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LE RÉPERTOIRE FRANÇAIS DES EMPLOIS

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LE RÉPERTOIRE FRANÇAIS DES EMPLOIS

Réalisé pour l'essentiel entre 1975 et 1982, le Répertoire Français des Emplois est un instrument unique et presque exhaustif de description des activités de travail. Aujourd'hui plus encore qu'hier, le RFE est fréquemment utilisé par des entreprises, des organisations professionnelles et syndicales. La réimpression du RFE ici proposée au public a été conçue de façon à rendre les volumes plus maniables, grâce à un format réduit. Bien entendu, les informations contenues dans le Répertoire Français des Emplois datent. Mais le répertoire, tel qu'il est, reste un point de références utile pour apprécier des évolutions dont l'ampleur est parfois surestimée. En s'appuyant sur sa propre connaissance du terrain ou sur les études disponibles, notamment au CEREQ, l'utilisateur pourra aisément, dans la plupart des cas, en tracer les contours.

LE CEREQ EN QUELQUES MOTS

. Adresse 9, Rue Sextius Michel, 75015 PARIS - Tel : 45.75.62.63 ■ Statut Etablissement public sous tutelle du ministère de l'Education nationale, de la

Jeunesse et des Sports, du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Formation professionnelle.

■ Mission Developper des études et des recherches, collecter et exploiter des données originales dans les domaines de la relation formation-emploi et des professions notamment pour répondre aux demandes des administrations et des partenaires sociaux ; formuler des avis et des propositions quant aux choix en matière de politiques de formation.

a Moyens 115 personnes dont 60 chargés d'études ; un budget de 46 millions de francs pour 1990.

■ Structures Directeur : Yves Lichtenberger Quatre départements : Entrées dans la vie active

Entreprise et formation Profession et marché du travail Travail et formation

Treize centres régionaux et interrégionaux associés

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CENTRE D'ÉTUDES ET DE RECHERCHES SUR LES QUALIFICATIONS RÉPERTOIRE FRANÇAIS DES EMPLOIS

CAHIER 18

LES EMPLOIS-TYPES DE L'ARTISANAT

LA DOCUMENTATION FRANÇAISE

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@ La Documentation Française - Paris 1990 ISBN: 2-11-002379-1 « .. S �

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SOMMAIRE

LISTE DES EMPLOIS-TYPES DE L'ARTISANAT 5

PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES EMPLOIS-TYPES DE L'ARTISANAT 7

UTILISATION DES ARTICLES DU RÉPERTOIRE 49

LES EMPLOIS-TYPES DE L'ARTISANAT 53

ANNEXES :

Présentation générale du Répertoire français des emplois 315

Liste des emplois-types du RFE par cahier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 321

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liste des emplois-types

Pages

EMPLOIS TRANSVERSAUX ZZ 01 Responsable d'une petite entreprise du sec-

teur des métiers 55 ZZ 02 Responsable d'une entreprise « salariale ..

du secteur des métiers 59 ZZ 03 Chef de fabrication dans une entreprise

« salariale » du secteur des métiers 63

LES EMPLOIS DE L'ALIMENTATION

ZA 01 Boulanger 69 ZA 02 Pâtissier-chocolatier-confiseur-glacier 71 ZA 03 Boucher 75 ZA 04 Charcutier 77

LES EMPLOIS DES SOINS PERSONNELS

ZS 01 Coiffeur (euse) 83 ZS 02 Coloriste-permanentiste 87 ZS 03 Assistante de coiffure 89 ZS 04 Esthéticienne-cosméticienne 91 ZS 05 Manucure 95

LES EMPLOIS DU TRAVAIL SUR MESURE ZH 01 Tailleur-couturière 101 ZH 11 Fourreur 105 ZH 12 Mécanicienne-finisseuse-doubleuse 109 ZH 21 Cordonnier 111 ZH 31 Bottier-orthopédiste 115 ZH 41 Bourrelier-sellier 119

LES EMPLOIS DU PRESSING-NETTOYAGE À SEC

ZH 51 Détacheur-nettoyeur de vêtements et tissus 125 ZH 52 Apprêteuse-détacheuse-repasseuse 129

LES EMPLOIS DU BÂTIMENT ZP 01 Décorateur 135 ZP 02 Nettoyeur de locaux 137

LES EMPLOIS DU BOIS ZB 01 Ebéniste 143 ZB 02 Vernisseur-finisseur 147 ZB 03 Menuisier 149 ZB 04 Tapissier d'ameublement 153 ZB 05 Tonnelier 157

LES EMPLOIS DE LA MÉCANIQUE

ZM 01 Constructeur-réparateur de matériel méca- nique 163

ZM 02 Forgeron . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167

Pages

ZM 03 Mécanicien-réparateur en machines agri- coles 171

ZM 04 Vélociste-motociste 173 ZM 05 Horloger-réparateur 175

LES EMPLOIS DE L'ÉLECTRICITÉ-ÉLECTRONIQUE

ZE 01 Monteur-dépanneur en installations de froid et climatisation 183

ZE 02 Agent d'installation et d'entretien d'appareils électroménagers 187

ZE 03 Agent de mise en service-dépannage de ma- tériel électronique grand public 191

LES EMPLOIS DE LA BIJOUTERIE- JOAILLERIE-ORFÈVRERIE ZJ 01 Orfèvre 199 ZJ 02/ZC 03 Tourneur-repousseur en orfèvrerie/

Tourneur-repousseur sur bronze 201 ZJ 03 Petissier 203 ZJ 04 Planeur en orfèvrerie 205 ZJ 05 Polisseur-aviveur en orfèvrerie 207 ZJ 06 Argenteur-doreur en bijouterie-orfèvrerie ... 209 ZJ 07 Graveur en ornementation en bijouterie-orfè-

vrerie 213 ZJ 08 Graveur sur acier en matrices et poinçons .. 217 ZJ 09 Ciseleur sur métal précieux ou bronze 221 ZJ 11 Lapidaire 225 ZJ 12 Bijoutier-joa)!!ier 229 ZJ 13 Créateur-fabricant de bijoux fantaisie 233 ZJ 14 Sertisseur en bijouterie-joaillerie-orfèvrerie . 235 ZJ 15 Polisseuse en bijouterie-joaillerie 237

LES EMPLOIS DE L'ART ZC 01 Monteur en bronze 243 ZC 02 Ferronnier d'art 247 ZC 11 Vitrailliste 251 ZC 21 Céramiste 255 ZC 22 Santonnier-Santonnière 261 ZC 31 Sculpteur sur bois 265 ZC 32 Tourneur manuel sur bois 269 ZC 33 Encadreur 273 ZC 34 Marqueteur 277 ZC 35 Laqueur sur bois 281 ZC 36 Doreur à la feuille-ornemaniste 285 ZC 37 Metteur en teinte - Vernisseur au tampon ... 287 ZC 41 Relieur à la main 291 ZC 42 Restaurateur de documents anciens ou pré-

cieux 297 ZC 51 Staffeur 301 ZC 61 Facteur d'instruments de musique . . . . . . . . 305 ZC 71 Dessinateur en arts appliqués . . . . . . . . . . . 309

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p r é s e r i a t i o n g é n é r a l e

d e s e m p l o i s - t y p e s

d e l ' a r t i s a n a t

A - PRÉSENTATION DU SECTEUR DES MÉTIERS

1. - Le secteur des métiers Les dernières décennies ont vu s'opérer des mutations profondes dans les structures socio-économiques du pays (fortes concentrations industrielles et commerciales, innovations technologiques déterminantes, migrations des populations rurales vers le milieu urbain, etc.) et dans les comportements des individus. De telles transformations de l'environnement socio-économique ont profondément affecté les conditions d'existence des toutes petites unités de production. Nous n'assistons pas, en dépit de certaines prévisions pessimistes, à une disparition accélérée de l'artisanat, mais à un renouvellement des activités vers lesquelles il se porte, à une transformation des caractéristiques des petites unités de travail ainsi qu'à une évolution des rôles des acteurs au sein de ces entreprises. 1.1. Définitions Afin de mieux saisir le poids économique et la configuration des toutes petites entreprises en France et de pouvoir agir sur ce secteur, les pouvoirs publics ont, en 1962, délimité réglementairement l'artisanat. Un nouveau vocable apparaît alors, celui de « secteur des métiers », défini par le décret du 1er mars 1962. Il est constitué par des entreprises n'employant pas plus de 10 salariés, qui produisent, transforment et réparent des objets ou fournissent des services, à l exception principalement des entreprises commerciales qui se limitent à la vente en I état de produits achetés, ainsi que des entreprises agricoles et de pêche. Cette définition « statistico-économique » s'appuie sur des critères de taille d'entreprise et de secteur d'activité économique pour déterminer l'appartenance d'une entreprise au secteur des métiers. Le décret du 10 juin 1983 relatif au Répertoire des métiers prescrit aux personnes n'employant pas plus de dix salariés qui exercent une activité professionnelle relevant de ce secteur, de se faire immatriculer au Répertoire des métiers géré par les chambres de métiers. Sont donc déclarées artisanales les entreprises dont le responsable est inscrit à une chambre de métiers. Cette seconde définition " réglementaire » du secteur des métiers ne recouvre pas parfaitement la première : sont inscrites au Répertoire des métiers des personnes qui ne devraient plus y figurer et n'apparaissent pas des personnes qui remplissent pourtant les conditions. Ces deux définitions du secteur des métiers qui ne se recoupent pas totalement, laissent de côté toute approche en termes de mode de production, d'organisation du travail, de qualification auxquels se réfèrent implicitement les concepts d'artisanat ou de secteur des métiers, concepts qui nous permettraient de mieux saisir les évolutions internes de ce secteur. 1.2. Données économiques 1.2.1. Place de l'artisanat dans l'ensemble de l'économie L'artisanat occupe une place non négligeable dans l'ensemble de l'économie. Avec 801 190 entreprises en activité au 1er janvier 1983 (1), c'est plus de 2 millions de personnes occupées (chefs d entreprise, salariés, aides familiaux), soit environ 10 % de la population active totale. Mais le poids de l'artisanat n'est pas homogène sur l'ensemble de l'économie, il varie selon les secteurs d'activité : — pour certaines activités, en particulier lors d'une exécution manuelle (boulangerie- pâtisserie, activités de services, second œuvre du bâtiment), les petites entreprises occupent une place importante en nombre d'établissements et en main-d'œuvre occupée. — dans les activités industrialisées, au contraire, la place de l'artisanat (chimie, fabrication d'équipements électriques/électroniques) est réduite. (1) Source APCM-Répertoire informatique des métiers, 1983.

