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LES NAUTILES DU JURASSIQUE D'ARABIE SAOUDITE par HENRI TINTANT * I~SUMI~ Parmi les nombreux fossiles r6colt6s dans le Jurassi- que d'Arabie Saoudite, les Nautilac6s jouent un r61e non n6gligeable. Une centaine d'individus 6chelonn6s du Lias sup6rieur au Kimm6ridgien ont 6t6 r6colt6s dans la plupart des formations. Leur 6tude taxonomi- que d6taill6e, qui constitue la partie essentielle de ce m6moire, a permis d'y reconna~tre 34 espbces (dont 7 nouvelles), r6parties en 7 genres (dont un nouveau, A ulacenoceras). La plupart de ces esp6ces ont une r6partition verti- cale tr~s limit6e et poss~dent par suite une valeur bios- tratigraphique indiscutable, confirmant les r6sultats obtenus ~ partir des autres groupes et notamment des Ammonites. Mais les comparaisons avec les faunes europ6ennes classiques sont rendues difficiles par la connaissance insuffisante de celles-ci, et par l'end6- misme important de la faune saoudienne. Du point de vue 6volutif, on dolt souligner la persis- tance jusqu'au Callovien du genre Metacenoceras, le d6but pr6coce, d~s le Bajocien sup6rieur, du genre Paracenoceras, abondamment repr6sent6 par plu- sieurs lign6es se poursuivant jusqu'au Kimm6ridgien. Du point de vue 6cologique, l'absence totale des formes h cloisons tr~s pliss6es (Pseudaganides), la raret6 des espbces cost6es et l'abondance des esp~ces ~t cloisons tr6s rapproch6es indiquent un milieu peu pro- fond, mais calme. ABSTRACT Between the numerous fossils coming from jurassic outcrops of Saoudian Arabia, Nautiloids play an important role. One hundred of specimens, going from Upper Lias to Kimmeridgian, were sampled in the whole of formations. Their taxonomic study, constituing the main part of this work, bring to reco- gnition of 34 species, of which 7 are new, distributed in 7 genera, of which one (Aulacenoceras) is new. Most of those species display a very restricted verti- cal distribution and have therefore a very significant biostratigraphical value, leading to the same results as other groups, specially Ammonoids. But exact com- parison with classical european faunas are difficult, because of inadequate knowledge of those, and strong endemism of saoudian fauna. From evolutive point of view, it is interesting to note the persistence to Callovian stage of the genus Metacenoceras, the early appearance, in the Upper Bajocian, of the genus Paracenoceras, with very varied lineage going to Kimmeridgian. From ecological point of view, the complete absence of forms with strongly folded sutures (Pseu- daganides), rarety of costed species and frequency of species with new numerous septa point to a very shal- low and calm environment. * Centre des Sciences de la Terre, UA 157 CNRS, Universit6 de Bourgogne, 6 Bd Gabriel, 21100 Dijon, France. Geobios, M6m. sp6cial n ° 9 p. 67-159, 36 fig., 15 pl. Lyon, 1987

Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

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LES NAUTILES DU JURASSIQUE D'ARABIE SAOUDITE

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HENRI TINTANT *

I~SUMI~

Parmi les nombreux fossiles r6colt6s dans le Jurassi- que d'Arabie Saoudite, les Nautilac6s jouent un r61e non n6gligeable. Une centaine d'individus 6chelonn6s du Lias sup6rieur au Kimm6ridgien ont 6t6 r6colt6s dans la plupart des formations. Leur 6tude taxonomi- que d6taill6e, qui constitue la partie essentielle de ce m6moire, a permis d'y reconna~tre 34 espbces (dont 7 nouvelles), r6parties en 7 genres (dont un nouveau, A ulacenoceras).

La plupart de ces esp6ces ont une r6partition verti- cale tr~s limit6e et poss~dent par suite une valeur bios- tratigraphique indiscutable, confirmant les r6sultats obtenus ~ partir des autres groupes et notamment des Ammonites. Mais les comparaisons avec les faunes europ6ennes classiques sont rendues difficiles par la connaissance insuffisante de celles-ci, et par l'end6- misme important de la faune saoudienne.

Du point de vue 6volutif, on dolt souligner la persis- tance jusqu'au Callovien du genre Metacenoceras, le d6but pr6coce, d~s le Bajocien sup6rieur, du genre Paracenoceras, abondamment repr6sent6 par plu- sieurs lign6es se poursuivant jusqu'au Kimm6ridgien.

Du point de vue 6cologique, l'absence totale des formes h cloisons tr~s pliss6es (Pseudaganides), la raret6 des espbces cost6es et l'abondance des esp~ces ~t cloisons tr6s rapproch6es indiquent un milieu peu pro- fond, mais calme.

ABSTRACT

Between the numerous fossils coming from jurassic outcrops of Saoudian Arabia, Nautiloids play an important role. One hundred of specimens, going from Upper Lias to Kimmeridgian, were sampled in the whole of formations. Their taxonomic study, constituing the main part of this work, bring to reco- gnition of 34 species, of which 7 are new, distributed in 7 genera, of which one (Aulacenoceras) is new.

Most of those species display a very restricted verti- cal distribution and have therefore a very significant biostratigraphical value, leading to the same results as other groups, specially Ammonoids. But exact com- parison with classical european faunas are difficult, because of inadequate knowledge of those, and strong endemism of saoudian fauna .

From evolutive point of view, it is interesting to note the persistence to Callovian stage of the genus Metacenoceras, the early appearance, in the Upper Bajocian, of the genus Paracenoceras, with very varied lineage going to Kimmeridgian.

From ecological point of view, the complete absence of forms with strongly folded sutures (Pseu- daganides), rarety of costed species and frequency of species with new numerous septa point to a very shal- low and calm environment.

* Centre des Sciences de la Terre, UA 157 CNRS, Universit6 de Bourgogne, 6 Bd Gabriel, 21100 Dijon, France.

Geobios, M6m. sp6cial n ° 9 p. 67-159, 36 fig., 15 pl. Lyon, 1987

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TABLE DES MATII~RES

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 68

l~tude syst6matique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 71

Famille Cenoceratidae . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 71

Genre Cenoceras . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 71

Sous-genreMetacenoceras . . . . . . . . . . . . . . p. 72

Genre Ophionautilus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 84

GenreDigonioceras . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 89

Genre Paranoceras . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 91

I - Groupe de P. prohexagonum . . . . . . . . . . p. 92

II - Groupe de P. sulcatum . . . . . . . . . . . . . . p. 95

I I I - Groupe de P. giganteum . . . . . . . . . . . p. 101 1 - Formes calloviennes . . . . . . . . . . . . . . p. 101 2 - Formes oxfordiennes . . . . . . . . . . . . . p. 104 3 - Formes kimm6ridgiennes . . . . . . . . . p. 110

Genre Cymatonautilus . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 113

Genre Aulacenoceras nov . . . . . . . . . . . . . . . p. 115

Famille Nautilidae . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 118

Genre Eutrephoceras . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 118

R6f6rences bibliographiques . . . . . . . . . . . . . . . p. 127

I N T R O D U C T I O N

A c6t6 de nombreuses ammonites, la s6rie jurassi- que d 'Arabie Saoudite renferme d'assez fr6quents res- tes de Nautiles. Grace ~ R. Enay, ces c6phalopodes trop souvent n6glig6s ont fait l 'objet d 'une r6colte syst6matique, qui m ' a permis d'6tudier une centaine d'individus s '6chelonnant du Lias sup6rieur au Kim- m6ridgien. Presque tous les horizons des formations de Dhruma, de Tuwaiq, d 'Han i f a et de Jubaila en ont fourni des exemplaires, parfois d6form6s mais sou- vent en bon 6tat. Trop peu abondantes pour permet- tre des 6tudes de variabilit6, ces faunes apportent cependant des informations pr6cieuses sur la syst6ma- tique et l '6volution des Nautilac6s.

Du point de vue taxonomique, la plupart des formes recueillies montrent des diff6rences sensibles avec les taxons pr6c6demment d6crits dans les s6ries jurassi- ques d 'Europe occidentale. Ceci est peu 6tonnant, si on tient compte du peu d 'a t tent ion apport6 ~t ce groupe et de la raret6 des 6tudes valables sur les fau- nes jurassiques de Nautiles. Les esp6ces anciennes de Sowerby et de A. d 'Orbigny sont d6crites de fa~on si impr6cise et si sommaire que, en l 'at tente d 'une r6vi- sion en cours pour les secondes, elles sont peu utilisa- bles. Les seules 6tudes un peu plus pouss6es sont celles de Foord et de Crick (1890, 1891, 1898) sur les nauti- les des collections anglaises, et celle de Tagliarini (1901) sur les nautiles du Bajocien de Sicile. C 'est avec ces derniers que les faunes du Dogger d 'Arabie Saou- dite pr6sentent le plus d'affinit6. Mais ces travaux, uniquement typologiques et trop souvent bas6s sur

des individus isol6s ou incomplets, ne donnent qu 'une id6e tr~s incomplete de la syst6matique du groupe.

Pour ma part, j ' a i 6vit6 dans la mesure du possible de multiplier les esp~ces, et d 'en cr6er pour des formes incompl~tement connues, notamment pour des indivi- dus ne pr6sentant pas tous les stades de la croissance. Je me suis alors content6 de les rapprocher d'esp~ces ant6rieures, ou de les d6crire en nomenclature ouverte.

Pour la classification g6n6rique et supra-g6n6rique, j ' a i suivi les propositions faites dans un travail r6cent (Tintant & Kabamba 1983). Pour la normalisation des mesures et la signification des symboles utilis6s, on se rapportera ~t mon 6tude du genre Cenoceras (Tintant 1984a). Dans la partie syst6matique sont d6crites 34 esp~ces (dont 7 nouvelles) r6parties en 7 genres (dont un nouveau). A l'int6rieur de chaque genre, les esp~- ces sont d6crites, dans la mesure du possible, dans l 'ordre stratigraphique.

Du p o i n t d e r u e 6volutif, on peut remarquer la dur6e de vie apparemment br6ve de la plupart des esp~ces, qui paraissent le plus souvent confin6es dans un horizon d6termin6. Seuls montrent un pourcentage assez 61ev6 d'esp6ces communes les horizons D4 et D5, dont l '~ge est tr~s voisin. Ces r6sultats confirment l 'existence d 'une sp6ciation abondante dans les Nauti- lac6s, qui peut permettre leur utilisation en biostrati- graphie. On notera particuli6rement :

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R 7 1 m

- la persistance jusqu'au CaUovien de formes qui, par leur enroulement et leur ligne de suture ne peuvent ~tre qu'attribu6es ~t Metacenoceras ;

- le d6veloppement dans le Bajocien sup6rieur et le Bathonien inf6rieur des Ophionautilus ~ large ombi- lic ;

- l'apparition pr6coce, d~s le Bajocien sup6rieur, du genre Paracenoceras, dont les premiers repr6sentants n'6taient jusqu'ici connus qu'au Bathonien, off leur raret6 dans la litt6rature contraste avec leur grande fr6quence en Arabie Saoudite ;

- le d6veloppement ~t partir du Bathonien inf6rieur d'une lign6e caract6ris6e par la forme sillonn6e de la r6gion ventrale, qui se continue jusqu'~ l'Oxfordien moyen. Ce groupe m6riterait peut-~tre un sous-genre sp6cial dans Paracenoceras ;

- l'abondance dans l'Oxfordien moyen des Parace- noceras g6ants, absents dans les niveaux inf6rieurs ;

- la d6couverte dans le Callovien d'une forme pro- che de ces derniers, mais dont la r6gion ventrale porte de fortes c6tes longitudinales, ornementation raris- sime chez les Nautilac6s (genre Aulacenoceras nov.).

D u p o i n t d e v u e b i o s t r a t i g r a p h i q u e : l'abondance des ammonites ayant permis une datation tr~s pr6cise des formations, l'6tude des nautiles n'apporte pas d'616ments tr~s nouveaux, d'autant que le caract~re fortement end6mique de la faune ne facilite pas les comparaisons. Ce sont plut6t les donn6es obtenues ici qui pourront s'av6rer tr~s utiles pour la biostratigra- phie d'autres s6ries.

Remarquons simplement que les Nautiles p6n~trent dans des niveaux off les ammonites sont peu significa- tires (D6) ou absentes (H2). Dans le premier cas, les

quelques nautiles recueillis se rattachent tous h des esp~ces imm6diatement sous-jacentes. L'absence de route forme nouvelle incite & rattacher encore cet horizon au Bathonien inf6rieur.

Dans le cas du H2, la pr6sence de Paracenoceras aft. arduennense d6j~t signal6 dans H1 parle 6gale- merit en faveur d'un age peu diff6rent, sans doute encore Oxfordien moyen. Le tableau 1 illustre la dis- tribution des exemplaires 6tudi6s darts la s6rie litholo- gique et leur ~tge probable.

Du point de v u e 6 c o l o g i q u e , enfin, l'absence totale de formes & cloisons tr~s pliss6es (Pseudaganides par exemple) ou ~t siphon subventral, parle en faveur d'un milieu peu profond. La raret6 des esp~ces ~t test orn6 de fortes c6tes transversales, et notamment du genre Procymatoceras si fr6quent dans le Bathonien inf6- rieur et moyen de plates-formes ouest-europ6ennes, confirme cette interpr6tation, mais para~t en plus indi- quer une faible 6nergie du milieu de d6p6t.

Enfin, c'est sans doute aussi la faible profondeur de la mer qui explique l'un des caract~res les plus frap- pants de cette faune : l'abondance des esp~ces ~t cloi- sons tr~s rapproch6es. Celles-ci sont particuli~rement fr6quentes dans le genre Eutrephoceras et dans les esp~ces calloviennes et oxfordiennes. Ce dispositif, qui conduit ~un alourdissement de la coquille, exclut 6videmment la vie en eau profonde et les mouvements verticaux importants qu'elle implique, comme dans le nautile actuel. I1 repr6sente sans doute une adaptation ~t la vie proche du fond, dans un milieu tr~s peu pro- fond. I1 semblerait donc que ce caract~re tr~s peu pro- fond s'accentue nettement dans le Callovien et surtout dans l'Oxfordien.

t~TUDE SYSTI~MATIQUE

Famille CENOCERATIDAE TINTANT & KABAMBA, 1983

Genre CENOCERAS HYATT, 1883

Cenoceras HYATT, 1883, p. 300. Cenoceras HYATT, 1894, p. 550. Cenoceras SPATH, 1927, p. 21, 24. Cenoceras KUMMEL, 1956, p. 361. Cenoceras KUMMEL, 1964, p. K 449.

Cenoceras TINTANT, 1984a, p. 31. Bisyphites MONTFORT, 1808 (type : Montfort, 1818, p. 55-56 nom. nud.).

B. reticulatus

ESP]~CE-TYPE :

Nautilus intermeclius Sow., 1816.

Hyatt indique comme esp~ce-type de son genre le Nautilus intermeclius d'ORBIGNY, g6n6ralement con- sid6r6 comme different de Nautilus intermeclius

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SOWERBY en raison de son ombilic beaucoup plus &roit, et pour lequel Prinz (1906, p. 214) a cr66 l'esp6ce Nautilus orbignyi. Mais cette interpr6tation, bas6e sur un dessin erron6 de la Pal6ontologie fran- saise, ne peut ~tre maintenue et la forme de d'Orbigny doit ~tre replac6e dans la synonymie de N. interme- dius SOWERBY (Tintant 1984a).

J 'ai discut6 r6cemment ce genre (loc. cit.) et montr6 qu'il devrait, en toute rigueur, 8tre limit6 aux seules esp~ces montrant une ornementation faite de c6tes longitudinales persistant jusqu'au stade adulte. J 'ai propos6 les taxons Hemicenoceras (esp6ce-type: Nautilus semistriatus d'ORB.) pour les esp6ces ok ce type d'ornementation ne persiste que sur la r6gion ventrale, et Metacenoceras (esp~ce-type : Nautilus inornatus d'ORB.) pour celles dont le test devient lisse, ou montre de simples stries d'accroissement transver- sales. En raison de la difficult6 de reconna3tre ces caract~res dans le cas fr6quent de moules internes, j 'ai admis un rang sous-g6n6rique pour eux dans le grand genre Cenoceras.

Malgr6 la conservation m6diocre des exemplaires saoudiens, dont le test n'est qu'occasionnellement conserv6, toutes les esp~ces &udi6es paraissent avoir poss6d6 un test lisse, et sont donc rattach6es ~ Metace- noceras, qui est d'ailleurs toujours dominant ~ partir du Toarcien.

Tel que le congoit Kummel (1956) le genre Cenoce- ras repr6sente un ensemble tr~s touffu (plus de 120 esp~ces), vraisemblablement artificiel, et dont la signi- fication est plus stratigraphique que phyl6tique. D~s 1927, Spath en avait s6par6 un certain nombre de for- mes correspondant ~t des types morphologiques bien distincts, pour lesquels il reprend un ancien genre de Hyatt (Digonioceras), ou propose des genres nou- veaux ( Ophionautilus, Sphaeronautilus).

Dans la mesure off certains de ces taxons paraissent correspondre ~t des ensembles phyl6tiques bien locali- s6s, tant dans l'espace que dans le temps, il paraR opportun de maintenir ces genres qui permettent de r6duire un peu la masse excessive du genre Cenoceras. J'ai donc admis ici l 'autonomie du genre Ophionauti- lus, particuli6rement bien repr6sent6 en Arabie Saou- dite, et Digonioceras, bien que ce dernier ne soit repr6sent6 que par une seule esp6ce, il est vrai tr6s par- ticuli~re.

Un probl~me d61icat est la distinction des genres Cenoceras (Metacenoceras), et Paracenoceras. Dans la conception classique, (Spath, Kummel), celle-ci est

bas6e essentiellement sur des consid6rations stratigra- phiques, le genre Cenoceras ne d6passant pas le Bajo- cien, et le genre Paracenoceras prenant le relai au Bathonien.

En fait, il semble que les deux genres se chevauchent largement pendant tout le Jurassique moyen. Dans les formes typiques, le genre Paracenoceras se caract6rise par sa grande taille, sa r6gion ventrale d6prim6e de forme concave, et sa ligne de suture montrant un lobe externe profond. Mais aucun de ces caract6res n'est d6cisif, et il existe de nombreuses formes interm6diai- res off la r6gion ventrale, simplement aplatie dans les tours internes, n'atteint jamais le stade concave.

Sans doute le passage entre ces deux genres est-il tr~s progressif et it6ratif, et des Cenoceras ~ r6gion ventrale plane, voire concave, existant d6s le Lias sup6rieur, comme par exemple dans le cas du << Nauti- lus truncatus >> d' ORBIGNY, esp6ce toarcienne souvent confondue avec le vrai Nautilus truncatus SOWERBY, esp6ce callovienne. Peut-~tre ne s'agit-il ici que d'une hom6omorphie, mais de tels exemples montrent l'impossibilit6 de placer les deux genres Cenoceras et Paracenoceras dans des families diff6rentes. C'est pourquoi nous avons propos6 pour ces formes essen- tellement jurassiques la famille des C6noc6ratid6s (Tintant & Kabamba 1983).

Sous-genre Metacenoceras TINTANT, 1984

Esp~ce-type : Nautilus inornatus d'ORBIGNY, 1842.

C. (Metacenoceras) nov. sp., aff. jurense (QUENST.) texte-fig. 2 ; pl. 1, fig. 1

1846 - - Nautilus aratus jurensis nov. sp., Quenstedt, p. 56, pl. 11, fig. 9.

1 8 5 8 - Nautilus jurensis nov. sp., Quenstedt, p. 284, pl. 41, fig. 1.

1914 - - Nautilusjurensis QUENSTEDT, Pia, p. 32, pl. 4, fig. 2, pl. 5, fig. 2.

MATI3RIEL :

7 individus de petite taille, tous enti6rement cloison- n6s (VD 80/338 a ~ g), ~ la base de la partie moyenne du Middle Marrat.

DIAGNOSE :

Esp6ce mod6r6ment involute, ombilic assez large (plus de 10 % du diam~tre de la coquille), profond,

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- - 7 3 m

rebord subanguleux. Section trap6zoidale nettement plus 6paisse que haute avec r6gion ventrale large et aplatie. Cloisons tr~s nombreuses (12 environ au demi-tour), et tr~s 6troites. Ligne de suture avec un lobe externe bien marqu6, un lobe lat6ral large, pro- fond, fortement d6current ; selle lat6rale bien mar- qu6e, pas de lobe annulaire. Siphon dorso-central, 30 % de la hauteur m6diane de la cloison, test lisse.

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D E S C R I P T I O N :

L'exemplaire a, le plus complet et le mieux con- serv6, est un moule interne conservant localement des fragments de test. L'ombilic est profond, assez large, avec une paroi 61ev6e, subverticale, et un rebord subanguleux ; les flancs sont plats et nettement obli- ques sur le plan de sym6trie de la coquille, ils conver- gent vers la r6gion ventrale assez large, aplatie, ~t peine convexe, limit6e par des rebords ventraux arrondis.

La section transversale du tour est trap6ziforme, (fig. 2a) nettement plus 6paisse que haute, sa plus grande 6paisseur se trouve au niveau du rebord ombi- lical. Au d6but du dernier tour conserv6, elle est un peu plus 6paisse et la r6gion ventrale plus arrondie.

Les cloisons sont nombreuses (10 ~t 11 sur le dernier demi-tour), hautes et 6troites. La ligne de suture est assez 6volu6e (fig. 2c) : elle montre un lobe externe large et peu profond, mais d6j~ bien indiqu6, une selle tr~s anguleuse sur le rebord ventral, puis un lobe lat6- ral large et assez profond, tr6s d6current suivi d 'une selle bien marqu6e sur le rebord ombilical. La partie interne de la suture et le siphon n 'ont pu ~tre obser- v6s.

Le test, conserv6 notamment au d6but du dernier tour, est lisse, sans stries d'accroissement visibles.

* Les d i m e n s i o n s son t d o n n 6 e s en mi l l im6t res . P o u r la d6 f in i t i on des p a r a m 6 t r e s se r e p o r t e r ~t T i n t a n t 1984a , p . 30-31 ; M est la l a r - geu r d u m 6 p l a t ven t r a l .

L'exemplaires b, long d 'un quart de tout, montre une section un peu plus rectangulaire (fig. 2b) avec un ventre plus large et des flancs moins convergeants. Les cloisons sont comparables (fig. 2d), mais mon- trent l'absence du lobe annulaire. Le siphon est situ6 tr~s bas, en position dorso-centrale, ~t 22 % de la hau- teur m6diane de la cloison.

(1 L / S

Fig . 2 - Cenoceras (Metacenoceras) sp. nov . a f f . jurense (Q~NS.). n ° V D 8 0 / 3 3 8 a : a/section t r an sve r se d u de rn i e r t o u r . c / l i g n e de su tu re . n ° V D 8 0 / 3 3 8 b : b / s e c t i o n ; d / l i g n e de su tu re .

a - t r an sve r se sec t ion o f the las t w h o r l ; b - sec t ion ; c - su tu r e l ine ; d - s u t u r e line.

L'exemplaire c montre un demi-tour en bon 6tat. Le siphon est situ6 un peu plus haut, ~ 27 % de la hauteur de la cloison. L'exemplaire d, assez d6form6, poss~de 12 cloisons sur un demi-tour. I1 conserve une grande partie de son test, de m~me que l'exemplaire e, tr~s d6form6. Dans les deux cas, le test est lisse et, l~t ou il est conserv6, le rebord ombilical est anguleux au- dessus d'une paroi un peu excav6e.

R A P P O R T S E T D I F F E R E N C E S :

Le test lisse de cette esp6ce la situe dans le sous- genre Metacenoceras TINTANT (1984, p. 32) et permet de la distinguer des vrais Cenoceras s.st. ~ test r6ti- cul6, comme C. jourdani (DuM.) dont la ligne de suture est assez ressemblante, mais qui se distingue en outre de l'esp6ce saoudienne par sa section ptus mince ~t ventre arrondi, ses cloisons plus espac6es et son siphon situ6 plus haut.

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Cenoceras semistriatum (d'ORB.) s'en rapproche par ses cloisons tr6s serrdes, mais se distingue par sa section tr~s comprimde et son siphon dlevd. En outre, il conserve sur la rdgion ventrale une ornementation spiralde (sous-genre Heminautilus). Ce caract6re se retrouve chez C. terebratum (DUMORTIER), dont la rdgion ombilicale anguleuse ressemble ~ celle signalde ici, mais qui montre une section plus arrondie et des cloisons plus espacdes avec un fort lobe annulaire.

Parmi les esp6ces toarciennes h test lisse, Cenoceras anomphalum PIA (= Nautilus truncatus d'ORB., non Sowerby) se rapproche un peu de notre esp6ce par sa section trapdziforme, cependant plus comprimde, et par ses cloisons nombreuses et dtroites, mais elle s'en distingue par son ombilic fermd et par son siphon ventro-central.

Cenoceras inornatum (d'ORB.) montre une ligne de suture assez semblable et un ombilic de m~me largeur, mais sa section est carrde et son siphon central. En outre, ses cloisons sont nettement plus plissdes.

La forme la plus voisine est sans doute le Nautilus jurensis QUENSTEDT, esp~ce malheureusement mal ddfinie en raison des dessins tr6s insuffisants qu 'en donne son auteur. Si on suit l 'interprdtation qu'en donne Pia (1914), elle correspondrait ~ une forme moddrdment dvolute, ~ section trapdziforme assez dpaisse, ~t cloisons tr6s nombreuses (22 ~t 24 par tour), avec un lobe latdral peu profond, et un siphon centro- dorsal. Mais cette esp6ce se distingue de la forme saoudienne par sa section plus dpaisse, avec un ventre plus arrondi. Les cloisons y sont un peu moins plissdes et le siphon un peu plus dlevd.

L'esp6ce de Marrat prdsente dgalement des affinitds indiscutables avec les formes bajociennes du groupe de << Nautilus >> obesus SOWERBY (1816, p. 51, pl. 124), mieux figurd par Foord & Crick (1890, p. 217, fig. 45-46). Cette esp~ce montre une section et un ombilic assez comparables ~t ce qu 'on observe ici, et des cloisons aussi serrdes. Le siphon est en position identique. Mais la ligne de suture est beaucoup plus simple, sans trace de lobe externe et avec un lobe latd- ral beaucoup plus plat.

Cenoceras (Metacenoceras) multiseptatum FOORD & CRICK (1890, p. 283, fig. 13a,b) tr~s proche de C. obesum, se distingue de notre esp6ce par sa section plus carrde, sa suture plus simple et la prdsence d 'un lobe annulaire.

En conclusion, la forme toarcienne de Marrat cor- respond ~t une esp~ce apparemment nouvelle du groupejurense-obesum, caractdrisde par ses cloisons tr~s serrdes, son siphon tr~s bas et sa ligne de suture relative- ment dvolude. L'absence de tout renseignement sur le

stade adulte de cette forme interdit de la nommer de fa~on ddfinitive.

RI~PARTITION STRATIGRAPHIQUE :

Metacenoceras sp. nov. aff. jurense est le seul nau- tile trouvd dans le Toarcien d 'Arabie saoudite. Son age, d'apr~s la faune accompagnante, serait Toarcien infdrieur (zone h Serpentinum).

C. (Metacenoceras) aff. lutatii (GEMM.) texte-fig. 3 ; pl. i , fig. 2

1 8 8 6 - Nautilus lutatii nov. sp., GEMMELLARO, p. 207, n ° 57.

1901 - - Nautilus lutatii GEMMELLARO, Tagliarini, p. 196, pl. 4, fig. 2,3, pl. 3, fig. 6,7.

MATt~RIEL :

Un exemplaire, en pattie muni de son test, mais tr~s encrofitd (JAM 82/289), de D2 (partie inf6rieure).

DIMENSIONS :

D

.59

H E

34 = 58 33 = 57

0 E/H c { S

0 0 ,99 26 28

DESCRIPTION :

Forme discoidale h croissance assez rapide en hau- teur, plus lente en dpaisseur. Enroulement tr~s invo- lute, l 'ombilic est clos sur la face ayant conservd son test, dtroit, en entonnoir, sur la face ~t l'dtat de moule interne. Paroi ombilicale inclinde, passant sans rebord diff6rencid aux flancs aplatis, peu convergents, ldg~re- ment convexes. Rdgion ventrale assez large, arrondie, ddpourvue de rebords distincts.

Section (fig. 3a) semi-ovalaire, un peu plus haute que large, sa plus grande dpaisseur situde vers le tiers infdrieur de la hauteur.

L'exemplaire est enti~rement cloisonnd. Les cloi- sons sont dtroites (c = 26 %) et dlevdes, assez forte- ment incurvdes vers l 'avant dans leur moitid supd- rieur. La ligne de suture montre par suite une selle externe ~t sommet plat, suivie d 'un lobe latdral peu profond, mais assez ddcurrent. Pas de lobe annulaire (fig. 3b). Siphon rond, petit, situd assez bas dans la cloison, vers le I /4 interne de sa hauteur mddiane.

Test lisse.

Page 9: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

- - 7 5 - -

Fig. 3 - - Cenoceras (Metacenoceras) aff. lutatii (GEMM.) n ° JMA 82/289. a / s ec t ion transversale sur la loge d'habitation, b / l i gne de suture.

a / transverse section of the body chamber, b / suture line.

RAPPORTS ET DIFFI~RENCES :

La seule esp~ce que l 'on puisse rapprocher de cet exemplaire para~t ~tre le <~ Nautilus n lutatii GEMMEL- LARO, du Bajocien de Sicile, qui pr6sente un enroule- mente t une section comparables, et des cloisons aussi rapproch6es avec un trajet identique, bien qu'appa- remment moins incurv6 vers l 'avant, d'ofl une selle moins haute et un lobe lat6ral moins d6current. Le siphon semble un peu plus dorsal (20 % contre 28 °70 ici). Enfin, au diam~tre de notre exemplaire, le type sicilien montre d6j~t sa loge d'habitation adulte. Mais ces diff6rences paraissent pouvoir rentrer dans le cadre de la variation intra-sp6cifique.

Nautilus zignoi GEMMELLARO (1889, p. 207, n ° 56), tel qu'il est figur6 par Tagliarini (1901, po 199, pl. 2, fig. 2,3 ; pl. 3, fig. 2) diff~re de N. lutatii par son ornementation r6ticul6e et par son siphon presque ventral. ~ Nautilus n clausus d'ORBIGNY (1842, p. 158, pl. 33, fig. 1,4), du Bajocien sup6rieur de Bayeux, rappelle la pr6sente forme par son ombilic closet sa section comprim6e, mais s'en distingue par sa r6gion ventrale aplatie et surtout par sa ligne de suture montrant un lobe lat6ral profond et presque sym6trique, qui l 'a f a r ranger par Kummel (1956, p. 334) dans le genre Pseudaganides. En fait, ~t en juger par la figure de d'Orbigny, la profondeur de ce lobe (27 °7o) est interm6diaire entre celle des Metacenoceras

cloison tr~s pliss6e (par ex. M. jourdani (DUM.), off elle atteint 25 o70, et celle des vrais Pseudaganides off elle d~passe en g6n6ral 35 %).

L'individu 6tudi6 ici diff~re tr~s nettement du Meta- cenoceras aff. lineatum (d'ORB.) d6crit au-dessous dans le m~me horizon D 1, par sa section plus haute qu'6paisse, ~t ventre arrondi, par son ombilic tr6s r6duit, et par ses cloisons plus serr6es d6pourvues de lobe externe.

POSITION STRATIGRAPHIQUE :

L'esp~ce sicilienne vient du Bajocien, sans qu'il soit possible de pr~ciser son niveau exact. La forme saou- dienne a 6t6 r6colt6e darts le D 2 inf., donc dans du Bajocien inf6rieur.

C. (Metacenoceras) aff. lineatum (d'ORB., non Sow.)

texte-fig. 4 ; pl. 1, fig. 3.

1 8 4 2 - Nautilus lineatus SOWERBY, d'Orbigny, p. 151, pl. 31, fig. 1-5).

MATI~RIEL :

5 individus de D 1 (VD 80/563), la plupart incom- plets et en assez mauvais 6tat, paraissent appartenir une m~me esp6ce, malgr6 quelques diff6rences nota- bles.

