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LES PRÉSERVER D’UN DUR DESTIN Personnel Marina Jaloba | Moldavie Une famille pour Délia | Inde Les préserver d’un dur destin 526 | MARS 16 Bulletin mensuel de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est

LES PRÉSERVER D’UN DUR DESTIN - Christliche …€¦ · Dans la dernière décennie, de nombreux Moldaves ... les jeunes gens sont devenus membre de la ... Le travail et la prostitution

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LES PRÉSERVERD’UN DUR DESTIN

Personnel Marina Jaloba | Moldavie Une famille pour Délia | Inde Les préserver d’un dur destin

526 | MARS 16 Bulletin mensuel de la Mission chrétienne

pour les pays de l’Est

ostvision

editorial

Dr Christian Bockmembre du conseil de fondation

Chers Amis de la mission,

Vous tenez dans vos mains la troisième édition visionest de cette année. Votre sou-tien permanent par vos prières, l’aide pra-tique, les dons de vêtements et les dons financiers est crucial.

C’est notre privilège de pouvoir compter sur vous et votre aide, pas seulement à Noël.

Actuellement, les médias nous informent quotidiennement sur la situation dans cer-tains pays. Notre aide n’est souvent que la fameuse goutte d’eau dans la mer. Mais justement cette goutte peut transformer des personnes et leur vie.

En ne regardant que la quantité de pro-blèmes, nous devrions être désespérés. Mais si nous nous concentrons sur les des-tins individuels et nous réjouissons des transformations, nous pouvons alors jubi-ler et être reconnaissants.

La Moldavie est de nouveau très présente dans ce bulletin. L’exemple de Marina et ses enfants témoigne de notre aide alimentaire dans ce pays. Nous suivons également le destin de Délia, dont la mère a émigré et qui a trouvé une famille d’accueil.

La Moldavie n’est pas l’unique pays où la Mission chrétienne pour les pays de l’Est offre son aide. Il y a là aussi le Népal, le Vietnam, l’Inde, pour n’en évoquer que quelques-uns.

J’ai choisi mon verset de baptême pour cet éditorial : « Tout est à vous ; et vous êtes à Christ, et Christ est à Dieu. » C’est une bénédiction de pouvoir vivre non seule-ment dans un des pays les plus riches, mais également des plus libres et dé-mocratiques du monde. Le pays et la ri-chesse nous appartiennent. Mais nous appartenons finalement à Dieu. Utilisons les moyens qui nous sont confiés pour partager avec ceux qui vivent dans la plus profonde misère et la pauvreté.

En ce sens, je vous remercie encore une fois pour vos intercessions, votre collabo-ration et votre soutien !

Tout est à vous ; et vous êtes à Christ, et Christ est à Dieu. 1 Corinthiens 3 : 22b– 23

visionest mars 2016

La Mission chrétienne pour les pays de l’Est a signé le Code d’honneur. Ce label de qualité engage le signataire à une utilisation responsable des dons reçus.

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Journal mensuel édité par la MISSION CHRETIENNE POUR LES PAYS DE L’EST (MCE Suisse)

N° 526 : Mars 2016Abonnement annuel : CHF 15.–

Rédaction : Georges Dubi

Adresse : MCE, Bodengasse 14, case postale 312 3076 Worb BETéléphone : 021 626 47 91Fax : 031 839 63 44E-mail : [email protected] : www.ostmission.ch

Compte Mission chrétienne pourpostal : les pays de l’Est, Worb, Lausanne 10-13461-0

Compte Spar + Leihkasse bancaire : Münsingen 16 0.264.720.06

Contrôle comptabilité :UNICO, Berthoud

Tous les cantons admettent la défal cation des dons. Renseignements au se crétariat. Si les dons dépassent ce qui est nécessaire à un projet, le surplus sera affecté à des buts si mi lai res.

Source d’images : MCESans mention, les personnes photo-gra phiées n’ont aucun rapport avec les exemples cités.

Graphisme : Thomas Martin

Impression : Stämpfli AG, Berne

Papier : Le rapport annuel est imprimé sur papier certifié FSC et blanchi sans chlore.

Direction de l’entreprise :Georges Dubi, directeur de la missionGallus Tannheimer

visionest

Conseil de fondation :Mario Brühlmann, Orpund, présidentThomas Hurni, pasteur, Madiswil, vice-président Lilo Hadorn, SelzachMatthias Schüürmann, pasteur, ReitnauChristian Bock, Seedorf Thomas Haller, LangenthalJürg Maurer, pasteur, Hirschthal

Mandataire du Conseil de fondation :Günther Baumann

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malheureusement pas obtenue, bien que j’aie de très bonnes notes. Mon problème : je n’ai pas d’argent pour acheter une place. Et rien ne fonctionne sans bakchich chez nous.

