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Calédonien Calédonien Calédonien & Polynésien& Polynésien& Polynésien
A.D.I.M-N.C. - BP 14 999
98 803 NOUMEA Cédex
Tel: ( 687 ) 26.46.47.
Fax: ( 687 ) 25.92.62.
Email: [email protected]
http:// www.bmc.nc
A.D.I.M-P.F. - BP 52 580
98 716 PIRAE TAHITI
Email: [email protected]
- Papeete - TAHITI
N° 39 - Novembre / Décembre 2004
8 ème année Bimestriel
Prix au numéro : 500 cfp
Les EVASANLes EVASANLes EVASAN
extraterritorialesextraterritorialesextraterritoriales
en Nlle Calédonieen Nlle Calédonieen Nlle Calédonie
LES EVALES EVACUATIONSCUATIONS SANITAIRESSANITAIRES
Les AssisesLes AssisesLes Assises
de la Recherche Françaisede la Recherche Françaisede la Recherche Française
dans le Pacifiquedans le Pacifiquedans le Pacifique
Rencontre avec le
Pr Douglas Joshua
à l'Hôpital
Royal Prince Alfred
de Sydney
(mandatée par la CAFAT pour
accueillir et assister les patients
calédoniens) a permis de suivre
le cheminement de la prise
en charge et les difficultés
rencontrées par les patients
dans un pays anglo-saxon. Au final, deux journées
riches en échanges et concer-
tations avec les collègues
australiens qui ont permis
d’améliorer et d’entériner le
partenariat avec les centres
de soins en cancérologie de
Sydney.
Nouméa Nouméa Nouméa --- Sydney: partenariat en cancéro...Sydney: partenariat en cancéro...Sydney: partenariat en cancéro...
ACTUALITÉSACTUALITÉS
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 02
CC e nouveau numéro consacré aux évacuations sanitaires, nous rappelle que nous sommes
tous confrontés, de par notre situation géogra-phique et notre isolement, aux problèmes de pri-se en charge extraterritoriale de nos patients. Si l’essentiel des articles concernent la Nouvelle Calédonie, il faut souligner que le nombre d’EVASAN a considérablement diminué en Polynésie française depuis l’arrivée de l’IRM et de la corona-rographie. Les EVASAN inter îles des patients devant consulter à Tahiti, sont elles aussi en diminution grâce aux consultations avancées mises en place depuis trois ans. Toutefois les EVASAN demeurent une nécessité pour le maintien du niveau de soins d’une médecine de qualité. Notre prochain numéro concernera la médecine en réseau, d’ici là… Bonne lecture à tous. G Detrun
Une dizaine de médecins du groupe de pilotage en oncologie de Nouvelle Calédonie, se sont rendus deux jours à Sydney* courant juillet pour visiter le centre de radiothérapie du Mater Hospital, où sont soignés certains patients calédoniens.
Directeur de la publication : J. M. Tivollier.
Secrétaire de Rédaction : P. Nicot.
Conception, Maquette, Mise en page : J. Nicot
***
Comité de Rédaction de Nouméa pour le B.M. n° 39 E. Lancrenon, J-Y. Langlet, B. Rouchon, F. Vangheluwe.
***
Comité de Rédaction de Papeete pour le B.M. n° 39 E Baratoux, E Beaugendre, G Detrun, Ph-E Dupire, A. Fournier, E Parrat, A Valence, AS Wurtz.
***
Les articles signés sont publiés sous la seule responsabilité de leurs auteurs.
***
Tiré à 2 100 exemplaires par ARTYPO.
Distribué à 1500 exemplaires en Nouvelle Calédonie,Wallis et Futuna,
et à 500 exemplaires en Polynésie Française.
Publicité non médicale: BPE - Alexandre Vivien
*: Ce déplacement a eu lieu à l’initiative du laboratoire Aventis.
Arrivée à Sydney
Équipe
d’Autralacceuil
Ils ont été accueillis par le
Dr Rébecca Chin (radiothérapeute
au Mater hospital) qui leur a fait
effectuer une visite guidée des
installations et a fourni une
explication détaillée du matériel.
Ces deux journées ont permis
d e r enco nt r e r l e Dr Sa l l y
Baron Haye (chimiothérapeute)
ainsi que le Dr Leslie Andrews
(o nco géné t i c i e nne ) , q u i a
p r é sen té un travail sur l’intérêt
d’une consultation d’oncogénétique
dans la prévention des cancers,
avec notamment un patient de
l’île de Maré en exemple.
Ce fut aussi l’occasion de
rencontrer des patients calédoniens
en traitement sur place. Ils ont
apprécié cette visite surprise de
leur médecin traitant.
Lors de la deuxième journée,
une réunion avec les représen-
tantes de la structure Australaccueil
Réunion avec
Le Dr Andrews
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RÉACTIONS A VIF RÉACTIONS A VIF Nouméa-Sydney: partenariat en gynéco.
Les Assises de la Recherche Française dans le Pacifique.
Ouverture à Nouméa d’un Centre Médical réservé aux Loyaltiens.
Les facteurs de vulnérabilité des femmes face au VIH Sida.
La grippe… pensez-y!
DOSSIERDOSSIER
Les EVASAN extraterritoriales en Nouvelle Calédonie.
AVEC… en quelques lignes.
Rencontre avec le Pr Douglas Joshua.
La Melanoma Unit du RPA.
La radiothérapie à Sydney.
CONSEIL DE L’ ORDRECONSEIL DE L’ ORDRECONSEIL DE L’ ORDRE
Élections de l’Organe de l’Ordre et à la Chambre de Discipline.
COMITE DE PRÉVENTIONCOMITE DE PRÉVENTION
Le Bon Usage du Médicament : Questions – Réponses.
FICHES TECHNIQUES n° 21 et 22FICHES TECHNIQUES n° 21 et 22
Procédure EVASAN.
Salé ou sucré?
EXERCER AUJOURD’HUIEXERCER AUJOURD’HUI
Les gynécos s’organisent en réseau.
ASSOCIATION MÉDICALEASSOCIATION MÉDICALE
La nouvelle composition du bureau pour 2005.
PACIFIQUEPACIFIQUE
Directives du ROSSP concernant la grippe.
Épidémie de brucellose à Wallis & Futuna.
Le diabète est l’affaire de tous.
Première conférence sur l’alcool et la santé dans le Pacifique.
Formations et lutte antituberculeuse en Nouvelle Calédonie.
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 03
ACTUALITESACTUALITES
Les Assises de la Recherche Française dans le Pacifique Nous publions ci-dessous quelques résumés tirés de la publication ci-contre
Morsures de serpents marins en Nouvelle-Calédonie
C. SEBAT (1), S. Ribet (1), Y. Barguil (2), G. Pochard (1), F. Durand (1)
(1) SAMU, CHT de Nouvelle Calédonie
(2) Laboratoire de Biochimie, CHT de Nouvelle Calédonie
Depuis 2000 plusieurs morsures de serpents se sont produites, certaines avec envenimation sévère. Cette expérience nous amène à proposer une procédure, de la mettre en œuvre et de la valider.
serpent gris. Il présentera des signes d'envenimation modérés (ptôsis, asthénie intense). Dans les quatre
autres cas sont mis en cause un Laticauda laticauda, un
Hydrophis coggeri et un serpent non identifié dans les deux derniers cas.
La clinique est totalement variable d'un patient à
l'autre en fonction du taux de venin injecté. Il n'est pas possible d'exclure une envenimation avec un examen
précoce normal. Des examens répétés sont nécessaires.
Ils doivent rechercher les premiers signes d'envenimation tels ptôsis et diplopie. Afin d'améliorer le diagnostic, il
est proposé de faire systématiquement un dosage
urinaire à la recherche du venin. Chez les personnes décédées, si le recueil des urines n'est pas possible, il est
proposé de faire un dosage sanguin pendant la durée de
l'étude. Dans un premier temps, nous poursuivrons la surveillance clinique (24h).
Ce protocole devrait nous permettre d'affirmer ou
d'infirmer l'envenimation et de réduire les durées d'hospitalisation en cas de morsures sans envenimation
(test urinaire négatif).
Depuis 2000, sept morsures de serpents ont eu lieu dont trois avec envenimation. En 2000, un enfant de 9
ans est mordu en pleine eau. L' Hydrophis coggeri est
mis en cause. L'envenimation entraînera un arrêt respi-ratoire. En 2001, une femme de 39 ans est mordue en
pleine eau par un Hydrophis coggeri. Les 1ers signes
d'envenimation apparaîtront 1 h 05 après la morsure. La détresse respiratoire est survenue 6 h 15 après l'enveni-
mation. En 2003, un homme de 19 ans est mordu par un
Jatropa Curcas: à ne pas laisser à portée des enfants
Yann BARGUIL (1), F. Durand (1), A. Faujour (1), S. Ribet (1), C. Sebat (1), P. Cabalion (2), D. Duhet (2)
(1) CHT de Nouvelle-Calédonie, Nouméa
(2) IRD, Centre de Nouméa, Nouvelle-Calédonie
Les graines de Jatropha curcas L., euphorbiacée tropicale communément appelée pignon d'Inde ou purghère en Nouvelle- Calédonie, sont utilisées en médecine tradi-tionnelle comme purgatif ou contragestif. D'autre part, les enfants utilisent la sève, très visqueuse, pour la réalisation de « bulles de savon »; or, le latex est irritant et les graines contiennent une protéine toxique: la curcine.
Nous rapportons une série d'intoxications chez 8 patients admis aux Urgences pour douleurs abdominales,
vomissements et diarrhée après ingestion de fruits
inconnus. L'identification rapide de la plante a permis une évaluation des dangers qu'elle représente.
La réputation de dangerosité de l'empoisonnement est
confirmée par la dégradation des bilans de biochimie. La plante est responsable de l'empoisonnement qui
s'est traduit par un syndrome digestif de survenue
rapide. La biologie a été caractérisée par une forte augmentation des CPK totales et une hyperleucocytose.
A notre connaissance, l'élévation des CPK n'a jamais été
rapportée auparavant.
La suite a été favorable et les enfants sont rentrés
chez eux après 24h d'hospitalisation.
L'ingestion de 2 graines est considérée comme purgative mais 4 à 5 graines seraient potentiellement
mortelles. Devant des symptômes digestifs chez l'enfant
et/ou des troubles neurologiques, il convient d'éliminer une cause toxique. En Europe, les médicaments de la
pharmacie familiale sont le plus souvent incriminés en
cas d'intoxications infantiles, mais en zone tropicale, il faut aussi penser aux nombreuses plantes toxiques et
savoir les identifier.
Le CHT de Nouvelle-Calédonie et l'IRD ont une convention de collaboration et de recherche, notamment
pour étudier ce domaine des plantes toxiques du
Pacifique et évaluer les risques qu'elles sont susceptibles
de provoquer.
Apport des satellites au suivi des épidémies
Antonio GÜELL Chef du Service Applications/Valorisations,
Centre National d'Etudes Spatiales
(CNES), Paris, France
Le CNES a engagé en 1999, en collaboration avec les professionnels de santé, une réflexion sur l'apport des systèmes spatiaux, les satellites en particulier, à la santé publique. Parmi les thèmes retenus par les profes-sionnels de santé, l'étude épidémiologique des maladies transmissibles liées à des modifications environnementales, a été considérée comme prioritaire.
La télé épidémiologie, grâce à la fusion de données satellitaires (observation de la terre, météorologie,
positionnement, scientifiques...) et de données sol
(médicales, entomologiques, vétérinaires, socio-économiques), permet donc de prédire l'évolution
géographique de maladies transmissibles liées à des
modifications environnementales, climatologiques en particulier. C'est ainsi que sont développés des modèles
mathématiques prédictifs qui tiennent compte à la fois des données Spot (indices de végétation), Météosat
(vents, caractéristiques des masses nuageuses), Topex -
Poséidon et Envisat (température des océans, hauteur des vagues, colorimétrie...) associées à des données de
clinique humaine et animale (symptômes cliniques,
sérodiagnostics…) pour une épidémie donnée, ainsi qu'à des données hydrologiques sol (quantification des
marres, niveaux d'eau dans les rivières et barrages etc).
Un certain nombre de travaux ont été initialisés au
cours de ces trois dernières années par le CNES:
- cette approche originale a été validée au Sénégal
pour le suivi de l'épidémie de Fièvre de la Vallée du Rift; elle a abouti à la description d'un modèle prédictif
basé sur le rôle de la dynamique de vidange des marres
d'eau après la saison des pluies et les conséquences de cette dynamique sur la ponte des œufs du vecteur
responsable de cette fièvre,
- depuis, mi - 2003, un réseau de télé épidémiologie a été mis en place en Guyane dans le cadre du suivi de
la dengue hémorragique; il a pour objectif d'évaluer les
zones dans lesquelles le moustique vecteur de la dengue va se développer en fonction du niveau et du type
d'urbanisation; là encore, les données satellitaires associées
aux données épidémiologiques plus classiques permettent une prévention plus efficace,
- un réseau sentinelle a été déployé au Burkina-Faso
et au Niger afin d'évaluer le rôle des nuages de poussière et du vent dans le déclenchement et l'évolution
des méningites à méningocoque,
- dans le cadre du suivi des épidémies de choléra sur le pourtour du bassin méditerranéen l'évaluation
vient de débuter, grâce à la modélisation mathématique
intégrant des données d'océanographie spatiale du risque
de survenue d'épidémies dont la réémergence est en
étroite relation avec les modification du zooplancton,
- enfin, dans le cadre de l'action thématique concertée de l'INSERM, l'évaluation du risque de survenue de
fièvres aviaires en Europe repose sur le suivi des flux
migratoires des oiseaux en relation avec les modifications climatologiques.
L'exemple de la télé épidémiologie prouve qu'en
utilisant des moyens déjà existants, qu'il s'agisse de satellites, de modules médicaux, d'infrastructures
médicales, de réseaux sol, associés à de l'imagerie
spatiale, on pourra dans un avenir proche jouer un rôle beaucoup plus important en matière de prévention des
maladies transmissibles.
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 04
ACTUALITÉSACTUALITÉS
Un piège lumineux développé à Tahiti pour lutter contre Culicoides belkini
Yves SÉCHAN IRD / Institut Louis Malardé,
Laboratoire d'Entomologie médicale,
Papeete, Tahiti, Polynésie française
Ce moucheron piqueur ne transmet pas de maladies à l'homme mais représente, par les milliers de piqûres
quotidiennes qu'il inflige, une nuisance extrêmement
handicapante pour le développement des activités touristiques.
Afin de contrôler les populations de cet insecte, l'IRD a développé un piège lumineux très attractif pour
cette espèce. Sur deux zones touristiques très infestées,
l'évaluation par l'ILM de ce piège démontre qu'il constitue un bon moyen mécanique pour échantillonner les popu-
lations de cet insecte et qu'il représente aussi un excellent
outil pour contrôler ses populations adultes. En effet, il permet de réduire de près de 90 % les densités des
femelles agressives sur les sites protégés par cette
technique. Collectant indifféremment mâles, femelles gravides et non gravides, leur élimination successive
permet de réduire de façon conséquente la productivité
des gîtes de développement du moucheron. De plus, sur un site de Moorea, les informations
recueillies démontrent également qu'il collecte aussi des moustiques, de nombreux petits papillons nocturnes, des
suceurs de sève, ainsi que de grandes quantités de termites
et de fourmis en période d'essaimage. Elles montrent également que son impact sur l'environnement est très, très
réduit, notamment en ce qui concerne la faune entomo-
logique non cible en général et les insectes endémiques en particulier (0,001 % de la biomasse des insectes collectés)
dans le contexte de son utilisation sur une île haute.
Afin d'étendre l'utilisation de ce piège à l'ensemble des zones colonisées par ce moucheron, l'évaluation de
cette technique de lutte se poursuit sur des sites présentant
des écosystèmes différents, en particulier sur les atolls.
Des écrans imprégnés d’insecticides pour lutter contre les Aèdes vecteurs
Yves SÉCHAN IRD / Institut Louis Malardé,
Laboratoire d'Entomologie médicale,
Papeete, Tahiti, Polynésie française
Introduit accidentellement en 1959 à Bora-Bora, Culicoïdes belkini colonise aujourd'hui toutes les îles de la Société, des Tuamotu et atteint les îles Gambier.
En Polynésie française Aedes polynesiensis et Aedes aegypti transmettent des agents pathogènes pour l'homme (filariose de Bancroft et dengue).
La lutte antivectorielle s'inscrit donc tout naturellement
dans la lutte contre ces maladies afin de mieux les
contrôler et réduire les dépenses de santé concomitantes.
