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東京外国語大学論集第 80 号(2010353 Les établissements d’enseignement français au Japon : une histoire qui reste à écrire ROUSSEL François 1. Approche du champ de recherches (I) : les établissements scolaires français à l’étranger, aperçu historique. 2. Approche du champ de recherches (II) : les écoles « françaises » au Japon, aperçu historique. 3. Approche du champ de recherches (III) : les grandes tendances de la recherche sur les écoles étrangères au Japon. Introduction Dans la longue histoire des relations entre la France et le Japon, l’enseignement (au sens le plus large) joue depuis le début un rôle de premier plan. Ainsi le premier Français à s’être rendu au Japon, Guillaume Courtet (en 1637) s’y rendait à des fins d’évangélisation 1) , puis au XIXe siècle, avant comme après la réforme Meiji, la présence française se manifesta particulièrement sous la forme de l’enseignement avec par exemple le collège franco-japonais de Yokohama (ouvert en 1865) 2) , la mission militaire pour l’instruction de l’armée du shogun (arrivée en 1867) 3) ou encore le rôle des oyatoi furansujin recrutés pour contribuer à la modernisation du Japon après la restauration Meiji, comme le juriste Guillaume Boissonade, « père du droit moderne au Japon » 4) . Ces aspects de la présence française sont relativement bien connus, de même qu’il existe des recherches assez significatives sur les aspects culturels de la rencontre de la France et du Japon, avec le rôle des établissements d’enseignement de la langue française comme l’Alliance Française 5) , et les questions relatives à l’interculturalité 6) . Mais il est une dimension de la présence française restée jusqu’ici relativement dans l’ombre : c’est celle des établissements scolaires (proprement dits) à programmes français, présents et passés, opérant sur le sol japonais. Avec attention particulière pour le Lycée franco-japonais de Tokyo, qui a déjà formé depuis près d’un demi-siècle des générations d’élèves, dont certains ont joué par la suite un rôle de premier plan dans le

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東京外国語大学論集第 80 号(2010) 353

Les établissements d’enseignement français au Japon : une histoire qui reste à écrire

ROUSSEL François

1. Approche du champ de recherches (I) : les établissements scolaires français à l’étranger, aperçu historique.

2. Approche du champ de recherches (II) : les écoles « françaises » au Japon, aperçu historique.

3. Approche du champ de recherches (III) : les grandes tendances de la recherche sur les écoles étrangères au Japon.

Introduction

Dans la longue histoire des relations entre la France et le Japon, l’enseignement (au sens le plus large) joue depuis le début un rôle de premier plan. Ainsi le premier Français à

s’être rendu au Japon, Guillaume Courtet (en 1637) s’y rendait à des fins d’évangélisation 1), puis au XIXe siècle, avant comme après la réforme Meiji, la présence française se

manifesta particulièrement sous la forme de l’enseignement avec par exemple le collège franco-japonais de Yokohama (ouvert en 1865) 2), la mission militaire pour l’instruction de

l’armée du shogun (arrivée en 1867) 3) ou encore le rôle des oyatoi furansujin recrutés pour contribuer à la modernisation du Japon après la restauration Meiji, comme le juriste

Guillaume Boissonade, « père du droit moderne au Japon » 4). Ces aspects de la présence française sont relativement bien connus, de même qu’il

existe des recherches assez significatives sur les aspects culturels de la rencontre de la France et du Japon, avec le rôle des établissements d’enseignement de la langue française

comme l’Alliance Française 5), et les questions relatives à l’interculturalité 6). Mais il est une dimension de la présence française restée jusqu’ici relativement dans

l’ombre : c’est celle des établissements scolaires (proprement dits) à programmes français, présents et passés, opérant sur le sol japonais. Avec attention particulière pour le Lycée

franco-japonais de Tokyo, qui a déjà formé depuis près d’un demi-siècle des générations d’élèves, dont certains ont joué par la suite un rôle de premier plan dans le

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développement des relations économiques, diplomatiques ou culturelles entre les deux

pays. L’objectif de ce travail est de tenter une première ébauche de ce que pourraient être des

recherches approfondies sur cet aspect méconnu de la réalité des relations franco-japonaises. Après une approche globale du champ de recherche (les écoles françaises

à l’étranger, mais aussi les autres réseaux d’écoles « expatriées »), les principaux établissements scolaires « français » du Japon seront présentés, et notamment le Lycée

franco-japonais de Tokyo : son histoire, sa nature et ses caractéristiques. Enfin seront évoquées les questions susceptibles d’orienter des recherches ultérieures, en tenant compte

des travaux similaires consacrés notamment à d’autres régions du monde ou à d’autres établissements comparables au Japon.