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Tableau 1 - Les établissements employeurs au 1*' janvier 1983 (résultats provisoires)

Sources : APCM-UNEDIC

Note méthodologique Les données UNEDIC portent sur les établissements et non sur les entreprises. Ne sont pris en considération que les établissements employeurs. Sont donc écartés les artisans indépendants qui repré- sentent plus de 56 % des effectifs des entreprises de l'artisanat Les activités retenues sont celles susceptibles de faire l'objet d une immatriculation au Répertoire français des métiers

Tableau Il - Les salariés (y compris les apprentis) au 1er janvier 1983

Sources APCM-UNEDIC

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1.2.2. Répartition des entreprises par activité au sein du secteur des métiers Au sein du secteur des métiers, toutes les activités économiques n'occupent pas la même place en effectifs d'entreprises et de personnes occupées : le bâtiment à lui seul représente près de 40 % des entreprises inscrites aux Chambres de Métiers. Le bâtiment, l'alimentation, la réparation, les transports et autres services regroupent 80 % de l'effectif des entreprises artisanales.

Répartition des entreprises artisanales par secteur d'activité

Sources APCM Répertoire informatIque des métiers, 1983

1.2.3. L'emploi dans les entreprises artisanales Sur l'ensemble du secteur des métiers, plus de la moitié des artisans sont des travailleurs indépendants et n'emploient aucun salarié à temps complet. Quant aux unités de 0 à 1 salarié, elles représentent près des 3/4 de l'effectif des entreprises artisanales. Les artisans, pour près de 40 % d'entre eux, font donc appel à un ou plusieurs salariés. Cette catégorie d'actifs représente 48 % des personnes occupées dans l'artisanat, pour la plupart salariées à temps complet. Il est, par contre, beaucoup plus malaisé d'évaluer l'importance de la participation des non-salariés (conjoints et membres de la famille) dans l'activité des entreprises du secteur des métiers. A titre indicatif, il ressort de l'enquête artisanat 1978 que 19 % des actifs sont des non-salariés travaillant régulièrement dans l'entreprise (conjoints, membres de la famille, associés). Enfin, une autre catégorie d'intervenants est présente : ce sont les jeunes en formation. Au 1er janvier 1982, l'APCM (1) dénombrait plus de 147 000 apprentis ayant signé un contrat d'apprentissage avec un artisan. Les jeunes ont également été accueillis dans le cadre des contrats emploi-formation. En 1980-1981, la moitié des contrats signés l'étaient par des petites entreprises (2).

(1) Source : Assemblée permanente des (2) 64 357 contrats emploi-formation ont été lors de la r chambres de campagne du T signés métiers. pacte en 1980-1981, dont 45.9 % par des entreprises employant de 0 à 10 salariés (source : ministère du Travail).

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Source : Enquête Artisanat 1978, INSEE.

Source : Enquête Artisanat 1978, INSEE

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Sur l'ensemble du secteur des métiers, il y a donc en moyenne 3 personnes occupées par entreprise. Toutefois, les données globales sur la structure des entreprises et la structure de l'emploi dans le secteur des métiers nécessitent d'être nuancées. La part des entreprises sans salariés, l'importance du rôle du conjoint, la préférence pour des salariés à temps complet ou, au contraire, pour des aides familiaux ou des jeunes en cours de formation varient selon les activités économiques, la taille de l'entreprise, etc. (cf. présentation de chaque secteur d'activité), ainsi que les choix faits par le chef d'entreprise en matière d'organisation du travail.

1.3. Evolution du secteur des métiers

1.3.1. Evolution des activités économiques Depuis quelques décennies, on assistait à une régression du secteur des métiers, avec une diminution importante du nombre des entreprises entre 1958-1963. Dans les années 1970, le mouvement s'est infléchi, le nombre des petites entreprises s'est accru. Globalement, les effectifs de personnels salariés et apprentis augmentaient dans les toutes petites entreprises alors qu'ils avaient tendance à chuter dans les entreprises de 10 salariés et plus. Ce mouvement, plutôt favorable à l'artisanat, trouvait partiellement son explication dans les capacités d'adaptabilité des petites entreprises qui lui permettaient de supporter plus facilement la crise économique. Par ailleurs, un nombre croissant de créations d'entreprises était le fait de professionnels à la recherche d'un emploi et qui tentaient leur réinsertion sociale et professionnelle dans l'artisanat. Cette tendance à la croissance générale du secteur des métiers accusa tout de même un fléchissement en 1981. La progression des effectifs salariés et apprentis ne resta positive dans l'artisanat que grâce à l'évolution favorable des seuls établissements de 5 à 9 salariés et apprentis. En 1982, cette régression s'accentue. Le nombre d'entreprises artisanales stagne et les effectifs salariés et apprentis régressent de 0,7 % (- 8 979 personnes) (1). Cependant, les mouvements généraux de développement ou de régression de l'artisanat masquent les disparités entre secteurs d'activité.

Tableau III - Evolution des effectifs (salariés + apprentis) travaillant dans les établissements occupant de 1 à 10 salariés

Source : UNEDIC, traitement APCM Résultats provisoires pour 1-1-1983.

(1) Source: APCM (d'aprés les données UNEDIC). Evolution des établissements employeurs et de l'emploi salarié 1979, 1980, 1981, 1982.

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Sous l'effet de facteurs multiples — industrialisation de la production, évolution du mode de vie, coût des matières premières, introduction de technologies nouvelles — les activités se transforment. La place et le rôle de la toute petite entreprise dans chaque activité s'en trouvent modifiés. Dans les activités où il y a eu industrialisation de la production, l'artisanat ne peut plus concurrencer la grande industrie. Le plus souvent, il disparaît dans sa première forme, mais réapparaît en amont de la production (mise au point de prototypes) ou en aval (installation et réparation de produits standardisés pour les particuliers) ou encore sous forme de produits de luxe (travail du cuir, textile, etc.).

1.3.2. Mobilité interne du secteur des métiers L'adaptabilité de l'artisanat aux contraintes économiques s'explique en effet par le fort renouvellement des unités de travail qui le constituent. Il est délicat de déterminer avec exactitude, pour une année donnée, le volume des créations et des disparitions d'entreprises dans le secteur des métiers. En effet, le nombre de créations depuis quelques années — après redressement — était de l'ordre de 8 à 10 % du nombre total des entreprises en activité inscrites au Répertoire informatique des métiers (RIM), avec un solde positif par rapport aux cessations d'activité de plus de 10 000 entreprises par an ( 1 ). Or. en 1982. bien que le taux de radiation reste constant, le rythme des immatriculations s'est beaucoup ralenti (- 12 % en 1982). Les mouvements d'entreprises qui restent encore importants facilitent la capacité d'adaptation de l'artisanat. Par ailleurs, selon les activités, entre le tiers et la moitié des artisans exercent leur activité depuis moins de 6 ans. Ce mouvement des entreprises n'est pas uniforme sur l'ensemble du secteur des métiers. Il traduit, au contraire, une profonde évolution de la répartition par activité des entreprises. Le bâtiment, qui avait connu un fort développement, s'est stabilisé et traverse actuellement une période difficile. Certaines activités tendent à décroître très légèrement (alimentation) ou fortement (textile, cuir, habillement). Le travail du bois et l'ameublement n'ont pas pu maintenir le redéveloppement qu'ils avaient amorcé. Enfin, il y a tassement des secteurs d'activité qui étaient jusqu'à présent créateurs d'emplois.