DIMENSIONS :

D

98 52 = 53

68 37 54

111 50 45

78 1 40 51

75 i 41 55 i i

50 I 27 54 I

H E 0

60 = 61

48 71

60 54

50 64

48 64

36 23

E/H d

14 : 14 1,15

1,30 38

22 20 1,20 38

14 18 1,25 37

12 16 1,17 33

1,33

DESCRIPTION :

L'exemplaire le plus complet et le mieux conserv6 (a) montre la presque totalit6 du dernier tour du phragmoc6ne et le d6but (1/6 ° de tour) de la loge d'habitation. L'ombilic est assez large et profond, avec une paroi arrondie sur le moule interne, et un rebord assez nettement d6fini. La section transversale du tour montre une modification rapide de sa forme : sur le phragmoc6ne, elle est subtrigonale, 6paisse (E/H = 1,30), avec des flancs bomb6s convergeant

Page 10: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

m 7 6 m

fortement vers la r6gion externe 6troitement arrondie (fig. 4a). La plus grande 6paisseur du tour est alors situ6e au niveau du bord ombilical. Sur la loge d'habi- tation, elle devient trap6zoYdale, la r6gion ventrale s'aplatit et s'61argit progressivement, les rebords ven- traux tendent ~t s'individualiser tout en restant arron- dis, les flancs deviennent plus plats et moins inclin6s sur ie plan de sym6trie (fig. 4b). La section devient moins 6paisse et sa plus grande 6paisseur reste au niveau du rebord ombilical.

I

t

r6duction 0,7

Fig. 4 - - Cenoceras (Metacenoceras) aff. lineatus (d'ORa., n o n

Sow.). VD 80/563 a : a / sec t ion de la loge d 'habitat ion, b / sec - tion sur l 'extr6mit6 du phragmoc6ne, d / l i gne de suture. VD 80/563 b : c / sec t ion , e / l i gne de suture.

a / b o d y chamber section, b / s e c t i o n at the end of the phragmocone, c / sec t ion , d / s u t u r e line. e / s u t u r e line.

Les cloisons sont assez espac6es (9 sur le dernier demi-tour), sauf les deux derni6res dont le rapproche- ment indique le caract~re adulte de l'individu. La ligne de suture (fig. 4d) passe droit sur le bord externe, sauf sur les derni~res cloisons off appara~t un 16ger lobe externe. Le lobe lat6ral, peu d6current est

bien marqu6 et suivi d 'une selle large et assez haute sur le rebord ombilical. La partie interne de la suture et le siphon ne sont pas visibles.

Un second individu (b), de taille un peu plus forte, est un adulte montrant un quart de tour de la loge d'habitation. Son ombilic est un peu plus large (20 %), et sa section, ovale avec r6gion externe arron- die sur le phragmoc6ne (fig. 4c), devient subrectangu- laire avec ventre large et planoconvexe sur la loge d'habitation. Son siphon, visible sur la 6~me cloison avant l'extr6mit6 du phragmoc6ne, est situ6 ~ 14 mm au-dessus du bord interne de la cloison dont la hau- teur m6diane est de 32 ram, soit 44 %.

U n troisi6me individu c, tr~s endommag6, montre des cloisons un peu plus serr6es (c = 30 %). Son ombilic est large (20 %), ~t rebord abrupt, et son m6plat ventral bien marqu6 d$s la fin du phragmo- c6ne. Ce caract~re est encore plus accentu6 dans l'individu d, un adulte de petite taille (diam&re du phragmoc6ne ne d6passant gu6re 50 mm), montrant un aplatissement pr6coce de la face ventrale. Ses der- niSres cloisons montrent un 16ger lobe externe. I1 pr6- sente de petits restes du test qui semble lisse. Le der- nier exemplaire, au contraire (e), montre la persis- tance de la section juv6nile triangulaire. Les cloisons sont un peu plus rapproch6es (33 %) ce qui semble 6galement correspondre ~ la persistance de caract6res jeunes. La cloison interne est bien visible et montre un large lobe interne d6pourvu d'encoche annulaire (fig. 4a). Le siphon est situ6 ~ 41% de la hauteur de la cloi- s o n .

Ces variations paraissent li6es ~ l'acquisition plus ou moins rapide des caract6res adultes.

R A P P O R T S ET DIFFI~RENCES "

Par son test lisse, la forme de sa section et le dessin de sa ligne de suture, cette esp6ce se rattache ~t Meta- cenoceras. Elle ne correspond n6anmoins ~t aucune des esp6ces d6crites dans le Dogger europ6en. La forme la plus proche est le << Naut i lus ~ lineatus d'ORBIGNY (non Sowerby), 1842, p. 155, pl. 31, fig. 1-5, qui montre chez l'adulte la m~me section trap6- zo'idale, et une ligne de suture d6pourvue de lobe externe et de lobe annulaire, avec un lobe lat6ral bien marqu6. Cependant, si le dessin de d'Orbigny est exact, cette forme pr6sente un ombilic plus 6troit (8 % seulement, sur un exemplaire muni du test), des cloi- sons plus rapproch6es (c = 28 % seulement) avec un lobe lat6ral plus profond (18 % au lieu de 12 %), et un siphon situ6 plus haut, un peu au-dessus du centre de la cloison.

Page 11: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

- - 7 7 m

Cette forme du Bajocien de Normandie est certaine- ment diff6rente du type anglais de Sowerby (1813, p. 89, pl. 41), si l'interpr6tation qu'en donnent Foord & Crick (1890, p. 274, fig. 8) est correcte • la forme figu- r6e par ces auteurs montre une coquille beaucoup plus comprim6e, ~ ventre arrondi, A ombilic clos ~t cloisons tr~s rapproch6e et moins pliss6es et un siphon nette- ment au-dessus du centre. L'esp~ce de d'Orbigny devra ~tre rebaptis6e, mais seulement apr~s r6vision de son type. I1 n'est en outre pas certain que l'original de Sowerby, apparemment disparu et trop mal figur6 pour en permettre une interpr6tation valable, soit identique A celui figur6 par Foord & Crick : son ombi- lic et sa section paraissent diff6rents et sa cloison moins ~volu6e. Le nom de l'esp~ce vient de la pr6- sence d'une ligne ventrale chez le type, caract~re fr6- quent et apparemment d6pourvu de valeur taxinomi- que chez les Nautiloid6s.

Le Nautilus lineatus figur6 par E. Deslongchamps, de la Mali~re du Calvados (1876, pl. 9, fig. 1-2) est une esp6ce toute diff6rente, h section trap6zoiforme montrant un ventre tr6s aplati, que son test orn6 de fortes cStes longitudinales rattache ~t Cenoceras s.st.

Une autre forme comparable est le Nautilus inorna- tus FOORD & CRICK (1890, p. 281, fig. 12a,b non d'Orbigny, 1842, p. 152, pl. 28), que j'ai r6cemment renomm6 Metacenoceras foordi nom. nov. (Tintant 1984a) et qui se rapproche des exemplaires d6crits ici par la forme de la section et la position du siphon, mais qui poss6de un ombilic plus 6troit, une r6gion externe encore plus aplatie, des cloisons plus espac6es et montrant un lobe externe plus accus6.

De Nautilus obesus SOWERBY (1817, p. 51, pl. 124, cf. Foord & Crick, 1890, p. 279, fig. 1), la forme saoudienne diff~re nettement par son ombilic plus large, sa section moins trap6zo'fdale, ses cloisons plus espac6es et son lobe lat6ral plus profond.

Enfin, de la forme du m~me genre d6crite ci-dessus dans le Lias de Marrat, la pr6sente esp6ce diff~re par la forme plus triangulaire des tours internes, l'espace- merit des cloisons et la position plus 61ev6e du siphon.

POSITION S T R A T I G R A P H I Q U E :

La forme de d'Orbigny provient du Bajocien, niveau non pr6cis6 : les sp6cimens saoudiens ont 6t6 r6colt6s dans le D 1, et sont donc dat6s du Bajocien inf6rieur.

C. (Metacenoceras) sp. nov. ?

texte-fig. 5 ; pl. 2, fig. 1

MATI~RIEL :

Moule interne d'une loge d'habitation incomplete (JMA 82/165), D 2.

En plus des exemplaires d6crits pr6c6demment, le niveau 2 de la formation de Dhruma a livr6 une loge d'habitation longue de 1/3 de tour, d~pourvu des tours internes et du p&istome, mais int6ressante dans la mesure off elle montre des caract~res interm6diaires entre Metacenoceras et Paracenoceras.

Le diam~tre de l'individu complet devait atteindre environ 85 mm. L'ombilic, non mesurable, est large- ment ouvert, avec un rebord r6guli~rement arrondi. A l'extr6mit6 adapicale de la loge, la section transversale du tour est trap6zoiforme, nettement plus 6paisse que haute, avec sa plus grande 6paisseur au niveau du rebord ombilical, les flancs sont plats, peu inclin6s sur le plan de sym6trie de la coquille, la r6gion ventrale large et aplatie ~t peine convexe est limit6e par des rebords ventraux subanguleux (fig. 5a). Vers l'extr6- mit6 adorale de la loge, la section s'6paissit, les flancs deviennent plus bomb6s et la r6gion ventrale plus large (fig. 5b).

Fig. 5 - - C e n o c e r a s ( M e t a c e n o c e r a s ) s p . n o v . ? JMA/82/165 ; a / section sur la loge d 'habitat ion, b / section sur le phragmocfne , c / l i g n e de suture.

a / s ec t i on of the body chamber, b / s ec t i on of the phrag- mocone, c / s u t u r e line.

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7 8 - -

Dans le tour pr6c6dent, ~t en juger par l'impression laiss6e dans la face dorsale de la loge, la section est plus circulaire avec une r6gion ventrale plus arrondie. Les dimensions sont les suivantes '

D H E 0

16 = 19 85 e n v .

66 e n v .

EJH S [ 42 = 49 50 = 56 1 , 1 9 -

50 59 37 55 1 , 1 2 52

C. (Metacenoceras) dhrumaense nov. sp.

texte-fig. 6 a-c ; pl. 1, fig. 4

HOLOTYPE :

L'exemplaire n ° VD 80/544, figur6 pl. 1, fig. 4 a,b.

ORIGINE :

Formation Dhruma (D 2), feuille de Wadi-ar-Rayn.

La ligne de suture, autant qu'on en puisse juger par la trace laiss6e sur la face adapicale de la loge d'habi- tation, est caract6ris6e par un lobe externe assez pro- fond, ~ sommet arrondi, et un lobe lat6ral bien mar- qu6, presque sym6trique (fig. 5c). Le siphon, petit et rond, est situ6 presqu'au centre de la cloison.

Le moule interne montre, en lumi~re rasante, de fai- bles stries transversales dessinant, sur la r6gion ven- trale, un sinus assez profond en forme de V ~ sommet arrondi.

RAPPORTS ET DIFF]~RENCES :

La forme de la section sur la loge d'habitation n'est pas sans rappeler l'esp~ce pr6c6dente. Mais une diff6- fence importante r6side dans la pr6sence ici d 'un lobe externe relativement profond (PE = 20 o7o environ). Le lobe lat6ral para~t moins d6current et le siphon est plac6 plus haut. Le fort aplatissement et la profon- deur du lobe externe pourraient faire attribuer cette esp~ce au genre Paracenoceras. Mais, comme on le pr6cisera plus loin, il semble souhaitable de r6server ce genre aux esp~ces poss6dant, chez l'adulte, une r6gion ventrale nettement excav6e. En r6alit6, le pas- sage de Metacenoceras ~ Paracenoceras est tr~s pro- gressif, et il n'est pas possible de placer une limite nette entre ces deux taxons, je me refuse ~ les placer dans deux families diff6rentes (Tintant & Kabamba 1984). D~s le Toarcien, certaines lign6es de Metaceno- ceras montrent une tendance marqu6e h donner une section trap6zoidale ~t ventre plat, voire concave, annon~ant les Paracenoceras dont l'origine est proba- blement polyphyl6tique. Un bon exemple de cette ten- dance est le << Nautilus truncatus >> d'ORBIGNY, un Metacenoceras toarcien confondu avec le Paracenoce- ras callovien du m~me nom de Sowerby.

En l'absence de renseignement sur le phragmoc6ne de la forme du Bajocien inf6rieur, D 2, il est impossi- ble de la situer avec plus de pr6cision.

ETYMOLOGIE :

Du nom de la formation de Dhruma, dans laquelle cette esp6ce nouvelle a 6t6 d6couverte.

MATI~RIEL :

Outre l 'holotype, 5 exemplaires fragmentaires ou incomplets (VD 80/505), un fragment (VD 82/651) et un exemplaire ayant conserv6 son test (VD 82/478a) tous du D2.

DIAGNOSE :

Esp~ce globuleuse, de taiUe assez grande (150 ~t 200 mm), ~ enroulement mod6r6ment involute. Ombilic large (plus de 20 °7o du diam6tre de la coquille), ~t rebord arrondi. Section subtrap6zo'idale beaucoup plus 6paisse que haute, avec flancs et ventre 16g6re- ment bomb6s, s6par6s par des rebords arrondis. Cloi- sons mod6r6ment espac6es (c = 40 °7o) avec selle externe large et plate, lobe lat6ral assez profond, selle lat6rale bien marqu6e sur le rebord ombilical, fort lobe annulaire. Siphon dorso-central. Test lisse.

DIMENSIONS :

H o l o t y p e

VD 8 0 / 5 0 5 a

VD 8 0 / 5 0 5 b

VD 8 0 / 6 5 1

VD 8 2 / 4 7 8 a

D H

i 6 8 50 = 46

120 60 50

70 37 53

] 10 52 47

80 45 56

70 35 49

68 29 43

I 17 46 37 I

E

66 = 61

75 52

49 70

70 63

54 68

54 77

48 7]

26 70

0 E/H c

21 - 24 1 ,32 40

30 25 1 ,25 30

1 ,32 37

21 19 1 , 3 4

1 , 2 0 35

1 ,59 32

15 22 1 ,66

1,53

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VARIABILITI~ :

L'holotype est un fragment de moule interne, long d 'un demi-tour et enti~rement cloisonn6. I1 est carac- t6ris6 par un ombilic tr~s large, profond, avec une paroi abrupte et un rebord ombilical arrondi. La sec- tion du tour est trap6zo'idale, beaucoup plus 6paisse que haute, avec des flancs peu inclin6s sur le plan de sym6trie de la coquille, faiblement bomb6s, et une r6gion ventrale large, plano-convexe, limit6e par des rebords ventraux largement arrondis (fig. 6a,b). Dans le tour ant6rieur, dont un moulage a 6t6 obtenu ~t par- tir de l'impression laiss6e dans la face dorsale de l'exemplaire, la section est aussi 6paisse et le ventre largement arrondi.

a, b, e, e : r6duction 0,57

Fig. 6 - - Cenoceras (Metacenoceras) dhrumaense nov. sp. Holotype, VD 80/544. a / section ~t l 'extr6mit6 adorale de l 'exemplaire, b / section h l 'extr6mit6 adapicale de l'exernplaire, c / l i g n e de suture. 6d, 6e : C. (M.) aff. dhrumaense. Variant 6volu6 J M A 80/197 : d / s ec t i on , e / l i g n e de suture.

a / s e c t i o n at the adoral end of the specimen, b~ section at the adapical end of the specimen, c / s u t u r e line. d / section, e / s u t u r e line

Les cloisons sont relativement espac6es (9 sur le der- nier demi-tour) et assez larges (c = 40 070). La ligne de suture (fig. 6c) est caract6ris6e par l'absence de lobe externe et la profondeur du lobe lat6ral (PL = 20 07o). Le siphon, bien visible sur la face adapicale de l'exemplaire, est fond, assez gros (diam6tre : 3 mm) et situ6 en position centro-dorsale, ~t 37 °70 de la hauteur m6diane de la cloison. Le moule interne est compl6te- merit lisse.

Les exemplaires du gisement D 80/505 permettent de compl6ter cette description ; l 'un d'eux (b) montre au diam&re de 110 mm une loge d'habitation longue d 'un demi-tour faisant suite ~ des cloisons rappro- ch6es. I1 est donc adulte malgr6 sa petite taille. La sec- tion est comparable h celle de l 'holotype, avec une r6gion ventrale un peu plus large et plus aplatie sur l'extr6mit6 de la loge d'habitation. L'extr6mit6 ado- rale de celle-ci porte deux larges plis en V pr6c6dant le sinus hyponomique. Un autre exemplaire (a) est un fragment de tour encore cloisonn6 ~t une hauteur de 60 mm. Ses cloisons sont un peu plus rapproch6es (c = 30 070) et montrent un lobe Iat6ral un peu moins pro- fond (14 070). Dans l'exemplaire c, la profondeur de ce lobe est de 16 07o.

On peut encore rattacher ~ la m~me esp6ce deux exemplaires du m~me horizon, mais de gisements dif- f6rents. L 'un d'eux (VD 82/651) n'est qu 'un fragment long de trois loges, dont l'6paisseur de la section est un peu plus forte (E/H = 1,59) avec une r6gion ven- trale plano-convexe large et un siphon situ6 un peu plus bas (27 070 ~t l'extr6mit6 adapicale, 31 070 ~ l'extr6- mit6 adorale).

Le second (VD 82/478a) a conserv6 son test. Sa sec- tion relativement large (E/H = 1,66) et sa r6gion ven- trale tr6s arrondie paraissent dues h sa taille r6duite. Le siphon est situ6 au 1/3 de la hauteur m6diane de la cloison. La ligne de suture n'est pas observable, sauf le fort lobe annulaire. Le test montre une ornementa- tion de fines stries transversales, 16g6rement proverses sur la paroi ombilicale 61ev6e, se recourbant vers l'arri6re ~ partir du rebord ombilical arrondi, puis tra- versant les flancs en direction de plus en plus r6tro- verse pour former, sur la r6gion ventrale, un sinus en forme de large V ~t sommet arrondi, dont les branches forment un angle de 120 ° environ. Ces stries sont de force in6gale, certaines prenant de loin en loin un relief plus accus6.

R A P P O R T S ET DIFFt~,RENCES :

Cette forme se rapproche du Nautilus lineatus d'ORBIGNY (1842, p. 155, pl. 31 non Sow.) 6tudi6 ci- dessus, par la forme de sa section et l'allure de la ligne

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8 0 - -

de suture. Elle s'en distingue cependant nettement par son ombilic beaucoup plus large, par son lobe lat6ral plus profond, par la pr6sence d'un fort lobe annulaire et par la position plus basse du siphon.

Metacenoceras f oordi TINTANT (1984) = Nautilus inornatus FOORD & CRICK, 1890, p. 281, fig. 12 a,b refigur6 par Kummel, 1956, pl. 5, fig. 1,2, non AT. inornatus d'ORBIGNY, 1842, p. 152, pl. 28) est assez proche par sa section, mais il montre un ombilic plus 6troit et une r6gion ventrale plus large : ses cloisons plus espac6es pr6sentent un lobe externe tr6s net et un lobe lat&al moins profond ; son siphon est central. Le vrai << Nautilus ~ inornatus d'ORBIGNY est une esp~ce toarcienne sans aucun rapport, avec son ombi- lic A rebord anguleux, sa section carr6e et ses cloisons tr6s serr6es A lobe lat6ral profond.

Nautilus obesus SOWERBY (1816, p. 51, pl. 124, cf. Foord, 1891, p. 217, fig. 4,5,6) s'apparente /l notre esp6ce par sa section trap6zoidale et la position du siphon, mais ses cloisons, tr~s rapproch6es, ne mon- trent qu'un lobe lat6ral tr6s peu profond. De m~me, Nautilus multiseptatus FOORD & CRICK (1890, p. 283, fig. 13 a,b) dont l'ombilic semble assez large et qui montre un lobe annulaire bien net, pr6sente des cloi- sons tr~s rapproch6es et tr6s peu pliss6es. En outre, sa section est plus carr6e.

P ~ P A R T I T I O N STRATIGRAPHIQUE :

L'holotype et la plupart des autres exemplaires de l'esp~ce viennent de D 2, mais souvent (n ° VD 80/505) de l'extr~me base de cet horizon. L'esp6ce d6buterait donc ~ l'extr~me sommet du Bajocien inf6- rieur et se poursuivrait dans le Bajocien moyen.

C. (Metacenoceras) a f t . dhrumaense s p . n o v .

texte-fig. 6 d-e ; pl. 6, fig. 2

Un peu au-dessus des formes typiques de l'esp~ce, on trouve dans le D 3 deux exemplaires qui paraissent pouvoir encore ~tre rapport~s ~t M. dhrumaense, mais qui pr6sente quelques differences indiquant une 6vo- lution notable. I1 s'agit des exemplaires JMA 80/197

DESCRIPTION :

Le premier est un demi-tour enti6rement cloisonn6, qui se rattache/l l'esp6ce par sa section 6paisse, son ombilic large, ses cloisons assez espac6es. I1 se distin- gue cependant de la forme typique du D 2 par sa r6gion ventrale plus aplatie et m~me nettement con- cave dans sa partie centrale, limit6e par des rebords arrondis (fig. 6d). En liaison sans doute avec la forme de cette r6gion ventrale, la ligne de suture montre un lobe externe peu profond, mais bien net. En outre, le lobe lat6ral est plus profond et surtout plus dis~ym6- trique, avec une branche externe courte, en pente raide, et une branche interne plus longue et moins inclin6e (fig. 6e). Enfin, le siphon est situ6 nettement plus bas.

Le second exemplaire (554/1), de diam~tre plus r6duit, montre une r6gion ventrale simplement piano- convexe, mais sa ligne de suture est comparable h celle du pr6c6dent, avec une 6bauche de lobe externe.

RAPPORTS ET DIFFERENCES :

Par le d6veloppement d'une r6gion ventrale concave et la structure de sa ligne de suture, cette forme pour- rait ~tre rapport6e au genre Paracenoceras. Cepen- dant, elle se distingue de la seule esp6ce de ce genre dont l'~tge et la morphologie sont un peu compara- bles, P. prohexagonum SPATH (1935), par sa section moins trap6ziforme et par son lobe externe beaucoup moins profond. Ses rapports paraissent beaucoup plus 6troits avec Metacenoceras dhrumaense, dont elle semble repr6senter une forme tardive, 6volu6e en direction du genre Paracenoceras. Ceci confirme les rapports extrOmement 6troits entre les deux genres Cenoceras et Metacenoceras, ce dernier issu des for- mes lisses du premier, sans doute au cours du Bajo- cien et probablement de mani6re it6rative.

DISTRIBUTION STRATIGRAPHIQUE "

La pr6sente forme semble caract6ristique du D 3, c'est-~-dire du Bajocien sup6rieur.

et JMA 80/554-1.

DIMENSIONS :

197

5 5 4 / 1

D H E 0

110. 46 = 42 65 = 69 22 = 20

69 35 51 48 70 15 22

E/H

1 , 4 1

1 , 3 7

M c

39 = 35 35

- 40

Page 15: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

m 8 1

C. (Metacenoceras) sp. nov. aft. multiseptatum (FOORD & CRICK)

texte-fig. 7 ; pl. 2, fig. 2

1 8 9 8 - Nautilus multiseptatus nov. sp., FOORD & CRICK, p. 283, fig. 13 a,b.

MATt~RIEL :

Un moule interne tr~s incomplet, enti~rement cloi- sonn~ et montrant seulement un flanc (JMA (80 /554 /3 ) . Deux autres exemplaires encore plus d~ficients (JMA 80/564 et JMA 80/195), tous de D 3.

D E S C R I P T I O N :

A en juger par l'exemplaire le mieux conserv6, la coquille est globuleuse, 6paisse, ~t croissance rapide en 6paisseur, plus lente en hauteur. L'involution est forte, l'ombilic sur le moule est ouvert, mais tr~s petit (au plus 5 070 du diam6tre de la coquille) ; il 6tait clos sur le test. Sa paroi est 61ev6e, arrondie, et passe aux flancs par une courbure continue. Flancs bomb6s, section semi-circulaire nettement plus 6paisse que haute. A un diam6tre de 50 mm environ, l'6paisseur atteint 38 mm (78 070) pour une hauteur de 26 mm (52 070). La plus grande 6paisseur de la section est situ6e vers le 1/3 interne de la hauteur des flancs. La r6gion ventrale est tr6s endommag6e : elle semble arrondie, sans aplatissement notable (fig. 7a).

Les cloisons sont assez rapproch6es (6-7 sur un quart de tour) et &roites (c = 35 070). Aucune trace de rapprochement n'est visible. La taille de l 'adulte ne peut ~tre estim6e.

Fig. 7 - - Cenoceras (Metacenoceras) aff. muMseptatum (FooRo & CroCK) : J M A 80/554-3 : a / s ec t i on ~t l 'extr6mit6 ado- rale de l 'exemplaire, b / l i g n e de suture.

a / s e c t i o n at the adoral end of the specimen, b / s u t u r e line.

La ligne de suture montre un lobe externe large et peu profond, suivi d 'un lobe lat6ral beaucoup moins marqu6 (PL = 18 070) et d 'une large selle basse sur le rebord ombilical. Le lobe interne, relativement pro- fond, est entaill6 par un petit lobe annulaire (fig. 7b). Le siphon, petit et rond, est situ6 tr6s bas en position subdorsale, ~t 20 °70 de la hauteur m6diane de la cloi- son. Le moule interne est lisse.

Le second exemplaire montre une section compara- ble, avec un ventre large et ~t peine aplati. Pour une hauteur de 20 mm, il pr6sente une 6paisseur de 32 mm (E/H = 1,58). La ligne de suture est tr6s comparable, mais les cloisons sont encore plus serr6es (c = 25 070).

R A P P O R T S ET DIFFI~RENCES "

Cette forme se rapproche un peu des exemplaires du m~me niveau rapport~s ~ Eutrephoceras rotundum (CRICK) par sa forme globuleuse et son ombilic 6troit. Elle s'en distingue cependant assez nettement par sa section moins 6paisse, par ses cloisons montrant un lobe lat6ral beaucoup plus accus6 ainsi qu'une 6bau- che de lobe externe, et par son siphon beaucoup plus dorsal. Sa ligne de suture conduit ~ la laisser dans Metacenoceras et non dans Eutrephoceras.

Par ses cloisons rapproch6es, le dessin de sa ligne de suture et la position du siphon, elle se rapproche beaucoup de Nautilus multiseptatus FOORD & CRICK, mais s'en 6carte par son ombilic plus 6troit et par sa section plut6t arrondie que carr6e.

Par sa suture, elle rappelle aussi N. obesus (Sow.) mais s'en distingue par son ombilic plus 6troit, sa sec- tion beaucoup plus ronde, d6pourvue d'aplatissement ventral, et par la position plus basse du siphon.

~ Nautilus )> zignoi GEMMELLARO (1886, p, 207, n ° 52, figur6 par Tagliarini, 1901, p. 199, pl. 2, fig. 2,3,4 ; pl. 3, fig. 11) du Bajocien de Sicile, est compa- rable par ses lignes de suture et sa section arrondie ; mais celle-ci est comprim6e, l'ombilic est c lose t le siphon occupe une place tr~s diff6rente, subventrale.

La forme ext6rieure de la coquille n'est pas sans rappeler une esp~ce comme ~ Nautilus >> fourneti DUMORTIER, du Toarcien de la r6gion lyonnaise ; mais ~t en juger par le caract~re des cloisons et la posi- tion du siphon indiqu6s par Pia (1914, p. 30, 74, pl. 4, fig. 4, pl. 7, fig. 19), cette esp6ce montre une section plus comprirn6e et un siphon situ6 au-dessus du cen- tre.

Par rapport/~ Metacenoceras dhrumaense d6crit ci- dessus, la pr6sente esp6ce se distingue tr6s ais6ment

Page 16: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

- - 8 2 - -

par son ombilic 6troit, sa section arrondie sans apla- tissement ventral, nettement plus 6paisse, par ses cloi- sons plus rapproch6es et montrant un 16ger lobe externe, et par son siphon plus bas.

I1 s'agit vraisemblablement d 'une esp~ce nouvelle, mais l'insuffisance du mat6riel disponible s'oppose ~t une d6termination plus pr6cise.

Rt~PARTITION STRATIGRAPHIQUE :

Les deux exemplaires proviennent du D 3, c'est-&- dire du Bajocien sup6rieur. On peut en rapprocher un petit exemplaire un peu d6form6 du m~me niveau (JMA 80/195) ~t ombilic petit, mais ouvert, section arrondie et cloisons tr6s rapproch6es et peu pliss6es, avec un siphon dorso-ventral, qui repr6sente proba- blement un stade jeune du m~me type. En Europe, Metacenoceras multicostatm a 6t6 d6crit du Bajocien inf6rieur d'Angleterre.

C. (Metacenoceras) aff. exiguum (CRICK) texte-fig. 8 ; pl. 2, fig. 3

1 8 9 8 - Nautilus exiguus sp. nov., CRICK, p. 137, fig. 15 a,b.

MAT]~RIEL :

Un tr6s petit nautile du D 5 (VD 80/518), montrant malgr6 sa taille r6duite une loge d'habitation presque compl6te, est certainement adulte car ses deux derni6- res cloisons sont tr~s rapproch6es.

D E S C R I P T I O N :

Ses dimensions restent approximatives, car une des faces est fortement corrod6e. Son diam~tre ne d6passe pas 24 mm, le dernier tour montre alors une hauteur de 13 mm (54 %), une 6paisseur sensiblement identi- que ; la section est ovale, aussi 6paisse que haute, avec des flancs faiblement bomb6s passant par une cour- bure continue ~t la r6gion ventrale arrondie. Sa plus grande 6paisseur est situ~e entre le 1/3 et la moiti6 de la hauteur du tour (fig. 8a). Sur la loge d'habitation, les flancs sont un peu plus bomb6s et l'6paisseur s'accro~t.

L'ombilic est &roit, mais non clos, assez profond, avec une paroi oblique sur le plan de sym6trie de la coquille, passant progressivement aux flancs, sans rebord individualis6.

La loge d'habitation est longue d ' l / 3 de tour, le p6ristome n'est pas conserv6.

(:1

Fig. 8 - - Cenoceras (Memcenoceras) aff. exiguum (CRICK). VD 80/518. a / s e c t i o n , b / l i g n e de suture.

a / s e c t i o n , b / s u t u r e line.

Les cloisons sont assez serr6es et 6troites (c = 30 °70 environ), les deux derni6res beaucoup plus proches. La ligne de suture montre (fig. 8b) un lobe ventral tr~s plat suivi d 'un lobe lat6ral assez d6current, peu pro- fond et d 'une faible selle aplatie sur la paroi ombili- cale. Siphon et test inconnus.

R A P P O R T S ET DIFFI~RENCES :

Par la forme de sa section et 1'allure de sa ligne de suture, cette esp~ce se rattache au sous-genre Metace- noceras, et semble correspondre h une forme naine. La seule esp6ce de taille comparable d6crite dans le Dogger est le << Nautilus ~ exiguus CRICK, de l'Aa16- nien (zone ~t Concavum) d'Angleterre, que j 'a i retrouv6 en Bourgogne au m~me niveau. Mais il se distingue de la forme saoudienne par sa section plus 6paisse et plus rectangulaire, avec une r6gion ventrale aplatie limit6e par des rebords subanguleux. La ligne de suture n'est pas connue, l'exemplaire anglais, comme ceux retrouv6s en Bourgogne, ayant conserv6 leur test qui montre une fine striation transversale recoup6e, sur le d6but du dernier tour, par de tr~s 16g~res stries spirales. Cette ornementation paraR cor- respondre au stade initial r&icul6 observ6 chez tous les Nautilac6s post-triasiques, persistant ici jusqu'~ ta fin du phragmoc6ne en raison du nanisme qui affecte cette esp~ce.

C. (Memcenoceras) saoudense nov. sp.

texte-fig. 9 ; pl. 2, fig. 4

H O L O T Y P E "

Le seul exemplaire conlltl, VD 81/136, figur6 pl. 2, fig. 4 a,b.

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P R O V E N A N C E :

Arable Saoudite, feuille de Sulayyimah.

H O R I Z O N :

Formation de Dhruma, horizon D 7, Callovien moyen.

E T Y M O L O G I E :

D'apr~s l'origine de l'holotype.

D I A G N O S E :

Esp~ce discoidale 6paisse, d'assez grande taille. Ombilic large, profond, ~t rebord subanguleux. Sec- tion trap6ziforme plus 6paisse que haute chez l'adulte, plus comprim~e dans les tours cloisonn6s. R6gion ventrale plano-convexe. Cloisons assez espac6es, ligne de suture avec un tr~s faible lobe externe et un lobe lat6ral plus marqu6, d6current. Siphon centro-ven- tral. Test couvert de fines stries d'accroissement dessi- nant sur le ventre un sinus large et peu profond.

