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ÉDITION INTERNATIONALE : Afrique Zone CFA 1700 F CFA • France 3,50 • France DOM 4 • Maroc 23 DH • Algérie 170 DA • Tunisie 3,30 DT Mauritanie 1100 MRO • Belgique 3,50 • Italie 4 • Canada 5,95 $ CAN • Luxembourg 3,50 • Suisse CHF 5,9 Hebdomadaire international BAD-MARRAKECH 2013, JOUR J-20 L’investiture, en septembre 2009, d’Ali Bongo à la présidence s’est accompagnée d’un discours tournant quasi-exclusivement autour de la notion d’«Emergence». Derrière ce discours, la promesse de plus de richesses, plus de prospérité partagée. Au-delà du discours, qu’en est-il des accomplissements ? N° 243 - 9 au 15 mai 2013 L’EMERGENCE EN QUESTION GABON

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Hebdomadaire international

B A D - M A R R A K E C H 2 0 1 3 , J O U R J - 2 0

L’investiture, en septembre 2009,d’Ali Bongo à la présidence s’estaccompagnée d’un discourstournant quasi-exclusivementautour de la notion d’«Emergence».Derrière ce discours, la promesse deplus de richesses, plus de prospéritépartagée. Au-delà du discours,qu’en est-il des accomplissements ?

N° 243 - 9 au 15 mai 2013

L’EMERGENCEEN QUESTION

GABON

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2 Les Afriques . 17 janvier 2013

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9 mai 2013 Les Afriques . 3

06 EDITORIALDu manifeste communiste au manifestedu développement

08 BAROMÈTREFathallah Sijilmassi réanime l’UPM

10 BRUITS DE MARCHÉFMI : harcélèment «nickel» présumé auBureau Afrique

12 ARRÊT SUR IMAGEIntronisation du roi Willem-Alexander aupalais royal d’Amsterdam, entouré deproches, de membres du gouvernementhollandais et d’hôtes de marque

16 BANQUES & ASSURANCESA la rencontre des infrastructures projectsBonds

23 Qui sera le meilleur banquier africainde l’année ?

24 La BAD à Jour J -20 de Marrakech

26 Noel K. Tshiani : «La bataillepour une monnaie nationale crédible»

28 ENTREPRISES & MARCHÉSLittle Air Afrique, dans les starting blocks

29 MANGANESE : le grand débat

30 MANGANSE : faut-il raccrocherla Côte d’Ivoire et le Cameroun aux wagons ?

32 De nouveaux horizons pour l’hévéacultureau Cameroun

33 Paiement sur internet des factures auMaroc : 238 Millions de dh et une évolutionde 100%

34 POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINENigéria : terrorisme et échec de la force

36 GabonComment devenir un pays Emergent ?

40 Cameroun : premiers commentaires sur leCode d’incitation des investissements

42 MarocOù va l’argent des collectivités locales ?

44 Mali : la CMDT file du bon coton

46 La nécessité de l’adhésionde la Mauritanie à l’Ohada

Pour combler son gap eninfrastructures, l’Afrique a besoin definancements innovants. Le gabonaisCédric Achille Mbeng Mezui arépondu à nos questions. Entretien.

16-22

A la rencontre des Infra-Structures Projects Bonds

Attijariwafa Bank a étéprésélectionnée pour le Prix, trèsconvoité, de «Banque Africaine del'Année 2013» des «African Banker'sAwards», décernés par le magazine«African Banker» (basé à Londres).

23

Qui sera le meilleur ban-quier africain de l’année ?

La transformation économique ducontinent africain est le maître-motde la nouvelle stratégie de la Banqueafricaine de développement (BAD)pour la période 2013-2022. Zoom.

24-25

La BAD à jour j -20de Marrakech

Le Dg de Sénégal Airlines, EdgardoBadiali, a une recette pour booster lesecteur aérien dans le ciel ouest-africain. Il s'agit d'une Little AirAfrique, pour déboulonner lemonopole des majors aériens. 28

Little Air Afrique, dans lesstarting blocks

J’ai lu le dossier relatif aux dernièresavancées réalisées par les économiesafricaines et particulièrement le blocde pays regroupés sous l’acronymeMANGANESE. J’ai regardé tout ceciavec mon œil de chercheur et tiens àvous féliciter ... 30-31

MANGANSE : faut-il raccro-cher la Côte d’Ivoire et leCameroun aux wagons ?

Le gouvernement nigérian a été ladernière institution à prendreposition sur le massacre de Baga. Cedernier constitue une débâcle et unehonte pour toute société digne de cenom, et n'aurait jamais dû arriver.

34-35

Nigéria : terrorisme etéchec de la force

SOMMAIRE

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4 Les Afriques . 9 mai 2013

48 Algérie : impact de la santé du présidentsur l’économique

52 «L’Afrique a le cycle de croissanceéconomique le plus rapide au monde»

54 Mali : l'AfD soutient la réhabilitationdes réseaux d’eau et d'électricité

55 TchadCoup d’Etat déjoué à Ndjaména

56 VERBATIM

58 DOSSIERCôte d’Ivoire Les leçons d’un scrutin fragilisantpour Ouattara

62 FOCUSLe Mali vu par Tiebile Dramé

68 EMPLOI

70 DECOUVERTEDHLLivraisons insolites en Afrique

72 VU DE PARISLa crise peut avoir des vertus bénéfiquessur le plan sanitaire

74 PIED DE LETTREUne étape cruciale

Après avoir entamé le processus deprivatisation, la CMDT a dû surseoirà l'opération de privatisation depuisle coup d'Etat militaire du 22 mars2012. La campagne en cours devraits'établir à 450 000 tonnes. 44

Mali : la CMDT filedu bon coton

Nous ne sommes que des passagerssur cette terre et je souhaite unprompt rétablissement au présidentBouteflika. Néanmoins, il est le chefde l’Etat et il engage l’avenir detoute une Nation, … 48-51

Impact de la santé du pré-sident sur l’économique

Suite aux dernières élections, lacoalition au pouvoir, regroupée ausein de l’alliance RHDP, a étéfortement ébranlée. 58-61

Côte d’Ivoire : les leçonsd’un scrutin fragilisantpour Ouattara

Le président du Parti pour larenaissance nationale (Parena) arécemment brossé la situationpolitique et sécuritaire de sonpays devant le personnel dubureau régional de la Banquemondiale. Focus. 62-67

Le Mali vu par Tiebile Dramé

Groupe Les Afriques Edition & Communication S.A.Société anonyme au capital de 2’657’600.- CHFSiège Social : Rue du Cendrier 24 - 1201 Genève Suisse

Président administrateur déléguéAbderrazzak Sitaïl

Filiale France : EditeurEditions Financières du Sud SARLFiliale à 100% de Les Afriques149, rue Saint Honoré 75001 Paris France

Filiale MarocLes Afriques Communication & Edition SARL219 bis, bd Zerktouni, Casablanca 20330 - MarocTél : +212 522 233 477 - Fax : +212 522 233 501

Directeur de la PublicationAbderrazzak Sitaïl

Directeur de la RédactionAdama [email protected]

Rédacteur en chef délégué Ismaïla Aidara, Paris, Dakar. Rédacteur en chef Louis Amédée, UEMOA. Rédacteur en chef Achille Mbog Pibasso, CEMAC.

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Secrétaire de Rédaction : Daouda Mbaye.

Rédaction :Walid Kefi, Tunis, Ismaïla Aidara, Paris, Dakar, LouisAmédée, UEMOA, Achille Mbog Pibasso, CEMAC,François Bambou, Yaoundé, Bénédicte Chatel, Paris, AnneGuillaume-Gentil, Paris, Adama Wade, Casablanca,Mohamed Baba Fall, Casablanca, Khalid Berrada,Casablanca, Sanae Taleb, Casablanca, Daouda Mbaye,Casablanca, Olivier Tovor, Lomé, Willy Kamdem, Yaoundé,Amadou Seck, Nouakchott, Mohamedou Ndiaye, Dakar.

Comité Scientifique :Guy Gweth, Paris. Intelligence économique. François Konan, New York. Politiques économiques.Philippe Bourgeois, Paris. Matières premières et coton.

Responsable Artistique : Mouhcine El Gareh Maquettiste : El Mahfoud Ait Boukroum

Edition Internet – en françaisAdama Wade, Casablanca. Ismaïla Aidara, Dakar.Mohamedou Ndiaye, Dakar

ChroniqueursFrançois Konan, New York. Economie.Philippe Bourgeois, Paris. Matières premières et coton.

Directeur Développement et MarketingLibasse [email protected]

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Responsable Abonnement et DistributionNada Benayad

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DiffusionPresstalis, Sochepress,Royal Air Maroc, SN Brussel.ImpressionRotimpres, Aiguaviva (Spain).Dépôt légal : novembre 2010

Edition internationaleCommission paritaire : 1012 C 89135Edition MarocB.O.N°5618-26 rabii 1429 (3-4-2008)

Crédit photosAFP, DR

© Reproduction interdite sans l’accord écritde l’éditeur

SOMMAIRE

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6 Les Afriques . 9 mai 2013

ÉDITORIAL

e ne suis pas communiste. Mais j'aiplusieurs fois lu le Manifeste du Particommuniste de Marx et d'Engels, paru en1848, et qui s'inquiétait déjà des dérivesdes revenus du capital, par rapport à ceuxdu travail. En 2013, nous vivons cet écartgrandissant, corrigé dans le monde

développé par le salaire minimum garanti et lasécurité sociale. Dans la vieille Europe (termeemprunté à l’ultralibéral George Bush), le débatentre la fixation d'un salaire plancher par l’Etat etla détermination du revenu minimum d'unouvrier par la loi du marché n’est pas encoretranché. En matière de rémunération du travail ouvrier, jepréfère de loin le modèle français sous-tendu parla philosophie des lumières au modèle allemandnourri par la main invisible du marché. Tant quela prospérité mettait le revenu de l'allemand lemoins qualifié au dessus du SMIG, personne n'ytrouvait à redire. Aujourd'hui, les choses ontchangé. La crise financière de 2008 a révélé lesinsuffisances de la régulation du système. Quid

maintenant de l’Afrique, championne des lois nonappliquées ?En Afrique, nous avons des besoins spécifiques :Un chômage qui frappe 50% des jeunes diplômés.Un secteur informel qui emploie jusqu'à 90% depersonnes dans un pays comme le Bénin. Unimpôt informel (corruptions) encore mal évalué.Des entreprises trop sollicitées par le fisc (à quandune étude sérieuse sur la pression fiscale dans nospays ?). Bref, nous devons rédiger dans ce continent unnouveau «Manifeste du parti du développement»,qui fixe les priorités : création de l'emploi durable,lutte contre la pauvreté par l'emploi et non par lesONG, etc. La création de l'emploi en Afriquepasse par la transformation structurelle, terme à lamode en ce moment et qui suppose la remise àplat de nos orientations, de nos modes degouvernance et... surtout la démocratisation de lavie politique. Le moteur de la transformationstructurelle reste -on ne le dira jamais assez- lesecteur privé. Voilà dix mesures issues de nos différentes

J

Adama WadeDirecteur de la Rédaction

Pour encouragerl’informel à laformalisation

Du manifeste communiste aumanifeste du développement

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9 mai 2013 Les Afriques . 7

discussions avec des hommes politiques, desentrepreneurs, des économistes et dessyndicalistes africains et qui, nous le pensonssérieusement, changeraient la face du continent.

1- Amnistie fiscale des PME-PMI ou taxesymboliqueA l'image de l'Allemagne de l’âge d'or de la houilleet du charbon et de l'ère du protectionnismeéducateur, nous avons besoin d'une densificationdu réseau de PME-PMI en Afrique. Pourencourager l’informel à la formalisation, pourquoine pas ramener le capital minimum des TPEfinancés sur fonds propres à un niveausymbolique ? La révolution viendrait de lasuppression de l’exigence d’un capital minimum.

2- Transfert de technologieC'est bien d'accueillir des usines de montaged'appareils usagers en Afrique. C'est encore mieuxd'y associer un taux d'intégration minimum.

3- Minerais, gaz et pétrole- A Zouerate (Mauritanie) la SNIM (sociéténationale de l’industrie minière) exporte desminerais à travers le monde entier jusqu'àNouadhibou, via le train le plus long au monde.De ce port, future zone franche de la Mauritanie,partent les exportations vers le monde entier.Problème : on exporte de la roche à l'état brut.C'est le cas aussi en Guinée (Bauxite de Fria), enZambie, au Mozambique. En imposant unminimum de 10% de transformation, on créerades milliers d'emplois.

4- Climat des affaires : le 1+1+1Il ne s'agit pas de se fixer un objectif d'être bienclassé dans le Doing Business, mais de procéder àdes réformes utiles pour la création desentreprises. Un Guichet unique, un formulaireunique sur présentation de la pièce d'identité etune heure chrono pour la création de l'entreprise.C'est un schéma 1+1+1 qui fera le succès de nosEtats.

5- Allo corruptionLes chefs d'entreprise doivent avoir un numéroVert qu'ils pourront appeler, en cas de tentative decorruption.

6- Réformes portuaires, infrastructures etlogistiques95% des échanges mondiaux passent par la mer.

Nous devons veiller à ce que nos ports soient lesplus compétitifs au monde. Or, même si on achèteles équipements les plus performants etconcédons nos terminaux aux groupes les plussolides, nous serons encore confrontés à lapetitesse de nos volumes.

7- L’intégration sincèreEn Afrique, nous sommes champions du mondedes zones économiques et des traités nonappliqués. Si on supprimait aujourd'hui lesbarrières douanières entre le Sénégal, le Mali et laCôte d'Ivoire, ce sont des milliards qui serontgagnés. De même, si on libéralisait le parc camionset bus, la fluidité des marchandises sera assurée.

8- Financement de l’économieLes banques centrales africaines doivent encadrerles prix en poussant les banques et intermédiairesagréés à revoir leurs taux à la baisse. Cela passepar un contrôle systématique des pratiquesbancaires et, côté fiscal, des politiques incitant lesétablissements à prêter plus auxPME-PMI. Hélas,Bâle III qui vient à grand pas risque derestreindre davantage l’accès des entreprises àl’économie.

9- Symétrie de l’informationL’absence d’une centralisation de l’informationsur les appels d’offres, les mesures fiscales et la viedes affaires, complique la tâche des entrepreneursen Afrique. L’information augmente latransparence et la vitesse des transactions, de lacirculation monétaire, et de la croissance du PIB.L’information fait la valeur.

10- Remise à plat de la méthode et ducontenu des traités internationaux ?Qu’espère la très petite Tunisie de sesnégociations d’un Accord de Libre-échange avecl’UE, première puissance économique du monde? Négocions en groupe, en blocs régionaux etnous obtiendrons mieux de nos partenaires.D’autre part, au nom de la nécessité de laconcurrence, travaillons à la réciprocité dans letraitement des circulations des personnes et desbiens entre l’Afrique et le reste du monde. Unentrepreneur africain doit avoir les mêmeschances d’accès des marchés européens qu’unentrepreneur européen de l’Afrique. Une bonnepartie de la marge nette du commerçant africainest bouffée par les lois, restrictions etréglementations appliquées aux africains.

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8 Les Afriques . 9 mai 2013

75MILLIARDS DE

DOLLARSInvestissements de laChine en Afrique, sur

2000-2011

29MILLIARDS

D’EUROSBénéfice net part du

groupe Gazprom

40MILLIARDS DE

DOLLARSSomme réclamée par

Katherine Jackson, mèrede Michael au promoteur

AEG

Chiffres

3MILLIARDS DE

DOLLARSValeur du Twitter chinois,

Weibo

2,96MILLIARDS

D’EUROSMontant levé par

Deutsche Bank pouraugmenter son capital

Fathallah Sijilmassi réanime l’UPM

EN F

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Après avoir accédé aux commandes de l’Unionpour la Méditerrannée, il y a quelques mois, Fa-thallah Sijilmassi a réussi le pari de renouveler lebureau et de tracer une feuille de route, assortiede projets économiques concrets. Aussi, l’UPMa retrouvé des couleurs.

Sanusi Lamido l’homme fortSanusi Lamido porte bien son nom «Lamido»qui signifie «celui qui règne en langue peul». Trèsen vue lors du dernier printemps de Banquemondiale et du FMI, le gouverneur de la banquecentrale du Nigéria a fait de l’ombre à nombrede ses pairs, venus à Washington pour faire leursemplettes. Son nom revient avec insistance pourla présidence d’une grande institution africaine.

Ali Bongo donne à Barack ObamaSelon la liste publiée par la Maison blanche, le 25avril dernier, le président Ali Bongo Ondimba aoffert à Barack Obama, en 2011, un cadeau d’en-viron 28 millions f CFA. Le record pour cetteannée-là, mais surtout un présent qui bat de 20%celui du Brésil et de 25% ceux du couple Sarkozy.Des communicants africains estiment que c’estsymbolique et que cela va contribuer à romprecette image de la main tendue.

Alassane Ouattara le présidentEn plus d’un faible taux de participation auxdernières municipales, le président ivoirien,Alassane Ouattara fait face à des dissensions despartis de l'alliance au pouvoir, à savoir le RDR etle PDCI de l'ex-chef d'Etat Henri Konan Bédié.L’annonce, précoce d’une candidature en 2015,aurait été peu appréciée dans les rangs des alliésde Ouattara.

Tunisie : Rached Ghannouchiimpopulaire malgré ... Malgré son opposition formelle au régime pré-sidentiel fort et son amour déclaré pour le par-lementarisme, Rached Ghannouchi, fait face àune impopularité grandissante dans son pays.Le leader d'Ennahdha, a déclaré que son parti, aopté pour un régime semi-parlementaire.

Soudan : Omar Al Bashir et lesliaisons dangereusesLes révélations d’un lien, entre le Soudan et l’ar-mée de résistance du Seigneur de Joseph Kony,jettent un discrédit supplémentaire à son régime.Interdit de voyage dans la plupart des pays ayantratifié le traité instituant la CPI, il est obligé denaviguer entre le monde arabe et l’Afrique. Il estsurveillé comme de l’huile sur le feu.

BAROMÈTRE

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9 mai 2013 Les Afriques . 9

Le transport à l’honneur àLogismedDu 7 au 9 mai 2013 à Casablanca, Logis-med réunira les principaux opérateurs dela chaine du transport et de la logistiquequi présenteront l'offre la plus large duMaroc mais aussi de la Méditerranée, duMaghreb et d'Afrique. Plus de 150 expo-sants mettront à la disposition des visi-teurs professionnels tous les atoutsnécessaires pour gagner en compétitivitéet en performance.web : www.logismed.ma

E-Learning Africa 2013 en NamibieE-Learning Africa 2013 se tiendra du 29 au 31mai à Windhoek en Namibie. Il s’agit d’unrassemblement continental de décideurs etde praticiens de l’éducation, du secteur privéet du monde politique. L’événement estdédié au développement en ligne des compé-tences d’apprentissage, il aura pour thème«Tradition, changement et innovation».Contact : +49 (0)30 310 18 18-0E-mail : [email protected]

Sisdak du 27 au 30 juin à DakarSalon International de la Santé et du Maté-riel Médical de Dakar se tiendra du 27 au30 juin 2013. L’objectif du Sisdak est d’of-frir un cadre annuel de rencontres, d’expo-sitions et d’échanges scientifiquesmédicales pour les acteurs de la santé duSénégal et de l’étranger.Contact : +221 772 626 466 / +221 338 277 645E-mail : [email protected]

IPAD mines et infrastructures àKinshasa La ville de Kinshasa en République Démo-cratique du Congo abritera, du 15 au 17 no-vembre prochain, le Forum internationalbusiness-to-business. Le plus grand forumannuel de la RDC qui permet d’explorer lesstratégies de développement des infra-structures, dans le secteur des mines,l’énergie, les transports, les services ban-caires et les télécommunications.Contact : + 272 17 00 35 01 E-mail : [email protected]

100 Dinar algérien (DZD) = 1,26 $100 Rand Af. Du Sud (ZAR) = 11,12 $100 Kwanza Angola (AOA) = 1,03 $100 Livre Egypte (EGP) = 14,42 $100 Birr Ethiopie (ETB) = 5,38 $100 Cedi Ghana (GHS) = 50,63 $100 Shilling Kenya (KES) = 1,19 $100 Dollar Libéria (LRD) = 1,35 $100 Dirham Maroc (MAD) = 11,77 $100 Ariary Madag (MGA) = 0,0462 $100 Ouguiya Maurit (MRO) = 0,3843 $100 Roupie Maurice (MUR) = 3,19 $100 Kwacha Malawi (MWK) = 0,25 $100 Kwacha Zambie (ZMK) = 0,0192 $100 Dinar Libye (LYD) = 78,29 $

100 Dollar Namibie (NAD) = 11,13 $100 Naira Nigéria (NGN) = 0,6329 $100 Shilling Somalie (SOS) = 0,0659 $100 Leone S. Leone (SLL) = 0,0231 $100 Dinar Tunisie (TND) = 62,35 $100 Shilling Tanzanie (TZS) = 0,0615 $100 Shilling Ougan (UGX) = 0,0389 $100 Franc Zone CFA = 0,1995 $

Agenda

Après 4 séances consécutives derepli, sur des spéculationsd’achats des stocks américainspar la Chine, premier importa-teur mondial, les cours de sojasont repartis à la hausse. Aumoment de la clôture des cours,lundi dernier, le «bushel» amé-ricain de soja (environ 35,239

litres) s’échangeait 13,5525 $, en hausse de 0,7%. Pour rappel, desacheteurs chinois avaient déjà acquis, mardi dernier, pour plus de392 000 t de soja américain.

Trend haussier du soja

Le brut dans le sillage des BoursesDe manière analogue aux Bourses internationales, le pétrole brut a pro-gressé en début de semaine dernière. Il a été ainsi constaté qu’à la clô-ture d’Euronext Paris, le baril de WTI livrable en juincorrigeait son cours, pour grappiller +1,35% à 94,04$, tandis que le Brent s’adjugeait 0,77% à 103,64 $.L’espoir d’une poursuite de la politique monétaire,ultra-accommodante aux Etats-Unis et d’une baissedes taux de la BCE, fera peut-être son effet.

Le cacao sous les 1540 £/t

Cours des monnaies et devises

Depuis son plus haut, qui a flirté avec les 1560 £/t le 26 avril, le cours ducacao est passé sous la barre des 1540, cotant à 1532,5 £, mardi 30 avril àla clôture des marchés. Rappelons que lescontrats à terme sur le cacao, sont négociéssur la Bourse des marchandises à Londres(Liffe) et que les contrats de base représen-tent 10 tonnes métriques, sachant que lavariation de base est d’une livre Sterlingpar tonne métrique, soit 10 £ par contrat.

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10 Les Afriques . 9 mai 2013

BRUITS DE MARCHÉ

«Les commandants (com-zone) des Forces nouvelles -ré-bellion qui contrôlait le nord du pays depuis 2002- ayantchoisi le camp du président Alassane Ouattara contre sonrival, l'ex-président Laurent Gbagbo, forment «un réseaumilitaro-économique» tirant profit de la contrebande etd'un système de taxation parallèle, selon le rapport auConseil de sécurité des experts chargés de vérifier l'appli-cation de l'embargo sur les armes à destination de la Côted'Ivoire. Ces chefs militaires ont été intégrés dans l'arméerégulière «sans que les commandants aient abandonnéleur activités économiques prédatrices, qu'ils ont au-jourd'hui étendues à l'ensemble du territoire ivoirien»,selon le texte. La Côte d'Ivoire est le premier exportateurmondial de cacao mais, pendant la saison 2011-2012, lacontrebande a concerné 153 000 tonnes sur un total de1,47 million de tonnes, essentiellement via le Ghana, pré-cise le rapport citant des chiffres gouvernementaux. Lesexportations de la production ivoirienne de cacao transi-tent par le port de San Pedro. La perte a été estimée à400 millions de dollars, selon les experts.

Côte d’Ivoire : les ex-rebelles sebeurrent au cacao…

Depuis la «révolution», le libyen lambda n’hésite plus à sefaire justice lui-même pour contrer les lenteurs de l’admi-nistration. Le 28 avril, un groupe d’hommes armés, à bordd’une trentaine de véhicules dont plusieurs armés de canonsanti-aériens, a pris en otage le ministère des affaires étran-gères, réclamant l’épuration des agents de l'ancien régime etl'exclusion des ambassadeurs qui ont travaillé sous le règnede Mouammar Kadhafi.En examen par le Congrès généralnational (CGN), la plus haute autorité politique de Libye,une loi sur l'exclusion politique des collaborateurs du ré-gime déchu de Mouammar Kadhafi, qui risque de mettresur la touche plusieurs hauts responsables, provoque des re-mous, parmi la classe politique libyenne.

Libye : dékadhafisation musclée auxaffaires étrangères

L’Afrique du Sud, la nation la plus richeau monde ?

Pour le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault etl'Elysée, aucune «rançon» n’a été versée pour la libéra-tion des sept otages enlevés au Cameroun et retenuspendant deux mois au Nigéria, par le groupe islamisteBoko Haram. Selon la chaîne d’info I-Télé, qui cite des«sources opérationnelles» anonymes au Cameroun et auNigéria, la famille Moulin-Fournier, dont 4 enfants, au-rait été libérée en échange d'une rançon de 7 millions dedollars et la libération de 16 détenus du groupe islamistenigérian Boko Haram. «On dément forcément», a ré-pondu Jean-Marc Ayrault.

Cameroun : rançon ou pas ?

Le gouvernement sud-africain estimait en novembre 2012 quela valeur totale des ressources minières du pays s'élevait à 29600 milliards de rands (2 500 milliards d'€), ce qui en ferait lanation la plus riche du monde. Détentrice de 80% des ré-serves de platine de la planète, la 1ère

puissance économique du continentafricain est le 4ème producteur mon-dial de diamants, et le 5ème d'or. Sonsous-sol recèle aussi du charbon, dufer, du nickel, de l'argent, du cuivre.

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9 mai 2013 Les Afriques . 11

Nyambal Eugène, ex-conseiller principal de l’administrateur du Fond Mo-nétaire International (FMI) pour l’Afrique, a porté plainte contre l’institu-tion devant le tribunal du district de Columbia aux Etats Unis. La plaintefait aussi bien état d’un harcèlement, dont il a été victime après son licencie-ment, que d’une complicité de corruption de la part de cette dernière. Ainsi,pour ce ressortissant camerounais, il n’est nuldoute qu’il y a un rapport entre son licenciementet les réserves qu’il avait auparavant exprimé etqui concerne un projet soumis par les autoritéscamerounaises au FMI. Dans ledit projet, le gou-vernement demandait à l’institution de décaisserdes fonds qui auront pour but de servir l’exploi-tation d’un vaste gisement de cobalt-nickel, dansle Sud-Est du Cameroun.

Les opposants à la Loi sur l'informa-tion, adoptée récemment par le Parle-ment sud-africain, comptent s'adresserà la Cour constitutionnelle pour fairerévoquer cette loi surnommée Loi dusecret. D'après la forme actuelle de laloi en question, toute personne divul-guant des informations classifiées serapassible d'une peine de prison de 5 à25 ans. Cette loi controversée avait étéinscrite à l'ordre du jour du Parlementen 2008, mais elle a été amendée à denombreuses reprises, en raison d'uneforte opposition.

Afrique du Sud : tu tour-neras ta langue 7 fois …

Révélation des finalistes duPrix de l’Innovation 2013 enAfriqueLes lauréats de l’Innovation en Afriquepour l’année 2013 (PIA) seront annoncésà l’occasion d’un diner de gala organisépar la Graduate School Of Business del’université du Cap et La Sekunjalo Déve-loppement Fondation, prévu le 7 mai pro-chain au Cap (Afrique du Sud). A traverscette cérémonie continentale, il s’agit deprimer «dix innovateurs africains dansdifférents domaines ayant développédes solutions pratiques pour résoudrecertains des problèmes les plus compli-qués du continent choisis parmi 900 can-didatures venues de 45 pays, finalistesdu Prix de l’Innovation 2013 (PIA), qui re-présentent des exemples pratiques dupotentiel de l’investissement enAfrique». Le gagnant touchera une enve-loppe de 100 000 $ pour «la meilleure in-novation du point de vue de la qualitémarchande, de l’originalité, de l’évoluti-vité, de l’impact social et du potentielcommercial visible. Un second prix de25 000 $ sera décerné à l’innovation pré-sentant le plus grand potentiel commer-cial, et un autre finaliste recevra 25 000$ au titre du prix spécial pour l’innova-tion social». De la Tunisie à l’Afrique duSud «les finalistes du PIA 2013 sont desleaders dans divers domaines».

