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Les Grandes Espérances 1 Les Grandes Espérances Les Grandes Espérances Auteur Charles Dickens Signature de Charles Dickens vers 1860. Genre Bildungsroman pseudo-autobiographique, critique sociale et morale Version originale Titre original Great Expectations Éditeur original All the Year Round (édition en feuilleton), puis Chapman and Hall (édition en volumes) Langue originale anglais Pays d'origine Royaume-Uni Date de parution originale 1860-1861 Version française Traducteur Lucien Guitard, Pierre Leyris, André Parreaux, Madeleine Rossel (publié sous le titre de De grandes espérances avec Souvenirs intimes de David Copperfield) Lieu de parution Paris Éditeur Gallimard (La Pléiade) Date de parution 1954 Nombre de pages 1568 pages ISBN 9782070101672 Chronologie

Les Grandes Espérances - cferrieux.free.frcferrieux.free.fr/rferrieux/comenttext/Les_G_Esp.pdf · Les Grandes Espérances 3 Genèse du roman Charles Dickens, vers 1860. Alors qu'il

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Les Grandes Esprances 1

Les Grandes Esprances

Les Grandes Esprances

Auteur Charles Dickens

Signature de Charles Dickens vers1860.

Genre Bildungsroman pseudo-autobiographique, critique sociale et morale

Version originale

Titre original Great Expectations

diteur original All the Year Round (dition en feuilleton), puis Chapman and Hall (dition en volumes)

Langue originale anglais

Pays d'origine Royaume-Uni

Date de parutionoriginale

1860-1861

Version franaise

Traducteur Lucien Guitard, Pierre Leyris, Andr Parreaux, Madeleine Rossel (publi sous le titre de De grandes esprances avecSouvenirs intimes de David Copperfield)

Lieu de parution Paris

diteur Gallimard (La Pliade)

Date de parution 1954

Nombre de pages 1568 pages

ISBN 9782070101672

Chronologie

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Les Grandes Esprances 2

A Tale of Two Cities Our Mutual Friend

Les Grandes Esprances ou De grandes esprances (en anglais Great Expectations) est le treizime roman deCharles Dickens (1812-1870), le deuxime, aprs David Copperfield, tre racont entirement la premirepersonne par le protagoniste lui-mme, Philip Pirrip, dit Pip[1]. Le sujet principal en est la vie et les aventures d'unjeune orphelin jusqu' sa maturit. D'abord publi en feuilleton de dcembre 1860 aot 1861 dans le magazine deDickens All the Year Round, il parat ensuite en trois volumes chez Chapman and Hall en octobre 1861.Conu pour tre deux fois plus long, le roman doit son format des contraintes de gestion affectant la revue laquelle il est confi. Ramass et dense, avec une conomie de moyens inhabituelle chez Dickens, il reprsente, parl'quilibre de sa structure, la perfection de son droulement et l'aboutissement des intrigues, l'apoge de la maturitde son auteur. Il se situe dans la dernire partie de sa carrire, l'aprs-midi de sa vie et de sa gloire (the afternoonof his life and glory) selon G. K. Chesterton, et aprs lui, seul tre complet, ne parat que L'Ami commun.L'histoire commence vers 1812, comme la prime enfance de Dickens passe dans le mme cont rural du Kent, pourse terminer vers 1846. D'emble, le lecteur est rgal (treated)[2] par la terrifiante rencontre entre le hros et leforat vad Abel Magwicth ; Great Expectations est un livre violent, marqu par des images extrmes, la pauvret,les bateaux-prisons au large, the hulks, les entraves et les chanes, les luttes mort[2]. Il associe donc une intriguenourrie de rebondissements imprvus une posture autobiographique comprenant diffrentes tonalits deremmoration, et, indpendamment de sa technique narrative, il reflte sinon les vnements de la vie, du moins lesproccupations de l'auteur, et surtout sa conception de la socit et de l'homme.Les Grandes Esprances prsentent une panoplie de personnages hauts en couleur, qui sont rests dans la consciencepopulaire : l'implacable Miss Havisham et Estella la beaut glace, Joe le forgeron tout raison et bont, l'onclePumblechook, la fois dbonnaire et dessch, la figure coupante de l'avou Jaggers, celle, deux facettes, de sondouble oppos Wemmick, l'ami disert et sage Herbert Pocket.En un long et convulsif processus de changement, les thmes conflictuels, classiques chez Dickens, de la richesse etde la pauvret, de l'amour et du rejet, du snobisme et de l'amertume, finissent par cder peu ou prou le pas au pouvoirde la bont et sa victoire sur les forces de l'obscurantisme et du mal[2].Les critiques sont partags la parution : Carlyle parle de cette loufoquerie de Pip (all that Pip's nonsense)[3]

alors que G. B. Shaw loue un bel ensemble sonnant juste de bout en bout (All of one piece and consistentlytruthfull)[4]. Dickens, lui, a le sentiment qu'il s'agit d'une de ses meilleures uvres, dont il aime l'ide, une trsbelle ide (a very fine idea), et la ralisation[5], et il se montre trs sensible aux compliments de ses amis : BulwerLytton, crit-il, est on ne peut plus entich du livre (Bulwer is so strongly taken with the book)[6].De fait, trs populaire et traduit dans de nombreux pays, il connat plusieurs adaptations cinmatographiques etinspire diffrents crateurs.

http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Fleche-defaut-gauche.pnghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Le_Conte_de_deux_cit%C3%A9shttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=L%27Ami_communhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Fleche-defaut-droite.pnghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Roman_%28litt%C3%A9rature%29http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Charles_Dickenshttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=David_Copperfieldhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Protagonistehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Roman-feuilletonhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=1860http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=1861http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=All_the_Year_Roundhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Chapman_and_Hallhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=1861_en_litt%C3%A9raturehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Gilbert_Keith_Chestertonhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=L%27Ami_communhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Kenthttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Autobiographiehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Thomas_Carlylehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=George_Bernard_Shawhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Adaptation_%28film%29

Les Grandes Esprances 3

Gense du roman

Charles Dickens, vers 1860.

Alors qu'il commence Great Expectations, Dickens est pris dans untourbillon de lectures publiques le conduisant de ville en ville traversle royaume. la fois dbordant d'nergie et puis, grandiose etmesquin, conventionnel et excentrique, sortant tout juste d'une crisepersonnelle majeure, gardant secrte une liaison amoureuse avec unetrs jeune femme, il y a quelque chose d'immense, voire de dmesuren lui : vaste demeure, vaste famille, vastes amours, haines puissantes,popularit universelle.

Pourtant, les dbuts de Great Expectations n'ont rien de glorieux,artistiquement parlant, du fait que l'ide du roman va se heurter descirconstances conomiques qui en dictent la conception et laralisation[7].

Prmices

Dans son carnet pense-bte (Book of Memoranda), commenc en 1855, Dickens crit des noms pour d'ventuelspersonnages : Magwitch, Provis, Clarriker, Compey, Pumblechook, Horlick, Gargery, Wopsle, Skiffins, dontcertains seront des familiers de Great Expectations. S'y trouve galement une rfrence un homme qui sait (knowing man), peut-tre une esquisse du futur Bentley Drummle[8] ; une autre voque une maison pleine de flagorneurs et de charlatans (Toadies and Humbugs) prfigurant les visiteurs de Satis House au chapitre 11[9],[8].De plus, Margaret Cardwell suppute une premire prmonition de Great Expectations dans une lettre de Dickensadresse W. H. Wills le 25 novembre 1855, dans laquelle il parle de recycler une ide bizarre (odd idea)destine au numro spcial de Nol, Maison louer (A House to Let), en un pivot autour duquel tournera[son] prochain livre (the pivot round which my next book shall revolve)[10],[11]. L'ide bizarre concernequelqu'un, prmaturment dgot du monde, qui se retire dans une vieille demeure isole [], se gardant de toutcontact avec l'extrieur ( retires to an old lonely house [] resolved to shut out the world and hold no communionwith it [12].

Le 8aot1860, Dickens, dans une lettre au comte Carlisle, fait tat de son agitation, celle-l mme qui l'habitechaque fois que se prpare un nouveau livre[8]. Un mois plus tard, il crit Forster qu'il vient d'avoir une nouvelleide[13].

Une bien belle ide (Charles Dickens)

Publicit pour Great Expectations dans All theYear Round.

En effet, Dickens est content de lui, car, crit-il, c'est une bien belleide, la fois novatrice et grotesque ( such a very fine, new andgrotesque idea ) : crire une histoire courte, une petite chose (alittle piece) la fois tragi-comique et grotesque (grotesque tragi-comicconception), une nouvelle donc, avec un trs jeune hros qui devientl'ami d'un forat vad ; ce dernier fait fortune en Australie et lui lgueses biens, mais en demeurant anonyme. la fin, l'argent est perdu caril est confisqu par la Couronne. En somme, l'axe Pip-Magwitch estpos, mais sans Miss Havisham ni Estella, ni aucun des personnagesultrieurement greffs, ce que confirme Forster dans sa biographie : l

se trouve le germe de la relation entre Pip et Magwitch, qu'il entend servir de base une histoire selon l'ancienne

http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Charles_Dickenshttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3ACharles_Dickens_-_Project_Gutenberg_eText_13103.jpghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Catherine_Dickenshttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Catherine_Dickenshttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Ellen_Ternanhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=8_ao%C3%BBthttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Ao%C3%BBthttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=1860http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=John_Forsterhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=All_the_Year_Roundhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=All_the_Year_Roundhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3APublicit%C3%A9_pour_Great_Expectations_dans_All_the_Year_Round.jpeghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Australie

Les Grandes Esprances 4

formule des vingt numros ( was the germ of Pip and Magwitch, which at first he intended to make thegroundwork of a tale in the old twenty-number form )[14].De fait, l'ide s'est toffe, les ambitions de l'auteur aussi, et Dickens commence la rdaction. Bientt cependant, dsseptembre, les choses se gtent : l'hebdomadaire All the Year Round voit ses ventes chuter l'automne, sa publicationphare, The Day's Ride de Charles Lever, dcourageant le public de faon alarmante. J'ai runi un conseil de guerre ( I called a council of war ), explique Dickens : lui seul, le Chef (The Chief), comme disent ses collaborateurs,peut sauver la situation, et il faut faire vite ; il lui faut frapper un grand coup ( the one thing to be done was forme to strike in )[15]. La bien belle ide s'adapte son prochain support : publications hebdomadaires, cinq centspages, peine plus d'une seule anne (1860-1861), trente-six pisodes, commencer le 1er dcembre. Le roman deLever est poursuivi jusqu' son terme (23 mars 1861)[16], mais passe au second plan. Aussitt, les ventes reprennentet la critique ragit bien, le Times donnant le ton : Notre Dickens nous comble en cette uvre d'encore plus demerveilles qu'il ne l'a fait depuis longtemps ( Our Dickens has in the present work given us more of his earlierfancies than we have had for years )[17].Comme toujours lorsqu'il manque d'espace, Dickens, dont la sant, en outre, n'est pas au mieux, se sent la peine : planifier de semaine en semaine s'est avr incroyablement difficile ( The planning out from week to week wasunimaginably difficult ), mais il avance d'un pas sr[18]. Il pense avoir trouv un bon titre (a good name), utilise la premire personne partout (throughout), trouve le dbut on ne peut plus bouffon (excessively droll) : J'ai mis un enfant et un bon bougre idiot dans une relation qui me parat trs drle ( I have put a child and agood-natured foolish man, in relations that seem to me very funny )[19]. Quatre pisodes hebdomadaires sont ainsi sortis du moulin (ground off the wheel) en octobre[20], et part une allusion l' esclavage de sa lourde tche(bondage)[21], les mois dfilent sans les cris d'angoisse ponctuant d'habitude la rdaction des romans[18]. Il ne se sertmme pas de ses Number Plans, ses Mems[22] ; quelques notes seulement avec l'ge des personnages, les coefficientsde mare pour le chapitre 54, une bauche de conclusion. Mary Boyle, il crit fin dcembre que GreatExpectations est un franc succs et universellement apprci ( Great Expectations [is] a very great success anduniversally liked )[23].

