sent de ces mesmes langues etimîtent les plusvaines et naïfves gesticulations du membre
viril, et l'imagination se résjouit presque au-
tant dé ceste vaine figure que si-lè plaisir Véri-table y estait conjoint. : ;\ :
(76) Fanchon; Ma; cousine, je dëScharge;n'enparlons plus. Et pourquPy, en dernier
lieu , est-il plus plaisant quand la femme estmentée dessus l'hemme et qu'elle le chevauche,
quequand^elleest dessoubs et l'hommé'estëndu
surtout soncorps-, ayant tout à point son vit
rougeastreet prest à'.bânder danS sPncon? ; ; ;
- Susanne. Je t'ay desjà:dit cela d'une, façon ,
156 L'ESCOLE DES FILLES.
et le voylà d'une autre :; c'est une autre corrés^
pondance de l'amour, laquelle ne vient pas deceste considération d'une moitié, comme ilarrive dans la distinction que nous avons faictede l'hemme en deux parties séparées., mais
plustast c'est que l'hemme et la femme estantconsidérés comme deux touts parfaicts, ils
désirent, par la grande affection qu'ils se por-tent, de se transformer l'un dans l'autre.
Fanchon. Mais il ne faict rien pour cela quela femme deibvë tenir le dessus plustast que ledessoubs.
Susanne. Si fait bien ! il y faict, et elle le
doibt; en voicy la raison: c'est une propriétédonc, de l'amour reconnue, que l'amant sou-haicte que l'amour luy transforme en la chose
aymée.Fanchon* Eh bien, je l'avoué. : ! !Susanne, Or, en ceste posture où la femme
est dessuset l'homme dessoubs^il y aune ressem-blance de;ceste métamorphose, parla mutationdes devoirs qui est réciproque; au moyen de
quoy Fhomme se revest entièrement des pas-sipns de.la femme, et ceste posture luy figurequ'il a changé de sexe, et la femme réciproque-ment s'imagine d'estre devenue homme parfaictdans la situation qu'elle luy faict garder, se sen-tant esprise du désir d'en faire les mesmes fonc-
L'ESCOLE DES FILLES. 157
dons ; tellement que l'un ne peut pas s'imaginerestre changé en l'autre, qu'il ne s'imagine aussi
que l'autre soit changé en luy. Il faut adjousterà cela que si vous les voyiez de loin accoupléscomme ils sont, vous les prendriez l'un pourl'autre; voylà une raison qui me semble assez
pertinente. : ... . ;
Fanchon,, Et qui a bien du rapport à nostre
première façon de concevoir.et qui la fortifie
beaucoup dans mon esprit.Susanne. Quelle?(77) Fanchon. Qu'une moitié désire de s'unir
à son autre moitié.
Susanne. C'est un tesmoignage de bonté du
principe quand les effects et les raisons delà
cause qu'on en tire sont bien déduits.
, Fanchon. Je suis donc d'advis que nous nous
tenions.à.celui, là, ma cousine, sans en cher-cher d'autre, car; aussi bien nous n'en trouve-rons pas de meilleur.. .'
Susanne, C'est ce qui. me semble-, mais
cependant remarque donc bien ce que nousavons dit ce jourd'huy, pour t'en resouvenir,car après cela, je ne pense pas qu'on puissefaire d'autres recherches sur l'amour que celles
que nous avons expliquées;.Fanchon, Fai;ies-moy une petite récapitula-
tion, je vous en prie.U
158 L'ESCOLE DES FILLES.
( 78 ) :Susanne. Nous avons premièrementparlé des effects, qui sont les paroles, lès attou-
chemens, les baisers, les oeuvres, les Conjonc-tions ; nous : avons expliqué' peurqupy ils se
practiqueht ainsi, qui est ce que beaucoupd'autres! ne se souviendroient pas de faire, etnéanmoins qui donne un grand prix à-la
besoigrie quand on le scait ; nous avons' dit les
humeurs différentes des hommes et des fem-
mes, leurs compositions et appétits divers ; nousavons descouvert ce que c'estoit que l'amour,sa nature, ses propriétés, ses effects ,et ses
usages, pourquoy, comment et en quel endroitil agissoit, et les raisonsde tout cela. Et si nousavons oublié quelques choses, elles sont de peude conséquence', touchant mille petites parti-cularitez; que l'on a àccous'tumé de practiquer et
qui!diversifient la fonction dû plaisir d'amour
pour quelque ragoust que"l'on y trouve; cesont de petites superficies-'en luyj qui né valent
pas la- -peine, d'estre;tpuchées, et qui ne pren-nent leur considération!seulement ;quèrselôn le
plus oulempinsde conformité qu'elles Ont à
signifier qu'une mpitié'yelit s'unir à son autremoitié. Comme il y a premièrement les pos-tures, qui sont les émbrassèmensdé plusieurssortes;ily a lès;fretillemétts, lés seCbùssës,les
agreements ou gesticulationsylës gémisSémens,
L'.ESQOLE DES.EILLES. . 159
souspirs, esvanouissemens, pasmoisons et coupsde main, et toutes les autres caresses que nous
avons dites plus .amplement à la fin de nostre
première conférence, tellement qu'il faut finir
celle-cy, et remettre, s'il y a encore quelquechose à dire ;^à..Une!autre fois.
Fanchon. Ma cousine, touchez là, vous me le
promettez donc.Susanne. Ouy, ouy, jeté le promets; il ne
faut point tant dé cérémonies. . ;
(79) Fanchon. Cpla estant, me voylà en reposet je n'ay plus qu'à vous remercier des bontez
que vous m'avez, tesmoignées jusques à ceste
heure, dont je vous seray éternellement rede-vable.
Susanne. Comme tu complimentes ! 0 labelle chose! et de quoy me remercieras-tu?
