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Les musées de Pologne par Stanislaw Lorentz L’état actuel des musées polonais, leur répartition territoriale, le caractère et l’impor- tance de leurs expositions se rattachent, plus étroitement que dans d’autres pays, à l’histoire politique et sociale de la nation pendant les derniers siècles, et plus particulièrement depuis une cinquantaine d‘années. A part les 136 tapisseries de Bruxelles qui décorent le Château royal de Wawel, peu de choses nous sont restées des grandes collections du XVI~ siècle appartenant aux derniers rois jagellons Sigismond Ier et Sigismond II Auguste. Des riches trésors ecclésiastiques du moyen àge n’ont subsisté que ceux des cathédrales de Cracovie, de Gniezno et de Poznafi. Les magnifiques collections royales constituées par les rois de la dynastie Wasa, dans la première moitié du XVII~ siècle, notamment par Sigismond III, Ladislas IV et Jean Casimir, comprenaient des peintures, et notamment des toiles de Rubens et de Rembrandt qui ornaient les murs du Château royal de Wawel. Ces collections ainsi que la grande galerie des sculptures antiques au Château Ujazdow, près de Varsovie, furent pillées au cours des guerres polono- suédoises du milieu du XVII~ siècle. Les deux rois saxons Auguste II et Auguste III agrandirent considérablement leurs propres collections, à Dresde entre autres, par des ceuvres emportées de Pologne. Après la perte de l’indépendance, à la charnière du XVIII~ et du XIX~ siècle, la belle collection de peintures appartenant au dernier roi de Pologne, Stanislas Auguste Poniatowski, fut entièrement dispersée. Environ zoo tableaux de cette collection sont aujourd‘hui conservés à Varsovie dans le petit Palais royal de Lazienki et au Musée national. Des grandes collections réunies par la haute noblesse au “siècle des lumières”, deux seulement ont subsisté jusqu’à nos jours, et encore ont-elles subi des pertes très graves. I1 s’agit de la collection des princes Czartoryski rassemblée dans leur domaine de Pulawy, à IOO kilomètres de Varsovie, noyau du Musée Czartoryski ouvert à Cracovie en I 876 et actuellement section du Musée national de Cracovie, et de la collection des comtes Potocki, réunie au Château de Wilanow près de Varsovie, aujourd‘hui dépendance du Musée national à Varsovie. Alors que, au XIX~ siècle, de grands mu- sées publics étaient institués dans lemonde entier, les conditions créées par le partage de la Pologne nuisirentà leur développe- ment dans ce pays. Au début du XIX~ siècle, la Société varsovienne des sciences entreprit l’organisation d‘un musée, mais après l’insurrection de I 8 3 0-1 8 3 I ses collections furent dispersées, ou même lui furent enlevées. Le Musée national de Varsovie (fig. I), fondé en 1862, stagna au cours des années qui suivirent l’insur- rection de 1863-1864 et ne prit un certain essor qu’au début du XX~ siècle. Pendant le dernier quart du XIX~ siècle, à la faveur du courant libéral qui se manifesta dans la politique de l’Empire autrichien, un Musée national put être ouvert à Cracovie. Jusqu’à la Première Guerre mondiale, celui-ci constitua l’institution la plus impor- tante de ce genre en Pologne, rassemblant les œuvres d‘art polonaises et d‘autres qui se rapportaient au pays. Dans ces mêmes conditions et grâce à la générosité de la nation entière, surtout à celle du Syndicat des enseignants et des sociétés chorogra- phiques et touristiques, on procédait, dès que les autorités occupantes - à savoir, l’Autriche, à partir du dernier quart du XI@ siècle, et la Russie, après la révolution 1. M”JM NARODOWE, w‘arszawa. Vue d‘en- semble. r. General view. 70 de 19oj-1906 - en accordaient l’autorisation, à la fondation de musées régionaux et du terroir. Par contre, la Prusse, pratiquant une politique antipolonaise, n’octroyait même pas une telle liberté. A la même époque, hors du territoire polonais, prenait

Les musées de Pologne

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Les musées de Pologne

par Stanislaw Lorentz L’état actuel des musées polonais, leur répartition territoriale, le caractère et l’impor- tance de leurs expositions se rattachent, plus étroitement que dans d’autres pays, à l’histoire politique et sociale de la nation pendant les derniers siècles, et plus particulièrement depuis une cinquantaine d‘années.

A part les 136 tapisseries de Bruxelles qui décorent le Château royal de Wawel, peu de choses nous sont restées des grandes collections du X V I ~ siècle appartenant aux derniers rois jagellons Sigismond Ier et Sigismond II Auguste. Des riches trésors ecclésiastiques du moyen àge n’ont subsisté que ceux des cathédrales de Cracovie, de Gniezno et de Poznafi. Les magnifiques collections royales constituées par les rois de la dynastie Wasa, dans la première moitié du X V I I ~ siècle, notamment par Sigismond III, Ladislas IV et Jean Casimir, comprenaient des peintures, et notamment des toiles de Rubens et de Rembrandt qui ornaient les murs du Château royal de Wawel. Ces collections ainsi que la grande galerie des sculptures antiques au Château Ujazdow, près de Varsovie, furent pillées au cours des guerres polono- suédoises du milieu du XVII~ siècle. Les deux rois saxons Auguste II et Auguste III agrandirent considérablement leurs propres collections, à Dresde entre autres, par des ceuvres emportées de Pologne. Après la perte de l’indépendance, à la charnière du XVIII~ et du X I X ~ siècle, la belle collection de peintures appartenant au dernier roi de Pologne, Stanislas Auguste Poniatowski, fut entièrement dispersée. Environ zoo tableaux de cette collection sont aujourd‘hui conservés à Varsovie dans le petit Palais royal de Lazienki et au Musée national. Des grandes collections réunies par la haute noblesse au “siècle des lumières”, deux seulement ont subsisté jusqu’à nos jours, et encore ont-elles subi des pertes très graves. I1 s’agit de la collection des princes Czartoryski rassemblée dans leur domaine de Pulawy, à IOO kilomètres de Varsovie, noyau du Musée Czartoryski ouvert à Cracovie en I 876 et actuellement