DIMENSIONS :

I D [ H E 0

I 126 [ 62 = 49 87 = 69 27 = 21

86 [ 46 53 59 63 16 18

E/H c

t , 3 0 42 62

1 ,17

D E S C R I P T I O N :

Forme globuleuse 6paisse, h croissance rapide en 6paisseur, plus lente en hauteur. Involution moyenne, laissant un ombilic largement ouvert (plus de 20 070 du diam~tre de la coquille chez l'adulte), profond, A paroi subverticale 61ev6e, ~t rebord arrondi sur le moule interne, subanguleux sur le test. Au d6but de la loge d'habitation, la section (fig. 9a) est trap6ziforme, nettement plus 6paisse que haute, sa plus grande 6paisseur situ6e au niveau du rebord ombilical. Flancs aplatis, inclin6s vers la r6gion ventrale large et piano- convexe, limit6e par des rebords ventraux arrondis.

Au d6but du dernier tour conserv6, la section devient de plus en plus comprim6e, le rapport E /H devenant inf6rieur ~ l'unit6, les flancs sont plus bom- b6s et la r6gion ventrale arrondie ; la position de la plus grande 6paisseur s'61~ve si bien que la section tend vers une forme ovalaire (fig. 9b).

L'extr6mit6 du dernier tour appartient d6jh h la loge d'habitation adulte. Le diam~tre final du phragmo- c6ne est de 120 mm et la taille maximale devait d6pas- set 150 ram.

Les cloisons sont mal visibles, mais ont 6t6 reconsti- tu6es h partir des fragments observ6es dans les lacunes du test (fig. 9c). Elles sont assez espac6es (c = 42 070) et montrent un lobe externe tr~s large et A peine esquiss6, suivi d'un lobe lat6ral plus marqu6 et tr~s d6current et d'une selle assez d6velopp6e sur te rebord ombilical. Le siphon a 6t6 observ6 en d6montant la coquille ; il est assez gros, rond et situ6 en position centro-ventrale, ~t 62 070 de la hauteur m6diane de la coquille.

~ r ~ d u l t i o n : 0,6

Fig. 9 - - Cenoceras (Metacenoceras) saoudense n o v . sp . Holotype, VD 81/136. a / s e c t i o n ~t l 'extr6mit6 adorale de l 'exemplaire, b / s e c t i o n un demi-tour avant celle-ci. c / l i g n e de suture.

a / s e c t i o n at the adoral end of the specimen, b / s e c t i o n half a whorl before this. c / s u t u r e line.

Le test, bien conserv6 sur la majeure partie du fos- sile, est assez 6pais : 3 mm sur les flancs et plus de 5 mm sur les angles. I1 porte une ornementation faite de fortes s6ries d'accroissement, proverses dans la moiti6 inf6rieure des flancs, puis se recourbant vers l'arri~re par une courbure brusque et formant sur la r6gion externe un sinus large et peu profond, ~ sommet arrondi. De loin en loin, certaines stries (1 sur 4 ~ 5) sont plus accentu6es.

R A P P O R T S ET DIFFt~RENCES :

La position syst6matique de cette esp~ce pose pro- blame. La forme trap6zo'fdale de la section, la face externe relativement aplatie et le large ombilic font penser au genre Paracenoceras, bien repr6sent6 dans

Page 18: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

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les faunes calloviennes. Cependant l'absence de d6pression sur la r6gion ventrale, malgr6 le diam~tre consid6rable de l'exemplaire, celle du lobe externe s'opposent ~t une telle attribution g6n6rique. I1 existe certes dans le genre Paracenoceras des esp~ces ~ ven- tre plano-convexe, comme Paracenoceras calloviense (OPPEL). Mais il s'agit l~ de formes de petites tailles, microconques ou n6ot6niques, bloqu6es dans leur d6veloppement ~t un stade juv6nile et &roitement associ6es ~t des formes de grande taille de morphologie normale (Tintant 1969). Tel n'est sans doute pas le cas ici.

Le grand ombilic, la section comprim6e et la pr6- sence d'un lobe lat6ral bien d6velopp6 s'opposent ~t une attribution ~t Eutrephoceras, m~me si des formes extremes de ce genre, comme Eutrephoceras douvillei SPATH ( = Nautilus desertorum DOUVILLI~, 1916, non Quaas) peuvent offrir une section encore plus compri- m6e. Mais le ventre y reste arrondi et la cloison est bien moins sinueuse.

En fait, tant p~r sa section que par sa ligne de suture, la forme de Sulagymah se rapproche beau- coup de certaines esp6ces toarciennes ou bajociennes du Cenoceras, comme par exemple C. anomphalus PIA (= N. truncatus d'OaB., non Sow.), C. lineatus (d'ORB., non Sow.), ou C. foordi TINTANT (= N. inornatus FOORD & CRICK, non d'Orb.). L'aplatisse- ment de la r6gion ventrale est un caract~re fr6quent, sans doute it6ratif, chez toutes les lign6es de Cenoce- ras, mais dans ce genre elle reste mod6r6e et n'atteint jamais la forme concave, plus ou moins profond6- ment excav6e, que je tiens pour caract6ristique de Paracenoceras.

La pr6sente esp6ce se distingue cependant assez net- tement de routes les esp6ces ~ section trap6zo~dale de Metacenoceras, notamment par la pr6sence de tours internes beaucoup plus comprim6s que la loge d'habi- tation. Cette diff6rence, jointe ~t l',~ge beaucoup plus r6cent du sp6cimen, m'incite ~t la consid6rer comme une esp~ce nouvelle, assez bien caract6ris6e pour que

je me risque ~t lui donner un nom, bien qu'elle ne soit repr~sent6e que par un exemplaire unique.

Genre OPHIONAUTILUS SPATH, 1927, p. 20, 24

Esp6ce-type : Nautilus burtonensis FOORD & CRICK, 1890.

A partir du niveau D 3 apparaissent des formes de grande taille ~ test lisse, caract6ris6es par un large ombilic, une section ovale ou arrondie, sans m6plat ventral ni rebords diff6renci6s, et dont la ligne de suture peu pliss6e est toujours d6pourvue de lobe externe. Pour ¢es formes, qui paraissent constituer un groupe naturel localis6 darts le Bajocien et le Batho- nien inf6rieur, tant en Europe occidentale qu'en Ara- bie Saoudite, on peut reprendre le genre Ophionauti- lus propos6 par Spath.

Ophionautilus aff. burtonensis (FOORD & CRICK)

texte-fig. 10 ; pl. 3, fig. 1,2 ; pl. 5, fig. 3

1 8 9 0 - Nautilus burtonensis nov. sp., FOORD & CRICK, fig. 288, fig. 17 a,b.

1 8 9 1 - Nautilus burtonensis FOORD & CRICK, Foord, p. 232, fig. 54.

1 9 5 4 - Cenoceras burtonensis (FOORD & CRICK), Kummel, p. 371, pl. 6, fig. 1,2.

MATI~RIEL :

Un exemplaire (VD 81/188-1, D 3), h l'6tat de moule interne montrant un demi-tour du phragmo- c6ne et le d6but de la loge d'habitation adulte. Un autre sp6cimen plus ffustre (VD 80/555) de D 5, et deux phragmoc6nes immatures (JMA 80/554-1 et JMA 82/298) 6galement de D 3 peuvent ~tre rapport6s

cette esp~ce.

Specimen D

VD 8 1 / 1 8 8 / i 178 90 = 51

150 80 53

85 38 45

JMA 8 0 / 5 5 4 / 1 70 31 44

JMA 82/298 65 29 45

DIMENSIONS :

H E 0

86 = 48

35 23

42 49

42 60

40 62

41 = 23

35 23

15 21

15 23

EIH

0,96

1,00

I,Ii

1,35

1,38

c c l / 2 ,

- 7

43

42

39 8

27

Page 19: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

- - 8 5 - -

Forme relativement 6volute, ombilic assez large (23 %), assez profond, ~t paroi verticale et rebord ombilical arrondi mais distinct. Section du dernier tour semi-ovale, sensiblement aussi 6paisse que haute, sa plus grande 6paisseur situ6e bien au-dessus du rebord ombilical (fig. 10a). Flancs un peu bomb6s, convergeant dans leur moiti6 sup6rieure vers la r6gion ventrale arrondie ~ laquelle ils passent par une cour'- bure continue, sans trace de rebords ventraux diff6- renci6s. La section semble un peu plus 6paisse sur le d6but du tour conserv6, et, sur la loge d'habitation, elle devient plus comprim6e.

Dans le tour interne, ~ en juger par le moulage laiss6 ~t la face interne du dernier tour, la section 6tait nota- blement plus 6paisse.

S ( !

I l

s c

r~duet ion : 0,36

Fig. 10 - - Ophionautilus aff. burtonensis (Foom) & CrocK). VD 81/188-1 : a /sect ion, b / l igne de suture. JMA 80/554-1 : c /sect ion, d / l igne de suture.

a /sect ion, b / s u t u r e line. c/sect ion, d / s u t u r e line.

Cloisons assez espac6es, au nombre de 7 ou 8 sur le dernier demi-tour. Largeur des loges 6gale ~t 40 % au moins de leur hauteur. La ligne de suture (fig. 10b) passe droit sur le bord ventral sans former de lobe externe notable, autant qu 'on en puisse juger. Lobe lat6ral bien marqu6, large et assez profond (PL = 12 % env.), s 'att6nuant un peu sur les derni6res cloi- sons, puis vient, sur le rebord ombilical, une selle lat6- rale bien marqu6e, suivie d 'un tr~s faible lobe ombili- cal sur la paroi. A la face interne, large lobe interne assez profond entaill6 d 'un lobe annulaire encore tr6s marqu6 au diam6tre de 80 mm.

Siphon rond, situ6 assez bas, h 25 % de la hauteur m6diane. L'6tat du moule ne permet pus de juger de l 'ornementation du test.

On peut rapprocher de cet exemplaire un autre sp6- cimen encore plus fruste (VD 80/555), qui montre au diam6tre de 135 ram, un ombilic large de 32 mm (25 %) et une section subovale sensiblement aussi haute qu'6paisse. Ses cloisons ne sont pas visibles. I1 vient de la base du D 5.

Le moulage interne du dernier tour de l'exemplaire d6crit ci-dessus montre une forme tr6s proche de celle de deux exemplaires immatures du D 3 (VD 80/554/1 et JMA 82/298), qui semblent repr6senter les tours internes de l'esp+ce. Tous deux ont un ombilic tr~s large, une section relativement 6paisse (fig. 10c) avec une r6gion ventrale arrondie et large. Leurs cloisons peu nombreuses (8 ~t 1/2 tour) montrent une faible selle ventrale et un lobe lat6ral large et peu profond, suivi d 'une selle bien accus6e (fig. 10d). Si le premier montre un 6cartement des cloisons comparable ~t celui mesur6 sur le plus grand exemplaire, le second se dis- tingue par un espacement plus r6duit (27 % au lieu de 39 %). Le siphon n'est pas visible.

RAPPORTS ET DIFFI~RENCES :

Par son ombilic largement ouvert, la forme ovale de sa section et le dessin de la ligne de suture, cette forme est proche du type anglais de (< Nauti lus ~ burtonensis FOORD & CRICK, qui provient du Bajocien inf6rieur. Cette esp6ce n'est connue que par son holotype, bien refigur6 par Kummel (1956), un phragmoc6ne de 125 mm de diam~tre, en grande partie recouvert par son test, si bien que ni sa taille, ni les caract6ristique de l'adulte, ni les d6tails de sa suture, ne sont exactement connus. P.F. Bulard m'a communiqu6 un bel exem- plaire adulte, de 240 mm de diam~tre, provenant du Bajocien sup6rieur d'Espagne, qui montre bien les caract6res de l 'adulte et notamment la ligne de suture (pl. 3, fig. 2).

Par rapport ~t ces formes ouest-europ6ennes, les exemplaires saoudiens se singularisent par une section un peu plus comprim6e, par des cloisons un peu plus espac6es (45 % contre 36 % environ), et par l'absence de tout lobe externe.

Ces diff6rences peuvent s'expliquer par l'~ge un peu plus r6cent (Bathonien inf6rieur) de nos sp6cimens. La forme espagnole, qui vient du Bajocien sup6rieur, est d'ailleurs interm6diaire, au point de vue morpho- logique comme au point de vue stratigraphique, sur plusieurs points : espacement des cloisons (39 %), forme de la section, etc. Ces variations ne paraissent pas sortir du cadre de l'esp6ce.

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RI~PARTITION STRATIGRAPHIQUE :

Les exemplaires saoudiens s'6talent du D 3 au D 5. Leur ,qge irait donc du Bajocien sup6rieur au Batho- nien inf6rieur.

Ophionautilus aff. catonis (GEMM.)

texte-fig. 11 ; pl. 4, fig. 1-2

1 8 8 6 - Nautilus catonis nov. sp., GEMMELLARO, p. 206, n ° 5.

1901 - - Nautilus catonis GEMM., Tagliarini, p. 190, pl. 4, fig. 1, pl. 5, fig. 2.

MAT]~RIEL :

Un assez bon exemplaire (VD 81/188-2), du D 3, et 3 autres sp6cimens moins complets, de D 4 (VD 80/412), D 5 (JMA 80/223) et D 6 (VD 82/332).

DESCRIPTION :

Esp~ce assez 6volute, ombilic largement ouvert, atteignant 18 % du diam&re au d6but de la loge d'habitation, encore plus large sur celle-ci. Paroi ombilicale subverticale, mais peu 61ev6e, rebord ombilical arrondi. Section des tours comprim&, beaucoup plus haute qu'6paisse, flancs un peu bom- b6s h la base, leur plus grande 6paisseur &ant situ6e au moins au tiers inf6rieur de leur hauteur, ensuite presque plats, tr~s faiblement convergents vers la r6gion ventrale arrondie, ~ peine aplatie. Rebord ven- tral arrondi, ~t peine distinct (fig. 11 a,b).

Dans le tour interne, encrofit6 de calcite, la section reste comprim6e.

Loge d'habitation visible sur pros d 'un tiers du tour. Le diam&re final de l 'adulte devait approcher 250 mm. Les deux derni~res cloisons sont nettement rap- proch6es. Les pr6c6dentes sont serr&s, 6troites et

O

f

a,b,c,d : X 0,3 e : x 0,15

Fig. 1 1 - Ophionautilus aff. catonis (GEOl.). VD 81/188-2 : a/section de la loge d'habitation, b/sec- tion du phragmoc6ne, c/ligne de suture. JMA 80/223 : c/section, d/ligne de suture. a/section of the body chamber, b/section of the phrag- mocone, c/section, d/suture line.

hautes (c inf6rieur ~t 25 °70), au nombre de 16 sur le dernier demi-tour. La ligne de suture traverse tout droit la r6gion ventrale, puis dessine un lobe lat6ral large et assez profond termin6 sur le rebord et la paroi ombilicale par une selle lat6rale &roite, mais bien marqu6e. Au diam&re de 120 mm, il n 'y a pas trace de lobe annulaire (fig. 11 c).

Siphon rond, gros (diam&re : 7,5 mm), situ6 en position centro-dorsale, ~ 37 % de la hauteur m~diane de la cloison.

Le moule ne porte aucune trace d'ornementation.

DIMENSIONS : D

VD 8 1 / 1 8 8 - 2 182

135

JMA 8 0 / 2 2 3 380

VD 8 0 / 4 1 2 185

150

H E 0

93 = 51

73 55

195 51

96 50

71 47

70 = 38

65 46

I00 26

92 48

70 47

32 = 18

25 19

60 15

40 21

30 20

E/H c

0 , 7 5

0 , 8 9 0 , 2 5

0 , 5 8 0 , 2 1

O,97 0 , 2 9

1 ,00 0 , 2 9

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- - 8 7 - -

On peut rapprocher de cet exemplaire :

1) Un grand adulte de la base de D 4 (VD 80/412) qui, malgr6 une section nettement plus 6paisse, aussi haute que large, se rattache ~ cette forme plut6t qu'fi 0. burtonensis par ses cloisons nombreuses (15 au demi-tour) et 6troites (c = 27 %), par sa ligne de suture identique et par son siphon ~t peine plus 61ev6 (42 %).

2) Un tr6s grand exemplaire observ6 dans le D 6, proche du gisement VD 82/332, laiss6 sur le terrain en raison de sa taille (son diam~tre approchait 500 mm), mais dont une bonne photographie reproduite ici pl. 4, fig. 2, a 6t6 prise. Malgr6 l'absence de renseigne- ments sur la r6gion ventrale, cette forme largement ombiliqu6e (25 07o environ), ~ flancs aplatis un peu bomb6s, montre des cloisons tr~s nombreuses et trbs &mites avec un lobe large et peu profond.

3) Enfin, on peut sans doute placer 6galement dans cette esp6ce un grand fragment de tour cloisonn6 r~colt6 ~ la base du D 5 (JMA 80/223). Ses dimen- sions exactes sont difficiles ~ appr6cier en raison de son caract~re fragmentaire. A un diam6tre qui devait approcher 400 mm, il est encore enti6rement cloi- sonn6. L'ombilic parait largement ouvert. Les flancs presque plats sont 61ev6s, la section devait ~tre tr~s comprim6e. La r6gion ventrale, incomplete, para~t bomb6e et passe aux flancs par une courbure conti- nue. Les cloisons sont nombreuses (8 sur un quart de tour), hautes et 6troites (c = 21 °7o). La ligne de suture montre une selle externe basse, un lobe lat6ral tr6s large et peu profond, occupant toute la hauteur des fiancs et suivi d 'une selle lat6rale assez basse sur le rebord ombilical.

RA_PPORTS ET DIFFI~RENCES :

TOUS ces individus paraissent pouvoir ~tre rapport6s fl une m~me esp6ce qui, par son large ombilic, sa sec- tion ovale et le dessin de la ligne de suture, appartient sans aucun doute au groupe de O. burtonensis. Elle se distingue cependant nettement de cette espbce par sa section beaucoup plus comprim6e et par ses cloisons beaucoup plus serr6es. En outre la taille adulte est beaucoup plus grande et l'ombilic semble plus 6troit.

Par tous 'ces caract~res, elle se rapproche plut6t de Nautilus catonis GEMMELLARO, du Bajocien de Sicile, tel que l 'a figur6 Tagliarini. La forme de la sec- tion et la position du siphon cofncident, En outre, Tagliarini, dans son texte, indique 24 ~ 27 cloisons par tour, ce qui correspond fi des loges assez 6troites. Mais sur son dessin, on n'observe que 17 cloisons sur le dernier tour et la suture ne semble passe recourber

en une selle lat6rale distincte, comme sur nos exem- plaires, mais se prolonge en direction proverse jusqu'fl l'ombilic.

Ces diff6rences, peut-~tre attribuables h la mauvaise qualit6 des dessins, emp6chent une identification for- melle entre la forme sicilienne e tnos exemplaires qui en sont pourtant tr~s proches. Les diff6rences entre les deux exemplaires du gisement VD 80/188 parais- sent trop importantes pour ~tre attribuables fi une variabilit6 intra-sp6cifique. Des r6coltes compl6men- taires seraient indispensables pour pr6ciser le statut de ces formes, et permettraient sans doute de les distin- guer plus clairement des esp6ces europ6ennes, dont l'gtge est d'ailleurs plus ancien.

DISTRIBUTION STRATIGRAPHIQUE :

L'esp~ce est pr6sente de D 3 ~ D 6. Dans les niveaux les plus 61ev6s le diam6tre maximal semble de plus en plus grand.

Ophionautilus aff. zitteli ((3EMM.)

texte-fig. 12 ; pl. 5, fig. 2

1 8 8 0 - Nautilus zitteli nov. sp., GEMMELLARO, p. 206, n ° 49.

1907 - - Nautilus zitteli GEMM., Tagliarini, p. 187, pl. 7, fig. 1,2,3,4.

MATI~RIEL :

Un fragment de phragmoc6ne long d 'un demi-tour environ, fl l'6tat de moule interne, peu d6form6 (VD 82/674, T 2).

DIMENSIONS :

D

10

80

H E

49 = 45

35 4~

70 = 64

54 67

29 = 26

27 34

DESCRIPTION :

Forme tr~s largement ombiliqu6e. Ombilic d6pas- sant le quart du diam6tre total de la coquille. Section beaucoup plus 6paisse que haute, flancs r6guli6rement arrondis, passant fl la paroi ombilicale arrondie comme

la r6gion ventrale par une courbure continue, sans rebords diff6renci&. La plus grande 6paisseur du

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- - 88 - -

tour est situ6e assez haut, presqu'au milieu de la hau- teur des flancs. R6gion ventrale large, un peu aplatie (fig. 12a).

L'exemplaire est encore enti~rement cloisonn6 au diam~tre de 110 mm ; les loges, au hombre de 9 sur le demi-tour conserv6, sont assez larges (c = 40 o7o). Ligne de suture peu ondul6e, avec un lobe lateral tr~s large et peu profond. Sur la r6gion ventrale, la cloison passe droit, ou avec un lobe externe ~t peine marqu6. La selle lat6rale, sur le rebord ombilical, est bien accu- s6e (fig. 12b).

Siphon non observ6.

- ~ ' " N \ \

,,

/ 1

G

Fig. 12 - - Ophionautilus aff. zitteli (GEMM.). VD 82/674. a / section du phragmoc6ne, b / ligne de suture.

a / s ec t i on of the phragmocone, b / s u t u r e line.

R A P P O R T S ET DIFFI~RENCES :

Par son ombilic largement ouvert et par le dessin de sa ligne de suture, cette forme appartient au groupe de N. burtonensis (= Ophionautilus SPATH).

Elle se distingue de l'esp~ce type par son ombilic encore plus large et par sa section transversale ovale, beaucoup plus surbaiss6e. Par ses proportions, elle sort tr~s nettement du domaine de variabilit6 de cette esp~ce. La seule forme d6crite dont elle puisse ~tre rapproch6e est 1¢ N. zitteli (GEMM.) Tagliarini, du Bajocien de Sicile, bien que cette derni~re montre un m6plat ventral limit6 par des angles lat&aux. Peut- ~tre ces caract~res ne se d6veloppent-ils que sur la loge d'habitation, absente ici. Mais sur la figure de Taglia- rini, ils apparaissent d~s le dernier 1/2 tour du phrag- moc6ne.

DISTRIBUTION S T R A T I G R A P H I Q U E :

L'exemplaire d6crit a 6t6 attribu4 au niveau T 2 (Callovien). Cet fige semble bien tardif pour un Ophionautilus, d'autant que l'esphce zitelli a 6t6 d6crite duns le Bajocien de Sicile et retrouv6e r4cem- merit duns le Bathonien inf4rieur (zone/~ Zigzag) de Bourgogne. La coupe sur laquelle l'exemplaire saou- dien a 6t6 r6colt~ se trouvant ~t l'extr6mit6 m6ridionale tr~s condens6e de la s6rie du J. Tuwaiq, il est permis de se demander si son attribution stratigraphique est indiscutable.

Ophionautilus sp . n o v . , g r o u p e burtonensis (F . & C. )

texte-fig. 13 ; pl. 5, fig. 1

Un individu de grande taille, adulte et montrant la fin du phragmoc6ne et le d6but de la loge d'habitation (VD 80/554), malheureusement un peu d4form6, sem- ble pouvoir ~tre rattach6 au groupe de N. burtonensis, mais ne se rapporte h aucune des esp6ces pr6c6dem- ment d6crites.

DIMENSIONS :

D

210

145

H I E ' 0

85 = 45 125 = 60 55 = 26

65 45 86 59 -

E/H c

1 ,47

1 ,32 19

D E S C R I P T I O N •

Esp~ce de grande taille fi enroulement relativement peu involute. Ombilic large (plus du quart du diam~- tre) et profond, paroi arrondie, passant par une cour- bure continue, sans rebord ombilical distinct, ~t la base des flancs bomb6s. La section est demi-circulaire un peu d6prim6e, nettement plus 6paisse que haute. La d6formation oblique subie par l'exemplaire rend difficile la restitution exacte de sa forme. La plus grande 6paisseur parait situ6e assez haut, au-dessus du 1/3 interne de la hauteur, et la r6gion ventrale sem- ble arrondie, sans trace d'aplatissement ni de rebords ventraux distincts.

La loge d'habitation, parfiellement conserv6e, sem- ble pr6senter la mSme section que le phragmoc6ne. Le diam~tre total de l 'adulte devait atteindre environ 250 mm.

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- - 8 9 , - -

Les loges sont nombreuses (8 dans moins d 'un quart de tour), hautes et &roites (c = 20 % au plus). Les deux derni~res sont encore plus rapproch6es. Ligne de suture avec une selle externe presque plate, suivie sur les flancs par un lobe lat6ral large et assez profond, puis par une selle lat6rale bien marqu6e, s'&alant sur le large rebord ombilical.

Siphon en position presque central. Le moule ne porte aucune trace d'ornementation.

,%

t

! !

/ J

r~duct ion : 0,5

Fig. 13 - - Ophionautilus sp. nov. groupe de burtonensis (FooRo & CrocK). VD 80/554. a / section du dernier tour. b / ligne de suture.

a / sec t ion of the last whorl, b / s u t u r e line.

RAPPORTS ET DIFFI~RENCES "

Bien qu'appartenant 6videmment au groupe de N, burtonensis, cette forme diff~re nettement de cette esp~ce par sa section beaucoup plus 6paisse, son ombilic plus large, sans rebord distinct, et par ses cloi- sons beaucoup plus rapproch6es. Par ce dernier carac- t~re, elle se rapproche plut6t de O. aff. catonis, mais s'en 6carte beaucoup par la forme de sa section. Par son grand ombilic et sa section 6paisse, elle rappelle un peu O. zitteli (GEMM.), mais dans cette esp6ce, l'ombilic est encore plus large, la hauteur du tour est donc beaucoup plus faible et les cloisons plus distan- tes sont moins sinueuses. La morphologie de la forme d6crite ici n'est pas sans rappeler le Cenoceras austria- cum (HAUER) du Lias inf6rieur. Mais dans ce dernier, la suture est tr6s diff6rente, d6pourvue de selle lat6rale et montrant un lobe lat6ral ~t peine marqu6.

Cette forme est trop distincte des pr6c6dentes pour pouvoir ~tre confondue avec elles. Mais le mat6riel 6tudi6 est insuffisant pour 61ucider totalement sa

position syst6matique. II est donc pr6f6rable de la d6crire en nomenclature ouverte.

Les formes attribu6es ici au groupe de << Nautilus ~ burtonensis paraissent constituer un ensemble assez homog6ne, tant au point de vue morphologique (ombilic largement ouvert, section arrondie, ligne de suture d6pourvue de lobe externe, mais montrant un lobe lat6ral large et assez peu profond suivi d 'une selle lat6rale bien d6velopp6e), qu 'au point de vue strati- graphique (~tge Bajocien et Bathonien inf6rieur). I1 paraTt donc justifi6 de reprendre pour lui le nom d'Ophionautilus, propos6 d~s 1927 par Spath pour l'esp~ce anglaise de Foord & Crick, mais en en 61imi- nant les formes liasiques qui, comme Nautilus austria- CUS HAUER on Nautilus sch walmi PRINZ, montrent un habitus assez comparable mais pr6sentent des sutures bien diff6rentes.

DISTRIBUTION STRATIGRAPHIQUE :

Le seul exemplaire attribu6 ~ cette esp6ce vient de la limite D 3 - D 4.

Genre D I G O N I O C E R A S (HYATT, 1894), SPATH emend. 1927

Esp~ce-type : Nautilus rotundus HYATT, 1898, non Crick, 1898.

L'original de cette esp6ce, retrouv6 par Kumrnel (1956, p. 268), est un nucleus de petite taille (diam~tre 34 mm) ind&erminable sp6cifiquement et m~me g6n6- riquement. Spath (1927, p~ 20, 24) a repris ce nom de genre pour le groupe de Nautilus excavatus SOWERBY (1826, pl. 529), dont le type a 6t6 refigur6 par Kummel (1956, p. 369, t.f. 11, pl. 7, fig. 12, pl. 8, fig. 2) (et non pas fig. 1 comme l'indique par erreur la 16gende de cette planche). Cette esp6ce tr~s caract6ristique correspond ~t un ensemble de formes fr6quentes dans le Bajocien et le Bathonien, qui paraissent former un groupe homog6ne pour lequel je propose de reprendre le genre de Spath avec la diagnose suivante :

Coquilles globuleuses, ombilic profond, en enton- noir, montrant chez l 'adulte une paroi 61ev6e, concave et s6par6e des flancs par un rebord anguleux. R6gion ventrale arrondie. Ligne de suture montrant une selle externe peu 61ev6e, un lobe lat6ral large et peu pro- fond suivi d 'une selle bien marqu6e. Test lisse ou mar- qu6 de stries longitudinales de force variable. Ce genre est proche d'Ophionautilus dont il diff~re essen- tiellement par la forme de l'ombilic. I1 pourrait n 'en repr6senter qu'un sous-genre.

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- - 9 0 - -

Digonioceras enayi nov. sp.

texte-fig. 14 ; pl. 6, fig. 1

H O L O T Y P E "

Le seul exemplaire connu (VD 80/556), figur6 pl. 6, fig. 1 a,b.

P R O V E N A N C E :

Formation de Dhruma, horizon D 5 (base) feuille de Wadi-ar-Rayn, Arabic Saoudite.

A G E :

Bathonien inf6rieur.

E T Y M O L O G I E :

Esp~ce d6di6e ~t M. R. Enay, ~t qui je dois la com- munication de la majeure partie du mat6riel 6tudi6 ici.

D I A G N O S E :

Esp~ce de taille moyenne h ombilic assez large, pro- fonde h paroi excav6e, rebord ombilical anguleux. Section elliptique 61ev6e, ~ peine plus haute qu'6paisse ; r6gion ventrale arrondie. Loges assez nombreuses et 6troites, suture avec un lobe lat6ral peu profond suivi d 'une selle lat6rale bien marqu6e. Siphon subdorsal, situ6 tr~s bas. Test lisse sur le phragmoc6ne, mais montrant sur la loge d'habitation des traces de c6tes dessinant sur le ventre un angle assez profond.

DIMENSIONS :

D H

130 75 = 58

80 44 55

52 31 60

85 = 65

57 71

40 37

14 : 11

4 6

E/H c 5

1 , 8 3

1,30 30 t4

1 , 2 9 32 16

DESCRIPTION :

L'holotype et seul exemplaire connu est un moule interne presque complet sur une face, un peu d6form6 obliquement. Les dimensions donn6es ci-dessus ne sont par suite qu'approch6es. I1 a pu ~tre d6mont6 pour observer les tours internes et la position du siphon.

La coquille est subglobuleuse, avec une croissance des tours assez rapide en 6paisseur, plus lente en hau- teur. L'involution est assez forte dans les tours

internes, mais l'ombilic s'ouvre sur le dernier tour. II est alors profond, avec une paroi dont la base est con- vexe, alors que sa partie sup6rieure devient, sur la loge d'habitation, de plus en plus concave. Le rebord ombilical arrondi, mais distinct, dans les tours inter- nes, devient anguleux sur la loge d'habitation. I1 d61i- mite un entonnoir ombilical large (28 % du diam6tre de la coquille) et profond. La section transversale des tours est semi-ovalaire, presqu'aussi haute qu'6paisse, avec des flancs 16g6rement bomb,s ~ la base, puis con- vergeant doucement vers la r6gion ventrale assez large et r6guli&ement arrondie. Sa plus grande 6paisseur est situ6e au niveau du rebord ombilical (fig. 14a).

r6duction 0,6

Fig. 14 - - Digonioceras enayi nov. so. Holotype VD 80/556. a / s ec t i on de la loge d 'habitat ion. b / s e c t i o n du phragmoc6ne, c / l i gne de suture.

a / sec t ion of the body chamber, b / s ec t i on of the phrag- mocone, c / s u t u r e line.

Dans les tours internes, la section est plus 6paisse et la r6gion ventrale plus large (fig. 14b). La loge d'habi- tation presque complete est longue d 'un 1/2 tour. Dans sa partie inf6rieure, elle se prolonge par une sail- lie adorale situ6e dans le prolongement de la car~ne ombilicale.

Les loges sont nombreuses (9 sur le dernier demi- tour), &roites et 61ev~es (c = 30 %). Les derni~res cloisons ne montrant aucun resserrement sensible, l'exemplaire n'est sans doute pas adulte. La ligne de

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- - 9 1

suture est relativement peu pliss6e ; elle forme sur la r6gion ventrale une large selle basse suivie d 'un lobe lat6ral large et peu profond, assez d6current ; sur le rebord ombilical, la suture se recourbe en arri~re en dessinant une selle peu prononc6e (fig. 14c). Lobe interne large et peu profond, sans trace de lobe annu- laire.

Siphon petit, rond, situ6 tr6s bas, en position sub- dorsale, ~ 15 °7o seulement de la hauteur m6diane de la cloison.

