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Morgane Rault Fabien Fresneau Josselin Mosset Guillaume Nivet Promo 107 Les Missions Apollo

Les missions apollo - Freeicam.fh.flaroche.free.fr/dossiers/docs finales/missions... · 2005. 3. 6. · Apollo, et non sans avoir rencontré l'opposition de spécialistes aux yeux

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  • Morgane Rault Fabien Fresneau Josselin Mosset

    Guillaume Nivet

    Promo 107

    Les Missions

    Apollo

  • 2

    Σοµµαιρε

    I – La conquête spatiale et les évènements qui ont amené les missions Apollo. (Guillaume) II – Les 19 missions Apollo (Josselin et Fabien) III – Les projets sur la Lune et Mars (Moragane)

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    I – La conquête spatiale et les évènements qui ont amené les missions Apollo.

    1) Historique de la conquête spatiale

    EVENEMENTS REALISATIONS PAYS Premier satellite artificiel Spoutnik 1 lancé le 4 octobre 1957 (URSS)

    Premier être vivant envoyé dans l'espace

    La chienne Laika fut envoyée à bord de Spoutnik 2 en novembre 1957 (URSS)

    Premier satellite dirigé en direction de la lune Luna 1 lancé le 2 janvier 1959 (URSS)

    Premier objet terrestre à rentrer en contact avec la lune

    Luna 2 s'est écrasé sur la lune en septembre 1959 (URSS)

    Premières photos de la face cachée de la lune le 4 octobre 1959 avec Luna 3 (URSS)

    Premier engin récupéré avec succès depuis l'espace

    La capsule de Discoverer 13 mis en orbite le 10 août 1960. (USA)

    Premiers êtres vivants ramenés du cosmos

    Deux chiennes embarquées à bord du deuxième prototype de Vostok lancé le

    19 août 1960 (URSS)

    Premier homme dans l'espace Youri Gargarine a bord de Vostok 1 le 12 avril 1961 (URSS)

    Premier astronaute en orbite autour de la terre John Glenn le 20 février 1962 (USA)

    Premier tir vers Vénus réussi le 27 août 1962 avec le lancement de la sonde Mariner 2 qui survolera Vénus le

    14 Décembre a 41000 km (USA)

    Premier tir vers Mars le 1er novembre 1962 avec la sonde Mars1 (URSS)

    Première femme dans l'espace (et seule jusqu'en 1977)

    Valentina Tereshkova à bord de Vostok 6 le 14 juin 1963 (URSS)

    Premier homme hors de sa cabine Alexei Leonov, pendant la mission

    d'une journée du vaisseau Voskhod 2 le 18 mars 1965

    (URSS)

    Premier rendez-vous spatial le 15 décembre 1965 entre Gemini 6 et 7 (USA)

    Première sonde ayant aluni en douceur Luna 9 le 31 janvier 1966 (URSS)

    Premier satellite artificiel lunaire Luna 10 parti le 31 mars 1966 (URSS)

    Premier objet terrestre revenu de la Zond 5, un prototype du Soyouz lunaire (URSS)

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    banlieue lunaire lancé le 14 septembre 1968

    Premier vol habité satellisé autour de la lune

    Apollo 8 lancé le 21 décembre 1968 embarqua trois hommes qui passèrent Noël a 112 km au dessus de la surface

    lunaire

    (URSS)

    Premier pas sur la lune Armstrong le 20 juillet 1969 avec Apollo 11 lancé le 16 juillet (USA)

    Premier véhicule automatique lunaire Lunakhod 1 emporté par Luna 17 lancé le 10 novembre 1970 (URSS)

    Première station orbitale satellisée Saliout 1 le 19 avril 1971 (URSS)

    Première sonde dirigée en direction de Jupiter Pioneer 10 partie le 18 mai 1972 (USA)

    Premier objet à quitter le système solaire

    Pionneer 10 après avoir approché Jupiter le 3 décembre 1973 (USA)

    Première sonde en direction de Saturne Pioneer 11 lancé le 6 avril 1973 (USA)

    Première station orbitale américaine Skylab est mise sur orbite le 14 mai 1973 (USA)

    Premier véhicule spatial réutilisable L'orbiteur du "Spaceshuttle" dont le premier vol plané expérimental a eu

    lieu le 13 aout 1977 (USA)

    Premier homme de l'espace ni russe ni américain

    Le tchèque Vladimir Remek a passé une semaine dans Saliout 6 en 1978 (TC)

    Premier vol de la fusée européenne

    La fusée franco européenne Ariane L-01 s'envole le 24 décembre 1979 et le lanceur est déclaré opérationnel le 20

    décembre 1981

    (EUROPE)

    Premier spationaute français Jean Louis Chrétien envoyé dans l'espace le 24 juin 1982 pour une

    mission d'une semaine dans Saliout 7 (FRANCE)

    Premier fauteuil fusée utilisé dans l'espace

    Le fauteuil fusée MMU embarqué a bord de la navette Challenger lancée le

    3 février 1984 (USA)

    Premier dépannage de l'espace

    le dépannage du satellite américain Solarmax a eu lieu au cours de la

    11ème mission du Shuttle qui a débuté le 4 avril 1984

    (USA)

    Première station qui réunira russes et américains

    La station orbitale Mir mise sur orbite le 19 février 1986 (RUSSIE)

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    2) Le contexte international

    “Ma conviction est que notre nation doit s’engager à atteindre, avant la fin de la décennie, l’objectif de poser un homme sur la Lune et de le ramener sur Terre en toute sécurité. Aucun autre projet spatial sur cette période ne sera plus impressionnant pour l’humanité ou plus important pour l’exploitation à long terme de l’espace. Et aucun ne sera plus difficile ou plus coûteux.” Ces mots, le président John Fitzgerald Kennedy les prononce lors de son discours sur l’état de l’Union devant le Congrès américain le 25 mai 1961. C’est clairement un défi lancé aux Soviétiques. La guerre froide est alors à son paroxysme. Les États-Unis viennent d’essuyer un échec cuisant à Cuba avec l’opération avortée de la baie des Cochons. Et dans l’espace, les Soviétiques cumulent les premières : Spoutnik 1, premier satellite artificiel jamais lancé, fait entendre son fameux “bip-bip” le 4 octobre 1957 ; peu après, la chienne Laïka est le premier être vivant à être mis sur orbite ; la sonde Luna 3 prendra les premières photographies de la face cachée de la Lune le 7 octobre 1959. Lorsque le 12 avril 1961, l’Union soviétique lance Vostok 1 avec, à son bord, Youri Gagarine, le premier homme de l’espace, la coupe est pleine pour les États-Unis. Le 5 mai 1961, Alan Shepard, à bord de la capsule Mercury, inaugure enfin les vols habités américains. Mais les Soviétiques ont une longueur d’avance.

    Dans le développement de la technologie des lanceurs, les États-Unis

    disposent pourtant depuis 1945 d’un atout de taille en la personne de Wernher von Braun, l’ingénieur créateur des fusées V2 de l’Allemagne nazie. Le vice-président Johnson, ami de von Braun, est acquis aux programmes spatiaux. C’est lui qui va pousser Kennedy. Le président des États-Unis veut avant tout un symbole fort pour restaurer la suprématie américaine. Johnson lui répond sans ambiguïté : la conquête de la Lune est possible, moyennant un “gros effort”.

    3) Le programme Mercury

    Pour leur premier vol Mercury, les américains ont utilisé une fusée Redstone. Il s'agit d'un missile sol-sol construit par Chrysler et dont la mise en service a eu lieu en 1953. Long de 21m, il a une masse de 28 tonnes.

    Le 05 mai 1961, le vol MR-3, c'est le vol de Shepard. Le programme MR se terminera le 21 juillet 1961 avec le vol balistique de Grissom (opération MR-4) qui verra la perte de la cabine (à l'amerrissage) à la suite d'une explosion

  • 6

    prématurée des systèmes de l'écoutille.

    La première génération de cabine américaine est la Mercury, avec une masse de 1.360Kg. Cette masse a été imposée par la capacité du lanceur, la fusée Atlas sous sa version à 1 étage et demi, dite Atlas-Mercury...

    Ainsi la firme McDonnell a réussi à construire une cabine conique dont la structure représente 300kg seulement, pour un diamètre de base de 1,75m. Cette dimension hors-tout laissant 1,45 pour l'astronaute qui est astreint à voyager comme assis sur une chaise dans un espace exigu, médiocrement climatisé et ne permettant que difficilement des observations de la Terre.

    Il était équipé de 2 manches à balai (dont un de secours), et l'astronaute pouvait le piloter avec une grande souplesse.