Une nouvelle méthode de lutte pour la Polynésie
s'appuyant sur les acquis des moustiquaires et rideaux imprégnés d'insecticide pour lutter contre les vecteurs du paludisme et sur l'écologie des moustiques vecteurs
locaux a été mise au point. Pour ce faire, des écrans imprégnés de deltaméthrine (0,50 g/m2) ont été utilisés
dans un petit quartier urbanisé de Tahiti.
Les résultats obtenus procurent les informations suivantes:
- les écrans réduisent de façon significative (près de
90 %) le taux de piqûres de Aedes aegypti et de Aedes polynesiensis pendant environ 2 à 3 mois. L'efficacité
semblé être légèrement plus prolongée pour Ae. aegypti
que pour Ae. polynesiensis. - les écrans imprégnés n'ont pas d'effet « dissuasif»
mais plutôt un effet létal dans la zone traitée comme dans
dans la zone non traitée sur les populations des moustiques du quartier. Cet effet « masse » est intéressant à souligner
en termes de santé publique.
- non exposés à la lumière solaire, les écrans imprégnés conservent leur efficacité pendant plusieurs mois mais
les rayons solaires détruisent la molécule rendant le
rideau inefficace après 1 mois d'exposition; cet effet des rayons solaires évite toute contamination de l'envi-
ronnement et un effet nuisible sur la faune non cible.
- l'analyse coût/efficacité a montré qu'une protection par écrans imprégnés revient entre 1 500 et 2000 F CFP
par personne protégée par an.
Dans le cadre de l'utilisation de cette technique, il importe de changer la matière insecticide active tous les
3 mois.
Leptospirose: avancées diagnostiques récentes et perspectives
Fabrice MERIEN Laboratoire des leptospires,
Institut Pasteur de la Nouvelle-Calédonie
La leptospirose est probablement une des zoonoses les plus répandues et est largement sous diagnostiquée en regard de l'importance des formes sub-cliniques ou peu évocatrices. De par l'existence de formes mortelles rénales, pulmonaires ou hémorragiques, un diagnostic biologique s'avère nécessaire.
Les méthodes conventionnelles comprennent l'isolement de l'agent pathogène et la mise en évidence
d'anticorps spécifiques. En pratique, la culture du germe
est difficile, lente et de rendement faible. Si le test de microagglutination (MAT) demeure la réaction de
référence, celui-ci ne peut être réalisé que par des laboratoires
spécialisés bénéficiant d'une technicité élevée. D'autres techniques de diagnostic biologique de la leptospirose
existent, chacune avec leurs sensibilités et spécificités
intrinsèques (ELISA, dipstick assay, amplification génique, etc.). Ces techniques doivent être utilisées
judicieusement en fonction du résultat souhaité: diagnost ic di fférentiel rapide, confi rmat ion,
identi ficat ion de la souche. Des perspectives
prometteuses sont attendues avec l'utilisation de la PCR en temps réel (Real Time Polymerase Chain
Reaction) qui devrait offrir un diagnostic rapide et
fiable de cette zoonose. Cette technique quantitative permet de traiter un nombre important d'échantillons
(sérums) en 3 à 4 heures, offrant rapidement au clinicien
un diagnostic de certitude.
Présence de variants moléculaires du virus HTLV-1 de sous-type C au Vanuatu
Olivier CASSAR (1,2), C. Capuano (3), E. Chungue (1), L. Meertens (2), A. Gessain (2)
(1) Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie
(2) Institut Pasteur à Paris (3) Organisation Mondiale de la Santé
Oncorétrovirus humain découvert en 1980, le virus humain T lymphotrope de type 1 (HTLV-1) affecte 15 à 25 millions de sujets dans le monde..
à l'HTLV-1 (TSP/HAM). Quatre génotypes viraux ont été décrits: le sous-type A Cosmopolite, le sous-type B
d' Afrique centrale, le sous-type C Mélanésien, le sous-type
D d'Afrique Centrale-Pygmées. Deux autres variants, E et F, ont été décrits et au Gabon en République Démocrati-
que du Congo. En raison de leur proximité avec des zones de forte
endémicité (îles du Sud du Japon), les îles du Pacifique
ont fait l'objet par le passé d'études de séroprévalence
vis à vis du virus HTLV-1. En Mélanésie, le virus est présent en Papouasie-Nouvelle-Guinée, dans les Îles
Salomon et chez les populations aborigènes d'Australie.
En 2002, au cours d'une enquête sur les maladies sexuellement transmissibles dans l'Île d'Ambae (nord-est
du Vanuatu), une étude de séroprévalence de l'infection par
le virus HTLV -1 a été réalisée chez des femmes âgées
de 16 à 82 ans. Parmi les 391 prélèvements recueillis, la présence d'anticorps anti-HTLV-1 a été confirmée par
Western BIot chez 4 femmes (1,02 %) présentant des
profils sérologiques complets (p19, p24, p28, GD21, rgp46-I). La comparaison des séquences nucléotidiques
obtenues à partir d'un fragment du génome de ces quatre
souches virales, codant pour les régions de l'enveloppe (env) et des séquences non codantes aux extrémités
terminales appelées longues terminaisons répétées
(LTR), montre que ces virus appartiennent tous au sous-type C Mélanésien et présentent une forte
homologie entre eux (≥ 98 %). Ces virus constituent
les p remières souches identi fiées à ce jour dans l 'Archipel du Vanuatu et confirment ainsi la
présence du virus en Mélanésie.
Il est à l'origine d'une lymphoprolifération maligne ou leucémie/lymphome T de l'adulte (ATL) et d'une
neuromyélopathie chronique invalidante appelée
paraplégie spastique tropicale ou myélopathie associée
Erreur de prescription en médecine traditionnelle
Yann BARGUIL (1), M. Milkuski (1), A. Faujour (1), P. Cabalion (2)
(1) CHT de la Nouvelle-Calédonie, Nouméa
(2) IRD, Centre de Nouméa, Nouvelle-Calédonie
Nous rapportons une erreur de prescription en médecine traditionnelle responsable d'une hépatite fulminante grave chez une jeune
femme mélanésienne de la côte Est de la Nouvelle-Calédonie.
Une femme de 45 ans est hospitalisée (suite page 5)
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 05
ACTUALITESACTUALITES
Ouverture à Nouméa d’un Centre Médical réservé aux Loyaltiens
(Suite de la page 4) en urgence pour coma encéphalo-hépatique. À l'interrogatoire de la famille, cette femme
prenait depuis 2 mois une décoction prescrite par son
guérisseur pour surcharge pondérale. Elle a présenté un ictère avec fatigue extrême, troubles neurologiques et a
été évasanée sur Nouméa en raison d'une détérioration
rapide de son état. À l'admission, la patiente est en coma aréactif, la
biologie montre une importante cytolyse avec insuffisance
hépatocellulaire (TP, FV effondrés), les sérologies des hépatites sont négatives. Après 1 mois de réanimation,
son état s'améliore, elle récupère rapidement et sans séquelle. Elle confirme la prise de la décoction. Une
enquête sur le terrain est effectuée. La décoction a été préparée à partir d'écorces d'une
seule plante, une rhamnacée endémique, A. neocaledonica.
Originaire du Vanuatu, le guérisseur a substitué cette
espèce à une autre, du même genre, A. zizyphoides qui ne pousse pas en NC. Les écorces ont respectivement
diverses indications médicinales en NC ou au Vanuatu.
Elles ne sont cependant pas administrées à long terme.
En Nouvelle-Calédonie, des traitements sont parfois entrepris par des personnes se réclamant de la médecine
traditionnelle mais qui la connaissent mal. Les risques
sont la confusion entre espèces et l'inobservation des schémas thérapeutiques empiriques qui garantissent une
certaine innocuité. Bien souvent les produits utilisés
restent inconnus et la maladie demeure de cause indéter-minée pour le clinicien. Dans notre cas, une étroite
collaboration clinico-ethnopharmacologique a rapidement
permis d'identifier la plante responsable.
Drs JC Vittet et Y Perroy
Afin de faciliter l’accès aux soins de la population loyaltienne en déplacement dans le « Grand Nouméa » tout en conservant le principe des filières de santé publique adopté par la Province, un Centre Médical vient d’être ouvert par la Province des Iles Loyauté à Nouméa (CMN).
du CMN se charge du suivi des
patients en transit sur Nouméa et
informe ses confrères des CMS
des Iles, des soins réalisés.
À la demande de ses confrères et
en collaboration avec le médecin
chargé du contrôle des patients
hospitalisés relevant de l’Aide
Médicale, le médecin du CMN
peut suivre les patients évacués
et hospitalisés à Nouméa.
Les problèmes liés aux réqui-
sitions « retour » des patients
vers les Iles Loyauté sont gérés
par le médecin du CMN, en colla-
boration avec l’agent chargé de
l’Aide Médicale Iles en poste à
l’Antenne de la Province.
L’emplacement du CMN a
été choisi dans un lieu facile
d’accès, au centre ville: il est
situé dans les locaux de l’Antenne
de la Province des Iles Loyauté,
10 rue Georges Clemenceau.
Ses missions
Les missions du CMN sont
multiples. Ce sont celles dévolues
habituellement aux Circonscriptions
Médico-Sociales des Iles Loyauté :
consultat ions de médecine
générale et soins, missions de
santé publique. À cela, il
d’ajouter un rôle de relais avec
les structures médico-sociales de
la Province, ce qui aidera à un
meilleur suivi des patients en
déplacement ou hospitalisés à
Nouméa. Dans l’immédiat, un
médecin provincial a été affecté
à temps plein au CMN. Les
consultations de médecine générale
ont lieu du lundi au vendredi, de
7h30 à 12h00 et de 13h30 à 16h30.
À qui s’adresse-t-il?
Le CMN n’est ouvert qu’aux
bénéficiaires de l’Aide Médicale
Iles, quel que soit le motif de
leur séjour à Nouméa, qu’il soit
de courte durée (suites d’une
hospitalisation, déplacement
privé…) ou plus prolongé
(lycéens, stagiaires, personnes
en placement social…).
Province des Iles Loyauté
Direction de l’Action
Communautaire
et de l’Action Sanitaire
(DPACAS)
Centre Médical de Nouméa
10, rue Georges Clemenceau
1° étage
BP 1014 – 98845 NOUMEA
Ouvert du lundi au vendredi
de 7 h 30 à 12 h 00
et de 13 h 30 à 16 h 30
Téléphone 28 08 43
fax 26 28 77
Organisation et suivi des soins
Dès lors, pour les titulaires
de cartes d’Aide Médicale
Iles, l’accès au secteur libéral
n’est plus systématiquement
accordé, le CMN gérant la
demande de soins. Afin d’assurer
la continuité des soins, en dehors
des heures d’ouverture du CMN,
les patients sont orientés vers
les services d’urgence du Centre
Hospitalier.
Une consultation chez un
médecin spécialiste (public ou
libéral) ou un examen complé-
mentaire, s’ils n’ont pas été
préalablement demandés par un
médecin d’une CMS des Iles
Loyauté ou un spécialiste
vacataire dans la Province, ne
seront pris en charge qu’après
avis du médecin du CMN.
En contact étroit avec les
médecins de la Province, le médecin
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 06
ACTUALITÉSACTUALITÉS
Les facteurs de vulnérabilité des femmes face au VIH/SIDA
S Barny
Au cours de la semaine de sensibilisation sur le sida, organisée par l’association Solidarité Sida du 30 novembre au 3 décembre 2004, différentes manifestations ont été organisées au Centre Culturel de Koutio (matinées d’information, exposition d’arts plastiques, happening artistique, projection d’un film, émission radiophonique spéciale sexualité, représentations théâtrales, jeux, spectacles de danse) ainsi qu’une conférence débat, tout public à la CPS le 30 novembre à partir de 19 heures. Cette conférence reprenait le thème de la campagne mondiale 2004 sur « la vulnérabilité des femmes face au VIH/SIDA ».
Les résultats de deux études calédoniennes ont été présentés à cette occasion, l’une par les Drs Sylvie Barny (épidémiologist e),
et Jean-Etienne Demory (gynécologue obstétricien), concernant les grossesses peu ou pas suivies en Nouvelle -Calédonie, au titre de
l’association EPIGONES*, l’autre par mesdames Christine Hamelin** (sociologue) et Christine Salomon** (anthropologue) sur la
« santé, condition de vie et de sécurité des femmes calédoniennes ». L’objectif de ces présentations était au travers de ces travaux de
dégager les facteurs de vulnérabilité des femmes face au VIH/SIDA, en Nouvelle -Calédonie.
Étude Étude ÉPIGONESÉPIGONES
De gauche à droite: JE Demory, J Nicot et S Barny au cours de l’enquête de 2002...
* : Association EPIGONES : Groupe d’étude Dr S. Barny, Dr JE Demory, Dr P. Coueron, secrétariat et coordination Mme J. Nicot ** : Chercheurs dans l’unité 88 de l’INSERM
*** : Définition d’une GNS : moins de 4 consultations au cours de la grossesse ou début du suivi au cours du 3ème trimestre.
Ce travail, mené entre le 1er
juin 2002 et 30 juin 2003, avait
pour objectifs de confirmer ou
non la première estimation obtenue
lors de la pré-enquête de 1999
(19.2 %) de la prévalence des
grossesses peu ou pas suivies
(GNS***) en Nouvelle-Calédonie,
sur un échantillon représentatif
plus large de femmes venant
d’accoucher. Il s’agissait d’évaluer
les conséquences de ce manque
de suivi tant sur la santé des femmes
que des enfants, d’identifier les
principales caractéristiques des
femmes peu ou pas suivies et de
rechercher les raisons de ce
manque de surveillance. Deux
types d’informations ont été
recueillis dans la période suivant
l’accouchement :
- médicales sur un question-
naire spécifique à partir du
dossier de la maternité,
- sociodémographiques au cours
d’un entretien avec une enquêtrice
à Nouméa et une sage femme hors
Nouméa. Le taux de participation
était tout à fait satisfaisant (93,1 %).
La prévalence des GNS a ainsi pu
être estimée à 11,7 %, valeur net-
tement moins élevée qu’en 1999.
La comparaison des données
entre les femmes peu ou pas
suivies et les femmes suffisamment
suivies a permis de mettre en
évidence plusieurs facteurs de
risque de GNS, dont les principaux
sont les suivants, classés par risque
décroissant (et après ajustement
les uns sur les autres) :
- la communauté (risque
multiplié par 7,9 si mélanésienne
et 7,3 si polynésienne par rapport
aux autres communautés),
- le niveau scolaire (risque
multiplié par 4,8 si collège,
multiplié par 4,3 si lycée par
rapport aux études supérieures),
- la province de résidence
(risque multiplié par 4,7 si Sud,
3,6 si Nord par rapport aux Iles),
- le nombre de grossesses
(risque multiplié par 3 si au
moins 5 grossesses),
- l’activité professionnelle
(risque multiplié par 2,5 si sans
profession),
- la situation familiale
(risque multiplié par 2 si vit
seule par rapport à la vie en
couple),
- la couverture sociale
(risque mu l t ip l i é p a r 1 ,7 s i
a id e méd ica le A par rapport
aux a u t r e s co uve r t u r e s ) ,
- l’âge (multiplié par 1,5 si
moins de 25 ans),
- l’absence de logement
personnel...
D’autre part les principaux
motifs de non suivis exprimés par les
femmes étaient une grossesse non
désirée, cachée, des problèmes
de contraception, des problèmes
financiers, des problèmes de
transport pour se rendre aux
consultations. Tous ces éléments
caractérisent des situations
personnelles et sociales difficiles,
mettant en évidence une dépen-
dance sociale de ces femmes, qui
sont bien souvent les mêmes facteurs
décrits dans la littérature sur la
vulnérabilité des femmes face aux
MST, au sida et aux violences.
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 07
ACTUALITESACTUALITES
COMMUNIQUÉCOMMUNIQUÉ
Ecole de sophrologie de NOUMEA 9, impasse Fernand Legras, Baie des Citrons, NOUMEA
Tel/fax 28 64 18, site : www. sophrovie.asso.nc ; E- Mail : [email protected]
Direction : Ghylaine Manet-sophrologue, sophro-analyste, auteur de 2 livres sur la sophrologie. Collaboration : Dr Jean Pierre Hubert sophrologue, psychanalyste, chargé d'enseignement à la faculté de médecine PARIS XIII
Prochain 1er cycle de formation en sophrologie sur 2 week-ends
Les 05-06 mars 2005 et les 19-20 mars 2005, de 8h30 à 12h et de 13h30 à 17h30, Lieu des cours: 9 impasse Legras, Baie des Citrons, Nouméa
Ghylaine Manet reçoit sur RDV: thérapie individuelle, comportementale et analytique - thérapies de couple - sophro-analyse
Étude Étude «« Santé, conditions de vie et sécurité des femmes calédoniennesSanté, conditions de vie et sécurité des femmes calédoniennes »»
Ses objectifs
Ce travail avait pour objectifs
de mesurer la fréquence des
actes de violence et cerner leur
contexte, d’évaluer leurs réper-
cussions sur la santé, de renseigner
sur la protection par rapport au
VIH, les comportements à risque
et le lien avec les violences. Il
s’agissait d’une enquête en
population, au cours de laquelle
1012 femmes de 18 à 54 ans ont
répondu à un entretien.