Et se sucrent avec la noixde cajou …«Un réseau militaro-économique» tirantprofit de la contrebande et d'un systèmede taxation parallèle, selon le rapport auConseil de sécurité des experts chargésde vérifier l'application de l'embargo surles armes à destination de la Côted'Ivoire. Ce texte pointe du doigt les sei-gneurs de guerre qui ont joué un rôle dé-cisif dans l’accession au pouvoir du trèsFMI président Alassane Dramane Ouat-tara. Selon ce rapport, un tiers de la pro-duction nationale de 450 000 tonnes denoix de cajou a également été victime dela contrebande. Le document chiffre lemanque à gagner à quelque 130 millionsde dollars pour le 2ème producteur mon-dial de noix de cajou. Les experts dont lemandat a été renouvelé par le Conseil desécurité, la semaine dernière, font égale-ment part de leurs soupçons concernantle commerce de l'or, des diamants, ducoton, du bois et d'autres ressources.

Soudan, base-arrière de JosephKony ?Recherché par Washington, le chef de l’Ar-mée de résistance du Seigneur (LRA), Jo-seph Kony, se la coule douce sur unterritoire contrôlé par le Soudan, selon ungroupe de défense des droits humains, quia accusé l’armée soudanaise de fournir del’aide aux commandants de la guérilla ou-gandaise. L’organisme américain Resolvea annoncé dans un nouveau rapport, queKony avait ordonné des massacres depuisKafia Kingi, une zone contestée, situéeprès de la frontière entre le Soudan et leSoudan du Sud à laquelle les troupes del’Union africaine chargées de capturer leleader rebelle n’ont pas accès. Citant no-tamment d’anciens membres de la LRA, legroupe a affirmé que Joseph Kony s’étaitrendu à Kafia Kingi pour la première foisen 2010. Il y serait retourné en 2011 et yaurait séjourné à plusieurs reprises en2012. Reste à disséquer ce cap entre fon-damentalistes musulmans et chrétiens.

Joseph Kony

FMI : harcélèment «nickel» présumé auBureau Afrique

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BRUITS DE MARCHÉ

Le gouvernement du Zimbabwe travaille sur un projetd'amendement de sa loi d'indigénisation de l'écono-mie. Une loi qui oblige les entreprises étrangères, ins-tallées au Zimbabwe, à verser 51% de leurs parts à desacteurs économiques zimbabwéens noirs. Le gouver-nement avait promis des compensations financièresen échange, mais l'amendement en discussion suppri-merait cette close. A plus de 89 ans, le président Mu-gabé opère ainsi une grande manœuvre destinée àcouper l’herbe sous le pied de son principal opposant,Morgan Tsvangirai en vue des élections générales.

Zimbabwé : arrière toute sur la loid’indigénisation de l’économie

Véritable poisson d’avril, le projet de Constitution de la Tu-nisie a été de nouveau retardée, en fin de semaine dernière, àla demande du groupe d'experts procédant à une révision dutexte. Le groupe d'experts, des juristes et linguistes notam-ment, devaient initialement finirleur travail de révision et en dis-cuter avec les députés membresde la Commission en charge dela rédaction, avant le 27 avril,conformément au calendrier fixépar l’Assemblée. Le projet deconstitution devrait être adoptéavant le 8 juillet.

Tunisie : en attendant le projet deConstitution

Du Claude Guéant le Gaullois à ClaudeGuéant l’Africain

Selon une liste, diffusée par l'administration américaine,l'ancien président français et son épouse Carla Bruni-Sarkozy ont offert à Barack Obama et sa famille pourplus de 41 675 dollars (32 000 euros) de cadeaux en2011. Entre autres gâteries, le président américain a reçule 10 janvier 2011 un «grand sac d 'accessoires de golfHermès, en cuir noir, avec un cadenas et des clés», d'unevaleur de 7 750 dollars (5 941 euros). La liste de 231pages comporte de nombreux autres présents de l'anciendirigeant français à son homologue, en particulier de lamaroquinerie de luxe.

Nicolas Sarkozy a fortement «cadeauté»Barack Obama

France Inter a enquêté sur les activités de ClaudeGuéant, ancien ministre de l’intérieur et secrétaire géné-ral de l’Elysée. Devenu avocat en décembre 2012, ClaudeGuéant s’est associé à son fils françois, avocat fiscalisteet candidat malheureux aux législatives dans le Morbi-han.Le cabinet partage ses bureaux avec la société deJean-Charles Charki, gendre de Claude Guéant et prochedu fils d’Alexandre Djouhri. L’essentiel du temps de l’an-cien ministre, auteur d’une célèbre circulaire, seraitconsacré à faire fructifier ses réseaux acquis à l’Elyséeauprès des chefs d’Etat africains.

Nicolas Sarkozy

Robert Mugabé

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Ghana : John Dramani Mahamadément sur FacebookLe président du Ghana, John DramaniMahama, a démenti les rumeurs, selonlesquelles il aurait «tué» l’ancien prési-dent John Atta Mills, avant les dernièresélections en décembre 2012 pour pren-dre la tête de son parti, le Congrès natio-nal démocratique (NDC). Ces rumeursémaneraient de l’opposition NPP, et sesont intensifiées lorsque le président aannoncé, en février, son prochain démé-nagement du Palais de Osu vers la nou-velle Présidence à Kanda. Certainschuchotaient alors que John Mahama«fuyait le fantôme d'Atta Mills qui lehante au Palais de Osu». «Tout cela estfaux», a réagi John Dramani Mahama sursa page Facebook.

Egypte : le «Black bloc» opposé auxFrères musulmansLa police a arrêté, dimanche 28 avril, 12membres du «Black Bloc», un mouvementqui prône la violence contre le pouvoir enEgypte, tenu par les Frères musulmans,après une attaque nocturne contre le pa-lais présidentiel au Caire et l'incendied'une voiture de police, a rapporté sa-medi l'agence Mena. Selon les témoins, lapolice avait tiré des gaz lacrymogènespour disperser ces manifestants mas-qués. Des vidéos, diffusées par la chaîneprivée ONTV, ont montré un véhicule de lapolice en feu aux abords du palais. La té-lévision officielle a de son côté affirméque «les affrontements entre la police etles Black Bloc devant le palais ont fait 20blessés». Selon une source de sécurité,trois membres des forces de sécurité,dont deux officiers, figurent parmi lesblessés. Le procureur général égyptienTalaat Abdallah avait ordonné la semainedernière l'arrestation de 22 membres dece groupe, accusés de «terrorisme».

Vers moins de pression fiscale auMarocIl est ressorti des Assises de la fiscalitéde Skhirat au Maroc un certain nombrede recommandations qui tendent versmoins de pression fiscale. Les ana-lystes ont décrypté des actions allantdans le sens de l’amélioration du cli-mat des affaires, de l’adaptation desimpôts aux capacités financières dutissu entrepreneurial marocain et desménages, d’une réforme de la Taxe surla valeur ajoutée (TVA), afin qu’elle de-vienne une taxe neutre pour l’entre-prise en limitant le butoir, ainsi que laréduction de l’impact fiscal sur lesopérations de restructuration du tissuéconomique. Ils ont aussi attiré l’atten-tion sur une éventuelle révision del’impôt sur le revenu (IR), qui devradésormais être appliqué, suivant la ca-pacité contributive des citoyens, enprenant en compte les différentescharges subies par les ménages. Dansce sens, la notion de foyer fiscal a étéintroduite. Entre autres décisions, ju-gées pertinentes, l’imposition progres-sive du secteur agricole, tout en tenantcompte de ses spécificités. Sous cetangle d’ailleurs, les exonérations fis-cales devraient être mieux rationnali-sées, afin de répondre aux prioritéséconomiques.

Du lien présumé entre le f CFA et les détournements, il n y avait qu’unpas que les économistes n’avaient pas encore franchi. L’économiste SanouMbaye vient de le faire avec éclats, en estimant que si le Sénégal veut enfinir avec les détournements de deniers publics et être un pôle de dévelop-pement, il doit quitter la zone monétaire et avoir sa propre monnaie. Del’avis de l’économiste, les détournements dedeniers publics sont liés à des causes struc-turelles. Parce qu’explique-t-il, il y a l’im-puissance des dirigeants africains à faire faceà la banque centrale, dont le taux directeurest fixée à 2,5%, alors qu’on prête aux afri-cains avec un taux de 18%. Il s’y ajoutepoursuit l’économiste, que le franc Cfa esttransférable et facilite la fuite de capitaux.

Selon Rue 89, l’ex-ministre français del’intérieur, Claude Guéant, a été reçuen octobre 2012 par le président Teo-doro Obiang de la Guinée équatorialepour un projet «d’avion révolution-naire» lorrain Skylander. Le nouvelavocat est intervenu au Togo pour fairelibérer l’homme d’affaires françaisLoïk Le Floch-Prigent, mis en causedans une affaire d’escroquerie. Il a ren-contré d’autres chefs d’Etat africains :Ali Bongo (Gabon), Alassane Ouattara(Côte d’Ivoire), Macky Sall (Sénégal) etDenis Sassou Nguésso (Congo).

Le Safari africain oc-cupe bien son homme

Sénégal : Sanou Mbaye tire à boulets rougessur le Franc CFA

John Dramani Mahama, président du Ghana

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Pays-Bas

ARRÊT SUR IMAGE

Le 30 avril 2013. Intronisation du roiWillem-Alexander au palais royald’Amsterdam, entouré de proches,de membres du gouvernementhollandais et d’hôtes de marque.

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BANQUES & ASSURANCES

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A la rencontre des infrastructures projects BondsPour combler son gap en infrastructures, l’Afrique a besoin definancements innovants. Co-auteur de «Conditions for project bonds inAfrican Markets», présenté au printemps de la Banque Mondiale et duFMI à Washington, le gabonais Cédric Achille Mbeng Mezui a répondu ànos questions. Entretien.

L es Afriques : Votre livre traitedes conditions pour un envi-ronnement propice aux in-

frastructures projects bonds enAfrique? Pouvez-vous revenir surla définition et le rôle de tels ins-truments ? Cedric Achille Mbeng Mezui : L’in-frastructure est un concept très vaste,qui va de l’infrastructure physiqueaux services, en passant par les res-sources humaines. Il couvre différentstypes de projets et d’activités aux ca-ractéristiques très différentes - be-soins en capitaux, droits d’usage etrôle des pouvoirs publics. Dans laprésente étude, nous faisons la dis-tinction entre l'infrastructure, quifournit un bien public, accessible àtous, gratuitement ou fortement sub-ventionné (comme les hôpitaux, lesécoles, les routes rurales, etc.) et lesservices, qui génèrent des revenus etpour lesquels les utilisateurs finauxdoivent payer, à travers des droits etdes redevances (comme les auto-routes à péage, l’électricité, les aéro-ports, les ports, etc.).Les projets qui génèrent des revenuspeuvent souvent - sans y être toujoursobligés - lever des fonds auprès desinvestisseurs privés, dont les marchésfinanciers nationaux. Par exemple,une entreprise étatique de servicespublics, qui construit une centraleélectrique, peut lever des capitaux au-près de son actionnaire (le gouverne-ment) ou créer une société de projetet mobiliser des fonds auprès desbanques locales, des investisseurs na-tionaux ou internationaux.Dans la présente étude, les obliga-tions, destinées à financer des projetsrépondent aux critères suivants :

- Elles sont émises pour mobiliser descapitaux destinés au financement deprojets des infrastructures qui génè-rent une rentabilité financière parelles-mêmes ;- Elles sont remboursées grâce auxfonds générés par le projet. Les cash-flows du projet sont affectés à uncompte de réserve pour assurer lesremboursements ; - Et elles supportent certains risquesspécifiques et leur performance y estassujettie.Cette définition peut donc incluredes projets à participation d’orga-nismes publics, parapublics et pri-vés pour assurer la répartitionoptimale des risques pour les éven-tuels détenteurs d’obligations et lefinancement efficient d’infrastruc-tures importantes.

LA : Vous évoquez l'expérience deplusieurs pays comme la Malaisie,le Brésil et surtout le Chili. En quoice dernier exemple peut-il mieuxinspirer les Etats africains ? C.A.M.M. : Au fur et à mesure que lesmarchés financiers se développent,les investisseurs recherchent, en gé-néral, dans un souci de diversifica-tion, des obligations autres que ceuxde l’État et sont disposés à envisagerl’achat d’obligations destinées aux in-frastructures, à condition qu’ellesaient des caractéristiques de risqueset de rendements comparables àd'autres titres. Ce sont généralementles intermédiaires financiers (lesbanques) poursuivant des objectifscommerciaux qui mettent en place cetype de processus (innovations).Une telle transition a été possibledans ces marchés émergents, en par-

ticulier au Chili. Ces pays ont créé desmarchés favorables à l’émission de ti-tres de créance à long terme et sontparvenus, à terme, à financer d'im-portants programmes d'investisse-ment dans l'infrastructure enémettant des obligations destinées àcette fin sur leurs marchés de capi-taux nationaux. Ces exemples mon-trent aux pays africains la voie àsuivre en ce qui concerne les poli-tiques visant à créer des marchés, sus-ceptibles de drainer efficacementl'épargne pour résoudre les pro-blèmes liés aux infrastructures.Dans ces pays, les pouvoirs publics sesont employés activement à créer unenvironnement propice à l'investisse-ment dans les infrastructures et audéveloppement de leurs marchés fi-nanciers, grâce, notamment, à :- Une stabilité politique et écono-mique, conjuguée à la baisse de l’in-flation et des taux d'intérêt,accompagnée de conditions attrac-tives pour les investisseurs et lesémetteurs et d’un profil de crédit debonne qualité.- Des mesures visant l’élargissementde la base d'investisseurs national parle biais de réformes du secteur des re-traites, la fiscalité, la réglementationindépendante et la gestion profes-sionnelle des fonds de pension. La ré-forme du régime de retraite chilien,mise en œuvre fin 1980 - début 1981a, par exemple, eu pour objet de rem-placer l’ancien système par réparti-tion, confronté à de grandesdifficultés financières, par un systèmepar capitalisation reposant sur descomptes d’épargne retraite indivi-duels, gérés par des sociétés privées,les Administradoras de Fondos de

Au fur et àmesure que lesmarchésfinanciers sedéveloppent,les investis-seursrecherchentdes obligationsautres queceux de l’État.

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crédit, qui permettent de renforcer lescompétences essentielles et d’appor-ter des affaires sur les marchés.- La restructuration des principauxsecteurs de l’infrastructure et en-treprises de services publics, et lacréation d’un environnement ré-glementaire favorable à la partici-pation du secteur privé,notamment le recours à des instru-ments d’atténuation du risque.Dans ces pays, les pouvoirs publicsont joué un rôle de premier plan enmatière de promotion des obligationsdestinées aux projets d’infrastructuresur les marchés financiers nationaux:- Au Chili, le gouvernement a éla-boré un modèle de concession à fai-ble risque qui met les porteursd’obligations à l’abri du risque lié àla demande. Les grandes conces-sions de routes à péage avaient l’en-vergure pour attirer les assureursinternationaux spécialisés qui ontamélioré les termes de crédit, avantla crise financière.- En Malaisie, les entreprises pu-bliques, qui étaient souvent action-naires des sociétés de projet,déterminaient les montants fixespour les contrats d’achat. De nom-breux projets avaient recours à despromoteurs, ce qui permettait de dis-poser d’une réserve d’obligationsdestinées aux projets d’infrastruc-

Des infrastructuresfinancèesautrement

BANQUES & ASSURANCES

Au Chili, legouvernementa élaboré unmodèle deconcession àfaible risquequi met lesporteursd’obligations àl’abri du risquelié à lademande.

Compte tenu de l’afflux d’inves-tissements étrangers au Zim-babwe, le gouvernementaméricain a purement et simple-ment retiré, la semaine dernière,ses sanctions-restrictions à l’en-contre des banques AgriculturalDevelopment Bank et Infrastruc-ture Development Bank du Zim-babwe. Confirmation d’AdamSzubin, directeur de l’Office ducontrôle des actifs étrangers.

Deux banqueszimbabwéennesblanchies par lesEtats Unis

A la fin de l’exercice 2012, UnityBank a affiché un bénéfice net quis’est apprécié de 130%. Il ressort eneffet des rapports financiers de2012 qui viennent d’être présentésà la Nigerian Stock Exchange(NSE), Bourse des valeurs du Nigé-ria, que le profit net s’est établi à6,18 milliards de naira, contre 2,69milliards de naira en 2011. Certesles gains bruts ont évolué dans cesens, mais dans une moindre me-sure, passant de 46,27 milliards denaira en 2011 à 53,76 milliards denaira. Pour couronner cette belleembellie, les charges d’exploitationtotales ont baissé de 8% passant de32,23 milliards de naira à seule-ment 29,67 milliards de naira,pour l’exercice écoulé.

Bénéfices en hausseà Unity Bank NigériaPensiones (sociétés d’administration

des fonds de pension).Les fonds de pension sont les plusgros investisseurs sur le marché chi-lien des capitaux. La privatisationd’entreprises publiques et le dévelop-pement de ces fonds pendant ladeuxième moitié des années 80 ontconsolidé le marché des capitaux. Lesfonds de pension ont optimisé lesressources allouées pour obtenir lemeilleur rapport profit/risque et ontassuré du financement à long terme.Il en est résulté plus de transparenceet d’efficacité sur le marché des va-leurs mobilières et autres avoirs fi-nanciers. Avec la réforme du régimedes retraites, le secteur de la notationdes risques s’est développé, ce qui acontribué de façon décisive à la ges-tion rationnelle et transparente dumarché des capitaux. De nouveauxproduits financiers ont été introduitspour faire face à la demande crois-sante des fonds de pension.- La promotion du développementdes marchés de capitaux par le biaisd’une réglementation appropriée etdes émissions à échéances longuespar le gouvernement et les orga-nismes parapublics, ainsi que les en-treprises de services publics.- L’émergence d’intermédiaires lo-caux, dont les banques d’investisse-ment et les agences de notation de

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tit des investisseurs et des résultatsantérieurs des émetteurs privés ?- Coût - Les taux d'intérêt sont-ilsabordables pour le projet et peuvent-ils être stables sur le marché, avec uneinflation et des conditions de marchéstables sur une période de temps?- Monnaie - Les remboursementssont-ils libellés dans une monnaiequi correspond à celle des revenus duprojet, ou bien y a-t-il une stabilitéentre les deux monnaies ?Tout aussi importantes sont les me-sures et les dispositions que doitprendre une société de projet pourémettre des obligations. L’émissiondoit être possible pour être commer-cialement efficace. Différents élé-ments doivent être pris en compte:- Fondement juridique. Il existe desdispositions claires et éprouvées surla réglementation des valeurs mobi-lières et la protection des droits desinvestisseurs.- Conseillers. Des conseillers expéri-mentés, tels qu’avocats et banquierssont disponibles à un coût abordablesur un marché concurrentiel.- Notation de crédit. Existence d’or-ganismes agréés justifiant d’une ex-périence en matière d'obligations desociétés et de financement structuréet d’antécédents sur le marché.- Processus d'inscription. Des lignesdirectrices claires et efficaces pour lesémetteurs privés sont en place ainsi

L’effet tailleest important,c’est pourquoinoustravaillons à laconstructionde marchésfinanciersrégionaux.

Travaux deconstructiond’un port

Dans un communiqué parvenu àLes Afriques, la Bourse régionaledes valeurs mobilières (BRVM)annonce qu'elle avait franchi, labarre des 1000 mrds de f CFA decapitalisation obligataire. La capi-talisation du marché obligataireest passée en 11 ans de 83,18 mrdsde f CFA à 1006,98 mrds de f CFAau 25 avril 2013, soit une augmen-tation de 1111%, précise le com-muniqué. Depuis l'ouverture de laBRVM, plus précisément le 16 sep-tembre 1998, le marché des obliga-tions de la BRVM a enregistré 79nouvelles introductions obliga-taires pour un montant total de2071,91 milliards de f CFA. Letexte souligne que le Trésor publicde Côte d'Ivoire reste un émetteurde référence du marché, avec480,26 mrds de f CFA d'encourspour 6 lignes obligataires (soit48% de la capitalisation totale).

Ismael Aidara

La BRVM dépasseles 1000 milliardsde capitalisationobligataire

tures, en particulier pour les secteursde l’électricité et de l'eau.De telles mesures ou garanties don-naient confiance aux investisseurs.

LA : L’étroitesse des marchés finan-ciers africains n'est-elle pas unhandicap en fin de compte dansl'implémentation de tels projets ? C.A.M.M. : L’effet taille est impor-tant, c’est pourquoi nous travaillonsà la construction de marchés finan-ciers régionaux. Toutefois, les projetsn’émettent des obligations que s’ilspeuvent le faire à des conditions in-téressantes. Il est important d’évaluerles différents marchés sur lesquels unprojet peut émettre des obligations.Ces marchés peuvent être nationaux,régionaux ou internationaux, et né-cessiter un choix entre la profondeurdu marché et l’échéance sur les mar-chés étrangers par rapport à la ré-duction du risque de change sur lesmarchés domestiques. Ce qu’il fautsurtout, c’est connaitre les besoins etl'appétit des investisseurs:- Profondeur - existe-t-il une based'investisseurs établie et un marchéd’obligations, ainsi qu’une référencede prix souverain à longue échéanceet des intermédiaires désireux desoutenir la transaction ?- Échéance - Les obligations peuvent-elles avoir des échéances de plus de 10à 15 ans en tenant compte de l'appé-

Les actions du gouvernement kenyandans Kenya Wine Agencies Ltd(KWAL), premier distributeur régio-nal, viennent d’être rachetées parDistell Group d’Afrique du Sud. Lacondition préalable à cette acquisi-tion est un accord à long terme pourdonner des droits exclusifs à KWAL,afin de vendre ses produits au Kenyaet en Afrique de l’Est. ProfesseurPeter Kimuyu, président de la Com-mission de privatisation du Kenya,n’a pas donné plus de détails sur lemontant de la transaction financière,mais a rappelé que la privatisation aété approuvée par le Parlement ke-nyan et sera définitive d’ici le 30 juin.

KWAL tombedans l’escarcellede Distell Groupd’Afrique du Sud

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que des organes de réglementation etla Bourse des valeurs.- Information. Des niveaux appro-priés de communication sont néces-saires pour l'émetteur.

LA : Le droit Ohada offre-t-il uncadre légal propice à de tels ins-truments ?C.A.M.M. : Oui, le cadre Ohada estun cadre règlementaire intéressant,surtout qu’il s’applique à des payspartageant pour la plupart, unemême monnaie. Cependant, le rap-port de l’initiative des marchés finan-ciers africains (IMFA) montrent queces pays ont des marchés financiersembryonnaires voire inexistants. Il estpar exemple indispensable deconstruire la base des investisseurs,notamment les investisseurs institu-tionnels qui peuvent investir dans desactifs de long terme comme les infra-structures. Un des obstacles résidedans le fait que les caisses de retraitesy sont en déficit et fonctionnent selonle modèle de la répartition. Dans untel système, les cotisations sont im-médiatement utilisées pour payer lespensions des retraités. Ce système re-pose sur une forte solidarité entre gé-nérations. Son équilibre financier estfonction du rapport entre le nombrede cotisants et celui des retraités. Cespays ont hérité ce système de la

France (à l’exception de la RDC) quielle-même ne l’a introduite qu’aprèsla seconde guerre mondiale par lesordonnances de 1945, créant la sécu-rité sociale.Dans un régime de retraite par capi-talisation, l’approche est différente :les actifs d’aujourd’hui épargnent envue de leur propre retraite. Les cotisa-tions font l’objet de placements fi-nanciers ou immobiliers, dont lerendement dépend principalement del’évolution des taux d’intérêt. Ellepeut être opérée dans un cadre indi-viduel ou collectif (ex : accords d’en-treprise), ce qui peut admettre laréintroduction d'une certaine solida-rité. Ce dernier système n’est pas par-fait, toutefois, il est à noter que lesinstruments financiers comme lesobligations de projets d’infrastructurese développent davantage dans lespays qui pratiquent ce système. Dansun pays comme le Botswana quicompte moins de 2 millions d’habi-tants, le fonds de pension des agentsdu public (Botswana Public OfficersPensions Fund, Bpopf) représente 5milliards de dollars E.U, c’est-à-direplus que toutes les caisses de retraitesdes 17 pays de l’Ohada. Il faudraitaussi que les directives d’investisse-ments des sociétés d’assurances de cespays permettent à ces dernières d’in-vestir dans les infrastructures.

Financer desbarrages dans desmarchés encoreembryonnaires

BANQUES & ASSURANCES

Dans un payscomme leBotswana quicompte moinsde 2 millionsd’habitants, lefonds depension desagents dupublic repré-sente 5 mrdsde $ E.U, c’est-à-dire plus quetoutes lescaisses deretraites des 17pays del’Ohada.

Dans le cadre de sa nouvelle straté-gie favorisant les marchés jugés lesplus porteurs, HSBC, groupe fi-nancier basé à Londres, vient de dé-clarer la vente de sa participationdans Hana HSBC Life Insurance,au groupe bancaire coréen HanaFinancial Group. Si le montant dela cession de cette compagnie d’as-surance-vie n’a pas été précisée (aumoment où nous mettons souspresse, la vente devant être finaliséele 10 mai), il n’en demeure pasmoins que Hana HSBC Life avaitété récemment valorisée avec desactifs bruts à 2,745 milliards dewons, soit environ 2,470 millionsde $, au 31 décembre 2012.

Cessions des partsHSBC à HanaFinancial Group

La Banque africaine de développe-ment (BAD) et ses partenaires, no-tamment le gouvernement desEtats Unis d’Amérique, entendentfournir l’appui nécessaire à la Tu-nisie, afin pour que le pays lève lescontraintes majeures à une crois-sance généralisée. C’est du moinsce qui ressort d’un récent rapportintitulé «Vers un nouveau modèleéconomique pour la Tunisie:contraintes majeures à une crois-sance généralisée». Le document atenté de cerner les principalescontraintes à la croissance en Tu-nisie pour identifier les domaines,où les réformes sont le plus néces-saires. L’accent devra être mis surl’investissement dans le secteurprivé et l’entreprenariat, considé-rés comme les clés d’une crois-sance économique durable,singulièrement selon l’approchedu diagnostic de croissance, pro-posée par Ricardo Hausmann,Dani Rodrik et Andrès Velasco.

Soutien de la BADà un nouveaumodèle économiqueen Tunisie

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ser les innovations telles que la créa-tion de fonds d'amortissement etl’enregistrement en attente ;- Ils ont également un rôle importantà jouer dans le développement desmarchés financiers nationaux, en tantqu'émetteur de référence de premierplan. Le gouvernement doit accepterla responsabilité d'établir une courbede rendement liquide qui peut êtreefficacement utilisée par d'autres àdes fins de tarification. Au fil dutemps, il est aussi utile que le gouver-nement allonge le profil de maturitéde sa dette, ce qui peut inciter d'au-tres émetteurs à lever des empruntsde plus longue échéance. La créationet l’utilisation de titres indexés sontl’innovation qui a contribué à l'émer-gence d’obligations à très longueéchéance au Chili.- Ils doivent être proactifs dans lapromotion de réformes qui renfor-cent les institutions et la structure dumarché. Par exemple, les gouverne-ments peuvent promouvoir descaisses de retraite et des fonds com-muns de placement gérés de façonprofessionnelle et réglementés defaçon indépendante en vue de favo-riser l'accumulation de l'épargne au-près d'investisseurs institutionnels.Du fait de leur profil naturel de res-ponsabilité, ces institutions ont unpenchant pour la bonne qualité, lesactifs à revenu fixe ; ils sont plus ré-

Les moyens demobiliserl’épargne

L'Afrique peut satisfaire, en grandepartie, ses besoins d'investissementdans l’infrastructure en utilisant sespropres ressources. Certains marchésfinanciers du continent ont déjà la ca-pacité de fournir une partie du finan-cement nécessaire pour faire face à cesbesoins croissants en infrastructure.Pour favoriser la pleine réalisation dupotentiel des marchés nationaux, lesgouvernements doivent se faire àl’idée qu'une part importante de laresponsabilité leur incombe :- Ils doivent veiller à la stabilité de lasituation économique générale afinque les investisseurs investissent avecconfiance dans des actifs à long terme.Cela concerne aussi bien l'environne-ment politique et économique et lacroissance économique, que la gestionmonétaire et financière. Les taux d'in-térêt élevés n’incitent pas les émet-teurs du secteur privé à intervenir ;- Ils doivent promouvoir l’utilisa-tion des marchés financiers natio-naux et améliorer la transparencedu marché ;- Bien que des progrès aient été ac-complis dans certains pays, les auto-rités pourraient prendre certainesmesures, à savoir, adapter les proces-sus et procédures des marchésd’émission d’obligation aux instru-ments obligataires plutôt qu’aux ac-tions ; donner aux organismes deréglementation les moyens d’autori-

Le feuilleton des subprimes n’esttoujours pas terminé. En effet, legroupe américain The McGraw HillCompanies vient de régler 77 mil-lions de $, afin de solder 2 conten-tieux, impliquant sa filiale denotation financière Standard &Poor’s (S&P) remontant avant lacrise financière. A noter queMoody’s Investors Service et Mor-gan Stanley, banque d’affaires, ve-naient d’annoncer des accordsamiables mettant fin à 2 plaintesqui les accusaient d’avoir dissimuléles risques d’investissements liésaux «subprimes».