Tableau IV - Evolution de la répartition des entreprises par activité

Source : RIM.

(1) On ne peur, en effet, utiliser les mouvements d entreprises (redlatlons et ImmatriculatIons) enregIstrés dans les chambres de métIers sans que des corrections soient effectuées Un redressement des données du Répertoire informatique des métiers (RIM) doit être réaissé. qui tIenne compte des retards denreg,stremenr au Répertoire des métiers ainsi que des changements d'exploitants qui ne doivent pas être assimilés è des cessations d activité. Il tout, par al/leurs, éliminer les entreprises immatriculées mais n ayant jamais eu d activité et. au contraire, estimer les entreprises en activité qui ne sont pas déclarées. etc

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II. - Le champ de l'étude

2.1. Délimitation du champ Nous avons, sauf exception, limité notre analyse aux entreprises de 10 et moins de 10 salariés dans des activités relevant du secteur des métiers. Nous avons toutefois, dans un souci d'exhaustivité et parce qu'il s'agissait de travail de type artisanal, procédé à I étude de l'ensemble du secteur d'activité, c'est-à-dire des entreprises artisanales comme des entreprises de plus grande taille, de la bijouterie-joaillerie-orfèvrerie, des soins personnels et de la fourrure. L'ensemble des activités du secteur des métiers n'apparaît pas dans ce cahier. Ont été retenus les secteurs d'activité les plus importants s'ils n'avaient pas fait l'objet d'une publication antérieure. Par ailleurs, au sein d'un même secteur, seuls les emplois les plus nombreux ou significatifs ont été étudiés et décrits.

2.2. Secteurs d'activité retenus 2.2.0. L'artisanat d'art Il s'agit d'un secteur où sont employées des techniques traditionnelles, essentiellement manuelles pour fabriquer des objets durables — uniques ou en petite série — objets dont la vocation esthétique peut supplanter la vocation utilitaire. Seuls quelques métiers sont présentés dans ce cahier afin de compléter les numéros du Répertoire français des emplois déjà publiés. Il est question ici : • pour le bois, des métiers de la décoration du bois et de l'encadrement ; • pour le verre et la céramique, du vitrail, du soufflage de verre, de la céramique d'art et de la fabrication des santons ; • pour le cuir, de la reliure d art ; • pour le bâtiment, du staff et de la décoration ; • pour les arts du feu, du travail du bronze et de la ferronnerie ; • enfin, de la facture instrumentale ; w I emploi de dessinateur ayant été rencontré en entreprise artisanale, il a également fait 1 objet d'une analyse dans ce cahier. 2.2.1. Les soins personnels Ce sont les activités qui ont pour objet l'embellissement de l'individu par intervention sur la personne ou le client. Le secteur comprend la coiffure et l'esthétique. 2.2.2. Le « sur mesure » L'objet de ce secteur est la réalisation, la réparation, la transformation de vêtements ou d'accessoires d'habillage à partir des mensurations prises sur le client ou/et des indications précises sur la qualité du matériau, les caractéristiques du vêtement ou de l'accessoire (ligne, destination, utilité envisagées). Il s'agit de l'habillement et de la fourrure, ainsi que du travail du cuir. 2.2.3. Le bâtiment Les emplois relevant des spécialités du bâtiment ont déjà été analysés dans un cahier précédent (1). Dans ce cahier-éi n'apparaissent que les spécialités de décoration et d'entretien des locaux. 2.2.4. L'alimentation Il s'agit du commerce de détail alimentaire avec transformation de produits agricoles et agro-alimentaires et commercialisation en « boutique •> des produits fabriqués. Ont été analysées dans ce cahier la boulangerie et la pâtisserie, ainsi que la boucherie et la charcuterie pour le travail des viandes. 2.2.5. L'entretien de tissus Entretien de vêtements et de tissus d'ameublement. Ont été retenus : le nettoyage à sec, la teinturerie.

11) Cf. cahier n° 13 du RFE « Les emplois-types du bâtiment et des travaux publics », La Documentation Française, novembre 1980.

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2.2.6. Le bois

Les emplois décrits ont pour objet la fabrication, l'adaptation, la pose d'objets, de meubles et d'équipements en bois à usage familial (meubles, aménagements de cuisine), ou professionnel (tonnellerie, menuiserie, etc.). Ces emplois se distinguent de ceux décrits dans le cahier consacré au travail du bois (1) : • par les techniques, les savoir-faire et les équipements employés. Dans ce cahier-ci, il s'agit des techniques essentiellement manuelles, même si les professionnels ont recours à des équipements mécaniques légers ; w par les produits réalisés ; il s'agit de fabrications traditionnelles, le plus souvent à l'unité ou en petite série.

2.2.7. La mécanique Les emplois du travail des métaux ont été présentés dans le cahier n° 11 (2). Toutefois, l'investigation en milieu artisanal n'y a pas été effectuée de manière systématique sauf pour la réparation automobile. Les spécificités de la petite entreprise n'apparaissent donc pas systématiquement (organisation du travail, exercices particuliers des emplois). Dans ce cahier-ci, une introduction au secteur d'activité apporte quelques informations ; cependant, seules sont présentées les activités d'entretien-réparation de matériel agricole et de cycles et motocycles, la réparation horlogère, la forge ainsi que la construction-réparation de matériel mécanique.

2.2.8. Electricité-électronique Il s'agit d'un complément de ce qui a été abordé dans le cahier n° 3 (3) concernant les entreprises artisanales, le froid industriel, l'installation et la réparation d'appareils électroménagers et de matériel électronique grand public.

2.2.9. Bijouterie-joaillerie-orfèvrerie On a procédé à une investigation des emplois de ce secteur dans des entreprises artisanales et dans des entreprises plus importantes, par souci d'exhaustivité de l'analyse et parce que le critère taille n'était pas toujours significatif d'un mode d'organisation du travail et de contenus d'emplois différents. Sont présentés les emplois techniques de fabrication à l'unité ou en petite série et les emplois de réparation en orfèvrerie, joaillerie, bijouterie or, argent et fantaisie.

2.3. Secteurs et sous-secteurs d'activité non retenus

N'apparaissent pas dans ce cahier : — les emplois-types du bâtiment et des travaux publics (4) ; — les emplois-types de l'information et de la communication dans les spécialités de la photographie et de l'imprimerie (fi) ; — ainsi que dans le cadre du travail des métaux, les emplois-types de la réparation automobile, de l'usinage en construction mécanique (6).

(1) Cf. cahier n° 12 3 du RFE « Las emplois-types de la f8bItC8IIDn Induslrtsla : chimie, bote, papier 8t carton », La Documentation Française, décembre 1980. (2) Cahier rf 11 du RFE «Las amplols typea du traval des métaux n, La Documentation Française, juin 1980. (3) Cahier rf 3 du RFE « Les emplois-types de l'étecMcM et de réiectronique ». La Documentation Française, décembre 1975. (4) Cf. cahier rf 13, op. ciL (5) Ct. cahier rf 14-1 du RFE « Les emplois-types de l'information et de la communies bon : presse, édition, imprimerie et publicité » et cahier rf 14-2 du RFE ..Les emplois-types de l'information et de la communication : audiovisuel et spectacles vivants », La Documentation Française, juillet IM1. (6) Cf. cahier n° 11, op. cit.

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B - LES ENTREPRISES DU SECTEUR DES MÉTIERS ET LEUR MODE DE FONCTIONNEMENT La situation des entreprises artisanales présente une grande diversité tant du point de vue de leur insertion économique que de leur structure et mode de fonctionnement.

1. - L'insertion économique des unités de production Les activités vers lesquelles peuvent se porter les entreprises sont multiples : alimentation, travail des métaux, textile, bois, bâtiment, réparation automobile, coiffure, services transports, etc. La configuration générale de l'entreprise est fortement déterminée par le secteur d'activité auquel elle appartient. Une entreprise du bâtiment, un commerce de détail alimentaire, une entreprise sous-traitante en mécanique sont des unités différentes tant par les produits réalisés que par les modes de production et de distribution mis en place. Dans le secteur des métiers, on a donc des produits et des services diversifiés, qui peuvent être des biens de consommation et des biens d'équipement, des produits faisant appel à des techniques et des savoir-faire traditionnels ou, au contraire, à des technologies nouvelles. Les débouchés des entreprises artisanales sont, eux aussi, diversifiés. Ils sont fonction, d'une part, du produit ou service réalisé et, d'autre part, des choix commerciaux opérés par le responsable de l'entreprise. Les clients peuvent être des particuliers ou des collectivités — ce qui représente une grande partie des débouchés de l'artisanat — mais aussi des entreprises industrielles commerciales ou agricoles et des revendeurs. Une entreprise, selon ses options commerciales, peut diversifier ses activités et s'adresser fi une clientèle variée. L'image de l'artisanat est souvent celle d'un homme libre dans ses choix et ses interventions. La réalité est parfois toute autre. L'autonomie du chef d'entreprise peut être réduite à une peau de chagrin par les contraintes financières, économiques, voire techniques, lorsque ce dernier travaille en sous-traitance. Dans le cas de sous-traitance de capacité, lorsque le donneur d'ordre, pour des raisons de productivité et de souplesse de production, fait exécuter à l'extérieur des produits qu'il pourrait réaliser lui-même, le sous-traitant doit subir la loi du donneur d'ouvrage qui impose les conditions techniques de fabrication et fait jouer la concurrence pour faire baisser les prix et raccourcir les délais d'exécution... La situation de l'artisan est alors celle d'un agent dépendant du donneur d'ordre, aux conditions de travail et de rémunération plus précaires que ne le sont celles des salariés de l'entreprise donneuse d'ouvrage (ex. artisanat de production : décolletage). Dans le cas de sous-traitance de spécialité, lorsque le petit entrepreneur détient des compétences que le donneur d'ouvrage n'a pas, le sous-traitant est en mesure d'établir un échange sans qu'un rapport de domination existe de la part du donneur d'ordre (ex. technologies avancées : usinage de métaux par ultra-sons, réalisation de prototypes, etc.). La sous-traitance existe non seulement dans l'artisanat de production, mais encore dans le bâtiment (ex. serrurerie du bâtiment) et dans l'artisanat de fabrication (artisans du meuble travaillant pour des revendeurs).