Ses résultats
La fréquence des violences au
cours de l’année a pu être estimée :
22 % ont été insultées, 22 % ont
subi des brutalités physiques
et 9 % ont subi des violences
sexuelles graves (7 % par le
conjoint, 2 % par un autre hom-
me de la famille). C est dans leur
couple et dans leur famille que
les femmes sont les plus en insé-
curité. Au cours de l’enfance ou
de l’adolescence, 1 femme sur 8
(12 %) a subi des mauvais traite-
ments, 2 femmes sur 5 (36 %) ont
vécu des problèmes d’alcool dans
l’entourage familial immédiat, 2
femmes sur 5 (37 %) ont grandi
dans un climat familial de
disputes ou de bagarres,1 femme
sur 12 (8 %) est entrée dans la
sexualité par un rapport forcé
(un viol). Avant l’âge de 15 ans,
1 femme sur 8 (12 %) a été
victime d’attouchements sexuels,
de tentative de viol ou de viol.
Les agressions sexuelles précoces
touchent autant les femmes
vivant dans le Grand Nouméa
que dans l’intérieur et les Iles, et
autant les Européennes que les
Océaniennes, la plupart des abus
sexuels sont incestueux.
Cette étude soulignait le manque
d’information satisfaisante des
femmes par rapport à la sexualité
à l’adolescence (36 % pas du tout,
36 % à peu près seulement), la
fréquence des grossesses précoces
(1 femme sur 10 a eu sa première
grossesse avant 18 ans). Le taux
d’utilisation de la contraception
moderne (pilule, stérilet) plus
faible chez les Polynésiennes, les
femmes avec un niveau d’étude
bas (primaire, collège) et de faibles
revenus. Une femme sur 4 au
cours des 5 dernières années
avait eu une grossesse non désirée.
L’étude de la protection par
rapport au VIH et aux MST
montrait que 48 % des femmes
ont déjà utilisé un préservatif
dans la vie (en France 78 %) et
52 % de celles qui ont eu un
nouveau partenaire dans l’année
l’ont utilisé. Le taux d’utilisatrices
du préservatif est le plus faible
dans les Iles, chez les femmes
polynésiennes et mélanésiennes,
chez celles qui ont un niveau
d’étude le plus bas (primaire,
collège) et des revenus les plus
faibles. On observe ainsi des
gradients selon la situation sociale,
le niveau d’étude, la communauté
et la zone de résidence, comme
pour la contraception.
Pour le dépistage du VIH : 51 %
des femmes ont pratiqué au
moins un test de dépistage. La
majorité des tests (55 %) a été
effectuée pendant la surveillance
de la grossesse. Mais 1/3 des
femmes dont la dernière
grossesse a eu lieu depuis
1994 (proposition systématique
réglementaire) n’a pas compris
ou mémorisé avoir fait un test (53 % aux Iles, 45 % dans le Nord
et 22 % dans le Sud déclarent
n’avoir jamais fait de test de
dépistage du VIH). Parmi les
femmes qui ont fait un test, 8 %
n’en connaissent pas le résultat.
Seules 8 % des femmes ayant
eu des rapports sexuels ont
pris elles-mêmes l’initiative d’un
dépistage. Des inégalités sociales
sont aussi retrouvées dans le
dépistage volontaire du SIDA.
Au total cette étude a montré
la persistance de fortes disparités
communautaires et sociales dans:
- l'information sur la sexualité,
- la contraception et la possi-
bilité de choisir librement ses
maternités,
- l'accès à l’IVG,
- la protection par rapport
au VIH et aux autres IST,
- le dépistage volontaire et
l’information lors des propositions
de dépistage systématique.
Les différences commu-
nautaires sont atténuées chez
les jeunes concernant l’usage
du préservatif et l’information
sur la sexualité
En résumé :
- des taux de violence globa-
lement très élevés,
- des indicateurs de santé
sexuelle préoccupants.
Les disparités s’expliquent par :
Pour l'utilisation de la
contracep tion moderne, la
protection et le dépistage VIH,
le poids de déterminants collectifs:
la communauté, le niveau scolaire
et l’autonomie économique des
femmes.
Po ur l e s g ro s ses ses
(précoces ou nombreuses), les
IVG et les IST, s’ajoute l’impact
des violences subies précocement.
En conclusionEn conclusion
Ces 2 études montrent qu’il existe encore des disparités sociales rendant ces femmes ou jeunes femmes plus vulnérables face aux violences, aux infections sexuellement transmises, aux grossesses peu ou pas suivies, voire non désirées. Les mêmes facteurs de risque se retrouvent dans ces deux études: à savoir la communauté d’appartenance, le niveau d’étude, le niveau de revenu.
Il s’agit de femmes qui se retrouvent le plus souvent en situation de dépendance sociale, financière ou familiale.
Comme le soulignait Christine Salomon, il semble important de continuer à sensibiliser et à informer sur la sexualité, sur les violences, sur les droits des femmes et des enfants pour rendre les violences inacceptables par l’ensemble de la société et, renforcer la prévention en milieu scolaire.
* : Groupement Régional d’Observation de la Grippe.
virus respiratoires 2004
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Semaines
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firm
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Pré
lèvem
en
ts
Grippe A & B
VRS
Prélèvements
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 08
ACTUALITÉSACTUALITÉS
La grippe… pensez-y!
A Berlioz, B Rouchon
Isolement des virus respiratoires 2004 par l'Institut Pasteur de N-C
N'oubliez pas, vous aussi, de
vous vacciner si vous devez vous
rendre en Europe au risque de
passer des vacances bien méritées,
sous la couette !
La campagne " officielle "
risque de souffrir cette année
d’une moindre diffusion du spot
par RFO, mais a débuté le 1er
décembre.
Chaque année, pendant les
vacances d'été, un flux de près de
80 000 personnes est enregistré
entre la métropole et la Nouvelle-
Calédonie.
En métropole, l’activité des
réseaux GROG* montre une circu-
lation encore sporadique des virus
mais qui a débuté depuis fin
octobre et devrait classiquement
se poursuivre jusqu’en février.
En Nouvelle-Calédonie, la
période inhabituelle de circulation
des virus grippaux, constatée
depuis mi-octobre, est nettement
sur le déclin et semble en voie
d’extinction prochaine, comme
le confirme le relevé ci-dessous.
Ce relevé reprend les données
virologiques 2004 actualisées au
1er décembre. Elles représentent
l'activité totale: réseau sentinelle et
hors réseau.
L'activité sentinelle a fourni
depuis le début de l'année :
- 35 % de l'activité (198 prélè-
vements / 561), mais :
- 68 % des cas confirmés (34/50).
L’essentiel des virus isolés en
2004 est de type A/H3N2.
Proposez donc la vaccination dès
le mois de décembre à vos patients à
risque et à votre clientèle voyageuse,
tant pour la protéger que pour
minimiser le risque de réintroduction
locale au retour des vacances.
COURRIER DES LECTEURSCOURRIER DES LECTEURS
Les génériques
Les génériques sont des copies de médicaments
dont les brevets sont tombés dans le domaine
public : VRAI.
Les génériques ont la même activité que les
médicaments copiés : HEUREUSEMENT.
Les génériques sont vendu 30 à 40 % moins
chers que les médicaments copiés : VRAI.
Dans certains pays comme aux U.S.A., en
Allemagne, en Grande Bretagne, leur utilisation
permet d’importantes économies : VRAI.
En France nous consommons beaucoup moins
de génériques que ces pays : VRAI.
En France le prix de vente des médicaments est
fixé par une commission : « le Comité Économique
des Produits de Santé » CEPS : VRAI ?
Dans ce contexte de « libéralisme dirigé » où
le prix de vente n’est pas libre, où il n’y a pas de
réelle concurrence, prôner, à grand renfort
d’aides, d’incitations et de campagnes publicitaires,
l’utilisation des génériques reste pour moi,
jusqu'à démonstration du contraire, une
escroquerie médiatico-politique.
Ne serait-il pas plus simple que ce comité fixe
un prix de vente revu à la baisse lorsqu’une
molécule tombe dans le domaine public et ce
pour l’ensemble des fabricants ?
Il semble difficile de trouver des économies
dans l’encouragement à la commercialisation
d’une vingtaine de copies « identiques » pour un
même médicament. Ce qui implique vingt circuits
de distribution, vingt réseaux de visiteurs
médicaux, vingt étagères chez le grossis-
te et chez le pharmacien ! Le seul côté positif
est la création d’emplois sur le dos des cais-
ses d’assurance maladie.
Dr B des Moutis - [email protected]
Que cela soit clair ; je ne suis pas contre les
économies de santé, ni contre les génériques dans
un système réellement libéral. Pour preuve, j’ai
acheté des génériques suisses en 1988 pour ma
structure médicale en Afrique.
Etant seul à tenir ce raisonnement, il n’est pas
possible que j’aie raison seul contre tous. Alors
merci de me dire où mon raisonnement dérape!
Les Evacuations Sanitaires hors du territoire constituent une spécificité propre aux contrées se trouvant dans une situation d’isolement et qui ne peuvent s’équiper, vu leur population restreinte et les coûts à supporter, de toutes les infrastructures médico-chirurgicales nécessaires pour répondre aux standards de la médecine occidentale. La qualité des soins et le niveau de la médecine auxquels le Néo-calédonien peut prétendre, ont donc orienté la politique sanitaire vers la solution des filières de soins extraterritoriales pour certains actes médicaux non disponibles sur le territoire.
D O S S I E RD O S S I E R
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 09
Dr Yannick Martin, Médecin-conseil, Responsable des Evacuations Sanitaires.
LES ÉVACUATIONS LES ÉVACUATIONS SANITAIRESSANITAIRES Les EVASAN extraterritoriales en Nouvelle Calédonie
Est appelée évacuation sanitaire, tout
transfert médicalisé ou non, le plus souvent à
destination de l’Australie ou de la France
métropolitaine réalisé lorsque le diagnostic,
le traitement ou le suivi d’une affection ne
sont pas réalisables en Nouvelle-Calédonie
par manque d’infrastructure, de service et/ou
de compétence locale adaptés à la pathologie
du patient.
Sa prise en charge fait l’objet d’une entente
préalable avec les organismes payeurs.
Toute demande doit tenir compte des
schémas d’organisation sanitaire et notamment
des filières de soins extraterritoriales ainsi
que des règles déontologiques. Elle doit être
précédée de l’information du malade. Elle
doit expliciter le protocole de soins et de
traitement, définir la prise en charge,
notamment la nécessité ou non d’un accom-
pagnement sanitaire et/ou familial.
Rappel des textes La délibération n° 214 de 1997, définit
les missions de cette commission :
- donner l’avis du contrôle médical sur
l’opportunité de l’évacuation sollicitée, les
conditions de transports, ainsi que sur la
demande éventuelle d’un accompagnement
sanitaire et/ou familial pour les ressortissants
du RUAMM, de l’aide médicale et pour tou-
te autre personne en application d’accords de
coordination.
- connaître le suivi des évacuations sani-
taires, y compris le retour dans le territoire,
et des filières de soins extraterritoriales, par
le recueil des informations médicales sur les
actes médicaux qui ont été délivrés aux
patients.
- organiser , 24 heures sur 24, les
évacuations sanitaires en liaison avec le
médecin prescripteur.
Elle précise la procédure à suivre :
La demande constituée par un médecin
spécialiste référent. Le dossier comporte :
- une partie administrative et sociale,
- une partie médicale avec les raisons de la
non-faisabilité sur le territoire des soins
programmés, les objectifs attendus de
l’évacuation, la motivation de la destination
envisagée et de l’accompagnement demandé.
L’instruction du dossier par le dépar-
tement des évacuations sanitaires.
L’examen préalable par la commission
médicale des EVASAN, composée du
praticien chef de service, du médecin
responsable du département des EVASAN
et de trois médecins conseil.
La délibération n°214 Octobre 1997
Les évacuations sanitaires en dehors du
territoire de la Nouvelle-Calédonie font
partie de l’organisation sanitaire et figurent,
à ce titre, dans la carte sanitaire et les
schémas d’organisation sanitaire, prévus
par la délibération du 3 novembre 1993.
Réorganisée depuis 1997, date de la
réunification du contrôle médical des régimes
d’assurance maladie, un département des
évacuations sanitaires a été créé au sein du
contrôle médical, assurant le secrétariat de
la commission médicale des évacuations
sanitaires.
La décision consignée dans un registre
numéroté, notifiée au médecin prescripteur,
au malade, à l’organisme de prise en charge,
motivée en cas de rejet.
Le recours possible devant une
commission d’appel constituée par le médecin
inspecteur territorial, Président avec voix
prépondérante, un représentant du Conseil de
l’Ordre des médecins, un médecin expert de
la discipline considérée désigné par le
médecin inspecteur territorial de la santé et
un médecin désigné par l’exécutif du territoire.
La commission statue dans un délai de 8 jours
à compter de la saisine. Son avis s’impose.
En cas d’urgence, le médecin responsable
du département donne l’avis préalable sur la
demande d’évacuation sanitaire.
Vous trouverez en page 13 la fiche
technique n° 21 sur les Procédures d’EVASAN
par vol régulier et par vol spécial avec quelques
recommandations permettant de gagner du
temps pour la constitution des dossiers.
L’évolution des EVASAN
Alors que la croissance démographique
suit plutôt une évolution linéaire, le taux
d’EVASAN croît nettement plus rapidement
depuis 1995 : de 40 EVASAN pour 10000
habitants entre 1985 et 1995, on est passé à
un taux de 80 pour 10000 en 2000 avec une
progression constante depuis. Les vols
spéciaux (avion Falcon), nécessaires en cas
d’extrême urgence, sont eux aussi en
constante augmentation.
Cette croissance régulière des évacuations
sanitaires peut s’expliquer par l’évolution
des pratiques médicales, les modifications
du comportement des patients calédoniens,
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 10
L e s é v a c u a t i o n s s a n i t a i r e sL e s é v a c u a t i o n s s a n i t a i r e s
SOS International
Enfin, pour remplir sa mission (suivi des
soins et en contrôler la qualité tout en
maîtrisant les coûts) et apporter un soutien
et une logistique médicale sur Sydney, le
Contrôle Médical s’est adjoint depuis quelques
années, des services d’un partenaire privé,
SOS international. Ce dernier, a pour mission
d’informer, par des rapports réguliers, du suivi
médical des patients sur place et du bon
déroulement des soins. Ainsi, si la procédure
médicale initialement prévue est modifiée, il
s’enquiert de la raison auprès des médecins
traitants australiens et la rapporte au médecin
en charge des EVASAN. Ainsi, si un retard
est pris dans le début des soins programmés
(intervention, radiothérapie, examen différés
ou annulés), il est important d’en connaître
la raison pour y remédier dans l’avenir. Par
exemple : mauvaise préparation du malade,
insuffisance d’information avant le départ sur
les risques d’un traitement ou traitement
récusé pour des raisons religieuses, pathologie
psychiatrique inconnue ou non signalée avec
une décompensation sur place, indisponibilité
d’un chirurgien...
Leur mission est aussi de contrôler les
facturations des soins et de comparer les prix
pratiqués par les différents prestataires.
Lorsque des coûts semblent excessifs ou
« dérapent » par rapport aux standards
pratiqués, il en rend compte à la CAFAT,
interroge les intervenants sur les raisons de
cette surfacturation et aide à la négociation
des remboursements et à un réajustement
des prix.
cardiaques. Des médecins rompus à l’urgence,
encadrent les malades à risque, tout au long
de leur transfert, d’hôpital à hôpital, de
Nouméa à Sydney. Ils ont avec eux tout le
matériel d’urgence pour assurer les premiers
soins de réanimation. Un effort a été fait
pour regrouper ces malades sur les vols du
lundi et mardi, les rendez-vous avec les
cardiologues australiens étant programmés
en début de semaine. Ceci a permis de
simplifier la gestion du planning des médecins
accompagnateurs et de diminuer aussi les
coûts. La coopération des médecins
évacuateurs est nécessaire pour qu’à chaque
fois que cela est possible, ils programment le
départ et les rendez-vous de leur patient, en
dehors de l’urgence, en début de semaine.
D’autres patients, suivant leur état et s’ils
doivent séjourner en pension, peuvent
bénéficier d’un accompagnement paramédical
ou familial.
