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ROYAUME DU MAROC Ministère de la Santé Ecole Nationale de Santé Publique CYCLE DE SPECIALISATION EN SANTE PUBLIQUE ET EN MANAGEMENT DE LA SANTE FILIERE : Santé De Famille Santé Communautaire (SFSC) PROMOTION (2015-2017) Mémoire de fin d’études ELABORE PAR : Dr. Amal CHOUIBA ENCADRE PAR : Pr M.A TAZI ENSP, Rue Lamfadel Cherkaoui, Madinat Al Irfane, Rabat Tél. : 05.37.68.31.62 - Fax 05.37.68.31.61 - BP : 6329 Rabat - http://ensp.sante.gov.ma LE PROFIL EPIDEMIOLOGIQUE DES PATIENTS AVEC NEPHROPATHIE DIABETIQUE DANS TROIS CENTRES DE SANTE URBAINS DE LA PREFECTURE DE RABAT

LE PROFIL EPIDEMIOLOGIQUE DES PATIENTS AVEC … constatée au cours de ces dernières années. Selon l'OMS, on estime que 422 millions d'adultes vivaient avec le diabète en 2014 comparé

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i

ROYAUME DU MAROC

Ministère de la Santé

Ecole Nationale de Santé Publique

CYCLE DE SPECIALISATION EN SANTE PUBLIQUE ET

EN MANAGEMENT DE LA SANTE

FILIERE : Santé De Famille – Santé

Communautaire (SFSC)

PROMOTION (2015-2017)

Mémoire de fin d’études

ELABORE PAR : Dr. Amal CHOUIBA ENCADRE PAR : Pr M.A TAZI

ENSP, Rue Lamfadel Cherkaoui, Madinat Al Irfane, Rabat

Tél. : 05.37.68.31.62 - Fax 05.37.68.31.61 - BP : 6329 Rabat -

http://ensp.sante.gov.ma

LE PROFIL EPIDEMIOLOGIQUE DES PATIENTS

AVEC NEPHROPATHIE DIABETIQUE DANS

TROIS CENTRES DE SANTE URBAINS DE LA

PREFECTURE DE RABAT

ii

Résumé

Introduction : le diabète constitue un sérieux problème de santé publique au

Maroc de part son évolution silencieuse et ses complications à moyen et à long

terme. La néphropathie diabétique est une grave complication du diabète, non

prise en charge elle conduit à l’insuffisance rénale chronique terminale. Ce travail

permet de décrire le profil épidémiologique des patients diabétiques avec

néphropathie diabétique au niveau de la préfecture de Rabat.

Méthodes : il s’agit d’une étude série de cas rétrospective descriptive portant sur

128 diabétiques présentant une néphropathie diabétique suivis au niveau de 03

centres de santé urbains à la préfecture de Rabat. Les données ont été receuillies à

partir des carnets du suivi des malades et complétées en cas de besoin par des

entrevues. L’analyse a été réalisée à l’aide du logiciel SPSS.

Résultats : l’âge moyen de notre population d’étude est de 63,0±12,3 ans avec

prédominance féminine (67,2%) soit un sexe ratio H/F de 0.48. 77,3% sont des

diabétiques de type 2 (n=99). 79,6% des patients sont au stade de néphropathie

incipiens et 20,3% sont au stade de néphropathie avérée. La moyenne de

l’ancienneté du diabète au moment de l’installation de la néphropathie diabétique

est de 14,3±11,3 ans, 14,1% des patients ont une rétinopathie diabétique, 72,6%

sont hypertendus, 52,3% ont un surpoids et 67,9% ont une dyslipidémie. Un

déséquilibre glycémique et un mauvais suivi biologique initial ont été notés chez

la majorité des patients : HbA1c anormale chez 91,4%, la microalbuminurie

n’était pas demandée selon les normes dans 85% des cas lors du diagnostic du

diabète. La réalisation des bilans du suivi avant l’installation de la néphropathie

diabétique était mieux respectée chez les diabétiques de type 2 par rapport aux

diabétiques de type 1 et chez ceux bénéficiant d’une couverture sociale.

Conclusion : Plus d’attention devrait être accordée au suivi initial des patients

diabétiques en matière du dépistage et du suivi régulier avec un contrôle optimal

de la glycémie, la pression artérielle et l’ensemble des facteurs de risque

cardiovasculaires.

Mots clés : diabète, néphropathie diabétique, dépistage, microalbuminurie, profil

épidémiologique, centres de santé.

iii

Abstract

The epidemiological profile of patients with diabetic nephropathy in three

urban health centers in Rabat prefecture

Introduction: Diabetes is a serious health problem which is very common in

morocco due to its silent evolution and its complications in the medium and long

term. Diabetic nephropathy (renal disease) is the serious complication of diabetes.

Hence, it leads to unsupported chronic renal terminal failure. This study aims at

describing the epidemiological profile of diabetic patients with diabetic

nephropathy(renal disease) in Rabat district.

Methods: This is a descriptive retrospective study concerning 128 diabetic

patients with diabetic nephropathy monitored at the level of 3 urban health centers

in Rabat district. The data were collected from patients follow-up diaries filled in

case of need by means of interviews. The analysis was carried out using the SPSS

software.

Results: The average age of the targeted population in our study was between

63.0 ± 12.3 years with a female predominance(67.2%), a sex ratio of

0.48(man/woman). 77.3% are type 2 diabetic (n=99). 79.6 % of the patients are at

the stage of nephropathy incipiens and 20.3 % are at the stage of known

nephropathy. The average age of diabetes during diabetic nephropathy was

between 14.3± 11.3years, 14.1% of patients had diabetic retinopathy, 72.6% of

which had hypertension, 52.2% were overweight and 67.9% had dyslipidemia. A

glucose imbalance and poor initial biological monitoring were noted among the

majority of patients: HbA1c abnormal in 91.4%, microalbuminuria not requested

accoding to norms in 85% of the cases in the diagnosis of diabetes.

The realization of follow-up reports before the installation of diabetic nephropathy

was better observed in type 2 diabetics compared to type1 diabetics and those

with social coverage.

Conclusion: More attention should be paid to initial follow-up of diabetic patients

by identifying and regular follow-up with optimal blood glucose control, blood

pressure and all cardiovascular risk factors.

Key words: Diabetes, diabetic nephropathy, identifying , microalbuminuria,

epidemiological profile, health centers.

iv

ملخص

حالث مراكز صحة بمدىة الرباط ف السكري الكلة اعتالل مه عاوون اللذه مرضىال وبائات

يذ يعبػفبربانص شض انسكش يشكهخ صحخ ػبيخ خطشح ف انغشة ظشا نزطسي مقدمة:

انعبػفبد انخطشح نشض انسكش، غش يؼزذح ي . اػزالل انكهخ انسكش يذيزسطخ غهخ األ

انهز صف ثبئبد يشظ انسكشثا ؤد ان ابء يشحهخ انشض انكه. زا انؼم سح نب

.انشثبغثذخ ؼب ي اػزالل انكهخ انسكش

ؼب ي اػزالل انكهخ انهز يشظ انسكش يشط ي 821ل صفخ ز دساسخ اسزؼبدخ الطرق:

يشاقجخ انشظ دفبرش ي اخزد انؼطبد انشثبغ. ثذخ حعشخ خكض صحايش 30ف يزجؼ انسكش

.SPSS رى إجشاء انزحهم ثبسزخذاو ثشبيج .ثهقبءاد إرا نضو األيش ذسزكها

M ٪( سجخ انجس2..0ساد يغ غهجخ اإلبس ) 82.0± 00.3ػش سكب دساسزب يزسػ كب الىتائج:

/ F 3..1 ....0ثذاخ ٪ ي انشظ ى ف يشحهخ9.0.(. 99) = 2انسكش ي انع ٪ ي يشظ

يذح انسكش ف قذ خ اػزالل انكهخ انؼه. كب يزسػ ٪ يى ف يشحه23.0ي اػزالل انكهخ

٪ ي انشظ اػزالل انشجكخ انسكش، 8..8نذ ػبيب، 88.0± 0..8بػزالل انكهخ انسكش االصبثخ ث

اظطشاة شحو نذى ٪ 9..0٪ ؼب ي صبدح انص، 32.0اسرفبع ظغػ انذو، نذى ٪ يى 2.0.

انغبنجخ انؼظ ي نز انجنج األن سء انززجغ سجخ انسكش ف انذو خهم ف انذو. نحظ

٪ ي انحبالد 13هؼبش ف نانضالن فقب ػذو غهت ٪، ..98غش غجؼ ف HbA1c انشظ: سجخ

بػزالل انكهخ انسكش أفعم احزشايب ث االصبثخ رشخص يشض انسكش. كب رحقق انزبثؼبد قجماصبء

رغطخػه فشأنئك انز ز ػذ 8يقبسخ يغ داء انسكش ي انع 2داء انسكش ي انع ف

.صحخ

ن نشظ انسكش ي حش فحص هززجغ انجنج األانضذ ي االزبو ن ؼط جغ أ الخالصة:

يم انخطش انقهجخ انػبئخ يزبثؼخ يزظخ يغ انزحكى األيضم ف سجخ انسكش ف انذو ظغػ انذو ػا

.ثشكم ػبو

. خكض صحشافحص، انضالن، انثبئخ، ي يشض انسكش، اػزالل انكهخ انسكش، كلمات البحج:

v

Table des matières

Liste des figures………………………………………………………….…....….vi

Liste des tableaux …..……………………………………………………….……vi

Liste des annexes …..………………………………………………...…………viii

Liste des abréviations…..…………………………………………………………ix

I. Introduction……………………………………………………………….….….1

II. Rappels : état des connaissances…………………………………………….…2

1. Histoire naturelle de la néphropathie diabétique……………………..……....2

1.1 Diabète de type 1…………………………………..…….………………..3

1.2 Diabète de type 2…………………………………..……….…………......4

2. Moyens de dépistage de la néphropathie diabétique…………………………5

III. Matériel et méthodes…………………………………………..........................7

IV. Résultats………………………………………………………………….…..11

3. Les caractéristiques socio-démographiques…………………………..….…11

4. Les antécédents familiaux et personnels……………………………….........13

5. Les caractéristiques cliniques- mode de vie……………………………...….15

6. Les paramètres biologiques……………………………………………….....16

7. Les paramètres thérapeutiques………………………………………...…….17

8. Les paramètres du suivi initial des patients avant l’installation de la

néphropathie diabétique………………………..……...…………………….18

V. Discussion………………………………………………………………….....29

VI. Conclusion - Recommandations…………………………………………......35

Références…………………………………………………………......................37

Annexes………………………………………………………………………......43

vi

Liste des figures

Figure n°1 : L’évolution naturelle de la néphropathie diabétique dans le diabète

de type 1…………………………………………………………………………...4

Figure n°2 : L’évolution naturelle de la néphropathie diabétique dans le diabète

de type 2………………………………………………………………………..…5

Liste des tableaux

Tableau I : Les caractéristiques socio-démographiques des patients avec

néphropathie diabétique par type du diabète…………………………………..…12

Tableau II : La répartition des antécédents personnels et familiaux des patients

avec néphropathie diabétique par type du diabète…………………………...….14

Tableau III : La répartition des paramètres cliniques et mode de vie chez les

patients avec néphropathie diabétique par type du diabète…………………......15

Tableau IV: La distribution des paramètres biologiques des patients avec

néphropathie diabétique par type du diabète……………………………………..17

Tableau V : La distribution du schéma thérapeutique antidiabétique et

antihypertenseur chez les patients avec néphropathie diabétique par type du

diabète avant et après l'installation de la néphropathie diabétique………………18

Tableau VI : Les paramètres du suivi initial des patients par type du diabète avant