Fanchon. De la patience que vous avez eue àm'instruira tout aujourd'huy, à former mon
esprit grossier, qui estait sans la practique deschoses et sans en concevoir les raisons les plusexcellentes. Le dernier- fruict dé vostre'dis-
cours, c'est que l'amour est une source ines-
puisable de pensées, et que l'on ne sçauroit direde luy tant de choses bonnes et de raisons qu'ily en a là où vous avez eu la bonté et l'adressede me conduire peu à peu,.des plus communeset des plus bassesjusques aux plus relevées;
160 L'ESCOLE DES FILLES.
Susanne. Or sus, trefve de. compliments, etdisons encore cecy : l'amour a Cela d'accommo-
dant qu'il, satisfaict entièrement tout lé mondeselon sa portée: les ignorans par: une pleine
jouyssance des plaisirs qu'ils y trouvent sans
sçavoir d'où ils viennent, les habiles gens parles douces imaginations que l'esprit y conçoiten les recevant. Par exemple, dans ceste posture
que l'homme faict tenir à la femme quand ellemonte dessus, combien de douces Considéra-tions peuvent satisfaire l'esprit, causées par le
seuleschange mutuel des devoirs et des volontez
qui se practique entre eux ; car de chevaucher
simplement une femme qui se laisse faire et
que la honte ou la froideur empeschent de
passer outre dans la recherche du plaisir, c'estune satisfaction commune, et il n'y-aqueleplaisir de descharger dans son con qui cha-touille les sens de l'un et de l'autre pour un
peu de temps. Mais quand, au lieu de veoir quel'homme se tourmente pour venir au pointdésiré, c'est au contraire la femme qui;prendceste peine de chevaucher et qui prendla, peined'elle mesme de,s'engaigner autour de sa forte
et dure lance, en faisant pour cela, à ses yeux,les actions requises et nécessaires, ô! dame, c'estun bonheur qui n'a point d'esgal et qui; les doibtravir en des çontentemens extrêmes. (80) Car
L'ESCOLE DES FILLES. 161
il voit sur luy le ventre, le nombril, les cuisses,la mothe, le con et généralement tout le corpsdesa mieuxaymée, qui donne de vifs esguil-lons à; sa1flamme; il voit et sent l'agitationnaturelle qu'elle faict sur luy en luy pressurantamoureusement la plus pretieuse partie de luy
mesme; il l'admire en face, qui faict toutes ces
chpses; il semble qu'il doubte, il taste encore
pour s'asseurer .de son bonheur, il s'escrie de
plaisir chaque coup qu'elle donne, il se transit
d'ayse en sentant ses attouchemens, et estime
plus son bon vouloir que le reste, asseuré qu'ilest d'en estre aymé. Et quand l'amour aprèsvient à payer le tribut deu à leurs contente-
mens, il voit fondre son plaisir dans ses yeux,et comparant les clairs rayons qui viennent de
ces mêmes yeux, vrais miroirs de l'âme, avec
les postures et grimaces naturelles qu'elle faict
de son corps, de ses reins, de sa teste, de ses
cuisses et de la partie la plus secrète où il a le
contentement de loger son membre tout entier,croit que ses autres membres, bien qu'ils ne
voyent goutte, ne laissent pas de sentir leur
part du plaisir. La femme aussi, qui est dessus,considère de son costé et faict des reflexions
particulières sur chasque posture, en suite à
les conter toutes une par une, qui a son nom
propre aussi bien que ses ragousts différents,14.
162 L'ESCOLE DES FILLES.
sur lesquels on• recommencerait d'icy à dix
ans. ':' "'
(81)Fanchon. Ma cousine, ce ne serait ja-mais faict qui voudrait icy rapporter lés imagi-nations de tout le monde, car, pour moy, j'en
puis bien concevoir dés autres que celles là, et
qui rie me semblent pas moins douces ny moins
remplies de volupté et délectation ; mais dites-
moy seulement une chose, tandis que vous
mettez votre côeffe pour vous eh aller:
Susanne. Quoy?
(82) Fanchon. Quelles sont les qu'alitez plus
requises à deux amans qui baisent, pour se
rendre tout à fait heureux dans la possession
qu'ils ont l'un de l'autre? "' "
Susanne. Ha ! ma foy, cela ne se dit pas en
si peu de temps qu'en mettant ma coéffe, car il
nous faudrait discourir premièrement de la
beauté qu'ils doibvent avoir l'un et l'autre, et
puis en venir à d'autres particùlàritez qui se-
raient trop lpngues à déduire maintenant.
Fanchon. Et qu'importe, ma' cousine, plusvous y serez et plus le plaisir sera grand. Vous
voylà bien malade ! pour un quart d'heure quevous y serez. Soyez en plustast deux et accordez
cela à ma prière ; car qu'est-ce qui vous pressesi fort? il n'est point encore Si tard. Si C'est
que toùsjours mesme discours vous déplaise,
L'ESCOLE DES FILLES. 163
vous avez beau faire, car c'est un effect de ma
destinée aujourd'huy que je ne sçaurois enten-dre parler sinon d'amour.
Susanne. Tu auras.encdre cela de moy, veu
que tu le veux, mais après cela n'attends pas de
me retenir davantage, m'estant tout espuiséede ce que je sçavois. C'est pourquoy, aussitpstla demy heure passée, à la première questionque tu me feras, certes, je côuperay court et
m'en iray. '
(85) Fanchon. Ma cousine, je le veux ; c'est
pourquoy remettons-nous dans le discours
d'amour, et premièrement, par où commén-
ceray-je? je ne sçay. D'où vient que quand jesuis èslôignée quelque temps de mon amy, et
que je me représente à tout temps la joùyssànceque j'aurais de luy, j'ay une telle imaginationet amourpour son vit et ses couillôns que, sans
songer à ses autres perfections, je me le figure
tousjours tel que s'il me le fourrait dedans le
con avec force et qu'il eustde la peine à entrer,tellement que mon engin Sequarquillant et se
desgluant, le dedans de ma nature me déman-
geâst furieusement,'et qu'enfin entré, je le
sentisse-tout au fond proche la matrice, et là
opérant par de petits coups lors que la teste duvit rentre dans la peau et qu'elle ressort avec
rage, tellement que je n'en puis plus ? Une telle
164 L'ESGOLE DES FILLES.
pensée, me met en un tel goust de la fouterie
que je ne suis jamais saris y songer, ou à moins
que je tienne son vit dans ma main., à belle
poignée, qui se bande tant qu'il peut.'
