Les règles d’orde l’hygiène

en élevagecanin et félin

ManueL de L’éLevage

Jean-Charles Husson, est étudiant vétérinaire à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort dont il sortira diplômé en 2011 après une dernière année d’approfondissement en médecine et chirurgie des équidés. Désireux de compléter ses connaissances dans le domaine des carnivores, il prend contact au cours de

sa scolarité avec l’Unité de Médecine de l’Elevage et du Sport pour proposer son aide sur des projets variés dont fait partie ce livret sur l’hygiène en élevage. Parallèlement Jean-Charles travaille à l’élaboration de sa thèse d’exercice sur la génétique de la coloration chez le Chat

Cassandre Boogaerts. Après avoir suivi la T1-pro UMES, dernière année de spécialisation dédiée à l’élevage et à la médecine du sport, Cassandre Boogaerts sort diplômée de l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort. Elle a intégré en 2008 l’équipe de l’Unité de Médecine de l’Elevage et du Sport dirigée par le Pr

Dominique Grandjean et travaille en collaboration avec Aurélien Grellet au sein du secteur Elevages Canin et Félin. Elle s’occupe également d’Identification Electronique au sein de l’UMES et intervient dans la formation des éleveurs et vétérinaires dans le domaine de l’élevage et de la reproduction. Passionnée par le cocker anglais, elle s’intéresse de près aux origines des Spaniels et participe à de nombreuses expositions canines en France et à l’étranger.

aurélien grellet est vétérinaire diplômé de l’Ecole Vétérinaire de Liège. Après un internat en clinique des carnivores domestiques au sein de l’Ecole Vétérinaire de Liège, il a passé deux ans au sein du Centre d’Etude en Reproduction des Carnivores (CERCA), situé à l’Ecole Vétérinaire d’Alfort et dirigée par le Dr Alain

Fontbonne. En 2008 il a rejoint l’Unité de Médecine de l’Elevage et du Sport (UMES), située à l’Ecole Vétérinaire d’Alfort et dirigée par le Pr Dominique Grandjean. En charge du secteur Elevages Canin et Félin, il travaille au contact des éleveurs et en appui de leurs vétérinaires traitants pour les conseiller dans l’exploration et la gestion de la pathologie d’élevage. Il réalise en parallèle un doctorat sur les facteurs de risque des diarrhées de sevrage chez le chiot.

Pierre Bergamo est docteur vétérinaire diplômé de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon. Il s’intéresse particulièrement aux maladies infectieuses canines et félines, et occupe depuis 2004, le poste de responsable technique chez Merial.

Catherine Boucher est vétérinaire diplômée de l’Ecole Vétérinaire de Toulouse en 1984. Après une année d’assistanat, elle s’installe en association en clientèle mixte pendant 8 ans . Elle se spécialise ensuite en qualité et sécurité alimentaires et travaille en formation conseil auprès de petites entreprises agro-alimentaires

pendant plus de trois ans. Après 6 ans de conseil en élevages industriels de volailles et porcs, elle prend en charge le Service Technique Professionnel de Royal Canin en 2009.

Crédits Photos :Couverture : Yves Lanceau, Royal Canin, Frédéric Duhayer.Intérieur : Christophe Hermeline, Royal Canin, Yves Lanceau, Frédéric Duhayer.Conception & Impression : SEP - 04 66 67 88 17© Royal Canin, BP 4, 650 Avenue de la Petite Camargue - 30470 Aimargues

SOMMaIRe

INTRODUCTION : LA SANTE ET L’HYGIENE 4 A. A PROPOS DE L’HYGIENE B. « CRASSE PROPRE » ET « CRASSE SALE »

I. ECOLOGIE MICROBIENNE ET BIOFILM 6

II. NETTOYAGE : PRINCIPE ET METHODES 9

III. DESINFECTION : PRINCIPE ET METHODES 14 A. AGENTS PHYSIQUES B. AGENTS CHIMIQUES C. EXERCICE INFORMATIF SUR L’EAU DE JAVEL

IV. AUTRES MOYENS DE SECURITE SANITAIRE 17 A. VIDE SANITAIRE B. MOYENS DE PROTECTION SANITAIRE C. HYGIENE DES ALIMENTS ANNEXE : APERçU RAPIDE DES DIFFERENTES

FAMILLES DE DESINFECTANTS 22

InTROduCTIOn : La SanTe eT L’HYgIene

Selon l’Organisme Mondial pour la Santé (OMS), la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social ne consistant pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité.

La santé est la conjonction de nombreux facteurs.

La génétique et la sélection permettent d’éviter les différentes affections héréditaires.

La prévention médicale consiste en l’administration régulière et raisonnée de vaccins et d’antiparasitaires conseillés et prescrits par un vétérinaire.

L’alimentation est une composante essentielle de la santé. Il est recommandé d’apporter une alimentation adaptée aux besoins des animaux, équilibrée, stockée et distribuée dans des conditions adéquates.

La prévention sanitaire consiste en la lutte contre la prolifération et l’introduction de pathogènes dans l’élevage. Les mesures de nettoyage et de désinfection et la mise en place de moyens de protection sanitaire seront détaillés dans ce livret.