section du Musée national de Cracovie, et de la collection des comtes Potocki, réunie au Château de Wilanow près de Varsovie, aujourd‘hui dépendance du Musée national à Varsovie.

Alors que, au X I X ~ siècle, de grands mu- sées publics étaient institués dans lemonde entier, les conditions créées par le partage de la Pologne nuisirentà leur développe- ment dans ce pays. Au début du X I X ~

siècle, la Société varsovienne des sciences entreprit l’organisation d‘un musée, mais après l’insurrection de I 8 3 0-1 8 3 I ses

collections furent dispersées, ou même lui furent enlevées. Le Musée national de Varsovie (fig. I), fondé en 1862, stagna au cours des années qui suivirent l’insur- rection de 1863-1864 et ne prit un certain essor qu’au début du X X ~ siècle. Pendant le dernier quart du X I X ~ siècle, à la faveur du courant libéral qui se manifesta dans la politique de l’Empire autrichien, un Musée national put être ouvert à Cracovie. Jusqu’à la Première Guerre mondiale, celui-ci constitua l’institution la plus impor- tante de ce genre en Pologne, rassemblant les œuvres d‘art polonaises et d‘autres qui se rapportaient au pays. Dans ces mêmes conditions et grâce à la générosité de la nation entière, surtout à celle du Syndicat des enseignants et des sociétés chorogra- phiques et touristiques, on procédait, dès que les autorités occupantes - à savoir, l’Autriche, à partir du dernier quart du XI@ siècle, et la Russie, après la révolution

1. M”JM NARODOWE, w‘arszawa. Vue d‘en- semble. r . General view.

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de 19oj-1906 - en accordaient l’autorisation, à la fondation de musées régionaux et du terroir. Par contre, la Prusse, pratiquant une politique antipolonaise, n’octroyait même pas une telle liberté. A la même époque, hors du territoire polonais, prenait

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naissance h Rapperswil, près de Zurich, en Suisse, le Musée national polonais, qui réunit surtout les souvenirs historiques nationaux.

Ce n’est qu’une fois la liberté reconquise, en 1918, qu’on a pu envisager de fonder de grands musées nationaux et d’établir un programme dans ce domaine à l’échelle

2. PAEAC w LAZIENKACH (hIuzeum Narodowe), Warszawa. Intérieur du palais du bord de l’eau : collection des peintures. 2. Interior of the SVater garden palace: picture gallery. -

de l’État. Viennent en tête les musées nationaux de Cracovie et de Varsovie. Le Ch2teau royal de Wawel, important monument historique, est transformé également en musée. A Poznarí, prend naissance le Musée de la Grande Pologne, institution complexe divisée en plusieurs sections. Parmi les musées spécialisés, il convient de signaler le Musée d‘archéologie et celui des sciences naturelles de Varsovie ainsi que les musées d’ethnographie à Varsovie et à Cracovie, et celui de l’industrie et de l’agriculture à Varsovie. Plusieurs de ces musées déploient une très grande activité sur le plan des recherches scientifiques et de la collaboration internationale, ne fût-ce que le Musée des sciences naturelles et le Musée national devarsovie, qui dirigent en Égypte des fouilles archéologiques conjointement avec l’Institut fransais d‘archéo- logie orientale, au Caire. Sur le plan social et éducatif, des activités de plus large envergure ont été entreprises par le Musée national de Varsovie. Le nombre des musées régionaux se multiplie très vite. Lorsque les hostilités éclatèrent en 1939, notre pays comptait 180 musées en tout.

La guerre et l’occupation hitlérienne, de 1939 à 1945, sonnèrent le glas de la culture polonaise en général, et des musées polonais en particulier. Tous furent fermés, les collections les plus précieuses emportées en Allemagne, pillées, disper- sées ou détruites. Après la guerre, on réussit à récupérer une partie de ces collections, mais le sort de nombreuses œuvres, voire de collections entières, demeure inconnu aujourd‘hui encore. A titre d‘exemple, nous citerons le Portrait de j e m e hofizirze de Raphael, qui appartenait aux collections du Musée Czartoryski à Cracovie.