II. - Les structures et le mode de fonctionnement des unités de production Les structures des entreprises du secteur des métiers se différencient entre autres selon le nombre et la qualité de ses acteurs et le mode d'organisation du travail qui va être retenu par le responsable d'entreprise pour assurer les fonctions nécessaires à la réalisation des objectifs de l'entreprise. 2.1. Les acteurs Deux catégories d'acteurs interviennent dans le fonctionnement de l'entreprise.

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Tout d'abord, il y a ceux qui constituent l'entreprise et travaillent régulièrement, à temps complet ou partiel. Ce sont les chefs d'entreprise, les salariés, les aides familiaux non salariés, les jeunes en formation. Ils relèvent de quatre statuts différents et leurs attributions au sein de l'unité de travail varient considérablement selon les secteurs d'activité, la taille de l'entreprise et l'organisation du travail mise en place. D'autre part, apparaît une autre catégorie d'acteurs, extérieurs à l'entreprise. Ils participent, à des titres divers, au fonctionnement de l'entreprise dans le cadre de relations contraignantes ou flexibles pour l'entreprise. 2.1.1. Les acteurs constituant l'entreprise a) Le chef d'entreprise Le chef d'entreprise artisanale est le plus souvent un homme. Seuls 12 % des artisans sont des femmes ; on les rencontre le plus fréquemment dans les secteurs d'activité exercée traditionnellement par des femmes (soins personnels, textile, services, etc.). L'âge moyen de l'artisan est de 40 ans sur l'ensemble du secteur ces meners, avec des différences selon les secteurs d'activité. Il s'installe à son compte vers 30 ans en moyenne. Le statut juridique du chef d'entreprise (artisan, gérant, administrateur, associé), dépend entre autres du statut juridique de l'entreprise (entreprise individuelle, SARL, SA). Le critère qui semble toutefois opérer une distinction fondamentale entre les différentes situations des chefs d'entreprise est le fait qu'il participe ou ne participe pas directement et constamment au processus de production. On peut supposer, en effet, qu'un entrepreneur individuel — essentiellement un producteur — ne conduit pas l'activité de son entreprise comme peut le faire un entrepreneur qui s'est entouré de plusieurs salariés à la production. voire à la commercialisation des produits que réalise son entreprise. b) Le personnel non salarié Il s'agit des conjoints ou d'autres membres de la famille qui travaillent à temps complet ou partiel. La participation et le rôle des non salariés à l'activité de l'entreprise sont fortement déterminés : • par le secteur d'activité ; ainsi, dans le commerce de détail alimentaire la présence de la femme au magasin est presque indispensable à la survie de l'unité de production ; . par la taille de l'unité ; de toutes petites unités seraient dans l'impossibilité de rémunérer en permanence une personne salariée affectée à des activités non productives (secrétariat-vente) ; * par les compétences dont le chef d'entreprise cherche à s'entourer : utilisation des services de tel enfant possédant une formation technique chargé de l'entretien du parc machines, de tel conjoint ayant suivi des cours de gestion et comptabilité pour se dispenser des services d'un comptable, etc.. tout en minimisant les charges supportées par l'entreprise ; . par un projet de succession des enfants qui reprennent l'affaire des parents. En ce qui concerne plus particulièrement le conjoint, ses attributions peuvent être extrêmement diverses : « commerce de détail : vente et encadrement du personnel ; . entreprise de fabrication, production, prestation de service : secrétariat, contacts avec le client, établissement de tout ou partie des documents comptables selon ses compétences et l'importance de l'activité de l'entreprise ; . enfin, pour certaines activités, le conjoint peut aussi participer directement à la production sur certaines étapes du processus ou, occasionnellement lors de surcharges de travail afin que les termes des commandes passées par les clients soient respectés. De toute manière et quelle que soit l'activité de l'entreprise, le rôle de l'épouse de l'artisan est essentiel dans la tenue des documents comptables de l'entreprise et dans les contacts avec la clientèle. C'est donc bien le couple artisan, et pas seulement le chef d'entreprise, qui doit être pris en considération quand on évoque l'entreprise artisanale.

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c) Les salariés • Le personnel de production. Les compétences techniques dont s'entoure le chef d'entreprise dépendent non seulement du type et du volume de production ou prestation de service, mais encore de ses propres compétences et du temps qu'il consacre à la production, de l'organisation du travail qu'il retient ainsi que des qualifications et niveaux de qualification qui lui sont offerts sur le marché du travail. • Le personnel de vente ou de commercialisation. L'entreprise qui dispose d'un ou de plusieurs points de vente peut avoir recours à un ou plusieurs vendeurs salariés en plus du personnel non salarié. Une entreprise assurant une commercialisation au niveau national, voire international, peut avoir recours à des agents représentant l'entreprise dans différentes régions ou à l'étranger. • Le personnel administratif et financier. Une secrétaire, une secrétaire-comptable peuvent aussi faire partie du personnel de l'entreprise lorsque le volume de l'activité de l'entreprise est tel que les non salariés ne peuvent suffire à la charge de travail. d) Les jeunes en cours de formation Ce sont surtout des apprentis, ainsi que des personnes ayant un contrat emploi-formation. 2.1.2. Les intervenants extérieurs à l'entreprise Trois groupes d'agents n'appartenant pas à l'entreprise peuvent intervenir ponctuellement dans son fonctionnement. Les uns, à l'initiative du responsable d'entreprise, interviennent directement dans l'activité de l'unité, le plus souvent sur le processus technique. Ce sont les amis, membres de la famille qui, par leur contribution épisodique. permettent à I*entreprise : • de pallier certains handicaps techniques en matière de dessins d'exécution et plans, d'entretien-maintenance et réparation des équipements, de gestion et comptabilité, etc. ; • d'intervenir comme force de travail d'appoint lors d'une surcharge de travail momentanée.