La métropole
Une petite partie des patients est orientée
sur la métropole : lorsque les soins sont
importants et que l’assuré bénéficie de la
sécurité sociale, pour les greffes d’organes
(les patients devant séjourner parfois des
années), pour certains soins non réalisés en
Australie ou avec un résultat contestable,
pour des problèmes juridiques parfois lorsqu’il
existe des antécédents judiciaires ne permettant
pas l’obtention du visa. Chaque cas est
étudié en tenant compte aussi des conditions
du patient à supporter ou non 24 heures de
voyage.
La maison de la Nouvelle Calédonie sert de
relais au bureau des EVASAN sur Nouméa.
Les accompagnateurs médicaux et paramédicaux
Certains patients nécessitent une surveillan-
ce médicalisée, principalement les malades
Le patient face à l’EVASAN
La préparation correcte des patients avant
leur départ, l’échange d’informations
entre médecins calédoniens et australiens
(correspondance et visite sur place), l’action
du département des EVASAN, relayée par
Australaccueil avec l’aide d’un contrôle médical
sur place, concourt à l’amélioration
de la prise en charge médicale et
à la diminution du séjour des
évacués loin de leur famille.
L’anxiété liée à la maladie
peut être majorée par la peur de
voyager dans un pays inconnu,
avec des modes de fonction-
nement, des habitudes et une
langue différents.
Le fait d’être hébergé avec
des compatriotes dans les
pensions peut aider certains
patients et les rassurer.
L’association « AVEC » peut
apporter un soutien psychologique
et financier pour certaines
personnes se sentant perdues
et/ou démunies financièrement.
Des efforts de communication,
au sein de la CAFAT, ont aussi
été faits pour informer les futurs
évacués sur le déroulement de
l’EVASAN. Un petit film et des
livrets sont à leur disposition. Ils
ont pour but de répondre aux
nombreuses questions qu’ils
peuvent se poser sur les EVASAN
et soulager ainsi une partie de
leur angoisse.
L’avenir des EVASAN
L’importance du nombre des EVASAN
et le poids économique qu’elles font peser
dans les dépenses maladies, la logistique et
la préparation qu’elles imposent, les diffi-
cultés psychologiques à vivre cet éloignement
pour certains patients, incitent les décideurs
et leurs partenaires à se tourner vers d’autres
alternatives et de doter le territoire des
plateaux techniques et des compétences qui
lui font défaut. Certaines décisions sont déjà
prises en ce qui concerne notamment l’IRM
et la création d’un centre de rééducation avec
des lits. D’autres sont à l’étude avec des
échéances plus ou moins lointaines : un
service de cardiologie interventionnelle,
un centre de radiothérapie et d’examens
isotopiques.
Cependant, la Nouvelle Calédonie, compte
tenu de sa population, ne pourra jamais
prétendre à une « autonomie » médicale
complète. Le renouvellement et l’évolution
fulgurante des connaissances et des techniques
dans le domaine médical ne peuvent que
renforcer le besoin de coopération et
d’échanges avec son grand voisin anglo-
phone et avec la Métropole pour pouvoir
prétendre conserver un niveau de soins
proche du standard occidental.
Un guide pratique sur l’évacuation sanitaire et un DVD sont
disponibles auprès de la CAFAT.
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 11
L e s é v a c u a t i o n s s a n i t a i r e sL e s é v a c u a t i o n s s a n i t a i r e s
Principaux motifs d’évacuations
sanitaires en 2003 :
(voir tableau ci-contre)
On dénombre, au total, 2014 EVASAN
en 2003 pour un montant global de dépenses
de 3 milliards FCFP.
La principale destination est Sydney
avec: 1761 EVASAN.
Les motifs d’évacuations sanitaires les
plus fréquents sont :
- la cardiologie (696), soit 35 % de la
totalité des EVASAN avec un montant total
des dépenses de 1,1 milliard. 60 % des
indications sont des coronarographies.
- la radiothérapie/scintigraphie (499),
soit 25 % de la totalité des EVASAN. Le
montant des dépenses est de 443 millions.
40 % des indications sont des traitements par
iode radioactif.
- l’IRM (317), soit 16 % de la totalité
des EVASAN. Le montant des dépenses est
de 189 millions, le plus souvent prescrites
par les neurologues du secteur public.
Les pathologies tumorales et cardiovas-
culaires représentent à elles seules 67 % des
motifs d’EVASAN.
Destination et logistique
Sydney est la destination privilégiée en
raison de sa proximité, des infrastructures
médicales complètes dont elle dispose et
de la mise en place à Sydney, d’une structure
d’accompagnement : Australaccueil. Les
filières de soins se sont tissées peu à peu
pour devenir de plus en plus fonctionnelles
et performantes. Cependant, la langue étran-
gère et les contraintes administratives à remplir
pour obtenir le visa, sont parfois pesantes et
mal vécues par certains. Pour que ces
contraintes ne soient pas un frein, les agents
des EVASAN, bien rodés aux formalités
administratives et à ses nécessités, aident les
patients et les médecins à constituer le plus
rapidement possible les dossiers et si chaque
intervenant assume son rôle correctement le
dossier peut être rapidement finalisé.
présence indispensable au bon fonctionnement
des évacuations. Australaccueil peut aider,
en cas de difficulté, à organiser et prendre les
différents rendez-vous d’hospitalisation et de
consultation auprès des médecins austra-
liens. Les agents de terrain accueillent les
patients dès leur arrivée à l’aéroport et orga-
nisent leur transfert vers les hôpitaux ou les
pensions. Ils effectuent aussi les formalités
administratives d’admission et de sortie des
patients. Ils assurent l’interprétariat si néces-
saire lors des consultations ou des exa-
mens, vérifient l’existence de prescriptions
médicales, leur compréhension, et vont les
chercher eux-mêmes si besoin à la pharma-
Quelques chiffres Catégorie Australie France Total
Autres 176 679 043 34 534 543 211 213 586
Cardiologie 1 101 477 208 55 903 581 1 157 380 789
Chirurgie 293 718 973 69 280 103 362 999 076
Dermatologie 263 862 263 862
Greffe 22 809 043 55 105 452 77 914 495
IRM 181 546 034 7 564 133 189 110 167
IRM plus chirurgie 114 505 271 8 109 562 122 614 833
Médecine 234 627 538 156 209 628 390 837 166
Non renseigné 13 363 193 2 506 174 15 869 367
Ophtalmologie 96 796 884 1 185 096 97 981 980
Radiothérapie/scintigraphie 328 322 331 114 748 537 443 070 868
Total en fcfp 2 564 109 380 505 146 809 3 069 256 189
Tableau récapitulatif des coûts des EVASAN par spécialités en 2003
Sydney
Australaccueil
L’antenne Australaccueil, mise en place à
Sydney par la CAFAT, assure le lien entre les
patients évacués et le bureau des EVASAN
à Nouméa. Sa mission est multiple et sa
s’occupe aussi de réserver les billets de
retour et d’organiser les transports terrestres
pour les différents rendez-vous et les retours
à l’aéroport. Un contact téléphonique est
aussi disponible 24h sur 24, permettant de
gérer les urgences, notamment les vols
spéciaux. De nombreuses autres tâches adminis-
tratives et d’opérations comptables sont aussi
effectuées par le personnel d’Australaccueil. Les
nombreux problèmes médico-administratifs
et humains qui peuvent se poser durant le
séjour des patients, sont réglés grâce aux
interventions de l’équipe sur place, en coor-
dination avec le bureau de Nouméa avec
lequel est établi un contact quotidien.
Accueil des patients
à l’aéroport de Sydney
Australaccueil, c’est une équipe de
14 personnes:
1 directrice, Mme An-
ne-Marie LISTORI et
13 agents
dont 9 sur le terrain
LL ’Association AVEC a été créée en juillet 1981 à l’initiative de Bernadette BRIZARD-DUMERY pour venir en aide aux malades évacués hors de la Nouvelle-Calédonie ainsi qu’à leurs familles. Toute personne désirant obtenir une
aide dans le cadre d’une évacuation sanitaire doit se présenter au bureau où un dossier est systématiquement ou-vert.
LL ’Association travaille en étroite collaboration avec le Département des EVASAN de la CAFAT, les médecins, les dispensaires et les assistantes sociales. Nos représentants à Sydney ( Mme Renée VAUTRIN et Mr Pierre
GRAVINA) et à Paris ( Mme Francine BRAUNSTEIN, et la Maison de la Nouvelle-Calédonie) sont en contact permanent avec le siège de l’Association. Les assistantes sociales des divers hôpitaux sont contactées ponctuellement. Le rôle principal de AVEC est de rassurer le malade, de le mettre en confiance en lui répétant ce qui lui a déjà été dit par les agents du Département des EVASAN. En effet l’annonce d’une évacuation sanitaire déclenche chez le malade et sa famille une inquiétude légitime provoquant des difficultés à assimiler les informations reçues. AVEC intervient également financièrement, en se basant sur divers critères. L’Association contribue aussi à la prise en charge des frais de transport ou d’hébergement d’un accompagnant lorsque cela s’avère nécessaire. Les familles des malades souvent dépourvues de moyens de communication, viennent à l’Association pour téléphoner. Pour faci-liter ces contacts, nous avons mis en place un système de visioconférence dans un centre de rééducation de Sydney permettant aux malades séparés durant de longs mois de leurs familles, de communiquer visuellement. L’Association a installé dans les diverses pensions de familles et au Centre de Rééducation du Mount Wilga, le bouquet Canal Sat. L’Association envoie aussi régulièrement les Nouvelles Calédoniennes et des magazines afin que les malades aient de la lecture en français. Par ailleurs, l’Association a procédé cette année, au recrutement de deux prestataires de services, une à Sydney, Mme Marie-Luce LUCHI et une à Paris, Mme Annette BONNAUD-RAILLAT. Elles nous tiennent informés par courriel, fax ou téléphone de la santé et des besoins éventuels des malades qu’elles visitent dans les hôpitaux et pensions de famille. Ces visites sont très appréciées et apportent un énorme réconfort moral. L’an prochain, l’Association mettra en place, pour les enfants hospitalisés à Sydney, un système de cours de rattrapage scolaire, évitant aux enfants d’accumuler un trop grand retard. A Nouméa, l’Association provoque également des réunions avec la CAFAT, la DPASS et les diverses institutions pour améliorer la condition des malades et parfois dénoncer les dysfonctionnements. L’Association fonctionne grâce à des subventions, qui, ces dernières années ont baissé de trois millions. Ce qui nous oblige à organiser d’avantage d’actions dans le but de récolter des fonds. Toutefois, en raison du grand nombre de manifestations organisées chaque année par les diverses associations de Nouméa, cette méthode de recette devient de plus en plus difficile. Malgré tout, en raison du grand nombre d’évacués, la population se sent concernée et, jusqu’à présent, grâce à la générosité des calédoniens nous avons pu atteindre notre but :
Faire en sorte que les évacués sanitaires calédoniens bénéficient du maximum de bien être.
AVEC a beaucoup évolué depuis sa création. L’Association a acquis aujourd’hui une expérience qui lui permet d’aider de mieux en mieux les malades et leurs familles.
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 12
L e s é v a c u a t i o n s a n i t a i r e sL e s é v a c u a t i o n s a n i t a i r e s
AVEC… en quelques lignes
En 1972, j'ai effectué ma première EVASAN. J'étais alors infirmière à l'Hôpital Gaston BOURRET à NOUMEA, devenu par la suite Centre Hospitalier Territorial. A cette époque, les évacuations n'étaient pas très fréquentes, mais j'étais malgré tout très souvent mise à contribution, car les volontaires étaient rares pour ces missions. Ce qui est compréhensible quand on se souvient que seul le voyage de l'infirmière était pris en charge. Nous devions assumer personnellement tous les autres frais (logement, nourriture). Et nous trouvions cela normal ! Les malades étaient évacués sur le seul Royal Prince Alfred Hospital, et il n'y avait à Sydney qu'une seule pension de famille pour les accueillir. Grâce au dévouement et à la compétence de Mme FERRAND-COUSTENOBLE et du Docteur CHAUBET, le Département des EVASAN a été grandement amélioré, et il faut ici leur rendre hommage. Le sérieux de nos médecins, qui n'hésitent pas à demander à leurs confrères australiens et de métropole des examens irréalisables en Nouvelle-Calédonie, fait que nos malades peuvent recevoir des soins appropriés et bénéficier des meilleures techniques de pointe. Ces traitements ne pouvant pas toujours se faire sur le territoire, par manque de structures. Mon souhait, depuis de nombreuses années, serait de voir la création en Nouvelle-Calédonie d’un Centre de Cancérologie. Les retombées de cette réalisation seraient bénéfiques au territoire aussi bien sur le plan financier que sur le plan humain car les malades seraient entourés de leurs proches tout au long des traitements. L’ouverture d’un Centre de Rééducation est également souhaitable car, malgré le dévouement et la qualité du personnel médical du Mount Wilga, les kinésithérapeutes du territoire sont tout aussi compétents. Et j’estime, pour l’avoir constaté en assistant à des séances, que les soins prodigués à cette catégorie de malades pourraient l’être en Nouvelle Calédonie. Il s’agit bien sûr d’un investissement relativement lourd, mais qui serait très vite amorti, car les séjours de ces patients sont généralement de très longue durée. L’Association AVEC participe souvent aux frais relatifs à un accompagnateur, mais ce dernier ne peut pas rester longtemps, et il ne nous est pas possible de financer cette aide à tous les malades.
Le mot de la présidente
Mme Brizard, la Présidente (au centre)
entourée des bénévoles de l’association AVEC
1) La lettre médicale est impérative.
2) La demande d’EVASAN (un seul document) doit être remplie dans son intégralité.
3) Le dossier doit être vérifié et complet, comprenant le cas échéant :
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 13
F i c h e t e c h n i q u e N ° 2 1F i c h e t e c h n i q u e N ° 2 1
Procédure EVASAN Yannick Martin
EVASAN programmée
radiographies, lames, comptes rendus des examens utiles au médecin qui recevra le patient, comptes rendus des EVASAN antérieures.
4) Les formulaires, imposés éventuellement par les services australiens pour des pathologies spécifiques, doivent être remplis.
5) Le bilan infectieux requis pour les patients de cardiologie (chirurgie cardiaque) doit être impérativement effectué et listé (si les patients devaient être renvoyés en Nouvelle-Calédonie pour intervention différée du fait d’une carence de ces examens et/ou des traitements requis ; le prix du billet pour une nouvelle EVASAN leur serait imputable).
6) Le bilan dentaire, préalable pour les patients bénéficiant d’une radiothérapie de la région encéphalique, doit être effectué et notifié.
7) La lettre motivant, si besoin, la présence d’un accompagnateur familial (qui doit fournir dans les mêmes délais sa pièce d’identité et ses clichés pulmonaires, son interprétation par le radiologue et l’avis du pneumologue si nécessaire).
Il n’est pas utile d’avoir la date de rendez-vous pour saisir le service des EVASAN.
Pour tout patient hospitalisé, susceptible de bénéficier d’une EVASAN, il convient de saisir le service le plus tôt possible afin de pouvoir accomplir les démarches administratives (visa) et d’anticiper sur les modalités de transport (il est difficilement admissible de devoir faire en urgence des démarches administratives pour des patients hospitalisés depuis plusieurs jours avec un diagnostic fait, sachant que le délai moyen d’obtention d’un visa sur l’Australie, hors urgence, est de 48 heures).
Le formulaire 48ME, indispensable à l’établissement du visa, doit être rempli par le service demandeur.
La radiographie pulmonaire est impérative et doit être réalisée d’emblée, dès que l’EVASAN est envisagée, selon les modalités imposées.
En ce qui concerne la réalisation des photos, pour les malades hospitalisés au CHT :
soit les patients peuvent payer la venue d’un photographe extérieur, soit les patients ne le peuvent pas auquel cas un polaroïd est mis à la
disposition de la secrétaire en charge de l’EVASAN, par la CAFAT.
L’avis du pneumologue doit être requis sans délai si les images pulmonaires le requièrent (case 5 et 6 du formulaire 48ME).
Selon le degré d’urgence de l’EVASAN, il peut être envisagé d’apporter la preuve bactériologique et d’initier le traitement du patient avant le départ. Cette recherche doit être systématique (sauf extrême urgence) et le service receveur doit être informé de l’éventualité d’une bacillose pulmonaire.
La CAFAT, prenant en charge l’acheminement des patients de Nouméa à Tontouta par ARC EN CIEL SERVICE, il est inutile de réaliser des hospitalisations systématiques en vue d’EVASAN pour obtenir un transport sanitaire.
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 14
F i c h e t e c h n i q u e N ° 2 1F i c h e t e c h n i q u e N ° 2 1
EVASAN en urgence par vol spécial
1) Lettre médicale.
2) Demande d’EVASAN.
3) Dossier médical.
4) Formulaire CARE FLIGHT.