Le moule est lisse sur le phragmoc6ne. Sur la loge d'habitation on distingue nettement en lumi~re rasante de fortes stries transversales larges et plates, dessinant sur la r6gion ventrale un sinus en forme de V h sommet arrondi vers l'arri6re. Elles devaient cor- respondre sur le test ~t de v6ritables c6tes.

RAPPORTS ET DIFFI~RENCES "

Bien que rappelant un peu Nautilus excavatus Sow. par la forme de l'ombilic et le dessin de sa ligne de suture, la forme saoudienne se distingue nettement de l'esp~ce-type du Bajocien sup6rieur d'Europe occi- dentale, par sa section beaucoup moins surbaiss~e, et par la position beaucoup plus basse du siphon.

On pourrait 6galement la rapprocher du Nautilus dispansus MORRISS & LYCETT (1851, p. 9, pl. 2, fig. 5, 5a), du Bathonien sup~rieur d'Angleterre. Mais dans celle-ci, l'ombilic montre une paroi presque ver- ticale, et la section est notablement plus ~paisse. La ligne de suture et la position du siphon sont inconnus si bien que l'esp~ce reste mal d~finie.

Ces diverses esp~ces montrent un test lisse, ou orn6 au plus de fines stries d'accroissement. Dam la forme saoudienne au contraire, la loge d'habitation montre un d6but d'ornementation cost6e, qui pourrait con- duire ~ l 'attribuer ~ Procymatoceras, genre dont l'esp~ce type _N: subtruncatus (MOR. & LYC.) est 6ga- lement bathonienne. Mais dans ce groupe, la forme de l'ombilic et la section sont bien diff6rentes, et la ligne de suture heaucoup plus proche de celle des Metace- noceras typiques. Sans doute l 'apparition de l'orne- mentation n'est-elle qu 'un ph6nom6ne de conver- gence, susceptible de se produire dans des groupes tr6s vari6s lorsque les conditions de l 'environnement le permettent (Tintant & Kabamba 1984). L'holotype de D. excavatum Sow., refigur6 par Kummel, montre d'ailleurs un d6but de costulation transversale ~t son extr6mit6 adorale encore cloisonn6e.

RI~PARTITION STRATIGRAPHIQUE :

L'holotype et seul individu connu vient du Batho- nien inf6rieur. Les autres esp~ces attribuables ~t

Digonioceras proviennent du Bajocien et du Batho- nien. Mais sa souche est peut-~tre ~ chercher dans des esp6ces du Toarcien comme N. terebratus DUM. (1874, p. 42, pl. 6, fig. 1,2,3,4) bien que la persistance de l 'ornementation spiral6e sur la r6gion ventrale de ce dernier conduise h le laisser dans le sous-genre Hemicenoceras.

Genre PARACENOCERAS SPATH, 1927, p. 22, 25

Esp~ce-type : Nautilus hexagonus SOWERBY (1826)

Les formes typiques de ce genre, comme son esp~ce- type Nautilus hexagonus SOWERBY (1826, p. 55, pl. 529, fig. 2), dont l 'holotype a 6t6 retrouv6 et figur6 par Kummel (1956, p. 403, t.fig. 18, pl. 8, fig. 4, pl, 13, fig. 1,4), sont des formes de tr~s grande taille (dia- m~tre adulte sup6rieur h 250 mm et pouvant d6passer 600 mm), dont la r6gion ventrale montre une d6pres- sion concave bien marqu6e. Mais ce caract~re n'appa- raSt qu'assez tard au cours de la croissance, et les tours internes, jusqu'~t un diam~tre de 100 mm en moyenne, gardent un ventre arrondi ou piano- convexe, comme le montre bien la figuration de Kum- mel.

Dans certaines formes arrivant ~t maturit6 ~ faible diam~tre, soit par n6ot6nie, soit par dimorphisme sexuel, comme Paracenoceras calloviense (OPP., 1857, p. 547 = Nautilus hexagonus d'ORBIGNY, non Sowerby, 1842, pl. 35, fig. 1-2), ce stade ~t ventre con- cave n'est pas atteint, et il est alors difficile de distin- guer de telles esp~ces des Metacenoceras ~ ventre p l a n o - c o n v e x e , c o m m e N a u t i l u s t runca tus d'ORBIGNY, OU m. lineatus Sow. I1 y a sans doute pas- sage cont inuet it6ratif entre les deux genres, ce qui m'interdit de les placer dans deux families diff6rentes, comme on l 'admet g6n6ralement depuis Spath (1927), suivi dans Kummel (1956, 1964).

Par contre, il existe quelques esp~ces de Paraceno- ceras qui montrent l 'apparition des caract~res adultes

une taille tr~s r~duit~, et r6sultent d 'une 6volution du type prog6n6tique (Tintant 1984b).

Chez ces divers groupes de Paracenoceras, le test est lisse ou orn6 simplement de fines stries d'accroisse- ment transversales. Cependant, j 'ai observ6, dans quelques exemplaires oxfordiens de P. hexagonum, l 'apparition sur l'extr6mit~ adorale de la loge d'habi- tation de quelques fortes cftes r6sultant du renforce- ment de ces stries.

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- - 9 2 - -

Jusqu'ici, les premiers Paracenoceras cit6s prove- naient du Bathonien o~ ils paraissent rares. Deux esp~ces seulement sont d6crites :

- l'une, Nautilus verciacensis LISSAJOUS (1923, p. 48, pl. 2, fig. 1) absente dans la liste pourtant tr~s complete des Nautiles post-triasique donn6e par Kum- reel (1956), est une forme de grande taille ~ ombilic 6troit, et cloisons peu pliss6es, avec un lobe externe ~t peine indiqu6 et un lobe lat6ral tr~s large et peu pro- fond. La r6gion ventrale, tr6s nettement concave sur la fin du phragmocfne, redevient un peu convexe sur la loge d'habitation. Cette esp~ce est fr6quente dans les formations de plates-formes internes du Bathonien inf6rieur et moyen du Bassin parisien.

La seconde, Paracenoceras prohexagonurn SPATH (1935, p. 224, fig. 4 a-d) du Bathonien (?) de la Soma- lie britannique, forme incompl&ement connue et de position stratigraphique mal d6finie, montre au con- traire une section tr~s 6paisse et une ligne de suture beaucoup plus 6volu6e, avec un lobe externe profond.

En Arabie saoudite, le genre Paracenoceras appa- ra~t d~s le D 3, dans des couches que leur faune ammonitique date du Bajocien sup6rieur, avec des formes encore 6troitement apparent6es ~ Metacenoce- ras, mais qui, par leur section et leur ligne de suture, se rapprochent de l'esp~ce de Spath, sans doute pr6- sente d~s le Bathonien inf6rieur (D 4).

D~s ce niveau, elle est accompagn6e par un groupe nouveau, caract6ris6 par l'apparition pr6coce, sur la r6gion ventrale, d'un sillon bord6 par deux zones con- vexes. Repr6sent6 au Bathonien par des formes de tr~s petite taille (P. speciosum n. sp.), ce groupe se pour- suit au Callovien, puis ~ l'Oxfordien moyen par des formes (P. sulcaturn nov., P. sp. nov. groupe sulca- turn), qui montrent une 6volution progressive portant sur l'accroissement de la taille et le plissement de plus en plus accus6 des cloisons. II s'agit d'un groupe origi- nal qui, s'il est retrouv6 ailleurs, m6riterait peut&tre un sous-genre distinct.

Les esp~ces les plus typiques de Paracenoceras sont des formes de tr~s grande taille, dans lesquelles la r6gion ventrale d'abord arrondie ne devient aplatie, puis concave, qu'au cours de la croissance, ~ des dia- m~tres d6passant 100 mm. Elles constituent 6galement une lign6e montrant un accroissement de taille et une complication de la cloison, ~t travers des formes comme P. verciacense (Bathonien), P. calloviense bla- kei (CaUovien), P. hexagonum (Oxfordien inf6rieur et moyen), P. giganteum (Oxfordien sup6rieur). Cette lign6e s'accompagne habituellement de formes de tr~s petite taille (n6ot6niques ou microconques) dans les- quelles le ventre reste convexe et qui sont indistingua- bles des tours internes des formes g6antes contempo- raines (Tintant 1969). Ce groupe est repr6sent6 ici sur- tout dans la formation Hanifa (Oxfordien).

Les esp~ces saoudiennes de Paracenoceras sont d6crites ci-dessous en les classant dans les groupes ainsi d61imit6s, et dans chacun de ceux-ci dans l'ordre stratigraphique.

I - G r o u p e d e PARA CENOCERAS prohexagonum SPATH

Paracenoceras aff. prohexagonum SPATH

texte-fig. 15 ; pl. 7, fig. 1

1 9 3 5 - Paracenoceras prohexagonum nov. sp., Spath, p. 224, fig. 4 a-c.

MATI~RIEL :

3 exemplaires incomplets, tous cloisonn6s, venant du m~me gisement (JMA 82/354 a-c, D 4) et pratique- ment identiques, paraissent tr~s voisins de l'esp~ce de Spath.

DIMENSIONS :

50

51

37

32

D H E 0

e n v .

e n v ;

28 =

25

17, 5 =

17

56 41

49 36

50 24

53 26

= 82

71

65

81

E/H c M

8 ,5 = 17 1 ,46 38 21 = 42

10 20 1 ,44 40 21 41

- 1 , 3 7

5 16 1 ,53 40 -

Page 27: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

- - 9 3 - -

DESCRIPTION :

L'exemplaire a, le mieux conserve, correspond 1/3 de tour cloisonne. I1 a conserv~ en partie son test ; l'exemplaire b, tr~s abim~, ne montre ni cloisons ni siphon ; c'est un nucleus long d 'un demi-tour.

La forme g~n~rale est 6paisse. L'involution est mod~r6e, laissant un ombilic assez large, bord6 par une paroi 61ev6e fortement convexe, avec un rebord subanguleux sur le test, plus arrondi sur le moule. Section beaucoup plus ~paisse que haute, dont la plus grande 6paisseur est situ~e au niveau du rebord ombi- Ileal. Flancs presque plats, convergeant vers la r~gion ventrale tr~s large, concave, profond6ment d~prim~e en son centre et limit6e par des rebords arrondis, mais distincts (fig. 15a).

o

Fig. 15 -- Paracenoceras aff. prohexagonum SPATH. VD 80/607-1. a/section, b/ligne de suture. JMA 82/534a. c/section. a/section, b/suture line.

Aucun exemplaire ne montrant la loge d'habitation, la taille maximale et les caract~res de l 'adulte restent

DIMENSIONS : D

VD 8 0 / 6 0 7 88

6 2

JMA 8 2 / 3 5 3 29

20

JMA 8 2 / 2 8 4 29

inconnus. Cloisons assez espac6es (c = 38 %). Ligne de suture pr6sentant un lobe externe profond (P.E = 30 %) suivi d 'un lobe lat6ral large et relativement peu profond, d6current ; selle bien marqu6e centr6e sur le rebord ombilical et suivie d 'une 6bauche de lobe ombilical. Siphon en position centro-dorsale, fi 36 % de la hauteur m6diane de la cloison, un peu plus bas chez le jeune.

Test partiellement conserv6, montrant des stries transversales fines, r6troverses sur les flancs et dessi- nant sur la r6gion ventrale un sinus en forme de V/~ sommet large et profond, dont les branches forment un angle inf6rieur A 90 °.

RAPPORTS ET DIFFI~RENCES :

Par son large ombilic, la forme de sa section et sa r6gion ventrale profond6ment concave ~t un diam~tre pourtant r6duit, cette forme semble assez proche de l'esp~ce de Spath. II est vrai que celle-ci reste tr~s incompl~tement connue, puisque Spath n'en figure que des sch6mas, et que ni ses tours internes, ni sa loge d'habitation ne sont connus. La forme soma- lienne montre cependant des flancs plus excav6s et une r6gion ventrale moins profonde, caract~res qui peuvent ~tre li6s ~t nn stade ontog6nique plus avanc6, le type de l'esp~ce pr6sentant un diam~tre sensible- ment double de notre plus grand sp6cimen. En outre, les cloisons sont beaucoup plus rapproch6es, le lobe externe est plus profond et le siphon plus bas.

DISTRIBUTION STRATIGRAPHIQUE :

L'esp#ce de Spath est donn~e comme bathonienne, mais avec un point d'interrogation, les calcaires de Bihen dont elle provient n 'ayant fourni aucun ~l~ment de datation pr6cis. La forme saoudienne rapproch~e vient de D 4, c'est-~t-dire du Bathonien inf~rieur.

39 = 44

32 52

1 3 , 5 47 21

9 45 13

1 3 , 2 46 21

Paracenoceras sp., groupe prohexagonum SPATH texte-fig. 16 ; pl. 7, fig. 2,3

MATI~RIEL :

Je place ici un exemplaire adulte, malheureusement tr~s corrode, du D 4 (VD 80/607), duquel pourraient se rapprocher deux nucleus de petite taille, l 'un du m~me niveau (JMA 82/353), l 'autre du D 3 (JMA 82/284).

[ E 0 E/H ] M c

61 = 69 14 = 16 ] , 5 1 38 = 43 19

42 68 10 16 1 , 3 1 26 42

72 4 , 2 14 1 , 5 6 12 41 25

75 - 1 , 4 4 - 28

77 4 , 5 16 1 , 5 9 13 45

Page 28: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

- - 9 4 D

DESCRIPTION :

Forme de taille moyenne, globuleuse, ~t croissance rapide en ~paisseur, plus lente en hauteur. Involution moyenne, laissant un ombilic assez large, profond, paroi verticale convexe, ~t rebord arrondi. Section des tours nettement plus 6paisse que haute avec flancs convexes ~t la base, aplatis ou l~g6rement concaves dans leur moiti~ sup6rieure. Sur la loge d'habitation, l'6paisseur s'accroTt, la hauteur diminue et les flancs deviennent fortement bomb6s (fig. 16 a,b). R6gion ventrale large, limit6e par des rebords arrondis. D'abord plano-convexe, elle se d6prime en son milieu sur la loge d'habitation.

Q

Fig. 16 - - Paracenoceras sp., gronpe prohexagonum SPATH. VD 80/607-2. a / s ec t i on de la loge d 'habitat ion, b / s ec - tion sur le phragmocbne, c / l i gne de suture. JMA 82/353 ; d / s ec t i on , e / l i gne de suture externe, f / ligne de suture interne.

a / sec t ion of the body chamber, b / s ec t i on of the phrag- mocone, c / suture line. d / section, e/ external suture line. f / i n t e r n a l suture line.

Celle-ci mesure un peu plus d 'un tiers de tour. Elle est pratiquement compl6te, mais le p6ristome n'est pas conserv6. La taille adulte de l'esp~ce ne devait pas d6passer 100 mm.

Les cloisons sont nombreuses (14-15 sur le dernier demi-tour), les loges hautes et 6troites (c inf6rieur ~t 25 %). Bien que l'exemplaire soit fortement corrod6, les lignes de suture ont pu ~tre restitu6es avec une pr6ci- sion suffisante (fig. 16c). Elles sont assez peu pliss6es, avec un lobe externe large et tr6s peu profond et un lobe lat6ral peu profond et h peine d6current suivi d 'une selle basse. Le siphon n'est pas observable.

On peut rapprocher de cet adulte deux nucl6us qui montrent un enroulement et des proportions tr6s sem- blables et des cloisons nombreuses, serr6es et peu plis- s6es (fig. 16 d,f). Dans ces stades jeunes, la r6gion ventrale n'est pas encore excav6e, mais d6j~t nettement aplatie d~s le diam~tre de 20 mm. La section est un peu plus 6paisse que dans l'adulte. Les cloisons, au nombre de 12 par demi-tour, montrent d6j~ une 6bau- che de lobe externe (fig. 16d). Sur l 'un d'eux, des fragments de la base du dernier tour adh6rent qui montrent l'allure de la cloison interne, typique de Paracenoceras, avec son lobe interne large et plat, sans trace de lobe annulaire (fig. 160. Siphon situ6 un peu au-dessus du centre de la cloison.

R A P P O R T S ET DIFFI~RENCES :

Par sa section massive, son ombilic ouvert et le tra- jet de ses lignes de suture, cette forme est encore tr~s proche de certains Metacenoceras du D 3, et notam- ment de la vari6t6 de M. dhrumaense d6crite ci-dessus dans ce m~me horizon. Elle s'en distingue cependant par l 'apparition d'une d6pression bien nette sur la face ventrale, qui se marque d~s la fin du phragmo- c6ne, ~t un diam6tre de 60 mm environ, et par l'appa- rition corr61ative d 'un lobe externe peu profond mais distinct. Ces traits m'incitent ~t la placer dans Parace- noceras, tout en admettant un passage tr~s progressif entre les deux genres.

Outre ces diff6rences, la forme en question se distin- gue tr~s nettement du groupe de M. dhrumaense par ses cloisons beaucoup plus rapproch6es, et par la posi- tion beancoup plus 61ev6e du siphon qui, si les petits nucl6us appartiennent bien au m~me taxon que l'adulte, est plac6 un peu au-dessus du centre de la cloison.

Par sa section 6paisse, ses flancs un peu concaves, ses cloisons rapproch6es la pr6sente esp~ce se rappro- che plut6t de Paracenoceras prohexagonum SPATH. Mais elle s'en s6pare par la concavit6 moins pronon- c6e de la r6gion ventrale, son lobe externe beaucoup moins prononc6 et la position plus basse du siphon.

Page 29: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

- - 9 5 - -

DISTRIBUTION STRATIGRAPHIQUE :

Les trois exemplaires d6crits sous cette rubrique appartiennent au D 3 (Bajocien sup.) pour les deux nucl6us, et au D 4 (Bathonien inf6rieur) pour le plus grand exemplaire.

I I - G r o u p e de PARACENOCERAS sulcatum n o v . s p .

Paracenoceras speciosum nov. sp.

texte-fig. 17 ; pl. 7, fig. 4

HOLOTYPE :

L'exemplaire VD 82/484, figur6 pl. 7, fig. 4.

ORIGINE :

Arable saoudite, feuille de Shaqra.

AGE :

Formation de Dhruma, horizon D 5, Bathonien inf6rieur.

DIMENSIONS :

ETYMOLOGIE :

Du latin speciosus : beau, en raison de l'616gance de son ornementation.

DIAGNOSE :

Esp~ce de tr6s petite taille (diambtre n'exc6dant pas 50 mm), h ombilic tr6s 6troit, section trap6ziforme 6paisse, r6gion ventrale creus6e en son centre d 'un 6troit sillon. Loges 6troites, ligne de suture avec lobe externe et lobe lat6ral peu profonds. Siphon dorso- central. Test orn6 de stries transversales fines, for- mant sur le ventre un sinus large et peu profond, recoup6es par de fines stries longitudinales, se renfor- qant sur les rebords ventraux pour y donner deux c6tes saillantes.

MATI~RIEL :

Outre l 'holotype, on peut attribuer ~t l'esp6ce 3 exemplaires venant du D 4 (VD 82/482 a ~ c). Les sp6- cimens VD 82/633 et VD 82/654, D 5, sont des jeunes difficiles ~ d6terminer, mais appartenant vraisembla- blement ~ l'esp6ce.

H o l o t y p e

D 8 2 / 4 8 2 a

D

4 4 .

.. 30

50

'40

38

25

36

H E 0

2 = 5 22 = 57

17 57

26 52

21 53

19 50

1 2 , 5 50

1 7 , 5 49

27 = 84

24 80

40 80

32 80

27 71

1 7 , 5 70

24 67

4 8

3 8

E/H M c S

1 , 4 8 24 = 55

1 , 4 1 16 53

1 , 5 4 ? -

1 , 5 2 18 45 33 27

1 , 4 2 14 38

1 , 4 0 2 , 5 38

1 , 3 7 13 32 32

DESCRIPTION :

Forme globuleuse 6paisse, ~ involution presque compl6te. Ombilic ponctiforme dans les individus munis de leur test, ouvert mais tr6s 6troit sur les mou- les internes, s 'ouvrant un peu avec l'~tge, en forme d'entonnoir avec une paroi oblique, un peu convexe, et un rebord subanguleux sur le test, plus arrondi sur le moule interne.

Section trap6ziforme nettement plus 6paisse que haute (E/H de l 'ordre de 1,40 dans les tours internes, atteignant 1,50 sur la loge d'habitation). A partir des rebords ombilicaux qui correspondent ~ la plus grande 6paisseur de la section, les flancs aplatis, peine bomb,s, convergent r~guli~rement vers la r6gion ventrale tr~s large, d6prim6e en son centre occup6 par un sillon 6troit bord6 par deux zones

Page 30: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

- - 9 6 - -

convexes passant aux rebords ventraux arrondis (fig. 17a).

Le test recouvre tout l 'holotype, si bien qu 'on ne peut y reconnaitre ni cloisons, ni position du siphon. Cependant, la r6gion ventrale &ant tronqu6e par une cassure oblique sur le dernier quart de tour, on n 'y voit aucune trace de cloison, ce qui permet de penser qu'il s'agit de la loge d'habitation. Ceci est confirm6 par l 'exemplaire VD 82/482 a, off le test moins com- plet permet de reconnaitre au diam&re de 40 mm les deux derni~res cloisons rapproch6es. La loge d'habi- tation d6bute donc ~t ce diam~tre, et la taille totale de l 'adulte ne devait gu~re d6passer 50 mm.

Cloisons assez rapproch6es (c = 33 07o) et relative- ment peu pliss6es ; la ligne de suture montre un lobe externe large et peu profond et un lobe lat6ral non d6current, lui aussi tr~s peu profond, suivi d 'une selle large et basse sur le rebord ombilical.

Siphon situ6 assez bas, en position dorso-centrale, 30 07o de la hauteur m6diane de la cloison.

C

F i g . 1 7 - - Paracenoceras speciosum n o v . s p .

Holotype. VD 82/484 a : a/section sur la loge d'habita- tion. b/ section ~t la fin du phragmoc6ne, c/ligne de suture. a/section of the body chamber, b/section at the end of the phragmocone, c/suture line.

ORNEMENTATION :

Les exemplaires ayant conserv6 en grande partie leur test montrent une ornementation tr~s caract6risti- que, particuli~rement nette sur l 'holotype. Elle com- po r t e : - d 'une part, des stries transversales fines, nombreuses, radiales sur le rebord ombilical, puis r6trovers6es ~t 45 ° sur les flancs et dessinant, sur la r6gion ventrale, un large sinus en V arrondi vers l'arriSre, dont les branches forment un angle obtus de 110 ° envi ron , - d 'autre part, des stries longitudinales plus ou moins marqu6es, bien visibles sur la base des flancs et sur les rebords ventraux. Sur ceux-ci, on

remarque une strie tr~s accentu6e, v6ritable c6te spi- rale situ6e un peu en dessous du rebord, et sur celui-ci, 2 ou 3 c6tes parall~les. Dans la r6gion p6ri-ombilicale et ~ la base des flancs, des stries longitudinales plus fines se remarquent surtout ~ leur intersection avec les stries d'accroissement sur lesquelles elles d6terminent de petites perles.

Dans les exemplaires du gisement 482, l '6rosion plus pouss6e du test a fait disparaitre en partie ces stries longitudinales, qui ne se marquent que dans la r6gion des rebords ventraux.

RAPPORTS ET DIFFI~,RENCES :

Par sa r6gion ventrale, sa section et sa ligne de suture, cette esp~ce se rattache au genre Paracenoce- ras, mais elle se distingue de toutes les esp~ces d6crites

ce jour dans ce genre par l 'aspect tr~s particulier de sa r6gion ventrale. En effet, dans celle-ci, la r6gion ventrale est d 'abord arrondie, puis plano-convexe jusqu'~t un diam~tre assez important (100 mm au moins) ; ~t ce stade, elles se d6prime progressivement en son centre en prenant un profil concave. Ici au con- traire, la d6pression se manifeste tr~s t6t, d~s un dia- m~tre de 25 ram, sous forme d 'un &roit sillon m6dian bord~ par deux zones convexes passant progressive- ment aux rebords ventraux arrondis. Cette structure ne se retrouve que dans l'esp~ce saoudienne callo- vienne du D 7 d6crite ci-apr~s sous le nom de Parace- noceras sulcatum nov. Mais cette derni~re se distingue ais6ment par sa taille plus grande, sa section moins 6paisse et sa ligne de suture beaucoup plus pliss~e.

La petite taille de l'esp~ce, la pr6sence de c6tes lon- gitudinales en bordure de la r6gion ventrale rappro- chent un peu cette forme du genre Somalinautilus SPATH (1927), cr66 pour l'esp~ce N. antiquus DAC- QUE (1910, N. bisulcatus DACQUE (1905, p. 144, pl. 16, fig. 3) de l 'Oxfordien sup6rieur d'Ethiopie. Mais dans cette forme, les deux ar~tes spirales qui bordent la r6gion ventrale convexe d61imitent entre elles une 6troite goutti~re concave ; en outre les flancs sont for- tement excav~s dans leur partie sup6rieure.

L'esp~ce saoudienne se distingue enfin des formes naines du Callovien (P. minutum TINT., P. dorso- excavatum PAR. & BON.) d6crites r6cemment (Tintant 1984b) par la forme particuli&e de sa r6gion ventrale et par la pr6sense d 'une ornementation spiral6e. Si dans le cas de ces derni~res, le nanisme peut ~tre attri- bu6 ~t un mode de vie anormal, dans un milieu relati- vement profond, une teUe explication n'est pas possi- ble pour P. speciosum. Sa petite taille, jointe au caract~re peu 6volu6 de sa ligne de suture, pourrait plut6t indiquer une esp~ce tr~s primitive, proche de la souche du genre.

Page 31: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

- - 97 - -

L'ornementation tras fine que pr6sente notre esp~ce n'a rien ~t voir avec les fortes c6tes qui caract6risent le genre Cymatonautilus, 6tudi6 ci-dessous. La striation longitudinale 6voque celle qui caract6rise au Lias et dans le Bajocien les esp~ces du sous-genre Cenoceras s. st., et indique sans doute une filiation directe entre les deux genres.

Rt~PARTITION ST RATI GRAP HI QUE :

Le type provient du niveau D 5. Les paratypes ont 6t6 r6colt6s dans le D 4, mais sur la m~me coupe et ~t tr~s faible distance du type. L'Age des deux membres est d'ailleurs sensiblement identique (Bathonien inf6- rieur).

Paracenoceras sulcatum nov. sp.

texte-fig. 18 ; pl. 8, fig. 1-4

H O L O T Y P E :

L'exemplaire VD 82/608 a, figur6 pl. 8, fig. 1 a,b,c.

P R O V E N A N C E :

Arable saoudite, feuille de Shaqra.

DIMENSIONS :

AGE :

Formation de Dhruma, membre D 7, moyen (zone ~t Coronatum).

Callovien

ETYMOLOGIE :

Du latin sulcatus : sillonn6, en raison de la forme de la r6gion ventrale du phragmoc6ne de cette esp~ce.

MATI~RIEL :

Outre l'holotype, le gisement VD 82/608 a livr6 trois autres exemplaires de plus petite taille (VD 82/608 b-d), et le gisement VD 82/607 trois nucl6us (VD 82/607 a-c). Un demi-tour cloisonn6, avec son test (VD 86/97).

DIAGNOSE :

Esp~ce de taille moyenne (diam~tre maximal inf6- rieur ~t 150 mm), ~t ombilic, section trap6ziforme un peu plus 6paisse que haute, r6gion ventrale &roite, sil- lonn6e d~s les tours internes, devenant concave sur la loge d'habitation. Cloisons assez espac6es (c = 36 %), avec lobe externe et lat6ral bien marqu6s. Siphon dorso-central chez le jeune, un peu plus pro- che du centre chez l'adulte. Test avec stries d'accrois- sement fortes, formant sur le ventre un sinus profond et 6troit.

D

4 o l o t y p e 96.

508 b 6 8

c 41

d 37

507 a 22

b 36

27

c 16

VD 86/97 73

47

l H E 0

59 = 60

40 59

27 66

22 65

14 64

23 64

14,5 66

i i 69

43 39

38 64

72 = 73

40 59

28 68

27 75

16 73

27 76

18,5 68

9 55

45 62

28 59

I0 = I0

4 6

2 5

2 , 5 7

6 8

E/H

1,22

1,00

1,04

1,23

1,14

1,20

1,28

1,82

1,05

1,07

28 = 29

20 28

14 34

13 35

19 41

12 33

10 37

6,5 41

20 28

i36

24

17

17

19

Page 32: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

- - 9 8 - -

DESCRIPTION :

L'ensemble des exemplaires des gisements 607 et 608, stratigraphiquement tr6s rapproch6s, est parfai- tement homog6ne et permet de suivre les modifica- tions ontog6n6tiques de l'esp~ce, ~ l 'exception du stade terminal, la loge d 'habitation n'6tant pas con- serv6e.

Le plus grand sp6cimen (608 a) semble correspondre au phragmoc6ne adulte, sa derni~re loge, incompl~te- ment conserv6e, 6tant nettement plus 6troite que les pr6c6dentes. A c e stade, l ' involution est forte, mais non complete ; elle laisse un ombilic 6troit (moins de 10 % du diam~tre de la coquille), profond, avec une paroi 61ev6e qui, lh off le test est conserv6, montre une partie inf6rieure convexe et une partie sup6rieure pro- fond6ment concave juste au-dessous du rebord angu- leux ; sur le moule interne, le rebord est arrondi et la paroi n'est pas excav6e.

c

e

-r

a : r6duction 0,7

b : r6duction 0,64

Fig. 18 -- Paracenoceras sulcatum nov. sp. Holotype. VD 82/608 a. a/section h la fin du phragmo- cfne. b/ligne de suture. c/VD 82/608 c : section, d/VD 82/608d : section, e/ VD 87/607c : section. a/ section at the end of the phragmocone, c,d,e/ sec- tion.

La section est trap6ziforme, ~ peine plus 6paisse que haute ; sa plus grande 6paisseur est situ6e au niveau du rebord ombilical. Flancs aplatis, h peine bomb6s, convergeant nettement vers la r6gion ventrale mod6r6- ment large, creus6e en son milieu d 'un sillon bord6 par deux zones convexes passant aux rebords ven- traux largement arrondis (fig. 18a). Au centre du sil- Ion, on remarque une mince ligne m6diane sur61ev6e.

Au d6but du tour, un peu d6form6, la section est plus 6troite (E /H = 1) et le siUon m6dian 6troit et pro fond.

Les cloisons sont assez espac6es (4 dans le dernier 1/4 de tour), les loges relativement larges (c = 36 %). La ligne de suture montre un lobe externe bien mar- qu6, arrondi, dont la profondeur atteint 20 % ; le lobe lat6ral est assez peu profond (18 %), peu d6cur- rent, suivi d 'une selle lat6rale large et basse. Siphon gros, rond, centro-dorsal, h 38 % de la hauteur de la cloison (fig. 18c).

Le test, bien conserv6 sur une face, montre de fortes stries transversales proverses sur la paroi ombilicale, puis se coudant sur le rebord pour traverser les flancs en direction fortement r6troverse. Le sinus ventral est mal visible par suite d 'une d6formation de cette r6gion. P6riodiquement, les stries se renforcent en 6bauchant de 16g~res c6tes.

Les autres individus permettent de suivre le d6velop- pement ontog6n6tique de l'esp~ce. Chez les formes tr~s jeunes, de diam~tre inf6rieur ~ 30 mm, l 'ombilic est pratiquement clos. II commence h s 'ouvrir au dia- m~tre de 35 mm mais ne mesure encore que 6 % du diam~tre de 60 mm. La section est relativement com- prim6e chez le jeune ; les flancs d 'abord arrondis, deviennent de plus en plus plats. La r6gion ventrale est arrondie chez le jeune mais d~s le diam~tre de 20 mm, le sillon m6dian est d6j~t bien marqu6, en forme de gout tbre &roite et profonde. Ce n'est qu'au-dessus de 60 mm qu'il commence ~ s'61argir, mais il reste toujours bord6 de zones convexes, si bien que la r6gion ventrale ne prend jamais le profil concave habituel chez les Paracenoceras typiques. Le .siphon est situ6 tr6s bas, ~ moins de 20 % de la hauteur de la cloison, chez les petits individus de diam~tre inf6rieur ~t 40 mm. Par la suite il monte progressivement jusqu'au 1/3 de la hauteur m6diane de la cloison. Une telle migration est fr6quente dans la plupart des espb- ces de C6noc6ratid~s.