1. Approche du champ de recherches (I) : les établissements scolaires français à l’étranger,

aperçu historique.

La riche et longue histoire des établissements scolaires français à l’ étranger a déjà fait l’objet d’assez abondantes recherches, notamment concernant les régions où leur

création remonte à l’époque coloniale. Les colonies ne sont pourtant pas le point de départ de ces établissements, puisque le « lycée » français à l’étranger le plus ancien est celui de

Berlin, fondé au XVIIe siècle par des Huguenots chassés de France 7). L’un des rares spécialistes, Philippe Séverac 8), voit dans les collèges maronites créés

par la communauté chrétienne du Liban au XIIIe siècle (suite aux croisades et à la création du royaume franc de Jérusalem) le premier exemple d’écoles françaises à l’étranger. Il

décrit la suite de l’histoire des écoles françaises ainsi : en 1555, Nicolas de Villegagnon fonde une colonie au Brésil, « la France antarctique », qui comporte des établissements

scolaires. Puis au début du XVIIe siècle, Samuel Champlain s’installe sur les côtes d’Amérique du Nord. Les missionnaires parcourent la Nouvelle France (du St Laurent aux

Grands Lacs, des Rocheuses jusqu’à la Louisiane actuelle) et les Jésuites, notamment, enseignent aux Indiens. La première implantation massive de Français à l’étranger date

cependant de la révocation de l’édit de Nantes : 260 000 Protestants vont se réfugier aux Pays-Bas, en Angleterre et en Allemagne 9). En 1689 s’ouvre le Collège de Berlin, qui est

habituellement considéré comme le plus ancien véritable « établissement français à

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l’étranger ». On retrouve aussi des réfugiés huguenots en Caroline du Sud (Charleston)

ainsi qu’à New-York. La période napoléonienne provoque un rejet en Europe. Mais c’est la constitution de l’empire colonial au XIXe siècle qui provoque un nouvel essor.

Après 1870, la perte de l’Alsace-Lorraine conduit à une émigration en Algérie, en Amérique, ou plus près en Suisse (création de l’école de Bâle en 1874). Des écoles sont

fondées au fur et à mesure que la politique d’expansion coloniale ouvre de nouveaux territoires : Pondichéry (Charles X), Tunisie (1833), Tonkin (1885), Algérie, Afrique

occidentale française (AOF), Afrique équatoriale française (AEF), Indochine, Madagascar, Polynésie Française, auxquels s’ajoute le protectorat du Maroc en 1912. À la différence de

ce que nous connaissons aujourd’hui ces écoles constituaient souvent le système éducatif local. Créée en 1902, la Mission Laïque Française se tourne plutôt vers le Levant et le

monde arabe. Entre 1905 et 1910, elle fonde des lycées à Salonique, Beyrouth, Le Caire et Alexandrie. Après la première guerre mondiale, elle va essaimer en Syrie, en Iran, en

Égypte. La seconde guerre mondiale interrompt cette expansion, qui reprendra après guerre, en Libye (Tripoli), au Soudan, en Éthiopie (1958). La Mission Laïque Française se

développe aussi au Liban. Plus récemment, elle se spécialise dans les écoles d’entreprises et crée divers établissements (OSUI au Maroc, en Espagne).

Après guerre s’enclenche le mouvement de revendication d’indépendance et de décolonisation. Les grands lycées comme celui de Casablanca (Lyautey), Hanoï (Albert

Sarraut) ou de Dakar (Mermoz) passent dans le réseau des établissements français à l’étranger. Dans le même temps, ce réseau connaît un nouvel essor : la plupart des grands

lycées dans les capitales européennes voient le jour (Londres, Rome, Barcelone, Vienne …) En 1948 est créé le Conseil Supérieur des Français de l’Étranger (CSFE) qui donne une

structure à la représentation des Français expatriés ou implantés à l’étranger. Il sera réformé en 1982.