Les derniers pas et une soudaine dcision

Charley Dickens (en 1874),peut-tre le modle de Herbert

Pocket.

Ultime mise au point

Six lectures publiques sont donnes du 14 mars au 18 avril, et en mai, Dickensprend quelques jours de vacances Douvres. La veille de son dpart, il emmnehuit ou neuf amis avec trois au quatre membres de sa famille pour une excursion envapeur de Blackwall Southend ; apparemment destine au plaisir, lamini-croisire est en fait une sance de travail : Dickens scrute les rives du fleuveen prparation du chapitre consacr la tentative d'vasion de Magwitch[14]. Uneseule rvision importante est ensuite apporte : la prsentation de Herbert Pocket etde sa famille est modifie, sans doute, pense Margaret Cardwell, pour qu'ilressemble davantage son propre fils Charley[24]. Le 11 juin, Dickens crit Macready que Great Expectations est termin, et le 15, il demande l'diteur d'enprparer la publication[18].

http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=All_the_Year_Roundhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Timeshttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3ADickensjunior-1874.jpghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Douvres

Les Grandes Esprances 5

Soudain, une deuxime conclusion

Une semaine plus tard, Dickens procde la rvision la plus drastique de toute sa carrire[18] : sur le conseil deBulwer-Lytton, il supprime sa conclusion et la remplace par une autre. La premire n'a rien d'heureux : un brvevision d'Estella Londres, veuve de Bentley Drummle, plutt morose dans un second mariage et vivotantprcairement, avec un Pip vou au clibat[18]. Cette fin a toujours plu Dickens par son originalit : l'pilogue,crit-il, s'loigne de tous les sentiers battus ( [the] winding up will be away from all such things as theyconventionally go )[25],[18]. Dans la version revue et corrige, Pip et Estella se rencontrent sur les ruines fumantesde Satis House o ils se jurent une ternelle amiti, Pip supputant la possibilit qu'il ne sera pas spar d'elle ( the shadow of no parting from her )[18], ce qui est encore chang pour l'dition de 1863 en jentrevis lesprancede ne plus me sparer dEstelle [26] ( I saw no shadow of another parting from her )[27].Dans une lettre Forster, Dickens s'est expliqu sur sa soudaine dcision : Vous serez surpris d'apprendre que j'aichang la fin de Great Expectations partir du retour de Pip chez Joe. Bulwer, qui, comme vous le savez, s'estvraiment entich de ce livre, a plaid cette cause avec tant de conviction aprs avoir relu les preuves, que je me suisrsolu la modification [] J'ai commis un aussi joli petit morceau que possible et je suis bien d'accord quel'histoire y gagne en crdibilit ( You will be surprised to hear that I have changed the end of Great Expectationsfrom and after Pip's return to Joe's [] Bulwer, who has been, as I think you know, extraordinarily taken with thebook, strongly urged it upon me, after reading the proofs, with such good reasons that I have resolved to make thechange []. I have put in as pretty a piece of writing as I could, and I have no doubt the story will be moreacceptable through the alteration )[28].Pourquoi cette substitution ? D'une conclusion pessimiste, le roman passe une autre qui le parat peine moins.Que Pip et Estella ne soient point ou plus spars n'est qu'un pressentiment de Pip ; le narrateur, qui se sert ici d'unelitote (littralement, pas l'ombre d'une autre sparation [no shadow of another parting]), n'voque pas de runion,a fortiori d'union. Pourtant, ajoute Earle Davis, onze annes ont pass, et il est sans doute moralement acceptable quePip entrevoie une rcompense aprs avoir mri en caractre, et peut-tre Estella a-t-elle aussi eu le temps dechanger ( Eleven years might change Estella too )[29].Earle Davis, reprenant Forster selon qui la deuxime version est plus cohrente (more consistent) et plusnaturelle (more natural)[30],[31], ajoute que la conclusion est bien reue par le public[32]. Gissing cependant regrettece changement : drle d'ide qu'a eue l Dickens ( a strange thing, indeed, to befall Dickens ; uniquement d,selon lui, la dfrence envers Lord Lytton, il le juge totalement incongru, nuisant au mcanisme du roman qui, sanscela, serait presque parfait[33],[34]. l'inverse, John Hillis-Miller, estimant que la personnalit de Dickens est si affirme que l'influence deBulwer-Lytton n'a pu qu'tre minime, y voit une ouverture bienvenue : les brumes de l'entichement se sontdissipes, crit-il, ils (Pip et Estella] peuvent tre unis ( The mists of infatuation have cleared away, they can bejoined )[35]. Earle Davis note que G. B. Shaw publie le roman en 1937 pour le The Limited Editions Club avec lapremire conclusion, et que The Rhinehart Edition de 1979 prsente les deux versions[36],[37],[38].

Contrat, texte et parutionL'absence de contratDickens et Wills tant les co-propritaires de All the Year Round, l'un 75%, l'autre 25, Dickens est son proprediteur et ne requiert pas de contrat si l'uvre est de sa plume[39]. Bien que destin une parution hebdomadaire, lemanuscrit est divis en neuf sections mensuelles, avec une nouvelle pagination pour chacune[31]. Le roman est publidans le Harper's Weekly du 24 novembre 1860 au 5 aot 1861, et dans All the Year Round du 1er dcembre 1860 au3 aot 1861. Harper's aurait pay 1 000 de droits. D'autre part, Dickens s'est rjoui d'un contrat sign avecTauchnitz le 4 janvier 1861 pour une parution en anglais destine au public du continent.Les diffrentes ditions

http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Edward_Bulwer-Lyttonhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Estellehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Litotehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=George_Gissinghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=George_Bernard_Shawhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=All_the_Year_Roundhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=All_the_Year_Round

Les Grandes Esprances 6

Robert L. Patten signale quatre ditions amricaines en 1861 et voit dans la prolifration des ditions tant en Europequ'outre-Atlantique un tmoignage extraordinaire (extraordinary testimony) de la popularit de GreatExpectations[40]. Chapman and Hall ralise la premire dition en trois volumes ds 1861, que suivent cinqrimpressions entre le 6 juillet et le 30 octobre, enfin une dition en un seul volume en 1862. L'dition dite bonmarch parat en 1863, celle dite de bibliothque (Library Edition) en 1864 et l'dition dite Charles Dickens en 1868. cette liste, Paul Schlicke ajoute deux ditions lui paraissant particulirement rudites et mticuleuses (two meticulous scholarly editions), celle que conduit Margaret Cardwell chez Clarendon Press en 1993 et celle deEdgar Rosenberg chez Norton en 1999[31].Calendrier des premires parutions

Partie Date Chapitres

I-5 1, 8, 15, 22, 29 dcembre 1860 (1-8)

6-9 5, 12, 19, 26 janvier 1861 (9-15)

10-12 2, 9, 23 fvrier 1861 16-21)

13-17 2, 9, 16, 23, 30 mars 1861 (22-29)

18-21 6, 13, 20, 27 avril 1861 (30-37)

22-25 4, 11, 18, 25 mai 1861 (38-42)

26-30 1, 8 15, 22 29 juin 1861 (43-52)

31-34 6, 13, 20, 27 juillet 1861 (53-57)

35 3 aot 1861 (58-59)

IllustrationsLes publications du Harper's Weekly s'accompagnent de quarante illustrations ralises par John McLenan[41] ;celles de All the Year Round, en revanche, et c'est la premire et seule fois chez Dickens, n'en comportent aucune. En1862, cependant, Marcus Stone (1840-1921)[42], voisin et fils d'un vieil ami lui-mme peintre, Frank Stone, est invit raliser huit gravures sur bois pour l'dition dite de Bibliothque . D'aprs Paul Schlicke, ces illustrations restentmdiocres ; pourtant, Stone est appel rcidiver pour L'Ami commun et ses dessins sont repris dans l'dition Charles Dickens [31]. Plus tard, Henry Mathew Brock (1875-1960) a lui aussi illustr Great Expectations, ainsi,d'ailleurs, que Un Conte de Nol (1935)[43], de mme que d'autres dessinateurs ou peintres, tels John McLenan[44], F.A. Fraser[45] ou Harry Furniss[46].

AccueilRobert L. Patten calcule que All the Year Round vend 100 000 exemplaires de Great Expectations chaque semaine,et Mudie, le mammouth des bibliothques ambulatoires (circulating libraries), qui en achte 1 400, ajoute quechaque numro est lu par au moins trente personnes[47]. L'intrigue dramatique mise part, c'est l'humour dickensienqui sduit surtout le public : d'ailleurs, l'auteur en est bien conscient qui crit Forster ds octobre 1860 qu'il n'aurapas se plaindre du manque d'humour comme dans Le Conte de deux cits [48], ce que Forster corrobore sansrserve lorsqu'il juge qu'en effet, l'humour de Dickens, pas moins que sa puissance cratrice, tait son plus hautdans ce livre ( Dickens's humour, not less than his creative power, was at its best in this book )[14]. De plus, selonPaul Schlicke, les lecteurs y trouvent le meilleur de son ancienne et de sa nouvelle manire[49].Toutes les critiques ne sont pas favorables, celle de Margaret Oliphant, par exemple, qui, dans son compte-rendu paru dans Blackwood's de mai1862, vilipende le roman sans appel. Dans l'ensemble, cependant, le livre a t presque universellement acclam comme l'une des plus belles russites de Dickens[49], quoique pour des raisons parfois opposes : ainsi, G. K. Chesterton s'intresse plutt son optimisme , tandis qu'Edmung WIlson en admire le

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Les Grandes Esprances 7

pessimisme . Humphry House privilgie en 1941 son contexte social, et en 1974, J. H. Buckley y voit avant tout unBildungsroman. John Hillis-Miller crit en 1958 que Pip est l'archtype mme de tous les hros dickensiens et en1970 Q. D. Leavis se demande en un chapitre sans nuance Comment on doit lire Great Expectations (How WeMust Read Great Expectations). En 1984, Peter Brook, dans la mouvance de Jacques Derrida, en offre une lecturedconstructioniste[50],[51]. L'analyste le plus profond, selon Paul Schlicke, reste sans doute Julian Moynahan qui,dans un essai de 1964 sondant la culpabilit du hros, fait de Orlick le double, l'alter ego et le sombre reflet de Pip ( Pip's double, alter ego and dark mirror image). La longue tude du roman que prsente Anny Sadrin en 1988compte aussi, ajoute-t-il, parmi les plus remarquables (the most distinguished)[52].