Depuis mars 2007, l’opérateur ké-nyan Safaricom a lancé M-Pesa, ser-vice qui permet le Mobile Banking,via un téléphone portable. Ce fut ledébut d’une véritable révolutionbancaire sur le continent africain.Aujourd’hui, M-Pesa s’est propagédans 33 pays africains, notammentau Rwanda, en Afrique du Sud, enTanzanie et en Ouganda, suivantGSMA, une association commer-ciale. Aujourd’hui, le MBanking estexpérimenté avec succès au Nigéria.

Subprimes : règle-ment de conten-tieux de 77 millionsde $ par S&P

Le MBankingkenyan fait tached’huile au Nigéria

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22 Les Afriques . 9 mai 2013

ceptifs à des acquisitions de longueéchéance. Ces investisseurs convien-nent parfaitement aux promoteurs deprojets d'infrastructure.- Ils doivent s'engager à entreprendreles réformes du secteur de l'infra-structure qui se traduisent par la gou-vernance et la gestion efficace desservices publics et des entreprises pa-rapubliques ; des dispositifs clairs deréglementation sectorielle et de tari-fication ; et des incitations pour laparticipation du secteur privé. Legouvernement devrait soutenir lapréparation et l'exécution des conces-sions et des PPP grâce au renforce-ment des capacités du secteur publicet l’harmonisation des incitations etdes processus des secteurs public etprivé (règles d'urbanisme, acquisi-tions foncières, marchés, etc.). Ils doi-vent également promouvoir desstructures de projets qui sont banca-bles sur les marchés obligataires, at-ténuer le risque lié à la demande deprojets par le biais des paiements demise à disposition ou des garanties derevenu / trafic minimum (nécessitantune position financière solide). En-core une fois, une solide situation fi-nancière et une bonne cote de créditfaciliteront ces activités.

LA : Quel est le rôle de la BAD dansla promotion de ces instruments de

financement des infrastructures enAfrique ? C.A.M.M. : En tant que partenaire audéveloppement par excellence despays africains, le Groupe de laBanque africaine de développementjoue, à différents niveaux, un rôle es-sentiel pour relever le défi que repré-sente l’infrastructure. A cet effet, ilcontribue à l'objectif global quiconsiste à débloquer les sources de fi-nancement des infrastructures enAfrique et à favoriser un croissanceinclusive, grâce, notamment, à l'assis-tance technique, l'amélioration destermes de crédits, la préparation deprojet, l'activité de prêts et d’investis-sements et l'influence politique.

LA : Comment présenterez-vousvotre livre aux lecteurs de LesAfriques ?C.A.M.M. : «Financements Structurés- Conditions pour les obligations deprojet d'infrastructure dans les mar-chés financiers africains» présente desétudes de cas sur le montage de pro-jets d’infrastructure, ainsi qu’un cadred’évaluation pour leur financement.Il s'agit d'un guide pratique pour lespraticiens du développement, les dé-cideurs politiques, les développeurs deprojets et les institutions financières.

Propos recueillis parAdama Wade

Relever les défisdes infrastructures

BANQUES & ASSURANCES

Le Groupe de laBAD joue, àdifférentsniveaux, unrôle essentielpour relever ledéfi quereprésentel’infrastructure.

Comparativement à l’exercice 2011,Cogebanque a réalisé un bénéficenet en hausse de 66%, soit 2,04 mil-liards de francs rwandais. C’est cequi est ressorti du communiqué,publié la semaine dernière à Kigali.Suivant cette même tendance, lechiffre d’affaires s’est apprécié de35,9%, affichant 8,5 milliards defrancs rwandais, contre 6,3 mil-liards de francs rwandais. Quant àl’actif total, il a progressé de 22%,pour se situer à 84,9 milliards defrancs rwandais, tandis que lesconcours à l’économie, notammentle portefeuille de prêts, ont aug-menté de 31%.

Cogebanque(Rwanda) doubleses profits

National Investment Bank (NIB) duGhana, première banque de déve-loppement du pays, vient de publierdes résultats impressionnants. Eneffet, profitant de la 44ème Assembléegénérale de la NIB à Accra, ElizabethSolomon, président du Conseild’administration de la Banque, asoutenu que le revenu total d’ex-ploitation pour l’année a augmentéde 30,7%, pour s’établir à 95 mil-lions de cédis ghanéens contre 72,6millions de cédis. Le bénéfice netpour 2012 s’est bonifié de 53,37%pour afficher 11,6 millions, tandisque les fonds propres, qui conti-nuent de se renforcer, ont bondi de19%, se situant à 100,2 millions decédis ghanéens, comparés aux 84millions accumulés en 2011.

Profit record à NIBGhana

Elizabeth Solomon

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9 mai 2013 Les Afriques . 23

AgenceAttijariwafa bankà Dakar

Qui sera le meilleur banquier africainde l’année ?Attijariwafa Bank a été présélectionnée pour le Prix,très convoité, de «Banque Africaine de l'Année2013» des «African Banker's Awards», décernés parle magazine «African Banker» (basé à Londres).

L’institution bancaire maro-caine a été présélectionnéeaux côtés de quatre autres

finalistes : Equity Bank (Kenya),Guaranty Trust Bank (Nigéria) etStandard Bank et Standard Charte-red (Afrique du sud).Pour sa part, une autre banque ma-rocaine, la Banque Centrale Popu-laire (BCP), entrera en compétitionavec des banques du Togo, du Mo-zambique et d'Afrique du Sud pourle prix de l'innovation bancaire.La BCP a été également présélec-tionnée pour le Prix de MeilleureBanque africaine de détail, aux côtésde banques du Rwanda, du BurkinaFaso, du Togo et de Tanzanie.Une autre institution de microfinancemarocaine, Attawfiq Microfinance, esten lice pour le Prix de l'Inclusion fi-nancière avec des banques du Kenya,d'Ethiopie et du Botswana.

Les lauréats de ces prix seront an-noncés lors d'une cérémonie quiaura lieu le 29 mai à Marrakech, enmarge de l’Assemblée annuelle de laBanque africaine de développement(BAD).Lancé en 2007, «African Banker» estun magazine panafricain dédié ex-clusivement à la banque et à la fi-nance. Il tente de refléter lesmutations et la croissance rapidedes secteurs bancaires et des servicesfinanciers, dans tout le continent.La publication, qui se veut un outilindispensable pour les acteurs de labanque en Afrique, organise chaqueannée les Trophées «African Ban-ker», pour récompenser les diri-geants et les institutions financièresqui ont eu le plus grand impact surl'amélioration de la pratique ban-caire et de la finance en Afrique.

MBF (avec MAP)

Récompenserles dirigeantset les insti-tutionsfinancières quiont eu le plusgrand impactsur l'améliora-tion de lapratiquebancaire et dela finance.

Dans le cadre de ses engagementspour octroyer des postes aux jeunesdiplômés, au sein de divers postesde direction, Exim Bank Tanzaniaréitère ses offres. En marge du ré-cent Salon de l’Emploi, tenue àl’Université de Dar es-Salaam, Di-nesh Arora, directeur générald’Exim Bank, s’est réjoui de la ca-pacité des établissements d’ensei-gnement supérieur pour combler ledéficit de ressources humaines,dans le secteur bancaire et financiertanzanien. Le patron d’Exim Banka notamment soutenu qu’avec lacréation de l’Académie Exim, l’ins-titution peut améliorer l’employa-bilité des nouveaux diplômés, grâceà une formation adéquate.

Exim Bank encou-rage l’emploi desjeunes diplômés

Blackstone, fonds d’investissement,a exprimé la semaine dernière sonintention d’acquérir Strategic Part-ners, filiale de capital-investissementdu Credit Suisse. Si le montant quepropose Blackstone n’est pas encoredivulgué au moment où nous met-tons sous presse, il ressort d’un com-muniqué publié à cet effet que lafiliale détient 9 milliards de $ d’actifssous gestion. Tony James, directeurd’exploitation de Blackstone, qui sefélicité déjà de la future synergieentre les équipes des deux entités, afait allusion à une transaction,conditionnée d’approbations de ri-gueur, et devrait être finalisée d’ici lafin du 3ème trimestre.

Prochaine acquisi-tion de StrategicPartners parBlackstone

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La BAD à jour j -20 de MarrakechLa transformation économique du continent africainest le maître-mot de la nouvelle stratégie de la Banqueafricaine de développement (BAD) pour la période2013-2022. Focus.

A quelques semaines des As-semblées générales de laBanque Africaine de Déve-

loppement à Marrakech, LesAfriques s’est déplacée à Tunis dansles locaux de cette prestigieuse insti-tution, présidée par le Rwandais Do-nald Kaberuka. Pendant quatrejours, nous avons arpenté les cou-loirs de l’institution en compagniedes représentants de la presse afri-caine et notamment, puisqu’il s’agitdu tour du Maroc d’accueillir les As-semblées de la Banque, de la pressemarocaine. Ce séjour in vivo a étél’occasion de rencontrer les respon-sables des grands départements et deconstater que la banque a bienchangé dans ses orientations et dansses engagements. L’aspect le plus si-gnificatif de ce changement reste lamontée du secteur privé dans lebilan de la banque. Les engagementsconcédés au secteur privé ont atteint2 milliards de dollars aujourd’huicontre à peine 200 millions de dol-lars en 2005. Un tiers des opérations

de la banque va désormais au secteurprivé, relève le canadien Tim Turner,directeur du pôle secteur privé. Ce parti pris pour le privé s’accom-pagne d’un engagement dans l’in-vestissement, singulièrement dansles projets transfrontaliers d’infra-structures et dans l’accompagne-ment des pays africains, vers uneplus grande intégration, une meil-leure gouvernance et un ancragedans la technologie. Ce sont les pi-liers de la stratégie 2013-2022,adoptée à l’unanimité par le Conseild’administration de la Banque etqui s’inscrit en cohérence avec lesengagements de l’Union Africaine(plan PIDA), des organismescomme le Nepad et les orientationsde la Commission économiquepour l’Afrique (CEA). «Cette visionde l’Afrique pour elle-même», sichère au président Kaberuka, insistebeaucoup sur les Etats fragiles. Cespays pauvres endettés, où vivent 200millions d’africains, ne sont pas éli-gibles au guichet principal de la

Donald Kaberuka,président de laBAD

Les engage-mentsconcédés ausecteur privéont atteint 2milliards de $aujourd’huicontre à peine200 millions de$ en 2005.

L’activité de gestion de patrimoinedes clients fortunés de la banquebritannique HSBC va subir unecure d’amaigrissement. La banquevient de dévoiler la semaine der-nière, la suppression nette de 1 149emplois au Royaume-Uni, danscette branche. A partir du 1er juin,les conseillers patrimoniaux ne se-ront plus distingués des conseillersdans l’activité de banque de détail,par conséquent les clients aisés au-ront un seul interlocuteur pourleurs comptes courant et la gestionde leur fortune. Des changementsqui reflètent l’évolution des com-portements des clients et des règle-ments, relève-t-on dans uncommuniqué. Globalement, cesont 3 166 employés qui vont êtretouchés par les restructurations.Néanmoins quelque 2 017 postesvont être créés.

Suppressiond’emplois à HSBC

Prince Kofi Amoabeng, PDG d’UTBank, première banque au Ghana,vient d’annoncer à Accra que trèsprochainement la clientèle de sabanque pourra disposer de cartesbancaires Visa. Derrière ce projet, ila salué le travail effectué par sabanque pour mettre à la dispositiondes clients une plate-forme de dis-tribution IT. Avec ces cartes ban-caires, la clientèle pourra avoiraccès aux services et prestations àtout moment.

Cartes Visa à UTBank (Ghana)

BANQUES & ASSURANCES

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9 mai 2013 Les Afriques . 25

banque et doivent par conséquentsolliciter le guichet concessionnel(FAD), actuellement en phase de re-capitalisation.

Retour de la BAD àAbidjan : le grand scénarioRamener la BAD à Abidjan dans sonsiège statuaire. C’est l’un des engage-ments-phares du président DonaldKaberuka, dont le mandat courtjusqu’en 2015. Le temps presse et lesdélais semblent courts. De plus, l’ar-gent, nerf de la guerre, fait défaut. Il ya dix ans, la BAD avait déboursé 65millions de dollars pour déplacer sonpersonnel (1200 personnes tout auplus) d’Abidjan à Dakar. Au-jourd’hui, selon nos estimations,faites sur la base d’un effectif de 2300personnes, il faudrait à l’institutionpanafricaine entre 100 et 150 mil-lions d’euros pour réussir le pari duretour. Quelques membres non ré-gionaux, déjà sollicités pour la reca-pitalisation du fonds FAD, dédié auxpays les plus vulnérables, souhaitentune temporisation dans l’exécutionde ce dossier. «Pourquoi ne pas at-tendre au-delà des élections de 2015,susurre-t-on ? Cela d’autant quel’institution panafricaine a engagédepuis 2005, une restructuration sui-

vie de la réouverture des bureaux ex-térieurs qui atténuent l’importancedu siège central dans l’organigrammedu groupe. Aujourd’hui 34 bureauxrésument la stratégie actuelle de dé-centralisation de la Banque.L’autre question, qui revient fré-quemment, est la motivation dupersonnel à rejoindre la Côted’Ivoire. Pour environ 60% du per-sonnel recruté alors que la Banqueétait déjà à Tunis, il ne s’agira pasd’un retour mais d’une découverted’Abidjan «Un faux problème», es-time ce cadre de l’institution quirappelle que dans les contrats d’em-bauche, il est bien stipulé que le siègede l’institution est à Abidjan et queles recrues doivent être prêtes à tra-vailler partout. Du point de vue lo-gistique, les choses se mettent aussien place. Un groupement compre-nant Vinci et des privés ivoirienssont à pied d’œuvre pour livrer 500logements, d’ici à la fin de l’été 2014.En raison du délai extrêmementcourt, la présidence de la Banque amis en place une directive de retour,signée le 8 avril dernier, avec l’objec-tif de mener à bien cette mission, laplus délicate jamais réalisée pourune institution de développement.

Adama wade

La présidencede la Banque amis en placeune directivede retour,signée le 8avril dernier,avec l’objectifde mener àbien cettemission.

Siège de la BAD,Tunis

Anthony Grant, directeur générald’Exim Bank Tanzanie, vient deréaffirmer son engagement à soute-nir diverses initiatives visant à éra-diquer le paludisme dans le pays. Il aprofité d’un séminaire de sensibili-sation sur le paludisme pour les en-fants handicapés à Dar es-Salaam,parrainé par cet établissement ban-caire, pour réitérer ce combat, rap-pelant au passage qu’en dépit deprogrès réels, cette maladie continuede faire quelque 660 000 victimespar an, à travers le monde.

Exim Bank soutientla lutte contre lepaludisme

Désormais, la Banque d’Angleterreest notée «AA+», avec une perspec-tive «stable», par Fitch Ratings. Elledégringole alors, quittant le «AAA»,note maximale qui lui a été attribuéejusque-là par cette agence de nota-tion. Pour les analystes, il fallait s’yattendre après la récente rétrogra-dation du Royaume-Uni. L’agencejustifie aussi la baisse d’un cran decette notation à cause de «perspec-tives économiques et budgétairesplus faibles» de l’Angleterre.

Perte du 3Ade la Banqued’Angleterre

Apparemment, la diversification ré-gionale réussie à UAP Group Kenya.Dominic Kiarie, directeur générald’UAP Group, a soutenu à la récenteprésentation des résultats que les re-venus ont progressé de 25%, attei-gnant 9,06 milliards de shilling, letotal des actifs a augmenté de 69% à24,5 milliards de shilling, tandis quele bénéfice brut s’est établi à 1,75milliard de shilling, boosté par lacroissance de nouvelles activités

Résultats en hausseà UAP Group(Kenya)

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Noel K. Tshiani «La bataillepour une monnaie nationale crédible»Le livre du congolais Noel K. Tshiani sur «La bataillepour une monnaie nationale crédible» a été bienaccueilli. Ci-dessous les commentaires de Jean ClaudeBarthélémy, directeur du département de l’économie àl’Université Paris 1 Panthéon –Sorbonne.

«C et ouvrage devrait êtrelu par tous les respon-sables politiques de

pays émergents et en développe-ment qui pourraient encore penserque la création monétaire peut sesubstituer à une politique de déve-loppement. L’ouvrage de NoelTshiani est une étude remarquable-ment documentée, sur le cas de laRépublique Démocratique duCongo (RDC), des désordres éco-nomiques et financiers auxquels-peut conduire une politiquemonétaire non-maîtrisée.Financer des déficits publics parl’émission monétaire, comme celaa été pratiqué en RDC, ne peut etn’a jamais pu créer des richesses.Comme le montre très bien l’au-teur, il ne peut en résulter que del’inflation, la perte de crédibilité dela Banque Centrale, et la dollarisa-

tion de l’économie. Ainsi, si la«planche à billets» peut semblerdans un premier temps une solu-tion de financement attractive,cette politique se retourne rapide-ment contre ses auteurs, en rédui-sant rapidement à néant lerendement de la taxation inflation-niste, et en désorganisant tous lescircuits économiques et financiers.L’étude de cas de Tshiani démontreclairement ces mécanismes à l’œu-vre dans le cas de la RDC au coursdes 14 dernières années. Elle illus-tre parfaitement le fait que si la po-litique monétaire peut concourirau processus de développement,c’est uniquement sur la base de lastabilité monétaire et financière.Mais le mérite de cet ouvrage nes’arrête pas là. L’ouvrage de Tshianidevrait aussi être mis entre toutesles mains des gouvernements qui as-

Noel K. Tshiani,auteur du livre «Labataille pour unemonnaie nationalecrédible»

Financer desdéficits publicspar l’émissionmonétaire,comme cela aété pratiqué enRDC, ne peutet n’a jamaispu créer desrichesses.

Un partenariat vient d’être concluentre Heritage Banking Company(HBC), banque commerciale nigé-riane et Infosys, fournisseur de so-lutions bancaires universelles.Grâce à cet accord, HBC pourra dé-ployer la solution bancaire Finacle.D’après les responsables, Compu-ter Warehouse Group (CWG), par-tenaire commercial local d’Infosysen Afrique, jouera un rôle essentieldans la mise en œuvre et la mise enproduction du support à HeritageBank. A noter que juste après queNBC, ex-Société Générale Bank ofNigeria (SGBN), a retrouvé sa li-cence d’exploitation de la Banquecentrale du Nigeria (CBN), elle aopté pour Finacle.

Solutions Finacle àHeritage BankingCompany

Stanbic IBTC Holdings Plc, filialenigériane de Standard Bank, vientd’annoncer le licenciement de 102agents. Sola David-Borha, PDG dela banque, a confirmé ce chiffre,même si par ailleurs certains res-ponsables ont évoqué 250 départs.De toutes les façons, la patronne dela banque nigériane, a soutenu quel’objectif principal de cette décisionvisait à rendre la banque rendresuffisamment proactive pour êtrede plus en plus sensible aux besoinsd’un marché en évolution rapide.

Stanbic Bank Nigériadécompresse

BANQUES & ASSURANCES

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pirent à revenir à une politique mo-nétaire favorable au développementéconomique. Une fois le désordremonétaire et financier installé, reve-nir en arrière est une tâche difficile,pour laquelle la restauration de l’in-dépendance de la Banque Centraleet le retour à une politique budgé-taire raisonnable ne sont que desconditions nécessaires pour une ré-forme monétaire réussie. Tshiani abien compris qu’il est plus facile dedétruire la stabilité monétaire quede la reconstruire. Il détaille ainsi lesdifférentes facettes du problème au-quel serait confronté le gouverne-ment de la RDC, s’il voulait mettreen place une réforme de sa Banquecentrale. Les éléments composantune telle politique sont nombreux,et sont d’ordre à la fois économiqueet réglementaire. Je n’en citerai quequelques uns, parmi les plus sail-lants, qui sont clairement abordéspar Tshiani :- Tout en étant indépendante, laBanque Centrale a une obligationde redevabilité, elle doit donc êtredotée d’objectifs clairs et mesura-bles, en matière de stabilité desprix, et rendre des comptes sur sapolitique.

- La Banque Centrale n’est pas quel’émetteur de la monnaie, elle estaussi le garant du système financier.Ce rôle impose notamment de res-taurer une garantie des dépôts.- La Banque Centrale doit aussiaider à reconstruire et organiser unsystème financier crédible. Celasuppose la mise en oeuvre de règlesprudentielles.- La Banque Centrale doit être enmesure de mener une politique dechange crédible et prévisible, ce quisuppose d’avoir restauré au préala-ble les réserves de change et surtoutde mettre en place une réglementa-tion économiquement efficace dumarché des changes et des transac-tions financières en devises. Il y a là,on le voit, un programme de grandeampleur à mener, et le mérite deTshiani est d’en avoir étudié en pro-fondeur les tenants et les aboutis-sants, avec à la fois une excellentemaîtrise des fondements théoriquesde la politique monétaire et uneparfaite connaissance de ses dimen-sions opérationnelles.

Paris, le 29 avril 2013Jean-Claude Berthélemy, directeur du

département d’économie UniversitéParis 1 Panthéon Sorbonne

L’ouvrage deTshiani devraitaussi être misentre toutesles mains desgouverne-ments quiaspirent àrevenir à unepolitiquemonétairefavorable audéveloppementéconomique.

Un institutd’émission à mêmed’instaurer uneréglementationefficace du marchédes changes

Geoffrey Chirwa, directeur généralde la compagnie d’assurance zam-bienne, Professional InsuranceGroup of Zambia (PICZ), vient derévéler que cette société entend pro-mouvoir l’assurance agricole. Dansce chantier, la compagnie d’assu-rance sera accompagnée par les ex-ploitants agricoles réunis au sein duZambia National Farmers Union(ZNFU). Ces derniers vont partici-per au renforcement de la sensibili-sation relative à l’importance de lanouvelle police d’assurance, auprèsde leurs homologues zambiens. Unengagement formel sera ainsi nouépour l’extension de ce type de cou-verture auprès des agriculteurs.

Adam Malima, Vice-ministre tan-zanien de l’agriculture, de la sécu-rité alimentaire et des coopératives,a récemment salué les promessesfermes de diverses institutions fi-nancières pour soutenir l’agro-in-dustrie, notamment les industriesde transformation des produitsagricoles. Le projet d’usine de thé àNjombe nord ne devrait donc passe faire de soucis supplémentairespour son financement. Devant lesdéputés à l’Assemblée nationaletanzanienne, il a assuré que des ins-titutions financières, telles que laCNSS et le CRFP ont montré un vifintérêt pour l’accompagnement detelles structures.

PICZ couvre lesecteur agricole

Les institutionsfinancières adoptentle secteur agricole

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28 Les Afriques . 9 mai 2013

ENTREPRISES ET MARCHÉS

Little Air Afrique, dans les starting blocks Le directeur général de Sénégal Airlines, EdgardoBadiali, a une recette pour booster le secteur aériendans le ciel ouest-africain. Il s'agit d'un Little AirAfrique, un pavillon colosse sous-régional pourdéboulonner le monopole des majors aériens.

L e directeur général de SénégalAirlines, Edgardo Badiali, metles pieds dans les plats pour réa-

juster la politique de développementdes compagnies ouest africaines, han-dicapées par la grande offensive desgrandes compagnies aériennes ducontinent africain.«Il faut aller vers la création d'une pe-tite Air Afrique, pour donner unemasse critique au secteur et pouvoirconcurrencer sérieusement les grandescompagnies aériennes du continent,qui sont hors de l'espace sous-régio-nal», a avoué le patron de la jeunecompagnie aérienne sénégalaise. Uneoption sérieuse en gestation quidevra faire l'objet de larges discus-sions, mais semble convaincre les ac-teurs du secteur. L'ouverture del'espace aérien à tous les opérateurs etla souplesse des droits de trafic sontdeux leviers stratégiques pour appor-ter une plus-value au secteur. Toute-fois, la grosse épine sous les pieds despetites compagnies est la présence desgrandes compagnies africaines tellesqu’Ethiopian, Kenya Airways, ou deslow cost, voire d'autres compagniestransnationales étrangères qui em-pruntent régulièrement les routesouest-africaines. Quelque 12 à 13compagnies prennent les routes duciel, mais ne disposent que d'unepetite flotte. Sénégal Airlinescompte a priori jouer un rôle déter-minant et stratégique dans la miseen place de la future petite «AirAfrique». Son directeur général aosé franchir le Rubicond.Confrontée à la concurrence que luiimpose d'autres compagnies sous-ré-gionales, l'Etat a dû renégocier, depuisl'arrivée des nouvelles autorités, lescontrats de droits de trafic des com-

pagnies Air Burkina, Air Mali, mem-bres du groupe Celestair, Brussels Air-lines, opérant dans son ciel. «Cette renégociation est en conformitéavec les lois de navigation aérienne etn'a aucune visée de déstabilisation deces compagnies», a confirmé unesource proche de l’aviation civile sé-négalaise, interrogée par Les Afriques. La compagnie aérienne, qui jouitd'une bonne position de hub sous -régional en termes de potentialitésde trafic dans l’espace Cedeao (2ème

place après le Nigéria), continue debénéficier, depuis sa mise en place dela confiance des bailleurs Ciatti etGicas et des deux partenaires dequalité, Airbus et Emirates.Fortement capitalisée à hauteur de16,5 milliards de f CFA et contrôléeà 64% par le secteur privé nationalet à 36% par l'Etat, Senegal Airlinescontinue d'afficher de sérieuses am-bitions de reconquérir ses positionshistoriques sur le marché ouest-afri-cain avec en prévision l'ouverture denouvelles destinations africaine etinternationale à court terme.

Ismael Aidara

L'ouverture del'espace aérienà tous lesopérateurs etla souplessedes droits detrafic sontdeux leviersstratégiquespour apporterune plus-valueau secteur.

Vers l’Open Sky

Au lendemain d’une performanceimpressionnante au cours de l’exer-cice 2012, les actionnaires de ZenithBank viennent d’approuver 50,23milliards de naira de dividendes re-commandées par la banque (1,60naira/action). Ils n’ont pas manquéde féliciter le Conseil d’administra-tion et le management pour cettebonne tenue des comptes. Pour rap-pel, Zenith Bank a dégagé un béné-fice net de 100,6 milliards de naira,soit +107%, comparativement àl’exercice précédent.

Dividendes recordà Zenith Bank(Nigéria)

Au cours du premier trimestre2013, la Banque de développementde Namibie (DBN) a surtout ac-compagné les secteurs de l’immo-bilier et des industries. MartinInkumbi, directeur général deDBN, a confirmé un encoursde75,8 millions de dollars nami-biens pour ces deux branches. Il aajouté que les 2/3 des crédits, soit50,5 millions de dollars namibiens,ont été alloués aux PME, et le tiersrestant aux grands comptes. Desavances qui ont surtout servi au fi-nancement de projets immobilierset au réaménagement de routes, etaussi au secteur manufacturier.