Mon mari ne travaille pas en été seulement. Trois mois par année, il s’engage avec en-thousiasme dans la colonie d’enfants « Nad-jeschda ». Lorsque c’est possible, j’y participe également. Nous aimons les enfants, ils sont l’avenir de notre pays.

Parfois, je suis triste parce que notre situa-tion est tellement désespérée. Nous nous ef-forçons de faire tout ce que nous pouvons, mais nous n’avons aucune chance de nourrir notre famille par nos propres moyens. Nous savons que Dieu connaît notre situation et nos besoins et nous croyons également que notre pays ira mieux à l’avenir. Voilà pour-quoi nous aimerions y préparer nos enfants. C’est important que justement les familles chrétiennes n’émigrent pas, car la Moldavie a besoin de familles intactes.

Nous sommes infiniment reconnaissants à la Mission chrétienne pour les pays de l’Est pour son soutien par des aliments et des vê-tements. C’est une grande aide qui nous en-courage. Nous n’aimerions pas quitter la Mol-davie pour tenter notre chance ailleurs, nous voulons rester. L’aide de la mission et des do-nateurs de Suisse nous en donne les moyens !

Merci de tout cœur.

Jour et nuit, je réfléchis comment faire pour nourrir ma famille. Les trois enfants gran-dissent et ont besoin de vêtements, mais l’argent ne suffit même pas pour les repas quotidiens.

Nous sommes une famille comme beaucoup d’autres à Balty, une ville située au nord de la Moldavie. La survie est une lutte perma-nente. Pour chauffer notre maisonnette cet hi-ver, nous avons dû acheter pour 1500 francs de charbon. Nous n’avions naturellement pas autant d’argent. Nous l’avons emprunté à des connaissances.

Plusieurs fois, mon mari Ion a eu des emplois temporaires en République tchèque. Nous souffrions beaucoup de la séparation, mais nous pouvions à peu près survivre grâce à ces jobs. Depuis un certain temps, il a main-tenant un emploi dans notre ville. Mais le versement des salaires ne fonctionne pas : ils arrivent trop tard et partiellement.

Parfois, je confectionne des cartes d’anniver-saire et les vends en ville. Je ne gagne pas beaucoup ainsi, mais j’aimerais aussi contri-buer au revenu de la famille. J’aimerais bien travailler comme institutrice et j’ai fait une demande pour étudier à l’université. Je ne l’ai

« Nous aimons les enfants, ils sont l’avenir de notre pays. »

Marina Jaloba

personnel

DES PERSONNES partagent notre chemin

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visionest

PROTECTION mettons fin à la traite des

femmes et des enfants

De nombreux enfants moldaves doivent se débrouiller tout seuls.

UNE FAMILLE POUR DÉLIA

MOLDAVIE

Délia fait partie des nombreux en-fants moldaves ayant perdu leur foyer et devant grandir sans pa-rents. Son père était criminel et sou-vent en prison, sa mère est partie lorsque Délia avait sept ans.

Dans la dernière décennie, de nombreux Moldaves ont perdu l’espoir d’avoir une exis-tence assurée dans leur pays. L’économie va trop mal, la situation politique est trop ins-table, tout le système est trop corrompu. Ce manque de perspectives a poussé beaucoup d’habitants à quitter leur pays pour aller cher-cher un emploi ailleurs. Aujourd’hui, 25% de la population apte au travail vit à l’étranger. Leurs enfants restent au pays, vivent chez leurs grands-parents, des frères et sœurs adultes, des tantes, des foyers ou sont délais-sés et doivent se débrouiller sans aide. Se-

Beatrice Käufeler responsable du projet

lon CRIC, le Centre d’informations pour les droits des enfants à Chisinau, 250 000 en-fants moldaves grandissent sans leurs pa-rents. Et 177 000 enfants en âge de scolarité ont au moins un parent à l’étranger.

Cette grande émigration a des suites catas-trophiques pour la jeune génération. De nom-breux enfants sont traumatisés ou délaissés, personne ne s’occupe d’eux. Ils n’ont pas de personnes de confiance fiables qui les en-cadrent sur le chemin vers leur vie d’adultes. Le risque est grand qu’ils soient sur la mau-vaise pente ou piégés par des criminels.