Les intervenants concourant au fonctionnement de l'entreprise artisanale

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D'autres, au contraire, sont imposés à l'entreprise insérée dans un réseau de relations commerciales, techniques et administratives contraignantes. C'est le cas en particulier : — des services de contrôle des donneurs d'ordre ; — des services administratifs de contrôle obligatoire sur la qualité des produits, pour le respect des normes administratives (alimentation, métaux précieux) ; — des services bancaires. Enfin, une troisième catégorie d'agents existe, représentée par les professionnels et organismes rémunérés pour leur contribution. Il s'agit surtout, dans ce cas de figure, des comptables et centres de gestion. 2.1.3. Les relations d'échanges entre artisans Les relations entre les artisans et leurs prestataires de service (le plus souvent d'autres artisans) sont très nombreuses. Mais rares sont celles qui adoptent la forme de sous-traitance. Il s'agit plutôt de relations de confiance très souples, d'accords verbaux, de rapports d'individu à individu entre les deux chefs d'entreprise. Ces relations complémentaires existent soit : — parce que l'entreprise réalise un ensemble et a recours à une autre entreprise pour réaliser un élément de cet ensemble qui ne relève pas de ses compétences (exemple : l'ébéniste qui fait réaliser ses bronzes par un bronzier ou le laqueur qui demande à un ébéniste d'exécuter les carcasses des meubles qu'il va décorer) ; — parce que l'entreprise se situe sur une phase du processus de fabrication du produit et fait appel à un autre professionnel pour une étape particulière du processus (exemple : le joaillier qui a recours à un sertisseur et à une polisseuse en bijouterie-joaillerie) ; — parce que le chef d'entreprise a renoncé à réaliser lui-même une étape du processus (exemple : un ébéniste qui fait appel à un marqueteur, à un vernisseur, etc.) ; — parce que deux ou plusieurs entrepreneurs, de corps de métier différents mais complémentaires, se sont associés pour proposer un produit ou une prestation de service complète (exemple : dans le bâtiment, l'association de professionnels du second œuvre — maçonnerie, électricité, charpente, etc,), 2.2. Les fonctions Dans l'entreprise artisanale, les quatre fonctions nécessaires à l'existence de l'unité de travail — la production, la commercialisation, la gestion administrative et financière et la gestion du personnel — sont prises en charge par un petit nombre de personnes, voire assumées par l'artisan et son épouse seulement lorsqu'il s'agit d une entreprise indépendante. 2.3. Les modes d'organisation du travail dans l'entreprise artisanale Chaque unité, du fait de sa petitesse, est fortement déterminée par les qualités professionnelles et personnelles de chacun des acteurs et présente donc une configuration qui lui est propre. Entre l'entreprise où l'artisan travaille seul et celle à laquelle collaborent près de dix salariés, un grand nombre d'entreprises se placent en situations intermédiaires. Ces entreprises se regroupent autour de trois pôles : — celui de la toute petite entreprise où le chef d'entreprise se consacre essentiellement à la production ; — celui de l'entreprise rémunérant un grand nombre de salariés et dont le responsable cesse d'être un productif pour devenir avant tout un gestionnaire et un commercial ; — celui de l'entreprise intermédiaire où le responsable travaille avec plusieurs salariés mais participe toujours à la production. 2.3.1. La toute petite entreprise Il s'agit de l'entreprise dont le responsable est essentiellement un producteur et considère son activité comme le moyen d'assurer son existence et celle de sa famille ; il veille à réaliser un produit ou un service de qualité. Dans ces entreprises, l'activité professionnelle et la vie personnelle, les revenus de l'entreprise et le budget familial sont, le plus souvent, intimement liés. Le chef d'entreprise participe pleinement à la production ; il y consacre l'essentiel de son temps. Il assure seul.

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ou avec l'aide du conjoint, la commercialisation des produits ainsi que les tâches administratives et financières liées à l'activité. A ce pôle peuvent être assimilées les entreprises où le responsable travaille avec un salarié ou un apprenti. 2.3.2. L'entreprise rémunérant un grand nombre de salariés A l'autre pôle, nous trouvons l'entreprise « salariale ". Dans ce cas, le chef d'entreprise s'entoure d'un nombre de collaborateurs qui peut devenir important pour l'artisanat (jusqu'à 10 salariés). Le responsable d'entreprise s'éloigne de la production pour se consacrer à la direction générale de son entreprise. Un responsable de fabrication, qui peut être un membre de la famille ou une personne proche de la famille, assure les fonctions d'encadrement et de contrôle de la production. Dans certains cas, le chef d'entreprise peut devenir un entrepreneur qui se place dans la perspective de rentabilité des capitaux investis (en personnel et matériel), en contrôle la productivité et se donne les moyens d'une telle gestion, comptabilité analytique, recours éventuel à l'informatique, contrôle de l'activité des salariés et de leur rendement. Peut-on considérer que de telles entreprises appartiennent encore au secteur des métiers ? Tout dépend du mode d'organisation du travail retenu. Permet-il ou non l'apprentissage des savoirs et savoir-faire par les moins qualifiés, les moins expérimentés, de telle sorte que tout ouvrier, tout apprenti devienne à son tour un professionnel, un compagnon autonome ? Permet-il à chaque ouvrier l'exercice autonome de son métier ? A partir du moment où on observe des postes de travail déterminés, sans mobilité interne des personnes à ces postes ainsi qu'un contrôle institutionnalisé de leur activité, on peut supposer que dans cette entreprise, il n'y a plus existence d'un mode de production artisanal basé sur une faible division du travail et un apprentissage progressif du métier. 2.3.3. Les entreprises en situation intermédiaire Le chef d'entreprise s'entoure de plusieurs salariés (3 ou 4 salariés) mais continue à participer directement à la production au même titre que ses ouvriers. Les salariés, pour leur part, restent autonomes et responsables de l'exécution du procès de travail. La répartition des tâches tient alors compte des qualifications et niveaux de qualification ainsi que des caractéristiques personnelles des personnes en présence. Il peut alors y avoir : — rapport de complémentarité lorsque s'associent des professionnels aux compétences différentes mais complémentaires : • dans une entreprise d'ébénisterie : un ébéniste et un marqueteur ; • pour le travail du bronze dans le luminaire : un tourneur et un monteur en bronze ; • dans une boulangerie-pâtisserie : un boulanger et un pâtissier ; — rapport d'assoelation-coopération : lorsque le chef d'entreprise et les salariés maîtrisent sensiblement les mêmes domaines, soit ils interviennent indifféremment sur tout le processus en fonction de la charge de travail, soit ils se spécialisent sur un domaine (un produit, un type d'intervention) par goût ou par aptitude, tout en sachant maitriser l'ensemble du processus de production : réparation en atelier ou intervention et installation chez le client. Dans ces entreprises, on constate toujours un encadrement des plus jeunes par les plus expérimentés. La distribution du travail tient compte des connaissances et du savoir-faire de chacun, mais avec un projet d'apprentissage permanent pour les moins expérimentés dans la perspective de leur autonomie. Autonomie et prise de responsabilités sont en effet indispensables dans les entreprises de petite taille, où le responsable ne peut à la fois être sur un chantier et contrôler constamment les interventions des ouvriers sur les autres chantiers. Mais le critère taille ne permet pas, à lui seul, d'aller plus avant dans l'analyse de l'organisation du travail. En effet, dans un secteur d'activité donné pour un produit identique ou proche, deux chefs d'entreprise avec un effectif salarié

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identique peuvent faire des choix de compétences et de mobilisation de ces compétences différents, et avoir des projets opposés en matière d'acquisition et de valorisation des savoirs à l'intérieur et hors de l'entreprise.

C - LES EMPLOIS-TYPES 1. - Les critères de regroupement Dans ce cahier, l'analyse a surtout porté sur les chefs d'entreprise et leurs salariés. En ce qui concerne les aides familiaux, il s'agit pour l'essentiel des conjoints des artisans dont nous avons abordé la situation dans le paragraphe concernant les acteurs de l'entreprise. Les aides familiaux — enfants du responsable d'entreprise — n'ont pas été analysés en tant que tels, mais au même titre que les salariés. Les apprentis, pour leur part, occupent une place importante, voire essentielle dans le procès de production en exécutant des tâches immédiatement productives ou afférentes à la production. Toutefois, leur statut particulier les exclut de la catégorie des producteurs et ils sont considérés en situation de formation. Ils n'ont pas fait l'objet, dans cette étude, d'une analyse systématique, faute d'observations en nombre suffisant. Les chefs d'entreprise de l'ensemble du secteur des métiers, y compris ceux dont les secteurs ont déjà fait l'objet de publications antérieures pour le contenu technique de leur travail, sont pris en compte dans ce cahier pour leurs attributions en tant que responsables d'entreprise. Deux critères ont été utilisés pour procéder au regroupement des situations de travail en emplois-types. Ont été distinguées : • les fonctions non directement productives nécessaires à toutes les entreprises, quel que soit le secteur d'activité (emplois transversaux) ; . la fonction de production spécifique aux emplois et métiers (emplois décrits dans chaque secteur d'activité). Les fonctions non productives se différencient toutefois selon la taille de l'entreprise ; en schématisant à l'extrême, nous avons retenu deux cas de figure : l'entreprise sans salarié et l'entreprise employant des salariés. En ce qui concerne la fonction de production, nous avons procédé par regroupements en familles de techniques et de modes opératoires, quel que soit le statut de l'acteur (ouvrier, chef d'entreprise, maîtrise) qui exécute les opérations, en précisant, s'il y a lieu, les modes de répartition du travail et les niveaux de responsabilité des uns et des autres.

Il. - Les emplois-types

2.1. Les emplois transversaux Dans le cas de l'entreprise sans salarié, nous avons procédé à l'analyse du profil du chef d'entreprise ; il s'agit du responsable d'entreprise de petite taille dans le secteur des métiers. Dans le cas de l'entreprise employant un grand nombre de salariés, nous avons procédé à l'analyse du responsable d'entreprise dite « salariale » dans le secteur des métiers ainsi que du responsable de fabrication.

2.2. Les emplois de la production Les emplois sont présentés par secteur d'activité : l'environnement économique et social de chaque secteur, les matériaux ouvrés, les techniques quelquefois, confèrent une homogénéité aux emplois-types qu'il nous apparaît important de signaler.