DBN investit lesinfrastructures,l’immobilier etl’industrie

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MANGANESE Le grand débatL’analyse du banquier Cheikhna Cissé dans LesAfriques à propos des pays du MANGANESE continuede soulever de nombreuses réactions à travers latoile et les sites spécialisés. Ci-dessous celle d’unopérateur économique africain.

«J e comprends que vous ayezconstruit votre modèle surdes facteurs comme le taux

de croissance du PIB sur le tempslong et sa valeur nominale par habi-tant. Mais le PIB seul, bien que re-présentant un indicateur deperformance pertinent, est insuffi-sant pour caractériser une économie.Entre l’Angola, pays caractérisé parde fortes inégalités sociales, un sys-tème éducatif archaïque et une éco-nomie construite sur la seule rentepétrolière et Sonangol, et le Maroc,qui a compris depuis fort longtempsque sa principale richesse résidaitdans les hommes, il y a, je crains, trèspeu de comparaisons. Il est aussi trèsdifficile de comparer le Ghana etl’Algérie. Le premier est une jeunedémocratie, en pleine consolidationd’une toute jeune culture institu-tionnelle, et le second, un géant pé-trolier, géré comme un businessfamilial par une armée et un vieuxparti caractérisés par un conserva-tisme économique et social très peucompatible avec les temps modernes.La croissance de l’Algérie est liée aupétrole et à la Sonatrach, tandis quele Ghana, bien que (tout jeune) payspétrolier, connaît une croissance plu-tôt diversifiée. Enfin, peut-on vala-blement comparer le Nigéria àl’Afrique du Sud ? Le premier est unbel exemple de la gestion d’anomie(rappelez-vous «Une saison d’ano-mie» de Wole Soyinka), et le secondest un pays qui est loin d’être un pays«économiquement africain».Peut être que vous pourriez étoffervotre analyse en comparant :- Les institutions (celles qui seconstruisent et construisent l’écono-mie à travers une politique de bonne

gouvernance, de transparence et deconsolidation des acquis démocra-tiques et de contrôle de pouvoir)- Les systèmes éducatifs (ceux quicréent l’avenir et améliorent le pré-sent, ceux qui font de la rechercheet du développement une questionde survie)- Les orientations économiques (cellesqui ont compris qu’une économieforte et pérenne se construit sur l’in-dustrie en premier lieu et que la solu-tion de la croissance passe par unepolitique d’emploi, elle aussi pérenne)- Les orientations sociales (cellesqui ont compris que les popula-tions en ont assez d’être aidées àlutter contre la pauvreté : elles ontbesoin d’être aidées à créer du bien-être et de la richesse)- Les orientations diplomatiques(celles qui ont compris que per-sonne ne devra payer pour un visapour visiter un pays pauvre et que levoisin est d’abord un marché et pasun ennemi)Dans tous les cas, je vous dis BRAVO,car vous avez pris du temps pour col-lecter, comparer, analyser et produireun modèle. Mon rôle de simple cri-tique reste beaucoup plus facile.

M.C.

Le PIB seul,bien quereprésentantun indicateurde perfor-mancepertinent, estinsuffisantpour caracté-riser uneéconomie.

Mathews Ngosa, directeur généralde l’association des aviculteurs deZambie (PAZ), vient de clarifierqu’il n’existe aucune loi en Zambiequi interdit aux étrangers d’exploi-ter des fermes avicoles. Il réagissaitaux remarques venant d’exploitantslocaux qui se plaignaient de l’affluxde ressortissants chinois qui inter-viennent dans cette branche, …

Il ressort des statistiques du Ca-shewnut Board of Tanzanie (CBT),ou Conseil des exploitants de la noixd’acajou de Tanzanie, que la pro-duction locale qui représentait plusde 20% de la production mondialedans les années 1970 avec un pic de145000 tonnes en 1974, s’est effon-drée dans les années 1980, avant dese reprendre en 2012, pour atteindre158 000 tonnes. Aujourd’hui, le gou-vernement tanzanien, qui exporteprès de 90% de sa récolte brute versl’Inde, s’active à insuffler plus de va-leur ajoutée en réduisant les expor-tations de noix de cajou brutes.

L’aviculture zam-bienne reste ouverteaux investisseursétrangers

Afin d’attirer des investissementsdans les activités minières, RioZimprévoit de dégrouper ses opéra-tions. Une telle décision lui permet-tra de constituer plusieursentreprises autonomes, axées surl'industrie. RioZim, société minière,cotée à la Bourse compte ainsi se re-structurer et maintenir une partici-pation majoritaire dans Rio Or, Riodes métaux de base, Rio Diamant,Rio Energie et Rio Chrome.

Dégroupage des opé-rations de RioZim

Pour le regainl’export de la noixde cajou en Tanzanie

Sonatrach, Algérie.Le pétrole a-t-il lamême couleur àAlger qu’à Accra ?

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30 Les Afriques . 9 mai 2013

ENTREPRISES ET MARCHÉS

MANGANSE Faut-il raccrocherla Côte d’Ivoire et le Cameroun aux wagons ?J’ai lu le dossier relatif aux dernières avancéesréalisées par les économies africaines etparticulièrement le bloc de pays regroupés sousl’acronyme MANGANESE. J’ai regardé tout ceci avecmon œil de chercheur et tiens à vous féliciter ...

G lobalement, je dirais que lestyle est très journalistique,ça ne pouvait être autrement

vu le support, et très personnalisé. Ledossier est relativement assez longcar nous avons plutôt deux dossiersen un, au vu de l’abondance descommentaires qui accompagnent lesconstats et les citations.Le 1er dossier dans le dossier pourraitporter sur les prouesses écono-miques, réalisées par les pays ducontinent ces dernières années, le po-tentiel dont ils regorgent en termesde ressources naturelles, et la margede progression en termes d’infra-structures vitales au développementéconomique. Tous ces élémentsconstituent une immense sourced’espoir pour l’amorçage d’une véri-table émergence sur le continent.Le 2ème dossier concernerait l’objetmême du dossier, comme l’indiqueson titre «MANGANESE», acronymeregroupant, à l’instar des BRICS, unéchantillon de pays dont le choix,

comme indiqué dans le texte, a étéfait pour des convenances, davantageliées à la logique de la «formule» uti-lisée, que la résultante d’une dé-monstration d’ordre scientifiquesuivant un paramétrage justifié exante. Il y a tout de même lieu de sou-ligner que le bloc choisi représenteenviron 70% de la richesse du conti-nent, ce qui est non négligeable.Vu le sujet abordé dans le dossier, endehors des pays cités comme pou-vant faire partie de la liste arrêtée, etmême si l’Afrique subsaharienne estconsidérée comme le maillon faiblede la chaîne, on pourrait, au risquede faire entorse à l’acronyme, inté-grer dans l’analyse les deux locomo-tives de la zone f CFA (environ 50 GUSD de PIB pour les deux), à savoirle Cameroun et la Côte d’ivoire(dont le redémarrage doit êtreconfirmé cette année).L’optimisme qui ressort de la partiearticulée autour des déclarations dePascal Lamy, me semble à relativiser

On pourrait, aurisque de faireentorse àl’acronyme,intégrer dansl’analyse les 2locomotives dela zone f CFA(environ 50 GUSD de PIBpour les deux),à savoir leCameroun et laCôte d’ivoire.

Dans un communiqué, qui nousest parvenu et qui fait référenceaux dispositions régissant l’appelpublic à l’épargne en zone Cemac,SIAT Gabon porte à la connais-sance des personnes physiques etmorales de la sous-région, ainsiqu’aux investisseurs régionaux etinternationaux que la période desouscription de l’opération d’in-troduction en Bourse de la sociétéSIAT Gabon a été prorogéejusqu’au 10 mai 2013. Le docu-ment souligne que cette prolonga-tion a été faite avec l’accord de laCommission de surveillance dumarché financier de l’Afrique cen-trale (Cosumaf). Le document pré-cise aussi que la prolongation viseà permettre à l’ensemble des inves-tisseurs ayant procédé à des réser-vations de titres, de confirmerleurs choix de placement par lepaiement effectif des actions sous-crites. En outre, grâce à ce délaisupplémentaire, il sera possible derépondre à la demande des parti-culiers et entreprises ayant mani-festé le souhait de mieuxappréhender les enjeux de cettepremière introduction en Boursesur notre marché sous-régional, yrelève-t-on. Des souscriptions ou-vertes auprès de BGFI Bourse.

Emission deSIAT Gabon :prolongation de lasouscription

Station de Kribi auCameroun, unénorme potentiel

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9 mai 2013 Les Afriques . 31

car l’analyse est axée sur des flux, entermes relatifs que représentent lestaux de croissance du PIB (produc-tion de richesse additionnelle rap-portée au stock de l’année N-1).Le stock de richesses actuelle desgrands pays émergents d’aujourd’hui,dont un seul est sur le continent, etles taux de croissance annuels quisont les leurs, pourrait nourrir l’en-thousiasme de les voir rattraper, voiredépasser les économies développéesdans un avenir pas très éloigné.Même avec le monde développé encrise depuis 2008, les taux de crois-sance plus élevés réalisés par les au-tres pays, notamment africains, nepourraient être assimilés à une pro-duction de richesse plus importanteque celle des pays développés, carles flux sont également à apprécieren valeurs absolues.Le nectar de ce dossier est un mes-

sage d’espoir, à travers les raisonsd’espérer. Le repli sur soi et l’indivi-dualisme économique sont d’uneefficacité limitée, voire même suici-daire eu égard aux enjeux. Vu lafragmentation du continent en pe-tits pays, dont certains sont, strictosensu, économiquement non via-bles, les regroupements écono-miques sous-régionaux etrégionaux, avec de grands projets encommun (énergie, autoroutes, che-mins de fer etc…), l’harmonisationdes règles douanières et fiscales,mais aussi des politiques de changestables (avantage notable des paysde la zone franc, mais qui souffre del’absence d’interchangeabilité entrele f CFA de la Bceao et le f CFA de laBEAC), pour fluidifier et dynamiserles échanges intra-africains.

Kossi Djokoto,économiste-chercheur

Monument de laRenaissanceafricaine à Dakar,qui s’inscrit dansun messaged’espoir

Le regroupementéconomique passepar la réalisationde grands projetsen commun

Le nectar de cedossier est unmessaged’espoir, àtravers lesraisonsd’espérer.

La ville de Marrakech au Maroc serabientôt dotée, avec l’ouverture pro-chaine du Mogador Palace Confe-rence & Exhibition Center, plusgrand centre de conférences et decongrès du pays. Cette infrastruc-ture, à l’initiative du Grand Moga-dor Palace by Royal Tulip àMarrakech, a nécessité un investis-sement de 1, 200 milliard de di-rhams. A terme, il sera réparti surniveaux, totalisant plus de 16 000 m²et aura une capacité globale de 3 800places (amphithéâtre, salle de bal, 28salles de sous-commissions, …)

Samuel Nuuyoma, gouverneur dela région Otjozondjupa, a saluéB2Gold Mine d’Otjikoto en Nami-bie pour son investissement dansles collectivités locales environ-nantes. Il s’est ainsi exprimé à lacérémonie d’inauguration de lamine. Située à environ 70 km aunord d’Otjiwarongo, dans la régionOtjozondjupa, cette mine estconjointement détenue par legéant canadien de l’extraction d’or,B2Gold à hauteur de 92% et legroupe Black Economic Empower-ment Namibien, EVI Gold, qui dis-pose des 8% restants.

Ynna Holding vadoter Marrakechd’un nouveau centrede conférences

B2Gold Mine (Nami-bie) investit dans lescollectivités locales

Miloud Chaâbi,président de Ynna Holding

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32 Les Afriques . 9 mai 2013

ENTREPRISES ET MARCHÉS

De nouveaux horizons pour l’hévéacultureau CamerounL’une des entreprises, opérant dans l’hévéaculture,vient d’obtenir un prêt bancaire de 10 milliards def CFA pour la modernisation et l’amélioration de laproduction de l’hévéa au Cameroun.

L a grave crise, qui a frappé lesecteur de l’agriculture indus-trielle au Cameroun et dont le

secteur de l’hévéaculture, a été l’undes plus touchés, semble relever dupassé. Certes, des stigmates dus àcette conjoncture se font toujoursvoir, même s’il faut reconnaître queles perspectives permettent d’entre-voir l’avenir avec optimiste. C’estdans ce cadre qu’il convient de si-tuer des investisseurs en cours, entémoigne un accord de prêt de 10milliards de f CFA, signé il y aquelques jours entre Afriland FirstBank Cameroun et la société Hévéadu Cameroun (Hévecam). Une per-fusion qui devrait permettre à cetteentreprise d’augmenter et de mo-derniser sa production.Un secteur dans lequel cette entre-prise, privatisée au terme d’un pro-cessus de restructuration complexe,reste le principal producteur de l’hé-véa au Cameroun. Une restructura-tion engagée, il y a une quinzained’années, qui a permis de sauver descentaines d’emplois se félicite-t-on, etdont la reprise de l’activité devraitaméliorer la production. Ledit finan-cement d’après le top managementde cette entreprise sera prioritaire-ment affecté à la replantation et à larégénération des plantations d’autantque les plantations qui datent d’unequarantaine d’années enregistrent untaux de vieillissement de plus de 60%. Une situation qui ne va sansconséquence sur la rentabilité de l’en-treprise. D’après le nouveau plan dedéveloppement, Hévecam projetteproduire 50 000 tonnes de caout-chouc supplémentaires dans un délairelativement court, ce qui devrait

permettre de doubler la productionactuelle et la porter à 100 000 tonnesde caoutchouc par an.Avec plus de 22 000 hectares de plan-tations, Hévecam entend étendre cetétendu cultivable à 41 000 hectaresdans les prochaines années, mais lesobjectifs à moyen termes sont d’ac-croître d’au moins de 20 %, la capa-cité de production de caoutchouc.Une extension, qui entraînera la créa-tion de 4 000 emplois directs et indi-rects, portant les effectifs à 10 000personnes, tandis que l’installationd’une nouvelle usine devrait mettreun accent à la transformation locale,permettant ainsi à l’entreprise nonseulement d’améliorer ses revenus,mais également de vendre son exper-tise à l’étranger. Privatisée depuisquelques années avec pour action-naire majoritaire la firme chinoise Si-nochem International, Hévecam estavec l’entreprise publique la Came-roon Developement Corporation(CDC) et la Société forestière agricoledu Cameroun (Safacam), propriétédu groupe Bolloré, l’un des produc-teurs de caoutchouc naturel au Ca-meroun. Il fait partie des plus grosemployeurs du pays derrière l’Etat.

Achille Mbog Pibasso, Douala

Hévecamprojetteproduire50 000 t decaoutchoucsupplémen-taires dans undélai relative-ment court.

Zhou Nyasha vient d’être porté àla tête de Zimplats Ltd. En effet,depuis le 1er mars dernier, il a éténommé Président du Conseil d’ad-ministration à compter du 1erMars 2013. Il succède à MuchadeyiMasunda, président par intérimdepuis la démission de DavidBrown au mois de juin 2012. Anoter que le tout nouveau PCA aservi comme directeur de la filialed'exploitation, Zimbabwe Plati-num Mines, depuis février 2007,avant de rejoindre le Conseil d’ad-ministration le 1er mars 2010,comme administrateur.

Afin de restaurer son secteur éner-gétique, longtemps paralysé parplusieurs années de guerre civiledévastatrice, le gouvernement duLibéria, via son département desmines et de l’énergie, vient deconclure un Accord avec son ho-mologue ivoirien. Ainsi PatrickSendolo, ministre libérien de tu-telle, et Moussa Koné, ministreivoirien de l’énergie, ont ratifié letraité. Dorénavant, les deux payslimitrophes vont œuvrer deconcert afin d’élaborer des straté-gies, à même de restaurer l’énergieau Libéria.

Nouveau PDG àZimplats

Accord énergétiqueentre la Côted’Ivoire et le Libéria

Extension desplantationsd’hévéa à 41 000 ha

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9 mai 2013 Les Afriques . 33

Paiement sur internet des factures au Maroc238 Millions de dh et une évolution de 100%Plus de 600 000 factures ont été payées sur internetau Maroc en 2012, avec un montant global de 238millions de dh. La moyenne des factures payées estde 390 dh. Les détails sur un marché de paiement enligne très prometteur.

L e paiement des factures surinternet au Maroc est sansconteste l'un des leviers ma-

jeurs du marché du paiement enligne. C'est ce qui ressort de l'ana-lyse des chiffres rendus publics, ré-cemment, par le Centre MonétiqueInterbancaire (CMI) et la plate-forme de paiement en ligne «MarocTelecommerce».Aujourd'hui, plusieurs acteurs ma-jeurs du marché des télécoms et desservices de fourniture de l'eau et del'électricité se sont mis au e-paie-ment, en explorant Internet,comme nouveau canal d’encaisse-ment, permettant à leurs clients depayer à distance et plus facilementleurs factures.En effet, en 2012, presque 50% duchiffre d'affaires global du paiementligne au Maroc, qui est estimé à 743

millions de dh, concerne le paie-ment des factures. «Ce sont plus de600 000 transactions de paiement defactures qui ont été effectuées en 2012sur notre plate-forme avec un mon-tant total de 238 millions de dh et unecroissance de l’ordre de 100%, parrapport à 2011», révèle, sur un tonoptimiste, Mme Samira Gourroum,directrice Business et développe-ment de Maroc Telecommerce.Autre indicateur de la dynamiquede ce segment de paiement, lamoyenne des factures payées sur in-ternet a dépassé le seuil de 390 dh.Cette croissance soutenue du nom-bre des transactions et du paniermoyen des factures réglées en ligneest la preuve de l'évolution des habi-tudes de paiement des marocains surinternet. L'intérêt des facturiers ma-jeurs pour le paiement en ligne a per-

mis le développement d’une offreriche aussi bien sur le plan nationalque régional disponible pour les 9millions porteurs de cartes bancaires.Actuellement, les entreprises quipermettent le paiement des facturessur Internet sont Maroc Telecom,Méditel, Lydec, Radeema, Amendis,Redal et très prochainement Inwi.Au courant de l'année 2013, plu-sieurs autres régies s’apprêtent à of-frir ce service à leurs clients, c'est lecas de l'ONE et des régies de distri-bution de l'eau et de l'électricité deFès et de Kénitra.Plusieurs facteurs encouragent les in-ternautes à recourir de plus en plus àInternet pour payer leurs factures :guichet ouvert 24/7, la gratuité deservices, le gain du temps, aucunecontrainte géographique de paie-ment puisque le client peut payern’importe où et n’importe quandnotamment la clientèle MRE.Certes, l'appropriation du e-paie-ment découle non seulement del'existence d'une offre de paiementfacile et accessible mais aussi grâceà la sécurité garantie par la plate-forme de Maroc Telecommerce etdu CMI. D'ailleurs, le nombre desites marchands affiliés à cette plate-forme a doublé en 2012 pour at-teindre 400 sites marchands affiliés.

TGR : le paiement gratuitvia internet des taxes etdes amendesMalgré le retard enregistré par l'ad-ministration pour franchir le pas dupaiement en ligne, une expérienceinnovante mérite l'attention. C'est lecas de la Trésorerie Générale duRoyaume (TGR) qui permet, à tra-vers son site web, le paiement enligne de la taxe professionnelle, destaxes d'habitation et de service com-munaux depuis 2009. En outre, àpartir d’avril 2013, le paiement enligne des amendes (TF) relatives auxradars fixes est possible via le por-tail de la TGR.A noter que désormais, ces paiementssont exonérés de frais de services.

M.T

Plusieursfacteursencouragentles internautesà recourir deplus en plus àInternet pourpayer leursfactures.

Le paiement enligne se vulgariseau Maroc

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34 Les Afriques . 9 mai 2013

Nigéria Terrorisme et échec de la forceLe gouvernement nigérian a été la dernière institutionà prendre position sur le massacre de Baga. Ce dernierconstitue une débâcle et une honte pour toutesociété digne de ce nom, et n'aurait jamais dû arriver.

C e qui est arrivé à Baga est uncrime contre l'humanité.Certains citoyens ont justi-

fié les massacres de Baga en expli-quant que les victimes cachaient enréalité des terroristes et devaientdonc tomber avec eux. Ceux quitiennent ce genre de discours n'ontaucune idée de ce que c'est que devivre dans ces villes terrorisées. Leshabitants de ces villes ont à choisirentre la peste et le choléra. Un ci-toyen, assez intelligent pour se ren-dre à la police pour signaler dessuspects de terrorisme, sera suscep-tible de voir sa famille disparaîtrele lendemain.La stratégie secrète des forces de sé-curité nigérianes a été, au mieux,stupide. Pourquoi pense-t-on quedes évasions de prison, même dansles prisons les plus apparemmentinexpugnables, se produisent à in-tervalles réguliers ? La réponse estassez simple : le système de sécuritéa été infesté par les insurgés. Il y ades chances que lorsque l’on fait

une déposition sur des suspects deterrorisme dans sa ville, l’ons’adresse en réalité à l’un de leursinformateurs. Un autre facteur quirend extrêmement difficile la col-lecte de renseignements, c'est queles gens trouvent maintenant qu’ilest difficile de savoir qui sont endéfinitive «leurs» terroristes : ilssont terrorisés par la Joint TaskForce (JTF), autant qu'ils le sontpar Boko Haram. Cela leur laisseavec une option limitée : partir oumourir? Mais partir pour aller où ?Ainsi, ils se font tuer par des terro-ristes de différentes obédiences ouattendent la mort. Cette descrip-tion est encore très loin de la réa-lité de la peur et de la terreur vécuedans le Borno et dans d’autres Etatsdu Nord-Est, sous le joug du terro-risme, mais elle offre au moins unecertaine perspective.Il est profondément blessant deblâmer les habitants innocents deces villes pour le mal qui s'estabattu sur eux. Des discussions

Des élémentsde l’arméenigériane

La National Insurance Commis-sion (Naicom), régulateur des as-surances au Nigéria, s’active audéveloppement de la micro-assu-rance. Un projet est en gestation ausein de cette Commission afin dedéterminer les lignes directricesrelatives à la micro-assurance.L’objectif visé est d’aider les opé-rateurs à développer des activitésdans cette branche, en collabora-tion avec assureurs et banques demicrofinance, commerçants, arti-sans et autres travailleurs à faiblerevenus.

Le conglomérat ghanéen de ser-vices Strategic Securities SystemsInternational Ltd (3SIL), spécialisédans la fourniture de systèmesd’éclairage solaires, vient d’annon-cer le démarrage très prochain dela commercialisation de la produc-tion de l’énergie solaire. FrancisAkuamoah Boateng, Président di-recteur général de 3SIL, a préciséque les ventes seront effectivespour le grand public et les entre-prises, d’ici l’an 2014. A ce titre, il ajustement révélé que la productiond’énergie solaire, en quantitéscommerciales par le projet-pilote,doit commencer au mois de sep-tembre 2013.

Naicom pose lesjalons du dévelop-pement de lamicro-assurance

Début decommercialisationdes lampessolaires de 3SIL

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

La stratégiesecrète desforces desécuriténigérianes aété, au mieux,stupide.

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9 mai 2013 Les Afriques . 35

avec des jeunes qui ont été témoinsde premier plan de la terreur dansle nord permettent d’éclairer leschoses : nous n'avons aucune idéede ce que c'est que d'être ennuyépar la JTF le jour et Boko Haram lanuit. Il ne s’agit pas ici de faire dela critique facile de la JTF, maisjuste de noter que quelles quesoient les bonnes intentions de saprésence là-bas, elle a accompli leurtâche d'une manière qui a créé unfossé entre eux et les gens mêmesqui doivent leur faire confiance.«Vous ne pouvez pas me tuer pourme sauver». Les dommages collaté-raux dans la lutte contre le terro-risme sont devenus le principaldommage. La stratégie de la JTF adepuis échoué et le gouvernementnigérian doit accepter ce fait. Lesanciens de Borno ont conseillé lePrésident sur d'autres options pourfaire face à la question du terro-risme, mais celui-là, dans sa grandesagesse, a fait la sourde oreille.La plupart des dirigeants du Nordcroient que l’amnistie est le dernierrecours, mais c'est une mesure quiest plus susceptible de faire conti-nuer notre domino national de laviolence. Il est compréhensible devouloir toute solution qui mette unterme à ces meurtres (à Baga, 191morts aux dernières nouvelles),

mais il faut être prudent pour trou-ver des solutions qui durent. Leprogramme d'amnistie du Delta duNiger ressemblait à une solutioningénieuse mais nous savons main-tenant que c’est faux. On n’auraitjamais dû faire cela. On a accordél'amnistie aux terroristes maismaintenu la majorité de la popula-tion dans la pauvreté. Les visagesdes criminels ont changé, mais lescrimes demeurent les mêmes. Toutprogramme d'amnistie qui n'inclutpas l’amélioration des conditionsde vie des gens dans le Nord-Est nesera pas seulement un échec, maisviendra nous hanter tous pourlongtemps. La pauvreté et le chô-mage dans le nord-est restent lesplus élevés du pays. Il nous fautpenser à toute la société et pas seu-lement ceux qui ont les armes. Sinous pacifions ceux qui ont lesarmes aujourd'hui, les mêmesgraines qui les ont amenés à matu-rité viendront à faire la loi à nou-veau. Quoi que nous fassions, letemps n'est pas de notre côté. Cesmorts doivent cesser. Que les âmesinnocentes perdues à Baga repo-sent en paix.

Japheth Omojuwa, analyste surAfricanLiberty.org.

Publié en collaboration avecwww.libreafrique.org

Traques derebelles du

MEND

Le gouvernement tanzanien ne seréjouit pas du tout de la perfor-mance du pays dans la concrétisa-tion des opportunités offertes parl’African Growth and Opportu-nity (AGOA) qui encourage les ex-portations de pays d’Afrique auSud du Sahara sur les Etats Unissur une base en franchise dedroits / de quota. En effet, l’Exé-cutif trouve que, par rapport à despays comme le Kenya, les expor-tations tanzaniennes sont à latraîne. Dr Abdallah Kigoda, mi-nistre tanzanien de l’industrie etdu commerce, a certes relevé desavancées, notamment des ventesqui sont passées de 143,8 millionsde dollars en 2006 à 346,7 mil-lions de dollars en 2012, maisn’en a pas moins exhorté lesfemmes du Programme de l’en-trepreneuriat féminin en Afriquea transformé les essais.

Par la faute de braconniers, le Mo-zambique pourrait, d’ici quelquesannées, ne plus abriter d’éléphants,si aucune mesure sérieuse n'estprise. Il y a seulement 5 ans de cela,ce pays comptait environ 15 000têtes, mais en 2011, un comptageaérien a dénombré 2 667 carcassesdans la réserve de Niassa, à la fron-tière tanzanienne, dans l’extrêmenord du pays. Justement, dans cepays, où on estime à 1000 élé-phants tués par an, Carlos LopesPereira, consultant pour l’ONGWildlife Conservation Society(WCS), déplore que le nombre demorts dépasse celui des naissances.La vulnérabilité du Mozambiqueest exacerbée par le fait que le bra-connage y est considéré comme unsimple délit, …

Menaces sur leséléphants duMozambique

Le Kenya surclassela Tanzanie dansl’Agoa

On a accordél'amnistie auxterroristesmais maintenula majorité dela populationdans lapauvreté.

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36 Les Afriques . 9 mai 2013

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Cameroun

30

25

20

15

10

5

0Guinée

EquatorialeGabon Congo Brazza Tchad Centrafrique

Population en millions d’hbtPIB 2012 en milliards de $

Comparaison des économies de la Cemac

GabonComment devenir un pays Emergent ?«L’Afrique a besoin d’une transformation structurelleet non d’un ajustement structurel». Orientation despolitiques économiques prise par l’Afrique au tournantde la décennie 2010, i.e mot d’ordre, lancé en mars2013 par Carlos Lopes, président de la CEA à l’ONU.