5) Formulaire du Docteur DEXTER pour les patients devant lui être adressé.
Tous les services concernés doivent avoir à leur disposition les dossiers vierges immédiatement accessibles.
Le service des EVASAN doit être saisi dès que l’EVASAN est envisagée, même si l’accord de rendez-vous n’est pas encore parvenu.
Il est souhaitable, dès que l’éventualité d’une EVASAN est envisagée, de se préoccuper les pièces d’identité du patient.
Le médecin demandeur doit contacter le service receveur et, si besoin, lui adresser les éléments (clichés) aidant à la décision.
La radiographie pulmonaire doit être effectuée selon les modalités requises dans les plus brefs délais et l’avis du pneumologue requis de même. Les prélèvements bactériolo-giques ne sont pas obligatoires, mais il convient d’informer le service receveur de la possibilité d’une bacillose pulmonaire (il pourrait être utile de sensibiliser les services de radiologie sur l’intérêt de la réalisation d’un cliché pulmonaire dans les plus brefs délais, dès lors qu’ils effectuent le diagnostic d’une pathologie susceptible de justifier une EVASAN en urgence).
Le personnel d’astreinte du service des EVASAN peut contribuer à la réalisation du dossier administratif.
Mise au point
B Rouchon
Fonctionnaires Etat et EVASAN La délibération n°214 /CP du 15 octobre 1997, relative au contrôle médical des régimes d'assurance maladie des travailleurs salariés et de l'aide médicale (contrôle médical unifié) fixe dans son titre IV le cadre des évacuations sanitaires en dehors du territoire de Nouvelle-Calédonie. Certains articles (1er, 25,26, 28) de cette délibération ont été modifiés par la délibération n°337 du 13 décembre 2002. En résumé, ces modifications introduisent des particularités dans la procédure d'évasan en ce qui concerne les fonctionnaires de l'Etat. L'avis d'un médecin conseil n'appartenant pas au contrôle médical, désigné (sur proposition du Haut Commissaire de la République) par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, est requis. En pratique, toutes les demandes d'EVASAN concernant des fonctionnaires de l'Etat, actifs ou non, ou des ayants droits, sont adressées par le service des EVASAN au médecin désigné, pour avis, notamment sur la destination de l'EVASAN France ou Australie. Ces dispositions ont en partie pour objectif de favoriser pour les personnes concernées, dans le respect de la priorité donnée au service rendu médical, la destination vers la Métropole, compte tenu du statut professionnel des intéressés. Les médecins prescripteurs d'EVASAN n'ont semble-t-il pas été tenus au courant de ces dispositions, entraînant lors de contacts pour complément d'information, des réactions de la part de confrères que l'on peut qualifier, en restant sobre et poli, de non confraternelles. J'espère que cette mise au point remédiera à cet état de fait. Pour l'instant les deux médecins désignés sont le Dr Barny Sylvie et moi-même (arrêté 2003-2853 du 6 novembre2003).
Nous avons pu rencontrer le Pr Joshua, chef de service d’hématologie à l’hôpital Royal Prince Alfred, un des piliers de la coopération médicale Australie Nouvelle Calédonie. Malgré un emploi du temps chargé il nous a très gentiment reçu à Sydney dans les locaux provisoires du service. Son minuscule bureau de 8m2 (la construction de son futur nouveau service est en cours depuis des années), ferait sans doute « hurler » tous nos collègues hospitaliers…
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 15
Rencontre avec un des piliers de la coopération médicale avec l’Australie: le Professeur Douglas Joshua
BM : Professeur Joshua, dites-
nous quelle est votre histoire
avec la Nouvelle Calédonie ?
Douglas Joshua : « Nous avons
rencontré des médecins calédoniens,
grâce à la prise en charge des
patients en EVASAN, puis il
nous est apparu nécessaire de
donner des avis localement,
principalement pour le suivi
compliqué de certains patients.
Ce que nous avons commencé à
faire en 1995, une fois par an à
l’époque. Actuellement nous
venons à Nouméa à peu près
tous les quatre mois, que ce soit
mes assistants, les Dr John Gibson
ou Joy Ho, ou moi-même. »
BM : Quels contacts avez-vous
avec les médecins de Nouvelle
Calédonie ?
DJ : « Ils sont excellents, nous
venons en général sur une journée
et demi pour voir les patients
que nous connaissons déjà, soit
pour un simple suivi, soit
s’il se présente un problème
aigu. Les nouveaux patients nous
sont alors présentés et nous décidons
s’il y a lieu de les prendre en charge
à Sydney. Nous travaillons environ
une journée à l’hôpital Gaston
Bourret avec le service de Médecine
Interne et le Dr Descamps essen-
tiellement. Mais aussi avec les
autres services et médecins qui
sont amenés à diagnostiquer des
lymphomes (ORL, Pneumologie …).
Enfin nous passons la demi
journée restante en ville dans le
secteur privé avec les médecins
qui prennent en charge ces
pathologies comme le Dr Bonnet,
le Dr Capdevielle, le Dr Gilles
ou les médecins qui ont besoin
de nous. »
BM : Quelles pathologies prenez-
vous en charge ? Y a–t-il
des différences par rapport à
l’Australie ?
DJ : « Nous pensions initia-
lement qu’il pouvait y avoir des
différences et il était intéressant
de savoir si des variations auraient
pu être liées aux expériences
nucléaires dans le Pacifique. En
pratique il n’en est rien au vu
d’une thèse faite en 1999 par
un de nos étudiants. Même si
le registre du cancer calédonien à
l’époque n’était pas exhaustif, il
ne ressort pas de différence
notable en hématologie entre
l’Australie et la Nouvelle Calédonie.
Les patients néo-calédoniens
sont atteints comme ici en
Australie, principalement de
lymphome, de leucémie puis de
myélome, dans des proportions
comparables aux nôtres.
Nous suivons donc principalement
toutes les maladies hémato-
logiques malignes habituelles,
peu de maladies de la coagulation
à mon avis et aussi maintenant
les patients pour transplantation
médullaire ( un à deux par an ).
Au total nous avons ici dans le
service deux à trois patients en
permanence. »
BM : Avez-vous des problèmes
particuliers avec nos compa-
triotes ?
DJ : « Non, pas particulièrement,
du fait des relations privilégiées
avec les médecins et d’une nette
amélioration de l’organisation
des EVASAN par la CAFAT.
Les patients européens se
présentent et se comportent
comme des Australiens ( parfois
toutefois comme ceux venant du
bush australien…). Par contre les
relations sont quelquefois plus
difficiles avec les mélanésiens.
Leurs maladies sont souvent
plus avancées et plus graves de
ce fait. Les traitements sont
donc plus lourds et compliqués
à comprendre. Leur culture
simple et leur peu de connais-
sances nous rendent difficiles les
explications, la barrière de la
langue et même du français pas
toujours acquis n’améliore pas
les choses. Enfin reste un
problème latent de tuber-
culose encore fréquente qui,
avec les traitements immuno-
suppresseurs, est un souci
permanent. »
BM : Que nous diriez-vous en
conclusion ?
DJ : Nous sommes heureux de
participer à cet échange médical
et nous espérons à l’avenir que
votre idée de centre anti-
cancéreux se concrétisera. En
effet le manque de radiothérapie
à Nouméa est ce r t a i ne ment
un problème important. Des
médecins plus spécialisés seront
cer tainement d ’un apport
intéressant également pour
prendre en charge les patients
localement. La barrière culturel-
le pour la mise en place
des traitements hématologiques
complexes et le suivi au long,
très long cours parfois, est
encore importante.
Ici à Sydney la rénovation du
Royal Prince Alfred est en
cours depuis déjà des années et
notre service s’installe petit à
petit dans des locaux neufs
(dernièrement le laboratoire).
Malheureusement nous ne démé-
nagerons pas complètement avant
encore probablement des années,
le financement du système de
santé en Australie reste un grand
débat politique…
Quant à moi malgré ces années de
présence je ne connais encore que
le trajet de Tontouta à Nouméa
et j’aimerai un jour pouvoir
quitter la ville et découvrir le
nord et la Nouvelle-Calédonie
hors de Nouméa. »
L e s é v a c u a t i o n s s a n i t a i r e sL e s é v a c u a t i o n s s a n i t a i r e s
E Lancrenon
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 16
É v a c u a t i o n s a n i t a i r eÉ v a c u a t i o n s a n i t a i r e
La Mélanoma Unit du RPA...
Le Pr John F. Thomson dirige la Melanoma Unit au sein du Royal Prince Alfred Hospital de Sydney, et prend en charge principalement les mélanomes d’Australie et de Navarre...
E Lancrenon
BM : Pr Thomson, d’où vient le
nom de votre unité ?
John F Thomson : « Notre unité
prend en charge chaque année
4000 nouveaux cas de mélanomes
sur les 7000 que compte l’Australie annuellement, et
ce nom a été donné initialement
par le Professeur Mac Carthy mon
prédécesseur. Nous nous occupons
a u s s i d e c a n c e r s c u t a n é s
c o mp l e x e s, que ce soient des
tumeurs rares, ou agressives
comme les sarcomes ou les
tumeurs neuro -endocrines
(dénommées tumeurs de Merckel
autrefo is) , ou encore des
c a r c i n o m e s épidermoïdes
(épithélioma spino-cellulaires)
l o r s q u ’ i l s s o n t a g r e s s i f s
(métastases ganglionnaire dans 5
à 10 % des cas), ou nécessitent
de par leur taille ou localisation
une prise en charge particulière.
Nous ne nous occupons que peu
des très multiples carcinomes
baso-cellulaires que fabriquent
nos compatriotes, puisque à
l’heure actuelle, moins de un
Australien sur trois aura un
cancer cutané dans sa vie et
principalement bien sûr, ce
t yp e d e ca r c ino me l e p l us
f r éq ue nt des tumeurs cutanées.
Malgré tout, les tumeurs de
taille importante ou certaines
rares formes térébrantes de ces
cancers nous sont quand même
adressées. »
BM : Qui donc prend alors en
charge ce quotidien tumoral
cutané ?
L’entrée du Royal Prince Alfred
JFT : « À l’évidence nous
sommes surchargés et nous ne
pouvons nous occuper des choses
simples. Le système de santé
australien laisse à nos généralistes ( GP = General Practitioner )
formés dans ce domaine ou aux
dermatologues le soin du dépis-
tage des lésions ; les dermato-
logues interviennent alors pour
l’exérèse des lésions simples.
Pour les lésions plus complexes
un chirurgien généraliste ou
plasticien est sollicité, à moins
que le dermatologue ne soit très
axé sur la chirurgie cutanée.
Certains d’entre eux ne pratiquent
que des gestes chirurgicaux à
longueur de journées, vu la
quantité de gens qu’il est
nécessaire d’opérer en Australie.
Nous sommes contactés lorsque
le diagnostic de mélanome est
posé ou, comme je vous le disais,
pour une tumeur autre mais
problématique. Nous sommes donc
un centre de référence et nous
organisons la prise en charge de
chaque nouveau mélanome, et
son suivi par nous ou le médecin
initial en fonction du dossier.
Cela nous permet aussi de
collecter les données de chaque
cas pour notre énorme banque
dans ce domaine (NDLR : une
des plus importante mondiale),
intervention majeure à une
échelle de santé publique et de
recherche. »
BM : Quelle est en pratique
usuelle votre attitude pour un
mélanome ?
JFT: « La gravité du mélano-
me se définit initialement
surtout par sa profondeur, à
savoir les ind ices de Clark
et de Breslow. Plus un mélanome
est profond, plus il est à risque
d’évolution.
Pour un mélanome de faible
profondeur, c’est-à-dire inférieur
à un millimètre d’épaisseur,
nous ne pratiquons rien d’autre
qu’une exérèse complémentaire de
sécurité. Dans ce cas nous ne
réalisons pas non plus d’autre
examen paraclinique, sauf si
l’examen clinique est anormal
(ganglion…) La surveillance est
alors essentielle et se fait suivant
les critères internationaux
maintenant bien définis.
Pour un mélanome de plus de un
millimètre de profondeur, nous
réalisons une recherche du
ganglion sentinelle. Cela consiste
en un marquage radioactif étudiant
le drainage lymphatique de la zone
atteinte initialement (injection en
pér iphér ie de la lésion, et
AVANT la reprise de sécurité,
de particules radioactives). Nous
obtenons ainsi une cartographie
par scintigraphie du drainage
lymphatique. Les surprises sont
parfois énormes avec des drainages
aberrants ou multiples voire
contro-latéraux à ce qui est logi-
quement prévu. En tout état de
cause cela nous permet d’aller
enlever le ou les ganglions qui
drainent la zone cancéreuse. »
BM : Comment se passe cette
chirurgie ?
JFT : « La scintigraphie nous
dit combien et où aller, mais il
est parfois difficile de trouver un
ganglion profond. La technique
d’injection de « Blue Dye »
(colorant bleu), dont le meilleur
est français… marquant les voies
lymphatique est indispensable
pour être efficace.
Une fo i s l ’ i nc i s io n e t l a
dissection la plus carcinologique
effectuée, nous prélevons les
ganglions marqués en « bleu ».
Une gamma-caméra nous permet
de mesurer la valeur du drainage
par l’intensité de l’émission
radioactive. Elle permet aussi
de vérifier au bloc qu’il ne reste
plus de radioactivité résiduelle,
signant le parfait prélèvement de
tous les ganglions recherchés. »
BM : Q u e l s e n s o n t l e s
r é s u l t a t s ?
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 17
L e s é v a c u a t i o n s s a n i t a i r e sL e s é v a c u a t i o n s s a n i t a i r e s
JFT : « Ils sont très intéressants,
puisqu’ils permettent de savoir
une fois l’analyse histologique
faite sur les prélèvements, si les
ganglions sont indemnes ou pas.
Le pronostic et la prise en charge
diffèrent bien évidemment en
fonction de l’existence ou non
d’une métastase ganglionnaire.
Dans ce dernier cas, un curage
total est alors indiqué, ce qui
prolonge le séjour du patient ou
l’oblige, pour vous calédoniens, à
revenir à Sydney pour le curage. »
BM : Quels sont vos autres axes
de travail ?
JFT : « Je suis chirurgien, ce
qui explique que mon activité en
dehors des consultations soit
tournée vers la chirurgie et les
suites opératoires dans nos lits
d’hospitalisation. Nous n’avons
d’ailleurs toujours pas de lits
définis au sein de l’hôpital et nos
patients hospitalisés le sont dans
différents services. Dans le plan
futur de réorganisation du Royal
Prince Alfred, nous devrions
avoir cette fois nos propres lits,
je l’espère, sans en connaître la
date…Nous organisons aussi,
avec les praticiens de l’unité, les
chimiothérapies qu’elles soient
générales ou par infusions locales
d’un membre puisque nous avons
participé largement à la mise au
point de cette technique. Les
bilans et le suivi sont aussi pris
en charge par l’équipe.
Le rôle de collection des données
est fondamental. Trois personnes
y travaillent en permanence. Il
permet aussi de faire l’interface
avec notre système de santé et
les politiques pour les convaincre
de la nécessité de la prévention
d’une part et les aider dans ce
sens, et d’autre part de la nécessité
de nous soutenir financièrement.
Enf in no us a vo n s d e t r è s
nombreux protocoles de recherche
en cours qu’ils soient fondamentaux
avec les chercheurs de l’unité,
statistiques, cliniques ou théra-
peutiques avec des protocoles
vaccinaux que nous menons
depuis des années. »
BM : Vous semblez coopérer
avec de nombreux praticiens
d’horizon différents ?
JFT : « En effet, et d’ailleurs
tous les vendredi matin, notre
staff intègre une trentaine de
personnes : les médecins du
service mais aussi les nurses, les
chirurgiens avec lesquels nous
travaillons (NDLR : tous les
patients ne sont pas opérés au
RPA, faute de temps, chirurgien
et place), les chimiothérapeutes,
anatomopathologistes, radiothé-
rapeutes, immunologistes et
confrères venant discuter ou
présenter un dossier. Des gyné-
cologues viennent aussi pour
profiter de notre expérience
(plus de 10 ans) dans le domaine
du ganglion sentinelle, technique
qui commence à s’appliquer aussi
au cancer de sein.
À l’issu, nous prenons les
d é c i s i o n s n é c e s s a i r e s e t
p r o g r a m mo n s l’activité de la
semaine suivante, des congrès ou
autres activités. »
BM : Que diriez-vous de vos
relations avec la Nouvelle-
Calédonie ?
JFT : « Elles sont excellentes.
J’avais pu rencontrer les praticiens
calédoniens à Nouméa quand j’étais
venu en 1999 pour la réunion
sur le mélanome et garde de
bonnes relations avec eux ; j’en
vois aussi certains de temps en
temps à Sydney, ce qui permet
de garder des liens plus proches.