l'installation de la néphropathie diabétique………………………………….…..19

Tableau VII : Demande de la microalbuminurie en (%) dans le cadre du

dépistage initial de la néphropathie diabétique au moment du diagnostic du

diabète selon les caractéristiques socio-démographiques des patients atteints de

néphropathie diabétique………………………………………………………….20

Tableau VIII: La rythmicité de la demande de la microalbuminurie dans le cadre

du suivi annuel selon certaines caractéristiques sociodémographiques des patients

avant l’installation de leur néphropathie diabétique…………………………….21

vii

Tableau IX : l’équilibre glycémique chez les patients avec néphropathie

diabétique selon certaines caractéristiques sociodémographiques, cliniques et du

mode de vie…………………………………………………………………...….22

Tableau X : Régularité de la réalisation du bilan rénal en (%) chez les patients

avec néphropathie diabétique selon les caractéristiques socio-démographiques et

cliniques……………………………………………………………………….…23

Tableau XI : Régularité de la réalisation du bilan lipidique en (%) chez les

patients avec néphropathie diabétique selon certaines caractéristiques socio-

démographiques et cliniques………………………………………………....….24

Tableau XII : Régularité de la réalisation du bilan glycémique en (%) selon

certains paramètres socio-démographiques, cliniques et biologiques chez les

patients avec néphropathie diabétique…………………………………….…….25

Tableau XIII : Le pourcentage du respect des rendez-vous de la consultation des

maladies chroniques des patients avec néphropathie diabétique selon certains

paramètres socio-démographiques et cliniques………………………………....27

Tableau XIV : Le pourcentage du respect des mesures du traitement par les

patients avec néphropathie diabétique selon certains paramètres socio-

démographiques et cliniques……………………………………………………..28

viii

Liste des annexes

Annexe A : fiche technique des 03 centres de santé urbains lieu de

l’étude………………………………………………………………………….....43

Annexe B : Fiche d’exploitation………………………………………………....43

Annexe C : Questionnaire utilisé dans l’approche STEPwise de l’OMS pour la

surveillance des facteurs de risque des maladies chroniques (STEP) adapté au

Maroc…………………………………………………………………………….46

Annexe D : Recommandations de l’OMS concernant l’activité physique par

tranches d’âge………………………………………………………………….....48

Annexe E : Classification de l'indice de masse corporelle selon l'OMS……….49

Annexe F : Formules du calcul de la clairance de la créatinine………………..49

Annexe G : Classification de la maladie rénale selon KDIGO………………....50

ix

Liste des abréviations

ND : Néphropathie diabétique

OMS: Organisation mondiale de la santé

DFG: Débit de filtration glomérulaire

MDRD: Modified Diet in Renal Disease

HTA : Hypertension artérielle

IMC: Indice de masse corporelle

GAJ: Glycémie à jeun

HbA1C : Hémoglobine glyquée

CHU : centre hospitalier universitaire

DT1: Diabétique type 1

DT2: Diabétique type 2

ATCD: Antécédent

RAMED : Régime d’assistance médicale

RDV: Rendez-vous

IEC: Inhibiteur de l'enzyme de conversion

ARA II: Antagoniste des récepteurs de l'angiotensine 2

PAS : Pression artérielle systolique

PAD : Pression artérielle diastolique

1

I. Introduction:

Le diabète constitue un véritable problème de santé publique. Une élévation

constante du nombre de cas de diabète et de la prévalence de la maladie a été

constatée au cours de ces dernières années. Selon l'OMS, on estime que 422

millions d'adultes vivaient avec le diabète en 2014 comparé à 108 millions en

1980. La prévalence mondiale du diabète a presque doublé depuis 1980, passant

de 4,7% à 8,5% chez la population adulte. Au cours des dix dernières années,

cette prévalence a augmenté plus rapidement dans les pays à revenu faible ou

moyen que dans les pays à revenu élevé [1].

En 2012, on estime que le diabète était à l'origine de 1,5 million de décès. 2,2

millions de décès supplémentaires étaient provoqués par une hyperglycémie. Sur

ces 3,7 millions de décès, 43% surviennent avant l'âge de 70 ans [1].

Au Maroc, le diabète est l'une des maladies non transmissibles les plus fréquentes

et l'un des sérieux problèmes de santé publique. Selon l'enquête nationale sur les

facteurs de risque des maladies cardiovasculaires menée en 2000, la prévalence du

diabète était de 6,6 % dans la population âgée de 20 ans et plus [2].

La gravité du diabète provient essentiellement de ses complications à long terme,

source de handicap pouvant altérer la qualité de vie et générer de lourdes dépenses

de santé.

Parmi les complications à long terme du diabète, la néphropathie diabétique (ND)

est la plus grave et son incidence ne fait qu'augmenter. Cette augmentation est

attribuée au vieillissement de la population, au changement du mode de vie en

particulier la sédentarité, l'obésité et le mode alimentaire et à la diminution de la

mortalité cardio-vasculaire permettant à la ND de s'exprimer cliniquement [3].

Elle touche 15 à 30% des diabétiques après 10 à 15 ans d'évolution [4]. Au Maroc,

nous ne sommes pas encore en mesure de faire des prévisions précises sur la

prévalence de la ND dans le type 2 [5].

La ND est une maladie évolutive et le plus souvent silencieuse, non prise en

charge, elle conduit à l'insuffisance rénale chronique terminale imposant le

démarrage d'une thérapie de suppléance dont l'accès reste très limité en raison de

son coût très élevé [6].

Dans la plupart des pays occidentaux, la ND est actuellement la première cause de

l'insuffisance rénale chronique terminale. En France en 2015, selon le registre

REIN, le diabète représente 43% des causes de mise en dialyse [7].

2

Au Maroc, la ND était la première cause de l'insuffisance rénale chronique (30%)

selon une enquête réalisée en 2007 au service des urgences du centre hospitalier

universitaire Ibn-Sina de Rabat [8]. Selon l'étude MAREMAR, première étude

épidémiologique sur la maladie rénale chronique au Maroc, le diabète constitue

32,79% des causes de la maladie rénale chronique [9].

Le dépistage précoce de la ND peut retarder sa progression vers l'insuffisance

rénale chronique par un blocage du système rénine angiotensine, un bon contrôle

glycémique et un meilleur équilibre tensionnel [10, 11].

Ainsi le but de ce travail est d'étudier le profil épidémiologique des patients

diabétiques présentant une ND dans la perspective d'améliorer la qualité de prise

en charge de nos patients diabétiques à travers le dépistage précoce de la ND et

son traitement au stade débutant.

Objectifs de l'étude:

1. Objectif principal

Décrire le profil épidémiologique du patient diabétique avec ND.

2. Objectifs spécifiques

Définir la néphropathie diabétique et ses différents stades évolutifs.

Décrire le suivi initial des patients avec ND.

Décrire le rythme du suivi biologique avant l'installation de la ND.

Etablir des recommandations pour retarder la survenue de la ND ou

ralentir sa progression.

II. Rappels : état des connaissances:

1. Histoire naturelle de la néphropathie diabétique:

L'histoire naturelle de l'atteinte rénale du diabète de type 1 ou de type 2 est dans

de nombreux aspects similaire, la ND passe par 5 stades décrits par Mogensen

[12] :

o Stade I : se caractérise par une néphropathie fonctionnelle avec

augmentation de la taille des reins, du volume glomérulaire et de la

filtration glomérulaire.

o Stade II : des lésions rénales histologiques apparaissent.

o Stade III : tournant évolutif majeur; correspond à la néphropathie

incipiens définie par l’apparition d’une microalbuminurie (excrétion

3

urinaire d’albumine de 30 à 300 mg/24 h) et d’une élévation de la

pression artérielle. A ce stade le risque d'évolution vers l'insuffisance

rénale existe ainsi qu'un risque cardio-vasculaire accru.

La présence d'une microalbuminurie est aussi un facteur prédictif du

risque de développer une protéinurie mais n'est pas un facteur prédictif

direct validé du risque de développer une insuffisance rénale chronique

chez le diabétique de type 2.

o Stade IV : la néphropathie est avérée avec présence d’une

macroalbuminurie ou protéinurie (excrétion urinaire d’albumine

dépassant 300mg/24h), de lésions histologiques (dépôts mésangiaux

nodulaires ou diffus, hyalinose artériolaire touchant les artères

glomérulaires afférente et efférente), d’une diminution de la filtration

glomérulaire, d’une protéinurie croissante et d’une hypertension artérielle

(> 140/90 mm Hg).

o Stade V : est celui de l’insuffisance rénale terminale (débit de filtration

glomérulaire < 15 ml/min) et nécessite la mise en dialyse. Un débit de

filtration glomérulaire (DFG) entre 30 et 59 ml/min caractérise

l’insuffisance rénale chronique modérée et un DFG entre 15 et 29

ml/min, une insuffisance rénale chronique sévère.

1.1 Diabète de type 1:

Les cinq stades de la ND peuvent être résumés en trois phases: (figure n°1)

Durant les dix premières années du diabète, les stades I et II sont

infracliniques. Tous les diabétiques sont concernés et faire la distinction

entre ceux qui vont évoluer vers le stade III et ceux qui n'évolueront pas

reste inconnue.

Les dix années suivantes correspondent au stade III caractérisé par

l'apparition d'une microalbuminurie permanente, elle n'est pas donc un

marqueur de risque mais c'est un marqueur précoce qui signe l'installation

irréversible de la ND. Des anomalies minimes de la pression artérielle

peuvent parfois être détectées uniquement par enregistrement ambulatoire.

Huit autres années en moyenne séparent l'évolution du stade IV au stade

de l'IRC puis terminale [13].

4

Figure n°1 : L’évolution naturelle de la néphropathie diabétique dans le diabète

de type 1.

1.2 Diabète de type 2:

Durant la période initiale du diagnostic du diabète, les diabétiques de type 2

tendent également à avoir une augmentation du débit de filtration glomérulaire. A

la différence des diabétiques de type 1, ils ont une prévalence plus importante de

10-25% de microalbuminurie et d'hyperpression artérielle présentes d'emblèe

lorsque le diabète est diagnostiqué pour la première fois. Ceci est du aux longues

périodes d'hyperglycémies asymptomatiques sans diagnostic formel du diabète.

Selon plusieurs travaux récents, la progression des complications rénales dans le

diabète de type 2 suit globalement le même trajet évolutif que dans le diabète de

type 1. (figure n° 2) [14]

5

Figure n° 2 : L’évolution naturelle de la néphropathie diabétique dans le diabète

de type 2

2. Moyens de dépistage de la néphropathie diabétique:

La ND est une complication du diabète caractérisée par sa latence et sa

symptomatologie silencieuse. Seul son dépistage systématique ou chez les

groupes à haut risque de maladie rénale chronique (les diabétiques, les

hypertendus, et la famille des diabétiques des hypertendus et des patients chez qui

le diagnostic de néphropathie a été posé) permet un diagnostic précoce et une

prise en charge adéquate. Selon la société marocaine de néphrologie, il est

recommandé de réaliser un dépistage au moins une fois par an chez tous les

diabétiques et ceci à partir de la 5ème

année d'évolution du diabète pour le type 1 et

dès le diagnostic du diabète pour le type 2. Ce dépistage doit inclure : [15]

La mesure de la pression artérielle.

La recherche de protéinurie et d'hématurie microscopique à la

bandelette urinaire:

o Si la protéinurie est positive: mesure du ratio

albumine/créatinine urinaire ou protéinurie de 24h.

o Si la protéinurie est négative ou traces: recherche de

microalbuminurie chez le diabétique.

6

La mesure de la créatinémie avec estimation du DFG par une des deux

formules (Cockroft et Gault ou MDRD).

Le dosage de l'excrétion urinaire d'albumine peut se faire sur un échantillon

urinaire sur les premières urines du matin, sur les urines de 24h ou sur

prélèvement urinaire minuté. En cas du dépistage positif, deux confirmations

doivent être réalisées sur les urines de 24h car l'excrétion de la microalbuminurie

est très variable dans le temps, elle peut être majorée par le stress, l'effort

physique, la fièvre, le déséquilibre glycémique et pressionnel.