    Description des différentes missions "Mercury" Coût du programme : 437 millions de dollars

    Capsules Equipage Date de lancementDurée de

    vol Observations

    Mercury-MR Alan SHEPARD

    05-05-1961 15mn22s

    Alan Shepard fait un bond de 15 min 22 s à une altitude de 187 km. Il parcourt 485 km

    Mercury-MR Virgil GRISSOM

    27-07-1961 15mn37s

    Virgil Grissom fait un bond de 15 min 37 s à une altitude de 188 km. Il parcourt 486 km

    Mercury-MA-6 John GLENN 20-02-1962 4h55mn23s

    John Glenn fait un vol de 4 h 55 min 23 s à une altitude de 256 km. Il parcourt 125 000 km

    Mercury-MA-7 Scott CARPENTER

    24-05-1962 4h56mn05s

    Scott Carpenter fait un vol de 4 h 56 min 5 s à une altitude de 267 km. Il parcourt 125 000 km

    Mercury-MA-8 Walter SCHIRRA

    03-10-1962 9h13mn11s

    Walter Schirra fait un vol de 9 h 13 min 11 s à une altitude de 283 km. Il parcourt 250 000 km

    Mercury-MA-9 Gordon COOPER

    15-05-1963 34h19mn49s

    Gordon Cooper fait un vol de 34 h 19 min 49 s à une altitude de 267 km. Il parcourt 900 000 km

    Total : 53 heures 55 minutes 27 secondes

    4) Le programme Gémini

    Tel est le nom donné à un véhicule biplace de 3.200 kg dont la construction a été décidée après l'adoption du programme Apollo, et non sans avoir rencontré l'opposition de spécialistes aux yeux desquels les Américains auraient dû passer de Mercury à Apollo sans étape intermédiaire.

    L'étape Gemini va revêtir une très grande importance. Alors que la préparation du matériel Apollo est plus ardue que prévue, elle permettra aux Américains de

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    créer des techniques éprouvées.La cabine Gemini possède en effet un système propulseur comportant 8 moteurs de 11,5 kg de poussée, 2 moteurs de 38 kg, 2 moteurs de 45 kg. Elle est mise en orbite par un lanceur Titan II (les Etats-Unis ayant produit en un temps record cet excellent lanceur à deux étages). La décision est faite d'effectuer un tir tous les deux mois.

    Description des différentes missions "Gemini" Coût du programme : 1 303 millions de dollars

    Capsules Equipage Date de lancement Durée de vol Observations

    Gemini-3 Virgil

    GRISSOM John YOUNG

    23-03-1965

    04h52mn31s 3 révolutions

    Premier changement d'orbite Ils testent la cabine, réalisant des changements

    d'orbite expérimentaux.

    Gemini-4

    James Mc DIVITT Edward WHITE

    03-06-1965

    97h56mn12s 66 révolutions

    Sortie de White, contrôlant ses déplacements au moyen d'un pistolet à oxygène (commencement du

    premier élément d'un atlas spatial de la Terre).

    Gemini-5

    Gordon COOPER Charles

    CONRAD

    21-08-1965

    190h55mn14s 127 révolutions

    Vol orbital de 8 jours - reconnaissance photographique.

    Gemini-7

    Frank BORMAN

    James LOVELL

    04-12-1965

    330h35mn01s 219 révolutions

    Vol orbital de 14 jours - observations médicales - préparatif à la jonction avec Gemini-6

    Gemini-6

    Walter SCHIRRA

    Thomas STAFFORD

    15-12-1965

    25h51mn24s 17 révolutions

    Premier rendez-vous avec Gemini-7, les deux cabines volent à quelques mètres l'une de l'autre.

    Gemini-8 Neil

    ARMSTRONGDavid SCOTT

    16-03-1966

    10h41mn26s 7 révolutions

    Première jonction dans l'espace avec une fusée cible Agena. Par suite d'un blocage d'une valve en cours

    de rotation, l'expérience doit être arrêtée et la mission terminée.

    Gemini-9

    Thomas STAFFORD

    Eugene CERNAN

    03-06-1966

    72h20mn50s 48 révolutions

    Arrimage impossible à une cible ATDA, dont le cône protecteur ne s'est pas détaché. Cernan sort

    toutefois pendant 02h09mn dans l'espace.

    Gemini-10 John YOUNG

    Michael COLLINS

    18-07-1966

    70h46mn39s 46 révolutions

    Deux sorties de Collins. Rendez-vous réussi avec une cible Agena.

    Gemini-11

    Charles CONRAD

    Richard GORDON

    12-09-1966

    71h17mn08s 47 révolutions

    Deux sorties de Gordon. Rendez-vous réussi avec une autre Agena dès la première révolution. Puis utilisant le moteur de cette fusée, ils effectuent un bond à 1.365 km de la Terre. Le vol dure 3 jours.

    Gemini-12 James

    LOVELL Edwin

    ALDRIN

    11-11-1966

    94h34mn31s 62 révolutions

    Ils restent quatre jours en orbite. Trois sorties d'Aldrin, testant les techniques du travail dans l'espace. Les sorties vont totaliser 05h37mn.

  • 8

    5) Les conséquences sur la NASA

    Evolution des ressources de la NASA entre 1960 et 1973

    L'expérience aidant et les années passant, le budget de la NASA monta exponentiellement jusqu'en 1964 en suivant la courbe croissante du nombre de ses contractants. Fin 1964, sous la nouvelle Administration Johnson, le budget global de la NASA avait dépassé 5 milliards de dollars et l'agence rassemblait plus de 400000 employés et sous-contractants ! Personne n'aurait imaginé qu'une démocratie, aussi grande fut-elle, aurait pu investir autant d'argent à des seules fins... politiques.

  • 9

    II Les missions Apollo 1) Apollo c’est aussi la fusée Saturn V

    En 1944, le scientifique Allemand Wernher von Braun, qui avait mis au

    point les fusées V2, dont plusieurs centaines bombardèrent l'Angleterre et le nord de l'Europe à la fin de la seconde guerre mondiale, affirmait avoir acquis les techniques de lancement d'une fusée à trois étages capable d'atteindre la Lune. Wernher von Braun, comme nombre de ses condisciples, a été arrêté par les Américains à la fin du conflit, et "prié" de participer aux programmes d'expérimentation spatiale des Etats-Unis.

    Un nombre très important de tests ont été effectués par la NASA pour déterminer quel serait le type de matériel capable de mener à bien la mission lunaire, et ce n'est qu'assez tard que la solution préconisée par Wernher von Braun a été adoptée, tout au moins en ce qui concerne le lanceur : la solution définitive correspond à la fusée Saturn V, ci-dessous.

  • 10

    Cette fusée est haute de 111 mètres environ, pour une masse de 2700 tonnes, et emporte trois hommes, avec leur matériel d'exploration lunaire. Mais pourquoi trois étages, et une fusée aussi importante ?

    Il faut une puissance extrême pour satelliser une masse aussi importante que celle représentée par le véhicule spatial Apollo dans son ensemble. Satelliser, cela veut dire arracher partiellement à l'attraction terrestre, et faire faire à la fusée, sans l'aide d'une énergie supplémentaire, le tour de la Terre : il faut qu'en très peu de temps, la fusée atteigne la vitesse de 5,8 kilomètres à la seconde. D'où la nécessité d'emporter une grande masse de carburant (qui sera consommée très rapidement), d'où une taille de fusée importante. Dès qu'un réservoir de carburant est vide, il ne sert plus à rien, et au contraire, il alourdit inutilement la fusée. D'où la nécessité de s'en séparer. C'est le cas des deux premiers étages du lanceur Saturn V, qui sont largués avant même la satellisation complète du vaisseau Apollo. Le premier étage du lanceur, qui mesure environ 45 mètres de haut, est composé de deux énormes réservoirs, l'un de kérosène, l'autre d'oxygène liquide, le second servant à assurer la combustion du premier. Ces deux "ergols" alimentent cinq moteurs gigantesques (photo ci-dessous).

    On ne voit ici que l'un des cinq moteurs, mais la comparaison avec la taille de l'homme, en bas de l'image, permet de se faire une idée du gigantisme du système. Il faut savoir que ces moteurs vont fonctionner au cours de la mission pendant moins de trois minutes. Le second étage, haut de trente mètres environ, est lui

    aussi composé de deux réservoirs, d'oxygène et d'hydrogène liquides, et de cinq moteurs, plus petits que ceux du premier étage.

    Le troisième étage, haut de douze mètres environ ne comporte qu'un seul moteur, le même que ceux qui équipent le deuxième étage. Ce moteur sert à la mise en orbite finale, et à l'injection du vaisseau sur la trajectoire Terre-Lune. Il peut être allumé et éteint plusieurs fois.

  • 11

    Au-dessus du troisième étage, on arrive enfin au vaisseau Apollo proprement dit. Il est composé de trois éléments principaux, qui seront les seuls à faire l'intégralité du voyage vers la Lune :

    le module de service, qui abrite le moteur qui servira aux corrections de trajectoire Terre-Lune, au ralentissement du vaisseau à l'approche de la Lune, et à la mise en place du vaisseau dans la trajectoire de rentrée dans l'atmosphère terrestre; viennent en outre tous les systèmes de production d'énergie, d'eau et de chauffage (les piles à combustibles) de la fusée.

    le module de commande, où vont séjourner les astronautes pendant tout le voyage aller-retour.

    le module lunaire, qui seul se pose sur la Lune.

    Enfin, le dernier élément est la tour de sauvetage, qui permet d'extraire le module de commande de l'ensemble lanceur + vaisseau dans les minutes qui suivent immédiatement le lancement, en cas de problème.

    2) Le déroulement d’une mission lunaire

    Le lanceur est placé sur son aire de lancement 36 heures avant le décollage. Les astronautes, équipés de leurs combinaisons spatiales, pénètrent dans le module de commande du vaisseau Apollo entre 3 et 6 heures avant le lancement. Le compte à rebours est déjà commencé. Les réservoirs sont mis sous pression, en alimentation constante, de façon à assurer un maximum de remplissage au moment du lancement.

  • 12

    Six secondes avant le lancement proprement dit, les moteurs du premier étage sont mis à feu. Tous les systèmes de liaison et d'alimentation sont automatiquement déconnectés du lanceur, et la fusée décolle.