Un nouveau foyerEn collaboration avec des partenaires locaux, la Mission chrétienne pour les pays de l’Est a commencé à créer un réseau pour recueillir de tels enfants il y a une bonne dizaine d’an-

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En général, ils restent en contact avec leur famille d’accueil aussi après leur entrée dans la vie professionnelle.

nées. Soigneusement, nous cherchons des fa-milles d’accueil prêtes à offrir un foyer à un enfant. Nous instruisons, soutenons et enca-drons les familles dans leur engagement. Ac-tuellement, elles sont plus de 130. Certaines accueillent plusieurs enfants. La plupart des familles ont une base chrétienne. L’histoire de Délia nous montre ce que cette aide signi-fie pour un enfant.

« J’ai grandi dans une famille rom. Mon père était souvent en prison et c’était donc surtout ma mère qui s’occupait de moi – du moins jusqu’à ce que j’aie sept ans.

Le pire moment de ma vie a été lorsque ma mère m’a amenée dans un orphelinat et vou-lait aussi me séparer de ma sœur. Elle pensait qu’elle pourrait vivre chez la grand-mère. Mais notre grand-mère a insisté pour que je vienne également chez elle. Nous sommes donc quand même restées ensemble. Lorsque grand-mère est décédée – j’avais quinze ans – nous avons été placées les deux dans un or-phelinat. J’y ai passé un an et demi et je me sentais très seule et sans défense. Certains enfants harcelaient les autres et on devait être constamment sur nos gardes.

Ma sœur a une fois passé ses vacances dans une famille d’accueil. J’aurais bien voulu sa-voir comment c’était. Pendant les vacances de Pâques, j’ai alors aussi pu aller dans cette famille. Ils m’ont accueillie très cordiale-ment. Peu après, mes parents d’accueil m’ont demandé si je voulais vivre chez eux et ter-miner mes écoles au village. Ce ne fut pas fa-cile pour moi de trouver une réponse, parce que tout cela me faisait aussi peur. Mais j’ai ensuite osé faire ce pas. J’étais tout simple-ment comblée par leur hospitalité, leur atta-chement et leur amour.

J’ai particulièrement apprécié le fait que la famille avait de nombreux enfants. Et que tous étaient honnêtes et contents et avaient de l’amour les uns pour les autres. Il y a natu-rellement aussi eu des périodes où je voulais m’en aller. Ce n’était pas toujours facile de

vivre dans une famille ayant ses propres en-fants et des enfants adoptés. Parfois, nous en-fants étions jaloux les uns envers les autres.

Aujourd’hui, j’étudie à l’université de Chisi-nau et je suis seulement le week-end et pen-dant les vacances avec ma famille. Mais ils me téléphonent ici et là et m’envoient des ali-ments. Pour mon avenir, j’aimerais obtenir mon diplôme avec un bon résultat et mener une vie honnête. »

Notre aide est durableNous soutenons et épaulons les enfants ac-cueillis jusqu’à ce qu’ils aient 23 ans. Ils ont alors en général terminé leur première for-mation et sont prêts à commencer leur vie professionnelle active. Ils restent en contact avec leur famille d’accueil, les jeunes gens sont devenus membre de la famille.

« J’étais tout simplement comblée par leur hospitalité, leur attachement et leur amour. »

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visionest

PROTECTION mettons fin à la traite des

femmes et des enfants

De nombreux enfants aboutissent dans le travail forcé et l’exploitation.

LES PRÉSERVER D’UN DUR DESTIN

Le travail et la prostitution des en-fants font partie de la vie quoti-dienne en Inde. Les enfants de fa-milles pauvres et endettées sont par-ticulièrement vulnérables. Ils sont vendus ou confiés à des personnes promettant de s’occuper d’eux et de leur procurer un bon emploi.

La métropole indienne de Mumbai n’attire pas seulement des hommes d’affaires et des touristes. Elle est aussi l’objectif d’habitants espérant se libérer de leur pauvreté. Beau-coup croient : « A Mumbai, je peux trouver un emploi et me bâtir une nouvelle existence. » Ils arrivent ainsi avec des trains à longue dis-tance des provinces du Bihar et d’Uttar Pra-desh. Leur rêve se termine souvent dans les bidonvilles et les quartiers malfamés.

Des mineurs arrivent également, parfois ac-compagnés, parfois seuls, avec les trains de grandes lignes. Ils n’emmènent en général presque rien avec eux et ont faim et soif après le trajet de trois jours. Beaucoup viennent parce que leurs parents vivent dans la mi-sère et attendent de leurs enfants qu’ils s’oc-cupent d’eux. D’autres se sont enfuis de la maison et ont été portés disparus. Beaucoup sont tombés dans les griffes d’exploiteurs.