Susanne. Cela est commun à tous! ceux là
qui ayment, et c'est un effect de ton désir quite met. aussi vivement les choses devant les
yeux que si elles estaient en effect présentes;et par la représentation plustast que tu fais dece vit que de toute autre chose, cela faict veoir
que toute l'idée de la beauté que l'on renferme
dedans,1'o.bject aymé et qui consiste dans une
belle façon ,de visage et agreement des autres
membres, lesquels sont incomparablementplusbeaux que les deux natures générantes del'homme et de la femme, néanmoins est effacéeet comme soubmise à ceste autre idée qui faict
imaginer le plaisir qu'on a quand un membres'introduit dans un autre, tellement qu'elle est
seulement une circonstance qui n'est au plaisirque la dernière et qui ne sert de rien. Par
exemple, d'avoir un bel oeil, une belle cuisse,une belle main, qui pour rendre plus grand le
plaisir que l'on a de mettre le vit dans le con :
sçavoir l'oeil pour regarder l'action ; honteuse
avec une chaleur vive, et représenter, à la per-sonne, aymée l'image du plaisir de son âme
lorsque le grand et indicible chatouillement
L'ESCOLE DES FILLES. 165
arrive; la belle cuisse sert d'admiration à nos
sens, dans la contemplation d'une structure si
polie et qui excite merveilleusement nos appétitssensuels ; enfin ceste main blanche, pourprineet délicate, est la cause; que le vit s'enfle d'unetelle vistesse que nous jugerions, avant que le"foutre en soit dehors, qu'il deust crever: sibien que la beauté de ces parties et des autrescause un changement tout extraordinaire et
incroyable.
(84) Fanchon. Ma cousine, je conçois ce quevous dites, et puisque nous sommes sur le cha-
pitre de la beauté, je voudrais que vous m'enfissiez une description telle que vous là deman-deriez si vous vouliez représenter une jouys-sance parfaicte et qui fust accompagnée de tousles plaisirs qui peuvent provenir de cestebeauté.
(85) Susanne. Volontiers. La beauté consisteen deux chpses : dans les traicts etperfectionsdu corps, et dans les actions qui partent de
my-Fanchon. J'ayme ces divisions qui sont
nettes.Susanne. Tellement,qu'il y à des personnes
qui ont la beauté du corps et qui n'ont pascelle des actions, et d'autres qui ont ce certainje ne sçay quoy qui plaist en tout ce qu'elles
166 L'ESCOLE DES. FILLES.:
font, et cependant qu'on nepeut point propre-ment appeler belles.
Fanchon. Cela seroit trop long à disputer, si
on y vouloit aller. Par exemple $ Paris est tout
plein de personnes qui ont une partie de la
beauté et non pas l'autre, d'autres qui ont
toutes les deux, et c'est de celles là que jedemande que vous me fassiez une description
qui soit le plus à vostre gré.
(86) Susanne. Je commenceray par la beauté
du corps et des actions, et premièrement de
celle de la femme.
Fanchon. Ron, après nous viendrons à celle
de l'homme.
Susanne. Il y a encore des beautez qui sont
plus propres à l'amour les unes que les autres,et c'est d'une de celles là que je vais faire la
description.Fanchon. Voyons.Susanne. le demande une fille à l'âge de dix
et huict ans, médiocrement grasse, et qui aytla taille droicte et haute, non pas trop, l'air du
visage noble et majestueux; qu'elle ayt la teste
bien plantée, les yeux doux et riants , de cou-
leur noire, la beuche. médiocrement grande,les dents blanches et bien rangées;'le frontplus'
petit que grand, mais doucement courbé dans
ce qu'il monstre, les joues pleines, les cheveux
I'ESCOLE DES FILLES. / 167
'hoirs; le tour du visage rond. Je veux à cesteheure qu'elle ayt le tour des espaules un peularge et fourny, la, gorge pleine et;unie, lestétons durs et séparés, qui se soustiennent
d'eux^mesmes, les: bras gros ! et postales, la
peau:non pas trop blanche ny trop brune maisd'une teinture esgale entraies deuxet qui avec
l'embonpoint delachairqui-la faictpousser nelaisse paroistré: aucune rudesse ny tacheture
dessus, et je veux qu'à son bras soit joincte unemain d'yvoire, qui estant fournie avec propor-tion à l'endroit du poignet, vienne en diminuant
insensiblement jusqu'à l'extrémité des doigts.Quant aux moeurs,; je veux qu'elle soit propre-ment vestue, qu'elle soit modeste f gaye dansses actions, qu'elle parle peu et finement, et
qu'avec tout cela elle paroisséestre spirituelle,né disant pas toutce qu'elle seait, mais laissantdeviner à ceux qui Ifescoutent qu'elle enten-drait mieux lés matières seul à seul qu'elle n'enfaiét le semblant devant le mPnde; si,bien quetous ses discours-, soità dessein ou autrement,ne tendent qu'adonner de l-amoùretpersuaderen mésme temps qu'elle en peut prendre, seréservant pourtant tousjours devers soyunprétexte d'honnesteté qui ne donnera;aucune
prisé à ses ennemis; et qui la mettra à couvert-toûites les fois qu'ils luy en voudront, faire le
168 "* L'ESCOLEDÈS FILLES.
reproché, promettant affirmàtivenènt qu'ellene sçait ce que c'est dont on luy parle et qu'elle
n'y entend point de finesse. Je veux aussi
qu?elle soit Sobre à table et aux festins où elle
se trouvera, boive peu et mange médiocrement,
parce que c'est là encore qu'en reconnolt mieux
l'humeur d'une fille, selon qu'elle est plus ou
moins portée aux autres plaisirs, et que les
discours et les actions y sont ordinairement
plus libres. C'est pourquoy elle prendra gardede ne point faire d'excès, et si elle est excitée
à commettre quelques libertés pour donner
carrière à son esprit, il faut qu'elle y soit em-
portée par l'exemple ou le consentement de
toute la compagnie: qui n'y trouvera rien à
redire; autrement elle, s'en doibt empescher.De plus, elle doibt sçavoir danser, chanter,
aymer la lecture des livres d'amour, soubs pré-texte de s'instruire à parler proprement sa
langue naturellej et n'y point faire de faute;avoir son esprit, souple aux belles passionsd'amour qui y! sont représentées, en sorte
qu'elle se laisse, captiver comme pour soy-mesme aux incidens du roman et aux récits quisont les plus Capables d'insinuer, l'amour dans
les coeurs. ;,Fanchon. Cela,est bien gâland, ma cousine.