Génétique& Selection

PréventionMédicale

Alimentation

PréventionSanitaire

4

a PROPOS de L’HYgIene

Le mot « hygiène » dérive du nom d’Hygie, déesse grecque de la santé et de la propreté. Fille d’Asclépios, dieu de la médecine, Hygie symbolise la prévention alors que sa sœur Panacée est la déesse guérisseuse associée aux médicaments. Dans l’Antiquité, l’hygiène est symbole de santé et se concrétise par exemple par la fréquentation des bains publics.

Au Moyen Âge, les bains publics deviennent progressivement des lieux mal fréquentés. A partir de la Renaissance, on fuit l’eau, accusée de transmettre des maladies en ouvrant les pores de la peau, portes d’entrée des microbes. On croyait que les bains, en ramollissant la peau, rendaient plus sensibles aux infections. Les gens évitaient de se laver et utilisaient des parfums qui servaient à masquer les odeurs corporelles et à « désinfecter ».

Au XVIIème siècle, une certaine forme de propreté est recommandée pour rester en bonne santé. L’écrivain Bossuet écrivait d’ailleurs : « La santé dépend plus des précautions que des médecins ».

Au XIXème siècle, Louis Pasteur développe la théorie selon laquelle certaines maladies sont causées par des micro-organismes. Les scientifiques et médecins formulent alors des recommandations comme le lavage des mains et la toilette quotidienne à l’eau et au savon.

Parallèlement à l’accroissement du niveau d’hygiène des populations au cours de l’histoire, l’espérance de vie et la santé ont évolué favorablement.

En élevage, la logique est la même : c’est d’abord par l’hygiène que l’éleveur pourra maintenir ses animaux en bonne santé.

deFInITIOn : l’hygiène regroupe l’ensemble des pratiques visant à préserver la santé et en particulier à prévenir les infections et l’apparition de maladies infectieuses.

a

5

« CRaSSe PROPRe » eT « CRaSSe SaLe »

Il est impossible de maintenir les animaux et les structures à l’état stérile ! Des microbes (bactéries, virus, champignons, parasites) sont naturellement présents dans tous les élevages. Ceci constitue le microbisme d’élevage, dit « crasse propre », contre lequel les animaux ont appris à se défendre, si l’entretien sanitaire des locaux le maintient en dessous d’une certaine quantité (seuil).

Légende : le nombre de germes de l’élevage (« crasse propre ») doit être maintenu sous un certain seuil de manière à éviter les maladies. Un relâchement de l’hygiène conduira au dépassement de ce seuil et à l’apparition de maladies

Au contraire, la « crasse sale » correspond au microbisme étranger à l’élevage, contre lequel le système immunitaire des animaux n’est pas préparé. Il convient d’empêcher l’entrée dans l’élevage de tous les germes qui peuvent être transportés par des vecteurs vivants (rongeurs, insectes) ou inertes (excréments, bottes, vent).

La SeRIngue ne ReMPLaCe PaS L’HYgIene !

Un vaccin sert à lutter contre un germe qui n’aurait jamais dû pénétrer et/ou proliférer dans l’élevage. La vaccination reste un acte indispensable qui ne se substitue pas à de bonnes pratiques d’hygiène.

I. eCOLOgIe MICROBIenne eT BIOFILM

Pour bien mesurer l’intérêt des mesures d’hygiène, il est important de comprendre comment les bactéries vivent et se multiplient sur différents supports (sols, cages, matériel).

Les bactéries sont présentes partout. Elles vivent et prolifèrent sur le sol, les plans d’eau, les objets, la nourriture, notre peau et dans nos intestins…. En contact avec un support, les bactéries sont capables de former des colonies particulières, s’organisant en un BIOFILM.

Nb degermes

MAINTIEN SOUS UNSEUIL ACCEPTABLE

SEUIL DEPASSE =RISQUE DE MALADIES

FORT RISQUEHYGIENIQUE

Temps

Nettoyagecorrect 1

Nettoyagecorrect 2

Mauvaisnettoyage

FAIBLE RISQUEHYGIENIQUE

B

6

Le biofilm est donc une couche de bactéries et de matières organiques qui se forme en présence d’humidité sur n’importe quel type de support, minéral (roche, surface d’une flaque d’eau…), organique (feuille, bois…) ou artificiel (métal, plastique, peinture,…). La plaque dentaire est un excellent exemple de biofilm !

Les biofilms sont encore aujourd’hui un sujet de recherche. En effet, les bactéries vivant au sein de ces biofilms sont très difficiles à supprimer, ce qui pose un réel problème en milieu hospitalier (maladies nosocomiales).

un biofilm se forme en 5 étapes :

adhérence réversible de bactéries mobiles à une surface.

adhérence permanente par ancrage des bactéries sur le support. D’autres bactéries viennent ensuite se fixer aux bactéries déjà installées, diversifiant et augmentant la colonie préexistante.

Multiplication et étalement. Les bactéries sécrètent la matrice du biofilm.

Croissance en épaisseur. Les colonies confluent et forment des méga colonies percées de canaux dans lesquels l’eau peut circuler et apporter les nutriments essentiels à la croissance du biofilm. Celui-ci peut alors devenir visible à l’œil nu comme un film luisant et pâteux qui correspond à la confluence de millions de colonies bactériennes.