L’heure est à la planificationstratégique pour la transfor-mation des structures de

production des économies africaines.Plusieurs pays africains ont déjà for-malisé leur stratégie et se sont lancésdans leur mise en œuvre : le Kenya,le Rwanda, le Maroc, l’Afrique duSud ou le Gabon par exemple. L'arrivée au pouvoir, en septembre2009, d'Ali Bongo à la présidence dela République gabonaise s'est ainsiaccompagnée d'un discours poli-tique tournant quasi-exclusivementautour de la notion d'«Emergence».Politiquement, le principe derrièrece discours est de promettre aux ga-bonais de créer plus de richesses,plus d’opportunités d’emplois,mieux diversifiées, créant plus deprospérité partagée. Mais au-delàdu slogan publicitaire, qu’en est-ildes fondements théoriques de la no-tion d’«Emergence» ? L’économiste et statisticien Mouba-

rack Lô a synthétisé, dans une étude,une réponse à cette question. Il y ex-plique que la schématisation binaireentre d’un côté des économies déve-loppées et de l’autre des économiessous-développées (ou en voie de dé-veloppement) est insatisfaisante,puisque cette dernière catégorie cou-vre un spectre d’économies ayantdes niveaux très diversifiés de matu-rité et de dynamisme (la Malaisieavec le Zimbabwe). Le conceptd’Emergence permet de distinguerau sein du groupe des pays en voiede développement ceux qui se si-tuent en phase de décollage, en échoà la théorie de Walt Whitman Ros-tow pour qui l’évolution des sociétéssuit un modèle en cinq étapes : la so-ciété traditionnelle, les conditionspréalables du décollage, le décollage,la phase de maturité, la consomma-tion de masse.Concrètement, ce décollage se ca-ractérise, selon Lô, par «l’améliora-

Casablanca, capitale économiquedu Maroc a abrité du 6 au 8 mai2013, la 20ème édition du Congrèsinternational des télécommunica-tions (ICT 2013). Au cours de cetterencontre, organisée par l’univer-sité Hassan II Casablanca et le Cen-tre de recherche Greentic, avec lesoutien de la fédération des Pro-fessionnels des TIC et de l’Offsho-ring (Apebi), Maroc NumericCluster, ainsi que le pôle de com-pétitivité français Sytematic, lesprojets européens Faramir et CostAction IC0902 et l’Institute of Elec-trical and Electronics Engineers),ont été présentées les nouvellesorientations et résultats R&D dansle domaine des TIC, notammentles solutions technologiques inno-vantes, orientées vers le dévelop-pement de l’économie verte et lesvilles intelligentes.

Désormais, la municipalité deChongoroi, située à 150 km, au sudde la ville de Benguela, est couvertepar les services d’Angola Telecom.En effet, la localité bénéficie de ser-vices de téléphonie fixe et de navi-gation Internet de l’opérateur. Lastation a d’ailleurs été inaugurépar José Carvalho da Rocha, mi-nistre angolais des télécommuni-cations et technologies del’information. A en croire les res-ponsables municipaux, il s’agitd’un investissement qui s’inscritdans le programme du gouverne-ment pour vulgariser les TIC ausein des populations.

ICT 2013 àCasablanca

Chongoroi désor-mais couverte parAngola Telecom

Un discourspolitiquetournantquasi-exclusi-vement autourde la notiond'Emergence.

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9 mai 2013 Les Afriques . 37

Fadi Chehadé, président directeurgénéral d’Internet Corporationfor Assigned Names and Numbers(Icann), structure pour l'attribu-tion de noms de domaines et nu-méros sur Internet vient derévéler, dans un communiqué quinous est parvenu qu’un premierBureau de liaison sera ouvert à Is-tanbul, en Turquie, et couvriral’Afrique. Désormais, l’organismesera doté de 3 bureaux internatio-naux à Los Angeles, Istanbul et àSingapour.

C’est le président Jacob Zuma, enpersonne qui a annoncé que lenombre de touristes étrangers enAfrique du Sud s’est apprécié de10,2% en 2012, comparativement àl’année précédente. Au cours de cetexercice, c’est un niveau record de9,2 millions de touristes qui ont vi-sité le pays. Pour le chef de l’Etatsud-africain, c’est un signe que cesecteur s’est très bien comporté, endépit de la crise. L’accueil des po-pulations, les charmes du pays,singulièrement l’histoire et lesbeautés du Cap et/ou les très nom-breuses réserves animalières dupays, 29ème destination mondiale et3ème en Afrique, ont produit les ef-fets escomptés.

Ouverture d’unBureau de liaisonIcann à Istanbul,couvrant l'Afrique

Le tourismesud-africain faitfi à la crise

250

200

150

100

50

0

Qatar

Chypre

Estonie

Bahreïn

Gabon

Maurice

PIB 2012 en milliards de $

tion des performances des facteurs deproduction, la densification et la mo-dernisation du réseau d’infrastruc-ture, le développement desinstitutions et le changement des atti-tudes et des valeurs par un mouve-ment haussier de l’ensemble dusystème social». Ces caractéristiquespermettent aux pays concernésd’échapper à la trappe à pauvreté(dynamique de divergence) pours’inscrire résolument dans une dy-namique de convergence avec lespays riches et puissants. Ce sont donc ces caractéristiquesdont souhaite doter le Gabon lepouvoir en place. A ce jour, l'écono-mie gabonaise a une Production In-térieure Brute estimée de 19,8milliards de $ (chiffres 2012), pourune population de seulement 1,5million d'habitants. Ces donnéessont à comparer avec celles du Ca-meroun, du Congo Brazzaville, de laGuinée équatoriale, du Tchad et dela Centrafrique, ses voisins mem-bres de la Cemac, qu’illustre leschéma ci-dessous.Relativement à ses proches voisins,la situation du Gabon n'est donc pasdramatique, en termes absoluscomme relatifs. Si l'on compare leGabon avec d'autres pays ayant unepopulation comprise entre 1 et 2millions d'habitants, la situation esten graphe ci-dessous :

La particularité du Gabon ne résidepas tant dans la faiblesse de son PIBque dans sa composition peu diversi-fiée et son inégale répartition : mal-gré les apparences d'un PIB parhabitant de 7370 USD, relativementélevé en Afrique, dans les faits, untiers de la population vit sous le seuilde pauvreté, 30% des jeunes demoins de 30 ans sont au chômagedans un pays, où le coût de la vie estbien supérieur à la moyenne afri-caine. La prépondérance du secteurpétrolier dans l'économie (en 2011,49% du PIB, 55% des recettes del'Etat et 83% des exportations) a deuxconséquences majeures : le moteuréconomique du pays est très intensifen capitaux (étrangers pour la plu-part), mais peu en main-d’œuvre lo-cale. Les revenus de l'Etat fluctuentd'une année à l'autre suivant les coursinternationaux du baril de Brent. Dece fait, l'économie gabonaise est trèsdépendante du marché internationalet peu inclusive, à ce jour. Si l'on compare le Gabon à Bahreïn,on s'aperçoit que le développementdes services financiers (30% du PIB)dans l'émirat pétrolier offre plus depossibilités d'insertion sur le marchédu travail à ses habitants. Mais sur-tout, Bahreïn est un minuscule ter-ritoire désertique de 665 km², quandle Gabon a une superficie de 267 000km², couverte de forêts, de terres

L'économiegabonaise esttrès dépen-dante dumarchéinternationalet peu inclu-sive, à ce jour.

Tableau comparatif de PIB

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agricoles riches et bien arrosées, avecun sous-sol riche de manganèse oude fer. Le potentiel de l'économie ga-bonaise est donc bien supérieur.Pourtant, à ce jour, le Gabon n’ex-ploite pas ses ressources naturellesde manière productive et durable. Lafonction publique reste le principalfournisseur d’emplois du pays, et letaux de fonctionnaire/habitant estl’un des plus élevés du continentafricain (4% de la population, contreenviron 2% en moyenne).C'est sur la base de ce constat que lesnouvelles autorités gabonaises sesont fixé comme objectif de placerle Gabon sur la rampe de lancementde l'«Emergence». En juillet 2012,un document préparé par le cabinetde conseil Performances Group etavalisé par les autorités gabonaisesest venu fixer la stratégie devantconduire le Gabon à ce statut del'émergence en 2025. Que dit cePlan Stratégique Gabon Emergent ?Le plan stratégique se décline selonun modèle pyramidale échelonnanttrois étapes devant conduire àl’Emergence : 1- Le renforcement des facteurs deproductivité, surnommés les «fonda-tions de l’émergence» (gouvernance,capital humain, infrastructures, dé-veloppement durable). 2- Le développement productifdans les trois grands secteurs d’acti-vités (primaire, secondaire, ter-

tiaire), considérés dans le documentcomme les trois «piliers» du GabonEmergent : le pilier du Gabon vert(construire une filière industrielleautour du bois, augmenter la pro-ductivité agricole, augmenter laproductivité et créer une filière in-dustrielle autour de la pêche), celuidu Gabon industriel (relancer laproduction pétrolière et augmenterles revenus des hydrocarbures et desindustries connexes), et enfin le pi-lier du Gabon des services. 3- La répartition équitable de la ri-chesse constitue la pointe de la py-ramide. Elle se décline en cinqleviers visant à une prospéritémieux partagée : la mise en place deservices de santé de qualité pourtous, la garantie de l’accès universelà l’eau potable et aux services d’as-sainissement, la facilitation de l’ac-cès à un logement décent pour tous,la promotion de l’emploi, enfin lavalorisation du patrimoine culturelet le développement de l’accès auxservices culturels de la population. Ces différentes strates de la pyra-mide de l’Emergence ont été pen-sées comme différents blocs deréformes cohérents et complémen-taires, qu’il s’agit de mettre enœuvre simultanément, afin d’en-clencher une dynamique de rétroac-tions positives, les résultats dechacun de ces blocs venant renfor-cer ceux des autres.

Un énormepotentiel forestier

La ville touristique de Hurghadavient d’étrenner son premierhôtel sans alcool en Egypte. L’éta-blissement, ouvert à tous, a étéinauguré, samedi dernier. YasserKamal, propriétaire de ce Resort,a tout de même tenu à soulignerque cette décision n’est pas in-fluencée par une idéologie, maisjuste par une tentative de pro-mouvoir une nouvelle approchedu tourisme. Il a notamment pré-cisé que les touristes ont de l’al-cool dans leur pays, ils doiventtrouver d’autres solutions de re-change à Hurghada.

Conscients du fait que le secteurdu tourisme ougandais peut croî-tre deux fois plus vite, les toursoperators locaux ont récemmentexhorté le gouvernement de leurpays à construire plus de routes etde réaménager celles existantes.De leur avis, c’est la condition sinequa non pour améliorer l’accèsaux sites touristiques. Pour BarbraAdoso, Vice-président de l’associa-tion des Tour-opérateurs de l’Ou-ganda, la congestion du trafic et lemauvais état des routes aggraventles charges et découragent les in-vestisseurs.

Ouverture dupremier hôtel sansalcool d’Egypte

Les tours operatorsougandais, pour demeilleures routes

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

La fonctionpublique restele principalfournisseurd’emplois dupays.

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Le Plan Stratégique pour le GabonEmergent pose un cadre généraldéfinissant des objectifs à attein-dre, mais également un certainnombre de moyens d’y arriver. Unecentaine de propositions concrètessont avancées dans le document.Parmi les plus emblématiques, quiont d’ailleurs déjà été réalisées :l’interdiction d’exporter desgrumes (troncs d’arbre) pour obli-ger à une transformation sur place,promouvoir l’industrie du boisdans le pays et le hisser dans lachaîne de valeur du commerce in-ternational de produits boisés,créer une société nationale pétro-lière (Gabon Oil Company), pourmieux maîtriser la valeur ajoutéecréée dans le secteur pétrolier,créer deux grandes zones franches(Nkok et Ile de Mandji) qui ontdéjà attiré plusieurs milliards dedollars d’investissements dans desinstallations industrielles.L’enjeu est désormais de mobiliserl’ensemble des acteurs concernés(Gouvernement, investisseurs lo-caux et internationaux, représen-tants des salariés, société civile)pour que tous contribuent à leuréchelle à la réussite de cette straté-gie. C’est l’objectif du Forum del’industrie qui s’est tenu du 26 au28 avril 2013 à Libreville, et qui s’estconclu par la signature conjointe duPacte de l’industrie par ces diffé-

rents protagonistes.Il est encore trop tôt pour juger dela réussite ou non du Plan straté-gique gabonais devant conduire lepays à l’Emergence. On pourra luireconnaître déjà le mérite d’avoiridentifié un certain nombre de blo-cages à la croissance (sous-produc-tivité agricole, quasi-inexistence dutissu industriel de transformationdes ressources naturelles du pays,ressources humaines pas suffisam-ment qualifiées et adaptées aux be-soins nationaux, problèmes degouvernance et pesanteurs admi-nistratives, entre autres), et de s’êtreproposé d’y remédier. Les années àvenir nous apprendront commentle Gabon aura réussi ou non à mo-biliser les ressources humaines, fi-nancières et techniques nécessairepour enclencher la dynamiqued’Emergence.

Joel Assoko

Une stratégie, parla création deszones franchesindustrielles(Nkok)

Depuis la semaine dernière, lacompagnie de transport aérien AirNamibia a inauguré l’axe Harare(Zimbabwe) et Lusaka en Zambie.Xavier Masule, directeur générald’Air Namibia, a précisé que la des-serte s’effectuera suivant 4 rota-tions par semaine et permettra à lacompagnie d’étendre ses servicesau Zimbabwe et dans la région.Ainsi, depuis le 1er mai 2013, cettecompagnie a effectué ses vols inau-guraux entre ces deux capitalesd’Afrique australes.

William Ruto, vice-président duKenya vient de rencontrer les pro-fessionnels du transport kenyans,réunis au sein de l’associationtransporteurs du Kenya (KTA),afin de trouver des solutions à lacongestion au port de Mombasa,ainsi qu’aux restrictions sur lessurcharges des camions de fret.Les difficultés de transport dans lecorridor nord, véritable bouée desauvetage de 5 Etats enclavés, ontaussi été évoquées. Avec les auto-rités, des mesures sont alors envi-sagées pour lever la limite decharge à l’essieu imposée par legouvernement kenyan, et allantdans le sens de l’aménagement deroutes enrobées denses, beaucoupplus résistantes.

Enorme manque àgagner dû aux em-bouteillages kenyans

Air Namibia ouvrela desserteHarare-Lusaka

Bio-ExpressJoel Assoko est doctorant en économique àl'université Paris-Dauphine, en France. Il est di-plômé du Master Economie Internationale deSciences-po Paris. Parallèlement à la rédactiond’articles dans la presse spécialisée, il mènedes recherches sur les problématiques de crois-sance et de stratégie de développement de paysafricains.

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POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Cameroun Premiers commentaires surle Code d’incitation des investissementsLe Cameroun s’est très récemment doté d’un «Codedes investissements», (loi n°2013/004), qui établit unnouveau régime pour l'investissement privé sur leterritoire. Décryptage du cabinet d’avocats RomainBattajon, inscrit aux Barreaux de Paris et de Kinshasa.

L’ambition affichée par cetexte est d'attirer les inves-tissements productifs, en

vue de développer les activitésorientées vers la promotion d’unecroissance économique forte, dura-ble et partagée, ainsi que l’emploi.Les investissements, au sens de cetteloi, sont les opérations relatives à la-création, à l’extension au renouvel-lement, au réaménagement d’actifset/ou à la transformation d’activités(article 2, al. 1er) dans les domainesautres que les secteurs pétrolieramont, minier et gazier, ainsi que lerégime général des contrats de par-tenariat (article 2, al.3).Le bénéfice des incitations au titrede ce Code n’est pas automatique,les investissements éligibles devantêtre constatés par un Arrêtéconjoint du ministre en charge de lapromotion des investissements, duministre des finances et du ministredu commerce (article 3). Pour enbénéficier, l’investissement concerné

doit être compris entre 5 et 25 mil-lions de f CFA.Les incitations accordées sont de na-ture diverse : fiscales, douanières, ad-ministratives et financières. Au titredes incitations fiscales et douanières,remarquons que des facilités sontdonc accordées aux investisseurs pen-dant la phase d’installation et d’ex-ploitation, sans que cela puisseexcéder 5 ans. Ces incitations pren-nent la forme d'exonérations dedroits d’enregistrement pour les actesde création de société ou d’augmen-tation de capital, exonérations de laTVA sur les prestations de servicesliées à la mise en place du projet etprovenant de l’étranger, exonérationsde la patente, exonérations des taxeset droits de douane sur tous les équi-pements et matériels liés au pro-gramme d’investissement.Au titre des incitations financières etadministratives, l’investisseur a ledroit de disposer librement de sesfonds, des dividendes et des produits

Tewolde Gebremariam, Pdgd’Ethiopian Airlines, a confirmél’acquisition de deux nouveauxBoeing 777-300ER. La compagniede transport aérien a signé, la se-maine dernière, le contrat de bailavec Air Lease Corporation. Sou-lignant que les avions devraientêtre livrés aux mois de mai et juin2015, le patron d’Ethiopian Air-lines a tenu que c’est dans lesouci de satisfaire la clientèle queces 2 nouveaux aéronefs vont êtreajoutés à une flotte jeune et mo-derne.

Le colonel Ahmed Ali, porte-parolede l’armée égyptienne, vient desoutenir au Caire, que l’armée,maître d’ouvrage du pont qui acédé dans le Souk El-Obour, situédans le quartier de Nasr City auCaire, va procéder aux compensa-tions des familles des victimes. Eneffet, 4 personnes, passagers d’unminibus, ont été tuées, et 6 autresblessés, samedi dernier, dans la soi-rée, dans l’affaissement de ce ponten construction. Notons que lesforces armées ont décidé d’ouvririmmédiatement une enquête.

A l’occasion de la célébration de la«Fête de l’indépendance du Togo»,Faure Gnassingbé, président togo-lais, n’a pas non plus dévoilé ladate des prochaines élections auTogo. Les observateurs ont relevéune allusion faite à des électionslégislatives qui permettront de«rattraper le retard accusé dans lerenouvellement de l’Assembléenationale», …

Ethiopian renforcesa flotte

L’armée égyptiennecompense lesvictimes d’unpont effondré

Togo : Toujours pasde date des locales

L’investisseura le droit dedisposerlibrement deses fonds, desdividendes etdes produitsde cessionsd’actions.

Culture hévéa,une nicheprometteuse auCameroun

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Les travaux de construction duprojet Husab, devant engendrerSwakop uranium, soit l’une desplus grandes mines d’uraniumdans le monde et devant nécessiterun investissement de 20 milliardsde dollars namibiens, ont été enta-més jeudi dernier. Pour Zheng Ke-ping, PDG de Swakop Uranium, leprojet Husab pourrait contenir la3ème plus grande mine d’uraniumau monde. Le potentiel du site estestimé à une production de 6 800tonnes d’oxyde d’uranium par an,soit plus que la production totaleactuelle de la Namibie.

Afin de développer l’industrie dejoaillerie en Angola, les autoritésde ce pays comptent se rapprocherde l’Inde. SE Manuel Bravo, am-bassadeur de l’Angola en Inde,vient de rappeler que son pays asollicité l’aide indienne pour le dé-veloppement de cette branche,ainsi que pour la formation des ca-dres angolais. Suite à son entretienà Delhi avec Dinsha Patel, ministreindien des mines, ils ont posé lesprémisses d’une coopération bila-térale dans le domaine de la géolo-gie et mines.

Coup d’envoi desconstructions deHusab (Namibie)

Du développementde la joaillerieangolaise

de cessions d’actions sur le territoirecamerounais et peut le rapatrier li-brement à l’étranger (article 12). Cetavantage est étendu au personnel ex-patrié employé par l’investisseur.Pour concrétiser ces avantages,l’Etat camerounais s’engage à met-tre en place un visa spécifique et unguichet d’accueil dans tous les aéro-ports du territoire national pour lesinvestisseurs.Outre les incitations de droit com-mun, le gouvernement camerounaisa également créé des incitations spé-cifiques à certains d’activités écono-miques jugés prioritaires pour ledéveloppement du Cameroun. Ainsi,les investissements concernant le dé-veloppement de l’agriculture, de lapêche et de l’élevage, le développe-ment de l’offre touristique et des loi-sirs, de l’économie sociale et del’artisanat, le développement de l’ha-bitat social, l’encouragement du dé-veloppement des régions par ladécentralisation, peuvent bénéficierde facilités telles que l’exonération dela TVA sur les crédits ou l’exonéra-tion de la taxe foncière.Quant aux entreprises exportatrices,elles bénéficient de l’exonération dudroit de sortie sur les produits manu-facturés localement, et du régime ditdu perfectionnement actif prévu parle Code des douanes.Relevons que ce texte doit être luconjointement avec certaines dispo-sitions de la Charte des investisse-

ments du Cameroun, en date du 19avril 2002, modifiée par l’ordonnancedu 13 mai 2009. En effet, l’investis-seur qui prétend au bénéfice des in-citations prévues par le nouveauCode est soumis au régime de l’agré-ment qui est défini par l’article 19 al.4 de la Charte des investissements. Demême, s’inscrivant dans la mouvancedes Codes d’incitation aux investisse-ments sectoriels (comme le Code ga-zier et la loi régissant le secteur del’électricité), le Code des investisse-ments du 18 avril 2013 privilégie lesmodes alternatifs de règlement desdifférends commerciaux. Ainsi, l’ar-ticle 26 de ce texte rend obligatoire lerecours aux procédures de règlementamiable des différends, et, en casd’échec, dispose que la voie privilé-giée sera l’arbitrage devant une ins-tance arbitrale reconnue par l’Etat duCameroun.Par comparaison, enfin, l'on peutconstater, et éventuellement regretter,que ce Code ne se soit pas inspiré durécent Code des investissements deCôte d’Ivoire, précédemment com-menté (Newsletter n°8), pour encou-rager aussi les investissementsinnovants et les investissements«verts» (l’article 14 de ce nouveauCode n'envisageant que la luttecontre la pollution et la protection del’environnement (article 14) maissans prévoir de volet incitatif).

Cabinet d’avocatsRomain Battajon

L’Etat came-rounaiss’engage àmettre enplace un visaspécifique etun guichetd’accueil danstous lesaéroports duterritoire na-tional pour lesinvestisseurs.

Aéroportinternationalde Douala

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POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

MarocOù va l’argent des collectivités locales ?Si la qualité de vie des citoyens marocains estdégradée, ce n’est pas parce que les collectivitéslocales marocaines sont pauvres, mais c’est parcequ’elles, en particulier les communes, sont trèsfrileuses en matière d’investissement.

A u Maroc, au moment où lacollectivité nationale est obli-gée d’emprunter, où le pay-

sage urbain est dégradé et la qualitédes infrastructures et des services pu-blics laisse à désirer, la Trésorerie gé-nérale nous apprend que lescollectivités locales disposent d’un«trésor de guerre», non utilisé, qui sechiffrait, à fin novembre dernier, àprès 27 milliards de dirham. Com-ment expliquer ce paradoxe ?Si la qualité de vie des citoyens ma-rocains est dégradée, ce n’est pasparce que les collectivités locales ma-rocaines sont pauvres, mais c’estparce qu’elles, en particulier lescommunes, sont très frileuses enmatière d’investissement. Celui-ci aabsorbé, à fin novembre 2012, 10,4milliards de dirham. Insignifiant parrapport à un budget de 53,6 mil-liards. Sur ce budget d’investisse-ment, les travaux neufs et les grossesréparations, dont ont grand besoinles villes, n’ont drainé que 3,7 mil-liards de dirham. Et s’il n’y avait pasles projets intégrés, dans lesquels les

collectivités locales sont impliquéespar des conventions à caractère plusou moins «obligatoire», avec des or-ganismes comme l’ONEE et le mi-nistère de l’équipement, le montantaffecté à l’investissement aurait étébeaucoup moins important.Voilà qui est d’autant plus surprenantque, à la différence des administra-tions et organismes centraux, la pro-cédure pour engager une dépensedans les communes et provinces estde loin, moins contraignante. Du faitde leur autonomie financière, ellesdisposent de ressources mobilisablesavant le début d’année, et il leur suf-fit de programmer, selon le calendrierdes rentrées prévisionnelles, les pro-jets à financer pour que le Trésor dé-bloque les fonds correspondants.Pourtant, le taux de réalisation descharges de fonctionnement atteint les71%, alors que celui de la réalisationdes investissements, crucial pour leniveau de vie des citoyens, ne dépassepas les 41%.En réalité, cette frilosité s’explique parle manque de compétence et de vi-

Le Maroc entend booster la re-cherche et l’innovation. Un projet dedécret 2-13-281, instituant le Comiténational de l’innovation et de la re-cherche industrielle, vient d’être dé-posé. A terme, le Comité devra êtrecomposé de membres, tels que leGroupement professionnel desbanques marocaines (GPBM), laConfédération générale des Entre-prises du Maroc (CGEM), la Caissede dépôt et de gestion (CDG), l’Of-fice marocain de la propriété indus-trielle et commerciale (OMPIC), del’association R&D Maroc, de l’Asso-ciation marocaine du capital inves-tissement (Amic), … L’objectif estd’arriver à enregistrer 1000 brevetset voir la création de plus de 200start-up innovantes, d’ici 2014.

Le nouveau gouvernement italien,formé la semaine dernière, com-prend Cécile Kyenge, au départe-ment de l’intégration. Il s’agit de latoute première femme noire à ac-céder au rang de ministre en Italie.Cette dame originaire de la Répu-blique démocratique du Congo(RDC), arrivée en Italie en 1983pour ses études supérieures, a dûmiliter dans un parti politique,jusqu’à devenir députée pour fairevaloir ses droits. Son diplômed’ophtalmologiste en poche ne futpas suffisant pour lui permettred’officier, ... Parmi ses chantiers,dans ce mandat du président Gior-gio Napolitano, faire du droit dusol un atout pour acquérir la na-tionalité italienne, jusqu’ici attri-buée que par le droit du sang.

Un Comité nationalde l’innovation et dela recherche, en ges-tation au Maroc

Cécile Kyenge,première femmenoire au gouverne-ment italien

Les collectivi-tés localesdisposent d’un«trésor deguerre», nonutilisé, qui sechiffrait, à finnovembredernier, à près27 milliards dedirham.

Des investissementsréaliser

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Nicolas Tiangaye, Premier minis-tre centrafricain, s’est réjoui d’ou-vrir avec la république sudafricaine un nouveau chapitre,basé sur des relations plus trans-parentes, et formelles d’Etat àEtat. Il a regretté que par le passé,celles-ci soient fondées sur desliens personnels, entre l’ex-prési-dent Bozizé et le président sud-africain Jacob Zuma. Récemment,le chef du gouvernement centra-fricain précisait que ce n’était pasla faute du président Zuma ou dugouvernement sud-africain si lesrelations entre les deux paysétaient biaisées, ...

Il ressort d’un communiqué, rendpublic par la Commission du com-merce et de l’industrie du Parle-ment sud-africain, que ce pays estsur le point de légaliser la créationde Zones économiques spéciales(ZES). L’objectif avoué est un plusgrand attrait des investissementsla promotion de la croissance éco-nomique. Dans ce sens des propo-sitions sur le projet de loi sontsollicitées au cours des audiencespubliques, prévues du 15 au 17mai 2013. Pour rappel, le gouver-nement, en partenariat avec laprovince du Limpopo, a récem-ment décidé de créer deux ZES. Ledépartement du commerce et del’industrie a aussi invité les 9 au-tres provinces à mettre en place detels espaces.

Réchauffement desrelations Afriquedu Sud-RCA

De la légalisationde ZES en Afriquedu Sud

sion chez les élus locaux et les res-sources humaines en charge de cesentités. Un secret de polichinelle,quand on sait que ces administra-tions souffrent de sureffectif, de fonc-tionnaires fantômes et surtout d’unfaible taux d’encadrement : la pro-portion des cadres supérieurs et tech-niciens dans l’effectif ne dépasse pasles 10%. Par ailleurs, une partie desélus locaux, particulièrement lescommunes rurales, est analphabète.Avec ce manque de ressources hu-maines capables de planifier et degérer des projets, les collectivités lo-cales se trouvent, depuis un certain,temps confrontées à des problèmesmajeurs au niveau du respect rigou-reux des procédures, la capacité àgérer des projets structurants, et lamaîtrise d’ouvrages, surtout entermes de délais et de qualité desprestations. Si l’on ajoute à cela lamauvaise gouvernance de ces collec-tivités, la corruption et la défaillanceorganisationnelle, il est aisé de com-prendre que peu d’investissementssoient entrepris durant l’année. D’au-tant que les élus locaux, désireuxd’être réélus, cherchant à amadouerleurs électeurs, ne lancent les chan-tiers qu’au moment où leur impactest le plus fort, c’est-à-dire à l’ap-proche des élections. Ainsi, la unesynchronisation du cycle d’investisse-ment au cycle électoral local expliquele décalage et la faiblesse des investis-sements entrepris.