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D - L'ACCÈS AUX EMPLOIS ET LES FORMATIONS DANS LE SECTEUR DES MÉTIERS

1. - L'accès aux emplois d'ouvriers et le cheminement professionnel des ouvriers

L'accès aux emplois d'ouvriers dans l'artisanat — qu'il s'agisse d'un accès direct ou indirect — se fait selon des modalités différenciées, fonction des conditions historiques, économiques, techniques et sociales propres à chaque secteur d'activité ainsi qu'aux choix opérés par les chefs d'entreprise en matière de savoirs, d'acquisition, de mobilisation et de valorisation de ces savoirs et savoir-faire. 1.1. Les accès directs Dans le secteur des métiers coexistent deux modes d'accès direct aux emplois. Les chefs d'entreprise choisissent, soit de former eux-mêmes leur personnel, soit de recruter des jeunes déjà titulaires d'un diplôme professionnel. 1.1.1. La formation alternée Alors qu elle était en voie de régression il y a encore quelques années, et représentée seulement par le compagnonnage et l'apprentissage, la formation alternée redevient une forme d'insertion professionnelle très recherchée pour lutter contre le chômage et l'absence ou l'insuffisance de qualification professionnelle de certains jeunes. Quant aux entreprises, plus encore avec le développement de nouvelles formules telles que les contrats emploi-formation, elles trouvent de nouveaux modes de sélection de main-d'œuvre, voire de nouvelles formes d'utilisation de la main-d œuvre.

a) Le compagnonnage Les associations compagnonniques, institutions ouvrières très anciennes, ont pour objet d'instaurer une entraide entre les membres de l'association compagnonnique et d'assurer la formation professionnelle et l'éducation morale des futurs compagnons. Loin d'avoir disparu, ces institutions connaissent un regain d'intérêt et ne peuvent répondre à toutes les demandes de formation que les jeunes leur adressent (bâtiment, bois, métiers d'art...) Pendant la période d'apprentissage, les jeunes reçoivent un enseignement pratique en entreprise et un enseignement théorique le soir par des compagnons expérimentés. A la fin de la période d'apprentissage, ceux ayant démontré les qualités personnelles et professionnelles attendues seront adoptés. Afin de maîtriser leur art et de devenir compagnon à leur tour, ils devront accomplir un « Tour de France » pour se perfectionner, et réaliser un " chef-d œuvre ».

b) L'apprentissage Il s'agit d'une formule établie sur un lien contractuel entre l'employeur et l'apprenti. La formation est aménagée en deux temps : — l'apprenti participe à la production de l'unité de travail dans laquelle il est inséré ; — le chef d'entreprise et les ouvriers qualifiés assurent l'encadrement de ce jeune afin que, progressivement, il acquière l'ensemble des savoirs et savoir-faire indispensables à un exercice autonome du métier. Parallèlement, l'apprenti suit un enseignement plus théorique en centre de formation pour apprentis (CFA) dont le rythme de l'alternance peut être variable mais dont la durée ne peut pas être inférieure à 360 heures de cours par an. Le chef d'entreprise décide parfois de recruter une jeune personne et de lui assurer une formation afin d'avoir, au bout de quelques années, un ouvrier qualifié pour le seconder. Le projet du chef d'entreprise est de former un personnel qui ait « l'esprit maison » en utilisant ce mode de formation comme moyen de sélection des ouvriers. Cependant, le chef d'entreprise n'a pas toujours le projet de former de futurs ouvriers qualifiés, en particulier lorsque l'organisation du travail de son entreprise

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l'amène à rechercher des ouvriers spécialisés ou des manœuvres pour accomplir des tâches subalternes. A cette fin, certains responsables d'entreprise peuvent détourner l'objet des contrats d'apprentissage : ils confinent les apprentis dans de petits travaux ou dans les mêmes opérations durant toute la durée du contrat. A la fin du contrat, les jeunes ne sont pas retenus dans l'entreprise et n'ont, le plus souvent, pas obtenu leur diplôme professionnel ; d'autres apprentis leur succèdent dans les mêmes conditions. Contrairement à ce que l'on imagine, le pourcentage d'artisans employant des apprentis est à un niveau constant assez bas : de 10 à 12 % (1). Les effectifs d'apprentis sont concentrés dans quelques secteurs d'activité, plus précisément dans quelques spécialités professionnelles avec un partage très marqué par sexe. Les filles se retrouvent dans les activités tertiaires (commerce de détail alimentaire, soins personnels), alors que les garçons sont dans les spécialités du second œuvre du bâtiment, de la mécanique auto ou de l'alimentation. Hormis le secteur d'activité, d'autres facteurs influent sur le recrutement d'un apprenti. Il s'agit en particulier de la taille de l'entreprise. La probabilité de recrutement d'un apprenti croît avec la taille de l'entreprise artisanale et atteint son maximum avec les entreprises de plus de 5 salariés. Un autre élément est important, celui de l'origine sociale de l'artisan : un fils d'artisan recrute plus facilement un apprenti que ne le fait un artisan ayant d'autres origines (1). c) Les contrats emploi-formation Ces contrats entrent dans le cadre des mesures prises en faveur de l'emploi des jeunes. Un contrat de travail est établi entre le jeune demandeur d'emploi (17-26 ans) et l'employeur. Ce dernier s'engage à donner une formation professionnelle au jeune et à lui offrir un emploi pendant 6 mois à 1 an selon les contrats. Ces mesures s'accompagnent d'aides financières apportées aux entreprises. Les derniers bilans de fonctionnement font état de 64 000 contrats signés en 1980-1981 contre 26 000 contrats signés en 1977, et de la part croissante des entreprises de 0 à 10 salariés (19 % des contrats signés en 1977, 46 % en 1980-1981) (2). Toutefois, la sélection des candidats par les entreprises, fondée sur le niveau de formation, l'âge, et le sexe tend à éloigner de cette forme d'insertion professionnelle les populations déjà exclues du marché du travail, c'est-à-dire les jeunes avec un faible niveau de formation initiale ainsi que les femmes. 1.1.2. Utilisation de la formation de type scolaire La plupart des formations techniques préparant à des emplois dans l'artisanat sont des formations de niveau V (CAP-BEP) dispensées dans des établissements d'enseignement professionnel relevant de l'Education nationale. Les stages traditionnels de l'AFPA préparent eux aussi à l'exercice d'un métier en milieu artisanal. Toutefois, dans certains secteurs comme l'électricité, l'électronique, la mécanique (entretien-maintenance d'équipements électriques-électroniques, mécaniques), les entreprises ont de plus en plus recours aux compétences de titulaires du baccalauréat et du brevet de technicien pour faire face à la complexité croissante des équipements. Enfin, certains établissements relevant du ministère de la Culture dispensent des formations techniques nécessaires pour l'exercice de certains métiers d'art. Les entreprises préfèrent recruter des jeunes déjà formés à l'extérieur dont il ne faudra assurer que l'adaptation aux conditions de travail de l'entreprise : — parce que le chef d'entreprise et le(s) ouvrier(s) n'ont pas le temps de se consacrer à la formation d'un jeune ;

(1) Source : APCM. Les artisans et l'embauche des jeunes en apprentlsage, 1979-1990. (2) Les CfIIftRts mmpMJotmation de 1977 i Mat Document de travail, division de la statistique, ministère du Travail. 1981.

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— parce que le processus technique ne permet pas de mettre en place une formation progressive : toutes les opérations sont trop complexes (ex. la réparation d'appareils électriques-électroniques) ; — parce que l'organisation du travail de l'entreprise ne peut pas autoriser une telle formation (ex. le professionnel exerçant seul sur des chantiers, une division du travail avec des postes de travail déterminés pour chaque ouvrier en fonction de ses compétences).

L'artisanat apparaît comm^ un secteur formateur pour les jeunes. Ils sont accueillis par des petites entreprises a la sortie du système éducatif, mais ils les quittent très rapidement pour des entreprises plus importantes. Toutefois, en dépit de cette mobilité, ils changent moins souvent d'emploi et de secteur d'activité que les jeunes qui avaient été embauchés dans d'autres entreprises et, au bout de 4 ans, ils ne sont pas plus au chômage que les autres titulaires de CAP-BEP (1).