L 'ornementat ion r6ticul6e, caract6ristique du stade n6pionique, est bien visible jusqu'au diam6tre de 15 mm sur l 'exemplaire 607c (pl. 8, fig. 4). Les stries lon- gitudinales persistent jusqu'au diam~tre de 25 mm dans l 'exemplaire 608c. Par la suite persistent

Page 33: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

- - 9 9 - -

seulement les stries transversales, parfois tr~s mar- qu6es, qui dessinent sur la r6gion ventrale un sinus ventral en forme de V profond, dont les branches for- ment un angle inf6rieur ~t 90 °.

R A P P O R T S ET DIFF]~RENCES :

La pr6sente esp~ce se distingue de la majorit6 des esp~ces de Paracenoceras par la forme de sa r6gion ventrale, qui montre d6s les stades juv6niles un sillon m6dian remplagant la concavit6 habituelle et g6n6rale- merit plus tardive de ce genre. Les rebords ventraux sont par suite fortement arrondis et jamais anguleux. La seule esp~ce montrant une r6gion ventrale compa- rable est la forme bathonienne d6crite ci-dessus sous

"le nora P. speciosum nov. sp. Mais dans celle-ci, la taille de l'adulte est beaucoup plus faible, la section des tours tr~s 6paisse, et la ligne de suture beaucoup moins pliss6e, avec un lobe externe h peine marqu6. I1 existe sans doute une relation phyl6tique directe entre ces deux esp~ces nouvelles.

DISTRIBUTION STRATIGRAPHIQUE :

TOUS les exemplaires rapport6s ~ P. sulcatum nov. sp. proviennent de la formation de Dhruma, membre D 7. Hisyan. Ils appartiennent donc au Callovien moyen (zone ~ Coronatum).

Paracenoceras s p . n o v . a f f . sulcatum n o v .

texte-fig. 19 ; pl. 9, fig. 1

On peut rapprocher de l'esp~ce callovienne d6crite ci-dessus un bel exemplaire muni de sa loge d'habita- tion adulte, qui appartient manifestement au m~me groupe, mais diff~re des formes typiques par des caract~res plus 6volu6s et qui vient d'un niveau beau- coup plus 61ev6: formation d'Hanifa, membre d'Ulayyah (H2), c'est-~t-dire Oxfordien moyen ou m~me sup6rieur.

MATI~RIEL :

Une loge d'habitation adulte, ~t l'&at de moule interne, ~ laquelle adherent les deux derni~res cloisons du phragmocfne (JMA 83/338, H 2).

DESCRIPTION :

Cette forme rappelle beaucoup l'holotype de P. sul- catum par la forme g6n6rale de sa section, ses propor- tions et ses lignes de sutures.

L'ombilic est un peu plus ouvert (plus de 12 %), profond, avec une paroi convexe et un rebord arrondi. La section est trap6ziforme h peine plus 6paisse que haute ; les flancs, plats sur le phragmo- c6ne et fortement convergents vers la zone ventrale, montrent sur la loge un renflement convexe ~t leur base et une courbure concave dans leur partie sup6- rieure. La r6gion ventrale relativement 6troite, est bord6e de deux zones convexes encadrant une d6pres- sion concave au centre de laquelle court une nette ligne m6diane (fig. 19a). Au d6but du segment con- serv6, qui repr6sente la fin du phragmocfne, le ventre est nettement plus 6troit (fig. 19b) et la d6pression m6diane se r6duit 5 un simple sillon. Enfin dans le tour interne dont un moulage a pu ~tre obtenu ~ partir de l'empreinte laiss6e dans la loge d'habitation, la r6gion externe est arrondie et sillonn6e.

Les cloisons sont relativement espac6es (c = 33 %) et les deux derni~res sensiblement de meme largeur. I1 n'est donc pas certain que l'exemplaire soit adulte. La ligne de suture, pliss6e, montre un lobe externe tr~s profond (32 %), un lobe lat6ral tr~s dissym6trique, avec une branche externe haute et tr~s pentue et une branche interne basse, et un lobe ombilical peu pro- fond sur la paroi de l'ombilic. Le lobe interne est large, peu profond ~t fond presque plat et d6pourvu d'encoche annulaire (fig. 19c). Le siphon est gros (5 mm de diam~tre), rond et situ6 tr~s bas, en position subdorsale, au 1/4 interne de la hauteur de la cloison.

On peut rapprocher de la forme oxfordienne d6crite ici le petit Nautile de m~me fige figur~ par H. Dou- vill6, darts son m6moire sur le Sinai, sous le nora de Nautilus cf. hexagonusSow. (1916, p. 71, pl. 9, fig. 1). C'est un nucl6us de 34 mm de diam~tre, relativement

DIMENSIONS :

I ~ 0 :

100

H E 0

72 = 51 86 = 61 16 = 13

53 53 63 63 -

E/H

1 , 1 9

1 , 1 9

M

30 = 21

25 25

c S

33 24

Page 34: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

- - 1 0 0 - -

6volute (l'ombilic mesure 15 °70 du diam&re de la coquille), ~t section subquadrangulaire 6paisse (H = 14mm = 41 °70 ; E = 2 1 m m = 62°70 ; E / H = 1,50). La r6gion est large, avec des rebords arrondis qui retombent vers le centre de celle-ci en y d6terminant un sillon 6troit, mais bien marqu6. Les cloisons, mal visibles, sont tr~s rapproch6es, avec un lobe lat6ral assez profond. Le test en grande partie conserv6 mon- tre, au d6but du tour, l 'ornementation r6ticul6e juv6- nile, puis seules persistent les stries transversales dessi- nant sur le ventre un sinus large et peu profond.

Cette forme appartient manifestement au groupe de Paracenoceras sulcatum, mais se distingue de cette esp~ce par son large ombilic et sa section 6paisse. Elle pourrait repr6senter le nucleus de la grande forme adulte d6crite ici, dont l'fige est identique.

a, b : r6duction 0,65

c : r6duction 0,43

Fig. 19 - - Paracenoceras s p . n o v . a f f . sulcatum n o v .

JMA 83/338. a/ section sur l'extr6mit6 de la loge d'habitation, b/section sur la fin du phragmoc6ne, c/ ligne de suture. a/section at the end of the body chamber, b/section at the end of the phragmocone, c/suture line.

RAPPORTS ET DIFFI~RENCES :

Tr~s proche de l'esp~ce callovienne Paracenoceras sulcatum nov. par sa forme g6n6rale et la structure de sa r6gion ventrale, ce sp6cimen s'en 6carte cependant nettement par de nombreux caract6res : ombilic plus large, r6gion ventrale montrant chez l 'adulte une con- cavit6 plus marqu6e, cloisons beaucoup plus pliss6es, avec des lobes plus profonds, siphon situ6 plus bas.

A l 'exception de ce dernier caract6re, ces diff6rences paraissent correspondre ~ une 6volution plus pouss6e, qu'il pourrait 6tre tentant d'attribuer h la simple croissance ontog6n6tique, l 'exemplaire en question correspondant ~ la loge d 'habitation qui manque dans le type de P. speciosum. Cependant, si on compare l'extr6mit6 adorale de celui-ci, ~t un diam~tre de 98 mm, avec le stade correspondant de la forme oxfor- dienne, sensiblement de m~me taille, les diff6rences signal6es sont d6j~t tr~s marqu6es. I1 semble donc qu'il faille les attribuer ~ la diff6rence d'fige qui s6pare les deux sp6cimens, et voir dans la forme d6crite ici la continuation, ~ l 'Oxfordien, de la lign6e caract6ris6e par la forme pr6cocement sillonn6e de la r6gion ven- trale, qui d6bute au Bathonien inf6rieur avec P. spe- ciosum, se continue au Callovien moyen avec P. sul- catum, et se termine ~t l 'Oxfordien par la forme d6crite ici. L'6volution de cette lign6e porte sur l 'accroissement de la taille, entra~nant une modifica- tion graduelle de la r6gion ventrale et la croissance de l'ombilic, et sur le plissement de plus en plus accentu6 de la cloison.

N'ayant de cette derni6re forme qu 'un seul sp6ci- men incomplet, je pr6f6re la laisser en nomenclature ouverte.

Cette forme rappelle un peu l'esp~ce callovo- oxfordienne d6crite plus loin comme Paracenoceras meridionale nov. sp., mais elle s'en distingue par sa section moins 6paisse et par la structure originale de sa r6gion ventrale. Par ce dernier caract~re, elle se dis- tingue 6galement de Paracenoceras hexagonum (Sow. qui pr6sente une section comparable, mais qui montre en outre un ombilic plus 6troit et un siphon situ6 beaucoup plus haut.

REPARTITION STRATIGRAPHIQUE :

L'unique exemplaire de cette forme a 6t6 r6colt6 dans la formation d 'Hanifa, membre d'Ulayya. Ce niveau, tr~s pauvre en c~phalopodes, ne para]t pas avoir fourni d'ammonites.~'S0n fige est au moins Oxfordien moyen, et peut-~tre Oxfordien sup6rieur.

Page 35: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

- - 101 - -

Paracenoceras aff. dorsoexcavatus (PAR. & BONAR.)

texte-fig. 20

1895 - - Nautilus dorsoexcavatus nov. sp., PARONA & BONARELLI, p. 82, pl. 2, fig. 1.

1984b - - Paracenoceras dorso excavatum PARONA & BONARELLI, Tintant, p. 402, fig. 4 a,b.

Un petit moule interne adulte, un peu d6form6 transversalement (VD 81/175), venant du sommet de la formation du Tuwaiq (T 3).

DIMENSIONS:

D H E 0

54 28 = 52 28 = 52 2 = 4

40 22 55 21 5 2 , 5

E/H

1,00

0 , 9 5

DESCRIPTION :

Coquille de tr~s petite taille (le phragmoc6ne adulte ne d6passe pas 40 mm), / t ombilic tr~s 6troit, section assez compr im6e , s ens ib l emen t aussi h a u t e qu'6paisse, flancs un peu bomb6s /l la base, puis parall~les. R6gion ventrale assez large, avec un sillon m6dian profond limits par deux rebords largement arrondis (fig. 20a). Cloisons rapproch6es avec un lobe externe peu profond et un lobe lat6ral g peine d6cur- rent (fig. 20b). Siphon non observable.

b

Fig. 20 -- Paracenoceras aff. dorsoexcavatus (PAR. & BONAR.). VD 81/175. a/section de la loge d'habitation, b/ligne de suture. a/section of the body chamber, b/suture line.

RAPPORTS ET DIFFI~RENCES :

Par sa r6gion ventrale d6prim6e, parcourue en son centre par un sillon 6troit, cette forme appartient bien

Paracenoceras et plus pr6cis6ment au groupe de P. sulcatum nov. Mais elle diff~re nettement de cette

esp~ce par sa taille beaucoup plus r6duite, son ombilic tr~s 6troit, sa section plus rectangulaire et ses cloisons beaucoup plus serr6es. Par tous ces caract~res, elle se rapproche plut6t de P. dorsoexcavatum (PAR. & BON.) du Callovien de Chanaz (Savoie), dont j 'ai refi- gur6 le type r6cemment. I1 s'agit d 'une esp~ce naine, que je consid~re comme adapt6e ~ un milieu assez profond. Sa pr6sence dans le contexte de plate-forme de la formation de Tuwaiq est assez 6tonnante. I1 est vrai que l'identit6 des deux formes n'est pas certaine, en raison du caract~re assez d6fectueux de l'exem- plaire saoudien, qui montre en plus un ombilic plus ouvert et un lobe externe plus profond.

III- Groupe de Paracenoceras giganteum (Sow.)

Ce groupe, le plus typique du genre, contient d 'une part des formes g6antes, dont le diam~tre d6passe 200 mm et peut atteindre plus de 600 ram, dans lesquelles le stade adulte est caract6ris6 par une r6gion ventrale largement concave entre deux rebords parfois angu- leux, et d'autre part des formes apparemment matu- res ~ un diam~tre beaucoup plus faible, inf6rieur ~ 100 ram, et dans lesquelles la r6gion ventrale demeure convexe, ou au plus aplatie.

Le premier groupe est repr6sent6 d~s le Bajocien avec P. verciacense (LIss), puisse continue ~ travers le Callovien (P. calloviense blakei OPP.), l 'Oxfordien inf6rieur et moyen (P. hexagonum) et sup6rieur (P. giganteum d'ORB.) pour se continuer jusqu'au Port- landien.

Le second, moins abondant et parfois tr~s difficile distinguer des nucl6us du pr6c6dent est repr6sent6 au Callovien par P. calloviense calloviense (OPP.), /l l 'Oxfordien inf6rieur par P. arduennense et se conti- nue lui aussi au moins jusqu'au Kimm6ridgien avec le groupe de P. moreausum d'ORB..

Ces deux groupes sont plus ou moins richement repr6sent6s dans le Callovien et l 'Oxfordien d'Arabie Saoudite.

1 - FORMES CALLOVIENNES

Paracenoceras meridionale nov. sp.

texte-fig. 21 ; pt. 10, fig. 1,2

HOLOTYPE :

L'exemplaire n ° VD 82/676, figur6 pl. 10, fig. 1-2.

Page 36: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

- - 1 0 2 - -

P R O V E N A N C E :

Coupe de Khusm Sudyar, feuille de A1 Faw.

second exemplaire incomplet, mais muni de son test et montrant le siphon (VD 86/1).

A G E •

Callovien moyen (zone & Coronatum).

E T Y M O L O G I E ."

En raison de son gisement, le plus m6ridional du Jebel Tuwaiyq.

M A T E R I E L :

Outre l'holotype, cette esp~ce est repr6sent6e par un

D I M E N S I O N S :

D I A G N O S E :

Paracenoceras de taille moyenne (environ 160 ram), montrant un ombilic large et profond et une section hexagonale 6paisse avec ventre et flancs concaves. Lignes de sutures assez espac6es, montrant un lobe externe profond et un lobe lat6ral large. Siphon dorso-ventral. Test orn6 de stries d'accroissement ten- dant ~ se renforcer en c6tes transversales fines sur l'extr6mit6 adorale du phragmoc6ne.

Ho lo t ype

VD 8 6 / I

D H E O

138

88

65

112

85

e B v ,

65 = 47

41 47

27 42

60 53

46 54

95 = 69

60 68

47 72

80 71

61 72

3O = 22

20 23

16 25

15 13

E/H M c

1,46 44 = 32 28

1,52 30 34 28

1,75 22 32 32

1,33 48 43

1,33 35 41

D E S C R I P T I O N "

L'holotype est un moule interne en bon 6tat bien qu'un peu ovalis6 et bris6 ~t l'extr6mit6 adorale du phragmoc6ne adulte, dont les deux derni~res cloisons sont nettement rapproch6es. La forme g6n6rale de la coquille est massive, avec une croissance en 6paisseur tr~s rapide. L'ombilic, tr~s large, d6passe 20 % du diam~tre total et l'entonnoir ombilical, mesur6 entre rebords diam6tralement oppos6s, atteint 35 % du dia- m~tre correspondant. La paroi ombilicale est tr6s 61e- v6e, un peu concave darts sa pattie m6diane ; le rebord ombilical est saillant, &roitement arrondi.

Les flancs sont inclin6s sur le plan de sym6trie de la coquille, convexes ~ leur base et devenant fortement concaves darts leur partie sup6rieure. La r6gion ven-

trale relativement 6troite est profond6ment excav6e sur toute sa largeur (fig. 21 a,b) d~s le d6but du tour conserv6, et bord6e par des rebords anguleux sur le d6but de ce tour, puis de plus en plus arrondis.

La loge d'habitation manque, mais le phragmoc6ne paraissant complet, le diam~tre final devait approcher 180 mm. Les loges sont nombreuses (13 cloisons sur le dernier demi-tour), hautes et assez 6troites (c = 28 %). La ligne de suture (fig. 21d) est fortement plis- s6e, avec un lobe externe profond (25 %) h sommet arrondi, un lobe lat6ral large, dissym6trique, assez

profond (15 h 20 %) et fortement d6current, suivi d'une selle assez plate et d'un faible lobe ombilical sur la paroi. Le moule interne est lisse.

Un second exemplaire (VD 86/1) provenant de ta m~me r6gion, a ~t6 r6colt~ trop tard pour pouvoir ~tre figur6. C'est un demi-tour encore cloisonn6, ayant conserv6 son test. Ses dimensions correspondent assez bien ~ celles de l'holotype, si on tient compte de la pr6sence du test qui accroit la hauteur et diminue notablement le diam6tre de l'ombilic. En effet ce test, assez mince sur les flancs, s'6paissit consid6rablement sur les angles de la coquille (fig. 21 e,f). Par suite, la paroi ombilicale pr6sente un profil fortement concave et, de part et d'autre de la d6pression ventrale, sur les rebords ventraux, se d6veloppent deux m6plats larges et obliques vers l'ext6rieur, dont le profil d'abord plat devient progressivement de plus en plus concave. Ils sont s6par6s de la concavit6 des flancs par une car6ne anguleuse.

La ligne de suture n'est visible qu'~t l'extr6mit6 ada- picale du sp6cimen ; elle est identique ~ celle de l'holotype, avec un lobe externe profond (22 %) et arrondi.

Le siphon, bien visible aux deux extr6mit6s du frag- ment, est rond, assez gros (diambtre : 4 ram) et situ6 sensiblement au 1/4 interne de la hauteur m6diane du tour.

Page 37: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

- - 1 0 3 -

Le test, assez us6 par 6rosion 6olienne, est recouvert de stries transversales montrant les sinuosit6s habi- tuelles, avec un sinus ventral large et assez peu pro- fond. Elles se renforcent vers l'extr6mit6 adapicale en donnant des c6tes r6troverses assez prononc6es.

(1

a, b, c, d : r6duction 0,5

e : r6duction 0,7

F : r6duction 0,6

Fig. 21 - - Paracenoceras meridionale n o v . s p .

Holotype. VD 82/676. a / s e c t i o n h l 'extr6mit6 adorale du phragmocfne , b~ section un derni-tour avant celle-ci. c / s ec t i on an d6but du dernier tour. d / l i g n e de suture. Paratype. VD 86/1. e / sec t ion du tour ~ l 'extr6mit6 ado- role ; f / s e c t i o n du tour ~t l 'extr6mit6 adapicale.

a / s ec t i on at the adoral end of the phragmocone, b / s ec - tion half a whorl before this. c / sec t ion at the beginning of the last whorl, d / s u t u r e line. e / s ec t i on at the adoral end of the whorl, f / section at the adapical end of the whorl.

R A P P O R T S ET DIFFI~RENCES "

Par sa forme g6n6rale massive, son contour hexago- nal 6pais ~ ventre et flancs excav6s et son large ombi- lic, cette forme diff~re nettement de tout ce qui est actuellement connu dans le genre Paracenoceras au Callovien.

Elle 6voque l'exemplaire oxfordien d6crit ci-dessus comme Paracenoceras nov. sp. aff. sulcatum, mais s'en distingue ais6ment par son ombilic plus 6troit, son 6paisseur plus grande et surtout par la forme trbs diff6rente de la r6gion externe, plus large et nettement concave d~s le d6but du tour, ~ un diam~tre off les individus du groupe sulcatum montrent encore un 6troit sillon au centre d 'un ventre arrondi.

P. hexagonum (Sow.) diff~re tr~s nettement de la pr6sente esp~ce par sa taille beaucoup plus grande, son ombilic 6troit, sa section plus comprim6e, son lobe externe beaucoup moins profond et sa r6gion ventrale encore plate au diam~tre de nos exemplaires (Kummel, 1956, p. 402, fig. 18, pl. 13, fig. 1-2).

Dons P. blakei (JEANNET), repr6sentant callovien du groupe de P. hexagonum, l'ombilic est tr~s 6troit et la section tr~s comprim6e ; la concavit6 ventrale n'appara~t pas avant un diam~tre de 100 mm (Tintant 1969).

Plus proche des sp6cimens saoudiens est l'exern- plaire figur6 par H. Douvill6 (1916, p. 70, pl. 8, fig. 7) sous le nora de Nautilus giganteus (d'ORB.). Cette forrne du Sinai, qui n 'a aucun rapport avec l'esp~ce de d'Orbigny, est repr6sent6e par un individu sans doute adulte en d6pit de sa petite taille (au diam~tre de 61 mm ; il montre le d6but d 'une loge d'habitation 6cras6e, pr6c6d~e de deu,x cloisons approxim6es) ; il est caract6ris6 par un ombilic large (20 %) et profond, une section un peu plus 6paisse que haute (E/H = 1,25) avec des flancs concaves et un ventre tr~s pro- fond6ment excav6 entre deux rebords saillants, mais arrondis. Les cloisons assez nombreuses ( c = 28 %) montrent une ligne de suture caract6ris6e par un lobe externe tr~s profond (30 %) h sommet subanguleux, et un lobe lat6ral tr~s d6current.

Comme on le volt, cette forme pr6sente des affinit6s indiscutables avec celle d6crite ici. Elle en diff~re cependant par sa taille beaucoup plus petite, sa sec- tion moins 6paisse et sa r6gion ventrale beaucoup plus profonde, entraSnant l'exag6ration de la selle externe. En outre, la forme de Douvill6 semble bien dat6e, par les Ammonites qui l'accornpagnent, de l 'Oxfordien moyen (zone ~ Plicatilis). Comme elle reste incompl~- tement connue, je pr6f~re la conserver distincte de l'esp~ce callovienne, dont elle repr6sente peut-~tre un prolongement ~ l'Oxfordien.

Page 38: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

6paisseur un peu plus faible (E/H = 1,50) avec une section tr~s comparable et une ligne de suture de m~me type. Ses cloisons sont tr6s rapproch6es (c inf6- rieur ~ 20 %), et le siphon sensiblement ~ 30 % de la

I1 faut enfin noter la ressemblance manifeste exis- tant, quant ~t l'enroulement et la forme de la section, entre la pr6sente esp~ce et les formes orn6es de fortes c6tes transversales regroup6es dans le genre Cymato- nautilus, notamment avec C. julii (d'ORB.) (Tintant 1970, p. 20). Mais dans ce groupe, la taille est encore plus faible et surtout l'ornementation tr~s vigoureuse se refl~te tr~s nettement sur le moule interne, du moins sur la fin du phragmoc6ne et sur la loge d'habi- tation. La pr6sente esp~ce, qui montre l'apparition de fines c6tes sur le test de la partie terminale du phrag- moc6ne, comble en partie le hiatus existant jusqu'ici (Tintant 1981) entre ces deux genres, dont le principal crit~re de discrimination reste la pr6sence de l'orne- mentation sur le moule interne. En l'absence de ren- seignements sur la loge d'habitation, la position syst6- matique de la pr6sente esp~ce reste discutable.

DISTRIBUTION GI~OGRAPHIQUE ET STRATIGRAPHI- QUE :

Les deux sp6cimens repr6sentatifs de l'esp~ce pro- viennent de l'extr6mit6 sud de la bande jurassique du Jebel Tuwaiq o4 la terminaison en biseau de la s6rie rend les attributions stratigraphiques d61icates. Leur attribution au T 3 d'~tge Callovien moyen, ne semble pas douteuse. I1 n'est cependant pas exclu que l'~tge de cette formation puisse monter jusqu'~t la base du Cal- lovien sup6rieur.

Paracenoceras aff. dilatatum (JEANNET)

texte-fig. 22

1951 -- Nautilus (Paracenoceras) dilatatus (ROLLIER ms.) Jeannet, p. 11, fig. 8.

Un quart de tour cloisonn6, un peu corrod6 (JMA 80/139), provenant du sommet de la formation de Tuwaiq (T 3) est caract6ris6 par sa section tr~s 6paisse (E/H = 1,65), avec une r6gion ventrale tr~s large, plano-convexe, ~ rebords arrondis. L'ombilic semble assez grand (plus de 15 % du diam~tre, avec un rebord arrondi (fig. 22a). Les cloisons sont mal visi- bles en raison de la corrosion : une seule a pu ~tre relev6e et leur espacement n'a pu ~tre appr6ci6. La ligne de suture (fig. 22b) montre un lobe externe tr~s large et peu profond, le lobe lat6ral plus marqu6, fai- blement d6current et suivi d'une selle lat6rale dissym6- trique.

On peut rapprocher de cette forme un fragment de 3 loges (JMA 82/402a) venant du D 7, qui montre une

hauteur m6diane de la cloison.

O

- - 1 0 4 - -

Fig. 22 - - Paracenoceras aff. dilatatum (JEANNET). JMA 80/139. a/section, b/ l igne de suture. a/section, b/suture line.

Ces formes semblent tr~s comparables ~t l'esp~ce de Jeannet, tant par sa section tr~s 6paisse que par sa ligne de suture. Malheureusement cette esp~ce qui n'est connue que par des cloisons isol6es, est insuffi- samment d6crite. Rien n'est connu de l'adulte, et il est impossible de dire s'il s'agit du nucl6us d'une grande esp~ce ~t ventre concave, ou d'une forme n6ot6nique du groupe de calloviense. Son appartenance au genre Paracenoceras repose sur l'hypoth~se d'un stade ventre concave chez l'adulte, qui semble vraisembla- ble. Mais il faut reconnakre que l'enroulement, !es proportions et la ligne de suture pourraient aussi bien justifier une attribution h Cenoceras, dans la mesure off on doit admettre la persistance de ce genre jusqu'au CaUovien.

RI~PARTITION STRATIGRAPHIQUE :

L'esp~ce de Rollier vient du Callovien inf6rieur et moyen de Suisse. Les deux sp6cimens saoudiens pro- viennent du Callovien moyen.

2. FORMES OXFORDIENNES

Dans la formation d'Hanifa et plus sp6cialement dans le H 1 (membre de Hawtah), dont l'fige Oxfor- dien moyen (zone ~t Plicatilis) est bien 6tabli par la pr6sence d'Euaspidoceras gr. catena-perarmatum de grands Paracenoceras dont le diam~tre d6passe

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- - 1 0 5 - -

fr6quemment 400 mm, ont 6t6 observ6s en assez grande abondance. En raison de leur poids, un petit nornbre seulement a pu ~tre rapport6. Ces formes se rapprochent des esp~ces ouest-europ6ennes g6antes fr6quentes ~t ce niveau (groupe de P. hexagonum - giganteum), mais montrent une assez grande variabi- lit& Comme en ces r6gions, elles sont parfois accom- pagn6es de petites formes adultes fi un diam6tre beau- coup plus faible, n6ot6niques ou microconques (Tin- tant 1969).

Paracenoceras a f f . hexagonum ( S o w . )

texte-fig. 23 ; pl. 11, fig. 1-2

1826--

1891--

1912--

1927--

1931--

1956--

Nautilus hexagonus nov. sp., SoWERBY, p. 55, pl. 529, fig. 2.

Nautilus hexagonus Sow., Foord, p. 235.

Nautilus hexagonus Sow., Loesch, p. 36.

Paracenoceras hexagonum Sow., Spath, p. 24.

Paracenoceras hexagonum Sow., Spath, p. 26, pl. 49, fig. 10.

Paracenoceras hexagonum Sow., Kummel, p. 402, pl. 9, fig. 4 ; pl. 13, fig. 4 (non 1 = N. excavatus d'ORB.).

MATI~RIEL :

Un grand individu adulte, avec le d6but de la loge d'habitation h l'6tat de moule interne enti~rement cor- rod6 sur une face, mais bien conserv6 sur l'autre. Les tours internes sont observables apr~s d6montage (JMA 82/276a).

DESCRIPTION :

Coquille discoidale 6paisse, mod6r6ment involute. Ombilic assez large (16 %) chez l'adulte, plus &roit dans les tours internes ; profond, avec paroi verticale, surplombante sur la loge, rebord largement arrondi, real d6fini. Section trap6ziforme nettement plus 6paisse que haute. Sur la fin du phragmocfne les flancs montrent ~ leur partie inf6rieure une forte

convexit6, ~t laquelle fait suite dans leur parfie sup6- rieure une concavit6 moins accentu6e ; la plus grande 6paisseur de la section est par suite situ6e assez haut, vers le 1/3 interne de la hauteur. Rebords ventraux 16g~rement arrondis de part et d'autre d 'une r6gion ventrale tr6s large et concave. Sur la loge d'habitation dont le d6but est conserv6 sur 1/4 de tour, la conca- vit6 ventrale disparait et la face externe redevient 16g6- rement convexe en son centre (fig. 23 a,b).

Dans les tours internes, au diam&re de 100 mm environ, la section est sensiblement de mOme 6pais- seur ; la plus grande 6paisseur de la section est situ6e au niveau du rebord ombilical, les flancs sont plats et la face externe large est tr6s 16g6rement concave (fig. 23 c).

Les cloisons sont tr6s serr6es sur l'extr6mit6 du phragmoc6ne (pr6s de 20 sur le dernier demi-tour cloi- sonn6), les loges sont hautes et tr~s 6troites (c inf6rieur

20 °7o). Les deux derni6res encore plus rapproch6es, indiquent l'6tat adulte du sp6cimen.

La ligne de suture (fig. 23d) montre un lobe externe large et assez profond (18 o70), avec un sommet large- ment arrondi. Lobe lat6ral tr~s large, dissym6trique, relativement peu profond (13 °7o). Selle lat6rale bien marqu6e sur le rebord ombilical suivie d 'un lobe ombilical peu profond.

Sur le tour interne, les cloisons un peu plus espac6es ( t = 28 070) montrent un lobe externe nettement moins profond tandis qu'au contraire le lobe lat6ral est plus marqu6.

Siphon gros, rond, situ6 tr~s bas, au 1/4 interne de la hauteur de la cloison. Sa position exacte n'est pas mesurable avec pr6cision, en raison de la d6formation de la base de la cloison.

Le test n'est nulle part conserv6 ; le moule est lisse.

R A P P O R T S ET DIFFI~RENCES :

Par sa grande taille, sa face externe concave et sa ligne de suture, cette forme se rattache au groupe de Nautilus hexagonus Sow. Cette espbce, dont l'holotype a &6 bien figur6 par Kumrnel (1956), est encore assez real connue, 6tant donn6 la taille r6duite de celui-ci et l'absence de renseignements sur sa ligne de suture,

D I M E N S I O N S :

Diam~tremaximN = 4 0 0 mmenvi ron ;d iam~tre du phragmoc6ne = 360 mm.

D H E 0 E/H

300 145 = 48 188 = 63 45 = 16 1 , 3 0

100 55 55 70 70 15 15 1 , 2 8

m c

90 : 30 19

- - 28

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- - 1 0 6 - -

0 _b

(]

a,b : r6duction 0,4

c : r6duction 0,6

d : r6duction 0,35

e : r6duction 0,66

Fig. 23 -- Paracenoceras aff. hexagonum (Sow.). JMA 82/276. a/section sur la loge d'habitation, b/sec- tion sur l'extr6mit6 du phragmoc6ne, c/section du tour interne, d/ l igne de suture ~t la fin du phragmocfne, e/ ligne de suture du tour interne.

a/section of the body chamber, b/section of the end of the phragmocone, c/ section of the inner whorl, d / suture line at the end of the phragmocone, e/suture line of the inner whorl.

recouverte par le test. A en juger par le mat6riel de comparaison provenant de l 'Oxfordien moyen de France dont je dispose, les caract~res de l'adulte, dont la taille atteint environ 300 mm, sont assez voisins de ceux de l'exemplaire saoudien. Le bord externe, en particulier demeure toujours peu d6prim6, avec des rebords largement arrondis ; la section assez 6paisse (entre 1,25 - 1,30) et l'ombilic sont comparables. La diff6rence r6side essentiellement dans les cloisons, ici

tr~s nombreuses et serr6es, alors que, dans les exem- plaires ouest-europ6ens, leur nombre ne d6passe gu~re 8 au demi-tour (c = 45 o70). Mais cette densit6 du cloi- sonnement est un caract~re tr6s fr6quent dans de nombreuses esp~ces de Nautilac6s d'Arabie saoudite. En outre, le lobe externe est ici moins profond ; enfin le siphon para~t situ6 beaucoup plus bas. Par sa sec- tion relativement 6paisse, ses cloisons tr~s rappro- ch6es et son siphon situ6 tr~s bas, l'exemplaire saou- dien se rapproche surtout du fragment de la Dhosa Oolith figur6 par Spath (1931) dans le Kutch.

De Paracenoceras giganteum (d 'ORBIGNY, 1842, p. 163, pl. 36), la forme ici d6crite se rapproche par sa grande taille et son ombilic ouvert. Mais elle s'en dis- tingue par sa section moins comprim6e, par sa r6gion ventrale moins d6prim6e et limit6e par des rebords arrondis et non anguleux, enfin par ses cloisons beau- coup plus rapproch6es et nettement moins sinueuses. L'esp~ce de d'Orbigny para~t localis6e dans l'Oxfor- dien sup6rieur (zone h Bimammatum).