Travail de nuit à la gareC’est 3 heures du matin. Notre équipe est sur le perron et attend le train à longue distance. Tous les quatre sont tendus et repassent en-core rapidement la procédure à suivre. En-suite, le train est là. Répartis sur toute la lar-geur du perron, ils vont à l’encontre de la masse de gens se dirigeant vers la sortie. Tout

INDEBeatrice Käufeler responsable du projet

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Les garçons ne réaliseront que plus tard de quoi ils ont été préservés.

à coup, ils remarquent deux garçons. Notre équipe s’adresse à eux, demande leur passe-port, d’où ils viennent et où ils vont. Un des garçons mineurs, il s’appelle Sameer, est ou-vert, l’autre, Anilkumar, est renfermé. Nous remarquons bientôt qu’ils viennent du Né-

pal et se sont enfuis de la maison. Sameer nous raconte que dans le train, un étranger s’est assis vers eux et leur a offert un emploi dans un hôtel. Ils étaient d’accord. Mais ils ne savent pas ce qui les attend. Notre équipe col-labore avec la police et amène donc les gar-çons au poste. Là, ils sont enregistrés. En-suite, ils font un bilan de santé à l’hôpital. Fi-nalement, ils sont placés dans un foyer tran-sitoire de l’Etat. Notre équipe reste en contact avec eux, les soutient psychologiquement et essaye de trouver l’adresse de leurs parents. Quelques jours plus tard, les garçons sont transférés en toute sécurité chez leurs pa-rents.

Ils ne savent pas ce qui les attendDans la même nuit, nous interceptons trois autres garçons : Chetan, Nitesh et Suraj. Nitesh, 16 ans, vient du Bihar. Sa mère est dé-cédée de la tuberculose, son père ne gagne pas assez pour nourrir la famille. Malgré l’aide du beau-frère de Nitesh, l’argent ne suffit pas. Dernièrement, le père est tombé malade et tout est encore plus difficile de-puis. Comme aîné de cinq enfants, Nitesh doit maintenant nourrir la famille. Il est ainsi venu à Mumbai en croyant pouvoir y gagner beaucoup d’argent. Quelques habi-tants du village l’ont accompagné durant le long voyage. Notre équipe l’a tout de suite re-marqué parce qu’il était jeune et que sa peur était visible. Un homme qui l’accompagnait prétendait être son oncle, mais n’avait pas de preuves.

Suraj a 14 ans et vient également du Bihar. Comme son père gagnait assez comme chauf-feur, les deux fils ont pu aller à l’école. Suraj est arrivé jusqu’en sixième classe. Un jour, il a eu une violente dispute avec son frère. Il était tellement en colère qu’il s’est enfui de la mai-son et est allé à Mumbai sans dire rien à per-sonne. Suraj nous a aussi tout de suite frappés à cause de son âge et de son regard apeuré. Après quelques questions, il était clair qu’il ne connaissait personne dans la ville et qu’il de-vrait se débrouiller tout seul. Suraj savait le numéro de téléphone de ses parents et nous avons ainsi rapidement pu prendre contact avec eux. Ils étaient très inquiets et s’étaient déjà adressés à la police pour signaler Suraj comme disparu. Ils furent très soulagés d’en-tendre que leur fils était en sécurité. Entre-temps, Suraj est rentré dans son village.

Depuis le début de notre travail de préven-tion, nous avons recueilli de nombreux en-fants et les avons ainsi préservés d’une vie marquée par le travail forcé et l’exploita-tion. A l’avenir, nous voulons former d’autres équipes pour pouvoir surveiller diverses gares en même temps.

« Ils n’emmènent presque rien avec eux. »

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Nom

Prénom

Rue

NPA / Localité

E-mail

ve mars 2016

Je désire souscrire un parrainage de projet « Nous, enfants de Moldavie » afin d’offrir un avenir aux enfants en Moldavie.

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ET FAIRE DE L’HISTOIRE !

« Nous, enfants de Moldavie », c’est l’histoire de 250 000 filles et garçons vivant dans une grande pauvreté et souvent sans présence parentale. Si tout continue comme jusque-là, ces enfants n’ont pas d’avenir. Pourtant, en unissant nos forces, nous pouvons changer en bien le prochain chapitre de leur histoire.

Des paroisses et des organisations locales, ainsi que la Mission chrétienne pour les pays de l’Est, sont prêts à agir. Voulez-vous nous rejoindre ?

Il s’agit de l’avenir de 250 000 enfants – et de l’avenir de la Moldavie !

www.ostmission.ch/moldavie

visionest

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