    Si la vitesse paraît lente au départ, elle augmente très très vite. Moins de trois minutes après le lancement, le premier étage, vide de ses ergols, est largué : il retombe dans l'Atlantique. Puis le second étage est mis à feu. Il est utilisé entre six et dix minutes en fonction de l'objectif de satellisation à atteindre.

    La tour de sauvetage est alors éjectée puisque qu’elle ne sert plus à rien.

    Le deuxième étage est à son tour éjecté avant l’insertion en orbiteterrestre.

    Arrive alors l’insertion en orbite terrestre. A ce moment, la fusée et l'équipage font une pause : le moteur est coupé, le vaisseau effectue une orbite terrestre, pendant laquelle tous les systèmes internes sont contrôlés, aussi bien par l'équipage que par les équipes de contrôleurs, au centre de contrôle des vols spatiaux habités de Houston.

  • 13

    Une fois tous les contrôles effectués, la fusée est orientée face à la Lune, le moteur du S-IV B est rallumé, pour injection sur une trajectoire translunaire. La vitesse atteint alors 11 kilomètres par seconde. Puis le moteur est éteint.

    Vient alors une phase très importante du vol : l'assemblage dans l'espace de l'ensemble module de service-module de commande avec le module lunaire. Au lancement, le module lunaire (LEM), est installé derrière le module de service, bien à l'abri dans une coiffe de protection.

    Lorsque le vaisseau est en route pour la Lune, la coiffe protégeant le LEM est larguée. L'ensemble module de service-module de commande avance lentement, puis effectue un demi tour complet, de façon à se mettre face au LEM.

    Puis il s'approche du LEM, jusqu'à faire coïncider les pièces de jonction des deux appareils, LEM et module de commande. Une fois la capture effectuée, l'ensemble module de service-module de commande-LEM recule, pour s'extraire définitivement. Une fois cette opération effectuée, l'ensemble du

    vaisseau Apollo est ré orienté sur la Lune, une très légère poussée est effectuée, et le voyage Terre-Lune peut réellement commencer. Parallèlement, le moteur du troisième étage, qui ne sert plus à rien, est remis à feu à distance, l'étage est également réorienté vers la Lune, où il finit sa course en s'écrasant, quelques jours plus tard.

  • 14

    A mi-parcours, soit environ quarante huit heures après le lancement, l'ordinateur de bord compare la route suivie par le vaisseau et la route à suivre, définie mathématiquement. Eventuellement, mais c'est presque toujours le cas, une correction de trajectoire doit être effectuée. Le moteur du module de service est mis à feu quelques secondes pour assurer un vol parfait jusqu'à la Lune.

    La vitesse acquise va diminuer progressivement, le vaisseau étant toujours légèrement soumis à l'attraction terrestre, jusqu'à ce qu'il rentre dans le champ de gravitation lunaire.

    Le vaisseau entre en orbite lunaire. A ce moment, la vitesse va augmenter de nouveau. S'approchant de la Lune, le vaisseau devra se retourner, afin d'allumer à nouveau le moteur dans le sens contraire au déplacement, de façon à freiner sa vitesse, et se laisser "attraper" par la force de gravitation lunaire. La mise en orbite lunaire est assurée, plus par les lois de la mécanique céleste que par la technologie humaine.

    L'heure de la descente sur la Lune, environ trois jours et demi après le lancement, est arrivée. Deux astronautes, le commandant de bord et le pilote du LEM, rejoignent le module lunaire par le tunnel d'accès qui le relie au module de service. Le troisième astronaute, pilote du module de commande reste à bord : il tournera en orbite pendant les activités lunaires de ses compagnons.

  • 15

    Le LEM est mis en fonction, puis est séparé du module de service : la descente vers la Lune commence.

    En quelques heures, le sol lunaire est atteint, après que le LEM ait réduit sa vitesse de 3800 kilomètres heures à quelques mètres secondes.

    Une fois sur le sol lunaire, la première tâche des astronautes consiste, avec l'aide des contrôleurs de Houston, à vérifier l'ensemble des systèmes, afin de s'assurer de leur capacité à faire re-décoller le LEM.

    Pendant quelques heures (Apollo XI) ou quelques jours (Apollo XVII), les astronautes vont explorer la très faible portion de Lune qui entoure leur point d'alunissage.

    Puis vient le moment de quitter la Lune. Le LEM est composé de deux parties :

    l'étage de descente, avec un moteur de freinage, dont le rôle est de ralentir l'appareil et de le poser en douceur sur la Lune, et des soutes contenant tous les appareils nécessaires à des expériences sur la Lune.

  • 16

    l'étage de remontée, avec un moteur permettant le décollage, et l'habitacle des deux astronautes.

    Bien évidemment, l'étage de descente est destiné à rester sur la Lune au moment du départ. Le lancement est assuré par l'explosion des boulons reliant les deux étages, et la mise à feu du moteur de remontée. La propulsion n'est évidemment pas comparable à celle de la fusée tout entière au moment du départ de la Terre :

    l'attraction, six fois moindre sur la Lune, pose beaucoup moins de problème.

    le poids de l'engin à satelliser n'a aucun rapport avec celui de la fusée

    Saturn V et du vaisseau Apollo.

    En quelques heures, le LEM est en vue du module de commande, qui attendait patiemment.

    Le rendez-vous en orbite, principe de base des missions lunaires américaines, est effectué, les deux vaisseaux se rapprochent et s'accouplent. Les astronautes passent alors dans le module de commande, et l'étage de remontée du LEM est largué en orbite lunaire.

  • 17

    Le csm est abandonné avant le retour sur terre.

    L'ensemble module de service - module de commande effectue alors une ou deux révolutions orbitales, et après mise à feu du moteur du module de service, prend le chemin de la Terre.

    A mi-parcourt une légère correction peut être apportée.

    Seul va rentrer dans l'atmosphère terrestre le module de commande, petite capsule conique qui abrite les astronautes. Le moteur du module de service est mis à feu une dernière fois, pour placer le module de commande exactement dans le couloir de rentrée.

    Puis il est largué, et le module de commande est livré à son sort.

  • 18

    Il pénètre dans l'atmosphère à une vitesse très élevée, et est freiné naturellement. Le frottement de l'air provoque un échauffement intense de la capsule, protégée par un bouclier thermique.

    A huit kilomètres d'altitude, les parachutes sont déployés, et la capsule

    amerrit dans l'océan Pacifique. Les astronautes sont récupérés par hélicoptère, qui les ramène à bord d'un porte avions. La mission est terminée.

    3) Les missions Apollo

    Apollo 1 Autre nom : Apollo 204 Lanceur : Saturn I-B Vaisseau : CSM-012 Date de l'accident : 27 janvier 1967, 18h31, EST Pas de tir 34 Équipage principal: Virgil I. "Gus" Grissom, Command Pilot Edward "Ed" White, Senior Pilot Roger Chaffee, Pilot Équipage de réserve : Walter Schirra Donn Eisele Walter Cunningham

  • 19

    Un accident tragique a interrompu le vol de la première mission "Apollo", prévu pour février. Lors d'un exercice préparatoire, les trois astronautes Virgil Grissom, Edward White et Roger Chaffee ont péri asphyxiés dans l'incendie de leur capsule. Un rapport de la commission d'enquête a établi que les répétitions générales avant le vol étaient inutiles et dangereuses, qu'aucune précaution pour faire face à un éventuel incident n'avait été prise.

    La cause réelle de la mort des trois astronautes serait l'inhalation d'un mélange respiratoire empoisonné, l'incendie n'ayant été qu'une cause secondaire. Les causes de l'incendie de la capsule n'ont pu être établies avec précision par les experts chargés de l'enquête, mais selon toute vraisemblance, un court-circuit électrique dans une atmosphère saturée d'oxygène en est à l'origine. Le module après l'incendie

    Cet accident amena à de nombreuses modifications du design des

    vaisseaux du Block II, comme l'installation d'une trappe à ouverture rapide vers l'extérieure. En moins de 3 secondes, la cabine pouvait être dépressurisée et la trappe ouverte. L'oxygène pur qui remplissait les capsules fut remplacé par un mélange 60% azote, 40% oxygène, moins inflammables. Les nombreux matériaux très inflammables furent remplacés par de nouvelles matières. D'après l'avis général, cette tragédie permit d'éviter de nombreux autres accidents, et contribua au succès futur du programme...

    Apollo 2 et Apollo 3

    Il n’y a pas de renseignement sur ces deux missions. Elles furent sûrement annulées de fait de l’accident sur Apollo 1

    Apollo 4 Il s’agit d’une mission inhabitée et c’est la première fois que la Saturn V au complet. Le but de la mission était de tester l'intégrité des structures et la compatibilité du vaisseau Apollo avec la fusée, mais aussi de vérifier, en faisant revenir le module de commande sur terre, la conformité du bouclier thermique du module de commande.

  • 20

    9 heures après le lancement, le module de commande était récupéré dans l'Océan Pacifique par le USS Bennigton. Tous les objectifs prévus étaient atteints et ce vol redonnait confiance à la NASA après la tragédie d'Apollo 1.