Personnages

Le protagonistes et les siens Philip Pirrip, dit Pip, orphelin, protagoniste et narrateur de Great Expectations. Il a pass son enfance dans l'ide

de succder un jour son beau-frre Joe Gargery, forgeron au village. Sa vie bascule lorsqu'il est brutalement misen contact avec Abel Magwitch, forat vad, qui subvient anonymement son ducation. Dsormais, Pip est Londres et acquiert peu peu le statut de gentleman , dont il abuse aux dpens de sa propre famille. Persuadd'tre le protg de l'excentrique Miss Havisham, il doit s'accommoder d'un douloureux chec amoureux etapprendre respecter son bienfaiteur avant de prtendre tre devenu un authentique homme de bien, ruin maishonnte et loyal.

Joe Gargery, forgeron, beau-frre du hros et sa premire figure de pre. D'une bont sans faille, malgr sadception que Pip choisisse la vie londonienne plutt que sa forge, il va le voir aprs qu'il a commenc sonducation. La visite lui est pnible : ne sachant plus s'il doit dire Pip ou Monsieur (Sir), Joe s'en retournedignement, mais le cur gros.

Mrs Joe Gargery, sur de Pip qu'elle accueille aprs le dcs de leurs parents. Bougonne, acaritre et parfoismchante, elle rudoie sa famille, se plaint sans cesse du fardeau reprsent par sa nouvelle charge leve lamain , qu'elle a lourde[53],[54]. Brutalement attaque par Orlick, le journalier de son mari, elle reste infirmejusqu' la fin de ses jours.

Mr Pumblechook, oncle de Joe Gargery, clibataire et ngociant en bl. En son for intrieur, il n'prouve quempris pour Pip et flatte Mrs Joe sans vergogne, vantant sa noblesse d'me de devoir s'occuper d'un tel chenapan.Comme c'est lui qui organise la premire visite de Pip Miss Havisham, il se vante d'tre le grand architecte de sarussite sociale, et se gonfle d'importance. Lorsque Pip finit par le dnoncer comme l'imposteur qu'il est, il russit dtourner la conversation, mettre l'auditoire de son ct et se faire passer pour un parent vertueux et efficace.

Miss Havisham et ses familiers Miss Havisham, vieille dame fortune ayant arrt le temps depuis qu'elle a t abandonne par son fianc

l'autel du mariage il y a de nombreuses annes. Elle invite Pip sous le prtexte qu'elle a besoin de compagnie et cedernier la considre comme sa bienfaitrice. Miss Havisham ne le dtrompe pas, car l'illusion du jeune garonl'aide mettre en uvre son plan malfique de briser le cur des hommes par Estella interpose. Bien plus tard,elle prend conscience de sa faute et lui prsente ses excuses. Le jeune homme lui pardonne et la sauveopportunment des flammes lorsque sa robe de marie prend feu prs de la chemine. Grivement brle,cependant, elle meurt bientt de ses blessures.

Estella, fille adoptive de Miss Havisham, beaut suprme au nom d'toile et au cur de glace, dont Pip s'prend passionnment au premier regard et que sa passion accompagne tout au long du roman. En ralit, mais cela, le lecteur, comme le protagoniste, l'apprend au dernier moment, elle est le fruit des amours illicites d'Abel Magwitch et de Molly, la gouvernante de Jaggers, et elle a d tre adopte aprs que sa mre a t condamne pour meurtre. Aux yeux de Pip, Estella reprsente tout ce quoi il aspire, un monde de beaut, de richesse et de culture. Cependant, prive de tout sentiment par l'ducation qu'elle a reue de Miss Havisham, Estella est incapable

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Les Grandes Esprances 8

d'aimer, ce dont elle avertit Pip en de multiples occasions et qu'il refuse de croire ou d'accepter. Matthew Pocket, membre de la famille Pocket, cousine de Miss Havisham et prsume hritire de ses biens.

Matthew est le patriarche de la famille, l'un des seuls ne rien convoiter pour lui-mme. sa maisonne comprendneuf enfants, deux nounous, une gouvernante, une cuisinire et une jolie pouse incapable. Matthew enseigne dejeunes messieurs, dont Bentley Drummle, Pip et son propre fils Herbert, qui vivent tous sous son toit.

Herbert Pocket, fils de Matthew Pocket, il rencontre Pip enfant lorsque ce dernier effectue sa premire visite Satis House et est dcrit comme un jeune gentleman ple ( pale young gentleman ). C'est lui qui dfie Pip la boxe et qui, ensuite, devient son prcepteur en bonnes manires Londres o les deux jeunes gens partagent unappartement. Ami fidle, il est toujours prsent dans les moments difficiles comme dans la joie.

Cousin Raymond, cousin g de Miss Havisham, vivant sur sa proprit et s'intressant essentiellement sonhritage.

Georgiana, cousine ge de Miss Havisham, l'une des mouches (flies) qui virevoltent autour de la vieilledame pour essayer de capter sa fortune.

Sarah Pocket, autre parente ge de Miss Havisham, qui ne s'intresse qu' son argent. Elle est dcrite commesche et ride telle une vieille tle ondule, avec une face en coquilles de noix et une bouche de chat prive de sesmoustaches.

Personnages lis la jeunesse de Pip Abel Magwitch, alias Provis Londres, alias Mr Campbell une fois repr par son mortel ennemi Compeyson ;

c'est le forat d'abord rencontr dans les marais, qui a anonymement pris Pip sous sa protection. Il s'chappe dubagne, est repris puis dport en Australie o il fait fortune, enfin revient Londres afin de constater le rsultat del'ducation qu'a reue Pip, au risque de la peine de mort pour non-respect d'une clause de sa dportation.Compeyson, qui l'pie, faisant chouer sa tentative d'vacuation vers la France, il est condamn la pendaisonmais chappe la potence en mourant des blessures que lui a infliges son ennemi.

Mr and Mrs Hubble, couple habitant le village de Pip, qui a l'art de se prendre pour beaucoup plus importantqu'il n'est.

Mr Wopsle, alias Mr Waldengarver, employ aux critures dans l'glise du village. Il prouve la passion desplanches, pour lesquelles il n'est que mdiocrement dou, et finit par tenter sa chance Londres o, en qute derle dans les thtres, il est connu sous le nom de scne de Waldengraver.

Biddy, cousine au second degr de Wopsle, elle dirige chez elle son propre tablissement d'enseignement, ouvertle soir, et ce titre, elle a t la matresse d'cole de Pip. Intelligente, sensible et pauvre, elle-mme orpheline, elleapparat comme le double oppos d'Estella. Pip ne remarque pas l'amour qu'elle lui porte, tant il est fascin parl'inaccessible beaut de la pupille de Miss Havisham. Cependant, aprs avoir compris toute l'tendue et la portede ses erreurs de jugement, il revient au village pour demander la main de Biddy, mais arrive trop tard car elle apous Joe Gargery de qui elle aura deux enfants, l'un portant son nom et qu'Estella croit tre son fils dans lapremire conclusion. Orlick a lui aussi convoit Biddy, mais sans espoir de retour.

L'homme de loi et son entourage Mr Jaggers, homme de loi londonien en vue, il reprsente plusieurs clients au civil comme au pnal. C'est lui qui

s'occupe des affaires de Magwitch et aussi de Miss Havisham. En affaires et dans la vie, il est aussi coupant quel'indique son nom ( Dchiqueteur ).

John Wemmick, jamais apel autrement que Mr Wemmick sauf par son pre avec qui il vit Walworth dans unminuscule chteau, l'exacte reproduction en miniature d'un vrai fort avec pont-levis et foss. Employ de Jaggers,il sert d'intermdaire privilgi entre l'homme de loi et ses clients, et c'est lui, le plus souvent, qui a faire avecPip.

Le vieux parent (The Aged Parent), ou Le vieux P. (The Aged P.), ou encore Le Vieux (The Aged), pre de JohnWemmick.

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Les Grandes Esprances 9

Molly, gouvernante de Jaggers qui l'a sauve de la potence aprs sa condamnation pour meurtre. La conclusion duroman rvle qu'elle a t la matresse de Magwitch et qu'elle est la mre d'Estella.

Les antagonistes de Pip

Chapitre 15 : Joe envoie Orlick dans letas de charbon, par F. A. Fraser.

Compeyson ou, dans certaines ditions, Compey, forat ennemi jur deMagwitch. Escroc professionnel, il s'est fianc Miss Havisham, avec lacomplicit d'Arthur Havisham, frre ivrogne de la jeune femme, pour captersa fortune, puis l'a abandonne l'autel. Lorsqu'il apprend que Magwitch estde retour Londres, il le poursuit de sa vindicte et n'a de cesse de ledmasquer. Il russit l'agripper bord d'une embarcation avant queMagwitch ne soit vacu l'tranger, et il prit, noy dans les eaux de laTamise, au cours de la bataille mort qui s'ensuit.

Dolge Orlick, forgeron la journe dans l'atelier de Joe Gargery,homme renferm et grossier, la force redoutable, aussi peu amne que sonpatron est ouvert et accueillant. Habit par l'amertume et le ressentiment, comme congnitalement hargneux, ilblme son entourage pour ses checs et ses frustrations. Il se dispute avec Joe au sujet de Mrs Gargery qui, il estvrai, ne lui pargne pas ses piques, et s'ensuit une bagarre dont il sort dpit et honteux tant il a t surpass. Sarancur n'en est qu'accentue et il s'attaque secrtement Mrs Gargery qu'il laisse infirme vie, puis, vers la findu roman, tente d'assassiner Pip qui est sauv in extremis. Il finit par tre identifi comme le coupable et estarrt.

Bentley Drummle, l'Araigne (the Spider) d'aprs Jaggers, grossier, stupide, Drummle a pour seuls atouts letitre dont il est l'hritier et la fortune de sa famille. Pip le rencontre chez Mr Pocket o lui aussi reoit uneducation de gentleman. Il s'aline tous ses camarades et la socit entire, sauf Estella qui, sensible son rang,finit pour son malheur par l'pouser, mais le quitte bientt tant il la maltraite. Il rapparat la fin du roman pourmourir dans un accident conscutif au mauvais traitement qu'il fait subir un cheval.

Autres personnages Clara Barley, future pouse de Herbert Pocket. D'origine trs humble, elle vit avec son pre malade de la goutte.

Elle n'aime pas beaucoup Pip car elle se rend compte qu'il incite Herbert la dpense. Elle finit cependant par luiaccorder son amiti.