1.2. Les accès indirects

D'où viennent les ouvriers et quelles sont leurs compétences lorsqu'ils n'ont pas été apprentis ou stagiaires dans l'entreprise ? Quatre cas de figure se présentent selon que l'ouvrier vient ou non de l'artisanat, qu'il a antérieurement exercé ou non le même métier.

a) Il vient de l'artisanat et a exercé le même métier. Ce sont les secteurs d'activité où persiste une tradition de mobilité — souci de perfectionnement des savoirs et savoir-faire, mais aussi recherche de meilleures conditions de travail et de rémunération — qui amènent les ouvriers à changer fréquemment d'entreprise. C'est le cas plus particulièrement de l'alimentation , mais aussi du bâtiment, du travail du bois et des métiers d'art. Dans ces secteurs d'activité, on assiste à l'association de deux modes d'accès à l'emploi : le recrutement de jeunes apprentis et celui d'anciens confirmés. Une entreprise utilise rarement les deux modes d'accès ; le plus souvent, elle choisit l'un ou l'autre.

b) Il vient de l'artisanat, mais exerçait un autre métier. L'ouvrier est amené à exercer un métier différent de celui qu'il a appris, soit dès la sortie de la période d'apprentissage ouvrier ou sans diplôme, soit après avoir exercé pendant quelques années. Plusieurs cas se présentent : . le secteur de formation et les entreprises formatrices ne peuvent absorber et retenir tous les jeunes formés et les ouvriers ; • les ouvriers, faute de réaliser leur projet d'installation, quittent le secteur. Il y a alors fuite hors du secteur d'apprentissage et d'exercice, voire fuite hors du secteur des métiers ;

• mais il peut s'agir, au contraire, d'une filière qualifiante lorsque les compétences et les savoirs acquis sur des techniques et des produits particuliers se révèlent être utiles à l'exercice d'une nouvelle activité (ex. : un plombier ou un électricien qui, après quelques années d'exercice, devient agent de montage-dépannage d'installation de froid et climatisation). c) Il exerçait un métier proche dans une grande entreprise. Un ouvrier peut exercer dans une petite entreprise un emploi proche de celui qu'il occupait dans une grande entreprise ou une PME (ex. : la réparation d'appareils électriques/électroniques). Son choix a pu être déterminé par la recherche de nouvelles conditions de travail. De même, un ingénieur peut décider de s'installer et de mettre au point, pour son propre compte, des équipements employant de nouvelles technologies (ex. : usinage par ultra-sons, laser). d) Il exerçait un métier différent dans une grande entreprise. Le professionnel vient, là encore, d'une grande entreprise. On peut se trouver soit en présence d'une filière professionnelle de type technologique avec passage, par exemple, de la fabrication en industrie au

(1) C. Tomasino, X. Viney : Les jeunes sortent de CAP-BEP en 1975 qui déclarent leur premier emploi chez un »,tison, note intermédiaire, CEREQ, juin 1983.

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dépannage dans l'artisanat (ex. : passage de la fabrication d'appareils électroménagers en usine à leur réparation en entreprise artisanale). Mais il peut aussi s'agir, pour des raisons personnelles ou économiques, d'une véritable reconversion.

1.3. Le cheminement professionnel des ouvriers dans le secteur des métiers Le projet de beaucoup de salariés du secteur artisanal est de s'installer. Ils peuvent être aidés par leurs propres employeurs qui se reconnaissent dans ce projet, même si celui-ci se traduit par des difficultés pour l'entreprise qui devra rechercher et former à nouveau un autre professionnel de même niveau de compétences et de savoirs. Ce projet peut passer par des voix différentes ; le salarié peut : • progresser dans l'acquisition du métier au sein de la même entreprise ou dans plusieurs entreprises artisanales ; • ou devenir responsable de fabrication dans une entreprise artisanale ■< salariale » après avoir exercé pendant plusieurs années en qualité d'ouvrier. Cette deuxième possibilité est toutefois limitée puisque les entreprises « salariales » (plus de 5 salariés) sont relativement peu nombreuses et les fonctions d'encadrement dans l'entreprise artisanale sont confiées de préférence à des membres de la famille ou à des personnels en qui le chef d'entreprise à toute confiance.

Lorsque le projet d'indépendance n'est pas réalisé, l'ouvrier peut accepter le maintien de son statut d'ouvrier qualifié de l'artisanat. Il peut aussi quitter l'artisanat.

Des actions de perfectionnement sont prévues à l'intention des ouvriers. — Il y a tout d'abord le brevet professionnel qui peut être préparé par ceux qui font état d'une formation professionnelle (CAP de la spécialité) et d'une expérience professionnelle. — Le titre de meilleur ouvrier de France est, par ailleurs, délivré tous les quatre ans aux candidats qui apportent la preuve de la maîtrise de leur art.

Il. - L ' a c c è s à l ' emp lo i d e r e s p o n s a b l e d ' e n t r e p r i s e

2.1. L'installation

Il s'agit soit d'une création d'entreprise, soit d'une reprise d'entreprise existante, qu'elle soit familiale ou non. En France, aucune réglementation n'exige de faire la preuve d'une qualification suffisante (formation, expérience) pour prendre la direction d'une entreprise artisanale. Seule la coiffure fait exception : le propriétaire d'un salon doit posséder un BP de coiffure ou faire appel à un gérant technique possédant le titre.

2.2. Qui devient travailleur indépendant ?

2.2.1. Cheminement professionnel moyen

Les chefs d'entreprise artisanale sont, pour la plupart, d'anciens salariés (74 %) et notamment d'anciens salariés d'entreprises artisanales (54 %). La part de cette filière d'accès à l'artisanat (salariat) tend d'ailleurs à croitre puisque 77 % des artisans établis depuis 1975 ont été salariés contre 58 % en 1944. Ceci se produit au détriment d'autres filières telles que la transmission du patrimoine qui, pendant la même période, diminue de 21 % à 7 % ainsi que l'accès direct au sortir de la formation (scolaire ou apprentissage) qui est ramené de 20 % à 6 % (1). Le plus souvent encore, ces anciens salariés s'installent dans le secteur d'activité économique dont ils ont tiré leur expérience professionnelle : environ 80 % des

(1) N Barthélémy - - L'artisanat à grands traits - Economie et StetMque, nm 128, INSEE, décembre 7980

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chefs d'entreprise ont exercé leur métier dans la même entreprise ou dans une ou plusieurs entreprises de la même branche d'activité (1). Alors que 70 % des artisans déclarent avoir suivi une formation professionnelle (2), 60 % exercent sans diplôme professionnel (3). Quand on sait que les trois quarts des artisans qui ont reçu une formation sont passés par l'apprentissage à l'exclusion de toute autre formation, et que le taux d'échec au CAP est beaucoup plus important pour les apprentis que pour les élèves, on peut avoir une explication partielle du phénomène. Toutefois, les jeunes qui s'installent attestent de plus en plus d'une formation professionnelle et suivent plus fréquemment que leurs aînés des formations complémentaires techniques ou de gestion : 78 % des chefs d'entreprise nés depuis 1950 ont suivi une formation contre 58 % pour ceux nés avant 1918. Le profil moyen du chef d'entreprise artisanale est plutôt celui d'un apprenti qui, après avoir exercé pendant plusieurs années en qualité de salarié dans une ou plusieurs entreprises, décide de s'installer à son compte dans sa spécialité. Mais ce profil doit être nuancé, les conditions et possibilités d'installation variant sensiblement selon le secteur d'activité et le capital financier, culturel et technique détenu par le futur artisan (4). 2.2.2 Conditions et possibilités d'installation a) Capital financier et origines sociales Les possibilités d'installation sont variables selon les secteurs d'activité : Dans certains secteurs, il est indispensable de disposer d'un capital d'apport important pour l'acquisition des équipements de production et du fonds de commerce. Ces secteurs sont donc difficilement accessibles aux jeunes ouvriers qui ne peuvent se faire transmettre le capital ou dont la famille ne peut faire l'avance de la mise de fonds (ex : le commerce de détail alimentaire). Dans d'autres secteurs, au contraire, le capital nécessaire pour s'installer est faible et autorise aisément un fils de famille modeste à « devenir son propre chef » (bâtiment : peinture, entretien de locaux, électricité du bâtiment). Il existe donc un avantage pour ceux qui vont pouvoir disposer d'un capital, surtout lorsqu'il s'agit d'une transmission d'activité (des équipements de production, du fonds de commerce, de la clientèle). Dans ce cas, il n'y a pas toujours passage du futur artisan par le statut de salarié ; il s'installe souvent après avoir été auxiliaire familial. Sont encore avantagés ceux dont la classe sociale leur a permis d'accumuler suffisamment pour disposer des moyens nécessaires à l'installation. Mais il n'en reste pas moins qu'un nombre encore non négligeable d'ouvriers se dirige vers le petit patronnat et que, dans ce cas, on peut parler de « filière de promotion ouvrière » : sur 6 millions d'ouvriers en 1965, 151 000 se sont mis à leur compte en 5 ans (1970), soit 2,5 %. Sur la même période (1965-1970), les ouvriers devenus petits commerçants ou artisans sont donc plus nombreux que les ouvriers devenus techniciens ou cadres (catégories socio-professionnelles 41-44) : 151 000 au lieu de 140 000 (5). b) Capital culturel et capital technique Les valeurs propres à l'artisanat (effort, goût du travail bien fait, acceptation de la durée du travail, etc.) sont intégrées par les jeunes issus du petit patronnat mais aussi par ceux qui sont formés en apprentissage et qui deviennent salariés dans des entreprises artisanales.

(1) SEGESA, Conditions dkW.#.bim et dm disparition des artisans cité par C. Jaeger, Artisanat et capiwismo. L 'univers de 1. roue de rhà"M Paris : Payot, 1982. (2) Source : Enquête Artisanat, 1978, INSEE. (3) Source : RIM. (4) G et B. Zarca, La cheminement professionnel du artisans, CREDOC, 1978. (5) Tiré de l'enquête Formation-qualification professionnelle (FOP), 1970, INSEE.