La réorganisation des musées au lendemain de la libération, en 1945, débuta par la

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reconstruction des anciens musées. Mais ce plan ne fut pas toujours réalisable, du fait que certaines collections étaient complètement détruites et que d'autres avaient subi de telles détériorations qu'il n'était pas possible de les reconstituer. D'autre part, les villes et les villages où elles étaient installées ont connu d'importantes transforma- tions. En général, on a pu remettre sur pied les musées d'avant-guerre les plus importants, même avec des collections sensiblement réduites ou modifiées. En outre, non seulement il a fallu restituer aux musées les biens culturels qui, avant la guerre, faisaient partie de leurs collections, mais aussi tenir compte de ceux qui appartenaient aux églises et que les Allemands avaient enlevés et placés dans divers dépôts. Des œuvres de grande valeur, tel le retable de Wit Stwosz, du maître autel de l'église Notre-Dame à Cracovie, qui a ét6 soumis durant plusieurs années à un traitement de conservation minutieux dans les ateliers d'État, ont été restituées à leurs églises d'origine. Des milliers de cas similaires pourraient être cités. De même, les trésors des diocèses de Gniezno et de Poznari, confisqués par les Allemands, ont été rendus aux. églises. Mais beaucoup d'églises n'ont pu être reconstruites; la population de certaines localités a changé et n'a plus la même foi qu'avant la guerre; les édifices du culte, notamment la plupart des synagogues qui n'ont pas été détruites pendant la guerre, y restent fermés. La réforme agraire a posé également de nouveaux pro- blkmes, entre autres ceux de l'affectation des œuvres d'art appartenant aux résidences et maisons de campagne.

I1 a semblé que les grandes difficultés résultant d'une situation aussi complexe seraient plus faciles à résoudre si la direction des musées et de la protection des biens culturels incombait à un seul organisme officiel. A ces fins, on a institué, en février 194j, auprès du Ministère de la culture et des arts, la Direction générale des musées et de la protection des monuments historiques. A l'échelle internationale, cette même tendance se manifeste dans l'intime collaboration du comité national polonais du Conseil international des musées (ICOXI) et celui du Conseil international des monu- ments et des sites (ICOMOS).

Après la dernière guerre mondiale, les bases légales de l'organisation des musées ont complètement changé. Nous avions hérité du X I X ~ siècle, époque de dépendance, une situation où la plupart des musées appartenaient à des personnes privées, alors que, maintenant, la grande majorité appartiennent à l'État.

Parmi les plus grands, plus de diu sont rattachés au ïMinistère de la culture, les autres relevant de différents ministères. Dans les seize voïévodies et dans quelques grandes villes également, le musée le plus important joue le rôle de musée régional et dépend du Conseil national de la voïévodie, chargé des petits musées du terroir de son ressort. I1 leur prête assistance en ce qui concerne leurs activités scientifiques et éducatives, ainsi que les travaux de conservation et d'administration. D'autre part, ces musées de moindre importance sont directement subordonnés aux conseils nationaux de district. Un réseau à part est constitué par les musées des grandes insti- tutions et instituts scientifiques, tels que les musées régionaux et les musées du terroir appartenant à des organisations sociales, notamment à la Société polonaise choro- graphique et touristique. Huit musées diocésains dépendent directement des autorités ecclésiastiques. La nouvelle loi de 1962 concernant les musées et la protection des biens culturels, qui conditionne actuellement toute activité en ces domaines, assure la protection des collections privées inscrites à l'inventaire national par leurs pro- priétaires. Ces collectionneurs bénéficient de certaines facilités en matière de locaux ainsi que, le cas échéant, d'une aide gratuite des ateliers de conservation officiels. Certains collectionneurs ont spontanément ouvert leurs galeries au public. Au cours de ces dernières années, un grand nombre de musées régionaux et du terroir ont été créés à des fins sociales. I1 existe même de petits musées dans des villages jouissant d'une certaine tradition. I1 en résulte que le nombre des musées polonais est actuel- lement de 300.

Les trois grands musées de Varsovie, de Cracovie et de Poznafi portent le titre de musées nationaux. Ce sont des musées d'art et d'arts appliqués universels, institutions complexes comprenant plusieurs sections et services.

En vertu de la loi de 1945, le Musée national de Varsovie joue le rôle d'institution centrale représentant les musées polonais à l'étranger comme à l'intérieur du pays. En outre, il est chargé d'activités générales de plus grande portée, notamment de l'organisation des grandes expositions internationales en Pologne et des expositions 72

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polonaises à l'étranger. I1 est aussi le siège du comité national polonais de ~'IcoM, D'autre part, certains musées sont considérés comme des institutions centrales dans

leur domaine propre. Ce sont le Musée archéologique #État, le Musée ethnogra- phique, le Musée de l'armée, le Musée d'histoire des révolutions sociales en Pologne, le Musée des sciences naturelles, le Musée géologique, le Musée des sciences techniques, tous à Varsovie.

Varsovie et Cracovie sont les deux principaux centres de muséologie, comme d'ailleurs les deux grands foyers de culture en Pologne. Viennent ensuite Pomarí, Wroclaw, Gdarísk et les autres centres urbains dotés d'écoles supérieures. Chacun possède un caractère particulier. Le but n'est pas de rassembler les collections dans la capitale ni même dans les principaux foyers de la vie culturelle; bien au contraire, il faut favoriser leur développement libre dans l'ambiance des traditions locales, en tenant compte des exigences et orientations actuelles.

Dans le domaine de l'archéologie et de l'art méditerranéens, les collections les plus significatives se trouvent au Musée national de Varsovie, où enes constituent le département d'art ancien (Égypte, Grèce, Rome) et, depuis les récentes fouilles archéologiques de Faras, en Nubie, la nouvelle section d'art copto-byzantin. Ce musée, conjointement avec l'université de Varsovie, poursuit depuis longtemps des travaux de recherches et de fouilles en Égypte, au Soudan, en Syrie, à Chypre et en Crimée - ces dernikres en collaboration avec l'équipe du Musée de l'Ermitage de Leningrad.