Phase de dispersion. En l’absence de nettoyage, le biofilm se développe, s’épaissit et mûrit : d’autres germes comme les virus, les parasites et les champignons peuvent y trouver refuge. Des morceaux de biofilm contenant des milliers de bactéries peuvent se détacher et aller coloniser une surface à distance.

deFInITIOn : Un biofilm est une communauté microbienne adhérente à une surface, composée de nombreuses espèces (bactéries, algues, parasites) contenue dans une matrice, un gel organique complexe. La matrice est produite par les microorganismes eux-mêmes au cours de leur prolifération

SURFACE

7

1 2 3 4

1

2

3

4

5

Un biofilm peut mettre seulement quelques heures pour se développer. En plusieurs jours il peut déjà atteindre la phase 4 ou 5 et contribuer, par la dispersion bactérienne, à augmenter considérablement la pression microbienne dans l’élevage. un nettoyage régulier limite le développement du biofilm.

Si la matière du support influence peu la formation du biofilm, sa texture est par contre très importante. Un sol rugueux, poreux ou fissuré profite beaucoup aux bactéries qui y trouvent tout l’espace nécessaire pour se développer.

Un sol fissuré permet le développement d’une plus grande quantité de biofilm qu’un sol lisse et régulier. Le biofilm contenu dans les anfractuosités est plus difficile à atteindre et persiste après un nettoyage superficiel.

PRéFéReR un SOL LISSe eT RéguLIeR

VS VS

aTTenTIOn : le tartre contribue à rendre les surfaces irrégulières et donc favorables à la formation du biofilm. Les surfaces exposées au tartre doivent être régulièrement et convenablement détartrées afin de faciliter leur nettoyage ultérieur.

8

5

Le biofilm constitue un véritable paradis pour les germes - bactéries, virus, parasites et champignons - car il leur offre à la fois nourriture et protection en particulier contre les désinfectants ! Par exemple, les bactéries sont 40 fois plus résistantes à l’eau de javel lorsqu’elles sont protégées par un biofilm !

Légende : Action d’un désinfectant directement sur une colonie de microbes protégés par leur biofilm : le produit pénètre mal et son action est limitée. De nombreux microbes survivent.

Dans un élevage, pour que la désinfection soit efficace, il est donc INDISPENSABLE de détruire le biofilm bactérien au préalable. Sa destruction se fait au cours d’une étape fondamentale de l’entretien d’un élevage : le nettoyage. Cette étape, différente de la désinfection, DOIT précéder celle-ci.

MIeuX vauT un neTTOYage SanS deSInFeCTIOn Qu’une deSInFeCTIOn SanS neTTOYage

II. neTTOYage : PRInCIPe eT MéTHOdeS

Le but du nettoyage est de passer d’une surface « sale » à une surface visuellement propre. On obtient ainsi une « propreté physique ».

Le nettoyage est une étape distincte de la désinfection, indispensable à l’hygiène de l’élevage. La matière organique offrant aux germes une excellente protection contre les désinfectants, il ne peut donc y avoir de désinfection efficace sans un bon nettoyage préalable.

PaS de déSInFeCTIOn eFFICaCe SanS neTTOYage PReaLaBLe

DESINFECTANT DESINFECTANT

ECHEC DU DESINFECTANT

déFInITIOn : le nettoyage est l’action mécanique et/ou chimique permettant d’éliminer la matière organique d’un support.

9

Le nettoyage permet d’éliminer la matière organique des supports. Il se réalise en deux temps :

1. Le nettoyage grossier permet d’évacuer la matière organique non adhérente (matière fécale, copeaux, nourriture, poussière…)➧ Utilisation d’un balai, d’une pelle…

2. Le nettoyage fin ou détersion permet d’enlever la matière organique adhérente (souillures diverses, biofilm…)➧ Utilisation d’un détergent + action mécanique à l’aide d’une brosse

L’utilisation d’un détergent détruit le biofilm et réduit considérablement la quantité de germes. Celle-ci sera dispersée et évacuée avec l’eau de lavage puis de rinçage.

L’utilisation d’un détergent est aussi une manière efficace de diminuer le nombre d’œufs de parasites.

neTTOYeR, C’eST COMMenCeR À déSInFeCTeR

L’utilisation d’un détergent permet également de rendre l’eau plus « mouillante ». On parle de pouvoir « mouillant » pour décrire la capacité qu’a l’eau de pouvoir s’étaler et mouiller une surface. Même si cela paraît absurde de dire que l’eau ne mouille pas, un physicien répondrait que l’eau mouille mais qu’elle mouille mal. En effet, l’eau pure, même si elle parait bien plus liquide que du miel ou de l’huile, possède comme n’importe quel liquide une viscosité qui s’oppose à son étalement par le phénomène appelé « tension superficielle ». Cette force crée une sorte de membrane élastique fictive à la surface des liquides. C’est grâce à cette force que l’eau prend spontanément la forme de gouttes ou que les poils d’un pinceau mouillé se collent les uns aux autres.

Les « tensioactifs », contenus dans les produits détergents, ont la capacité de rendre l’eau plus mouillante c’est-à-dire plus apte à s’étaler et à pénétrer dans les surfaces poreuses ou fissurées. Ceci rend le nettoyage plus efficace.

Légende : Expérience simple que l’on peut réaliser avec de l’eau pure et de l’eau additionnée de détergent. Les deux gouttes ne s’étalent pas de la même façon car le détergent diminue la tension de surface.