    Apollo 5

    Là aussi il s’agit d’une mission inhabitée. Apollo 5 décolle le 22 Janvier 1968 à 5h48 après un report de quelques heures en raison de problèmes liés à l'équipement. La Saturn IB qui emporte le vaisseau Apollo est celle là même qui devait emmener l'équipage d'Apollo 1 en orbite. La fusée emporte le module lunaire LM-1 afin de tester, en orbite, ses moteurs (de descente et d'ascension). Hormis la coupure prématurée du moteur de descente au premier essai (erreur d'ordinateur), tout s'est passé comme prévu et tous les objectifs ont été atteints.

    Aucune récupération n'était prévu et LM-1 a brûlé dans l'atmosphère (les débris restants ont plongé dans l'Océan Pacifique le 12 février à quelques centaines de kilomètres au sud-ouest de l'île de Guam).

    Apollo 6

    Tout de suite après le décollage, le premier étage pose problème : oscillation et vibration dépassant les seuils fixés sont enregistrées dans le module de commande. Pour ne pas être en reste, tout de suite après l'allumage du 2ème étage, 2 des 5 moteurs J-2 s'arrêtent. Les trois autres moteurs doivent donc brûler plus longtemps pour compenser la perte de puissance.

    Le second étage n'arrive pas à atteindre l'altitude et la vitesse désirées, par manque de carburant. Pour atteindre la vitesse nécessaire, le troisième étage S-IVB devra aussi brûler plus longtemps.

    Après deux orbites terrestres, les contrôleurs au sol tentent de rallumer le moteur S-IVB, mais le troisième étage refuse de répondre. Ils décident alors de séparer l'étage inutile du vaisseau Apollo et d'allumer le moteur du module de service pendant plus de 7 minutes afin de simuler une injection translunaire.

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    Puis après avoir atteint une altitude suffisante, le moteur du module de service est à nouveau rallumé pour simuler le retour d'un vaisseau spatial en provenance de la Lune. Le module de commande est repris à bord du USS Okinawa après 10 heures de mission. La NASA annonce officiellement que les données enregistrées sur Apollo 6 indiquent que le vaisseau spatial a bien fait son travail, mais dans la réalité les dirigeants concluent en privé que ce vol n'a pas été un succès. Il va leur falloir maintenant résoudre les problèmes d'oscillation au décollage et de coupures intempestives et non expliquées des moteurs des second et troisième étage.

    Apollo 7 Véhicules : CSM-101, Saturn I-B 205 Lancement : 11 octobre 1968, 10h02 EST, Pas de tir 34 Atterrissage : 22 octobre 1968, 6h11 EST Durée de la mission : 260h09 Équipage principal : Walter M. Schirra, CDR Donn F. Eisele, CMP R. Walter Cunningham, LMP Équipage de réserve : Thomas P. Stafford John W. Young Eugene A. Cernan

    Apollo 7 allait être la première mission habitée du programme. Le principal but était des essais d’amarrage en vol avec le S-IVB désormais devenu inutile, allant jusqu'à se placer à moins de 1,2 mètres de celui-ci. Une seconde manoeuvre de rendez-vous orbital sera effectuée le lendemain, en utilisant le moteur de propulsion du CSM (le SPS) cette fois-ci. Ce même moteur sera rallumé huit fois tout au long du vol, à chaque fois sans encombre. Les autres objectifs principaux de la mission sont : - comportement du vaisseau et de l'équipage à l'habitabilité, au pilotage et à la navigation, - possibilité d'effectuer un rendez-vous orbital, au radar et à vue,

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    - capacité à réaligner la plate-forme de navigation en cas de panne de l'ordinateur.

    Le 22 octobre, le moteur du SPS est utilisé pour désorbiter, après 259 heures et 39 minutes de vol (et 164 révolutions). La séparation entre les modules de commande et de service se passe bien et la capsule peut amerrir à 7 h 11 du matin.

    Apollo 8 Véhicules : CSM-103, Saturn V 503 Lancement : 21 décembre 1968, 7h51 EST, Pas de tir 39-A Atterrissage : 27 décembre 1968, 10h51 EST Durée de la mission : 147h Équipage principal : Frank Borman, CDR James Lovell, CMP William Anders, LMP Équipage de réserve : Neil Armstrong Edwin Aldrin Fred Haise

    Apollo 8 fut la seconde mission habitée du programme Apollo. A l'origine, cette mission devait emporter le premier le module lunaire, afin de le tester en orbite terrestre. Mais des renseignements de la CIA laissaient croire que l'URSS comptait envoyer un équipage autour de la Lune, qui serait alors devenu le premier de l'histoire à avoir été placé en orbite autour de la Lune. Les États-Unis voulant à tout prix être les premiers à atteindre notre satellite, le plan de vol d'Apollo 8 fut donc modifié, et l'objectif principal de cette mission fut d'envoyer les premiers humains autour de la Lune. Ce fut également la première mission Apollo habitée à être lancée avec la gigantesque Saturn V. Le 21 décembre 1968, Apollo 8 décolla donc du pas de tir 39-A. Environ 3 heurs plus tard, alors que le vaisseau était en orbite autour de la Terre, le Mission Control à Houston donna l'autorisation à l'équipage d'allumer de nouveau le moteur du S-IVB pour l'injection translunaire (TLI). Après quelques secondes de poussée, Apollo 8 était en chemin vers la Lune.

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    Le voyage commença mal pour le commandant Frank Borman, qui fut affecté par des nausées, et vomît à plusieurs reprises dans l'atmosphère confinée du module de commande. Deux jours après, Apollo 8 était en orbite autour de la Lune. Les 3 hommes devinrent alors les premiers humains à atteindre cette dernière. Ils découvrirent alors sa face cachée, ainsi que sa surface parsemée de cratères.

    Ils furent également les premiers humains à observer un Earthrise, littéralement "lever de Terre" au dessus de la surface de la Lune. Le soir du réveillon, le 24 décembre 1968, chacun des 3 hommes lut un passage de la Bible, lors d'une retransmission télévisée depuis le Module de Commande, en orbite autour de la Lune. Après quelques orbites, ils rallumèrent le SPS (Service Propulsion System, système de propulsion principal du vaisseau) et s'arrachèrent à l'attraction lunaire pour regagner la Terre. Le retour se passa parfaitement et le module de commande fut récupéré par le porte-avion U.S.S. Yorktown dans l'océan Pacifique le 27 décembre 1968.

    Apollo 9 Véhicules : CSM-104 "Gumdrop", LM-3 "Spider", Saturn V 504 Lancement : 3 mars 1969, 11h00 EST, Pas de tir 39-A Atterrissage : 13 mars 1969, 12h00 EST Durée de la mission : 241h Équipage principal : James McDivitt, CDR David Scott, CMP Russell Schweickart, LMP Équipage de réserve : Charles Conrad Richard Gordon Alan Bean

    Apollo 9 fut la première mission du programme à emporter un Module Lunaire. L'objectif de la mission était de tester les performances dans l'espace du module lunaire (LM), baptisé Spider par l'équipage à cause de sa ressemblance avec une araignée. Pour ce faire, Apollo 9 resta en orbite autour de la Terre. Le décollage eut lieu le 3 mars. La première étape de la mission était l'extraction du module lunaire, placé à l'intérieur du S-IVB. Cette opération fut parfaitement

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    menée par l'équipage. Une fois l'arrimage du CSM et du LM effectué, et après avoir égalisé la pression entre le LM et le module de commande (CM), la trappe fut ouverte, et les 3 hommes découvrirent alors le module.

    Le commandant McDivitt et le pilote du LM, Schweickart, s'installèrent alors dans le LM, en laissant Scott seul dans le module de commande "Gumdrop". Après la séparation des deux vaisseaux, McDivitt et Schweickart procédèrent à de nombreux tests des systèmes du LM. Tous fonctionnaient parfaitement.

    Malheureusement, un problème toucha 'équipage : Schweickart, qui devait procéder à une EVA (Activité extra-véhiculaire, sortie dans l'espace), fut pris de nausée. L'équipage contacta alors sur un canal confidentiel le médecin de vol à Houston, qui lui donna quelques conseils...

    L'état de Schweickart s'améliora et il put ainsi procéder à sa sortie dans l'espace. On le voit ici sortir par la trappe du module de commande. La photo fut prise par McDivitt depuis le module lunaire. Le LM fut largué en orbite et l'équipage atterrit sans ennui le 13 mars 1969.

    Apollo 10 Véhicules : CSM-106 "Charlie Brown", LM-4 "Snoopy", Saturn V 505 Lancement : 18 mai 1969, 11h49 EST, Pas de tir 39-B Atterrissage : 26 mai 1969, 11h52 EST Durée de la mission : 192h03 Équipage principal : Thomas Stafford, CDR John Young, CMP Eugene Cernan, LMP Équipage de réserve : Gordon Cooper Donn Eisele Edgar Mitchell

    Apollo 10 fut la dernière grande répétition avant le premier alunissage. La mission fut la seule du programme à décoller du pas de tir 39-B, le 18 mai 1969. L'injection translunaire eut lieu correctement, et tout le voyage jusque notre satellite se passa sans ennuis.