La frilosité de la majorité des collecti-vités locales marocaines, particulière-ment les communes, est nonseulement inadmissible, parce que legouvernement Benkirane racle lesfonds du tiroir, mais également por-teuse de risque pour leur pérennité.En effet, les communes n’investissantpas rationnellement, leurs ressourcesaujourd'hui, peuvent le regretter plustard. Le déficit d’investissement descollectivités locales en infrastructureset en équipement réduit l’attractivitéet la compétitivité de leur territoire,faisant subir à leurs habitants unmanque à gagner en termes de ri-chesse et d’emplois à créer. Le cas deAïn Leuh, dans la province d’Ifrane,autrefois riche et désormais pauvre,en est l'illustration parfaite.Dans la perspective de la régionalisa-tion avancée, il est temps que les col-lectivités locales assument leurautonomie financière et investissentdans l’amélioration du quotidien desménages et des entreprises. Faute dequoi, et sachant que l’essentiel deleurs recettes proviennent de TVA etde taxes locales, payées par les contri-buables, les marocains pourraientêtre tentés de penser qu’ils sont spo-liés par leurs collectivités locales.

Hicham El Moussaoui, maître deconférences à l’Université

de Beni Mellal et analyste surLibre.Afrique.org.

Publié en collaboration avecLibreAfrique.org

Frilosités’explique parle manque decompétence etde vision chezles élus locauxet les ressou-rces humaines.

Quand le déficitd’investissement

impacte sue ledéveloppement

Jacob Zuma

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44 Les Afriques . 9 mai 2013

Mali La CMDT file du bon cotonAprès avoir entamé le processus de privatisation, laCMDT a dû surseoir à l'opération de privatisation depuisle coup d'Etat militaire du 22 mars 2012. La campagnede production cotonnière 2012/2013 devrait s'établir à450 000 tonnes, soit une hausse de 1,05%.

L e PDG de la CMDT (Compa-gnie Malienne pour le Déve-loppement du Textile), Salif

Abdoulaye Sissoko a annoncé à Ba-mako, que la campagne de produc-tion cotonnière 2012/2013 devraits'établir à 450 000 tonnes contre445 314 tonnes pour la période2011/2012. Une hausse de 4 686tonnes pour la présente campagne.Cette filière qui fait vivre directe-ment plus de 3 millions de per-sonnes est soutenue par l'Etatmalien, premier contributeur finan-cier au côté des banques privées lo-cales. En 2009/2010, la CMDT avaitfait appel pour l'achat d'engrais auxproducteurs à des banques offshore, contrairement à ces trois der-nières années, où le financement dela campagne cotonnière a été entiè-rement mobilisée par un pool debanques locales. Une prouesse dugéant malien du textile qui a misé

sur la solidité du portefeuille finan-cier des banques locales.Après avoir entamé le processus deprivatisation, la CMDT a dû sur-seoir à l'opération de privatisationdepuis le coup d'Etat militaire du 22mars 2012. Bon nombre de soumis-sionnaires, intéressés par la reprisedes 04 filiales en jeu, tels que IvoireCoton, Dagris, Famab, avait jetél'éponge en pleine compétition.La filière reste lourdement tributairedes aléas liés à la mauvaise pluviomé-trie, à la baisse drastique de la fertilitédes sols, au faible taux de productionet d’utilisation de la fumure orga-nique, a estimé Salif Sissoko.Les producteurs de la filière coton-nière projettent de réaliser une pro-gression moyenne de 70 000 tonnespar an, à compter de 2013/2014,pour atteindre 800 000 tonnes decoton graine en 2018.

Ismael Aidara

Très bon cru2011-2012

Abrahão Gourgel, ministre angolaisde l’économie, vient de lancer unappel à Madrid, capitale espagnole,aux entreprises de ce pays afin d’in-vestir en Angola. Il s’est ainsi ex-primé, en marge des travaux duForum économique Espagne-An-gola, récemment tenu à Madrid, enleur suggérant des secteurs, tels queceux des hydrocarbures, des mines,de l’agro-industrie, des infrastruc-tures, de l’eau ou de l’énergie, estransports, …

A en croire, Abrahão Gourgel minis-tre angolais de l’économie, son paysva maintenir une croissance robuste,de l’ordre de 7,1%, au courant 2013,et au-delà de 7% sur le période 2013-2015. Devant son homologue espa-gnol, Ana Pastor, ministre dudéveloppement, aux côtés de la-quelle, il a présidé le Forum écono-mique Espagne-Angola à Madrid, ila indiqué la préoccupation du gou-vernement angolais à diversifierl’économie du pays.

Investissements es-pagnols dans l’agro-industrie angolaise

Botelho de Vasconcelos, ministreangolais du pétrole, vient de révélerque le gouvernement de son payscompte profiter de l’expérience dela Norvège, pour l’émergence d’uneindustrie locale pétrolière. A l’issuede son audience avec Gray Larsen,secrétaire d’Etat norvégienne auxaffaires étrangères, il a soutenu quesur cette période 2012-2017, l’An-gola entend bonifier son expériencedans le «contenu local», en matièred’hydrocarbures (raffinage, pro-duits dérivés, …).

Benchmark ango-lais/brut norvégien

Croissance ango-laise, + de 7% sur2013-2017

La filière restelourdementtributaire desaléas liés à lamauvaisepluviométrie.

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

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Côte d’Ivoire, le leadership retrouvéDeux ans après l’accession au pouvoir du présidentAlassane Ouattara, la Côte d’Ivoire tourne la page etfait son retour dans le concert des nations. Lesnouveaux dirigeants qui font face aux défis de larelance économique et du rétablissement de la paixentament la reconstruction du pays au pas decourse. Objectif: remettre le pays sur les rails de laprospérité.

Avec ses compétences d’ancien cadre du FMI, leprésident Ouattara a su rapidement imprimer samarque. Car dès le début de son mandat, il réussit àmobiliser les bailleurs de fonds pour financer àhauteur de 7 milliards d'euros le plan national dedéveloppement (PND) qui couvre la période 2012-2015.

Avec une croissance économique de 9,8 % en 2012 et8% en 2013, saluée par le FMI, la Côte d’Ivoire rejointle cercle vertueux des économies à forte croissance.Aujourd’hui le pays attire les investisseurs étrangersnotamment des multinationales françaises,

américaines, ou encore des entreprises marocainesqui interviennent surtout dans le domaine du conseil.Bien que la problématique du dossier de l’ancienprésident Laurent Gbagbo hante la pacification du pays,le chantier de la réconciliation progresse. Et cettequestion reste cruciale car la stabilité politiquedemeure indispensable pour pouvoir maintenir ceniveau de croissance que connait le pays depuis 2 ans.

Pour les années à venir, ce sera certainement àtravers son leadership retrouvé que le pays feraparler de lui. Car le nouveau gouvernement voitgrand et envisage même de faire de la côte d’Ivoire«un pays émergent à l'horizon 2020».Dans ce dossier spécial, nous évoquerons: lesprogrès économiques réalisés par Côte d’Ivoire, lesgrands chantiers lancés, les projets futurs, laproblématique de la réconciliation, ainsi que lesindices du leadership économique sous régional dece pays qui rejoint progressivement le cerclevertueux de la prospérité.

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La nécessité de l’adhésionde la Mauritanie à l’OhadaL’Ohada (17 États membres) est un projet conçu parles Africains pour l’Afrique. L’Organisation en soi estporteuse d’un grand progrès sur le plan juridique.Aujourd’hui, il est de l’intérêt de la Mauritanie d’adhérerà ce Traité sous-régional qui ne cesse de séduire.

P ortée sur les fonts baptismauxpar le Traité de Port-Louis du17 octobre 1993, l’Ohada (Or-

ganisation pour l’Harmonisation duDroit des Affaires en Afrique) est uninstrument original qui vise, à l’heurede la mondialisation, à trouver un en-vironnement juridique sous-régionalfiable pour faire face aux multiplesnouveaux défis économico-juri-diques qui se posent en Afrique.L’Ohada, composée de 17 Étatsmembres, est donc un projet conçupar les Africains pour l’Afrique. L’Or-ganisation en soi est porteuse d’ungrand progrès sur le plan juridique.Elle met fin en partie au mimétismejuridique qui avait prévalu jusqu’à ladans les États Africains. Il faut cependant souligner, qu’endépit de l’originalité de cet instru-ment juridique, beaucoup d’ÉtatsAfricains n’y ont pas encore adhérédont la Mauritanie, pour raisons di-verses et variées. La raison princi-pale de cette réticence pourrait êtrel’aliénation de la souveraineté des

États membres. Ce principe juri-dique, consacré par le droit interna-tional, est gardé jalousement par lesÉtats, même s’il ne peut plus êtreconsidéré comme un sanctuaire. Ilreste un principe qui garantit l’in-dépendance des États. Il est unani-mement reconnu que l’État et sasouveraineté ont toujours été aucentre de l’ordre juridique interna-tional. À cette notion de souverai-neté, on pourrait ajouter l’absenceéventuelle des liens commerciauxou politiques entre certains Étatsmembres au sein de l’Ohada. Enfin,la dernière raison est incontestable-ment la spécificité de la monnaieMauritanienne par rapport à celledes États membres. Pour autant, il est de l’intérêt de laMauritanie d’adhérer à ce Traitésous-régional qui ne cesse de sé-duire. Le droit matériel mis en placepar cette organisation est le fruitd’un travail de synthèse de toutes lessources du droit (droit continental,droit africain, système Common

Pour renforcerle commerceinterafricain

En marge d’un séminaire avec leCentre de recherche en technologieagro-alimentaire national (Nftrc)Oreeditse Molebatsi, Vice-ministrebotswanais à l’agriculture, a révéléque son département va mettre enplace un système à même de contrô-ler toute viande traversant les fron-tières et en provenance d’Afrique duSud. Il a fait allusion à une récenteétude de l’université de Stellenbosch,qui a révélé que près de 60% de 139produits testés contenaient des in-grédients non mentionnés sur l’éti-quette, à savoir de la viande d'âne, debuffle, de chèvre ou de porc.

Le gouvernement comorien a indi-qué, samedi 27 avril, avoir procédéà plusieurs arrestations d’officierscomoriens, ainsi que des militairescongolais et tchadiens, dans un vil-lage situé à une quinzaine de km, aunord de Moroni. De source gouver-nementale, ces personnes seraientimpliquées dans un récent coupd’Etat. Outre ces militaires, oncompte parmi les personnalités in-terpellées un opérateur écono-mique, gérant d'une société desécurité. Au moment où nous met-tions sous presse, elles étaienttoutes placées en garde à vue, aucamp militaire de Kandani, quartiergénéral de l’Etat-major de l’armée.

Plus de contrôlebotswanaisdes viandessud-africaines

Arrestations ensérie après un coupd’Etat manqué auxComores

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Beaucoupd’ÉtatsAfricains n’yont pas encoreadhéré dont laMauritanie.

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Law, droit musulman…). La perti-nence et la lisibilité du contenu nor-matif de l’Ohada font de lui un droitstable, pratique et simple. Mieux, ledroit Ohada a mis en place un mé-canisme d’arbitrage plus moderneque celui du droit Français. En effet,il est prévu même dans l’Acte Uni-forme que les personnes morales dedroit public peuvent compromettre.Cette originalité africaine est uneavancée majeure. De nos jours, ledroit Ohada a acquis une notoriétéinternationale, qui donne confianceaux investisseurs de tous bords. Ilfait également consensus au niveaude la communauté des bailleurs defonds africains (la coopération fran-çaise, la coopération suisse, la coo-pération canadienne, l’USAID, l’OIF,la Banque africaine de développe-ment, l’UE, le PNUD et la Banquemondiale). La foi accordée par cesinstitutions de renom en dit long surla qualité juridique du contenu nor-matif de l’Ohada, même si les textesrestent à parfaire, et à étendre à d’au-tres secteurs de la vie économique.À l’heure de la mondialisation et del’intégration sous-régionale, laMauritanie ne doit pas rester enmarge. Elle a tout à gagner en rati-fiant le Traité de l’Ohada, comptetenu de ses liens commerciaux, géo-graphiques et juridiques avec lesEtats membres de cette organisa-tion, dont le Sénégal, le Mali, la Côte

d’Ivoire, pour ne citer que ces exem-ples. D’ailleurs, la Mauritanie, danscertaines de ses reformes juridiqueset judiciaires majeures, se réfère defaçon implicite au Droit Ohada.Pour son intégration sous-régionaleet africaine, la Mauritanie a tout in-térêt de rejoindre l’Ohada, en fai-sant fi des raisons politiques. Pour yadhérer, même si elle n’est pas unÉtat signataire du Traité, il existeune autre voie juridique. En droitdes Traités, il est possible de la partd’un État non signataire d’uneconvention internationale de se pla-cer sous l’empire de ses dispositions.Le Traité de l’Ohada a pris à soncompte cette disposition dans sonarticle 53-4 selon lequel : «Tout Étatou Organisation d’intégration écono-mique qui ne signe pas la présenteConvention peut l’accepter, l’approu-ver ou y adhérer à tout moment». Enconséquence, l’adhésion est ouverteà Tout État membre de l’OUA sanscondition de fond ou de forme par-ticulière. Par cette procédure, iln’existe aucun obstacle juridique àl’adhésion de la Mauritanie. Mais,pour des raisons politiques, cetteéventuelle adhésion de la Maurita-nie à cette belle organisation nesemble pas être à l’ordre du jour. Ilest grand temps que la Mauritanieassume son appartenance totale etentière à l’Afrique.

Docteur Wagué Hamadi Gatta

Les hésitationsde Nouakchott àadhérer l’Ohada

Une 3ème vague de 300 jeunes arti-sans issus de 17 corps de métiers ontbénéficié de kits d'outillage destinésà faciliter leur insertion sociopro-fessionnelle au cours d'une cérémo-nie officielle présidée par le chef del'Etat togolais Faure Gnassingbé enprésence de la ministre du dévelop-pement à la Base, de l'Artisanat et del'Emploi des jeunes ainsi que d'au-tres membres du gouvernement lesamedi 20 avril à Niamtougou, envi-ron 450 km au nord de Lomé. Cesartisans sont des maçons, menui-siers, soudeurs, coiffeurs, coutu-rières, peintres, mécaniciens,vulcanisateurs, plombiers, électri-ciens, des carrossiers provenant despréfectures d’Assoli, Dankpen,Doufelgou, Bas-mono, Danyi,Kpélé, Lacs, Agou, Anié, Tandjouaré,Kougnohou et Wawa.

Abdoul MBaye, Premier ministredu gouvernement du Sénégal, a pré-sidé, lundi 29 avril à Dakar, une réu-nion portant sur les mesures desauvegarde du pouvoir d’achat dessénégalais, grâce notamment à l’ho-mologation des prix du sucre, du rizet de l’huile. C’est du moins ce quiest ressorti d’un communiquérendu public, la veille de cette ren-contre avec les opérateurs, et despersonnalités de la société civile,suite au renchérissement des prixdes denrées de 1ère nécessité. Si lechef du gouvernement du Sénégal aindiqué une subvention de 5 mrdsde f CFA à injecter sur le prix dusucre pour ramener le prix de ventedu kg de 700 à 580 f CFA, il n’en apas moins précisé que l’Etat ne peutpas baisser les prix indéfiniment.

Pour la sauvegardedu pouvoir d’achatau Sénégal

Projet d’appui àl’insertion profes-sionnel des jeunestogolais

La foi accordéepar ces institu-tions de renomen dit long surla qualitéjuridique ducontenunormatif del’Ohada.

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Algérie Impact de la santé du président surl’économiqueNous ne sommes que des passagers sur cetteterre et je souhaite un prompt rétablissement auprésident Bouteflika. Pourtant l’on ne doit jamaisoublier qu’il est président de la république et qu’ilengage l’avenir de toute une Nation.

L e président Abdelaziz Boute-flika a suscité pour la majorité,incontestablement, durant le

premier mandat d’avril 1999 à avril2004, l’espoir après une décenniesanglante, qui selon ses propres pro-pos, aurait fait 200.000 morts. D’ ail-leurs durant cette période le prix dubaril du pétrole était à un niveaumoyen et le pré-plan avait prévu unedépense publique de 7 milliards dedollars. Durant la période d’avril2004 à avril 2009, grâce au coursélevé du pétrole, le gouvernement aépongé en grande partie la dette ex-térieure et a pu engranger 200 mil-liards de dollars de réserves dechange dont 86% placées à l’étrangeren partie en Bons de trésor améri-cains et en obligations européennes.Toujours grâce à la rente, (recettes deSonatrach d’après ses bilans plus 600milliards de dollars de recettes entre

2000/2012) nous avons assisté à unedépense publique(faire la distinctionentre la partie dinars et la partie de-vises) sans précédent, programmée à200 milliards de dollars. Faute debilan l’on ne sait pas si l’intégralité aété dépensée. Un rapport de laBanque mondiale à la demande desautorités algériennes concernant, no-tamment les infrastructures, montreque durant cette période la mauvaisegestion et des surcoûts exorbitantsconcernent, notamment le ministèredes transports, des travaux publics,du logement. Mais cela concerneaussi la majorité des secteurs com-paré aux standards internationaux.Durant la période d’avril 2009 à2013, la dépense publique pro-grammé était de 286 milliards de $,mais selon le rapport 130 milliardsde $ étaient des reliquats à réaliserpour des projets non achevées ente

Bouteflika,président del’Algérie

Jeff Ramsay, porte-parole du minis-tère botswanais de la défense aconfirmé que le Pt Ian Khama a ef-fectivement été blessé au visage parun guépard. Il a été griffé par le félin,au cours d’une visite dans une ca-serne. A la suite de cette mésaventure,il est effectivement apparu avec despansements sur le visage. Le porte-parole de la défense a ajouté qu’il nes’agissait pas d’une attaque, maisd’un incident exceptionnel.

Des députés de l’Union Fait la Na-tion (UN), groupe parlementaire del’opposition au Bénin viennent designifier au gouvernement de leurpays leurs griefs, quant à desécoutes téléphoniques, dont se-raient victimes des personnalitéspolitiques et des opérateurs écono-miques. Confirmation du députéEric Houndété, président du groupeUN, qui avec ses pairs brandissentl’article 106 du règlement intérieurde l’Assemblée nationale du Bénin,notamment le genre de protocole envigueur au Bénin, en matière demise sur écoute, et les garanties pré-vues par la loi fondamentale du 11décembre 1990, en ce qui concernela communication et la vie privée.Aussi, ces députés exigent une di-vulgation des cas d'écoutes, légale-ment opérés, pour des raisonsjudiciaires ou de sécurité nationale,au cours de l’année écoulée.

Le présidentbotswanais blessépar un guépard

Plaintes d’écoutestéléphoniquesau Bénin

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Entre avril2004 et avril2009, legouvernementa épongé engrande partiela dette exté-rieure et a puengranger 200mrds de $ deréserves dechange.

Ian Khama

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2004/2009. Un rapport pour la ré-gion Mena montre que l’Algérie dé-pense 2 fois plus, pour avoir deuxfois moins de résultat (70% de la dé-pense publique étant concentréedans les infrastructures), par rapportaux pays similaires pointant la mau-vaise gestion et la corruption. Le tauxde croissance moyen de 3%, durantla période 2004/2012, est dérisoirealors qu’il aurait dû être de plus de10%. Durant cette période, nousavons assisté à deux politiques éco-nomiques contradictoires. La pre-mière période de 200 à 2006 a vu unenette volonté de libéralisation ( loisur l’électricité, loi sur les mines, loisur les hydrocarbures, Accord d’asso-ciation avec l’Europe, etc), mais ou-bliant la régulation de l’Etat. La 2ème

période de 2007 à 2012 va dans lesens inverse, marquée par le retourau volontarisme étatique et la bu-reaucratisation de l’économie(Amendement de la loi des hydro-carbures de 2006, qui contrairementà certaines affirmations, n’a jamaisété appliquée, loi de finances com-plémentaires de 2009/2010, rétablis-sant les 49/51% dominance del’intervention de l’Etat par la dépensepublique et marginalisation du sec-teur privé, etc). Enfin grâce à la rente,l’Etat algérien a généralisé les sub-

ventions sans ciblage, afin de calmerle front social ce qui ne saurait signi-fier une répartition juste du revenunational ayant assisté certainement àune concentration du revenu au pro-fit d’une minorité des couches ren-tières. C’est une des raisons du retourà l’inflation.

DébalageFace à ce montant faramineux issude la rente déversé (500 milliards dedollars entre 2004/2013) suscitanttoutes les convoitises tant étrangères,que certains prédateurs algériens,sans contrôle, (gel de la Cour descomptes, organe prévu par laConstitution et dépendant de la pré-sidence), l’être humain étant ce qu’ilest, les scandales financiers, ontconnu une généralisation qui dé-passe l’entendement humain. On apu assister au déballage dans lapresse nationale et internationale dedifférents scandales qui ont ternil’image de l’Algérie, auxquels ont étéimpliqués directement ou indirecte-ment bon nombre de responsables,des Walis, de grandes organisationsappendices de l’Etat de dirigeantsd’entreprises et leurs proches colla-borateurs, des banques publiques etprivées, de grandes entreprises pu-bliques, dont Sonatrach, mamelle de

L’accroissement dela rente pétrolièreproportionnel auxscandales financiers

Suite à la vague de découvertes depétrole annoncées dans la Corne del’Afrique, Hailemariam Desalegn,Premier ministre éthiopien, a tapésur la table devant le Parlement deson pays. Le chef du gouvernements’en est pris aux responsables de so-ciétés pétrolières qui véhiculent defausses rumeurs de découvertes depétrole pour renchérir leur cote etbénéficier de crédits devant finan-cer leurs campagnes d’explorations.Il a clairement expliqué que les dé-couvertes de pétrole sont souventannoncées par des rapports men-songers, dans le but d’obtenir desfacilités de prêts de 50 millions de $,pour permettre le forage de 2600 msupplémentaires. Bien que confir-mant des indices dans le bloc ouestéthiopien de South Omo, il n’en apas moins soutenu que ce n’est pasipso facto synonyme d’exploita-tions économiquement viables.

Après la publication des résultats(194 sur 197) par la Commissionélectorale indépendante (CEI), la se-maine dernière, le parti du chef del’Etat, Alassane Ouattara, le Rassem-blement démocratique pour la répu-blique (RDR) sort vainqueur. Eneffet, ce parti rafle 65 municipalités,soit 33,51% des 194 mairies attri-buées, et 10 des 31 régions (32,36%).Quant au Parti démocratique deCôte d’Ivoire (Pdci) de l’ex-présidentHenri Konan Bédié, il l’a remportédans 49 communes et dans 4 régions.Toutefois, les indépendantistes ontréussi à gagner 71 mairies. Des élec-tions peu courues, vu que le taux detaux de participation, jugé faible, aété de 36,44% aux municipales et de44,03% aux régionales.

Confirmation duRDR aux électionslocales ivoiriennes

La chasse auxfausses découvertesde pétrole enEthiopie

Le taux decroissancemoyen de 3%,durant lapériode 2004-2012, estdérisoire alorsqu’il aurait dûêtre de plusde 10%.

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l’Algérie. En 2008 dans différentescontributions, j’ai pu parler déjà decorruption socialisée. Cette situationavec la panne économique, en cemois d’avril 2013, au moment oùd’importants bouleversements géos-tratégiques, et à nos frontières et ausein du continent Afrique, se dessi-nent, menace le fondement de l’Etatalgérien lui même. Les partis poli-tiques et associations traditionnellesvivant des subventions de l’Etat ontété incapables de mobilisation,n’ayant pas pensé à des créneaux in-termédiaires crédibles. D’ailleurs, letaux de participation aux dernièresélections tant législatives que locales,a été dérisoire. Les crises qui traver-sent les différents partis -rivalitéspersonnelles- prouvent leur délabre-ment Les tensions sociales qui tou-chent tous les secteurs (démentantainsi le taux de chômage officiel de10%), le Premier ministre actuel,malgré toute sa bonne volonté,jouant au pompier, et les forces desécurité étant confrontées directe-ment à la population. Tout le mondevoulant le partage de la rente immé-diatement, quitte à conduire le paysau suicide collectif, n’est que la ré-sultante de l’absence de morale decertains dirigeants (faites ce que jevous dis, ne faites pas ce que je fais)et donc du divorce Etat-citoyens. La

population ne comprend pas tou-jours la distorsion entre un Etat sup-posé riche, la corruption qui toucheen milliards certains responsables etla détérioration de son pouvoird’achat. Selon l’officiel il y a eu dou-blement du taux d’inflation entre2011/2012, soit près de 9%, mais enréalité beaucoup plus car celui quiperçoit 15 000 dinars par mois à uneappréciation différente de celui quiperçoit 300 000 dinars. Aussi, mêmeaprès l’annonce de la maladie duprésident à l’approche du 1er mai2013, la société est toujours en ébul-lition, et la trêve sociale n’est paspour demain.

La maladie du présidentSommes-nous dans un régime pré-sidentiel avec une concentration dupouvoir à tous les niveaux, le Pre-mier ministre n’étant qu’un Premierministre n’ayant aucun pouvoir réelde décision ? Si c’est le cas, cette si-tuation est-elle la seule explicationde ces résultats mitigés et de toutesces tensions ? Existe t-il des départe-ments étoffés d’experts au niveau dela présidence pour la conception dela stratégie tenant compte des nou-velles mutations mondiales vu quenous visons dans un monde com-plexe et turbulent, impliquant desdécisions en temps réel ? Pourquoi

Le président, enconvalescence enFrance

La cour constitutionnelle duGabon, vient de révéler que les for-mations politiques réunies au seinde la coalition, la Majorité Républi-caine pour l'Emergence du Gabon,actuellement avec le pouvoir enplace, sont favorables au report desélections locales, prévues cetteannée. A noter que certains partisde l’opposition se sont inscrits danscette tendance, suite à une récenterencontre avec les membres de laCour constitutionnelle. L’absencede la liste électorale biométrique aalors été évoquée. Toutefois, avantqu’une décision définitive soit priserelativement à un report ou nondes élections locales, la Courconstitutionnelle prévoit une sériede concertations avec les acteurspolitiques et la société Gemalto,chargée de la mise en place du sys-tème biométrique des fichiers élec-toraux.

Nana Boakye Asafu-Adjaye, Pdg dela société d’Etat, Ghana National Pe-troleum Corporation, vient de dé-clarer que le champ pétrolierTweneboa Enyenra et Ntomme(TEN) du Ghana, dont les travauxd’aménagement seront entaméscourant 2013, pourrait produire 76000 barils par jour, à partir de 2016.Il a ajouté que dans le bassin deTano/Cape Three Points, les champsSankofa et Gye Nyame seraient aussidéveloppés de façon intégrée, à par-tir de 2016-2017, en partenariat avecla multinationale ENI. A noter quele Ghana poursuit l’établissementd’un centre de développement d’en-treprises, destiné à renforcer la ca-pacité de ses entreprises dans leurparticipation plus active à l'indus-trie pétrolière et gazière.

La majorité favora-ble au report deslocales au Gabon

Production du nou-veau champ pétro-lier TEN au Ghana

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

La populationne comprendpas toujours ladistorsionentre un Etatsupposé riche,la corruptionqui touche enmilliardscertains res-ponsables et ladétériorationde son pouvoird’achat.