De l'esp~ce callovienne P. calloviense blakei (JEAN-

NET) (Tintant 1969), l'esp6ce saoudienne se distingue au contraire par son ombilic ouvert, sa section plus 6paisse et ses cloisons plus serr6es et plus pliss6es.

La densit6 61ev6e des cloisons ne se trouve, h rna connaissance, que dans une seule esp6ce europ6enne, et encore ~t un moindre degr6 : P. lorioli (LOESCH) = Nautilus giganteus DE LORIOL, 1872 (in Loriol, Royer & Tombeck, p. 29, pl. 3, fig. 4), esp~ce de l'Astartien du Bassin de Paris, dont seul un stade jeune est figur6. Mais cette espbce montre un ombilic 6troit et la sec- tion est comprim6e, les cloisons paraissent peu plis- s~es.

Enfin, la pr6sente forme se distingue ais6ment de l ' au t re grand Paracenoceras de la f o r m a t i o n d'Hanifa, d6crit ci-dessous sous le nom de P. macrum n. sp. par sa section beaucoup plus 6paisse, ses cloi- sons plus espac6es et son lobe externe beaucoup moins profond.

RI~PARTITION STRATIGRAPHIQUE :

Le seul exemplaire ~tudi6 vient de la formation de Hanifa, membre de Hawtah (H 1), qui est bien dat6 de l 'Oxfordien moyen (zone h Plicatilis) par les ammonites qu'il a livr6.

En Europe occidentale et aux Indes, P. hexagonum au sens limit6 pr6cis6 ici semble limit6 ~ l 'Oxfordien moyen, et d6bute peut-~tre dans l 'Oxfordien inf6- rieur. Mais de ce sous-&age je ne connais que des nucl6us peu d6terminables.

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- - 107 - -

P a r a c e n o c e r a s m a c r u m nov. sp.

texte-fig. 24 ; pl. 12, fig. 1

H O L O T Y P E :

L'exemplaire n ° JMA 82/318, figur6 pl. 12, fig. 1.

P R O V E N A N C E :

Arable saoudite, formation de Hanifa H 1, feuille de Wadi-ar-Rayn.

A G E :

O×fordien moyen (zone ~ Plicatilis).

E T Y M O L O G I E :

Du latin m a c e r : maigre, mince, en raison de la

forme comprim6e de cette esp~ce.

D I M E N S I O N S :

D I A G N O S E :

P a r a c e n o c e r a s g6ant, dont le diam&re adulte devait d6passer 500 mm. Ombilic large, section comprim6e (rapport E / H inf6rieur ~t 1) ; r6gion ventrale excav6e sur le phragmoc6ne, plate sur la loge d'habitation. Cloisons nombreuses, tr~s pliss6es, avec un lobe externe profond, subanguleux, et un lobe lat6ral assez profond. Siphon dorso-central.

D I M E N S I O N S •

Outre l'holotype, on peut rattacher ~ cette esp6ce l'exemplaire VD 80/319 et plusieurs fragments ~t divers stades de la croissance du JMA 82/276b, tous du H 1. Un sp6cimen parvenu tardivement (VD 86/95) vient du H 2.

H o l o t y p e

VD 8 0 / 3 1 9 a

JMA 8 2 / 2 7 6 b

VD 8 6 / 9 5

,D

450 ,

28O

280

76

280

230

150

225 = 50

150 54

145 52

44 58

142 51

121 53

86 57

200 = 44

135 48

125 45

38 50

119 43

68 45

0 E/H M

85 = 19 0 , 8 9 100 = 22

45 16 0 , 9 0 45 16

- 0 , 8 7 52 18 ,5

13 17 0 , 8 7 19 52

- 0 , 8 5 48 17

21 9 -

14 9 O, 79 30 20

C_ S

23

? 32

25

27 25

29

D E S C R I P T I O N •

L'holotype est un adulte de tr6s grande taille, mon- trant la fin du phragmoc6ne et le d6but de la loge d'habitation. Sa taille complete devait d6passer 500 mm. C'est une forme disco'fdale assez comprim6e, enroulement assez involute, laissant un ombilic assez large et profond, limit6 par une paroi 61ev6e, convexe, surplombant le tour pr6c6dent et passant aux flancs par une courbure continue. Flancs assez inclin6s sur le plan de sym6trie, convexes h la base, puis plats ou fai- blement concaves dans leur partie sup6rieure. La r6gion ventrale, relativement 6troite (~t peine 20 070 du diambtre) chez l'adulte, est concave mais peu

profonde sur la fin du phragmoc6ne. Sur la loge d'habitation, elle devient plate ou m~me 16g6rement convexe. Elle est limit6e par des rebords arrondis (fig. 24 a,b).

La loge d'habitation occupe plus d'un tiers de tour. Elle est un peu plus renfl6e que le phragmoc6ne. Les cloisons sont nombreuses, hautes et 6troites (c = 23 07o), les 2 derni~res nettement rapproch6es confirme le caract6re adulte de l'exemplaire.

La ligne de suture est caract6ris6e par un lobe externe tr~s profond (33 07o) et 6troit, ~t sommet subanguleux. Le lobe lat6ral est large et assez profond

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(25 070), peu dissym6trique, suivi d 'une selle haute et large sur la base des flancs et le haut de la paroi ombi- licale sur laquelle s'6bauche un lobe ombilical.

On peut rapprocher de ce type un fragment form6 de trois loges jointives (JMA 82/276b) de grande taille, qui montre tous les caract~res signal6s sur le type, et notamment le profond lobe externe. L'6carte- ment des cloisons est un peu plus grand (32 070). Le siphon, dont la gaine calcifi6e montre un aspect en chapelet tr~s caract6ristique, est situs assez bas, au 1/4 interne de la cloison.

Enfin le gisement VD 80/319 a livr6 plusieurs frag- ments appartenant certainement/~ la pr6sente esp~ce. Deux fragments de tr~s grande taille ne font que con- firmer les caract~res de ceUe-ci. L'6cartement des cloi- sons est de 25 070 et la hauteur du siphon de 32 070.

Plus int6ressants sont deux exemplaires de taille beaucoup plus faible mais malheureusement d6for- m6s, qui permettent d'observer les caract6ristiques des stades jeunes. Le mieux conserv6 a un diam~tre de 76 mm. L'ombilic est d6jit largement ouvert, avec un rebord subanguleux. La section comprim6e montre des flancs aplaties et une r6gion externe 6troite, nette- ment concave et limit6e par des rebords anguleux. Les cloisons, au nombre de 10 sur le dernier demi-tour (c = 33 070) sont un peu plus espac6es que dans l'adulte. Le lobe externe est d6jit profond (20 070) et le lobe lat6- ral large et assez profond est presque sym&rique, suivi d 'une selle bien marqu6e. Le siphon, gros et rond, est au 1/3 inf6rieur de la cloison.

Un individu un peu 6cras6/t son extr6mitg adapicale (VD 86/95) a 6t6 r6colt6 r6cemment dans le H 2 (Ulayyah), 12 m6tres environ sous le sommet de la formation, au 2/3 de la hauteur du membre H 2. C'est un individu de taille moyenne qui semble enti6- rement cloisonn6, bien que les derni&es sutures soient tr~s mal visibles. Ses dimensions sont proches de celles des formes typiques du H 1,/l l 'exception de l 'ombilic nettement plus 6troit. Les cloisons, au nombre de 13 par 1/2 tour (c = 29 %), montrent une ligne de suture tr6s semblable, avec un lobe externe tr~s profond (30 07o) et un lobe lat6ral dissym&rique en raison du faible d6veloppement de la seUe lat6rale beaucoup moins 61ev6e que sur le type.

a/section of the body chamber. b/suture line. c/section of the end of the phragmocone. d/suture line. e/suture line of the young whorl. f /section of the phragmocone.

/ F", h

\ ,,'/ o,' \ o'1 "" !

a~c : r6duction 0,23

b,d : r6duction 0,16

e : r6duction 0,66

f : r6duction 0,59

F i g . 2 4 - - P a r a c e n o c e r a s m a c r u m n o v . s p .

Holotype JMA 82/318. a/section sur la loge d'habita- tion. b/ligne de suture. Paratypes. JMA 82/319. c/section sur la fin du phrag- mocSne, d/ ligne de suture. VD 80/319. e/ ligne de suture au stade juv6nile. VD 86/95. f/section du phrag- mocSne.

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Ces diff6rences paraissent compatibles avec la variabilit6 habituelle des Nautiles jurassiques, mais pourraient aussi bien &re attribu6es ~t l'~tge un peu plus r6cent de cet exemplaire.

RAPPORTS ET DIFFI~RENCES "

Cette forme se rapproche un peu de l'autre esp~ce g6ante du H 1 d&rite ci-dessus comme Paracenoceras aff. hexagonum (Sow.), par sa taille, sa r6gion ven- trale peu d6prim6e et ses cloisons tr~s serr6es. Elle s'en distingue cependant par sa section beaucoup plus comprim& avec une r6gion ventrale plus &roite, son ombilic plus large et surtout par ses cloisons beaucoup plus pliss6es, montrant un lobe externe plus profond et un lobe lat6ral plus sym6trique par suite du grand d6veloppement de la selle lat&ale. I1 est certes fr6- quent d'observer, dans beaucoup d'esp~ces de Nauti- les, la coexistence de deux formes diff6rant par l'6paisseur de la section, mais ici la diff6rence est trop grande et accompagn6e de diff6rences trop importan- tes dans la structure de la cloison, pour qu'on puisse admettre une simple variation intra-sp6cifique.

Pour sa grande taille, son ombilic large et ses cloi- sons montrant un lobe externe profond, Paracenoce- ras macrum se rapproche plut6t de P. giganteum (d'ORB.), mais il s'en distingue nettement par sa sec- tion beaucoup plus comprim6e, sa r6gion ventrale peine excav6e d6pourvue de rebord anguleux et par ses cloisons beaucoup plus serr6es.

La pr6sence chez l'adulte d'une section nettement plus haute qu'6paisse ne se retrouve que dans deux esp~ces : Paracenoceras verciacense (LISSAJOUS, 1923, p. 48, pl. 2, fig. 1) et P. ennianum (DACQUI~, 1905, p. 144, pl. 17, fig. 5 a,b). La premiere qui carac- t6rise le Bathonien inf6rieur, se distingue ais6ment par son ombilic tr6s &roit et par ses cloisons tr6s peu plis- s6es, pratiquement d6pourvues de lobe externe. La seconde, qui vient du Kimm6ridgien inf6rieur d'Ethiopie montre une r6gion ventrale large et non concave, et des cloisons beaucoup plus espac6es, avec un lobe externe bien marqu6, mais moins profond, et un lobe lateral large et profond, s'&endant jusqu'~t l'ombilic sans selle lat6rale marqu6e.

Paracenoceras kumagunense WAAGEN (1873) du Callovien du Kutch, ~t en juger par le m6diocre sp6ci- men figur6 par Spath (1927, p. 26, pl. 4, fig. 2,3 a,b), pr6sente une section subrectangulaire qui rappelle un peu celle de la pr6sente esp6ce, mais s'en distingue ais6ment par son ombilic 6troit et ses cloisons peu 6volu6es, h lobe externe tr~s faible.

Paracenoceras dorsatum (ROEMER), du Portlandien est une forme mal connue qui semble montrer une sec- tion assez comprim6e avec une r6gion ventrale peu excav6e. Mais sa taille est beaucoup plus faible, son ombilic presque closet ses cloisons tr~s peu pliss6es.

La pr6sente forme semble donc correspondre ~ une esp6ce originale et bien caract6ris6e.

DISTRIBUTION STRATIGRAPHIQUE "

Les individus r&olt6s proviennent de la base de la formation de Hanifa, membre de Hawtah (H 1), dat6e par ammonites de l'Oxfordien moyen (zone ~t Plicatilis). L'esp~ce se prolonge ~t peine modifi6e dans l e H 2 .

Par, acenoceras a f t . arduennense d'ORBIGNY

texte-fig. 25 ; pl. 13, fig. 4,5

1 8 5 0 - Nautilus arduennensis nov. sp., d'ORBIGNY, p. 348, n ° 27.

1914--Naut i lus arduennensis d'ORBIGNY, von Loesch, p. 108 (52), pl. 15 (6), fig. 4a,b.

1 9 2 7 - Nautilus arduennensis d'ORmGNY, Cot- treau, p. 102, pl. 44, fig. 1-5.

MATI~RIEL :

Deux petites loges d'habitation provenant, l'une de la formation d'Hanifa (H 1, VD 82/544), l'autre de l'extr~me base de H 2 (JMA 80/155).

DIMENSIONS :

VD 8 2 / 5 4 4

JMA 8 0 / 1 5 5

D

65

50

62

40

H E 0

31 = 48

24 48

26 50

1 9 , 5 49

29 = 44

22 44

24 46

18 45

E/H M

5 = 7 , 5 0 , 9 4 17 = 26

- 0 , 9 2 -

4 8 0 , 9 2 14 26

- 0 , 9 3 -

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- - 1 1 0 - -

DESCRIPTION :

Forme de tr~s petite taille, ~ croissance rapide en hauteur, beaucoup plus lente en 6paisseur. L'involu- tion est forte, mais l'ombilic reste ouvert, au moins sur le moule interne off il repr6sente moins de 10 °7o du diam~tre de la coquille. Sa paroi, peu 61ev6e, est sub- verticale, le rebord ombilical est arrondi, mais dis- tinct. La section transversale du tour est subrectangu- laire, comprim6e, nettement plus haute qu'6paisse ; les flancs, ~ peine bomb6s, sont tr~s peu inclin6s sur le plan de sym&rie de la coquille. La r6gion ventrale est aplatie, ~ peine convexe, non d6prim6e dans sa r6gion centrale, lirnit6e par deux rebords arrondis, mais dis- tincts (fig. 25, a,c).

Les deux exemplaires correspondent ~ des loges d'habitation, longues respectivement d ' l / 3 et d 'un 1/2 tour. Les phragmoc6nes ne sont pas conserv6s, si bien qu'il n'est pas possible d'etre certain de la matu- rit6 de ces formes, ni de l'espacement des cloisons. La ligne de suture a pu ~tre relev6e de fa~on assez pr6cise sur la face adapicale des loges. Elle montre un lobe externe peu profond suivi d 'une selle anguleuse sur le rebord ventral, et d 'un lobe lat6ral assez d6current, mais peu profond ; une selle lat~rale assez basse occupe la paroi ombilicale (fig. 25, b,d). Siphon non visible.

i \ F ' , , , o ¸ j _ / ('3

c

Les deux sp6cimens sont pratiquement identiques dans leur taille et leurs proportions ; la seule diff6- rence r6side dans la pr6sence d 'un lobe externe un peu plus profond sur le plus grand (544).

RAPPORTS ET DIFFI~RENCES :

Bien qu'incomplets, ces deux sp6cimens paraissent adultes et correspondent donc h une de ces petites for- mes << n6ot6niques >> ou <( microconques >> qui accom- pagnent habitueUement, au Callovien et fi l 'Oxfor- dien, les formes g6antes typiques du genre. Le cas le mieux analys6 est celui du Paracenoceras calloviense (OPP.), indiscernable des tours internes de Paraceno- ceras blakei (JEANNET) au Callovien (Tintant 1969).

La forme saoudienne se distingue de l'esp~ce callo- vienne par sa section beaucoup plus comprim6e et sa ligne de suture plus sinueuse.

Par IA, elle se rapproche plutSt de Paracenoceras arduennense d'ORB, dont le type a 6t6 reproduit par Cottreau (lectotype : la fig. 3-4, pl. 44 du travail de Cottreau) ; le grand sp6cimen de Trouville (fig. 1-2) encore cloisonn6 au diam~tre de 70 rnm et montrant une suture peu sinueuse, n'appartient peut-~tre pas/ t l'esp~ce. Une des caract6ristiques de l'esp~ce de d'Orbigny est la position du siphon, au-dessus du cen- tre, ce qui l 'oppose aux grandes formes de l'Oxfor- dien comme P. hexagonum. La position du siphon n'6tant pas visible sur les 2 loges d'habitation saou- dienne, la d6termination exacte de celle-ci ne peut ~tre affirm6e.

RI~PARTITION STRATIGRAPHIQUE :

L'esp6ce de d'Orbigny vient de Neuvizy et appar- tient donc ~t l 'Oxfordien inf6rieur (zone ~t Cordatum). L 'un des deux exemplaires saoudiens a 6t6 r6colt6 dans le H 1, dont l'~tge est Oxfordien moyen (zone ~t Plicatilis). L'autre vient de la base du H 2, non dat6 par ammonites, mais dont l'fige ne dolt pas ~tre bien diff6rent : en effet P. arduennense n'a jamais 6t6 cit6 dans l 'Oxfordien sup6rieur.

Fig. 25 -- Paracenoceras aff. arduennense (d'ORn.).

VD 82/554 : a/section de la loge d'habitation, b/ligne de suture. JMA 80/155 : a/ section de la loge d'habitation, b/ ligne de suture. a/section of the body chamber, b/suture line.

3. FORMES DU KIMMI~RIGIEN

Deux nautiles seulement ont 6t6 r6colt6s dans la for- mation du Jubaila, l 'un en place (JMA 80/295), l 'autre en 6boulis (VD 80/568). Tous deux sont petits

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- - 1 1 1 - -

et de conservation m6diocre. Leur age kimm6ridgien semble cependant assur6. Aucun Paracenoceras g6ant n 'a 6t6 trouv6 ~t ce niveau.

Paracenoceras wepferi (LOESCH) texte-fig. 26 ; pl. 15, fig. 1-2

1 8 6 4 - - N a u t i l u s moreanus d'ORBIGNY - Etallon (pars), p. 413.

1 8 7 2 - Nautilus moreausus d'ORBIGNY - de Loriol (in Loriol, Royer & Tombeck) (pars), p. 28, pl. 3, fig. 5.

! 9 1 4 - Nautilus Wepferi nov. sp., von Loesch, p. 133.

MAT1~RIEL :

Un exemplaire complet, avec loge d'habitation, 1'6tat de moule interne (formation de Jubaila, n ° JMA 80/295).

c

f

Fig. 26 -- Paracenoceras wepferi (LOEsCIO. JMA 80/295. a/section sur la loge d'habitation, b/sec- tion sur le phragmoc6ne, c/ligne de suture. a/section of the body chamber, b/section of the phrag- mocone, c/suture line.

DIMENSIONS :

D H

76 38 = 50

59 31 52 ,5

45 23 51

50 = 66

38 64

30 66

7 = 9

E/H c S

1 ,32 - -

1 ,25 17 ,5 25

1 ,30

DESCRIPTION :

Forme subglobuleuse ; involution tr~s forte, mais non totale, laissant un ombilic &roit, mais profond sur le moule interne, avec un rebord ombilical arrondi. La paroi ombilicale est ~lev6e et en pente raide. Section trap6ziforme nettement plus 6paisse que haute, dont la plus grande 6paisseur est situ6e au- dessus du rebord ombilical, vers le 1/3 interne de la hauteur des flancs, ceux-ci 16g6rement renfl6s, con- vexes et nettement inclin6s vers la r6gion ventrale large, plano-convexe, limit6e par des rebords arrondis (fig. 25 a). Sur le phragmoc6ne, la section est presque semi-circulaire avec un ventre arrondi.

L'exemplaire mQntre une loge d'habitation longue de plus d ' l / 3 de tour. Sur la r6gion ventrale elle mon- tre le p6ristome dessinant un sinus hyponomique large

et peu profond. La section de la loge ne diff~re de celle du phragmoc6ne que par l 'aplatissement plus sensible de la face ventrale, qui cependant n'est pas concave.

Les deux derni~res cloisons sont nettement rappro- ch6es, indiquant le caract~re adulte de l'exemplaire. Le diam~tre du phragmoc6ne est de 59 mm, et le dia- m~tre total de l 'adulte ne devait gu~re d6passer 80 mm. Les cloisons sont tr~s nombreuses (14 sur le der- nier demi-tour), les loges hautes et 6troites (c = 18 %). La ligne de suture montre un lobe externe large et peu profond et un lobe lat6ral large et dissym6tri- que. Selle lat6rale courte et basse sur le rebord ombili- cal (fig. 26 c). Siphon petit, rond, situ6 assez has, au 1/4 de la hauteur m6diane de la cloison. Test non con- serv6. Moule lisse.

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R A P P O R T S ET DIFFI~RENCES :

Cette forme se trouve ~ la limite des deux genres Eutrephoceras, auquel elle ressemble par sa cloison tr~s faiblement pliss6e, et Paracenoceras, auquel elle se rattache par son large ombilic, sa section trap6zi- forme et la forme aplatie de la r6gion ventrale. Celle- ci, cependant, n'est pas concave comme dans les repr6sentants typiques du genre, mais ceci est li6 ~t la taille r6duite de l'esp~ce, qui se rattache donc au groupe des formes ~ croissance limit6e, dont le repr6- sentant le plus typique est P. calloviense ( O F F . ) . Mais dans ce dernier, la section est beaucoup plus compri- m6e et les cloisons sont plus pliss6es.

La forme d6crite ici se rapproche surtout de l'esp~ce kimm6ridgienne d6crite par d'Orbigny sous le nora de Nautilus moreausus (1845, p. 167, pl. 39, fig. 1-2), qui montre un diam~tre adulte comparable, une section 6galement 6paisse et des cloisons rapproch6es et peu sinueuses. Mais dans le type de d'Orbigny, la r6gion ventrale est plus nettement aplatie, limit6e par des rebords plus distincts.

Von Loesch (1914) distingue dans ce groupe deux formes qui paraissent se succ6der dans le temps : darts le Kimm6ridgien sup6rieur, le vrai N. moreausus d'ORB., ~ section trap6zo'idale montrant un m6plat ventral accentu6 et dans le Kimm6ridgien inf6rieur, une forme voisine, d6crite sous le m~me nom par Etal- lon, Thurmann, puis de Loriol, qui se distingue nette- ment de la forme typique par sa section plus arrondie, son ventre plus convexe d6pourvu de rebords dis- tincts. I1 en fait une esp~ce distincte, P. wepferi, dont le type est manifestement la forme du Pt6roc6rien de la Haut¢-Marne figur6e par Loriol. C'est de cette esp~ce que se rapproche la forme saoudienne, qui ne s'en distingue que par une section moins 6paisse (E/H = 1,30 au lieu de 1,45), un ombilic un peu plus large et des cloisons encore plus serr6es.

L'exemplaire de la formation de Jubaila a l'int6r~t de montrer, par d6montage, le siphon en position dorso-centrale, qui le distingue tr~s nettement des for- mes contemporaines du groupe de Nautilus subinfla- tus d'ORBIGNY (1850, p. 402, = N. inflatus, d'Orb. 1842, p. 165, pl. 37, fig. 1--2), dont le siphon est ventro-central. Cette forme, dont la section est encore plus arrondie et les cloisons encore moins sinueuses, doit ~tre laiss6e dans le genre Eutrephoceras. Mais il n'est pas exclu que les Paracenoceras du groupe de moreausum (d'ORB.) d6rivent directement d'Eutre- phoceras sans rapport avec les formes callovo- oxfordiennes du groupe calloviense.

DISTRIBUTION STRATIGRAPHIQUE :

L'exemplaire saoudien vient de la formation de Jubaila, dat6e du Kimm6ridgien inf6rieur par ses ammonites. En Europe occidentale, l'esp6ce P. wep- feri semble caract6ristique des faci6s de plate-forme du Pt6roc6rien, donc du Kimm6ridgien inf6rieur.

Paracenoceras groupe moreausum (d'ORBIGNY)

texte-fig. 27 ; pl. 14, fig. 2

1 8 4 2 - Nautilus moreausus nov. sp. d'ORBIGNY, p. 167, pl. 39, fig. 4-5.

1914 -- Nautilus moreaui d'ORBIGNY, v. Loesch, p. 131.

MAT]~RIEL :

Un exemplaire incomplet et tr~s corrod6 (VD 80/568) r6colt6 en 6boulis, mais attribu6 ~t la forma- tion de Jubaila.

DESCRIPTION :

( I !

J o

b

Fig. 27 - - Paracenoceras aff. m o r e a u s u m (d'OORB.). VD 80/568. a / sec t ion , b / l i g n e de suture. a / sec t ion , b / s u t u r e line.

Fragment de tour enti6rement cloisonn6 ; le diam6- tre de l'exemplaire devait ~tre de l'ordre de 50 mm ; la hauteur du tour est de 25 mm et l'6paisseur de 35 mm (E/H = 1,40 env.). L'ombilic semble assez 6troit, avec un rebord arrondi. La section est trap6ziforme 6paisse, avec des flancs inclines, un peu bomb6s et une r6gion ventrale plano-convexe, limit6e par des rebords arrondis. Cloisons nombreuses et serr6es (c = 28 °/0),

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avec un lobe externe large, mais assez profond, et un lobe lat6ral d6current, bien marqu6. Siphon non observ6.

RAPPORTS ET DIFFI~RENCES :

Cette forme se distingue nettement de la pr6c6dente par sa section montrant une face ventrale plus aplatie, et une ligne de suture plus fortement pliss6e. Par l~, elle se rapproche plus du vrai P. moreausum d'ORB. mais en 1'absence du siphon, il est impossible de l'identifier avec certitude. L'exemplaire ne montre pas la loge d'habitation, et pourrait aussi bien corres- pondre au nucl6us d 'une forme de grande taille, comme P. lorioli (von Loesch, 1914, p. 141 = Nauti- lus giganteus LORIOL (in Loriol, Royer & Tomheck 1872, p. 29, pl. 3, fig. 4), qui montre lui aussi des cloi- sons tr~s rapproch6es, mais poss~de une section plus comprim6e, ou comme P. bruntrutanae KUHN (1931, p. 305 = Nautilus giganteus THURMANN & ETALLON, non d'Orb. 1871, p. 76, pl. 2, fig. 2) forme ~ section 6paisse, mais dont l 'ombilic occupe, chez l 'adulte, une position plus 61ev6e.

POSITION STRATIGRAPHIQUE :

P. moreausus d'ORB, serait caract6ristique du Kim- m6ridgien sup6rieur. Les deux grands Paracenoceras cit6s viennent au contraire du Pt6rocerien (Kimm6rid- glen inf.). L'exemplaire saoudien vient de la forma- tion de Jubaila, dat6e du Kimm6ridgien.

Genre CYMA TONA UTIL US SPATH, 1927

E s p ~ c e - t y p e : Naut i lus ju l i i (BAUGIER ms.) d'Orbigny, 1850, p. 328.

SYNONYMIE :

Spath 1927, p. 21 - - Miller & Harris 1945, p. 9 - - Kummel 1956, p. 430 - - 1964, p. K 543 - - Tintant 1969, p. 19 - - 1981, p. 62.

Ce genre regroupe essentiellement des formes de petite taille, ~ ombilic large et profond, avec un rebord anguleux, une section trap6ziforme avec une r6gion ventrale d6prim6e en son centre. La ligne de suture montre un lobe externe plus ou moins profond et un lobe lat6ral large et moins profond. Le test est orn6 de c6tes vigoureuses, tr6s marqu6es, minces sur le moule interne, dessinant sur la base des flancs une courbure convexe adoralement puis se recourbant

vers l'arri~re pour donner sur la r6gion ventrale un sinus ventral profond ~ sommet arrondi.

I1 comprend des formes essentiellement callovien- nes, comme l'esp~ce-type et plusieurs esp6ces voisi- nes : C. mojsisovici (NEUMAYR, 1870), C. collignoni T~NTANT, 1970 et C. teixeirai TINTANT, 1981.

On peut 6galement y inclure des formes ~ ornemen- tation comparable, mais dont l 'ombilic est 6troit ou closet la r6gion ventrale simplement aplatie, ou m~me convexe. Ce groupe, manifestement ind6pendant du pr6c6dent, pr6sente une expansion stratigraphique plus large : il va du Callovien (C. pachygaster TiN- TANT, 1981) ~ l 'Oxfordien terminal (C. costatum SCOTT, 1943).

Tant par la forme de sa section que par sa ligne de suture, Cymatonautilus est 6troitement apparent6 au genre lisse contemporain Paracenoceras, dont il ne diff~re gu~re que par l 'apparition d 'une ornementa- tion vigoureuse form6e de c6tes qui paraissent corres- pondre au renforcement des stries d'accroissement toujours pr6sentes clans Paracenoceras, et qui peu- vent, darts certains exemplaires de P. hexagonum en ma possession, se renforcer ~ l'extr6mit6 de la loge d 'habitat ion en y donnant 2 ou 3 fortes c6tes.

Le groupe typique de C. julii correspond, par sa r6gion ventrale profond6ment excav6e, au groupe de Paracenoceras hexagonum, qui montre toujours chez l 'adulte ce m~me caract~re. Mais ces Nautiles sont des formes g6antes, dont le diam6tre d6passe touj ours 200 mm et peut atteindre plus de 600 mm. I1 existe cepen- dant quelques formes naines (Tintant 1984b) dont le diam&re adulte est plus r6duit que celui des Cyrnato- nautilus typiques.

Le groupe de C. costatum, au contraire, se rappro- che par sa r6gion ventrale encore arrondie, des petites espbces de Paracenoceras comme P. callovienne OPP., qui gardent des caract6res juv6niles ~ l'6tat adulte et peuvent ~tre consid6r6s soit comme des dimorphes, soit comme des espbces n6ot6niques (Tintant 1969). I1 est curieux de noter que les dimensions de ces deux groupes chez Cymatonautilus sont l'inverse de ce qu 'on observe chez Paracenoceraso

Malgr6 ces rapprochements, il existe une autonomie r6elle, tant dans leur distribution g6ographique que dans leur r6partition stratigraphique, entre formes lis- ses et formes orn6es, qui m'incite actuellement ~ con- sid6rer Cymatonautilus comme un genre ind6pendant plut6t que comme un sous-genre de Paracenoceras, solution ~ laquelle je m'6tais arr~t6 en 1970.

La d6couverte de ce genre dans le Callovien d'Ara- bie saoudite est un jalon int6ressant, reliant le domaine sub-hor6al europ6en qui repr6sente son habi- tat normal, aux formes malgaches d6crites en 1970.

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C y m a t o n a u t i l u s c o l l i g n o n i TINTANT

texte-fig. 28 ; pl. 13, fig. 2,3

1 9 7 0 - Cymatonautilus collignoni nov. sp. TIN- TANT, p. 30, pl. B, fig. 2,3 ; pl. D, fig. 3, pl. E, fig. 3 a,b.

DIMENSIONS :

608e

607d

607e

607F

MATIgRIEL :

77

60

45

32

38

30

Un bel exemplaire adulte, intact sur une face (VD 82/608e) ; un exemplaire plus petit, un peu d6form6, et deux fragments munis du test (VD 82/607 d-f), tous de D7.

D H E 0

= 19

12

8

5 ,5

42 = 55

34 57

24 53

15 47

20 53

14 47

54 = 70

48 80

32 71

22 69

24 64

22 73

E/H

24 1,29

21 1 ,40

18 1,35

17 1,45

1 ,20

14 1 ,57

32 = 41

21 35

15 33

11 34

15 39

10 33

DESCRIPTION :

Le plus grand exemplaire est bien conserv6 sur une face tandis que l 'autre est corrod6e. I1 est encore muni de son test si bien que les cloisons ne sont pas visibles. D'apr~s les traces laiss6es sur le dernier tour il manque ~t peine un demi-tour, si bien que la taille de l 'adulte complet ne devait pas d6passer 100 mm.

L'ombilic est tr~s large, profond, avec une paroi presque verticale et un rebord subanguleux. L'enton- noir ombilical, mesur6 entre deux rebords diam&rale- ment oppos6s, est tr~s large (35 o70 du diam~tre envi- ron). La section est trap6ziforme un peu plus 6paisse que haute sur le dernier tour, nettement plus 6paisse sur les tours internes. Les flancs sont fortement con- caves, excav6s dans leur partie sup6rieure. La r6gion ventrale mod6r6ment large est concave, assez profon- d6ment creus6e en son centre et bord6e de rebords arrondis, mais distincts. L'exemplaire 607 a, un peu d6form6 obliquement, montre des proportions tr~s comparables. L'ombilic semble un peu moins ouvert dans les tours internes.

Le siphon, visible sur l 'un des petits fragments, est en position sub-ventrale, ~ 20 °70 de la hauteur m6diane de la cloison.

