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Les seigneuries en Nouvelle-France entre 1645 et 1745 :
une population suffisante à son développement
SAÉ
La société canadienne entre 1645 et 1745
Cours DID-2010
Claude Désy
Faculté des sciences de l’éducation
Université Laval
29 janvier 2016
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 2
TABLE DES MATIÈRES
Introduction ……………………………………………………………………………………………………………………………… 3
Programmation des apprentissages ………………………………………………………………………………………….. 4
Cadre didactique……………………………………………………………………………………………………………………….. 6
Guide d’usage pour l’enseignant
Intervention en classe…………………………………………………………………………………………………….. 7
SAÉ avec corrigé intégré en notes de bas de page
Tâche 1 - La mise en place des seigneuries en Nouvelle-France ……………………………………… 10 Tâche 2 - Les causes et traces du régime seigneurial sur le sol québécois ………………………..... 14 Tâche 3 - À chacun sa terre vers 1745, droits et devoirs. Jeu de société …………………..…….…. 23
Conclusion………………………………………………………………………………………………………………………….……… 25
Bibliographie / Médiagraphie……………………………………………………………………………………….……………. 26
Annexe 1 – Image du découpage seigneurial actuel ………………………………………………………..…………..… 27 Annexe 2 – Tableau du nb. de fermes et superficies μ au Québec de 1921 à 2011 ………….…………..… 28 Annexe 3 – Aperçu pour la suite. Comparaison entre cantons et seigneuries ……………………………..…. 29 Fichiers joints (autres documents)
Les seigneuries en Nouvelle-France - tâche 1 (Cahier de tâches – tâche 1 sans corrigé) Les seigneuries en Nouvelle-France - tâche 2 (Cahier de tâches – tâche 2 sans corrigé) La Nouvelle-France - Notes didactiques (Notes pour le prof : PPT NF 1645-1745)
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 3
INTRODUCTION
Les élèves ont étudié la société française vers 1645 au cours de laquelle ils ont été initié au commerce des fourrures et au système d’alliances avec les Amérindiens. Le fonctionnement du conseil souverain et du commerce triangulaire en Nouvelle-France ont guidé l’étude de cette société vers 1745. Ils sont maintenant appelés à saisir le développement et le fonctionnement du système seigneurial dans cette colonie. Cette SAÉ se développe particulièrement autour du lien à établir entre la croissance démographique et le développement d’une occupation du territoire en seigneuries qui évolue du comptoir de traite capteur de ressources au peuplement agricole créateur de ressources. Elle exploite ensuite cette compréhension en questionnant les élèves sur des événements ou personnages dont ils doivent résumer les incidences ou influences possibles à l’aide de fiches fournies. L’intégration de ces savoirs permet de proposer leur mise en œuvre et intrinsèquement leur vérification dans un jeu de société à monter avec les élèves. La structure du jeu visant à faire intégrer les principes de la tenure seigneuriale par l’action fictive vécue est illustrée par des exemples à continuer de bâtir à partir des connaissances et propositions des élèves balisées par l’enseignant. Cet apprentissage sera réinvesti dans la société anglo-américaine vers 1745 qui a cru jusqu’à devenir 30 x plus importante que celle de la NF, notamment en ce qui concerne un autre type de découpage du territoire, celui en franc et commun soccage, le canton, invitant les élèves à comparer deux visions de l’aménagement du territoire et par conséquent de l’organisation coloniale sur le continent nord-américain. En effet, le modèle anglo-américain traduit le concept de propriété au centre du mouvement colonial britannique alors que le modèle féodal adapté à l’hydrographie laurentienne installe une sédentarité plus communautaire au service d’un idéal mercantiliste.
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 4
PROGRAMMATION DES APPRENTISSAGES
Abrév. : LDT Ligne du temps T.B.I. Tableau blanc interactif NF Nouvelle-France Progr. Programme a.s. Acquis scolaires
c.i. Conceptions initiales pr. Période
P Préparation R Réalisation I Intégration
OE Orientation et entrepreneuriat
RP Résoudre des problèmes
NOMS : Claude DOMAINE : univers social
2e cycle; 3e année MOIS SEPT OCT NOV DÉC JAN FÉV MARS AVRIL MAI JUIN
CD1
IROQUOIENS
1500
NF
1645
Synthèse- révision-
test (toutes matières)
CD2
NF 1645-1745
CD3
Algonquiens
1500
CONCEPT SÉDENTARITÉ TROC FOURRURES POLITIQUE
DGF
Environnement et
consommation Présence à son milieu
CT
Coopérer Travail collectif
Stratégie
Cahier de tâches
avec compagnon
mascotte
Groupes
experts Construction
d’expertise
Analyse de
textes et
cartes
Autre DA Préciser
CD
MTH
CD1
FRA
CD1
Semaines
(36) 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Périodes 1 2 2 2 2 2 1
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 5
PROGRAMMATION DES APPRENTISSAGES (suite)
Abrév. : LDT Ligne du temps T.B.I. Tableau blanc interactif NF Nouvelle-France Progr. Programme a.s. Acquis scolaires
c.i. Conceptions initiales pr. Période
P Préparation R Réalisation I Intégration
OE Orientation et entrepreneuriat
RP Résoudre des problèmes
NOMS : Claude DOMAINE : univers social
SOCIÉTÉ CIBLÉE canadienne en Nouvelle--France entre 1645 et 1745 ; 2e cycle; 4e année MOIS SEPT OCT NOV DÉC JAN FÉV MARS AVRIL MAI JUIN
CD1
Synthèse- révision-test
(toutes matières)
CD2
NF 1645-1745
CD3
Anglo-
américains
1745
Concept(s) SEIGNEURIES Pop. et
cantons
DGF
OE
CT
RP
Stratégie
Résolution
de problème
Autre DA Préciser
CD
MTH CD1
Semaines
(36) 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Périodes 1 2 3
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 6
CADRE DIDACTIQUE DID-2010
Question directrice : Quels liens établir entre le fonctionnement des seigneuries en Nouvelle-France et la croissance de la population ?
DA : Univers social Cycle 2e et année 4e Compétence : CD1 CD2 CD3 Société ciblée
Composante principale développée : Préciser l’incidence d’événements (démographie) ou l’influence de personnages sur ces changements Autres : justifier son interprétation des changements ; dégager des traces de ces changements au présent
Contenu spécifique
Prescription : Territoire occupé (étendue, mode d’occupation), peuplement, démographie, agriculture, commerce
Description : lier des personnages et des événements aux changements liés à la composition de la population et son organisation
Concept(s)-clés : Seigneuries / dénombrement
Société(s) essentielle(s) logiquement étudiée(s) au préalable (cf. programmation)
Acquis réutilisés / préciser par société(s) : NF 1645 : premiers établissements, alliances autochtones, explorations, religion, pelleteries NF 1745 : coureurs des bois, rôles et pouvoirs des dirigeants, divertissements, mercantilisme
INTENTION ÉDUCATIVE (pourquoi cette étude est-elle importante et par quel apprentissage visé ?)
Faire établir un lien clair entre le nombre approximatif de personnes nécessaires au fonctionnement d’une seigneurie et le développement de la sédentarisation en Nouvelle-France pour saisir un autre motif important de la présence française en Amérique au cours de la phase d’occupation caractéristique en NF au XVIIIe siècle. Exploiter cette compréhension pour incarner la vie sédentaire en seigneuries au couts de cette période de notre histoire.
DGF compatible avec
l’intention : orientation et entrepreneuriat
Préciser avec l’axe : Appropriation de stratégies liées à un projet (Conscience des liens entre connaissance de soi et projets d’avenir; visualisation de soi dans différents rôles; …; stratégies associées à la réalisation d’un projet : information, prise de décision, planification, réalisation)
Compétence transversale Résoudre des problèmes
Composante : Analyser les éléments de la situation (cerner le contexte, percevoir les éléments déterminants et les liens qui les unissent; exploiter ses acquis en la matière) Critère associé : Pertinence des éléments identifiés
Stratégie dominante Résolution de problèmes par des recherches documentaires autonomes liées à des hypothèses guidées à travers des questionnements sur les liens entre territoire et population suivie d’une mise en pratique sous forme de jeu.