Un bon nettoyage divise par 500 le nombre de bactéries

Etalement d’une goutted’eau savonneuse

Etalement d’une goutte d’eau

10

LeS QuaTRe IngRédIenTS du neTTOYage :

1. Le détergent : c’est l’acteur chimique du nettoyage, il permet de détacher et dissoudre la matière organique adhérente aux supports, en particulier le biofilm, à condition de bien frotter ! Il augmente aussi le pouvoir mouillant de l’eau permettant à celle-ci de mieux pénétrer dans les anfractuosités des surfaces.

attention : détergents et désinfectants sont des produits très différents, l’un ne peut pas remplacer l’autre.

2. L’eau chaude : pour bien agir, le détergent doit être mélangé à une quantité adaptée d’eau chaude.

3. Le matériel de nettoyage : il doit être le plus propre possible, une partie du matériel sert à retirer les saletés les plus volumineuses (balais, pelle), le reste sert à nettoyer des saletés plus adhérentes (brosse essentiellement).

4. L’action mécanique : c’est la phase physique du nettoyage. C’est aussi la plus importante. Elle permet de désincruster les souillures les plus récalcitrantes et de détruire le biofilm.

MIeuX vauT un BOn BROSSage SanS déTeRgenTQu’un BOn déTeRgenT SanS BROSSage

Légende : Le détergent détruit le biofilm. Son action chimique, associée au brossage, contribue à éliminer de nombreux germes

DETERGENT

+ EAU+ BROSSAGE

DETERGENT

11

Comment choisir et utiliser convenablement un détergent ?

Choisir le détergent avec bon SenS, en tenant compte de :

S comme Souillure. Le détergent doit être choisi en fonction des souillures. En élevage, il s’agit de souillures organiques acides et quelquefois grasses. On choisira donc un détergent dégraissant à pH alcalin.

e comme eau. La dureté de l’eau se caractérise par la quantité de calcium et de magnésium qu’elle contient. Une eau très dure favorise l’apparition de biofilms et abaisse l’efficacité des détergents.ne pas oublier le tartre ! Plutôt alcalin, il devra être éliminé avec des produits acides.

n comme matériel de nettoyage. L’état de propreté du matériel utilisé pour le nettoyage est primordial : le matériel peut constituer des vecteurs indirects de germes. Mais il est aussi important de réserver un matériel spécifique à chaque phase du nettoyage et de la désinfection et à chaque secteur de l’élevage : la raclette A ne servira qu’à racler l’eau après nettoyage et la B, après la désinfection dans la maternité.

Si les eaux de lavage s’écoulent dans une fosse septique, il faut penser à choisir un détergent biodégradable !

S comme Support. Le nettoyage sera d’autant plus efficace que la surface à nettoyer sera lisse et régulière. Evitez les surfaces rugueuses, poreuses, les joints et les matériaux putrescibles. En outre, le détergent doit être choisi de façon à ne pas corroder le support.

Choisir son détergent avec Bon SenS et l’utiliser avec TaCT- Souillure - Température- eau - action mécanique- nettoyage (matériel) - Concentration- Support - Temps de contact

en pratique, il n’est pas indispensable de changer de détergent si celui choisi convient. un détergent premier prix pourra être parfaitement efficace.

evITeR LeS PROduITS 2 en 1 (deTeRgenT & deSInFeCTanT) !

Sous prétexte d’assurer plusieurs fonctions avec un seul produit, les résultats de chacune deviennent approximatifs. Il s’agit donc plus souvent d’un argument marketing que d’une réelle efficacité.

12

utiliser un détergent avec TaCT

T comme Température : les détergents sont pour la plupart plus efficaces en eau chaude 60°C environ.A température trop faible, le détergent agit plus lentement. A température trop élevée, il risque de se décomposer et de perdre en efficacité. Il convient de se reporter à la notice d’utilisation du produit pour une utilisation optimale.

a comme action mécanique : elle est caractérisée par la pression exercée sur les surfaces à traiter par l’opérateur, les outils ou la machine.

C comme Concentration : elle doit toujours être dosée précisément. Il convient de se confectionner un « mesureur maison » adapté à son matériel. Une concentration trop faible ou trop forte conduit à une perte d’efficacité. Il convient là aussi de se reporter à la notice d’utilisation du produit pour une utilisation optimale.

T comme Temps d’action : Le temps préconisé par le fabricant doit être respecté pour décoller de manière optimale les salissures. Si elles sont très adhérentes, il doit être rallongé.

un deRnIeR POInT IMPORTanT : Le RInÇage

Il faut impérativement, après le nettoyage, RINCER abondamment à l’eau claire. Ce rinçage évacue les dernières traces de souillures et la solution détergente résiduelle. S’il est insuffisant, une réaction chimique entre le détergent et le désinfectant est possible et le désinfectant est inactivé.

En présence de matières organiques résiduelles, résultat d’un nettoyage insuffisant ou mal conduit, la désinfection sera nettement moins efficace. Si, en fin de nettoyage, on observe des souillures il faut recommencer les opérations de nettoyage. Dans le cas contraire, la désinfection ultérieure serait vouée à l’échec.