Susanne. Avec toutes ces dispositions tant
L'ESCOLEDES FILLES. 169
intérieures qu'extérieures, car je n'ay pas en-
core descrit toutes les perfections du corps, je
veux, quand elle sera déshabillée, que l'on voyereluire toutes les beautez que la robe cache,comme un soleil qui sort d'une nue, et qu'elle
frappe la yeuë et les sens de celuy qui la regarde,comme un beau lieu de délices qui se descouvre
tout à plain à celuy qui le cherche avec impa-tience; et qui le-trouve infiniment plus beau
qu'il ne se Pestait imaginé. Je veux, parmytoutes ces grâces qui l'accompagnent, qu'on
voye pousser son ventre plein et arrondy, commel'escueil délicieux où se brisent tous les désirs
ampureux ; son estomach sera douillet et charnu ;elle aura les pieds petits et bien mignons et bien
tournés en dehors, pour dénoter qu'elle les a
bien placés; la jambe grassette parle milieu,les genoux courts et menus, la cuisse grosse,en remontant, et bien garnie, où troussent
deux fesses dures et rebondies et séparées
comme à des statues de marbre ; le croupion
court, les hanches larges médiocrement, le
cprps menu par la ceinture, les reins forts et
souples, pour le mouvement du con, et plus quetout cela, une mothe grassette et bien ferme,cotonnée d'un poil brun qui serve de haye et
rempart à la fossette, laquelle sera fendue jus-
ques à six doigts au dessoubs du nombril. Je
15
170 L'ESCOLE DES FILLES.
veux qu'elle ayt tant de beaùtez éspàhchéëS surle corps, et je veux que là peau en soit telle-ment bandée, unie et lissée soubs là main de
celuy qui la taste, qu'elle ne se puisse tenirdessus non plus que le pied sur la glace, et quela faisant glisser tout autour du corps et parentre ses pilliers de marbre, où l'on ne verra
partout pousser aucun poil, elle coule en uninstant d'un lieu en un autre; les deux babinesun peu retroussées et colorées d'un rouge at-trahant qui passé un peu au dehors entre les
cuisses, que le dedans soit bien replié de peaudouillette qui soit encontihuéé jusques à l'orificedu ventre, qui soit bien percé pour éjaCuler làsemence en temps et proportion, afin que,quand le vit aura forcé la première 1
barrière,ayant reouvert l'entrée du con, venant un peuplus avant, il repousse toutes ces petites tayeset pousse jusqu'au milieu, où faisant derechef
force, tout se puisse exécuter d'un costé etd'autre et donner place à Cevaillant capitaine
qui a si valeureusement advancé jusques au
logement du milieu, où y trouvant la placevidé, il brusque l'a fortune si avant qu'il vienne
jusques à l'entrée de la: matrice où -se fera lecombat naturel qui causera tant de plaisir àmabelle depuCellë'e; bref, je veux'qu'elle ayttant de beautez que le galant soit (87) desjà
L'ESCOLE DES BILLES. 17,1
perdu d'ayse et de transport avant que d'estrearrivé jusques;au noir.
Fanchon. C'est donc encore ainsi que vous
appelez le Con? -,
Susanne. Ouy, en paroles de philosophie, et
couvertes, en prenant la qualité pour la choseou le corps.
Fanchon. Certainement il pasmeroit de dou-
ceur, comme vous dites. S'il arrivoit qu'ilpourrait une fois mettre la main dessus, iln'aurait point la force d'y mettre autre chose.
Quel crève-coeur ce serait, s'il venoità mourir
sans avoir peu enfiler tant de beautez ensemble!
(88) Susanne. Ma foy, je le pense, mais. le
plaisir n'est pas moindre pour la fille quandtoutes les qualitez requises se rencontrent! en
celuy qui la caresse.Fanchon. Or, voyons donc celles qu'il doibt
avoir aussi, et puis nous ferons un assemblé
parfaict de ces deux moitiés accouplées.Susanne. Presque toute la beauté de l'homme
consiste en la belle taille eîTen la force du
corps, non pas en la délicatesse, comme celle
de la femme. Je veux pourtant qu'il soit propreen ses habits et en sa personne, qu'il ayt la