INTERVENTION EN CLASSE (résumée) Titre : Les seigneuries en Nouvelle-France Préparation (amorce, activité de mise à jour des acquis et conceptions, tâches préparatoires, problématisation, organisation)
Les élèves sont conviés à traverser la mer océane pour la NF non sans avoir démontré au préalable leurs connaissances suffisantes des sociétés et territoires étudiés jusqu’ici. Ils sont ensuite conduits à questionner les conditions qui ont prévalu aux débuts agricoles en NF et l’organisation qui en a résulté. Matériel : accessoires facultatifs suggérés : chapeau et musique
Réalisation (aperçu
des tâches à réaliser)
Les élèves reconnaissent et découvrent l’évolution du territoire, son aménagement et la population de la NF dans les régions de Québec, Trois-Rivières et Montréal au cours de la période de 1645 à 1745 dans un cahier de tâches. Ils résument ensuite l’influence de personnages ou l’incidence d’événements sur l’aménagement du territoire en seigneuries et l’organisation sociale qui en découle. Matériel nécessaire : Cahier de tâches et fiches personnages / événements à analyser (p. 10-25)
Intégration (objectivation par mise en commun de résultats, tâche de consolidation, vérification des acquis)
Les acquis associés au développement des seigneuries sont mis en œuvre dans un jeu de société à monter avec les élèves. Le jeu vise l’intégration des principes de la tenure seigneuriale par l’action fictive vécue, illustrée par des exemples à continuer de construire avec les élèves. Matériel nécessaire : planche, questions, règlements (p. 23-25)
Critères d’évaluation retenus
Indicateurs associés (manifestations observables) : l’élève… relève que : par exemple, • l’arrivée des filles du roi a une incidence sur la croissance de la population • la croissance de la population permet le développement des seigneuries
• la sédentarisation de la population permet un meilleur contrôle, canalise le commerce des fourrures, ajoute des produits à l’exportation et enrichit la colonie
La société dans laquelle l’objet d’étude est réinvesti
(cf. programmation)
Descriptif du réinvestissement La société anglo-américaine vers 1745 se différencie notamment de la NF par le nombre (jusqu’à 30 x plus important) et le découpage du territoire : le canton. Les élèves pourront comparer l’impact de cette population sur le territoire et son aménagement traduisant une vision fort différente de la colonisation dans l’espace nord-américain.
La société canadienne
entre 1645 et 1745
Réf. au programme : p. 184
Réf. à la progression : p. 12
• Associer personnages / changements
• Associer événements / changements
• Arguments pertinents pour justifier
AA vers 1745
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 7
GUIDE D’USAGE POUR L’ENSEIGNANT
INTERVENTION EN CLASSE
Préparation Durée : 1 période
Enseignante ou enseignant Élèves
Contexte : les élèves ont fait au préalable l’étude de la société française vers 1645 au cours de laquelle ils ont étudié le commerce des fourrures et compris le système d’alliances avec les Amérindiens ; ils ont également étudié plus particulièrement le fonctionnement du commerce triangulaire en Nouvelle-France. Ils vont maintenant être appelés à saisir le développement et le fonctionnement du système seigneurial dans cette colonie.
Mise en situation et mise à jour des acquis : Avant le début du cours, faites jouer en sourdine une musique du temps de la Nouvelle-France1. À l’heure sonnée, montez le volume pour signifier le début de la période, baissez et coupez le volume, puis, muni d’un chapeau brandi à la française, adressez-vous théâtralement en ces termes : «Moussaillons, moussaillonnes, ai-je bien ouï dire que vous seriez mon équipage pour ce grand voyage sur la mer océane vers ces nouvelles terres à occuper ? Fort bien mais encore vous faut-il m’entretenir de vos cognoissances, . du territoire et de ces peuples que vous aurez à côtoyer !
(Iroquoiens sédentaires autour des Grands Lacs, Algonquiens nomades en Acadie, au nord du fleuve);
. de nos actions et relations avec nos alliés autochtones; (commerce, peuplement, évangélisation, alliances) . des moyens utilisés (comptoirs, postes de traites, troc,
missions, tentatives d’éducation); […] votre passage dépend de vos réponses…»
Les élèves doivent instruire l’enseignant de leurs acquis sur le territoire, les populations autochtones et la colonisation : Autochtones : . qui (Iroquoiens, Algonquiens) . où (Grands Lacs, fleuve, mer, nord…) . mode de vie (sédentaires, nomades) Colonisation . actions (commerce des fourrures, peuplement, évangélisation); . relations (alliés hurons et algonquins; adversaires iroquois-mohawks); . moyens (postes de Tadoussac, Québec, Trois-Rivières, Ville-Marie – Montréal; troc, écoles, missions)
But : sonder les acquis jusqu’à l’orée des conceptions pour poser l’objet d’étude, l’occupation seigneuriale
Conceptions initiales, hypothèses et problématisation : Rappelez que les comptoirs ont servi à puiser les ressources du territoire mais que le peuplement en sédentarisant les colons a eu pour incidence d’en créer de nouvelles par l’agriculture et l’élevage. Question de recherche : comment tout cela s’est-il mis en place ? Quel système a-t-on adopté pour faire de l’agriculture ? Peut-on observer des traces de ce système dans le territoire actuel ? Cf. Annexe 1, p. 27
Les élèves émettent des hypothèses sur les débuts de l’agriculture, sur le territoire couvert, le système utilisé.
But : sonder les conceptions initiales sur le système seigneurial, son fonctionnement, sa mise en place. Note : L’enseignant prend soin de noter ou faire noter les réponses des élèves de manière à les comparer aux apprentissages subséquents lors de la phase d’intégration Matériel : notes du prof – extraits pour usage sous forme de diaporama
1 Matériel suggéré : En compagnie de Samuel de Champlain, De Brouage à Québec. Vol 1, par L'Ensemble Terra Nova, 2010. Disque compact : musique au temps de Champlain.
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 8
Réalisation Durée : 2 périodes
Enseignante ou enseignant Élèves
Organisation, déroulement, production attendue : 1) découverte du système seigneurial et de sa mise en place à l’aide d’un cahier de tâches2 ; 2) recherche en dyades à l’aide d’une documentation fournie et production d’une réponse résumant l’influence d’un personnage ou l’incidence d’un événement sur l’organisation du système seigneurial en Nouvelle-France.
Tâche 1 : Invitez les élèves à découvrir le système à l’origine de l’occupation agricole du territoire québécois en répondant avec eux en grand groupe aux questions préparées du cahier de tâches. Distribuez un cahier de tâches par élève. Ils produisent seuls mais la réflexion est commune. Relancez les questions en les reformulant à l’aide de la question «pourquoi». Validez en groupe.
Exploitez les acquis des élèves en mathématique concernant le dénombrement, les opérations, le calcul mental… (cf. Progr. Chap. 6) Par exemple, le graphique de la p. 13 représente en fait 3 diagrammes à bandes qui racontent chacun une histoire. Pour consolider l’apprentissage, chaque ville mentionnée peut être ensuite représentée par sur une ligne temporelle.
Les élèves lisent les questions seuls ou écoutent la lecture à voix haute par l’enseignant ou par un élève selon le procédé choisi par l’enseignant. Ils essaient de résoudre seuls les problèmes posés. Ils discutent de leurs réponses en dyades ; ils vérifient leur compréhension et valident en groupe avec l’enseignant. Les élèves recourent à leurs acquis en mathématiques pour résoudre certains problèmes liés à des opérations mathématiques.
Tâche 2 : Validation d’hypothèses et construction de savoirs3. Les élèves consultent des sources préparées pour répondre à des questions sur les causes et conséquences de la croissance démographique en NF.
Distribuez des fiches préparées associées à l’une ou l’autre de ces questions pour pouvoir y répondre4.