En ce qui concerne l'archéologie de la préhistoire et du haut moyen âge polonais, à côté du Musée d'archéologie de Varsovie, les musées d'archéologie de LódS, Pomarí, Cracovie, Wroclaw et Gdansk déploient une intense activité. Viennent au second rang les sections archéologiques des musées complexes de Szczecin, Lublin, Bytom, Bialystok, Opole, Olsztyn, I(ie1ce et Torufi, I<oszalin, Rreszów, Zielona

~. .h.luzsuhi POMORSKIE, Gdarisk. Vue partielle de la section d'art gothique. 3. Part of the Gothic art section.

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Góra, ainsi que celles de quelques dizaines de musées régionaux et du terroir. La plus importante des réserves archéologiques in fi& que régit le Musée archéologique d'État à Varsovie se trouve à Biskupin près de inin. D'autres réserves de moindre importance ont été organisées, notamment celle de Czcstochowa, ouverte en 1 9 6 ~ . Plusieurs des musées archéologiques, en accord avec les instituts de l'Académie des sciences polonaise et les instituts universitaires, font des travaux de recherches et de fouilles à l'étranger, par exemple en Italie et en France.

Dans le domaine de l'ethnographie, le Musée ethnographique de Varsovie comprend, en plus des collections d'objets d'art populaire et d'ethnographie polo- nais, une section des cultures africaines et océaniennes, ainsi que d'autres cultures extra-européennes. Le Musée ethnographique de Cracovie possède des collections nationales, particulièrement précieuses, ainsi que d'autres provenant du Cameroun et de l'Indonésie. Le Musée de Szczecin constitue de faFon systématique des col- lections ayant trait à la culture des peuples africains. Le Musée ethnographique de LódS, à côté des grandes collections polonaises, réunit des ensembles d'objets pro- venant d'Afrique, d'Océanie et d'Amérique du Sud. L'un des musées les plus actifs est celui de Torutí, mais ceux de Gdarísk, Wroclaw, Bialystok, Lowicz, Lublin, Bytom, Kielce et Zakopane, illustrant surtout la vie culturelle de leurs terroirs respec- tifs, possèdent également d'imposantes collections. Par ailleurs, on trouve des sections ethnographiques dans environ 90 musées régionaux et locaux. Enfin, 13 musées de plein air, du type "Skansen", ont été inaugurés et l'on en projette d'autres. Ils sont situés en général dans des centres urbains de moindre importance tels que Sanok, Olsztynek, ICluki, Nowogród Lomiyriski, Wdzydze.

Quant aux collections d'art étranger, les plus connues se trouvent au Musée Czartoryski, succursale du Musée national de Cracovie (avec la Danie ci l'hermine, de Léonard de Vinci, PGyJ-age, de Rembrandt, des tableaux italiens du X I V ~ au X V I ~ siècle, etc.), au Musée national de Varsovie (riche surtout en peintures hollan- daises et flamandes), au Musée national de Poznarí (riche surtout en peintures espagnoles, italiennes, flamandes, hollandaises et allemandes), au Musée de Gdarisk (avec surtout des tableaux hollandais), au Château de Wawel à Cracovie, au Château de Wilanów et au Palais de Lazienki à Varsovie (fig. 2).

L'art de la Pologne médiévale est surtout représenté dans les musées nationaux de Varsovie, Cracovie et Pomarí, et dans les collections du Musée de Silésie, des musées diocésains de Wroclaw et de Tarnów, ainsi que des musées de Torurí, de Gdarísk (fig. y), de Szczecin. Huit autres musées diocésains abritent des objets d'art religieux, les mieux pourvus étant ceux de Rock et de Sandomierz. La peinture polo- naise du X V I ~ au xxe siècle est représentée notamment dans les trois musées nationaux, dans le Musée de Wroclaw, ainsi que dans les musées de Lublin, Toruli, Bytom et Bydgoszcz. L'art polonais contemporain est représenté dans de nombreux musées, mais les plus grandes collections se trouvent au Musée national de Varsovie - y com- pris l'Orangerie et le parc de Wilanów, ainsi que le pavillon en construction à Wilanów et destiné à l'exposition des affiches - au Musée du sculpteur Xavier Dunikowski, dans le petit palais dit Krolikarnia à Varsovie. Viennent au second rang, le Musée national de Cracovie et celui de Poznarí, ainsi que le Musée d'art à LódS, qui illustre les principaux courants d'avant-garde dans l'art européen et polonais durant les quarante dernières années.

Les collections d'art décoratif étranger et polonais se trouvent dans tous les musées d'une certaine importance ainsi que dans de nombreux musées régionaux. Les plus riches sont celles des musées nationaux, du Château de Wawel, de Nieborów et Rogalin, et celles des musées de Gdarísk, Torutí (fig. 4), Wroclaw et autres.

Les plus grandes collections de dessins et d'estampes sont à Varsovie (au Musée national, à la Bibliothèque nationale et à la Bibliothèque universitaire), à Cracovie (au Musée national, à la Bibliothèque Jagellon et à la Bibliothèque polonaise), à Poznarí (au Musée national), à Wroclaw (à la Bibliothèque de l'établissement d'État Ossolineum) et au h4usée de Gdarísk.