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Ce second mode de transmission des valeurs et savoirs explique que près de 65 % des chefs d'entreprise artisanale étaient, avant leur installation, salariés dans une autre entreprise artisanale ou employés — ou collaborateurs non salariés — dans une entreprise familiale (1). La formation professionnelle fait partie du capital technique utile à l'artisan pour s'installer. Des différences apparaissent toutefois selon les secteurs d'activité : • dans la réparation et l'installation d'équipements électriques et techniques ainsi que dans le travail des métaux, 75 à 80 % des chefs d'entreprise ont suivi une formation professionnelle ; • dans d'autres secteurs (la maçonnerie, les fabrications diverses) seuls 50 % des artisans ont reçu une formation professionnelle (2). L'évolution constatée au sein des nouvelles générations d'une proportion accrue d'artisans formés s'explique d'une part, par un développement de l'enseignement technique et, d'autre part, par l'introduction de technologies plus complexes dans les équipements, qui requièrent un niveau de formation toujours plus élevé. Les artisans qui s'installent dans certains secteurs (ex. : mécanique, électricité/ électronique) ne sont plus seulement des ouvriers mais des techniciens ou des ingénieurs. Par ailleurs, on constate une étroite correspondance entre le type de formation et la taille de l'entreprise : 55 % des chefs d'entreprise employant 1 salarié sont passés par l'apprentissage contre 38 % des artisans ayant atteint le seuil réglementaire, c'est-à-dire employant plus de 10 salariés (3). L'itinéraire d'un chef d'entreprise « salariale » devenu un gestionnaire et un commercial est donc différent de celui d'un chef d'une toute petite entreprise qui reste essentiellement un producteur. Enfin, la combinaison de ces trois formes de capital donne non seulement plus de chance pour s'installer mais une plus grande probabilité de demeurer dans un secteur animé de mouvements d'entrée-sortie importants.

2.3. Pour quel projet ?

2.3.1. Promotion sociale ascendante

C'est le projet développé par les ouvriers qui sont eux-mêmes issus de la classe ouvrière.

C'est certainement pour cette catégorie de la population que le projet d'installation est le plus difficile à réaliser. Ils sont, en effet, nombreux à être obligés de quitter l'artisanat car moins bien armés que les autres (absence de capital financier, de capital socio-culturel, savoirs et pratiques professionnels parfois insuffisants).

2.3.2. Héritage social Il s'agit des fils de patrons qui ont pu ne pas transiter par le salariat, Ils sont aidés dans leur installation par les parents, grâce au capital financier accumulé. Ils bénéficient le plus souvent d'une formation et d'une culture technique importantes.

2.4. Cheminement professionnel des artisans

2.4.1. Le retour au salariat

La perte du statut d'artisan est le plus souvent vécue comme un échec. D'après une enquête de la SEGESA (4), la plupart des professionnels (65 %) qui ont perdu leur statut d'artisan retournent au salariat. Pour deux tiers d'entre eux, ils restent dans leur secteur d'activité avec, quelquefois, une promotion (chef d équipe ou de chantier dans une autre entreprise artisanale, le plus souvent dans une entreprise plus importante). Les autres, au contraire, doivent envisager une reconversion professionnelle.

(1) Enquête Artisanat, 1978, INSEE (2) N. Barthélémy, op. ciL (3) Ibid. (4) SEGESA cité par Jaeger, op. ciL

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2.4.2. Le chef d'entreprise maintient l'activité de son entreprise et conserve son statut de chef d'entreprise du secteur des métiers. Il peut, dans certaines spécialités, préparer le brevet de maîtrise. Le titre de maître artisan en son métier, auquel ce brevet donne droit, sanctionne un haut niveau de qualification et les capacités pédagogiques du titulaire.

2.4.3. Le chef d'entreprise développe l'activité de son unité, sort de l'artisanat pour devenir responsable d'une petite ou moyenne entreprise (PME). Tous les chefs d'entreprise artisanale ne nourrissent pas ce projet, ceux qui franchissent le seuil sont rares. La majorité des artisans préfèrent conserver leur statut d'artisan et l'organisation du travail attachée à la taille de l'entreprise ainsi que les relations personnelles et professionnelles propres à l'artisanat.

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LES CHAMBRES DE MÉTIERS 1) Les chambres de métiers, qui ont été créées en 1925, sont actuellement au nombre de 103. Ce sont des établissements publics entièrement composés d'élus (artisans, compagnons, conjoints...). 2) Les chambres de métiers ont pour mission de représenter les « intérêts généraux de l'artisanat de leur circonscription », d'organiser l'apprentissage et de gérer les actions destinées à leurs ressortissants. Depuis leur création, elles ont considérablement diversifié leurs actions. Actuellement, elles mettent en œuvre des moyens susceptibles de favoriser l'insertion économique et sociale des artisans (formation et gestion aux techniques commerciales, sensibilisation à la micro-informatique, diffusion des connaissances techniques). Les chambres de métiers participent à la connaissance du secteur des métiers en tenant le Répertoire des métiers qui porte mention des caractéristiques Je l'entreprise et de la qualité d'artisan ou de maître-artisan du responsable. Toute personne qui n'emploie pas plus de 10 salariés et qui exerce, à titre principal ou secondaire, une activité professionnelle indépendante de production, de transformation, de réparation ou de prestation de services, à l'exclusion de l'agriculture et de la pêche, doit se faire immatriculer au Répertoire des métiers. 3) Les chambres de métiers sont structurées en trois niveaux :

• l'Assemblée permanente des chambres de métiers (APCM) qui représente l'ensemble des chambres de métiers auprès des pouvoirs publics et coordonne l'action de celles-ci ;

• les conférences régionales des métiers (COREM) qui sont des organismes de concertation et d'études pour tous les problèmes communs des chambres de métiers de la région. Les chambres de métiers se font ainsi représenter dans les différentes instances régionales ;

• les chambres de métiers au niveau de chaque département.

Organisation des chambres de métiers

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Tables de correspondance entre la nomenclature des catégories socio-professionnelles (PCS) et le Répertoire Français des Emplois

La nouvelle nomenclature des professions et catégories socio-professionnelles élaborée par l'INSEE (PCS) réserve aux artisans une de ses catégories (CS 21), En ce qui concerne les ouvriers qualifiés et non qualifiés, une nouvelle distinction est introduite : certains ouvriers dont l'activité présente en général un caractère artisanal sont classés dans la catégorie des ouvriers qualifiés et non qualifiés de type artisanal (CS 63 et CS 68) ; les autres ouvriers dont l'activité se situe le plus souvent dans des entreprises industrielles sont classés parmi les ouvriers qualifiés ou non qualifiés de type industriel (CS 62 et CS 67) (1). Ce découpage ne correspond pas tout à fait à celui proposé par le Répertoire français des emplois. En effet notre distinction est établie par secteur d'activité et métier et inclut, dans la même fiche descriptive, les catégories socio-professionnelles d'artisans et d'ouvriers qualifiés et non qualifiés de l'artisanat. On notera qu'à certaines rubriques de la PCS correspondent des emplois-types de cahiers du RFË autres que l'artisanat ; c'est le cas notamment pour les emplois du bâtiment, de l'électricité/électronique et de la mécanique.

(1) La distinction : ouvrier de type industriel/ouvrier de type artisanal, ne se confond pas exactement avec la distinction : entreprise industrielle/entreprise artisanale Des ouvriers qualifiés de type artisanal peuvent être occupés dans des entreprises industrielles, comme il est possible de rencontrer des ouvriers qualifiés et non qualifiés de type industriel dans des entreprises artisanales.

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TABLE DE CORRESPONDANCE Nomenclature des professions et catégories socio-professionelles (PCS)

Répertoire français des emplois (RFE) (1)

(1) Nous n'avons pas fait apparaître les non-couvertures partielles de la PCS par le RFE (niveau appellation d'emploi).

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RÉPERTOIRE FRANÇAIS DES EMPLOIS Les emplois-types. 18 cahiers.

1/2 Assurances et banques 3 Électricité et électronique 4 Administration et gestion

des entreprises 5 Commerce et distribution 6 Informatique 7 Santé 8 Activités sociales, socio-

culturelles et de conseil 9 Hôtellerie et tourisme 10 Transport et manutention 11 Travail des métaux 12 Fabrication industrielle : t.1 textile, habillement

et cuir

t.2 métallurgie, fonderie, matériaux de construction, verre et céramique

t.3 chimie-bois-papier et carton t.4 industries agro-alimentaires 13 Bâtiment et travaux publics 14 Information et communication : t.1 presse, édition, imprimerie

et publicité t.2 audiovisuel et spectacles vivants t.3 information et communication

de l'entreprise 15 Gestion de la production 16 Production agricole 17 Fonction publique 18 Artisanat

Conception couverture : Bertrand Meyrat

Prix: :120F Imprimé en France ISBN 2-11-002379-1

DF 1998

Centre d'Études et de Recherches

sur les Qualifications 9, rue Sextius Michel 75015 Paris

Tél.: (1)45756263

La Documentation Française 29-31, quai Voltaire 75340 Paris Cedex 07 Tél. : 40157000 -Télex: 204826 Docfran Paris

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