Mentionnez-leur que le résultat de leurs recherches sera partagé ensuite en groupe pour déterminer les origines de ce système, ses principaux acteurs, son importance dans la colonisation, ses effets et les traces toujours présentes aujourd’hui.
Pour développer la représentation mathématique dans le cadre de la fiche 7, la vérification par les élèves des superficies comparées devrait se faire à l’aide de blocs ou cubes. Ce développement devrait être repris (ou réalisé) avec l’enseignant au bénéfice de la classe entière
Les élèves utilisent leurs nouveaux acquis pour répondre à leurs hypothèses. Des fiches préparées avec des questions leur sont fournies. Les élèves proposent des avenues de recherche. Ils consultent en dyades les fiches personnages / événements préparées leur permettant de répondre à des questions associées à ces fiches. Les élèves présentent leurs résultats que l’enseignant complète et corrige en plénière. Ceux-ci sont consignés dans un cahier de notes individuel.
2 Matériel : cahier de tâches (4 pages) 3 Directives : fournir à l’élève les moyens de répondre à ses hypothèses, une équipe par personnage ou événement. 4 Cf. fiches préparées, p. _____
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 9
Intégration par le jeu de société Durée : c. 3 périodes dont une pour y jouer [DCT DE TRAVAIL]
Enseignante ou enseignant Élèves
Objectivation, consolidation, réinvestissement : Maintenant que les élèves ont répondu aux questions de recherche et connaissent des lieux, des événements et des personnages associés au développement des seigneuries en Nouvelle-France, l’intégration de cette matière prend la forme d’un jeu, d’une mise en scène5.
Tâche 3 : Vivre le système seigneurial
Buts :
intégrer les principes de la tenure seigneuriale par l’action fictive vécue ;
établir des liens de continuité avec le présent (gouvernement, économie, culture, population)
Les élèves participent à l’élaboration des règles de jeu et la rédaction de questions qui permettront l’exploitation des nouveaux acquis visant à incarner les règles du système seigneurial.
Ils jouent, apprennent par le jeu.
Enseignant et élèves
Avec les élèves, questionnez-vous sur la meilleure façon de consolider les apprentissages. Recueillez les suggestions. Amenez-les sur la piste du jeu de société. Comment est-ce que ça fonctionne ? Il y a des règles, des questions, des consignes, du matériel.
Voyez avec eux, à partir de ce qui a été fait pour l’étude des seigneuries et de la Nouvelle-France, ce qui
pourrait être utilisé comme planche de jeu, images, personnages, événements, questions et réponses.
Il serait préférable que vous ayez bien assimilé la forme proposée en p. 22-24, visant l’intégration et la
consolidation des apprentissages par le jeu, avant de poursuivre.
Un autre modèle est aussi disponible à l’adresse suivante : Recitus, Sociétés et territoires, Activités d’apprentissage, «Le concept de régime seigneurial». Jeu.
Repéré à : http://www.recitus.qc.ca/sites/default/files/sae_seigneurie/documents/jeu.pdf
Révisez ensemble les notions de base concernant le territoire (son découpage), la politique (qui fait quoi), les différents acteurs (roi, gouverneur, intendant, missionnaires, religieuses, soldats, colons, filles du roi, coureurs des bois, Amérindiens), l’alimentation (gibier, poisson, légumes, fruits, pain…), le commerce….
Demandez à vos élèves quel rôle ils auraient voulu jouer, qui étaient les premiers responsables de la colonie, comment ils se seraient intégrés dans cette société en tant qu’immigrant.
Déterminez un enjeu, le matériel nécessaire, son organisation et le déroulement en créant des unités de travail réunies en comités. Par exemple,
le comité-règlement, responsable de la rédaction finale de l’organisation et du déroulement;
le comité-matériel / planche de jeu, responsable de rassembler les jetons nécessaires (cf. biblio – tâche 3) et de dessiner à partir des modèles présentés une planche originale;
le comité-infographie, responsable de l’intégration d’images associées à des questions / réponses
le comité-carte de chance/malchance, responsable de la rédaction et de la supervision de ces cartes
le comité-cartes personnages et royales, rédacteur et superviseur de la réalisation de ces cartes
Tous contribuent à la rédaction de cartes questions/réponses générales qui doivent être aux 3/5 des questions ouvertes (pourquoi, comment) pour éviter les seules questions fermées (qui, où, quand)
Illustrez vos attentes par des exemples (cf. p. 23). Utilisez en tout ou en partie le modèle développé pour la tâche 3 en fonction du temps que vous souhaitez investir dans la fabrication du jeu ou seulement dans son utilisation. La rédaction de questions / réponses par les élèves fait toutefois partie intrinsèque de la tâche.
5 Vocabulaire à maîtriser : seigneuries, censitaires, censives, denrées, corvées, cens…
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 10
CAHIER DE TÂCHES - TÂCHE 1 – LA MISE EN PLACE DES SEIGNEURIES EN NOUVELLE-FRANCE6
1- Identifie la région représentée par la carte ci-dessous7 : ____________________________________
2- Nomme deux ou trois éléments qui t’ont permis de répondre à cette question :
_________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________
Cette carte représente le territoire de la Nouvelle-France dans la région de ____________ vers 1667.
Consulte l’agrandissement à la page suivante pour mieux répondre aux questions suivantes :
3- Chaque point sur la carte représente 50 personnes.
Combien de gens vivent alors dans cette région ? Réponse de ton calcul : __________________
Où vivent-ils ? Nomme deux à trois lieux que tu connais : _______________________________
______________________________________________________________________________
Situe ces lieux à l’aide de points cardinaux en rapport avec le fleuve ou le nom de la ville identifiée :
______________________________________________________________________________
4- Inscris sur la carte avec ton enseignant le nom de deux rivières, de deux îles et du fleuve.
5- Sur cette carte, tu peux aussi remarquer un découpage du territoire. Nomme deux caractéristiques de ce
découpage :
_________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________
6- De quoi s’agit-il selon toi ? _______________________________________________________________
6 Corrigé pour cette page: Québec. Nom de lieu, lieux connus, fleuve, rivières, îles. 50 x 40 = 2000 hab. Québec, Beauport, la côte de Beaupré sur la rive nord, l’île d’Orléans, Sillery, à l’est de Québec. Cartographie : rivières Chaudière, St-Charles (Kabir-Kouba), Sainte-Anne-du-Nord, du Gouffre, du Sud; îles d’Orléans, aux Grues et aux Oies, aux Coudres… Formes variées mais toutes alignées sur le fleuve et plutôt rectangulaires. Seigneuries. 7 Par Marcel Trudel in Harris, Richard Colebrook (1966) The Seigneurial System in Early Canada. A Geographical Study.
Québec : Presses de l’Université Laval, carte 1667, p.96; autres cartes, 1739, p. 97
Espace de calcul :
Carte de 1667
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 11
Carte de la région de Québec vers 1667
Voici maintenant une carte de la région de Trois-Rivières et de Montréal à la même époque (1667) :
7- Combien de personnes habitent alors respectivement ces deux villes8 ? Trois-Rivières : 50 x ____ = _____
Montréal : 50 x ____ = _____
8- Décris une caractéristique géographique concernant la situation de la population pour chaque ville : Trois-Rivières : __________________________________; Montréal : _____________________________
8 Corrigé et directives pour cette page : 350; 350. TR, rive nord; Mtl, rive sud. Exploiter la carte, faire situer; rivières Ste-Anne, St-Maurice, Richelieu (des Iroquois), Outaouais (des Algonquins), lac St-Pierre, îles de Sorel, archipel de Montréal, cadastre moins développé.
Carte de 1667
Carte de 1667
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 12
Voici maintenant presque 100 ans plus tard (vers 1739), les mêmes régions. Que remarques-tu ? Qu’est-ce qui a
changé et qu’est-ce qui est semblable9 ? _________________________________________________
______________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________
Cartes de 1739
9 Corrigé et directives : occupation et population plus importantes ; alignement sur le fleuve et formes rectangulaires variées conservées. Questionner les élèves sur les causes, recueillir les hypothèses (assises pour une recherche en R).