face grave et majestueuse, les yeux doux et
brillans,le nez-un peu grandelet et rien de
difforme en tout le visage. Je veux qu'il soit de
172 L'ESCOLEDES FILLES.
l'âge de vingt-cinq ans, un peu plus maigre
que gras, que son poil soit noir et vif, ses che-
veux longs, pour la bonne grâce, et bouclez sur
les espaules. Il aura le col court et libre pour-tant , l'estomach un peu yelu et douillet, s'il se
peut ; aux endroits du corps où il n'aura pointde poil, comme aux espaules, aux reins et sur
les fesses qu'il aura larges et bien formées, avec
un peu de beauté il faut qu'on remarque beau-
coup de force, c'est pourquoy il fera paroistreses nerfs quelquefois en se remuant, afin
qu'embrassant bien estroittementsa maistressé,il la porte où il voudra, la jette sur un lict à la
renverse, luy prenne ses deux cuisses sur ses
espaules et la porte en ceste posture, après
qu'il l'a faict culebuter, et la demeine comme
une marionnette que l'on agence à son plaisir.Car il arrive bien souvent que le premier soir
qu'une jeune pucelle couche avec un garçon
qui entend le jeu dont elle est entièrement igno-rante , il aura beau la prier, la caresser, luymonter dessus, si elle n'ouvre pas bien les
jambes il est imposiblé qu'il la puisse bien en-
gaigner, et bien souvent est contraint de fairela première descharge sur la mothe, tellement
qu'il faut qu'il ayt la force d'appuyer si fort
ses cuisses sur les siennes qu'elle nayt moyende remuer jusques à ce qu'elle se sent brouiller
L'ESCOLE DES FILLES. 175
les opopondrilles avec son instrument, dontelle
n'avoit point encore .accoustumé de jouer
pour se divertir. Et à,.cest.effect.il. aura le piedbien petit et bien planté, la jambe droictp et
advenante et non cagneuse, les cuisses grosseset nerveuses et un peu velues, et fera cognpis-
tre, s'appuyant dessus, qu'il a beaucoup; de
•vigueur en tout ce qu'il veut entreprendre. Tu
festonnes en,cest endroit (89), cousine, mais si
tu sçavois combien ceste beauté masie et vigou-reuse de l'homme a d'attraicts et d'alléchemens
quand elle est unie avec ceste autre beauté plusdélicate que la sienne, tu n'en voudrois jamais
goustér d'autre, et particulièrement quand elle
est ombragée au dessoubs du nombril d'un poil
large et espais, du milieu duquel on voit sortir
un bel ouvrier, de nature, fort bandé, qui à bon
droit mérite ëstre appelé membre, pour sa force
et vertu 5 et qui estant accompagné de deux
bat tans au dessoubs qui luy servent d'ornement
et de parade, fasse paroistre toute sa beauté,
quand il bandé, à faire sortir la petite teste
rouge et fendre deux doigts dehors sa peau ,
qui ne peut souffrir d'autres attouchemens quelapeau délicate du con d'une fille, et n'enten-dant point raillerie en tel estât, il saccage.tputce qu'il rencontre dans le con d'une tendre
pucelle, quand il pousse de vive force.
15.
174 L'E8C0LË DES FILLES.
Fanchon. Quelle douce cruauté ! J'enrage.Susanne. Je veux donc que tu sçaches que
je ne donnerais pas un festu d'un homme,
pour beau et bien faict qu'il fust, s'il n'a les
perfections de sori manche, et qu'il estonné la
femme par son regard tout enflammé, au pre-mier coup qu'elle doibt estre percée, et voylàtoute la beauté que je requiers en luy, pour
l'accomparer à celle de la femme, car pour les
autres vertus qu'il doibt avoir, nous en avons
desjà assez discouru dans nos premiers entre-
tiens.
(90) Fanchon. Et cela estant, trouvez-vous
qu'une jouyssance consommée dé ceux qui sont
pourvus de toutes ces belles qualitez doibve
estre accomplie en tous les points?Susanne. Nenny dea, ce n'est pas assez, car
je veux de plus que dans le temps de l'accou-
plement ils observent les convenances qui sui-
vent. Je veux que la fille soit un peu honteuse
à Certaines choses et que l'homme soit plushardy ; je ne veux pourtant pas qu'elle soit si
honteuse que de luy refuser sottement quelqueChose que l'amour exige d'elle, mais je veuxseulement que sa honte tesmoigne qu'elle n'ose-
rait faire ce qu'elle Voudrait bien, et qu'elle ne
serveàsonamy que d'attraicts pour luy donner
plus d'envie de faire, de rapiner des choses que
L'ESCOLE DES FILLES. 475
elle luy voudroit refuser ou défendre. Il faut
que le garçon ose tout, car la fille n'a pas bonne
grâce de tout oser et est bien ayse d'estre pré-venue dans le choix des plaisirs qu'elle vou-
droit sentir et qu'elle n'ose déclarer par crainte.
C'est pourquoy il aura l'oeil à tout, et qu'ilprenne garde aux moindres indices qui partent
d'elle, soit aux souspirs, aux gestes ou aux pa-roles ambiguës, pour conjecturer de là le véri-
table motif qu'elle a et la satisfaire en ce qu'elledésire. Au contraire, quand il luy aura mis le
vit au con , comme il n'est plus temps de
délibérer, je veux qu'il la secoue effrontémentet sans garder aucune mesure pour considéra-
tion d'honneur ny de bienséance, et qu'elle, enle regardant, tienne honteusement la veuëcollée sur luy, feignant de s'estonner des douces
violences qu'il commet en son endroit. Et jeveux qu'en rapprochement des deux culs l'es-
chine du garçon se vienne à recourber en arc
jusqu'au bout du croupion , comme à l'endroitoù tient par devant la corde de l'arcqui se tire,qu'en suite elle vienne à s'ouvrir droicte en serelaschant et que, se rapprochant subitement àson premier estât d'être courbe, elle fasse juger
que la nature est en souffrance quand elle est
ainsi droicte, et qu'il lui est plus naturel et plai-sant de retourner à son ply. Bref, je veux qu'il