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ces contrevérités de ces ministres quise contredisent régulièrement ? Sou-vent aboutit à une véritable caco-phonie, sur le taux de croissance, letaux d’inflation et le taux de chô-mage, taux déconnecté de la réalitésociale. Existe-t-il un pilote à bord ?Pourquoi des ministres défaillants,réprimandés publiquement par leprésident de la république, sont-ilstoujours en fonction depuis 2000 ?Le président de la république est-ille seul responsable de cette situa-tion, où la responsabilité, comme l’asouligné l’ex-Premier ministre,Ahmed Ouyahia qui a parlé d’écheccollectif ? N’est ce pas la nature dusystème et la faiblesse de la moralede ceux qui dirigent la Cité ? Cela nedépasse t-il donc pas une questionde personnes renvoyant à l’Etat deDroit, aux mécanismes démocra-tiques et à la nécessaire mutationsystémique ? Le constat est amer :l’Algérie après 50 années d’indépen-dance n’a pas d’économie, toujours98% d’exportation en devises pro-venant toujours des hydrocarbures ?En résumé, il n’y a pas eu que des ef-fets négatifs entre 2000/2013. Desaspects positifs ont été dénombrés.Mais, pour toute appréciation ob-jective, il s’agit de dresser un bilanlucide par des experts indépendants

pour évaluer le solde, car ce qui estimportant pour l’évaluation detoute politique publique est la cor-rélation entre la dépense et les im-pacts économiques et sociaux. Parailleurs, évitons le juridisme, auquelse réfugie le système bureaucratiquerentier sclérosant, l’Algérie ayant lesmeilleures lois du monde, mais ra-rement appliquées. Agissons sur lefonctionnement réel de la sociétéqui n’est pas uniforme, mais tra-versé par des courants contradic-toires, la diversité étant sourced’enrichissement mutuel par undialogue permanent. Il faut donctirer lucidement toutes les leçons enprivilégiant non les intérêts étroitsd’une minorité rentière, mais les in-térêts supérieurs du pays, tout enévitant les règlements de comptesinutiles. En tout cas, l’Algérie quimérite mieux, est à la croisée deschemins pouvant transcender cettecrise multidimensionnelle. A défaut,le pays va vers l’inconnu, avec lerisque d’une très grave déflagrationsociale que l’on atténue transitoire-ment par la distribution passive dela rente des hydrocarbures.

Docteur Abderrahmane Mebtoul,Professeur des Universités,

Expert International enmanagement stratégique

Agir sur lefonctionnementréel de la société

Ban Ki-moon, secrétaire généraldes Nations Unies, a exprimé sasatisfaction, suite aux progrès ac-complis par la Guinée, afin d’unereprise du dialogue politique enGuinée. Le motif de satisfactiondu SG de l’ONU tient en la signa-ture de la déclaration conjointequi demande à tous les partis po-litiques de s’abstenir de toutesmanifestations de violence etconfirme leur détermination à ré-pondre aux questions en suspenspar le biais de solutions pacifiqueset négociées. Depuis l’accessiondu président Alpha condé au pou-voir en 2011, les législatives ontété reportées par 4 fois. L’ONUcontinue donc d’encourager undialogue constructif et magnifie lerôle du collège de facilitateurs, enparticulier celui de son représen-tant spécial pour l'Afrique del’ouest, Said Djinnit.

Hannah Tetteh, ministre gha-néenne des affaires étrangères et del’intégration régionale, annonçaitla semaine dernière, le début desfestivités de la célébration du cin-quantenaire de l’union africaine(UA), précédemment Organisationde l’unité africaine (OUA), di-manche 5 mai. Dans ce pays, fierd’être parmi les pionniers dans lacréation de l’OUA, avec le DrKwame Nkrumah, premier prési-dent ghanéen, les petits plats se-ront mis dans les grands. Ceresponsable du gouvernement an-nonçait alors la levée des couleurs,des concerts de musique, desmatchs de football, un banquetculturel, des mini-salons et exposi-tions, et divers spectacles.

Célébrationdu cinquantenairede l’UA au Ghana

Dialogue avec l’op-position en Guinée :satisfécit de l’ONU

Existe-t-il unpilote à bord ?Pourquoi desministresdéfaillants,réprimandéspubliquementpar le prési-dent de larépublique,sont-ilstoujours enfonctiondepuis 2000 ?

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«L’Afrique a le cycle de croissanceéconomique le plus rapide au monde»Accroché à Cotonou par les Afriques, Dr HerminioBlanco, candidat mexicain au poste stratégique deDg de l’Organisation mondiale du commerce (OMC)estime que la croissance africaine soutenue, portéepar les exportations pourrait être remise en cause ...

L es voix africaines sont au cen-tre de toutes les convoitises dela part des deux derniers can-

didats au poste de Dg de l’OMC.L’un d’eux, le Dr Blanco duMexique multiplie les visites dans lecontinent pour porter la «bonne pa-role». Il informe d’emblée que lecommerce a toujours joué un rôlemajeur pour faire de l’Afrique, l’unedes régions à la croissance écono-mique la plus rapide de toutes lesrégions du monde. Une situationbénéfique, au moment où on a as-sisté en 2012 à une baisse abrupte dela croissance du commerce mondial.Dr Blanco estime que l’OMC est es-sentielle dans la lourde tâche defaire du commerce un puissant le-vier de développement consoliderainsi la prospérité du continent.Poursuivant son plaidoyer, notre in-

terlocuteur soutient que les négo-ciations de l’Agenda de Doha pourle développement auraient dû four-nir un élan significatif à la crois-sance économique et audéveloppement de l’Afrique, en ou-vrant les marchés mondiaux auxproduits et aux services intéressantspour les exportations des pays afri-cains. Seulement voilà, l’OMC faitface à des contraintes liées auxchangements rapides dans la façondont les affaires se déroulent dans lemonde depuis que l’organisation aété créée il y a presque 20 ans. L’ap-parition de mesures protection-nistes de plus en plus sophistiquéesde même que les subventions agri-coles accordées par les pays riches,constituent des sources de déséqui-libre à la défaveur du continent afri-cain. Le candidat mexicain milite

Pascal Lamy, Dgde l’OMC en finde mandat

Andry Rajoelina, président de l'au-torité de transition malgache, a étéreçu, vendredi 26 avril au Vatican,par le Pape François. Dans un com-muniqué du Saint Siège, il est res-sorti que les entretiens ont aussiporté sur la situation à Madagascaret sur les efforts à déployer par envue de la stabilité et de la démocra-tie dans ce pays. A noter qu’auterme de la rencontre, le souverainpontife a remis la médaille du Saint-Siège à Andry Rajoelina, avant dedonner personnellement les tradi-tionnels chapelets à l’épouse duprésident et aux 5 autres membresde la délégation.

Claus Sorensen, Dg de la déléga-tion générale de l’aide humanitaireet de la protection civile de la Com-munauté européenne (ECHO) arencontré des maliens déplacés etqui ont été repérés grâce au projetde l’OIM (Organisation interna-tionale pour les migrations), fi-nancé par ECHO. C’est ce quiressort d’un communiqué del’OIM qui nous est parvenu. De-puis mars 2012, le conflit a provo-qué le déplacement de plus de 282000 personnes au Mali, selon laCommission mouvement de popu-lation (CMP), organisme nationalde surveillance des personnes dé-placées à l’intérieur de leur paysplacé, sous la direction de l’OIM.Certes, ECHO a fait don d’1 mil-lion d’euros à l’OIM pour son pro-gramme d’intervention d’urgenceau Mali, mais Judy Dacruz, chef demission de l’OIM Mali, trouve qu’àcause du caractère prolongé desdéplacements et de l’incertitudequant aux retours, les organisa-tions humanitaires doivent conti-nuer à fournir une aide vitale.

Rajoelina chezle Pape

ECHO et l’OIMau secours desdéplacés du Mali

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

L’OMC estessentielledans la lourdetâche de fairedu commerceun puissantlevier dedéveloppementconsoliderainsi laprospérité ducontinent.

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pour un système commercial sain,fort, prévisible et ouvert particuliè-rement aux pays les moins dévelop-pés en général, aux pays africains enparticulier. Pour atteindre ces ob-jectifs, une conclusion heureuse ducycle de Doha est souhaitée et DrBlanco et appelle les pays riches àcontribuer davantage à ce processusd’autant plus qu’ils ont bénéficié leplus du commerce et du systèmecommercial multilatéral. Il est d’ail-leurs convaincu que les pays afri-cains sont parmi les plus grandsperdants de l’impasse actuelle ducycle de Doha. C’est sans doutepourquoi le candidat de l’Amériquecentrale insiste pour que des résul-tats rapides soient obtenus, dans les-quels les intérêts des pays africainssoient prioritaires. Le programmedu Dr Blanco met aussi l’accent surles questions jugées cruciales pourles pays d’Afrique. A cet égard, ana-

lyse-t-il, la priorité doit être accor-dée aux questions portant sur l’ac-cès aux marchés qui intéressent lespays africains et les pays les moinsavancés. Il s’agira aussi de veiller à lamise en œuvre complète des enga-gements politiques pris à Hong-Kong sur l’accès au marché libre dedroits et de quotas des produits enprovenance des pays les moins dé-

veloppés, y compris des engage-ments par les pays en développe-ment qui sont obligés de le faire.Une solution efficace et durable doitabsolument être trouvée au pro-blème crucial des subventions decoton qui portent préjudice à denombreux producteurs africainss’indigne Dr Herminio Blanco pourqui, le système commercial multila-téral a un rôle essentiel à jouer dansla consolidation des processus dedéveloppement des économies afri-caines. Il est selon lui essentiel depoursuivre en effet de consultationet d’inclusion de ces pays dans lesnégociations de l’OMC et dans lesprocessus de prise de décision afind’atteindre l’objectif de leur garantirune part du commerce internatio-nal, qui soit proportionnelle aux be-soins de leur développementéconomique.

Mohamed Ndiaye

Dr HerminioBlanco, un descandidats del’Amérique latine

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POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Mali L'AfD soutient la réhabilitationdes réseaux d’eau et d'électricitéTrois conventions de financement viennent d’êtresignées par l'AfD et EDM (Énergie du Mali) d'une part,et avec la Somagep (Société malienne de gestion del'eau potable) d'autre part. Quelque 2,04 M d'€ devrontêtre libérés, un bol d'air aux autorités de la transition.

L e guichet public français,prend une option sérieusedans le financement des pro-

jets sectoriels au Nord Mali. Ce triplefinancement devra permettre la ré-habilitation des réseaux d’électricitéet d’eau de Gao, Mopti et Tombouc-tou, les villes les plus touchées de-puis le déclenchement de la guerre.Les versements ont été effectuésdans les comptes de Energie du Mali(EDM) et de la Société Malienne deGestion de l’Eau Potable (Somadep)pour l'exécution des travaux de ré-fection des réseaux d'eau et d'élec-tricité en état de destruction. Cesdeux sociétés ont pour mandat deremettre à neuf les réseaux de four-niture d'électricité et d'eau.

Les deux premières conventions si-gnées avec EDM sont d'un mon-tant de 750 000 euros chacune. Latroisième s'élève à 540 000 euros,signée avec la société spécialisée endistribution d'eau potable. La villede Mopti devra tirer profit de cestravaux avec une amélioration desa capacité de production élec-trique extensible jusqu'à la localitéde Sevaré.Pour rappel, ces conventions de fi-nancement ont été paraphées par ledirecteur général de l’AfD au Mali,Bruno Deprince, et les directeursgénéraux respectifs de EDM et de laSomagep, messieurs : Tidiani Keita,Boubacar Camara.

Ismael Aidara

De laréhabilitationdu réseau

En début de semaine dernière,s’ouvrait à Bamako une formationà la sécurité, à l’initiative de la Fé-dération internationale des jour-nalistes (FIJ), en partenariat avecson affilié au Mali, l’Union natio-nale des journalistes du Mali (Una-jom), ainsi que la Maison de laPresse, en faveur des journalistesdu Mali. Pour Jim Boumelha, pré-sident de la FIJ, il s’agit d’un signede solidarité à des collègues et pro-fessionnels des médias en ces tempsdifficiles. L’objectif est de permet-tre aux participants d’acquérir desconnaissances, à même de leur per-mettre de mener à bien leur travail,pendant cette période de conflit.

L’île de Djerba qui abrite la Ghriba,plus ancienne synagogued’Afrique, a reçu ses pèlerins juifs,vendredi 26 avril 2013. Organiséchaque année au 33ème jour de laPâque juive, ce rituel compte parmiceux qui sont respectés par les juifsde Tunisie. Cette année la proces-sion religieuse, qui a compté envi-ron un millier d’âmes, a été placéesous haute sécurité (véhicules blin-dés de l’armée et barrages poli-ciers) par le gouvernement dirigépar les islamistes d’Ennahda. Pourmémoire, cette synagogue a été en-deuillée par un attentat perpétréepar Al Qaïda en 2002.

Ateliers de forma-tions à la sécuritéde la FIJ aux jour-nalistes du Mali

Pèlerinage juif àl’île de Djerba enTunisie

Financementdevrapermettre laréhabilitationdes réseauxd’électricité etd’eau de Gao,Mopti etTombouctou.

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9 mai 2013 Les Afriques . 55

TchadCoup d’Etat déjoué à NdjaménaDans la nuit du 1er Mai, des sources gouvernementalesannoncent avoir déjoué un coup d’Etat. Uneinformation qui confirme l’ambiance de suspicion quigagne le régime depuis le limogeage du ministre del’intérieur et de certains responsables de la police.

I l est 21 heures à Ndjaménaquand le porte-parole du gou-vernement apparaît à la télévi-

sion nationale. «Ce jour, dit-il, ungroupuscule d'individus mal inten-tionnés a cherché à mener une actionde déstabilisation contre les institu-tions de la République». Hassan SyllaBacary précise que les membres du«groupuscule (...) conspiraient depuisplus de quatre mois pour remettre encause la paix», qu'ils ont été arrêtéset mis à disposition de la justice.Selon nos sources, plusieurs per-sonnes ont été arrêtées dont un dé-puté d'opposition Saleh Makki,membre de la CPDC, la Coordina-tion des partis pour la défense de laConstitution. Cependant, jusqu’au moment oùnous mettions sous presse, les élé-ments relatifs à cette information, leporte-parole du gouvernementtchadien se refuse à donner de plusamples détails. Difficile, dans ces

conditions, de dire ce qui s'est passé.Selon nos sources, un incident au-rait eu lieu en début de soirée entrela garde présidentielle et deshommes armés encore non identi-fiés, faisant plusieurs blessés.Toujours selon nos informations,plusieurs arrestations ont été effec-tuées chez les militaires et les civils.Parmi eux, au moins un politicien …Le Tchad a une longue histoire decoups d'Etat et de rébellions. IdrissDéby a lui-même pris le pouvoir àNdjaména à la faveur d'un coup deforce en 1990, contre son anciencompagnon d'armes Hissène Habré.La situation à la frontière de la Ré-

publique Centrafricaine, ponctuéepar une insécurité, préoccuperait lesautorités de Ndjaména ; car denombreux combattants de la rébel-lion Séléka d’une part et des com-battants pros Bozizé d’autre partprovenaient du Tchad.

Rodrigue Fénelon

Idriss Deby,président duTchad

Pour des raisons de sécurité,l’Agence de supervision des télé-communications et les opérateurstéléphoniques de Tanzanie (TCRA)a annoncé, la semaine dernière, unestratégie pour empêcher l’utilisa-tion de modules d’identificationd’abonné, ou cartes SIM, non-enre-gistrés. Pour John Nkoma, direc-teur général de la TCRA, une telledécision permettra de renforcer lasécurité nationale et de mieux iden-tifier la clientèle des compagnies detéléphonie mobile. Il est ressortides données trimestrielles de laTCRA, qu’à fin juin 2012 quelque1 638 600 cartes SIM n’étaient pasenregistrées.

André Nguej, directeur de la presseprésidentielle en République dé-mocratique du Congo (RDC), a an-noncé, la semaine dernière àLubumbashi, capitale de la richeprovince minière du Katanga(Sud-Est), où séjourne Joseph Ka-bila, chef de l’Etat, depuis le 15avril, que la loi organique sur laCommission électorale nationaleindépendante (Ceni) a été promul-guée, samedi 27 avril 2013. Désor-mais, la société civile constituel’une des composantes de la Com-mission aux côtés de la majorité etde l’opposition. Aussi, la nouvelleloi qui crée une assemblée plénièrede la Ceni (13 membres nomméspar les députés), faisant office d’or-gane de conception, d'orientationet de contrôle de la dite Commis-sion, fixe un quota pour lesfemmes (30% de taux de représen-tativité). A noter que le Bureau dela Ceni, présidé par la société civile,est composé de 6 personnes, éluespar la plénière.

Les cartes SIM nonenregistrées nongrata en Tanzanie

Promulgation de laloi organique sur laCENI en RDC

Un incidentaurait eu lieuen début desoirée entre lagarde prési-dentielle etdes hommesarmés encorenon identifiés.

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56 Les Afriques . 9 mai 2012

Dépassé«L’Islam est aujourd’hui dé-passé, car les valeurs univer-selles actuelles sont ce quel’humanité a atteint demieux»Le militant, chercheur à l’Ins-titut Royal de la Culture Ama-

zighe (Ircam), Ahmed Aassid

Récession«On peut envisager d'affron-ter l'Europe, expliquer que leplafond de 3% pour le défi-cit sur le PIB et le traité fiscalsont justes, mais pas lorsquel'on se trouve déjà en réces-

sion»Silvio Berlusconi, Italie

Chimiques«La Syrie n'utilisera jamais(d'armes chimiques), pas seu-lement parce qu'elle respectela législation internationaleet les règles d'une guerre,mais en raison de problèmeshumanitaires et moraux»

Le ministre syrien de l'information Omrane Al-Zohbi

Aveuglé«Wade (Abdoulaye Wade, an-cien président du Sénégal) afait de bonnes choses, mais aété aveuglé par un amour pa-ternel excessif pour son fils»Idrissa Seck, chef du partiRewmi, membre de la coali-

tion au pouvoir

Bouché «L'horizon de la démocratieest bouché. Il y a eu 82 coupsd'État en Afrique, depuis l'in-dépendance de ces pays, il y a50 ans. La culture de la cor-ruption est monnaie cou-rante. Vous ne pouvez rien

obtenir en Afrique sans bakchich. Quant aux poli-tiques, l'objectif est de rester au pouvoir à vie, par desélections truquées ... »Kofi Yamgnane, opposant togolais

Compassion«Nous nous souvenons de la com-passion dont George (Geroges Bush,ancien président des USA) a faitpreuve, en dirigeant le combat mon-dial contre le Sida et le paludisme, encontribuant à sauver des millions de

vies et en rappelant à des gens vivantdans les coins les plus pauvres de la planète que l'Amériqueest prête à aider»Barack Obama rendant hommage à son prédécesseur

Objectif«Quand on décide de s'engager enpolitique, c'est parce qu'on a des ob-jectifs. Le mien était d'être présidentpour apporter ma contribution auredressement de mon pays»Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire

Regrets«Si on vous attrape, vous regretterezd’être nés»Le gambien Yaya Djammeh s’adres-sant aux homosexuels qui se hasar-deraient à se rendre dans son pays

Franc«Dès qu’un pays va essayer de sortirde la zone franc, il sera traité commeGbagbo»L’économiste sénégalais SanouMbaye

Record«Je vous assure que je n’ai eu aucunproblème à venir en Algérie, jamais !J’ai obtenu le titre de séjour en untemps record, 17 minutes je crois»Jamel Debbouze, à propos de satournée en Algérie

VERBATIM

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Côte d’Ivoire Les leçons d’un scrutinfragilisant pour OuattaraA l’issue des dernières élections régionales et municipales,qui bouclaient le cycle du processus électoral entamédepuis 2010, la coalition au pouvoir regroupée au sein del’alliance RHDP, a été fortement ébranlée.

DOSSIER

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9 mai 2013 Les Afriques . 59

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L’ opposition radicale du FPI a optépour la deuxième fois consécutiveau boycott. Il n’en demeure pasmoins que la majorité présidentielles’est fortement fragilisée, lors du

scrutin régional. C'est le paradoxe auquel estconfronté le chef de l'Etat ivoirien Alassane Ouat-tara, après des élections locales entachées d'inci-dents. C’est un avertissement avant la présidentiellede 2015, à laquelle il compte se représenter, selondes sources concordantes proches du palais du Pla-teau et des arcanes politiques. Il serait le seul à pou-voir fédérer les militants au sein du RHDP.La campagne et l’issue du scrutin, qui opposait, à dif-férents degrés, les partis politiques membres duRHDP et certains indépendants, décident quin’avaient pas été choisis par l’appareil politique despartis-phares (RDR, PDCI-RDA) d’une part. D’au-tres parts, on pouvait aussi noter la présence dequelques formations politiques non affiliées au pou-voir. De toutes les façons, le scrutin a été émaillé d’in-cidents qui ont occasionné des blessés, mais aussi desaccusations de fraude. Ainsi, le spectacle offert, lorsdes municipales et régionales du 21 avril, n’a guèreété brillant, deux ans après la fin de la crise née de laprésidentielle de novembre 2010, qui avait fait envi-ron 3 000 morts.Il est vrai que les incidents n'ont touché qu'une di-zaine de communes et surtout la capitale écono-mique Abidjan, notamment dans la commune deKoumassi, où le candidat malheureux du RDR, leministre Cissé Baconcongo, dont les partisans n’ont

ménagé aucun efforts pour troubler l’ordre public.Ce sont des comportements de «mauvais per-dants», a souligné, Youssouf Bakayoko président dela Commission électorale, lors de la publication desrésultats définitifs.Mais le plus frappant tient à ce que les tensions aientconcerné surtout les partis de l'alliance au pouvoir : leRassemblement des républicains (RDR) d'AlassaneOuattara et le Parti démocratique de Côte d'Ivoire(PDCI) de l'ex-chef d'Etat Henri Konan Bédié augrand dam du parti de l'ancien président LaurentGbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), n’ayant paspris part à ce scrutin, a suivi avec attention cetteconfrontation politique entre les deux partis-pharesde la majorité. Cette attitude, qui plus est, a inquiétébon nombre d’analystes qui observent la «bataille»qui s'annonce» entre le RDR - conforté comme pre-mier parti du pays après ces élections - et le PDCI, sonindispensable soutien de la dernière présidentielle.Au fil d'une longue décennie de crise, les ivoiriens «ontété nourris à la sève de la violence», déclare à l'AFP unproche du président Ouattara pour expliquer ces in-cidents. Mais, il se veut rassurant sur la santé de la co-alition : «les Etats-majors vont se retrouver».

Ouattara «vraisemblablement»candidat en 2015Mais les tensions n’ont pas surpris. L’ex-partiunique, le PDCI vit mal son statut de second etbeaucoup de militants en son sein s'estiment lésésdans le partage du pouvoir et des avantages octroyés.Toutefois, si, malgré son âge (bientôt 79 ans), Henri

Un scrutin-test ?

Le spectacleoffert, lors desmunicipales etrégionales, n’aguère été bril-lant, 2 ans aprèsla fin de la crisede la présiden-tielle de 2010, quiavait fait environ3 000 morts.

DOSSIER

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9 mai 2013 Les Afriques . 61

Konan Bédié garde le contrôle du parti à l'issue ducongrès du PDCI, attendu cette année, l'alliance aen principe de beaux jours devant elle. Le partipourrait même être amené à ne pas présenter decandidat face à Alassane Ouattara en 2015. Ce der-nier a en effet récemment indiqué qu'il briguerait«vraisemblablement» un second mandat. Un de seslieutenants, et non le moindre, Guillaume Soro,président de l’Assemblée nationale, pour ne pas lenommer, avait déjà soutenu dans une interview lar-gement reprise en février dernier «Qu’il appuieraen 2015, la candidature de Ouattara, qu’il appelleraà réélire dès le premier tour».Par ailleurs, le principal parti d’opposition, le FPIcherche par tous les moyens à profiter des dissen-sions au sein de la majorité. Quelques jours avantles élections locales, il a carrément lancé un appelde pied en appelant le PDCI au «rassemblement».Une autre leçon à tirer, à l’issue de ce scrutin, a traità l’émergence des candidats indépendants et dissi-dents. Ils ont terrassé les candidats choisis par les par-tis. Le secrétaire général du RDR HamadouSoumahoro, en froid avec le ministre d’Etat HamedBakayoko, a été battu par un indépendant à Séguéla.La base des militants n’ont guère apprécié les arbi-trages et les choix des candidats imposés par la hié-rarchie du parti, comme à Bouaké où le mairesortant, imposé par le parti RDR, a été battu par unindépendant dissident du RDR. Les responsables du FPI «n’ont pas fait ça au hasard,ils sentent qu'il y a des tensions de plus en plus fortes»entre RDR et PDCI, analyse Rinaldo Depagne, cher-

cheur à International Crisis Group (ICG).Si cet appela jeté le trouble au sein de la coalition au pouvoir, il estresté sans suite. Et le parti de Laurent Gbagbo s'ins-talle plus que jamais en marge du jeu politique, aprèsavoir déjà boudé les législatives fin 2011. Sa stratégiesemble suspendue au sort de son mentor, détenu à LaHaye par la Cour pénale internationale (CPI), qui lesoupçonne de crimes contre l'humanité. Ce qui nouslaisse observer que le FPI manque de leaders ambi-tieux capables de mener une bataille politique en l’ab-sence de son leader charismatique.Il n’en demeure pas moins qu’il reste que ces élec-tions locales, boycottées par le principal parti d'op-position et à ce titre symbole d'une réconciliationen panne, et constituerait une valeur de test, etmême d'avertissement.Le double scrutin «devait faire la démonstrationque l'Etat de droit est installé», relève un familierde la scène politique ivoirienne. Or, souligne-t-il,«la violence est toujours latente, et rien n'est régléavant la prochaine présidentielle».Si la sécurité a très nettement progressé, la croissanceéconomique retrouvée dans le pays, première éco-nomie d'Afrique de l'ouest francophone, ne fait pasencore reculer la pauvreté. Et des dossiers cruciaux,comme le foncier, n'ont toujours pas été ouverts.Selon une de nos sources, Alassane Ouattara ditd'ailleurs qu'il ne croit pas possible de «redresser laCôte d'Ivoire», comme il l'entend d'ici 2015. Doncun second mandat lui donnera plus de marge demanœuvre pour relever le pays.

Rodrigue Fénelon Massala

Le couple présidentielen train d’effectuerson devoir électoral

Si la sécurité atrès nettementprogressé, lacroissanceéconomiqueretrouvée dans lepays, premièreéconomied'Afrique del'ouest francop-hone, ne fait pasencore reculer lapauvreté.

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L e coup d'Etat a accéléré la décompositionde l’armée (le Colonel-major DiderDako a parlé de «putréfaction» dans lequotidien «L'Indépendant»), entraînél'effondrement de l'Etat, précipité la par-

tition du pays et l'occupation des 3/4 du territoirenational par des groupes armés étrangers et ma-liens. C'est ainsi que des centaines de milliers demaliennes et de maliens ont été contraints de fuirleurs foyers et de vivre dans la précarité, comme dé-placés internes ou comme réfugiés.

RappelPermettez-moi de faire un bref rappel de la situa-tion, notamment des forces en présence à la veilledu coup d'État:- les hostilités qui allaient déstabiliser le Mali ont com-mencé le 17 janvier par l'attaque de Ménaka, reven-diquée par le MNLA, mouvement constitué degroupes identitaires touaregs et d'anciens militaireslibyens d'origine malienne, revenus au pays avec d'im-portants moyens militaires, puisés dans les arsenauxdu Guide, suite à l'effondrement du régime libyen.Quelques jours plus tard, entre le 20 et le 22 janvier2012, la garnison militaire d'Aguel-hoc a été attaquée.Face à des assaillants nombreux et bien équipés, la pe-tite compagnie de l'armée malienne opposa une fa-rouche résistance jusqu'à épuisement de toutes lesmunitions et provisions. Les tentatives de leur portersecours ayant échouées, plusieurs dizaines de mili-taires maliens ont été faits prisonniers, puis exécutésdans d'effroyables conditions d'une barbarie inouie.Outre le MNLA et Ansar Eddine ( groupe d'obé-

dience salafiste dirigé par l'ancien chef rebelle, IyadAg Ghaly), des combattants d'AQMI ont pris partaux combats d'Aguel-hoc.Alqaeda au Maghreb islamique (AQMI) avait, aumoment des faits, quatre groupes sur le sol malien :- la Katibat Tariq Ibn Ziyad dont le chef reconnuétait l'Algérien Abdelhamid Abu Zeid,- la Katibat Al Moulathamine, dirigée par MoctarBelmoktar, un autre émir algérien,- la Sariat Al Fourqane dont le principal dirigeantétait l'Algérien Yayia Abou Hammam,- la Sariat Al Ansar dont la particularité est d'être laseule phalange d'Aqmi dirigée par un Malien, Ha-mada Ag Mama, connu sous le nom de «Abdelkrimle Targui», originaire d'Abeibara et appartenant àla même tribu qu’Iyad Ag Ghaly.Aux unités combattantes d'Aqmi proprement dites,il faut ajouter le Mouvement pour l'unicité et lejihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) composé desaharouis, d'arabes mauritaniens et maliens et quia recruté au sein des populations locales maliennes.Son principal dirigeant était Hamada Ould Moha-med Khairou, originaire de Mauritanie.C’est l’alliance opérationnelle entre tous cesgroupes qui a conduit au repli progressif et au re-trait de l'armée et de l'administration maliennesdes régions du Nord et leur occupation par lesditsgroupes qui y ont instauré une dictature répressivede type moyenâgeux.Le coup d'Etat militaire, conséquence du conflit aunord, a été condamné par la communauté interna-tionale et les forces démocratiques maliennes, àl'intérieur comme à l'extérieur, qui ont exigé le re-

Le Mali vu parTiebile DraméLe président du Parti pour la renaissance nationale(Parena) a récemment brossé la situation politique etsécuritaire de son pays devant le personnel du bureaurégional de la Banque mondiale. Focus.