L 'ornementat ion est parfaitement conserv6e : elle est constitu6e de c6tes tr~s fines, tr~s nombreuses (8 ~t 10 sur une longueur de 20 mm mesur6e sur la face ven- trale du plus grand exemplaire) et d'allure lamelleuse. Elles sont encore plus nombreuses dans les tours

internes (8 sur 10 mm de long au diam~tre de 40 mm dans l 'exemplaire 607 a). L6g~rement proverses sur la paroi ombilicale, elles se recourbent de plus en plus vers l'arri~re sur les flancs et dessinent sur la r6gion externe un V profond ~t sommet arrondi, dont les branches lat6rales forment un angle aigu. Ce n'est qu'~t l'extr6mit6 adorale du plus grand exemplaire que ce sinus s'6vase un peu.

Fig. 28 - - Cymatonautilus collignoni TINTANT. Sections transversales du dernier tour. a / V D 82/608 e , b / V D 82/607 a. c / V D 82/607 b.

Cross sections of the last whorl.

c

RAPPORTS ET DIFFI~,RENCES :

Cette forme semble tr~s proche de l'espbce malga- che dont elle pr6sente l 'ornementation tr~s fine, for- mant sur la face ventrale un sinus en V profond et

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6troit. Les c6tes cependant sont encore plus minces, plus 6troites que les intervalles les s6parant, et d'allure lamelleuse ; la section est moins comprim6e, surtout chez le jeune, avec des flancs plus profond6ment exca- v6s au-dessus du rebord ombilical plus anguleux. Enfin, le siphon est situ6 un peu plus bas.

Dans l'6tat du mat6riel, il n'est pas possible d'6va- luer la signification taxinomique exacte de ces diff6- rences, et je pr6f6re rapprocher ces formes manifeste- ment apparent6es, plut6t que de cr6er une esp~ce nou- velle pour une forme encore incompl~tement connue (pas de renseignements sur le stade adulte ni sur la ligne de suture externe).

La finesse de l 'ornementation, l'6troitesse de la r6gion ventrale, distinguent ais6ment ces formes des autres esp6ces du m~me genre.

DISTRIBUTION STRATIGRAPHIQUE :

Les types malgaches de Cymatonautilus collignoni proviennent du Callovien inf6rieur (zone ~t Callo- viense). Les exemplaires saoudiens appartiennent /t l 'horizon D 7 de la formation de Dhruma, base du membre Hisyan, c'est4t-dire au sommet du Callovien moyen (zone ~ Coronatum). Cette diff6rence d'fige peut expliquer les diff6rences observ6es par rapport aux formes malgaches.

A ULA CENOCERAS n o v . g e n .

E T Y M O L O G I E "

Du grec ,~ v Xg ~ : sillon.

E S P I ~ C E - T Y P E :

Aulacenoceras arabicum nov. sp.

D I A G N O S E :

Forme g6n6rale et ligne de suture identique ~ Para- cenoceras, mais r6gion ventrale aplatie orn6e de 5 for- tes c6tes longitudinales s6par6es par des sillons arron- dis.

R E M A R Q U E :

Ce type d 'ornementa t ion longitudinale para~t exceptionnel chez les Nautilac6s. I1 ne doit pas ~tre confondu avec les fines stries spirales qui recouvrent, dans Cenoceras s.st., tout le test de l'adulte, et qui, chez Hemicenoceras, se limitent ~t la r6gion ventrale.

Dans ces formes surtout liasiques, ces stries sont fines, serr6es et g6n6ralement limit6es ~ la surface du test ; elles ne se traduisent pas ou tr~s faiblement sur le moule interne. Ici, au contraire, il s'agit de v6rita- bles c6tes ~ relief accentu6, m~me sur le moule interne, s6par6es par des sillons larges et profonds.

Une ornementation de ce type n'est connue que dans (( Nautilus ~ sexcarinatus PICTET (1867, p. 62, pl. 10, fig. 1), pour lequel Spath (1927, p. 22) a cr66 le genre Aulaconautilus. Cette esp6ce montre sur la r6gion ventrale plano-convexe un sillon m6dian bord6 de chaque c6t6 par 3 fortes c6tes longitudinales s6pa- r6es par des sillons 6troits, moins profonds que le sil- lon m6dian. Le rebord ventral, fortement anguleux, peut ~tre consid6r6 comme une c6te suppl6mentaire, ce qui explique la contradiction apparente entre le nom de l'esp~ce et les interpr6tations de Kummel (1956) et de Shimansky (1975), qui attribuent 8 c6tes ~t cette forme.

On dolt 6galement placer dans Aulaconautilus deux esp~ces ne pr6sentant que 4 c6tes (A. druzcini SHI- MANSKY, 1956, p. 129, fig. 2) OU deux c6tes (Nautilus picteti OPPEL (cf. Zittel, 1868, p. 47, pl. 3, fig. A-c).

Toutes ces formes viennent du Cr6tac6 inf6rieur. Spath (1927), et ~ sa suite Kummel (1956, 1964) ont plac6 le genre Aulaconautilus dans la famille des Paracenoceratid6s. Cependant, toutes les esp~ces en question montrent une ligne de suture tr~s fortement pliss6e, avec un lobe lat6ral tr~s profond et un lobe externe tr~s mod6r6 ou nul. Ce fait, ainsi que l'absence de la r6gion ventrale excav6e caract6ristique des Paracenoceratid6s, les rapproche au contraire des Pseudaganides. C'est h juste titre que Shimansky les place dans la famille des Pseudonautilid6s.

Nautilus bicarinatus JEANNET (1951, p. 17, pl. 1, fig. 2, text-fig. 30-32) que Kummel attribue 6galement

Aulaconautilus, diff~re des pr6c6dents non seule- ment par son age plus ancien (Callovien), mais sur- tout par sa ligne de Suture tr6s diff6rente et par l'absence de sillon m6dian. I1 semble devoir ~tre rap- port6 ~t Somalinautilus.

Contrairement /t Aulaconautilus, la forme d6crite ici montre de grandes ressemblances avec Paracenoce- ras, dont elle poss~de la taille 61ev6e, la r6gion ven- trale tronqu6e et la ligne de suture montrant un lobe externe profond et un lobe lat6ral large et peu pro- fond. I1 s'en distingue essentiellement par sa r6gion ventrale non excav6e et par les c6tes spirales qui ornent celle-ci. Une diff6rence importante avec Aula- conautilus r6side en outre dans le fait qu'ici le nombre de ces c6tes est impair, les sillons se distribuant sym6- triquement de part et d'autre d 'une c6te m6diane,

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alors que dans les esp6ces attribu6es ~ Aulaconautilus, le nombre de c6tes est pair, le plan de sym&rie corres- pondant ~t un sillon.

Le seul autre exemple de ce type d'ornementation correspond au genre Aulametacoceras MILLER & ONKLESBAY (1942, p. 726, pl. 112, fig. 1,2, text-fig. 1 A), cr66 pour un individu permien proche de Metaco- ceras, mais montrant sur la r6gion ventrale 4 c6tes longitudinales encadr6es par les deux rebords ven- traux anguleux et 16g6rement noduleux, s6par6s par des sillons dont le plus large occupe le plan de sym6- trie. A ce genre se rattacherait aussi une forme du Trias sup6rieur d'Autriche, Nautilus rectangularis v o n H A U E R .

I1 paraTt donc que ce type d'ornementation, caract6- ris6 par l 'apparition sur la r6gion ventrale de fortes c6tes longitudinales s6par6es par des sillons profonds, est susceptible de se manifester dans des families de Nautilida tout ~t fait ind6pendantes, ~t des ,Sges tr~s diff6rents. I1 y a 1~ un exemple de parall61isme 6volutif it6ratif assez remarquable, indiquant la pr6sence chez toutes ces formes d 'un patrimoine g6n6tique com- mun, susceptible de se manifester occasionnellement, dans des conditions qu'il n'est pas encore possible de pr6ciser.

Ce caract6re 6tant consid6r6 comme de valeur g6n6- rique dans les families des Tainoc6ratid6s (A ulameta- coceras) et des Pseudonautilid6s (Aulaconautilus), je propose le nouveau genre Aulacenoceras dans la famille des C6noc6ratid6s. Mais ses rapports avec Paracenoceras sont certainement tr~s &roits.

Aulacenoceras arabicum n o v . s p .

texte-fig. 29 ; pl. 13, fig. 1 ; pl. 9, fig. 2

HOLOTYPE :

L'exemplaire n ° JMA 82/400, figur6 pl. 13, fig. 1, t.f.

DIMENSIONS :

ORIGINE •

Arabie Saoudite, feuille de Dhruma.

A G E :

Formation de Dhruma, horizon D 7, Callovien moyen.

ETYMOLOGIE :

En raison de son origine.

REMARQUE :

Un certain doute existait, dans l'esprit des collec- teurs, sur l'~tge exact de l 'holotype. I1 a 6t6 r6colt6 dans le D 7 (Callovien moyen) mais non en place et ~t proximit6 d'une ammonite kimm6ridgienne prove- nant de la formation de Jubaila, distante d'environ 15 km. I1 n'6tait donc pas absolument impossible que l'exemplaire 6tudi6 puisse avoir la m~me provenance. Mais un tel transport est peu vraisemblable en raison de son poids et de son 6tat de fossilisation. La d6cou- verte d 'un second exemplaire, plus endommag6 mais incontestable (VD 82/367) dans un graben ~ proxi- mit6 du pr6c6dent et dont l 'appartenance au D 7 n'est pas contest6e, l~ve les derniers doutes.

DIAGNOSE :

Esp6ce de grande taille, ~t ombilic ouvert, mais assez 6troit, ~t section 61ev6e, comprim6e. R6gion ventrale aplatie orn6e de 5 fortes c6tes longitudinales s6par6es par 4 sillons. Cloisons nombreuses, 6troites, montrant un lobe externe profond, arrondi, un lobe lat6ral tr~s large assez peu profond et un .faible lobe ombilical. Siphon dorso-central.

H o l o t y p e

P a r a t y p e

D

245

70

260

125 = 51

38 54

136 53

I00 = 41

42 60

96 ? 36

0 E/H

32 = 13 0 ,80

- 1 , 1 0

? 35 13 0 ,71

• C "

22

27

23

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m 1 1 7 - -

a : rdduc t ion 0,5

b : r~duct ion 0,4

Fig. 29 -- Aulacenoceras arabicum nov. sp., n o v . g e n . .

Holotype, JMA 82/400. a/section transversale du der- nier tour, au d6but de la loge d'habitation, b/ligne de suture. a/cross section of the last whorl at the beginning of the body chamber, b/suture line.

DESCRIPTION :

Coquille subdiscoYdale ~ croissance rapide en hau- teur, beaucoup plus lente en 6paisseur. Enroulement assez involute. L'ombilic est ouvert, profond, sur le phragmoc6ne, sa largeur est inf6rieure ~ 10 °70 du dia- m~tre total de la coquille, mais il semble s 'ouvrir un peu sur la loge d'habitation. Paroi ombilicale 61ev6e, surplombante ; rebord ombilical arrondi mais dis- tinct. Section relativement comprim6e, nettement plus haute qu'6paisse sur la loge. Sa plus grande 6paisseur est situ6e au rebord ombilical. De l~t, les flancs pres- que plats convergent 16g+rement vers la r6gion externe

large et, abstraction faite de son ornementation, pres- que plate. Cette derni6re tr6s caract6ristique, consiste en 5 fortes c6tes longitudinales fl sommet arrondi, sensiblement, de m~me force, s6par6es par 4 sillons concaves 6galement arrondis et de m~me largeur. Les deux cotes externes forment les rebords ventraux (fig. 29 a).

Le paratype, dont un seul flanc est conservO, mon- tre une rOgion ventrale incomplete, mais avec la m~me ornementation ; les cotes longitudinales sont plus bas- ses, mais ceci rOsulte sans doute de l'usure.

L 'holotype a conserv6 un fragment du tour interne, dont la section trapOziforme est nettement plus 6paisse ; ~ ce stade, la rOgion ventrale est 16gOrement bombOe et ne prOsente encore aucune trace de cbtes.

La paratype montre le dObut de la loge d'habitation, mais les derni~res cloisons ne prOsentent aucune ten- dance au resserrement. II n'est sans doute pas adulte, malgr6 sa taille. L'holotype, un peu plus grand, est enti~rement cloisonnO. Le diamOtre total devait dOpas- ser 350 mm. Les cloisons sont nombreuses (7 et 8 sur le dernier 1/4 de tour), hautes et 6troites (c est com- pris sur l'extrOmit6 du phragmoc6ne, entre 20 et 24 %, un peu plus 61ev6 dans le tour interne).

La ligne de suture (fig. 29 b) montre sur la face ven- trale un lobe externe large et profond (PE = 42 %), fl sommet arrondi. Le lobe latOral est large, un peu dOcurrent, et mOdiocrement profond (PL = 23 %). I1 est suivi d 'une selle large et basse sur le rebord ombili- cal et d 'un petit lobe ombilical sur la paroi.

Le siphon, visible sur l 'avant-dernier tour, est gros, rond et situ6 tr~s bas, fl 23 % de la hauteur mOdiane de la cloison.

RAPPORTS ET DIFFERENCES :

Par l 'ornementation de sa r6gion ventrale, cette esp6ce se distingue ais6ment de tous les Nautilac6s jurassiques connus. Seules de rares esp6ces tithonique et cr6tac6 inf6rieur montrent une ornementation spi- ral6e comparable, mais les cotes y sont en nombre pair et non pas impair, et leur suture tr6s fortement pliss6e est toute diff6rente.

Par sa forme g6n6rale et l 'allure de sa ligne de suture, A. arabicum se rapproche surtout des esp6ces calloviennes de Paracenoceras, comme P. blakei (JEANNET) dont il se distingue non seulement par l 'ornementation dans sa r6gion ventrale, mais aussi par son ombilic plus large, ses flancs plus plats, et sa ligne de suture montrant un lobe externe beaucoup plus vigoureux.

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- - 1 1 8 -

Famille NAUTILIDAE de BLAINVILLE, 1825

Genre EUTREPHOCERAS HYATT, 1894

ESPI~CE-TYPE :

Nautilus dekayi MORTON, 1834.

Ce genre, caract6ris6 par sa forme globuleuse et ses cloisons presque droites, formant au plus un lobe lat6- ral peu profond, est l 'un des plus riches en esp~ces parmi les genres de Nautilac6s post-triasiques : plus d 'une centaine, souvent tr~s proches en raison du petit nombre de caract~res qu'elles pr6sentent.

Surtout fr6quent dans le Cr6tac~ et le Pal6og~ne, il existe cependant d~s le Jurassique moyen, et peut-Otre d~s le Lias sup6rieur, off une forme comme Nautilus toarcensis d'ORBIGNY, 1850 (= N. latidorsatus d'ORB., 1842, p. 147, pl. 24), en pr6figure les traits et pourrait lui ~tre attribu6 aussi bien qu'~ Metacenoce- r a s .

En effet, Eutrephoceras d6rive certainement des Cenoceras ~t test lisse du Jurassique inf6rieur ; sa cloi- son tr& simple n'implique pas un caract~re primitif, mais d6rive par simplification de la cloison originelle ~t trois lobes des premiers Cenoceras.

I1 n'est pas facile de tracer une ligne de d6marcation pr6cise entre les deux genres, d 'autant que si la plu- part des Eutrephoceras cr6tac6s ou plus tardifs mon- trent un ombilic clos ou tr~s 6troit, celui-ci est souvent assez largement ouvert dans les esp~ces jurassiques. Une forme ~ section relativement comprim& et lobe lat6ral bien d6velopp6 comme Nautilus douvillei SPATH (= Nautilus desertorum DOUVILL]~, (non Quaas) 1916, p. 71, pl. 9, fig. 2) habituellement attri- bu6 ~ Eutrophoceras ~t la suite de Spath et de Kum- mel, serait sans doute mieux plat6 dans Metacenoce- ras, si on ne limite pas artificiellement ce dernier aux esp~ces liasiques et bajociennes.

La cloison d'Eutrephoceras est assez variable et, au Cr6tac6, de nombreuses esp&es montrent un lobe lat6ral assez net suivi d 'une selle bien marqu6e dans la r6gion ombilicale (formes ~t suture cimomiide de Wes- termann 1960, p. 161). I1 y a en effet un passage abso- lument continu et sans doute r6p6t6, de ces formes aux vraies Cimomia. J 'ai donc 6t6 conduit ~ laisser ces deux genres dans la m~me famille des Nautilid~s, ce

DIMENSIONS : D

JMA 8 2 / 1 6 6 63 33

51 27

VD 8 2 / 3 3 2 3 8 , 5 15

qui a l'inconv6nient de placer dans des families dis- tinctes les deux genres Eutrephoceras et Cenoceras, non moins 6troitement apparent6s dans le Jurassi- que ; c'est 1~ le sort habituel des formes souches, qu 'on peut aussi bien attribuer ~t leur groupe d'origine qu'~t celui auquel elles donnent naissance !

R&emment, Schultz (1976) a propos6 de subdiviser Eutrephoceras en trois sous-genres bas6s sur la forme de la ligne de suture •

- suture pratiquement droite (s.g. Simplicioceras, esp~ce-type :N. centralis Sow.) ;

- suture avec un lobe externe (s.g. Eutrephoceras, esp~ce-type : N. dekayi MORTON) ;

suture avec un lobe lat6ral (s.g. Euciphoceras, esp&e-type : N. regalis Sow.).

Cette proposition, sans doute int6ressante, semble pr6matur6e en l'absence de fondements phyl6tiques solides.

Les esp~ces jurassiques ne montrent jamais de lobe externe et leur lobe lat6ral, g6n6ralement pr6sent, est tr& peu profond. C'est par ces caract~res qu 'on peut les s6parer de Metacenoceras.

Le genre Eutrephoceras est, parmi tousles Nautila- c6s, celui qui pr6sente la plus grande long6vit6 ; du Bajocien au Miocene. I1 ne semble pr6senter que peu de tendances 6volutives distinctes, hormis une involu- tion de plus en plus grande. Mais il semble la souche de la plupart des genres cr6tac6s et tertiaires (Tintant & Kabamba 1983).

Eutrephoceras aff. waageni ( G E M M . )

texte-fig. 30 ; pl. 14, fig. 4

1 8 8 6 - Nautilus waageni n. sp. GEMMELLARO, p. 228, n ° 5.

1901 - - Nautilus waageni GEMM., Tagliarini, p. 189, pl. 2, fig. 5-6, pl. 3, fig. 8,9,11.

MATI~RIEL :

Un bon exemplaire enti~rement cloisonn6, ~t l'6tat de moule interne, niveau D 2 (JMA 82/166) ; un petit nucl6us venant du D 6 (VD 82/332).

M E 0

52

54

53

48 = 76

37 74

23 81

E/H c

9 = 14 1 , 4 5 33

7 14 1 , 3 7 30

2 6 1 ,53 20

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- - 1 1 9 - -

DESCRIPTION :

L'exemplaire le plus typique est un phragmoc6ne sans doute adulte (ses deux derni~res cloisons sem- blent se rapprocher), un peu d~form6 obliquement. La coquille est globuleuse ~t croissance assez rapide en 6paisseur. Involution forte, laissant un ombilic assez largement ouvert ~t la fin du dernier tour, avec une paroi verticale ~lev6e et un rebord arrondi.

Section transversale du dernier tour semi-ovalaire beaucoup plus 6paisse que haute, dont la plus grande ~paisseur est situ6e au niveau du rebord ombilical. Flancs r~guli~rement bomb6s, passant par une cour- bure continue, sans rebords ventraux individualis~s, la r~gion ventrale largement arrondie (fig. 30 a).

Loges assez nombreuses (12 sur le dernier demi- tour), ~troites et 61ev6es (c = 33 070). Ligne de suture tr~s peu sinueuse, traversant en ligne droite la r~gion ventrale et formant sur les flancs un lobe lat6ral large et peu profond, un peu d~current. Selle ombilicale basse et large sur le rebord ombilical. Partie interne de la suture et siphon non visibles. Moule interne lisse.

Fig. 30 -- Eutrephoceras aff. waageni (GEMM.). JMA 82/166. a/section, b/ligne de suture. a/section, b/suture line.

On peut rapprocher de cette forme un petit nucl6us du D 6 dont les proportions et la forme de la section sont tr~s semblables, mais qui s'en distingue par un ombilic nettement plus 6troit et des cloisons plus ser- r6es (15 sur le dernier demi-tour). La ligne de suture

est du m~me type (fig. 30 c,d) et le siphon occupe une position assez basse, sous le 1/3 inf6rieur de la hau- teur m6diane de la cloison.

Les diff6rences entre ces deux exemplaires peuvent ~tre en pattie de nature ontog6n6tique, le second repr6sentant sans doute le tour interne de l'esp6ce.

RAPPORTS ET DIFFI~RENCES :

Par sa forme globuleuse et ses cloisons tr~s peu plis- s6es, d6pourvues de lobe externe et ne montrant qu 'un lobe lat6ral peu profond, cette esp~ce ne peut ~tre attribute qu 'an genre Eutrephoceras, dont l 'origine semble devoir @tre recherch~e d~s le Lias sup6rieur, dans des formes de Metacenoceras ~ section 6paisse et ligne de suture tr~s simple. La principale diff6rence avec les repr6sentants typiques d'Eutrephoceras au Cr6tac6 et au Tertiaire est la pr6sence ici d 'un ombilic assez largement ouvert, ce qui peut ~tre consid6r6 comme un caract~re primitif, d6pourvu de valeur g6n6rique, ainsi que le montre l 'exemple des esp~ces actuelles de Nautilus. Certaines esp~ces cr6tac6es d'Eutrephoceras montrent d'ailleurs un ombilic plus ou moins largement ouvert. La forme la plus voisine semble ~tre le Nautilus waageni GEMM., du Bajocien de Sicile, qui pr6sente les m~mes proportions et des cloisons tr~s rapproch6es, dont la ligne de suture peu pliss6e montre cependant un lobe lat6ral moins d6cur- rent. La principale diff6rence entre les deux formes r6side dans la section, semi-circulaire avec une r6gion ventrale tr~s large et sa plus grande 6paisseur situ6e au-dessus du 1/3 inf6rieur dans le type sicilien, moins surbaiss6e avec un ventre plus 6troitement arrondi dans nos sp6cimens. Par l~t, ils se rapprochent un peu du Nautilus subrotondus CRICK (1898, p. 134, fig. 12 a,b), qui montre cependant un ombilic plus 6troit et une section plus comprim6e, avec un siphon situ6 au- dessus du centre de la cloison. Celles-ci sont plus espa- c6es, mais en l'absence de toute figuration (Crick dit seulement : sinus lat6ral peu profond et sinus ventral tr6s peu profond), la position g6n6rique de cette esp~ce demeure incertaine.

Eutrephoceras rotundum CRICK (1898, p. 132, fig. 11) montre une section beaucoup plus surbaiss6e avec un ventre plus aplati, un ombilic plus 6troit, des cloi- sons plus espac6es avec un lobe lat6ral un peu plus profond.

De N. toarcensis d'ORB., la pr6sente forme se distin- gue ais6ment par sa section beaucoup moins surbais- s6e et par ses cloisons beaucoup plus serr6es.

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- - 1 2 0 - -

DISTRIBUTION STRATIGRAPHIQUE :

L'esp~ce de Gemmellaro n'est connue que du Bajo- cien de Sicile. Les individus saoudiens que nous rap- prochons de celle-ci proviennent du Bajocien moyen (D 2) et montent dans le Bathonien inf6rieur (D 6).

Eutrephoceras rotundum (CRICK)

texte-fig. 31 ; pl. 14, fig. 4,5 ; pl. 15, fig. 1

DIMENSIONS :

1898 i Nautilus rotundum n. sp., CRICK, p. 132, fig. 11.

MATI~RIEL :

Un exemplaire bien typique du D 4 (VD 82/482 d) avec son test bien conserv6. Plusieurs autres exemplai- res (JMA 82/350, VD 82/552 a, VD 82/482 e), peu- vent en ~tre rapproch6s malgr6 diverses petites diff6- rences.

VD 8 2 / 4 8 2 d

JMA 8 3 / 3 5 0 a

VD 8 0 / 5 5 2 a

50

30

48

3 4

45

30

17

25

18

23

60 37 =

0

75 2 = 4

77 - -

90 4 8

86 - -

80 - -

57 23

52 43

53 29

51 36

E/H

1 ,25

1 ,35

1 , 7 2

1 ,62

1 , 5 8

c

36

35

33

S

23

26

30

28

33

DESCRIPTION ."

Le sp6cimen le plus typique (VD 82/482 a) est un phragmocfne long d 'un demi-tour, parfaitement con- serv6 avec son test. I1 montre une coquille globuleuse,

croissance rapide en 6paisseur, involution tr~s forte, ombilic tr~s petit, ponctiforme mais non clos, en forme d'entonnoir assez profond, ~ parDi oblique, convexe, ~t rebord arrondi. Section subcirculaire net- tement plus 6paisse que haute, sa plus grande 6pais- seur situ6e un peu au-dessus du rebord ombilical. Flancs un peu bomb6s, passant par une courbure con- tinue A la r6gion ventrale large et arrondie. Au d6but du demi-tour conserv6, la section est un peu plus 6paisse et plus arrondie (fig. 31 a).

L'exemplaire ayant conserv6 son test, la forme et l 'espacement des cloisons ne peuvent ~tre observ6s. A en juger par les deux faces cloisonnaires qui limitent le fragment, les cloisons sont peu incurv6es et la ligne de suture est tr~s simple, d6pourvue de lobe externe, et ne poss~de qu 'un lobe lat6ral peu profond. I1 n 'y a pas de lobe annul~iire. Le siphon, rond et assez gros, est situ6 tr~s bas darts la cloison, en position subdor- sale, ~t 23 % au plus de sa hauteur.

ORNEMENTATION :

Le test bien conserv6 est 6pais, notamment sur le rebord ombilical, et montre une striation transversale bien marquee. Proverses sur la parDi ombilicale, les stries se recourbent sur le rebord ombilical pour tra- verser les flancs en direction 16g~rement r6troverse et se recourbent finalement vers l'arri~re pour dessiner sur le ventre un sinus large et peu profond, dont les branches lat6rales font un angle sup6rieur ~t 120 °. Certaines stries se renforcent ~ et lh en 6bauchant des cftes irr6guli~res. En lumi~re rasante, on observe sur la r6gion ventrale de fines stries longitudinales for- mant de 16g~res perles h leur intersection avec l 'orne- mentation transversale.

Je rapporte 6galement ~t cette esp~ce deux individus enti~rement cloisonn6s, provenant du D 3 (JMA 83/350) qui se rapprochent beaucoup de l 'holotype par leur forme g6n6rale, et qui ont l 'avantage de mon- trer leur cloison. L'involution y est un peu molds forte, laissant un ombilic un peu plus ouvert (8 % au lieu de 4 %, cette diff6rence pouvant s'expliquer par l 'absence du test), tr~s profond, avec une parDi verti- cale 16g~rement concave darts sa partie sup6rieure, et un rebord subanguleux l~t DO des fragments de test

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G

c : reduction 0,89

pas de lobe annulaire. Sur le plus petit des deux exem- plaires, le lobe lateral complet est large, mais peu pro- fond.

Le siphon rond et 6troit, est situ6 assez bas, en posi- tion dorso-centrale, ~ 30 % environ de la hauteur m6diane de la cloison. I1 est donc un peu moins interne que sur l 'holotype, mais cette diff6rence peut 6tre due ~ la croissance.

On peut encore rapporter ~ E. rotundum l'exem- plaire VD 80/552, du meme horizon (D 4) • c'est un fragment de moule interne long d 'un tiers de tour, dont les dimensions et les proportions sont tr~s sem- blables, avec une section presque aussi 6paisse, mais un ventre plus arrondi, sans doute en raison de son caract~re j uv6nile. L' ombilic est mal conserv6, l'6car- tement des cloisons et la position du siphon sont iden- tiques. Le lobe lat6ral est bien visible, suivi d 'une selle peu accentu6e (fig. 31 d).

Enfin, un petit fragment long d 'un quart de tour, provenant du m~me gisement (VD 82/482) que le pre- mier exemplaire d6crit, semble, par sa section surbais- s6e 6paisse (~t D = 24mm, H = 12,5, ? = 52 ~/0, E = 19 = 79 %, E / H = 1,62), son ombilic 6troit et pro- fond avec un rebord anguleux, pouvoir etre attribu6, lui aussi ~ l'esp~ce de Crick, malgr6 un siphon situ6 un peu plus haut, h 40 % environ de la hauteur m6diane de la cloison. I1 est muni de son test qui montre des stries d'accroissement tr~s fines, dessinant un large sinus ventral.

Fig. 31 - - Eutrephoceras rotundum (CRICK). VD 82/482. a / section. J M A 82/350. b / section, c / ligne de suture.

a / s ec t i on , b / s ec t i on , c / s u t u r e line. d / s u t u r e line.

sont conserv6s, plus arrondi mais nettement d61imit6 sur le moule interne.

La section trap6zo'idale surbaiss6e est nettement plus 6paisse que haute, sa plus grande 6paisseur est situ6e au niveau du rebord ombilical. Les flancs incli- n6s sur le plan de sym6trie de la coquille passent en continuit6 ~ la r6gion ventrale tr~s large, plano- convexe. Cette section (fig. 31 b) est nettement plus 6paisse et moins arrondie que dans le type de l'esp~ce.

Les cloisons sont assez rapproch6es et assez 6troites (c = 35 % environ). Elles passent tout droit sur la r6gion ventrale, puis se couchent assez brusquement vers l'arri6re pour dessiner un large lobe lat6ral, dont seule la partie externe est visible (fig. 31 b). I1 n 'y a

R A P P O R T S ET DIFFI~RENCES :

Malgr6 queiques diff6rences en grande parfie impu- tables ~ la croissance, ces formes paraissent toutes pouvoir ~tre rapport6es ~ la m~me esp6ce. La section 6paisse, globuleuse, l'ombilic tr6s r6duit, la ligne de suture tr~s simple permettent d'attribuer cette forme au genre Eutrephoceras. Parmi les rares espbces de ce genre d6crites au Jurassique, c'est de Nautilus rotun- dus CRICK qu'elle se rapproche le plus, par son ombi- lic 6troit, sa section 6paisse avec une r6gion ventrale un peu aplatie. Le type anglais 6tant un adulte muni de son test, il ne montre ni l'allure des cloisons, ni la position du siphon. Cependant, dans son texte, Crick indique 8 cloisons sur le dernier demi-tour, ce qui cor- respond bien avec nos exemplaires ; il indique une ligne de suture tr6s peu pliss6e, avec un lobe lat6ral large et peu profond, un lobe externe ~ peine marqu6, et un siphon infra-central : toutes ces observations sont compatibles avec ce qu 'on peut observer sur les

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formes saoudiennes, dont les variations peuvent ren- trer ais6ment dans le cadre de la variabilit6 intra- sp6cifique.

La forme subanguleuse du rebord ombilical et le creusement de la paroi 6voquent un peu le Nautilus terebratus DUMORTIER (1874, IV, p. 42, pl. 6), mais dans cette esp~ce l'ombilic est plus large et la section moins aplatie ; les cloisons sont plus serr6es, avec un lobe lat6ral plus profond, et le siphon situ6 plus haut. Enfin, le test y conserve une ornementation spiral6e limit6e ~t la r6gion ventrale.

Nautilus subrotundus CRICK (1898, p. 134, fig. 12) montre une coquille beaucoup plus comprim6e, un rebord ombilical plus anguleux et un siphon situ6 au- dessus du centre de la cloison.

Nautilus waageni GEMMELLARO (1886, p. 207, cf. Tagliarini, 1901, p. 189, pl. 2, fig. 5-6, pl. 3, fig. 8-9- 10) pr6sente une section beaucoup moins surbaiss6e, des cloisons plus rapproch6es et encore plus droites, avec un siphon plus bas.

Une autre forme assez proche est le Nautilus marri GEMM. (1886, p. 297, in Tagliarini, 1901, p. 197, pl. 6, fig. 5-6), du Bajocien de Sicile, qui se distingue par une section encore plus 6paisse (E/H = 1,62), ~t ven- tre excav6 chez l'adulte, par son ombilic clos et ses cloisons tr~s rapproch6es.

compl~tement clos par un cal sur le test, ne se traduit que par une d6pression punctiforme ~t parois obliques et rebord indistinct. La section du tour (fig. 32) est semi-elliptique, presque aussi haute qu'6paisse. Au diam~tre maximal de 28 mm, l'6paisseur du tour mesure 21 mm (74 %), la hauteur 19 mm (67 %), ce qui donne un rapport E / H = 1,11. Les flancs 16g~re- ment convexes convergent vers la r6gion ventrale arrondie, mais assez 6troite, ~t laquelle ils passent par une courbure continue. La derni~re cloison, seule visi- ble, est peu concave ; il ne semble pas y avoir de lobe externe et le lobe lat6ral est large et peu profond. I1 n 'y a pas de lobe annulaire.