Miss Skiffins, future pouse de Mr Wemmick. Elle apparait assez tt dans le roman, surtout dans le chteau miniature appartenant Wemmick. Elle arbore des gants verts en compagnie de Pip, gants qui,exceptionnellement, deviennent blancs lors de la description de son mariage.

Startop, comme Bentley Drummle, fait partie des camarades de Pip, mais sa diffrence, c'est un brave garon,aux gots, est-il suggr, quelque peu effmins. Il aide Pip et Herbert tenter l'vacuation de Magwitch[55].

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Les Grandes Esprances 10

Intrigue

Rsum

Brise-lui le cur ! , par H.M. Brock.

Pip divise son histoire en trois parties, correspondant aux trois tapes (stages) deson voyage (journey) : son enfance et sa prime jeunesse dans le Kent alors qu'ilrve de s'lever au-dessus de son humble condition, puis sa jeune maturit Londresaprs avoir reu ses grandes esprances , enfin sa dsillusion de connatre la sourcede sa fortune quoi s'associe sa lente prise de conscience de la vanit de ses faussesvaleurs[56]. Dans sa prsentation du spectacle construit sur le roman de Dickens, lethtre Kayonan appelle ces tapes les trois esprances de Pip. Le rsum qu'ildonne de l'intrigue a servi de base celui qui suit[57].

Le Kent

Great Expectations : carte des lieux.

Dans un petit village anglais du Kent, le jeune orphelin Pipmne une existence humble auprs de sa sur acaritre et deson mari, le bienveillant forgeron Joe Gargery. Un soir aucimetire o lenfant est venu sincliner devant la tombe de sesparents, se produit un vnement qui changera plus tard lecours de son existence : il est surpris par un vieux foratfrachement chapp de prison qui le contraint violemment aller chercher des outils dans la forge pour scier ses entraves etlaider dans sa fuite.

Malgr ladversit de son existence, Pip mne une vie insouciante jusquau jour o il est pris comme garon decompagnie par l'antique Miss Havisham qui vit retire du monde dans un vaste manoir dlabr, cern d'herbes folles,Satis House. Cette dame trange, toujours assise dans la pnombre, porte ternellement une robe de marie endcomposition et un seul soulier en soie. Sur une table est dress le gteau nuptial envelopp de toiles d'araigne etl'horloge du salon s'est fige sur une heure prcise ; Pip rencontre aussi la fille adoptive de la maison, la belle Estella au-cur-de-glace et en tombe perdument amoureux. En mme temps, le regard mchant qu'elle lui porte lui faitressentir son infriorit sociale : elle ne le considre pas comme un compagnon de jeu, encore moins un ami, juste unpetit manuvre sans intrt, aux mains calleuses et avec de grosses chaussures dmodes.Mais voil quun personnage important, l'homme de loi Jaggers en personne, lui annonce quil est le bnficiaire de grandes esprances , une vraie fortune que lui laisse un bienfaiteur anonyme. Avec la promesse d'tre ainsi enrichi,Pip part pour la capitale, laissant avec mpris derrire lui sa pauvret, sa famille, son enfance.

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Les Grandes Esprances 11

Londres

Great Expectations, carte de Londres.

Londres, Pip tudie auprs de Matthew Pockett, tuteur excentrique maisefficace, fait des rencontres, acquiert les attitudes de son nouveau rangsocial et exprimente la vie mondaine, la plupart du temps en servantd'escorte Estella. Parmi ses amis se trouvent les personnages les plusrocambolesques, comme l'employ modle Wemmick qui se btit peu peu un chteau miniature. Il est convaincu que son bienfaiteur anonyme estla vieille Miss Havisham qui le met sans cesse en contact avec la belleEstella, lincitant ainsi laimer. Or Estella, entoure de nombreuxprtendants, essaie de lui faire comprendre quelle a t forme dans le seulbut de nuire aux hommes.

Dpit, Pip subit une autre dception, immense cette fois, lorsquildcouvre enfin et avec horreur la vritable identit du son mcne : le vieux forat rencontr jadis dans le cimetire.Et il comprend enfin que Miss Havisham s'est jou de lui pour faire souffrir les hommes et ainsi se venger de sonpropre fianc qui la abandonne le jour mme de leur mariage.

La rdemption

En schappant de prison afin de rencontrer son protg, le forat Abel Magwitch met sa vie en pril et Pip doit faireface la ralit : son protecteur nest quun vulgaire criminel ; Miss Havisham l'a tromp ; Estella ne laimera jamais; il a cru aux valeurs dune socit superficielle et hypocrite ; il a trahi sa famille, ses racines. Il dcide alorsdemmener loin dAngleterre cet vad encombrant. Mais, lors de leur priple, il apprend de lui les relationscomplexes qui lient tous les protagonistes de son histoire : lidentit de la mre dEstella, les circonstances de sanaissance, le nom du fianc qui a trahi Miss Havisham. Il ressent aussi la compassion qui est due un homme traqu,bless et condamn la potence. Aprs de nombreuses et souvent violentes pripties, il comprend enfin que labont du cur est le bien le plus prcieux et ne dpend nullement du statut social. Dsormais, il fait sienne l'ancienneformule de son prcepteur, exprime au chapitre 22 :

il avait pour principe quun homme qui nest pas vraimentgentleman par le cur, na jamais t, depuis que le mondeexiste, un vrai gentleman par les manires. Il disait aussiquaucun vernis ne peut cacher le grain du bois, et que plus onmet de vernis dessus, plus le grain devient apparent[58].

It is a principle of his that no man who was not a truegentleman at heart, ever was, since the world began, a truegentleman in manner. He says, no varnish can hide thegrain of the wood; and that the more varnish you put on,the more the grain will express itself[59].

Synopsis

Premire tape

Premire partie (1 dcembre 1860)

1. Philip Pirrip, dit Pip, se souvient du jour o, par une sombre veille de Nol, alors qu'il se recueille sur la tombe deses parents, il est soudain empoign par un homme hirsute, un forat vad qui lui demande de lui rapporter de lanourriture et une lime.2. De retour chez sa sur qui l'a lev la main (by hand), il est puni pour tre rentr tard mais se laisse consolerpar son beau-frre, le forgeron Joe Gargery. Au souper, il cache son morceau de pain et, le matin de Nol, prend unpt au porc et du brandy dans le garde-manger, puis une lime dans la forge, et se glisse l'extrieur jusqu'auxmarais.

http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3AExpectations_london_map.jpghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Rocambolehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=M%C3%A9c%C3%A9nathttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=P%C3%A9rip%C3%A9tiehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Gentleman

Les Grandes Esprances 12

Deuxime partie (8 dcembre 1860)

Mr Pumblechook fait sa sempiternellemorale, gravure de John McLenan.

3. Rendu sur les lieux, il est surpris par un autre forat vad, jeune homme auvisage barr d'une cicatrice. Il rejoint ensuite l'homme en guenilles qu'ils'meut de voir dvorer la nourriture, puis limer les entraves qu'il porte lajambe. Le forat entre dans une violente colre lorsque Pip lui parle dudeuxime vad, rencontr dans le marais.4. Au cours du repas de Nol, alors qu'il s'attend tre svrement grond pouravoir pill le garde-manger, il est l'objet d'un discours de l'oncle Pumblechooket des autres invits l'enjoignant la gratitude et le mettant en garde contre latendance qu'ont les garons tre naturellement vicieux (naterallywicious[60]). Au moment o sa sur s'en va chercher le pt qu'il a vol, uneescouade de soldats apparat la porte.

Troisime partie (15 dcembre 1860)

5. Les soldats demandent Joe de rparer une paire de menottes, puis Joe et Pip les suivent dans leur chasse auxforats. Les deux vads sont repris tandis qu'ils se battent dans les marais. Avant qu'il ne soit renvoy sur lebateau-prison (the hulks) ancr dans la Tamise, le premier forat avoue avoir vol de la nourriture dans legarde-manger de Mrs Gargery, ce que Joe pardonne aussitt :

Nous ne savons pas ce que vous avez fait, mais nous ne voudrions pasvous voir mourir de faim pour cela, pauvre infortun ! "Nest-ce pas,mon petit Pip?"[61].

We don't know what you have done, but we wouldn't have youstarved to death for it, poor miserable fellow-creetur[62], "would us,Pip?"[63].

Quatrime partie (22 dcembre 1980)

6. Pip ne se sent pas capable de dire la vrit Joe et garde le silence sur le vol de la nourriture.7. Il attend de pouvoir entrer en apprentissage la forge ; pendant ce temps, il reoit quelques rudiments d'ducationde la part d'une grand-tante de Mr Wopsle et de sa petite-fille Biddy, suffisamment pour se rendre compte que Joe nesait pas lire. Une anne passe et un jour, Mrs Joe annonce que son oncle, Mr Pumblechook, a obtenu de MissHavisham, vieille dame du petit bourg voisin vivant en recluse dans son manoir, qu'il aille jouer chez elle.

Cinquime partie (29 dcembre 1860)

http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3A%28Pumblechook%29_%22Leave_this_lad_to_me%2C_Ma%27am%3B_leave_this_lad_to_me.%22.jpeg

Les Grandes Esprances 13

Pip est charg de distraireMiss Havisham, par Marcus

Stone.

8. Pumblechook conduit le jeune garon Satis House. Pip y rencontre Estella,hautaine bien qu' peine plus ge que lui, puis Miss Havisham, vieille dame vtue desguenilles de sa robe de marie. La maison est en ruines, l'intrieur est jauni par lepassage des ans, les pendules sont arrtes neuf heures moins le quart. MissHavisham ordonne aux deux enfants de jouer aux cartes, puis intime Estella l'ordre de lui briser le cur. Pip rprime difficilement ses larmes lorsque Estella, moqueuse,le traite de rustre grossier et vulgaire. Il s'chappe en pleurs dans le jardin o une visionle saisit : Miss Havisham est pendue une poutre et l'appelle.

Sixime partie (5 janvier 1861)

9. De retour la maison, Pip embellit son aventure lorsqu'il raconte Mrs Joe etPumblechook avoir vu un carrosse de velours noir, quatre chiens et une panired'argent remplie de ctelettes de veau. Plus tard, il avoue Joe avoir tout invent parcequ'il se sentait vulgaire (common). Joe le console en l'assurant qu'il est ordinaire

de petitesse et extraordinaire d'rudition (oncommon small and an oncommon scholar).

10. Pip demande Biddy de lui apprendre tre non vulgaire (uncommon). Un samedi soir, Pip trouve Joe l'auberge du Jolly Bargeman ( Au joyeux marinier ) en compagnie d'un trange convive qui remue sa boisson avecune lime. L'tranger lui donne une pice d'un shilling enveloppe dans deux billets de 1. Pip s'inquite au cas oses rencontres avec le forat seraient rvles.

Septime partie (12 janvier 1861)

Partie de whist chez MissHavisham, par Marcus Stone.