13

III. déSInFeCTIOn : PRInCIPe eT MéTHOdeS

agenTS PHYSIQueS

Plusieurs facteurs physiques peuvent participer à améliorer la désinfection :

- Le froid : Il ralentit voire arrête le développement des germes. Mais il ne les tue pas dans la majorité des cas.

- Le chaud : La chaleur intense d’un lance-flamme horticole est très efficace pour la désinfection d’une surface préalablement nettoyée.

- La lumière : Les rayons ultraviolets (UV) de la lumière du soleil ont un certain pouvoir désinfectant. Par conséquent, un revêtement de couleur claire, par sa capacité de réverbération, amplifiera le pouvoir désinfectant de la lumière sur les surfaces adjacentes.

- L’absence d’humidité : l’eau est un facteur primordial dans le développement des germes. Une courette humide qui retient des petites flaques d’eau sera un vrai milieu de culture dans lequel les germes proliféreront.

agenTS CHIMIQueS

Les produits désinfectants sont au cœur de l’hygiène en élevage. S’ils sont nécessaires, ils sont loin d’être suffisants ! Un désinfectant ne saurait être efficace en présence de matière organique, le nettoyage préalable est donc indispensable.

Connaître « l’ennemi » est une phase primordiale de la désinfection. Un produit donné possède une capacité d’action limitée à un groupe de germes, c’est ce que l’on appelle le spectre d’action.

La « stratégie du paranoïaque » qui consiste à utiliser plusieurs produits pour tuer tous les germes est utopique et loin d’être rentable. A celle-ci s’oppose la « stratégie du chasseur ». Elle consiste à identifier les germes responsables de troubles chez les animaux, à connaître leurs caractéristiques puis à choisir le produit adapté.

déFInITIOn : la désinfection est l’action chimique ou physique qui tue les germes tels que les bactéries, les virus et les parasites sur des surfaces inertes.

Attention : il n’existe pas de produit miracle, tous les désinfectants ne tuent pas tous les germes. Chaque désinfectant ayant un spectre d’action défini, il devra être choisi en fonction du ou des agents infectieux qui circulent dans l’élevage.

B

a

14

Connaître sa cible, c’est pouvoir répondre aux questions suivantes :- Quel germe cible-t-on ?- D’où vient-il ?- Comment se développe-t-il ?- Où est-il capable de survivre dans l’élevage ?- Comment les animaux se contaminent-ils ?- A quoi est-il résistant ou sensible ?

Pour répondre à ces questions, de nombreux ouvrages spécialisés existent. Votre vétérinaire reste votre interlocuteur privilégié pour vous aider.

Comment choisir et utiliser convenablement un désinfectant ?

Le désinfectant universel n’existe PAS ! Il n’y a pas de « bons » ou de « mauvais » produits, il n’y a QUE de mauvaises façons de les utiliser : spectre mal adapté, mauvaise dilution, mauvaise température…

Comme pour les détergents, il conviendra de choisir son désinfectant avec bon SENS et de l’utiliser avec TACT. Il existe néanmoins de nombreux autres paramètres dont il faudra tenir compte : pH, aspect corrosif, caractère nébulisable, rémanence, odeur…

Avant de choisir un produit dans les meilleures conditions on veillera à bien lire l’étiquette, rechercher l’homologation du ministère de l’agriculture, les normes AFNOR (laboratoire indépendant effectuant des tests d’efficacité) et éventuellement demander des précisions au fabricant.

Pour en savoir plus sur les produits : http://e-phy.agriculture.gouv.fr/

Sur l’étiquette, on s’intéressera à la nature du produit, aux dilutions recommandées, au temps de contact, à la température d’utilisation et aux précautions d’emploi.

un deRnIeR POInT IMPORTanT : Le RInÇage

Le rinçage est impératif avec certains produits pour éviter toute irritation de la peau des animaux voire des intoxications consécutives au léchage. Se référer aux précautions d’emploi.

QuId de La vaPeuR ?L’utilisation d’un appareil délivrant de la vapeur d’eau surchauffée est une exception à tous les principes évoqués précédemment. Utilisée avec rigueur, la vapeur sous pression combine en effet de bonnes actions nettoyantes (décapage total du biofilm), rinçantes et désinfectantes (chaleur). L’utilisation en routine d’un appareil à vapeur est à envisager dans certains cas lorsque les surfaces le permettent.

15

eXeRCICe InFORMaTIF SuR L’eau de JaveL

Voici un exemple fictif de nettoyage/désinfection utilisant de l’eau de Javel. Nous vous invitons à y trouver les « erreurs », une correction vous est proposée ensuite. Cet exercice permet de revenir sur les conditions d’utilisation de ce désinfectant déjà ancien mais toujours d’actualité.

RePOnSe : il y a 6 erreurs dans ce texte… Les avez-vous toutes trouvées ? lisez attentivement la réponse et n’hésitez pas à revenir aux parties correspondantes.

1. erreur de nettoyage : Même si monsieur X a évacué la litière et les excréments, il n’a pas nettoyé préalablement à l’utilisation de sa solution désinfectante. La désinfection sera donc inexorablement vouée à l’échec. (inactivation de l’eau de javel en présence de matières organiques).

2. erreur de spectre : Monsieur X souhaite combattre un germe identifié dans son l’élevage. Mais l’eau de Javel n’est pas le produit à utiliser dans ce cas car il est inefficace contre les coccidies.