C’est l’allianceopérationnelleentre tous cesgroupes qui aconduit au repliprogressif et auretrait de l'arméeet de l'adminis-tration maliennesdes régions duNord et leuroccupation parlesdits groupesqui y ont instauréune dictaturerépressive detypemoyenâgeux.

FOCUS

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9 mai 2013 Les Afriques . 63

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tour à l'ordre constitutionnel.Après une période de flottement consacrée à la re-cherche d'un «Président de Transition consensuel»,la formule constitutionnelle d'un intérim assurépar le Président de l'Assemblée Nationale a fini pars'imposer 48 heures avant la signature de l'Accord-Cadre du 6 avril 2012. L’Accord-Cadre, conclu entre le Médiateur de laCedeao et la junte militaire, qui a servi de cadre à lasortie de crise, a, en même temps, maintenu sur lascène publique les auteurs du coup d'Etat, leur per-mettant d'exercer une influence continue sur la viepolitique et institutionnelle du Mali.

La situation politiqueSurvenu à cinq semaines du 1er tour de l'électionprésidentielle, le putsch a mis un coup d'arrêt auprocessus électoral. Les partis et candidats quiétaient entrés en campagne ont dû faire face à lanouvelle réalité. C'est ainsi que se sont constituésdes regroupements politiques pro ou anti-putschayant en leur sein les centrales syndicales et lesnombreuses associations de la société civile. Cinqà six regroupements se partagent l'échiquier. Sau-ront-ils se maintenir et préserver leur unité à l'ap-proche des élections annoncées ? Les prochainsmois nous édifieront.Conséquence de l'Accord-cadre du 6 avril 2012, l'ac-tuelle Transition malienne se caractérise par la co-habitation entre la Constitution et le coup d'Etat. Lesévénements des dernières semaines prouvent à l'évi-dence que dans cette cohabitation, le coup d'État a

pris progressivement le dessus sur la Constitution.Les interpellations de parlementaires, de femmes etd'hommes politiques en février, la détention illé-gale pendant 11 jours du journaliste Boukari Daou,les traitements cruels, inhumains ou dégradantsqui lui ont été infligés dans les locaux de la Sécuritéd'État, les poursuites judiciaires engagées contre luimontrent à suffisance que les libertés démocra-tiques et l'État de droit sont menacés.Le retour effectif de l'armée dans les casernes et lastricte observation du principe républicain de sou-mission du militaire au pouvoir politique civil res-tent des objectifs à atteindre.

la situation sécuitaireL'année 2013 avait commencé avec de sombresperspectives. L'intervention militaire française sui-vie de l'arrivée des troupes de la coalition africainea radicalement changé la donne avec la libérationdes grandes villes du Nord. Toutefois, outre la ré-sistance des groupes terroristes retranchés dans lesmontagnes de l’Adagh, il faudra se préparer à faireface à une période d'instabilité, dont la durée estdifficilement prévisible. Les actions de ratissagemenées sur le terrain, la recherche de cachesd'armes et la traque des terroristes ont donné lieuen plusieurs endroits à des exactions dont ont étévictimes des populations civiles d'origine toua-règue ou arabe. Plusieurs cas de violences, d'exécu-tions et/ou d'arrestations et de détentions ont étédocumentés. Des mesures urgentes doivent êtreprises pour mettre fin à ces actes intolérables.

Le retour des militairesdans les casernes

Cinq à sixregroupementsse partagentl'échiquier.Sauront-ils semaintenir etpréserver leurunité àl'approche desélectionsannoncées ?

FOCUS

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9 mai 2013 Les Afriques . 65

Elections et processus de paixA moins de quatre mois de la date annoncée, du 1er

tour de la présidentielle, il existe plus d'inconnuesque de certitudes sur la tenue du scrutin. Il est ur-gent d'instaurer un dialogue avec la classe politiquesur le fichier qui peut être raisonnablement utilisépour les prochaines élections, sur le vote des réfu-giés, celui des déplacés internes, sur le ré-déploie-ment ou le non rédeploiement de l'Administrationdans les régions libérées.Devant l’urgence de sortir de la Transition et au re-gard du niveau de préparation des élections, une so-lution pourrait résider dans le soutien de l'ONU dansl'organisation du scrutin présidentiel. La résolutiondu Conseil de Sécurité qui permettra la mise en placede la future mission de stabilisation au Mali devraégalement prévoir le soutien au processus politique ycompris l'organisation de l'élection présidentielle.Au vu du tremblement de terre que nous avons connuen 2012 (rébellion, effondrement de l'armée, coupd'Etat, effondrement de l'État, occupation des 3/4 duterritoire national), le prochain président de la Répu-blique, quel qu'il soit, doit être un Président de Tran-sition qui doit inaugurer un quinquennat de réformes.Fort de la légitimité conférée par le suffrage popu-laire, le futur Président organisera des États Géné-raux de la Nation, au cours desquels les forces vivesdu pays débattront des causes profondes de l’ef-fondrement du Mali : pourquoi sommes-noustombés ainsi ? Où étaient l'Assemblée Nationale etles autres Institutions ? Qu'ont-elles fait pour évi-ter qu'on en arrive là ? Où étaient les partis poli-tiques et la société civile ? Les institutions, les partis

politiques, la société civile ont-ils joué leur rôlequand AQMI s'installait au Teghar-ghar, dans le Ti-metrine, se promenait sur les rives du Faguibine oubivouaquait dans la forêt du Wagadu ? Qui a ditquoi quand le narco-trafic prenait l'Etat en otage ?Qui a demandé des explications au Président et augouvernement quand, un matin de novembre 2009,un Boeing calciné à été découvert dans le désert àTarkint ? Qu'avons-nous fait quand la morale pu-blique était en danger et que la corruption se ré-pandait ? Pourquoi les partenaires ont-ils continuéà encenser notre processus démocratique alors-quenous trouvions au bord du précipice? Etc... Nousnous devons d'apporter des réponses appropriéesà ces graves questions si nous voulons poser les fon-dations du renouveau démocratique.Le prochain Président devra re-fonder une nou-velle armée nationale, professionnelle, républi-caine, bien formée, bien équipée et dont lesmembres observeront scrupuleusement le principerépublicain de soumission du militaire au pouvoirpolitique civil. Il devra professionnaliser la Police,la Gendarmerie et les Services et les adapter auxexigences des temps modernes.Il devra s'atteler à mettre en place une Constituantepour re-fonder la république malienne en rédigeantla Constitution de la 4ème République, plus démo-cratique, plus solidaire, plus sociale et plus juste.En tirant les leçons des dysfonctionnements desinstitutions, des dérives autocratiques constatéesdepuis l'avènement de la démocratie et en particu-lier la personnalisation du pouvoir qui a causé tantde ravages, le projet de constitution de la IVème Ré-

L'organisation d'électionstransparentes

Prévoir le soutienau processuspolitique ycompris l'organi-sation del'électionprésidentielle.

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publique veillera à réduire le nombre d'institutions,à les rationaliser à les renforcer.Une IVè République rationnelle et moderne verra lasuppression de l'élection présidentielle, l’électiondu président de la République par un parlementmono-caméral, la suppression de la fonction dePremier minstre, l’élection de l'Assemblée Natio-nale sur la base du scrutin proportionnel avec listesrégionales et l’élection des gouverneurs de régions.Le futur président de la République engagera la ré-forme de l'Administration, afin de la moderniser et dela motiver en réhabilitant et en revalorisant le mérite.La réforme, la modernisation de la justice et le ren-forcement de son indépendance afin qu'elle pro-tège les droits du citoyen et lutte efficacementcontre la corruption et le narco-trafic seront destâches prioritaires.Le futur Président devra également entreprendrel'audit des principaux projets/chantiers/services,engagés aussi bien pendant la Transition que du-rant les deux derniers quinquennats. Les cessions de terres agricoles, notamment à l'Officedu Niger, les permis de recherche et les titres miniersferont l’objet d'audit et, le cas échéant, de révision.Maintenant que l'horizon s'éclaircit, il devient né-cessaire de complèter l'action militaire par un pro-cessus politique qui, seul, confortera la dynamiquede restauration de la paix et de la cohésion nationale.Car, encore une fois, ni l'opération Serval, ni laMisma, ni la future mission de stabilisation de l'ONUne suffiront pour restaurer la paix de manière durable.Il faut un vigoureux dialogue inter-malien devant

s’articuler autour de :Rencontres intra et inter-communautaires, à labase, pour crever les abcès et panser les blessures,d’une conférence ou un congrès des communautésdu Nord pour la paix et la réconciliation. Celle-cipourrait compter la participation de représentantsde toutes les communautés du Nord et des groupesarmés qui déposeront les armes. Aussi, le dialoguepourrait comprendre une conférence des forcesvives de la Nation pour sceller un nouveau Pactenational de paix et de réconciliation, dessiner etadopter les réformes de la nouvelle Républiquepost-crises. Cette dernière étape devrait, à monavis, intervenir après l'élection du nouveau prési-dent de la République.Ce nouvel Accord de paix devra être soutenu parun ambitieux programme de reconstruction et dedéveloppement.En conclusion, les partenaires du Mali en général, laBanque Mondiale en particulier, devraient soutenir unambitieux programme de reconstruction pour ap-puyer le processus de paix et les réformes institution-nelles et politiques envisagées. Les projets susceptiblesde promouvoir l'Etat de droit et la bonne gouvernance,ainsi que ceux favorisant l'intégration nationale, de-vraient recevoir une attention particulière (routesNiono-Tombouctou, Gao-Kidal-frontière Algérie, An-songo-Ménaka-Andéranboukane-frontière Niger, aé-rodrome de Kidal, aéroports régionaux, lycées et écolessupérieures dans les grands centres urbains au Nord,au Sahel occidental, au centre et au Sud du pays).

Tiébilé Dramé

Soutien à un ambitieuxprogramme de

développement

Le prochainPrésident devrare-fonder unenouvelle arméenationale,professionnelle,républicaine, bienformée, bienéquipée et dontles membresobserverontscrupuleusementle principerépublicain desoumission dumilitaire aupouvoir politiquecivil.

FOCUS

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Afrique, les 20 premières compagnies d’assurances de demainGrâce à la couverture des risques (matériels etimmatériels), le secteur des assurances permet destimuler l’investissement. D’une part le secteur desassurances sécurise le terrain pour lesinvestisseurs, et d’autre part, les fonds levés parles compagnies d’assurance servent à financerl’investissement. D’ailleurs, partout dans le monde,ce secteur a joué un rôle moteur pour soutenir lacroissance économique.

Avec un taux de pénétration qui ne dépasse pas les3% en Afrique, le potentiel est énorme sur lecontinent. Tous les créneaux restent à exploiter(assurance vie, assurance non-vie).

Les perspectives du secteur demeurent favorables,car depuis quelques années, on constate une bonneévolution et une restructuration du secteur autourde quelques acteurs clés. En effet, les grandescompagnies se restructurent et innovent pour

proposer une offre panafricaine. Dans les années àvenir, le secteur pourrait connaitre une véritablemontée en puissance, mais à condition que lescontraintes surtout réglementaires soient levées.Et si cette tendance favorable se poursuit, lesecteur de l’assurance avec celui de la financepourraient devenir la locomotive qui va booster lacroissance en Afrique.

A travers ce dossier, nous allons analyser lesecteur des assurances en Afrique à travers leschiffres, les enjeux, les produits proposés, lesproblématiques de remboursement, la questionde l’uniformatisation du droit au niveau régional(telle que l’OHADA). Mais aussi voir quelles sontces 20 compagnies d’assurance qui ont lepotentiel de développer une offre panafricaine, etquelles sont les mesures qui devraient favoriserl’essor de ce secteur ?

CONTACT

Libasse KADirecteur Développement & MarketingGroupe Les Afriques Rue du Cendrier 24 1201 Genève, SuisseTél : +212 522 23 34 77 Mobile : +212 661 09 29 90 Fax : +212 522 23 35 01Email : [email protected]

DOSSIER SECTORIELASSURANCES

DATE DE PARUTION : JEUDI 6 JUIN 2013BOUCLAGE : MERCREDI 29 MAI 2013

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EMPLOI

Maroc L’aéronautique, un créateur d’emplois

L e nombre d’implantations s’est fortement accru,ces dernières années, avec des investissements cu-mulés depuis 2002 de 2,7 milliards de dirhams.

Le secteur compte aujourd'hui plus de 60 entreprises.En effet, près de 70% ont moins de 5 ans d'existence.Ces investisseurs en aéronautique ont réalisé, au titrede l'exercice 2008, un chiffre d'affaires de 6,6 milliardsde dirhams, avec un effectif de plus de 7 000 emploisdans des métiers intégrant de plus en plus de valeurajoutée. «Néanmoins, le potentiel estimé de développe-ment est encore largement supérieur», souligne le dé-partement marocain de l’industrie et du commerce.Afin de le réaliser, il faut appliquer une stratégie in-dustrielle d’attractivité, axée sur trois volets. Premiè-rement, le cadre incitatif attractif qui se développeraprincipalement à travers, le statut de zone franche of-frant une exonération totale de l’IS (Impôt sur les so-ciétés ) pendant les 5 premières années, suivi d’unplafonnement à 8,75%. Le deuxième axe de cette stra-tégie se concrétise par les aides à l'installation qui avoi-sinent les 10% du montant total de l'investissement,3ème axe sera dédié au dispositif de développement deRessources Humaines qualifiées. Ce dernier point, nesera réel qu’on respectant l’application de certainesmesures. Tout d’abord, il faut un système d'aide auxopérateurs dans leurs efforts de formation à l'em-

bauche, ensuite, un plan de formation adapté aux be-soins du secteur aéronautique et spatial, et une offreimmobilière diversifiée et conforme aux meilleursstandards internationaux au sein d'une Plateforme In-dustrielle Intégrée (P2I), dédiée et bénéficiant du sta-tut de zone franche. De par son positionnementgéographique, le faible coût de sa main-d’œuvre et lesavantages financiers qu’il offre, le Maroc présente pourle secteur aéronautique et spatial un avantage compé-titif certain concernant les coûts d’exploitation. Unesimple comparaison des coûts entre le Maroc et le sudde l’Europe pour certains postes financiers montre quele coût de la main d’œuvre est de -50% et que les Im-pôts sur les sociétés est -100% pendant 5 ans, ensomme, les coûts totaux vont jusqu’à -30%.Outre les mesures stratégiques adoptées pour renfor-cer l’attractivité de la destination Maroc, le Royaumedispose d’atouts structurels, favorables à l’émergenced’un tissu industriel dynamique et compétitif, outrela proximité géographique, environ 3h d’avion del’Europe, la stabilité politique et la culture d’ouver-ture et de tolérance en plus de la performance écono-mique récente favorable, sans oublier que le pays setrouve dans l’accès d’un marché d’un milliard deconsommateurs.

Sanae Taleb

Au Maroc, le secteur aéronautique et spatial est constitué de véritables centres d’excellencecouvrant la production, les services, la maintenance et l’ingénierie. Avec un chiffre d’affairesde 6,6 milliards de dirhams, le secteur garantie 7 000 emplois.

Le Marocprésente pourle secteuraéronautiqueet spatial unavantage com-pétitif certainconcernant lescoûts d’exploi-tation.

Centre demaintenancede moteursd’avion

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Maroc Plus de 276.000 vendeurs ambulants

L e chiffre d’affaires annuel de ce commerce informelest estimé à 45 milliards de DH, le manque à gagnerpour l’Etat est évalué à 470 millions de dirhams et,

enfin, le taux de croissance moyenne de cette activité estcompris entre 3 et 4% par an. Ces chiffres et statistiquesmontrent l’ampleur du phénomène du commerce ambu-lant au Maroc. Toujours selon le site PanoraMaroc, les res-ponsables de cette étude ont constaté que 60% desmarchands ambulants exercent leur métier depuis plus de10 ans et les deux tiers n’ont que ce métier pour vivre euxet leurs familles. De plus, 98% font prospérer leur activitéen dehors de toute autorisation légale, ce qui aboutit à laconclusion que le véritable problème du commerce am-bulant est l’absence d’encadrement juridique. Aussi, et entoute logique, tous les groupements constitués par cesmarchands, en souks ou individuellement, font de l’occu-pation du domaine public. Sur les 276 000 marchands am-bulants, 91% sont des hommes, âgés en moyenne de 41ans. 46% des femmes qui s’adonnent à cette activité aidentleurs familles à subsister et 54% sont des femmes mariées.80% des marchands ambulants tiennent des emplace-ments réguliers : gares routières, mosquées, proximité avecles marchés officiels, quartiers populeux. 73% des mar-chands ambulants vendent des denrées alimentaires et del’habillement, sachant que la valeur des marchandises ex-posées ne dépasse généralement pas 2 750 dirhams, avecdes bénéfices journaliers estimés à 104 dirhams, soit un re-venu mensuel moyen individuel de 3 100 dirhams. Enfin,

dernier chiffre, 36% des clients de ces marchands sont despersonnes appartenant à la catégorie pauvre et 46% sontde la classe moyenne.Par ailleurs, les efforts en matière de sensibilisation et d'in-formation, et aussi de contrôle pour lutter contre l'infor-mel, restent limités. Les incitations fiscales introduites dansle cadre de la Loi de Finances 2011 pour séduire le secteurinformel ont attiré peu de monde. A peine 6 500 personnesont accepté de jouer le jeu de la transparence. Le gouver-nement voulait lutter contre l'informel, à travers l'applica-tion d'un taux d'IS de 15% pour les TPE (très petiteentreprise) des entreprises réalisant un chiffre d'affaires demoins d'un million de dirhams. Il s'agit d'un dispositif in-citatif pour l'intégration du secteur et d'un traitement pré-férentiel en faveur des entreprises restructurées. Le butrecherché est d'encourager une TPE à devenir une PME àtravers des moyens lui permettant son expansion.Pour rappel, le secteur informel au Maroc représenteune part importante dans l'économie nationale avecplus de 14% du PIB et 37% de l'emploi non agricole. Lenombre des unités informelles dépasse 1,5 million. Ilfaut dire que le commerce concentre près de la moitiédu secteur, suivi des services et des activités manufac-turières. Dans le volet fiscal, la lutte contre l'informelpasse également par l'élaboration de nouvelles formulesd'imposition plus simples comme le forfait, ou biens'inspirer des expériences réussies de certains pays.

Sanae Taleb

Selon une dernière étude du ministère du Commerce et de l’Industrie, ils seraient quelque276 000 vendeurs ambulants au Maroc, qui font vivre environ un million et demi de personnes.

Le véritableproblème ducommerceambulant estl’absenced’encadrementjuridique.

Ambulants àCasablanca

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DECOUVERTE

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DHLLivraisons insolites en AfriqueEn Afrique, les capacités des sociétés de logistique ont évolué defaçon exponentielle. Il n’est pas rare que ces acteurs y acheminentdes colis aux contenus allant d’animaux vivants aux plats cuisinés,en passant par des médicaments, ... Mais la palme revient à DHLqui dévoile des expéditions Express parmi les plus inédites.

Le client a particu-lièrement misl’accent sur lebesoin de livrer legâteau durant unepériode particu-lière de la journée.

L’Afrique, qui a bel et bien adopté letransport express, va bien au-delà. Deplus en plus de compagnies de trans-port reçoivent des demandes de li-vraisons qui sortent de l’ordinaire.

C’est notamment le cas de DHL. Sumesh Rahaven-dra, directeur marketing de DHL Express- Afriquesubsaharienne, vient de confirmer l’augmentationdes demandes similaires, singulièrement de diversanimaux menacés, … A ce titre, le cas courant 2012du déplacement de 3 rhinocéros noirs menacés duRoyaume-Uni jusqu’au parc national du Kilimanjaro,en Tanzanie. Pour mémoire, le voyage avait duré 10heures de l’aéroport britannique de Manstonjusqu’en Tanzanie, avec une escale de ravitaillementen Italie, à bord d’un Boeing 757 spécialement amé-nagé. Pour soutenir des efforts aussi importants, cecadre de DHL justifiait alors l’utilisation de capacitésde logistique fondamentales, avec notamment desinstallations spéciales, comprenant des dispositifsde sauvetage ad hoc et des appareils de contrôle dela température de la cabine, …Toutefois, au chapitre de l’insolite, des demandesadressées à DHL en Afrique ont été pour le moinsextraordinaire. Elles vont des petites gentillessesentre bien-aimés aux échantillons rares, en passantpar des fauves, des organes vitaux humains, … Ainsiun client nigérian a payé le prix d’un billet d’avion

pour voyager avec un gâteau d’anniversaire d’Abujaà Lagos. Le montant du billet s’élevait à environ 3fois la valeur du gâteau. Le client a particulièrementmis l’accent sur le besoin de livrer le gâteau durantune période particulière de la journée, et était prêtà payer pour cela, nous a-t-on précisé.Une autre demande pour le moins déboussolantest venue du Zimbabwe, où un dîner entière-ment préparé de 5 plats pour 8 personnes a ététransporté. Pour le donneur d’ordre, certainsdes ingrédients composant le mets n’étaient pasdisponibles sur place, … A côté de ces prestations, la compagnie interna-tionale de transport express achemine en Afriquedes organes vitaux, tels que des foies, des reins,des cœurs, ou des étoffes rares, des équipementsmédicaux, voire des pièces de rechange. Toutefois, ce prestataire de service aura beauvouloir satisfaire les commandes les plus saugre-nues, il n’en demeure pas moins qu’il se trouvede temps à autre confronté à certaines restric-tions portant sur le transport express mondial.Généralement, les limitations portent sur lesarmes à feu, les bijoux, les métaux précieux, … Anoter que des demandes restent lettres mortesparce que confrontées, à des embargos spéci-fiques sur des produits dans certains Etats.

D. M.

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VU DE PARIS

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Suite à l'embargo américain et à la défail-lance du soutien économique soviétique,les cubains ont dû dès 1991 modifierleurs habitudes de vie. Les difficultésd'approvisionnement en pétrole les ont

notamment conduits à privilégier la marche et levélo pour se déplacer. Selon les auteurs de l'étude,près de 80% de la population était considéréecomme active en 1995, alors qu'ils ne sont plusaujourd'hui que 55%. De même, la courbe des ap-ports alimentaires a suivi une évolution inverse àcelle de l'activité physique. Les estimations indi-quent une diminution des apports jusqu'à 500 ki-localories par jour au plus fort de la crise. Laprévalence de l'obésité, qui ne cessait d'augmenterdurant les années 80, a chuté à moins de 10%, etles scientifiques estiment à 4,5 kilos la perte depoids subie par la population entre 1991 et 1995.Durant la crise, de manière surprenante, les don-nées, compilées dans les registres du ministère cu-bain de la santé, montrent que les taux de mortalitéliée aux maladies cardiovasculaires et au diabète ontchuté de manière significative. En diminution per-manente, mais très lente (0,5% par an), les décèsdus aux maladies cardiaques ont reculé de 6,5% paran durant les années de restrictions. Pour les épidé-miologistes, ces résultats confirment l'hypothèsecontroversée qu'une diminution de poids modéréedans la population générale peut avoir un impactpositif sur les facteurs de risques cardiovasculaires,

et ce en quelques années seulement. Ces conclusionssoulignent l'intérêt des politiques de santé publiquequi visent à augmenter les dépenses énergétiques dela population, notamment en valorisant les modesde déplacement doux. L’Afrique, dont la majoritédes pays sont en crise, doit, a priori, se réjouir desrésultats de cette étude. Car les crises, les citoyensafricains en connaissent tout un pan. Seulement, lacrise engendre la pauvreté, et la pauvreté fait appa-raître d’autres pathologies beaucoup plus mortelles.Parmi les nombreuses maladies liées à la pauvreté, leSIDA, la malaria et la tuberculose sont responsablesde près de 10% de la mortalité globale et apparais-sent principalement dans les pays les moins déve-loppés, notamment en Afrique.Comme le révèle l’étude, la baisse de mortalitéconstatée à Cuba entre 1991 et 1995, a été aussi laconséquence d’une importante aide internationale,et surtout à l’existence d’un réseau médical solidequi a toujours fait la fierté des cubains. Ces deux élé-ments ont permis d’éviter le retour des maladies en-démiques éradiquées après la révolution, etl’apparition de pathologies infectieuses commecelles rencontrées en Afrique.Enfin, si l’Afrique est le continent, où la mortalitématernelle et infantile sont les plus élevées aumonde, c’est surtout parce que la majeure partie despays de ce contient ne disposent pas d’un systèmede santé efficient.

Dr Imounachen Zitouni

La crise peut avoir des vertusbénéfiques sur le plan sanitaireDes épidémiologistes américains et espagnols ont pu explorer desregistres portant sur plusieurs milliers de cubains. Ils ont cherché àévaluer l'impact de la perte de poids, consécutive aux restrictionsimposées par la crise, sur les facteurs de risques cardiovasculaires.Les résultats ont été publiés dans la revue British Medical Journal.

Si l’Afrique est lecontinent, où lamortalité mater-nelle et infantilesont les plusélevées au monde,c’est surtoutparce que lamajeure partie despays de ce con-tient ne disposentpas d’un systèmede santé efficient.

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PIED DE LETTRE

ne tendance lourde, pour undéveloppement durable et inclusif,se dégage dans nombre de cerclesintellectuels et autres think tankafricains. Conscients de la place quedoit occuper le continent africaindans le concert des nations, avec une

population croissante, en dépit de moult péripétieset handicaps, les défenseurs de cette vision sontpour une diversification et une extension dessources de développement et des opportunités, àmême d’améliorer la productivité, sine qua non àcet état de fait. Tous les analystes sérieux leurconcèdent beaucoup de cohérence dans cetteorientation. Faudrait-il pour autant sauter uneétape cruciale ? Celle-là même qui permet ledéveloppement de compétences aptes à apprécier laqualité, sans laquelle, les producteurs africainsn’auront que leurs yeux pour pleurer, demain face àla concurrence internationale. Cette étape seraaussi celle qui ira revisiter les écritures africaines,bien existantes, mais délaissées ou reléguées ausecond plan. Elle coïncidera de même avec larecrudescence de l’enseignement des languesnationales, sans pour autant négliger celles d’autres

nations qui, par le passé ont su s’imposer à traversla planète, suite à une curiosité et à une volonté deconquête soutenue. Il serait tout de même formidable, avec l’armadade moyens actuels en traduction instantanée, endidacticiels et autres médias, que des Wolof duSénégal exposent en Swahili dans une conférencequi a lieu en Afrique orientale, ... A une échelle,plus réduite, au sein d’une même nation, une foisqu’un consensus s’est dégagé autour d’une languenationale, l’enseignement obligatoire d’une oudeux langues locales, serait très porteur. Certainsobservateurs croient que cela pourrait faire gagnerplusieurs points de croissance. Les échecs scolairesseront beaucoup plus réduits et les compétencesplus pointues, loin d’être rares, seront trèsvulgarisées, d’où des moyens plus conséquents.Ainsi, ce retour aux écritures et languesautochtones, reste primordial. C’est le BA-BA pourdonner un coup de fouet à la création, développerla création culture de la qualité qui passe par unelabellisation des produits et services, et enfinasseoir un secteur privé local fort. Faire abstractiond’une telle étape serait synonyme de mettre lacharrue avant les bœufs !

UDaouda Mbaye,Secrétaire de Rédaction.Une étape cruciale

Masques Dogon,l’étape originelle

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