Le prélèvement doit se faire en absence d'infection urinaire et du sang dans les

urines en particulier chez les femmes en période de menstruations, de

vulvovaginite, d'épisode fébrile et à distance d'un effort violent.

Les valeurs définissant la microalbuminurie sont:

L'excrétion urinaire normale d'albumine: < 20mg/24h

Valeurs pathologiques de la microalbuminurie: supérieure à 30 mg/24h

(30 à 300 mg/j) ou supérieure à 30 mg/g de créatininurie (sur

échantillon d’urines en milieu de matinée, à 2 reprises) ou supérieure à 20–

200 μg/minute (sur échantillon urinaire minuté). La microalbuminurie

est une élévation supraphysiologique de l’excrétion urinaire d’albumine

(et non une albumine de nature particulière). Elle est donc considérée comme

pathologique.

Au-delà de 300mg/24h: protéinurie ou macroalbuminurie [16].

7

III. Matériel et méthodes:

Il s'agit d'une étude série de cas, descriptive, rétrospective

- Lieu de l’étude :

Notre étude est menée au niveau des trois centres de santé urbains de la préfecture

de Rabat : centre de santé Annour, centre de santé Lakouas et centre de santé El

Melk. (voir annexe A)

- Critères du choix des 3 centres de santé :

Choix raisonné en concertation avec la délégation provinciale de Rabat.

- Temps de la collecte :

La collecte des données est menée de février à avril 2017.

- Population de l’étude :

Les diabétiques de type 1 et 2 tout âge confondus présentant une néphropathie

diabétique et ceux nouvellement diagnostiqués au moment de l’étude au niveau

des trois centres de santé lieu de la réalisation de notre étude.

- Technique et démarche pour la collecte des données :

Sur 1822 dossiers exploités, on a pu extraire 128 cas répondant à la définition de

la néphropathie diabétique. Un questionnaire de recueil des données a été rempli

pour chaque patient (voir annexe B). Le recueil des données était fait à partir des

carnets de suivi des patients et complété par des entrevues avec ceux dont les

carnets étaient incomplets.

Le questionnaire précise les données socio-démographiques des patients: âge au

moment de la découverte de la ND, sexe, état matrimonial, le niveau d'instruction:

primaire, secondaire, universitaire ou jamais scolarisé, la profession: actif, retraité,

sans profession ainsi que la couverture sociale.

Les données en rapport avec le diabète sont également précisées à savoir le type,

l'année de découverte, les antécédents familiaux du diabète, le traitement

antidiabétique pris avant et après ND, l'existence ou non d'autres complications du

diabète ou autres pathologies associées notamment une hypertension artérielle

(HTA) définie par une valeur supérieure à 13/08 mm Hg [17] avec précision en

cas de son association de la date de sa découverte ainsi que le traitement

antihypertenseur pris avant et après ND. On a également précisé la date

d'installation de la ND, l'existence ou non d'antécédents familiaux de ND chez nos

patients ainsi que la notion d'infections urinaires à répétition documentées à

8

l'examen cytobactériologique des urines ou recherchées selon les signes cliniques

révélateurs.

Notre questionnaire a apporté des informations concernant le mode de vie de nos

patients notamment la notion du tabagisme: actif, sevré, non tabagique ainsi que

l'activité physique mesurée en ayant recours au questionnaire élaboré par l'OMS

visant la surveillance des facteurs de risque des maladies non transmissibles et qui

était adapté au Maroc et qui définit le cadre, l'intensité et la durée de toute activité

physique [18] qui était classée en : (voir annexe C)

intense

modérée

marche

comportement sédentaire

Durant notre questionnaire concernant l'activité physique, on s'est référé aussi aux

recommandations de l'OMS qui précisent l'intensité, la durée et la régularité de

l'activité physique par tranches d'âge [19]. (voir annexe D)

ce questionnaire a détaillé également le résultat du dernier examen clinique avec

précision du poids de chaque patient en (kg), la taille en (m) et l'indice de masse

corporelle (IMC) en kg/m² qui correspond au poids divisé par le carré de la taille

(en mètres). On a adopté la classification de l'IMC selon l'OMS [20]. (voir

annexe E)

Le périmètre abdominal a été également précisé, une obésité abdominale est

définie par une valeur supérieure à 88 cm chez la femme et supérieure à 102 cm

chez l’homme. [17]

Les paramètres biologiques ont été recherchés dans notre questionnaire

notamment:

La glycémie à jeun (GAJ): un diabète (type 1 et 2) est définie par une

glycémie à jeun supérieure ou égale à 1,26g/l (7 mmol/l), ou une glycémie

à n'importe quel moment de la journée supérieure à 2g/l (11,1 mmol/l, ou

encore une glycémie à la deuxième heure de l'hyperglycémie provoquée

orale (HGPO) supérieure ou égale à 2g/l, et ce à deux reprises par un

dosage sur plasma veineux. [21]

L'hémoglobine glyquée (HbA1c): est le reflet de la glycémie, c'est un

marqueur du risque de complication du diabète à long terme, elle permet

d'évaluer l'équilibre glycémique sur une durée de 03 mois. Généralement,

le diabète est considéré équilibré si l'HbA1c est inférieure ou égale à 7%.

9

La Haute Autorité de Santé a émis des recommandations sur les objectifs

cibles d’HbA1c selon le profil du patient : [22]

diabète de type 2, pour la plupart des cas : inférieur à 7%.

diabète de type 1 : entre 7% et 7,5%.

Pour notre population d'étude, un diabète est considéré équilibré pour un taux

d'HbA1c inférieur ou égale à 7%.

La créatinine plasmatique : sa valeur varie selon les laboratoires: la valeur

normale considérée dans notre questionnaire: entre 7 et 12 mg/l.

La clairance de la créatinine : est l'évaluation de la capacité des reins à

filtrer les urines. L'estimation de la clairance de la créatinine se fait par

deux formules : (voir annexe F)

Cockroft et Gault (la plus utilisée) [23]

Formule de l'étude MDRD [24]

La maladie rénale chronique est classée selon Kidney Disease Improving Global

Outcoms (KDIGO) en 5 stades. (voir annexe G)

Le bilan lipidique : une dyslipidémie a été définie par une

triglycéridémie > 1,5 g/l et/ou un taux sanguin de HDLc < 0.4g/l et/ou de

LDLc >1g/l et/ou une cholestérolémie >2g/l. [25]

On a précisé également dans notre questionnaire si la demande de la

microalbuminurie dans le cadre du dépistage au moment du diagnostic du diabète

se faisait selon les normes ou pas et on a précisé également le respect de la

rythmicité de sa demande dans le cadre du suivi annuel: la microalbuminurie doit

être demandée après cinq ans d'évolution pour le diabétique de type 1 puis une

fois par an et au moment du diagnostic du diabète pour le diabétique de type 2

puis une fois par an.

D'autres paramètres ont été également explorés à savoir :

Le lieu du suivi des patients avec ND : centre de santé, centre du

diagnostic, CHU, hôpital.

Le respect des rendez-vous de la consultation des maladies chroniques: qui

était vérifié à travers les carnets du suivi.

Le respect des mesures du traitement: patient discipliné ou indiscipliné à

travers son carnet du suivi.

10

La réalisation des bilans du suivi périodique :

Bilan rénal: respecté si le bilan est fait une fois par an en absence

d'atteinte rénale et selon le besoin en cas d'insuffisance rénale

chronique.

Bilan lipidique: respecté si fait une fois par an.

Bilan HbA1c: respecté si fait tous les 3 mois.

- Méthode d’analyse :

La saisie des données a été faite sur Excel et l'analyse des données a été réalisée à

l’aide du logiciel SPSS. Les variables qualitatives ont été exprimées en

pourcentages et les variables quantitatives ont été exprimées en moyennes ± écarts

type. Le test de chi-2 de Pearson a été utilisé pour tester l’association entre

variables qualitatives et le test T de Student pour la comparaison des moyennes.

Le seuil de significativité a été fixé à 0,05.

- Considérations éthiques :

L'ensemble des données collectées lors de cette étude ont été traitées avec respect

de la confidentialité et de l'anonymat, aucune information comportant l'identité

des patients n'a été communiquée.

11

IV. RESULTATS :

1. Les caractéristiques socio-démographiques :

L'âge moyen de notre population d'étude est de 63,0± 12,3 ans avec prédominance

du sexe féminin (67,2%) soit un sexe ratio H⁄ F de 0,48 (tableau I). 69,5% sont

mariés et 44,5% sont analphabètes (dont 60,5% sont des femmes), la population

active ne représente que 14,8% et 46,1% de nos patients sont des ramédistes.

77,3% des diabétiques de notre étude ont un diabète de type 2.

Une description de ces caractéristiques par type du diabète a montré que l'âge

moyen des diabétiques de type 2 (DT2) est de 64,2±11,4 ans et celui des

diabétiques de type 1 (DT1) est de 59,9 ± 14,9ans. Les DT1 sont plus jeunes par

rapport aux DT2, les moins de 55 ans représentent 31% chez les DT1 vs 16% chez

les DT2. 71,7% des DT2 et 62,1% des DT1 sont mariés. Sur 29 patients DT1, 8

ont un niveau d’instruction universitaire soit un pourcentage de 27,6%, ce

pourcentage est de 7,1% pour les DT2. 64,6 % des DT2 sont des femmes au foyer

et que 20,7% des DT1 sont actifs, 48,5% des DT2 sont ramédistes et 41,4% des

DT1 ont une mutuelle.

12

Tableau I : Les caractéristiques socio-démographiques des patients avec

néphropathie diabétique par type du diabète

Total

n=128

Diabète de

type 1

n=29

Diabète de

type 2

n=99

p.value

n % n % n %

Sexe

- hommes

- femmes

42

86

32,8

67,2

11

18

37,9

62,1

31

68

31,3

68,7

0,50

âge (moyenne ± ET) 63,2±12,3 59,9±14,9 64,2±11,4 0,10

Classes d'âge

- < 55

- 55-64

- 65-74

- 75+

25

44

38

21

19,5

34,3

29,6

16,4

9

8

7

5

31,0

27,6

24,1

17,2

16

36

31

16

16,2

36,4

31,3

16,2

0,32

Etat matrimonial

- célibataire

- marié

- veuf

3

89

36

2,3

69,5

28,1

2

18

9

6,9

62,1

31,0

1

71

27

1,0

71,7

27,3

0,15

Niveau d'instruction

- primaire

- secondaire

- universitaire

- analphabète

29

27

15

57

22,6

21,1

11,7

44,5

5

5

8

11

17,2

17,2

27,6

37,2

24

22

7

46

24,2

22,2

7,1

46,5

0,02

Profession

- actif

- chômeur

- femme au foyer

- retraité

19

7

77

25

14,8

5,4

60,1

19,5

6

1

13

9

20,7

3,4

44,8

31,0

13

6

64

16

13,1

6,1

64,6

16,2

0,16

Couverture sociale

- assurance privée

- mutuelle

- RAMED

- sans

12

30

59

27

9,3

23,4

46,1

21,1

1

12

11

5

3,4

41,4

37,9

17,2

11

18

48

22

11,1

18,2

48,5

22,2

0,06

13

2. Les antécédents familiaux et personnels :

La moyenne de l'ancienneté du diabète au moment de l'installation de la

néphropathie diabétique est de 14,3±11,3 ans, 64,8% des patients ont des ATCD

familiaux du diabète et 72,6% des patients sont hypertendus. Chez 38 patients de

l’ensemble de la population d’étude présentant une complication du diabète

associée, la rétinopathie diabétique était la complication la plus fréquente

diagnostiquée chez 14,1%. Une dyslipidémie a été retrouvée chez 67,9% des

patients alors que 83,5% n'ont aucune autre pathologie associée et seulement

10,1% sont tabagiques.