Les plus riches et les plus précieuses collections de numismatique sont celles du Musée national et de l'Hôtel des monnaies d'État à Varsovie ; à Cracovie, elles sont réunies surtout au Musée national (division Czapski) ; d'autres se trouvent au Musée national de Poznarí, à la maison d'édition de l'Académie polonaise des sciences, au MusCe des médailles à Wroclaw, au Musée archéologique de LódS, etc. 74

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En ce qui concerne les musées historiques, le plus grand est à Varsovie. D'autres sont installés à Cracovie, à Poznad (dans l'hôtel de ville Renaissance), à Wroclaw (dans l'hôtel de ville gothique). Des musées ou des sections historiques se trouvent dans de nombreuses villes, où ils sont installés dans d'anciens bâtiments (portes de ville, beffrois et hôtels de ville). Les musées de l'armée, notamment celui de Varsovie et de Poznah, s'inscrivent également dans ce groupe de musées historiques, de même que l'Arsenal de Wawel et les sections d'art militaire de plusieurs grands musées. Un autre type de musée historique est représenté par les musées d'histoire des révo- lutions sociales, dont les principaux se trouvent à Varsovie, LódS, Poznari et Bialpstok. Au mCme groupe appartiennent plus de dix musées biographiques, entre autres les musées de Copernic à Frombork et Torud, les musées Frédéric Chopin à Zelaaowa Wola et à Varsovie, le hlusée de Jean Matejko à Cracovie.

D'autres musées ont un caractère spécial: les musées voués au souvenir des hommes de diverses nationalités qui furent martyrisés pendant la guerre sur le terri- toire de la Pologne. Ils sont aménagés dans l'enceinte des camps d'extermination hitlériens à OSwiecim [Auschwitz] (fig. J), Majdanek (près de Lublin), Stutthof, Lambinowice, etc.

Cette revue ne tient pas compte des musées des sciences naturelles, ni du Musée des sciences techniques, ni de ses dépendances it2 sitrL. Toutefois, pour donner un apercp de l'ktat actuel de la muséologie en Pologne, il faut encore citer les principaux musées spécialisés, à savoir celui de l'université Jagellon à Cracovie, qui illustre l'histoire de la science en Pologne, le Musée du sel gemme à Wieliczka près de Cracovie, le Musée d'histoire des textiles à LÓdS, les musées maritimes de Gdadsk, Gdynia, Szczecin, la collection centrale des instruments de musique [dépendance du Musée national de Poznarí] (fig. 4, le Musée des télécommunications à Wroclaw, le hlusée du feu à Bystrzyca ICIodzka (Silésie), ainsi que le Musée des jouets qu'on projette d'installer aux environs de Varso'iTie, soit à Plock, soit à Pultusk. Les musées aménagés dans d'anciens châteaux et palais sont également empreints d'un caractère particulier ; si les musées de Wawel, de Gohchów et de Lazienki ont été institués depuis longtemps, d'autres ont été ouverts bien plus tard. Les principaux sont ceux des châteaux de Malbork, Labcut, Pieskowa Skala, et Baranów ainsi que des anciennes résidences de Wilanów, Nieborów (fig. 7), Pszczyna et Rogalin.

Actuellement, pour tous les musées, y compris ceux de moindre importance, des programmes de recherches scientifiques et d'activités éducatives, même de modeste envergure, sont en cours d'élaboration. Des recherches, parfois très longues, effec- tuées par équipes sont entreprises, comme celles qui portent par exemple sur les origines de la formation de l'État polonais, commencées en 1948 et qui se poursuivent encore aujourd'hui dans le cadre du Millénaire de la Pologne. A ces recherches prennent part les musées archéologiques et les instituts de l'Académie des sciences polonaise et des écoles supérieures. On prépare actuellement la célébration du cinq centième anniversaire de la naissance de Nicolas Copernic, qui doit avoir lieu en 1973 : musées et institutions scientifiques participent à ces travaux, comme d'ailleurs les organismes chargés de la protection des biens culturels.

rétablissement d'un programme pour le développement des musées polonais jusqu'en 1980 est en cours. On prévoit un important accroissement de leur nombre et surtout une extension du réseau des musées spécialisés dans le domaine de la technique, de l'agriculture, de la santé, etc., en rapport avec le développement géné- ral des autres musées. On cherche également à perfectionner les activités sociales et éducatives des musées et à stimuler le rôle culturel de ces derniers. On espère surtout collaborer étroitement avec les institutions telles que bibliothèques, maisons de la culture, centres communautaires, clubs du livre et de la presse qui, depuis la fin de la guerre, fonctionnent sur tout le territoire et atteignent aujourd'hui le chiffre de 5 000. II s'agit en somme d'élargir et d'intensifier l'activité scientifique des musées de Pologne dansrleurs I disciplines respectives.

[ Tradrd dta polonais]

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‘II I

The museums of Poland

by Stanislaw Lorentz In Poland, museums owe their present status, distribution, character and the import- ance of their exhibitions very much more to the political and social history of recent centuries, particularly that of the last fifty years, than is the case in other countries.