176 L'ESCOLE DES FILLES.
n'ayt point autre pensée en l'esprit que celle de
praçtiquer aveuglément tous les moyens qu'il
pourra pour l'enfiler mieux à son advantage ; la
.tille de son costé, pour estre tendre et délicate,seplaindra un peu d'abord, par bienséance, de
l'effort, et luy dira par forme qu'il luy faict mal,mais pourtant qu'il ne craigne rien et que le
mal soit si grand que le plaisir. Et pour grand
que soit son vit, pourveu qu'il soit assez bandé
pour faire bresche, il entrera bien dedans, et
alors le plaisir en sera tant plus grand par
après, de sorte qu'il faut qu'elle soit souple et
obéissante à ses volontez et qu'elle ne soit passi sotte de luy rien refuser de tout ce qu'il luydemandera pour adoucir son plaisir, car elle
seroit bien niaise et malheureuse d'un conten-
tement qui luy en devrait tant causer. Et luy,
pour cela, sans discontinuer de pousser, luydonnera courage, il la baisera et l'amadouera
par douces paroles, achevant l'ouvrage com-
mencé. Je veux au reste que la fille soit soupleet obéissante aux désirs du garçon, qu'elle
s'agence en toutes les postures, qu'elle remue
de toutes les façons, qu'elle fasse de ses mains
tout ce qu'il voudra, bref,que son corps ne soit
point à elle et qu'elle ne luy puisse rien refu-
ser de tout ce qu'il luy voudra demander. Cela
luy,tournera tousjours à honneur et profit, de
L'ESCOLE DES::FILLES; 177
quelquefâçpn que cesoit, car si elle est ignoranteou qu'elle la veuille faire, comme elle ne-devra
pas sçavoir ce qui est honneste de permettreou ce qui ne l'est pas, elle aura tousjours bonne
grâce de luy accorder tout par amour» et dedire cependant qu'elle ne sçait si cela est bien ;et si elle est sçavante et rusée, au contraire,elle aurait tort d'avoir honte d'une chose qu'elleaurait desjà faicte, et elle serait bien sotte,encore bien que malicieuse, de.se priver d'un
plaisir qui en devroit tant donnera ce qu'elleayme., Je veux donc qu'elle soit privée de tousces scrupules qui vont directement à la destrucrtion du plaisir. Je ne yeux pas non plus qu'ellefasse sortir avec la main le membre de celuyqui est bien intentionné à la chevaucher, c'estun trouble qu'elle ne réparerait jamais, mais sielle a quelque chose à luy tesmoigner, que cesoit seulement de bouche, sans user de main
mise, et qu'elle l'oblige à user de plus de dpu-ceur envers elle en luy disant ses raispns. Il
sera peut estre sensible à la pitié; au pis aller,si elle ne Je peut esmouvoir et qu'elle trouvele membre un peu trop gros, je veux qu'elle se
contraigne pour l'amour de luy, et se laissantsurmonter par son propre amour, qui est plusfort que toutes choses, à mesure qu'elle fera ses
hélas ! et ses complaintes, il faut qu'elle l'es-
178 L'ESCOLE DES FILLES.
traigne de: plus en plus fort et luy laisse devi-
ner, quand elle crie, si c'est de douleur ou de
plaisir.
(91) Fanchon. Ma cousine, quand jeivpus es-
coute, ces leçons sont bien esloignées de celles
qu'une mère faict à sa fille quand elle lui
presche la vertu et l'honnesteté.
Susanne.' Ainsi va le monde, ma pauvrecousine : le mensonge gouverne la vérité, la
raison veut reprendre l'expérience, et les
sottises s'érigent en titre de bonnes choses. La
virginité est une très-belle chose en paroles et
très-laide en ses effects; au rebours, la paillar-dise n'a rien de plus hydeux que le nom et
rien de plus doux que les effects. Les gensmariés paillardent aussi bien que les autres,ils font toutes les mesmes actions et postures,et encore plus souvent que les garçons et les
filles; les plus scrupuleux, c'est toujours le vit
au con qu'ils agissent, et la cérémonie ne changerien au mistère d'amour. Mais c'est assez près-cher pour un coup], nous hé sommes point icy
pour corriger le monde: il faut qu'il y ayt des
fols pour faire paroistre les sages, et ceux-cyont d'autant de plaisir- à cela qu'ils sont seuls
à le cognoistre et qu'ils se mocquent de-la folie
des autres. ]
-' Fanchon. Ma cousine, c'est bien dit ; au lieu
. X'ESCOLE DES FILEES. 179
de nous instruire!; nous serions lescorrecteurssans gages de la folie d'autruy. Chacun vive àsa mode, etpour nous, achevons ce que nousavons commencé, car il me semble qu'il n'y arien de plus plaisant que l'amour, et toutes lesheures qui sont employées à son exercice sontles- plus agréables de nbstre vie. Vive un bon
gros vit bien nerveux et tendu, vive un jolypetit con, avec sa mothe velue, qui nous cau-sent tant de délices. Il n'y: a le plus souvent
que le foutre qui défaut dedans le vit qui faict
qu'il ne peut pas si bien bander, mais tant
qu'il y en a, nostre con est toujours prest à
l'avâiler, quand il-coulerait en nous tout entier.Chevaucher trois ou quatre coups nefaict quemettre en appétit; il faut continuer tant qu'il yen a, pour nous donnerdu passe temps. (92) Jevoudrais bien encore vous faire une question :
qui. sont les personnes le plus propres à trâicter
l'amour, des femmes ou des filles ?
Susanne. Ce sont les femmes , et sans doute
parce qu'elles ont plus d'expérience et qu'ellescognoissent mieUx les délicatesses propres àcestë-passion. i;
Fanchon. Et pourquoy est-ce donc qu'il y eh
a qui ayrtient mieux les filles ? •
: Susanne, C'est qu'ils prennent plaisir à ins-truire des innocentes et qu'ils trouvent bien
180 L'ESCOLEDES FILLES.
plus- d'obéissance!en elles dans lés façons de
s'agencer jet que leur Con-n'estant pas si élargi,le vit y. est placé plus àl'estroit et donne plusde chatouillement à l'un.et à.l'autre.
[Fanchon. Et pourquoy est-ce aussi qu'il yena quiayment mieux chevaucher lés femmes?
(95) Susanne. C'est, comme! j'ay desjà dit,
qu'elles sont plus habiles à donner de l'amour,aussi qu'il n'y a pas tant de danger à courir
avec elles comme avec les filles.
Fanchon. Et quel danger y â-t-il?
Susanne. Le danger est qu'elles peuventdeve-nir grosses, elc'estcequi donne encore delà peineà elles et aux hommes pour ernpescher qu'on ne
le sçache,et quant àeux, il leur en coustebien
du bon argent à la justice,: quand on vient à le
sçavoir, et tout au moins quand il faut payerdes/nourrices, des louages de chambres^ oudes robes, à cause qu'elles n'ont point le plussouvent de quoy s'entretenir. Ajoute à cela les
ressentimens des parents de la fille, qui se
veulent venger quelquefois quand ils.le sçaventet tirer raison, suivant la epustume, de cesleoffence imaginaire. (94) Mais quand au lieu de
filles ce sont des femmes, dame, le mary sert
de couverture à tout", et on dit tousjours , quoyqu'il en soit rien , que c'est luy qui a faict la
besoigne; outre qu'il ne faut point d'argent
L-'ESCOLE-DES"FILLES. Î8Î
poùrlesï entretenir, à«causeque lëurmàisori!est
desjà.toutefaicte',et.pourtant on goùste le plaisird'une; part et d'autre avec moins d'embarras,; et
ils-y prennent ibien; de plus grandes douceurs
que s'ils ayoy.ehtqùelque:choseà çràindïetl '''
"t(9%)'.Fanchon, Tellement.dôhcqùes que jen'ay plus qu'à songer de:me marier vistërhent
pour bien passer mon temps et'me mettre ehrestat'de n'avoir pluS'riéh à,appréhender.'