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    Apollo 11 Véhicules : CSM-107 "Columbia", LM-5 "Eagle", Saturn V 506 Lancement : 16 juillet 1969, 8h32 EST, Pas de tir 39-A Atterrissage : 24 juillet 1969, 11h50 EST Durée de la mission : 195h18 Équipage : Neil Armstrong, CDR Michael Collins, CMP Edwin Aldrin, LMP Équipage de réserve : James Lovell William Anders Fred Haise Alunissage : 20 Juillet 1969, 17h17 EST Coordonnées : 0,7° N - 23,4°E Site d'alunissage : Mare Tranquilitatis Décollage : 21 juillet 1969, 14h54 EST Temps sur la surface lunaire : 21h36 EVA : 1 sortie, 2h31

    Le premier voyage dans l’espace avec comme destination : la Lune. Sans doute l’une des missions Apollo la plus connue, elle permit à l’Homme

    de poser un pied sur un astre autre que la Terre. En effet, c'est lors de celle-ci que Neil Armstrong posa le pied sur la Lune le 20 juillet 1969 et dit une phrase qui restera dans l’Histoire : "That's one small step for man...one giant leap for mankind".

    Cependant, ce ne fut pas sans difficulté. L’alunissage était plus que périlleux dont les prévisions de réussite les plus optimistes dépassaient difficilement les 50 %. Plusieurs fois consécutivement, pendant la descente, une alarme se mit à retentir : une alarme de surcharge. L’ignorant, Houston ordonna la poursuite de la mission et, finalement, le LM se posa tout de même à environ 7 km du point d’alunissage prévu alors que la surface lunaire n’y était pas propice et que Neil Amstrong dut piloter manuellement celui-ci pour qu’il alunisse sur un terrain (ou un lunain) adéquat sans consommer trop de carburant. Certain journaux prétendent qu’il restait moins de dix secondes avant la panne sèche…

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    Mais l’objectif de la mission était réalisé. En

    souvenir du premier alunissage, les astronautes américains ont laissé sur le sol lunaire un drapeau US en Nylon, ainsi qu'une plaque d'acier inaltérable sur laquelle de futurs "touristes lunaires" pourront lire : "C'est ici que des êtres humains de la planète Terre posèrent pour la première fois le pied sur la Lune, en 1969 après J-C. Nous sommes venus en paix pour toute l'Humanité. Neil A. Armstrong, astronaute, Edwin E. Aldrin, astronaute, Michael Collins, astronaute, Richard Nixon, Président des Etats-Unis d'Amérique"

    Apollo 12 Véhicules : CSM-108 "Yankee Clipper", LM-6 "Intrepid", Saturn V 507 Lancement : 14 novembre 1969, 11h22 EST, Pas de tir 39-A Atterrissage : 24 novembre 1969, 15h58 EST Durée de la mission : 244h36 Équipage principal : Charles "Pete" Conrad, CDR Richard Gordon, CMP Alan Bean, LMP

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    Équipage de réserve : David Scott Alfred Worden James Irwin Alunissage : 19 Novembre 1969, 1h54 EST Coordonnées : 3,2°S - 23,4°W Site d'alunissage : Oceanus Procellarum Décollage : 20 Novembre 1969, 9h25 EST Temps sur la surface lunaire : 31h31 EVA : 2 sorties = (1) 3h56 et (2)3h49 Pour un total de 7h45 d'activité extra-véhiculaire

    Apollo 12 fut la deuxième mission d'exploration lunaire, mais celle-ci faillit bien tourner à la catastrophe. En effet, le 14 novembre 1969, le ciel de Floride était recouvert de nombreux nuages. A 11h22, la Saturn V décolla du pas de tir 39-A, au KSC. Quelques secondes à peine après le décollage,à T + 38 secondes, la fusée fut frappée par la foudre. Dans le module de commande, l'alarme principale retentissait, et des voyants étaient allumés sur tous les panneaux concernant le système électrique. Alors que tous se préparaient pour un retour précipité des pilotes, John W. Aaron,à Houston, contrôleur des communications électroniques, demanda aux astronautes de basculer un interrupteur sur la position Auxiliaire. Cependant, personne ne connaissait cet interrupteur sauf le « bleu », Alan Bean, qui permit à la mission d’être menée à bien.

    Durant cette mission, l’alunissage se passa sans problèmes et prouva même que la précision de l'alunissage n'était pas une simple vue de l'esprit. En effet, le LM se posa exactement à l’endroit calculé par les géologues.

    Conrad et Bean ont séjourné en tout 31 h 30 sur la Lune, réalisant diverses expériences scientifiques, pendant que Gordon restait seul aux commandes de la capsule spatiale restée en orbite lunaire, ce dernier étant principalement chargé de reconnaître plusieurs autres points d'alunissage potentiels pour les missions ultérieures. Parmi les souvenirs rapportés de la Lune, Conrad et Bean ont soigneusement choisi 58,5 kilos de cailloux

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    Apollo 13 Véhicules: CSM-109 "Odyssey", LM-7 "Aquarius", Saturn V 508 Lancement : 11 avril 1970, 14h13 EST, Pas de tir 39-A Atterrissage : 17 avril 1970, 13h07 EST Durée de la mission : 142h54 Équipage principal: James Lovell, CDR John "Jack" Swigert, CMP Fred Haise, LMP Équipage de réserve : John Young Thomas "Ken" Mattingly Charles Duke

    La mission la plus connue suite au film du même nom, elle engendra le terme d’« Échec Réussi ».

    Lancés le 11 avril 1970, lors de la mission Apollo 13 qui, malgré son numéro, fut le seul échec des vols habités Apollo, ses 3 rescapés ont amerri sains et saufs dans l'Océan Pacifique. C'était la fin d'un terrible suspens qui a transformé l'échec d'une mission scientifique en un exploit humain. C'était pourtant un vol "de routine" (qui n'intéressait même plus les médias). Mais l'explosion soudaine d'un réservoir d'oxygène le 13 avril à près de 300.000 km de la Terre a transformé leur voyage en cauchemar, obligeant les trois hommes à se réfugier dans le LEM "Aquarius" qui devint, en quelque sorte, leur canot de sauvetage.

    Commençait alors un périlleux retour qui a tenu le Monde entier en haleine : après avoir allumé le moteur de descente du LM pour reprendre une trajectoire de retour libre (c'est à dire, au cas présent, faire le tour de la Lune et profiter de l'impulsion pour revenir), l'équipage devait mettre en oeuvre un plan de rationnement drastique de l'électricité et de l'eau. La moindre défaillance du vaisseau ou la moindre erreur des techniciens du centre spatial de Houston pouvait se révéler fatale.

    Après de nombreuses péripéties, le plus fantastique sauvetage de l'histoire s'est heureusement bien terminé. La capsule amerrit sans encombre dans l'Océan Pacifique, près des îles Samoa le 17 avril à 13 h 07 (heure de la côte Est des Etats-Unis). A noter, Alan Bean, sauveur de la mission Apollo XII, a tenu un rôle prépondérant pour la réussite de cette « échec ».

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    On déterminera que l'explosion a été la conséquence d'une suite d'événements provoquant l'inflammation de l'isolant d'un fil électrique dans l'un des réservoirs d'oxygène liquide du CSM.

    Apollo 14 Véhicules : CSM-110 "Kitty Hawk", LM-8 "Antares", Saturn V 509 Lancement : 31 janvier 1971, 17h32 EST, Pas de tir 39-A Atterrissage : 9 février 1971, 16h05 EST Durée de la mission : 216h Équipage principal : Alan Shepard, CDR Stuart Roosa, CMP Edgar Mitchell, LMP Équipage de réserve : Eugene Cernan Ronald Evans Joe Engle Alunissage : 5 février 1971, 4h18 EST Coordonnées : 3,6°S - 17,5°W Site d'alunissage : Fra Mauro Décollage : 6 février 1971, 13h48 EST Temps sur la surface lunaire : 33h30 EVA : 2 sorties = (1) 4h47 et (2) 4h34 Pour un total de 9h22 d'activité extra-véhiculaire.

    Après l'échec subi par la mission "Apollo XIII", la NASA vint renouer avec le succès.

    Apollo 14 (AS-509) décolla à 16 h 03 après un report de 40 minutes en raison de mauvaises conditions météo (le souvenir du lancement d'Apollo 12 en plein orage était encore frais dans les mémoires).

    L'insertion en orbite terrestre ainsi que l'injection translunaire se déroulaient parfaitement bien. Toutefois, l'arrimage du CSM ("Kitty Hawk") avec le LM ("Antares") posa problème, obligeant le pilote du module de commande (Roosa) à s'y reprendre à six fois (et de façon assez violente) pour capturer Antares. Ni l'équipage ni le personnel à terre ne trouvèrent d'explications à ce problème, mais comme il n'existait aucun signe ou indication laissant à penser

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    qu'un système était défaillant, Houston décida de poursuivre la mission. Apollo 14 entra en orbite lunaire le 4 février à 01 h 55 du matin. Antares alunit près du cratère Fra Mauro, destination initiale d’Apollo XIII, le 5 février à 16 h 17, à environ 15 mètres du point prévu. Shepard et Mitchell ont effectué deux longues "promenades lunaires", respectivement de 4 heures 24 minutes et 4 heures et 48 minutes. Outre le déploiement des instruments scientifiques, plus de 40 kgs d'échantillons lunaires furent collectés. Les deux hommes avaient pour la première fois à leur disposition un petit véhicule, à bord duquel ils purent transporter ces échantillons ainsi que les outils et instruments dont ils avaient besoin : le MET (Mobile Equipment Transporter, sorte de brouette que les astronautes avaient baptisé du sobriquet peu élégant de "pousse-pousse lunaire" ; cet engin ne donna d'ailleurs pas satisfaction). Après neuf jours de mission, la capsule amerrit sans problème dans le Pacifique, le 9 février à 16 h 05.