La distribution des différents paramètres par type du diabète a montré que 41,4%

des DT1 ont une durée d'ancienneté du diabète lors de l'installation de la ND

dépassant 30 ans alors que cette durée ne dépasse pas 10 ans chez 50,5% des DT2

(p=0,0001). Les 2/3 des DT2 ont des antécédents familiaux du diabète alors que la

moitié des DT1 n'ont aucun antécédent familial du diabète (p=0,03).

Sur 99 patients DT2, 76 ont une HTA associée soit un pourcentage de 76,8%, ce

pourcentage est de 58,6% pour les DT1 (p=0,05). Voir tableau II.

14

Tableau II : La répartition des antécédents personnels et familiaux des patients

avec néphropathie diabétique par type du diabète

Total n=128

Diabète de

type 1 n=29

Diabète de

type 2 n=99

p.value

n % n % n %

Année D-ND*

- < 10 ans

- 10-19

- 20-29

- 30+

Année D-ND*( moyenne±ET)

53

45

16

14

14,3

41,4

35,1

12,5

10,9

±11,3

3

5

9

12

27,7

10,3

17,2

31,0

41,4

±12,8

50

40

7

2

10,4

50,5

40,4

7,1

2,0

±7,1

0,0001

0,0001

antécédents familiaux du

diabète

- Oui

- Non

83

45

64,8

35,1

14

15

48,3

51,7

69

30

69,7

30,3

0,03

Antécédents familiaux de

néphropathie diabétique

- Oui

- Non

20

108

15,7

84,4

7

22

24,1

75,9

13

86

13,1

86,9

0,15

HTA

- Oui

- Non

93

35

72,6

27,3

17

12

58,6

41,4

76

23

76,8

23,2

0,05

Complications du diabète:

- rétinopathie

- neuropathie

- coronaropathie

- pied diabétique

- rétinopathie et

neuropathie

- artériopathie des

membres inférieurs et

pied diabétique

- Pas de complications

18

6

8

2

1

1

92

14,1

4,6

6,2

1,5

0,7

0,7

71,8

8

1

3

1

0

1

15

27,6

3,4

10,3

3,4

0,0

3,4

51,7

10

5

5

1

1

0

77

10,1

5,1

5,1

1,0

1,0

0,0

77,8

Pathologies associées

- Oui

- Non

21

107

16,4

83,5

8

21

27,6

72,4

13

86

13,1

86,9

0,65

Tabagisme

- Oui

- Non

- Sevré

13

99

16

10,1

77,3

12,5

3

23

3

10,3

79,3

10,3

10

76

13

10,1

76,8

13,1

0,92

Dyslipidémie

- Oui

- Non

87

41

67,9

32,0

20

9

69,0

31,0

67

32

67,7

32,3

0,89

* durée D-ND : durée d’évolution du diabète au moment du diagnostic de la néphropathie

diabétique

15

3. les caractéristiques cliniques – mode de vie :

52,3% de l'ensemble de notre population d'étude ont un surpoids avec un IMC

moyen de 27,4 ± 4,1 kg⁄m². Une obésité abdominale a été objectivée chez juste

21,8% des patients et 61,7% sont sédentaires (dont 70,9% sont des femmes).

La distribution de l’ensemble des caractéristiques cliniques et celles intéressant le

mode de vie par type du diabète n’a pas objectivé d’association significative

(IMC p=0,38, obésité abdominale p=0,73, marche p= 0,73, sédentarité p= 0,41).

Voir Tableau III.

Tableau III : La répartition des paramètres cliniques et mode de vie chez les

patients avec néphropathie diabétique par type du diabète

Total

n=128

Type 1

n=29

Type 2

n=99 p.value

n % n % n %

IMC*

- normal

- surpoids

- obésité

- obésité sévère

IMC* (moyenne±ET)

35

67

19

7

27,4

27,3

52,3

14,8

5,4

±4,1

6

15

7

1

27,6

20,7

51,7

24,1

3,4

±3,8

29

52

12

6

27,3

29,3

52,5

12,1

6,1

4,2

0,38

0,69

Obésité abdominale

- oui

- non

28

100

21,8

78,1

7

22

24,1

75,9

21

78

21,2

78,8

0,73

Activité intense

- oui

- non

2

126

1,6

98,4

0

29

0,0

100,0

2

97

2,0

98,0

0,44

Activité modérée

- oui

- non

19

109

14,8

85,1

6

23

20,7

79,3

13

86

13,1

86,9

0,31

Marche

- oui

- non

28

100

21,8

78,1

7

22

24,1

75,9

21

78

21,2

78,8

0,73

Sédentarité

- oui

- non

79

49

61,7

38,2

16

13

55,2

44,8

63

36

63,6

36,4

0,41

IMC* : indice de masse corporelle

16

4. Les paramètres biologiques :

Pour l'ensemble de la population de notre étude, la ND était au stade III pour

79,6% (n=102) et au stade IV chez 20,3% (n=26). Dans 85,1% des cas la

microalbuminurie n'était pas demandée selon les normes au moment du diagnostic

du diabète et le rythme de sa demande dans le cadre du suivi annuel n'était

respecté que chez 26,5% des cas (n=34).

Pour 92,1% des patients la valeur de la clairance de la créatinine est inconnue et

91,4% sont en déséquilibre glycémique.

69% des DT1 sont au stade III de la ND, chez 93,1% de l'ensemble des DT1 la

microalbuminurie n'était pas demandée après 5 ans d'évolution du diabète et le

rythme de sa demande dans le cadre du suivi annuel n'était respecté que chez

13,8% des patients.

Pour les DT2, la demande de la microalbuminurie n'était pas faite selon les

normes chez 82,8% et le rythme de sa demande dans le cadre du suivi annuel était

respecté chez 30,3% des patients. Voir tableau IV

17

Tableau IV : La distribution des paramètres biologiques des patients avec

néphropathie diabétique par type du diabète

Total

n=128

Type 1

n=29

Type 2

n=99

p.value

n % n % n %

Stades de la néphropathie

diabétique

- III

- IV

102

26

79,6

20,3

20

9

69,0

31,0

82

17

82,8

17,2

0,18

Demande de la microalbuminurie

selon les normes

- Oui

- non

19

109

14,8

85,1

2

27

6,9

93,1

17

82

17,2

82,8

0,17

Rythme de demande de la

microalbuminurie

- respecté

- parfois respecté

- non respecté

34

74

20

26,5

57,8

15,6

4

24

1

13,8

82,8

3,4

30

50

19

30,3

50,5

19,2

0,007

HbA1c

- normal

- anormal

HbA1c (moyenne±ET)

11

117

8,7

8,5

91,4

±1,4

1

28

9,3

3,4

96,6

±1,5

10

89

8,5

10,1

89,9

±1,4

0,26

0,008

Glycémie à jeun (moyenne±ET)

2,2 ±0,6 2,4

±0,5 2,1 ±0,6 0,19

Clairance de la créatinine

- normale

- insuffisance rénale débutante

- insuffisance rénale modérée

- Pas de clairance de la

créatinine

4

4

2

118

3,1

3,1

1,5

92,1

1

0

0

28

3,4

0,0

0,0

96,6

3

4

2

90

3,0

4,0

2,0

90,9

0,80

5. Les paramètres thérapeutiques :

Avant l'installation de la ND, 53,9% de l'ensemble des patients de notre étude

étaient sous antidiabétiques oraux, le même traitement a été maintenu chez 42,1%

des patients après l'installation de la ND. Sur 93 patients hypertendus dans notre

série d'étude, 76,3% étaient sous une monothérapie avant l'installation de la ND.

Une thérapie comportant un traitement néphroprotecteur était instaurée chez

73,1% des patients.

Après l'installation de la ND, une monothérapie était maintenue chez 66,6% avec

prescription d'un traitement néphroprotecteur chez 81,7% des patients.

75,9% des patients DT1 étaient sous insuline avant la ND, même thérapeutique

était maintenue après ND chez 62,1% des patients DT1.

18

69,7% des DT2 étaient sous antidiabétiques oraux avant la ND, cette même

thérapeutique a été maintenue chez 54,5% des patients.

Par ailleurs, la majorité des patients DT1 et DT2 hypertendus étaient sous

traitement néphroprotecteur avant et après l'installation de la ND. Voir tableau V

Tableau V : La distribution du schéma thérapeutique antidiabétique et

antihypertenseur chez les patients avec néphropathie diabétique par type du

diabète avant et après l'installation de la néphropathie diabétique

Total

n=128

Type 1

n=29

Type 2

n=99

n % n % n %

Traitement antidiabétique avant

néphropathie diabétique

- antidiabétiques oraux

- insuline

- mixte

69

34

25

53,9

26,5

19,5

0

22

7

0,0

75,9

24,1

69

12

18

69,7

12,1

18,2

Traitement antidiabétique après

néphropathie diabétique

- antidiabétiques oraux

- insuline

- mixte

54

39

35

42,1

30,4

27,3

0

18

11

0,0

62,1

37,9

54

21

24

54,5

21,2

24,2

Traitement HTA avant néphropathie

diabétique

- monothérapie

- bithérapie

- trithérapie

Traitement néphroprotecteur

- oui

- non

71

21

1

68

25

76,3

22,6

1,1

73,1

26,9

13

4

0

13

4

44,7

13,7

0,0

44,8

13,8

58

17

1

55

21

58,6

17,2

1,0

55,6

21,2

Traitement HTA après néphropathie

diabétique

- monothérapie

- bithérapie

- trithérapie

Traitement néphroprotecteur

- oui

- non

62

28

3

76

17

66,6

30,1

3,2

81,7

18,3

11

6

0

14

3

37,8

19,8

0,0

48,3

10,3

51

22

3

62

14

51,5

22,2

3,0

62,6

14,1

6. Les paramètres du suivi initial des patients avant l'installation de la

néphropathie diabétique :

Le respect des RDV et des recommandations concernant le traitement était assuré

chez la majorité des patients de notre étude. La répartition par type du diabète a

montré que les DT2 respectent plus leurs RDV et les mesures du traitement par

19

rapport aux DT1 (71,7% vs 51,7% et 79,8% vs 58,6%) et réalisent plus leurs

bilans du suivi (rénal, lipidique, glycémique) par rapport aux DT1 (40,4% vs

20,7%, 37,4% vs 13,8% et 59,6% vs 34,5%). La majorité des DT1 font leur suivi

après ND au niveau du centre du diagnostic par rapport aux DT2 (89,7% vs

57,6%). Voir tableau VI

Tableau VI : Les paramètres du suivi initial des patients par type du diabète avant

l'installation de la néphropathie diabétique

Total

n=128

Type 1

n=29

Type 2

n=99

p.value

n % n % n %

Respect des rendez-vous

- oui

- non

- parfois

86

14

28

67,1

10,9

21,8

15

4

10

51,7

13,8

34,5

71

10

18

71,7

10,1

18,2

0,11

Respect du traitement

- oui

- non

- parfois

96

4

28

75,0

3,1

21,8

17

1

11

58,6

3,4

37,9

79

3

17

79,8

3,0

17,2

0,05

Réalisation du bilan rénal

- oui

- non

- parfois

46

1

81

35,9

0,7

63,2

6

0

23

20,7

0,0

79,3

40

1

58

40,4

1,0

58,6

0,12

Réalisation du bilan lipidique

- oui

- non

- parfois

41

1

86

32,0

0,7

67,1

4

0

25

13,8

0,0

86,2

37

1

61

37,4

1,0

61,6

0,04

Réalisation du bilan glycémique

- oui

- non

- parfois

69

1

58

53,9

0,7

45,3

10

1

18

34,5

3,4

62,1

59

0

40

59,6

0,0

40,4

0,01

Demande de la µalb* lors du suivi

annuel

- faite

- non faite

92

36

71,8

28,1

24

5

82,8

17,2

68

31

68,7

31,3

0,13

Lieu de suivi après néphropathie

diabétique

- Centre de santé

- Centre du diagnostic

- Centre hospitalier

universitaire

42

83

3

32,8

64,8

2,3

3

26

0

10,3

89,7

0,0

39

57

3

39,4

57,6

3,0

0,006

µalb* : microalbuminurie

20

Le tableau VII montre le lien entre la demande de la microalbuminurie dans le

cadre du dépistage au moment du diagnostic du diabète et certains paramètres

socio-démographiques des patients diabétiques avec ND. On a constaté que plus

l'âge augmente plus ce dépistage initial n'est pas fait selon les normes (ce bilan