3. erreur de dilution : la concentration recommandée est de 1 litre pour 5 à 10 L pour de l’eau de Javel à 2,6% de c.a. (chlore actif) (bidon du commerce ou reconstituée par dilution d’un berlingot de 250 ml à 9,6 % de c.a. (chlore actif) dans 1 litre d’eau).

4. erreur de stockage : les berlingots datent de plus d’un an alors que l’eau de Javel en berlingot perd de son activité dès 3 mois post fabrication. De plus, une véranda est un endroit où il fait rapidement chaud quand elle est ensoleillée. L’eau de Javel doit être utilisée rapidement et être stockée à l’abri de la chaleur et de la lumière.

Monsieur X est inquiet. Son vétérinaire lui a dit que la dernière coproscopie effectuée sur ses chiots en diarrhée a montré des œufs de coccidies. Il décide donc de désinfecter son chenil. Le chenil en question possède un sol plutôt rugueux en matière plastique. Pour nettoyer son chenil il fabrique lui-même sa solution d’eau de Javel : il ouvre son dernier berlingot (pack de 50 berlingots acheté il y a un an en grande surface et stocké dans sa véranda) qu’il dilue dans un bidon de 20 litres d’eau bien chaude. D’abord il fait sortir tous les animaux, puis passe un coup de pelle puis de raclette pour évacuer la sciure et les excréments. Ensuite il verse un peu de la solution sur le sol qu’il étale avec la raclette avant de tout rincer à l’eau claire. Enfin il trempe une serpillière dans le seau qu’il applique sur toute la surface. Il insiste particulièrement avec une éponge à récurer au niveau de l’évacuation du robinet, celle qui fuit, autour de laquelle de la moisissure se développe sur les volumineux dépôts de tartre. Trouvant que les traces de calcaire sur le sol du chenil commencent à être trop nombreuses, monsieur X ajoute un produit anticalcaire dans le reste du seau puis utilise la solution pour passer une dernière fois la serpillière et effacer les traces de tartre. Après avoir laissé sécher, il remet de la sciure et fait rentrer ses animaux.

C

16

5. erreur de température : Monsieur X dilue son eau de Javel dans de l’eau chaude. L’eau de Javel doit s’utiliser dans de l’eau froide à tiède, jamais chaude. En effet, à la chaleur, le chlore se vaporise et l’eau de Javel devient de l’eau salée.

6. erreur de mélange : Monsieur X a eu la bonne initiative de vouloir détartrer. Mais il a mélangé un produit anticalcaire plutôt acide avec de l’eau de Javel basique. Tout mélange est fortement déconseillé. Les produits peuvent se neutraliser et même réagir chimiquement pour former des composés toxiques. Il aurait d’abord fallu nettoyer puis détartrer puis désinfecter, chaque opération étant séparée de la suivante par un rinçage.

Remarques- Le temps de contact n’est pas précisé. Lors d’utilisation d’eau de Javel, il est recommandé de la laisser agir au minimum dix minutes.- La raclette servant à évacuer la sciure et les excréments ne doit pas être la même que la raclette utilisée pour étaler la solution désinfectante. Il est recommandé d’utiliser du matériel dédié à chaque secteur de l’élevage et dans chaque secteur, du matériel dédié à chaque opération.- Il est important de se référer aux précautions d’emploi indiquées par le fabricant (étiquette).

Pour information : exemple d’utilisation de l’eau de Javel (bidon du commerce à 2,6% de chlore actif)

uTILISaTIOnS dILuTIOn TeMPS de COnTaCTDésinfection d’un aliment 2 gouttes / litre 5 minVaisselle 2 cl / 10 litres 5 minSurfaces (sols murs) 1 l pour 5 à 10 litres 10 à 15 minCanalisations PUR 15 minDésherbant PUR Epandage

Iv. auTReS MOYenS de SeCuRITe SanITaIRe

vIde SanITaIRe

Le vide sanitaire consiste à laisser vide un local préalablement nettoyé et désinfecté et à prendre toutes mesures nécessaires pour limiter l’introduction de germes ou d’êtres vivants (rongeurs insectes) pendant un temps donné. C’est une arme très efficace pour lutter contre une maladie contagieuse mais, en élevage, elle doit être limitée à certains secteurs pendant un temps donné. Idéalement un vide sanitaire montrera son efficacité au bout de 8 jours minimum.

La pratique du vide sanitaire est fortement conseillée dans la maternité ou le local de quarantaine au moins 2 à 3 fois par an.

a

17

Le vide sanitaire s’effectue en 9 étapes :

1. Démonter et sortir du local tous les accessoires et les ustensiles (niches, gamelles…)

2. Désinsectisation pendant une nuit.

3 Gratter, balayer, ramasser et aspirer tous les déchets.

4. Nettoyage classique des sols et des murs : décapage mécanique des surfaces à l’aide d’une brosse et d’un détergent (cf. partie 3 : nettoyage et méthode).

5. Rinçage

6. Première désinfection + rinçage + séchage

7. Blanchiment des murs et des plafonds à l’aide de peinture insecticide additionnée de colle et de kaolin. (facultatif)

8. Le lendemain, désinfection de l’atmosphère à l’aide d’un désinfectant thermonébulisable (par exemple formol gazeux à 3% pendant au moins 24h à l’aide d’un thermonébulisateur dans un local vide rendu hermétique).