Le siphon, petit et rond, est situ6 en position dorso- centrale, h 27 % de la hauteur m6diane de la cloison.

Fig. 32 - - Eutrephoceras aff. subrotundum (Ct~o0. VD 80/552 b. section.

RI~PARTITION STRATIGRAPHIQUE :

Le type anglais de E. rotundum (CRICK) provient du Bajocien inf6rieur (zone ~ Sauzei). Les individus saoudiens que je rapporte ~t l'esp~ce proviennent des horizons D 3 et D 4, c'est-h-dire du Bajocien terminal et du Bathonien inf6rieur. Cet age un peu plus r6cent peut, aussi bien que l'61oignement g6ographique, expliquer les 16g~res diff6rences observ6es.

Eutrephoceras a f f . subrotundum (CRICK)

texte-fig. 32, pl. 15, fig. 2

1 8 9 8 - Nautilus subrotundus nov. sp. CRICK, p. 134, fig. 12.

Un joli nucl6us de petite taille (VD 80/552 b, D 3) ayant conserv6 son test, montre une forme subglobu- leuse, avec un enroulement tr~s involute. L'ombilic,

Le test est couvert de fines stries transversales dessi- nant sur le ventre un sinus hyponomique large et peu profond, dont les branches forment un angle obtus, de 130 ° environ.

RAPPORTS ET DIFF]~RENCES :

Par sa section arrondie, son ombilic closet sa ligne de suture peu pliss6e, cette forme semble devoir ~tre rapport6e ~t Eutrephoceras plut6t qu'~t Metacenoce- ras. Sa forme g6n6rale et son ornementation la rap- prochent de ~ Nautilus ~ subrotundus CRICK, du Bajocien inf6rieur d'Angleterre. I1 s'en distingue cependant par son ombilic compl~tement ferm6 et par son siphon beaucoup plus bas. Ces diff6rences pour- raient etre partiellement dues ~t la taille beaucoup plus faible du sp6cimen qui n'est qu'un nucl6us, alors que le type anglais, mesurant 99 mm de diam~tre, semble adulte. I1 est en effet fr6quent de voir, au cours de la croissance, l'ombilic s'ouvrir et le siphon s'61ever dans la cloison. Mais, pour ce dernier, la diff6rence

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observ6e semble trop importante pour ne pas ~tre significative. En outre, l'ftge du sp6cimen saoudien (D 3, Bajocien terminal) est nettement plus r6cent que celui du type anglais (Bajocien inf6rieur).

Eutrephoceras globosum n o v . s p .

texte-fig. 33 ; pl. 15, fig. 3

HOLOTYPE :

L'exemplaire JMA 82/311, figur6 ici pl. 15, fig. 3 a,b.

NIVEAU :

Formation de Druhma, horizon D 6.

PROVENANCE :

Arable saoudite, feuille de Durma.

ETYMOLOGIE :

Du latin globosus : rond, sph6rique.

MATt~RIEL :

Bien qu'elle ne soit repr6sent6e que par un seul exemplaire, /t l'6tat de moule interne, le bon 6tat de celui-ciet les importantes diff6rences qu'il montre par rapport aux autres esp~ces jurassiques d'Eutrephoce- ras m'incitent ~ cr6er pour cette forme une esp~ce nouvelle.

DIAGNOSE :

Esp~ce globuleuse, presque sph6rique, ~t section semi- circulaire 6paisse. Cloisons tr~s serr6es; ligne de suture presque droite ; siphon dorso-central.

DIMENSIONS :

T = ' " ' ' D

I I 58

H E 0

35 = 60 58 = 100 1 , 5 = 3

22 58 35 92

EIH c

1 , 6 0 I 23

1 , 6 0 22

DESCRIPTION :

Forme globuleuse 6paisse, presque sph6rique, l'6paisseur du dernier tour &ant sensiblement 6gale au diam~tre. Enroulement tr~s involute, ombilic poncti- forme, tr~s 6troit sur le moule interne, sans doute clos sur le test, profond, en forme d'entonnoir. Paroi ombilicale convexe, rebord arrondi. Section beau- coup plus 6paisse que haute, semi-lunaire, dont la plus grande 6paisseur est situ6e vers le 1/3 interne de la hauteur des flancs (fig. 33 a). A partir de ce point, les flancs montrent une courbure continue et passent sans rebords ventraux individualis6s ~t la r6gion ven- trale large et arrondie. La section ne montre aucune modification notable sur le dernier tour.

Fig. 33 - - Eutrephoeeras globosum nov. sp. Holotype, JMA 82/311. a/sect ion, b / l igne de suture.

a/sect ion, b / su tu re line.

La loge d'habitation et la taille de l'adulte sont inconnues. Cloisons tr~s nombreuses (14 sur le dernier demi-tour), hautes et 6troites (c = 22 % seulement). Ligne de suture (fig. 33 b) tr~s simple presque droite sur le ventre et sur les flancs, sans lobe externe ni lobe lat6ral diff6renci6s. Au niveau du rebord ombilical, la suture se recourbe brusquement en dessinant une selle lat6rale tr~s dissym6trique. Pas de lobe annulaire.

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- - 124 - -

Siphon visible au d6but du dernier tour, petit, rond, situ6 en position dorso-centrale, h 25 07o environ de la hauteur m6diane de la cloison.

Test non conserv6 ; moule interne lisse.

R A P P O R T S ET DIFFI~,RENCES :

Par son ombilic tr~s 6troit, sa section ronde et 6paisse, et surtout par ses cloisons non pliss6es cet individu montre tous les caract~res du genre Eutre- phoceras. Peu de formes de ce genre ont ~t6 ~t ce jour d6crites darts le Jurassique moyen. On peut sans doute lui attribuer le Nautilus perinflatus FOORD & CRICK (1890, p. 286, fig. 15 a,b), du Bajocien inf6rieur de Sherborne, difficile ~t comparer en raison de sa taille beaucoup plus grande (plus de 160 mm pour le type encore enti~rement cloisonn6 h ce diam6tre), mais qui se rapproche du pr6sent sp6cimen par sa section tr6s renfl6e, son ombilic tr6s 6troit et la situation tr6s basse du siphon ; il s'en distingue cependant par son 6pais- seur moindre et surtout par ses cloisons beaucoup plus espac6es et montrant un lobe lat6ral beaucoup plus marqu6.

De Nautilus rotundus CRICK, d6crit pr6c6demment, l'esp6ce d6crite ici diff~re tr~s nettement par sa section beaucoup plus 6paisse, plus circulaire, et par ses cloi- sons beaucoup plus serr6es et presque droites.

De Nautilus waageni GEMM., qui montre une ligne de suture plus ressemblante, il se distingue par son ombilic plus 6troit, sa section plus 6paisse et ses cloi- sons plus serr6es... La forme g6n6rale de cette esp6ce est plus proche de celle de Nautilus subinflatus d'ORBIGNY (1842, p. 165, pl. 37), du Kimm6ridgien. Mais il s'en distingue par ses cloisons plus rappro- ch6es et par la position beaucoup plus basse du siphon.

Assez curieusement, les formes les plus voisines de cette esp~ce sont des formes du Cr6tac6, comme Eutrephoceras sphaericum (FORBES) oU E. vastum (KNER). La ressemblance entre ces formes d',qge si dif- f6rent n'est certainement qu'un effet de convergence, et montre le caract~re it6ratif de l'6volution du genre Eutrephoceras, certainement polyphyl6tique.

D I S T R I B U T I O N S T R A T I G R A P H I Q U E :

Eutrephoceras globosum provient du niveau 6 de la formation de Dhruma, qui n 'a livr6 comme ammoni- tes que des Druhmaites. Mais la persistance ~t ce

niveau d'Ophionautilus aff. catonis (voir ci-dessus p. 86 ) et d'Eutrephoceras waageni semble indiquer un ~tge Bathonien inf6rieur, ou au plus Bathonien moyen.

Eutrephoceras sp. nov. A

texte-fig. 34 ; pl. 14, fig. 4

H O L O T Y P E "

L'exemplaire n ° JMA 82/41 a.

G I S E M E N T :

Formation de Tuwaiq, horizon T 3.

A G E :

Callovien moyen.

D I M E N S I O N S :

D

44

34

25

H E

22 = 50 30 = 60

16 47 25 74

12 48 18,5 = 74

0 E/H c S

7 = 16 1 ,36

4 , 5 = 13 1 ,56 20

1 , 5 4 0 , 3 3

D E S C R I P T I O N "

Cette forme est repr6sent6e par un seul sp6cimen, un moule interne un peu d6form6 obliquement, adulte et poss6dant la majeure partie de sa loge d'habitation.

Coquille subglobuleuse, de petite taille (le diam~tre total de l 'adulte ne devait pas d6passer 50 mm). Invo- lution assez forte laissant un ombilic relativement large pour le genre (15 070), profond, avec une parDi 61ev6e, subverticale et un rebord subanguleux.

Section transversale du tour adulte nettement plus 6paisse que haute, sa plus grande 6paisseur situ6e au niveau du rebord ombilical. Flancs 16g~rement bom- b6s, faiblement convergents vers la r6gion ventrale large, plano-convexe, limit6e par des rebords ven- traux arrondis (fig. 34 a). Sur le phragmoc6ne, la sec- tion est un peu plus 6paisse et la r6gion ventrale moins aplatie.

Cloisons tr~s nombreuses (14-15 sur le dernier demi- tour), hautes et 6troites (c = 20 °70 au plus). Les deux derni~res un peu plus rapproch6es encore indiquent que, malgr6 sa petite taiUe, l 'individu 6tait adulte.

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- - 1 2 5

Ligne de suture tr~s peu pliss6e, traversant en ligne droite la r6gion ventrale. Au niveau des rebords ven- traux, elle se coude 16g~rement vers l 'arri6re en pas- sant au lobe lat6ral tr6s large, un peu d6current et tr+s profond, se terminant par une selle un peu plus mar- qu6e sur le rebord ombilical (fig. 34 b) ; il n 'y a pas de lobe annulaire.

Siphon petit, rond, situ6 au 1/3 interne de la hau- teur m6diane de la cloison. Test non conserv6, moule interne lisse.

Q

Fig. 34 - - Eutrephoceras sp. nov. A. JMA 82/41 a. a / sec t ion , b / l i g n e de suture.

a / sec t ion , b / s u t u r e line.

RAPPORTS ET DIFF]~RENCES :

Cette forme pr6sente des caract6res interm6diaires entre les genres Metacenoceras et Eutrephoceras : de ce dernier, elle se rapproche par sa forme globuleuse, ses cloisons tr6s peu pliss6es passant droit sur le bord ventral. Cependant, il existe encore un lobe lateral, peu profond mais bien net, et l 'ombilic est largement ouvert comme dans beaucoup de Metacenoceras. En fait, il existe certainement des passages continus et r6p6titifs entre ces deux taxons, et il est normal de trouver darts les formes interm6diaires un m61ange de leurs principaux caract6res. On a d6j~ soulign6 que les formes du Jurassique moyen que nous attribuons ~t Eutrephoceras montrent encore des caract6res primi- tifs, et notamment un ombilic largement ouvert. D'autre part, beaucoup d'esp~ces habituellement pla- c6es dam Eutrephoceras, comme E. douvillei SPATH, montrent un lobe lat6ral bien form6.

Pour routes ces raisons, je suis conduit ~t laisser cette forme dans Eutrephoceras.

Aucune esp6ce pr6c6demment d6crite ne correspond exactement ~ ce type : la section de la loge d'habita- tion rappelle un peu E.rotundum CRICK, m a i s outre sa taille plus faible, la pr6sente esp~ce en diff~re tr6s nettement par son ombilic largement ouvert, ses cloi- sons tr~s serr6es et plus rectilignes. La ligne de suture

et la position du siphon rappellent un peu E. douvillei SPATH, mais l 'ombilic et la section sont tr6s diff6- rents. Enfin, le resserrement des cloisons 6voque ce que l 'on observe dans E. waageni, dont elle se distin- gue par son ombilic large et sa section montrant un ventre l~g6rement aplati.

La forme de la ligne de suture n'est pas tr~s 61oign6e de celle des Metacenoceras du groupe obesum, mais ici le lobe lat6ral est nettement moins marqu6, et il n 'y a aucune tendance ~ la formation d 'un lobe externe. En outre, la section est plus globuleuse.

I1 s'agit certainement d 'une esp6ce nouvelle, qu 'en l 'attente de mat6riel plus important je laisse volontai- rement en nomenclature ouverte.

Eutrephoceras a f f . douvillei SPATH

texte-fig. 35 ; pl. 15, fig. 5

1916 - - Nautilus desertorum nov. sp., H. DOUVILLI~ (non Zittel, in Quaas 1902), p. 71, pl. 9, fig. 2.

1927 - - Eutrephoceras douvillei nom. nov., SPATH,

p. 34.

MAT]~RIEL :

Un moule interne adulte, tr~s d6form6 obliquement (JMA 82/402 b). La fiche d'envoi indique comme niveau Tuwaiq (T 1). Le plan de situation le place dans D 7. Ces deux horizons se rattachent au Callo- vien moyen.

DIMENSIONS :

Difficiles ~t ~valuer en raison de la d6formation qui rend les mesures approximatives ; on peut estimer :

D = 5 5 m m ; H = 3 5 m m e n v . ( 6 4 % ) ; E = 2 8 m m env. (51%) ; E / H = 0,80.

DESCRIPTION :

Forme ~ croissance plus rapide en hauteur qu 'en 6paisseur. Enroulement presque compl6tement invo- lu te : ombilic ferm6 sur une face, tr~s 6troit sur l 'autre. La section, bien que d6form6e, parait avoir 6t6 ovalaire, plus haute qu'6paisse (fig. 35 a). Les flancs, un peu bomb6s, passent par une courbure con- tinue ~ la r6gion ventrale arrondie, sans trace d'apla- tissement ni de car6nes ventrales. La loge d'habitation est conserv6e sur 1/6 e de tour environ. L'exemplaire

Page 60: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

- - 1 2 6 - -

semble adulte, les deux derni6res cloisons &ant nette- ment rapproch6es. Les cloisons sont nombreuses (8 dans un quart de tour), hautes et 6troites (c = 25 % env.). La ligne de suture est tr~s peu sinueuse (fig. 35 b) : elle traverse tout droit la r6gion ventrale, puis des- sine sur les flancs un lobe lat6ral tr6s plat, presque nul sur la face gauche, un peu plus accentu6 en raison de la d6formation sur l 'autre face. La selle lat6rale para~t tr~s r6duite, sinon absente. Le siphon n'est pas visi- b l .

Fig. 35 -- Eutrephoceras aff. douvillei SPATn. HMA 82/402 a. a/section, b/ligne de suture. VD 80/603. c/section, d/ligne de suture. a/ section, b/ suture line. c/ section, d/ suture line.

profond. L'absence de renseignements sur la position du siphon et la d6formation subie par l 'exemplaire saoudien ne permettent pas de se prononcer de fa~on d6finitive sur l'identit6 des deux formes.

A ce groupe se rattachent 6galement deux autres exemplaires (VD 82/603) du m~me niveau (D 7), qui montrent un ombilic 6troit, ~ paroi subverticale, une section ovalaire ~ peine plus 6paisse que haute (pour un diam&re de 50 mm, H = 26 mm, E = 29 mm, E / H = 1,10), avec un ventre 6troitement arrondi. Les cloisons peu espac6es (c = 30 %) montrent une ligne de suture droite sur le ventre et donnant sur les flancs un lobe lat6ral ~t peine marqu6. La selle interne, large et peu profonde, ne montre pas de lobe annulaire. La section un peu plus 6paisse et les cloisons plus espa- c~es que dans l 'exemplaire pr6c6dent peuvent ~tre attribu6es au caract6re juv6nile de ces sp6cimens. En effet, comme d'habitude, l'6paisseur relative d6cro~t au cours de la croissance, pour aboutir ~t un adulte section tr6s comprim6e pour le genre Eutrephoceras, caract6re par lequel E. douvillei se distingue ais6ment de tous ses cong6n~res du Jurassique moyen, et se rap- proche plut6t de certains Metacenoceras.

DISTRIBUTION STRATIGRAPHIQUE :

H. Douvill6 attribue ~ son Nautile un age oxfor- dien. Ici, les formes que nous rapprochons d'elle pro- viennent du Callovien moyen.

RAPPORTS ET DIFFI~.RENCES :

Par son ombilic tr& &roit, sa r6gion ventrale arron- die, sa ligne de suture tr~s simple, cette forme peut ~tre rapport6e ~ Eutrephoceras. Elle se rapproche sur- tout, autant qtie la d6formation permette d 'en juger, de la forme oxfordienne du SinaY figur6e par H. Dou- vill6 sous le nom de N. desertorum, rebaptis6e par Spath Eutrephoceras douvillei en raison d ' une homonymie avec une esp~ce danienne de Quaas (1902) ; mais le type de Douvill6 montre des cloisons un peu plus espac6es et un lobe lat6ral un peu plus

DIMENSIONS : D

JMA 8 2 / 4 0 2 c

JMA 8 2 / 4 1 b 44

34

26

Eutrephoceras s p . i n d .

texte-fig. 36

Le Callovien moyen d'Arabie saoudite a encore livr6 quelques fragments d 'une esp&e d'Eutrephoce- ras nettement diff6rente, que son &at tr6s parcellaire ne permet pas de d6terminer avec pr6cision. I1 s'agit d 'un fragment form6 de 3 loges seulement, venant du mOme gisement que E. aft. douvillei (JMA 82/402 c), et d 'un petit individu tr6s comparable du T 3 (JMA 82/41 b).

H t E 0

38

22 = 50

16 47

12 48

55

30 = 68

26 78

18,5 74

E/H c

- 1 ,40 15

7 = 16 1 ,36

4 , 5 = 13 1 ,56 20

- 1 , 5 4 -

Page 61: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

- - 1 2 7 - -

DESCRIPTION :

Ces formes different nettement de l 'esp6ce pr6c6- dente par leur section beaucoup plus 6paisse, de forme trap6zo'idale, avec des flancs convergeant vers la r6gion ventrale large, plano-convexe et l imit& par des rebords ventraux arrondis.

c

b l Fig. 36 -- Eutrephoceras sp. i n d .

JMA 82/402 b. a/section, b/ligne de suture. JMA 82/41. c/section, d/ligne de suture. a/section, b/suture line.

c/section, d/suture line.

Le plus grand fragment montre une section franche- ment trap&o'ldale (fig. 36 a) avec une r6gion ventrale arrondie, avec des rebords ~ peine individualis6s. L 'ombil ic semble avoir 6t6 bien ouvert, mais il est impossible d 'est imer sa largeur. Les cloisons sont tr~s rapproch6es et t r& 6troites (c = 15 % ~ peine). La ligne de suture est presque droite (fig. 36 b), montrant seulement un 16ger coude au sommet des flancs ; le lobe lat6ral est ~ peine esquiss6. Le siphon, gros et rond, est exactement au centre de la cloison.

Le plus petit exemplaire est un moule interne mon- trant le d6but de la loge d 'habi tat ion, sans doute immature. L 'ombil ic est large et profond. La section, subquadratique, montre un ventre plus large et plus aplati que le pr6c6dent (fig. 36 c). Les cloisons sont nombreuses (15 sur le dernier demi-tour) et 61ev6es. La ligne de suture montre un lobe un peu plus d6cur- rent et plus accus6 (fig. 36 d). Le siphon, au diam&re de 34 mm, est situ6 un peu plus bas~ ~t 33 % de la hau- teur m6diane de la cloison.

Les diff6rences entre les deux individus peuvent ren- trer dans le domaine de la variabilit6 intrasp6cifique, surtout si on tient compte de la diff6rence de taille.

La forme la plus proche est sans doute Eutrephoce- ras ro tundum CRICK, du Bajocien (voir plus haut). Mais les exemplaires calloviens, outre leur ,~ge bien diff6rent, s 'en distinguent par leurs cloisons rappro- ch6es, avec un lobe lat6ral encore plus r6duit, par leur siphon plus 61ev6 et par leur section diff6rente.

I1 s 'agit sans doute d 'une esp&e nouvelle, mais elle est trop mal repr6sent6e pour permettre une descrip- tion compl&e).

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Page 64: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

P L A N C H E 1

Fig. 1 - - Cenoceras (Metacenoceras) sp. nov. aft . jurense (QUENSTEDT).

VD/80/338 ; Middle Marrat. Vue lat6rale.Lateral view.

Fig. 2 - - Cenoceras (Metacenoceras) aff. lutatii (GEMM.).

J M A 82/289 ; D 2.

2a : vue lat6rale. Lateral view. 2b : vue ventrale. Ventral view.

Fig. 3 - - Cenoeeras (Metacenoceras) aft. lineatum (d'ORB., non SOW.).

VD 80/563 : D 1 : vue lat6rale. Lateral view.

Fig. 4 - - Cenoceras (Metacenoceras) dhrumaense nov. sp..

Holotype. VD 80/544 ; D 2.

4a : vue lat6rale. Lateral view. 4b : vue ventrale. Ventral view.

Sauf indication contraire, les exemplaires sont figur6s en grandeur naturelle. A l 'exception de la fig. 2 de la planche 4, tousles clich6s sont dus h M. Alain Godon, Centre des Sciences de la Terre, Dijon.

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Geobios

M~m. special 9

PI. 1

H. Tintant

Page 66: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

PLANCHE 2

Fig. 1 - - Cenoceras (Metacenoceras) nov. sp. ?

VD 80/544 ; D 2 : vue ventrale. Ventra l view.

Fig. 2 - - Cenoceras (Metacenoceras) aff. multiseptatum (FOORD & CRICK).

J M A 80/554.3, D 3 : vue lat6rale. Lateral view.

Fig. 3 - - Cenoceras (Metacenoceras) af t . exiguum (CRICK).

VD 80/518 ; D 5 : vue lat6rale. Lateral view.

Fig. 4 - - Cenoceras (Metacenoceras) saoudense nov. sp.

Holotype. VD 81/136, D 7.

4a : vue lat6rale. Lateral view. 4b : vue ventrale. Ventra l view.

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Geobios

M~m. special 9

PI. 2

H. Tintant

Page 68: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

PLANCHE 3

Fig. 1 - - Ophionautilus aft . burtonensis (FOORD & CRICK).

VD 81/188 - 1. D 3 : vue lat6rale. Lateral view. x : 0,65.

Fig. 2 - - OphionautUus burtonensis (FOORD & CRICK).

Bajocien sup~fieur (Espagne) Coll. Bulard, Institut des Sciences de la Terre, Dijon.

Page 69: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

Geobios

M~m. special 9

Pi. 3

H. Tintant

Page 70: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

PLANCHE 4

Fig. 1 - - Ophionautilus aft. catonis (GEMM.).

VD 81/188-2. D 3 : vue lat6rale, x 0,70. Lateral view.

Fig. 2 - - Ophionautilus af t . catonis (GEMM.) .

Photo prise sur le terrain d 'un tr~s grand exemplaire du D 6, proche du gisement VD 82/332. Photograph of a very large specimen.

Vue lat6rale. Lateral view. x 0,35.

Page 71: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

Geobios

M~m. special 9

Pi. 4

H. Tintant

Page 72: Les Nautiles du Jurassique d'Arabie saoudite

PLANCHE 5

Fig. 1 - - Ophionautilus n o v . sp., groupe de O. burtonensis (FOORD & CRICK).

VD 80/554, D 3 : vue lat~rale. Lateral view. x 0,85.

Fig. 2 - - Ophionautilus aft. zitteli (GEMM.).

VD 82/674, T 2 : vue lat~rale. Lateral view.

Fig. 3 - - Ophionautilus aff. burtonensis (FOORD & CRICK).

Nucleus ?. JMA 80/554-1, D 3.

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Geobios

M~m. special 9

PI. 5

H. Tintant

2

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PLANCHE 6

Fig. 1 - - Digonioceras enayi nov . sp.

H o l o t y p e . VD 80/556. D 5.

a • vue lat6rale. La tera l view. b : vue ventra le . Vent ra l view.

Fig. 2 - - Cenoceras (Metacenoceras) dhrumaense nov . sp.

Var i an t 6volu6. J M A 80/197, D 3.

a : vue lat6rale. La te ra l view. b : vue orale. Oral view.

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Geobios

M~m. sp&ial 9

PI. 6

H. Tintant

l b 2 ~ b

2 a

l a

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PLANCHE 7

Fig. 1 - - Paracenoceras aff. prohexagonum SPATH.

VD 82/354a, D 4.

l a : vue lat&ale. Lateral view. b : vue ventrale. Ventral view.

Fig. 2 - - Paracenoceras nov. sp. groupe prohexagonum SPATH.

Exemplaire adulte, corrod6, VD 80/607, D 4. Adult eroded specimen.

2a : vue lat~rale. Lateral view. 2b : vue ventrale. Ventral view.

Fig. 3 - - Paracenoceras sp., groupe prohexagonum SPATH.

Nucl6us. J M A 83/353, D 4.

3a : vue lat6rale. Lateral view. 3b : vue ventrale. Ventral view.

Fig. 4 - - Paracenoceras speciosum nov. sp..

Holotype. VD 82/484a, D 5.

a : vue lat6rale. Lateral view. 4b : vue 16g~rement oblique de l 'autre face.Slightly oblique view of the other face. c : vue ventrale. Ventral view. d : vue orale. Oral view.

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Geobios

M~m. special 9 PI. 7

H. Tintant

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P L A N C H E 8

Paracenoceras sulcatum n o v . sp.

Fig. 1 - - Holotype. VD 82/608a, D 7.

l a : rue lat6rale, c6t6 gauche montrant des cloisons. Lateral view, left side showing the septa.

lb : rue lat6rale, c6t6 droit, avec le test. Lateral view, right side with the conch.

lc : vue ventrale. Ventral view.

Fig. 2 - - Exemplaire enti~rement cloisonn6, muni du test. VD 82/608b. Totally septed specimen, with the conch.

a : vue lat6rale. Lateral view. b : vue ventrale. Ventral view.

Fig. 3 - - Nucl6us, avec le test. Le sillon ventral est d6j~t bien marqu6. Nucleus, with the conch. The ventral furrow is well mar- ked.

VD 82/608d. a : vue lat6rale. Lateral view. b : vue ventrale. Ventral view.

Fig. 4 - - Tour juv6nile, montrant l 'ornementat ion r6ticul6e. VD 82/607b. x 4.

Young whorl showing the reticulated ornamentat ion.

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Geobios

M6m. sp6cial 9

PI. 8

H, Tintant

3~ 4

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PLANCHE 9

Fig. 1 - - Paracenoceras sp. nov. aft . sulcatum nov. sp.

J M A 83/338. H 2.

a : vue lat6rale. Lateral view. b : vue ventrale, montrant la ligne m6diane. Ventral view showing median line.

F i g . 2 - - Aulacenoceras arabicum n o v . s p . , n o v . g e n .

Holotype J M A 82/400. Vue ventrale, montrant l 'o rnementa t ion caract6ristique. Ventral view showing the characte- ristic ornamentat ion.

(voir pl. 13, fig. 1, la vue lat&ale), x 0,80. (see pl. 13, fig. I, the lateral view).

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Geobios

M~m. special 9

P|. 9

H. Tintant

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PLANCHE 10

Fig. 1 - - Paracenoceras meridionale nov . sp.

H o l o t y p e V D 82/676. T 3.

a : vue lat6rale. La te ra l view. b : vue ventra le . Vent ra l view.

Fig. 2 - - Paracenoceras sulcatum nov . sp.

Nucleus , V D 82/607a. D 7

a : vue lat6rale. La te ra l view. b : vue vent ra le . Vent ra l view.

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Geobios

M~m. special 9

PI. 10

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9~t

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P L A N C H E 11

Fig. 1 - - Paracenoceras aff. hexagonum (SOW.)

JMA 82/276a. H 1. x 0,70.

a : vue lat6rale montrant le d6but de la loge d'habitation. Lateral view showing the beginning of the body chamber.

b : vue lat~rale du phragmoc6ne (il manque quelques cloisons entre ces deux fragments d 'un m~me individu). Lateral view of phragmocone (some septa are absent between these two fragments of a same specimen).

Fig. 2 - - Cymatonautilus collignoni TINTANT.

VD 82/608e. D 7. Vue lat6rale. Lateral view.

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Geobios

M~m. special 9

PI. 11

H. Tintant

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PLANCHE 12

Fig. 1 - - Paracenoceras macrum nov. sp.

Holotype. J M A 82/318, H 1. Vue lat6rale. Lateral view. x 0,5.

Fig. 2 - - Cymatonautilus collignoni TINTANT.

VD 82/608e. D 7. Vue ventrale de l 'exemplalre figur6 pl. 11, fig. 2, en rue lat&ale. Ventral view of the specimen figu- red pl. 11, fig. 2, in lateral view.

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Geobios

M~m. special 9

Pl. 12

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1

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P L A N C H E 13

Fig. 1 - - Aulacenoceras arabicum nov. s p .

Holotype, JMA 82/400. D 7. vue lat6rale, x 0,80 (voir pl. 9, fig. 2, la vue ventrale). Lateral view (see the ventral view on pl. 9, fig. 2).

Fig. 2 - - Cymatonautilus collignoni TINTANT

VD 80/607d. D 7.

a : vue lat6rale. Lateral view. b : vue ventrale. Ventral view.

Fig. 3 - - Cymatonautilus collignoni TINTANT.

Nucl6us, VD 80/607e. D 7. Vue lat6rale. Lateral view.

Fig. 4 - - Paracenoceras aff. arduennense (d'ORB.).

VD 82/544. H 1. Loge d 'habitat ion. Body chamber.

a : vue lat6rale. Lateral view. b : vue ventrale. Ventral view.

Fig. 5 - - Paracenoceras aff. arduennense ( d ' O R B . ) .

Autre loge d 'habitat ion. Another body chamber. JMA 80/155. H 2. Vue ventrale. Ventral view.

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Geobios

M~m. special 9

PI. 13

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5 4

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PLANCHE 14

Fig. 1 - - Paracenoceras aft. wepferi (LOESCtt)

Individu adulte. Adult specimen. JMA 80/295, formation de Jubaila.

a : vue lat6rale. Lateral view. b : vue ventrale. Ventral view.

Fig. 2 - - Paracenoceras g r o u p e moreausum (d 'ORB.) .

Nucl6us. VD 80/568 ; formation de Juballa. Vue 16g~rement oblique. Slightly oblique view.

Fig. 3 - - Paracenoceras af f . arduennense (d 'ORB.) .

JMA 80/155. H 2. Vue lat6rale de l'exemplaire figur6 pl. 13, fig. 5 en vue ventrale. Lateral view of the specimen figu- red pl. 13, fig. 5 in ventral view.

Fig. 4 - - Eutrephoceras aft. waageni (GEMM.).

JMA 82/166. D 2.

a : vue lat6rale. Lateral view. b : vue ventrale. Ventral view.

Fig. 5 - - Eutrephoceras aft. rotundum (FOORD & CRICK).

VD 82/482a. D 4. Exemplaire ayant conserv6 son test. Specimen with its conch.

a : vue lat6rale. Lateral view. b : vue orale. Oral view. c. vue ventrale. Ventral view.

Fig. 6 - - Eutrephoceras aft. rotundum (FOORD & CRICK).

VD 80/552. D 3. Moule interne, montrant la ligne de suture. Internal mold showing the suture line.

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Geobios

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PI. 14

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ULt

O ~

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Fig. 1 - - Eutrephoceras af t . rotundum (FOORD & CRICK).

J M A 82/350. D 3. Moule interne, var iant 6pais. In te rna l mold, thick variant .

a : vue lat6rale. Lateral view. b : vue ventrale. Ventral view. c : vue orale. Oral view.

Fig. 2 - - Eutrephoceras aff . subrotundum (CRICK).

VD 80/552. D 3. Exemplaire ayan t conserv6 son test. Specimen with its conch.

a : vue lat6rale. Lateral view. b : vue ventrale. Ventral view. c : vue orale. Oral view. x 2.

Fig. 3 - - Eutrephoceras globosum nov. sp.

Holotype. J M A 82/311. D 6.

a : vue lat6rale. Lateral view. b : vue ventrale. Ventra l view.

Fig. 4 E u t r e p h o c e r a s n o v . sp . A .

J M A 82/41a. T 3.

a : vue lat6rale. Lateral view. b : vue ventrale. Ventral view.

Fig. 5 - - Eutrephoceras aff . douvillei SPATH.

J M A 82/402a. D 7.

a : vue lat~rale. Lateral view. b : vue ventrale. Ventral view.

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PI. 15

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