n’était pas fait pour 95,2% des patients de plus de 75 ans). Une association

significative a été retrouvée entre la demande de la microalbuminurie selon les

normes et deux caractéristiques socio-démographiques : le type de la couverture

sociale (p=0,05) et le niveau d’instruction (p=0.01). Voir tableau VII

Tableau VII : Demande de la microalbuminurie en (%) dans le cadre du

dépistage initial de la néphropathie diabétique au moment du diagnostic du

diabète selon les caractéristiques socio-démographiques des patients atteints de

néphropathie diabétique

Demande de la microalbuminurie dans le cadre du

dépistage au moment du diagnostic du diabète

Non Selon les normes p.value

n % n %

Total 109 85,2 19 14,8

Classes d'âge

- <55

- 55-64

- 65-74

- 75+

18

36

35

20

72,0

81,8

92,1

95,2

7

8

3

1

28,0

18,2

7,9

4,8

0,07

Sexe

- hommes

- femmes

35

74

83,3

86,0

7

12

16,7

14,0

0,68

Diabète

- type 1

- type 2

27

82

93,1

82,8

2

17

6,9

17,2

0,17

Couverture sociale

- assurance privée

- mutuelle

- RAMED

- sans

10

21

54

24

83,3

70,0

91,5

88,9

2

9

5

3

16,7

30,0

8,5

11,1

0,05

Niveau d'instruction

- analphabète

- primaire

- secondaire

- universitaire

53

25

22

9

93,0

86,2

81,5

60,0

4

4

5

6

7,0

13,8

18,5

40,0

0,01

21

Dans le cadre du suivi annuel, une association significative a été retrouvée entre la

rythmicité de la demande de la microalbuminurie et certains paramètres socio-

démographiques : le type du diabète (p=0,007), la couverture sociale (p=0,001) et

le niveau d’instruction (p=0,05) tableau VIII. Ce rythme était respecté deux fois

plus chez les DT2 (30,3% vs 13,8%) et plus le niveau d’instruction des patients

augmente plus le rythme est respecté.

Tableau VIII : La rythmicité de la demande de la microalbuminurie en (%) dans

le cadre du suivi annuel selon certaines caractéristiques socio-démographiques des

patients avant l’installation de leur néphropathie diabétique

Rythmicité de la demande de la microalbuminurie

dans le cadre du suivi annuel

Non respecté Parfois

respecté

respecté p.value

n % n % n %

Total 20 15,6 74 57,8 34 26,6

Classes d'âge

- <55

- 55-64

- 65-74

- 75+

1

5

8

6

4,0

11,4

21,1

28,6

15

25

24

10

60,0

56,8

63,2

47,6

9

14

6

5

36,0

31,8

15,8

23,8

0,16

Sexe

- hommes

- femmes

5

15

11,9

17,4

25

49

59,5

57,0

12

22

28,6

25,6

0,71

Diabète

- type 1

- type 2

1

19

3,4

19,2

24

50

82,8

50,5

4

30

13,8

30,3

0,007

Couverture sociale

- assurance privée

- mutuelle

- RAMED

- sans

6

1

10

3

50,0

3,3

16,9

11,1

5

15

34

20

41,7

50,0

57,6

74,1

1

14

15

4

8,3

46,7

25,4

14,8

0,001

Niveau d'instruction

- analphabète

- primaire

- secondaire

- universitaire

14

4

2

0

24,6

13,8

7,4

0,0

34

14

17

9

59,6

48,3

63,0

60,0

9

11

8

6

15,8

37,9

29,6

40,0

0,05

22

Plus d’équilibre glycémique a été noté chez les DT2 et chez les patients sans autre

complication du diabète associée et même chez ceux qui font la marche sans que

ceci n’atteigne le seuil de la significativité. Voir tableau IX

Tableau IX : Equilibre glycémique chez les patients avec néphropathie

diabétique selon certaines caractéristiques socio-démographiques, cliniques et du

mode de vie

Mesure de l’HbA1c*

anormale normale p.value

n % n %

Total 117 91,4 11 8,6

Classes d'âge

- <55

- 55-64

- 65-74

- 75+

24

37

37

19

96,0

84,1

97,4

90,5

1

7

1

2

4,0

15,9

2,6

9,5

0,14

Sexe

- Hommes

- Femmes

39

78

92,9

90,7

3

8

7,1

9,3

0,68

Diabète

- type 1

- type 2

28

89

96,6

89,9

1

10

3,4

10,1

0,26

Niveau d'instruction

- analphabète

- primaire

- secondaire

- universitaire

52

27

24

14

91,2

93,1

88,9

93,3

5

2

3

1

8,8

6,9

11,1

6,7

0,94

Complications du diabète

- Oui

- Non

35

82

97,2

89,1

1

10

2,8

10,9

0,14

Marche

- oui

- non

24

93

85,7

93,0

4

7

14,3

7,0

0,22

* : moyenne des 3 dernières mesures de l’HbA1c

Le bilan rénal était réalisé régulièrement deux fois plus chez les DT2 par rapport

aux DT1 (40,4% vs 20,7%) avec un p=0,05. Sur 46 patients qui ont fait le bilan

rénal régulièrement 41 n’ont pas la valeur de la clairance de la créatinine soit

89%, ce pourcentage est de 94% chez ceux qui ne font pas régulièrement ce bilan.

23

Sur 93 patients hypertendus dans notre série d’étude, 32 ont réalisé ce bilan

régulièrement soit un pourcentage de 34,4%. Voir tableau X

Tableau X: Régularité de la réalisation du bilan rénal en (%) chez les patients

avec néphropathie diabétique selon les caractéristiques socio-démographiques et

cliniques

Réalisation du bilan rénal régulièrement

Oui Non p.value

n % n %

Total 46 35,9 82 64,1

Classes d'âge

- <55

- 55-64

- 65-74

- 75+

13

16

7

10

52,0

36,4

18,4

47,6

12

28

31

11

48,0

63,6

81,6

52,4

0,027

Sexe

- hommes

- femmes

12

34

28,6

39,5

30

52

71,4

60,5

0,22

Diabète

- type 1

- type 2

6

40

20,7

40,4

23

59

79,3

59,6

0,052

Couverture sociale

- assurance privée

- mutuelle

- RAMED

- sans

6

11

25

4

50,0

36,7

42,4

14,8

6

19

34

23

50,0

63,3

57,6

85,2

0,062

Niveau d'instruction

- analphabète

- primaire

- secondaire

- universitaire

22

12

8

4

38,6

41,4

29,6

26,7

35

17

19

11

61,4

58,6

70,4

73,3

0,66

HTA

- oui

- non

32

14

34,4

40,0

61

21

65,6

60,0

0,35

Une association significative a été retrouvée entre la réalisation du bilan lipidique

régulièrement et le type du diabète (p=0,017), ce bilan a été réalisé presque 3 fois

plus chez les DT2 par rapport aux DT1 (37,4% vs 13,8%).

24

Parmi 87 patients ayant une dyslipidémie associée, 30 ont réalisé régulièrement le

bilan lipidique soit un pourcentage de 34,5%, ce pourcentage est de 26,8% chez

les patients qui n’ont pas de dyslipidémie (p= 0,0001%). Voir tableau XI

Tableau XI : Régularité de la réalisation du bilan lipidique en (%) chez les

patients avec néphropathie diabétique selon certaines caractéristiques socio-

démographiques et cliniques

Réalisation du bilan lipidique régulièrement

oui non p.value n % n %

Total 41 32,0 87 68,0

Classes d'âge

- <55

- 55-64

- 65-74

- 75+

7

17

9

8

28,0

38,6

23,7

38,1

18

27

29

13

72,0

61,4

76,3

61,9

0,45

Sexe

- hommes

- femmes

13

28

31,0

32,6

29

58

69,0

67,4 0,85

Diabète

- type 1

- type 2

4

37

13,8

37,4

25

62

86,2

62,6 0,017

Couverture sociale

- assurance privée

- mutuelle

- RAMED

- sans

4

12

21

4

33,3

40,0

35,6

14,8

8

18

38

23

66,7

60,0

64,4

85,2

0,18

Niveau d'instruction

- analphabète

- primaire

- secondaire

- universitaire

18

11

9

3

31,6

37,9

33,3

20,0

39

18

18

12

68,4

62,1

66,7

80,0

0,68

HTA

- oui

- non

33

8

35,5

22,9

60

27

64,5

77,1

0,17

Dyslipidémie

- oui

- non

30

11

34,5

26,8

57

30

65,5

73,2

0,0001

Le bilan glycémique a été réalisé régulièrement chez les DT2 plus que les DT1

(59,6% vs 34,5%). Une association très significative a été retrouvée entre la

25

réalisation du bilan glycémique et la réalisation des bilans rénal et lipidique :

95,6% des patients qui réalisent le bilan rénal régulièrement et 95,1% de ceux qui

réalisent le bilan lipidique régulièrement réalisent également le bilan glycémique

régulièrement. Voir tableau XII

Tableau XII : Régularité de la réalisation du bilan glycémique en (%) selon

certains paramètres socio-démographiques, cliniques et biologiques chez les

patients avec néphropathie diabétique

Réalisation du bilan glycémique

(HbA1c) régulièrement

oui non p.value

n % n %

Total 69 53,9 59 46,1

Classes d'âge

- <55

- 55-64

- 65-74

- 75+

15

24

18

12

60,0

54,5

47,4

57,1

10

20

20

9

40,0

45,5

52,6

42,9

0,87

Sexe

- hommes

- femmes

18

51

42,9

59,3

24

35

57,1

40,7

0,08

Diabète

- type 1

- type 2

10

59

34,5

59,6

19

40

65,5

40,4

0,017

Couverture sociale

- assurance privée

- mutuelle

- RAMED

- Sans

9

11

38

11

75 ,0

36,7

64,4

40,7

3

19

21

16

25,0

63,3

35,6

59,3

0,017

Niveau d'instruction

- analphabète

- primaire

- secondaire

- universitaire

34

17

13

5

59,6

58,6

48,1

33,3

23

12

14

10

40,4

41,4

51,9

66,7

0,27

HTA

- oui

- non

49

20

52,7

57,1

44

15

47,3

42,9

0,65

Réalisation du bilan rénal régulièrement

- oui

- non

44

25

95,6

30,5

2

57

4,4

69,5

0,0001

Réalisation du bilan lipidique régulièrement

- oui

- non

39

30

95,1

34,5

2

57

4,9

65,5

0,0001

26

La majorité des patients de notre étude, quelle que soit la tranche d’âge et leur

niveau d’instruction, respectent leurs RDV de consultation. Les femmes adhérent

plus que les hommes (72,1% vs 57,1%) et les DT2 plus que les DT1 (71,7% vs

51,7%).