Je prends en charge, sur demande
médicale des dermatologues de
ville ou des médecins de l’hôpital
Gaston Bourret, les patients qui
le nécessitent, et nous n’avons
pas de problème pratique ou
relationnel particulier. La distance
rend un peu plus difficile le suivi.
Mais les médecins sont bien
habitués maintenant à nos attitudes
et normes de prise en charge par un
grand centre mondial du mélanome,
dont nous sommes fiers. Et nous
sommes heureux que les Néo-
calédoniens puissent bénéficier
de notre savoir faire. »
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 18
L e s é v a c u a t i o n s s a n i t a i r e sL e s é v a c u a t i o n s s a n i t a i r e s
La radiothérapie à Sydney
E Lancrenon
Le Professeur Michael Jackson, chef du service de radiothérapie au Royal Prince Alfred Hospital reçoit régulièrement des patients calédoniens.
BM : Pr Jackson, vous dirigez
le service de radiothérapie du
Royal Prince Alfred Hospital.
Quels sont vos liens avec la
Nouvelle Calédonie ?
Michael Jackson : « Je dirige
effectivement le service depuis
plus de quatre ans et nous
recevons régulièrement des
patients calédoniens pour qu’ils
effectuent leur radiothérapie
encore impossible chez vous.
Mon prédécesseur, le Dr Graham
Stevens, avait noué des contacts
très étroits avec votre pays et
de nombreux médecins. Il venait
régulièrement lui-même pour
rencontrer les patients néces-
sitant une radiothérapie ainsi
que lors de leur suivi ultérieur.
Je n’ai, quant à moi, pas encore
pu organiser de telles visites.
La réorganisation du service et
sa rénovation ont occupé tout
mon temps, mais je devrais
bientôt y arriver.
Nous avions à son époque en
permanence une dizaine de
patients calédoniens et maintenant
seulement la moitié probablement.
Un certain nombre de radio-
thérapies se font aussi actuellement
au Mater Hospital surtout pour
les cancers gynécologiques, sein
et pelvis, ainsi qu’au St Vincent
Hospital.
BM : Comment est organisée la
radiothérapie en Australie ?
MJ : « Globalement nous
comptons en Australie un centre
de radiothérapie pour 400 000
habitants, et nous en avons une
dizaine à Sydney, pour 4,5
millions d’habitants. Notre centre
est situé la rue en face du bâtiment
principal du Royal Prince Alfred
Hospital. Nous traitons 1500 à
1600 patients chaque année, ce
qui représente une très importan-
te activité. Tous les centres de
radiothérapie australiens sont
surbookés et dans le domaine
public les patients sont sur une
liste d’attente. Actuellement le
délai d’attente est de 6 semaines
sur Sydney qui draine forcément
plus de gens que le bassin de
population et souvent des cas
plus compliqués. Nous essayons
de garder possible le traitement
des cas urgents (douleur, compres-
sion…) mais cela relève souvent
du numéro d’équilibriste.
Le secteur privé prend également
en charge des malades dans notre
domaine et plus rapidement mais
à d’autres tarifs. »
M J : « Nous essayons de
répondre le plus vite possible
aux demandes qui nous sont
faites et les calédoniens n’ont
généralement pas ce délai d’attente.
Il est vrai que ce sont des choses
qui ne s’ébruitent pas ici auprès
de nos patients australiens.
L’éloignement est déjà difficile
pour ces malades « overseas » et
nous comprenons les difficultés
de pratiquer ces séances à
distance de chez soi. »
BM : Les patients calédoniens
sont donc plutôt favorisés ?
BM : Quels cancers calédoniens
voyez vous ?
M J : « Bien sûr tous types de
cancers mais sur tout des
cancers ORL et pulmonaires liés
au tabagisme bien évidemment.
Vous avez une étrange
consommation de tabac pour
un pays qui semble vivre de
façon occidentale et qui en a le
niveau de vie par rapport aux
autres î les du Paci f ique .
Je crois qu’en Australie nous
avons déjà beaucoup fait en
matière de prévention pour éviter
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 19
L e s é v a c u a t i o n s s a n i t a i r e sL e s é v a c u a t i o n s s a n i t a i r e s
Le nouvel appareil de radiothérapie
multichamps du RPA Hospital
JANSSEN-CILAG
DUROGESIC®: dispositif transdermique fentanyl. FORMES ET PRESENTATIONS DUROSEGIC® 25
microgrammes/heure, dispositif transdermique, 2,5 mg/10cm2; DUROSEGIC® 50 microgrammes/heure, dispositif transdermique, 5 mg/20cm2; DUROSEGIC® 75 microgrammes/heure, dispositif transdermique, 7,5 mg/30cm2; DUROSEGIC® 100 microgrammes/heure, dispositif transdermique, 10 mg/40cm2. Boîtes de 5 dispositifs en sachets (papier kraft/PE/ALUMINIUM/SURLYN). COMPOSITION: DUROGESIC® microgrammes/heure: 2,5 mg de fentenyl par dispositif de 10 cm2. Autres: voir Vidal. INDICATIONS: DUROGESIC® est indiqué dans le traitement
des douleurs chroniques d’origine cancéreuse, intenses ou rebelles aux autres antalgiques, en cas de douleurs stables. POSOLOGIE et MODE D’ADMINISTRATION: RÉSERVÉ À
L’ADULTE. Posologie: Etant donné la sensibilité très variable d’un patient à l’autre à ce produit, le prescripteur devra tenir compte de la nécessité d’adapter la posologie individuellement (éventuellement par pallier de 3 jours) sous surveillance stricte. Détails: Cf Vidal. CONTRE-INDICATIONS: Insuffisances respiratoire décompensée —
Hypersensibilité connue au fentanyl ou aux adhésifs présents dans le dispositif; - Douleurs post-opératoires; - Allaitement; - Associations avec la buprénorphine, la nalbuphine et la pentazocine (Cf interactions médicamenteuses). MISES EN GARDES ET PRECAUTIONS D’EMPLOI: mises en gardes:
LES PATIENTS AYANT PRESENTE DES EFFETS INDESIRABLES DOIVENT ETRE PLACES SOUS SURVEILLANCE MEDICALE PENDANT LES 24 HEURES SUIVANT LE RETRAIT DU DISPOSITIF TRANSDERMIQUE. LES CONCENTRATIONS PLASMATIQUES DE FENTANYL DIMNUANT PROGRESSIVEMENT ET ETANT REDUITES D’ENVIRON 50 %, 17 HEURES PLUS TARD. (EXTREMES: 13-22 HEURES). Détails: Cf Vidal. Précautions d’emploi. Détails : Cf Vidal. INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES. Détails: Cf Vidal. GROSSESSE ET ALLAITEMENT: Détails : Cf Vidal. CONDUITE ET UTLISATION DE MACHINES: Détails: Cf Vidal. EFFETS INDESIRABLES: Détails: Cf Vidal. S U R D O S A G E — P H A R M A C O D Y N A M I E ANALGESIQUEOPIOIDE—PHARMACOCINETIQUE— DONNEES DE SECURITE PRECLINIQUES—INCOMPATIBILITE— CONDITIONS DE CONSERVATION—MODE D’EMPLOI, INSTRUCTIONS CONCERNANT LA MANIPULATION—CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE: Détails Cf Vidal. AMM: 342 383.0 (1997) - 342 384.7 (1997)— 342 385.3 (1997) - 342 387.6 (1997) - JANSSEN-CILAG 1, rue Camille Desmoulin TSA 91003 92787 ISSY LES MOULINEAUX Cedex 9. Tel: 01 55 00 45 45 Information médicale et pharmacovigilance Tel: 01 55 00 44 44.
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 20
L e s é v a c u a t i o n s s a n i t a i r e sL e s é v a c u a t i o n s s a n i t a i r e s
cela à l’avenir et le nombre de
fumeurs continue à baisser. Je
suis aussi surpris par la gravite
de ces cas. Par rapport aux
patients australiens, ces cancers
ORL sont bien souvent plus
avancés. »
BM : Comment êtes-vous mis
en relation avec ces patients ?
MJ : « Les patients nous sont
adressés directement par les
praticiens calédoniens ou sont
envoyés par nos confrères du
Royal Prince Alfred après
discussions aux staffs de cancé-
rologie des services. Pour Nouméa
nous travaillons particulièrement
avec le service de médecine
interne de l’hôpital, ainsi qu’avec
les Drs Genelle et Piller pour les
cancers de la sphère ORL. Les
Drs Quazza et Bonnet nous
confient aussi leurs patients.
Mais je ne les cite pas tous,
certainement. »
BM : Avez-vous des problèmes
particuliers dans vos relations
avec vos patients français ?
MJ : « L’installation de vos
deux scanner a, pour nous, été
un énorme progrès qui vous
permet initialement de beaucoup
mieux juger et « stadifier » les
patients et ainsi prévoir leur
traitement. Notre tache en a été fortement
facilitée. Notre scanner ici ne nous
sert que pour la reconstruction
tumorale et la planification des
doses à recevoir.
Les occidentaux ne sont guère
différents des Australiens et
nous n’avons généralement pas
de surprise avec eux. Les patients
mélanésiens ont souvent des
maladies plus avancées et il est
parfois difficile de leur expliquer
le pourquoi et le comment du
traitement. Les effets adverses
sont difficilement explicables.
Je pense par exemple à la bouche
sèche après le traitement de la
sphère ORL. Enfin un traitement
radical médicalement justifié
dans une phase terminale peut
aussi parfois être mal accepté ou
compris par le patient ou sa
famille, surtout si malheureu-
sement l’évolution est plus
courte q ue p r évue o u s i l e
d écès sur v ie n t en Australie.
J’insisterai aussi sur l’état
dentaire trop souvent mauvais,
sans que je ne voie de véritable
changement dans cette prise en
charge. Une remise en état ici
est possible, mais le patient
passera deux semaines de plus
en EVASAN… »
BM : Quelle sont vos perspectives
d’avenir après la rénovation
de vos locaux ?
M J : « L ’ a c t i v i t é d e
r ad io thé rap ie en Australie est
débordée, mais nous venons de
recevoir il y a juste 15 jours une
nouvelle machine, encore en
tests et opéra t ionnel le en
sep tembre. Nous en avions
déjà trois mais celle-ci est la
première « multichamps ». Il est
prévu que nous ayons une
deuxième machine identique
dans 6 mois et nous devrions
garder deux des anciennes.
Ce qui fera de nous une très
importante unité de radiothérapie.
Enfin nous avons une machine
neuve de curiethérapie. L’intérêt
du « multichamps » est, outre la
meilleure « computérisation » de la
machine et un enregistrement des
données amélioré, un meilleur
contrôle de l’irradiation. Ce qui
est un progrès important pour le
patient .
Enfin à titre plus anecdotique, en
attendant de vous rendre visite, je
souhaiterais que la commu-
nication avec la Nouvelle
Calédonie se fasse plus par mail
que par fax. Il est plus facile pour
moi de consulter le matin tout
mon courrier à mon bureau ! »
Ci-dessous mon adresse Email:
Le scanner de la radiothérapie du RPA
Calcul de dosimétrie et champ
C O N S E I L D E L ’ O R D R EC O N S E I L D E L ’ O R D R E
INFORMATIONINFORMATION INFORMATIONINFORMATION
ELECTION DE L’ORGANE DE L’ORDRE
Le 21 octobre 2004 s'est tenue au siège de l'Organe de l'Ordre de Nouvelle Calédonie l'Assemblée Générale des membres du Conseil
de l’Organe de l’Ordre de Nouvelle Calédonie qui a procédé à l'élection du bureau.
Le scrutin a été ouvert à 18 heures et clos à 20 heures.
Le résultat est le suivant :
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 21
Inscrits 583
Votants 187
Suffrages exprimés 176
Bulletins nuls 11
Ont obtenu:
Dr BOSIO Dominique 101
Dr CHANTRIE Michel 82
Dr DIVANAC’H Ronan 124
Dr DOREY François 113
Dr KUSTOSZ-KONAREFF Annie 91
Dr LEFEBVRE Gérard 112
Dr LLOPIS Gérard 112
Dr LUCAS Christian 108
Dr MELLIN Bertrand 118
Dr PATUREAU-TOULZE Evelyne 92
Dr PFANNSTIEL Anne 82
Dr QAEZE Odile 86
Dr VANGHELUWE Frédéric 147
Sont élus titulaires (5) sortant en 2010 :
- Dr VANGHELUWE Frédéric (147),
- DIVANAC’H Ronan (124),
- MELLIN Bertrand (118),
- DOREY François (113),
- LEFEBVRE Gérard (112),
Sont élus suppléants (7) :
Dr LLOPIS Gérard (112), LUCAS Christian (108), BOSIO Dominique (101), PATUREAU-TOULZE
Evelyne (92), KUSTOSZ-KONAREFF Annie (91), QAEZE Odile (86), CHANTRIE Michel (82)
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 22
ELECTION À LA CHAMBRE DE DISCIPLINE
C O N S E I L D E L ’ O R D R EC O N S E I L D E L ’ O R D R E
INFORMATIONINFORMATION INFORMATIONINFORMATION
Les membres élus de l’Ordre de Nouvelle Calédonie se sont réunis le 09 novembre 2004 pour procéder à
l'élection des membres de son Bureau.
Le résultat de ces élections est :
- PRESIDENT de L’organe de L’ordre: - Dr VANGHELUWE Frédéric
- VICE-PRESIDENT : - Dr WEIMANN Daniel
- SECRETAIRE GENERAL : - Dr VERHAEGEN Viviane
- TRESORIERE : - Dr MERLIN Elisabeth
Autres Membres Titulaires :
- Dr BRAUNSTEIN Corinne - Dr IMBERT Olivier
- Dr CHAUBET Serge - Dr LEFEBVRE Gérard
- Dr DENIAUD Fabien - Dr MELLIN Bertrand
- Dr DIVANAC’H Ronan - Dr QUAZZA Jean-Emile
- Dr DOREY François - Dr VARRA Alfredo
- Dr GRANDMOUGIN Thierry
Le 21 octobre 2004 s'est tenue au siège de l'Organe de l'Ordre de Nouvelle Calédonie l'Assemblée Générale de l’Organe de l’Ordre
de Nouvelle Calédonie qui a procédé au renouvellement par tiers du bureau de la Chambre de Discipline.
Le scrutin a été ouvert à 18 heures et clos à 20 heures.
Le résultat est le suivant :
Inscrits 583
Votants 165
Suffrages exprimés 161
Bulletins nuls 4
Ont obtenu:
Dr BILLAUX Jean-Luc 112
Dr GUILLAUME Philippe 104
Dr LALLEMAND François 129
Dr PFANNSTIEL Anne 82
Dr QAEZE Odile 88
Sont élus titulaires (3) sortant en 2010 : Dr LALLEMAND François (129), Dr BILLAUX Jean-Luc (112), Dr GUILLAUME Philippe (104)
Sont élus suppléants et sortant en 2010 : Dr QAEZE Odile (88) et PFANNSTIEL Anne (82).
Les membres élus de la Chambre de Discipline de l’Ordre de Nouvelle Calédonie se sont réunis le 03 novembre 2004 pour procéder à
l'élection des membres de son Bureau.
Le résultat de ces élections est :
- PRESIDENT de la chambre de discipline: - Dr LALLEMAND François
- VICE-PRESIDENT : - Dr GOULON Renaud
- SECRETAIRE GENERAL : - Dr LEVEQUE Jean-Michel
- TRESORIER : - Dr BILLAUX Jean-Luc
- MEMBRE : - Dr GUILLAUME Philippe
De Nouvelle-Calédonie
Comité de Prévention LE BON USAGELE BON USAGE
DU MÉDICAMENTDU MÉDICAMENT
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 23
Réponses au verso
Question N° 1 : Est-il exact que les androgènes augmentent le risque d’hyperplasie bénigne de la prostate
chez le sujet âgé ?
Questions N° 2 : Faire correspondre à chaque anticholestérolémiant (liste A à E) la priorité de son utilisation
(liste a à c) en prévention cardiovasculaire :
A – Colestyramine (Questran®) B – Ezétimibe (Ezetrol®)
C – Gemfibrozil (Lipur®) D – Pravastatine (Elisor®, Vasten®)
E – Simvastatine (Lodales®, Zocor®)
a – première intention b – deuxième intention c – pas de priorité
Question N° 3 : La posologie quotidienne maximale recommandée pour le paracétamol est-elle de 4 g chez
l’adulte et de 60 mg/kg chez l’enfant, en 4 à 6 prises ?
Question N° 4 : Un essai comparatif chez des adultes a-t-il montré que 400 mg d’ibuprofène (Brufen® ou
autre) ont un effet antalgique plus durable que 1 000 mg de paracétamol ?