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 13
Au cours de cette période, la population a donc ________________. Voici ce changement illustré
graphiquement :
Dans quelle ville retrouve-t-on le plus de gens ? ________________________ [Québec]
Dans quelle ville la population augmente-t-elle le plus rapidement ? ____________________ [Montréal]
Combien de temps sépare chaque période10 ? 1667 à 1692 : _________; 1692 à 1712 : ________
À l’aide de l’ensemble de tes savoirs sur le territoire et la société de la Nouvelle-France, inscris ici tes
réponses ou hypothèses sur,
1) Des causes de l’augmentation de la population.
_________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________
2) La variation de cette augmentation par région.
_________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________
3) L’impact de cette augmentation sur le développement de la Nouvelle-France.
_________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________
Vérifie maintenant tes réponses à l’aide des fiches suivantes dont tu partageras les résultats avec tes camarades.
10 Corrigé pour cette page : animez une réflexion où, par exemple, vous faites remarquer à l’élève que ces périodes correspondent chacune à une génération correspondant à un âge où il est possible d’avoir un enfant. Dans la tâche 2, réutilisez ce graphique pour faire ressortir l’impact de l’arrivée des filles du roi sur la natalité. Il sera aussi utile pour expliquer la croissance de Montréal (Ville-Marie) par le commerce des fourrures.
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 14
TÂCHE 2 - LES CAUSES ET TRACES DU RÉGIME SEIGNEURIAL11 SUR LE SOL QUÉBÉCOIS
On observe encore aujourd’hui des traces du régime seigneurial sur le sol québécois.
Dans les campagnes, les champs sont divisés de manière rectangulaire.
Le premier rang fait face au fleuve et derrière, vers l’intérieur, d’autres rangs séparent d’autres terres de forme rectangulaire.
La croissance de la population en Nouvelle-France a permis à ce système de se mettre en place mais plusieurs personnages et d’autres événements ont contribué à ce type d’occupation du territoire et à ces débuts de l’agriculture au Québec.
Consigne :
Consulte maintenant la fiche que ton professeur te remettra pour mieux comprendre ce volet de ton histoire en répondant dans ton cahier personnel aux questions posées.
11 Image : Recitus, Sociétés et territoires, NF vers 1745, territoire. Repéré à http://primaire.recitus.qc.ca/sujets/7/territoire/135
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 15
FICHE 1 : LOUIS XIV, dit le ROI-SOLEIL (1638-1715)
En une dizaine de lignes, réponds à la question suivante12 :
• Comment Louis XIV a-t-il contribué à la croissance de la population en Nouvelle-France ?
Louis XIV13, dit le roi-soleil, est né en 1638. À 5 ans, il devient roi car
son père, Louis XIII décède. C’est sa mère, Anne d’Autriche, qui
assurera la régence, c’est-à-dire, la période pendant laquelle elle
prendra les décisions à sa place. Au cours de cette période où le roi
n’est qu’un enfant, des rivaux tenteront d’usurper (prendre) le
pouvoir royal, ce qui marquera profondément le jeune souverain.
À sa majorité, il mettra tout en œuvre pour tenir à l’œil ses opposants
en les obligeant à venir habiter Versailles avec lui qu’il fera construire
à grands frais.
Dans les années précédant ces investissements, il s’intéressera au sort
de la Nouvelle-France en créant d’abord un conseil souverain. Au
gouverneur qui le représente, il ajoutera un intendant pour s’occuper
de tout ce qui concerne l’administration d’une colonie : l’économie, la justice, l’éducation, la voirie.
À cette époque, jusqu’au début des années 1660, il y a peu de femmes dans la colonie. Louis XIV y
enverra environ 800 jeunes filles à ses frais en leur accordant une dot afin qu’elles prennent mari et
donnent un élan au peuplement qui fait défaut. Avec elles, la population doublera en 5 ans.
Le roi sait également que les guerres avec les Iroquois nuisent à l’économie de sa colonie. Il enverra
donc en Nouvelle-France un régiment de l’armée royale française (Éthier, p. 141) combattre ces alliés
des Anglais qui bloquent l’arrivée des peaux de castors à Montréal et jusqu’à Québec, la principale
ressource économique du pays.
Cette contribution à la défense et au peuplement du Canada, un nom déjà utilisé pour désigner la vallée
du Saint-Laurent à cette époque, aura un impact important sur la croissance de la population. Elle
favorisera le développement des seigneuries dont le travail de la terre conviendra mieux que le
commerce des fourrures à toutes ces nouvelles familles.
C.D.
12 Éléments de réponse attendus : Louis XIV est à l’origine de la venue des filles du roi dans la colonie. Grâce à elles, la population a
augmenté. Il a aussi envoyé des soldats pour défendre les colons contre les Anglais et les Iroquois. 13 Image tirée de Recitus, Sociétés et territoires, NF vers 1745, gouvernement. Repérée à : http://primaire.recitus.qc.ca/sujets/7/gouvernement/180
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 16
FICHE 2 : JEAN TALON, INTENDANT (1665-1672)
En une dizaine de lignes, réponds à la question suivante14 :
• Quelle a été la contribution de Jean Talon à l’établissement de seigneuries en Nouvelle-France ?
L’ACTION DE JEAN TALON EN NOUVELLE-FRANCE (1665- 1672) :
L’intendant Jean Talon15 est le premier intendant de la Nouvelle-France. Il
est envoyé à Québec en 1665 pour mettre en place le gouvernement royal
et encourager le développement de la colonie. Il doit en gérer le budget,
réglementer la justice et s’assurer du bien-être des soldats.
«En 1672, quelques jours avant son départ définitif pour la France, Jean
Talon concède 46 seigneuries qui sont à l’origine de plusieurs villes et
villages du Québec. Les heureux seigneurs sont : le neveu de l’intendant,
François-Marie Perrot, le lieutenant Séraphin de Lavaltrie, Pierre Boucher,
René Gaultier de Varennes, François Jarret de Verchères, …, Pierre de Saint-Ours, Pierre de Saurel, Isaac
Berthier, … D’autres seigneuries sont aussi concédées. Entre autres, celles de Sainte-Anne-de-la-Pérade,
des Écureuils, de Lotbinière, de Beaumont… […]»16
Observe le lien entre les seigneurs désignés dans le texte et les lieux soulignés sur la carte. Fais une
recherche sur internet et situe-les sur une carte moderne. Y en a-t-il d’autres que tu reconnais ou que tu
pourrais situer, par exemple, près de Québec ?
TITRE : Carte générale des Paroisses et missions établies des deux côtés du fleuve St. Laurent […] auteur inconnu, vers 1790
Musée de la civilisation, bibliothèque du Séminaire de Québec. Source : Alphonse Louis Pinart, Recueil de cartes, plans et vues relatifs aux États-Unis et au Canada, New-York, Boston, Montréal, Québec, Louisbourg, 1651-1731, Paris, 1893, Idra Labrie Perspective, photographe, N° T-24.
14 Éléments de réponse attendus : Jean Talon, premier intendant, était responsable de l’administration de la colonie. Il a concédé près de 50 seigneuries qui sont à l’origine de plusieurs villes et villages actuels. 15 Image tirée de Recitus, Sociétés et territoires, NF 1745, personnages marquants, @ http://primaire.recitus.qc.ca/sujets/7/personnages-marquants/138 16 Lacoursière, J. (1995). Histoire populaire du Québec. Tome 1, «Un organisateur de génie : Talon». Québec : Septentrion, p. 129
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 17
FICHE 3 : LES FILLES DU ROI (1665-1672)
En une dizaine de lignes, réponds à la question suivante17 :
• Quelle a été la contribution des filles du roi au peuplement, au système seigneurial et à la langue française en Nouvelle-France ?
Bonjour.
