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494 SÉLECTION DES ANALYSES DU CENTRE DE DOCUMENTATION DE LA SOFCOT Commentaire : article intéressant pour les résultats en fin de croissance portant cependant sur peu de cas. 21 références. Septic arthritis of the hip in infancy: long-term follow-up M.B. DOBBS, J.J. SHERIDAN, J.E. GORDON, C.L. CORLEY, D.A. SZYMANSKI, P.L. SCHOENECKER J Pediat Orthop, 2003, 23, 162-168. Les avantages du clou télescopique pour l’allongement fémoral Le clou télescopique utilisé par les auteurs français (Nancy) et italiens (Milan) comprend une partie distale mâle entrant dans une partie proximale cylindrique ; entre les deux se trouve un système à cliquet permettant un allongement par de petits mou- vements alternés de rotation. La mise en place se fait de haut en bas après alésage de 1 à 2 mm au-delà du diamètre du clou (11, 13 et 15 mm pour une longueur de 24 à 32 cm). La section osseuse (corticotomie), est faite par voie intra-médullaire, com- plétée au besoin par une ostéoclasie. Le niveau de la section est situé le plus haut possible, 16 cm à partir du sommet du grand trochanter. Si le fémur est très courbe, l’ostéotomie est faite au sommet de la courbure. La partie distale est fixée au fémur par deux vis, la partie proximale par une vis. Un guide externe per- met le positionnement du clou et la mise en place des vis. Un allongement immédiat de 5 mm est fait en fin d’intervention par les mouvements de rotation en dedans et en dehors de 20° nécessaires pour enclencher le cliquet ; 5 mouvements alternés permettent 1 mm d’allongement. Après quelques jours, l’allongement est repris à raison de l mm par jour ; la mobilisation du genou est commencée rapidement et la marche autorisée avec appui. À domicile l’allongement peut être fait par le patient ou son entourage. Selon les douleurs ou la tolérance, des modifications individuelles sont possibles. La durée moyenne d’allongement est de six semaines. L’ablation du matériel a été faite à 14 mois + 6 mois, sauf chez un patient qui a conservé son clou. Dans trois cas, il a fallu changer le clou pour défaut de fonction- nement du cliquet. Il y eut deux cas de fracture après l’ablation du clou, une rupture du clou sur pseudarthrose, une ossification prématurée, deux cas d’infection. La douleur est relativement fréquente. Dix patients ont eu des allongements bilatéraux pour des petites tailles (144 cm en moyenne : 133 à 156 cm) et 21 patients ont eu un allongement unilatéral. Avec un recul de 50 mois + 18 mois en moyenne (14 à 89) tous les cas ont consolidé sans désaxation. Le gain moyen a été de 3,4 cm (2 à 5,5) dans les formes unilatérales et de 6,3 cm (4,6 à 8,4) dans les formes bilatérales. La différence de longueur entre les deux membres inférieurs a été de moins de 0,5 cm dans les formes unilatérales et de moins de 10 mm dans les for- mes bilatérales. La mobilité du genou a été de quelques degrés d’extension et de 145° + ou – 19° de flexion. Cette technique paraît une nette amélioration par rapport au fixa- teur externe. Gradual femoral lengthening with the Albizzia intramedullary nail J.M. GUICHET, B. DEROMEDIS, L.T. DONNAN, G. PERETTI, P. LASCOMBE, F. BADO J Bone Joint Surg (Am), 2003, 85, 838-848. Succès de la greffe impactée dans le traitement d’une frac- ture tibiale sur PTG Si les fractures de la diaphyse tibiale sous une prothèse de genou ne sont pas très fréquentes, il est probable que cette difficile association augmentera avec le nombre de PTG. Les auteurs rapportent un cas chez une femme de 67 ans avec maladie de Crohn et arthrite inflammatoire qui a présenté une fracture de la diaphyse tibiale sous une prothèse dont le compo- sant tibial était descellé. Cette patiente avait déjà subi 4 interven- tions au niveau de son genou dont un changement de prothèse en 2 temps avec spacer provisoire et une résection segmentaire du péroné sans succès. Les contrôles successifs ne révélaient aucun doute septique. La technique utilisée est décrite. L’abord a été parapatellaire classique prolongé distalement. Le composant fémoral bien scellé a été respecté. Par contre au niveau du composant tibial, il existait une importante perte osseuse qui a été comblée par de la greffe osseuse morcelée et impactée. La fracture a été provisoire- ment stabilisée à l’aide de cerclage et surtout la greffe osseuse morcelée, mélangée à de la matrice osseuse déminéralisée a été impactée très loin dans le canal médullaire tibial jusqu’au delà du foyer de fracture. Ceci a permis une reconstruction avec une prothèse cimentée dont la longue tige pontait le foyer de frac- ture, tout en apportant des éléments ostéo-inducteurs favorables à la consolidation et en évitant les fuites de ciment au niveau de la fracture. Le résultat est excellent avec consolidation et reprise d’appui complet, sans douleur, à la 10 e semaine. Les auteurs proposent cette technique inspirée de celle utilisée au niveau fémoral proximal et qui a le gros avantage d’éviter toute synthèse interne ou externe au niveau du tibia dont on con- naît les risques en raison de la fragilité du revêtement cutané. Impaction bone-grafting in the treatment of periprosthetic frac- ture of the tibia: a case report A.W. BEHARRIE, C.L. NELSON J Bone Joint Surg (Am), 2003, 85, 703-707.