Apart from the 136 Brussels tapestries which decorate the Royal Castle of the Wawel, little remains of the great 16th-century collections belonging to the last Jagellonian kings, Sigismund I and Sigismund II Augustus. Of the rich ecclesiastical collections of the Middle Ages, only those of the cathedrals of Kraków, Gniezno and Poznaft remain. The magnificent royal collections built up in the first half of the 17th century by the kings of the Vasa dynasty, in particular Sigismund III, Ladislas IV and John Casimir, consisted of paintings by such masters as Rubens and Rembrandt and adorned the walls of the Royal Castle of the Wawel. These, like those in the great gallery of ancient sculpture at Ujazdów Castle near Warsaw, were pillaged during the Swedish War in the middle of the 17th century. Works taken from Poland considerably enlarged the Dresden collections of the two Saxon kings, Augustus II and Augustus III. With the loss of independence at the turn of the 18th century, the fine collection of paintings owned by the last king of Poland, Stanislas Augustus Poniatowski, was completely dispersed, although some zoo pictures from it are now preserved in the small Royal Palace of L a z i e 4 and in the National Museum, Warsaw. Of the large collections built up by leading members of the nobility in the “age of enlightenment”, only two have survived, but with very heavy losses: the collection of the Princes Czartoryski, built up on their Pulawy estate 60 miles from Warsaw (this was the nucleus of the Czartoryski Museum opened in Icraków in 1876 and is now a section of the Kraków National Museum), and the collection of the Counts Potocki, built up at Wilanow Castle and today attached to the Warsaw National Museum nearby.

Whereas in the 19th century great public museums had been set up all over the world, the conditions created by the partition of Poland impeded their development in that country. At the beginning of the 19th century the Warsaw Society of Sciences started to organize a museum, but its collections were dispersed or even taken away from the society after the 1830-3 I insurrection. The Warsaw National Museum, founded in 1862 (fig. I), stagnated during the years which followed the 1863-64 insurrection, and did not succeed in making any headway until the beginning of the 20th century. During the last quarter of the 19th century it proved possible, thanks to the liberal trend which emerged in the policy of the Austrian Empire, to open a National Museum in Kraków and, up to the First World War, it was the most import- ant institution of its kind in the country, housing Polish art works and works relating to Poland. On this basis and thanks to the generous support of the entire nation- and above all the Teachers’ Union and regional historical societies-regional and homeland museums were founded as soon as authorization was granted by the occupying power, i.e., Austria, as from the last quarter of the 19th century, and Russia, after the 19oj-o6 revolution. Prussia, on the other hand, applying a brutal anti-Polish policy, did not allow even that freedom. At the same time, outside Polish territory, at Rapperswil, near Ziirich, in Switzerland, the Polish National Museum came into being, concentrating mainly on the collection of historical national relics.

It was not until Poland regained its freedom in 1918 that it could consider found- ing great national museums and drawing up a nation-wide programme for the purpose. First came the National Museums of Kraków and Warsaw. The Royal Castle of the Wawel, a major historical monument, was also transformed into a museum. Poznaft was made the site of the Museum of Greater Poland, a compre- hensive institution divided into several sections. Among the specialized museums, mention should be made of the Archaeological Museum and the Natural History

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Museum in Warsaw, the Ethnographical Museum in Warsaw and I<raków, and the Museum of Industry and Agriculture in Warsaw. Several of these museums were very active in scientific research and international collaboration-for example, the Natural History Museum and the Warsaw National Museum, which directed archaeological excavations in Egypt in concert with the French Institute for Oriental Archaeology, Cairo. On the social and educational side, the Warsaw National Museum extended its activities enormously. Regional museums sprang up on all sides. When hostilities broke out in 1939, Poland had a total of 180 museums.

The Second World War and the Nazi occupation struck a heavy blow at Polish culture, including the museums. All were closed down, and the most valuable collections were taken away to Germany, pillaged, dispersed or destroyed. After the war part of these collections was recovered, but the fate of many works, and even whole collections, is still unknown. Raphaël's Portrait r ~ f a Yoiq r l h from the collections of the Czartoryski Museum in ICrakÓw is a case in point.

The reorganization of the museums after the Liberation in 194j began with the reconstruction of the old museums. This was not always feasible, for certain col- lections had been completely destroyed and others had suffered so sorely that their reconstitution was out of the question. Furthermore, the towns and villages where they had formerly been established had greatly changed. However, it proved generally possible to restore the major pre-war museums even when collections had undergone substantial reductions or changes. Another problem was that account had to be taken not only of the cultural property which formed part of the museum collections before the war, but also of the church property which the Germans had removed and placed in various depositories. Works of great value, such as the Altarpiece, by Wit Stwosz, from the high altar of the Church of Our Lady at I<raków, which for several years were painstakingly treated in the State conservation work-

4. R/TUZEUhr W

de ville, salle rtgional. 4. Old Town regional crafts.

TORUNIU, gothique

Hall, Got

Torun. Ai ; : section

:hic room:

icien hGtel d'artisanat

section of

shops, and thousands of similar examples had to be returned to their respective institutions. The ecclesiastical collections of the dioceses of Gniezno and Pomarí, which had been confiscated by the Germans, were likewise returned to the churches. But most churches could not be rebuilt; in certain localities the population has changed and no longer has the same faith as before the war; and religious buildings there (including the synagogues not destroyed during hostilities) remain closed. As a result of land reform, furthermore, new problems have cropped up, such as the ownership of art works belonging to country-houses and mansions.

It generally seemed as if the great difficulties arising from so complex a situation would be easier to solve if the direction of museums and of the protection of cultural property were the responsibility of a single official body. In February 194j, accordingly, a General Directorate of Museums and the Protection of Historic Monuments was set up under the Ministry of Culture and Arts. At the international 77

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/. PA~STWOWE h$UZEUhl W cim-Brzezinka. Exposition J . Exhibition in Block 17.

osw: I dans

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level, the same trend is reflected in the close collaboration of the two Polish National Committees, for the International Council of niIuseums (Icohr) and the International Council of Monuments and Sites (ICOMOS) respectively.