    Apollo 15 Véhicules : CSM-112 "Endeavor", LM-10 "Falcon", Saturn V 510 Lancement : 26 juillet 1971, 8h34 EST, Pas de tir 39-A Atterrissage : 7 août 1971, 15h45 EST Durée de la mission : 259h Équipage principal: David Scott, CDR Alfred Worden, CMP James Irwin, LMP Équipage de réserve : Richard Gordon Vance Brand Harrisson "Jack" Schmitt Alunissage : 30 Juillet 1971, 17h16 EST Coordonnées : 26,1°N - 3,7°E Site d'alunissage : Hadley-Apennine Décollage : 2 Août 1971, 13h11 EST Temps sur la surface lunaire : 31h31 EVA : 4 sorties = (1) 0h33 - (2)6h32 - (3) 7h12 et (4) 4h49 Pour un total de 19h07 d'activité extra-véhiculaire.

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    Le voyage jusqu'à la Lune se passa sans encombre. Le 30 juillet à 16 h 16 , le LM (Falcon) alunit dans la région Hadley-Apennins, à 600 mètres du point initialement prévu. Pour les trois sorties extravéhiculaires programmées, Scott et Irwin disposaient d'un nouveau moyen de déplacement : le LRV ("Lunar Roving Véhicle"), sorte de jeep lunaire, d'un poids à vide de 207 kgs, d'une largeur de 1,8 mètres et d'une longueur de 3 mètres, capable de parcourir environ 65 kilomètres sur le sol lunaire grâce à deux batteries de 36 volts chacune. Le poids en ordre de marche était de 360 kgs environ ; chacune des quatre roues du LRV était mises en mouvement par un moteur électrique indépendant. A leur première sortie, les roues motrices avant refusèrent toutefois de fonctionner, mais inexplicablement tout rentra dans l'ordre pour les deuxième et troisième "ballades". La collecte d'échantillons lunaires s'avéra fructueuse puisque les deux hommes eurent la chance de découvrir une roche provenant du manteau originaire de la Lune, estimée à 4,1 milliards d'années (à plus ou moins 100 millions d'années, répertoriée sous le numéro 15415, pesant 270 g, mais qui devint mondialement célèbre sous le nom de "roche de la Genèse").

    Apollo 16 Véhicules: CSM-113 "Casper", LM-11 "Orion", Saturn V 511 Lancement : 16 avril 1972, 12h54 EST, Pas de tir 39-A Atterrissage : 27 avril 1972, 14h45 EST Durée de la mission : 265h Équipage principal: John Young, CDR T. Kenneth Mattingly, CMP Charles Duke, LMP Équipage de réserve : Fred Haise Stu Roosa Ed Mitchell Alunissage : 20 Avril 1972, 21h23 EST Coordonnées : 9°S - 15,5°E Site d'alunissage : Descartes Décollage : 23 Avril 1972, 20h25 EST Temps sur la surface lunaire : 71h02

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    EVA : 3 sorties = (1) 7h11 - (2) 7h23 - (3) 5h40 Pour un total de 20h14 d'activité extra-véhiculaire.

    Apollo16 fut une mission sans encombre mais avec 2 records : record de vitesse lunaire grâce au rover : 18 km/h ; rocher le plus lourd ramené de l'espace : 11,7 kg (échantillon n° 61016, surnommé "Big Muley").

    En effet, le train spatial entra en orbite lunaire le 19 avril à 15 h 22. Laissant Mattingly en orbite circumlunaire dans le CSM (Casper), le module lunaire (Orion), avec son bord Young et Duke, alunit sur un vaste plateau jouxtant les monts Descartes le 20 avril à 21 h 23. Comme pour Apollo 15, trois sorties furent au programme, grâce à la deuxième jeep lunaire utilisée dans le programme spatial Apollo. Ces trois excursions durèrent 20 heures et 15 minutes pendant lesquelles la distance totale parcourue par la jeep fut de 27 km (celle-ci les emmena notamment sur le bord saillant de North Ray Crater) et au cours desquelles 96,6 kg d'échantillons purent être collectés. Le retour sur Terre des astronautes s'effectua normalement, la capsule amerrissant dans l'Océan Pacifique le 27 avril à 14 h 44. Compte tenu des observations faites ainsi que des échantillons collectés sur la Lune, la mission "Apollo XVI" revint avec davantage de nouvelles énigmes pour les scientifiques perplexes (et surtout les géologues) que de réponses à leurs questions.

    Apollo 17 Véhicules : CSM-114 "America", LM-12 "Challenger", Saturn V 512 Lancement : 7 décembre 1972, 0h33 EST, Pas de tir 39-A Atterrissage : 19 décembre 1972, 14h24 EST Durée de la mission : 301h Équipage principal : Eugene Cernan, CDR Ronald Evans, CMP Harisson "Jack" Schmitt, LMP Équipage de réserve : John Young Stuart Roosa Charles Duke Alunissage : 11 Décembre 1972, 14h54 EST Coordonnées : 20,2°N - 30,8°E

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    Site d'alunissage : Taurus-Littrow Décollage : 2 Août 1971, 13h11 EST Temps sur la surface lunaire : 31h31 EVA : 3 sorties = (1) 7h11 - (2) 7h36 - (3) 7h15 Pour un total de 22h03 d'activité extra-véhiculaire.

    Apollo 17 fut la dernière mission du programme Apollo. Le site choisi pour le dernier volet de cette aventure était une vallée baptisée Taurus-Littrow, dans la mer de la Sérénité, un paradis pour un géologue d'après l'équipe responsable du choix des sites d'alunissage. C'est d'ailleurs un géologue Harrisson H. Schmitt, ou Jack, qui fut nommé pilote du module lunaire pour cette mission.

    Peu après minuit (à 2 heures 33 exactement), alors que la côte de Cap Canaveral était plongée dans l'obscurité, des milliers de personnes eurent l'impression que le soleil s'était levé. Neuf secondes plus tard, le lanceur Saturn V portant "Apollo XVII" (AS-512) vrombit à pleine puissance et s'éleva lentement au-dessus d'une boule de feu fulgurante qui déchira les ténèbres.

    Le lancement avait subi un retard de 2 heures et 40 minutes en raison d'une défaillance technique (un séquenceur de décompte défectueux) ; c'est la seule fois où le lancement d'une mission Apollo doit être reporté en raison d'un problème matériel.

    La première sortie extra-véhiculaire (EVA) débute 4 heures après leur arrivée : le déchargement de l'équipement et de la jeep lunaire se passe sans encombre. L'équipement A.L.S.E.P. (Apollo Lunar Surface Experiments Package) est déployé à environ 185 mètres de Challenger. Pendant cette première sortie qui dure 7 heures et 12 minutes, outre certaines expériences réalisées à la surface de la lune, les astronautes recueilleront 14 kg d'échantillons. La deuxième sortie démarre le 12 décembre à 14 heures 28 ; pendant celle-ci, les astronautes découvriront de la poussière orange sur le sol lunaire, ce qui donnera lieu à de nombreuses et interminables discussions sur le plan géologique. Cette seconde sortie durera 7 heures et 37 minutes, ponctuée par la collecte d'un peu plus de 30 kg d'échantillons. La troisième et dernière EVA commence le 13 décembre : en sus des nombreuses expériences scientifiques, 66 kgs d'échantillons seront ramenés à bord du LM.Pendant leurs trois sorties, Cernan et Schmitt auront parcouru 35 km avec la jeep. Les derniers hommes à avoir foulé le sol lunaire (pour bien longtemps) décollent le 14 décembre à 16 heures 55, couronnant ainsi la plus incroyable série d'expéditions dans l'histoire de l'Humanité avec à leur bord le plus vieil échantillon lunaire (de l'olivine pure, âgée de 4,5 milliards d'années, à plus ou moins 100 millions d'années).

    La rentrée et l'amerrissage se déroulent normalement, le 19 décembre à 14 heures 25, à 6,4 kilomètres du porte-avions prévu pour la récupération, le USS Ticonderoga.

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    Toutefois, force est d'avouer que le retour de l'équipage se fait dans l'indifférence générale.

    Apollo 18, 19 et 20

    A l'origine, le programme Apollo comptait trois missions supplémentaires, annulées en raison de restrictions budgétaires.

    Aucun équipage ne fut jamais assigné aux missions annulées par la suite. La rotation normale des équipages faisait que l'équipage de réserve d'une mission devenait automatiquement équipage principal trois missions plus tard. Sur cette base, les équipages d'Appolo 18, 19 et 20 auraient normalement été constitués de : Apollo 18 Apollo 19 Richard Gordon, CDR Fred Haise, CDR Vance Brand, CMP William Pogue, CMP Harrison Schmitt, LMP Gerald Carr, LMP

    Apollo 20 Charles Conrad, CDR

    Paul Weitz, CMP Jack Lousma, LMP

    Apollo-Soyouz Le 15 Juillet, "Soyouz 19" décolla de Baïkonour. A bord de l'engin spatial se trouvaient les cosmonautes soviétiques Alexeï Leonov et Valéri Kubassov. Sept heures plus tard, un équipage américain quittait la Terre à Cap Canaveral à bord d'une capsule "Apollo" : Thomas Stafford, Donald Slayton et Vance Brand. Le départ des deux équipages alla les amener dans l'espace où dut avoir lieu la première entreprise spatiale commune entre l'URSS et les USA. Les deux capsules spatiales furent amarrées l'une à l'autre le 17 Juillet grâce à un module d'arrimage spécial, au dessus de l'Europe de l'ouest. Un compartiment

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    de sas permis qu'astronautes et cosmonautes se rendent mutuellement visite. Les deux capsules restèrent arrimées pendant 48 h. Le vol "Soyouz" retrouva le sol soviétique le 21 Juillet, "Apollo" amerrit le 24 Juillet.