Nous sommes des jeunes filles
nées, pour la plupart, dans la
région de Paris. Notre bon roi Louis
XIV nous envoie dans
la colonie pour prendre mari. C'est
pourquoi, on nous appelle les
«Filles du roi». Il a payé les frais du
voyage et nous a même offert une
dot, une somme d'argent en
cadeau de mariage.
Québec, 1665. Les religieuses
veillent sur nous jusqu'au moment de notre mariage. Beaucoup d'hommes sont célibataires en
Nouvelle-France. Nous aurons l'embarras du choix. Jean Talon, l'intendant, veut augmenter le nombre
de familles et d'enfants par ces mariages.
Qui sont ces hommes ? Par exemple, il y a Nicolas Choquette, un ancien soldat devenu habitant que je
vais épouser. Le travail est difficile car tout est à faire en Nouvelle-France mais nous avons tout ce qu’il
faut pour fonder une famille. On nous a octroyé une censive dans la seigneurie de Varennes sur laquelle
nous construirons une maison18.
Les filles du roi, en épousant des colons et des soldats établis en Nouvelle-France, ont permis de faire
doubler et jusqu’à tripler le peuplement entre 1665 et 1680. Grâce à elles, c’est la langue du roi, le
français, qui s’est imposée au pays. En effet, elles étaient pour la plupart originaires de la région de Paris
où résidait le roi dont la langue était celle que tous devait connaître.
17 Éléments de réponse attendus : le nombre de familles et d’enfants par le mariage a augmenté ; elles ont partagé le développement des
seigneuries avec leur mari ; elles ont transmis à leurs enfants la langue française, la langue du roi, parlée dans leur région d’origine. 18 Texte réduit et retravaillé d’après Recitus et image tirés de :
Sociétés et territoires, NF vers 1745, groupes sociaux. Repéré à : http://primaire.recitus.qc.ca/sujets/7/groupes-sociaux/147 Image : [Les Filles du roi] © Eleanor Fortescue Brickdale / BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES Canada / C-020126.
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 18
FICHE 4 : LES SEIGNEURS, DROITS ET DEVOIRS19
Réponds aux questions suivantes20 :
1. Qui peut obtenir une seigneurie ? 2. Résume 4 devoirs du seigneur envers son roi. 3. Résume 4 droits du seigneur que lui accorde son roi. 4. Résume 4 droits du censitaire que lui accorde son roi.
Le gouverneur accorde au nom du roi une seigneurie aux nobles, aux soldats, aux marchands ou à des membres de congrégations religieuses. L’intendant distribue ces très grandes terres le long du fleuve à partir de Québec, Trois-Rivières ou Montréal en aval et en amont. D’autres seigneuries ont aussi été octroyées le long de la rivière Richelieu et de la rivière Chaudière au cours du 18e siècle.
La terre du seigneur est divisée en censives qu'il redistribue à des censitaires. Le seigneur a des responsabilités envers le roi et ses censitaires : 21 Il doit jurer fidélité au roi. Le roi peut reprendre la seigneurie si le seigneur ne respecte pas ses devoirs. Il doit tenir feu et lieu, c'est à dire qu'il doit construire un manoir dans sa seigneurie et l'habiter. Dès qu'il y a suffisamment de censitaires, le seigneur doit construire un moulin sur sa seigneurie.
o Le moulin est nécessaire aux habitants pour moudre leur blé en farine. Le seigneur fournit un morceau de terre pour la construction de l'église.
En tant que propriétaire de la terre, le seigneur a plusieurs droits. Grâce à ces droits, dès qu'il aura un nombre suffisant de censitaires, sa seigneurie lui rapportera un bon revenu. Le seigneur reçoit un loyer (le cens) pour chaque censive (la terre) qu'il concède à des censitaires. Si
un censitaire ne paie pas son loyer, le seigneur peut, après quelques années, reprendre la terre. Lorsque le censitaire fait moudre son blé au moulin, il doit en donner une partie [1/14] au seigneur. La corvée : le seigneur peut faire travailler ses censitaires trois ou quatre jours par année sur son domaine,
sans les payer. Le seigneur a le premier banc à l'église. Les censitaires doivent lui marquer leur respect par la plantation du Mai [arbre de la fécondité].
Les droits du seigneur sont des devoirs pour le censitaire, mais le censitaire est aussi protégé par quelques droits. Le censitaire peut donner sa terre à ses enfants ou la vendre. Tant que le censitaire paie son loyer, le seigneur ne peut pas lui enlever sa terre. En Nouvelle-France, les censitaires peuvent avoir leur propre four. En Nouvelle-France, le censitaire peut chasser et pêcher pour nourrir sa famille.
À gauche, la récolte du blé à la faucille;
À droite : le recueil du cens et des denrées des censitaires par le seigneur.
19 Images : Recitus, Sociétés et territoires, vers 1745, groupes sociaux, seigneurs et censitaires. 1) [Récolte] © La grande aventure, par Ernest Schenk, Chemin
de fer national du Canada, 1927, p. 25. Gravure par Octave Bélanger. Repérée à http://primaire.recitus.qc.ca/sujets/7/vie- quotidienne/151 2) La rente @ Jeffreys. Repérée à : http://primaire.recitus.qc.ca/sujets/7/groupes-sociaux/145
20 Éléments de réponse attendus : 1) nobles, soldats, marchands ou religieux ; 2) jurer fidélité au roi, tenir feu et lieu, construire un moulin, céder un terrain pour
l’église ; 3) obtenir le cens, la denrée (1/14), la corvée, la préséance à l’église et le respect par la plantation de l’Arbre du Mai ; 4) legs; bail; four; chasse /pêche 21 Recitus, Sociétés et territoires, NF vers 1745, groupes sociaux, seigneurs et censitaires. Texte de Léon Robichaud. [Précisions : CD]
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 19
FICHE 5 : L’AGRICULTURE EN TEMPS DE GUERRE
En quelques lignes, réponds aux questions
suivantes22 :
1. Situe sur la carte23 les différents groupes mentionnés dans le texte.
2. Pourquoi y a-t-il une guerre ? 3. Quelle mesure est prise pour défendre la colonie ?
o Quelles sont les conséquences, une positive et une négative, pour l’agriculture ?
Le commerce des fourrures entre les Européens et les nations amérindiennes a divisé le territoire en
deux autour des Grands lacs et du fleuve St-Laurent comme frontières entre deux grandes alliances.
Au sud, les Iroquois dominent avec les fusils qu’ils obtiennent des Anglais dans les échanges. Au nord, ce
commerce profite aux Français qui ont noué des pactes d’amitié avec les Algonquins et les Hurons.
Les Iroquois craignent de subir le sort des Hurons ravagés par la maladie que les missionnaires
apportent malgré eux. Ils vont détruire la Huronnie au nord du lac Ontario et bloquer ensuite la route
des fourrures vers Montréal et Québec pour conserver ses avantages sur leur territoire.
Cette guerre garde les habitants de la Nouvelle-France dans la crainte constante d’être tués ou capturés
bien que chaque paroisse ait sa milice, c’est-à-dire tous les hommes valides de 16 à 60 ans, pour
défendre la colonie. Au début des années 1660, la situation est toutefois critique. Le roi français Louis
XIV envoie en 1665 le régiment de Carignan-Salières, des troupes de l’Armée royale, pour aider la
colonie.
Bien que l’effort ait été difficile, un tiers des soldats de ces troupes choisissent de rester en Nouvelle-
France. Ils forment des familles avec les filles du roi présentes à la même époque. Ils s’intègrent à la vie
urbaine et rurale comme apprentis ou pour les mieux nantis, comme nouveaux seigneurs grâce à leurs
lettres de noblesse.
L’agriculture profite de cette accalmie jusqu’en 1684 alors que les Iroquois se regroupent de nouveau
contre les Français. Le roi envoie alors des «Troupes de la Marine […] postés dans les villes et dans les
postes de traite» (Recitus24). Jusqu’à la fin du siècle, Français, Iroquois et Anglais s’affrontent durement.