12. Les visites de Pip Satis House se font plus frquentes. Il pousse le fauteuil roulantde la vieille femme de pice en pice, joue aux cartes avec Estella, tandis que MissHavisham chuchote : Brise-leur le cur, toi, ma fiert et mon esprance . Un jour,elle remarque que Pip grandit et elle lui demande d'amener Joe avec elle lors de saprochaine venue.13. Deux jours plus tard, voici Joe endimanch en compagnie de Pip. Miss Havishamlui demande si Pip n'a jamais mis le moindre doute sur son futur mtier de forgeron, etsi Joe s'attend une rcompense au cas o il le prendrait comme apprenti. Joe rpond non par l'intermdiaire de Pip, mais elle lui remet vingt-cinq guines flambant neuvespour payer l'apprentissage du jeune garon. Les Gargery ftent l'occasion par un dnerau Sanglier bleu. Pip, cependant, se sent dsespr, convaincu que jamais il n'aimera lemtier de Joe.

Huitime partie (19 janvier 1861)

14. Pip de dit rien Joe de ses sentiments, mais ses visites Satis House hantent son souvenir alors qu'il travaille, etil a des visions du visage d'Estella dans le feu de la forge.15. Bien que Joe le lui dconseille, Pip prend une demi-journe de vacances pour se rendre Satis House. Soncamarade de forge, Dolge Orlick, renfrogn et contrariant, demande la mme faveur Joe. Cependant, ses remarquesdsobligeantes envers sa femme irritent le forgeron qui, d'un coup de poing, l'envoie rouler dans le tas de charbon. Satis House, Pip apprend qu'Estella est l'tranger pour parfaire son ducation ; Miss Havisham lui dit qu'il peutvenir la voir chaque anne pour son anniversaire, mais qu'il n'a rien attendre d'elle. De retour la forge, il apprendque quelqu'un est entr par effraction dans la maison et que Mrs Joe a t violemment assaillie par un inconnu et aperdu conscience.

http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3APip_waits_on_Miss_havisham%2C_by_Marcus_Stone.jpghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3AA_Rubber_at_Miss_Havisham%27s%2C_by_Marcus_Stone.jpghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Guin%C3%A9e_%28monnaie%29

Les Grandes Esprances 14

Dixime partie (2 fvrier 1861)

16. L'arme du crime est une ancienne entrave mtallique de forat. Pip la reconnat et se sent coupable, comme s'ilavait lui-mme reu le coup fatal. Mrs Joe reste paralyse et prive de parole ; du coup, son caractre change et ellese fait aimable. Bien que les soupons se portent sur Orlick, elle demeure indulgente son gard. Biddy, camaraded'cole et aussi tutrice de Pip, vient la maison des Gargery pour s'occuper du foyer.17. Le jour de son anniversaire, Pip rend visite Miss Havisham qui lui donne une guine et lui ordonne de revenirau bout d'un an. Biddy et lui deviennent trs proches, et c'est elle qu'il avoue son secret dsir de devenir ungentleman, pour Estella, prcise-t-il. Pour la mortifier ou pour gagner son cur ? demande Biddy. Alors que sepoursuit leur promenade dans la campagne, Orlick les suit de loin, puis se rapproche.

Onzime partie (9 fvrier 1861)

Les au-revoir avec Joe sontempreints de gne, par Marcus

Stone.

18. Pip est apprenti depuis quatre ans lorsque Jaggers, qui gre les intrts de MissHavisham Londres, lui fait une visite surprise. Il lui annonce que de grandesesprances s'offrent lui la condition que Joe accepte de rsilier son contratd'apprentissage. Si tel est le cas, Pip ira Londres pour apprendre devenir ungentleman. Quoi qu'il arrive, il ne doit en aucune faon chercher identifier sonbienfaiteur. Joe accepte de librer Pip sans la moindre compensation financire,mais le dner clbrant l'heureuse fortune de Pip se passe dans la tristesse gnrale.

19. Le contrat d'apprentissage est symboliquement brl et Pip voque les projetsqu'il entretient dj pour aider la bonne fortune de Joe ; il fait ses adieux Pumblechook qui s'enorgueillit de son succs, puis s'en va saluer Miss Havisham.Les au-revoir avec Joe sont empreints de gne et, enfin, Pip prend le chemin dela capitale.

Deuxime tape

Douzime partie (23 fvrier 1861)

20. Londres, Jaggers, homme de loi spcialis dans les affaires criminelles, grant les intrts de Miss Havisham,entour d'une cour de vritables clients, fait savoir Pip qu'il le reprsente auprs de son bienfaiteur anonyme. Sonbureau est situ prs de Smithfield Market, et Pip y trouve une foule de personnages louches rclamant l'attention dumatre des lieux. Pour tromper son attente, il se rend dans la prison de Newgate qui est tout prs.21. Jaggers donne pour instruction son clerc Wemmick de conduire Pip Barnard's Inn, o il doit loger avecHerbert Pocket, le fils de son prcepteur Matthew Pocket. Les deux jeunes gens se reconnaissent et Pip se souvientdu grand garon ple qui l'avait provoqu la boxe dans le jardin de Satis House.

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Les Grandes Esprances 15

Treizime partie (2 mars 1861)

Les hommages de Pip Mrs Pocketdans les jardins de Hammersmith, par

Harry Furniss (1910).

22. Herbert apprend les bonnes manires Pip. En hommage l'auteur duclbre joyeux forgeron (The Harmonious Blacksmith)[64], son compositeurfavori, il le surnomme Handel . Il lui explique qu'Estella a t adopte parMiss Havisham dans le seul but de se venger de la gent masculine. Il raconte cequ'il sait de la vie de la vieille dame : fille d'un riche brasseur, elle a hrit avecson frre Arthur de l'entreprise paternelle. Elle s'est prise d'un escroc lalangue bien pendue qui lui a propos le mariage et l'a persuade de racheter lapart de son frre au prix fort. Les deux hommes se sont ensuite partag lemagot et l'escroc a disparu alors qu'il devait rejoindre sa fiance l'autel. MissHavisham s'est alors retire dans Satis House o toutes les pendules ont tarrtes 9 heures moins 20.

Quatorzime partie (9 mars 1861)

23. Chez Matthew Pocket, Pip fait la connaissance des autres lves, Bentley Drummle, aussi dsagrable que riche,et Startop, dlicat et amical. Matthew, qui a tudi Eton et Harrow, puis Cambridge, n'a aucun sens pratique. Sonpouse, Belinda, dont le pre a t anobli en knight, n'a cure que de son rang et nglige ses devoirs envers le foyer.24. Lorsque Pip se rend chez Jaggers pour lui soumettre son intention de partager un logis avec Herbert, il est tmoinde la faon dont l'homme de loi intimide ses interlocuteurs au tribunal ; il apprend aussi mieux connatre sonpremier clerc, Wemmick, qui lui montre les masques mortuaires de quelques anciens clients, lui conseille d'acqurirdes titres et lui demande, l'occasion d'un dner chez Jaggers, d'observer la gouvernante, vritable bte sauvageapprivoise (a wild beast tamed) selon lui. Il l'invite aussi venir voir sa maison situe dans les faubourgs deLondres.

Quinzime partie (16 mars 1861)

25. Bien que certains membres de la famille Pocket en veulent Pip de s'tre immisc dans le cercle des prtendants la fortune de Miss Havisham, il est bien accueilli par Mathew, le seul ne solliciter de faveur de personne.D'ailleurs, Pip est un bon lve et fait des progrs remarqus. Comme prvu, il se rend Walworth chez Wemmick,et l, il le trouve mtamorphos : ce n'est plus l'employ dur et sans tat d'me de la City, mais le paisible rsidentd'un petit chteau avec foss, pont-levis, jardins, parcs pour animaux. Il partage cet endroit bucolique avec son vieuxpre, le vieux P. . Jaggers ignore compltement cet aspect de sa vie, car Wemmick garde sa vie prive l'abri desregards.26. Pip se rend chez Jaggers en compagnie de Startop et Drummle pour un dner ; Jaggers impose sa gouvernantede montrer ses poignets, la fois robustes et marqus de cicatrices. L'homme de loi semble fascin par Drummlequ'il appelle L'Araigne et qu'il incite vanter sa force et aussi avouer l'aversion qu'il ressent envers Pip. Jaggersconseille ce dernier de se tenir l'cart de Drummle.

Seizime partie (23 mars 1861)

27. Joe est venu Londres pour rendre visite son jeune beau-frre. Maladroitement endimanch, il est intimid parl'accueil de Pip, conforme aux rgles de la bonne socit, avec un majordome lou pour l'occasion, si bien qu'il nesait comment l'appeler, Pip ou Monsieur. Il raconte Pip que Wopsle est Londres pour tenter sa chance commeacteur, qu'Estella est de retour et serait heureuse de le revoir. Il lui rappelle qu'il est toujours le bienvenu la forge,puis prend cong.

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Les Grandes Esprances 16

28. Pip s'en va aussitt retrouver Estella ; dans la diligence, il voyage avec deux forats dont l'un raconte avoir port un garon au village deux billets de 1, ce qui trouble beaucoup le jeune homme qui n'y voit cependant qu'unesimple concidence. Une fois rendu au village, il dcide de prendre une chambre au Sanglier Bleu plutt que deretourner la forge.

Dix-septime partie (30 mars 1861)

29. Pip est choqu de constater qu'Orlick est dsormais le gardien de Satis House ; Estelle, cependant, est plus belleque jamais, et elle a beau l'assurer qu'elle n'a pas de cur, il se sent encourag par la recommandation de MissHavisham qui lui rpte : Aime-la, aime-la ! , et se convainc qu'il a t choisi par la vieille dame pour sa filleadoptive. Il se sent plus gn que jamais de devoir aller rendre visite Joe.

Dix-huitime partie (6 avril 1861)

Pip pntre dans la loge deMr Wopsle, par Harry

Furniss (1910).

30. Pip se promne dans le village o, dans la grand-rue, le garon de course du tailleurse moque de sa dmarche et de son lgance en faisant semblant de ne pas lereconnatre. Pip met Jaggers en garde contre Orlick et obtient la promesse qu'il serarenvoy de Satis House. De retour Londres, il avoue son amour pour Estella Herbert qui reste trs dubitatif. Herbert lui apprend qu'il est secrtement fianc ClaraBarley, fille d'un commissaire de la marine marchande.31. Pip et Herbert assistent une reprsentation de Hamlet dans laquelle Mr Wopsletient le rle principal, prestation si mauvaise qu'elle suscite l'hilarit gnrale. Aprsquoi, les deux jeunes gens invitent l'acteur, Waldengarver de son nom de scne, dner.

Dix-neuvime partie (13 avril 1861)

La prison de Newgate, vue de l'Ouest, par GeorgeShepherd (1784-1862).

32. Estella demande Pip de l'attendre l'arrt de la diligence Londres. Comme il arrive avec quelques heures d'avance, Wemmickl'emmne visiter la prison de Newgate. Il revient juste temps pourapercevoir Estella qui lui fait un signe de la main par la fentre.

33. Elle lui dit qu'elle est sur le point de faire ses dbuts dans la hautesocit et qu'elle ira peut-tre le voir Richmond, ce que Pip interprtecomme une tape dans la ralisation du plan conu par Miss Havishampour les unir.