9. Répéter la formolisation 48h avant la réintroduction des animaux.

Ces neuf étapes forment la version intégrale d’un vide sanitaire. En pratique il est possible de réaliser un vide sanitaire correct en se passant des étapes 7 et 9 ce qui correspond en fin de compte à un grand ménage (nettoyage + désinfection + désinsectisation) suivi d’une formolisation. Ne pas oublier de bien nettoyer et désinfecter tout ce qui a été sorti de la pièce avant le vide sanitaire sinon tous les germes de surface seront réintroduits dans le local après le vide sanitaire.

Pour les étapes 4, 5, 6, il est conseillé de progresser du haut vers le bas(commencer par le plafond puis les murs puis le sol).

18

MOYenS de PROTeCTIOn SanITaIRe

1. SeCTORISaTIOn

Ce principe s’appuie sur les concepts de « crasse propre » et de « crasse sale ». Il s’agit de séparer le secteur propre du secteur souillé, puis au sein de chaque secteur d’établir des séparations selon les facteurs de risques individuels.

a. Secteur souillé

Il regroupe les locaux susceptibles d’être contaminés par des personnes ou des animaux venant de l’extérieur (« crasse sale ») : quarantaine, fosse à lisier, aire de détente pour les animaux « étrangers », toilettage, pension, local des saillies, local de vente,.

b. Secteur propre

Il regroupe les locaux réservés à l’élevage (« crasse propre »). La sectorisation interne de ce secteur est fondamentale, basée sur la vulnérabilité variable des différents animaux selon leur statut physiologique (chiots nouveaux - nés, en période critique ou au sevrage, mères gestantes ou non, mâles). Dans le meilleur des cas on pourra aménager les locaux suivants : maternité, femelles gestantes, femelles en repos sexuel, mâles, infirmerie, aire de détente. L’infirmerie est le seul local légalement obligatoire. Cependant un local pour les adultes est conseillé et une maternité séparée indispensable. L’infirmerie doit être bien séparée des autres locaux et ne pas servir « d’annexe » en cas de besoin . La quarantaine et l’infirmerie sont deux locaux bien différents : la quarantaine (secteur souillé) accueillant des chiens normalement en bonne santé mais venant de l’extérieur, et l’infirmerie accueillant les individus malades de l’élevage.

2. MaRCHe en avanT

En hygiène, ce principe consiste à toujours circuler du secteur le plus à risque vers un secteur à risque moindre. La maternité, secteur à risque puisque regroupant les individus les plus sensibles aux maladies, sera visitée en premier puis la nurserie, les adultes et enfin l’infirmerie. Une circulation en sens inverse aurait des conséquences sanitaires catastrophiques (transport d’agents infectieux possible via les vêtements, les chaussures).

Le même ordre doit être respecté lors des soins ou du nettoyage. Un matériel de nettoyage spécifique à chaque secteur doit être idéalement mis en place au moins en tout cas en maternité. On pourra mettre à disposition à l’entrée des secteurs sensibles des surchaussures à usage unique ou des bottes spécifiquement portées dans ce bâtiment.

Le local de nourriture pourra occuper une place centrale limitant les circulations et le stress des animaux lors des distributions de repas.

B

19

Dès la conception d’un élevage, les circuits du personnel d’élevage, des clients visiteurs, des matières premières (nourriture, litière) ainsi que des déchets devront être étudiés pour respecter la marche en avant et le non entrecroisement des chemins de circulation.A ce stade, il est aussi important de réfléchir à l’orientation optimale des bâtiments en fonction des vents dominants.

3. LuTTe COnTRe LeS nuISIBLeS

La lutte contre les nuisibles est indispensable.

Les parasites externes transportent passivement des germes, dérangent les animaux (piqûres, démangeaisons) et inoculent des maladies (piroplasmose, leishmaniose…).

Les rongeurs par leurs morsures, leurs déjections ou urines, leurs puces et même leur cadavre peuvent transmettre des maladies. Les dégradations matérielles et les pertes de nourriture (un rat mange son poids en nourriture chaque jour) occasionnées représentent aussi des désagréments majeurs

La « stratégie du chasseur » s’impose encore pour lutter efficacement contre ces nuisibles. Elle permet une approche plus fine et une éradication plus efficace. De nombreux moyens de lutte et de prévention existent. Il ne faudra pas hésiter dans les grandes structures à avoir recours à des professionnels de la dératisation. En outre, la loi impose la dératisation au moins une fois par an.

HYgIene deS aLIMenTS

Une alimentation de qualité distribuée en quantité adaptée a un rôle primordial dans la préservation de la santé. Mais elle doit aussi être conservée dans de bonnes conditions :

- Conserver les aliments dans leur emballage d’origine. Il assure la protection optimale de l’aliment jusqu’à ouverture du sac mais aussi après. Une fois entamé, le sac d’aliment sera placé, tout en restant dans son emballage d’origine, dans des conteneurs en plastique que l’on fermera soigneusement. Cela protégera l’aliment de l’oxydation, de l’humidité, des nuisibles et des souillures.