L’action du gouverneur Louis de Buade de Frontenac en 1692 mène à la Grande Paix de Montréal en
1701 que signe son successeur, Louis-Hector de Callières, avec l’ensemble des nations iroquoiennes.
De 1713 à 1744, la paix favorisera le développement de l’agriculture. L’intendance de Gilles Hocquart,
de 1729 à 1748, améliorera sa gestion dont les produits seront intégrés au commerce triangulaire avec
les Antilles et la France.
C.D.
22 Éléments de réponse attendus : Français, Hurons, Algonquins au nord ; Anglais et Iroquois au sud. L’appropriation du territoire pour le commerce des fourrures est au centre des raisons poussant aux conflits. Le régiment royal C.-S. dégage un peu les milices de la défense au profit de l’agriculture. Les soldats qui restent fondent des familles. La fin des guerres iroquoises favorise le peuplement et l’agriculture. 23 NOTE AU PROF : REPRODUIRE AGRANDIE SUR UNE FICHE AUTONOME. Source : Carte dessinée par Champlain à Londres et publiée en
1632, tirée de : Trudel, Marcel (1973) Atlas de la Nouvelle-France, P.U.L. «La Nouvelle-France en 1632», p. 86-87 24 Sociétés et territoires, NF vers 1745, groupes sociaux, militaires et miliciens, L. Robichaud. Repéré à : http://primaire.recitus.qc.ca/sujets/7/groupes-sociaux/144
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 20
FICHE 6 : LES AMÉRINDIENS ET L’AGRICULTURE
En quelques lignes, réponds aux questions suivantes25 :
1. Note une différence entre la pratique de l’agriculture chez les Européens et celle des Iroquoiens.
2. Nomme une adaptation des Iroquoiens au mode de vie européen.
La pratique agricole existe en Amérique avant l’arrivée des
Européens. Elle se démarque néanmoins par une écologie de
type horticole26 sans animaux ou charrue. La terre est travaillée
à l’aide de houes, un instrument qui sert à brasser la terre pour
dresser des monticules aérés permettant son réchauffement
plus rapide. Les semis sont plantés à l’aide de «bâtons à fouir».
Les femmes iroquoiennes ont observé et tiré profit des liens bénéfiques entre le haricot, le maïs et la
courge (citrouilles) en les rassemblant lorsqu’elles sèment. Le haricot apporte des nutriments aux deux
autres. Les larges feuilles des courges protègent les semis d’un ensoleillement trop vif au début de leur
croissance, aident à conserver l’humidité et nuisent en plus à la prolifération des mauvaises herbes. Le
maïs sert de tuteur au haricot qui s’y enroule et facilite sa récolte27.
Les hommes iroquoiens ne tirent aucune fierté de la culture de la terre
(Éthier, p. 106) mais savent tirer profit du commerce qui en découle
avec les Européens. Leur société acquiert rapidement les rudiments de
nouvelles cultures. Ils feront pousser des melons d’eau, des arbres
fruitiers, élèveront de la volaille, des cochons ou des vaches. Ils
ajouteront ces produits à la traite et à leur savoir-faire traditionnel
(artisanat, plantes médicinales, chasse) dans les échanges. (Ibid.)
L’affaiblissement de leur population, l’assimilation de nouvelles
techniques et l’autorité religieuse qui soumet autant que protège leur
existence à travers les changements coloniaux modifie le mode de vie des
Iroquoiens. La chasse dirigée vers le commerce des fourrures éloigne les
hommes des villages domiciliés, ancêtres des réserves actuelles, où les
femmes échangent peu à peu leur savoir traditionnel contre les nouvelles
pratiques coloniales agricoles et d’élevage28.
Dans les colonies anglo-américaines, la notion de propriété rend encore plus difficile les rapports avec
les usages iroquoiens. Cueillir une pomme cultivée ou un fruit sauvage pour un Amérindien est un geste
identique. Pour le cultivateur, la première lui appartient. Il s’agit d’un autre exemple parmi plusieurs de
différences qui existent entre Européens et les Indiens d’Amérique.
25 Éléments de réponse attendus : 1) les Européens utilisent des animaux et des charrues ; les Iroquoiens des instruments à main.
L’agriculture européenne est pratiquée par les hommes et les femmes ; seules les femmes cultivent la terre chez les Iroquoiens. 2) l’outillage, des légumes ou des fruits, l’élevage, la traite, l’adoption de pratiques européennes. 26 Image 1 : Tremblay, p. 55 27 Image 2 : Recitus, S & T, Iroquoiens vers 1500, agriculture, @ http://primaire.recitus.qc.ca/sujets/3/agriculture-commerce-et-industrie/72 28 Image 3 : Recitus, S & T, Iroquoiens vers 1745, agriculture, @ http://primaire.recitus.qc.ca/sujets/6/agriculture-commerce-et-industrie/132
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 21
FICHE 7 : La superficie d’une seigneurie, le nombre de censives et de censitaires29.
Réponds aux questions suivantes :
1. Pour obtenir une idée de la grandeur moyenne30 d’une seigneurie en Nouvelle-France, fais une recherche sur
Internet concernant 3 des noms suivants au choix pour les situer dans l’espace. Conserve le lien internet.
1. le lac Delage (30 x plus petit) 2. le lac St-Charles (20 x plus petit) 3. le quartier St-Sauveur à Québec (presque 20 x plus petit) 4. Hong Kong (8 x plus petit) 5. le quartier Limoilou à Québec (3 x plus petit) 6. Long Island, État de N.Y. (presqu’aussi grand) 7. Paris ou l’île aux Coudres (un peu plus grand) 8. l’Île d’Orléans (3 plus grand) 9. l’île de Montréal (6 x plus grand) 10. la ville de Québec (6 x plus grand)
2. L’île d’Orléans correspond à environ 3 seigneuries31. On peut estimer que 300 censitaires occupent chaque
seigneurie. Combien pourrait-on trouver de censitaires pour toute l’île ? ________________________ LES SEIGNEURIES DIVISÉES EN CENSIVES
Source : Trudel, M. (1973). Atlas de la Nouvelle-France. PUL. «Le peuplement seigneurial en 1709 : la région de Québec», p. 164-165 3. En 1672, Jean Talon autorise près de 50 nouvelles seigneuries, soit au total environ 15 fois la surface de l’île
d’Orléans. À combien de censitaires l’ensemble de ces seigneuries permet-il de faire de l’agriculture ?32
4. Combien de personnes33 y avait-il en Nouvelle-France vers 1667 : ______ b) 1692 : _______ c) 1712 _________ ?
5. Y avait-il assez de censives pour tout le monde ? (Oui ou non). Quel mode de vie voulait-on privilégier pour le plus grand nombre : l’agriculture ou la traite des fourrures ? Justifie ta réponse en quelques lignes.
29 En mathématique : usage d’unités non conventionnelles au 2e cycle 30 Environ 75 km2 31 Notes pour le prof : Chaque surface précédente peut être divisée approximativement en 300 censives, soit : 1 (lac Delage)-10
(censives); 2-15; 3-15; 4-35; 5-100; 6-250 à 300; 7-300 à 350; 8-900; 9-2000; 10-2000 32 Réponse Q-3 : près de 15 000 33 Réponse Q-4 : faites réutiliser le diagramme à bande de la p. 12 a) 2 500; b) 10 000; c) 18 000 Réponse Q-5 : oui; la sédentarisation pour le plus grand nombre et le commerce des fourrures pour quelques privilégiés
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 22
FICHE 8 : La situation de Montréal, île fertile au centre du commerce des fourrures En une dizaine de lignes, réponds à la question suivante34 : • «Pourquoi Montréal croît-elle plus rapidement que Québec à partir de 1700 ?»