    4) Les missions Apollo

    Le programme Apollo a démontré qu’il était possible à des hommes de réaliser une exploration géologique efficace dans l’environnement hostile d’un autre astre. Au cours de la première mission lunaire, Apollo 11, l’équipage est resté moins d’un jour sur la Lune et n’a mené à bien qu’une excursion limitée à trois heures, au cours de laquelle il ne s’est éloigné que de 50 m du LM. Mais, lors de l’expédition finale (la sixième), la distance parcourue à la surface de la Lune s’était considérablement accrue. À la fin des missions lunaires, les équipages Apollo avaient parcouru une distance totale de plus de 97 km sur la Lune et passé plus de 160 heures à l’extérieur du LM.

    Plus de 60 expériences très diverses ont été réalisées sur la Lune et 30 ont été menées à bien en orbite. Les astronautes ont installé et activé sur la Lune six stations scientifiques à durée de vie importante, dénommées ALSEP (Apollo Lunar Surface Experiments Package). Les quatre encore en activité (installées lors des missions Apollo 12, 15, 16 et 17) ont finalement été arrêtées par la NASA en 1977.

    Les expériences menées lors des missions Apollo ont fourni des informations importantes sur la Lune et sur le Système solaire. Les astronautes ont rapporté un total de 381,7 kg de matériaux lunaires, recueillis dans six sites lunaires distincts, tous d’un intérêt scientifique certain. En outre, au cours des missions Apollo, il a été pris, tant sur la Lune qu’en orbite, plus de 30000 photographies haute résolution enregistrant de façon très détaillée les caractéristiques et les traits marquants de notre satellite.

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    III – Les Hommes ont ils vraiment un avenir sur la Lune?

    Même en FH on a le droit de rêver, non ? C'est pour cela que je me laisse

    imaginer l'impossible… Il paraît même que "Seul l'impossible mérite réflexion" !

    L' « histoire de la reconquête et de la colonisation » est bien évidemment une pure fiction. Mais bien qu'elle soit imaginaire, elle n'en est pas moins réaliste, s'appuyant sur des travaux menés par des spécialistes et des groupes de réflexion sur le thème du retour à la Lune. Son principal intérêt est d'illustrer les difficultés qu'auront à surmonter les Hommes dans ce nouveau monde, et de présenter les étapes de leur apprentissage de la vie « extra-terrestre ». Ces étapes, seront peut être raccourcies, voir même escamotées, selon les évènements géopolitiques ou - pourquoi pas - de nouvelles découvertes scientifiques ou techniques.

    L'avenir nous le dira...

    1) 2005, l'exploration automatique

    Les premiers ouvriers de la reconquête de la Lune sont... des satellites et des

    robots.

    Ces engins automatiques ultra perfectionnés ne sont toutefois pas les premiers à tourner autour d'elle et à mordre la poussière. Dans les années 1960-1970, leurs ancêtres jouèrent le rôle d'éclaireurs et préparèrent le terrain pour

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    les astronautes du programme Apollo. Malheureusement moins bien équipés qu'aujourd'hui, ces satellites et ces sondes antiques ne permirent à l'époque de connaître avec précision qu'à peine 14% de la surface lunaire. Résultats bien insuffisants pour pouvoir entreprendre la colonisation de l'astre des nuits...

    Avant de se lancer dans une telle aventure, ne vaut il pas mieux en effet connaître son sujet sur le bout des doigts ? Et le meilleur moyen pour y parvenir n'est il pas de cartographier intégralement sa surface et de faire le bilan de toutes ses ressources naturelles ? L'ensemble des données recueillies peut ensuite être utilisé afin d'adapter au mieux les stratégies d'implantation (où construire les futures bases lunaires ?) et d'exploitation des richesses de notre satellite. Partant de ce principe, de nombreux projets d'exploration robotique virent le jour au début des années 1990. Le premier engin automatique de la nouvelle vague, envoyé en 1994, fut le désormais célèbre satellite Clémentine. De nombreux autres satellites ont depuis été placés en orbite autour de la Lune. Les premiers robots ont pour leur part aluni en 1999-2000. De plus en plus nombreux, ils parcourent la campagne lunaire avec pour mission de compléter la cartographie dressée par les satellites. Ces globe-trotters méthodiques et super équipés prélèvent des échantillons du sol et les analysent afin de déceler les gisements de matières premières intéressants. Les zones présentant un potentiel élevé sont le théâtre de rencontres aussi impressionnantes qu'émouvantes...

    Même s'ils friment devant leurs congénères en prétendant être totalement indépendants, rares sont les engins qui fonctionnent de façon automatique et accomplissent leur tâche (préprogrammée) sans intervention extérieure. En réalité, la plupart d'entre eux sont télécommandés depuis la

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    Terre. Des téléopérateurs guident leurs mouvements et indiquent le chemin à emprunter et les roches à analyser.

    Faisant d'une pierre deux coups, certains automates permettent de tester les technologies qui seront mises en oeuvre par les Hommes lorsqu'ils auront à leur tour débarqué sur la Lune. Certains robots fonctionnent ainsi comme de petites centrales qui extraient les matières premières et les traitent, en produisant par exemple de l'oxygène, de l'eau ou des métaux.

    2) 2007, les retrouvailles

    En juillet 1969, Neil Armstrong eut le privilège d'être le premier Homme à

    fouler le sol de la Lune. Onze autres astronautes lui emboîtèrent le pas, jusqu'à l'interruption brutale du programme Apollo en décembre 1972...

    Personne n'a dès lors remis les pieds sur notre satellite : seuls des robots sont venus troubler l'atmosphère et laisser à jamais leurs empreintes dans la poussière lunaire. Enfin ! Après trente cinq longues années d'attente, les Hommes s'apprêtent à re-décrocher la Lune. Un équipage de quatre astronautes vient de se poser dans la Mer des Pluies. Le décor est littéralement à couper le souffle... Ce n'est pourtant pas le moment de se laisser distraire par le paysage : le programme qui attend le groupe au cours des cinq jours qu'il va passer à la surface est plutôt chargé. Honneur aux Dames ! (hihihi vengeance !!!) Le premier astronaute à quitter le module est en fait une astronaute, éminente géologue et spécialiste des techniques de prospection minières. Les temps ont décidément bien changés depuis la fin des années soixante ! Un seul scientifique, Harrison Schmitt, était en effet parvenu à l'époque à se glisser parmi les douze pionniers de la vague Apollo.

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    Aujourd'hui en surnombre, les scientifiques de l'équipe ont pour mission de reconnaître plusieurs sites susceptibles d'accueillir la future station lunaire internationale. A un jet de pierre des emplacements présélectionnés se trouvent des gisements de matières premières dont il s'agit d'évaluer le potentiel.

    Au programme : sondages et prélèvements afin de déterminer avec précision la nature et la richesse des sols. Les échantillons collectés seront partiellement analysés sur place, puis ramenés sur Terre pour y subir des examens plus approfondis. Les astronautes déploieront parallèlement sur les sites « sensibles » de petites stations géophysiques, qui permettront notamment de mesurer l'amplitude des séismes et du flux thermique. Coursiers de luxe, ils déposeront également à la surface des télescopes radiocommandés, pour le compte d'astronomes restés sur le plancher des vaches.

    Trois autres missions de ce type auront lieu dans les mois qui viennent. Elles

    aussi permettront de tester les équipements (heureusement déjà au point pour les astronautes !) et de mettre au point de nouvelles procédures.

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    3) 2015, la station lunaire

    Irrésistiblement attirés par l'Astre des Nuits, encouragés par les résultats du programme d'exploration automatique et rassurés par leurs sorties de repérages, les Hommes ont donc fait le grand saut. Ils ont craqué et construit un pied-à-terre dans la campagne lunaire. Après de longs préparatifs sur Terre, ils ont transporté et assemblé une station scientifique dans Oceanus Procellarum, l'Océan des Tempêtes. Les installations sont fortement automatisées et occupées en permanence par une quinzaine d'astronautes et de scientifiques. La station fonctionne dans son principe un peu comme la Station Spatiale Internationale, construite en orbite basse autour de la Terre à la fin du 20ème siècle. Ses occupants ne font que passer : ils ne restent que quelques mois à la surface de la Lune, avant d'être remplacés par des collègues frais et dispos venus de la planète bleue. Des navettes permettent d'assurer la rotation des équipages et l'approvisionnement en vivres et en hydrogène, nécessaire pour produire l'eau si précieuse. Même si la station est autonome sur un certain nombre de points - énergie, oxygène - elle est loin d'être totalement indépendante de la Terre. Les scientifiques qui se partagent les installations sont géologues, physiciens, biologistes, médecins ou psychologues. A la fois explorateurs, expérimentateurs et cobayes, ils étudient l'environnement lunaire sous toutes ses coutures, afin de mieux le maîtriser et l'apprivoiser. Les expériences s'effectuent généralement en intérieur, dans des modules laboratoires super équipés. On y travaille en bras de chemise, en collaboration avec des téléopérateurs et des collègues restés sur Terre. Les géologues sont particulièrement enviés car ils ont le droit, eux, de quitter assez souvent la station pour prendre l'air. Ils partent à l'aventure pendant plusieurs jours et se lancent dans de longs raids d'exploration, au cours desquels ils récoltent des centaines de kilos de pierres de Lune. A l'extérieur,

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    les astronautes se consacrent également à la maintenance d'installations destinées à assurer une certaine autonomie à la station : unités de production d'énergie (solaire et nucléaire), centrale d'extraction de l'oxygène... Tout ce matériel, vital pour la petite colonie, est soigneusement entretenu et surveillé. La moindre anomalie de fonctionnement mobilise immédiatement une armée de spécialistes sur la Terre. Il faut dire que tous ces équipements servent de prototypes pour la mise au point des gigantesques centrales qui seront construites dans les prochaines décennies.