Susanne. Dame ouy, quand tu seras ainsi
pourveuë, tu 'pourras! alors, aux heures de
loisir, quand ton mary n'y sera pas, te divertir
agréablement avec un autre et passer quelque-fois de bonnes nùicts erisembleY'A ceste heure,tu n'en aymeras pas moins ton mary pour ce
petit plaisir que tu luy desroberas, tant s'en
faut, car s'il falloit le préférer à ton ami, tu leferois asseurement; mais tu gousteras seule-ment des embrassemens tantost de l'un tantostde l'autre, et ce changement de vit te plairapour le moins autant que si tu ne mangeoistous les jours que d'une sorte de viande.
(96) Fanchon. Ma cousine, si je vous disois
qu'il y a desjà quelqu'un qui m'en conte depuisque-jîay gousté vos instructions et que ces gen-tillesses d'amour m'ont un peu poly l'esprit,me croiriez-vous ?
Susanne. Est-ce pour le mariage?16
182 L'ESCOLEDESFILLES.
Fanchon; Vrayement ouy, et quoy donc ?• Susanne. Laisse moy gouverner ceste affaire,car c'est mon mèstier cela, et c'est un grandhazard, au, cas que la personne t'ayme un tantsoit peu, Si je n'en viens à bout. J'ay faict des
mariages plus d'un, penses-tu. MaisvoylàUhbr-loge qui sonne; adieu, nous parlerons de cela
,àune autre fois.Fanchon. Adieu,ma cousine, en vous remer-
ciant.. Fanchon. Adieu, jusques à revoir..
Quo me.fata trdhunt.
FIN DE L'ESCOLE DES FILLES.
LE COMBAT
DU VIT ET DU CON
ET'
LES RAISONS DE PERRETTE.
LE COMBAT DU VIT ET DIT CON.
Un jour un con fringant, à la rouge bobine,
Gros,gras, dur, enbonpoint, bienrefaict de cuisine,
Amoureux, chatouilleuse, estincèllant de feu,
Qui ne demandoit rien que la dance et le jeu,
Morguoit un pauvre vit, et repliant la joue,Grimassant de ses dents, il luy faisait la moue;
Mesme, pour l'attirer au combat amoureux,L'alloit injuriant, l'appellant rustre, gueux,
Visage de.villain, borgne, càmard,jeanfoutre,
Bref, les mots pluspicqùants sous desdainpassoit outre.
Ce pauvre vit, paisible, oyant ceste leçon,Blotti dans sa coquille ainsi qu'un limaçon,Donnant patiemment à son ire des bornes,N'avoit pour tout cela daigné lever les cornes,
184 LE COMBAT DO VIT ET DU CON.
Et mettant une bride à son ressentiment,On ne l'entendoit pas dire un mot seulement. .
Mais du con ce silence irrite le courage,Son ardeur le suffoquefil s'enfle le visage,Et pour se}soulager etf'eèpirer, un peu, 5Il est contraint d'ouvrir ses deux lèvres de feu.Ce fut là qu'il fit veoir une montagne ouverte,D'un duvet tremblottant espaissement couverte,Et qui depuis de haut'dè deux costeaux bossus
Par ondes va roullant ses petits poils moussus,
Jusqu'au bord d'une fente à la belle bordure,Esclatant de vermeille et brillante peinture.Une ombre claire et,fraische à l'entrée de son creux
Le voilait, le rendant mignardément affreux,
LaissaiïtveoirlededahSjdepeàù'grasse.et douillette,
Moins.rouge que.•le drap, de couleur fiammette.Au fond du..valniaient mille•-petit'">sillonsr ,
Sur un champ dé gras double, émaillé de rillons.
D'un trôjt.voisin souffloitune subtile haleine,Rafraischiss'ant partout ce beau taillis-rfe?lay'nè,Où tout autour dormaient mille petits amours
Munis, d'autant de piëdsvquè\les ans onU de jours.Au milieuyiamatrice,'.en^;forme\d'ùne>iangué.,
ïPâroissoit àMoût coupitoouloir\faire une harangue.
Soudain^ dessùs^le'bord'.apanç'ant son museau:— Je suisj dit-elle£.6\vi&,'M'mortet le tombeau,
Flasque si l'an te voit tant Seulement paroisWe.
Alors levitp^nettàrit'ié' testé-à< lafenestre'j' "'•
LE COMBAT BD<VIT ET DU CON. 185
Descouvtéunpeùlegrouin, sansbeaucoùp s'esmouvoir;Tastonnant delà teste, il s'efforce de veoir.
'
L'ennemy qui'se vante ainsi.dé lesoubmettre.
— Voyons,•difail, un'péu'si nous pouvons coghoistre
Qui vous êtes, qui tant d'injures me donnez.
Et comme il s'ariançoit, le coniui.crache au nez.
A ce sensible affront la furéurle surmonte,De colèreHé sang aumsage luy monte ;•'Il rengaigne pourtant,' et faict reflexionDe quelle, sorte il doibt porter, ceste action, ''-.'
Et son mufflebouffy:,vomissant la fumée,Faict bien'veoirqûerson'jamè estait tout allumée :
•Il s'enfle^ il'se roidit;-il-dévient enflammé, "-.-.
Et d'un ventjUe'fureur il devient animé;Resousdé se'bienbattré'etrompre'.toutetréfve,Pan esians. redoublez ^oneschine s'èslève. ; :-";.'-'
Cerchàntisoniadversitire e?d lion rugissant^''
Il le trouve yil'iiiattdque', éÂpàr un)pas. glissant,En allongeanf\son co.up,'ilts',engage\'o)ia'p'asse,
E.rigaig.narit'brMs'q)uëmenl;le con qui le-Ànéndce.