Les premiers explorateurs français cherchaient comme les autres nations européennes une route vers l’ouest moins périlleuse pour commercer avec la Chine. Au lieu d’un passage, ils ont découvert une ressource très recherchée, abondante en Amérique mais en voie de disparition en Europe : le castor. Avec la fourrure de celui-ci, on fabrique du feutre qui sert à faire des chapeaux, une marque de prestige que tous et chacun veulent arborer en Europe. Au premiers temps de la Nouvelle-France, ce sont les Amérindiens qui apportent les peaux de castors aux comptoirs de Tadoussac, Québec, Trois-Rivières et Montréal. Toutefois, ce ne sont pas que les Français qui veulent de la fourrure. Il y a aussi des Anglais se sont alliés avec les Iroquois, ennemis des Hurons et des Algonquins, amis des Français. Pour empêcher les Hurons et les Algonquins de se rendre jusqu’aux comptoirs des Français, les Iroquois bloquent la route entre les Grands Lacs où on trouve beaucoup de castors et les postes de traite de Québec, Trois-Rivières et Montréal. Pour continuer de s’approvisionner en fourrures, les Français doivent donc maintenant se rendre dans la région des Grands Lacs et ramener les peaux en canots à travers les rapides et embuscades des Iroquois. Montréal se trouve au centre géographique de ce commerce. C’est une grande île au milieu du fleuve St-Laurent à laquelle conduisent deux grandes voies de navigation très empruntées pour circuler à cette époque, la rivière des Outaouais, en amont, un peu à l’ouest, et la rivière Richelieu, en aval, plus à l’est. Cette situation empêchera d’abord Montréal de se développer mais lorsque la guerre avec les Iroquois cessera, la ville prendra rapidement de l’expansion. Non seulement, sa position géographique comme porte d’entrée ou avant-poste pour les Grands Lacs sera favorable à son développement mais également la qualité de des terres agricoles ainsi que son climat plus doux que celui de Québec ou Trois-Rivières attirent davantage les commerçants, les colons et de nombreux immigrants. C.D. ISLE DE MONTRÉAL Trudel, Marcel (1973) Atlas de la Nouvelle-France. PUL, p. 116-117
34 Éléments de réponse attendus : fin des conflits avec les Iroquois, situation géographique, qualité des sols, climat.
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 23
TÂCHE 3 - À CHACUN SA TERRE VERS 1745, DROITS ET DEVOIRS. Jeu de société RÈGLES ET PRÉSENTATION
Société : Louis XIV (prof)
Gouverneur de Québec (représentant du Roi); gouverneur de Montréal; gouverneur de Trois-Rivières
Seigneurs (nobles, soldats, marchands, filles du roi, religieux); censitaires (soldats, engagés, filles du roi)
Amérindiens domiciliés
Enjeu : faire parti du Conseil souverain en méritant le titre de gouverneur ou l’attribution d’une seigneurie située le plus près possible d’un chef-lieu et plus particulièrement celui de Québec
Matériel : une planche de jeu divisée par chefs lieux et seigneuries ; cartes chance / malchance; cartes royales; pions de jeu d’échec; dés pour préséances; cartes questions / réponses; cartes personnages; questions royales, jetons-récoltes
Organisation du matériel :
500 questions / réponses sont réalisées par les élèves (20 /élève, 10 /semaine, 2 /période, 10 min /période) o ex. : sur les droits et devoirs; le territoire; personnages, événements, causes, effets…
Chaque bonne réponse donne droit à une récolte de blé (étalon) o 1 bois ou 2 avoines ou 3 orges ou 4 foins = 1 blé
5 récoltes donnent droit à une censive ; 15 à une seigneurie ; 25 au titre de gouverneur (Québec : 30)
Les cartes-personnages sont distribuées au fur et à mesure qu’un statut est acquis. Parmi celles-ci, il y a une carte évêque. Pour y avoir droit, il faut obtenir 20 récoltes et occuper la seigneurie Notre-Dame-des-Anges sur la planche de jeu en répondant à une question royale (du prof).
50 cartes chances / malchances (cartes C / M) avec consignes, classées en deux piles, servent à déterminer : o la distribution des terres : les plus recherchées sont situées près des chefs lieux ; selon les atouts et
contraintes du territoire (cartes C/M A-T) ; o le maintien ou la perte de sa terre par le respect ou le non-respect des droits et devoirs :
Devoirs du seigneur : jurer fidélité au roi, tenir feu et lieu, construire un moulin, céder un terrain pour l’église.
Droits du seigneur et devoirs du censitaire : frais du cens, denrées (1/14), corvées annuelles, préséance à
l’église, plantation du Mai. Droits du censitaire : léguer, avoir un bail, un four, chasser, pêcher
Un minimum de 5 récoltes doit être conservé en tout temps pour sa famille ; au cours de la partie, une carte royale peut exiger 1 à 3 récoltes de blé ou de bois pour l’exportation vers les Antilles et la France
À défaut de la chance accordée par les cartes pour se rapprocher d’un chef-lieu, un seigneur peut échanger ou acheter une seigneurie avec 15 récoltes s’il possède un minimum de 30 récoltes; un censitaire peut vouloir s’agrandir en proposant à un seigneur 5 récoltes s’il possède un minimum de 10 récoltes.
Un gouverneur peut être destitué s’il ne réussit pas à conserver un minimum de 25-30 récoltes
Déroulement :
1. Au départ, tous sont censitaires potentiels, chacun recevant d’emblée 5 récoltes (sous forme de jetons). 2. Chacun tire le dé pour déterminer l’ordre de jeu, celui de la rotation terrestre du point de vue de l’observateur
dans l’hémisphère nord, à partir du roi-soleil (prof). 3. TOUR 1 : dans l’ordre, on tire une carte C / M de distribution de terres pour connaître son chef-lieu et sa
situation générale (rive sud, rive nord, à l’est ou à l’ouest du chef-lieu). On pose son pion (planche 1). La distribution devrait être équitable (8-10 élèves par gouvernement).
4. TOUR 2 : dans l’ordre, pour connaître la situation de la terre octroyée en fonction d’atouts (ex. : 1er rang) ou de contraintes (ex. : marécage), on tire et conserve une carte C / M A-T. On repère les lieux potentiels.
5. TOUR 3 : il s’agit de récolter suffisamment de points-récoltes pour choisir sa terre ou son titre. Le prof tire une question qu’il adresse à son voisin placé à son côté est. S’il ne peut répondre, tout censitaire peut s’y risquer. Une bonne réponse donne droit à poser une question à son voisin de l’est. On continue ainsi 3 tours. On prend sa place sur l’échiquier seigneurial. On poursuit jusqu’à former le conseil souverain (planches 1 ou 2 / chef-lieu). Une fois le lieu de sa censive ou seigneurie connu, une planche 3, individuelle, est distribuée à chaque colon qui l’aménage comme il veut à l’aide des récoltes gagnées.
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 24
EXEMPLES : QUESTIONS / RÉPONSES Recto : image associé
EXEMPLES : QUESTIONS CHANCE / MALCHANCE Recto : image ou dessin générique
CHANCE / MALCHANCE CHANCE / MALCHANCE CHANCE / MALCHANCE
Félicitations ! Vous héritez de la seigneurie de Lauson si vous
réussissez à la situer sur la carte
Votre seigneurie est traversée par une rivière. Situez les lieux
potentiels autour de Québec
En remerciements de bons et loyaux services dans le régiment de
sa majesté, vous avez droit à une récolte de blé supplémentaire
AUTRES CARTES :
Cartes royales : attribuées au hasard ou pour trois mauvaises réponses consécutives, elles exigent un frais de 1 à 3
récoltes de blé ou de bois pour l’exportation vers les Antilles et la France
Cartes personnages : avec image, elles identifient chaque joueur en tant que gouverneur, seigneur, évêque,
missionnaire ou religieuse, engagé, soldat, officier, artisan, marchand, fille du roi, Huron domicilié…
Questions royales : rédigées par l’enseignant, elles sont utilisées pour discriminer deux joueurs ou nommer
l’évêque. Elles sont plus difficiles et relèvent aussi des acquis antérieurs.
Exemple : Quelle part de la nourriture quotidienne du colon est-elle héritée des Amérindiens et des atouts
du territoire canadien ?