    Les astronautes ne se contentent pas de faire de la mécanique de précision. Bâtisseurs et bricoleurs débrouillards, ils assemblent également les modules préfabriqués qui leur parviennent régulièrement de la Terre. Ces éléments constitueront les quartiers de vie et les laboratoires de la future TGB, la Très Grande Base lunaire.

    4) 2030, la base lunaire

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    La petite station calme et tranquille s'est transformée en une base immense, dans laquelle vivent et travaillent aujourd'hui plus de 250 astronautes, techniciens et scientifiques. Tous ces spécialistes et savants dans la Lune y préparent l'avenir, en développant les technologies et outils qui permettront à terme de se passer de la Terre. Les recherches effectuées par leurs prédécesseurs ont déjà permis d'améliorer nettement les conditions de vie dans l'environnement lunaire. Des exercices sportifs et un traitement médical permettent d'atténuer les effets de la micropesanteur. Les quartiers de vie et les laboratoires, équipés des gadgets les plus modernes, sont plus spacieux et confortables qu'au temps des pionniers. L'activité principale de la base reste la recherche scientifique. Géologues, physiciens et biologistes y côtoient astronomes, psychologues et sociologues. Des ingénieurs mettent au point les installations et équipements nécessaires pour assurer l'indépendance énergétique et logistique vis-à-vis de la Terre. Des mines - à ciel ouvert - permettent d'extraire des matières premières qui, une fois traitées, fournissent de l'oxygène, des métaux ou du combustible nucléaire. L'hydrogène est tiré des glaces polaires à l'aide de robots télécommandés, puis ramené par des vaisseaux cargos automatiques. L'électricité est nucléaire à quatre vingt dix neuf pour cent. Un réacteur à fusion, encore à l'état de prototype, est l'objet de toutes les attentions et de toutes les espérances. Utilisant l'hélium comme combustible, ce type de réacteur remplacera dans quelques années les réacteurs à fission actuels, grands consommateurs d'uranium. La base comprend également un centre d'expérimentation et de lancement d'engins spatiaux. On y teste les toutes dernières technologies spatiales et on y entraîne les futurs martiens. La Lune sera le point de départ du long périple qui les conduira jusqu'à la planète rouge. Un réseau de satellites de télécommunications, en orbite autour de la Lune, permet de garder un contact permanent avec les équipes en mission sur sa face cachée. Vivant dans de petites stations mais dépendant de la base principale, les astronautes guettent souvent avec impatience l'arrivée de l'astronef chargé de les ravitailler.

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    Satisfaits par le déroulement des opérations, les promoteurs de la base ont

    lancé une grande campagne de sensibilisation sur la Terre afin d'attirer les investisseurs et les colons. Mettant en avant les perspectives fantastiques de développement, ils espèrent faire s'implanter des industries de haute technologie et une main d'oeuvre nombreuse, à même d'exploiter les extraordinaires richesses naturelles de la Lune.

    5) 2050, le parc industriel

    Elle semble désormais bien loin, l'époque où seuls quelques hommes

    pouvaient prétendre être réellement dans la Lune... Aujourd'hui, l'Astre des Nuits est devenu le cadre de vie et de travail de plusieurs milliers de personnes. Le développement d'une véritable industrie de transformation et l'essor du marché des produits « made on moon » ont entraîné une forte augmentation de la population lunaire. Celle-ci se chiffre maintenant à plus de vingt mille

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    individus, répartis essentiellement dans trois grandes bases construites sur la face visible. Les activités minières jouent un rôle de premier plan. Les matières premières extraites (métaux, combustibles nucléaires, oxygène et hydrogène utilisés pour la préparation de carburants...) sont transformées sur place, puis exportées vers la Terre ou utilisées dans le cadre de programmes spatiaux. Station service bon marché, la Lune est devenue la plaque tournante par laquelle passent tous les vols en direction de Mars. Les zones industrielles des différentes bases comptent de nombreuses usines de fabrication de verres, de semi-conducteurs et de composants électroniques. Les industries chimiques et pharmaceutiques bénéficient des conditions exceptionnelles de production, liées à la faible gravité régnant à la surface de la Lune. Plusieurs activités de services semblent promises à un bel avenir. Les émetteurs de Interactive MTV (Moon Television) arrosent en permanence la Terre de leurs programmes, entièrement réalisés sur place. Le tourisme n'en est encore quant à lui qu'à ses balbutiements. Il faut bien reconnaître que, même s'il a considérablement baissé, le prix du billet pour le voyage de la Terre à la Lune reste assez élevé... Les différentes bases sont autonomes en tous points, y compris sur le plan de la nourriture. Les cultures sont fortement automatisées et effectuées la plupart du temps hors sol. L'eau est obtenue à partir de la glace extraite aux pôles, et les éléments nutritifs sont fournis par la Lune elle même. Les colons ne retournent que rarement sur la Terre. Si les pionniers ont parfois connu des difficultés d'adaptation à l'environnement lunaire, les habitants actuels de la Lune se sentent presque comme des poissons dans l'eau. Les plus jeunes d'entre eux y ont même vu le jour. Afin d'entretenir leur musculature, moins sollicitée que sur la Terre en raison de la faible pesanteur, les « Sélénites » doivent effectuer régulièrement des exercices sportifs. Bien évidemment, les activités sportives sont tributaires des contraintes liées à cet environnement si particulier...

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    6) 2100, et au delà...

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    Χονχλυσιον Ce qu'il reste aujourd'hui du programme Apollo

    Le programme Apollo a démontré qu’il était possible à des hommes de réaliser une exploration géologique efficace dans l’environnement hostile d’un autre astre. Au cours de la première mission lunaire, Apollo 11, l’équipage est resté moins d’un jour sur la Lune et n’a mené à bien qu’une excursion limitée à trois heures, au cours de laquelle il ne s’est éloigné que de 50 m du module lunaire. Mais, lors de l’expédition finale (la sixième), la distance parcourue à la surface de la Lune s’était considérablement accrue. À la fin des missions lunaires, les équipages Apollo avaient parcouru une distance totale de plus de 97 Km sur la Lune et passé plus de 160 heures à l’extérieur du module lunaire.

    Plus de 60 expériences très diverses ont été réalisées sur la Lune et 30 ont été menées à bien en orbite. Les astronautes ont installé et activé sur la Lune six stations scientifiques à durée de vie importante, dénommées ALSEP (Apollo Lunar Surface Experiments Package). Les quatre encore en activité (installées lors des missions Apollo 12, 15, 16 et 17) ont finalement été arrêtées par la NASA en 1977.

    Les expériences menées lors des missions Apollo ont fourni des informations importantes sur la Lune et sur le Système solaire (Les sismomètres placés sur la Lune nous ont permis de mieux connaître l'activité sismique de la Lune et, avec des lasers qui se réfléchissaient dans des miroirs posés par les astronautes, on a pu savoir précisément la distance Terre-Lune.). Les astronautes ont rapporté un total de 381,7 kg de matériaux lunaires, recueillis dans six sites lunaires distincts, tous d’un intérêt scientifique certain. En outre, au cours des missions Apollo, il a été pris, tant sur la Lune qu’en orbite, plus de 30000 photographies haute résolution enregistrant de façon très détaillée les caractéristiques et les traits marquants de notre satellite.

    Au total, ce projet a coûté 24 milliards de dollars, et a permis de ramener sur Terre 385 kilos d'échantillons de sol. Mais il a surtout ouvert à l'humanité la route des planètes, le chemin des étoiles.

    Maintenant, on pense à un autre grand projet : l'homme sur Mars !

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    Βιβλιογραπηιε - http://www.interstars.net - http://www.chez.com/pithecland/astro/apollo/apollo.htm - http://images.jsc.nasa.gov/luceneweb/search.jsp - http://www.echodelta.net - http://perso.wanadoo.fr/max.q/main.htm - http://perso.club-internet.fr/f1jvz/objectif.htm - http://perso.wanadoo.fr/pgj/mission-mars.htm - http://www.cite-ciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/question_actu.php?langue=fr&id_article=1789&id_theme=2&prov=index - http://perso.wanadoo.fr/alexandre.schwenck/ - http://www.spacenews.be/dossiers/skylab/skylab01.html - http://perso.wanadoo.fr/max.q/apollo/vaisseaux/sat5.htm - http://www2.istp.org/StudentsCorner/CoinDesEnfants98-99/ClassProj/CM2Stephane/WEBGENERAL9899/StudentWeb/JeanWeb/projapo.html - http://perso.club-internet.fr/f1jvz/index.htm - http://perso.wanadoo.fr/alexandre.schwenck/ - http://www.chez.com/dios/Espace/Conquete.htm