Vingtime partie (21 avril 1861)

34. Pip dpense inconsidrment. Herbert et lui dressent la liste de leurs dettes, mais, en compagnie des autresmembres du club auquel ils appartiennent, ils continuent mener grand train et leur dficit financier ne fait ques'aggraver. Pip apprend la mort de sa sur.35. Il retourne au village pour assister aux obsques ; Biddy lui raconte les derniers instants de sa sur : elle a russi prononcer trois mots, Joe , pardon , Pip . Pip promet de venir rgulirement voir Joe et s'offusque de ceque Biddy mette sa parole en doute.

http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3APip_enters_Mr_Wopsle%27s_dressing_Room%2C_by_Harry_Furniss_%281910%29.jpeghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Hamlethttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Prison_de_Newgatehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3ANewgate_West_View_of_Newgate_by_George_Shepherd_1784-1862_edited.jpghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Prison_de_Newgate

Les Grandes Esprances 17

Vingt-et-unime partie (27 avril 1861)

Herbert donne une leon degestion Pip, par Marcus

Stone.

36. Pip a vingt-et-un ans et il reoit 500 de Jaggers pour qu'il rembourse ses dettes.L'homme de loi l'informe que dsormais, la mme somme lui sera remisergulirement jusqu' ce que son bienfaiteur se fasse connatre. Pip sollicite l'aide deWemmick pour qu'une partie de cet argent soit consacr la promotion des projets deHerbert. Wemmick lui conseille solennellement, en tant que clerc officiant dans sonbureau, de n'en rien faire, mais Pip insiste pour tre autoris lui poser la mmequestion en priv, chez lui Walworth. il recommande 37. L, Wemmick est d'un avisdiffrent : il recommande au contraire Pip de financer l'entre de son ami chezClarriker, courtier de frt maritime. Wemmick demande Skiffins, son futurbeau-frre, de monter l'opration dans le secret, afin que Herbert ne connaisse pasl'identit de son bienfaiteur.

Vingt-deuxime partie (4 mai 1861)

38. Pip rend souvent visite Estella qui, tout en lui rappelant son insensibilit, aiguise sa jalousie. Lors d'une visite Satis House, Miss Havisham se rjouit des conqutes de sa fille adoptive, mais l'accuse de faire preuve d'indiffrenceet de froideur envers elle. Je suis ce que vous m'avez faite , rpond la jeune femme, avec la hautaine fiert qui lacaractrise. Pip remarque que Miss Havisham hante les couloirs en se lamentant. De retour Londres, il s'irrite de ceque Drummle lve son verre la sant d'Estella lors d'un dner au cercle des Finches et s'empresse de la mettre engarde contre cet individu, mais elle lui rpond qu'elle ne cherche le sduire que pour mieux le tromper.

Vingt-troisime partie (11 mai 1861)

39. Une semaine aprs, Pip fte son vingt-troisime anniversaire. La nuit est temptueuse et il prouve une sourdeinquitude, d'autant plus que, trs tard, une voix qu'a prcde un pas lourd gravissant les marches,l'appelle soudainde l'escalier. C'est un homme d'environ soixante ans, la chevelure grisonnante, en habits de voyage, qui lui prendles mains comme pour le saisir dans ses bras. Pip reconnat alors le forat qu'il a secouru dans les marais. L'hommelui raconte qu'il a lev des moutons en Nouvelle Galles du Sud et qu'il est son bienfaiteur. Contemplant le logementde Pip avec la fiert d'un propritaire, il s'arrte plus particulirement sur le jeune gentleman auquel il affirme : Jesuis ton second pre . Pip en ressent une horreur absolue et reste sans voix. Toutefois, trs troubl par la menace dependaison qui pse sur le forat depuis son retour en Angleterre, il prend peu peu conscience que ses convictionssur Miss Havisham et Estella n'taient que des illusions et qu'il s'est loign de Joe et de Biddy pour se retrouver endfinitive li un criminel recherch par la justice.

Troisime tape

Vingt-quatrime partie (18 mai 1861)

40. Le lendemain matin, Pip apprend que son bienfaiteur se nomme Abel Magwitch, qu'il se fait dsormais appelerProvis[65], qu'il est dfinitivement revenu en Angleterre, au risque d'tre pendu s'il est pris. Pip l'habille en fermierprospre et l'installe dans un logement proche de chez lui. Jaggers confirme, de loin et par prtrition, que c'est bienMagwitch qui finance Pip. Il ajoute qu'il l'a mis en garde contre un retour en Angleterre, mais qu'il n'a pas tenucompte de son conseil. Au retour d'Herbert, Magwitch lui fait jurer de garder le silence son endroit.

http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3AHerbert_lecturing_on_capital%2C_by_Marcus_Stone.jpghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Nouvelle_Galles_du_Sudhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Pr%C3%A9t%C3%A9rition

Les Grandes Esprances 18

Vingt-cinquime partie (25 mai 1861)

41. Herbert et Pip sont d'avis de ne plus profiter des largesses de Magwitch et de lui faire quitter tout prix leterritoire national.42. Magwitch leur raconte l'histoire de sa vie : environ vingt ans plus tt, il s'est fait complice d'un certainCompeyson, faussaire et escroc, qui, de mche avec un certain Arthur, venait de s'emparer de la fortune d'une richehritire. Arthur, trs malade l'poque, souffrait de cauchemars au cours desquels il voyait une vieille femme vtuede blanc le couvrir d'un linceul. Lorsqu'ils ont t arrts pour leurs forfaits, Magwitch a t condamn quatorzeannes de travaux forcs, alors que Compeyson, un monsieur , tait bien plus lgrement sanctionn, ce qui l'aincit la vengeance. Incarcr sur le mme bateau-prison que son complice devenu son ennemi, il l'a frapp auvisage, ce qui lui a laiss une cicatrice lui barrant la face. Puis il a russi s'vader et appris peu aprs queCompeyson avait fait de mme. Repris, il a t condamn la dportation en Australie pour avoir favoris la capturede Compeyson, mais il ignore ce que ce dernier est devenu. Aprs avoir cout Magwitch, Herbert explique Pipqu'Arthur n'est autre que le frre de Miss Havisham et Compeyson le fianc qui l'a abandonne.

Vingt-sixime partie (1 juin 1861)

Ne rentrez pas chez vous , parMarcus Stone.

43. Pip revient au village pour revoir Estella. Au Sanglier bleu, il trouve Drummledont Orlick est le valet. Drummle est lui aussi venu voir Estella.44. Pip accuse Miss Havisham et Estella de lui avoir cach l'identit de sonbienfaiteur. Miss Havisham admet l'avoir tromp de bout en bout, mais lui assurequ'il s'est lui-mme pris son propre pige. Elle se justifie en expliquant qu'elle avoulu tourmenter ses parents avides de sa fortune. Pip s'panche sur l'amour qu'ilprouve pour Estella qui lui rpond qu'elle ne ressent rien pour lui et qu'elle al'intention d'pouser Bentley Drummle. Pip s'en retourne Londres pied, en proieau dsarroi le plus complet. Il arrive tard dans la nuit et trouve le veilleur saporte, porteur d'une note de Wemmick l'enjoignant de ne pas entrer chez lui : (Don't go home).

Vingt-septime partie (8 juin 1861)

45. Pip passe une mauvaise nuit dans un htel. Le lendemain, Wemmick l'informeque ses appartements sont pis par Compeyson et qu'il lui faut faire quitter le pays Provis.46. Pip monte un plan avec Provis, dsormais appel Mr Campbell : il fera le guet alors que le fugitif descendra lefleuve en barque. Herbert et lui dcident d'amarrer une embarcation l'escalier du Temple et de s'exercer faire letrajet sur la Tamise pour tromper l'attention. Lorsque le moment sera venu, ils sortiront le forat de sa cache et leconduiront sur le continent.

Vingt-huitime partie (15 juin 1861)

47. Pip attend que Wemmick donne le signal que le jour de l'opration est venu ; en attendant, comme prvu, Herbertet lui descendent rgulirement le cours du fleuve dans leur embarcation. Mais un soir o il a assist unereprsentation donne par Wopsle au thtre, l'acteur lui apprend que le deuxime forat occupait un sige justederrire lui dans la salle. Pip se rend compte que Compeyson ne cesse de l'pier et il explique Wemmick que ledanger ne cesse de crotre.48. Au cours d'un dner chez Jaggers, Pip remarque les poignets de Molly, et il a la vision de la main d'Estella luifaisant un signe depuis la fentre de la diligence. Wemmick lui explique qu'il connat l'histoire de Molly : alorsqu'elle tait poursuivie pour le meurtre par strangulation d'une femme bien plus forte qu'elle, Jaggers a cach lapuissance de ses mains pendant le procs, arguant qu'elle n'avait pas la capacit physique de perptrer un tel crime ;bien que souponne d'avoir tu sa fille de trois ans pour se venger du pre de l'enfant, elle a t acquitte et Jaggers

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Les Grandes Esprances 19

l'a recueillie et employe comme gouvernante.

Vingt-neuvime partie ( 22 juin 1861)

Miss Havisham implore le pardon, parF. A. Fraser (vers 1877).

49. Pip se rend Satis House pour en savoir plus sur Estella. Il trouve MissHavisham accable par le remords. Elle lui raconte qu'elle a pris une enfant quelui a remise Jaggers et l'a leve avec un cur de glace. Elle ne sait rien desantcdents familiaux de la jeune fille, mais a appris qu'elle est maintenantmarie et vit actuellement Paris. Elle donne de l'argent Pip pour payerl'entre de Herbert chez Clarriker et le supplie de lui pardonner. Pip faitquelques pas dans le jardin, et une fois encore, a la vision de Miss Havishampendue une poutre. Il rentre lui faire ses adieux, mais la robe de la vieilledame, dont un pan a tran dans l'tre, s'enflamme soudain. Il russit teindreles flammes, mais se brle les mains et Miss Havisham est grivement blesse.

Alors qu'il se prpare retourner Londres, elle rpte comme dans un rve : Qu'ai-je donc fait ? (What have Idone? )

50. Herbert soigne les brlures de Pip tout en lui racontant ce qu'il a appris de l'histoire de Magwitch. Il a eu une filledont il a perdu la trace lorsqu'il a pris la fuite au moment du procs de la mre de l'enfant. Compeyson n'a eu decesse de le faire chanter en menaant de rvler aux autorits o il se cachait. L'enfant, si toutefois elle a vcu,devrait avoir peu prs le mme ge que Pip. Ce dernier en conclut que Magwitch est le pre d'Estella.