QuId du pédiluve ?Le pédiluve est un moyen de protection sanitaire dont l’efficacité est très discutée. Il donne souvent une fausse impression de sécurité. Le désinfectant contenu dans le pédiluve est inactivé en présence de matière organique. Son efficacité est quasi nulle sur des bottes souillées. Il faudrait donc idéalement mettre des bottes/chaussures préalablement nettoyées avant d’utiliser le pédiluve… De même il deviendra inefficace dès que la solution désinfectante sera souillée. Il faut donc soit le bannir soit être prêt à changer la solution désinfectante aussi souvent que nécessaire.

C

20

La conservation du sac permettra aussi de conserver la traçabilité de l’aliment

- Conserver les sacs fermés à l’abri de l’humidité, isolés du sol et dans un local protégé des nuisibles.

- Pour garantir une qualité nutritionnelle, une appétence et une sécurité alimentaire optimales, le respect des dates de péremption est indispensable. On veillera donc à ne pas faire de stock excessif et à ouvrir les sacs dans l’ordre chronologique des livraisons.

- Si l’éleveur utilise des produits congelés il devra s’assurer que la chaîne du froid est toujours respectée et que la décongélation est effective avant distribution. La décongélation doit être rapide.

- Veiller à séparer la zone de stockage de la nourriture de la zone de préparation des repas.

- Enfin retirer quotidiennement les restes de repas, et veiller au bon entretien des gamelles.

COnCLuSIOnLeS RegLeS d’OR de L’HYgIene en eLevage

- Penser détergent avant de penser désinfectant

- adopter la « stratégie du chasseur »

- ne jamais court-circuiter une étape ou mélanger des produits

- un nettoyage quotidien ne laisse pas le temps aux germes de persister et/ou de se multiplier dans l’environnement et permet de les maintenir en dessous de leur seuil de dangerosité

CONSEILS DE CONSERVATION !

STO

CKER

DANS UN END

RO

ITSTO

CKER

DANS UNEN

DR

OIT

S E C E T A É RÉ

OIT

PLACER LE SAC

DA

N

S LE C O N TAINE

R

NE

PAS MÉLANGER

À D

'AU

TR E S C R O QUETTE

S

HYGIENE.pdf 14/09/09 14:36:11

21

PROduITS CHLORéSEx : Eau de Javel et alcalins chlorés («chloro»)avantages : coût, spectre, sécurité, désodorisantInconvénients : instable, corrosif (métaux, caoutchouc), favorise les coccidies infestantes dans le milieu, non détergent (sauf chloramine), non homologués pour les locaux d’élevageutilisations en élevage : nombreusesconseillés en cas de parvovirose , déconseillés en cas de coccidioses

aMMOnIuMS QuaTeRnaIReSTerminaison en «ammonium»: avantages : non corrosif, actif à pH alcalin, stable, actif sur moisissures, bonne rémanence, mousse (rinçage), tensio-actif, biodégradableInconvénients : accoutumance, mousse, spectre étroit (gram -), incompatibilités (savons), peu d’action virucide, rinçage difficile, surtout bactériostatiques* utilisations : mixtes, donc les plus employés, désinfection sommaire, nettoyage préalable soigné indispensable* Inhibe la croissance des bactéries sans les tuer

HuILeS eSSenTIeLLeSTerpènes, terpinéol, camphre, eucalyptusavantages : insectifuge, odeur, nébulisableInconvénients : spectre étroitutilisations : Désinfection de routine, désinfection aérienne en présence d’animaux

PROduITS IOdéSEx : Iodol, iodophores en milieu acide («iodo»)avantages : actif à froid, coloration témoin d’activité, virucide, mouillant, antiseptiqueInconvénients : colorant, instable à la chaleur, irritant, corrosif, coût, inactif en eau dure, incompatibilités (métaux, ciment, caoutchouc, plastique...), instable en milieu alcalin et à la lumièreutilisations : trempage du matériel, pédiluves(500 ppm*), bâtiments (250 ppm*), détartrage.* Partie Par Million

anneXe : aPeRÇu RaPIde deS dIFFeRenTeS FaMILLeS de deSInFeCTanTS

22

PeROXYde d’HYdROgène (eau OXYgénée)souvent additionné d’acide peracétique et d’acide acétique pour le stabiliseravantages : atoxique, non corrosif, pas de résidus, pas d’accoutumanceInconvénients : spectre restreint, action lente, concentrations élevéesutilisations : désinfection aérienne

PeRManganaTe de POTaSSIuMavantages : actif à froid, stable, désodorisant, pas d’accoutumanceInconvénients : corrosif sur métaux légers, coûtutilisations : pédiluves

aLCOOLSTerminaison « ol »avantages : évaporation, aérosol, alimentaire Inconvénients : spectre restreint, action lente, non sporicide, inflammable, peu virucideutilisations : désinfection de surface

aLdéHYdeS eT déRIvéS (TYPe « FORMOL »)avantages : large spectre, thermonébulisableInconvénients : action très lente, irritant et cancérigène, odeur, résidus, peu efficace à froid, risques d’explosion, actif par forte hygrométrie et T°utilisations : vide sanitaire

déSInFeCTanTS MInéRauXEx : Soude, Chaux vive & dérivésavantages : spectre large, virucide, œufs de parasites, pH > 10 donc efficace contre les souillures organiques tenacesInconvénients : corrosifs, toxiquesutilisations : vide sanitaire, enfouissement, canalisations, épandage

23