Question N° 5 : Est-il démontré par des essais cliniques comparatifs que, dans les angines aiguës, les
antiseptiques locaux et les antibiotiques locaux réduisent la durée des symptômes ?
Question N° 6 : La pénicilline G, l’ampicilline, l’amoxicilline ou l’érythromycine sont-ils les antibiotiques
recommandés, à fortes doses, par voie parentérale, en traitement des cas suspects de formes sévères de
leptospirose ?
J ’ai peu d’échos de la visite médicale en Nouvelle-Calédonie. Certains diront heureusement, et d’ailleurs pour des motifs opposés selon leurs
points de vue respectifs. Il y a cependant une dérive, plus mondiale que locale, à laquelle il convient d’être attentif et co ntre laquelle il
est nécessaire d’aiguiser son esprit critique : il s’agit de l’extension de la définition de certaines maladies augmentant alors de façon importante le
nombre de personnes à traiter. Je vais vous donner deux illustrations coûteuses, bien différentes entre elles, mais il y en a bien d’autres.
La première concerne les statines et plus particulièrement la simvastatine (Lodalès® ou Zocor®). On entend dire qu’il s’agit de la seule statine qui,
outre les indications « classiques », a une indication « en prévention primaire » des accidents cardiovasculaires chez des personnes sans hypercho-
lestérolémie, ni hyperlipidémie mais avec un autre facteur de risque. Sur cette base là, vu mon caractère sédentaire et malgré une tension
artérielle, une cholestérolémie et une triglycéridémie basses, je vais éviter d’aller voir mon médecin de famille de peur qu’il ne me prescrive un
médicament que je n’ai aucune envie de prendre ad vitam aeternam, qui risque d’ailleurs de durer encore pas mal de temps à ce régime là. Ce
raccourci est particulièrement trompeur. En effet, cette « prévention primaire » ne concerne que les diabétiques ayant un haut risque cardiovasculaire et
au moins un facteur de risque associé (HTA, âge >= 65 ans, créatinine élevée, tabagisme présent ou passé). Ouf ! Je ne suis pas concerné ! Pour le
reste, les indications restent limitées aux hypercholestérolémies (c’est de la prévention primaire) et à la prévention secondaire des accidents
cardiovasculaires (c'est-à-dire chez le coronarien avéré ou la victime d’un premier accident cardiovasculaire). Imaginez à quel point une information
incomplète est susceptible d’élargir la population cible de ces spécialités…
La seconde concerne la définition de l’hypertension artérielle (HTA). Quelques mm de mercure en moins suffisent à élargir de façon extraordinaire
la « population cible » des anti-hypertenseurs. En 1999, un groupe de travail réuni sous l’égide de l’OMS a proposé une modification de la définition
de l’HTA de l’adulte en la ramenant à une pression moyenne de 140/90 mm Hg. Est apparue ensuite la notion d’« hypertension borderline » à
130-139/85-89 mm Hg. Or, selon les essais cliniques comparatifs randomisés ayant évalué l’effet des médicaments anti -hypertenseurs sur la
morbidité ou la mortalité, le bénéfice clinique d’un traitement anti-hypertenseur n’est apparu (chez les patients n’ayant ni diabète, ni complication)
que lorsque la pression artérielle, lors de l’inclusion, était supérieure ou égale à 160/95 mm Hg, aussi bien avant qu’après 65 ans, et que l’objectif
était d’abaisser la pression artérielle en dessous de 150/90 mm Hg. Alors, à quoi sert d’abaisser les valeurs limites de l’hypertension artérielle si un
traitement n’a un intérêt thérapeutique préventif que largement au-delà ? Et ce d’autant qu’il n’est pas exclu que la recherche d’objectifs
tensionnels trop bas ait des effets néfastes (Cf. Rev Prescr 2004, 24 (253) : 601-611). A qui profite le crime ?
PS : les lecteurs attentifs du dernier édito (consacré à la réévaluation des coxibs et paru immédiatement avant le retrait du marché du Vioxx®) auront noté une erreur. L’ibuprofène n’est pas commercialisé sous le nom Profénid® (spécialité à base de kétoprofène) mais sous le nom Advil® ou autre.
QUESTIONS
EDITO
Le pilote de la commission BUM Pascal Pichon
Tous malades ? Le nouveau visage de Knock
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 24
De Nouvelle-Calédonie
Comité de Prévention LE BON USAGELE BON USAGE
DU MÉDICAMENTDU MÉDICAMENT
RÉPONSE N° 1RÉPONSE N° 1
LL es principaux risques de la testostérone, liés à ses effets andro-
géniques, sont : une hyperplasie bénigne de la prostate, des
hypertensions artérielles et des accidents vasculaires cérébraux,
des troubles cutanés et des gynécomasties. Tous les androgènes
sont contre-indiqués sous toutes leurs formes en cas de cancer de la
prostate ou de carcinome mammaire, supposé ou confirmé.
Dans le seul essai comparatif disponible concernant le gel de testos-
térone Androgel®, une augmentation du volume de la prostate ou
une élévation de l’antigène PSA ont été observés chez 8 patients
sur 227 sous testostérone.
Rev Prescr 2004, 24 (251) : 410-414
RÉPONSE N° 2RÉPONSE N° 2
A – b, B – c, C – b, D – a, E – a
SS i les statines les mieux évaluées, sur des critères cliniques de
morbi-mortalité, que sont la pravastatine (Elisor®, Vasten®) et
la simvastatine (Lodales®, Zocor®) constituent très logiquement le
traitement préventif cardiovasculaire de première intention des
hypercholestérolémies, le classement de l’ézétimibe (Ezetrol®) en
« absence de priorité » mérite un commentaire.
En pratique l’ézétimibe a des résultats biologiques dignes d’intérêt.
Mais, en l’absence d’évaluation sur des critères cliniques, en
l’absence d’évaluation versus certains autres anticholestérolémiants
ayant des bénéfices cliniques établis, en raison des inconnues sur
les effets indésirables à long terme, l’évaluation de l’ézétimibe doit
se poursuivre. En l’état actuel du dossier, l’ézétimibe ne devrait être
proposé que dans le cadre d’essais cliniques rigoureux.
Rappelons simplement que le clofibrate diminue également la
cholestérolémie totale mais augmente la mortalité totale et l’expé-
rience de la cérivastatine, « efficace » en apparence sur le cholestérol
mais responsable de décès par rhabdomyolyse. Il convient donc de
rester prudent, en particulier sur des traitements préventifs ne
présentant pas de preuves de bénéfice clinique.
Rev Prescr 2004, 24 (251) : 405-409
RÉPONSE N° 3RÉPONSE N° 3
EE xact. On peut ajouter que la dose unitaire est de 500 mg à 1 g
chez l’adulte et de 15 mg/kg chez l’enfant. Les effets indésirables
du paracétamol sont rares et habituellement sans gravité. Le principal
risque est lié au surdosage, mais la marge thérapeutique est large :
une nécrose hépatique ou rénale survient à partir d’une prise unique
de 12 g ou de 150 mg/kg de paracétamol.
Rev Prescr 2004, 24 (251) : 443-448
RÉPONSE N° 4RÉPONSE N° 4
PP armi les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) dont
l’efficacité antalgique a été évaluée dans les maux de gorge,
celle de l’ibuprofène (Brufen® ou autre) est la mieux documentée.
Dans un essai ibuprofène versus paracétamol versus placebo,
l’efficacité antalgique de 400 mg d’ibuprofène a été supérieure à
celle de 1 000 mg de paracétamol, et de durée plus prolongée : 6
heures après la prise, en comparaison avec la douleur initiale,
la diminution de l’intensité de la douleur était encore de 65 % environ
avec l’ibuprofène, versus 20 % environ avec le paracétamol.
En cas d’angine aiguë, en plus des effets indésirables tels qu’hémor-
ragies digestives, nausées, vomissements, douleurs abdominales ou
diarrhée, un rôle possible des AINS a été évoqué dans la survenue
de cellulites par diffusion de l’infection. Le paracétamol représente
ainsi le traitement antalgique et antipyrétique de première intention,
chez les adultes et chez les enfants.
Rev Prescr 2004, 24 (251) : 443-448 RÉPONSE N° 5RÉPONSE N° 5
DD e nombreuses préparations à visée locale dans les maux de gorge
contiennent des substances actives sur différents microorganismes.
Outre les risques de réactions allergiques à type de rash et d’anaphylaxie,
on peut suivre le même raisonnement pour les antibiotiques présents
dans les préparations à visée locale destinées aux maux de gorge que
pour les antibiotiques locaux par voie nasale : sans intérêt thérapeutique
démontré, leur usage pourrait être banni afin de limiter le risque d’appa-
rition et de diffusion de résistances de certaines bactéries aux antibiotiques.
À titre d’exemple, on peut citer le niveau d’évaluation clinique de la
fusafungine (Locabiotal®) : il s’agit d’une étude non aveugle non
comparative dans laquelle 78 % des patients ont été jugés guéris de
leurs maux de gorge après 7 jours, ce qui ne semble pas différent de
l’effet attendu d’un placebo.
Les antiseptiques présents dans les préparations à visée locale sont
nombreux. Leur évaluation comparative sur des critères cliniques
est quasi-inexistante. Dans un essai ayant comparé des bains de
bouche avec une solution de chlorhexidine, au même liquide mais
sans chlorhexidine, l’efficacité antalgique n’a pas été différente
entre les deux préparations.
L’action antiseptique est au mieux superficielle. En l’absence de
démonstration par des essais cliniques, on n’attend aucun effet
spécifique sur les infections à streptocoque A ni sur les infections
virales, qui ne sont pas des infections superficielles.
Rev Prescr 2004, 24 (251) : 443-448
RÉPONSE N° 6RÉPONSE N° 6
LL es essais disponibles ne permettent pas de formuler des recom-
mandations cliniques, quant aux critères de sélection des
patients à traiter ou non par une antibiothérapie, ou quant à la durée
optimale du traitement antibiotique.
Dès le diagnostic suspecté et avant même les résultats des examens
microbiologiques ou sérologiques, il paraît prudent de traiter par voie
parentérale les formes sévères, généralement à l’hôpital, avec de fortes
doses de pénicilline G (6 millions UI par jour), d’ampicilline (4 g par
jour), d’amoxicilline (4 g par jour) ou d’érythromycine (2 g par jour).
Pour les formes non sévères, si une antibiothérapie est instituée,
l’amoxicilline (2 g par jour) ou la doxycyline (200 mg par jour)
sont en général proposées.
Rev Prescr 2004, 24 (251) : 452-455
REPONSES
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 25
F i c h e t e c h n i q u e N ° 2 2F i c h e t e c h n i q u e N ° 2 2
Salé ou sucré? T2 Jacques - Yves Langlet
Préalable La pose d'une perfusion n'est pas un passage obligatoire.
Le diagnostic est posé et la pathologie indique l'injection intraveineuse de médicaments.
En première intention, à la suite des prélèvements de sang veineux:
Salé ou sucré?
Sérum glucosé à 5% Soluté stérile isotonique au plasma, contenant de l'eau et du glucose, diffusant dans le milieu
intracellulaire (contrairement aux solutés cristalloïdes).
Indications Soluté de perfusion de base, véhicule les médicaments administrés par voie veineuse.
Déshydratation INTRACELLULAIRE.
Perfusion de base en cas d'insuffisance cardiaque: maxi 500 ml / 24 h en phase aigue.
Contre-indications Surcharge hydrique
Traumatisme crânien.
TOUT COMA, sauf hypoglycémique.
Arrêt cardio-respiratoire.
Ce n'est pas un soluté de remplissage
Sérum salé à 0,9% Soluté stérile de cristalloïdes, isotonique au plasma, contenant de l'eau et du chlorure de
sodium ayant une diffusion limitée à l'espace vasculaire et au milieu EXTRACELLULAIRE
(contrairement aux solutés glucosés, qui diffusent en outre dans le milieu intracellulaire).
Indications Déshydratation EXTRACELLULAIRE.
Apport en NaCl.
Véhicule des médicaments administrés en perfusion IV, notamment lors de COMAS,
de traumatismes crâniens ou d'arrêt cardiaque.
Contre-indications Rétention hydrosodée.
Insuffisance cardiaque.
Hyponatrémie de dilution.
Syndrome oedémato-ascétique des cirrhotiques.
Ce n'est pas un soluté de remplissage* en cas d'hémorragie
*: Solutés de remplissage = Gélatines - Dextrans - Hydroxyethylamidons (Elohes - Hesteril - Lomol) - Albumine
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 26
F i c h e t e c h n i q u e N ° 2 2F i c h e t e c h n i q u e N ° 2 2
Extrait de : Guide pratique des médicaments. SAMU—URGENCES Ed ESTEM.
Urgences Médicales. Axel Elrodt. Ed Estem 2002-2003
Guide Pratique des Médicament. 24e Edition— Dorosl 2004.
*: listes non exhaustives
**: le glucose est NOCIF pour les neurones lésés non détruits. Il faut maintenir la glycémie < 12mmol/l.
CARDIOLOGIE: insuffisance cardiaque.
NEPHROLOGIE (risque de rétention hydrosodée
chez l'insuffisant rénal).
Pour éviter l'hyperhydratation extracellulaire.
- Cardiologie: hyperaldostéronisme.
- Néphrologie: la plupart des néphropathies sauf
celles avec perte de sel (par exemple: pyélonéphrite
chronique).
TOUT COMA, sauf hypoglycémique: glycémie
capillaire < 0,7 g/l, prélèvement veineux et traitement
immédiat de l'hypoglycémie SG 30%.
TRAUMATISME CRANIEN** : sur la base de 40
ml/kg/24h.
TRAUMATOLOGIE : sur la base de 40 ml/kg/24h.
Sucré SG à 5%* Salé SSI à 0,9%*
ACTILYSE
ADRENALINE
ATARAX
AUGMENTIN
DEPAKINE
GLYPRESSINE
HYPNOVEL
NEPRESSOL
PENICILLINE G
TAZOCILLINE
ZOVIRAX
Salé seul SSI à 0,9%*
BURINEX
CORDARONE
DIPRIVAN
FLUIMUCIL
FUNGIZONE
GLUCAGON
ISUPREL
LEVOPHED
Noradrénaline ou Norépinéphrine
LOXEN
MYAMBUTOL
QUINIMAX
RIFADINE
TRANDATE
XYLOCAINE
Sucré seul SG à 5%*
GENTAMICINE
HYDROCORTISONE
HYPNOMIDATE
LARGACTIL
LENITRAL
NARCAN
NEPTROMICINE
OFLOCET
PEFLACINE
PIPERACILLINE
PRIMPERAN
PRODAFALGAN
PRODILANTIN
PROFENID
RIMIFON
ROCEPHINE
SALBUMOL
SERMION
SOLUDACTONE
SOLUMEDROL
STREPTASE
TIBERAL
TIENAM
TILDIEM
THIOPHENICOL
VANCOCINE
VIT K1
AREDIA
ASPEGIC
ATROPINE
AVLOCARDYL
BREVIBLOC
CIFLOX
CLASTOBAN
DALACINE
DOBUTREX
DOPAMINE
ERYTROCINE
FONZYLANE
FORTUM
FOSFOCINE
Salé SSI à 0,9% ou Sucré SG à 5%*
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 27
E X E R C E R A U J O U R D ’ H U IE X E R C E R A U J O U R D ’ H U I
Les Gynécos s’organisent en réseau Dr Véronique Goulon*
Depuis 3 ans les membres de l’association calédonienne de gynécologie se réunissent avec chimiothérapeutes, histopathologistes et radiologues pour optimiser la prise en charge de toutes les patientes atteintes d’un cancer gynécologique ou du sein. Les intervenants viennent (fait notable) du public et du privé.
Un réseau à développer...
Ce fut une soirée parfaitement réussie ... Une unité de concertation pluridisciplinaire en oncologie (UCPO)
s’est ainsi organisée très régulièrement pour le plus grand profit des
patientes et des intervenants puisque ces contacts participent à la
formation continue.
Les cas difficiles ne rentrant pas dans le cadre des référentiels sont
soumis à des spécialistes métropolitains (en particulier le Pr Rouanet
- chirurgien oncologue du centre Val d’Aurelle à Montpellier et le Dr
A Floquet - chimiothérapeute du centre Bergonié de Bordeaux, le Pr
P Bonnier - chirurgien oncologue de l’hôpital de la Conception à
Marseille - ou le Dr Coscas -radiothérapeute-de l’hôpital de Poissy).
Une collaboration étroite avec le Dr Rebecca Chin radio-
thérapeute au Mater hospital à Sydney s’est également instaurée.
Les visites régulières du Dr Chin en Calédonie ont permis une adé-
quation des protocoles thérapeutiques.