Trentime partie (29 juin 1861)

51. Pip met Jaggers en demeure de confirmer ses conclusions sur l'ascendance d'Estella. Jaggers lui rpond de faondtourne : son seul but, dit-il, a t de sauver une enfant abandonne en la confiant Miss Havisham, et il ajoutequ'il ne sert rien pour le moment, que ce soit dans l'intrt de Molly, Magwitch ou d'Estella, de rvler la vrit ; iltermine en conseillant Pip de garder pour lui ses pauvres rveries (poor dreams).52. Wemmick donne le signal attendu : l'heure est venue de tenter l'vacuation de Magwitch, mais les mains de Pipsont encore trop fragiles pour qu'il tienne les avirons. C'est Startop qui s'en chargera. Cependant, arrive une lettremystrieuse, l'enjoignant de venir le soir mme au four chaux situ sur les marais s'il veut des renseignements sur son oncle Provis (information regarding your uncle Provis).

Trente-et-unime partie (6 juillet 1861)

53. Pip est au rendez-vous. Dans l'obscurit de l'cluse, il est soudain attaqu par derrire et un nud coulant enserreson corps. C'est Orlick qui l'accuse de tous les maux : il lui a fait perdre son travail chez Miss Havisham ; il s'estinterpos entre lui et Biddy. Oui, c'est lui qui a attaqu Mrs Gargery avec l'entrave des forats, mais ce n'est pas luiqui a frapp, mais bien Pip par son bras. Il est au courant de tout concernant Magwitch. Il s'apprte frapper avec unmarteau lorsque surviennent Startop, Herbert et le garon de courses de chez Trabb. Pip, puis, malade d'angoisse,n'a plus qu'un souci : protger Magwitch.

Trente-deuxime partie (13 juillet 1861)

54. Le lendemain matin, Pip, Herbert et Startop se mettent en route sur le fleuve. Ils prennent Magwitch bord et serendent la rame jusqu' une auberge isole o ils ont le projet de passer la nuit avant de rejoindre le paquebot enpartance pour Hambourg. Pip s'inquite de voir deux hommes inspecter leur embarcation. Le lendemain matin, ilsreprennent leur descente au fil de l'eau mais s'aperoivent qu'ils sont suivis par une embarcation quatre avirons quiles somme de faire demi-tour. S'ensuit une bousculade au cours de laquelle Magwitch et Compeyson passentpar-dessus bord, puis s'empoignent en une treinte mortelle. Seul Magwitch refait surface et Pip le reconduit Londres, bless et trs oppress. Le jeune homme n'prouve plus la moindre aversion envers cet homme qui lui tient,

http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3AGreat_Expectations%2C_Miss_Havisham_begging_forgivance%2C_by_F.A._Fraser_c.1877.jpeghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Four_%C3%A0_chaux

Les Grandes Esprances 20

d'autant qu'il sait dsormais que sa fortune va tre confisque par la Couronne.

Trente-troisime partie (20 juillet 1861)

55. Magwitch a t arrt et son procs est fix au mois suivant. Herbert, maintenant agent maritime, se prpare partir pour l'gypte afin d'y grer la succursale Clarriker au Caire. Il offre Pip de l'accompagner et d'y occuper lesfonctions de premier secrtaire. Jagger et Wemmick dplorent que Pip ne se soit pas proccup de mettre les biensde Magwitch l'abri. Wemmick l'invite un dernier petit-djeuner Walworth, aprs quoi Pip l'accompagne pourson mariage avec Miss Skiffins lors d'une crmonie improvise.56. Chaque jour, Pip rend visite Magwitch dans l'infirmerie de la prison o il est hospitalis, et il lui tient la mainau cours du procs qui le condamne la pendaison. Magwitch, gravement malade, meurt avant que la sentence nepuisse tre excute. Pip est rest ses cts pendant son agonie. Sur son lit de mort, Magwitch l'a remerci de nepoint l'avoir abandonn, et Pip l'a inform que sa fille est bien vivante et qu'il l'aime.

Trente-quatrime partie (27 juillet 1861)

57. Pip est cras de dettes et tombe gravement malade. Lorsque les officiers de police viennent l'arrter, il est enplein dlire et perd conscience. son rveil, il dcouvre Joe ses cts, vritable ange-gardien qui l'a soign. Saconvalescence est longue : lors de ses entretiens avec Joe, il apprend que Miss Havisham est morte en laissant tousses biens Estella, hormis une somme de 4 000 destine Matthew Pocket ; Orlick est en prison aprs avoirattaqu Pumblechook. Au fur et mesure que Pip reprend des forces, Joe se montre plus rserv et distant, puis ils'en retourne chez lui. Pip apprend alors qu'il a pay toutes ses dettes et il envisage soit de retourner la forge et dedemander Biddy de l'y accompagner, soit d'aller travailler avec Herbert au Caire.

Trente-cinquime partie (3 aot 1861)

58. Pip ne fait plus partie des nantis : aussi est-il reu assez froidement au Sanglier bleu et Pumblechook retrouveavec lui ses faons condescendantes de nagure. Il repart la forge et arrive le jour mme du mariage de Joe et deBiddy, dont il ignorait tout. Il leur demande pardon, promet de rembourser Joe et s'en va pour l'gypte o il prendlogis chez Herbert et Clara, paie sa dette Joe, gravit les chelons et occupe le troisime rang dans la hirarchie de lasuccursale gyptienne. C'est alors seulement que Herbert apprend qu' l'origine, sa participation financire l'entreprise a t assure par Pip.59. Onze annes ont pass. Pip revient au pays et s'en va la forge. Joe et Biddy ont un fils, prnomm Pip. Il visitele site des ruines de Satis House au crpuscule et, au bout d'un moment, y trouve Estella qui a prouv la mmenostalgie. Elle est veuve et a souffert des brutalits de son mari ; elle demande Pip de lui pardonner, l'assurant quele malheur lui a ouvert le cur et qu'elle comprend les sentiments qu'il a pu ressentir pour elle autrefois. Ils se jurentune ternelle amiti et, aprs quelques pas dans le jardin, quittent Satis House. Pip prend enfin la main d'Estella quis'est appuye sur son paule. Ainsi se termine son rcit, avec l'assurance sibylline qu'il ne peroit pas l'ombre d'uneautre sparation .

Les Grandes Esprances 21

Rcapitulation

Sources et contexte

Le Londres de Dickens.

Le seul prdcesseur littraire de Great Expectationsest l'autre roman d'apprentissage de Dickens, DavidCopperfield. Ces deux livres retracent ledveloppement psychique d'un jeune garon jusqu' samaturit, son passage d'un environnement campagnard la mtropole londonienne, les vicissitudes de sonducation sentimentale, l'exposition de ses espoirs etrves juvniles et leur mtamorphose, le tout en unriche et complexe rcit rtrospectif donn la premirepersonne[66]. Dickens est conscient de cetteressemblance et, avant d'entreprendre son nouveaumanuscrit, il relit David Copperfield pour viter, dit-il,les redites, ce qui l'meut aux larmes[19].

Deux romans du retour aux sourcesLes deux romans, en effet, relvent de la mme proccupation : un retour aux sources, mme si David Copperfield senourrit beaucoup plus des faits et vnements vcus par Dickens, Great Expectations, le premier de ses livres dpeindre un jeune garon de trs humble condition, ressortissant plus, selon Paul Schlicke, l' autobiographieintime et spirituelle ( the more spiritual and intimate autobiography )[67]. Encore que plusieurs lments yrelvent du domaine vnementiel : le personnage de Miss Havisham, par exemple, en partie inspir par uneduchesse parisienne dont la rsidence, toujours close et plonge dans l'obscurit, entoure d'un jardin tel une mervgtale morte (a dead green vegetable sea), rappelle Satis House[68],[69] ; ou la campagne jouxtant Chatham etRochester, dont pourtant aucun toponyme n'est cit[70] ; ou encore l'poque choisie, signale entre autres par lesanciennes diligences, le titre de His Majesty destin George III et le Pont de Londres renvoyant l'ancienLondon Bridge d'avant la reconstruction de 1824-1831 (voir Un Bildungsroman mtin de sous-genres)[71]

Une fbrile et nostalgique transitionAu cours des quelques annes prcdant le roman, ce retour aux sources s'annonce par la convergence de plusieursfacteurs. Dickens se montre inquiet, agit, insatisfait ; il rompt avec son pass, tant concrtement quesymboliquement. Dans le mme temps, il semble la recherche de l'imaginaire de ses jeunes annes[67].Ainsi, en 1856, il achte Gad's Hill Place, son rve d'enfance, et s'y installe dfinitivement deux ans plus tard, loin deLondres, dans la campagne du Kent ; en 1858, il rompt dans la douleur son mariage de vingt-trois ans avec CatherineDickens ; il se spare aussi de certains de ses plus proches amis, Mark Lemon par exemple ; il se brouille avec sonditeur Bradbury and Evans qui publie ses livres depuis quinze ans ; comme pour parachever ce grandchamboulement, il fait un feu de joie au fond de son parc de toutes les lettres accumules depuis deux dcennies, etregrette amrement que celles qu'il a crites ne puissent tre ajoutes au brasier[72],[73] ; il arrte son hebdomadaireHousehold Words, pourtant au somment de sa popularit, et le remplace par All the Year Round[67]

Conjointement cette fbrilit, se manifeste sa nostalgie du pass lointain : dans The Uncommercial Traveller,recueil de nouvelles et textes divers, qu'il commence publier en 1859 dans son nouvel hebdomadaire, il insrequelques mditations semi-autobiograhiques concernant son enfance, par exemple Dullborough Town (Morneville ) et Nurses' Stories ( Histoires de Nounous ). Rien de surprenant, crit Paul Schlicke, que leroman en cours soit un retour aux racines, situ dans une partie de l'Angleterre o il a grandi, et o il vient de serinstaller ( it is hardly surprising that the novel Dickens wrote at this time was a return to roots, set in the part ofEngland in which he grew up, and in which he had recently resettled )[67]

http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3ALondon_map_950.pnghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Roman_d%27apprentissagehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=David_Copperfieldhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=David_Copperfieldhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Chatham_%28Kent%29http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Rochester_%28Kent%29http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Toponymiehttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=George_III_du_Royaume-Unihttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Pont_de_Londreshttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Catherine_Dickenshttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Catherine_Dickenshttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Bradbury_and_Evanshttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Household_Wordshttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=All_the_Year_Round

Les Grandes Esprances 22

Emprunts et divers essaisMargaret Cardwell attire aussi l'attention sur le fait que Going into Society ( Entre dans le monde ), latraditionnelle histoire de Nol de Dickens pour 1858, prsente un personnage, Chops le nain (Chops the Dwarf), qui,comme le futur Pip, entretient l'illusion qu'il est l'hritier d'une fortune, puis connat la dception une fois sesambitions sociales ralises[74]. Dans une autre veine, Harry Stone pense que les aspects gothiques et feriques deGreat Expectations ont t en partie inspirs par un ouvrage de Charles Matthews l'an, At Home Entertainements (Amusements au foyer ), que prsentent en dtail Household Words et son supplment mensuel HouseholdNarrative. Il montre galement que The Lazy Tour of Two Idle Apprentices (Le Tour paresseux de deux apprentisoisifs), crit de concert avec Wilkie Collins aprs leur promenade dans le nord de la Grande-Bretagne en 1857, etpubli dans Household Words du 3 au 31 octobre de la mme anne, prsente une certaine tranget des lieux et unamour passionn mais sans retour annonant eux aussi Great Expectations[75].Une fable de son temps (Robin Gilmour)Au-del des aspects biographiques et littraires, Great Expectations apparat, selon l'expression de Robin Gilmour,comme une fable reprsentative de son temps (a representative fable of the age)[76]. Dickens, analyse-t-il, estconscient que son roman parle une gnration appliquant au mieux le principe du self help et persuade d'avoir,de ce fait, progress dans l'ordonnance de sa vie quotidienne. Que le hros Pip aspire comme beaucoup s'amliorer,ne relve pas du snobisme, mais de la conviction victorienne que l'ducation, le raffinement social, le confortmatriel sont des objectifs nobles et dignes. Toutefois, en fondant les esprances de Pip sur le crime, la tromperieet mme le bannissement aux colonies, Dickens stigmatise la nouvelle gnration en l'opposant la prcdente, cellede Joe Gargery, moins sophistique mais plus solide, et surtout mieux ancre dans de saines valeurs ; il y aurait doncl, de sa part, une critique oblique des prtentions de son temps[76].