Par ailleurs, aucune association significative n’a été objectivée entre le respect des

RDV et l’HTA d’une part et avoir une autre complication du diabète associée

d’autre part (p=0,83% et p=0,93%) puisque la majorité des patients hypertendus

(2/3) et ceux ayant une complication du diabète associée (2/3) respectent leurs

RDV de consultation, même résultat retrouvé également chez les normotendus et

les patients sans complication du diabète associée. Voir tableau XIII

27

Tableau XIII : Le pourcentage du respect des rendez-vous de la consultation des

maladies chroniques des patients avec néphropathie diabétique selon certains

paramètres socio-démographiques et cliniques

Respect des rendez-vous de la consultation

des maladies chroniques

oui non p.value

n % n %

Total 86 67,2 42 32,8

Classes d'âge

- <55

- 55-64

- 65-74

- 75+

17

29

24

16

68,0

65,9

63,2

76,2

8

15

14

5

32,0

34,1

36,8

23,8

0,78

Sexe

- hommes

- femmes

24

62

57,1

72,1

18

24

42,9

27,9

0,09

Etat matrimonial

- célibataire

- marié

- veuf

2

59

25

66,7

66,3

69,4

1

30

11

33,3

33,7

30,6

0,94

Couverture sociale

- assurance privée

- mutuelle

- RAMED

- sans

10

20

43

13

83,3

66,7

72,9

48,1

2

10

16

14

16,7

33,3

27,1

51,9

0,08

Niveau d'instruction

- analphabète

- primaire

- secondaire

- universitaire

43

20

14

9

75,4

69,0

51,9

60,0

14

9

13

6

24,6

31,0

48,1

40,0

0,17

Profession

- actif

- chômeur

- femme au foyer

- retraité

13

3

57

13

68,4

42,9

74,0

52,0

6

4

20

12

31,6

57,1

26,0

48,0

0,10

Diabète

- type 1

- type 2

15

71

51,7

71,7

14

28

48,3

28,3

0,044

HTA

- oui

- non

62

24

66,7

68,6

31

11

33,3

31,4

0,83

Complications du diabète

- oui

- non

24

62

66,6

67,4

12

30

33,4

32,6

0,93

Quelle que soit la tranche d’âge de nos patients, la majorité respecte les mesures

du traitement, les femmes plus que les hommes (79,1% vs 66,7%). Une

association significative a été objectivée entre le respect des mesures du traitement

28

et le type du diabète (p=0,021), les DT2 respectent plus les mesures du traitement

par rapport aux DT1 (79,8% vs 58,6%) et aucune association significative n’a été

retrouvée avec l’HTA ou avec la présence d’une autre complication du diabète.

Voir Tableau XIV.

Tableau XIV : Le pourcentage du respect des mesures du traitement par les

patients avec néphropathie diabétique selon certains paramètres socio-

démographiques et cliniques

Respect des mesures du traitement

oui non p.value

n % n %

Total 96 75,0 32 25,0

Classes d'âge

- <55

- 55-64

- 65-74

- 75+

18

37

26

15

72,0

84,1

68,4

71,4

7

7

12

6

28,0

15,9

31,6

28,6

0,38

Sexe

- hommes

- femmes

28

68

66,7

79,1

14

18

33,3

20,9

0,13

Etat matrimonial

- célibataire

- marié

- veuf

2

68

26

66,7

76,4

72,2

1

21

10

33,3

23,6

27,8

0,84

Couverture sociale

- assurance privée

- mutuelle

- RAMED

- sans

10

22

46

18

83,3

73,3

78,0

66,7

2

8

13

9

16,7

26,7

22,0

33,3

0,62

Niveau d'instruction

- analphabète

- primaire

- secondaire

- universitaire

44

22

19

11

77,2

75,9

70,4

73,3

13

7

8

4

22,8

24,1

29,6

26,7

0,92

Profession

- actif

- chômeur

- femme au foyer

- retraité

15

3

61

17

78,9

42,9

79,2

68,0

4

4

16

8

21,1

57,1

20,8

32,0

0,14

Diabète

- type 1

- type 2

17

79

58,6

79,8

12

20

41,4

20,2

0,021

HTA

- oui

- non

69

27

74,2

77,1

24

8

25,8

22,9

0,73

Complications du diabète

- oui

- non

29

67

80,6

72,8

7

25

19,4

27,2

0,36

29

V. DISCUSSION:

La ND est la complication microvasculaire du diabète qui engendre le plus

défavorable pronostic en exposant au risque de l’insuffisance rénale chronique

terminale et en s'associant également à une hausse importante de la morbi-

mortalité cardio-vasculaire.

Notre étude s'est intéressée aux patients diabétiques suivis au niveau des

établissements de soins de santé primaires alors que la plupart des études faites

sur la ND étaient réalisées au niveau des centres hospitaliers.

La tranche d'âge la plus affectée par la ND dans notre population d'étude était

celle de 55-64 ans (34,3%), l'âge moyen de nos patients était 63±12,3 ans, nos

résultats étaient superposables à ceux trouvés dans une étude au Tchad, à

Madagascar, au Congo et en Tunisie [26, 27, 28, 29]. La prédominance de cette

tranche d'âge peut être expliquée par la prévalence élevée du diabète de type 2 qui

survient généralement à un âge tardif au-delà de 45 ans.

Notre étude a objectivé une prédominance féminine (67,2%), cette prédominance

a été également retrouvée dans deux études à Rabat et Dakar [30, 31], par contre

une nette prédominance masculine a été objectivée dans l'étude au Tchad et l'étude

au Congo [26, 28]. Cette prédominance féminine dans notre étude peut être

expliquée par une fréquentation élevée des femmes au niveau des structures

sanitaires comme étant bénéficiaires de nombreux programmes qui leurs sont

dédiés ou comme accompagnatrices. Cette prédominance féminine intéresse les

deux types du diabète.

77,3% des diabétiques de notre étude ont un diabète de type 2, ce résultat est

proche de celui de l'étude Madagascar, l'étude Dakar et l'étude Tunisie [27, 31,

29].

Près de la moitié de nos patients sont analphabètes, sachant que le niveau

d'instruction est un paramètre important dans la survenue de n'importe quelle

complication du diabète selon plusieurs études [32, 33, 34]. La survenue de la ND

pourrait être expliquée par la mauvaise compréhension des messages des

professionnels de santé surtout en matière de sensibilisation et de prise

médicamenteuse mais il n’y avait pas d’association significative entre ʺrespect du

traitementʺ et ʺle niveau d'instructionʺ dans notre série d'étude (p=0,92).

Parmi les diabétiques de notre série, 72,6% sont hypertendus. Ce résultat est

proche des résultats des deux séries africaines [26, 29]. L'HTA a été retrouvée

30

chez 58,6% des DT1 et 76,8% des DT2. De nombreuses études récentes ont

montré que l'HTA est l'une des complications du diabète par atteinte vasculaire,

elle est connue comme un facteur de risque favorisant le développement et

l'aggravation de la ND même à un stade précoce [35, 36], notamment dans le

diabète de type 2 [37, 38].

La plus forte prévalence de l'HTA chez le DT2 pourrait être expliquée par l'âge

avancé, l'obésité et la dyslipidémie qui sont le plus souvent retrouvés chez les

DT2. Cette HTA est le plus souvent essentielle et s'inscrit dans un contexte

plurimétabolique et aggrave donc le pronostic cardio-vasculaire et accélère la

survenue de complications dégénératives du diabète d'où la nécessité d'un contrôle

optimal des chiffres tensionnels et la prise en charge des autres facteurs de risque

cardiovasculaires associés [39, 40].

La tranche active de notre population d'étude ne dépasse pas 14,8% constituée

essentiellement de DT1 (20,7%). Ceci pourrait être expliqué par le jeune âge des

DT1 qui ne dépassent pas 55 ans ce qui a permis pour 27,6% d'entre eux d'avoir

un niveau d'instruction universitaire.

L'ancienneté du diabète au moment de l'installation de la ND ne dépassait pas 10

ans pour 50% des DT2 alors que cette ancienneté dépasse 10 ans chez 90% des

DT1 (chez les DT1, 41% ont une ancienneté du diabète dépassant 30 ans).

Selon l'histoire naturelle de la ND, l'apparition des complications du diabète est

conditionnée par l'ancienneté de son évolution. Ainsi pour le DT1, cette durée

d'évolution du diabète peut être facilement estimée depuis le premier jour de

l'apparition des symptômes cliniques, alors que pour le DT2 on peut se trouver des

fois avec des complications d'emblée au moment de son diagnostic dues

essentiellement à son évolution silencieuse durant des années. Ainsi, la moyenne

de la durée d'évolution du diabète au moment de la découverte de la ND dans

notre population d'étude est de 14,3± 11,3 ans, la durée d’évolution la plus

représentée était celle de moins de 10 ans, ceci pourrait être expliqué par la

prédominance du diabète de type 2 qui évolue le plus souvent de façon lente et

silencieuse mais aussi par l'allongement de l'espérance de vie des patients suite à

l'amélioration de la prise en charge spécialisée et l’amélioration de leur état de

santé. Ceci peut expliquer cette durée d'ancienneté du diabète qui dépasse 30 ans

pour 41% des DT1 et ne dépasse pas 10 ans pour la moitié des patients DT2 dans

notre population d'étude. Des résultats similaires ont été retrouvés dans les séries

d'études africaines [26, 28, 31] mais élevé par rapport aux séries de Fès (8,96±6,1)

31

et Madagascar (7,9ans) [41, 27].

Nous avons noté également que 64,8% des diabétiques ont un ATCD familial du

diabète et 15,7% ont un ATCD familial de ND. Des chiffres proches ont été

retrouvés dans la série de Fès (76%, 13%) [41].

Les tabagiques déclarés sont moins nombreux dans notre série d'étude par rapport

à plusieurs séries [42, 38, 43], ceci pourrait être expliqué par la sous notification

du tabagisme surtout pour les femmes ainsi que par le cannabisme non déclaré qui

remplace parfois la prise du tabac. En effet, il y a deux décennies, le tabagisme a

été identifié comme un facteur de risque d'émergence et de progression de la

néphropathie mais son importance a été négligée. Récemment, il a pu être

démontré que le tabagisme altère aussi l'hémodynamique rénale et l'excrétion

protéique même chez des sujets sans maladie rénale [44, 45]. Le tabagisme

favorise la progression des néphropathies chroniques au cours du diabète de type

1 et de type 2 [46]. Chez les DT1, la fréquence de la ND est d'autant plus

importante que le nombre de cigarettes est élevé, le tabagisme augmente

l'incidence de la microalbuminurie et de la protéinurie, réduit l'intervalle de

survenue d'une microalbuminurie ou celui du passage de la microalbuminurie à la

protéinurie persistante et accélère la vitesse de progression vers l'insuffisance

rénale terminale. Pour le DT2, plusieurs études ont montré que la consommation

du tabac augmente le risque relatif de détérioration de la fonction rénale [45]. La

vitesse de progression de la ND est multipliée par deux chez les fumeurs dans les

deux types du diabète [45].

La rétinopathie diabétique reste une des causes majeures de cécité et de

malvoyance à travers le monde. Selon l'OMS, on estime que 100% de la

population des DT1 sera atteinte de rétinopathie diabétique au bout de 10 ans

d'évolution de leur diabète, au bout de 20 ans 33% pour le DT2. Parmi ceux-ci un

tiers aura une rétinopathie potentiellement cécitante. Enfin, un tiers des

diabétiques ayant des complications cécitantes deviendra définitivement aveugle

[47]. Notre étude a montré que 14,1% de l'ensemble des diabétiques ont une

rétinopathie diabétique, chiffre nettement diminué par rapport à celui d’une série

tunisienne (60,3%) [29]. Pour le DT2, 10% ont une rétinopathie diabétique,

chiffre nettement diminué par rapport à une autre étude tunisienne (47%) [48].

Cette discordance entre notre série et les autres séries est comparable à

l'ancienneté du diabète, plus les patients sont diabétiques depuis longtemps plus

ils ont le risque de développer une rétinopathie diabétique mais aussi au fait que

32

chez les DT2 (majoritaires dans notre série) 30 à 40% peuvent évoluer vers la ND

sans rétinopathie diabétique [49].