Dès lors, le réseau des établissements à l’étranger, fruit de l’histoire pour une large part et de la conception française de la colonisation (administration directe), va se

développer dans d’autres pays pour répondre à des intérêts économiques ou d’influence géostratégique. Mais le réseau comporte des établissements très divers, souvent créés à

l’initiative des familles françaises ou de l’ambassade, avec des statuts juridiques et administratifs très variés. En 1975, la réflexion du CSFE conduit à la mise en place d’un

système de conventionnement (accréditation) : l’ANEFE (Association Nationale des Écoles

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Françaises de l’Étranger) est fondée et permet l’obtention de prêts garantis par l’État. Mais

l’évolution du réseau et la situation des personnels, notamment titulaires, conduit en 1990 à la création de l’AEFE (Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger), pour donner

de la cohérence au réseau 10). Aujourd’hui, la majorité des « lycées français de l’étranger » relèvent donc du réseau de l’AEFE. Cet établissement public placé sous la tutelle du

ministère des Affaires étrangères et européennes est chargé du suivi et de l'animation d'un réseau de 243 établissements à programme français (77 en gestion directe et 166

conventionnés) répartis dans près de 130 pays à travers le monde, sur les 461 établissements actuellement homologués par le ministère de l'Éducation nationale

français11). D’après les données accessibles sur son site Internet, l'Agence, dont les établissements

accueillent en 2009-2010 près de 174 000 élèves sur les 250 000 scolarisés dans l'ensemble des établissements à programme français dans le monde, a pour missions principales

d'assurer la continuité du service public d'éducation pour les enfants français (47% de l'effectif total), de contribuer à la diffusion de la langue et de la culture françaises auprès

des élèves étrangers et de participer au renforcement des relations entre les systèmes éducatifs français et étrangers.

La France n’est pas le seul pays à posséder un réseau d’écoles à l’étranger, même si celui-ci semble parmi les plus cohérents et les plus développés. Les États-Unis

entretiennent également un fort réseau (notamment en raison des besoins liés aux implantations militaires à travers le monde). Mais d’autres réseaux en lien direct avec un

pays existent aussi, quoique plus modestes, comme celui des écoles du Royaume-Uni (British School), celui des écoles allemandes (Deutsche Schule), ou encore celui des écoles

suisses 12).

2. Approche du champ de recherches (II) : les écoles « françaises » au Japon, aperçu historique.

La plus ancienne école d’origine « française » au Japon, et souvent présentée comme la

plus ancienne école étrangère, toujours existante, est l’école Saint Maur de Yokohama (Saint Maur International School). Avec la création récente (en 2007) d’une section bilingue

francophone, cette école jusque là exclusivement anglophone revient un peu à ses origines puisqu’elle avait été fondée en 1872 dans la concession étrangère de Yokohama sur

l’initiative du missionnaire français Bernard T. Petitjean (1829-1884), par des religieuses

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majoritairement françaises de la Congrégation des Soeurs de l’Enfant Jésus, avec le

soutien de 15 légations étrangères dont celles de la France, des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Autriche, de la Hollande et de l’Allemagne (voir sitographie : site Internet de l’école Saint Maur). À la fin du XIXe siècle Yokohama était en effet la plus

grande « ville étrangère » du Japon, et les Français ont constitué jusqu’au cinquième de sa

population 13). Dans les années 1875, selon Christian Polak 14), le quartier qui les regroupait était une véritable « ville française » avec son magasin de mode, sa boulangerie, sa

pâtisserie, son café-restaurant, son église, et même son bureau de poste. Dans ce contexte, à la veille de la levée de l’interdiction de la religion chrétienne au Japon (1873), naquit

l’idée d’une école qui permettrait aux parents expatriés à Yokohama de ne plus devoir vivre séparés de leurs enfants (en l’occurence de leurs filles) placées en pensionnat en France 15).