Réponse attendue parmi les choix suivants : citrouille, noix, bleuets, fraises, framboises, maïs, le poisson
tel que l’achigan, l’anguille, le brochet, l’esturgeon, le maskinongé, la perchaude, le saumon, le gibier
tel que le chevreuil, l’ours, le castor, la marmotte, le lièvre, l’orignal
Jetons-récoltes : couleurs représentant le blé (jaune), le bois (brun), l’avoine (blanc), l’orge (noir), foin (vert)
Nomme et décrit un droit du seigneur accordé par son roi
LA RENTE en cens, en denrée ou en corvée
Indique une action de Louis XIV pour la défense de la Nouvelle-France
L’envoi de troupes royales en 1665, le régiment de Carignan-Salières
Situe à l’aide de points cardinaux et de l’hydrographie la seigneurie de
Pierre de Saurel sur la carte À l’embouchure de la rivière
Richelieu et au sud de l’île Dupas
Quels sont les atouts naturels de la région de Montréal pour
l’agriculture ? Son climat plus doux qu’à Québec,
son relief plat et son sol riche
Nomme une conséquence de la venue des filles du roi en Nouvelle-
France et un effet de leur venue jusqu’à aujourd’hui
La population a doublé et nous parlons français
Différencie les cultures produites par les Iroquoiens vers 1500 et 1745 1500 : les 3 sœurs, tabac… 1745 : 3 sœurs, tabacs, arbres fruitiers, melons d’eau…
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 25
PLANCHES DE JEU
PLANCHE 1 (ensemble des seigneuries vers 1745 pour les trois gouvernements)
PLANCHES 2 : chef-lieu GOUVERNEMENT DE QUÉBEC
PLANCHE 3 : seigneuries individuelles
Seigneurie Notre-Dame-des-Anges
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 26
CONCLUSION
Cette SAÉ constitue un exercice d’intégration des mathématiques à l’univers social qui pourra engendrer
quelques difficultés pour l’élève de 4e année à laquelle la prescription le destine dans une logique
chronologique : calculs, repères graphiques et règles de jeu.
La lecture des fiches représente également un défi qui pourra en partie être comblé par un
accompagnement pédagogique qui pourra notamment prendre l’une des formes suivantes :
• Lecture par l’enseignant, collective
• Modélisation et travail en équipe par paragraphes, groupes d’expert
Malgré ces lacunes que la gestion en contexte scolaire pourra permettre de tempérer, la modélisation
qu’elle apporte constitue une plateforme de travail aux potentiels à exploiter dans la meilleure mesure.
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 27
BILBIOGRAPHIE / MÉDIAGRAPHIE
Mise en situation Disque compact : En compagnie de Samuel de Champlain, De Brouage à Québec. Vol 1, par l'Ensemble Terra Nova, 2010.
Musique au temps de Champlain
TÂCHE 1 Courville, Serge (2000). Le Québec. Genèses et mutations du territoire. Québec : Presses de l’Université Laval, p. 75 Harris, Richard Colebrook (1966) The Seigneurial System in Early Canada. A Geographical Study. Québec : Presses de
l’Université Laval, p.96-99 Lacoursière, Jacques (1995). Une histoire populaire du Québec. Québec : Éd. du Septentrion, issue de la collection Nos
racines…, en 4 tomes. Tome 1, «Des origines à 1791», p. 119-132 Pelletier, Pierre, Christine Vallée-Tremblay et Raymond Malo (1984). La fonction symbolique des ouvrages fortifiés du Vieux-
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Liens bibliographiques : Tant Courville que Harris citent Trudel concernant la nomenclature seigneuriale. La filiation permet de retracer une origine commune aux sources dont les interprétations semblent s’appuyer essentiellement sur les recherches menées par un seul auteur. Sous toute réserve.
Sites internet
Images : Recitus, sous licence Creative commons, http://primaire.recitus.qc.ca/sujets/7/territoire/135, 145 et 151
TÂCHE 2 Éthier, M.-A. et D. Lefrançois, D. dir. (2011). Didactique de l’univers social au primaire. Contenus disciplinaires et suggestions
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Sioui G. E. (1987). Pour une autohistoire amérindienne : Essai sur les fondements d'une morale sociale proprement américaine. Mémoire présenté pour l'obtention du grade de Maitre es arts. École des gradués, Université Laval, p. 65
Tremblay, R. (2006). Les Iroquoiens du Saint-Laurent. Peuple du maïs. Éd. De l’Homme, Musée d'archéologie et d'histoire de Pointe-à-Callière, p. 53 (écologie iroquoienne)
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régime seigneurial, diapo 14, carte des seigneuries en Nouvelle-France vers 1745. Repéré à : https://docs.google.com/document/d/1E2kwVlQZDyM9vqzrk4tv2r7ILrw4GlulpNtu5gAayMc/edit?pref=2&pli=1
_________________________________________________________________________, Jetons. Repéré à : http://www.recitus.qc.ca/sites/default/files/sae_seigneurie/documents/jeton.pdf
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 28
ANNEXE 1 - IMAGE DU DÉCOUPAGE SEIGNEURIAL ACTUEL (appui pour la mise en situation)
Questions35 :
Pourquoi les terres sont-elles divisées de cette façon ?
Quel est le bâtiment le plus important de ce paysage ?
Que nous apprennent ces traces sur notre passé ?
35 Source : Recitus, Sociétés et territoires, Activités d’apprentissage, «Le concept de régime seigneurial». Régime seigneurial :
cahier de l'élève. Repéré à : https://docs.google.com/document/d/1E2kwVlQZDyM9vqzrk4tv2r7ILrw4GlulpNtu5gAayMc/edit?pref=2&pli=1
Image tirée de «Le Québec en image» @ http://www.ccdmd.qc.ca/quebec/
DID-2010 SAÉ NF 1645-1745 Encadrement - Cahier C. Désy 29
ANNEXE36 2 – Tableau du nombre de fermes et superficies moyennes au Québec de 1921 à 2011
FERME : 6 définitions [exploitation potentielle; CD, domaine des langues]
1) autoritaire;
2) stable;
3) convention ou contrat;
4) exploitation agricole;
5) châssis;
6) gisement minier.
36 La financière agricole, Gouvernement du Québec, http://www.fadq.qc.ca/page_avec_template_blanc/tableau/fadq_nouvelles/2012/nombre_de_fermes_et_superficie_moyenne_quebec_de_1921_a_2011.html
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ANNEXE 3 : Aperçu pour la suite
Comparer le canton des 13 colonies avec la seigneurie en Nouvelle-France
Les élèves ont été initiés à la dimension moyenne d’une seigneurie. Chez les Anglo-américains dont les habitants sont majoritairement des agriculteurs, le découpage du territoire se fait en cantons. Des questions à se poser avec les élèves :
Le canton est-il plus grand ou plus petit ?
Est-il divisé en plus petites unités comme les seigneuries ?
Est-il utilisé de la même façon ? Qui l’occupe ?
Trouve-t-on des traces de ce découpage sur notre territoire ? Pourquoi ? Autant d’avenues pour aborder la société anglo-américaine à partir du sujet de celle qui vient d’être étudiée et d’établir un lien avec la nôtre. Notes pour le prof : le canton est un système de franc et commun soccage (= terres en propriété individuelle et d’autres pour la Couronne ou le clergé), utilisé dans les colonies anglo-américaines du Nord comme la Nouvelle-Angleterre et importé par les loyalistes entre 1774 et 1791 dans la «Province of Quebec».
COMPARAISON Un canton = 16 km2 Divisé en lots de 200 acres,
Un lot = env. 800 m2
Une seigneurie : c. 75 km2
Divisée en censives
Une censive : Env. 250 m2
c. 150 x 1600 m
Jusqu’à Env. 1 km2
c. 200 x 4 800 m
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IMAGE : Recitus, Société et territoires. Les 13 colonies vers 1745. Territoire. Repéré à : http://primaire.recitus.qc.ca/sujets/8/territoire/186