Selon l'OMS, l'obésité et le surpoids sont des facteurs de risque majeurs pour un

certain nombre de maladies chroniques parmi lesquelles le diabète. Ils augmentent

de façon spectaculaire dans les pays à faible ou moyen revenu surtout en milieu

urbain [50].

L'obésité est un facteur indépendant du risque rénal, car elle est associée à un

risque accru d'albuminurie et de glomérulosclérose et aggrave l'évolution de la

maladie rénale chronique quelle que soit la néphropathie primitive [51].

Cependant, nous avons noté que l'IMC moyen de notre population d'étude est de

27,4± 4,1 kg⁄m² ce qui montre que le surpoids était fréquent chez nos diabétiques

surtout que 61,7% sont également sédentaires mais sans association significative

avec le type du diabète.

Sur le plan biologique, l'impact de l'équilibre glycémique sur le développement et

la progression de la ND a été démontré [52]. Dans notre série d'étude, on a trouvé

que 91,4% de l'ensemble des patients sont en déséquilibre glycémique soit 9

malades sur 10 et 67,9% ont une dyslipidémie associée. Ces chiffres sont

nettement plus élevés que dans les séries [26, 28] et rejoignent ceux de la série

tunisienne [29] ainsi que ceux d'une étude indienne récente qui a montré que la

dyslipidémie est très répandue chez les patients DT2 avec néphropathie [53].

Les patients qui font la marche ont 2 fois plus la mesure de l’hémoglobine

glyquée normale. Bien que ce résultat soit non significatif dans notre étude, mais

il rejoint le résultat de plusieurs études [54].

La clairance de la créatinine est un marqueur de l'activité rénale ayant un intérêt

dans la mesure du DFG élément important dans le dépistage précoce et le suivi de

la maladie rénale chronique. Or, pour 92,1% de nos patients la clairance de la

créatinine n'était pas connue (manque d'information: soit non calculée, soit

calculée et non notée sur les carnets de suivi) ce qui ne nous permet pas de

surveiller l'évolution de l'état rénal de nos patients et ainsi intervenir précocement

pour pallier à l'évolution ultime vers l’insuffisance rénale chronique terminale

surtout que 91,4% de nos patients sont en déséquilibre glycémique et 72,6% sont

hypertendus.

Cette valeur manquante dans le bilan du suivi des patients était retrouvée à un

pourcentage presque similaire chez les malades ayant fait leur bilan rénal et ceux

ne l’ayant pas fait (89% vs 94%). Ceci pourrait être expliqué par la négligence du

33

calcul ou de l’utilité de cette valeur par les professionnels de santé en raison du

manque du temps lors de la consultation devant la surcharge du travail et leur

contentement juste de la valeur de la créatinine. Ceci doit amener à revoir la

formation de base de nos professionnels de santé et à améliorer leurs compétences

dans ce sens. Il est possible aussi que cette valeur soit calculée mais non rapportée

sur les carnets du suivi des malades.

Au cours du suivi initial des patients avant l'installation de la ND, la demande de

la microalbuminurie dans le cadre du dépistage initial (au moment du diagnostic

du diabète pour le DT2 et après 5 ans d'évolution pour le DT1) n'était pas indiquée

sur les carnets du suivi pour 85,1% des patients et le rythme annuel de cette

demande dans le cadre du suivi normal du patient diabétique n'était pas toujours

respecté pour la majorité surtout pour les personnes âgées. Ceci pourrait être

expliqué par une négligence ou un oubli de la demande de ces bilans par les

professionnels de santé. Une étude faite au niveau de la préfecture de Skhirat-

Témara a montré que beaucoup de médecins généralistes ont des difficultés dans

le dépistage et la prise en charge des complications du diabète [55]. Un défaut de

traçabilité (sous notification des résultats) ou le départ des patients pour avis ou

prise en charge ailleurs, pourraient également expliquer ce résultat.

Une association significative a été retrouvée entre la demande de la

microalbuminurie dans le cadre du dépistage initial de la ND au moment du

diagnostic du diabète et le niveau d’instruction, ce résultat doit être revérifié à

travers une étude approfondie dans ce sens.

Un lien significatif a été objectivé dans notre étude entre la rythmicité de la

demande de la microalbuminurie dans le cadre du suivi annuel et le type du

diabète (p=0,007), ce rythme était respecté deux fois plus chez les DT2 par

rapport aux DT1, ceci pourrait être expliqué par la survenue des périodes de prise

en charge des DT1 dans d’autres structures de santé (CHU, hôpital) notamment en

cas de complications qui sont le plus souvent graves et fréquentes chez les DT1

par rapport aux DT2 et donc leur prise en charge pourrait ne pas être continue au

niveau du centre de santé.

Les rendez-vous et les mesures du traitement étaient respectés plus par les DT2

par rapport aux DT1, cependant, on ne peut être sûr de la fiabilité et la certitude de

l'information surtout pour le respect des mesures du traitement; une étude réalisée

à la préfecture de Skhirat-Témara a montré que la plupart des diabétiques ne

s'autogèrent pas [55].

34

La réalisation des bilans du suivi (rénal, lipidique, glycémique) était respectée

plus chez les DT2 plus que les DT1 et ceux qui ont une couverture sociale. Le

bilan glycémique était le plus réalisé régulièrement, cela pourrait être expliqué par

l’habitude des patients à le faire sans prescription médicale obligatoire et à son

coût moins élevé, alors que chez les hypertendus et les dyslipidémiques le bilan

lipidique quoiqu’il soit un bilan indispensable dans le suivi, le contrôle et le

traitement de ces facteurs de risque cardio-vasculaires n’était fait que chez 35,5%

des hypertendus et 34,5% des dyslipidémiques. Ces pourcentages sont similaires

chez les patients n’ayant pas ces facteurs de risque. Ceci révèle une défaillance

dans la prise en charge des patients avec facteurs de risque cardiovasculaires

surajoutés à la ND qui sont traités comme ceux qui n’ont aucun facteur de risque

associé.

Dans notre série d'étude, 79,6% sont au stade de néphropathie débutante (stade

III); élément encourageant pour optimiser la prise en charge de nos patients à

travers un bon contrôle glycémique. Plusieurs études dans la littérature ont montré

l'impact du bon contrôle glycémique sur l'évolution de la ND [56]. Ainsi une

récente méta-analyse a démontré que le contrôle glycémique intensif a permis de

réduire les risques rénaux pour les DT2 [57].

L'intervention précoce sur la pression artérielle est également déterminante. Un

bon contrôle de la pression artérielle est primordial pour diminuer les risques de la

ND. La pression artérielle cible doit être inférieure à 130⁄80 mm Hg (inférieure à

125/75 mm Hg pour les diabétiques ayant une protéinurie dépassant 1g/24h) et en

instaurant un traitement néphroprotecteur à base d'IEC ou ARA II dés une valeur

de pression artérielle normale haute (PAS= 130-139mmHg et PAD= 85-

89mmHg) en cas de présence d'une microalbuminurie [17,58]. Malheureusement

aucun patient normotendu de notre série d'étude n’a bénéficié de traitement

néphroprotecteur contrairement à la majorité des patients hypertendus qui sont

sous traitement néphroprotecteur dès le stade de microalbuminurie conformément

aux recommandations [17, 59].

- Limites de l’étude :

Cette étude a présenté des limites concernant la collecte des données (dossiers

des malades incomplets, dossiers difficiles à exploiter). L’extrapolation de nos

résultats reste discutable car notre échantillon ne peut pas être représentatif de

tous les diabétiques avec ND puisqu'il y a des patients qui sont suivis dans

35

d'autres structures de santé ou ils sont déjà arrivés au stade de dialyse pris en

charge au niveau du CHU et des centres d’hémodialyse. Cependant, en dépit des

limites mentionnées, cette étude a été en mesure d’apporter des informations

importantes sur le problème de la ND et la prise en charge initiale des patients

diabétiques au niveau des centres de santé où l'étude a été menée.

VI. Conclusion - Recommandations:

La ND est une complication grave du diabète constituant un tournant évolutif dans

la maladie diabétique. Elle représente la première cause de l'insuffisance rénale

chronique terminale au Maroc et dans le monde devant le retard du diagnostic et

de prise en charge.

Cette étude rétrospective descriptive nous a montré que le type 2 du diabète était

le plus touché par cette complication avec une prédominance féminine. Plusieurs

facteurs de risque cardio-vasculaires ont été présents chez nos patients notamment

l'HTA, la dyslipidémie, le surpoids et la sédentarité. Sur le plan biologique, on a

noté un déséquilibre glycémique et un suivi initial avant ND défaillant marqué

par des normes qui n’étaient pas respectées dans la demande et la réalisation des

différents bilans du suivi (rénal, lipidique, glycémique) ainsi qu'un dépistage

initial et annuel de la ND à travers le dosage de la microalbuminurie qui n’était

pas assuré correctement.

La majorité des patients de notre série sont au stade de néphropathie incipiens et

la majorité des hypertendus sont sous traitement néphroprotecteur.

Au terme de cette étude, il serait recommandé de:

promouvoir le dépistage précoce et systématique de la ND chez les

populations à risque à travers une politique de sensibilisation et d'adoption

par l'état d'un programme de dépistage et de prise en charge précoce et

systématique de la ND.

Veiller à l'identification des patients à risque d'atteinte rénale liée au

diabète qui est importante pour leur pronostic rénal puisqu'elle va conduire

à intensifier les traitements néphroprotecteurs en premier lieu, bien

souvent le traitement antihypertenseur.

Promouvoir et améliorer les moyens du diagnostic et du traitement

précoce de la ND.

36

Promouvoir et insister sur la pratique du bilan systématique et annuel

comportant la recherche de la microalbuminurie chez tout patient

diabétique quel que soit son état de santé.

Mener des réflexions sur l'amélioration de la qualité de prise en charge du

diabète et ses complications surtout microangiopathiques en insistant sur

le suivi régulier assurant un contrôle glycémique optimal et sur le

traitement et la maitrise des différents facteurs de risque surtout l'HTA.

Renforcer les activités de l'éducation thérapeutique puisque la plupart des

diabétiques méconnaissent les complications que pourrait leur engendrer

leur maladie et consultent ainsi tardivement et veiller à la promotion d'un

mode de vie sain (alimentation équilibrée, activité physique régulière).

Veiller à la traçabilité de l’information en rapportant sur les carnets du

suivi des patients l’ensemble des informations concernant la pathologie y

compris les résultats des différents bilans du suivi.

Pour mettre en œuvre ces recommandations, il serait utile de:

Améliorer la formation de base et assurer des formations continues pour

les médecins généralistes en matière du dépistage des complications du

diabète notamment la ND surtout au niveau des établissements de soins

de santé primaires qui constituent le premier recours du patient

diabétique.

Améliorer la collaboration et la coordination entre les différents

professionnels de santé et les différentes filières de soins pour une prise

en charge adéquate et multidisciplinaire dont aura besoin le patient

diabétique avec ND.

Faciliter l'accès aux consultations spécialisées: améliorer la gestion et le

délai des rendez-vous, augmenter l'effectif des médecins spécialistes et

des structures comportant une consultation spécialisée complète:

endocrinologue, cardiologue, néphrologue, ophtalmologue. L'intervention

du néphrologue doit être assez précoce dès le stade de microalbuminurie

et/ou de diminution de la fonction rénale.

Un dépistage précoce de la ND pourrait permettre une prise en charge

multidisciplinaire, multifactorielle et intensive afin d'en retarder la survenue ou la

progression et d'améliorer ainsi le pronostic rénal, cardiovasculaire ainsi que

l'adhérence thérapeutique.