After the Second World War, the legal bases of the organization of museums changed completely. From the 19th century, the age of dependence, we had inherited a situation in which most of the museums belonged to private individuals. Today the great majority of them belong to the State.

Over ten of the most important come under the Ministry of Culture, and the others under a number of different ministries. In the sixteen voïvodships, and in a few big towns also, the most important museum serves as a regional museum, coming under the National Council of the voïvodship and required to take an interest in the small museums of a purely local nature which it assists in their scientific and educational activities, and in conservation work and administration. These lesser museums, meanwhile, come directly under the District National Councils.

The museums of the great scientific institutions and institutes such as the Academy of Sciences and the higher educational establishments form a separate network. Many of the regional and homeland museums belong to social bodies such as the Polish Chorography and Tourism Society, while eight diocesan museums come directly under the ecclesiastical authorities. The new 1962 law concerning museums

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and the protection of cultural property-the legal basis for all activity in these respects-provides for the protection of private collections registered in the national inventory by their owners. These collectors enjoy certain facilities as regards pre- mises and free assistance, if necessary, from the oficial conservation workshops. Some collectors have thrown open their galleriès to the public. A great many regional and local museums have latterly been set up for social purposes. Some of the small villages with a traditional record have actually opened their own museums. The result of all this is that Poland now has 300 museums.

The three major museums of Warsaw, I<raków and Pomatí are designated as national museums. They are museums of universal fine and applied arts, com- prehensive institutions made up of several sections and departments.

Under the law of 194j the Warsaw National Museum is the central institution, representing Polish museums as a whole both at home and abroad. Moreover, it is responsible for general activities of a wider scope such as the organization of import- ant international exhibitions in Poland and Polish exhibitions abroad. It is also the headquarters of the Polish National Committee for ICOM.

Meanwhile, some museums are regarded as central institutions in Poland in their field of specialization: the State Archaeological Museum, the Ethnographical Museum, the Military Museum, the ìMuseum of the History of Social Revolutions, the Natural History Museum, the Geological Museum and the Museum of Techno- logy, all in Warsaw.

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The main centres of museology, as of cultural life in general, are Warsaw and Kraków. They are followed by Poznarí, Wroclaw, Gdarísk and other towns with higher educational establishments. Each of them has its special character. It is not the practice to concentrate collections in the capital, or even in the main cultural centres; on the contrary, it is felt that museums should be allowed to develop freely within the context of local traditions and present-day trends and demands.

For Mediterranean art and archaeology, the most significant collections are in the Warsaw National Museum, where they constitute the department of Ancient Art (Egypt, Greece and Rome) and the new section of Copto-Byzantine Art stemming from the recent archaeological excavations at Faras, in Nubia. The museum, jointly with Warsaw University, has for a long time been conducting research work and excavations in Egypt, Sudan, Syria, Cyprus and in the Crimea (with a team from the Hermitage Museum in Leningrad collaborating).

As regards the archaeology of prehistoric and early mediaeval Poland, intensive work is being done by the archaeological museums of Lódi, Poznarí, Kraków, Wro- claw and Gdalisk, and of course the Warsaw Archaeological Museum. Next in impor- tance are the archaeological departments of the non-specialized museums of Szczecin, Lublin, Bytom, Bialystok, Opole, Olsztyn, Kielce, Torurí, Koszalin, Rzeszów, Zielona Góra and dozens of regional and homeland museums. The main archaeological reserve it1 sita-run by the Warsaw Archaeological Museum-is at Biskupin near Znin. Other minor sites have been organized, such as the one opened at Czcsto- chowa in 196j. Several of the archaeological museums, in agreement with the insti- tutes of the Polish Academy of Sciences and the university institutes, are conducting research and excavations abroad (e.g., in Italy and France).

In the held of ethnography, the Warsaw Ethnographical Museum, apart from its collections representative of Polish ethnography and folk art, has a section for the cultures of Africa, the Pacific and other non-European regions. The Kraków Ethno- graphical Museum, in addition to its particularly valuable local collections, has others of Cameroonian and Indonesian origin. The Szczecin Museum is systematically building up collections reflecting the cultures of the African peoples. Similarly the Lódi Ethnographical Museum has collections of objects from Africa, the Pacific and South America in addition to its large Polish collections. The Toruli PvIuseum is one of the most active, but those of Gdalisk, Wroc€aw, Bialystok, Lowicz, Lublin, Bytom, Kielce and Zakopane also have impressive collections, mainly illustrative of the cultural life of their respective localities. In addition, other ethnographical sections are to be found in some ninety regional and local museums. Moreover, thirteen “SkansenYy-type open-air museums have been opened, and others are in prospect. They are usually located in the smaller towns, Sanok, Olsztynek, Kluki, Nowogród, Lombyliski and Wdzydze being cases in point.

As for the most famous foreign art collections, they are in the Czartoryski Museum,

6. MUZEUM INSTRUMENTÓW (Muzeum Narodowe), Poznan. sition. 6. Exhibition hall.

MUZYCZNYCH Salle d‘expo-

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branch of the I'raków National Museum (which has Leonardo da Vinci's L n 3 with the Emim, a landscape by Rembrandt, and 14th- to 16th-century Italian works, etc.), in the Warsaw National Museum (particularly rich in Dutch and Flemish paintings), the Poznad National Museum (Spanish, Italian, Flemish, Dutch and German paintings), the Gdadsk Museum (emphasis on Dutch paintings), the Wawel Castle in I'raków, and Wilanow Castle and the Lazieng Palace, in Warsaw (fig. 2).