Tout ravy d'avoir, joint'cetsupérbèennemy,Il est bien résolu 'de:nten:.faire çt'demy,•-.'-.
Voulant^vaihcre<yumoùririilvouspousse etrepousse
Sa lamè'dansid'-'pldyWfavec'M"
Tel qu'un&atiglànt 'bHiiùher qui pousse "son' couteau
Perdes coùps'.redoublés dans.lécôl'd'unàgneau.Il coigne, il se demeine et de cul et de teste,Il s'employe au combatj-plus fier qu'une tempeste
16.
186 LEÎCOMBAT DU/VIT ET DU CON.
Qui, maistresse des airs, ne cesse d'attaquerDe la gresle et du feu le sommet d'un rocher.
Le con s'en prévalant, avec ses saffres lippesLui presse l'estomach, lui faict crever les trippes,
Luy faict cracher du.sang et revomir dehors
Tout ce que le pauvret avoit dedans le corps.Tenant le vit aux crins, il le gourme et peloteEt luy donne cent coups de matrice et de motte,Tant que le pauvre vit, affoibly de ces coups,Sentit diminuer sa force et son courroux-.
Tous ses efforts descheUx irritent la blessure
Dont le con enfouré luy crève la tresseure,Et d'où soudain sortit comme un torrent de sang
Que la chaleur avoit changé de rouge en blanc.
Tous deuxesvanouis tombèrent en ces termes,L'un sur l'autre esténdus, barbottantdans les spermes.Tel fut dotica le combat et l'avantage esgal...--.v
Mais on dit que du vit la blessure va mal.,'
Ayant esté frappé d'une lame rouillée
De tant de sangs divers dont elle estait souillée,De cancer et vérole, emplastrUm. et pulvis ,Peste de la santé, mortel poison des vits.
Joint qu'on dit que le coup lui respond dedans l'ayne,Où il se pourrait bien former une gangrène.Maison dit que le feuy qui purifie tout,Avec deux mois de jeusne en peut venir à bout.
DIALOGUE; ENTRE LE FOCTEIIR ET PERRÊTTE. 187
DIALOGUE ENTRE LE FOUTEUR
! ET PERRETTE.
' LE,EÔDTE1IR;
Pierrette, dites moy, par forme d'entretien,
Quand vous foutes, mon coeur, celavous faict-il bien ?
PERRETTE.
Hé ! doutes vous, monsieur, que cela me chatouille ?
LE FOttEDR.
Mais dites, aimez vous qu'il dégoutte et qu'il mouille ?
Car j'en cognais, parmy le sexe féminin,
Qui nous disent quasi que le foutre est venin,Et n'ayment rien sinon que le membre tes frotte.
\ PERRETTE.
Femme de cest avis n'est qu'une femme sotte
Et ne sçait pas le prix d'une telle action ;
Quatre mots serviront pour sa conviction :...Toute andouille sans jus, sansgraisse et sans substance,
Westpas,encroyezmoy^ trippepournostrepance ;
Employez à la.terre et les jours et les nuicts
Et par des soins fréquents demandezluy des fruicts,Vous avez beau donner vos soins et vostre estude,
488 DIALOGUE* ENTRE LE FOUTEUR ET PERRETTE:
Pour penser triompher de son ingratitude,Avant qu'elle vous donne en ses flancs refouillés
Signe par une fleur qùé vous la chatouillez :
Si vous ne l'arrosez, la peine est superflue.Tout de mesme en est-il d'une femme foutue,Car l'humeur du vit est de matrice appetéComme eau d'un terroirsecq en la plus chaude esté;Et sans son émission que nature souhaicte,Ceste noble action est du tout imparfdicte,Et le vit d'un chastrè nous seroit aussi cher
Qu'un gros vit succulent, rubicond, plein de çha,ir.Et à quoy'éerviroient ces fameuses ovales,Ces grelots amoureux, ces charmantes cimbales
Jointes à ce villain qui s'efforce à taslon
De gagner en foutant la part de'sqn tirtbn?"
Dans ce doux remuement, té cul faict les minutes,Les couïllonSsonnénïl'hëùre au plus bas déïa butte,Ou bien sans ces deux cy, manquant dé contrepoids,
L'horloge est immobile et la cloche sans voix.
Ceste blanche liqueur, si douce et tout aymable,Rend les désirs contents ét'lé sort favorable.xLe pois'sdh'nous^ enseigné, au profoUd dS lavmer,Le mistèré defoùlré;-et lés ois'èàuiiénTair
Nous àsseurénï qu'il faut dé ceste admirable onde
Pbùrpouvoir pràvigner-le grand' race du monde.
Ainsi fémmè qui dit que lé vit sec est' Bon- '''"'
Votidwifosteria sàulcè et le set au jambon,'
Ce qu'il est de plus doux en toute la nature
DIALOGUE ENTRE LE FOUTEUR ET PERRETTE. 189
Et qui donne la vie à toute créature.
Pour punir telle femme et tel vit, désormais
Il les faut condamner à ne foutre jamais !
LE FOUTEUR.
Perrette, vous avez l'appétit bon, sans doute :
Allez vous en chercher quelque autre quivous foule.
FIN.
TABLE
Bibliographie et témoignages. i
L'Escole des Filles ou la Philosophie des Dames. 1
Epistre invitatoire aux Filles. 3
Argument des deux dialogues. 6
Table mistique et allégorique selon le sens moralet littéral de I'Escole des Filles. 9
Bulle orthodoxe. 24
A Monsieur Mililot sur son Escole des Filles,madrigal. 26
Premier dialogue. 27Second dialogue. 81
Le combat du Vit et du Con et les Raisons de
Perrette. 183
TABLEBibliographie et témoignages.L'Escole des Filles ou la Philosophie des Dames.Epistre invitatoire aux Filles.Argument des deux dialogues.Table mistique et allégorique selon le sens moral et littéral de l'Escole des Filles.Bulle orthodoxe.A Monsieur Mililot sur son Escole des Filles, madrigal.Premier dialogue.Second dialogue.Le combat du Vit et du Con et les Raisons de Perrette.