Mais les établissements véritablement « français », car à programmes scolaires identiques à ceux de l’Éducation nationale française, sont aujourd’hui les écoles françaises

de Tokyo et de Kyoto (après la fermeture des écoles d’entreprises comme celle de Michelin à Ohta). L’école française du Kansaï, fondée en 1997, accueille actuellement une centaine

d’élèves (en tutorat pour les classes du secondaire). Quant au Lycée franco-japonais de Tokyo, officiellement fondé en 1967, il scolarise autour d’un millier délèves.

Le Lycée franco-japonais de Tokyo tire officiellement son origine de la « section

française du Gyosei » (école privée japonaise) section inaugurée en mai 1967 dans un

bâtiment neuf, bâti avec une subvention de la France. En 1973, la section est rachetée par la France, et devient en janvier 1975 le « Lycée franco-japonais de Tokyo ». L'établissement

est reconnu officiellement par le ministère de l'Éducation nationale à la rentrée 1976. Il fait partie du réseau des établissements de l'AEFE depuis la création de celle-ci en 1990.

C'était à l’origine un établissement en gestion directe, dont la comptabilité était intégrée au budget de l'AEFE.

Au cours de son histoire, la fluctuation de ses effectifs a obligé le Lycée à délocaliser une partie des élèves sur d’autres sites (comme l’école Meisho de Chiyoda-ku, ou encore

l’Institut Franco-Japonais de Tokyo). Décidée en 2000, une aile supplémentaire a été inaugurée à la rentrée 2001. Puis à la rentrée 2003, les élèves du Primaire sont regoupés

sur le site historique de Fujimi (dans l’arrondissement de Chiyoda-ku), et ceux du Secondaire sur le site d’une ancienne école Japonaise : Ryûhoku (dans l’arrondissement de

Taito-Ku), dont l'établissement est locataire.

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Depuis le 1er janvier 2006, le Lycée franco-japonais de Tokyo a quitté la catégorie des

établissements en gestion directe de l’AEFE. En effet, ayant obtenu du gouvernorat de Tokyo le statut d’école reconnue (gakkô hôjin)(statut accordé le 20 décembre 2005), il est alors entré officiellement dans la catégorie des établissements « conventionnés » de l’AEFE, tout en restant sous le contrôle de l’État français qui détient statutairement la majorité

(des deux tiers) des 12 sièges au conseil d’administration de la fondation de droit local japonais qui en assure la gestion (gakkô hôjin nichifutsugakuen 学校法人日仏学園).

À la rentrée de septembre 2009, il accueillait un effectif de 1020 élèves et employait 128 personnes.

3. Approche du champ de recherches (III) : les grandes tendances de la recherche sur les

écoles étrangères au Japon.

Les recherches consacrées aux établissements scolaires « expatriés », français ou non,

sont abondantes. Dans le cas des écoles américaines (états-uniennes) à l’étranger, il existe même une société d’histoire spécialement vouée à leur étude 16). Parmi les études existantes,

on peut relever plusieurs types de problématiques : 1) des monographies consacrées à un établissement 17),

2) des études consacrées aux activités d’un réseau particulier dans un pays ou une région donnée du monde 18),

3) des études consacrées à l’ensemble des écoles étrangères dans tel ou tel pays (et à la politique de ce pays à leur égard) 19) , et enfin

4) des études prenant surtout en compte les écoles « expatriées » en tant que terrain d’expérimentation favorable pour analyser d’autres réalités (comme les conditions de

l’apprentissage d’une langue seconde) 20). Dans le cas du Japon, les études que l’on a pu relever appartiennent surtout à la 3e et à

la 4e catégories ci-dessus. Ainsi existe-t-il un livre entièrement consacrée à l’école Gyôsei (à l’origine de la création du Lycée franco-japonais de Tokyo) 21), tandis que la douloureuse

question du statut des Coréens résidents permanents du Japon semble être la principale motivation des recherches portant sur l’ensemble des écoles « étrangères » du Japon 22)

voire du monde 23). Le Lycée franco-japonais de Tokyo, qui se voit tout au plus consacrer 3 pages dans l’un de ces ouvrages 24), est encore une terre vierge pour la recherche.