Mediaeval Polish art is best represented in the National Museums of Warsaw, I'raków and Poznad, and in the collections of the Silesia Museum, the Wroclaw and Tarnów Diocesan Museums and the Torud, Gdarisk (fig. 3) and Szczecin Museums. Art objects relating to religious worship are housed in eight other diocesan museums, the most important being those of Plock and Sandomierz. Polish painting from the 16th to the 20th century is represented in the three National Museums, the Wroclaw Museum and the Museums of Lublin, Torud, Bytom and Bydgoszcz. Modern Polish art is represented in many museums, but the most important collections are to be found in the Warsaw National Museum, including the Wilanow park and orangery, where a pavilion is being built to house an exhibition of posters, and in the museum of the sculptor Xavier Dunikowski, in the small palace known as the Krolikarnia, in Warsaw. Next come the I'raków National Museum, the Poznari Museum and the LódS Museum of Art, which illustrate the main trends of modern European and Polish art over the past forty years.

Collections of Polish and foreign decorative art are to be found in all the fairly large museums and in many regional museums. The most important are those of the National Museums, the Wawel Castle, Nieborów and Rogalin, along with the Gdarisk, Torud (fig. 4) and Wroclaw museums.

The largest collections of drawings and prints are housed in the National Museum, the National Library and the University Library in Warsaw; in the National Museum, the Jagellon Library and the Polish Library in I<raków; in the National Museum in Poznad; in the Ossolineum State Library in Wroclaw; and in the Gdadsk Museum.

The largest and the most valuable numismatic collections are those of the National Museum and the State Mint in Warsaw. In I'raków, the best collection is at the National Museum (Czapski section). There are other collections at the Poznad National Museum, the Polish Academy of Sciences' printing house, the Wroclaw Museum of Medals, the LódS Archaeological Museum, and elsewhere.

The largest of the historical museums is in Warsaw. There are others in ICrakÓw, Poznari (in the Renaissance Town Hall) and Wroclaw (in the Gothic Town Hall). Small historical museums or exhibitions are to be found in many towns, housed in ancient buildings, gateways, belfries and town halls. The Military Museums, especially those of Warsaw and Poznafi, also come under the head of historical museums, as do the Wawel Arsenal and the military art departments of several large museums. The museums of the history of social revolutions represent another type of historical museum. The main ones are in Warsaw, LódB, Poznad and Bialystok. Also historical in character are the dozen or so biographical museums, such as the Copernicus Museums in Frombork and Torufi, the Frederic Chopin Museums in Zelazowa Wola and Warsaw, and the John Matejko Museum in Kraków.

There is also in Poland a very special type of museum: those dedicated to the memory of the victims from different nations who suffered martyrdom on Polish soil during the war. These museums have been installed in the former extermination camps at OSwiecim (Auschwitz) (fig. J ) , Majdanek (near Lublin), Stutthof, Lam- binowice and in other places.

The present review does not cover natural science museums or the Museum of Technology and its branches iti sit.^. To give some idea of the present position of museology in Poland, however, some mention of the principal museums specializ- ing in science, technology and other fields must be made. They include the Jagellon University Museum, in I'raków, illustrating the history of science in Poland, the Rock-salt Museum at Wieliczka, near I'raków, the Museum of the History of Textiles (Lódg), the Gdalisk, Gdynia and Szczecin Maritime Museums. The central collection of musical instruments (branch of the Poznali National Museum) (fig. 4, the Telecommunications Museum in Wroclaw; the Museum of Fire in Bystrzyca I'lodzka (Silesia) and a museum of toys which it is planned to set up near Warsaw, either at Plock or at Pultusk. The museums installed in old castles and palaces are '

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also of a special character: those at the Wawel, Goluchów and Lazien$i are long- 71 PAEAC w NIEBOROWIE, Nieborbw. La established; whereas others were opened much later. The main ones are in the castles of Malbork, Laricut, Pieskowa Skala and Baranów and former mansions at Wilanow, Nieborów (fig. 7), Pszczyna and Rogalin.

Programmes of scientific research and educational activities, if only on a limited scale, are at present being drawn up for every museum, even the smaller ones. Team research work, sometimes extending over a very long period, is being undertaken along the lines of the survey of the origins of the Polish State launched in 1948 and since pursued in connexion with Poland's millennia1 celebrations. The archaeo- logical museums and the institutes of the Polish Academy of Sciences and higher educational establishments are all participants. At present, preparations are being made to celebrate the five-hundredth anniversary (in 1973) of the birth of Nicolaus Copernicus, in conjunction with scientific institutions, museums and organizations responsible for the protection of cultural property.

Meanwhile, a plan is being prepared for the development of Poland's museums between now and 1980. Many more are to be opened, with the emphasis on the establishment of specialized museums of technology, agriculture, public health, etc., in correlation with general development of the other museums. Other efforts will focus on making the social, educational and cultural work of museums more effective. Above all, it is hoped that they will continue to collaborate with such institutions as libraries, cultural centres, community centres and book and press clubs, of which some j,ooo have sprung up in Poland since the war. The aim, in short, is to ensure that Polish museums extend their scientik activities, both in breadth and depth.

[Trandated from Polìsh]

bibliothkque.

?* The library.