37

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54. Martine Duclos, Jean-Michel Oppert, Bénédicte Verges, Vincent Coliche,

Jean-François Gautier, Charles-Yannick Guezennec, Gérard Reach, Georges

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56. Beatrice Bouhanick, Mohamed Barigou, Jean Baptiste Kantambadouno,

Bernard Chamontin. Contrôle glycémique et complications liées au diabète:

que faut-il en penser? Epidémiologie, données des principaux essais cliniques

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57. Sophia Zoungas, Hisatomi Arima, Hertzel C Gerstein, Rury R Holman, Mark

Woodward, Peter Reaven, Rodney A Hayward, Timothy Craven, Ruth L

Coleman, John Chalmers. Effects of intensive glucose control on

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59. HAS. Synthèse des recommandations professionnelles. Prise en charge des

patients adultes atteints d'hypertension artérielle essentielle.

Recommandations pour la pratique clinique- juillet 2005

43

Annexes

Annexe A : Fiche technique des trois centres de santé urbains lieu de l’étude

Centre de

santé

Population

totale

Nombre de

généralistes

Nombre de

Généralistes

diabétologues

Nombre de

spécialistes /

spécialité

CS ENNOUR 19604 04 00

01 dermatologue

01 pédiatre

02 médecins de

travail

CS

LAKOUAS 10890 03 00 01 pneumologue

CS EL MELK 17805 03 01

01 pédiatre

04 chirurgiens

dentistes

Annexe B : Fiche d’exploitation

Date d'exploitation :

1. Données socio-démographiques:

L’âge : date de naissance :

Le sexe

L’origine : si autre, à préciser : ...............

Le statut matrimonial : marié

Le niveau d'instruction:

ana secondaire □

l chômeur

RAMED Sans

2. Antécédents :

Type du diabète :

Année de découverte du diabète :

Année de l'installation de la ND :

ATCD familiaux du diabète :

44

Le traitement antidiabétique avant la ND :

Le traitement antidiabétique après l'installation de la ND:

HTA associée Si oui : date de découverte:

traitement : Bétabloquants

Autres pathologies associées : Si oui : à préciser

Si oui à préciser :

Rétinopathie diabé ne

artériopathie des membres inférieurs

3. les paramètres cliniques :

Poids :

Taille :

IMC : normal surpoids obésité modérée obésité sévère

Tour de taille (cm) :

Activité physique :

dans le cadre du travail :

- activité physique intense

si oui : nombre de jours / semaine :

nombre d’heure / jour :

- activité physique modérée

si oui : nombre de jours /semaine :

nombre d’heure / jour :

déplacement d'un endroit à l'autre :

-

si oui : nombre de jours / semaine :

nombre d'heure / jour :

45

activités de loisirs:

-

si oui : nombre de jours / semaine :

nombre d'heure / jour :

- activités d

si oui : nombre de jours / semaine :

nombre d'heure / jour:

comportement sédentaire

4. Paramètres paracliniques :

Paramètres Valeurs avant ND Valeurs actuelles

GAJ Préciser les 03

dernières mesures

HBA1c

La microalbuminurie

La créatinémie

La clairance de la créatinine

Taux du cholestérol du dernier bilan :

Taux des triglycérides du dernier bilan :

Taux du cholestérol LDL du dernier bilan :

Taux du cholestérol HDL du dernier bilan :

Date du dernier bilan lipidique :

Respect des normes de la demande de la microalbuminurie :

Pour DT1 : après 5 ans d'évolution

puis tous les ans

j

Pour DT2 : à la découverte du diabète

puis tous les ans

j

Rythmicité de la demande de la microalbuminurie dans le cadre du

suivi annuel :

r

microalbuminurie demandée mais non faite par le malade :

Si oui pourquoi: .................

46

5. Autres paramètres :

le suivi des patients ND+ se fait au niveau :

Adhérence des patients aux recommandations des médecins traitants :

- respect des RDV des consultations parfois

- respect des mesur

- réalisation des bilans du suivi :

bilan lipidique

Annexe C : Questionnaire utilisé dans l’approche STEPwise pour la surveillance

des facteurs de risque des maladies chroniques (STEPS) adapté au Maroc

Question Réponse

Est-ce que votre travail rémunéré ou non, ou à

domicile implique des activités physiques de forte

intensité qui nécessitent une augmentation

conséquente de la respiration ou du rythme

cardiaque, comme soulever des charges lourdes,

travailler sur un chantier, effectuer du travail de

maçonnerie (pendant au moins 10 minutes

d’affilée ?

Oui

Non

Habituellement, combien de jours par semaine

effectuez-vous des activités physiques de forte

intensité dans le cadre de votre travail ?

Nombre de jours:

Lors d’une journée habituelle durant laquelle vous

effectuez des activités physiques de forte intensité

dans le cadre de votre travail, combien de temps

consacrez-vous à ces activités

heures:

minutes:

Est-ce que votre travail implique des activités

physiques d'intensité modérée, qui nécessitent une

petite augmentation de la respiration ou du rythme

cardiaque, comme une marche rapide ou [soulever

une charge légère] durant au moins 10 minutes

d’affilée ?

Oui

Non

Habituellement, combien de jours par semaine

effectuez-vous des activités physiques d'intensité

modérée dans le cadre de votre travail ?

Nombre de jours:

47

Lors d’une journée habituelle durant laquelle vous

effectuez des activités physiques d'intensité

modérée dans le cadre de votre travail, combien de

temps consacrez-vous à ces activités ?

heures:

minutes:

Est-ce que vous effectuez des trajets d’au moins 10

minutes à pied ou à vélo ?

Oui

Non

Habituellement, combien de jours par semaine

effectuez-vous des trajets d’au moins 10 minutes à

pied ou à vélo ?

Nombre de jours

Lors d’une journée habituelle, combien de temps

consacrez-vous à vos déplacements à pied ou à

vélo ?

heures:

minutes:

Est-ce que vous pratiquez des sports, du fitness ou

des activités de loisirs de forte intensité qui

nécessitent une augmentation importante de la

respiration ou du rythme cardiaque comme courir

ou jouer au football pendant au moins dix minutes

d'affilée ?

Oui

Non

Habituellement, combien de jours par semaine

pratiquez-vous une activité sportive, du fitness ou

d'autres activités de loisirs de forte intensité ?

Nombre de jours:

Lors d’une journée habituelle, combien de temps y

consacrez-vous ?

heures:

minutes:

Est-ce que vous pratiquez des sports, du fitness ou

des activités de loisirs d'intensité modérée qui

nécessitent une petite augmentation de la respiration

ou du rythme cardiaque comme la marche rapide,

faire du vélo, nager, jouer au volley pendant au

moins dix minutes d'affilée ?

Oui

Non

Habituellement, combien de jours par semaine

pratiquez-vous une activité sportive, du fitness ou

d'autres activités de loisirs d'intensité modérée ?

Nombre de jours:

Lors d’une journée habituelle, combien de temps y

consacrez-vous ?

heures:

minutes

48

question suivante concerne le temps passé en position assise ou couchée, au

travail, à la maison, en déplacement, à rendre visite à des amis, et inclut le

temps passé assis devant un bureau, se déplacer en voiture, en bus, en train,

à lire, jouer aux cartes ou à regarder la télévision mais n'inclut pas le temps

passé à dormir.

Combien de temps passez-vous en position assise

ou couchée lors d'une journée habituelle (hors

sommeil) ?

heures:

minutes:

Annexe D: Recommandations de l’OMS concernant l’activité physique par

tranche d’âge

Les adultes de 18 à 64 ans:

devraient pratiquer au moins 150 minutes hebdomadaires d’une

activité physique d’intensité modérée, ou au moins 75 minutes

hebdomadaires d’une activité physique intense, ou une combinaison

équivalente d’activité physique d’intensité modérée à forte.

pour en retirer des bienfaits supplémentaires en matière de santé, les

adultes devraient porter à 300 minutes par semaine la pratique d’une

activité physique d’intensité modérée ou l’équivalent.

des activités de renforcement musculaire mettant en jeu les principaux

groupes de muscles devraient être pratiquées deux jours par semaine

ou plus.

Les adultes de 65 ans et plus :

devraient pratiquer 150 minutes d’activité physique d’intensité

modérée par semaine, ou au moins 75 minutes d’activité physique de

forte intensité par semaine, ou une combinaison équivalente d’activité

physique d’intensité modérée à forte,

pour obtenir des bienfaits supplémentaires en matière de santé, ils

devraient porter à 300 minutes par semaine la pratique d’une activité

physique d’intensité modérée, ou l’équivalent.

les personnes à mobilité réduite devraient pratiquer une activité

physique pour améliorer leur équilibre et prévenir les chutes à raison

de trois jours par semaine ou plus.

49

les activités de renforcement musculaire mettant en jeu les principaux

groupes de muscles devraient être pratiquées deux fois par semaine ou

plus.

L’intensité des différentes formes d’activité physique varie d’une personne à

l’autre. Pour qu’elle soit profitable du point de vue de l’endurance

cardiorespiratoire, toute activité doit être pratiquée par tranche d’au moins 10

minutes.

Annexe E : Classification de l'indice de masse corporelle selon l'OMS

Classification Indice de masse

corporelle (kg/m²)

Dénutrition grade V < 10

Dénutrition grade IV 10 – 12,9

Dénutrition grade III 13 – 15,9

Dénutrition grade II 16 -16,9

Dénutrition grade I 17 – 18,4

Maigreur (dénutrition) < 18,5

Normal 18,5 – 24,9

Surpoids 25 - 29,9

Obésité

- Obésité modérée (grade I)

- Obésité sévère (grade II)

- Obésité morbide (grade III)

> 30

30 - 34,9

35 - 39,9

> 40

50

Annexe F : Formules du calcul de la clairance de la créatinine

Cockroft et Gault : (la plus utilisée)

Clairance de la créatinine en ml⁄ min⁄ 1,73m² = (140 – âge) × P (kg) × A ⁄

créatinine plasmatique en µmol⁄l

A= 1,25 si homme et = 1,08 si femme

Formule de l'étude MDRD :

DFG en ml⁄ min⁄ 1,73m² = 175 × créatinine mg⁄dl-1,154× âge-0,203 × (0,742 si

femme) ×(1,12 si de race noire)

Annexe G : Classification de la maladie rénale selon KDIGO

Stade Définition

Débit de filtration glomérulaire

(ml/min/1,73m²)

Stade 1 normal ≥ 90

Stade 2 Insuffisance rénale débutante 60- 89

Stade 3 Insuffisance rénale modérée 30-59

Stade 4 Insuffisance rénale sévère 15-29

Stade 5 Insuffisance rénale terminale

<15

51

Curriculum vitae

Identifications personnelles :

CHOUIBA AMAL

Née le 01/12/1985

Situation administrative :

Participante à la 14ème

promotion de l’ENSP 2015-1017

Cursus des études / Diplômes obtenus :

Juin 2003 : diplôme du Baccalauréat série sciences expérimentales

avec mention très bien – Kenitra

2003-2010 : étudiante à la faculté de Médecine de Rabat

Décembre 2010 : soutenance de thèse de Doctorat en médecine –

avec mention très honorable - Faculté de médecine et de pharmacie

de Rabat

Expériences professionnelles / Parcours des postes occupés :

2009-2010 : médecin interne au niveau du centre hospitalier

régional - province Kenitra

Aout 2011 : intégration au ministère de la santé

Aout 2011-novembre 2012 : médecin chef du CSR2 Bni Abdellah

province Al Hoceima

Novembre 2012-février 2014 : médecin au service des urgences du

centre hospitalier régional Mohammed V - province Al Hoceima

Février 2014- septembre 2015 : médecin chef du CSR2 Bni

Abdellah - province Al Hoceima

Depuis 15 septembre 2015 : admission à l’ENSP : école nationale

de santé publique – Rabat, participante à la filière : Santé de

Famille Santé Communautaire, promotion : 2015-2017

Stages :

En formation à l’ENSP, filière Santé de Famille - Santé

Communautaire

Stage au niveau de la province de Rabat

Stage au niveau de la province de Témara

Stage au niveau de la province de Salé

Langues :

Arabe : très bien

Français : très bien

Anglais : bien

Allemand : moyen

Amazigh (tarifit) : moyen