Sa place dans l’histoire des relations diplomatiques entre la France et le Japon,

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l’importance de ses effectifs, la multiplicité des nationalités qu’il accueille, le rôle joué par

ses anciens élèves dans les relations entre les deux pays, son influence sur la société japonaise, de même que l’influence possible que la société japonaise exerce à travers lui en

retour vers la France (?), mériteraient pourtant qu’on y prête davantage attention.

Notes : 1) [Polak 2002:13] 2) [Polak 2002:53] 3) [Polak 2002:63] 4) Voir [Polak 2002 : 137] et [ Tomita 1979 : 175] 5) [Calvet, 2005] 6) Voir [Denis 1973] et [Sourisseau 2003] 7) [Vasseur 2005:208] 8) [Snuipp.Fsu 2009] 9) [Snuipp.Fsu 2009 : 2] 10) (fin de citation du travail de M. Philippe Séverac) 11) (voir sitographie : AEFE) 12) (voir sitographie) 13) En 1864, d’après [Polak 2002 : 29] 14) [Polak 2002 :169] 15) [Pak 2008 : 157-159)] 16) (Il s’agit de l’AOSA : American Overseas Schools Archives. Voir sitographie) 17) [Da Silva Telles 1999], [Krebs 2006], [Pitollet 1921]... 18) [Abecassis 1994], [Abecassis 1995] et [Abecassis 2005] 19) [Io 2007], [Fukuda 2005] 20) [Joubier 2008) 21) [Tanaka 1998] 22) Cf. [Io 2007] et [Pak 2008] 23) [Fukuda 2005] 24) [Pak 2008 : 127-130] Bibliographie sommaire Histoire de l’éducation, généralités Prost, Antoine 1968

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Écoles « étrangères » au Japon : Sitographie

Lycée franco-japonais de Tokyo : http://www.lfjtokyo.org/ École française du Kansaï : http://www.ecolefrancaisedukansai.org/ Saint Maur International School : http://www.stmaur.ac.jp/ MOFA (ministère japonais des Affaires étrangères),

Survey Report on the Status of Foreign Schools in Foreign Countries (1999) http://www.mofa.go.jp/policy/human/survey9907.html

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東京外国語大学論集第 80 号(2010) 363

日本におけるフランス人学校:今後書かれるべき歴史

ROUSSEL François 日仏関係の長い発展の歴史において、(広い意味での)教育は当初から最も重要な役割を果た

してきた。とはいうものの、19 世紀の日本の近代化におけるフランスの役割が良く知られ、両

国間の外交・経済関係の歴史や知的交流のいくつかの側面(日本におけるフランス語教育、両

国が互いに対して抱くイメージ)について数多くの研究が存在しているにも関わらず、日本に

おけるフランス人学校とその歴史については比較的知られていない。とりわけ、およそ半世紀

前に創設され、毎年約千人の学生が就学する(うち 40%は日本国籍)リセ・フランコ・ジャポ

ネ・ド・トウキョウ(LFJT)は、いまだアカデミックな研究対象になったことがない。 本研究はこの主題に関する最初の研究指針となることを目指しており、世界中にある様々な

「外国人」学校のネットワーク、とりわけフランス人学校のネットワーク、そしてその中で

LFJT が占める位置とその歴史的概要を提示するものである。また、同様の主題に関する先行

研究の紹介を行う。在外フランス人学校、とりわけ旧植民地にあるフランス人学校については

これまで多くの論考(とりわけ特定の学校に関するモノグラフィ―)が発表されており、その

上、日本では、「外国人学校」という主題はグローバリゼーションや人権という観点から、特別

な注目を集めてきた。

今後は、LFJT が日本社会にどのように組み込まれてきたかを分析することで、LFJT の発

展の歴史を正確にたどりなおし、日本を多文化・多言語社会にすることに LFJT が貢献したと

思われる側面、そして、日仏両国間の関係強化に LFJT の卒業生たちが果たした役割を明らか

にしたい。つまり、日本に対して LFJT がもたらした効果(それがあるとすればの話だが)と、

場合によっては、反対に日本社会が LFJT に、そして LFJT を通してフランスにもたらした効

果を明らかにしていきたい。

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