Le contact permanent avec l’ensemble de ces correspondants, les
réunions régulières de présentation des cas cliniques, permettent
de rester à jour vis à vis des protocoles de prise en charge diagnos-
tique, de surveillance et des dernières innovations thérapeuti-
ques validées et d’en faire bénéficier les patientes.
Il est apparu toutefois que cette organisation bien rodée et qui
fonctionnait à la satisfaction de tous, avait besoin de s’étendre,
de se formaliser…et de bénéficier de moyens de fonctionnement.
En effet, à ce jour le bénévolat et le mécénat sont les seuls moteurs.
Madame Marianne Devaux, responsable de la santé au gouver-
nement, nous a fait l’honneur de nous recevoir en tant que promoteurs
du réseau ONCO.NC.GYNECO, et de provoquer une réunion avec les
provinces, la DASS-NC et la CAFAT afin d’envisager le dévelop-
pement de ce réseau de cancérologie et son financement.
Le Professeur Rouanet et le Dr Floquet nous ont fait l’honneur
de venir parrainer la naissance de ce nouveau réseau et nous apporter
leur expérience du réseau ONCO-LR (Languedoc Roussillon).
On en a profité pour faire une grande soirée au centre Jean-
Marie TJIBAOU, à notre sens parfaitement réussie intéressante,
rigolote : on s’est bien amusés mais j’ai comme l’impression qu’on
a fini de rire…
Au programme et dans le désordre :
- La mise au point d’un dossier commun informatisé permettant de
partager et de faciliter la circulation des informations,
notamment et surtout avec les médecins référents.
- La création d’un site permettant l’accès aux référentiels.
- L’ouverture du réseau aux généralistes, aux intervenants para-
médicaux afin de globaliser la prise en charge de la patiente.
- L’information personnalisée à la patiente.
- L’établissement d’un dossier type par pathologie.
- L’utilisation de données statistiques.
- Etc...
En attendant, les réunions de travail sont en cours pour l’établis-
sement d’une charte du réseau, d’une convention, des statuts de l’as-
sociation ONCO.NC.GYNECO, de l’évaluation des coûts….
Adieu le bénévolat, le mécénat…
* : Secrétaire de l’association calédonienne de gynécologie.
De gauche à droite: Anne Floquet, Philippe Rouanet, Catherine Charlier, Marc Perdu,
Erick Camus, Christine Gueguan, Veronique goulon.
A S S O C I A T I O N M É D I C A L EA S S O C I A T I O N M É D I C A L E
LES MARDIS DE L’ ASSOCIATIONLES MARDIS DE L’ ASSOCIATION
Assemblée générale du 07 décembre 2004
Le mardi 07 décembre 2004, s’est tenue l’assemblée générale de
l’AM-NC pour l’année 2004. Le président sortant, F Vangheluwe a
présenté le bilan moral et financier pour l’année écoulée.
Le quitus a été donné à la trésorière pour l’exercice 2004.
A l’issue du compte rendu de la formation médicale continue
conventionnelle présenté par le président, il a été procédé à l’élection
du bureau pour l ‘année 2005. Ont pu voter les membres présents à
jour de leurs cotisation. Dans l’assistance, était présente Mme
Véronique Declerck, représentant le laboratoire ASTRA ZENECA.
Ont été élus à l’unanimité: les Drs Alain CHARMEAU,
Serge CHAUBET, François DOREY, Jacques-Yves LANGLET,
Christian MICHEL, Jean-Michel TIVOLLIER, Frédéric VANGHELUWE,
Marie-José VANGHELUWE, et Mme Myriam ASNARD.
Les membres du bureau se sont immédiatement réunis et
ont procédé à la répartition des différents postes pour l’année 2005.
Président: F Vangheluwe Vice président: JM Tivollier
Trésorière: MJ Vangheluwe Secrétaire: M Asnard
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 28
Secrétariat Général de la
Communauté du Pacifique
DU COTE DE LA CPSDU COTE DE LA CPS PACIFIQUEPACIFIQUE ACTUALITÉSACTUALITÉS
Ch Lepers
Directives du ROSSP* sur la préparation et la lutte contre la grippe et la préparation à une pandémie de grippe
S uite au deuxième atelier EpiNet régional sur la Préparation du ROSSP à
la lutte contre la grippe et contre des épidémies potentielles telles que la
dengue et le SRAS, organisée par la CPS et l’OMS en juin dernier, la dernière
version anglaise (avant édition et publication) des directives du ROSSP en
matière de préparation et de lutte contre la grippe et de préparation à
une pandémie de grippe a été finalisée en octobre dernier. La version
française paraîtra un peu plus tard.
C e document a été développé par la Section Surveillance de la santé publique
et lutte contre les maladies transmissibles de la CPS en consultation avec
les membres du Groupe de spécialistes de la grippe. Le travail a été coordonné par
Dr Seini Kupu, consultante de la Banque Asiatique de Développement auprès
du ROSSP.
V ous pouvez consulter le document sur le site web du ROSSP à l’adresse
suivante : http://www.spc.int/phs/ROSSP/Epidemies/Grippe.htm Vous y
trouverez également les dernières recommandations de l’OMS concernant la
composition des vaccins antigrippaux.
D es directives concernant d’autres maladies ciblées par le ROSSP, en l’occurrence la dengue, la rougeole et la rubéole,
la leptospirose, la fièvre typhoïde, le choléra et le SRAS, seront également publiées (ou mises à jour en ce qui
concerne le SRAS) très prochainement.
P our tout complément d’information, veuillez vous adresser à : Dr Tom Kiedrzynski, Épidémiologiste, CPS (Courriel :
[email protected] – Tél. : + 687 26 01 43) ou Melle Christelle Lepers, Chargée de l’Information sur la surveillance de la
santé publique (Courriel : [email protected] – Tél. : + 687 26 01 81).
Inform’ACTION n°18: Épidémie de brucellose à Brucella suis à Wallis et Futuna
L e dernier numéro d’inform’ACTION, le bulletin d’information du ROSSP
produit par la CPS, comprend un article important et intéressant sur une
épidémie de brucellose à brucella suis à Wallis et Futuna, dont les auteurs
sont les Drs Loïc de Poncheville, Laurent Morisse, Jean -François Yvon
et Mr François Nuttens.
« Les données sur la brucellose dans la région sont rares. Toutefois, des cas
ont, dans le passé, été sporadiquement signalés chez les humains. Plus
récemment, quelques cas ont été diagnostiqués chez des Océaniens à Auckland,
en Nouvelle-Zélande » nous rappelle le Dr Narendra Singh, spécialiste de la
surveillance des maladies transmissibles à la CPS (Ceci est un extrait de l’éditorial
d’Inform’ACTION n° 18).
V ous pouvez consulter tous les numéros de ce bulletin en ligne sur le site web
du ROSSP : http://www.spc.int/phs/ROSSP/
* : Réseau Océanien de Surveillance de la Santé Publique
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 29
« Le diabète est l’affaire de tous »
Secrétariat Général de la
Communauté du Pacifique
DU COTE DE LA CPSDU COTE DE LA CPS PACIFIQUEPACIFIQUE ACTUALITÉSACTUALITÉS
L a section Santé et mode de vie de la CPS a mené un atelier de formation sous-
régional de quatre jours sur l’utilisation du manuel didactique de la CPS sur
le diabète, du 6 au 9 septembre 2004, à Nadi (Îles Fidji).
O ffert à l’intention des agents de santé spécialisés dans l’information sur le
diabète, cet atelier a réuni des représentants des Samoa américaines, des Îles
Cook, des Îles Fidji, de Polynésie française, de Kiribati, de Nauru, de Nouvelle-
Calédonie, de Niue, de Samoa, des Îles Salomon, des Tonga, de Tokelau, de Tuvalu et
de Vanuatu. Il s'agit du deuxième d'une série de deux ateliers sous-régionaux sur
ce thème. Le premier atelier s'est tenu à Guam en mai 2004 à l'intention des États
et territoires membres du Pacifique Nord.
L a trousse de formation renfermait des conseils sur la formation des agents de
santé communautaire ainsi que des supports facilitant la diffusion
de l’information à l’échelon communautaire. Pour le moment, la série de supports
didactiques sur le diabète est seulement disponible pour les agents de santé qui ont
suivi la formation, mais elle sera accessible à tous dans les prochains mois dans les
deux langues (en anglais et en français).
P our plus d’informations, veuillez vous adresser à : Melle Wendy Snowdon, Chargée de l’éducation et de la formation
nutritionnelle, CPS (Courriel : [email protected]) ou Mme Jennifer Corigliano, Assistante administrative (Tél. : + 687 26 20 00
– Courriel : [email protected]).
Première conférence sur l’alcool et la santé dans le Pacifique
D es hauts fonctionnaires des États et Territoires océaniens (y compris
de Nouvelle-Calédonie, Polynésie française et Wallis et Futuna)
ont participé à une Conférence sur « L’alcool et la santé dans
le Pacifique », qui s’est déroulée du 28 au 30 septembre 2004 au siège
de la CPS, à Nouméa.
C ette conférence régionale océanienne sur l’alcool, la première
depuis 20 ans, était organisée conjointement par le Secrétariat
général de la Communauté du Pacifique (CPS), l'Organisation mondiale
de la Santé (OMS) et le Ministère de la santé de la Nouvelle-Zélande.
L es recommandations de cette conférence sont disponibles sur le site
web de la CPS à l’adresse suivante : http://www.spc.int/health/
P our de plus amples informations, veuillez vous mettre en contact
avec : Dr Harley Stanton, conseiller en promotion de la santé
(lutte contre le tabagisme et l'alcoolisme), CPS, tél : + 687 26 01 22
(ligne directe) ou + 687 26 20 00 (standard de la CPS), Courriel :
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 30
Secrétariat Général de la
Communauté du Pacifique
DU COTE DE LA CPSDU COTE DE LA CPS PACIFIQUEPACIFIQUE ACTUALITÉSACTUALITÉS
Ch Lepers
Des formations multi partenariales pour renforcer la lutte antituberculeuse en Nouvelle Calédonie
Que signifie DOTS ?
Traitement de brève durée
sous surveillance directe
C’est la stratégie de lutte antituberculeuse
recommandée par l’OMS qui repose
sur la réunion simultanée des cinq
conditions suivantes :
- l’engagement des pouvoirs publics et
des décideurs à financer et à appuyer un
programme de lutte national de lutte anti-
tuberculeuse ;
- le recours à des services de micros-
copie pour le dépistage des cas par l’exa-
men à frottis positifs ;
- l’approvisionnement régulier et ininter-
rompu en médicaments antituberculeux ;
- une surveillance directe de la chimio-
thérapie normalisée de brève durée pour
les cas de TP à frottis positifs ;
- l’utilisation d’un système d’enregis-
trement et de notification normalisé pour
suivre le rétablissement des malades et
évaluer les résultats du traitement.
D eux ateliers, de deux jours chacun, sur le renforcement de la stratégie de maîtrise
de l’infection tuberculeuse et de l’approche de la stratégie DOTS* en Nouvelle-
Calédonie se sont tenus à Nouméa du 20 au 23 septembre 2004 au siège du Secrétariat
général de la Communauté du Pacifique (CPS).
I ls étaient organisés par la Direction des Affaires Sanitaires et Sociales de Nouvelle-
Calédonie (DASS-NC), le Secrétariat général de la Communauté du Pacifique
(CPS), la DPASS Sud (ESPASS-CMP) et l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie
(IPNC).
U ne trentaine de professionnels de la santé calédoniens ont pu bénéficier de ces
ateliers qui avaient pour objectifs principaux :
1 – Replacer les activités de maîtrise de la tuberculose au sein de la stratégie de la
Nouvelle-Calédonie (SLAT) et de celle de l’OMS (DOTS).
2 – Organiser les stratégies de dépistage et de diagnostic autour de l’examen des
crachats.
3 – Placer l’organisation du suivi du traitement au premier rang des préoccupations
des équipes de terrain.
4 – Effectuer les enquêtes de dépistage dans les meilleures conditions d’efficacité
optimum.
C es ateliers sont intégrés à l'initiative régionale CPS/OMS « Halte à la tuberculose dans les Îles du Pacifique » dont la
deuxième Conférence a eu lieu à Nouméa en début d’année (du 30 mars au 2 avril 2004). Cette réunion avait permis de
faire le point sur la situation dans chaque État et territoire et d’élaborer des plans d’action adaptés à chacun afin d’atteindre les
objectifs établis pour 2005 (voir article sur la tuberculose, BM N°37, page 25, pour plus de détails).
Un programme basé sur « L’essentiel »
A fin de mieux guider les acteurs de santé calédoniens, les animateurs de ces
ateliers avaient compilé une version plus courte, « l’essentiel 2004 »,
du guide de la tuberculose en Nouvelle-Calédonie qui constitue un ouvrage
très complet dans lequel sont largement développés tous les protocoles de
lutte antituberculeuse.
L es participants ont également reçu une copie du document de l’OMS
intitulé « principes de lutte contre la tuberculose : Applications de la
stratégie DOTS dans les États et territoires insulaires du Pacifique », établi
par Léopold Blanc, Dong II Ahn et Carmine Diletto.
A u cours de ces deux jours de formation, les exposés et discussions ont
porté sur la définition de la stratégie DOTS et l’extension mondiale de
la stratégie DOTS, la situation épidémiologique de la tuberculose en NC, le
programme TB en Nouvelle-Calédonie, la comparaison des recommandations de
dépistage et de prise en charge de la TB dans les pays en développement et les
pays développés, les protocoles de lutte contre la TB en NC (pour le dépista-
ge, le diagnostic, le traitement, le DOT, le suivi clinique, bactériologique,
La situation 2004 en Nouvelle-Calédonie
La situation est plutôt favorable grâce au programme mis en
place depuis 1992, cependant, l’incidence reste deux à trois fois supérieure à celles des pays industrialisés et;
Un bacillifère non traité peut contaminer 20 personnes par
an, en 2002 il y en avait 21, deux ont été perdus de vue.
La stratégie DOTS de l’OMS estime qu’un programme est
performant si le taux de guérison est supérieur à 85 %.
En 2002, le taux de guérison (définition OMS) enregistré en
110130
140 140 149132
111126
100 10483
62 66
36
102
181710
50
100
150
200
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
ensemble
Sud
Nord
Iles
nbre de cas
* : Direct Observed Treatment Short-course
Novembre / Décembre 2004 - N° 39 31
Secrétariat Général de la
Communauté du Pacifique
DU COTE DE LA CPSDU COTE DE LA CPS PACIFIQUEPACIFIQUE ACTUALITÉSACTUALITÉS
Feedback
radiologique, l’enregistrement, les enquêtes de dépistage), le renforcement du
DOT et des enquêtes de dépistage, l’étude des cas particuliers (collaboration avec
le secteur privé, tuberculose de l’enfant, Sida et tuberculose, définitions et prise
en charges des groupes à risques, effets secondaires des médicaments) et le rôle
et l’implication des intervenants non médicaux.
Les objectifs du plan de lutte
de la Nouvelle-Calédonie pour 2005
Plus de perdu de vue
avant la fin du traitement
Obtenir un taux de guérison
supérieur à 85 %
Surveiller la co-infection TB / VIH
Surveiller l’apparition des résistances
aux antibiotiques
de la part du Dr Bernard Rouchon de la DASS-NC qui a coordonné l’organisation de ces ateliers avec le Dr Janet O’Connor de la CPS
Quels sont les points forts de ces ateliers ?
Le recentrage sur les points essentiels à la réussite d'un programme de maîtrise de la tuberculose.
La très bonne entente qui règne entre les personnes en charge de la tuberculose indépendamment de leur collectivité ou organisme
d'appartenance, a permis d'offrir des ateliers denses pendant lesquels les participants ont pu vraiment s'investir, tout en préservant une
convivialité propice au partage des expériences.
Envisagez-vous d’organiser d’autres sessions de formation du même type avec vos partenaires dans un futur proche ?
Oui, et pour l'avenir, il semblerait souhaitable :
1 / De poursuivre la collaboration avec la CPS, autant au niveau technique qu'au niveau de la convivialité de ces infrastructures qui a permis une
bonne cohésion des groupes de travail.
2 / De planifier une programmation de sessions sur un rythme trimestriel.
3 / D'ouvrir ces ateliers au secteur social, aux autres collectivités, et d'y faire participer les agents du contrôle médical unifié.
4 / De pouvoir organiser dans un an une session d'évaluation de ces deux groupes formés en septembre afin d'améliorer la qualité de ces
formations.
Les participants, secrétaires, infirmiers,médecins provenaient en majorité de la DPASS-Sud, mais des infirmières de la polyclinique de l'anse Vata, un médecin du SMIT, un juriste de la DASS-NC ont aussi apporté leur regard et leur expertise extérieure pendant toute la durée de ces formations qui se sont déroulées dans une ambiance productive et décontractée.