Une impression d'excellence

Le format hebdomadaire contraint Dickens la rigueur, note Paul Davis. Il lui faut des chapitres concis, bien centrssur un seul sujet, et une structure narrative quasi mathmatique[77], chacune des trois tapes se divisant ainsi endouze pisodes d'gale longueur. Cette symtrie contribue l'impression de fini qu'ont souligne nombre decommentateurs, dont George Gissing qui, comparant les personnages de Joe Gargery et Dan'l Peggotty (de DavidCopperfield), opte pour le premier, plus solide ses yeux, indemne de tout mlodrame et vivant dans un mondequotidiennement rgi par des causes et des effets ( in a world, not of melodrama, but of everyday cause and effect)[78].La dcantationDonc, compactly perfect ( ramass et parfait ), tel est le jugement de G. B. Shaw sur Great Expectations ; etSwinburne de renchrir : Ses dfauts sont aussi imperceptibles que les taches sur le soleil ou l'ombre sur une meren pleine lumire ( The defects in it are as nearly imperceptible as spots on the sun or shadow on a sunlit sea)[79],[80]. Cette impression d'excellence tient aussi, selon Christopher Ricks, la brusque vivacit du ton narratif ( the briskness of the narrative tone )[81] ; ainsi, le souvenir du monologue intrieur de Pip alors qu' Londres, il seprpare la visite de Joe, son plus vieil ami et son protecteur de toujours[82] :

Ce ntait pas avec plaisir, bien que je tinsse lui par tant deliens. Non ; ctait avec un trouble considrable, un peu demortification et un vif sentiment de mauvaise humeur en pensant son manque de manires. Si javais pu lempcher de venir, endonnant de largent, jen aurais certainement donn[83].

Not with pleasure, though I was bound to him by somany ties; with considerable disturbance, somemortification, and a keen sense of incongruity. If Icould have kept him away by paying money, I certainlywould have paid money[84].

Semblable concision touche la dcantation , commente Ricks, particulirement dans la deuxime phrase,glaante d'impitoyable indiffrence mais dnue de tout talage surfait ( without making a terrific demonstration ofmercilessness ), registre difficile atteindre, parfois manqu par Dickens, mais ici port au sublime[85].

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Les Grandes Esprances 23

Une structure cadenasseDe plus, comme l'explique Henri Suhamy dans son cours d'agrgation sur Great Expectations, au-del des squenceschronologiques et du tissage de plusieurs histoires en une intrigue serre, la situation sentimentale et morale despersonnages forme un schma (pattern) d'une cohrence absolue[86]. Il dcrit ce schma avec deux ples centraux,celui des Parents adoptifs et celui des Jeunes gens qu'entourent deux autres ples intituls Amantsdangereux (Dangerous Lovers). D'un ct, Compeyson ; de l'autre, Bentley Drummle et Orlick. Au milieu, MissHavisham, Magwitch et Joe d'une part, et Estella, Pip et Biddy de l'autre. Pip se situe au centre de cette toile d'amour,de rejet et de haine.

Schma de la structure de Great Expectations.

Tel est le cadre gnral du roman (the general frame of the novel), arrt au moment de la crise accablant Piplorsqu'il prend conscience de sa situation et de celle d'Estella. Henri Suhamy prcise que le terme love qu'ilemploie est gnrique, vritable amour de Pip pour Estella, attirance sociale d'Estella envers Drummle, la belle ne sefaisant aucune illusion sur le personnage et tant incapable, par dfinition, de sentiment. De mme, ajoute-t-il, le mot rejet (rejection), appliqu Estella envers Magwitch relve de l'interprtation, la jeune femme ignorant qu'il estson pre, mais restant habite par le mpris de tout ce qui lui parat au-dessous de sa condition[87].Great Expectations apparat alors comme une histoire tragique, puisque tous les personnages reprsents souffrentphysiquement ou psychologiquement, et parfois les deux la fois, ou meurent, souvent de faon violente, pendantson droulement. En outre, si l'amour demeure jamais strile, la haine, en revanche, prospre de toutes parts. Seulemerge comme sentiment positif l'amiti qui unit Biddy et Joe, scelle en amour conjugal par la naissance de deuxenfants, car les rconciliations finales, hormis celle de Pip envers Magwitch, symbolique de sa mutation, n'altrentpas l'ordonnance gnrale. Quant Pip, extirp du rseau de la haine mais exclu du bonheur dans la premireconclusion, il n'entrevoit qu'un avenir incertain dans la seconde, d'o le point d'interrogation qui clt satrajectoire[88].

http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Henri_Suhamyhttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Agr%C3%A9gation_de_l%27enseignement_du_second_degr%C3%A9_%28France%29http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier%3AStructure_de_G._E._%28Sch%C3%A9ma%29.pnghttp://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Trag%C3%A9die

Les Grandes Esprances 24

Le point de vue

Pip inquiet juste avant le retour deMagwitch, par John McLenan.

Bien qu'il soit crit la premire personne, le lecteur sait - et l se situe lepralable essentiel que Les Grandes Esprances n'est pas une autobiographiemais un roman, uvre de fiction donc, avec des vnements et despersonnages, hros-narrateur y compris, sans existence relle, pures crationsvirtuelles de l'imagination de Dickens qui, in fine, par la seule virtuosit de sonverbe, reste le vritable matre du jeu et orchestre seul la subtile complexit desdiffrentes strates de discours.

De plus, comme le souligne Sylvre Monod, le traitement de l'autobiographien'est pas le mme que dans David Copperfield : Great Expectations n'est pascompos d'vnements de la vie de Dickens ; [t]out au plus y peut-on trouverquelques traces d'une introspection psychologique et morale de porte gnrale[89].

Pour autant, comme l'analyse Paul Pickrel, Pip est la fois narrateur et hros ; en tant que tel, il raconte avec tout lesavoir qu'il a acquis, vnements de sa vie, maturation de ses idaux, acquisition de la sagesse, l'histoire du jeunegaron qu'il a t, et qui, lui, ne connaissait du monde qu'un troit environnement gographique et familial. C'est parla confrontation des deux strates de temps que se dessine peu peu l'orientation du roman. Au dbut, en effet, lelecteur peut considrer qu'il concerne un orphelin maltrait, rptition des situations prsentes dans Oliver Twist etDavid Copperfield, ce qui est vrai mais s'avre vite dpass. Le thme se manifeste par l'veil de la conscience dujeune Pip l'existence d'un autre monde que celui des marais et de la forge, seul avenir, d'ailleurs, qu'envisage Joepour lui, le moment dcisif se situant lorsque Miss Havisham et Estella entrent comme par effraction dans sa vie[90].Le lecteur attentif, cependant, peut percevoir qu'il s'agit l d'une fausse piste, tant la dcrpitude de Satis House, toutcomme celle de l'trange dame qui l'habite, signalent la fragilit d'une impasse. Ds ce stade, il en sait plus que lehros, procd d'ironie dramatique lui confrant une supriorit qu'il partage avec le narrateur[91].Il faut attendre le retour de Magwitch, surprise absolue que prpare cependant le remue-mnage des lments, pourque, peu peu, le point de vue du hros rejoigne celui des deux observateurs suivant sa trajectoire[92]. Dans cetteoptique de rvlation progressive, les vnements sensationnels peuplant la fin du roman apparaissent comme autantde tests suprmes destins mettre son point de vue l'preuve. Ainsi se succdent, selon la formulation de A. E.Dyson, les immolations de Pip (The Immolations of Pip)[93].

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Les Grandes Esprances 25

Thmatique : signification du romanLe mot Esprances (Expectations) du titre renvoie d'abord son sens victorien, c'est--dire un hritage venir ( a potential legacy )[94]. Ainsi est-il d'emble annonc que l'argent tient une grande place dans le roman, thme,cependant, qui s'insre dans un ensemble plus vaste dont la cohrence a t mise en vidence par John Hillis-Millerdans son ouvrage Charles Dickens, The World of His Novels[95].

Exclusion et espoir

Mr Pumblechook : Permettez,permettez , par John McLenan.

John Hillis-Miller montre d'abord que, comme dans beaucoup de romansdickensiens, la plupart des personnages importants, et, en premier, le hroslui-mme, sont des exclus (outcasts) vivant dans l'inscurit. Ainsi, Pip,orphelin, grandit dans un monde bouch par de sinistres tombes et dedangereux marais, que dominent au large, mergeant du brouillard, lesmenaantes masses des bateaux-prisons. Son existence mme lui est matire reproche : Je fus donc toujours trait, crit-il au chapitre 4, comme si jeusseinsist pour venir au monde, malgr les rgles de la raison, de la religion et dela morale [96] ( I was always treated as if I had insisted on being born inopposition to the dictates of reason, religion and morality )[97].

L'exclu se sentant superflu, poursuit John Hillis-Miller, et son attitude envers lasocit refltant celle de la socit son gard, il se fait agressif et, par tous les

moyens, va tenter de se saisir d'une place en son sein. D'oppress, il devient oppresseur : Jaggers domine Wemmickqui domine les clients de Jaggers ; Magwich utilise Pip comme instrument de vengeance, et par un premier gestesymbolique, il le retourne pieds en l'air et tte en bas dans le cimetire ; Miss Havisham se sert d'Estella pourdtruire, comme elle le confesse au chapitre 49 : avec mes bijoux, avec mes leons et avec ce fantme demoi-mme, toujours devant elle pour lavertir de bien profiter de mes leons, je lui drobai son cur et mis de laglace sa place [98] ( with my jewels and with my teachings, and with this figure of myself always before her, awarning to back and point my lessons, I stole her heart away and put ice in its place )[99].

Parallle au thme de l'exclusion, se dploie chez le personnage principal, ajoute Henri Suhamy, celui de l'espoir[100]

: Pip est convaincu que la providence lui doit une place dans la socit, qu'Estella lui est destine ; et lorsque labonne fortune, en effet, croise son chemin, il ne manifeste aucune surprise : enfin sont reconnues sa valeur d'hommeet sa nobl