Les avantages du clou télescopique pour l’allongement fémoral

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494 SÉLECTION DES ANALYSES DU CENTRE DE DOCUMENTATION DE LA SOFCOT

Commentaire : article intéressant pour les résultats en fin decroissance portant cependant sur peu de cas. 21 références.

Septic arthritis of the hip in infancy: long-term follow-up

M.B. DOBBS, J.J. SHERIDAN, J.E. GORDON, C.L. CORLEY, D.A. SZYMANSKI, P.L. SCHOENECKERJ Pediat Orthop, 2003, 23, 162-168.

Les avantages du clou télescopique pour l’allongementfémoralLe clou télescopique utilisé par les auteurs français (Nancy) etitaliens (Milan) comprend une partie distale mâle entrant dansune partie proximale cylindrique ; entre les deux se trouve unsystème à cliquet permettant un allongement par de petits mou-vements alternés de rotation. La mise en place se fait de haut enbas après alésage de 1 à 2 mm au-delà du diamètre du clou (11,13 et 15 mm pour une longueur de 24 à 32 cm). La sectionosseuse (corticotomie), est faite par voie intra-médullaire, com-plétée au besoin par une ostéoclasie. Le niveau de la section estsitué le plus haut possible, 16 cm à partir du sommet du grandtrochanter. Si le fémur est très courbe, l’ostéotomie est faite ausommet de la courbure. La partie distale est fixée au fémur pardeux vis, la partie proximale par une vis. Un guide externe per-met le positionnement du clou et la mise en place des vis.Un allongement immédiat de 5 mm est fait en fin d’interventionpar les mouvements de rotation en dedans et en dehors de 20°nécessaires pour enclencher le cliquet ; 5 mouvements alternéspermettent 1 mm d’allongement.Après quelques jours, l’allongement est repris à raison de l mmpar jour ; la mobilisation du genou est commencée rapidement etla marche autorisée avec appui. À domicile l’allongement peutêtre fait par le patient ou son entourage. Selon les douleurs ou latolérance, des modifications individuelles sont possibles. Ladurée moyenne d’allongement est de six semaines. L’ablation dumatériel a été faite à 14 mois + 6 mois, sauf chez un patient qui aconservé son clou.Dans trois cas, il a fallu changer le clou pour défaut de fonction-nement du cliquet. Il y eut deux cas de fracture après l’ablationdu clou, une rupture du clou sur pseudarthrose, une ossificationprématurée, deux cas d’infection. La douleur est relativementfréquente. Dix patients ont eu des allongements bilatéraux pourdes petites tailles (144 cm en moyenne : 133 à 156 cm) et21 patients ont eu un allongement unilatéral.Avec un recul de 50 mois + 18 mois en moyenne (14 à 89) tousles cas ont consolidé sans désaxation. Le gain moyen a été de3,4 cm (2 à 5,5) dans les formes unilatérales et de 6,3 cm (4,6 à8,4) dans les formes bilatérales. La différence de longueurentre les deux membres inférieurs a été de moins de 0,5 cmdans les formes unilatérales et de moins de 10 mm dans les for-

mes bilatérales. La mobilité du genou a été de quelques degrésd’extension et de 145° + ou – 19° de flexion.Cette technique paraît une nette amélioration par rapport au fixa-teur externe.

Gradual femoral lengthening with the Albizzia intramedullarynail

J.M. GUICHET, B. DEROMEDIS, L.T. DONNAN, G. PERETTI,P. LASCOMBE, F. BADOJ Bone Joint Surg (Am), 2003, 85, 838-848.

Succès de la greffe impactée dans le traitement d’une frac-ture tibiale sur PTGSi les fractures de la diaphyse tibiale sous une prothèse de genoune sont pas très fréquentes, il est probable que cette difficileassociation augmentera avec le nombre de PTG.Les auteurs rapportent un cas chez une femme de 67 ans avecmaladie de Crohn et arthrite inflammatoire qui a présenté unefracture de la diaphyse tibiale sous une prothèse dont le compo-sant tibial était descellé. Cette patiente avait déjà subi 4 interven-tions au niveau de son genou dont un changement de prothèse en2 temps avec spacer provisoire et une résection segmentaire dupéroné sans succès. Les contrôles successifs ne révélaient aucundoute septique.La technique utilisée est décrite. L’abord a été parapatellaireclassique prolongé distalement. Le composant fémoral bienscellé a été respecté. Par contre au niveau du composant tibial, ilexistait une importante perte osseuse qui a été comblée par de lagreffe osseuse morcelée et impactée. La fracture a été provisoire-ment stabilisée à l’aide de cerclage et surtout la greffe osseusemorcelée, mélangée à de la matrice osseuse déminéralisée a étéimpactée très loin dans le canal médullaire tibial jusqu’au delàdu foyer de fracture. Ceci a permis une reconstruction avec uneprothèse cimentée dont la longue tige pontait le foyer de frac-ture, tout en apportant des éléments ostéo-inducteurs favorablesà la consolidation et en évitant les fuites de ciment au niveau dela fracture. Le résultat est excellent avec consolidation et reprised’appui complet, sans douleur, à la 10e semaine.Les auteurs proposent cette technique inspirée de celle utiliséeau niveau fémoral proximal et qui a le gros avantage d’évitertoute synthèse interne ou externe au niveau du tibia dont on con-naît les risques en raison de la fragilité du revêtement cutané.

Impaction bone-grafting in the treatment of periprosthetic frac-ture of the tibia: a case report

A.W. BEHARRIE, C.L. NELSONJ Bone Joint Surg (Am), 2003, 85, 703-707.